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jeudi, 26 novembre 2009

Ukraine: triste fin de la "révolution orange"

nng_images.jpgBernhard TOMASCHITZ :

Ukraine : triste fin de la « révolution orange »

 

Youchtchenko n’a plus guère de chances pour les prochaines présidentielles : on s’attend à un duel Timochenko/Yanoukovitch

 

Le 17 janvier 2010, l’Ukraine se choisira un nouveau président. L’actuel président Voctor Youchtchenko, qui lutte pour sa réélection, n’a pas beaucoup de bonnes cartes dans son jeu. Dans les sondages, il ne fait pas de scores mirobolants et doit se contenter de taux d’approbation qui frisent les pourcentages à un seul chiffre ! Celui qui a le vent bien en poupe est l’ancien concurrent de Youchtchenko lors de la fameuse « révolution orange » de décembre 2004 et janvier 2005, Victor Yanoukovitch, qui approche les 30% dans les sondages, suivi par le chef du gouvernement, Mme Julia Timochenko, qui, elle, dépasser légèrement les 30%. D’après les études réalisées par l’Institut « Centre Razoumkov », Yanoukovitch aurait les meilleures chances de succès. Toutefois, on ne peut pas prévoir à 100% la victoire du président du « Parti des Régions ». Pour quels motifs ? Selon le « Centre Razoumkov », l’incertitude demeure à cause « du pourcentage relativement élevé de ceux qui sont contre tous les candidats, de même à cause du pourcentage tout aussi élevé de ceux qui expriment leur ‘déception générale’ à l’endroit de tous les candidats ». En tout et pour tout, quatorze candidats vont briguer la plus haute fonction de l’Etat.

 

Les faibles chances que les sondages accordent à Youchtchenko prouvent aussi l’échec misérable de la « révolution orange », déclenchée il y a cinq ans grâce à l’appui financier et logistique considérable de la fondation « Open Society » du milliardaire américain d’origine hongroise, Georges Soros. Cela n’étonnera personne : au cours de ces dernières années, la politique intérieure ukrainienne n’a pas été marquée par des bonds en avant mais par une querelle constante entre le président et son ancienne compagne de combat, Julia Timochenko.

 

Pour conserver encore le gouvernail du pouvoir, le président, aujourd’hui âgé de 55  ans, ne cesse plus de jouer la carte anti-russe, qui ne fait de l’effet que dans l’Ouest du pays. Courant novembre, il a demandé au gouvernement de revoir les contrats d’achat et de transit du gaz qui ont été signés antérieurement entre Gazprom et « Naftogas Ukrainy ». En réclamant une telle révision, il espère déclencher une nouvelle « guerre du gaz » avec la Russie. Selon les experts russes, cette démarche de Youchtchenko peut engranger des résultats parce que Moscou ne fermera pas les robinets de gaz, surtout pendant les élections ukrainiennes. Si les Russes le faisaient, ils procureraient à Youchtchenko un argument de choix, celui de dire que la Russie pratique à l’égard de l’Ukraine « une politique inamicale », explique Konstantin Simonov, directeur général de la Fondation pour la Sécurité Energétique Nationale, basée à Moscou.

 

ukraine-revolution-orange.jpgSur le plan de la politique extérieure, Youchtchenko n’a commis que des dégâts, en voulant à tout prix imposer sa vision d’une Ukraine totalement inféodée à l’OTAN. Les relations entre Moscou et Kiev, qui devraient normalement être cordiales, sont aujourd’hui tendues ; or le changement survenu à la Maison Blanche à Washington, début 2009, a fait perdre au président ukrainien des interlocuteurs importants. « Sous George Bush, Youchtchenko, qui suivait une politique pro-OTAN, était l’enfant chéri de la politique américaine. Depuis l’avènement de Barack Obama, nous n’avons plus rien entendu des Américains qui, vraisemblablement, attendent », explique le politologue ukrainien Nikola Primouch.

 

Entretemps, le gouvernement de Kiev cherche à normaliser ses relations avec le Kremlin. Le principal point de discorde entre les deux pays réside dans le stationnement de la flotte russe de la Mer Noire en Crimée. Youchtchenko veut mettre un terme le plus rapidement possible à l’accord qui fixe la présence de cette flotte jusqu’en 2017, afin d’éliminer la principale pierre d’achoppement qui empêche l’Ukraine de devenir membre à part entière de l’OTAN. En octobre dernier,  cependant, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une rencontre avec son collègue ukrainien Petro Porochenko à Moscou, a marqué son accord pour que « toutes les questions litigieuses soient réglées par les voies de la négociation sans politisation inutile et en tenant compte des intérêts des deux parties ». La flotte russe de la Mer Noire, basée en Crimée, y resterait donc dans les prochaines années à venir. « Ni Kiev ni Moscou ne veulent  une révision de l’accord-cadre en vigueur sur la flotte de la Mer Noire », a fait savoir Porochenko. L’accord avait été signé en 1997 et devait durer vingt ans, prévoyant, en l’une de ses clauses, un éventuel prolongement. Les Ukrainiens n’ont pas fait savoir s’ils accepteraient ce prolongement, désiré par le Kremlin.

 

Si Yanoukovitch gagne les présidentielles, comme semblent l’indiquer les sondages, alors la flotte russe de la Mer Noire restera en Crimée au-delà de l’année 2017. En effet, l’ancien président, qui a ses assises électorales dans les régions orientales de l’Ukraine majoritairement peuplées de Russes ethniques, est considéré comme le candidat du Kremlin. En revanche, si Mme Timochenko devient présidente, les Russes demeureront dans l’incertitude. Celle-ci cherche aujourd’hui à nuire à Youchtchenko pour des considérations de politique intérieure et opte donc, en apparence, pour une politique russophile. Il faut cependant savoir que cette dame blonde et élancée, avec ses longues tresses ramenées à l’avant de la tête, et qui lui font une étonnante couronne, a longtemps défendu une politique antirusse. Il y a deux ans et demi, Mme Timochenko réclamait, dans un article publié dans « Foreign Affairs » à Washington, « que l’Occident se mêle ouvertement des affaires intérieures des pays de l’ancienne sphère d’influence et d’intérêt de la Russie et opère une politique d’endiguement contre elle , parce qu’à cause de ‘ses traditions impériales impitoyables’, elle harcelait ses voisins, Etats issus de la dissolution de l’ancienne Union Soviétique ». Et pour citer encore Timochenko : « Les relations entre la Russie et les Etats issus de l’ancienne URSS doivent être considérées comme un problème international, soumis aux règles reconnues de la politique internationale et non pas comme un problème qui ne concernerait que la seule Russie ». Pour cette raison, ajoutait-elle, l’Occident devait s’efforcer de créer « un contre-poids à l’expansionnisme de la Russie ».

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°46/2009 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

 

vendredi, 27 mars 2009

Tiberio Graziani: "Les Etats-Unis utilisent l'Europe comme tête de pont pour attaquer l'Eurasie"

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Tiberio Graziani:

 

“Les Etats-Unis utilisent l’Europe comme tête de pont pour attaquer l’Eurasie”

 

Entretien accordé à http://russiatoday.ru/

 

La crise financière mondiale ne concerne pas uniquement l’argent, même si elle a commencé à Wall Street”, nous explique Tiberio Graziani, éditeur du magazine italien “Eurasia”, qui se spécialise dans les études géopolitiques. Tiberio Graziani est également l’auteur de plusieurs ouvrages de géopolitique.

 

Q.: Dans le monde entier, les gouvernements ont adopté des mesures protectionnistes. Celles-ci  touchent tous les niveaux de la société. En Italie, nous voyons que la population apporte son soutien aux politiques anti-immigrationnistes, qualifiées d’extrême-droite. Comment l’Italie peut-elle, comment pouvons-nous, tous autant que nous sommes, survivre à cette  crise financière mondiale?

 

TG: D’abord, nous devrions réflechir aux raisons de cette crise financière qui a aussi touché la production au niveau industriel, aux Etats-Unis dans un premier temps, et ensuite dans tout le monde occidental, lequel se compose de tris piliers, les Etats-Unis, l’Europe et le Japon. La crise a touché l’ensemble du marché mondial. Pour l’Italie, les effets de la crise se sont manifestés un peu plus tard et, à mes yeux, ne s’afficheront dans toute leur netteté qu’en 2009 et en 2010.

 

Parce que l’économie italienne repose essentiellement sur des petites et moyennes entreprises, nous n’avons pas affaire, chez nous, à de fortes concentrations industrielles, raison pour laquelle l’Italie fait montre de davantage de flexibilité pour affronter et contenir la crise. Quoi qu’il en soit, la crise sera fort profonde.

 

Nous serons en mesure de surmonter la crise financière si nous parvenons à oeuvrer dans un contexte géo-économique continental. Cela signifie que nous devrons concevoir des modes de fonctionnement économique où les économies de pays émergents comme la Russie, la Chine et l’Inde joueront un rôle. La crise ne pourra se résoudre seulement à l’aide de recettes étroitement nationales ou par les effets de recettes concoctées uniquement à Bruxelles par la seule Union Européenne.

 

Q.: Parlons un peu de la récente crise gazière, où l’Italie a été bien moins touchée que les Balkans ou l’Europe orientale, mais a néanmoins été prise, elle aussi, en otage. La vérité sur cette crise a été occultée. Quelle est l’origine de la querelle?

 

TG: L’origine de la querelle gazière entre Kiev et Moscou? Elle est en réalité un effet de l’élargissement de l’OTAN en direction de l’Europe de l’Est et de l’extension de l’UE dans la même région. Ces deux élargissements parallèles ont été perçus à Moscou comme une agression occidentale contre son “voisinage proche”.

