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dimanche, 05 juin 2016

Thématiques abordées sur Google+

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Oncle Bob (= Robert Steuckers)

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Thématiques abordées

(différentes de celles d'"euro-synergies"!!):

Régression démographique turque, boom démographique kurde

Nouvelles traces de la présence viking au Canada

Sainte Brigitte, déesse celtique, Abbesse irlandaise?

J. J. Esparza: sur la révolution culturelle maoïste

De la dissidence par la beauté

Germains et Berbères dans l'histoire d'Espagne (selon José Antonio Primo de Rivera)

Snowden et les courriels d'Hillary

Renaud Camus, candidat aux présidentielles de 2017

Giuseppe Berto, écrivain proscrit et oublié

 

 

 

Argentine, Brésil, Uruguay, Pérou, Vénézuela: les USA à la manœuvre

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Argentine, Brésil, Uruguay, Pérou, Vénézuela: les USA à la manœuvre

Michel Lhomme, politologue

Ex: http://metamag.fr

L’Amérique Latine est en pleine recomposition. De l’Argentine au Vénézuela en passant par le Brésil et le Pérou, la contre-offensive du néo-libéralisme bancaire est en marche. Dans un contexte marqué par la récession et la crise des matières premières, les États-Unis tentent de reconquérir par tous les moyens leur ancien « pré-carré » latino-américain.

L’Argentine dans le rang

Lors de ses cent premiers jours au pouvoir, le président argentin Mauricio Macri a reçu le premier ministre italien Mateo Renzi, le président français François Hollande  et enfin le président Barack Obama. Tous trois sont les premiers serviteurs du gouvernement mondial. Le Président argentin a satisfait ce beau monde occidental : il a abandonné aussitôt les efforts du gouvernement précédent pour promouvoir l’intégration régionale. Il y a un changement, une inflexion pro-américaine très nette de la politique extérieure de l’Argentine même si le gouvernement Kirchner n’était pas sans défaut dans son instinct de prédation populaire et de corruption oligarchique.

Les gouvernements Kirchner avaient pourtant toujours entretenu de très bonnes relations avec le Venezuela, avec Cuba, avec la Bolivie, avec  la gauche populiste d’Amérique latine. La politique extérieure argentine a donc aujourd’hui profondément changé. Lors de la conférence de presse à la Casa Rosada, le Palais Présidentiel argentin, les présidents Obama et Macri ont clairement évoqué la possibilité de signer un accord de libre-échange entre le Mercosur et les États-Unis, anticipant déjà un nouvel ALCA (Zone de libre échange des amériques) et ce, alors que le pays va certainement finir par rejoindre l’Alliance pour le Pacifique.

En Europe, la Commission européenne vient de faire pression la semaine dernière sur Paris pour signer le traité transatlantique . Alors que la Russie s’embourbe un peu en Syrie, les États-Unis avancent leurs pions et profitent du ralentissement chinois pour avancer en Amérique latine, reprendre le dessus et faire pression sur les gouvernements locaux pour qu’ils adoptent des mesures de libre-échangisme radical. L’Uruguay et son gouvernement qualifié par la communauté internationale de « « progressiste » » est lui-aussi en train de signer ces traités, tout comme le Chili  de Michelle Bachelet.

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Le Brésil sous contrôle

Restait donc l’os brésilien. Il était nécessaire et urgent de déloger Dilma Rousseff, la seule maintenant rétive à signer les grands traités de la grande reconfiguration libérale du monde en cours. Mais comment pouvait-on faire tomber une Présidente élue dans le modèle démocratique du consensus de Washington ? Par la République des Juges.

Avec le Brésil, on sait ainsi que les coups d’état du vingtième siècle ne seront plus militaires mais judiciaires et l’ambassade des États-Unis au Brésil n’a pas cessé de recevoir les visites des opposants à Dilma dans le processus d’impeachment (destitution). On raconte au Brésil qu’aujourd’hui, cette ambassade  ressemble à celle aux temps d’Allende au Chili. C’est le lieu où se sont préparés tous les projets de déstabilisation visant la chute programmée de Dilma Rousseff.

