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vendredi, 05 août 2022

La science-fiction comme lieu d'avenir

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La science-fiction comme lieu d'avenir

Riccardo Rosati

L'essai d'Antonio Scacco va dans ce sens : "L'homme doit être le maître et non l'esclave de la technologie, et la Science et la Foi doivent redevenir des alliés comme par le passé".

SOURCE : https://www.barbadillo.it/105493-la-fantascienza-come-luogo-delezione-per-il-futuro%E2%80%A8/

Analyser le dernier livre d'un ami décédé il y a quelques années n'est pas une tâche facile, si l'on accorde l'importance nécessaire au maintien d'une perspective impartiale et d'un jugement critique honnête. Lorsque l'auteur en question s'appelle alors Antonio Scacco (1936 - 2019), qui représente pour moi un guide précieux dans le monde de la Science Fiction, alors la situation devient encore plus compliquée, car la crainte de verser dans l'hagiographie est tangible.

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Afin d'éviter ces "personnalismes" réducteurs et sentimentaux, nous nous limiterons à dire que Scacco, à notre humble avis, a été l'un des chercheurs les plus originaux de la SF en Italie, proposant et soutenant courageusement son interprétation de la discipline dans une clé humaniste. Une position, ceci dit, qui le mettait souvent en conflit avec des experts plus emblématiques que lui, mais en aucun cas plus compétents et mieux préparés. Sans parler du fait que la soi-disant Sci-Fi propose souvent des exégètes qui sentent le scientisme et qui n'ont certainement pas grand-chose à voir avec Scacco. Admirable en ce sens reste son : Humanistic Science Fiction (initialement publié dans la maintenant lointaine année 2002, et dans une deuxième édition en 2009), où il expose sa théorie qui vise à conjuguer et "réparer" la relation entre la science et la dimension humaine.

Un lien déchiré avec la Révolution française, pour être brisé plus tard avec le positivisme et sa filiation directe, le matérialisme historique, qui part comme prémisse chez Hegel et arrive jusqu'à Marx. La thèse du savant de Bari (même s'il est né à Gela, en Sicile) est ponctuellement restée la même : l'homme doit être le maître et non l'esclave de la technologie, et la Science et la Foi doivent redevenir des alliées, comme par le passé.

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Dans ce livre, au moyen d'une exégèse précise des différents courants de la science-fiction, et en prenant en considération aussi bien les romans que les films, Scacco aborde avec son habituelle "audace intellectuelle" les changements dramatiques qui se sont produits à une vitesse exponentielle au cours des dernières décennies, et la façon dont ces bouleversements ont été traités par la SF, y compris la plus récente, en démontrant qu'en dépit d'une vision du monde qui, pour certains, pourrait être stigmatisée comme "conservatrice/réactionnaire" (les controverses qu'il a eues avec bon nombre de représentants de la critique militante sont bien connues), Scacco a poursuivi une réflexion sérieuse sur le genre de la science-fiction, constamment ouverte à l'examen des tendances culturelles et sociales les plus récentes.

En fait, comme le montre également le livre, il a toujours nourri un vif intérêt pour le traitement des questions soulevées dans les domaines psychologique et économique, bien que son principal champ d'investigation soit ponctuellement resté la pédagogie et le rôle éducatif crucial que, selon lui, la science-fiction pouvait jouer dans ce domaine.   

La valeur éducative du genre de la science-fiction comme antidote à l'aliénation contemporaine

Le livre est divisé en cinq chapitres, chacun d'entre eux comprenant plusieurs sous-sections contenant ses critiques qui sont pour la plupart parues dans les pages de Future Shock : l'excellent prozine qu'il a fondé et dans lequel, au fil du temps, les problèmes les plus pressants de notre époque et présents dans les histoires de science-fiction ont été abordés, tels que : le "chômage technologique", la signification humaniste de la science, le potentiel éducatif de la littérature de science-fiction ; ce dernier sujet était le cheval de bataille de Scacco. Chaque aspect est traité avec l'exposition et la discussion du contenu de romans significatifs appartenant à ce genre ; pour ne citer que quelques exemples, le drame du travail dans Destroy the Machines de Kurt Vonnegut, le rejet du progrès dans Future at the Stake de James Gunn, les dangers de la "société programmée" dans Only the Mime Sings at the Edge of the Woods de Walter Tevis. Tous les chapitres sont précédés d'un essai introductif dans lequel l'auteur met en avant les relations entre la science et l'imagination, la littérature d'anticipation et la réalité et, surtout, les conséquences de ce choc du futur dont parlait le futurologue américain Alvin Toffler dans son livre à grand succès de 1970.

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Passant en revue les principaux domaines de la science-fiction (aventureux, politique, sociologique, technologique, théologique et utopique), le texte attire l'attention du lecteur sur les dommages causés par l'avènement de la science galiléenne, avec laquelle le concept moderne de recherche empirique a été établi. Comme mentionné, les questions les plus actuelles sont examinées, qui peuvent être résolues grâce au potentiel éducatif de la SF : presque un leitmotiv pour Scacco, qui espérait obstinément la création de chaires universitaires consacrées à ce genre narratif, ainsi que l'utilisation d'œuvres de science-fiction comme matériel pédagogique dans les écoles.  

La consultation du volume confirme le désir de Scacco de se tenir systématiquement à jour, sans toutefois perdre ce qui constituait son approche interprétative initiale, comme il l'indique dès le début (3-5), en explicitant sa conviction avec une clarté limpide : la science-fiction comme outil pédagogique, également porteuse de messages souvent presque prophétiques. Ce n'est donc pas une coïncidence si le premier écrivain dont il parle est Aldous Huxley - son livre Le meilleur des mondes ('Brave New World', 1932) est aujourd'hui sur les lèvres de la plupart des commentateurs politiques - et la question de la maîtrise de la population mondiale. En revanche, pour Scacco, la SF est un raisonnement continu sur l'Homme et la modernité (7), dont il extrait une condamnation solennelle, mais triste, lorsqu'il parle de " l'apostasie silencieuse " des masses occidentales (12). En effet, il suffit de constater l'état d'égarement dans lequel se trouve l'Église catholique pour comprendre combien les avertissements de cet universitaire sont pertinents. Il choisit délibérément de s'attarder sur certains auteurs de cette forme de littérature non-mimétique tels que : Lester del Rey, Jeff Somers, Norman Spinrad et Sean Stewart, dénonçant leur antichristianisme flagrant (40). Il convient toutefois de souligner que, pour Scacco, la science ne doit pas être considérée avec hostilité ni même tenue pour coupable de la dégénérescence anthropologique occidentale rampante. Selon lui, le seul responsable d'une situation aussi pernicieuse est ce type d'individu très répandu qui a décidé avec arrogance de rivaliser avec Dieu : "Mais comment ne pas y voir un geste de défi de l'homme envers Dieu, de la créature envers son Créateur ?" (12).

Un érudit à retenir et, surtout, à retrouver

L'un des chapitres du livre porte un titre (La valenza umanistica della scienza, 66-67) qui résume bien le sens profond de l'ensemble des recherches menées par Antonio Scacco au fil des décennies. C'est-à-dire en considérant la Sci-Fi comme une "littérature d'idées" (33), un tòpos fondamental dans l'imaginaire collectif. Dans sa vision humaniste de ce genre narratif, il a proposé de donner une chance de rédemption à une modernité troublée, estimant, et nous ne pouvons qu'être d'accord, que la science-fiction est une forme d'écriture qui possède une.. : "[...] le message éducatif potentiel, encapsulé dans le signal d'ouverture de toute œuvre authentique de 'science-fiction' : Que se passerait-il si... ?" (46). Néanmoins, ses idées n'ont pas reçu l'attention qu'elles méritaient, son dernier ouvrage, dont il est question ici, a même été auto-publié ! Cela en dit long sur l'état de la recherche en Italie, une nation où les rôles comptent, et où l'on écrit ce dont on a "besoin". Pourtant, comment peut-on nier la validité du désir de concilier l'élément technique de notre vie quotidienne avec l'élément purement spirituel ? Le mathématicien et théologien français Blaise Pascal (1623 - 1662) a déclaré que : "Le cœur a des raisons que la raison ne connaît pas". Tant de vérité en si peu de mots. Comme, en effet, il y a du vrai dans les articles et les livres qui sont sortis de la plume de Scacco. Il n'est plus parmi nous, mais sa production intellectuelle est là, à nous attendre. C'est pourquoi, au lieu de courir après le nom criard ou la personnalité puissante, donnons-nous pour une fois la "chance" de lire quelque chose d'utile.

Riccardo Rosati

20:21 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antonio scacco, littérature, lettres, science fiction | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 08 mars 2021

Tribes of Europe : Netflix prophétise un avenir européen

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Tribes of Europe : Netflix prophétise un avenir européen

https://www.azionetradizionale.com/

Notre première ligne reste fidèle à elle-même : "Le monde moderne nous entoure d'images, de symboles et de messages qui sont tout sauf positifs, à travers toutes sortes de véhicules : nouvelles, musique, livres et films. Et même les séries télévisées, la nouvelle "drogue" pour beaucoup, n'en sont pas moins négatives. En rentrant du travail, détruit, on se met sous la dent la première chose qu'on trouve dans le frigo, on éteint le cerveau et on allume Netflix. Épisode après épisode, se prélasser sur le canapé, ruminer ses déboires - cette routine est la réalité pour beaucoup d'entre nous".

Cette fois-ci, la série (par coïncidence Netflix) que nous allons passer en revue est Tribes of Europe, une grande fresque dystopique, avec de moins en moins de science-fiction car de plus en plus proche et ancrée dans notre monde contemporain. Cela nous inquiète, même de façon convaincante, dirions-nous, car l'accoutumance des masses au type de stimulus cognitif transmis par ces scénarios de films désormais hyperréalistes est presque totale et sans aucune barrière critique. En fait, la dystopie fictionnalisée et bien narrée a aussi, comme dans le passé, un excellent potentiel d'alerte pour un type humain capable d'élaborer un contrepoison de manière critique et avec discernement, tout en se déplaçant entre les catégories dichotomiques du bien et du mal. Mais aujourd'hui, avec l'homme réduit à ne plus être qu’une créature totalement passive, effrayée, et se disant que "tout ira bien", toujours et pour toujours, cela s'avère au mieux un simple divertissement.

Nous disons dans le meilleur des cas parce que malheureusement il est maintenant bien établi que regarder un film ou une série télévisée n'est jamais simplement une action en soi. Bien sûr, nous pouvons le dire car, en effet, beaucoup de nos contemporains ne voient même pas le problème. Notre cerveau capte et avale tout, plus que ce que nous pensons avoir vu. Sa partie consciente nous dira "tout est faux" mais, en gros, notre cerveau se mettra au contraire au niveau actuel des progrès graphiques et cinématographiques où "tout est vrai" ; notre cerveau dira alors : "j'ai vu ça". Et qu'implique ce résultat ? Il est certain que l'acquisition d'une réponse et d'un modèle comportemental, acquisition glanée malgré nous, a induit subrepticement une possible expérience réelle, similaire à celle que nous avons vue dans le film de fiction; sans oublier une acceptation anticipée qui nous rend prêts à toute occurrence éventuelle d'événements similaires.

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En bref, si un jour quelque chose de catastrophique, semblable à ce que vous avez vu, se produit, soyez assuré qu'avant d'élaborer une réponse entièrement personnelle basée sur votre propre raisonnement, instinct ou discernement, votre première impulsion sera quelque chose de très similaire à ce que vous avez déjà vu au cinéma. Elle ne s'appliquera pas à tout le monde, mais elle le s’applique déjà chez beaucoup d’entre nous.

Le discours prononcé jusqu'à présent est long et complexe, et mériterait des pages et des pages juste pour en effleurer sérieusement la surface, alors concluons cette parenthèse générale mais nécessaire avec le lancer d’un dernier caillou dans l'étang (et peut-être le mettrons-nous dans votre chaussure, juste pour vous ennuyer). Les séries télévisées pourraient-elles également véhiculer des anticipations sur l'avenir qu'une certaine élite mondiale espère atteindre dans un avenir proche ? Pourrait-il y avoir dans ces scénarios une sorte de "script" à atteindre pour les responsables qui le cachent dans un produit destiné aux masses ? Espérons que non, mais si c'était le cas, ce dernier en serait déjà partiellement dépendant.

Maintenant que nous vous avons donné matière à réflexion, passons aux détails troublants de cette série d'une grande beauté scénographique (oui, elle est malheureusement très bien faite). La conception des costumes et des décors est très élaborée. L'ensemble est extrêmement réaliste et est conçu pour faire apparaître la façon dont chaque "tribu" réagirait au black-out mondial. Oui, car les points sur lesquels réfléchir à cette série sont, à notre avis, au nombre de trois : le black-out technologique, énergétique et informatique, la dégénérescence des populations en une sorte de société tribale (mais seulement de nom) et le maintien apparent et le développement continu de la technologie par une enclave humaine semi-inconnue.

Un peu de fantasy-story: la série nous catapulte en 2074, dans une Europe dont nous savons qu'elle n'existe plus, qui s’est effondrée en raison d'un mystérieux black-out survenu en décembre 2029 (appelé depuis Black December), lorsque l'ensemble du monde technologique s'est embrouillé et que l'obscurité a enveloppé le continent, détruisant les nations, effaçant le système social et entraînant la décomposition de la population en différentes tribus, qui se battent maintenant les unes contre les autres pour la suprématie territoriale. Pour la vulgate, c'est évidemment une Europe qui a régressé vers un nouveau Moyen-Âge (l'idée de l'âge des ténèbres ne peut être écartée). Dans ce qui était autrefois l'Allemagne (où la toponymie a également été complètement modifiée), les deux principales factions sont à couteaux tirés : l'État militaire de la République pourpre, née des restes de l'Armée commune européenne, et la nation techno-féodale des Crows, rigidement divisée en castes. Dans ce contexte, un vaisseau "atlante" (la population possédant apparemment encore un niveau technologique très avancé comme dans les œuvres de science-fiction) s'écrase. Tout le monde veut mettre la main sur la technologie atlante, et surtout tous agissent pour rechercher un mystérieux "cube", qui était en possession du pilote atlante, porteur d'un message inquiétant : une menace venue de l'Est est sur le point d'investir le continent européen.

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C'est l'intrigue principale. Il faut d'abord souligner une chose, non, ces pseudo nations ou pseudo groupes humains unis ne sont pas des tribus, et ici le message véhiculé est vraiment sournois en fait: ce sont des sous-cultures. Oui, dès que nous avons vu ce qui est proposé et comment par le réalisateur, nous avons tout de suite pensé que le terme le plus approprié était celui de sous-culture, quelque chose qui existe déjà dans notre monde, dans lequel les spectateurs peuvent se retrouver, mais des sous-cultures portées à leurs extrêmes conséquences. Et c'est ce que nous avons fait:

Les Origines. En gros, une sorte de commune hippie qui a rejeté la technologie mais qui a adopté la chasse et la vie de pionnier, des survivants très arc-en-ciel et verts qui se retirent du monde convaincus de pouvoir survivre en se cachant dans la forêt. [Spoiler, ce ne sera pas le cas].

 "Les Corbeaux". Pseudo-vikings modernes, bien coiffés et soignés, martiaux et sculpturaux, tout cela dans l'honneur et la gloire, mais ils ne perdent pas un instant pour se consacrer au culte de la force ainsi qu'au déferlement constant de musique techno et de drogues (qu'ils produisent et exportent).

"The Crimson". Fondamentalement, l'OTAN sans les Américains, l'idée serait celle de la République romaine, mais en faisant un clin d'œil à l'Empire britannique. Ils promettent la paix et la protection en échange du service militaire, ils accueillent toutes les tribus tant qu'elles portent leur uniforme... mais l'appartenance à une tribu ne semble rien signifier d'autre que beaucoup de bavardages superficiels. Le brandy et les fêtes semblent être la seule activité pratiquée alors qu'il n'y a pas d'actions militaires. Trahison, intrigues politiques et tactiques peu honorables sont à l'ordre du jour. Ils s'appellent eux-mêmes les "gentils" dans l'émission.

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"Les Atlantes". Une population mystérieuse ; contrairement à leur nom, ils semblent être les seuls à ne pas être technologiquement décomposés... ou peut-être ceux qui ont fait tomber tous les autres

"Les Femen’’. Oui, une tribu de nouvelles amazones, un peu féministes révolutionnaires, un peu culte de la Déesse Mère, qui se nomment comme un mouvement qui existe encore aujourd'hui. Coup de génie pour continuer à véhiculer des idées et des messages stéréotypés comme le veut le Système. Bien sûr, ils semblent absolument être une faction positive, même s'ils sont encore peu présents sur les scènes.

