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mardi, 10 décembre 2024

Pourquoi les monuments français brûlent-ils? Une rapide lecture ésotérique du patrimoine architectural français

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Pourquoi les monuments français brûlent-ils?

Une rapide lecture ésotérique du patrimoine architectural français

Pierre-Emile Blairon

Le pays le plus visité au monde

La cathédrale Notre-Dame de Paris était, avant l’incendie qui l’a frappée le 15 avril 2019, le monument le plus visité en France, avec 13 millions de visiteurs par an, directement suivi par la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre avec 10.5 millions de visiteurs, le musée du Louvre ensuite, puis le château de Versailles, la Tour Eiffel est en cinquième position avec 7.1 millions de visiteurs et le premier site le plus fréquenté en France hors région parisienne est le Mont Saint-Michel qui se classe neuvième avec 2.5 millions de visiteurs.

La France est le pays le plus visité au monde (en 2023 : 98 millions de touristes ont dépensé 63.5 milliards d’euros en France). Certes, les touristes, surtout européens, viennent en France pour la diversité de ses paysages, de son patrimoine, pour la richesse de son architecture monumentale ou paysanne, pour la qualité de sa gastronomie, pour son héritage historique et culturel, pour ses trésors artistiques, pour la douceur de son climat et ses capacités d’accueil diversifié pour tous les goûts et toutes les bourses. Mais n’y a-t-il que des raisons d’ordre pratique ou esthétique qui poussent ces millions de personnes à visiter notre pays ?

La France est un pays relativement petit, loin de l’immensité des steppes russes et asiatiques ou des paysages grandioses et désertiques (mais aussi monotones) traversés par la fameuse route 66 américaine.

Une nostalgie indicible

Non, c’est sûr, il y a d’autres facteurs qui expliquent – ou plutôt n’expliquent pas – un tel engouement. Il faut tenir compte aussi de motivations non élucidées d’ordre spirituel, une attirance mystérieuse et incompréhensible qui vient de l’aube des temps et du fond des cœurs et des mémoires, la nostalgie indicible et émouvante d’un passé commun à toute l’humanité qui ressurgit sous les pas de ceux qui n’ont jamais, auparavant, mis les pieds en France.

Conte ou légende ? Peut-être serait-ce un début d’explication : certains prétendent que la France est un morceau de la mythique Atlantide qui est venu se coller au continent européen.

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Notre pays rassemble sur un territoire relativement restreint une telle richesse et une telle diversité, sa terre et les merveilles qui y sont accrochées et qui ne cessent de s’y épanouir, éveillent une telle émotion, qu’elles faisaient dire à Robida (1848-1926), dans son livre Provence : « Puissance de l’idée ! Que nous diraient à l’esprit les villes neuves des Amériques où rien ne s’est passé, où le pied ne soulèverait, sur d’immenses espaces, un seul grain de poussière historique, que nous diraient les paysages, si beaux qu’ils soient, sur lesquels nul souvenir ne voltige, que nulle tradition ne colore ? Peu de choses assurément. Toutes les Melbourne réunies nous émotionneraient moins que tel humble village de notre vieille Europe, que tel site aujourd’hui dévasté ou abandonné, mort et désert, mais ennobli par l’Histoire et frôlé un jour par les ailes de la fiction. »

La France est restée un concentré de tous les paysages européens et son histoire architecturale rassemble toutes les périodes et les styles de construction de ce même continent, depuis les dolmens jusqu’à l’Art déco, né en France, dernière période identifiable (1920-1930) qui s’est dégradée ensuite en architecture mondialiste avec l’érection de tours semblables de partout et de nulle part.

Une flèche lancée vers le ciel

Ce qui frappe dès l’abord, c’est que les lieux les plus visités en France, si l’on excepte le Musée du Louvre et le Château de Versailles, se distinguent par le fait qu’ils lancent tous une flèche vers le ciel comme un appel à Dieu, ce qui est logique pour Notre-Dame de Paris, édifice religieux dont la flèche, symboliquement, est le premier élément à s’être écroulée, ou bien ces mêmes édifices dédiés à la foi chrétienne se trouvent sur un promontoire comme la basilique du Sacré-Cœur et le Mont Saint-Michel ; rappelons que nos ancêtres les Gaulois et les Gallo-Romains qui les ont suivis construisaient leurs temples sur un oppidum – lieu soigneusement choisi pour ses vertus telluriques - et que la presque totalité des chapelles chrétiennes élevées ensuite sur une colline ont été érigées à l’emplacement même de l’ancien temple ou des anciens lieux de culte prémonothéistes.

