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mardi, 26 septembre 2023

Les sanctions et le déclin du pétrodollar

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Les sanctions et le déclin du pétrodollar

par Domenico Moro

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26351-domenico-moro-le-sanzioni-e-il-declino-del-petrodollaro.html

L'hégémonie géopolitique des États-Unis repose en partie sur le fait que leur monnaie, le dollar, est une monnaie de réserve internationale. Les banques centrales du monde entier, en particulier celles de l'Extrême-Orient et des pétromonarchies arabes, détiennent une grande quantité de dollars comme réserves à utiliser en cas de besoin. Les dollars sont notamment achetés sous forme d'obligations d'État américaines, ce qui permet aux États-Unis d'emprunter à volonté. L'un des piliers de l'hégémonie du dollar est le lien avec le pétrole, la plus importante des matières premières, qui est vendu en dollars, d'où le terme de "pétrodollar". Ce lien a toutefois été récemment mis à mal par les sanctions que les États-Unis ont mises en place, en particulier contre la Russie, en raison de la guerre en Ukraine.

Mais remontons dans le temps et voyons l'origine du pétrodollar. En 1971, le président américain Nixon avait découplé le dollar de l'or : les pays exportant vers les États-Unis ne seraient plus payés en or, convertissant les dollars en ce précieux minéral.

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En 1973, Nixon a de nouveau conclu un accord avec le roi d'Arabie saoudite, Faisal bin Abdulaziz Al Saud, pour soutenir le dollar, alors découplé de l'or, avec du pétrole. L'Arabie saoudite s'engageait à vendre son pétrole en dollars, en échange de quoi les États-Unis s'engageaient à défendre la sécurité du royaume, en lui fournissant des armes et en lui garantissant un soutien militaire en cas de besoin.

Cinquante ans plus tard, cet accord semble avoir été mis à mal par l'avènement d'un nouveau multipolarisme. Les sanctions ont joué un rôle important, car le dollar est une monnaie fiduciaire, c'est-à-dire basée sur la confiance, en l'occurrence la confiance que d'autres pays et leurs banques centrales accordent au gouvernement américain. C'est précisément cette confiance qui a été récemment ébranlée. En effet, les États-Unis ont exclu la Russie du système de paiement international Swift et, surtout, ont bloqué la moitié (environ 300 milliards de dollars) des réserves internationales de la banque centrale russe en Europe et aux États-Unis. Cela a mis en garde toutes les banques centrales des pays ayant des réserves en dollars en Europe et aux États-Unis, car les sanctions américaines montrent que ces réserves sont loin d'être sûres et qu'elles sont soumises aux humeurs politiques du gouvernement américain.

Ainsi, de nombreux pays ne s'intéressent plus guère au dollar en tant que monnaie d'échange internationale. Par conséquent, le dollar ne domine plus le commerce international du pétrole, qui s'effectue de plus en plus dans des monnaies autres que le dollar. Selon JP Morgan, un cinquième des transactions pétrolières mondiales se fait déjà dans d'autres monnaies. Cette part devrait augmenter avec l'entrée de trois grands producteurs de pétrole, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Iran, dans le cercle des Brics, le club des économies émergentes qui réunit le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.

Ces trois pays rejoindront les Brics, ainsi que l'Argentine, l'Égypte et l'Éthiopie, à partir du 1er janvier 2024. Les Brics rassembleront alors une partie importante des plus grands exportateurs et importateurs de pétrole du monde, qui sont unis par la volonté, pour diverses raisons, de déclasser le rôle du dollar et des institutions économiques internationales qui soutiennent son rôle de monnaie hégémonique. Les Brics disposent également d'une banque, la New Development Bank, présidée par Dilma Rousseff, ancienne présidente du Brésil, qui vise à soutenir les économies émergentes par des aides dans des monnaies autres que le dollar. De cette manière, de nombreux pays périphériques sont soustraits à l'influence d'institutions telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui sont contrôlées par les États-Unis et les pays du G7, l'autre club international qui, outre les États-Unis, regroupe le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie et le Canada, et qui est en concurrence avec les Brics.

Dans le même temps, le rôle du dollar se dégrade également sur les marchés financiers liés au pétrole. L'influence du dollar sur l'évolution du prix du baril de pétrole s'estompe. En particulier, la corrélation inverse entre la hausse du dollar et la baisse du prix du pétrole disparaît. De plus en plus, il arrive que le prix du pétrole augmente alors que le dollar s'apprécie par rapport à d'autres devises, ce qui pénalise doublement les pays importateurs de pétrole comme l'Italie. Selon JP Morgan, entre 2005 et 2013, une hausse de 1 % du dollar a entraîné une baisse de 3 % du prix international du pétrole. En revanche, entre 2014 et 2022, elle n'a entraîné qu'une baisse de 0,2 %. La raison de ce changement, toujours selon JP Morgan, réside dans les premières sanctions américaines levées contre la Russie en 2014, au moment de l'annexion de la Crimée, qui ont provoqué une augmentation des achats de pétrole russe dans des monnaies autres que le dollar.

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Le divorce entre le dollar et le pétrole a des effets secondaires sur la dette publique américaine, car les pétrodollars ont souvent été recyclés en obligations d'État américaines, contribuant à renforcer le statut de monnaie de réserve internationale du dollar. Les pays pétroliers ont réduit leurs achats d'obligations d'État américaines, même en période de hausse des prix du pétrole. En particulier, l'Arabie saoudite a perçu l'année dernière un montant record de 326 milliards de dollars provenant des ventes de pétrole, mais a en même temps vendu des obligations d'État américaines, réduisant la valeur de son portefeuille à son niveau le plus bas depuis six ans (108,1 milliards de dollars en juin). Les propos tenus au forum de Davos par le ministre saoudien des finances Mohammed Al-Jadaan, selon lesquels l'Arabie saoudite "n'a aucun problème à discuter de la manière de régler les accords commerciaux, que ce soit en dollars américains, en euros ou en riyals saoudiens" [i], sont particulièrement significatifs. Ces paroles du ministre saoudien équivalent à placer une pierre tombale sur le pétrodollar. Entre-temps, les relations de l'Arabie saoudite avec la Chine et, en partie, avec la Russie se sont rapprochées. Le rôle de médiateur joué par la Chine dans le récent rapprochement diplomatique entre l'Arabie saoudite et l'Iran, longtemps rivaux dans la région du golfe Persique et désormais tous deux membres des Brics, en est la preuve.

