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jeudi, 30 décembre 2021

NOOMAKHIA : Guerres de l’Esprit - Sur le magnum opus d'Alexandre Douguine

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NOOMAKHIA : Guerres de l’Esprit

Sur le magnum opus d'Alexandre Douguine

(2019)

Noomakhia: Wars of the Mind est le magnum opus en cours de publication du « philosophe le plus dangereux dans le monde », Alexandre Douguine (né en 1962). Devant bientôt entrer dans son 28e et dernier volume en russe, Noomakhia est en train de devenir l’une des contributions les plus ambitieuses et les plus complexes du XXIe siècle pour de nombreux domaines et écoles de pensée. Au-delà d’une série d’études noologiques innovantes dans l’histoire des Civilisations, et au-delà de la culmination originale d’un grand nombre d’idées et de travaux antérieurs de l’auteur, Noomakhia vise à inaugurer un nouveau paradigme philosophique, basé sur la déconstruction radicale de l’universalisme de la Modernité occidentale et sur la reconstruction audacieuse d’un modèle pluriversel des variations des Logoi qui structurent les cultures humaines. Noomakhia tente d’initier une nouvelle anthropologie, d’établir un nouveau discours sur l’histoire et les structures de la Noomachie (du grec « Guerre de l’Esprit ») qui conditionnent la diversité des civilisations humaines, et à contribuer à un Dialogue des Civilisations intercontinental.

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A mesure que Noomakhia commence à entrer graduellement dans le domaine anglophone, cette section de la bibliothèque en expansion de la Eurasianist Internet Archive présentant des traductions originales des penseurs du courant eurasiste est dédiée à rassembler les premiers aperçus dans l’épicentre de Noomakhia. Dans la section qui suit, les lecteurs, les chercheurs, et les traducteurs peuvent trouver une base de données régulièrement mise à jour de Noomakhia dont des extraits sont présentés et traduits pour la première fois en langue anglaise. Comme le projet Noomakhia dans son ensemble, cette ressource est un travail en progrès. Tous les volumes de Noomakhia sont actuellement publiés en russe par Academic Project (Moscou, Fédération Russe). 

Les lecteurs et les chercheurs sont aussi invités à visiter la section « Additional Materials » ci-dessous, présentant une collection croissante d’interviews, d’articles, et de cours se rapportant à Noomakhia, incluant Introduction to Noomakhia Video Lecture Series [Série de cours vidéo – Introduction à la Noomachie] ainsi que les publications du site Geopolitica.ru

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« Le projet Noomakhia est basé sur une étude en profondeur des différentes cultures, systèmes philosophiques, arts, religions et traits psychologiques et caractéristiques des civilisations humaines. Noomakhia examine tous les peuples – anciens et modernes, hautement sophistiqués et « primitifs », ces qui sont technologiquement hautement développés et ceux qui n’ont pas de langage écrit. Le but ultime de Noomakhia est de démontrer et de prouver d’une manière concluante qu’aucune culture singulière ne peut être considérée d’une manière hiérarchique (développée/sous-développée, supérieure/inférieure, moderne/pré-moderne, civilisée/sauvage, etc.). L’évaluation responsable de toute culture humaine doit être faite de l’intérieur, par ceux qui lui appartiennent, et sans l’imposition de préjugés extérieurs (l’interprétation est culturellement toujours partiale). Noomakhia présente une argumentation en faveur de la dignité de l’humanité qui vit à l’intérieur de l’incommensurabilité de toutes ses formes culturelles existantes.

Le point de départ – et le trait principal de Noomakhia – est le concept des Trois Logoi, les trois paradigmes noologiques qui définissent la structure de toute culture. Les Trois Logoi sont :

  • L’apollinien (patriarcal, hiérarchique, androcratique, vertical, exclusif, « céleste », transcendant) – le Logos lumineux ;
  • Le dionysiaque (médian, androgyne, extatique, immanent sans matérialisme, équilibré, dialectique) – le Logos obscur ;
  • Le cybélien (matriarcal, horizontal, gynocratique, inclusif, chthonien, immanent, matérialiste) – le Logos noir.

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Noomakhia propose que ces trois Logoi sont présents dans chaque culture, mais qu’ils sont irréductibles (invariants) et conservent toujours leur essence distincte. D’où le concept de Noomakhia (ou « Noomachie »), la bataille constante entre les Trois Logoi qui constitue la dynamique de la création des moments de la dialectique culturelle et historique. Ce sont des variables dans le déroulement historique de toute culture et ils se développent en périodes et phases différentes. Il n’existe aucune règle universelle qui ait défini ou qui puisse définir la succession et la durée de ces phases et moments dans la Noomachie. Chaque culture et civilisation possède sa propre séquence unique dans le déroulement de la Noomakhia, avec ses propres particularités uniques caractérisant les victoires et les triomphes des divers Logoi qui transforment fondamentalement tous les rôles. Chaque culture doit être étudiée et évaluée individuellement et avec un soin considérable, évitant toute tentation de projeter la structure de sa propre expérience étudiée sur la Noomakhia des autres.

Le second principe du projet Noomakhia est de définir le domaine de recherche et les limites  de la civilisation. Le concept de civilisation est culturel et basé sur la présomption d’une  coexistence parmi les peuples de la terre de cercles (ou horizons) existentiels différents, qui sont identifiés comme la pluralité des Dasein. L’étape suivante est la clarification du concept spatial de culture des civilisations étudiées et la présentation des séquences sémantiques  (l’historial, Seinsgeschichte) des événements les plus significatifs interprétés dans l’optique de ces peuples et cultures concrets. »

– Alexandre Douguine, “The Noomakhia Project” (2019)  

Source:

https://eurasianist-archive.com/item/noomakhia/

 

samedi, 02 janvier 2021

Frédéric II de Souabe : une perspective méta-historique sur l'Europe

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Frédéric II de Souabe : une perspective méta-historique sur l'Europe

Andrea Virga

Ex : https://www.geopolitica.ru/es

Traduction de Juan Gabriel Caro Rivera

L'anniversaire du 26 décembre (ou 826ème anniversaire de la naissance de Frédéric II de Hohenstaufen, Empereur romain et roi de Sicile) est l'occasion idéale pour nous de réfléchir à certains aspects strictement méta-historiques et méta-politiques de notre discours, à partir du symbole que nous avons choisi pour représenter le GRECE italien.

En effet, contrairement au symbole originel du centre d'études historiques en France, représenté par le nœud breton, récupéré par la suite par certaines expériences politiques italiennes, l'homologue italien du GRECE a décidé d'opter pour un plan stylisé du château de Frédéric II lui-même, soulignant ainsi, en toute cohérence, la défense par le GRECE des différences ethno-culturelles en fonction de nos spécificités nationales. Alors que le premier fait référence au substrat celtique profond qui imprègne une grande partie de l'Europe centrale et occidentale, de l'Atlantique au Danube et des Orcades au Pô, un héritage d'une époque antérieure aux processus de romanisation et de christianisation, le second, qui conserve également une forme radiale d'origine solaire, est la projection d'un contexte spatio-temporel différent, même s'il appartient entièrement à la civilisation européenne.

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Castel del Monte, comme des centaines d'autres châteaux construits ou rénovés, a été construit par Frédéric II dans l'intention de renforcer son autorité dans le royaume de Sicile sur une colline près d'Andria, au cœur des terres des Pouilles. La raison politique de sa création correspond donc à la recomposition de l'autorité centrale face à la fragmentation féodale. Le projet de monarchie universelle réalisé par les Staufen préfigurait - il est vrai - l'avènement de l'État moderne (bien que dans une perspective qui transcendait les frontières nationales), mais, d'autre part, il constituait une restauration de l'ordre impérial romain qui s'était désintégré en Occident huit siècles auparavant et qui, à cette époque, s'effondrait également à l'Est sous les coups des Croisés et des Turcs. Ainsi, un réseau de châteaux fidèles au souverain empêchait toute action centrifuge des barons et des municipalités. Les grands espaces du Nord, les forêts sombres, les mers orageuses, les friches gelées, les forêts brumeuses, sont pour nous les porteurs de la menace d'un chaos informe, s'il n'y a pas la pierre d'un vallum, d'un castrum, d'une via, d'un templum, qui impose au cosmos la civitas.

De plus, son architecture complexe révèle, pour citer un document de l'UNESCO, "une fusion harmonieuse d'éléments culturels de l'Europe du Nord, du monde islamique et de l'Antiquité classique", affirmant ainsi une véritable synthèse non seulement des cultures présentes à l'époque du Royaume de Sicile (cultures grecque, latine, arabe et juive, normande et souabe), mais aussi des racines qui ont contribué à donner vie à la Kultur européenne (comme l'explique Spengler), dénotant ainsi une réelle rupture avec le monde méditerranéen classique : c'est l'union entre les vestiges de la civilisation gréco-romaine classique avec les populations "barbares" d'origine indo-européenne et la religion chrétienne qui a une origine au Moyen-Orient. Si, dans la pensée des intellectuels français, la Méditerranée est souvent apparue comme une barrière - et les cultures grecque et romaine ont parfois été réinterprétées de façon anachronique comme l'œuvre des élites "aryennes" - pour nous, Italiens, les descendants ainés de Rome, le rapport avec les rives orientale et méridionale de la Mare Nostrum ne peut être que totalement différent.

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Notre petit sous-continent, qui est une péninsule dans une péninsule d'Eurasie, entourée par les Alpes, a vu l'afflux et la fusion du Nord (Latins, Gaulois, Achéens, Goths, Lombards) et du Sud (Phéniciens, Pélasgiens, Tyrrhéniens, Byzantins, Arabes). Nous ne sommes pas un corps étranger à l'Europe, comme on l'a dit à tort, trompé par la controverse économique actuelle, mais le cœur de l'Empire, où Charlemagne et Charles Quint, Otton et Barberousse, empereurs romains et germaniques, ont été couronnés ; où Saint Benoît a commencé à répandre la Croix du Christ et les manuscrits de Virgile dans toute l'Europe ; où les pas des pèlerins et les caravanes de marchands se sont succédé lors de la traversée des Alpes. Mais nous sommes en même temps un quai qui se projette vers la mer du milieu, vers l'Afrique et le Levant, où depuis des millénaires nous négocions et dialoguons au moyen de l'or et du fer. Il n'y avait pas de ports sans emporium dans nos républiques, et les flottes de nos villes rivalisaient pour les mers avec celles des royaumes et des empires.

Enfin, sur le plan symbolique, Castel del Monte est la véritable couronne impériale en pierre, toujours baignée par le soleil, et qui est sous le signe du huit (8). C'est le nombre naturel qui suit le sept et représente donc ce qui est au-delà de la perfection terrestre : le ciel d'étoiles fixes et incorruptibles que l'on trouve après les sept planètes en mouvement, mais surtout, selon la symbolique chrétienne, c'est le huitième jour, le jour de la résurrection, le dimanche où il n'y a pas de coucher de soleil. Bien sûr, ce n'est pas par hasard que les Baptistères, depuis le début de l'ère chrétienne, avaient huit côtés. Toutefois, les principales références, pour le cas présent, sont au nombre de deux : la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, érigée par Charlemagne et devenue plus tard le lieu de sépulture, ainsi que le siège du couronnement des rois d'Allemagne ; et le Dôme du Rocher à Jérusalem, construit sur la première pierre de laquelle le monde a été créé, où Adam a été formé, où Abraham a lié Isaac pour le sacrifier, où Salomon a placé l'Arche d'Alliance, où Muhammad a commencé son voyage vers l'autre monde, où la trompette du Jugement dernier sera sonnée et les Templiers ont consacré, pour une brève période, une église latine. Castel del Monte, géographiquement, se trouve à peu près à mi-chemin entre ces deux villes (bien que plus proche de la première), non loin du sanctuaire de Saint-Michel Archange sur le Monte Sant'Angelo et du port de Bari, sur les chemins des pèlerins. Frédéric lui-même était un empereur croisé - et les Croisades n'étaient-elles rien d'autre que des pèlerinages armés, comme le rappelle Cardini ? - couronné à Aix-la-Chapelle ainsi qu'à Rome et à Jérusalem.

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Cela dit, la figure de ce grand souverain italo-germanique n'est pas seulement une inspiration pour l'Italie, mais pour toute l'Europe. Son règne correspond à la période de plus grande puissance du Saint Empire romain au plus fort de la période classique du Moyen Âge, entre la Renaissance de l'an 1000 et la crise du XIVe siècle. Outre le royaume de Sicile, qui comprenait toute l'Italie du Sud, les frontières impériales s'étendaient de l'Ems au Tibre, de la Vistule au Rhône, en passant par la Provence et la Silésie, la Toscane et la Frise. Les États croisés de Jérusalem et l'Ordre Teutonique ont juré allégeance à l'Empereur, étendant leurs domaines à l'Orient. Les autres rois ont également reconnu, au moins d'un point de vue formel, la supériorité de leur rang. Frédéric, appelé Constantin par sa mère à sa naissance, a extrait des ruines de Constantinople l'idée que l'Empereur était le Vicaire du Christ, et donc que l'Empereur était à égalité avec le Pape, ce qui a conduit à la création des thèses et revendications de la faction gibeline qui seront exposées au cours des siècles suivants. Ce Premier (et le plus authentique) Reich était l'embryon d'une véritable unité européenne supranationale.