Ce sont là les principaux groupes, mais d'après ce que l'on peut entendre dans la série, ils sont innombrables, et qui ne vit pas dans une tribu semble vivre comme dans le Far West de la mémoire hollywoodienne, des saloons, des bordels et des écuyers locaux entourés de voyous. Manifestement, ne pas dire que les "tribus" sont toutes multiethniques et raciales, libres de tout préjugé sexiste et que chacun ne s'aligne que superficiellement sur l'idéal dominant et peut ensuite faire et être ce qu'il veut de bien ?

Nous nous posons donc une question : les tribus d'Europe s'affrontent entre deux idées de l'Europe ?

Nous lisons ce commentaire sur le web que nous citons :

"Les Crimsons et les Crows (Corbeaux) sont tous deux des sociétés militarisées, mais cette apparence superficielle cache de profondes différences. Les Crimsons représentent les idéaux du projet européen original: le respect des différentes identités culturelles, l'aspiration à la paix et à la liberté individuelle, l'idée de la guerre comme une nécessité pour se défendre des ennemis, la recherche du compromis et de la négociation. Les Corbeaux sont leur antithèse : voués à la violence, au pillage et à l’exaltation du droit du plus fort à piétiner le plus faible, ils prospèrent grâce à l'exploitation féroce d'une masse d'esclaves, obtenue par le pillage des territoires voisins. Cependant, ils ont deux caractéristiques que les Crimsons eux-mêmes envient : un sens de l'honneur élevé et l'incapacité de mentir. En d'autres termes, les deux tribus représentent d'une certaine manière les idéaux - et les faiblesses - des démocraties occidentales et des États autoritaires respectivement, bien qu'elles soient poussées à l'excès. Nous ne savons pas lequel des deux l'emportera, mais lorsqu'il s'agit d'en venir aux mains, l'approche des Corbeaux est certainement la plus efficace. En tout cas, les deux factions rêvent de réunifier le continent une fois de plus, en diffusant leur vision du monde au reste des tribus. En bref, c'est l'éternel retour du mythe de l'Empire romain, qui s'est conjugué de mille façons dans la fiction".

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Nous ne sommes pas du tout d'accord. Les deux visions expliquées ici n'appartiennent pas à la véritable idée et à l’identité européennes. Tous deux sont le fruit d'une dégénérescence moderne. Celui qui l'emportera, que ce soit dans la fiction ou dans une éventuelle réalité, représentera toujours une victoire de la subversion. Et cessez à tout prix de salir ne serait-ce que le nom et l'idée de Rome.

Cette série véhicule l'hypothèse d'un avenir où régneront en Europe la hiérarchie, l'impérialisme, l'individualisme de groupe (poussé à l'extrême dans le concept subculturel erronément appelé tribu), l'anarchie et le libertinage des coutumes, l'exploitation des plus faibles et la peur. Une Europe fracturée et divisée, où chacun ne poursuit que des objectifs économiques de survie et de perte de bien-être matériel. Un État bourgeois sauvage.

Nous n'irons pas plus loin, nous avons déjà trop écrit, si vous voulez regarder cette série avec un regard très attentif et critique, vous pourriez trouver intéressant de réfléchir à notre futur proche. Dernière note qui nous a vraiment fait "tristement" rire ? Dans l'"Europe des tribus" montrée en 50 ans dans cette série, où chaque aspect socioculturel de notre société terminale semble avoir survécu, extrême et totalement dégénéré, il y a une grande, grande absence : la religion. Elle n'est jamais mentionnée, il n'y a jamais de référence explicite à une pensée religieuse, même les tribus ne semblent pas avoir de rituels particuliers, sinon quelque chose de simple et d'extrêmement séculier. Faites donc attention à la sonnette d'alarme.

mardi, 23 février 2021

Philip K. Dick, le grand reset et la désolation du monde

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Philip K. Dick, le grand reset et la désolation du monde

par Tetyana Popova-Bonnal

Revenons à Philip Dick via la crise et le Reset actuels, à ses romans qui traitent du thème du logement et de la survie des familles ordinaires. Dans la plupart de ses œuvres Dick nous parle des temps post-apocalyptiques qui durent interminablement et où nous nous retrouvons aujourd’hui. Le futur dystopique décrit par ce très grand auteur, la dégénérescence d’une civilisation dominée par des milliardaires et des bureaucrates tarés, nous le vivons maintenant.

Pour l’écrivain le facteur moteur qui pousse le récit vers la science-fiction est la bombe atomique ou la conquête de l’espace. Sans l’un et sans l’autre les gens modernes se retrouvent dans les conditions « post-atomiques » - masqués jusqu’aux cheveux, effrayés jusqu’à ne pas sortir de chez soi et de haïr son prochain. Sans aucune bombe le monde se réduit en poussière… On se retrouve directement dans le décor du roman « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Do Androids Dream of Electric Sheep?), écrit en 1968 et si bien mis en scène par sir Ridley Scott dans son « Blade Runner ». Les vieilleries, le « junk », la poussière, les ordures sont des personnages de plein droit dans ce texte ; ils envahissent le monde, l’espace, ils prennent les dimensions surréelles. « Les vieilleries – les choses inutiles comme des enveloppes déchirées, des boites vides des allumettes, des emballages du chewing-gum ou des serviettes hygiéniques. Quand il n’y a personne à côté – ce junk se reproduit. Par exemple, si vous ne jetez pas tout cela à la poubelle le soir avant de vous coucher, le matin le junk doublera son volume. Partout il prend de plus en plus de place ». La planète entière est couverte des immeubles abandonnés et semi-ruinés. Cela nous rappelle les visions des villes industrielles américaines abandonnées et dévastées, décrites par Jim Jarmusch – Detroit, Cleveland etc.

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Si dans « Les androïdes rêvent-ils… », les personnages peuvent choisir une ruine du mégapole pour se loger, dans les romans comme « The Simulacra » (Simulacres) de 1964, « The man who Japed » (Le Détourneur) de 1956 la situation immobilière est encore plus comique (ou tragique si vous voulez). La planète est surpeuplée et l’humanité doit se nicher dans les appartements microscopiques. Et si dans le beau film « Un Américain à Paris » la vision d’un appartement bohème parisien est plutôt sympathique, chez Dick l’image du logement moderne atteint des dimensions monstrueuses.  Dans « The man who Japed » (L’homme qui a fait une plaisanterie -  cette traduction nous semble plus juste) le personnage principal Allen Purcell (Dick adorait la musique baroque !) avec sa jeune épouse habite dans une chambrette d’un immeuble multi-étagé, et même ce logement est considéré comme privilégié - bien que sa cuisine se cache dans un mur, et sa femme doit se laver à l’étage (pensons à tous nos parisiens qui sont contents de se trouver une chambre de sept mètres carrés à 800 euros par mois, et où ont-ils leur lavabo ? ).

51J8540fNtL._SY350_.jpgLa situation immobilière est pareille pour le personnage du roman « Simulacres » - il habite dans une micro-chambre d’un complexe des condominiums à plusieurs étages où on peut trouver tout – du service d’un psychiatre ou un chapelain jusqu’à la boulangerie.

Dick souligne constamment l’impossibilité de vie dans des logements pareils. Ici les résidents sont dirigés par des comités des espèces des mesdames Merkel qui réunissent dans leurs caractères les traits des puritains, des kgbistes et des imbéciles complètes. Ces réunions à la fois communistes et féministes despotiques (le critique du féminisme est très répandue dans les œuvre de Dick) dans leurs rassemblements hebdomadaires éliminent tous les locataires suspects ou peu sûrs.

Nous trouvons une autre vision monstrueusement prophétique dans le roman « Glissement de temps sur Mars » (Martian Time-Slip, 1962) où «l’abomination de la désolation », comme disait Jésus (Marc 13-14) est encore plus folle. Cette image se manifeste dans le dessin d’un petit garçon considéré autiste qui a aperçu les futures profanations bétonnées de l’homme sur la terre martienne : « Dans le dessin du garçon il a remarqué plus que ça. Et son père, a-t-il remarqué tout cela ? Les énormes immeubles coopératifs évoluaient lugubrement devant ses yeux… Les immeubles avaient l’air vieux, comme si le temps les détruisait. Les fissures étonnantes couvraient leurs murs jusqu’au toit ; les vitres étaient brisées. Des espèces d’herbes rigides poussaient autour. Il dessinait l’image de la désolation et de l’abattement lourd, mort et éternel ». Ainsi le nouveau riche martien voit la prophétie de son fils où il a détruit les montagnes et les paysages vierges pour une richesse éphémère du béton. Et chez nous ce béton a recouvert maintenant toute la côte Méditerranéenne, tout Monaco, tout Israël, toutes les îles exotiques, Hawaii…  

91AoVqwpJVL.jpgUn autre variant du surpeuplement mais avec la vision de la catastrophe climatique se trouve dans le roman Le Dieu venu du Centaure ( The Three Stigmata of Palmer Eldritch1965) (nous pensons que « Le Diable » dans la traduction du titre sera plus juste). Philip Dick reprend la vision des logements monstrueux à plusieurs étages, mais cette fois les étages s’enfoncent dans la terre à cause des températures trop chaudes sur la surface ; alors les pauvres se cuisent avec l’air conditionné limité et les plus riches habitent aux étages plus bas et vont en vacances en Antarctique.

Un autre type de l’avenir ne s’échappe pas de l’attention de Dick – l’avenir de dépopulation de la planète, où il ne reste presque plus de gens sur terre et ils ne sont presque plus capables de se reproduire – comme dans les romans « Les Joueurs de Titan » (The Game Players of Titan, 1963), « La Vérité avant-dernière » (The Penultimate Truth, 1964) et aussi en peu dans « Les androïdes rêvent-ils… ». L’écrivain voit notre planète divisée en pays, territoires et villes entre les richissimes milliardaires qui vivotent et se déplacent entre leurs immenses propriétaires sans savoir que faire à part de jouer (pensons que nous ne sommes pas très éloignés de la situation pareille avec notre cher Bill Gates – le plus grand propriétaire foncier des Etats Unis qui ne rêve que nous refiler son vaccin ou son ersatz de bœuf ou ses excréments). 

Mais y a-t-il une alternative pour nous ? Car nous ne sommes pas trop loin de ces futurs décrits par Dick il y a soixante ans ! Chez Dick l’issue c’est le retour vers son amour et vers la terre. Et surtout vers la terre que nous pouvons et devons cultiver, cette terre qui nous nourrit, donne des forces et l’espoir. Alors Dick envoie ses héros sur les terres éloignées, où il n’y a pas de béton, sur des planètes inconnues et souvent sur Mars ; par force ou par le choix propre des héros. Hélas, un simple Américain n’est pas toujours prêt à travailler. La paresse, l’ennui, le manque de talent l’empêchent souvent de réussir. Mais le grand reset oblige les personnages à se battre pour leur vie. Ainsi l’espoir de réussir et de vivre est décrit par Dick dans « Le Dieu venu du Centaure » ( The Three Stigmata of Palmer Eldritch1965), « Les Chaînes de l'avenir » ( The World Jones made, 1956) et surtout dans « Dr Bloodmoney » ( Doctor Bloodmoney, or How we got Along after the Bomb, 1965). Ce dernier est plus survivaliste que les autres car les personnages doivent survivre sans pétrole, sans électricité, sans routes, sans téléphone, sans vitres, etc… Dick n’est pas idyllique dans ses descriptions futuriste, mais il nous donne l’espoir : les petites communautés rurales arrive à survivre. La ville reste cruelle et dur à vivre. Mais les gens partent dans la campagne, cultivent la terre, sauvent les troupeaux, apprécient le travail et la compagnie des bons animaux (comme le cheval ou le chien), enseignent tout à leurs enfants mieux qu’à l’école, partagent leur connaissances dans les manières différentes. En peu comme dans le « Fahrenheit 451 » les gens se réunissent pour écouter la lecture des livres sauvés ou de la musique.  

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L’image de cette campagne est parfois très émouvante chez Dick ; ici on sent l’arôme du bon pain et du vin authentique californien, ici les amis jouent en trio baroque du Bach. Et après le cataclysme la petite musique ne cesse pas et les deux flutes et un clavecin se réunissent et rejouent les miracles de vie grâce à Purcell et Pachelbel, musiciens baroques si aimés par notre écrivain - dans Invasion divine, Dick célèbre John Dowland…

Tetyana Popova-Bonnal

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jeudi, 24 décembre 2020

Ray Bradbury : Il n'y aura personne pour vivre dans la "maison intelligente"

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Ray Bradbury : Il n'y aura personne pour vivre dans la "maison intelligente"

Valentin Katasonov

Ex: https://www.geopolitica.ru

Traduction de Juan Gabriel Caro Rivera

Plus l'environnement matériel de la vie devient "intelligent", plus les hommes perdent leurs qualités humaines

L'humanité est entraînée vers un "brillant avenir numérique". Nous assistons à la numérisation rapide de tous les aspects de la société et de la vie humaine. Les gens s'attachent à une multitude d'appareils électroniques, sans lesquels ils ne peuvent plus exister. Que ce soit un ordinateur avec Internet et les réseaux sociaux, un téléphone portable avec de nombreuses applications et des cartes bancaires en plastique, des "portefeuilles électroniques", des "navigateurs" dans les voitures, etc.

Un autre domaine de numérisation de la vie personnelle des gens est la "maison intelligente". Il s'agit d'un système de dispositifs électroniques et automatiques capables d'effectuer des actions et de résoudre certaines tâches quotidiennes sans intervention humaine. Certains éléments de la "maison intelligente" font depuis longtemps partie de la vie quotidienne, en particulier de ceux qui ont des revenus élevés. Il s'agit, par exemple, de la régulation automatique du système de chauffage ou de climatisation. De l'allumage et de l'extinction automatiques des lumières, du déclenchement automatique de l’alarme en cas d’incendie ou de fuites d'eau. Ces éléments comprennent un système électronique pour protéger la maison (les locaux) contre les intrusions (sécurité), des interphones, des serrures électroniques, des clés électroniques, etc. Ces systèmes sont une partie importante, mais pas la seule, d'une "maison intelligente". C'est la partie appelée la maison intelligente. Le terme "maison intelligente" a été créé en 1984 par l'Association nationale américaine des constructeurs d'habitations. Aujourd'hui, elle a été adoptée par de nombreuses grandes entreprises et constructeurs.

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Le deuxième élément de la "maison intelligente" est l'électroménager "intelligent", qui fait référence au monde des "choses intelligentes". Les appareils électroménagers ont commencé à remplir les maisons il y a plus d'un siècle. Cela a remplacé de nombreuses opérations manuelles à la maison : fours électriques (cuisinières), cafetières, lave-vaisselle, réfrigérateurs domestiques, fers à repasser, grille-pain, etc. La plupart d'entre eux sont aujourd'hui des appareils automatiques, "intelligents". De nombreux types d'appareils ménagers peuvent être rendus encore plus "intelligents" à l'aide de microprocesseurs, qui permettent une autorégulation fine des appareils. Par exemple, il existe des aspirateurs qui peuvent nettoyer une pièce par eux-mêmes (sans aide humaine), en se déplaçant indépendamment sur le sol. Et la même cafetière peut vous faire du café si vous le dites avec votre voix. Et vous pouvez même spécifier la concentration de café dont vous avez besoin. Ces appareils sont souvent classés comme "intelligents". Une maison intelligente suppose qu'elle est pleine de choses intelligentes.

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Cependant, ma conversation ne porte pas tant sur la "maison intelligente" que sur l'écrivain américain Ray Bradbury (1). Cette année marque le 100e anniversaire de la naissance de ce classique littéraire de notre époque. Il est décédé récemment, en 2012, à l'âge de 92 ans. Ray Bradbury est généralement connu comme un écrivain qui a travaillé dans le genre de la science-fiction. La dystopie est une littérature portant sur un avenir indésirable. Un écrivain qui crée une dystopie avertit le lecteur d'un avenir indésirable, fait ce qui est en son pouvoir pour empêcher cet avenir de se produire. La dystopie la plus célèbre de Ray Bradbury est Fahrenheit 451 (1953). Peu avant sa mort, l'écrivain a déclaré aux journalistes : "Je n'essaie pas de prédire l'avenir. J'essaie de l'empêcher".

Ray Bradbury a prédit l'émergence d'un monde "intelligent" et a exprimé de sérieux doutes sur le fait qu'une personne dans un environnement "intelligent" se sentirait plus heureuse et plus protégée. Au contraire, c'est tout le contraire. Plus encore. Dans les œuvres de Bradbury, la pensée suivante émerge : plus l'environnement matériel de la vie devient "intelligent", plus les hommes perdent leurs qualités humaines.

