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vendredi, 17 mai 2024

L'homme résiduel : réflexions sur un essai de Valerio Savioli

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L'homme résiduel : réflexions sur un essai de Valerio Savioli

Giovanni Sessa

Source: https://www.paginefilosofali.it/luomo-residuo-riflessioni-su-un-saggio-di-valerio-savioli-giovanni-sessa/

Parmi les spécialistes de l'espace non conformiste, un rôle important doit être attribué à Valerio Savioli. La lecture de son dernier ouvrage, le confirme qui est intitulé L'Uono Residuo. Cancel culture, 'politicamente corretto', morte dell'Europa. Il est désormais en librairie grâce aux éditions Il Cerchio (sur commande : info@cerchio.it, pp. 283, euro 25.00). Il s'agit d'un ouvrage dans lequel l'auteur établit une vaste confrontation avec la culture contemporaine, en s'attachant en particulier à esquisser les traits de ce qu'il définit comme l'Homme résiduel, une espèce anthropologique produite sur un long parcours historique par la convergence de pseudo-valeurs relevant du « politiquement correct », radicalisées par la plus récente Cancel culture. Il y a des années, Giuliano Borghi, dans un essai prophétique, prévoyait l'avènement de l'homo vacuus, successeur de l'homo religiosus et de l'homo oeconomicus, dont le trait fluide et spirituellement insubstantiel n'est pas différent de celui qui caractérise « l'homme de la race insaisissable » dont parlait Evola.

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Le livre de Savioli se distingue non seulement par son contenu, mais aussi par la qualité de son écriture. Bien qu'il soit truffé de références bibliographiques, le récit n'en est pas alourdi et la lecture est agréable. L'auteur retrace tout d'abord l'histoire du « politiquement correct » : un style politique « dont les membres les plus radicaux [...] tentent de réguler le discours politique en définissant les opinions opposées comme bigotes et illégitimes » (pp. 24-25). Pour comprendre la situation dans laquelle le monde occidental évolue depuis les années 1970, il est bon de garder en mémoire ce que Solženicyn a dit dans son discours de Harvard en 1978 : « J'ai vécu dans un système où l'on ne pouvait rien dire, je suis arrivé dans un système où l'on peut tout dire et cela ne sert à rien » (p. 25). Savioli conclut : « Un diagnostic [...] dépassé : nous sommes en effet arrivés au stade où nous aussi nous ne pouvons plus rien dire » (p. 25). Les frontières dogmatiques et infranchissables tracées par le « politiquement correct » sont le résultat du renversement de l'eschatologie révolutionnaire marxiste en eschatologie propre au capitalisme computationnel, cognitif et néolibéral. Celui-ci a donné naissance à « l'homme unidimensionnel », l'homme désirant, relégué dans le présent insurmontable de la production-consommation hétérodirigée, qui annule toute médiation symbolique. Le philosophe français Bernard Stiegler a appelé notre présent l'âge de la « misère symbolique ».

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Tout cela a trouvé un tournant en 1968 et dans la pensée des Francfortistes. Ce n'est donc pas un hasard si les analyses précises de Savioli partent d'une critique de ces philosophies. Avec la contestation de la jeunesse, fonctionnelle au système capitaliste et à ses besoins, avec la « révolution sexuelle », avec la devise « interdire d'interdire », le meurtre du Père s'est réalisé, comme l'a dit Del Noce. Le Père est, par excellence, le porte-flambeau de la Tradition: son assassinat a empêché la transmission des valeurs communes sur lesquelles s'est développée l'histoire de l'humanité. Depuis lors, les « maîtres de la vapeur » ont érigé en référence unique, comme l'a soutenu de Boneist, entre autres, et comme le rappelle l'auteur, la « religion des droits », à imposer par le contrôle des consciences et la censure de toute dissidence intellectuelle. La société mondialisée contemporaine est l'aboutissement ultime d'un néo-gnosticisme dogmatique et intolérant (Voegelin). Ce n'est pas un hasard si les États-Unis néo-puritains ont été le moteur du « politiquement correct » et de la Cancel culture. Tout vise à dissoudre l'identité personnelle, même l'identité sexuelle, en reléguant catagogiquement la vie à une pure immanence. D'où la critique de Savioli sur la dégénérescence du féminisme en une lutte ouverte contre le « mâle », dans le but de le débiliter.

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Les mouvements LGBTQ+ et leurs succédanés liés à la théorie du genre visant même à la normalisation de la pédophilie y ont contribué de manière factuelle : « The radical neo-progressive agenda, also known as Woke, to date has not changed direction » ("Le programme radical néo-progressiste, également connu sous le nom de 'woke', à ce jour, n'a pas changé de cap", p. 61), donc : « every traditional and identity-based legacy must give place to correct conformism » ("tout héritage traditionnel, eposant sur une identité doit céder la place à un conformisme correct", p. 62). Dans cette perspective: « Il existe [...] une croyance répandue selon laquelle l'industrie pornographique est un moyen dévirilisant de dissiper la [...] force vitale » (p. 65). Dans le même temps, la femme, comme l'a compris Evola, subit une masculinisation progressive. Le tout soutenu par une déification dogmatique de la science, au service de l'implantation du capitalisme financier, comme l'a montré l'épidémie de Covi d 19. Comme si cela ne suffisait pas, dans ce mariage du pouvoir et de la fausse culture, s'est enraciné un environnementalisme systémique qui a largement contribué à l'oubli du sens sacré de la physis. La surveillance des médias, la censure pratiquée à tous les niveaux, et pas seulement dans les universités, ont répandu le simple sécuritarisme, la recherche de la sécurité matérielle, la pure survie biologique, à travers l'oubli de la limite, de la mort. Pour ce faire, le pouvoir a utilisé ce que Guy Hermet a appelé la « langue macédonienne », la « guerre des mots », visant à connoter négativement les termes relevant d'une vision anagogique de la vie : sacré, héros, honneur sont considérés comme des expressions déshonorantes et excluantes.

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Pour la Cancel culture: « le passé est accusé des péchés définis par la religion du “politiquement correct” [...] rien n'est potentiellement récupérable » (p. 211). C'est ainsi que l'on détruit ou souille les statues de Christophe Colomb et/ou de Montanelli, présentées comme des exemples de la domination de l'homme blanc. Les Européens vivent aujourd'hui dans la honte de leur propre histoire. Nous sommes passés de la censure à l'autocensure idéologique, produit extrême du soft power. La « colonisation de l'imaginaire », pratiquée par l'industrie culturelle dans la musique, les dessins animés, les médias de masse asservis et, plus grave encore, avec la collaboration explicite des instituts culturels en charge de l'éducation publique, a agi de manière omniprésente sur les générations Y et Z. Une réécriture de la littérature universelle est tentée : sous la loupe censoriale de la Cancel culture se sont retrouvés les contes de fées, Dante, Pound et de nombreux grands noms du passé. Le résultat anthropologique d'une telle action concentrique et subversive est bien visible : l'homme diminué, rabougri, Residuo.

Il « ne pense pas qu'un jour il pourra regretter d'avoir partagé publiquement le renoncement à sa propre pudeur » (p. 272), à sa propre dignité. Que faire face à tout cela ? Savioli est explicite à cet égard : « Se rendre, c'est [...] faire comme un résidu d'homme, se battre pour voir le ciel, même si la défaite est assurée, c'est agir comme un homme » (p. 277). Au pessimisme de la raison doit succéder l'optimisme éthique de l'action. Ce n'est pas rien...

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lundi, 06 mai 2024

Daria Douguina: Louis Dumont, source d'inspiration sociologique

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Louis Dumont, source d'inspiration sociologique

Daria Douguina

Source: https://www.geopolitika.ru/el/article/o-louis-dumont-os-pigi-koinoniologikis-empneysis?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR0ZIQrEXhLU-jxawdriI0Vi2R688cdyfQIM5szk2CR73XFt6eJeh5gvBFs_aem_AZzV-QjHXQQVvgAwMkNwe2DCLzjgJnHjKOxP2N5hNGAcp23phJL2Bkm4C_FFljdiM7C_y6gQkjbFi0lXeW7o3klp

L'un des penseurs influents qui m'a poussée et inspirée à donner cette conférence est l'anthropologue et sociologue français Louis Dumont, auteur du remarquable ouvrage Homo Hierarchicus.

Dumont est un remarquable indologue européen, un étudiant des hiérarchies, des castes et d'autres structures sociales, qui a collaboré en son temps avec Roger Caillois, Marcel Mauss et Georges Bataille. Il avait une grande expérience de l'étude de la société hiérarchique indienne basée sur les castes.

Dumont est intéressant parce qu'il était un anthropologue social avec une position traditionaliste emphatique, ce qui est rare parmi les penseurs du 20ème siècle et, malheureusement, presque entièrement absent du 21ème siècle.

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Dumont défendait un « macro-récit » bien défini qui soutenait la société hiérarchique et critiquait la société moderne à partir des positions d'une vision du monde traditionaliste. Dans l'Occident d'aujourd'hui, de tels «grands récits» ne sont plus possibles et sont même posés comme inacceptables.

La société occidentale connaît une fragmentation active de la conscience, qui est pratiquée et soutenue de manière consciente, délibérée et agressive, tant dans la communauté scientifique qu'au niveau des profanes ordinaires.

À notre époque, les professeurs d'université s'abstiennent de toute généralisation sérieuse et de tout jugement de valeur, et plus encore de tout projet et de toute définition d'objectifs.

Louis Dumont s'est intéressé à l'analyse impartiale de l'individualisme à l'époque de la modernité et aux théories égalitaires construites sur ces principes (1).

Selon Dumont, l'individualisme est l'antithèse de la hiérarchie et c'est sur l'individualisme que reposent toutes les théories modernes de la démocratie, que Dumont considérait comme défectueuses.

Louis Dumont est l'autorité vers laquelle nous allons nous orienter aujourd'hui. Il est le personnage central de notre conférence, l'inspirateur et le mentor de la recherche d'aujourd'hui. Ses ouvrages Homo Hierarchicus et Homo Aequalis sont disponibles en anglais, en français et même en russe.

Ainsi, la hiérarchie existe chaque fois que quelque chose est perçu comme un tout, dans le contexte de tout modèle holistique, qu'il s'agisse de l'univers dans son ensemble ou d'une communauté, d'un collectif ou d'une société en tant que structures intégrées qui fonctionnent comme une mesure des choses. Si l'individu devient la mesure de toutes choses, il n'y a évidemment pas de hiérarchie. Au contraire, la hiérarchie est abolie tant en théorie qu'en pratique.

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Dumont prend pour modèle la société indienne, qu'il a étudiée de manière méticuleuse et approfondie, et examine son système inhérent de varna et de jati (généralisés de manière inexacte et définis dans la terminologie occidentale comme des « castes ») comme un exemple classique de société structurée sur la base du principe hiérarchique.

Selon Dumont, « les castes nous enseignent un principe social fondamental: la hiérarchie. Nous avons, dans notre société moderne, adopté le principe inverse de celui-ci, mais il n'est pas sans valeur pour comprendre la nature, les limites et les conditions de réalisation de l'égalitarisme moral et politique auquel nous sommes attachés » (2). « Pourquoi, demande Dumont, se rendre en Inde, si ce n'est pour essayer de découvrir comment et en quoi la société ou la culture indienne, par sa particularité, représente une forme d'universel » (3).

Il souligne que l'anthropologie moderne ne rend pas justice à la théorie indienne du varna, qu'elle considère comme une simple relique.

Extrait du livre de Daria Douguina:  L'optimisme eschatologique

Notes:

(1) Louis Dumont, Essais sur l'individualisme : l'idéologie moderne dans une perspective anthropologique (Chicago : University of Chicago Press, 1986).

(2) Dumont, Homo Hierarchicus.

(3) ibid.

mardi, 16 janvier 2024

La vérité du patriarcat

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La vérité du patriarcat

Ronald Lasecki

Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2023/10/prawda-patriarchatu.html

Notre nature a été façonnée par notre préhistoire. L'homme moderne qui manifeste des comportements religieux, utilise des armes et est capable de naviguer sur les mers s'est finalement formé il y a 50.000 ans. Cependant, les racines de notre espèce remontent à 300.000 ans dans le passé, lorsque l'espèce Homo sapiens a évolué. Le passé le plus lointain de l'humanité, comme l'indique dans son livre The history of man from his beginnings to the 4th millennium BC ("L'histoire de l'homme, de ses origines au 4e millénaire avant J.-C.") le paléoanthropologue Ian Tattersall (photo), se situe entre 13 et 5 millions d'années, lorsque la lignée évolutive menant à l'homo sapiens s'est séparée des lignées menant à nos parents les plus proches - les chimpanzés et les bonobos.

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Entre-temps, comme l'écrit le même auteur, des créatures de type humain sont passées des forêts aux savanes et ont adopté une posture verticale (il y a 6 millions d'années), ont commencé à utiliser des outils (il y a 3,3 millions d'années), ont augmenté la taille de leur cerveau (il y a 2,3 millions d'années), ont commencé à coloniser l'Eurasie (il y a 2 millions d'années) et ont commencé à utiliser le feu (il y a 1,5 million - 0,5 million d'années). L'histoire écrite de l'humanité civilisée n'est donc qu'un clin d'œil par rapport à notre histoire naturelle.

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L'homme en tant que "singe nu"

Notre cerveau, notre organisme, notre corps, notre biologie et notre biochimie ont été façonnés par notre préhistoire. Du point de vue de l'évolution, nous sommes toujours des "singes nus" errant dans les savanes africaines en clans d'une douzaine d'individus. Le fait que nous soyons en mode détendu face aux couleurs verte et bleue est, comme Natalie Angier le souligne dans son livre Canon. A Whirling Tour of the Beautiful Basics of Science (Canon. Une expédition galopante à travers les belles fondations de la science), un héritage de l'époque où nos ancêtres, dans la région du Grand Rift africain, voyaient le vert des herbes et des arbres tout autour d'eux et le bleu du ciel au-dessus d'eux. Le fait que nous puissions, sans compter, déterminer le nombre d'objets ne dépassant pas cinq est une capacité inscrite dans notre cerveau par le fait que, pendant des millions d'années, nos ancêtres ont vu les cinq doigts de leur propre main devant eux.

Il en va de même pour nos relations sociales. C'est dans un groupe de quelques dizaines de personnes que nous nous sentons le mieux. C'est le nombre d'amis que nous avons généralement et avec lesquels nous entretenons des relations sociales intimes. C'est le nombre de personnages que comptent les œuvres de fiction littéraires et cinématographiques. C'est le nombre de membres des unités militaires de base et des équipes sportives. Tout ce qui dépasse ce nombre devient de plus en plus une "communauté imaginée", car nous ne pouvons nous souvenir que de quelques dizaines de personnes au maximum - autant que les hordes humaines archaïques les plus nombreuses. Ce qui n'atteint pas ce nombre nous laisse une impression de solitude.

Nature contre idéologie

Ces adaptations, besoins et formations ne sont déracinés par aucune idéologie, philosophie arbitraire ou religion. Les phénomènes culturels existent depuis beaucoup moins longtemps que les formations biologiques. Le rythme de l'évolution culturelle est incomparablement plus rapide que le rythme de l'évolution biologique; les phénomènes culturels peuvent prendre des décennies, voire des mois, pour évoluer, alors que les changements biologiques se produisent sur des millions d'années. Il est donc impossible de modifier la biologie de l'espèce humaine ou les caractéristiques biologiquement conditionnées de la nature humaine en recourant à l'ingénierie sociale et culturelle.

En modifiant notre environnement de vie par rapport à nos conditions naturelles, nous pouvons tout au plus provoquer la dégénérescence et la décadence d'un ethnos donné. Cependant, de même que nous ne pouvons pas dresser un chat à manger végétalien (les adeptes du végétalisme en Occident n'ont fait qu'affamer leurs protégés félins de cette manière), nous ne pouvons pas, par exemple, éradiquer culturellement l'agressivité masculine ou adapter l'humanité à la vie dans une société de masse. Nous pouvons soumettre les gens à une ingénierie sociale, pharmacologique, culturelle ou même chirurgicale, mais tout ce que nous obtiendrons de cette manière, c'est la corruption de la race.

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Les doctrines individualistes n'éradiqueront donc jamais le besoin d'appartenance à une communauté, le besoin d'un sentiment de sécurité, de proximité, de chaleur des liens sociaux personnels. Ils ne seront jamais remplacés par une bureaucratie anonyme avec ses crèches, ses écoles, ses aides sociales et toute l'infrastructure de l'"État-providence" moderne. Les liens sociaux ne seront pas non plus remplacés par les masses anonymes des "nations" modernes, de l'"humanité" des Lumières, des "mouvements urbains" postmodernes ou des "masses laborieuses" marxistes.

Nos besoins de sécurité sociale, de transmission culturelle, de soins médicaux holistiques, d'auto-organisation et d'autonomie ne peuvent être remplacés par aucune démocratie, aucun socialisme, aucun nationalisme, aucune association ou autre produit de la pensée moderne. Ils ont fleuri en réponse au besoin de communauté. Cependant, ils se sont déjà développés dans les sociétés de masse et tentent de réaliser ce besoin en se référant aux sociétés de masse. Cela ne peut pas marcher, car ces grandes communautés humaines peuvent au mieux former une foule et non une communauté organique. D'ailleurs, le comportement hystérique des "sociétés démocratiques modernes", dont l'exemple le plus récent est celui que nous avons expérimenté lors de l'épidémie de SRAS CoV-2, rappelle davantage les réactions d'une foule mise en mouvement par la force d'inertie (en l'occurrence intellectuelle) que celles de communautés conscientes et compactes.

La civilisation des masses

Les collectivismes imposés à l'échelle des masses, toutes ces tentatives de façonner des "nations", des "races", des "classes", une "humanité" à partir de multitudes humaines atomisées, détruisent également le polycentrisme, le pluralisme et le polymorphisme naturels des sociétés. Les doctrines de cooptation sociale telles que le catholicisme social, le corporatisme, le nationalisme économique - appliquées à des masses humaines de plusieurs millions d'individus à l'échelle nationale - suppriment les processus naturels de différenciation et de sélection. Elles suppriment l'initiative, l'esprit d'entreprise, bloquent la concurrence et la sélection naturelle. Ainsi, un peuple donné et une entité politique donnée stagnent, perdent leur résistance, s'ossifient et réduisent leur position concurrentielle par rapport à d'autres communautés.

Le défi auquel sont confrontés pratiquement tous les peuples du monde, ou en tout cas presque tous, est celui de la croissance numérique, de la concentration et de la centralisation, avec pour conséquence l'émergence de sociétés de masse anonymes. Les doctrines collectivistes destinées à les unir ne fonctionnent pas. L'individualisme provoque l'atrophie culturelle et la dégénérescence de la race: les perversions et les maladies mentales se répandent, les besoins sociaux insatisfaits sont transférés sur les biens matériels et s'expriment dans des réflexes morbides tels que le consumérisme compulsif, la promiscuité sexuelle ou le comportement naturellement adopté à l'égard des enfants, qui commence à s'appliquer aux animaux domestiques.

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Les clans traditionnels

Pour sortir de ce piège civilisationnel, il est possible de revenir aux formes de vie naturelles de l'homme. C'est-à-dire la démassification, la déconcentration, la décentralisation. Pluralisme, polycentrisme, dynamisme, compétition et flexibilité adaptative. Mais aussi sécurité communautaire, sociale, affective, sanitaire, culturelle, etc. Nous devons recommencer à vivre en clans et en hordes, qui sont des ensembles sociaux "à l'échelle humaine". Il semble que nous ayons tous apprécié le film "Le Parrain", et plus particulièrement le motif du clan patriarcal dans son intrigue. Nous regardons tous avec curiosité les clans écossais ou même les familles nobles polonaises. C'est l'expression naturelle de ce désir social, tout comme le fait que nous nous sentions à l'aise dans des intérieurs en bois avec des peaux d'animaux sur le sol exprime les besoins naturels des individus sains de notre espèce.

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Les sociétés humaines traditionnelles sont précisément ce type de clans qui, selon les circonstances, se transforment en hordes-confédérations plus nombreuses. L'un des clans les plus célèbres est celui des Pintupi Nine (photo), considérés comme les derniers habitants indigènes de l'Australie à n'avoir eu aucun contact avec la civilisation moderne. Elle se composait des deux femmes du patriarche défunt et de leurs sept enfants. Le groupe est entré en contact avec la civilisation blanche en 1984, après avoir vécu un mode de vie de chasseur-cueilleur dans le désert de Gibson, à l'ouest du continent australien.

Le clan traditionnel était donc dirigé par un patriarche mâle et comprenait, selon le niveau de développement du groupe, des frères et des cousins plus jeunes, des épouses, des vieillards infirmes, des fils et des filles. Ensemble, ils formaient un foyer dont l'homme était le chef. Cependant, ce foyer comprenait aussi parfois des esclaves, et toujours des animaux, des plantes, des biens et des terres.

La vision traditionnelle du monde

La vision du monde de l'homme traditionnel est proche de ce que les spécialistes des religions appellent aujourd'hui l'animisme. Il voit des éléments de personnalité et donc de subjectivité dans les êtres non humains et même dans les phénomènes naturels, les lieux, etc. Dans tous les éléments importants et caractéristiques de son environnement, de son cadre de vie, l'homme traditionnel voit un élément personnel et traite ces éléments de manière subjective. Il cohabite avec ses ancêtres, les esprits de la nature, les esprits gardiens des lieux, des animaux et des plantes.

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L'anthropologue français Pascal Boyer, dans son livre Et l'homme créa les dieux, avance la thèse que l'homme, ayant commencé à communiquer par la parole avec les autres membres de son espèce, a perçu les autres éléments de son environnement de manière similaire à eux. Il percevait les arbres, les animaux, les éléments caractéristiques du paysage, les objets astronomiques et les phénomènes atmosphériques comme il percevait les personnes. Il les voyait comme des entités personnelles, leur parlait et envisageait ses relations avec eux en ces termes. Selon P. Boyer, cela a donné lieu à des cultes fétichistes, puis à des dieux patrons de domaines particuliers de la vie, et enfin à des constructions théologiques de plus en plus abstraites et universalistes de la part de l'homme, jusqu'à l'idée d'un dieu universel.

La réalité du mythe

La théorie résumée ci-dessus de l'anthropologue français semble plausible, bien qu'il faille préciser qu'elle n'implique pas nécessairement l'athéisme. Comme nous le savons, les différentes espèces animales perçoivent le monde de manière très différente ; par exemple, l'œil de la mouche lui permet de voir son environnement différemment de l'œil du chien, et l'œil du chien lui permet de voir son environnement différemment de l'œil de l'homme. Aucune de ces perceptions n'est "meilleure" ou "pire", mais toutes constituent au contraire la meilleure adaptation possible aux besoins des individus de l'espèce. Il en va de même pour les visions du monde humaines: lorsqu'elles fournissent une image de la réalité avec une marge d'erreur suffisamment petite, sur la bonne échelle de précision, et suffisamment suggestive et stimulante, elles sont vraies.

La vision mythique du monde n'est donc en rien "inférieure" à la vision scientiste du monde. D'autant plus que la première utilise trop souvent des modèles arbitraires (par exemple de particules élémentaires), n'étant dans de nombreux cas qu'une technique pour imaginer et modéliser de manière suggestive des niveaux de réalité qui ne sont pas accessibles à notre perception directe. En revanche, la vision mythique du monde, dans laquelle nous percevons le monde comme une "grande famille" de manifestations individuelles de la Vie, nous semble plus naturelle (comme le souligne P. Boyer, déjà cité) que les modèles contre-intuitifs proposés, par exemple, par la physique.

Ajoutons enfin que les sciences naturelles actuelles fournissent de plus en plus d'illustrations du fait que les différents êtres vivants présentent de nombreux comportements que, dans le cadre de la superstition occidentale moderne, nous en sommes venus à considérer comme exclusivement humains; nous savons déjà que les animaux, et même les plantes, communiquent entre eux, rient, montrent de l'affection, de la peur, de la douleur, coopèrent, souvent même domestiquent d'autres espèces, peut-être même manifestent-ils un comportement proto-religieux, et surtout que chacun d'entre eux s'efforce de se conserver pour éviter la mort. Nous savons donc déjà aujourd'hui que la différence entre l'homme et les autres êtres vivants est une différence "quantitative" - une différence d'intensité de certaines caractéristiques, et non une différence "qualitative" - essentielle.

Sujet plutôt qu'objet, domination plutôt que possession

Pour comprendre la nature du clan patriarcal archaïque, il faut encore prendre conscience de deux faits. Premièrement, la vision holistique et cosmo-centrique du monde de l'homme archaïque ne connaissait pas une séparation aussi nette entre "sujet" et "objet" que celle adoptée dans la vision analytique du monde de la civilisation occidentale. Comme je l'ai mentionné plus haut, pour l'homme de la Tradition, le cosmos tout entier forme un tout complémentaire. Tous ses éléments possèdent les attributs de la vie, de l'individualité personnelle et de la subjectivité, tout en étant interdépendants. L'intensité de la vie, de l'individualité personnelle et de la subjectivité n'est bien sûr pas la même dans les différentes entités, et toutes ces entités peuvent donc être ordonnées sur cette variable dans une séquence ascendante.

Deuxièmement, ce qui est par ailleurs dérivé du premier, l'homme archaïque ne connaît pas la notion occidentale et exclusiviste de "propriété". Dans la société traditionnelle, la propriété est plutôt le droit d'utiliser une certaine chose dans une certaine mesure. Ces droits sur une même chose sont généralement détenus par de nombreuses personnes (y compris des non-humains - esprits, ancêtres, autres organismes vivants, etc.), voire des communautés, de sorte que ces droits ne sanctionnent qu'exceptionnellement l'utilisation d'une chose jusqu'à sa destruction complète. Les droits d'utilisation des choses dans la société traditionnelle n'ont donc rien à voir avec le pouvoir absolu sur ces choses sanctionné par les "droits de propriété" occidentaux.

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Le patriarcat dans la vision traditionnelle du monde

Ces deux réserves faites, nous pouvons revenir à notre thème fondamental, à savoir l'unité sociale de base sous la forme du clan. Dans les sociétés indo-européennes adaptées aux conditions de vie du nord de l'Eurasie, il s'agissait de clans patriarcaux, comme l'écrit par exemple l'anthropologue yankee David W. Anthony dans son excellent ouvrage The Horse, the Wheel and Language (Le cheval, la roue et le langage). Un tel clan était dirigé par un patriarche mâle dont la maison comprenait des femmes, des filles, des fils, des esclaves, des animaux, etc. Tous ces éléments faisaient partie de ses possessions, ou - comme nous pourrions le dire différemment - de sa "progéniture". Le patriarche mâle les présidait et en était responsable.

Cependant, son pouvoir patrimonial (c'est-à-dire paternel, de garde) ne doit pas être vu à travers le prisme des formules utilitaires pathologiques produites par la modernité occidentale. Alors que l'institution occidentale de la propriété est utilitaire et orientée vers l'objet, le patriarcat indo-européen est patrimonial et orienté vers le sujet. Le patriarche ne traite pas ses possessions comme du matériel à "utiliser et à consommer", mais fonde l'autorité de son pouvoir sur le respect de l'autonomie et de la subjectivité des femmes, des animaux, des esprits, des jeunes hommes - tous ceux qui lui ont fait confiance et qu'il dirige. Le patriarche, en tant que "mâle alpha", peut même écouter et parfois tenir compte des conseils d'autres membres de son clan, voire de sa maisonnée plus large et même du Cosmos - voir : le recours à la divination, les conseils des sages et l'assistance des vieilles femmes, l'invocation des ombres ancestrales, etc.

Le patriarcat est fondé sur l'autorité et non sur la "propriété". Il est de nature autoritaire plutôt qu'utilitaire. Il s'agit d'une composition de droits et d'autonomie, et non d'une tyrannie. La position de l'homme y est plus forte que dans la modernité occidentale égalitaire, tandis que les sujets individuels de sa maison (femmes, animaux, biens matériels) sont plus respectés dans leur nature que dans la modernité occidentale, qui est imprégnée d'une attitude objectiviste et utilitaire à l'égard de la réalité. Non seulement la femme, mais aussi l'enfant, l'animal domestiqué, la terre cultivée, les ancêtres et les esprits de la ferme sont respectés dans leur nature.

Le patriarcat représente donc la seule véritable "émancipation" de la femme. Il lui permet le Dasein - d'être elle-même, d'être en elle-même, d'être naturelle. Mais le patriarcat est aussi un tel Dasein pour tous nos descendants: pour les animaux, pour les plantes, pour toute la nature. Car dans la vision traditionnelle du monde, il n'y a pas de fossé ontologique entre l'homme et le reste de la nature, et il n'est donc pas désobligeant pour l'homme de les compter dans le même ensemble et de les mettre côte à côte.

Ronald Lasecki

Publié à l'origine dans Chrobry Szlak, septembre 2023.

17:01 Publié dans anthropologie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : anthropologie, patriarchat | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 14 novembre 2023

Pour Marc Augé, l'anthropologue qui a fait entrer l'ethnologie dans la philosophie

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Pour Marc Augé, l'anthropologue qui a fait entrer l'ethnologie dans la philosophie

par Pierfranco Bruni

Source: https://www.destra.it/home/addii-per-marc-auge-lantropologo-che-porto-letnologia-nella-filosofia/

Marc Augé, décédé le 24 juillet 2023, était un anthropologue qui entremêlait la connaissance des peuples et la sagesse de la pensée. Un philosophe qui a gravé dans le langage des mots l'affirmation d'une identité qui se grave dans la conscience d'un espace-temps qui s'affirme dans le lieu du temps et l'espace des lieux. 

M02080813730-large.jpgL'anthropologue est dans le philosophe et le philosophe dépasse la donnée scientifique de l'histoire. En effet, Marc Augé oppose à l'histoire les deux données fondamentales de la vision comparative : l'espace et le temps.  Son "non-lieu" est une dimension qui, pour être comprise dans sa profondeur, doit se rattacher non seulement à un système de valeurs, mais à l'être. L'homme est une interrogation sur les valeurs, mais il est surtout une dissolution du système de cette interrogation dans une interaction de sens. Ses livres sont un voyage accompli entre les cultures africaines et occidentales. C'est dans cette fenêtre ouverte sur la connaissance et les matrices établies des traditions que se développe un horizon de vie au-delà de tous les si.

Il dit : "Dans la vie moderne, les mythes naissent quand les rituels meurent et perdent leur pouvoir créatif. Le choc a lieu entre la mémoire et le contemporain dans une saison de la vie où les civilisations ont besoin de rencontrer l'appartenance dans une géographie de l'identité.

Genie-du-paganisme.jpgL'anthropologue des civilisations dans l'homme a déclenché le signifiant du présent dans l'avenir : "Être contemporain, c'est mettre l'accent sur ce qui, dans le présent, délimite quelque chose de l'avenir. Délimiter quelque chose de l'avenir, c'est lire avec clairvoyance la mesure des "choses" sur un plan proprement phénoménologique. Et c'est ici que l'anthropologue est lié au philosophe. 

Parmi ses livres, je voudrais rappeler :

  • Fictions fin de siècle, Paris, Fayard, 2000
  • Les Formes de l’oubli, Paris, Payot & Rivages, 2001
  • Journal de guerre, Paris, Galilée, 2003
  • Le Temps en ruines, Paris, Galilée, 2003
  • Pour quoi vivons-nous ?, Paris, Fayard, 2003
  • Le Métier d'anthropologue. Sens et liberté, Paris, Galilée, 200610
  • Casablanca, Paris, Le Seuil, 2007
  • Éloge de la bicyclette, Paris, Payot & Rivages, 2008
  • Où est passé l'avenir, Paris, Panama, 2008 ; rééd. Paris, Le Seuil, 2011
  • Le Métro revisité, Paris, Le Seuil, 2008
  • Génie du paganisme, Paris, Gallimard (coll. Folio), 2008.
  • Pour une anthropologie de la mobilité, Paris, Payot & Rivages, 2009
  • Carnet de route et de déroutes, Paris, Galilée, 2010
  • La Communauté illusoire, Paris, Payot & Rivages, 2010
  • Journal d'un SDF, Paris, Le Seuil, 2011
  • La Vie en double. Voyage, ethnologie, écriture, Paris, Payot & Rivages, 2011
  • L'Anthropologue et le monde global, Paris, Armand Colin, 2013
  • Les Nouvelles Peurs, Paris, Payot & Rivages, 2013
  • Une ethnologie de soi : le temps sans âge, Paris, Le Seuil, 2014
  • Éloge du bistrot parisien, Paris, Payot & Rivages, 2015
  • La Sacrée Semaine qui changea la face du monde, Paris, Odile Jacob, , 71 p. (ISBN 978-2-7381-3389-2)
  • L'Avenir des terriens : fin de la préhistoire de l'humanité comme société planétaire (trad. de l'italien), Paris, Albin Michel, , 132 p. (ISBN 978-2-226-39388-3)
  • Qui donc est l'autre ?, Paris, Odile Jacob, , 320 p. (ISBN 978-2-7381-3959-7)

9782021290622_large.jpgUn chemin non négligeable. Dont le centre est défini par son regard constant sur le temps, qui est devenu une véritable attraction. En arrière-plan de ses études, surtout au cours des dernières décennies, s'est imposé le thème de la mondialisation, sur lequel il s'attarde, arguant dans une de ses parenthèses : "Dans le concept de mondialisation, et chez ceux qui s'y réfèrent, il y a une idée de la complétude du monde et de l'arrêt du temps qui dénote une absence d'imagination et un enchevêtrement dans le présent profondément contraire à l'esprit scientifique et à la morale politique". 

Dans un tel contexte, la problématique du mythe s'est imposée. C'est-à-dire des symboles et des manifestations qui leur sont associées : "Les dieux sont au centre de l'univers symbolique compris comme l'ensemble des représentations des systèmes d'activité humaine : on ne peut passer de l'un à l'autre de ces systèmes, et d'une pratique à l'autre, que grâce à leur médiation". 

Marc Augé a traversé les archétypes des mythes en plaçant l'anthropologie et l'archéologie dans un dispositif ethnique, ou plutôt ethnologique, comme les faces d'une même pièce. Ainsi. L'anthropologie non comme un métier mais comme la véritable sagesse du savoir. Le savoir antique dans une base de méditations représentatives. Les héritages ont ainsi trouvé leur place dans le non-lieu de l'espace-temps dans lequel les hommes ont construit, laissant la grotte leur hutte. L'anthropologue qui a fait entrer l'ethnologie dans la philosophie.