A l’origine, le mot gaulois nemeton signifie : sanctuaire ; les druides pratiquaient leurs cultes en pleine nature, de préférence dans un bois ou dans une clairière de forêt de chênes, qui devenait donc une forêt sacrée.

La charpente qui datait du XIIIe siècle et qui a brûlé à Notre-Dame de Paris était appelée « la forêt » peut-être en lien avec nos origines gauloises, et on ne peut s’empêcher de penser qu’il y aurait pu avoir un dessein malveillant concocté par certains « dérangés » de la voir partir en fumée et de s’en réjouir.

La flèche des cathédrales s’apparente à l’Arbre cosmique, l’axis mundi originel, l’Yggdrasil de la mythologie nordique, qui réunit les trois mondes : le monde chtonien (l’enfer), le monde humain (la surface de la Terre), celui de Dieu (le ciel).

Après l’invasion romaine, des temples en pierre ont été construits sur des oppida, des sommets pour être plus proches des dieux, comme une louange élevée vers le ciel, et le nemeton, mot gaulois qui désignait un sanctuaire, est alors devenu une montagne sacrée (les dieux celtes avaient leurs équivalences chez les Romains, et, en général, une analogie avec les dieux de tous les peuples indo-européens. En Bretagne, citons les nemetons de Locronan et Menez-Bré, mais de nombreux promontoires naturels de la Gaule étaient des sites sacrés chargés d’ondes telluriques bénéfiques sur lesquelles les chrétiens ont implanté des chapelles à la place des anciens temples gallo-romains.

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Par exemple, en Provence, à Vernègues, à 25 km au nord d’Aix-en-Provence, fut érigé au premier siècle de notre ère un temple romain dit Temple de Diane, dont l’assise et plusieurs colonnes ont été bien conservées. Mille ans après, une petite chapelle qui porte le nom de Saint Césaire est venue se blottir tout contre le temple ; à quelques pas de ces deux monuments subsistent en très bon état des piliers gaulois gravés d’ondulations serpentées qui indiquent l’entrée d’une source .

Voici un détail intéressant, loin d’être anodin car il montre clairement l’état d’esprit de la racaille qui a fomenté et perpétré cette abomination qu’était la Révolution française : en 1792, la flèche de Notre-Dame qui avait été érigée en 1250 a été démontée pour récupérer les plaques de plomb qui la composaient sur décision du gouvernement révolutionnaire de 1793. Il n’y a pas de petit profit ; le règne de l’argent nomade remplaçait celui des rois qui avaient assuré jusqu’alors une référence tangible et immuable.

Pour ceux qui veulent se faire du mal, il existe une liste, d’une longueur invraisemblable, des monuments détruits au cours des siècles, et il s’avère que notre 21e siècle n’est pas en reste dans ce bien triste décompte . Bien sûr, les destructions fanatiques opérées par l’idéologie révolutionnaire restent de loin les plus nombreuses et les plus scandaleuses.

Victor Hugo écrivait en 1832 un article intitulé Guerre aux démolisseurs, dont voici un extrait :

« Nous posons donc en fait qu’il n’y a peut-être pas en France à l’heure qu’il est une seule ville, pas un seul chef-lieu d’arrondissement, pas un seul chef-lieu de canton, où il ne se médite, où il ne se commence, où il ne s’achève la destruction de quelque monument historique national, soit par le fait de l’autorité centrale, soit par le fait de l’autorité locale de l’aveu de l’autorité centrale, soit par le fait des particuliers sous les yeux et avec la tolérance de l’autorité locale . »

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La tour Eiffel et la titanisation

Venons-en à la tour Eiffel qui n’est pas un monument de culte, tout comme la pyramide du Louvre, dont nous allons parler ensuite. On sait que la construction de la tour Eiffel a été décidée pour deux raisons, d’une part, pour représenter la France lors de l’Exposition universelle de 1889 qui se tenait à Paris, d’autre part pour commémorer le centenaire de la Révolution française, on a les références que l’on peut.

La tour Eiffel représente cet Arbre cosmique dont nous parlions, mais en inversion, c’est un pur produit du titanisme, qui plus est en fer, métal qui se dégrade, qui rouille, et qui finit par disparaître ; le fer est la marque du Kali-Yuga, de la fin du cycle, de la décadence, l’âge sombre… l’Âge de fer. C’est donc aussi le pur produit de l’hubris, la vanité des hommes qui veulent se comparer à Dieu en élevant, quelle naïveté et quelle stupidité ! un tas de ferraille le plus haut possible.

