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lundi, 16 novembre 2015

Alain Chouet : « Nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène djihadiste »

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Alain Chouet: «Nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène djihadiste»

Ex: http://www.les-crises.fr
Pour Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité à la DGSE, la « guerre de civilisation » et celle contre le « terrorisme » brandies par le gouvernement comme par l’opposition de droite constituent une imposture qui en masque une autre, celle de l’alliance militaire entre les pays occidentaux et les parrains financiers du djihad.

HD. Comment analysez-vous le profil de Yassin Salhi ? Correspondil à celui du « loup solitaire » ou à celui d’un terroriste agissant pour le compte d’une organisation structurée ?


ALAIN CHOUET. Il ne s’agit pas d’un loup solitaire mais plutôt d’un crétin solitaire! Les réactions médiatiques sont dans l’ensemble pathétiques. La presse a soutenu pendant trois jours que c’était un dangereux terroriste et j’ai refusé toute interview à ce sujet parce qu’il semblait bien qu’il s’agissait d’un acte personnel sans lien avec la mouvance terroriste. Ce type pète les plombs, tue son patron avant de tenter de rationaliser son acte comme le font tous les psychopathes et les sociopathes. Alors il hurle « Allahou Akbar », et il envoie une photo au seul copain qu’il connaît qui se trouve en Syrie, peut-être dans l’espoir que l ’« État islamique » revendique son acte.

HD. Est-il possible d’établir un lien entre la tuerie de Sousse et l’attentat commis au Koweït contre la minorité chiite ?


A. C. On a affaire à deux choses différentes. En Tunisie, on assiste à la poursuite de ce que je dénonce depuis un an et depuis la chute du parti islamiste Ennahdha: avant de quitter le pouvoir, ils ont organisé une réforme fiscale qui ruine la classe moyenne laïcisée, laquelle constitue le pire ennemi des Frères musulmans. Depuis, de nombreux attentats ont ensanglanté la Tunisie visant à tuer son économie, ruiner le secteur touristique, les syndicats, les associations, de façon à revenir au pouvoir. C’est la stratégie systématique des Frères musulmans. Au Koweït, l’attentat s’inscrit davantage dans le contexte de la guerre menée par l’Arabie saoudite contre les minorités chiites.

HD. Dans ce cadre, est-il sérieux, comme l’a fait le premier ministre, d’évoquer une « guerre de civilisation » ?


A. C. Non, on est en train de redécouvrir l’eau tiède de George W. Bush et se lancer dans une guerre contre la terreur. On a vu les résultats désastreux de cette politique aux États-Unis.

HD. D’autres responsables politiques se sont appuyés sur le drame de l’Isère pour évoquer l’urgence d’adopter la loi sur le renseignement.


A. C. D’abord, cette loi constitue un peu une liste à la Prévert. Il y a des choses qui me paraissent utiles d’un point de vue professionnel, en particulier la légalisation des infiltrations. Concernant les écoutes électroniques, j’ai déjà dit ce que j’en pensais. Le « dragage massif » des données n’a jamais produit de résultat probant.

« TOUT CELA EST UNE VASTE PLAISANTERIE: ON NE FAIT PAS LA GUERRE À LA TERREUR MAIS À DES CRIMINELS. »

HD. Personne n’évoque le lien entre l’idéologie de ces organisations terroristes et celles diffusées par l’Arabie saoudite et le Qatar …


A. C. Effectivement, pourtant ce n’est pas faute de le répéter: ce que nous appelons « salafisme », en arabe, cela s’appelle « wahhabisme». Et là nous sommes à contre-emploi de manière systématique et dans toutes les situations d’affrontement militaire, puisqu’au Moyen-Orient, au Sahel, en Somalie, au Nigeria, etc., nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène terroriste.

HD. Depuis le 11 septembre 2001, des sommes colossales ont été investies dans la lutte contre le terrorisme, des lois liberticides ne cessent d’être votées, et jamais pourtant la « menace » terroriste n’a paru aussi présente …


A. C. On s’épuise à s’attaquer aux exécutants, c’est-à-dire aux effets du salafisme, mais pas à ses causes. Sur 1,5 milliard de musulmans, si 1 sur 1 million pète les plombs, cela fait déjà un réservoir de 1 500 terroristes. Cela, on ne pourra jamais l’empêcher à moins de mettre un flic derrière chaque citoyen. Tout cela est une vaste plaisanterie: on ne fait pas la guerre à la terreur mais à des criminels. Cela relève des techniques de police et de justice.

ATTENTATS "Made in France" : l’affiche du film retirée, sa sortie repoussée

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ATTENTATS "Made in France" : l’affiche du film retirée, sa sortie repoussée

Ex: http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr

ATTENTATS "Made in France" : l’affiche du film retirée, sa sortie repoussée. « Une vague d’attentats va secouer toute la France. » Lorsqu’on la visionne , la bande-annonce de Made in France glace le sang.

Ce film de Nicolas Boukhrief devait sortir en salles mercredi 18 novembre. Son scénario : un journaliste indépendant infiltre les mosquées clandestines de la banlieue parisienne et se rapproche d’un groupe de jeunes djihadistes qui s’apprêtent à semer le chaos au cœur de la capitale. Le distributeur du film, Pretty Pictures, samedi que sa sortie était repoussée et sa promotion annulée.