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Bradbury utilise souvent le terme de "technologie robuste". Je fais référence à ces innovations scientifiques et techniques qui tuent la culture, divisent les gens, les rendent stupides, faibles, insensibles. Bradbury utilise le téléphone comme exemple. Cette invention, selon lui, a permis de relier les gens entre eux, mais à la fin de sa vie, l'écrivain a vu l'émergence du smartphone. Il trouvait une telle innovation assez négative: le smartphone commençait à éloigner les gens. Il a également vivement critiqué les réseaux sociaux, qui remplacent la communication en direct des personnes par des réseaux virtuels.

De nombreux admirateurs de l'œuvre de Bradbury sont surpris par le nombre d'innovations techniques prévues dans ses romans, ses nouvelles et ses histoires. En effet, la naissance de nombre de ces prédictions remonte à 1950. C'est-à-dire qu'ils ont exactement 70 ans. Il s'agit tout d'abord des Chroniques martiennes (recueil d'histoires et d'essais), qui ont rendu cet écrivain de 30 ans mondialement célèbre. Dans les Chroniques martiennes, il convient de souligner le récit visionnaire "Il y aura une pluie douce". Dans la même année 1950, Bradbury publie le terrible récit visionnaire The Veldt. Dans la même ligne se trouve l'histoire The Killer (publiée en 1953, écrite en 1950). Le résultat des Chroniques martiennes et d'une série d'histoires qui a généré le roman Fahrenheit 451, qui évoquait également des "choses intelligentes", dont personne ne rêvait à l'époque aux États-Unis.

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L'histoire There Will Be Gentle Rains est un classique de la dystopie. Certains pensent que c'est un thriller. Les événements décrits dans le récit ne durent qu'une seule journée, du 4 au 5 août 1985. Par la suite, l'auteur a changé la date des événements pour la fixer à 41 ans plus tard (2026). L'accent est mis sur une maison de la ville américaine d'Ellendale, en Californie, appartenant à la famille McClellan. La veille, il y a eu une catastrophe : la ville a été détruite par une attaque nucléaire. Personne n'a survécu, toutes les maisons ont été détruites. Miraculeusement, seule cette maison a survécu. Selon les normes actuelles, une "maison intelligente" classique, mais sans propriétaire, puisque ce propriétaire a été instantanément détruit par une explosion nucléaire (il n'a laissé qu'une empreinte sur un des murs de la maison). Le dernier à mourir a été le chien qui a compris que les propriétaires étaient partis.

Cependant, les machines et les robots de la "maison intelligente" fonctionnent toujours : ils préparent le petit déjeuner, font les lits, nettoient la maison et font la vaisselle. En même temps, comme toujours, ils fredonnent quelque chose, plaisantent, chuchotent tendrement... Tout fonctionne comme la meilleure horloge suisse : "Dans la cuisine, le four soupire d’un ton rauque et de son ventre chaud sortent huit toasts parfaitement faits, quatre œufs sur le plat, seize tranches de bacon, deux tasses de café et deux verres de lait froid. Aujourd'hui à Ellendale, en Californie, le 4 août, deux mille vingt-six", a dit une autre voix depuis le plafond de la cuisine. Il a répété le chiffre trois fois pour mieux s'en souvenir. "Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de M. Featherstone, l'anniversaire de mariage de Tilita. La prime d'assurance est due, il est temps de payer l'eau, le gaz et l'électricité. Le robot est un peu confus la nuit. Il est habitué à ce que l'hôtesse lui demande de réciter son poème préféré "Il y aura une douce pluie". Sans attendre la demande habituelle, le robot répète le poème.

L'attaque nucléaire a apparemment causé quelques dommages à l'automatisation de la "maison intelligente" : soudain, un incendie se déclare dans la cuisine, qui engloutit rapidement toute la maison. Les systèmes d'extinction des incendies ne peuvent pas arrêter la propagation du feu. Enfin, l'ordinateur central qui contrôle toute la "maison intelligente" brûle. Les cendres seules restent de la maison. Un seul des murs a miraculeusement survécu avec un appareil audio séparé. Dès le matin, il s'allume et se met à dire en continu : "Nous sommes le 5 août 2026, nous sommes le 5 août 2026...". Le titre de l'histoire est tiré d'un poème de la célèbre poétesse américaine Sara Teasdale (1884-1933). Voici la première et la dernière strophe de ce poème :

Il y aura une douce pluie, il y aura une odeur de terre,

Des sauts rapides et agiles d'une aube à l'autre

Et la nuit, les grenouilles se roulent dans les étangs

Et la floraison des prunes dans les jardins de mousse blanche

Et ni l'oiseau ni le saule ne verseront une larme,

Si la race humaine meurt partout sur la terre.

Le printemps et le printemps trouveront une nouvelle aube

Sans se rendre compte que nous sommes partis.

L'inclusion de ce poème de Ray Bradbury dans votre histoire n'est pas un hasard. L'écrivain a averti il y a 70 ans que les progrès scientifiques et technologiques, pour lesquels toute la communauté "progressiste" prie, pourraient en fait conduire la race humaine à périr sur terre.

51YU00K618L.jpgEt voici l'histoire de "The Killer". Le personnage principal est Albert Brock, un patient placé en clinique, qui souffre dans la technosphère, ce qui le prive de paix et de joie. Les bracelets radio (radio au poignet), les maisons parlantes, la télévision, le bruit des voitures, la publicité intrusive, la musique assourdissante ne permettent pas à une personne d'être seule avec elle-même. Les autorités le tiennent en laisse en l'appelant au téléphone. Ce n'est pas encore un téléphone portable, mais un appareil qui est toujours avec Brock, dans une voiture équipée d'une radio :

"C'est aussi pratique pour mes supérieurs : je voyage pour affaires et il y a une radio dans la voiture, et ils peuvent toujours me joindre. Contact ! Dis-le doucement. Contact, bon sang ! Attache tes mains et tes pieds ! Attrape, attrape, écrase, broie avec toutes ces voix de radio. Vous ne pouvez pas sortir de la voiture une minute, vous devez certainement signaler : "Je me suis arrêté à la station-service, je vais aux toilettes." - "C'est bon, Brock, allez-y." "Brock, pourquoi jouez-vous autant ?" - "Je suis désolé, monsieur !"

Le psychiatre essaie de l'aider avec les moyens habituels, mais Albert Brock dirige inopinément l'énergie et la passion dans la technosphère qui empêche une personne de vivre. Il commence à détruire le matériel dont il dispose : téléphone, radio, télévision, etc. Pendant un certain temps, il retrouve la paix et le calme, se sent à nouveau en bonne santé. Mais le médecin qui l'aide tente de ramener le protagoniste à son état initial, estimant que ses actes sont la manifestation d'une exacerbation de la maladie. Malheureusement, il s'agit d'une rébellion solitaire que tout le monde considère comme étant le fait de malades mentaux.

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Et voici une autre histoire de Ray Bradbury, The Veldt, publiée pour la première fois en 1950 dans The Saturday Evening Post. Son nom d'origine est Le monde que les enfants ont fait. Les héros de la pièce sont une famille américaine de parents (George et Lydia) et deux enfants nommés Peter et Wendy. Ils vivent dans une maison qui, selon les normes modernes, répond à la définition d'une "maison intelligente". Dans l'histoire, la maison s'appelle "Tout pour le bonheur". Là-bas, les gens n'ont même pas besoin de lever le petit doigt ; tout est fait par des machines, de la cuisson des aliments à la confection des lacets. De plus, les habitants reproduisent des choses agréables (musique, vidéos) avec le soutien émotionnel de machines intelligentes. Les enfants reçoivent cette recharge ludique dans une salle spéciale appelée The Veldt. Ce mot, d’origine afrikaander, signifie la savane (sud-africaine) sauvage, l'Afrique sauvage. Et la technologie de la "maison intelligente" reproduit exactement le paysage de la jungle et de la prairie africaines. Les images qui apparaissent devant les enfants sont indissociables de la réalité. Peter et Wendy aiment vraiment se trouver dans ce monde. En plus de la flore, il existe aussi une faune sous forme de lions sauvages. Les enfants adorent les scènes avec les lions, surtout quand ils mangent les carcasses d'autres animaux. Un passe-temps cher aux enfants dans la pièce Veldt. Mais leur assiduité commence à mettre les parents sur leurs gardes, et ils essaient de limiter le passe-temps favori de leurs enfants dans la pièce Veldt. Le psychologue leur recommande de quitter la "maison intelligente" pendant un certain temps et d’installer toute la famille dans une autre ville. Les enfants demandent à être séparés une nouvelle fois dans la salle Veldt. Les parents sont venus les en enlever, mais les enfants les tuent. En fait, dans la pièce Veldt, le meurtre est devenu la norme (les lions rongent leurs victimes et les mangent). Pour les enfants, Veldt a complètement remplacé le monde réel de leurs parents. Pour rester dans ce monde virtuel, les enfants ont décidé de sacrifier leurs parents qui étaient moins précieux et moins importants.

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L'Internet moderne ne nous rappelle-t-il pas le Veldt ? Ray Bradbury a non seulement pu prévoir l'émergence de nouvelles technologies, mais aussi les conséquences désastreuses que ces technologies entraînent. Les romans et les histoires des classiques de la littérature américaine devraient servir d'avertissement à l'humanité plongée dans des jeux dangereux appelés "maison intelligente", "trucs intelligents", "intelligence artificielle" et tout ce qui est appelé "numérisation".

Note :

  1. https://www.fondsk.ru/news/2020/06/25/rej-bredberi-o-tom-...

Source: https://www.fondsk.ru/news/2020/12/02/rej-bredberi-v-umno...

samedi, 07 octobre 2017

Philip K. Dick’s Do Androids Dream of Electric Sheep? as Anti-Semitic/Christian-Gnostic Allegory

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Philip K. Dick’s Do Androids Dream of Electric Sheep? as Anti-Semitic/Christian-Gnostic Allegory

Philip K. Dick’s 1968 science fiction novel Do Androids Dream of Electric Sheep? is far less famous than Ridley Scott’s 1982 movie Blade Runner [2], which is loosely based on the novel. A few of the novel’s characters and dramatic situations, as well as bits of dialogue, found their way into Blade Runner, often shorn of the context in which they made sense. But the movie and novel dramatically diverge on the fundamental question of what makes human beings different from androids, and in terms of the “myths” that provide the deep structure of their stories. 

do-androids-dream-of-electric-sheep.jpgIn Blade Runner, what separates androids from humans is their lack of memories, whereas in the novel it is their lack of empathy. In the novel, the underlying myth is the passion of the Christ, specifically his persecution at the hands of the Jews (both the Jews who called for his death and their present-day descendants, who continue to mock him and his followers). In Blade Runner, however, it is the rebellion of Satan against God—and this time, Satan wins by murdering God. (I will deal with Blade Runner at greater length in another essay [3].)

Do Androids Dream of Electric Sheep? is set in 1992 in the San Francisco Bay Area, with a side trip to Seattle. After World War Terminus, the earth’s atmosphere is polluted by vast radioactive dust clouds. Many animal species are extinct, and the rest are extremely rare, so animals are highly valued, both for religious reasons and as status symbols, and there is brisk market in electric animals. (Hence the title.)

To escape the dust, most human beings have emigrated to off-world colonies. (Mars is mentioned specifically.) As an incentive, emigrants are given androids as servants and slave laborers. (They are called “replicants” in the movie, but not in the book.) These androids are not machines, like electric sheep. They are artificially created living human beings. They are created as full-grown humans and live only four years. Aside from their short lifespans, androids differ from human beings by lacking empathy. In essence, they are sociopaths. Androids are banned from earth, and violators are hunted down and “retired” by bounty hunters. (The phrase “blade runner” does not appear in the book.)

The novel never makes clear why androids return to earth, which is inhabited only by genetically malformed “specials” and mentally-retarded “chickenheads,” who are not allowed to emigrate, and a remnant of normal humans who refuse to emigrate and are willing to risk the dust and endure lifelessness and decay because of their attachment to the earth. Earth does make sense as a destination, however, given the androids’ status as slaves in the off-world colonies and their short lifespans, which obviates concerns about long-term damage from the dust.

I wish to argue that Do Androids Dream of Electric Sheep? can be read as a systematic Christian and anti-Semitic allegory. Naturally, I do not argue that this brief but rich and suggestive novel can be reduced entirely to this dimension. But I argue that this is the mythic backbone of the narrative and indicates that Philip K. Dick had a good deal of wisdom about Jews and the Jewish question.

Historical Christianity plays no role in the novel. The only religion mentioned is called Mercerism, which of course brings to mind “mercy.” Mercerism apparently arose after WWT, as a reaction to the mass death of human beings and animals, which led the survivors to place a high value on empathy. Given its emphasis on empathy, Mercerism is an experiential religion, facilitated by a device called the Empathy Box, which has a cathode ray tube with handles on each side. When one switches on the Empathy Box and grasps the handles, one’s consciousness is merged with other Mercerists as they experience the passion of Wilbur Mercer, an old man who trudges to the top of a hill as unseen tormentors throw stones at him. At the Golgotha-like summit, the torments intensify. Mercer then dies and descends into the underworld, from which he rises like Jesus, Osiris, Dionysus, and Adonis—and, like the latter three, brings devastated nature back to life along with him.

According to Mercer’s back story, he was found by his adoptive parents as an infant floating in a life raft (like Moses). As a young man, he had an unusual empathic connection with animals. He had the power to bring dead animals back to life (like Jesus, although Jesus did not deign to resurrect mere animals). The authorities, called the “adversaries” and “The Killers,” arrested Mercer and bombarded his brain with radioactive cobalt to destroy his ability to resurrect the dead. This plunged Mercer into the world of the dead, but at a certain point, Mercer conquered death and brought nature back to life. His passion and resurrection is somehow recapitulated in the experience of the old man struggling to the top of the hill, dying, descending into the world of the dead, and ascending again. (The incoherence of the story may partly be a commentary on religion and partly a reflection of the fact that our account of Mercerism is recollected by a mentally subnormal “chickenhead.”)

If Mercerism is about empathy towards other humans and creation as a whole, his adversaries, The Killers, are those that lack empathy and instead exploit animals and other human beings. If Mercerism is analogous to Christianity, The Killers are analogous to Jews. And, indeed, in the Old Testament, the Jews are commanded by God to exploit nature and other men.

The androids, because they lack empathy, are natural Killers. Thus bounty hunter Rick Deckard explicitly likens androids to The Killers: “For Rick Deckard, an escaped humanoid robot, which had killed its master, which had been equipped with an intelligence greater than that of many human beings, which had no regard for animals, which possessed no ability to feel empathic joy for another life form’s success or grief at its defeat—that, for him, epitomized The Killers” (Philip K. Dick, Four Novels of the 1960s, ed. Jonathan Lethem [New York: Library of America, 2007], p. 456).

Of course, although the androids epitomize The Killers, they are not the only ones who lack empathy. Earth has been devastated because human politicians and industrialists had less feeling for life than for political prestige and adding zeroes to their bank accounts. This is precisely why Mercerism puts a premium on empathy. A scene in which the androids cut off the legs of a spider just for the fun of it makes clear why they must be hunted down and killed. Mercer commands his followers “You shall kill only the killers” (ibid.). If only human Killers could be “retired” as well.

The android lack of empathy is the basis of the Voight-Kampff test, which can detect androids by measuring their weak responses to the sufferings of animals and other human beings. (The rationale for the Voight-Kampff test is completely absent from Blade Runner, in which humans and androids are differentiated in terms of memories, not empathy.)

The Killers and the androids are not, however, characterized merely by lack of empathy but also by excess of intelligence, which for the androids expresses itself in intellectual arrogance and condescension toward the chickenhead J. R. Isidore. Intellectuality combined with arrogance are, again, stereotypically Jewish traits. By contrast, Mercerism, because it is based on empathy rather than intellect, can embrace all feeling beings, even chickenheads.

The androids Deckard is hunting are manufactured by the Rosen Association in Seattle, Rosen being a stereotypically Jewish name (at least in America). (In Blade Runner, it is the Tyrell Corporation, Tyrell being an Anglo-Saxon name.) The aim of the Rosen Association is perfect crypsis: androids that cannot be distinguished from humans by any test, even though this agenda conflicts with the aims of the civil authorities to root out all android infiltrators. Deckard notes that “Androids . . . had . . . an innate desire to remain inconspicuous” (p. 529). Crypsis is, of course, an ancient Jewish art, necessary for the diaspora to blend in among their host communities. The Rosen Association obviously has higher loyalties than to the civil authorities, and Jews are notorious for protecting their own people, even criminals, from the civil authorities of their host societies.