Grâce à tout cela, nous pouvons mener une réflexion plus approfondie sur les relations entre l'Europe et l'Occident et, surtout, sur le rôle que le premier devrait jouer dans ce monde globalisé, dans le contexte de l'unipolarité occidentale dirigée par les États-Unis et qui cède la place à l'émergence d'un monde de plus en plus multipolaire, déterminé par la montée de puissances émergentes comme la Chine. Les réactions apocalyptiques, qui parlent d'une "révolution mondiale des peuples de couleur" ou de la "fin de l'homme blanc", tout en constituant une forme de ressentiment au sens nietzschéen, sont fondamentalement anachroniques. D'un point de vue radicalement anti-libéral, comme le nôtre, la Belle Époque durant laquelle l'homme blanc chrétien occidental dominait le monde n'était pas un âge d'or digne de susciter un deuil aujourd’hui : c'était plutôt une époque où, derrière le voile de la suprématie et du progrès technique, se préparait une double guerre fratricide qui, en trente ans (1914-1945), a réduit notre continent à un satellite et à une frontière entre deux superpuissances. Pendant ce temps, l'exploitation impérialiste qui a lieu en Afrique et en Asie a jeté les bases des grandes inégalités entre le Nord et le Sud du monde, qui sont la cause des flux migratoires actuels devenus non durables. Pendant ce temps, la société bourgeoise et industrielle européenne a commencé à uniformiser et à dévorer toutes les traditions locales, à commencer par les langues considérées comme "minoritaires".

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Cependant, si l'on considère les cycles historiques dans leur intégralité, on s'aperçoit que l'exceptionnalité de l'Occident n'a occupé que l'espace de quelques siècles dans l'ensemble de l'histoire universelle. Avec sa fin, la Grande Divergence qu'elle représentait se referme sur les grandes civilisations orientales prêtes à retrouver la place qu'elles avaient sur la scène mondiale bien avant le XIXe siècle. L'Europe que nous devons construire et viser est donc politiquement celle de Federico et non l'Europe victorienne des chauvinismes nationalistes conflictuels qui contrastent avec la tendance à l'unité dans la diversité appliquée au niveau continental ; au lieu d'une hégémonie mondiale et d'une concurrence inter-impérialiste, nous voulons un équilibre et une coopération multipolaire entre les grands espaces. En outre, il convient de rappeler aujourd'hui que le règne de Frédéric II a coïncidé avec l'émergence de la Pax Mongolica, une époque où l'Orient était unifié sous le sceptre de fer de Gengis Khan et de ses disciples, ce qui a permis de maintenir ouvertes de nouvelles routes commerciales de l'Adriatique à la mer Jaune : une époque qui anticipait le rêve chinois actuel de créer un réseau de routes commerciales terrestres et maritimes destinées à relier plus étroitement les deux côtes de l'Eurasie.

Nous tournons alors notre regard pour dépasser l'image de cette Europe qui, consciente des limites imposées par la sagesse païenne et la doctrine chrétienne, et qui dialogue en position de force avec les forts et traite les faibles avec justice, sans sujétion ni arrogance, qui sait répondre avec une sérénité apollinienne aux défis de l'Extrême-Orient et de l'Extrême-Orient, qui oppose les sirènes faustiennes à la sagesse épicurienne du Stupor Mundi : "Idiots comme nous sommes, nous voulons tout conquérir, comme si nous avions le temps de tout posséder."

dimanche, 22 novembre 2020

L’itinéraire de Henning Eichberg (1942-2017)

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L’itinéraire de Henning Eichberg (1942-2017)

par Robert Steuckers

Bartsch-Günter+Revolution-von-rechts-Ideologie-und-Organisation-der-Neuen-Rechten.jpgJ’ai entendu parler pour la première fois de Henning Eichberg sous le pseudonyme de Hartwig Singer, dans un ouvrage important de Günter Bartsch, historien des idées contemporaines, du trotskisme, de l’anarchisme et des nouvelles droites. Le volume qui traitait des « nouvelles droites » après les événements de 1968 s’intitulait Revolution von rechts ? (1975). Bartsch avait parfaitement saisi la nouveauté et la pertinence des idées véhiculées par cette myriade de groupuscules très actifs, très soucieux d’étayer leurs affirmations impavides par des références théoriques solides, aussi solides que celles des marxistes de l’opposition dite extra-parlementaire, animée notamment par Rudi Dutschke. Dès la parution de cet ouvrage de Bartsch, découvert à la librairie du Passage 44 à Bruxelles, je me suis senti en communion avec ces idées véhiculées de Munich à Hambourg et de Cologne à Berlin. Bartsch lui-même avait eu un itinéraire fascinant, expliquant l’objectivité et l’empathie qu’il cultivait à l’endroit de toutes les mouvances qu’il étudiait et dont il explorait le corpus doctrinal. Né en 1927, mobilisé à 17 ans dans la Wehrmacht, membre du parti communiste allemand et animateur important de la FDJ (les jeunesses du KPD), il est déçu par la répression féroce du soulèvement populaire berlinois de juin 1953 et passe à l’Ouest, où il deviendra journaliste et enquêteur. Ses thèmes de prédilection ont été les mouvances politiques extra-parlementaires. Notons également que Bartsch se tournera à la fin de sa vie vers l’anthroposophie de Steiner, dont il tirera bon nombre d’enseignements pour fonder son propre mouvement « écosophique » qui le rapprochera de Baldur Springmann, pionnier de l’écologie folciste (völkisch), qui participera à l’Université d’été de « Synergies européennes » en 1998 dans le Trentin, où, âgé de 87 ans, il reçut un accueil des plus chaleureux par de jeunes Italiens, adeptes du style Wandervogel. Le livre de Bartsch a été déterminant dans mes options métapolitiques futures et ce livre demeure un classique qui devrait être relu sans relâche, pour bien connaître la généalogie de la mouvance « nouvelle droite ».

Dans l’ouvrage de Bartsch intitulé Revolution von rechts ?, Hennig Eichberg, alias Hartwig Singer, apparaît comme un théoricien qui entend discipliner le spontanéisme des droites nationales allemandes en réclamant un recours à l’empirisme logique ou empiriocriticisme du Cercle de Vienne. Ce recours au positivisme logique sera repris également par les Français de la future « nouvelle droite » qui se regroupaient à l’époque dans la « Fédération des Etudiants nationaux » et par la revue Nouvelle école qui consacra à cette thématique l’un de ses premiers numéros. Pour le positivisme logique, il faut que toute assertion soit vérifiable. C’est ce que l’on appeler l’option « vérificationniste ». A la suite de Wittgenstein et d’Ayer (philosophe et logicien anglais), les discours métaphysiques et idéologiques sont « prescriptifs »et non « descriptifs », ce qui les plonge dans des errements sans fin et dans l’incohérence. Tant la mouvance allemande de la « Neue Rechte » que son homologue française de la « nouvelle droite » abandonneront cette piste empiriocriticiste sans donner trop d’explication.

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En fait, cette piste abandonnée avait sa raison d’être politique et idéologique : Lénine, dans sa Critique de l’empiriocriticisme, s’en prenait à Ernst Mach dont se réclamait son concurrent au sein de la mouvance communiste-marxiste russe, Alexandre Bogdanov. Si, avec le recul, cette querelle au sein du marxisme russe avant la première guerre mondiale peut paraître oiseuse, l’intérêt pour le contexte, où elle s’est manifestée, renaît aujourd’hui en France et en Italie, avec la parution toute récente du livre de Carlo Rovelli, Helgoland (2020).

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Alexandre Bogdanov.

Rovelli est membre de l’Institut Universitaire de France. Il rappelle l’émergence de la physique quantique de Werner Heisenberg, qui introduit dans le discours scientifique des visions évoquant des « ondes de probabilité », des « objets éloignés mais connectés malgré cet éloignement », etc. Dans le chapitre 5 d’Helgoland, Rovelli nous ramène à Mach, Bogdanov et Lénine. Mach n’était pas un philosophe systématique : il tâtonnait encore à la fin du 19ème siècle. Il estimait que le philosophème « Matière », prisé par tous les matérialistes de l’époque, dont Marx mais surtout Lénine, était une idée toute faite, un ersatz de la divinité métaphysique, ce qui allait ramener la pensée à des clôtures sous un vernis pseudo-scientifique (des « enclôturements » répétitifs). C’est ce qui provoqua l’ire de Lénine, pour qui la tentative de Mach (et de Bogdanov) de ménager des « ouvertures » au sein même de la pensée matérialistse et de se débarrasser simultanément des affirmations trop « prescriptives », est une démarche « réactionnaire ». Or pour Mach, les phénomènes ne sont pas des manifestations d’objets, fermés sur eux-mêmes, mais, autre perspective, les objets sont des noeuds de phénomènes en interaction permanente. Mach a jeté les bases d’une critique de la mécanique newtonienne qui se projetait dans les idéologies libérales et marxistes, bourgeoises et pseudo-prolétariennes, dans toutes les vulgates politisées. Mach annonce, cahincaha, la future physique quantique de Heisenberg. Sur le plan même du « matérialisme », de l’étude de la matière, Lénine, en le critiquant rageusement, s’avérait lui-même passéiste, newtonien et donc « réactionnaire ».

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Toute critique du marxiste, il y a maintenant plus de cinquante ans ; quand Eichberg a amorcé son itinéraire politico-philosophique, devait nécessairement passer par une relecture critique de « Matérialisme et empiriocriticisme » de Lénine. Par un réexamen des positions plus souples et plus organiques de Bogdanov qui soulignait surtout l’historicité des phénomènes, donc leur mouvance perpétuelle, historicité qu’avaient aussi soulignée avant lui Marx et Engels et qu’apparemment Lénine ne retenait pas. Bogdanov reproche à Lénine de faire de la « Matière » une masse inamovible, inchangeable, immobile, figée. Bogdanov veut l’ouverture aux besoins réels et mouvants des peuples, ce qui est le désir fondamental des révolutionnaires de chair et de sang. Rovelli résume bien la problématique : « Au contraire, le programme politique de Lénine veut renforcer l’avant-garde révolutionnaire, détentrice de la vérité, qui doit guider le prolétariat » (comme aujourd’hui les experts et les sachants doivent guider et castrer les masses, par le martellement constant de la propagande médiatique ou par la peur artificielle fabriquée à l’aide de l’hypothétique covid-19).

Bogdanov, rappelle Rovelli, avait prédit « que le dogmatisme de Lénine congèlera la Russie révolutionnaire et en fera un bloc de glace qui n’évoluera plus, étouffera les conquêtes de la révolution, se sclérosera ». Outre le caractère prophétique de ces paroles de Bogdanov, on y perçoit le fil conducteur de la pensée d’Eichberg : le peuple, en tant que peuple, en tant que nodalité vitale de phénomènes biologiques, culturels et historiques, tous intimement entrelacés, doit se soustraite aux manipulations des experts autoproclamés. En avançant la nécessité de réétudier l’empirisme logique, Eichberg, sans nul doute, connaissait cette problématique propre aux révolutionnaires marxistes-léninistes, propre à la querelle Lénine/Bogdanov, ce qui ne semble pas avoir été le cas de ses homologues de la « nouvelle droite » française, qui ont embrayé furtivement sur son engouement pour l’empiriocriticisme, en y ajoutant, avec une certaine maladresse, l’interprétation finalement libérale de Louis Rougier (photo), puis en abandonnant ce filon sans donner la moindre explication. louis-rougier.jpgIls donnaient ainsi l’impression de virevolter au gré des modes et de n’être pas sérieux. Aujourd’hui, le travail de Rovelli ne semble pas susciter davantage d’intérêt chez eux. Pour Eichberg, ajouterions-nous, l’empirisme logique était spécifiquement européen (occidental) car il rejetait les instances figées pour observer des dynamiques à l’œuvre dans le monde et au sein même de la matière. Pour ses homologues français, cette spécificité occidentale, le « syndrome occidental » disait à l’époque Eichberg/Hartwig, servait à rejeter un déisme trop figé et, simultanément, un communisme tout aussi figé parce que léniniste et non bogdanovien (non proudhonien).

Revenons à la personne d’Eichberg/Singer. Retraçons son itinéraire. Originaire de Silésie, une province allemande annexée au lendemain de la seconde guerre mondiale à la Pologne, Eichberg vivra sa prime enfance en République Démocratique Allemande (RDA) pour arriver, avec ses parents, à l’âge de sept ans à Hambourg. Très tôt, à peine adolescent, il entre dans la dissidence politique que les médias mainstream appellent fielleusement « l’extrême-droite ».

Otto_Strasser.jpgSon premier engagement se fera, vers treize ou quatorze ans, dans la Deutsch-Soziale Union d’Otto Strasser. Par la suite, il sera un rédacteur régulier de la revue Nation Europa, fondée par Arthur Ehrhardt. Cette collaboration durera de 1961 à 1974. Cette assiduité militante ne l’empêche nullement de réussir de brillantes études de sociologie, notamment en explorant des thèmes tels que l’histoire de la technique et la sociologie du sport (sujet sur lequel il poursuivra une longue carrière universitaire, en Allemagne comme au Danemark). Sa culture actualisée et non nostalgique fait de lui la figure jeune la plus prometteuse de la petite mouvance néo-droitiste en Allemagne dans les années 1960.

