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dimanche, 19 mai 2019

Bulletin célinien n°418 (mai 2019)

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Bulletin célinien n°418 (mai 2019)

BCmai19couv.jpgSommaire :

Carnaval à Sigmaringen (mars 1945)

Malaparte et Céline

Quand Kaminski taillait un costume à Céline

Raymond Giancoli dans sa correspondance avec Albert Paraz.

 

Céline, Vailland et Chamfleury

par Marc Laudelout

Andrea Lombardi est sans nul doute le célinien le plus actif d’Italie. Outre un blog entièrement dédié à son auteur de prédilection, on lui doit plusieurs ouvrages dont une superbe anthologie, richement illustrée, éditée en 2016 par son association culturelle “Italia Storica”. Depuis plusieurs années, il n’a de cesse de rendre accessible au lectorat italien des textes peu connus de Céline (dont sa correspondance) mais aussi des témoignages et des études littéraires qu’il réunit dans des ouvrages de belle facture.

celinevailland.pngAujourd’hui, il publie une plaquette réunissant les pièces du dossier polémique qui opposa Céline à Roger Vailland. Celui qui joua le rôle d’arbitre fut Robert Chamfleury (1900-1972), de son vrai nom Eugène Gohin. Comme chacun sait, il était locataire de l’appartement juste au-dessous de celui de Céline, au quatrième étage du 4 rue Girardon, à Montmartre. Après la guerre, il réfutera Vailland et affirmera que Céline était parfaitement au courant de ses activités de résistant. Au moment critique, Chamfleury lui proposa même un refuge en Bretagne. Dans une version antérieure de Féerie pour une autre fois, Céline le décrit (sous le nom de “Charmoise”) « cordialcompréhensif, conciliant, amical ».  Sa personnalité est aujourd’hui mieux connue : parolier et éditeur de musique, Robert Chamfleury était spécialisé dans l’adaptation française de titres espagnols ou hispano-américains. Il fut  ainsi une figure marquante de l’introduction en Europe des compositeurs cubains, et des rythmes nouveaux qu’ils apportaient. Il travaillait le plus souvent en duo avec un autre parolier, Henri Lemarchand. Lequel préfaça La Prodigieuse aventure humaine (1951, rééd. 1961) de son ami qui, sur le tard, rédigea plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique et de philosophie des sciences. Céline lui accusa réception avec cordialité de cet ouvrage et l’invita à venir le voir à Meudon. Dans sa plaquette, Andrea Lombardi reproduit la version intégrale de la lettre que Chamfleury adressa au directeur du Crapouillot, telle qu’elle parut, pour la première fois, dans le BC en 1990.

Un biographe de Céline a admis qu’il a fait preuve de « suspicion systématique » [sic] envers son sujet ¹. C’est aussi le seul à avoir mis en cause le témoignage de Chamfleury, instillant même le doute sur ses activités de résistant. Les auteurs du Dictionnaire de la correspondance de Céline précisent, eux, qu’il « appartenait au bloc des opérations aériennes, responsable donc de nombreuses missions de parachutage ». En fait, c’est plutôt le témoignage de Roger Vailland qu’il eût fallu mettre en question. Dans un livre de souvenirs publiés en 2009, Jacques-Francis Rolland, qui appartenait au même réseau de résistance que Vailland, le qualifia de « mélange de forfanterie, d’erreurs, de fausses assertions, affligé par surcroît d’un  style indigne de l’auteur qui n’était manifestement pas dans son état normal lorsqu’il bâcla son pensum, l’un des pires de sa “saison” stalinienne » ².

• Andrea LOMBARDI (éd.), Céline contro Vailland (Due scrittori, una querelle, un palazzo di una via di Montmartre sotto l’Occupazione tedesca), Eclettica, coll. “Visioni”, 2019, 83 p., ill. Traduction des textes français : Valeria Ferretti. Couverture illustrée par Jacques Terpant (10 €)

  1. Propos recueillis de Philippe Alméras in Maroc Hebdo International, 5-11 octobre 1996.
  2. Jacques-Francis Rolland, Jadis, si je me souviens bien, Le Félin, coll. « Résistance-Liberté-Mémoire », 2009. Voir aussi « Roger Vailland l’affabulateur » in BC, n° 313, novembre 2009, pp. 4-8. Rolland et Vailland, qui appartenaient au réseau de résistance “Mithridate », se réunissaient régulièrement dans l’appartement de Chamfleury.

Les drones nous font entrer dans l'ère de l'hyper-mobilité

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Les drones nous font entrer dans l'ère de l'hyper-mobilité

par René Trégouët

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous reprenons ici, avec son autorisation, et pour l'information de nos lecteurs, un article très complet sur les drones du sénateur René Trégouët, paru dans le n° 1001 de sa revue RTFlash. Nous le remercions

Les drones sont à présent partout et se sont imposés dans tous les secteurs d'activités, défense, sécurité, commerce, agriculture, loisirs, environnement, industrie, transports...Certains ne mesurent que quelques cm (et ne pèsent que quelques grammes), d'autres ont une envergure de 30 mètres, pour un poids de 10 tonnes. Vous l'aurez deviné, ce sont les drones, devenus omniprésents dans nos cieux. Et cette révolution ne fait que commencer, car dans 20 ans, les drones de toute nature se compteront par centaines de millions et rendront des services inestimables à l'homme.

Le marché mondial des drones (incluant des drones militaires) pourrait passer de 18 milliards de dollars à 48,8 milliards de dollars d'ici 2023 selon le Cabinet PWC. Jusqu'à présent, les drones militaires détenaient la plus grande part de marché, mais à partir de 2020, ce sont les fabricants de drones commerciaux -dont le Chinois DJI, leader du marché avec 2,7 milliards de chiffre d'affaires en 2017- qui devraient prendre la tête du marché en raison de la forte demande attendue dans le secteur commercial.

Un autre rapport sur le développement des drones en Europe (Voir Europa) prévoit pour sa part que plus de 400.000 drones civils assureront une multitude de services commerciaux en Europe à l'horizon 2050 ; ce marché professionnel représentera alors un chiffre d'affaires de l'ordre de 10 milliards d'euros en 2035 et 15 milliards d'euros en 2050. Les trois secteurs qui domineront ce marché devraient être l'agriculture de précision, les urgences médicales et la sécurité publique.

