jeudi, 28 juillet 2022
Quelques réflexions sur la langue de Tolkien dans "Le Seigneur des Anneaux"
Riccardo Rosati:
Quelques réflexions sur la langue de Tolkien dans Le Seigneur des Anneaux
Source: http://www.bietti.it/riviste/j-r-r-tolkien-unepica-per-il-nuovo-millennio/alcune-ri%EF%AC%82essioni-sul-linguaggio-di-tolkien-ne-il-signore-degli-anelli-di-riccardo-rosati/?fbclid=IwAR0FvUDE6WELFgVbVoduGnO1Y33hyJY63izjBJThnUGnGVH39vj_XhvgJrU
Un article publié récemment dans le Corriere della Sera, par Dario Fertilio (1), a rappelé les rejetés les plus étonnants, et souvent inexplicables, du prix Nobel de littérature ; confirmant le fait que la liste des exclus est peut-être plus illustre que celle des lauréats du célèbre prix (2). Parmi les auteurs jugés "pas à la hauteur" figure également le nom de J. R. R. Tolkien. La raison de ce rejet est surprenante : il semble que l'anglais utilisé par l'écrivain et linguiste dans ses romans n'était pas digne d'un tel prix. Dans la présente analyse, nous entendons fournir, pour des raisons évidentes d'espace, seulement des indications premières et des clés d'interprétation sur un sujet décidément complexe qui n'a pratiquement pas été étudié dans la littérature de ce type en langue italienne. Pour en revenir à l'article précité de Fertilio, nous lisons comment les jurés choisis par l'Académie royale des sciences de Suède, à l'époque, ont qualifié l'œuvre de Tolkien de "prose de second ordre", et peu importe s'il s'agit de l'un des auteurs les plus lus et les plus appréciés de toute l'histoire de la littérature mondiale. L'absurdité est atteinte quand on sait que non seulement Tolkien était professeur de littérature anglaise médiévale à Oxford, mais aussi traducteur expert de textes anciens (3). Sur cette question, il peut être utile de citer un essai intéressant de l'universitaire anglo-saxon Ross Smith, dans lequel la passion de Tolkien pour le vieil anglais, et donc pour les racines mêmes de la langue anglaise, est mise en évidence :
"Un article du professeur Tom Shippey intitulé Tolkien et le poète de Beowulf commence par la question rhétorique suivante : 'Tolkien s'est-il jamais demandé s'il pouvait être le poète de Beowulf réincarné ?'" (4).
Néanmoins, l'anglais de Tolkien a longtemps été considéré par beaucoup comme pas assez bon.
Jugement irréfléchi ? Sous-estimation flagrante ou simple myopie intellectuelle ? Après tout, n'a-t-on pas dit la même chose de Joseph Conrad, autre monstre sacré de la littérature anglo-saxonne ? Si pour ce dernier, la raison de sa prétendue insuffisance littéraire était due au fait qu'il était d'origine étrangère (5), l'anglais n'étant en effet pas sa première langue. En ce qui concerne Tolkien, nous croyons fondé d'affirmer que sa "faute" résidait précisément dans la forme de littérature dans laquelle il s'exprimait : (6) la Fantasy. Cependant, Tolkien n'a pas été le seul à être "maltraité", à cette occasion, par les jurés du prix Nobel (7). Ce n'est un mystère pour personne que la répartition géographique entre les pays et l'équilibre entre droite et gauche (avec une prévalence pour cette dernière) ont toujours présidé aux critères de sélection. Le préjugé historique à l'encontre de Tolkien est principalement lié à l'accusation de fuir la réalité, de ne pas être un auteur engagé, mais seulement un bon artisan qui s'essaie à écrire des contes de fées complexes pour des enfants trop grands. L'écrivain Howard Jacobson, pour ne citer que l'un des nombreux cas d'hostilité intellectuelle qui se sont succédé au fil des ans, a réagi avec un mépris furieux à l'incroyable succès des œuvres de notre auteur :
« Tolkien... c'est pour les enfants, n'est-ce pas ? Ou pour les adultes attardés... »
Rarement un roman aura suscité autant de controverses et le vitriol des critiques a mis en évidence le schisme culturel entre les lettrés "éclairés" et le public des lecteurs. Patrick Curry s'est vigoureusement élevé pour défendre Tolkien, il y a quelques années. Dans l'une de ses études (8), il affirme sans ambages que Le Seigneur des Anneaux est tout sauf une "évasion de la réalité". Pour Curry, Tolkien ne se contente pas de nous faire la leçon, comme chez John Ruskin ou G. K. Chesterton, sur les dangers du monde moderne. Il a en effet tissé, avec son opposition à la modernité, un récit riche et complexe qui offre une alternative, avec la création d'un monde complètement différent, monde qui est lui-même une proposition de redécouverte de notre Tradition.
