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mercredi, 08 juin 2016

Wjatscheslaw Iwanowitsch Daschitschew † – ein Nachruf

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Wjatscheslaw Iwanowitsch Daschitschew † – ein Nachruf

Von Herbert Gassen *)

Sehr geehrte Damen und Herren, liebe Freunde,

ich erhielt die Nachricht, daß

Wjatscheslaw Iwanowitsch Daschitschew

im Alter von 91 Jahren am 1. Juni 2016 in Moskau verstorben ist.

Wir Deutschen haben mit ihm einen treuen Freund verloren. Er war in der Sowjetunion als Sohn eines Generals der Roten Armee aufgewachsen und kämpfte selbst als Offizier an der ukrainischen Front gegen die deutsche Wehrmacht.

dach50_34339.jpgEr studierte nach dem Krieg an der Lomonossow-Universität. In 1973 promovierte er als Historiker. Sein beruflicher Weg führte ihn in die russische Akademie der Wissenschaften. Er war zur Zeit der Perestroika Professor der Diplomatischen Akademie des sowjetischen Außenministeriums und Berater von Michael Gorbatschow. Sein großes politisches Ziel war die Entspannung des Ost-West-Problems. Er befürwortete ganz intensiv das Zustandekommen der Wiedervereinigung Deutschlands. Er kämpfte für die Einhaltung der Menschenrechte, befürwortete die Grundsätze einer Demokratie und der Sozialen Marktwirtschaft.

Von 1991 an lehrte er bis 1998 u.a. an der FU Berlin, der Ludwig-Maximilians-Universität München und der Universität Mannheim.

Der damaligen Bundesregierung arbeitete er bei dem Thema ‚Zusammenarbeit mit Kaliningrad‘ zu und engagierte sich im Sinne der Vision Gorbatschows für ein ‚Europäisches Haus‘.

Ein anderer Berater Gorbatschows, Anatoli Tschernjajew sagte über ihn:

„Aus der Vielzahl der wissenschaftlichen Quellen, die Gorbatschow zur Information über die deutschen Angelegenheiten und auch über die des ,sozialistischen Lagers‘ dienten, wären die analytischen Notizen von Wjatscheslaw Daschitschew zu nennen. Seine Einschätzungen der Vorgänge in Deutschland und seine Empfehlungen wiesen – im Gegensatz zur Mehrheit der anderen – in die richtige Richtung.“

Was aus einem Europa unter diesen Kautelen geworden wäre, bleibt ein Traum, dessen Umsetzung in die Realität nicht aufgegeben werden darf.

Wjatscheslaw Daschitschews Engagement für Deutschland, die Deutschen, wurde von denen, die sich als ‚Freunde‘ ausgaben und Europa in seine größte Katastrophe führten, nicht akzeptiert. Seine Vorstellungen von Nation und ihrer Kultur wurden von dem bundesrepublikanischen Parteien-Establishment gar als ‚rechtsextrem‘ eingestuft. Seine Leistungen für unser Land wurden mißachtet, Daschitschew wurde verfemt.

Ich habe ihn persönlich auf Tagungen des Studienzentrums Weikersheim erlebt. Die Gespräche mit ihm waren eine große Bereicherung. Er begegnete einem mit herzlicher Bescheidenheit und überzeugte souverän mit einem funkelnden Geist.

Alle Patrioten Deutschlands sind ihm für seine Leistung für unser Land und unser Volk zu größtem Dank verpflichtet. Sein Leben war der Wille für eine unbedingt notwendige Freundschaft zwischen dem deutschen und dem russischen Volk.

Unsere Teilnahme gilt seinen Hinterbliebenen

In tiefer Trauer, Herbert Gassen *)

*) Herbert Gassen ist Dipl.Volkswirt, Bankkaufmann und regelmäßig Kolumnist auf conservo
www.conservo.wordpress.com   2. Juni 2016

Idéologie : l'idée comme force

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L'idée comme force !...

Nous reproduisons ci-dessous un texte de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site et consacré à l'idéologie. Spécialiste de la communication et de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe est l'auteur de nombreux essais et a publié dernièrement La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2016).

Idéologie : l'idée comme force

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Comment parler de façon non idéologique de l'idéologie (dont on sait bien que c'est l'idée de l'Autre) ? La définir, c'est se poser en maître de vérité, dévoilant aux égarés les leurres dont ils sont dupe : ceci est la vérité (ou de la science, ou la réponse technique, ou voici une vision pragmatique du monde tel qu'il est) cela est l'idéologie !

La plupart des définitions de l'idéologie insistent sur son côté :


- irréel (irréfutables, parce qu'insensibles au démenti). L'idéologie (souvent assimilée à une maladie de l'idéalisme qui prendrait ses rêves pour des réalités) est alors une machine à décoller du concret et du vérifiable, à imaginer de fausses espérances, des explications fallacieuses, une pseudo logique dans les événements, à balayer toutes les critiques ou les objections de la raison, à réinterpréter les faits dans le sens qui arrange « Une idéologie est précisément ce que son nom indique : elle est la logique d’une idée….L’émancipation de la pensée à l’égard de l’expérience. » disait Hananh Arendt. L'idéologie est donc surtout non-vraie dans cette perspective.

- "bricolé" : l'idéologie n'est pas totalement délirante. Simplement mêlant des discours pseudo-rationnels, présentant une cohérence et une logique relative, elle trouve des explications et forge une apparente cohérence explicative ou prospective. Elle imite la science mais n'est qu'un système de représentations qui donne réponse à tout, et qui est symptomatique des préconceptions de celui qui le formule et qui s'auto-illusionne plutôt qu'une démarche pour approcher de la réalité. L'idéologie, c'est du vrai, plus du faux, plus du spéculatif, plus de l'indécidable, plus du douteux formant un tout. L'idéologie est inconsistante.

- son caractère de "fausse conscience", ou vision "inversée" de la réalité. Cest ici la définition marxiste classique. Les hommes qui ont des positions de classe formulent des systèmes intellectuels pour s'expliquer le monde tel qu'il leur apparaît (donc avec toute la subjectivité due à leur position historique). Ces systèmes, qui reflètent en réalité leurs intérêts, ils les prennent pour des vérités universelles et souvent même les dominés, à rebours de leurs intérêts réels adoptent l'idéologie que leur imposent les dominants. C'est par exemple une idéologie qui décrit comme naturel, juste et conforme à la raison un monde où les dominants dominent et où les dominés ne se révoltent pas. Mais les marxistes ajoutent que l'on peut échapper à la malédiction de la fausse conscience et produire de la science. Certes, par un effort intellectuel (la production théorique) mais aussi et surtout en adoptant le point de vue de la classe "universelle", le prolétariat, appelé à réaliser les potentialités universelles de l'homme et de la raison humaine. Bien sûr, les malins remarquent que les raisonnement est un peu circulaire : tandis que vous, vous faites de l'idéologie (ce qui démontre combien vous êtes égaré par vos intérêts de classe, comme je peux le montrer scientifiquement) ; moi, je dis la vérité parce que le marxisme est scientifique, il est scientifique parce qu'il correspond au mouvement historique de la réalité, il y correspond parce que je dis la vérité. Vous ignorez cette vérité parce que vous êtes dans l'idéologie. Dans cette optique, l'idéologie est un aveuglement symptomatique.


