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mardi, 24 septembre 2013

Zvonko Busic, un suicide pour le salut de la Croatie et de l’Europe

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In memoriam

Zvonko Busic, un suicide pour le salut de la Croatie et de l’Europe

par Jure Georges VUJIC

Trois mois seulement après la mort tragique de Dominique Venner, un autre suicide sacrificiel a retenti au matin du 1er septembre, non sous le Soleil de Paris au cœur de Notre-Dame, mais cette fois-ci en Croatie à Rovanjska sur le littoral croate de l’Adriatique. C’est le suicide de Zvonko Busic, l’un des derniers dissidents et révolutionnaires croates de l’époque yougoslave communiste.

 

Busic venait de purger une peine de trente-deux ans de prison pour avoir détourné pour des raisons politiques (la cause de l’indépendance croate) en 1976 un avion étatsunien. Il fut libéré en 2008. Son retour en Croatie suscita un accueil triomphal de la part d’une grande partie de la population croate. En 1976, il avait dirigé un groupe de révolutionnaires et nationalistes croates qui détourna un Boeing 727 de la compagnie T.W.A. sur un vol New York – Chicago avec soixante-seize passagers à bord afin d’attirer l’attention du monde sur la lutte indépendantiste croate désireuse de se séparer de la Yougoslavie communiste et titiste… L’avion s’était finalement posé à Paris et la presse étatsunienne avait publié leur revendication. Mais un policier à New York avait été tué en tentant de désamorcer une bombe que les pirates de l’air avaient dissimulé dans une station de métro. Condamné par les autorités américaines sous la pression de Belgrade à la prison á vie, il fut amnistié pour conduite exemplaire. Alors qu’il avait retrouvé de retour en Croatie son épouse Julienne Eden Busic, de citoyenneté étatsunienne qui l’avait secondé dans sa prise d’otage (elle avait été libérée en 1990), il décida de poursuivre la lutte politique dans sa patrie qui, après avoir gagné la guerre d’indépendance en 1991, est plongé dans le marasme politique, économique et moral par la responsabilité des gouvernements successifs néo-communistes et mondialistes. Ils ont livré la Croatie aux magouilles politico-affairistes, au Diktat des eurocrates de Bruxelles et de leurs laquais locaux ainsi qu’à la convoitise des oligarchies  anti-nationales. Toutes s’efforcent de faire table rase de l’identité nationale croate en imposant comme d’ailleurs partout en Europe, le sacro-saint modèle néo-libéral, des lois liberticides, la propagande du gender à l’école, la légalisation du mariage homosexuel. Bref, le scénario classique de l’idéologie dominante et mondialiste. Busic qui aimait citer Oswald Spengler n’était pas homme à accepter cet état de fait qu’il qualifiait lui-même de « déliquescence morale et sociale catastrophique ».

 

Busic soutint toutes les luttes révolutionnaires et nationales, de l’O.L.P. palestinien à l’I.R.A. irlandaise en passant par les Indiens d’Amérique du Nord. Ironie de l’histoire, il avait découvert les écrits historique de Dominique Venner en prison et fut peiné par sa disparition tragique.

 

Homme « classique » épris des vertus de l’Antiquité, Busic était avant tout un résistant croate et européen, un  baroudeur qui n’avait que du mépris pour le conformisme, la tricherie, la petite politique partisane et parlementaire, les calculs électoraux. Son idéal type était évolien : le moine-soldat, un style sobre et austère, guerrier, un genre de vie qu’il a appliqué durant toute sa vie. Ce n’est pas par hasard qu’il  fut très vite marginalisé par le système politique croate qu’il soit de droite ou de gauche. Après avoir rallié fort brièvement le Parti du droit croate (H.S.P.) du Dr. Ante Starcevic et de l’actuelle députée croate au Parlement européen, Ruza Tomasic, il tenta, en fondant l’association Le Flambeau, de constituer un « front national » regroupant l’ensemble des forces nationales croates (droite et gauche confondues). Mais très vite, cette vision et ce projet frontiste, d’orientation nationale-révolutionnaire, se soldèrent par un échec en raison des luttes de pouvoir inhérentes à la mouvance nationale croate. Busic n’avait pas caché sa déception en déclarant qu’« il n’avait pas réussi dans l’unification et la création d’un front uni patriotique ». Il annonça alors dans la presse croate sa décision de se retirer de la politique, car « il ne voulait pas contribuer à la destruction continue des forces politiques nationales et patriotiques en Croatie ».

 

Les obsèques de Zvonko Busic auxquels ont assisté des milliers de personnes et l’ensemble de la mouvance nationale croate, constituèrent (à Zagreb le 4 septembre dernier) furent un sérieux avertissement à la classe politique mondialiste croate. Son suicide fut un événement sans précédent pour l’opinion croate, habituée à ses coups de de colère, son franc parler et son idéalisme infatigable face à l’apathie sociale et la corruption de classe politique. Il faut dire qu’il a été longtemps traîné dans la boue par la presse croate gauchisante qu’il l’a continuellement traité de terroriste dès sa sortie de prison. Personne, et encore moins moi-même qui l’avait régulièrement côtoyé, ne s’était attendu à la fin tragique, de cet homme d’action à l’allure légionnaire et don quichottesque. Et après tout, est-ce que quelqu’un avait pu s’attendre au suicide de Dominique Venner ? Probablement non. Peu avant sa mort, Zvonko Busic a laissé une lettre à son ami Drazen Budisa, dans laquelle il avait demandé pardon á ses proches et qu’il se retirait car « il ne pouvait plus continuer de vivre dans l’obscurité de la Caverne platonicienne », faisant allusion à l’allégorie platonicienne de la Caverne. C’est vrai. Busic était trop pur, trop droit et trop sensible pour vivre dans le mensonge de cette Croatie post-communiste néo-libérale hyper-réelle, une Croatie qui avait fait allégeance à l’U.E. et à l’O.T.A.N., domestiquée et néo-titiste, alors que le gouvernement actuel refuse de livrer aux autorités allemandes, Josip Perkovic, qui fait l’objet d’un mandat d’extradition européen. Cet ancien agent de l’U.D.B.A. (la police politique et services secrets titiste yougoslaves) est impliqué dans l’assassinat de plusieurs dissidents croates à l’étranger.

 

La Croatie est le seul pays post-communiste à ne pas avoir voté une loi sur la lustration et où les rênes du pouvoir politique et économique sont encore entre les mains des anciens cadres titistes et de la police secrète qui n’a jamais été officiellement démantelée. Busic – c’est vrai – ne pouvait supporter ces ombres factices et éphémères de la société marchande et consumériste  mondiale, à l’égard de laquelle il s’est tant offusqué. Et pourtant, Busic, tout comme Venner, est tombé, volontairement, froidement, consciemment, je dirai même sereinement. Comme pour Venner, il s’agit du même modus operandi, du même  esprit sacrificiel, d’une mort annoncée, une mors triumfalis qui dérange et interroge. Dans le cas de la Croatie, sa mort a retenti non comme une fin, mais comme un avertissement, un appel à la mobilisation, un dernier appel à la lutte, un dernier sursaut pour le salut de la nation croate et européenne. Puisse ses vœux être exhaussés !

 

Jure Georges Vujic

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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samedi, 06 juillet 2013

Le Venner Bashing des pseudos esprits libres : vacuité et vanité

 
par Eric Neustadt
 
Ex: http://www.ladroitestrasbourgeoise.com

Laissons à ceux qui l’ont connu ou lu le soin de commenter la décision de l’écrivain Dominique Venner de mettre fin à ses jours. Il a choisi une voie de l’honneur, à savoir porter un message politique par un acte ultime.

Les rebelles de carton de la bienpensance ont donc pissé une ligne comme ils en sniffent d’autres sur le marbre des bars ou sur les tables basses de leurs appartements cossus.  Abrités par des emplois taillés sur mesure et payés par le contribuable, un mot qui commence bien mal, ils trouvent donc le temps, naturellement en dehors de leurs missions officielles, de caresser leur propre égo de façon saccadée et de se lancer dans une profanation écrite d’un acte symbolique.

Tout est alors bon pour le Venner Bashing de la part de ces petits salonards.

Ils oublient que la voie ultime, celle du don de sa vie fut celle d’autres figures historiques contemporaines.

L’abbé Guillaume de Tanoüarn peut suspect de mollesse dans la défense d’un catholicisme vivant et combattant a souhaité s’exprimer sur cette décision :

« J’ai eu l’occasion, voilà déjà une quinzaine d’années, de rencontrer Dominique Venner, de discuter avec lui, d’essayer de comprendre l’antichristianisme militant de cet historien qui était à la fois si froid et si passionné, si précis dans ses analyses et si lyrique dans ses perspectives, sans que le lyrisme ne nuise à l’analyse ni l’analyse au lyrisme. Dominique Venner avait une grande âme, « un cœur rebelle ». C’est ce qui m’avait fait éprouver pour lui, alors que nous étions aux antipodes l’un de l’autre, une véritable sympathie. Il m’avait d’ailleurs dédicacé son ouvrage autobiographique Le coeur rebelle : « À l’abbé de Tanoüarn qui n’est pas un cœur soumis ». Cette formule, je l’ai longtemps méditée. Je crois que c’est en cela que nous avons été en compréhension l’un de l’autre, lui et moi, dans le refus de toutes les formes de soumission. Se soumettre c’est subir, subir c’est renoncer à agir, renoncer à agir c’est accepter de ne pas servir, de ne servir à rien, de se laisser happer par le grand Néant de tous les À-quoi-bonismes, contre lequel Dominique s’est élevé toute sa vie. Contre lequel pourrait-on dire, il a tenté d’élever sa vie et son œuvre.

Son dernier post, sur son blog, appelant à manifester le 26 mai contre le mariage homosexuel, mêle la crainte d’une islamisation de la France à ce signe de décadence morale qu’est le mariage des homosexuels. « Ce ne sont pas de petites manifestations de rue » qui pourront changer quelque chose à cette formidable conjuration « du pire et des pires » que présente la vie politique française en ce moment. On devine une forme de désespoir politique, vraiment poignant chez cet homme de 78 ans, dont on pourrait penser qu’il en a vu bien d’autres, depuis les combats de l’Algérie française, les appels à la résistance d’Europe jeunesse, jusqu’à maintenant. Mais le désespoir n’est pas l’explication ultime de ce dernier geste.

« Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. »

Du reste, sur son blog, ce n’est pas le désespoir qui domine le texte qu’il nous laisse : « Il faudra certainement des geste nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ». On pense au sepuku de Mishima, il n’a pas pu ne pas y penser, en choisissant froidement le lieu et le moment et en s’interdisant de se rater. Son acte a été mûri, prémédité. Il avait remis les clés de la Nouvelle revue d’histoire ce week-end à celui qu’il considérait comme son plus proche collaborateur et son continuateur, Philippe Conrad. Sans paraître affecté. Il avait fini sa tâche, il importait de donner un sens à sa fin.

Sur son blog, il expliquait : « Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien ».

« Nous n’avons que cette vie… ». Cette affirmation, pour Dominique Venner, est une donnée essentielle du problème. S’il n’y a pas d’au-delà de la vie terrestre ; pour quelqu’un qui entend aller jusqu’au bout, l’instant, chaque instant a un poids écrasant. Le chrétien comprend ce sens de l’instant et ce sens de la responsabilité, mais il ne cherche pas à aller au-delà du possible : Dieu est l’agent de nos destinée. Dieu achève l’ébauche que nous lui tendons à la dernière seconde.Et le sacrifice est encore une action, non une soumission. Dominique Venner n’a pas voulu s’en remettre à Dieu de sa dernière seconde, il ne pouvait pas faire ce sacrifice : il a souhaité la choisir. Pétri de philosophie allemande, il a repris toute sa vie l’idée de Schelling, commenté par Heidegger : « être c’est vouloir ». Esse est velle. « L’être, c’est le vouloir ». Il faut vouloir jusqu’au bout pour être vraiment. Voilà la formule d’un athéisme antinihiliste… Le sien.

Et pourtant… »

Pourtant, Dominique Venner a choisi l’autel de Notre Dame pour cette décision. C’est sur l’autel qu’il a posé une dernière lettre. Vraiment je ne crois pas que, s’il a fait cela, c’est pour attirer l’attention, pour que Manuel Gaz vienne sur les lieux. Il n’avait que faire de ce genre de reconnaissance « médiatique ». Son acte n’est pas médiatique, il est symbolique. Quel symbole ? Celui de la Vierge Mère, celui de l’éternel féminin, lui qui, dans son dernier blog professe « respecter les femmes alors que l’islam ne les respecte pas ». Sans doute. Mais il ne faut pas oublier qu’outre sa culture païenne, Dominique Venner possédait une solide culture chrétienne, avant que son entrée en délicatesse avec une Église qu’il voyait comme absurdement pro-FLN ne l’ait détourné de Dieu. Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. Une sorte de prière sans parole, pour ce coeur inassouvi jusqu’à la dernière seconde. Dieu ? C’était trop compliqué pour lui. Mais Marie… Une femme, capable – Dieu le sait – d’exaucer enfin le désir de perfection qui a été la grandeur et le drame de sa vie. »

Venner sur les traces d’Heidegger n’a-t-il pas tenté de nous poser une ultime question, par delà la foi et le lieu, sur le sens de la vie, l’engagement et le don de soi ?

Les mutins de Panurge et leurs bergers plumitifs ne peuvent accepter cela. Etre confrontés à leur propres vacuités, cela dérange. N’est-ce pas ?

 

Les pseudos esprits libres strasbourgeois confirment ce que nous pensions. Ils n’ont que peu d’esprit, quand à leur liberté, elle est aussi grande que la distance qui les relient au système et à leurs employeurs.

Eric Neustadt – www.ladroitestrasbourgeoise.com

jeudi, 27 juin 2013

Un Italien à un samourai d’Occident

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Un Italien à un samourai d’Occident

L’hommage de Gabriele Adinolfi    (23 mai 2013)

Lorsque Mishima Yukio s’est donné la mort le 25 novembre 1970, nous n’avons pas entendu les mêmes horreurs que ces derniers jours, peut-être parce qu’il n’y avait alors pas d’internet pour encourager la diarrhée des opinions, ou peut-être, parce que les gens étaient plus instruits.

Habitués aux divers forums de discussion, érigés en juges autoproclamés de tout et de tous, les incontinents du clavier ne manqueront pas une occasion de délirer et de salir des gens qui, pourtant, leur sont mille fois supérieurs.

A cela s'ajoutent les ennemis idéologiques, les détracteurs, les bourgeois bien-pensants, qui cherchent, sciemment cette fois, à priver de crédibilité et de respect quiconque devient une figure exemplaire. 

Le hara-kiri de Notre Dame

Même dans ce contexte, malgré les tirs croisés des salauds et des imbéciles, l'acte du samourai stoïque que fut Dominique Venner, n’appelle que le respect, l'admiration et l'étonnement.

Sentiments qui prévalent, à juste titre, sur la mesquinerie humaine et les trivialités du rationalisme.

Il ne sert à rien de comprendre ou d’être d’accord avec le geste, ni d’avoir toujours été d’accord avec Venner, pour en comprendre la portée.

Permettez-moi de préciser que moi-même, je n’ai pas toujours partagé les opinions de cet homme.

Celui-ci pensait que la civilisation européenne n’avait cessé d’être l'objet d'attaques, surtout de l'intérieur, et il a cru qu’il fallait avoir recours aux forces de la Tradition pour lutter contre la subversion. Tradition qui, comme il l’a explicité dans sa dernière lettre, ne doit pas être confondue avec une forme traditionnelle ou religieuse. Je pense que la réponse tient plus du défi de briser des cycles, c’est-à-dire que la lutte contre cette subversion réside plus dans la révolution que dans la conservation. On parle ici d’une différence d’orientation, la sienne plus “junkerienne”, la mienne plus nationale-révolutionnaire.

Comme au temps de Dreyfus

Je dis cela afin de clarifier des équivoques, afin de contribuer ainsi à dissiper certains doutes, évoqués ou tacites. La question principale qui pourrait poindre serait de savoir si cela valait vraiment le coup de se tuer pour s'opposer au mariage homosexuel?

Je pense que nous devons comprendre que ce qui se passe en France, est quelque chose qui n'a rien à voir avec les catégories sexuelles et encore moins avec l'homophobie. De nombreux militants nationalistes français, catholiques comme païens, sont homosexuels, mais s’engagent eux-mêmes contre le “mariage pour tous”. Ils ont probablement compris que, derrière cette loi pour les droits de certaines minorités, se cache en réalité un projet de destruction définitive de la société.

Ils sont peut-être conscients que la sphère privé n’a pas toujours besoin de vitrine. Peut-être se sont-ils habitués depuis des temps immémoriaux à une société qui n’est pas homophobe, ce qui fait qu’ils ne se sentent pas le besoin de se déclarer soudainement homophiles ou homocrates. Le fait est qu’en France, des événements d’une grande portée se sont produits ces derniers mois, sans que l’on ne sache vraiment pourquoi.

Après des dizaines d’année d’attaque contre la langue, la culture, la démographie, une bonne  moitié des Français s’est dressée contre ce mariage gay avec le sentiment qu’un des dernier ciments de la société, l’institution de la famille, est menacé. Aurait-il fallu réagir plus tôt ou sur d’autres thèmes ?

Laissons là ces questions rhétoriques.

Ce sont d’irrésistibles pulsions psychologiques et mobilisatrices qui déterminent, avec une force irrationnelle, les grands tournants historiques.

Deux France s’affrontent aujourd’hui comme au temps de l’affaire Dreyfus et c’est sur l’autel de cette bataille que Venner a décidé d’accomplir son geste sacrificiel, prenant bien garde aussi de mettre l’accent sur des éléments bien plus larges que ce mariage, parlant de génocide, de mort culturelle, d’abandon métaphysique, de remplacement des populations.

Guerre et guerrier

Je crois qu’il est clair que je ne cache pas mes opinions, que je ne cherche pas à être approuvé par de quelconques intellectuels, ni à être politiquement correct. Si j’étais homophobe, je ne me gênerais pas pour le dire. Si c’était l’homophobie qui faisait bouger la France en ce moment, je ne le cacherais pas. Je me montrerais fidèle au principe fasciste, malheureusement un peu désuet, du me ne frego .

De fait, c’est à une véritable guerre pour la survie à laquelle on assiste. Cette même guerre que certaines minorités sont prêtes à déclarer aussi en Italie. Dans cette guerre luttait un guerrier, qui avait atteint un âge où l’on peut se donner la mort, au lieu de se laisser aller à la décrépitude physique. Ce guerrier a décidé d’accomplir un acte sacré, un geste violent pour produire un électrochoc.

Nous et les Français

Reparlons de cet homme, un guerrier transalpin pour nous Italiens, de cette France dont parfois nous nous moquons stupidement. Le fascisme, ils l’ont mis en incubation, nous l’avons réalisé. Ils sont restés en marge et nous avons pris le pouvoir et fait une révolution. Nous nous vantons de notre créativité latine et de notre plasticité, mais nous devrions scruter un peu plus en profondeur.

Nous devrions comprendre ce qui, dans nature, ralentit l’improvisation et freine les bonds en avant. Nous découvririons que ce furent des Français qui ont empêché Staline de prendre Berlin un 1er mai. Nous découvririons que plus de 10% des Français continuent de voter depuis 30 ans pour un parti que le système a écarté du parlement, mais qui ne renoncent pas en disant que « cela ne sert à rien ».

Nous pourrions réaliser aussi qu’outre Dominique Venner, d’illustres Français comme Pierre Drieu La Rochelle ou Alain Escoffier ont déjà pratiqué ce suicide rituel.

Nous, Italiens, plus proches de la mamma et du confessional, ne nous tuons pas pour donner l’exemple. Nous nous contentons de juger le suicide d’un autre.

Alors que la France s’apprête à mener peut-être la dernière bataille, nous nous faisons démembrer par le haut, sans même nous en rendre compte.

Il y a des moments où il faut avoir recours à l’impétuosité et la légèreté italienne , d’autres qui nécessitent les qualités du caractère gaulois.

Etre Europe. C’est ce que demandait Venner !

Tribute to Dominique Venner

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Tribute to Dominique Venner

By Guillaume Faye

Ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Greg Johnson

Dominique Venner’s suicide on May 21 at Notre Dame: Marine Le Pen bowed to this gesture of awakening consciousness, which may seem surprising, but it is to her credit. A topless representative of Femen, a group of feminist buffoons, tried to smear his memory the next day, mimicking his suicide in the choir of Notre Dame. On her flat chest was painted: “May Fascism rest in Hell.” It is the second time that these naked groupies entered the cathedral with impunity, even though there is security screening at the entrance. AFP journalists were notified in advance to cover this “happening” and are therefore probably complicit.

The Leftist media and politicians (especially the pathetic Harlem Désir) together accused Venner, post mortem, of incitement to violence, of provocation. Spitting toads. Clearly Venner’s Roman gesture, as tragic as history itself, scared these people, who spend their whole lives crawling.

Venner has given his death as an example, not from despair but from hope: the symbolic sacrifice encourages our youth, in the face of the ongoing foundering of European civilization in its bloodlines and its values, to resist and fight at the cost of death, which is the price of war. A war that has begun. Venner wanted us to understand that victory can be achieved in the history of peoples if the fighters are ready to die for their cause. It is for the future generations of resistant and fighting Europeans that Dominique Venner gave his life. He was an “awakener of the people,” in the words of his friend Jean Mabire.

* * *

And he killed himself, though he was not a Christian in the ordinary sense, on the central altar of Notre Dame de Paris, that is to say, the heart of one of the busiest sacred and historical places of all Europe. (Europe: Venner’s real, authentic homeland, not the marshmallow sham of the current European Union.) Notre Dame, a place of memory much richer than, for example, the Tomb of the Unknown Soldier under the Arc de Triomphe. He wanted to give his sacrifice a special meaning, like the old Roman traditions in which the life of a man, to the end, is devoted to the country he loves and must serve. Like Cato, Venner never compromised on principles. Nor on matters of necessary style—of comportment, writing, and ideas—which have nothing to do with posturing, looks, and pedantry. His sobriety displayed, in essence, the power of his lesson. A distant master, which was not unrelated to the Stoic tradition, a rebel with heart and courage not vanity and imposture, a complete man of action and reflection, he never deviated from his path. One day he told me that you should never waste time criticizing traitors, cowards, self-interested bellwethers; nor, of course, should you forgive them; just ignore them and press on. The silence of contempt.

* * *

This is the Dominique Venner who, in 1970, brought me into the Resistance, which I have never denied or left since. He was my recruiting sergeant. His voluntary death — echoing Mishima’s more than Montherlant’s – is a founding act. And it filled me with a joyful sadness, like a flash of lightning. A warrior does not die in bed. The sacrificial death of this man of honor demands that we honor his memory and his work, not to mourn but to fight. But fight for what?

Not just for resistance, but for reconquest. The counter-offensive, in other words. After one of my essays in which I developed this idea, Venner sent me letter of approval in his elegant handwriting. His sacrifice will not be vain or ridiculous. The voluntary death of Dominique Venner is a call to victory.

Source: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/06/24/g-faye-hommage-a-dominique-venner.html [2]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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mardi, 25 juin 2013

G. Faye: Hommage à Dominique Venner

Suicide de Dominique Venner, le 21 mai à Notre-Dame. Marine Le Pen s’est inclinée devant son geste de réveil des consciences, ce qui peut paraître étonnant, mais tout à son honneur. Une représentante du groupe de clownesses féministes, les Femen, a essayé de salir sa mémoire dès le lendemain, en mimant, seins nus, son suicide, dans le choeur de Notre-Dame. Sur son buste maigrichon était peint : « May Fascism rest in Hell » (Que le fascisme repose en enfer). Ça fait la seconde fois que ces groupies dénudées peuvent entrer impunément dans la cathédrale où pourtant un filtrage est organisé à l’entrée. Les journalistes de l’AFP étaient prévenus du happening pour le couvrir et sont donc passibles de complicité.

Les médias de gauche et les politiciens du même bord (notamment le pathétique Harlem Désir) ont accusé Venner, post mortem, d’incitation à la violence, de provocation. Crachats de crapauds. Manifestement, le geste romain de Venner les a effrayés, parce qu’il procède du tragique, donc de l’Histoire, eux dont toute la vie n’est que reptation.

Venner s’est donné la mort, en exemple, non par désespoir mais par espérance : son sacrifice symbolique incite la jeunesse, face au naufrage entamé de la civilisation européenne dans son germen et dans ses valeurs, à résister et à combattre au prix de la mort, qui est le prix de la guerre. Une guerre qui a commencé. Venner voulait faire comprendre que la victoire ne peut s’obtenir, dans toute l’histoire des peuples, que si les combattants sont prêts à mourir pour leur cause. C’est pour les futures générations européennes résistantes et combattantes que Dominique Venner a offert sa vie. Il fut un « éveilleur de peuple » selon la formule de son ami Jean Mabire.

**********

Et il s’est tué, lui qui n’était pas chrétien au sens entendu, sur l’autel central de Notre-Dame de Paris, c’est-à-dire au cœur d’un des lieux les plus chargés de sacré et d’histoire de toute l’Europe. (L’Europe : la vraie patrie de Venner, l’authentique, pas le simulacre– guimauve de l’actuelle Union européenne). Notre-Dame, un lieu de mémoire beaucoup plus dense que, par exemple, la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. Il a voulu donner à son sacrifice une signification particulière ; à l’image des vieilles traditions romaines pour lesquelles la vie d’un homme, jusqu’au bout, est dévolue à celle de la patrie qu’il aime et qu’il doit servir. Comme Caton, Venner ne transigeait pas sur les principes. Ni d’ailleurs sur ce style qu’il s’imposait – de comportement, d’écriture et d’idées – qui n’avait rien à voir avec la posture – le look – des cuistres. Sa sobriété exposait en essence la puissance de sa leçon. Maître distant, qui n’était pas sans rapport avec la tradition stoïcienne, rebelle de cœur et de courage et non pas de cirque ou d’imposture, homme complet, d’action et de réflexion, il n’a jamais dévié de sa voie. Un jour, il m’a dit qu’il ne fallait jamais perdre son temps à critiquer les traîtres, les lâches, les girouettes intéressées, ni évidemment leur pardonner, mais les ignorer et aller de l’avant. Le silence du mépris.

