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lundi, 26 février 2007

Inde: amie ou alliée des Etats-Unis?

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L’Inde : amie des Etats-Unis, non alliée

Il suffit de jeter un coup d’œil sur la composition des forces armées indiennes pour comprendre quelle voie le pays suivait pendant la Guerre Froide. Les rapports avec les Etats-Unis n’étaient pas au beau fixe et les Indiens s’approvisionnaient en armements dans les arsenaux soviétiques. De ces bonnes relations d’antan avec l’Union Soviétique, il reste quelques solides reliefs. Ou bien doit-on dire que ces liens se renforcent à nouveau avec la Russie de Poutine ? Ce n’est pas un hasard, en effet, si le Président Poutine était récemment l’invité d’honneur lors de la fête de la Fédération indienne à la fin du mois de janvier. Après l’implosion de l’URSS, de nouvelles priorités s’étaient imposées aux deux pays. La Russie devait sortir d’une dépression profonde ; l’Inde menait à bien une série de réformes économiques nécessaires. Aujourd’hui, au bout de quinze années, les résultats de ces deux opérations politiques sont devenus visibles et les deux pays se retrouvent et se rapprochent. Un bon mot indien dit que « Putin » (selon la graphie anglaise) signifie « P » pour « planes/avions », « U » pour « uranium », « T » pour « tanks », « I » pour « infrastructure » et « N » pour « nucléaire ».

Les Etats-Unis aussi s’intéressent tout particulièrement à la « plus grande démocratie du monde ». Et ici l’adjectif « grand » signifie « très grand ». On ne fait plus guère attention, chez nous, à la Chine, tant abondent les dépêches qui annoncent la marche en avant de l’ancien Empire du Milieu ; pourtant, des voix autorisées annoncent que dans quelque 25 ans, l’Inde aura dépassé la Chine sur le plan démographique.

Messianisme

Il y a un peu moins d’un an, le Président américain Bush a dit, lors d’une visite qu’il rendait à New Delhi, que « l’Inde avait une mission historique dans le soutien à apporter à la démocratie dans le monde ». Assertion typique d’un Américain dont l’idéalisme naïf trouble quelque peu le regard qu’il porte sur la réalité du monde. Il ne s’agit évidemment pas de dire que les Indiens ne sont pas conscients de l’importance de la démocratie sur cette planète. Après les Etats-Unis, l’Inde est le principal « sponsor » du « Fonds pour la démocratie », une initiative lancée par l’ONU et soutenant dans le monde entier les projets qui apportent leur pierre à la généralisation de l’idéal démocratique. Cependant, le regard que les Indiens portent sur la démocratie est un peu moins messianique que celui des Américains. Le ministre indien des affaires étrangères a été très clair à ce propos : « Nous devons aborder les gouvernements étrangers tels qu’ils existent réellement », a-t-il déclaré. Ensuite, autre déclaration : « Nous n’avons pas l’ambition d’exporter notre propre idéologie. Chaque pays doit générer sa propre version de la démocratie ».

Une série de pays que les Américains considèrent comme des menaces pour la démocratie sont justement des pays avec lesquels l’Inde entretient de bons rapports : l’Iran, la Syrie, Cuba ou le Myanmar (l’ancienne Birmanie). Pour n’en citer que quelques-uns… Le ministre indien des affaires étrangères, Mukherjee, n’a vu aucun inconvénient à rendre visite à la junte qui dirige le Myanmar. De cette visite dépendait également un contrat fort lucratif. Et, très symboliquement, au Myanmar, dès le départ de Mukherjee, on préparait activement la prochaine visite officielle : celle d’un délégué du Congrès Populaire chinois.

Une « Grande-Bretagne » ou une « France » asiatique ?

Sur le plan de la Realpolitik, l’Inde revêt une indéniable importance stratégique pour les Etats-Unis. Mais les Américains aimeraient bien jouer l’Inde contre la Chine. La mayonnaise ne prend toutefois pas. L’ouverture de l’économie indienne aux investisseurs étrangers (et principalement américains) ne s’opère pas assez vite selon Washington. En fait, les Américains souhaitent que l’Inde joue un rôle diplomatique plus important en Asie, un continent en pleine effervescence, avec des foyers réels ou potentiels de conflit comme l’Iran, l’Afghanistan, la Corée du Nord… L’idéal, pour les Américains, serait que l’Inde devienne une sorte de « Grande-Bretagne » asiatique, un allié fidèle qui s’alignerait sur la ligne tracée par Washington dans la lutte contre le terrorisme, pour promouvoir la démocratie et le libre marché. Pur « wishful thinking », purs vœux pieux.