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L’affiche de Made in France, elle aussi, a de quoi frapper les esprits. On y voit une tour Eiffel en forme de Kalachnikov géante, l’arme avec laquelle plusieurs assaillants ont tué plus de 120 personnes à Paris vendredi. L’affiche était placardée dans plusieurs espaces publicitaires de la RATP, gérés par la régie Metrobus. « Le producteur a demandé à ce qu’elle soit retirée, et nous avions décidé de la retirer de toute façon », indique un porte-parole de la RATP à Marianne. Un retrait qui a commencé dès la journée de samedi. 

Made in France est un film d’autant plus prémonitoire qu’il a été tourné avant les attentats de janvier dernier. Dans la bande-annonce, l’un des personnages a cette phrase : « On est en guerre. Et dans toute guerre, il y a des victimes civiles. » Aucune nouvelle date de sortie n’a pour l’instant été communiquée. 

(ndlr: La bande-annonce du films a été supprimée sur "youtube"!!!!!)

Attack in France – State Sponsored Terror, But Which State?

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Tony Cartalucci
Attack in France – State Sponsored Terror, But Which State?
 
Ex: http://journal-neo.org

Reports indicate an unprecedented terrorist attack has unfolded in France, with over 150 dead, many more injured and reports still trickling in regarding the full-scale of the violence. The  BBC in its report, “Paris attacks: Bataclan and other assaults leave many dead,” stated:

France has declared a national state of emergency and tightened borders after at least 120 people were killed in a night of gun and bomb attacks in Paris. 

Eighty people were reported killed after gunmen burst into the Bataclan concert hall and took dozens hostage. 

The siege ended when security forces stormed the building. 

People were shot dead at bars and restaurants at five other sites in Paris. Eight attackers are reported to have been killed.

The BBC has also released a graphic indicating at least 5 separate locations where the attacks unfolded, while other media organizations have reported that both bombs and small arms were employed, including military rifles.

How Did France’s Expanding Surveillance State Miss This? 

On a scale significantly larger than the previous Paris terror attack carried out against several targets across the capital in January of this year ending in the death of 12, the Western media is already assigning blame to the so-called “Islamic State” (ISIS/ISIL) or those “inspired” by ISIS.

It was in the wake of the January attacks that France expanded its already towering surveillance state. The Guardian in an article titled, “France passes new surveillance law in wake of Charlie Hebdo attack,” reported:

The new law will allow authorities to spy on the digital and mobile phone communications of anyone linked to a “terrorist” inquiry without prior authorisation from a judge. It forces internet service providers and phone companies to give up data upon request.

Intelligence services will have the right to place cameras and recording devices in private homes and install so-called keylogger devices that record every key stroke on a targeted computer in real time. The authorities will be able to keep recordings for a month and metadata for five years.

One of the most contentious elements of the bill is that it allows intelligence services to vacuum up metadata, which would then be subject to analysis for potentially suspicious behaviour. The metadata would be anonymous, but intelligence agents could follow up with a request to an independent panel for deeper surveillance that could yield the identity of users.

Despite having allegedly lacked these capabilities before the “Charlie Hebo attack,” it would be revealed shortly after that indeed, French security agencies were extensively familiar with the attackers years beforehand – letting the suspects “drop from their radars” just 6 months before the attack occurred, precisely the amount of time generally required for planning and executing such an attack.

Slate Magazine would report in their article, “The Details of Paris Suspect Cherif Kouachi’s 2008 Terrorism Conviction,” that:

Kouachi was arrested in January 2005, accused of planning to join jihadists in Iraq. He was said to have fallen under the sway of Farid Benyettou, a young “self-taught preacher” who advocated violence, but had not actually yet traveled to Iraq or committed any acts of terror. Lawyers at the time said he had not received weapons training and “had begun having second thoughts,” going so far as to express “relief” that he’d been apprehended.

CNN would report in an article titled, “France tells U.S. Paris suspect trained with al Qaeda in Yemen,” that:

Western intelligence officials are scrambling to learn more about possible travel of the two Paris terror attack suspects, brothers Said and Cherif Kouachi, with new information suggesting one of the brothers recently spent time in Yemen associating with al Qaeda in that country, U.S. officials briefed on the matter told CNN. Additional information from a French source close to the French security services puts one of the brothers in Syria.

The Wall Street Journal would reveal in an article titled, “Overburdened French Dropped Surveillance of Brothers,” that:

The U.S. provided France with intelligence showing that the gunmen in the Charlie Hebdo massacre received training in Yemen in 2011, prompting French authorities to begin monitoring the two brothers, according to U.S. officials. But that surveillance of Said and Chérif Kouachi came to an end last spring, U.S. officials said, after several years of monitoring turned up nothing suspicious.

It is abundantly clear that the “Charlie Hebo attack” suspects were dangerous terrorists, tracked by the government because of this fact, but inexplicably allowed to continue on with their activities until they inevitably carried out a deadly act of terrorism on French soil – an act of terrorism quickly exploited to ramrod through unpopular security bills and further perpetuate France’s unpopular role in America’s various extraterritorial military adventures abroad, including the West’s proxy war in Syria.Those involved in this most recent attack will also likely be revealed to have been tracked by French security agencies long before the attacks – this is because the attacks will, by necessity, need to be linked to the Syrian conflict to justify the recent appearance of France’s largest warship, the nuclear-powered aircraft carrier, the Charles de Gaulle, off the coast of Syria, and the much larger Western military intervention needed in order to save a proxy war that has been all but lost by the West.

