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dimanche, 11 juin 2023

Sur la presse policière

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Sur la presse policière

par Georges FELTIN-TRACOL

Le polar présente volontiers un journaliste qui se lance dans une enquête criminelle en parallèle aux policiers ou aux détectives privés. Le métier de journaliste repose à l’instar de celui de magistrat ou de l’enquêteur de police sur la recherche patiente des indices, l’analyse des preuves éventuelles et des entretiens. Or les journalistes ne travaillent pas pour l’intérêt général; ils recherchent l’exclusivité de l’information afin que leur employeur bénéficie des retombées financières immédiates.

Cette quête du profit se complète de plus en plus de préoccupations morales qui virent vite en moraline quand les journalistes agissent en supplétifs zélés du Régime. Anglo-Saxons, Allemands et Belges sont en pointe dans ce domaine, mais ils ne surpassent pas leurs collègues français. Médiapart et Libération sont deux exemples probants de flicage journalistique.

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Libération du 14 avril dernier s’attaque à David L’Épée, invité à un colloque organisé par le RN contre le wokisme. Le rédacteur en chef de Krisis et collaborateur d’Éléments n’a jamais écrit un seul article répréhensible, ce qui n’empêche pas les organisateurs de se soumettre à la fatwa de Libé et de remplacer l’intervenant suisse par François Bousquet. Le quotidien bobo-bancaire n’apprécie pas David L’Épée qui contribue aussi à Front populaire, la revue de Michel Onfray. L’incroyable attaque personnelle de la part de ce journal n’est pas un acte isolé, mais participe à une véritable campagne médiatique complotiste qui plonge le lecteur dans un monde parallèle.

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Chaque livraison (ou presque) de Libération témoigne d’une obsession quasi-pathologique pour les droites radicales, l’extrême droite et l’ultra-droite. Deux jours après la demi-finale du 14 décembre 2022 entre la France et le Maroc, le journal-phare de la gauche caviar ose titrer « Nuit bleue, peste brune » au motif que quelques militants identitaires auraient eu l’intention citoyenne de calmer l’exubérance malsaine des supporteurs des « Lions de l’Atlas ». Le numéro du 5 mai 2023 comporte un dossier de quatre pages sur ces supposées violences en utilisant des éléments directement extraits des fichiers de police. Une réelle collusion existe entre certains plumitifs et des services de police. Un mois auparavant, le 5 avril, Libération se focalise sur « les menaces terroristes de l’ultra-droite ». On y lit qu’en 2021, une trentaine de personnes suspectées de terrorisme ultra-droitier a été interpellée, soit un chiffre en augmentation alarmante. On connaît maintenant les responsables des fusillades sanglantes à Marseille, à Nantes, à Grenoble, à Paris…

Le 7 mai, Libération consacre deux pleines pages sur la « menace identitaire à Bordeaux ». Le problème ne serait-il pas plutôt la gestion municipale grotesque des Verts ? Le 10 mai, le journal titre sur le magnifique défilé parisien du 6 mai en hommage à Sébastien Deyzieu. Dans ce même numéro, l’un de ses éditorialistes, Thomas Legrand, nie le wokisme ambiant alors qu’il imprègne bien des rédactions depuis plusieurs années. Il faut néanmoins reconnaître que dans le numéro du 15 mai, le même Thomas Legrand estime que « même les fachos ont le droit de manifester ». Il craint en effet que ces  précédents concernent un jour prochain les rassemblements de la gauche radicale.

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Son opinion assez censée se noie dans un océan de conformisme béat. Pour preuve, le numéro du 12 mai revient sur les oppositions populaires légitimes à Callac et à Saint-Brévin. Un long article dénigre notre ami Roland Hélie. Ainsi, « sous l'impulsion de Roland Hélie, ex-FN à la tête d'un “ blog d'information sur le combat national “, et des figures locales de Reconquête la commune de Callac (Côtes d'Armor) subit les assauts de l'extrême droite». Bigre ! Le  directeur – fondateur de la revue Synthèse nationale commanderait-il pour l’occasion une division de Panzer Tigre ?

Bouffi de subventions publiques, L’Humanité du 24 mai joue à son tour la pitoyable ritournelle « fachophobe ». L’ancien organe officiel du communisme en France dénonce en une « Le terrorisme, l’autre face de l’extrême droite ». Un article au ton excessif, intitulé « “ Partout Callac “, la pieuvre brune » signale que les ouvrages de Bernard Germain, maître d’œuvre et fer de lance de cette belle réaction, « figurent […] dans le catalogue de Synthèse éditions, au côté d’ouvrages d’auteurs suprémacistes, fascistes et/ou négationnistes tels Paul-Louis Beaujour, Alain Renault, François Duprat ou encore Vittorio Mussolini, le fils du Duce ». L’auteur de cet article stupide semble ne pas apprécier des faits historiques qui vont à l’encontre de ses idées mortifères.

Libération du 26 mai s’indigne qu’« au RN, le retour des vieux réseaux de la Nouvelle Droite ». Son auteur, Nicolas Massol, y qualifie la ré-information de « lubie classique de la Nouvelle Droite » qu’il définit par ailleurs comme un « courant de pensée racialiste qui met l’accent sur l’idée d’un peuple de souche européenne ». Quelle horreur ! Il doit ignorer le concept d’ethno-différentialisme qui englobe et dépasse la notion de racialisme. Il comprendrait mieux s’il se mettait à lire les nombreux ouvrages de Pierre-André Taguieff.

Un summum est cependant atteint avec la livraison du 18 mai qui publie une enquête sur « L’inquiétant profil d’un flic de la BRAV-M ». Par pétition interposée, la gauche réclame la dissolution de cette unité de maintien de l’ordre. L’un de ses membres combine à la perfection toutes les détestations médiatiques du moment. Il passe bientôt en jugement pour violence sur son ancienne compagne et pour usage de cocaïne. Mais tout le début de l’article s’attarde sur ses orientations politiques. Il porterait en tatouage une fleur de lys et la lettre Lambda reprise par les Identitaires. Il aurait aussi invité ses collègues policiers sur les réseaux sociaux à participer à des ratonnades. Il ne manque plus qu’une affaire de corruption et/ou d’espionnage pour la Russie pour atteindre la perfection. Ce dossier à charge laisse à la fois songeur, dubitatif et sceptique tant la personne incriminée coche toutes les cases rêvées du Système.

Il ne fait aucun doute que la presse policière, celle qui verse régulièrement dans des actions de très basse police de la pensée, a un très grand avenir dans l’Hexagone. Démonter les mensonges et autre semi-vérités propagés par les petits soldats de l’indifférenciation générale relève d’une nécessité vitale. La ré-information et l’examen critique des récits officiels contribuent à l’action militante permanente. Notre vision du monde organisée autour du Beau, du Bon et du Vrai doit se confronter directement aux constructions informationnelles fallacieuses de Cosmopolis afin de les démolir aussitôt.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 77, mise en ligne le 6 juin 2023 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 02 juin 2022

Nouvelle loi sur les services numériques (DSA): l'UE va renforcer la censure des sites de réseaux sociaux

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Nouvelle loi sur les services numériques (DSA): l'UE va renforcer la censure des sites de réseaux sociaux

Source: https://www.tradicionviva.es/2022/05/01/nueva-ley-de-servicios-digitales-dsa-la-union-europea-incrementara-la-censura-en-redes-sociales/

Avec la nouvelle loi sur les services numériques (DSA) de l'Union européenne, les entreprises technologiques telles que Facebook, Instagram, Twitter, Youtube et Google devront se conformer à de nouvelles exigences pour censurer les contenus indésirables dans le cadre de la nouvelle législation et notamment ce qu'elles appellent la "désinformation" sur leurs plateformes, après que des fonctionnaires du Parlement européen, de la présidence française du Conseil de l'UE et de la Commission se soient mis d'accord le 23 avril 2022 sur le nouvel ensemble de règles quant à la manière dont les grands acteurs de l'internet devront modérer et gérer les messages des utilisateurs.