Certes, il existe quelques solides accords entre les deux pays. Depuis 2005, les deux puissances s’accordent à dire qu’elles sont des « partenaires stratégiques ». Elles ont signé un accord intéressant à analyser sur le nucléaire, qui a rendu certains observateurs euphoriques. Un an et demi plus tard, le réalisme est à nouveau à l’ordre du jour. La grande ambition de la diplomatie indienne est dès lors la suivante : garder les bons liens qui existent avec les Etats-Unis sans que cela ne se fasse au détriment de la politique étrangère indépendante de l’Inde. L’Inde deviendra-t-elle alors une sorte de France asiatique, c’est-à-dire une alliée qui, de temps à autre, optera pour une politique diamétralement opposée et suivra sa propre voie ? Dans les années à venir l’Inde sera sans doute une puissance qui se situera à mi-chemin entre la position de la « Grande-Bretagne » asiatique et celle de la « France » asiatique. Ou comme le formulait récemment un diplomate indien : « L’Inde ne sera jamais une alliée des Etats-Unis, mais seulement une amie. Nous coopérerons en tous domaines où cela sera possible et pour le reste, non ». Une nuance de taille qui porte véritablement sur l’essentiel.

M.

(article paru dans « ‘t Pallieterke », 14 février 2007).

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mardi, 20 février 2007

Stratégies et géopolitiques chinoises

Stratégies et géopolitiques chinoises

 

 

Il y a près d’un demi siècle, Mao Tse Toung, fâché, avait dit que « la Chine n’était même pas capable d’envoyer une pomme de terre dans l’espace ». Entre temps, la situation a bien changé. Avec une fusée balistique, la République Populaire de Chine a réussi à détruire l’un de ses propres satellites météorologiques. Comme c’est souvent le cas chez les Chinois, toute cette opération a été enveloppée d’une aura de mystère. Ils avaient préalablement mis les Japonais et les Américains au courant, mais très peu de temps seulement avant le lancement de l’opération. L’opinion publique européenne l’a appris par les Américains. Si cela n’avait tenu qu’aux Chinois, rien n’aurait été dévoilé. Les faits sont ce qu’ils sont et ils ne sont guère impressionnants. Bien que… Tous les pays n’ont pas la possibilité technique de réduire un satellite en charpie ; ce que les Chinois ont réussi à faire en janvier 2007, les Russes et les Américains sont capables de le faire depuis plus de deux décennies. « One shot, many motives » ont dit les spécialistes du « Council on Foreign Affairs » (CFR). Et ce sont bel et bien ces nombreux motifs qui rendent toute l’affaire fort intéressante.

 

Une démonstration

 

Les analystes sont à l’unisson pour dire que le message majeur que les Chinois veulent transmettre au monde est de nature militaire. La destruction d’un satellite lancé par eux en 1999 démontrait clairement le savoir-faire chinois. Cela constitue donc un défi adressé aux Américains. En août 2006, les Etats-Unis ont constaté que les Chinois avaient pointé un laser sur l’un de leurs satellites. Cela pourrait signifier que les Chinois testent des méthodes pour « aveugler » des satellites du même type. Les Chinois, on le sait, sont patients et étudient de fond en comble tous les problèmes qu’ils abordent, même si cela prend de très nombreuses années. L’appareil militaire américain dépend largement des informations apportées par les satellites : état de choses qui n’a pas échappé aux spécialistes chinois. Peut-on imaginer l’armée américaine sans GPS ou sans disposer d’une information détaillée sur ses adversaires ? Non, bien sûr. De ce fait, les satellites sont le talon d’Achille de la machine militaire américaine. C’est donc à ce niveau-là que les Chinois iront les taquiner. « Lorsque ton adversaire a un tempérament volcanique, tu dois l’irriter encore davantage » : telles étaient les paroles de Sun Tzu ; il les a écrites il y a 2500 ans.

