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vendredi, 23 avril 2021

Turquie entre Pantouranisme, Ottomanisme et Islam

Café Noir N.20

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Turquie entre Pantouranisme, Ottomanisme et Islam

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du Vendredi 23 avril 2021 avec Pierre Le Vigan, Gilbert Dawed & André Archimbaud.
 
 
LE LIVRE D'ANDRÉ ARCHIMBAUD CHEZ AVATAR ÉDITIONS:
Combat pour L’Hémisphère Nord – L’Amour d’Ariane https://avatardiffusion.com/livre/com...
 

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dimanche, 29 novembre 2020

L’intelligence culturelle au cœur de la guerre informationnelle menée par la Turquie

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L’intelligence culturelle au cœur de la guerre informationnelle menée par la Turquie

Grande civilisation, avec une longue histoire, la Turquie essaie de retrouver sa place sur la scène internationale au milieu des puissances mondiales. Pour se faire, elle tente de capter l’attention médiatique : en s’appuyant sur son soft-power, en éliminant les divergences d’intérêt avec les voisins, dans le cadre de son influence extérieure, mais également par des provocations de plus en plus incisives cherchant à imposer l’image d’une Turquie puissante au-delà.

« Étendu des frontières des Balkans jusqu’à celles de la Hongrie, l’Empire Ottoman s’est depuis longtemps astreint à mettre en place des relais de communication lui permettant de maintenir son autorité sur l’immensité de son territoire ».

La tradition ottomane de communiquer en interne et en externe 

Bon communicant interne, mais aussi, ouvert sur l’occident, l’Empire Ottoman, s’est nourri des échanges avec ses voisins i. La Turquie connaît ses voisins, connaît l’Occident. L’un et l’autre se côtoient depuis un temps long, s’admirent et collaborent parfois, se toisent souvent, se jaugent toujours. La Turquie s’est forgé une identité sur la scène internationale, par la maîtrise de sa politique et de sa communication. Mais à l’intérieur de ses frontières aussi, elle travaille son image.

En politique intérieure, l’histoire est utilisée comme une mission politique, idéologique afin de modeler la nation et les citoyens. Les manuels scolaires et les médias sont les outils parfaits pour transmettre cette histoire turco-islamique surtout ottomane et qui a mis de côté le passé hittite, sumérien voire étrusque, son passé Perse, avec le règne des Achéménides (1ère moitié du Vème siècle avant J.C.) et Grecs (Alexandre le Grand, 323 av J.C.). Le premier de ces deux empires fut un modèle de stabilité, le second un modèle de rapidité mais aussi le plus grand, de la Méditerranée à l’Inde. Et puis l’Empire Romain, l’Empire Byzantin.

En somme la Turquie est toujours au cœur des empires de l’Antiquité. Les Turcs émergent par la suite dans la veine de l’expansion de l’Islam, qui est aussi une forme d’empire politico-religieux, comme ses prédécesseurs. La politique est cependant cette fois-ci au service de la religion. Ce petit détour purement historique est particulièrement important pour comprendre les grilles de lecture utilisées aujourd’hui par la Turquie dans ses stratégies informationnelles.

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La culture, une arme au service de la politique turque

La prise de conscience de l’outil culturel, comme facteur d’influence, n’est pas récente. A titre d’exemple, en 1968, le Président tunisien Habib Bourguiba avait voulu lors d’une visite privée se recueillir sur la tombe d’Hannibal Barca, grande figure historique militaire et politique. Pour éviter de présenter une sépulture mal entretenue, les Turcs pris qui n’avaient pas anticipé la demande, avaient organisé une visite de substitution et invité le président Bourguiba à se recueillir sur un simple monticule laissé à l’abandon. Cette visite provoqua une immense déception et une vive réaction du Président Habib Bourguiba. Les Turcs avaient failli, ils retinrent cette leçon, construisirent un mausolée pour honorer ce héros, et débutèrent ainsi leur stratégie d’influence culturelle.ii

Sur le plan de la politique extérieure, la Turquie a toujours entretenu de bonnes relations avec les pays ayant un passé commun, en particulier avec le Maghreb. L’Histoire et l’identité religieuse sont des points communs qui permettent de maintenir des liens forts. Dans ce contexte historique liant culture et religion. Cette stratégie de positionnement extérieur est pilotée en grande partie par l’agence turque de développement et de coopération (TIKA), qui dispose de deux sous directions : une chargée de l’ensemble des sujets relevant du développement économique et l’autre œuvrant sur le volet social et culturel. Le chef du Millî İstihbarat Teşkilatı (MIT), le service de renseignement turque, Hakan Fidan a dirigé l’agence pendant quatre ans.iii

La Turquie a, très souvent, privilégié le média télévisuel pour affirmer sa puissance culturelle avec la production et diffusion de nombreuses séries et films. Elle a d’ailleurs détrôné l’Égypte particulièrement aguerrie dans ce domaine. La Turquie entre dans le top 5 des exportateurs de séries télévisées au monde après les États-Unis. Ses séries sont visionnées dans plus de 150 pays.

L’instrumentalisation turque de l’idéologie par l’islam et l’argument néocolonial 

L’activité mémorielle est très complexe en Algérie, pays dont la construction nationale est en grande partie fondée sur la guerre de libération contre la France. Celle-ci s’adosse à une opposition à la France entretenue par l’éducation et le discours national, encore ancrée chez certains dirigeants qui ont connu les évènements de 1962. La disparition de cette opposition pourrait placer cette construction face à une forme de vide dont la Turquie a saisi l’enjeu pour asseoir son influence au détriment de la France.