L'ostracisme du monde anglo-saxon à l'égard de Tolkien se retrouve également dans les propos de Chris Woodhead, chef du School Inspection Service en Angleterre de 1994 à 2000, qui a stigmatisé les faibles attentes culturelles de l'œuvre de Tolkien, affirmant à plusieurs reprises que :
"Le Seigneur des Anneaux est un livre qui se lit très bien, mais n'est pas le meilleur produit de la littérature anglaise de ce siècle".
Woodhead a exprimé les préoccupations de nombreux pédagogues surpris par le succès de Tolkien. Ainsi, d'une part, le snobisme intellectuel mal dissimulé de nombreux critiques, d'autre part, la crainte des éducateurs que des romans tels que Le Seigneur des Anneaux ne détournent les jeunes de l'apprentissage d'un anglais parfait et de la construction d'une culture solide en fréquentant les auteurs canoniques qui utilisent un anglais classique, académique.
L'hostilité à l'égard de Tolkien avait également sa "scène" italienne (9). En effet, dès sa première édition en 1970, dans laquelle figure aussi le résumé introductif savant et suggestif d'Elémire Zolla, divers préjugés entourent notre auteur. Ne pouvant être attaqué sur sa langue (l’anglais), Le Seigneur des Anneaux a été accusé d'être une histoire réactionnaire, proche des sympathies d'une droite néo-fasciste. Cependant, sur les qualités de celui que Zolla a appelé "le plus grand érudit de la littérature anglo-saxonne et médiévale" (10), le silence s'est fait, car Tolkien était tabou et l'est resté pendant longtemps. Si l'on veut analyser les qualités linguistiques de Tolkien, il est essentiel de garder à l'esprit que son premier emploi après son retour du front de la Première Guerre mondiale a été celui d'assistant au prestigieux Oxford English Dictionary (OED) (11). Tolkien lui-même affirmait avoir appris davantage au cours de ces deux années qu'au cours de toute autre période de temps égale dans sa vie. Il existe peu d'auteurs qui ont puisé autant de leur veine créatrice dans l'histoire et l'évolution des mots pris individuellement. De son amour pour les mots et sa façon de les utiliser, nous pouvons tirer une autre preuve de la manière dont il a assidûment recherché une langue aussi riche que variée, comme l'indique l'étude minutieuse The Ring of Words (12), dans laquelle Tolkien est également qualifié de créateur de mots (13).
Tolkien était aussi un traducteur pointilleux (14). Ross Smith souligne également comment la traduction en tant que concept était omniprésente chez notre écrivain, même dans ses œuvres de création :
« En parlant maintenant de la prose de Tolkien, il est intéressant de noter comment, dans l'annexe F du Seigneur des Anneaux, il nous dit que toute son histoire épique est en fait une traduction. » (15).
Il est clair que les personnages de la Terre du Milieu ne parlent pas anglais, en fait leur langue ou lingua franca est le westron. Le "truc" inventé par Tolkien est de prétendre qu'il n'a fait que traduire Le Seigneur des Anneaux en anglais afin de rendre cette histoire compréhensible même pour l'homme moderne. De toute évidence, l'auteur s'amuse en faisant un clin d'œil à la possible véracité de son roman, tout en créant un agréable divertissement littéraire.
Pour en revenir au sujet clé de notre brève argumentation, il est très curieux qu'une personne aussi attentive au sens des mots - c'est en effet la principale qualité d'un traducteur - ait été néanmoins incapable d'utiliser un anglais de qualité. Nous pensons qu'il s'agit là d'un autre point assez solide en faveur de ceux qui affirment - et l'auteur [Riccardo Rosati] en fait partie - que depuis longtemps les romans de Tolkien sont victimes de plus qu'un simple malentendu, et que son langage mérite une étude attentive et impartiale. Pour parler maintenant plus précisément de la langue de Tolkien, nous constatons qu'elle est riche, grâce à la présence d'un vocabulaire varié et sophistiqué. A plusieurs reprises, l'écrivain nous offre de merveilleuses descriptions, avec un ton évocateur qui dans certains passages met en valeur la beauté de la langue. Surtout, il crée un univers de mythes, de magie et d'archétypes qui résonne au plus profond de la mémoire et de l'imaginaire du monde occidental. Tolkien était un érudit de premier ordre, puisant dans l'héritage vital anglo-saxon.
Ayant atteint ce point, nous allons maintenant analyser quelques brefs extraits du tome I de la Trilogie, que l'on trouve dans le chapitre intitulé Le Pont de Khazad-Dûm (16). Cette section particulière de l'œuvre de Tolkien a été choisie pour deux raisons. La première est qu'elle fait partie des parties les plus connues de la saga du Seigneur des Anneaux. La seconde, comme nous le verrons, parce que ce chapitre contient de nombreux éléments distinctifs du style narratif de l'auteur. Il y a trois extraits, démontrant autant d'aspects de la langue de l'écrivain Tolkien.
