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mercredi, 13 décembre 2023

Attaque des "cinquièmes colonnes": les États-Unis préparent une nouvelle série de "révolutions de couleur"

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Attaque des "cinquièmes colonnes": les États-Unis préparent une nouvelle série de "révolutions de couleur"

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/ataka-pyatyh-kolonn-ss...

Récemment, le Centre international pour les conflits non violents, basé à Washington, a publié un nouveau manuel sur la conduite des révolutions de couleur, intitulé "Faciliter la quatrième vague démocratique: un guide pour contrer la menace autoritaire" [i]. Ce centre poursuit la tradition d'ingérence dans les affaires intérieures des États étrangers selon la méthode de Gene Sharp, Bruce Ackerman et d'autres théoriciens des actions et mouvements politiques de protestation. Il convient de noter que le directeur exécutif de ce centre est aujourd'hui Ivan Marovic, l'un des dirigeants de l'organisation yougoslave Otpor, qui a joué un rôle clé dans le renversement de Slobodan Milosevic.

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Autre détail important, le rapport a été réalisé en collaboration avec le Scofort Centre for Strategy and Security du Conseil de l'Atlantique. L'Atlantic Council, considéré comme indésirable et interdit en Russie, est le principal groupe de réflexion de l'OTAN aux États-Unis, qui élabore des recommandations militaires et politiques à l'intention des membres de l'alliance. Le co-auteur au nom du Conseil atlantique est Ash Jayne, et le co-auteur au nom du Centre est Gardy Merryman. Le troisième co-auteur est Patrick Quirk de l'International Republican Institute, une autre organisation jugée indésirable en Russie. Toutefois, comme indiqué au début du document, la préparation du manuel a impliqué des membres d'un groupe de travail spécial, qui comprenait des représentants de l'Open Society Foundation de George Soros, du National Endowment for Democracy, de Freedom House, de l'Alliance of Democracies Foundation et d'un certain nombre d'autres centres et organisations qui, pendant de nombreuses années, ont incité à des rébellions, initié des coups d'État et soutenu des campagnes antigouvernementales dans le monde entier lorsque c'était dans l'intérêt des États-Unis.

D'ailleurs, dans la préface, ils justifient cette ingérence en affirmant que la sécurité des États-Unis et de leurs partenaires démocratiques (c'est-à-dire les satellites) dépend de l'état de la démocratie dans le monde.

Et puisqu'il existe des pays différents des États-Unis, qualifiés d'autoritaires ou même de dictatoriaux, il est nécessaire d'y changer le régime de pouvoir, c'est-à-dire de réaliser un coup d'État par les mains des citoyens de ces mêmes pays. Littéralement, dans la troisième phrase, il est dit que "les régimes dictatoriaux en Chine, en Russie, en Iran, au Venezuela et dans de nombreux autres pays deviennent plus répressifs". Comme d'habitude, les auteurs passent sous silence leurs alliés, tels que les autocraties du Moyen-Orient (par exemple, le Bahreïn, où, après le printemps arabe, toutes les manifestations ont été brutalement réprimées et où de nombreux participants ont été condamnés à mort).

Les États-Unis considèrent leur propre système démocratique comme une menace car, selon eux, en raison de son ouverture, les "gouvernements autoritaires" mineraient ses institutions, influenceraient la prise de décision et manipuleraient l'information. En outre, de nombreuses "démocraties" connaissent une crise de légitimité. La seconde est certainement vraie, puisque l'Occident collectif a longtemps utilisé des méthodes autoritaires répressives, et que les peuples ne sont pas impliqués dans les processus politiques et sont effectivement exclus de la gouvernance (par exemple, les commissaires de la Commission européenne, qui définit l'agenda principal des pays de l'UE, ne sont pas élus par un vote populaire).

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L'objectif de ce manuel est de créer ce que l'on appelle une quatrième vague démocratique afin, sinon de détruire, du moins de contenir les "régimes autocratiques", c'est-à-dire les États qualifiés de "menaces" par les États-Unis.

Cette approche s'appuie sur divers mouvements dits de "résistance civile". Les auteurs estiment qu'il existe dans l'histoire certains cycles de montée en puissance de la démocratie et de retournement de tendance. La dernière troisième vague s'est déroulée de 1974 à 2006. Selon eux, le moment est venu de lancer la quatrième vague, que les autorités américaines devraient soutenir par tous les moyens possibles.

Le document contient des recommandations à l'intention du gouvernement américain et de ses partenaires, qui sont organisées en trois sections thématiques.

Le premier bloc décrit de manière générale la nécessité d'accroître les efforts visant à soutenir les "mouvements de résistance", c'est-à-dire les "cinquièmes colonnes" dans d'autres pays. La démocratie est censée être élevée au rang d'intérêt national clé.

prod4wges.jpgLe gouvernement américain devrait faire du soutien à la démocratie un facteur central dans les décisions de politique étrangère. Le président devrait ordonner aux agences de sécurité nationale et au conseiller à la sécurité nationale d'évaluer les implications pour la démocratie dans toutes les grandes décisions de politique étrangère. En outre, le président devrait publier une stratégie ou une directive de sécurité nationale pour soutenir la démocratie à l'étranger. Une telle directive enverrait un signal fort aux alliés des États-Unis et aux régimes autoritaires: les États-Unis s'engagent à soutenir la démocratie à l'étranger.

L'Union européenne et les autres gouvernements démocratiques devraient prendre des mesures similaires pour s'assurer que le soutien à la démocratie et la lutte contre l'autoritarisme sont considérés comme des intérêts nationaux clés.

Il est ensuite question d'investir dans de nouvelles options et dans la coordination pour soutenir les cinquièmes colonnes. Il fait référence aux agences gouvernementales, au Congrès américain, au département d'État et à l'USAID, qui développent des mécanismes appropriés pour soutenir "les leurs" et punir les "étrangers". Elle invite également les autres gouvernements à créer des fonds spéciaux et à soutenir les ONG. En outre, l'importance de développer de nouvelles ressources éducatives et des manuels pour les futurs insurgés est notée, ainsi que le soutien au niveau des initiatives législatives et des pratiques. On dit qu'il faut impliquer les services diplomatiques pour aider les mouvements concernés et soutenir les médias indépendants aux niveaux international et local. Bien entendu, il ne s'agit pas vraiment de médias indépendants, mais de médias qui dépendent des récits et des financements occidentaux pour contribuer à la diffusion d'une propagande personnalisée.

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Le deuxième bloc est lié au développement d'un nouveau cadre normatif appelé le droit à l'assistance (R2A). Cela rappelle la fameuse doctrine de la "responsabilité de protéger" (R2P), que les pays occidentaux ont autrefois étendue jusqu'aux Nations unies. C'est sous ce couvert que les États-Unis sont intervenus en Haïti et en Yougoslavie, qu'ils ont bombardé la Libye et qu'ils ont fourni des armes et des équipements aux militants en Syrie.

Le bloc affirme que le droit à la souveraineté n'est pas absolu, de sorte que si "les autocrates refusent à leurs populations le droit à l'autodétermination et continuent de violer les droits de l'homme" .... cela donne l'occasion "d'intensifier les formes d'intervention pour protéger et restaurer les droits de la population".

Cependant, lorsque le régime de Kiev a refusé ce droit à sa population et a réprimé la volonté du peuple, et que la Russie est intervenue pour protéger leurs droits, l'Occident, pour une raison quelconque, a parlé d'"agression injustifiée" ou d'"annexion". Il existe des exemples similaires dans d'autres pays. Et l'exemple le plus récent est le soutien des États-Unis à Israël dans la répression de la résistance palestinienne.

Une fois de plus, nous constatons qu'il y a deux poids, deux mesures. Comme nous pouvons le constater après de nombreuses années d'expérience, il n'existe qu'un seul critère clair de ce que l'on peut entendre par "démocratie et droits de l'homme" du point de vue des États-Unis: si le gouvernement d'un pays est loyal envers Washington et soutient la politique américaine, il peut faire ce qu'il veut à sa population et même recevoir l'aide des États-Unis pour la répression. Si le gouvernement poursuit sa propre voie politique et ose même critiquer les États-Unis, les événements les plus insignifiants dans ce pays, même s'il s'agit d'un délit pénal banal, seront considérés par Washington comme une violation des droits de l'homme et une atteinte aux fondements de la démocratie.

Cette double approche est confirmée dans la section des questions-réponses. À la question de savoir comment concilier le soutien à la résistance civile dans d'autres pays et les intérêts nationaux des États-Unis en matière de politique étrangère, il est répondu qu'il n'y a pas de réponse univoque et que le contexte est d'une importance capitale.

Il convient toutefois de noter que la coopération en matière de commerce et de sécurité n'exclut pas nécessairement un soutien efficace à la société civile, directement ou indirectement. On peut rappeler ici comment les États-Unis ont fermé les yeux sur le renversement de dirigeants qui avaient été leurs partenaires stratégiques pendant de nombreuses années, comme Hosni Moubarak en Égypte pendant le printemps arabe.

Le troisième bloc parle de renforcer la "solidarité démocratique" pour faire pression sur les "régimes répressifs". Il s'agit d'une suite logique des deux blocs précédents au niveau international, y compris le G-7 et la création éventuelle de l'alliance D-10 (dont le nom des membres n'a pas été précisé). Il s'agit de coordonner les sanctions et de créer divers tribunaux pour intimider les autres États. Mais il s'agit aussi d'influence militaire. Tout d'abord, il est question des contacts internationaux des militaires, de leur formation et de leur entraînement dans les pays occidentaux. En d'autres termes, il est clairement question d'engager leurs propres agents recrutés dans divers pays. En effet, un certain nombre d'agents de la force publique formés aux États-Unis ont par la suite préparé ou participé à des coups d'État. Par exemple, lors de la tentative de renversement de Rafael Correa en Équateur en 2010.