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En Algérie, la TIKA forge cette alliance grâce aux nombreux projets  notamment ceux liés à la restauration de vestiges historiques de la période ottomane, (mosquées, palais,…) qu’elle finance intégralement. La restauration de la mosquée Ketchaoua est un exemple  (budget de 7 millions d’euros) pour lequel l’épouse du Président turc n’a pas hésité à poser dans la presse pour en faire la promotion. Le but étant de valoriser un patrimoine historique rappelant la grande période ottomane. De nombreux projets sont également réalisés à proximité des quartiers populaires afin de séduire ces populations.

A l’aube du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, inscrit dans l’agenda politique de la France et de l’Algérie, la Turquie n’a pas hésité à mettre sur les ondes une chanson datée de 1830 nommée « Czayir » (Djazaîr) « Les graines de la moisson d’Algérie se répandent dans l’air, s’éparpillent aux quatre vents, Algérie ma mère, Algérie mon amour ». Les paroles sont teintes d’une nostalgie qui trahit le passé colonialiste de la Turquie dont les dirigeants actuels paraissent vouloir utiliser pour redonner à Constantinople son lustre d’antan.

En février 2020, toujours en lien avec le passé historique, le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé à la presse que le président algérien Abdelmajid Tebboune lui aurait confié que « les Français ont massacré plus de 5 millions d’Algériens en 130 ans ». La Turquie a demandé à l’Algérie de partager des documents historiques sur les atrocités commises par les Français. Le président turc a également déclaré qu’une autre ancienne colonie française, le Sénégal, n’avait pas une vision positive de la France.

Plus directement, lors de la visite du président Emmanuel Macron au Liban après l’explosion du 04 août 2020 à Beyrouth, Recep Tayyip Erdogan, lors d’un discours à Ankara, a annoncé : « Ce que Macron et compagnie veulent, c’est rétablir l’ordre colonial (au Liban) ». Le poids de ces mots, fortement connotés idéologiquement, est un message direct aux anciennes puissances coloniales.

 La doctrine idéologique religieuse au cœur de la stratégie d’influence

Les discours de plus en plus agressifs envers la France, ont conduit à une riposte sur le plan informationnel du président Emmanuel Macron notamment lors du discours prononcé aux Mureaux le 2 octobre 2020: « on ne peut pas avoir les lois de la Turquie en France », « La nécessité de libérer l’islam en France des influences étrangères ». « Il sera mis fin au système des imams détachés ».

La stratégie de communication sur le plan idéologique constitue une lutte contre la laïcité, contre « l’islamophobie » des « colonialistes », qui devient l’argument utile à la séduction des populations de confession musulmane en leur faisant admettre le néo-colonialisme ottoman au nom de l’anticolonialisme. Parallèlement à ce pan-ottomanisme, la Turquie a également développé, le pan-touranisme afin d’influencer tous les pays turcophones (l’Asie centrale du Kazakhstan à la Chine) ou ayant des minorités turcophones (de l’Europe occidentale avec l’immigration turque surtout en Allemagne et en France, les Balkans et le Moyen -Orient). Il s’agit là d’une véritable stratégie de puissance par l’information mise en place par la Turquie d’Erdogan.

Nemiri Mohamed.

Notes

i Professeur Edhem Eldem « L’Empire ottoman et la Turquie face à l’Occident », Collège de France, coll. « Leçons inaugurales », n275, 2018.

ii Cock Laurence. « Quelques réflexions sur le bourguibisme » autour du livre de Tahar Belkhodja, (ancien chef de la sécurité du président Habib Bourguiba) Les trois décennies Bourguiba.

iiiBiographie officielle d’Hakan Fidan postée sur le site Internet de l’Organisation nationale de renseignement (MIT) reprise par le site de France culture

jeudi, 03 avril 2014

VS steunt Erdogans misbruik van NAVO voor herstel Ottomaans Rijk

VS steunt Erdogans misbruik van NAVO voor herstel Ottomaans Rijk

Vanuit Turkije zal het nieuwe Islamitische Kalifaat worden opgericht


De verwezenlijking van Erdogans imperialistische visioen van een hersteld Turks-Ottomaanse Rijk komt met hulp van de VS en de NAVO steeds dichterbij.

Van alle 28 NAVO-landen is er slechts één land dat profiteert van het pro-islamistische Midden-Oostenbeleid van de Amerikaanse president Obama: Turkije. Premier Erdogan, wiens AK Partij vandaag de hoogstwaarschijnlijk zwaar gemanipuleerde lokale verkiezingen in Turkije zal winnen*, was in 2011 één van de grootste voorstanders van de NAVO bombardementen op Libië, dat volgens de recent afgezette premier Ali Zeidan binnenkort in een Al-Qaeda terreurbasis voor aanslagen in Europa zal zijn veranderd. 27 NAVO-landen, waaronder Nederland, zetten daarmee hun eigen nationale veiligheid op het spel, ten gunste Turkije.

* Al Jazeera berichtte dat het aantal stembiljetten bijna drie keer hoger is dan het aantal geregistreerde kiezers (3).

Libië dankzij NAVO een Al-Qaeda basis

Volgens de Engelse versie van Al-Akhbar zat de Libische tak van de Moslim Broederschap achter het afzetten van premier Zeidan. Het waren de Amerikaanse en Turkse regeringen die na het vermoorden van Gadaffi de Moslim Broederschap naar voren schoven om het machtsvacuüm op te vullen. Uit officiële documenten uit 2011 blijkt dat Al-Qaedalid Abdel Hakim Belhaj de leiding kreeg over ‘alle internationale ambassades’, inclusief de Amerikaanse.