A son option première pour l’empiriocriticisme, qui s’estompe chez lui au fil des années 1970, s’ajoute donc l’instrumentalisation métapolitique de diverses méthodologies tirées des sciences sociologiques et de leurs applications pratiques, notamment une expérience en Indonésie qui le conduira à développer un thème majeur de sa pensée, celui de l’ethnopluralisme : s’il existe certes un « syndrome occidental », qu’il avait posé comme « supérieur », l’option de Mach, sous-jacente chez lui, qui est, rappelons-le, d’observer les phénomènes et les dynamiques à l’œuvre en leur sein, le conduit à accepter comme phénomènes objectifs les modes de vie et les cultures des peuples non occidentaux. L’option ethnopluraliste était née.

En 1972, Eichberg est le premier, avec quelques camarades, à créer un mouvement qui a porté l’étiquette de « nouvelle droite », l’Aktion Neue Rechte. Il en rédige les statuts et en fixe les principes. Il infléchira cette opposition extra-parlementaire non gauchiste vers le corpus doctrinal allemand d’avant-guerre, celui des nationaux-révolutionnaires et des nationaux-bolcheviques. Ce retour à des sources datant de la République de Weimar s’effectuera dans des structures parallèles comme « Sache des Volkes » (= La Cause du Peuple), auxquelles nous nous identifierons à Bruxelles.

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Si Eichberg a eu une influence évidente sur le groupe français autour de la revue Nouvelle école, en métapolitisant l’empirisme logique pendant une brève période au début des années 1970, filon que les Français complèteront en sollicitant les œuvres de Louis Rougier et de Louis Vax. Cependant, cette piste restera en jachère, tant en Allemagne qu’en France, et les néolibéraux s’en empareront en la couplant aux idées métapolitiques de Karl Popper, à la différence que, pour Mach, était scientifique ce qui était observable et vérifiable, tandis que pour Popper, est scientifique ce qui est réfutable, position qui relie la forme poppérienne du libéralisme à la fois au criticisme déconstructiviste des gauchismes tirés plus ou moins des thèses de l’école de Francfort, au gendérisme qui réfute même ce qui est physiquement irréfutable, aux critiques des « sociétés fermées » et donc aux stratégies subversives des ONG de Soros (qui rejettent ce qui est vérifiable pour privilégier une praxis constante de « réfutation pour la réfutation »). La querelle philosophique Lénine/Bogdanov et le rejet léniniste des implications épistémologiques et pratiques du positivisme vérificationniste de Mach et de la future physique quantique de Heisenberg, pourtant déterminante dans la formation du paysage intellectuel européen au 20ème siècle, passent désormais au second plan dans les démarches et spéculations des « nouvelles droites ». Dommage. Navrant. Mais il faudra y revenir. Non pas pour ressasser une critique du marxisme-léninisme, aujourd’hui défunt, mais pour amorcer une offensive contre le néolibéralisme popperiste à la sauce Soros, où le principe poppérien de réfutabilité se voit sur-sollicité pour nier le réel observable : il y a dès lors alliance tacite entre la négativité, prônée par les figures de proue de l’Ecole de Francfort (Horkheimer, Adorno, Habermas), et la réfutabilité poppérienne, ce que ne laissait pas présager la querelle des sociologues allemands à la fin des années 70, où se profilait une dualité politique entre, d’une part, une social-démocratie réformiste, appuyée sur l’Ecole de Francfort, et un libéralisme pré-néolibéral, fondé sur le principe de réfutabilité de Popper et sur son rejet des « sociétés fermées » ou des « Etats fermés » (1).

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Dès la fin des années 1970, Eichberg abandonne lui aussi le filon empiriocriticiste, qu’il avait qualifié d’ « occidental », qu’il considérait comme l’apothéose de la pensée occidentale/européenne et comme l’indice le plus patent de l’identité européenne. Il opte pour une critique sociologique des « habitus » (Bourdieu), des modes vie standardisés de la société de consommation occidentale et américanisée, qui affecte durement la société allemande des années qui ont suivi immédiatement le miracle économique. Cet infléchissement de sa pensée s’effectue en parallèle avec bon nombre de filons classés à gauche, dans le cadre de la pensée contestatrice qui s’impose définitivement dans nos paysages intellectuels européens et nord-américains après les événements de 1968.

Sous l’influence d’une lecture du philosophe et ethnologue français Claude Lévi-Strauss, explorateur des sociétés les plus primitives, notamment en Amazonie, Eichberg théorise l’ethnopluralisme, idée-guide pour laquelle chaque peuple développe une culture propre, qui est un éventail de stratégies vitales disposant de leurs logiques et de leurs raisons propres et qu’il convient de ne pas édulcorer ou éradiquer. Seule la préservation de ces acquis ethnologiques, anthropologiques et historiques permettra de maintenir un monde sainement bigarré, non aligné sur un modèle unique comme celui de l’américanisme. Eichberg rejoint là Guillaume Faye quand celui-ci terminait la rédaction, en 1981, de son premier livre, Le système à tuer les peuples. Toujours au même moment, entre 1979 et 1981, Eichberg théorisait le « nationalisme de libération » (Befreiungsnationalismus), expression politique de son anthropologie pluraliste, de son fameux ethnopluralisme. Au cours de ces années-là, qui furent déterminantes pour mon évolution ultérieure, Eichberg entame une longue collaboration à la revue Wir Selbst (= Sinn Fein), fondée en 1979 par Siegfried Bublies à Coblence, toujours actif aujourd’hui en Allemagne. Le nom de cette publication prestigieuse et pionnière en bien des domaines provient directement de la valorisation par Eichberg du combat irlandais, particulièrement celui du syndicaliste James Connolly. Eichberg l’avait explicité dans un ouvrage programmatique, intitulé Nationale Identität. Là aussi, Eichberg fut pionnier sur le plan du vocabulaire, un inventeur de termes percutants. Le vocable « identité » connaîtra, à partir de ce moment, de multiples avatars au cours de ces quarante dernières années et définit aujourd’hui encore toute une mouvance contestatrice des idées dominantes, tant en France, qu’en Allemagne ou en Autriche, notamment avec Martin Sellner à Vienne, bien épaulé par son épouse américaine Brittany Pettybone.

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Pendant la querelle des missiles en Europe au début des années 1980, quand les Allemands surtout contestaient l’installation de missiles américains sur leur sol national, une fraction de la gauche, dont Peter Brandt, le fils de Willy Brandt, s’ouvre à la question nationale et rêve de la réunification, qui ne surviendra qu’après la perestroika de Gorbatchev. Eichberg, dans ce contexte nouveau, demeure toujours soucieux d’opérer des ruptures avec tous les ronrons politiciens ; il suit cette évolution de la gauche dutschkiste de manière plus qu’attentive, en même temps que Bublies. Il parvient à se faire pleinement accepter chez ceux qui, quelques années auparavant, se seraient déclarés ses ennemis : il accorde des entretiens dans plusieurs revues de la gauche intellectuelle allemande, dont Ästhetik und Kommunikation, Pflasterstrand, etc. Ce nouvel infléchissement trouvera son apothéose lors d’un débat avec Klaus Rainer Röhl, qui fut l’époux d’Ulrike Meinhof de la Bande à Baader, et Rudi Dutschke, leader de la contestation étudiante en 1967-68. Le titre du débat était significatif : « National ist revolutionär ».

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La percée d'Eichberg dans les institutions: cet ouvrage, publié par Westermann, destiné à la formation des maîtres d'école et des enseignants du secondaire, donne pour directives d'enseigner selon les principes de l'ethnopluralisme.

Au cours de cette décennie, Eichberg garde certes ses tribunes dans Wir Selbst mais s’éloigne de plus en plus des droites nationales allemandes, tout en acceptant, dès 1982, des postes de professeur d’université au Danemark. De plus en plus, Eichberg trouve les dadas et les discours répétitifs de la droite horripilants et ne s’en cache pas : sa plume, acerbe et programmatique, fustige les droites et tente de montrer en quoi elles sont condamnées à la stagnation et à l’implosion. Ses modèles restent certes Lévi-Strauss mais il mobilise aussi Michel Foucault, du moins partiellement, sans sombrer dans le festivisme délirant du philosophe français. Il voit en Foucault le philosophe qui a su prouver que les Lumières du 18ème siècle n’étaient pas libératrices mais au contraire avaient déployé toutes sortes de stratégies pour discipliner les corps d’abord, les peuples ensuite. La rigueur du panzercommunisme soviétique et la mise au pas doucereuse des âmes et des corps par le consumérisme américain sont donc des avatars pervers des Lumières, qui dissimulent leurs stratégies derrière un discours lénifiant. C’est là un point de vue partagé, mutatis mutandi, par Guillaume Faye qui, pourtant, n’a jamais trop sollicité Foucault mais plutôt le dionysisme de Michel Maffesoli, donc la pertinente vitalité intellectuelle demeure d’actualité dans la France d’aujourd’hui.

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Trois ouvrages universitaires d'Eichberg, en allemand, anglais et finnois. Une notoriété internationale.

Dans les années 1990, Eichberg franchit le cap : il cesse de collaborer à Wir Selbst et adhère au « Parti socialiste populaire » danois. Il ne collaborera plus qu’aux revues théoriques de ce parti. Il rédigera aussi une partie de ses programmes. Dans un dernier ouvrage théorique majeur qui, en quelque sorte, récapitule ses thèses en langue anglaise, The People of Democracy (2004), Eichberg rappelle qu’il a toujours été un disciple de Herder, de Grundvigt et de Buber. Son apport à la sociologie universitaire réside essentiellement dans une critique des sports olympiques, trop standardisés à ses yeux et ne tenant pas compte des innombrables particularités ludiques, religieuses et physiques que revêtent les sports nationaux et tribaux chez les peuples non occidentaux et qu’ont revêtu également bien des sports populaires oubliés ou refoulés chez les Européens.

Henning Eichberg est décédé au Danemark en avril 2017. Je n’aurais jamais imaginé le voir disparaître si tôt. Personnellement, j’ai entretenu quelques fois une correspondance avec lui, ai toujours lu attentivement ses contributions à Wir Selbst ; je n’étais pas toujours d’accord avec la forme de ses critiques (mais non avec le fond) ou avec la véhémence de ses propos mais, respectueusement, je tenais toujours compte de ce qu’il disait, tout en concédant que les ronrons des droites (mais aussi des gauches) étaient incapacitants justement parce qu’ils étaient des ronrons, des ritournelles aurait dit Gilles Deleuze. En août 1981, nous avons tous deux participé à un long séminaire à Tinglev au Danemark. Il y donnait le ton, de manière très autoritaire, en dépit de son discours « bogdanovien » antiautoritaire. Lors d’un aparté dans l’autocar qui nous ramenait d’une visite à la minorité danoise d’Allemagne et à la minorité allemande du Danemark, il m’a dit ceci, à propos de la « nouvelle droite » parisienne : « Vous rédigez trop d’hagiographies, vous devez parler de choses (concrètes) ». Pourquoi ne pas méditer cette injonction qu’il m’a donnée, il y a déjà 39 ans.

Robert Steuckers.

PS : Pour montrer comment pouvait s’articuler la pensée d’Eichberg dans le cadre belge, lire mon hommage à l’activiste flamand Christian Dutoit :

http://robertsteuckers.blogspot.com/2016/06/linclassable-...

Pour connaître le contexte général:

http://robertsteuckers.blogspot.com/2014/12/neo-nationali...

 

Note :

  • 41sJ0S+33EL.jpg(1) Dans le numéro 36 de Nouvelle école, consacré à Vilfredo Pareto et impulsé par Guillaume Faye (seule voix raisonnable à l’époque dans cet aréopage de fanfarons sans réelle culture), j’ai voulu introduire, dans mes deux articles, les linéaments de la querelle des sociologues allemands (ou querelle allemande des sciences sociales). On m’a pris pour un fou. Le pontife qui entendait mener la danse, avec la lourdeur d’un ours de mauvais cirque, préparait son aggiornamento néolibéral et thatcheroïde. Il le ratera lamentablement. Une bonne connaissance de l’empiriocriticisme, via le pamphlet de Lénine (et via les thèses sur Lénine de Henri Lefebvre avec qui Faye entretenait d’excellentes relations), et de la querelle des sociologues allemands, dont Habermas, que Faye lisait attentivement, aurait permis d’être au diapason. Et de le rester. Quarante ans après, après que Faye et moi-même eurent tiré notre révérence, après notre ostracisme par fatwas hystériques répétées à satiété, on patauge toujours dans le solipsisme, dans la doxa à deux balles et surtout dans un insupportable parisianisme.

lundi, 16 novembre 2020

Revista de historia, metapolítica y filosofía Nihil Obstat, n.º 35

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Revista de historia, metapolítica y filosofía Nihil Obstat, n.º 35

Cada número de esta revista se debe leer y meditar, no por estar de acuerdo con todo, sino por poder debatir los temas con un cierto nivel de calidad.

Revista de historia, metapolítica y filosofía.
Pedidos: edicionesfides@yahoo.es
192 págs. 20€.