The Rosen Association tasks an android named Rachel Rosen (a very Jewish name) to protect rogue androids by seducing bounty hunters. Apparently sex with an android creates something of an empathic bond, at least from the human point of view, which inhibits them from killing androids. Rachel thus plays the role of Queen Esther, the Jewish woman who wedded Ahasuerus, a mythical king of Persia, and used their relationship to protect her people and destroy their persecutor Haman.

androides-revent-ils-de-moutons-electriques-.jpgOne of the most surreal episodes in the novel ensues when Rick Deckard interviews android soprano Luba Luft in her dressing room at San Francisco’s War Memorial Opera House. (In the down-market Blade Runner, she is Zhora, the stripper with the snake.) Before Deckard can complete his interview and “retire” her, Luft turns the tables by calling the police.

Deckard is promptly arrested and discovers that San Francisco has another, parallel police department staffed primarily by humans but headed by an android who, of course, watches out for the interests of his fellow androids. Granted, an entire parallel police department is a rather implausible notion. A more plausible scenario would be the infiltration of the existing police department. But the episode strictly parallels techniques of Jewish subversion in the real world. For instance, the fact that US foreign policy is more responsive to Israeli interests than American interests is clearly the result of the over-representation of ethnically-conscious Jews and their allies among American policy- and opinion-makers. Jews seek positions of power and influence in the leading institutions of their host societies, subverting them into serving Jewish interests at the expense of the host population.

When Deckard frees himself from the fake police department and tracks down Luba Luft, he notices that, although she does not come with him willingly, “she did not actively resist; seemingly she had become resigned. Rick had seen that before in androids, in crucial situations. The artificial life force that animated them seemed to fail if pressed too far . . . at least in some of them. But not all” (p. 529). This brings to mind holocaust stories of Jews allowing themselves to be passively herded en masse to their deaths. (This seems unlikely, for based on my experience, Jews do not lack self-assertion.)

The final anti-Semitic dimension of Do Androids Dream of Electric Sheep? is its treatment of the media. Only two media outlets are mentioned, one private and the other owned by the government. (Hollywood is also defunct. Dick’s ability to envision the future obviously failed him here.) The privately owned media broadcasts the same talk show, Buster Friendly and His Friendly Friends, on both radio and television 23 hours a day. How is this possible? Buster and his friends are androids, of course. But who owns Buster and his friends? The Killers, i.e., the Jews and their spiritual equivalents.

This can be inferred from the fact that Buster and his friends make a point of mocking Mercerism, just as the Jewish media mock Christianity (pp. 487–88). Killers and androids are hostile to Mercerism because their lack of empathy excludes them from the communal fusion that is the religion’s central practice. Thus Isidore concluded that “[Buster] and Wilbur Mercer are in competition. . . . Buster Friendly and Mercerism are fighting for control of our psychic souls” (pp. 488, 489). It is a struggle between empathy and cold, sociopathic intellect.

Near the end of the novel, Buster Friendly goes beyond mockery by broadcasting an exposé showing that Mercerism is a fraud. The rock-strewn slope is a sound stage, the moonlit sky a painted backdrop, and Mercer himself is just an old drunk named Al Jarry hired to act the part of the suffering savior. Mercerism, we are told, is merely a mind control device manipulated by politicians to make the public more tractable — just the opiate of the masses.

The androids are delighted, of course, because if Mercerism is a fraud, then maybe so too is empathy, the one thing that allegedly separates androids from human beings. And empathy can be fake, because in the very first chapter of the novel, we learn of the existence of a device called the Penfield Mood Organ, which can induce any mood imaginable if you just input the correct code.

The exposé is true. But none of it matters. Because the magic of Mercerism still works. J. R. Isidore has a vision of Mercer without the empathy box, and Mercer gives him the spider mutilated by the androids, miraculously restored to life. Mercer himself admits the truth of the exposé to Isidore, but still it does not matter. Then Mercer appears to Deckard and helps him kill the remaining androids. Near the end of the novel, Mercer appears to Deckard again and leads him to a toad, a species previously thought to be extinct, which deeply consoles Deckard. His wife Iran, however, discovers the toad is mechanical. The spider probably is as well. But even these fake animals do not undermine the healing magic of Mercerism.

I wish to suggest that Dick’s point is that the historical dimension of Mercerism—and, by implication, of Christianity—does not matter. It can all be fake: the incarnation, the sacrifices, even the miracles can be fake. But the magic still works. This is, in short, a version of the Gnostic doctrine of “Docetism”: the idea that the Christ is an entirely spiritual being and his outward manifestations, including the incarnation, are not metaphysically real.

This may be the sense of J. R. Isidore’s perhaps crack-brained account of a widespread view of Mercer’s nature: “. . . Mercer, he reflected, isn’t a human being; he evidently is an entity from the stars, superimposed on our culture by a cosmic template. At least that’s what I’ve heard people say . . .” (p. 484). A more likely account is that Mercer is a spiritual entity who takes on material forms imposed by our cultural template. Mercer can also employ technological fakery, such as Penfield Mood Organs, mechanical animals, and cheap cinematic tricks, to effect genuine spiritual transformations.

If this is the case, then Do Androids Dream of Electric Sheep? can be read as offering the template of a revived Gnostic Christianity that is immune to the Jewish culture of critique [4].

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2017/10/philip-k-dicks-do-androids-dream-of-electric-sheep-as-anti-semiticchristian-gnostic-allegory-2/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/04/DoAndroidsDream.png

[2] Blade Runner: http://www.amazon.com/gp/product/B008M4MB8K/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=B008M4MB8K&linkCode=as2&tag=thesavdevarc-20

[3] another essay: https://www.counter-currents.com/2014/04/blade-runner-2/

[4] culture of critique: http://www.amazon.com/gp/product/0759672229/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0759672229&linkCode=as2&tag=thesavdevarc-20&linkId=Y4UHRLOTXSJAKCVO

lundi, 27 mars 2017

Documentaire - Philip K. Dick l'écrivain visionnaire

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Documentaire - Philip K. Dick l'écrivain visionnaire


PHILIP K. DICK:Aujourd'hui,nous allons rencontrer un auteur de science-fiction qui a su explorer les frontières de la réalité. En effet, Philip K.Dick réussit à travers ses œuvres à prédire un avenir sombre où la science permettra de redéfinir la notion de réalité.Cette étonnante capacité à entrevoir le potentiel négatif du futur qui attend l'humanité a d'ailleurs été aidée par ses troubles mentaux qui lui permirent de s'émanciper de la « réalité ».Mais, ses œuvres rédigées pour la plupart dans les années 60/70 semblent aujourd'hui devenir de plus en plus réelles comme nous allons le voir...

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vendredi, 25 novembre 2016

Lennart Svensson’s Science Fiction Seen from the Right

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Lennart Svensson’s Science Fiction Seen from the Right

Lennart Svensson

Science Fiction Seen from the Right [2]
Manticore Books, 2016

“Ursula Le Guin wrote about socialist utopias. Heinlein fought against them. There you have Science Fiction Seen from the Right in a nutshell.”

LS-SF-.jpgReaders of Counter-Currents will be familiar — and likely agreeable to — the notion that despite what you heard in school, most all the truly great writers of the XXth century were “men of the Right.” This has been the theme of books like Kerry Bolton’s Artists of the Right: Resisting Decadence,[1] or Jonathan Bowden’s Western Civilization Bites Back.[2]

Bowden also gave us Pulp Fascism,[3] with its subtitle “Right-Wing Themes in Comics, Graphic Novels, and Popular Literature” and including coverage of Anthony Burgess’ A Clockwork Orange, George Orwell’s Nineteen Eighty-Four, Sarban’s The Sound of His Horn, and Brian Aldiss’ Moreau’s Other Island; why not then SF as a genre, tout court?

As if in response, comes now this book; with a title like Science Fiction from the Right, one can consider this an automatic purchase for anyone on the “Alt Right.” If you’re looking for a well-informed study of the SF genre that’s decidedly not from the hard or soft Left perspective that seems de rigueur for both academics and SF writers themselves, this book is for you. Svensson, however, has grander ambitions, and that’s where the book begins to be a bit of a disappointment.

Despite its title, Svensson is not really interested in “the Right” as such; he is interested in tradition, or, as he sometimes spells it, Tradition. And therein lies a perhaps unconscious indication of the problem: is it tradition, or Tradition?

LS-Portr.JPGSvensson is certainly straightforward from the start:

My definition of “right,” “a man of the right,” is “a man adhering to traditional, eternal values.”

These eternal values can be exemplified as: duty, honor, honesty, accountability, selflessness, modesty, fidelity, faith, courage, justice, mercy, clemency, compassion, magnanimity, equanimity — values that are in harmony with the eternal natural law, with Dharma and Tao, with Physis and Lex Nauralis.[4]

And to clarify: to merely advocate limited government, personal responsibility, moral values and productivity . . . is not to be a traditionalist. It’s a start, but it’s not enough. There has to be an esoteric element present, a connection with the causal realm in which all of existence can be anchored in the Platonic World of Ideas. Here, ultimately, the eternal values have their footing.

To vindicate these ideals is what I do as a man of the right. I honor Tradition. To systematically embrace eternal values within a spiritual framework of Christianity, Hinduism and the Ancient way of the West, of esoteric strains in Greek, Roman and Norse thought, is called traditionalism. . . . There you have my outline of traditional values and their sources.

And if that’s not clear enough, he adds that

For a textbook rendering of the Perennial Thought intimated above, see René Guénon, . . . the Crisis of the Modern World, Julius Evola, . . . Revolt Against the Modern World, or Shri Dharma Pravartaka Acharya, . . . The Dharma Manifesto. Another lion of traditionalism currently alive, is Seyyed Hossein Nasr.[5]

He is equally forthright about his intentions in what follows:

My focus in this book is on conservative, right-wing SF and fantasy, of fantastic stories having the character of being based in eternal values as the ones sketched above, fantastic literature having some discernable relationship to Tradition.

Putting all this together, we get, as an example:

Frank Herbert’s Dune, dealing with meditation, courage and honoring your fathers, in the framework of this study, is an SF story of “the right-wing” kind, a story rooted in Tradition.

Now, it’s interesting that Svensson chooses Dune as his exemplar. It’s not the first book/author he looks at; that’s Heinlein, who is, as he says, the “most iconic right-wing SF author ever.” But it is the first — and pretty much the only — book/author that fits the notion of “having some discernable relationship” to capital-T Traditionalism.[6]

See, Svensson is operating with two rather different notions of tradition, which we might call majuscule and miniscule. Miniscule tradition — what he derisively calls “the Conservapedia definition” — could indeed be “exemplified” by that list of virtues but it, and them, have nothing in particular to do with majuscule Tradition.

Now, I’m not saying Guénon, for example, would reject those virtues, not at all; but they would be merely “finite,” pertaining only to social organization in the Kali Yuga. They may be necessary for a society in which Tradition is preserved and handed down; they may also be a necessary first step in moral training for the path of Realization; but no more than that. The “Perennial Thought” is a matter of metaphysics, not morals.[7]

To illustrate my point, consider that both Mike Hammer and his creator, Mickey Spillane, are certainly “men of the Right” in Svensson’s small-t traditional sense; Hammer, as even Ayn Rand perceived,[8] is, however violent and brutal, a man with a solid ethical code that he deviates from not one whit, and uses any means, however violent or illegal, to make sure no one else does either. And his creator was, to a remarkable degree, essentially the same man.[9]

But — to make the contrast clear – the film version of Kiss Me Deadly is, however accidentally, and despite being conceived as an attack on everything Hammer and Spillane represented, a work embodying and bodying forth Traditional themes, while The Girl Hunters, though written and even starring Mickey Spillane himself, is just another thriller, though an excellent exemplar of Hammer’s sadistically chivalrous values.[10] By contrast, Svensson would have a hard time defending Kiss Me Deadly as even small-t traditionalist, since the filmmakers portray Hammer not as a White Knight[11] but as a moronic sadist.

Svensson needs his two kinds of tradition, because unless he can shift from one to the other, he doesn’t have much of a book left.[12] It would be extremely interesting to find Traditional themes in SF;[13] but that’s because it seems, on the face of it, unlikely.

starship_troopers_03.jpgSo mostly, Svensson falls back on miniscule tradition; Heinlein, for example, is hardly a Traditional thinker, even before his ’60s-hippie phase, but he certainly meets the “right-wing” criterion.

Svensson has also given himself another arrow for his quiver. Those who fail or refuse to acknowledge eternal values are defined here as “nihilists.” Those who stand against them, however, fall into two classes: those who passively observe their effect on society, and those who take up arms and by opposing (sometimes) end them.[14] The latter are praised, the former chided or condemned. Thus, authors as different as Heinlein and Lewis can be bracketed together for praise of their stand against nihilism.

The reader might think I’m condemning the book outright, but that’s not really the case. It has the virtue of its vice; with so broad a canvas, the value here rests in whatever Svensson can find to say about some book or author, and if the reader persists, he will find much value here.

Take this bracing insight on Ray Bradbury, which applies to many other areas of the Right:

We all know that Ray Bradbury (1920-2012) was a man longing for years gone by, for the American 1920s with T-Fords, striped cotton suits and icecream sundaes. But this kind of sentimentality can’t be tolerated in a study like this. Tradition isn’t about being sentimental, it’s about acknowledging Eternal Values, values that still can lift us, inspire us and guide us, offering an alternative to the current materialism and nihilism. For in essence, sentimentality is a form of nihilism.

Again, while J. G. Ballard is clearly an “active nihilist,” who, by “not putting up a credible counter-image to the forces of evil” has “superficially, nothing … to say to a radical conservative,” he is praised for at least being an honest skeptic, seeing through and rejecting the clichés of the liberal order. Svensson “gets” Ballard where so many don’t, seeing how Ballard goes on to find the creepy beauty of the new; Cambridge is just “a bicycle rack in front of Gothic backdrop”; the real action is at the US air base nearby, “with its concrete runways and landing lights.”

There’s beauty in the Ballardian urban landscapes and the Jüngerian Marble Cliffs.[15] This we sorely need, anything except the left-liberal chewing of General Buzzword No. 1: pity the weak.

Symbols abound, arresting hieroglyphs. Like the burnt-out shell of a B-29, its tailfin like a billboard advertising its own squadron. And the incomparable haze over the pale fields, antitank ditches and mounds, the same light seen after the dropping of the bomb, heralding the end of the war and the beginning of the next.[16]

So, another WWII story? No, not by far. This is the new kind of SF the 1960s sometimes gave us: “speculative fiction,” a free rendering of the modern world with all its symbols and attitudes, condensed into a more urgent narrative. . . . By 1964 his literary attitude had gained a sense of necessity and tragedy not reached by any other contemporary author, inside or outside the field.

One positive feature of this omnium-gatherum approach is that the reader finds himself introduced to new names and new books. For example, Karin Boye, and her novel Kallokain, apparently considered a Swedish modern classic for all to read, like our To Kill a Mockingbird, perhaps.[17] Svensson, in his brief chapter, makes me want to read this work of a Swedish poet/Valkyrie.

Another book/author unknown to me is Robert Holdstock’s Mythago Wood (1985), where the protagonist finds a primeval forest which is “a dimensional crossroads” where mental intentions interact with mythic energy, “co-creating” the intended results.

By contrast, the following chapter on the expected Orwell, Huxley, Zamyatin, and (perhaps less expectedly, the Metropolis of) von Harbou, really has nothing to say, although students will appreciate the suggestion that they need only read Chapter Three of Brave New World to get the gist of it. But by and large, the hits outnumber the misses.

One major misstep here is that Svensson seems to swerve from his basic theme and give in to the desire to present a kind of encyclopedia of SF matters. A chapter on SF illustration seems pointless without illustrations, and one on the origins and history of SF publishing delves into such thrilling matters as the evolution of pulp magazine binding techniques. The author would have been well advised to leave such matters aside and follow his own taste in the novella format,[18] concentrating on a few major figures and making his arguments tighter.

One has the impression that Svensson started with a list of authors — some essential, like Heinlein, some not that well known, like Boye, some ringers, like Marinetti or Castaneda — along with some topics, like war and nihilism; then he set to work writing something about each one, sometimes finding something to say on their literary or esoteric value, sometimes not.

In the end, one wonders why Svensson burdens his book, and himself, by bringing up the whole Traditionalist business. SF, as already intimated, doesn’t on the surface seem very “Traditionalist” at all.[19] I think the answer is hinted at here:

The ideal of SF, according to Holmberg, is this: man exploring nature with science and technology, thus conquering and understanding his universe, and in the process gaining insights leading to some kind of transcendence. As an esotericist I fully embrace this definition of SF. It’s about venturing out Beyond the Beyond and Within the Within.