Lawrence Freeman van het Executive Intelligence Review stelde onlangs dat Al-Qaeda inderdaad de macht heeft overgenomen in Libië, en dat in Syrië hetzelfde dreigt te gebeuren, wederom met steun van de NAVO. Freeman wees de voormalige Britse premier Tony Blair aan als de grote promotor van dit beleid in Europa. Waar of niet, Blair zorgde ervoor dat zijn land de grenzen wagenwijd opende voor grote aantallen moslimimmigranten.

Islamisering Europa door Turks lidmaatschap EU

Het snel toenemende aantal moslims in Europa is een bedreiging voor de stabiliteit en vrijheid van alle NAVO-landen, op één na: Turkije. Hoge AKP-politici en officials verklaarden enkele jaren geleden al dat de islamisering van heel Europa het belangrijkste doel van het nog altijd geplande Turkse lidmaatschap van de EU is. Sommigen spraken zelfs letterlijk van wraak voor de nederlagen bij Wenen in 1529 en 1683, toen beide Turkse pogingen Europa te veroveren, mislukten.

Moslim Broederschap welkom in Istanbul

Het afzetten van de Egyptische Moslim Broederschap president Mohamed Morsi was een lelijke streep door de rekening van Erdogan en Obama. Erdogan huilde zelfs op de nationale televisie, en de regering Obama eiste dat de Broederschapleiders onmiddellijk zouden worden vrijgelaten. De VS en Turkije, samen goed voor meer dan 50% van de NAVO-strijdkrachten, streven in het Midden Oosten dan ook dezelfde belangen na, die echter diametraal staan tegenover die van de andere NAVO-bondgenoten in Europa.

Turkije laat het er echter niet bij zitten. Gevluchte leiders van de Broederschap vonden een welkom (tijdelijk) thuis in Istanbul. Wat Erdogan van plan is heeft zelfs belangrijke profetische implicaties:

‘En hij (de Antichrist uit Turkije) zal zijn hand uitstrekken tegen de landen, en het land Egypte zal niet ontkomen, maar hij zal de schatten bemachtigen van goud en zilver en alle kostbaarheden van Egypte; en Libiërs en Ethiopiërs zullen in zijn gevolg zijn.’ (Dan.11:42-43)

In 2011 zei Erdogan in een interview met TIME Magazine dat ‘er geen sprake van kan zijn de (Turkse) erfenis van het Ottomaanse Rijk te ontkennen’. Tegelijkertijd ontkent Erdogan ten stelligste de Turks-Ottomaanse genocide op de Armenen.

NAVO behartigt Turkse belangen

Anno 2014 is Turkije feitelijk een vijand van de NAVO geworden. Ondanks het openlijke streven van de Turkse leiders het Ottomaanse Rijk te herstellen, weigert het Westen dit in te zien, en blijft het de Turken ten koste van zijn eigen belangen steunen.

Zo kozen de NAVO, Europa en de VS in het conflict in Syrië de kant van Turkije, dat de islamistische rebellen –inclusief leden en groepen van de Moslim Broederschap en Al-Nusra/Al-Qaeda- steunt met onder andere wapens, voorraden, luchtdekking en medische hulp. Dat is tevens de reden waarom het Westen de talloze gruweldaden van de rebellen, waarvan met name christenen het slachtoffer zijn, doodzwijgt.

False-flag om invasie van Syrië te rechtvaardigen

Turkse generaals die fel tegen Erdogans imperialistische veroveringsplannen gekant zijn, lekten enkele dagen geleden een gesprek met minister van Buitenlandse Zaken Ahmet Davutoglu, waarin openlijk een mogelijke false-flag aanval op Turkije werd geopperd, die als voorwendsel moet dienen voor een Turkse invasie van Syrië. Het ligt in de lijn der verwachtingen dat zowel Obama, de EU als de NAVO zich dan vierkant achter Turkije zullen opstellen.

‘Turken zullen ongelovigen op de knieën dwingen’

Het is Turkije dat de overige 27 NAVO-landen, inclusief Nederland, om zijn vinger heeft gewonden en met impliciete chantage en dreigementen in bedwang houdt. Het uiteindelijke doel werd jaren geleden openlijk gefilmd voor wie het maar wilde weten – en dat zijn er in het Westen helaas nog altijd zeer weinigen. Kijk naar deze video, waarin Erdogan op de eerste rij zit bij een toespraak van de hoog in aanzien staande soefistische leider Nazeem Kibrisi, die beloofde dat de Turken het Ottomaanse Rijk zullen herstellen, en alle ongelovigen –de niet-moslims in Europa en Amerika- op hun knieën zullen dwingen. (1)(2)

‘Gul’ betekent ‘beest’

Mocht Erdogan vanwege alle schandalen toch vervangen worden, dan is er nog altijd president Abullah Gul, die onder het valse voorwendsel van vrede en samenwerking met het Westen exact dezelfde doelen nastreeft. Merk op dat Gul in het Arabisch ‘beest’ of ‘monster’ betekent, wat christenen onmiddellijk zal doen denken aan ‘het beest uit de afgrond’ uit Openbaring. Sommigen zullen zeggen dat Gul een Turk is, maar zijn overgrootvader was een uit Siirt afkomstige Arabier. Ook Erdogans vrouw Emine is afkomstig uit een Arabische familie uit Siirt.

Islamitisch Kalifaat

Vanuit Turkije zal er een nieuw Islamitisch Kalifaat worden opgericht. De leider (‘Gog’ in de Bijbel) van Turkije zal zich afschilderen als de reïncarnatie van Mohammed, Saladin en de Ottomaanse heerser Suleiman Al-Qanuni. Het Westen zal zich laten misleiden door de zogenaamd ‘gematigde’ Turkse versie van de islam – totdat het er te laat achter komt dat het moslimfundamentalisme en de ‘gemoderniseerde’ islam twee kanten van dezelfde munt zijn.