Vamos a comentar solo algunos de sus textos:

Editorial: El coronavirus y los mitos de la posmodernidad. No hay que caer en conspiraciones, pero es evidente que este tema del virus ha servido para probar medidas de control extremas sobre la población, logrando que acepten lo que sea, aterrorizándola con datos y con propaganda.

Y si este virus fuera mucho más letal hubiera provocado la creación de un Estado Policía mundial, un Estado del Terror.

La crisis además servirá para endeudarnos a todos aún más y ver la fragilidad del sistema financiero capitalista, ya endeudado hasta las nubes ANTES de esta crisis.

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– Las leyes pioneras para la protección de los animales en España, por Jordi Garriga Clavé. Un texto magnífico que deberíamos leer todos, sobre cómo ha evolucionado, lenta y con atrasos, las relaciones humanas y los animales. Solo muy tarde, hace menos de un siglo, se empezaron a tener legislaciones donde los animales tuvieran ciertos ‘derechos’, aunque era más por no herir la sensibilidad de los humanos que por ellos mismos. En 1929 sale la primera legislación española sobre maltrato animal algo seria, que se reproduce en el texto.

Recordemos que fue el III Reich el primero en legislar que los animales tienen derechos por sí mismos.

AVT_Pierre-Vial_7152.jpeg– Entrevista a Pierre Vial. Los años del GRECE (1968-1987). En la escuela de Gramsci. Este es un texto fundamental para entender las posiciones de eso que llamamos ‘metapolítica’.

El único problema es que esta entrevista es del año 1990, se publicó en el año 2000, o sea hace 20 años, y no relata la continuación de la lucha de Pierre Vial, cosa fundamental.

El GRECE nace en 1968, tras comprobar el fracaso de la acción política directa y la necesidad de basar los valores e ideas esenciales de una alternativa al Sistema.

Era como un camino contra el activismo sin cabeza y el intelectualismo sin acción.

Los valores esenciales antisistema eran claros, ya los había definido el ‘fascismo’ genérico, pero su concreción en posiciones, ideas, política, cultura, arte, etc. debían actualizarse a los problemas tras 30 años de acabada la guerra.

La posición de Gramsci en el marxismo había sido algo similar, era preciso una cultura además de una lucha política. Pero para Gramsci la lucha cultural era solo una ayuda a la lucha política. En cambio, para nosotros la lucha cultura y arte es un fin, la lucha política es el medio para dar al pueblo cultura y arte.

Así pues, lograr una conquista cultural social era esencial, no solo como medio.

Primer fracaso: el Grece trató de entrar en los medios de masas, en diarios, radio, Tv incluso… con la ayuda de Pauwels en Figaro-Magazine, y Benoist usando pseudónimo en otros medios.

Eso llevó a dos problemas: uno, la traición de muchos que se pasaron a ideas del Sistema más aceptables, o se intelectualizaron contra toda acción. Y dos: no iban a tolerar esa actuación y amenazaron a Pauwels con un boicot económico y publicitario. Denunciaron como fascistas y nazis a todos los de Grece, y siguieron con ataques físicos.

Eso ya era evidente, había ya pasado en USA con gente como Eysenck, Jensen, etc. que fueron expulsados de las universidades y relegados del todo como ‘fanáticos racistas’, etc.

Grece siguió su lucha con Elements y Nouvelle Ecole, en temas como Ecología, genética, indo europeísmo, derecho a la diferencia, etc.

Como dice Vial, es mejor ser discreto en esas etapas de lucha, no creerse que el sistema va a permitir ‘democráticamente’ nuestra presencia.

El segundo cambio de Vial fue en 1987, la invasión inmigratoria era enorme ya, y consideró que debía trabajar con el Front National de JM Le Pen para tratar de parar esa destrucción racial de Francia.

Desgraciadamente la entrevista pasa en ese momento los años 90. No se describe como el FN inició una tremenda decadencia de valores e ideas a cambio de votos, que ha acabado con su cambio de nombre y de sentido, ya tipo VOX, y Vial se marchó del FN para formar Terre&Peuple, un frente de ideas y lucha sin concesiones.

RBN.jpg– In memoriam, por Juan Antonio Llopart. Un recuerdo necesario ante el inesperado fallecimiento de una gran camarada y persona, Carmen Padial, no solo luchadora con el MSR sino una persona dedicada a la maternidad, la ecología y naturaleza, vegetariana, que deja dos hijos pequeños de 9 años y otros dos ya mayores.

– La Cuarta Teoría Política y el problema del diablo, por Aleksander Duguin. Este texto tiene dos facetas, una absolutamente discutible y otra que no sabría ni como discutirla.

Empecemos por esta última, lo de ‘el problema del diablo’. Concuerdo en que el mayor éxito del diablo es hacer que la gente niegue la existencia de Dios y luego presentar sus antivalores como el nuevo dios de esa sociedad. Pero tras ello se lanza a una extravagancia sobre la Madre (la modernidad), el Padre (platonismo) y el Hijo (Aristóteles) que francamente es mejor dejar de intentar explicarla.

Veamos la parte discutible pero comprensible:

Cada vez que oigo la palabra ‘Cuarta Teoría Política’ miro a ver dónde se definen sus valores, principios, teorías, propuestas…. En este texto solo expone ‘contra que está’, pero no en favor de que.

Contra la modernidad, vale, los NS también, aunque diga que no. Contra el individualismo, más aún los NS que fomentan la comunidad absolutamente. Contra el materialismo, absolutamente un punto NS donde la economía está al servicio del pueblo y bajo control del Estado. Dice que los fascismos y comunismo han sido eliminados, bueno, el comunismo cayó por sus propios errores y desastres, los propios dirigentes comunistas no creyeron ya en el comunismo. Pero los fascismos fueron un enorme éxito, y cayeron militarmente por la alianza de comunistas y demócratas, no políticamente.

Pero no dice una sola palabra de sus propuestas de esa 4ª Teoría, y es que las veces que he escuchado algunas son copia muy poco maquillada de las propuestas Nacional revolucionarias y de los fascismos.

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– Consecuencias geopolíticas de la crisis del coronavirus. Una propuesta para España, por José Alsina Calvés. Aunque personalmente creo que este tema del coronavirus no va a cambiar substancialmente nada del sistema una vez superado el tema sanitario, fuera de demostrar cómo se puede dominar y tiranizar a la sociedad con el miedo, y como lograr una enorme crisis económica sobre la ya enorme deuda anterior, lo que pase es algo que no podremos afirmar hasta dentro de unos años.

Pero vayamos a las propuestas muy razonables de geopolítica en España, dejando aparte el virus.

Las propuestas son básicamente:

  1. Hispanoamérica o Latinoamérica junto a Portugal
  2. Reformar la industria frente a la propuesta global de convertir España en un cetro de servicios. Aranceles y proteccionismo en parte.
  3. Los países del Sur de Europa, mediterráneos. Un polo que podría relacionarse con los países de Visegrado y Rusia.

Me parece un buen resumen de posibilidades, cada una con serios problemas de realización, que voy a resumir:

  1. Como ya dice el propio texto, Latinoamérica primero deberían liberarse del dominio USA y unirse. La división y la intromisión dura y forzada de USA es el principal problema para ello. Y los indigenismos y algunas reticencias ‘anticolonialistas’ es otra.
  2. Eso es perfecto si logramos eliminar la UE y su poder, pues la política globalista de la UE impide estas medidas proteccionistas. Personalmente creo que el pueblo está con la UE y el Euro, éste es el problema. Creen que ser europeísta es la UE. Y adoran el Euro.

Y francamente ni siquiera en Grecia lograron despegarse de la UE, la deuda nos oprime y elimina la libertad.

Sin duda es la mejor solución, un grupo fuerte de países sí que podría resistir frente a la finanza, la UE y USA-Israel. Una pega: Rusia debe abandonar la idea de ser continuación o alabanza de la URSS. Los de Visegrado y los españoles, italianos, etc. no tienen ningunas ganas de soportar una sombra de la URSS. Rusia debería condenar a la URSS.

indexdiefus.jpg– Para algunos, la seguridad sanitaria se convertirá en una parte fundamental de las estrategias políticas liberales, por Diego Fusaro. Un texto que indica que las urgencias sanitarias se van a convertir en un arma de dominación de las poblaciones. Curiosamente ya un francés* en el gobierno, Attali, dijo en el 2009 que las crisis sanitarias eran un mejor método de dominio y miedo para imponer medidas para un gobierno mundial a la población.

Con datos bien dosificados y manipulados, con apoyo de algunos científicos sanitarios, con los medios de masas, se obliga mentalmente a que todos asuman las medidas más extremas como razonables y necesaria, colaborando con las medidas limitadoras de toda oposición, hasta el punto de llamar locos, o peligrosos a los que se opongan.

– Los monumentos conmemorativos en Dresde tras la IIGM en el 75 aniversario de la destrucción. Un artículo muy bien documentado y completo de los pocos y malos monumentos que se han levantado para conmemorar a los cientos de miles de civiles asesinados en Dresde con bombas de fósforo.

Describe como incluso esos monumentos no tienen normalmente imágenes o esculturas, solo frases, algunos muestran cierta culpa de los alemanes, y se han puesto al lado de otros donde se celebran a las victimas judías, o de otros temas para mezclar, de este modo las cosas.

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– Entrevista con Martí Teixidor, por Jordi Garriga. Genial entrevista a este pintor que yo llamaría anarco-fascista, un rebelde, un revolucionario, un activista artístico contra el basurero del llamado arte actual. Poco conocido fue un ariete anti Tapies, anti la basura actual con sus cuadros y textos.

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En Cedade pintó el cuadro ‘Dresde’, que llevamos a exponer en Austria, con enorme escándalo de las izquierdas.

mercredi, 05 février 2014

State & Society

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By Guillaume Faye

Ex: http://www.counter-currents.com

Translated by Greg Johnson

A nation, a people can have deficient state institutions while continuing to produce a great creative civilization. The example of France — among others — is quite eloquent. In many periods of its history, this country has experienced an unstable political state organization which cannot master endemic crises. However, society continued to function and create in all domains despite the ongoing crisis of the state. Because the society was the fertile population of vital people, who were never discouraged. 

Take the case of the period from 1815-1848 (the Restoration and July Monarchy ) and that of the Third Republic (1875-1940). State institutions (the “constitutions” in Tocqueville’s words) were particularly fragile, poorly supported, and challenged by permanent crises. But, at the same time, in the arts, sciences, industry, the quality of education, economic and cultural influence, etc. the country was creative and effective. How to explain this paradox?

First of all, the sustainability and genius of a nation depends on the relationship between a masculine and organizing principle, the State, and a feminine and vitalistic principle, which gives birth to forms, Society. Stateless, Society becomes sterile, since a people without a state sink into folklore and lethargy. And without a structured and homogeneous Society, a State (even if very well-organized) becomes powerless and ineffectual: this is happening today, to which I’ll come back later.

Second, in the past, during countless crises of the State and its institutions, France still had a State, however imperfect. Crises of the “regime” were superficial and superstructural, but it was still a state and political infrastructure that framed and aided the creativity of society.[1]

Third, roughly likening the State to the brain and Society to the organic body, as in an individual, if the former can suffer a headache while the latter remains perfectly healthy, the Nation as a whole may continue to function. However, if Society disintegrates in its organic foundation, the best state can neither govern nor save the Nation. State crises are much less severe than Societal crises. Similarly, an individual who has an excellent brain but whose body collapses will end up paralyzed and powerless.

The “historical capital” of a nation, that is to say, its creative accumulated production (cultural and material) depends on the interaction between the State and Society, but also the awareness that it is a ethno-historical unity.[2]

Now let’s deal with some shocking facts. Currently, we can not say that the French State apparatus functions poorly compared to everything we have experienced in the past. The problem is that French Society, the organic and productive force of the nation, is slowly disintegrating. The responsibility is partly — but only partly — the State’s, which has allowed it and failed to correct it. But the sickness of Society precedes that of the State, since the latter originates as a biological production of the organic body of Society, just as man is born of woman. From a holistic and interactive perspective, Society produces the state which, in turn, regulates, directs, and protects Society.

Today, the entire French Nation (like many others in Europe) suffers from extremely serious pathologies that put its survival in the medium term in question, and which have nothing to do with “institutions.” To enumerate: the aging of the indigenous population and its demographic decline, a massive immigration invasion from below (caused by or accepted with fatalism or hostility but in no way imposed by force from the outside), domestication (the psycho-behavioral source of egotism), refusal of effort (lethargy), criminal sentimentality, emasculation, passive hedonism, indifference to one’s ancestors and lineage (the germen), etc.

Some offer explanations based on external political or ideological causes: the long-term influence of Christian morality, the Freemasons, the “Jewish spirit” of Americanism, consumerism , etc. The internal explanation, which has the support of sociobiology, is that the peoples, biological groups, age just like individuals and lose their vital energy and their collective will. In the long term, they become less capable of withstanding their environment, ideological or otherwise. The external reasons are sources of irresponsibility, the internal ones of fatalism.

Nobody will ever decide. But one should not be deterministic. One must always act as if fate is surmountable and as if quiet desperation is stupid.