Selon Wikipedia : « Le ministre du Commerce et de l'Industrie Édouard Lockroy, franc-maçon résolument anticlérical, est un fervent défenseur du projet dans lequel il voit un symbole de la révolution industrielle qui incarne la laïcité, surpassant en hauteur le Sacré-Cœur de Montmartre alors en chantier ».

Il n’y a rien à rajouter à ça qui résume bien la configuration morale et culturelle de l’époque : la ferveur des esprits subjugués par la technique, le scientisme, le darwinisme et la nouvelle idolâtrie du « progrès » naissants. C’est limpide, et bien triste.

La pyramide du Louvre et la satanisation

La pyramide de verre du Louvre, conçue et construite par le sino-américain Peï, par la volonté et sur les consignes de l’ésotériste président François Mitterrand, constitue elle-même une flèche, la pointe d’une flèche, peut-être pas entièrement tournée vers le ciel, puisque l’un de ses satellites est, bizarrement, ou plutôt sataniquement, une pyramide inversée, donc la pointe en bas.

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La pyramide principale, elle, est composée officiellement de 673 panneaux de verre mais, selon l’article Wikipedia qui lui est consacré « par un calcul qui intègre une dimension ésotérique, nous pouvons obtenir 666. Ce chiffre est lourd de symbolique, mais il représente aussi la Trinité. […] Une légende urbaine veut que ce nombre de 666 panneaux de verre fut choisi à la ʺdemande expresseʺ du président Mitterrand, 666 étant selon l'Apocalypse, le ʺChiffre de la Bêteʺ.

Donc, si elle indique la direction du ciel, ce n’est peut-être pas, en même temps, celle du « bon » dieu, mais exprimerait, au contraire, un défi lancé à Dieu par les forces souterraines.

Une volonté obstinée et malsaine de détruire la beauté de la France

C’est donc pour parachever l’œuvre de destruction de la Révolution française que nos monuments français, surtout religieux, partent en flammes ces dernières années.

Oui, surtout religieux : La France n’est-elle pas « la fille aînée de l’Eglise » ?

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Rien qu'en 2024, 14 églises ont été volontairement incendiées, telle l'église de Saint-Omer le 2 septembre 2024 alors qu’elle venait juste d’être rénovée. (Ci-dessus, en photo).

Rappelons que la Révolution française a engendré toutes celles qui ont suivi, utopies sanglantes occasionnant depuis ce malencontreux événement, des centaines de millions de morts de par le monde.

Une consigne serait-elle parvenue jusqu’à nos dirigeants leur enjoignant de perpétrer cette nouvelle barbarie, quoiqu’il en coûte ? Il fallait en revenir à la source pour tuer dans l’œuf toute tentative de restauration de l’ordre ancien, qu’il n’en reste nulle trace, comme le pratiquait autrefois un Attila détruisant jusqu’à leurs fondations les villes qu’il soumettait, un Attila qu’on surnommait « le fléau de Dieu », remplacé de nos jours au pied levé par un Attali moins rustique mais plus perfide.

Le samedi 7 décembre prochain, un président de la République française en grande difficulté va s’enorgueillir d’avoir fait restaurer par nos derniers grands artisans français (Macron, sa clique et ses prédécesseurs ayant tout fait pour qu’il ne reste que ceux-ci, les autres ayant été minutieusement éradiqués les uns après les autres sous le poids des charges et des règlementations.)

Cette dernière fanfaronnade (espérons que ce soit la dernière !) n’effacera pas la pitoyable image qu’il a laissée en se retenant de pouffer de rire en compagnie de son premier ministre d’alors, lors de sa visite à Notre-Dame au lendemain du probable attentat dont elle fut victime le 15 avril 2019.

Oui, un attentat, car mon intelligence et mon bon sens ne peuvent se résoudre à admettre que cette catastrophe ne serait que le fruit du hasard, la conséquence cataclysmique d’un « mégot mal éteint ».

La quasi-totalité des experts compétents l’ont affirmé : une telle charpente ne peut pas prendre feu aussi facilement et aussi rapidement sans une intervention délibérée de l’enflammer avec des moyens et des produits adaptés.

