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samedi, 07 mars 2015

Michel Raimbaud : « Les États-Unis n'ont qu'une logique : celle du chaos »

Michel Raimbaud : « Les États-Unis n'ont qu'une logique : celle du chaos »

Auteur : Majed Nehmé, Augusta Conchiglia et Hassen Zenati
Ex: http://zejournal.mobi

Michel_Raimbaud_texte.jpgAncien ambassadeur français en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, l'écrivain Michel Raimbaud* vient de publier « Tempête sur le Grand Moyen-Orient », un ouvrage qui s'annonce déjà comme un classique de la géopolitique moyen-orientale et eurasienne. Il revient sur ce projet élaboré par les néoconservateurs américains qui a non seulement déstabilisé le monde arabo-musulman, reconfiguré les relations internationales, mais fait désormais des vagues jusqu'en Europe, avec la violence qu'on connaît.

Vous avez placé en épigraphe de votre livre cette citation de Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer. » De qui parlez-vous?

Il suffit de voir autour de soi. La maxime s'applique à ce qu'on appelle le « pouvoir profond »… On ne peut pas critiquer certaines catégories de personnes et les sujets qui vont avec, dont ceux que je traite dans ce livre. Ce sont ces sujets sensibles.

Vous dites que l'expression « printemps arabe » n'est pas un concept arabe, mais occidental. Le nouveau président tunisien l'a confirmé. Est-ce cela qui explique ce qui s'est passé dans le monde arabe ?

Tout à fait. La naissance de ce concept est le fait d'intellectuels et de journalistes français. Il se réfère aux printemps démocratiques, celui de 1848 qui a tenté de bousculer les vieilles monarchies européennes vermoulues, le printemps de Prague en 1968, Mai-68 en France… Cette assimilation historique est un peu hâtive. Sans compter qu'en Tunisie, le printemps du jasmin, c'était en hiver !

Vous n'avez pas de mots assez durs pour évoquer le printemps arabe : « Une appellation plutôt usurpée pour une saison sinistre n'ayant guère d'arabe, à part le nom, qu'une vague façade en carton-pâte derrière laquelle se tapissent un fanatisme islamiste de la pire espèce, des pompes à finances wahhabites inépuisables », etc. Et j'en passe…

Je le pense depuis le début. Tous les pays arabes ont été touchés sauf les monarchies. Le Bahreïn est une exception à cause de sa « minorité » chiite qui constitue plus de 70 % de la population. Au Yémen, on a découvert à l'occasion de la guerre civile qu'il existe une minorité chiite, les zaydites, représentant 40 % de la population. Il y a des chiites cachés en Turquie, il en existe aussi au Pakistan, entre 20 % et 25 % de la population.

Qu'entendez-vous par un Grand Moyen-Orient situé entre l'empire atlantique et l'Eurasie ? Peut-on encore parler, à propos de l'Otan, d'un empire ? Quant à l'Eurasie, elle est encore embryonnaire. N'est-ce pas une anticipation ?

Oui c'est une anticipation. L'expression du Grand Moyen-Orient elle-même est de George Bush. Ce n'est plus un Moyen-Orient dans la mesure où il va de la Méditerranée à la Chine centrale. L'Eurasie est en gestation, certes, mais le changement se produit sous nos yeux. Les Brics sont en formation, surtout son noyau euro-asiatique. Cet ensemble a de l'avenir.

Mais le Grand Moyen-Orient n'est-il pas une vue de l'esprit ? On a l'impression, plutôt, d'un monde éclaté…

C'est le monde arabo-musulman d'aujourd'hui qui est éclaté. L'expression Grand Moyen-Orient est concise et couvre une vaste région. L'empire Atlantique se place face au bloc euro-asiatique. Ces blocs existent déjà et le deuxième est en voie d'organisation.

Comment expliquer que le mal nommé « printemps » ait pu réveiller la guerre froide ? Et que la Russie et la Chine se soient liguées pour contrer ce projet ?

Cette opposition russo-chinoise est une grande première. Jusqu'en 1991, le monde est bipolaire avec, entre les deux blocs, une Chine qui trouble un peu le jeu. Au milieu se trouvent les pays non-alignés, terre de mission pour les deux camps. En 1991, à la chute de l'URSS, on a cru en l'avènement du monde multipolaire. Ce n'était pas vrai : ce que l'on a vu, c'est l'avènement du monde unipolaire, le monde américain. L'Occident va alors pouvoir gouverner au nom de la « communauté internationale », sans opposition, pendant vingt ans, jusqu'en 2011. Puis il va s'évanouir avec les crises de la Libye et de la Syrie.
Tout capote avec ces pays, et nulle part ailleurs.
La Chine va se joindre à la Russie lors de la guerre de Libye, le vrai point de rupture. Auparavant, les deux pays avaient été mis en condition pour accepter la résolution 1973, avec l'idée qu'il fallait protéger la population civile. C'est la mise en œuvre de cette résolution qui a fait déborder le vase. Ils se sont rendu compte qu'ils avaient été bernés, et qu'ils avaient fait une erreur en s'abstenant.
Les bombardements commencent le lendemain de l'adoption de la résolution des Nations unies. L'Otan, qui n'y était mentionnée nulle part, entre en guerre, bombarde tout, démolit tout. En toute illégalité. Si on regarde le chapitre 7 de la charte des Nations unies, on constate que toutes les dispositions qui encadrent les interventions ont été violées. Y compris celles au prétexte humanitaire. Pour la Chine et la Russie, il n'y aura plus jamais de résolutions à la libyenne. Elles s'opposent six mois plus tard à la résolution sur la Syrie, apposant quatre fois leur veto. Je ne comprends pas que les Occidentaux n'aient pas compris que la Russie et la Chine ne rejoindraient plus jamais la fameuse communauté internationale pour ce genre d'aventures.

La Syrie est donc fondatrice de la nouvelle donne internationale…

C'est l'épicentre d'un conflit global qui dure depuis quatre ans. Si le gouvernement légal de la Syrie était tombé comme les autres auparavant, ou si le régime avait été renversé comme celui de Kadhafi, il y aurait eu d'autres printemps arabes. Mais la Syrie en a été le coup d'arrêt. Les Russes ne voulaient pas tant soutenir la Syrie, mais ils y ont trouvé un partenaire, un point d'ancrage solide. Avant l'Ukraine… Ils ont cultivé l'alliance et rameuté les Bric autour d'eux, à commencer par la Chine. Quatre vetos sur la Syrie : la Chine garde un profil discret, mais ferme. Impressionnant. Au summum de la crise sur les armes chimiques en Syrie, en 2013, il y avait certes les gesticulations russes et américaines, mais il y avait aussi des navires de guerre chinois au large des côtes syriennes. C'est une première et cela devrait faire réfléchir les Occidentaux.

Pourquoi l'Occident séculier soutient-il des mouvements islamistes qu'il combat chez lui ?

Par absence de logique. À ce propos, il faut distinguer les États-Unis et ses alliés au Conseil de sécurité, qui ont des traditions de grandes puissances, et les alliés privilégiés des États-Unis, mais qui n'ont pas les mêmes motivations. Globalement, les Américains sont ceux qui commandent et ont mis en œuvre une stratégie du chaos. Ils ont continué à soutenir les gens d'Al-Qaïda, dont ils sont les créateurs avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan. Puis, quand ils n'en ont plus eu besoin, ils les ont laissé tomber en leur disant « débrouillez-vous ». Mais toute cette affaire s'est retournée contre eux avec les attentats du 11-Septembre.
Les mouvements terroristes internationaux, comme ceux qui sévissent en Syrie et ailleurs dans le Moyen-Orient ou le monde musulman, sont des héritiers d'Al-Qaïda. Les États-Unis n'ont pas de raison de ne pas s'en servir, tout en sachant que ce n'est pas leur modèle social. Ils les utilisent puis, quand ils ne s'en servent plus, ils les bombardent.
Je ne crois pas que les États-Unis aient une sympathie particulière pour les mouvements islamistes, ni pour les Arabes d'ailleurs – cela se saurait. Mais ils peuvent s'accommoder de tout. Leurs meilleurs alliés sont des gouvernements islamistes. Ils ont du mal à trouver des alliés progressistes : ils n'en ont jamais eu dans l'Histoire.

Vous étiez ambassadeur à Riyad, où l'on vient d'assister à une scène de succession moyenâgeuse. Tous les chefs d'État occidentaux s'y sont rués pour prêter allégeance au nouveau roi d'Arabie. Qu'est-ce qui les fait vraiment courir, à part le brut ?

