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mardi, 06 août 2024

Bruxelles fait-elle chanter la Hongrie et la Slovaquie en ne condamnant pas le boycott du pétrole par l'Ukraine?

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Bruxelles fait-elle chanter la Hongrie et la Slovaquie en ne condamnant pas le boycott du pétrole par l'Ukraine? 

Source: https://unser-mitteleuropa.com/143168

Les soupçons sont énormes. Le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó, l'a diplomatiquement formulé ainsi :

"La Commission européenne et la présidente Ursula von der Leyen en personne doivent immédiatement annoncer la couleur : Ont-elles demandé à Kiev, depuis Bruxelles, d'interdire les livraisons de pétrole via l'Ukraine?".

En effet, le 24 juillet, l'Ukraine a placé le pétrole russe "Lukoil", l'un des plus grands groupes pétroliers russes, sur une liste de sanctions. Les livraisons de pétrole brut via l'oléoduc "Amitié" ont ainsi été interrompues, ce qui a mis une pression économique énorme sur les pays favorables à la paix que sont la Hongrie et la Slovaquie.

L'UE boycotte les demandes d'intervention des deux pays de l'UE

Et soutient ainsi les intérêts bellicistes ukrainiens et américains :

"Cela fait plus d'une semaine que nous avons demandé, avec la Slovaquie, des mesures à prendre par la Commission européenne contre l'Ukraine concernant l'interdiction des livraisons de pétrole" - déclare Szijjárto dans son post Facebook.

En clair, cela fait plus d'une semaine que la Commission européenne fait traîner la demande d'aide slovaco-hongroise.

Et comme l'a expliqué Szijjártó, malgré la mise en danger de la sécurité énergétique de deux États membres de l'UE, malgré la violation flagrante de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine, "Bruxelles reste silencieuse".

Selon Szijjártó, il n'y a que deux possibilités.

- La Commission européenne est aussi faible pour faire valoir les intérêts fondamentaux de deux États membres vis-à-vis d'un pays candidat à l'UE (!) que l'Ukraine.

- Ce n'est pas Kiev qui est derrière le boycott du pétrole, mais Bruxelles : ce n'est donc pas le gouvernement ukrainien, mais la Commission européenne qui veut faire chanter les deux pays favorables à la paix qui refusent de livrer des armes.

"La Commission européenne et la présidente Ursula von der Leyen doivent immédiatement se pencher sur la question : Bruxelles a-t-elle demandé à Kiev d'interdire les livraisons de pétrole ? Et si ce n'est pas le cas, pourquoi la Commission européenne n'a-t-elle pas agi depuis plus d'une semaine ?" - a conclu le ministre hongrois des Affaires étrangères.

Gergely Gulyás, le directeur de la chancellerie d'Orban, a lui aussi ouvertement parlé de chantage en raison de l'attitude pacifiste de la Hongrie et de la Slovaquie.

"Si la situation n'est pas résolue, il peut y avoir une pénurie de carburant. Mais il n'y a pas lieu de paniquer, une solution doit être trouvée d'ici septembre" - a déclaré Gulyás sur "Government Info".

Gulyás a chiffré la perte de "Lukoil" à environ 50 pour cent. Certes, cela pourrait être compensé par d'autres partenaires. Cependant, le prix auquel la société hongroise "MOL" peut acheter joue un rôle.

L'Ukraine dépend elle-même de la raffinerie de Bratislava

Gulyás a également souligné que l'Ukraine achetait de l'électricité et du pétrole raffiné à la Hongrie et que cette dernière aidait également les réfugiés ukrainiens. C'est pourquoi cette mesure est totalement inacceptable.

Dans le même temps, selon les dernières informations, l'Ukraine serait prête à garantir le transit du pétrole brut pour les entreprises non sanctionnées et à résoudre les problèmes de transit avec la Slovaquie conformément à l'accord d'association de l'UE - comme l'a annoncé mardi le vice-ministre ukrainien de l'énergie Roman Andarak. L'Ukraine semble donc vouloir créer la discorde entre Orban et Fico.

Le Premier ministre slovaque Fico aurait également menacé hier, après plusieurs entretiens téléphoniques avec le Premier ministre ukrainien Denis Shmyhal et une rencontre avec l'ambassadeur ukrainien à Bratislava, de cesser de fournir à l'Ukraine du pétrole raffiné à Bratislava, qui représente tout de même 10 % de ses besoins.

Robert Fico a également souligné que "l'action de Kiev nuit à la fois à la Slovaquie, à la Hongrie et à l'Ukraine, alors que l'impact sur la Russie n'est même pas perceptible".

De plus, malgré les fake news des médias occidentaux, les problèmes actuels résultant du boycott du pétrole ne sont pas liés à la Russie. En effet, la décision de restreindre les livraisons de pétrole a été prise uniquement par le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 24 juillet.