********

C’est Dominique Venner, en 1970, qui m’a fait entrer dans la Résistance, que je n’ai jamais reniée ni quittée depuis. Il fut mon sergent recruteur. Sa mort volontaire qui, plus qu’à celle de Montherlant, est un écho à celle de Mishima, est un acte fondateur. Et elle m’a rempli d’une tristesse joyeuse, comme un éclair d’orage. Un guerrier ne meurt pas dans son lit. La mort sacrificielle de cet homme d’honneur exige, pour honorer sa mémoire et son œuvre, de ne pas se lamenter mais de se battre. Mais se battre pour quoi ?

Non pas seulement pour la résistance, mais pour la reconquête. La contre-offensive, autrement dit. À la suite d’un de mes essais où je développais cette idée, Venner m’a envoyé une lettre de son écriture calligraphiée, pour m’approuver. Son sacrifice ne sera ni vain ni ridicule, comme tentent de le faire croire les cloportes. La mort volontaire de Dominique Venner est un appel à la victoire.

Guillaume Faye

El sol blanco de Dominique Venner

El sol blanco de Dominique Venner

Ex: http://www.elmanifiesto.com/

 

ADRIANO ERRIGUEL

blancsol.jpgToda buena lectura es un diálogo silencioso. Y cuando se repite en el tiempo se convierte en una forma de amistad. El suicidio de un autor al que se consideraba un amigo – aunque sólo lo fuera a través de la lectura – es un hecho que necesariamente conmueve, máxime cuando se trata de un suicidio espectacular y con visos testimoniales.
El historiador y escritor francés Dominique Venner se mató de un disparo en la Catedral de Notre-Dame, el 21 de mayo de 2013. Su trágico final fue inesperado, en cuanto parecía encarnar un tipo humano que, tras haber conocido la vorágine del activismo más turbulento, alcanza un estado de serenidad estoica. Su suicidio resultará también sorprendente para quienes conocieran sus repetidos elogios al ideal griego de mesura.
Las líneas que siguen son un intento personal de comprender el sentido del suicidio – sacrificio o inmolación según sus allegados – del historiador y escritor Dominique Venner. Desde el respeto pero también desde la crítica a los hábitos mentales de toda una cultura política en cuyo contexto, pensamos, su muerte puede intentar explicarse. Se trata también de establecer cierta prevención frente a algunos usos ideológicos a los que esta muerte, de forma casi inevitable, se presta.
Parto de la asunción de que este suicidio no es el acto de un desequilibrado, sino un acto bien meditado a través del cual el autor nos interpela y busca concluir de forma congruente el diálogo que con nosotros había emprendido.“Me doy la muerte – escribe Venner en su último mensaje – con el fin de despertar las conciencias adormecidas. Me sublevo contra la fatalidad. Me sublevo contra los venenos del alma y contra los deseos individuales que, invadiéndolo todo, destruyen nuestros anclajes identitarios y especialmente la familia, base íntima de nuestra civilización multimilenaria. Al tiempo que defiendo la identidad de todos los pueblos en su propia patria, me sublevo también contra el crimen encaminado a remplazar nuestras poblaciones.
Dominique Venner quiso hacer de su suicidio un acto público. Un acto político. Como tal acto político, éste es analizable sin que ello suponga faltar al respeto a su memoria ni escupir sobre la tumba del difunto. ¿Qué lectura política – o metapolítica –  cabe extraer del suicidio de Venner? 
Aceptemos una premisa: casi ninguna filosofía, religión o ideologíaha defendido nunca que la vida sea un bien a conservar a cualquier precio. Casi todos los sistemas de pensamiento – y excluimos de esa categoría al hedonismo vulgar del “último hombre”– sostienen que hay situaciones o convicciones por las que merece la pena entregarla. Decía Ortega que el valor supremo de la vida está en perderla a tiempo y con gracia, en gastarla como una moneda en defensa de las ideas que conforman nuestra razón de vivir. Pero casi todos los sistemas de pensamiento asumen también que el valor de las ideas consiste en orientarnos por el curso de la vida, no en arrastrarnos hacia la muerte. Las ideas pueden ser peligrosas desde el momento en que, al lado de su uso benigno, pueden prestarse a un uso tóxico. Y de la misma forma en que hay ideologías de vida, hay ideologías de muerte. La línea divisoria entre ambas suele ser la que separa la mesura del fanatismo.
La pregunta es: ¿qué tipo de ideas son las que llevan a un escritor del empaque de Dominique Venner  hacia un suicidio espectacular, frente a un altar y ante miles de personas, sin otra razón aparente que la de escenificar la fuerza de esas ideas? ¿Por qué toda una corriente de pensamiento está dispuesta a aplaudir sin fisuras este comportamiento?
Para responder a estas preguntas es preciso recurrir, a nuestro juicio, a tres niveles de interpretación: el primero se sitúa en un orden simbólico. El segundo en un nivel esencialmente político. El tercero en un plano personal y ético.
Misticismo y política
Hablemos en primer lugar del orden simbólico. En uno de sus últimos escritos Dominique Venner defendía la fórmula: “misticismo ante todo, política después”. Dominique Venner sabía que los símbolos y mitos tienen una importante dimensión política, en cuanto sintetizan visiones del mundo que se inscriben en la larga duración y actúan sobre el inconsciente colectivo. Dominique Venner lamentaba que Europa carezca de “una religión identitaria a la que amarrarse”, y a falta de ella sin duda anhelaba gestos de alto contenido simbólico, gestos que la estremezcan desde los cimientos, gestos que la sacudan de su estado de letargo y que despierten en los europeos la memoria de su identidad.
Pero la gran cuestión consiste en saber cuál es la dosis correcta de misticismo que puede acompañar a una empresa política. Porque la política, si se tiñe por completo de misticismo, deja de ser política y pasa a ser otra cosa. Tampoco conviene olvidar que la función esencial de las religiones no es la de ser o no identitarias  – normalmente lo son – sino la de acercar a los hombres a Dios. Transformar a la política en una parodia de la vida religiosa y a la nación en un sustituto de Dios supone pedirles a la nación y a la política algo que éstas no pueden dar.
Misticismo ante todo”, decía Venner. Pero en política, el misticismo en dosis excesivas puede actuar como un veneno. La política consiste ante todo, ya desde los antiguos griegos, en un ejercicio de racionalidad en aras del bien común. Lo que no equivale a evacuar el espacio de lo simbólico: los ritos deben cumplir una función como elementos de cohesión y de vínculo social, y lo sagrado debe tener su espacio acotado. El problema es cuando lo sagrado desbfuera orda ese espacio y la política se tiñe de irracionalidad. Nos encontramos entonces con esas “religiones políticas” – que el propio Dominique Venner describía tan bien –  sobre cuyas consecuencias la historia del siglo XX tanto nos ha enseñado.
Ahora bien, el suicidio de Dominique Venner parece inscribirse en esa irrupción de lo sagrado dentro del campo político,  en una concepción mágica o mítica del hecho político que, mal que les pese a sus defensores, estará casi siempre abocada al fracaso.  La extrema derecha – en realidad todos los extremismos – son un espacio particularmente abonado para que los devotos de las mayúsculas – la Patria, la Raza, la Tradición, el Sacrificio, la Aristocracia – transformen la acción política en un oficio de tinieblas al servicio del Mito. Nos referiremos a una palabra clave del discurso en el que Dominique Venner envolvió su suicidio: la palabra fundación (“ofrezco lo que me queda de vida en una intención de protesta y fundación”).
¿Qué quiere decir? ¿Puede un suicidio ser una fundación? ¿Puede ser un suicidio la promesa de algo? Se trata de un mitologema bien conocido por los estudiosos de la “cultura de derechas” –  título de un libro, ya clásico, del profesor italiano Furio Jesi –: la temática del sacrificio humano “de fundación” como transferencia ritual de la vida por medio de la muerte. Un tema recurrente en los sistemas de creencia tradicionales, y que aparece tanto en las historias relativas a construcciones materiales – el mito del “primer albañil” o arquitecto emparedado en su edificio, un tema en su día estudiado por Mircia Eliade –  como a las espirituales: el sacrificio de víctimas humanas para asegurar el éxito de una operación, o  la duración histórica de una empresa espiritual. Una temática en la que reverberan elementos comunes a las grandes religiones y que culmina en el cristianismo: el Dios que se sacrifica para que la vida renazca. Se trata de un material mítico que fue recuperado con especial énfasis por la cultura política fascista en el período de entreguerras – el caso de la “Guardia de Hierro” rumana es paradigmático – y que conformó toda una mística política que el mencionado Furio Jesi denominaba “Religión de la Muerte”, y que se resumía en la idea de que no se trata tanto de “vencer o morir” como de “vencer muriendo” (Mors Triumphalis).
Perfecto conocedor de la cultura política fascista, Dominique Venner parece haber planeado su muerte desde una asunción consciente de todas esas pautas. Su muerte no se concibe como un suicidio sino como un sacrificio ritual, como una inmolación en la que la víctima propiciatoria asume sobre sí las culpas del mundo o los pecados de la estirpe – en su caso, la decadencia de unos europeos que han dado la espalda a su identidad – y se inviste de una dignidad mesiánica. Su acto sacrílego – suicidio perpetrado en un templo católico –  responde a una pauta mítica precisa: la “infracción de la Ley” que, como acto ritual, acelera el advenimiento de una nueva Ley y de un nuevo “Reino”. El Mesías es siempre el supremo infractor. Es aquél que, con su acto sacrílego, purifica el mundo y  abre el camino a la epifanía de la nueva Ley.
La apuesta de Venner es radical: con su sacrificio ritual trata de ofrecerse en mito, de insertarse en el imaginario simbólico, de transformarse en fermento para una movilización de las conciencias. Se trata de un recurso a lo emotivo, a la seducción de las “ideas sin palabras”, al poder invisible de los arquetipos. Con su muerte en un templo de memorias ancestrales Venner simboliza lo que él percibe como el suicidio de Europa, al que él opone su propio suicidio.
Como apuesta místico-política está bien construida. Pero el problema del misticismo político consiste en que, allí donde reside su fuerza, está también su debilidad: si bien opera con extraordinaria eficacia entre la comunidad de los “creyentes”, es percibido normalmente como algo extemporáneo, extravagante o absurdo por la mayoría de la población.
Y ahí están los límites de la apuesta. Los elementos mítico-sacros funcionaban bien en el pasado – principalmente en el ámbito religioso que les era propio – pero en el ámbito político deben ser hoy administrados con extrema prudencia, porque bien sabido es que la línea que separa lo sublime de lo ridículo – o lo sublime de lo patético – es casi imperceptible. Nos guste o no, vivimos en una sociedad  “liquida”, saturada de información y absolutamente desacralizada, en la que el juego político progresa y se define en función, más que de valores, de los intereses inmediatos de una población sometida a un bombardeo incesante de estímulos emocionales y mediático-espectaculares, una sociedad en la que los actos “míticos” de fundación corren el riesgo de disolverse como lágrimas en la lluvia.
La sobredosis de misticismo suele ser un elemento común a casi todos los grupos marginales. Su incapacidad de conectar con el sentir mayoritario se manifiesta en un discurso obsesionado por una mitología propia y que no acaba de centrarse en un análisis objetivo de la realidad. Paradójicamente esa desconexión con el sentir mayoritario funciona como estimulante, puesto que la minoría marginal pasa así a auto-percibirse como una élite por encima de la masa vulgar. Un círculo vicioso que está en el núcleo de casi todos los procesos de radicalización, en los que el culto de los mártires hace impensable cualquier “marcha atrás” que sería percibida como traición a la sangre derramada. No hay secta radical sin su correspondiente martirologio: instrumento de mistificación administrado por los “puros” en su incapacidad de hacer política auténtica. Los mártires como figuras “de culto” veneradas en el marco de una subcultura política. Pongamos el caso que más repetidamente se ha traído a colación en el contexto del suicidio de Venner: el escritor japonés Yukio Mishima.
Que el suicidio ritual del escritor japonés Yukio Mishima fuera percibido por la gran mayoría de sus compatriotas como una patochada sangrienta en nada afecta a su estatus de santo custodio de una cierta cultura de derecha. Tampoco importa, a estos efectos, que el seppuku de Mishima poco tuviera de auténticamente tradicional – las causas del seppuku están rígidamente tasadas y todas se refieren a  situaciones límite que no dejan otra salida honorable – y sí mucho que ver con su ideología literaria y con su fijación narcisista. La figura de Mishima y su tremendismo grandilocuente ofrecen un material mitológico idóneo para alimentar las fantasías de algunos, aunque sea a costa de aumentar su extrañamiento con respecto al sentido común de unos ciudadanos europeos que, absurdo es tener que subrayarlo, bastante poco tienen que ver con samuráis y con seppukus. El “mishimismo” es un ejemplo claro de esa “huida de la realidad” que, desde hace décadas, asola el imaginario cultural de la derecha alternativa europea – otra peste parecida es el “neopaganismo” pseudo-folklórico – y la lanza por los vericuetos del kitsch ideológico. Pero todo hace pensar que la derecha radical europea se ha autoadministrado otra buena inyección de mishimismo.
En su megalomanía Mishima arrastró a un grupo de pobres diablos. En su suicidio, Dominique Venner a nadie comprometió sino a él mismo. Pero aquí nos enfrentamos a una cuestión espinosa. ¿Qué recomendaciones para la acción sacarán algunos de su último gesto?
Las palabras y los hechos
Aquí entramos en un análisis estrictamente político. El gesto de Venner se sitúa en el contexto de una agitación que, bajo el paraguas de la oposición al matrimonio homosexual, ha visto la eclosión en el país vecino de un militantismo inédito, de un militantismo que reacciona frente a la deriva que, desde hace décadas, las élites transnacionales imponen a la nación francesa. Pero Venner, que no era ningún ingenuo, sabía que un “brote verde” no hace verano. Para que la chispa de un Jan Palach o de un bonzo tunecino pueda prender es preciso que la indignación general esté al rojo vivo. Ahora bien, la opinión pública europea sigue instalada en un conformismo dulce y las posiciones defendidas por Venner y sus afines siguen sin calar en la inmensa mayoría.
Es por eso por lo que, en su último escrito, Venner apelaba a una “reforma intelectual y moral” a largo plazo. También vinculaba la lucha contra el “matrimonio para todos” con el combate identitario, invocaba la necesidad de “gestos nuevos, espectaculares y simbólicos” y declaraba que “entramos en un tiempo en que las palabras deben ser autentificadas por los hechos”. Y tras haberlo dicho ya todo, de las entrañas del viejo historiador surgió el joven activista que en el fondo siempre fue, y quemó el único cartucho que le quedaba.
La apuesta de Venner es radical. No tengo ninguna razón para suponer que al escribir esas líneas su autor pensaba en actos necesariamente violentos, pero en el lenguaje de su último gesto algunos podrían entender algo así como “es preciso estar dispuestos, aquí y ahora, al sacrificio máximo”. Esta es una cuestión en la que los administradores de su memoria, de haberlos, deberían realizar un ejercicio de responsabilidad, más allá de la bombástica glorificación del “samurai de occidente” a la que se han entregado algunos. El suicidio de Venner es un triste acontecimiento y una tragedia humana, que si puede tener algún sentido es el de llamar la atención sobre algunos problemas muy reales que atenazan el porvenir de la civilización europea. Pero de ninguna manera debería convertirse en una espiral para la radicalización, ni para empujar hacia el abismo a otras personas o a una corriente de pensamiento.  
Dominique Venner no era ningún tibio. Con un curriculum ya bien cargado en sus años de guerra en Argelia, en la OAS y en las filas de la derecha radical francesa, decidió en los años sesenta retirarse del activismo de primera fila. Con un énfasis pionero sobre la importancia del trabajo cultural contribuyó a poner en marcha un proceso de renovación ideológica que confluyó en lo que comúnmente dio en llamarse la “Nueva derecha”, y que paradójicamente resultó en un abandono sin reservas de los presupuestos neofascistas de la derecha radical, en una apertura a corrientes de pensamiento procedentes de la izquierda y en la búsqueda de vías inéditas. Dominique Venner nunca fue, en sentido estricto, un ideólogo de la “Nueva derecha”, aunque su figura esté indisociablemente unida a los orígenes de este movimiento. Mantuvo siempre una relación de amistad leal y de colaboración puntual con sus protagonistas, y ello a pesar de que sus posicionamientos podían estar, a veces, a considerable distancia. Pero con el suicidio de Venner la Nueva derecha se ha visto revisitada por sus orígenes sulfurosos…
Heroísmo y testimonio
El suicidio de Venner debe finalmente explicarse desde un plano personal y ético: la voluntad de ser consecuente hasta el fin con la idea que se tiene de sí mismo; la decisión de ser dueño del propio destino; la aspiración a la dignidad de una muerte noble para demostrar que hay cosas más importantes que la propia vida. El suicidio de Venner – suicidio testimonial – se afirma desde ese punto de vista como antinihilista, puesto que es un suicidio de afirmación y no de desesperación. Se trata de una actitud que merece respeto, porque el que la sustentaba demostró que no hablaba en vano. Lo que sí parece discutible es que, en base a todo esto, pueda proponerse el suicidio como un ideal o como un ejemplo ético para la mayoría de los mortales que decide no suicidarse.
El tratamiento que hacía Venner del suicidio en sus últimos escritos me parece la parte más endeble de todo lo relacionado con su trágico final, y no parece sino el preámbulo a una decisión ya tomada de autoeliminarse. En un texto publicado en 2008 y titulado “El sentido de la muerte y de la vida” Venner alineaba una serie de ejemplos de personalidades de la historia europea que voluntariamente pusieron fin a sus días. Se trata de una exaltación del suicidio como poco menos que el gesto sublime que encarna los valores éticos de Occidente. El escrito incurre en distorsiones impropias de un escritor de la finura de Dominique Venner. Por ejemplo, cuando equipara el ansia de los héroes griegos de una vida corta e intensa al deseo de una muerte voluntaria, o cuando enumera una serie de casos en los que los suicidios eran, en realidad, consecuencia de situaciones límite más que de un imperativo ético. También hay casos de lógica parcial y poco clara. Por ejemplo: los suicidios de Drieu la Rochelle – acorralado por su condición de colaboracionista con los nazis – y  de Henry de Montherlant  – deprimido por su ceguera inminente – son heroicos y ejemplares, pero los  suicidios de Stefan Zweig y de su esposa – asqueados por la devastación de Europa en la segunda guerra mundial –  no son ni heroicos ni ejemplares…
Otro concepto que se suele utilizar en la glorificación “derechista” del suicidio es la idea del heroísmo. Pero se olvida aquí que ya en el paganismo antiguo el heroísmo es un rasgo que brota de forma espontánea, que el héroe nunca se propone a sí mismo como modelo ni como ejemplo, y que no es el héroe el que está moralmente pendiente de los otros, sino los otros del héroe. Los límites del heroísmo están en la hubris y pasado ese límite entramos en el terreno de la arbitrariedad y de la egolatría, dos faltas contra la mesura por las que se incurría en la ira de los dioses. De la misma forma discurre la Iglesia católica, cuando a la vez que exalta a los mártires condena la búsqueda voluntaria del martirio. Lo que responde a una sabiduría profunda: hay conceptos, en sí positivos, que pueden derivar en una mitomanía de efectos letales. Un fenómeno no extraño en otros universos culturales, como es el caso de las estrellas del rock que se autodestruyen – el suicidio a los 23 años de Ian Curtis, vocalista de Joy Division, es un ejemplo  – para conformar su imagen al mito del poeta maldito que muere joven.
La fijación peculiar con la idea del suicidio es explicable en el ámbito de una “cultura de derecha” que se ve atraída por el gesto prometeico de quien decide su destino y tiene la última palabra. Una cultura de derecha particularmente sensible al romanticismo de las batallas perdidas, a la estética del “bello gesto” y a la épica de la derrota. El sol blanco de los vencidos, título del libro que Dominique Venner consagró a la epopeya sudista en la guerra de secesión. Fuera del ámbito de esa cultura todo este lenguaje puede resultar un tanto extraño y difícilmente comprensible. 
Pero incluso desde esa misma “cultura de derecha” no siempre tiene por qué ser así. Si al suicida se le suele presuponer el valor – especialmente al suicida que sí cree en la otra vida, como nos deja bien claro el monólogo de Hamlet – no se entiende por qué el mantenerse en pie hasta que el destino lo quiera, en circunstancias casi intolerables, sería una actitud menos heroica. Napoleón, que tenía buenas razones para suicidarse después de Waterloo, comparaba el suicidio con la deserción. Y desde una concepción trascendente de la existencia, que es la propia también de la derecha, la vida se considera como un don que es preciso administrar con responsabilidad. En su testamento José Antonio Primo de Rivera rehusaba atribuirse la póstuma reputación de héroe, y escribía: “Para mí (...) hubiera sido monstruoso y falso entregar sin defensa una vida que aún pudiera ser útil y que no me concedió Dios para que la quemara en holocausto a la vanidad como un castillo de fuegos artificiales.
Nunca sabremos a ciencia cierta qué es lo que pasaba por la cabeza de Dominique Venner. Preferiría pensar que se suicidó porque las palabras le resultaban impotentes para expresar lo que sentía, y decidió mezclar la tinta con la sangre. Preferiría pensar que se suicidó simplemente porque ya no soportaba más ver lo que veía. Ese es un motivo comprensible, desprovisto además de toda veleidad mesiánica. Dominique Venner se habría suicidado –señalaba Alain de Benoist en su homenaje póstumo – porque ya no soportaba más tener que asistir al suicidio de esa Europa a la que él tanto amaba, asistir a cómo Europa sale de la historia, sin memoria, sin identidad, sin grandeza, vaciada de esa energía de la que durante tantos siglos había dado prueba. 
¿Se equivocó Dominique Venner? La pregunta carece de sentido, porque no nos movemos aquí en el reino de la utilidad. Puedo, sí, criticar el contexto ideológico que rodea a su gesto. Puedo criticar el uso mitómano que algunos harán del mismo. Pero no puedo discutir su dignidad interior ni la coherencia que demostró al vivir y morir como pensaba.
Dominique Venner se quitó la vida en un templo cristiano. Una profanación sí, pero que merece un respeto. Algo que nunca podrá decirse de  la profanación diaria que ese templo padece por una horda de turistas. Sólo Dios juzga, ésa es la mejor actitud cristiana. Tal vez por eso las autoridades religiosas francesas han guardado silencio. Él hizo lo que hizo, y cuando lo hizo, porque seguramente consideró que es lo mejor que podía hacer en defensa de todo aquello en lo que creía. Lo dio todo, sin reservas, a lo largo de toda su vida. Es mucho más de lo que puede decirse de gran parte de los mortales. No sé si su suicidio estuvo dictado por el sentido del honor, como se ha dicho. Pero sí creo que fue, ante todo y sobre todo, un suicidio por amor. Y como decía Nietzsche, todo lo que se hace por amor está más allá del bien y del mal. 
El mejor homenaje que se le puede hacer es continuar leyéndole.
Lo que nunca muere
Dominique Venner nunca fue, ni pretendió serlo, un historiador académico. Pero sí fue un excelente escritor de historia. Su estilo combinaba la amplitud de perspectiva, la elegancia de la fórmula y la pasión de quien es consciente de que la historia no es el resultado de rígidos determinismos, sino el territorio de la libertad y del imprevisto. Sus páginas vibrantes nos trasmiten el pálpito de los seres de carne y hueso que nos han precedido, y nos comunican la certeza de que aquellos éramos nosotros.
Dominique Venner era un historiador con un enfoque, que nunca ocultaba. Pero no hay en sus páginas asomo de sectarismo alguno. Siempre estaba dispuesto a reconocer la grandeza de espíritu y la excelencia, allí donde ésta se encontrara. A él le es aplicable lo que Borges decía de Spengler: “sus varoniles páginas no se contaminaron nunca del odio peculiar de esos años”. No perseguía la acumulación de conocimiento, sino la obtención de sabiduría. Todas sus páginas y ensayos de historia, traten de lo que traten, nos hablan en realidad de algo más. Frente a la frialdad de la parafernalia científica – que tantas veces sólo encubre interpretaciones sesgadas – Dominique Venner restituía a la historia su verdadera condición de arte, y se revelaba como un historiador meditativo en el sentido más noble, en el de aquél que sabe que la historia es maestra de la vida. Sus libros y las publicaciones que dirigió no caducarán jamás, y permanecerán  vigentes como un homenaje a un mundo que ya no es el nuestro.
Si continuamos leyéndole, de sus páginas tal vez extraigamos alguna inspiración. Y también ese mensaje de esperanza que él siempre repetía: nada hay decidido de antemano; los hombres son los dueños de su destino; la historia hace a los hombres, pero la voluntad de los hombres hace a la historia; la historia siempre está abierta. Y ojala nunca tengamos que aplicarle a Europa las palabras con las que él cerraba su libro El sol blanco de los vencidos:

Nostalgia de un mundo que debía desaparecer, de un mundo irremediablemente condenado, pero sobre el que no se cesa de soñar como se sueña con un paraíso perdido. Porque si el Sur está muerto, siempre continuará viviendo en el corazón de los hombres generosos.”

mercredi, 12 juin 2013

HOMENAJE A DOMINIQUE VENNER

ELEMENTOS Nº 48. HOMENAJE A DOMINIQUE VENNER

 
 
 
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Sumario.-


Ceremonia-homenaje a Dominique Venner - París, por Javier Ruiz Portella
 
Dominique Venner, un maestro para Europa, por Sebastian J. Lorenz
 
Dominique Venner, por Arnaud Imatz
 
¿La muerte voluntaria de Dominique Venner? Entrevista a Alain de Benoist, por Nicholas Gauthier
 
En la muerte de Dominique Venner, por Ernesto Milá
 
En torno al acto auto-inmolatorio de Dominique Venner, por Diego Pappalardo
 
Nuestro tiempo, los actos ejemplares y la muerte de Dominique Venner, por Antonio Martínez
 
Apoteosis de Dominique Venner en Notre-Dame, por Enrique Ravello
 
Suicidio por Europa, en El silencio de la verdad
 
Dominique Venner: ¿Por qué escogió la catedral de Notre-Dame?, por Jean-Yves Le Gallou

Dominique Venner. El saludo de los jóvenes, por Philippe Christèle y Grégoire Gambier
 
El sentido de la muerte y de la vida, por Dominique Venner
 
Encuentros con el suicidio, por Emil Cioran
 
Europe Action y Venner, por Ernesto Milá
 
Hommage à Dominique Venner, VV.AA.
 