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mardi, 10 janvier 2023

Joseph Deniker et l'Europe

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Joseph Deniker et l'Europe

par Joakim Andersen 

Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/01/06/joseph-deniker-och-europa/

Joseph Deniker (1852-1918) était un scientifique franco-russe, plus connu aujourd'hui comme anthropologue et auteur de The Races of Man (en français: Races et peuples de la Terre - 1900). Il était actif à une époque où l'anthropologie étudiait non seulement la religion et les formes sociales mais aussi les aspects physiques, ce qui porte aujourd'hui le nom d'anthropologie physique. Deniker est intéressant, notamment du point de vue de l'histoire des idées et des sciences. Races of Man/Races et peuples de la Terre a été publié en 1900, et les anthropologues ultérieurs tels que Carleton Coon et Bertil Lundman ont eu accès à plus d'informations que Deniker. Ce dernier pourrait, par exemple, écrire que "les Albanais du nord semblent être liés à la race adriatique ou subadriatique, mais on ne sait rien des Albanais du sud", indiquer que les ancêtres des Islandais sont des Danois et décrire les Somalis comme "probablement seulement des Gallas plus ou moins mêlés aux Arabes". Mais Races of Man, malgré ces inexactitudes et ces lacunes dans les connaissances, est une lecture enrichissante. Le raisonnement de Deniker sur la relation entre les groupes ethniques et les unités somatologiques ("races") reste pertinent, son examen des différences physiologiques entre ces unités profond. Les descriptions de l'anthropologue Deniker sur tout, de la danse et des systèmes de comptage à la vie familiale et aux armes, sont intéressantes.

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Pour l'anthropologue physique, les représentations d'éléments tels que les peuples indigènes de la Terre de Feu ou les Berbères d'Afrique du Nord sont gratifiantes; en général, Deniker s'est efforcé d'avoir une vision globale. Il décrit par exemple le Kru d'Afrique de l'Ouest comme étant "obéissant, fidèle et courageux; il s'engage volontiers et fait de bonnes affaires". Ils conservent entre leurs mains une bonne partie du commerce de leur pays". Une certaine tendance "proto-féministe" et/ou eurocentrique est également évidente dans les sections sur le statut des femmes en Corée, par exemple, "la femme n'a aucune importance dans la société coréenne; elle est un instrument de plaisir ou de travail; elle est tenue strictement à l'écart des hommes, quitte rarement la maison et doit se voiler le visage".

Les chapitres de Deniker sur l'Europe sont intéressants à la fois en eux-mêmes et en termes d'histoire des sciences. En ce qui concerne l'histoire, ses connaissances étaient plus limitées que celles de Coon, par exemple ; en bref, il y avait moins de découvertes disponibles. Ainsi, sur la préhistoire, Deniker pouvait écrire que "de l'homme interglaciaire, contemporain de l'Elephas antiquus, fabricant de ces outils en silex exhumés des lits les plus bas des plus anciennes alluvions quaternaires, nous n'avons aucun vestige, sauf peut-être deux dents molaires, trouvées par Nehring dans la station de Taubach (près de Weimar), et quelques autres fragments contestés (crânes de Neandertal, Brux et Tilbury)". Il a toutefois noté que l'Européen du paléolithique était dolichocéphale, à crâne long (il a également suggéré que le type Neandertal a survécu en Europe à notre époque). Mais l'historiographie détaillée de Coon ou des historiens de la génétique d'aujourd'hui n'était pas possible à l'époque de Deniker.

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Répartition de l'indice céphalique en Europe selon Joseph Deniker.

Il écrit que la population du Danemark et de la Suède à l'âge du bronze semble avoir été "des dolichocéphales ou des mésocéphales, grands et aux cheveux clairs". Sur la "question aryenne", il reste sobre sur le plan scientifique : "l'anthropologie est impuissante à dire si les anciens propriétaires des crânes dolichocéphales du sud de l'Europe parlaient ou non une langue aryenne". Quoi qu'il en soit, le concept d'"anarchique" pour catégoriser les peuples européens qui parlent des langues non indo-européennes est une curiosité fascinante. Il a suggéré que l'expansion indo-européenne a pris naissance dans une région située entre la Scandinavie et le sud ou le sud-est de la Russie. Mais aussi que l'expansion linguistique a eu lieu "sans aucun changement notable dans la constitution de leur type physique, ou, probablement, de leur civilisation".

Le système de classification de Deniker pour les groupes somatologiques européens est également intéressant. Il a utilisé le terme de race nordique ou nordique pour le type répandu dans le nord de l'Europe, caractérisé par "une stature très élevée; des cheveux clairs, parfois roux, ondulés; des yeux clairs, pour la plupart bleus; une tête allongée et dolichocéphale; une peau blanche et rousse, un visage allongé, un nez droit et proéminent". Il correspond au nordide d'Eickstedt et de Lundman. Deniker a indiqué que ses principaux habitats étaient "la Suède, le Danemark, la Norvège (à l'exception de la côte ouest); le nord de l'Écosse; la côte est et le nord de l'Angleterre, l'Irlande (à l'exception du nord-ouest), le nord des îles Féroé, la Hollande (au nord du Rhin); les pays frisons, le Oldenbourg, le Schleswig-Holstein, le Mecklembourg ; enfin, les provinces baltes de Russie et les Tavasts de Finlande".

L'autre type commun en Europe du Nord, il est appelé race orientale ou Eastern race. Il a décrit ses caractéristiques comme suit : "stature plutôt courte, tête modérément arrondie, cheveux raides, jaune clair ou lin, visage carré, nez fréquemment retroussé, yeux bleus ou gris". Elle correspond à la Baltique orientale de Lundman, commune entre autres à la Finlande et au Belarus, à la Lituanie et à certaines parties de la Russie.

En Espagne, dans les îles de la Méditerranée occidentale et dans certaines parties de la France et de l'Italie, nous trouvons le troisième type de Deniker, son Ibéro-Insulaire. Il l'a décrit comme suit : "stature très courte, tête très allongée, cheveux noirs, souvent bouclés, yeux très foncés, peau fauve, nez droit ou retroussé". Elle recouvre partiellement la méditerrannée de Lundman et de Clauss.

Le quatrième type Deniker a été nommé occidentale et cévenole, "race occidentale ou cévenole". Elle se caractérise par "un crâne très arrondi; par une petite taille; par des cheveux bruns ou noirs, des yeux marron clair ou foncés, un visage arrondi, une silhouette épaisse". Bien sûr, le lecteur reconnaîtra ici le type alpin de Lundman et d'autres. Deniker a décrit son domaine vital comme étant "l'extrême ouest de l'Europe, dans les Cévennes, sur le plateau central de la France, et aussi dans les Alpes occidentales. Mais on la rencontre, un peu modifiée, en Bretagne (à l'exception du Morbihan), dans le Poitou, le Quercy, la moyenne vallée du Pô, en Ombrie, dans une partie de la Toscane, en Transylvanie, et probablement au milieu de la Hongrie." Sous le nom de strandin, Lundman l'a également trouvé autour des côtes de la Norvège et de la Suède.

Le type atlanto-méditerranéen ou littoral de Deniker n'a pas de contrepartie claire chez de nombreux anthropologues ultérieurs, il l'a tout de même décrit avec les mots suivants: "il se distingue par sa dolichocéphalie ou mésocéphalie modérée, par sa stature supérieure à la moyenne, et une coloration très profonde des cheveux et des yeux" et l'a placé autour des régions côtières de l'Europe occidentale. Deniker a également décrit un sous-groupe, le nord-occidental, qui chevauche le nord-atlantique de Lundman.

Le sixième type est le dinarique, ou adriatique, plus connu aujourd'hui sous le nom de dinaride ou dinarin, Deniker a décrit ses caractéristiques comme suit: "stature élevée, brachycéphalie extrême, cheveux bruns ou noirs ondulés; yeux sombres, sourcils droits; visage allongé, nez délicat droit ou aquilin; peau légèrement fauve". Il l'a relié à la fois aux Balkans actuels et à certaines parties de l'Italie, de la Suisse et de la France.

Dans l'ensemble, Deniker est un auteur intéressant. En partie pour des raisons purement historiques, il peut être fascinant de comparer ses conclusions avec celles d'anthropologues ultérieurs. Mais Races of Man est aussi une tentative ambitieuse de rassembler des connaissances sur les peuples du monde entier, notamment d'un point de vue d'anthropologie physique. Il en va de même pour l'étude de l'Europe, d'abord le chapitre sur ses groupes somatologiques, puis le chapitre sur presque tous ses groupes ethniques. Le fait que Deniker soit désormais disponible sur Internet le rend également plus facile à lire que Lundman, par exemple.

samedi, 23 avril 2022

Cinq formes familiales plus une

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Cinq formes familiales plus une

par Georges FELTIN-TRACOL

Défenseur sincère des « Gilets jaunes », procureur impertinent des traités austéritaires néo-libéraux européens, dénonciateur implacable de tous les présidents français, de Mitterrand à Macron, Emmanuel Todd a découvert au lendemain de la minable séquence émotionnelle « Je suis Charlie » le phénomène des « catho-zombie », futur socle de la macronie.

Il lie dans ses recherches l’économie et la sociologie aux faits anthropologiques, d’où sa propension à étudier les structures familiales. Il en tire une approche quelque peu réductionniste. Cet ancien sympathisant du Parti socialiste l’améliore sans cesse alors que l’ère liquide de l’ultra-modernité bouleverse ce monde intime aux indéniables répercussions publiques qu’est la famille.

Il faudrait plutôt parler « des familles ». N’existe-t-il pas dans le gouvernement de Jean Castex, sous la tutelle du ministère des Solidarités et de la Santé, un secrétariat d’État chargé de l’Enfance et des Familles en la personne du dénommé Adrien Taquet ? Le pluriel s’impose, car la République hexagonale reconnaît en effet aujourd’hui cinq formes familiales. La première, la plus habituelle, demeure la « famille nucléaire » réunissant un couple hétérosexuel et leurs enfants conçus de manière naturelle. Il existe ensuite la «famille adoptive», reconnue chez les antiques Romains, par la Maison impériale des Bonaparte et dans la dynastie monégasque. En forte hausse depuis vingt ans, la « famille monoparentale » correspond à une mère qui élève seule sa progéniture. L’avant-dernière forme de famille concerne la « famille d’accueil ». Des enfants, souvent victimes de parents dépravés, égoïstes ou violents, ou orphelins, trouvent par décisions judiciaires un refuge plus ou moins convenable auprès de couples. Reconnue ces dernières années en Occident terminal, la « famille homoparentale » bénéficie dorénavant de la PMA (procréation médicalement assistée, soit les « bébés-éprouvettes » issus de la fécondation in vitro), voire de la GPA (gestion pour autrui) qui assigne en « usines à naissances » les « mères-porteuses ». Sociologues et psychologues devraient dans la prochaine décennie se pencher sur les répercussions mentales de cette réalité néo-familiale à travers le comportement et l’état d’esprit des enfants élevés dans ce contexte spécifique.

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L’État court-termiste ne reconnaît toujours pas une sixième catégorie familiale: la famille polygame. Ce terme conserve néanmoins son imprécision. Sous « polygamie », on doit entendre aussi bien la polyandrie (une femme épouse deux, trois ou x maris) que la polygynie (un homme vit officiellement avec deux, trois ou x femmes). Si les revendications en sa faveur restent faibles, certains activistes dyssexuels militent en faveur de la reconnaissance officielle du « trouple » (ou le ménage à trois). En octobre 2015, un trio de femmes (une femme d'affaires d’âge non mentionné, une dentiste de 32 ans et une gérante administrative de 34 ans) officialisait leur union à Rio de Janeiro au Brésil. Déjà, trois ans auparavant, une caissière, une auxiliaire administrative et un architecte avaient formé la première union dite « poly-affective » du Brésil. En Colombie, un acteur, un éducateur physique et un journaliste sont entrés le 3 juin 2017 sous le régime patrimonial connu légalement dans cet État d’Amérique du Sud sous le nom de « trieja ». À quand donc sous nos cieux un homme épousant le même jour deux, trois femmes ou plus ? Gageons que cet autre pari hardi sur l’avenir deviendrait rapidement la cible des officines anti-discriminatoires et ultra-féministes en guerre contre le mâle. À l’heure des grandes avancées dites « sociétales », il persiste une inégalité inique à l’égard des éventuelles familles polygames, en particulier des conjugalités polygyniques hétérosexuelles.

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Dans Libération (des 13 et 14 octobre 2012), un entrepreneur de l’Utah aux États-Unis, Joe Darger (photo, ci-dessus), est un mormon fondamentaliste dissident. Il vit avec ses trois femmes et leurs vingt-quatre enfants. En pleine campagne présidentielle, il explique au correspondant du quotidien gaucho-bancaire que « ce qui m’intéresse particulièrement, c’est qu’Obama est en faveur du mariage gay. S’il est réélu et que cela va plus loin, alors on pourra se battre encore un peu plus pour rétablir la polygamie. Après tout, ce ne sont que deux modes de vie différents et le gouvernement ne devrait pas nous dicter ce que l’on peut faire dans nos chambres à coucher ». Or, l’idéologie gendériste s’accompagne d’une misandrie implacable constante. Maintes harpies féministes rejettent toute légalisation de la polygynie qu’elles perçoivent comme le symbole éclatant du supposé patriarcat cisgenre hétéronormé blanc. Ces névrosées préfèrent insister sur les rapports « poly-amoureux » qu’on peut confondre avec la banale partouze. Souvent dans le cadre poly-amoureux, c’est la femme qui prend l’initiative, qui définit les règles et qui décide d’y mettre fin.

Le mariage polygynique ne tient pas à singer le triolisme ou les fantasmes orgiaques de l’hyper-classe cosmopolite. À l’heure où la civilisation albo-européenne achève son déclin final marqué par un effroyable « hiver démographique », l’hypothétique relance d’une natalité « eurotochtone » passe par des innovations sociétales percutantes guère soucieuses des morales monothéistes religieuses, laïcardes et « féministolâtres » ! L’autorisation et la promotion de l’union polygynique constitue un moyen crucial de redressement nataliste. Dans Le destin du monde d’après la tradition shivaïte (1985), l’indianiste Alain Daniélou avertit que parmi les signes précurseurs de la fin du présent cycle, « le nombre des hommes diminuera, celui des femmes augmentera ». Il rappelle plus loin, dans une optique eugénique de bon aloi, que « bien que le choix du fécondateur soit en principe exclusif pour des raisons génétiques, les époux ne vivent pas normalement en couple. L’idée que le couple est la base de la stabilité sociale est une idée pernicieuse qui ne correspond pas à la nature de l’homme et fait de la famille une sorte de prison ». On observe dans les maternités que les petites filles semblent plus nombreuses que les petits garçons.

Un précédent historique de polygamie officielle existe. Après la féroce Guerre de la Triple Alliance (1864 – 1870) qui opposa le Paraguay à la coalition du Brésil, de l’Argentine et de l’Uruguay, les pertes masculines paraguayennes représentaient une véritable hémorragie. Bien que contesté, le déséquilibre était un homme pour quatre à cinq femmes. Les autorités d’Asuncion encouragèrent les Paraguayennes à se partager un vétéran. Malgré son hostilité publique, l’Église catholique accepta dans les faits cette situation exceptionnelle.

Si les gouvernements nantis et décadents européens ne montraient pas leur soumission envers les pétroleuses excitées, ils légaliseraient au plus tôt l’union polygynique. Ce serait d’ailleurs un juste rappel à la complémentarité essentielle entre les pôles féminin et masculin de l’être humain.

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  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 29, mise en ligne le 19 avril 2022 sur Radio Méridien Zéro.

mercredi, 12 janvier 2022

Carleton Coon: Histoire de l'Europe & Sur les Allemands

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Carleton Coon et l'histoire de l'Europe

par Joakim Andersen 

Source: https://motpol.nu/oskorei/2021/12/08/carleton-coon-och-europas-historia/

Parmi les phrases les plus lapidaires de la nouvelle droite figure l'idée que "l'avenir appartient à ceux qui ont la mémoire la plus longue". En bref, le désintérêt pour l'histoire et l'identité a des conséquences. En même temps, l'histoire est un sujet fascinant en soi, au-delà de tout aspect politico-instrumental. Ceci est particulièrement vrai pour l'interface entre l'histoire et l'anthropologie physique. Quiconque a connu les forums Internet du début des années 2000 se souvient de fils de discussion tels que "classez Georg Wilhelm Friedrich Hegel", où diverses célébrités étaient classées selon les catégories de l'anthropologie physique. Tout cela faisait appel à la même curiosité humaine sur les racines et l'appartenance que la généalogie et les tests ADN, et généralement les utilisateurs eux-mêmes étaient également classés. Des termes comme nordide, brachycéphale, cro-magnonide, PalSup (Paléolithique Supérieur), réduit, Hallstatt et Brünn étaient largement utilisés.

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Parmi les classiques de l'anthropologie physique, nous trouvons The Races of Europe de Carleton S. Coon, datant de 1939. S'appuyant principalement sur les squelettes de nos ancêtres, mais aussi sur la linguistique, l'archéologie, les peintures et les sources écrites, Coon a reconstitué l'histoire fascinante de notre continent, tout en s'intéressant à des régions connexes telles que la Corne de l'Afrique, l'Iran et la Turquie. Coon n'avait pas accès aux preuves génétiques d'aujourd'hui, mais ses conclusions recoupent dans une large mesure la recherche génétique contemporaine. Par exemple, il a conclu, sur la base d'anciens restes osseux, que "la souche néandertalienne ne s'est pas éteinte, mais est passée dans le stock génétique de l'homme moderne", théorie longtemps considérée comme pseudo-scientifique et redécouverte seulement récemment par les généticiens.

Coon a établi un lien entre l'héritage de Neandertal et les personnes de grande taille qui vivaient en Europe et en Afrique du Nord au cours du Paléolithique supérieur, ou PalSup en abrégé. Ces "PalSup" étaient physiquement des géants, mais pas au sens biblique. Coon a écrit que "les hommes étaient plus grands que les humains moyens de tous les pays européens modernes, à l'exception de l'Islande et du Monténégro, mais pas plus grands que les Américains modernes. Les femmes, par contre, étaient vraiment petites". Cette population indigène a persisté jusqu'au Mésolithique, l'âge de la pierre de chasse. Coon écrit à leur sujet que "dans l'ensemble des traits du visage, à quelques exceptions près, on peut dire que les hommes du Paléolithique supérieur ressemblaient aux hommes blancs modernes. Certains, cependant, ressemblaient probablement à un certain type d'Indiens d'Amérique... cette comparaison, il faut le rappeler, est entièrement morphologique, puisque nous ne connaissons pas la pigmentation, la forme ou la répartition des cheveux de l'homme du Paléolithique supérieur".

Aujourd'hui, l'anthropologie physique est complétée par l'anthropologie génétique, avec des termes tels que SHG (Scandinavian Hunters-Gatherers, ou chasseurs-cueilleurs scandinaves; voir illustrations ci-dessous) et WHG (Western Hunters Gatherers ou chasseurs-cueilleurs occidentaux). Coon a déploré que la couleur des yeux et des cheveux ne puisse être évaluée lorsque l'on ne dispose que de squelettes, mais la recherche génétique contemporaine suggère que les SHG étaient relativement dépigmentés.

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Nos ancêtres du paléolithique ne formaient pas nécessairement un groupe entièrement homogène ; Coon a décrit des sous-groupes tels que les Borreby, les Brünn et les Afalou d'Afrique du Nord, ces derniers datant d'avant que le Sahara ne devienne un désert. Il a supposé que l'héritage de ces aborigènes du paléolithique subsiste dans certaines parties de leurs terres ancestrales, notamment dans certaines régions de Scandinavie, de Frise, de Fehmarn et chez les Berbères actuels. La recherche archéogénétique contemporaine suggère qu'il avait raison, le groupe du paléolithique supérieur (ou des chasseurs-cueilleurs) constitue l'un des trois principaux éléments du patrimoine génétique de l'Europe moderne. Dans certaines parties de l'Europe méridionale, ils ont été plus ou moins complètement remplacés par de nouveaux venus de l'Est, ce qui n'est pas le cas en Europe du Nord.

Dès le mésolithique, des migrations en provenance de la région méditerranéenne orientale ont eu lieu. Les archéogénéticiens d'aujourd'hui parlent d'EEF, Early European Farmers. Coon a parlé des Méditerranéens, "la grande famille des types raciaux étroitement liés qui ont une tête longue, orthognathe, mésorrhine ou leptorrhine, un visage étroit et une taille de tête moyenne". Dans certaines parties de l'Europe, ils ont remplacé les aborigènes, dans d'autres, l'héritage paléolithique ave l'épée a délogé l'apport de la Méditerranée. Coon a distingué plusieurs vagues et types sur le pourtour de la Méditerranée, dont les bâtisseurs mégalithiques qui ont atteint la Scandinavie et dont l'héritage est encore perceptible ici. Il est intéressant de noter que les conclusions de l'auteur sont, là encore, conformes aux recherches actuelles.

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À propos de la Sardaigne, il écrit que "la Sardaigne et la Corse étaient peuplées au début du Néolithique par une race de Méditerranéens bruns, dolichocéphales, de petite taille, venant probablement de plusieurs régions, notamment des côtes européennes adjacentes, de l'Afrique du Nord et de la Méditerranée orientale. Les immigrations ultérieures d'autres peuples méditerranéens n'ont que peu affecté la composition raciale de ces îles". La Sardaigne est aujourd'hui considérée comme l'un des endroits où le patrimoine du FEE est le plus important.

Le troisième élément de la mosaïque européenne est aujourd'hui décrit comme les éleveurs de la steppe occidentale (WSH). Ces nomades aristocrates ont atteint l'Europe depuis les steppes, apportant avec eux, entre autres, les langues indo-européennes et un élément renouvelé dans le type des chasseurs-cueilleurs (EHG et CHG, chasseurs-cueilleurs de l'Est et du Caucase). Même Coon les a identifiés et décrits, notamment sous le nom de Bell Beaker (ci-dessous, première illustration) et Corded (ci-dessous, deuxième illustration). À propos de cette dernière, il a écrit que "sur la base des preuves matérielles également, il est probable que les Cordés soient venus de quelque part du nord ou de l'est de la mer Noire".

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Dans ce livre, Coon passe en revue des éléments tels que l'histoire et le patrimoine des peuples germaniques, la périphérie védoïde du sud-est, les Basques, les Turkmènes et les peuples finno-ougriens. Le livre est plein de curiosités. À propos des Monténégrins, par exemple, il écrit que "le type Vieux-Monténégrin, concentré dans la frange montagneuse sud-ouest du Monténégro, juste au nord du lac de Scutari, dans la partie la plus conservatrice du royaume sur le plan culturel, et le centre ethnique de la nation monténégrine, n'est ni plus ni moins qu'une survivance ou une réémergence locale du Paléolithique supérieur brachycéphale non réduit, comparable à celles que l'on trouve en Europe du Nord et en Afrique du Nord. Sa croissance jusqu'à une taille extrême est une spécialisation locale". On nous dit aussi que la "règle du 1%" n'est pas seulement une invention anglo-saxonne mais a aussi un équivalent arabe ("le produit du mélange reste, en règle générale, dans la catégorie des Hojeri"). Il est intéressant de noter qu'un phénomène que Coon a nommé réémergence est que des formes plus anciennes qui ont été temporairement repoussées par les nouveaux venus et les conquérants ont ensuite gagné en importance. Il écrit par exemple à propos de l'Allemagne que "l'Allemagne, dans l'ensemble, est un pays dans lequel une variété de types raciaux pré-méditerranéens ont connu une ré-émergence maximale". L'un des facteurs à l'origine de ce phénomène semble être que les types nordiques étaient plus souvent attirés par les villes et qu'ils y ont disparu.

Les réflexions de Coon sur les liens entre le mythe et l'anthropologie physique sont également fascinantes. Il a inclus Rigstula, reliant les esclaves à la fois aux "prisonniers amenés en Scandinavie par les marins nordiques" et à un groupe plus ancien de "descendants de Danubiens, Dinariens et Alpins qui ont été importés par leurs suzerains plus aristocratiques". Le Charlemagne qu'il analyse comme "probablement largement indigène ... un mélange entre les robustes chasseurs et pêcheurs du Mésolithique, et les peuples mégalithiques et cordés". Il les relie à Tor. Les Jarls, par contre, il les relie à Oden, "un nordique d'Europe centrale voyageant en mer, qui avait échangé son cheval contre une monture adaptée à un nouvel environnement, avec la coopération d'un corps vigoureux d'artisans et de guerriers indigènes, dans le corps racial duquel son propre groupe s'est rapidement fondu". Soit dit en passant, les Arabes médiévaux considéraient les habitants du Nord comme des géants, et Hyltén-Cavallius a décrit des bandes qui étaient considérées comme composées de descendants des géants ou des guerriers. Bertil Lundman a identifié une population autochtone plus sombre en Dalécarlie et autour de Dovre, entre autres endroits. Ces "demi-trolls" étaient décrits comme "de grandes figures maladroites avec des visages aux os larges, des nez larges et plats, des cheveux foncés et des yeux sombres". Ils apparaissent dans les contes de fées, notamment chez Egil Skallagrimsson, et étaient souvent considérés comme magiques. Lundman leur a donné les noms de Tydalentyp (type tydaliens) et Paleo-atlantide. Mais revenons à Coon.

Dans l'ensemble, la description que fait Coon de l'histoire européenne est une lecture passionnante. Il propose une introduction approfondie à des termes tels que "PalSup", alpin et dinaride, et offre une perspective historique à grande échelle. C'est un point de vue qui est aujourd'hui tabou, même si Coon était un érudit objectif qui ne laissait pas ses propres opinions s'immiscer dans le texte. Pour certains, il s'agit donc d'un livre à lire en cachette, mais dans tous les cas, c'est une lecture intéressante et passionnante.

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Carleton Coon et les Allemands

par Joakim Andersen 

Ex: https://motpol.nu/oskorei/2021/12/14/carleton-coon-och-germanerna/

L'anthropologie physique offre une des nombreuses pièces du puzzle dans la reconstitution de l'histoire ; c'est souvent une science fascinante. Un exemple de cela est l'énorme ouvrage de Carleton Coon, The Races of Europe, publié en 1939. Coon est parfois poétique, dans des passages tels que "les autres exceptions étaient les Norvégiens de la côte, auxquels on apportait pour la première fois la civilisation en quantité significative. A l'abri de leurs fjords froids, les nouveaux nordiques se sont mélangés aux chasseurs et aux pêcheurs résiduaires de l'âge de glace, qui, grâce à ce nouveau véhicule génétique, étaient assurés d'une survie permanente". Son raisonnement sur nos ancêtres germaniques est fascinant, car il souligne à quel point les peuples autochtones scandinaves sont uniques. Grâce à notre lien avec les chasseurs-cueilleurs de l'ère paléolithique, nous sommes comparables, et de loin, aux Berbères d'Afrique du Nord.

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M. Coon a décrit l'Europe du Nord et du Nord-Ouest comme une périphérie où ces peuples indigènes importants et distinctifs ont persisté, même après que les agriculteurs de l'Est aient balayé comme des raz-de-marée démographiques une grande partie de l'Europe. Il écrit que "pendant tout le Néolithique, la quasi-totalité de la Norvège, ainsi que le centre et le nord de la Suède, sont restés à un stade de culture de cueillette de nourriture, bien que des haches et autres objets néolithiques aient été échangés avec eux depuis le sud. Il ne fait guère de doute que, dans une large mesure, les chasseurs du Nord étaient des descendants directs de l'homme du Mésolithique, et donc du Paléolithique supérieur. De nombreux traits de leur culture dite arctique ont survécu jusqu'à une époque récente".

Des vagues de nouveaux arrivants sont arrivées chez eux, de l'est, de l'ouest et du sud. Coon parle ici de Megalithic, Corded et Hallstatt, c'est-à-dire de bâtisseurs mégalithiques, de culture cordée (Corded) et de culture Hallstatt, entre autres. Il décrit les Allemands comme le fruit de cette rencontre, en plaçant leur centre au Danemark, au sud et au centre de la Suède, en Norvège, au nord de l'Allemagne, à Gotland et à Bornholm. Selon Coon, la linguistique a mis en évidence l'indo-européanisation relativement tardive des peuples germaniques, "la position linguistique excentrique des peuples germaniques dans la famille indo-européenne totale a sa connotation raciale". Il a également affirmé qu'"il est très probable que le parler germanique ancestral ait été introduit en Scandinavie par les envahisseurs qui ont apporté la culture de Hallstatt dans cette région arriérée."

La combinaison des influences nordiques de Hallstatt et des populations plus anciennes a donné naissance à un type germanique, représenté entre autres par les Wisigoths. Coon écrit à leur sujet que "ce type physique s'accompagne d'une grande taille, d'environ 170 cm, et d'une lourdeur et d'une robustesse considérables des os longs. La constitution corporelle était clairement plus lourde et plus épaisse que celle des nordiques étudiés précédemment. Le fait qu'il était typiquement blond est attesté par la pigmentation d'exemples vivants ainsi que par de nombreuses descriptions anciennes". Avec les migrations, il s'est répandu bien au-delà de ses domaines d'origine. En Norvège, entre autres, nous trouvons un autre type, où les éléments de grande taille du paléolithique supérieur sont plus évidents. Coon a écrit à leur sujet que "Thor était apparemment le dieu des peuples plus anciens, de la classe des carl, et il représente dans sa personne et ses attributs un mélange entre les robustes chasseurs et pêcheurs du Mésolithique, et les peuples mégalithiques et cordés. Son association avec le dernier nommé est clairement démontrée par sa dévotion au marteau à deux têtes, qui n'était probablement ni plus ni moins que la hache de bateau."

Le lien éventuel entre les aborigènes du Mésolithique et certains éléments de la coutume ancienne présente bien sûr un intérêt spéculatif. Il est tentant d'associer les géants en partie aux chasseurs-cueilleurs pré-germaniques, notamment en tant que porteurs de connaissances anciennes. Günther a décrit Odin comme un "Sondergott" ouest-norrois, il est tout à fait possible que certains aspects du Allfather remontent à des traditions de l'époque mésolithique. Bien que ce projet semble plus adapté aux artistes qu'aux chercheurs, les comparaisons avec les fragments de religion préislamique que nous trouvons en Afrique du Nord peuvent être intéressantes. Dans l'ensemble, les arguments de Coon sur les origines des peuples germaniques sont intéressants et parfois imaginatifs.

vendredi, 22 octobre 2021

Anecdotes afghanes dysgenrées

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Anecdotes afghanes dysgenrées

par Georges FELTIN-TRACOL

Dans sa « Chronique d’une fin du monde sans importance » intitulée  « Rencontre du troisième type » qu’on lit dans le numéro 192 d’Éléments d’octobre – novembre 2021, Xavier Eman dépeint avec le talent qu’on lui connaît l’accueil d’un interprète afghan exfiltré par une famille de Bo-bo véganes et climatophiles des beaux quartiers de Paris, de Lyon, de Bordeaux ou de Rennes. Le sympathique « rapatrié » (sic !) ne termine pas le repas de ses hôtes et les quitte après l’entrée dans la pièce de l’adolescent du couple en pleine transition genrée. Dans la réalité, il est probable que cette scène n’aurait pas eu lieu. L’invité se serait seulement demandé à haute voix: « Tiens ! Vous aussi, vous avez votre batcha ? »

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L’Afghanistan, le Pakistan et l’Asie centrale pratiquent une coutume ancestrale nommée le batcha bazi, ce qui signifie « jouer avec les garçons ». Des garçons pré-pubères ou adolescents sont offerts aux chefs de tribu ou à de riches dignitaires qui les travestissent en filles pour les grandes occasions. Les batchas dansent devant les invités masculins lors des mariages ou à la fin des réunions entre les différents responsables tribaux. L’ONU considère le batcha bazi comme une forme d’esclavage sexuel pédophile, car bien des batchas sont violés par leurs maîtres. Cela ne les empêche pas d’être respectés et salués avec maints égards quand ils circulent dans les rues du bazar.

La majorité des batchas sont des Hazaras. Descendants des Mongols dont ils ont souvent gardé les traits caractéristiques, les Hazaras vivent au centre de l’Afghanistan. Sous le premier émirat islamique des talibans avant 2001, ils étaient persécutés, car ils pratiquent le chiisme dans un pays majoritairement sunnite. L’Iran voisine accueille depuis un quart de siècle de centaines de milliers de réfugiés de cette ethnie dont bien des jeunes gens s’enrôlent dans les milices chiites en Irak et en Syrie contre l’État islamique.

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Dans certaines régions d’Afghanistan et du Pakistan existe une autre coutume étonnante pour des sociétés jugées patriarcales : le batcha poch qui veut dire « habillée comme un garçon ». Certaines familles qui n’ont pas d’héritier mâle décident d’élever l’une de leurs filles (ou leur fille unique) en garçon. La fille porte un prénom masculin, s’habille avec des vêtements masculins et peut se déplacer dans l’espace public sans aucune restriction. Elle peut même servir de chaperon mâle à sa mère ou à ses jeunes sœurs quand ces dernières doivent quitter la maison familiale. Ce statut original cesse autour de la puberté avec tous les désagréments imaginables. En effet, l’adolescente élevée en garçon a été dispensée de cuisine, de tâches ménagères quotidiennes et de broderie. Elle est plus difficile par conséquent à marier.

Le batcha poch pourrait vivement intéresser Machine Rousseau dont le compagnon serait, selon ses dires, un « homme déconstruit », l’élue parisienne Alice Coffin et la misandre pathétique Pauline Harmange. Ces trois-là devraient séjourner de longs semestres dans les coins finalement si inclusifs de l’Afghanistan…

Dès l’invasion occidentale de ce pays, la population locale a pu bénéficier de cours de formation rééducative en faveur des droits LGTBQAXY+++ avec un succès fort aléatoire. Pourquoi ? Pour des motifs surprenants. Il y a cinq ans, l’auteur de la présente chronique discutait dans le Sud de la France avec un contractor. Cet ancien militaire des forces spéciales françaises exerçait en Afghanistan. Au cours de cette conversation passionnante, il lui donna trois anecdotes révélatrices des mœurs afghanes.