La nouvelle loi est présentée sous un ensemble de bonnes intentions, telles que la "sauvegarde de la vie privée", et la prévention d'actes illégaux, comme le "terrorisme", l'"exploitation sexuelle des enfants", etc., toutes questions qui ont toujours été, logiquement, interdites par les différentes plateformes. Toutefois, le véritable objectif politique de ce type de législation, comme l'ont déjà déclaré des ONG telles qu'Amnesty et des leaders politiques mondiaux d'outre-mer, tels que Barack Obama et Hillary Clinton, sera de contrôler et de censurer ce que les Fact Checkers considèrent désormais comme de la "désinformation", ou la vaste catégorie des "discours de haine".

Le portail européen "Politico.eu" explique : "À l'avenir, les régulateurs surveilleront les efforts déployés par les géants de la technologie pour mettre fin à la diffusion de fausses informations, comme les batailles de l'information l'ont montré lors de la pandémie de coronavirus et du conflit en Ukraine. Ils s'assureront que les grandes entreprises numériques contrôlent mieux les algorithmes qui peuvent promouvoir des contenus extrêmes et dangereux".

Les entreprises seront tenues de publier des rapports semestriels détaillés sur leurs efforts de modération, y compris le nombre d'employés, l'expertise, les langues parlées et l'utilisation de l'intelligence artificielle pour supprimer le contenu indésirable. Ils seront tenus de divulguer le nombre de comptes qu'ils ont suspendus et le contenu qu'ils ont supprimé.

Des amendes pour non-conformité allant jusqu'à 6 % du chiffre d'affaires mondial toucheront les géants des médias sociaux comme Facebook et Instagram, les moteurs de recherche comme Google, les plateformes de diffusion de podcasts comme Spotify et les marchés en ligne comme Amazon. La dernière menace serait le bannissement des entreprises qui enfreignent les règles de manière répétée.

"La loi sur les services numériques est une étape importante", a déclaré Thierry Breton, commissaire chargé du marché intérieur. "C'est la première fois en 20 ans que l'Europe s'attaque à la réglementation de l'espace numérique et de l'information."

samedi, 17 octobre 2020

Dix professeurs de droit contre "la police de la pensée" à l'université

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Dix professeurs de droit contre « la police de la pensée » à l'université

 
 
Auteur : Le Point
Ex: http://www.zejournal.mobi

Ils dénoncent, dans une tribune, le « lynchage » dont serait victime l'un de leurs collègues de Paris-1, après un cours controversé sur le mariage pour tous.

Une dizaine de professeurs de droit (*), parmi lesquels le constitutionnaliste Olivier Beaud (Paris 2-Panthéon-Assas) et le civiliste Rémy Libchaber (Paris-1-Panthéon-Sorbonne) dénoncent, dans une tribune transmise au Point, le « lynchage médiatique » et la mise « au pilori » de leur collègue Aram Mardirossian. Cet historien du droit de Paris-1 a suscité une vive polémique après son cours d'histoire du droit de la famille, le 29 septembre, dans lequel il revendiquait haut et fort son hostilité au mariage pour tous, avant de se lancer dans une improbable comparaison chevaline : « Donc, il va y avoir forcément quelqu'un, un jour, qui va aller devant un tribunal et qui va dire : “Voilà, je suis discriminé, j'ai une jument, je l'adore, je ne peux pas l'épouser, c'est un scandale. C'est une discrimination !” » avait-il lancé à ses étudiants de L2. Le cours avait été filmé par l'un d'eux et aussitôt mis en ligne sur les réseaux sociaux, déclenchant une avalanche de réactions hostiles, sur Internet, de nombreux militants LGBT, dénonçant notamment « une comparaison scandaleuse entre homosexualité et zoophilie ».

Depuis, la boîte mail de cet enseignant-chercheur, spécialiste de l'histoire du droit arménien, agrégé des facultés de droit et directeur d'études à l'École pratique des hautes études, est saturée de messages d'insultes. Il n'a pas remis les pieds à la fac et assure ses cours en visioconférence, certains étudiants l'ayant menacé de venir « bordéliser son amphi », s'il s'aventurait à y remettre les pieds. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour examiner la possibilité d'éventuelles poursuites pour « injures homophobes » ; l'administrateur provisoire de l'université Paris-1, Thomas Clay, a « condamné » ses propos par voie de communiqué ; certains de ses collègues réclament à présent sa suspension et un renvoi en conseil de discipline.

« Une chasse à l'homme », dénoncent ses soutiens. « Nous ne sommes pas dans une défense corporatiste, pas non plus dans un débat politique pour ou contre le mariage pour tous. Ce que nous défendons, c'est la liberté académique, la liberté d'expression de l'enseignant-chercheur », confie le Pr Libchaber, l'un des coauteurs de la tribune.

« Lynchage »

Celle-ci revient d'abord sur l'affaire : « La scène médiatique s'est récemment emballée à propos de la diffusion d'extraits d'un cours donné à l'université de Paris-1, où un professeur d'histoire du droit exprimait d'une manière incisive son analyse de l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe et sur l'évolution contemporaine du droit de la famille. Il fut aussitôt lynché publiquement, les médias relayant ad nauseam qu'il aurait comparé l'homosexualité à la zoophilie. Les autorités suivirent l'opinion publique, comme toujours dans ce genre de circonstances, et l'université de Paris-1 – en pleine campagne électorale – ne manqua pas de stigmatiser son enseignant avec la complicité de quelques collègues zélés. Le parquet est désormais saisi des propos litigieux », rappellent les signataires.

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« La messe est-elle dite ? À présent que l'émoi médiatique se dissipe, il est temps d'analyser objectivement les faits, de les évaluer et d'essayer de comprendre ce qui se joue devant nos yeux », suggèrent-ils. « Dans son cours, l'enseignant a évoqué le « mariage homosexuel » auquel il n'est pas favorable, tout en admettant qu'on puisse l'être. Il a relevé que l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe a été consacrée par le jeu du principe de non-discrimination, ce qui n'est guère contestable. Or, ce principe lui paraît dangereux en ce qu'il peut mener à tout : d'où un développement, a priori surprenant, sur l'éventualité d'un mariage entre un homme et un animal, qui, selon lui, pourrait être une conséquence lointaine de la combinaison entre l'usage fait de l'interdiction des discriminations et la reconnaissance hypothétique d'une personnalité de l'animal », analysent-ils.

« Café du commerce »

Les auteurs de la tribune n'approuvent pas vraiment les développements hasardeux de leur collègue et ils le disent : « En réalité, l'enseignant s'est laissé aller à une improvisation fort peu brillante, car entachée de nombreuses approximations. Son propos, par certains côtés, fait penser à une discussion de café du commerce. On pourrait en effet s'attendre à ce qu'un professeur s'exprime plus rigoureusement lorsqu'il avoue lui-même aux étudiants : “Là, je vais être un peu polémique” et que, par exemple, il ne se lance pas dans l'évocation d'un mariage entre un homme et un animal en évacuant totalement la question centrale du consentement », admettent-ils. « Sur le fond, son discours est seulement discutable, comme toujours lorsqu'on envisage l'aboutissement lointain d'une évolution que l'on s'efforce de décrypter. C'est ce qui a incité quelques personnes, qui ne sont pas forcément d'accord avec ces propos, voire qui contestent l'analyse même qui les fonde, à défendre, à travers l'enseignant critiqué, l'atteinte grave à la liberté académique résultant de la mise en cause dont il fait l'objet depuis que ses propos ont été diffusés dans des conditions d'ailleurs illégales, car les étudiants n'ont pas le droit de diffuser un cours sans l'autorisation de son auteur », dénoncent-ils.