 

Ce type d’élargissement a commencé dès 1989, immédiatement après la chute du Mur de Berlin. A partir de ce moment-là, les Etats-Unis ont décidé de gérer à eux seuls l’ensemble de la planète. Dans cette optique, ils ont choisi l’Europe occidentale comme base de départ pour avancer leurs pions en direction de la Russie et de l’Asie centrale, car, comme chacun sait, l’Asie centrale possède d’immenses ressources en gaz naturel et en pétrole. Les Etats-Unis ont commencé par étendre leur influence sur les pays de l’ancien Pacte de Varsovie et sur quelques pays ayant auparavant fait partie de l’Union Soviétique, comme l’Ukraine.

 

A partir de 1990, l’Ukraine a entamé un processus de séparation, a cherché à détacher son avenir géopolitique de son environnement naturel et donc à s’éloigner de Moscou et de la Russie. Si nous analysons bien la “révolution orange”, nous constatons tout de suite que derrière les réalisations de cette soi-disant “société civile” ukrainienne, se profilaient des intérêts venus en droite ligne d’au-delà de l’Atlantique, téléguidés depuis Washington. Dans ce contexte, nous ne devons pas oublier l’influence de quelques “philanthropes” auto-proclamés tels George Sörös qui ont contribué à déstabiliser l’Ukraine et aussi les républiques de l’ex-Yougoslavie.

 

Lorsque l’Ukraine a abandonné, ou tenté d’abandonner, son environnement géopolitique naturel, qui lui assignait la mission d’être le partenaire privilégié de Moscou, il devenait évident que, pour les livraisons de gaz, Moscou allait imposer à l’Ukraine les prix du marché, puisque Kiev ne pouvait plus être considéré comme un client à privilégier mais comme un client pareil à n’importe quel autre. Les prix du gaz ont donc augmenté, une augmentation qui a également touché l’Europe, parce que les dirigeants ukrainiens se sont privés d’une souveraineté propre et ne sont mus que par des intérêts occidentaux. Au lieu d’envisager un accord économique, comme on le fait généralement entre pays souverains, l’Ukraine a aggravé la situation en siphonnant le gaz destiné aux nations européennes.

 

Cette véritable raison de la crise a été délibérément ignorée par la presse des pays de l’Europe de l’Est, mais aussi par la presse italienne. Dans la querelle du gaz, la plupart des journalistes italiens n’ont pas focalisé leur attention sur les causes réelles du conflit mais se sont complus à diaboliser le gouvernement russe, en l’accusant d’utiliser les ressorts de la géopolitique comme une arme dans le conflit gazier; or le Président Medvedev et le Premier Ministre Poutine n’ont fait que facturer au prix du marché les transactions gazières, selon les règles de la normalité économique.

 

Q.: Mais l’Ukraine est sur le point de défaillir. Les Russes ne doivent pas escompter que l’Ukraine paiera le prix du marché l’an prochain...

 

TG: Je crois qu’il est toujours possible de trouver un accord économique. Moscou et Kiev peuvent négocier un moratoire. J’aimerais bien rappeler qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème économique, d’un problème d’import-export, mais d’un enjeu géopolitique majeur. A l’évidence, si l’Ukraine choisit de rejoindre le camp occidental sous le “leadership” de Washington, cette option atlantiste affectera dans l’avenir non seulement les transactions gazières, mais toutes les autres relations économiques. De ce fait, je crois qu’il sera possible, à terme, de trouver une solution économique mais l’obstacle  vient de Kiev, parce que Kiev est inféodé aux intérêts de Washington.

 

Q.: Tournons nos regards vers Washington et évoquons les bases américaines sur le sol italien: qu’en dit l’opinion publique dans votre pays?

 

TG: La plupart des gens sont conscients que la présence effective de bases militaires américaines en Italie mais n’en tirent aucune conclusion politique. Ainsi, quand nous avons eu le cas de l’agrandissement de la base de Vicenza dans le nord de l’Italie, les arguments des adversaires de ces travaux étaient essentiellement d’ordre écologique. L’argument principal, qu’il aurait fallu développer, est demeuré occulté; en effet, l’agrandissement de cette base sert les forces armées américaines dans la mesure où elles auront l’occasion, dans l’avenir, d’entrer plus facilement en contact avec une base proche, située en Serbie, qui dépend aussi directement de Washington. Dans l’avenir, à partir de ces bases, les Américains pourront intervenir dans la périphérie de l’Europe et au Proche et au Moyen-Orient, contre des Etats comme la Syrie ou l’Iran et aussi, dans une certaine mesure, contre la Russie. La nation yougoslave, en l’occurrence la Serbie, n’a pas été choisie par hasard, mais parce qu’elle a des accointances culturelles et ethniques avec la Russie.

 

Q.: La crise gazière a tendu les rapports entre la Russie et l’UE car bon nombre de pays de l’UE sont en train de chercher des fournisseurs alternatifs. La Russie doit-elle s’en inquiéter?

 

TG: Non, je ne pense pas que la Russie doit s’en inquiéter. Je pense que chaque pays doit chercher les meilleures opportunités qu’offre le marché des ressources et viser l’autonomie énergétique. Dans un contexte géopolitique plus vaste, celui de l’Eurasie, je pense que les relations entre la Russie et l’Europe, entre la Russie et l’Italie, devrait reposer sur les intérêts économiques. Nous devons échanger de la haute technologie, des technologies militaires, des ressources énergétiques et, bien entendu, procéder à des échanges culturels. Je pense que les échanges culturels entre, d’une part, l’UE et l’Italie, et, d’autre part, la Fédération de Russie devraient être renforcés.

 

Après la seconde guerre mondiale, il y a plus de soixante ans, les relations culturelles entre l’Europe occidentale et la Russie se sont considérablement amenuisées parce qu’elles ont été sabotées par la classe intellectuelle dominante en Europe, qui soutenait le processus d’occidentalisation ou plutôt d’américanisation de la culture européenne. Si nous comparons les littératures européenne et italienne de ces récentes années avec celles des années 30, par exemple, nous constatons que beaucoup d’écrivains italiens utilisent désormais une langue viciée, incorrecte, avec trop d’emprunts à l’anglais. C’est l’un des résultats de la colonisation culturelle que nous a imposée Washington depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Mais il serait tout aussi pertinent de remarquer que cette tendance au déclin se perçoit également dans les pays de l’ex-bloc soviétique.

 

Q.: Quelle est l’attitude globale de l’Italie à l’égard de la Russie? Les Russes peuvent-ils compter sur l’Italie pour qu’elle joue un rôle important dans l’amélioration des relations entre l’UE et la Russie?

 

TG: L’Italie est certainement, avec d’autres pays de l’UE, un partenaire potentiel de la Russie mais, pour devenir un partenaire réel et non plus seulement potentiel, l’Italie doit acquérir davantage de liberté et obtenir une souveraineté politique totale, qu’elle ne possède pas actuellement. J’aime répéter qu’il existe en Italie aujourd’hui plus de cent sites militaires dépendant directement des Américains, des sites qui sont partie prenante du projet américain d’étendre l’influence de Washington sur l’ensemble de la péninsule européenne. Dans de telles conditions, l’Italie et les autres pays européens se heurtent à des limites et ne peuvent exprimer sans filtre leurs intérêts propres sur les plans politique et économique. Il faut cependant reconnaître qu’au cours de ces dernières années, la politique économique des présidents russes successifs, Poutine et Medvedev, a jeté les bases qu’il faut pour que l’Italie devienne un véritable partenaire de la Russie, non seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan politique et même, à mon avis, sur le plan militaire. L’Italie est au centre de la Méditerranée et occupe de ce fait une position stratégique importante. En outre, la position centrale de l’Italie est vitale au niveau géopolitique. Et ce serait une bonne chose si elle jouait de cet atout dans l’optique d’une intégration eurasienne.

 

Je crois que les relations entre l’Italie et la Russie s’améliorent; j’en veux pour preuve les initiatives d’entrepreneurs italiens, qui vont dans le bon sens, parce qu’ils contournent les limites imposées par un pouvoir politique qui réside, in fine, à Washington ou à Londres.

 

Q.: Vos critiques à l’endroit de Washington sont particulièrement sévères; vous décrivez les Etats-Unis comme une nation impériale alors que notre monde actuel n’est plus du tout unipolaire...

 

TG: Mes critiques à l’endroit de Washington sont sévères parce que les Etats-Unis ont inclu l’Europe dans leur propre espace géopolitique et la considèrent comme une tête de pont pour attaquer l’ensemble du territoire eurasien. C’est là la raison majeure de mes positions critiques. Mais, vous avez raison, il faut tenir compte de la situation réelle des Etats-Unis dans le monde actuel. Ceux-ci devraient se rendre compte que l’époque, où ils étaient la seule superpuissance, est révolue. Aujourd’hui, dans la première décennie du 21ème siècle, nous avons affaire, du point de vue géopolitique, à un système multipolaire avec la Russie, la Chine, l’Inde, les Etats-Unis et certains Etats d’Amérique du Sud, qui sont en train de créer une entité géopolitique propre; je pense au Brésil, à l’Argentine, au Chili, au Venezuela et, bien sûr, à la Bolivie. En effet, au vu des libertés que se permettent ces pays sud-américains, en constatant leurs audaces, l’UE devrait s’en inspirer pour quitter le camp occidental dominé par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

 

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Q.: Vous voyagez beaucoup dans toute l’Europe et surtout dans les régions agitées et dans les points chauds. Vous avez participé à l’organisation des élections en Transnistrie. Il y a une île au large de la Sardaigne, qui faisait partie du territoire italien, et qui vient de déclarer son indépendance, en se disant inspirée par l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Existe-t-il une formule universelle pour affronter le problème des séparatismes?