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Nor are the Beyond and the Within merely two, distinct aspects; Svensson notes several times his agreement with SF master Norman Spinrad, that the key motif of SF in space travel, but adds that to really travel in space requires inner transformation; otherwise, one may travel to the moon but only bring back some rocks.[20]

The Apollo project went to the moon, a much sought-after event, only to bring home a sample of rocks. In his diary Jünger wrote about this: “the only found a desert because they had the desert inside.”

But while SF may think of space exploration as requiring inner transformation, the Traditionalists themselves refuse to see any such link. Indeed, they are infamous for their contempt for mere technology or even science itself; Traditional societies, says Guénon in the book Svensson directs us to, had better things to do than waste their time with such toys. “Exploring nature with science and technology” and “thus conquering and understanding his universe” is nothing but “dispersion into the horizontal realm” rather than vertical ascent to the Beyond.[21]

So the connection Svensson sees between SF and Traditionalism is at best one-way. If SF leans toward something like Traditionalism, what’s really going on?

We find a clue here in a kind of reflex that Svensson retains from the Traditionalists: the use of the term “titanic” or “titanism” as a derogative, as in fact a synonym for nihilism. Lewis is praised for battling it, while Heinlein is rebuked for yielding to it. That should tell you something’s off here; isn’t Heinlein the “iconic” SF writer? Isn’t SF essentially Promethean, from Frankenstein (“The Modern Prometheus”) on, and even further back, to the various utopias that take inspiration from Plato’s Myth of Atlantis (the realm of Atlas)?

I suppose the Titans are “nihilists” not because they deny any “connection with the causal realm” but because they boldly reach out and grasp it for themselves, “storming Heaven” and “winning the Grail by violence.” The process of self-transformation that Svensson refers to is not so much a matter of Traditionalism as it is of Hermeticism, as even Evola admits.[22]

This “Ancient way of the West, of esoteric strains in Greek, Roman and Norse thought,” finds its “framework” not with Traditionalism but with something along the lines of Jason Reza Jorjani’s Prometheus and Atlas, where both science and SF are confronted and assimilated in the Titanic mode of the West.[23]

Periodically, Svensson drops the ill-fitting Traditionalist garb and promotes a doctrine of Will-Power as something against which SF authors are evaluated (the shift from the one to the other is eased because remember, one must not only diagnose nihilism but fight it!). This emphasis on the training of the Will so as to develop the ability to bring about changes in accordance with will (as Crowley would say) justifies the publisher’s reference to Colin Wilson.[24]

NG-.jpgIndeed, interviewed elsewhere, Svensson sounds an awful lot like that modern exponent of the Hermetic Tradition Neville Goddard himself:

[Q] Man’s life is short. The border is always near. How can be a man educated in such a short period of time to understand the main things of life?

[A] Indeed, life is short. But any man can learn the two words, “I AM”. Christ said them seven times in the Gospel of Joh (“I am the light of the world, I am the door into the sheep, I am the good shepherd” etc.), as such a mirror of the” I Am That I Am”– saying of God in the burning bush of Exodus fame. And if the individual does the same, says “I am”, he acknowledges his eternal, divine nature, of being a spark of the eternal light. This I touch upon in Borderline[25] and this is the succinct summation of my creed: I AM. Modern man, if he so chooses, can reach spirituality this way. The I AM-saying is my formula for a more spiritual life, taught to “the man in the street.”[26]

To stay on the “man in the street” level of physical detail: the book has the quality we’ve come to expect from a Manticore publication; nicely proofread and typeset, with a sturdy binding and an atmospheric wrap-around cover illustration. The translation is serviceable, but another pass or two might have smoothed things out more and made it read a bit less like, well, a translation. Also, in a work of this sort, covering many names and topics, an index would have been appreciated.

In the end, one wishes Svensson would trust his Titanic instincts more, and liberate himself from his Olympian chains. Nevertheless, the reader will find much here that is provocative and truly thought-provoking; a book which not just looks at literature “from the Right” but raises questions about what, ultimately, is the Right itself.

Notes

1. Edited by Greg Johnson; San Francisco: Counter-Currents, 2012.

2. Edited by Greg Johnson; San Francisco: Counter-Currents, 2014.

3. Edited by Greg Johnson; San Francisco: Counter-Currents, 2015.

4. To anticipate a bit, I must point out that “natural law” has little or nothing to do with Tradition; it originates in Stoicism, which Evola, in the book Svensson later cites, dismisses as an “oriental” current alien to Aryan culture, and in its Christian form results from a further misunderstanding of the Greek concept of law as equivalent to “YHVH’s command.” The Stoic advising “live according to nature’s law” is more like our life coaches counselling “You should eat more organic” than a Bible-thumper screaming about da fegz. For more on this, see my essay “A Review of James Neill’s The Origins and Role of Same-Sex Relations in Human Societies” (Amazon.com Kindle Single, 2013).

5. For more on Nasr as a “lion of traditionalism,” see my review of Al-Rawandi’s Islamic Mysticism, “The Bad Samaritan: A Glance at the Mohammed Mythos,” here [3].

6. Guénon would no doubt approve of its Sufi elements, but ultimately dismiss it as mere “syncretism;” Evola might have approved the emphasis on jihad. One must also point out that C. S. Lewis, whose works Svensson also considers exemplars of tradition, would surely have condemned Traditionalism as a blasted heresy and one of the worst tricks of the Devil.

7. Traditionalist would point to a similar mistake made by Jung and others who try to assimilate Tradition to psychoanalysis: the Path is not a method mental healing, but rather assumes an undivided and controlled mind as a starting point.

8. “Despite their apparent differences, Rand admired Spillane’s literary style, and Spillane became, as he described it, a “fan” of Rand’s work.” See McConnell, Scott, ed., “Mickey Spillane,” 100 Voices: An Oral History of Ayn Rand (New York: New American Library, 2010), pp. 232-39.

9. See my “A Hero Despite Himself: Bringing Mike Hammer to the Screen,” here [4].

10. See, of course, my essay “ ”Mike Hammer, Occult Dick: Kiss Me Deadly as Lovecraftian Tale,” here [5] and reprinted in The Eldritch Evola … & Others (San Francisco: Counter-Currents, 2014); for comparison of the films, see my “Essential Films . . . & Others,” here [6].

11. Svensson approves the use of plate armor in the Lord of the Rings films, since it recalls the image of “knights in shining armor.”

12. “But I also admit that there are SF authors in this study hard to categorize. For instance, J. G. Ballard isn’t an author you would think of as a traditionalist. Rather, he’s some kind of modernist. But he isn’t explicitly Marxist.” Later, Ballard’s “The Atrocity Exhibition hasn’t got much to say about Tradition, the theme of this study. But taken for itself this is a great read.” Again, “It’s true that the praising of Tradition and the virtues of old don’t occupy center stage in Michael Moorcock’s novels.” Again, “Karin Boye was a left-leaning intellectual. But she still fits into this survey. Why? Because she wasn’t expressly anti-tradition.”

13. As the reader will know, or have inferred by now, I myself have done a bit of such exploring, mostly in the realm of fantasy — see the essays collected in The Eldritch Evola. . . & Others: Traditionalist Meditations on Literature, Art, & Culture (Ed. Greg Johnson; San Francisco: Counter-Currents, 2014) — but also in SF, such as the works of Olaf Stapledon — see “A Light Unto the Nations: Reflections on Olaf Stapledon’s The Flames” in The Eldritch Evola, and “‘The Wild Boys Smile’: Reflections on Olaf Stapledon’s Odd John” in Green Nazis in Space! New Essays on Literature, Art, & Culture (Edited by Greg Johnson; San Francisco: Counter-Currents, 2015). Oddly enough, Stapledon does not appear in Svensson’s book. Stapledon was of course a parlor pink, but — and admittedly it’s an ironic point — his novels are filled with traditional and even Traditionalist themes, illustrating my point about the return of the Traditional in popular culture.

14. “Nihilists! Fuck me. I mean, say what you like about the tenets of National Socialism, Dude, at least it’s an ethos.” Walther Sobchak, The Big Lebowski (Coen Bros, 1998).

15. Svensson has written a biography of Jünger: Ernst Jünger — A Portrait (Manticore, 2014). The chapter on Jünger here seems like a condensed version, but it does make me want to see the full text.

16. To anticipate a bit, cf. Jason Reza Jorjani, “Promethium Sky over Hiroshima,” Right On, Nov. 3, 2016, here [7].

17. Amazon tells me that the University of Wisconsin put out an edition in 1966, in its dourly titled “Nordic Translation Series,” and a paperback in 2002 in its flashier “Library of World Fiction.”

18. Constant Readers will recall many occasions when I have joined with Henry James in praising “the dear, the blessed nouvelle” format. Writing of Moorcock’s Elric novels, that originally appeared as slim volumes but now comprise 400 page collections, “Having the Eternal Champion books as separate, slim volumes make the saga into a random access myth, an epic where you can begin where you want, merely reading one book or two and then leave it with the sense of having seen an aspect of Multiverse, the whole mirrored in a facet, as it were…. Otherwise, the ideal of the fantasy novel is always ‘thick as a brick’ and this will not engender classics in itself.” He also praises Ballard’s “The Terminal Beach” as “an embryoic condensed novel” with a “condensed, urgent narrative.”

19. Svensson gives himself another free pass by including the clearly more traditional if not Traditionalist genre of fantasy in his definition of SF; like the SF authors, his coverage varies from interesting – Tolkien, Lewis – to just going through the motions in the urge to completeness – Clark Ashton Smith, Lord Dunsany. I tend to agree with Kingsley Amis in New Maps of Hell; the two are best studied apart. Amis’s classic study – arguably the first truly serious critical work on SF – is not in Svensson’s bibliography, though he tells us that he intends his book to be “mapping out new lands,” and the publisher explicitly compares his book to Amis’s, as well as Colin Wilson’s The Outsider; possibly the first time both have ever been invoked at the same time.

20. The key work here is 2001: A Space Odyssey, which Svensson calls “absolutely unique in the history of cinema” and scores as 60% Kubrick, but a necessary 40% Clarke. This point about “inner space” was often made by William Burroughs, who’ mentioned but whose works — Nova Express, for example — are curiously absent.

21. “[But to Traditionalists like Nasr] the events that produced the modern world are not signs of life in contrast to the cadaverous rigidity of Islam but signs of a Promethean betrayal that refuses the demands of heaven.” Al-Rawandi, op. cit.

22. See, of course, his The Hermetic Tradition: Symbols and Teachings of the Royal Art (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 1995), especially Chapter One on the myth of Eden.

23. Prometheus and Atlas (London: Arktos, 2016). See also the same author’s “Against Perennial Philosophy,” Right On, Oct. 21, 2016, here [8]. On the other hand, Prof. Jorjani might appreciate Svensson’s discussion of Heinlein’s use of parapsychological themes to challenge both science and SF.

24. It also may explain the bizarre inclusion of Carlos Castaneda among the authors discussed; Carlos’ first wife was a disciple of Neville.

25. Borderline: A Traditionalist Outlook for Modern Man (Numen Books, 2015).

26. “Lennart Svensson: ‘The I AM-saying is my formula for a more spiritual life, taught to “the man in the street”’,” here [9]. Compare Neville, basically in any of his books or lectures; here [10], for example. On Neville and both Hermeticism and Traditionalism see “Magick for Housewives: The Not-so New (and Really Rather Traditional) Thought of Neville Goddard” in Aristokratia IV (Manticore Press, 2017) and my afterword to Neville’s Feeling is the Secret (Amazon Kindle, 2016).

 

 

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[6] here: http://www.counter-currents.com/2015/02/essential-films-and-others/

[7] here: https://www.righton.net/2016/11/03/the-promethium-sky-over-hiroshima/

[8] here: https://www.righton.net/2016/10/21/against-perennial-philosophy/

[9] here: http://www.radikaliai.lt/radikaliai/3263-lennart-svensson-the-i-am-saying-is-my-formula-for-a-more-spiritual-life-taught-to-the-man-in-the-street

[10] here: http://realneville.com/txt/you_can_never_outgrow_i_am.htm

lundi, 01 avril 2013

Musulmano o costruito dai robot: il Papa di fantascienza finisce così

Musulmano o costruito dai robot: il Papa di fantascienza finisce così

di Gianfranco de Turris

Fonte: il giornale [scheda fonte]

Le religioni (e la teologia) sono argomenti che hanno sempre attirato gli scrittori fantastici e fantascientifici. In particolare la Chiesa cattolica, sotto il profilo temporale e spirituale, ha ottenuto attenzione speciale sia in positivo che negativo. Molti autori ne hanno preso spunto per le loro ipotesi proiettate nel futuro. È soprattutto la fine della Chiesa che ha sollecitato la loro immaginazione. Il concetto di «fine» può infatti intendersi in molti modi: una religione che ha anche un potere temporale può concludere la propria missione in forme diverse. Ovviamente le cosiddette Profezie di Malachia sono spesso lo spunto di base, specie negli ultimi anni dato che ci si avvia alla conclusione dell’elenco dei papi contenuto in quello scritto, pubblicato per la prima volta nel 1595 in appendice a «Legnum Vitae» di Arnold de Wyon. Molti sostengono invece che sia un testo realizzato intorno al 1590 da un famoso falsario, Alfonso Ceccarelli, una specie di Simonides umbro.

 

roma-senza-papaSia come sia, in base a quella elencazione, che parte da Celestino II nel 1143, l’attuale Benedetto XVI sarebbe il 111esimo e penultimo della serie con il moto «De Gloria olivae». Subito dopo c’è una citazione che alcuni interpreti riferiscono a questi, mentre la maggioranza intende come riferita al 112° e conclusivo pontefice: «Durante l’ultima persecuzione di Santa Romana Chiesa siederà (sul trono) Pietro Romano che pascerà il gregge in mezzo a molte tribolazioni; terminate queste la città dei sette colli sarà distrutta, e il terribile Giudice giudicherà la gente».

 

Questa conclusione apocalittica, in linea con molte altre profezie cristiane, non poteva non colpire certi scrittori che l’hanno intesa in modi diversi. Una Chiesa e un Papato possono estinguersi e crollare non solo e non tanto materialmente, quanto spiritualmente, concludendo, fallendo o distorcendo la loro missione. E così per primo si deve ricordare il grande rimosso della letteratura italiana, Guido Morselli l’antimoderno, che come suo primo romanzo dopo il periodo realista scrisse nel 1966-7 Roma senza papa, anche il primo pubblicato da Adelphi nel 1974 dopo il suo suicidio l’anno precedente. Morselli rifiutava l’oggi e quindi la religione del suo oggi, che già manifestava sintomi di decadenza negli anni Sessanta del Novecento (il Concilio Vaticano II si era concluso nel 1965 con tutte le sue novità), e quindi la fine della Chiesa di Roma e del Papato viene descritta nel suo romanzo come una decadenza abissale dei valori tradizionali del Cristianesimo. La sua è una critica della Chiesa «al passo coi tempi» con papi fidanzati, favorevoli alla liberalizzazione di droga, contraccettivi, eutanasia, che utilizza più la psicanalisi freudiana che la teologia, dove il turismo di massa è una benedizione sicché ogni cosa nello Stato del Vaticano viene finalizzata a fare denaro. La Chiesa è finita perché non è più la vera Chiesa.

 

la-moschea-di-san-marcoE di una mercificazione totale, ad uso appunto dei turisti, parla anche, ma in una prospettiva più laica, Roberto Vacca, nel racconto L’ultimo papa (1965), dove il pontefice si esibisce nelle sue funzioni ad uso dei curiosi di tutto il mondo che pagano per vederlo all’insegna dello slogan «Peep-a-Pope-Show» (i «peepshow» sono spettacoli erotici). E, se ci si consente un’autocitazione, mi permetterò di ricordare che in un racconto che scrissi insieme a Piero Prosperi quando eravamo ventenni (Petrus Romanus, 1965) si immaginava una fine “politica” del Papato sotto un regime comunista instauratosi in Italia. Ma il tempo passa e i pericoli per la Chiesa cattolica cambiano: ad esempio, il relativismo dei valori, la crisi delle vocazioni, l’aggressività dell’Islam hanno indotto due autori a descriverne una fine traumatica, una resa senza condizioni: cinquant’anni dopo Prosperi, nel suo romanzo La moschea di San Marco (Bietti, 2007) prevede che nel 2015 Benedetto XVII, successore di Ratzinger, dopo aver creato una commissione di consulenti musulmani per allargare il dialogo, in un discorso Urbi et Orbi dichiari conclusa l’«eresia cristiana» e chieda ad Allah di riammettere i cattolici nella Umma dei credenti.