Pierre-Emile Blairon

Ceux d’entre nos lecteurs qui veulent approfondir le sujet pourront se référer aux quelques articles écrits sur le sujet parus sur ce même site :

-  Notre-Dame de Paris : le nouveau caprice du petit Macron, article du 9 octobre 2024

- Le triomphe de l’inculture : le monument préféré des Français en 2024 est… « le Circuit des 24 Heures du Mans » !, article du 22 septembre 2024

- Traditionalistes contre globalistes : le grand chambardement planétaire, article du 22 février 2024

- La France, laboratoire de la Secte mondialiste, article du 3 octobre 2023

- Comment faire disparaître radicalement le patrimoine français ? article du 27 décembre 2022

- Homo Festivus sur le Cours Mirabeau, article du 20 juin 2019

- Architecture contemporaine : le triomphe de la vanité, article du 24 mars 2018

mardi, 27 décembre 2022

Comment faire disparaître radicalement le patrimoine français ?

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Comment faire disparaître radicalement le patrimoine français?

par Pierre-Emile Blairon

… et tous ces vieux villages qui puent le monde traditionnel et la bouse de vache ? Rien de plus simple ! pas de bombes, pas de chars d’assaut : l’économie d’énergie ! Fallait y penser ! C’est à la mode et ça ne tue personne !

Dystopies

"Dommage que ça ne tue personne, d’ailleurs... ça aurait fait d’une pierre deux coups !", se sont dit les frères Big Brother et Big Pharma, obséquieusement relayés par les organes de presse, et d’ajouter : "depuis le temps qu’on s’échine à essayer de réduire cette population de gueux ! Nous avons pourtant employé tous les moyens. La pandémie : ça n’a pas marché, ils ont travaillé comme des cochons, les laborantins de Wu-Fu, résultat : pas mieux qu’une bonne grippe de derrière les fagots, comme ils disent chez les ploucs. Le vaccin, oui, ça fonctionne, il y a beaucoup de morts et d’éclopés, mais ça n’est pas suffisant, il nous reste des milliards de doses à écouler. La guerre, c’est bien, ça fait tourner les usines, mais il y en a certains qui ne sont pas d’accord et qui n’arrêtent pas de nous mettre des bâtons dans les roues ; là, nous nous sommes carrément faits rouler dans la farine".

C’est alors que, au moment même où tout ce beau monde mondialiste était dans le désarroi total, le lobby des BTP (Bâtiments et Travaux Publics), une structure économique qui existe dans un vieux pays, la France, d’un vieux continent, l’Europe, eut l’idée de leur proposer la bonne affaire, une lueur d’espoir pour ne pas sombrer dans la neurasthénie : "si on ne peut pas se débarrasser des habitants, on pourra toujours éradiquer tous ces agglomérats hideux et moisis de maisons délabrées ou, au moins, les cacher à notre vue en attendant de les remplacer par des grandes tours pour y loger nos futurs esclaves, comme l’avait si bien imaginé ce bon Le Corbusier pour détruire Paris [1]."

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Ce petit passage d’introduction amusant (?), en forme de conte moderne (de Noël ?), était bien sûr une dystopie. Qu’est-ce qu’une dystopie ? C’est un récit de fiction qui décrit un monde où l’utopie, du genre « tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil », loin de se réaliser, a accouché d’un monde catastrophique. 1984, de George Orwell, ou Le Meilleur des Mondes, d’Aldous Huxley, sont des dystopies. Tout comme la république, la démocratie… ou l’architecture de Le Corbusier.

Deux lois mortifères et un règlement stupide : le « diagnostic de performance énergétique »

La vérité, c’est que c’est Ségolène Royal, alors ministre de l’écologie [2], qui a initié ce processus destructeur en faisant adopter un décret (du 30 mai 2016) qui obligera les propriétaires des maisons (anciennes ou pas) à isoler leurs bâtiments par l’extérieur, une absurdité que Le Canard Enchaîné du 17 août 2016 fut l’un des premiers à dénoncer  (voir l’article).

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Ce décret a été conforté par deux lois qui vont dans le droit fil des mesures contraignantes liées au possible « pass énergétique » qui viendrait remplacer, ou, pire, doubler, le « pass médical » dont rêvent tous les dictateurs de la planète. On peut lire dans un article paru dans Les dernières nouvelles d’Alsace : « Faut-il asseoir la transition énergétique sur un champ de ruines, celui de notre patrimoine ? Malgré d’inventives initiatives individuelles, la maison à colombages perd du terrain, en Alsace : chaque année, elles seraient plus de 300 à finir en petit bois. Le phénomène n’est pas près de s’inverser depuis la promulgation de deux lois aux amers effets secondaires : la loi climat et résilience (2021), qui établit le principe du zéro artificialisation nette et la loi énergie climat (2019), qui vise l’interdiction progressive à la location de passoires thermiques, pour favoriser des rénovations thermiques à mener tambour battant, puisque l’État leur assigne un caractère d’urgence climatique. Deux lois vertueuses en apparence, mais qui font peser sur le bâti ancien une pression inédite et mortifère : l’une en accélérant la densification des centres des communes, ce qui se fera parfois en ratiboisant l’ancien, et l’autre en prônant une rénovation qui ne tient pas compte des caractéristiques bioclimatiques du bâti ancien et qui aboutira à sa ruine. Les matériaux naturels ont en effet besoin de respirer, ce que ne permet pas l’utilisation de polystyrène expansé avec lequel on recouvre de plus en plus souvent les colombages… Depuis cet été, des voix s’élèvent pour dénoncer cette catastrophe qui s’annonce, à savoir que le bois "pourrisse" derrière sa nouvelle coque étanche. »