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State Sponsorship – But Which State? Gladio Extra 

As the refugee crisis expanded in Europe, it was warned that it would be purposefully manipulated to create maximum hysteria to justify more direct military intervention in the West’s losing proxy war in Syria.

In a previous report titled, “Can Pan-European Hysteria Save NATO’s Syrian War?,” it was warned that:

What is taking form is a controlled strategy of tension, where far-right groups are being arrayed against the migrants and their European supporters, to create hysteria and eventually violence that will be leveraged by those who orchestrated it. 

Permissive immigration policies and self-imposed quotas ensured a virtual tidal wave of migrants coming into Europe, while long-cultivated racist and xenophobic political groups – holdovers from NATO’s notorious “Gladio” Cold War stay-behind networks – attempted to create backlash and hysteria in the streets regarding a migrant “invasion.”

All that was left to complete the equation was an incredible act of galvanizing violence that would create the long-absent public support the West needed to justify further meddling in Syria – public support that the narratives of “helping freedom fighters,” recycled lies regarding “weapons of mass destruction,” and tales of “barrel bombs” failed to generate.

Among the targets in this most recent attack was a football stadium hosting a French-German match attended by French President François Hollande himself – which is particularly important to note since foreknowledge of Hollande’s location would have required significant planning and preparations. The choice of attacking a football stadium is also significant, considering that undoubtedly the primary demographic attending the football match would have been those most vocally opposed to the expanding refugee crisis. In other words, it was an attack designed specifically to provoke French public opinion into supporting action.

The scale of the attack is that of a military operation. It would have required a large group of well trained militants, well armed and funded, with experience in planning and executing coordinated military operations, moving large amounts of weapons clandestinely, experts in the use of weapons and explosives, as well as possessing intelligence capabilities used to somehow circumvent France’s increasingly colossal surveillance capabilities.

Like the terrorists and their supply lines pouring out of NATO-territory into Syria itself, clearly with immense state sponsorship behind them, those involved in the most recent attacks in Paris are also clearly the recipients of state-sponsored funding and training.

While France will undoubtedly try to use this attack to justify further intervention in Syria to topple the government in Damascus, it was most likely France’s own allies in Turkey, Jordan, Saudi Arabia, Qatar, and even Paris itself who were directly or indirectly involved in the training, arming, and funding of those who spilled blood on Parisian streets this week.

Conveniently, the French flagship, the nuclear-powered aircraft carrier Charles de Gaulle was just sent to Syria’s coast last week. It is now poised to take part in any expanded military campaign predicated on the attacks that just unfolded in Paris.

The first and most important question in examining any great crime is “cui bono?” or to whose benefit? Attacking Paris, and in particular a football match full of nationalists already increasingly violent and hysterical seems to only benefit a government seeking further justification to wage wider war abroad – a war it is currently losing and a war it currently lacks wide public support to continue fighting. It now, all so conveniently, has the support it was looking for.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazineNew Eastern Outlook”.

In Birmania è già scontro Cina – USA

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In Birmania è già scontro Cina – USA
La recente storica vittoria della Lega nazionale per la Democrazia di San Suu Kyi, a 25 anni dall’inizio della sua protesta non violenta regala già i primi nodi da sciogliere su questioni interne ed estere. Tra tutela dei diritti umani e politiche di vicinato, subito si apre un nuovo fronte sullo scontro egemonico Cina – Stati Uniti, entrambi interessati ad accaparrarsi una fetta di economia locale.
 
Ex: http://www.lintellettualedissidente.it
 

birm3.pngLa pomposità e il clima festoso con i quali vengono accolte notizie, definite epocali, come la vittoria di leader definiti democratici ed incensati dall’opinione pubblica come salvatori dei popoli, hanno accompagnato ancora una volta le vicissitudini tortuose del trionfo elettorale di Aung San Suu Kyi, storica cenerentola della ex-Birmania, oggi Myanmar, che dopo 15 anni di prigionia politica nella sua villa ed un Nobel per la Pace ha portato ad una vittoria schiacciante la Lega nazionale per la Democrazia, con un 70% che questa volta pare essere stato accordato dal Presidente Thein Sein il quale, insieme all’alleato politico Htay Oo, ha ammesso la schiacciante sconfitta riportata dal Partito dell’Unione per la solidarietà e lo sviluppo, maggioranza uscente. Insomma la democrazia ha vinto? Non lo sappiamo, e le ragioni sono tante e tali da non consentire a tutti gli addetti ai lavori di poter confermare la notabile ondata di entusiasmo che ha seguito l’ufficializzazione di questi risultati. Madre Suu, così come definita in patria, si trova di fronte all’impedimento costituzionale di potersi candidare a Presidente del Paese, in quanto imparentata con cittadini stranieri (vedova e madre di cittadini britannici). Ciò la configura quindi come una “burattinaia”, che detto così può sembrare dispregiativo, ma è quello che si accingerà ad essere, dovendo esprimere un candidato presidente per la terna dalla quale si sceglierà il prescelto, eventualmente destinato a seguire le direttive del partito, quindi di Suu Kyi. All’impedimento personale si somma ovviamente l’ingombrante ed imprescindibile influenza della giunta militare, la quale continua a mantenere il 25% dei seggi in parlamento, a designare un candidato presidente per la terna e a nominare i Ministri degli Interni, degli Affari di confine e della Difesa.