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Elle développerait également des stratégies militaires formelles dans les pays occidentaux afin d'exercer une influence proactive et permanente au niveau international. Même si, dans ce cas, la notion originelle de démocratie est clairement diluée. Cette tendance peut être très dangereuse et ouvrir la porte à des interventions militaires des pays de l'OTAN contre des États qui ne seront pas en mesure de se défendre contre leur agression.

D'ailleurs, le manuel encourage non seulement toutes sortes de sanctions et de pressions, mais aussi des cyber-attaques sur l'infrastructure gouvernementale des États cibles. Dans le même temps, l'Occident ne cesse de crier à la détection de bots suspects ou à l'ingérence dans les processus électoraux, s'il remarque des déclarations critiques de la part de quiconque sur les réseaux sociaux.

Le Cyberforum de l'OTAN, récemment créé, poursuit cette ligne d'application de la dictature numérique de l'Occident [ii].

Parallèlement, en octobre, une autre organisation, Eurasia Group Foundation, a présenté un rapport plutôt intéressant sur les opinions concernant la politique étrangère des États-Unis [iii].

On peut y lire que "l'exceptionnalisme américain est une croyance partagée par des représentants de l'ensemble du spectre politique, mais elle est davantage partagée par les Républicains que par les représentants de toute autre affiliation politique. Environ 90% des républicains pensent que les États-Unis sont exceptionnels en raison de ce qu'ils ont fait pour le monde (24%) ou de ce qu'ils représentent (66%). Seuls 10% d'entre eux pensent que leur pays n'est pas exceptionnel.

En revanche, les trois quarts des démocrates et des indépendants pensent que les Etats-Unis sont exceptionnels par ce qu'ils ont fait (24% et 23%) ou par ce qu'ils représentent (54% dans les deux cas), et près d'un quart pensent que le pays est médiocre (respectivement 22% et 23%)."

Cela explique l'effronterie avec laquelle les Etats-Unis s'immiscent dans les affaires des autres pays et, sous couvert de démocratie, organisent des coups d'Etat sanglants et d'autres interventions, et planifient l'avenir (le projet de "décolonisation de la Russie", qu'ils ont lancé dès 2022) [iv]. Bien que les États-Unis n'aient pas fait de progrès clairs dans cette direction, il est peu probable qu'ils abandonnent à l'avenir leurs tentatives de démembrer la Russie sous quelque prétexte que ce soit.

Il est probable que tout ou partie des recommandations proposées dans ce manuel seront adoptées par le gouvernement américain. Cela signifie que nous devons nous préparer à de nouvelles provocations et tentatives d'influence extérieure sur la situation politique interne de la Russie, en particulier à la veille et pendant les élections de 2024.

Références :

[i] www.nonviolent-conflict.org   

[ii] www.euractiv.com   

[iii] egfound.org    

[iv] www.csce.gov

vendredi, 28 août 2020

Biélorussie – L’OTAN reconnaît que sa révolution de couleur a échoué

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Biélorussie – L’OTAN reconnaît que sa révolution de couleur a échoué

Par https://lesakerfrancophone.fr & Moon of Alabama

Le 15 août, nous avons expliqué pourquoi la révolution de couleur en Biélorussie échouerait. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait proposé au président russe Vladimir Poutine de mettre enfin en œuvre l’État de l’Union, longtemps retardé, qui unira la Biélorussie à la Russie. En échange, il voulait le soutien total de la Russie pour mettre fin à la révolution de couleur menée par les États-Unis et l’Otan contre lui. Poutine a accepté l’accord.

En conséquence :

Loukachenko et sa police ne seront pas suspendus à un lampadaire. La Russie s'occupera 
du problème et l'État de l'Union sera enfin établi. Cela ne veut pas dire que la tentative de révolution de couleur est terminée.
Les États-Unis et leur laquais polonais ne vont pas simplement faire leurs bagages et partir.
Mais avec le plein soutien de la Russie assuré, Loukachenko peut prendre les mesures
nécessaires pour mettre fin aux émeutes.

Et c’est ce qu’il a fait. Loukachenko a continué à autoriser les manifestations, mais lorsque dimanche les manifestants ont reçu l’ordre de prendre d’assaut le palais présidentiel, ils ont vu une réponse théâtrale mais forte :

La chaîne Nexta Telagram dirigée par les Polonais - qui est le principal média utilisé 
par l'Empire pour renverser Loukachenko - a initialement appelé à une manifestation
pacifique, mais à la fin de la journée, un appel a été lancé pour tenter de reprendre
le bâtiment. Lorsque les émeutiers - à ce stade, nous avons affaire à une tentative illégale
et violente de renverser l'État - donc je n'appelle pas ces personnes des manifestants -
sont arrivés au bâtiment, ils ont été confrontés à un véritable «mur» de flics anti-émeute
entièrement équipés : ce spectacle, vraiment effrayant,a suffi à arrêter les émeutiers
qui sont restés un moment sur place, puis ont dû partir. Deuxièmement, Loukachenko a fait quelque chose d'assez étrange, mais qui est
parfaitement logique dans le contexte biélorusse : il s'est habillé avec un équipement
de combat complet, a attrapé un fusil d'assaut AKSU-74, a habillé son fils (15 ans!)
également avec un équipement de combat complet (casque inclus) et a survolé Minsk,
puis a atterri dans le bâtiment présidentiel. Ils se sont ensuite dirigés vers les policiers
anti-émeute, où Loukachenko les a chaleureusement remerciés, ce qui a abouti à ce que
les forces de police au complet lui fassent une ovation. Pour la plupart d'entre nous,
ce comportement peut sembler plutôt bizarre, voire carrément ridicule. Mais dans le
contexte de la crise biélorusse, qui est une crise principalement combattue dans le
domaine de l'information, cela est parfaitement logique.

Les manifestants, que la police avait précédemment identifiés comme « des enfants riches de la ville, les enfants de parents riches qui en ont assez de la vie bien nourrie », n’avaient pas les cojones pour attaquer une police bien armée et motivée.

La vitrine du lobby de l’OTAN Atlantic Council a également reconnu ce fait et le déplore :

Les manifestants sont généralement très gentils, polis et pacifiques. Beaucoup sont de 
jeunes Biélorusses de la classe moyenne qui travaillent dans l'industrie informatique
du pays, en plein essor, et qui viennent à des rassemblements vêtus d'ensembles hipster
moulants. Contrairement aux événements de Kiev en 2013-14, il n'y a pas de militants casseurs
dans les manifestations. En effet, cette révolution est si douce que parfois elle semble
vraiment endormie. Pour le meilleur ou pour le pire, il y a une absence évidente de jeunes
hommes rudes et vaillants capables de mettre les libéraux mal à l'aise ou de diriger la
résistance si, et quand, l'État autoritaire décide de déployer la force.

Sans des SS nazis comme ceux que les États-Unis ont utilisés lors des émeutes de Maidan en Ukraine en 2014, il n’y a aucune chance de renverser Loukachenko. Avec de telles troupes, le combat se terminerait par un massacre et Loukachenko serait toujours le vainqueur. L’auteur conclut à juste titre :

La résistance du régime de Loukachenko se renforce de jour en jour. Alors que la Russie 
semble maintenant se tenir fermement derrière Loukachenko, des rassemblements
photogéniques et des actions de grève sporadiques ne suffiront pas à provoquer un
changement historique.

C’est fini. Les «grèves sporadiques» n’ont jamais été de véritables actions revendicatives. Quelques journalistes de la télévision d’État biélorusse ont fait une grève. Ils ont été licenciés sans cérémonie et remplacés par des journalistes russes. Quelques centaines de travailleurs du MTZ Minsk Tractor Works ont fait un petit cortège. Mais MTZ compte 17 000 employés et les 16 500, ou plus, qui n’ont pas participé savent très bien pourquoi ils ont toujours leur emploi aujourd’hui. En cas de chute de Loukachenko, il est fort probable que leur entreprise publique soit vendue pour quelques centimes et immédiatement remise «à la bonne taille», ce qui signifie que la plupart d’entre eux seraient sans travail. Au cours des trente dernières années, ils ont vu cela se produire dans tous les pays voisins de la Biélorussie. Ils n’ont aucune envie d’en faire l’expérience eux-mêmes.

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Lundi, le chef du cortège de grévistes de MTZ, un certain Sergei Dylevsky, a été arrêté alors qu’il faisait de l’agitation pour de nouvelles grèves. Dylevsky est membre du Conseil de coordination autoproclamé de l’opposition qui exige des négociations sur la présidence. D’autres membres du conseil ont été appelés pour être interrogés par des enquêteurs de l’État sur une affaire pénale instruite contre le Conseil de coordination.

Pendant ce temps, la candidate de l’opposition, plutôt malheureuse, Sviatlana Tsikhanouskaya, qui a faussement prétendu avoir remporté les élections, est en Lituanie. Elle est censée être professeur d’anglais mais a des difficultés à lire le texte anglais pendant sa supplique (vidéo) pour un soutien «occidental». Elle a déjà rencontré divers politiciens « occidentaux », dont le secrétaire général du parti de l’Union chrétienne-démocrate allemande de la chancelière Angela Merkel, Peter Zeimiag et le secrétaire d’État adjoint américain Stephen Biegun.

Aucun des deux ne pourra l’aider.

