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jeudi, 07 mars 2024

L’œuvre méconnue de Guillaume Faye, le penseur incontournable du système à tuer les peuples

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L’œuvre méconnue de Guillaume Faye, le penseur incontournable du système à tuer les peuples

Source: https://www.breizh-info.com/2024/03/07/230764/loeuvre-meconnue-de-guillaume-faye-le-penseur-incontournable-du-systeme-a-tuer-les-peuples/

Il y a cinq ans aujourd’hui, Guillaume Faye nous quittait. Ce sulfureux, volcanique, flamboyant théoricien de la « Nouvelle Droite » a marqué plusieurs générations de militants et changé la vision du monde de nombre de nos contemporains. Hélas, peut-être pas assez, car une foisonnante œuvre de jeunesse reste encore largement méconnue.

Le but de ces quelques lignes n’est donc pas tant d’évoquer l’homme – haut en couleur ! – mais d’inviter de nouveaux lecteurs à découvrir ses travaux, ô combien éclairants : s’il traite des thèmes les plus importants, dans ses écrits, pas de jargon d’intello, pas de blabla de pseudo-sachants, pas de phrases incompréhensibles où l’on peine à démêler le sujet des trente compléments d’objet, sa lecture est accessible à tous.

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Guillaume Faye lors du colloque du GRECE, à Paris en 1978.

Car Faye, bien que titulaire d’un doctorat en sciences politiques et solidement formé à la culture classique, était à des années lumières de ces ennuyeux rats de bibliothèque qu’il raillait avec piquant (et ces derniers le lui rendaient bien !). Homme aux mille facettes, plurielles comme sa pensée, remarquable dans tout ce qu’il entreprenait, il fut tour à tour essayiste, orateur (exceptionnel !), journaliste traitant de sujets compliqués comme des pires futilités, auteur de nouvelles érotiques et de BD, animateur de radio (le caustique Skyman qui défrayait la chronique sur Skyrock, c’était lui ), organisateur de canulars, excessif et touche-à-tout, on lui prête même un passage dans l’industrie pornographique. (Mais, faute de preuves, il s’agit probablement d’un énième canular.) Mu par une insatiable curiosité, il fréquentait les milieux les plus divers, toujours en quête de débat, d’échange d’idées, aimant à se confronter à toutes les réalités possibles pour en extraire la matière de ses analyses.

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Guillaume Faye, 1982.

Réalité… en voilà un maître-mot ! Elle est à la base de toutes ses réflexions. Fidèle aristotélicien, réitérant qu’ « il faut partir du réel pour changer nos idées et non pas chercher à changer le réel avec nos fantasmes. »

Psychorigides s’abstenir

Présageant qu’une convergence de catastrophes mènera à la fin du monde occidental tel que nous le connaissons, Guillaume Faye théorise l’Archéofuturisme, un mélange de techno-science et de retour aux valeurs ancestrales. L’Archéofuturisme, se veut l’esprit de la post-catastrophe, la philosophie qui devrait sous-tendre le monde de demain. Il prône, entre autres, l’autarcie des grands espaces et sonne le glas de l’égalitarisme vite rattrapé par la réalité. Méritant plus que quelques lignes de description, nous en avions publié un résumé en trois parties (première partie, deuxième et troisième ici: 1: https://www.breizh-info.com/2022/10/27/209857/larcheofutu... , 2: https://www.breizh-info.com/2022/10/29/209873/larcheofutu... et 3: https://www.breizh-info.com/2022/10/30/209878/guillaume-f... ).

« Il ne faut pas être passéiste, ni restaurateur, ni réactionnaire, puisque le passé des quelques derniers siècles a généré la vérole qui nous ronge. Il s’agit de redevenir archaïque et ancestral tout en imaginant un futur qui ne soit plus le prolongement du présent. Contre le modernisme, le futurisme. Contre le passéisme, l’archaïsme. »

Lire Faye, c’est donc en finir avec la réaction incapacitante, avec la nostalgie stérile. Lire Faye, c’est comprendre, posséder les clés, mais dans le but de l’action.

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Guillaume Faye et Jean-Marc Vivenza, historien des avant-gardes futuristes en Italie et en Europe, à l'Université d'été de "Synergies Européennes", Trentin, 1998. 