Pour quelles raisons autant de jeunes Afghans fuient-ils leur patrie ? Non par peur des talibans, ni pour éviter la guerre ! Pour ne pas servir dans l’armée officielle qui a montré en août dernier son immense valeur guerrière. Chaque unité combattante possède son giton. Exempté de toute corvée et déchargé des tours de garde, un gars de la section consent, le soir venu, à servir de réconfort sexuel à ses compagnons d’arme. En cas d’attaque, ceux-ci font tout pour le protéger au péril de leur propre vie. On a ici une transposition adulte du batcha bazi qui coïncide aussi avec les thèses homo-érotiques des communautés martiales masculines chères à l’un des penseurs folcistes de la Révolution conservatrice allemande, Hans Blüher.

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Au début de l’occupation en 2001 - 2002, les officiers occidentaux veulent s’attirer les bonnes grâces et l’appui des chefs de tribu. Comment les soudoyer ? Pas par des armes qu’ils ont déjà à profusion, ni non plus en leur versant des sommes d’argent ou en leur offrant de somptueuses voitures dans des contrées reculées très pauvres aux sentiers défoncés impraticables. Le viagra résout le problème. Après une rapide visite médicale, militaires et contractors occidentaux expliquent au chef du village l’intérêt d’avaler la petite pilule bleue. Ainsi un notable presque septuagénaire depuis longtemps impuissant peut-il honorer toute la nuit et les nuits suivantes sa nouvelle épouse à peine post-adolescente. Quelques mois plus tard, la jeune épouse tombait enceinte pour la plus grande fierté de son mari qui décéda ensuite d’un usage excessif de cet adjuvant…

L’OTAN donne à trois douaniers installés dans un poste montagneux isolé des tablettes numériques et deux ânes. Le contractor français assiste à cette remise hétéroclite de biens quelque peu incongrus. Il retrouve les douaniers trois - quatre mois plus tard. Ils lui montrent, tout fiers, l’enregistrement d’une scène banale. Le premier filme avec la tablette. Le deuxième tient l’âne tandis que le troisième, le pantalon sur les chevilles, prend du bon temps avec l’animal, en fait une ânesse.

L’Occidental du début du XXIe siècle verrait dans ces quelques exemples des témoignages d’une pesante misère sexuelle. Or ce point de vue est faux. Le contractor indique que l’absence de toute présence féminine non maternelle stimule une libido prête à s’assouvir à la première occasion venue. La vue de femmes-soldats occidentales déclencha d’ailleurs dans les premières années de l’occupation des scènes osées qui auraient valu à leurs auteurs d’être dénoncés par MeToo. Pendant ces vingt dernières années, on n’a pourtant guère entendu les associations féministes hystériques critiquer ce pays. Ne serait-ce pas au fond une bonne raison ?  

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 6, mise en ligne sur Radio Méridien Zéro, le 19 octobre 2021.

jeudi, 01 juillet 2021

Leo Frobenius : les mythes d’Atlantis, le panthéon sacré et la culture yoruba

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Leo Frobenius : les mythes d’Atlantis, le panthéon sacré et la culture yoruba

Manlio Triggiani

SOURCE : https://www.barbadillo.it/99465-segnalibro-leo-frobenius-...

L'homme s'est toujours interrogé sur la naissance du monde et de sa propre civilisation. Mircea Eliade a placé la cosmogonie (la naissance du monde) et les mythes aux origines de la civilisation comme un aspect pertinent dans les communautés humaines. Le chercheur roumain a identifié un aspect fondamental: au centre de toutes les civilisations n'ont pas manqué les mythes qui ont traduit des histoires réelles qui se sont produites dans un imaginaire qui a donné la force à l'identité et la tradition des peuples. Le mythe de l'Atlantide est un mythe qui est périodiquement revenu au premier plan de l'imagination occidentale, presque comme pour raconter et découvrir le lieu d'origine du monde. Le premier à en parler fut Platon dans deux dialogues: Critias et Timée. Platon explique les origines de ce mythe: Poséidon avait une île, l'Atlantide, où il destinait ses enfants à donner vie à une civilisation prospère basée sur le sacré. Mais bientôt, la décadence est arrivée et le sacré n'a plus eu l'importance qu'il avait autrefois.

r1500810.jpgZeus, de colère, envoya des tremblements de terre et des inondations qui, en un jour et une nuit, firent sombrer l'île et mourir tous ses habitants. Dans l'imaginaire, l'Atlantide est restée - surtout dans la littérature - un lieu de merveilles, un lieu mythique. En réalité, le discours sur l'Atlantide a repris après la découverte de l'Amérique par le navigateur génois Christophe Colomb. On a émis l'hypothèse d'une origine atlante des populations amérindiennes. Depuis lors, les hypothèses se sont multipliées. En 1882, l'écrivain américain Ignatius Donnelly a publié un livre qui a fait sensation car il affirmait, sans aucune preuve concrète, que tout le savoir du monde provenait de cette île qui avait disparu dans l'abîme à la suite d'une catastrophe. Peu de temps après, un jeune érudit passionné par les civilisations anciennes, amoureux de l'Afrique, a commencé à étudier et à diffuser leurs théories. Il s'appelait Leo Viktor Karl August Frobenius (1873-1938) ; il avait étudié les livres de Friedrich Ratzel, fondateur de l’anthropologie géographique, une branche de la géopolitique allemande. Frobenius a élaboré la théorie des "cercles culturels", une vision globale qui fournit des hypothèses sur le mouvement des peuples à différentes périodes historiques, au cours des millénaires. Cet anthropologue prussien était le petit-fils de Heinrich Bodinus, directeur du parc zoologique de Berlin et ami de nombreux explorateurs de l'époque. Dès son enfance, le petit Leo a été fortement influencé et intéressé par ce type de recherche. Il a notamment lu les mémoires de voyage et d'étude de Stanley, Wissmann, Peters, Livingstone, etc. En grandissant, il s'est mis à visiter les musées ethnographiques de Brême, Leipzig, Hambourg et Bâle. Sa thèse sur le thème de l’Afrique n'a pas été acceptée par les universités de Bâle et de Fribourg car elle était considérée comme n'ayant aucune base scientifique.

550x780.jpgEn 1904, il parvient à organiser une expédition au Congo, dans la région du Kasaï, à l'époque propriété personnelle de Léopold II de Saxe-Cobourg-Gotha, roi des Belges. Il a ensuite organisé une douzaine de missions. Entre 1910 et 1912, il visite le Nigeria et le Cameroun. Dans le sud-ouest du Nigeria, il a séjourné longtemps à Ile-Ife, la capitale religieuse de l'ancien royaume du Bénin et le centre de la culture Yoruba. Il entre en contact avec le peuple Yoruba, rencontre quelques sages et est initié à la religion tribale. Il a ainsi eu l'occasion de connaître le sacré selon la civilisation Yoruba. Frobenius a remarqué que les références religieuses et mythologiques de la structure sacrée de ces populations rappelaient, dans un certain sens, celles d'autres populations de l'Antiquité. Son hypothèse d'étude, qui fit sensation et fut diffusée dans le monde entier malgré le fait que Frobenius n'était pas membre de l'Académie, était la suivante: dans les temps anciens, une civilisation occidentale préclassique aurait pu avoir des contacts avec l'Afrique de l'Ouest. Il n'y avait aucune preuve de ces contacts, ce n'était qu'une hypothèse, mais il est certain que le niveau de civilisation des Yoruba était nettement supérieur à celui des autres communautés africaines. Une observation réelle qui a été corroborée par la suite par d'autres chercheurs. Frobenius a appelé ce contact "résidu atlante"; d'autres chercheurs l'ont rebaptisé "résidu blanc".

Frobenius, curieux, était un enfant de son temps et un fervent partisan de l'Allemagne impériale et coloniale de l'ère wilhelminienne. Il soutenait que, parmi les populations africaines, certaines avaient un haut niveau de créativité et de spiritualité. Toutes ces théories, ces études et la certitude qu'il y aurait eu un contact dans les temps primitifs entre les peuples atlantes et ceux de l'Afrique de l'Ouest, Frobenius l'a rapporté dans un livre, Die atlantische Goetterlehre (La doctrine sacrée atlante). Le livre est maintenant réédité en italien avec le titre I miti di Atlantide. Un livre intéressant car il traite et étudie la mythologie, la structure sociale des Yoruba, la vie religieuse et le panthéon des dieux de cette civilisation.

Leo Frobenius, I miti di Atlantidi, Editions Iduna, pp. 235, 20 euro. Introduction de Maurizio Pasquero.

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mercredi, 02 juin 2021

Multiculturalisme et tabou de la race... - Entretien avec Edward Dutton

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Multiculturalisme et tabou de la race...

Entretien avec Edward Dutton

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné à Breizh Info par Edward Dutton et consacré à la question des différences biologiques entre les groupes humains. 

Edward Dutton, né en 1980 à Londres, est un anthropologue anglais. Il est titulaire d’un diplôme en théologie de l’Université de Durham et d’un doctorat en études religieuses de l’Université d’Aberdeen. Il s'est spécialisé depuis 2012 dans le domaine de la psychologie évolutionniste et dirige depuis 2019 la revue d’anthropologie Mankind Quarterly.

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Edward Dutton : « La race est devenue un tabou parce que nous sommes dominés par une nouvelle religion, le multiculturalisme »

Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Edward Dutton : J’aime faire des recherches sur des sujets « controversés ». Si quelqu’un insiste sur le fait qu’un certain domaine est interdit et que vous êtes « immoral » si vous l’envisagez, c’est là que se trouvent les nouvelles découvertes. J’ai d’abord étudié la théologie à l’université de Durham, où j’ai obtenu mon diplôme en 2002. J’ai ensuite obtenu un doctorat en études religieuses, axé sur le fondamentalisme chrétien, à l’université d’Aberdeen en 2005. J’ai été nommé professeur d’anthropologie de la religion et de la culture finlandaise à l’université d’Oulu en Finlande – je réside à Oulu – en 2011. Le mot « Docent » se traduit par « habilitation », « professeur auxiliaire » ou « lecteur auxiliaire ». (NDLR : en Finlande, le Dosentti (Adjunct Professor) détient le droit d’enseigner (latin : venia docendi) et de superviser des doctorants de façon indépendante. Le titre donne également le droit d’agir en tant que chercheur principal. Comme pour le Privatdozent allemand et le docent suédois, l’obtention du titre requiert des mérites académiques dépassant largement le niveau du doctorat)

Cependant, je suis passé à la psychologie évolutionniste, aux différences biologiques humaines et à l’intelligence fin 2012 et je ne l’ai jamais regretté. Depuis 2012, j’ai contribué à des études quantitatives avec l’Ulster Institute for Social Research en publiant dans des revues telles que Intelligence, Personality and Individual Differences et Journal of Biosocial Science. En 2015, j’ai été chercheur invité au département de psychologie de l’université d’Umeå en Suède. Depuis 2016, je suis consultant académique auprès d’un groupe de recherche du département de psychologie de l’université King Saud à Riyad. En 2019, j’ai été rédacteur en chef de Mankind Quarterly, une revue spécialisée dans la psychologie évolutionniste. Début 2020, l’université d’Oulu m’a retiré de la liste des professeurs publiée sur son site web, apparemment en raison de mon livre The Silent Rape Epidemic : How the Finns Were Groomed to Love Their Abusers.

En septembre 2020, fort de mes recherches publiées dans le domaine et de mon expérience, j’ai été nommé professeur titulaire de psychologie évolutionniste à l’université Asbiro de Łódź, en Pologne. Cette université privée de sciences appliquées se concentre sur le commerce, auquel je suis donc affilié, et je contribue aux dimensions de psychologie évolutionniste de celui-ci à titre occasionnel. Ma preuve que les mariages interculturels suivent les schémas d’hypergamie prédits par la sélection sexuelle a été appelée « règle de Dutton ».

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Breizh-info.com : Vous avez publié en 2020, Making Sense of Race. Pouvez-vous nous parler de ce livre et de vos travaux ?

Edward Dutton : Le livre vise à présenter toute l’importance de ce que nous savons actuellement sur les différences entre les races. Il montre que les races, bien qu’elles puissent se fondre les unes dans les autres dans une certaine mesure, sont des groupes génétiques largement distincts, en raison du fait que les races très en fréquence génotypique comme des adaptations à des écologies différentes, séparées par des milliers d’années. Il existe 12 races de ce type et la race peut être identifiée avec une précision de 80 % rien qu’en regardant le squelette. Il s’agit donc de sous-espèces.

Cette étude réfute les arguments selon lesquels la race serait une « construction sociale« . Il montre que les différences raciales sont toutes liées à des questions évolutives importantes (y compris la compatibilité de la moelle osseuse et des organes), qu’il y a plus de différences entre les races qu’à l’intérieur de celles-ci, que de petites différences dans la même direction s’additionnent pour donner de grandes différences, etc.

Il examine ensuite comment les races diffèrent dans leur stratégie d’histoire de vie – adaptation à leur écosystème, à un cadre de vie particulier, relations – ce qui entraîne des différences génétiques cohérentes dans l’intelligence, la personnalité, l’âge de la puberté, la rapidité de la puberté, l’âge de la ménopause, la gémellité, la morphologie, la pilosité, la taille des fesses, des seins, des testicules, le dimorphisme sexuel, la composition du cérumen, les rêves lucides ou non, la susceptibilité au cancer et à d’autres maladies, la religiosité, l’ethnocentrisme et de nombreux autres traits.

Presque tout diffère selon la race, car les races sont génétiquement distinctes – adaptées à des écologies et à des écosystèmes différents – et la plupart des traits sont au moins partiellement génétiques.

Breizh-info.com : Vous écrivez qu’en clair, la race est une réalité biologique. Elle doit être comprise et étudiée. Les recherches les plus récentes à son sujet doivent être largement connues. Ses implications doivent être explorées. C’est l’objet de ce livre. Pouvez-vous expliquer ?

Edward Dutton : Nous voulons naturellement donner un sens au monde et le diviser en catégories qui permettent de faire des prédictions et des analyses correctes. La « race » est utile parce qu’elle nous permet de faire cela et c’est très utile dans les sociétés multiraciales où il y a souvent des interactions entre différentes races. Par exemple, les Somaliens en Suède ont besoin d’une dose double de vitamine D par rapport aux Suédois pour rester en bonne santé. Cela s’explique par le fait qu’ils sont en décalage avec l’évolution ; ils ont la peau foncée. Ignorez l’existence de la race et certains d’entre eux mourront.

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Breizh-info.com : Dans votre pays, le débat sur la race, la génétique, est-il plus libre qu’en France, où il est interdit ? Comment interprétez-vous cette sorte de « censure » sur les races ?

Edward Dutton : En France, ils ne collectent même pas de données sur les races. En Angleterre, c’est tabou. En Finlande, c’est devenu récemment un tabou. En Pologne, ce n’est pas du tout un tabou. C’est devenu un tabou parce que nous sommes dominés par une nouvelle religion – le multiculturalisme – qui place les dogmes de l' »égalité » et du « bonheur pour tous » au-dessus de la vérité.

Le multiculturalisme nie parfois la « race », parce que la race pourrait impliquer une inégalité, dans la mesure où les races diffèrent génétiquement en moyenne en termes d’intelligence et de personnalité. Mais le multiculturalisme devient soudain bourré de contradiction – y compris quand cela touche aux non-Blancs – de sorte que la race devient soudain une question biologique lorsqu’il y a pénurie de donneurs d’organes noirs.

Cette incohérence ne leur pose aucun problème car les gens de gauche ne croient pas à la vérité et ne s’en soucient pas. Ils se soucient du pouvoir et affirment leur croyance en « l’égalité » et en « l’évitement du mal » pour que les gens les aiment et leur donnent du pouvoir. Ainsi, ils prétendent se soucier des différentes races tout en vivant, j’en suis sûr, dans les régions les plus riches et les plus blanches de France.

Nous disposons en fait de données – elles figurent dans le livre « Whiteshift » – selon lesquelles les gens de gauche sont les plus susceptibles de s’engager dans un processus de « White Flight », de fuite des blancs vers des zones blanches justement.

Breizh-info.com : Vous écrivez que le QI est en baisse dans les pays européens. Avez-vous des explications à ce sujet ?

Edward Dutton : Jusqu’en 1800, nous sélectionnions l’intelligence parce qu’elle est en corrélation avec la richesse et que les 50% les plus riches avaient une fécondité double de celle des 50% les plus pauvres. Puis vient la révolution industrielle – la médecine, de meilleures conditions, les vaccins, moins de religiosité en raison d’une moindre importance de la mortalité, la contraception.

religionintelligence_frontcover.jpgLes gens veulent des familles plus petites. Les personnes intelligentes contrôlent mieux leurs impulsions et utilisent mieux la contraception. Les femmes intelligentes vont à l’université, retardent considérablement la maternité et limitent le nombre d’enfants. Les familles nombreuses sont donc associées à un faible QI.

L’aide sociale aide également les personnes de faible QI à avoir des enfants, car elles reçoivent plus d’argent pour chaque enfant. Il en résulte que seules les familles bénéficiant de l’aide sociale, par rapport aux autres, ont une fécondité supérieure à la fécondité de remplacement et ont plus de générations.

Le QI est à 80 % génétique et nous disposons de données montrant que la prévalence des gènes associés, indirectement, à un QI très élevé a diminué au fil des générations. Il s’agit donc d’un problème génétique. L’effet Flynn est une illusion causée par la nature imparfaite des tests. Donc, nous sommes de plus en plus stupides. Nous avons perdu, sur la base des temps de réaction, environ 15 points de QI entre 1880 et 2000, soit la différence entre un professeur de sciences en milieu scolaire et un docteur en sciences. Mon livre sur ce sujet, At Our Wits’ End : Why We’re Becoming Less Intelligent and What it means for the Future (avec Michael Woodley de Menie), a été traduit en français et devrait sortir prochainement.

9781593680657.jpgBreizh-info.com : Vous avez également publié en 2020 le livre Islam : An Evolutionary Perspective ? Pouvez-vous nous parler de vos livres et des travaux que vous avez réalisés sur l’Islam ?

Edward Dutton : J’ai étudié la nature de l’Islam, religion qui est telle qu’elle réduit l’intelligence mais augmente l’ethnocentrisme des peuples qui l’adoptent, en partie à cause de cette baisse d’intelligence justement. Il atteint ainsi l’équilibre exact entre deux traits essentiels à la domination : l’intelligence et l’ethnocentrisme, dans sa forme actuelle.

Les Occidentaux sont sans doute plus intelligents, mais notre ethnocentrisme est si faible – en raison de nos vies faciles, de la faible importance de la mortalité et de notre culture individualiste – que nous autorisons une immigration massive en provenance des pays islamiques, parce que nous ne pensons plus être les meilleurs, ni même nous en soucier. Une tribu amazonienne peut être ethnocentrique – elle déteste les étrangers – mais elle est peu intelligente et peut être submergée par des personnes moins ethnocentriques.  Je pense que l’Islam a trouvé un juste équilibre, tout comme les Européens l’ont fait jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Edward Dutton , propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh Info, 23 mai 2021)

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dimanche, 04 avril 2021

La signification traditionnelle du terme "Aryen" en Inde védique

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La signification traditionnelle du terme "Aryen" en Inde védique

Par Riccardo Tennenini

Ex : https://www.ereticamente.net/2016/11/

Le terme Ārya, ou « ario » en italien, est un terme sanskrit qui peut être traduit de trois manières qui définissent sa signification profonde : noble, pur et brillant. « Noble » désignait une aristocratie qui n'a rien à voir avec le sens moderne qui lui a été attribué et qui en fait aujourd'hui un quasi synonyme de la bourgeoisie, mais dans son sens étymologique du grec άριστος, àristos, « Meilleur » et κράτος, cràtos, « Pouvoir » ; c’est une forme de gouvernement, dans lequel l'élite, selon l'étymologie grecque du terme, représente les meilleurs qui contrôlent toute la communauté. Cela s'est produit lorsque cette aristocratie a migré du pôle Nord vers l'Inde. L'origine polaire de l'aristocratie védique nous a été signalée par Bal Gangadhar Tilak, qui fut l'une des plus éminentes personnalités hindoues entre le XIXe et le XXe siècle: ancien professeur à Cambridge, il retourna dans sa patrie pour animer le Parti du Congrès, rival du Mahatma Gandhi, pour être emprisonné par la suite et devenir ainés l'un des pères de l'indépendance de l'Inde. Dans son opus magnum The Arctic Abode in the Vedas, il écrit :

419hnroAOlL.jpg"Ces caractéristiques, il est inutile de les répéter maintenant, ne sont propres qu'à l'aube aux temps passés dans la patrie polaire des origines. En particulier, la dernière ou la cinquième de ces caractéristiques aurorales ne se retrouve que dans les terres proches du pôle Nord, et non pas partout dans la région arctique. Nous pouvons donc conclure sans risque que les déesses védiques de l'aube sont, à l'origine, polaires. Mais il est urgent de dire que, si l'aube polaire dure de 45 à 60 jours, les aubes védiques ne durent que 30 parties d'un long jour. Il faut garder cette différence à l'esprit avant d'accepter la conclusion que l'aube védique est de caractère polaire. La différence n'est pas grave. Nous avons constaté que la durée des aurores dépend du pouvoir de réfraction et de réflexion de l'atmosphère, qui varie en fonction de la température de l'atmosphère et des conditions météorologiques. Il n'est cependant pas impossible que la durée de l'aube au Pôle, lorsque le climat était plus doux, ait été plus courte que nous le pensons, à l'heure actuelle, où le climat est rigoureux. Il est toutefois plus probable que l'aube décrite dans le Rig-Veda n'est pas l'aube qu'un observateur, placé précisément au pôle Nord, peut observer. Comme je l'ai souligné précédemment, le pôle Nord est un point, et si les hommes vivaient près du pôle à cette époque primordiale, ils ont pu vivre un peu au sud de ce point. Il est donc tout à fait possible d'avoir une Aurore de 30 jours qui bouge comme une roue, après la longue nuit arctique de 4 ou 5 mois. En ce qui concerne l'astronomie, la description de l'aube que nous lisons dans la littérature védique n'a rien de farfelu. Il faut aussi penser que l'aube védique s'attardait souvent longtemps à l'horizon et que les adorateurs lui demandaient de ne pas s'attarder, de peur que le Soleil ne la cherche comme on cherche un ennemi."

Une fois arrivés en Inde, voyant ces aborigènes dravidiens à la peau foncée, ils les ont appelés mleccha, c'est-à-dire des barbares sauvages, alors pour se différencier d'eux, qui étaient des nordiques à la peau claire, en plus d'être prêtres, guerriers et agriculteurs, ils ont décidé de s'appeler Ari, c'est-à-dire « nobles ». Cette noblesse reflète les deux autres adjectifs que nous allons voir maintenant. « Pur » pour être compris dans un sens ethnique, rappelez-vous que le nom du héros védique Arjuna, protagoniste de la Bhagavadgītā, signifie « le pur ». On trouve également dans le texte plusieurs passages où le mélange des races et les unions mixtes entre un aryen et un mleccha sont la cause des malheurs cosmiques attribués à l'âge sombre (kali yuga).

"Lorsque le désordre règne, ô Kṛṣṇa, les femmes de la famille se corrompent: lorsque les femmes sont corrompues, ô fils de Vṛṣṇi, le mélange des castes se produit". Bhagavadgītā, I, 41.

"Le mélange des castes conduit également en enfer la famille de ces destructeurs de familles". Bhagavadgītā, I, 42.

"A cause de ces actes impies accomplis par les destructeurs de familles, qui provoquent le mélange des castes, les lois éternelles des castes et des familles sont subverties ‘’ Bhagavadgītā, I, 43.

Le terme "caste" utilisé dans ces trois passages signifie étymologiquement "race pure non mélangée". Pendant la période coloniale, les Portugais utilisaient les termes suivants pour désigner les habitants de l'enclave: les reinols, fonctionnaires nés au Portugal et envoyés en Inde ; les castiços, Portugais nés en Inde de parents portugais; les mestiços, métis indo-portugais; les canarins, Indiens qui refusent fièrement d'être assimilés aux mestiços et que les Portugais qualifient de caste, "ceux de sang pur".

Une autre confirmation se trouve dans les mots sanskrits varna, anuloma pratiloma. Varna signifie littéralement « couleur », terme utilisé pour distinguer les trois premières castes régies par un mariage uniquement entre Ari (anuloma), des mlecchas, les parias et les intouchables avarna, c'est-à-dire « sans couleur », résultat de mariages mixtes (pratiloma) entre Aryens et mlecchas ou qui avaient offensé les Dieux. Si la brillance est peut-être la signification la plus importante de la civilisation védique, il s'agit de l'aspect métaphysique/religieux. En plus d'être ethniquement purs, comme nous l'avons dit, ils étaient spirituellement porteurs d'un savoir archaïque comme le yoga qui vise à transformer l'homme en Numen, par l'identification, "homoiosis theo" par la recherche de l'amrita, c'est-à-dire l'immortalité. Même cette révolution sacrée qui allait remplacer en plus des coutumes et des traditions aussi l'aspect rituel, mythologique et symbolique des cultes dravidiens pré-aryens qui était divisé entre Aryens et mleccha. Les sruti étaient des connaissances réservées aux seuls Aryens de sexe masculin des trois premières castes, transmises uniquement oralement et apprises de façon mnémonique auprès de la caste des brahmanes d'origine divine. Alors que les femmes et les mleccha se voyaient interdire un tel enseignement et s'ils passaient devant un Aryen qui récitait les Vedas, ils devaient se couvrir la bouche pour l'empêcher d'absorber une telle sagesse. Ils n'étaient autorisés à lire que les smirti écrits, d'origine humaine.

Riccardo Tennenini

Né à Ferrare en 1989, il commence à étudier les œuvres de René Guénon et Julius Evola, en passant par les maîtres de la pensée occidentale: Platon, Aristote, Plotin et Plutarque. Par la suite, il s'est orienté vers la philosophie orientale de l'Advaita Vedanta. Il gère le site web Fede Spada et écrit pour le mensuel Avanguardia.

dimanche, 14 février 2021

Pour Claude Lévi-Strauss, défendre son identité n’est pas un crime

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Pour Claude Lévi-Strauss, défendre son identité n’est pas un crime

Par Nicolas Faure

Ex: https://nicolasfaure.me

Claude Lévi-Strauss est un anthropologue et ethnologue de renom, décédé en 2009 à l’âge de 100 ans. Ce monument intellectuel est respecté par tous. Mais cet homme brillant a développé plusieurs opinions qui vont à l’encontre de la pensée unique et du politiquement correct. Parmi ces prises de position qui lui vaudraient aujourd’hui le pilori médiatique, son apologie de la défense de son identité.


Le fameux discours « Race et culture » pour l’UNESCO

41XPSKTMC4L._SX326_BO1,204,203,200_.jpgEn 1971 et Claude Lévi-Strauss donnait une conférence pour l’UNESCO sur le thème Race et culture.

Sa conclusion était sans appel : la protection des particularismes identitaires d’une culture passe par une fermeture minimum aux cultures extérieures.
Selon l’ethnologue, protéger son identité ne peut pas être assimilé à du racisme ou à de la xénophobie, c’est une constante humaine que de vouloir transmettre son identité à ses descendants.

Les quelques lignes de son intervention ci-dessous sont limpides.

« La fusion progressive de populations jusqu’alors séparées par la distance géographique, ainsi que par des barrières linguistiques et culturelles, marquait la fin d’un monde qui fut celui des hommes pendant des centaines de millénaires, quand ils vivaient en petits groupes durablement séparés les uns des autres et qui évoluaient chacun de façon différente, tant sur le plan biologique que sur le plan culturel.
Les bouleversements déclenchés par la civilisation industrielle en expansion, la rapidité accrue des moyens de transport et de communication ont abattu ces barrières.
En même temps se sont taries les chances qu’elles offraient pour que s’élaborent et soient mises à l’épreuve de nouvelles combinaisons génétiques et des expériences culturelles.

Or, on ne peut se dissimuler qu’en dépit de son urgente nécessité pratique et des fins morales élevées qu’elle assigne, la lutte contre toutes les formes de discrimination participe de ce même mouvement qui entraîne l’humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l’honneur d’avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie et que nous recueillons précieusement dans les bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins certains d’être capables d’en produire d’aussi évidentes.

Sans doute nous berçons-nous du rêve que l’égalité et la fraternité régneront un jour entre les hommes sans que soit compromise leur diversité. Mais si l’humanité ne se résigne pas à devenir la consommatrice stérile des seules valeurs qu’elle a su créer dans le passé, capable seulement de donner le jour à des ouvrages bâtards, à des inventions grossières et puériles, elle devra réapprendre que toute création véritable implique une certaine surdité à l’appel d’autres valeurs, pouvant aller jusqu’à leur refus, sinon même leur négation.
Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l’autre, s’identifier à lui, et se maintenir différent.

Pleinement réussie, la communication intégrale avec l’autre condamne, à plus ou moins brève échéance, l’originalité de sa et de ma création. Les grandes époques créatrices furent celles où la communication était devenue suffisante pour que des partenaires éloignés se stimulent, sans être cependant assez fréquente et rapide pour que les obstacles indispensables entre les individus comme entre les groupes s’amenuisent au point que des échanges trop faciles égalisent et confondent leur diversité. »

Claude Lévi-Strauss fait l’éloge des frontières

Claude Lévi-Strauss fait même l’éloge des frontières, voyant en elles une nécessité pour développer des différences.

« Une culture consiste en une multiplicité de traits dont certains lui sont communs, d’ailleurs à des degrés divers, avec des cultures voisines ou éloignées, tandis que d’autres les en sépare de manière plus ou moins marquée. Ces traits s’équilibrent au sein d’un système qui, dans l’un et l’autre cas, doit être viable, sous peine de se voir progressivement éliminé par d’autres systèmes plus aptes à se propager ou à se reproduire.

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Pour développer des différences, pour que les seuils permettent de distinguer une culture des voisines deviennent suffisamment tranchés, les conditions sont grosso modo les mêmes que celles qui favorisent la différenciation biologique entre les populations : isolement relatif pendant un temps prolongé, échanges limités, qu’ils soient d’ordre culturels ou génétiques.
Au degré près, les barrières culturelles sont de même nature que les barrières biologiques; elles les préfigurent d’une manière d’autant plus véridique que toutes les cultures impriment leur marque au corps : par des styles de costume, de coiffure et de parure, par des mutilations corporelles et par des comportements gestuels, elles miment des différences comparables à celles qui peuvent exister entre les races; en préférant certains types physiques à d’autres, elles les stabilisent et, éventuellement, les répandent. »

Face aux accusations de racisme, Claude Lévi-Strauss tient bon

Appelé à se justifier de ses propos jugés dérangeants, Claude Lévi-Strauss reste droit dans ses bottes, condamnant même la banalisation des accusations de racisme et de xénophobie.

« Je m’insurge contre l’abus de langage par lequel, de plus en plus, on en vient à confondre le racisme et des attitudes normales, légitimes même, en tout cas inévitables.

Le racisme est une doctrine qui prétend voir dans les caractères intellectuels et moraux attribués à un ensemble d’individus l’effet nécessaire d’un commun patrimoine génétique. On ne saurait ranger sous la même rubrique, ou imputer automatiquement au même préjugé l’attitude d’individus ou de groupes que leur fidélité à certaines valeurs rend partiellement ou totalement insensibles à d’autres valeurs.
Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre et de la penser au-dessus de toutes les autres et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, qui s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. Cette incommunicabilité relative peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent, et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement.

unnamedclsrh.jpgSi comme je l’ai écrit ailleurs, il existe entre les sociétés humaines un certain optimum de diversité au-delà duquel elles ne sauraient aller, mais en dessous duquel elles ne peuvent non plus descendre sans danger, on doit reconnaître que cette diversité résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s’opposer à celles qui l’environnent, de se distinguer d’elles, en un mot d’être soi : elles ne s’ignorent pas, s’empruntent à l’occasion, mais pour ne pas périr, il faut que, sous d’autres rapports persiste entre elles une certaine imperméabilité. »

Un intellectuel de l’envergue de Claude Lévi-Strauss tenait donc il y a quelques décennies un discours que ne renieraient pas ceux qui se battent pour défendre leur identité, menacée par l’immigration extra-européenne.

Cependant, si un nombre croissant d’intellectuels de gauche (Onfray, Finkielkraut, etc.) saisit de plus en plus l’importance de la question identitaire – même avec énormément de prudence -, la base de cette famille politique reste, elle, en grande majorité imperméable à la prise de conscience identitaire.

Nicolas Faure
26 juin 2017

mardi, 08 décembre 2020

Vladimir Avdeyev’s RACIOLOGY

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Vladimir Avdeyev’s RACIOLOGY

Vladimir Avdeyev, écrivain et raciologue russe, éditeur de nombreux textes émanant d'antropologues classiques et modernes, auteur du livre ′′ RACIOLOGY ′′, est mort le 5 décembre 2020 à l'âge de 58 ans. Homme chaleureux et convivial, il nous laisse avec grand chagrin. Nos condoléances à tous ses proches !

Vladimir Avdeyev’s RACIOLOGY has been translated into English (with a foreword by Dr. Kevin MacDonald) and can be ordered here:

http://www.lulu.com/product/paperback/raciology/15147189

Raciology, by Vladimir Avdeyev, is about the science of the hereditary traits of peoples and races. From metopism to dental traits, from the Rolando and Sylvius brain fissures to the Jewish brain signature, from the ancient Aryans to Nordic peoples, from the Out-of-Africa Theory of Evolution to Polycentric Evolution, from dermatoglyphics (thumbprints) to eye shape, Vladimir Avdeyev discusses it all, with references to works that span of a period of time, which stretches from the present to deep antiquity. His work discusses the civilization-building traits of the European; he identifies the founders of the Classical civilizations which stretched Spain to India, from Britain to Egypt, as the Aryans; he examines some cultural traits of the races, such as ritual scarring. His work rebuts the fashionable trends of modern Western anthropology. 375 pages with over 200 photos, maps, and illustrations. Cover art by MDesign. Foreword by Dr. Kevin MacDonald.

http://www.eutimes.net/2007/12/vladimir-avdeyev-race-scie...

Race realism, Russian-style

A review of "Rasiologia" by Vladimir Avdeyev

Moscow : Biblioteka Rasovoy Mysli. 2007, 2nd edition, 665 pp.

51HDIR00UHL._SX385_BO1,204,203,200_.jpg(With introductions by Andrey Savelev, a delegate of the Russian Duma {Russian Parliament} and close personal friend of Avdeyev, and by Valeri Solovei, a historian and member of the liberal Gorbachev Foundation. The work is used as a textbook by the Department of Anthropology at Moscow State University.)