Le pétrole et les intérêts d'Israël. Dans tout le monde arabe, il existe un terreau favorable à la contestation, mais on n'a pas le droit d'y intervenir et de bombarder sous prétexte que les peuples sont menacés par des tyrans. D'autant qu'on se rend compte que ce type d'opération est menée pour changer le régime ou détruire le pays. Il est plus facile d'exploiter le pétrole avec des pays fragilisés.
Le pétrole détourné d'Irak et de Syrie va notamment vers Israël, sans besoin d'oléoducs. Vendu en contrebande à 15 dollars le baril lorsque celui-ci était à 120 dollars, ce pétrole a rapporté des revenus conséquents : 5 milliards de dollars. Des sommes qu'on ne transporte pas dans des matelas ! Il faut des banques, des complices pour les mettre sur le marché. Les circuits parallèles fonctionnent.

Des documents secrets du Pentagone à propos de la Libye viennent de donner une autre explication à cette guerre. Hillary Clinton, conseillée par les Frères musulmans, aurait caché à Obama que Kadhafi était en négociation avec le Pentagone pour passer la main, et que l'histoire du génocide menaçant les habitants de Benghazi était inventée de toutes pièces. L'Occident joue-t-il contre son propre camp ?

Il existe tellement de machinations qu'on finit par se prendre les pieds dans le tapis. Il y a toujours des histoires des services spéciaux, etc. Les renseignements sont pipés. Les services jouent un grand rôle là-dedans. Cela dit, Hillary Clinton n'est pas la finesse même sur la Libye, la façon dont elle rit à l'annonce de la mort de Kadhafi le prouve. Un ambassadeur américain a été tué de la même façon que lui pourtant.

Pourquoi la Syrie a-t-elle été jusqu'ici l'exception, et comment analyser l'émergence de l'État islamique ?

J'espère que la Syrie restera l'exception, du moins dans ce contexte-là. L'affaire est loin d'être terminée, mais il y a plusieurs raisons. Bachar al-Assad, quoi qu'on en dise, a une légitimité, il est populaire chez la majorité de ceux qui vivent en Syrie. Quels que soient les défauts de son régime, il est perçu dans le contexte actuel comme un rempart contre le démantèlement du pays. Il a des alliés chiites comme le Hezbollah, l'Iran, certainement une vieille alliance qui date du temps du shah. Il a un véritable partenariat avec la Russie : la Russie défend la Syrie, mais la Syrie défend aussi la Russie. Si la Syrie devait subir le sort des autres pays, la Russie le sentirait passer. Et son prestige international s'en ressentirait.

Quel est le jeu d'Israël ? Vous étiez ambassadeur au Soudan. Quel regard jetez-vous sur ce pays éclaté ?

Israël est derrière toutes les crises du monde arabe, toujours à l'affût. La sécession du Sud-Soudan est un triomphe de la diplomatie américaine et de la diplomatie israélienne. Il fallait transformer le Sud-Soudan en base israélienne, pour le complot contre ce qui reste du Soudan. Ils veulent affaiblissement de ce pays non pas parce qu'ils sont islamistes, mais parce qu'ils ont soutenu Saddam. Ils ne veulent pas la peau de Tourabi ou Al-Bachir, ils veulent couper le Soudan en morceaux. Ils ont réussi, et cela continue avec le Darfour.

Mais le nouvel État, le Soudan du Sud, n'est pas brillant…

Mais lequel des régimes nés des « printemps arabe » est-il brillant ? L'industrie de production de la démocratie américaine au nouveau Grand Moyen-Orient est un trompe-l'œil qui vient des années 1980-1990. Cela n'a rien à voir avec la démocratie et les droits de l'homme : cette stratégie sert à casser le monde arabo-musulman, comme cela est attesté dans de nombreux documents. Car les Américains font ce qu'ils disent, et disent ce qu'ils font.
Il y a un plan, ce n'est pas de la conspiration. Quels que soient les avatars pour soutenir tel ou tel camp, les options restent ouvertes. Au Bahreïn par exemple, ils soutiennent à la fois la rébellion, ce qui leur permet de dire qu'ils défendent les droits de l'homme et la démocratie, et la monarchie pro-saoudite sunnite. Et ils sont gagnants de toute façon. Ils ont fait la même chose au Yémen, et en Égypte, même chose : d'abord Moubarak, puis les islamistes, puis Morsi et maintenant Sissi. Ce n'est pas logique, c'est la logique du chaos. Et elle est bel et bien là.

Comment expliquer que le savoir-faire français sur le Moyen-Orient s'avère inopérant ? Il y avait une certaine politique arabe de la France qui est aujourd'hui introuvable. La diplomatie française est-elle victime de myopie ou d'une certaine posture idéologique ?

De Gaulle était un grand homme je pense. Il avait bien une politique arabe exemplaire, il a renversé le cours des relations franco-arabes après l'indépendance de l'Algérie et réussi à changer d'alliance après la guerre des Six-Jours. Après les néfastes conséquences de l'expédition de Suez, c'était un exploit. Une politique arabe a persisté dans une espèce de consensus politique en France. Puis, après le coup d'honneur sur l'Irak, en 2003, la France a commencé à rentrer dans le bercail occidental. Fini la récréation. Le bilan est désastreux.
Elle a pourtant un savoir-faire et avait une grande tradition diplomatique. C'est un grand pays, pas dans le sens d'un pays braillard qui manigance à tout prix… Un grand pays au sens positif du terme. Son retrait peut peut-être changer, mais je ne vois pas venir le changement maintenant.

Hollande continue de dire que l'État islamique et le régime de Bachar, c'est blanc bonnet et bonnet blanc, deux ennemis à combattre…

Depuis quatre ans, on continue de dire le pire sur Bachar, qu'il va tomber d'une minute à l'autre… En réalité, ce sont les Américains qui peuvent changer d'avis et sont en train de le faire. Les alliés privilégiés de la France sont le Qatar, la Turquie et l'Arabie Saoudite. On a vu défiler les six monarques du Golfe à Paris, nos alliés. On soutient à la fois les terroristes modérés et les djihadistes démocratiques. C'est une position difficilement tenable, de la haute acrobatie. Les Américains, eux ne l'ont pas fait en même temps : d'abord alliés d'Al-Qaïda, puis leurs ennemis. Ils changent d'avis sans se gêner.

Fabius a dit qu'Al-Nosra, classée par les Américains comme organisation terroriste, fait du bon boulot en Syrie…

Tous les éléments spécialisés de la diplomatie française ont été dispersés ; les spécialistes de l'Orient, les arabisants ont été envoyés en Afrique du Sud ou ailleurs, avec la volonté de les remplacer par des technocrates. Résultat, les nouveaux diplomates n'ont pas la même carrure, produisent des rapports nuls, n'ont pas d'analyse sérieuse…

Les ambassadeurs français en Syrie et en Libye avaient pourtant alerté le gouvernement en le mettant en garde contre tout aventurisme.

Oui, mais celui de Syrie s'est ensuite fait taper sur les doigts et a fini par accepter de s'aligner sur la politique officielle.

Pensez-vous qu'on peut revenir à la diplomatie de l'après-Suez ? L'Occident est-il en train de comprendre ses erreurs et de changer ?

Le retour de De Gaulle au pouvoir a brisé un consensus, quand le gouvernement tripartite français, qui a duré douze ans, faisait que la France ne bougeait pas le petit doigt sans en référer à Washington. Cela inclut la période de Suez. Le plan Marshall avait un coût pour l'indépendance nationale française. Et l'Union européenne – conçue par les Américains plus que par les Européens eux-mêmes – a contribué à peser en ce sens. Toute l'histoire de l'atlantisme, l'idée de faire de l'Otan l'armée de l'Europe, n'est pas la conception française de l'Europe.

L'État islamique est-il une création indirecte de l'Occident ?

Il est le résultat de l'invasion américaine de l'Irak. On peut dire cela à tous les coups. Les Américains ont cassé toutes les institutions irakiennes (armée, police, gouvernement, parti baath, etc.) et facilité la prise de pouvoir par les chiites et des Kurdes au détriment des sunnites. Quand les officiers baathistes ont été mis en prison où séjournaient déjà les islamistes, les deux groupes ont fait connaissance. La prison a été le centre d'étude et de fusion entre des gens qui ne se seraient pas rencontrés autrement – comme cela arrive ailleurs.

L'État islamique aurait profité de la zone d'exclusion aérienne imposée depuis 1991. C'est là que Zarkawi et ses hommes se seraient développés.

En effet, c'est là qu'ils se sont développés. Il n'y avait plus d'État irakien et la porte était ouverte à toutes les aventures. Ce qui a favorisé les événements de juin 2013 ? Une conjonction d'islamistes et d'officiers du Baath irakien, désireux de revanche, pourchassés tous deux par les Américains. Ils ont décidé d'unir leur destin pour des objectifs différents. Peut-être pas pour le long terme.