Bijbel: ‘Troon van satan’ in Turkije

‘De Antichrist’ komt volgens de Bijbel dan ook uit Turkije, dat in Openbaring 2:2 de ‘troon van Satan’ wordt genoemd (Pergamum ligt in Turkije). Onlangs wezen we opnieuw op het grote aantal historische bewijzen dat met ‘Gog uit Magog’, dat in de eindtijd frontaal de aanval op Israël zal openen en de laatste Wereldoorlog zal ontketenen, Turkije wordt bedoeld, en niet Rusland, zoals veel christenen nog steeds denken.

Xander

(1) Shoebat
(2) YouTube
(3) Al Jazeera
(4) Shoebat

Zie ook o.a.:

07-03: De sleutelrol van Rusland en Turkije in de eindtijd (2)
28-02: De sleutelrol van Rusland en Turkije in de eindtijd (deel 1)

jeudi, 23 décembre 2010

Peter Scholl-Latour: La Turquie, grande puissance régionale

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La Turquie en marche pour devenir une grande puissance régionale face à une Europe affaiblie !

 

 

Entretien avec Peter SCHOLL-LATOUR

 

Propos recueillis par Bernhard TOMASCHITZ

 

Q. : Dr. Scholl-Latour, la Turquie s’affiche de plus en plus comme une puissance indépendante, consciente d’elle-même, de sa destinée et de son histoire ; elle s’affirme ainsi sur la scène internationale. A-t-elle les potentialités nécessaires pour devenir une grande puissance régionale au Proche-Orient ?

 

PSL : La Turquie possède indubitablement de telles potentialités : elle dispose d’une armée conventionnelle qui est probablement plus forte que la plupart des armées européennes ; qui plus est, une nouvelle islamisation s’est emparée de la Turquie, ce qui confère à l’Etat de nouvelles orientations géopolitiques. Il est possible que les Turcs et Erdogan n’aient pas encore reconnu les chances réelles dont ils disposent, des chances qui ne pourront être saisies si la Turquie s’associe trop étroitement à l’Europe. Lorsque, dans des conversations avec des Turcs, on mentionne le fait qu’ils sont les héritiers d’un grand empire et non pas l’appendice d’une Union Européenne qui marine dans le vague, on rencontre tout de suite leur approbation. Et, de fait, ce serait bien le rôle de la Turquie, et non pas d’une autre puissance, de créer un minimum d’ordre dans l’espace moyen-oriental qui menace actuellement de sombrer dans le chaos.

 

Q. : Quel est le rapport qu’entretient la Turquie avec ses voisins ?

 

PSL : Les Turcs ont bien sûr un rapport tendu avec l’Irak parce que dans le Nord de l’Irak, les Kurdes, qui y forment la population majoritaire de souche, sont devenus quasiment indépendants du gouvernement de Bagdad et que cette quasi indépendance pourrait constituer un précédent pour les Kurdes de Turquie. Mais jusqu’à présent les Kurdes d’Irak, et surtout leur leader Barzani, se sont comportés de manière très adéquate et très subtile. Par ailleurs, la Turquie a accompli un grand pas en avant en direction de la Syrie, avec laquelle elle cultivait une longue inimitié : aujourd’hui les rapports ente la Syrie et la Turquie sont bons. En revanche, les rapports avec Israël, qui, auparavant, étaient excellents sur les plans de la coopération militaire et technologique, se sont considérablement détériorés. Ce fut sans doute la grande erreur des Israéliens qui n’ont rien fait pour contrer cette évolution ; on constate dès lors qu’en Turquie, hommes politiques et hommes de la rue convergent dans des attitudes nettement anti-israéliennes.

 

Ensuite, et c’est l’essentiel pour la Turquie, il y a le Caucase et l’Asie centrale. Dans le Caucase, les Azéris, habitants de l’Azerbaïdjan, sont chiites alors que les Turcs sont sunnites. Mais les deux peuples sont purement turcs de souche et parlent des langues très similaires. La zone occupés par des peuples turcs (turcophones) comprend le Turkménistan, le Kazakhstan et s’étend à tout le territoire centre-asiatique jusqu’à la province occidentale de la Chine, peuplée d’Ouïghours, également locuteurs d’une langue turque. Ce sont tous ces facteurs-là qui font que la Turquie, sur le plan culturel comme sur le plan religieux, dispose d’un potentiel très important.

 

Q. : Vous venez de nous parler des Etats turcophones d’Asie centrale : dans quelle mesure les intérêts économiques jouent-ils un rôle dans l’accroissement possible de la puissance turque ?

 

PSL : Ce sont les Américains, les Russes, les Chinois et les Européens qui convoitent les richesses de ces régions. L’Asie centrale possède de riches gisements de pétrole et de gaz naturel et les dirigeants des Etats turcophones sont passés maîtres dans l’art stratégique. Le Kazakhstan a certes proposé la construction d’un système d’oléoducs et de gazoducs qui passerait par les pays du Caucase du Sud pour aboutir en Turquie et déboucher en Méditerranée, tout en contournant et la Russie et l’Iran mais, par ailleurs, les Kazakhs ont été suffisamment futés pour conclure des accords similaires avec les Russes.