Ainsi, en s’emparant de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, du Chili et du Paraguay, demain peut-être du Pérou avec Kuczynski , les États-Unis sont en passe de réaliser le grand schlem, la prise en main complète du Cône Sud. Rafael Correa, le Président équatorien a réagi sur les événements au Brésil et a parlé d’un nouveau Plan Condor (alliance des armées des pays du Cône Sud pour éliminer à l’époque la subversion communiste et maoïste) qui serait en train de frapper le continent, un Plan Condor non plus strictement militaire mais avant tout économique et judiciaire, piloté en quelque sorte par les multinationales mondiales.

Le 17 avril 2016 marquera l’histoire politique. Pour la première fois, une démocratie est entachée par un procès politique sans fondement juridique qui viole le précepte constitutionnel. C’est un coup d’État juridique sans respect de la souveraineté populaire, le point de départ d’une période de chaos et de violence par la seule volonté des puissants. La Chambre des députés du Brésil n’a ainsi pas tenu compte de l’accusation de la présidente de crime de responsabilité, l’argument de « pédalage fiscal » a été laissé de côté. A  aucun moment ce sujet n’a été abordé par les députés qui ont voté « oui à la destitution ». Dans ce contexte, il est parfaitement naturel de dire qu’il y a bien eu un coup d’état parlementaire au Brésil. On a ainsi vu le Président de la chambre des députés Eduardo Cunha, un véritable gangster politique présider la session alors que lui-même était mis en examen pour corruption passive et blanchiment d’argent et cité dans la liste des Panama Papers, en tant que propriétaire d’une société off-shore suspectée d’évasion fiscale.  Tous les députés en croisade contre Dilma Rousseff ont été élus avec l’argent de la corruption politique, soutenue par les grandes entreprises. C’est une alliance médiatico-politico-juridique qui est à l’origine du chaos politique et économique du  Brésil. La presse a construit et développé un discours ultra partisan contre les gouvernements du Parti des Travailleurs désigné comme le seul responsable de la corruption au Brésil, alors mêmes que les scandales de corruption touchaient l’ensemble des partis politiques de droite. Les secteurs juridiques conservateurs ont transformé les affaires juridiques de l’opération « Lave-Jato » (l’opération « mains propres » brésilienne) en opération de règlements de compte politique avec le soutien médiatique des grands journaux conservateurs comme « Estadao », « Folha de Sao Paulo ».

Le Venezuela la chute avant l’été ?

Au Venezuela, le bras de fer entre le président Maduro et l’opposition qui avait remporté les élections législatives de décembre continue. Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a pris position pour l’amnistie des opposants politiques emprisonnés. La situation est très délicate comme le révèlent le surprenant plan d’économie d’énergie – dans un pays pétrolier qui sur le papier dispose d’importantes réserves dans le delta de l’Orénoque – et qui se retrouve pourtant contraint de rationner l’électricité dans la partie la plus densément peuplée du pays. A Caracas, ce sont maintenant des queues interminables de plusieurs heures pour acheter les denrées alimentaires de base (farine, riz…)  et tous les rayons des supermarchés sont vides. La situation sociale est explosive alors qu’il faut se souvenir qu’avant le bolivarisme, le Venezuela était l’un des pays les plus industrialisés du continent latino-américain.

Le président Maduro pourrait donc être l’objet d’une révocation pour incapacité à diriger le pays à l’issue d’un reférendum que souhaite organiser au plus tôt l’opposition qui affirme avoir déjà collecté pour ce faire environ un million de signatures. En attendant, faute de ressources, les députés ne seront plus payés.

Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) Luis Almagro a réclamé lundi 30 mai une réunion urgente de ses États membres pour évoquer la « crise institutionnelle » au Venezuela. Dans une lettre de 132 pages au président du Conseil permanent de l’OEA, M. Almagro affirme que le Venezuela connaît une « altération de son ordre constitutionnel » qui affecte la démocratie dans le pays. Il demande une réunion des 34 États membres de l’OEA du 10 au 20 juin, affirmant que « la crise institutionnelle au Venezuela exige des changements immédiats dans les agissements de l’exécutif » et soulignant que le pays « risque de tomber immédiatement dans une situation d’illégitimité ».  Luis Almagro avait déjà accusé ces derniers mois le président vénézuélien Nicolas Maduro de devenir un « dictateur », fin inéluctable de tout le processus révolutionnaire bolivarien.