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« Dans cette affaire, ce qui est en jeu, ce n'est rien moins que la liberté d'expression du professeur face à ses étudiants (in the classroom, disent les Américains). En réalité, le professeur cloué au pilori a seulement exprimé son opinion sur l'évolution de la législation en matière de famille et de filiation. Il a ironisé sur les effets potentiels du principe de non-discrimination, conjugué à la reconnaissance demandée par certains de la personnalité juridique des animaux, en adoptant un raisonnement par l'absurde. Dire qu'il a comparé l'homosexualité à la zoophilie, c'est n'avoir pas compris ses développements, ou les déformer volontairement. Que les médias ou les réseaux sociaux reprennent en boucle cette présentation erronée n'étonnera personne puisqu'ils ne sont, pour ceux-ci, et ne sont plus guère, pour ceux-là, que des chambres d'écho », plaident les signataires.

Droit de critique

« Cette affaire pose donc dans toute sa gravité la faculté qui doit être reconnue à un professeur de critiquer l'évolution du droit positif et d'user de provocation pour faire réfléchir les étudiants. C'est cette liberté que le lynchage médiatique dont a été l'objet cet enseignant remet en cause frontalement. Or, l'enseignant en question a déclaré à ses étudiants de façon liminaire la nature « polémique » de ses propos. Il a donc pris la précaution de distinguer soigneusement son opinion personnelle de l'exposé du droit positif et de son histoire. C'est ce qui arrive tous les jours dans les cours de droit où l'enseignant peut être amené à livrer aux étudiants son opinion sur la règle, légale ou jurisprudentielle. La liberté de l'universitaire doit lui permettre de déranger son auditoire, si sa compréhension d'un phénomène, d'une réglementation, d'un procédé, d'une technique le conduit à identifier en son sein des faiblesses, des contradictions, des dangers. Voudrait-on limiter l'office des professeurs de droit à la seule présentation, sans commentaire, du droit positif ? Ne sont-ils pas là d'abord pour stimuler la réflexion de leurs étudiants ? Par ailleurs, que deviendrait un enseignement universitaire s'il devait ménager constamment la « sensibilité » d'un auditoire d'étudiants forcément divers ? », s'interrogent pour finir les « avocats » du Pr Mardirossian.

Improvisation

« Ce qui est en jeu dans la présente mise en cause du professeur d'histoire du droit à partir d'un extrait de son enseignement, c'est ce qui doit constituer le cœur même de l'enseignement supérieur : la liberté, dans la déconstruction des mécanismes, d'en présenter la critique, même radicale, sans que l'on ait à juger de sa pertinence. Remettre en cause cette liberté, c'est succomber à une police de la pensée dont certains s'érigent en vigilants gardiens. Ajoutons que le caractère oral des enseignements, si menacé actuellement du fait de la crise sanitaire, suppose une part d'improvisation, au risque d'imperfections. Veut-on que l'enseignement supérieur se ramène à une récitation de textes écrits, soigneusement relus d'avance par un avocat spécialiste du droit de la presse, se bornant à décrire le droit en vigueur ? L'intérêt des étudiants et celui de la nation n'y trouveraient pas plus leur compte que celui des enseignants », concluent-ils.

* Signataires :

Olivier Beaud (université Paris-2),

Jean-Marie Denquin (émérite, Paris-10),

Yann-Arzel Durelle-Marc (Paris-13),

Rémy Libchaber (Paris-1),

François-Xavier Lucas (Paris-1),

Thierry Revet (Paris-1),

François-Xavier Testu (université de Tours),

Patrick Wachsmann (Strasbourg).


- Source : Le Point

mercredi, 28 février 2018

Vous êtes tous sous surveillance : les boîtes noires contrôlées par les services de renseignement sont actives !

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Vous êtes tous sous surveillance : les boîtes noires contrôlées par les services de renseignement sont actives !

Ex: http://echelledejacob.blogspot.com
 
Le président de la CNCTR, qui doit contrôler l'usage des boîtes noires par les services de renseignement, a déclaré que celles-ci étaient actives depuis un mois maintenant.

L’information a été lâchée ce mardi 14 novembre par Francis Delon, le président de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) : depuis maintenant un mois, les fameuses boîtes noires nées dans le cadre de la loi relative au renseignement, et qui sont censées repérer des "comportements suspects" en se basant sur les données de connexion, sont actives.

Cette annonce, faite lors d’une journée d’étude à Grenoble sur le thème « contrôle du renseignement : comment concilier surveillance et respect des droits de l’homme ? », a été rapportée par des journalistes présents sur place, comme Pierre Alonso de Libération et Elsa Trujillo du Figaro, ainsi que par Serge Slama, professeur de droit public à Grenoble.

Jusqu’à présent, il était considéré que ce dispositif prévu à l’article 851-3 du code la sécurité intérieure n’était pas actif. Mais à la suite d’un certain nombre de navettes entre le gouvernement et la CNCTR, cette dernière a fini par « valider l’algorithme [au cœur des boîtes noires, ndlr] début octobre », indique Pierre Alonso. Donc dans la plus grande discrétion. La matière est, il est vrai, très sensible.

Les boîtes noires doivent en effet servir à observer en temps réel les métadonnées, sans regarder le contenu des communications :

« Pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme, il peut être imposé aux opérateurs la mise en œuvre sur leurs réseaux de traitements automatisés destinés, en fonction de paramètres précisés dans l’autorisation, à détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste », lit-on dans la loi. Pour cela, un algorithme est employé mais sa conception est classifiée.

Il peut être imposé aux opérateurs la mise en œuvre de traitements automatisés pour détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste

« Ces traitements automatisés utilisent exclusivement les informations ou documents mentionnés à l’article L. 851-1, sans recueillir d’autres données que celles qui répondent à leurs paramètres de conception et sans permettre l’identification des personnes auxquelles les informations ou documents se rapportent », poursuit le texte Les éléments dont il est question sont :

Les informations ou documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques des opérateurs et des hébergeurs, les données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement ou de connexion à des services de communications électroniques, le recensement de l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne désignée, la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu’aux communications d’un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelants, la durée et la date des communications.

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Mais à en croire le président de la CNCTR, dont les propos ont été repris par Serge Slama, il y a eu un « travail long » avec le gouvernement pour examiner l’algorithme, évaluer sa finalité, la lutte contre le terrorisme, et vérifier sa proportionnalité. Sur l’algorithme lui-même, il est fait état, sans plus de précision, d’un « contrôle technique très poussé » et de modifications avant l’autorisation. Deux ans plus tôt, le même président de la CNCTR avait jugé que le contrôle des algorithmes sera très difficile à effectuer.

Par contre, ajoute pour sa part Pierre Alonso, la CNCTR « n’a pas encore été saisie de demande de désanonymisation de données collectées ». « Les données récoltées sont des données de connexion anonymisées, recueillies de façon non ciblée pour être mises dans une sorte de grande marmite étanche », cite de son côté Elsa Trujillo.

Gare toutefois à l’abus de langage : comme l’a pointé Daniel Le Métayer, le directeur de recherche de l’Inria à Lyon et membre de la Commission de réflexion de l’Assemblée nationale sur le droit et les libertés à l’âge du numérique, il est plus juste de parler de « dépseudonymisation » que de désanonymisation, puisque ces boîtes noires visent justement à pouvoir remonter à un utilisateur final.

2015, année de la loi Renseignement

C’est en juillet 2015 que le Conseil constitutionnel a validé la loi relative au renseignement, en ne censurant que quelques dispositions relativement anecdotiques du texte. Les boîtes noires sont pourtant très vite apparues comme la disposition la plus controversée et la plus inquiétante sur le plan des libertés publiques, avec le risque que le dispositif conduise à d’inévitables violations des droits de l’homme.

Pour valider les boîtes noires, le Conseil se contente de rappeler le dispositif prévu et d’estimer sans argumenter davantage qu’en raison de l’encadrement des algorithmes, « ces dispositions ne portent pas une atteinte manifestement disproportionnée au droit au respect de la vie privée ». C’est d’ailleurs peu ou prou le seul commentaire qu’a fait le Conseil, contrairement à la coutume.