 

Q. : Et quel rôle jouent les Turcs dans les Balkans ?

 

PSL : Dans les Balkans, nous n’avons pas très bien perçu le jeu des Turcs jusqu’ici. Ce jeu se joue bien entendu, avant tout, dans les Etats qui possèdent des populations musulmanes autochtones, notamment les Albanais, représentés également au Kosovo et en Macédoine où un tiers de la population est d’ethnie albanaise. La Macédoine, dans un tel contexte, connaît déjà des tensions entre les Slaves chrétiens orthodoxes et les Albanais musulmans et deviendra sans doute une poudrière dans l’avenir. La Turquie y avancent ses pions avec grande prudence, en se posant comme l’Etat protecteur et a contribué à une ré-islamisation de la Bosnie, alors que cette région de l’ex-Yougoslavie avait été, sous Tito, complètement détachée de l’orbe musulmane.

 

Conséquence : dans tout règlement interne des Balkans, nous devons désormais prendre la Turquie en considération et tenir compte de son point de vue.

 

Q. : Quels obstacles pourraient survenir qui freineraient la montée en puissance de la Turquie ?

 

PSL : Jusqu’ici le premier ministre turc Erdogan a déployé sa stratégie de manière très raffinée et a forgé des liens étroits entre son pays et l’Iran. Cette stratégie a ceci de remarquable que la Turquie est un pays essentiellement sunnite tandis que l’Iran est majoritairement chiite, ce qui avait conduit dans le passé à une longue inimitié. Aujourd’hui un rapprochement est en train de se produire et, chose curieuse, la Turquie et l’Iran ont, de concert avec le Brésil, cherché à aplanir le conflit qui oppose l’Occident à l’Iran au sujet de son projet atomique. Ni les Américains ni les Européens n’ont réagi !

 

Q. : La Turquie, membre de l’OTAN, se rapproche de l’Iran ; cela pourra-t-il conduire à une rupture avec les Etats-Unis et avec l’Occident en général ?

 

PSL : Il n’y a que deux Etats stables dans la région : la Turquie et l’Iran. Face à ces deux pôles de stabilité, le Pakistan est au bord du chaos et est fortement sollicité par la guerre en Afghanistan. Il est aussi intéressant de constater qu’à Kaboul, où je me suis encore rendu récemment, on discute du retrait des troupes de l’OTAN et des Américains. Le retrait des Américains devrait se passer dans un contexte digne, sans que la grande puissance d’Outre Atlantique ne perde la face comme ce fut le cas au Vietnam : or la seule puissance capable de gérer ce retrait de manière pacifique et honorable, c’est la Turquie, parce qu’elle est membre de l’OTAN tout en étant un pays musulman. Les soldats turcs stationnés en Afghanistan y jouissent d’une sympathie relative.

 

Q. : La Turquie veut devenir une plaque tournante dans la distribution d’énergie. Comment jugez-vous cette volonté ?

 

PSL : Je n’aime pas beaucoup cette théorie de la « plaque tournante ». L’Europe, qui en parle continuellement, veut constituer avec la Turquie une union économique et politique étroite, alors qu’il y aura bientôt cent millions de Turcs ! Que restera-t-il alors de l’Europe, avec sa population en plein déclin démographique ? Ensuite je crois que les Turcs se sont aperçu qu’une adhésion à l’UE ne va pas vraiment dans le sens de leurs intérêts.

 

Ensuite viennent les exigences européennes en matière de respect des droits de l’homme, tel que le prévoit la Charte européenne. Si elle respecte la teneur de cette Charte, la Turquie devra accorder aux quinze millions de Kurdes, qui vivent dans le pays, une autonomie culturelle et politique. Cela conduira à de formidables tensions, voire à une guerre civile sur le territoire turc. En conséquence, les Turcs se diront qu’il est plus raisonnable de ne pas adhérer pleinement à cette Union Européenne, qui exige d’eux tant de devoirs. Mis à part cela, la Turquie, si on la compare à d’autres Etats européens, est une grande puissance.

 

Q. : Comment perçoit-on la montée en puissance de la Turquie dans les Etats qui firent jadis partie de l’Empire ottoman ?

 

PSL : De manière très différente selon les Etats. En Irak, la question kurde handicape considérablement les rapport turco-irakiens, mais il faut prendre en considération que les Chiites forment désormais la majorité au sein de l’Etat irakien et que les Chiites d’Iran s’entendent bien, aujourd’hui, avec les Turcs. J’avais rappelé tout à l’heure l’ancienne inimitié qui opposait la Syrie à la Turquie parce que les Turcs avaient annexé en 1939 la région d’Iskenderum, dont la population était majoritairement arabe. La Syrie a oublié aujourd’hui cette querelle ancienne et cherche, auprès de la Turquie, une certaine protection face à Israël. Les relations avec l’Iran se sont considérablement améliorées et Ankara cherche maintenant à étendre la Ligue islamique au Pakistan. Mais c’est là un très vaste projet et on ne pourra vraiment le prendre en considération que si les problèmes de l’Afghanistan sont résolus.

 

(entretien paru dans « zur Zeit », Vienne, n°49/2010, http://www.zurzeit.at/ ).  

vendredi, 17 décembre 2010

Il ritorno turco nei Balcani

Il ritorno turco nei Balcani

di Alessandro Daniele

Fonte: eurasia [scheda fonte]

Il ritorno turco nei Balcani

 

La partecipazione, registratasi lo scorso luglio, del primo ministro turco Erdogan a fianco del presidente bosniaco Silajdžic e di quello serbo Tadic alle commemorazioni per il 15° anniversario del genocidio di Srebrenica ha segnato il ritorno della Turchia nei Balcani e l’esportazione della sua politica di “zero problemi coi vicini” anche nella ex Jugoslavia.