Le premier est un exemple significatif de la façon dont la présence d'une idée de culture ancienne (en anglais lore) a aidé l'auteur à penser son œuvre comme un livre dans le livre, créant ainsi un exemple significatif de métalittérature et d'hypertextualité. C'est ce qui se passe lors de la lecture par Gandalf du journal du peuple des Nains qui habitaient autrefois les Mines de la Moria. Les paroles prononcées par le magicien se confondent avec les événements des protagonistes de l'histoire, l'horreur qui a détruit les habitants de ces lieux, page après page, tandis que le magicien gris, est déterminé à lire, il est sur le point de frapper à son tour la Communauté de l'Anneau :
« Une crainte et une horreur soudaines de la chambre tombèrent sur la Compagnie.
« Nous ne pouvons pas sortir'', murmura Gimli. ''C'était bien pour nous que l'étang se soit un peu vidé, et que le Guetteur se soit endormi à l'extrémité sud. » (423) (17)
Le deuxième passage que nous avons choisi pourrait être qualifié de "classique", c'est-à-dire un exemple de la manière dont Tolkien a largement codifié le langage des scènes d'action fantastiques, avec l'utilisation de certains mots pour représenter les actions et les sons :
« Il y eut un fracas sur la porte, suivi d'autres fracas. Des béliers et des marteaux frappaient contre elle. Elle s'est fissurée et a reculé, et l'ouverture s'est soudainement élargie. Des flèches sont entrées en sifflant, mais ont heurté le mur nord et sont tombées inoffensives sur le sol. » (18) (426).
Que les flèches "sifflent" est désormais une expression codifiée dans ce genre narratif, et l'ensemble de la configuration linguistique des scènes d'action chez Tolkien, comme le montre bien cet extrait, représente le canon de toutes les batailles fantastiques écrites après Le Seigneur des Anneaux.
Enfin, l'auteur anglais maîtrise aussi ce pouvoir d'évocation visuelle (19) de la langue, si cher à Italo Calvino :
« Les flammes se sont élevées pour le saluer, et l'ont enveloppé ; et une fumée noire a tourbillonné dans l'air. Sa crinière ruisselante s'est enflammée et a flamboyé derrière lui. » (20) (432).
La narration de Tolkien démontre ici cette capacité fondamentale de créer une abstraction chez le lecteur, grâce à l'utilisation du langage, afin de le fasciner et, comme l'affirme Calvino, reprenant les mots de Dante, de l'emmener dans un autre lieu, celui de la littérature pure :
« O imagination, tu as le pouvoir de t'imposer à nos facultés et à notre volonté et de nous entraîner dans un monde intérieur, nous arrachant au monde extérieur, de sorte que même si mille trompettes sonnaient, nous n'en serions pas conscients. » (21).
Peut-être le jury du prix Nobel a-t-il mésestimé les qualités linguistiques et littéraires de Tolkien ou, plus vraisemblablement, il n'était pas possible de décerner un prix aussi prestigieux à un auteur d'"histoires pour enfants". Les jurés ont pu justifier leur décision de l'écarter en identifiant, par exemple, certaines incohérences dans son écriture, comme le positionnement de certains adverbes avant ou après les auxiliaires, dans la manière différente d'écrire des mots tels que toward et towards, rapprochés (458) ou, toujours rapprochés (454), l'alternance dans l'écriture du verbe "être" (to be) au subjonctif, avec la bonne orthographe (were) mais aussi la mauvaise orthographe (was), bien que cette dernière soit acceptée par la majorité des linguistes depuis des années.
En conclusion, même si l'écriture de Tolkien a ses petites faiblesses, comme c'est le cas pour pratiquement tous les auteurs, sont-elles vraiment si nombreuses et si graves qu'elles obscurcissent l'immensité de sa vision, la fécondité de son imagination, la puissance rythmique de sa langue ? Nous pensons que non, s'agissant d'un écrivain chez qui langue et littérature ne font qu'un :
« Toutes les pages d'un seul livre, une expérience linguistique d'abord et une expérience culturelle ensuite. » (22)
Par conséquent, Tolkien doit également être apprécié comme le créateur d'un logos typique de la fantasy - peut-être en essayant de le lire dans la langue originale - dans les pages duquel s'incarne l'idée du "mythe comme langage" (23) et grâce auquel ont été codifiés non seulement un genre narratif, mais aussi une manière d'écrire.
Notes:
(1) Il est fait référence à l'édition qui est sortie le 7/1/2012.
(2) Rappelons, par exemple, le triple rejet de Yukio Mishima, pour des raisons purement politiques. Depuis des années, il est considéré par la critique internationale comme l'un des écrivains japonais les plus importants de l'après-guerre.
(3) Plusieurs traductions importantes sont de lui, dont celle du premier texte de la littérature anglaise médiévale (en vieil anglais et moyen anglais), Beowulf, dont l'auteur et la date de composition sont encore incertains. On attribue également à Tolkien ce qui est encore considéré comme le plus grand ouvrage critique, datant de 1936, sur ce texte ancien : The Monsters and the Critics and other Essays, HarperCollins, Londres 1997.
(4) R. Smith, J. R. R. Tolkien and the art of translating English into English, publié dans la revue en ligne English Today, 99, septembre 2009, p. 1. L'essai auquel Smith fait référence est : T. Shippey, Roots and Branches : Selected Papers on Tolkien, Walking Tree Publishers, Zurich-Berne 2007, p. 1. Ma traduction.