L'Occident semble préférer le chaos aux États souverainistes…

C'est ce qui apparaît. Le chaos, c'est le but des néoconservateurs qui ont une vieille théorie : il fallait maîtriser toute la zone qui ceinturait le monde communiste soviétique et chinois, et d'autre part sécuriser les intérêts occidentaux. Les Américains se sont aperçus que cette zone était entièrement constituée de pays musulmans. C'est la ceinture verte musulmane, ce qui est devenu le Grand Moyen-Orient de Bush, gonflé au fil des pulsions américaines. Il y avait deux catégories de pays dans cette zone : les États forts, comme l'Iran du shah, ou la Turquie entrée dans l'Otan, peut être aussi l'Irak, des régimes amis de l'Occident. Et les autres qu'il fallait affaiblir, où il fallait provoquer des changements de régime, renverser les pouvoirs en place.
Puis des États ont viré de bord, comme l'Iran avec la révolution islamique. Quand la configuration est défavorable, on essaie de changer le régime, et si on n'y arrive pas, on casse l'État – en particulier les armées du monde arabe –, on ruine le pays. Cette stratégie figure dans beaucoup de documents américains ou israéliens. Ça s'est produit avec les armées égyptienne, irakienne, syrienne et sans doute algérienne.

Mais le chaos est contagieux et peut toucher les monarchies du Golfe. Celles-ci seraient-elles les grandes perdantes face à l'axe chiite ?

Dans l'esprit de certains dirigeants américains, c'est ce qui va arriver. Un ancien directeur de la CIA a dit qu'il fallait s'occuper des pays comme la Syrie et l'Égypte, déstabiliser huit pays… L'idée, c'est de leur « préparer » un islam qui leur convienne et d'aider les musulmans à accéder au pouvoir. Quand ces pays auront bien été déstabilisés, alors on pourra s'occuper de l'Arabie Saoudite. Le pacte de Quincy signé en 1945 a été renouvelé en 2005 pour soixante ans, mais il ne durera pas.
Les États-Unis n'ont pas aidé le shah à se maintenir au pouvoir. Il n'était plus fréquentable, il a été renversé. Résultat, l'ayatollah Khomeiny a aussitôt pris le pouvoir, et l'Iran est devenu un des ennemis publics numéro un de l'Amérique. Jusqu'en 1979, ce pays était pourtant l'allié stratégique, y compris l'allié nucléaire. Il existait une vraie coopération entre l'Iran et les États-Unis dans ce domaine, avec un traité, des laboratoires, etc.
La question nucléaire a été mise à l'ordre du jour en 2002. Après que l'Iran eut le temps de s'occuper de l'Irak… Avant on n'en parlait pas. Puis les Européens, avec des Américains qui en arrière-plan soutenaient la démarche, se sont benoîtement rappelés du traité de non-prolifération…

On est au cœur d'une nouvelle guerre froide avec l'Ukraine. Jusqu'où ce conflit va-t-il reconfigurer le nouvel ordre mondial en gestation ? Quels sont les effets sur le Grand Moyen-Orient ?
En France, on fait rarement un lien entre les différents problèmes, on a tendance à les saucissonner. Cela empêche une compréhension de la situation. J'ai peu entendu les gens établir un rapport entre la crise syrienne et la crise ukrainienne. Pourtant, il est évident. Il n'y aurait pas eu de relance de la crise ukrainienne s'il n'y avait pas eu la crise syrienne. Autrement dit, si la Russie avait laissé tomber Bachar, il n'y aurait pas eu une crise ukrainienne à ce niveau de gravité. On s'en serait accommodés. On a fait la surenchère surtout pour enquiquiner la Russie.

Sans la crise ukrainienne, les Brics auraient-ils pris la même importance sur la scène internationale ?

Sans la crise syrienne il faut dire. Car la crise ukrainienne est un développement de la guerre en Syrie. La guerre d'Ukraine s'inscrit dans le grand mouvement qui a déclenché les printemps arabes. En même temps qu'on essaie de contrôler des pays arabes musulmans et d'étendre petit à petit la zone de crise, on tente de casser ce qu'était l'URSS, réduite à la Russie. On veut contrôler la zone d'influence russe et la réduire au strict minimum. La Yougoslavie, en tant que pays communiste indépendant, était la partie la plus exposée ; elle sera dépecée.
Pour permettre l'intégration de toute l'Allemagne réunifiée dans l'Otan, le chancelier Kohl et Bush avaient promis à Gorbatchev que l'élargissement de l'Otan s'arrêtait là. Gorbatchev a reconnu avoir été berné. Cela a sonné la fin de la stabilité internationale. Le pacte de Varsovie a vécu, d'anciens États adhèrent à l'Union européenne et passent à l'Otan. Avec l'entrée des pays baltes dans cette organisation, la Russie est encerclée. Mais c'est la Géorgie qui a été la ligne rouge, puis l'Ukraine. La Géorgie a été le symbole du tournant de Poutine, qui avait au début décidé de collaborer avec les Occidentaux.

Les États-Unis admettent avoir contribué au renversement du régime de Kiev…

Les Européens ne sont pas très exigeants sur la légalité internationale. Peu avant que Ianoukovitch ne parte, la France, l'Allemagne, la Pologne… accouraient à Kiev pour signer un accord sur des élections anticipées entre le gouvernement, l'opposition et la Russie. Puis il y a le coup d'État et personne n'a protesté.
Il y a eu une révolution Orange en 2004-2005 en Ukraine, avant la Géorgie, puis les printemps arabes sont arrivés. C'est le rêve américain qui s'est réalisé. Mais après la crise syrienne, Obama a été vexé : on lui avait évité une guerre inutile et dangereuse, chef-d'œuvre diplomatique des Russes, et il était mis en embarras. Le président américain avait une revanche à prendre. En 2013, quand il a vu que la Russie avançait trop, notamment en Syrie, il s'en est pris à l'Ukraine. À partir de ce moment, fini la concertation entre les États-Unis et la Russie sur la Syrie.
Washington n'a plus laissé Moscou tenter de régler le problème.

Sauf dernièrement…

La Russie est revenue au premier plan. Même si je doute que les 100 000 assistants ou coopérants russes présents au début de la guerre en Syrie y soient tous encore. En fait Obama, n'est pas si va-t-en-guerre que cela. Il voudrait une solution d'un autre type, car ce qui se passe en parallèle de la guerre d'Ukraine est dangereux. Du temps des menaces de frappes américaines sur la Syrie, des armes chimiques, Obama a été menacé par une procédure d'impeachment. Sans compter les incertitudes sur les frappes américaines : lors d'un tir américain de deux missiles sur les côtes syriennes, par exemple, l'antiaérienne syrienne a réagi, l'un des missiles a été détruit et l'autre détourné. Et puis la guerre est impopulaire aux États-Unis. Cela dit, l'Ukraine est un chef-d'œuvre d'intox. On vole et on crie au voleur.

L'avenir du projet du Grand Moyen-Orient ?

Le projet démocratique certainement, même si, à mon avis, il n'y aura pas de démocratie ni printemps arabes. Le projet de domination reste, même s'il ne va pas forcément se réaliser. L'enjeu est toujours là pour les Américains. La ceinture verte est toujours utile pour encercler le postcommunisme. Même si la Chine est un régime aménagé, il est prudent de le « contenir » en quelque sorte. Les Occidentaux parlent toujours d'une opposition modérée en Syrie, je ne sais pas où ils la voient, mais c'est leur discours. Ils arment une opposition qui est en fait celle des djihadistes… L'alliance qui s'est forgée progressivement entre la Turquie, l'Arabie Saoudite et les Occidentaux, notamment États-Unis, France, Angleterre, alliance de circonstance s'il en est, résiste encore.

La Syrie peut-elle reprendre son autorité sur l'ensemble du territoire ?

Si on la laisse faire, je pense que oui. Le discours sur la démocratie est de moins en moins crédible. On n'a pas à intervenir dans les pays, même pas en Arabie Saoudite qui doit évoluer toute seule.

Le problème est que l'Arabie Saoudite exporte son idéologie, qu'elle en a une vision universaliste…

Elle exporte son idéologie pour éviter d'être attaquée à son tour. Mais celui qui a une vision universaliste, c'est Erdogan. Les projets qu'il concoctait avant le printemps arabe étaient différents. Il était proche de laSyrie et de la Libye. Maintenant, il est le soutien des Frères musulmans. Ilreçoit les visiteurs étrangers dans lepalais du Sultan avec une garde d'honneur de vingt-huit soldats représentantl es vingt-huit provinces ottomanes. Ce gouvernement islamiste est nostalgique.


- Source : Majed Nehmé, Augusta Conchiglia et Hassen Zenati

Muslim Brotherhood designs of America, Qatar and Turkey in Egypt and Syria: Kosovo to ISIS

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Muslim Brotherhood designs of America, Qatar and Turkey in Egypt and Syria: Kosovo to ISIS

Boutros Hussein, Noriko Watanabe and Lee Jay Walker

Ex: http://moderntokyotimes.com

President Obama laid the foundation stone of undermining Egypt based on shared Muslim Brotherhood designs to control the political landscape throughout a vast region. The political Islamic designs of Washington meant that a shared political Islamist view emerged between America, Qatar, Turkey and the Muslim Brotherhood.