Dans La colonisation de l’Europe, discours vrai sur l’immigration et l’Islam publié en l’an 2000, il revient sur plusieurs de ses articles traitant de la société multiraciale, datant des années 80. Sa clairvoyance sur les dangers de l’immigration de masse qu’il était alors le seul à aborder dénué de tout politiquement correct reste inégalée. Il n’y dévoile pas seulement les mécanismes de « la colonisation massive de peuplement de la part de peuples africains, maghrébins et asiatiques », mais revient aussi sur « l’ethnomasochisme » et « le Sida mental » qui affligent les peuples européens : l’écroulement de leurs défenses immunitaires, conséquence du lavage de cerveau égalitariste qu’ils subissent depuis des décennies. Un constat implacable et sévère, dont on voit les résultats aujourd’hui.

On citera aussi datant de la même période Avant-guerre: Chronique d’un cataclysme annoncé ; Le coup d’État mondial ; Sexe et dévoiement, un texte décapant où il aborde la famille, la sexualité, l’amour, le féminisme etc. du point de vue archéofuturiste (à lire absolument !) ; Comprendre l’Islam, une analyse sans filtre ni tabou sur la religion (à nouveau) à l’assaut du vieux continent ; La nouvelle question juive, un essai largement incompris (quand il a été lu) et même objet de fausses interviews dont il rétablira la vérité ici: https://web.archive.org/web/20061005035115/http://fr.novo... ; La guerre raciale…

Une œuvre provocante qui vise à susciter le débat, mais extrêmement argumentée : on ne sera pas d’accord avec tout, mais il sera souvent ardu de lui donner tort.

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Faye à l'Université d'été de Synergies Européennes, Lombardie, 2000.

Un penseur incontournable pour comprendre l’Occident contemporain

La première phase de sa production métapolitique, autour des années 1975 -1987 (notamment lorsqu’ il animait le pôle « études et recherches » du GRECE) fut une phase florissante de son œuvre. De nombreux textes ont gardé toute leur pertinence et méritent amplement d’être redécouverts, qui plus est dans le moment historique que nous traversons : l’absurdité d’une société où « On marche sur la tête » est de plus en plus manifeste à nos concitoyens, et les tracteurs qui affluent vers Bruxelles sont le signe qu’ils ont compris que les décisions ne sont plus élaborées dans les capitales mais au sein d’officines apatrides déconnectées du réel. Et c’est là que l’œuvre première de Guillaume Faye gagnerait à être diffusée.

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Guillaume Faye et Robert Steuckers à l'Université d'été de "Synergies Européennes" à Vlotho im Wesergebirge, 2001. 

En 1981, et en une formule géniale, il qualifie le pouvoir de « Système à tuer les peuples ». Dans cet essai absolument visionnaire, il rend limpide le fonctionnement du système techno-économique occidental qui entend transformer le monde en une société planétaire anonyme et uniformisée. Mais sus au complotisme ou aux réductions marxisantes : ce système fonctionne tel un mécanisme, sans chef d’orchestre. Le Système n’a pas besoin des formes usuelles de domination politique, étant économique et technique, il s’autorégule.

« Une civilisation, même mondiale, se fonde toujours sur un passé culturel et vise, plus ou moins, à se perpétuer dans l’avenir. Une civilisation reste humaine. Un système, en revanche, a quelque chose de mécanique et d’intemporel. »

« Le Système, comme chacun de ses rouages, fonctionne sans autre fin que son propre fonctionnement. (…) Le système occidental fait vivre les peuples – ou plus exactement les fait mourir – au rythme de ses autorégulations à court terme. Inutile évidemment de se demander où est passée la notion de destin. Elle n’ est même pas contestée : elle n’existe tout simplement pas. »

Aux décisions des États – spécifiques et adoptées jadis pour la communauté -, se substituent des choix stratégiques pris dans le cadre de réseaux (grandes entreprises privées, organismes bancaires, spéculateurs, officines supranationales). Plus besoin de chefs d’État, des régulateurs suffiront. À mesure que croît la dépolitisation de la société, la spectacularisation de la politique s’intensifie. On comprend aisément l’actualité d’une telle description.