Mais c'est dans le domaine militaire que les drones ont fait leur entrée la plus spectaculaire depuis une vingtaine d'années. Si le tout premier drone militaire a été expérimenté avec succès en 1917 sur la base d'Avord (Cher) par le Capitaine Max Boucher, il a fallu attendre 1979 pour voir voler un drone militaire moderne digne de ce nom, et les armées du monde entier ont véritablement commencé à s'équiper en 1991. A partir de 2001, les drones de combat, de type Predator, ont joué un rôle de plus en plus important sur les différents théâtres d'opérations militaires et dans la lutte mondiale contre le terrorisme islamiste. Le Predator est destiné à être remplacé par le MQ-9 Reaper. Conçu par General Atomics, ce drone a une envergure de 20 mètres, pour une longueur de 11 mètres. Il peut atteindre une vitesse de 480 km/h et voler à plus de 15 000 mètres, pour un rayon d'action de 1.850 km. Sa puissance de feu est redoutable, grâce à ses bombes à guidage laser et ses missiles air-sol Hellfire.

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Il y a un an, l'armée de l'air américaine a testé un drone militaire, baptisé XQ-58 Valkyrie. Celui-ci a effectué son premier vol test mardi 5 mars 2019. L'essai a duré un peu plus d'une heure et s'est déroulé en Arizona, à 300 km à l'Est de San Diego. Cet engin tactique destiné à l'US Air Force a été développé en collaboration avec le laboratoire de recherche de l'armée de l'air américaine. Le XQ-58 Valkyrie mesure 9 mètres de long pour une envergure de 7 mètres. Il devrait disposer d'un rayon d'action d'au moins 4 000 km et dépasser la vitesse de 1 000 km/h. De par sa forme et sa motorisation (un seul réacteur), il ressemble fort au BATS, futur drone militaire de Boeing. Son rôle sera d'escorter des avions de combat (type F-18 ou F-35) pour des missions de surveillance ou d'attaque. Car le Valkyrie pourra être équipé de 250 kg de missile ou de bombe.

La Russie a également présenté en 2018 son drone de nouvelle génération. Baptisé Okhotnik, ce redoutable engin a la forme d'une aile volante et devrait pouvoir voler à la vitesse de 1.000 km/h. Conçu avec des matériaux composites et un revêtement anti-radar, sa masse pourrait atteindre vingt tonnes à pleine charge et son rayon d'action serait de l'ordre de 6.000 km. En outre, d'après l'agence TASS, ce drone pourra « mener de façon autonome des missions de combat », grâce à l'intelligence artificielle. Cependant, la décision de frappe restera humaine et ne sera pas confiée à l'ordinateur de bord.

En Europe, le projet de drone de combat furtif nEUROn poursuit son développement depuis 2012, avec une nouvelle campagne d'essais débutée en janvier dernier et visant à tester la furtivité du nEUROn. Rappelons que le nEUROn est le fruit d'un programme européen ayant impliqué Dassault Aviation pour la France, Leonardo pour l'Italie, Saab pour la Suède, Airbus pour l'Espagne, Hellenic Aerospace Industry pour la Grèce et RUAG pour la Suisse. D'une longueur de 10 mètres et d'une envergure de 12 à 12,5 mètres, le nEURON pèse 6,5 tonnes à pleine charge ; il peut voler à 980 km/h (Mach 0,8) et est doté d'une furtivité radar et infrarouge.

L'Europe va également se doter d'un nouveau drone de combat moyenne distance, de type MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance).

Cet eurodrone MALE est développé par Airbus Defence & Space, Dassault Aviation et Leonardo (ex-Finmeccanica) dans un projet financé par l'Allemagne (31 %), la France (23 %), l'Italie (23 %) et l'Espagne (23 %). Cet appareil devra être opérationnel dès 2025 et pourra à la fois remplir des missions de renseignement et de surveillance, et effectuer des frappes pilotées à distance. Pour la France, comme l'a indiqué le ministère des Armées, ces drones MALE remplaceront dès 2025 les drones américains MQ-9 Reaper pour devenir l'un des éléments du Scaf (système de combat aérien du futur). Dans ce cadre, ils seront connectés à des avions de chasse de nouvelle génération développés en partenariat par Dassault et Airbus, à un réseau de satellites, au système de combat de l'Otan et aux systèmes de combat terrestres et navals.

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Complémentaires des drones de combat à long rayon d'action, des microdrones et nanodrones sont également en train de s'imposer sur le champ de bataille, en raison de leur souplesse d'emploi et de leur extrême discrétion. Au début de l'année, l'armée française a commandé 1 900 micro-drones américains de type Black Hornet PRS 3. Le Black Hornet PRS est un mini drone de seulement 16 centimètres de long et au poids plume de 33 grammes. Pratiquement silencieux, il peut voler jusqu'à 10 mètres d'altitude et parcourir 5 mètres par secondes. Il permet au soldat d'obtenir des vidéos en direct et des images HD, tout en restant discret. Tout le matériel du système est suffisamment compact pour être transporté sur la ceinture. Le tout pèse seulement 1,3 kilogramme. « Auparavant, nous aurions envoyé des soldats en reconnaissance pour voir s'il y avait des combattants ennemis cachés dans un bâtiment. Maintenant, nous déployons le Black Hornet pour regarder à l'intérieur ».

Boeing vient par ailleurs de dévoiler son drone militaire BATS (Boeing Airpower Teaming System). Cet appareil long de 12 mètres, propulsé par un réacteur, se destine au vol en escadrille afin d'accompagner des avions de combat lors de missions de reconnaissance, de renseignement ou de guerre électronique.

Mais les drones, on le sait moins, sont également au cœur d'une révolution en matière de sécurité publique et de lutte contre la criminalité. Aux États-Unis, plus de 900 équipes de secours (policiers, pompiers ou services des urgences), à travers tout le pays, ont déjà opté pour l'utilisation de drones dans leurs tâches quotidiennes. À New-York, la police vient de se doter de onze drones, de type DJI Mavic Pro, deux DJI Matrice 210 RTK et un DJI Inspire 1.

Ces appareils volants pourront aider la police sur plusieurs types d'opérations, comme dans la recherche et le sauvetage d'un individu, des enquêtes sur une scène de crime difficile d'accès, des prises d'otages et dans le cas d'un incident matériel. Ils ne seront pas déployés pour les patrouilles de routine, l'immobilisation d'une voiture ou d'un suspect, ainsi que dans la réglementation de la circulation. Le commissaire de police du NYPD James P. O'Neill précise toutefois que « Seuls les officiers qui auront été formés pourront utiliser les drones, qui ne seront en aucun cas armés ».