 

TG: Chacun de ces problèmes est foncièrement différent de l’autre. En Sardaigne, il y a un mouvement politique séparatiste depuis quelques années mais les gens qui le formaient font partie du gouvernement italien aujourd’hui. Pour la Transnistrie, il faut voir la situation sous l’angle géostratégique. Des pays comme la Moldavie et la Roumanie subissent le poids des Etats-Unis et de l’OTAN. La Transnistrie représente ce que l’on appelle un “conflit gelé”. Je pense que l’indépendance de la Transnistrie serait intéressante car nous aurions, dans ce cas, un territoire auquel les Etats-Unis n’auraient pas accès. Ce serait un territoire de liberté du point de vue eurasien parce que cette Transnistrie serait souveraine. Je n’analyse pas le fait que constitue cette république au départ des attitudes ou de l’idéologie du gouvernement qu’elle possède. J’analyse son existence dans le contexte géopolitique et géostratégique général. De ce fait, je prends acte que la Transnistrie est une république souveraine et que sur son territoire réduit il n’y a aucune base de l’OTAN.

 

(entretien paru sur http://russiatoday.ru/ ; 16 mars 2009; traduction française: Robert Steuckers).

lundi, 23 mars 2009

Ucraina: chiave géopolitica tra la Russia e la NATO

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Ucraina: chiave geopolitica tra la Russia e la NATO

di Bernardo Quagliotti de Bellis

Il noto analista Peter Taylor, nella sua opera Geografia politica (1994), afferma che subito dopo la fine della “Guerra Fredda”, nel sistema internazionale delle nazioni cominciò a manifestarsi una nuova struttura sociale, in concreto: L’analisi dei sistemi mondiali solleva la questione su come concettualizziamo il mutamento sociale. I territori vivono in continua trasformazione, provocando crisi politiche ed economiche. Nei nostri giorni, esistono tensioni e opposizioni tra le più grandi potenze come, ad esempio, Russia, Cina e gli Stati Uniti, condizione che favorisce la formazione di una minaccia verso le piccole e medie nazioni dell’Asia, dell’Africa, e persino dell’America latina.

In un interessante dialogo nel quale ha preso parte lo storico Arnold J. Toynbee e il filosofo giapponese Daisaku Ikeda (1970), tra l’infinità di temi affrontati, parlavano sull’instabilità del Medio Oriente e la minaccia delle “guerre a distanza” come quella sofferta in Vietnam, la quale si estese a Laos e alla Cambogia (1958-1975), un conflitto generato dal funesto disegno della politica estera americana nel sudest asiatico quando stabilì che il Vietnam del Nord e il Vietnam del Sud non dovevano unirsi.

In questo momento, le vicende che avvengono tra Israele e Palestina, sommate a quelle che avvengono in altri scenari: Afganistan, Congo, Guinea Equatoriale, Haiti (per citare solo alcune), si potrebbe aggiungere il caso dell’Ucraina che, da un punto di vista internazionale e interno, attraversa una situazione di confusione con la Russia e la NATO, la quale sta deteriorando i rapporti con i governi di Mosca e di Washington.

L’Ucraina negozia la sua inclusione alla NATO

Una volta smembrata l’URSS, Mosca e Kiev entrarono in disputa, quando, nella riunione di Raykjavia (13 maggio 2002), l’Ucraina sollecitò la sua adesione alla NATO, desiderio al quale il presidente Putin si oppose immediatamente. Questo atteggiamento dava ragione a Brzezinski che nel suo saggio Il nuovo scacchiere mondiale scriveva: l’Ucraina può stare in Europa senza la Russia, ma la Russia non può stare in Europa senza l’Ucraina.

L’attuale presidente ucraino, Victor Yushenko, insistendo sulla forte tendenza manifestata nei confronti della politica occidentale – d’altronde, così intimamente intrecciata con gli interessi del Vicino Oriente – potrebbe alterare pericolosamente l’equilibrio geopolitico di tutta quell’estesa e complessa area terrestre e fluviale, giacchè si deve valutare l’importanza rappresentata dagli stretti del Bosforo e dei Dardanelli, vasi comunicanti del Mar Nero e ricche aree d’influenza con il Mare Mediterraneo, zona scrupolosamente controllata dalla VI flotta degli Stati Uniti.

Siccome si prende in considerazione questo argomento, bisogna valutare che la base di Sebastopoli sita nella Crimea si trova sotto il controllo del governo di Mosca, il che fa pensare che la Russia continui a considerare la Crimea formante parte del suo territorio ma, vista l’irregolarità con la quale è stata consegnata, l’attuale Stato ucraino si oppone saldamente a questa rivendicazione, così come alla pretesa, sempre da parte di Mosca, di aver ereditato nella sua totalità la flotta sovietica del Mar Nero, da dove alcuni mesi fa è partita la flotta russa nel suo viaggio di “visita” verso il Venezuela.

Inoltre, l’argomento possiede una componente di destabilizzazione politica interna in Ucraina, giacché si confrontano due criteri per agire sulla scena politica internazionale. Benché il presidente Victor Yushenko insista nella sua visione di voler integrare il paese nell’orbita occidentale, con la proposta di aderire alla NATO – come la Turchia –, il primo ministro Yulia Timoshenko – insiste nel mantenere un atteggiamento neutro e improntato sull’amicizia verso la Russia, pur considerando che l’Ucraina stabilisca una politica di apertura verso l’Europa.

La tensione esistente tra i due dirigenti ucraini si è acuita dopo il conflitto armato russo-georgiano dell’agosto 2008. Mentre il presidente Yushenko appoggiava la Georgia, il primo ministro Timoshenko, rimaneva neutrale. Questa circostanza ha provocato in Ucraina una crisi politica interna, superata tramite la “coalizione arancione” .

Nel frattempo, l’Unione Europea ha offerto una “associazione” che potrebbe concretarsi in questo 2009, ma con la severa condizione che questa non significhi un appoggio politico-strategico, il cui obiettivo è di evitare possibili suscettibilità che potrebbero infastidire il governo di Mosca.

L’Alleanza atlantica (NATO) non scarta la possibilità di consentire l’incorporazione dell’Ucraina nella sua organizzazione di difesa, ma senza che ciò significhi interrompere la cooperazione con la Russia, un avvenimento che avrebbe potuto rendersi concreto nel summit di Bucarest svoltosi in aprile del 2008 e che, sfortunatamente, fallì di fronte alle reticenze manifestate da molti membri europei, i quali hanno rivelato un atteggiamento negativo con l’obiettivo di sminuire le tensioni di alcuni paesi europei nei confronti della Russia. Ma, come ha dichiarato l’ex segretario di Stato americana, Condoleeza Rice, prima della conclusione della sua missione politica: “La NATO ha sempre le porte aperte”.

Europa verso il 2025


Per alcuni osservatori di questioni internazionali (Martínez Laínez, la futura Europa del 2025 dipenderà in gran parte dalla scelta che farà l’Ucraina. A detta di questi esperti, la Russia non accetterà mai una Ucraina inserita nella NATO, poiché una scelta di tale natura potrebbe comportare a livello internazionale una nuova “Guerra Fredda” e internamente, nella “piccola Russia” (come si è solito chiamare tradizionalmente l’Ucraina), dove la maggioranza della popolazione che vi abita è di origine russa – potrebbe sorgere una grave instabilità a livello socio-politico.

Nel prossimo mese di aprile (2009) si porterà a termine un nuovo summit della NATO a Strasburgo, la cui presidenza sarà assunta dal rappresentante degli Stati Uniti. Intanto è stata anticipata una dichiarazione congiunta da parte dei ventisei paesi della NATO, secondo la quale, a dimostrazione della propria “buona volontà”,la NATO - una volta conclusosi il summit - studierà la compatibilità dei sistemi di difesa antimissilistici degli Stati Uniti, della stessa NATO e della Russia.

Jaap de Hoop Scheffer – segretario generale della NATO - ha dichiarato che è stata decisa la ripresa “condizionale e graduata del dialogo con la Russia”, il che implica la riattivazione degli incontri NATO-Russia, ormai bloccati da diversi mesi.

La guerra del gas


Un problema che ha anche aggravato la situazione geopolitica, sollevata tra Ucraina e Russia, concerne la provvista di gas proveniente dalla Russia e che l’Europa Orientale riceve tramite gli oleodotti che attraversano il territorio ucraino. Nei primi mesi del presente anno, la Russia ha tagliato l’erogazione di gas all’Ucraina, come conseguenza dell’elevato debito che quest’ultima intratteneva con la ditta russa fornitrice. Ala fine del 2008, il debito raggiungeva una cifra superiore ai 3.000 milioni di dollari.

In fondo, la “guerra del gas” la sostengono due compagnie: la russa Gazprom e l’ucraina Naftogaz. L’argomento non si riduce alla sola sfera commerciale, poiché, come nel caso del petrolio del Vicino Oriente, si tratta di una lotta di potere tra i due Stati, i quali coincidono – a modo loro - nel dimostrare all’Europa la sua dipendenza verso Mosca e Kiev.

Con l’intervento di Vladimir Putin e di Yulia Timoshenko il problema è stato risolto. Ma la cosa più importante – commenta Martínez Laínez – è la definitiva scomparsa dal processo di erogazione verso l’Europa di una “oscura” società intermediaria – la RusUkrEnergo, con sede in Svizzera – il cui capitale sociale è diviso in parti uguali tra Gazprom ed un gruppo di oligarchi ucraini. Sin da quest’inverno, in Europa la fornitura di gas è supervisionata dai rispettivi governi e dipenderà dalle due compagnie soprannominate.