There are four principles (or conditions) that determine the health and creativity of a Society:

  1. Ethnic homogeneity in the broadest sense, with strong anthropological kinship.
  2. Values, a culture, a shared historical consciousness without inner communitarianism — that is to say, the unity of Society and the State .
  3. Internal solidarity beyond economic class differences, a sense of belonging more carnal than intellectual.
  4. Its own genius, that is to say, intrinsic qualities, innate creativity in a large proportion of members. This is not the prerogative of all peoples.

The political role of the state is thus to organize this ensemble and to plan for the future, that is to say, for history. But the French republican ideology (taken over by Soviet communism) imagines, from Robespierre to the hallucinating Terra nova leftists who inspire the Socialist Party, that the State, equipped with its idealism (“make France!”) can harmoniously organize a society composed of anyone from anywhere. Utopianism torpedoes all common sense. Aristotle explained that the body of a city (that is to say Society) cannot be based on chance. The State needs a well-chosen Society as the sculptor needs quality marble. Society and the State must assemble and resemble one another, and weaker of the two is the state. Why?[3]

Conclusion: If the disintegration, the ethnic chaos of French Society continues, the State, which is its projection, will eventually collapse in turn. France will disappear. But the sun will continue to shine.

Notes:

1. Montaigne believed that if the head of the State apparatus disappeared, the country would continue to operate normally. In other words, Society has its own autonomy.

2. The very original concept of “historical capital” has been formulated by the Breton nationalist movement Emsav and theorist Yann-Ber Tillenon. It describes the interaction of Society and state to build, over time, the heritage, both material and spiritual, of a Nation.

3. Because Society finances the State. Even the physical force of the state (law enforcement coercion) depends on the financial consent of Society. So the balance of power is complex. The collapse of a nation always comes from breaking the pact Society/State. And Society always generates a new State, while the State cannot create a Society.

Source: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/01/14/temp-2b6c3bf3a2b4d6cd4bd1be800b8d2a2f-5271290.html [2]

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/01/state-and-society/

mardi, 03 septembre 2013

Lage und Möglichkeiten der intellektuellen Rechten

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Geduld! – Lage und Möglichkeiten der intellektuellen Rechten

Karlheinz Weißmann

Ex: http://www.sezession.de

pdf der Druckfassung aus Sezession 55/ August 2013 hier herunterladen [1]

Im Zusammenhang mit der Klärung der Frage, ob die AfD ein für uns nicht nur interessantes, sondern sogar wichtiges Projekt sein könnte, bat Sezession Karlheinz Weißmann um einen grundlegenden Beitrag über die politische Rolle der metapolitisch ausgerichteten intellektuellen Rechten. Dieser Beitrag erschien in der 55. Sezession. Wir bringen ihn nun im Netz-Tagebuch, weil er die Debatte unterfüttert, die Kleine-Hartlage, Kubitschek und Lichtmesz angestoßen haben.

Es gibt verschiedene Gründe, einer weltanschaulichen Minderheit zuzugehören: Erbteil, Phlegma, Geltungsbedürfnis, Überzeugung. Tatsächlich erben manche Menschen Glauben oder Ideologie wie man ein Haus, ein Aktienpaket, ein Klavier oder eine alte Puppe erbt. Das hat damit zu tun, daß sie in einer Umwelt großgeworden sind, in der entsprechende Auffassungen vorherrschen. Sie haben sie angenommen, meistens schon als Kind, und früh als selbstverständlich zu betrachten gelernt. Ihre Überzeugungen sind Gewohnheiten.

Ein entsprechend geprägtes Milieu zu verlassen, ist schwierig, schon wegen des Trägheitsmoments, und erst recht, wenn man auf Grund von Schichtzugehörigkeit oder sektenartigem Einschluß mit Sanktionen für den Fall der Abtrünnigkeit zu rechnen hat. Es wird deshalb an der Mitgliedschaft festgehalten, trotz der unangenehmen Folgen, die das nach sich zieht, etwa der Feindseligkeit der Mehrheit. Minderheiten suchen den dadurch entstehenden Druck aufzufangen, indem sie Paral­lelkarrieren anbieten und (seltener) materielle oder (häufiger) immaterielle Prämien ausloben: das Spektrum solcher Kompensationen reicht vom Auserwähltheitsglauben aller über die Posten weniger bis zur Spitzenfunktion des einzelnen als »Meister«.

Derartige Möglichkeiten erklären bis zu einem gewissen Grad die Anziehungskraft von Minderheiten auf gescheiterte Existenzen, die in der Welt nicht Fuß fassen konnten, die tatsächlichen Ursachen ihres Versagens aber nicht wahrhaben wollen. Zur sozialen Realität von Klein- und Kleinstgruppen gehört außerdem der Mißbrauch herausgehobener Stellungen, deren Inhaber nur das zynische Kalkül treibt und die das Fehlen von Korrektiven nutzen. Es gibt aber selbstverständlich auch das echte Sendungsbewußtsein, das einhergeht mit jenem Einsatz und jener Opferbereitschaft, die die Anhänger begeistern und sie dazu bringen, trotz aller Widrigkeiten an der eigenen Überzeugung festzuhalten.

Eine Führer-Gefolgschaft-Struktur ist an vielen historischen Minoritäten nachzuweisen, aber nicht unabdingbar. Weltanschauliche Minderheiten existieren auch akephal, vor allem dann, wenn es sich um Denkfamilien handelt, also Gruppierungen, die in erster Linie eine Menge gemeinsamer Ideologeme und Konzepte zusammenhält. Bei der intellektuellen Rechten handelt es sich um so eine »kopflose« Minderheit. Aber das ist keineswegs ihre natürliche Verfassung. Der Status als Minderheit erklärt sich vielmehr aus einem Prozeß des Abstiegs, der mit der Niederlage von 1945 begann, die eben auch als Niederlage der Gesamtrechten im Kampf gegen die Gesamtlinke verstanden wurde. Sie schien aufgehalten durch die besonderen Bedingungen des Ost-West-Konflikts, setzte bei der Entspannung zwischen den Supermächten wieder ein und endete schließlich im Siegeszug der großen Emanzipation.

Eine rechte Strukturmehrheit war damit durch eine linke Strukturmehrheit ersetzt, was erklärt, warum sich in der rechten Minderheit nur noch diejenigen finden, die durch Erbteil, Phlegma, Geltungsbedürfnis oder Überzeugung hierher geraten sind. Denn alle Erwartungen eines »Rechtsrucks«, einer »Tendenzwende«, einer »Kulturrevolution von rechts«, eines »Rückrufs in die Geschichte«, einer »Gegenreformation« haben sich als vergeblich erwiesen, während die Substanz immer weiter schwand und mit ihr die Einflußmöglichkeiten, Karrierechancen oder wenigstens komfortablen Nischenexistenzen, die in einer Übergangsphase möglich waren.

Das hat die Zahl der »geborenen« Rechten wie der Phlegmatiker und Geltungsbedürftigen stark reduziert, und für die Intransigenten die Wahlmöglichkeiten drastisch eingeschränkt; es bleiben:

1. Resignation, sprich Aufgabe der bisher verfochtenen Meinung, Anpassung an die der Mehrheit,

2. Dekoration, das heißt Entwicklung eines wahlweise esoterischen oder ästhetischen Modells, das es erlaubt, im Verborgenen oder privatim die bisherigen Auffassungen festzuhalten, ohne daß deren Geltung noch nach außen vertreten würde,

3. Akzeleration, also Beschleunigung der Prozesse in dem Sinn, daß die bisher eingenommene Stellung verschärft und nach radikaleren Lösungswegen gesucht wird,

4. Konzeption, das heißt Aufrechterhaltung der Grundpositionen und deren Fortentwicklung bei dauernder Kritik und Korrektur der getroffenen Vorannahmen in der Erwartung, künftig doch zum Zug zu kommen.

Scheidet man die Varianten 1 und 2 aus, die im Grunde nur individuelle, keine politischen Lösungen bieten, bleiben die Möglichkeiten 3 und 4. Was die Radikalisierung angeht, schimmert bei ihren Protagonisten immer die Auffassung durch, daß die Probleme, die bestehen, nicht als vermeidbare Defekte zu betrachten sind, sondern als Konstruktionsfehler, wahlweise der Massengesellschaft, des Amerikanismus, des Parlamentarismus, der Demokratie. Um die zu beseitigen, müsse das »System« beseitigt werden. Einigkeit darüber, was an seine Stelle treten solle, besteht allerdings nicht, das Spektrum reicht vom Anarchokapitalismus bis zum Staatssozialismus, von der naturgebundenen Volksgemeinschaft bis zu irgend etwas Preußischem.

Nun ist solche Undeutlichkeit bei Alternativentwürfen eher Norm als Ausnahme und prinzipiell kein Einwand gegen sie. Etwas mehr Klarheit muß man aber erwarten bei Beantwortung der Frage, wie ans Ziel gekommen werden soll. Soweit erkennbar, versprechen sich die Befürworter der Akzeleration wenig von der Mitarbeit in einer bestehenden oder Gründung einer neuen Partei, aber auch die Schaffung irgendwelcher »Bünde« oder geheimer »Logen« scheint kaum Anhänger zu haben. Dagegen geistert immer wieder die Idee einer »Bewegung« durch die Köpfe, vor allem einer »Jugendbewegung«. Ist damit nicht gemeint, daß man die Fehlschläge von »Jungenstaat« oder »rotgrauer Aktion« nachspielen möchte, bliebe nur die Bedeutung von Jugendlichen und jungen Erwachsenen in historischen Revolutionen als Bezugspunkt.

Tatsächlich kann man sowohl die Jakobiner wie auch die Bolschewiki und auch die Faschisten oder die Träger der Arabellion als Jugendbewegungen beschreiben, aber es steht auch außer Frage, daß ihre Erfolge sich nicht aus diesem Charakteristikum erklärten. Schon die natürliche Unreife der Trägergruppen spricht dagegen, vor allem aber, daß Bewegungen als solche überhaupt keine Chance auf dauerhafte Wirkung haben. Sie können ein erster Aggregatzustand einer politischen Organisation sein, aber sie müssen in etwas anderes – gemeinhin eine Partei – übergehen. Wenn eine Partei versucht, ihren Bewegungscharakter auch nach der Institutionalisierung aufrechtzuerhalten, bedingt das zwangsläufig ihr Scheitern, oder es kommt zu politischem Mummenschanz. Der Erfolg der Grünen im Gegensatz zu allen möglichen Gruppierungen links der SPD hing ganz wesentlich mit deren Bereitschaft zusammen, den notwendigen Schritt zu machen und sich von allen zu trennen, die Reinheit und Zauber der Anfänge nicht losließen.

Um das Gemeinte noch an einem weiteren Beispiel zu illustrieren: Wer die Entwicklung der Identitären in Frankreich schon etwas länger beobachtet hat, registrierte das Irrlichternde dieser Bewegung, die Abhängigkeit von einzelnen Initiatoren, die ideologische Unklarheit, das Schwanken zwischen Zellen- oder Parteibildung, Kampf um die kulturelle Hegemonie oder Anlehnung an den Front National. Die Aufmerksamkeit, die man Ende vergangenen Jahres nach der Besetzung des Moscheeneubaus in Poitiers fand, erklärt sich denn auch nicht aus dem eigenen Potential der Identitären, sondern aus der Tatsache, daß der Vorfall von Marine Le Pen in einem Fernsehinterview erwähnt wurde. Erst dieses Zusammenwirken von Faktoren – Aktion, Hinweis durch eine Prominente, in einem bedeutenden Medium – zeigte Wirkung.

Allerdings hat auch das keine Initialzündung ausgelöst, was damit zusammenhängt, daß die für einen Durchbruch nötige Disziplin gerade den Bewegungsorientierten regelmäßig fehlt. Hinzugefügt sei noch, daß der FN nach einem kurzen Liebäugeln mit dem Thema »Identität« die Sache wieder fallengelassen hat: zu kopflastig, nichts für die breite Anhängerschaft und die militants, die die Arbeit an der Basis machen, zu uneindeutig, letztlich zu unpolitisch, das heißt zu unklar in bezug auf die Frage »Wer wen?« (Lenin dixit).

Eine Symbolpolitik, die sich, wie die der Identitären, an den Aktionsformen der Achtundsechziger orientiert, hat nur dann einen politischen Gehalt, wenn sie ein geeignetes Publikum – also eines, das mindestens interessiert, besser noch wohlwollend ist – findet. Wenn nicht, dann bleibt eine solche Strategie kontraproduktiv und bindet sinnlos Kräfte. Denn selbst wenn es auf diesem Weg gelingen sollte, den Kreis der Unbedingten zu erweitern, auf die »Mitte« kann man keinen Einfluß ausüben, und auf diesen Einfluß kommt es an. Das zu akzeptieren fällt dem Befürworter der Akzeleration natürlich schwer, weil er von der Notwendigkeit der Tat mit großem »T« überzeugt ist, weil er den Schmerz über die Dekadenz unerträglich findet und seine Verachtung der Unbewegten einen Grad erreicht hat, der ihn deren Haltung moralisch verwerflich erscheinen läßt. Umgekehrt traut er der Einsatzbereitschaft und der Willensanstrengung seiner Minderheit fast alles zu.

