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samedi, 02 mai 2015

NRH, n°78: identité et démocratie...

Identité et démocratie....

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La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 78, mai - juin 2015) dans une nouvelle formule que nous vous invitons à découvrir.

Le dossier central est consacré à la Suisse, de Guillaume Tell à Oskar Freysinger ! On peut y lire, notamment,  des articles de:

François Bousquet ("Guillaume Tell, le père de la nation"),

Aymé Richard ("Calvin à Genève. La genèse d'une théocratie"),

Eric Mousson-Lestang ("1815 : naissance de la Suisse contemporaine"),

Pierre de Meuse ("Conflit du Sonderbund : une guerre de sécession helvétique"),

Jean-François Gautier ("Les écrivains suisses de langue française"),

Philippe Parroy ("Les banques suisses face aux Etats-Unis"),

Albrecht Baerenstein ("L'histoire de la Suisse en dictionnaire") et

Oskar Freysinger ("Identité et démocratie").

Hors dossier, on pourra lire, en particulier:

un entretien avec Eric Zemmour ("Une vision de la France") ainsi que des articles de:

Emma Demeester ("L'ascension et la chute d'Enguerrand de Marigny"),

Gérard Hocmard ("L'Angleterre divisée par la guerre des Deux-Roses"),

Anne Bernet ("Les mystères de Monsieur Fouché"),

Eric Mousson-Lestang ("Waterloo, victoire allemande"),

Arnaud Imatz ("Quand la République était raciste"),

Eric Mousson-Lestang ("L'Allemagne et le génocide arménien") et

Philippe d'Hugues ("Jacques Laurent, romancier et antigaulliste").

Jupe longue et communautarisme

Jupe longue et communautarisme
 
À Charleville-Mézières, une collégienne de 15 ans se voit interdire l’accès au lycée tant qu’elle ne porte pas… une jupe plus courte.
 
Écrivain, journaliste, juriste
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

jupe1.jpgÀ Charleville-Mézières, une collégienne de 15 ans se voit interdire l’accès au lycée tant qu’elle ne porte pas… une jupe plus courte. Sa jupe est, en effet, jugée trop longue par les autorités scolaires et trop « provocante » du point de vue du signe de son appartenance à une religion. On comprend qu’il ne s’agit pas du bouddhisme mais de l’islam. Il va falloir être pédagogue parce qu’il ne faudrait sans doute pas non plus que sa jupe soit… trop courte.

Pour le coup, cette décision assez ridicule, qui pourrait toucher une jeune fille catholique portant au cou une croix « trop » grosse (à partir de combien de centimètres ?) laisse perplexe. Et pour la kippa, on fait comment ? Combien de cm de diamètre ? On attend un décret ? Si c’est cela, l’assimilationnisme, comment ne pas prendre ses distances ? De tels faits aboutissent à remettre sur le devant de la scène des idées les conceptions communautaristes.

Qu’est-ce que le communautarisme ? C’est l’idée que les hommes doivent être considérés avant tout comme membres de communautés. C’est un constat que l’on peut largement partager. Mais le terme a pris un sens spécifique. C’est devenu une approche particulière des questions d’immigration. Que veulent les communautaristes ? Ils veulent renforcer le traitement en communautés des immigrés. Renvoyés à leurs origines, à leur culture, à leur culte, ceux-ci seraient (c’est l’espérance des communautaristes) moins déstabilisés par l’immigration. Les pouvoirs publics traiteraient avec les représentants des diverses communautés. La persistance de chacun dans sa culture serait encouragée.

jupe2.jpgQuelle est la logique du communautarisme ? C’est celle du développement séparé (apartheid, au sens précis du terme). Ne faisons pas de mauvais procès aux communautaristes : c’est, pour beaucoup de ceux-ci, un développement séparé sans suprémacisme blanc. À part cela, leur logique, c’est celle de l’endogamie. C’est la logique du repli sur soi, sur « sa » communauté d’origine. C’est un individualisme à l’échelle du groupe. L’appartenance devient dépendance absolue au groupe et à ses habitus, fussent-ils aussi inadmissibles sur notre sol que l’excision.