Of course, in the scheme of events the Washington and Muslim Brotherhood allied view was based on controlling a vast area that would encompass Egypt, Libya, Syria and Tunisia. Turkey under Erdogan would enhance this dream and in turn this grand design would benefit greatly from Gulf petrodollars emanating from Qatar. However, the ruling powers in Syria under President Bashar al-Assad – and the emergence of President Abdel Fattah el-Sisi in Egypt – have both upset the planned Muslim Brotherhood venture.

The grand design emanated within the political elites of Ankara, Doha and Washington under Obama. Like usual, the United Kingdom would be utilized, for example the Tunisian Muslim Brotherhood connection, and this would be linked with various Muslim Brotherhood power bases throughout a vast region. Therefore, the Obama administration focused on its fixation with working closely with political Islam.

Indeed, it could be stated that the Obama administration is merely going one step further than past administrations in America. After all, the meddling of America – and other nations – in Afghanistan, Iraq and Libya all led to the growing rise of Sharia Islamic law and Islamization of society at all levels. The same America supported the rule of Islamic Sharia law in the early 1980s in Sudan whereby black African non-Muslims would become dhimmis.

The influences of the Muslim Brotherhood within the Obama administration was highlighted in early 2013 by the Investigative Project on Terrorism that reports: The December 22 story was published in Egypt’s Rose El-Youssef magazine and was translated into English for the Investigative Project on Terrorism (IPT). The story suggests the six turned the White House “from a position hostile to Islamic groups and organizations in the world to the largest and most important supporter of the Muslim Brotherhood.”

The article continues by stating: “The six named people include: Arif Alikhan, assistant secretary of Homeland Security for policy development; Mohammed Elibiary, a member of the Homeland Security Advisory Council; Rashad Hussain, the U.S. special envoy to the Organization of the Islamic Conference; Salam al-Marayati, co-founder of the Muslim Public Affairs Council (MPAC); Imam Mohamed Magid, president of the Islamic Society of North America (ISNA); and Eboo Patel, a member of President Obama’s Advisory Council on Faith-Based Neighborhood Partnerships.”

Indeed, the current intrigues by America and the Muslim Brotherhood against Egypt is ongoing in 2015 based on a recent pro-Muslim Brotherhood delegation being invited into the corridors of power in Washington. Once more the Investigate Project on Terrorism reports “The delegation sought help in restoring former President Mohamed Morsi and the Muslim Brotherhood to power in Egypt. Morsi-era parliamentarians, government ministers and judges formed the Egyptian Revolutionary Council in Istanbul, Turkey last August with the aim of toppling Egypt’s military government. It is based in Geneva, Switzerland.”

The Investigative Project on Terrorism further reports that the delegation included “Abdul Mawgoud Dardery, an exiled Muslim Brotherhood member and Egyptian parliamentarian; and Mohammed Gamal Heshmat, an exiled member of the Muslim Brotherhood’s shura council and Egyptian parliamentarian.”

Therefore, even after Muslim Brotherhood supporters and other Islamists were involved in attacking Coptic Christians and burning churches this organization is still welcomed by the Obama administration. Also, political leaders in America are fully aware that the Muslim Brotherhood is working covertly with various Islamist organizations that are involved in terrorism in the Sinai and throughout Egypt. This applies to Muslim Brotherhood sympathizers and supporters in Egypt and the close relationship with Hamas, whereby militants are utilizing Gaza in order to destabilize the Sinai. Likewise, in Libya the Muslim Brotherhood, ISIS and various Islamist groups seek to usurp the political system and aim a dagger at the heart of Egypt. Similarly, just like supporters of the Muslim Brotherhood attacked Christian churches and Christians in Egypt, now ISIS is beheading and butchering Coptic Christians from Egypt in Libya.

Focusing on the Balkans, then despite all the propaganda, it is factual that in three wars in Europe involving Orthodox Christians and Muslims in Bosnia, Cyprus and Kosovo, the end products were that Ankara and Washington shared a similar interest. This reality meant that Muslim Turkey could swallow parts of Cyprus. Similarly, Kosovo would be taken from Serbia despite this part of Serbia being the Jerusalem of this nation. Therefore, with the Obama administration favoring the anti-Christian Muslim Brotherhood in Egypt, then clearly nothing changes because Islamization on both sides of the Mediterranean sums up the policies of Washington.

In other words, ISIS (IS – Islamic State) kills Christians, the Shia and Shabaks quickly. While the de-Christianization of Northern Cyprus and Kosovo took place on the watch of Ankara and Washington. Meanwhile, in modern day Syria indigenous Islam and Christianity are equally threatened by barbaric Takfiri forces being supported by Gulf and NATO powers.

However, unlike the Ankara and Washington agenda in the Balkans, the one notable aspect of the destabilization of Egypt, Libya, and Syria, is that Gulf and NATO powers are extremely confused. After all, the usual NATO and Gulf vultures have various geopolitical and religious plans. Given this reality, Libya is divided internally and external powers are now supporting two different power bases within this failed nation. Likewise, the outside plots against Syria highlight these geopolitical and religious divisions because various sectarian and Islamist terrorist groups are being supported based on different objectives. The only binding factor linking Gulf and NATO powers is that they have no qualms in creating failed states – irrespective if this applies to Afghanistan, Libya or Iraq. Not surprisingly, the Syrian government refuses to hand the nation over to outside nations that support chaos and destabilization. Likewise, the emergence of el-Sisi on the political scene in Egypt also meant that he refused to hand over the sovereignty of this nation to the usual players.

It appears that in the Balkans the United States and Turkey could easily carve up Orthodox Christian nations because Cyprus and Serbia had typical political systems. Likewise, American military power is designed to fight mechanized armies and to destroy the infrastructures of nations. This can be seen by the bombing of Serbia by NATO powers under the guidance of Washington and London. Similarly, the armed forces of Iraq and state institutions in this nation were soon taken over by America and various allies. However, America isn’t good at fighting insurgencies. Therefore, the Balkan Islamization policies of America and Turkey produced results in Kosovo and Cyprus based on the ghettoization of Orthodox Christianity and the ultimate demise of the indigenous culture.

hussein-obama-muslim-brotherhood-america-sad-hill-news-1.jpgYet, in Iraq, Libya, Egypt and Syria you have various regional nations and outside NATO powers (Turkey is a regional NATO power) that have different objectives. This reality is hindering the Muslim Brotherhood dream of America, Qatar and Turkey and this is clearly visible by the tenacity of Syria and the growing centralization of Egypt under el-Sisi. Therefore, while America, Qatar, Saudi Arabia and Turkey had no qualms in destabilizing Libya and Syria, the conflicting interests of so many nations is enabling a counter-revolution. This counter-revolution applies to Egypt and Syria fighting for independence because current political elites in both nations understand that failed states and subjugation awaits both nations if they fail.

It is noticeable that ISIS emerged strongly in Iraq after Obama pulled the armed forces of America out of this nation. Likewise, the destabilization of Syria enabled ISIS, al-Nusra and various other sectarian and Takfiri forces to emerge. While this took place, the Syrian Muslim Brotherhood became a willing tool of the Obama’s administration outreach project that received a boost because of similar intrigues emanating in Qatar and Turkey. However, while Saudi Arabia and other Gulf players are on board in the destabilization of Syria; the same Gulf nations differ from America, Qatar and Turkey because they don’t want to see the Muslim Brotherhood gain in power in Egypt and Jordan.

The recent crisis in Libya highlights that Egypt wants to clampdown on terrorist and Takfiri forces that seek to turn this nation into a dagger at the heart of regional nations. This emanated with Egyptian military attacks targeting ISIS bases in Libya after the brutal murders of Egyptian Coptic Christians. However, while Egypt wants the international community to support non-Islamist factions in this nation and to attack various terrorist groups, it is noticeable that this was met with silence from America, Qatar and Turkey. Therefore, while Washington is continuing to talk with pro-Muslim Brotherhood elements – and with being aloof about the current crisis in Libya – it appears that intrigues against Egypt are ongoing.

At the same time, America, Qatar and Turkey are behind another new terrorist and sectarian force being trained and armed against Syria. This is despite the fact that all minorities will face systematic persecution if an Islamist movement overthrows the current government of Syria.

In other words, Ankara, Doha and Washington all seek to usurp the Middle East and North Africa – just like they did in the Balkans – in order to shape the region based on their geopolitical ambitions. Therefore, in order to achieve this, these three nations all favor the Muslim Brotherhood.

Indigenous Islam, just like Orthodox Christianity in Northern Cyprus and Kosovo, means little to America, Qatar and Turkey when it comes to geopolitical concerns. This reality means that these three nations seek to utilize political Islam based on the deeds and ambitions of the Muslim Brotherhood throughout parts of North Africa and the Levant.