En souvenir de Dominique Venner, por Robert Steuckers

vendredi, 07 juin 2013

Venner's Bare Bodkin

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Venner's Bare Bodkin


Ex: http://www.alternativeright.com/

As a gesture, French ex-paratrooper, veteran right-wing activist, and all around macho badass Dominique Venner’s gunshot-through-the-head self-snuff in the cathedral of Notre Dame sends a powerful message, though I’m not entirely sure what that message is.

One reads Venner’s final words summarizing the rationale for his act, and he truly sounds like a man of sound mind, with a clear-headed notion of aesthetic intent regarding the ramifications of his messy, bloody, brain-splattering final exit at the altar of the historic Paris church. Still, it isn’t easy to discern just how news of an elderly comrade’s suicide is meant to rally the European New Right to fight mass immigration and demographic displacement with any greater determination or ferocity than before. News of a mentor’s auto-annihilation, after all, does not typically have the effect of firing up his pupils or inspiring them to risk their own lives for the cause. Suicide is not martyrdom; whatever we may think of self-slaughter, it cannot be conflated with self-sacrifice. One doesn’t give one’s life for a greater cause, at least not in any obvious way, by directly and deliberately ending it.     

EA.pngThen again, suicide is almost always a dramatic gesture, thick with a certain pungent and romantic resonance. (Think of Romeo and Juliet, who killed themselves for one another’s sake, and for the glories of eternal love.) Contrary to the tiresome bromides of certain scoldy after-school-special-esque moralists, suicide is most emphatically not a “cowardly” act. Venner’s fiercely uncompromising, literally mind-blowing self-directed strike was bold indeed; it serves as a fittingly emphatic exclamation mark at the end of a fiercely uncompromising life. Normally, self-extinguishment cannot help but translate as an expression of desperate despair, although in certain, culturally-circumscribed cases, it can carry a defiant, “death before dishonor” type of message. Venner, like Yukio Mishima before him, seems to have opted to end his life as a kind of protest against prevailing social trends. Like the famously iconic image of the self-immolating Buddhist monk in Vietnam, he chose to make his death a high profile event, the better to register his posthumous displeasure with the Zeitgeist.       

I admit to finding suicide to be a fascinating subject, even to the point of having written a book about it. The continued prevalence of the very phenomenon highlights, I believe, a central paradox of our age. The collapse of established religion in the West over the past few decades has led to a corresponding secularization of attitudes and beliefs, a rise in conspicuous hedonism and brazen worldliness. Restraint, particularly on carnal matters, has evaporated, to the point where people now commonly regard chastity, one of the seven heavenly virtues, as a joke. Even the irreligious weren’t so spectacularly callous about safeguarding innocence in prior times.

Yet in the maw of all of our freely chosen decadence, it seems we still aren’t happy. After all, one would expect that a culture which adopts a “eat, drink, fuck, and be merry” approach to life would want nothing whatsoever to do with death. One would think, in fact, that within such a culture, suicide rates would drop severely, since in a secularized age death cannot be conceived as anything but the fearful negation of life, and life in this world is all that our age can know or ever conceive of believing in, given our hopeless proclivity towards worldliness. Yet every day, for a whole host of individualized reasons yet with the undeniable underlying miseries, people opt to do without the world they know, and instead fly directly to Hamlet’s “undiscovered country, from whose bourn no traveler returns.” For them, unlike for Hamlet, it is better the ills they have are enough to drive them to “make (their) quietus with a bare bodkin.”

That a man like Venner would contrive to “pull a Mishima”—and in a Catholic cathedral, no less!—speaks volumes about the general suicide of the West, spiritually speaking. Even forty or fifty years ago, no European-nurtured activist would have thought to undertake such an act; the ramifications would have been too ghastly, the aura of the event too unseemly, in light of the Christian prohibition of self-harm. Such a prohibition still held currency in the West not too long ago, the widespread decline of faith notwithstanding; today, however, in a glaringly post-Christian age of roiling chaos and bitter upheaval, such niceties have long flown the coop.

Any demographic resurgence of Western man will require a spiritual rebirth of Europe’s traditional beliefs. Perhaps Venner’s blood, shed by his own hand in a forbidden manner on holy ground, can help in some manner to nurture the seeds which will eventually blossom into a new age of rejuvenated, steadfast faith. Who knows? Stranger things have happened in the past. “History,” as T.S. Eliot noted, “has many cunning passages and contrived corridors.”

Andy Nowicki, co-editor of Alternative Right, is a Catholic reactionary writer who loathes all modernist dogmas and superstitions. He is the author of five books, including Heart Killer and The Columbine Pilgrim. He occasionally updates his blog (www.andynowicki.blogspot.com ) when the spirit moves him to do so.

jeudi, 06 juin 2013

Ein heroischer Akt

Ein heroischer Akt

von Fabian Flecken

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

 

Der Freitod Dominique Venners hat unter pragmatischen Konservativen Unverständnis hervorgerufen. Die Tat war kompromisslos: griechisch-​antik und damit ureuropäisch. Symbol der Haltung und der Hoffnung.

In den deutschen Medien hat der Selbstmord des rechten französischen Historikers in der mit Besuchern gefüllten Kathedrale Notre Dame ein äußerst unterschiedliches Echo hervorgerufen. Während in diversen Mainstream-​Publikationen die Meldung unter „ferner liefen“ rangierte und der Franzose zu einem extremistischen Wirrkopf abgestempelt wurde, entspannte sich im konservativen und rechten Spektrum ein reger und breiter Diskurs.

Der Opfergang Venners

Ohne die genannte Debatte in Gänze rekapitulieren zu wollen, sei dennoch gesagt, dass der benannte Begriff des Lackmustests durchaus angebracht erscheint. Die breite Spanne an unmittelbaren Reaktionen fiel ins Auge und scheint auf konträre innere Strukturen zu verweisen. Hier stellt sich jedem die primär vorrationale Frage, ob er ein Sensorium für den Opfergang Venners aufweißt, oder nicht.

Vereinfachend kann man sagen, dass, je liberaler, bürgerlich grundierter und christlicher der Hintergrund des jeweiligen Kommentators war, desto größer das Unverständnis für die Tat. Ganz anders sahen es die Kompromisslosen, Exzentriker und Lebenskünstler. Ob es nun in die Zeit sowie in bürgerliche Musterkarrieren passt, oder nicht: eine heroische Haltung fällt nicht in den Bereich der Pathologie, sondern gehört zu den edelsten Möglichkeiten des Menschen – insbesondere des Mannes. Der Kopfschuss von Notre Dame war ein heroischer Akt.

Die NS-​ferne Rechte in Europa sollte froh sein, ein gegenwärtiges Beispiel fremdartig-​souveräner Haltung dargebracht zu bekommen. Wer kann schon ernsthaft die Selbsttötung eines Überzeugten mit den sinnlosen Gewalttaten von Extremisten in einen Topf werden? In den vergangenen Jahren machten eher kriminelle Politchaoten mit Geheimdienstkontakten und perverse Massenmörder à la Breivik von sich reden und Unschuldige zu Opfern. Dominique Venner richtete seine Energie nicht gegen Unschuldige, sondern gab seinem Leben eine abschließende Form.

Ausdruck seiner Ethik der Ehre

Von Vorbild sprach er dabei nicht. Und darum geht es auch gar nicht. Es war sein Weg und eine Ausdrucksform seiner Ethik der Ehre, wie sein langjähriger Weggefährte Alain de Benoist betonte, der – das sei an dieser Stelle angemerkt – im Falle Venners sicherlich eine größere Autorität darstellt, als allzu besserwissende Ferndiagnostiker, denen jedes Gespür für das Absolute abgeht.

Ich will hier gar nicht auf diverse Belehrungen eingehen (was hätte er denn nicht noch alles produktiv mit seinem Leben machen können, welche Fleißkärtchen wären zu sammeln?), die bei einem alten Mann vom Format Venners unangebracht sind. Stattdessen ist Respekt für seinen Freitod einzufordern, den ich allein schon aufgrund des Stils der Tat auch politischen Gegnern ohne weiteres zugestehen würde.

Ein Fanal

Dennoch kann man natürlich fragen, ob diese Geste nicht sinnlos war und wo hier doch der Nutzen liege? Mal abgesehen vom bourgeoisen Unterton solcher Einwürfe, und dies angesichts einer sehr persönlichen Entscheidung, ist die Frage dennoch berechtigt.

Was hätte der 78-​jährige Historiker und frühere politische Aktivist stattdessen tun können, was es an Durchschlagskraft und Erschütterung mit seinem Fanal hätte aufnehmen können? Noch ein, zwei Bücher schreiben? Ein paar Interviews? Ein Sit-​in vor dem Élysée-​Palast? Sicher, alles ehrenwerte Dinge. Aber man muss gestehen, dass keine der Alternativen eine vergleichbare Wucht gehabt hätte.

Man spürt, wie alltäglich die möglichen Optionen im Vergleich zur erschreckenden Tat wirken. Das kann verstören. Es bedeutet keinesfalls, dass dies der Weg schlechthin sei. Die Wirkungskraft des „Opfers“ wird aber zum historischen Faktum, das nicht zu bestreiten ist. Klar ist, dass aus solchen Ereignissen ein schöpferisches Elixier gewonnen werden kann, um kommende Aufgaben überhaupt bewältigen zu können. Man wird sehen, was sich in unserem Nachbarland diesbezüglich entwickelt – oder auch nicht.

Hoffnung und Haltung

Generell wäre es schlichtweg absurd, die zahllosen historischen Beispiele der Verbindung von Opfer, Blut und Mythos aufzuzählen, da es sich um eine menschliche Konstante handelt. Sie schufen erst eine Identität, die unser heutiges Sein ermöglicht hatte und sind unverändert imstande, Ehrfurcht zu erwecken. In seinem veröffentlichten Abschiedsbrief nimmt Venner ausdrücklich Bezug auf die uralten Wurzeln unseres Kontinents. Es scheint, als wäre sein Opfer eine Mischung aus persönlichem Dienst und dem Wunsch nach Anknüpfung und Auffrischung jener Kräfte, die unsere Kulturen schufen.

Genug der Worte. Einige schüttelten den Kopf ob der letzten Geste des Jünger-​Anhängers. Egal, es bleibt so oder so eine persönliche Tragödie. Eben griechisch-​antik und damit ureuropäisch. Dominique Venners letzte Minuten sowie die Tat in der Kathedrale waren kein Symbol der Aufgabe. Sie machen Hoffnung und schaffen Haltung. Ehrt ihn!

mercredi, 05 juin 2013

Mourir comme un stoïcien romain

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Mourir comme un stoïcien romain

par Bruno de Cessole

Le 21 mai  2013, Dominique Venner s’est  donné la mort, d’un coup de pistolet,  dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, après avoir déposé sur le maître-autel une lettre expliquant et justifiant son acte. Deux jours plus tard, je recevais une lettre de lui, datée  du jour même de son suicide, par laquelle,  m’annonçant sa décision de partir à son heure et d’une façon qui ait un sens à ses yeux, il me donnait rendez-vous au Walhalla pour des chasses éternelles. A sa lettre manuscrite il joignait une page  dactylographiée intitulée « Les raisons d’une mort volontaire », copie de la déclaration rendue publique le lendemain de sa mort. D’avance, connaissant l’esprit du temps,  Dominique Venner y réfutait les interprétations malveillantes, caricaturales ou tendancieuses que la plupart des commentateurs ne manqueraient pas de donner de son geste. Un  geste spectaculaire, mûri et prémédité depuis plusieurs mois sans doute, sans que nul de ses proches ne le pressente, et qui suscite, selon les cas,  trouble,  malaise, et interrogations. Comme il fallait s’y attendre c’est la malveillance, l’amalgame, la déformation, quand ce n’est pas l’injure et l’ignominie, qui ont prévalu dans les compte rendus des journaux et les réactions des réseaux sociaux, ce tout-à-l’égoût du ressentiment et de la médiocrité contemporains. Chateaubriand ne prévoyait pas que le nombre des nécessiteux serait aujourd’hui si grand quand il écrivait qu’il faut être économe de son mépris… La place me manque, hélas, pour rendre hommage à l’homme, au combattant, à l’écrivain et à l’intellectuel que fut Dominique Venner, qu’il est injurieux de réduire à une figure de soldat perdu et de militant politique, qu’il avait dépassée depuis longtemps. Mais c’est un devoir que de dissiper l’entreprise de désinformation de ces salisseurs de mémoire et de rétablir des vérités malmenées ou ignorées. Ce n’est pas parce qu’il était frappé par une maladie  incurable  que Dominique Venner, sain de corps et d’esprit, s’est donné la mort, mais en pleine possession de  ses moyens et en toute  lucidité.  Ce n’est pas sous l’aiguillon d’un subit dégoût de la vie, une vie qu’il aimait malgré les tribulations et les déceptions qu’elle comporte, mais, à rebours, parce qu’il voulait donner à son existence terrestre, lui qui ne croyait pas à la consolation des arrière-mondes, son sens ultime. Ce n’est pas par désespoir devant le déclin de son pays, mais pour montrer  qu’il n’est pas de fatalité historique, qu’il a témoigné de l’éthique de la volonté.  Ce n’est pas par désir de provocation et de profanation qu’il a choisi Notre-Dame de Paris,  haut-lieu spirituel que ce païen revendiqué  aimait et respectait, pour théâtre symbolique de son geste, mais en mémoire « de lieux de culte plus anciens », rappelant nos origines immémoriales ». Ce n’est pas  par goût de la posture et par égotisme que cet homme secret et discret, ennemi des faux-semblants et du tohu-bohu médiatique, a accompli son «  seppuku » rituel de samouraï d’Occident, mais  par oblation et esprit de sacrifice. « Je crois nécessaire, disait-il dans sa lettre-testament de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation ». Contre  la fatalité et la destruction programmée de notre héritage  et de nos traditions, il a élu la mort volontaire « afin de réveiller les consciences assoupies ». En des temps de basses eaux comme les nôtres, où les valeurs d’héroïsme et de sacrifice sont tenues pour de vieilles idoles dévaluées, voilà qui est incompréhensible, et ne peut que provoquer chez le tout-venant que la stupéfaction, la dérision ou l’injure.  Comment faire admettre aux petits hommes anesthésiés ou lobotomisés de cette époque, qui ne croient plus en rien, qui n’osent plus rien, qui ne risquent plus rien, qui ne veulent plus rien que « leurs petits plaisirs du jour et leurs petites jouissances de la nuit «, derniers hommes, qui ne vivent pas leur pensée et ne pensent pas leur vie, qu’un intellectuel   choisisse de se tuer  pour prouver que la plus haute liberté consiste à ne pas être  esclave de la vie. Et inciter ses contemporains à renouer avec un destin historique digne du passé de la France. A l’heure qu’il a choisie,  Dominique Venner a rejoint Caton d’Utique, Montherlant  et Mishima, les héros de l’Iliade et  de Plutarque, des sagas scandinaves et des légendes germaniques, qu’il admirait et dont il s’est voulu l’héritier. Puisse sa mort volontaire n’être pas un service inutile mais le ferment d’une renaissance à quoi invite et son œuvre et son ultime geste.

Bruno de Cessole

lundi, 03 juin 2013

Nuestro tiempo, los actos ejemplares y la muerte de Dominique Venner

 

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Nuestro tiempo, los actos ejemplares y la muerte de Dominique Venner

 

Ex: http://www.nuevaderecha.org/

Hace unos días, Dominique Venner se suicidó de un disparo ante el altar mayor de la catedral de Nôtre- Dame. Los grandes medios de comunicación sólo han prestado al hecho una atención muy marginal: “Se ha suicidado un escritor e historiador de la extrema derecha francesa”. En las últimas fechas, dentro de los círculos políticos e intelectuales de la Nueva Derecha europea, se ha saludado a Venner como a un “samurai de Occidente”. La referencia a Mishima, obligada, no requiere glosa explicativa alguna.

Venner ha justificado su acto refiriéndose a la perentoria necesidad de despertar, de sacudir las conciencias en una Europa hoy adormecida. Anestesiados como están, los europeos precisan hoy de grandes gestos simbólicos que les ayuden a salir del pesado sopor en el que vegetan. Venner, representante del más noble neopaganismo europeo contemporáneo, ha sentido como pocos que la Europa de nuestro tiempo haya perdido su identidad. En su instante fundacional –nos explica Venner– estuvo Homero; después, toda la riquísima gama de aportaciones culturales que llega hasta principios del siglo XX, antes de que, con la Guerra de 1914, se destruyera en nuestro continente la conciencia de ese multiforme patrimonio común. En cuanto a hoy…, ¿qué nos queda hoy? La languidez, el cinismo, la indiferencia, el desmayo, la pasividad de asistir a nuestro declive y no hacer nada. En esta tesitura, Dominique Venner ha decidido llevar a cabo un acto sacrificial que pretende ser también parte de una nueva fundación: la de un renovado orden de cosas, la del tan deseado por muchos despertar de una Europa que hoy parece haber renunciado a su secular vocación de grandeza.

Es cierto que la Europa de nuestros días, tan poco apta para apreciar los delicados matices del espíritu, necesita actos de gran resonancia que la zarandeen, que la despierten. Puede discutirse si tal tipo de actos debe moverse en la dirección en la que apunta el suicidio neopagano de Venner, que éste ha concebido expresamente como un acto de sacrificio; en cambio, no parecen discutibles ni la dignidad interior ni la intachable honestidad intelectual de su protagonista. Ahora bien: ¿es realmente este tipo de acciones lo que actualmente más necesitamos?

Los actos que de algún modo giran en torno a la muerte impresionan a los hombres de una manera especialísima. Sin duda, un suicidio, pero también los asesinatos, y en particular los actos terroristas. El acto terrorista se aprovecha de la potente semántica que siempre transmite la muerte para cargarse de significación. En cuanto al suicidio que se lleva a cabo no por desesperación, sino como un acto de libertad interior e incluso de grandeza, impresiona poderosamente al “último hombre” del que hablaba Nietzsche, incapaz de toda grandeza y de todo auténtico sacrificio. Quien no tiene miedo a morir es que ha descubierto algo más valioso que la mera conservación de la vida. ¿De verdad existe algo por encima de la vida? Una Europa desprovista de ideales se encoge escépticamente de hombros ante tal pregunta, que hoy ya casi ni se plantea.

Sí, sin duda: precisamos de gestos, de actos simbólicos; pero no tienen por qué ser semejantes al ejecutado por Dominique Venner –cuya figura, repito, respeto profundamente–. Y es que existe otro lenguaje, otra semántica, de eficacia tal vez no inmediata ni fulgurante, pero que va surtiendo efectos de largo alcance a lo largo del tiempo que sigue a su realización. Pasando revista a los últimos tiempos, pensemos, por ejemplo, en la renuncia al papado de Benedicto XVI, que tanto ha impresionado, y de modo muy favorable, a numerosos intelectuales no creyentes. Pensemos también en la vigorosa movilización de una parte muy apreciable de la sociedad civil francesa contra la ley del matrimonio homosexual, o en el tan comentado anticonvencionalismo del Papa Francisco, que, por ejemplo, a día de hoy sigue sin ocupar los apartamentos papales de la Basílica de San Pedro y hospedándose en la Residencia de Santa Marta.
En la época de Youtube, en que un vídeo de un minuto puede llevarte a la celebridad universal, la imagen, el gesto, el acto simbólico alcanzan su maximum teórico de potencial repercusión. Las activistas de Femen en top-less contra Putin explotan a fondo la devastadora eficacia de la imagen reproducida hasta el infinito en Internet. Lo importante, al parecer, es el acto que consiga atraer hacia sí la máxima atención posible: de ahí la exigencia de espectacularidad, que alcanzó su máxima expresión en los atentados del 11 de septiembre de 2001, y que también observó de modo ejemplar Anders Breivik en la matanza de la isla de Utoya.

Europa está anestesiada y hay que despertarla: en esto coincidimos plenamente con Dominique Venner. Y, como los actos delicados la dejan indiferente, ¿habrá que decantarse, entonces, por la siempre eficaz espectacularidad? Ahora bien: si pensamos así, ¿no estaremos traicionando entonces lo mismo que pretendemos defender? El “acto espectacular” es justamente lo que idolatra la cultura posmoderna de la imagen, que demanda tal tipo de acciones no para despertar, sino para desperezarse entre bostezo y bostezo. ¿No le pedimos escenografías iconoclastas y escandalosas a Calixto Bieito o a la Fura dels Baus para animar el declinante universo de la ópera? ¿No esperamos ya de los escritores que sean físicamente atractivos, mediáticos, ocurrentes y divertidos en los talk shows? ¿No nos hemos vendido a la nueva religión de la espectacularidad porque lo que no es espectacular nos parece desmadejado, fantasmagórico, vacío?
Necesitamos actos, necesitamos gestos, necesitamos una nueva semántica, llena de vida y de potencia; pero, mucho más que actos espectaculares de cualquier tipo, lo que hace falta hoy son actos significativos y auténticos. Pensemos, por ejemplo, en la enorme repercusión mundial que alcanzó hace unos meses el salto estratosférico de Felix Baumgartner: no por su espectacularidad en sí –que la tenía–, sino, diría yo, que por su posible significación poética, fuese ésta voluntaria y consciente o todo lo contrario. Recordemos también, por ejemplo, el mito de Reinhold Messner, alpinista-filósofo de nuestro tiempo, o, en el campo de la tauromaquia, la extraordinaria figura de José Tomás.

Es cierto que, al final, la verdadera belleza, aunque no busca la muerte, suele no andar muy lejos de ésta, porque no hay belleza en la que no exista algún tipo de exposición –literal o simbólica– al riesgo, al sacrificio, a la disposición a entregar la vida en aras de valores espirituales de orden superior.. El suicidio heroico de Dominique Venner puede ayudar a despertar a algunos, tal vez a muchos; pero la gama de actos simbólicos pertinentes a este respecto es muy amplia, y en ellos lo esencial no consiste en ninguna efectista y aparatosa espectacularidad. Los antiguos decían: rem tene, verba sequentur, “domina el asunto y las palabras vendrán por sí solas”. Parafraseándoles, podríamos decir: “Vive, ama y piensa profundamente, y lo demás se te dará por añadidura”. Un hombre en el que arde el verdadero fuego del espíritu encontrará la manera de que ese fuego irradie de una manera efectiva hasta los demás.
“Dadme un punto de apoyo y moveré el mundo”, cuentan que dijo una vez Arquímedes. Ahora bien, por definición ese punto de apoyo deberá estar fuera del mundo, más allá de todas las determinaciones cósmicas, en los misteriosos territorios fronterizos con el trasmundo y con la eternidad.

Ojalá Dominique Venner, europeo heroico, nos esté esperando ya allí, sereno y en paz.

Um samurai do Ocidente

 
Este foi o título que Dominique Venner deu ao seu editorial do primeiro número deste ano de “La Nouvelle Revue d’Histoire”, revista que fundou e dirigiu. Agora, depois do seu suicídio em frente ao altar da Catedral de Notre-Dame, em Paris, encontramos nessas linhas uma reflexão que nos leva a compreender e respeitar o seu acto trágico de sacrifício. Aí expressou um paradoxo premonitório: “Morrer é por vezes uma outra maneira de existir. Existir face ao destino”.
 
Desde que descobri a sua obra que este historiador e pensador me marcou e influenciou profundamente. A sua partida abalou-me, mas compreendi que não foi uma desistência. Foi o culminar de um percurso completo, de uma vida plena dedicada ao que acreditava e sentia — a de um combatente que lutou até ao fim e morreu de pé. Lembrei-me automaticamente de Yukio Mishima e de Drieu La Rochelle, entre outros.
Recordou nesse texto que “a morte tanto pode constituir o mais forte dos protestos contra uma indignidade como uma provocação à esperança”. Que melhor motivo para a sua última decisão?
 
“Rebelde por fidelidade”, como se definiu no autobiográfico “Le Coeur Rebelle”, esteve sempre ligado ao seu povo e às suas raízes ancestrais, considerando que “as formas antigas não voltarão, mas o que é de sempre ressurgirá” e acrescentando: “A tradição é uma escolha, um murmúrio dos tempos antigos e do futuro. Ela diz-me quem eu sou.”
 
A sua morte não foi apenas mais uma onda no oceano. Foi antes um farol que nos avisa da perigosa proximidade da catástrofe. Um alerta para uma civilização multimilenar ameaçada que partilha as mesmas origens, os mesmos valores e o mesmo espírito. Dominique Venner morreu como viveu — como um homem livre.
 