Le communautarisme, c’est oublier que l’immigration nécessite un saut culturel. À un moment donné, il faut bien se projeter vers et dans le pays d’accueil et sa culture. Pas forcément, bien sûr, en se privant de jupe longue – et c’est toute l’absurdité de l’affaire de Charleville-Mézières. La position des autorités dans ce dernier cas, c’est la position laïciste extrême et stupide. Mais d’une façon ou d’une autre, l’immigré doit faire un pas vers la France. Par l’amour de la langue française, par exemple. Appelons cela l’assimilation intelligente. La dernière fois que j’ai vu quelqu’un lire de la littérature classique dans un lieu public, c’était une jeune femme noire lisant Racine dans un café. Comme quoi… l’assimilation, cela peut marcher.

Le communautarisme n’est pas l’assimilation intelligente. C’est, par exemple, la proposition systématique de repas sans porc, ou d’horaires de piscine non mixtes pour que les hommes ne soient pas « mélangés » avec les femmes. Ce communautarisme se retourne alors contre la communauté qui concilie le mieux l’ouverture vers un universel d’une part, les particularités et les enracinements d’autre part. Cette communauté, c’est la communauté nationale, celle qui englobe et dépasse les communautés religieuses, ethniques, de classe. Vive la nation ! Nul besoin d’être jacobin pour lancer ce cri.

Vietnam: Que s’est-il passé il y a 40 ans?

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Vietnam: Que s’est-il passé il y a 40 ans?

Le 30 avril 1975 Saigon tombait, les derniers Américains fuyaient le Vietnam, qui était enfin réunifié. La guerre du Vietnam, commencée 30 ans plus tôt lors de la tentative de reconquête française de l’Indochine, se terminait.

Pour les millions de morts de cette guerre, il n’y aura aucune minute de silence, aucune commémoration solennelle, aucun « devoir de mémoire », aucun « plus jamais ça ». C’est vrai qu’il ne s’agissait pas d’un génocide: « simplement » des années de bombardements massifs et de tueries systématiques d’un peuple qui voulait être indépendant. Pourquoi s’en faire pour si peu?

Contrairement au nazisme qui a complètement disparu mais contre lequel on nous « met en garde » tous les jours, le « çà » de la guerre du Vietnam a continué, à travers la politique américaine en Amérique centrale et en Afrique australe et surtout aujourd’hui, au Moyen-Orient. La « guerre à la terreur » a déjà fait plus d’un million de morts et est loin d’être terminée.

Que disent nos grandes consciences morales européennes, celles qui déplorent les morts en Méditerranée par exemple, à ce sujet? Combien d’appels à quitter le navire à la dérive de la politique impérialiste américaine? A faire vraiment la paix avec la Russie et l’Iran? A cesser notre politique d’ingérence perpétuelle et dans laquelle nous ne sommes que les auxiliaires (dans le temps, on disait « laquais ») des Etats-Unis?

A l’époque de la guerre du Vietnam, des dirigeants européens éclairés, comme Olof Palme en Suède et De Gaulle en France prenaient ouvertement position contre la politique américaine. Des intellectuels comme Russell et Sartre mobilisaient l’opinion contre la guerre. Des manifestations avaient lieu même dans des pays comme la France qui étaient éloignés du conflit. Et aujourd’hui? Rien. Lors de la guerre contre le Libye, presque toute l’opinion, en tout cas « de gauche » ou « démocrate » a appuyé cette guerre.

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La fin de la guerre du Vietnam fut la fin d’une époque, celle des luttes de libération nationale qui ont constitué sans doute le mouvement politique le plus important du 20è siècle. En Occident, ce fut le début de la reconstruction de l’idéologie impériale, mais sous le couvert des droits de l’homme. La tragédie des boat people au Vietnam et des massacres au Cambodge à l’époque des Khmers rouges, a permis à l’intelligentsia en France et aux Etats-Unis de se draper dans le manteau de la « solidarité » avec les « victimes », d’oublier toute analyse des causes et des effets (les Khmers rouges n’auraient jamais pris le pouvoir sans les bombardements américains sur le Cambodge) et d’inventer le droit d’ingérence humanitaire de façon à détruire le droit international et la Charte des Nations Unies.

Ce fut la BHLisation des esprits et le début de la « nouvelle gauche », plus ou moins héritière de Mai 68, post et anti-communiste qui a, sur le plan international, pris l’exact contre-pied de l’ancienne gauche: alors que celle-ci défendait le droit international et la coexistence pacifique et était hostile à la politique américaine, la « nouvelle gauche » soutient toutes les « révolutions » et tous les « printemps », indépendamment de leur contenu politique et en ignorant les rapports de force sous-jacents. Seuls comptent les « droits de l’homme », du moins de ceux qui sont mis en avant par les médias.