Egypt and Syria therefore are on the frontline in preserving independence when it comes to the Middle East. Also, with ISIS and links with Qatar and Turkey being fully known, then the fear in Egypt is that outside nations may manipulate Takfiri forces just like the same nations – and others – have done against Syria.

http://www.investigativeproject.org/3884/report-egypt-muslim-brotherhood-infiltrated-obama

mtt

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http://moderntokyotimes.com Modern Tokyo Times – International News and Japan News

IWO JIMA: Chanson pour la défense

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IWO JIMA: Chanson pour la défense

par Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr
 
Il y a 70 ans, l’armée impériale japonaise a été engagée dans une bataille sans espoir face à l’armée américaine. Le contrôle de l’île et de ses deux bases aériennes étaient un objectif stratégique majeur pour les alliés : Iwo Jima a été pour cela régulièrement et intensivement bombardée à partir du mois d’août 1944. L’île servait aussi de relais de transmission, informant l’état-major des mouvements des bombardiers à grand rayon d’action décollant des Mariannes pour détruire les villes du Japon. 
 
C’est pour protéger leurs femmes et leurs enfants, résidant dans les grandes villes de l’archipel, que ces hommes vont s’efforcer de retarder l’inéluctable : « Dans un endroit comme Tôkyô, je pense qu’il y aura plus de victimes qu’on ne l’imagine. En particulier, comme l’ennemi utilisera sans doute aussi des bombes incendiaires qui créeront donc forcément des incendies, la panique et les dommages seront sans doute très importants. Il faut t’y résigner et bien te préparer.... » (lettre du général Kuribayashi à sa femme, 2 novembre 1944, in Lettres d’Iwo Jima, Les Arènes, 2011,p.209).
 
La position, après évacuation de la population civile, a été défendue par 22 000 hommes (principalement de la 109e division), dirigés par le général Kuribayashi Tadamichi, officier profondément humain et critique à l’endroit de l’état-major. Les troupes nippones se sont enterrées, comme à Tarawa ou à Okinawa, pour compenser la supériorité numérique et technique des troupes américaines. En vain. Le bilan humain de la bataille est désastreux : 20 703 tués et 1152 disparus du côté japonais et plus de 26 000 hommes (dont 19 000 blessés) dans le camp américain.
 
Les lettres d’Iwo Jima (le livre de Kakehashi Kumiko et le film de Clint Eastwood) ont rendu un vibrant hommage aux soldats japonais morts au combat sur cette île de 22 km2. Ces lettres apportent un éclairage significatif sur les soldats japonais engagés dans cette bataille, et même si la propagande militariste de l’époque instrumentalisait les sentiments des soldats, on ne peut qu’être touché par ces documents et cette chanson patriotique de l’époque...(vidéo ci-dessous)  Il est aisé de deviner les motivations de ces hommes à combattre ou à se donner la mort. Les soldats japonais étaient loin d’être des fanatiques.
 

Les kamikazes japonais

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Les kamikazes japonais

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

« Je me suis levé à 6 heures ce matin pour respirer l’air pur de la montagne. Et tout ce que je ferai aujourd’hui le sera pour la dernière fois. » Tsuka Akio, avant de s’envoler pour une mission kamikaze au large d’Okinawa, le 28 avril 1945.

Les éditions Flammarion viennent de publier Kamikazes, une étude historique signée par Constance Sereni et Pierre Souyri. Les deux auteurs sont universitaires et spécialistes de la culture japonaise. On doit notamment à Pierre Souyri Une Histoire du Japon médiéval (Tempus, 2013).

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Kamikazes, ou la chronique d’une mort ordonnée

Automne 1944. Le sort du Japon en guerre semble désormais scellé face à la déferlante militaire américaine. Le pays résiste encore mais il faudrait maintenant un vrai miracle pour vaincre l’Amérique. Dépourvu d’armes miracle, l’état-major nippon met alors sur pied des unités spéciales d’attaque.
Des  pilotes choisis et entraînés pour aller se jeter contre des cibles militaires américaines.  Des pilotes baptisés kamikazes (vent divin) transformés en bombes humaines. Dans la propagande japonaise, ces hommes, volontaires pour mourir pour la gloire du Japon, sont présentés «comme la réincarnation des samouraïs qui perdaient la vie par fidélité, tels des pétales de cerisier qui se dispersent au vent

Mais la réalité était-elle conforme à la légende, véhiculée par les écrits et le cinéma? Une question qui sert de fil rouge à ce document historique publié chez Flammarion et rédigé par Constance Sereni et Pierre-François Souyri, deux enseignants spécialistes de la culture japonaise. Deux auteurs qui retracent l’historique de cette arme désespérée, bien loin de l’image d’Epinal du pilote obéissant, fier de donner sa vie. Comme ils le rappellent, la mission des kamikazes est unique dans l’histoire militaire, car dépourvue de cet élément présent dans les missions les plus dangereuses : l’espoir, même ténu, de revenir vivant.
«Ce n’était pas une mission avec une chance sur dix d’en revenir. C’était une mission zéro sur dix

Bien documenté, l’essai n’est pas un livre de guerre. Il constitue plutôt un ouvrage qui voyage entre histoire et sociologie. Il retrace en bref toute la campagne du Pacifique, certes, mais pour expliquer la folle motivation des créateurs de cette arme. On s’attarde davantage sur le gros chapitre lié à l’endoctrinement de ces pilotes qui ne furent pas tous, loin de là, des soldats fanatisés.

Des pilotes qui furent entraînés, endoctrinés en sept jours. Ni plus, ni moins. Peu formés, ils vont souvent manquer leurs cibles par erreur de pilotage ou par confusion des objectifs. Les navires de transport alliés seront souvent confondus avec des navires militaires. Déjà fortement diminuée par le «grand tir aux pigeons des Mariannes», une bataille disputée en août 1944 et dans laquelle le Japon a perdu le tiers de ses porte-avions, l’aviation japonaise va ponctionner plusieurs milliers de pilotes supplémentaires pour les utiliser comme kamikazes, lors de missions sans retour. Prévue comme une solution temporaire, cette arme du pauvre sera utilisée jusqu’en août 1945. Soit 10 mois de sacrifices.

Avec quel bilan ? Côté japonais, on estime les pertes à plus de 3.800 pilotes tués, pour 60 navires américains coulés et 6.830 soldats alliés tués. Des chiffres toujours imprécis aujourd’hui.
Mais force est de constater que cette tactique, absente de la philosophie occidentale, a provoqué une sacrée psychose à bord des navires américains.
Quand la DCA échouait à abattre le kamikaze, il ne restait plus que le miracle pour sauver sa peau. Si les marins américains considéraient les Japonais comme des tueurs et des imbéciles, les analystes de l’US Navy avaient un avis bien différent. «L’avion suicide était de loin l’arme la plus efficace inventée par les Japonais contre les vaisseaux de surface. Alors qu’ils n’ont été utilisés que sur une période de 10 mois, les avions suicide ont été responsables de 48,1% de tous les dégâts infligés à des navires de guerre américains, et de 21,3% des bâtiments coulés pendant la guerre» soulignent-ils.

Créée pour retarder la fin de la guerre, cette «détermination suicidaire des Japonais» a, au contraire, précipité la fin du conflit avec l’usage du feu nucléaire, les 6 et 9 août 1945. À noter, enfin, le cahier photographique qui permet de mettre un visage sur ces kamikazes, parfois très jeunes. Comme ce pilote, âgé d’à peine 17 ans et envoyé à la mort, sans regret. Comme bien d’autres, et dont on peut lire les dernières lettres en guise d’épilogue à ce document qui ouvre un large pan sur la culture japonaise.  Dans laquelle domine notamment la culture de la mort et la notion de sacrifice.  «Comment imaginer, explique le duo d’auteurs, que, lancés dans leur machine folle, certains d’entre eux devaient hurler en appelant leur mère, ou tout simplement fermer les yeux lors du dernier instant avant le choc. Ce furent des victimes du système autant que des héros, qui sont morts, le corps broyé dans leurs machines

Kamikaze. Un terme toujours d’actualité mais galvaudé par les médias. Comme l’explique une petite parenthèse qui remet fort justement les pendules à l’heure. Dans les attentats au Moyen-Orient ou ailleurs, les journalistes baptisent, à tort, les terroristes de kamikazes car ils se suicident dans leur action. Un usage erroné du terme qui énerve les Japonais, qui parlent plutôt de jibaku (ceux qui se font exploser). Les kamikazes, à l’inverse des terroristes, n’ont quant à eux jamais attaqué de cibles civiles, sans défenses. Ils ont, par ailleurs, obéi à un ordre en temps de guerre. Une précision bien nécessaire pour saluer la mémoire de ces pilotes envoyés à la mort dans leurs cercueils volants. «Il est difficile d’imaginer pire gâchis d’une jeunesse sacrifiée

Philippe Degouy (L'Echo, 19 février 2015)

 

Ökonom Paul Collier plädiert für eine völlig neue Migrationspolitik

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Ökonom Paul Collier plädiert für eine völlig neue Migrationspolitik

Ex: http://www.unzensuriert.at

Die dringenden Probleme Europas können nicht durch Migration gelöst werden, so Oxford-Professor Paul Collier.
Foto: UNU-WIDER/flickr (CC BY 2.0)

Der angesehene britische Ökonom Paul Collier warnt in einem Interview mit der deutschen Zeitung Die Zeit vor einer komplett verfehlten Migrationspolitik Europas. Der Oxford-Professor versteht das Misstrauen der Bevölkerung gegenüber Migranten und warnt vor falschen Tabus in der Gesellschaft.