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A ces deux lois vient s’ajouter une mesure plus ancienne (2016) : le « diagnostic de performance énergétique » (DPE), obligatoire lui aussi lors de la vente ou de la location d’un bâtiment ; ces diagnostics ont vu éclore quantité d’entreprises qui flairaient l’affaire juteuse, toutes aussi incompétentes les unes que les autres, qui conduisent les propriétaires à effectuer des travaux inutiles et coûteux (voir les associations de défense des consommateurs, dont la revue Que Choisir d’octobre 2022).

Les associations de défense du patrimoine sont vent debout contre ces mesures

Le 2 novembre 2022, la sénatrice Sabine Drexler alertait le gouvernement sur les conséquences dramatiques de cet ensemble de mesures sur le patrimoine français qui ne pourrait y survivre (voir son intervention sur Youtube).

Le 18 novembre 2022, il y a donc un mois, le G7, regroupement des principales associations de défense du patrimoine bâti, sous la conduite de Maisons paysannes de France, envoyait une lettre ouverte (comme un SOS ou une bouteille à la mer) à leurs ministres de tutelle : ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et ministre de la Transition énergétique  (Amusant, non, ces ministères de « transition », ce qui veut dire qu’ils ne sont là que provisoirement, en attendant le great reset ou les pass écologique et énergétique ? Et que veut dire « cohésion des territoires » si ce n’est : uniformisation ?)

Voici deux extraits de cette lettre ; nous sourirons malicieusement à la petite phrase : « Nous n’imaginons pas un seul instant qu’il s’agisse d’un choix volontaire », comme si les rédacteurs de la loi auraient pu « oublier » que la France existait avant 1948 :

 « Étonnamment, la loi climat & résilience ne mentionne pas le bâti ancien (d’avant 1948) qui ne peut pourtant pas être confondu avec celui d’avant 1975 - dit des “30 glorieuses” - ni rangé dans la catégorie des “passoires thermiques”. Ce bâti ancien, qui constitue l’un des atouts de l’esthétique et de l’attractivité de nos villes et de nos campagnes, appelle certes des travaux pour améliorer sa performance énergétique, mais dans le respect de ses matériaux et de l’écosystème qu’il constitue. Si ces travaux ne respectent pas ce qu’il est - un bâti bioclimatique par nature - et le confondent avec ce qu’il n’est pas - une passoire thermique - loin de l’inscrire dans la durée, ils vont le condamner irrémédiablement. Nous n’imaginons pas un seul instant qu’il s’agisse d’un choix volontaire. C’est donc une omission de la part des rédacteurs de la loi, qu’il est urgent et vital de corriger. […]

 « La disparition programmée de nos menuiseries anciennes, des croisées et des portes - illustrations des savoir-faire du menuisier, du sculpteur, du serrurier ou du verrier - au profit de modèles standardisés, généralement en PVC, n’est pas acceptable. L’âme centenaire de nos maisons ne doit pas être effacée par des productions de l’industrie qui n’ont rien de durable. L’isolation par l’extérieur qui détruit toute ornementation en saillie des façades pour y arrimer des dalles souvent en polystyrène, ramène l’architecture à un simple gabarit et la met en péril. Que penser d’une isolation par l’intérieur substituant au second œuvre ancien et à ses décors, des boîtes en placoplâtre ? Nous nous opposons à cette extinction patrimoniale de masse, à cette négation de l’architecture offerte à tous, annihilant les diversités régionales, les statuts, les époques ou les styles de ces bâtiments. Ce nivellement industriel, consistant souvent à plastifier nos logements, loin de sauver la planète, nous déshumanise et prive les Français de leur héritage artisanal et artistique le plus immédiat. Pour tous les acteurs, il est urgent de mettre en œuvre une politique cohérente de formation technique et patrimoniale qui, comme le confirment certains médias, fait visiblement défaut aujourd’hui. Nos associations sont contactées par de nombreux propriétaires désemparés à la lecture des résultats du nouveau DPE, devenu opposable et qui débouche dans la plupart des cas sur une préconisation d’isolation par l’extérieur, avec des matériaux et des techniques qui font fi de la valeur patrimoniale des façades et des logiques de fonctionnement de leurs matériaux, tous sensibles à l’humidité et perspirants. Devant la catastrophe annoncée, nous attirons votre attention sur ces carences d’une loi qui, appliquée dans l’urgence, risque d’avoir des conséquences néfastes sur le bâti ancien... »