Aujourd’hui, cette nouvelle gauche, ainsi que la politique américaine, à laquelle elle a servi de paravant idéologique, est dans une impasse totale, tant au Moyen Orient que face à la Russie et la Chine. Quarante ans après la libération du Vietnam, on assiste à de nouveaux lendemains qui déchantent et de nouvelles révisions déchirantes s’imposent. Mais qui osera les faire?

Par Jean Bricmont | 30 avril 2015

Professeur de physique théorique et mathématique, Université de Louvain, Belgique. Auteur de plusieurs articles sur Chomsky, co-directeur du Cahier de L’Herne n° 88 consacré à Noam Chomsky, Jean Bricmont a publié notamment avec Alan Sokal Impostures intellectuelles (1997), À l’ombre des Lumières avec Régis Debray (2003) et Impérialisme humanitaire (2005). Son dernier ouvrage : La République des censeurs. Editions de l’Herne, 2014

Source: http://arretsurinfo.ch/que-sest-il-passe-il-y-a-40-ans/

Hillary Clinton, avenir du système?

Hillary Clinton, avenir du système?

suivi d'un entretien avec les Antigones

Méridien Zéro a proposé une soirée très féminine puisque la 1ère partie revient avec notre invité Patrick Gofman, secondé par Maurice Gendre, sur l'itinéraire de celle qui devrait sans doute être la championne du parti démocrate aux prochaines élections présidentielles des Etats-Unis et peut-être la première présidente de ce pays. DAns une deuxième partie, nous revenons avec deux membres des Antigones sur le bilan et les perspectives d'action de ce groupe de militantes.

A la barre et à la technique, Gérard Vaudan et Wilsdorf.

Comme d'habitude, cette émission est retransmise par nos mis de RBN et Kebeka Liberata (quoique le serveur de RBN semble moyennement opérationnel...).

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Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2015/03/20/emission-n-226-hillary-clinton-avenir-du-systeme-5586983.html

Sept films à voir ou à revoir sur la Société irlandaise

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Sept films à voir ou à revoir sur la Société irlandaise

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Un pub bondé... Au comptoir, des hommes et des femmes de toute condition sociale communient autour d'un curieux breuvage aussi noir qu'épais. Les pintes de stout se remplissent aussi lentement que les gosiers la lampent. La Guinness se mérite. Toutes les discussions s'entremêlent. On y parle de tout sauf du temps qu'il fait car il y pleut toujours ! Le Celtic Glasgow a perdu le derby contre l'ennemi juré des Rangers. Et le XV de la Poblacht na hÉireann a cédé à Lansdowne Road contre Galles. Sale week-end ! Temps de merde ! Le tapotement d'un bodhràn bientôt accompagné d'une guitare recueille l'attention d'un petit groupe de quinquagénaires qui tente de reprendre tant bien que mal The Fields of Athenry. Les femmes assises à leur côté soufflent, d'autant plus que l'un des compères n'a pas manqué de remarquer la démarche mal assurée d'une petite jeune femme rousse, certes un peu empotée, mais dont la jupe qu'elle arbore fièrement s'appellerait une ceinture dans n'importe quel autre pays... Assurément !, se disent les femmes, ils ont déjà trop bu... Cette scène vous remémore quelque souvenir ? Alors vous êtes déjà allé en Irlande ! La société irlandaise est aussi contrastée que ce fichu temps qui passe par toutes les couleurs en moins de temps qu'il n'en faut pour enfiler son anorak. La résumer en sept films relève d'une gageure impossible. Alors, autant éviter les clichés mentionnés ci-dessus et découvrir un tout petit peu cette drôle de petite île. Juste comme ça. L'Eire de rien...

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GENS DE DUBLIN

Titre original : The Dead

Film américain de John Huston (1987)

Dublin, 6 janvier 1904. Comme chaque année, les sœurs Kate et Julia Morkan réunissent leurs plus proches amis pour fêter l'Epiphanie. La soirée joyeuse et bien arrosée est rythmée au gré des poèmes, chants et danses gaëliques. Les langues se délient pour évoquer les chers disparus, familiers ou inconnus. La soirée tire progressivement à sa fin. Molly Ivors, nationaliste ardente, quitte la réception la première pour se rendre à un meeting. Une dernière complainte émeut Greta, l'une des convives. De retour à l'hôtel, Greta révèle à son époux, Gabriel, l'histoire d'un jeune homme éperdument épris d'elle dont l'amour a conduit le prétendant à la mort. Le jeune homme aimait fredonner cette même complainte. Gabriel est anéanti par la nouvelle...