Like it or not, Raciology is a book that illustrates how free speech about Galtonian topics has sunk in the West – and resurfaced in Moscow (where Communism had formerly banned scientific racism). In the West of the past fifteen years, only mail-order and vanity publishers would deliver the thoughts and evidence of academic race realists Art Jensen, Phil Rushton, Richard Lynn, Glayde Whitney, Helmuth Nyborg and myself to the Western public. In leading British universities, Geoffrey Sampson, Satoshi Kanazawa, Armand Leroi, Frank Ellis and David Coleman were all silenced by administrators when they talked of race; and I was sacked. By contrast, in Vladimir Putin’s Russia, with its serious concern with ethnic (often Muslim) problems and the disruptive advance of Western ‘liberal interventionism’ and multicultural illusionism in ex-Yugoslavia, Afghanistan and Iraq, the 46-year-old Vladimir Borisovich Avdeyev, an engineer and Soviet Army officer by origin, later a journalist, is allowed not only to edit the prestigious Athenaeum Magazine but to have a publisher for his thoroughgoing racial analysis of the world’s problems, combining lively (if traditional) ideas with scholarly detail and vivid illustrations (not disdaining the splendidly buttocked ‘Hottentot Venus’ who was displayed in Paris a century ago). Avdeyev has mastered the history of Western racial thought from the Enlightenment days of Immanuel Kant and David Hume to the twentieth century and provided an unparalleled summary. Only John Baker’s Race (1967, Oxford University Press — but withdrawn after Baker’s death) would hold a candle to Avdeyev’s magisterial effort.

Essentially, Avdeyev presents the Nordic peoples (including thereby the Slavs and Caucasoid Russians) as the racial group responsible for the bulk of culture, science and lawful governance in the world. He writes (p. 156): “In the very heart of Europe — at the time of the formation of the first states, the creation of literacy, religion, culture, technology and the bases of civilisation and jurisprudence — there was no mention of Mongols, Negroes, and cross-breeds. All the epic creation belonged entirely to the White man of pure race — to his will, genes, and far-sightedness.” (The term “Nordic race” was apparently not coined by a German or by the mighty William McDougall (of the universities of Cambridge, London, Oxford and Harvard), but by the French-parented but Russian-born Joseph Deniker (1852-1918). And, contrary to communist propaganda, Hitler apparently took a dim view only of Bolsheviks, not of East Europeans in general: “The Third Reich did not fight with Slavism, but with threat of bolshevism to the fundamentals of European civilisation… It was the Bolsheviks, such as Mehlis and open racists like Ilya Ehrenburg that those in Himmler’s department described as “Untermenschen” in an exceedingly anthropological sense of the word” (p.123).) In particular, Avdeyev rehearses the Nordics’ economic and psychometric achievements and provides physical measurements (including some of his own) which he takes to attest Nordic superiority — for Blacks, in particular, he finds to be distinguished by strength and physicality rather than by cranial development. In all this, Avdeyev is well in line with the modern London School and it is good to think that Russian scholars and students will be led by Raciology to join the great debate that Western politicians, publishers and university authorities have done their best to suppress.

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It is true that Avdeyev will discompose Western race realists almost as much as Western anti-racists. He takes a Nazistic line about the Jews, reckoning them uncultured ‘nomads’ rather than recognizing (1) their having been beaten into the wilderness by Rome, (2) their high IQs, and (3) their ten-fold over-representation among Nobel prizewinners (compared to other Americans). Strangely, he does not especially want to criticize the Jewish elite for the manufacture of multiculturalism and PeeCee in the West (not in Israel, of course, where strict race realism rules) and its weird importation to the West, qua blessed ‘minorities’ which all should love, of millions of Jewry’s most deadly Muslim enemies. He is equally dismissive of the Chinese — verily Johnsonian in his assertion of White superiority, even thinking some of the higher Chinese (as also Egyptian) cultural attainments attributable to stray Caucasoid genes, and not admitting the onward march of modern China to make America its debtor. Avdeyev equally declines to follow modern Western ‘out of Africa’ thinking about evolution, preferring to believe that the main human races descended quite separately from different types of ape. (He backs this up with reasoning involving the proneness of different races to different diseases and tolerance to different kinds of food, smell/taste [as identified in cannibals].) He has a special line of his own in believing that the West, in its right-handedness and left-to-right script, is thus importantly distinguished from Muslims, Jews, Egyptians, homosexuals and the Chinese – not apparently recalling that Africans are both conspicuously more right-handed and less homosexual than Europeans. He also wants to derive significance from Blacks’ tendencies to squat and from alleged Asian proneness to melancholy. And he disdains Western convention in deploring ‘mixed marriages’ – believing such unions to yield unhealthy and otherwise degenerate children (with large genetic ‘mongol stains’ on their bottoms, at least in Brazil and Ecuador). (“The propaganda of free love is of no satisfaction, since, in the long run, it destroys races. Any search for sensory-biological diversity is fraught with evolutionary irresponsibility”– p.265. What Avdeyev makes of the half-caste Tiger Woods, Colin Powell, Condoleeza Rice and Naomi Campbell is not recorded….) Still more problematic, Avdeyev’s system of referencing is non-Western, making it hard to follow up many of his mentions of the works of the scholars and medics of Europe’s past who did so much to identify the racial differences that had been strangely ignored by Ancient Greece, Rome and Christianity. And, though Avdeyev’s heart is surely in the right place about plucky Serbia, he doesn’t admit that 25% of the Russian Army is now Muslim and thus multicultural and incapable of deployment into Kosovo.

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Nevertheless, Avdeyev’s thoughts and scholarship fully deserve discussion and development rather than the suppression which they would promptly receive if he attempted to publish in the West. Above all, Avdeyev makes the strong case that ‘race is everything: literature, science, art — in a word, civilization — depend on it,’ as Edinburgh University’s top anatomist Robert Knox explained in 1850. And Avdeyev is also properly agitated not so much about Negroes (among whom he lived for a while, studying their varied tastes in cannibalism — one sub-section, 4-pages long, is called “Racial smells and passions of cannibals”) as against Whites who betray their own race and science (for Darwin’s great book was called On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life), wear dreadlocks or flip-flops, listen to heavily rhythmic music, shake or otherwise draw attention to their genitals while dancing and fail to appreciate Russia’s eugenic possibilities of breeding from the likes of Red Army sex symbol Dana Borisova (e.g. http://www.rususa.com/photo/gallery.asp-galleryid-14-imag...). One only hopes his next work might concentrate — as the London School has done — more on intelligence and IQ than on features of less immediate relevance to explaining the human races’ different levels of cultural advance.

CHRIS BRAND (author of ‘The g Factor’, 1996, Wiley DePublisher), Edinburgh, 2008.

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Avdeyev’s book has eight chapters: 1) Racial Science and Anthropology: What are the differences? 2) The Fair Race: Historiography and Anthropology. 3) The Biological Foundation of the Northern Conception of the World. 4) Thoughts about Racial Prejudices. 5) A New Paradigm in Racial Science. 6) The Anti-Racial Myth of the “Melting Pot”. 7) Racial-ideological Neurology, and finally, the striking chapter 8, A Racial Theory of Time. The book contains many photographs and illustrations.

For another review and comments, see American Renaissance, November 2007, http://www.amren.com/mtnews/archives/2007/12/vladimir_avd....

 

lundi, 09 novembre 2020

Les Castes et la Loi de régression des Castes

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Les Castes et la Loi de régression des Castes

 
Je reposte notre première discussion avec Ralf enregistrée en mars 2019, concernant le concept de caste : Comprendre le principe universel des castes et la loi de régression des castes, discussion entre Pierre-Yves Lenoble et Ralf.
 
Rapide bibliographie sur ce thème :
-G. Dumézil, L'idéologie tripartite des Indo-Européens, Latomus, 1958
-R. Guénon, Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Trédaniel, 2000
-F. Schuon, Castes et races, Archè, 1979
-A. K. Coomaraswamy, Autorité spirituelle et pouvoir temporel dans la perspective indienne, Archè, 1985
-J. Evola, Révolte contre le monde moderne, Ed. de L'Homme, 1972
-J. Evola, L'avènement du "cinquième état", dans Explorations, Pardès, 1989
-C. Levallois, Les temps de confusion, Trédaniel, 1991
 
 
27281faccf3841573dfa14296938b497.jpgLa chaîne Quixote, notamment au sujet de la tripartition au Rwanda : https://www.youtube.com/user/QQUUIIXX... Beaucoup d'autres références sont disponibles dans la vidéo.
 
► Les livres de Pierre-Yves Lenoble sont disponibles sur : https://www.decitre.fr/rechercher/res...
► La chaîne Youtube de Ralf : https://www.youtube.com/channel/UCK19...
 
Soutenez-moi sur Tipeee : https://fr.tipeee.com/pierre-yves-len...
 
Et pour soutenir Ralf, n'hésitez pas à lui faire un don sur tipeee : https://fr.tipeee.com/ralf
 
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jeudi, 27 août 2020

Indo Europeans and Horse

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Indo Europeans and Horse

 

 

vendredi, 21 août 2020

The Albanians of Afghanistan, the 2300-years old unwritten History

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The Albanians of Afghanistan, the 2300-years old unwritten History

Jean-Jacques Vinamont & Renaissance Paienne Européenne (via facebook)

We are dealing with a unique case of the existence of our ancestors, the Illyrians, in another corner of the world, with thousands of kilometers away, which could shed light on their history, but also can enrich our historiography. Because it was a hideaway for thousands of years, they have kept alive popular features, language and Arberesh-Pelasgian-Illyrian-Albanian customs.

The discovery

There is existence of Illyrians in the region Indochina in Qafiristan (today Nuristan), a place where Afghanistan, Pakistan, China and Tajikistan, are met, precisely in the area where some time ago was killed Bin Laden, originally discovered by American screenwriter James Hilton, who shot a documentary titled Lost Horizons. In May 1983, Ernesto Skura wrote on League newspaper of Antonio Bellushi an article entitled "The Illyrians in Afghanistan." The same thing did in his book "Arvanites" the great historian of Albanian descent, Aristides Kola, which describes the time of placement of the Illyrians in this distant place.

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The most stable hypothesis, descendants of Alexander's army

History explored to date shows that they are descendants of 6000 Illyrian fighters fled their country after the assassination of king Kliti by Alexander the Great around 300 BC. They remained there, because of distance they could not return home, but settled in this region, where they were forced to marry local women. Their language was called "burrashka", the language of men, while women spoke another language. Now this language is called again "burrashka", but is mixed and not written.

Language, many words are vestiges of Albanian

The characteristics of these residents are different from those of the Pakistanis, they live longer, are taller and have brown hair, they make and drink wine as none of these areas and the region where they live. Valley where they live nowadays is called "hundëza" (small nose) and really it closes with a spout between two mountains that surround it. Another site called is called "balta" (mud). The mounting in front is called Torabora (falling snow). Another mountain next to the valley is covered with glaciers, that slide over time. This mountain is called "rakaposhi" (falling downwards).

Although the country is mountainous, it is very prolific in producing vegetables, fruits and various grains, such as: potatoes, peas, cucumbers, wheat, corn, barley, apricots, pears, apples, peaches, plums, figs, cherries , grapes, watermelon, etc., products that locals does not cultivate. The inhabitants are excellent farmers and have created a stunning and majestic system of rooftops and irrigation that connect and feed terraces with. People are very friendly and helpful to each other. President of Hundzës has the title Mir (the best). Their largest holiday is the solar New Year (as Pelasgians and Arberesh), called Naurosh (wish us) and falls on March 21.

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The Hunza are very different compared with the Pakistanis with dark skin or the Afghans and the Chinese. Hunza are white skinned with red cheeks. Most of the 50 thousand Hunza have blue, green or gray eyes, and hairs ranging from the yellow of maize to the black of raven. Some children also have red hair. Up in the mountains is a great tribe called Kalash and their similarity with European ancestors leaves you dumbfound. Kalash gods headed by the god Di-Zau (Sun-Zeus). Kalash display on their gates a symbol which expresses their ancient origins of Illyrian and their connection to Alexander the Great, two-horned goat (the goat of Skanderbeg had two horns on the helmet). A wild flower in yellow that children gather it in the mountain or field is called "Bisha". Men wear white pants called "shalëvare" (hanged saddle), while women call their shirt kamish (worn in the flesh). Hundza dances are accompanied by drums, pipes or nozzles and the dancers jump to catch it around the circle. An important folk dance is the dance of the swords, which is always danced by men and the dancers wear colorful robes called "kamarbunde".

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Scholar Dr. J. M. Hoffman has twice visited Hunza and draw the following conclusions: The settlement of the Illyrians is where Afghanistan, Pakistan, China, Tajikistan are meet and is part of Pakistan. The valley where they live today is called spout (small nose). It closes with a spout area, surrounded by two mountains 6000-7500 meters above sea level. A swampy place there is called Clay, etc.

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Livre recencé en 1987 dans "Orientations"

dimanche, 09 août 2020

Family Systems & History

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Family Systems & History

Emmanuel Todd
Lineages of Modernity: A History of Humanity from the Stone Age to Homo Americanus
Cambridge, England, and Medford, MA: Polity Press, 2019

9781509534470_medium.jpgMuch of today’s dominant globalist ideology derives from development theory, a body of thought which shares with Marxism the view that economic relations are the basis of social life and sees the races of mankind as fundamentally equivalent beneath the superficial cultural differences which have arisen over history. Human societies everywhere naturally develop from the hunter-gatherer stage to pastoralism, then to settled agriculture, and eventually to modern industrial civilization and “democracy” — the final stage, or at least the highest yet attained. Francis Fukuyama aptly characterized the development theorists’ dream as “getting to Denmark” — a world wherein all nations gradually converge on the model of a prosperous, stable, secure nation of the northern European type. But development occurs at different tempos in different places, with the result that some countries remain “undeveloped” (or, more euphemistically, still “developing”) while others have already reached the highest stage. Those in the vanguard of progress, mainly European-descended peoples, can help the rest develop by means of expertly managed international programs. Not the least important function of development theory, accordingly, is to justify prestige and rewards for a class of globe-trotting program administrators. Yet the world stubbornly refuses to evolve as globalist ideology foresees; plenty of differences remain intractable.

Emmanuel Todd is an anthropologist and demographer who focuses on family systems, an unusual but sometimes enlightening perspective to bring to historical and political questions. In the early 1980s, for example, he pointed out the connection between Leninist communism and a particular kind of peasant family pattern:

. . . a form that combined a father with his married sons, authoritarian as regards the relations between parents and children, egalitarian in the relations between brothers. Authority and equality, indeed, represent the hard core of communist ideology, and the coincidence between family and ideology was not difficult to explain. It resulted from a sequence at once historical and anthropological: urbanization and literacy broke down the communal peasant family; the latter, once it has disintegrated, releases into general social life its values of authority and equality; individuals emancipated from paternal constraint seek a substitute for their family servitude in fidelity to a single party, in integration by the centralized economy.

Todd found this pattern not only in Russia, China, and Vietnam, but also in Serbia (the backbone of Yugoslav communism) and north-central Italy (the region which voted heavily communist in the 1970s). In countries with different family systems — including Poland, the Czech lands, Slovenia and most of Croatia — communism is only likely to prevail for as long as it is imposed by an outside power. I thought I knew a fair amount about communism, but this was new to me.

Deep History

Todd advocates a three-level perspective on the history of nations, with change proceeding at a different pace on each level. At the conscious level we find war, politics, and economic policy. History often proceeds very quickly at this top level. At the subconscious level we find major educational changes such as the spread of basic literacy, which began in Germany with the Protestant Reformation and which Todd expects to reach its completion around the world within the next generation, i.e., over a period of about five hundred years. At the deepest, unconscious level we find religion and family structures, which change even more slowly. The economistic thinking characteristic of globalist ideology mistakes the most superficial level for the most fundamental.

unnamedtoddorsystfam.jpgIn previous works, Todd has demonstrated that even in fully secularized societies, the religious beliefs of the past continue to influence thinking on an unconscious level. He has, for example, described a “zombie Catholicism” which must be taken into account if one wishes to understand social behavior in the French provinces today. In this work, he finds an analogous “zombie Protestantism” useful for understanding the educational and economic effectiveness of Scandinavia. Furthermore, as he notes,

It is usually difficult to completely separate family systems from religious systems. Religion generally has something to say about sexuality and marriage, the status of women, the authority of parents, and the equality or inequality of brothers.

Regarding family structure, Todd proposes a model of historical development according to which families tend to become increasingly patrilineal over time,

from the undifferentiated nuclear family (level 0 patrilineality) to the stem family (level 1 patrilineality), then from the stem family to the exogamous communitarian family (level 2 patrilineality), and finally to the endogamous communitarian family (level 3 patrilineality).

It is important to understand that this is not simply a development from worse to better. The higher levels must, indeed, have some advantage over the lower; otherwise, it would be difficult to explain why they developed. But Todd stresses that the more primitive types also have advantages that get sacrificed along the way. The modern economic powerhouses treated as universally normative by development theorists, for example, tend to have what are historically and anthropologically more “primitive” family patterns, while the communitarian family practicing cousin marriage and sequestering its women is the most complex and sophisticated arrangement. Globalists mystified that economically backward Islamic societies do not simply abandon cousin marriage and embrace “modern, progressive” sexual and family norms are in effect expecting several thousand years of historical development to go suddenly into reverse.

The Original Human Family

Early on, Todd offers a description of the original anthropological system of humanity, the “undifferentiated nuclear family,” as an ideal type:

The family is nuclear, albeit without dogmatism — young couples or elderly parents can be temporarily added to it. Women’s status is high. The kinship system is bilateral, giving the mother’s and father’s kin equal places in the child’s world. Marriage is exogamous, but again without dogmatism [i.e., there is no formal prohibition against consanguineous marriage]. Divorce is possible. Polygyny too, and sometimes even, although more rarely, polyandry. Interactions between the families of brothers and sisters are frequent and structure local groups. No relationship is completely stable. Families and individuals can separate and regroup. There are two levels of aggregation above the family:

1. Several nuclear families, most often related, constitute a mobile group.

2. These groups exchange spouses with each other within a territory comprising perhaps a thousand individuals.

Such a primordial human society is fairly tolerant of occasional homosexual or other non-reproductive sexual behavior, but this remains marginal.

Todd’s general descriptor for such flexible arrangements is “undifferentiated.” As he notes, anthropologists have used this term “to describe kinship systems that are neither patrilineal nor matrilineal, but leave individuals free to use paternal and maternal filiations pragmatically.” Todd himself extends the concept “to all elements of the family structure that have not been polarized in the course of history by a stable dichotomous choice.” Todd believes the original undifferentiated family type was universal among Homo sapiens before the rise of cities and writing in ancient Sumer about 5000 years ago.

A family system is undifferentiated in regard to co-residence of generations, e.g., where it occurs temporarily according to convenience without being evaluated either positively (as in the Russian or Chinese peasant family) or negatively (as often in the Anglo-Saxon world). Undifferentiated inheritance is regulated neither in an egalitarian nor an inegalitarian (e.g., with primogeniture) spirit. Polygyny below about the ten percent threshold may be considered undifferentiated; both socially enforced monogamy and polygyny above fifteen percent indicate differentiation. Both the formal prohibition against cousin marriage (as in Christendom) and cousin marriage as a normative ideal (as in the Arab-Persian world) indicate differentiation.

Reading History in Space

If we look at a map of Eurasian family patterns today, we find that the more central regions display greater patrilineal development, while simpler systems (which also involve a higher status for women) survive on the peripheries. To explain this, the author appeals to a once commonplace linguistic and anthropological interpretive principle that fell out of fashion with the rise of structuralism after the Second World War: the conservatism of peripheral areas.

This powerful explanatory hypothesis makes it possible to read history in space: the most archaic forms (linguistic, architectural, culinary or family) survive on the periphery of cultural spaces. . . . If a characteristic A distinguishes several pockets placed on the periphery of a characteristic B that covers a continuous central space, we can suppose that A represents the ancient characteristic, and B a central innovation that has spread to the periphery without completely submerging it. The greater the number of residual pockets, the more certain we can be of our interpretation.

This is what we find with family patterns on the Eurasian landmass. The Arab-Persian world, Northern India, and China are the classic settings of the Communitarian Family. Northwest Russia shows this type as well, albeit without endogamy and only dating back to the seventeenth century.

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The nuclear family model survives in much of Western Europe. In Northeast Asia, it can still be found among relict native Siberian populations such as the Chukchi, as well as the Ainu of northern Japan. On the fringes of South Asia, it survives in Sri Lanka and among the natives of the Andaman Islands as well as the Christians of Southwest India. And it characterizes much of Southeast Asia, including Indonesia and the Philippine Islands. As Todd remarks: “Geography here provides us with the key to history. We can read the effects of time directly in space; we can see the patrilineal shift transforming the shape of the family, moving in waves toward a periphery that is never reached.”

The Differentiated Nuclear Family: England

It is important to note, however, that the nuclear family, where it has survived, has not remained undifferentiated; it now represents a “stable dichotomous choice.” In Europe, as Todd writes, the primordial patterns were “regulated rather than abolished by the Christian conception of sex and marriage.” In Christian England, e.g., undifferentiated de facto monogamy (with polygyny at the margins) was replaced by socially enforced and indissoluble monogamy: the covenantal marriage. Consanguineous marriage was not tolerated; neither were homosexuality or other nonreproductive forms of sex.

Lateral bonds between adult siblings lost all economic functionality. The three-generation household came to be frowned upon: young couples were required to establish their own households at marriage. This had the disadvantage of making it harder to care for the elderly and infirm. To meet the difficulty, the English Poor Laws of 1598 and 1601 required parishes to levy taxes for their support.

A sample of twenty communities, a picture of which can be formed from the parish register and the poor register combined, means we can study 110,000 pensions payments between 1660 and 1740. Statistical analysis reveals that 5 per cent of the population received a weekly pension, a figure that rose to 8 or 9 per cent in the city and 40-45 per cent for the over-sixties. For the latter, the average level of pension corresponded to the wages of a farm worker.

As the author notes, these facts contradict the “textbook commonplace” that Bismarck’s Germany pioneered social security.

Parents were left free to bequeath their property as they saw fit, a system neither egalitarian nor distinctly inegalitarian. English society also came to be characterized by extreme mobility: “Children moved as servants between large farms while still very young. Even the sons of better-off peasants were sent elsewhere as servants under the practice of ‘sending out.’”

Todd calls this system the absolute nuclear family; it was fully formed (=differentiated) by about the mid-seventeenth century. Apart from England, something broadly similar is found in Denmark, Southeast Norway (the Oslofjord), the Protestant and coastal parts of the Netherlands, as well as Upper Brittany in France.

Chaucer’s England was a land of about three million souls on the edge of a Eurasian continent with a population of about 300 million. Many historians have wondered that so tiny a country on the fringe of civilization went on to shape the modern world more than any other. Todd eventually came to the conclusion that England’s peripheral location and the anthropological backwardness that went with it were the secret of its success:

Its dynamism, and even more so that of [its offspring] America, is the dynamism of the original Homo sapiens. Elsewhere, successive civilizations have had time to imprison themselves in complex constructions that are liable to paralyze human creativity.

Encouraging the autonomy of children, the absolute nuclear family fosters individualism and allows major breaks between generations. These were anthropological preconditions for the industrial revolution, which uprooted much of the English peasantry within just a few decades. So there is a definite association between economic progress and anthropological “backwardness.” Todd devotes a chapter to demonstrating that democracy (or, perhaps better, participatory government) is primordial as well: “the rise of complex family forms corresponds to the rise of authoritarian political forms.”

The Stem Family and Literacy: Germany

Given the advantages of the nuclear family, one may ask why it was ever superseded. The answer is that in the preindustrial world wealth derives mostly from the possession of land, and as population increases, land eventually becomes scarce. If a farmer has many children and divides his land between them, the plots will eventually become too small to support new families. To avoid such a result, primogeniture is instituted:

Male primogeniture makes it possible to transmit real estate without dividing it. The emergence of a densely settled rural world crowned by a political system that controls the whole of the regional space, is the basic condition for it to emerge. As long as there are new lands to be conquered, the emigration of children when they reach adulthood renders the privilege of the eldest useless. When land becomes scarce, this privilege may appear. The stem family then develops as a logical consequence of primogeniture: the choice of a single heir gradually leads to the co-residence of two adult generations.

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Primogeniture and the stem family represent the first stage of patrilineality and, as compared to the nuclear family, tend to promote the values of authority and inequality. Younger sons must find their own way in the world.

Historically, this pattern first emerged from the undifferentiated nuclear family in Sumer not long after the invention of writing in 3300 BC. Skipping over antiquity, primogeniture arose in European history toward the end of the Carolingian period, with the founding of France’s Capetian monarchy among its first consequences. The institution subsequently spread through Europe’s aristocracy from the eleventh century. It arrived in England with the Conquest, but there remained the preserve of aristocrats. Yet primogeniture also emerged independently in peasant communities in Germany and Southern France beginning in the thirteenth century, also from a scarcity of land. Todd mentions that the German aristocracy distinguished itself from commoners by their practice of egalitarian inheritance — the reverse of the pattern in England.

The stem family was an essential component of a triple revolution that began in Germany and which, in Todd’s view, represents that nation’s single most important contribution to European and world civilization. The other two components of this revolution were Protestantism and universal literacy.

The author points out a commonality between primogeniture and writing: they both serve the purpose of transmission:

Writing is, in essence, a knowledge-fixing technique that allows human society to escape the uncertainty of oral transmission of memory. Primogeniture, with the stem family that ultimately stems from it, is also a technique of transmission: it transmits the monarchical state, the fief, peasant farming, the artisan’s stall and, at a deeper level, all the techniques that accompany these elements of social structures.

The gradual development of the stem family in Germany can be traced in the historical record between the fourteenth and eighteenth centuries. In about 1454, printing with moveable type was invented by the German Gutenberg, leading to a drastic reduction in the cost of reproducing texts. After 1517, Martin Luther launched the Protestant Reformation which, from the beginning, “sought to establish, for each human being, a personal dialogue with God, without the mediation of the priest.” This meant that responsibility for religious instruction passed to fathers:

Luther’s Little Catechism, the first vehicle of the Protestant educational offensive, displays, right from the start, an unambiguous patriarchal familialism: “The Ten Commandments or the Decalogue, Such as a father of a family must teach them with simplicity to his children and his servants.” It is easy to see how the father’s authority would be reinforced by his new religious role in the family.

Todd even asserts a fundamental connection between the stem family and the specifically theological content of Protestantism:

The mechanism that leads from family organization to religious system is simple; primogeniture comes with a high level of authority in the father; it defines a son who is chosen and other children who are rejected. In such a domestic context, a theological system that affirms that the Everlasting predestines a minority to salvation and the rest of humankind to damnation can appear quite simply as normal. It should be noted that when Protestantism spread from stem-family areas toward regions where the absolute nuclear family dominated, its dogma of predestination eventually collapsed.

As is well-known, the reformation focused on making the Bible available to ordinary people in their national vernaculars. At first, this occurred principally through church services and sermons, but in the course of the seventeenth century, literacy and Bible reading began gaining ground among the masses. By 1700, an estimated 35-45 percent of the population of Protestant Europe could read. This was something new in world history: in the Graeco-Roman world, according to the most careful modern estimates, male literacy rarely exceeded twenty percent anywhere.

The Great European Mental Transformation

One of Todd’s best chapters is devoted to “The Great European Mental Transformation” which resulted from the spread of literacy:

We would be wrong to see learning to read as merely the acquisition of a technique. We are now beginning to measure the enlargement of the brain function induced by an intensive and early use of reading. Reading creates a new person. It changes one’s relationship to the world. It allows a more complex inner life and achieves a transformation of the personality.

According to sociologist David Riesman (The Lonely Crowd, 1950), reading provides the old human personality regulated by custom with a new type of internal guidance system; he may have been getting at something like the anthropological distinction between shame and guilt cultures. More specifically, Riesman writes: “The inner-directed man often develops a character structure which drives him to work longer hours and to live on lower budgets of leisure and laxity than would have been deemed possible before.” Hence, the Protestant work ethic. The spread of literacy also coincided with a significant fall in private violence.

Such self-discipline also carried over into the realm of sex. Historical research into marriage in Protestant countries during the early modern period reveals both a notable increase in age at first marriage and a larger number of permanently unmarried people. In the author’s view, it was Protestantism that finally fulfilled “the old project of sexual abstinence developed more than a thousand years [before] by the Fathers of the Church.” In the Middle Ages, disciplined celibate religiosity had been the preserve of monastic specialists — religious virtuosos, as Max Weber called them — while the surrounding society remained “bawdy and violent.” Protestantism did not so much abolish the priesthood as clericalize the laity. An important result was lowered population pressure which, combined with the industrial revolution, allowed for an unprecedented accumulation of wealth and rise in living standards.

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Todd speaks of a Protestant personality profile: “turned in on itself, predisposed by its morality (sexual or otherwise) to feelings of guilt, to leading an honest and upright life, an essentially active life turned towards study and work.” But he also notes that the Protestant surplus of interiority was compensated by a greater community and state hold over the individual: “The concrete life of Protestant communities, from the seventeenth to the nineteenth century at least, also displays an incredible strengthening of the local group and its ability to control the lives of individuals. The Reformation resulted in a reinforced surveillance of manners.” These are the “moral communities” which Kevin MacDonald has written about as substitutes for the kinship group in individualistic societies.

This era was also characterized by such negative phenomena as religious hatreds, the rise of absolutism, and a recrudescence of war: “the price to be paid for the internal pacification of behavior was a collective reorientation of violence.” Stem family Protestant countries in which younger sons had to fend for themselves pioneered standing armies and militarism. Louis XIV is generally considered a warlike king, but at their height in 1710, his forces enrolled only 1.5 percent of Catholic France’s population. Around the same time, the Swedish Empire of Charles XII was employing 7.7 percent of its population in the military. By 1760, 7.1 percent of Prussia, that “army with a country attached,” was in uniform. Hesse, whose soldiers made up the bulk of British forces during the American War of Independence, practiced a mercenary militarism with the goal of increasing state revenue; by 1782 they had matched the Swedish figure of 7.7 percent of the population under arms. In some stem family Protestant countries, younger sons were automatically enlisted upon coming of age.

It remains to speak of the relation of the stem family to the industrial revolution which, as we have seen, was pioneered by a nation with an absolute nuclear family. Firstly, we should mention that literacy is the single most important factor in industrialization, and we have seen that the ideal of universal literacy was one third of a revolution whose other aspects were the stem family and Protestantism.

But the stem family, being essentially a system of transmission, also has a certain conservative tendency. We find such areas resisting industrialism for a time:

A society based on the accumulation of what has been acquired is endowed with the capacity for making any progress that does not entail a radical change in its methods and objectives. For example, it will be more difficult to transform rural people into urban people, artisans into factory workers, or nobles into entrepreneurs. The uprooting and transformation of all these actors can only be brought about under external pressure, and at the cost of great pain.

Of course, the rise of Britain did put pressure on other European nations. The most important stem family nation, Germany, experienced a delayed and highly disruptive transition to industrial capitalism. Once that transformation had occurred, however, the stem family acted as an accelerant: by the beginning of the twentieth century, Germany had actually overtaken Great Britain economically. We might also mention that Japan, a stem family society on the opposite side of Eurasia, went through a similar process during the Meiji period.

Secularization and Ideological Crisis

Another central tendency of the modern era on which light can be shed by the study of family structures and the spread of literacy is secularization. At first, of course, the Protestant Reformation amounted to a religious revival, as did the Catholic Counter-Reformation. Todd, however, interprets puritanism — a kind of radicalized Protestantism — as a “stiffening of the faith” which marks “a step on the path to secularization.”

It was the Paris Basin of Northern France which witnessed “the first religious collapse of a ‘sociological’ magnitude.” Between 1730 and 1740, the recruitment of priests collapsed. Subsequently, both religious observance and the birth rate declined among the masses of Northern France. This process was complete well before the French Revolution.

The family structure of the Paris Basin is an egalitarian variant of the nuclear family wherein parents are expected to divide their property equally between all children. Unlike in the stem family areas,

there was no strong image of the father to prop up the image of God; and there was no inequality between children to justify inequality between the priest and the ordinary person. In such an environment, the shock of rationalism was not cushioned by a deeply rooted belief. In fact, the principle of equality. . . seemed destined to call into question the belief in a superior being of any kind — father, king, or God.

The French Revolution was the result of a long development involving the spread of literacy, secularization, and falling birth rates, as France’s Annales historical school has uncovered.

Although France was the most historically important center of this first wave of secularization, it also affected other areas with a similar family structure:

In Southern Europe, with its egalitarian nuclear families, literacy at this time affected only the urban world, which around the middle of the eighteenth century lay outside the grip of the Church. Because the cities were feeding the countryside with a flow of religious personal, which then dried up, [not only] the Paris Basin [but also] Andalusia and southern Italy entered this new phase . . . [of] secularization.

The apostasy of these egalitarian areas strongly affected the Catholicism which survived into the nineteenth century, largely dependent on stem family regions: the church became a bastion of hierarchy and respect for every sort of authority. As the author notes, this mentality is far removed from that of early Christianity in the Late Roman Empire.

The second round of European secularization occurred in the Protestant lands beginning in the late nineteenth century:

In Calvinist and Lutheran Europe, secularization did not begin until the publication of The Origin of Species. The subsequent collapse was a brutal affair in a world heavily dependent on a literal interpretation of the Bible. Between 1870 and 1930, throughout Northwest and Northern Europe, the recruitment of Protestant pastors collapsed. Secularization was finally hitting the most educated part of the continent. It opened up a phase of maximum ideological instability.

Generalizing from the work of the Annales school, Todd proposes a regular pattern of historical development running from literacy to secularization to a declining birth rate to an ideological crisis and revolution. The ideological crisis which followed the collapse of Protestantism in Germany was not, however, the rise of socialism, heir apparent of France’s revolution:

Socialism took an essentially reformist and reasonable form . . . in Protestant Europe. It was the rise of nationalism that eventually dragged the continent into the conflagration of the First World War. It is obvious that the epicenter of the ideological and mental crisis lay in Germany.

National Socialism was also, in Todd’s view, a consequence of the crisis of German Protestantism. Support for the NSDAP always remained weak in Catholic areas of Germany, despite the party’s Bavarian origins. The author dismisses explanations that focus excessively on the Great Depression as a product of superficial economistic thinking. The deeply authoritarian yet non-egalitarian character of National Socialist ideology Todd explains by Germany’s stem family structure, so different from the egalitarian nuclear family system of Northern France (as well as the egalitarian communal family of Russia).