 

Tout cela signifie-t-il que la Chine est passée à la vitesse supérieure ? En fait, non. Au fond, ce teste, contesté, se situe dans le prolongement d’une tendance perceptible depuis quelques années déjà. La Chine est en phase ascensionnelle (« on the rise »), comme le signalait très récemment un rapport du Pentagone ; qui précisait en outre : « elle fait montre d’une ascension rapide et abrupte sur la voie de la grande puissance spatiale ». Si le programme spatial chinois se poursuit comme Pékin le souhaite, vers 2020, la Chine sera capable d’envoyer une mission dans l’espace. L’année prochaine, le programme spatial chinois prévoit le troisième voyage de cosmonautes.

 

Ironie : la destruction consciente de ce satellite météorologique met en danger ces multiples projets spatiaux qui devront se succéder. Parce qu’ils ont agi de cette manière, les Chinois seront confrontés à des centaines de fragments erratiques qui sont en fait de petits projectiles, qui peuvent endommager sérieusement d’autres satellites ou engins spatiaux.

 

Ensuite : quels sont les autres motifs qu’évoquaient les spécialistes du CFR ? Certains pensent que la Chine veut contraindre les Etats-Unis à s’asseoir à une table de négociations. En d’autres termes : qu’ils veulent des promesses claires sur le développement et l’usage des technologies spatiales. Il est toutefois peu probable que les Chinois essayent ainsi d’éviter une sorte de courses aux armements dans l’espace. La véritable intention, qui se profile derrière ces manœuvres spatiales, trouverait ses sources dans la grande question stratégique à laquelle la Chine se voit confrontée aujourd’hui.

 

Stratégie et géopolitique

 

Sur le plan géopolitique, la Chine, finalement, est un pays relativement bien protégé. Elle dispose de quelques frontières naturelles : la plaine sibérienne, le massif de l’Himalaya. Ces frontières naturelles permettent d’éviter bon nombre de dangers qui pourraient survenir de ces points cardinaux-là, ce qui permet à la Chine de résoudre déjà quelques problèmes militaires potentiels de taille. Certes, la Chine a des intérêts importants en Asie centrale. Mais, dans cette région, la concurrence est grande, raison pour laquelle la Chine y opte pour des formes douces d’accroissement de son influence. Mais il y a un lieu où la Chine entend bien imposer sa puissance militaire : la mer. La Chine est devenue une nation commerçante de tout premier plan ; par conséquent, la liberté des voies maritimes acquiert, pour elle, désormais, une importance cruciale. Sur ce point, Chinois et Américains sont sur la même longueur d’onde ; mais aucune nation fière d’elle-même  -et la Chine en est une, à un point quasi pathologique-  ne veut dépendre, en ultime instance, d’une autre, plus puissante, pour assurer sa propre sécurité.

 

Donc la Chine investit en masse dans sa propre marine, opération qui porte nettement sur le long terme. Si l’on veut miner à court terme les capacités de contrôle de l’US Navy, alors il faudrait procéder d’une autre manière. Le test, qui vient d’être effectué, peut-il être mis en rapport avec ce souhait chinois ? Sans doute. Ce raisonnement chinois est-il rationnel ? Non, mais c’est ainsi que l’on raisonne dans l’Empire du Milieu…

 

M.

(article paru dans « ‘t Pallieterke », Anvers, 7 février 2007).

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lundi, 19 février 2007

H. de Grossouvre: Madrid-Paris-Berlin-Moscou

Henri de GROSSOUVRE :

Madrid-Paris-Berlin-Moscou: l'Europe de la Paix

http://www.paris-berlin-moscou.org/docs/Madrid_Paris_Berlin_Moscou.pdf

06:15 Publié dans Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 17 février 2007

Europe-USA: partenaires ou concurrents ?

Gérard Bokanowski:

"Europe - USA : partenaires ou concurents?"

Ce discours prononcé par Gérard Bokanowski lors des rencontres de PanAlp 2007 organisées par Paneurope Autriche expose l'évolution des relations euro-étasuniennes et tends à démontrer leur incomptabilité relative grandissante.

On le trouve sur: http://www.paris-berlin-moscou.org/page_13.html

(Il s'agit du site de Henri de Grossouvre,auteur de l'ouvrage Paris-Berlin-Moscou, paru il y a quelques années chez l'éditeur "L'Age d'Homme" en Suisse).