Vor allem dieser Voluntarismus ist dem Konzepter suspekt. Er vermutet dahinter den gleichen utopischen Wunsch, der auch den Gegner beherrscht, nämlich, »daß das Leben keine Bedingungen haben sollte« (Gehlen dixit). Für diese Bedingungen interessiert sich die vierte Gruppe am stärksten, was auch eine Temperamentsfrage sein mag, aber nicht nur. Es sind zuerst einmal in der Sache selbst liegende Ursachen, die es nahelegen, die Arbeit an den Grundlagen fortzusetzen. Dazu gehört vor allem die theoretische Schwäche der intellektuellen Rechten. Gemeint ist nicht, daß man es hier mit Dummköpfen zu tun hat, aber eben mit einer unliebsamen Konsequenz jener »nominalistischen« (Mohler dixit) Lagerung des konservativen Denkens, das lieber das Konkrete-Einzelne angeht als das Große-Ganze.

Faktisch hat es seit den 1960er Jahren keine umfassende Anstrengung von dieser Seite gegeben, so etwas wie einen ideologischen Gesamtentwurf zu schaffen, und selbst wenn man von den Problemen absieht, die es aufwirft, daß Generation für Generation durch die Begrifflichkeit des Gegners in ihren Vorstellungen bestimmt wird und die Faktenkenntnisse in einem dramatischen Tempo schwinden, bleibt es doch dabei, daß das Hauptproblem an diesem Punkt liegt: Wir haben keine »Politik«, kein Manual, auf das man jeden hinweisen, das man dem Interessierten in die Hand drücken kann und das den Schwankenden überzeugen würde.

Immerhin haben wir eine Zeitung, die als aktuelles Nachrichtenorgan unverzichtbar ist und die Geschehnisse aus unserer Sicht kommentiert, und ein Institut, das aus eigener Kraft mehr zustande gebracht hat, als sämtliche Stiftungen, Vorfeldorganisationen und Gesprächszirkel im Umfeld der bürgerlichen Parteien. Aber das sind nur erste Schritte, mühsam genug, dauernd gefährdet, nicht zuletzt durch die Mühsal und den Mangel an eindrücklichen Erfolgen. Es ist verständlich, daß das den einen oder anderen irre werden läßt an dem eingeschlagenen Weg und er nach Abkürzungen sucht, aber Metapolitik – denn darum handelt es sich für die vierte Fraktion – ist nur so und nicht anders zu treiben.

In Abwandlung einer berühmten Formel Max Webers kann man sagen »Metapolitik ist das langsame, geduldige Bohren dicker Bretter«. Selbstverständlich ist das nicht jedermanns Sache, begeistert das nur wenige, möchten die anderen »etwas machen«, wollen es »spannend«, »prickelnd« oder »sexy«, aber die Erfahrung, die große konservative Lehrerin, zeigt doch, daß nur die Verfügung über eine hinreichend gesicherte Faktenbasis und Klarheit der Kernbegriffe etwas bewirken kann. Etwas bewirken kann, nicht muß, das heißt: eine solche Arbeit setzt die Auffassung voraus, daß das, was da getan wird, in jedem Fall getan werden sollte, weil es das Richtige zur Kenntnis bringt und zu verbreiten sucht.

Selbstverständlich wird diese Tätigkeit nicht als Selbstzweck betrachtet, es bleibt das Ziel, mit den eigenen Überzeugungen auf die der anderen zu wirken. Der Linken ist das mehrfach gelungen – 1789 genauso wie 1968 –, aber nicht wegen der Macht ihrer Verschwörungen oder der Güte ihrer Einfälle, sondern weil die Lage günstig war. »Erkenne die Lage« (Schmitt dixit) ist die erste Forderung, die erfüllen muß, wer Einfluß gewinnen will. Und die Lage, die deutsche Lage, spricht jedenfalls dagegen, daß irgendeine schweigende Mehrheit nur auf die Einrede oder Ermutigung der rechten Minderheit wartet, um endlich zu sagen, was sie immer sagen wollte.

Die Stellung einer Partei wie der »Alternative für Deutschland« ist insofern symptomatisch. Dieser Versuch, den gesunden Menschenverstand zu organisieren, setzt auf die Mobilisierung der oben erwähnten Mitte, was angesichts der bestehenden Kräfteverhältnisse die einzig denkbare Option für ein anderes politisches Handeln ist. Was passiert, sobald diese Mobilisierung gelingt, steht auf einem ganz anderen Blatt, hängt wesentlich davon ab, ob sich die Entwicklung zuspitzt oder nicht. Sollte eine Zuspitzung erfolgen, wird das zwangsläufig zu einer Polarisierung führen und das heißt notwendig dazu, daß der Blick auch wieder auf die Rechte fällt und die Frage gestellt werden wird, ob sie etwas anzubieten hat, jenseits von Nostalgie, apokalyptischer Sehnsucht, Wünschbarkeiten und Parolen.

Der Konservative als »Mann der Krise« (Molnar dixit) kann dann Gehör finden, aber den Prozeß, der bis zu diesem Punkt führt, kann er nicht selbst einleiten und nur bedingt vorantreiben, denn es handelt sich um das Ergebnis des Handelns und Unterlassens der Mächtigen, mithin seiner politischen und ideologischen Gegner. Deshalb wird man sich in Geduld fassen müssen. – Daß Geduld eine konservative Tugend ist, liegt auf der Hand, aber man unterschätze nicht ihr Umsturzpotential.

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[1] hier herunterladen: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2013/08/Sez55_KHW.pdf

[2] Image: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2013/07/heft55_klein.jpg

[3] : http://www.sezession.de/28250/erkenne-die-lage.html

[4] : https://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/GesellschaftStaat/Bevoelkerung/Wanderungen/Aktuell.html

[5] : https://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/Indikatoren/LangeReihen/Bevoelkerung/lrbev07.html

samedi, 06 juillet 2013

Le Venner Bashing des pseudos esprits libres : vacuité et vanité

 
par Eric Neustadt
 
Ex: http://www.ladroitestrasbourgeoise.com

Laissons à ceux qui l’ont connu ou lu le soin de commenter la décision de l’écrivain Dominique Venner de mettre fin à ses jours. Il a choisi une voie de l’honneur, à savoir porter un message politique par un acte ultime.

Les rebelles de carton de la bienpensance ont donc pissé une ligne comme ils en sniffent d’autres sur le marbre des bars ou sur les tables basses de leurs appartements cossus.  Abrités par des emplois taillés sur mesure et payés par le contribuable, un mot qui commence bien mal, ils trouvent donc le temps, naturellement en dehors de leurs missions officielles, de caresser leur propre égo de façon saccadée et de se lancer dans une profanation écrite d’un acte symbolique.

Tout est alors bon pour le Venner Bashing de la part de ces petits salonards.

Ils oublient que la voie ultime, celle du don de sa vie fut celle d’autres figures historiques contemporaines.

L’abbé Guillaume de Tanoüarn peut suspect de mollesse dans la défense d’un catholicisme vivant et combattant a souhaité s’exprimer sur cette décision :

« J’ai eu l’occasion, voilà déjà une quinzaine d’années, de rencontrer Dominique Venner, de discuter avec lui, d’essayer de comprendre l’antichristianisme militant de cet historien qui était à la fois si froid et si passionné, si précis dans ses analyses et si lyrique dans ses perspectives, sans que le lyrisme ne nuise à l’analyse ni l’analyse au lyrisme. Dominique Venner avait une grande âme, « un cœur rebelle ». C’est ce qui m’avait fait éprouver pour lui, alors que nous étions aux antipodes l’un de l’autre, une véritable sympathie. Il m’avait d’ailleurs dédicacé son ouvrage autobiographique Le coeur rebelle : « À l’abbé de Tanoüarn qui n’est pas un cœur soumis ». Cette formule, je l’ai longtemps méditée. Je crois que c’est en cela que nous avons été en compréhension l’un de l’autre, lui et moi, dans le refus de toutes les formes de soumission. Se soumettre c’est subir, subir c’est renoncer à agir, renoncer à agir c’est accepter de ne pas servir, de ne servir à rien, de se laisser happer par le grand Néant de tous les À-quoi-bonismes, contre lequel Dominique s’est élevé toute sa vie. Contre lequel pourrait-on dire, il a tenté d’élever sa vie et son œuvre.

Son dernier post, sur son blog, appelant à manifester le 26 mai contre le mariage homosexuel, mêle la crainte d’une islamisation de la France à ce signe de décadence morale qu’est le mariage des homosexuels. « Ce ne sont pas de petites manifestations de rue » qui pourront changer quelque chose à cette formidable conjuration « du pire et des pires » que présente la vie politique française en ce moment. On devine une forme de désespoir politique, vraiment poignant chez cet homme de 78 ans, dont on pourrait penser qu’il en a vu bien d’autres, depuis les combats de l’Algérie française, les appels à la résistance d’Europe jeunesse, jusqu’à maintenant. Mais le désespoir n’est pas l’explication ultime de ce dernier geste.

« Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. »

Du reste, sur son blog, ce n’est pas le désespoir qui domine le texte qu’il nous laisse : « Il faudra certainement des geste nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ». On pense au sepuku de Mishima, il n’a pas pu ne pas y penser, en choisissant froidement le lieu et le moment et en s’interdisant de se rater. Son acte a été mûri, prémédité. Il avait remis les clés de la Nouvelle revue d’histoire ce week-end à celui qu’il considérait comme son plus proche collaborateur et son continuateur, Philippe Conrad. Sans paraître affecté. Il avait fini sa tâche, il importait de donner un sens à sa fin.

Sur son blog, il expliquait : « Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien ».

« Nous n’avons que cette vie… ». Cette affirmation, pour Dominique Venner, est une donnée essentielle du problème. S’il n’y a pas d’au-delà de la vie terrestre ; pour quelqu’un qui entend aller jusqu’au bout, l’instant, chaque instant a un poids écrasant. Le chrétien comprend ce sens de l’instant et ce sens de la responsabilité, mais il ne cherche pas à aller au-delà du possible : Dieu est l’agent de nos destinée. Dieu achève l’ébauche que nous lui tendons à la dernière seconde.Et le sacrifice est encore une action, non une soumission. Dominique Venner n’a pas voulu s’en remettre à Dieu de sa dernière seconde, il ne pouvait pas faire ce sacrifice : il a souhaité la choisir. Pétri de philosophie allemande, il a repris toute sa vie l’idée de Schelling, commenté par Heidegger : « être c’est vouloir ». Esse est velle. « L’être, c’est le vouloir ». Il faut vouloir jusqu’au bout pour être vraiment. Voilà la formule d’un athéisme antinihiliste… Le sien.

Et pourtant… »

Pourtant, Dominique Venner a choisi l’autel de Notre Dame pour cette décision. C’est sur l’autel qu’il a posé une dernière lettre. Vraiment je ne crois pas que, s’il a fait cela, c’est pour attirer l’attention, pour que Manuel Gaz vienne sur les lieux. Il n’avait que faire de ce genre de reconnaissance « médiatique ». Son acte n’est pas médiatique, il est symbolique. Quel symbole ? Celui de la Vierge Mère, celui de l’éternel féminin, lui qui, dans son dernier blog professe « respecter les femmes alors que l’islam ne les respecte pas ». Sans doute. Mais il ne faut pas oublier qu’outre sa culture païenne, Dominique Venner possédait une solide culture chrétienne, avant que son entrée en délicatesse avec une Église qu’il voyait comme absurdement pro-FLN ne l’ait détourné de Dieu. Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. Une sorte de prière sans parole, pour ce coeur inassouvi jusqu’à la dernière seconde. Dieu ? C’était trop compliqué pour lui. Mais Marie… Une femme, capable – Dieu le sait – d’exaucer enfin le désir de perfection qui a été la grandeur et le drame de sa vie. »

Venner sur les traces d’Heidegger n’a-t-il pas tenté de nous poser une ultime question, par delà la foi et le lieu, sur le sens de la vie, l’engagement et le don de soi ?

Les mutins de Panurge et leurs bergers plumitifs ne peuvent accepter cela. Etre confrontés à leur propres vacuités, cela dérange. N’est-ce pas ?

 

Les pseudos esprits libres strasbourgeois confirment ce que nous pensions. Ils n’ont que peu d’esprit, quand à leur liberté, elle est aussi grande que la distance qui les relient au système et à leurs employeurs.

Eric Neustadt – www.ladroitestrasbourgeoise.com

mardi, 25 octobre 2011

Pierre Vial présente "Le loup-garou" d'Hermann Löns


Pierre Vial présente "Le loup-garou" d'Hermann Löns

dimanche, 09 octobre 2011

Toward a North American New Right

Toward a North American New Right

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

 

Author’s Note:

This is the Editor’s Preface to North American New Right, vol. 1, which will be published in November.

To plant a field or build a house, one must first clear a space. The same is true of an intellectual movement. North American New Right was created as a space for dialogue in which a new intellectual movement, a North American New Right, might emerge.

North American New Right began on June 11, 2010, as an online journal, the “blog” of Counter-Currents Publishing (http://www.counter-currents.com). But from the very beginning, North American New Right was also conceived as a print publication, an annual volume that would showcase the best of the online journal and provide a more readable format for appreciating our longer, more involved pieces. With this, the first volume of North American New Right, that project has now come to fruition.

The North American New Right is a “metapolitical” movement modeled on the European New Right, but adapted to the realities of North America. The goal of the North American New Right is to lay the metapolitical foundations for the emergence of a White Republic (or republics) in North America.