Remarquable adaptation de la dernière nouvelle du roman Dubliners de James Joyce et dernier film tourné par Huston peu de temps avant sa mort. La mort justement, et le temps qui s'écoule irrémédiablement, sont les thèmes principaux affleurant tout au long de ce huis-clos bouleversant et remarquablement interprété par des acteurs, tous issus de la diaspora irlandaise. Une adaptation remarquable. A voir absolument !

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LE LIBRAIRE DE BELFAST

Titre original : The Bookseller of Belfast

Film documentaire irlandais d'Alessandra Celesia (2011)

Fumeur invétéré et toujours accompagné de ses grosses lunettes cerclées magnifiant son air débonnaire, John Clancy, surnommé John "Belfast" ou John "Books", exportait auparavant les œuvres de William Butler Yeats jusqu'en Californie. Mais la petite bouquinerie de John, une petite maison de briques rouges, à l'intérieur de laquelle se pressent quatre mille livres invendus, doit fermer pour cause d'explosion, non celle d'une énième bombe loyaliste ou catholique, mais à cause de l'explosion des loyers. Comment maintenir son petit sanctuaire, lui qui a toujours plus offert de livres qu'il n'en a vendus, dans un Belfast en pleine mutation, submergé par la crise et tentant de panser les plaies de six décennies d'affrontements communautaires ? Pour ce brave John, il s'agit désormais de retrouver un chemin...

Mélancolique et émouvant portrait d'un petit bouquiniste que la spéculation arrache à son paradis. Celesia dresse magnifiquement son portrait empreint de la mémoire identitaire de la capitale nord-irlandaise. Autour de John, trois jeunes ordinaires et peu paumés, issus de la nouvelle génération d'une ville qui se réveille avec la gueule de bois : Robert, un punk dyslexique passionné d'opéra et par l'Empire romain, son frère Connor, un rappeur couvert de multiples cicatrices et Jolene, jeune chanteuse écumant les télé-crochets. Au milieu des alertes à la bombe, un remarquable tableau d'une ville qui se projette vers l'avenir. Qui n'est jamais allé en Ulster ne connaît pas l'Irlande...

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THE MAGDALENE SISTERS

Film irlandais de Peter Mullan (2002)

Comté de Dublin en 1964. Elles sont trois adolescentes et ne se connaissent pas. Margaret est violée par son cousin lors d'un mariage. La jolie Bernadette, orpheline, est estimée trop provocante avec les garçons. Rose est une fille-mère qui a dû abandonner son enfant à une famille catholique. Les trois adolescentes sont placées dans le couvent des sœurs de Marie-Madeleine pour avoir déshonoré leurs parents. Les jeunes filles vont bientôt se confronter aux dures lois qui régissent la vie du couvent et devoir expier leur comportement immoral par le travail et la prière. Sous les ordres de la sœur Bridget, elles vont laver le linge de l'Eglise et de la haute société irlandaises, subissant les pires humiliations et mauvais traitements...

Terrifiant portrait de l'un des traits majeurs de la société irlandaise, son rigorisme moral. Ce film romancé est inspiré d'un documentaire télévisé qui dénonça les horreurs des couvents Magdalene qui ne fermèrent leurs portes qu'en... 1996 ! Symboles du Pêché originel d'Eve croquant la pomme, des générations de jeunes filles irlandaises ont été maintenues sous le régime de terreur d'une autorité parentale toute-puissante lorsque celle-ci estimait son honneur bafoué. Aussi, la victime d'un viol en devenait-elle coupable et la beauté était-elle assimilée à un trait diabolique. Mullan livre ici réalisation oppressante et glaçante que d'aucuns jugeront parfois outrancière.