L’arma dell’ostilità verso il regime, dunque, non sarà la via di approccio per la paladina dei diritti umani, la quale, proprio a tal proposito, si trova costretta ad affrontare la faccenda legata al riconoscimento della minoranza islamica dei Rohingya, non riconosciuti cittadini birmani in quanto non identificati come gruppo etnico, soggetti a continue persecuzioni da parte dei nazionalisti buddhisti. La comunità internazionale chiede a Suu di adottare un atteggiamento meno pragmatico di quello dimostrato in precedenza, in quanto limitatasi a non prendere posizioni a riguardo tacendo sulla mattanza operata contro questi musulmani, azione costatagli critiche da parte del Dalai Lama tra gli altri. La mossa più importante, tuttavia, si gioca sullo scacchiere geopolitico internazionale: il bilanciamento dell’egemonia regionale del Sud-Est asiatico, che vede concorrere Cina e Stati Uniti su più fronti. Dopo il TPP pare essersi rafforzata la posizione statunitense nella regione, la quale si trova a vacillare a causa di una serie di rapporti in via di deterioramento con alcuni Paesi dell’area, che hanno ripreso i contatti con Pechino. È il caso di Taipei, forse l’ago della bilancia nella zona, che oggi si trova nuovamente a dialogare con la Repubblica Popolare Cinese – sebbene le relazioni commerciali fossero già da tempo di notevole entità. Anche Myanmar, con la “svolta democratica” delle ultime elezioni, torna a strizzare l’occhio a Pechino. Mentre gli ultimi governi si erano dimostrati maggiormente simpatizzanti per Washington, Suu Kyi pare intrattenere dei rapporti amichevoli con Xi Jinping e Li Keqiang, con i quali ha discusso della tutela degli interessi cinesi nel Paese. Yangon dunque potrebbe essere un nuovo terreno di scontro tra Cina e Stati Uniti, con le mire espansionistiche militari di Pechino, intenzionata ad estendere la sua influenza nel golfo del Bengala e Washington che, dopo la sottoscrizione della partnership del Pacifico non vedrebbe di buon occhio questa crescita del dragone. Resta solo da capire, quindi, se Myanmar sarà un Vietnam o meno per la Casa Bianca, che di sicuro tanto aveva puntato su una democratizzazione di Yangon, rischiando di regalare un vicino importante a Pechino.

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Allemagne et Turquie: deux dangers pour l’Europe

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Allemagne et Turquie: deux dangers pour l’Europe

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Avec la ”crise des migrants et réfugiés”, qui ne fait que commencer et qui est une invasion migratoire d’une ampleur inouïe dont plusieurs nations européennes peuvent ne jamais se relever, deux pays constituent, par leur politique, des dangers pour les peuples européens : l’Allemagne d’Angela Merkel et la Turquie de R.T. Erdogan. L’Allemagne parce qu’elle favorise l’invasion par la pompe aspirante, la Turquie parce qu’elle la provoque par la pompe propulsive.

Pauvre Allemagne schizophrène…

Il y a quelque chose de suicidaire dans l’ ”âme allemande”, qui est la part d’ombre du génie allemand. Une propension à l’absolu, à l’exaltation extrémiste : du bellicisme et du racisme fous des IIe et IIIe Reich à l’immigrationisme forcené du gouvernement actuel de Berlin, on remarque une même psychologie autodestructrice. Par l’ancien militarisme expansionniste comme par l’humanitarisme inconditionnel, la mentalité politique allemande (est-ce l’héritage du romantisme allemand ?) semble brouillée avec la raison et adepte de l’ubris, y compris dans sa version masochiste.

Première puissance économique de l’UE, l’Allemagne d’Angela Merkel exerce de fait une domination douce sur l’ensemble de l’Europe, sans avoir besoin de force militaire. La nullité du président français Hollande (elle le roule dans la farine en permanence) est une chance pour elle. Le contrepoids ne peut pas venir des Britanniques, qui se désintéressent de l’Europe continentale. Le souvenir affreux des réfugiés allemands de la Seconde guerre mondiale a peut-être joué un rôle. Politicienne et tacticienne, Angela Merkel ne possède aucune conscience nationale allemande ni européenne. Cette femme n’est pas respectable parce que la duplicité est sa règle. Elle est franche comme un âne qui recule.

Devant l’énorme flux des ”réfugiés”, elle assure que l’Allemagne peut en accueillir 800.000, provoquant ainsi un catastrophique appel d’air. La chancelière s’est précipitée à Ankara (est allée à Canossa) pour supplier le gouvernement turc d’essayer de stopper un peu les flux de ”réfugiés” et d’ouvrir des camps d’hébergement sur son territoire. Cerise sur le gâteau : elle a proposé de l’argent aux Turcs, sans demander leur avis aux autres pays européens, ce qui prouve que le gouvernement allemand fait peu de cas de l’avis de ses partenaires. 