(5) Son vrai nom était Józef Teodor Nałęcz Konrad Korzeniowski, né à Berdicev (Pologne) en 1857. Pour être précis, l'anglais est la troisième langue qu'il apprit : la première était, bien sûr, le polonais et la deuxième le français. Néanmoins, de nombreux critiques considèrent que l'anglais de Conrad est sans aucun doute riche, avec une utilisation évocatrice et parfois symbolique de la langue. L'écrivain n'avait peut-être pas les compétences d'un locuteur natif à l'oral, car son accent trahissait une origine étrangère.
(6) Nous préférons ne pas suivre l'usage assez répandu en Italie d'utiliser ce terme au féminin, de là le choix du terme Fantasy, puisque la langue anglaise n'attribue pas de genre aux substantifs. Pour cette raison, nous pensons que l'usage de l'expression : "le genre fantastique" est plus correct.
(7) Il y eut d'autres rejetés illustres la fatidique année 1961. Parmi eux, deux géants de la littérature du 20e siècle : Graham Greene et Karen Blixen. Ces derniers, cependant, ont été traités tout à fait différemment de Tolkien, puisqu'ils se sont classés respectivement deuxième et troisième, après avoir été soigneusement évalués pour leurs qualités littéraires.
(8) P. Curry, Defending Middle-Earth : Tolkien, Myth and Modernity, HarperCollins, Londres 1998.
(9) L'un des spécialistes italiens de Tolkien les plus attentifs, Gianfranco de Turris, a retracé une évolution historique précise de ce phénomène, soulignant comment la période de plus grand ostracisme envers Tolkien dans notre pays peut être identifiée entre 1977 et la fin des années 1980. Cf. De la terre aux feuilles, dans L'Arbre de Tolkien. Comment le Seigneur des anneaux a marqué la culture de notre temps, édité par G. de Turris, Bompiani, Milan 2007.
(10) J. R. R. Tolkien, La Communauté de l'Anneau, Bompiani, Milan 2006, p. 11.
(11) Ce dictionnaire a longtemps été considéré comme le canon de l'anglais britannique et est souvent comparé à son "rival" historique, le Cambridge Dictionary. Si le premier représente en fait la tradition linguistique anglaise, le second tend à encourager l'utilisation d'un anglais international avec une nette empreinte américaine. Ce n'est donc pas un hasard si Tolkien, le futur philologue et linguiste, est sorti de l'école de l'OED.
(12) P. Gilliver, J. Marshall, E. Weiner, The Ring of Words : Tolkien and the Oxford English Dictionary, University Press, Oxford 2006.
(13) Sa connaissance approfondie du lexique anglais est démontrée par le grand nombre d'archaïsmes dans ses écrits. Une liste de ceux-ci peut également être trouvée sur Internet : http://www.glyphweb.com/arda/words.html.
(14) Il a notamment traduit des ouvrages médiévaux de la littérature anglo-saxonne. Une autre de ses œuvres importantes dans ce domaine est la traduction du poème anonyme du 14ème siècle : Sir Gawain and the Green Knight, Pearl and Sir Orpheus, édité par C. Tolkien, Allen & Unwin, Londres 1975.
(15) R. Smith, op. cit. p. 9. Ma traduction.
(16) Il s'agit du chapitre V du premier tome de la Trilogie. Le titre original est Le Pont de Khazad-Dûm.
(17) Dans le corps du texte, les numéros de pages de l'édition originale anglaise : The Fellowship of the Ring, HarperCollins, Londres 2001. Cependant, la note de bas de page contient les traductions en italien, par Vicky Alliata di Villafranca, des passages cités.
« Une peur et une horreur soudaines se sont emparées de cette pièce. Nous ne pouvons plus sortir, murmura Gimli. "Il était bon pour nous que l'étang baisse légèrement, et que l'Observateur dorme à l'extrémité sud." J. R. R. Tolkien, La Communauté de l'Anneau, cité, p. 424.
(18) "Un coup retentit avec fracas contre la porte, suivi d'un autre et d'autres encore. Les béliers et les marteaux frappaient avec une force croissante. La porte grinça et chancela, et la fente s'ouvrit soudainement. Des flèches sifflaient, mais en heurtant le mur, elles tombaient inoffensives sur le sol. » Ibid, p. 427.
(19) Nous faisons évidemment référence au chapitre du même nom, qui fait partie du célèbre texte d'Italo Calvino : Lezioni americane, Mondadori, Milan 1993, pp. 89-110.
(20) « Avec un rugissement, les flammes s'élevèrent en saluant, se tordant autour de lui ; une fumée noire tourbillonnait dans l'air. La crinière flottante de la forme sombre prit feu, le brûlant". J. R. R. Tolkien, La Communauté de l'Anneau, cité, p. 433.
(21) I. Calvin, op. cit. p. 92.