Parmi les pays qui s'efforcent d'atténuer l'isolement économique de la Russie figurent également les Émirats arabes unis et l'Inde, qui est devenue l'un des plus grands importateurs de pétrole russe, également payé en roupies et en dirhams émiratis. L'Irak, autre important producteur de pétrole, a annoncé qu'il accepterait les paiements en yuans renminbi de la part de la Chine. Cette dernière, quant à elle, a effectué en mars, pour la première fois de son histoire, plus de transactions commerciales internationales avec sa propre monnaie qu'avec le dollar. Toujours en mars, la Chine a acheté pour la première fois du gaz liquéfié en yuans à une société française, TotalEnergies, par l'intermédiaire de la Bourse du pétrole et du gaz de Shanghai, où sont notamment négociés des contrats à terme sur le pétrole libellés en monnaie chinoise. C'est précisément la bourse de Shanghai qui est l'un des instruments utilisés par la Chine pour saper la domination du dollar sur les marchés financiers et promouvoir l'essor du yuan en tant que monnaie internationale.

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Pour l'instant, le dollar reste une monnaie de réserve inégalée, même si sa part dans les réserves des banques centrales est passée de 71 % en 1999 à 59 % en 2022, selon le Fonds monétaire international. Cependant, la tendance à la dédollarisation n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui. Preuve en est également l'accumulation de réserves d'or par les banques centrales à des taux jamais atteints depuis 1950. Si le pétrodollar poursuit son déclin, comme le montre l'analyse du marché pétrolier, la dédollarisation se poursuivra et avec elle le déclin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, avec des conséquences désastreuses pour les Etats-Unis. Surtout pour la gestion de leur double dette, la dette publique et la dette commerciale, qui leur permet en fait de vivre au-dessus de leurs moyens aux dépens du reste du monde.

Notes

[i] Sissi Bellomo, " La lente disparition du pétrodollar affaibli par les sanctions et le pétrole de schiste ", Il Sole 24 ore, 5 septembre 2023.

18:21 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dollar, pétrodollar, brics, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 04 février 2023

Vers une tripolarité géofinancière : pétrodollar, pétroyuan et rouble-or - Le "rouble-or" dans l'espace géo-économique et géo-financier de la Russie

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Vers une tripolarité géofinancière : pétrodollar, pétroyuan et rouble-or

Par Alfredo Jalife Rahme

Source : https://noticiasholisticas.com.ar/hacia-la-tripolaridad-geofinanciera-petrodolar-petroyuan-y-rublo-oro-por-alfredo-jalife-rahme/

Le portail Zero Hedge qualifie l'essai de Zoltan Pozsar de "chef-d'œuvre" de la géofinance (https://bit.ly/3ZLrpsK). Alastair Crooke - ancien espion du MI6 britannique et ancien conseiller de Javier Solana, ancien chancelier de l'UE - le cite avec révérence (https://bit.ly/3WaQGtj), tout comme l'illustre géopoliticien brésilien Pepe Escobar (https://bit.ly/3GDLCbe). Auparavant, Bloomberg, très proche du Parti démocrate, avait donné libre cours au concept paradigmatique de Pozsar, à savoir la montée du pétroyuan et le déclin du pétrodollar (https://bloom.bg/3IMZGlb). Pozsar a été étiqueté comme le "gourou du Repo (repurchase agreement)": l'emprunt à court terme pour les marchands d'avoirs gouvernementaux (https://bit.ly/2ryeifX), qui opéraient à la méga-stratégique Réserve fédérale de New York, par le biais de son hiératique shadow banking (https://bit.ly/3ka4Z3X). Pour faciliter les choses à notre niveau juridique, Pozsar est un solide poids lourd qui pourrait être, selon la dynamique des événements, le Keynes du XXIème siècle sur le nouvel ordre géofinancier qui se disputera entre le pétrodollar, en déclin, et le petroyuan, en irrésistible ascension.

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Aujourd'hui, Pozsar (photo) est le maître à penser monétariste du Credit Suisse, où il présente ses deux points fondamentaux: 1) "l'encombrement des matières premières" qui signifie une "ré-hypothèque", et 2) le chaînon manquant de l'imminent "Bretton Woods 3": le petroyuan. Bien qu'il ne le cite que tangentiellement, Pozsar - qui est le meilleur pour définir la fracture bipolaire entre le pétrodollar et le pétroyuan - a manqué un autre lien: le "rouble-or".

Selon Pozsar, traduit par Zero Hedge, "Poutine pourrait déchaîner l'enfer sur le système financier occidental en exigeant qu'au lieu des dollars, les exportateurs de pétrole russes soient payés en or, arrimant effectivement le pétrole à l'or et lançant le pétro-or". Ce serait plutôt le "rouble-or" ! Pour l'instant, la Chine a secrètement commencé à acheter des centaines de tonnes d'or physique (https://bit.ly/3CLLWUb). Mon très humble avis est que la "guerre des matières premières" fait d'ores et déjà rage.

Au cours de l'année 2022, le génie financier hongrois Pozsar a soutenu avec insistance qu'"à une époque où le monde passe de l'unipolarité à la multipolarité, les actions des chefs d'État sont bien plus importantes que celles des gouverneurs des banques centrales". A juste titre, Pozsar attribue une importance énorme à "l'expansion des BRICS", au détriment du G7. Pozar fait l'éloge de la visite du mandarin Xi Jinping en Arabie saoudite et de son accord avec les six pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe - ce que, en toute humilité, nous considérons ici en temps voulu comme le Zeitgeist du 21ème siècle (https://bit.ly/3iE9Jyg).

Le Britannique Crooke, à mon avis l'un des meilleurs géopoliticiens du monde, après avoir magistralement abordé les deux objectifs stratégiques irréconciliables des États-Unis, à savoir la balkanisation de la Russie et le maintien de l'hégémonie du dollar (https://bit.ly/3H52KIa), commente que "l'axe Chine-Russie attise les flammes d'une insurrection structurelle contre l'Occident dans la plupart du "reste du monde". Ses flammes visent à "faire bouillir lentement la grenouille (https://bit.ly/3QDoii9)". Crooke affirme qu'à partir de la doctrine Wolfowitz de 1992 (https://bit.ly/3ZtP6Wl), les États-Unis s'étaient déjà préparés à une guerre contre la Russie en Ukraine. Aujourd'hui, le général américain James Bierman explique sans ambages au Financial Times que les États-Unis "préparent le théâtre d'une éventuelle guerre avec la Chine (https://on.ft.com/3GFkIQe)".