Duarte Branquinho

samedi, 01 juin 2013

En souvenir de Dominique Venner

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Robert STEUCKERS:

En souvenir de Dominique Venner

Il faut que je l’écrive d’emblée: je n’ai guère connu Dominique Venner personnellement. Je suis, plus simplement, un lecteur très attentif de ses écrits, surtout des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire”, dont les démarches correspondent très nettement à mes propres préoccupations, bien davantage que d’autres revues de la “mouvance”, tout bonnement parce qu’elles exhalent un double parfum de longue mémoire et de géopolitique. Lire les revues que publiait Dominique Venner, c’est acquérir au fil du temps, un sens de la continuité européenne, de notre continuité spécifique, car je me sens peut-être plus “continuitaire” qu’“identitaire”, plus imbriqué dans une continuité que prostré dans une identité figée, mais c’est là un autre débat qui n’implique nullement le rejet des options dites “identitaires” aujourd’hui dans le langage courant, des options “identitaires” qui sont au fond “continuitaires”, puisqu’elles veulent conserver intactes les matrices spirituelles des peuples, de tous les peuples, de manière à pouvoir sans cesse générer ou régénérer les Cités de la Terre. Lire “La nouvelle revue d’histoire”, c’est aussi, surtout depuis l’apport régulier d’Ayméric Chauprade, replacer ces continuités historiques dans les cadres d’espaces géographiques précis, dans des lieux quasi immuables qui donnent à l’histoire des constantes, à peine modifiées par les innovations technologiques et ballistiques.

J’ai découvert pour la première fois un livre de Dominique Venner dans une librairie bizarre, qui vendait des livres et tout un bric-à-brac d’objets des plus hétéroclites: elle était située Boulevard Adolphe Max et n’existe plus aujourd’hui. Ce livre de Dominique Venner s’intitulait “Baltikum”. Nous étions en août 1976: je revenais d’un bref séjour en Angleterre, d’une escapade rapide à Maîche, j’avais vingt ans et huit bons mois, la chaleur de ce mois des moissons était caniculaire, torride, l’herbe de notre pelouse était rôtie comme en Andalousie, le plus magnifique bouleau de notre jardin mourrait en dépit des efforts déployés pour le sauver coûte que coûte. J’allais rentrer en septembre, le jour où l’on a inauguré le métro de Bruxelles, à l’Institut Marie Haps, sous les conseils avisés du Professeur Jacques Van Roey, l’éminent angliciste de l’UCL. C’est à ce moment important de mon existence, où j’allais me réorienter et trouver ma voie, que j’ai acheté ce livre de Venner. L’aventure des “Corps francs” du Baltikum ouvrait des perspectives historiques nouvelles au lecteur francophone de base, peu frotté aux souvenirs de cette épopée, car les retombées à l’Est de la première guerre mondiale étaient quasi inconnues du grand public qui ne lit qu’en français; l’existence des Pays Baltes et de la communauté germanophone de Courlande et d’ailleurs, fidèle au Tsar, avait été oubliée; en cette époque de guerre froide, les trois républiques baltes faisaient partie d’une Union Soviétique perçue comme un bloc homogène, pire, homogénéisé par l’idéologie communiste. Personne n’imaginait que les langues et les traditions populaires des ethnies finno-ougriennes, tatars, caucasiennes, etc. étaient préservées sur le territoire de l’autre superpuissance, finalement plus respectueuse des identités populaires que l’idéologie du “melting pot” américain, du “consumérisme occidental” ou du jacobinisme parisien. La spécificité du “Baltikum” était tombée dans une oubliette de notre mémoire occidentale et ne reviendra, pour ceux qui n’avaient jamais lu le livre de Venner, qu’après 1989, qu’après la chute du Mur de Berlin, quand Estoniens, Lettons et Lituaniens formeront de longues chaînes humaines pour réclamer leur indépendance. Pour l’épopée des Corps francs et des premières armées baltes indépendantes, tout lecteur assidu de “La nouvelle revue d’histoire” pourra se rendre au Musée de l’Armée de Bruxelles, où de nombreuses vitrines sont consacrées à ces événements: j’y ai amené un excellent ami, homme à la foi tranquille, homme de devoir et de conviction, le Dr. Rolf Kosieck, puis, quelques années plus tard, un jeune collaborateur de Greg Johnson; ils ont été ravis.

Liberté et rupture disloquante

Outre ces pages d’histoire qui revenaient bien vivantes à nos esprits, grâce à la plume de Dominique Venner, il y avait aussi, magnifiquement mise en exergue, cette éthique de l’engagement pour la “continuité” (russe, allemande ou classique-européenne) contre les ruptures disloquantes, que les protagonistes de celles-ci posaient évidemment comme “libératrices” sans s’apercevoir tout de suite qu’elles engendraient des tyrannies figeantes, inédites, qui broyaient les âmes et les corps, mêmes ceux de leurs plus féaux serviteurs (cf. les mémoires d’Arthur Koestler et la figure de “Roubachov” dans “Le Zéro et l’infini”). Il n’y a de liberté que dans les continuités, comme le prouve par exemple le maintien jusqu’à nos jours des institutions helvétiques dans l’esprit du “Serment du Rütli”: quand on veut “faire du passé table rase”, on fait disparaître la liberté dans ce nettoyage aussi atroce que vigoureux, dans ces “purgations” perpétrées sans plus aucune retenue éthique, semant la mort dans des proportions inouïes. Aucune vraie liberté ne peut naître d’une rupture disloquante de type révolutionnaire ou trotskiste-bolchevique, sauf peut-être celle, d’un tout autre signe, qui fera table rase des sordides trivialités qui forment aujourd’hui l’idéologie de l’établissement, celle du révolutionarisme institutionalisé qui, figé, asseoit sans résistance notable son pouvoir technocratique, parce que tous les repères sont brouillés, parce que les “cives” de nos Cités n’y voient plus clair... Rétrospectivement, après 37 ans, c’est la première leçon que le Prof. Venner m’a enseignée...

Ensuite, toujours rétrospectivement, la liberté dans la continuité a besoin de “katechons”, de forces “katechoniques”, qui peuvent se trouver dans l’âme d’un simple volontaire étudiant, fût-il le plus modeste mais qui, en passant de sa Burschenschaft à son Freikorps, donne son sang et sa vigueur physique pour arrêter l’horreur liberticide qui avance avec le masque de la liberté ou de la “dés-aliénation”, tandis que les “bourgeois” comptent leurs sous ou se livrent à la débauche dans le Berlin qu’a si bien décrit Christopher Isherwood: tous les discours sur la liberté, qui cherchent à vendre une “liberté” qui permet la spéculation ou qui fait miroiter le festivisme, une “liberté” qui serait installée définitivement dans tous les coins et recoins de la planète pour aplatir les âmes, sont bien entendu de retentissantes hypocrisies. La liberté, on ne la déclame pas. La liberté, ce n’est pas une affaire de déclamations. On la prend. On se la donne. On ne se la laisse pas voler. En silence. Maxillaires fermées. Mais on la garde au fond du coeur et on salue silencieusement tous ceux qui font pareil. Comme Cinccinatus, on retourne à sa charrue dès que le danger mortel est passé pour la Cité. Les “Corps francs”, qui fascinaient Venner, étaient une sorte de “katechon” collectif, dont toutes les civilisations en grand péril ont besoin.

Nous ne savions rien des aventures politiques de Venner

Nous ignorions tout bien entendu des aventures politiques de Dominique Venner quand nous lisions “Baltikum”: elles s’étaient déroulées en France, pays que nous ne connaissions pas à l’époque, où la télévision n’était pas encore câblée, même si ce pays est voisin, tout proche, et que nous parlions (partiellement) la même langue que lui. Je n’avais jamais été que dans une toute petite ville franc-comtoise, en “traçant” sur la route sans aucun arrêt, parce que mon père, homme toujours pressé, le voulait ainsi et qu’il n’y avait pas moyen de sortir une idée de sa tête (le seul arrêt de midi se résumait à un quart d’heure, dûment minuté, pour avaler deux tartines, un oeuf dur et une pomme le long d’un champ). De la France, hormis Maîche en Franche-Comté et un séjour très bref à Juan-les-Pins (avril 1970) dans un immeuble dont tous les locataires étaient belges, je n’avais vu que quelques coquelicots dans l’un ou l’autre champ le long des routes lorraines ou comtoises et n’avais entendu que le bourdonnement d’abeilles champêtres, à part, c’est vrai, une seule visite à l’Ossuaire de Douaumont et un arrêt de dix minutes devant la “Maison de la Pucelle” à Domrémy. En 1974, aucun de nous, à l’école secondaire, n’avait jamais mis les pieds à Paris.

De l’aventure de l’OAS, nous ne savions rien car elle ne s’était pas ancrée dans les mémoires de nos aînés à Bruxelles et personne n’évoquait jamais cette aventure, lors des veillées familiales ou après la poire et le fromage, ni n’émettait jamais un avis sur l’Algérie: les conversations politiques dont je me souviens portaient sur la marche flamande sur Bruxelles en 1963, sur l’assassinat de Kennedy la même année, sur le déclin de l’Angleterre (à cause des Beatles, disait un oncle), sur le Shah d’Iran (mon père était fasciné par l’Impératrice), sur Franco (et sur la “Valle de los Caidos” et sur l’Alcazar de Tolède qui avait tant marqué mon père, touriste en mai 1962) voire, mais plus rarement, sur le Congo (lors de l’affaire de Stanleyville, car une de mes cousines germaines avait épousé un parachutiste...). Les traces de la guerre d’Algérie, la tragédie des Pieds-Noirs, les aventures politiques du FLN et de l’OAS sont très présentes dans les débats politico-historiques français: je ne m’en apercevrai que très tard, ce qui explique sans doute, pour une bonne part, le porte-à-faux permanent dans lequel je me suis retrouvé face à des interlocuteurs français qui faisaient partie de la même mouvance que Dominique Venner. Mais ce porte-à-faux, finalement, concerne presque tous mes compatriotes, a fortiori les plus jeunes (maroxellois compris!), qui n’ont jamais entendu parler des événements d’Algérie: combien d’entre eux, à qui les professeurs de français font lire des livres d’Albert Camus, ne comprennent pas que cet auteur était Pied-Noir, a fortiori ce qu’était le fait “pied-noir”, ne perçoivent pas ce que cette identité (brisée) peut signifier dans le coeur de ceux qui l’ont perdue en perdant le sol dont elle avait jailli, ni quelles dimensions affectives elle peut recouvrir dans la sphère politique, même après un demi-siècle.

Attitude altière

Au cours de toutes les années où j’ai côtoyé les protagonistes français du “Groupement de Recherche et d’Etudes sur la Civilisation Européenne”, c’est-à-dire de 1979 (année de ma première participation à une journée de débats auprès du cercle “Etudes & Recherches”, présidé à l’époque par Guillaume Faye) à 1992 (date de mon départ définitif), je n’ai vu ni aperçu Dominique Venner, sauf, peut-être, en 1983, lors d’une “Fête de la Communauté” près des Andelys, à la limite de l’Ile-de-France et de la Normandie. Cette fête avait été organisée par le regretté Jean Varenne, le grand spécialiste français de l’Inde et du monde védique, qui avait invité une célèbre danseuse indienne pour clore, avec tout le panache voulu, cette journée particulièrement réussie, bien rythmée, avec un buffet gargantuesque et sans aucun couac. Ce jour-là, un homme engoncé dans une parka kakie (tant il pleuvait), correspondant au signalement de Dominique Venner, est venu se choisir deux ou trois numéros d’ “Orientations” dans le stand que j’animais, sans mot dire mais en braquant sur ma personne son regard bleu et perçant, avant de tourner les talons, après un bref salut de la tête. Cette attitude altière —besser gesagt diese karge Haltung— est le propre d’un vrai croyant, qui ne se perd pas en vains bavardages. De toutes les façons, je pense qu’on s’était compris, lui le Francilien qui avait des allures sévères et jansénistes (mais l’évêque Jansen était d’Ypres, comme ma grand-mère...), moi le Brabançon, plus baroque, plus proche de la Flandre espagnole de Michel de Ghelderode qui pense souvent qu’il faut lever sa chope de gueuze ou de faro pour saluer, ironiquement, irrespectueusement, les cons du camp adverse car leurs sottises, finalement, nous font bien rire: il faut de tout pour faire une bonne Europe. C’est le sentiment que j’ai eu, après avoir croisé pour la première fois le regard vif et silencieux de Venner, un sentiment dont je ne me suis jamais défait.

La carte d’identité de Venner s’est constituée dans ma tête progressivement: je découvrais ses ouvrages militaires, ses volumes sur les armes de poing ou de chasse, les armes blanches et les armes à feu, et surtout sa “Critique positive”, rédigée après les aventures politiques post-OAS, etc. Je découvrais aussi son livre “Le Blanc soleil des vaincus”, sur l’héroïsme des Confédérés lors de la Guerre de Sécession, sentiment que l’on partageait déjà en toute naïveté, enfants, quand on alignait nos soldats Airfix, les gris de la Confédération —nos préférés— et les bleus de l’Union sans oublier les bruns du train d’artillerie (Nordistes et Sudistes confondus), sur la table du salon, quand il pleuvait trop dehors, notamment avec mon camarade d’école primaire, Luc François, devenu fringant officier au regard plus bleu que celui de Venner, alliant prestance scandinave et jovialité toujours franche et baroque, bien de chez nous, puis pilote de Mirage très jeune, et tué à 21 ans, en sortant de sa base, sur une route verglacée de la Famenne, laissant une jeune veuve et une petite fille...

Cependant, Venner n’est devenu une présence constante dans mon existence quotidienne que depuis la fondation des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire” parce que le rythme parfait, absolument régulier, de leur parution amenait, tous les deux mois, sur mon bureau ou sur ma table de chevet, un éventail d’arguments, de notes bibliographiques précieuses, d’entretiens qui permettait des recherches plus approfondies, des synthèses indispensables, qui ouvrait toujours de nouvelles pistes. Ces revues me permettaient aussi de suivre les arguments de Bernard Lugan, d’Ayméric Chauprade, de François-Georges Dreyfus, de Bernard Lugan, de Philippe Conrad, de Jacques Heers, etc. Chaque revue commençait par un éditorial de Venner, exceptionnellement bien charpenté: son éditeur Pierre-Guillaume de Roux ferait grande oeuvre utile en publiant en deux volumes les éditoriaux d’“Enquête sur l’histoire” et de “La nouvelle revue d’histoire”, de façon à ce que nous puissions disposer de bréviaires utiles pour méditer la portée de cette écriture toute de clarté, pour faire entrer la quintessence du stoïcisme de Venner dans les cerveaux hardis, qui entretiendront la flamme ou qui créeront un futur enfin nettoyé, expurgé, de toute la trivialité actuelle.

Historien méditatif

Récemment, Dominique Venner se posait comme un “historien méditatif”. C’est une belle formule. Il était bien évidemment l’exemple —et l’exemple le plus patent que j’ai jamais vu— du “civis romanus” (du “civis europaeus”) stoïque qui se pose comme l’auxiliaire volontaire du “katechon”, surtout quand celui-ci est un “empereur absent”, dormant sous les terres d’un Kyffhäuser tenu secret. L’historien méditatif est un historien tacitiste (selon la tradition de Juste Lipse) qui dresse les annales de l’Empire, les consigne dans ses tablettes, espère faire partager un maximum de ses sentiments “civiques” aux meilleurs de ses contemporains, sans pouvoir se mettre au service d’un Prince digne de ce nom puisqu’à son grand dam il est condamné à vivre dans une période particulièrement triviale de l’histoire, une période sombre, sans aura aucun, où la patrie et l’Empire, le mos majorum et la civilisation, sombrent dans un Kali Yuga des plus sordides. Il y a un parallèle à tracer entre la démarche personnelle, stoïque et tacitiste de Venner, et les grands travaux de Pierre Chaunu, qui voyait, lui aussi, l’histoire comme héritage et comme prospective: histoire et sacré, histoire et foi, histoire et décadence, tels sont les mots qui formaient les titres de ses livres.

En effet, Pierre Chaunu, dans “De l’histoire à la prospective”, posait comme thèse centrale que “la méditation du futur, c’est la connaissance du présent”. Et du passé, bien évidemment, puisque le présent en est tributaire, puisque, dixit encore Chaunu, le présent devient passé dès qu’on l’a pensé. Chaunu plaidait, on le sait, pour une “histoire sérielle”, capable de récapituler toutes les données économiques, sociales et culturelles, de la manière la plus exhaustive qui soit, de manière à disposer d’un instrument d’analyse aussi complet que possible, donc non réduit et, partant, très différent de tous les réductionnismes à la mode. Chaunu, par cet instrument que devait devenir l’histoire sérielle, entendait réduire les “à-coups” contre lesquels butent généralement les politiques, si elles ne sont pas servies par une connaissance complète, ou aussi complète que possible, du passé, des acquis, des dynamiques à l’oeuvre dans la Cité, que celle-ci soient de dimensions réduites ou aient la taille d’un Empire classique. Chaunu est donc l’héritier des tacitistes de Juste Lipse, armé cette fois d’un arsenal de savoirs bien plus impressionnants que celui des pionniers du 16ème siècle. L’objectif des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire” a été de faire “oeuvre de tacitisme”. Dans l’éditorial du n°1 de “La nouvelle revue d’histoire”, Venner écrivait: “L’héritage spirituel ne devient conscient que par un effort de connaissance, fonction par excellence de l’histoire, avec l’enseignement du réel et le rappel de la mémoire collective”. Oeuvre nécessaire car comme l’écrit par ailleurs Chaunu, dans “De l’histoire à la prospective”: “La nouvelle histoire (...) n’a pas réussi à pénétrer la culture des milieux de la décision technocratique” (p. 39). Chaunu écrivait cette phrase, raisonnait de la sorte, en 1975, quand le néo-libéralisme de la “cosmocratie” (vocable forgé par Venner dans “Le siècle de 1914”) n’avait pas encore accentué les ravages, n’avait pas encore établi la loi de l’éradication totale de toutes les mémoires historiques. Trois ans plus tard, en 1978, Chaunu, dans “Histoire quantitative, histoire sérielle”, était déjà plus pessimiste: il n’espérait plus “historiciser” les technocrates. Son inquiétude s’exprimait ainsi: “Nous sommes arrivés au point où l’Occident peut tout, même se détruire. Une civilisation se détruit en se reniant. Elle se défait comme une conscience de soi, sous la menace, plus grave que la mort, de la schizophrénie” (p. 285). Nous y sommes... Dans “Histoire et décadence”, paru en 1981, Chaunu constate que les bases de la vie sont désormais atteintes, que la décadence occidentale, partie des Etats-Unis pour envelopper progressivement la planète entière par cercles concentriques, avec pour élément perturbateur  premier, voire moteur, ce que Chaunu appelait le “collapsus” de la vie, la réduction catastrophique des naissances dans la sphère occidentale (Etats-Unis et Europe, URSS comprise). Pour lui, ce collapsus démographique (qui ne se mesurera pleinement, annonçait-il, que dans les années 1990-2000), est un phénomène de “décadence objective” (p. 328). Avec la détérioration de plus en plus accélérée des systèmes éducatifs, “l’acquis ne passe plus, le vieillissement [de la population] s’accompagne d’une viscosité qui empêche l’écoulement de l’acquis” (p. 329).

Du “civis” au zombi

Chaunu était un pessimiste chrétien qui enseignait à la Faculté de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence, un protestant proche du catholicisme, un combattant contre l’avortement, qui inscrivait sa démarche dans sa foi (cf. “Histoire et foi – deux mille ans de plaidoyer pour la foi”, 1980). Venner alliait le paganisme immémorial, sans épouser les travers des folkloristes néo-païens, à un stoïcisme qui le fascinait comme le prouvent d’ailleurs de nombreuses pages d’“Histoire et traditions des Européens”. Chaunu et Venner partageaient toutefois la notion de déclin par schizophrénie, amnésie et collapsus démographique. Les années 1990 et la première décennie du 21ème siècle n’ont apporté aucun remède à la maladie, malgré l’espoir, finalement fort mince, de Chaunu: on a titubé de mal en pire, jusqu’aux folies du festivisme, dénoncées par Muray, pour aboutir à la mascarade du “mariage pour tous” qu’un peuple, auparavant indolent, refuse instinctivement aujourd’hui (mais cette révolte durera-t-elle?). On est arrivé au moment fatidique du Kali Yuga, quand tous les phénomènes de déclin s’accélèrent, se succèdent en une sarabande infernale, en un cortège monstreux comme sur les peintures de Hieronymus Bosch, dans les salles du Prado à Madrid: c’est sans nul doute un âge particulièrement horrible pour le “civis” traditionnel qui voit s’évanouir dans la Cité toutes les formes sublimes de “dignitas”, que la “viscosité” du festivisme décadent ne permet plus de transmettre. Le “civis” cède la place au “zombi” (Venner in “Le siècle de 1914”, p. 355).

On peut comprendre que cet enlisement hideux ait révulsé Venner: c’en était trop, pour un esprit combattant, au seuil de sa huitième décennie; il n’aurait plus eu, à ses propres yeux, la force surhumaine nécessaire (celle que nous allons tous devoir déployer) pour endiguer dans un combat quotidien, inlassable et exténuant, le flot de flétrissures morales qui va encore nous envahir, au risque de nous noyer définitivement. Il a voulu donner un exemple, le seul qu’il pouvait encore pleinement donner, et nous allons interpréter ce geste comme il se doit. Exactement comme Mishima, à coup sûr l’un de ses modèles, il ne pouvait voir disparaître un monde qui n’a eu d’heures de gloire que tant que la “dignitas” romaine demeurait, même atténuée et marginalisée, comme l’écrivain japonais ne pouvait se résoudre à voir sombrer le Japon traditionnel dans la “culture-distraction” made in Hollywood et ailleurs aux “States”. Une telle société ne convient ni à un “civis”, dressé par la haute morale du stoïcisme et de Sénèque, ni à un “coeur rebelle”, marqué par la lecture d’Ernst Jünger.

Venner, exégète de Jünger

Dans “Ernst Jünger – Un autre destin européen”, Venner nous a légué le livre le plus didactique, le plus clair et le plus sobre, sur l’écrivain allemand, incarnation de l’anarque et ancien combattant des “Stosstruppen”. Cet ouvrage de 2009 s’inscrit dans le cadre d’une véritable renaissance jüngerienne, avec, pour apothéose, le travail extrêmement fouillé de Jan Robert Weber (“Ästhetik der Entschleunigung – Ernst Jüngers Reisetagebücher 1934-1960”) et surtout l’ouvrage chaleureux de Heimo Schwilk (“Ernst Jünger – Ein Jahrhundertleben”), où l’auteur se penche justement sur les linéaments profonds du “nationalisme révolutionnaire” d’Ernst Jünger et de son “anti-bourgeoisisme”, un “anti-bourgeoisisme” qui critique précisément cette humanité qui sort de l’histoire pour s’adonner à des passe-temps stériles comme la spéculation, la distraction sans épaisseur éthique ou civique, le confort matériel, etc., bref ce que Venner appelait, dans “Pour une critique positive”, “la décomposition morbide d’un certain modernisme”, qui “engage l’humanité dans une impasse, dans la pire des régressions”. Les esprits et les forces “kathéchoniques” participent, disait Venner dans “Pour une critique positive”, d’un “humanisme viril”, assurément celui de Brantôme, garant d’un “ordre vivant” (et non pas mortifère comme celui dont Chaunu redoutait l’advenance). Jünger: “Cette engeance [bourgeoise, ndt] n’a pas appris à servir, n’a pas appris à surmonter le porc qu’elle a en son intériorité, à maîtriser son corps et son caractère par une auto-disciple [Zucht] rigoureuse et virile. C’est ainsi qu’advient ce type-mollusque: mou, verbeux, avachi, non fiable, qui fait spontanément horreur au soldat du front” (EJ: in “Der Jungdeutsche”, 27 août 1926). Je ne sais si Venner avait lu cette phrase, issue d’une revue nationale-révolutionnaire du temps de la République de Weimar, que peu de germanistes méticuleux ont retrouvée (pas même Schwilk qui cite une source secondaire); en tout cas, cette “Zucht” permanente, que Jünger appelait de ses voeux, Venner l’a toujours appliquée à lui-même: en cela, il demeurera toujours un modèle impassable.

J’ai travaillé récemment sur Moeller van den Bruck et j’aurais voulu transmettre le texte final (loin d’être achevé) à Venner; je travaille aussi, à la demande d’un jeune Français —certainement un lecteur de Venner— sur maints aspects de l’oeuvre de Jünger (et ce jeune doit me maudire car je ne parviens pas à achever l’entretien en six questions clefs qu’il m’a fait parvenir il y à a peu près vingt mois... mais pourquoi irai-je répéter ce que Venner a dit, mieux que ne pourrai jamais le dire... il faut donc que j’aborde des aspects moins connus, que je fasse connaître les recherches allemandes récentes sur l’auteur du “Travailleur”). Le “coeur rebelle”, soit l’attitude propre à l’humanisme viril qui rejette le type-mollusque et les inauthentiques passe-temps bourgeois, est aussi le titre du livre-manifeste que Dominique Venner a fait paraître aux “Belles-Lettres” en 1994. La rébellion de Venner est naturellement tributaire de celle de Jünger, du moins quand, comme Jünger, Venner a fait un pas en arrière au début des années 70, a pris, lui aussi, la posture de l’anarque: fin des années 20, voyant que l’agitation nationale-révolutionnaire sous la République de Weimar, ne donne pas les résultats immédiats escomptés, Jünger amorce, en son âme, le processus de décélération que Jan Robert Weber vient de nous décortiquer avec toute la minutie voulue. Ce processus de décélération fait de l’ancien combattant des “Stosstruppen” un voyageur dans des pays aux paysages encore intacts, aux modes de vie non encore “modernisés”. Voir l’humanité intacte, voir des humanités non affligés par les tares du “bourgeoisisme”, telle était la joie, forcément éphémère, que le Lieutenant Jünger entendait se donner, après être sorti des univers excitants de la marginalité politique extrémiste. Il poursuivra cette quête de “non modernité” jusqu’à ses voyages des années 60 en Angola et en Islande. Venner, lui, après les échecs du MNP (Mouvement Nationaliste du Progrès) et du REL (Rassemblement Européen pour la Liberté), qui auraient dû incarner rapidement les principes consignés dans “Pour une critique positive” et procurer à la France les “mille cadres révolutionnaires” pour contrôler les “rouages de l’Etat” (but de toute métapolitique réaliste), s’adonne à la passion des armes et de la chasse, pour devenir non pas tant l’anarque jüngerien, replié à Wilflingen et apparemment détaché de toutes les vanités humaines, mais l’historien méditatif qui publie d’abord des livres ensuite des revues distribuées partout, capables de provoquer, chez “mille futurs cadres révolutionnaires” (?), le déclic nécessaire pour qu’ils rejettent à jamais, sans la moindre tentation, les chimères du système “cosmocratique”, et qu’ils oeuvrent à sortir l’Europe de sa “dormition”.