Dans sa « Critique du système occidental », il établit la distinction entre Occident et Europe a un moment où la droite se définissait toute entière occidentaliste par opposition au communisme. Un texte composé il y a 44 ans mais qui n’a pas pris une ride et fut d’inspiration à beaucoup d’autres :

« La civilisation occidentale n’est pas la civilisation européenne. Elle est le fruit monstrueux de la culture européenne, à laquelle elle a emprunté son dynamisme et son esprit d’entreprise, mais à laquelle elle s’oppose fondamentalement, et des idéologies égalitaires issues du monothéisme judéo-chrétien. Elle s’accomplit dans l’Amérique qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lui a donné son impulsion décisive. La composante monothéiste de la civilisation occidentale est d’ailleurs clairement reconnaissable à son projet, identique en substance à celui de la société soviétique : imposer une civilisation universelle fondée sur la domination de l’économie comme classe-de-vie et dépolitiser les peuples au profit d’une “gestion” mondiale. »

La Nouvelle Société de Consommation, Contre l’économisme, L’Occident comme déclin, Le sens de l’histoire, Les héros sont fatigués, Pour en finir avec le nihilisme, Les titans et les dieux, La société du non-travail, Qu’est-ce que la realpolitik, tous les articles sur la technique et l’esprit faustien… plusieurs dizaines de textes et d’entrevues brillantes, directes, claires et atemporelles, qu’il faudrait absolument relire. Tel son Pourquoi nous combattons, paru en 2001 mais qui est en fait une augmentation du Petit lexique du partisan européen qu’il avait rédigé dans les années 80. Ce Manifeste de la résistance européenne, conçu comme un dictionnaire de 177 mots-clés, y répond de façon limpide :

« Nous combattons pour l’héritage de nos ancêtres et pour l’avenir de nos enfants. »

Impuissants sur la scène internationale, sans volonté de se perpétuer, les peuples d’Europe sont sortis de l’histoire. Colonisés culturellement, ils se laissent envahir. Au seuil de cette convergence de catastrophes –  chaos migratoire, ruine économique et financière, effondrement démographique, vide politique, multiplication des conflits armés sur le sol européen… – avoir les idées claires sur les raisons d’un juste combat identitaire, comprendre le monde qui nous entoure et les idéologies qui le portent, former sa pensée, savoir présenter des arguments valides est plus que jamais une nécessité. Lire ou relire Guillaume Faye en fait partie.

***

Nous remercions Robert Steuckers pour sa contribution et la concession de ces photos inédites.

Des articles de Guillaume Faye sont disponibles sur les sites  Euro-synergies (http://euro-synergies.hautetfort.com/ ); Archive EROE (http://www.archiveseroe.eu/ ) ; Guillaume Faye Archives ( https://guillaumefayearchive.wordpress.com/).

Audrey D’Aguanno

[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Notes pour l'histoire du pétrole au Mexique

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Notes pour l'histoire du pétrole au Mexique

Par Gastón Pardo

Source: https://www.facebook.com/gaston.pardo.733

1900

En mai, le pétrolier nord-américain Edward L. Doheny (photo) se rend au Mexique pour explorer les émanations de pétrole dans la région de Huasteca Potosina. Après avoir acquis les droits sur plusieurs terrains de la région, il crée en novembre, dans la ville de Los Angeles, la Mexican Petroleum Company of California et commence à l'exploiter.

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1901

La première loi sur le pétrole est publiée en décembre. Elle permet à l'exécutif fédéral d'accorder des permis à des particuliers et à des sociétés organisées pour l'exploration et l'exploitation de terres appartenant à l'État fédéral.

Weetman D. Pearson, un entrepreneur anglais qui a réalisé d'importants travaux publics pour le gouvernement mexicain par l'intermédiaire de sa société d'ingénierie S. Pearson & Son, entame des activités de prospection et d'exploitation pétrolières dans la région de l'isthme de Tehuantepec, dans le sud de l'État de Veracruz. Le gouvernement mexicain et les ressortissants mexicains ne sont en rien concerner au début de la production de pétrole.