Aujourd'hui, la Chine et la Russie ont établi une relation stratégique avec l'OPEP+, l'Iran et le Venezuela. Il s'avère que la Russie, l'Iran et le Venezuela représentent 40 % des réserves prouvées de pétrole et "chacun d'entre eux vend son pétrole à la Chine en renmimbi". Ce qui est pertinent, c'est que, selon M. Crooke, "la Russie, la Chine et les planificateurs des BRICS (sic) se sont également appliqués à monter leur propre théâtre".

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Le "rouble-or" dans l'espace géo-économique et géo-financier de la Russie

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/el-rublo-oro-en-el-espacio-geoeconomico-y-geofinanciero-de-rusia-por-alfredo-jalife-rahme/

Dans mon précédent article : "Vers la tripolarité géo-financière : pétrodollar, pétroyuan et rouble-or (https://bit.ly/3Wr4pw7)", j'ai détecté la dynamique de création du "rouble-or" dans l'espace géo-économique/géo-financier de la Russie, sans avoir lu l'article fondateur (https://bit.ly/3iX2L7Q) du célèbre économiste russe Sergey Glazyev (SG - photo), aujourd'hui en charge de la Commission économique eurasienne.

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On fait grand cas du fait que SG a été l'un des grands stratèges qui ont protégé la Russie des sanctions des États-Unis, de l'OTAN et de l'Union européenne (UE) qui ont eu un effet boomerang sur l'UE et les États-Unis avec une inflation sévère, au bord de la récession. Même le magazine de la monarchie mondialiste britannique The Economist admet que "le système économique de la Russie est en meilleure forme que prévu : la neuvième économie mondiale a fait beaucoup mieux que prévu (https://econ.st/3HjG9aS)".

À propos, dans un article remarquable, le géopoliticien brésilien Pepe Escobar s'est penché sur l'essai de SG et a prédit que les cinq monnaies des BRICS, soutenues par l'or, "remplaceront le dollar américain (https://bit.ly/3Wn7Js8)".

Selon SG, "l'or peut être un instrument unique dans la lutte contre les sanctions occidentales, compte tenu des prix des principales matières premières internationales (pétrole et gaz, aliments et engrais, métaux et minéraux solides)". La parenté conceptuelle de SG avec le gourou de la finance Zoltan Pozsar, aujourd'hui stratège au Credit Suisse, est frappante.

L'or ne fait pas cavalier seul. Il va de pair avec l'argent (dont les premiers producteurs mondiaux sont le Mexique et le Pérou).

SG rappelle le lobbying des banquiers Rothschild au 19ème siècle en faveur de l'"étalon-or" qui "leur a donné (à eux et à la Grande-Bretagne) l'occasion, par le biais de prêts d'or, de subordonner l'Europe continentale au système financier britannique". SG explique ensuite les phases de "rouble-or 1" et "rouble-or 2" alors que "les conditions sont maintenant réunies" pour "rouble-or 3".

Il cite des analystes de la banque danoise Saxo Bank qui prévoient que d'ici 2023, le prix de l'or atteindra 3000 dollars l'once. Incidemment, la Chine et l'Inde (dont la banque centrale est le plus grand acheteur d'or au monde ; https://bit.ly/3j00Dfp) ont récemment effectué des achats massifs d'or physique.

Une phrase unique de SG pour les villageois vassaux de la défunte mondialisation financière néolibérale: "les importantes réserves d'or permettent au pays de mener une politique financière souveraine et de minimiser la dépendance à l'égard des créanciers extérieurs". (Sur combien de réserves d'or ou d'argent la Banque "autonome" du Mexique, qui constitue en réalité "un État dans l'État" selon le modèle néolibéral mondialiste dépassé, pourra-t-elle compter) ?

SG affirme qu'"en démonétisant leur richesse réelle, les États-Unis ont perdu toute compétence et tout intérêt pour la production et le traitement de ressources stratégiques" telles que l'or et l'uranium. Il commente l'éternel point selon lequel "l'Occident ne dira jamais combien de réserves il détient dans les coffres de ses banques centrales" et affirme qu'"il n'y aura jamais d'audit à Fort Knox", où les États-Unis sont censés conserver leurs réserves d'or et d'argent alors que l'ancien député texan Ron Paul, père de l'actuel sénateur républicain Rand, réclame un audit de ses coffres depuis 12 ans (https://cnb.cx/3QUwQBA).

Je comprends les fortes pressions géopolitiques et géofinancières des États-Unis et du Canada au sein du T-MEC asymétrique, notamment dans le domaine technologique du chapitre 19 (https://bit.ly/3XzPm4Q), alors que le président nationaliste Lopez Obrador (LO), souverainiste à part entière, s'est battu pour le chapitre 8 (la souveraineté des hydrocarbures ; https://bit.ly/3QVTGsl). Aujourd'hui, LO devrait envisager la création du "peso argent mexicain" et la mise en place d'un ministère des Mines, maintenant que le boom des matières premières est de retour, qui existe déjà dans les puissances minières d'Amérique du Sud: Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Pérou et Venezuela.

C'est le Zeitgeist de la créativité géo-financière !

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jeudi, 30 juin 2022

Les Etats-Unis veulent maintenir leur statut de superpuissance à tout prix

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Les Etats-Unis veulent maintenir leur statut de superpuissance à tout prix

Zamir Ahmed Awan

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/geoestrategia/37863-estados-unidos-quiere-mantener-su-estatus-de-superpotencia-a-toda-costa

Les États-Unis cherchent désespérément à maintenir leur hégémonie et leur suprématie. Ils prennent des mesures extrêmes et peuvent aller jusqu'au bout pour maintenir leur hégémonie et leur suprématie. Leur politique de pétrodollars a joué un rôle important, mais, récemment confrontés à des défis, les États-Unis deviennent nerveux et fous.

Le pétrodollar consiste en tout dollar américain versé aux pays exportateurs de pétrole en échange de pétrole. Le dollar est la monnaie mondiale prééminente. Par conséquent, le prix de la plupart des transactions internationales, y compris le pétrole, est fixé en dollars. Les nations exportatrices de pétrole reçoivent des dollars pour leurs exportations, et non leur propre monnaie.