Jünger, Mohler et le “Weltstaat”

Heimo Schwilk rappelle toutefois que Jünger, à partir de 1960, année où meurt sa femme Gretha, se détache d’idéaux politiques comme ceux de “grands empires nationaux” ou d’unité européenne: il estime qu’ils ne peuvent plus servir d’utopie concrète, réalisable au terme d’une lutte agonale, avec des hommes encore imbriqués dans l’histoire. C’est l’année de la rédaction de l’ “Etat universel” (“Der Weltstaat”), prélude à  ce que Venner appelera la “cosmocratie”. Jünger est pessimiste mais serein, et même prophète. Je cite Schwilk: “Dans l’Etat universel, les victimes des guerres et des guerres civiles, les nivellements par la technique et la science, trouvent, en toute égalité, leur justification finale. Sur le chemin qui y mène, le citoyen-bourgeois moderne est tout entier livré aux forces matérielles et à l’accélération permanente des processus globaux. Avec la disparition des catégories historiques comme la guerre et la paix, la tradition et le limes, la sphère politique entre dans un stade expérimental, où les lois de l’histoire ne peuvent absolument plus revendiquer une quelconque validité – dans ce monde-système, même l’espèce humaine est remise en question. A la place de la libre volonté (du libre arbitre), craint Jünger, nous aurons, en bout de course, l’instinct brut qui consiste à fabriquer des ordres parfaits, comme on en connaît dans le monde animal” (Schwilk, op. cit., p. 486). Cette position jüngerienne de 1960 suscite l’étonnement à gauche, une certaine irritation à droite: le vieux compagnon de route, Armin Mohler, estime que son maître-à-penser a sombré dans l’“inhéroïque”, qu’il abandonne les positions sublimes qu’il a ciselées dans le “Travailleur”, qu’il a composé, à la façon d’un coiffeur, “une permamente pour son oeuvre ad usum democratorum”, qu’il est sorti du “flot du temps” pour s’accomoder de la “démocratie des occupants”. Pour Jünger, il faut regarder le spectacle avec mépris, attendre sereinement la mort, ne pas se faire d’illusions sur une humanité qui marche, heureuse, vers le destin de fourmi qu’on lui concocte.

Fidèle aux valeurs de droiture de son enfance

Venner, qui n’a pas l’extraversion exubérante de Mohler, n’a jamais cessé d’espérer un “réveil de l’Europe”: son geste du 21 mai 2013, d’ailleurs, le prouve. Venner n’a cessé de croire à une élite qui vaincra un jour, fidèle à son passé, capable de rétablir les valeurs européennes nées lors de la “période axiale “ de son histoire. Dans le “post scriptum” du “Siècle de 1914”, qu’il nous faudra méditer, Venner explique qu’il est sorti des “actions partisanes” de sa jeunesse, comme Jünger, pour demeurer “fidèle aux valeurs de droiture de son enfance”, pour plaider uniquement “pour le courage et la lucidité”, tout en se sentant “profondément européen au sens atavique et spirituel du mot”. Venner ne croyait plus aux actions politiques, dans les formes habituelles que proposent les polities occidentales ou, même, les marginalités hyper-activistes de ces sociétés. Il croyait cependant aux témoignages de héros, de militants, de combattants, qui, révélés, pouvaient éveiller, mobiliser les âmes pour sortir des “expérimentations” qui conduisent à l’avénement catamorphique des “zombis de la cosmocratie” ou des “unités de fourmilière”, envisagées par Jünger en 1960, quand Venner était engagé à fond dans le combat pour l’Algérie française.

Mais pour éviter ce destin peu enviable de “fourmis”, homologuées, homogénéisées dans leur comportement, il faut une “longue mémoire”, celle que Venner nous esquisse en toute clarté dans “Histoire et tradition des Européens”. Ce livre a, à mes yeux, une valeur testamentaire, un peu comme celui, tout aussi important mais différent, de Pino Rauti (à qui Venner rendait hommage dans la dernière livraison de 2012 de “La nouvelle revue d’histoire”), intitulé “Le Idee che mossero il mondo” (= “Les idées qui meuvent le monde”). Rauti nous décrivait les grande idées qui avait mu le monde, avaient mobilisé et enthousiasmé les peuples, les avaient extraits de leurs torpeurs, de leurs dormitions; Venner nous expose les linéaments les plus profonds d’une éthique européenne altière, romaine, pessimiste, stoïque et politique. Il nous dit là quelles sont les traditions à méditer, à intérioriser et à perpétuer. C’est donc un livre à lire et à relire, à approfondir grâce aux références qu’il fournit, aux pistes qu’il suggère: c’est dans les legs que Venner expose qu’il faudra recréer des humanités dans nos écoles, aujourd’hui privées de valeurs fondatrices, mêmes celles, de plus en plus rares, qui enseignent encore le latin. Sans doute à son insu, Venner est aux humanités scolaires futures, qui devront être impérativement transposées dans les curricula des établissements d’enseignement faute de quoi nous basculerons dans l’insignifiance totale, ce que fut jadis Jérôme Carcopino pour les latinistes.

C’est lors d’une présentation de cet ouvrage, peu après sa sortie de presse, que j’ai vu Venner pour la seconde et la dernière fois, en avril 2002. C’était à “La Muette”, dans le 16ème arrondissement de Paris, à l’initiative d’un autre personnage irremplaçable dont nous sommes orphelins: Jean Parvulesco, mort en novembre 2010. “Histoire et tradition des Européens – 30.000 ans d’identité” est un livre qui nous rappelle fort opportunément que nos sources “ont été brouillées”, que nous devons forcément nous efforcer d’aller au-delà de ce brouillage, que le retour à ces sources, à cette tradition, ne peut s’opérer par le biais d’un “traditionisme”, soit par une répétition stérile et a-historique de schémas figés, faisant miroiter un âge d’or définitivement révolu et condamnant l’histoire réelle des peuples comme une succession d’événements chaotiques dépourvus de sens. Pour Venner, les racines immémoriales de l’Europe se situent dans la proto-histoire, dans “l’histoire avant l’histoire”, dans une vaste époque aujourd’hui étudiée dans tous les pays du “monde boréal” mais dont les implications sont boudées en France, où quelques “vigilants”, appartenant au club des “discoureurs sur les droits de l’homme” ou des “Pangloss de la rhétorique nombrilique” (dixit Cornelius Castoriadis), barrent la route aux savoirs historiques nouveaux, sous prétexte qu’ils ressusciteraient une certaine horreur. Les racines de l’Europe sont grecques-homériques, romaines, arthuriennes. Elles englobent l’amour courtois, où la polarité du masculin et du féminin sont bien mises en exergue, où Mars et Vénus s’enlacent. Nous verrons comment la revalorisation du féminin dans notre imaginaire et dans nos traditions est un élément cardinal de la vision d’Europe de Venner.

“Le siècle de 1914”

“Le siècle de 1914” commence par déplorer la disparition d’un “monde d’avant”, où les linéaments exposés dans “Histoire et tradition des Européens” étaient encore vivants, notamment dans l’espace de la monarchie austro-hongroise. S’ensuit une critique serrée, mais non incantatoire comme celle des “vigilants”, du bolchevisme, du fascisme italien et du national-socialisme hitlérien: une critique bien plus incisive que les proclamations, déclamations, incantations, vitupérations des anti-fascistes auto-proclamées qui hurlent leurs schémas et leurs bricolages à qui mieux mieux et sans interruption depuis septante ans, depuis que le loup a été tué. Cette critique lucide, sobre, équilibrée et dépourvue d’hystérie est récurrente —il faut le rappeler— depuis “Pour une critique positive”; elle est suivie d’une apologie retenue mais irréfutable de la figure de l’idéaliste espagnol José Antonio Primo de Rivera, dont les idées généreuses et pures se seraient, dit Venner, fracassées contre “le granit du pragmatisme”. La mort tragique et précoce de ce jeune avocat l’a préservé de “toute souillure”: il reste un modèle pour ceux qui veulent et qui voudront nettoyer la Cité de ses corruptions.

Un différentialisme dérivé de Claude Lévi-Strauss

Le portrait de “l’Europe en dormition”, proposée par Venner dans le dixième et dernier chapitre du “Siècle de 1914” est un appel à l’action: il énumère, avec la clarté des moralistes français du “Grand Siècle”, tant admirés par Nietzsche, les travers de l’Europe sous la tutelle des Etats-Unis, du libéralisme déchaîné (surtout depuis la disparition du Rideau de Fer), des oligarchies liées à la “Super-classe”. Venner se réfère à Heidegger, pour la critique du technocratisme propre aux matérialismes communiste et libéral, et justifie son “différentialisme”, son “ethno-différentialisme”, en se référant à la seule source valable pour étayer une telle option politico-philosophique: l’oeuvre de Claude Lévi-Strauss. Nous mesurons, en lisant ces lignes de Venner, toute la perfidie et la mauvaise foi des critiques ineptes, prononcées par les “Vigilants” à l’encontre de cet aspect particulier du discours des “nouvelles droites”, qui n’a jamais puisé dans le corpus hitlérien —que Venner soumet, pour son racisme et son antisémitisme, à une critique dépourvue de toute ambigüité— mais chez ce philosophe et ethnologue d’origine israélite, qui mettait très bien en exergue les limites de la pensée progressiste. Venner rappelait aussi la trajectoire très personnelle de Victor Segalen (1878-1919), explorateur des “exotismes” qui avait écrit: “Ne nous flattons pas d’assimiler les moeurs, les races, les nations, les autres; mais au contraire réjouissons-nous de ne le pouvoir jamais” (cité par Venner, p. 389). Apparemmant, la triste “intellectuelle” du misérable club des “Vigilants”, qui a agité, sur internet, dans un essai aux allures soi-disant “savantes” mais à la “sagacité” plus que bancale, le spectre d’un Venner “rénovateur du racisme” dans les jours qui ont immédiatement suivi son suicide n’a jamais lu ce deuxième ouvrage testamentaire de Venner, “Le siècle de 1914”. Venner, et nous tous, avons des adversaires qui ne nous lisent pas, qui affirment péremptoirement leurs lubies, avec la complicité d’un pouvoir aux abois et de ses nouvelles militantes stipendiées, les “femens”.

La quintessence d’“Histoire et tradition des Européens” et du “Siècle de 1914” paraissait et transparaissait dans les éditoriaux des revues historiques de Venner, que traduisait, avec diligence, dévouement et respect, l’ami américain Greg Johnson, permettant au monde entier de lire le futur suicidé de Notre-Dame dans la “koiné” globale, dont il maîtrise avec une belle élégance toutes les nuances, très éloignées du sabir “basic” qui sert de lingua franca à tous les technocrates de la planète. Venner a trouvé le traducteur qu’il mérite et l’éditeur qui, j’espère, compilera bientôt les meilleures traductions de ses éditoriaux en un volume.

21 mai 2013

Reste à tenter d’expliquer le geste de Dominique Venner en cet après-midi du 21 mai 2013. A mon retour du boulot, où une “Vigilante” particulièrement bête venait de monter une cabale contre moi, et après un bref détour à la librairie italienne du Quartier Schuman (où je devais me trouver quand Venner a appuyé sur la détente de son pistolet de Herstal, lieu d’origine des Pippinides), j’apprends en ouvrant mon ordinateur le suicide de Dominique Venner devant le maître-autel de Notre-Dame de Paris. Je ne vais pas cacher, ici, que j’étais d’abord très perplexe. Mais non étonné. Je connaissais les lignes de Venner sur les stoïques, qui quittent la vie sans regret quand ils ne peuvent plus oeuvrer dans la “dignitas” qu’ils se sont imposée, quand ils ne peuvent plus servir l’Empire comme ils le voudraient. Je savais aussi Venner guetté par la maladie: un de ses éditoriaux récents l’évoquait. Certaines photos trahissaient la présence sournoise d’une pathologie tenace. Ma perplexité était suscitée par le lieu: pourquoi Notre-Dame, pourquoi le choeur de la Cathédrale de Paris? Pourquoi pas Chartres, Château-Gaillard, Montségur? Dans sa dernière lettre, Venner écrivait: “C’est un endroit que j’admire et que je respecte”. Ces mots voilaient évidemment un sens précis. Notre-Dame est construite sur le site d’un temple romain de Lutèce, temple probablement bâti sur un sanctuaire gaulois antérieur. C’est donc là, dans la sacralité celtique la plus ancienne du lieu où Venner a vu le jour en 1935, que devait résider l’énigme. J’ai réfléchi et me suis rappelé d’un ouvrage de la série des “Voyages d’Alix” de Jacques Martin et de son collaborateur Vincent Henin, consacré à la Lutèce romaine. Aux pages 52 et 53 de cet ouvrage destiné principalement aux amoureux de la culture classique et aux latinistes —Martin a pris le relais, en quelque sorte, de Jérôme Carcopino en pubiant cette admirable série chez Casterman— nous trouvons quatre illustrations du “Pilier des Nautes”, une pour chacun de ses côtés. Martin et Henin rappellent que ce “Pilier des Nautes” a été découvert en 1711, exactement sous le choeur de Notre-Dame. Probablement surmonté d’une statue de Jupiter impérial, cette colonne montrait sur sa face antérieure le dieu celtique Cernunnos, Iovis (= Jupiter) et un couple divin, Mars et Minerve (ou la déesse celtique Boudana). Sur les autres faces, on trouve des représentations de Smertios, Esus, Tarvos Trigaranus (le taureau flanqué de trois grues), Castor, Pollux et Vulcain, de même qu’un autre couple divin, Mercure et Rosmerta, puis, à la base, des divinités féminines: Junon, Fortuna, Vénus et une figure mythologique non identifiée. C’est évidemment la présence, au-dessus de Iovis, de Cernunnos qui m’interpelle.

Cernunnos, dieu à ramure de cervidé

Dans leur magnifique lexique de mythologie celtique, Sylvia et Paul F. Botheroyd mettent fort bien en évidence l’importance de Cernunnos, le dieu à la ramure de cervidé. On sait que Venner vouait un culte discret au Cerf et ornait la page d’accueil de son blog d’une belle image-silhouette de grand cerf. On sait aussi le grand intérêt que portait Venner à la vénerie. Cernunnos est un dieu campé comme celtique mais, disent Sylvia et Paul F. Botheroyd, on en trouve des représentations de l’Irlande à la Roumanie, toujours affublé d’une ramure et d’une torque et accompagné de serpents. Il est donc un dieu ancien de la très vieille Europe proto-historique. On l’appelle aussi le “dieu cornu” mais si “ker” est un terme indo-européen pour désigner les cornes animales, il désigne aussi les forces vitales, celles de la croissance. Il agit d’un lieu souterrain, d’un autre monde enfoui dans la Terre-Mère: il y accueille les morts et, chaque fois qu’un défunt se présente, Cernunnos libère de l’énergie vitale avec l’aide de la Déesse-Mère et lui donne une nouvelle forme. Il est aussi le dieu qui fait monter la sève dans les plantes, qui incite la volonté de reproduction des êtres. Il est donc un dieu de la Vie au sens le plus large. Une gravure rupestre du Val Camonica en Italie alpine représente le “Cornu” avec un sexe en forme de long serpent qui unit ce dieu dispensateur de Vie à la Déesse-Mère: il unit donc principe masculin et principe féminin, comme le bas du “Pilier des Nautes” représente, lui aussi, des couples divins. Le Cernunnos de Val Camonica, et tous les dieux cornus de la très vieille Europe, symbolise l’éternelle victoire de la Vie sur la mort. Il est, écrit Yann Brekilien dans “La mythologie celtique” (Jean Picollec, 1981), “l’époux de la Déesse-Mère, le principe masculin fécondant, le Verbe créateur” (p. 97). Mais, toujours pour Brekilien, “la matière trahit la force spirituelle qui l’a fécondée et se soumet à la destruction, jusqu’à ce que recommence le cycle” (ibid.). En tant que force spirituelle, Cernunnos est un “dieu de nature ignée” (cf. Myriam Philibert, “De Karnunos au roi Arthur”, Ed. du Rocher, 2007). Alliance donc du feu sacré, de l’esprit, du monde souterrain où se recrée la Vie, épousailles permanentes avec la Terre Mère: telle est la sacralité profonde du sol sous le choeur de Notre-Dame de Paris, où se dressait, dès le règne de l’Empereur Tibère, le “Pilier des Nautes”. Pour Venner, c’était là, et là seul pour un natif de Paris, qu’il fallait aller offrir sa vie, son enveloppe charnelle, pour que le principe vital de Cernunnos la transforme en nouvelle énergie, plus puissante encore.

Montée de l’insignifiance

Au moment où la France du Président Hollande enfreint les règles traditionnelles du mariage, édictées par l’Empereur Auguste sur base des vieilles traditions romaines, les bases du “Pilier des Nautes”, avec ses couples divins hétérosexuels, étaient ébranlées. La Cité frappée à la base même de ses facultés reproductrices, engendrant potentillement un “collapsus démographique” (Chaunu) plus accéléré et plus nocif que jamais... Sur fond d’une trivialité sociale en apparence sans remède: ce n’est pas seulement une idée ancrée dans la “droite” où l’on fourre un peu vite Dominique Venner, quand on l’évoque dans les salons des terribles simplificateurs. Constatons le même refus et le même dégoût chez des auteurs contemporains de la publication de “Coeur rebelle” (1994). Cornelius Castoriadis a fustigé la “montée de l’insignifiance”: “il ne peut pas y avoir d’‘autonomie’ individuelle s’il n’y a pas d’autonomie collective, ni de ‘création de sens’ pour sa vie par chaque individu qui ne s’inscrive dans le cadre d’une création collective de significations. Et c’est l’infinie platitude de ces significations dans l’Occident contemporain qui conditionne son incapacité d’exercer une influence” (“La montée de l’insignifiance”, Seuil-Points, n°565, 1996). Langage qui revendique le retour des identités collectives, tout simplement sans citer le terme “identité”. Gilles Châtelet est encore plus virulent dans les critiques qu’il consigne dans “Vivre et penser comme des porcs” (Folio-Actuel, n°73, 1998). Jacques Ellul fustige la transformation du politique en illusion, où “le peuple ne contrôle plus rien que des hommes politiques sans pouvoir réel” (”L’illusion politique”, La Table Ronde, 2004, 3ème éd.).

Au-delà des étiquettes de droite ou de gauche, Venner —comme d’autres, innombrables, mais non élèves respectueux de Sénèque et des stoïques— constate l’enlisement général de nos sociétés, affligées de cette viscosité qui empêche toute transmission (Chaunu). Il n’est plus possible de vivre selon les règles et les rites de la “dignitas” romaine. Mais Venner, déçu jusqu’aux tréfonds de son âme, n’est pas un fataliste: il offre à Cernunnos sa vie pour qu’il insuffle une charge vitale plus forte encore que la sienne dans ce magma poisseux, en espérant qu’un cycle nouveau s’enclenche. Ce cycle, ce sont ses lecteurs, ses élèves qui devront l’animer avec la même constance et la même fidélité que lui.

La disparition de Venner est une disparition de plus pour nous. La génération fondatrice disparaît: celle du “grand refus” dans l’Europe qui a chaviré dans l’indolence et le consumérisme. Son heure est venue. Venner, homme libre, n’a fait que devancer la Grande Faucheuse, qui a emporté Mohler, Tommissen, Dun, Rauti, Mabire, Schrenck-Notzing, Kaltenbrunner, Parvulesco, Thiriart, Locchi, Romualdi, Fernandez de la Mora, Willms, Eemans, Bowden (à 49 ans seulement!), Valla, Debay, Varenne, Freund, et bien d’autres... La première tâche est de faire lire les livres dont j’ai tenté, vaille que vaille, d’esquisser l’essentiel dans cet hommage à Venner. Ensuite, il me paraît impératif de sauver à tout prix “La Nouvelle revue d’histoire”. En mars 2006, nous avions perdu un guide précieux, un excellent professeur de lettres, en la personne de Jean Mabire: nul, à mon immense regret, n’a pu reprendre le travail hebdomadaire du lansquenet normand, celui de fabriquer une fiche synthétique sur un écrivain oublié et important. Qui reprendra “La Nouvelle revue d’histoire”? Philippe Conrad, le plus apte à en perpétuer l’esprit? Quel que soit l’officier qui prendra le poste de Venner, à la proue du meilleur navire de la mouvance, je lui souhaite le meilleur vent, longue course.

J’écoutais, à côté d’Yvan Blot, la fille de Jean van der Taelen prononcer quelques paroles lors des obsèques de son père à l’Abbaye de la Cambre à Ixelles: elle nous demandait de lui parler comme s’il était dans la pièce d’à côté, séparé seulement par une maigre cloison, de lui poser les questions qu’on lui aurait posées de son vivant. Pour Venner, je dirai ceci, dans le même esprit, et je souhaite que tous les amis fassent de même; quand j’écrirai une phrase sur un thème cher à Venner, sur une position que je prendrai, sur une innovation sur l’échiquier international, je lui poserai la question: “Qu’en pensez-vous?”. De même qu’en penseraient Locchi, Mohler, Schrenck-Notzing, Mabire, etc.? Meilleure façon d’assurer l’immortalité de nos défunts.

Robert Steuckers.

jeudi, 30 mai 2013

APOTEOSIS DE DOMINIQUE VENNER EN NOTRE DAME

APOTEOSIS DE DOMINIQUE VENNER EN NOTRE DAME

Ex: http://enricravello.blogspot.com/

 

Del antiguo griego apo (intensidad, presencia) y theos (Dios, de ahí el nombre de Zeus) la apoteosis, es decir el elevarse hasta el nivel de los dioses, era para los antiguos helenos un privilegio  sólo al alcance de muy pocos héroes.

Dominique Venner la experimentó ayer lunes 21 de mayo en el altar de Notre Dame. Venner amó la vida incluso en el momento en que decidió entregarla como símbolo, escribiendo que tras su gesto no esperaba “más que la perpetuación de mi raza y de mi espíritu”.  Con su acción  Venner se transforma de hombre a mito y golpea las consciencias dormidas, que por un momento volverán a sentir que todo es posible, que nada está definitivamente  perdido, que la victoria espera siempre que estamos dispuestos a conquistarla. Dentro de pocos días –demasiados pocos–  todo volverá  a la normalidad, pero el gesto de Venner permanecerá eternamente en la conciencia colectiva de todos los que luchamos y lucharemos por  Europa y la civilización que de ella ha brotado.
Venner escogió Notre Dame de París para emprender  su camino por los Campos Elíseos, uno de los templos más bellos de Europa que es,  como dejara escrito en su última nota “un lugar altamente simbólico, la catedral de Notre Dame, construida por mis antepasados sobre lugares de cultos de orígenes inmemoriales”, esos cultos de la Galia celta y la Lutecia galo-romana en los que Venner veía reflejada el alma primigenia de la religiosidad europea.
Europeo de lengua francesa, Venner vivió su compromiso con la identidad europea hasta sus últimas consecuencias y se cansó de advertir lo que de peligro mortal tiene, para el futuro de Francia y de Europa, lo que sólo los ignorantes o los  inocentes pueden llamar inmigración y que Venner definió como el proceso de sustitución de la población europea y francesa autóctona por masas de alógenos venidos del Tercer Mundo.  Jean Raspail ya lo advirtió en su Campamento de los Santos.
Venner reflexionó sobre lo que él llamó los treinta años de guerra civil europea (1914-1945) como la causa del declive continental, casi un siglo después Venner nos recuerda que ese declive puede convertirse en irreversible final de una identidad de 30.000 años –así subtitula uno de sus últimos libros– y que se juega su ser o no ser en las dos próximas décadas.
Admirados de la Antigüedad clásica, Venner sentía especial predilección  por la Grecia arcaica reflejada en la Iliada, que él entendida como libro fundador de la personalidad europea y a Homero como el primer poeta de nuestra identidad. Poeta que en griego viene de poietes (aquel que hace, que crea, que realiza). Homero poeta de poetas helenos que  siempre cantaban al ethos –a lo activamente heróico-  que al pathos –lo melancólicamente sentimental, fue la referencia permanente de Venner.
Venner también fue un poeta en el sentido griego que tiene ese sentido. Su vida fue un equilibro activo entre el pensamiento y la acción. Su recorrido político lo convierte en un militante de excepción dentro del campo identitario francés y europeo. Miembro de Jeune Nation, cumplió 18 meses de prisión por pertenencia a la OAS (Organización Armada Secreta), fue fundador de la revista y el movimiento Europa-Action, participó en Occident y fue uno de los fundadores del GRECE, la gran escuela que renovó el pensamiento identitario en los años 70-80. Su nombre fue uno de los que se consideró seriamente para presidir el Front National en 1972.
Posteriormente se dedicó profesionalmente a la Historia, pero  siempre manteniendo los mismos principios ideológicos. Escribió varias obras como: Baltikum , Le Blanc Soleil des vaincus, Le Cœur rebelle , Histoire critique de la Résistance, Gettysburg, Les Blancs et les Rouges , Histoire de la Collaboration, Histoire du terrorisme e Histoire et tradition des Européens.  En funda en 2002 y dirige la redacción de la revista bimestral La Nouvelle Revue d'Histoire, rebautizada como La NRH en 2006, donde intervienen personalidades como Bernard Lugan, Jean Tulard, Aymeric Chauprade, Alain Decaux, François-Georges Dreyfus o Jacqueline de Romilly.
Venner ha elegido la muerte heroica del guerrero y eso merece un funeral como los de su admirado Patroclo. Hagamos todos nosotros de Aquiles
Sic transit

In memoriam Dominique Venner (1935-2013)

JURE VUJIC

In memoriam Dominique Venner (1935-2013)

Testament modernog samuraja

Dominique Venner francuski povjesničar je 21. svibnja počinio samoubojstvo ispred oltara u Pariškoj katedrali Notre Dame. Za one koji su ga poznavali i  imali čast s njime surađivati, takva gesta simbolizira ne samo ljudski očaj već i eminentnu političku gestu i poruku. Objavljujem prijevod njegovog pisma-oporuke koji pojašnjava uzroke njegove nagle smrti.