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La France, premier pays touristique au monde

Et, comme en France moderne, tout finit par des chiffres (en France traditionnelle, c’était des chansons, chaque époque a ses priorités), en voici quelques-uns qui prouvent abondamment que ce gouvernement n’en a rien à faire des Français, de la France, de son avenir, et encore moins de son histoire, de son legs patrimonial ou de son rayonnement dans le monde.

Chiffres disponibles de 2019: la France est la première destination touristique mondiale:  90 millions de touristes internationaux en 2019, et la troisième destination pour les recettes engrangées par ce tourisme. Ces touristes ont dépensé en France 170 milliards d’euros pour cette année-là.

En terme d’activité professionnelle, le tourisme emploie 2 millions de salariés directs et indirects et constitue 7 % du PIB français.

Pourquoi les touristes viennent-ils si nombreux en France ? Parce que si la France n’est peut-être pas le plus beau pays du monde (en tout cas, peu s’en faut), il est à coup sûr celui qui offre la plus grande diversité, à la fois de paysages, de monuments, d’architectures locales admirablement et consciencieusement préservées (ces villages et ces petites villes de culture harmonieusement dessinés au fil des siècles et où il fait si bon flâner), de gastronomies et de cultures régionales enracinées, de patrimoine artistique et historique (que la Révolution n’a pas réussi à totalement éradiquer), il bénéficie d’un climat tempéré qui fait qu’il est possible de visiter le pays à peu près tout le long de l’année selon les régions, d’un ensoleillement maximum dans ses régions du sud, et enfin, il dispose de structures d’accueil (hôtellerie et restauration) qui offrent un large choix à la portée de tous les budgets.

Croyez-vous que ces touristes seront encore là lorsque toute cette richesse patrimoniale aura été saccagée ? Pensez-vous qu’ils se déplaceront pour visiter des quartiers sinistres peuplées de tours, pour traverser des zones industrielles sans fin, ou pour croiser des villages aseptisés composés de maisons toutes aussi semblables les unes que les autres ?

La qualité de vie n’est pas une question de richesse matérielle, et même ces « élites » mondialistes, avec tout l’argent dont elles disposent (qu’elles auront volé aux peuples), quand elles sortiront de leurs bunkers, seront alors obligées de vivre dans un monde où toute beauté aura été effacée.

Pierre-Emile Blairon.

[1] En 1922, l’architecte Le Corbusier, préfiguration des transhumanistes, avait imaginé de raser tous les bâtiments anciens sur la rive droite de la Seine à Paris (sauf les églises) pour y construire 18 gratte-ciel qui logeraient entre 500 000 et 700 000 habitants (voir la maquette du projet dit « Voisin »)

[2] Avant de prendre un peu de plomb dans la tête depuis ses derniers revirements, ce qui nous permet de saluer ici sa bravitude).

samedi, 02 juillet 2022

La contre-révolution rénovée au XXIe siècle

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La contre-révolution rénovée au XXIe siècle

par Georges FELTIN-TRACOL

À l’automne 2021, cible d’une infâme campagne de dénigrement violent entretenue par les antifas, la préfecture et la municipalité du dénommé Christophe Béchu, une communauté culturelle et sociale appelée l’Alvarium se voit dissoudre par le gouvernement. Cette dissolution honteuse n’empêche pas l’une des figures de proue de la « ruche » d’Angers, Jean-Eudes Gannat, de publier Pourquoi l’Alvarium. D’une politique anti-naturelle à la sécession (2021, 152 p., 13,50 €).

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Infatigable défenseur de la cause nationale et angevine, Jean-Eudes Gannat (photo) appartient à une famille d’impeccables Français. En cette terre de l’Ouest où plane toujours le souvenir des massacres de 1793 – 1794 malgré une propension certaine de la population à se donner des élus macroniens, les militants de l’Alvarium rénovent l’activisme contre-révolutionnaire. Contre la malbouffe industrielle et américanisée se crée le Cercle Ragueneau.