Avec le soutien de la Russie, la stabilité militaire, politique et économique de la Biélorussie est pour l’instant garantie. Loukachenko sera à un moment donné évincé, mais ce sera à un moment et d’une manière qui conviennent à la Russie et non pas parce que certains malheureux hipsters informaticiens, financés par la National Endowment for Democracy, tentent de mettre en scène une révolution.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pou le Saker Francophone

samedi, 01 juillet 2017

Révolutions de couleur: une technologie perfide et les enjeux de l’avenir

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Révolutions de couleur: une technologie perfide et les enjeux de l’avenir

par Célestin Komov et Elena Bernard

Ex: http://zejournal.mobi

1. Révolutions de couleur

En cette année du centenaire de la Révolution d’Octobre, ses ennemis de longue date peuvent se targuer d’un bilan « formidable ». En plus de l’effondrement de l’URSS, ils ont su réaliser d’étonnants « progrès » en matière de révolutions lesquelles ont pris de belles couleurs et se comptent désormais par dizaines !

Il est vrai qu’il ne s’agit en réalité que de coups d’Etat. Mais les médias s’ingénient à les qualifier de révolutions. En Russie, des propos au sujet de futures perturbations, émanant de diverses personnalités, contiennent souvent un message plus ou moins latent qu’une nouvelle révolution pourrait être « aussi horrible » que la Révolution d’Octobre ! Certains libéraux, au contraire y appellent. Mais dans tous les cas, la réalité – historique et actuelle – se trouve totalement pervertie.

Voyons d’abord ce que représentent les révolutions de couleur. A leurs origines il y a des théoriciens. Les plus importants en sont Gene Sharp avec son concept d’« action non violente » et Joseph Nye, auteur de la théorie de « Soft power ».

Selon Joseph Nye, il faut que l’objet de votre domination soit poussé à vouloir ce que voulez vous-même. C’est-à-dire qu’il faut que les populations des pays dominés désirent du Coca-cola, des films de Hollywood, des objets prestigieux de consommation, etc. En même temps, ils doivent croire que tout cela ne peut être obtenu que par une économie de libre-échange, par la « démocratie », le pluralisme et autres « valeurs occidentales ». Il faut, naturellement, qu’ils croient que les Etats-Unis sont prêts à leur apporter le maximum d’aide pour y parvenir.

Un flux énorme de propagande a été déversé sur le monde pour bien enraciner ces idées : agences de presse, médias, cinéma, Internet, enfin les réseaux sociaux depuis 2008. Mais le pire arrive à l’étape suivante. C’est l’implantation dans différents pays de la « lutte politique non-violente » décrite par Gene Sharp dans plusieurs ouvrages dont « La politique de l’action non-violente » (1973).

Remarquez que ces démarches théoriques ne sont que du recyclage de mauvaise foi d’idées rebattues depuis bien des lustres (il suffit de penser à la « résistance non-violente » de Ghandi dont Sharp « s’inspire » ouvertement). Leur perversion intellectuelle, leur enfumage, leur novlangue ne sont comparables qu’aux farces pseudo-révolutionnaires qui en sont ressorties.

La théorie toute seule n’est cependant pas suffisante. Il fallait un appui des institutions. Pour appliquer les concepts de Sharp, on a mis en place un grand réseau d’organisations. Ce sont divers ONG, instituts, fondations, destinés à soutenir, à sponsoriser et à piloter les révolutions de couleur et autres changements de régime. Une partie importante d’elles est directement financée par les Etats-Unis (comme USAID ou NDI). D’autres sont privés, comme les Open Society Institutes de George Soros.

Depuis une vingtaine d’années, on compte à leur actif les révolutions en Yougoslavie (2000), Géorgie (2003), Ukraine (2004), Kirghizistan (2005), Liban (2005)… A partir de 2011 le rythme s’accélère : Tunisie, Egypte, Libye, Syrie, à nouveau Ukraine, Brésil… Sans compter quelques avant-coureurs, comme la « révolution de velours » de 1989 en Tchécoslovaquie. Parmi de rares échecs il y a les révolutions avortées en Biélorussie (« révolution bleue », 2006), en Arménie (2008), en Iran (« révolution verte », 2009), en Russie (2011).

Parmi les institutions, une place de choix appartient au « Center for applied Nonviolent Action and Strategies » (CANVAS), créé à Belgrade en 2003. Le centre forme des centaines d’activistes qui travaillent ensuite sur le terrain. Ces activistes sont présents dans plusieurs dizaines de pays. La Russie est un de leurs objets d’intérêts privilégiés.

Le site de CANVAS laisse l’impression d’une organisation respectable qui met en avant son caractère strictement non-violent. Mais les conséquences de ses agissements ont été destructrices, sanglantes, parfois très sanglantes. Aussi, on peut remarquer que son action est d’une envergure impressionnante pour une modeste ONG serbe.

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Ils ont crée une véritable chaîne industrielle d’encadrement et de canalisation du mécontentement de masses ou de groupes de population. Les emblèmes singeant des symboles et des gestes des mouvements révolutionnaires historiques sont repris d’un pays à l’autre :

Les slogans exploitent les émotions et accentuent le pathos moral : « Marche de colère et de dignité », « Le pays est au bout du rouleau », « La démocratie est tuée », « Non à la corruption », etc.

Lors de l’Euromaïdan à Kiev, les conseillers serbo-américains ne se gênaient pas de réutiliser des tracts, des formules et des visuels déjà éprouvés lors des évènements de 2000 à Belgrade, de 2011 au Caire, etc.

Dans nos précédentes interventions, nous avons déjà parlé de l’absence totale de scrupules dans le choix des forces agissant sur le terrain. Les libéraux, les classes moyennes adossées à la bourgeoisie compradore, les partis d’extrême droite et les fascistes déclarés y font un bon ménage.

Les quatre composantes du scénario classique de révolution de couleur se présentent ainsi :

1- Les masses populaires exprimant leur mécontentement sont encadrées et menées par des structures constituées (par exemple, fans de foot, nationalistes, néonazis, etc.). Le thème de protestation glisse dans le sens souhaité par les organisateurs sans que les gens comprennent ce qu’il se passe.

2- Le noyau des protestataires est représenté par la bourgeoisie compradore et leurs serviteurs (intellectuels, artistes, blogueurs), qui partagent les valeurs du consumérisme. Souvent ils font partie des réseaux d’ONG pro-américaines. Ce noyau applique les instructions reçues par des réseaux sociaux.

3- Les structures d’Etat (forces d’ordre, médias, communications, etc.) sont discréditées, déroutées et paralysées, notamment par une pression sur les responsables qui ont leurs biens et leurs comptes à l’Occident.

4- Trahison d’une partie des élites au pouvoir.

La révolution colorée est ainsi une technologie qui permet de gérer l’énergie de la protestation sociale (souvent juste) pour la diriger dans le sens voulu par une puissance impérialiste extérieure. Ce n’est donc qu’une version modernisée des coups d’Etat d’extrême droite qu’organisaient jadis les Etats-Unis et leurs alliés pour renverser les gouvernements indésirables, essentiellement pro-soviétiques (Pakistan, Brésil, Iran, Indonésie, Chili…).

2. Révolutions classiques : différence fondamentale

Faute de mieux, nous appellerons « classiques » les révolutions qui ont façonné notre histoire, et qui sont aux révolutions de couleur ce que la tragédie est à la farce. Le temps étant limité, allons droit à l’essentiel.

Les révolutions historiques sont une culmination de la lutte des classes. Elles sont précédées par un processus lent d’accumulation de contradictions au sein de la société, de contradictions entre les anciennes classes dominantes, attachées aux anciens rapports de production, et des classes qui ont un projet de l’avenir cherchant à établir des rapports de production nouveaux. Si le passage du pouvoir d’une classe à une autre n’est pas prévu, s’il ne s’agit que du changement de dirigeants soutenus par tel ou tel groupe d’influence (comme c’est le cas dans les révolutions de couleur), il ne peut être question d’une révolution mais d’un putsch, d’une révolution de palais, d’un « changement de régime », etc.

Mais le plus important en l’occurrence c’est qu’une vraie révolution vise toujours le progrès de l’Homme et de la société, le passage de la société à un stade supérieur du développement. Certes, dans les conditions historiques réelles, lors d’un remue-ménage révolutionnaire se croisent différentes forces et différents intérêts. Mais les forces humaines – en particulier, les forces intellectuelles –, actives dans les noyaux même de la révolution sont nécessairement porteuses d’un projet progressiste.

Qu’en est-il dans les révolutions de couleur ? Il n’est pas difficile de voir que leurs noyaux sont composés uniquement des forces régressives. Sans parler de la présence et du rôle décisif des curateurs extérieurs.

Les organisateurs des révolutions de couleur, ainsi que toutes les forces réactionnaires, rêvent pour qu’au sujet des révolutions (vraies et fausses) règne la plus grande confusion. Et ils y travaillent sérieusement. Notez qu’en français la révolution, l’adjectif « révolutionnaire » garde toujours une connotation positive. Eh bien, ce n’est plus du tout le cas en Russie. Bien sûr, la campagne de dénigrement de la révolution d’Octobre, menée depuis la perestroïka, y a joué un rôle important, mais les révolutions de couleur y ont également beaucoup contribué.

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3. La Russie : après une « révolution » déjouée, danger de nouvelles perturbations

Les présidentielles en Russie auront lieu en mars 2018. Elles seront très certainement une occasion pour des perturbations « colorées ». En 2012 cela déjà été le cas. La seule chose qui a permis alors de contrer le coup d’Etat a été la création d’une vaste coalition « anti-orange » qui a su sortir dans la rue, au meeting du Mont Poklonnaya, une quantité de gens de plusieurs fois supérieure aux meetings « colorés ». A la tête de cette coalition se trouvait le mouvement Essence du temps et son leader Sergueï Kurginyan. La « révolution » a été déjouée et les protestations se sont progressivement dégonflées.