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The Memory of Places

The family forms Todd discusses all arose before industrialization, and in a sense clearly belong to the past: there are no more three-generation households in Berlin today than there are in London; fathers do not co-reside with the families of all their grown sons in today’s Moscow any more than in the US. Nuclear households characterize these formerly stem- and communal-family areas no less than the Anglo-Saxon world. Might this represent a “convergence” such as globalists dream of?

Todd does not believe so. He stresses the distinction between

the family system — i.e., a set of values organizing the relationships between men and women, between parents and children, between brothers and sister — and the domestic group as can be seen in the census. It is quite conceivable that a system of values may survive the disintegration of the domestic group in which it was embodied in the peasant era. The nuclearization of households does not necessarily imply that of mentalities.

Mentalities can prove astonishingly stable even amid radical social change. An important example is the persistence of regional cultures. In 2013, Todd and the demographer and historian Hervé Le Bras collaborated on a book documenting

the perpetuation, across 550,000 square kilometers of France, of different systems of customs and manners in most recent times. Despite the acceleration of internal migration, despite the disappearance of complex households and the collapse of Catholicism, regional heterogeneity persists. Homogenization, via television, the TGV express train, and the Internet has not prevented the persistence of diverse cultures, stimulated rather than erased by economic globalization. And all this has happened within a single nation, unified by administration and language.

51hbtsbneql-sx323-bo1-204-203-200.jpgTodd calls this phenomenon the “memory of places.” His explanation for it is that even values weakly held at the individual level and transmitted through the most casual mimetic processes can produce extremely strong, resilient, and sustainable belief systems at the group level. Such an interpretation also helps us to understand the persistence of national temperaments without our having to assume that everyone is the incarnation of an immutable national archetype or Volksgeist.

The author offers an amusing illustration of how notions weakly held at the individual level can persist in groups: in the 1990s, he found it easy to convince people privately of the absurdity of the project for a single European currency.

But the belief in the inevitability of the euro was invulnerable at the collective level. The weak belief was already carried by a sufficiently broad group, and the individual, convinced for a while, returned to his or her belief at the same time as to his or her milieu after the conversation.

Stem Family Regions Today: The Case of Germany

Todd uses the concept of the memory of places to explain certain aspects of postwar German economic behavior which cannot be accounted for by economic theory itself. German consumers are more likely than those of the English-speaking world to prefer domestic products. German managers are less interested in short-term profit maximization than the long-term viability of their companies. Germany maintains a trade surplus while Anglo-Saxon countries cheerfully heap up debt. And more than other Western nations, the German economy relies on

small and medium-sized companies that dominate a narrow niche of global production, and prefer to develop their product or their range rather than to diversify. These companies are often located in areas that cannot be described as urban, and they continue, where possible, to prefer family transmission. They preserve the memory of primogeniture.

In the generation since reunification,

Germany has rebuilt its eastern area ruined by communism; it has reorganized Eastern Europe, putting to work the active populations brought up under the old popular democracies; in the West, it has conducted a real industrial blitzkrieg against the weaker nations trapped in the euro; it is proposing a partnership with China and posing as the economic rival of the United States.

All of this testifies to a continued German national consciousness and capacity for collective action, traceable to the stem-family mentality. This is all the more remarkable in that it can never be mentioned. Officially and publicly, the country operates on the assumption that the concept of nationhood was first introduced to the world by Adolf Hitler in 1933, so that any explicit national considerations are sufficient to mark one out as a “Nazi.” What we observe in Germany is a “zombie nationalism,” continuing at an unconscious level in spite of the country’s strict anti-national orthodoxy.

But all is not well in Germany. Todd observes that the birth rate in nuclear family regions of the West has remained reasonably close to replacement level at around 1.9 children per woman. In stem family areas it trends considerably lower, and is down to 1.4 in Germany. Todd ascribes this demographic disaster to

a mismatch between stem-family values and the ultra-individualism that has come from the West. In Germany, there is a widespread feeling that caring for a child full time is a moral obligation for the mother. Such a conception is not very compatible with the notion of a career. The level of state childcare provision is therefore low in the Federal Republic. But institutions here are simply reflecting mentalities.

German women have, indeed, increasingly opted for careers since the Second World War, but are more likely to remain entirely childless than their counterparts in France and the Anglosphere.

The eastward expansion of the EU and the recent departure of the United Kingdom have resulted in an EU dominated by its stem family areas — which include Germany, of course, but also the 47 percent share of the stem family population which lies outside the German-speaking world. This has given today’s EU a distinctly more inegalitarian and authoritarian cast than its founders intended:

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A hierarchy of nations, more or less rich, more or less powerful, more or less dominated, has appeared. Nothing about this system is an accident. The political, economic, and social system that has developed in Europe with its hierarchy of peoples, its economic inequalities, and its absence of representative democracy, is the normal form to which the stem family must give birth.

Communitarian Family Regions: Russia and Belarus

Besides nuclear and stem family forms, three regions in Europe developed exogamous communitarian families in which adult brothers and their families co-reside with the family patriarch. Such a system represents the second level of patrilineal development in Todd’s scheme. One such region is North Central Italy, including Tuscany, Umbria, and Emilia-Romagna where, as we have mentioned, support for the Italian Communist Party used to be quite high. A second communitarian family zone stretches from the Balkans into central Europe, including Bulgaria, Albania, most of the non-Catholic constituents of the former Yugoslavia, as well as Slovakia and parts of Hungary. Todd says relatively little about this area.

The third communitarian family region includes Northwest Russia, Belarus, and the Baltic States. This area developed the communitarian family relatively recently, between the seventeenth century and the abolition of serfdom in 1861. Todd suggests the system may have been “born of a confrontation between the Germanic stem family and Mongolian patrilineal organization.” It is unusual among communitarian regions in maintaining a relatively high status for women (such as is not found in the Balkans, for example). The communitarian family system of Northwest Russia was historically important in providing a sociological basis for Russian communism, as explained near the beginning of this review. In the 1917 elections to the Constituent Assembly, the Bolshevik Party gained only 24 percent of the vote over the whole of the Russian Empire, but achieved over 50 percent support in St. Petersburg, Moscow, and Belarus. In Livonia, a region that included parts of today’s Latvia and Estonia, its share of the vote rose to 71 percent.

Even today, after all the upheavals of the twentieth century, this family background can explain certain aspects of political behavior which mystify outsiders:

The permanence of communitarian values obviously explains the emergence, after the disorder of the 1990s and 2000s, of a stable authoritarian democracy, combining elections and an unanimist vote. Indeed, there is nothing in the electoral process to prevent Vladimir Putin being indefinitely re-elected to head the system. Control of the media is not the fundamental cause of permanence in power; authoritarianism is rooted in the people, and draws on communitarian values that are constantly being reproduced by the memory of places.

The memory of places [also] provides us with the fascinating example of Belarus that today is more attached than Russia to authoritarianism. Pres. Lukashenko is now the only “old-fashioned” dictator on the European continent, but the citizens of Belarus seem perfectly happy with the situation — and their society is functioning quite satisfactorily.

Putin’s Russia has instituted a protectionist regime to allow the reconstruction of the country’s industrial base. This amounts, as the author explains, to a “refusal of the Russian ruling class to see the people sold off as a cheap labor force to globalized capitalism,” and this is something the West’s neo-liberal elites cannot forgive. Poor as it is, Russia “remains a counter-model in a world that has moved towards a fierce ultra-individualism.” It also preserves a strong national consciousness without any of the embarrassment that affects Germany:

The values that have emerged from the communitarian family ensure the persistence of an integrated concept of the nation. The almost familial, concept of the people [narod] that characterizes Russia prevents Moscow from fantasizing about the dissolution of nations. In a world where most nations are small and militarily insignificant, the allure of the Russian approach is obvious, and very exasperating for the American geopoliticians who still think in terms of being all-powerful.

The best proof of the essential healthiness of today’s Russia can be found in demographic statistics. We may note here that Todd first gained notoriety back in the mid-1970s for predicting the impending collapse of Soviet communism on the basis of its rising infant mortality rate, something that had escaped everyone else’s attention. After reaching 22 per 1000 live births in the 1990s, infant mortality began to sink sharply around 2003 and now stands at 7 per 1000 (in Belarus, the figure is 3.6, comparable to Western Europe). Russia has recently experienced a drop of 53 percent in the suicide rate (2001-2014), 71 percent in the homicide rate (2003-2014), and 78 percent in the alcohol poisoning rate (2003-2014).

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A revealing large focus of anti-Russian agitation in the West today involves Russia’s so-called homophobia. Todd suggests the West may be shifting away from the nuclear family model in favor of an extreme individualism in which people are conceived of as monads “detached from the conjugal family [and] ideally embodied by the homosexual of either sex” (for whom a redefined “marriage” is now understood as a right rather than, as traditionally for men and women, a duty). Russia, meanwhile, after undergoing a disastrous fall in its birth rate during the late 1980s and 1990s, has rebounded to 1.8 children per woman, well above the European average. In 2008, the Russian Orthodox Church even introduced a new holiday, the “Day of Family, Love, and Faithfulness,” as a celebration of natural procreation. No wonder the West hates them!

Russia fills an important role on the international stage today by offering an alternative to the Anglosphere’s combination of globalism, liberal economics, and maladaptively exaggerated individualism: it stands for a multipolar world of independent sovereign nations.

Mass Immigration and the Clash of Family Systems

Europe, then, is characterized by three fundamental family types: nuclear, stem, and exogamous communitarian. But let us recall that Todd distinguishes a fourth type: the endogamous communitarian family. This variant idealizes cousin marriage and frequently involves polygyny and purdah, or the systematic sequestration of women. Until very recently, such practices were entirely absent from Europe; today, of course, mass immigration has introduced them. Todd, although a man of the Left, is sensible enough to describe this development as “a bridge too far.” “The memory of places requires limited flows of migrants for it to function,” he cautions; “The arrival in just a few months of a block of immigrants is a quite different phenomenon.”

p1.jpgOf Angela Merkel’s lawless decision to open Germany’s borders in the summer of 2015, he observes:

With the family reunifications that will follow, we can predict with absolute certainty the stabilization and growth of a separate population living in parallel with the [pre-existing] Turkish group. We must therefore imagine a Germany increasingly concerned about its internal stability and cohesion. The real risk is that of the internal hardening of a German society in which anxiety leads to a policing of the different ways of life.

To us, the real risk would seem to be something a great deal worse than this, and affecting not only Germany but our entire civilization.

Biology Denial

Thus far, we have had little but praise for Todd’s vision of a deep level of history where “anthropological substrata impose their values without the knowledge of the actors.” Yet we must note one essential limitation: he refuses to descend from the anthropological to the biological level. Early on, he claims that genetic analysis “in most cases . . .  does not go much further than the examination of trivial phenotypic differences such as skin color or facial features.” It is tempting to counter that picking up a book such as The Bell Curve might have relieved the author of such a misapprehension. Alas, he reports: “I read this book when it first came out, and it sickened me.” Elsewhere he refers to IQ researchers as “ideologues.”

This blindness is all the odder in that biology represents, even more than anthropology, a deep, unconscious level of history whose study can bring to light otherwise invisible constraints under which the games of international relations and economic policy are played out. It would seem to be the next logical step on the path Todd has taken throughout his professional life.

In practice, the errors into which the author’s refusal to confront biological reality leads him seem mainly to affect his interpretation of very recent history, particularly 1) the higher education revolution since the Second World War, and 2) the third and final wave of secularization affecting areas where Catholicism remained strong until the 1960s.

The Secondary and Higher Education Revolutions: America

The popular spread of literacy which began in Protestant Germany can be seen in retrospect as a first educational revolution. In twentieth-century America, it was followed by what Todd considers a second and third educational revolution involving secondary and higher education respectively.

In 1900, ten percent of young Americans attended high school; six percent graduated.  By 1940, 70 percent of Americans were attending high school and fully half of them completing it. Todd believes this rapid expansion of secondary education revolution was in part responsible for the New Deal and declining economic inequality between the 1920 and 1970s. The expansion continued after the war until, by the 1960s, “dropouts” (a term coined at this time) came to be seen as failures. The US was the undisputed leader of the movement to universalize secondary education: in the mid-1950s, when 80 percent of American 15-19 year olds were in education, the corresponding figures for Britain, France and West Germany hovered between 15 and 20 percent. Todd comments:

The second educational revolution was driven by an ideology of a democratic and egalitarian hue. American education was liberal, open, and concerned with the development of the individual as much as the acquisition of knowledge. This educational system showed absolutely no interest in elitist performance. It enabled the assimilation of immigrants [and] thus contributed to the emergence of an America that was not just prosperous but also culturally homogeneous.

In its egalitarian and homogenizing effects, this revolution was similar to the first educational revolution universalizing basic literacy.

The third educational revolution involved higher or tertiary education. Although historically it followed closely upon the expansion of secondary education and was motivated by the same ideals, Todd treats it as a separate phenomenon because of its association with inequality and social stratification.

On the eve of the Second World War, 7.5 percent of America’s men and 5 percent of its women earned Bachelor’s degrees. Following the war and passage of the GI Bill, higher education began expanding rapidly. Within a generation, by 1975, 27 percent of men and 22.5 percent of women were completing college. “Once these levels had been attained,” the author writes, “the model of ever-increasing education for all—applicable almost perfectly to primary and more or less to secondary education — lost its validity.” Higher education plateaued in the 1970s and 80s, and Todd recognizes that this “did not result from any restriction by the host system but from the fact that an intellectual ceiling had been reached.” Rather, “higher education is, by its nature, stratified.”

Misreading Contemporary Inequality: Higher Education and Neo-Liberalism

So far, so good. To a biological realist, it is obvious that the indefinite expansion of education was always a utopian project bound to crash into the wall of natural and inherited capacities, intelligence in particular. Todd’s reference to an “intellectual ceiling” seems to imply a recognition of this. Yet he then turns around and treats so knowledgeable authority on intelligence as Richard Herrnstein as an “ideologue . . . embarked on the theoretical shaping of a new inegalitarian creed” meant to justify social and economic inequality!

It may be that Todd accepts intellectual differences at the individual level but not the group level, or it may be that he simply has no consistent position; his statements remain ambiguous or contradictory. But he clearly affirms that the higher education revolution has produced inequality rather than merely revealing it; one of his chapter subsections is actually entitled “Academia: a machine to manufacture inequality.”

Each institution of higher education assigns each student a place in the social hierarchy. Knowledge is of course transmitted there, and research carried out. However, since studies are now longer than required for the acquisition of knowledge or the identification of aptitude for research, it is clear that the hierarchization of society has become the primary goal.

And he maintains that the rise in economic inequality since the 1980s has been a consequence of this educational system, although all he demonstrates is that, historically, one followed the other; in other words, he may be guilty of the post hoc ergo propter hoc fallacy. I share Todd’s disdain for an economic system that has “forced American workers to compete with Third World workers who were paid twenty or thirty times less,” even as CEO salaries at Fortune 500 companies have risen from 20 times that of the average worker in 1950 to 204 times in 2013. But the natural inequalities increasingly revealed in educational achievement were just as real before this change in policy came about, and will remain with us under any possible educational or economic system.

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Todd makes the valid point that the American revolution in higher education, which has since spread throughout the West,

impose[s] on the participants an attitude of submission to authority [and] nourishes a higher class which, because it is selected by merit, thinks of itself [as] intellectually and morally superior. This superiority is a collective illusion: the homogeneity and conformism engendered by the mechanism of selection produces the ultimate paradox of a ‘world above’ subject to intellectual introversion, unsuited to individual thought.

But the illusion is not that differences in natural aptitude for higher education exist; it is that today’s hypertrophy of professional and technical training is equivalent to an increase in education as such. I can only shake my head over the presumption of equivalence between the number of years people now spend in school and their intellectual and (especially) moral development. It should be obvious that neither the individual nor society gains much from any increase in the number of doctorates awarded in “early childhood education” or “resentment studies,” but such bogus programs of study were a nearly inevitable consequence of trying to expand higher education past the point of diminishing returns determined by the fixed factor of inherited natural aptitude.

In such an academic environment, the ideal of liberal education — i.e., the cultivation of the mind for its own sake — cannot survive. And it is a proper liberal education, especially, which can teach intellectual humility to the highly intelligent. Hence the degeneration of higher education into the combination of professional training and political indoctrination we see today. And hence our current elite consisting of admittedly high-IQ persons who mistake their cleverness and academic qualification for breadth of mind, depth of insight, and even moral superiority.

Our political and social elites badly need replacing, and our bloated and corrupt academy badly needs both extensive pruning and qualitative curricular change. But Todd does not succeed in demonstrating that the higher education revolution is responsible for the harmful effects of neo-liberal economic policies.

The Third Ideological Crisis of Secularization: Is Le Pen a Nazi?

In the 1960s, Catholicism began to collapse in the areas — mainly stem family areas — of Europe where it had survived the first two waves of secularization. Much of the mentality and many social practices associated with Catholic Christianity remain strong in such areas, and this is the context in which Todd developed his concept of “zombie Catholicism.” But specifically religious belief and practice is nearly as vestigial there today as in other parts of Europe. And we may recall that Todd has asserted a natural pattern of development leading from literacy, to secularization, to a declining birthrate and ideological crisis. “Zombie Catholic” areas, like other stem family areas, have been especially hard hit by recent demographic collapse. Can we expect an ideological crisis in these areas as well?

This is not a question of merely theoretical interest, for we may recall that the first wave of secularization was associated with the French Revolution and the Napoleonic Wars, while the second wave was associated with two world wars and German National Socialism.

Todd’s treatment of this theme is coy and extremely compressed, being mostly limited to a couple of sentences. But they are revealing:

Since the mid-1960s, the zones of Catholicism have been living through the final stage of European secularization. And again, the metaphysical emptiness this entails is leading, against a backdrop of economic instability, to great anxiety and to the identifying of scapegoats.

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Now, the Left’s favored way of explaining opposition to replacement-level immigration is to interpret it as a “scapegoating” of immigrants driven by economic and other anxieties on the part of irrational bigots. Todd’s free use of the cant expression “Islamophobia” suggests sympathy for this view as well. He appears to be suggesting that the identitarian movement which has arisen in Europe in response to the threat of demographic replacement represents the ideological crisis of the third wave of secularization. This would seem to imply that he considers its destructive potential comparable to that of the French Revolution and the World Wars.

By characterizing the ideological crisis of the second (Protestant) wave of secularization as a “rise of nationalism,” Todd also suggests a historical analogy between the rise of Hitler and today’s “nationalist” opposition to multiculturalism and the Great Replacement. But nationalism is a highly ambiguous term that has meant widely differing things in various historical situations. Today’s nationalism is largely a defensive response to an aggressive globalism that threatens the continued survival of any recognizably Western civilization. It would be either stupid or dishonest to equate it with Hitler’s 1939 invasion of Poland. I cannot help but think that Todd’s Jewish identity has influenced him to seek historical analogies where none exist.

Todd thus follows a pattern I have observed in a depressing number of scholars: he is a learned and original interpreter of the past who quickly turns into a cliché-ridden progressive journalist the moment he turns his attention away from his area of specialization toward questions of contemporary politics.

This does not, of course, negate the value of his scholarly work or diminish the truth of his book’s principal message: mankind is not converging; history is continuing, and its deeper levels will always generate differences in mentality and social behavior that may lead to conflict. As he puts it in the conclusion of his study: “We urgently need to accept the divergence of nations resulting from the differentiation of family systems, if we have the peace of the world at heart.”

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mardi, 16 juin 2020

Lévi-Strauss et la civilisation cannibale

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Lévi-Strauss et la civilisation cannibale

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Les voyages, la mondialisation, la civilisation, la science, le progrès ? Voici ce que cet élégant marginal écrivait au début de ses fameux et si peu lus tropiques :

« Est-ce alors que j’ai, pour la première fois, compris ce qu’en d’autres régions du monde, d’aussi démoralisantes circonstances m’ont définitivement enseigné ? Voyages, coffrets magiques aux promesses rêveuses, vous ne livrerez plus vos trésors intacts. Une civilisation proliférante et surexcitée trouble à jamais le silence des mers. Les parfums des tropiques et la fraîcheur des êtres sont viciés par une fermentation aux relents suspects, qui mortifie nos désirs et nous voue à cueillir des souvenirs à demi corrompus. »

Le progrès ronge et dévore ce monde depuis longtemps – et l’immobilise. A l’heure où Chine et Usa s’affrontent partout dans la zone indopacifique comme on dit, on relira ces lignes écrites il y a trois quarts de siècle :

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Projet de ville flottante en Polynésie...

« Aujourd’hui où des îles polynésiennes noyées de béton sont transformées en porte-avions pesamment ancrés au fond des mers du Sud, où l’Asie tout entière prend le visage d’une zone maladive, où les bidonvilles rongent l’Afrique, où l’aviation commerciale et militaire flétrit la candeur de la forêt américaine ou mélanésienne avant même d’en pouvoir détruire la virginité, comment la prétendue évasion du voyage pourrait-elle réussir autre chose que nous confronter aux formes les plus malheureuses de notre existence historique ? »

S’ensuite une définition plus acerbe encore :

« Cette grande civilisation occidentale, créatrice des merveilles dont nous jouissons, elle n’a certes pas réussi à les produire sans contrepartie. Comme son œuvre la plus fameuse, pile où s’élaborent des architectures d’une complexité inconnue, l’ordre et l’harmonie de l'Occident exigent l’élimination d’une masse prodigieuse de sous-produits maléfiques dont la terre est aujourd’hui infectée. Ce que d’abord vous nous montrez, voyages, c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité. »

Alors on se console ; c’est que notre civilisation est une solide et durable catastrophe : 

« Je comprends alors la passion, la folie, la duperie des récits de voyage. Ils apportent l’illusion de ce qui n’existe plus et qui devrait être encore, pour que nous échappions à l’accablante évidence que vingt mille ans d’histoire sont joués. Il n’y a plus rien à faire : la civilisation n’est plus cette fleur fragile qu'on préservait, qu'on développait à grand-peine dans quelques coins abrités d’un terroir riche en espèces rustiques, menaçantes sans doute par leur vivacité, mais qui permettaient aussi de varier et de revigorer les semis. »

Notre érudit voyageur ajoute :

« L’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Son ordinaire ne comportera plus que ce plat.

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On risquait jadis sa vie dans les Indes ou aux Amériques pour rapporter des biens qui nous paraissent aujourd’hui dérisoires : bois de braise (d’où Brésil) : teinture rouge, ou poivre dont, au temps d’Henri IV, on avait à ce point la folie que la Cour en mettait dans des bonbonnières des grains à croquer. Ces secousses visuelles ou olfactives, cette joyeuse chaleur pour les yeux, cette brûlure exquise pour la langue ajoutaient un nouveau registre au clavier sensoriel d’une civilisation qui ne s’était pas doutée de sa fadeur. »

Voici à quoi servent les voyages et les photos alors :

« Dirons-nous alors que, par un double renversement, nos modernes Marco Polo rapportent de ces mêmes terres, cette fois sous forme de photographies, de livres et de récits, les épices morales dont notre société éprouve un besoin plus aigu en se sentant sombrer dans l’ennui ?

Un autre parallèle me semble plus significatif. Car ces modernes assaisonnements sont, qu’on le veuille ou non, falsifiés. »

Le blanc transforme le sauvage en misérable déraciné - revoyez les statues meurent aussi de Resnais - avant de devenir lui-même ce white trash, ce misérable déraciné. Et après il pleurniche, débloque et veut se faire pardonner à tout prix…

Mais je m’oublie. Lévi-Strauss :

« J’ouvre ces récits d’explorateurs : telle tribu, qu’on me décrit comme sauvage et conservant jusqu’à l’époque actuelle les mœurs de je ne sais quelle humanité primitive caricaturée en quelques légers chapitres, j’ai passé des semaines de ma vie d’étudiant à annoter les ouvrages que, voici cinquante ans, parfois même tout récemment, des hommes de science ont consacrés à son étude, avant que le contact avec les blancs et les épidémies subséquentes ne l’aient réduite à une poignée de misérables déracinés. »

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C’est que le voyage, qui de nos jours forme plus la vieillesse que la jeunesse, est valorisant. On va chercher du primitif, c’est plus classe :

« Car ces primitifs à qui il suffit de rendre visite pour en revenir sanctifié, ces cimes glacées, ces grottes et ces forêts profondes, temples de hautes et profitables révélations, ce sont, à des titres divers, les ennemis d’une société qui se joue à elle-même la comédie de les anoblir au moment où elle achève de les supprimer, mais qui n’éprouvait pour eux qu’effroi et dégoût quand ils étaient des adversaires véritables. Pauvre gibier pris aux pièges de la civilisation mécanique, sauvages de la forêt amazonienne, tendres et impuissantes victimes, je peux me résigner à comprendre le destin qui vous anéantit, mais non point être dupe de cette sorcellerie plus chétive que la vôtre, qui brandit devant un public avide des albums en kodachrome remplaçant vos masques détruits. Croit-il par leur intermédiaire réussir à s’approprier vos charmes ? Non satisfait encore ni même conscient de vous abolir, il lui faut rassasier fiévreusement de vos ombres le cannibalisme nostalgique d’une histoire à laquelle vous avez déjà succombé. »

Ah oui, le cannibalisme culturel… Notre grand seigneur ajoute :

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« Qu’est-ce que Lahore ? Un terrain d’aviation dans une banlieue imprécise ; d’interminables avenues plantées d’arbres, bordées de villas ; dans un enclos, un hôtel, évocateur de quelque haras normand, aligne plusieurs bâtiments tous pareils, dont les portes de plain-pied et juxtaposées comme autant de petites écuries donnent accès à des appartements identiques : salon par-devant, cabinet de toilette par-derrière, chambre à coucher au milieu. Un kilomètre d’avenue conduit à une place de sous-préfecture d’où partent d’autres avenues bordées de rares boutiques : pharmacien, photographe, libraire, horloger. Prisonnier de cette vastité insignifiante, mon but me paraît déjà hors de portée. Où est-il, ce vieux, ce vrai Lahore ? »

C’est Debord qui insiste sur le mot-clé de cette époque entropique : falsification. Comme disait William Engdahl dans le Saker, on exigede l’homme et du bétail transgéniques.

Empreint de sagesse biblique (l’ecclésiaste, les proverbes), Lévi-Strauss se demande à quelle époque il aurait fallu vivre. C’est la question de beaucoup d’insatisfaites vies, et sa réponse n’est guère rassurante :

« Alors, insidieusement, l’illusion commence à tisser ses pièges. Je voudrais avoir vécu au temps des vrais voyages, quand s’offrait dans toute sa splendeur un spectacle non encore gâché, contaminé et maudit ; n'avoir pas franchi cette enceinte moi-même, mais comme Bernier, Tavernier, Manucci... Une fois entamé, le jeu de conjectures n'a plus de fin. Quand fallait-il voir l’Inde, à quelle époque l’étude des sauvages brésiliens pouvait-elle apporter la satisfaction la plus pure, les faire connaître sous la forme la moins altérée ? Eût-il mieux valu arriver à Rio au XVIIIe siècle avec Bougainville, ou au XVIe avec Léry et Thevet ? Chaque lustre en arrière me permet de sauver une coutume, de gagner une fête, de partager une croyance supplémentaire. »

Le bon vieux temps ? Quel bon vieux temps ?

Guénon nous avait quitté nos illusions en dénonçant le siècle à perruques dans la crise du monde moderne. Et Lévi-Strauss remarque l’inconfortable de sa position :

« Mais je connais trop les textes pour ne pas savoir qu’en m’enlevant un siècle, je renonce du même coup à des informations et à des curiosités propres à enrichir ma réflexion. Et voici, devant moi, le cercle infranchissable : moins les cultures humaines étaient en mesure de communiquer entre elles et donc de se corrompre par leur contact, moins aussi leurs émissaires respectifs étaient capables de percevoir la richesse et la signification de cette diversité. En fin de compte, je suis prisonnier d’une alternative : tantôt voyageur ancien, confronté à un prodigieux spectacle dont tout ou presque lui échappait - pire encore inspirait raillerie et dégoût ; tantôt voyageur moderne, courant après les vestiges d’une réalité disparue. »

Et d’ironiser sur les romantiques du futur :

« Dans quelques centaines d’années, en ce même lieu, un autre voyageur, aussi désespéré que moi, pleurera la disparition de ce que j’aurais pu voir et qui m’a échappé. Victime d’une double infirmité, tout ce que j’aperçois me blesse, et je me reproche sans relâche de ne pas regarder assez. »

Enfin, notre savant ne rate jamais une pointe contre les américains qui le persécutent administrativement du reste à Porto-Rico. Il ironique encore sur cette « civilisation » :

« À Porto Rico, j’ai donc pris contact avec les Etats-Unis ; pour la première fois, j’ai respiré le vernis tiède et le wintergreen (autrement nommé thé du Canada), pôles olfactifs entre lesquels s’échelonne la gamme du confort américain : de l'automobile aux toilettes en passant par le poste de radio, la confiserie et la pâte dentifrice ; et j’ai cherché à déchiffrer, derrière le masque du fard, les pensées des demoiselles des drugstores en robe mauve et à chevelure acajou. »

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C’est que ces grands démocrates sont des méfiants :

« …ensuite et surtout les soupçons que j’avais prêtés à la police martiniquaise relativement à mes documents ethnographiques, et dont je m’étais si judicieusement protégé, la police américaine les partageait au plus haut point. Car, après avoir été traité de judéo-maçon à la solde des Américains à Fort-de-France, j’avais la compensation plutôt amère de constater que, du point de vue des U.S.A., il y avait toute chance pour que je fusse un émissaire de Vichy, sinon même des Allemands. »

Une autre pique, et pas des moindres, sur nos sacrés missionnaires américains :

« J’ai connu beaucoup de missionnaires et j’ai apprécié la valeur humaine et scientifique de plusieurs. Mais les missions protestantes américaines qui cherchaient à pénétrer dans le Mato Grosso central autour de 1930 appartenaient à une espèce particulière : leurs membres provenaient de familles paysannes du Nebraska ou des Dakota, où les adolescents étaient élevés dans une croyance littérale à l’Enfer et aux chaudrons d’huile bouillante.

Certains se faisaient missionnaires comme on contracte une assurance. Ainsi tranquillisés sur leur salut, ils pensaient n’avoir rien d’autre à faire pour le mériter ; dans l’exercice de leur profession, ils témoignaient d’une dureté et d'une inhumanité révoltantes. »

Source:

Claude Lévi-Strauss – Tristes tropiques, pp. 27-37, p. 341

dimanche, 10 mai 2020

Jordi Magraner, l'homme qui devint "Roi" !

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Jordi Magraner, l'homme qui devint "Roi" !

Via Facebook/Emmanuel Leroy

Jordi Magraner était un zoologiste français d'origine catalane que j'ai rencontré dans les années 80 dans la région lyonnaise où il travaillait alors. A la fin de cette décennie, il quitta la France pour un tour du monde avec quelques amis, mais quand ils furent arrivés au Pakistan, aux confins de l'Hindou Kouch, ils découvrirent une région très semblable au biotope alpin, et surtout un peuple relique, les Kalashs, et subjugués, ils s'installèrent sur place pour découvrir cette région sauvage et ses habitants, ces derniers ayant réussi à conserver leur paganisme ancestral malgré l'environnement islamique.

Les amis de Jordi rentrèrent en France au bout de quelques mois, mais lui est resté sur place, il a appris leur langue, s'est vêtu comme eux, a vécu comme eux, et quand je l'ai retrouvé en 2001, là-bas où il m'avait convié avec un groupe d'amis, nous avons assisté à la grande cérémonie regroupant les habitants des 3 vallées kalashes où il fut revêtu de la robe des Anciens qui le plaçait dans la position de "Grand homme du peuple kalash", car comme dans les sociétés indo-européennes archaïques, et notamment chez les Celtes, les Germains ou les Slaves, il n'y avait pas de roi, sauf dans les temps de guerre où l'assemblée des Anciens, élisait celui d'entre eux qui leur paraissait le plus apte à les conduire, mais pour la durée de la guerre seulement. Jordi avait fait un travail considérable pour la découverte et la préservation de cette société, véritable témoignage survivant de notre plus haute antiquité.

Sa formation de scientifique l'avait amené aussi à s'intéresser de manière rigoureuse aux histoires locales de "yétis" et il en avait tiré un travail de grande qualité (disponible ici : https://daruc.pagesperso-orange.fr/hominidesreliquesasiec...). Mais comme il touchait à tout, il était en contact régulier avec le commandant Massoud, qui habitait si je puis dire, de l'autre côté de la montagne, c'est-à-dire à une bonne semaine de voyage à cheval avec le franchissement de sommets à plus de 5000.

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Ce voyage devait être l'occasion pour mes amis et moi, de rencontrer le Lion du Panshir, mais ce dernier fut malheureusement assassiné par deux Tunisiens, 2 jours avant le 11 septembre 2001, probablement sous commandite américaine. L'invasion de l'Afghanistan était prévue pour bientôt, et il ne fallait pas que les Tadjiks soient en position de force. Mais le travail de Jordi gênait aussi beaucoup de monde. Les équipes scientifiques grecques, très présentes dans cette région de Chitral pour démontrer à toutes forces que ces peuples sont des descendants directs de guerriers d'Alexandre le Grand, ce qui n'était qu'une jolie légende, maintenant prouvée par les différentes études génétiques qui ont été faites au début des années 2000.

Jordi, en défendant la culture kalashe, dérangeait aussi les Talibans et les milieux musulmans très infiltrés par le wahhabisme depuis que les Américains avaient introduit cette doctrine dans la région par l'intermédiaire de leur agent Ben Laden pour lutter contre les Soviétiques dans les années 80. Mais il dérangeait aussi les services pakistanais de l'ISI, très en cheville à l'époque avec leurs homologues de la CIA.

Bien évidemment, je n'imagine pas une seconde les archéologues grecs, aussi remontés qu'ils aient pu être contre le travail de Jordi qui démontait le leur, vouloir s'attaquer physiquement à lui. Pourtant, il fut assassiné dans la nuit du 2 au 3 août 2002 en compagnie d'un de ses serviteurs. Le ou les coupables n'ont jamais été retrouvés, mais un autre de ses serviteurs, d'origine afghane, a disparu pendant la nuit. Ils furent probablement drogués puis égorgés durant leur sommeil. Sa mort fut une grande perte pour le peuple kalash en voie d'extinction lente par acculturation à son environnement musulman. On n'aime pas beaucoup les kafirs là-bas. Ishpata baya Jordi !