(22) A. Bonomo, Nostalgie d'une innocence perdue : désobéissance et sacrifice dans Le Hobbit de J. R. R. Tolkien, in Rivista di Studi Italiani, Année XXIX, n° 1, juin 2011, p. 291.
(23) Ibid, p. 288.
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jeudi, 28 novembre 2013
Alcune riflessioni sul linguaggio di Tolkien ne Il signore degli anelli
Alcune riflessioni sul linguaggio di Tolkien ne Il signore degli anelli
Un articolo uscito non troppo tempo fa sul Corriere della Sera, a firma di Dario Fertilio (1), ripercorreva le più sensazionali, e in molti casi inspiegabili, bocciature per il Premio Nobel per la letteratura; a conferma del fatto che forse è più illustre la lista degli esclusi che quella di coloro a cui è stato conferito il celeberrimo riconoscimento (2). Tra coloro giudicati “non all’altezza” compare anche il nome di J. R. R. Tolkien. Il motivo della bocciatura ha del sorprendente, ovvero sembra che l’inglese utilizzato dallo scrittore e linguista nei suoi romanzi non fosse degno di un tale premio. In questa analisi intendiamo fornire, per ovvi motivi di spazio, solo delle prime indicazioni e chiavi di lettura su un argomento decisamente complesso e quasi per nulla studiato dalla letteratura di settore in lingua italiana. Tornando al succitato articolo di Fertilio, leggiamo come i giurati scelti dalla Accademia Reale Svedese delle Scienze abbiano a suo tempo etichettato l’opera tolkieniana quale “prosa di seconda categoria”, e poco importa se si ha a che fare con uno degli autori più letti e apprezzati nella intera storia della letteratura mondiale. L’assurdo lo si raggiunge quando si pensa che non solo Tolkien è stato professore di Letteratura Inglese Medievale a Oxford, ma persino esperto traduttore di testi antichi (3). Su questo tema, potrebbe essere utile citare un interessante saggio dell’accademico anglosassone Ross Smith, nel quale si evidenzia la passione di Tolkien per l’inglese antico, dunque per le radici stesse di questa lingua: “Una relazione del professor Tom Shippey intitolata Tolkien and the Beowulf-Poet comincia con la seguente domanda retorica: ‘Tolkien si è mai chiesto se lui potesse essere il poeta del Beowulf reincarnato?’” (4). Ciononostante, l’inglese di Tolkien è stato considerato da molti e per lungo tempo non abbastanza buono.
Giudizio avventato? Svista clamorosa o semplice miopia intellettuale? In fondo, non si diceva la stessa cosa di Joseph Conrad, altro mostro sacro della letteratura anglosassone? Se per quest’ultimo la ragione della sua presunta inadeguatezza letteraria era da imputare al fatto di essere di origine straniera (5), l’inglese non essendo in effetti la sua prima lingua, per quanto riguarda Tolkien, crediamo di non azzardare un giudizio privo di fondamento se affermiamo che la sua “colpa” risiedeva proprio nella forma di letteratura in cui si esprimeva: il (6) Fantasy. Tuttavia, Tolkien non fu l’unico a essere “maltrattato”, in quella occasione, dai giurati del Nobel (7). Non è un mistero per nessuno del resto che la distribuzione geografica fra i paesi e un equilibrio fra destra e sinistra (con una prevalenza per quest’ultima) presiedano da sempre ai criteri di scelta. Il preconcetto storico nei confronti di Tolkien è principalmente legato alla accusa di fuggire dalla realtà, di non essere un autore impegnato ma solo un buon mestierante che si cimenta a scrivere complesse favole per bambini troppo cresciuti. Lo scrittore Howard Jacobson, tanto per citare uno dei numerosi casi di ostilità intellettuale susseguitesi negli anni, reagì con rabbioso disprezzo all’incredibile successo delle opere del nostro autore: “Tolkien… quello per bambini, no? O per adulti ritardati…”. Raramente un romanzo ha causato tante controversie e il vetriolo della critica ha messo in evidenza lo scisma culturale tra i letterati “illuminati” e il pubblico dei lettori. A difesa di Tolkien, qualche anno addietro, si è levato con vigore Patrick Curry, il quale in un suo studio (8) afferma senza mezze parole che Il signore degli anelli è tutto tranne che una “fuga dalla realtà”. Per Curry, Tolkien non ci fa solo la predica, come avviene in John Ruskin o G. K. Chesterton, sui pericoli del mondo moderno. Egli ha infatti tessuto con la sua opposizione alla modernità una narrazione ricca e intricata che offre una alternativa, con la creazione di un mondo completamente diverso, ma che è a sua volta una proposta per una riscoperta della nostra Tradizione.