Les émeutes à venir risquent d’être encore plus virulentes et plus élaborées dans leur organisation. Depuis plus d’un an, l’on observe en Russie une alliance des libéraux et des nationalistes fascisants locaux. Les organisations comme CANVAS ont une grande expérience de travail avec des binômes de ce type. Ainsi, en Ukraine ils collaboraient de près tant avec les protestataires gauchisants qu’avec les fascistes avoués du Pravy Sektor et consort. Les premiers assuraient la partie pacifique du scénario, alors que les seconds passaient à l’acte après des provocations sanglantes.

Les attaques contre le pouvoir se multiplient et viennent non seulement de l’opposition libérale très peu influente et détestée, mais de différents côtés, y compris de l’intérieur même de l’élite en place.

Nous devons être prêts à réagir de manière ferme et efficace.

4. Stratégie des élites occidentales : vers le changement de l’ordre mondial

La stratégie du chaos, dont on entend beaucoup parler, est loin de se réduire à l’idée simple de créer le désordre dans le camp ennemi. Elle fait partie d’un projet qui vise une réorganisation profonde de l’ordre mondial. Plusieurs facteurs ont poussé les élites occidentales à envisager cette réorganisation. Notamment c’est le développement rapide de nouveaux grands concurrents (surtout de la Chine) ; le manque de forces pour entretenir la Pax Americana, confirmé par les guerres en Iraq et en Afghanistan (du coup, l’option est de remplacer l’ordre par le désordre) ; le risque de la revalorisation de la mémoire de l’époque de l’URSS dans les pays de l’Europe de l’Est et ailleurs dans le monde, etc.

Le principe d’inhibition du développement des concurrents potentiels n’est évidemment pas nouveau pour les Etats-Unis. Dans son livre Les 100 Ans à venir : Un Scénario pour le XXIème siècle (2009), George Friedman, fondateur de l’agence de renseignements STRATFOR a écrit :

Atteignant systématiquement ses objectifs stratégiques, les Etats-Unis avaient comme ultime but la prévention de l’émergence de n’importe quelle grande puissance en Eurasie. Le paradoxe réside, toutefois, en ceci : le but de ces interventions n’a jamais été d’accomplir [de développer] quelque chose – quelle que fût la rhétorique politique – mais d’empêcher quelque chose. Les Etats-Unis veulent empêcher la stabilité dans les régions où une autre puissance peut émerger. Son objectif était non pas de stabiliser mais de déstabiliser. (Notre traduction)

Le fond est toujours le même. Ce qui est nouveau, c’est la façon de procéder, les groupes d’appui, le discours, ainsi que l’envergure industrielle de l’action.

En ce qui concerne les groupes d’appui, il s’agit notamment du rôle qui est dévolu aux classes moyennes. Ainsi dans le rapport du Ministère de la défense de la Grande-Bretagne intitulé « Inégalité globale » (2007) on lit :

L’écart entre les riches et les pauvres ira probablement croissant et l’extrême pauvreté demeurera un défi global. (…). L’extrême pauvreté et l’inégalité des chances vont exacerber le sentiment de l’injustice parmi ceux dont les espérances avaient été frustrées, ce qui augmentera les tensions et l’instabilité. (…) Elles peuvent également conduire à la résurgence non seulement d’idéologies anti-capitalistes – éventuellement liées aux mouvements religieux, anarchistes ou nihilistes – mais aussi au populisme et à la renaissance du marxisme.

(…)

Les classes moyennes pourraient devenir une classe révolutionnaire, assumant le rôle dont Marx chargeait le prolétariat. (…) les classes moyennes du monde devraient s’unir et façonner les processus transnationaux selon leurs propres intérêts de classe, en utilisant leurs compétences, leurs accès aux savoirs et aux ressources.

(Cité d’après : Marshall, Andrew G. « Are We Witnessing the Start of a Global Revolution? », Global Research, January 27, 2011. http://www.globalresearch.ca/are-we-witnessing-the-start-..., notre traduction).

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Nous vous laissons apprécier l’art de l’argumentation sinueuse. Ne manquons pas de noter que par-delà les élucubrations on comprend que les classes moyennes sont incitées à récupérer et à détourner dans leur propre intérêt l’énergie du mécontentement de masses à l’échelle planétaire.

Certes les classes moyennes ne sont bonnes que pour le déclenchement des protestations. Lorsque la situation commencera à s’envenimer, d’autres forces, beaucoup plus énergiques (djihadistes, néonazis…) prendront le relais. Et l’affaire est en boîte, comme ce fut le cas en Ukraine, en Syrie, en Lybie, en Iraq ou au Mali.

Le travail sérieux sur l’adaptation militaire et politique des théories scientifiques du chaos a commencé à l’Institut de Santa Fe, créé en 1984 et spécialisé dans l’étude des systèmes complexes. Steven Mann, diplomate de haut rang et analyste politique, qui a travaillé sur le concept de criticalité auto-organisée, développé dans cet institut, écrit :

Le fait qu’à présent nous décrivons le monde en termes de criticalité ne nous renseigne pas encore sur utilisation qui peut en être faite. La recommandation que toutefois je peux donner, est que nous avons besoin d’être ouvert aux voies d’accélération et d’exploitation de la criticalité si c’est nécessaire pour nos intérêts nationaux, par exemple en détruisant l’armée iraquienne et l’Etat de Saddam. La clé est l’intérêt national et non pas la stabilité internationale. En réalité, nous mettons déjà en œuvre des approches politiques qui accroissent le chaos, que nous en soyons conscients ou pas, lorsque nous promouvons la démocratie, stimulons des réformes du marché et développons, par le biais du secteur privé, la communication de masse.

(Mann, Steven R., The Reaction to Chaos, in : Complexity, global Politics, and National security, Ed. by D.S. Alberts, T.J. Czerwinski. Washington: National Defense University, 1997. http://www.dodccrp.org/files/Alberts_Complexity_Global.pdf, notre traduction).

Résumons. L’Occident, mené par les Etats-Unis, a donc besoin de zones de chaos et de régression, sans lesquelles il n’arrive pas à asseoir son hégémonie. Mais l’Occident lui-même, n’est-il pas également dans le processus de chaotisation et régression ? Confusion de notions, destruction de l’éducation, perte de la mémoire historique, sans parler du social… Seulement c’est un processus plus lent et plus paisible.

Dans le cadre théorique développé par le mouvement Essence du temps cette décomposition lente porte le nom de Post-modernité. La Post-modernité est une adaptation à la vie sur les décombres de la Modernité qu’elle a détruite. Certains pays émergeants, la Chine en premier chef, se trouvent toujours dans la dynamique progressiste de la Modernité et sont ainsi regardés comme des concurrents très dangereux.

Pour continuer à régner, la Post-modernité fomente le chaos dans de vastes régions périphériques en y laissant monter des forces de la Contre-modernité, c’est-à-dire des agents de la régression accélérée (notamment, les islamistes ou les néonazis). Aussi, l’Occident compte sûrement de les utiliser un jour contre la Modernité restante (Chine et autres). C’est pour ces raisons-là qu’en luttant en façade contre l’Etat Islamique, la coalition occidentale les soutient en arrière-boutique.

Ce pourrissement à deux vitesses ne peut être dépassé que par un projet de Supra-modernité pour lequel milite l’Essence du temps. Au cœur de ce projet se trouve une idée progressiste de l’Homme dont nous parlerons dans la partie suivante, ainsi que l’expérience historique de l’Union Soviétique. Celle-ci doit être mise à jour et libérée de certaines faiblesses et erreurs qui ont fini par la conduire à sa chute.

5. Voie du dépassement : la gauche et l’humanisme prométhéen

Le fonctionnement des révolutions de couleur implique, comme nous l’avons vu la récupération des slogans et de postures de la gauche, jadis progressiste et révolutionnaire. L’imposture a un double effet : d’une part elle permet de capter l’énergie de protestation et d’autre part, elle souille et raille ces postures et ces slogans en désactivant ainsi leur potentiel offensif et unificateur. Les anciens militants n’en garderont qu’une grimace amère de désillusion.

En France il n’y a pas eu de révolutions de couleur (inutile, tout est déjà coiffé). Mais on a eu droit à Attali se positionnant à « gauche », à BHL lançant de grands cris en défense de la liberté et de la démocratie, au quinquennat Hollande, au brave Mélenchon et autres combattants pour toutes les meilleures choses. D’ailleurs on a eu aussi mai 68, précurseur des révoltes colorées (« ridicules événements estudiantins », disait Desproges. Avait-il tort ?).

Comme l’a écrit récemment Claude Zylmans dans un message collectif, « le néolibéralisme a défait la démocratie par la gauche ». Les élites et les intellectuels de l’Occident ont implanté un ver idéologique dans le corps des mouvements de gauche. C’est le ver de « liberté » personnelle et sociétale, de permissivité, du plaisir à court terme, du « bien-être » individuel ; des droits et libertés de consommation, de jouissance, de subversion, et enfin, de régression (mais pas celle du développement humain, de l’éducation, de construction de l’avenir…). Une autre question est de savoir d’où vient ce ver exactement, mais pareille enquête nous entraînerait trop loin.

La gauche des pays d’Occident est gravement intoxiquée par ce parasite. Celui-ci est en grande partie responsable de l’absurdité et l’incohérence des campagnes politiques des dernières années. Le sinistre sens fondamental de cette maladie est à chercher dans la vision de l’Homme qui domine aujourd’hui dans la société et qui a été imposée par les élites dirigeantes et les intellectuels qui les servent.

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Cette vision de l’Homme est profondément régressive. l’Homme, d’après elle, est foncièrement méchant, incorrigible et incapable à évoluer. Il est entièrement déterminé par ses instincts primitifs, par ses pulsions, par des impératifs de l’adaptation… En cela, entre les néo-libéraux, les néo-conservateurs, les fascistes d’hier et d’aujourd’hui, les écologistes et d’autres euro-gauchistes, il n’y a aucune différence.