06:35 Publié dans Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 16 février 2007

Russia straddles Sunni-Shi'ite Divide

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Russia straddles Sunni-Shi'ite divide
By M K Bhadrakumar

http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/IB17Ag01.html

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Begin van een "Poetindoctrine"?

medium_poutine.jpg Harde toespraak in München kan begin zijn van een ‘Poetindoctrine’

Poetin kiest voor ‘continentale driehoek’

cf.: http://eurorus.altermedia.info/

Niet te heet, niet te koud: precies goed. De Russische president Poetin gaf zichzelf gisteren een schouderklopje voor zijn anti-Amerikaanse toespraak, zaterdag in München. Ik druk slechts uit wat de wereld denkt, vindt hij. „Sommige landen doen dat grof, contraproductief en onacceptabel, elders fluisteren ze het alleen in de wandelgangen.”

Poetin sprak helder en didactisch. Maar gezien de Amerikaanse reacties had hij evengoed onder het roepen van ‘wij zullen u begraven’ met zijn schoen op het katheder kunnen hameren, zoals ooit partijchef Chroesjtsjov. Amerikaanse politici en columnisten reageerden zeer gebelgd.

De Amerikaanse woede is begrijpelijk, want Poetin beschreef - terecht - het streven van de VS naar hegemonie, naar een ‘unipolaire wereld’, als wortel van alle kwaad. Amerika ‘expandeert over zijn nationale grenzen heen’ met ‘bijna onbeperkt hypergebruik van geweld’ maar ook „door zijn economische, politieke, culture en educatieve model aan de wereld op te leggen”. Dat staten naar massavernietigingswapens streven, is gezien die agressie best begrijpelijk. Poetin liet niet éénmaal ‘de strijd tegen het terrorisme’ vallen, wat gebruik was geworden in het ritueel van het ‘partnerschap’. Hij beschreef Ruslands rol op het wereldtoneel louter in termen van oppositie tegen het Westen.

De vraag is vooral wat Poetin met zijn harde woorden wil bereiken. Mogelijk wilde hij zich aan de vooravond van een tournee door het Midden-Oosten profileren. Hij presenteert Rusland daar als opkomende grootmacht, alternatief voor de VS, leverancier van geavanceerd wapentuig en kerntechnologie en partner in een toekomstig kartel van gasproducenten.

Maar een belangrijker motief lijken de radarstations en raketbases die Amerika in het kader van zijn raketschild in Tsjechië en Polen wil plaatsen. Die zijn op dit moment een Russische obsessie. Poetin zei eerder niet te geloven dat de installaties gericht zijn tegen Iraanse of Noord-Koreaanse raketten.

De afgelopen weken wijdden Poetin, zijn minister van Defensie Sergej Ivanov, toppolitici en generaals uit over die dreiging van het Amerikaanse raketschild. Rusland twijfelt aan de waarde van zijn nucleaire afschrikking. Het vervaardigt per jaar hooguit vier moderne intercontinentale Topol-M raketten. Komend jaar wil het leger er achttien te bestellen, maar Ivanov betwijfelde hardop of de wapenindustrie die kan leveren. Proeven met een van onderzeeërs gelanceerde, geavanceerde Topol-raket, de Boelava (Strijdknots), mislukten driemaal op rij.

Rusland vreest ook dat het verstrikt raakt een onbetaalbare wapenwedloop. Poetin zinspeelde eerder op ‘effectieve, asymmetrische oplossingen’. Hij doelt daarbij op het schrappen van het INF-akkoord uit 1987, dat raketten voor de korte en middellange afstand in Europa verbiedt. Als Rusland de VS niet langer kan treffen, kan het in elk geval nog Europa in as leggen. Dat vooruitzicht kan een bres tussen Amerika en Europa slaan, net als in de jaren tachtig, zo hoopt Moskou.

De harde retoriek zet tevens zijn kroonprins, minister van Defensie Ivanov, in het zonnetje. Poetin treedt in 2008 af. Hij schoof twee kroonprinsen naar voren. Recent ging veel aandacht uit naar vicepremier Medvedev, die tientallen miljarden mag steken in nationale projecten (onderwijs, gezondheid, landbouw en infrastructuur). Rivaal Ivanov heeft een vijand nodig om zich te profileren. Nu de Tsjetsjeense dreiging verleden tijd is, kan hij weer terugvallen op Amerika.