(trad. dallo spagnolo di V. Paglione)


Questa pagina è stata stampata da: http://www.eurasia-rivista.org/cogit_content/articoli/EkFZEAVFlEWwoCcNwy.shtml

mardi, 20 janvier 2009

Bataille pour l'énergie, de l'Ukraine à l'Arctique

Bataille pour l'énergie, de l'Ukraine à l'Arctique

En juillet, mon article "bataille pour l'actique" repris sur Yahoo actualités prévoyait que le grand nord serait une des zones de bataille du siècle qui commence, une bataille qui pousserait les puissances dominantes actuelles (occident et russie) mais également les puissances émergentes comme la Chine a "nordiser" leur politique géo-énergétique. Cette théorie est partagée avec un certain nombre de mes confrères, géopoliticiens et bien d'autres journalistes avisés.
Les tensions vers l'arctique sont liées a la futur guerre pour l'énergie entamée il y a déjà bien longtemps mais qui va plausiblement s'intensifer de façon drastique dans les mois et/ou les années qui viennent. La situation de "tension" actuelle liés à la crise du Gaz est également un symptôme annonciateur.

Kommersant. titrait récemment que L'administration US a rendu publique le 12 janvier la directive du président Georges W. Bush sur la politique américaine en Arctique. Repris sur Ria Novosti et traduit en Francais, voila globalement le contenu de l'article que je vous retranscris ici titré : "Vers une confrontation en Arctique ? "

Le document exige que le Sénat ratifie dans le plus bref délai la convention internationale sur le droit de la mer, qui réglera le partage de l'Arctique. Seulement, le Conseil de sécurité de Russie a lui aussi élaboré une nouvelle stratégie de mise en valeur de la région. Selon le représentant spécial du président russe pour la coopération en Arctique, Artur Tchilingarov, son essence réside dans les paroles suivantes: "Nous ne cèderons l'Arctique à personne".

On ne sait pas encore au juste quels sont les réserves de gaz et de pétrole de l'océan Arctique, mais selon le Service géologique américaine, il possède 20% des hydrocarbures mondiaux.

La demande de ratifier la convention internationale sur le droit de la mer est le point le plus important de la directive du président sortant, a indiqué une source du Kommersant au ministère russe des Affaires étrangères. Les Etats-Unis restent jusqu'à présent le dernier pays arctique à n'avoir pas ratifié la convention, ce qui constitue un des obstacles au partage international de l'Arctique.

Artur Tchilingarov a confirmé hier que la présence russe dans l'océan Arctique serait activement élargie. Il a également indiqué que le travail sur l'argumentation des prétentions russes au plateau continental arctique continuait et même touchait à sa fin. Tous les documents prouvant que le Pôle nord appartient à la Russie pourraient être transmis à l'ONU dès 2010. M.Tchilingarov a déclaré auparavant que si l'ONU ne reconnaissait pas le droit de la Russie sur le Pôle nord, le pays se retirerait de la convention sur le droit de la mer.

"Il est évident qu'un "front arctique" sera une réalité dans quelques années: les enjeux sont trop importants", fait remarquer le directeur des programmes politiques du Conseil pour la politique extérieure et de défense Andreï Fedorov. "Les positions de la Russie sont pour le moment plus solides que celles des autres pays, mais il ne faut pas s'imaginer que cela va durer très longtemps".

Un signal rouge qui vire au violet alors que la Cour internationale de justice (CIJ) de l'ONU vient au même moment affirméee être "disposée" (compétente ?) à trancher les litiges susceptibles de surgir autour du plateau continental de l'océan glacial Arctique, riche en hydrocarbures et que la guerre du gaz fait rage au coeur de l'Ukraine, véritable partie d'échec a trois entre la Russie, l'Union de Bruxelles et l'Ukraine Orange. Rappellons par une carte la position pour l'instant essentielle de l'Ukraine pour le transfert du gaz Russe vers l'Europe :

C'est parceque l'Ukraine Orange (sous pression lobbiyque de forces qui tentent de saper les relations Russo-Européenes ) n'est pour l'instant pas un partenaire fiable (preuve en est les évenements actuels) que le gouvernement Russe souhaite "diversifier" les approvisionnements vers l'Europe et ne pas être dépendant des humeurs d'un président en carton nommé par la CIA et Soros ! Pour cela, les projets NORTH STREAM et SOUTH STREAM semblent être des solutions sures et fiables pour garantir l'approvisionnement vers l'Union Européenne (CF carte).

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dimanche, 18 janvier 2009

Russia e Ucraina, la vera posta in gioco

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Russia e Ucraina, la vera posta in gioco

http://www.rinascita.info - Giovedì 15 Gennaio 2009 – 17:20 – Filippo Ghira



La crisi russo-ucraina sul gas, anche ieri il metano russo non è arrivato a destinazione nell’Unione europea, sembra fatta apposta per rendere più freddi, e non è una battuta visti i rigori dell’inverno, i rapporti tra Mosca e i Paesi europei e portarli a pensare se alla fine non sia un po’ troppo rischioso dipendere in maniera così considerevole dalle forniture della Gazprom. Un’idea questa che la Casa Bianca con il duo Bush e Obama e le compagnie petrolifere anglo-americane hanno tutto l’interesse ad alimentare. Soprattutto in questa fase che ha visto ridursi drasticamente le entrate valutarie russe a causa del crollo dei prezzi del petrolio e del gas, seguiti al ridimensionamento della speculazione internazionale, e per il loro ritorno ad un livello più decente. Mosca e Kiev, Gazprom e Naftogaz, si fanno la guerra l’una con l’altra scambiandosi reciproche accuse, si limitano ad osservare i Paesi europei che pure hanno mandato i loro osservatori a monitorare la situazione. Resta il fatto che, non potendo stabilire se sia la Naftogaz che ruba gas alla Gazprom o se invece sia la Gazprom che non lo pompa verso il territorio ucraino per instradarlo verso ovest, i Paesi della Ue si trovano al freddo senza il gas russo e finiscono per mettere sotto accusa entrambi i governi definiti come “inaffidabili”. Da qui deriva la tendenza di diversi di loro ad auspicare una riduzione delle forniture di gas da parte russa e un utilizzo di fornitori alternativi attraverso vie alternative ai gasdotti provenienti da est. Che sia in corso una più generale operazione di pressione su Mosca è provato però dalla massiccia fuga di capitali esteri che ha interessato la Russia dall’inizio della guerra in agosto contro la Georgia per il controllo dell’Ossezia del Sud e dell’Abkhazia. Solo nel quarto trimestre del 2008 se ne sono andati 130 miliardi di dollari. L’economia russa, che è stata ulteriormente danneggiata dalla conseguente crisi della Borsa all’interno della quale, tanto per rimanere in tema, la Gazprom ha visto crollare del 67% il valore delle sue azioni, non può quindi permettersi ulteriormente di rinunciare ad entrate che le servono come il pane. Anche, e non è un aspetto da poco, per rinnovare il proprio arsenale militare. Resta da vedere se le azioni della Naftogaz e del governo ucraino siano state eterodirette proprio per incrinare sul lungo termine il fronte filo-russo dei Paesi europei. La situazione politica interna ucraina ha infatti la sua influenza che non è poca. In autunno a Kiev ci saranno le elezioni presidenziali e se l’attuale presidente, Viktor Yushenko, al potere dal 2005 dopo la rivoluzione arancione, appare fuori gioco, alle stelle sono invece le quotazioni del suo avversario di allora, il filorusso Viktor Yanukovich (votato dalle regioni orientali più vicine a Mosca) e del primo ministro, Yulia Timoshenko, già protagonista della piazza di 4 anni fa. La Timoshenko, con interessi personali nel settore energetico, ha ammorbidito di molto negli ultimi mesi le sue posizioni anti-russe, avvicinandosi anzi al Cremino. Putin e Medvedev, tanto per indurre gli ucraini a più miti consigli, continuano a far pesare velatamente la minaccia di spaccare il Paese favorendo la scissione delle regioni orientali. Una risposta indiretta sia a Bush che ad Obama che si erano detti entrambi a favore dell’entrata dell’Ucraina nella Nato con la collegata richiesta di installarvi le basi di quello scudo stellare, pensato ufficialmente contro l’Iran, in realtà da utilizzare per premere contro la stessa Russia. Un disegno contro il quale la Russia ha già risposto militarmente nel Caucaso in estate. Due azioni decise, due segnali a nuora (Georgia e Ucraina) perché suocera (gli Usa) intenda e perché non creda di poter portare il gioco troppo in là.

La dipendenza italianaed europea

Due giorni fa Silvio Berlusconi, pur prendendo atto delle difficoltà che tutti i Paesi della Ue stanno attraversando a causa delle crisi tra Mosca e Kiev, ha ribadito la sua vicinanza all’amico Putin dicendo di capire le ragioni di Gazprom. Del resto era stato il Cavaliere il principale demiurgo dell’accordo tra Eni e Gazprom che ha garantito al nostro Paese una fornitura costante da qui fino al 2045. Nel 2007, secondo i dati del ministero dello Sviluppo, l’Italia ha importato 73.882 miliardi di metri cubi. La Russia è stato il secondo fornitore (30,7%) dopo l’Algeria (33,2%). In realtà, l’Agenzia internazionale dell’Energia parla di una dipendenza minore, pari al 27% da Mosca. Gli altri fornitori sono nell’ordine la Libia (12,5%), l’Olanda (10,9%) e la Norvegia (7,5%). Mentre il restante 5,2% proviene da altri Paesi. Mosca ci invia di media 60 milioni di metri cubi di gas, una dipendenza non eccessiva, e la cui provvisoria mancanza può essere tranquillamente coperta dalle grandi riserve che ci assicurano una copertura per diverse settimane. Più legate al carro russo sono invece Paesi come Estonia, Lettonia Lituania, Finlandia e Slovacchia, dipendenti al 100% per le proprie importazioni. Molto dipendenti Bulgaria (90%), Grecia (81%) e Repubblica Ceca (78%). Ma anche Austria (67%), Ungheria (65%) e Slovenia (51%). Sotto la soglia del 50% si trovano Polonia (46%) e Germania (39%) e Romania (31%). Mosca è invece un fornitore non indispensabile per Francia (16%) e Belgio (4%).