En outre, la plupart des nations exportatrices de pétrole sont propriétaires de leurs industries pétrolières. Cela rend leur revenu national dépendant de la valeur du dollar. S'il baisse, il en va de même pour leurs recettes publiques. Par conséquent, la plupart de ces exportateurs de pétrole rattachent également leur monnaie au dollar. Ainsi, si la valeur du dollar baisse, les prix de tous leurs biens et services domestiques baissent également. Cela permet à ces pays d'éviter les grandes variations de l'inflation ou de la déflation.

Le système des pétrodollars est lié à l'histoire de l'étalon-or. Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis possédaient la plupart des réserves d'or du monde. Ils ont accepté d'échanger tout dollar américain contre sa valeur en or si d'autres pays attachaient leur monnaie au dollar. D'autres pays ont signé cet accord lors de la conférence de Bretton Woods de 1944, qui a établi le dollar américain comme monnaie de réserve mondiale.

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Le 14 février 1945, le président Franklin D. Roosevelt a scellé l'alliance des Etats-Unis avec l'Arabie saoudite. Il a rencontré le roi saoudien Abd al-Aziz. Les États-Unis ont construit un aérodrome à Dhahran en échange d'une formation militaire et commerciale. Cette alliance était si cruciale qu'elle a survécu aux années suivantes où il y a eu bien des divergences d'opinion sur le conflit israélo-arabe.

L'accord de 1945 entre les États-Unis et l'Arabie saoudite a cimenté la relation entre le dollar et le pétrole. Le pétrodollar était né. En 1971, la stagflation américaine a provoqué l'effondrement du dollar. De nombreux pays ont demandé à échanger leurs dollars américains contre de l'or. Pour protéger les réserves d'or américaines restantes, le président Richard Nixon a retiré le dollar de l'étalon-or. En conséquence, la valeur du dollar s'est effondrée. Cela a aidé l'économie américaine car la valeur de ses exportations a également baissé, ce qui la rendait plus compétitive. La chute du dollar a nui aux pays exportateurs de pétrole, car les prix contractuels étaient cotés en dollars américains. Leurs revenus pétroliers ont chuté en même temps que le dollar. Le coût des importations, libellées dans d'autres devises, a augmenté.

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En 1973, Nixon demande au Congrès une aide militaire pour Israël dans le cadre de la guerre du Yom Kippour. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, nouvellement formée, a interrompu les exportations de pétrole vers les États-Unis et d'autres alliés d'Israël. L'embargo pétrolier de l'OPEP a quadruplé le prix du pétrole en six mois. Les prix sont restés élevés même après la fin de l'embargo. En 1979, les États-Unis et l'Arabie saoudite ont négocié la Commission mixte États-Unis/Arabie saoudite pour la coopération économique. Ils ont accepté d'utiliser des dollars américains pour les contrats pétroliers. Les dollars américains seraient recyclés aux États-Unis par le biais de contrats avec des entreprises américaines. Ces entreprises améliorent les infrastructures saoudiennes grâce au transfert de technologie.

Les États-Unis utilisent la puissance des pétrodollars pour imposer leur politique étrangère. Mais de nombreux pays ne ripostent pas. Ils craignent que cela signifierait l'effondrement du système des pétrodollars.

Cependant, plusieurs pays ont intensément réfléchi et ont réagi contre le concept du pétrodollar et quelques dirigeants arabes ont déclaré vouloir dorénavant faire du commerce en monnaie locale ou en toute autre monnaie, se dissociant ainsi du dollar. Le rôle principal a été joué par le président Saddam Hussein, le colonel Kadhafi de Libye et le président syrien. Les États-Unis les ont punis et ont changé les régimes de ces pays.

La Chine a appelé à un remplacement du dollar américain comme monnaie mondiale. Bien qu'elle soit l'un des plus grands détenteurs étrangers du dollar. La Chine influence le dollar américain en arrimant sa monnaie, le yuan, à celui-ci. La Chine a signé un accord d'échange de devises avec plus de vingt pays et commerce déjà avec eux en yuan ou en devises locales. Elle importe du pétrole et du gaz de certaines nations arabes en yuan.

La Russie a exigé de régler les factures de gaz en roubles et certains pays européens ont déjà accepté de payer en roubles. L'UE ne voit pas non plus d'objection à ce qu'un État membre paie en roubles plutôt qu'en dollars. La Russie commerce avec certaines autres nations en roubles ou en monnaies locales au lieu de dollars.

La Russie a fait chuter la valeur du dollar et de l'euro de 30 % en un clin d'œil en rattachant le rouble russe à la valeur de l'or et en déclarant qu'elle ne fournit du pétrole que contre le rouble russe. La décision de la Russie signifie que désormais le monde entier, en particulier l'Europe occidentale et le Japon, achètera le rouble russe en y vendant des dollars, car le rouble russe est devenu du jour au lendemain une monnaie plus stable après avoir été rattaché à l'or.

Les États-Unis, qui ne produisent en masse que des armes et des munitions, sont pris dans une terrible crise économique. En cas de contraction du dollar, les États-Unis ne peuvent pas couvrir leur déficit budgétaire de 306 milliards de dollars. Cela provoquera un grave chômage et affectera négativement le filet de sécurité sociale. C'est la bombe atomique économique dont Joe Biden était conscient lorsqu'il parlait de l'éviction de Poutine en Pologne.

Poutine ordonne aux pays européens d'effectuer les paiements de gaz et de pétrole en roubles et d'ouvrir des comptes dans les banques russes. Cela affaiblit les sanctions américaines contre la Russie. Bien que la Russie n'ait pas riposté aux sanctions américaines de manière aussi agressive, elle a introduit calmement ses politiques pour contrer les sanctions et ce, avec succès.

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Le déclin rapide des États-Unis a rendu ses dirigeants nerveux et fous. Ils prennent toutes les mesures possibles pour maintenir leur hégémonie et leur suprématie. Bien que la guerre en Ukraine ne soit qu'un phénomène marginal, l'objectif est de maintenir le statu quo. Malheureusement, les États-Unis ne s'intéressent pas à la paix mondiale, à la stabilité ou au sauvetage de vies humaines. Leur seule priorité est de maintenir leur hégémonie et leur suprématie. Pour atteindre cet objectif, les États-Unis peuvent sacrifier l'Ukraine ou l'Europe à n'importe quel prix. La politique américaine dans la guerre ukrainienne jette de l'huile sur le feu, il n'y a aucune volonté d'arrêter la guerre, de conclure un cessez-le-feu ou de sauver des vies humaines. Ils fournissent des armes et arment des civils pour provoquer une guerre civile prolongée, pour saigner les Russes à blanc et maintenir de nombreux pays trop engagés et permettre aux États-Unis de maintenir leur monopole et leur avantage.