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PAVEE LACKEEN, LA FILLE DU VOYAGE

Titre original : Pavee Lackeen, the traveller girl

Film irlandais de Perry Ogden (2005)

Winnie est une adolescente issue de la communauté gitane irlandaise et partage sa vie, entourée de ses neuf frères et sœurs, dans une caravane de la zone industrielle de Dublin. Exclue une semaine de l'école après une bagarre, Pavee erre en ville et se rêve en jeune mariée devant une vitrine de robes, avant de s'approprier les pièces d'une fontaine pour jouer aux jeux vidéos et cambriole enfin un container de la Croix Rouge  pour y voler nombre de vêtements. Pendant ce temps, sa mère multiplie les interventions face à l'administration pour régulariser leur situation. La caravane est menacée d'expulsion...

Les films sur la communauté des gens du voyage ne sont pas légions. Pavee Lackeen connut une sortie fantomatique en France, dépassant péniblement les 10.000 entrées. 45 à 50.0000 gitans vivent en Irlande à l'écart de la société, locuteurs d'un langage dont aucune racine ne provient d'un rameau identifié. Avec une certaine complaisance à l'égard de cette communauté mais sans faire abstraction de ses nombreux passages outre la loi, Perry Ogden invite le spectateur à s'immerger au sein des mystères des communautés gitanes. Si le film avait été français, il s'en serait trouvés facilement pour dénoncer certains traits stigmatisants. Un film qui peut tenter les plus curieux.

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PHILOMENA

Film américano-anglo-français de Stephen Frears (2013)

1952, Philomena Lee n'est encore qu'une adolescente lorsqu'elle tombe enceinte. Reniée par sa famille, Philomena est enfermée au couvent de Roscrea. Travaillant à la blanchisserie, elle est autorisée à voir son fils une heure par jour avant qu'il ne lui soit définitivement enlevé à l'âge de trois ans et confié à une famille américaine. Cinquante années ont passé. Philomena est sortie de l'institution dans laquelle elle était enfermée. Une seule ambition guide sa vie : retrouver son fils. Philomena rencontre par hasard Martin Sixsmith, journaliste récemment licencié, à qui elle se confie. Le journaliste persuade Philomena de l'accompagner outre-Atlantique et de partir à la recherche d'Anthony. Le journaliste retrouve la trace du fils très rapidement mais néanmoins trop tard...

Si le synopsis peut apparaître proche de celui de The Magdalene Sisters, la présente réalisation insiste moins sur le quotidien de l'enfermement que sur la quête d'une mère à la recherche de son enfant enlevé. Le ton est également très différent et Frears n'hésite pas à traiter le sujet sous l'angle de la comédie. C'est bien sur le tandem de l'union naissante entre une mère éplorée mais pleine de dignité et un journaliste désabusé qui porte presque l'âge du fils disparu que s'appuie l'intrigue.

 

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THE SNAPPER

Film anglais de Stephen Frears (1993)

A Dublin au début des années 1990, Sharon Curley, vingt ans, mène une existence heureuse dans sa famille ouvrière en compagnie de ses cinq frères et sœurs. Enceinte et non-mariée, Sharon refuse de dévoiler l'identité du géniteur. Un marin espagnol de passage assure-t-elle. La famille s'accommode finalement assez bien que leur fille ait fait un bébé toute seule jusqu'à ce que la rumeur du quartier attribue la paternité à George Burgess, un quinquagénaire, marié et père de l'une des meilleures amies de Sharon. La future mère peine à démentir et se remémore une certaine fin de soirée trop arrosée terminée sur le capot d'une voiture. Moquée dans le quartier et au pub, Sharon est contrainte de laisser son père, Dessie, et les hommes de la famille défendre son honneur à coups de poings...

Un snapper est un mot argotique traduisible par mioche. Non, The Snapper n'est pas un film dramatique ; Frears n'étant pas un représentant du film noir. Au contraire, le réalisateur dresse le portrait attachant de l'insouciante Sharon dans une société irlandaise dans laquelle la prohibition de la contraception et le conservatisme moral règnent en maître et où le pub fait office de parlement du peuple qui fait et défait les rois. Un film tonique aux dialogues savoureux et souvent très drôles. A voir !

