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mardi, 07 juin 2016

À Varsovie, ils préparent la guerre. Sortons de l'OTAN !

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Sortir de l'Otan

Le Mouvement Solidarité et Progrès, créé par Jacques Cheminade, dont nous partageons un certain nombre de propositions, nous propose de publier cette pétition pour une sortie de la France de l'Otan. Nous l'avons signée et proposons à nos lecteurs qui partagent ce point de vue de la signer également. Malheureusement, Solidarité et Progrès ne dispose pas d'assez de soutiens pour devenir une force politique influente. C'est dommage. Les choses pourront peut-être changer.

À Varsovie, ils préparent la guerre. Sortons de l'OTAN !

Le prochain sommet de l'OTAN à Varsovie, les 8 et 9 juillet, s'annonce comme une provocation de plus contre la Russie. Par cet appel, les signataires entendent dire « stop » à cette escalade nucléaire avant que l'irréparable ne soit commis !


L'heure est grave. Une nouvelle crise de missiles se prépare contre la Russie, image miroir de celle qui avait conduit en 1962 l'Union soviétique à déployer des missiles à Cuba, aux portes des Etats-Unis. La situation s'est inversée : à l'époque l'OTAN luttait contre le Pacte de Varsovie ; aujourd'hui, elle se réunit à Varsovie !

Ainsi, nous soussignés, constatons que nous sommes devant une politique d'encerclement provocatrice :

  1. élargissement continu de l'OTAN aux frontières de la Russie, malgré les garanties données par les Occidentaux à Gorbatchev en 1989 que ceci n'aurait pas lieu ;
  2. déploiement d'un bouclier de défense anti-missile Aegis en Roumanie, en Pologne, en Turquie, en Espagne. Dotées de systèmes de lancement MK41, ces armes peuvent être utilisées pour des missions de défense (anti-aérienne, anti-sous-marine, antinavire), mais aussi pour des missions d'attaque contre des objectifs terrestres ;
  3. déploiement dans les pays Baltes, en Pologne et en Roumanie, par rotation, de quatre régiments de mille hommes chacun et d'équipements militaires permanents ;
  4. constitution d'un front « nordique » contre la Russie, regroupant des membres de l'OTAN (Danemark, Islande et Norvège) ou de son Partenariat pour la paix (Suède et Finlande).
  5. modernisation des armes nucléaires tactiques de l'OTAN en Europe (B61), qui vise, comme l'a dit la senatrice américaine Dianne Feinstein le 25 mars dernier, à les rendre «plus utilisables et à nous aider à combattre et à gagner une guerre nucléaire limitée»

Pour mettre fin à cette menace nous exigeons :

  1. que le gouvernement français joue la « politique de la chaise vide » au prochain sommet de l'OTAN à Varsovie ;
  2. qu'il annonce sa décision de quitter cette organisation qui n'a plus aucune raison d'être.

Nous appelons la France à créer les conditions du retour à un ordre de paix dans le monde, fondé sur la coopération « gagnant-gagnant » proposée par les BRICS, auquel l'Europe et les Etats-Unis ont tout intérêt à se joindre.

Les moyens que nous avons engagés au XXe siècle pour la guerre, mobilisons-les aujourd'hui pour la paix par le développement mutuel !

Pétition:
 
01/06/2016

George Soros veut détruire la Macédoine

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George Soros veut détruire la Macédoine, son nom, sa langue et son identité

Auteur : Slobodan Tomic
Ex: http://zejournal.mobi

Le 5 juin, la Macédoine devra faire face à des élections législatives anticipées. Ces deux dernières années, les puissances occidentales, y compris l’UE et les USA, ont tenté d’évincer la direction macédonienne actuelle. Slobodan Tomic, un publiciste et analyste indépendant macédonien, a partagé avec nous son évaluation de la situation politique dans le pays avant les élections à venir.

Sur la politique étrangère macédonienne multi-vecteur

En fait, je voudrais dire que les Macédoniens sont des partenaires amicaux pour les quatre points de la boussole. Nous ne pouvons pas être ennemis avec l’Amérique, et nous ne pouvons pas être ennemis avec la Russie, la Chine ou tout autre. La Macédoine ouvre ses portes aux quatre coins du monde. Normalement, la forme principale de notre coopération est de rester neutres entre les deux côtés. La Macédoine a construit une très bonne relation avec les Américains, puisque nous avons signé un accord de coopération technique, etc., mais nous avons aussi une très bonne coopération avec la Russie, surtout maintenant. Notre Premier ministre, Nikola Gruevski, a réformé complètement la mentalité de la République de Macédoine. En Macédoine, nous n’avons qu’un seul problème: les soi-disant ONG ou sociétés non gouvernementales. Ce sont des organisations mauvaises puisque, selon l’opinion publique, George Soros est la véritable personne qui veut détruire notre pays, son nom, sa langue et son identité.

La Macédoine veut continuer à coopérer avec tout le monde. Nous sommes également très heureux d’avoir de bonnes relations avec la Russie. M. Gruevski a ouvert plus de portes pour le groupe BRICS.

Sur les manifestations anti-gouvernementales

Ces protestations ont bien sûr été organisées par Soros [et ses affiliés, NdT]. Je tiens à faire cette déclaration, parce que nous, l’électorat, avons payé le prix pour une soi-disant révolution de couleur. Ces révolutions de couleur ont commencé, comme vous le savez, en Afrique du Nord. Nous savons ce qui est arrivé ensuite en Égypte, en Algérie, au Maroc et en Libye. Cette organisation, cette soi-disant  «organisation de la société ouverte» auto-proclamée, a organisé des manifestations en Macédoine. Elle a suivi le même scénario qu’en Ukraine [sauf le coup d’État armé, NdT]. Comme je l’ai déjà dit, Nikola Gruevski était un Premier ministre très intelligent, car il a décidé de démissionner après tant de messages de la soi-disant communauté internationale, qui l’a averti : «Si vous voulez adhérer à l’OTAN, vous devez changer le nom de votre pays.» La Grèce est la raison pour laquelle on veut nous forcer la main. En attendant, nous pouvons être membre de l’UE, et la Macédoine a fait beaucoup au cours des 10 dernières années, atteignant une position élevée en tant que pays.

Mais je voudrais dire que M. Gruevski est un politicien très intelligent,  pragmatique et un bourreau de travail. Il n’y a pas d’autres politiciens dans la région comme lui. Il a apporté de nombreuses usines en Macédoine, ainsi que des investissements et de nombreuses nouvelles entreprises, au point que le chômage est tombé à 12% – ce qui est un énorme progrès.

Pourquoi l’UE veut-elle renverser le gouvernement Gruevski?

La Macédoine est un exemple réel d’un pays multiculturel qui n’est pas membre de l’UE. Tous les pays peuvent apprendre de nous avec un réel multiculturalisme et une grande tolérance. M. Gruevski a eu le courage d’inviter le groupe des BRICS en Macédoine, ce qui est la raison pour laquelle nos soi-disant amis occidentaux sont si nerveux. Donc, ils ont commencé une nouvelle stratégie pour la Macédoine. Dans la vraie politique, il n’y a pas de place pour les émotions. En politique, il n’y a que des intérêts.

La Macédoine occupe une position cruciale, et elle est une porte d’entrée pour la stabilité et la prospérité. La Macédoine a en fait sauvé l’UE d’une grande partie du problème des réfugiés. Bien qu’elle soit un petit pays européen, la Macédoine est donc très importante.

Mais qu’avons-nous reçu en retour? L’Europe utilise toujours la politique du bâton et de la carotte. Nous avons reçu le bâton, pas la carotte, à chaque fois. Ceci est la raison pour laquelle je ne ferai jamais confiance à l’UE.

L’opposition en Macédoine est une marionnette contrôlée par l’Occident. Ce sont des criminels, qui parlent d’attraper les criminels! C’est une situation anachronique. Et ces gens sont prêts à changer le nom du pays lui-même – c’est ce qui se passe en Macédoine.

Note de l’auteur

Le peuple macédonien possède quelque chose de très intéressant. Les autorités ont fait une recherche génétique avec l’institut IGENEA en Suisse. Selon cette enquête génétique menée sur les origines des nations européennes, 30% des Macédoniens à l’époque actuelle de la République de Macédoine sont des populations autochtones dont les racines remontent aux anciens Macédoniens. Mais ceci est un très gros problème pour les personnes qui ont des problèmes avec les pays dits pacifiques et qui veulent détruire la Macédoine – la faire disparaître de la carte géopolitique. Ils veulent tuer notre identité, notre nom. Ils veulent – les États-Unis, l’Allemagne, la France, etc. – faire des expériences avec nous.

Je voudrais souligner que le peuple macédonien est maintenant complètement réveillé. Nous ne sommes pas les mêmes Macédoniens qui ont été contraints par le régime de Tito. Nous sommes des Macédoniens et pas une autre nation. Les grands pays aiment à manipuler la Grèce et à la forcer à agir contre la Macédoine dans les médias.

Mais nous sommes Macédoniens et nous ne changerons jamais notre nom ou notre identité. Nous sommes nés Macédoniens, et nous pouvons mourir comme Macédoniens. Nous ne faisons pas de caprice pour profiter de la communauté internationale ou d’alliances comme l’OTAN. Demain, l’UE pourrait exploser comme un ballon, et l’OTAN le pourrait aussi. Ce n’est pas une alliance pacifique – elle organise des attentats, etc. Pourtant, la Macédoine est un pays pacifique, et nous ne sommes les ennemis de personne, pas même des pays de l’OTAN.

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Nadine pour le Saker Francophone

Retour sur un livre d'Albert Camus: L’homme révolté

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Retour sur un livre d'Albert Camus

L’homme révolté

albcam5283715793_cf31d79eac.jpgLe titre de l’essai d’Albert Camus est magnifique, même si le contenu ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Face à la vie politique présente, il n’est pas honteux, me semble-t-il, de ressentir une impression de révolte radicale, absolue, sans concession. Car le spectacle auquel nous assistons marque une détérioration permanente et l’absence de toute issue visible. Le fond du problème: il existe une caste médiatisée, de l’extrême droite à l’extrême gauche, qui se moque profondément du monde, ne vit que de propagande médiatique et prend les gens pour des crétins, indéfiniment manipulables. Les symptômes de ce phénomène:

  • L’ultra-personnalisation des choses: tout se ramène au « salut » par un homme ou une femme qui se prétend (implicitement) porté par la providence et semble se croire, pour une raison ou une autre, au dessus du commun des mortels. Ce phénomène est dans les gènes des idéologies extrémistes. Mais il vaut désormais pour tous les partis sans exception, désormais alignés sur ce standard. Par un biais inattendu, nous en sommes revenus au temps du culte de la personnalité des années 1930 et 1940. Etrange: le fascisme, le stalinisme, le pétainisme représentent plus que jamais le mal absolu, mais leurs méthodes, en particulier le culte de la personnalité, sont totalement banalisées, généralisées…  Or, rien n’est plus grotesque et lamentable que cette déferlante prétentieuse de soliveaux médiatiques, candidats au sauvetage de la France, qui font ainsi « don » de leur personne et envahissent l’espace public.
  • La démagogie absolue: la course est lancée à celui qui balance les promesses les plus lamentables, les plus odieuses de démagogie. Le thème de l’avenir qui pointe son nez: le « revenu universel« , prochain point de ralliement de tous les partis politiques, notamment des deux extrêmes (droite et gauche), mais pas seulement. C’est l’idée folle que le sort et l’avenir de chacun ne passe plus par l’effort, le travail, la volonté de s’en sortir, mais par des droits naturels à faire valoir sur la société qui vous doit un revenu sans la contrepartie d’une activité utile à la collectivité. Jamais la démagogie, toujours plus pesante, n’avait été poussée à ce niveau, et derrière la démagogie, le contrôle par l’Etat d’une population gavée d’assistanat.
  • La passion contre la raison: il est fascinant d’observer à quel point la vie nationale glisse dans le passionnel et l’affectif tout en s’éloignant du monde des réalités. Il faut constamment agiter les esprits, énerver l’opinion, exciter, diviser et déchirer par des scandales sans fin, polémiques stériles ou autres déclarations débiles, à n’importe quel prix. Nous avons par exemple eu droit à quatre mois de  « déchéance de la nationalité », à « l’état d’urgence », à la « loi travail »  (et en ce moment le dernier psychodrame: le supposé racisme des choix du sélectionneur de l’équipe de France de football). Le monde politique se fige soudain et ne parle plus que de cela. Puis tout s’achève par le néant. La vie publique semble livrée au culte du vide et de l’insignifiance.
  • Le déni de la réalité: les choses se passent, dans la vie politique moderne,  comme si toute limite au mépris et à la moquerie avaient cédé. Le monde virtuel, celui de la propagande se détache du monde du monde des réalités. Du doigt, on nous montre la pluie en nous disant: voilà un beau soleil. Et nous sommes censés applaudir. La crise et le chômage pulvérisent tous les records, frappent la France plus que tout autre pays d’Europe, mais peu importe « ça va mieux » puisqu’on vous le dit, toujours mieux!Et chacun, au sommet, de bomber le torse avec des airs autoritaire de père fouettard tandis que le pays sombre dans le chaos et l’anarchie.
  •  La destruction du bien commun: tout se passe comme si le sens du collectif et e l’intérêt général s’était effacé. La vie publique ne serait plus qu’au service d’une poignée d’individus qui soignent leurs avantages personnels et leur ego boursouflé. Il me semble que cette folie égotique, qui pousse des individus à n’exister que pour la jubilation de fanfaronner dans les caméras de télévision, de se sentir « le premier » et de jouir de l’impression d’être aimés, admirés, obéis, relève d’une forme de pathologie mentale. Le décalage est saisissant entre l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes et la réalité du sentiment qu’ils inspirent. Plus ils se sentent  magnifiques aux yeux de l’opinion, et plus ils sont perçus comme grotesques, ridicules, inutiles. Mais peu importe, c’est le rêve de puissance et de séduction, l’illusion du pouvoir qui compte… La plupart des grandes fautes politiques de notre époque, en France comme en Europe, qui nous ont conduit où nous en sommes, émanent de choix individuels guidés par la seule mégalomanie.

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Alors que faire? Il n’existe probablement pas de remède miracle et immédiat, de perspective d’un  passage de la révolte à la révolution. Aujourd’hui, la résistance est avant tout intellectuelle. Fondamentalement, la refondation de la politique, au sens noble du gouvernement de la cité,  ne se conçoit que de manière progressive, par la transformation des mentalités. Elle passe par la démocratie directe, la proximité, la décentralisation: le pouvoir au plus près de chaque citoyen. C’est ce que j’ai voulu dire dans cette tribune pour le Figaro Vox en faveur des maires et des communes. Elle se fera par l’avènement de nouvelles valeurs politiques: la force (insoupçonnée) de la volonté associée à l’anonymat, la modestie, l’impersonnel, la discrétion, la vérité, ce mot oublié, comme principes fondamentaux de toute politique. Il est scandaleusement imbécile d’imaginer qu’un homme ou femme seul avec son petit cerveau malade, détient à lui seul les clés de l’avenir. D’où l’urgence à réhabiliter le collectif: toute bonne décision doit être pensée, réfléchie, discutée, débattue, adoptée par une majorité,  puis appliquée quoi qu’il arrive. Les choix fondamentaux sont ceux d’un Gouvernement, au sens de l’entité collective, d’un Parlement, d’un peuple à travers la démocratie directe. Et enfin, le politique doit se focaliser sur l’action et sur les réalités. Son champ est celui du possible, du monde réel, concret, palpable, celui que l’on peut vraiment changer, et non le délire de la polémique stérile, guéguerres de principes et des annonces sans suite.

Maxime TANDONNET

Montesquieu van twaalf kanten belicht

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Boekrecensie

Door Paul Muys

Ex: http://www.doorbraak.be

Montesquieu van twaalf kanten belicht

Andreas Kinneging, Paul De Hert, Maarten Colette (red.)

Een vaak geciteerde denker waar toch veel misverstanden over bestaan

De wakkerste geesten onder u kennen baron de Montesquieu wel een beetje: de scheiding der machten, indertijd op school het obligate fragment uit de Lettres Persanes (Comment peut-on être Persan?) maar daar houdt het meestal bij op. Nu is er dit stevig gedocumenteerde werk waarin deze filosoof, voorloper van de Verlichting en grondlegger van de sociologie, vanuit diverse invalshoeken wordt bekeken.

Montesquieu_web.jpgHet onderwerp scheiding der machten is actueler dan ooit, nu dat kostbare beginsel weer moet worden verdedigd tegen de her en der dreigende sharia. In zijn hoofdwerk, De l’Esprit des Lois (Over de geest van de wetten) staat het bewuste principe centraal, net zoals dat van de checks and balances (zoiets als controles en waarborgen). Veelal getypeerd als een liberaal geeft Montesquieu in De l’Esprit aan dat hij na rijp beraad kiest voor een gematigde regering, gematigd door middel van de scheiding van de wetgevende, uitvoerende en rechterlijke macht. Liefst dan nog een regering waarin de adel een belangrijke rol vervult. Die machtenscheiding en de checks and balances liggen aan de basis van de Amerikaanse constitutie en die van een pak andere democratische landen, zonder die adel dan.

Ook al is Montesquieu zelf edelman, dat hij zo’n belangrijke rol toekent aan deze stand kan verbazen. Nog verbazender is het voor de leek dat hij een bewonderaar is van de staatsvorm zoals het middeleeuwse Frankrijk die kende. Dat heeft alles te maken met de evolutie die de monarchie onder de Franse koningen doormaakt: van een gematigd koningschap, getemperd door de tussenmacht van de adel, evolueert zij naar absolutisme en zelfs despotisme. Het is een impliciete kritiek op Lodewijk XIV (L’état, c’est moi).

Macht en tegenmacht. Machtsdeling voorkomt machtsmisbruik. Montesquieu is geen Verlichtingsdenker, hij is niet per se tegen de monarchie, noch tegen de republiek overigens, al vreest hij dat die laatste minder doelmatig zal zijn dan in de Romeinse oudheid. Evenmin heeft hij bezwaar tegen de standen, op voorwaarde dat ook zij gecontroleerd worden door een tegenmacht. Precies omdat het Engeland van na de Glorious Revolution dit in de praktijk brengt, geeft Montesquieu het als voorbeeld. Het tweekamerstelsel (Hoger en Lagerhuis), waarbij elke kamer een sociaal verschillende samenstelling heeft, verhindert dat de adel zich kan bevoordelen. ‘Essentieel is’, zo betoogt co-auteur Lukas van den Berge, ‘dat de dragers van de drie machten geen van alle een primaat opeisen. In plaats daarvan dienen zij zich elk afzonderlijk te voegen naar een onderling evenwicht waaraan zij zich niet kunnen onttrekken zonder de politieke vrijheid om zeep te helpen.’

Vrijheid is voor Montesquieu niet zozeer de mogelijkheid tot politieke participatie of zelfbestuur – wat wij in de 21ste eeuw voetstoots aannemen – ze zit veeleer in de bescherming van de privésfeer. Annelien de Dijn betoogt: ‘Vrijheid is niet de macht van het volk, maar de innerlijke vrede die ontstaat uit het besef dat men veiligheid geniet.’ Dit kan onder vele verschillende regeringsvormen, op voorwaarde dat machtsmisbruik geen kans krijgt. Overheden hebben zich niet te bemoeien met zaken die mensen als persoon treffen, en niet als burger. Wanneer zij de dominante gewoonten en overtuigingen krenken, voelen mensen zich aangetast in hun vrijheid en ervaren dit als tirannie, zo schrijft Montesquieu in zijn commentaar op de mislukte poging van tsaar Peter de Grote om mannen bij wet te verbieden hun baard te laten groeien. Hij beveelt de tsaar andere methoden aan om zijn doel te bereiken. Paul De Hert: ‘Montesquieu pleit niet voor het recht om een baard te dragen. Zijn sociologische methode leert ons niet wat vrijheid zou moeten zijn, wel hoe vrijheid in een gegeven context ervaren wordt, of juist niet.’ Wat zou de observateur Montesquieu trouwens van het dragen van hoofddoeken in scholen en openbare diensten gedacht hebben?

espritdeslois-f9b7b.jpgMontesquieu zet zijn lezers vaak op het verkeerde been. Allicht verwijst de kwalificatie ‘enigmatisch’ in de titel hiernaar. Zo lezen we in de bijdrage van Jean-Marc Piret dat Montesquieu best kan leven met cliëntelisme, het uitdelen van postjes, waarbij de uitvoerende macht steun zoekt tegen de wetgevende kamers in. Wie geen voordelen uit die hoek hoeft te verwachten, zal dan weer zijn hoop op één van beide kamers stellen. Risico is daarbij dat teleurstelling mensen kan doen overlopen naar de tegenpartij. Schaamteloos opportunisme ? Volgens Montesquieu, die zich geen illusies maakt over hoe het er in de politiek toegaat, is dit juist een teken van de ‘pluralistische vitaliteit van de maatschappij’.

Op zijn reizen stelt Montesquieu de achteruitgang vast van de Zeven Provinciën en van de republieken Venetië en Genua. Valt in Italië vooral corruptie op, in het achttiende-eeuwse Holland ziet hij alleen verval en kille zakelijkheid, sinds het land zich moest verweren tegen de invasie van Lodewijk XIV in 1672. De ooit zo bloeiende, creatieve koopmansstaat ziet zich verplicht een ruïneuze oorlog te voeren, die van de Hollanders een kil, berekenend, gesloten volk maakt, niet langer in staat tot grootse, creatieve daden. Het geweld is bovendien de grootste vijand van de eros, de humaniserende liefde zoals die groeide en bloeide ‘in het mediterrane land van wijn en olijven’, in Knidos in de Griekse oudheid (Le Temple de Gnide is een erotisch gedicht van Montesquieu naamloos uitgegeven in Amsterdam). Van de eros gesproken: Montesquieu is volgens een van de auteurs van dit boek, Ringo Ossewaarde, een liberaal ‘in de zin dat hij voor politieke en burgerlijke vrijheid staat, voor constitutionalisme, humanisme, tolerantie, matiging, internationalisme en machtsdeling en hij een afkeer heeft van absolutisme. Al deze aspecten zijn echter voor hem slechts voorwaarden voor een erotisch bestaan, voor humanisering, verfijning en verheffing.’

Als kind van zijn tijd kan Montesquieu bezwaarlijk een Europees federalist zijn, maar hij bepleit de humanisering van de verhouding tussen staten en bevolkingen en hecht daarbij veel belang aan vrijhandel en het machtsevenwicht tussen onderling afhankelijke staten. Dit kan een einde maken aan de permanente confrontatie, en de burger beschermen tegen misbruik van gezag, betoogt Frederik Dhondt in zijn bijdrage.

Zo biedt dit boek menig verrassend inzicht, waarop ik hier niet kan ingaan. Ook kan de lezer nader kennismaken met de fameuze Perzische Brieven, anoniem verschenen roman in briefvorm, een puntige satire op het absolutistische Frankrijk, die ook voor de hedendaagse lezer een eyeopener kan zijn. Montesquieu toont zich hier en elders een helder waarnemer, niet beïnvloed door modedenken, niet geneigd mee te huilen met de goegemeente, kritisch over de katholieke clerus, fel tegen de inquisitie en verwoed tegenstander van de slavernij.

Ten slotte: De l’Esprit kan niet begrepen worden zonder er de klimaattheorie van de auteur bij te betrekken. Het klimaat is voor Montesquieu en veel van zijn tijdgenoten namelijk de belangrijkste van alle invloeden op het leven van de mens. Maar diezelfde mens kan naar de overtuiging van de Franse denker door oordeelkundig handelen de invloed van het klimaat bijsturen, zo troost Patrick Stouthuysen de mogelijk verontruste lezer.

Beoordeling : * * * *
Titel boek : Montesquieu. Enigmatisch observateur
Subtitel boek :
Auteur : Maarten Colette, Frederik Dhondt, Annelien de Dijn, Paul De Hert, Michel Huysseune, Andreas Kinneging, Paul Pelckmans, Ringo Ossewaarde, Jean-Marc Piret, Alexander Roose, Patrick Stouthuysen, Lukas van den Berge
Uitgever : Uitgeverij Vrijdag, Antwerpen
Aantal pagina's : 353
Prijs : 29.99 €
ISBN nummer : 978 94 6001 472 7
Uitgavejaar : 2016

Both modern liberalism and conservatism have a problem in “letting people be who they are”

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Both modern liberalism and conservatism have a problem in “letting people be who they are”

by Kenneth Lloyd Anderson

Ex: http://civilizingthebeast.blogspot.com

 
To modern liberals there is no inherent human nature, men act only the way nurture or culture---usually in the form of cultural Marxism---teaches them to act. And the religious conservative idea of “original sin” means that real human nature contains things we do not want to totally return to.
 
The healthy way to let people be who they are, and return to real human nature, is to let people be kin-centered, gender defined, age-graded, heterosexual marriage-making, hierarchical, ethnocentric, even xenophobic, and religious-making, among other things, with group-selection as the primary unit of successful selection. That defines real human nature.
 
When we follow real human nature then conservatism looks better than the cultural Marxism of modern liberalism. This also suggests that ethnopluralism looks like the best way to let people be who they are. But ethnic preferences, which tend naturally to be group-selecting and not universal, are often seen as part of original sin and selfishness.
 
Ethnopluralism basically means regions and states work most harmoniously and according to real human nature when regions and states are set aside for ethnic cultures, and protected by federalism. For American conservatives this might even mean that the constitutional separation of powers and states could accommodate ethnopluralism.
 
The demographic cold wars we are seeing today across the globe, and more and more in the U.S., with people seeking to break from globalism and live in their own ethnic regions, is the predicable action of real human nature, and should be welcomed rather than blocked.
 
This suggests that both modern liberalism and conservatism need a bit of retooling. Religion does not need to be rejected but transformed, as is done in theological materialism, which unblocks the great spiritual blockade against real human nature and the material world, and more deeply unblocks the material evolution to real Godhood.

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Les vaches et les terroristes

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Les vaches et les terroristes

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Quand je vois des vaches enfermées dans une « ferme à mille vaches », j’aimerais qu’elles puissent organiser un attentat terroriste contre cette horreur, symbole de la mécanisation de la vie. Hélas les animaux, contrairement à l’homme,  ne peuvent pas dire non à leurs conditions d’existence.

Mes contemporains ne cessent de me surprendre. Ils semblent être incapables de comprendre ce qui nous distingue des animaux, à savoir la faculté de dire non à l’ordre du monde. Certes, les animaux peuvent s’enfuir lorsque leur environnement leur est devenu hostile. Mais s’enfuir, ce n’est pas dire non au monde. Lorsque les juifs ou les chrétiens disaient non à l’empire romain, ils ne s’enfuyaient pas. Les premiers lui résistèrent militairement avant la diaspora – les seconds allèrent au martyre jusqu’à Constantin. Avec le djihad aujourd’hui, nous avons affaire à quelque chose de semblable comme le montre Gilles Kepel dans son dernier livre, Terreur dans l’Hexagone. Daech appelle parfois ses ennemis des Romains.

Les djihadistes disent non à l’ordre occidental du monde et ils sont loin d’être les premiers à le faire. Le Manifeste du parti communiste était un formidable « non » à l’ordre capitaliste, un « non » qui inspira des milliers de terroristes avant de conduire à la « Révolution » de 1917, laquelle mit en place un État exterminateur. Aujourd’hui, Daech est une divine surprise pour certains marxistes qui découvrent dans l’Etat islamique le relais d’un mouvement révolutionnaire qui s’est essoufflé. Gilles Kepel écrit que la bannière verte de Mahomet a pris le relais du drapeau rouge (communiste). Cette bannière verte peut aussi séduire  ceux qui veulent purifier le monde avec des Panama Papers ou des « Kalachs ». Rien de nouveau sous le soleil. Les Gnostiques des premiers siècles,  les Cathares du 13ème siècle le voulaient aussi. Le refus de l’ordre du monde glisse facilement dans la haine du monde.

bearnaise_tete_haute.jpgDevant la menace terroriste, il ne sert à rien de pousser des couinements d’effroi, tout simplement parce que cette menace n’est pas nouvelle et qu’il faut d’abord comprendre sa nature avant de lui répondre. Rien ne montre mieux la déculturation de l’Occident que ces couinements. Nous ne savons plus ce qu’est un homme. Nous ne savons plus que sa dignité réside non pas dans une jolie intégration dans le monde, mais en une ascension au-dessus de ce monde. Le terrorisme consiste en un refus de l’ordre du monde, non point par ascension mais par descente dans le sang des massacres. Mais refus il y a et ce refus est le propre de l’homme.

Sans un « non » au monde, il n’y aurait pas une humanité mais des vaches, peut-être malheureuses dans leurs fermes, mais des vaches. C’est parce qu’ils rejettent l’ordre des choses que les hommes renversent des empires, se lancent dans des conquêtes, résistent à un occupant. Peut-on inscrire les djihadistes dans cette logique ? Bien sûr ! Il suffit pour s’en convaincre de lire le livre de Kepel. Ceux qui partent pour la Syrie ou l’Irak ont le sentiment de vivre dans un « pays de malheur » (la France). Pourrons-nous, grâce à nos analyses sociologiques, renverser cette logique et intégrer les jeunes perdus des banlieues ?

Évidemment non ! Surtout en un âge qui prétend expliquer les comportements humains par l’économie,  la sociologie ou des circuits de neurones. J’entendais samedi dernier, dans l’émission « Répliques », Pascal Bruckner déclarer que toute crise économique est une crise spirituelle. Comme j’aimerais qu’on l’entende ! On ne l’entendra pas parce que nous vivons dans un climat culturel qui a éliminé la spiritualité. Quand on a fait cette élimination, on ne peut plus comprendre une révolte, quelle qu’elle soit. Le djihad est une révolte. Qu’elle puisse conduire à une catastrophe, d’accord, mais c’est une révolte.

Il y a des révoltes qui veulent l’apocalypse, une extermination de tout et de tous comme les sectes anabaptistes ou adamites du Moyen-Âge. Il y en a d’autres qui n’excluent pas la possibilité d’un monde nouveau. Mais lorsqu’il y a des révoltés, on ne peut pas les considérer comme une bande de fous. Ou alors, si on le fait, il faut s’attendre à des déboires. Le régime tsariste a considéré que les terroristes étaient une bande de fous. Il est tombé, laissant la place à un régime pire encore. Est-ce ce qui nous attend avec Daech ? Personne n’en sait rien, mais ce qui est sûr, c’est que ce ne sont pas des experts qui vont nous éclairer, parce qu’ils partent de l’ordre des choses. De quoi donc faut-il partir ?

Du délitement spirituel de l’Occident. Certes, le sacré, ou le religieux, ou le spirituel, on le tolère avec ce sourire suprêmement hypocrite qui invite chacun à être et faire ce qu’il veut au nom des droits humains. Révérez votre Dieu dans la salle à manger avant d’avaler votre hamburger, mais pas question de faire votre révérence dans l’espace public et laïque. Ce n’est pas à partir de là qu’on peut commencer à comprendre un peu le terrorisme. Alors, à partir de quoi ?

Le rêve d’une nouvelle communauté a toujours hanté l’humanité. Qui n’en rêve pas ? Enfin une vraie patrie avec des ancêtres respectés et des mères qui ne sont pas des mères porteuses ! Ce rêve peut faire basculer dans la violence lorsqu’on sent qu’on s’en éloigne trop. Aussi bien des révolutionnaires que des réactionnaires ont connu ce basculement, soit parce qu’ils voulaient, respectivement, revenir en arrière ou aller de l’avant. Les communistes voulaient aller de l’avant vers une société sans classe, nouvelle communauté qu’ils entendaient promouvoir sur la terre entière avec meurtres et attaques terroristes, tout comme les musulmans, aujourd’hui, rêvent d’établir l’oumma sur toute la planète. Les réactionnaires ont généralement eu des buts plus limités, mais ont eux aussi eu recours à la violence, comme Pinochet. Je veux bien qu’on dénonce ce général, mais ses crimes pâlissent comparés à ceux de Mao.

Il convient, pour prendre la mesure de ce qui se passe, de voir le lien entre les révoltes de mai 68, l’humanitaire et le djihadisme, comme nous y invite d’ailleurs Kepel qui rapporte une anecdote incroyable. Un vieux trotskiste, issu de la mouvance soixante-huitarde, Didier François, inventeur du slogan fétiche « Touche pas à mon pote » est fait prisonnier puis otage par un groupe islamiste. Et là, il est maltraité par ses geôliers dont l’un, Mehdi Nemmouche, auteur de l’attentat contre le musée juif de Bruxelles, était à l’origine un de ces potes. Le gentil était devenu un méchant. De mai 68 à l’humanitaire puis au djihadisme, le chemin est beaucoup plus court qu’on l’imagine. A force de sourire à tout le monde, on peut finir par vouloir tuer tout le monde.

Les vaches, comme tous les animaux, m’émeuvent profondément, mais les hommes m’émeuvent encore plus, surtout lorsqu’ils se révoltent. Lorsque, dans la critique du terrorisme, je ne sens pas cette émotion, je décroche. Qu’est-ce qu’un homme incapable de dire non ? Comme moi, Albert Camus se le demandait et comme moi, il ne trouvait pas de réponse.

Jan Marejko,2 juin 2016