Politik ignorierte Migrationsdebatte

Collier kritisiert in dem Interview vor allem die fehlende Migrationspolitik in vielen Staaten Europas. Es wurde jahrzehntelang verabsäumt, das Thema in der Mitte der Gesellschaft, abseits jeglicher Radikalisierung zu thematisieren. Diskussionen, ob Migration gut oder schlecht sei, hält der Professor für verkürzt und nicht zielführend. Die Lebenssituation veränderte sich für viele Einheimische durch die massenhafte Zuwanderung derart rasch, dass dieses Phänomen wiederum berechtigte Ängste schürte. Die Politik müsse eher der Frage nachgehen, wieviel Migration sowohl für Ziel- als auch Herkunftsländer am besten sei.

Soziale, nicht ökonomische Folgen bei Zuwanderung beachten

Dass immer mehr Forscher durch ökonomische Studien belegen wollen, ob sich Zuwanderung rechnet oder nicht, lehnt Collier ebenfalls ab. Wichtiger seien die sozialen Folgen für die Gesellschaften. Nimmt die Einwanderung überhand, führe dies automatisch zu Spannungen und negativen Begleiterscheinungen. Denn in einer zu pluralistischen Gesellschaft sei es erwiesenermaßen schwieriger, gegenseitiges Vertrauen und Kooperation aufzubauen, insbesondere mit dem Blick auf Sozialsysteme, welche auf diesen Faktoren beruhen. Aufgabe der Politik sei es, einen gesellschaftlichen Diskurs über das Maß an Einwanderung zu leiten.

Demographieprobleme nicht durch Einwanderung zu lösen

Eine weitere Aufgabe der Politik sei es, zuerst die Probleme der niedrigen Geburtenraten und deren Ursachen im Land anzugehen, anstatt diese durch Migration lösen zu wollen. Dadurch verhindere man auch die wirtschaftliche Entwicklung der Staaten, aus welchen die Migranten kommen, da sie dort irgendwann fehlen.

Eine konsequente Einwanderungspolitik sei somit wichtiger als je zuvor, denn gerade die Menschen in ärmeren Ländern wünschen sich heutzutage nichts sehnlicher, als in den „reichen Westen“ zu emigrieren. Anfangen müsste Europa laut Collier mit einer strengeren Selektion bei den Asylverfahren und einer Auslagerung dieser in die Orte der Abreise und nicht der Ankunft. 

Presseschau - März 2015 - LINKE / RECHTE

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Presseschau - März 2015
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Politologe: Deutschland ist nach links gerückt
 
(dazu)
Propagandaerfolg
von Michael Paulwitz
 
Gibt es einen Linksextremismus der Mitte?
 
Das Omen für 2016: Die Ditfurth-Mehrheit im Römer
Nach linker Diffamierung Spaltung der Koalition und neue Fronten
 
Bunte Hetzmitte
Die gewöhnliche Seele hat sich durchgesetzt
von Thorsten Hinz
 
Sezession-Sonderheft Pegida
 
Aus Angst vor Pegida
Evangelische Kirche und SPD sagen Diskussionsrunde ab
 
Wegen Islamkritik
Bremer Pastoren demonstrieren gegen Amtsbruder
 
(Noch ein Pfaffe mit Einwanderungs-Indoktrination…)
Das war’s. Diesmal: Ich als Bürgerin mit Migrationshintergrund. Ich als irrational Ängstliche.
 
LEGIDA, 30. Januar – zweite Rede in Leipzig
 
LEGIDA und wir (I): Linke Gewalt am 30. Januar
 
Legida, die Dritte: Nebeneindrücke
 
Frankfurt
Sechs Festnahmen
Pegida: Rangeleien und Wurfgeschosse
 
(Zur Organisation und Strategie der von oben gedeckten "Antifa")
Vom Vorbürgerkrieg zum Bürger(vor)krieg
 
Justiz
Gute Demo, böse Demo
von Markus Scheffer
 
Demonstrationen gegen Pegida
Gegner bewerfen Islamkritiker mit Flaschen
Die originale Pegida-Demonstration hat es nach der Selbstdemontage der Veranstalter am Montag nicht gegeben. Dafür aber einige kleinere Ableger – und jede Menge Gegendemonstranten. In Frankfurt wurde es hitzig.
 
Zwei Römer-Reden wider den Parteienblock
Die Debatte um Pegida und Anti-Pegida in Frankfurt
 
(Immer noch aktuell)
Chaoten oder Heilsbringer? Danke, liebe Antifa!
Sie gelten als Krawallmacher, Störenfriede, Chaoten. Dabei ermöglichen sie uns ein Leben, in dem Rechtsextreme die Rolle spielen, die ihnen zusteht: Nämlich keine. Zur Verteidigung einer viel gescholtenen Subkultur.
 
(Die Schäfchen sollen wieder eingefangen werden)
Sigmar Gabriel
„Es gibt ein demokratisches Recht darauf, rechts zu sein“
 
(Zu Pegida)
Kein Ende, nur Anfang
 
Überlegungen zur Organisationsstruktur
Laien, Frust und Selbstformung
 
(Eine etwas andere linke Position)
Bund gegen Anpassung
Der Verrat der PEGIDA
ist die Quittung Eurer Kommunismus-Allergie
 
Wien
Interview: Die Gründe für den Rücktritt von PEGIDA-Sprecher Nagel
 
PEGIDA, 9. 2. – Rede in Dresden
 
Pegida schrumpft / Jagdszenen in Leipzig
 
Proteste in Sachsen: Leipzig untersagt Legida-Demonstration
 
Legida-Verbot
Leipziger Einerlei
von Michael Paulwitz
 
Gericht bestätigt Demonstrationsverbot für Legida
 
(Zitat: "Schiewer zeigt sich am Sonntag erleichtert. `Ich war erst schockiert´, sagt sie dem Tagesspiegel. `Von der heute-show hätte ich das nicht erwartet.´"…doch, von der "heute-show" ist alles zu erwarten)
ZDF-Satire zu AfD
"heute-show" macht aus Linker eine Rechtsextremistin
 
Debatte um Finanzierung von Anti-Pegida-Demonstration
 
Das PEGIDA-Lied von Friedrich Baunack
 
Frankfurt
Pegida in Frankfurt Gewalt in Frankfurt: Anti-Pegida-Protest eskaliert
Wieder kam es zu Gewalt: Mehr als 600 Anti-Pegida-Demonstranten waren in Frankfurt auf der Straße. Die Polizei musste mit Pfefferspray vorgehen.
 
Ludwigshafen
Mehr als 130 Festnahmen bei linker Demonstration
 
(Antisemitismus also fast nur ein Problem von "Rechtsextremisten"?)
Politik
Über 10 000 Straftaten von Rechtsextremen
 
(Video zur Gewalt gegen den Akademikerball in Wien)
FPÖ-TV-Magazin 05.02.2014 - Linke Anschläge auf die Meinungsfreiheit
 
Wien
Nach Akademikerball: Wieder linker Anschlag auf Teutonia
 
Thüringen
AfD fordert, linkem Straftäter Zivilcouragepreis abzuerkennen
 
Linke und Autonome
Illegale Silvester-Demo: Linken-Abgeordnete Nagel und Böhme marschieren an der Spitze mit
 
Berlin
Linksextremisten zünden Autos von Wachfirmen an
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Grüne fordern "große Tore" für Zuwanderer
 
Ostdeutsche Ministerpräsidenten wünschen sich mehr Zuwanderung
 
Fraktionschef Oppermann
SPD will mehr Einwanderung aus Osteuropa und der Türkei
 
Zuwanderung
Weshalb Deutschland Muslime braucht und Pegida nicht
 
(Instrumentalisierung des Gedenkens an Bombenopfer)
Jahrestag der Bombardierung
Pforzheimer OB mahnt zu mehr Verständnis für Flüchtlinge
 
Kritik an Kirchenasyl: Empörung über Innenminister
 
Kirchen gewähren immer häufiger Asyl
 
Kirchengemeinden stehen nicht über dem Gesetz
von Michael Paulwitz
 
Kommentar zur Asylproblematik
„Wir wollen …“, „Wir werden …“, „Wir müssen …“
von Felix Krautkrämer
 
Felix Menzels Einwanderungskritik
 
Wer bereichert hier eigentlich wen? – Die neue IfS-Studie
 
Ökonom Paul Collier plädiert für eine völlig neue Migrationspolitik
 
(Im Gegensatz zu anderen erhält er wohl schon aus politischer Rücksichtnahme kein Asyl)
EuGH-Urteil zu US-Deserteur
Kaum Hoffnung auf Asyl in Deutschland
 
Ärzte-Präsident Montgomery fordert anonymen Krankenschein für Behandlung von Flüchtlingen
 
Endlich: Die Frankfurter CDU kapituliert bedingungslos
Ablehnung des moderaten Burka-Antrags opfert die Glaubwürdigkeit
 
Ernst Nolte
Der Islam: So! Oder so?
Zwei Möglichkeiten der Zurückgebliebenheit
 
Getötete Studentin
Tugce A. und Sanel M. beleidigten sich aufs Heftigste
 
(Hintergründe zur Tatnacht)
Freunde von Sanel M. melden sich zu Wort
„Besoffen, aber ein guter Junge“
 
Was wurde eigentlich aus… dem Fall Tuğçe Albayrak?
 