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THE VAN

Film anglo-irlandais de Stephen Frears (1996)

Si le football n'est pas le sport favori en République d'Irlande, les Irlandais entendent bien ne manquer aucun match de leur sélection nationale qualifiée pour la Coupe du Monde 1990. Au pire, c'est toujours une excellente occasion trouvée de boire ! Et ça, Bimbo Reeves le sait. Boulanger dublinois récemment licencié, Bimbo rejoint chaque soir ses copains dans un pub de Barrytown, dans la banlieue nord de Dublin. Contrairement à ses amis, tous chômeurs de longue durée, il est inconcevable pour Bimbo de ne pas retrouver un travail au plus vite. Lui vient alors une idée folle. Acquérir, grâce à ses indemnités, une camionnette pour vendre des fish and chips. Aidé de son plus vieil ami, Bimbo découvre le véhicule idéal, certes quelque peu crasseux et sans moteur. La compétition de football fait engranger à la sandwicherie ambulante des chiffres inespérés mais la réussite économique menace leur amitié...

Des acteurs épatants, passant du rire aux larmes, pour une véritable réussite ! On objectera peut être que les personnages de la filmographie de Frears sont parfois un peu trop copiés-collés d'un film à l'autre mais qu'importe. La scène de la retransmission du match de l'Eire au pub est remarquable. De même que celles de beuverie. Une ambiance que ravira tous les fans de football et de bière qui bien souvent sont les mêmes.

Virgile / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source

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Geopolitics of Japan: A New Warrior Benkei Spirit is Needed to Move Closer to China and Russia

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Geopolitics of Japan: A New Warrior Benkei Spirit is Needed to Move Closer to China and Russia

Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times

Since the post-World War Two period it is abundantly obvious that America predominates when it comes to the foreign policy of Japan. Indeed, the relationship, despite having some ups and downs, continues to blossom based on elites in Tokyo being preoccupied with placating Washington when possible. This reality occupies the geopolitical space of Japan despite certain negatives in relation to China and the Russian Federation. Therefore, political elites in Beijing and Moscow keep a close eye on the ambitions of America in Northeast Asia based on utilizing the territorial integrity of Japan.

Of course, nothing is that clear-cut because Japan often tries to boost America based on favorable exchange rates in recent times, helping to preserve the strength of the US dollar, supporting America financially in the area of military support in Afghanistan and Iraq – and in many other important areas. Similarly, Japan maintains a more balanced approach to Middle East issues in relation to Israel and surrounding nations. Therefore, Japan isn’t afraid to say “no” when the time demands but overall it is clear that relations between America and Japan remain extremely potent.

However, the post-World War Two legacy should now be firmly put aside because the changing sands now highlight a robust Russian Federation. This notably applies to the area of foreign policy, energy networks, a powerful military arms industry, space technology, the utilization of the United Nations and an array of other important areas – for example having favorable relations with all major emerging economic powers within BRIC and so forth.

At the same time, it is clear that the Russian Federation could boost Japan dramatically throughout Central Asia, Northeast Asia and the vast space of Eurasia. This notably applies to energy related areas and enabling Japan to foster more powerful relations with nations throughout the “geopolitical space” of the Russian Federation. Indeed, northern Japan and the Sea of Japan economic zone would also gain greatly from improved economic, political and military relations between Moscow and Tokyo.

Therefore, Japan should realize that America doesn’t resemble the loyalty of the esteemed Saito no Musashibo Benkei. Likewise, the geopolitical containment policy of America, with regards to China and the Russian Federation, means that Japan is being dragged into a powerful reality that doesn’t serve the future interests of the land of the rising sun. After all, despite China facing internal dangers in relation to the one-party-state, Tibet and the mainly Muslim regions of Western China (Han migration is altering the demographic landscape of both Tibet and Xinjiang); it still appears that China will continue to grow in influence within the global economy. Therefore, China and the Russian Federation could easily boost Japan in many vital areas and this also applies to stability throughout Northeast Asia.

In another article about Benkei by Modern Tokyo Times it was stated: In Japanese culture, history and art, it is clear that Saito no Musashibo Benkei left a lasting impression and this continues today in modern culture. This legendary warrior monk belongs to the intriguing period of the 12th century in Japan. He was born in 1155 and died in 1189 after serving the famous Minamoto no Yoshitsune … Benkei is famous within Japanese Folklore because of his enormous strength and amazing loyalty.”

Not surprisingly, the warrior class bestowed great admiration towards Benkei based on his strength, loyalty and wisdom. Yet unlike political elites in modern Japan the dynamics of Benkei apply to internal loyalty. This is a far cry from the internal political reality of modern Japan because often this nation placates America even when it creates geopolitical headaches for Tokyo. Therefore, Japan should focus on its loyalty towards itself rather than placating the whims of Washington.