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Pour préserver les paysages, les églises et les villages de caractère agit Anjou Patrimoine. Le conflit dans le Caucase entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au sujet de l’Artsakh suscite l’ONG Solidarité Arménie. L’éphémère Ruche du Septième Art organise quelques soirées cinématographiques non conformistes. Le groupe cultive pendant plusieurs mois un potager dont les produits reviennent ensuite aux SDF au cours des maraudes. Anjou Pèlerinages relance les pèlerinages locaux. À côté du catéchisme, l’Alvarium propose des leçons d’italien, de guitare et des activités physiques dans une salle de sport. L’engagement politique n’est pas oublié avec une belle candidature aux élections départementales en 2021.

Jean-Eudes Gannat avoue volontiers que certaines des initiatives de l’Alvarium se heurtent à la réalité. Il y a par exemple l’occupation non conforme d’un immeuble vétuste de la rue Thiers d’Angers surnommé le « localo ». Une fois réhabilitée, la maison accueille des sans-abris que la vie dans la rue a complètement désocialisés. Cette présence soulève l’indignation de la presse locale et entraîne l’expulsion finale de ses habitants. À Lyon, un tribunal vient au contraire d’approuver l’occupation illégale d’un bâtiment par de supposés « mineurs étrangers isolés » dont certains sont au moins trentenaires…

Entre Génération Identitaire au recrutement CSP + et le Bastion social nationaliste-révolutionnaire assumé, l’Alvarium développe une « troisième voie » au sein du tercérisme français. Si cette sympathique structure militante aux références chrétiennes explicites se réclame de Dominique Venner, elle « affirme son refus du chauvinisme jacobin, son refus du nationalisme étriqué, du souverainisme désincarné ou du racialisme bas de front ». Elle applique l’« intersectionnalité » des questions identitaire, sociale et écologique. Pour l’auteur, « la plupart des maux du monde moderne seraient sérieusement combattus si chacun cultivait son bout de terre ». La principale nuisance idéologique demeure la décadence républicaine. Par son histoire et ses pratiques, « la République, c’est la haine ». Jean-Eudes Gannat voit dans cette abomination historico-politique « un régime destructeur de société et producteur de haine ». Ses abjectes valeurs tant encensées par les organes médiatiques d’occupation mentale transforment l’honnête homme en homoncule démocratique. L’auteur ne craint pas de se mettre à dos tous les adeptes des dyssexualités et autres dysdingueries… Toutefois, il ne se veut pas « anti-républicain », mais plutôt « a-républicain » comme il ne faut pas être                    « anti-moderne » ou « contre-moderne », mais « a-moderne »…

L’objectif de l’Alvarium est de « vivre selon nos normes, atteindre un maximum d’autonomie (alimentaire, économique, etc.). Ni citoyens, ni consommateurs frustrés ». Au sempiternel slogan « Ni gauche ni droite » qui résume le rejet simultané du libéralisme et du marxisme, l’Alvarium incite au séparatisme, ce qui fait de ce livre un excellent complément à Sécession de Yann Vallerie mentionnée dans la chronique n° 26 du 29 mars 2022. Jean-Eudes Gannat théorise ainsi l’inévitable séparation qui « doit connaître plusieurs étapes, ou plusieurs niveaux indépendants; communautarisation intégrale, imposition de nos idées dans le champ politique, pression sur la droite jusqu’à ce qu’elle devienne de droite (donc sécessionniste), et enfin prise de pouvoir “ par tous les moyens, même légaux “ ».

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En dépit de l’interdit ministériel, l’Alvarium poursuit chaque jour sa manière d’être originale et réfractaire, car nul ne peut empêcher les rencontres quotidiennes, les invitations réciproques, les communautés affectives immédiates. L’Alvarium et ses membres assurent en effet avoir le cœur chouan et l’esprit sudiste. Cette affirmation sympathique reste néanmoins incomplète. Notre civilisation européenne se fonde sur l’idée ternaire. Au cœur chouan et à l’esprit sudiste, proposons-leur le corps spartiate afin que leur incroyable ruche n’en finisse pas de bourdonner aux oreilles du politiquement correct hexagonal cosmopolite !

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 39, mise en ligne le 28 juin 2022 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 29 novembre 2012

Contre l'ouverture d'un "Starbucks" à Montmartre

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Contre l'ouverture d'un "Starbucks" à Montmartre, la mobilisation s'amplifie!