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1904

Le géologue mexicain Ezequiel Ordóñez localise le puits prolifique de La Pez pour le compte de la Mexican Petroleum Company, situé dans le champ pétrolifère d'El Ébano, dont la production est estimée à 1500 barils par jour, la première production importante au Mexique. En novembre, S. Pearson & Son obtient sa première production commerciale dans les champs de San Cristobal, dans la région de l'isthme de Tehuantepec.

1908

Le puits Dos Bocas à San Diego de la Mar, Veracruz, appartenant à S. Pearson & Son, jaillit pour la première fois du sol avec un débit sans précédent de 100.000 barils par jour. Bien qu'un incendie ait failli anéantir toute sa production, le puits a définitivement prouvé la richesse pétrolière du pays. En mars, la première raffinerie de Pearson commence à fonctionner à Minatitlán. En août, Pearson crée la Compañía Mexicana de Petróleo El Águila.

1910

Le puits Casiano n° 7 de la Huasteca Petroleum Company, entreprise créée par Doheny en 1907 comme filiale de la Mexican Petroleum Company, fait jaillir 60.000 barils par jour. En décembre, le puits Potrero del Llano No. 4, propriété de la Mexican Petroleum Company El Aguila, produit à un rythme de 100.000 barils par jour. À la fin de la décennie, El Aguila et La Huasteca sont les compagnies qui dominent l'industrie pétrolière.

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1911

Le boom de la production entraîne l'expansion des compagnies Doheny et Pearson. Début des exportations de pétrole mexicain vers les États-Unis, l'Europe et l'Amérique latine. La production globale de l'industrie passe de 3,6 millions de barils par an en 1910 à 12,5 millions en 1911.

1912

Le gouvernement de Francisco I. Madero décrète, sous la forme d'un impôt spécial sur les timbres, le premier impôt sur la production de pétrole brut.

1915

L'extraordinaire productivité des gisements mexicains attire un nombre croissant de compagnies pétrolières, dont la Compañía Petrolera La Corona, la Compañía Transcontinental de Petróleo, la Penn Mex Fuel Company et la Mexican Gulf Oil Company. Au cours de cette année, Venustiano Carranza met en œuvre la régularisation et le contrôle de l'industrie pétrolière par l'intermédiaire du Secrétariat au développement. La Commission technique du pétrole est également créée, première étape du projet de restructuration des relations entre les compagnies pétrolières et le gouvernement.

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1916

Le puits Cerro Azul numéro 4, appartenant à la Huasteca Petroleum Company, jaillit à Tepetzintla avec une production de 260.000 barils par jour, devenant ainsi l'un des gisements souterrains les plus importants de l'histoire de l'exploitation pétrolière. Confiant dans la croissance de sa production, le magnat Doheny étend ses activités au-delà de l'Atlantique en organisant la British Mexican Petroleum Company pour distribuer ses produits sur le marché britannique.

1917

Venustiano Carranza promulgue la Constitution politique des États-Unis du Mexique, réformant celle de 1857. L'article 27 restitue à la nation la propriété des richesses du sous-sol. Plusieurs des principales compagnies pétrolières se regroupent pour former l'Association des producteurs de pétrole du Mexique, en réaction à la promulgation de la nouvelle constitution mexicaine.

1918

Carranza impose de nouvelles taxes à l'industrie pétrolière: un droit de location annuel et une redevance de 5 % sur tous les terrains pétroliers exploités par les propriétaires de surface ou leurs bailleurs. Weetman D. Pearson transfère le contrôle de la compagnie pétrolière mexicaine El Aguila à Royal Dutch/Shell.

1921

Fin du premier boom pétrolier. La production totale atteint cette année le chiffre record de 193,4 millions de barils, une quantité qui ne sera atteinte que des années après l'expropriation de l'industrie. Le Mexique est alors le deuxième producteur mondial de pétrole. À cette époque, plus de 200 compagnies pétrolières privées opèrent dans le pays.

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1938

Le gouvernement du général Lázaro Cárdenas exproprie le pétrole et, au lieu d'établir la Common Law, qui donne aux citoyens propriétaires de terrains pétrolifères le droit d'exploiter l'hydrocarbure dans des conditions industrielles, comme c'est le cas dans les pays anglo-saxons, il rétablit la loi espagnole, qui donne à la monarchie le droit exclusif d'extraire les biens du sous-sol, en désignant la "nation" comme l'autorité à l'origine du processus de production.