Of course, Japan needs to maintain strong relations with America but these relations should not be detrimental towards China and the Russian Federation. Similarly, within Japan the military of America is not purely negative despite major tensions in Okinawa. For example, America could be deemed to be “a protectionist power” based on the military might of the armed forces of this nation. Likewise, during several devastating earthquakes and the utter havoc generated by the brutal tsunami, then clearly the armed forces of America helped the people of Japan based on bravery and genuine support. Therefore, the geopolitical and military relationship between America and Japan does suit both nations even if changes may occur in the future. However, Japan should not put everything into “one American basket” – therefore growing ties with China and the Russia Federation is in the interest of the land of the rising sun.

The Toshidama Gallery says Benkei: “… was raised by monks who were both religious and military. As a young man he positioned himself at one end of Gojo Bridge and disarmed travelers of their swords. On reaching his 999th sword he fought with a young nobleman, Minamoto no Yoshitsune, who won the battle of the bridge and thereafter Benkei served as his principal retainer. They fought in the Gempei Wars between the Taira clan and their own Minamoto clan.”

However, while the loyalty of Benkei isn’t up to questioning can the same be said about America and Japan relations in the modern world? Also, while Japan is being loyal towards Washington can the same be said about America in the long-term?

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On top of this, would Benkei endanger “the bigger picture” based on an unbalanced relationship with two powerful regional powers? Therefore, while America and Japan will continue to consolidate the current relationship between both nations, this doesn’t guarantee future stability. After all, if China continues to grow in the area of economics then will America jump ship and gradually focus on Beijing being the future essential pivot?

Irrespective of the answer, it appears that Japan should rethink its current foreign policy entanglements based on America’s containment policies towards China and the Russian Federation. Instead, Japan should focus heavily on internal loyalty and adopt a foreign policy based on self-interests, pragmatism and developing closer ties with China and the Russian Federation. If so, then political elites in Beijing and Moscow will take Tokyo seriously even if powerful relations between America and Japan continue.

http://www.toshidama-japanese-prints.com/item_473/Toshihide-Portraits-of-Sansho–Ichikawa-Danjuro-IX-as-Benkei-1893.htm

http://www.toshidama-japanese-prints.com/item_391/Kunisada-Benkei-and-Yoshitsune-fighting-on-Gojo-Bridge.htm

http://www.toshidama-japanese-prints.com/item_237/Kunisada-Portrait-of-Benkei.htm

http://www.toshidama-japanese-prints.com/item_246/Yoshitaki-Benkei-and-Yoshitsune-at-Gojo-Bridge.htm

mtt

 

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7ème SOMMET DES AMÉRIQUES

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7ème SOMMET DES AMÉRIQUES
Cuba retrouve la famille et le Venezuela reste la brebis galeuse

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Le 7ème Sommet des Amériques s’est déroulé les 10 et 11 avril au Panama. C'est déjà en soi un sommet historique car il est le premier sommet des Amériques à accueillir Cuba. C'est donc le premier signe visible sur le plan international du  rapprochement cubano-étasunien dont on parle depuis des mois et qui fut annoncé en décembre. 


Une rencontre directe entre les présidents Raul Castro et Barack Obama a été réalisée. Le duel idéologique entre les deux pays est cependant loin d'être clos. Cuba est donc toujours sur la sellette mais moins que le Venezuela, en pleine crise économique. Des antigouvernementaux vénézuéliens ont été judicieusement invités, entre autres Mitzy Capriles et Lilian Tintori, les épouses respectives des opposants Antonio Ledezma, le maire de Caracas, et Leopoldo Lopez, tous deux actuellement incarcérés. 28 organisations internationales vont demander au Venezuela présidé par Nicolas Maduro de cesser « d’intimider et de harceler » les défenseurs des droits de l’homme et 19 ex-présidents latino-américains réclament la libération des « prisonniers politiques » vénézuéliens. De son côté le professeur d’université panaméen, Olmedo Beluche, l’un des organisateurs d’un autre événement parallèle, le Sommet des Peuples, estime que le Forum de la société civile est « manipulé » par les États-Unis.