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Et c’est là où le président Erdogan, avec son sans-gêne et son cynisme habituel a proposé son marché de dupes. Sans même faire la moindre promesse à Mme Merkel (qu’il méprise comme une faible femelle en bon musulman machiste), il a exigé en contrepartie qu’on reprenne immédiatement les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE. et qu’on supprime tout visa pour l’entrée des ressortissants turcs dans l’Union. Mme Merkel a aussitôt cédé. François d’Orcival commente : «  on échangerait donc 2 millions de réfugiés contre 79 millions de Turcs ! Là, on tombe sur la tête ». (Valeurs actuelles, 22–28/10/2015). Et Ivan Rioufol remarque  dans Le Figaro qu’on « essaie d’éteindre un incendie avec de l’essence ». M. Erdogan ne souhaite nullement éteindre l’incendie, mais le propager.

Recep Tayyip Erdogan est un ennemi majeur

Qui est M. Erdogan et que cherche-t-il ? D’abord Premier ministre puis maintenant président de la Turquie, il représente l’AKP, le parti ”islamique modéré”. En réalité, c’est un faux nez islamiste et les Européens sont tombés dans le piège. Et la stratégie menée est d’une redoutable habileté, machiavélienne. M. Erdogan est un fanatique islamiste dissimulé qui se rêve comme un néo-sultan ottoman conquérant. Sa haine de l’Europe est ancrée dans son idéologie. Son objectif, son programme, peuvent ainsi se résumer:

1) Éradiquer les Kurdes.

2) Réislamiser la Turquie (les ” Turcs noirs” anatoliens contre les ”Turcs blancs” laïcs).

3) Établir en Turquie une dictature sultanique présidentielle à son profit. 3) Conquérir l’Europe (reprise de la conquête ottomane) par le biais de l’immigration musulmane et par l’entrée de la Turquie dans l’UE.

Renforcé par sa victoire aux dernières élections, le néo-sultan Erdogan, qui instaure peu à peu un régime islamo-totalitaire soft, aide en sourdine Dae’ch et toutes les milices islamistes. Il veut en prendre le contrôle. Son but est de faire entrer en Europe des millions de ”réfugiés” musulmans pour saper l’identité de cette dernière, l’investir de l’intérieur. Erdogan veut rétablir, sous une autre forme, l’Empire Ottoman version 2.0 : c’est-à-dire prendre la tête de l’islam radical pour dominer l’Afrique du Nord et l’Europe. Il entend annihiler l’héritage de Mustapha Kemal Ataturk qui voulait désislamiser et européaniser la Turquie. Pour l’instant son entreprise progresse selon ses plans.

R. T. Erdogan est un chef d’État fort perspicace, avec une vision stratégique à long terme. C’est un véritable homme d’État, bien supérieur aux dirigeants européens, actuels comme Mme Merkel ou M. Hollande, qui ne sont que des politiciens. Le seul qui puisse se comparer à Erdogan est Wladimir Poutine. C’est la raison pour laquelle Erdogan est un véritable ennemi et Poutine un véritable ami.   

La Turquie abrite 2 millions de réfugiés venus de Syrie et d’Irak. Erdogan demande 7 milliards d’euros d’aide. Autrement, il menace de lâcher ces ”réfugiés”, à 95% musulmans, sur l’Europe, qui s’ajouteront aux autres. Avec une agressive impudence (pourquoi se gêner ?) Erdogan mène un double jeu avec l’OTAN, dont la Turquie est membre. Le gouvernement américain laisse faire : Washington joue la carte de l’affaiblissement de l’Europe par l’immigration et l’islamisation, ce qui ne déplaît pas à Obama, calculateur roué et islamo–compatible.

Débordée et impuissante, l’Europe se tourne vers la Turquie pour réguler et freiner les flux de réfugiés. À Bruxelles, Erdogan a réitéré devant la Commission son chantage, ce piège qu’il nous tend : il promet d’endiguer le flux des migrants (il ne tiendra évidemment pas parole) en échange d’une reprise des négociations d’adhésion, une libre circulation des Turcs dans l’espace Schengen et un accroissement des aides financières. Le culot paye face aux faibles.    

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Agent de l’invasion musulmane de l’Europe, Erdogan possède deux forces et deux faiblesses : il est d’abord fort de la mollesse pathologique de l’UE mais aussi –il faut le reconnaître – de l’exploitation qu’il fait de sa relative réussite socio-économique. Son premier handicap est son comportement de satrape autoritariste, pas exempt de corruption et de folie des grandeurs ; le second est qu’Erdogan, par sa politique islamiste risque de faire éclater la société turque et prend un énorme risque.

Leçons à en tirer

La Turquie est en proie à une tension croissante : la laïcité et les valeurs européennes affrontent l’obscurantisme islamique en pleine croissance, à quoi s’ajoute la révolte kurde, qui prend doucement des allures sanglantes de guerre civile. La Turquie est un pays ethniquement double, ambivalent, ce qui ne simplifie pas les choses. Angela Merkel est considérée par Erdogan comme une idiote utile. En bon islamiste, il méprise les femmes politiques, ainsi qu’ un pays dirigé par une ”maman”. Pas très viril. Et il méprise aussi une Union européenne sans colonne vertébrale, un énorme mollusque.

D’autre part, n’oublions la très trouble alliance historique germano-turque, contre les puissances occidentales et la Russie au cours des deux dernières guerres mondiales – surtout la Première. La présence massive d’immigrés turcs en Allemagne doit être prise en compte, qui s’accompagne d’une certaine soumission du gouvernement allemand : Erdogan, avec son impudence habituelle (provocation calculée) avait accusé les Allemands d’une sorte de ”racisme” en voulant assimiler et germaniser les immigrés turcs ! Les Turcs possèderaient une sorte de droit à conquérir l’Allemagne, tout en se prétendant des victimes. C’est un classique.