 

apocalissi-2012Di recente Antonio Bellomi torna sul tema e nel suo Finis mundi (antologia Apocalissi 2012, Bietti) prende spunto dalla profezia Maya sulla fine del mondo per immaginarsi la morte di Bendetto XVI e il suo successore uscito dal Conclave, il cardinale indonesiano Giovanni Ali Sudarto, che sceglie per sé il nome di Hussein I e che, senza portare alcun simbolo della croce, inizia la sua prima allocuzione alla folla dicendo: «In nome di Allah, misericordioso e compassionevole…». E uno dei personaggi del racconto dice: «Non è la fine del mondo. È la fine dell’era della Chiesa di Roma come l’abbiano conosciuta…».

 

Anche gli autori anglosassoni si sono avvicinati all’argomento con atteggiamento fantascientifico e futuribile. La storia più interessante non è il racconto Il dilemma di Benedetto XVI di J.H.Brennan (uscito nel 1977 con un titolo diverso e tradotto da Urania nel 1978), citato in questi giorni solo per la coincidenza del nome: vi si racconta delle visioni del Pontefice per dichiarar guerra ad un dittatore e di uno psicanalista chiamato per capire se esse siano vere o false. L’opera più curiosa è Il papa definitivo di un grande nome come Clifford D. Simak. Scritto nel 1981, racconta del pianeta Vaticano 17, dove si è rifugiata una stirpe di robot che, non potendo accedere sulla Terra alla religione cattolica in quanto privi d’anima, hanno creato una civiltà ed una religione simil-cattoliche con identiche strutture e riti, costruendo il «papa definitivo», cioè un immenso computer in cui immettere tutta la conoscenza dell’universo. Due temi, religione e robot, tipici di Simak che li usa per decretare la fine della Chiesa come l’abbiamo conosciuta sinora. In tema di automi Robert Silverberg con Buone notizie dal Vaticano del 1971 immagina che da un futuribile Conclave esca un pontefice robot che invece di rivolgersi alla gente in Piazza San Pietro accenda i propri razzi e sparisca in alto, nel cielo. Ma non occorre essere di metallo per fare e decidere cose inaspettate: il papa Roberto I descritto da Norman Spinrad nel suo Deus X emana una enciclica in cui proclama la possibilità di trapiantare l’anima tra esseri umani, come fosse il cuore, il fegato o i polmoni.


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lundi, 18 mars 2013

Notizen über ein krankes Land

Notizen über ein krankes Land

von Tobias Witt

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

 

abgesang_cover.jpgAbgesang — Notizen über ein krankes Land“ ist eine Sammlung von Texten, in der der bekannte Science Fiction-​Autor Frank W. Haubold ein politisches Bekenntnis ablegt.

Frank W. Haubold zeichnet in dem kleinen Buch ein erschreckendes Bild Deutschlands. Immer wieder wird deutlich, dass wir uns mit großen Schritten auf eine scheinbar nicht abwendbare nationale Katastrophe zu bewegen. Haubolds angenehmer Schreibstil macht das Buch trotz seiner Themenschwere lesbar. Die Gliederung des Buches, die statt Kapiteln Tagebucheintragungen für die einzelnen Kommentare nutzt, hilft, das aufgelistete Sammelsurium politisch korrekter Absurditäten zeitlich einzuordnen.

Seite für Seite den Irrsinn entlarven

Haubold selbst schreibt im Nachwort des Buches: „Dem aufmerksamen Leser wird möglicherweise nicht entgangen sein, dass diese Sammlung kaum noch Beiträge aus dem Jahr 2012 enthält. Das bedeutet jedoch nicht, dass sich die Dinge zum Besseren gewendet hätten, sondern das genaue Gegenteil.“

In einem Eintrag vom Dezember 2009 berichtet Haubold über den Fall einer Abiturientin, die in Dresden von einem Pakistani ermordet wird. Die deutschen Mainstreammedien verschweigen die Herkunft des Täters. Erschreckende Parallelen zum jüngst in Holland ermordeten Schiedsrichter oder dem von Türken totgeprügelten Daniel S. lassen sich nicht vermeiden. So geht es Seite für Seite quer durch den bundesrepublikanischen Irrsinn.

Das Bild, das Haubold von Deutschland zeichnet, erinnert stark an die Lebensrealität der Menschen in der DDR, wo unbequeme Fakten solange geleugnet oder überarbeitet wurden, bis sie zur aktuellen Lage passten. Der Autor legt dabei einen scharfen Ton an den Tag, der aber nie ins Überzogene abgleitet. Das Buch eignet sich auch um Freunden und Bekannten, die sich noch nicht mit einer medialen Gegenöffentlichkeit auseinandergesetzt haben, einen Einstieg zu bieten.

Und immer wieder der Waldgang

Man kann die einzelnen, zum Teil sehr subjektiven Kommentare als Denkanstoß auffassen und sich dann mit dem entsprechenden Thema weiter auseinandersetzen. Wer also einen gut zu lesenden und durch den sehr gelungenen Schreibstil auch kurzweiligen Einstieg in die konservativen Themen der letzten Jahre sucht, der wird hier fündig.

Haubold, der sonst auf einem ganz anderen Gebiet zu Hause ist, offenbart sich dem Leser nun als Waldgänger und reiht sich ein in die wachsende Schar derer, die nicht mehr mitspielen: „Das bedeutet keineswegs die Aufgabe der eigenen Positionen, sondern im Gegenteil deren Bewahrung. Der Waldgänger gibt nichts auf, er gewinnt etwas: Die Freiheit, nicht mehr dazu gehören zu müssen.“

Frank W. Haubold: Abgesang – Notizen über ein krankes Land. 138 Seiten, CreateSpace Independent Publishing Platform 2012. 6,55 Euro.

Anmerkung der Redaktion: Neben dieser Rezension hat Tobias Witt ein Interview mit Frank W. Haubold geführt.

Gespräch: Frank W. Haubold
 
von Tobias Witt

haubold6773803-M.jpgParallel zu seiner Rezension hat sich unser Autor Tobias Witt mit Frank W. Haubold über sein Buch Abgesang – Notizen über ein krankes Land unterhalten.

Blaue​Narzisse​.de: In Ihrem Blog haben Sie in einem Eintrag vom 16. Dezember 2011 bereits ein ähnlich pessimistisches Fazit beschrieben, wie am Ende Ihres Buches. Auch haben Sie in den Kommentaren dazu festgehalten, daß dies der letzte Eintrag in Ihrem Blog sein wird, was dann bis zum Erscheinen von Abgesang – Notizen über ein krankes Land auch eingehalten wurde. Was hat sie dazu bewogen, dieses Buch zu veröffentlichen?

Frank W. Haubold: Das hat in erster Linie damit zu tun, daß im Lauf der Jahre einige Texte entstanden sind, die möglicherweise auch über den Tag hinaus ihre Wirkung entfalten könnten. Im Internet sind die Lesegewohnheiten anders als bei „normaler“ Lektüre, die doch etwas mehr in die Tiefe geht. Außerdem bot die Zusammenstellung der Texte in der Reihenfolge ihres Entstehens die Möglichkeit, eine Art „Gesellschafts-​Porträt“ zu zeichnen, das ganz anders wirkt als ein einzelner Blogbeitrag.

Im Nachwort „Der Waldgang“ schreiben Sie sehr treffend, daß sich in den letzten Jahren an den von Ihnen angeprangerten Mißständen in Deutschland leider überhaupt nichts geändert hat. Wo sehen sie dennoch Chancen und Möglichkeiten für freiheitliche Positionen?

Die Chance zu positiver Veränderung besteht immer, selbst in einer Gesellschaft, die nach meinem Eindruck immer mehr totalitäre Züge annimmt. Wie in der „Endphase“ der DDR liegt es jedoch an jedem einzelnen selbst, ob er sich dem Anpassungsdruck beugt und mit den Wölfen (die doch wohl eher Schafe sind) heult oder ob er seine Selbstachtung bewahrt und opponiert. Auf das Verständnis einer Mehrheit kann er dabei nicht unbedingt hoffen, dafür funktionieren die Ausgrenzungsinstrumente der politisch-​medialen Kaste (noch) zu gut.

Es scheint, als ob Sie das Vertrauen in die deutsche Politik völlig verloren hätten. Gibt es Ihrer Meinung nach Strömungen, die vielleicht eine Chance hätten, den Mißständen entgegenzutreten?

Das hängt in erster Linie davon ab, ob es gelingt, die zahlreichen Strömungen des konservativen und freiheitlichen Lagers zusammenzuführen, die heute fast im Dutzend völlig unkoordiniert agieren und deshalb politisch bedeutungslos sind. Ansätze wie die „Wahlalternative 2013“ gibt es durchaus, aber die Hürden bis zum Entstehen einer funktionsfähigen Partei sind hoch, zumal der mediale Gegenwind erheblich ist, der vom Totschweigen bis zur persönlichen Diffamierung reicht.

In Ihrem Blog und auch im erwähnten Buch beschreiben Sie eine nicht abwendbare Katastrophe, auf die wir zusteuern. Wo sehen sie Deutschland in 10 Jahren?

Zehn Jahre sind möglicherweise ein zu enger Zeitrahmen, um grundlegende gesellschaftliche Veränderungen zu prognostizieren. Die demographische Katastrophe, die Herr Sarrazin fundiert beschrieben hat, dürfte zu diesem Zeitpunkt allerdings schon so weit fortgeschritten sein, daß die Folgen offenbar werden. SPD und „Grüne“ setzen ja bereits heute auf Mehrheiten jenseits der autochthonen Bevölkerung. Wollte man hier ernsthaft gegensteuern, müßte das heute geschehen, wofür gegenwärtig so gut wie nichts spricht. Wann es konkret zum vorprogrammierten Zusammenbruch des Sozialstaates und den damit verbundenen Verwerfungen kommt, hängt auch von den ökonomischen Rahmenbedingungen ab; das war in der „Endzeit“ der DDR nicht anders.

 

 

jeudi, 07 juin 2012

Ray Bradbury, R.I.P.

Ray Bradbury, R.I.P.

By John Morgan

Ex: http://www.counter-currents.com/  

Ray Bradbury, the writer best known for his novels The Martian Chronicles and Fahrenheit 451, as well as a hundreds of short stories, passed away on Tuesday, June 5 at the age of 91. With him we have lost not only one of America’s greatest writers, but also one of our last genuine writers.

However, I don’t use either of these words – genuine or writer – lightly. I say writer, because I most emphatically do believe that Bradbury, while certainly not one of the most “deep” or sophisticated writers of the past century, certainly came closer to capturing the Angst of our age better than just about anyone else.

I very deliberately did not call him a “science fiction writer,” either, since, as he himself once pointed out, the only one of his major works that could be accurately defined as science fiction is Fahrenheit 451, while the bulk of his work could be more accurately be described as fantasy or horror fiction, with some mainstream works, such as Dandelion Wine, included as well.

As for “genuine,” I used that word for several reasons. One is that Bradbury was part of a vanishing set of writers who learned how to write before America became a post-literate, “information” society that looked to television and, later, the Internet rather than books for entertainment and social commentary. Another is that Bradbury, by his own account, became a writer because of an innate need to write – both because he felt he had a calling for it, and because he quite literally depended on his writing for his livelihood.

I remember reading him recount how, back in 1949 when he was staying at the YMCA in New York and desperately attempting to find a publisher for his short stories about Mars, an editor at Doubleday advised him to turn the book into a novel instead, as novels tend to be more marketable than collections of stories. Bradbury then stayed up all night at the Y, adding a superstructure to his Mars stories modeled on Sherwood Anderson’s Winesburg, Ohio, and thus The Martian Chronicles was born.

That used to be the crucible in which great writers were born. Writers were made of equal parts inspiration and determination, prepared to risk everything in the hope, often bordering on insanity, that someone else would actually like what they were doing. These days in America, if someone decides he wants to be a writer, he usually ends up taking creative writing courses at a college or university, and then, if he’s really driven, he’ll continue on to graduate school and get a Master of Fine Arts degree, attending endless “workshops” where teachers of less-than-dazzling talent of their own try to teach him how to write in a style that will appeal to the editors of the prestigious literary magazines – magazines that only a few thousand people nationwide actually read, but which count for everything in the world of academic literary writing.

If he perseveres and actually manages to publish a few things, and is a bit lucky, he can then find a cozy tenure-track position at some school, teaching writing to other writing students, and giving him the leisure time to write books that will only ever be of interest to other MFA students and professors of writing, since the incestuous world of academic writing is the only world he’s ever lived in. With a few exceptions, that is the state of the field of literary writing in America today. The only living American writers I can think of off the top of my head who I would term “genuine” writers of the same caliber as Bradbury would be Cormac McCarthy, Don DeLillo, and Tito Perdue. They are a vanishing breed.

One might ask why Bradbury should matter to readers of Counter-Currents. One reason is that Bradbury was one of the few people still engaged in a process that is fast becoming a rarity – namely, the actual production of “Western culture,” rather than mere lamentation at its absence. He was very much a writer in the Western, and more specifically American, literary tradition. There is very little overt political content to his work, however, and apart from his public objections to Michael Moore stealing the name of his 2004 film, Fahrenheit 9/11, from his book without permission (a complaint which Bradbury insisted was not politically motivated), as far as I knew, he had never done anything political at all.

In looking over the coverage of Bradbury’s death in the online media, however, I came across a tribute in the National Review entitled “Ray Bradbury, a Great Conservative,” which describes how he was initially a staunch Democrat but started to become disillusioned with liberalism during Lyndon Johnson’s administration, and became more and more of a conservative after that. The article quoted Bradbury as saying in 2010, “I think our country is in need of a revolution. There is too much government today. We’ve got to remember the government should be by the people, of the people, and for the people.” That’s good to know, but I still view Bradbury as essentially an apolitical man.

For me personally, the most relevant thing in Bradbury’s work is his anti-modern spirit. This is why it’s ridiculous to try to classify him as a science fiction writer. Bradbury made his bones as a writer in the 1940s and ’50s, at a time when the vast majority of science fiction was about one-dimensional characters serving as chess pieces in a game of depicting futuristic technology or some fantastic alien world. This is the tradition into which today’s “hard” science fiction falls – stories which are more about being scientifically and technologically plausible than interesting as literature.

Bradbury was never a part of this school. If a rocket appears in a Bradbury story, it’s just a rocket – he assumes you know what one is, and leaves all the technical details to your imagination. This isn’t just laziness on his part – in truth, Bradbury saw advancing technology as a threatening thing, and in his own life he was actually a technophobe who never learned to drive and who apparently refused to fly for much of his life. In the final years of his life, to his credit, he also resisted allowing his works to be turned into e-books, claiming that American life had become too mechanized – although apparently, he changed his mind about this, since Fahrenheit 451 was released as a Kindle in 2010 (ironically enough).

The most important aspect of a Bradbury tale is the depth of feeling and passion felt by the characters, and the uncompromising demand they make to remain human in the face of technology and other popular trends of modernization. Bradbury’s best stories are about solitary men who sense that their souls are being threatened by forces driven by the massive engines of progress, and who then embark on an insane battle which they know they cannot win, but which they also know is preferable to continuing to live as one of the mindless herd.

The quintessential character of this type in Bradbury’s corpus is Guy Montag in 1953’s Fahrenheit 451. In this future America (as I recall he never states exactly when it takes place), all books have been banned for decades, television has taken on the character of what is now termed “virtual reality” and dominates most citizens’ lives, presidents are elected on the basis of their looks rather than their policies, actual communication between individuals never rises above the banal, suicide and drug addiction are rife, and personalities never develop beyond childish immaturity.

Montag is a firefighter, but now that all buildings are fireproof, their only job is to show up whenever books are discovered so that they can be promptly burned. Montag grows curious, however, and eventually starts to read some of the books, and discovers the world that has been denied to him. Once exposed to it, he can’t go back to the mindless world he knew before. He ends up conspiring to destroy the firemen, leaves his television-addicted wife, kills the Fire Chief, goes on the run, and ends up joining a small, underground sect of derelict literati in the countryside who have each committed a book to memory, so that they can preserve some of them without fear of arrest. The book ends as America is destroyed in a long-anticipated nuclear war, and Montag and his fellows begin to walk back toward the ruins of the cities, determined to use their knowledge to rebuild a genuine civilization once again.