2024

Pour la première fois dans l'histoire, Petróleos Mexicanos conjugue nationalisme énergétique et augmentation de la production d'hydrocarbures.  Le directeur général de l'entreprise, l'ingénieur Octavio Romero Oropeza, est chargé du boom pétrolier dans le sud et le sud-est du Mexique.

Economies de guerre

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Economies de guerre

Andrea Marcigliano

Source : https://electomagazine.it/economie-di-guerra/

En Europe, ou plutôt en Europe occidentale, ce que nous appelons l'Union et qui est en fait l'OTAN - les malins l'appellent le Natostan - les décisions économiques des différents pays sont fortement conditionnées par la guerre.

Des économies de guerre - normales, pourrait-on dire. Les exigences de la guerre conditionnent, et lourdement, les choix économiques. Les gouvernements belligérants doivent investir dans l'armement. Et, logiquement, trouver l'argent pour le faire. Donc, faire des coupes dans d'autres secteurs. Inévitablement au détriment des citoyens. Coupes dans l'État-providence, surtout. Ou ce qu'il en reste (et il en reste de moins en moins) après l'avènement de l'euro. Et les impositions de Bruxelles.

Coupes dans la santé, dans l'éducation, dans les services. Sur l'aide aux plus faibles. Qui, comme cela a toujours été le cas, sont ceux qui paient le plus lourd tribut à l'état de guerre.

Mais un problème se pose. Nous, les Européens, ne sommes pas en guerre. C'est du moins ce que nous disent nos gouvernements. Qui estiment que fournir des armes, de l'entraînement militaire, des services de renseignement à l'un des deux belligérants, c'est ne pas être directement impliqué dans le conflit. Une position très étrange et discutable. Mais c'est ainsi. Même si certains "leaders" européens, de Macron à Meloni, s'engouffrent dans des agendas belliqueux et bellicistes, envisageant d'envoyer des troupes de l'OTAN pour soutenir Kiev. Mais cela, précisent-ils, ce n'est pas faire la guerre à la Russie. Ah bon...

Prenons toutefois ces déclarations au pied de la lettre. Alors, expliquez-moi pourquoi nous devons accepter des coupes dans notre vie quotidienne, des sacrifices, des réductions de services... pourquoi et pour qui ?

Et surtout, expliquez-moi pourquoi nous devons supporter tout cela alors que d'autres, et précisément les pays belligérants, semblent ne pas être affectés.

Laissons l'Ukraine tranquille. Elle est un pays, certes, en catastrophe économique. Mais qui était déjà dans cet état avant le conflit avec Moscou. Une économie en plein effondrement. Un pays qui reposait sur des trafics plus ou moins criminels. Avec des élites dites prédatrices et autoréférentielles.

Restons-en là et concentrons-nous sur la Russie.

La Russie qui, selon nos politiciens (et leurs mouches du coche intellectuelles) allait s'effondrer économiquement et socialement sous le poids des sanctions. En quelques mois seulement. Et au lieu de cela.

Et au lieu de cela, Vladimir Poutine annonce, ces jours-ci, un plan d'investissement social surprenant. Un rêve même pour les pays européens les plus prospères. A fortiori pour l'Italie...

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Voyons voir...

Un plan pour les six prochaines années. Officiellement annoncé devant la Douma en séance plénière.

11 milliards d'euros pour les infrastructures de santé.

7 milliards pour l'"économie des données". La mise en place de plateformes numériques dans les principaux secteurs économiques et sociaux. Prévu d'ici 2030.

4 milliards d'euros pour la construction de 40 campus d'enseignement supérieur (au moins).

1 milliard d'euros pour de nouvelles résidences universitaires.

3 milliards pour le fonds de développement industriel.

1 milliard pour un système satellitaire facilitant l'accès à l'internet.

1 milliard pour des projets éducatifs et historiques. A travers les médias, le cinéma, les réseaux sociaux.

822 millions d'euros pour augmenter le taux de natalité dans les régions à faible taux de natalité. Soutien aux familles.

98 millions d'euros pour les universités pédagogiques. Formation des enseignants.

Et enfin, création d'un fonds spécial pour soutenir les prêts hypothécaires aux familles nombreuses.