Il faut noter aussi, ce qui est cohérent, la brouille de la Turquie d’Erdogan avec Israël, jadis pays allié et aujourd’hui ennemi. Le néo-sultan, qui veut mobiliser le monde musulman dans son projet de renaissance ottomane, doit logiquement désigner Israël comme puissance hostile. Encore un problème de plus pour les dirigeants allemands, échaudés par toute forme d’antisémitisme et qui se sont toujours montrés pro-israéliens… Nous nageons dans un océan de contradictions où le comique rejoint le tragique.

En déclin démographique dramatique, l’Allemagne – enfin, son oligarchie – essaie d’attirer de la main d’œuvre à tout prix. Politique à courte vue, contrairement à ce que pratique le Japon. D’autre part, culpabilisés par le souvenir cauchemardesque du IIIe Reich, les dirigeants allemands veulent se donner une image de petits saints : ouverture, accueil, charité, solidarité. D’un extrême à l’autre.

Autant il est complètement stupide et injuste de critiquer l’Allemagne pour sa réussite et son hégémonie économiques – c’est de la jalousie, le pire des sentiments, et c’est aussi fuir nos propres responsabilités – autant il est pertinent d’affirmer que la politique étrangère allemande a toujours, depuis 1870, été catastrophique pour l’Europe. La naïveté pacifiste et laxiste de la politique allemande actuelle contraste avec le bellicisme de l’Allemagne de jadis. Les deux attitudes sont aussi dommageables pour le reste de l’Europe.

Quant à la France, la seule qui pourrait faire contrepoids à l’Allemagne, elle n’a plus de politique étrangère ; on ne peut même pas dire que la France soit à la remorque des USA ; elle est comme une caravane sans tracteur. Depuis le début de la présidence Hollande, la politique étrangère française est indéterminée, erratique, illisible, tant vis-à-vis du Moyen-Orient que de la Russie. Marine Le Pen a traité, au Parlement européen, M. Hollande de vice-chancelier de Mme Merkel –les deux étant présents, ce qui fut un grand moment. Mais cette saillie est en dessous de la vérité : M. Hollande n’est ni le vice–chancelier de Mme Merkel, ni le président de la République française. Il est toujours le Premier secrétaire du Parti socialiste, installé gratuitement et par erreur à l’Hôtel Élysée cinq étoiles et qui entend y rester cinq ans de plus. Nous sommes embarqués sur un bateau ivre.

Enseigner des compétences ou des connaissances?

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Enseigner des compétences ou des connaissances?

par Stevan Miljevic
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Un peu partout dans les pays occidentaux, la vision traditionnelle de l’école qui transmet des connaissances a cédé le pas à une nouvelle forme d’apprentissage axé sur les compétences. Le maître qui enseignait des savoirs, c’est désormais terminé. Il doit maintenant céder sa place à un animateur supervisant la construction de compétences par de jeunes apprenants. L’école de grand papa tout juste bonne à remplir des têtes a donc vécu. Place à la formation du futur, celle qui préfère les têtes bien faites aux têtes bien pleines.

Cette (r)évolution est généralement présentée comme l’inéluctable conséquence de l’entrée dans le 21ème siècle, des avancées des sciences de l’éducation et de la psychologie cognitive comme de la démocratisation du savoir et du progrès technologique. Mais au delà des slogans, qu’en est-il réellement ? Les avancées scientifiques réalisées à ce jour et les changements sociétaux survenus justifient-ils vraiment ce renversement spectaculaire ?

Qu’est ce qu’une compétence ?

 Un traitement sérieux de ces questions nécessite, en préalable, une définition claire de ce qu’est une compétence. Mais pour se faire, un premier détour du côté des connaissances est souhaitable. Il existe trois types de connaissances : les connaissances factuelles ou déclaratives (dates, définitions, faits, etc), les connaissances procédurales (manipulations mentales qui doivent être effectuées dans le but de résoudre un problème. Par exemple, la manière d’additionner deux fractions ou alors la série de questions sur l’auteur, la date et la nature du document que doit se poser un élève devant un document historique) et les connaissances contextuelles (celles permettant de savoir quand et pourquoi utiliser telle ou telle procédure en vue de résoudre un problème).

Quand un élève se trouve dans une situation qui demande de mobiliser et d’articuler plusieurs de ces connaissances et qu’il est capable de le faire, alors on dit de lui qu’il est compétent. On peut donc décrire la compétence comme la capacité à mobiliser et articuler diverses connaissances afin de résoudre un problème. Rien de bien nouveau, l’école construit des compétences depuis belle lurette. Dans l’optique traditionnelle, l’apprentissage des connaissances est le premier pas effectué dans le processus d’acquisition de compétences. A ce sujet, la seule question d’intérêt est de savoir à quel moment de la scolarité (obligatoire, secondaire ou tertiaire) doit apparaître telle compétence dans telle branche. Certaines branches activant, en effet, plus tôt que d’autres, la mise en branle d’une compétence dans son intégralité.