This is incredibly radical stuff. These are Evola’s “men among the ruins,” doing their part to save something of a genuine tradition even when all seems lost, in the hope that, eventually, a new world will arise. It’s amazing that Fahrenheit 451 is often required reading in public school courses, when you think about it, even though the popular wisdom is that the book is about the “dangers of censorship” – which is rather like saying that Moby Dick is a story about a man who is chasing a whale. The world Bradbury depicts says much more about the dark side of modern life, and is much more horrifying than mere “censorship.” He is a poet for the man who stands by tradition while being at war with the modern world all around. One of my favorite passages of the book has Montag attempting to read the Book of Matthew on a commuter train, while an obnoxious commercial for toothpaste blares in the background, making it impossible to think. Such moments remain strikingly relevant and symbolic.

I’ve always been struck that George Orwell’s Nineteen-Eighty-Four is held up as the classic dystopian novel. While Nineteen-Eighty-Four has considerable merit in its own right, it is also quite obvious by comparing the two that Bradbury had a much greater understanding of the real dangers lurking in Western civilization in the mid-20th century, and of how they would end up playing out in our time. Orwell’s dystopia is about a crushing, all-powerful government that rules with an iron fist, something that seems quite dated today.

Bradbury’s dystopia really isn’t all that different from the America we now inhabit, where the soft touch of commercialization and materialism is used to enforce state power instead. It’s true that books haven’t actually been banned, although they have been rendered irrelevant.

Another classic Bradbury tale of a man rebelling against the spirit of his times is “Usher II,” which was included in The Martian Chronicles and is in part an homage to Edgar Allan Poe, Bradbury’s literary mentor. In this story, we learn that America has imposed moral laws on its citizens, and as a result, nothing deemed disturbing is permitted. A man named William Stendahl, frustrated with the lack of freedom on Earth, goes to the fledgling colony on Mars, where he builds a massive, automated haunted house based on Poe’s stories. Hearing of it, government officials named “Moral Climate Monitors” are dispatched to investigate its decency.

When they arrive, they immediately decide to have the house torn down, but Stendahl convinces them to go through the house once before passing judgment on it. He also reveals that he has had android doubles of all the officials made. As they walk through the house, the officials see the android versions of themselves being killed, one by one, in particularly gruesome fashion, as Stendahl condemns them for their efforts to sanitize the human experience. Finally, when he gets the Chief Inspector alone, Stendahl reveals that it is the real officials who have been getting killed, while the android doubles were looking on. Stendahl traps the Chief Inspector behind a wall in imitation of “The Cask of Amontillado,” and then whisks away by helicopter as the house collapses into the surrounding swamp.

Although perhaps the simplest version of his “man among the ruins” character is the one in his story “The Pedestrian” (1953), which is about life in 2053, when television has become so predominant that no one leaves their homes at night. Leonard Mead takes a walk through his city, enjoying the solitude he finds and wishing to differentiate himself from those who are forever huddled in front of their screens. Crime, we are told, has disappeared, since television keeps everyone constantly amused. He is finally stopped by a police car on his walk, and when he can’t offer any explanation for why he is walking, he is arrested and told that he will be taken to a psychiatric ward. The crowning dénouement comes when Mead is forced into the car and realizes that there are no police officers, and that it is completely automated.

From these examples, it should be clear that Bradbury nursed a hatred for the modern world that bordered on the violent, as evinced by the extreme reactions many of his characters have to it. The modern world for Bradbury, as it is for the traditionalists, is a place of soulless materialism, sterility, and stupidity divorced from anything authentic, as well as from the past.

My personal favorite since childhood among Bradbury’s rebellious characters, however, is Spender, in “And the Moon Be Still as Bright,” from The Martian Chronicles. In this story, following the disappearance of several earlier expeditions to Mars from Earth, a large and heavily-armed group of astronauts lands on Mars, only to discover that all of the Martians have recently died as a result of being exposed to chickenpox by the previous expeditions from Earth, and against which their immune systems had no defense.

Spender is enchanted by the remnants of the Martian civilization, but his colleagues are mostly contemptuous of it, breaking things and spending their time getting drunk. Spender disappears for several weeks, exploring the Martian ruins on his own, and then returns, lulling his colleagues into a false sense of security and then gunning down six of them. He flees into the hills, where he is pursued by the commander of the expedition, Captain Wilder, and a large force of armed men.

Wilder approaches Spender one last time before he attacks him, to try to talk him into surrendering. The conversation they have has always been among my favorite passages, and I think it’s worth quoting in full:

The captain considered his cigarette. “Why did you do it?”

Spender quietly laid his pistol at his feet. “Because I’ve seen that what these Martians had was just as good as anything we’ll ever hope to have. They stopped where we should have stopped a hundred years ago. I’ve walked in their cities and I know these people and I’d be glad to call them my ancestors.”

“They have a beautiful city there.” The captain nodded at one of several places.

“It’s not that alone. Yes, their cities are good. They knew how to blend art into their living. It’s always been a thing apart for Americans. Art was something you kept in the crazy son’s room upstairs. Art was something you took in Sunday doses, mixed with religion, perhaps. Well, these Martians have art and religion and everything.”

“You think they knew what it was all about, do you?”

“For my money.”

“And for that reason you started shooting people.”

“When I was a kid my folks took me to visit Mexico City. I’ll always remember the way my father acted – loud and big. And my mother didn’t like the people because they were dark and didn’t wash enough. And my sister wouldn’t talk to most of them. I was the only one really liked it. And I can see my mother and father coming to Mars and acting the same way here.

“Anything that’s strange is no good to the average American. If it doesn’t have Chicago plumbing, it’s nonsense. The thought of that! Oh God, the thought of that! And then – the war. You heard the congressional speeches before we left. If things work out they hope to establish three atomic research and atom bomb depots on Mars. That means Mars is finished; all this wonderful stuff gone. How would you feel if a Martian vomited stale liquor on the White House floor?”

The captain said nothing but listened.

Spender continued: “And then the other power interests coming up. The mineral men and the travel men. Do you remember what happened to Mexico when Cortez and his very fine good friends arrived from Spain? A whole civilization destroyed by greedy, righteous bigots. History will never forgive Cortez.”

“You haven’t acted ethically yourself today,” observed the captain.

“What could I do? Argue with you? It’s simply me against the whole crooked grinding greedy setup on Earth. They’ll be flopping their filthy atoms bombs up here, fighting for bases to have wars. Isn’t it enough they’ve ruined one planet, without ruining another; do they have to foul someone else’s manger? The simple-minded windbags. When I got up here I felt I was not only free of their so-called culture, I felt I was free of their ethics and their customs. I’m out of their frame of reference, I thought. All I have to do is kill you all off and live my own life.”

The captain nodded. “Tell me about your civilization here,” he said, waving his hand at the mountain towns.

“They knew how to live with nature and get along with nature. They didn’t try too hard to be all men and no animal. That’s the mistake we made when Darwin showed up. We embraced him and Huxley and Freud, all smiles. And then we discovered that Darwin and our religions didn’t mix. Or at least we didn’t think they did, We were fools. We tried to budge Darwin and Huxley and Freud. They wouldn’t move very well. So, like idiots, we tried knocking down religion.

“We succeeded pretty well. We lost our faith and went around wondering what life was for. If art was no more than a frustrated outflinging of desire, if religion was no more than self-delusion, what good was life? Faith had always given us answers to all things. But it all went down the drain with Freud and Darwin. We were and still are a lost people.”

“And these Martians are a found people?” inquired the captain.

“Yes. They knew how to combine science and religion so the two worked side by side, neither denying the other, each enriching the other.”

“That sounds ideal.”

 …

Spender led him over into a little Martian village built all of cool perfect marble. There were great friezes of beautiful animals, white-limbed cat things and yellow-limbed sun symbols, and statues of bull-like creatures and statues of men and women and huge fine-featured dogs.

“There’s your answer, Captain.”

“I don’t see.”

“The Martians discovered the secret of life among animals. The animal does not question life. It lives. Its very reason for living is life; it enjoys and relishes life. You see – the statuary, the animal symbols, again and again.”

“It looks pagan.”

“On the contrary, those are God symbols, symbols of life. Man had become too much man and not enough animal on Mars too. And the men of Mars realized that in order to survive they would have to forgo asking that one question any longer: Why live? Life was its own answer. Life was the propagation of more life and the living of as good a life is possible. The Martians realized that they asked the question ‘Why live at all?’ at the height of some period of war and despair, when there was no answer. But once the civilization calmed, quieted, and wars ceased, the question became senseless in a new way. Life was now good and needed no arguments.”

“It sounds as if the Martians were quite naïve.”

“Only when it paid to be naïve. They quit trying too hard to destroy everything, to humble everything. They blended religion and art and science because, at base, science is no more than an investigation of a miracle we can never explain, and art is an interpretation of that miracle. They never let science crush the aesthetic and the beautiful. It’s all simply a matter of degree. An Earth Man thinks: ‘In that picture, color does not exist, really. A scientist can prove that color is only the way the cells are placed in a certain material to reflect light. Therefore, color is not really an actual part of things I happen to see.’ A Martian, far cleverer, would say: “This is a fine picture. It came from the hand and the mind of a man inspired. Its idea and its color are from life. This thing is good.’”

There was a pause. Sitting in the afternoon sun, the captain looked curiously around at the little silent cool town.

“I’d like to live here,” he said.

“You may if you want.”

“You ask me that?”

“Will any of those men under you ever really understand all this? They’re professional cynics, and it’s too late for them. Why do you want to go back with them? So you can keep up with the Joneses? To buy a gyro just like Smith has? To listen to music with your pocketbook instead of your glands? There’s a little patio down here with a reel of Martian music in it at least fifty thousand years old. It still plays. Music you’ll never hear in your life. You could hear it. There are books. I’ve gotten on well in reading them already. You could sit and read.”

“It all sounds quite wonderful, Spender.”

“But you won’t stay?”

“No. Thanks, anyway.”

“And you certainly won’t let me stay without trouble. I’ll have to kill you all.”

“You’re optimistic.”

“I have something to fight for and live for; that makes me a better killer. I’ve got what amounts to a religion, now. It’s learning how to breathe all over again. And how to lie in the sun getting a tan, letting the sun work into you. And how to hear music and how to read a book. What does your civilization offer?”

This is the crux of the traditionalist argument in a nutshell. I would add, however, that while it can be beneficial for a Western traditionalist to look to the other traditional civilizations of old for instruction and inspiration, the past of our own civilization is just as alien to modern man as a Martian civilization would be. The real battle is not that of the “West” versus the intrusion of outside elements, because even the “West” of today is not really Western anymore. The battle of our time is, at essence, really about the traditional versus the modern. Everything else is just a manifestation of this basic struggle. And this is a war that is happening everywhere. And it begs the question: what, exactly, are we fighting for? For the traditionalist, at least, the fight must, and can only be for our souls.

Spender adopted the Breivik approach in his war for the traditional, sparking violence that had no chance of success (in the story, he is killed). We can understand the motives and frustrations that lead to such actions, but ultimately, they don’t get us anywhere. The more correct approach, however, is Montag’s – of going underground, and trying to preserve our traditions, until the moment arises when more is possible. As Evola put it, one must become one of “those who have kept watch during the long night [so that they] might greet those who will arrive with the new dawn.” I doubt whether Bradbury had ever heard of the traditionalists, but he was certainly one of them in spirit, if not in doctrine.

I’ll end a bit indulgently and mention the one time I met Bradbury face-to-face. It was in 1996, and he was on a book tour promoting his latest book (Quicker Than the Eye), and he made a stop at the Borders in Ann Arbor, which is where I was living at the time. He had been scheduled to give a reading followed by a book signing, but so many thousands of people came that the reading was abandoned and the poor man simply sat and signed books for seven hours. I got there early and only had to wait for three. When I finally got in front of him and plunked my stack of books down for him to sign, I could feel the air as if it were charged with electricity. I was standing in front of a man who had been as much a part of my childhood as my friends and relatives. Even though I must have been indistinguishable from the legions of other drooling fans to him, he was a perfect gentleman, and I was even able to engage him in conversation for a few moments. I admitted to him that, when I made my first attempts at writing as a teenager, many of my early stories were blatant imitations of his own themes and style. He just waved his hand and said, “That’s OK. All these years, I’ve just been ripping off H. G. Wells!” And he even wished me luck in my own writing career. That will always be how I’ll remember him – every bit as legendary as I had imagined he would be.

The thoughts and feelings which Bradbury’s work inspired in me as a youth have become part of the fabric that underlies my mental and emotional makeup to the point that I can’t even recognize it anymore. He helped to show me what is truly important in life, what is going wrong with the world and what needs to be done about it. Everything else I’ve done since then has just been a continuation of this crusade. There is a direct line between my reading of Bradbury’s works as a child and the urge that has led me to my present-day engagement with Arktos and Counter-Currents. I know that, whatever else happens, he will always be a part of my own being.

Thank you, Mr. Bradbury.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/06/ray-bradbury-r-i-p/

dimanche, 05 juillet 2009

James Graham Ballard nous a quittés...

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Claudio ASCIUTI:

 

James Graham Ballard nous a quittés...

 

James Graham Ballard, l’écrivain pessimiste et cyberpunk a disparu

 

Les “crocodiles” du journalisme italien sont des animaux étranges. Pendant longtemps, ces “crocodiles”  —expression italienne pour désigner les fiches biographiques d’hommes et de femmes célèbres que l’on conserve dans les rédactions des journaux—  demeurent dans les tiroirs secrets des experts auto-proclamés des médias. On ne les libère de leur prison poussiéreuse qu’à la mort de l’être d’exception qui a justifié leur existence. Aujourd’hui, ces “crocodiles” n’ont presque plus raison d’être: il suffit de faire une petite promenade sur la grande toile, de consulter par paresse Wikipedia et le tour est joué! Tout défunt qui vient fraîchement de décéder, et dont on ignore tout ou quasi tout, trouve subitement, face à son cadavre, une foultitude d’experts qui, par une sorte de parthénogénèse, lui taillent de belles biographies posthumes, véritables “crocodiles” de brics et de brocs, de vérités toute faites et d’approximations. Le 25 février 2009, le grand Philip José Farmer nous quittait et aucun de nos quotidiens nationaux ne lui a consacré une ligne. Le 19 avril 2009, c’était au tour d’un autre grand écrivain anglo-saxon de passer de vie à trépas: James Graham Ballard. Les journalistes italiens de service lui ont consacré des articles, tous égaux, tous similaires, ce qui nous donne l’impression que tous ces zélotes de nécrologues avaient l’habitude de dormir avec ses oeuvres sous l’oreiller.

 

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C’est faux. Evidemment. Seul le quotidien “L’Unità” a choisi un homme digne d’écrire une rubrique nécrologique substantielle à l’occasion de la disparition de James Graham Ballard. Cet homme est Antonio Caronia, spécialiste universitaire de l’imaginaire moderne et traducteur de notre écrivain anglais. Les autres nécrologues zélés ne savaient manifestement pas qui était Ballard: dans leurs “crocodiles”, ils nous ont décrit un homme et sa littérature mais c’était un homme et une littérature qui n’existaient pas. Ou bien ils ont glosé, de manière conventionnelle,  sur d’autres problématiques, déconnectées de la biographie réelle de l’écrivain. Ils évoquaient certes le titre de ses livres mais ceux-ci, sous leur plume, semblaient changer de contenu. On peut même se demander s’il s’agissait bien des mêmes livres. Ou du même auteur...

 

Ballard fut essentiellement un écrivain de science-fiction, qui n’a pas “renié”, comme quelqu’un l’a écrit, ses oeuvres antérieures à 1962, année où il a inventé l’ “inner space”, l’espace intérieur, évoqué dans les “crocodiles” les moins banals mais sans que leurs auteurs ne comprennent réellement de quoi il s’agit. Alors que c’est fondamental. Avec cet “espace intérieur”, Ballard a provoqué une grande révolution dans ce genre littéraire, tout en déclarant, comme bien d’autres dans les années 60, que c’était fini d’écrire encore et toujours comme on l’avait fait auparavant. Les temps avaient changé: la littérature devait changer elle aussi. Ballard s’est donc mis au travail, à fond, jusqu’à pouvoir dépasser les conventions du genre; il s’est mis à écrire des thrillers dans une sphère postmoderne. Le succès mondial est alors arrivé, avec le roman autobiographique “L’Empire du Soleil” (1984); c’est par cet ouvrage que les intellectuels et le grand public l’ont découvert. Lorsque, trois ans plus tard, Steven Spielberg en a tiré un film homonyme et lorsque la vogue du “cyberpunk” l’élit comme son “père putatif”,  alors le monde a su que Ballard était prêt à être “embaumé” dans le mastaba de la littérature.