Weer anderen zien in Poetins toespraak iets anders: de grondvesten van een Poetindoctrine. Na zeven jaar lijkt hij definitief te kiezen voor wat premier Primakov eind jaren negentig de ‘continentale driehoek’ noemde. De Aziatische grootmachten Rusland, China en India moeten een tegenwicht vormen tegen veronderstelde westerse overheersing. Die driehoek krijgt gestalte in organisaties als de ‘Shanghai Cooperation Agreement’ (China, Rusland, Centraal-Aziatische staten), maar ook in bijeenkomsten als vandaag in New Delhi, waar de ministers van Buitenlandse Zaken van Rusland, China en India over veiligheid praten. In Rusland is het ‘neo-Eurasianisme’ van de politieke filosoof Alekandr Doegin naar het politieke centrum verschoven. Doegin ziet de wereldgeschiedenis als een botsing tussen continentaal (productie, idealisme, eenheid) versus maritiem (handel, relativisme, verdeeldheid).

samedi, 10 février 2007

P. Lan : Discours identitaire turc

Pimour LAN :

Le discours identitaire turc entre Europe et Asie

http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=12&iddoc=888

dimanche, 04 février 2007

Intervenciones anglosajonas in Iberoamerica

Prof. Dr. Alberto BUELA:

Intervenciones anglosajonas in Iberoamerica

http://www.pensamientonacional.com.ar/docs.php?idpg=buela/0064_intervenciones_en_america.html

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vendredi, 02 février 2007

Géopolitique japonaise

La géopolitique japonaise hier et aujourd'hui

 

 

par Bertil HAGGMAN

 

 

L'arrière-plan

 

 

Lorsque la Zeitschrift für Geopolitik  de Karl Haushofer sort son premier numéro en 1924 à Munich en Allemagne, rapidement des exemplaires de cette revue se retrouvent entre les mains de géographes et de politologues japonais. Le Prof. Nobuyuki Iimoto publie dès 1928 un article sur la nouvelle science géopolitique allemande dans Chirigaku Hyoroon  (Revue de Géographie). Il y faisait la distinction entre la géopolitique proprement dite et la géographie politique, introduite au Japon quelques années auparavant. Parmi les thèmes abordés dans cet article: la théorie organique de l'Etat, forgée au départ par le professeur suédois Rudolf Kjellén. En 1936, le livre fondamental de Kjellén, Staten som lifsform  (L'Etat en tant que forme de vie) fut traduit en japonais par le Prof. Abe Shigoro (1).

 

 

La crise mandchoue des années 30 renforça l'intérêt des milieux universitaires japonais pour la géopolitique. La géopolitique allemande devint ainsi l'étoile polaire des géopolitologues asiatiques. Ces derniers ne concevaient pas la géopolitique comme un simple instrument politique à l'usage des nations «have not», des nations démunies de ressources et d'espace. Ils la considéraient comme l'assise philosophique destinée à déterminer les objectifs politique et à les atteindre. Pendant ce temps, le Prof. Karl Haushofer, doyen de la géopolitique allemande, focalisait toute son attention, dans les colonnes de la Zeitschrift für Geopolitik, sur les problèmes de l'Asie et de l'Océan Pacifique, son thème privilégié.

 

 

L'influence de Haushofer

 

 

Entre 1908 et 1910, Haushofer, qui accéda au grade de général pendant la première guerre mondiale, fut instructeur auprès de l'artillerie japonaise. Il avait été très impressionné par la société japonaise. Raison pour laquelle la thèse de doctorat de Haushofer, présentée en 1911, traitait des bases géographiques de la puissance militaire nipponne. Entre 1913 et 1941, il écrivit pas moins de huit livres sur le Japon.

 

 

Le Général Haushofer entretenait un profond respect pour ce qu'il appelait l'«instinct géopolitique» du Japon, qu'il décrivait comme tel:

 

1. Il y a au Japon une très forte conscience des dangers qui menacent l'existence de la nation. Cette conscience a impressionné Haushofer.