La nouvelle est tombée il y a quelques jours : Montmartre accueillera au début de l’année 2013 un Starbucks. La chaîne de cafés américaine, qui n’en finit plus d’inaugurer ses enseignes parisiennes, a jeté son dévolu juste en face du carré des artistes, dans les locaux occupés depuis des générations par le restaurant-brasserie "Au pichet du Tertre".

Préservé jusqu’à présent des appétits des multinationales, Montmartre a su sauvegarder son authenticité, ses monuments, son architecture et ses petits commerces.

Sauvegardons l’identité du quartier !

Si des touristes du monde entier viennent à Paris pour découvrir le quartier de Montmartre, c’est pour son ambiance unique. Accepter l’implantation de Starbucks dans notre quartier, c’est donner victoire aux mondialistes destructeurs d’identités.

Résistez avec nous !

Vous voulez préservez l’esprit de Montmartre ?

Vous refusez que le monde du fric puisse faire sa loi où bon lui semble ?

Vous voulez un monde des identités et non de l’uniformité ?

Il est encore temps de faire capoter l’implantation de Starbucks !

Commerçants, habitants du quartier, amoureux de Paris du monde entier, tous ensemble contre l’implantation de Starbucks !

Tous ensemble pour un Montmartre populaire !

Signez la pétition de "Paris fierté" cliquez là

mercredi, 09 septembre 2009

Découvrez le groupe folk flmand "Laïs"



Découvrez le groupe folk flamand Lais

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LAÏS est né pendant l’été 1994 au cours d’un stage de folk à Gooik en Belgique. Trois jeunes chanteuses originaires de Kalmthout forment ce groupe qui signifie «voix» et fait référence également aux chansons érotiques du moyen-âge : Jorunn BAUWERAERTS, Nathalie DELCROIX et Annelies BROSENS. Influencées principalement par les voix du folk et du blues, les chanteuses Noires, Loreena McKENNITT, I MUVRINI, VÄRTTINÄ, Sinead O’CONNOR, les trois chanteuses flamandes sont surnommées «les voix d’ange» par Emmylou HARRIS.

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Leur premier album, Laïs, sorti sur le petit label belge Wild Boar, démontre le talent de ces trois vocalistes ainsi que leur ouverture sur les musiques traditionnelles des pays européens. Les morceaux, pour la plupart interprétés en flamand, sont issus des traditions flamande, suédoise, italienne, etc. L’album comporte deux reprises, In this Heart de Sinead O’CONNOR et Grand Jacques de Jacques BREL, seul morceau chanté en français. Le livret est entièrement rédigé en flamand, à l’exception de quelques rares notes en anglais. Le trio LAÏS est accompagné par le groupe folk-rock belge KADRIL dont l’instrumentation principalement acoustique (guitare, viole, dulcimer, mandoline, harpe, accordéon), augmentée parfois d’une rythmique un peu rock mais pas trop (claviers, basse, guitare, batterie), dessine des paysages nostalgiques et colorés autour des «voix d’ange».

Le succès de LAÏS dans le monde du folk dépassant rapidement les frontières belges, le trio enregistre son deuxième album chez Virgin Belgique, Dorothea, distribué cette fois dans toute l’Europe. Le son est moins brut et «live» que sur le premier album, et l’on sent bien qu’une production affinée et plus lisse est passée par là. Qu’importe, les arrangements sont toujours superbes malgré une batterie plus présente, ce qui n’était pas toujours utile. Jorunn, Annelles et Nathalie sont accompagnées d’un nouveau groupe, où l’on retrouve deux membres de KADRIL, Hans QUAGHEBEUR (accordéon, vielle à roue) et Bart De COCK (harpe) en invité, augmentés de Fritz SUNDERMANN qui tient à lui seul la plupart des instruments (guitares acoustiques et électriques, charango, harmonium, basse, mandoline), Ronny REUMAN (batterie, percus, loops), Bart DENOLF (contrebasse, basse). Le répertoire reste dans la lignée du premier album, avec toutefois quelques compositions originales ou tirées de traditionnels, et davantage de morceaux chantés en français, dont Kenneke écrit par Gabriel YACOUB et l’incontournable Le Renard et la Belette, pour lequel les arrangements des «trois voix d’anges» sont tout de même plus subtils que celles des «trois Jean» (TRI YANN). Il a même été autorisé une voix d’homme en la personne de Ludo VAN DEAU sur le très beau morceau Le Grand Vent, une autre composition de Gabriel YACOUB, si enchanteur qu’il est repris en «bonus» pour clore l’album. Avec Dorothea, on n’a pas l’impression d’entendre LAÏS sur scène comme sur le premier album, mais plutôt de flotter sur des nuages douillets et cotonneux.