 

D’où cette volonté des fauteurs de “crocodiles” de donner à leurs lecteurs un cadre préétabli  pour l’oeuvre et une définition homologuée de l’auteur, cadre et définition qui font de lui un écrivan présentable, digne de figurer dans les hautes sphères de la culture officielle, après avoir expurger la science-fiction du discours. Ballard est ainsi devenu un précurseur de la vogue “cyberpunk”, un écrivain décrété “subversif” à la façon des médiacrates, un révolutionnaire, un prophète du futur, un visionnaire, celui qui utilise la science-fiction pour dénoncer le monde moderne, alors qu’en réalité Ballard n’écrivait pas de science-fiction. Et dans la foulée, Ballard est également devenu un anti-fasciste bon teint, un philo-américain. Mais le Ballard, que mes amis et moi avons connu, celui que nous avons aimé, est bien différent de l’image que lui ont taillée les fauteurs de “crocodiles”. Et c’est bien sûr notre vision que nous aimerions évoquer dans cet hommage. Les éléments biographiques coïncident, entre nous et les “crocodiles”, mais non les résultats, non le jugement final à porter sur l’homme et sur l’oeuvre. C’est comme ses livres: mêmes titres mais autres contenus.

 

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Le Ballard, dont nous aimons nous souvenir aujourd’hui, est né à Changhai, en Chine, en 1930, dans une famille anglaise. Elle a été internée dans le camp de détention japonais de Lunghua de mars 1943 à août 1945. Ballard n’utilisera jamais cette détention pour en tirer de quelconques avantages ou pour se faire valoir. Au contraire, en dépit des privations et de la violence des gardiens, il ne cessera de considérer ces deux années comme les meilleures de sa vie. Il témoignera amitié et respect pour les Japonais et l’image que son art nous a léguée, celle du gamin anglais auquel les soldats nippons enseignent le kendo, est très belle. Son père, après la guerre, témoignera d’ailleurs en faveur du premier commandant du camp, Hyashi. Ballard décrira également les avions japonais et anglais, et surtout américains, qu’il verra en action; dès son retour en Grande-Bretagne et après avoir terminé sa scolarité, il s’engagera comme volontaire dans la RAF et partira pour le Canada, où il acquerra toutes les techniques du pilote. C’est quand il servait dans les rangs de la RAF que Ballard a découvert la science-fiction et décidé de devenir écrivain. Il donne sa démission, retourne en Angleterre et commence à écrire des nouvelles.

 

Avec “Prima Belladonna” (1956), il sort de l’anonymat. Avec cet ouvrage, il crée le noyau central de ce que l’on appellera “le cycle de Vermillon Sands”, d’après le nom du lieu où se déroulent les récits. Un lieu qu’il définit comme “les périphéries exotiques de son esprit”, avec un scénario inspiré de Dali et de Tanguy autant que d’Ernst, avec voiliers de sable et scorpions gemmés, et surtout les destins obscurs qui accablent les protagonistes de ses nouvelles et romans. Il suffit de penser à “Mers de sable”, qui reprend et rappelle Coleridge et sa “Balade du vieux marin”, pour se rendre compte de l’ampleur du discours narratif ancré dans “Vermillon Sands”.

 

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Mis à part ce cycle, les nouvelles de Ballard forment, à elles seules, une sorte de second texte: “La parade des atrocités”, qui n’est pas un roman comme l’ont écrit les fauteurs de “crocodiles” mais un recueil de quinze nouvelles qui ont eu un impact très puissant sur l’imaginaire contemporain; il s’agit d’écrits de style expérimental, sorte de croisement entre Dos Passos, William Burroughs et James Joyce. La censure américaine a frappé ces récits de l’anathème d’une interdiction et c’est là, d’après les fauteurs de “crocodiles”, que réside la marque essentielle de cette oeuvre. En réalité, la première édition américaine de 1970 a été envoyée au pilon parce qu’elle contenait un récit (et non un article comme on l’a écrit) intitulé “Pourquoi vouloir enc.. Ronald Reagan”. Ce récit a fait, comme on s’en doute, la réputation de Ballard, tout comme, d’ailleurs, un autre, intitulé, lui, “Plan pour l’assassinat de Jacqueline Kennedy”. Et si le titre n’est pas dû à l’auteur lui-même, “Amour et napalm: les Etats-Unis organisent leurs exportations” en dit long sur son contenu. Le récit le plus célèbre de Ballard, dans cette veine, demeure toutefois “La mort de John Fritz Kennedy considérée comme une course automobile en vrille”. L’idée de Ballard était la suivante: si on commence un récit par la mort de Kennedy, on peut amorcer une construction de la réalité par le truchement des médias; surtout aux Etats-Unis, nous assistons, par le jeu permanent des médias, à la création constante d’une nouvelle mythologie avec des individus et futurs héros de l’imaginaire contemporain, tels Kennedy, Marilyn Monroe, James Dean et Reagan, dont Ballard avait prédit avec beaucoup de lucidité l’élection au poste de Président. Précisons que notre écrivain anglais si raffiné n’est pas anti-américain.

 

Après “La parade des atrocités”, on aurait pu penser que tous les écrits de science-fiction que l’auteur écrirait ultérieurement déboucherait sur la farce. Mais Ballard a continué. Depuis la fin des années 50 jusqu’à la fin de son itinéraire littéraire, il a bousculé le concept même de science-fiction et, dans son oeuvre, publiée en quatre volumes en Italie chez Fanucci après que Mondadori en ait cédé les droits, il me paraît impossible d’établir une hiérarchie, de dire que ceci est meilleur que cela. De l’oeuvre de Ballard, on peut dire qu’elle a exploré le présent ou, mieux, les plis et replis d’événements occultés de notre présent: des “aliens” invisibles qui nous espionnent, des explosions nucléaires, des simulations d’événements, les régressions psychologiques des individus. Les fauteurs de “crocodiles” n’ont pas perçu la similitude qui existe, indubitablement, entre Ballard et le grand poète anglais Thomas Stearns Eliot et sa théorie de l’ “objectif corrélatif”  —mais on pourrait dire aussi qu’ils n’ont pas vu, non plus, le lien entre Ballard et un autre grand poète, Italien celui-là: Eugenio Montale. Selon l’idée de l’ “objectif corrélatif”, l’espace physique extérieur devient la manifestation de l’espace intérieur. Les terrains d’aviation abandonnés, les carcasses amoncelées de vieilles voitures ou alignées de bombardiers déclassés, de hangars délaissés, d’espaces évacués par leurs habitants, de dunes, de marais, d’habitations vides, de plages désertes, de cieux si vifs qu’ils aveuglent, de soleils implacables, voilà tous les paysages, termes des équations narratives de l’écrivain. Ce sont des espaces géographiques d’une valeur unique, qui deviennent les expressions et les symboles d’un mal-être intérieur.

 

L’autre Ballard que nous entendons commémorer est le romancier, celui de “Vent de nulle part” (1961), “Le monde submergé” (1962), “Terre brûlée” (1964), “Forêt de cristal” (1966). Avec ces quatres livres, Ballard a réussi à décrire quatre types différents d’apocalypses de science-fiction. Ces romans témoignent d’une sensibilité écologique, qui, à l’époque, en était à ses premiers balbutiements. Ils mettaient en scène des modes divers par lesquels la Terre allait finir par frapper ses propres habitants, chaque fois à l’aide des quatre éléments alchimiques. Mais “Le monde submergé” et “Forêt de cristal” parient sur un registre plus vaste, en faisant implicitement référence aux symboles mythiques de l’eau et du cristal; l’individu s’y perd en régressant sur l’échelle de l’évolution, dans un monde submergé sous les eaux et devenu ansi un gigantesque marais ou dans une forêt qui, lentement, minéralise ses arbres et les êtres qui y  habitent. L’étape suivante de l’oeuvre ballardienne est marquée par “Crash” (1973), élaboration nouvelle du récit homonyme paru dans “La parade des atrocités”. “Crash” met l’accent sur un problème devenu, au fil du temps, une triste réalité contemporaine: la manie automobiliste qui contamine tous les hommes et provoque une avanlanche ininterrompue d’accidents de la route. Dans le roman de Ballard, l’automobile est devenu un ersatz de la sexualité; un groupe de personnes met en scène les grands accidents de l’histoire de l’imaginaire moderne: la séduction, la mort au volant, le fétichisme des images, tout cela devient autant de points de référence. Quand David Cronemberg fait de ce roman un film du même nom, en 1997, les bien-pensants furent atterrés.

 

 

 

Par la suite, Ballard a travaillé sur des romans largement autobiographiques sinon carrément biographiques: “L’Empire du Soleil”, que nous venons d’évoquer, et aussi “La gentillesse des femmes” (1991). Quant aux ouvrages ultérieurs des années 90, ceux qui permettent aux fauteurs de “crocodiles” de crier au miracle, ils recèlent tantôt une dimension écologiste, comme “Le paradis du diable” (1994), tantôt mettent au goût du jour sa poétique du désastre en situant l’intrigue des thrillers à la Costa del Sol ou en France; enfin, “Le Règne à venir” (2006) appartient aussi à la catégorie des bons romans, mais tous ces livres des années 90 et de la première décennie du 21ème siècle n’ont plus ni l’intensité destructrice ni la magie charmante du premier Ballard. Le passage du monde décapant de la science fiction à celui de la “haute” littérature, a certes apporté la consécration à notre auteur, l’a hissé dans l’empyrée des écrivains aimés du grand public et des intellectuels; ce n’est donc pas un hasard si tous ses romans sont aujourd’hui publiés par Feltrinelli en Italie, alors qu’auparavant ses oeuvres étaient éditées dans la collection de science fiction de Mondadori. Ce passage a fatalement transformé sa force  créatrice et l’a infléchie dans une direction nouvelle. Les fauteurs de “crocodiles” n’ont évidemment jamais lu les pages qu’il écrivait dans la légendaire revue anglaise “New Worlds”, et encore moins les récits qui l’ont fait découvrir et l’ont intronisé “grand écrivain”. Par conséquent, à la lecture de ces textes-là, nous pouvons dire qu’il est vraiment “réducteur” de confiner Ballard dans le seul rayon de science fiction.

 

Le Ballard que nous aimons n’est pas le Ballard des grands médias, des intellectuels médiatisés et médiacrates. C’est bien davantage l’homme qui a rédigé sa propre biographie (“Les miracles de la vie”), éditée depuis peu de temps seulement en Italie, chez Feltrinelli. Dans ce récit autobiographique, Ballard affirme qu’après le camp de prisonniers les meilleurs moments de sa vie sont tous ceux liés à son épouse (qui mourra jeune) et à ses trois fils qui se sont débrouillés seuls et qui, par là même, constituent des miracles, bien plus que ses livres. Il est resté quarante ans avec la même compagne et il en parle avec le même enthousiasme qu’il y a quatre décennies.

 

L’auteur que nous lisions quand nous étions adolescents dans les années 60 et 70 dans les pages de la revue “Urania”, qui nous faisait découvrir les pistes nouvelles de la science fiction où il n’y avait plus de vaisseaux spatiaux, de voyages intersidéraux, d’envahisseurs extra-terrestres mais seulement une volonté bien précise de parler du présent et de ses maux, à travers, par exemple, le corps d’un géant abandonné sur une plage, l’ampleur d’un baiser, un delta grouillant de serpents, de mystérieuses tours d’observation qui descendent du ciel, la carcasse d’un B52. C’est donc ce même homme qui, après une vie qui ne fut guère facile, n’a pas sombré dans les pleurnicheries ou dans les invectives,  comme beaucoup d’autres, mais, au contraire, s’est retroussé les manches pour affronter le réel sans faiblir. Et il termine son autobiographie en annonçant à ses lecteurs qu’il est miné par un cancer et que, par conséquent, ils viennent de lire ses dernières lignes.

 

Je me rappellerai toujours le “gentleman” du Festival du Dragon de Viareggio en 1992 quand, avec ma copine et un ami, je m’étais faufilé parmi les “VIP” pour me retrouver  finalement à sa table, sans y avoir été invité; nous étions là, tous les trois inconnus, en shorts, en maillots de rugby, les cheveux longs. Ballard ne parlait pas italien et, nous, nous ne parlions pas anglais: cela ne l’a nullement empêché de dîner avec nous, ce soir-là, en irradiant une gentillesse toute britannique (soit dit en passant: à peu près toutes les grandes huiles de la littérature italienne auraient fait appel aux services de sécurité pour nous faire virer illico...). Ballard souriait et parlait, interrompu par une interprète. Il y avait là un grand écrivain mondialement connu et trois de ces lecteurs italiens les plus férus incapables de balbutier la moindre parole. Je n’en dirai pas  davantage. Merci, James, bon vol. Et bon atterrissage.

 

Claudio ASCIUTI.

(article paru dans le quotidien romain “Rinascita”, 25-26 avril 2009; traduction et adaptation française:  Robert Steuckers).

jeudi, 19 mars 2009

Patriotic Anarch? 100 Years of Robert A. Heinlein

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Patriotic Anarch? 100 Years of Robert A. Heinlein

by Flavio Goncalves

Ex: http://www.rosenoire.org/

THE first book I read that was authored by Robert A. Heinlein was “Stranger in a Strange Land”. I borrowed it from my younger brother and it was a cheap paperback edition with a very beautiful cover. I still keep it in my library at my family home in the Azores. “Stranger in a Strange Land” was considered very progressive in Heinlein’s day, dealing with the sexual revolution when that sort of thing was still considered as counter-culture and giving Heinlein himself some sort of guru status. Even though the book was first published in 1961, that edition was censored and the readers only got a chance to read the book in its entirety in 1991. Some claims have been made that this was the book that inspired the Manson Cult, even though Charles Manson himself publicly stated that he didn’t ever even read the book and had no responsibility regarding what his followers read.

Born July 7, 1907, Heinlein began his political trail as a regular left-winger but somehow along the trail that changed and when he died he was viewed as some sort of right-wing anarchist. I can’t really tell you what happened, but his “Starship Troopers” novel did sound a bit anti-communist to me and it was published earlier than “Stranger in a Strange Land”. But since anti-communism cannot be considered as something which is reviled by right-wingers alone, after all, regular anarchists are also anti-communist as part of their anti-authoritarian agenda (say what you like, proletariat dictatorship is still a dictatorship) and that goes as far back as the First International, when Mikhail Bakunin clashed with Karl Marx. So, many left-wingers (I would dare say most) are anti-communist and that’s nothing new.

I’ll avoid all the fuss about whether “Starship Troopers” was an ode to militarism or some sort of patriotic fascist order and place it, instead, side by side with “Nineteen Eighty-Four”, “The Iron Heel” and “Brave New World”. It depicts a future under an authoritarian form of government and that is that! Let me borrow a quote from Wikipedia: “The overall theme of the book is that social responsibility requires individual sacrifice. Heinlein's Terran Federation is a limited democracy with aspects of a meritocracy based on willingness to sacrifice in the common interest. Suffrage belongs only to those willing to serve their society by two years of volunteer Federal Service (there is no draft)” Well, that sounds good to me and remains one of my own views on Socialism. The common interest of the people should be more important than the interest of individuals and this would improve our modern society, even though I also believe that we need a more significant change.

Returning to Heinlein, as was common practice among militaristic science fiction writers, once upon a time he had been a soldier and served in the United States Navy during World War Two, but due to health reasons he never had a chance to fight. He remained in the States, in the background, during the war. He and his wife, during the Cold War, founded the Patrick Henry League when the National Committee for a Sane Nuclear Policy, in 1958, tried to unilaterally stop all nuclear weapons testing in the USA despite the fact that the Soviet Union could keep on testing theirs… which sounds like the act of a patriot. To this day “Starship Troopers” remains a part of the reading list in four of the five existing American military academies (covering the Army, the Marines and the Navy).

So, what was he? He has been labeled a fascist, a nazi, a racist and at the same time promoted homophobia and sexual liberation. And if in “Starship Troopers” we see him picturing good government as big government, on the other hand we find him fighting central government in “The Moon is a Harsh Mistress” while promoting small communities as models of individual freedom (as any good anarchist should). and what can one say about his “Take Back Your Government!: A Practical Handbook for the Private Citizen Who Wants Democracy to Work”?

All of his earlier writings and even his Socialist political activism will show him as an anarchist, but due to the peculiarities of the Cold War he also embraced patriotism. His country was at war with a federation of foreign countries and it seemed natural to him to stand up for his fellow countrymen, but let us not forget that his position regarding homosexuality, sexual liberation, his criticism of organised religion and his more private issues (he remained a naturist all of his life) can hardly be interpreted as right-wing. His writing was revolutionary, his positions were those of a traditional anarchist, but when need be he also was a patriot and criticised Soviet Communism, which should not be mistaken with Socialism.

His books remain as exciting today as they were almost half a century ago and important lessons can be derived from all of them, as well as great entertainment. He did won four Hugo awards, after all, so let us hope that this revolutionary writer and thinker will not be forgotten so soon.

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