 

 

2. Le gouvernement japonais est particulièrement habile à décrire le pays comme dépourvu d'espace suffisant pour nourir sa population en pleine croissance et comme menacé par les puissances environnantes.

 

 

3. Le Japon fait usage des règles du jiu-jitsu, c'est-à-dire qu'il est capable de faire machine arrière, afin de prendre distance pour observer l'ennemi et attendre qu'il fasse un faux mouvement. Ce mouvement peut alors être utilisé pour le mettre hors de combat.

 

 

Le Professeur Haushofer cultivait également un grand respect pour le shintoïsme: «Parmi les phénomènes qu'il convient d'observer parallèlement à la géopolitique, dont notamment la puissance imaginative, les impulsions artistiques et la géographie culturelle, le shintoïsme, force spirituelle qui émerge dans l'espace pacifique, est là-bas le fait de vie le plus solide. Le shintoïsme a absorbé et assimilé le bouddhisme, la philosophie nationale des Chinois et la culture occidentale, tout cela sans perdre les caractéristiques propres qui en font une culture de l'espace pacifique» (2).

 

 

L'une des idées principales de Haushofer était de forger une ligue des plus grandes nations d'Asie (Japon, Chine, Inde), dont l'Empire du Soleil Levant serait la puissance-guide «depuis l'Indus jusqu'au fleuve Amour» en incluant les petites nations de la région. Mais contre la volonté de la Chine ou de l'Inde, Tokyo ne pourrait jamais réaliser ce leadership. Hélas, l'invasion de la Mandchourie par les forces nipponnes en 1931 transforma la Chine en un ennemi juré du Japon et alarma les Indiens. Cependant, Haushofer carressait d'autres plans. Il envisageait aussi une «alliance transcontinentale entre l'Allemagne, la Russie et le Japon», espérant ainsi damer le pion des puissances thalassocratiques et impérialistes. Ce bloc, rassemblé autour de ces trois Etats, donnerait au Japon l'assurance de ne pas être attaqué depuis le continent et lui permettrait de se tailler un empire en Asie. Les Japonais, peuple marin, pouvaient de la sorte s'élancer vers l'horizon, plus précisément vers l'Australie, continent quasi vide qui aurait pu résoudre leurs problèmes démographiques.

 

 

Les Japonais remarquaient à l'époque que Haushofer, «pendant son séjour au Japon, avait étudié à Kyoto, ancienne capitale impériale et cœur de la tradition nipponne, plutôt que dans les villes européanisées que sont Yokozuka, Kobe, etc. Il rapporte dans ses mémoires qu'il s'est trouvé dans le temple de Kyoto, près du mausolée des Empereurs et qu'il est entré là en contact direct avec l'esprit japonais. Raison pour laquelle, dans la pensée haushoférienne, on percevra plus clairement et plus profondément l'influence du japonisme que chez n'importe quel autre Euro-Américain» (3).

 

 

Le Dr. Saneshige Komaki, professeur de géographie à l'Université Impériale de Kyoto, était un admirateur de la pensée «japonisée» de Haushofer et l'un des principaux instigateurs d'une géopolitique japonaise spécifique. Son point de départ: jeter les bases historiques et géographiques du futur empire japonais. La pensée géopolitique, selon le Prof. Komaki, avait émergé au Japon dès le XVIIIième siècle, bien avant le géographe allemand Friedrich Ratzel, le Prof. Haushofer ou le Suédois Kjellén.

 

 

La Société Géopolitique de Kyoto (SGK)

 

 

Le Prof. Saneshige Komaki était le président de la Kyoto Chiseigaku-kai (la Société Géopolitique de Kyoto; SGK). Comme nous venons de la dire, il était le promoteur d'une géopolitique spécifiquement japonaise, axée sur les prédispositions et les intérêts nationaux du Japon. Entre 1940-1945, il écrivit neuf ouvrages de géopolitique (4).

 

 

L'Association Géopolitique Japonaise (AGJ)

 

 

La Nihon Chiseigaku-kai (l'Association Géopolitique Japonaise; AGJ) a été mise sur pied à Tokyo en novembre 1941. Elle se référait plus directement à la géopolitique allemande que la SGK. Les recherches entreprises par l'AGJ mettaient l'accent sur «l'espace terrestre et maritime entourant le Japon et formant son Lebensraum».  L'objectif était de créer un Etat défensif japonais (un Wehrstaat). L'AGJ publiait un mensuel, Chiseigaku  (= Géopolitique) et organisait régulièrement des conférences. La SGK et l'AGJ ont eu nettement moins d'influence au Japon que l'Institut et la revue de Haushofer n'en ont eue en Allemagne.