En France, la police nationale a également commencé à utiliser des drones dans certaines situations qui nécessitent une récolte discrète et rapide d'informations sur des lieux sensibles (prises d'otage, manifestations). Les collectivités locales souhaitent également pouvoir recourir à ces auxiliaires de plus en plus appréciés. La commune d'Istres (Bouche du Rhône) s'est ainsi dotée, il y a un an, de deux drones qui sont utilisés dans le cadre de la protection civile des bois et forêts, mais aussi pour sécuriser les personnes dans de grands rassemblements, ou encore pour suivre et prévenir la délinquance dans certains quartiers.

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Les drones choisis à Istres sont très discrets ; ils pèsent moins de 4 kg et sont capables de voler à 60 km/h. Ils sont équipés d'une caméra qui permet de faire des zooms suffisamment loin de la foule pour respecter la réglementation. La commune d'Asnières, en région parisienne, souhaite également doter sa police municipale de drones de surveillance pour lutter contre la délinquance et les trafics dans sa commune. Les drones de surveillance seraient utilisés en complément des caméras de vidéosurveillance déjà installées dans la ville d'Asnières qui compte 86.000 habitants.

Les drones vont également, dans les 5 ans qui viennent, profondément bouleverser le domaine de la livraison et de la distribution commerciales. En février dernier, le cabinet Frost&Sullivan a publié une étude analysant le marché des livraisons par drones. Selon ce rapport, les livraisons par drones représenteraient un marché au potentiel considérable, qui devrait se développer au cours des prochaines années. 2,2 millions de drones de livraison devraient ainsi être employés en 2025. L'agence Tractica prévoit pour sa part que le marché mondial des drones commerciaux passera de 600 millions à 12,5 milliards de dollars d'ici 2025 (Voir Tractica).

Il y a peu, le géant de la livraison UPS a décidé de collaborer avec la startup de drones de livraison autonome Matternet pour tester l'approvisionnement des centres médicaux par voie aérienne. L'expérience a eu lieu dans l'hôpital WakeMed de Raleigh, en Caroline du Nord. Des fournitures médicales mais aussi un rein dédié à la transplantation ont été livrés via les quadricoptères M2 de Matternet. Ce programme est supervisé par la Federal Aviation Administration (l'organisme public ayant à charge l'aviation civile) et le département des transports de Caroline du Nord. Les drones seront approvisionnés depuis les dépôts de l'hôpital WakeMed, par des professionnels de la santé, avant d'être dirigés vers le bâtiment principal et le laboratoire. Les engins à quatre hélices pourront transporter jusqu'à deux kg de charge et seront suffisamment fiables et sécurisés pour transporter des matières biologiques, comme des échantillons sanguins.

Dans un premier temps, l'approvisionnement aura lieu uniquement depuis les dépôts de WakeMed car les drones retenus ont pour l'instant une autonomie d'un vingtaine  de 20 km. Lors de leur livraison, ils suivront une trajectoire de vol prédéterminée et seront chacun surveillés individuellement par un spécialiste du pilotage d'aéronef. L'atterrissage et la réception de leur contenu auront lieu sur des aires d'atterrissage à l'hôpital principal et au laboratoire de WakeMed. Ce programme pourrait bouleverser le fonctionnement des livraisons interhospitalières aux Etats-Unis. En effet, UPS et Matternet souhaitent utiliser le programme pour voir comment les drones pourraient être utilisés afin d'améliorer les transports dans d'autres établissements médicaux des États-Unis.

Il faut enfin évoquer la première mondiale réalisée le 15 mars dernier par Airbus, qui a réussi à effectuer une livraison sur un bateau grâce à un drone. Baptisé Skyways, l'appareil est parti du port de Singapour avec un paquet de 1,5 kilo qu'il est allé déposer en une dizaine de minutes sur un navire stationné à 1,5 kilomètre des côtes. D'un diamètre de 2,4 mètres et d'un poids de 30 kilos, l'engin est entièrement autonome. Il se déplace dans des couloirs aériens réservés, à une vitesse de 10 m/s. Sa capacité de transport de 4 kilos et son rayon d'action de 3 kilomètres pourraient lui permettre de devenir la solution idéale pour les livraisons urgentes en mer, comme du matériel médical, de la nourriture et des pièces de rechange.

Mais Skyways a un autre avantage décisif : sa propulsion est entièrement électrique. "L'utilisation de drones autonomes réduit les délais de livraison par six, les coûts de transport de 90 %, abaisse l'empreinte carbone et atténue considérablement les risques d'accidents", souligne Airbus qui précise que la généralisation de ce type de drone dans le secteur maritime pourrait permettre de réaliser un chiffre d'affaires d'environ 675 millions d'euros par an...

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Pour réussir ce projet, Airbus s'est associé l'année dernière avec Wilhelmsen Ships, l'un des leaders mondiaux des services et de la logistique portuaire. Fort de ce succès, d'autres essais sont prévus avec des charges plus lourdes, sur des distances plus longues. Le prochain consistera à livrer l'Université de Singapour, afin de tester les capacités de l'appareil dans un environnement urbain. L'objectif à terme est de créer un véritable réseau de services, s'appuyant sur une flotte de drones mobilisables très rapidement, en cas de besoin.

Les drones sont aussi en train de s'imposer comme outil indispensable, avec le satellite, les robots agricole et l'IA, dans une agriculture de précision, à la fois plus productive et plus respectueuse de l'environnement. Le constructeur de drones Delair a présenté au cours de dernier Sima, salon du machinisme agricole et de l'agrofourniture, qui se tenait il y a quelques semaines, son nouveau drone UX11, une « aile volante », équipée de capteurs haute-précision (capteur multi-spectral MicaSense RedEdge MX). Il s'agit d'un engin compact et robuste (1,1 m d'envergure pour 1,5 kg), spécialement conçu et équipé pour effectuer de manière autonome des vols planifiables sur les parcelles de grands superficies à cartographier.

Doté d'une double connectivité radio et 3G/4G, ce drone peut prendre des clichés haute résolution dont la qualité peut être contrôlée en temps réel, afin d'accélérer les étapes de collecte et de traitement des données et réduire d'autant son coût global d'utilisation. Il dispose d'une une autonomie de vol de 55 minutes. Il peut couvrir 30 hectares en 10 minutes de vol, pour un coût opérationnel avoisinant les 0,70€ /ha.

Avec un drone aussi efficace et perfectionné, l'agriculteur peut très facilement évaluer son niveau de production et  identifier les anomalies de production liées à la météorologie ou aux nuisibles, ce qui lui permet d'anticiper et de réagir immédiatement pour traiter une parcelle précise. Les images captées sont traitées à l'aide d'un puissant logiciel d'IA qui va pouvoir évaluer les niveaux d'azote, de chlorophylle, et de biomasse, ainsi que le taux d'humidité. Ce système d'observation et de prévision peut également devenir un auxiliaire précieux pour surveiller et gérer les troupeaux.