Cette disposition et le texte en général avaient pourtant réuni contre eux un front inédit de la société civile, incluant des avocats, des magistrats, des associations de protection des droits de l’homme, des institutions (le Conseil national du numérique, Commission nationale consultative des droits de l’homme, la CNIL, le Défenseur des droits…) et des organisations professionnelles.

Même l’association des victimes du terrorisme avait jugé que le texte allait trop loin dans l’atteinte à la vie privée.
 
 
Les vrais terroristes sont à la tête de l'Etat et des multinationales... 

http://echelledejacob.blogspot.fr/2017/12/anonymiser-votr...

samedi, 13 janvier 2018

Une loi Macron contre les « fakes » ?

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Une loi Macron contre les « fakes »?

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

Dans ses vœux à la presse. E. Macron a glissé quelques phrases sur les fake news et sur la nécessité d’une loi pour les combattre : « J'ai décidé que nous allions faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles... Propager une fausse nouvelle [n'y] requiert que quelques dizaines de milliers d'euros et peut se faire dans l'anonymat complet». Et d’ajouter : « Les plateformes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publiques l'identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus
Il est un peu tôt pour critiquer le contenu de la future loi (qui, par définition devrait ajouter quelque chose à la loi de 1881 «La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d’une amende de 45 000 euros. ».

La nouveauté pourrait donc être non pas de punir après coup des propos diffamatoires et destinés à provoquer des désordres (ce qui pouvait se concevoir avec de très sérieuses garanties juridiques) mais, en particulier en période électorale, de faire fermer des sites et des comptes. Ce qui, pour pousser l’hypothèse plus loin, suppose de contraindre les plateformes et les founisseurs d’accès, donc des acteurs techniques pas forcément domiciliés en France, à réaliser cette opération dans un délai rapide, comme c’est déjà le cas de facto pour les contenus terroristes.

E. Macron semble ici s’engager sur la même voie qu’Obama qui, sept ans après avoir exalté le rôle libérateur des médias sociaux dans le printemps arabe, se disait obsédé par le pouvoir de la désinformation en ligne.

On voit bien dans quel contexte interviendrait cette loi :

- Des émissions se multiplient pour mettre en garde le public ; des revues consacrent leur couverture au thème de la démocratie menacée par le faux « Y a-t-il encore une vérité ? », « Sommes-nous si faciles à manipuler ? », « Le vrai, le faux et le presque vrai » sans oublier les enquêtes sur les « théories du complot. Délires conspirationnistes ou armes de propagande » ou « L’ère de la désinformation ». La peur du fake devient une obsession contemporaine.

- Et ce n’est rien par rapport Aux médias anglo-saxons qui annoncent que Trump a tué la vérité, que nous vivons à l’ère de la post-vérité, que fakes, bullshit, hacks, trolls autre néologismes menacent la démocratie, que la croyance dans les certitudes scientifique est menacée par les obscurantismes. Ceci s’explique par le fait que les médias mainstream d’outre-Atlantique ne peuvent admettre ni l’échec de Clinton qu’ils soutenaient très majoritairement, ni la propension de Trump à les traiter de « fakes eux-mêmes » et à affirmer des énormités justement destinées à provoquer les élites, ni le scepticisme des masse envers des thèmes comme le réchauffement climatique ou la société multiculturelle. Par un mécanisme de causalité diabolique qui rappelle la guerre froide, on en conclut vite que si le peuple pense faux, c’est qu’il est victime de mensonges délibérés, d’interférences étrangères et de complots idéologiques. Suivant son tempérament, on mettra l’accent sur les manœuvres diaboliques des russo-populistes, sur le ressentiment des petits blancs peu éduqués prêts à croire tout ce qui contrarie les élites, ou sur les mécanismes pervers des réseaux sociaux et leur « effet de bulle ». Mais l’idée générale est la même : nos démocraties sont menacées par une déviation de la liberté d’expression et par ceux qui l’exploitent au service d’idéologies illibérales.
 

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- Cette mentalité est contagieuse : récemment le Monde titrait sur les interférences étrangères qui auraient pu fausser le Brexit, l’élection Trump et le référendum de Catalogne, notre propre élection présidentielle n’ayant échappé que de peu au phénomène. Beaucoup avaient suggéré que l’élection française avait failli être faussée avec les rumeurs sur Macron et la diffusion en dernière minute de courriels du mouvement en Marche. Notons au passage que Macron a plutôt bénéficié des attaques contre lui : les prétendues rumeurs sur son homosexualité lui ont donné l’occasion de bons mots, et les fuites (donc a priori la révélation de document authentiques et pas du tout de fakes) de courriels de son parti sont intervenues si tard (juste le dernier week-end) que personne n’en a parlé sur le fond, sauf pour le décrire comme victime d’un complot russe.

- Ce soudain intérêt pour les question est aussi lié à la crise de la presse menacée par l’information en ligne. Les médias « classiques » tendent à se relégitimer ou à justifier sa fonction de sélectrice et médiatrice des événements et multipliant les rubriques de fact-checking (les Décodeurs, cross-check, Désintox...). Assumant sa position de correctrice d’une information anarchique, la presse devrait aussi se poser la question du scepticisme qu’elle rencontre, elle.

- L’idée que c’est un coup des Russes et des fachos, que les électeurs finalement pas très malins se laissent abuser par des rumeurs et intoxications et qu’il faudrait contrôler et éduquer, cette idée a tout pour rassurer ceux qui les énoncent. Si les gens votent mal, c’est qu’ils sont niais, victimes de la manipulation illibérale ; s’ils croient ce que leur racontent d’autres naïfs sur les réseaux sociaux, nous avons bien raison de lire les journaux et de regarder les débats télévisés ; s’ils n’ont pas l’esprit critique comme nous, nous n’avons finalement qu’un problème de formation et de communication. Les « gens » pensent a) parce qu’ils sont victimes d’un quasi complot b) parce qu’ils sont rétifs à l’esprit critique et scientifique c) parce qu’ils sont habités par des peurs irrationnelles et fantasmes divers qui les amènent à croire n’importe quoi (phobies, stéréotypes, repli identitaire...) et à se défier des sachants. Il n’y a donc pas de cause objective, juste un dysfonctionnement que nous, les partisans de la vérité et de la rationnalité, devrions réparer scientifiquement.

Que pourraient être les conséquences d’une loi contre les fausses nouvelles ? En attendant que le projet prenne forme, nous conseillerions au législateur de réfléchir aux effets pervers qu’elle pourrait avoir.
 

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- D’abord, bien sûr, un effet sur les libertés. Qui déterminera le vrai du faux et le condamnable de la simple erreur ? Le fait non avéré de l’égarement idéologique ? L’intention perverse de la méfiance excessive envers le discours dominant ? Le trucage de la critique ? L’intoxication de l’interprétation ? Pour cela, il faudrait à la fois établir les faits vrais, la sincérité de ceux qui les rapportent et les intérêts qu’ils servent. Mais c’est aussi la démarche de pays qui établissent la censure au nom de la lutte contre le mensonge. Ainsi le Vietnam vient de se doter d’une cyberbrigade, la force 47, pour lutter contre les « vues erronées » et pour faire pression sur les plateformes... Il va devenir un peu difficile de s’en indigner.

- L’effet boomerang : si vous vous adressez à des gens qui pensent que les médias leur mentent, que l’information est contrôlée et que la vérité est ailleurs, en retirant ou en signalant certaines informations comme officiellement fausses, ne risquez vous pas de les renforcer dans leur conviction ? Des études récentes montrent par exemple que le fait de signaler un contenu comme suspect ou controversé peut exercer un effet d’attraction et lui faire de la publicité.
Un exemple entre cent. Suivant Libération, un Français sur 5 doute aujourd’hui de la « version officielle » des attentats contre Charlie Hebdo. Le problème est-il à chercher dans la fachosphère, la complosphère et l’identitosphère qui auraient égaré de pauvres jeunes ? Ou faut-il se poser la question du scepticisme des masses et de l’impuissance des médias à faire adhérer au consensus ?