Chi non compra nemmeno un metro cubo di gas dai russi sono invece Olanda, Gran Bretagna, Danimarca, Irlanda, Lussemburgo, Portogallo, Spagna, Svezia, Cipro e Malta.
Complessivamente Mosca vende all’Unione europea circa un 25% del suo fabbisogno di gas. Sul lungo termine l’Europa, esaurendosi le proprie riserve, dovrà però aumentare le importazioni e quindi la dipendenza dall’estero. Ed in tale ottica si potranno scegliere due strade. Aumentare le importazioni dagli attuali fornitori, come appunto la Russia, o da altri come Azerbaigian, Turkmenistan, Kazakistan. E l’appestato Iran. Oppure ricorrere all’importazione di gas liquido che dovrà essere trasformato grazie agli appositi rigassificatori. Nel primo caso, la scelta di Mosca o dei tre Paesi dell’Asia centrale comporterà due diverse scelte politiche e ovviamente due diverse implicazioni geopolitiche. Già sono stati stanziati i fondi per il gasdotto Nabucco che, collegato ai Paesi dell’Asia centrale, ne porterà il gas in Europa attraverso i Balcani bypassando la Russia. Sempre in tale ottica si muove il South Stream che collegato alla stessa filiera, collegherà la Grecia all’Italia. Disegni ai quali Mosca intende rispondere con la realizzazione del North Stream nel Baltico dalla Russia alla Germania bypassando le repubbliche baltiche filo-americane. Diverso è il caso del gas naturale liquido le cui importazioni, sempre nel 2007, hanno coperto il 13% del fabbisogno europeo. I primi fornitori restano quelli soliti: Algeria, Libia, Qatar e Nigeria. Mentre restano le incertezze sullo sviluppo del settore con la realizzazione dei gassificatori che dovrà comunque ottenere il via libera delle popolazioni locali interessate.

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samedi, 10 janvier 2009

La guerra del gas

 

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La guerra del gas

http://www.rinascitabalcanica.info

 



Si è tenuta oggi a Bruxelles la riunione tra il direttore esecutivo Gazprom Alexei Miller e i dirigenti della Commissione europea, per illustrare lo stato attuale della crisi di fornitura e di transito del gas attraverso il territorio ucraino. La Russia riattiverà le forniture se l'Ucraina acconsentirà l'ispezione degli osservatori europei, e garantirà successivamente il transito.

Dopo soli pochi giorni di tagli alle forniture di gas, molti Stati Europei cominciano ad essere vittima del caos e del panico, oltre che del freddo, nonostante le rassicurazioni impassibili dei rispettivi Governi.  Continua dunque ad imperversare quella che può essere definita "la guerra del gas", scatenata da Russia e Ucraina senza nessun preavviso o misura cautela per preservare tutte le controparti coinvolte, ripetendo testardamente lo stesso errore del 2006. Tra l’altro, le schermaglie dei due litiganti hanno dato vita ad una diffusa disinformazione, tra accuse reciproche e intimidazioni, sintomo evidente della reciproca responsabilità dei due operatori energetici. La regione europea orientale, e la stessa Germania, sono rimaste senza gas, e chi ne ha la possibilità ricorre alle riserve strategiche. I Balcani non hanno alcun approvvigionamento di gas, che non può essere compensato con il ricorso agli stoccaggi, ma solo alla riconversione energetica con altri combustibili più costosi. Anche l’Italia non riceve da due giorni il gas russo, registrando secondo quanto riportato dall’ENI una sostanziale interruzione del gas proveniente dal gasdotto TAG, vedendosi così costretta ad aumentare il ricorso agli stoccaggi per compensare il calo delle importazioni. Il Ministro dello Sviluppo Economico, Claudio Scajola ha stimato un’autonomia non superiore alle tre settimane, in considerazione del fatto che l’apparato infrastrutturale italiano non ha avuto negli ultimi anni delle migliorie sensibili che possano compensare l’ammanco delle forniture provenienti della Russia. Si cerca dunque di massimizzare gli approvvigionamenti dagli altri Paesi fornitori (Algeria, Libia, Norvegia, Olanda, Gran Bretagna), ma anche dalla Slovenia, a cui sono stati già richiesti circa 200 mila m3 di gas al giorno.


Nel frattempo, si è tenuta oggi a Bruxelles la riunione tra il direttore esecutivo Gazprom Alexei Miller e i dirigenti della Commissione europea, per illustrare lo stato attuale della crisi di fornitura e di transito del gas attraverso il territorio ucraino. Miller ha incontrato il Commissario europeo per l'Energia Andris Piebalgs, il Presidente della Commissione Europea José Manuel Barroso e il Presidente del Parlamento europeo Hans-Gert Pottering. Allo stesso tempo, nella nottata tra la giornata di mercoledì e giovedì, si è avuto un faccia-a-faccia tra i dirigenti  Gazprom e Naftogaz  Ukraine a Mosca, quali Alexei Miller e Oleg Dubina, per giungere ad un compromesso per porre fine alla crisi.   Mosca rimane ferma sulla tesi secondo cui Gazprom ha sospeso le forniture di gas verso l'Ucraina dopo che non era stato raggiunto nessun compromesso sull’accordo commerciale per il 2009 e la liquidazione degli arretrati: una minaccia inutile se non attuata. Pur assicurando che il taglio interessava solo le esportazioni di gas destinate al consumo interno dell’Ucraina, Gazprom si è detta costretta a sospendere tutte le forniture sul territorio ucraino, in quanto la società energetica ucraina Naftogas  ha deviato più di 86 milioni di metri cubi di gas russo destinato al mercato europeo,  mentre la società RosUkrEnergo non ha ricevuto 25 milioni di metri cubi dalla UGS Ucraina. Il gigante russo ha poi intimato la società ucraina di restituire, mediante le proprie riserve, il gas che non è stato ricevuto dai consumatori europei.  Al contrario, il Vice Presidente della  Naftogaz Vladimir Trikolich accusa apertamente Gazprom, e afferma che "la Russia non ha neanche cercanto di riaprire il deposito del transito del gas attraverso l'Ucraina",  e che "Gazprom ha completamente bloccato le forniture di gas per l'Ucraina e lo stesso transito di gas verso l'Europa".  Secondo Kiev, la propaganda russa è deliberatamente volta a screditare la Naftogas e lo stesso Stato ucraino, a cui vengono imputando tutte le responsabilità per la cessazione della fornitura di gas ai Paesi Europei.


 Ora la Russia chiede che sia garantito il transito del gas e l’autorizzazione del controllo da parte di osservatori internazionali come condizione per la ripresa delle forniture di gas alle frontiere.  Il Presidente russo Dmitri Medvedev ha infatti ribadito che, prima di riaprire le condutture, è necessario autorizzare il monitoraggio da parte di rappresentanti  Gazprom, Naftogaz, le autorità ministeriali dei due Paesi e gli osservatori della UE.  La controparte ucraina, da parte sua, si dice pronta a fornire il transito di gas russo verso l'Europa, come affermato da Oleg Dubina nel corso di una conferenza stampa con i giornalisti al termine dei colloqui a Mosca con Miller. "La situazione attuale e le incomprensioni derivano da questioni economiche, non da problemi politici. Essi devono essere risolte in conformità degli interessi economici delle parti", afferma Dubina, aggiungendo che l'Ucraina è pronta a garantire il transito di gas verso l’Europa, e che la parte russa deve comunque garantire la fornitura di una certa quantità di gas necessaria al funzionamento del compressore e delle stazioni di transito.  Allo stesso modo si dice favorevole ad ammettere l’ingresso sul territorio degli osservatori dell'Unione Europea per il monitoraggio di gas. "I nostri uomini sono pronti ad entrare sul territorio ucraino. Stiamo aspettando l'esito della riunione tra i capi di Gazprom e Naftogaz", ha riferito  Pottering dopo l'incontro con il Vice Primo Ministro d'Ucraina Grigory Nemyreem.


In un modo o nell’altro, sembra che la situazione stia lentamente tornando alla normalità, dopo che Mosca e Bruxelles hanno dettato delle precise condizione per lo sblocco della crisi energetica. Molto probabilmente l’emergenza rientrerà da qui a pochi giorni, viste le forti pressioni giunte dai vertici delle Istituzioni Europee e dei singoli Stati membri.  L'esito della grande crisi sarà comunque negativo, in quanto i prezzi saranno aumentati e i Paesi fornitori si sentiranno,  a maggior ragione, in balia della lotta perpetua di Mosca per il controllo della regione, sia dal punto di vista energetico che politico. Il rapporto fornitore-consumatore è stato in qualche modo incrinato, non essendovi nei fatti una strategia di cooperazione reale, al punto che basta una lite commerciale per decretare il taglio secco e totale dell’energia, senza la minima considerazione per i possibili danni economici e reali che si provocano. Il tutto si riduce ad un gioco-forza per ottenere il dominio delle proprie zone di influenza. La "guerra del gas" dichiara sconfitta innanzitutto l’Europa, impotente e impreparata nonostante le grandi strategie di diversificazione, ma anche l’Ucraina, che non è riuscita ancora una volta nel suo "colpo di Stato" contro la Russia.  Ogni strategia è stata dispiegata per portare a compimento il progetto dell’Opec del gas, e ribadire il fatto che l’Europa, l’Ucraina ed ogni altro Stato che dipende da tali fonti di energia, non possono fare a meno della Russia.