Gli ostracismi nel mondo anglosassone verso Tolkien si ritrovano anche nelle parole di Chris Woodhead, dal 1994 al 2000 a capo del Servizio Ispezioni Scolastiche in Inghilterra, il quale stigmatizzava le basse aspettative culturali della opera tolkieniana, affermando in più occasioni come Il signore degli anelli è un libro che si legge benissimo, ma non è il prodotto migliore della letteratura inglese di questo secolo”. Woodhead dava voce alle preoccupazioni di molti pedagogisti presi alla sprovvista dal successo di Tolkien. Dunque, da un lato il malcelato snobismo intellettuale di molta critica, dall’altro il timore degli educatori che romanzi quali Il signore degli anelli potessero deviare i giovani dall’apprendimento di un perfetto inglese e dal costruirsi una solida cultura, grazie alla frequentazione di autori canonici.
La ostilità verso Tolkien ha avuto anche la sua “scena” italiana (9). Difatti, sin dalla sua prima edizione, quella del 1970, nella quale compare anche quel dotto e suggestivo riassunto introduttivo a firma di Elémire Zolla, intorno al nostro autore nacquero vari pregiudizi. Non potendo ovviamente svalutare il linguaggio di una opera in traduzione, a Il signore degli anelli venne imputato di essere una storia reazionaria, vicina alle simpatie di una destra neofascista. Tuttavia, sulle qualità di quello che lo stesso Zolla definì “il maggior studioso di letteratura anglosassone e medievale” (10) si volle tacere, poiché Tolkien era tabù e lo restò per molto tempo. Se si intende analizzare le capacità linguistiche di Tolkien, è fondamentale tenere a mente come il suo primo lavoro al ritorno dal fronte della Prima Guerra Mondiale fu quello di assistente presso il prestigiosissimo Oxford English Dictionary (OED) (11). Lo stesso Tolkien ha affermato di aver imparato di più in questi due anni che in nessun altro uguale lasso di tempo nella sua vita. Pochi sono gli autori che hanno tratto così tanta della loro vena creativa dalla storia e dai mutamenti dei singoli vocaboli. Dal suo amore per le parole e il modo di utilizzarle possiamo trarre una ulteriore prova di come egli ricercasse con assiduità un linguaggio ricco, quanto vario, come si afferma nell’attento studio The Ring of Words (12), nel quale si parla di Tolkien anche come un creatore di parole (13).
Tolkien è stato inoltre un traduttore puntiglioso (14). Sempre Ross Smith evidenzia quanto la traduzione come concetto fosse onnipresente nel nostro scrittore, persino nei suoi lavori creativi: “Parlando ora della prosa di Tolkien, è interessante notare come nella Appendice F de Il signore degli anelli ci dica che tutta la sua storia epica è per l’appunto una traduzione” (15). Chiaramente i personaggi della Terra di Mezzo non parlano inglese, difatti il loro linguaggio o lingua-franca è il Westron. Il “trucco” escogitato da Tolkien è quello di affermare di aver solo tradotto in inglese Il signore degli anelli, così da rendere comprensibile anche all’uomo moderno questa storia. Ovviamente, l’autore si diverte solo ad ammiccare alla possibile veridicità del proprio romanzo, creandone però un piacevole divertissement letterario.
Tornando all’argomento chiave di questo nostro breve ragionamento, è un fatto decisamente curioso che una persona tanto attenta al significato delle parole – questa è infatti la qualità principale di un traduttore – non fosse tuttavia capace di utilizzare un inglese di qualità. Questo crediamo sia un altro punto abbastanza solido a favore di chi sostiene, e chi scrive è tra questi, che per lungo tempo i romanzi di Tolkien sono stati vittima di più di un mero fraintendimento e che il suo linguaggio sia degno di uno studio attento e imparziale. Parlando ora più da vicino proprio del linguaggio di Tolkien, riteniamo che esso sia ricco, grazie alla presenza di un vocabolario vario e ricercato. In più occasioni lo scrittore ci offre descrizioni meravigliose, con un tono evocativo che fa talvolta della lingua virtù. Soprattutto, egli crea un universo di mito, magia e archetipi che risuona nei più remoti recessi della memoria e dell’immaginazione del mondo occidentale. Tolkien era uno studioso di prim’ordine che attingeva dalla vitale eredità anglosassone.
Giunti a questo punto, analizzeremo ora alcuni brevi estratti dal tomo I della Trilogia, presenti nel capitolo intitolato Il ponte di Khazad-Dûm (16). Si è scelta questa particolare sezione della opera tolkieniana per due motivi. Il primo è che essa è tra le parti più conosciute della saga de Il signore degli anelli. Il secondo, come vedremo, perché in questo capitolo si trovano molti degli elementi distintivi dello stile narrativo dell’autore. I brani sono tre, a dimostrazione di altrettanti aspetti del linguaggio del Tolkien scrittore.
Il primo è un significativo esempio di quanto la presenza di una idea della cultura antica (in inglese lore) aiutasse l’autore a pensare al suo lavoro come a un libro dentro un libro, creando in tal modo un significativo esempio di metaletteratura e ipertestualità. Così avviene durante la lettura da parte di Gandalf del diario del popolo nanico che un tempo abitava le Miniere di Moria. Le parole pronunciate dal mago si fondono con le vicende dei protagonisti della storia, l’orrore che un tempo distrusse gli abitanti di quei luoghi, pagina dopo pagina, mentre il mago grigio è intento a leggere, si sta per riabbattere sulla Compagnia dell’Anello: “A sudden dread and horror of the chamber fell on the Company, ‘We cannot get out’, muttered Gimli. ‘It was well for us that the pool had sunk a little, and that the Watcher was sleeping down at the southern end’” (423) (17).