- L’effet marteau pour écraser une puce. Il est certes exact qu’il existe des contenus sponsorisés à des fins politiques (mais beaucoup moins qu’il n’existe de comptes qui publient des nouvelles politiques délirantes pour attirer des visites et des cliques à des fins de commercialisation publicitaire). Et gardons la proportion ; comme nous les signalison quand on identifie 3.000 comptes « russses » avec un budget de 100.000 dollars sur Facebook, cela fait 0,1 % des revenus publicitaires quotidiens de la plateforme.

- L’effet de renforcement en faveur des grands du Net. Ce sont eux qui, finalement, ont le pouvoir de retirer un contenu, de fermer un compte, de créer les algorithmes qui signaleront les contenus dangereux ou illégitimes, de classer les contenus, d’en rendre certains inaccessibles à la recherche, etc. Tout ce que fera le politique avec sa lenteur, ses décrets et ses tribunaux ne deviendra efficace que si les acteurs économiques et techniques dédicent de surveiller, déréférencer et punir. Donc de censurer suivant leurs critères, après avoir créé cette économie de l’attention où justement le sensationnel, le choquant et surtout ce qui plaît au sein d’une communauté d’affinités est systématiquement favorisé. Comme le note la Quadrature du Net, « la propagation de fausses informations n’est que le symptôme d’un mal bien plus large cuasé par le ciblage publicitaire ».

- L’effet de myopie idéologique. On encourage ainsi l’idée que les erreurs politiques sont le produit mécanique des mauvaises influences et des désinformations. Avec un corollaire implicite qui est qu’une population préservée des pouvoirs du faux et bien éduquée serait naturellement libérale et plutôt satisfaite au moins du système politique. À poser un camp des véridiques contre un camp des irrationnels, on oublie que l’affrontement politique est aussi celui de valeurs et d’intérêts, pas seulement de vérités (there is no alternative) et de lubies.

vendredi, 22 avril 2016

Politicamente corretto e psicopolizia

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mardi, 15 juillet 2014

Bernard Lugan censuré par l'Elysée

Bernard Lugan censuré par l'Elysée: vive la police de la pensée!

Auteur : Nicolas Gauthier
 

Bernard-Lugan.jpgEn France, on n’est que rarement prophète en son pays. La preuve par Maurice Allais, seul indigène à avoir emporté le Prix Nobel d’économie, et mort dans l’indifférence générale : il ne pouvait même plus passer la moindre tribune dans Le Figaro et Valeurs actuelles. Seulement voilà, tout libéral qu’il fut, Maurice Allais n’était pas un libre-échangiste forcené et voyait en nos frontières, françaises comme européennes, un indispensable garde-fou, que ce soit en termes sociaux, économiques et civilisationnels.

Bernard Lugan se trouve aujourd’hui dans la même situation. Il s’agit du meilleur africaniste de France et ce n’est pas pour rien qu’il fut nommé expert par le Tribunal pénal international, chargé de statuer sur les massacres ayant ensanglantés le Rwanda. Et dire que ce sont les mêmes, se lamentant de la fuite de nos cerveaux, qui sont les premiers à couper les têtes qui dépassent du rang… ?

Ainsi, le 24 juin 2014, à la demande des plus hautes instances gouvernementales, Bernard Lugan qui devait tenir une conférence sur « L’interaction religieuse, culturelle, historique et géopolitique entre les cinq pays de l’Afrique du Nord et ceux de la bande sahélo-tchadienne » aux attachés de Défense français en poste en Afrique sub-saharienne, a donc été déclaré persona non grata par l’Élysée…

Dans un communiqué, le principal intéressé assure que « le but de cette intervention très spécialisée était de donner à notre diplomatie une nécessaire vision globale, ainsi que des clés de lecture dépassant les frontières de leurs affectations respectives. »

Et le même de poursuivre : « Quelques jours avant la date prévue, un ordre comminatoire téléphoné depuis l’Élysée contraignit les organisateurs à décommander la prestation bénévole qui m’avait été demandée dans l’urgence et pour laquelle, compte tenu de l’actualité et des enjeux, j’avais annulé des engagements prévus de longue date. »

Pourquoi une telle mise à l’écart en une époque où les avis d’experts ne sont jamais de trop ? Bernard Lugan sort de sa traditionnelle réserve : « Alors que la complexité des situations locales et régionales nécessite une connaissance de plus en plus “pointue”, non idéologique et basée sur le réel, la présidence de la République, avec un sectarisme d’un autre temps, a donc privé les attachés de Défense français d’une expertise à la fois internationalement reconnue et nécessaire à la bonne compréhension des zones dans lesquelles ils servent… »

Au stade de ce hiatus franco-français, nous ne pouvions faire moins que d’interroger le Bernard Lugan en question, au-delà de son communiqué officiel : « Il n’est pas impossible que le Cabinet civil de l’Élysée ait voulu me réduire au silence. » Cette déclaration n’est pas totalement abracadabrantesque, sachant que dans chacun de ces services, officiels ou officieux, nombre de tendances se tirent la bourre à la moindre occasion.

En effet, cela s’est vu, à la DST comme à la DGSE de jadis, lors de la chute du Mur de Berlin, entre atlantistes de conviction et gaullo-mitterrandiens de tradition. Dans nos « affaires africaines », plusieurs réseaux cohabitaient, et continuent de le faire, en plus ou moins bonne intelligence, entre « Françafricains » et autres « atlantistes » prêts à tout bazarder à « l’ami américain ».

C’est donc à cette aune géopolitique qu’il faut analyser « l’Affaire Lugan ». Lequel, toujours, à propos de ses déboires élyséens, assure crânement : « J’ai eu affaire à des gens sectaires, qui veulent conserver le monopole d’une vision de l’Afrique répondant à leurs schémas de pensée. Ces gens ne connaissent pas l’Afrique et ses subtilités ethniques et culturelles. Toute cette expérience ne pouvait que contredire leur idéologie mondialiste… »

La messe est dite.

dimanche, 12 février 2012

Der neue Totalitarismus

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Der neue Totalitarismus

Von Michael Paulwitz

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Adolfs Machtergreifung steht offenbar mal wieder vor der Tür. „Neonazi“-Zentralregister, Untersuchungsausschüsse, interministerielle „Kompetenzzentren“ – im Wochentakt werden neue Instrumente aus der Taufe gehoben, um der allenthalben vermuteten „braunen Gefahr“ entgegenzutreten. Beim Einstreichen der Dividende aus dem Auffliegen der Zwickauer Neonazi-Zelle verliert die Gesinnungsindustrie keine Zeit: Der „Kampf gegen Rechts“ geht in die nächste Runde und legt wieder ein paar hysterische Umdrehungen zu.

Fakten spielen dabei wie immer keine Rolle. Daß es im Fall der beiden toten Zwickauer Neonazis noch immer mehr Fragen und Mutmaßungen als Antworten gibt, daß man noch nicht einmal das Geständnis der Dritten im Bunde hat, das aus zwei Serienkillern mit irrer Ideologie erst eine „terroristische Vereinigung“ machen würde – einerlei; auch der Dynamik des Schröderschen „Aufstands der Anständigen“ hat es vor gut einem Jahrzehnt nicht geschadet, daß die antisemitischen Attentäter, die als Anlaß dienten, sich schon nach wenigen Wochen als islamistisch verblendete Einwanderer herausstellten.

Wo sind die keulenschwingenden Klischeenazis?

