"La Ville de Saint-Dizier présente, en partenariat avec l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), une exposition consacrée à trois sépultures d'aristocrates francs découvertes en 2002 à Saint-Dizier. Reconnue d'intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication / Direction des musées de France, l'exposition est organisée dans le cadre de la Saison culturelle européenne.
Inviolées depuis 1500 ans, les sépultures de trois aristocrates francs et celle du cheval de l'un d'eux ont été mises au jour à Saint-Dizier dans le cadre de fouilles archéologiques préventives menées par l'Inrap en 2002. Inhumés selon un rituel normé, ces contemporains des fils de Clovis livrent un pan de la longue épopée barbare qui fera de la dynastie mérovingienne la première puissance européenne.
Un des plus beaux sites d'Europe
L'exceptionnel mobilier funéraire des deux hommes et de la jeune femme -près de 50 objets- est comparable à celui des plus prestigieuses tombes de chefs découvertes en Europe. Les objets, aujourd'hui restaurés, témoignent du statut de ces aristocrates. En effet, l'une des deux épées porte un anneau doré et des inscriptions runiques, symboles du lien qui unissait à la fois son propriétaire au roi et à son épée. Les bagues en or et pierres précieuses ont retrouvé leur éclat originel. Les analyses physico-chimiques ont entre autres révélé la présence, sur un fermoir d'aumônière, de lapis-lazuli provenant des confins irano-afghans. C'est la première pierre précieuse de ce type retrouvée sur un objet de l'époque mérovingienne. La qualité, la quantité et les décors de la vaisselle et des verreries sont supérieures à celles découvertes dans d'autres tombes de chefs contemporaines.
Une exposition sur les origines de l'Europe
Le VIe siècle constituant une phase charnière de la formation de la France et de l'Europe, la Ville de Saint-Dizier et l'Inrap ont souhaité centrer cette exposition sur les tombes de chefs francs de cette période fondatrice. Elle évoque les migrations et le peuplement de l'Europe, le contexte politique complexe d'un royaume partagé que les descendants de Clovis se disputeront, les influences, les us et rites communs, la christianisation. Cette initiative rompt avec les présentations traitant de la période mérovingienne dans son ensemble proposées jusqu'à présent. Plus de 200 objets prêtés par des musées français et européens sont mis en perspective avec le trésor de Saint-Dizier et enrichissent le propos souhaité par la Ville et l'Inrap.
Des ancêtres qui réservent encore bien des mystères...
La découverte de Saint-Dizier complète la carte archéologique des tombes de chefs retrouvées sur un périmètre en ellipse, de part et d'autre du Rhin. Elle apporte un nouvel éclairage sur le premier noyau franc, à l'origine de la conquête d'un Empire romain en décomposition. Au VIe siècle, les Francs ne sont plus des « Barbares », nom que les Romains donnaient aux peuplades du nord-est de l'Europe, mais un peuple, formé par une mosaïque d'ethnies ralliées à un roi élu. Vigies d'une frontière ou guerriers à la conquête de nouveaux territoires ? Gallo-Romains ayant prêté allégeance au Roi des Francs ? Les chefs francs de Saint-Dizier conservent une part de leur mystère, que d'autres fouilles élucideront sans doute. Source
"Nos Ancêtres les Barbares, voyage autour de trois tombes de chefs francs" Du 29 novembre 2008 au 30 juin 2009 à Saint-Dizier
Espace Camille Claudel
9, avenue de la République
52100 SAINT-DIZIER
Heures d'ouverture :
Mardi, jeudi, vendredi et samedi : 15h-18h
Mercredi : 10h-12h et 15h-18h
Fermé le lundi
Claude Lévi-Strauss à l’honneur au Musée du Quai Branly - Ex: http://fr.novopress.info/Lectures, projections et visites guidées thématiques gratuites seront au programme de la journée du vendredi 28 novembre que le Musée du Quai Branly consacre à Claude Lévi-Strauss à l’occasion de son centième anniversaire.
PARIS (NOVOpress) -
Une centaine de personnalités ont été conviées à lire des textes de Claude Lévi-Strauss, parmi lesquelles l’écrivain et journaliste Patrick Poivre d’Arvor et son frère Olivier (prix Renaudot des lycéens 2008), la ministre de la Recherche Valérie Pécresse, la ministre de la Culture Christine Albanel ainsi que l’inévitable philosophe Bernard-Henri Lévy. Les radios d’Etat France Culture et RFI seront présentes au Musée des arts premiers et diffuseront des dossiers spéciaux au cours de la journée. Quant à la chaîne ARTE, elle a diffusé jeudi de nombreux documentaires consacrés à l’auteur de Tristes tropiques.
Célébrer le centenaire de Lévy-Strauss au musée du Quai Branly n’est pas un choix anodin. En effet, l’anthropologue a toujours soutenu le projet cher à Jacques Chirac – « depuis son origine » dira-t-il –, malgré les scandales liés au mode de collectes des pièces exposées. Il était d’ailleurs à la cérémonie d’ouverture du lieu le 20 juin 2006.
Nul doute que parmi les nombreuses citations du grand homme qu’on verra çà et là fleurir dans la grosse presse, on ne trouvera nulle trace de celle-ci :
« On ne peut mettre dans la même catégorie, ni attribuer automatiquement au même préjugé, l’attitude de certains individus ou groupes que leur attachement à certaines valeurs rend totalement ou partiellement insensibles à des valeurs différentes.
Il n’y a rien d’inadmissible dans le fait de placer un mode de vie au-dessus de tous les autres, ou de ne pas être attiré par des individus ou des groupes dont le mode de vie, respectable en soi, est très éloigné du système auquel on est traditionnellement attaché.
C’est “peut-être le prix à payer pour que soit préservé le système de valeurs de chaque communauté ou de chaque famille spirituelle, et pour qu’il trouve en lui-même les ressources nécessaires à son renouvellement »
Une déclaration identitaire très décomplexée que Claude Lévy-Strauss a faite en 1971 à la tribune des Nations Unis, et qui vaudrait maintenant à son auteur les foudres des boutiquiers de l’antiracisme institutionnel…