In particolare la presenza di Tadic all’evento ha rappresentato un grande successo per la diplomazia turca, che sin dall’autunno del 2009 aveva favorito l’inizio del dialogo tra Bosnia e Serbia con la visita del presidente turco Abdüllah Gül a Belgrado. Tale visita portò nell’aprile successivo alla firma di una dichiarazione con la quale Turchia, Bosnia e Serbia si impegnavano a promuovere una politica regionale basata sulla sicurezza ed il dialogo reciproco. Inoltre il 12 giugno scorso Erdogan, durante la sua visita nei Balcani, si recò a Belgrado per incontrare il premier serbo Cvetkovic e stipulare sei accordi di cooperazione che hanno sancito la libera circolazione delle persone tra Turchia e Serbia, nonché l’inizio di una maggiore cooperazione commerciale tra i due Paesi che culminerà nell’istituzione di una zona di libero scambio.

Altro importante tema di cui si è discusso a Belgrado è stato quello legato ai trasporti: in tale settore è stato delineato un progetto di cooperazione turco-serba in virtù del quale alcuni aeroporti militari dei due Paesi saranno aperti al traffico civile. Tale cooperazione, inoltre, porterà alla probabile acquisizione da parte della Turkish Airlines della compagnia serba Jat Airways, nonché allo stanziamento di circa 750 milioni di euro destinati a finanziare la costruzione di un’autostrada che collegherà Serbia e Montenegro passando per il Sangiaccato. Proprio quest’ultimo ha rappresentato l’ultima tappa del viaggio nei Balcani di Erdogan, il quale a Novi Pazar ha inaugurato un nuovo centro culturale turco.

La Turchia nei Balcani cento anni dopo

L’attuale attivismo turco nei Balcani coincide all’incirca con il centenario della “cacciata” dell’Impero ottomano dalla penisola. In occasione della prima guerra balcanica del 1912, infatti, un’alleanza composta da Grecia, Serbia, Montenegro e Bulgaria sconfisse l’Impero, provocando l’inizio del ritiro definitivo della potenza ottomana dalla regione, ritiro che si sarebbe completato all’indomani della sconfitta nella Grande Guerra, combattuta dai turchi a fianco degli Imperi Centrali di Germania ed Austria-Ungheria.

Cento anni dopo è ovviamente un’altra Turchia quella che torna nei Balcani: si tratta di un Paese sostanzialmente democratico e moderno, con grandi potenzialità economiche, che si pone tra l’altro come autorevole membro della Nato e fedele alleato degli americani.

I Balcani, invece, rappresentano una realtà geopolitica per molti aspetti simile a quella di cent’anni fa: dopo una lunga parentesi storica, che andò dalla prima guerra mondiale alla fine della guerra fredda, nella regione sono “ricomparsi” piccoli Stati, chi più chi meno dipendenti dalle potenze europee, che a volte presentano caratteristiche “sui generis” come nel caso della Bosnia e del Kosovo, la prima persa dalla Turchia nel 1908 ed il secondo abbandonato dai turchi a seguito della sconfitta nella prima guerra balcanica.

Il dato davvero curioso è rappresentato dal fatto che la Turchia si trova oggi in compagnia del gruppo dei Paesi dei Balcani occidentali che aspirano ad aderire all’Unione Europea: a parte la Croazia, il cui ingresso nell’Unione sembra essere prossimo, tutti gli altri Stati (cioè Serbia, Montenegro, Bosnia Erzegovina, Macedonia, Albania e Kosovo) sono i Paesi che per secoli hanno fatto parte dell’Impero ottomano.

La questione della stabilizzazione della regione balcanica

Al di là delle comuni radici storiche, la Turchia è attualmente impegnata in iniziative concrete volte anche a contribuire alla definitiva stabilizzazione della regione balcanica. In quest’ottica il suo interesse si è concentrato principalmente sulla Bosnia e si è concretizzato nell’ingresso effettivo della diplomazia turca sulla scena balcanica, registratosi all’indomani del fallimento del vertice di Butmir (l’aeroporto di Sarajevo) dell’ottobre 2009. Tale vertice è consistito in un incontro organizzato da europei e americani che avrebbe dovuto sbloccare l’impasse istituzionale che negli ultimi anni ha impedito le riforme in Bosnia, promuovendo il superamento degli accordi di pace di Dayton che nel 1995 posero fine alla guerra.

A partire dall’ottobre del 2009 l’iniziativa turca nei Balcani è dunque proseguita senza soste. Il 16 ottobre il ministro degli esteri turco Davutoglu, intervenendo ad un Convegno tenutosi a Sarajevo, parlò di una storia ed un futuro comune per la Turchia e i Balcani. Dieci giorni dopo il presidente turco Abdullah Gül dichiarò che Serbia e Turchia sono Paesi chiave nei Balcani, mentre il presidente serbo Boris Tadi parlò di collaborazione strategica tra i due Paesi.

Lo scorso 24 aprile, poi, si è svolto ad Istanbul un vertice definito storico tra i presidenti di Turchia, Bosnia Erzegovina e Serbia: tale vertice si è concluso con una Dichiarazione in cui si affermava l’impegno congiunto volto a promuovere la stabilizzazione della regione balcanica. Esso fu inoltre preceduto da un incontro, avvenuto a Belgrado, tra Davotuglu ed il suo omologo serbo Jeremic e quello spagnolo Moratinos, presidente di turno dell’Unione Europea, per discutere del vertice Ue/Balcani occidentali che si sarebbe tenuto il 2 giugno ed al quale avrebbe partecipato anche la Turchia. Vertice il cui maggior successo è stato quello di aver messo attorno allo stesso tavolo i rappresentanti di tutti i Paesi della regione, compresi quelli di Serbia e Kosovo. E sembra proprio che questo risultato sia stato raggiunto anche grazie alla Turchia, alla quale la Serbia aveva chiesto di adoperarsi per convincere gli esponenti kosovari a partecipare all’evento.