Ebensowenig zählt die Alltagswahrnehmung der Bevölkerung. Wer nicht gerade in der entlegensten mitteldeutschen Provinz lebt, wird kaum je einen jener Springerstiefel-Nazis zu Gesicht bekommen, die derzeit wieder jeden zweiten Alarm-Artikel in Zeitungen und Netzmedien illustrieren. Für den durchschnittlichen Bewohner einer deutschen Großstadt ist es auch nach „Zwickau“ und „NSU“ noch immer wahrscheinlicher, sein Auto an zündelnde Linksextremisten zu verlieren, von einer deutschenhassenden Jung-Immigranten-Gang auf Beutezug aufgemischt zu werden oder zwischen die Fronten schwarzvermummter linksterroristischer Bürgerkriegsarmeen zu geraten, die der Polizei regelmäßig Straßenschlachten liefern und die Kontrolle über ganze Straßenzüge beanspruchen, als auf einen keulenschwingenden Klischeenazi zu treffen.

Echte „Rechtsextremisten“ sind in einem Land, in dem man als Mitglied einer einschlägig etikettierten Partei nicht einmal Schornsteinfeger, Fußballtrainer oder Reservistenverbandsmitglied bleiben darf und in dem katholische Priester öffentlich darüber lamentieren, Gemeindemitglieder mit falschem Parteibuch nicht einfach aus der Kirche werfen zu können, ohnehin nicht nur politisch, sondern auch gesellschaftlich bis zur sozialen Auslöschung marginalisiert. Da muß man schon halluzinieren, um eine allgegenwärtige Nazi-Gefahr wahrzunehmen und eine schläfrige Gesellschaft, die „den Neonazis“ immer noch „viel zu leichtes Spiel“ (Charlotte Knobloch) lasse.

Politisch und finanziell einträgliche Halluzinationen

Die Pflege solcher Halluzinationen ist allerdings politisch und finanziell recht einträglich. Damit der Popanz von der so ungreifbaren wie allgegenwärtigen Neonazi-Bedrohung, der bisweilen fatal an die Haß-Suggestionen der „Five minutes’ hate“-Wochenschauen in George Orwells Dystopie „1984“ erinnert, auch aufrechterhalten werden kann, muß das Feindbild entgrenzt werden: vom Kriminellen, Terroristen und Gewalttäter, zu dessen Bekämpfung ja das für alle geltende Strafrecht ausreichend wäre, weil er mit Aufklärungs- und Umerziehungsprogrammen ohnehin kaum zu erreichen ist, auf den „Rechtsextremen“ als Gesinnungsverbrecher und vom „Rechtsextremen“ auf den „Rechten“ an sich, der den Vorgenannten erst den Boden „in der Mitte der Gesellschaft“ bereite. Und das kann dann im Prinzip jeder sein, der nicht links ist.

Das Ergebnis ist die Verankerung der Gleichung „rechts = böse“ in den Köpfen als Grundlage einer neuen Zivilreligion, deren Glaubenssätze absolut und unhinterfragbar gelten sollen. Daß es beim „Kampf gegen Rechts“ hauptsächlich um Geld und Macht geht, wird auch ganz offen ausgesprochen. „Kompetenzzentren“ seien ja schön und gut, aber vor allem müsse doch mehr Geld und vor allem dauerhaft und ohne Vorbedingungen an all die vielen Initiativen „gegen Rechts“ fließen, heißt es unisono von links; auch die Hohepriester und Laienprediger der neuen Zivilreligion streben nach Versorgungssicherheit.

„Kampf gegen Rechts als Staatsräson“

Derweil sonnen sich die Oberhäupter von Lobbyverbänden und Einwanderer-Organisationen, die wie selbstverständlich an den ministeriellen Presseterminen teilnehmen, im Glanz der ihnen zugefallenen quasi-hoheitlichen Mitspracherechte bei der Gesinnungsbewertung der gewöhnlichen Bürger des Staatsvolkes. „Kampf gegen Rechts als Staatsräson“ war ein Zeitungskommentar zur Bundestagsgedenkstunde am Jahrestag der Befreiung des Konzentrationslagers Auschwitz überschrieben – eines der alljährlich zelebrierten Hochämter der neuen „antifaschistischen“ Zivilreligion.

Dem Schreiber war vermutlich nicht bewußt, was er da aussprach: Sieht der Staat seinen Daseinszweck nicht mehr in der unparteiischen Gewährleistung von Freiheit, Rechtsstaatlichkeit und Sicherheit nach innen und außen für alle Bürger, sondern im Niederkämpfen bestimmter Gesinnungen, wird er zwangsläufig zur Partei in einem institutionalisierten geistigen Bürgerkrieg und zielt in letzter Konsequenz auf eine totalitäre Gesinnungsdiktatur à la soviétique.

Der Gesinnungsstaat verdrängt den Rechtsstaat

Daß das den in der Wolle gefärbten Kommunisten von der SED-PDS-„Linken“ zusagt und diese sich aggressiv gegen jede Gleichsetzung links- und rechtsextremistischer Gewalttäter wehren, wundert nicht. Eher schon muß besorgt stimmen, daß sie sich damit inzwischen in einer ganz großen Volksfront quer durch alle Bundestagsparteien befinden und die geistige Bürgerkriegsterminologie des „Kampfs gegen Rechts“ auch in der medialen Öffentlichkeit kaum noch hinterfragt wird.

Wo Meinungen von Staats wegen bekämpft werden, wo das staatliche Gewaltmonopol mißbraucht wird, um Delinquenten nach Gesinnungen zu sortieren und unterschiedlich zu behandeln, sind Rechtsstaat und Demokratie in ernster Gefahr.

samedi, 05 mars 2011

Les nouvelles polices de la pensée

 

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LES NOUVELLES POLICES DE LA PENSÉE

Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

La plus connue des polices française est certes celle qui a son siège place Beauvau ; le remaniement ministériel de dimanche soir y a porté à sa tête Claude Guéant, en remplacement de Brice Hortefeux. Sans doute pour illustrer une fois de plus la formule, rendue célèbre en 1963 par Luchino Visconti dans son film "Le Guépard" : "Tout change pour que rien ne change" !

Ce qui change depuis quelques années, en revanche, c’est la multiplication des autres “polices”. Beaucoup plus discutables. 

 

La plus ancienne est cette “police de la pensée”, immortalisée par George Orwell dans son roman dystopique "1984", mais qui, désormais, est déclinée sous toutes les formes possibles et imaginables, telle que l’avait dénoncée dès avril 1990 dans les colonnes du "Figaro" l’ancienne communiste Annie Kriegel : bien que juive, elle s’inquiètait de voir la communaute juive française apparaître “comme un groupe exigeant que règne en sa faveur une véritable police de la pensée [...] une insupportable police juive de la pensée…” Une “police des spectacles” a également sévi. Les humoristes Patrick Timsit et Bruno Gaccio en ont été les premiers à en faire les frais.
Un sketch du premier sur les mongoliens (“C’est comme les crevettes, tout est bon sauf la tête”) le fit poursuivre en justice. Il échappa à une condamnation en créant une association d’aide aux trisomiques... en collaboration avec la famille qui l’avait assigné !
Le second moqua les nains dans une émission de Canal + (“T’enlèves la tête et le cul d’un nain, y’a moins à manger que sur une caille”). “Sommé de faire des excuses publiques par l’Association des personnes de petites tailles et l’APF, il répondit : “Pensez-vous vraiment que j’ai des excuses à formuler eu égard à l’énormité du propos ? Je revendique et assume ce mauvais gout”” (www.handinaute.org).
Quant à leur confère Dieudonné, il fut chassé des plateaux de télévision après un sketch jugé peu soumis aux diktats de cette “insupportable police” que dénonçait Annie Krigel ; lui s’entête, depuis, à ne pas faire repentance… et à le faire savoir !
Quant à la liste de ces nouvelles polices de la pensée, qu’elles soient “hygiénistes” (haro sur les fumeurs !), “mensongèrement sécuritaires” (souriez, automobilistes, vous êtes flashés !) ou encore “bancaires” (limitation du montant des retraits en espèces de votre propre compte), elle s’allonge au fil des mois.
Dernière “police de la pensée” à la mode, celle des vacances ! Plusieurs ministres se sont retrouvés dans le collimateur : Michèle Alliot-Marie en a perdu son ministère pour avoir accompagné papa et maman en Tunisie… Le Premier Ministre Fillon s’est longuement expliqué sur sa mauvaise idée d’avoir été promener sa moitiée en Égypte à Noël dernier, tandis que le conseiller special à l’Élysée Henri Guaino faisait de même… en Libye ! À croire qu’ils l’ont fait exprès !
Le plus étonnant tout de même (quoi que !) sont que le seul reproche qui leur soit adressé est de s’être compromis avec des dictatures qui se sont toutes écroulées sitôt leur départ…
On aurait pu remarquer, tout de même que, nos ministres ne portaient donc pas la scoumoune qu’à leurs seuls compatriotes !
Et on aurait pu aussi leur faire remarquer, en passant, que lorsqu’on est Ministre en exercice d’un pays qui subit une crise économique importante et durable, la moindre des convenances serait qu’ils montrent l’exemple en “consommant français”.
Mais la convenance, comme le bon goût, ne sont pas les attributs de la Sarkozye. La chance non plus, d’ailleurs !
 