Religion
Hitzige Debatte um gesonderte Bäderzeiten für Muslime
 
Video
Abdul - Solidarität mit Olaf Latzel !! Wacht auf, Christen! Christenverfolgung in Deutschland
 
NRW beschlagnahmt Olper Familienferienstätte für Flüchtlinge
 
Sylt: Bürgermeisterin Reiber beschlagnahmt Wohnhaus für Flüchtlinge
 
Karnevalsumzug in Braunschweig wegen Anschlagsgefahr abgesagt
 
Terrordrohung in Braunschweig
Absage von Karnevalsumzug: Pistorius stellt sich vor Moslems
 
(Dazu ein Kommentar)
Kommentar zum islamistischen Terror
Nichts hat mit gar nichts zu tun
 
(Zu Heiko Maas und dem neuen Antisemitismus)
Meinung
Es ist der Islam, Dummkopf!
von Felix Krautkrämer
 
Asyl in Radeburg: Das beste gehofft – das Schlimmste trat ein
 
Unbegleitete Nordafrikaner
Kriminelle Asylbewerber halten Bremen in Atem
 
Linie 1: »Einige Kollegen haben Angst«
Gießen. Bei der Busanbindung der Hessischen Erstaufnahmeeinrichtung für Flüchtlinge im früheren US-Depot gibt es nach wie vor Probleme. So wurde jetzt bekannt, dass Busfahrer auf der Linie 1 von Fahrgästen, die an der Rödgener Straße zusteigen, beleidigt und bedroht werden.
 
(Algerier unter sich. Zum Leidwesen eifriger "Antifaschisten")
Kassel
Attacke mit abgebrochener Glasflasche
Polizei zu Blutbad in Straßenbahn: Es war kein Nazi-Angriff
 
(Nordafrikaner in Frankfurt)
Angriff auf einen 61-jährigen Rödelheimer
 
“Bunte” Straßenschlachten in Salzburg
 
Straßenkämpfe halten Salzburger Polizei in Atem
 
(Vermutlich also nur ein Versehen…)
Urteil zu Brandanschlag auf Synagoge
„Keine antisemitische Tat“
Drei Palästinenser werden vom Amtsgericht Wuppertal zu Bewährungsstrafen verurteilt. Sie hatten Brandsätze auf eine Synagoge geworfen.
 
Britische Regierung übernimmt
Rotherhamer Vergewaltigungsskandal weitet sich aus
 
Nach Angriff auf Radfahrer in Berlin-Mitte
Polizei veröffentlicht Fotos des Prügel-Fahrers
 
Fachbach
Verzweifelter Hilferuf eines SPD(!)-Bürgermeisters wegen Türken-Terrors
 
Heidelberg: “Flüchtlinge” belästigen Frauen
 
Kaltenkirchen
Kieler Kripo jagt brutale Räuberbande im Norden
 
München
Brutaler Überfall in Lochham
Teenies treten Schwangere krankenhausreif
 
Bornheim bei Bonn
Höllen-Aussage vor Gericht
So leiden die Opfer des Walberberg-Schlägers
 
Übergriff vor Offenbacher Moschee
Bewährungsstrafen nach Angriff auf Kamerateam

Babel and the Capitalist Babelization

Babel and the Capitalist Babelization

Tom Sunic

Review of Babel Inc.: Multiculturalism, Globalisation, and the New World Order
by Dr. Kerry Bolton

Black House Publishing Ltd, 2013

babel_cover300-500x500.jpgThe tower of Babel is rightly used as a metaphor for contemporary rootless and mongrelized masses stashed together in the towering inferno of end times. As an allegory, however, the process of “babelization” signifies a distorted reality and an inhumane political process in which standard forms of cognition and speech are subject to entirely new denominations, requiring a completely different method of conceptualization. Attempting, therefore, to draw some parallels between George Orwell’s 1984 and Bolton’s Babel Inc., cannot be valid; Orwell’s vision of the static future has become outdated.  Bolton’s Babel Inc. offers, instead, a dynamic description of the process of capitalist entropy in which Babel Inc. and its ruling class continue to grind human beings, including themselves, to dust.

Which are these ruling classes in this Babel Inc.? This is where the author masterfully steps in and rejects the wide-spread right-wing babble about the Babel Inc. being allegedly run by a conspiratorial and homogenous group of wicked people, or some extra-terrestrial golems allegedly bent on ruling the White world. Rather, the Babel Inc., or simply put,  the System, resembles a nameless, albeit grotesque polity that can in no way be reduced to just one single free-lance Orwellian big brother or some big postmenopausal feminist mama. The Babel Inc., as Bolton sees it, is a logical postmodern transposition of the myth of economism and egalitarianism, two doctrines whose genealogy can be traced from well before the period of Enlightenment in Europe.

Twin Brothers: Communism and Capitalism 

This does not mean at all that Bolton avoids elucidating the mindset and the self-perception of the main movers and shakers in the Babel Inc. In fact, Bolton’s scholarly credibility can best be spotted through the wealth of bibliographic references which indicate the intellectual depth of this effort. Bolton uses a three- pronged approach: theoretical, historical and descriptive. Such a threefold approach to this heavy subject is a prime necessity if the book is to retain a lasting educational value. Thus we learn in the first half of his book that capitalism, being a prime factor in the construction of the modern Babel Inc. and in the deconstruction of the nation-state, has always been a “modern and revolutionary” force. Its inherent dynamics aims at destroying traditional communities, regardless of their spot on the planet Earth. In fact, the much decried and alleged foe of capitalism (or rather its mirror- image), communism, fell apart in the East, in the late 20th century, because its paleo-communistic goals of egalitarianism and economism had already been better achieved in the capitalist West. Both communism and capitalism share a common ideological thread, namely a common belief in progress and common hatred of all racial, ethnic and territorial identities. The Banker and the Merchant, just like their mirror-image the Commissar, detect in any historical rootedness, in any national or racial consciousness a major hindrance on the way to the glorious future under the banner of “free market, democracy and human rights”.

Photo: Kerry Bolton

bolton.pngOn the daily political front, however, or better yet within the historical context of the development of the Babel Inc., Bolton does not spare the names of organizations and individuals promoting the borderless and globalist Babel Inc. project; knowledge of these forces can help the uninitiated reader dispel the myth of a “freedom- loving West” and its main transmission belt the United States of America. In fact, as Werner Sombart, the German sociologist of the early 20th century noted, “Holy Economy” (“heilige Wirtschaftlichkeit”) is a far more powerful revolutionary process than any anarchistic get together or a communist rabble-rousing pamphlet.

The author starts with his home turf with an examination of the early Australian working class, which under the banner of the Labor Party, as early as the 19th century, was bit by bit defrauded by the bankers and speculators who were all too eager to open Australia to Asian migrants and thus drive down the wages of white local workers.  The loudest advocates, and later on the beneficiaries of the process of the so-called decolonisation in Asia and Africa, were not just Marxist professors in Western academe, or Soviet Cold War apparatchiks, but primarily international big businessmen, “as old empires had become too restive to capitalism.” The author well illustrates this point by looking at the tragic fate of South Africa and Rhodesia, once upon a time White-ruled countries which used to be the bread basket of Africa, only to turn into violence-torn African basket cases with no future in sight. The iconic figure of the ANC, the Black activist Nelson Mandela, still hailed by starry-eyed globalists as the canonized Black Saint, once upon a time was determined to kick capitalism out of South Africa, only to declare in 1996, that is to say, after South Africa had already turned into an ungovernable entity, that “privatisation is the fundamental policy of the African Nation Congress and will remain so.”