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lundi, 20 janvier 2020

Caucasian Tarim Mummies, Tocharians and other Indo-Europeans of China

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Caucasian Tarim Mummies, Tocharians and other Indo-Europeans of China

 
 
Archaeological discovery of mummies in the Taklamakan desert of Western China dating back 4,000 years has captivated the imaginations of researchers, who were surprised to discover that they were caucasians from Europe. The answers to the mystery of who these white mummies were might be found in the later history of Xinjiang province; in the Chinese written records of blue eyed and red bearded merchants such as the Yuezhi and the Sogdians from the West and in the manuscripts written in a mysterious Indo-European language known as Tocharian. Clearly there were both Iranic and Tocharian peoples living in Western China in later times, and the Tarim mummies must have been the ancestors of some if not all of them.
 
The inhospitable Tarim basin became a vital route for merchants, at the crossroads between East and West, the basin is skirted by oasis towns which were stations for anyone traveling on the Silk Road.The caucasian, Europoid mummies and the ancient Indo-European languages of the region challenge popular misconceptions about the limits of European civilisation in the Bronze Age. The material excavated suggests the area was active for thousands of years, with diverse languages, lifestyles, religions, and cultures present.
 
 
 
This channel depends on your support:
Tocharians and Tarim mummies art by Andrew Whyte http://basileuscomic.com/
Andronovo chariot art by Christian Sloan Hall https://www.deathlord.co.uk
 
Music:
OST by Deor (website coming soon) Doug maxwell - Lau Tzu Ehru Doug Maxwell - Oud dance Quincas moreira - Dawn of Man Kevin McLeod - Dhaka
 
Sources:
Adams, D., (2019) ‘Tocharian C: its discovery and implications’ https://languagelog.ldc.upenn.edu/nll...
 
A dictionary of Tocharian B https://www.win.tue.nl/~aeb/natlang/i...
 
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lundi, 13 janvier 2020

Die russische Ethnos-Theorie

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Die russische Ethnos-Theorie

von Dr. Christian Böttger

Ex: https://wir-selbst.com

Die russische Ethnos-Theorie

Kultur versus Ethnos

Seit dem 9. September 2014 hat das „Staatliche Museum für Völkerkunde“ in München einen neuen Namen. Jetzt heißt es „Museum Fünf Kontinente“. Besonders originell ist die Begründung für die Umbenennung, die an Realsatire grenzt: Der Begriff Völkerkunde sei nicht mehr zeitgemäß, weil die Besucher damit nichts anfangen könnten. Sie glaubten, es handle sich um eine Einrichtung von Fachgelehrten für Fachgelehrte. Eine dümmere Erklärung konnte man sich wohl nicht einfallen lassen, denn der Name ist jetzt erst recht verwirrend und verweist eher auf das Gebiet der Geographie als auf das der Ethnologie. Bereits 2001 war das traditionsreiche Frankfurter Museum für Völkerkunde in „Museum der Weltkulturen“ umbenannt worden und trägt seit 2010 auch den Namen „Weltkulturen Museum“. Nach den Umbenennungen der Volkskundeeinrichtungen in den letzten Jahrzehnten sind nun also die völkerkundlichen Museen dran.

Da drängt sich die Frage nach den Ursachen für diese Veränderung auf. Diese Erscheinung läßt sich nur erklären, wenn man sie vor dem Hintergrund der ökonomischen Globalisierung und der Umwandlung von Nationalstaaten in Einwanderungsgesellschaften im Rahmen einer angestrebten „Weltbürgergesellschaft“ betrachtet. Dazu müssen die Angehörigen der einzelnen Völker nicht nur ihrer staatlichen Souveränität und ihrer ökonomischen Selbständigkeit, sondern auch ihres ethnischen Selbstbewußtseins beraubt werden. Zur Unterstützung dieser Globalisierungstendenzen werden seit langem auch die Sozial- und Geisteswissenschaften herangezogen. Sie werden vor allem dahingehend beeinflußt, ein rein mechanistisches Gesellschaftsverständnis zu vermitteln, das eine individualistische Einstellung zu Volk und Staat garantiert.

Welche konkreten Möglichkeiten lassen sich nutzen, um diese destruktiven „Erziehungsziele“ zu realisieren? Zuerst einmal müssen die Verfechter der „Moderne“ alles daransetzten, den ethnischen Volksbegriff aus dem Sprachgebrauch der Medien und Schulen zu entfernen. Dabei greift man auf die Erkenntnisse der Sprachtheorie zurück, die behauptet, daß Begriffe nicht die Wirklichkeit abbilden, sondern sie erst konstruieren. Folglich läßt sich die Wirklichkeit durch veränderte Begriffe ebenfalls verändern. Nach dieser Lesart kann man also durch die Beseitigung des Volksbegriffes auch das Volk als reale Erscheinung beseitigen. Die entstehende Lücke wird meist durch den Kulturbegriff ersetzt.

In den letzten Jahren ist es nämlich zu einer bewußt lancierten Unsitte geworden, von „Kulturen“ statt von konkreten Völkern zu sprechen. Der Kulturbegriff, der einen Ersatz dafür bieten soll, verfügt aber nicht nur über eine geringe Definitionsschärfe, er bietet mit seinem hohen Abstraktionsgrad auch eine Vielzahl von Möglichkeiten der ideologischen Manipulation. Im offiziellen Sprachgebrauch werden die Staaten Europas durch die Einwanderungspolitik nicht etwa in Vielvölkerstaaten verwandelt, was der Realität entsprechen würde, sonder nur kulturell bereichert, wie es so schön heißt. Auf diese Weise kann der wirkliche Prozeß der Umwandlung des Nationalstaates in einen Nationalitätenstaat verschleiert werden. Die Einteilung der Bevölkerung in „Migranten“ und „Einheimische“ dient ebenfalls dazu, von der Volkszugehörigkeit abzulenken. Das kann im Extremfall soweit gehen, daß Heimatvertriebene aus den ehemaligen deutschen Ostgebieten – also nicht nur die Rußlanddeutschen – als „Migranten“ erfaßt werden.

Seit einiger Zeit ist man dazu übergegangen, die Existenz von Völkern ganz in Frage zu stellen. Diese Ethnos-Leugnung ist inzwischen Mainstream geworden und zur Lehrmeinung an den Universitäten aufgestiegen. Vom Institutsleiter des Berliner „Instituts für Europäische Ethnologie“, Prof. Kaschuba, wurde 1999 das Hochschullehrbuch „Einführung in die Europäische Ethnologie“ verfaßt. In ihm wird die Behauptung aufgestellt, zu Beginn des 19. Jahrhunderts sei es zu einer „Erfindung des ethnischen Paradigmas“ gekommen. Die Ethnien wären nicht naturgewachsen, sondern sie seien im intellektuellen Diskurs im Verlauf der Modernisierung hergestellt worden. An dieser ‚Erfindung‘ wären Volkskunde und Völkerkunde in jener Zeit maßgeblich beteiligt gewesen. Die Prozesse der Entdeckung und Erforschung des Ethnischen, die vielerorts mit dem Erwachen des ethnischen Selbstbewußtseins einhergingen, werden neuerdings also als „Erfindung“ ausgegeben. Besonderer Kritikpunkt – der Merkmalskatalog, an dem sich der Volksbegriff festmachen läßt und der damit Abgrenzung erst ermöglicht.

Sieht man einmal von der rein eurozentrischen Betrachtungsweise, dem Mangel an ethnologischem Wissen über außereuropäische Völker ab, so zeigen diese wenigen Ausführungen, worum es wirklich geht, nämlich um das Problem der Abgrenzung mittels eines Merkmalskataloges in einer sich scheinbar entgrenzenden Welt. Doch existiert kein Gegenstand ohne Merkmale. Wie will man denn einen Gegenstand beschreiben, wenn man ihm keine Merkmale zuordnen darf. Erst durch die Begrenzung ergibt sich bekanntlich die Gestalt, das kann man an jedem Körper erkennen. Wer die Begrenzung beseitigen will, zielt in Wahrheit auf die gesamte Gestalt. Aus dieser Position resultiert dann eine weitere Problematik. Wenn es nämlich keine realen Ethnien gibt, sondern nur „Ethnizität im Menschen“ wie diese Kulturwissenschaftler neuerdings behaupten, dann kann es auch keinen Ethnozid geben. Der Begriff des Ethnozids erübrigt sich, wird mit solchen Positionen zum Paradoxon. Logischerweise muß deshalb die Ethnos-Leugnung dem Ethnozid vorausgehen. Raffinert, aber durchschaubar, vielleicht nicht für alle Akteure. Hier verflechten sich ideologische Motive, Klassenauftrag und pseudo-wissenschaftliche Vorstellungen. Die vordergründige Absicht der Ethnos-Leugner ist klar: die panische Angst vor dem Scheitern des Konzeptes der sog. „multikulturellen“ Gesellschaft, die man in der BRD unter dem Gesichtspunkt der Antithese zum Nationalsozialismus zu errichten trachtet.

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Diese Ethnos-Leugnung könnte aber durchaus auch eine rechtliche Dimension besitzen. Ethnozidale Bestrebungen sind eben kein Kavaliersdelikt. Dessen sollten sich die Verneiner des Ethnos immer bewußt sein. Auch führende Nationalsozialisten wollten kurzerhand aus den Sorben und Wenden der Lausitz „wendisch-sprechende Deutsche“ machen. Sie leugneten also die Existenz des sorbischen Ethnos. Heute würde das niemand mehr wagen. Im Gegenteil. Die „Stiftung für das sorbische Volk“ erhält immerhin eine jährliche Zuwendungssumme von mehreren Millionen Euro vom Bund und von zwei Bundesländern.

Das zentrale Instrument zur wissenschaftlichen Demontage des Volksbegriffes bildet die sog. „amerikanische Kulturanthropologie“. In den vergangenen Jahrzehnten konnte man das allmähliche Einsickern ihrer Methoden und Grundmuster in den gesellschaftlichen Diskurs recht gut verfolgen. Dieses Einsickern erfolgte auf unterschiedlichen Wegen und unter ganz verschiedenen Namen, so daß die dahinterstehende Absicht nicht so leicht zu durchschauen war.

Die Anfänge für diese verhängnisvolle Entwicklung liegen weit zurück. Ausgangspunkt dieses tiefgreifenden Umbruchs in den ethnologischen Wissenschaften war u. a. der Volkskunde-Kongreß in Detmold 1969. Hier wurde von jungen Vertretern des Fachs im Zusammenhang mit der damaligen Studentenbewegung der „Abschied vom Volksleben“ verkündet und mit dem Hinweis auf die jüngere deutsche Geschichte der Name des Faches überhaupt in Frage gestellt. Philosophische Grundlage für diesen Neuansatz bildete der Neomarxismus der sog. „Frankfurter Schule“. Niederschlag fand diese geistige Strömung zuerst am Ludwig-Uhland-Institut in Tübingen, wo sich dann die Deutsche Volkskunde in Anlehnung an die amerikanische Kulturanthropologie als „empirische Kulturwissenschaft“ etablierte. Das soziale Leben von Kulturen und Teilkulturen mit ihren Konflikten zu beobachten, zu beschreiben und zu interpretieren stand von nun an im Mittelpunkt. Zu Beginn der 70er Jahre war also an die Stelle der deutschen Volkskunde eine Spielart der amerikanischen Kulturanthropologie getreten, die mit ihren Grundmustern und Termini wie geschaffen schien für westliche „Einwanderungsgesellschaften“.

An Anfang der amerikanischen Kulturanthropologie standen nämlich Forschungen zur Integration und kulturellen Assimilation von Einwanderern in die USA. Kern war zunächst das politische Dogma des Aufgehens ethnischer Minderheiten wie Indianer und Afro-Amerikaner sowie neu zugewanderter Europäer in der euro-amerikanischen Gesamtgesellschaft. Der „American Way of Life“ wurde einfach als moderne Gesellschaft ausgegeben und eine Anpassung an diese Lebensweise mit anschließender Assimilation als unausweichlich betrachtet. Erst in einer späteren Phase begann man die Frage der Assimilation differenzierter zu betrachten und durch „Akkulturationskonzepte“ zu ersetzen. Seit den 1960er Jahren wird sogar die Idee des Schmelztiegels ganz in Frage gestellt.

Gemeinsam ist allen kulturanthropologischen Konzepten, daß sie ihre Methodik an Einwanderungsgesellschaften herausgebildet haben. Einwanderungsgesellschaften zeichnen sich aber dadurch aus, daß die Entwicklung der Menschen durch einen Bruch gekennzeichnet ist, der mit der Einwanderung beginnt. Die kontinuierliche Entwicklung einer einheitlichen ethnischen Gemeinschaft ist unter diesen Bedingungen nicht mehr gegeben. Und siehe da, schon gerät man in ein ganz anderes Fahrwasser. Mit den Einwanderungsgesellschaften als Entwicklungsrahmen gelang es den Forschungsgegenstand „Volk“ durch das Forschungsfeld „Kultur“, im Sinne von „Alltagskultur“ und Werteordnung usw. zu ersetzen. Nicht mehr die Träger der Kultur als Kollektiv, sondern das Getragene und seine individuelle Widerspiegelung standen jetzt im Mittelpunkt. Das hat Folgen! Das Getragene ist veränderlich in seiner räumlichen und zeitlichen Dimension. Ein Veränderliches, vom Kollektiv, vom Volk abgekoppeltes, wird auf diese Weise zum Gegenstand der Betrachtung. Das soll nicht heißen, daß die kulturelle Seite eines Volkes als unveränderlich, als konstant zu betrachten ist. Was aber die Angehörigen eines Volkes verschiedener Zeitalter miteinander verbindet, ist die Tatsache, daß die Generationen mit ihrer Kultur aufeinander folgen, aufeinander wirken, daß die kulturellen Entwicklungen der früheren Zeitalter die der späteren Zeitalter mitbestimmen. Genau das Ausklammern dieser historischen Dimension nutzen heute die ideologischen Wegbereiter der Globalisierung, um jene fixen kollektiven Identitäten in Frage zu stellen, die sich in Völkern, Rassen und fest umrissenen Kulturkreisen manifestieren und ein Zusammengehörigkeitsgefühl zulassen. Dieses auch Abgrenzung und Ausgrenzung beinhaltende Zusammengehörigkeitsgefühl gilt es nach Meinung der Globalisten zu eliminieren. Die Globalisierungsideologen mußten deshalb eine spezifisch gelagerte Kulturdefinition finden, die „Kulturen“ nicht mehr als fest umrissene, konstante Größen auffaßt. Erreicht wurde dieses Ziel durch die Wahl des sog. „weiten Kulturbegriffs“, der die gesamte Lebensweise als Kultur begreift. Indem man auf diese Art die gesamte, sich jeden Augenblick verändernde Lebensweise als Kultur betrachtet, läßt man sie ins Gestaltlose zerfließen, denn erst durch die Begrenzung ergibt sich bekanntlich die Gestalt. Mit diesem kulturanthropologischen Taschenspielertrick kann man problemlos alle kollektiven Identitäten von Völkern, Rassen und Kulturkreisen verschwinden lassen.

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Ein solches Denksystem – Kultur als Lebensweise – bietet den Globalisten ungeahnte Möglichkeiten der Manipulation. Das Ziel dieser Sichtweise besteht also in der Auflösung jener fixen kollektiven Identitäten, die sich u. a. in Völkern manifestieren, denn diese könnten der „Weltbürgergesellschaft“ der „One World“ im Wege stehen. Erreicht wird dieses Ziel durch die Konstruktion eines abstrakten kulturellen Systems, dessen Inhalt keinen Gemeinschaftsbezug und keine Abgrenzung zuläßt. Abgrenzung und damit Vielfalt werden als etwas Verwerfliches verstanden. Dabei wird außerdem die Gesamtkultur nur als Summe von Teilkulturen und ihren Bestandteilen betrachtet. Wechselbeziehungen und Rückkopplungen von Kulturkomponenten bleiben außen vor, denn sie könnten schon wieder Umrisse sichtbar machen, neue Gestalten erzeugen.

Worin besteht aber nun der Grundirrtum der westlichen Kulturanthropologen? Nach ihrer Auffassung verfügt das konstruierte kulturelle System über bestimmte Teilbereiche wie z. B. religiöse, soziale und ethnische. So gesehen ist die ethnische Dimension nur eine von mehreren Dimensionen der „Kultur“ und zwar eine mit sinkender Bedeutung. Während sich der Volksbegriff auf eine konkrete Gemeinschaft von Menschen bezieht, also demographisch an eine ganz bestimmte Population gekoppelt ist, stellt der Kulturbegriff nur eine abstrakte Konstruktion dar, die den Volksbegriff nicht ersetzen kann. „Völker“ und „Kulturen“ sind nämlich nicht einfach Synonyme, die man beliebig austauschen kann. Um einmal ein Beispiel zu nennen: ein Sioux-Indianer, der heute in New York in einem Wolkenkratzer seine Heimstatt gefunden hat, über Kühlschrank, Fernsehgerät und Waschmaschine verfügt, also nicht mehr im Tipi wohnt, hat zwar seine Kultur, nicht aber seine Ethnizität verändert. Durch das Ersetzen des Volksbegriffs durch den Kulturbegriff – als ein erster Schritt – und der Gleichsetzung von „Kultur“ mit „Lebensweise“ – als ein zweiter Schritt – gelingt es die Bedeutung des Ethnischen bis hin zur Bedeutungslosigkeit herunterzuspielen und der Manipulation Tür und Tor zu öffnen. Darin besteht der Kern des Taschenspielertricks der Kulturanthropologen.

Weil das Ethnische nach westlicher Auffassung in modernen Gesellschaften nur eine Dimension, ein winziger Teilbereich des Kulturellen ist, wird der Ethnos-Begriff meist nur noch für kleine ethnische Einheiten verwendet. Die Berechtigung dazu leitet man aus den Modernisierungskonzepten ab. Danach verkörpern die ethnischen Besonderheiten der Völker das sogenannte Traditionale, das die Durchsetzung der Moderne erheblich behindert und deshalb beseitigt werden muß.

Doch spätestens seit den 80er Jahren des 20. Jahrhunderts konnte man feststellen, daß die Bedeutung ethnischer, religiöser und sprachlicher Faktoren nicht nur im Anwachsen begriffen war, sondern zunehmend auch politische Relevanz erhielt. Entgegen allen Prognosen zeigten sich jetzt statt eines Verschwindens ethnischer Unterschiede Anzeichen für ein Wiederaufleben der ethnischen Eigenheiten. Das mußte sogar der BRD-Star-Philosoph Jürgen Habermas eingestehen.

Die amerikanische Kulturanthropologie ist heute ein fester Bestandteil des Globalismus. Sie bietet den Verfechtern der Weltbürgergesellschaft die Möglichkeit, moderne und rückschrittliche Lebensweisen einander gegenüberzustellen. Damit wird ein Endziel suggeriert, nämlich eine einheitliche Weltzivilisation, die nichts anderes ist, als der American Way of Life. Für Vielfalt ist da kein Platz mehr. Auf diese Weise ist die Kulturanthropologie zu einer destruktiven ideologischen Waffe gegen die Völkervielfalt geworden.

Demgegenüber präsentiere ich in meinem Buch mit der russischen Ethnos-Theorie eine Alternative dazu. Dieser wissenschaftliche Ansatz betrachtet das „Volk“ als ein dynamisches Ganzheitssystem – hier mit dem griechischen Wort „Ethnos“ bezeichnet. Im alten Griechenland hatte dieser Begriff etwa ein Dutzend Bedeutungen; darunter Volk, Stamm, Menschenmenge, Heiden, Herde, Rudel, Sippe usw. Die sprachwissenschaftliche Analyse des Wortes läßt erkennen, daß es sich bei diesem Begriff um eine Gesamtheit von Menschen handelt, die gemeinsame Merkmale aufweisen.

Diese Lehre vom Ethnos ist Ausdruck der typischen mittel- und osteuropäischen Auffassung vom Volk. Der Prozeß der Ethnogenese der Völker Europas verlief auf ehemaligem provinzialrömischem Gebiet anders als in den Gebieten nördlich und östlich des Limes. In Italien, Gallien oder Britannien – um nur drei Beispiele zu nennen – führte die „Invasion der Barbaren“ zu einer völligen Umgestaltung der ethnischen Verhältnisse auf der territorialen Grundlage zumeist der alten römischen Provinzen. In Mittel-, Nord- und Osteuropa entstanden die meisten Völker durch Verschmelzung mehrerer in Sprache und Kultur verwandter Stämme. Dieser ganz andere Typ der Ethnogenese hat das ethnische Selbstbewußtsein dieser Völker nachhaltig geprägt.

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Der Begriff Ethnos taucht als Gegenstand der modernen ethnologischen Wissenschaft zuerst in Rußland auf und zwar schon zu Beginn des 20. Jahrhunderts. Untrennbar verbunden ist er mit dem Namen Sergei M. Schirokogorow. Es ist kein Zufall, daß eine wissenschaftliche und handhabbare Auffassung von dem, was ein Ethnos, ein Volk, ist, in der ehemaligen Sowjetunion entstand. Aufgrund der Tatsache, daß dort über 100 Ethnien lebten, hatte die ethnische Problematik von je her einen hohen Stellenwert. Die Forschungen zum Ethnos-Begriff gewannen hier seit den 1960er Jahren zunehmend an Bedeutung. Ein Grund warum der Ethnosbegriff als Forschungsgegenstand festgelegt wurde, war die Mehrdeutigkeit des Volksbegriffes in der russischen Sprache. Neben seinem ethnischen Inhalt verfügt er auch über einen sozialen, etwa im Sinne von „werktätige Massen“. In der deutschen Sprache kennen wir diese Mehrdeutigkeit ebenfalls mit der Bedeutung „einfaches Volk“. Ein weiterer Grund lag in dem Bedürfnis der Wissenschaftler, ihren Forschungsgegenstand zu präzisieren und sich damit von den Nachbardisziplinen Kulturwissenschaft und Soziologie unterscheidbar zu machen. Außerdem wollte die Parteiführung die Wissenschaftler verpflichten, die allmähliche Herausbildung eines „Sowjetvolkes“ zu beweisen. Um solche ethnischen Prozesse der Annäherung von Ethnien zu beschreiben, mußte erst einmal ein einheitlicher Begriffsapparat vorhanden sein. Darüber hinaus erforderte die Entwicklung der Völker Asiens und Afrikas nach Beendigung der Kolonialherrschaft eine Beschäftigung mit den sog. ethnischen Prozessen, was ebenfalls diese neue Begrifflichkeit erforderlich machte. Die Zeit zwischen 1964 und 1973 war gekennzeichnet durch einen breiten wissenschaftlichen Meinungsstreit über die Definition und die Merkmale des Ethnos. An dieser Diskussion durften sich auch nicht-marxistische Wissenschaftler wie Lew Gumiljow beteiligen. Das Resultat dieses Meinungsstreites wurde 1977 von Julian Bromlej (Bild) in dem auch in deutscher Sprache erschienenen Buch „Ethnos und Ethnographie“ zusammengefaßt. Es enthält Erkenntnisse verschiedener Fachkollegen und ist somit durchaus nicht nur „Bromlejs Theorie“, wie es oft kolportiert wird.

md7173426719.jpgBei der Entwicklung der theoretischen Grundlagen dieser neuen Lehre leitete man zunächst die Merkmale des „Ethnos“ von den Merkmalen der „Nation“ ab. Das war möglich, weil im Gegensatz zu den heutigen westlichen Ländern in Osteuropa die Nation als ein „ethno-sozialer Organismus“ betrachtet wurde und wird. Sie gilt neben Stamm und Völkerschaft als eine Erscheinungsform des Ethnos und zwar als die am höchsten entwickelte. Wenn aber die Nation nur eine spezifische Erscheinungsform des Ethnos ist, dann müssen zumindest einzelne Merkmale der Nation auch identisch mit den Merkmalen des Ethnos sein. Als Richtschnur zur Feststellung der Merkmale einer Nation mag damals die Nationsdefinition von Stalin eine gewisse Rolle gespielt haben. In einer Schrift von 1913 bezeichnete Stalin die Nation als eine historisch entstandene stabile Gemeinschaft von Menschen mit gemeinsamer Sprache, gemeinsamen Territorium, Wirtschaftsleben, und der sich in der Gemeinschaft der Kultur offenbarenden gemeinsamen psychischen Wesensart. Diese von Stalin herausgearbeiteten Merkmale bildeten für die sowjetische Forschung auch den Ausgangspunkt für die Diskussionen um die wissenschaftlich exakte Bestimmung des Ethnos-Begriffs.

In einem Aufsatz von 1978 definierte Bromlej den Inhalt des Begriffs „Ethnos“ so:

Unter Ethnos im engen Sinne oder Ethnicos verstehen wir eine historisch entstandene Gruppe von Menschen, die über eine nur für sie charakteristische Gesamtheit gemeinsamer beständiger Züge der Kultur (…), der Sprache und der Psyche sowie über ein Selbstbewußtsein, darunter auch das Bewußtsein ihres Unterschiedes von anderen ähnlichen Gebilden, und eine Selbstbezeichnung (Ethnonym) verfügen.

Julian Bromlej

Das Ethnos ist also ein Ganzheitssystem, das auch Informationen der Vergangenheit speichert und weiterverarbeitet. Bestimmte historisch gewachsene und kollektiv gebildete Eigenschaften und Produkte wie z. B. die Sprache, kulturelle Züge, ethnisches Selbstbewußtsein, psychische Wesensart usw. bilden somit die Systemkomponenten. Diese Systemkomponenten sind aber ausschließlich aus dem ganzen System heraus zu verstehen und dürfen keinesfalls nur als eine Summe aus den Eigenschaften und Produkten der einzelnen Individuen betrachtet werden.

Das ethnische Selbstbewußtsein wird von einigen russischen Ethnologen an den ersten Platz unter den Charakteristika des Ethnos gestellt, da es in erster Linie die Zugehörigkeit eines Menschen zu einem Ethnos bestimmt. Ausschlaggebend dafür ist größtenteils die Vorstellung von einer bestimmten Abstammung, nicht unbedingt die Abstammung selbst. Verändert sich über mehrere Generationen das ethnische Selbstbewußtsein, so hat sich auch die ethnische Zugehörigkeit verändert. Ein Beispiel hierfür bilden die assimilierten Hugenotten in Deutschland. Zu den Besonderheiten des ethnischen Selbstbewußtseins gehört, daß Kinder noch nicht über ein solches verfügen, sondern daß dieses sich erst im Reifungsprozeß des Jugendlichen herausbildet. Wenig ausgebildet ist es auch bei Personen, die wenig Kontakt zu Angehörigen anderer Ethnien haben. Das gilt besonders für die Bauern in der Feudalgesellschaft. Hier herrscht ein lokales oder religiöses bzw. konfessionelles Bewußtsein vor. Die zunehmende Bedeutung des ethnischen Selbstbewußtseins innerhalb des Systems ethnischer Merkmale ergibt sich in der Moderne auch aus dem Zurückgehen der ethnischen Besonderheiten auf dem Gebiet der materiellen Kultur.

Charakteristisch für die osteuropäischen Ethnologen ist der Gebrauch des Ethnos-Begriffs auch für große, viele Millionen zählende Gemeinschaften und die Nationen hochentwickelter Länder. Deshalb sahen sie sich veranlaßt, auch politische und ökonomische Faktoren bei der Herausbildung und dem Funktionieren des Ethnos zu berücksichtigen. Das gilt insbesondere im Hinblick auf die Nation, der höchstentwickelten Erscheinungsform des Ethnos. Das Problem der Wechselwirkungen zwischen Ethnos und politisch-territorialer Gemeinschaft war lange Gegenstand des wissenschaftlichen Meinungsstreits. Zur Beilegung dieses Streites wurde der Begriff des „ethnosozialen Organismus“ geschaffen. Dieser ethnische Organismus ist dann nahezu identisch mit einer Gesellschaft. Er stellt ein ethnisches Gebilde dar, das auf einem kompakten Territorium zu finden ist und eine politische und ökonomische Einheit verkörpert. Die Berechtigung für die Verwendung des Organismusbegriffs in der sozialen Sphäre leitete man daraus ab, daß es sich bei einem Ethnos um die Vorstellung von einer sich selbst reproduzierenden Ganzheit handelt.

Soweit eine skizzenhafte Darstellung zur sowjetischen Ethnostheorie. Wie ist aber die Entwicklung der ethnologischen Forschung in den Nachfolgestaaten der Sowjetunion weiterverlaufen? Was wurde speziell aus der Lehre vom Ethnos?

Um den Stellenwert der Ethnos-Lehre in den Nachfolgestaaten der Sowjetunion zu begreifen, gilt es die damalige Situation zu berücksichtigen. Es bestand in dieser Umbruchzeit die Notwendigkeit, die Legitimität dieser Staaten gerade auch ethnisch zu untermauern. „Ethnos“ fand Eingang in offizielle Dokumente und juristische Texte. Das Ideologievakuum nach dem Zusammenbruch des Bolschewismus bot viel Raum für das Ethnische und das Ordnungsmodell „Nation“, verstanden als ein ethno-sozialer Organismus. Das gilt insbesondere auch für die russische Föderation. Über 90 Treffer zum Begriff этнос gibt es allein auf der offiziellen Internetseite des russischen Präsidenten, über eine Million Einträge findet die Suchmaschine google.ru. Die Situation war aber gleichzeitig von dem Bedürfnis nach Distanzierung von der sowjetischen Wissenschaftstradition gekennzeichnet. Die Mehrheit der russischen Ethnologen plädierte so für eine vom marxistischen Unterbau und seinen Begrifflichkeiten befreite Ethnos-Lehre.

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Trotz des ungebrochenen Weiterbestehens der Ethnoslehre wurde 1990 Waleri Tischkow (auch Tiškov), ein Kritiker der Ethnos-Theorie, zum Nachfolger Bromlejs im Amt des Institutsdirektors an der Akademie der Wissenschaften gewählt. Tischkow, der sich an westlichen Forschungsansätzen ausrichtet, forderte eine theoretische Neuorientierung. Die Ethnos-Theorie betrachtete er lediglich als eine Variante der marxistisch-leninistischen Nationstheorie. Sein Hauptvorwurf lautet: Bromlej und seine Anhänger interessierten sich für den „Menschen im Ethnos“ und nicht für die „Ethnizität im Menschen“. Ist da ein Unterschied? Aber sicher, ein ganz gewaltiger sogar! In diesem Unterschied spiegelt sich der Gegensatz von Primordialisten und Konstruktivisten wider. Die Primordialisten betrachten Stämme und Völker als uranfängliche, objektiv vorhandene kollektive Einheiten, die durch bestimmte Merkmale gekennzeichnet sind. Doch das genau bestreiten die Konstruktivisten. Sie behaupten, daß die Welt, wie wir sie wahrnehmen, nicht das Ergebnis eines Abbildes der Wirklichkeit ist, sondern das Ergebnis des Erfindens der Wirklichkeit, wobei das eigene Weltbild den Ton angibt. Auf die Ethnologie angewandt behaupten die Konstruktivisten, daß Völker und Stämme gar nicht existieren, nie existiert haben, sondern reine Erfindungen, Wahrnehmungsstörungen sind. Somit legt man das „Ethnische“ in den Menschen und zwar als Wahrnehmungsstörung. Deshalb ist es auch ein grundsätzlicher Unterschied, ob ich mich für den „Menschen im Ethnos“ oder für die „Ethnizität im Menschen“ interessiere. Bei letzerem interessiere ich mich dann in der Endkonsequenz nur für eine Wahrnehmungsstörung.

Angesichts der großen Bedeutung der Ethnos-Lehre in Rußland muß man sich fragen, wie ausgerechnet ein Wissenschaftler wie Tischkow, der in der russischen Ethnologie fast völlig isoliert ist, in dieses hohe Amt des Institutsleiters aufsteigen konnte, denn ganz offensichtlich fungiert er dort als ein ideologischer Brückenkopf des Westens. Die Antwort liegt auf der Hand. Es geht ganz einfach um westliche Geldgeber, die man bei der Stange halten will. Das heutige Institut kooperiert sehr erfolgreich mit westlichen Sponsoren. Das sind vor allem Stiftungen und – wie könnte es anders sein – NGOs, die berüchtigten „Nichtregierungsorganisationen“, also meist ausländische Agentenzentralen, die in Rußland den Auftrag haben, die als Modernisierung getarnte Verwestlichung voranzutreiben. Es ist also sehr viel Geld im Spiel, um den Primordialismus in der russischen Ethnologie abzulösen und stattdessen den destruktiven völkerzerstörenden Konstruktivismus zur Herrschaft zu bringen. Wo „One World“ propagiert wird, darf es auch nur noch eine Meinung geben.

ЛевГумилёв1934.jpgBesonders beliebt in den Nachfolgestaaten der Sowjetunion ist ein weiterer namhafter Vertreter der Ethnos-Lehre, Lew Gumiljow (Bild). Als Opfer des stalinistischen Gulag-Systems stand er nicht gerade auf dem Boden der marxistisch-leninistischen Ideologie. Für ihn glich das Ethnos einem biologischen Organismus, der gesetzmäßige Entwicklungsphasen durchlaufen muß, die mit den verschiedenen Altersstufen eines Menschen vergleichbar sind. Nach der politischen Wende in der Sowjetunion wurde die Ethnogeneselehre Gumiljows besonders von Politikern und Amtsträgern aufgegriffen und als Orientierungshilfe verstanden. Seine Publikationen wurden in hohen Auflagen gedruckt, seine Ideen fanden Eingang in die Lehrbücher. Wissenschaftliche Konferenzen wurden zu seinen Thesen veranstaltet, Universitäten nach ihm benannt und Denkmäler für ihn errichtet.