FLASH INFOS MAGAZINE N°60 EST PARU !

(www.flashmagazine.fr)
AU SOMMAIRE :
NOTRE DOSSIER : D’UN TOTALITARISME L’AUTRE…

L’hyper-classe des voleurs, des menteurs et des parasites !
• Pierre Le Vigan
Staline, Hitler, Mussolini, Pol Pot : “Hier, ils voulaient changer l’homme” ?
• Christian Bouchet
Ben Ali, Moubarak, Kadhafi : “Aujourd’hui, ils en profitent !” ?
• Nicolas Gauthier
Sarkozy, Bruni : “Et nous, quand est-ce qu’on les vire ?”
• Alain Soral s’indigne contre Sarkozy, le dîner du CRIF et “les nouvelles racines juives de la France”
• Jean-Claude Lauret se penche sur la vie de Dashiell Hammett : “Au temps de la prohibition, les années folles du roman noir”
• Topoline est allée voir le paquebot France au musée de la Marine, l’ancien et le nouveau, pour sauver l’honneur national…
• Mondialisation : “Les dangers de la planche à billets”, encore un vieux truc pour nous couler !
• Rugby : Sonny Bill Williams, notre nouveau champion
Pour s’abonner, c’est simple : Seulement 50 euros par an pour 26 numéros !
Et rapide en ligne et en toute sécurité sur le site : www.flashmagazine.fr…


© Philippe Randa, écrivain et éditeur (www.dualpha.com), est également rédacteur en chef adjoint de Flash Magazine (www.flashmagazine.fr). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soit indiquée leurs origines.

Visitez le site www.philipperanda.com : chaque semaine, la tribune libre d’un invité… Tout savoir sur Peter et Philippe Randa (leurs entretiens, leurs livres…)

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jeudi, 20 janvier 2011

"Tom Sawyer" censuré aux Etats-Unis

« Tom Sawyer » censuré aux Etats-Unis

 

Levée de boucliers contre le « politiquement correct »

 

The_advantures_of_Tom_Sawyer.jpgMontgomery/Alabama – Les esprits critiques viennent de réagir vivement en apprenant la prochaine sortie de presse d’une version « politiquement correcte » des « Aventures de Tow Sawyer et d’Huckleberry Finn », le célèbre ouvrage de Mark Twain. Le « New York Times », dans un éditorial, fustige le fait que le célèbre livre subira des « dégâts irréparables » dans cette nouvelle version «politiquement correcte ». Le principal quotidien des Etats-Unis écrit : « Ce n’est plus Twain ».

 

Répondant aux questions du magazine à sensation et à gros tirages, « USA Today », Jeff Nichols, le directeur du Musée Mark Twain de Hartford (Connecticut), déclare au sujet de l’élimination du terme « Nigger » dans la version expurgée du livre : « Ce mot peut certes être terrible, il peut meurtrir, mais il y a une raison pour laquelle il se trouve écrit là ». Finalement, l’auteur voulait dresser un tableau exact de la vie des années 40 du 19ème siècle dans l’Etat américain du Missouri. Le professeur de droit Randall Kennedy, de l’Université de Harvard, a déclaré, à propos de l’élimination du « N-word », du « mot-qui-commence-par-N » (*), qu’il « était fondamentalement erroné de vouloir éradiquer un mot qui appartient à notre histoire ».

 

Mark Twain sera-t-il exclu de la liste des livres à lire pour l’école ?

 

Dans cette nouvelle version du roman de l’écrivain américain Mark Twain, « Les aventures de Tom Sawyer et d’Huckleberry Finn », le terme « Nigger », très usité à l’époque, est remplacé par le mot « slave » (= « esclave ») ; de même le terme « Injun », jugé désormais injurieux, est remplacé par « Indian » (= « Indien ») (**). Or le roman restitue l’atmosphère qui régnait dans les Etats du Sud des Etats-Unis à l’époque où subsistait encore l’esclavage.

 

Comment la petite maison d’édition « New South Books » justifie-t-elle son alignement sur le « politiquement correct », dans le cas du livre de Mark Twain qui paraitra, expurgé, en février 2011 ? Elle estime qu’elle est contrainte à pratiquer cette politique d’expurgation en ôtant du livre tous les termes qui pourraient aujourd’hui choquer parce que les établissements d’enseignement américains menacent de censurer le livre et de ne plus le donner à lire aux enfants. Sans l’élimination des termes qui choquent, le livre de Mark Twain disparaîtrait tout bonnement des listes de lectures obligatoires ou du contenu des cours de littérature américaine. Non seulement dans les écoles mais aussi dans les universités. Tels sont les arguments de la maison d’édition de Montgomery/Alabama. Les dirigeants de celle-ci étaient si mal assurés qu’ils n’ont même pas écrit noir sur blanc, dans leur communiqué à la presse, les termes qu’ils entendent remplacer par des « vocables moins blessants ».

 

(source : http://www.jungefreiheit.de/ - 10 janvier 2011).

 

Notes :

(*) L’utilisation de l’expression « N-word » est calquée sur celle, déjà ancienne, de « F-word », pour « fuck ». Dans l’ambiance souvent puritaine du monde anglo-saxon, le terme « fuck », équivalent de l’allemand « ficken », a posé problème au moment de sa vulgarisation généralisée à partir des années 50 du 20ème siècle.

 

(**) Le terme « Injun » est simplement une graphie simplifiée et purement phonétique du terme « Indian », tel qu’il était prononcé par les colons anglophones du territoire nord-américain. De même, « Cajun », désignant les francophones catholiques de la région de la Nouvelle Orléans, est aussi une transcription phonétique de la prononciation écornée du terme « Acadian », soit « Acadien ». Les francophones de la Nouvelle Orléans étaient partiellement originaires de l’Acadie, région jouxtant le Canada français. Arrivés en Louisiane, suite à leur expulsion par les fondamentalistes protestants, ils ont reçu le nom de « Cajuns », dès qu’ils se sont déclarés « Acadiens », en prononçant ce mot de surcroît avec l’accent que l’on dit aujourd’hui « québécois ». Il ne viendrait à aucun représentant de la « francité » l’idée saugrenue de vouloir purger tous les livres américains où figure le terme de « cajun ». Au contraire, il est perçu comme l’expression d’une spécificité francophone originale. 

 

 

mercredi, 16 décembre 2009

Abel Posse y la policia del pensamiento

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Abel Posse y la policía del pensamiento

 

Alberto Buela (*)

 

El nombramiento de Abelardo Parentini, alias Abel Posse,  como ministro de educación de la ciudad de Buenos Aires puso en funcionamiento una vez más a la policía del pensamiento de lo política y culturalmente correcto.