La Russie était réticente à attaquer l'Ukraine et observe des restrictions depuis un certain temps. En montrant leurs véritables préoccupations en matière de sécurité et en alarmant l'opinion aux États-Unis mêmes où l'on évoque de graves conséquences, Washington a maintenu sa politique d'encerclement de la Russie.

L'adhésion de la Finlande à l'OTAN et son accord de défense avec le Royaume-Uni constituent également une véritable menace pour la Russie. La Russie et la Finlande partagent une longue frontière commune. L'adhésion à l'OTAN signifie le déploiement des forces de l'OTAN le long de la frontière russo-finlandaise, ce qui constitue une menace directe. L'adhésion à l'OTAN d'autres pays scandinaves est également une question sérieuse qui inquiète profondément la Russie.

Il semble que les États-Unis n'aient qu'une seule priorité, celle de maintenir leur position géopolitique, en ignorant les véritables préoccupations des autres nations. Nous, autres peuples, avons peur de l'avenir et craignons que les jours à venir soient difficiles pour l'humanité toute entière.

Dans l'histoire, de nombreuses nations ont atteint le statut de superpuissance et ont régné sur le monde pendant un certain temps, puis se sont effondrées et ont laissé le statut de superpuissance à d'autres nations montantes. Comme l'Empire romain, l'Empire ottoman, l'Empire grec, les empires britannique et français, etc. Mais, les Etats-Unis ne sont pas prêts à accepter le cycle naturel des superpuissances et peuvent aller jusqu'au bout pour maintenir leur statut à jamais, ce qui n'est ni rationnel ni naturel, cela pourrait causer des pertes irrémédiables à l'humanité.

* Prof. Ing. Zamir Ahmed Awan, sinologue (ex-diplomate), éditeur, analyste, membre non-résident du CCG (Centre for China and Globalisation).

dimanche, 06 janvier 2019

Bogdan Herzog : sortez le pétrole du pétrodollar, sortez le dollar du narcodollar

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Bogdan Herzog : sortez le pétrole du pétrodollar, sortez le dollar du narcodollar

Bogdan Herzog

Traduction française par Chlodomir

Conférence Internationale “Financial capitalism and its alternatives for the 21st century. Contributions to the 4th Economic Theory” (Le capitalisme financier et ses alternatives pour le XXIe siècle. Contributions à la 4e Théorie économique).

Chișinău, 15 décembre 2017

J’ai récemment lu l’interview du Pr. Douguine dans le magazine The Economist. C’est une interview très intéressante qui permet d’exprimer notre vision-du-monde à une audience non-eurasiste plus grande. J’ai moi-même distribué le matériel à un certain nombre de gens et il a été apprécié même par des personnes qui n’ont pas forcément la même perception de la réalité que nous. Le professeur s’avère être un intellectuel hautement distingué, un digne adversaire du libéralisme et cela peut être apprécié par des gens neutres et même par des ennemis.

Cependant, je prends l’exemple d’une question posée par l’interviewer et de la réponse du Pr. Douguine, où je proposerais une approche différente. La question posée était : « Pourquoi pensez-vous que l’autre civilisation, l’anglo-saxonne, réussit économiquement mieux que la civilisation eurasienne ? », et la réponse fut la suivante : « Précisément parce que l’économie est, pour vous, le destin. Pour nous, c’est l’esprit qui est le destin. Si vous placez une valeur matérielle comme la plus haute valeur, alors vous avez mieux réussi en cela ».

Bien que je comprenne le raisonnement philosophique et religieux qui se trouve derrière la réponse, incluant que l’on ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et Mammon, je préférerais une approche plus directe et économiquement orientée à une telle question. Etonnamment ou pas, Marx, du moins dans ses premiers écrits, avait une approche similaire à celle du Pr.  Douguine sur cette question.

En ce qui me concerne, je voudrais d’abord noter la manière dont la question est structurée. C’est une affirmation : « L’Occident est meilleur pour développer des systèmes économiques », déguisée en une question. Répondre à la question en tentant de donner une explication revient à accepter la supposition de l’interviewer. C’était un piège. A mon avis, la réponse aurait dû être la suivante : « La civilisation anglo-saxonne n’est pas meilleure pour développer des systèmes économiques. Sa prospérité actuelle est due au fait qu’elle peut imprimer une quantité illimitée d’argent à partir de rien et qu’elle a la capacité militaire et politique à obliger les autres à l’accepter comme moyen de paiement ». C’est un vol déguisé. Obliger les autres à abandonner leurs valeurs pour rien est une forme de vol. C’est la source de leur prospérité, pas seulement leur obsession pour les biens matériels. En d’autres mots, l’Occident est meilleur pour imposer son point de vue dans le monde entier, pas pour développer des systèmes économiques supérieurs.

Et ils sont très bons pour quelque chose d’autre aussi, pour présenter leur propre intérêt comme étant, d’une manière ou d’une autre, dans l’intérêt général de l’humanité, de l’humanité en général. Ils sont les maîtres du culot ! C’est comme si un dealer de drogue, ou un voleur, demandait à un enseignant ou à un ouvrier : « Pourquoi pensez-vous que je suis plus riche que vous ? ». La réponse peut être philosophique : « Vous êtes préoccupé par l’argent », mais elle peut aussi être plus directe : « Parce que vous êtes un voleur ».

C’est un aspect important, ce n’est pas quelque chose à négliger. Puisque nous sommes en guerre, du moins dans le domaine des idées, ne laissons pas l’ennemi tenir le haut du pavé. Stratégiquement nous ne voulons pas mener une bataille pénible. Nous avons l’avantage moral même dans le monde de l’économie, et il faut rappeler cela à l’ennemi et au grand public. Nous avons affaire à un empire bâti par des voleurs, des pirates et des dealers audacieux, qui arrivent toujours au nom d’idées généreuses, comme la « liberté » et le « libre-échange », et qui repartent les poches pleines d’argent. Ce sont les gens qui nous font la leçon aujourd’hui !