On le voit, les drones, qui ne cessent d'améliorer leurs performances, vont nous faire entrer, en moins d'une génération, dans l'ère de l'hypermobilité, et ils évolueront demain absolument partout, y compris à l'intérieur des bâtiments (grâce à de nouveaux systèmes de guidage autonome pouvant se passer du GPS). Nous ne pouvons que nous féliciter de cette révolution technologique qui va permettre d'accomplir des avancées majeures dans des domaines aussi variés que la sécurité, la prévention et la gestion des risques, la protection de l'environnement, la production agricole durable, ou encore la livraison ultrarapide.

Il reste que ce saut technologique va nécessiter une évolution complète de notre cadre législatif et réglementaire en matière de gestion de l'espace aérien et suscite également de nombreuses et légitimes interrogations en matière de protection de la vie privée et de l'intimité de chacun. A cet égard, il est capital, pour que notre société accepte ce bond technologique, que l'utilisation de ces engins volants, dont beaucoup seront indétectables, soit strictement encadrée et contrôlée, de façon qu'ils ne puissent pas être utilisés à des fins illicites ou criminelles. Cela suppose notamment la mise en place, au niveau mondial, d'un système très sophistiqué d'identification et de traçabilité de l'ensemble de ces engins volants.

Il n'est pas exagéré de dire que cette révolution des drones aura, sur nos économies et nos sociétés, un impact comparable à celui qu'a eu en son temps l'avènement du train, de l'automobile, et de l'aviation. Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, il est vital que l'Europe sache unir ses efforts et ses capacités d'innovation pour prendre, face aux géants chinois et américains, toute sa place dans cette course pour le contrôle du ciel...

René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

11:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualités, drones, technologie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Début de conflit entre le Pentagone et l'Europe sur les questions de défense

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Début de conflit entre le Pentagone et l'Europe sur les questions de défense

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Washington tente de convaincre l'Union européenne de le soutenir dans ses projets de guerre contre l'Iran. Les Européens sont plus que réticents.

Mais cette question pose à nouveau la question de savoir si l'Union européenne, ou si certains Etats de celle-ci, en premier lieu la France, pourront sans conflits graves avec Washington, se doter d'une armée européenne indépendante de l'Otan et s'équipant en priorité de matériels militaires conçus et fabriqués en Europe.

Le 1er mai, le département de la Défense des États-Unis a envoyé une lettre à l'Union européenne l'avertissant que la création par les Européens d'une armée indépendante des Américains pourrait entraîner l'effondrement de l'alliance de l'OTAN entre les États-Unis et les Etats européens. La lettre, envoyée par les sous-secrétaires américains à la Défense, Ellen Lord et Andrea Thompson, à la responsable de la politique étrangère de l'Union, Federica Mogherini, a été évoquée é par le quotidien espagnol El Pais le 13 mai. On notera que ce même jour, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, s'était invité sans y avoir été convié à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union à Bruxelles pour exiger leur soutien aux projets américains de guerre contre l'Iran.

La lettre du Département de la Défense indiquait que « Les États-Unis sont profondément préoccupés par l'approbation des règles relatives au Fonds européen de défense et des conditions générales de la Coopération structurée permanente (CSP) ». La lettre a précisé qu'une armée européenne entraînera «un recul spectaculaire de trois décennies d'intégration croissante du secteur de la défense transatlantique». Elle a mis en garde contre le danger d'une «concurrence inutile entre l'OTAN et l'UE».

Cette lettre comportait la menace plus ou moins voilée visant de possibles représailles politiques ou commerciales si Bruxelles maintenait son intention de développer « des projets d'armement européens sans consulter des pays extérieurs, comme les États-Unis». On rappellera à ce sujet que le Fonds européen de la défense stipule que les entreprises européennes doivent contrôler la technologie utilisée dans les systèmes d'armement européens, sans dépendre nécessairement de technologies étrangères, notamment américaine.

Faisant référence aux conflits qui avaient éclaté lorsque Berlin et Paris s'étaient opposées à l'invasion de l'Irak par les États-Unis en 2003, la lettre indique que les projets européens actuels «pourraient non seulement nuire aux relations constructives entre l'OTAN et l'Union Européenne, mais également relancer potentiellement les échanges tendus qui ont dominé nos relations il y a 15 ans sur les initiatives de défense de l'Europe».

Le sérieux avec lequel des menaces de rupture de l'alliance américano-européenne sont prises en Europe a trouvé un écho dans la publication cette semaine d'une étude réalisée par le groupe de réflexion IISS (International Institute of Strategic Studies) à Londres. Cette étude, intitulée «Défendre l'Europe: les scénarios de capacités nécessaires pour les membres européens de l'OTAN», évalue les coûts supportés par l'Europe pour reconstruire la capacité militaire de l'OTAN si les États-Unis abandonnaient l'alliance. Mais l'IISS n'envisage apparemment que la question de la défense de l'Europe en cas d'une invasion russe. Il évalue en ce cas le renforcement de capacité navale pour un coût de 110 milliards de dollars et des dépenses de 357 milliards de dollars ;

Ceci en soi ne devrait pas inquiéter Washington. Une éventuelle armée européenne n'est en rien présenté par l'Union comme devant mener une guerre contre les Etats-Unis. Mais ce qui inquiète ceux-ci est la perspective de voir les industries de défense européenne faire appel à leurs ressources propres plutôt que dépendre massivement, comme c'est le cas actuellement, à l'exception de la France, de l'industrie militaire américaine. Celle-ci fait la loi au Pentagone.

Aujourd'hui, l'Espagne donne l'exemple en matière de désolidarisation d'avec la politique américaine dans le domaine d'une possible guerre américaine contre l'Iran. Elle retiré sa frégate Méndez Núñez du groupe aéronaval dirigé par les États-Unis et mené par le porte-avions Abraham Lincoln, qui se rend dans le golfe Persique pour menacer l'Iran. La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a déclaré «Si le gouvernement nord-américain a l'intention de faire en sorte que le porte-avions Abraham Lincoln se rende dans une zone donnée pour une mission dont il n'a jamais convenu avec l'Espagne, nous quittons provisoirement le groupement tactique.» Elle a cependant assuré que Washington ne devait pas considérer cela comme une rupture définitive. On pourra lire à ce sujet Challenges

Rappelons que des tensions s'accentuent également au sujet des relations entre l'Europe et la Chine, après que l'Italie eut officiellement signé en mars un mémorandum d'accord approuvant l'Initiative d chinoise de la BRI ou la nouvelle route de la soie), un vaste plan d'infrastructure eurasien pouvant inclure certains Etats européens, ceci malgré les objections des États-Unis. Par ailleurs, Washington a menacé l'Allemagne et la Grande-Bretagne de suspendre la coopération en matière de renseignement pour avoir autorisé la société chinoise Huawei à participer à la construction de leur réseau de télécommunications.