En 1932, Léo Strauss, un intellectuel juif allemand, émigré aux Etats-Unis, influent surtout parmi les néo-conservateurs, dans une lettre au juriste nazi Carl Schmitt, a écrit : « Le fondement ultime du droit est le principe du mal naturel de l’homme, [et] parce que l’homme est mauvais par nature il a besoin d’être dominé. On peut établir la domination, c’est-à-dire les hommes peuvent être unifiés, mais uniquement dans l’union contre d’autres hommes » (source : http://www.solidariteetprogres.org/actualites-001/barack-...). L’élite, d’après Strauss, doit gouverner en manipulant les masses bêtes par le biais de « mensonges nobles ». [Est-on loin des pratiques des organisateurs des révolutions colorées ?]

Cependant, la gauche a connu jadis une toute autre vision de l’Homme. « L’histoire humaine n’est qu’un effort incessant d’invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création ». « Qu’est-ce que l’idéal ? C’est l’épanouissement de l’âme humaine. Qu’est-ce que l’âme humaine ? C’est la plus haute fleur de la nature ». « Le courage, c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense ». On doit ces mots à Jean Jaurès. Et si l’on regarde du côté de Marx, on découvre que pour lui, « l’émancipation humaine » était la véritable finalité de la société. Cette émancipation (qui n’est pas identique à l’émancipation politique), n’est autre qu’émancipation des capacités créatrices de l’Homme. C’est cela, selon Marx, « le saut du royaume de la nécessité au royaume de la liberté ».

L’humanisme qui croit en les capacités créatrices infinies de l’Homme est tout le contraire de celui qui prend appui sur le « bien-être » ou le « bonheur », somme toute philistins. Il y a peu de notions qui ont été manipulées, tiraillées et défigurées autant que celle de l’humanisme. Au point que les personnalités comme Bertrand Russell, Abraham Maslow ou Burrhus Skinner – de vrais apôtres de l’inégalitarisme et, en fin de compte, de la haine pour l’Homme, sont présentés comme de notables humanistes du XXe siècle.

Le mouvement EOT rejette cet « humanisme » dévoyé, qui cherche à cantonner l’Homme dans ces petites préoccupations, dans sa réussite et ses sentiments personnels. Il prône l’humanisme prométhéen, pour lequel l’Homme est un être libre et créateur, qui doit évoluer et s’améliorer, tant individuellement que collectivement. Pour cet humanisme-là, le développement, le progrès humain (et non simplement technologique) doit être le but de la société.

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Les révolutions de couleur, qui instrumentalisent le mécontentement social et démolissent ensuite des pays entiers, fonctionnent comme de puissants outils de régression. En même temps, d’autres outils sont mis en place au sein même des pays de l’Occident, par exemple la destruction de l’éducation, l’abrutissement médiatique ou l’industrie de divertissements. Ces outils sont efficacement exportés vers un pays comme la Russie. A cela s’ajoutent d’autres éléments extrêmement corrosifs, comme l’instauration de la législation relative à la justice de mineurs (loi de la fessée et autres) qui détruit la famille, qui lui impose un contrôle extérieur sous peine de retrait des enfants, et provoque la rupture de la continuité culturelle entre les générations. Or pareille rupture est un super-accélérateur de la régression. Il faut remarquer par ailleurs, que la régression est une condition préalable pour l’instauration de l’inégalité fondamentale dans la société. Les forces qui s’appuient sur la vision négative et régressive de l’Homme travaillent forcément pour une perspective d’une future société de castes, où la majorité, sera réduite à l’état quasi-animal. Les masses abandonnées aux instincts élémentaires, y seront manipulées et gouvernées avec une haine et un despotisme inouïs.

Pour contrer le danger de futures tentatives d’émeutes colorées (en Russie, les prochaines sont à attendre vers 2018, à l’occasion des présidentielles), pour éviter les écueils des dérives sociétales de la gauche, pour faire barrage à la destruction rampante de la société, l’Essence du temps a lancé un appel à la création d’une alliance de gauche conservatrice. Il est vrai que le terme peut laisser l’impression d’un oxymore. Mais il est à l’image de la situation politique actuelle, qui est paradoxale et inédite. Cette démarche apparaît comme une réponse à l’expansion de l’impérialisme globaliste qui utilise une certaine gauche servile comme une machine à embrouiller, à dérouter et à avilir l’Homme. La valeur des concepts de ce type ne se vérifie que dans la praxis. Sur le champ de bataille politique russe, cette valeur se confirme pleinement. Cependant, l’appel s’adresse également aux autres peuples, notamment aux Français. La lutte du XXIème siècle sera surtout une lutte pour l’Homme et la gauche conservatrice peut en devenir un appui solide.

Conférence à l’espace Maymana, le 24 juin 2017


- Source : Essence du temps

dimanche, 09 mars 2014

Colour Revolutions – Opium of the People

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Tony Cartalucci:

Colour Revolutions – Opium of the People

Karl Marx said of religion: 

Religious suffering is, at one and the same time, the expression of real suffering and a protest against real suffering. Religion is the sigh of the oppressed creature, the heart of a heartless world, and the soul of soulless conditions. It is the opium of the people.

The abolition of religion as the illusory happiness of the people is the demand for their real happiness. To call on them to give up their illusions about their condition is to call on them to give up a condition that requires illusions. The criticism of religion is, therefore, in embryo, the criticism of that vale of tears of which religion is the halo.

When Karl Marx wrote this, organized religion was very much the solace of so many people -people who might have otherwise sought more effective means of alleviating their daily suffering had this opiate not been available. Overtime, that solace was slowly eroded and replaced by an entire medicine cabinet full of “opiates.” From sports to TV, to video games and social media, there is a vast multitude of illusions we cling to today that provide a “soul to soulless conditions.”

Among them, it can easily be argued, is modern Western-style “democracy” which is perhaps one of the most insidious. Perpetually offering the promise of a better tomorrow, never actually delivered but always just one elections away from being realized – it is the strongest of all the opiates we sedate our anger, dissatisfaction, and will to effect change ourselves with.

US 2012 Elections

US elections in 2012 pitted “conservative Republican” Mitt Romney against “liberal Democrat,” Barack Obama. To so many millions of people, it was a pivotal moment in American history, with the fate of the nation, and in many ways the world, at the mercy of the electorate. In reality, the same corporate-funded policy think tanks were authoring the agendas of both men, who, while holding the position of “commander in chief,” would ultimately be at the mercy of an unelected “board of directors” consisting of corporate-financier interests that hide behind the facade of “democracy.”

Indeed, the wars, geopolitical maneuvering, and extraterritorial economic pursuits of the United States unfolding for 8 years under US President George Bush, continued or were expanded in earnest under President Obama. Wars engineered years ago under Bush were rebranded and sold under Obama. Instead of being a component of the unending “War on Terror,” they took on a more suitable “liberal,” “humanitarian” theme, however, these conflicts were nonetheless part of a predetermined, decades-spanning geopolitical campaign to maintain and expand US hegemony across the planet.

What then did the 2012 elections accomplish? They gave people the fleeting hope that the policies they’ve held in contempt under Bush would somehow be reversed, that justice would be served, and that progress would be made. Instead of effecting real change, locally and pragmatically, the people turned to their opiate of voting booths, campaign slogans, and the promise of a quick fix and in the end simply compounded their problems further.

The Arab Spring

For many, the so-called “Arab Spring” began in 2011. In reality, it was yet another barbiturate formulated by the corporate-financier elite to leverage dissatisfaction across the Middle East and North Africa (MENA), bringing in geopolitical change favorable for themselves without actually addressing any of the problems of the people they planned on using. The campaign in fact started as early as 2008 in New York City where the leaders of the Tahrir Square Egyptian protests would receive marching orders, training, and equipment from the US State Department via its inaugural Alliance of Youth Movements (AYM) summit.

For all the promises of the Arab Spring, not only in Egypt, but in other nations such as Tunisia and Libya, what clearly took place instead of a progressive revolution, was the installation of dictatorships and terror networks that have since mired each nation in varying degrees of violence, repression, and socioeconomic regression. The Western-backed Muslim Brotherhood was resurrected after the people of MENA fought decades to eradicate their fanatical, corrosive political influence. The nations of Libya and Syria in particular, have suffered the most, with their so-called “revolutions” turning into overt, violent, Western-backed proxy wars seeking regime change.

In Libya, with Western-aligned big-oil executives like Abdurrahim el-Keib literally thrust into power, the opiate-high of “democracy” rushing during the early stages of the “Arab Spring” fully crashed, leaving the people of Libya with a hangover that will last them years, if not decades.

A similar scenario has been playing out in Syria, where the narrative of “democracy” and “revolution” has also fully unraveled, leaving what is clearly a proxy war being fought by the West against the government of Syria and its allies, including Lebanon, Iran, and Russia.

With these disturbing examples illustrating the true nature of “democracy,” and the suffering, exploitation, and conflict is serves as a painkiller for, one might think the global population would be wary of its use in similar scenarios playing out elsewhere.

Ukraine

“Freedom” and “democracy” have once again been invoked in the streets of Kiev, Ukraine. Literal Neo-Nazis, with overt support from the US (with US Senator John McCain even flying to Kiev and taking to the protesters’ stage) are attempting to overrun the country and guide it into the jaws of Wall Street, London, and their EU supranational socioeconomic consolidation.

The mobs have turned violent, and carried out what is essentially a coup. Like a medieval surgeon hacking away at a doomed patient, the opium of democracy and progress are pumping through the veins of Ukraine to mask what is most likely going to be a fatal operation. In reality, nothing the protesters have demanded will lead to anything more than a geopolitical reordering of the nation. No solutions have been put forward regarding the actual socioeconomic woes the people of Ukraine face, in fact, the current trajectory of Ukraine toward the EU seems to guarantee those woes, like they have in Greece, Spain, and else where, will only be compounded.