Ce qui pose problème aujourd’hui avec l’approche par compétences telle que préconisée est qu’elle découple en grande partie la compétence de l’acquisition des connaissances préalables nécessaires. Puisque les connaissances sont disponibles via la technologie, autant en faire l’impasse et cesser de réserver l’intégralité des compétences à des niveaux ultérieurs. Les compétences pour tous par la multiplication du nombre de situation où l’élève doit effectuer ce travail d’association des informations dès l’école obligatoire en somme. On se focalise uniquement sur la mise en synergie de diverses ressources dans des situations complexes. L’élève n’a plus besoin d’apprendre ces connaissances, il lui suffit d’aller les chercher pour effectuer son travail.

Le fonctionnement du cerveau

 Afin de juger de la pertinence des approches, il faut aussi comprendre comment fonctionne le cerveau. Contrairement à certaines idées préconçues, la mémoire n’est pas simplement un espace de stockage. C’est également le lieu du raisonnement. On distingue deux sortes de mémoire : la mémoire à long terme (MLT) et la mémoire à court terme (MCT). La MLT est responsable du stockage des informations. Elles regroupent celles-ci en petites structures. Si vous y stockez des informations sur les « ours polaires », alors les notions « pelage blanc », « 4 pattes », «  avec des griffes » etc. seront toutes groupées entre elles. Plus on connaît de choses sur un sujet particulier, plus le regroupement qui lui correspond est volumineux. [1]

 De son côté, la MCT est le lieu où le cerveau traite les problèmes. Son rôle consiste à assembler les informations de manière à répondre aux diverses demandes. Une des particularités de la MCT est qu’elle ne peut mobiliser qu’un nombre réduit d’informations (4 à 7 selon les chercheurs) en simultané. Elle ne peut mobiliser qu’un nombre réduit de connaissances acquises et d’informations extérieures supplémentaires en parallèle. Dès qu’elle dépasse ce stade, l’élève est en surcharge cognitive et n’est plus capable de réaliser ce qu’on attend de lui.[2]

Implications du fonctionnement de la mémoire sur les contenus d’apprentissage

Cette présentation sommaire de la manière dont le cerveau opère permet d’apprécier l’importance d’une bonne culture générale. Lorsque la MCT exige de la MLT une restitution de connaissances pour comprendre un texte, traiter un problème ou autre, celles-ci apparaissent sous la forme des blocs dans lesquels elles ont été stockées.[3] Or, chaque regroupement ne compte que pour un élément dans le traitement par la MCT. Ainsi, pour reprendre l’exemple précédent, si l’ « ours polaire » est nécessaire, alors il entraine dans son sillage le « pelage blanc », les « 4 pattes » et les « griffes » sans que cela n’alourdisse la charge qui s’exerce sur la mémoire à court terme. Des informations non mémorisées, elles, compteraient chacune pour un élément distinct. Et donc, plus un élève connaît de choses, plus sa capacité de compréhension, d’analyse, d’évaluation ou autre synthèse est élevée. A l’inverse, plus il dépend d’aides extérieures, plus ses facultés d’effectuer les synergies nécessaires entre les informations se restreignent, comme sa capacité à réussir ce qu’il entreprend.

La capacité à assimiler de nouvelles choses est elle aussi mise à mal par le manque de culture générale : dès lors que quelqu’un peine à comprendre une nouveauté, il lui est beaucoup plus difficile de se l’approprier également. Connaître plus et mieux favorise donc l’apprendre à apprendre tant vanté dans le milieu éducatif.[4]

L’approche par compétences ne semble pas en mesure de combler ces lacunes. Si la répétition de situations dans lesquelles la MCT est impliquée à plein régime permettait d’élever le nombre d’informations traitables en simultané, alors une entrée par les compétences pourrait se justifier. Or il n’en est rien: la capacité de travail de la mémoire à court terme ne bouge pas d’un iota. On peut traiter autant de problèmes que l’on veut, la limite reste toujours située entre 4 et 7 éléments.

De plus, il convient également de signaler que le transfert d’une compétence comme d’une connaissance d’un domaine à un autre est loin d’être aisé.[5] Et que donc il n’est pas non plus certain que la multiplication de ce genre de tâches dans le cadre scolaire puisse être rentable dans d’autres situations de la vie courante.

 Ce qu’en disent les études empiriques

 On pourrait cependant imaginer que le travail par compétence peut s’avérer payant non pas dans l’augmentation des facultés de la MCT mais qualitativement, dans sa manière de réaliser les synergies nécessaires. La meilleure manière d’éprouver cette hypothèse est de consulter les études empiriques menées sur le terrain. L’étude PISA est à ce titre d’un intérêt certain, puisqu’elle se veut justement une étude mesurant des compétences et non des connaissances. Or les pays qui trustent les premières places (pays asiatiques) n’ont pas de plans d’étude axés compétences. D’ailleurs, à une exception près (qui s’explique par d’autres raisons), la majeure partie des pays où les approches par compétence ont été instaurées n’obtiennent pas des résultats faramineux. L’exemple le plus parlant est vraisemblablement les Etats-Unis dont les écoles forment massivement à cette approche et dont les résultats sont faibles.