Début mai, une coalition d’opposition a déjà réuni 1,85 million de signatures réclamant un référendum sur le départ de Maduro que celui-ci conteste, l’accusant de fraudes. Il paraît donc évident que la population excédée par une crise économique qui la prive d’électricité plusieurs heures par jour, entraîne la fermeture des services publics cinq jours par semaine, et vide les rayons des supermarchés sortira très prochainement dans la rue à moins que le Venezuela ne décide de se couper définitivement du monde par la force  ce qui est peu probable. Le Vénézuela n’est pas la Birmanie !

On risque donc d’entendre parler du Venezuela ce mois de juin même si pour Cuba, Maduro reste le modèle parfait du bon démocrate populaire.

Le terrorisme: nouvelle guerre totale ou conflit de basse intensité?...

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Le terrorisme: nouvelle guerre totale ou conflit de basse intensité?...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue publié sur le site Idiocratie et consacré à l'actuelle menace terroriste...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Le terrorisme : nouvelle guerre totale ou conflit de basse intensité?

Le terme Conflit de basse intensité (CBI) désigne un large spectre d’affrontements armés opposant de manière multiforme un ou plusieurs États à des acteurs non-étatiques, selon la définition établie par le Général britannique et spécialiste de la guerre contre-insurrectionnelle Frank Kitson. Par opposition à un conflit de haute intensité, dans lequel deux entités étatiques (voire plus) se livrent un combat, dont l’intensité pourra se rapprocher de la définition contemporaine de la guerre totale, les conflits de basse intensité se caractérisent plutôt par leur caractère discontinu, limité et multiforme.

Le terrorisme international qui a connu un développement spectaculaire à partir des années 1970 jusqu’aux récents attentats de Paris (13 novembre 2015) ou de Bruxelles (22 mars 2016), s’apparente, sous de nombreux aspects, à une forme de conflit de basse intensité, gagnant aujourd’hui les grandes métropoles occidentales, dont l’objectif est de déstabiliser les États et sociétés qui en sont la cible. L’impact médiatique et psychologique énorme des tueries de Paris (plus de 140 victimes entre janvier et novembre 2015) a amené le gouvernement français à développer une rhétorique de la guerre totale répondant à celle qui est développée par l’État Islamique à l’encontre de la France.

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Sommes-nous en guerre?

Au lendemain des attentats de novembre, la rhétorique gouvernementale se résumait au leitmotiv inlassablement répété par Manuel Valls : « Nous sommes en guerre », lecture de la nouvelle situation politique d’ailleurs immédiatement mise à profit par François Hollande pour prévenir ses partenaires européens que le pacte de sécurité prévalait désormais sur le pacte de stabilité économique. Le 10 mars dernier, Jean-Yves Le Drian annonçait que le budget militaire de la France devait à nouveau augmenter : en plus de l’ouverture de 15 000 postes supplémentaires dans l’armée de terre et de 7000 dans la gendarmerie, le ministre de la Défense entend augmenter le budget de la réserve opérationnelle de 77% sur quatre ans. La mesure est symbolique. Après la fin de la conscription obligatoire en 1997, on revient à une conception concevant comme une nécessité première d’intégrer les civils à l’outil militaire afin de faciliter la défense du territoire. Ces évolutions significatives, intervenues en très peu de temps, alors que les professionnels et spécialistes étaient encore nombreux à déplorer le déclin de l’appareil militaire, pourraient à elles seules démontrer que la spectaculaire « extension du domaine de la lutte » en matière de terrorisme a effectivement livré l’Europe à un conflit de basse intensité qui a produit des retournements politiques spectaculaires.

Logique de déterritorialisation

Cependant, cette rhétorique et ce volontarisme, en accréditant d’une certaine manière la thèse d’un retour à la dialectique schmittienne de l’ami-ennemi, ne sauraient masquer le fait que la menace terroriste exportée en Europe par l’État Islamique s’appuie sur des logiques de déterritorialisation fortes. Bertrand Badie en faisait l’observation en 1995 dans La fin des territoires : essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect : « les apories territoriales se rapprochent du monde occidental et prolifèrent à mesure que se décompose l’ancien Empire soviétique. La démultiplication des échanges et des modes nouveaux d’intégration couvre d’ambiguïté l’idée multisécuritaire de territoire national. » [Fayard. 1995.] Une manière de souligner que la fin de l’Union Soviétique a mis en lumière la remise en question profonde du modèle de l’État-nation dans les régions anciennement situées dans la zone d’influence soviétique. Cette aporie, ou cette impossibilité territoriale, qui se révèle dans le système mondial post-guerre froide touche aussi les États-nations européens. Comme le soulignait le spécialiste des relations internationales Didier Bigo, la capacité à devenir invisible et l’esprit sacrificiel qui garantissent l’efficacité des groupes terroristes islamistes sont favorisés aujourd’hui par le caractère de plus en plus transnational des États européens. « Le problème n’est plus l’affrontement et l’accumulation des forces mais l’identification du groupe qui a commis des actes de violence. » Dans le contexte actuel marqué en Occident par une porosité extrême des frontières et une internationalisation croissante des territoires, ce travail d’identification devient très difficile, voire impossible.

Ce que veut l’État islamique

Tout le paradoxe et l’ironie de la campagne de conquête et de terreur initiée par l’État Islamique repose sur ce vaste mouvement de déterritorialisation. La première de ces apories fut largement médiatisée en septembre 2014 lors du franchissement de la frontière Syrie – Irak. Elle symbolisait la remise en cause de l’ordre Sykes-Picot, vieux d’un siècle, et la capacité d’un prosélytisme islamiste à utiliser à son profit les logiques d’oppositions interethniques, religieuses ou claniques dont la vigueur démontrait encore en 2014 la faiblesse de l’implantation du modèle de l’État-Nation au Moyen-Orient. L’État islamique s’est montré capable de tirer profit, pour nourrir son ascension fulgurante, des divisions et de la corruption endémique d’une société irakienne plongée dans le chaos ou des faiblesses d’un pouvoir syrien appuyé lui aussi sur les logiques communautaires. Mais les théoriciens de Daech ont su également utiliser à leur profit le délitement progressif des sociétés européennes et le discrédit relatif de leurs systèmes politiques. L’État Islamique ne fait pas mystère de son intention de mener une véritable guerre de civilisation, une rhétorique qui inspire même le titre du magazine Dabiq, du nom d’une ville syrienne où, selon la propagande de Daech, « brûleront un jour les armées croisées ». La déterritorialisation, sur fond de sécession communautaire et d’immigration massive, autorise désormais l’islamisme à faire appel à un djihadisme européen qui rend plus difficile encore la prévention des attentats.

Surtout, la répétition des actes terroristes dévoile ce que Bigo analysait déjà il y a vingt ans. Le conflit dans lequel nous plonge le terrorisme international fait voler en éclat l’illusion du monopole de la violence et de l’État protecteur et surplombant. Désormais à peine capable d’assurer les prérogatives du veilleur de nuit, l’État correspond aujourd’hui « à une direction administrative, à une gouvernementalité qui prétend être l’incarnation de la Nation et du Peuple en s’intitulant pour ce faire État. On croit à la monopolisation effective là où il n’y a toujours eu qu’une certaine prétention des gouvernants à revendiquer avec un certain succès seulement ce monopole. »

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Permanence de la logique territoriale

Il convient cependant de nuancer encore quelque peu cette vision des choses qui nous verrait livrés pieds et poings liés aux exactions d’un islamisme transnational tout autant qu’aux choix hasardeux d’un État administrateur de chaos. Au conflit de basse intensité européen répond un conflit qui prend en Syrie le visage d’un plus classique affrontement territorial entre deux entités : le régime de Bachar-Al Assad, soutenu par la Russie, et l’État islamique qui possède une implantation et des ambitions territoriales qui peuvent être contrées de façon plus classique, sous réserve d’intervention au sol bien sûr. Par ailleurs, en Europe, même si l’on peut souligner le rôle du transnational, on ne peut en revanche que remarquer le caractère territorial de l’implantation salafiste qui a déjà gagné des quartiers dans les grandes métropoles et cherche à en obtenir davantage en appliquant aux zones grises de notre développement urbain un principe de conquête de territoires qui peuvent ensuite servir de base arrière aux actions terroristes.

Le contexte de plus en plus menaçant confirme la faillite des États européens, incapables d’appréhender le caractère inédit du conflit se déroulant désormais sur leur sol et tout aussi impuissants à assumer leurs responsabilités dans le conflit qui se déroule à leurs portes au Moyen-Orient, avec pour conséquence une crise migratoire qui achève de faire vaciller une Union Européenne en lambeaux. Ceci a permit à la Russie d’achever son équipée syrienne par une splendide opération de communication faisant de Vladimir Poutine le sauveur de Palmyre, joyau gréco-romain pour lequel les Européens n’auront pas levé le petit doigt.

Des idiots (Idiocratie, 27 mai 2016)

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La liberté moderne vue par Rémi Brague

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La liberté moderne vue par Rémi Brague

Ex: http://fboizard.blogspot.com

« La liberté de l’homme moderne a trop souvent la même signification que dans le cas d’un taxi. Un taxi est libre quand il possède trois caractéristiques : il est vide, il ne va nulle part (“en maraude” comme on dit) et il peut être pris d’assaut par le premier venu, qui lui demandera d’aller où il voudra. »

C'est bien dit et c'est terriblement juste : je connais des modernes vraiment paumés d'être modernes, perdus, vides, et cela se traduit dans leurs choix très concrets, une vie dissolue, sans boussole, sans durée, sans profondeur. Mais, à la différence de ce qui se passait avant (des paumés, il y en a toujours eu), ce ne sont pas des marginaux mais au contraire des individus ordinaires.

Chesterton l'avait dit aussi : « Quand on se déclare incroyant, ce n'est pas qu'on ne croit plus en rien, mais qu'on croit en n'importe quoi ».

Vaclav Havel a dit que le problème de l'homme moderne n'était pas qu'il ignore le sens de la vie mais que cette question le préoccupe de moins en moins.

Mais ce n'est pas parce que la préoccupation est évacuée que le manque ne resurgit pas quand même. Notre société est folle et le fond de cette folie, c'est la vie sans transcendance. On retombe sur l'éternelle question de Socrate : « Si l'homme est la mesure de toutes choses, qu'est-ce qui mesurera l'homme ? ». Lhomme sans dieu est fou, fou de lui-même, fou de narcissisme.

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Céline at Sigmaringen, 1944–45

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Céline at Sigmaringen, 1944–45

Notes on Céline’s Castle to Castle (D’un Chateau L’autre)

Today is the birthday of novelist Louis-Ferdinand Destouches (May 27, 1894–July 1, 1961), a French physician who wrote autobiographical fiction and political propaganda under the pen name Louis-Ferdinand Céline. 

Like Ernest Hemingway (who died the day after Céline), Céline is arguably more intriguing for his wayward, adventurous life than for his books. Both were stylistic innovators, but that has a downside: yesteryear’s innovation tends to become today’s annoyance. Affected or eccentric prose tends to thwart rather than aid a reader’s comprehension. Hemingway of course had his minimalist, mannered sentence construction (which he imagined to be the prose equivalent of Matisse or Picasso’s painting technique). Céline’s usual idiom was something a little more daunting—a staccato, stream-of-consciousness rant. Page after page of word-pictures and asides, each separated by a three-dot ellipsis, rather like an old-time Browadway columnist…

Frankly, just between you and me, I’m ending up even worse than I started . . . yes, my beginnings weren’t so hot . . . I was born, I repeat, in Courbevoie, Seine . . . I’m repeating it for the thousandth time . . . after a great many round trips I’m ending very badly . . . old age, you’ll say . . . yes, old age, that’s a fact . . . at sixty-three and then some, it’s hard to break in again . . . to build up a new practice . . . no matter where . . . I forgot to tell you . . . I’m a doctor . . . [1]

That’s the beginning of D’un Chateau L’autre, or Castle to Castle (1957), Celine’s ever-so-slightly fictionalized account of his adventures during and after the last months of the Second World War. It’s a good example of Celine’s delivery throughout the book, with endless repetitions and self-contradictions. Addressing himself to his legion of fans, he here apologizes for telling them what they already know—that he was born in Courbevoie—then goes on and informs them, as though for the first time, that he’s a physician!

sig19144571842.jpgThe heart of the “novel” is famously set in Sigmaringen, the ancient Hohenzollern castle-town on the Danube, just north of Lake Constance. This is where about 1400 French collaborators and Vichy officials found refuge from mid-1944 till May 1945. Celine’s account of Sigmaringen is by far the most grotesque, blackly satirical section of his book—full of overflowing toilets, starving babies, hysterical crowds, ceaseless air-raids; and with appearances by Petain, Laval, and Fernand de Brinon (Celine’s fellow collabo writer, Vichy Secretary of State, and now head of the government-in-exile).

But nothing in Celine is ever straightforward; his style always gets in the way. In order to get to this historically informative part of the narrative we must first peel away, artichoke-like, about 100 leaves of dream-like recollections as the author’s mind wanders back from the present (1950s) to his six-year postwar imprisonment in Copenhagen, where he appears to have split his time between months in a hospital ward, suffering from cancer and pellagra, and episodes of solitary confinement. The Danish (for apparently they were) officials drag him out at intervals, trying to browbeat into making the preposterous admission that he had supplied the Germans with the secret plans of the Maginot Line.

A few flashbacks of Sigmaringen appear briefly as we dig through the memory-artichoke: how the Vichy officials came to consult him toward the end in early 1945, asking the good doctor what’s the best way to commit suicide. Céline smugly notes that Laval was too proud to ask for advice, as he was already prepared for the endgame. But it turned out that Laval’s cyanide capsule was old and spoiled by moisture by the time he attempted to use it, so Laval didn’t get to cheat the firing squad in late 1945 (p. 32).

One day in 1950s Paris, the narrator encounters an old collabo actor friend, “Le Vigan,” returned to France in disguise, with wife and pet cockatoo, outfitted in outlandish costume and posing as the pilot of an ancient bateau-mouche in the Seine. Le Vigan had been at Sigmaringen with Céline. Overjoyed to see each other, they reminisce about old times.

This is Céline’s “madeleine” moment. His thoughts finally spiral backwards to his months at the Castle.

Maybe I shouldn’t talk Siegmaringen [sic] up…but what a picturesque spot…you’d think you were in an operetta…a perfect setting…you’re waiting for the sopranos…the lyric tenors…for echoes you’ve got the whole forest…ten, twenty mountains of trees! Black Forest, descending pine trees…waterfalls…your stage is the city, so pretty-pretty, pink and green, semi-pistachio, assorted pastry, cabarets, hotels, shops, all lopsided for the effect…all in the “Baroque boche” and “White Horse Inn” style…you can already hear the orchestra…the most amazing is the Castle…stucco and papier-mache…like a wedding cake on top of the town…

Yet not was all pretty-pretty and operetta-like:

In our time, I’ve got to admit, the place was gloomy…tourists, sure…but a special kind…too much scabies, too little bread, and too much R.A.F. overhead…and [Gen.] LeClerc’s army right near…coming closer…the Senegalese with their chop-chops…for our heads… (p. 126)

Céline has access to the Castle ex officiobecause he is a physician, but he spends much of his time tending to the women and children of the collabos and the French miliciens, roughly interned in a nearby camp where they are slowly being starved to death on a diet of “raw carrot soup.”1,142 is the number Celine gives for collaborators living in the Castle and in nearby hostelries. (Historians give the number as about 1,400.) The collabos spend much of their time wondering what their fate would be when the war is over. They think about Napoleon’s friends and partisans when the Emperor was finally exiled to St. Helena. Adolfins, Céline humorously imagines, is what the leftist press in France will call the Vichyites and collabos.

The attitude of the local Germans, he says, is not at all friendly:

…the real hatred of the Germans, I might say in passing, was directed against the “collaborators”…not so much against the Jews, who were so powerful in London and New York…or against the Fifis [Free French], who were supposed to be “the Vrance of tomorrow”…pure and sure…but against the “collabos,” the dregs of the universe, who were there at their mercy, really weak and helpless, and their kids who were even weaker…let me tell you: the Nuremberg trials need doing over! (p.131)

sigCavaleduDrDestouche_pl1.jpgOne day there is a rumor that there will be a distribution of free bread—maybe bread and sausage—over by the Castle drawbridge. A thousand people gather, looking filthy and lousy, to the wonderment of the German guards nearby, who have heard no such rumor. The crowd waits in anticipation for a half-hour, an hour . . . and finally there is activity at the Castle gate. But it is only Pétain and entourage, going out for the daily stroll!

Céline has only contempt for Le Maréchal and his luxe life, marvels at the crowd’s docility when they see Pétain hasn’t emerged to give them bread.

…he didn’t leave a crumb for anybody!…housed like a king!… [. . .] a whole floor to himself…heated!…with four meals a day…sixteen [food] cards plus presents from the Fuehrer, coffee, cologne, silk shirts…a regiment of cops at his beck and call…a staff general…four cars…

You would have expected that crowd of roughnecks to do something…to jump him…to disembowel him…not at all…just a few sighs…they step aside…they watch him start on his outing… [. . .] men and women…little girls’ curtseys…the Marshall’s walk…but not bread, no sausage. (p. 148)

There is an air raid. For some reason the Castle has never been attacked, but there is a rumored explanation for this too: it is being reserved for Gen. Leclerc when he finally comes through…

…he was already in Strasbourg, with his Fifis and his coons…you could tell by the people coming our way…refugees with their eyes popping out…the things they’d seen…the wholesale decapitations with the chop-chop…Leclerc’s Senegalese…rivers of blood. The gutters full of it. (p. 152)

Pétain and entourage return abruptly as the RAF raid crescendoes, taking shelter under a railway bridge arch. No more is heard about the bread ration.

Celine and his wife go back to their room in the town down the hill, No. 11 Hotel Löwen, where the stench is horrendous because of the single public toilet constantly overflowing in the upstairs lobby:

…so you can imagine our lobby…the cursing and farting of the people who couldn’t hold it in…and the smell…the bowl, overflowed!…what can you expect? It was always plugged…people went in three…four at a time…men, women, children…every which way…they had to be dragged out by the feet…by raw force…hogging the crapper… (p.162)

Much of this is undoubtedly hyperbole, disgust turned into black humor to make it palatable (so to speak). Rivers of urine and excrement flowing down the hotel stairway, Céline claims!

It was a special point with him. He was not only a physician horrified by medical filth (his first book was a dissertation on hospital sepsis), so we can allow him literary license in this quasi-novel. But then his fancy takes him a little bit too far, and we fully realize he’s giving us crazy-talk to express the craziness of the time and place…

Opening the door to his shabby room at the Hotel Löwen, Céline finds that his bed is now occupied by an insane man being straddled by an equally insane fellow dressed as a surgeon:

…well anyway a man in a white smock getting ready to operate on him… forcibly!…three, four scalpels in hand…head-mirror, compressor, forceps!…no possible doubt!

“Doctor! Doctor! save me!”
“From what? From what?”
“It’s you I came to see, Doctor! The Senegalese! The Senegalese!”
“What about them?”
“They’ve cut everyone’s head off.”
“But he’s not a Senegalese.”
“He’s starting with the ear!…it’s you I wanted to see, Doctor!”
“But he’s not a Senegalese, is he?”
“No…no…he’s a lunatic!”
(pp. 164-65)

Just another day in Céline’s Sigmaringen.

Note

1. All quotations are taken from the Ralph Manheim translation of Castle to Castle, first published in 1968 by Dell Publishing Co.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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Presseschau Juni 2016