Thailand

Western-style “democracy” has been animating the corpse of US-backed dictator Thaksin Shinawatra for nearly a decade. His regime had long lost the popularity, trust, and legitimacy it initially held back in 2001 when Thaksin first came to power in a wave of faux-populist policies. Over the years, mass murder, astronomical financial and political abuse and corruption, oppression, and violence have become the hallmarks of his regime. Starting in late 2013, protesters began filling the streets.

Protesters however, and unlike others who took to the streets during the “Arab Spring” or in Ukraine, knew simply holding “elections” would not solve the problem. They realized the system was rigged and that the term “democracy” was being abused as a facade behind which the regime carried out its multitude of crimes.

 

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The West however, has attempted to maintain this facade, declaring the protesters “anti-democratic.” Not only is this to preserve a pro-West regime in Thailand, but to protect the reputation of “democracy” in general as the one and only solution to people’s problems.

Unlike the “Arab Spring” or in Kiev where “democracy” and “freedom” are the rallying calls, Thai protesters have a long, enumerated, and very specific list of demands. They seek to reform Thailand so that “democracy” can no longer serve as a carte blanche for a regime to hide behind. They also seek to reverse the many sovereignty-infringing policies enacted by the Thaksin regime – so unlike Ukraine that is seeking to further hand itself over to foreign interests, Thailand is attempting to do quite the opposite.

To see just how acute awareness is in Thailand regarding the non-solution that is Western-style “democracy,” recent general elections held on February 2, 2014 were boycotted by more than half the population. In some provinces, elections were not even held. Of those that did cast ballots, many elected to deface them or fill in “no vote” as a form of protest. Thais understand that “voting” is not going to fix their problems.

Understanding That Democracy is Not the Solution is the First Step of Finding Real Solutions

For Thais, and for that matter, anyone who can see through the theater of campaigns, elections, and “democracy” in general, it becomes obvious that this opiate, this attempt for us to mask our problems with quick, ineffectual solutions, is untenable. Understanding this may leave us apparently rudderless, our ills entirely unaddressed. However, understanding this, as Marx suggested, is the first step toward finding real solutions.

In Thailand, the various ministries charged with administering the country are incapable of doing so. Without a functioning government, it is up to the people themselves to get organized locally and begin solving problems themselves. For the protest itself, rice farmers that have gone unpaid for now over half a year, are being helped through charity of various kinds. Ideas on how to pragmatically restore the agricultural industry in Thailand are being explored, and individuals are taking the initiative to empower farmers with knowledge and skills that will serve them a lifetime, rather than temporary and tenuous handouts that may or may not be there for them tomorrow.

Similarly in Ukraine, those with genuinely good intentions, falling into the Western trap of “democracy promotion,” would serve themselves better to enumerate their real problems and real solutions to them. Certainly a poor economy and a lack of opportunities cannot be cured by stuffing a piece of paper into a ballot box, empowering others to do what is both our own right and duty to perform.

Economies can be lifted up by education, institutions, organization, collaboration, and innovation – none of which requires a corrupt politician or a treaty with the EU to acquire. Around the world, people are organizing themselves locally to pursue new models of economic prosperity, innovation, education, and real pragmatic progress, independently of traditional political paradigms.

With the “Arab Spring” in ruinous flames in hindsight, we can see the damaging effects our addiction to the opiate of Western-style “democracy” has wrought. It is to numb us to our situation so that we never desire to truly rectify it with lasting, real solutions. Had the Arabs enumerated their real, daily grievances and formulated constructive, pragmatic solutions to solve them, they could have avoided a cycle of struggle, violence, and conflict that have left them demonstrably worse off today than when their “revolution” started in 2011. The “Arab Spring” was a failure because those that engineered it never intended for it to be a success – at least not in terms of lifting people up and moving their nations forward.

Before we expend any more energy debating politics, discussing candidates, and rushing off to the voting booth to “fix” our problems, we must realize that by doing this, we have never actually “fixed” anything. We have simply granted the corrupt special interests that dominate and drive our destiny more time to continue enriching themselves at our expense, but always behind a carefully orchestrated facade of “democracy.” When next protesters take to the streets, or a dictatorship attempts to hide behind this facade of “democracy,” let us try to unravel what the real issues are and what real solutions there might be to sort them out before the blood begins to flow, the smoke begins to billow, and the cycle of political struggle continues to turn perpetually beyond the benefit of the people.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazine “New Eastern Outlook”

dimanche, 02 mars 2014

Comment la CIA prépare les révolutions colorées

Comment la CIA prépare les révolutions colorées

vendredi, 31 janvier 2014

CANVAS (Otpor) tras la “primavera” colorada en Ucrania

Los mismos métodos, las mismas estrategias de desestabilización. En los países árabes, los “pacíficos manifestantes” encargados de extender el caos eran simpatizantes de los HHMM y de los salafistas; mientras que en Ucrania, se trata de nacionalistas chovinistas anti-rusos (Svoboda y ultraderecha de servicio). Según fuentes de Alexander Mezentsev, colaborador del programa “The Victory Hour” de The Ugly Truth, el mayor financiador del partido “nacionalista” Svoboda es nada menos que el oligarca judío Igor Kolomoysky, con doble ciudadanía ucraniana e “israelí”, quien también apoyó la campaña a la “mártir de occidente” Yulia Timoshenko. Las declaraciones “antisemitas” del jefe de Svoboda, Oleg Tiahynubok (el amigo de John McCain), quien habría dicho que el gobierno de Ucrania “es un títere de la mafia judía de Moscú”, son obviamente parte de la estrategia de encubrimiento (los “clérigos” wahabitas también realizan declaraciones “antisemitas”, pero todos sabemos para quien trabajan en realidad). Por cierto, el tal Kolomoisky  sostenía ya en el 2010 que “Svoboda está alejándose del radicalismo y virando hacia el centro” (aquí)

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Mientras en Europa occidental, que está firmemente bajo la égida plutocrática y mundialista de la “UE”, se reprime cualquier intento de auténtica oposición nacionalista, en Ucrania no sólo se tolera, sino incluso se fomenta, para así separarla de Rusia (lo que implica inevitablemente hacerla caer en las garras del cosmopolitismo sionista de la “UE”). En éste caso, los “nacionalistas” que dicen “Ni UE ni Rusia” son como los progres y trotskistas, que en el caso de Siria decían “Ni OTAN ni al-Assad”.

El siguiente artículo de William Engdahl revela la implicación en Ucrania de Otpor (actualmente llamada CANVAS), la ONG “serbia”creada por la CIA y financiada por Soros para derrocar a Milosevic, y cuyos métodos subversivos se extendieron a otros países del espacio post-soviético como Georgia o Kirgizistán, así como en el 2011 en los países árabes. También menciona Engdahl que los “manifestantes” ucranianos están a sueldo y llegan a Kiev con autobuses desde todo el país e incluso desde el extranjero. En éste blog alemán explican que los “manifestantes” cobran entre 300 y 1500 gryvnas al día (300 gryvnas son unos 25 €), y que vienen en su mayoría de la región occidental de Galitzia. (La Galitzia de Europa del este está dividida entre Ucrania y Polonia).

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Berkut: Defendiendo a Ucrania de la desestabilización atlantista

Según el Berkut (las fuerzas de seguridad y antidisturbios de Ucrania) hay mercenarios y francotiradores extranjeros entre los “manifestantes”. Uno de ellos sería el armenio Sergei Nigoyan, muerto en los enfrentamientos con la policía, y contabilizado como un “pacífico manifestante víctima de la represión del régimen”.

Tribulaciones Metapolíticas

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Pacíficos manifestantes linchando a un agente del Berkut

Al descubierto la ONG de EEUU en las protestas de Ucrania

F. William Engdahl

Traducción: TM

Versión original en inglés:

http://www.boilingfrogspost.com/2014/01/07/us-ngo-uncovered-in-ukraine-protests/

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/de/5/5f/Otporlogo.jpg

Las recientes protestas en Ucrania tienen el hedor de un intento orquestado extranjero para desestabilizar al gobierno de Viktor Yanukovich después de que éste se alejó de la firma de un Acuerdo de Asociación con la UE que hubiera abierto una brecha profunda entre Rusia y Ucrania. La glamourosa estrella del boxeo convertida en gurú político , Vitaly Klitschko , se ha reunido con el Departamento de Estado de EE.UU. y es estrecho colaborador de la CDU de Angela Merkel en Alemania. El acuerdo de asociación de la UE con Ucrania es ampliamente resistido por muchos Estados miembros de la UE con profundos problemas económicos propios. Los dos jerifaltes de la UE que más presionan para meter a Ucrania son el canciller sueco Carl Bildt , y el ministro de Exteriores polaco, Radoslaw Sikorski – bien conocidos en la UE por su cercanía a Washington. Los EE.UU. están presionando firmemente la integración de Ucrania de la UE tal y como habían estado detrás de la llamada “Revolución Naranja” en 2004 para separar a Ucrania de Rusia en un intento por aislar y debilitar a Rusia. Ahora los ucranianos han encontrado pruebas de la implicación directa del grupo de entrenamiento financiado por Estados Unidos en Belgrado, CANVAS, tras las cuidadosamente orquestadas protestas en Kiev.