Considerazioni conclusive

Alcuni osservatori si chiedono se l’attivismo turco nei Balcani sia totalmente autonomo o se sia stato ispirato dagli Stati Uniti. Di certo esso è visto positivamente sia da Washington che da Bruxelles, come ha dimostrato l’invito a partecipare al vertice Ue/Balcani del 2 giugno. D’altronde ad Ankara questo ruolo non può che far piacere, non solo alla luce delle sue ambizioni di potenza regionale, ma anche perché può consentire alla Turchia di conquistare consensi preziosi soprattutto nell’ottica di una felice prosecuzione dei negoziati di adesione all’Unione europea. Negoziati il cui esito positivo è tutt’altro che sicuro anche alla luce delle resistenze di alcuni Paesi membri e delle perduranti difficoltà per l’Unione derivanti dalle adesioni del 2004 e del 2007.

Al di là comunque dell’eventuale ingresso turco nell’Ue, appare sempre più evidente come la Turchia, spesso stanca di attendere un’Europa che preferisce impegnarsi nell’opera di mediazione tra Hamas e Fatah in Palestina o nella ricerca di un accordo con Brasile e Iran sul nucleare, stia cercando in tutti i modi di assumere un ruolo di primo piano nello scacchiere internazionale.

Per ulteriori approfondimenti si veda dal sito di Eurasia:

La politica estera della Turchia: da baluardo occidentale a ponte tra Europa ed Asia

Riferimenti bibliografici

Franzinetti, Guido. I Balcani dal 1878 a oggi. Carocci: 2010.

Bianchini S. – Marko J. Regional cooperation, peace enforcement, and the role of the treaties in the Balkans. Longo Angelo: 2007.

Zürcher, Erik J. Storia della Turchia. Dalla fine dell’impero ottomano ai giorni nostri. Donzelli, Roma: 2007.

Fiorani Piacentini, Valeria. Turchia e Mediterraneo allargato. Democrazia e democrazie. Franco Angeli: 2006.

Tremul, Francesco. La Turchia nel mutato contesto geopolitico. UNI Service: 2006.

Bozarslan, Hamit. La Turchia contemporanea. Il Mulino, Bologna: 2006.

Biagini, Antonello. Storia della Turchia contemporanea. Bompiani: 2002.

Hale, William. Turkish Foreign Policy. 1774-2000. Frank Cass, London-Portland: 2002.

* Alessandro Daniele è dottore in Relazioni e Politiche Internazionali (Università degli Studi di Napoli “L’Orientale”)

 

dimanche, 31 octobre 2010

Neo-Ottoman Turkey: A Hostile Islamic Power

Neo-Ottoman Turkey: A Hostile Islamic Power

By Srdja Trifkovic

Ex: http://www.hellenesonline.com/

Map: Turkish sphere of influence 2050?

Turkey-2050.jpgThe fact that Turkey is no longer a U.S. “ally” is still strenuously denied in Washington; but we were reminded of the true score on March 9, when Saudi King Abdullah presented Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan (shown above with wife and friends) with the Wahhabist kingdom’s most prestigious prize for his “services to Islam” (from AltRight). Erdogan earned the King Faisal Prize for having “rendered outstanding service to Islam by defending the causes of the Islamic nation.”

Services to the Ummah – Turkey under Erdogan’s neo-Islamist AKP has rendered a host of other services to “the Islamic nation.” In August 2008 Ankara welcomed Mahmoud Ahmadinejad for a formal state visit, and last year it announced that it would not join any sanctions aimed at preventing Iran from acquiring nuclear weapons. In the same spirit the AKP government repeatedly played host to Sudan’s President Omer Hassan al-Bashir — a nasty piece of jihadist work if there ever was one — who stands accused of genocide against non-Muslims. Erdogan has barred Israel from annual military exercises on Turkey’s soil, but his government signed a military pact with Syria last October and has been conducting joint military exercises with the regime of Bashir al-Assad. Turkey’s strident apologia of Hamas is more vehement than anything coming out of Cairo or Amman. (Talking of terrorists, Erdogan has stated, repeatedly, “I do not want to see the word ‘Islam’ or ‘Islamist’ in connection with the word ‘terrorism’!”) simultaneous pressure to conform to Islam at home has gathered pace over the past seven years, and is now relentless. Turkish businessmen will tell you privately that sipping a glass of raki in public may hurt their chances of landing government contracts; but it helps if their wives and daughters wear the hijab.

Ankara’s continuing bid to join the European Union is running parallel with its openly neo-Ottoman policy of re-establishing an autonomous sphere of influence in the Balkans and in the former Soviet Central Asian republics. Turkey’s EU candidacy is still on the agenda, but the character of the issue has evolved since Erdogan’s AKP came to power in 2002.

When the government in Ankara started the process by signing an Association agreement with the EEC (as it was then) in 1963, its goal was to make Turkey more “European.” This had been the objective of subsequent attempts at Euro-integration by other neo-Kemalist governments prior to Erdogan’s election victory eight years ago, notably those of Turgut Ozal and Tansu Ciller in the 1990s. The secularists hoped to present Turkey’s “European vocation” as an attractive domestic alternative to the growing influence of political Islam, and at the same time to use the threat of Islamism as a means of obtaining political and economic concessions and specific timetables from Brussels. Erdogan and his personal friend and political ally Abdullah Gul, Turkey’s president, still want the membership, but their motives are vastly different. Far from seeking to make Turkey more European, they want to make Europe more Turkish — many German cities are well on the way — and more Islamic, thus reversing the setback of 1683 without firing a shot.