Donc, mon premier message est : ne laissez pas l’ennemi prendre l’avantage moral. J’étayerai mes affirmations plus tard, avec quelques cours d’histoire, plus précisément sur les guerres de l’Opium.

Mais nous allons faire une très brève récapitulation de la nature de l’actuel système économique, et des manières possibles de le rendre plus juste.

Comme je l’ai dit avant, la prospérité de l’Occident est basée sur deux facteurs : l’impression de monnaie et la capacité d’obliger les autres à l’accepter. Puisque n’importe qui, n’importe quelle nation ou même des non-nations peut émettre de la monnaie (à Hong-Kong par exemple les billets de banque sont imprimés par des banques commerciales), il est évident que dans cette équation le facteur important est la capacité à imposer son usage. L’actuel système monétaire a un nom, le pétrodollar. Ce n’est pas par hasard. Cela vient du fait qu’en 1971, quand les Américains mirent fin à la convertibilité du dollar en or, ils la remplacèrent par la convertibilité en matières premières, et spécialement, mais pas exclusivement, en pétrole. La capacité militaire et politique des Américains à imposer leurs vues aux producteurs de pétrole, et à les obliger à vendre leurs produits en dollars, est la clé du système. La même logique peut être étendue à toutes les matières premières et au commerce international en général. La présence de troupes américaines au Moyen-Orient assure la domination du dollar sur le marché pétrolier, leur présence en Europe assure une certaine parité entre l’euro et le dollar, et ainsi de suite. Je n’entrerai pas dans les détails, mais je voulais souligner qu’en fin de compte tout se ramène au pouvoir. Ce pouvoir n’est pas limité à la capacité d’imposer un certain accord commercial à une troisième nation, mais aussi à sécuriser les voies d’approvisionnement ainsi que certaines régions.

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Pour créer un système économique meilleur et plus juste, il ne suffit pas de signer des accords de commerce bilatéraux exprimés dans d’autres monnaies. Des corridors de transit et de protection pour les pays désireux de commercer en utilisant d’autres monnaies devront être assurés. Bien sûr ce sont des réalités bien connues. L’initiative chinoise de la Nouvelle Route de la Soie et les événements du Moyen-Orient sont la preuve du fait que ces idées de base ont été comprises et que des pas sont faits dans la bonne direction. Nous devons sortir le pétrole du pétrodollar. C’est le second message du jour.

Enfin, je voudrais attirer votre attention sur une zone plus cachée, opaque, que je considère comme importante. Il y a un précédent historique au pétrodollar, en tant que monnaie fiduciaire basée sur la projection de pouvoir. Je parle de la narco-livre (britannique). Au début du XIXe siècle, les Britanniques enregistrèrent des déficits considérables dans leur commerce avec la Chine. A ce propos, c’est la Chine, et non l’Occident comme l’affirme erronément le reporter de The Economist, qui, sauf pendant 150 ans, fut le centre de l’activité économique de la planète.

Au début du XIXe siècle, exactement comme aujourd’hui, la Chine n’était pas intéressée par les produits que les Britanniques pouvaient lui offrir en échange et demandait que les dettes commerciales soient réglées par le paiement d’argent réel sous la forme de lingots d’argent. Quelle fut la solution découverte par les Britanniques pour stopper l’écoulement du « fleuve » d’argent ? Ils obligèrent les Chinois à s’adonner à la drogue, et quand ces derniers tentèrent de s’y opposer, ils déclarèrent la guerre à la Chine. Deux fois. Tout cela au nom du libre-échange et de la paix, bien sûr. Je voudrais ajouter que certaines des plus grandes banques et sociétés commerciales d’aujourd’hui ont leurs racines dans cette affaire infâme : HSBC, Jardine Matheson, Swire, etc. On peut dire la même chose de nombreuses familles « nobles », qui devinrent des lords, des pairs et des chevaliers de l’Empire britannique. Mais nous ne les nommerons pas aujourd’hui.

Pourquoi cela est-il important aujourd’hui ? Parce qu’aujourd’hui, tout comme 200 ans auparavant, le trafic de drogue est entre les mains des mêmes réseaux. L’opium est produit en Afghanistan à des niveaux record, même selon les statistiques officielles de l’ONU. Même chose pour la cocaïne de Colombie, un autre protectorat. Pourquoi cela a-t-il lieu ?

Certains disent que c’est parce que l’argent généré par les drogues est nécessaire pour financer les opérations clandestines, les dénommées « black-ops ». Peut-être, mais pour moi cette réponse est insuffisante. Ce genre d’argent est requis pour des pays de second ordre. Le système qu’utilisent la CIA et le Pentagone dispose déjà de la machine à imprimer l’argent ! Il peut envoyer tout l’argent qu’il veut, partout où il le désire. Il peut créer des sociétés fictives et leurs comptes peuvent être remplis à volonté. Donc pourquoi ont-ils besoin de contrôler le marché de la drogue et en quoi cela est-il relié au pétrodollar ?

Le système monétaire lui-même est dirigé exactement comme un cartel de la drogue. La FED américaine est l’équivalent du producteur, les banques nationales représentent les réseaux de distribution, et les banques commerciales représentent les dealers de rue. Un système de blanchiment assure la distribution des fonds et des profits. Le produit fini, l’argent, génère bien sûr sa propre addiction.

Crude-Oil-268x300.pngL’argent qui provient des drogues a deux caractéristiques : il est en grandes quantités et il est généré en cash. Le problème pour le syndicat de l’argent est de s’assurer que cet argent est réintégré dans le système bancaire, sinon il pourrait finir dans de mauvaises mains, qui pourraient demander des avoirs réels en retour. Cela pourrait bien sûr générer des déséquilibres majeurs et des fluctuations de la monnaie. Alors que dans le système bancaire, l’argent sera blanchi et distribué à travers le mécanisme du blanchiment.

Vous souvenez-vous de Pablo Escobar qui cachait des milliards de dollars en cash dans la jungle colombienne ? Je suis certain que c’est l’une des principales raisons de son élimination. Ce n’était sûrement pas pour éliminer le trafic de drogue, qui a explosé depuis. Nous devons sortir le dollar du narcodollar. C’est le troisième et dernier message pour aujourd’hui.  Pourquoi ?