Der nahtlose Anschluß an die westliche Wissenschaftslandschaft mit ihrem kulturanthropologischen Dogma ist nicht zu erwarten. Der ethnisch-föderale Staatsaufbau aus der Sowjetzeit nämlich mit seinen Zugeständnissen an die autonomen Gebietseinheiten und Republiken wurde in der Russischen Föderation beibehalten. Er wird permanent dazu beitragen, den Ethnos-Begriff und die dazugehörige Lehre zu reproduzieren. Deshalb sind alle Bemühungen der prowestlichen Kräfte darauf gerichtet, einen Wandel „von Ethnos zu Demos“ herbeizuführen. Das bedeutet weg von der ethnisch definierten Titularnation der Sowjetzeit und hin zu einem staatsbürgerlich, politisch definierten Staatsvolk. Damit würden die im Weltmaßstab vorbildlichen Gebietseinteilungen aufhören, Entwicklungsrahmen für die entsprechenden Ethnien zu sein. Schließlich ist keine noch so kleine ethnische Gemeinschaft in der ehemaligen Sowjetunion vollständig verschwunden und das in einem Zeitraum, wo in anderen Teilen der Welt die Assimilation kleiner ethnischer Gemeinschaften einen Massencharakter angenommen hatte.

Welche Bedeutung hat die in Rußland entwickelte Lehre vom Ethnos für das heutige Deutschland? Worin unterscheidet sie sich eigentlich von den traditionellen deutschen Vorstellungen? Die klassische deutsche Auffassung vom Volk hat viele Wurzeln im deutschen Idealismus bzw. in der deutschen Romantik. Grundlage des volklichen Seins war bei Johann Gottfried Herder das unbewußte Schaffen des Volksgeistes. Darunter verstand Herder eine schöpferische, überindividuelle geistige Wesenheit, die alle kulturellen Schöpfungen des Volkes hervorbringt. Diese Äußerungen des Volksgeistes sollten sich nach den Anschauungen der Romantiker in Lied, Sage, Märchen, Glaube und Brauch manifestierten. Dieser rein philosophisch-idealistischen Sichtweise stellt die russische Lehre vom Ethnos eine historisch-materialistische Sichtweise zur Seite. Die Ethnoslehre zeichnet sich durch ein strenges, geradezu naturwissenschaftliches Herangehen aus, das nur Fakten gelten läßt. Sie sieht im Ethnos nicht ein Produkt des Volksgeistes, sondern in erster Linie ein Produkt der Geschichte. Damit wird eher die physische Seite des Phänomens untersucht als die geistige. Das hat allerdings den Vorteil, daß sich Dank der Einbeziehung der Kybernetik diese physische Seite des Volksorganismus der Öffentlichkeit wesentlich leichter vermitteln läßt als das Wirken eines eher nebulös erscheinenden Volksgeistes. Dennoch findet innerhalb dieser Ethnos-Lehre, in dem von ihr angenommenen System ethnischer Merkmale, die sog. „psychische Wesensart“ ihren festen Platz – allerdings nicht als Ursache, sondern als Produkt der Geschichte.

Die heutigen Gegensätze verlaufen aber nicht mehr vordergründig zwischen idealistischer und materialistischer Betrachtung, haben doch beide Betrachtungsweisen ihre Berechtigung. Schon der große deutsche Philosoph, Soziologe und Anthropologe Arnold Gehlen wies darauf hin, daß die Materiedefinition viel zu ungenau ist, um hier eindeutige Unterscheidungen treffen zu können. Der heutige Gegensatz besteht also vielmehr zwischen den Ethnos-Leugnern im Westen und den Protagonisten des Ethnos im Osten Europas, d. h. zwischen mechanistischer und organischer Weltanschauung. Nicht zufällig verweigern sich gerade die Visegrad-Staaten der Veränderung ihrer ethnischen Struktur durch die Aufnahme von Migranten. Sie haben sich in weiten Teilen ihre organische Gesellschaftsauffassung bewahrt und verteidigen diese. Die Ethnos-Leugner des Westens hingegen sind an Einwanderungsgesellschaften orientiert und folgen im Hinblick auf die großen europäischen Völker den Grundmustern der amerikanischen Kulturanthropologie. Die Kulturanthropologie ist aber durch ein mechanistisches Gesellschaftsverständnis (das Ganze als Summe) gekennzeichnet. Osten und Westen sind somit nicht nur geographische Markierungen, sondern stehen sich also auch als Gesinnungsbegriffe im „Weltkampf um den Menschen“ gegenüber.

Dr. Christian Böttger

Christian Böttger, geb. 1954, Facharbeiterausbildung als Gärtner für Zierpflanzenbau mit Abitur 1974, studierte von 1983-1988 Ethnographie, deutsche Geschichte und Volkskunde an der Humboldt-Universität zu Berlin. Danach arbeitete er bis Ende 1991 als wissenschaftlicher Mitarbeiter im Wissenschaftsbereich Kulturgeschichte/Volkskunde am Zentralinstitut für Geschichte (Akademie der Wissenschaften der DDR) an einem Forschungsprojekt auf dem Gebiet der Kulturgeschichte sozialer Reformbewegungen in Deutschland um 1900. Ende 1993 promovierte er an der Humboldt-Universität zum doctor philosophiae. Anschließend war er als wissenschaftlicher Mitarbeiter an verschiedenen Lexikonprojekten beschäftigt.

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lundi, 09 septembre 2019

The Legacy of Lothrop Stoddard

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The Legacy of Lothrop Stoddard

Lothrop Stoddard (1883-1950) was, in many respects, decidedly a man of his times. Like many intellectuals of his generation, he devoted the bulk of his writing to the nascent field of social science, hoping to harness the discipline not only to explain the past and present, but also to affect positive changes in the future. He can accurately be surmised as a disciple of Madison Grant, who was himself the intellectual progeny of Arthur de Gobineau by way of Houston Stewart Chamberlain. The Rising Tide of Color [2], the 1920 geopolitical and anthropological work for which Stoddard was and is best known, shows Grant’s influence not only in its division of the Aryan race into three subcategories (Nordic, Alpine, and Mediterranean), but also in its overriding pessimism and anxiety about the future of white civilization, a trait characteristic of the post-First World War generation of Right-wing intellectuals.

LS-schum.jpgHowever, Stoddard departed from Grant in meaningful ways and, while some of Grant’s work is commendable, Stoddard’s deviations from it are almost uniformly for the better. In The Passing of the Great Race [3], Grant suggested that the Nordic race was characterized by a set of sublime, masterful traits which were absent from lesser races, including the other Caucasoid races. Stoddard, by contrast, is less interested with these subdivisions than with the fate of the larger racial community. Grant wrote the preface to The Rising Tide of Color, and the word “Nordic” appears far more often in those thirty-two pages than in the remaining three-hundred some pages of the book. As one would expect, Stoddard is guilty of some of the purity-spiraling which characterized his generation of racial theorists and remains a problem for white activism today, but these forays into excess are easy to overlook in favor of the more relevant argument and his obvious admiration for a greater racial community.

Stoddard has some positive things to say about non-white races, even as he views geopolitical circumstances naturally drawing them into conflict with whites. For instance, Stoddard praises the Chinese for their laboriousness. The Japanese are praised for their rapid industrialization, and the West is chastised for having underestimated their abilities. Stoddard even praises the Islamic Revival as regenerative within its particular cultural context, restoring to the Arab world a vitality which had been lost within the bureaucratic Ottoman Empire, and he portrays Arabs as some of the world’s fiercest warriors. Stoddard’s advocacy of racial hygiene thus has the goal of preserving the distinctive traits of all races, not just a particular subset of the Caucasoid race. In this sense, he has more in common with many on the New Right than does Madison Grant.

In The Rising Tide of Color, Stoddard made a number of predictions which have proven startlingly accurate, if not wholly original. Stoddard’s thesis, in essence, is that the apparent hegemony of Europe in his day would be short lived – white civilization would soon be overrun by the “colored” races. Unsurprisingly, he does not predict that this circumstance will be brought about by non-whites overtaking whites in terms of ability. Rather, this usurpation of the West would be a simple metric of quantity over quality, the result of higher birth rates among non-whites. These higher birth rates, he notes ironically, would not be possible without the medicinal, technological, and political changes brought to Africa and Asia by European colonists. At stake here was not just the displacement of whites from their traditional homelands. Stoddard, who had previously written The French Revolution in San Domingo, was well aware of the probable fate of white minorities. The dysgenic tragedy of the First World War, which Stoddard aptly portrayed as meaningless but unfairly blames almost exclusively on the Germans, is portrayed as accelerating the onset of this catastrophe.

LS-racreal.jpgStoddard foresaw that capitalism would encourage the importation of non-white labor that would outcompete whites not in its quality, but in its quantity and its willingness to work for practically nothing. This willingness is owed to the fact that, given the Malthusian pressures triggered by the overpopulation of their nations, even the most meager subsistence would be preferable from their perspective. Needless to say, this prediction has been made manifest in the United States, the United Kingdom, Germany, and elsewhere. Stoddard predicted that the Islamic Revival would bring the Muslim world into war against the West and that black Africans would align with Muslims in this effort. Stoddard predicted that internecine rivalries between non-whites would be put aside in favor of a sort-of rainbow coalition that would persist up until the moment that the white world had been defeated. He also predicted that the moral grandstanding about national self-determination during and after the First World War would make continued maintenance of the massive European colonial empires an impossibility. This seems obvious in retrospect – the values codified at Versailles both incentivized the creation of nationalist movements across the European colonies and made the ruling position blatantly and indefensibly hypocritical – but it must not have been to the contemporary British and French ruling class, who made efforts (with varying degrees of intensity) to cling to their empires into the 1960s. He predicted that the Bolsheviks would persuade discontented colored nationalists to the cause of Communism. He predicted that Japan would challenge the West for hegemony over Asia – another accurate prediction, although its impressiveness is mitigated by the fact that this was already a widespread belief following the Russo-Japanese War of 1904-05. He also presaged Samuel Huntington by prophesying that the struggle between various races and cultures, rather than Marxist materialist concerns, would be the primary cause of conflict and consciousness in the twentieth century and beyond.

The Rising Tide of Color was well-received, despite being panned by the eminent anthropologist Franz Boas, who (in keeping with his Jewishness) was endeavoring to remove all racial considerations from a field historically composed almost exclusively of racial studies. Stoddard took the implications of his research seriously, and worked to prevent the catastrophe he foresaw from becoming a reality. To this end, he helped lobby for the 1924 Johnson-Reed Act, much admired by contemporary and modern Rightists, which created an immigration system based upon quotas designed to preserve the traditional ethnic makeup of the United States. This seems to have alleviated much of his pessimism, as his 1927 book Re-forging America: The Story of Our Nationhood [4] celebrates the (sadly, illusory) palingenesis of the US and its founding stock. Reflecting the non-racial dysgenic concerns described within The Revolt Against Civilization: The Menace of the Underman [4] (1922), Stoddard helped promote eugenicist policies, working alongside Margaret Sanger to create the birth control movement. He also spent time as a correspondent in the Third Reich, of which he held an ambivalent view. Nonetheless, German government officials naturally preferred giving interviews to Stoddard rather than to the more hostile William Shirer. During and after the Second World War, Stoddard, like many of his generation, was shut out from even supposedly conservative publications. The man and his work were suddenly heretical to the intellectual and political establishment, and he was silenced to such an extent that his death in 1950 went practically unreported in the press.

LS-revciv.jpgToday, the unfortunate veracity of Stoddard’s predictions has reignited interest in his scholarship, sympathetically in dissident circles and, of course, negatively in the establishment. The similarity of his predictions to the “Great Replacement” which we observe today will not be lost on any conscious reader. It is safe to say that this is the reason that Stoddard has recently begun reappearing in Leftist publications. The Left uses Stoddard [5] to demonstrate that anything but an open border is racist and evil, and those articles are exactly the kind of insipid, smooth-brained commentary you would expect – in essence, Stoddard proves that “orange man bad.” Another article positions Stoddard as evidence for the dangers of academic and speech freedoms [6]. A slightly (but only slightly) more interesting article suggests that Douglas Murray is the heir apparent to Stoddard’s legacy [7], a somewhat accurate assessment nonetheless muddled by the asinine, copy-and-paste commentary suggesting that the displacement of whites is at once a ridiculous conspiracy theory and an inevitable force of nature that we should celebrate and embrace. The establishment Right [8] has also recently begun smacking around Stoddard, using him to tar Planned Parenthood as part of its ridiculously misguided and self-destructive campaign against abortion rights.

It will doubtless be a shock to all Counter-Currents readers to learn that none of this mainstream pabulum is worth the time invested in reading it. However, there has been one recent article regarding Stoddard which caught my attention and which, through its enshrinement in Stoddard’s Wikipedia entry, has now become part of his popular legacy. The article, published in The New Yorker and penned by Ian Frazier, regrettably grabbed my attention with the clickbait headline “When W. E. B. Du Bois Made a Laughingstock of a White Supremacist [9].” I immediately knew, based on the fact that he had once engaged in a public debate with Du Bois, that the eponymous “supremacist” was Stoddard. Moreover, I immediately knew that the article must be laughably disingenuous, given that Du Bois was not remotely close to Stoddard in terms of ability (and given that it was published in The New Yorker). Du Bois is a beloved icon of the modern American Left, a fact attributable to his blackness, his constant demands that whites change their societies to include and advance blacks, and his Marxism.

Du Bois is uniformly portrayed as an inimitable genius, rivaled only by Emile Durkheim and Franz Boas as a founder of social science. However, when one actually examines his ideas, it becomes obvious that not only was he wrong about practically everything but, worse, he also had nothing novel to say. Every single one of Du Bois’ supposed contributions to social science can more meaningfully be attributed to someone else. The term “color line” to describe racial segregation was coined by Frederick Douglass (and, at any rate, is hardly an insight), and the argument that the concept of race only exists to justify capitalist exploitation was clearly lifted from Karl Marx’s theories of superstructure and false consciousness. Du Bois’ most celebrated achievement, elucidated in The Souls of Black Folk, is the theory of “Double Consciousness,” wherein blacks are forced to consider themselves through white racial conceptions. Even this is lifted from elsewhere, little more than a modified version of Ralph Waldo Emerson’s concept of the same name. Moreover, double consciousness’ claim that black Americans are forced to inexorably struggle to reconcile a black ethnocultural identity with their existence in a European cultural context has always struck me as a direct contradiction of Du Bois’ race negationism. Race, when it is conceived by whites, is a social construct created to justify exploitation. When conceived by blacks, race is an innate reality of existence, and Pan-African cultural traits persist within the black soul regardless of their physical location.

Nonetheless, and despite the much more numerous successes of his arch-rival Booker T. Washington, Du Bois was regarded as the leading black intellectual of his day. In The Rising Tide of Color, Stoddard had explicitly cited Du Bois as an example of the growing non-white resentment that would undermine and eventually destroy white civilization. This, coupled with Stoddard’s constant willingness to express his ideas in front of even uniformly hostile audiences (he even gave a speech to all-black Tuskegee University in 1926), led to a 1929 debate between Stoddard and Du Bois in Chicago. The debate was Du Bois’ brainchild, and was thus held in front of a largely black audience and reported on primarily by the black press. One is thus forced to wonder what Stoddard thought this debate would accomplish. At the time, there remained some slight degree of optimism that blacks and whites would both remain in their proverbial lanes, with blacks following the example of Booker T. Washington and his Atlanta Compromise. Indeed, Stoddard referenced Washington’s metaphor of the American races as a hand (in which each race is kept distinct, like the fingers, but works together for the betterment of all) during the debate. But Washington’s path, which focused on black self-improvement, cultural assimilation, and interracial cooperation until black-white parity was achieved, was always a longshot; it required blacks to possess low time preference. Du Bois’ way – simply demanding that white society change to fit black expectations by appealing to the white sense of fair play and benevolence – was always going to be an easier sell.

To borrow a beloved Leftist expression, everything about the debate was “rigged.” The New Yorker article, like the magazine’s Jewish readership and the debate’s contemporary audience, has of course already made up its mind on who won the debate before a single word is relayed. Author Ian Frazier mocks Stoddard as a “nut,” citing his belief in “germ-plasm” as the conveyor of genetic information. Stoddard’s understanding of this process retrospectively comes across as nonsense, and The New Yorker clearly feels that it is no excuse that he was writing at a time when no one on Earth understood it much better. Likewise, the black correspondents who recorded the details of the event from which we are to draw our conclusions represented The Chicago Defender, which had called Stoddard “the high priest of racial baloney,” and The Baltimore Afro-American, which had at once rejected the premise of The Rising Tide of Color while simultaneously celebrating its statistics showing that non-white people outnumbered whites worldwide.

LS-Dark.jpgThe central question of the debate was “Shall the Negro Be Encouraged to Seek Cultural Equality?,” a concept which had never been relevant to Stoddard’s research but was the entire raison d’etre for Du Bois’ career. Moreover, the framing of the question was such that, even at the time, it would have been impossible to make a cogent argument against it. The contrary position, that whites should actively discourage blacks from bettering themselves, would not have been how segregationists presented their position. And, of course, Du Bois was not asking for whites to “encourage” blacks to “seek” their own achievements – that was the position of Booker T. Washington, his hated nemesis. Du Bois’ goal was to dissolve white institutions, or at least inject blacks into them, and to accomplish a Marxist redistribution of wealth along racial lines.

The debate began with the moderator presenting Du Bois as “one of the ablest speakers for his race not only in America but in the whole wide world,” while Stoddard was “a man whose books and writings and speaking have made his views known to many hundreds of thousands of people both in this country and abroad.” In other words, Du Bois is among the most brilliant people in the world, and Stoddard is someone who is literate enough to convey his ideas through the written word. Du Bois’ speech at the debate was typical for him and the precedent of black activism he established: He argues that everyone should be given cultural equality freely rather than having to seek or earn it, that since Abolition blacks have a list of accomplishments with “few parallels in human history” (though what these are is not stated), and that the white race has actually done far more ill for the world than good. Nordic whites, he says, have inflicted war, suffering, and tyranny on more people than any other group, a position that could be found restated verbatim in any modern Leftist publication. The same could be said of his next argument, which is that science (in the abstract) has proven that the races are equal in their aptitudes.

Du Bois also says that Stoddard is hypocritical for opposing miscegenation, for it is whites that have brought about the majority of interracial interaction in the world via exploration and colonization. Moreover, it is only arrogance which leads whites to believe that blacks would want to copulate with them in the first place. In the very next breath, Du Bois asserts that racial categorization itself is ridiculous because, as a mixed-race person himself, he is both Nordic and negro. This obvious contradiction – wherein he chastises whites for miscegenation before immediately saying resisting miscegenation is foolish – gets no commentary from The New Yorker, which presents Du Bois’ argument as brilliant at every turn, carefully luring Stoddard into a rhetorical trap. Du Bois finishes by saying that the US is founded upon Christian values, which it betrays by denying equality to blacks; in essence, that “this is not who we are.” What is most striking about Du Bois’ speech is that it reveals that the Left simply never changes. Their rhetoric today is the very same as it was ninety years ago. While it has never ceased being emotionally manipulative and intellectually bankrupt, you can hardly blame Leftists for sticking to a script which has won them a practically uninterrupted string of major victories.

Stoddard, for his part, does not even address Du Bois’ points. His proposal is the maintenance of the “separate but equal” dictum established by Plessy v. Ferguson, in which the races are kept apart not based on claims of superiority, but simply on the basis of racial difference. The New Yorker predictably presents this as a distortion of his beliefs, but I have little doubt that Ian Frazier never read The Rising Tide of Color, which makes the same essential argument. This brings us to the climactic moment of the debate when, as The New Yorker tells it, Du Bois makes a laughingstock of Stoddard, exposing his “unintentionally funny” ideas for just how ridiculous they are. Let us see how Du Bois’ brilliant dialectical style unfurled in full flower, ensnaring this hapless, “Nazi-loving” fool in its wake.

LS-clash.jpgStoddard says that “the more enlightened men of southern white America” are trying to ensure that, while the races are kept separate, that the facilities to which they have access are nonetheless equal in quality. This elicited laughter from the black audience, who found the claim to be ridiculous. Stoddard then informed them that he did not see the joke, apparently eliciting more whooping. Angered, Stoddard rebutted that bi-racial cooperation of the Atlanta Compromise mold was making more progress than anything Du Bois was attempting – another apt prediction, for Du Bois died having accomplished none of his goals. Du Bois gave up on “progress” in the US and eventually moved to observe and admire Mao Zedong’s brutality in China before settling in Ghana. His NAACP was and remains little more than a debating and protesting society. From its inception in 1909, the NAACP incessantly complained for over fifty years until other acronymous black organizations, aided by the bayonets of the National Guard and the Cold War exigencies of “winning hearts and minds,” ended the white near-monopoly on American political power.

The duplicity of The New Yorker’s portrayal here is so obvious that I have to imagine even those few goyim foolish enough to regularly sift through its wretched pages were able to at least sense a slight tingling in their temporal lobe. Clearly, Du Bois did nothing to “make a laughingstock” of Stoddard. Stoddard simply stated his beliefs in front of an audience so hostile to them that they met his arguments with incredulous laughter. The same result would befall anyone today who attempted to suggest before a black audience that Affirmative Action is racially biased or that Michael Brown was not a gentle giant. One wonders what the response would have been if Du Bois had returned Stoddard’s courtesy by conducting a debate in front of an educated, pro-white audience. How might they have reacted if Du Bois had made his claim that science disproves human genetic variation?

Ironically, the 2019 retrospective on this debate in The New Yorker is evidence of the veracity of Stoddard’s ideas. The entire informational apparatus of the US has been seized by vengeful non-whites and their self-destructive white allies, and is now used as a vanguard for affecting anti-white sociopolitical change. The rest of society is already taking and will continue to take the same course as whites become an increasingly scarce minority. Barring a miracle reversal, the “rising tide” which he feared and helped delay will subsume whites, subjecting them to the conditions which have befallen white minorities everywhere around the world.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2019/09/the-legacy-of-lothrop-stoddard/

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2019/09/9-5-19-4.jpg

[2] The Rising Tide of Color: https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.22915/page/n5

[3] The Passing of the Great Race: https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.39871/page/n5

[4] Re-forging America: The Story of Our Nationhood: https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.43395/page/n13

[5] The Left uses Stoddard: https://www.thenation.com/article/replacement-theory-racism-white-supremacy/

[6] as evidence for the dangers of academic and speech freedoms: https://qz.com/1093545/a-brown-professor-explains-how-americans-faith-in-civilized-debate-is-fueling-white-supremacy/

[7] Douglas Murray is the heir apparent to Stoddard’s legacy: https://medium.com/@buffsoldier_96/the-strange-case-of-douglas-murray-74a670150172

[8] The establishment Right: https://www.nationalreview.com/2017/06/planned-parenthoods-brutal-century/

[9] When W. E. B. Du Bois Made a Laughingstock of a White Supremacist: https://www.newyorker.com/magazine/2019/08/26/when-w-e-b-du-bois-made-a-laughingstock-of-a-white-supremacist

 

dimanche, 28 octobre 2018

The Fallacy of Progress

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The Fallacy of Progress

Our “progressive” obsessions for change neglect to consider consequences. Change is demanded for the sake of a fad or a slogan: “equality,” “democracy,” “reproductive rights” . . . Even a word of caution is damned as “reactionary,” “old-fashioned,” or “fascist.” Traditions, customs, and beliefs are regarded as being as transient as the planned obsolescence of computers. The assumption by the “positivists” is that history is a straight line from “progress” and “primitive” to “modern,” and that anything or anyone who stands in the way is what Marx, in The Communist Manifesto, vehemently damned as a “reactionist.”

The “positivist” assumption was a conscious break with the past; its founder, de Condorcet,[1] [2] was an ideologue of the French Revolution, albeit meeting his fate like many others. Marx was in the same mold. Under the impress of the same zeitgeist, Darwinism was applied to social history and economics and used to justify another type of revolution: the industrial, and nineteenth-century positivists, including Social Darwinists, confidentially saw the nineteenth century as the culmination of all hitherto existing societies. This optimism among the highest intellectual circles was cogently expressed by A. R. Wallace, who was next to Darwin in importance in propounding the theory of evolution: “Not only is our century superior to any that have gone before it but . . . it may be best compared with the whole preceding historical period. It must therefore be held to constitute the beginning of a new era of human progress . . .”[2] [3]

As a reminder that the twentieth and twenty-first centuries are trapped in the same mental straitjacket of “progress” and, ironically, that historical perspectives have not “progressed” beyond the dogmatic assumptions of de Condorcet, Marx, or Wallace, influential academics such as Francis Fukuyama assure us with the same certainty that liberal democracy, under the auspices of the United States, is not only the culmination of all hitherto existing history, but that it is equally applicable to all humans. Moreover, once its universal dispensation has been achieved, this will be literally “the end of history,” and there will be global happiness via production and consumption, and aesthetics will have become so deadened that there is no differentiation between Beethoven and pop.[3] [4] This description is not a spoof or satire.

What is assumed is that man, as a “higher animal,” is so detached from nature that he can mold himself into whatever form he desires, and that the method and aim are justified by a preconceived ideology that shows it to be “true,” whether as Jacobinism, Marxism, or Free Trade. Man, through “social laws,” is above all organic and ecological considerations. It is erroneous for conservatives to assume that Marxism is based on “environmentalism,” considering that the Marxist doctrine states that by changing the environment – under socialism – human nature is thereby changed. Rather, Marxism regards the laws of ecology, just as much as “biologism,” as the laws of Mendelian hereditary, and Marxist regimes tried to overcome both.[4] [5] Hence, doctrines that insist that man is subject only to social laws and the laws of production – that is, doctrines of economic reductionism, whether of the socialistic or capitalistic varieties (both stem from the same outlook) – insist in a hubristic manner that humanity is impelled towards a Promethean conquest of all nature, and can without restraint impose its will upon the universe. What is required is an understanding of the laws of social progress that circumvent all others. How cynical that Marxists entered en masse into the ranks of the ecological and “green” movements – initiatives of the Right – after the Marxist failure to make any headway among the “international proletariat,” that only existed in the imaginings of reading-room ideologues!

The restraint that was so condemned by Marx as “reactionism,” and meets the same chorus of hatred today by “progressives” of all persuasions, is the anchor of tradition. So far from being a regressive personality trait, it is a trait of mature wisdom, drawing on the accumulation of millennia of experience and epigenetically conveyed over generations as “culture” and “custom.” It is what is ridiculed by the “progressives” – who, in their feigned intellectualism, have discarded, obscured, slandered, or buried those who really did seek to understand the nature of being human, whether as philosophers such as Martin Heidegger, Anthony Ludovici, and Oswald Spengler,[5] [6] or as scientists, such as the physiologist Alexis Carrel, the zoologist Konrad Lorenz, the psychologist Carl Jung, or the present-day biologist Rupert Sheldrake.[6] [7]

jungCGp.jpgCarl Jung

Carl Jung, father of analytical psychology, made the point that Western man’s psyche is not keeping pace with his technology. The levels of our unconscious are multi-layered, reaching back to primordial existence, yet Western technology has exponentially leaped ahead, leaving behind the anchorage of tradition in the acclaimed “march of progress.” Jung wrote of this:

Our souls as well as our bodies are composed of individual elements which were all already present in the ranks of our ancestors. The “newness” of the individual psyche is an endlessly varied recombination of age-old components. Body and soul therefore have an intensely historical character and find no place in what is new. That is to say, our ancestral components are only partly at home in things that have just come into being. We are certainly far from having finished with the middle ages, classical antiquity, and primitivity, as our modern psyches pretend. Nevertheless we have plunged into a cataract of progress which sweeps us into the future with ever wilder violence the farther it take us from our ranks. The less we understand of what our forefathers sought, the less we understand ourselves, and thus we help with all our might to rob the individual of his roots and his guiding instincts.[7] [8]

The psyche becomes fractured in contending with a discrepancy between millennia of ancestral experiences and the jolt of what is “modern,” and which aims to discard such primordial wisdom as redundant. Mentally fractured individuals create socially-fractured entities still inaccurately named “societies,” with a multitude of social pathogens. Jung considered the ultimate aim of the individual to be “individuation,” the integration of the fractured parts of the psyche of the individual, and beyond that, of the collective unconscious of the race and of society.

carrelmic.jpgAlexis Carrel

Alexis Carrel was a Nobel Prizewinning physiologist. He departed from the safety, comfort, and fame of life in the United States to return to his native France in a time of need to work during the war with the National Revolutionary regime of Marshal Petain. Carrel was also concerned with the degeneration and fracturing of “modern man” caused by progressivism. In his best-selling 1937 book, Man the Unknown, Carrel addressed these problems:

[M]en cannot follow modern civilization along its present course, because they are degenerating. They have been fascinated by the beauty of the sciences of inert matter. They have not understood that their body and consciousness are subjected to natural laws, more obscure than, but as inexorable as, the laws of the sidereal world. Neither have they understood that they cannot transgress these laws without being punished.

They must, therefore, learn the necessary relations of the cosmic universe, of their fellow men, and of their inner selves, and also those of their tissues and their mind. Indeed, man stands above all things. Should he degenerate, the beauty of civilization, and even the grandeur of the physical universe, would vanish . . . Humanity’s attention must turn from the machines of the world of inanimate matter to the body and the soul of man, to the organic and mental processes which have created the machines and the universe of Newton and Einstein.[8] [9]

Carrel, like Jung, was not a materialist; he regarded the “soul” as important, if still not understood by science. Science has resolved very little of the great questions of life, wrote Carrel, and civilization was having a degenerative affect:

We are very far from knowing what relations exist between skeleton, muscles, and organs, and mental and spiritual activities. We are ignorant of the factors that bring about nervous equilibrium and resistance to fatigue and to diseases. We do not know how moral sense, judgment, and audacity could be augmented. What is the relative importance of intellectual, moral, and mystical activities? What is the significance of aesthetic and religious sense? What form of energy is responsible for telepathic communications? Without any doubt, certain physiological and mental factors determine happiness or misery, success or failure. But we do not know what they are. We cannot artificially give to any individual the aptitude for happiness. As yet, we do not know what environment is the most favorable for the optimum development of civilized man. Is it possible to suppress struggle, effort, and suffering from our physiological and spiritual formation? How can we prevent the degeneracy of man in modern civilization? Many other questions could be asked on subjects which are to us of the utmost interest. They would also remain unanswered. It is quite evident that the accomplishments of all the sciences having man as an object remain insufficient, and that our knowledge of ourselves is still most rudimentary.[9] [10]

In a conclusion similar to that of Jung on the discrepancy between the exponential advances of mechanical and material civilization and of the human conscious and unconscious, Carrel warned:

The environment which has molded the body and the soul of our ancestors during many millenniums has now been replaced by another. This silent revolution has taken place almost without our noticing it. We have not realized its importance. Nevertheless, it is one of the most dramatic events in the history of humanity. For any modification in their surroundings inevitably and profoundly disturbs all living beings. We must, therefore, ascertain the extent of the transformations imposed by science upon the ancestral mode of life, and consequently upon ourselves.[10] [11]

Modern civilization finds itself in a difficult position because it does not suit us. It has been erected without any knowledge of our real nature. It was born from the whims of scientific discoveries, from the appetites of men, their illusions, their theories, and their desires. Although constructed by our efforts, it is not adjusted to our size and shape.[11] [12]

KL-portr.jpgKonrad Lorenz

Konrad Lorenz, the father of the science of ethology, the study of instinct, gave a warning from an ecological viewpoint, that the abandonment of customs and traditions is steeped with dangers which are likely to be unforeseen. Culture is “cumulative tradition.”[12] [13] It is knowledge passed through generations, preserved as belief or custom. The deep wisdom accrued by our ancestors, because it might be wrapped in the protection of religions and myths, is discounted by the “modern” as “superstitious” and “unscientific.” Lorenz referred to the “enormous underestimation of our nonrational, cultural fund, and the equal overestimation of all that man is able to produce with his intellect” as factors “threatening our civilization with destruction.”

Giambattista Vico,[13] [14] a precursor to Spengler, tried to warn about this superficiality of intellectualization and its rejection of tradition – including religion – at the time of the Renaissance, the much-lauded beginning of the epoch of the West’s decay. Ibn Khaldun attempted the same when there was still something left of the Islamic civilization,[14] [15] on the verge of becoming fellaheen, as Spengler called such spent civilizations, or historically passé. We can say the same about Cato, and many others faced by the “progressives” of their own civilization when entering upon the epoch of decay. “Progress” is one of the great illusions of our time, just as it was in the analogous epochs of other civilizations over the course of thousands of years.[15] [16] If Jeremiah, Cato, or Herodotus were to be transported to this time in the West, they might laugh or sneer at the banal slogans of our “progressives” and “moderns,” and reply, “I’ve seen it all before . . . and it does not end well.”

“Being enlightened is no reason for confronting transmitted tradition with hostile arrogance,” stated Lorenz. Writing at a time when the New Left was rampant, as it is today under other names, Lorenz observed that the attitude of youth towards parents shows a great deal of “conceited contempt but no understanding.”[16] [17] Lorenz perceived a great deal of the psychosis of the Left as a pathogen in the social organism, as it remains today: “The revolt of modern youth is founded on hatred; a hatred closely related to an emotion that is most dangerous and difficult to overcome: national hatred. In other words, today’s rebellious youth reacts to the older generation in the same way that an ‘ethnic’ group reacts to a foreign, hostile one.”[17] [18]

What is of interest is that Lorenz saw this as a youth subculture that was tantamount to a separate, foreign ethnos, when a group forms around its own rites, dress, manners, and norms. In the biological sciences this is called “pseudospeciation.” With this new group identity comes a “corresponding devaluation of the symbols” of other cultural units.[18] [19] The obsession with all that is regarded as “new” among the youth revolt was described by Lorenz as “physiological neophilia.” While this is necessary to prevent stagnation, it is normally gradual and followed by a return to tradition. Such a balance, however, is easily upset.[19] [20] In the psychology of individuals, fixation at the stage of neophilia results in behavioral abnormalities such as vindictive resentment towards long-dead parents.[20] [21] This lack of respect for tradition is aggravated by the breakdown of traditional social hierarchy, mass organization, and “a money-grabbing race against itself”[21] [22] that dominates the Late West.

Since Lorenz wrote of these symptoms of Western decay during the 1970s, the Western social organism has continued to fracture, and as one would expect, it has been exponential – a collective rush to insanity that is ironically upheld as “healthy” by humanistic psychologists, who are themselves afflicted with the psychosis and produce papers and books “proving” that, to cite the latest “progressive” fad, one’s gender is a matter of choice. Again we confront the ideological opposition to “biologism” that kept Lysenko in a job.