 

 

L'Association de Recherches sur la Politique Nationale (ARPN)

 

 

La Kusaku Kenkyu-kai (Association de Recherches sur la Politique Nationale; ARPN) fut créée en 1937 par le Baron Kiumochi Okura et par Kazuo Yatsugi. Parmi les 2000 membres de l'association, on comptait de hauts fonctionnaires appartenant à divers ministères. Le rôle de Yatsugi a été particulièrement important: il ébaucha la fameux «Plan de Dix Ans pour parfaire une Politique Nationale Intégrée». Ce texte a servi de base à la célèbre «Grande Sphère de Co-prospérité Est-Asiatique» (GSCPEA), un Grossraumordnung, un «ordre grand-spatial» japonais, qui englobait les territoires conquis par les armées nipponnes pendant la seconde guerre mondiale. Selon ce plan, le Japon devait créer une sphère économique comprenant l'archipel nippon et le Manchukuo, la Chine servant de base et le Japon de cœur et de moteur. Dans cette sphère, il fallait également inclure la Sibérie orientale, la Mongolie intérieure et extérieure, les Etats du Sud-Est asiatique, l'Inde et l'Océanie. En avril 1943, l'ARPN, sous la direction de Yatsugi, publia «Le Plan des mesures à prendre pour construire la GSCPEA», document important, révélant clairement la politique japonaise, et influencé directement par le livre de Haushofer sur la géopolitique de l'Océan Pacifique.

 

 

L'Association de Recherches Showa (ARS)

 

 

La Showa Kyenkyu-kai (ARS) a été constituée en novembre 1936 par Ryunosake Goto, un ami intime du Premier Ministre japonais Konoe. Comptant 300 membres, l'ARS entretenait des liens étroits avec le Bureau du Plan du Cabinet, qui avait élaboré le plan final de la GSCPEA. L'ARS a publié un certain nombre de livres et d'essais qui ont eu une influence très profonde sur la politique impériale japonaise.

 

 

La Ligue pour l'Asie Orientale (LAO)

 

 

La Toa Renmei Kyokai (Ligue pour l'Asie Orientale; LAO) a été fondée par le Lieutenant-Général Kanjii Ishiwara en septembre 1939. Cet officier avait étudié en Allemagne dans les années 20. L'objectif de la LAO était de créer une «ligue des nations» orientales, basée sur l'Odo (La Voie Royale ou la Droite Voie). Le premier objectif était de libérer l'Asie orientale de toutes les influences extérieures. Cette Ligue publiait la revue Toa Renmei  (= Ligue Est-Asiatique). Des sociétés affiliées ont été formées par la suite dans le Manchukuo et en Chine. Le plan conçu par la LAO, prévoyant une alliance entre le Japon, le Manchukuo et la Chine, avait l'appui du Premier Ministre Konoe et de Wang Ching-wei, qui présidait le gouvernement chinois de Nanking pour le compte des Japonais. Ishiwara et ses amis ont été déçus de la politique menée par le Japon en Chine au cours de la seconde guerre mondiale. Celle-ci isolait le Japon de son principal allié potentiel. L'influence de la LAO a rapidement décliné à partir de la moitié de l'année 1941.

 

 

Commentaires et conclusion

 

 