En fait, le 9 mars, Barack Obama a signé un décret que l'on a très peu commenté en Europe mais qui a fait beaucoup de bruit en Amérique latine. Ce décret déclare que le Venezuela constitue une « menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis ». Le décret a été signé dans un double contexte : les accusations officielles du gouvernement vénézuélien d'un coup d'état organisé par les Etats-Unis avec de jeunes officiers vénézuéliens qui auraient été déjoué en janvier mais aussi dans celui de la politique intérieure américaine, Obama cherchant par ce décret à endiguer l’opposition de la majorité parlementaire républicaine au rétablissement des pleines relations diplomatiques avec La Havane.


Ce qui est certain c'est que le département d'Etat a conféré cette année toute son importance au 7ème Sommet des Amériques. Obama semble vouloir donner cette année un relief particulier et une impulsion nouvelle grâce à ce sommet. Avec les années, elle était devenue une institution endormie. 


Le Sommet des Amériques, avait été fondée à l’initiative des États-Unis sous la présidence de Bill Clinton, en 1994 à Miami. Lors du premier sommet, Cuba était exclu, 34 chefs d’État latino-américains y avaient participé puis lancé ce qui fait toujours partie du grand objectif stratégique pour les Etats-Unis dans le sous-continent, la création progressive d'une vaste zone de libre-échange des Amériques (ZLEA ou, ALCA selon son sigle espagnol). 


De l’Alaska à la Terre de Feu, cette zone devait constituer un marché de 850 millions d’habitants. Avec le traité Trans-Pacifique et le prochain traité Trans-Atlantique, la ZLEA constitue un maillon clef de la pax americana mondialiste en préparation.


Or, cette ambition d'une vaste zone de libre-échange regroupant toute l'Amérique du Sud fut torpillée au 4ème Sommet des Amériques, de Mar del Plata, en 2005 en Argentine.  Ce fut l’opposition féroce et le résultat de l’influence alors des présidents vénézuélien et argentin, Hugo Chavez et Nestor Kirchner, mais aussi les conséquences des ambitions régionales du Brésil qui signifièrent la fin du grand rêve américain et du projet de la ZLEA, défendu alors par un président étasunien George W. Bush, très isolé et critiqué sur la scène internationale. Aux deux Sommets des Amériques suivants, le 5ème en 2009 à Puerto España (Trinité-et-Tobago) et le 6ème en 2012 à Carthagène (Colombie), les États-Unis étaient déjà représentés par Barack Obama mais mus de divisions internes très fortes (Venezuela, Argentine et Brésil). Aucun de ces deux sommets ne put émettre un communiqué final, le principal obstacle ayant été l’exclusion de Cuba exigée par les États-Unis et l’embargo imposé à l’île par Washington depuis 1962. Ce fut la cause principale de l’absence de consensus et ce sont ces deux échecs successifs des Sommets des Amériques qui expliquent en grande partie la volonté d'Obama de détendre l'atmosphère avec La Havane. De plus, le Venezuela de l'après Chavez est très affaibli et n'a plus aucun charisme mais Dilma Roussef malgré sa victoire électorale de 2014 vient aussi de subir des manifestations populaires anti-gouvernementales très violentes. L'Argentine ne va pas non plus très bien : récession interne et problèmes de corruption endémique de ses ministres. 


Le revirement des Etats-Unis sur Cuba a modifié les rapports de force à l'intérieur du sommet même si indéniablement l’influence régionale des États-Unis a rétréci et limité les marges de manœuvre étatsunienne dans la région. En revanche les Etats-Unis veulent en tout cas la peau du Venezuela. Or, pour l'instant, l’Amérique latine continue d'appuyer le Venezuela même si la Colombie souhaite un changement de régime à Caracas et que le Pérou ou le Chili le font du bout des lèvres. En levant son interdit à l’intégration de Cuba à la plus haute instance de concertation interaméricaine, Washington a rouvert sur le continent des voies de dialogue politiques et économiques possibles qu’une solidarité latino-américaine inattendue, renforcée l'année dernière par le scandale des écoutes de Roussef lui fermait graduellement.

 
Toute la vision du leadership étasunien a été illustrée par le thème de ce 7ème Sommet des Amériques, « Prospérité avec équité », manière en fait de refourguer le projet du libre-échangisme total à l'échelle continental, en somme  qu’on reparle encore de la ZLEA, qu'on remette une fois de plus sur le tapis les ambitions du premier sommet de Miami, d'un grand marché continental, fût-ce sous un autre nom alors que de l'autre côté de l'Atlantique, le traité transatlantique se négocie toujours dans le plus grand secret.