The American government, The Trilateral Commission, along with many self-proclaimed humanitarian NGOs, such as the famed George Soros’ Open Society Institute, behind their mask of lacrimal multiculturalism and behind their culinary diplomacy, have been the main motors in turning Asia and Africa into a giant pool of cheap labor and permanent political unrest. This is the true goal of Babel Incorporated.  Hence the first conclusion one can draw after completing reading the first half of the book, and just before one starts railing and ranting against colored immigrants flooding now Europe and the USA: Massive non-White immigration, and now its reverse side, i.e. the colonisation of Europe and the USA, is just a logical outcome of political designs framed long time ago by rootless plutocrats and their leftist acolytes.

Bolton does not forget to look at the importance of “culture wars” and notes how global plutocrats use those wars in an attempt to subvert recalcitrant governments all over the word. Contrary to false presumptions, still strongly held by many right-wing intellectuals, the “uncultured” USA plutocrats have been very slick in fostering the multicultural “American dream” by resorting beforehand to the creation of a myriad of “independent” cultural outlets and think tanks in the target countries. One could enumerate a dozen post-communist countries in Eastern Europe which, in the mid- 90’s and early 2000’s, were all subjected to the Babel Inc.-inspired “velvet” and “rainbow” revolutions, as well as the so- called “Arab spring revolutions.” In an attempt to destroy a sense of national and racial pride and in an effort to impose a hybrid mishmash of new consumer species — i.e., homo consumens — the Babel Inc. decision makers do not need to send F14s to the Serbian skies or over the Iraqi desert, but instead resort first to Hollywood imagery and hip-hop political acrobatics in order to enchant the youth of the target country. The costs are negligible; the benefits are great.

The author rightly sees that before Whites start bewailing the destructive consequences of forced multiculturalism and its inevitable corollary of non-White immigration flooding their countries, they must critically re-examine the now redundant notion of their own nation-state. It is fundamentally wrong to blame all our ills on the SPLC, or the ADL, or the LICRA, or the Trilateral Commission, or some real or hypothetical Jew, or some hostile, plutocratic, culture-destroying Babel Inc. elites only.  We White Europeans and Americans must accept our full share of the blame. We must first and foremost reject the religion of progress and its underlying principle of permanent economic growth, before considering setting up our own ethnic enclaves. Whether these ethnic enclaves are in the Northwest of the U.S., or in Orania in South Africa, or somewhere in Europe, they must keep capitalism on a short leash aimed at preserving the racial/ethnic integrity of these enclaves, as occurred under the White Australia policy and the 1924 immigration restriction law in the U.S. Given the still strong and age-old squabbles among and amidst European peoples, this nearly impossible task can only be bestowed upon dispassionate White individuals capable of transcending their own narrow tribal interests — and their own egos.

Dr. Tom Sunic (www.tomsunic.com) is a writer and a board member of the American Freedom Party.

Dresden and Poznan: Two Different Ways to Wage War

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Dresden and Poznan: Two Different Ways to Wage War

Yuriy RUBTSOV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
The Red Army and British-American forces had one enemy - the German Wehrmacht but quite often they waged different wars. The liberation of Polish city of Poznan by Red Army and the bombing of Dresden by allies – one event following another in a week - took place 70 years ago, February 1945. These examples provide a good illustration to support the point of view stated above. 

During the Vistula-Oder Offensive the 1st Belarussian Front under the command of Marshal Georgi Zhukov Marshall, the «Hero of the Soviet Union», managed to secure two bridgeheads west of the Vistula River between 27 July and 4 August 1944 opening the way to Berlin. The concentrations of German forces were left blocked but not defeated at Schneidemüh and Poznan. With the main forces continuing advance in the western direction, it took time and effort to rout the German grouping at Poznan. General Vasily Chuikov, the commander of the 8th Army (to become later Marshall of the Soviet Union) was responsible for the operation planned to smash the enemy forces there. In his memoirs he said the Germans-built fortifications were classic Vauban-style fortresses (Sébastien Le Prestre de Vauban was a Marshal of France and the foremost military engineer of his age, famed for his skill in both designing fortifications and breaking through them). The design envisioned the construction of underground forts in the center and citadels at the junctures to accommodate a large garrison…

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In Poznan the city and fortifications were strongly defended and integrated into a single defence plan to coordinate fire. The Fort Winiary citadel stood on a hill to the north of the city centre. Around the perimeter of the city were 18 massively-built forts spaced at intervals of about 2 kilometres in a ring with a radius of about 5 kilometres. General Chuikov described the forts as «...underground structures each with several storeys, the whole projecting above the surrounding terrain. Only a mound was visible above ground -- the layer of earth covering the rest. Each fort was ringed by a ditch ten metres wide and eight metres deep, with walls revetted with brickwork. Across the ditch was a bridge, leading to one of the upper storeys. Among the forts, to the rear, there were one-storey brick bunkers. These were clad in concrete almost a full metre thick, and were used as stores. The upper works of the forts were sufficiently strong to provide reliable protection against heavy artillery fire... the enemy would be able to direct fire of all kinds against us both on the approaches to the forts and within them, on the rampart. The embrasures were such that flanking fire from rifles and machine-guns could be directed from them». Together with Volkssturm (a German national militia of the last months of World War II) Poznan was defended by a 60 thousand-strong garrison. 

The offensive started early in the morning on January 26. The first strike was delivered from the south. It was unexpected by the enemy. Two southern forts were seized on the Warta River’s western bank. As a result, the troops and tanks penetrated the ring of forts to attack the enemy from behind. The attack from the north produced little results. The Soviet troops did not attack from the west. Chuikov remembers that there was a way out left on purpose to let the enemy withdraw from the city-fortress. But Germans did not leave. A long and hard battle was ahead. On January 28, another attack was launched. Chuikov addressed the German troops surrounded in Poznan to put forward an ultimatum. It read «Officers and soldiers of the Poznan garrison. You are surrounded. There is no way you can leave the city. I, General Chuikov, offer you to immediately lay down your arms and surrender. I guarantee life and return home after the war is over. Otherwise you’ll be wiped out. The death of civilians in Poznan will be your responsibility. Do not hesitate. Raise white flags and come to our side. General Chuikov». 

But the garrison had no intention to surrender. Soviet aviation and artillery delivered strikes at fortifications trying to avoid damage to the buildings inside the city and avoid casualties among civilians. The Fort Winiary citadel was ruined. The soldiers hid underground. 

 

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By February 5 the assault teams fully had liberated the residential areas. After February 12 the Fort became the main target. As the Soviet troops approached, the resistance grew. The 5-8 metre high brick walls protected the enemy preventing tanks from advance. Heavy artillery pieces were moved near to fire at the Fort from the distance of 300 metres. But even 203mm projectiles did not inflict much damage to the thick walls. 

At the time the 1st Belarus Front forces moved to the west reaching the Oder. The general assault started on February 18 to last without stop for four days. Having built an assault bridge, Red Army tanks and assault guns of the 259th and 34th crossed into the main grounds of the citadel early at 3 o’clock on 22 February commencing the final struggle for the old fortress. The groups of 20-200 men started to surrender. Only 12 thousand troops remained out of 60 thousand strong garrison. The bloody fighting ended on February 23, 1945, the day of the 17 anniversary of the Red Army. 224 artillery pieces fired 20 salvos to salute the victory. 

Here is the example of war waged by allies. On February 13-15, they delivered air strikes against Dresden with the inflicted damage comparable with Hiroshima and Nagasaki attacks. 

Americans called the operation «Thunderstrike». Who was it targeted against? 

The city had no significant defence industry facilities and was flooded with refugees. 

A Royal Air Force (RAF) memo issued to airmen on the night of the attack said: «Dresden, the seventh largest city in Germany and not much smaller than Manchester is also the largest unbombed builtup area the enemy has got. In the midst of winter with refugees pouring westward and troops to be rested, roofs are at a premium, not only to give shelter to workers, refugees, and troops alike, but to house the administrative services displaced from other areas». Why raze to the ground a city that had no substantial importance for the war effort? The very same memo was rather cynical about it. It read «The intentions of the attack are to hit the enemy where he will feel it most, behind an already partially collapsed front... and incidentally to show the Russians when they arrive what Bomber Command can do». That’s what RAF really did by bombing from safe altitude the city flooded with demoralized people. 

 

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As the end of war was approaching the British-American aviation started to more frequently deliver politically motivated strikes destroying cities of no significance for German war effort to be soon liberated by Red Army, for instance Prague, Sofia etc. Dresden is the brightest example of how this vicious tactics was employed. The devastated area in Dresden exceeded 4 times the devastated area of Nagasaki. 1,500-degree heat hit the larger part of the city. People running to reach city’s outskirts fell into melting asphalt. Smoke was 45 metres high. At least 25 thousand died. Some experts say the death toll was as high as 135 thousand. Günter Wilhelm Grass, a German writer and recipient of the 1999 Nobel Prize in Literature, called the bombing a war crime. This point of view is supported by many. 

Dr. Gregory Stanton, president of Genocide Watch, expressed himself more bluntly saying the Allied firebombing of Dresden and the nuclear destruction of Hiroshima and Nagasaki were war crimes and also acts of genocide.