« Duhovno i tjelesno sam zdrav, upotpunjen ljubavlju svoje supruge i djece. Volim život i ništa ne očekujem od nadnaravnog svijeta, jedino opstanak i obnovu moje vrste i duha. Međutim, u zalazu mog života, i ispred golemih ugroza za moju francusku i europsku domovinu, osjećam dužnost da djelujem dok imam još snage. Vjerujem da se trebam žrtvovati kako bi prekinuo s letargijom koja nas muči. Darujem ono što mi preostaje od života u znak protesta i re-fundacije. Odabirem visoko simbolično mjesto, parišku katedralu Notre-Dame koju poštivam i štujem, koju je izgradio genij mojih predaka na mjestu drevnih kultova koji me podsjećaju na moje pramemorijalno podrijetlo.

Kada većina ljudi pristaje biti robovi vlastitog života, moja gesta utjelovljuje jednu etiku volje. Dajem si smrt kako bi razbudio uspavane svijesti. Pobunjujem se protiv fatalnosti. Pobunjujem se protiv otrova duše i individualnih želja koje narušavaju identitarna usidrenja kao što su obitelj, kao intimni stup tisućljetne civilizacije. Kada branim identitet svih naroda, također se bunim protiv zločina koji nastoji zamijeniti naša pučanstva.

Dominantni diskurs nije se u stanju osloboditi svoje toksične dvosmislenosti. Europljanima pripada da snose posljedice. S obzirom da više nemamo identitarnu vjeru na koju se možemo osloniti, dijelimo još od Homera zasebno sjećanje, kao ostavštinu svih vrednota na kojem možemo restaurirati naš budući preporod kao prekid s metafizikom neograničenog, pogubni izvor svih modernih stranputica.

Molim oprost od svih onih koji će patiti zbog moje smrti, a prvenstveno moju suprugu i djecu, kao i nećake i moje vjerne prijatelje. Jednom kad prebole šok patnje, ne sumnjam da će razumjeti smisao moje geste i transcendirati sa ponosom svoju tugu. Želim da se što bolje razumiju kako bih što više trajali. Pronaći ćete u mojim spisima prefiguriranje i pojašnjenje moje geste. «

Dominique Venner rođen je 1935, bio je esejist i povjesničar. Utemeljitelj časopisa „Nouvelle Revue d’histoire“. Objavio je niza knjiga :Le Cœur rebelle, le Dictionnaire amoureux de la ChasseLe Siècle de 1914Histoire et tradition des Européens). Le Choc de l’Histoire (Editions Via Romana, 2011) L’Imprévu dans l’Histoire (Ed. Pierre-Guillaume de Roux, 2012). Simptomatična činjenica za njegovo samoubojstvo je da bi uskoro trebao izići iz njegov novi esej « Un Samouraï d’Occident. Le bréviaire des insoumis »  Samuraj Zapada. Brevijar nepokorenih. » .

Dominique Venner nije bio «ekstremni desničar» kako ga lažno i površno etiketiraju « mainstream » mediji. Iznad umjetne diobe ljevice/desnice, on je u pravom smislu riječi bio aristokrat (aristoi, «među najboljim»), zagovornik «Velike Europe», duhovne, kulturološke i povijesne Europe nacija, naroda, regija, a ne Europe trgovaca, burzovnih mešetara i korporacija. Posvetio je cijeli život obrani indo-europske civilizacije i francuske nacije, a ostat će zapamćen kao simbol ljudske dosljednosti i hrabrosti. Odlazi svojom lucidnom voljom, u maniri drevnih Germana i Rimljana, ponosnih samuraja postmodernog nihilističkog doba, poput japanskog književnika Yukio Mishime, francuskih književnika Drieu la Rochelle i Robert Brasillacha. Samoubojstvo kao posljednji argument otpora. Ultima ratio regis.

mercredi, 29 mai 2013

Von Michel Mourre zu Dominique Venner

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Von Michel Mourre zu Dominique Venner

von Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de/

Auf der Netzseite der Jungen Freiheit [2]ist ein Nachruf auf Dominique Venner von Karlheinz Weißmann erschienen. Weißmann unterscheidet darin Venners „Geste“ des Freitods von jener der geistesverwandten Schriftsteller Drieu la Rochelle, Henry de Montherlant und Yukio Mishima.

… man scheut sich, ihn ohne weiteres in diese Reihe einzuordnen. Offenbar hat Venner nicht gehandelt in Reaktion auf den Zusammenbruch seiner ideologischen Hoffnungen, nicht aus einem Widerwillen gegen die Miserabilität des Daseins und auch nicht um der schönen Geste willen. Das Wort „Geste“ kommt zwar bei ihm vor, aber doch im Sinn der – großen – Tat, die am Anfang alles Neuen steht.

In einem Buch, das er vor Jahren über den französischen Widerstand während des Zweiten Weltkriegs geschrieben hat, sprach er über die Notwendigkeit des „starken Bildes, das bleiben wird“. Es entstehe nur durch jene Akte, die Zugang eröffnen zu den „tiefen und geheimnisvollen Kräften, die das Überdauern der Völker sichern“.

In dem finalen Eintrag  [3] auf seinem Blog schrieb Venner:

Es bedarf vor allem einer tiefgehenden „intellektuellen und moralischen Reform“, um es mit Renan zu sagen. Diese müßte zur einer Wiedergewinnung der vergessenen französischen und europäischen Identität führen, deren Notwendigkeit immer noch nicht in aller Klarheit wahrgenommen wird.

Dazu müssen gewiß neue Ausdrucksformen gefunden werden, spektakulär und symbolisch, um die Schlaftrunkenen wachzurütteln, um das betäubte Bewußtsein zu erschüttern und die Erinnerung an unsere Wurzeln zu wecken. Wir werden in eine Zeit eintreten, in der Worte durch Taten bekräftigt werden müssen.

Wir sollten uns auch erinnern, daß, wie es auf geniale Weise Heidegger in „Sein und Zeit“ formuliert hat, die Essenz des Menschen in seinem Dasein und nicht in einer „anderen Welt“ liegt. Es ist im Hier und Jetzt, wo sich unser Schicksal bis zur letzten Sekunde erfüllt. Und diese allerletzte Sekunde hat genauso viel Bedeutung wie der Rest eines Lebens. Darum muß man bis zum letzten Augenblick man selbst bleiben. Nur indem man selbst entscheidet und sein Schicksal wahrhaftig bejaht, besiegt man das Nichts. Angesichts dieser Herausforderung gibt es keine Ausrede, da wir nur dieses eine Leben haben, in welchem es von uns abhängt, ob wir entweder ein Nichts oder ganz wir selbst sind.

Venners nächster Wahlverwandter war jedoch zweifellos Ernst Jünger, mit dem er das „abenteuerliche Herz“ der Jugendjahre und die militärische Erfahrung teilte, sowie die seltene Fähigkeit „Feder und Schwert“ – also Wort und Tat – in Einklang zu bringen. In einem Interview [4]mit der JF pries Venner Jünger als Prototypen des „guten Europäers“:

Aus seiner Lebensgeschichte lassen sich unendlich viele Lehren ziehen über die europäischen Dramen dieser Zeit. Sein ritterlicher Geist und seine Haltung waren unverwüstlich. In seiner Körperhaltung drückte sich seine geistige Haltung aus. Haltung zu haben, heißt auch, Distanz zu wahren: Distanz zu den niederen Leidenschaften wie zur Niedertracht der Leidenschaften. Jünger gab sich nicht mit dem Schreiben zufrieden, sondern er lebte, was er schrieb. Ich sehe in ihm ein Vorbild für eine Erneuerung, eine Renaissance.

Im selben Interview beschrieb Venner die heutige Zivilisation Europas als fehlgeleitet und selbstmörderisch:

Hier in Europa erleben wir eine beginnende Verweigerung des wahnwitzigen Konsums und eine Sehnsucht, sich ein authentischeres Leben aufzubauen, um mit Heidegger zu sprechen. Immer mehr Menschen kommen zu der Überzeugung, daß man, um besser zu leben, weniger konsumieren muß. Das ist ein zutiefst revolutionärer Gedanke. Wir beginnen zu sehen, daß die Produktivität um jeden Preis zerstörerisch ist. Das zeigt zum Beispiel eine französische Statistik vom Herbst 2009 über Selbstmorde bei der Arbeit. Die neuen Arbeitsformen und der Leistungswettbewerb, dem die Kosmokratie das „Humankapital“ unterwirft, treiben demnach Menschen in den Freitod!

Von hier aus führt eine unterirdische Verbindungslinie in ein anderes Kapitel und eine andere Schule der französischen Dissidenz. Dazu müssen wir ein wenig ausholen.

Venner war ein Nietzscheaner, der zwar sein Leben lang die Kontinuität der europäischen Seele bekräftigte und bezeugte, dabei allerdings mindestens in Distanz zum Christentum stand. Er beschuldigte die Kirche in Frankreich völlig zu Recht, der Islamisierung des Landes durch Unterstützung und Beschleunigung der „afro-maghrebinischen Einwanderung“ Vorschub geleistet zu haben. Wie Armin Mohler und Alain de Benoist (nicht aber wie Ernst Jünger!) war Venner ein eingefleischter Heide, der vor allem in der gräco-romanischen Tradition das Herzstück und in Homer die eigentliche „Bibel“ Europas erblickte.

Diese Distanz wird auch spürbar in den Zeilen seiner Abschiedsnote:

Ich wähle einen hochsymbolischen Ort, die Kathedrale von Notre Dame de Paris, die ich respektiere und bewundere: das Genie meiner Vorfahren hat sie auf einer Kultsstätte errichtet, die viel älter ist und an unsere weit in die Geschichte zurückreichenden Wurzeln erinnert.

Hat seine Tat also frisches Blut in alte Kathedralen fließen lassen, auf daß sich erneut Götter auf ihre verlassenen Altäre niederlassen? Die Dome Frankreichs, Deutschlands und Italiens gehören in der Tat zu den herrlichsten Zeugen des europäischen Geistes. Aber sie scheinen heute, da sich der christliche Glaube säkularisiert und historisiert hat, nur mehr als Museen und touristische Schaustücke der Großstädte weiterzubestehen, nicht anders als die zwar prächtige, aber keinen Gott (inzwischen auch keinen Allah) mehr preisende Hagia Sophia im ehemaligen Konstantinopel.

Nietzsche schrieb in seinem berühmten Gleichnis vom „tollen Menschen“, der auf den Straßen den „Tod Gottes“ verkündigt:

Man erzählt noch, dass der tolle Mensch desselbigen Tages in verschiedenen Kirchen eingedrungen sei und darin sein Requiem aeternam deo angestimmt habe. Hinausgeführt und zur Rede gesetzt, habe er immer nur dies entgegnet: „Was sind denn diese Kirchen noch, wenn sie nicht die Gräber und die Grabmäler Gottes sind?“

In diesem Geiste tat sich im Jahre 1950 eine Gruppe junger Männer zusammen, um die Ostersonntagsmesse in Notre-Dame mit einem schockartigen Überfall [5] zu stören. Ihr Kopf, der 21jährige Michel Mourre, [6] erschien auf der Kanzel im Ornat eines Dominikanermönches und hielt eine flammende Rede, im Stile eher Zarathustras als des „tollen Menschen“:

Wahrlich, ich sage euch: Gott ist tot. / Wir speien die Lauheit eurer Gebete aus, / Denn eure Gebete waren der schmierige Rauch über den Schlachtfeldern unseres Europa. / Geht fort in die tragische und erhabene Wüste einer Welt, in der Gott tot ist, / bis die Erde erneuert ist mit euren bloßen Händen, / Mit euren stolzen Händen, / Mit euren Händen, die nicht beten. / Heute, Ostern des Heiligen Jahres, / hier unter dem Zeichen von Notre Dame de Paris, / Verkünden wir den Tod des Christengottes, auf daß der Mensch lebe zuletzt.

Die Störenfriede wurden verhaftet, und Mourre für zwei Wochen in die Psychiatrie gesteckt. Der Skandal wurde zum Gegenstand monatelanger Debatten in den französischen Feuilletons, an denen sich zahlreiche Geistesgrößen von André Breton bis Gabriel Marcel beteiligten. Man kann allerdings der Rede entnehmen, daß Mourre alles anderer als platter, pöbelnder Ikonoklast war – die Differenz zu steindummen und vermutlich von interessierter Seite gesponserten „letzten Menschen“ wie den Nacktweibern von „Pussy Riot“, die vor ein paar Monaten vor Notre-Dame einem abgetretenen Papst hinterherspuckten, ist immens.

Mourres Predigt richtete sich explizit an die „Lauwarmen“, die nach dem berühmten Wort aus der Johannesoffenbarung „weder heiß noch kalt“ sind, und die der Herr aus seinem Mund „ausspucken“ wird. Mourres eigener Lebensweg verlief sehr eigenwillig. Der Sohn eines bürgerlichen Sozialisten und „Pfaffenfressers“ hatte sich als Jugendlicher noch in der Phase des Zusammenbruchs der Kollaboration angeschlossen. Dafür mußte er nach Kriegsende im Gefängnis büßen, wo er die Schriften von Charles Maurras entdeckte (Venner schrieb übrigens eine bedeutende „Geschichte der Kollaboration“).

Es folgte eine katholisch-royalistische Phase, die er mit dem Eintritt in den Dominikanerorden besiegelte. Sein spiritueller Durst nach dem Absoluten wurde jedoch auch dort nicht gestillt. Schließlich verlor er vollständig den Glauben, und schloß sich den von dem Exilrumänen Isidore Isou gegründeten „Lettristen“, einer Künstlergruppe in der Tradition der Dadaisten und Surrealisten, an. Karlheinz Weißmann [6] schrieb dazu:

Mourre zog auch jetzt die Konsequenz, verließ den Orden, ging wieder nach Paris, verbummelte seine Tage in den Cafés von Saint Germain des Prés, ein Bohémien unter Bohémiens. Darf man den Schilderungen seines Freundes Armin Mohler glauben, waren seine Lebensumstände mehr als abenteuerlich. Aber fertig war er noch nicht mit der letzten großen Sache, der er sich verschrieben hatte. Vielleicht fiel der Entschluß zu der Aktion in Notre Dame tatsächlich erst zwei Tage vorher, aber der Wunsch, sich an Gott zu rächen, muß längst schon mächtig gewesen sein.

Danach verschwand Mourre in der Obskurität, und widmete sich fortan der geisteswissenschaftlichen Arbeit.

Mourre wurde nach vierzehn Tagen aus der Psychiatrie entlassen, gab den Kontakt zu seinen alten Freunden auf, schloß sich in seiner Bibliothek ein und begann ein Buch über seine Entwicklung zu schreiben, das unter dem Titel „Malgré le blasphème“ erschien.

Der deutsche Titel „Gott ist tot?“ wirkt nichtssagender, ohne daß das dem Erfolg geschadet hätte. Die Übersetzung erschien in einem renommierten katholischen Verlag und wurde zum Anlaß einer intensiven Diskussion, nicht nur in kirchlichen Kreisen der Bundesrepublik. Aber der Ruhm verging rasch. In Deutschland blieben Mourre nur einige Bewunderer, darunter Carl Schmitt und Ernst Jünger. (…)

Nur ein paar Anarchisten bewahren ihm ein ehrendes Andenken. Er selbst lebte ein exzentrisches, jedenfalls rastloses Leben und hat die innere Ruhe, die er so ersehnte, wohl nie gefunden. Michel Mourre starb 1977, nur neunundfünfzig Jahre alt, an einem Gehirntumor.

Die Lettristen aber spalteten sich nach der Notre-Dame-Aktion in „Künstler“ und „Aktivisten“. Dem zweiteren, radikaleren Flügel schloß sich der junge Guy Debord an, der später zu einem bedeutenden Kritiker des Konsumgesellschaft und der Massenmedien wurde. 1985 schrieb Debord einen scharfkantigen Text [7]über den Identitätsverlust Frankreichs und das Problem der Masseneinwanderung, in dem es viele Berührungspunkte zu Dominique Venner gibt.

Debord gebrauchte oft das Bild einer Gesellschaft von „Schlafwandlern“ , [8]die vom „Spektakel“ [9] im Tiefschlaf gehalten wird; 2013 gebrauchte Venner ein ähnliches Bild, als er seine Tat als gezielten Schock konzipierte, um die Gesellschaft aus einer fatalen Bewußtlosigkeit und Lethargie, aus einem tödlichen Schlummer zu reißen.

Wie Venner wählte übrigens auch der (gleich Michel Mourre rastlose) Debord den Freitod – allerdings aus Lebensüberdruß infolge einer schweren Krankheit, die die Quittung für jahrzehntelange Alkoholexzesse war. Alle drei Genannten entstammten ungefähr derselben Generation: Mourre war Jahrgang 1928, Debord 1931, Venner 1935.

Entscheidend ist hier vor allem dies: zwischen dem „Tod Gottes“ und dem Tod Europas und Frankreichs besteht ein enger Zusammenhang; am Ende haben sowohl Michel Mourre als auch Dominique Venner sich im Abstand von sechzig Jahren vor dem jahrhundertealten Altar Notre-Dames ein- und derselben Krise  gestellt, mit der Glut eines Geistes, den die meisten Nominalchristen heute nicht mehr kennen.

Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/38863/von-michel-mourre-zu-dominique-venner.html

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[1] Image: http://www.sezession.de/38863/von-michel-mourre-zu-dominique-venner.html/eccehomo

[2] Jungen Freiheit : http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50456d2e59c.0.html

[3] Eintrag : http://www.dominiquevenner.fr/2013/05/la-manif-du-26-mai-et-heidegger/

[4] Interview : http://www.jungefreiheit.de/Archiv.611.0.html?jf-archiv.de/archiv10/201012031955.htm

[5] schockartigen Überfall: http://en.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_Affair

[6] Michel Mourre,: http://www.jungefreiheit.de/Archiv.611.0.html?jf-archiv.de/archiv10/201014040245.htm

[7] scharfkantigen Text : http://www.sezession.de/38260/guy-debord-uber-identitat-und-einwanderung-fundstucke-15.html

[8] „Schlafwandlern“ , : http://www.youtube.com/watch?v=3TNurvWW4_0

[9] „Spektakel“: http://de.wikipedia.org/wiki/Die_Gesellschaft_des_Spektakels

Dominique Venner – Von „Vorbildern“ und Haltungen

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Ein Gestörter?

von Manfred Kleine-Hartlage

Ex: http://www.sezession.de/

Ich will die Haltung, die der eine oder andere politische Kommentator anläßlich von Dominique Venners Selbsttötung [2]bekundet, nicht gerade zum Gesinnungs-Lackmustest erklären, aber bezeichnend ist doch, wie sich gerade an dieser Tat die Geister scheiden: Was für den einen eine politische Tat ist, die ihre Erklärung in sich trägt und daher der Erläuterung nicht bedarf, erscheint dem anderen als ein Akt bloßer Verrücktheit, als eine „schreckliche und unnötige“, eine „gewaltsame und schlimme Geste eines Gestörten“ [3].

Daß es Ersteren – auch mir – schwerfällt, Letzteren zu erklären, was es mit dieser Tat auf sich hat, hängt auch damit zusammen, daß man es solchen Adressaten im Grunde nicht erklären will.

Ja, man könnte durchaus aufwendig und mit analytischer Gründlichkeit zeigen, daß sie eine politische Wirkung hat, oder daß es doch zumindest nicht abwegig ist, auf eine solche zu spekulieren; schließlich bemißt sich in einer Mediengesellschaft die Wirkung einer Tat an den Schlagzeilen, die sie produziert. Man könnte zum Vergleich die tibetischen Unabhängigkeitskämpfer heranziehen, die regelmäßig durch spektakuläre Selbstverbrennungen auf ihr Anliegen aufmerksam machen, ohne daß irgendjemand sie deshalb als Verrückte abtun würde. Man könnte darlegen, warum die demonstrative Selbsttötung eine Waffe sein kann, die einem (zumal in einer Gesellschaft, die einen am liebsten mundtot machen würde) das letzte Wort sichert. Man könnte das alles tun. Aber es erschiene mir unangemessen, kleinkariert und letztlich sinnlos.

Sinnlos einer Gesellschaft gegenüber, die eine solche Tat nicht versteht, sondern bestenfalls durch sie verstört wird: Sie zu verstören, war ja genau der Sinn der Sache. Diejenigen, die es dann genauer verstehen wollen, werden ihren Weg zum Verständnis schon finden.

Sinnlos aber vor allem den konservativen Kritikern gegenüber, die durch ihre hektische Abwehr unfreiwillig zu verstehen geben, wie genau sie verstanden haben, worum es Venner ging – und die es genau deshalb ablehnen.

Ich habe, als ich von der Selbsttötung hörte, keine Sekunde daran gezweifelt, daß – wer auch immer „wir“ sind – Venner einer von „uns“ ist. Die Tat verstehen heißt nicht ihre Wirkung analysieren, sondern die innere Haltung verstehen und bejahen, der sie entspringt:

Es ist nämlich inkonsequent, dem drohenden Untergang des Abendlandes nicht in einem Geist und einer Haltung zu begegnen, die der Größe dieser Gefahr angemessen ist, deren absehbare Folgen jeden Vergleich mit denen aushalten, die der Untergang des Römischen Reiches nach sich zog.

Dem existentiellen Ernst der Lage, in die die Zustände uns bringen, muß die Ernsthaftigkeit der Opposition entsprechen, und die Radikalität der Opposition muß der Radikalität der Herrschenden wenigstens gleichkommen. Wer dem de facto existierenden politischen Ausnahmezustand mit der Anwendung bewährter Regeln begegnen möchte (bürgerlicher Lebensregeln, die auf den Normalzustand zugeschnitten sind und dort ihren Sinn haben), hat nicht nur ein Glaubwürdigkeitsproblem, weil sein tatsächliches Handeln nicht zu seiner theoretischen Wirklichkeitsbeschreibung paßt; er signalisiert, daß seine Opposition dem Gegner und seiner Skrupellosigkeit nicht gewachsen ist und deshalb von diesem nicht ernstgenommen zu werden braucht.

Henning Hoffgaard hat im Blog der Jungen Freiheit die Mentalität dieser Art von Opposition exemplarisch zum Ausdruck gebracht [3]. Nicht sein unbedeutendstes Argument ist die Behauptung, daß

der Historiker seinem eigentlichen Anliegen nur geschadet hat. Die konservative familienbejahende Bewegung steht plötzlich unter dem Verdacht der Radikalität.

Für diese Art Opposition gilt es, bereits den „Verdacht der Radikalität“ – und folgerichtig erst recht die Radikalität selbst – zu scheuen. Nun gut, Menschen sind verschieden, und Radikalität ist nicht jedermanns Sache. Das ist weder verdienstvoll noch verwerflich. Durchaus verwerflich, und zwar nach den von Hoffgaard selbst hochgehaltenen Maßstäben der bürgerlichen Moral, ist es, einem Toten hinterherzuspucken:

Kein Wunder also, daß die Initiatorin der Demonstrationen gegen die Homo-Ehe, Frigide Barjot, auf Distanz geht und von einer „gewaltsamen und schlimme Geste eines Gestörten“ spricht.

Dominique Venner hat keine Bewunderung verdient. Sondern Mitleid.

Der herablassende Gestus ist nicht einfach nur pietätlos (das ist er auch), und der Grund für die kaum verhohlene Aggressivität liegt erkennbar nicht in der Sache. Über Sinn oder Unsinn der Tat Venners kann man mit Argumenten diskutieren; es geht aber eben nicht um die Tat, sondern um die Haltung: um die Haltung Venners und um die seiner Kritiker. Hoffgaard gibt Auskunft:

Besonders verstörend ist die merkwürdige Selbstüberhöhung Venners, die in Sätzen wie „Meine Tat dagegen verkörpert eine Ethik des Willens“ zum Ausdruck kommt. Sie zeugt von Arroganz und erklärt diejenigen, die diesem vermeintlichen „Vorbild“ nicht folgen wollen, zu willenlosen Sklaven.

Tatsache ist, daß Venner dies mit keiner Silbe geschrieben oder auch nur angedeutet hat. Auch dürfte es kaum seine Absicht gewesen sein, einen Werther-Effekt auszulösen oder Gleichgesinnten die öffentliche Selbsttötung als Waffe der Wahl vorzuschreiben. Nicht Venner ist arrogant, sondern Hoffgaard spürt die Größe, die Ernsthaftigkeit, die Unbedingtheit, die Hingabe seiner Haltung und steht ihr befremdet gegenüber.