 

Fulvia Novellino

 

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mercredi, 24 décembre 2008

L'Agence US CANVAS organise les manifestations anti-Chavez

 

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Ferdinando CALDA:

 

L’agence américaine CANVAS organise les manifestations anti-Chavez au Venezuela

Qui se profile donc derrière le mouvement étudiant qui, depuis des mois, manifeste au Venezuela contre le gouvernement de Chavez? Qui organise ces manifestations? Qui sont ces étudiants qui scandent leur slogans sur les places publiques pour protester contre un régime qu’ils qualifient de “dictatorial”?  La réponse est claire: c’est le “Centre for Applied NonViolent Action & Strategies” ou CANVAS.

CANVAS n’est pas autre chose qu’un avatar récent du mouvement OTPOR (qui signifie “Résistance”), un mouvement étudiant serbe qui, à partir d’octobre 2000, se profilait derrière toutes les manifestations hostiles au Président serbe Slobodan Milosevic et avait finalement provoqué sa chute, parce que sa politique était contraire aux intérêts de Washington. Le symbole de CANVAS est le même que celui d’OTPOR: un poing fermé en signe de révolte et de protestation. Simple différence: il est entouré de trois flèches signifiant le “recyclage”. Sur le site du Centre CANVAS, les responsables de l’organisation donnent la Serbie en exemple car OTPOR y a obtenu “une victoire de la guerre non violente contre Milosevic”, victoire “qui a finalement ouvert les portes à la démocratie et à la possibilité de forger un avenir meilleur pour le pays”.

Mais il ne faut pas oublier qu’avant d’arriver au Venezuela, le symbole du poing fermé d’OTPOR a d’abord transité par la Géorgie, où, à partir de novembre 2003, la dite “révolution des roses” a porté au pouvoir l’américanophile Mikhail Saakachvili, si sûr d’obtenir toujours le soutien de Washington, qu’il n’a pas hésité à attaquer la Russie en Ossétie du Sud, au mois d’août dernier. Dans le cas de la “révolution des roses”, ce sont les étudiants du mouvement “KMARA” (terme qui signifie “ça suffit!” en géorgien) qui ont téléguidé les protestations contre les prétendues embrouilles électorales du Président Edouard Chevarnadzé; eux aussi avaient pour symbole le poing fermé d’OTPOR, non plus blanc sur fond noir, mais bleu sur fond orange.

Les vétérans d’OTPOR ont également organisé un mouvement étudiant en Biélorussie, hostile au pouvoir en place. En effet, en novembre 2004, ces étudiants, rassemblés au sein du mouvement ZUBR (terme qui signifie “Bison” en biélorusse), ont protesté lors du référendum tenu pour prolonger le mandat du président Alexandre Loukachenko. A Minsk, toutefois, le mouvement n’a enregistré aucun succès. Outre en Serbie et en Géorgie, CANVAS se profile également derrière ce que ses organisateurs appellent eux-mêmes une “concrétisation parfaite de l’action stratégique non violente”, soit la “révolution orange” en Ukraine. En Ukraine, ce sont aussi les instructeurs de l’agence CANVAS qui ont instruit les jeunes du mouvement “PORA” (“C’est l’heure!”), pour qu’ils puissent porter en avant leur “lutte non violente” et réussir leur coup. En Ukraine, les élections présidentielles du 21 novembre 2004 ont vu s’affronter le premier ministre pro-russe Victor Yanoukovitch et le candidat de l’opposition Victor Iouchtchenko, plus proche des intérêts “occidentaux”. Fort des résultats des sondages, Iouchtchenko a immédiatement contesté les résultats des élections qui avaient donné l’avantage au parti du premier ministre Yanoukovitch. Ces élections furent d’emblée décrétées “frauduleuses”. Après de nombreuses journées de protestations et de manifestations, la Cour suprême d’Ukraine a invalidé les résultats électoraux et a ordonné que de nouvelles élections soient tenues le 26 décembre. Cette fois-là, Iouchtchenko, candidat pro-occidental, a obtenu la victoire.

Aujourd’hui, CANVAS opère sur deux “champs de bataille”: le Zimbabwé de Mugabe et le Venezuela de Chavez. Mais question: qui se trouve de fait derrière ces véritables mercenaires de la révolution fabriquée? Qui porte en avant et finance ces organisations protestataires, portées par des groupes très réduits d’activistes qui parviennent pourtant à déstabiliser tout gouvernement considéré à Washington comme “illégitime”? Quels sont les financiers de ces opérations médiatiques colossales, qui paie tous ces drapeaux, T-shirts, auto-collants et autres gadgets permettant une identification immédiate, de type publicitaire, du bon camp “révolutionnaire et démocratique”? Sur le site de CANVAS, on trouve tout de suite une piste car on y indique quelles sont les “organisations qui pourraient être utiles pour apporter aides et/ou soutiens aux mouvements non violents”. Ces organisations sont: “Albert Einstein Institution”, “National Endowment for Democracy” (NED), “International Republican Institute”, “National Democratic Institute for International Affairs”. Ces deux dernières organisations dépendent respectivement du parti républicain et du parti démocrate américains et reçoivent des financements du NED. Cette dernière est une organisation privée, créée en 1983 dans le but, lit-on sur le site, de “renforcer les institutions démocratiques dans le monde par le biais d’actions non gouvernementales”.

Les financements qui soutiennent le NED proviennent directement du gouvernement américain. Dans un entretien accordé au “Washington Post”, le 2 mars 2008, le Sénateur de l’Illinois, Barack Obama, promettait “d’augmenter substantiellement les fonds à accorder au ‘National Endowment for Democracy’ et aux autres  organisations non gouvernementales qui soutiennent les activistes qui militent dans les sociétés répressives”. Parmi les organisations non gouvernementales qui s’efforcent d’exporter la “démocratie” et dont parlait Obama dans son interview, il y a la “Albert Einstein Institution” (AEI), fondée en 1983 par Gene Sharp, un homme influent que beaucoup considèrent comme l’inspirateur des “révolutions colorées”. Sharp, dans ses livres, analyse en fait tous les instruments susceptibles de faire modifier ou chuter un gouvernement par le truchement de la lutte non violente. L’AEI se vante très ouvertement d’avoir eu de nombreux contacts avec les étudiants d’OTPOR. Ensuite, parmi bien d’autres choses avouées, on apprend qu’en avril 2003 deux consultants de l’AEI, Chris Miller et Robert Helvey (ancien officier de l’armée américaine), se sont rendus à Caracas pour rencontrer les représentants de l’opposition anti-Chavez. Le but de ces quelques journées de consultation, explique l’AEI, a été de “fournir à l’opposition démocratique vénézuélienne la capacité de développer une stratégie non violente pour réinstaller à terme la démocratie dans le pays”.

Parmi les autres organisations non gouvernementales particulièrement actives en ce domaine: la “Freedom House” (FH). “Que ce soit en Ukraine ou en Serbie’, lit-on sur le site, “la Freedom House a travaillé étroitement avec des groupes locaux, responsables des révolutions pacifiques et démocratiques. Au Venezuela, elle a travaillé avec ceux qui cherchent à défendre et à promouvoir les droits de l’homme dans une situation politique difficile”. Ce n’est donc pas un hasard si la Freedom House emploie deux membres d’OTPOR, les Serbes Aleksandar Maric et Stanko Lazendic, comme “conseillers spéciaux” pour l’Ukraine. A signaler également l’ “Open Society Institute” de Georges Sörös, qui fut tout particulièrement actif en Serbie et en Géorgie (avec l’ “Open Society Georgia Foundation”).

Comment agissent ces organisations pour culbuter les gouvernements considérés comme “peu démocratiques”? Les exemples de la Serbie, de la Géorgie, de l’Ukraine et, plus récemment, du Venezuela, montrent qu’elles ont une capacité notoire à organiser de véritables campagnes médiatiques internationales qui permettent au monde entier d’identifier immédiatement un “symbole” ou une couleur qui distingue, de manière totalement fabriquée, la “révolution” colorée et démocratique aux yeux de l’opinion publique mondiale. Elles sont aussi capables de produire des “sondages” qui suggèrent toujours que l’exécutif visé perd toute légitimité populaire.

Autre protagoniste dans ce champ d’action: la société américaine “Penn, Schoen & Berland Associates” (PSBA), qui s’est spécialisée, comme elle l’explique elle-même, dans l’art de “former la perception que le groupe, visant le pouvoir dans le pays en question, bénéficie d’une ample popularité”. La PSBA a été célébrée dans la presse américaine comme l’une des chevilles ouvrières majeures des mutations non violentes en Serbie, contre Milosevic, et comme un élément clef dans les bouleversements qui ont eu lieu ou devront avoir lieu en Ukraine et au Venezuela. En août 2004, la PSBA se distingue négativement en faisant montre d’un comportement emblématique qui explique toutefois fort bien les “modi operandi” du système mis au point à Washington. A l’occasion du référendum anti-Chavez, la PSBA a diffusé un “exit poll”, soit des résultats, alors que les urnes n’avaient pas encore été closes, en violation de la loi. Dans ces résultats purement fictifs, l’agence annonçait la victoire du “oui” et, par conséquent, la défaite du président Chavez, alors que ce dernier a finalement obtenu la victoire avec 58% des votes. La note diffusée par la PSBA risquait d’alimenter des tensions dangereuses pour la stabilité et la paix civile dans le pays.

Une autre société spécialisée dans les “sondages” se distingue généralement en Amérique latine: l’ “Ecoanalistica Opinion Publica” (EOP). L’EOP avait diffusé, au cours des jours précédant le vote référendaire vénézuélien, un sondage affirmant que 65% des Vénézuéliens étaient opposés à la réélection présidentielle illimitée. Malgré que ce sondage avait été “commissionné” plus ou moins trois mois auparavant, ces résultats ont été publiés seulement après que le Président Chavez ait formulé son intention de procéder à sa réélection.