L'objet de notre article a été de présenter de la manière la plus neutre possible la pensée géopolitique japonaise entre 1920 et 1940. Après sa défaite de 1945, le Japon a abandonné la géopolitique d'inspiration haushoférienne. Par une sorte d'ironie de l'histoire, le Japon de notre après-guerre, a acquis une influence bien plus prépondérante par des moyens pacifiques en Asie orientale et dans l'espace pacifique. La situation dans notre après-guerre diffère certes considérablement de celle qui règnait pendant l'entre-deux-guerres. Les pays asiatiques ne sont plus soumis au colonialisme et le Japon, devenu démocratique, est demeuré un fidèle allié des Etats-Unis. Il n'empêche qu'un Japon fort sur les plans économique, politique et militaire pourrait bien jouer dans l'avenir un rôle plus important dans les affaires du monde. Surtout, s'il se crée une alliance transcontinentale entre la CEE, la Russie et le Japon. Cette alliance constituerait le bloc de loin le plus puissant et le plus fort de l'ère post-communiste. L'opposition d'hier entre, d'une part, le heartland  de Mackinder, c'est-à-dire la principale puissance terrestre, et, d'autre part, la puissance thalassocratique, fera place à une opposition d'un type nouveau entre la puissance thalassocratique dominante et un bloc qui contrôlerait non seulement le heartland  dans son ensemble mais pourrait aussi déployer des capacités maritimes à ses extrémités orientale et occidentale. Pour la première fois dans l'histoire, le heartland se développerait sous le contrôle d'une économie de marché libre et démocratique, renforcé par deux puissances servant de porte-avions et de ports avancés, la Grande-Bretagne et le Japon. Mais comme l'antagonisme commercial entre le Japon, d'une part, la CEE et les Etats-Unis, d'autre part, l'alliance transcontinentale euro-russo-japonaise ne deviendrait sans doute pas une réalité à court terme mais constituera inéluctablement un projet à long terme, pour après l'an 2000.

 

 

Bertil HAGGMAN.

 

 

Notes:

 

 

(1) Dans ce livre, le Prof. Kjellén explique qu'un «Etat est comme un être humain vivant qui parle, négocie et coopère, ou bien lutte, ou bien hait ou sympathise».

 

 

(2) Karl HAUSHOFER, Geopolitik des Pazifischen Ozeans,  1938, p. 445.

 

 

(3) Prof. Saneshigi Komaki, Nihon Chiseigaku Gakusho (= Mémorandum pour une géopolitique japonaise), 1944, pp. 42 et 51.

 

 

(4) Nihon Chiseigaku Sengen (= Déclaration en faveur d'une géopolitique japonaise), 1940; Toa no Chiseigaku (= Géopolitique de l'Asie orientale), 1942; Dai Toa no Chiseigaku (= Géopolitique de la Grande Asie Orientale), 1942; Nihon Chiseigaku (= Géopolitique japonaise), 1942; Zoku Nihon Chiseigaku Sangen (= Nouvelle déclaration en faveur d'une géopolitique japonaise), 1942; Sekai Shinchitsujo Kensetsu to Chiseigaku (= Construction du Nouvel Ordre Mondial et Géopolitique), 1944; Nihon Chiseigaku Gakusho (= Mémorandum pour une géopolitique japonaise), 1944. D'autres textes importants de l'auteur sont parus dans des ouvrages collectifs.

 

 

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vendredi, 26 janvier 2007

Yves Lacoste et le renouveau de la géopolitique

Retour de la géopolitique et histoire du concept: l'apport d'Yves Lacoste

Conférence prononcée à l'Université de Hanovre en avril 1994

Robert Steuckers

http://foster.20megsfree.com/297.htm

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mercredi, 24 janvier 2007

Turkey keeps nervous eye on Kirkuk

Turkey keeps nervous eye on Kirkuk

By Sumedha Senanayake

http://atimes01.atimes.com/atimes/Middle_East/IA24Ak02.html

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mardi, 23 janvier 2007

Encerclement de l'Iran

Robert STEUCKERS:

L'encerclement de l'Iran à la lumière de l'histoire du "Grand Moyen-Orient"

Le grand article de l'année: En six parties !

http://be.altermedia.info/politique/lencerclement-de-liran-a-la-lumiere-de-lhistoire-du-grand-moyen-orient_4778.html

http://be.altermedia.info/politique/lencerclement-de-liran-a-la-lumiere-de-lhistoire-du-grand-moyen-orient-16-26_4779.html

http://be.altermedia.info/politique/lencerclement-de-liran-a-la-lumiere-de-lhistoire-du-grand-moyen-orient-36_4780.html

http://be.altermedia.info/politique/lencerclement-de-liran-a-la-lumiere-de-lhistoire-du-grand-moyen-orient-46_4781.html

http://be.altermedia.info/politique/lencerclement-de-liran-a-la-lumiere-de-lhistoire-du-grand-moyen-orient-56_4782.html

http://be.altermedia.info/politique/66_4783.html

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