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mercredi, 16 février 2022

Martin Sellner: Paradoxes politiques

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Paradoxes politiques

Martin Sellner

Ex:  Sezession 79/août 2017 - https://sezession.de/sezession-79-august-2017

Martin Sellner est à la tête du mouvement identitaire autrichien.

La métapolitique est un chemin sur une ligne de crête étroite. Des deux côtés, des abîmes menacent. On ne peut avancer que sur une "voie médiane" et il faut constamment tâtonner. Il en résulte quelques paradoxes. J'aimerais en présenter deux dans ce texte.

Le premier est ce que l'on appelle le Political Identity Paradox et a été nommé et donc "découvert" pour la première fois par Jonathan Matthew Smucker, un étudiant d'extrême gauche de Berkeley. Il décrit une problématique fondamentale : chaque mouvement politique a besoin d'un noyau de militants idéalistes qui le portent sur le long terme. Si le mouvement est vraiment oppositionnel, c'est-à-dire dans une position marginale, il a un manque fondamental de masse, d'hommes et de matériel, que seul l'idéalisme peut combler.

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Cet idéalisme, et avec lui le courage, la discipline et la fiabilité, nécessite une forte identité de groupe. Le sentiment du "nous" doit compenser les sacrifices que l'on doit faire. Une forte identité de groupe est toutefois - et c'est là que commence le paradoxe - toujours et nécessairement exclusive. L'"appartenance" à une clique, qu'il s'agisse d'un gang de motards, d'un groupe de hooligans ou d'un groupe antifasciste, s'avère justement si désirable parce que tout le monde ne peut pas en faire partie. L'habillement, le comportement et le jargon marquent une frontière nette entre la communauté élitiste et "les autres". Cette frontière crée la tension interne nécessaire à une forte identité de groupe et à un idéalisme durable.

Mais c'est justement cette forte identité de groupe qui conduit aussi à l'enfermement du mouvement. Pour un gang de motards ou un groupe antifasciste qui n'a pas d'objectifs ou de stratégies politiques concrets, cela ne pose pas de problème. En revanche, tout groupe métapolitique doit rester ouvert. Mais une forte identité de groupe réduit les possibilités de croissance, de formation d'alliances, de connexion et d'influence, ce qui contrecarre l'objectif politique du groupe. Ce dont le groupe a besoin pour tenir le coup conduit en même temps à son isolement. Ce qui fait son rayonnement et sa force d'attraction repousse en même temps ceux qui n'en font pas encore partie. C'est le paradoxe de l'identité politique.

Smucker cite comme exemple la désintégration de la grande organisation de masse SDS ("Students for a democratic society") dans les années 1960. Le vaste mouvement d'extrême gauche, basé sur des structures, a été démantelé par la fraction extrémiste et plus tard terroriste des "Weathermen". Le noyau élitiste s'était éloigné de ses propres membres, qu'il méprisait en raison de leur demi-mesure libérale.

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Ce mépris s'est manifesté lors des "Days of Rage". Entre le 8 et le 11 octobre 1969, la faction élitiste-extrémiste a voulu "ramener la guerre à la maison" et a semé la désolation à Chicago. Mark Rudd, l'un des porte-parole radicaux, a annoncé dans un discours : "Le SDS n'est pas assez radical. Il doit mourir". Lui et un autre centriste allèrent même jusqu'à déverser tous les dossiers et les listes de membres du bureau du SDS à Chicago dans une décharge. Avec cette attitude élitiste et extrémiste, qui a logiquement mené au terrorisme, les "Weathermen" avaient, comme l'a noté avec délectation le FBI, "effrayé presque tous leurs partisans" et détruit leur véritable force de frappe.

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La forte identité de groupe est nécessaire pour compenser l'absence habituelle de structures fixes, de hiérarchies et de salaires. Elle seule constitue une réassurance, renforce la confiance et crée la cohésion nécessaire à l'activisme politique. Et c'est ainsi que se forment des cercles fermés avec des rituels, un style de vie et des projets d'habitation. Mais ces cercles de politique préfigurative agissent souvent sur les nouveaux venus comme un "choc culturel". Ils compliquent définitivement l'entrée en matière, souvent ils échouent même, et le cercle des familiers ne s'agrandit pas, bien qu'il gémisse sous sa charge de travail. Pendant ce temps, les sympathisants ne sont pas pris en charge et restent inactifs sur le côté.

Smucker recommande un équilibre entre le bonding et le bridging. Sans un fort bonding et un sentiment de "nous", le groupe n'a pas la force nécessaire pour un activisme à long terme. Mais sans bridging, c'est-à-dire ouverture et capacité de connexion, le groupe se dégrade en une secte isolée dont le chemin peut aboutir à la violence et à la terreur.

Surmonter le Political Identity Paradox est donc l'une des grandes tâches des leaders de mouvements politiques. Ils doivent promouvoir l'identité du groupe, mais ne doivent jamais s'y fondre eux-mêmes. Le bonding se fait de lui-même lorsqu'on encourage les activités au-delà des actions. Le bridging, en revanche, nécessite une intervention ciblée. Le pont vers l'extérieur doit tenir, l'échelle doit freiner là où s'installe une envie élitiste de trop de "nous-mêmes".

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Le numéro de Sezession d'où cet article de Martin Sellner est extrait.

Ce sont moins des codes extérieurs qu'un objectif commun et une volonté commune de changement politique qui doivent former l'esprit du groupe central. Un sentiment de "nous" affamé et politique, et non statique et sous-culturel, empêche l'isolement et le glissement vers l'autosuffisance politique. Le deuxième paradoxe ne concerne pas l'interne, mais l'activisme. Il s'agit du "paradoxe de la polarisation". Il décrit la nécessité pour un mouvement métapolitique de polariser la société dans la provocation, quitte parfois à froisser sa propre base de sympathisants. Comprendre cette dialectique est particulièrement important, car cela signifie également comprendre la différence entre un parti et un mouvement.

Commençons par une métaphore : le mouvement a la fonction de la hache, le parti celle de la charrue. Le mouvement défriche les terres métapolitiques et les rend cultivables. Il remue et est disruptif. Le parti exploite et travaille le terrain ainsi défriché. Alors qu'il se déplace toujours dans le cadre du possible et du praticable et qu'il cherche la position la plus proche par une habile "triangulation", le mouvement doit faire éclater le cadre.

La tâche du parti est de gagner du pouvoir politique réel en maximisant les voix. Le jour des élections, son succès est illustré par le pourcentage de voix obtenues, et il doit formuler ses revendications de la manière la plus cohérente possible. L'outil de la provocation doit être utilisé, si tant est qu'il le soit, pour attirer l'attention.

Le mouvement métapolitique, quant à lui, dépasse le cadre de la "normalité" dans lequel le parti cherche à s'intégrer. Pour l'élargir, il doit franchir régulièrement, de manière ciblée et contrôlée, les limites du dicible. Son élément est la provocation. Elle n'est efficace que si elle est perçue en masse. Le mouvement doit rassembler suffisamment d'activistes et de sympathisants pour pouvoir mettre en œuvre des stratégies de désobéissance civile à long terme et des campagnes contre les piliers de soutien (Gene Sharp) de l'idéologie dominante.

Cependant, il existe au centre de la société (en particulier à sa droite) une opposition de principe à l'activisme politique, indépendante de l'accord sur le contenu : plus un mouvement provoque et polarise, plus il perd sa capacité d'adhésion, dont il a à son tour besoin pour son efficacité métapolitique. Le paradoxe est ainsi mis en évidence. Deux tâches différentes s'y dessinent.

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D'une part, il y a la fenêtre d'Overton. Il s'agit de l'espace du dicible, au milieu duquel la moyenne (de la population) s'oriente. Aujourd'hui, le souverain est celui qui décide du cadre de l'Overton window et qui impose le politiquement correct. Les partis populistes de droite doivent eux aussi s'adapter à ce comportement dans leur mission de maximisation des voix. Malheureusement, beaucoup "naturalisent" cette nécessité pragmatique et en font ainsi une vertu politique. Ils occultent le fait que l'ensemble du système de référence s'est déplacé vers la gauche depuis des décennies. Le fait qu'il soit soudain devenu "völkisch et raciste" de vouloir un pays homogène sur le plan ethnique et culturel, que la promotion des naissances soit automatiquement soupçonnée de vouloir ressusciter le "Lebensborn", que nous devions accepter le remplacement de population et le statut de "pays d'immigration" comme une normalité, que les monuments aux morts soient retirés et que l'idéologie du genre soit inscrite de plus en plus tôt dans les programmes scolaires - tout cela est le résultat du déplacement vers la gauche de l'Overton window.

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Comment le parti et le mouvement peuvent-ils s'y opposer ? Comment déplacer cette fenêtre si l'on n'a pas de pouvoir d'interprétation ? Le moyen est la provocation planifiée et connectée. Le passage de la frontière par le bord de la fenêtre doit être régulièrement effectué, répété et établi par une avant-garde, et dans la mesure où ces passages de la frontière reçoivent les ressources centrales que sont l'attention et l'approbation de la masse, cette répétition mène à la normalisation et à l'établissement. Ce qui est considéré comme "trop extrême" est renégocié, et la fenêtre politique se déplace dans la direction opposée. Trois pas en avant et deux pas en arrière - telle était la tactique des Fundis de la gauche radicale et des Realos modérés de gauche. Entre chocs ciblés et confort conciliant, ils ont forcé le paysage métapolitique allemand vers la gauche.

La réponse nécessaire et attendue peut et doit utiliser les mêmes moyens. Les revendications pour la fermeture des frontières et la remigration, la préservation de notre identité ethnoculturelle et la fin de la censure doivent être répétées jusqu'à ce que l'Overton window soit replacé dans une position centrale saine. A cet égard, il faut savoir que les nombreuses petites avancées et provocations ne sont efficaces que si elles "entraînent" un grand groupe du camp de l'opposition. Si elles n'entraînent pas de sympathisants, elles n'ont aucun sens. Elles ne font alors que "jouer" avec l'existant, ce qui nourrit certes un homme (ou toute une rédaction), mais ne provoque pas le changement de situation nécessaire.

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La "provocation connectée" est le moyen de sortir du paradoxe de la polarisation. Elle exige une sérénité provocatrice de la part du mouvement activiste. L'objectif ne peut pas être de plaire à tout le monde. Frances Fox Piven écrit dans son livre Challenging Authority : "Le conflit est le battement de cœur des mouvements sociaux". La polarisation "oblige les gens à se demander où ils se situent par rapport aux thèmes". Et plus encore:

"Les mouvements de protestation menacent de diviser les coalitions majoritaires que les politiques s'efforcent de maintenir ensemble. Pour stopper les éventuels sortants, les politiques prennent publiquement de nouvelles positions". C'est exactement ainsi qu'il faut comprendre la reprise des revendications de l'AfD et du FPÖ par la CDU et l'ÖVP. Elle n'est pas une raison de désespérer, mais pas non plus une raison de se réjouir, mais de renforcer la poussée contre le Overton window gauchiste.

Le phénomène selon lequel le camp de l'opposition sympathise certes avec les idées du mouvement, mais moins avec ses formes d'action, est aussi vieux que la résistance politique elle-même. Il ne faut pas avoir peur de récolter des critiques, même dans nos propres rangs, car nous sommes en bonne compagnie. Même les stratégies de polarisation réussies de Martin Luther King et du Mahatma Gandhi ont été considérées comme contre-productives par leurs amis contemporains.

C'est ce qui est arrivé à King après le fameux "Projet C", la tactique de confrontation ciblée dans l'un des bastions de l'apartheid, à savoir Birmingham. Des violences policières massives et des arrestations avaient été provoquées, et King lui-même avait été emprisonné pour avoir bravé une interdiction de rassemblement.

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Lorsqu'il a écrit sa fameuse "lettre de prison", les critiques ont fusé, principalement de la part des libéraux blancs qui le soutenaient. "Nous comprenons l'impatience des gens qui ont le sentiment que leurs espoirs tardent à se concrétiser", écrivait un groupe de huit militants libéraux des droits civiques bien connus de l'Alabama, "mais nous sommes convaincus que ces manifestations sont imprudentes et n'arrivent pas au bon moment". King effraierait ainsi l'ensemble du "milieu de la société".

La résistance de Gandhi a également été considérée comme contre-productive par les opportunistes de son époque. Mais elle est tout aussi "contre-productive" que le contre au football qui affaiblit sa propre défense - donc contre-productive du point de vue du gardien de but. Le regard de l'entraîneur doit toutefois garder un œil sur l'ensemble et reconnaître où et quand la polarisation et le dépassement des limites de manière cohérente sont de mise.

Comprendre et maîtriser le paradoxe de l'identité politique et de la polarisation est une tâche quotidienne avec laquelle les "têtes pensantes" du nouveau mouvement patriotique se retrouvent généralement assez seules. Entre toutes les réflexions et pesées d'intérêts, un seul impératif clair se dégage : structure, ordre et discipline. Les différentes parties du camp peuvent fonctionner et interagir au mieux si elles comprennent leurs différentes tâches dans l'ensemble et reconnaissent ainsi la nécessité d'une séparation claire.

Le paradoxe de la polarisation, en particulier, n'en est pas vraiment un, mais se présente, d'un point de vue supérieur et stratégique, comme une attribution de différentes tâches. On ne peut pas être à la fois politicien de parti et militant d'un mouvement, pas plus qu'on ne peut être à la fois gardien de but et attaquant.

La provocation par le franchissement de l'Overton window et la conquête de la masse centrale s'excluent mutuellement, mais elles doivent agir ensemble. Personne ne reprochera au gardien de but de prendre le ballon en main, ni à l'attaquant de sortir de la surface de réparation. De même, personne ne pourra reprocher au mouvement de polariser, de construire une identité politique exclusive et une contre-culture provocatrice, alors que le parti a pour mission de former de nouvelles majorités dans le paysage politique ainsi assoupli et d'obtenir des succès en matière de Realpolitik.

La tâche des partis et des journaux et think tanks orientés vers le centre est de ne pas oublier la destination lors de leur nécessaire titillement du centre. Ils doivent reconnaître où et quand le cadre s'élargit et comment sécuriser et coloniser rapidement les zones ouvertes par le mouvement. Moins le parti et les journaux sont institutionnellement reliés à ce mouvement, plus cela est possible avec succès. La séparation claire et la répartition des tâches permettent une coopération métapolitique et une solidarité efficace en cas de diabolisation et de répression.

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Martin Sellner et son épouse Brittany Pettibone.

Mais si le parti et ses collaborateurs se laissent prendre au piège du paradoxe de la polarisation, en utilisant l'effet dissuasif de la provocation comme une raison pour se rapprocher rapidement du centre, ils sont devenus des agents du glissement vers la gauche. Cette catastrophe ne peut être évitée que si les égoïstes à courte vue des deux camps, qui ne comprennent que leur rôle et non le jeu, n'ont rien à dire. L'ordre et la structure doivent être mis en place pour que le nouveau mouvement patriotique puisse naviguer dans le détroit des paradoxes politiques.

Ce n'est que lorsqu'une nouvelle élite métapolitique s'imposera dans tous les groupes, partis et mouvements et qu'elle détrônera à chaque fois les opportunistes et les extrémistes, les sans-vision et les anarchistes, que le grand œuvre pourra aboutir. Pour travailler ensemble à cet objectif, un échange intellectuel, au moins indirect, est nécessaire. Ma conviction est que celui-ci fonctionnera d'autant mieux que chacun sera clairement conscient de sa tâche et de sa fonction, bref, que le gardien de but sera le gardien de but et l'attaquant, l'attaquant.

jeudi, 12 mai 2011

The Spinoza Strategy

The Spinoza Strategy

Signal Left, Turn Right

arton725.jpgChallenging orthodoxy has always been a dangerous affair. The alternative Right often complains about the character assassinations, censorship, and name-calling we experience writing about race and culture, but if we take a step back for a moment and consider the persecution suffered by those who challenged the religious orthodoxy, our struggle seems far less severe. Burnings at the stake, beatings in the street, and public executions were but a few of the tactics employed by the Church to silence those who questioned the unquestionable. Perhaps then, it would behoove us to take a closer look at the strategy of those who successfully challenged—and eventually defeated—religious orthodoxy under these life-threatening conditions. We may dislike much about the world that arose in the aftermath of the Enlightenment, but we can still admire and learn from the strategy employed by its early partisans.

A good place to begin would be Baruch Spinoza (1632-1677), who is considered by many political theorists to be the father of modern liberal democracy. Surrounded by controversy throughout much of his life, Spinoza was one of the most radical philosophers of the modern period. He possessed a remarkable talent for provoking people to question the unquestionable, but his willingness to challenge all forms of religious particularism would eventually result in his excommunication from the Jewish community in 1656. Such a punishment seemed entirely justified in the eyes of 19th-century Jewish philosophers like Hermann Cohen. The 20th-century political philosopher Leo Strauss (1899-1973) came to Spinoza’s defense, however, in his Spinoza’s Critique of Religion, in which he wrote that much of the hostile condemnation directed towards Spinoza was caused by a misunderstanding of his thought and strategy. Strauss believed that in a world dominated by the Church, attacking Judaism was a shrewd way for Spinoza to lay siege to Christianity.

This article will briefly outline Spinoza’s philosophy and evaluate Cohen’s moral critique of Spinoza from the Straussian perspective. What will ultimately emerge from this investigation is a broader view of philosophy at the highest level, where the means of delivery are as important as the message being delivered. Such a lesson should be invaluable to the Alternative Right, which desires to challenge the dominant orthodoxy of egalitarianism, anti-racism, and political correctness.

If subterfuge is the name of the game, then Spinoza was truly one its masters.

The starting point of Spinoza’s philosophy is that man is ultimately responsible for his own fate. He rejected the belief of Maimonides (1135-1204) that God was a rational being, arguing instead that if God were truly omnipotent, then God would have the power to be exactly what he wanted to be (rational, arational, or otherwise). And if God could recreate himself, then so could man, which meant Spinoza also rejected the concept of evil because “the evil passions are evil only with a view to human utility . . . ” In other words, the things men considered to be wicked or immoral were merely problems that could be managed and eventually overcome. Spinoza’s ardent belief in progress and the potential of men to correct the evils of human behavior would ultimately lay the groundwork for the modern liberal state, but he could only do this, as Strauss demonstrates, by showing “the way toward a new religion or religiousness which was to inspire a wholly new kind of society, a new kind of Church.” To accomplish this task, Spinoza wrote his Theologico-Politcal Treatise in which he used a bait-and-switch technique of attacking Judaism… in order to lead his Christian readers into a general critique of all religions.

The Jewish philosopher Hermann Cohen (1842–1918) strongly opposed the work of Spinoza and charged him with conceiving of the state entirely in terms of power politics, divorced from religion and morality, thus rendering the state above religion. Cohen also indicted Spinoza for denying that the God of Israel was the God of all mankind and for reducing Jewish religion to a doctrine of the Jewish state. The former was blasphemy and the latter served to diminish the Torah to human origin, both of which rendered Spinoza blind to biblical prophecy and hence to the core of Judaism. Cohen also believed Spinoza’s critique of the Jewish religion to be ripe with contradictions. For instance, it made little sense to single out the Mosaic Law as the suppressing force of philosophy when it was unclear that Jesus Christ himself championed the freedom of philosophy. But what may have incensed Cohen the most about Spinoza’s Treatise was the claim that Mosaic Law was particularistic and tribal and served no other end than the earthly or political felicity of the Jewish nation. In this regards, the moral implications of Spinoza’s religious transgressions were far less damning than his disloyalty to the Jewish people. Cohen believed Spinoza deserved excommunication because he gave comfort and aid to the enemies of the Jews by first idealizing Christianity and then indulging in every Christian prejudice against Judaism.

The vitriol with which Cohen condemned Spinoza was impressive and should be all too familiar to members of the alternative Right. He regarded the defector’s behavior as “unnatural” and a “humanly incomprehensible act of treason.” To act this way, Spinoza must have been a disturbed man “possessed by an evil demon.” Cohen’s criticism is reminiscent of the frequent diatribes against “racists” as vile and mentally deformed creatures in need of sensitivity training if not medication.

Leo Strauss’s interpretation of Spinoza’s behavior discounted the self-hating Jew explanation and suggested that Cohen had not paid “sufficient attention to the harsh necessity to which Spinoza bowed by writing in the manner in which he wrote.” Heresy and blasphemy of Christianity were offenses punishable by death, which deterred most philosophers from directly challenging the Church. Jews in particular felt this intimidation because they were haunted by the experience of the Spanish Inquisition.

But Strauss did not believe the deterrent factor alone explained Spinoza’s decision to single out Judaism. Instead, Spinoza seemed to be employing a carefully thought-out strategy to reach a wider audience with a message that could be absorbed, internalized, and expanded upon . . . that would lead his audience towards a greater truth. Put bluntly, Spinoza’s purpose was to show mankind the way towards a liberal society and his strategy was one of subterfuge.

Spinoza was writing for a devoted Christian audience and thus had to modify his message accordingly. This meant playing off their anti-Semitic prejudices and urging them to free “spiritual Christianity from all carnal Jewish relics,” like the resurrection of the body. By making the Old Testament the scapegoat for everything he found objectionable in Christianity, Spinoza presented his general argument against religious particularism in a form that was palatable to Christians.  To be clear, his disparagement of Judaism and the Mosaic Law was not insincere. Spinoza was striving to create a new universal religion for both Jews and Christians, and he also believed Jews had more to overcome to get there, since, as Strauss relates, “Moses’ religion is a political law” and “to adhere to his religion as he proclaimed it is incompatible with being the citizen of any other state.” Cohen’s misunderstanding was to think that Spinoza wanted the eradication of religious devotion to end with Judaism. In other words, he failed to follow Spinoza’s thought that freedom of philosophy required a liberal state that was neither Christian nor Jewish. The Jews may have had to be liberated from Judaism—but the Christians also had to be liberated from Christianity.

In the Introduction to Persecution and the Art of Writing, Strauss gives an excellent accounting of this argumentation style as it was advocated by the Islamic philosopher Farabi. Farabi (c. 872—950) said that when Socrates was confronted with the decision to conform to what he held to be false opinions and the wrong ways of life of his fellow citizens, he stubbornly chose nonconformity—and was punished with death. Farabi believed this may have been the suitable choice in dealing with the elite, but it was ill-advised to attempt this approach with the vulgar. Dealings with the common man required a strategy styled on Plato, that is, gradually replacing accepted opinions with the truth, or an approximation of the truth—changing minds by provisionally accepting conventional wisdom. More specifically, and as it applies to the Spinoza example, Farabi believed that “conformity with the opinions of the religious community in which one is brought up is a necessary qualification for the future philosopher.”

The strategy outlined above should not be understood simply in terms of avoiding persecution, because what is really at issue here may be the best method of philosophy. If you want to reach the most people with your message in a way that you can actually change their minds about something, the new truth you are presenting cannot flagrantly contradict their sacrosanct beliefs. In other words, when challenging orthodoxy in any form, it is always prudent to signal left before turning right. Appearing loyal and loving to what is already loved—and then transforming it from within—is far more effective than challenging it head-on. This is philosophy at the highest level, where the means of delivery are as important as the message being delivered.

It should be of particular interest to the alternative Right that signaling one way and turning the other was the strategy used by the egalitarians when they convinced the Western World to embrace racial equality. Had the Boas Cult simply declared the racial beliefs of Western Man to be immoral and completely unfounded, their arguments would have fallen on deaf ears. What they did instead was moderate their position with the claim that all perceived inequalities among the races were caused by variances in culture. This concession earned Boas and his followers the trust of their target audience because it soothed Western Man’s pride, conformed to his prejudices, and did not encumber him with charges of racial injustice. Cultural inequality actually placed the burden of responsibility on minorities who needed to get their act together by adopting Western Man’s superior way of life. Boas and his followers probably never really believed this, but they had to make a tactical settlement in order to be heard, which is to say, they had to appear loyal to Western Civilization before they could get any traction challenging its long-held assumption of racial inequality. What followed next is well known to most readers of AlternativeRight.com…

What the alternative Right can learn from Spinoza—and Boas—is a strategy of subterfuge. If we desire to reach audiences beyond the readers of this website, then we must understand, as Spinoza and Boas did, that the gradual replacement of accepted opinions has to be accompanied by a provisional acceptance of the conventional wisdom of our time. In other words, we must be willing to signal left before turning right. Only then will we be able to reach wider audiences in a way that might provoke them to question the unquestionable.

It is probably asking a lot of alternative Right writers to appear loyal to, let alone adoring of, the gods of multiculturalism, diversity, and egalitarianism, but employing such a strategy when writing for politically correct audiences would be far more effective than directly challenging orthodoxy. One such tactic might be to support some of the ideals of egalitarianism and then show how they are contradicted by others. For example, if the intention of multiculturalism is to preserve the unique cultural identity of various racial elements in this country, then we could argue that what is really happening is the destruction of diversity by the merging and watering down of cultures into unrecognizable forms. As “true” proponents of diversity, we would be taking the moral high ground in claiming that minority cultures are under siege by “universalism” and “McDonald-ization” and that their preservation can only be achieved through the separation of cultures, not blending them together into a homogenous blob. This form of attack would be far more palatable to mainstream audiences than directly confronting multiculturalism with charges of reverse racism. We could make the corollary claim that multiculturalism itself is ethnocentric in its origins—i.e. it was invented by White people—and oppressive to minority groups that did not develop a similar ideological standpoint on their own.

Unfortunately, emphasizing the inherent conflict between multiculturalism and diversity may not always work, since actual global diversity is being preserved by non-Western countries that do not tolerate immigration or cultural diffusion. The only culture that is actually being destroyed by multiculturalism is Western culture, a consequence unlikely to concern most readers of the mainstream press who believe America, the “proposition nation” united by creed, has been spared the backwards ideology of racial identity. Nevertheless, an argument that multiculturalism is oppressive to minorities could have more traction.

Multiculturalism is often claimed to be a philosophy of universalism, but the intolerance its followers have for non-believers is a clear indication of its particularism. Internalizing this conceptual paradox has been unproblematic for most all PC types (truly, accepting irreconcilable ideas seems to go hand-in-hand with orthodoxy.) Forcing nonbelievers to convert to multiculturalism is also comfortably sanctioned because the principal subjects of this oppression are Whites. If, however, we can reframe the discussion in such a way that multiculturalism appears to be an ideology forced on minorities to their own detriment, then the reaction from the politically correct would be far different.

The key to bringing down egalitarianism from the inside could therefore be the vilification of multiculturalism as a ruling-class conspiracy. Similar to Spinoza who played off the anti-Semite prejudices of Christians, so should we play off the prejudices and neurotic suspicions the politically correct have for Whites. This might be done effectively with class-struggle arguments that link multiculturalism with cheap labor and the exploitation of the Third World by evil White capitalists. An even more powerful argument could be made that multiculturalism prevents non-White peoples from achieving their own unique destiny and subordinates them to a decadent White ideology. (This argument also carries the benefit of actually being true.) It is more than likely that similar arguments have already been made by vigilantly obsessed members of the Left who are constantly on guard for “White privilege” in society. We should cite these liberal experts, expand upon their arguments, and contribute as much as we can to the reinterpretation of multiculturalism as a racist ideology.

In other words, to awaken the politically correct from their indoctrinated slumber, we should convincingly accuse them of being guilty of that which they proclaim to be the greatest of sins.

Collapsing the pillar of multiculturalism might not be enough to bring down egalitarianism, but this should be the first step in a protracted campaign of attrition and political subterfuge. For our revolution to be successful, we must be guided by the self-acknowledgement of the weakness of our current position. Tactical settlements have to be made and finding ways to challenge the orthodoxy by signaling left before turning right should become a necessary part of our long-term strategy.

There may come a point, if we are not already there, when egalitarianism becomes so deeply ingrained in our society that it cannot be defeated through outright confrontation. The best way to challenge orthodoxy of this kind will be through its metamorphosis or reshaping. Such a strategy should not be used at places like Alternative Right, a place where we can be honest about our strategies and goals, but we must begin to think beyond our limited reach here and start sending soldiers back into the ranks of the politically correct to bring down the orthodoxy from within.