Face à tous ces événements et si l’on songe aux enseignements de Gene Sharp qui sont fidèlement repris par CANVAS, on pourra repérer facilement la logique d’airain qui sous-tend l’ensemble de ces actions de déstabilisation. En fait, dès le moment où un gouvernement, quelque part sur la Terre, en vient à être considéré comme “illégitime”, tous les moyens “non violents” pour le déstabiliser deviennent “légitimes”. Le but évident de l’action lancée est alors de frapper ceux que l’on définit comme les “piliers de soutien du pouvoir”. Ces piliers sont la police, la bureaucratie, le système éducatif et les organisations religieuses.

En résumé, le gouvernement des Etats-Unis finance toute une série d’organisations non gouvernementales qui ont pour objectif de s’immiscer dans la politique quotidienne des Etats jugés non suffisamment démocratiques, dans le but évident de promouvoir des actions de déstabilisation contre les gouvernements retenus comme “illégitimes”.

Tout ce que les médias présentent comme des manifestations du peuple contre des gouvernements posés a priori comme “despotiques” et “corrompus” sont en réalité des actions téléguidées par une seule et même régie, soutenue par les même financiers.

Ferdinando CALDA.

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 13-14 décembre 2008; traduction française: Robert Steuckers). 

 

 

jeudi, 18 décembre 2008

Solo el 30% de los ucrainos apoya la integracion en la OTAN

Sólo el 30% de los ucranianos apoya la integración en la OTAN

 

Tan sólo un 30,1 por ciento de los ucranianos estaría a favor de la entrada de su país en la OTAN, frente al 59,6 por ciento que se oponen al ingreso en esta alianza, según revela una encuesta encargado por el Ministerio de Asuntos Exteriores de Ucrania al Instituto de Transformaciones de la Sociedad con colaboración de la Embajada de Noruega.

Un 10,2 por ciento de los encuestados no quisieron responder al sondeo. La encuesta fue realizada después del rechazo de los miembros de la Alianza a incluir a Ucrania en el Plan de Acción de Adhesión (MAP, por sus siglas en inglés), paso previo indispensable para el ingreso en la OTAN.


Los estudios anteriores a la cumbre de la OTAN de principios de este mes proporcionaban resultados similares, con un apoyo al ingreso de entre el 24 y el 31 por ciento.

Extraído de EcoDiario.

dimanche, 09 novembre 2008

Cinquemila anni fa in Europa...

Cinquemila anni fa in Europa...

“Cucuteni-Trypillya. Una grande civiltà dell’antica Europa” è il titolo di una mostra dedicata a quella che è considerata dagli esperti la più antica civiltà del Vecchio Continente fiorita tra il 5000 e il 3000 a.C. in un’area che oggi fa da confine a Romania, Ucraina e Moldavia. Il nome di questa civiltà, estesa su circa 350mila Kmq, è stato deciso dagli archeologi in base ai nomi dei villaggi Cucuteni in Romania, vicino a Iasi, e Trypillya in Ucraina, vicino a Kiev, dove, alla fine del XIX secolo sono state rinvenute per la prima volta ceramiche dipinte e statuette di terracotta.

Nell’insediamento di Nebelivka, vicino a Maydanetsky in Ucraina, gli archeologi portarono alla luce quello che può essere considerato il più antico set di ceramiche dell’Est Europa, con piatti, ciotole e coppe riportanti lo stesso decoro. I metallurgici della civiltà Cucuteni-Trypillya conoscevano diversi metodi di lavorazione del rame, e perfino i metodi per ottenere le leghe metalliche, compresi rame e argento. In proporzione inferiore lavoravano anche l’oro con cui realizzavano gioielli. Gli oggetti di metallo erano accumulati quali tesori (come quelli scoperti a Ariusd, Habasesti, Brad, Carbuna, Horodnica). Il tesoro di Ariusd (Romania) conteneva ben 1.992 oggetti di rame, il tesoro di Carbuna (Repubblica di Moldavia) 444 oggetti di metallo, mentre i tesori di Ariusd e Brad (Romania) contenevano anche oggetti in oro.

Gli insediamenti di Cucuteni-Trypillya (denominati “piccole fortezze” per via della posizione dominante) mostrano sistemi di fortificazione che consistono in fossati, terrapieni e palizzate. Nell’ultima fase di sviluppo della civiltà Trypilliana, le città di tipo proto-urbano dell’area est (Trypillia) estendevano le fortificazioni fino a tutto il perimetro dell’abitato, innalzando, talvolta, anche muri di pietra. Queste fortificazioni avevano lo scopo di difendere gli insediamenti dagli attacchi delle comunità vicine e dalle tribù nomadi infiltrate nell’area attraverso le regioni delle steppe.

Gli archeologi, i fisici e i paleo-botanici, impegnati nello studio della civiltà Cucuteni-Trypillya, presumono (in linea con l’ecologismo odierno più rigoroso) che uno dei fattori che determinarono il declino di questa civiltà agli apici del suo sviluppo fu il progressivo peggioramento della situazione ecologica, sentita in tutta l’area dell’Eurasia. Ma le vere ragioni della scomparsa della civiltà Cucuteni-Trypillya non sono ancora chiare. Né si conosce l’idioma parlato pur se, secondo varie opinioni, è fra la popolazione di Cucuteni-Trypillya che andrebbe cercata l’origine della lingua Indo-Europea.

Gli insediamenti erano di varie dimensioni, proto-città che si sviluppavano su centinaia di ettari, elaborate fortificazioni, abitazioni che variavano da capanne interrate a costruzioni fino a due piani, oggetti in ceramica la cui utilità si abbina in modo armonioso all’aspetto estetico, una religione affascinante le cui tracce sono marcate fra idoli e oggetti cultuali dall’incredibile simbolismo, oggetti rituali la cui funzionalità è ancora in fase di interpretazione. Ma più si conosce su questa cultura, più essa appare misteriosa, soprattutto per ciò che riguarda i luoghi e il suo ruolo ricoperto nella storia universale; vi è anche l’ipotesi che questi luoghi potrebbero essere il punto di partenza della civiltà dei Sumeri se non, addirittura, che a questi luoghi sia riferibile il mito di Atlantide.

Gli scavi archeologici provano l’eccellente grado raggiunto dalla popolazione nell’agricoltura e confermano come non solo vi erano solo villaggi comuni, ma anche centri abitati di dimensioni impressionanti, con superfici che variavano dai 150 fino ai 450 ettari, vere e proprie città preistoriche. In particolare l’insediamento del bacino del Bugo Meridionale mostrava strutture urbane con abitazioni poste in cerchi concentrici oppure disposte in linee parallele o gruppi, tese a formare piazze e luoghi destinati ad attività pubbliche o comunitarie. Alcune abitazioni erano molto grandi, da 300 a 600 metri di lunghezza, composte da molte stanze. I muri ed il soffitto erano decorati con disegni neri e rossi. I letti e altri arredamenti d’interni erano decorati con disegni complicati realizzati con colori brillanti.

Alcune delle statuette ritrovate negli scavi archeologici rappresentavano personaggi importanti che vivevano nelle costruzioni appartenenti a queste città preistoriche. I volti maschili sono allungati, con nasi pronunciati. La maggior parte delle statuette femminili sono aggraziate, con lunghe gambe, alcune nude e altre avvolte in quello che sembra un abito da festa. I corpi delle donne sono tatuati in diversi punti, soprattutto sullo stomaco e sulla schiena. I disegni ornamentali più diffusi erano spirali, rombi e serpentine (l’Albero della Vita). Alcune statuette recano ancora tracce di colore rosso e nero che riprendono i dettagli degli abiti. Tra i culti più sviluppati vi è quello della Madre Terra (che assicurava fecondità e fertilità), del Toro Celeste e del Fuoco (come attributo celeste).

Le occupazioni di base della popolazione di Cucuteni-Trypillya erano l’agricoltura e l’allevamento di suini, ovini e bovini; verosimilmente addomesticavano i cavalli. Gli specialisti di paleo-botanica hanno dimostrato l’esistenza di alcuni tipi di grano, orzo, cereali, legumi, viti, ciliegi e pruni. Usavano aratri a trazione animale e sofisticati forni per cuocere la ceramica. I vasi erano di diversi tipi e stili, decorati in almeno 20 modi diversi.

A questi popoli è dedicata la mostra che si tiene al Palazzo della Cancelleria di Roma fino al 31 ottobre. L’importante rassegna è promossa dall’Ambasciata d’Ucraina presso la Santa Sede, dal ministero della Cultura e degli Affari religiosi di Romania, dal ministero della Cultura e del Turismo della Repubblica di Moldavia, dal ministero della Cultura e del Turismo d’Ucraina.


jeudi, 25 septembre 2008

Ukraine: l'exécutif philo-atlantiste est dissous

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Andrea PERRONE :

Ukraine: l’exécutif philo-atlantiste est dissous

 

La coalition philo-atlantiste, au pouvoir à Kiev, a été dissoute. Le président du parlement ukrainien, Arseny Yatseniouk, l’a annoncé, en même temps  que la fin du gouvernement formé naguère par les putschistes de la révolution orange. La coalition avait été composée par le parti “Notre Ukraine” du président Viktor Youchtchenko et par le “Bloc” (BYUT) de Ioulia Tymochenko, l’actuel premier ministre. Les déclarations du président du Parlement ont confirmé le divorce entre les deux partis du gouvernement, celui de Youchtchenko et celui de Tymochenko, tous deux alliés lors de la fameuse “révolution orange” mais devenus, ces derniers temps, des rivaux absolus. Malgré toute cette effervescence, le président ukrainien a néanmoins manifesté son espoir de voir la majorité orange se reconstituer. La coalition, espère-t-il, pourrait se voir élargie aux centristes de Vladimir Litvine qui, pourtant, avait déclaré récemment, qu’il ne serait disponible que pour une coalition formée avec le “Parti des Régions”  de l’ancien chef de l’exécutif, le pro-russe Viktor Yanoukovitch, et avec le BYUT.