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Plus encore, partout où les approches par compétence ont été introduites, Tous les tests empiriques effectués constatent une baisse des résultats. De la Genève de la fin du 20ème siècle au Québec de ces dernières années[6] en passant par les comparaisons inter-écoles américaines[7], tous sont unanimes. Non seulement les curriculums orientés connaissances sont plus précis et donc plus efficaces[8], mais même dans ceux prônant des approches compétences, un travail explicite remplaçant l’apprentissage implicite d’une compétence par la transmission d’une connaissance procédurale est supérieur : au lieu de laisser l’élève se dépatouiller seul, on peut en effet travailler la synergie des informations nécessaire dans une tâche complexe sous la forme d’une connaissance procédurale à acquérir. Il peut, par exemple, s’agir d’enseigner à l’élève les questions à se poser pour résoudre son problème.[9] En bref, dans tous les cas, les connaissances l’emportent sur les compétences.

Le progrès a-t-il quelque chose à voir là dedans ?

 En faisant exception de ce qui a été dit jusque là, affirmer qu’une approche par compétences est inéluctable au 21ème siècle exige trois postulats de base : 1) Les gens ont accès à une multitude de sources d’information. Il est indiscutable. 2) Non seulement les individus possèdent cette multitude de choix, mais ils en font usage. A ce niveau ça se gâte : le 20ème siècle nous a déjà prouvé au travers de la pluralité des journaux existants ou des chaines de télévision que cela n’était pas le cas, que nombreux sont ceux qui utilisent cette pluralité pour se divertir, mais que la grande majorité ne s’en sert pas pour faire travailler les hautes fonctions cognitives du cerveau. Le raisonnement le plus courant consiste à se simplifier la vie. D’ailleurs, les cognitivistes sont d’accord sur le fait que notre cerveau n’est pas conçu pour réfléchir mais pour éviter de le faire.[10] 3) La complexité va être de plus en plus incontournable pour tout un chacun. Rien, à part la science fiction, ne permet d’étayer cette affirmation. Surtout si on peut transformer ces compétences sous forme de procédures, alors la technologie pourrait elle-même, à la longue, les réaliser. Mais nous n’en sommes pas là. Et, comme vu précédemment, la meilleure manière d’y répondre n’est en tout cas pas celle prônée actuellement.

Une approche réellement novatrice ?

Il convient enfin de battre en brèche un dernier argument, celui de la nouveauté. En fait, les approches par compétences ont déjà été tentées aux USA dans les années 20 et les années 50[11] avant de réapparaître dans les 90’s. L’URSS également a testé cette approche aux alentours de 1920[12]. Et, à ma connaissance, il est fort probable que déjà durant la période de la révolution industrielle, ce genre d’expériences a été tenté en Allemagne[13]. Etonnamment, ces manières de faire l’école ont toutes été abandonnées. Il serait peut-être temps de se demander sérieusement pourquoi. Et d’arrêter d’invoquer la science et le progrès pour justifier tout et n’importe quoi !

Stevan Miljevic, le 12 novembre 2015 pour lesObservateurs.ch et Les Cahiers de l'Indépendance N.14 (à paraître)

[1] Mario Richard et Steve Bissonnette « Les sciences cognitives et l’enseignement » in Gauthier, Tardiff, « La pédagogie, théories et pratiques de l’Antiquité à nos jours », 3ème édition, Gaëtan Morin, 2012, pp.240-241

[2] Hattie et Yates « Visible Learning and the science of how we learn », Routledge, NY, 2013, p.146-151

[3] Mario Richard et Steve Bissonnette « Les sciences cognitives et l’enseignement » in Gauthier, Tardiff, « La pédagogie, théories et pratiques de l’Antiquité à nos jours », 3ème édition, Gaëtan Morin, 2012, pp.241

[4] Daniel Willingham « Pourquoi les enfants n’aiment pas l’école », la Librairie des Ecoles, Paris, 2009, p.42-47

[5] Ibid p.97 à 102

[6] http://www.actualites.uqam.ca/2014/reforme-scolaire-plus-...

ou http://www.libreexpressionquebec.qc.ca/Societe/ReformeEdu...

[7] Voir par exemple Christopher Jencks « What’s Behind the Drop in Test Scores ? », Working Papers for a New Society 6 (juillet-août 1978) p29-41 cité par E.D.Hirsch Jr, « The Making of Americans , Democracy and our schools », Yale University Press, New Haven and London, 2009, p.28-29. L’œuvre entière de Hirsch va dans ce sens.

[8] Bissonnette, Richard, Gauthier « Comment enseigne-t-on dans les écoles efficaces ? », PUL, Laval, 2006, p.93-95

[9] Voir dans le classement établi par John Hattie, la supériorité nette du Problem solving teaching sur le Problem based learning http://visible-learning.org/hattie-ranking-influences-eff... ainsi que Hattie and Yates, Visible Learning and the Science of How we learn », Routledge, London and New York, 2014, p.72-79 ou https://drive.google.com/file/d/0B9acqT9DN0pjMzdmODRhMzQtY2Q4My00ZWY3LTg0YjAtNTExMTFmNTA2MTNm/view

[10] Daniel Willingham « Pourquoi les enfants n’aiment pas l’école », la Librairie des Ecoles, Paris, 2009, p.4

[11] http://lexiconic.net/pedagogy/diane.pdf

[12] http://www.lesobservateurs.ch/2014/09/14/heures-gloire-du...

[13] Voir dans Theo Dietrich, "La pédagogie socialiste, fondements et conceptions", François Maspero, 1973 la partie concernant le pédagogue Kerschensteiner et https://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Kerschensteiner

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