- "légitimant". L'idéologie n'est pas une méthode pour résoudre des questions et pour juger, par exemple, si quelque chose est souhaitable (ainsi : un certain type de régime politique), elle le présuppose au départ. Elle est une réponse déguisée en question ou une valeur qui cherche réalisation mais se prend pour une rationalité. Elle part de ce qu'elle devrait prouver à la fin (ce qui est juste, ce qu'il faut faire ou au contraire, ce qu'il faut supprimer, la cause des malheurs du monde) et conclut forcément là où elle voulait mener. L'idéologie est un moyen au service d'une fin.



id04b41f17.jpgLes quatre visions ne sont, du reste, pas incompatibles (l'on peut, par exemple, penser que les hommes bricolent des pseudo-explications avec des faits pour légitimer des valeurs, parce qu'ils sont victimes d'une fausse conscience...). Il est permis de penser qu'elles ont toutes leur part de vérité, dans la mesure où elles décrivent le rôle des idéologies. Une idéologie, ce n'est pas seulement une idée à laquelle on peut adhérer ou pas, ce n'est même pas un corpus, un ensemble de notions et affirmations ayant une relation de cohérence entre elles, c'est un code : une machine à produire de nouvelles interprétations conformes aux finalités du modèle. Une idéologie permet tout à la fois de rêver, de croire que l'on possède une explication du monde, de s'imaginer que l'on échappe à l'idéologie (c'est une différence avec la foi : chacun dit "je le crois parce que c'est ma religion", personne ne dit "je le crois parce que c'est mon idéologie"). Enfin l'idéologie sert à rentrer dans une communauté (avec tous ceux qui partagent la même vérité que vous) et, ce n'est peut-être pas le moins important, à se faire des ennemis. Où au moins à désigner le mal : l'idéologie adverse. Toute idéologie est en effet une "pensée contre" qui s'oppose aux idées mauvaises ou fausses (ce qu'elle nomme justement "idéologies"), ne vit que dans le conflit avec elle et avec une autre communauté de croyants et se condamne par là même à convaincre sans cesse, à augmenter les nombre de ses adhérents (au détriment de l'erreur et du mal). Du reste on reconnaît assez bien un discours idéologique à ceci qu'il explique qu'il faut se battre pour libérer l'humanité du poison des idéologies perverses : néolibéralisme, nationalisme archaïque, islamisme, tiers-mondisme anti-américain, utopisme altermondialisme, populisme sécuritaire fascisant suivant le cas..


En fait l'idéologie pose une question 
- philosophique : qu'est-ce que la vérité ? la doxa (l'opinion communément admise) ? l'erreur ?
- épistémologique : comment se fait-il que l'on arrive à des conclusions ou bien vraies ou bien fausses ou bien fallacieuses (parfois à partir des mêmes éléments d'information) ? comment accéder à la connaissance vraie en évitant le piège de l'idéologie ?
- historique et politique : est-ce l'idéologie qui gouverne l'action des hommes ? n'y a-t-il rien à faire pour leur faire adopter une conduite raisonnable ? l'idéologie est-elle secondaire par rapport à d'autres facteurs déterminants comme les intérêts géopolitiques ou l'économie ?
- psychologique ou sociologique : comment se fait-il que tel individu ou tel groupe se rattache à telle idéologie ? et qu'il puisse en changer ?

L'auteur de ces lignes n'a aucune prétention à les résoudre. En revanche, il serait se permet de préconiser une approche médiologique.
En l'occurrence, il ne s'agirait plus de poser la question de l'idéologie dans son rapport à la connaissance vraie, ni aux valeurs justes, mais dans sa relation avec l'action. L'idéologie n'est pas faite (uniquement) pour expliquer le monde, mais pour le changer : son adoption, le nombre et la qualité de ses adeptes est censé produire un changement politique, à se traduire en un nouveau rapport de pouvoir ici et maintenant.
C'est une idée qui veut devenir une force. On nous objectera qu'il existe des idéologies conservatrices, dont la fonction est précisément de nous convaincre qu'il ne faut rien changer d'essentiel dans le réel tel qu'il est, et que nous devons continuer à croire et à faire ce que nous avons toujours cru et fait.
Mais, si ce sont vraiment des idéologies qui se défendent et se propagent (et non des cultures dans lesquelles on baigne et qui se transmettent), elles sont obligées d'appeler à un combat contre la subversion, l'erreur, la menace... Elle créent par là même un certain dynamisme : il leur faut sans cesse produire des contre-arguments, des projets, des enjeux..


Une idéologie, c’est une force en marche, une idée de tête en tête. Elle a besoin de vecteurs et relais. Toute idéologie veut changer le monde sous couleur de l’interpréter. Son succès dépend de configurations stratégiques et techniques qui lui confèrent plus ou moins d’impact. On l'adapte et on l'adopte : elle s'intériorise.

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Pour cela, il faut des médias pour transmettre le message (et, si possible, étouffer le message contraire), Il faut s'adapter à un milieu à conquérir et il faut enfin et surtout une stratégie et des gens. Une stratégie pour propager l'idéologie, par exemple une technique de prosélytisme ou de propagande. Il faut des gens pour commenter, illustrer et faire passer l'idéologie. Selon les lieux et les époques, ces gens là se nomment des missionnaires, des militants, des journalistes, des intellectuels, des minorités actives...
La propagation d'une idéologie requiert donc :

- le bon message. Le bon message est certes "persuasif" donc capable d'entraîner la conviction de celui qui le reçoit par une démonstration (administration de preuves dont éventuellement des preuves par l'image, mais aussi raisonnement amenant le destinataire aux mêmes conclusions que vous), mais il est aussi émotif. Au-delà de la question de la démonstration rationnelle ou pseudo-rationnelle, il s'agit aussi de toucher la corde affective, de provoquer des sentiments d'admiration, de répulsion, d'indignation, d'enthousiasme, etc.

Mais aussi d'amener le destinataire à croire que les conclusions qu'il retire coïncident avec des valeurs fondamentales de liberté, de justice, etc.

Nous retrouvons là une vieille recette de la rhétorique antique : logos plus pathos plus ethos. Avec cette différence que l'idéologie ne doit pas seulement persuader d'un fait passé ou futur (Untel est innocent, telle loi contribuera à la prospérité du pays), elle ne doit pas seulement amener à certaines généralisations intellectuelles (le capitalisme a provoqué la crise, donc il faut imaginer un autre système,ce régime islamiste viole les droits de l'homme donc il faut établir une démocratie laïque partout dans le monde), elle doit inciter à s'engager ou à agir (au minimum : voter, soutenir), du moins à adopter un ensemble de cadres de pensée. Ils permettent à l'idéologie de s'auto-reproduire. Nous entendons qu'elle amènera le néophyte à choisir à l'avenir la réponse conforme à l'idéologie (la crise semble s'atténuer, donc les rares mécanismes étatiques subsistant pour contrôler l'économie sont indispensables face au excès de l'ultra-libéralisme, ce régime islamiste organise des élections, donc elles sont truquées). Précisons que le fait que le message se révèle ou bien faux ou bien vrai (au sens de : confirmé par les faits) ne change rien à son efficacité.


- le bon média. Pour remplir les cerveaux, il faut pouvoir les atteindre. Ne serait-ce que pour les immuniser contre les messages adverses. D'où la nécessité suivant les époques d'avoir une collection chez un grand éditeur toute dévouée à votre chapelle intellectuelle, de lancer un journal militant reflétant les thèses de votre parti, de financer une télévision internationale d'information favorisant l'influence de votre pays ou d'établir un réseau de vos partisans présents sur les forums et les sites.

- le bon milieu. Ce qui s'entend dans les deux sens : il faut envoyer le message par des vecteurs et avec le soutien de relais efficaces dans des termes qui correspondent à la culture au sens large de leurs destinataires. Il faut que l'interprétation qu'il fera de l'idéologie coïncide avec ce qu'il sait, ce qu'il croit, ce qu'il respecte et ce qu'il refuse. Mais la règle du milieu vaut dans l'autre sens : l'idéologie ne prospère qu'autant que ses partisans peuvent se rencontrer, se renforcer mutuellement, que si elle est cohérente avec leurs valeurs ou leur expérience quotidienne. Nous serions tentés d'ajouter cyniquement : que s'ils ont intérêt à la produire ou à la diffuser (par exemple pour leur carrière, pour être bien vus dans leur milieu social...). Le problème commence quand deux milieux se rencontrent, par exemple quand le milieu des think tanks, de la haute administration ou de l'armée US veulent convertir à leur idéologie un montagnard parlant pachtou et membre d'une tribu aux traditions guerrières et patriarcales. "Les filles doivent voter et aller à l'école car cela renforce le sentiment d'égalité autant que les libertés démocratiques et leur contribution à l'économie augment la prospérité, surtout dans le cadre du développement durable." est un exemple de contenu idéologique à réadapter dans le cas évoqué.

- les bonnes médiations. Nous entendons par là les groupes et institutions qui formeront le biotope intellectuel de l'idéologie et lui permettront de croître et de prospérer. et de trouver de nouveaux repreneurs.

Dans toute société, on peut considérer que toute institution - comme une église, une école, l'armée - remplit, comme de surcroît, une fonction idéologique qui consiste à inculquer des valeurs et des croyances. Elles le font de haut en bas, de l'aîné ou du supérieur vers le plus jeune et l'inférieur et ceci sans aucune hypocrisie : il s'agit d'inculquer, de former...

Mais d'autres organisations répandent l'idéologie de manière plus horizontale ou plus indirecte. Celles que nous avons nommé Organisations Matérialisées d'Influence. Une société de pensée, une ONG, un think tank, ou à plus forte raison un parti (qui en fait une de ses ambitions avouées) répandent une idéologie : ces groupes passent leur temps à faire entrer "des idées dans la tête des gens", car leur existence dépend du nombre et de l'importance de ceux qui partagent leurs visions ou leurs valeurs. Un médecin qui soigne des enfants à l'autre bout du monde répondra peut-être que son dévouement au service d'une ONG n'a rien à voir avec l'idéologie : il répond à une urgence humanitaire. Il suit une morale naturelle de la compassion qui pousse un être humain à aider un être humain. Du point de vue moral, notre médecin a parfaitement raison et il n'y a aucune raison de le soupçonner d'avoir des desseins politiques cachés (répandre la civilisation occidentale auprès de peuples "inférieurs", ou compenser par un peu de charité ce que le capitalisme a de sauvage aux yeux des gens du Sud, par exemple). En revanche, en amont, si nous regardons toute la machinerie qui a permis audit docteur d'arriver sur place, nous rencontrons une association qui a pignon sur rue, reçoit des fonds du public, fait parfois de la publicité à la télévision et dont le succès dépend largement d'une image de marque. Or, pour bien faire tout cela, l'ONG doit s'appuyer sur une idéologie, noble et juste peut-être, mais idéologie quand même, qui est celle des droits de l'homme, des "french doctors" et de l'urgence humanitaire dans un monde sans frontière.

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D'une certaine manière, même un lobby est "idéologique". Non pas que ses membres aient des convictions sincères : le plus souvent ils agissent parce qu'ils sont payés par un client. Par ailleurs, ils sont censés défendre des intérêts et absolument pas des idéaux ou des idées. Mais dans leur "plaidoirie", car leur rôle est, après tout, de plaider pour une cause comme des avocats, ils doivent s'adapter à l'idéologie dominante. Ils doivent, par exemple (voir la rubrique "milieu" plus haut) convaincre leur interlocuteur membre d'une Organisation Internationale Gouvernementale que la proposition qu'ils avancent va parfaitement dans le sens du développement durable, de la bonne gouvernance, de la société de l'information... et autres notions qui sont inculquées à tout fonctionnaire international (y compris l'auteur de ces lignes qui l'a été en son jeune temps).En ce sens, même si nous croyons baigner dans les évidences morales (l'urgence, les droits de l'homme, la démocratie, la société civile) ou dans les évidences scientifiques et techniques  (le réchauffement planétaire, la croissance verte, le rôle indispensable du marché), nous vivons dans un monde où croît le rôle de l'idéologie (dont on a trop tôt claironné la mort dans les années 90, comme on l'avait déjà fait dans les années 60 avec l'avènement de la "société post-industrielle").

Comme le dit Régis Debray « L’idéologie n’est pas l’antithèse d’un savoir ou d’une réalité, comme illusion, méconnaissance ou fausse conscience, mais la forme et le moyen d’une organisation collective. Ce n’est pas une modalité du voir, mais une contrainte du faire.» 


François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 4 juin 2016)

Lettre ouverte de Claire Polin, Président de SOS Education

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Plus bas... Toujours plus bas...

Lettre ouverte de Claire Polin, Président de SOS Education

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Chère amie, cher ami,


10701855_300x300.jpgJe viens de passer la journée avec une équipe de jeunes professeurs membres de SOS Éducation à examiner les nouveaux manuels scolaires que les éditeurs envoient à tour de bras aux établissements pour répondre à la réforme des programmes scolaires.

C'est l'horreur. Je crois que jamais, au grand jamais, je n'avais vu une telle salade pédagogiste et des propositions d'exercices aussi consternantes.

Songez qu'on propose désormais aux élèves, en français, d'écrire du rap ou de répondre à des SMS de rupture : ‘’Cc c mwa, jcroi kon devré fer 1 brek’’. On leur demande en mathématique de compter des smileys et des "émoticônes". En physique, on les invite à s'intéresser à l'intensité du courant qui a électrocuté Claude François dans sa baignoire. Etc., etc.

La subversion idéologique est bien sûr partout sournoisement diffusée : ainsi, un manuel de 4ème propose un exercice de rédaction invitant à critiquer son enseignant en "contournant [sa] censure"... que recherche-t-on ainsi, sinon saper l'autorité et le prestige des professeurs ?

Les funestes "EPI" (Enseignements Pratiques Interdiciplinaires) ont fait leur apparition dans la quasi-totalité des ouvrages que j'ai parcourus. On y mélange tout et n'importe quoi, la progression est complètement atomisée, déstructurée... franchement, je plaignais de tout mon cœur ces jeunes enseignants qui se demandaient comment il allaient bien pouvoir faire cours avec ces manuels !

Mais le pire, c'est en histoire-géographie.

Comme on pouvait s'y attendre, la plupart des nouveaux manuels font quasiment l'impasse sur les pages glorieuses de l'histoire de France, pour s'attarder des chapitres entiers sur la culpabilisation mémorielle et la repentance. Pour eux, c'est simple : l'histoire de France, c'est l'esclavagisme au XVIIIème siècle, la colonisation au XIXème, et la collaboration au XXème.

Dans mon vieux Manuel Malet et Isaac, Louis XIV avait droit à presque 100 pages. Maintenant il n'en a plus que... 4 ! Et cela pour expliquer qu'il a ruiné le royaume !

Et certains éditeurs vont jusqu'à faire l'apologie de la ministre Najat Vallaud-Belkacem et de sa réforme du collège, en reproduisant la Une du quotidien socialiste Libération !

Heureusement, il y a quand même quelques bonnes surprises. Le manuel Terre des Lettres, par exemple, qui en français conserve un bon niveau d'exigence sans sacrifier à la mode du tout-pédago. Et en histoire, il y a bien sûr... le Nouveau Manuel d'Histoire publié par la Fondation Aristote avec La Martinière, et coordonné par l'historien Dimitri Casali, avec une belle préface d'un ancien ministre de l'éducation.

Ce manuel d'histoire qui couvre tout le niveau cycle 4 (5ème-4ème-3ème) est vraiment une bouée de sauvetage lancée aux professeurs en perdition dans la réforme du collège. Il présente une approche chronologique, qui tient compte du programme, mais qui complète aussi ses lacunes. Les illustrations sont splendides, les textes bien écrits, et surtout équilibrés dans leur perspective sur les événements historiques. Je viens de découvrir qu'un spécimen est intégralement consultable en ligne, et je vous invite vraiment à prendre le temps de le parcourir en cliquant sur cette image :

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Comme vous le voyez, dans ce manuel, pas d'approche thématique éclatée, pas d'EPI, pas de jugements anachroniques sur les pages sombres du passé : mais des leçons solides, une maquette claire, et quelques exercices ludiques pour intéresser les élèves.

Si vous connaissez des professeurs d'histoire, il faut absolument leur faire connaître cet ouvrage ! Transférez-leur ce message sans plus attendre.

Une jeune enseignante enthousiasmée par cet ouvrage m'a confié : "Je crois que ce manuel d'histoire va devenir le symbole de la résistance à la réforme du collège..."

Si vous partagez cet avis, n'hésitez pas à transférer ce mail !

Avec toutes mes meilleures pensées,

Claire Polin
Présidente de SOS Éducation


PS. : Nous avons reçu, à SOS Éducation, plusieurs dons de personnes généreuses qui souhaitaient apporter leur soutien à ce Nouveau Manuel d'Histoire ; je tiens à préciser que nous n'en sommes pas les auteurs ! Nous avons transmis ces dons à la Fondation Aristote, qui nous a précisé que son seul objectif est de diffuser ce manuel explicite et fédérateur au plus grand nombre d'élèves. Si vous souhaitez vraiment les aider, faites connaître leur travail à tous vos amis en transférant ce mail et en copiant ce lien sur vos réseaux : fr.calameo.com/read/0048146550d5fdab964a4

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L’Exode et le Brexit

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L’Exode et le Brexit

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Sur le site web américain, « The Imaginative Conservative », Joseph Pearce a publié un bel article sur la possibilité que la Grande Bretagne quitte l’Union Européenne. Il attire l’attention de son lecteur sur les hordes d’experts qui menacent les Anglais des pires conséquences s’ils décidaient de quitter Bruxelles. Les pauvres Anglais  risqueraient de ne plus jouir des bienfaits de la bureaucratie européenne.

Dans le livre de L’Exode, le peuple hébreu, après avoir, pour ainsi dire, effectué son « Egyxit » se retrouve dans le désert et maugrée. Après tout, se dit-il, l’Égypte, c’était tout de même bien chouette. Les Égyptiens prenaient soin de leurs esclaves pour qu’ils travaillassent aux Pyramides. Il y avait de la viande tous les jours et maintenant, dans le désert, on crève de faim. On connaît la suite : la manne, l’ascension de Moïse sur le Sinaï, le Veau d’or.

Michael Walzer, un intellectuel américain de gauche, a écrit un beau livre sur L’Exode comme matrice de tous les mouvements de libération ou, pour mieux dire de tout cheminement d’un peuple vers la liberté. L’Égypte, dans l’imaginaire occidental, c’est la maison de servitude. La quitter, c’est progressivement se libérer. Les Anglais vont-ils, comme les Hébreux autrefois, être assez fous pour sortir de la maison de servitude ? Ils l’ont déjà fait une fois en 1939, suivant Churchill, leur Moïse, grâce à qui ils ont  traversé la Mer rouge de la Deuxième guerre mondiale.

Peut-on vraiment dire que l’EU est une maison de servitude ? Nombreux sont ceux qui l’ont dit et, parmi eux, un dissident de l’ex-URSS, Vladimir Boukovski. Il a passé 12 ans dans un hôpital psychiatrique en raison de ses opinions. Il sait ce qu'est un régime totalitaire et pense que l’EU en est un. Dans un discours en février 2006, il traitait Bruxelles de « monstre » qui doit être détruit au plus vite. Pour comprendre Boukovski, il faut savoir que le totalitarisme n’est pas une dictature, pas un régime autoritaire, encore moins une monarchie ou un empire. Ces distinctions sont ignorées, surtout par les journalistes. L’essentiel est que la servitude n’est pas essentiellement liée à un « méchant » qui empêcherait le peuple de s’émanciper. Elle est dans l’incapacité du peuple à s’arracher aux délices de l’Égypte, à ses marmites de viande, incapacité qui se manifeste dans les grognements du peuple. Après avoir bravement traversé la Mer rouge, les Hébreux ne pourront s’empêcher de regarder en arrière vers la « maison de servitude » et vouloir y retourner en construisant un Veau d’or. La liberté promise par Moïse, non merci ! Mieux vaut revenir à  la sécurité et au confort, aux « marmites de viande » comme il est dit dans la Bible ! De même, aujourd’hui, nombreux sont ceux qui, en Europe, veulent rester avec Bruxelles en raison d’avantages économiques permettant l’extension du consumérisme. La construction européenne, finalement, c’est la construction d’un Veau d’or. Vouloir une vie meilleure, c’est légitime. Mais tout ramener à cela, c’est de l’idolâtrie.

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Les mouvements totalitaires du vingtième siècle, communisme et nazisme, ont grandi, eux aussi, avec des promesses d’une vie meilleure. Jusqu’à la chute du Mur, nombreux étaient ceux qui ne voyaient pas les millions de morts du Goulag parce que Moscou, au moins, nourrissait le peuple et lui permettait, disait-on, de s’émanciper.

Lorsqu’on prête attention à ces promesses de croissance répétées partout et quotidiennement dans la presse et les médias par des gouvernants en quête de légitimité, on peut commencer à comprendre pourquoi Boukovski voit dans l’EU les prémisses d’un régime totalitaire. Un tel régime, c’est comme une glu dans laquelle tout le monde s’englue. Lorsqu’on parle d’intégration aujourd’hui, c’est de cette glu qu’on parle. Pas étonnant que certains ne veulent pas être intégrés !

C’est dans la glu de Bruxelles qu’on veut faire rester la Grande-Bretagne. Après tout, la glu, c’est très pratique. Ça fait tenir des choses ensemble.  Des hommes par exemple, après qu’on les a dépouillés de leur patrie et qu’on les a convaincus qu’il ne s’agit pas d’aller de l’avant mais de rester bien au chaud dans une maison de servitude.

Contrairement à ce qu’on dit, les hommes n’aiment pas toujours la liberté. Comme les Hébreux il y a trois mille ans, ils peuvent préférer  la servitude, le Veau d’or. Nous saurons bientôt si les Anglais le préfèrent aussi.

La leçon du livre de L’Exode est que la liberté n’est pas un état où l’on jouit de ce qu’on a, mais une progression, un mouvement vers l’avant sans même la certitude de parvenir à une terre promise. Celui qui a conduit les Hébreux à travers mille obstacles, Moïse, n’a pu y entrer, dans dans la terre promise.

Jan Marejko, 5 juin 2016

Droites à Béziers

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Droites à Béziers

par Georges FELTIN-TRACOL

Les 27, 28 et 29 mai 2016 se tenait « Le Rendez-Vous de Béziers » organisé par son célèbre maire, Robert Ménard. Pour l’occasion, l’ancien président de Reporters sans frontières avait quelques jours auparavant fondé une association à l’orthographe très vallaud-belkacemesque : « Oz ta droite ».

 

Au terme de ces trois journées de débats ponctuées par le psychodrame du départ précipité dès samedi midi, des élus frontistes, Marion Maréchal – Le Pen en tête (une vraie tempête dans un verre d’eau peu rempli), les quelque deux mille participants entérinèrent une cinquantaine de mesures qui devraient inspirer, voire être reprises, par les prochains candidats dits de droite à la présidentielle. Ces propositions dont la majorité est salutaire (abolition des lois attentatoires à la libre d’expression, moratoire sur l’ouverture de grandes surfaces, dénonciation de l’adhésion de la France aux articles de la Convention européenne des droits de l’homme, net refus du Traité transatlantique…) ne doivent cependant pas cacher les défauts de cette manifestation : un libéralisme assumé, un conservatisme chrétien ankylosé et moralisateur ainsi qu’un souverainisme quelque peu étriqué

 

« Oz ta droite » aurait l’intention folle de regrouper ce que Patrick Buisson, ancien responsable de Minute et ex-conseiller informel de Sarközy, appelle la « droite hors les murs », c’est-à-dire cette mouvance droitière sortie un temps de sa torpeur habituelle et de sa paresse conceptuelle par La Manif pour Tous et qui se trouverait à mi-chemin entre l’aile droite du parti Les Républicains, Debout la France et le néo-FN. Mirage politique, cette « droite » en quête supposée d’un dirigeant providentiel n’en demeure pas moins la proie de rivalités personnelles. Ainsi, le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan déclara-t-il à Marianne (des 27 mai au 2 juin 2016) : « J’aimerais y aller, mais ce sera non, pour ne pas prendre le risque d’une surinterprétation médiatique à me voir aux côtés de personnes peu fréquentables. » Le maire d’Yerres, naguère rocardien et Young Leader, rencontre bien tous les jours des incompétents nuisibles dans cette vaste décharge sise au Palais-Bourbon.

 

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Sensible au discours identitaire néo-frontiste, cet électorat droitier rechigne néanmoins à voter pour le parti de Marine Le Pen dont il ne partage ni sa phobie de l’euro, ni un programme économique — jugé par ses adversaires et les médiats partisans — étatiste et dirigiste. « Le Rendez-Vous de Béziers » s’adressait par conséquent en priorité à des publics national-conservateur, libéral-conservateur et national-libéral, soit les orphelins politiques de Christine Boutin, de Philippe de Villiers, de Charles Pasqua et de Charles Millon, d’où une assistance relativement âgée et parfois chenue.

 

Libéralisme, les voilà !

 

Ce rendez-vous parapolitique prouve une nouvelle fois la schizophrénie des participants. Volontiers adulateurs du libéralisme en économie, ils accusent ce même libéralisme de tous les maux pour ses ravages culturels et moraux, montrant leur ignorance abyssal des écrits de Jean-Claude Michéa qui rappelle, livre après livre, l’unité intrinsèque de tous les libéralismes. Pourquoi s’opposer à l’homoconjugalité et à la GPA et accepter par ailleurs la suppression des 35 heures, la retraite à 65 ans ou la priorité aux économies dans le domaine de l’État-Providence ? Une réelle confusion a plané au cours de ces journées avec les interventions du chef d’entreprise Charles Beigbeder ou du chrétien libéral Charles Gave (le Christ ne détenait pourtant aucune propriété). Si Fabien Niezgoda, vice-président du MEI (Mouvement écologiste indépendant) d’Antoine Waechter ou Patrick Pérignon du syndicat agricole Coordination rurale ont pu exposer leurs points de vue originaux, d’autres intervenants manièrent avec un zèle certain la langue de coton et la valorisation ridicule de l’« Occident ». Pensons au chantre de l’« Amérique-Monde », l’ultra-néo-conservateur pro-sioniste Guy Millière, complice moral de l’assassinat du président Saddam Hussein, ou du journaliste Ivan Rioufol. Ce dernier qualifie dans son bloc-notes du Figaro (6 mai 2016) l’ignominieux TAFTA d’« imparfait mais utile ». Utile pour l’agriculture française et européenne ? Pour la santé et la souveraineté des Européens enchaînés au cauchemar yankee ? Hostile à l’islam, cet apologiste du mythe judéo-chrétien (cette variante droitarde du pâté d’alouette reprise par l’ineffable libéral-sécuritariste Éric Ciotti) défend la société multiraciale et prône l’assimilation, ce facteur facilitateur du « Grand Remplacement ». Fort heureusement, le public chauffée à blanc par le thème le hua copieusement. Cela signifierait-il que les participants accepteraient le modèle communautarien ethno-différencialiste et la réémigration ? Ce serait s’avancer un peu trop vite.

 

D’autres ateliers de discussions auraient mérité des sifflets. L’ambiguïté de ces trois jours persiste et ce dès les débuts, car le site d’Emmanuelle Duverger, l’épouse de Robert Ménard, Boulevard Voltaire, accepta le parrainage de Valeurs actuelles. Ce soutien n’est pas fortuit : le magazine vient d’être racheté par l’homme d’affaire libanais Iskandar Safa. Animé jusqu’à ces jours-ci par le national-mondialiste Yves de Kerdrel, ancien Young Leader de la French-American Foundation et atlantiste assumé (Geoffroy Lejeune vient de le remplacer), ce titre roule pour Les Républicains les plus droitards.

 

L’incongruité arriva à son comble au moment de l’allocation de Denis Tillinac. Dans Immédiatement (1972), Dominique de Roux qualifiait (fort injustement) Maurice Genevoix d’« écrivain pour mulots ». Il est indéniable que le chiraquien transi Tillinac incarne, lui, à merveille l’écrivaillon pour les blaireaux. Et comment une salle pleine de braves gens a-t-elle pu applaudir un bonhomme qui a toujours approuvé le calamiteux Jacques Chirac, ce pitoyable politicien qui accepta l’immigration extra-européenne de peuplement et donc le « Grand Remplacement », et qui accorda aux anciens des Brigades internationales la carte des anciens combattants ? Dans un essai justement oublié, Le Retour de d’Artagnan (1992), Tillinac définit une soi-disant « droite mousquetaire » qui ne rassemblait ni aux mouvements Occident ou Ordre nouveau, ni au GUD, ni même au FN et encore moins à la célèbre « Nouvelle Droite ». Souvent éthylique, la droite selon Tillinac devient étique et se résume à un slogan facile à inscrire sur un timbre postal : « Contre la gauche ! » Remarquable analyste marxien, Éric Zemmour, par ailleurs fin connaisseur du lamentable Chirac, n’a pas pris la peine de s’y rendre. Bien lui en a pris !

 

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Avec de pareils scribouillards, abonnés à pisser d’affligeantes tribunes d’un Figaro, très faux cul à l’égard de ses lecteurs, on a berné l’ensemble des inscrits au « Rendez-Vous de Béziers », ce qui est le propre du bourgeois. Le public national-libéral-conservateur s’illusionne sur une « union des droites » plus qu’hypothétique alors qu’elles n’ont entre elles aucune affinité, sinon de vieux contentieux. Qu’y a-t-il finalement de commun entre un lecteur de Valeurs actuelles et un abonné d’Éléments ? À part la maîtrise de la langue française, rien…

 

Inutilité des discussions

 

« Le Rendez-Vous de Béziers », « Oz ta droite » et Robert Ménard s’imaginaient réussir une convergence inédite tant sur le plan des idées que dans l’action politique. Le résultat est une déception; c’est même une déconvenue. En matière économique et sociale, on se demande presque si le MEDEF mondialiste ne serait pas le rédacteur principal de certaines suggestions. Plutôt que de puiser chez tous les thuriféraires décatis du Marché qui empoisonnent la pensée européenne depuis le XVIIIe siècle, les Biterrois de cette fin de semaine auraient pu discuter de la doctrine sociale de l’Église catholique, des thèses économiques non-conformistes des années 30, des écrits du prix Nobel grand-européen français Maurice Allais, de la cogestion, de la fin du salariat, du revenu de citoyenneté, de la réussite méconnue des communautés de travail montées par Marcel Barbu et Hyacinthe Dubreuil et des coopératives de production. Redécouvrir leurs textes, les adapter à l’ère mondialisée, penser à la démondialisation auraient été de bons préalables pour une éventuelle conquête des esprits. Mais l’assistance les connaît-il vraiment ? Une réponse positive surprendrait de la part de personnes qui ont refusé l’épreuve de force lors des manifestations contre la loi Taubira en 2012 – 2013 et préféré leur confort douillet de l’embourgeoisement permanent.

 

Toute coopération avec ces milieux qui n’ont jamais hésité à pratiquer la délation contre les militants les plus investis et les moins consensuels est inutile et même nuisible. Sans vision mobilisatrice, la droite bourgeoise n’est pas hors des murs, mais va plutôt dans le mur d’un quotidien très éprouvant. Quelles sont donc ces initiatives métapolitiques et culturelles différentes ? Mentionnons les périodiques Réfléchir & Agir (23 ans d’existence), Synthèse nationale (10 ans), Salut public (4 ans), Terre & Peuple (20 ans); Europe Maxima (bientôt 11 ans) et les sites amis tels Cercle Non-Conforme, Euro-Synergies, Métapo Infos, Vox N-R, etc.; des cercles militants (Dextra, Le Lys Noir, La Camisole…). Nonobstant d’inévitables et saines divergences, tous publient de véritables opinions hérétiques irréductibles au primat de l’argent.

 

Par son titre très dans le vent, « Oz ta droite » se réfère-t-il implicitement au fameux magicien d’Oz ? N’oublions pas qu’à la fin de l’histoire, le magicien se révèle être un imposteur. S’agirait-il d’une fantastique supercherie pour un public volontiers captif qui regrette toujours le bon vieux temps du fusilleur Thiers à Versailles ? Ses arrière-petits-enfants idéologiques ignorent tout des enjeux écologiques, géopolitiques, économiques, sociaux et ethniques de ce début de XXIe siècle. Tenter de les former ne servirait à rien et ferait perdre à tous un temps précieux. Laissons-les couler avec leur monde moderne et préparons dès à présent le nôtre, révolutionnaire, identitaire et violent !

 

Georges Feltin-Tracol


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Ernest Claes, de man die onder meer schrijver was

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Door: Gaston Durnez

Ex: http://www.doorbraak.be

Ernest Claes, de man die onder meer schrijver was

Applaus voor zijn biograaf Bert Govaerts

Zopas verscheen de biografie van de Vlaamsgezinde literator Ernest Claes, auteur van De Witte. Gaston Durnez las, en zag dat het goed was.

Een der populairste schrijvers uit de 20e eeuw in Vlaanderen heeft eindelijk een volwaardige levensbeschrijving gekregen: Ernest Claes, de biografie van een heer uit Zichem. De auteur Bert Govaerts noemt het zelf een 'gewild ouderwets verhaal van wieg tot graf'. Bovendien wilde hij, dat zijn chronologisch relaas op de eerste plaats zou handelen over 'de man', over de mens die onder meer schrijver was. Govaerts levert dus geen systematische studie over het ontstaan, de groei en de ontvangst van Claes zijn literaire werk. Daarvoor verwijst hij naar de nauwgezette studies in de jaarlijkse publicaties van het Ernest Claes Genootschap.

Het is een omvangrijk, mooi uitgegeven en geïllustreerd boek geworden, ruim 500 bladzijden, resultaat van een lange en vruchtbare tocht door archieven en privé-verzamelingen. Claes was zijn leven lang (1885-1968) een actieve pennenridder. In duizenden brieven en in een reeks dagboeken bleef hij een uitvoerige verteller, die zijn papieren goed bijhield. Soms heeft hij zijn dagboeken achteraf willen 'opschonen', maar dan nog bleven er genoeg authentieke aantekeningen over. De schommelingen van zijn opvattingen worden er vaak in weerspiegeld. Niet altijd in zijn voordeel.

ernest-claesfffff.jpgBuiten zijn verhalen en romans schreef hij ontelbare kronieken, al dan niet onder schuilnaam, niet het minst voor een krant in ... Indonesië (een gevolg van zijn grote populariteit in Nederland). De zoon uit een groot Kempens boerengezin was zijn loopbaan begonnen als journalist. Na zijn door 'Averbode' bekostigde studies 'Germaanse' in Leuven, ging hij werken voor een jong weekblad met een duidelijke missie in de titel : Ons Volk Ontwaakt. Dat was het blad waarmee de groep katholieke Vlaamsgezinden rond Frans van Cauwelaert kort voor de Eerste Wereldoorlog de oprichting voorbereidden van het dagblad De Standaard, dat pas op 4 december 1918 voor het eerst zou verschijnen. Heel zijn leven bleef Claes aan bladen meewerken, ook toen hij een belangrijke parlementaire ambtenaar was geworden. Hij bekende, dat alleen de lange vakantie van Kamer en Senaat hem tegenhield om definitief in de journalistiek te stappen.

'Literaire waarheid'

Zou hij een goede krantenman zijn geweest ? Ik vrees van niet. Een literator is een schepper van 'literaire waarheid' – en dat is iets anders dan een journalistieke. In de Provence sprak men over 'de paralelle werkelijkheid' van de grote verteller Jean Giono. Nu was Claes wel geen Provençaalse fantast, maar toch... Wijlen August Keersmaekers heeft destijds getoond hoe Claes fluks en monter in een zelfgebouwde stamboom kon klimmen en hoe hij een onbewuste voorouder liet meevechten in een Boerenkrijg waarvoor hij, Claes, zelf het scenario had bedacht. Het leverde een mooi en waarachtig klinkend verhaal op, maar geen geschiedschrijving.

Belangrijk voor Claes en voor zijn biograaf was zijn correspondentie met Stijn Streuvels, die hij zeer bewonderde. Claes fungeerde als het Brusselse oog van de West-Vlaming. In lange brieven hield hij Het Lijsternest op de hoogte van de zichtbare en onzichtbare Belgische dingen. Ook met Felix Timmermans was hij bevriend en had hij veel briefcontact. Felix heeft hem trouwens, in de late jaren twintig, de weg naar Duitsland gewezen. Later, in de jaren 30, voegde Gerard Walschap zich bij dit driemanschap. Claes was toen al 'de lieveling van het Vlaamse publiek', maar ondanks dat succes begreep hij goed dat zijn artistieke talent beperkter was dan dat van zijn grote vrienden.

Govaerts vraagt zich af, in hoeverre het leven van 'de man' neerslag kreeg in de massa bewaarde documenten. Dat is de eeuwige vraag van een biograaf die zijn hoofdfiguur en diens wereld niet persoonlijk heeft gekend en die, als hij nog getuigen kan ondervragen, het spreekwoord over de gevaren van 'horen zeggen' indachtig moet zijn. Govaerts, die zijn sporen als historicus en auteur al lang heeft verdiend als VRT-redacteur en als biograaf van de politicus Albert De Vleeschauwer, schrijft zo zakelijk mogelijk over zijn onderwerp, zonder in een proces-verbaalstijl te vervallen. Integendeel. Hij is de vlotte klaarheid zelf. Het boek leest als een TGV !

Nonkel Nest

Zeer interessant is de vriendschap die Claes sinds zijn jonge jaren voelde voor en bij Frans van Cauwelaert, die hem zijn eerste grote kansen bood. Voor de negen kinderen van de politicus werd hij zelfs 'Nonkel Nest'. Toch rezen er in de tussenoorlogse jaren problemen. Politieke problemen. Claes kon zijn flamingantische kritiek op de katholieke voorman niet altijd verbergen. Wist Van Cauwelaert dat zijn vriend al in de jaren dertig een geheim en steunend lid van het Vlaams-nationalistische VNV was geworden, de partij die hem zo zwaar bestreed? Na de oorlog moet hem dat wel duidelijk zijn geworden. Niettemin, de vriendschap overleefde de oorlog en toen Van Cauwelaert bij zijn zeventigste verjaardag werd gevierd, hield Claes een van de huldetoespraken.

Dit wijst op een bepaalde dubbelzinnigheid die hem op politiek gebied lang heeft gekenmerkt. Zij wortelde in zijn ervaringen in de Eerste Wereldoorlog en de naoorlogse desillusie van menige jonge Vlaamsgezinde intellectueel.

Claes werd als soldaat gekwetst bij de strijd om Namen in 1914, raakte in krijgsgevangenschap, kon op een bepaald moment 'uitgewisseld' worden en maakte de oorlog verder mee als ambtenaar bij de Belgische regering in Frankrijk. Hij was dus geen activist en niet betrokken bij de clandestiene Vlaamse Frontbeweging. Bij de terugkeer van de koning in Brussel, in 1918, kreeg de oud-strijder vreugdetranen in de ogen. Maar spoedig werd hij, als zovelen, een ontgoochelde Vlaming, en ook een twijfelende pacifist die zich afvroeg: Waar ligt de waarheid ?

In de verhalen die hij als een der eerste Vlaamse 'oorlogsschrijvers' publiceerde, liepen weinig 'brallerige sabelslepers' rond, zegt Govaerts, wel 'veel nuchtere mannen die gewoon hun plicht doen', en ook Schweikachtige figuren en fidele kameraden. Die oorlogsverhalen en weldra het overdonderende succes van De Witte die in het spoor van Pallieter naar Duitsland en vandaar verder Europa in trok, maakten van Ernest Claes een geziene figuur in Vlaanderen. Het maakte hem ook meer dan ooit tot een 'Heer', altijd keurig in het pak, met een brede artiestenhoed en een flamingantenbaard. Govaerts noemt hem zelfs een dandy. Claes had ook al lang getoond dat hij een goede causeur was en hij werd, in het radio- en televisieloze Vlaanderen, een der meest gevraagde 'voordrachtgevers'. Het had als gevolg dat hij gevangen raakte in zijn succes en dat zijn lezers en uitgevers hem altijd maar 'Zichemse' verhalen vroegen, meer dan hem lief was, hoezeer zijn bankrekening er ook door gespijsd werd.

In 1934 werd De Witte de eerste Vlaamse 'klankfilm'. Claes schrok zelf van de karikatuur die de cineast van zijn boek maakte, maar hij bleef loyaal en investeerde zelfs in de onderneming, met de idee dat hij wellicht de basis voor een rendabele Vlaamse filmonderneming kon leggen. Die idee werd ook gevoed door een bijzondere meevaller: in 1936 won zijn echtgenote, de Nederlandse romanschrijfster Stephanie Vetter, in haar vaderland het groot lot van de Staatsloterij.

In die periode liep het leven van Claes op verschillende sporen door de ontwakende filmwereld, de uitgevers- en de politieke wereld. Terwijl hij poogde, ook elders dan op de purperen heide inspiratie te zoeken, en toen er zelfs een wat cynische schrijver Claes bleek te bestaan, werd hij tussendoor geplaagd door zijn oude kwaal van melancholie en onrustigheid. In de woelige crisisjaren schoof hij meer en meer op naar de nationalistische zijde van de Vlaamse Beweging, al beschouwde hij zich zelf als een eigenzinnige democraat.

Vrijgesproken

Govaerts besteedt natuurlijk veel aandacht aan de houding van Claes in de Tweede Wereldoorlog. In 't begin dacht hij zowaar een rol te kunnen spelen in de toenadering tussen verscheidene Vlaamse strekkingen, in het licht van de vrij algemene opinie dat de Duitse bezetting een voldongen feit was. Die illusie moest hij vlug opgeven. Hij bleef hopen op een Vlaamse zelfstandigheid, maar 'nooit ondergeschikt aan de vriendschap met de Duitsers', zo zei hij. Zijn contacten met Duitse vrienden moeten niet overdreven worden. Zij hadden allereerst te maken met uitgeverijen en brood, met beleg. 'Een héél lange arm' had hij volgens Govaerts niet bij het militaire bestuur. Dat bleek toen hij August Vermeylen wilde helpen, die als rector in Gent werd afgezet. De vrijzinnige socialistische literator en wetenschapper was sinds lang een vriend van Claes, net als de liberale romancier en toneelschrijver Herman Teirlinck. Samen richtten zij onder de bezetting een bijzondere literaire boekenserie op: de bibliofiele blauwe Snoeckjes.

eckkkk.jpgClaes kon zich onder de oorlog handhaven als ambtenaar (met weinig werk, het parlement was buitengaats) en mede dankzij het ongelooflijk grote lezerspubliek dat populaire boekenreeksen in die sombere tijd kregen. Na augustus 1940, wat meer nuchter geworden, stelde hij nauwelijks 'politieke daden' maar bedreef hij 'een eigen soort attentisme', waarbij hij nooit 'zijn elementaire reflexen van solidariteit met zijn dagelijkse omgeving verloor'. De sfeer van toen was niet bevorderlijk voor zijn geestesgezondheid: 'Al heel zijn bestaan ging Claes door mentale bergen en dalen'. Dat verergerde natuurlijk na de oorlog, toen onbekenden zijn huis aanvielen en toen hij zich voor het gerecht moest verdedigen.

'De juridische waarheid , zegt Govaerts, is dat Ernest Claes géén collaborateur was. Hij is tot twee keer toe vrijgesproken door krijgsraad en krijgshof. Voor die juridische onschuld heeft hij betaald met zes jaar verlies van zijn ambtenarenwedde en een deel van zijn pensioenrechten, met daar bovenop een vernietigende, nooit bestrafte raid op zijn woning door een Ukkelse straatbende en drie jaar verlies van zijn burgerrechten.'

Er is ook een historische waarheid. Ernest Claes heeft 'lange tijd hetzelfde traject gevolgd als dat deel van de Vlaamse Beweging waarover Frans-Jos Verdoodt het in zijn beroemde historisch pardon had op de IJzerbedevaaart van het jaar 2000: de Vlamingen van 'de vergissingen, de beoordelingsfouten en de verkeerde allianties'.

Toen hij zich daarover wou vrijpleiten, heeft hij de werkelijkheid blijkbaar nogal gekleurd en bijgewerkt, niet alleen tegenover de rechtbank (wat zijn verdedigingsrecht was), maar ook vreemd en pijnlijk genoeg tegenover goede vrienden. Zijn oud-strijdershart was oud en ziek geworden.

In Vlaanderen is zijn moreel gezag vlug hersteld. Na enige moeilijkheden kon hij weer oud en nieuw werk uitgeven en kon hij in het publiek optreden. Hij begon in een levend monument te veranderen, werd 'de rentenier van zijn eigen roem' en 'daar genoot hij intens van'. In de zon van die laatste jaren trachtte hij het oorlogstrauma te vergeten en was het alsof de blozende grootvader nog alleen 'goede mensen' rond zich scheen te zien.

Toen in 1964 de honderdste druk van De Witte, verscheen, kreeg hij in Zichem een monument en werden er grote feesten georganiseerd. Op de eretribune zat, naast de gevierde, de eerste burger van het land: de socialist Achiel van Acker, voorzitter van de Kamer van Volksvertegenwoordigers. Wat later begon de staatstelevisie aan een lang feuilleton, gebaseerd op het werk van Claes: De Heren van Zichem. Het succes is legendarisch geworden en heeft ook de heldere blik op zijn eigenlijke werk vertroebeld. Maar dat heeft hij zelf niet meer meegemaakt. Jammer dat hij ook niet meer mocht zien hoe zijn bekendste boek een tweede keer werd verfilmd, dit keer met de nadruk op het ware sociale en dramatische aspect van het harde jongensleven op de Vlaamse buiten in het begin van de 20e eeuw.

Dit jaar verschijnt de 127ste druk van De Witte.

P.S. Welke literatuurkenner neemt de laptop ter hand om de biografie van Govaerts aan te vullen en het literaire werk van Claes opnieuw te ijken? En wie schrijft er nu een biografie over zijn echtgenote Stephanie Claes-Vetter, de sterke vrouw en haar verhalen, nog altijd in de schaduw?

Beoordeling : * * * * *
Titel boek : Ernest Claes
Subtitel boek : De biografie van een heer uit Zichem
Auteur : Bert Govaerts
Uitgever : Houtekiet
Aantal pagina's : 509
Prijs : 39.99 €
ISBN nummer : 9789089244550
Uitgavejaar : 2016