 

A peu de mois avant la nomination de Madame Tymochenko à la direction du gouvernement de Kiev, qui, rappellons-le, avait été prévue pour décembre 2007, la coalition avait immédiatement montré ses faiblesses: elle n’avait qu’une majorité très juste, avec seulement deux sièges de plus que l’opposition. Le gouvernement de Madame Tymochenko a tout de suite essuyé les critiques, non seulement de l’opposition, mais aussi de l’intérieur de sa propre coalition, en l’occurrence de la part du président Youchtchenko lui-même. Ce gouvernement, instable, a failli entrer plusieurs fois en crise. En juillet, son exécutif a perdu la majorité au Parlement, après le départ de deux députés.

 

En août, sur fond du conflit russo-géorgien, Madame Tymochenko a essuyé bon nombre de critiques pour ne pas avoir soutenu ouvertement la Géorgie et pour n’avoir guère émis de critiques à l’endroit de la politique de Moscou. Le 3 septembre dernier, Youchtchenko a menacé de provoquer des élections anticipées après que le Parlement ait approuvé diverses mesures visant à réduire les pouvoirs du président au profit de ceux du premier ministre. C’est la quatrième crise politique d’envergure que connaît l’Ukraine depuis ces toute dernières années. Les causes du dissensus sont liées aux prochaines élections présidentielles, prévues pour l’année 2010, mais dont la campagne est censée commencer l’an prochain. C’est pour cette raison que le premier ministre est accusé de vouloir gagner les sympathies de Moscou,  de façon à obtenir le soutien de la Russie pour sa candiudature à la présidence. Pour toute réponse, Madame Tymochenko, dans un entretien récemment accordé au quotidien de la City londonienne, le “Financial Times”, a nié les accusations de Youchtchenko en rappelant qu’elle ne contestait nullement l’intégrité territoriale de la Géorgie et qu’elle soutenait les positions de l’UE dans les négociations avec Moscou. Mais elle n’a pas manqué non plus d’accuser le président de vouloir exploiter à son profit le conflit russo-géorgien pour redorer son blason en vue des très prochaines présidentielles.

 

De récents sondages ont en effet révélé que Madame Tymochenko a de fortes chances d’aller bientôt occuper le fauteuil présidentiel car elle bénéficie d’un large consensus populaire. Ses scores seront toutefois talonnés de près par ceux de Yanoukovitch, tandis que le soutien du peuple à Youchtchenko tomberait sous la barre des 10%.

 

Madame le premier ministre, à Kiev, n’a pas manqué de mettre le président en garde contre les bouleversements politiques actuels qui pourraient renvoyer à une date très ultérieure l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ou ralentir une intégration plus étroite du pays à la dynamique de l’UE. En bref, la reine du gaz et actuel premier ministre semble vouloir jouer toutes ses cartes pour devenir présidente de l’Ukraine, en cherchant même à obtenir le soutien des forces pro-russes pour atteindre le but tant convoité.

 

Andrea PERRONE.

(article tiré du quotidien romain “Rinascita”, 17 sept. 2008, trad. franç. : Robert Steuckers).

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vendredi, 06 juin 2008

De la "révolution orange" à la déconfiture amère

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De la Révolution Orange à la déconfiture amère

Fin 2004, le monde et l’Europe ont vibré autour du soulèvement démocratique et pacifique de la nouvelle Ukraine et de sa « Révolution Orange ». Actuellement on déchante en Ukraine et l’actuel président Viktor Iouchtchenko, héros de la Révolution, semble, selon les analystes politiques ukrainiens bloquer le fonctionnement politique du pays. Retour sur quelques évènements… fort peu médiatisés.

A l’est rien de nouveau dit-on, pourtant si rien ne se passe dans l’espace public ukrainien et que tout arrive dans les cabinets ministériels ukrainiens, les récents événements ont fait beaucoup de bruit en Ukraine. En effet, la semaine dernière les députés du BJuT, le parti de Julia Timoshenko, majoritaire au gouvernement, ont bloqué l’accès à la Verkhovna Rada Oukraïny, le Parlement unicaméral d’Ukraine, au président qui devait rendre un discours. Motif à demi-avoué, Timoshenko actuel Premier ministre, ancienne égérie de la « Révolution Orange » devenue depuis la bête noire du président, souhaite le précipiter à l’abandon à la course présidentielle de 2009. Pour comprendre les motifs il faut revoir les récents agissements de l’entourage présidentiel…

Le chat et la souris

Depuis quelques temps, le président Iouchtchenko rend impossible le travail mené par le gouvernement BJuT en bloquant systématiquement la majorité des décisions du parlement. Loin d’être populaire il commence à s’enfermer comme disent certains journaux locaux dans sa tour d’ivoire. Sa cote de popularité est au plus bas, alors que celle de la « princesse du gaz » [1] est en constante croissance. Si les élections devaient avoir lieu demain, Iouchtchenko serait crédité du pénible score de 8% ! La « femme à la tresse » serait créditée de 36%, Ianoukovytch leur ancien grand rival, proche de l’ancien président Koutchma serait crédité quand à lui de 29% des intentions de vote.

Ces résultats confirment la tendance constatée depuis plusieurs mois. La plupart des observateurs politiques considèrent qu’il est lui-même responsable de sa déconfiture, de par son comportement de plus en plus agressif, comme sa tentative de forcer les portes du parlement lors du blocage, alors même qu’il devait prononcer un discours. Ces récents agissements le décrédibilise de plus en plus aux yeux de l’opinion publique. Récemment Iouchtchenko a contraint le Premier ministre Timoshenko (alors qu’il ne dispose pas de ce pouvoir) de faire voter un amendement à la Constitution, afin de rétablir la Constitution de Koutchma… Celle-là même qu’il contestait en 2004 ( !) pour se garantir certaines prérogatives. Evidemment Timoshenko n’a pas cédé, ne serait ce que parce que la population y est formellement opposée… Le cabinet présidentiel et le parti Notre Ukraine de Iouchtchenko sont actuellement très affaiblis.

Blocage du fonctionnement gouvernemental

Depuis que le président ukrainien vit une crise, ce dernier essaye par tous les moyens de serrer la vis au gouvernement. Par exemple, depuis quatre mois il bloque le « paquet anti inflation », et freine les privatisations pour que le gouvernement ne puisse avoir les fonds nécessaires pour mener à bien sa politique sociale. Ces agissements sont logiquement considérés par le gouvernement comme une tentative de sabotage. Par ailleurs, il commence à prendre des accents « koutchmaniens » depuis qu’il a obligé les gouverneurs des régions à ne pouvoir assister aux réunions du gouvernement qu’avec son accord personnel.

Du coup, Timoshenko s’est décidé à la contre-offensive en préparant également des amendements à la Constitution, qui conduirait au renforcement du Parlement ukrainien. Dans un système de type parlementaire, le président ne jouerait plus vraiment de rôle, ne nommerait plus le gouvernement et n’aurait plus du droit de veto…

Si le Parlement acceptait, ce dernier concentrerait les pouvoirs en son sein, et pour le BJuT ce serait également une excellente manière de se placer en pole position pour les prochaines législatives. Cependant pour que ce projet soit accepté, il faut le soutien des parlementaires du Parti des Régions de Victor Ianoukovytch, leur ancien rival. Pour l’instant Ianoukovytch n’a pas fait de déclaration mais en homme politique pragmatique cela serait dans son intérêt. En effet, la nouvelle Constitution renforcerait le poids des partis du gouvernement. Le Parti des Régions étant la seconde force politique dans le pays du Dniepr’ celui ci deviendrait un acteur de premier plan dans certains votes.

Quel meilleur scénario ?

Si l’on souhaite la stabilisation politique de l’Ukraine, le scénario proposé par Timoshenko pourrait résoudre quelque peu la situation car les fonctions politiques redéfinies seraient plus précises. En effet, actuellement le système ukrainien est hybride et très fragile, propice aux conflits. Lors de la conférence de l’OTAN à Bucarest, l’Ukraine a été considéré comme un Etat instable. Ainsi cette mauvaise image lui fait perdre sa compétitivité et son prestige international. Selon de nombreux observateurs politiques ukrainiens la situation idéale serait la retraite politique de Victor Iouchtchenko par un départ digne [2]. En mentionnant qu’il ne souhaite pas participer à la prochaine élection présidentielle de 2009, la situation se détendrait et permettrait peut être de créer un climat de débat démocratique entre partis et programmes. Quelle que soit sa décision, ses chances d’être élu sont très minces, bien qu’il cherche toujours la recette magique. Ses détracteurs pro-russes disent avec véhémence qu’il est capable d’aller lécher les bottes de l’UE pour avoir des appuis… Il est vrai qu’en se retirant dignement le président resterait un héros dans l’histoire politique de l’Ukraine comme celui qui a symbolisé la Révolution Orange, accompagné le réveil de la société civile ukrainienne et appelé au réveil des sentiments démocratiques et des libertés. Dans le cas contraire, il risque de faire vite partie de ces hommes d’Etat qui ont utilisé la démocratie pour satisfaire leur propre égoïsme… Les prochains évènements nous le diront.


[1] Personnage controversé de la politique ukrainienne. Les opposants critiquent sa carrière fulgurante par ses méthodes contestables minées par de nombreuses affaires de corruption. En effet, JuT s’est enrichie à travers l’industrie gazière notamment par la KOuB (КУБ), entreprise énergétique ukrainienne, devenue IEESOu (ЄЕСУ).

[2] On pourra se référer particulièrement au éditoriaux de mi mai des journaux de toutes tendances en particulier de l’Oukraïnska Pravda, Українська правда, le Kievski Telegraf Київська телегра́ф, ou encore Politchna Dumka Політична думка.