The neo-Ottoman strategy was clearly indicated by the appointment of Ahmet Davutoglu as foreign minister almost a year ago. As Erdogan’s long-term foreign policy advisor, he advocated diversifying Turkey’s geopolitical options by creating exclusively Turkish zones of influence in the Balkans, the Caucasus, Central Asia, and the Middle East… including links with Khaled al-Mashal of Hamas. On the day of his appointment in May Davutoglu asserted that Turkey’s influence in “its region” will continue to grow: Turkey had an “order-instituting role” in the Middle East, the Balkans and the Caucasus, he declared, quite apart from its links with the West. In his words, Turkish foreign policy has evolved from being “crisis-oriented” to being based on “vision”: “Turkey is no longer a country which only reacts to crises, but notices the crises before their emergence and intervenes in the crises effectively, and gives shape to the order of its surrounding region.” He openly asserted that Turkey had a “responsibility to help stability towards the countries and peoples of the regions which once had links with Turkey” — thus explicitly referring to the Ottoman era, in a manner unimaginable only a decade ago: “Beyond representing the 70 million people of Turkey, we have a historic debt to those lands where there are Turks or which was related to our land in the past. We have to repay this debt in the best way.”
This strategy is based on the assumption that growing Turkish clout in the old Ottoman lands — a region in which the EU has vital energy and political interests — may prompt President Sarkozy and Chancellor Merkel to drop their objections to Turkey’s EU membership. If on the other hand the EU insists on Turkey’s fulfillment of all 35 chapters of the acquis communautaire — which Turkey cannot and does not want to complete — then its huge autonomous sphere of influence in the old Ottoman domain can be developed into a major and potentially hostile counter-bloc to Brussels. Obama approved this strategy when he visited Ankara in April of last year, shortly after that notorious address to the Muslim world in Cairo.
Erdogan is no longer eager to minimize or deny his Islamic roots, but his old assurances to the contrary — long belied by his actions — are still being recycled in Washington, and treated as reality. This reflects the propensity of this ddministration, just like its predecessors, to cherish illusions about the nature and ambitions of our regional “allies,” such as Saudi Arabia and Pakistan.
The implicit assumption in Washington — that Turkey would remain “secular” and “pro-Western,” come what may — should have been reassessed already after the Army intervened to remove the previous pro-Islamic government in 1997. Since then the Army has been neutered, confirming the top brass old warning that “democratization” would mean Islamization. Dozens of generals and other senior ranks — traditionally the guardians of Ataturk’s legacy — are being called one by one for questioning in a government-instigated political trial. To the dismay of its small Westernized secular elite, Turkey has reasserted its Asian and Muslim character with a vengeance.
Neo-Ottomanism – Washington’s stubborn denial of Turkey’s political, cultural and social reality goes hand in hand with an ongoing Western attempt to rehabilitate the Ottoman Empire, and to present it as almost a precursor of Europe’s contemporary multiethnic, multicultural tolerance, diversity, etc, etc.
In reality, four salient features of the Ottoman state were institutionalized discrimination against non-Muslims, total personal insecurity of all its subjects, an unfriendly coexistence of its many races and creeds, and the absence of unifying state ideology. It was a sordid Hobbesian borderland with mosques.
An “Ottoman culture,” defined by Constantinople and largely limited to its walls, did eventually emerge through the reluctant mixing of Turkish, Greek, Slavic, Jewish and other Levantine lifestyles and practices, each at its worst. The mix was impermanent, unattractive, and unable to forge identities or to command loyalties.
The Roman Empire could survive a string of cruel, inept or insane emperors because its bureaucratic and military machines were well developed and capable of functioning even when there was confusion at the core. The Ottoman state lacked such mechanisms. Devoid of administrative flair, the Turks used the services of educated Greeks and Jews and awarded them certain privileges. Their safety and long-term status were nevertheless not guaranteed, as witnessed by the hanging of the Greek Orthodox Patriarch on Easter Day 1822.
The Ottoman Empire gave up the ghost right after World War I, but long before that it had little interesting to say, or do, at least measured against the enormous cultural melting pot it had inherited and the splendid opportunities of sitting between the East and West. Not even a prime location at the crossroads of the world could prompt creativity. The degeneracy of the ruling class, blended with Islam’s inherent tendency to the closing of the mind, proved insurmountable.
A century later the Turkish Republic is a populous, self-assertive nation-state of over 70 million. Ataturk hoped to impose a strictly secular concept of nationhood, but political Islam has reasserted itself. In any event the Kemalist dream of secularism had never penetrated beyond the military and a narrow stratum of the urban elite.
The near-impossible task facing Turkey’s Westernized intelligentsia before Erdogan had been to break away from the lure of irredentism abroad, and at home to reform Islam into a matter of personal choice separated from the State and distinct from the society. Now we know that it could not be done. The Kemalist edifice, uneasily perched atop the simmering Islamic volcano, is by now an empty shell.
A new “Turkish” policy is long overdue in Washington. Turkey is not an “indispensable ally,” as Paul Wolfowitz called her shortly before the war in Iraq, and as Obama repeated last April. It is no longer an ally at all. It may have been an ally in the darkest Cold War days, when it accommodated U.S. missiles aimed at Russia’s heartland. Today it is just another Islamic country, a regional power of considerable importance to be sure, with interests and aspirations that no longer coincide with those of the United States.
Both Turkey and the rest of the Middle East matter far less to American interests than we are led to believe, and it is high time to demythologize America’s special relationships throughout the region. Accepting that Mustafa Kemal’s legacy is undone is the long-overdue first step.

By Srdja Trifkovic
Saturday, 13 Mar 2010