Se ha obtenido una copia del folleto que se les dio a los manifestantes de la oposición en Kiev. Se trata de una traducción palabra por palabra e imagen por imagen del folleto utilizado por los organizadores de CANVAS en las protestas de la Plaza Tahrir en El Cairo que derrocaron a Hosni Mubarak en el 2011 y abrieron la puerta a la Hermandad Musulmana respaldada por Estados Unidos . [ 1 ] La foto de abajo es una comparación:

http://orientalreview.org/wp-content/uploads/2014/01/tahrir-maidan.jpg

La foto de la izquierda es de la plaza Tahrir , la de la derecha de Kiev y aquí abajo la original en inglés utilizada por la ONG CANVAS de Belgrado:

http://api.ning.com/files/eiC0hTlxr2JR-MDQe4CwJE-PXbv9vwd7Xs4cl9ohF8zyIjIWDCN0HhuddjtCcjzTTNigze-JYYPN0U2Q33iuYV7rLtBZ66mn/snapshot62.png

CANVAS, anteriormente Otpor , recibió significativas cantidades de dinero del Departamento de Estado de EE.UU. en 2000 para organizar la primera exitosa revolución colorada contra Slobodan Milosevic en la entonces Yugoslavia. Desde entonces, han sido transformados a tiempo completo en “consultoría revolucionaria” de los EE.UU. , haciéndose pasar por un movimiento popular serbio para la “democracia”. [ 2 ] ¿Quién iba a pensar que una ONG con sede en Serbia sería una base de operaciones de EE.UU. para orquestar cambios de régimen ?

La extraña “oposición” ucraniana

Fuentes directas que he contactado en Kiev me informan de que los “manifestantes antigubernamentales” han sido contratados a cambio de dinero entre estudiantes  y parados, para venir en autobús desde todo el país al centro de Kiev. El aspecto revelador es el espectacular surgimiento de campeón de boxeo Vitaly Klitschko como presumiblemente el sabio guía político del futuro de Ucrania. Sin duda, pasarse la vida dejando inconscientes a otros boxeadores es una preparación excelente para convertirse en un hombre de Estado , aunque por mi parte, lo dudo. Recuerda a la elección de un mediocre actor de Hollywood, Ronald Reagan como presidente de los EEUU. Pero lo más interesante del portavoz de la “oposición ” Klitschko es quiénes son sus amigos.

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Klitschko en la OTAN…

http://www.novini.nl/wp-content/uploads/2013/12/John-McCain-en-Oleg-Tjachnybok.gif

… Tyahnubok (Svoboda) con McCain…

http://www.dw.de/image/0,,16742071_403,00.jpg

… Tyahnubok y Klitschko. Ésta es la oposición “ucraniana”.

Klitschko está siendo respaldado directamente por la subsecretaria de Estado de los EEUU Victoria Nuland. Nuland , ex embajadora de EE.UU. ante la OTAN, es una neocon casada con el “halcón” Robert Kagan , y ella misma es una ex asesora de Dick Cheney. [ 3 ]

Klitschko es también muy amable con la canciller alemana Merkel. De acuerdo con un reciente informe de “Der Spiegel” , Merkel quiere apoyar a Klitschko en su intento por convertirse en presidente de Ucrania en 2015. [ 4 ]

Más evidencia de que hay una agenda más oscura  detrás de la oposición “democrática” es el hecho de que las demandas de los “manifestantes” pasaron de exigir la adhesión a la UE a pedir la dimisión inmediata del gobierno de Yanukovich. Klitschko y la oposición utilizaron la excusa de una “represión policial contra los manifestantes” para expandir masivamente la protesta de unos pocos cientos a decenas de miles. El 18 de diciembre , el gobierno contrarió a la oposición firmando un acuerdo económico importante con Moscú en el que Rusia acordó reducir el precio del gas ruso exportado a Ucrania en una tercera parte, hasta 268,5 dólares por 1.000 metros cúbicos del precio actual de más de $ 400, y para comprar 15 mil millones de dólares de la deuda de Ucrania en eurobonos . Eso le da a Ucrania un respiro para evitar una quiebra de la deuda soberana y negociar con calma sobre su futuro.

F. William Engdahl
 

[1] SysAdmin, Pamphlets in Ukraine handed out during protests and pamphlets that were handed out in Egypt, Diciembre 12, 2013,  http://12160.info/photo/photo/show?id=2649739%3APhoto%3A1376645.

[2] Nebojsa Malic, Invasion of the Mind Snatchers: Empire’s Revolution Business, AntiWar.com, June 24, 2011,  http://original.antiwar.com/malic/2011/06/23/invasion-of-the-mind-snatchers/.

[3] NTDTV,Ukrainian Opposition Vitaly Klitschko Meets US Official Victoria Nuland, Diciembre 6, 2013,  http://www.youtube.com/watch?v=0miz548u0WY.

[4] Die Zeit, Merkel unterstützt Klitschko, 8. Dezember 2013, accessed in http://www.zeit.de/politik/ausland/2013-12/merkel-klitschko-ukraine.

jeudi, 30 janvier 2014

Do “Colour Revolutions” Happen Spontaneously?

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Vladimir Platov

Do “Colour Revolutions” Happen Spontaneously?

Ex: http://journal-neo.org
 
For over 3 years countries of the Arab world have lived under the influence of “revolutions” which have shaken the political foundations of a number of states in the region, bringing about a change in the ruling elite and the emergence of new political parties and movements. Among local – and external – media outlets there is tireless discussion of the fundamental question: to whom did these “revolutions” prove profitable and who was their real instigator?

These questions are posed by columnists following the emergence and development of “colour revolutions” in other world regions, particularly the events in Ukraine, which have seen a resurgence in recent times. Experts are especially perplexed by the actions of EU and U.S. politicians, calling the Ukrainian opposition to greater action against the country’s legally elected government – with whom, incidentally, the EU and the U.S. foster diplomatic relations, as officially attested to by those currently in power in Kiev. The matter is not only limited to calls by U.S. Senator John McCain & Company to change out the current Ukrainian regime, however; it extends also to organized financial support of individual opposition “leaders”, to whom residency is undoubtedly offered in the U.S. or countries of the EU “for revolutionary services”. A prime example of this is the Ukrainian opposition “leader” Klitschko, who has received residency in the U.S. and Germany.

Within this context, conclusions drawn by experts of the highly respected French Centre for Research on Intelligence (CF2R) may prove especially interesting: conclusions on whether “colour revolutions” are spontaneous or could be the result of coordinated operations.

The French experts believe that revolutionary reform activists in countries of Eastern Europe as well as the Arab world – in particular the April 6th Youth Movement which ousted Egyptian president Hosni Mubarak – and even South America were educated through seminars on “nonviolent revolution” strategy, held in Serbia by the famous organization, CANVAS (Centre for Applied Nonviolent Action and Strategies), which was born in 2001 of the Serbian political entity Otpor!, becoming a training centre for “nonviolent action” after the felling of Slobodan Milosevic’s regime.

CF2R experts tracked the activities of CANVAS “advisors” preparing for Georgia’s Rose Revolution and the Orange Revolution in Ukraine, as well as their close ties with the Belorussian organization Zubr (“Bison”), founded in 2001 with the goal of toppling the regime of Alexander Lukashenko. They also discovered CANVAS ties with the Venezuelan opposition.

During the winter of 2011 flags with CANVAS emblems, inherited from Otpor!, were waved by Egyptian students of the April 6th Youth Movement, playing an active role in the demonstrations on the streets of Cairo.

CF2R paid particular attention to CANVAS’s claimed funding sources, as activities of this structure require substantial financial support. In the words of CANVAS director Srda Popovic, the organization operates “exclusively on private donations”. Authors of the study, however, paint quite a different picture. According to informed French sources two American organizations actively finance CANVAS – the International Republican Institute (IRI) and Freedom House.

The International Republican Institute is a political organization associated with the U.S. Republican Party, founded in 1983 following American President Ronald Reagan’s speech before the British Parliament in Westminster, where he offered political parties and organizations abroad aid in creating “infrastructures for democracy”. It is well known that the IRI is financed by the U.S. government (in particular, through the State Department, the Agency for International Development – USAID – and the National Endowment for Democracy). Its activities include “providing broad assistance to political parties and training their activists”.

The French experts, however, clearly indicate that the International Republican Institute is, in fact, nothing more than a screen for the CIA. Under these circumstances it is worth noting that the famous activist of the Euro Maidan in Kiev, U.S. Senator John McCain, is not only a representative of the U.S. Republican Party, but also a champion of the IRI. On the basis of this information questions as to who may be guiding his actions are answered in and of themselves.

As far as Freedom House, its main activity is the “export of American values”. This Non-Government Organization was founded in 1941 and conducts research on the status of political and civil liberties in various countries. Between 60 and 80 percent of its budget is made up of grants from the U.S. government (mainly the State Department and USAID). Until 2005 its director was former CIA head James Woolsey, which, according to the opinion of CF2R experts, clearly indicates U.S. intelligence involvement with Freedom House activities. A highly remarkable fact, established by the French, is Freedom House’s invitation to famous Egyptian blogger Israa Abdel Fattah, co-founder of the April 6th Youth Movement, to attend an event held by the organization. There, she underwent training in a program for “political and social reformers”. All activities were funded by USAID.

The financial participation of the IRI and Freedom House, as well as that of the U.S. Special Forces hidden behind them, can be traced in “revolutionary activities” not only in Egypt, but also in Tunisia, Libya, Syria and other States in the Middle East region.

As noted by the French, it is extremely difficult under these conditions not to notice the U.S. role and American manipulation of events in the Middle East in recent years, even with the lack of direct references to such activities on the part of the Obama administration. Even more surprising is the fact that the Western press has been and continues to be highly discreet on this issue (with rare exceptions) and is silent about the relationship between current events in the Arab world and US “advisors”. “Even individuals who are usually forthcoming with ‘conspiracy theories’ are strangely silent”, remark the French experts.