This project is motivated by consciousness of an existential threat. European peoples, both in our mother continent and scattered around the globe, now live under a cultural, political, and economic system that has set our race on the path to cultural decadence and demographic decline. If these trends are not reversed, whites will disappear as a distinct race. The incomparable light we bring to the world will be extinguished, and the greatness of our achievements will be preserved only in fragments, like the scraps of literature, shards of pottery, and shattered artworks that survived the wreck of pagan antiquity.

We aim to halt that process here in North America, but we also wish to learn from and contribute to the struggle of our comrades for white homelands around the globe.

“Metapolitics” refers to what comes before the political, i.e., the foundations of politics, including both (1) political ideas, i.e., the intellectual case for a particular political order, and (2) a concrete community that embodies those ideas in the present and will serve as the seed of a new political order to emerge in the future. As a journal of ideas, North American New Right naturally focuses on the intellectual dimension of metapolitics, which centers around three issues: identity, morality, and practicality.

If we are to defend the idea of a White Republic, we have to answer the question of identity: Who are we? Once we know who we are, we still have to answer the moral question: Is it right to create a society for our people alone? Finally, even if a White Republic is moral, we have to deal with the question of practicality: Is a White Republic even possible?

Identity

Questions of identity include such topics as: existing European regional and national identities; the problem of identity in European colonial societies where the blending of European stocks is almost universal; the inadequacy of abstract, propositional forms of identity; the problem of petty nationalism; the deep roots of a common European identity, including biological race, European history and prehistory, and the cultural diffusions revealed by comparative linguistics and mythology; the Traditionalism of René Guénon and Julius Evola; concepts of collective destiny; causes for collective pride and guilt, i.e., the strengths and weaknesses of our people; and the relationship of the North American New Right to the Western political, philosophical, and cultural tradition.

A corollary of the question of who we are is the question of who we are not, the question of “the others,” which subsumes unavoidable debates regarding the Jewish question. In an ideal world, it would be possible to be for oneself without being against anybody else. But as Carl Schmitt so cogently argues, in the real world, the political realm is constituted by the distinction between friend and enemy, which is rooted in the potential for existential conflicts between peoples.

On the other hand, we need to know who we are before we can deal with the question of who we are not. It is not possible to create political movements based merely on opposition to other groups while avoiding any discussion of our own identity as “divisive.” Thus the project of the North American New Right is to deal forthrightly with the questions of who we are not, but only within the larger context of the positive questions of who we are. Who and what we are for has logical and practical priority over who and what we are against.

Morality  

In my view, the key moral question is whether it is right to prefer one’s own kin over others. Whites, and only whites, have become convinced that it is wrong to prefer our people over other ethnic groups. Strict ethnic impartiality would not, however, be destructive of our race if all other races abided by the same principle. But unfortunately, they do not. All other groups not only are allowed to appeal to ethnic solidarity, they are encouraged and rewarded to do so. This puts whites at a systematic disadvantage in dealing with other groups, a disadvantage that over time would be sufficient to dispossess whites of our own homelands.

But our situation is actually far worse, for many whites have not adopted mere impartiality in dealing with other ethnic groups. Instead, they actually prefer other groups to their own. They are practitioners of what Guillaume Faye calls “ethnomasochism” and “xenophilia.” Such attitudes, of course, can only accelerate white dispossession.

And when whites no longer control homelands of our own, our destiny as a race will pass into the hands of other groups, many of which have deep historical grudges against us. We will, in effect, be a conquered people, and we will share the fates of conquered peoples, most of whom disappear from the pages of history.

Note that the question of ethnic partiality is not the issue of moral “univeralism.” Partiality to one’s own people is a completely universalizable principle. So is ethnic impartiality. So are ethnomasochism and xenophilia. The reason that ethnic impartiality and ethnomasochism/xenophilia are destructive to whites is simply that they are not practiced universally and reciprocally.

Another moral issue is the question of utopia. Whites are willing to maintain racially destructive moral attitudes like ethnic impartiality or ethnomasochism/xenophilia because they believe that they are making sacrifices to bring about a better world, a world without ethnic enmity and conflict. We have to destroy this illusion before it destroys us. We need to establish the enmity and conflict are ineradicable. They are normal, natural, and a challenge to our improvement, not something that can go away.

But we also need to advance our own, more realistic vision of utopia:  a peaceful world in which the causes of quarrel are not eliminated, but simply managed. Ethnic diversity in and of itself need not cause conflicts. Ethnic strife is, however, inevitable when diverse groups try to occupy the same living spaces. Therefore, the best way to avoid ethnic hatred and conflict is universal nationalism, i.e., giving every distinct people a country or countries of its own. A durable foundation for world peace is the recognition that all peoples have an interest in preserving the principle of national self-determination. (There is also a common interest in preserving our planetary environment.)

Dreams & Reality

Before the White Republic can become a reality, it must first be a fantasy, a dream, a vision of a possible world. But to become a reality, a vision must also be realistic. So the North American New Right has the dual task of cultivating dreamers and realists.

To cultivate the dreamers, we have a strong focus on the arts. Art is an indispensable tool of propagating political ideals, for it can reach more people, and stir them more deeply, than mere prose. But more fundamentally than that, our ideals and programs themselves are also the products of the artistic imagination.

To encourage contemporary artists, we seek to place them in contact with our tradition. Many of the greatest artists of the last century were men of the right, and one does not have to go back too far in history before the principles we defend were the common sense of virtually every great creative genius. We also seek to offer contemporary artists constructive criticism, publicity, and opportunities to network and collaborate.

To cultivate realism, we explore the questions of whether a White Republic is even feasible and how we might get there from here. These questions can be approached from two distinct though complimentary angles: the theoretical and the historical. Philosophy and the human sciences can tell us a good deal about what is possible and impossible, likely or unlikely. They seek to move from the possible to the actual. History, by contrast, moves from the actual to the possible. If something has happened, it is ipso facto possible.

The examples of the Irish and the Spanish, for example, show us that European peoples who have been conquered and colonized for centuries can preserve their identities and reconquer their homelands. More recent history also gives us examples of how large, multinational, multiracial empires have collapsed, allowing their constituent nations to free themselves and create ethnically homogeneous states. History thus provides us with a vast store of examples and analogies that can help us shape our ideas and guide them toward realization.

Theory & Practice[1]

To achieve our political aims, the North American New Right must understand the proper relationship of social theory to social change, metapolitics to politics, theory to practice. We must avoid drifting either into inactive intellectualism or unintelligent and therefore pointless and destructive activism.

Guillaume Faye’s Archeofuturism[2] offers many important lessons for our project. Chapter 1, “An Assessment of the Nouvelle Droite,” is Faye’s settling of accounts with the French New Right. In the late 1970s and early 1980s, Faye was a leading thinker and polemicist of the French New Right before quitting in disillusionment. In 1998, after 12 years, he returned to the battle of ideas with Archeofuturism, which begins with an explanation of his departure and return.

In the 1970s and 1980s, the Nouvelle Droite, led by Alain de Benoist, was a highly visible and influential intellectual movement. The Nouvelle Droite published books and periodicals like Nouvelle École and Éléments; it sponsored lectures, conferences, and debates; it engaged the intellectual and cultural mainstreams. The Nouvelle Droite did more than receive coverage in the mainstream press, it often set the terms of debates to which the mainstream responded.

The Nouvelle Droite was deep; it was highbrow; it was radical; it was relevant; and, above all, it was exciting. It was based on the axiom that ideas shape the world. Bad ideas are destroying it, and only better ideas will save it. It had the right ideas, and it was increasingly influential. Its metapolitical strategy was a “Gramscianism” of the Right, i.e., an attempt to shape the ideas and ultimately the actions of the elites—academics, journalists, businessmen, politicians, etc.—as envisioned in the writings of Italian Marxist Antonio Gramsci.

However, according to Faye, as the 1980s came to a close, the Nouvelle Droite became less influential: “Regrettably, it has turned into an ideological ghetto. It no longer sees itself as a powerhouse for the diffusion of energies with the ultimate aim of acquiring power, but rather as a publishing enterprise that also organizes conferences but has limited ambitions” (pp. 24–25). The causes of this decline were based partly on objective conditions, partly on the movement’s own weaknesses.

Two of Faye’s points seem particularly relevant here. I should note that even if these points do not turn out to be entirely fair to the Nouvelle Droite, they still contain universal truths that are applicable to our project in North America.

(1) The rise of the Front National of Jean-Marie Le Pen caused a decline in the visibility and influence of the Nouvelle Droite, whereas one would have thought that the Front National’s good fortunes would have magnified those of the Nouvelle Droite. After all, the two movements share much in common, and there can be little doubt that the Nouvelle Droite influenced the Front National and brought new people into its orbit.

Faye claims, however, that there are many “airlocks” that seal off the different circles of the French Right. Faye claims that the Nouvelle Droite never really tried to engage the Front National, because its members fundamentally misunderstood Gramsci. Gramsci’s cultural battle was organically connected with the economic and political struggles of the Italian Communist Party.

The Nouvelle Droite, however, treated the battle as entirely cultural and intellectual. Thus they were not really Gramscians. They were actually followers of Augustin Cochin’s theory of the role of intellectual salons in paving the way for the French Revolution.[3] Under the autocracy of the old regime, of course, one could ignore party and electoral politics. But after 1789, one cannot.

The North American New Right aims to change the political landscape. To do that, we must influence people who have power, or who can attain it. That means we must engage with organized political parties and movements. No, in the end, white people are not going to vote ourselves out of the present mess. But we are not in the endgame yet, and it may be possible to influence policy through the existing system. Moreover, there are other ways that parties attain power besides voting. Just look at the Bolsheviks.

We know that the present system is unsustainable, and although we cannot predict when and how it will collapse, we know that collapse will come. It is far more likely that whites can turn a collapse to our benefit if we already have functioning political organizations that aim at becoming the nucleus of a new society. Yet we will not have functioning political organizations unless we engage the presently existing political institutions, corrupt, sclerotic, and boring though they may be.

(2) Even though the Nouvelle Droite did not engage with organized politics, it was organized according to “an outdated ‘apparatus logic’ of the type to be found in political parties, which was not appropriate for a movement and school of thought, as well as journalistic or editorial policy, and which led cadres to flee on account of ‘problems with the apparatus’” (p. 27). By an “apparatus logic,” Faye seems to mean a hierarchical organization in which an intellectual and editorial “party line” is promulgated.

Although Faye does not say so, the inability of the Nouvelle Droite to interface with the Front National may in fact be based on the fact that they shared the same structure and thus naturally perceived each other as rivals promulgating slightly different “party lines” and competing for the adherence of the same public. If this is true, then the North American New Right can avoid this problem by configuring itself not as a hierarchical apparatus with a party line but as a lateral network that cultivates dialogue on a common set of questions from a plurality of different viewpoints.

A Pluralistic Movement

The North American New Right is an intellectual movement with a political agenda, but it is not a hierarchical intellectual sect or a political party. Instead, it is a network of independent authors and activists. We do not have a rigorous and detailed party line, but we do share certain basic premises, questions, and aims. These leave a great deal of latitude for interpretation and application. But that is good.

As an intellectual movement, we embrace a diversity of opinions and encourage civil debate. We believe that this is the best way to attract talented and creative people who will advance our agenda. We also believe that debating diverse perspectives on these issues is the best way to arrive at the truth, or a workable approximation of it.

We collaborate where collaboration is possible. Where differences exist, we seek to build consensus through dialogue and debate. Where differences persist, we agree to disagree and either change the subject or part ways. Because we are a loose network, we can overlap and interface with any number of hierarchical organizations without competing with them.

Just as the North American New Right rejects “apparatus logic,” we also reject “representation logic.” Because we are a pluralistic movement, there is no presumption that a given author speaks for me or any other authors who are published here. Every author speaks only for him- or herself.

This is important to understand, because part of every issue of North American New Right will be devoted to translations of articles from European New Right thinkers whose positions and aims differ from one another and also from those of the North American New Right. These works are offered for discussion and debate. In their breadth, depth, and originality, they are also exemplars of the kind of work we wish to cultivate in North America.

Even though the North American New Right is a metapolitical movement, and everything we do bears in some way on politics, there will be times when the connections will seem remote and tenuous. Thus we will surely be mocked as pointy-headed, ivory-tower intellectuals or apolitical dandies, poseurs, and wankers. That’s fine. A vibrant and effective intellectual movement has to be exciting to intellectuals, and intellectuals get excited by the oddest things. Besides, the bullet-headed pragmatists who see no value in any ideas that cannot contribute to an immediate change in poll numbers tend to give up or sell out anyway.

What does that mean for the editorial policy of Counter-Currents Publishing and the journal North American New Right? It means, first of all, that those of you who share our concerns but may be holding back because you imagine you diverge from an unstated party line can relax. There is no party line beyond the questions and concerns outlined above. Second, it means that we encourage civil debate and commentary on our articles, interviews, and reviews, including this one. We welcome the challenge.

Notes

1. The rest of this article is adapted from an earlier piece, Greg Johnson, “Theory and Practice,” Counter-Currents/North American New Right, September 30, 2010,  http://www.counter-currents.com/2010/09/theory-practice/ [2]

2. Guillaume Faye, Archeofuturism: European Visions of the Post-Catastrophic Age, trans. Sergio Knipe (Arktos Media, 2010).