Ceci dit, il est évident que si certains européens voulaient prendre leur indépendance à l'égard des industries militaires américaines, comme De Gaulle en son temps, ils devraient clairement sortir de l'Otan.

Aristóteles y Patánjali: la Ética a Nicómaco y los YogaSutras

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Aristóteles y Patánjali:
la Ética a Nicómaco y los YogaSutras

Enrique Bravo Sáinz
Verónica Pagazaurtundua Vitores

Ex: http://www.nodulo.org

Se parte del estudio de la Ética a Nicómaco de Aristóteles para acercarla a los YogaSutras de Patánjali, en un intento de conciliar ambas teorías. Oriente y Occidente ante el camino que conduce a la unión de lo humano y lo divino

A modo de justificación

Según el historiador J. N. Dasgupta (1963){1}, Patánjali, del que se sabe muy poco, fue el compilador o condensador de la filosofía esencial y las técnicas yóguicas que venían existiendo desde tiempos muy antiguos en los conocidos Upanishads{2} del llamado «mundo oriental». Este gramático que vivió en el siglo II a.c., dio origen a un tratado llamado YogaSutras o Aforismos, considerados la base más autorizada sobre la que se orientó la posterior filosofía mística oriental. Los YogaSutras comprenden ocho prácticas para llegar a la perfección del principio humano y unidad con el principio divino. Estos pasos serían:

1. Yama o moderación
2. Niyama o dominio de sí mismo
3. Asana o postura
4. Pranayama o control de la respiración
5. Pratyahara o control de los sentidos
6. Dharana o concentración
7. Diana o meditación
8. Samadhi o contemplación

Las primeras dos etapas son la preparación o requisitos preliminares esenciales que todo individuo ha de observar al emprender el sendero de la perfección. Muchos historiadores han convenido en llamarlas «virtudes». Las tres etapas siguientes atañen a la disciplina del cuerpo y de los sentidos. Las cinco son, pues, una preparación externa para que el ser humano logre ordenar su conducta. Las tres últimas etapas son internas y abarcan los aspectos del control de la mente. El fin último de las ocho es alcanzar la felicidad, que la filosofía yóguica la ha vinculado siempre al encuentro de lo divino, más certeramente, al despertar de lo divino en el hombre. La trascendencia de lo humano y el abrazo con la parte más excelsa en cada uno de nosotros. El reencuentro con lo esencial. El filósofo oriental A. Watts (1995){3} decía que «cada individuo es un disfraz de Dios jugando al escondite consigo mismo a través de la eternidad». Es conveniente aclarar que en el sistema de pensar oriental{4} que nos ocupa, el término Dios tiene muy poco que ver con la dimensión religiosa a la cual está ligada en el conocimiento occidental a partir del nacimiento de Cristo. Para la primera, es mucho más sencillo argumentar sobre lo que Dios no es que hablar de lo que es, mencionándolo como lo indescriptible, lo innombrable, lo esencial... Tan solo cuando una persona transciende lo que no es, consigue vislumbrar lo que es, y eso es Dios.

etiuca.jpgLos hábitos regulares que forman la base moral y ética de la filosofía yóguica se denominan Yamas, a saber: inofensividad, veracidad, honradez, templanza y generosidad, y Niyamas, que abarcan la limpieza, el contento, la austeridad, el estudio de uno mismo y la devoción a un ideal.

Cuando estábamos leyendo Ética a Nicómaco tuvimos la necesidad de dirigirnos a los YogaSutras, que hace tanto tiempo habíamos leído, con la intención de datar, primero, ambas obras y, segundo, comprobar su aparente parecido. Oriente y Occidente. Aristóteles y Patánjali.

Después de cotejar ampliamente los dos textos, entendemos que Aristóteles desarrollará en su Ética a Nicómaco una teoría de la perfección humana que ya venían recogiendo en los Upanishads, y más antiguamente en los Brahmanas{5} y en los Vedas{6}, todos aquellos seres que buscaron la felicidad. Los filósofos –espirituales, místicos, perennes,... simplemente aquellos que se interesaron por el alcance de lo divino– orientales y occidentales caminaron por senderos bien distintos, mas pretendiendo un idéntico despertar.

A modo de introducción. Reinventar la obra de Aristóteles

Cuando Aristóteles escribió su obra, lo hizo posiblemente condicionado por el momento histórico cultural que le tocó vivir. Pero la totalidad cultural se reconstruye permanentemente. Por ello, cuando imaginamos a Aristóteles en este ensayo, la referencia es más a la imagen actual de este filósofo que a lo que él haya podido ser o pensar en función de su tiempo. Nos parece un tanto ingenuo que me plantee cual pudo haber sido el auténtico pensamiento de este gran erudito. El estudio de la Ética a Nicómaco se inscribe en el paradigma cultural de un momento concreto. Hoy y solo ahora podemos hablar de Aristóteles, después de que tantos otros pensadores lo hayan hecho también en su ahora. Sin embargo, a nuestro modo de ver, un gran autor es, precisamente, alguien cuya obra se deja reinventar perpetuamente. Este es el caso que nos ocupa.

El Estagirita creó el texto en el siglo IV a. C. y al hacerlo no debió entrar en sus cálculos dirigirla a una gran mayoría de público, pues su enrevesado y árido estilo difiere del nivel intelectual medio que se supone en esta época. De ahí que el carácter del libro pueda ser considerado ocultista y de proyección privada, para un reducido núcleo de pensadores. De acuerdo a una opinión generalizada, la obra estuvo dedicada a su hijo Nicómaco. Sin embargo, J. L. Calvo Martínez (2001) apunta que este dato es impensable, «ya que tal cosa no era costumbre en la época y era inadecuada para un escrito esotérico»{7}. Y más adelante señala «que tanto el nombre de Ética como los adjetivos se deben a un tercero –al erudito que puso orden en la multitud de escritos de Aristóteles y los organizó en Tratados más o menos unitarios–. Este pudo ser Andronico de Rodas (s. II a. C.) o quizá alguien anterior.»{8}

La Ética a Nicómaco es una reflexión acerca de la consecución de la felicidad a través de la virtud humana. Todos los seres anhelan ser felices, es decir, desplegar y manifestar sus posibilidades inmanentes e innatas. Aristóteles escribe para explicarnos el camino que consideró el más adecuado. Investiguemos juntos este sendero ético.