Pour l’instant le système n’a pas besoin du trafic de drogue pour financer les opérations clandestines « black-ops », mais il a besoin de s’assurer que ce trafic, comme tout trafic, soit effectué dans sa monnaie et que l’argent cash revienne dans le système. De même que le pétrole, l’énergie, le cuivre ou le zinc, l’héroïne et la cocaïne doivent être payés en argent généré à partir de rien, en dollars.

Il est aussi important d’avoir la capacité de cibler avec des drogues la population des Etats rivaux. De ce point de vue, l’Afghanistan est idéalement situé à la frontière des deux principaux rivaux du système, la Chine et la Russie. En même temps, ce pays présente l’avantage que les réseaux de distribution qui en proviennent traverseront les pays musulmans d’Asie Centrale, et donc des réseaux de distribution de drogue à base ethnique peuvent être développés, créant des prémisses pour de futurs conflits interethniques.

L’annihilation des centres de production de drogue n’est pas seulement nécessaire pour le bien de la population. Leur sortie hors du système du dollar créera d’importants déséquilibres monétaires. La monnaie sortira du système et ne reviendra plus jamais, ajoutant une pression supplémentaire aux déficits commerciaux existants. Les bénéficiaires secondaires dans les pays secondaires devront être financés directement et cela requerra la redistribution des ressources.

C’est une ironie du destin, ou une justice karmique peut-être, qu’en sortant le dollar du narcodollar, l’Eurasie pourra rendre au monde anglo-saxon le cadeau empoisonné que ce dernier lui a donné il y a 200 ans. Nous ne parlons pas d’encourager la consommation de drogue de la manière dont l’ont fait les Anglo-Saxons, parce que ce serait une infamie, mais la neutralisation de cette arme, aujourd’hui encore entre les mains du système, tout en concurrençant le pétrodollar, fera renaître le « fleuve d’argent » qui sortait de l’Occident et entrait en Eurasie au XVIIIe siècle. Cela signifierait le retour à l’économie réelle.

Bogdan Herzog.

 

 

mercredi, 25 mai 2016

From Golden Dollar to Petro Dollar to Narco Dollar

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F. William Engdahl
From Golden Dollar to Petro Dollar to Narco Dollar

Ex: http://journal-neo.org

The role as world reserve currency is something no financial hegemon in history has willingly surrendered. It took two world wars for the City of London and Bank of England to reluctantly concede hegemony of the Pound Sterling to the Dollar. As Henry Kissinger is said to have remarked decades ago, “If you control the money, you can control the entire world.” Whether or not Kissinger ever said that publicly, he and his patron, David Rockefeller, certainly believed it. Now, with US government debt shooting past $19 trillion and the true state of the American economy and its infrastructure at its worst since the Great Depression, with most Americans living on the brink of financial disaster, the brilliant financial engineers of Wall Street and Washington have once again come up with a scheme to prolong the role of Dollar as King in the world economy.

The recent Panama Papers revelations by a select group of Western mainstream media including the New York Times, BBC and Süddeutsche Zeitung, were notable as a brazen attempt to attack foreign leaders such as Russia’s Vladimir Putin and China’s Xi Jinping for alleged corruption. Notably, the leaked files of the Panama law firm, Mossack Fonseca, so far have failed to leak even one significant name of a US citizen hiding money in offshore accounts of the Panama facilitators.

While the world’s eyes were on the identities of alleged offshore money holders, they failed to consider the longer-term consequence of the huge revelations. The one country so far to benefit from the Panama Papers revelations is the country that is rapidly becoming the new “Panama” or better, the new Switzerland, namely the United States of America, the initiator of attacks on other hot money havens offshore over the past two decades.

Golden Dollar Era

Over the past seventy two years ever since the US and select wartime allied governments met in Bretton Woods, New Hampshire in 1944 to decide the shape of the postwar monetary order, the US dollar has reigned supreme in the world economy. By end of the War in 1945 the US Federal Reserve held the overwhelming bulk of world monetary gold.

Fort_knox_gold_thumb.gifAs war erupted in Europe in September 1939 with Hitler’s and Stalin’s dismemberment of Poland, European gold was flooding into the United States. In 1935 US official gold reserves had been valued at just over $9 billion. By 1940 after the onset of war in Europe, they had risen to $20 billion. As desperate European countries sought to finance their war effort, their gold went to the United States to purchase essential goods. By the time of the June 1944 convening of the international monetary conference at Bretton Woods, the United States controlled fully 70% of the world’s monetary gold, an impressive advantage. That 70% did not even include calculating the captured gold of the defeated Axis powers of Germany or Japan, where exact facts and data were buried in layers of deception and rumor.

For the following quarter century, the gold-backed US dollar reigned supreme as the rest of the world, especially war-ravaged Western Europe, scrambled to find dollars to pay US imported goods to rebuild their industrial base. The dollar was literally “as good as good,” much as the Pound Sterling had been a century earlier.

Yet by the end of the 1960’s the dollar world had undergone significant change. The economies of France and especially of West Germany had emerged with a new state-of-the-art industrial base and was rapidly becoming an export power challenging American obsolescent industrial goods. The US industrial base had last undergone substantial modernization some three decades before. Europe and later Japan, were posing a competitive challenge to US industry. More alarming for Wall Street banks like David Rockefeller’s Chase Manhattan, Citibank or JPMorgan, as US trade dollar earnings of German companies like Mercedes, VW or BMW or Siemens were accumulating in the coffers of the German Bundesbank or Bank of France during the 1960’s an alarming change in policy emerged.

dg279337.jpgFrench President Charles de Gaulle, acting on advice of his conservative financial adviser, Jacques Rueff, ordered the Bank of France to begin to redeem its rapidly accumulating trade surplus dollars for gold, something then legal under the rules of Bretton Woods. The conservative German Bundesbank followed in demanding US gold for dollars. In 1968 in one of the first crude versions of their Color Revolutions, the CIA and US State Department toppled President de Gaulle in the events known as the May 1968 student revolt. Despite the replacement of de Gaulle by former Rothschild banker, Georges Pompidou, the foreign demand for Federal Reserve gold redemptions increased as Washington budget deficits to finance the ill-conceived Vietnam War exploded.

saupload_volker.jpgBy August 1971, President Nixon was advised by his Assistant Treasury secretary, Paul Volcker, a former executive at Rockefeller’s Chase Manhattan Bank, to essentially tear up the Bretton Woods Treaty and declare the US dollar a free-floating paper no longer redeemable in gold. The Federal Reserve’s gold reserves over the previous several years had been drained by foreign central banks fearful of the import of US dollar inflation as Washington refused pleas to devalue the dollar to re-stabilize the system. Rueff and France were calling for a 100% dollar devaluation against the Franc or Deutschmark.