Given that the activities of the IRI, Freedom House, USAID and other organizations heavily used by Washington in “political reforms” continue to be carried out (and not only in the Middle East), we can hardly expect a quick decline of “revolutionary” movements in the world, including those in the Middle East, Ukraine and elsewhere.

Vladimir Platov, Middle East expert, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

mardi, 13 novembre 2012

Color Revolutions: Argentina Next?

Color Revolutions: Argentina Next?

dimanche, 07 octobre 2012

Comment la C I A prépare les révolutions colorées

Comment la C I A prépare les révolutions colorées

 

dimanche, 23 septembre 2012

Les Révolutions non-violentes: sont-elles instrumentalisées par les Etats-Unis?

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Les Révolutions non-violentes: sont-elles instrumentalisées par les Etats-Unis?

par Albert A. Stahel, Institut d’Etudes stratégiques, www.strategische-studien.com

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Le 10 octobre 1998, l’organisation OTPOR (la résistance) a été crée dans l’ancienne République fédérale de Yougoslavie.1 Beaucoup de ses membres étaient des étudiants et membres de la nomenclature de la République fédérale de Yougoslavie. Les membres d’OTPOR ont analysé les points faibles du régime de Slobodan Milosevic et ont établi un plan stratégique à l’aide duquel ils voulaient renverser le régime. Au début, l’agitation d’OTPOR se limitait à l’Université de Belgrade. Pendant la guerre aérienne de l’OTAN «Allied Force», il n’y avait pas d’activités d’OTPOR. Début 2000, les activités contre le régime ont recommencé. Pendant les élections du mois de septembre 2000 en Yougoslavie, l’opinion contre Milosevic a été attisée par des slogans tels que «Gotov Je» (il est fini) ou «Vreme Je» (il est temps).2 Le 5 octobre 2000, Milosevic a été renversé. Pendant cette année, OPTOR a mis en action tous les moyens tactiques d’agitation politique. Milosevic a été ridiculisé, des barrages routiers ont été montés, des boycotts proclamés, l’adversaire a été dérouté par de fausses informations et des bâtiments publics ont été occupés. La communication entre les différents groupes s’effectuait à l’aide d’Internet.


Plus tard, il a été révélé que, pour définir leur stratégie, les membres d’OTPOR s’étaient appuyés sur un livre écrit par Gene Sharp,3 un pacifiste américain ayant fait des études en sciences politiques. Si l’on examine attentivement cet ouvrage, on s’attend d’abord à un manuel sur la pratique révolutionnaire, mais il s’agit plutôt d’un traité théorique de la pensée stratégique. Seule l’annexe, avec une liste des méthodes d’actions non-violentes, contient des instructions concrètes concernant les activités à entreprendre contre une dictature.4 Concernant ces méthodes, Sharp se réfère à son ouvrage de l’année 1973. Le glossaire est également très intéressant, particulièrement en ce qui concerne le jiu-jitsu politique.5 A l’aide de ce jiu-jitsu, il est possible de continuellement répondre à la répression violente de la dictature par une résistance non-violente au lieu de contre-violence. L’appareil répressif est discrédité à l’aide de médias internationaux.


A l’aide des notes bibliographiques de Gene Sharp, on découvre qui est le véritable pionnier de la stratégie moderne de la résistance non-violente, à savoir le Britannique Adam Roberts. Il a promu au cours des années soixante-dix du siècle dernier, en raison de la résistance non-violente des citoyens de la Tchécoslovaquie contre l’occupation de leur pays par les divisions du Pacte de Varsovie en 1968, la résistance non-violente comme la seule réponse efficace à l’occupation d’un pays par une puissance étrangère.6 Déjà à cette époque, Roberts a décrit dans ses opuscules la tactique de la résistance non-violente dont Sharp a parlé beaucoup plus tard. Il s’agit notamment des «Methods of Persuasion, of Non-Cooperation and of Intervention».7 Les premières directives concrètes pour l’agitation tactique contre une dictature ont cependant été décrites par l’ami et collaborateur de Karl Marx, Friedrich Engels dans son essai «L’insurrection»: «L’insurrection est un calcul avec des variables très incertaines dont l’importance peut changer de jour en jour …».8


Après la chute de Milosevic, la question s’est posée, de savoir qui avait financé OTPOR et l’agitation coûteuse. En novembre 2000, dans un article paru dans le New York Times Magazine, le journaliste Roger Cohen a donné des informations concernant les financiers d’OTPOR. Selon Cohen, OTPOR a apparemment obtenu de l’argent de la National Endowment for Democracy (NED), de l’International Republican Institute (IRI) et de l’US Agency for International Development (USAID). Alors que la NED et IRI étaient proches de l’administration Clinton de ce temps-là, USAID fait aujourd’hui encore partie de l’administration fédérale des Etats-Unis. Déjà en septembre/octobre 1989 (donc avant le lancement des attaques aériennes Allied Force), Paul B. McCarthy du NED aurait rencontré l’équipe dirigeante d’OTPOR dans la capitale de Monténégro, Podgorica et en Hongrie, à Szeged et Budapest.9


L’équipe dirigeante d’OTPOR (Srdja Popovic et Ivan Marovic entre autres) a tenté, après la chute de Milosevic, de transformer l’organisation en un parti politique. Suite au petit nombre de voix qu’OTPOR a obtenu lors des élections législatives de 2003, le coup n’a pas réussi.10 Mais les activistes d’OTPOR auraient aussi été financés de l’étranger par la suite. Ainsi, Popovic a obtenu un engagement comme Visiting Scholar au Harriman Institut de la Columbia University. Ces pensées idéologiques ont continué de gagner du terrain. Des écrits sur la mise en œuvre d’une révolution à la mode OTPOR ont été rédigés. En outre, on a publié le film «How to Start a Revolution» avec Popovic comme un des acteurs.11 On prétend que les manifestations et révolutions suivantes ont été organisées selon le modèle OTPOR:12
–    Kmara en Géorgie a été partiellement responsable de la chute du président Eduard Schewardnaze,
–    Pora (partie de la Révolution orange) avec des manifestations en Ukraine,
–    Zbur en Biélorussie, avec des manifestations contre le président Alexander Lukaschenko,
–    Oborona en Russie, avec des manifestations contre le président Vladimir Poutine,
–    KelKel au Kirghizistan, a participé au renversement du président Askar Akayev,
–    Bolga en Ouzbékistan, avec des manifestations contre le président Islam Karimov.
Il est tout à fait possible qu’un certain nombre de ces manifestations et insurrections ont également été financées par les organisations américaines susmentionnées.13
Dans la foulée de la répression d’une grève d’ouvriers du 6 avril 2008, un mouvement de jeunes, dénommé le 6 avril a été créé en 2008 en Egypte. Les partisans de ce groupe ont été conseillés par des militants d’OTPOR à Belgrade et ils ont repris le logo d’OTPOR.14 Conformément aux instructions et conseils reçus, on a organisé en 2011 la révolution égyptienne et occupé la place Tahrir. Il n’est pas impensable que la première phase des révoltes en Tunisie, en Libye et en Syrie aie aussi été planifiée selon la tactique d’OTPOR.
Jusqu’à présent, les révolutions réussies n’ont pas seulement abouti au renversement du pouvoir sur place. Suite aux putschs et aux révolutions tunisiennes et libyennes, les structures étatiques et les administrations se sont également effondrées. Ainsi, ces deux pays sont actuellement presque acéphales et désorientés et leur état correspond à celui des «Etats en déliquescence». Mais, de tels Etats ne sont plus en mesure de faire face aux influences de pays tiers. Compte tenu du financement ainsi que des références répétées concernant le «maître à penser» Gene Sharp, il est imaginable que les Etats-Unis ont instrumentalisé certaines manifestations et révoltes pour leurs objectifs.     •
(Traduction Horizons et débats)

1    OTPOR! (2012). Wikipedia. en.wikipedia.org/wiki/Otpor! p. 2, 15/8/12
2    OTPOR! (2012). Wikipedia; p. 5
3    Sharp, G. (1993). From Dictatorship to Democracy. En allemand: Von der Diktatur zur Demokratie. Ein Leitfaden für die Befreiung. Traduit de l’anglais par Andreas Wirthensohn. Editions C.H. Beck. «Tages-Anzeiger» (17/2/11). Wie man einen Diktator stürzt: Eine Anleitung auf 93 Seiten. www.tagesanzeiger.ch/21758820/print.html, 17/8/12
4    Sharp, G. (1993). pp. 101–108
5    Sharp, G. (1993). pp. 116/117
6    Roberts, A. (1972), Total Defence and Civil Resistance, Problems of Sweden’s Security Policy. The Research Institute of Swedish National Defence, FOA P Rapport C8335/M, Stockholm
7    Roberts, A. (1972). p. 132
8    Stahel, A.A. (1987). Terrorismus und Marxismus, Marxistisch-Leninistische Konzeptionen des Terrorismus und der Revolution. ASMZ, Allgemeine Schweizerische Militärzeitschrift, Huber & Co. AG, Frauenfeld, p. 29.
9    OTPOR! (2012). Wikipedia, p. 6
10    OTPOR! (2012). Wikipedia, p. 9
11    OTPOR! (2012). Wikipedia, p. 10
12    OTPOR! (2012). Wikipedia, p. 12
13    OTPOR! (2012). Geplante Revolutionen.
schnittpunkt2012.blogspot.ch/2011/05/otpor-geplante-revolutionen.html. p. 3, 15/8/12
14    Hermann, R. (2011), Revolution nach Plan, Protestbewegung in Ägypten. Frankfurter Allgemeine Zeitung du 15/2/11, pp.1–4. www.faz.net/aktuell/politik/arabische-welt/protestbewegung-in-aegypten-revolution-nach-plan-1589885.html, 17/8/12