Destruction of Symbols is Symbolic

There is now the presence – vastly greater than in Lorenz’s time – of actual ethnoi that have no attachment to the West, but maintain a great resentment. There is also further pseudospeciation among women in terms of radical feminism and “gays,” possessing their own manners, rites, dress, terms of speech, and even their own flags and other symbols. They are united in their hatred of the West, denigrated as “white patriarchy”; with its symbols being torn down and its heroes ridiculed as “dead white males.” The destruction of the traditional symbols of one’s forefathers is a redirected form of matricide and patricide that became a doctrine during the psychotic days of the New Left, among the “Weathermen” and Yippies and so on during the 1960s, when Charles Manson became a revolutionary hero, and Jerry Rubin rejoiced in the death of his mother – who, had it not been for cancer, he would have had to murder.[22] [23] We currently witness the group psychosis of the New-New Left in the compulsion to destroy Confederate monuments, and the frenzied, atavistic hitting and kicking at toppled bronze statues with the frenzy of the Italian mob kicking at the lifeless bodies of Mussolini and Clara Petacci.

This vandalism of the symbols and monuments of tradition is a substitute for murder, such as is unleashed during revolution, like that directed at Confederate memorial statues; by official decree at the statues of General Franco in Spain; and the recent abortive effort to get a statue of New Zealand colonial officer Colonel Marmaduke Nixon torn down, presumably as the beginning of a process, through a colossal distortion of colonial history.[23] [24] It is in each case an example of trying to obliterate the tradition that serves as an anchor, without which hubris leads to self-destruction. In other circumstances, these types – and they are types – would have been burning churches in Spain, or destroying ancient monuments in Iraq.

Notes

[1] [25] Marie-Jean-Antoine-Nicolas Caritat Condorcet, Sketch for a Historical Picture of the Progress of the Human Mind (London: Weidenfeld & Nicolson, 1955).

[2] [26] A. R. Wallace, The Wonderful Century (London: Swan Sonnenschein & Co., 1985).

[3] [27] Francis Fukuyama, “The End of History? [28]”, The National Interest, Summer 1989.

[4] [29] K. R. Bolton, The Decline and Fall of Civilisations (London: Black House Publishing, 2017), pp. 121-124.

[5] [30] Oswald Spengler, The Decline of The West (London: George Allen & Unwin, 1971).

[6] [31] Rupert Sheldrake, “Morphic resonance: Introduction [32].”

[7] [33] C. G. Jung, Memories, Dreams, Reflections (New York: Pantheon Books, 1961), pp. 235-236.

[8] [34] Alexis Carrel, Man the Unknown (Sydney: Angus & Robertson Ltd., 1937), Preface, p. xi.

[9] [35] Carrel, I, p. 1.

[10] [36] Carrel, I, p. 3.

[11] [37] Carrel, I, p. 4.

[12] [38] Konrad Lorenz, Civilized Man’s Eight Deadly Sins (New York: Harcourt Brace Jovanovich, 1974), p. 61.

[13] [39] Giambattista Vico, The New Science of Giambattista Vico (Ithaca, N. Y.: Cornell University Press, 1948).

[14] [40] Ibn Khaldun, The Muqaddimah, tr. Franz Rosenthal (Princeton, N. J.: Princeton University Press, 1969).

[15] [41] Bolton, The Decline and Fall of Civilisations, passim.

[16] [42] Lorenz, p. 64.

[17] [43] Lorenz, p. 64.

[18] [44] Lorenz, pp. 64-65.

[19] [45] Lorenz, p. 69.

[20] [46] Lorenz, pp. 69-70.

[21] [47] Lorenz, p. 73.

[22] [48] Jerry Rubin, Growing (Up) at 37 (New York: Warner Books, 1976), pp. 140-142. This is followed with a few elaborations that enter new realms of psychosis. See K. R. Bolton, The Psychotic Left (London: Black House Publishing, 2013).

[23] [49] Farah Hancock, Newsroom, September 8, 2017, “South Auckland’s Uncomfortable History [50].”

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[28] The End of History?: http://www.wesjones.com/eoh.htm

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[32] Morphic resonance: Introduction: http://www.sheldrake.org/research/morphic-resonance/introduction

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[50] South Auckland’s Uncomfortable History: https://www.newsroom.co.nz/2017/09/07/46506/south-aucklands-uncomfortable-memorial

 

mardi, 06 février 2018

Lévi-Strauss et l'imperméabilité des cultures

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Lévi-Strauss et l'imperméabilité des cultures

Ex: Arrêt sur Images : WWW.ARRETSURIMAGES.NET

Claude Lévi-Strauss, "dernier géant de la pensée française", mort la semaine dernière, toute la presse, et la Nation entière, ont rendu un hommage justifié. Mais sous les brassées de fleurs, sont apparues (sur Internet, évidemment) quelques disgracieuses mauvaises herbes : en l'occurence, d'étranges phrases sur l'Islam dans "Tristes tropiques", phrases pouvant passer pour islamophobes.

Ecrites aujourd'hui, ces phrases le désigneraient aussitôt à la vindicte. Alors? Quelle mouche a piqué Lévi-Strauss en 1955 ? Est-ce parce qu'il a rédigé son livre-culte, de son aveu même, en état de "fureur", le considérant comme un livre mineur? Ces phrases sont-elles à replacer dans le contexte général d'une aversion de l'ethnologue à l'égard de toutes les religions monothéistes? Et à propos, pourquoi donc l'observateur pionnier des cultures dites "primitives" a-t-il accepté, avec gourmandise, les honneurs surannés de l'Académie ? Pour le dire crûment : le progressiste a-t-il viré réac? Questions naïves, que nous avons souhaité poser naïvement.

Ce "best of" vous a plu ? Retrouvez l'intégralité de l'émission sur:
WWW.ARRETSURIMAGES.NET

mardi, 23 janvier 2018

Hervé Juvin: sur le quatrième monde, ou le retour de la politique

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Chișinău – Une quête pour la survie

Sur le quatrième monde, ou le retour de la politique

Par Hervé Juvin

Deuxième colloque de Chișinău (15-16 décembre 2017)

Ex: http://lesakerfrancophone.fr

Quel est le monde dans lequel nous entrons ? Quel est le monde dans lequel nous nous engageons à vivre ?

Les organisateurs de ce colloque ont eu raison lorsqu’ils ont choisi ce sujet : la quatrième économie. Mais je ne suis pas sûr qu’ils aient raison s’ils veulent que nous limitions notre champ d’application aux seuls problèmes économiques actuels.

HJ-désir.jpgMa réponse sera : le monde conduit par l’économie est le vieux monde. Nous ne regardons pas seulement l’échec misérable des institutions de Bretton Woods et de l’ordre libéral de l’Occident. Non seulement nous assistons à l’effondrement de la finance globalisée et des marchés interconnectés, mais aussi à celui d’un système dirigé par les Américains. Nous sommes les témoins de la fin de l’économie telle que nous la connaissions. Vous dites : économie ? Dites politique, idiot ! 1

Pour le dire franchement ; la quatrième économie ne concerne pas l’économie, elle concerne surtout la politique, « nous, les gens » contre « l’ego, moi, moi-même » et il s’agit aussi de spiritualité. La lettre encyclique du Pape François, « Laudato si » est peut-être le texte politique le plus important de la décennie. Il s’agit principalement de ce que nous appelons « l’écologie humaine ». Et il s’agit aussi d’économie. Parce qu’il s’agit de survie.

Nous avons quitté l’économie agraire quelque part au siècle dernier, à un moment où l’ère industrielle était à son apogée. Ensuite, nous sommes doucement passés à une économie financière et de l’information dans laquelle nous sommes plus ou moins intégrés. Permettez-moi de prendre un exemple. J’ai commencé mon activité professionnelle à une époque où les compagnies aériennes comparaient le nombre de vols qu’elles effectuaient et le nombre de clients qu’elle servaient par an ; où deux constructeurs automobiles comparaient la taille de leurs usines, le nombre de leurs employés et les voitures qu’ils produisaient. De nos jours, ils ne font que comparer leur Ebitda et le ROE ; leurs travaux ne concernent plus les clients ou les produits, mais seulement l’argent. Gagner de l’argent, à tout prix. Est-ce qu’ils savent même ce qu’ils produisent ?

Quelle est la prochaine grande chose ? Ne rêvez pas des biotechnologies, des nanotechnologies, de l’intelligence artificielle, etc. Tout cela est bon pour les gars de Davos et pour ceux qui ont développé une telle foi qu’ils croient que la technologie peut résoudre tous les problèmes que la technologie a créés et crée encore à grande échelle. Et il y en a beaucoup à venir ! Attendez-vous simplement à un cauchemar avec l’impact des inégalités croissantes ; non seulement la pauvreté, mais l’expulsion de la nature d’un nombre croissant de personnes, passant la plus grande partie de leur temps devant un écran, obsédés par Internet, et n’ayant aucun accès à la nature à aucun prix – dunes de sable, forêts, rivières, et le chant des oiseaux, tout cela devenant le privilège des très riches, les seuls à garder un accès direct et illimité à la nature.

Quelle est la prochaine grande chose ?

Notre condition actuelle est façonnée par deux tendances puissantes ; une extinction massive de la diversité, à la fois naturelle et culturelle ; et le surgissement de l’économie comme vraie nature des êtres humains – le totalitarisme de l’ego.

Nous sommes proches d’une compréhension très précise que les deux constituent la plus grande menace contre la survie humaine, et que les deux appellent donc à une course à la vie. Le fait est que cette menace vient directement de ce qu’on nous dit de célébrer le plus : développement ; croissance ; technologie ; libre échange… Nous chérissons profondément la cause même de notre disparition, nous aimons ce qui nous amène au bord de l’extinction…

HJ-marchés.jpgLaissez-moi dire quelques mots sur chaque question.

Vous lisez beaucoup de choses sur l’extinction massive des insectes, des grands mammifères, etc. En fait, il y a plus d’une centaine d’espèces différentes de poulets dans la nature ; 97% des fermes industrialisées n’élèvent que trois espèces de poulets. Selon la FAO, plus de dix mille espèces de légumes étaient consommées il y a un siècle. L’agro-industrie a réduit cette diversité à moins de 60% pour 90% de ses produits commerciaux. Et la superficie occupée par l’agro-industrie est trois fois plus élevée qu’il y a vingt ans, mais un tiers du sol fertile est surexploité et proche de la désertification, selon un rapport de la FAO récemment publié à Ordos, en Chine. Mais c’est encore plus inquiétant côté humain. Il y a quarante ans, plus de 8000 langues différentes avaient encore une communauté de locuteurs dans le monde. De nos jours, 7000 n’ont pas plus d’un ou deux locuteurs, et elles vont bientôt disparaître avec eux. Le nombre de langues humaines a été divisé par près de dix fois en un demi-siècle, et chaque langue perdue est une bibliothèque qui brûle ! Du logement à l’agro-industrie, des modèles sociaux aux cultures autochtones, de la gastronomie locale aux aliments transformés, le trésor vivant de la diversité humaine est sur le point de s’effondrer ; nous devons savoir que la diversité entre les espèces ainsi qu’entre les communautés humaines est le facteur clé de la survie. Et cet atout crucial est en jeu.

La puissante tendance derrière l’effondrement de la diversité naturelle et humaine est le surgissement de l’économie en tant que véritable nature humaine et en tant que foi religieuse. Ce que nous appelons économie est l’association explosive entre une économie extractive et une économie de la cupidité au nom des droits individuels de l’homme. Cela repose presque entièrement sur deux hypothèses.

Premièrement, les ressources naturelles sont en quantité illimitée. Et elles sont gratuites. Le prix des ressources naturelles n’est que le prix de leur extraction, de leur transport et de leur emballage. Le marketing compte aussi. Juste pour mettre dans les rêves de milliards de personnes des marques et des produits dont ils n’ont jamais rêvé et dont ils n’ont absolument pas besoin. Ces hypothèses visaient à donner à l’homme la puissance de Dieu ; un pouvoir illimité, inégalé et sans égal sur n’importe quelle créature, et aussi sur la planète. Pour cet être humain libéré de ses chaînes, il n’y a plus de contraintes, ni de nature, ni de Dieu ; il est son propre créateur, et quand et où il y a des limites, il y a juste des problèmes à résoudre. Pour l’individu souverain, comme nouvelle religion des droits de l’homme, la foi religieuse elle-même n’est qu’un problème à résoudre. Mais cette supposition est fausse, et nous le savons. Nous payons déjà pour des ressources que personne n’a jamais rêvé de payer ; quel est le marché de l’émission de carbone, si ce n’est le marché de l’air pur ? Nous craignons déjà des maladies dans l’eau, dans la terre, et dans trop de formes de vie. Et le roi de la peur joue en coulisse, la peur du changement climatique, la peur des maladies, la peur d’une espérance de vie plus courte et, de plus, la peur de la vie elle-même − la peur du monde extérieur. L’Ouest ne le comprend pas et considère qu’il s’agit juste d’un autre problème à résoudre. Si vous ne voulez pas être un américain comme tout le monde veut l’être, vous avez un problème. Un gros problème, oui.

HJ-prod.jpgLa deuxième hypothèse est que toute société humaine dans le monde entier est à la recherche de développement. C’est aussi un mensonge. En fait, la plupart des communautés indigènes et des confessions religieuses sont organisées contre le développement ; elles n’ont pas de place pour une telle chose dans leur communauté. Près de chez moi, sur la côte ouest de Madagascar, ils brûlent la maison de quiconque devient riche, pour le garder dans la communauté. Ils comprennent très bien que l’argent est le grand fossé entre les êtres humains, et l’économie de marché, la fin des communs. Le fait n’est pas qu’ils sont incapables de se développer eux-mêmes ; la vérité est que, en tant que communauté, ils refusent l’individualisme lié au développement économique. Ils préfèrent leur communauté au droit illimité de rompre avec elle et avec la nature elle-même. La phrase qu’ils préfèrent est « Mieux vaux une touche de fihavanana (le bien-être collectif) qu’une tonne d’or ». Pour le bien de la croissance, ce que nous appelons le développement, c’est la rupture de ces communautés contre leur volonté et la fin de leur bien-être collectif pour les fausses promesses d’un accomplissement individuel. Sous le faux drapeau de la liberté, pour le commerce et l’argent, les Occidentaux l’ont fait à plusieurs reprises, de la rupture du Japon par le commodore Perry, aux misérables guerres de l’Opium contre la Chine, à la guerre criminelle contre les gouvernements nationalistes des Philippines ou d’Amérique du Sud. Les opérations criminelles de la Fondation Gates introduisant des OGM dans les pays pauvres d’Afrique, réduisant le paysan en esclavage. Il y a aussi le grand projet d’électrification de l’Afrique ouvrant la porte à la nouvelle colonisation des terres, des cultures, des forêts et des richesses de sa biodiversité, par les grandes entreprises. Et ce qui importe le plus, c’est la destruction des symboles de leurs traditions [« Rest » en anglais, NdT], de leurs choses sacrées et, finalement, de leur foi – l’usine du dénuement moral ; les rendant honteux de qui ils sont. De l’Afrique à l’Amérique du Sud ou de l’Asie du Sud-Est à la Russie, les populations autochtones savent très bien que tout n’est pas à vendre ; vous ne pouvez pas échanger quelques acres de forêt tropicale contre quelques acres de toundra. Vous ne pouvez pas échanger le dernier rhinocéros blanc contre des actions dans des parcs animaliers. Et ils craignent que l’avidité illimitée provoque des guerres pour les ressources ; qu’est-ce que l’invasion de l’Irak, sinon une guerre pour le pétrole, la guerre civile en Syrie, sinon une guerre pour l’eau, qu’est-ce que le meurtre de Saddam Hussein, de Mouammar Kadhafi, le bombardement d’une usine de produits pharmaceutiques au Soudan ? Et tant de nombreuses attaques terroristes similaires, à l’exception d’une tentative désespérée de contrôler les ressources naturelles, la vie elle-même, et de maintenir la capacité des États-Unis à ne jamais faire face à leur dette insoutenable ?

Nous avons beaucoup à apprendre des communautés autochtones. Nous, les peuples des Nations européennes, sommes aussi des peuples autochtones, sur nos terres, dans nos pays, avec nos traditions, notre foi, nos biens communs pour lesquels nous avons combattu tant de fois, et nous sommes toujours capables de nous battre. Mais nous n’avons plus beaucoup de temps pour le faire.

L’effondrement politique de l’individualisme

La situation actuelle a de grandes conséquences sur l’économie elle-même mais elle concerne principalement ce que nous appelons la politique. Nous devons réinventer la signification même de celle-ci ; la liberté collective des sociétés humaines de façonner leur destin. Et nous devons réinventer la façon dont la politique régit l’économie ; la façon dont l’économie est un outil de nos sociétés, pas l’inverse. Karl Polanyi a écrit des choses définitives à ce sujet.

Le système post-démocratique de la grande entreprise en charge de nos rêves, de nos emplois et de nos vies repose principalement sur la libre poursuite de la cupidité illimitée par l’ego – l’individu souverain. L’idée de base est que l’homme n’est que la liberté illimitée qu’il se crée, et qu’il a droit à une utilisation illimitée du monde. Ne faites pas d’erreur ! Ce système n’est pas faible, malgré toutes les apparences. Ce système est très puissant, mais sous deux conditions : dans la mesure où la grande majorité des citoyens pensent être de véritables initiés, qu’ils sont des gagnants du système, et aussi, dans la mesure où les ressources naturelles lui permettent de promettre une croissance illimitée. C’est le gouvernement de l’homo œconomicus par ses désirs illimités ; le gouvernement pour le big business sous le visage souriant de la démocratie.

Ce système a colonisé nos esprits, nos rêves, nos imaginaires ; sa principale réalisation est de nous avoir coupé du monde extérieur. Nous sommes en fait aveugles à l’altérité, l’Occident ignore la tradition [« Rest »en anglais, NdT]. Et connaissez-vous le premier symptôme d’une dépendance à Internet ? L’incapacité de reconnaître les visages humains entre amis et membres de la famille !

HJ-occmonde.jpgEn disant cela, nous sommes proches du grand secret caché derrière la scène ; nous sommes confrontés à la fin des systèmes libéraux tels que nous les connaissions.

Ces systèmes libéraux ne s’appuient pas tellement sur la foi collective dans la Constitution, la Nation ou même le parti au pouvoir. Ils ne comptent que sur la cupidité libre et illimitée accordée à chaque individu. Non seulement c’est autorisé mais c’est même prescrit. Tous les systèmes religieux, sociaux et politiques avant nous, ont fait très attention à limiter, à refréner le désir du plaisir, de la richesse, des biens, ou à leur substituer des biens spirituels ; nous vivons dans le premier système politique et social basé sur la libération absolue et complète de la cupidité. Jetez un œil à nos écoles commerciales et sur les MBA ; nous en avons fait un modèle d’école de cynisme et de cécité morale ! Et ne vous trompez pas, ce système est incroyablement puissant ! Le système de la cupidité individuelle a gagné contre le totalitarisme. Il a gagné contre les grandes religions, les traditions et même les nationalismes. Le lien invisible créé entre les individus sur rien de plus que la promesse d’une quête illimitée d’argent, de biens et de plaisir est bien plus fort que les liens extérieurs, les autorités supérieures, Dieu, l’Empereur, le Roi ou la révolution politique ; ceux là venaient d’en haut. La révolution individuelle vient de l’intérieur. La cupidité de l’intérieur, c’est le puissant moteur du libéralisme individuel ! En fait, la révolution de l’individu est le principal moteur politique du siècle dernier. Et est le gagnant contre le fascisme, le nazisme, et finalement l’Union soviétique elle-même.

Le secret à partager entre nous est que le jeu est terminé. Les seules et uniques conditions de la viabilité du système de la cupidité étaient l’offre illimitée de ressources naturelles et le renouvellement des systèmes vivants d’un côté ; et le partage des avantages entre tous les citoyens de l’autre côté. L’économie du carbone a en fait façonné la démocratie. L’offre illimitée de ressources naturelles a façonné les droits de l’homme en tant que droits de l’individu souverain. Les droits illimités appellent un approvisionnement illimité. Nous savons que ce système est près de s’effondrer. L’effondrement viendra non seulement de l’extension de la pauvreté, mais du fait que la grande majorité des citoyens occidentaux seront de plus en plus exclus de toute forme de bénéfices venant du système. Depuis la fin de la grande peur du communisme et la fin de l’Union soviétique, voici la fin du capitalisme de partage. Le capitalisme ne repose plus sur de bons salaires qui augmentent régulièrement ; il s’appuie de plus en plus sur les prisons et la police. Et l’effondrement viendra non seulement du changement climatique, mais aussi des terribles conséquences des produits chimiques, des pesticides et de la pharmacie dans les sols, la viande et, finalement, la richesse humaine. Il viendra non seulement de l’empoisonnement de l’eau douce, de la nourriture transformée et de l’atmosphère urbaine, mais aussi des événements extrêmes menaçant toutes ces villes au bord de la mer, et aussi des quantités de réfugiés jamais vues auparavant − par dizaines de millions venant d’Asie et d’Afrique.

Le facteur de la peur suit de près la tromperie. Et les deux sont politiquement des armes de destruction massive pour l’Occident.

Cela définit le moment politique que nous vivons maintenant dans les pays occidentaux. Le passage d’individus unifiés par leur désir de richesse à des communautés unies par la lutte pour la survie est un moment à la fois de grandes attentes et de grands risques. C’est la dimension cachée derrière le Brexit, derrière la victoire de Donald Trump, pas si surprenante après tout, et derrière tant de booms politiques et d’explosions à venir ! Et ce pourrait être le meilleur des temps, ainsi que le pire des moments. Qui sait, à un moment où la Chine annonce que la venue de la civilisation écologique devrait avoir lieu au cœur du rêve chinois ?

L’économie va bien sûr refléter ce grand tableau. En fait, c’est déjà dans les faits et les chiffres. Le moment logistique que nous vivons est l’augmentation spectaculaire des coûts de transport, et le nouveau localisme qu’il exige. Le moment entrepreneurial que nous vivons est l’effondrement de l’entreprise mondialisée, et la recherche illimitée d’énergie qu’elle a demandée ; les PME sont les seules à créer des emplois et à s’impliquer réellement dans la communauté par des achats locaux, une embauche locale, l’intégration culturelle et l’engagement local. Et le moment industriel que nous vivons est le passage du travail humain à la production robotique, ce qui signifie que partout dans le monde, les coûts de production sont sur le point de s’égaliser ; ce qui signifie que la main-d’œuvre bon marché ou l’esclavage perdront leur pouvoir de fixation des prix. En passant, l’entreprise mondiale perdra son avantage concurrentiel. Le localisme et les PME sont les nouvelles grandes choses dans les pays où les robots vont payer des impôts ! Mais le moment où nous vivons est aussi principalement le moment où la terre n’est plus si amicale avec les êtres humains. Après deux siècles d’agressions industrielles et chimiques, la nature est éveillée. Personne ne survivra seul à l’effondrement à venir. Et ne rêvez pas ; vous ne pouvez pas mettre de l’argent dans le réservoir de votre voiture, pas plus que manger votre or.

C’est pourquoi nous sommes à la fin de l’individu souverain et de la société de marché. C’est la fin de l’ego, du moi, moi-même, mon seul ami. Nous sommes déjà au début d’une nouvelle ère politique, l’ère de la survie.

Le deuxième enjeu est le retour des communs. La deuxième partie du grand Chapitre de la Liberté, provenant de l’Angleterre du XIVe siècle, le Chapitre des Forêts, est entièrement consacré à assurer la sécurité des communs, en tant que droit fondamental des communautés. Les communs aident les pauvres à satisfaire leurs besoins fondamentaux, bien mieux que n’importe quelle aide publique ou charité privée. Les communs donnent à tout membre de la communauté qui les protège, un libre accès à leur utilisation pour des besoins personnels, mais aucun accès pour un usage commercial ou industriel. C’est un chemin pour la dignité et l’engagement.

HJ-renv.jpgLes biens communs, ou les communs, ne cadrent pas bien avec le libre-échange, la libre circulation des capitaux, les privatisations de masse et l’hypothèse de base que tout est à vendre ; la terre, l’eau douce, l’air et les êtres humains. En fait, le libre-échange et les marchés mondiaux sont les pires ennemis des communs. La grande ouverture des dernières communautés vivant sur elles-mêmes est une condamnation à mort. Bienvenue à la réinvention de l’esclavage par ces apôtres des migrations de masse et des frontières ouvertes ! Je n’ai aucun doute à ce sujet ; une grande partie de ce que nous appelons « développement » et « aide internationale » sera bientôt considérée comme un crime contre l’humanité – l’effondrement des biens communs pour le bénéfice des entreprises mondialisées et des intérêts privés. Et le mouvement des « no borders » sera également considéré comme une manière subtile d’utiliser le travail forcé et embaucher des esclaves avec un double avantage : premièrement, faire le bien avec le sentiment d’être d’une qualité morale supérieure, deuxièmement, faire du bien à la rentabilité du capital.

La société globale basée sur l’économie comme notre nature humaine, détruit les communs à un rythme incroyable. Non seulement parce qu’elle détruit les frontières qui les protégeaient ; parce que cela place le libre-échange au-dessus des communautés, des religions et des choses sacrées. Et le modèle du marché global où tout est à vendre substitue effectivement l’expulsion des communs générant pauvreté pour une partie croissante de la population mondiale. L’accès libre à la nature sera bientôt refusé à la majorité des gens ; des légumes ou de la viande qu’ils mangent, au jeu qu’ils jouent ou aux loisirs qu’ils partagent, des graines sur lesquelles ils comptent, sur les enfants qu’ils veulent. Tout sera calibré, tout passera sous la coupe de la loi de la meilleure rentabilité pour le capital – et à la fin du processus, la vie humaine elle-même finira par être un produit de l’industrie.

Les communautés indigènes, des tribus d’Amérique du Sud aux associations environnementales en France ou en Allemagne, sont aussi les seules à vouloir protéger leurs communs, et se battent parfois avec ferveur pour les sauver contre des projets industriels ou des investissements massifs. Elles devront lutter contre ces soi-disant « accords commerciaux » dont le seul but est de protéger, non pas l’investissement lui-même, mais le retour attendu des bénéfices ! Toute analyse approfondie du conflit entre les compagnies minières aurifères équatoriennes et canadiennes, ou entre le Guatemala et la Bolivie et les entreprises industrielles américaines, révèle cette situation confuse ; l’explosion actuelle du capital, mieux connue sous le nom de « quantitative easing », crée une pression croissante sur les ressources naturelles. Le système monétaire émet des chèques en nombres illimités, et c’est à la nature de payer la facture ! C’est pourquoi la prochaine étape est l’accaparement final de la nature pour le bénéfice du système de la dette ; pas un morceau de terre, ou une gorgée d’eau, pas un poisson dans l’océan profond ou un arbre dans la forêt tropicale ne va échapper à l’industrie – leur destruction pour de l’argent.

Le retour des communs est l’une des conditions principales et uniques de notre survie.

Qu’est-ce que ça veut dire ? La plupart d’entre nous en Europe sont des autochtones. Nous savons d’où nous venons, et nous savons à quoi nous appartenons. Ce qui nous importe le plus, c’est de dire « nous » avec confiance, avec foi, avec amitié. Les communs sont l’endroit où tout le monde dit « nous ». C’est l’endroit où il n’y a pas de place pour le « moi ». Et les bases sont solides pour le futur proche. Ce sont les ressources qui ne sont pas à vendre, les ressources partagées par la communauté, pas pour le commerce ou l’industrie à tout prix, des ressources hors de portée des commerçants ou des banquiers. Pas de libre-échange, pas de marché, pas de pouvoir de prix sur les communs. Les graines, le sol, l’eau douce, l’air, la naissance humaine et les vies humaines ne sont pas non plus à vendre. Elles ne sont pas le moyen de maximiser le rendement du capital ! La nature elle-même prendra soin de nos biens communs, et nous donnera beaucoup plus que n’importe quel fonds d’investissement, seulement si nous la respectons, seulement si nous la laissons jouer, seulement si nous la laissons faire. C’est la plus grande leçon de l’écologie, de l’agroforesterie et de l’agriculture biotech. Nous avons juste à appartenir. Nous avons juste à partager une identité ; il suffit d’accepter des limites. Voici la venue de la politique identitaire. Voici la disparition de l’économie telle que nous la connaissons. Toutes ces questions sont profondément politiques, et elles appellent à un retour au pouvoir de toute la communauté politique dans son ensemble – pas la disparition de la communauté pour mon bénéfice, moi l’individu souverain !

HJ-corps.jpgQuelle est la prochaine étape ?

Nous sommes à la fin de l’économie libérale telle que nous la connaissons et, à ce moment-là, nous serrons à la fin de la cupidité individuelle en tant qu’outil puissant de l’ordre politique. Qu’est-ce qui va arriver ? Et que devons-nous faire ?

Après l’effondrement de l’économie en tant que foi, et l’effondrement du marché mondial en tant que sorcellerie, le premier besoin est spirituel. Je ne dis pas religieux. Mais nous devons reconnaître la dimension sacrée de la vie, de toutes les formes de vie. Nous devons partager les symboles de notre destin commun et de notre volonté collective, et nous avons besoin d’une renaissance de la communauté comme étant bien plus que la somme des individus – la magie du « Nous, les gens » est encore à réinventer. Cela pourrait être le cadeau le plus utile de l’Union Européenne au monde extérieur ; vous ne pouvez pas construire une communauté politique sur le marché, l’argent, la croissance ou les droits individuels. Nous avons besoin de plus que cela, de quelque chose de différent,  quelque chose proche de la foi, des symboles et de la fraternité, quelque chose comme cette chose sacrée que nous perdons, et qu’ils nous prennent.

La condition même de la réévaluation des biens communs est la reconnaissance générale que tout n’est pas à vendre, parce qu’il y a des choses à vendre, il y a des choses à transmettre, et il y a des choses à donner ou à partager. Et il y a des choses sacrées dans lesquelles la communauté met sa confiance et par lesquelles elle exprime sa différence. Bien sûr, ces choses sont sacrées. Bien sûr, ces choses n’ont pas de substitut sous forme monétaire. Elles ne sont ni négociables ni vendables. C’est la définition même de la sacralité, et nous partageons un besoin urgent de redéfinir ce qui dans la nature, dans nos pays, sociétés et chez nous, n’est pas à vendre, parce que c’est la partie principale de notre être humain.

Ce n’est pas le moment d’élaborer des propositions pour résoudre nos problèmes. Je vais juste souligner trois choses principales à faire, et à faire maintenant.

Nous devons élaborer un nouveau système de comptabilité. Le système actuel compte comme une valeur ajoutée la destruction des espèces et des ressources rares. C’est une menace contre notre survie. Le seul système durable tiendra compte du respect de la loi par les entreprises, des contraintes fiscales et sociales et du respect des cultures et modes de vie locaux par les entreprises privées et les organismes étrangers.

Nous devons prendre en compte la fin de l’économie du carbone, le retour de la géographie et le besoin de localisme et d’activités auto-orientées. Ce n’est pas un problème mineur ; ce pourrait être la fin de la démocratie telle que nous la connaissons, basée sur un approvisionnement énergétique illimité pour le commerce et les communications. Le coût du transport presque nul est le plus grand mensonge du système économique actuel, l’appel efficace à la globalisation. La distance aura de l’importance, la géographie aura de l’importance et son coût reste encore à intégrer.

Beaucoup plus important, nous devons travailler autour du droit à la diversité, la condition la plus importante de notre survie. C’est peut-être le plus grand apprentissage de l’écologie et de la biologie ; la diversité est collective, et cette diversité est la clé de la survie.

Nous ne survivrons pas à l’alignement de la planète sur la cupidité illimitée pour les ressources. Personne ne réclame la démocratie mondiale, l’uniformisation du monde par l’économie dite libérale. Personne ne sait plus qui sont Milton Friedman ou Friedrich von Hayek – ce ne sont que des personnages de musées. Mais personne ne pense plus que le problème concernera le socialisme, ou l’économie contrôlée par l’État, ou quelque chose entre les deux. La vraie reconnaissance de la liberté humaine comme liberté collective et de la diversité culturelle et politique comme trésor de l’humanité, don de la nature et condition même de notre survie, droit fondamental au-dessus de tout autre droit économique ou individuel politique, est la clé d’un avenir de paix, de compréhension mutuelle et de coexistence respectueuse.

À Chisinau, ce 17 décembre 2017, je lance un appel collectif pour renouveler l’accord conclu lors de la Conférence de La Havane, en 1948-1949, lorsque les Nations Unies ont prévu de subordonner le libre-échange et les marchés libres au bien-être, au progrès social et à la sécurité environnementale des populations.

J’appelle à un engagement collectif pour reconstruire un forum des pays non alignés, le même qui a eu lieu à Bandung, en 1955, un forum de ceux qui ne veulent pas être relocalisés, être déportés ou être privés de leur identité par des intérêts étrangers, un forum de personnes qui partagent profondément le sentiment que le trésor le plus important de l’humanité est au-delà de tout ce qui se vend, le trésor de la diversité culturelle et de la générosité de la nature.

Et j’appelle à renouveler la Déclaration de Coyococ, en 1974, sur les droits collectifs des peuples autochtones, contre les colons et les envahisseurs, les droits à la sécurité collective sociale, culturelle et environnementale. Ce sont les véritables fondements des droits de l’homme ; les droits individuels ne servent à rien s’il n’y a pas de société organisée pour les prendre pour acquis.

Il y a plusieurs siècles, le Chapitre des Forêts donnait un sens précis et efficace aux droits de l’homme ; le droit de vivre selon la nature et de vivre de la richesse des ressources naturelles et des écosystèmes vivants. L’échec d’une approche juridique des droits de l’homme est avéré ; plus il y en a, moins ils prouvent une quelconque efficacité. Beaucoup de mots, et si peu de réalité !

Le chemin était ouvert il y a longtemps. Il est temps maintenant de compléter et de garantir les droits humains par une déclaration des droits collectifs – id est, les droits des sociétés humaines à ne pas être détruites par l’extérieur, le droit à leur sécurité morale, religieuse, politique et environnementale, le droit de tous peuples autochtones de se protéger ou d’être protégés contre les colons et les envahisseurs, à tout prix et par quelque moyen que ce soit. C’est la vraie condition de notre survie. Nous ne survivrons pas à travers ce siècle sans la générosité de la nature, la beauté des cultures et la liberté naturelle de l’esprit humain.

HJ-murouest.jpgHervé Juvin

Écrivain, Essayiste, Économiste
Président, NATPOL DRS (DRS comme diversité, résilience et sécurité)

Conférence sur le Cercle Aristote

Traduit par Hervé relu par Catherine pour le Saker Francophone

Note:

  1. Référence à la phrase de Clinton, It’s the economy, stupid !