Saltaron como leche hervida en primer lugar el jefe del gabinete nacional, equivalente al primer ministro en Europa, quien en el mayor diario de la clase media argentina, La Nación, escribió: Posse miente y lo hace adrede. Tergiversa, oculta, engaña. Con lenguaje pomposo y edulcorado, intenta una y otra vez la prédica autoritaria”(11-12-09). También el senador de la ciudad de Buenos Aires por “la colectividad”, Daniel Firmus, como un nuevo Catón afirmó: Su trayectoria en defensa de la dictadura militar, sus declaraciones contra los derechos humanos y su intolerancia con los docentes. lo hace inepto para el cargo.  El ignoto ministro de educación de la Nación, un tal Sileoni(en dos años nunca apareció su nombre en los diarios) afirmó: tiene un pensamiento anacrónico situado a la derecha. Claudio Pressman, legislador radical dijo: es un apologista de la dictadura militar. Finalmente los gremios, no los dieciséis de educadores que hay en la Capital Federal pero sí tres o cuatro afirman: que no puede ser ministro de educación quien llama cobardes a los que defienden la educación. Nenna, ahora legislador de la ciudad y antes sindicalista de Ctera afirmó: Fue funcionario de la dictadura militar. A partir de estas acusaciones los medios de comunicación se sumaron a la intriga, preguntándole al propio interesado como era su relación con la Dictadura militar y cosas por el estilo. Y si bien no quedó ninguna acusación pendiente, Posse tuvo que responder y eso ya es grave, porque tuvo que responder por lo que no es. Y este es el mecanismo perverso de la policía del pensamiento: Nos obliga a responder por lo que no somos.

De estas reacciones algunas más virulentas que otras podemos sumar una veintena más. Pero para muestra alcanza con este botón.

 

Cualquier persona con dos dedos de frente no puede creer ni de lejos lo que se dice de Posse. Estas son mentiras a designio, como confesó Sarmiento cuando escribió el Facundo contra Rosas.

Es que Posse es un escritor y ensayista reconocido como brillante, por amigos y enemigos, tanto en nuestro medio como en el exterior, y además él por sí es un representante genuino de aquello que se llamó en el siglo XVIII, la República de las Letras, hombres que tenían trompada libre para decir lo que querían sin ser molestados por el poder.

A Posse, hablando en criollo, no se le pueden tocar el culo ni con una caña y no es un estulto para cometer los errores y deslices como dicen que cometió. El tema es que Posse piensa distinto, diferente a lo que piensan los ideólogos de la educación (la FLACSO e tutti li quanti) quienes son los grandes responsables desde la restauración democrática (1983) para acá del fracaso más absoluto y rotundo en la educación de los niños y jóvenes de Argentina.[1]

El es un pensador alternativo, no conformista que encuentra las razones de las sinrazones que pasan desapercibidas para la mayoría de los llamados intelectuales.

 

Los policías del pensamiento son antes que nada pseudos intelectuales orgánicos del sistema democrático de partidos, de la denominada partidocracia. Último eslabón en la decadencia democrática. Su reacción es siempre producto de la defensa de sus intereses económicos y profesionales, nunca el bien común y ni por asomo el bien del otro, del próximo, del prójimo, de conciudadano, del vecino.

 

Los policías del pensamiento reaccionan demonizando de oficio a todo aquel que ose inmiscuirse en algunos de los ámbitos de sus intereses profesionales. En el caso de la educación la policía del pensamiento funciona de una manera solidaria, monolítica y completa.

Solidaria porque convergen ante una irrupción como la de Posse (un pato en el gallinero diría Castellani)  sin distinción de banderías políticas, de liberales a marxistas. Monolítica porque lo hacen desde los gremios de ordenanzas hasta el de los investigadores y completa porque lo agraden a quien irrumpió por todos los costados, aspectos y matices de su personalidad y de su historia personal y profesional, hasta destruirlo por completo.

Este tarea de demolición de los policías del pensamiento nunca deja heridos siempre muertos, obviamente muertos intelectuales, que sino los pueden matar, los corrompen.

 

El caso emblemático de funcionamiento de la policía del pensamiento dentro de la educación argentina fue el de Osvaldo Magnasco(1864-1920) ministro de educación de Roca y creador del proyecto de enseñanza secundaria en la Argentina moderna, a quien el diario La Nación le negó hasta su aviso fúnebre porque tuvo la osadía de confrontar intelectualmente con Mitre con motivo de su traducción de la Divina Comedia. [2] Su figura ha sido silenciada hasta nuestros días.

 

Hace un par de años la CGT me propuso en forma manuscrita y con la firma del secretario general para ser director de la Biblioteca Nacional, al mencionarlo públicamente el secretario de cultura Di Tella, fueron, al otro día, miembros de “la colectividad” a decirle a Moyano que yo no era peronista sino de extrema derecha. Un día después el director nacional de música, también paisano, me llamó para decirme que si bajaba las pretensiones podían ubicarme en otro cargo, pues el de director ya estaba, por ellos, pensado para otro.

Quiere decir que si les permitía actuar a piacere y hacer sus planes dejaba de ser de extrema derecha para volver a ser peronista, y además rentado.

Así actúa la policía del pensamiento.

 

Hace tres meses lo echaron al excelente y honesto profesor Moreno como director del Archivo Nacional porque se negó a firmar un crédito para poder decidir sin trabas por 21 millones de pesos cuando con un poco más de 100.000 dólares se arreglaba el problema del Archivo. Claro está, los policías del pensamiento siempre tienen funcionarios ejecutores a mano como en este caso el Secretario de Interior Marcio Barbosa  o el mismo ministro conocido desde hace años como “el valijero de Mércuri”, quienes prontamente liquidan al disidente (y a mi que lo defendì).

También así actúa la policía del pensamiento. 

 

Ante la policía del pensamiento la mejor defensa es llevar a cabo políticas públicas abiertas y transparentes, pues la claridad, la luz, la transparencia, la honestidad son la mejor defensa ante el juego de las logias y los poderes indirectos a los que sirve la policía del pensamiento, pues estos poderes actúan de forma tal que la decisión se toma antes que la deliberación, y es por ello que los ideólogos de la educación tienen como metodología la realización de congresos donde se lleva a cabo la parodia de la deliberación, el simulacro de deliberar, pues en dichos congresos siempre las decisiones se toman antes.

Repetimos, la única posibilidad de desarmar este mecanismo perverso es actuar públicamente con claridad de pensamiento y acción, pues a la mentira sistemática solo la verdad dicha en forma clara y precisa se opone.

 

 

(*) arkegueta, aprendiz constante, mejor que filósofo

aberto.buela@gmail.com



[1] Los integrantes del grupo "Bremen" que tenemos 49 años en el sistema educativo, conocemos a esos paladines del "relativismo vacío", que vaciaron de contenidos a la educación, que alguna vez fue orgullo y ejemplo para el mundo.(Jorge Jurado, educador)

“Comparto plenamente las aseveraciones sobre la mafia educativa de los alcahuetes de la pedagogía vernácula, conducidas desde ese antro que es la Flacso. Podemos citar muchos nombres de esa entente, como ser: Filmus, Sileoni, Oporto, Tedesco, Puiggros, etc. Que desde 1984  hasta la fecha vienen destruyendo la educación copiando y mal, ideas desdeñadas en otras regiones del orbe, chupándole las medias a cuanto organismo internacional sugiere fórmulas para mejorar la educación”.(Ricardo Micheli, educador)

[2] Se sabe que Mitre no era descendiente de italianos sino de macedonios, mitrovski era su apellido, que nació en Montevideo y su padre no hablaba una sola palabra en italiano y muy mal es castellano. De modo que su traducción es ad sensu. Al respecto existe una anécdota que dice que en una ocasión la va a visitar Lucio V. Mansilla, quien le pregunta: ¿qué está haciendo General?. Ya lo ve m´hijo, he dejado la espada y he tomado la pluma para traducir la Divina Comedia del Dante. A lo que respondió el chispeante Masilla: Hace muy bien General, hay que joderlos a estos gringos.