Il secondo brano che abbiamo scelto potrebbe essere definito un “classico”, ovvero un esempio di come Tolkien abbia in buona parte codificato il linguaggio delle scene di azione del fantasy, con l’utilizzo di determinate parole per rappresentare azioni e suoni: “There was a crash on the door, followed by crash after crash. Rams and hammers were beating against it. It cracked and staggered back, and the opening grew suddenly wide. Arrows came whistling in, but struck the northern wall, and fell harmlessly to the floor” (426) (18). Che le frecce “sibilino” (whistle) è ormai un modo di dire codificato in questo genere narrativo e tutto l’impianto linguistico delle scene d’azione in Tolkien, come ben dimostra questo estratto, rappresenta il canone di ogni battaglia fantasy scritta dopo Il signore degli anelli.
Infine, l’autore inglese possiede anche quella visibilità (19) del linguaggio tanto cara a Italo Calvino: “The flames roared up to greet it, and wreathed about it; and a black smoke swirled in the air. Its streaming mane kindled, and blazed behind it” (432) (20). Qui la narrazione tolkieniana dimostra di avere quella fondamentale capacità di creare una astrazione nel lettore, grazie all’uso del linguaggio, così da suggestionarlo e, proprio come afferma Calvino, che riprende le parole di Dante, portarlo in luogo altro, quello della pura letteratura: “O immaginazione, che hai il potere d’importi alle nostre facoltà e alla nostra volontà e di rapirci in un mondo interiore strappandoci al mondo esterno, tanto che anche se suonassero mille trombe non ce ne accorgeremmo” (21).
Forse alla giuria del Nobel saranno sfuggite le qualità linguistiche e letterarie di Tolkien o, più verosimilmente, non era possibile dare un premio tanto blasonato a un autore di “storie per ragazzi”. Magari i giurati avranno giustificato la scelta di cassarlo, individuando, ad esempio, qualche incoerenza nella sua scrittura, come nel posizionamento di alcuni avverbi prima o dopo gli ausiliari, nel diverso modo di scrivere parole come toward e towards, addirittura a distanza di poche righe (458) o, sempre a breve distanza (454), l’alternanza nello scrivere il verbo “essere” (to be) al congiuntivo, con la grafia sia giusta (were), ma anche con quella sbagliata (was), benché da anni questa ultima sia accettata dalla maggioranza dei linguisti.
Concludendo, anche se la scrittura di Tolkien ha le sue piccole debolezze, come del resto avviene praticamente per ogni autore, esse sono davvero così tante e gravi da offuscare la vastità della sua visione, la fecondità della sua immaginazione, il potere ritmico del suo linguaggio? Riteniamo di no, considerato che abbiamo a che fare con uno scrittore in cui la lingua e la letteratura sono una cosa sola: “Tutte pagine di un unico libro, di un esperimento linguistico prima e culturale poi” (22). Dunque, Tolkien andrebbe apprezzato anche come creatore di un logos tipico del fantasy – magari provando a leggerlo in lingua originale – nelle cui pagine si incarna la idea del “mito come linguaggio” (23) e grazie al quale non è solo stato codificato un genere narrativo, ma anche un modo di scrivere.
* * *
(1) Si fa riferimento al numero uscito il 7/1/2012.
(2) Ricordiamo, ad esempio, la triplice bocciatura di Yukio Mishima, per motivi esclusivamente politici. Costui è considerato ormai da anni dalla critica internazionale come uno dei più importanti scrittori giapponesi del Dopoguerra.
(3) Sue sono varie importanti traduzioni, tra tutte quella della pietra miliare della letteratura medievale inglese (Old English e Middle English), il Beowulf, il cui autore e la datazione di composizione sono tuttora incerti. A Tolkien si deve inoltre quello che viene ancora oggi ritenuto il maggior lavoro critico, del 1936, su questo testo antico: The Monsters and the Critics and other Essays, HarperCollins, Londra 1997.
(4) R. Smith, J. R. R. Tolkien and the art of translating English into English, pubblicato nella rivisita online English Today, 99, settembre 2009, p. 1. Il saggio a cui fa riferimento Smith è: T. Shippey, Roots and Branches: Selected Papers on Tolkien, Walking Tree Publishers, Zurigo-Berna 2007, p. 1. Traduzione mia.
(5) Il suo vero nome era Józef Teodor Nałęcz Konrad Korzeniowski, nato a Berdicev (Polonia) nel 1857. A esser precisi, l’inglese fu la terza lingua che imparò: la prima fu, ovviamente, il polacco e la seconda il francese. Ciononostante, molta critica ritiene che l’inglese di Conrad sia decisamente ricco, con un uso del linguaggio evocativo e a tratti simbolico. Lo scrittore non aveva forse competenze da madrelingua nel parlato, visto che il suo accento tradiva una origine straniera.
(6) Preferiamo non seguire il costume abbastanza diffuso in Italia di utilizzare questo termine al femminile, dunque la fantasy, visto che la lingua inglese non attribuisce generi ai sostantivi. Ragion per cui, crediamo sia più corretta una interpretazione legata alla locuzione ellittica: “il genere fantasy”.
(7) Vi furono altri illustri bocciati nel fatidico 1961. Fra questi, due colossi della letteratura del Novecento come Graham Greene e Karen Blixen. Questi ultimi, tuttavia, ebbero un trattamento ben diverso da quello riservato a Tolkien, giacché si piazzarono rispettivamente al secondo e al terzo posto, dopo essere stati attentamente soppesati per le loro qualità letterarie.
(8) P. Curry, Defending Middle-Earth: Tolkien: Myth and Modernity, HarperCollins, Londra 1998.
(9) Uno dei più attenti studiosi tolkieniani italiani, Gianfranco de Turris, ha tracciato una precisa evoluzione storica di questo fenomeno, evidenziando come il periodo di maggiore ostracismo verso Tolkien nel nostro paese sia individuabile tra il 1977 e la fine degli anni ‘80. Cfr. Dal terriccio alle foglie, in “Albero” di Tolkien. Come il signore degli anelli ha segnato la cultura del nostro tempo, a cura di G. de Turris, Bompiani, Milano 2007.
(10) J. R. R. Tolkien, La compagnia dell’anello, Bompiani, Milano 2006, p. 11.
(11) Questo dizionario è da tempo considerato come il canone per l’inglese britannico ed è spesso messo in contrapposizione con il suo “rivale” storico, il Cambridge Dictionary. Se il primo, difatti, rappresenta la tradizione linguistica inglese, il secondo tende a incoraggiare l’utilizzo di un International English di chiara impronta americana. Non è un caso dunque che Tolkien, futuro filologo e linguista, sia uscito dalla scuola dell’OED.
(12) P. Gilliver, J. Marshall, E. Weiner, The Ring of Words: Tolkien and the Oxford English Dictionary, University Press, Oxford 2006.
(13) La sua vasta conoscenza del lessico inglese è dimostrata dal gran numero di arcaismi presenti nella sua scrittura. Una lista di questi si può trovare anche su Internet: http://www.glyphweb.com/arda/words.html.
(14) Ha tradotto specialmente opere medievali della letteratura angloassone. Un suo altro importante lavoro in questo campo è rappresentato dalla traduzione del poema anonimo del XIV secolo: Sir Gawain and the Green Knight, Pearl and Sir Orfeo, a cura di C. Tolkien, Allen & Unwin, Londra 1975.
(15) R. Smith, op. cit., p. 9. Traduzione mia.
(16) Trattasi del capitolo V del primo tomo della Trilogia. Il titolo originale è The Bridge of Khazad-Dûm.
(17) In corpo al testo i numeri di pagina della edizione originale in inglese: The Fellowship of the Ring, HarperCollins, Londra 2001. In nota, invece, sono riportate le traduzioni in italiano, a cura di Vicky Alliata di Villafranca, dei brani citati. “Una paura e un orrore improvvisi di quella stanza s’impadronirono della Compagnia. ‘Non possiamo più uscire’, mormorò Gimli. ‘È stato un bene per noi che lo stagno sia sceso leggermente, e che l’Osservatore stesse dormendo all’estremità sud’”. J. R. R. Tolkien, La compagnia dell’anello, cit., p. 424.
(18) “Un colpo risuonò con fracasso contro la porta, seguito da un altro e da altri ancora. Arieti e martelli battevano con forza sempre maggiore. Il battente scricchiolò vacillando, e la fessura si aprì improvvisamente. Delle frecce entrarono sibilando, ma urtando contro la parete caddero in terra inoffensive”. Ivi, p. 427.
(19) Ci riferiamo ovviamente all’omonimo capitolo, facente parte del celeberrimo testo di Italo Calvino: Lezioni americane, Mondadori, Milano 1993, pp. 89-110.
(20) “Con un ruggito le fiamme s’innalzarono in segno di saluto, intrecciandosi intorno a lui; un fumo nero turbinò nell’aria. La criniera svolazzante dell’oscura forma prese fuoco, avvampandolo”. J. R. R. Tolkien, La compagnia dell’anello, cit., p. 433.
(21) I. Calvino, op. cit., p. 92.
(22) A. Bonomo, Nostalgia di un’innocenza perduta: disobbedienza e sacrificio in The Hobbit di J. R. R. Tolkien, in Rivista di Studi Italiani, Anno XXIX, n° 1, Giugno 2011, p. 291.
(23) Ivi, p. 288.
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Tratto, con il gentile consenso della Redazione, da Antarès, n. 03/2012, J.R.R. Tolkien. Un’epica per il nuovo millennio, http://www.antaresrivista.it/Antares_03_web.pdf.
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