El sendero hacia la Felicidad en Ética a Nicómaco

Libros I y II

Aristóteles invita a la realización de la virtud como la mejor manera de ser buenos. Estamos ante una ciencia práctica de la conducta humana, no un conocimiento únicamente teórico. La Política sería su nombre y el político quien conoce y se preocupa por los asuntos del alma. La Política es la ciencia que se encarga del Bien Supremo en el hombre, al que llama Felicidad. A ella se accede a través de una vida elevada y perfecta, la vida de la contemplación de la verdad, que es la que siguen los que saben, aquellos instalados en el «ser». La vida del honor la siguen los individuos que se instalan en el «hacer», la vida de la acción. Mientras que los que no saben, la mayoría, se quedan en la vida del placer mundano. Al final del Libro X vuelve a tratar el tema de la vida más elevada, quizás, en la mayor de las enseñanzas que Aristóteles nos transmite y de la que me ocuparé a lo largo del ensayo.

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¿En qué consiste la Felicidad para el ser humano?. Es momento de acudir al alma y comprender que sus actividades pueden ser realizadas en base a la máxima excelencia o virtud, las cuales conducen a esa anhelada Felicidad. A partir de aquí, la Ética se afana en el estudio de la Virtud y las virtudes. Nos movemos en terrenos anímicos. Se distinguen dos tipos de virtud o excelencia humana: la moral y la intelectual. La virtud moral es una expresión del carácter y la conducta. Sean buenos y domínense, sean virtuosos y no estarán a merced de sus instintos más bajos. La virtud moral es el punto medio entre dos extremos. Hábitos de acción que se ajustan al término medio y han de flexibilizarse debido a las diferencias entre la gente y otros factores. El medio es el equilibrio. Las virtudes intelectuales se refieren a la vida de la parte racional del alma (Libro VI), que son la función natural del ser humano. Las primeras, morales, se someten a las razones segundas. Ambas son medios destinados a la consecución de la Felicidad.

El estudio de las virtudes se asemeja al conocimiento de uno mismo. Comprobar cuales son nuestras tendencias, hacia qué extremos tendemos y alejarnos de ellos.

Libros III y IV

Estamos ante la responsabilidad moral. La elección humana es determinante. La virtud y el vicio son voluntarios porque dependen de nosotros. A partir de aquí, se acomete el estudio de las diferentes virtudes. Comienza analizando la Valentía y la Templanza para más tarde dedicarse a las virtudes sociales propias del tiempo que se trata en la obra. Aquí comprobamos que la de Aristóteles es una ética elitista. Su discurso condena a los no ciudadanos, los esclavos, la gente pobre, los trabajadores asalariados, las mujeres o los niños, mientras el camino de la Virtud estaba destinado a los varones adultos, acomodados y maduros, ciudadanos de la clase alta.

Libro V

En él se trata íntegramente el tema de la Justicia. Si injusto es aquel que quebranta la ley, el justo será el que la cumple y, por tanto, habrá una justicia general que nos aconseja ser virtuosos y abandonar los vicios. También estaría la justicia particular que consistiría en quedarse con la parte que a uno le corresponde, que es el término medio entre el exceso y el defecto. Aristóteles distingue, dentro de esta justicia particular, entre una pública (reparto de bienes y honores de la comunidad) y otra privada que regula los intercambios entre ciudadanos.

Evidentemente, el interés principal es el análisis de la justicia general, al que va dirigido el libro. La justicia es tomada como la virtud que relaciona armoniosamente a todas las demás, cuando las partes del alma se sitúan en su correcto sitio y cumplen con la misión deseable. El intelecto es quien gobierna. La persona justa, cuya vida está sometida a la razón más elevada, es una persona buena.

Otro tema es el de la Equidad y su relación con la justicia, convirtiéndose en el instrumento sustitutivo de la ley allá donde ésta no llega a los detalles y particularidades concretas. La justicia como cualidad moral que inclina a los seres humanos a practicar lo justo, la equidad se muestra superior a la justicia que corrige.

Libro VI

Desarrollo de las virtudes intelectuales. La virtud es el ejercicio de la parte más elevada del alma: la racional. Si la virtud depende de un acto voluntario, tiene que existir una cualidad en el alma que determine la bondad del fin y de los medios para llegar hasta él. Nos referimos a la Prudencia, que queda convertida en un criterio fundamental en el camino hacia la virtuosidad.

Hay tres elementos del alma que controlan la acción y la verdad: la Sensación, la Razón y el Deseo. Las sensaciones no conllevan al comportamiento excelso. El Deseo y la Razón se aúnan en la inteligencia práctica, como la actividad del alma que se dirige hacia la verdad fundada en un recto deseo. Se exige una educación de la parte del alma que contiene el Deseo. Todo ello es el hombre.

Otras virtudes intelectuales se añaden a la Razón en pos de la búsqueda de la verdad. La Ciencia, el Arte, la Sabiduría, la Intuición y la Prudencia. Cada una guarda una función distinta, si bien Aristóteles hace hincapié en distinguir a la Prudencia de las demás y la define como «excelencia en la deliberación, inteligencia en tanto que capacidad de comprender y consideración o juicio»{9}. De todas formas, es la Sabiduría, como no podía ser de otra forma, la virtud intelectual por excelencia.

Libro VII

Se trata la relación entre la Razón y la Pasión. La importancia de la primera en la virtud de la Continencia y de la segunda en la Incontinencia, vista como cualidad imperfecta. Continencia e Incontinencia, lo racional frente a lo pasional. Si el incontinente desconoce lo que es recto, su elección es moralmente recta y su falta de rectitud no es deliberada, por lo que no puede ser considerada como un vicio. La Incontinencia es incompatible con la Prudencia.

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Aparece la Intemperancia, como la falta de dominio sobre el placer. El Placer (Libro X) que todos buscamos, huyendo del sufrimiento. ¿Es bueno el placer?. El placer es actividad y existen tantas clases de placer como actividades, pero existe un Placer puro que es actividad y es fin, que es Felicidad. Virtud y Placer.

Libros VIII y IX

La Amistad. Se distinguen tres tipos de amistad: de utilidad, de placer y de virtud. Las dos primeras son más pasajeras y no se limitan a los individuos buenos. La más imperfecta es la utilitaria. Cuando amistad y virtud caminan de la mano, la actividad es buena. Pero esta última no abunda.