Bien sûr, certains diront que Poutine se dirige vers les élections. Et que tout cela sert à apporter de l'eau à son moulin électoral.

C'est sans doute vrai... mais cela amène néanmoins deux réflexions.

Si Poutine, en tant que tyran tel qu'il est dépeint par les médias occidentaux, doit promettre et faire tout cela pour être sûr d'être réélu... eh bien, il me semble qu'il s'agit d'une autocratie dure comme l'acier. Une autocratie, curieusement, "démocratique" dans ses us et coutumes. Non ?

Et puis, la Russie n'était-elle pas censée être à genoux ? Et, au lieu de cela, elle se permet des investissements pharaoniques dans les dépenses sociales...

Alors que nous, sans être en guerre, nous devons nous serrer la ceinture.

Décidément, ça ne colle pas.

Élections en Iran

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Élections en Iran

Par Raphael Machado

Source: https://jornalpurosangue.net/2024/03/04/eleicoes-no-ira/

Il y a quelques jours, des élections législatives ont eu lieu en Iran. Le but de ces élections était d'élire non seulement les membres de l'Assemblée consultative (le Parlement), mais aussi les membres du Conseil des experts.

Je suis très fasciné par le système politique iranien. C'est ce qui se rapproche le plus aujourd'hui des conceptions politiques de la République de Platon.

Par exemple, le Conseil des experts susmentionné, composé exclusivement de sages appartenant à la structure religieuse nationale, est chargé de superviser et d'élire le Guide suprême.

Et comme l'ayatollah Ali Khamenei est déjà âgé de 84 ans, ces élections s'avèrent d'une importance capitale. L'Assemblée des experts n'étant élue que tous les huit ans, il est probable que la composition actuelle sera chargée de sélectionner le prochain guide suprême de l'Iran, précisément à l'ère de la transition multipolaire.

Pour l'anecdote, les noms les plus susceptibles de succéder à Khamenei sont aujourd'hui Ebrahim Raisi (l'actuel président), Alireza Arafi (membre du Conseil des gardiens, du Conseil des experts et ancien recteur de l'université Al-Mustafa), Sadeq Larijani (membre du Conseil des experts, ancien président de la Cour suprême, ancien membre du Conseil des gardiens) et Mohsen Araki (membre du Conseil des experts).

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Mojtaba Khamenei (photo), le commandant (officieux) des forces Basij, fils de l'actuel Guide suprême, fait figure de favori, mais il est considéré comme trop peu éduqué en matière de théologie pour être considéré comme un candidat de choix.

Naturellement, selon la manière platonicienne, les candidats à l'Assemblée consultative et les candidats au Conseil des experts sont préalablement approuvés par le Conseil des gardiens, l'organe chargé de sauvegarder les principes de la tradition tels qu'ils ont été cristallisés dans la révolution islamique iranienne.

Le Conseil des gardiens, quant à lui, est composé pour moitié de religieux nommés par le Guide suprême et pour moitié par le président de la Cour suprême.

Ces élections, qui se sont déroulées dans un contexte de tensions internationales et de tentatives de boycott de la part de l'opposition pro-atlantiste, se sont bien déroulées. Le taux de participation a été de 42 %, ce qui est relativement faible, mais exprime aussi la tranquillité et le confort du pays et l'absence de désir de changement.

Le pays étant en état de siège, le Conseil des gardiens a décidé de promouvoir la consolidation nationale autour des chefs traditionalistes, qui ont donc remporté haut la main l'Assemblée consultative et le Conseil des experts.

Au bord de la guerre, aucun pays ne devrait tolérer la menace d'une fragmentation dans la dissidence induite par le langage politique libéral. La patrie a besoin de décisions rapides et consensuelles, ainsi que de clarté quant à l'intérêt supérieur du peuple (ce qui signifie aujourd'hui qu'il faut toujours décider selon des lignes multipolaires et traditionalistes).

L'Occident, bien sûr, accuse les élections d'être invalides, d'être une farce, et ajoute à ces reproches toute la litanie habituelle des accusations malveillantes.

Mais la République islamique d'Iran (platonicienne) respire à l'aise.

12:49 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, iran, asie, affaires asiatiques, moyen-orient | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook