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mardi, 24 janvier 2017

Zbiegniew Brzezinsky brise son échiquier et prône un rapprochement US-Russie-Chine

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Zbiegniew Brzezinsky brise son échiquier et prône un rapprochement US-Russie-Chine

Ex: http://electrosphere.blogspot.com 

Dans la fureur des duels électoraux, un article publié au printemps 2016 par Zbiegniew Brzezinski est passé complètement inaperçu. Dans « Toward a Global Realignment » (The American Interest), le plus influent artisan de la politique étrangère américaine recommande vivement aux Etats-Unis d'assumer leur repli et de se réconcilier avec la Russie et la Chine afin de « redéfinir une architecture mondiale du pouvoir »... et de gérer conjointement les futurs risques et crises sécuritaires dans le monde arabo/musulman en particulier, et dans le tiers-monde en général. 
 
Zbigniew Kazimierz Brzezinski est né en 1928 à Varsovie (Pologne). Son père diplomate était en poste au Canada lorsque le pacte germano-soviétique fut signé et ne put donc rentrer avec sa famille au bercail. Plus tard, « Zbieg Brzez » épousa  Emilie-Anne Benes, nièce de l'ancien président tchécoslovaque Edvard Benes. Ce parcours personnel expliquerait-il, parmi d'autres facteurs, son aversion profonde pour l'URSS et/ou la Russie ?
 
Après avoir consacré sa carrière académique à étudier le totalitarisme soviétique et à forger une vision géostratégique sur le rôle prépondérant de l'Amérique dans le monde, Brezinski gravit les échelons au département d'Etat et en devint le secrétaire sous l'administration Jimmy Carter (1977-1981). Il fut également membre du Council of Foreign Relations (CFR), du National Endowment for Democracy (NED), de divers think tanks et organismes spécialisés dans la défense et/ou la politique étrangère, eut l'oreille du président George Bush père au plus fort de la chute de l'URSS, et conseilla le futur président Barack Obama en affaires étrangères au cours de sa campagne électorale.
 
Son très fameux ouvrage « Le Grand Echiquier. L'Amérique et le reste du monde » figure parmi les livres de chevet des présidents américains, secrétaires d'Etat et chefs du Pentagone, et imprègne fortement la politique étrangère et de défense des Etats-Unis. 
 
Ces extraits ont été volontairement sélectionnés pour leur clarté et leur percussion mais ne sauraient résumer à eux seuls cette œuvre très dense :
 
strategic-vision-book-cover.jpg« Il est indispensable que l’Amérique contre toute tentative de restauration impériale au centre de l’Eurasie […] Le choix européen est la seule perspective géostratégique réaliste qui permettra à la Russie de retrouver un rôle international et les ressources nécessaires pour engager sa modernisation. Par Europe, nous entendons l'ensemble géopolitique uni par le lien transatlantique et engagé dans l'élargissement de l'Union européenne et de l'OTAN [...] Telle est l'alliance qui profitera à la Russie et lui évitera de s'enfoncer dans un isolement géopolitique néfaste [...] Du point de vue américain. la Russie paraît vouée à devenir un problème : si sa faiblesse exclut de la considérer comme un partenaire, les forces qu'elle conserve ne nécessitent pas l'application de soins d'urgence. [...] Même si une alliance stratégique solide de la Russie avec la Chine ou avec l'Iran a peu de chances de se concrétiser, l'Amérique doit éviter de détourner Moscou de son meilleur choix géopolitique [...] Par ailleurs, les Chinois se montrent sensibles aux réserves doctrinales que les États-Unis émettent à l'égard de leur régime national. La Chine considère donc les Etats-Unis comme le principal obstacle à sa quête d'une prééminence mondiale, mais égaIement à l'affirmation de sa prédominance globale. Dans ces conditions, la collision entre la Chine et les Etats-Unis est-elle inévitable? [...] Quelle forme concrète et acceptable du point de vue américain doit revêtir la montée de la Chine en tant que puissance régionale dominante et quelles limites doit-on fixer à ses aspirations au statut de puissance globale? [...] En réalité, si la Chine s'oppose aux États-Unis, ce n'est pas tant à cause des actions de ces derniers qu'en raison de la position qu'ils occupent aujourd'hui. La Chine considère que les Etats-Unis exercent une hégémonie sur le monde et que leur présence même dans la région, qui repose sur la domination du Japon, contribue à restreindre l'influence chinoise [...] Aussi, en raison de ce qu'ils sont et de leur simple présence, les Etats-Unis deviennent involontairement l'adversaire de la Chine au lieu d'être leur allié naturel. »
 
Néanmoins, tout semble indiquer que l'Europe ne constitue plus le meilleur choix géopolitique pour la Russie en pleine résurgence stratégique malgré une économie stagnante... et qui se rapproche d'une Chine devenue aussi incontournable qu'ambitieuse dans la zone Asie-Pacifique et détenant désormais le premier PIB mondial.
 
L'alliance stratégique en formation accélérée de ces deux puissances, sous la pression d'une « quasi guerre froide 2.0 » les opposant aux Etats-Unis, laissent présager un condominium ou hinterland eurasien tant appréhendé par Zbieg.
 
En outre, l'annexion de velours de la Crimée - opération menée "en-dessous du niveau de la guerre" (cf. Michel Goya), le naufrage de l'Ukraine et la guerre en Syrie ont considérablement redoré le blason de la Russie, qui renforce de surcroît ses liens avec la Turquie, l'Iran et les pétromonarchies du Golfe arabe. Les visées territoriales de Pékin en Mer de Chine méridionale et le retrait des Etats-Unis du Traité Trans-Pacifique (également conçu pour un encerclement commercial du « Dragon Rouge ») offrent à la Chine d'immenses marges de manoeuvre pour consolider son influence et sa puissance dans l'espace asiatique.
 
Last but not least, les Etats-Unis ont sévèrement pâti des errements stratégiques des administrations W.Bush et Obama (Afghanistan, Irak, Libye, Ukraine, Syrie) et grandement entamé leur crédibilité sur la scène internationale.
 
Ce tableau général a certainement incité Zbieg à réviser ses fondamentaux : « l'ère de leur domination mondiale prenant fin, les Etats-Unis doivent prendre la main pour redéfinir l’architecture du pouvoir mondial. » | Vers un réalignement mondial (The American Interest)
 
zbig2ndCH-0_SR212,320_.jpgMuni d'une grille de lecture américano-centrée et donc quelque peu hérétique pour l'observateur extérieur, le théoricien de 88 ans dresse ses cinq vérités essentielles :

- Les Etats-Unis resteront une superpuissance tous azimuts mais compte tenu de la complexité des évolutions géopolitiques et des équilibres régionaux, ne sont plus « une puissance impériale globale. »

 - La Russie vit la douloureuse phase finale de son empire post-soviétique mais, pour peu qu'elle fasse preuve de sagesse, deviendra probablement un état-nation européen de premier plan. 

- La Chine émerge en future rivale de l'Amérique, renforce lentement mais sûrement sa puissance technologique, militaire et navale, se garde de toute confrontation trop coûteuse et trop risquée avec l'Amérique, mais doit finement manoeuvrer sur sa scène intérieure afin de ne pas entraver son succès économique. 

- L'Europe ne comptera pas parmi les poids lourds de la scène internationale mais jouera un « rôle constructif » en faveur du bien-être commun, contre les menaces transnationales, au sein de l'OTAN, et dans la résolution de la crise Russie-Ukraine. 

- Le monde musulman demeure violemment tourmenté par un traumatisme post-colonial et mu par des motivations religieuses à la fois fédératrices et très clivantes, du fait notamment des schismes séculaires au sein de l'islam.
 
Qu'entend Zbieg par "architecture mondiale du pouvoir" ? Serait-ce plutôt une architecture trilatérale de sécurité supervisée par les Etats-Unis, la Russie et la Chine ? S'agit-il d'une future gestion conjointe des crises & risques sécuritaires dans le monde ? Impliquera-t-elle une reconnaissance implicite des zones d'influence propres à chaque grande puissance assortie d'une entente mutuelle de non-ingérence ? Que deviennent l'OTAN, l'OCS et les Nations-Unies dans ces perspectives ?
 
« Considérées ensemble comme un cadre unifié, ces cinq vérités nous disent que les États-Unis doivent prendre la tête du réalignement de l'architecture mondiale du pouvoir afin que la violence qui éclate au cœur ou au-delà du monde musulman – et, éventuellement, dans le tiers-Monde - soit contenue sans détruire l'ordre global […] Les souvenirs politiques longtemps réprimés alimentent en grande partie l'éveil soudain et explosif provoqué par les extrémistes islamiques au Moyen-Orient. Mais ce qui se passe au Moyen-Orient aujourd'hui peut être le début d'un phénomène plus vaste à venir en Afrique, en Asie... »
 
Dans ce contexte impossible, les Etats-Unis, la Russie et la Chine (qui devra être plus audible et plus active face aux futures crises) feraient mieux s'accommoder de leurs zones d'influences respectives, de développer une solide coopération triangulaire, et entreprendre la même démarche avec des puissances régionales du monde arabo/musulman, et ce, afin d'élaborer un cadre élargi de stabilité internationale.
 
Zbieg insiste sur la nécessité d'extirper l'Arabie Saoudite du wahhabisme et propose d'inclure dans ce vaste programme « les alliés européens […] qui peuvent encore être très utiles à cet égard. »
 
Pour couronner cette drastique réinvention de ses classiques, il émet une mise en garde sur l'usage obsessionnel de la force, probablement à l'intention de ses cadets et de leurs homologues russes et chinois :
 
zbig-BOOOOL320_SR208,320_.jpg« L’alternative à une vision constructive, et spécialement la recherche d’une issue militaire et idéologique imposée unilatéralement ne peut que prolonger inanité et autodestruction. Pour l’Amérique, la conséquence peut être un conflit durable, de la lassitude et même possiblement un retrait démoralisant sur un isolationnisme pré-XXème siècle. Pour la Russie, cela pourrait signifier une défaite majeure, augmentant la probabilité d’une subordination, d’une manière ou d’une autre, à la prédominance chinoise. Pour la Chine, cela peut annoncer une guerre, non seulement avec les Etats-Unis mais aussi, peut-être séparément, avec le Japon ou l’Inde, ou les deux. Et, dans tous les cas, une phase longue de guerres ethniques, quasi religieuses, au travers de tout le Moyen-Orient avec un fanatisme auto-justifié qui engendrerait des effusions de sang dans et hors de la région, et une cruauté croissante partout. »
 
Henry Kissinger, autre gourou de la politique étrangère américaine et ancien secrétaire d'Etat (sous les administrations Richard Nixon et Gerald Ford), avait précédé Zbiegniew Brezinski dans « Do We Achieve World Order Through Chaos or Insight? » (Der Spiegel) et remettait sérieusement en question la politique étrangère de l'administration Obama. Depuis peu, il conseille le président Trump en vue d'un rapprochement graduel avec la Russie. 
 
Quels regards portent les chancelleries européennes sur ces futurs conditionnels ? Que deviendraient le destin, l'influence et les intérêts de l'Europe si cette architecture trilatérale de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine) prenait forme ?
 
En savoir + :
1.    Zbiegniew Brzezinski : Toward a Global Realignment (The American Interest)
2. Zbiegniew Brzezinski : Le Grand Echiquier. L'Amérique et le reste du monde (Fayard/Pluriel)
3.    Trump signe l’acte de retrait des Etats-Unis du Partenariat transpacifique (Le Monde)
4.  Henry Kissinger : 'Do We Achieve World Order Through Chaos or Insight?' (Der Spiegel)
5.    Kissinger, a longtime Putin confidant, sidles up to Trump (Politico)
 
 
 

vendredi, 15 mai 2015

Brzezinski et la formation des «élites hostiles» en Europe

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Brzezinski et la formation des «élites hostiles» en Europe

Auteur : Nicolas Bonnal
Ex: http://zejournal.mobi

La grande obsession américaine n’est plus de conquérir le peuple, mais de contrôler ses élites. Rien de plus simple : il suffit d’imposer le culte des universités américaines, et l’on se retrouve avec les Young Leaders et les élites hostiles aux manettes ; dette, austérité, immigration et guerre humanitaire au menu.

C’est le fameux et immortel Zbigniew Brzezinski, architecte de la nouvelle guerre froide avec la Russie, qui décrit la nouvelle caste dominante dans sa Révolution technétronique (publié en 1969), qui exalte froidement un homme synthétique et cybernétique, des nations désossées et liquéfiées. Je cite un passage de cet anglais de laboratoire dont le mentor d’Obama a le secret, et qui montre que l’on n’aurait jamais dû renoncer au français comme langue diplomatique – mais nos rois très chrétiens sont partis…

« La création d’une grille globale d’informations facilitant l’interaction intellectuelle en continu et le partage du savoir renforcera le trend présent vers la formation d’élites internationales et l’émergence d’un langage scientifique commun. »

Le stratège devrait quand même indiquer que cette langue internationale est, depuis le traité de Versailles, l’anglais administratif, que nos ministres parlent mieux que leur langue natale. On se souvient, par exemple, de Christine Lagarde qui bredouillait ses premiers discours en français sur LCP. C’est sans doute pour cela qu’elle imposa l’anglais à son ministère, et que Sarkozy a donné un nom américain à son petit parti.

Brzezinski souligne ensuite que les intérêts des nouvelles élites européennes ne seront plus nationaux mais – quel beau mot ! – fonctionnels. Il insiste sur le rôle des universitaires : comme on sait, une grande partie des désastreux Premiers ministres et Présidents de France et d’Italie (Barre, Prodi, Hollande, etc.) sont avant tout des profs d’éco et de peu trépidants universitaires d’extraction keynésienne ou néolibérale, tous soumis à la doxa et à l’enseignement made in America, qui ont assuré à ce beau pays son bellicisme, son immigration clandestine, sa dette, ses déficits ou sa violence urbaine.

Le résultat, Brzezinski s’en moque : pour lui, ce qui importe, c’est l’abolition des frontières et la stricte coalescence de ces élites de mondains et de pédants. L’euro aura marqué cette rage d’unifier à tout prix contre les intérêts économiques et culturels des peuples concernés.

Enfin notre vieux renard prévoyait la réaction populaire et nationale à venir. C’était en 1969. Trois ans plus tard, on créait le Front national.

« Tout cela pourrait créer un fossé entre ces élites et les masses politiquement activées, dont le nativisme exploité par des leaders politiques pourrait marcher contre les élites cosmopolites. »

Une remarque : il n’y a rien de mal à être cosmopolite. Au XVIIIe siècle, nos élites aristocratiques étaient cosmopolites. Aujourd’hui, nos élites de péquenots sont américanisées. Ce n’est pas tout à fait la même chose…


- Source : Nicolas Bonnal

dimanche, 30 novembre 2014

Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

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Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

par Vincent Satgé

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Le vrai choix, L’Amérique et le reste du monde fut publié alors que les États-Unis étaient engagés dans l’opération Iraqi freedom. Au vu des tensions internationales qui ont accompagné cettecampagne militaire, on pouvait raisonnablement attendre de Zbigniew Brzezinski qu’il choisisse avec précaution les formules et les tournures à employer. Peine perdue car, dès l’introduction, ce dernier expose sa thèse crûment : « Notre choix ? Dominer le monde ou le conduire » [1].

Appelant de ses vœux une « communauté internationale d’intérêts partagés » sous supervision américaine, il se plaçait ainsi dans une position intermédiaire assez inconfortable, fustigeant les influents néoconservateurs comme les colombes libérales.

Zbigniew Brzezinski est habitué à être sous le feu des critiques. Détenteur d’un doctorat de l’Université d’Harvard, il s’est surtout fait connaître pour avoir été le principal conseiller des affaires étrangères de Jimmy Carter lors de la campagne présidentielle de 1976.

Une fois l’élection remportée, il fut de 1977 à 1981 son conseiller à la Sécurité nationale durant une période agitée (particulièrement lors de l’échec de l’opération Eagle Claw visant à libérer les diplomates américains pris en otage en Iran).

Depuis, il a notamment exercé la fonction de conseiller au Center for Stategic and International Studies (CSIS) ainsi que de professeur de relations internationales à la Johns Hopkins University à Washington D.C.

Quelles sont les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial ?

S’il a publié de nombreux ouvrages (Illusion dans l’équilibre des puissances en 1977 ou L’Amérique face au monde co-écrit en 2008 avec Brent Scowcroft), Zbigniew Brzezinski est surtout connu pour Le grand échiquier (1997). Il y détaille notamment les alternatives dont disposaient les Etats-Unis pour maintenir leur influence sur l’Europe et l’Asie, clés du contrôle sur le reste du monde. Seul défaut de cet ouvrage qui fit date : il ne couvre pas la période postérieure au 11 septembre, évènement qui a considérablement réorienté la politique étrangère des Etats-Unis.

actualité,géopolitique,livre,stratégie,géostratégie,politique internationale,zbigniew brzezinski,brzezinski,états-unisLe Vrai Choix, à l’inverse, nous livre un regard plus actuel sur les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial.

Le raisonnement de Zbigniew Brzezinski peut être dès lors décomposé en trois temps. Il constate tout d’abord que le choix de la domination n’est pas, à moyen ou long terme, possible ni même profitable aux États-Unis. Il va ensuite s’interroger sur la manière pratique d’exercer un leadership sur les affaires mondiales. Enfin, il pointe les faiblesses institutionnelles qui risquent de mettre à mal la mise en œuvre de la diplomatie américaine.

La guerre contre le terrorisme ainsi que l’unilatéralisme amoindrissent la sécurité des États-Unis

La position géographique privilégiée des États-Unis les a souvent amenés à considérer leur sécurité comme définitivement acquise. Encadrés par des voisins peu puissants, placés entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, les États-Unis étaient quasiment en situation d’insularité jusqu’à la Guerre Froide. Une fois le rival soviétique disparu, le sentiment d’invulnérabilité repris le dessus jusqu’aux attentats du 11 septembre.

Le monde et les États-Unis prirent ainsi définitivement conscience que la mondialisation permet aux menaces de s’affranchir des distances, du fait de la prolifération des technologies ou du terrorisme le plus « artisanal » qui soit. Face à ce nouveau défi, la réaction politique des Américains ne fut, pour l’auteur, clairement pas à la hauteur. « L’insécurité peut être socialement désagréable, elle doit être politiquement gérable » [2].

Ainsi les pouvoirs publics ont-ils investi énormément sur des dispositifs tels que le bouclier anti-missile, oubliant que le type d’attaque que ce dernier prévient est rendu improbable par les représailles que courrait l’État agresseur. Un attentat terroriste, par contre, pourrait causer des dégâts matériels aussi importants tout en empêchant de répliquer et de neutraliser l’organisation responsable. Le meilleur moyen de se prémunir des attaques qui visent le territoire américain reste de renforcer les capacités des services de renseignement.

Par ailleurs, cette lutte contre le terrorisme doit être accompagnée d’un effort d’identification de la menace. Il apparaît en effet absurde de désigner le terrorisme comme l’ennemi en ce sens qu’il ne s’agit que d’une « technique meurtrière d’intimidation », utilisée par tous types de mouvements [3] (les attentats suicides, de 1981 à 2001, auraient ainsi majoritairement été menés par les Tigres Tamouls du Sri Lanka, marxistes donc s’opposant aux religions).

Derrière le terrorisme, c’est l’acte politique qu’il s’agit de comprendre. Or, sur ce point, « les États-Unis ont montré une extraordinaire réticence à prendre en compte la dimension politique du terrorisme et à restituer celui-ci dans son contexte politique » [4].

Outre la guerre contre le terrorisme, c’est bien les interventions unilatérales qui mettent en péril la sécurité des États-Unis. Le discours du Président G. W. Bush à l’académie de West Point le 1er juin 2002, a largement justifié le concept d’« attaque préemptive » (lorsqu’un acteur estime qu’un autre État est sur le point de mener une action offensive) à l’encontre d’« États voyous ».

Une telle attitude sur la scène mondiale ne peut qu’entraîner une détérioration des rapports avec les Européens et donner à penser que la guerre contre le terrorisme peut être réduite à une initiative exclusivement américaine aux fortes connotations anti-musulmanes.

Le « conflit des civilisations » de Samuel Huntington adviendrait alors à titre de prophétie auto-réalisatrice. Au final, la sécurité des États-Unis seraient encore moins garantie vu que « l’acquisition clandestines d’armes de destruction massive prendrait vite le rang de priorité parmi les États déterminés à ne pas se laisser intimider. Ils trouveraient là une incitation supplémentaire à soutenir les groupes terroristes, lesquels, animés par la soif de vengeance, seraient alors plus enclins que jamais à utiliser, de façon anonyme, ces armes contre l’Amérique » [5].

Bref, on passerait du paradigme MAD (mutual assured destruction) de la Guerre Froide à celui de SAD (solitary assured destruction) ce qui pour Zbigniew Brzezinski s’assimile à une « régression stratégique ».

Loin de poursuivre dans une posture dominatrice et isolante, les États-Unis doivent redéfinir leur position sur la scène internationale.

Le premier volet de cette redéfinition concerne l’identification des zones sensibles de la planète. La première est celle des « Balkans mondiaux » [6] qui, avec le Moyen-Orient en particulier, doit être traitée avec le plus grand soin sous peine de détériorer les relations entre les États-Unis et l’Europe et les États-Unis et le monde musulman. Vient ensuite l’Asie qui est « une réussite économique, un volcan social et une bombe politique » [7], constat plus que jamais d’actualité avec les rivalités économiques et territoriales exacerbées, sans parler de vieux contentieux historiques (colonisation du Japon et timide repentir pour ses crimes de guerre ; relations indo-chinoises ; conflit latent entre le Japon et la Russie à propos des îles Kouriles et Sakhaline ; le dossier nord-coréen ; Taïwan, « 23e province chinoise »).

Une approche régionale sur tous ces points chauds devrait permettre une résolution (et une prévention) des conflits qui y sévissent, surtout de ceux dont on parle peu. L’auteur pointe ainsi la question assez peu posée du Cachemire, occulté par le conflit israélo-arabe. Avec 1,2 milliards d’habitants, deux États nucléaires et des populations très sensibles aux rengaines nationalistes, la zone mérite plus d’attention que celle dont elle bénéficie actuellement.

Les États-Unis ont besoin d’alliés… et réciproquement

Une fois les situations à risques identifiées, les États-Unis ont besoin d’alliés pour y faire face. Selon Zbigniew Brzezinski, le seul partenaire digne de ce nom est, à la vue de son potentiel politique, militaire et économique, l’Union européenne. Leur association, au-delà de l’utilité pratique, permettrait de désamorcer les critiques d’unilatéralisme (ou au moins de les affaiblir).

Ensemble, Europe et États-Unis sont « le noyau de la stabilité mondiale ».

Cela ne veut pour autant pas dire que leur entente aille de soi. Deux menaces planent au-dessus de leur entente cordiale. Les questions de défense et le « partage du fardeau » sont primordiales. Les Américains se plaignent souvent du manque d’investissement des Européens dans leurs dépenses militaires, tandis que le Vieux Continent dénonce souvent sa tutelle américaine.

Toutefois l’un autant que l’autre sortent gagnant du statu quo. En effet, l’Europe ne doit sa cohésion interne qu’à la présence américaine tandis que la prééminence américaine ne pourrait s’accommoder d’une Europe militairement autonome.

L’observation se vérifie surtout dans des régions telles que le Moyen-Orient (qui accueillerait l’Europe à bras ouvert vu la détérioration des rapports avec les États-Unis) ou encore l’Amérique latine (qui a des liens historico-culturels importants avec l’Espagne, la France et le Portugal).

La seconde entrave à un rapprochement du couple Europe-Etats-Unis concerne la question des règles qui sous-tendent l’ordre mondial. Brzezinski le reconnaît sans détour : « c’est en fonction de son utilité ponctuelle que telle ou telle doctrine est mise en œuvre de façon sélective [...] Pour le monde extérieur, le message est clair : lorsqu’un accord international contredit l’hégémonie américaine et pourrait brider sa souveraineté, l’engagement des Etats-Unis en faveur de la mondialisation et du multilatéralisme atteint ses limites » [8]. Ainsi fut-ce le cas pour le protocole de Kyoto ou encore la Cour pénale internationale.

Pour parvenir à ses fins, l’Amérique doit s’évertuer à sauvegarder des institutions démocratiques et capables de produire du consensus sur la diplomatie à mener.

Selon Zbigniew Brzezinski, l’évolution de la composition ethnique des États-Unis risque, à terme, de compliquer la définition de la politique étrangère américaine. En effet, si le pays à longtemps été dominé par une majorité WASP (White Anglo-Saxon Protestant), la progression des communautés tierces qui réclament et qui obtiennent une reconnaissance politique est un phénomène tendant à s’amplifier.

Ainsi la victoire du Président J. F. Kennedy en 1960 (seul président catholique des États-Unis à ce jour), la nomination d’Henry Kissinger au poste de secrétaire d’État (réfugié juif d’origine allemande) en 1973, ou encore celle de Colin Powell au même poste en 2001 en sont divers exemples (la présidence Obama n’étant pas citée car postérieure à l’écriture de l’ouvrage).

La diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique compte tenu de l’évolution des composantes de la société.

Le bât blesse lorsque chaque communauté vise, à travers des groupes de pression, à faire prévaloir son influence sur celle des autres. Avec la banalisation de « groupes de veto ethniques », la diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique (voire impossible à réaliser).

Que ce soit par le vote d’amendements au Congrès, le financement de campagnes électorales ou encore la constitution de comités parlementaires autour d’intérêts ethniques, la politique étrangère des États-Unis est sensible aux revendications infra-nationales. La Maison Blanche pourrait être, hors campagne électorale, assez peu concernée : seulement, c’est bien le Congrès qui vote le budget (et l’affectation des aides financières internationales montre d’ailleurs assez fidèlement le poids de chaque groupe particulier).

Ainsi, plutôt que d’être une synthèse ne satisfaisant personne, la politique extérieure des États-Unis devrait s’efforcer de rester bâtie sur un compromis visant l’intérêt général de l’Amérique. D’aucuns avancent que la politique étrangère du Canada, rôdé à gérer une société multiculturelle, pourrait constituer un modèle à suivre pour les États-Unis. Seulement ces derniers, à l’inverse de leur voisin, exercent des responsabilités internationales d’une ampleur totalement différente.

En outre, le rôle de « nation indispensable » tenu par les États-Unis met en péril le caractère démocratique de leurs institutions. Lorsqu’ils ont accédé au statut de grande puissance au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un appareil administratif imposant s’est mis en place afin d’assumer les nouvelles responsabilités du pays à l’international (représentations diplomatiques, directions des forces et des bases à l’étranger, services de renseignement…).

Cette « bureaucratie impériale », sous la conduite de l’exécutif américain, est en principe contrebalancée par la surveillance du Congrès (qui vote ses crédits et organise des comités sur son activité). Seulement, dans des périodes politiquement troubles, il arrive que le Congrès lâche la bride de l’exécutif.

Ce fut le cas en 2002 lorsque les parlementaires abandonnèrent le droit de déclarer la guerre à l’Irak au Président des États-Unis. Cette procédure a, ponctuellement mais indiscutablement, brisé l’équilibre des pouvoirs constitutionnels américains. Le même constat peut être fait avec le Patriot Act du 26 octobre 2001 qui a réduit l’étendue du pouvoir judiciaire (en particulier les écoutes effectuées sur demande gouvernementale). Au final, l’hégémonie des États-Unis peut menacer leur propre démocratie autant que leur mixité sociale toujours plus hétérogène peut entraver leur capacité à décider et mettre en œuvre leur diplomatie.

Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale.

Le vrai choix semble, de prime abord, assez révélateur de l’époque où il a été rédigé. Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale. S’il reconnaît que les États-Unis ont un discours sur la mondialisation trop frappé de messianisme, il n’hésite pas à vilipender les élites russes et européennes qui seraient tout autant dans l’excès dans leurs critiques (on notera avec amusement que deux Français, Jean Baudrillard et Pierre Bourdieu pour ne pas les citer, sont particulièrement visés).

Enfin, la « destinée manifeste » est à ce point intégrée dans le raisonnement de l’auteur qu’il n’hésite pas à conclure sur ces quelques lignes qui ont de quoi faire hausser les sourcils : « « Laissez rayonner vos lumières devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres » [9]. Que rayonne l’Amérique. » [10]

Lorsque l’on a accepté ces nombreuses réserves, il nous reste un ouvrage très bien structuré aux raisonnements pertinents, documentés et toujours d’actualité. Pour ne rien gâcher, l’auteur a, avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, gagné son pari.Les Etats-Unis ont, ces dernières années, favorisé le leadership au détriment de la domination unilatérale. Reste à savoir s’il s’agit d’un changement de doctrine définitif ou bien, comme l’avance Serge Sur, d’« une stratégie à plus long terme de reconfiguration de la puissance américaine et de reconstruction d’une hégémonie durable » .

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Notes :

[1] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.12

[2] Ibid, p.34

[3] Robert Pape, “Dying to kill us”, New York Times, 22 septembre 2003

[4] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, P.53

[5] Ibid, p.57

[6] « Le grand échiquier », Zbigniew Brzezinski, Ed. Bayard Jeunesse, 1997 : “Région instable qui s’étend approxiamtivement du canal de Suez au Sinkiang et de la frontière russo-kazakh au Sri Lanka”.

[7] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.146

[8] Ibid, p.203

[9] Évangile selon Saint Matthieu, 5 : 14-16

[10] Serge Sur, « Les nouveaux défis américains », Questions internationales, n°64, novembre-décembre 2013

Le Vrai choix – L’Amérique et le reste du monde

Odile Jacob

samedi, 15 mars 2014

Grand Puppetmaster Brzezinski

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Grand Puppetmaster Brzezinski

Directing War Strategies from the Shadows

by MIKE WHITNEY
Ex: http://www.counterpunch.org

“From the moment the Soviet Union collapsed in 1991, the United States has relentlessly pursued a strategy of encircling Russia, just as it has with other perceived enemies like China and Iran. It has brought 12 countries in central Europe, all of them formerly allied with Moscow, into the NATO alliance. US military power is now directly on Russia’s borders…This crisis is in part the result of a zero-sum calculation that has shaped US policy toward Moscow since the Cold War: Any loss for Russia is an American victory, and anything positive that happens to, for, or in Russia is bad for the United States. This is an approach that intensifies confrontation, rather than soothing it.”

- Stephen Kinzer, “US a full partner in Ukraine debacle”, Boston Globe

“We have removed all of our heavy weapons from the European part of Russia and put them behind the Urals” and “reduced our Armed Forces by 300,000. We have taken several other steps required by the Adapted Conventional Armed Forces Treaty in Europe (ACAF). But what have we seen in response? Eastern Europe is receiving new weapons, two new military bases are being set up in Romania and in Bulgaria, and there are two new missile launch areas — a radar in Czech republic and missile systems in Poland. And we are asking ourselves the question: what is going on? Russia is disarming unilaterally. But if we disarm unilaterally then we would like to see our partners be willing to do the same thing in Europe. On the contrary, Europe is being pumped full of new weapons systems. And of course we cannot help but be concerned.”

- Russian President Vladimir Putin, Munich Conference on Security Policy, February 2007

The Obama administration’s rationale for supporting the fascist-led coup in Ukraine collapsed on Wednesday when a “hacked” phone call between EU foreign affairs chief Catherine Ashton and Estonian foreign minister Urmas Paet revealed that the snipers who fired on protestors in Maidan Square in Kiev were not aligned with President Viktor Yanukovych, but with the protest leaders themselves. The significance of the discovery cannot be overstated since the Obama team has used the killing of protestors to justify its support for the new imposter government. Now it appears that members of the new government may be implicated in the killing of innocent civilians. This new information could force Obama to withdraw his support for the coup plotters in Kiev, which would derail the administration’s plan to remove Russia from the Crimea and expand NATO into Ukraine. Here’s a short recap of the details from an article in Russia Today:

“Estonian foreign ministry has confirmed the recording of his conversation with EU foreign policy chief is authentic. Urmas Paet said that snipers who shot at protesters and police in Kiev were hired by Maidan leaders.

During the conversation, Paet stressed that “there is now stronger and stronger understanding that behind the snipers, it was not Yanukovich, but it was somebody from the new coalition.”….

The Estonian Ministry of Foreign Affairs also issued a statement on its website, saying that the recording of the leaked telephone conversation between Paet and Ashton is “authentic.” (“Estonian Foreign Ministry confirms authenticity of leaked call on Kiev snipers“, Russia Today)

To its credit, the UK Guardian published an article reporting the basic facts, but there’s been no coverage by the New York Times, the Washington Post or any of the major TV News networks. America’s elite media are engaged in a coordinated news blackout to keep people from seeing that the Obama administration and their EU collaborators are supporting a group of far-right extremists who were directly involved in the killing of civilians in order to topple a democratically-elected government. Here’s more from the same article:

“…there is a stronger and stronger understanding that behind snipers it was not Yanukovych, it was somebody from the new coalition,” Paet says…the same handwriting, the same type of bullets, and it’s really disturbing that now the new coalition, that they don’t want to investigate what exactly happened.” (“Ukraine crisis: bugged call reveals conspiracy theory about Kiev snipers“, Guardian)

There won’t be an investigation because an investigation would reveal the truth, and the truth would undermine Obama’s plan to install a puppet regime in Kiev. The new government has already shown that it is more than willing to do Washington’s bidding, that is, to impose austerity measures on the working people of Ukraine, to pay off fatcat bondholders in Berlin and Brussels via more extortionist IMF loans, to extend NATO to Russia’s border in contravention of agreements made with Bush the Elder following the fall of the Berlin Wall, and to pursue the crackpot dreams of global hegemony laid out in “The Grand Chessboard” by New World Order fantasist Zbigniew Brzezinski. These are the primary objectives of the present policy which could be upended by the allegations of foul play.

The smoking gun revelations of the hacked phone call came just hours before US officials indicated they were planning to increase their military footprint in Eastern Europe. According to the World Socialist Web Site:

“Defense Secretary Chuck Hagel said the Pentagon will boost joint training of NATO forces in Poland and step up NATO air patrols in the Baltics…US military officials said they were deploying six F-15 fighter jets and KC-135 transport planes. ….One guided-missile frigate, the USS Taylor, is still in a Black Sea port in Turkey after patrolling the region during the Sochi Olympics…

Turkish officials confirmed that they had given a US Navy warship permission to pass through the Bosphorus straits into the Black Sea, which borders Ukraine.” (“Amid Ukraine crisis, US launches military escalation in Eastern Europe”, World Socialist Web Site)

Also Russia Today reports that: “The guided missile destroyer, the USS Truxton, is heading to the Black Sea, for what the US military said is a “routine” deployment…The ship has a crew of about 300 and is part of an aircraft carrier strike group that left the US in mid-February.” (“US navy confirms missile destroyer USS Truxton approaching the Black Sea”, RT)

“Routine deployment”? So provoking a war with Russia is “routine”? Talk about understatement.

The military escalation occurs in an atmosphere of heightened tension between the two nuclear-armed powers and will certainly add to their mutual distrust. Hagel’s deployment is consistent with a plan for antagonizing Moscow that was proposed just days earlier in the Washington Post by the Obama administration’s ideological godfather, Zbigniew Brzezinski. Here’s a bit of what Brzezinski had to say in the article titled “What is to be done? Putin’s aggression in Ukraine needs a response”:

“…the West should promptly recognize the current government of Ukraine as legitimate. Uncertainty regarding its legal status could tempt Putin to repeat his Crimean charade…

“…the West should convey.. that the Ukrainian army can count on immediate and direct Western aid so as to enhance its defensive capabilities. There should be no doubt left in Putin’s mind that an attack on Ukraine would precipitate a prolonged and costly engagement, and Ukrainians should not fear that they would be left in the lurch.

Meanwhile, NATO forces, consistent with the organization’s contingency planning, should be put on alert. High readiness for some immediate airlift to Europe of U.S. airborne units would be politically and militarily meaningful. If the West wants to avoid a conflict, there should be no ambiguity in the Kremlin as to what might be precipitated by further adventurist use of force in the middle of Europe.” (“What is to be done? Putin’s aggression in Ukraine needs a response”, Washington Post)

“Adventurist”? Dr. Strangelove is calling the Kremlin adventurist when his recommendations would put NATO, the US and Moscow on hairtrigger alert increasing the chances of an error in judgment that could lead to thermonuclear war. Isn’t that the pot calling the kettle black?

But listen to the tone of Brzezinski’s op-ed. In just a few short paragraphs, the author–who many respect as a restrained and brilliant global strategist–refers to Putin as a thug, a Mafia gangster, Mussolini, and Hitler. I imagine if he had another paragraph to work with, he would have added Beelzebub Satan to the list.

This isn’t politics; it’s hysterics. It’s incendiary, jingoistic mumbo-jumbo intended to rouse the public and fan the flames of nationalism. It’s the same kind of self-righteous raving that precipitated the invasion of Iraq.

And what is Brzezinski saying?

Is he saying that events in the Crimea are a threat to US national security? Is he saying that the US should now feel free to apply the Monroe Doctrine everywhere across the planet, sticking our big nose wherever the president sees fit?

The trouble in the Crimea has nothing to do with the United States. We have no dog in this fight. This is about military expansion into Eurasia, this is about pipeline corridors and oil fields, this is about dismantling the Russian Federation and positioning multinational corporations and Wall Street investment banks in Asia for the new century. And, finally, this is an ego-driven crusade by an old man who wants to see his looneybin NWO global hegemony vision enacted before they cart him off on a marble slab. That’s what this is really about; the glorious new world disorder, the dystopian wetdream of thinktank patricians everywhere whose only purpose in life is to initiate wars that other-peoples-sons will have to fight.

Entering Ukraine into the corporate-western alliance is a critical part of Brzezinski’s masterplan. The basic strategy has been underway since the fall of the Berlin Wall when neoliberal carpetbaggers from the US assisted in the looting of the former Soviet state leaving Russia politically broken and economically destitute. Since then, US policy towards Russia has been overtly hostile, making every effort to encircle the oil-rich nation while positioning nuclear missile installations on its perimeter. Now Washington is using its fascist-backed coup in Ukraine to force Moscow to relinquish its grip on a region that is vital to its national security.

Here’s a brief excerpt from an interview with Stephen Cohen, professor of Russian studies and history emeritus at New York University on Monday on PBS Newshour. Cohen helps to clarify what is really going on viv a vis the US and Russia:

“What we’re watching today is the worst kind of history being made, the descent of a new Cold War divide between West and East in Europe, this time not in faraway Berlin, but right on Russia’s borders through Ukraine. That will be instability and the prospect of war for decades to come for our kids and our grandchildren. The official version is that Putin is to blame; he did this. But it simply isn’t true. This began 20 years ago when Clinton began the movement of NATO toward Russia, a movement that’s continued.

…the fundamental issue here is that, three or four years ago, Putin made absolutely clear he had two red lines…One was in the former Soviet republic of Georgia. (Putin would not allow NATO in Georgia) The other was in Ukraine. We crossed both. You got a war in Georgia in 2008, and you have got today in Ukraine because we, the United States and Europe, crossed Putin’s red line.” (PBS News Hour)

There’s no doubt who is to blame for the present conflict in Cohen’s mind. It’s Washington.

So, here we are, between a rock and a hard place: Putin cannot back down on an issue that’s crucial to national security, and Washington is more determined than ever to pull Ukraine into –what Henry Kissinger calls–”a cooperative international system.” (aka–global capitalist rule) That means there’s going to be a war.

On Thursday, Crimea MPs voted unanimously to hold a referendum on whether the region should become a part of Russia or not. The balloting will take place in 10 days although Obama has already said that he will not honor the results. Apparently, other countries need to get the green-light from Washington before they conduct their elections now. This is how ridiculous things have gotten.

In 2008, Brzezinski revealed the real motives behind US aggression in Central Asia in an article that appeared in the Huffington Post that dealt primarily with the dust up in Georgia. (where Putin deployed Russian troops to defend Russian speaking civilians in South Ossetia.) Here’s what Brzezinski had to say:

“The question the international community now confronts is how to respond to a Russia that engages in the blatant use of force with larger imperial designs in mind: to reintegrate the former Soviet space under the Kremlin’s control and to cut Western access to the Caspian Sea and Central Asia by gaining control over the Baku/Ceyhan pipeline that runs through Georgia.

In brief, the stakes are very significant. At stake is access to oil as that resource grows ever more scarce and expensive and how a major power conducts itself in our newly interdependent world, conduct that should be based on accommodation and consensus, not on brute force.

If Georgia is subverted, not only will the West be cut off from the Caspian Sea and Central Asia. We can logically anticipate that Putin, if not resisted, will use the same tactics toward the Ukraine. Putin has already made public threats against Ukraine.” (“Brzezinski: Russia’s invasion of Georgia is Reminiscent of Stalin’s attack on Finland”; Huffington Post)

Huh? It sounds a lot like Brzezinski thinks that oil should be his. Or maybe he thinks it belongs to the western oil giants; is that it?

So we’re not dealing with national security, sovereignty or spheres of influence here. What we’re really talking about is “access to oil.” Not only that, but Brzezinski is being quite blunt in his assertion that “the West” –as he calls it–has a legitimate claim to the resources on other people’s land. Where’d he come up with that one?

In another interview on Kavkacenter.com, in 2008, Brzezinski sounded the same alarm with a slightly different twist. Here’s an excerpt from the article titled ”Russia tends to destabilize Georgia”:

“Brzezinski said the United States witnessed “cases of possible threats by Russia… motivated not by some territorial disputes….but caused by intention to take control over the Baku-Ceyhan pipeline”.

“If Georgia government is destabilized, western access to Baku, Caspian Sea and further will be limited”, said Brzezinski …. he stated that Russia will try to consolidate its monopoly on these markets and will use all existing political and economic levers, including “politically motivated cessation of energy supplies” in Europe and Baltic states.

“Russia actively tends to isolate the Central Asian region from direct access to world economy, especially to energy supplies”, considers the political scientist.” (“Zbigniew Brzezinski: ”Russia tends to destabilize Georgia” kavkacenter.com)

Putin is not isolating anyone and he’s certainly not taking over anyone’s damned pipeline. He’s the president of Russia. He sells oil and makes money, that’s how the system works. It’s called capitalism. But the oil is theirs. The natural gas is theirs. The pipelines are theirs. Not ours. Get over it!

Don’t kid yourself, it’s all about oil. Oil and power. The United States imperial ambitions are thoroughly marinated in oil, access to oil, and control of oil. Without oil, there’s no empire, no dollar hegemony, no overbloated, bullyboy military throwing weaker countries against the wall and extorting tribute. Oil is the coin of the realm, the path to global domination.

Putin has audacity to think that the oil beneath Russian soil belongs to Russia. Washington wants to change his mind about that. And that’s why the situation in Ukraine is so dangerous, because the voracious thirst for oil is pushing us all towards another world war.

MIKE WHITNEY lives in Washington state. He is a contributor to Hopeless: Barack Obama and the Politics of Illusion (AK Press). Hopeless is also available in a Kindle edition. He can be reached at fergiewhitney@msn.com.

jeudi, 13 mars 2014

Brzezinski about Ukraine: Underlying Meaning of Finland Option

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Brzezinski about Ukraine: Underlying Meaning of Finland Option

Sergey MAXIMOV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
A coup took place in Kiev of February 22, 2014. The same day the Financial Times published the Russia Needs to be Offered a ‘Finland Option’ for Ukraine article by Zbignew Brzezinski. The editorial board found that the piece was important enough to reprint it again the next day with the changed title Russia Needs a ‘Finland Option’ for Ukraine. It makes one wonder what the author of Game Plan and Grand Chess Board really means by all of a sudden turning to the theme of Ukraine with his offer of «Finlandization»? 

Mr. Brzezinski has a long history of giving advices to many US administrations. Now he comes up with an offer to lend a helping hand to the new government in Kiev and deter Russia from taking resolute steps to defend its interests of vital importance in Ukraine. He recommends, «Washington to use its influence internationally to prompt steps that would be economically costly to Moscow» as he believes that contemporary Russia is vulnerable to such actions. 

Since long ago Brzezinski has been affirming that Ukraine is a key country for the control of the entire Russian (post-Soviet) geopolitical space. Until now the United States has not succeeded much in its endeavors to get hold of the key. The «big Zbig» explained the recent predicaments the US has encountered on the way while playing on the Grand Chess Board by the «President Vladimir Putin’s «nostalgic dream of the Eurasian Union». Ukraine is considered to be important by the US foreign policy savvy because by defending its national rights it makes the states of Central Asia, in particular Kazakhstan and Uzbekistan, realize they need to be tougher while resisting the ongoing attempts by Moscow to take away their independence. 

The Brzezinski’s idée fixe is the further fragmentation of Eurasia’s political map (along the former Yugoslavia lines) that’s why he virulently opposes any form of integration in the post-Soviet space… The inveterate enemy of Russia and seasoned master of geopolitical intrigue he pins hope on rescuing the «new Ukrainian democracy» (as he calls the regime which grabbed power in Kiev after the coup), «So, irrespective of what happens in the near future, I continue to believe: «Sooner rather than later, Ukraine will be truly a part of democratic Europe. Later rather than sooner, Russia will follow unless it self-isolates itself and becomes a semi-stagnant imperialistic relic».

The Brzezinski’s Financial Times piece has strictly defined the core goal for those who set store by political recommendations of Polish American strategist and are ready to follow through. According to him, the rapprochement between Ukraine and the post-Soviet states united in the Customs Union with an eye to create the Eurasian Union in future must be prevented at any price, even if it will lead to great human losses the Yarosh-Turchinov-Yatsenyuk regime’s staying in power bodes for Ukrainian people. 

As Brzezinski puts it, «The West, however, can play a constructive role in containing the exploding violence. That will take concerted action by the US and the EU. The US could and should convey clearly to Mr. Putin that it is prepared to use its influence to make certain that a truly independent and territorially undivided Ukraine pursues policies towards Russia similar to those so effectively practiced by Finland: mutually respectful neighbors, wide-ranging economic relations both with Russia and the EU, but no participation in any military alliance viewed by Moscow as directed at itself – while also expanding its European connectivity. In brief, the Finnish model as the ideal example for Ukraine, and the EU, and Russia». 

At that, why Finland? The neutral status of Finland has been gradually eroded by involvement of Finnish armed forces into the NATO «Partnership for Peace» program as well other forms of military cooperation with the alliance. This is only one side of the matter. It should be added by the fact that Finland is used as a springboard for subversive actions against neighboring Russia. 

For instance, the terrorist organization Imarat Kavkaz enjoys safe haven of the territory of Finland, its Kavkaz Center website openly operates there. Islamists and separatists from the Russian Federation and other post-Soviet states have gone through the training course of ideological brainwashing and the ways to wage «war for democracy» under cover of different kinds of «scientific conferences», seminars and trainings. Finland connives at such activities. It also supports the Kavkaz Center under the pretext that the state boundaries should not limit efforts to defend «democratic values». 

Something like this is planned for Ukraine, but this time it’s not the «soft» Finnish option, but rather its tough «Slav» version. 

Andriy Parubiy, former Maidan commandant, has been appointed Secretary of the National Security and Defense Council of Ukraine by putschists. In 1991 together with Oleh Tyahnybok he founded the Social-National party of Ukraine. Being too close to German national-socialism, the party was renamed in 2004 to become the All-Ukraine Union Svoboda (Freedom). Since 1996 he heads the «Patriots of Ukraine» paramilitary nationalist youth organization which is part of Pravy sector movement – the striking force of the coup. Dmitry Yarosh, the leader of Neo-Nazi assault groups, has become his deputy. 

Yarosh is a professional revolutionary (they said he has never worked). In 1994 he joined Trezub (named after Stepan Bandera) created under the aegis of Ukrainian abroad-based organization the Brotherhood of OUN – UPA (Organization of Ukrainian Nationalists- Ukrainian Insurgent Army). He heads Trezub since 2005. Yarosh has a long experience of working together with Valentin Nalivaychenko appointed new head of Security Service of Ukraine, as well as Ukrainian (US and Canada nationals) experts on guerilla warfare. He is an ardent supporter of the theory which says that a war against Russia «to liberate Ukrainian territories occupied by Russia empire», including the Kuban and the Far East, is inevitable. 

Under the circumstances the «Finlandization of Ukraine» offered by Brzezinski will not lead to friendship and good neighborly relations but rather will turn Ukraine into an outpost of subversive activities against Russia and its allies. 

samedi, 30 novembre 2013

Brzezinski sentencia el fin de la hegemonía de EU

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

En un panel de gran trascendencia, debido a los alcances prospectivos del imperativo ajuste a la política exterior de EEUU, celebrado el 22 de noviembre en la Escuela de Estudios Internacionales Avanzados (SAIS, por sus siglas en inglés) de la Universidad Johns Hopkins –considerada la más influyente en el listado de las universidades estadounidenses–, fue examinado por notables geoestrategas domésticos un libro de Charles Gati (director de Estudios Rusos y Euroasiáticos en el Instituto de Política Foránea): Zbig: estrategia y el arte de gobernar de Zbigniew Brzezinski.

A mi juicio, el contenido del trascendental panel de marras (http://www.youtube.com/watch?v=OHzoXLxXlwY) debe formar parte del acervo de las universidades globales interesadas en el rumbo geoestratégico de los próximos años que se ha empezado a desplegar en el planeta que vive el fin de la era de la hegemonía unipolar de EEUU que solamente duró 13 años, según Brzezinski, quien se explayó generosamente sobre su visión del acomodamiento en curso entre las tres superpotencias –EEUU, Rusia y China–, lo cual es notorio en el arreglo diplomático para salir del embrollo en Siria –sin despreciar el sorprendente ascenso de Irán, que evidentemente no es una superpotencia, pero que puede desempeñar un relevante papel regional, lo cual ha empezado a causar reverberaciones telúricas en la nueva correlación dramática de fuerzas en el golfo Pérsico, en particular, y en el gran Medio Oriente, en general.

Brzezinski –ex asesor de Seguridad Nacional del presidente Carter e íntimo de Obama, y creador conceptual de latrampa islámica de Afganistán, donde se inició la implosión de la URSS–, propone que EEUU debe llegar a un acomodamiento inteligente con Irán. Sin duda.

Brzezinski es muy crítico sobre la ignorancia de la opinión pública de EEUU, que no conoce al mundo y que es presa de la demagogia de los noticiarios que promueven sus agendas interesadas.

Incluso profiere que, a excepción de cuatro o cinco multimedia en EEUU que informan con credibilidad los asuntos mundiales, los restantes medios domésticos peroran sobre temas que ignoran y que confunden a la opinión pública que sobrereacciona, malentiende o ignora, lo cual perjudica la toma de decisiones de la Casa Blanca.

El principal escollo subyace en que los candidatos a sitios de representación popular llegan a sus puestos con una visión muy limitada y hasta primitiva (¡supersic!) del mundo, al unísono de su ignorancia de la historia universal. A mi juicio, tal constituye primordialmente uno de los signos letales de la decadencia de los imperios cuya nesciencia deshumanizada les hace perder tanto universalidad civilizatoria como magnanimidad ética y estética.

Pese a la percepción contraria, Zbig considera que Daddy Bush y Obama conocen profundamente la agenda de la política exterior de EEUU y explaya que medios extranjeros como BBC, TV-24 Horas de Francia y Al-Jazeera, son mejores que los canales de EEUU, obsesionados con noticias medicales, para aportar una mejor visión de los eventos globales.

Claro: en cuanto se refiere al mundo occidental, ya que a Brzezinski se le pasa por alto la obligatoriedad para cualquier hacedor de la política exterior de enterarse dialécticamente de las opiniones relevantes de los multimedia de Rusia y China, las noticias notables son ya también tripolares.

Por cierto, Russia Today (24/10/13) abunda sobre los días contados de la hegemonía de EEUU en la visión de Brzezinski, para quien “la convicción en nuestro excepcionalismo y universalismo, son al menos prematuras desde el punto de vista histórico”. Brzezinski sentencia que la hegemonía global es inalcanzable para quien sea cuando el mundo sufre una transformación dramática después de una lucha por la hegemonía que fue la realidad dominante y que duró 200 años desde la era napoleónica. En el mundo de hoy la hegemonía global no es más posible debido al despertar político global de la era digitálica.

A mi juicio, más que una vulgar traducción onírica, el términodespertar en EEUU es muy profundo, en el sentido teológico del protestantismo. En el asunto de Siria juzga que EEUU, pero al mismo tiempo EEUU hubiera podido fracasar si la situación se hubiera vuelto explosiva, lo que llevó a un cierto acomodamiento entre ambos. Juz­ga que lo mismo sucedió con los chinos, que ya están entrando a jugar en el proceso iraní debido a las limitaciones inherentes de una probable explosión regional: No existe una solución militar sencilla en Siria que puede ser regional en escalada. Pregona la prudencia en un conflicto regional que puede afectar también a la misma Rusia y China, quienes hubieran visto sus intereses vitales afectados. Sugiere que hoy se deben tomar decisiones más cuidadosas en no comprometerse, aunque sean justificables por imperativos morales, debido a que las consecuencias de comprometerse demasiado pudieran ser desastrosas, ya que la estrategia hoy es más compleja porque tiene que tomar en consideración a Rusia y a China, además de que existe un despertar político global que desencadena fuerzas políticas que ninguna superpotencia puede fácilmente controlar, contener o reprimir.

Lo más relevante de lo proferido por Brzezinski es que desde hace mucho EEUU no gana una sola guerra: ni la de Corea, ni Vietnam ni Afganistán ni Irak. Pronostica que China no nos va a atacar hipotéticamente en los próximos 20 años, pero si China desarrolla capacidades sin precedentes, como la ciberguerra, podemos ser derrotados súbitamente en un solo día sin saber que fuimos derrotados.

Después de 13 años como superpotencia desde 1990, hemos retrocedido dramáticamente y lo más probable son conflictos ambiguosque no entiende la opinión pública, por lo que es imperativo que los hacedores de la política exterior tomen cursos de negociación, autocontrol y cooperación con otros con quienes debemos compartir las responsabilidades en el mundo.

El despertar político global causará más conflictos en un mundo más anárquico, por lo que exhorta a la moderación y a la respuesta colectiva (sic) en el contexto de un nuevo mosaico globalNo estamos en la posición dominante de hace 20 años; ya no seremos los únicos omnipotentes que en los pasados 20 años y difícilmente nos recuperaremos en la próxima generación, cuando el mundo se perfila a un multilateralismo ambiguo en medio del desorden y la incertidumbre que serán la realidad prolongada donde EEUU deberá buscar socios más que aliados que compartan nuestros básicos intereses en estabilidad económica (¡supersic!) y social.

Insta a acercarse a la Unión Europea sin excluir a China cuando en un periodo de 20 a 30 años se desplegará lo más complejo de las relaciones internacionales. Pronostica que probablemente EEUU sea prominente pero no más la superpotencia hegemónica.

A mi juicio, Brzezinski propone para EEUU el papel de algo así como el primum inter pares –primero entre iguales– en el nuevo (des)orden tripolar de regionalismos emergentes que deberá compartir con Rusia y China.

Debo agregar que aquellos países que se ajusten convenientemente a la nueva realidad geoestratégica tripolar correrán menos riesgos de fracasar.

27/10/2013

www.alfredojalife.com

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vendredi, 29 novembre 2013

Brzezinski: "La resistencia populista impide un nuevo orden mundial"

Ex: http://elespiadigital.com

Brzezinski.jpgUn movimiento mundial de resistencia al control externo impulsado por el "activismo populista" amenaza con 'desviar' la transición hacia un nuevo orden mundial, declaró el exconsejero de Seguridad Nacional de EE.UU. Zbigniew Brzezinski.

El estratega político estadounidense indicó que el "aumento en el activismo populista en todo el mundo está demostrando ser perjudicial para la dominación externa como la que prevalecía en la época del colonialismo y el imperialismo".

Brzezinski llegó a la conclusión de que "la resistencia populista persistente y altamente motivada por parte de pueblos políticamente despiertos e históricamente resentidos hacia el control externo demuestra ser cada vez más difícil de suprimir".

Aunque el político presentó sus observaciones en un tono neutral, el contexto en el que las pronunció junto con sus declaraciones anteriores indican que no se trata de una aclamación de esa "resistencia populista", sino de un lamento y una advertencia a las 'élites' por el impacto que tiene sobre dicho "control externo".

Asimismo, el exasesor de Seguridad Nacional tildó la idea de que el siglo XXI es el siglo de EE.UU. de "ilusión compartida" y afirmó que la dominación estadounidense ya no es posible debido a un acelerado cambio social provocado por "las comunicaciones de masas como la radio, la televisión e Internet", que han estimulado acumulativamente "un despertar universal de la conciencia política masiva".

Brzezinski hizo estas declaraciones en el marco del Foro Europeo para Nuevas Ideas (European Forum For New Ideas, EFNI), una organización que aboga por la transformación de la Unión Europea en un superestado federal, es decir, el mismo tipo de "control externo" burocrático que Brzezinski mencionó en su discurso. En este contexto, según el político, la "resistencia populista" podría ser un gran obstáculo para la imposición de un nuevo orden mundial.

lundi, 30 septembre 2013

Brzezinski, el cerebro geopolítico de Obama

por Germán Gorráiz*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Wright Mills en su libro “The Power Elite” (1.956), indica que la clave para entender la inquietud norteamericana se encontraría en la sobre-organización de su sociedad. Así, establishment sería “el grupo élite formado por la unión de las sub-élites política, militar, económica, universitaria y mass media de EEUU”, lobbys de presión que estarían interconectadas mediante “una alianza inquieta basada en su comunidad de intereses y dirigidas por la metafísica militar”, concepto que se apoya en una definición militar de la realidad y que habría transformado la economía en una guerra económica permanente.

Por su parte, Brzezinski en un artículo publicado en la revista Foreign Affaire (1970), expone su visión del “Nuevo Orden Mundial” al afirmar que “se hace necesaria una visión nueva y más audaz(la creación de una comunidad de países desarrollados que puedan tratar de manera eficaz los amplios problemas de la humanidad”, esbozos de una teoría que perfilará en su libro “Entre dos edades: El papel de Estados Unidos en la era tecnotrónica”(1.971), donde explica que ha llegado la era de reequilibrar el poder mundial, poder que debe pasar a manos de un nuevo orden político global basado en un vínculo económico trilateral entre Japón, Europa y Estados Unidos.

En el citado libro “Between two Ages,”(19.71), aboga además por el control de la población por una élite mediante la “manipulación cibernética” al afirmar : “la era tecnotrónica involucra la aparición gradual de una sociedad más controlada y dominada por una élite sin las restricciones de los valores tradicionales, por lo que pronto será posible asegurar la vigilancia casi continua sobre cada ciudadano y mantener al día los expedientes completos que contienen incluso la información más personal sobre el ciudadano, archivos que estarán sujetos a la recuperación instantánea de las autoridades”, lo que anunciaría ya la posterior implementación del programa PRISM.

Asimismo, en un discurso reciente durante una reunión del Council on Foreings Relations (CFR), el ex asesor de Carter advirtió que “la dominación estadounidense ya no era posible debido a una aceleración del cambio social impulsado por la comunicación instantánea que han provocado el despertar universal de la conciencia política de las masas (Global Political Awakening) y que está resultando perjudicial para la dominación externa como la que prevaleció en la época del colonialismo y el imperialismo”, por lo que tras el fallido intento de controlar la nube (Programa PRISM), en los próximos años asistiremos al final de la democratización de la información , con la imposibilidad del acceso directo a la red siguiendo los pasos de las políticas restrictivas implementadas por países como China, Rusia o Irán.

El 11-S y la deriva totalitaria de EEUU:

Según el Financial Times, Brzezinski en una audiencia ante la Comisión de Relaciones Exteriores del Senado en el 2007, explicó que: «Un escenario posible para un enfrentamiento militar con Irán implica un acto terrorista en suelo americano del cual se haría responsable a Irán. Esto pudiera culminar con una acción militar americana “defensiva” contra Irán en el que estarían incluidos Irán, Irak, Afganistán y Pakistán”, de lo que se deduce la posibilidad de un nuevo atentado en EEUU que sería falsamente atribuido a Irán para provocar su invasión y una posterior deriva totalitaria de EUU, similar a la registrada con George W. Bush tras el 11-S del 2001. Así, un mes después del atentado del 11-S, el gobierno de George W. Bush decidió secretamente anular una de las principales protecciones constitucionales de este país (habeas corpus) mediante la ley conocida como USA- Patriot Act bajo la justificación de su “lucha contra el “terrorismo” según documentos oficiales revelados a finales de 2005 en una serie de reportajes en el New York Times.

Asimismo, el citado diario informó de la existencia de la red de espionaje electrónica más sofisticada del mundo, (el llamado programa PRISM o Big Brother) , herramienta para monitorizar las comunicaciones de ciudadanos no estadounidenses a través de sus metadatos, (verdadero monstruo virtual que habría extendido sus tentáculos hasta los servidores de compañías como Google, Apple, Micros Eloft, AOL, Facebook y Yahoo), programas ambos aprobados por el Congreso de EEUU a instancias de la Administración Bush en el 2.007 pero que por inercia apática continuaron bajo el mandato de Obama.

Como colofón a esta deriva totalitaria de EEUU, estaría la firma con objeciones por Obama de la Ley de Autorización de Defensa Nacional (NDAA), que permite a las autoridades militares la detención indiscriminada de ciudadanos estadounidenses en cualquier parte del mundo (sin especificar los cargos que se le imputan ni el tiempo de detención), reservándose Obama la interpretación personal de la sección 1.021 de dicha Ley para según sus palabras ”asegurarse que cualquier detención autorizada se llevará a cabo conforme a la Constitución y a las leyes de guerra”.

Europa:

Según explicaba Brzezinski en la revista National Interest en el año 2.000, “los europeos estarán más inmediatamente expuestos al riesgo en caso de que un imperialismo chauvinista anime nuevamente la política exterior rusa”, con lo que esbozó un plan que pasaría por la expansión de la OTAN hasta límites insospechados en la década de los 90 y la implementación del nuevo sistema europeo de defensa anti-misiles,( European Phased Adaptative Approach (EPAA). Dicho sistema en realidad se trata de un escudo anti-misil global en el que los misiles interceptores emplazados en plataformas móviles pueden abatir blancos en un espacio común (a base de datos transmitidos por todos los radares y sistemas de reconocimiento opto-electrónico) , con el fin maquiavélico de tras un primer ataque sorpresa de EEUU que destruiría el potencial nuclear ruso en su propio territorio, neutralizar posteriormente la réplica rusa por medio de los misiles estacionados en Polonia.

En un principio, Rusia y la OTAN acordaron cooperar en la creación del escudo anti-misiles para Europa en noviembre de 2010 en la Cumbre Bilateral de Lisboa, pues para Moscú era vital que la OTAN ofreciera garantías reales de que ese sistema no apuntaría a Rusia y disponer de un documento jurídicamente vinculante al respecto, pero la Administración Obama siguiendo la inercia mimética de la Administración Bush de ningunear a Rusia,ha rehusado hasta el momento ofrecer dichas garantías por escrito. Dado el actual contexto de guerra fría EEUU-Rusia, es previsible que EEUU decida finalmente completar cuarta fase del despliegue del escudo antimisiles en Europa (Euro DAM), lo que tendría como réplica por parte rusa la instalación en Kaliningrado del nuevo misil balístico inter-continental de 100 Tm, (“el asesino del escudo antimisiles de EEUU” en palabras del viceprimer ministro ruso Dmitri Rogozin) así como la reactivación de la carrera armamentista entre las dos grandes potencias, no siendo descartable la reedición de la Crisis de los Misiles (Cuba, 1.962).

Doctrina del “choque de civilizaciones”:

En 1978, Zbigniew Brzezinski, declaró en un discurso:”Un arco de crisis se extiende a lo largo de las costas del Océano Índico, con frágiles estructuras sociales y políticas en una región de importancia vital para nosotros que amenaza con fragmentarse y Turquía e Irán, los dos estados más poderosos del flanco Sur son potencialmente vulnerables a los conflictos étnicos internos y si se desestabilizara uno de los dos, los problemas de la región se harían incontrolables“ , esbozo de una teoría que terminó de dibujar en su libro “El gran tablero mundial. La supremacía estadounidense y sus imperativos geoestratégicos” (1.997), considerada la Biblia geoestratégica de la Casa Blanca así como el libro de cabecera de las sucesivas generaciones de geoestrategas y politólogos.

Sin embargo, en una entrevista a Brzezinski realizada por Gerald Posner en The Daily Beast (18 de septiembre de 2009) afirmó que “una colisión estadounidense-iraní” tendría efectos desastrosos para Estados Unidos y China, mientras Rusia emergería como el gran triunfador, pues el previsible cierre del Estrecho de Ormuz en el Golfo Pérsico donde atraviesa el transporte de petróleo destinado al noreste asiático (China, Japón y Sur-Corea), Europa y Estados Unidos, elevaría el precio del oro negro a niveles estratosféricos y tendría severas repercusiones en la economía global , pasando a ser la UE totalmente crudodependentiente de Rusia”, por lo que la administración Obama procedió a la implantación de sanciones económicas al régimen iraní para lograr su asfixia económica y provocar la revuelta social.

Recordar que Irán adquirió una dimensión de potencia regional gracias a la política errática de Estados Unidos en Iraq, (fruto de la miopía política de la Administración Busch obsesionada con el Eje del Mal ) al eliminar a sus rivales ideológicos, los radicales talibanes suníes y a Sadam Husein con el subsiguiente vacío de poder en la zona,por lo que ha reafirmado su derecho inalienable a la nuclearización.

Tras la elección de Hasan Rowhani como nuevo Presidente iraní, se abriría una nueva oportunidad para la solución diplomática al llamado contencioso nuclear iraní. Así, Rowhani (clérigo educado en Gran Bretaña), encabezó el equipo de negociación nuclear iraní de 2003 a 2005 y es conocido por su pragmatismo nuclear que en esa época llevó al acuerdo de Irán a una suspensión total de actividades nucleares conflictivas, por lo que en el supuesto de lograrse la resolución del contencioso nuclear de EEUU-Irán y el restablecimiento de relaciones diplomáticas entre ambos países , Rowhani conseguiría su objetivo de que se reconozca el papel de Irán como potencia regional, logrando de paso el incremento de cooperación irano-estadounidense relativa a la seguridad en Iraq y Afganistán y la resolución del avispero sirio-libaní.

Sin embargo, caso de fracasar la vía diplomática de Obama, aumentaría la presión del lobby pro-israelí de EEUU ( AIPAC), para proceder a la desestabilización de Irán por métodos expeditivos, momento que será utilizado por EEUU, Gran Bretaña e Israel para proceder a rediseñar la cartografía del puzzle inconexo formado por dichos países y así lograr unas fronteras estratégicamente ventajosas para Israel, siguiendo el plan orquestado hace 60 años de forma conjunta por los gobiernos de Gran Bretaña, Estados Unidos e Israel y que contaría con el respaldo de los principales aliados occidentales.

Respecto a China,

el objetivo de Brzezinski es la confrontación con la Organización de Cooperación de Shanghai (OCS), fundada en 2001 por los Cinco de Shanghai (China, Rusia, Kazajistán, Kirgistán, Tajikistán) más Uzbekistán y convertida junto con los países del ALBA e Irán en el núcleo duro de la resistencia a la hegemonía mundial de Estados Unidos y Gran Bretaña, teniendo al Tibet y a Xinjiang como escenarios para sus operaciones desestabilizadoras.

Recordar que la etnia uigur de Xinjiang ( de origen turco-mongol y con un total de 8.5 millones de habitantes), conserva características étnicas e islámicas que les situarían muy próxima a sus parientes de Asia central y Turquía, por lo que sería el caldo de cultivo ideal para implementar la estrategia brzezinskiniana del “choque de civilizaciones”, consistente en lograr la balcanización de China y su confrontación con el Islam (cerca de 1.500 millones de seguidores) así como secar sus fuentes de petróleo de los países islámicos del Asia Central.

Así, según F. William Engdahl, en el artículo titulado “La agenda oculta tras la violencia en Xinjiang” y reproducido por China Daily en el 2009 varios de los más importantes gasoductos de China pasan por Xinjiang en procedencia de Kazajstán, Turkmenistán, Uzbekistán y Rusia, lo que explicaría la importancia estratégica de dicha provincia dentro de la estrategia brzezinskiniana de lograr la total rusodependencia energética china para en una fase posterior acabar enfrentándolas entre sí y finalmente someterlas e implementar el nuevo orden mundial bajo la égida anglo-judío-estadounidense.

Doctrina del “caos constructivo” y la crisis siria:

La Doctrina Carter inspirada por Brzezinski (1980), tenía como objetivo la implementación en Oriente Próximo y Medio del llamado “caos constructivo”, concepto que se basaría en la máxima atribuida al emperador romano Julio César “divide et impera”, para lograr la instauración de un campo de inestabilidad y violencia en la zona (balcanización) y originar un caos que se extendería desde Líbano, Palestina y Siria a Iraq y desde Irán y Afganistán hasta Pakistán y Anatolia (Asia Menor).

Dicha proceso de balcanización de la zona estaría ya en marcha y tendría su plasmación en países como Irak , devenido en Estado fallido y desangrado por la reavivación de la guerra civil chií-suní; en la endémica división palestina plasmada en la imposible reconciliación nacional de las facciones de Hamás y la OLP; en la anarquía reinante en Libia con el wahhabísmo salafista instaurado en Trípoli mientras grupos takfiríes (satélites de Al-Qaeda), dominan tribalmente el interior de Libia y en la aplicación de la yihad suní contra el régimen laico de Al Assad y sus aliados chiíes, Irán y Hezbolá que por efecto mimético habría convertido ya al Líbano en un país dividido y presto para ser fagocitado por Israel, quedando el régimen teocrático chíita del Líder Supremo Ayatolah Jamenei como única zona todavía impermeable a la estrategia balcanizadora de Brzezinski.

Sin embargo, Brzezinski en una reciente entrevista publicada en The National Interest, advirtió sobre las nefastas consecuencias de implicarse militarmente en el conflicto sirio, al afirmar que “tengo miedo de que nos dirigimos hacia una intervención estadounidense ineficaz, pues la intervención militar podría acelerar la victoria de los grupos rebeldes que son mucho más hostiles para nosotros que Assad , pues la actual crisis en Siria sería una guerra colonial orquestada por Arabia Saudita, Qatar, Turquía y sus aliados occidentales Francia y Gran Bretaña”.

Así, el acuerdo de cooperación energética del 2010 entre Irak, Irán y Siria para la construcción del gasoducto de South Pars a Homms que conectaría el Golfo Pérsico con el Mar Mediterráneo, relativizaría la importancia estratégica de Turquía dentro del Proyecto del Gasoducto Trans-Adriático (TAP) así como el papel relevante de las monarquías árabes del Golfo como suministradores de crudo a Occidente, lo que explicaría el afán de Qatar, Arabia Saudí y Turquía por defenestrar a Al-Asad.

Finalmente, la jugada maestra de Putin convenciendo a Assad para que entregue todo su arsenal de armas químicas y el escaso apoyo internacional recibido por Obama para iniciar su operación militar contra Siria, podría conducir a la celebración de la anhelada Conferencia Internacional Ginebra II sobre Siria (rememorando la Guerra de Laos y los Acuerdos de Ginebra de 1.954), con lo que la crisis siria se limitará a una puesta en escena en la que los actores participantes usarán el escenario sirio como banco de pruebas para un posterior conflicto a gran escala que englobará a Israel y Egipto y que podría reeditar la Guerra de los Seis Días en el horizonte del próximo quinquenio.

Respecto a América Latina:

En el discurso de Obama ante el pleno de la VI Cumbre de las Américas celebrado en Cartagena (Colombia) en el 2012, recordó que la Carta Democrática Interamericana declara “que los pueblos de América Latina tienen derecho a la democracia y sus gobiernos tienen la obligación de promoverla y defenderla, por lo que intervendremos cuando sean negados los derechos universales o cuando la independencia de la justicia o la prensa esté amenazada”, advertencia extrapolable a Ecuador y Venezuela.Por su parte, la revista Foreign Policy, ( edición de enero-febrero, 2012), publicó un análisis de Brzezinski titulado “After America” (”Después de América”), donde analiza la tesis de la decadencia de los EEUU debido a la irrupción en la escena global de nuevos actores geopolíticos (China y Rusia) y de sus posibles efectos colaterales en las relaciones internacionales.

Respecto a México, afirma que ”el empeoramiento de las relaciones entre una América (EEUU) en declinación y un México con problemas internos podría alcanzar niveles de escenarios amenazantes”. Así, debido al “caos constructivo” exportado por EEUU y plasmado en la guerra contra los cárteles del narco iniciada en el 2.006, México sería un Estado fallido del que sería paradigma la ciudad de Juárez, (la ciudad más insegura del mundo con una cifra de muertes violentas superior al total de Afganistán en el 2009), por lo que para evitar el previsible auge de movimientos revolucionarios antiestadounidenses se procederá a la intensificación de la inestabilidad interna de México hasta completar su total balcanización y sumisión a los dictados de EEUU.

Por otra parte, EEU utilizará la Alianza del Pacífico (2011), refinado proyecto de ingeniería geoeconómica promovida por Estados Unidos y secundado por México, Colombia, Chile, Perú y Costa Rica, como caballo de Troya para dinamitar el proyecto integracionista representado por la UNASUR e intensificar la política de aislamiento de los gobiernos progresista-populista de la región, (Venezuela, Nicaragua, Ecuador, Uruguay y Bolivia).

Así, EEUU podría estrechar lazos comerciales y militares con el presidente dominicano Danilo Medina ante el peligro de contagio mimético de los ideales revolucionarios chavistas al depender el país dominicano de la venezolana Petrocaribe para su abastecimiento energético.

Dicha estrategia fagocitadora tendría como objetivos a medio plazo aglutinar el Arco del Pacífico para integrar además a Costa Rica, Ecuador, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua y Panamá e incorporar por último al Mercosur (Brasil, Argentina, Paraguay y Uruguay) , siguiendo la teoría kentiana del “palo y la zanahoria “ expuesta por Sherman Kent en su libro “Inteligencia Estratégica para la Política Mundial Norteamericana” (1949).

En cuanto a Venezuela, tras las reñidas elecciones presidenciales en Venezuela en las que Maduro se habría impuesto a Capriles por el estrecho margen de 200.000 votos, asistiríamos a una división casi simétrica de la sociedad venezolana que será aprovechado por EEUU para implantar “el caos constructivo de Brzezinski” mediante una sistemática e intensa campaña desestabilizadora que incluirá el desabastecimiento selectivos de artículos de primera necesidad, la amplificación en los medios de la creciente inseguridad ciudadana y de la legitimidad democrática de Maduro, estrategia que contando con la inestimable ayuda logística de Colombia (convertida en el portaaviones continental de EEUU) podría llegar a desestabilizar el régimen post-chavista para asegurarse el suministro del petróleo venezolano (Venezuela aportaría el 21,6% de un total del 38% de productos de la OPEP importados por EEUU).

Además, a pesar de que según datos publicados por la Administración de Información de Energía de EEUU (AIE), gracias a la técnica del fracking utilizada en la extracción de gas de esquisto (shale gas) y de petróleo ligero (shale oil), EEUU estaría ya rozando el umbral del auto-abastecimiento energético (cifra récord del 87 % en mayo del 2013) y de que se habría convertido ya en el principal exportador mundial de combustibles refinados (gasolina y diésel ), para ser competitivo en los mercados el precio final del producto debería moverse en la horquilla de los 75-85 $, tarea que se antoja harto difícil en la tesitura actual.

Así, el actual rally alcista del precio del crudo (rondando los 115 $) hará que los fletes sean prohibitivos y situará a Venezuela en una clara posición de ventaja geoestratégica por razones de cercanía geográfica respecto de EEUU (la navegación de los buques petroleros de Venezuela a EEEUU dura 5 días frente a los 14 días necesarios para llegar a Europa y los 45 días hasta el Lejano Oriente).

En cuanto a Cuba, las medidas cosméticas tomadas por la Administración Obama (relajación de las comunicaciones y el aumento del envío de remesas a la isla así como el inicio de una ronda de conversaciones sobre temas de inmigración), dejan intacto al bloqueo y no cambian sustancialmente la política de Washington aunque reflejan el consenso de amplios sectores del pueblo norteamericano a favor de un cambio de política hacia la Isla auspiciado por la decisión del régimen cubano de terminar con el paternalismo estatal y permitir la libre iniciativa y el trabajo por cuenta propia.

Sin embargo, la renovación automática por parte de EEUU por un año más del embargo comercial a la isla podría suponer para Cuba pérdidas estimadas en cerca de 50.000 millones de $ y abocar al régimen de Raúl Castro a la asfixia económica , no siendo descartable la firma de un nuevo tratado de colaboración militar con Rusia.

En cuanto a Brasil, forma parte de los llamados países BRICS (Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica) y aunque se descarta que dichos países forman una alianza política como la UE o la Asociación de Naciones del Sureste Asiático (ASEAN), dichos países tienen el potencial de formar un bloque económico con un estatus mayor que del actual G-8 (se estima que en el horizonte del 2050 tendrán más del 40% de la población mundial y un PIB combinado de 34.951 Billones de $).

El objetivo ruso sería duplicar la facturación de los intercambios comerciales ruso-brasileños tras lo que subyacería la firme decisión de Putin de neutralizar la expansión de EEUU en el cono sur americano y evitar la posible asunción por Brasil del papel de “gendarme de los neoliberales” en Sudamérica. Así, Brasil juega un rol fundamental en el nuevo tablero geopolítico diseñado por EEUU para América Latina pues le considera como un potencial aliado en la escena global al que podría apoyar para su ingreso en el Consejo de Seguridad de la ONU como miembro permanente con el consiguiente aumento del peso específico de Brasil en la Geopolítica Mundial.

*Analista.

jeudi, 20 décembre 2012

Brzeziński: USA werden Israel nicht wie ein »dummer Esel« hinterhertrotten

Brzeziński: USA werden Israel nicht wie ein »dummer Esel« hinterhertrotten

Redaktion

Der führende amerikanische Geopolitiker Zbigniew Brzezinński hat die Versuche Israels, mit seinem Drängen auf einen Krieg gegen den Iran die amerikanische nationale Sicherheitspolitik massiv zu beeinflussen, scharf zurückgewiesen. Washington werde Tel Aviv nicht blind folgen, sollte sich Israel für ein einseitiges militärisches Vorgehen gegen den Iran entscheiden, erklärte er.

Weiter sagte Brzeziński, er rate Präsident Barack Obama davon ab, ein militärisches Vorgehen gegen den Iran zu unterstützen, wenn Israel einen Krieg begönne. Diese Bemerkungen fielen auf einer Konferenz des National Iranian American Council (NIAC) und der Vereinigung für Rüstungskontrollmaßnahmen (ACA).

Sollte Israel den Iran angreifen, bevor dieser die von den USA gezogenen »roten Linien« überschritten habe, besteht aus Sicht Brzezińskis für die USA keine »unmittelbare Verpflichtung, wie ein dummer Esel den Israelis hinterher zu trotten, was auch immer sie tun«. »Sollten sie einfach aufgrund der Annahme, die USA würden automatisch in diesen Krieg mit hineingezogen, einen Krieg beginnen, ist es meiner Ansicht nach eine Freundschaftspflicht, deutlich zu machen: ›Ihr werdet niemals für uns Entscheidungen treffen, die wichtige nationale Interessen berühren‹«, sagte er weiter. »Meiner Überzeugung nach haben die USA jedes Recht, ihre nationale Sicherheitspolitik selbst zu bestimmen. Dieser Auffassung würden sicherlich die meisten Amerikaner zustimmen. Und daher ist es wichtig, diesen Punkt in aller Deutlichkeit herauszustellen, und dies gilt in besonderem Maße, wenn wir uns ausdrücklich und verbindlich der israelischen Sicherheit verpflichtet fühlen.«

 

vendredi, 15 juillet 2011

Géopolitique du Léviathan


Géopolitique du Léviathan

Nur Meer und Erde haben hier Gewicht

 (Seules la mer et la terre pèsent ici)

 Goethe

Plus que de la géopolitique, cet article relève de la thalassopolitique, néologisme créé par le professeur Julien Freund « pour remettre en cause certaines conceptions de la géopolitique, qui privilégient les phénomènes telluriques par rapport aux phénomènes maritimes ».

« L’histoire mondiale est l’histoire de la lutte des puissances maritimes contre les puissances continentales et des puissances continentales contre les puissances maritimes » (1) a écrit Carl Schmitt dans Terre et Mer.

Dès le Moyen-Age, les cabbalistes interprétaient l’histoire du monde comme un combat entre la puissante baleine, le Léviathan, et le non moins puissant Behemoth, animal terrien imaginé sous les traits d’un éléphant ou d’un taureau (2). Le Behemoth essaie de déchirer le Léviathan avec ses défenses, ses cornes ou ses dents, tandis que le Léviathan, de son côté, s’efforce de boucher avec ses nageoires la gueule et le nez du terrien pour l’affamer ou l’étouffer. Allégorie mythologique qui n’est pas sans rappeler le blocus d’une puissance terrestre par une puissance maritime.

Le Sea Power de l’amiral Mahan

A la charnière des XIXème et XXème siècles, l’Américain Alfred T. Mahan dans The Influence of Sea Power upon History (1890), l’Allemand Friedrich Ratzler dans Das Meer als quelle der Volkergrösse (1900) et le Britannique Halford John Mackinder dans Britain and the British Seas (1902), accordent une importance primordiale à la mer comme source de puissance des nations.

Amiral, historien et professeur à l’US Naval Academy, Alfred T. Mahan (1840-1914) est le plus célèbre géopoliticien de la mer, son œuvre comportant vingt livres et 137 articles. Partant de l’étude de l’Histoire européenne aux XVIIème et XVIIIèmes siècles, il cherche à démontrer comment la puissance maritime (Sea Power) s’est révélée déterminante pour la croissance et la prospérité des nations. Pour lui, la mer peut agir contre la terre, alors que l’inverse n’est pas vrai et, à la longue, la mer finit toujours par l’emporter dans sa lutte contre la terre. Mahan est profondément persuadé que la maîtrise des mers assure la domination des terres, ce qu’il résume par la formule « l’Empire de la mer est sans nul doute l’Empire du monde » (3). En affirmant ainsi la supériorité intrinsèque des empires maritimes, il offre une justification théorique à l’impérialisme, ce grand mouvement expansionniste des années 1880-1914.

Dans The problem of Asia, paru en 1900, Mahan applique à l’Asie son paradigme géopolitique, insistant sur la nécessité d’une coalition des puissances maritimes pour contenir la progression vers la haute mer de la grande puissance terrestre de l’époque, la Russie. En effet, il souligne que sa position centrale confère un grand avantage stratégique à l’Empire russe, car il peut s’étendre dans tous les sens et ses lignes intérieures ne peuvent être coupées. Par contre, et là réside sa principale faiblesse, ses accès à la mer sont limités, Mahan ne voyant que trois axes d’expansion possibles : en Europe, pour contourner le verrou des détroits turcs, en direction du Golfe persique et sur la Mer de Chine. C’est pourquoi l’amiral préconise un endiguement de la tellurocratie russe passant par la création d’un vaste front des puissances maritimes, des thalassocraties, qui engloberait les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Japon, les Américains s’imposant comme les chefs de file de cette nouvelle sainte Alliance.

Halford John Mackinder

S’inspirant de l’amiral Mahan, l’universitaire britannique Halford John Mackinder (1861-1947) estime, lui aussi, que la réalité géopolitique fondamentale est l’opposition entre puissances continentales et puissance maritimes. Une idée fondamentale traverse toute son œuvre : la confrontation permanente entre la Terre du Milieu ou Heartland, c’est-à-dire la steppe centre-asiatique, et l’Ile du Monde ou World Island, la masse continentale Asie-Afrique-Europe.

En 1887, Mackinder prononce, devant le public de la Royal Geographical Society, une allocution qui marque son entrée tonitruante sur la scène géopolitique, déclarant notamment « il y a aujourd’hui deux types de conquérants : les loups de terre et les loups de mer ». Derrière cette phrase allégorique et quelque peu énigmatique se tient l’arrière-plan concret de la rivalité anglo-russe en Asie centrale. En fait, Mackinder est obsédé par le salut de l’Empire britannique face à la montée de l’Allemagne et la Russie. Dès 1902, dans Britain and the British seas, il constate le déclin de la Grande-Bretagne et en conclut que cette dernière doit « partager le fardeau » avec les Etats-Unis, qui prendront tôt ou tard sa relève.

C’est dans sa célèbre communication de 1904, « The geographical pivot of history » (Le pivot géographique de l’histoire), qu’il formule sa théorie géopolitique. On peut la résumer en deux points principaux :

1°) la Russie occupe la zone pivot inaccessible à la puissance maritime, à partir de laquelle elle peut entreprendre de conquérir et contrôler la masse continentale eurasienne,

2°) en face, la puissance maritime, à partir de ses bastions (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Afrique du Sud, Australie et Japon) inaccessibles à la puissance terrestre, encercle cette dernière et lui interdit d’accéder librement à la haute mer.

Etudiant l’époque « pré-colombienne », Mackinder oppose les Slaves, installés dans les forêts, aux peuples de cavaliers nomades présents sur les espaces non-boisés. Cette steppe asiatique, quasi déserte, est la Terre du Milieu (Heartland), entourée de deux croissants fortement peuplés : le croissant intérieur (inner crescent), regroupant l’Inde, la Chine, le Japon et l’Europe, qui jouxte territorialement la Terre du Milieu, et le croissant extérieur (outer crescent), constitué de diverses îles. Le croissant intérieur est soumis régulièrement à la poussée des nomades cavaliers venus des steppes de la Terre du Milieu.

Tout change à l’ère « colombienne », qui voit l’affrontement de deux mobilités, celle de l’Angleterre qui amorce la conquête des mers, et celle de la Russie qui avance progressivement en Sibérie. Pour l’universitaire, cette double expansion européenne, maritime et continentale, trouve son explication dans l’opposition entre Rome et la Grèce. En effet, il affirme que le Germain a été civilisé et christianisé par le Romain, le Slave par le Grec, et qu’alors que le Romano-germain a conquis les océans, le Greco-Slave s’est emparé à cheval de la steppe. Mackinder fait de la séparation entre Empires d’Orient et d’Occident, en 395, aggravée lors du Grand Schisme entre Byzance et Rome, en 1054, le point nodal de cette opposition. Il souligne qu’après la prise de Constantinople par les Turcs, Moscou s’est proclamée nouveau centre de l’Orthodoxie (la troisième Rome). Au XXème siècle, cet antagonisme religieux débouchera, selon lui, sur un antagonisme idéologique, entre le communisme et le capitalisme : la Russie, héritière de la communauté villageoise paysanne slave, le Mir, optera pour le communisme, l’Occident, dont la pratique religieuse privilégie le salut individuel, pour le capitalisme…

Cette opposition Terre/Mer risque de basculer en faveur de la terre et de la Russie. Mackinder remarque que si le Royaume-Uni a pu envoyer une armée de 500 000 hommes en Afrique-du-Sud lors de la guerre des Boers, performance saluée par tous les partisans de la puissance maritime, au même moment, la Russie avait, elle, réussi un exploit encore plus exceptionnel en entretenant un nombre équivalent de soldats en Extrême-Orient, à des milliers de kilomètres de Moscou, grâce au train transsibérien. Avec le chemin de fer, la puissance terrestre est désormais capable de déployer ses forces aussi vite que la puissance océanique. Obnubilé par cette révolution des transports terrestres, qui permettra à la Russie de développer un espace industrialisé autonome et fermé au commerce des thalassocraties, Mackinder prédit la fin de l’âge « colombien » et conclut à la supériorité de la puissance tellurique, résumant sa pensée dans un aphorisme saisissant : « Qui tient l’Europe continentale contrôle le Heartland. Qui tient le Heartland contrôle la World Island ». Effectivement, toute autonomisation économique de l’espace centre-asiatique conduit automatiquement à une réorganisation du flux des échanges, le croissant interne ayant alors intérêt à développer ses relations commerciales avec le centre, la Terre du Milieu, au détriment des thalassocraties anglo-saxonnes. Quelques années plus tard, en 1928, l’annonce par Staline de la mise en œuvre du 1er plan quinquennal confortera le penseur britannique, qui ne manquera pas de souligner que depuis la Révolution d’Octobre les soviétiques ont construit plus de 70.000 kms de voies ferrées.

Au lendemain de la Première guerre mondiale, Mackinder publie Democratic Ideals and Reality, un ouvrage concis et dense dans lequel il rappelle l’importance de la masse continentale russe, que les thalassocraties ne peuvent ni contrôler depuis la mer ni envahir complètement. Concrètement, il faut selon lui impérativement séparer l’Allemagne de la Russie par un « cordon sanitaire », afin d’empêcher l’unité du continent eurasiatique. Politique prophylactique suivie par Lord Curzon, qui nomme l’universitaire Haut commissaire britannique en « Russie du Sud », où une mission militaire assiste les partisans blancs de Dénikine, et obtient que ces ceux-ci reconnaissent de facto la nouvelle république d’Ukraine… Pour rendre impossible l’unification de l’Eurasie, Mackinder n’aura de cesse de préconiser la balkanisation de l’Europe orientale, l’amputation de la Russie de son glacis baltique et ukrainien, le « containment » des forces russes en Asie afin qu’elles ne puissent menacer la Perse ou l’Inde.

Le Kontinentalblock de Karl Haushofer

C’est en Allemagne, et sous l’influence décisive de Karl Haushofer (1869-1946), que géopoliticiens, diplomates et théoriciens nationaux-révolutionnaires et nationaux-bolcheviques (les frères Jünger, Ernst Niekisch, Karl-Otto Paetel) s’opposeront avec le plus de force aux prétentions thalassocratiques.

Officier d’artillerie bavarois et professeur à l’Académie de guerre, Karl Haushofer, envoyé au Japon en 1906 pour y réorganiser l’armée impériale, prend conscience lors de son voyage de retour vers l’Allemagne, effectué avec le Transsibérien, de l’immensité continentale de l’Eurasie russe. Après la Première Guerre Mondiale, il obtient un doctorat et devient professeur de géographie à Munich, où il se lie avec Rudolf Hess. Fondateur, en 1924, de la célèbre Zeitschrift für Geopolitik (Revue de Géopolitique), Haushofer est l’héritier direct des travaux de son compatriote Ratzel et du Suédois Kjeller. Ecartons d’abord la légende noire d’un Haushofer partisan acharné de l’hitlérisme et de sa géopolitique comme entreprise justificatrice des conquêtes territoriales du IIIème Reich, légende dont le professeur Jean Klein trouve la source dans les « efforts déployés par la propagande américaine » (4). Cette diabolisation n’étonnera que ceux qui méconnaissent l’orientation anti-thalassocratique de la géopolitique haushoférienne…

Soucieux de dépasser les petits nationalismes, Haushofer prône dès 1931, dans Geopolitik der Pan-Ideen (Géopolitique des idées continentales), la constitution de vastes espaces continentaux, seuls capables de dépasser la faiblesse territoriale et économique des Etats classiques. Une première étape pourrait passer par les rassemblements sub-continentaux théorisés en 1912 par le géographe E. Banse, qui préconisait 12 grandes aires civilisationnelles : l’Europe, la Grande Sibérie (Russie incluse), l’Australie, l’Orient, l’Inde, l’Asie Orientale, la « Nigritie », la Mongolie (avec la Chine, l’Indochine et l’Indonésie), la Grande Californie, les Terres Andines, l’Amérique (Amérique du Nord atlantique) et l’Amazonie.

Sa pensée, radicalement continentaliste et hostile aux thalassocraties, se précise lorsqu’il publie, en 1941, Der Kontinentalblock-Mitteleuropa-Eurasien-Japan (Le bloc continental-Europe-Europe centrale-Eurasie-Japon). Rédigé après le pacte-germano soviétique, cet ouvrage se prononce pour une alliance germano-italo-soviéto-nippone qui réorganiserait radicalement la masse continentale eurasienne. Il souligne que la crainte permanente des Anglo-saxons est de voir se constituer un axe Berlin-Moscou-Tokyo, qui échapperait totalement à l’emprise des thalassocraties marchandes. Celles-ci, écrit-il, pratiquent la politique de l’Anaconda, qui consiste à enserrer progressivement leurs proies et à les étouffer lentement. Or l’Eurasie, si elle parvient à s’unir, s’avèrera une proie trop grosse pour l’anaconda anglo-américain, échappant ainsi, grâce à sa masse gigantesque, à tout blocus.

Cette idée d’alliance tripartite a d’abord germé dans des esprits japonais et russes. Lors de la guerre russo-japonaise de 1905, quand Britanniques et Nippons se coalisaient contre les Russes, une partie des dirigeants japonais, dont l’ambassadeur à Londres Hayashi, le comte Gato, le prince Ito et le premier ministre Katsura souhaitaient une entente germano-russo-japonaise contre la mainmise anglaise sur le trafic maritime mondial. Visionnaire, le comte Gato préconisait alors une troïka, où le cheval central, le plus fort, aurait été la Russie, flanquée de deux chevaux légers, plus nerveux, l’Allemagne et le Japon. En Russie, l’idée eurasienne, sera incarnée, quelques années plus tard, par le ministre Witte, génial créateur du Transsibérien et partisan dès 1915 d’une paix séparée avec le Kaiser.

Inutile de préciser qu’Haushofer désapprouvera les guerres de conquête à l’Est entreprises par Hitler, qui allaient à l’encontre de son projet historique de constitution d’un bloc continental eurasiatique.

La stratégie de l’anaconda, de Spykman à Brzezinski

L’idée fondamentale, posée par Mahan et Mackinder, d’interdire à la Russie l’accès à la haute mer, sera reformulée par Nicholas John Spykman (1893-1943), qui insistera sur l’impérieuse nécessité de contrôler l’anneau maritime ou Rimland, cette zone littorale bordant la Terre du Milieu et qui court de la Norvège à la Corée : « Qui maîtrise l’anneau maritime tient l’Eurasie, qui tient l’Eurasie maîtrise la destinée du monde » (5).

Interprétant cette maxime dès le déclenchement de la Guerre froide, les Etats-Unis tenteront alors, par une politique de « containment » de l’URSS, de contrôler le rimland au moyen d’un réseau de pactes régionaux : OTAN en Europe, Pacte de Bagdad puis Organisation du traité central du Moyen-Orient, OTASE et ANZUS en Extrême-Orient.

Avec l’effondrement du bloc soviétique, l’on aurait pu s’attendre à un redéploiement stratégique des USA, et à une rupture avec la vulgate mackindérienne. Il n’en a rien été. A tel point qu’aujourd’hui encore, le conseiller (officieux) de politique étrangère le plus écouté du nouveau président américain Obama, se révèle être un disciple zélé de Mackinder. Il s’agit de Zbigniew Brzezinski, ami de David Rockefeller, avec qui il cofonda la Commission Trilatérale en 1973, et conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter de 1977 à 1980. Son œuvre théorique majeure, Le Grand Echiquier, parut en 1997, au moment des guerres de Yougoslavie entreprises en grande partie à son initiative, sous l’égide du secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Madeleine Albright. L’analyse stratégique de Zbigniew Brzezinski reprend cyniquement la doxa géopolitique anglo-saxonne : l’Eurasie, qui regroupe la moitié de la population de la planète, constitue le centre spatial du pouvoir mondial. La clef pour contrôler l’Eurasie est l’Asie centrale. La clef pour contrôler l’Asie centrale est l’Ouzbékistan. Pour ce russophobe d’origine polonaise, l’objectif du Grand Jeu américain doit être de lutter contre l’alliance Chine-Russie. Considérant que la principale menace vient de la Russie, il préconise son encerclement (l’anaconda, toujours l’anaconda) par l’implantation de bases militaires, ou à défaut de régimes amis, dans les ex- républiques soviétiques (Ukraine incluse), insistant en particulier sur la nécessaire instrumentalisation des islamistes. Paradoxalement, c’est au nom de la lutte contre ces mêmes islamistes que les forces américaines se déploieront en Ouzbékistan après le 11 septembre 2001… Machiavel, pas mort !

Edouard Rix, Terre & Peuple magazine, solstice d’hiver 2010, n° 46, pp. 39-41.

Notes

(1) C. Schmitt, Terre et Mer, Le Labyrinthe, Paris, 1985, p. 23.

(2) Les noms de Léviathan et de Behemoth sont empruntés au Livre de Job (chap. 40 et 41).

(3) A.T. Mahan, The problem of Asia an its effect upon international policies,, Sampson Low-Marston, London, 1900, p.63.

(4) Jean Klein, Karl Haushofer, De la géopolitique, Fayard, Paris, 1986.

(5) N. Spykman, The geography of the peace, Harcourt-Brace, New-York, 1944, p. 43.

 

lundi, 06 juin 2011

Obama ou le velours afro-américain sur le poing d'acier yankee

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Obama ou le velours afro-américain sur le poing d’acier yankee

 

Entretien avec le Professeur Francis Boyle sur le rôle politique mondial de Barack Obama

 

Dans la deuxième partie de son entretien accordé au Dr. Gerhard Frey jr., le Prof. Francis Boyle se concentre principalement sur le rôle que doit jouer la présidence d’Obama dans le plan général de l’impérialisme américain (première partie : http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2011/05/09/p... ).

 

Q. : Prof. Boyle, pour nous Européens, Obama demeure un homme à mystères. Lorsqu’il a accédé à la présidence, il a fait ôter le buste de Churchill qui ornait le « Bureau ovale » de la Maison Blanche, non seulement parce qu’il s’agissait d’un prêt —et non d’un don— de l’ambassade britannique, mais parce qu’il voulait montrer que, vu son idiosyncrasie familiale, il ne pouvait pas, théoriquement, avoir le même mode de pensée que George Bush jr…

 

FB : N’oublions pas, d’abord, que lorsque Obama a fréquenté la « Columbia University », son « mentor » y était rien moins que Zbigniew Brzezinski. Ce dernier fut également son conseiller pendant la campagne électorale des présidentielles qui l’a mené à la Maison Blanche. Dès qu’Obama y est entré, il a truffé littéralement cette Maison Blanche de poulains issus de l’écurie de Brzezinski.

 

Personnellement, lorsque j’étais à Harvard, j’ai suivi le même curriculum pour ma promotion qu’avaient suivi jadis Kissinger et Brzezinski. Obama a terminé ses études après moi à la « Harvard Law School ». Lorsque j’étais à Harvard, le « Centre des Relations Internationales » m’avait donné le même bureau qu’avait occupé préalablement Kissinger. Je connais donc bien la manière de penser de personnalités comme Kissinger et Brzezinski. Lisez le livre de Brzezinski, The Grand Chessboard (« Le grand échiquier ») et vous y découvrirez que tout tourne autour d’une volonté bien résolue de s’emparer de toutes les réserves de pétrole et de gaz naturel. Celui qui a écrit ce livre est donc le principal conseiller d’Obama en politique étrangère ! Ensuite, Kissinger, lui aussi, conseille le Président. Quant au Général James Jones qui, jusqu’en octobre 2010, a été le conseiller d’Obama en matière de sécurité et de défense, il a déclaré ouvertement qu’il recevait chaque jour des directives de Kissinger. Je vous assure : il n’y a aucune différence entre Kissinger et Brzezinski. Sur le plan formel, l’un est « démocrate » et l’autre « républicain », mais ils défendent tous deux les mêmes idées et projets. Et je le répète : vous découvrirez la politique étrangère d’Obama dans les ouvrages de Brzezinski. Pour l’essentiel, cette politique étrangère dérive in fine de la géopolitique britannique de Sir Halford John Mackinder, théoricien d’une politique mondiale de puissance. C’est cela que l’on enseigne à Harvard de nos jours : comment il faut procéder pour dominer le monde. Voilà pourquoi Obama reçoit les conseils prodigués par Kissinger et Brzezinski.

 

Q. : Peut-être mais quoi qu’il en soit, le père d’Obama a été emprisonné au Kenya lors de la révolte antibritannique des Mau Maus. On pourrait dès lors penser, au vu de cette mésaventure paternelle, qu’Obama s’émancipera de cette politique de puissance, quoi que lui disent Kissinger et Brzezinski. Dans tout ce que vous dites, on dirait qu’Obama n’est qu’une simple marionnette…

 

caric_obama_book_sf.jpgFB : Je ne dirais pas qu’il n’est qu’une simple marionnette. Je me réfère notamment à des informations accessibles à tout un chacun, qui ont été dûment documentées et vérifiées et qui proviennent des travaux d’un reporter et journaliste d’investigation australien, réputé fort sérieux et couronné de quelques prix. Il s’agit de John Pilger. Celui-ci a pu prouver qu’après sa collaboration avec Brzezinski à la Columbia Université, Obama a travaillé pour une organisation camouflée de la CIA, la « Business International Corporation », qui aurait également financé le coût énorme de ses études et apuré ses dettes auprès de son université. Je pense que l’on peut poser, en toute vraisemblance, l’hypothèse qu’Obama a travaillé pour la CIA.

 

Pour résumer ce que je viens de dire : Obama n’est pas une marionnette, il fait partie du système. Il est le gant de velours afro-américain sur le poing d’acier de l’habituel impérialisme américain. Bush, lui, était le poing d’acier sans gant. Mais avec cette manière abrupte d’agir, les objectifs s’avéraient difficiles à atteindre, parce qu’une telle attitude était rejetée par les autres puissances qui comptent sur la scène globale. C’est pourquoi on a décidé de faire intervenir un autre acteur de la réserve et Obama est arrivé…

 

Q. : Qui donc se profile derrière Kissinger et Brzezinski ?

 

FB : Derrière Kissinger et Brzezinski se trouvent David Rockefeller et tout le clan Rockefeller. Tous les deux se trouvaient sur leur « payroll », sur la liste des personnes qu’ils finançaient : ainsi, lorsque Kissinger n’a pas obtenu son poste à Harvard, il a travaillé pour les Rockefeller. Brzezinski s’y est ajouté en 1973 quand il avait vainement essayé de devenir le directeur de la Commission Trilatérale. A l’époque, on avait choisi Jimmy Carter pour devenir candidat à la présidence. Lorsqu’il a emporté la course à la Maison Blanche, les Rockefeller ont introduit Brzezinski dans la place. Il a pris alors le rôle que jouait Kissinger sous Nixon. Nous constatons dès lors que quoi qu’il arrive, que ce soient les démocrates ou les républicains qui occupent l’avant-scène du pouvoir, ce sont toujours des poulains issus des écuries de ces deux personnalités qui définissent la politique étrangère américaine. David Halberstam, dans on livre « The Best and the Brightest », rappelle que ce « modus operandi » n’est pas récent : quand Kennedy entre à la Maison Blanche, après avoir, lui aussi, achevé des études à Harvard, il recrute effectivement « les meilleurs et les plus brillants » dans cette même université et ces intéressants sujets nous ont bien vite amené la guerre du Vietnam. Je viens de résumer très brièvement le bilan de cinquante années de politique étrangère américaine.  On ne doit donc pas être étonné qu’Obama reprenne tout bonnement les programmes qui fonctionnent depuis un demi siècle.

 

Q. : Ne craignez-vous pas qu’un jour ou l’autre on vous impose le silence…

 

FB : N’avons-nous pas tous appris la leçon du Pasteur Martin Niemöller ? Nous devons ouvrir la bouche et nous n’avons pas le droit de nous taire. Il n’y a rien de plus à dire.

 

(entetien paru dans « DNZ », Munich, Nr. 18/2011)

 

* *

Le Professeur Francis Boyle, né en 1950, est docteur en sciences juridiques et en philosophie, issu de Harvard. Au cours de sa carrière, il a travaillé sur le « Biological Weapons Anti-Terrorism Act » de 1989 et sur la législation américaine relative à la transposition en droit des accords sur les armes biologiques de 1972. Il a donné des cours de droit international à l’Académie militaire de West Point et en Libye et a représenté la Bosnie-Herzégovine et la Palestine. Il s’est engagé à défendre les droits des peuples indigènes comme les Amérindiens Pieds Noirs au Canada, les Lakota et le peuple autochtone des Iles Hawaï.

 

lundi, 05 avril 2010

Brzezinski sta per finire nella pattumeria della storia?

Brzezinski sta per finire nella pattumiera della Storia ?

di Alessandro Lattanzio

Fonte: saigon2k [scheda fonte]



Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

zbigniew_brzezinski.jpgIl 23 Febbraio 2010, l’intelligence iraniana assestava un duro colpo alla strategia neo-mackinderiana dell’amministrazione Obama, catturando Abdolmalek Rigi, il capo del gruppo terroristico Jundallah, responsabile di stragi, rapina a mano armata, sequestro di persona, atti di sabotaggio, attentati e operazioni terroristiche contro i civili, esponenti del governo e militari dell’Iran, assassinando in 6 anni oltre 150 persone in Iran, per la maggior parte civili.

Nell’ultimo attentato compiuto dal Jundullah, il 18 ottobre 2009, nella regione di Pishin, nel Sistan-Baluchistan (sud-est dell’Iran, al confine col Pakistan), rimasero uccise più di 40 persone, tra cui 15 componenti e alti ufficiali del Corpo dei Guardiani della Rivoluzione Islamica (Pasdaran), e diversi capi tribali dell’area. Rigi era su un aereo di linea, in un volo notturno, proveniente da Dubai e diretto in Kirghizistan, ma l’aereo è stato intercettato dai caccia dell’aeronautica iraniana e costretto ad atterrare nell’aeroporto di Bandar Abbas, in territorio iraniano. Rigi viaggiava con passaporto afgano, e infatti, probabilmente nell’aprile 2008, aveva incontrato proprio in Afghanistan l’allora segretario generale della NATO, dopo esser stato ospitato presso una base statunitense non precisata. Il fratello di Abdolmalek, Abdulhamid Rigi, che era stato arrestato in precedenza, ha affermato che suo fratello aveva stabilito dei contatti con l’amministrazione statunitense, tramite un certo Amanollah-Khan, il cui nome completo è Amanollah-Khan Rigi, sostenitore del regime dello Shah. Dopo la Rivoluzione del ‘79, Rigi lasciò il paese chiedendo asilo politico negli Stati Uniti. Secondo Abdulhamid gli statunitensi avrebbero arruolato Amanollah-Khan per stabilire un collegamento tra gli USA e il gruppo terroristico Jundallah, e nell’ambito di queste operazioni, Abdolhamid Rigi avrebbe incontrato l’ambasciatore statunitense in Pakistan che gli aveva promesso finanziamenti e un sicuro rifugio in Pakistan. E difatti, sempre secondo Abdolhamid, il governo pakistano è perfettamente al corrente di queste manovre e dove operi il gruppo terroristico Jundallah.

Abdolmalek Rigi ha poi completato le dichiarazioni del fratello:

“Dopo che Obama venne eletto, gli americani ci contattarono e mi incontrarono in Pakistan. Lui mi disse che gli americani chiedevano un colloquio. Io all’inizio non accettai ma lui promise a noi grande cooperazione. Disse che ci avrebbe dato armi, mitragliatrici ed equipaggiamenti militari; loro ci promisero pure una base militare in Afghanistan, a ridosso del confine con l’Iran. Il nostro meeting avvenne a Dubai, e anche lì ripeterono che avrebbero dato a noi la base in Afghanistan e che avrebbero garantito la mia sicurezza in tutti i paesi limitrofi dell’Iran, in modo che io possa mettere in atto le mie operazioni”.

Rigi era diretto a Bishkek, in Afghanistan perché:

“Mi dissero che un alto esponente americano mi voleva vedere e che lui mi aspettava nella base militare di Manas, vicino Bishkek, in Kirghizistan. Mi dissero che se questo alto esponente viaggiava negli Emirati, poteva essere riconosciuto e perciò dovevo andare io da lui. Nei nostri meeting gli americani dicevano che l’Iran aveva preso la sua strada e che al momento il loro problema era proprio l’Iran e non al-Qaida e nemmeno i taliban; solo e solamente l’Iran. Dicevano di non avere un piano militare adatto per attaccare l’Iran. Questo, dicevano, è molto difficile per noi. Ma dicevano che la CIA conta su di me, perché crede che la mia organizzazione è in grado di destabilizzare il paese. Un ufficiale della CIA mi disse che era molto difficile per loro attaccare l’Iran e che, perciò, il governo americano aveva deciso di dare supporto a tutti i gruppi anti-iraniani capaci di creare difficoltà al governo islamico. Per questo mi dissero che erano pronti a darci ogni sorta di addestramento, aiuti, soldi quanti ne volevamo e la base per poter mettere in atto le nostre azioni”.

Il personaggio statunitense che Rigi avrebbe dovuto incontrare, nella base aera dell’USAF di Manas, assieme a un alto funzionario dell’intelligence USA, sarebbe stato Richard Holbrooke, inviato speciale statunitense per l’Afghanistan e il Pakistan, che quel giorno si trovava proprio in Kirghizistan. Ma a un certo punto, le cose, per Rigi, si mettono male: i servizi segreti di Afghanistan e Pakistan, dopo averlo sostenuto per anni nella sua attività terroristica, avrebbero deciso di abbandonarlo all’indomani dell’attentato di Pishin. I servizi segreti pakistani gli dissero, rimanendo però inascoltati, di sparire dalla circolazione, di lasciare la città di Quetta e di rifugiarsi nelle zone montuose del Pakistan. Il 18 Marzo, membri di Jundallah, armati e a bordo di jeep, tentavano di oltrepassare il confine tra Pakistan e Iran, ma appena entrati in territorio iraniano, i terroristi sono caduti in una trappola tesa dalle unità d’élite dei Pasdaran, causando l’eliminazione di numerosi terroristi. Così le forze di sicurezza iraniane infliggevano un altro colpo devastante al Jundullah.

In parallelo con lo smantellamento del Jundullah, l’intelligence iraniana metteva a segno un altro colpo: il 14 Marzo 2010 venivano arrestate trenta persone coinvolte in una cyber-guerra contro la sicurezza nazionale iraniana. La rete clandestina avrebbe ricevuto aiuti dagli Stati Uniti e avrebbe cooperato con gruppi controrivoluzionari monarchici e con l’organizzazione terroristica dei Mujaheddin e-Khalq. Tra i compiti della rete ci sarebbe stata la raccolta di informazioni sugli scienziati coinvolti nel programma nucleare iraniano. In effetti, il giornalista del New Yorker Seymour Hersh rivelò che nel 2006 il Congresso statunitense aveva acconsentito alla richiesta dell’ex presidente George W. Bush di finanziare operazioni coperte in Iran. Hersh, citando Robert Baer, un ex agente della CIA in Medio Oriente, affermò che così vennero stanziati 400 milioni di dollari per le operazioni condotte da al-Qaida, Jundallah e Mujaheddin-e Khalq, con lo scopo di creare il caos in Iran e di screditarne il governo. Inoltre, anche la manipolazione dell’informazione rientrava nel piano di Bush, mentre la CIA stanziava oltre 50 milioni di dollari per attivare un comitato anti-iraniano, denominato IBB, presso il Dipartimento di Stato USA.

Il 17 Marzo 2010, a suggellare il mutamento del quadro strategico regionale, segnalato dalla suddetta svolta nella lotta al terrorismo alimentato dagli apparati d’intelligence e militari statunitensi, Iran e Pakistan hanno firmato l’accordo finale della costruzione del gasdotto TAPI, con cui si trasporterà il gas iraniano in Pakistan, Turchia, e forse India o Cina. Si tratta di un progetto, da completare entro il 2014, che consentirà all’Iran di esportare, per 25 anni, 750 milioni di metri cubi di gas al giorno.

Difatti, il percorso di collaborazione e sovranismo economico-strategico, percorso da Turchia, Iran e Pakistan, non fa altro che cementare e rafforzare la stabilità, già sufficientemente precaria, della regione. Un obiettivo perseguito da Washington, non solo contro Tehran e Islamabad, ma anche contro Ankara. E in effetti, il 22 febbraio 2010, il primo ministro turco, Recep Tayyip Erdogan annunciava che la magistratura turca aveva sventato un tentato golpe militare, arrestando in tutto il paese 51 militari (17 tra generali e ufficiali in pensione, quattro ammiragli e almeno altri 28 ufficiali in servizio) accusati di tentato colpo di stato e di associazione per delinquere. Si trattava dell’operazione ‘Bayloz’ (Martello), volta a rovesciare il governo del Partito Giustizia e Sviluppo (AKP) del premier Erdogan. Ai vertici del complotto vi erano Ibrahim Firtina, ex-capo di stato maggiore dell’aeronautica militare turca ed i suoi omologhi Ozden Ornek, della marina e Ergin Saygun, dell’esercito, che nel 2007 accompagnò a Washington il premier Erdogan, nella sua visita al presidente degli USA George W. Bush, l’ex capo delle forze speciali, il generale Engin Alan, e l’ex comandante del primo corpo d’armata, il generale Cetin Dogan. Inoltre almeno altri sette ufficiali in congedo e sette in servizio sono stati fermati. Lo smantellamento dell’organizzazione ‘Bayloz’ è un effetto collaterale dell’inchiesta su un altro golpe, dell’organizzazione clandestina ‘Ergenekon’ che coinvolse più di 300 persone, ora sotto processo e sorvegliate dalle autorità turche, che venne sventata nel 2003 e che prevedeva attentati terroristici contro due moschee di Istanbul, attacchi con ordigni incendiari a dei musei, oltre all’omicidio del premio nobel per la letteratura, Orhan Pamuk, e dello stesso Erdogan. Tutte azioni volte ad alimentare la ‘strategia della tensione’. Infine era previsto anche l’abbattimento di un aereo di linea turco nel Mar Egeo da attribuire a un caccia greco, con ciò richiamandosi espressamente all’operazione di provocazione ‘Northwood’, stilata dagli Stati Maggiori Riuniti degli Stati Uniti, all’epoca della crisi con la Cuba rivoluzionaria. Tutti aspetti che mostrano chiaramente l’origine di queste organizzazioni eversive turche. Infatti ‘Ergenekon’ era un’organizzazione simile a ‘Gladio’, funzionale quindi alla strategia del piano ‘Stay Behind’ della NATO, con una struttura orizzontale che aveva aderenti in tutti i campo: civili, accademici e militari.

Tali eventi avvengono mentre il Pakistan compie la svolta politica decisiva, attuata a seguito della scoperta e denuncia di una rete clandestina, collegata all’intelligence statunitense, che operava nel suo territorio. Si trattava di un’organizzazione costituita da mercenari, terroristi e squadroni della morte che spargevano terrore presso la popolazione ed effettuavano raid contro svariati obiettivi, pretestuosamente indicati come terroristi o fiancheggiatori dei taliban. Non va escluso che tale rete sia coinvolta nell’ondata dei devastanti attentati che ha colpito il Pakistan negli ultimi anni. Infatti un funzionario del dipartimento alla Difesa USA, Michael Furlong, con la copertura di un programma per la raccolta di informazioni, aveva creato degli squadroni della morte utilizzando una rete di contractor di agenzie paramilitari private, segnatamente un reparto d’elite della Xe Service (ex Blackwater), composta soprattutto da ex membri della CIA e delle forze speciali. Come detto, l’obiettivo era scovare e uccidere presunti taliban e militanti di al-Qaida, sia in Afghanistan che in Pakistan. Furlong aveva assunto i mercenari allo scopo, apparente, di effettuare operazioni di intelligence contro i combattenti e i campi di addestramento taliban, con cui sostenere i militari e i servizi segreti nell’effettuare azioni d’attacco in Afghanistan e in Pakistan (in questo caso aggirando il divieto di operare in territorio pakistano, imposto da Islamabad agli USA), rimanendo al di fuori dalla catena di comando della NATO. In realtà la rete era “al centro di un programma segreto in cui si pianificavano assassinii mirati, azioni mordi e fuggi contro obiettivi importanti ed altre azioni segrete all’interno ed all’esterno del Pakistan”. Probabilmente, la rete occulta di Furlong era controllata dalle gerarchie militari e politiche di Washington, e finanziata sia con fondi distolti dal programma per la raccolta di informazioni, sia probabilmente con lo sfruttamento del narco-traffico della regione. In Germania, in effetti, un servizio trasmesso a febbraio dalla Norddeutsche Rundfunk, la TV pubblica tedesca, ha rivelato che la NATO e il ministero della Difesa tedesco starebbero investigando sulle attività della Ecolog, una multinazionale di proprietà della famiglia albano-macedone Destani, di Tetovo, che con un contratto della NATO, dal 2003, opera in Afghanistan fornendo servizi logistici alle basi dell’ISAF e all’aeroporto militare di Kabul. La Ecolog sarebbe coinvolta nel contrabbando internazionale di eroina dall’Afghanistan. “C’è il rischio che sia stata contrabbandata droga, quindi valuteremo se la Ecolog è ancora un partner affidabile per noi“, ha dichiarato alla Tv tedesca il generale Egon Ramms del NATO Joint Force Command di Brussum, in Olanda. “Siamo al corrente della questione e stiamo investigando con le autorità competenti“, ha confermato un portavoce del ministero della difesa tedesco. Nel 2006 e nel 2008 la Ecolog era stata indagata, in Germania, per traffico di eroina dall’Afghanistan e riciclaggio di denaro sporco. Nel 2002, quando la Ecolog operava in Kosovo per conto del contingente tedesco della KFOR, i servizi segreti di Berlino informarono i vertici della Nato che il clan Destani, collegato all’UCK, controllava il traffico di droga, armi e esseri umani al confine macedone-kosovaro. Il 90 per cento dei quattromila dipendenti della Ecolog sono albano-macedoni.

Non è un caso che rotte del narcotraffico e linee di frattura conflittuali si dispieghino, in modo parallelo, dalle propaggini dell’Himalaya all’Europa balcanica. I fatti su riportati, sono collegati alla politica internazionale enunciata da Obama fin da quando si era candidato alla carica presidenziale degli Stati Uniti d’America, e non a caso Obama è un allievo del neomackinderiano polacco-americano Zbignew Brzezinsky. Brzezinsky ha indicato come obiettivo centrale della politica globale statunitense, impedire che si formi un blocco economico-strategico eurasiatico, intervenendo in quello che Brzezinsky ritiene il ventre molle dell’Eurasia, la macro-regione Balcani-Medio Oriente-Pashtunistan.

Memore del suo successo con i ‘Freedom fighters’, ovvero con i mujahidin afgani che armò e finanziò per combattere la presenza sovietica e il Partito Democratico Popolare in Afghanistan, Bzrezinsky, tramite il suo seguace Barack Obama, ha voluto riprendere la sua vecchia strategia, convinto che la debolezza della Russia e le divisioni fra Iran, Pakistan, India e Cina potessero aiutare gli USA ad approfondire e allargare l’arco delle crisi artificiali che si dipana sulla regione balcanico-mediorientale. Ma l’usura subita dalla forza, vera e immaginaria, degli USA, avutasi grazie alle politiche dell’amministrazione di Bush junior, coniugata all’avanzata economica-strategica di New Delhi e Beijing, alla politica di decisa tutela della propria sovranità da parte di Tehran e alla ripresa, da parte di Mosca, di una politica internazionale di ampio respiro, tesa a creare stretti rapporti di collaborazione e buon vicinato con il suo estero vicino e le altre potenze eurasiatiche, stanno mettendo sotto scacco tutte le mosse di Washington, ideate appunto dal gruppo di Brzezinsky, volte a impedire la realizzazione del peggior incubo per un mackinderiano: la formazione di un blocco economico-strategico in Eurasia. Se, in tale quadro, s’inserisce la crisi con Tel Aviv, conseguenza del riorientamento geostrategico e geopoltico brezinskiano, ossessivamente puntato verso l’Heartland, si può prevedere che il programma neomackinderiano di Washington sia entrato in un vicolo cieco che potrebbe procurare una grave crisi all’amministrazione Obama, che magari potrebbe portare all’abbandono di tale strategia quasi fallimentare. E forse, l’ostinata ricerca di un consenso sul piano interno, procacciato con il varo di una riforma (in realtà demolitoria) per l’estensione della sanità a tutta la popolazione statunitense, rientra nella previsione di questa possibile prossima crisi acuta.