La amistad acompaña a toda relación social y crea el vínculo. Primero en torno a la Justicia, en las relaciones políticas y privadas. Después, la amistad del parentesco familiar y por último las relaciones entre amigos. Se considera al amigo como a un uno mismo semejante y es porque nos amamos a nosotros mismos por lo que podemos ser buenos en nuestro entorno próximo, identificándonos con el prójimo. Amistad y egoísmo. Amistad y benevolencia. Amistad y concordia.

Libro X

El Placer y la Felicidad son tratados con enorme brillantez. Se concilian virtud y placer en la acción que lleva a la Felicidad. El placer acompaña a la acción virtuosa y se identifica con la Felicidad última. El placer supremo va unido a la actividad que ejerce la virtud más elevada, la de los sabios que encuentran el más puro placer en la Contemplación. Esta es la actividad de la parte más elevada del alma. El placer del sabio. Por esto, la vida del intelecto es la más feliz y, por ende, la más placentera, porque la filosofía encierra placeres maravillosos por su pureza y permanencia y es razonable que el transcurso del tiempo sea más placentero para los que saben. La vida del sabio basada en la cercanía a lo divino. Aristóteles, como en toda su Metafísica, defiende la existencia del ser divino. Dios, en su calidad de ser perfecto. La Felicidad de lo divino, de la que desean participar todos los seres. La virtud moral se queda en lo humano y nada sabe de lo divino.

Otras consideraciones que dan fin al libro, abordan la necesidad de practicar la Ética. Si ella es expuesta para un reducido número de gentes maduras, se insta a crear un sistema educativo para los más jóvenes. El Estado se encargaría de su educación. Pero no es tarea fácil, por lo que la autoridad paterna tiene que asumir esta labor.

A partir de aquí, la filosofía que trata de los asuntos humanos debe incluir la Política. Así, el final de la Ética abre la puerta al inicio de la Política.

Hemos creído necesario recoger en este trabajo personal un breve repaso por los contenidos que Aristóteles expone en Ética a Nicómaco, de manera que el lector tenga la oportunidad de situarse y hacer sus propias conjeturas al respecto.

La reflexión que sigue a la profundización
El arte de la Contemplación, Dios y la Felicidad

Patánjali fundamentó un sendero basado en ocho prácticas, mientras Aristóteles abarcó un genial despliegue de virtudes y de perfección en la naturaleza humana. La supremacía de la razón en el estagirita y el control de los sentidos y la mente en el indio. El dominio de uno mismo del oriental y el equilibrio medio del occidental. Dharana o concentración, Dhyana o meditación y Samadhi o contemplación equivalen a la misma Contemplación de la cual habla Aristóteles. Dos senderos para un mismo final. Occidente y Oriente. Muchos aspectos de todas estas corrientes, escuelas y filosofías son, en realidad, perennes o universales, es decir, trascienden épocas y culturas y apuntan al corazón y al alma de todos los seres humanos sensibles a este conocimiento. El alma moderna y el alma antigua. Ahora es cuando podemos reinventar la filosofía de los más grandes pensadores que han existido.

Pero aquí no pueden terminar los planteamientos. Muy al contrario se vislumbra una reflexión mucho mayor que emana de la enseñanza que Aristóteles deja patente en su Libro X y la amplía. A partir de sus palabras:

«Pues bien, ya sea esto el intelecto o cualquier otra cosa que, en verdad, parece por naturaleza gobernar y conducir y tener conocimiento cierto acerca de las cosas buenas y divinas -porque sea ello mismo también divino o la parte más divina de las que hay en nosotros-, la actividad de esto conforme a la virtud propia sería la felicidad perfecta. Y ya se ha dicho que ella es apta para la contemplación... En efecto, ésta es la actividad suprema (pues el intelecto lo es entre lo que hay en nosotros y, entre los objetos del conocimiento, lo son aquellos con los que tiene relación el intelecto)... Y una vida de esta clase sería superior a la medida humana, pues no vivirá de esta manera en tanto que es un hombre, sino en tanto que hay en él un algo divino; y en la misma medida en que ello es superior a lo compuesto, en esa medida su actividad es superior a la correspondiente al resto de la virtud. Y, claro, si el intelecto es cosa divina en comparación con el hombre, la vida conforme a éste será divina comparada con la vida humana...»{10}

Abundando en la visión de Aristóteles, proponemos que la contemplación a la que se refiere, es un estado de conciencia, el único que nos permite acceder a las dimensiones de lo divino. De manera que el ser humano puede experimentar una graduación en sus niveles de conciencia, de acuerdo a la pureza de la actividad que ejecute. El estado contemplativo se correspondería con el más alto dominio consciente en el individuo, aquél que le conduciría a la sabiduría de Dios. Aristóteles asigna al hombre sabio la posibilidad de instalarse en esta virtud suprema de la Contemplación y le señala como el tipo de ser humano más perfecto, capaz de desarrollar la actividad que da acceso a la Felicidad última.

Ya nadie duda de la presencia de algo divino, que poco tiene que ver con intereses religiosos. Pero hay una pregunta que ha rondado nuestras cabezas durante toda la lectura de Ética a Nicómaco: ¿dónde ubica Aristóteles esa realidad última o Dios?. Para él, como para la mayor parte de la filosofía occidental contemporánea al autor, no se encuentra en ninguna parte de este mundo. El Dios de Aristóteles es, a nuestro modo de ver y coincidimos plenamente con las palabras del pensador K. Wilber (1998){11}, esencialmente ultramundano y no se halla en esta Tierra. Curiosamente el autor se pasa todo el libro, y toda su vida, en el estudio intramundano para después resultar ser uno de los ascendentistas arquetípicos de Occidente. Un Dios que no está inmanente en ningún dominio manifiesto. El Dios de Aristóteles es un Dios de perfección pura, que no se ensucia las manos con el mundo de lo relativo, quizás porque ello supondría comprometer su plenitud y delatar una ausencia de totalidad. El Estagirita sitúa a Dios en el mundo finito únicamente como aspiración final, como anhelo imposible. El propio Aristóteles, según el filósofo Salvador Pániker (1989){12} «en sus primeros diálogos (hoy perdidos), parece haberse inclinado hacia el pesimismo órfico-pitagórico», que anunciaba la imposibilidad para el hombre de participar de la naturaleza de lo que es verdaderamente excelente, por lo que hubiese sido mejor para él no haber nacido. Planteamientos que, como observamos en su Ética a Nicómaco, fue ligeramente variando gracias a un exquisito proyecto del intelecto y su actividad; pero esta idea no llega a ser entendida plenamente, pues se aprecia (véase el texto que reproduzco anteriormente) como el autor compara lo divino con el intelecto y éste formaría parte de nosotros, como lo más perfecto y sublime que tenemos. Pese a lo cual, Dios parece seguir allí y nosotros aquí, sin opción a salvar el abismo. Lo Absoluto y lo relativo.