Ob es dem Verstorbenen bewußt war oder nicht: Sein dramatischer Abgang konfrontiert jeden Einzelnen mit einem Maßstab, dem er gerecht werden kann oder auch nicht. Es ist keine Schande, ihm nicht gerecht zu werden. Es ist keine Schande, mittelmäßig zu sein, zumal es ohne das Mittelmaß als Normalfall so etwas wie Größe gar nicht gäbe. Verachtenswert ist das Mittelmaß erst dann, wenn es sich selbst zum Maßstab erhebt, das Große nicht als solches anerkennt und dem Herausragenden den ihm zustehenden Respekt verweigert.

Dominique Venner – Von „Vorbildern“ und Haltungen

von Martin Lichtmesz

 Um mich dem Kommentar [2] von Manfred Kleine-Hartlage apropos Dominique Venner anzuschließen: die Bedeutung und den Sinn einer solchen „Geste“ versteht man entweder auf Anhieb, oder eben nicht. Mit denen, die sie nicht verstehen, erübrigt sich jeder weitere Dialog. Das ist eine Frage der Haltung, die man je nach Verfassung des Charakters einnehmen kann oder nicht.

Ein Kommentar wie jener von Henning Hoffgaard, [3]bedauerlicherweise auf der Netzseite der Jungen Freiheit erschienen, ist dagegen vor allem eine Frage der Abwehrhaltung, mit anderen Worten eines ängstlichen Manövers, um bloß nicht die Deckung gewisser konservativer Lebenslügen aufgeben zu müssen. Auch das hat selbstverständlich mit Charakter zu tun.

Ich frage mich, ob der Autor auch imstande wäre, sich neben einem Jan Palach [4] oder einem brennenden tibetanischen [5] oder vietnamesischen Mönch aufzustellen, und diesen mit sorgenvoll gerunzelter Stirn, erhobenem Zeigefinger, gerichteter Krawatte und biederer Miene zu belehren, wie unkonservativ und unnötig und generell garstig radikal ein solcher Akt doch sei, im schönsten treuherzigsten Glauben, er würde nun munter aus der Quelle des „gesunden Menschenverstandes“ schöpfen.

Warum „diskutiert“ denn dieser arme, geistesgestörte Mönch nicht lieber mit seinen Besatzern oder geht grundgesetzdemokratisch gegen sie demonstrieren oder warum gründet er keine konservative Partei oder warum geht er nicht nach Hause, läßt friedlich die Gebetsmühle rotieren, damit die Götter alles wieder richten? „Gesunder Menschenverstand“ in diesem Sinne genügt nicht. Man muß auch wissen, wovon man redet, ehe man die Losschwatzsicherung entriegelt.

Ich will lieber nicht wissen, wie die Antwort vermutlich ausfallen würde. Und wenn wir schon die Maßstäbe „konservativer“ Wohlanständigkeit und Bedachtsamkeit an eine Ausnahmetat (die selbstverständlich nicht im buchstäblichen Sinne „vorbildhaft“ sein kann) anlegen, dann erstaunt einen doch die gedankenlose Herablassung, mit der hier der Tod und das Selbstopfer eines Menschen bagatellisiert werden.

Daß man einer solchen Attitüde ausgerechnet in einer Zeitung begegnet, die das Andenken an den 20. Juli so grandios bewahrt wie kein anderes Medium in Deutschland, ist schon traurig genug. Wer nun mit dem Einwand kommt, daß wir uns doch im Gegensatz zu Stauffenberg nicht mitten in einem schrecklichen Krieg und in einer offenen Tyrannis oder Diktatur befinden, hat nicht begriffen, daß es hier um grundsätzliche Haltungen geht, und wohl ebensowenig, was das überhaupt ist: eine Haltung.

Das Ausmaß des Mißverständnisses über die Natur des „Konservatismus“ offenbart sich aber erst so richtig in dem letzten Satz, in dem Hoffgaard, zweifellos „gut gemeint“, de facto aber herabschauend und arrogant, zu „Mitleid“ für Venner aufruft. Das ist, wohl unbemerkt vom Autor, fast so ekelerregend wie der höhnische Auftritt einer plärrenden, tittenschwingenden Dummnudel [6] in Notre-Dame kurz nach dem Freitod Venners. „Mitleid“ und Nasenschleim, erst recht von den bien-pensants, ist nun wirklich das Allerletzte, das ein Mann wie Venner gewollt oder gar verdient hätte.

Hoffgaard scheint überhaupt nicht die geringste Ahnung davon zu haben, mit was für einem Mann er es hier zu tun hat, was er indessen auch in der Jungen Freiheit [7] selbst hätte nachlesen können. Die Behauptung, Venner habe „es sich furchtbar einfach gemacht“ ist so unverschämt, daß sie nach Satisfaktion verlangt, nicht nur wegen seines geistigen Kalibers, sondern auch, weil niemand es „sich einfach macht“, der bereit ist, sich sein Leben zu nehmen.

Letzteres ist nichts anderes als ein Kinderpfeifen im finstern Walde, die klassische Ente all jener Arg- und Ahnungslosen, die es nötig haben, ihrer Angst vor gewissen Dingen jenseits des bürgerlichen Sandkastens mit Verharmlosung zu begegnen. Können Leute dieser Art auch verstehen, daß es Menschen gibt, die sich nicht versöhnen und abfinden wollen, die in sich Überzeugungen tragen, die sich nicht kaufen und abkaufen lassen?

Vor allem sprechen wir hier nicht von jemandem, der einen Suizid aus pathologischem Lebensüberdruß begangen hat, genausowenig wie die tibetanischen Nonnen und Mönche. Ob Hoffgaard auch schon mal etwas von Sokrates oder Seneca gehört hat? Venner, ein eingefleischter, europäischer Heide, starb wie ein antiker Stoiker.

Venners Tat sei „kein Vorbild für niemanden“. „Vorbild“, auch das ist ein Ausdruck, der nach dem Fundus pädagogischer Artigkeit schmeckt. Kids, don’t try this at home! [8]  Wer redet eigentlich von „Vorbildern“? Ich will hier nicht darauf eingehen, was für diejenigen, die nun den Hut vor Venner ziehen, wirklich „vorbildlich“ ist und was nicht. Es ist, wie gesagt, etwas, das man entweder auf Anhieb versteht oder nicht. Niemand muß Venners Tat gut, sinnvoll oder „vorbildhaft“ finden. Aber es gibt Grenzen der Besserwisserei, die insbesondere vor dem Grab eines Menschen gezogen werden müssen.

Der Kern dieser schiefen Sicht ist, wie oben angedeutet, wohl eine autohypnotische Fehleinschätzung der Lage. Venner hat nicht, wie vielfach grob vereinfachend berichtet wurde, bloß gegen die von der Linksregierung durchgedrückte „Homo-Ehe“ protestiert (die, nebenbei gesagt, weder mit Homosexuellen noch mit „Ehe“ das Geringste zu tun hat). Seine Abschiedsnoten verweisen deutlich auf eine Lage, in der es um das Ganze Frankreichs und Europas geht.

Wer die Bilder von den Demonstrationen in Frankreich inhaliert wie Opium, gierig nach dem Sauerstoff der Hoffnung, hat noch nicht begriffen, daß die überwiegende Mehrheit der Franzosen ihrem „grand replacement“, wie es der (übrigens offen homosexuelle) Schriftsteller Renaud Camus formuliert hat, also dem großen demographischen „Bevölkerungsaustausch“ im Namen der globalistischen Utopie mit passiver Lethargie gegenübersteht.

Venner hat eben nicht „vor den nicht in Stein gemeißelten Umständen kapituliert“, wie Hoffgaard vermutet, der sich offenbar nicht einmal die Mühe gemacht hat, die entsprechenden Erklärungen [9] zu lesen. Au contraire:

Ich erhebe mich gegen den Fatalismus. Ich erhebe mich gegen die seelenzerstörenden Gifte und gegen den Angriff individueller Begierden auf die Anker unserer Identität, besonders auf die Familie, der intimen Säule unserer jahrtausendealten Zivilisation. Ebenso wie ich für die Identität aller Völker in ihren Heimatländern eintrete, erhebe ich mich des weiteren gegen das vor unseren Augen begangene Verbrechen der Ersetzung unserer Völker durch andere.

Was Venner nicht geteilt hat, war lediglich die Illusion, daß ein paar „artige Demonstrationen“ („gentilles manifestations“) genügen würden, um das Ruder herumzureißen. Und wie recht er damit hat, bestätigt die Reaktion der „Initiatorin der Demonstrationen gegen die Homo-Ehe“, die es für angebracht hielt, dem Toten ins Grab nachzuspucken, und anbiedernd-konformistisch von der „schlimmen Geste eines Gestörten“ sprach.

Diese „Initiatorin“ tritt übrigens unter einem Pseudonym auf, das offenbar aus einer Transvestiten-Show geklaut wurde: „Frigide Barjot“ [10] ist eine nicht allzu subtile Verballhornung von „Brigitte Bardot“, und heißt soviel wie „frigide Durchgeknallte“. Barjot, die aus dem Show-Biz kommt und auch äußerlich reichlich „durchgeknallt“ (oder gar „gestört“?) wirkt,  ist das weibliche Pendant zu Beppe Grillo, und hat auch mal ein die Bardot parodierendes Lied mit dem Titel „Fais-moi l‘amour avec deux doigts“ (das lasse ich mal unübersetzt), was unter ihren vielen konservativ-katholischen Anhängern sicher ein beliebter Schlager ist.

Fast könnte man hier den Verdacht einer „controlled opposition“ schöpfen. Man kann „Barjots“ Namen kaum zitieren, ohne das Gefühl zu haben, in einer Live-Satire oder einer Szene aus Raspails „Heerlager der Heiligen“ gelandet zu sein. Das gibt auch Hoffgaards Anrufung der Kronzeugin eine nicht umkomische Note. „Venner hat sich erschossen, aber Frigida Ziege  und Lady Gaga finden das gestört und uncool, Klappe zu, Affe tot.“

Im April dieses Jahres bezeichnete „Barjot“ Frankreich übrigens als „Diktatur“ (Wie unter Stauffenberg? Wie in Tibet?), und scheute nicht vor markigen, womöglich radikalismusverdachterweckenden Sprüchen zurück:  „Hollande veut du sang, il en aura ! “ – „Hollande will Blut sehen, und das wird er bekommen!“ Blut? Jenes Blut etwa, das nun tatsächlich vor dem Altar von Notre-Dame geflossen ist?

Und einer solchen Figur läuft die „konservative familienbejahende Bewegung“ Frankreichs hinterher.


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

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[1] Image: http://www.sezession.de/38913/ein-gestorter.html/220px-notre-dame-de-paris_-_rosace_sud

[2] Kommentar: http://www.sezession.de/38913/ein-gestorter.html

[3] Henning Hoffgaard, : http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a655a77084.0.html

[4] Jan Palach: http://de.wikipedia.org/wiki/Jan_Palach

[5] tibetanischen: http://www.abendblatt.de/politik/ausland/article2289544/Erstmals-Selbstverbrennungen-in-Tibets-Hauptstadt-Lhasa.html

[6] Dummnudel: http://www.bild.de/politik/ausland/femen/nach-suizid-in-notre-dame-femen-frau-zieht-blank-gegen-rechts-30502082.bild.html

[7] Jungen Freiheit: http://www.jungefreiheit.de/Archiv.611.0.html?jf-archiv.de/archiv10/201012031955.htm

[8] Kids, don’t try this at home! : http://en.wikipedia.org/wiki/Don%27t_Try_This_at_Home

[9] entsprechenden Erklärungen: http://www.sezession.de/38857/begrundung-fur-einen-freitod-dominique-venners-erklarung.html

[10] „Frigide Barjot“: http://fr.wikipedia.org/wiki/Frigide_Barjot

Venner: symbolish, männlich, frei und hart

Venner: symbolish, männlich, frei und hart

von Götz Kubitschek

Ex: http://www.sezession.de/

domv.jpgIndem der 79jährige Historiker Dominique Venner sich am 21. Mai in der Kathedrale Notre Dame zu Paris erschoß, reagierte er radikal auf den Weg ins Verderben, den sein Vaterland und Europa seit Jahrzehnten beschreiten. Er reagierte dabei nicht so, wie es uns das liberale System und die offene Gesellschaft nahelegen: ertragend, selbstkritisch, ausweichend, akzeptierend, weich, anknüpfungsbereit.

Venners Reaktion war überlegt [3], symbolisch, männlich, frei und hart. Sie war schockierend für all jene, die das Leben quantitativ und nicht qualitativ, individualistisch und nicht eingebettet, hedonistisch und nicht in erster Linie als Dienst auffassen. Was Venner am Altar der Kathedrale tat, begreift man entweder sofort oder gar nicht: Es umgibt sein Leben und seine Argumentation mit der Aura radikaler Unabhängigkeit und jäher Fremdheit, und alle Versuche, seine Tat zu instrumentalisieren, sind peinlich und müssen scheitern, auch jene von unserer Seite. Man muß schweigen können beim Blick auf etwas, das so weit entfernt von dem ist, was wir uns vorgenommen und was wir Tag für Tag zu tun haben.


Suicide in the Cathedral: The Death of Dominique Venner

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Suicide in the Cathedral:
The Death of Dominique Venner

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

Dominique Venner is too big for me to judge. Thus I am not going to criticize or second-guess his decision to end his life with a bullet at the altar of the Cathedral of Notre Dame on May 21, 2013.

But I have no qualms about judging the reactions of smaller men to his suicide.

1. Venner’s Suicide was not a Protest Against Gay Marriage

Venner made it clear in his final blog post [2] that he believed that the gay marriage protests were merely a distraction. Venner was opposed to gay marriage, but without passion and without “homophobia [3].” He was, however, intrigued by the massive protests, as well as France’s pervasive cynicism [4] about the political establishment, phenomena that he judged to have revolutionary potential [5]. But he believed that this potential was being wasted on the issue of gay marriage when a much greater threat to France was looming unopposed: the replacement of the French people with non-white immigrants organized under the banner of Islam. Venner made it clear that his suicide was not a protest against gay marriage but an attempt to awaken people to the danger of demographic displacement.

The gay marriage statute, after all, is only a law. Laws can be changed. And this particular law clearly will be abolished, along with the rest of liberalism, when Sharia law is imposed by France’s rising Muslim majority. Sharia law, of course, is not forever either. But Sharia law will be imposed only by the demographic swamping of the French, which will lead to their genetic and cultural obliteration. And extinction is forever.

Of course the mainstream media wish to keep our people unaware of this very danger. So naturally they are reporting that Venner killed himself simply to protest gay marriage. Venner has even been described as a traditionalist Catholic, although a traditionalist Catholic would not commit suicide at all, much less at the altar of Notre Dame. Beyond that, Venner makes it clear in his final writings that he was an atheist and a cultural pagan.

But when people on the Right, who should be both sympathetic to Venner and skeptical of the press, repeat these false claims at face value, what is their excuse?

2. “One more bullet that will not be fired at the enemy.”

Many of Venner’s Right-wing critics fault him for killing himself rather than one of our enemies. But Venner was right, for two reasons. First, as I have argued elsewhere [6], revolutionary violence today is premature and thus pointless. Second, if Venner had killed another individual, the primary focus would be on the victim, and Venner himself would simply be dismissed as another crazed, embittered Right-wing loser. By killing himself, he knew that he would still be vilified and mocked. But he also knew that it would be far more likely that at least some people would actually take his ideas seriously. Very few people have convictions they will die for, thus some people will want to learn what those convictions were.

3. Venner’s Career as Activist and Intellectual

Some of Venner’s Right-wing critics reproach him for killing himself, as opposed to engaging in political or metapolitical activism. But from 1956 to 1971, Dominique Venner was very much a political and metapolitical activist.

According to Wikipedia [7] – which all of Venner’s critics could have read before attacking him in online forums — after serving in the Algerian War, Venner was demobilized in 1956 and joined the Jeune Nation [8] (Young Nation) movement, which later folded into the Organisation de l’Armée Secrète [9] (OAS, Secret Army Organization). On November 7, 1956, Venner took part in the ransacking of the office of the French Communist Party as a protest against the Soviet repression of the Hungarian Revolution. Venner then helped found a short-lived Parti Nationaliste (Nationalist Party).

Venner strongly opposed the French decolonization of Algeria. Thus he took part in General Chassin’s pro-colonist Mouvement populaire du 13-mai [10] (Popular Movement of May 13). Venner was also a member of the OAS, which used bombings and assassinations to try to halt the betrayal of European colonists in Algeria. Members of the OAS took part in the attempted military coup of April 1961 and tried to assassinate Charles De Gaulle in August of 1962. Because of his OAS membership, Venner was jailed for 18 months and was released in 1962.

After prison, Venner became increasingly involved in metapolitics: writing essays and books; founding intellectual organizations, journals, and publishing houses; networking with other Right-wing intellectuals, and the like. In the autumn of 1962, Venner wrote For a Positive Critique [11] (online at Counter-Currents), a manifesto analyzing the failure of the coup and outlining a new, somewhat “Leninist” model for a revolutionary, militant Right wing.

In January of 1963, Venner and Alain de Benoist created a movement and magazine called Europe-Action. Venner then founded the publisher Éditions Saint-Just, which was associated with Europe-Action. Venner was also an early member of the flagship organization of the French New Right, Alain de Benoist’s Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE) (Research and Study Group for European Civilization) from its beginning until the 1970s. With Thierry Maulnier, Venner founded the Institut d’études occidentales (IEO) (Institute of Western Studies), and its journal, Cité-Liberté (City-Liberty), founded in 1970.

In 1971, the IEO was dissolved and Venner withdrew from political entanglements to focus entirely on his career as a historian, a metapolitical activity in itself. He wrote and edited some 50 books, edited two journals, authored countless essays, gave many print and broadcast interviews, and mentored and promoted numerous writers.

In short, at the age of 78, Dominique Venner had done more for our people as a writer or political activist than practically anyone else. Thus it is absurd, if not obscene, to claim that “he could have done more” and that his suicide was somehow a dereliction of duty.

4. The Rationale for a Revolutionary Suicide

Venner decided, evidently after long deliberation, that there was one more thing he could do for his people, i.e., that a spectacular public suicide would (a) raise public awareness of the danger of white race replacement, and (b) encourage people who are already aware of the danger to do more to stop it.

And maybe, just maybe, Venner thought, his death would be enough to make a difference.

Because as a historian, Venner knew that individual actions can and do change history. But as a historian, he also knew that such actions and their consequences are contingent and thus unpredictable [12]. Thus, in the end, it was a gamble. But it was his own life that he was gambling with, and I, for one, do not feel it is my right to second-guess him.

I should note, however, that the first of Venner’s predictions has already been proven right. His death has won enormous publicity for our cause. That can be verified by anyone with a simple web search. But I have additional evidence: because Counter-Currents/North American New Right is the primary source of English translations of Venner’s essays, our traffic increased dramatically due to his death. Indeed, on Tuesday the 21st and Wednesday the 22nd we had the highest traffic in our history so far.

As for Venner’s second prediction: whether he is proved right or wrong is in your hands, dear reader. No, Venner did not wish to inspire the rest of us to take our lives, which would be absurd. But he did want to inspire us to take courage in moving our flag forward. All of us know of some constructive steps toward saving our race, constructive steps that we could take if only we were not afraid. But if Dominique Venner conquered the fear of death to serve our people, then surely you can conquer the lesser fears that are holding you back. Our duty is to make sure that his sacrifice was not in vain.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/05/VennerNotreDame.jpg

[2] final blog post: http://www.counter-currents.com/2013/05/the-may-26-protests-and-heidegger/

[3] without passion and without “homophobia: http://www.counter-currents.com/2012/12/are-marriage-and-children-consumer-goods/

[4] pervasive cynicism: http://www.counter-currents.com/2013/04/theyre-all-rotten/

[5] revolutionary potential: http://www.counter-currents.com/2013/04/how-are-revolutions-born/

[6] argued elsewhere: http://www.counter-currents.com/2013/05/on-violence-2/

[7] Wikipedia: https://en.wikipedia.org/wiki/Dominique_Venner

[8] Jeune Nation: https://en.wikipedia.org/wiki/Jeune_Nation

[9] Organisation de l’Armée Secrète: https://en.wikipedia.org/wiki/Organisation_de_l%27arm%C3%A9e_secr%C3%A8te

[10] Mouvement populaire du 13-mai: https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_populaire_du_13-Mai

[11] For a Positive Critique: http://www.counter-currents.com/tag/for-a-positive-critique/

[12] unpredictable: http://www.counter-currents.com/2011/11/the-unforeseen-the-chinese-and-the-favorable-moment/

mardi, 28 mai 2013

Dominique Venner, la lueur sacrée de l’arme

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Dominique Venner, la lueur sacrée de l’arme

par Claude BOURRINET

Le mardi, Dominique Venner s’est tiré une balle dans la bouche, peu après 16 heures, dans le chœur de Notre-Dame de Paris, ce haut monument de la grandeur française, de sa spiritualité, de son génie, après avoir glissé un message sur l’autel. On a retrouvé sur lui six enveloppes cachetées adressées à ses proches. La presse, rapidement, a identifié le « désespéré » comme étant un « essayiste et ancien membre de l’O.A.S., proche de la mouvance des anti-mariage gay ». Fiche signalétique un peu courte. Dominique Venner était, par ses ouvrages historiques, la Nouvelle Revue d’Histoire, qu’il animait, ses interventions, sa personne, son personnage, une figure importante de la constellation nationale, un phare pour certains, un témoin capital pour tous.

Sa mort volontaire le transfigure. Par-là, il accomplit le temps, sa durée d’homme, celle d’une période qui semble clore la deuxième partie du XXe siècle, tout ce dont on est comptable devant l’éternité. Son geste, dont l’ostentatoire théâtralité s’inscrit dans une Antiquité pérenne, le fait cousiner avec des monstres héroïques comme Hannibal, Caton d’Utique, Sénèque, Mishima, Drieu, Montherlant, au-delà de la prose mondaine, pour le faire pénétrer dans la poésie sacrée de la longue mémoire. Il s’est réalisé, il s’est parfait, il est devenu ce en quoi l’éternité l’a fait advenir par sa volonté propre.
 
« Reviens en toi-même et regarde : si tu ne vois pas encore la beauté en toi, fais comme le sculpteur d’une statue… Comme lui, enlève le superflu, redresse ce qui est oblique, nettoie ce qui est sombre …, et ne cesse pas de sculpter ta propre statue…
 
Es-tu tout entier une lumière véritable, non pas une lumière de dimension ou de forme mesurables …, mais une lumière absolument sans mesure, parce qu’elle est supérieure à toute mesure et à toute quantité ? Te vois-tu dans cet état ? Tu es alors devenu une vision; aie confiance en toi; même en restant ici, tu as monté; et tu n’as pas plus besoin de guide; fixe ton regard et vois. » (Plotin, Ennéades, I, VI)
 
Les derniers hommes, les lilliputiens, ont donné, en réaction, la mesure de leur petitesse morale. Frigide Barjot, jument efflanquée mangeant au râtelier le plus opulent, habituée des noces parisiennes gaies et raisonnablement camées, a parlé d’un « monsieur dérangé qui mélangeait tout, […] qui n’allait pas bien, qui était dans une idéologie mortifère ». Le député U.M.P. Guillaume Peltier [N.D.L.R. d’Europe Maxima : Guillaume Peltier n’est pas fort heureusement parlementaire, mais vice-président de ce parti…], a déclaré : « C’est un drame humain » mais « c’est du grand n’importe quoi ! ».
 
D’aucun ont ressorti de leurs tiroirs freudiens l’inévitable haine de soi. On se tuerait parce qu’on ne s’aime pas. Toutefois, chez les païens (dont je suis), on ne quête pas des raisons de vivre (ou de mourir), dans l’affect, mais dans le sacré, c’est-à-dire le Beau supra-humain. Venner était au service de forces qui transcendent l’ego. C’est impensable qu’il ait abordé le problème sous l’angle de l’amour ou de la détestation de soi. Ridicule. De la psychologie pour magazine féminin.
 
Dans le dernier texte paru sur son blogue, après avoir encore une fois condamné la « loi infâme du mariage pour tous », il offrait, à mi-mot, l’une des raisons de son acte, en avançant que nous entrions dans une époque où, pour « secouer les consciences anesthésiées, les paroles doivent être authentifiées par des actes ».
 
S’est-il perçu comme le Mohamed Bouazizi de l’identité française ? Peut-être. Sans doute. Venner fut soldat. À ce titre, toute action doit porter son efficace. Un soldat n’aime pas le gaspillage. Surtout des vies humaines. L’avenir nous dira si la résistance à la fatalité n’est pas un vain mot.
 
Il est aussi nécessaire de faire la part du désespoir. Non qu’il faille l’interpréter de façon petite bourgeoise, empreinte de ce narcissisme pathologique qui dissout maintenant les personnalités. Notre désespoir n’est pas lâche. Il est celui d’êtres qui aiment, et qui aiment peut-être trop. Nous plaçons haut la France, et c’est pourquoi nous sommes désespérés. Mais c’est un désespoir viril.
 
Dominique Venner fait penser à ces consuls qui se dévouaient, qui allaient se faire tuer dans les rangs des ennemis, pour les emporter avec soi dans les enfers.
 
Il sera donc nécessaire, en bons légionnaires, de le venger, d’une façon ou d’une autre. Il est mort au combat, en service commandé, et c’est lui-même, en samouraï, qui s’est ordonné cette tâche. Puisque ainsi le veut notre temps, auquel manquent les chefs. Il faut le venger. En se bagarrant, en nous aimant, nous, les patriotes, au lieu de nous foutre des bâtons dans les pattes, en haïssant nos vrais ennemis, en ne se laissant pas abattre, en ayant du courage, en réfléchissant, en retrouvant l’amour de la France.
 