3. For an excellent introduction to Cochin, see F. Roger Devlin, “From Salon to Guillotine: Augustin Cochin’s Organizing the Revolution,” The Occidental Quarterly, vol. 8, no. 2 (Summer 2008): 63–90.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/09/toward-a-north-american-new-right/

mardi, 16 août 2011

Hoe ontstaan revoluties?

Hoe ontstaan revoluties?

Peter LOGGHE

Ex: Nieuwsbrief Deltastichting - Nr. 50 - Augustus 2011


Hoe revoluties ontstaan, is een vraag die men zich al heel lang stelt. De actualiteit van de zogenaamde Arabische Lente in 2011 heeft ondertussen geleerd dat er geen antwoorden bestaan, die het fenomeen op zich volledig verklaren. Maar het Franse tijdschrift, La Nouvelle Revue d’Histoire, fraai uitgegevendoor Dominique Venner en één van de beste van zijn soort, heeft het nodig gevonden om hieraan een dossier te wijden. Een dossier dat net op tijd komt, want net rond deze periode werd ook het hoofdwerk van José Ortega y Gasset , La Rebelion De Las Masas (vertaal in het Nederlands als De Opstand der Horden, verschenen bij Nijgh & Van Ditmar met ISBN-nummer 9789023655671) opnieuw in het Frans uitgegeven.
 
Auteur Jean Michel Baldassari vraagt zich af op welke manier men het belang van een boek kan afmeten en geeft hierop als antwoord: “Als men het boek lang na de publicatie nog kan herlezen, zonder de indruk te hebben dat men verraden werd of bij de neus genomen”.  De Opstand der Horden, dat in 1929 in Spanje werd gepubliceerd, voldoet volkomen aan deze stelregel en – wat meer is – geeft daarenboven eeninteressante inkijk in het wezen en het ontstaan van revoluties. Een boek dat velen irriteert, want hetgaat helemaal in tegen de lineaire conceptie van de geschiedenis, die de vooruitgang van de mensheid afmeet aan de doorbraak van de democratie.

Voor deze Spaanse filosoof is democratie geen doel op zichzelf, maar slechts een middel van emancipatie, dat de beschaving ter beschikking stelt van het individu, zodat hij uit zijn apathie kanbreken. Europa kende op dat moment een beschaving waarbij de macht en de leiding van de maatschappij werd uitgeoefend door aldan niet verlichte minderheden. Maar tussen 1800 en 1914 groeide debevolking in Europa van 180 naar 460 miljoen mensen. Daarmee deed demassa haar intrede in het publieke leven. Samen hiermee ontwikkelde het De opstand der hordenonderwijs zichenorm en zorgden democratische rechten ervoor dat een ongekende situatie ontstond. Voor de eerste keer in de geschiedenis “oefenden individuen, die onverschillig stonden tegenover verleden en toekomst, die geen bijzondere ambitie of passie hadden, het recht uit om het lot van de wereld in een bepaalde richting te sturen” (Jean Michel Baldassari, pag. 35).

Beschouwde Ortega y Gasset de democratie dan niet als een vooruitgang? Natuurlijk wel, al waarschuwde hij er wel voor dat deze vooruitgang zich evengoed tegen zichzelf kon keren en in eennieuw barbarendom kon omslaan als de elites, anders gezegd diegenen die de zware verantwoordelijkheid op zich wilden nemen om de maatschappij te leiden, zich volledig zouden laten leiden door de blinde eisen van diegenen die hij met “massa’s” omschreef.

José Ortega y Gasset zal vooral de geschiedenis ingaan als de scherpe analyticus van het verschijnsel ‘massamens’.  Dit fenomeen is eigenlijk een agglomeraat van individuen zonder welomschreven groep of bijzonder talent, maar die zich soeverein opstellen, omdat men hen heeft laten geloven dat zij dat zijn.  “Want de gemiddelde mens heeft geleerd dat alle mensen wettelijk gezien gelijk zijn”, aldus de filosoof.  Verwaand in die mate dat hij elk hiërarchie als een agressie tegen zichzelf aanvoelt. Onverschillig tegenover de mogelijke plichten, kent hij maar al te goed zijn rechten.
 
Onvermijdelijk komen dan die andere groten in beeld: Alexis de Toqueville en Hannah Arendt. Want naar het voorbeeld van de Toqueville, die ongerust was over de gevolgen van de democratie, en ORTEGA Y GASSETHannah Arendt, die in haar De oorsprong van het totalitarisme het spiritueel ontworteld individu beschrijft datzeer gevoelig is voor collectivistische avonturen, zo vreest ook Ortega y Gasset de irrationele kracht van massa. Hij stond dus eerder afkerig van het Italië van Mussolini, maar was bovenal een anticommunist.
 
Was hij een reactionair? Helemaal niet, hij observeerde gewoon wat hij zag. Maarin tegenstelling tot Oswald Spengler die de fatale ondergang van het Westen voorspelde, dacht de Spanjaard niet dat Europa ‘gedoemd’ was tot een onomkeerbare decadentie. De Europese naties, aldus Ortega y Gasset, bevonden zich natuurlijk wel in een neerwaartse spiraal, maar als ze zich maar verenigden in iets nieuw, kon er zeker een nieuwe wereldmacht groeien. Was hij het eens met liberale denkers in die tijd om te stellen dat geschiedenis niet op voorhand geschreven was en dat mensen hun eigen lot perfect in eigen handen konden nemen, dan was hij in zoverre niet meer akkoord met diezelfde liberalen en stelde zich dus eerder als een conservatief op, dat hij als voorwaarde hieraan verbond dat vrijheid betekende dat diegenen die geroepen waren om te “leiden”, dit dan ook moesten kunnen zonder aan allerlei zware democratische regels te zijn gebonden.

José Ortega y Gasset stond positief tegenover een humanistische en tezelfdertijd elitaire beschaving, maar zou heel weinig voeling hebben gehad met “wat de beschaving vandaag heeft voortgebracht, een libertaire maatschappij, puur op consumptie gericht”.
 
Enkele historici belichtten verder in dit nummer 55 de Franse revolutie van 1789, de val van de burgerkoning Louis-Philippe, het belang van het jaar 1848 voor de opstanden over gans Europa, en de revolutie van 1917 in Rusland. Tenslotte belicht Dominique Venner in een bijdrage “Wanneer de revolutie een religie wordt” de gelijkenissen tussen de twee totalitaire ideologieën van de 20ste eeuw, het fascisme en het communisme. In deze beide collectivistische stromingen merkt de auteur – terecht naar mijn inschatting – een honger naar nieuwe religiositeit, en gaat hij op zoek wat er van het geloof van de fiere zeloten is overgebleven.

Een nummerén een tijdschrift dat we alleen maar kunnen aanbevelen:


La Nouvelle Revue d’Histoire.
Avenue des Ternes, 88
F-75017 Paris (Frankrijk)

Webstek
  
(Peter Logghe)

vendredi, 20 août 2010

Terre & Peuple Magazine n°44

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Terre & Peuple Magazine n°44 - été 2010

Éditorial de Pierre Vial :

Le devoir de Résistance

 Les media nous ont assené pendant plusieurs jours les images d’Epinal d’un 18 juin 1940 bidonné au maximum pour essayer de ressusciter une légende gaulliste que le petit Sarkozy, qui se raccroche maintenant à toutes les branches, essaye désespérément d’instrumentaliser à son profit mais dont les historiens savent combien elle est un montage construit a posteriori pour tenter de justifier l’ambition dévorante de celui qui s’attira un jour cette remarque de Churchill : “Vous avez semé le désordre partout où vous êtes passé”. Le message de haine véhiculé par le gaullisme, qui a provoqué le bain de sang de “l’Épuration” de 1944-1945 (c’est à dire l’assassinat de plusieurs dizaines de milliers de personnes), continue à semer son poison : le 14 juin FR3 a diffusé une émission de Marie Drucker (famille bien connue) qui a été à jet continu un monument de haine antiallemande, jalonnée de “reconstitutions” (c’est-à-dire des images tournées aujourd’hui, avec des comédiens) censées apporter une “explication historique” mais qu’aucun historien digne de ce nom ne peut cautionner tant le souci de propagande était évident.
 
Dans une excellente mise au point (Rivarol, 18 juin 2010) José Castano rappelle la phrase-couperet d’un certain Antoine de Saint-Exupéry (qui, lui, a risqué sa peau, jusqu’à en mourir) : “Si je n’étais pas gaulliste, c’est que leur politique de haine n’était pas pour moi la vérité”. On ne bâtit rien de solide sur le mensonge car il finit tôt ou tard par se retourner contre ses utilisateurs. C’est pourquoi la nécessaire résistance qui doit s’organiser aujourd’hui contre les envahisseurs n’a rien à gagner à vouloir se couvrir d’une défroque gaulliste d’ailleurs devenue guenille, que certains vont chercher dans les poubelles de l’histoire pour essayer d’obtenir ainsi un brevet d’“honorabilité”, en s’imaginant que se placer sous le symbole du 18 juin leur redonnera une virginité… Le gaullisme a été une désastreuse parenthèse de l’histoire de France. Il est naïf, ambigu voire suspect de prétendre le contraire car la résistance nationale populaire doit se construire aujourd’hui sur des bases claires, authentiques et honnêtes, en se défiant par-dessus tout des récupérations que le Système met en place, pour se gagner quelques clients, depuis qu’il constate le ras-le-bol d’un nombre croissant d’Européens devant les prétentions désormais sans limites des envahisseurs.
L’actualité quotidienne en apporte une confirmation désormais permanente, avec son lot d’agressions, de vols, de meurtres, de viols : devant la passivité, la lâcheté des autorités officielles,les envahisseurs peuvent se croire, à juste titre, tout permis, en terrain conquis. Ils multiplient les provocations, avec un terrain d’action privilégié : les bals, foires, fêtes foraines, qu’ils choisissent pour montrer qu’ils font la loi en agressant systématiquement jeunes Européens et Européennes venus là pour se distraire, comme cela a été le cas récemment au parc Astérix (voir Présent du 26 mai) et comme c’est le cas en permanence à la Foire du Trône. Là, cependant, les forains se chargent de faire le ménage car ils savent ne pouvoir compter  sur des forces de police qui ont consigne de leur hiérarchie d’éviter les “tensions” (en clair, de laisser faire la racaille).
 
Car les naïfs qui s’imaginent être protégés par la police voire l’armée oublient que celles-ci comportent désormais dans leurs rangs des gens “issus de la diversité” qui ne feront jamais rien contre leurs “frères” (de race). Un rapport du Ministère de la défense datant de 2007 signalait déjà “l’attitude intransigeante et revendicative tournant à la provocation des JFOM” (traduction en clair : “Jeunes Français (!) d’origine maghrébine”) et leur “surdélinquance au sein même de leur régiment”. Un jeune officier parachutiste explique que dans son unité les JFOM passent leurs journées à boire de la bière (qu’en pense l’imam ?) en regardant des films pornos et que tout officier les sanctionnant est dénoncé comme raciste… et doit, d’ordre supérieur, annuler la sanction ! On se souvient de la mutinerie, en 1999, sur le porte-avions Foch, de marins maghrébins protestant contre des missions de frappe sur le Kosovo musulman. Depuis, la situation a empiré dans des proportions spectaculaires, qui correspondent à l’accroissement constant du nombre des envahisseurs. Un rapport médical concernant la drépanocytose révèle que les populations d’Afrique noire et du Maghreb représentent aujourd’hui 25,42 % des naissances en Rhône-Alpes, 32,51% en Provence-Côte d’azur, 54,15% en région parisienne. Pourquoi les envahisseurs se gêneraient-ils, puisqu’ils savent avoir l’appui de politiciens de droite et de gauche ? Le maire député-maire UMP de Saint-Louis (Haut-Rhin) fournit gratuitement un terrain d’une valeur de 345 000 euros pour la construction sur sa commune d’une seconde mosquée de 2 000 m2. Le 13 mai, le maire socialiste de Torcy (Saône-et- Loire) a inauguré “sa” mosquée, où il voit une preuve de “mixité sociale” (traduction : raciale), en présence de Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses d’Algérie. Celui-là même qui a fait fermer l’an dernier dix églises en Algérie, déclarant : “J’assimile l’évangélisation au terrorisme”. Silence radio de la hiérarchie catholique, battue, cocue et contente. Et pendant ce temps, à Paris, des milliers de musulmans occupent le vendredi des rues entières à Paris, comme à la Goutte d’Or, pour faire leur prière, les fesses levées, en direction de La Mecque.
Alors ? Alors est venu le temps où la résistance, la vraie, est un devoir impérieux pour tout Européen ayant encore la volonté de vivre debout. Sous des formes humoristiques, à coup de saucisson ? Pourquoi pas. Mais il faut penser à d’autres solutions. Car, malheureusement, le combat de survie auquel nous sommes confrontés n’est pas une plaisanterie. Le savent bien ceux qui ont conscience que c’est leur vie, celle des leurs, de leurs proches qui est en jeu. Certains vont encore dire que je dramatise. Que je me trompe. J’aimerais beaucoup me tromper. Mais…

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