patanjali.jpgPatánjali también nos habla del Dios último y enfoca la vida del hombre virtuoso y bueno en función de la consecución de una unión con lo divino. Cuando I. K. Taimni (1979){13} cita el primer Sutra de la parte referida a la práctica, justo antes de indicar el óctuple sendero que conduce a lo divino, indica que la entrega a Dios (se considere como se considere a este Dios), junto con la austeridad bien entendida y el estudio de sí mismo (que vienen a coincidir con los pilares de la pauta de conducta aristotélica), son los elementos que constituyen la vida yóguica que conduce a la perfección. Sin embargo, se da el matiz de que la filosofía yóguica oriental, jamás ha permitido que Dios se escape de este mundo de acá abajo y es en él en donde lo habremos de encontrar y abrazar, muy lejos de otras dimensiones no humanas. Es una tendencia generalizada en el pensamiento oriental tratar lo divino de la mano de lo humano. La lucha de contrarios Absoluto-relativo queda solucionada, ni siquiera hay lugar a ella.

Tal y como Aristóteles lo plantea, la imagen del cuerpo como un instrumento del alma es una idea nacida en una época y una cultura determinadas, una tradición y un lenguaje. Hoy consideramos superado este dualismo. Tan noble es el cuerpo como el alma. Porque son lo mismo. Es el reconocimiento implícito de que Dios no sólo es infinito sino también finito. Los filósofos occidentales han necesitado muchos siglos para desembarazarse de la idea rígida de la perfección humana (que es la idea tradicional de Dios) y recuperar el origen «sucio» de lo divino, reconciliando lo supra y lo infra, el espíritu con la materia, lo necesario con lo contingente, lo infinito y lo finito. La mayoría de teólogos todavía no se han enterado de este proceso. Nada exclusivamente finito me merece mucho respeto y ahí me declaro más oriental que occidental.

Pero ahora se nos plantea otra importante reflexión. Si somos coherentes y serios con nuestros planteamientos, igualmente hemos de cuestionar las etapas preliminares del óctuplo sendero en la teoría de Patánjali y nos preguntamos si es necesaria la virtud para caminar hacia lo divino. Encontramos escrito en los Upanishads:

«El Alma es lo Eterno. Está hecha de conciencia y mente: está hecha de vida y visión. Está hecha de tierra y aguas. Está hecha de aire y espacio. Está hecha de luz y oscuridad. Está hecha de deseo y paz. Está hecha de ira y amor. Está hecha de virtud y vicio. Está hecha de todo lo que está cerca. Está hecha de todo lo que está lejos. Esta hecha de todo.»{14}

¿No se encuentra Dios en el virtuoso así como en el pecador? ¿En el fango así como en las estrellas? De nuevo lo finito y lo infinito. Lo místico y lo sensual. Arriba y abajo. ¿Y lo divino? ¿Aristóteles y Patánjali? ¿Qué hacer?

En todo esto consiste el filosofar. Sucede que cada cual explora la realidad como mejor sabe y puede. De un lado, los místicos de Oriente, de otro el pragmatismo occidental. Cada observador construye su mundo. Dice Salvador Pániker (2000){15} que uno opta por el Dios-cómplice, o la complicidad divina, porque nos hace sentir en el mundo como en nuestra casa. Cada cual inventa al Dios-cómplice en su soledad. Y no podemos olvidar que la verdad construida por cada uno comporta el respeto a la verdad elaborada por el prójimo. Oriente y Occidente. El mismo fin y diferentes maneras de andar.

Consecuentemente, la Felicidad última de la que tratan Patánjali y Aristóteles, que es Dios, se nos ocurre que podríamos no buscarla fuera de nosotros mismos porque, quizás, ya la tengamos dentro. La hemos tenido siempre a nuestro lado, la entendamos como la entendamos, seamos como seamos. Ella está ahí, esperando paciente que la reconozcamos, que nos convirtamos en ella. Microcosmos y macrocosmos. El disfraz de Dios jugando consigo mismo a través de la eternidad.

Que cada individuo maquine su propia filosofía.

Notas

{1} J. N. Dasgupta, History of Mankind. Cultural and Scientific Development, Unesco, 1963.

{2} Breves textos de naturaleza filosófica, cronológicamente situados más allá del 600 a. de C. Los principales Upanishads son catorce. Los más antiguos escritos en prosa y relativamente largos. Algo posteriores, hacia el 500 a. de C. y más breves aparecen en verso. El lenguaje es clasificado como sánscrito.

{3} A. Watts, El futuro del éxtasis, Ed. Kairós, Barcelona 1995, pág. 170.

{4} Permítaseme generalizar lo «oriental» y lo «occidental» a lo largo de todo el texto, a sabiendas de que cada individuo es un sistema diferente de pensamiento.

{5} Liturgias en prosa de estilo seco, abstrusas y tortuosas con una cronología que se remonta al primer cuarto del primer milenio antes de Cristo.

{6} La escrituras más antiguas de la India, de origen desconocido. El texto védico fue transmitido oralmente durante decenas de generaciones, de ahí el cuidado que se puso en su correcta pronunciación.

{7} J. L. Calvo Martínez, Ética a Nicómaco, Ed. Alianza, Madrid 2001, pág. 8.

{8} Ibíd., pág. 9.

{9} J. L. Calvo Martínez, Ética a Nicómaco, Ed. Alianza, Madrid 2001, pág. 193.

{10} J. L. Calvo Martínez, Ética a Nicómaco, Ed. Alianza, Madrid 2001, págs. 302 y 303.

{11} K. Wilber, El ojo del espíritu, Ed. Kairós, Barcelona 1998.

{12} Salvador Pániker, Aproximación al origen, Ed. Kairós, Barcelona 1989.

{13} I. K. Taimni, La ciencia de la yoga. Comentarios a los YogaSutras de Patánjali, Ed. Rio Negro, Federación Teosófica Interamericana, 1979. Libro Segundo, pág. 129.

{14} Trad. de J. Mascaro, Himalayas of the Soul, Translations from the Sanskrit of the Principal Upanishads, Londres y Nueva York 1938, pág. 89.

{15} Salvador Pániker, Cuaderno Amarillo, Ed. Areté, Barcelona 2000.