Petrodollar era is born

By 1973, in developments I describe in detail in my book, A Century of War, as well as in Myths, Lies & Oil Wars, Wall Street and the Federal Reserve “solved” the problem of a dollar in free-fall—it had devalued some 40% against the Franc, D-mark and Yen after August, 1971—by orchestrating, with the skillful and deceitful diplomacy of then-Secretary of State, Henry Kissinger, an OPEC oil price embargo following outbreak of the October, 1973 Yom Kippur War. By early 1974 the price of OPEC oil had been set some 400% above that of 1971. The dollar value soared against other major currencies as Germany, France and the rest of the oil-hungry world scrambled to find 400% more dollars to import their oil. Kissinger at the time wrote about “recycling petrodollars.” The dollar would be backed, not by gold, but by oil.

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To be certain that the petrodollar system held, and that OPEC, led by Saudi Arabia, would never be tempted to sell for D-marks, Francs or Yen as those countries tried, Washington took special measures. On June 8 1974, US Secretary of State Henry Kissinger signed an agreement establishing a US-Saudi Arabian Joint Commission on Economic Cooperation. Its official mandate was co-operation in the field of finance.”

By December 1974 the US Treasury had signed an agreement in Riyadh with the Saudi Arabian Monetary Agency, whose mission was, “to establish a new relationship through the Federal Reserve Bank of New York with the (US) Treasury borrowing operation. Under this arrangement, SAMA will purchase new US Treasury securities with maturities of at least one year,” explained Assistant Secretary of the U.S. Treasury, Jack F. Bennett, later to become a director of Exxon. Wall Street banker, David Mulford of Credit Suisse-FirstBoston was sent by Washington to SAMA in to seal the deal.

Bennett’s memo was addressed to Secretary of State Kissinger, dated February 1975, explaining the arrangements agreed two months before. As part of the secret agreements between Washington and Riyadh negotiated by Bennett, Saudi Arabia, in return for generous US defense equipment purchases and guarantees of its military security, agreed that OPEC would accept only US dollars for their oil, not German Marks despite their clear value, not Japanese Yen nor French Francs or even Swiss Francs, but only American dollars.

That was the essence of the petrodollar system which over the past decade or more has been eroding as Russia, China, Iran and even the EU challenge the role of the dollar as reserve currency. Russia and China, in a defensive move have agreed to energy trade for oil and gas paid not in dollars but in own currencies. Iran recently announced it will accept only Euros for its oil. More and more the days of the dollar demise are being proclaimed.

A new Narco-dollar system?

Now, however, it appears the financial wizards of Wall Street and the US Treasury have come up with a new life-extension idea.

In what must be termed at least a clever attempt to solve the looming crisis of the dollar, a new role of the dollar is emerging from the rubble of the offshore banking crisis triggered by the suspicious hacking of the Panama Papers. The under-regulated United States is rapidly becoming the “new Switzerland” in attracting “hot money” which includes everything from narco dollars from the international drug traffic to hiding of funds offshore by corrupt politicians.

For the past decade or more the US Government and revenue agency have pressured discreet offshore banking centers from Switzerland to the Cayman Islands to British Virgin Islands and beyond allegedly to clamp down on US tax-evading citizens hiding money abroad from the IRS or terrorists moving money to finance Al Qaeda and the likes. But the US government itself has rigidly refused to abide by the new international money reporting rules it caused to be created.

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Now, according to a January report in the Bloomberg financial magazine, the result is that the United States itself, in places like Reno, Nevada or South Dakota or Wyoming, are fast becoming the “new Switzerland” hot or secret money havens.

Bloomberg quotes a Zurich attorney, Peter A. Cotorceanu, a lawyer at Anaford AG, “The USA, which has been so sanctimonious in its condemnation of Swiss banks, has become the banking secrecy jurisdiction du jour…That ‘giant sucking sound’ you hear? It is the sound of money rushing to the USA.”

The attraction of secrecy havens inside the US comes from the fact that a very strict money reporting standard set out by the Paris-Based OECD in 2014 has not been signed by four countries: Bahrain, Nauru, Vanuatu—and, guess who…the United States.

In the last months, taking advantage of the Washington hypocrisy, some of the world’s largest private banking managers including Rothschild Trust North America LLC. based in Reno, Nevada. Geneva-based Cisa Trust Co. SA, which advises wealthy Latin Americans, is applying to open in Pierre, South Dakota to “serve the needs of our foreign clients,” said John J. Ryan Jr., Cisa’s president.

Trident Trust Co., one of the world’s biggest providers of offshore trusts, moved dozens of accounts out of Switzerland, Grand Cayman, and other locales and into Sioux Falls, South Dakota in December, ahead of a January 1 disclosure deadline. Commenting on the new phenomenon, Andrew Penney of Rothschild & Co. stated that the US “is effectively the biggest tax haven in the world.”

Making the process even more positive for the dollar, a 2010 USA law, the Foreign Account Tax Compliance Act, or Fatca, requires financial firms to disclose foreign accounts held by US citizens and report them to the IRS or face steep penalties. With the US refusing to sign the OECD disclosure rules, US offshore dollars are also flooding back into Reno and other new US banking secrecy havens.

Further, to make other offshore banking centers unattractive, a law implemented in 2011 requires Panama-registered agents to provide client information when requested on all new incorporations, and the British Virgin Islands has adopted restrictions on due diligence. In an investors’ conference recently in San Francisco, Rothschild’s Penney stated in remarks cut from the published version of his remarks, that the US Government lacks “the resources to enforce foreign tax laws and has little appetite to do so.” ix

Now with one of the largest international offshore money facilitators, Panama’s Mossack Fonseca, admitting it is being forced to wind down, the way is clear to make the USA the new Switzerland or Panama. Drug cartels of the world are already clearly informed and a good share of the estimated $1.6 trillion of criminal funds annually are searching new safe havens in Reno and other US hot money havens. From a golden dollar to a petro dollar to now a narco dollar. It’s pretty pathetic for the country that was once the world’s leading industrial technology leader.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”

http://journal-neo.org/2016/05/09/from-golden-dollar-to-p...