Qui n’a pas pensé à se faire sauter face à l’immonde ruine de notre pays ? Qui ne souffre pas de l’abjection présente n’a ni coeur, ni âme. Ce qui nous laisse en vie, c’est la rage. Le combat, seul, soutient l’esprit, et le peu de goût pour vivre. Vivre pour nos enfants et notre patrie, pour qu’ils existent encore dans l’honneur et la grandeur !
 
La patrie est en danger, comme jamais elle ne l’a été. C’est le message de Dominique Venner. Sa mort est une Révolte face au désastre que connaît notre patrie, qui est en voie de disparaître de la pire des façons, dans le grotesque, le ridicule, le déshonneur et l’abjection marchande.
 
« Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable », clame-t-il dans l’un de ses testaments. « Sacrifice », devant un autel chrétien, lui qui fit porter au christianisme la lourde responsabilité de la décadence européenne. Toute l’ambiguïté du geste sacrificiel est là, à la frontière conflictuelle entre Jérusalem et Athènes. Paradoxe vain, en vérité, car tout païen sait que le christianisme historique a modelé l’Europe avec le matériau antique, et que le paganisme a toujours rayonné sur la tunique du Christ. Mot pourtant chargé de sens. Le sacrifice relie avec le monde des dieux, et les appelle. Un Dieu viendra, dit Heidegger. Encore faut-il que les hommes crient leur besoin des dieux, du sens. Venner, l’avant-garde ? Cela lui ressemblerait.
 
Mais pas un martyr. Il ne faut pas faire de Venner un martyr (je donne mon sang, donc j’ai raison – version chrétienne – Je donne mon sang, donc j’ai des couilles – version fasciste). Il nous appelle à nous-mêmes, son geste assumé, libre, exige des hommes libres.
 
À quoi servirait de nous battre, d’affronter la servilité d’une société d’universel esclavage, si nous ne cherchions la liberté ? « Franc » signifie libre. Ceux qui ont fait Sparte et Rome ont, par le courage citoyen, craché à la mort et à la lâcheté la virilité de l’homme libre. Et ce n’est pas déconsidérer un homme, l’insulter, que de prendre au mot ce pour quoi il a donné sa vie, le désir, la nécessité d’être soi.
 
Non que j’aie quelque ambition d’être l’égal de Dominique Venner. Mais que faire d’autre, pour mériter l’honneur de le suivre, que de dire franchement, loyalement ce que l’on pense, ne pas le cacher comme un valet, le déployer à la lumière du soleil, hardiment, contre, peut-être, l’incompréhension de ceux qui confondent la soumission à un dogme, et l’adhésion rationnelle à une thèse ?
 
Voici donc : je prends des distances par rapport à son « dernier message » écrit. Je ne dis pas que l’islam est un problème à éluder. Je dis que le combat est un tout, le combat contre le capitalisme postmoderne, dont l’islamisme est une déclinaison. Je dis que le Français, tel qu’il est, tel que je le vois, américanisé, corrompu, oublieux de la gloire nationale, est un danger pire que l’islam. On ne peut pas se battre quand on a pour soldats des pourceaux. Il faut se redresser soi-même. Le combat est une éthique avant d’être une croisade. La première croisade, c’est d’abord de se défaire des poisons inoculés par le colonialisme yankee.
 
Le peuple français n’a pas attendu les immigrés pour connaître la « substitution ». On dirait qu’un peuple français en a remplacé un autre. Je suis en face d’une autre race, presque d’une autre espèce. Moi qui ai connu la France des années Soixante, je constate qu’elle a bel et bien disparu. Ne reste qu’un magma qui s’agite, ou un cadavre qui file dans le courant, et ne semble seulement « vivre » que quand des sollicitations commerciales lui triturent les chairs pourries.
 
C’est une raison suffisante pour quitter cette scène de boulevard.
 
Dominique Venner, à mon sens, a été trop aveuglé par sa haine d’ancien de l’Algérie française. Son ouvrage sur de Gaulle est pétri de malentendus, d’incompréhensions, et d’erreurs évidentes. Je ne le place pas pour autant, il va de soi – mais il est bon de le rappeler – au même niveau qu’une Christine Tasin ou que fdesouche, qui, par la culture, l’intelligence et la qualité d’être, ne lui arrivent pas à la cheville.
 
Mais qu’importe, pour l’heure ! À chaque jour suffit sa peine, et demain, il sera temps de polémiquer.
 
Dominique Venner nous a parlé. il faut lui être fidèle. Luttons ! Plus de pitié, surtout pour soi-même. De la rage, de la fureur, du courage !

Claude Bourrinet
 
• D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 22 mai 2013.

 


 

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Dominique Venner ou la fondation de l’avenir

Dominique Venner ou la fondation de l’avenir

par Georges FELTIN-TRACOL

DominiqueVennersss.jpgLe 21 septembre 1972, jour de l’équinoxe d’automne, se suicidait Henry de Montherlant. C’est au lendemain de la Pentecôte chrétienne qui marque la montée du Christ au Ciel, un mardi – jour de Mars – et au mois de la Vierge Marie – mai -, que Dominique Venner s’est donné la mort dans « un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire », précise-t-il dans son testament politique.

À 78 ans, Dominique Venner a librement choisi de se retirer définitivement de ce monde dont il voyait poindre l’avènement du nihilisme triomphant. Il est mort comme il a toujours vécu : en homme  debout qui ne plia jamais face à l’adversité. Toute sa vie, il a montré, il a été l’exemple même de la virilité, et pratiqué cette virtu chère à Machiavel et aux vieux Romains. La verticalité faisait sens en lui et a ordonné son existence jusqu’à la fin.

Le jeune parachutiste volontaire qui traquait le fellagha dans le djebel, l’expert renommé des armes, l’activiste pro-Algérie française qui rêvait de renverser par l’opération « Gerfaut » la Ve République naissante, le militant politique qui sut renouer et réinscrire la tradition française dans la continuité européenne, le chasseur réputé dont le patronyme se rapproche si symboliquement de la vénerie, l’écrivain et l’historien à la riche bibliographie, le fondateur et responsable d’Enquête sur l’Histoire, puis de La Nouvelle Revue d’Histoire, l’homme privé, père et grand-père heureux, représentent diverses facettes qui, loin de se contredire, expriment en réalité une cohérence intérieure d’une rare intensité.

En observateur attentif de la longue durée des peuples, Dominique Venner s’inquiétait des signes chaque jour plus visibles de la langueur mortifère de ses compatriotes autochtones. Ce guetteur de l’imprévu historique désirait les voir se réveiller le moment venu. C’est dans cette perspective salvatrice qu’il commit en pleine lucidité un acte ultime.

Par cette action sacrificielle, il a voulu secouer la psyché des Européens, car toute guerre est d’abord psychologique, culturelle, idéologique. Il savait que ce serait le don de soi absolu, l’affranchissement total des siens, de leur amour et de leur amitié, et l’acceptation sereine que son sang vienne, tel un nouveau Saint Chrême, oindre une mémoire collective pas encore amnésique.

« Dans toute guerre, des hommes sont volontaires pour des missions sacrifiées, note-t-il dans Le cœur rebelle (p. 85) ». Cette décision héroïque, Dominique Venner l’a nourrie, méditée, réfléchie patiemment. Dans son billet du 23 avril 2013, « Salut à toi, rebelle Chevalier ! », interrogeant, après Jean Cau, la superbe gravure d’Albrecht Dürer Le Chevalier, la Mort et le Diable, il conclut que « l’image du stoïque chevalier m’a souvent accompagné dans mes révoltes. Il est vrai que je suis un cœur rebelle et que je n’ai pas cessé de m’insurger contre la laideur envahissante, contre la bassesse promue en vertu et contre les mensonges élevés au rang de vérités. Je n’ai pas cessé de m’insurger contre ceux qui, sous nos yeux, ont voulu la mort de l’Europe, notre civilisation millénaire, sans laquelle je ne serais rien ». Il comprend que, au-delà de l’adoption du mariage contre-nature, s’opère un changement d’essence civilisationnelle contre lequel seule peut contrecarrer une ardente et ferme résolution.

S’il a commis le geste irréparable devant l’autel de Notre Dame de Paris, lui le païen qui ne se sentait aucune affinité avec le monothéisme, c’est peut-être parce qu’il a saisi l’urgence du Katékhon, cette figure eschatologique qui retient l’Antéchrist afin de maintenir l’ordre normal du cosmos.

« Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. » Il ajoute dans son ultime billet, « La manif du 26 mai et Heidegger », mis en ligne sur son blogue ce mardi 21 mai dans la matinée qu’« il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ». Il y souligne en outre qu’on trouvera « dans mes écrits récents la préfiguration et les explications de mon geste ».

Dominique Venner n’était pas un désespéré. Il en était même aux antipodes. Déjà, dans Le cœur rebelle, il insistait, lui l’admirateur de Maurice Pinguet, auteur de La mort volontaire au Japon, sur la haute figure du samouraï et de sa dernière métamorphose historique, le kamikaze, le combattant d’assaut qui, au nom de ses principes, se dépasse une dernière fois. « Mourir en soldat, avec la loi pour soi, exige moins d’imagination et d’audace morale que de mourir en rebelle solitaire, dans une opération suicide, sans autre justification intime que l’orgueilleuse certitude qu’on est le seul à pouvoir accomplir ce qui doit être fait (Le cœur rebelle, p. 85) ». Dans des circonstances qu’il a estimées propices, il a proclamé qu’« il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un “ autre monde ”. C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien ». « Je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable », répond-il par avance à tous ses détracteurs.

« On ne meurt pas chacun pour soi, mais les uns pour les autres, ou même les uns à la place des autres (p. 57) » rappelle Georges Bernanos dans Le Dialogues des Carmélites. L’altruisme héroïque, combattant et radical défendu par Dominique Venner se concrétise par un acte décisif qui transcende toute une œuvre d’écriture et de réflexions pour rejoindre les antiques préceptes des vieux Romains, en particulier ceux du stoïcien Sénèque pour qui « bien mourir, c’est échapper au danger de mal vivre ». Or, ce mal vivre, par-delà la simple condition personnelle, affecte toute la société française et européenne. Arrive le temps que, « le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes ». Dans ce contexte mortel pour l’esprit et pour les âmes, « apprendre aux gens à bien mourir est la grande affaire du stoïcisme, écrit Gabriel Matzneff (« La mort volontaire chez les Romains » dans Le Défi, p. 147) ».

Gabriel Matzneff distingue par ailleurs qu’« il y a ceux qui se tuent au nom d’une certaine idée qu’ils se font de la morale privée et publique, au nom d’une certaine idée qu’ils se font de l’homme : ils quittent un monde où les valeurs à quoi ils sont attachés n’ont plus cours et où partout triomphent celles qu’ils méprisent (pp. 164 – 165) ». Dominique Venner appartient à ces derniers. Il récuse en effet avec vigueur l’antagonisme artificiel et fallacieux entre le postmodernisme sociétal hyper-individualiste et le holisme conquérant de communautés allogènes, parfois musulmanes, sur notre continent. Il s’élève contre cette submersion migratoire qui bouleverse la physionomie européenne habituelle. « Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge contre le crime visant au remplacement de nos populations. »

En mettant fin à ses jours, Dominique Venner témoigne qu’une troisième voie autochtone identitaire française et européenne est la seule apte à préserver nos traditions plurimillénaires. Non, ce n’est pas en entérinant l’institution de l’homosexualité, de la famille monoparentale et de l’avortement de masse qu’on fera reculer l’islam et l’immigration extra-européenne. Et ce n’est pas en acceptant l’implantation de minorités étrangères aux mœurs exotiques qu’on rétablira les principes traditionnels de l’Être européen. C’est en les affrontant simultanément que les Européens ne sombreront pas dans le néant de l’histoire. Mais il faudra beaucoup de force morale pour mener de front ce double combat.

Dominique Venner n’a pas manqué de force morale. En allant, une arme à la main, jusqu’au chœur d’un espace consacré, depuis longtemps profané par des masses de touristes, il a resacralisé le lieu. Avait-il en ses derniers instants le souvenir du seppuku du Japonais Yukio Mishima en novembre 1970, et des immolations anti-communistes du Tchèque Jan Palach en janvier 1969 et du militant solidariste français Alain Escoffier en février 1977 ? Plus que marquer l’opinion, Dominique Venner qui savait que toute fondation pérenne exige un sacrifice préalable a surtout semé par sa disparition assumée les germes d’un renouveau continental et poser les assises d’un nouveau cycle boréen au XXIe siècle.

Georges Feltin-Tracol


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samedi, 25 mai 2013

Afscheidsbrief van Dominique Venner

Afscheidsbrief van Dominique Venner
 
Vertaling door Francis Van den Eynde
 
Waarom ik voor een vrijwillige dood heb gekozen?
Ik ben gezond van lichaam en geest en meer dan tevreden met de liefde waarmee mijn vrouw en mijn kinderen mij omringen.

Ik hou van het leven en verwacht niets meer daarna tenzij dat mijn ras moge blijven bestaan en dat mijn geest zou overleven.

Geconfronteerd met de grote gevaren die vandaag de dag mijn Frans en mijn Europees vaderland bedreigen, beschouw ik het, nu de avond van dat leven is aangevangen, als mijn plicht tot actie over te gaan, zolang ik daar de kracht toe heb.

Ik denk dat het nodig is dat ik mij opoffer om de slaperigheid die ons overrompelt, te doorbreken.
Wat mij van leven overblijft, wil ik dus wegschenken  als een vorm van protest maar ook ten bate van de heropbouw van onze beschaving.

Ik heb een bijzonder symbolische plek gekozen om dit te doen, de Notre Dame kathedraal van Parijs waar ik eerbied en bewondering voor koester. Ze werd door onze voorouders met het genie dat hun eigen was, opgericht op een eiland dat al eerder werd gebruikt voor een cultus die naar onze oudste wortels verwijst.

Daar waar zoveel mensen aan hun eigen leven verslaafd zijn, wil ik met dit gebaar getuigenis afleggen  ten gunste van de ethiek van de wilskracht.
 
Mijn zelfgekozen dood is bedoeld om slapende gewetens wakker te maken.
  
Ik kom op tegen fatalisme.

Ik kom op tegen de vergiftiging van onze zielen en tegen de invasie van persoonlijke verlangens die onze identiteitsverankering zwaar aantasten en zich onder meer vergrijpen aan het gezin, dat nochtans de intieme onderbouw vormt van onze duizendjarige beschaving.

Ik verdedig de identiteit van alle volkeren op hun eigen grondgebied en kom dus in opstand tegen de misdaad die de vervanging van onze bevolking op het oog heeft.

Vermits de heersende ideologieën hun toxische ambiguïteit niet kwijt geraken, moeten wij Europeanen hieruit de nodige consequenties trekken.

We moeten beseffen dat wij, bij gebrek aan een eigen identiteitsreligie die ons houvast zou kunnen zijn, al sinds Homeros beschikken over een gemeenschappelijk geheugen als bergplaats voor alle waarden waarop wij onze toekomstige renaissance zullen heropbouwen, bevrijd van de metafysica van het grenzeloze, die de nefaste oorzaak van al de moderne afwijkingen is.

Ik vraag bij voorbaat vergiffenis aan al wie mijn dood pijn zal doen. Eerst en vooral aan mijn vrouw, aan mijn kinderen, kleinkinderen, en ook aan mijn vrienden en getrouwen.
                       
Ik ben er echter van overtuigd dat, wanneer de schok van de pijn zal beginnen wegdeemsteren, zij de betekenis van het door mij gestelde gebaar zullen begrijpen en dat hun lijden dan stilaan in trots zal worden omgezet.
 
Ik wens dat ze met elkaar overleggen om te blijven voortbestaan.           
Ze zullen in wat ik recent heb geschreven de prefiguratie en de verklaring van mijn daad terugvinden.
  
Voor bijkomende informatie kan steeds beroep worden gedaan op mijn uitgever Pierre-Guillame de Roux die niet op de hoogte was maar mij al zeer lang kent.

Dominique Venner 
16 april 1935 - 21 mei 2013

jeudi, 23 mai 2013

Dominique Venner : le sacrifice...

Dominique Venner : le sacrifice...

 

Il y a un peu plus de 20 ans, paraissait le premier numéro de la revue "Enquête sur l'Histoire" créée par Dominique Venner et consacré à "40 siècles d'identité française". Dans son éditorial, il évoquait la corbeille d'un châpiteau de la basilique Saint-Andoche de Saulieu décorée d'un feuillage stylisé et qui était présentée aux visiteurs comme révèlant une influence orientale... comme si chez un tailleur de pierre bourguignon du XIIe siècle n'avait pu germer l'idée de sculpter des branchages d'aulne pour agrémenter un châpiteau. Dominique Venner n'a eu de cesse de dénoncer la supercherie idéologique qui - par le biais d'une Histoire officielle manipulée  - entend faire accroire que la civilisation européenne n'a pu s'épanouir que sur les modèles et par les apports de civilisations exotiques.

Notre camarade s'est fait le chantre de notre mémoire historique et l'ardent défenseur de notre identité civilisationnelle européenne qui est d'un âge immense comme l'a écrit Carl Jung. Une civilisation pluri-millénaire qui s'est enrichie des apports, non du judéo-christianisme, mais du catholicisme romain et de l'orthodoxie grecque devenus les plus païennes des sectes chrétiennes. Une civilisation à la beauté créatrice, à la force conquérante et à l'incomparable grandeur qui s'est perpétuée sans rupture radicale pendant des millénaires et qui est aujourd'hui menacée tant par l'invasion migratoire allogène que par les dérives idéologiques des collabos d'un Système mondialiste acharné à détruire les peuples et les nations.

C'est face à l'autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris, là ou se dressait celui de Jupiter dans la Lutèce gallo-romaine, que notre camarade Dominique Venner a choisi de s'immoler. Ce fut là peut-être un pied de nez aux enchasublés modernistes qui pervertissent et trahissent la foi de leurs ancêtres, ce fut là certainement un sacrifice exemplaire pour réveiller nos frères de peuple. Avant de partir rejoindre les dieux - et comme ont dit si bien Carl Lang et  Pierre Vial - Dominique Venner a sonné le tocsin : l'alerte est donnée, il nous reste maintenant à trompetter le boute-selle et le sonne-tambour. Le sacrifice de Dominique Venner est un appel au combat ! 

Yves Darchicourt 

 

Dominique Venner : la force de l’effet produit

 Dominique Venner : la force de l’effet produit

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La mort de Dominique Venner, ce 21 mai, donne déjà lieu à de nombreux hommages mérités. Compagnons d’armes ou de plume, ses vieux camarades servent sa mémoire, racontent sa geste et témoignent de l’homme qu’il fut.


Parce que la différence d’âge a fait de nous des camarades de ses enfants plus que de lui-même, nous pensons que le meilleur hommage à lui rendre est de saluer le choix, rayonnant d’intelligence et de puissance, de son sacrifice.

Dominique Venner croyait à l’Histoire. Il savait que celle-ci se forge autour de longues et patientes évolutions, mais plus souvent encore par l’irruption de l’imprévu, de l’inattendu, de l’événement qui embrase tout, précipite les choses – au sens chimique – pour assurer le basculement d’un monde ancien vers un nouvel ordre à bâtir.

La seconde passion de Dominique Venner, c’était la patiente recherche du meilleur effet produit. Sans illusion sur la dureté des temps, il a, toute sa vie durant, après avoir connu l’ivresse des combats, militaires puis militants, cherché à peser et être utile au meilleur endroit, au meilleur moment, avec les meilleures armes politiques, intellectuelles, esthétiques ou morales.

Le choix de sa mort est, à ce titre, troublant de pertinence. Elle lui ressemble totalement.

Il a choisi un acte pur, romain, sans peur ni faiblesse. Quelles que soient les analyses médiatiques qui seront faites, la nudité et la pureté de son acte ne pourront être salis et, dans notre inconscient engourdi de Vieux Européens, cette mort volontaire nous saisit plus fortement que nous le pensons nous-mêmes. Elle nous rappelle le sens du tragique, à tous ces moments de l’histoire où nos ancêtres ont eu leur propre vie entre leurs mains, bien loin des douceurs émollientes de notre époque d’enfants gâtés.

Il a choisi un lieu d’une puissance évocatrice exceptionnelle. Un lieu symbolique de la Chrétienté, si fortement malmenée depuis longtemps et pourtant si puissamment réveillée, ces derniers temps, par le sursaut de ces centaines de milliers de manifestants qui, partout en France, défendent une certaine conception de la civilisation européenne et chrétienne sans être nécessairement de fervents catholiques. Un lieu laïc aussi, car Notre-Dame est la cathédrale de Paris, capitale de la France, ce qui permet à tous de s’y identifier, quelles que soient leurs options intellectuelles, philosophiques, morales ou religieuses.

Il a choisi un moment opportun. Celui où, dans le sillage des grands cortèges de la Manif pour Tous, de jeunes générations s’éveillent au combat militant et à la défense de leurs valeurs, face au silence des immobiles, au mépris des médias ou aux mensonges de l’Etat. Dominique Venner a vu, lui, que ces jeunes sont un levain, un ferment, l’avant-garde d’une nouvelle génération de Français et d’Européens qui, inconsciemment ou non, tardivement peut-être, ont décidé de ne pas abdiquer le droit de vivre leurs vies d’hommes dans la fidélité à leur identité. Lui, l’observateur des joutes politiques trop souvent stériles, a compris que ces jeunes gens ont besoin de repères, d’illustrations, de symboles. De quelque chose qui parle à leur Etre.

Il a, enfin, choisi l’humilité. Sa renommée et la force de sa plume auraient pu lui faire préférer l’écriture d’un nouveau bréviaire pour jeunes militants, ou d’un livre définitif sur sa vision de l’histoire et de notre devenir. Il a choisi de ne donner qu’un seul signe, qu’un seul exemple. En rappelant que toute cause ne vaut que si le sacrifice ultime fait partie des options, que toute cause n’est véritablement sacrée que si elle engage sa vie même, il a offert aujourd’hui la sienne pour que vivent, demain, dans la fierté retrouvée, de nouvelles générations d’Européens.

En ce sens, nous qui n’avons pas partagé avec Dominique Venner les passions de sa jeunesse, nous qui n’avons pas, pour nous réchauffer de son absence, les souvenirs des combats du passé, nous voulons dire combien nous nous inclinons devant la lumineuse intelligence de sa dernière action, sans doute la plus politique de ses vingt dernières années.

Nous n’avons pas de peine. Nous sommes frappés par la lucidité de son choix et le courage de son acte. Ce qu’il nous reste, c’est la joie de l’avoir suffisamment connu pour comprendre la puissance de cet acte et apprécier la force de l’effet produit. Il nous faudra désormais rester fidèles et être à la hauteur.

 Philippe Christèle et Grégoire Gambier
22/05/2013

© Polemia

mercredi, 22 mai 2013

La mort d’un samouraï d’Occident

 La mort d’un samouraï d’Occident

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Quel geste ! Quelle grandeur ! Faisant suite à la stupéfaction et à une grande tristesse, c’est immédiatement ce à quoi nous avons pensé lorsque nous avons appris, en ce 21 mai 2013, l’annonce du suicide de Dominique Venner.

Le geste en lui-même est très parlant et répond à une certaine logique pour qui connait un minimum les écrits de celui qui était véritablement, pour nous au Cercle Non Conforme, un de nos maîtres à penser. Dominique Venner s’est donné la mort dans un lieu hautement symbolique de l’histoire de France et du génie européen : la cathédrale gothique de Notre-Dame de Paris. Grand connaisseur des armes à feu, c’est avec l’une d’entre elles qu’il s’est tiré une balle dans la bouche…

Dominique Venner a suivi en cela ses idées. Il était un grand Européen, conscient et affecté de la décadence actuelle de son continent. Pour lui, ce terrible déclin n’était pas inéluctable, l’Europe étant « en dormition »… Cette « dormition » se révélant au fil du temps peut être plus profonde qu’on ne le pensait, l’ « historien contemplatif » qu’il était s’est certainement résolu à passer à l’acte. Pourquoi ? Car ce suicide n’est pas l’œuvre d’un "dérangé" ou d'un "désespéré" comme le pense certains, il est un acte de protestation héroïque contre le monde moderne, contre cette Europe actuelle dégénérée et coupée de ses racines, négation totale de ce qu’elle est réellement. C’est un acte, pour nous Français, que nous devons considérer de la même manière que les Japonais considèrent le suicide de Mishima. C’est une mort digne, désintéressée, grandiose quelque part, romaine en un mot. Dominique Venner rejoint ici Lucrèce, Caton le Jeune et Publius Spendius mais aussi tant d’autres grands personnages de notre histoire dont le suicide fut une protestation contre le délitement de leur époque : pensons en premier lieu à Drieu la Rochelle.

Il l’écrivait lui-même dans sa dernière lettre : « Je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. Je choisis un lieu hautement symbolique, que je respecte et j’admire. Mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort pour réveiller les consciences assoupies. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge contre le crime visant au remplacement de nos populations. »

Nous l’avons dit, Dominique Venner était (et restera) pour nous une source d’inspiration infinie, tant de par ses réflexions historico-culturelles que par sa vision du militantisme politique. Lui qui avait abandonné celui-ci pour voguer vers d’autres cieux depuis des décennies, il a mis fin à sa vie par l’acte militant par excellent : le sacrifice. Le côté tragique de son choix ne fait qu’en renforcer la portée et la fierté qui brûle en nous d’avoir comme guide un tel homme.

Le Cercle Non Conforme

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.


Déclaration de Dominique Venner

Les raisons d’une mort volontaire

Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.

Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.

Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.

Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste.