jeudi, 20 octobre 2022
La Chine et la fin de l'Occident
La Chine et la fin de l'Occident
Karl Richter
Le monde est en train de vivre un changement de pôle dans la répartition du pouvoir mondial : l'Occident s'en va, quelque chose d'autre arrive. En l'état actuel des choses, des puissances comme la Russie, la Chine et l'Inde jouent un rôle déterminant dans ce processus, tandis que l'Oncle Sam ne jouera plus les premiers violons à l'avenir. C'est une évolution qu'il faut soutenir à tous égards.
Lorsque quelqu'un comme le chef du PC chinois Xi Jinping, qui est en fait le chef d'État de son pays, s'exprime clairement, il faut l'écouter aussi attentivement que Poutine. Les deux ne sont pas des faiseurs de phrases et se distinguent ainsi des pompes à air de Bruxelles, Berlin et Washington. La situation pourrait maintenant devenir passionnante. La réunification de Taiwan avec la Chine ne concerne que les Chinois, a déclaré Xi lors du congrès du PCC dimanche. Dans ce contexte, Pékin a récemment exhorté tous les Chinois vivant en Ukraine à quitter le pays. Le fait que les médias de propagande occidentaux, comme le journal allemand Bild, se soient récemment déchaînés contre Xi de la même manière que contre Poutine, s'inscrit également dans cette logique. Cela signifie que l'homme fait quelque chose de bien.
Les événements se déroulent à plusieurs niveaux. Le niveau politico-militaire n'en est qu'un, le niveau économique en est un autre. Entre-temps - mais en fait depuis un certain temps déjà - on ne peut plus ignorer qu'avec le groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se forme un nouveau grand bloc économique qui se considère comme un "contre-G7". Les principaux participants, en particulier la Russie et la Chine, ont profité de cette période pour faire progresser l'intégration des pays participants et d'autres partenaires, y compris sur le plan technique ; en effet, l'alternative russe au système de règlement américain SWIFT, le système de paiement MIR, est désormais en place et utilisé par un nombre croissant de pays. Parallèlement, de plus en plus de partenaires abandonnent le dollar pour leurs transactions énergétiques (pétrole, gaz), ce qui le rend superflu pour une partie croissante du monde. Si l'on ajoute à cela les chocs croissants auxquels les économies occidentales sont confrontées - par leur propre faute ! - (inflation, pénurie d'énergie, etc.), tout cela tombe très mal pour l'économie mondiale en dollars de l'Occident. On peut à juste titre se demander si l'escalade flagrante à laquelle se livre l'Occident en Ukraine n'est pas une conséquence directe de l'économie financière occidentale menacée d'effondrement.
Quoi qu'il en soit, la formation du bloc BRICS prendra du temps ; il s'agit plus d'une affaire de décennies que d'années. Néanmoins, les BRICS ont le vent en poupe et sont déjà perçus comme des concurrents. La guerre en Ukraine accélère le mouvement. Pour l'Occident, le train a tendance à s'arrêter.
Taïwan : la Chine est généralement un acteur discret, qui agit avec une prudence extraordinaire. Je ne mettrais pas ma main au feu que Pékin aborde la question de Taïwan dans un avenir proche - mais je peux me tromper (et je ne m'attendais pas non plus à l'attaque russe en février). En fait, les préparatifs chinois ne sont pas encore terminés. Pour l'instant, la marine populaire chinoise manque encore d'un grand nombre de navires de débarquement et de transports de troupes nécessaires, qui ne devraient pas être disponibles avant 2027. Pour le reste, l'armement chinois, malgré des progrès considérables, est encore loin d'être prêt pour que Pékin cherche de son propre chef la confrontation avec les Etats-Unis.
Mais il est possible que Pékin analyse l'impact de la guerre en Ukraine sur les forces armées occidentales. Les armées de l'UE ne sont pas les seules à se "cannibaliser" dangereusement en raison des livraisons excessives d'armes à l'Ukraine. Il y a des mois, l'ex-inspecteur général de l'armée allemande, Kujat, avait déjà mis en garde contre le fait que les livraisons menaçaient massivement sa propre capacité de défense. Indépendamment de cela, le ministère allemand de la Défense a fait savoir ces derniers jours que l'armée allemande ne disposerait de munitions que pour deux jours (!!) en cas d'urgence. Mais même aux États-Unis, les avertissements concernant les stocks de munitions vides et la réduction drastique des stocks d'armes antiaériennes et antichars (Stinger, Javelin) se font de plus en plus entendre. On sait que près de 900.000 munitions pour l'obusier M777 de 155 mm ont été livrées - le Pentagone doit maintenant supplier la Corée du Sud et le Canada de reconstituer les stocks.
En d'autres termes, l'occasion est belle. L'Occident, y compris les États-Unis, est pleinement impliqué en Ukraine et atteint déjà partiellement ses limites. Dans ces conditions, faut-il attendre que la guerre en Ukraine se termine d'une manière ou d'une autre et que l'OTAN puisse souffler un peu ? D'autant plus que l'administration Biden a fait savoir ces jours-ci qu'elle avait l'intention d'équiper Taïwan à l'aide de milliards de dollars et d'en faire un immense arsenal à l'image de l'Ukraine. La guerre en Ukraine montre clairement où cela mène si l'on en arrive là, et Pékin en tirera les leçons.
A cela s'ajoute l'atout que constitue le fait que la Chine (et la Russie à partir de novembre) possède déjà dans son arsenal des missiles hypersoniques à longue portée - qui peuvent être équipés d'armes nucléaires - alors que les Etats-Unis n'en disposent pas encore. Dans ces conditions, on peut se demander si Washington sortirait la carte nucléaire en cas de conflit. Le prix conventionnel d'un engagement militaire serait déjà élevé - avec ses missiles DF-21 et DF-26, considérés comme des "tueurs de porte-avions", ainsi que le glacis avancé construit ces dernières années en mer de Chine méridionale, la Chine dispose désormais de bons moyens pour tenir à distance les unités de porte-avions américaines. On peut raisonnablement se demander si Washington est prêt à prendre le risque d'une confrontation nucléaire à cause de Taïwan.
Nous entrons dans une phase intéressante de changement de pôle politique mondial. Les choses s'accélèrent maintenant. Tout porte à croire que le départ de l'Occident - y compris des régimes satrapes européens - se fera plus rapidement que beaucoup ne l'imaginent. Le plus tôt sera le mieux.
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Lola, islam, motion de censure, Ukraine: mais à quoi joue le RN?
Lola, islam, motion de censure, Ukraine: mais à quoi joue le RN?
par Pierre-Emile Blairon
La stratégie du RN peut se résumer dans le mot d’ordre qu’a appliqué toujours et partout toute la classe politique qui n’a jamais eu qu’un seul objectif : se maintenir au pouvoir et conserver ses prébendes sans se soucier le moins du monde des intérêts de ceux qui l’ont élue.
Evidemment, les politicards de tous bords essaient de donner le change (c’est tout ce qu’ils peuvent donner, d’ailleurs, en sus de l’heure, et encore quand vous la leur demandez poliment) ; chaque parti envoie de temps en temps un jeune ténor se battre sur les bancs de l’Assemblée pour la retraite à 60 ans ou pour tenter de faire baisser le prix des bananes qui est de toutes façons imposé par l’Union européenne en même temps que leur rayon de courbure strictement réglementé, pendant que les caciques du parti somnolent ou sont carrément absents.
Evidemment, le RN veut nous faire accroire que sa passivité, ses non-prises de position relèvent d’une stratégie qui lui permet de s’insérer en douceur dans le fonctionnement des institutions politiques à leur plus haut niveau. Nous pourrions lui rétorquer qu’il n’y a pas d’exemple où ceux qui ont baissé leur garde, donné des gages à l’ennemi, renié leurs idéaux fondamentaux, s’en sont trouvés récompensés ; bien au contraire, ils ont, soit été intégrés de force, soumis, par l’adversaire et se sont fondus dans ses structures, perdant ainsi toute identité, soit été rejetés par lui purement et simplement, perdant du coup l’estime d’eux-mêmes et celle des électeurs qui leur avaient accordé leur confiance. On connaît la formule attribuée à Churchill : « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. » ; formule qui, étant donné les actuelles circonstances, s’inverse totalement, si l’on admet que la propagande du Système est une fabrique de véritables va-t-en-guerre.
Les partis politiques qui collaborent activement ou passivement à maintenir le Système en place sont ceux qui ont dépassé 10 % des votants aux dernières élections législatives, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont légitimes étant donné que plus de la moitié des Français ne se sont pas déplacés pour voter [1].
Les Français avaient été déjà bien formatés, anesthésiés, pour les Présidentielles, qui avaient vu se rencontrer, lors d’un débat soporifique, Macron et Le Pen, cette dernière ayant soigneusement évité d’émettre la moindre critique envers son interlocuteur (on ne dira pas son « adversaire ») sur les sujets qui auraient pu le mettre en difficulté.
C’est ainsi que, dans la suite logique de ses choix stratégiques antérieurs, le RN vient de décider, à quelques heures d’intervalle, de ne rien faire sur les deux sujets qui intéressent au plus haut point les Français et qui exigent un engagement total, désintéressé et immédiat de tous les Français qui ont encore un sens aigu du devoir national, de la sauvegarde de la patrie, la terre de nos pères, et de la protection que nous devons à nos enfants, victimes tous les jours de la barbarie allogène et du laxisme des représentants de celles qu’on appelle encore les « autorités ».
Le premier sujet concerne l’horrible meurtre de la petite Lola qui, comme l’a souligné le LR Retailleau s’adressant à Elisabeth Borne : "Madame la Première ministre, vous vous trompez en réduisant la mort de Lola à un simple fait divers".
Le deuxième sujet concerne la possibilité offerte aux députés de l’opposition de faire tomber le gouvernement grâce à l’adoption d’une quelconque motion de censure présenté par un quelconque parti de l’opposition, quitte à réorganiser des élections qui risqueraient de ne pas envoyer à l’Assemblée le même nombre de députés de l’un ou l’autre parti (y compris et surtout le RN), mais dont l’intérêt réside dans le fait que les Français seraient débarrassés enfin de ce gouvernement qui conduit la France à sa disparition.
Manifestations pour Lola
Marine Le Pen et Jordan Bardella ont annoncé ce mercredi 19 octobre que le RN ne sera pas présent aux manifestations de samedi prochain organisées dans toute la France par l’Institut pour la Justice pour honorer la mémoire de la petite Lola sauvagement assassinée par une Algérienne il y a quelques jours ; cette défection intervient au motif, selon les dires de Bardella, qu’il y aurait une « captation partisane de la mobilisation qui ne correspond pas à l'état d'esprit initial d'une marche citoyenne apolitique » (Le Figaro numérique).
Si on comprend bien son président, le RN, parti politique, ne peut participer qu’à des manifestations « apolitiques ».
Bien évidemment, que cette mobilisation ne peut pas être « apolitique » au moment où toute incursion dans la sphère publique ne peut qu’être politique! (par exemple, les « artistes » atteints de pétitionnite antiraciste ou LGBT, ou qui se coupent une mèche de cheveu, ou bien les footballeurs qui mettent un genou à terre avant un match). Et surtout dans une circonstance et sur un sujet qui le sont éminemment! Sans doute Bardella aimerait-il que ces manifestations pour Lola prennent l’aspect de ces « marches blanches » bisounours, plus ou moins instrumentalisées par les gouvernements successifs de la Ve République pour désamorcer la colère du peuple !
Selon Bardella, les membres du parti Reconquête ! d’Eric Zemmour seront fortement présents (comme d’autres membres d’autres partis politiques d’ailleurs, comme celui de Florian Philippot, Les Patriotes) à ces manifestations, et il y aurait donc récupération politique (c’est d’ailleurs exactement la défense – odieuse - des membres du gouvernement macroniste impliqués dans cette impéritie ou plutôt cette lâcheté). Toujours selon Le Figaro, « Le président du Rassemblement national pointe notamment du doigt l'achat massif des noms de domaine « manifpourlola.fr » et « justicepourlola.fr » par Reconquête ! (le parti d'Eric Zemmour) ». "Je trouve ça extrêmement indécent" a déclaré Bardella pour justifier l’absence du principal parti d’opposition, le sien, de ce qui va vraisemblablement rester comme l’un des grands mouvements populaires spontanés de ces dernières années.
Mais cet ostracisme assumé est-il la seule raison de la défection du parti mariniste ? N’y aurait-il pas aussi quelques autres raisons inavouées, telle celle de déplaire à l’électorat musulman ?
Il se fait que l’allogène qui a torturé et bu le sang de la petite Lola est algérienne, et donc, de facto, « musulmane ».
Islam et islamisme : blanc bonnet et bonnet blanc
Marine Le Pen prend soin de distinguer l’islam de l’islamisme, les islamistes étant, selon elle, des extrémistes musulmans fanatiques, « radicaux » ; cette vision n’est pas partagée par la plupart des intellectuels d’origine musulmane qui ont abjuré leur foi en mettant en avant le fait que, bien au contraire, les prétendus islamistes ne font que respecter à la lettre les préceptes du Coran ; il nous suffit de citer le nom de l’universitaire et philosophe algérien Hamid Zanaz (photo) et le titre très explicite de son livre : L’islamisme, vrai visage de l’islam ou le titre de l’ouvrage de l’islamologue Marie-Thérèse Urvoy, tout aussi explicite : Islam et Islamisme. Frères ennemis ou frères siamois ?
Les musulmans « modérés », toujours selon MLP, n’approuveraient pas les exactions des « islamistes ». Nous n’avons jamais constaté, tout au long de ces dernières années pendant lesquelles ont été perpétrés par les représentants de la religion dite « de paix et d’amour » quantité d’attentats et de crimes plus horribles les uns que les autres, que ces musulmans dits « modérés » désapprouvaient leurs coreligionnaires « extrémistes », par exemple en participant en masse aux manifestations destinées à condamner ces crimes. Il est possible, comme cela s’est déjà produit, que deux ou trois femmes voilées se joignent à ces manifestations, vraisemblablement envoyées en mission par l’imam local pour désamorcer les critiques. Bien sûr, il existe des personnes originaires du Maghreb, essentiellement des femmes, qui se sont définitivement libérées de l’emprise islamique, qui participent à ce type de manifestation mais qui ne se font pas remarquer, et surtout pas en arborant ostensiblement les signes mêmes de leur soumission (signification du mot islam) aux préceptes islamiques ou coraniques.
Ces maghrébins libérés de l’islam sont l’exception qui confirme la règle. Et le point de vue d’Eric Zemmour sur le sujet reste très pertinent : « L'islam, c'est l'islamisme au repos, l'islamisme, c'est l'islam en action. Il n'y a pas de différence. »
Motion de censure
Donc, d’un côté, celui de la rue et du peuple, le RN ne manifestera pas pour la petite Lola parce qu’y seront présents tous ces fâcheux fachos d’extrême-droite que sont les soutiens et militants de Zemmour ou de Philippot, et, dans un autre cadre, celui plus respectable et prestigieux des institutions « républicaines », sous les lambris dorés auxquels on s’habitue si facilement, le RN ne votera pas avec la Nupes la motion de censure pour virer enfin ce gouvernement de désaxés.
« RN, NUPES : chacun dépose sa petite motion de censure pour faire croire qu’ils est un opposant tout en précisant soigneusement qu’il ne votera pas la motion de l’autre ! Ce qui signifie laisser le pouvoir à Macron et ils le savent ! C’est affligeant, c’est trahir la France ! » (Florian Philippot).
Le député RN du Loiret Thomas Ménagé est interrogé par un journaliste de Boulevard Voltaire le 19 octobre :
« Le but d’une motion de censure, c’est de dire que nous ne faisons pas confiance au gouvernement, de dénoncer les agissements du pouvoir, n’est-il pas de dépasser les clivages partisans contre le gouvernement ? »
Réponse bien évasive et prudente du député : « Là, en l’occurrence, il y a un exposé des motifs, des raisons de cette motion de censure. Les électeurs qui nous font confiance ne nous ont pas élus pour aller dans la même direction, au niveau budgétaire, que La France Insoumise ».
Non, ils vous ont élus d’abord pour vous opposer à ce gouvernement et le virer, coûte que coûte.
Ukraine : le choix de l’ennemi
Enfin, dernier grief et non des moindres à l’égard d’un parti qui avait été élu pour s’opposer à ce gouvernement dont l’unique but est de détruire le pays qu’il dirige.
Il s’agit de la position pro-ukrainienne adoptée par le RN ; ne nous trompons pas ; ce conflit n’est pas une guerre qui ne nous concerne pas ; au contraire, l’Europe et surtout la France sont intéressées au premier chef pour plusieurs raisons que nous allons évoquer.
D’abord, sur le plan strictement matériel dont se soucie tant MLP (quand elle n’intervient pas à l’Assemblée pour réclamer la stérilisation des chats que, paradoxalement, elle aime tant). En effet, les sanctions anti-russes dont Bruno Le Maire prédisait qu’elles allaient mettre la Russie à genoux n’ont finalement été néfastes qu’aux pays européens. Et ce n’est qu’un début.
Ensuite, sur le plan géopolitique, nous savons désormais que cette affaire ukrainienne a été préfabriquée de longue date par les USA, l’UE, l’Otan, la CIA ou l’Ordre mondial, comme vous préférez (mais considérez tous ces organismes ou Etats comme une seule entité).
Le Système mondial représenté par les USA n’a qu’un objectif : faire perdurer sa suprématie en supprimant tous ceux qui pourraient y porter atteinte ; un axe Europe-Russie qui pourrait se mettre en place serait létal pour l’Empire mondial qui doit à tout prix le bloquer ; l’affaire des Balkans, les bombardements meurtriers sur la population serbe, la création de l’État islamique du Kosovo n’avaient pas d’autre but que d’empêcher ce rapprochement. L’affaire ukrainienne est une autre tentative du Système pour réaliser son projet impérialiste. L’ennemi de l’Europe n’est pas la Russie, ce sont les USA qui ne cachent pas leur hostilité à l’égard des Européens et de toute nation qui viendrait contrarier leur projet de main-mise sur le monde. Voir à ce sujet l’excellent ouvrage de Lucien Cerise: Ukraine, la guerre hybride de l’OTAN.
Les positions sont claires désormais : le vrai combat réside, partout dans le monde, entre les mondialistes/uniformisateurs et les traditionalistes/identitaires attachés à leur sol, à leur culture, à leurs traditions, entre les fausses élites mafieuses, perverses et psychopathes, soumises à l’Ordre mondial, qui sont au pouvoir dans une grande partie de la planète (et spécialement en Europe, et plus spécialement en France) et les peuples qu'elle veulent conditionner en permanence et réduire en esclavage in fine, car c'est bien le but recherché.
Pour ne pas se tromper de camp, il suffit de prendre les positions exactement inverses de celles assénées quotidiennement ad nauseam par les médias aux ordres, et par tous les relais de la secte mondialiste: les groupes de pression, associations antinationales grassement subventionnées, promigrants, faux experts télévisuels en conflit d'intérêt permanent, groupes transgenres LGBT, islamoféministes, syndicats corrompus, ploutocrates, partis politiques collabos, artistes dégénérés et nombrilistes, organismes internationaux et "Européens" soumis aux USA, les ONG, les relais gouvernementaux, etc..
Il n'y a pas de "communauté internationale", le monde n'est pas unipolaire comme ces déments le souhaiteraient.
Les Français qui ont encore un peu de dignité n'ont pas à hurler avec les loups qui sont plutôt des hyènes : Biden, Schwab, Soros, BHL, Macron et sa clique, Lagarde, Trudeau, von der La Hyène (en chef), Zizilensky, Fauci, Gates, etc., mais nous devons les chasser coûte que coûte et au plus vite pour retrouver la vraie vie, notre vie !
Le RN a choisi son camp : le camp de l’anti-France, le camp du mondialisme, des ordures qui veulent nous voir disparaître, qui veulent voir disparaître nos terroirs, nos patries charnelles européennes, le RN a choisi le camp de toute cette racaille en col blanc précitée. C’est ignoble.
Pierre-Emile Blairon
[1] Voir mon article du 17 juin 2022 sur ce même site : Élections législatives 2022 : la revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie
22:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes | |
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L'ère de l'hyperlégalisme et du fétichisme des paragraphes
L'ère de l'hyperlégalisme et du fétichisme des paragraphes
par Roberto Pecchioli
Source: https://www.ideeazione.com/lepoca-del-dirittismo/
Pour Norberto Bobbio, le "pape séculier" à la réputation surfaite dans la longue - mais stérile - séquence récente de notre culture, soit la modernité qui est l'âge des droits. L'inaugurer aurait été une véritable révolution des âmes accomplie par "le moment où la politique et la société sont observées du point de vue des individus - de leurs besoins, de leurs intérêts, de leurs désirs - dépassant la conception organiciste typique du monde antique et médiéval" (V. Pazé, Droits).
Norberto Bobbio.
La description de Bobbio est correcte, mais sa contribution culturelle - au-delà du pouvoir académique et éditorial qu'il exerçait - s'est essentiellement limitée à introduire en Italie la pensée de Hans Kelsen, le plus grand partisan du droit positif, ou normativisme juridique, l'orientation méthodologique qui réduit l'ensemble du droit à la norme. Pour Kelsen, tout ce qui est "légal", c'est-à-dire ce qui est inclus dans les codes juridiques à un moment historique donné, est conforme au droit. Ainsi, toute intention ou précaution morale est retirée du droit, et plus encore l'ancrage à des principes généraux antérieurs au présent, à des droits et des lois que d'autres traditions culturelles définissent comme naturels.
Nous sommes redevables à Ulpien, le grand juriste romain, de la célèbre définition "ius naturale est quod natura omnia animalia docuit", c'est-à-dire que le droit naturel est ce que la nature elle-même enseigne à tous les êtres vivants. C'est l'approche bimillénaire de notre civilisation, dépassée par un "juridisme" subjectiviste qui va au-delà du positivisme juridique lui-même.
Kelsen a élaboré une doctrine "pure" du droit, c'est-à-dire libérée de tout mélange avec des notions morales, politiques ou sociologiques ; la science du droit a une tâche descriptive et ne doit pas formuler de jugements de valeur déduits de l'existence de normes "naturelles". Le droit est donc exclusivement constitué par les normes "positives" en vigueur dans l'ordre juridique, quels que soient les préceptes qu'elles contiennent. La seule condition de la légalité - qui remplace définitivement la légitimité, c'est-à-dire la conformité à ce qui est juste et bon - est que les normes soient promulguées par les procédures en vigueur, dont les majorités parlementaires exprimées de temps à autre par la méthode représentative sont l'expression. Le droit positif "pur" intègre, en le transformant en norme, le fruit du climat civil ambiant.
Dans cette dimension conceptuelle, le droit et les droits rapprochent leurs significations au point de se chevaucher. Les droits, en effet, ne seraient pas des droits s'il n'existait pas un système d'obligations définies par le droit - le droit codifié - qui rend leur exercice possible et sanctionne leur déni ou leur non-respect. Même les constitutions, recueils de principes généraux qui deviennent le fondement avec des revendications de durée théoriquement illimitée, deviennent de simples manifestations de l'esprit du temps. Et le nôtre est sans aucun doute l'ère des droits. Un succès s'ils constituent un progrès vers la responsabilité, la sens civique et la moralité, et non s'ils élèvent le présent et l'immédiat, c'est-à-dire les idées dominantes, au seul critère de légalité, à la vérité provisoire.
D'abord parce que les idées dominantes sont toujours les idées des classes dominantes (A. Gramsci) et que ce qui est juste (identifié à ce qui est légal) devient le profit des plus forts (l'argument de Thrasymaque dans la République de Platon). Ensuite parce que la tendance à placer le présent sur le trône, c'est-à-dire à prendre la modernité (qui signifie "à la manière d'aujourd'hui", de sorte que chaque époque est moderne en soi) comme boussole, coupe tout lien avec l'héritage des générations précédentes. Une obligation qui, si elle constitue une hypothèque sur l'avenir, reste un modèle et une pierre de touche pour chaque population et chaque époque, nécessairement issue des précédentes.
Cependant, il existe aujourd'hui une culture de l'effacement, inaugurée par la tabula rasa de la Révolution française. Thomas Paine (1739-1809), qui a participé à la Révolution américaine puis française, auteur des "Droits de l'homme", a été clair en affirmant que chaque génération doit être libre de se donner les règles qu'elle préfère, sans tenir compte du passé. "La présomption de gouverner depuis la tombe est la plus ridicule et la plus outrageuse des tyrannies", a-t-il écrit, effaçant ainsi toute l'histoire en une seule phrase. C'est ce qui se passe aujourd'hui en Occident, submergé par l'avidité de nouveauté, invariablement désignée comme belle et progressiste, niant toute validité aux principes, idées, manières d'être hérités. L'ère des droits - bien qu'avec la charge positive des énergies libératrices - devient son singe, le "droitisme" subjectiviste au nom duquel chaque pulsion, désir, excentricité, mode, tic individuel, est proclamé un droit, méritant d'être protégé, imposé avec la force coercitive du droit "positif" qui réprime de plus en plus tout autre système de principes, normes et valeurs.
Le subjectivisme de l'Occident devient la phase terminale de la civilisation en raison de la revendication absolutiste d'une autodétermination individuelle illimitée, considérée non seulement comme la seule vérité, le but de l'existence, mais aussi comme un "droit" universel que la loi est tenue de promouvoir, de garantir et d'offrir, éventuellement gratuitement. L'autodétermination, cependant, est un concept philosophique et juridique qui, poussé à l'extrême, devient le facteur qui mine et dissout l'ordre juridique, la communauté politique et la nature humaine elle-même.
L'époque dans laquelle nous vivons, en effet, tend à reconnaître toute revendication comme un droit subjectif, considère comme légitime la poursuite de toute fin, appétit, pulsion, instinct, aspiration. Sans que personne ne soit responsable des conséquences des actes et de ces modes de vie. Cette autonomie illimitée de la volonté finit inévitablement par se cristalliser dans le principe selon lequel les gens peuvent se donner en règle générale la satisfaction de tous leurs désirs sans aucune évaluation de l'impact social, des risques, de la dissolution évidente des liens communautaires. Il finit par être impossible de fournir une norme partagée autre que l'absence de règles et le "droit" de faire, d'être, de devenir ce que l'on veut, sous réserve de révocabilité immédiate, dont le corps social doit simplement prendre acte. La souveraineté des désirs tend à tout transformer en provisoire et à marchandiser les choses et les gens. La vie devient disponible avant la naissance (l'avortement est un droit universel et non une option parmi d'autres) - pendant - (tout comportement est permis et licite, jusqu'à l'apurement progressif de la pédophilie), à la fin (se donner la "bonne" mort comme un acte de volonté individuel auquel la puissance publique doit fournir moyens et assistance) et après, effaçant la dignité du corps du défunt, on réduit même celui-ci à un tas de déchets bons pour le compostage. En nous considérant comme des sujets ayant le pouvoir absolu de promulguer des normes qui rendent nos souhaits légaux (en fait des "droits"), nous devenons propriétaires et seigneurs de ces normes, dont l'existence dépend de notre volonté. Nos exigences deviennent une condition d'existence du droit, qui ne reflète plus un ordre de l'être, un jugement de la raison pratique sur la nature des actes humains.
Dans une phase antérieure de cette corruption philosophique et juridique, c'était la volonté de l'État qui déterminait (souvent de manière capricieuse) ce qui pouvait être considéré comme une loi et ce qui ne le pouvait pas. Mais, par rapport à ce défaut initial, notre époque en consacre un plus grand: le législateur n'est plus un État ou une institution collective, mais l'individu, dont l'État devient le garant (et le payeur) de la volonté souveraine. L'individu doit toujours affirmer sa volonté souveraine, à l'exception de quelques vagues limites dont l'absence rendrait la coexistence sociale impossible. La coexistence et rien de plus, ou la coexistence dans le temps et l'espace, puisque là où les volontés subjectives sont souveraines, on ne peut parler de coexistence, peut-être même pas de société, encore moins de communauté. La puissance publique a l'obligation, lorsque la volonté de l'individu n'est pas pleinement réalisée, de lever les obstacles pour la traduire dans la réalité.
De cette façon, le droit cesse d'être l'instrument de détermination de la justice et devient le moyen par lequel chaque individu peut réaliser ses propres projets (même s'ils sont entièrement chimériques) et toute autre aspiration, aussi légitime, folle ou insensée soit-elle.
Cette autodétermination devenue dirittisme finit par transformer le Droit - à ne pas écrire avec une majuscule, puisqu'il a cessé d'être "un" pour se multiplier, pour devenir infiniment pluriel au gré des désirs et des aspirations - en une succession protéiforme de normes "positives" (c'est-à-dire codifiées), sans ancrage dans la réalité des choses. Les revendications des atomes humains autodéterminés seront infiniment mutables, toujours en évolution sur le marché des envies, constamment à la poursuite de nouveaux objectifs qui ne s'arrêteront pas devant le "scandale" que représente la nature et ses limites pour les nouveaux romans de Prométhée décidés à la rectifier, la renverser, la détruire si elle s'oppose aux désirs et aux caprices.
L'autodétermination, loin de nous libérer, rend notre existence incertaine et précaire, puisque les lois sont soumises à la seigneurie de chaque individu. Le système juridique est construit sur des décisions purement volontaristes; mais comme celles-ci sont en constante évolution, les lois adoptées en fonction d'une décision contingente (une majorité parlementaire momentanée, un référendum ou autre, toujours téléguidé par "l'esprit du temps") deviennent inacceptables le lendemain. Pourquoi devraient-ils empêcher l'exercice d'une autodétermination ultérieure ? C'est ce que Paine théorisait déjà, c'est ce que les "réveillés" (woke) aspirent à effacer. Pourquoi les normes devraient-elles prétendre à la durabilité ou même au fondement, comme les constitutions ?
Pourquoi ceux qui n'ont pas voté pour eux devraient-ils être soumis au mandat des lois parce qu'ils n'ont pas l'âge légal ou ne sont pas encore nés? Et pourquoi devraient-ils être acceptés par ceux qui, après avoir voté pour eux, ont changé d'avis? La mission des lois devenant de se plier à la volonté individuelle, la prétention à la généralité devient inacceptable, véritables cages qui répriment ou entravent la réalisation sans discernement de désirs/droits toujours nouveaux.
L'autodétermination est par nature protéiforme, changeante, inconstante, peu encline à prendre des engagements durables. Les contrats ont tendance à être de courte durée; les mariages se dissolvent de plus en plus rapidement; aucun engagement "moral" ne conserve de valeur. Les identités sexuelles et leurs appétits deviennent fluides; finalement, tous les liens humains sont dissous, y compris le lien de chaque personne avec sa nature biologique, considérée comme une construction sociale qui peut être transformée à volonté, façonnée et finalement reprise.
L'autodétermination (en réalité l'hétérodétermination par un pouvoir hypnotique et persuasif) change de nom et devient l'hétérosexualité. D'abord, elle corrompt, puis elle effrite la société, et enfin elle se déverse dans l'anarchie et le nihilisme juridique, miroir du nihilisme social. C'est la négation des fondements bimillénaires : de Celse, pour qui le droit est l'art du bien et du juste, à Ulpien, dont le suum cuique tribuere, donner à chacun le sien, se transforme en reconnaissance à chacun de son caprice quotidien et révocable. Le dirittisme est la corruption du positivisme juridique lui-même. Cela horrifierait probablement Kelsen et Norberto Bobbio, mais, en bout de course, c'est leur enfant.
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Robert Steuckers et la nouvelle droite
Robert Steuckers et la nouvelle droite
Carlos X. Blanco
Source: http://adaraga.com/robert-steuckers-y-la-nueva-derecha/
Robert Steuckers est un témoin et un acteur de premier plan dans l'émergence de ce phénomène européen plutôt rare, à mi-chemin entre le combat intellectuel et l'activisme, appelé la Nouvelle Droite. Je dis "rare" parce qu'il a toujours été rare, peu fréquent qu'un groupe de personnes, en principe déconnectées des sphères du pouvoir et ramant résolument à contre-courant, ait eu autant d'influence en Europe sans avoir obtenu (directement et institutionnellement) le moindre succès.
Ce n'est certainement pas le cas de la gauche, que ce soit l'ancienne ou la nouvelle gauche. Elle jouit d'une hégémonie culturelle et académique, elle a du succès, elle est "capillaire", dans le sens où elle est infiltrée dans les recoins les plus profonds du Grand système intellectuel mondialiste et néolibéral appelé "l'Occident". Mais la mort réussie de la gauche est plus que prédite. Il s'agissait pour les pays colonisés par les Etats-Unis (l'ensemble de l'Union européenne, ainsi que l'"Anglosphère" présente sur les cinq continents) d'accepter l'économie capitaliste dans sa version prédatrice et financiarisée (turbo-capitalisme) en échange du contentement culturel de la non négligeable classe moyenne universitaire, dont les esprits étaient déjà formatés par l'idéologie progressiste de gauche.
C'est ainsi qu'à partir de la guerre froide, nombre des meilleurs textes marxistes ont été écrits par des Britanniques et des Yankees, que la théorie critique a été confortablement hébergée sur les campus américains, et que ses dérivés féministes, aberro-sexualistes, transhumanistes, etc. ont été produits en anglais, et étaient aussi exportables que le rap ou le Coca-Cola. Alors que l'économie était dédaignée, à cause du "réductionnisme" et du "déterminisme", la lutte culturelle était la spécialité de la nouvelle gauche, et elle l'a gagnée, laissant le capitalisme intact.
La droite, par contre, lorsqu'elle voulait être "nouvelle", avait un panorama beaucoup plus compliqué. Elle ne pouvait pas s'identifier de trop près, dans les années 1960 et 1970, aux chemises brunes et aux saluts romains. Ce côté nostalgique était le côté perdant, et cette perte-là était "pour l'éternité". On parlait d'une autre "nouvelle droite", mais désormais ultra-libérale : les "sociétés ouvertes" signifiaient, en fin de compte, des marchés ouverts... pour les pays qui n'ont d'autre choix que de les ouvrir à l'impérialisme économique. Les États-Unis sont une puissance spécialisée dans l'ouverture des marchés à coups de canons, d'assassinats sélectifs ou de coups d'État. Une société ouverte... et à genoux. La nation subordonnée, de deux choses l'une, soit ouvre les marchés, soit voit sa chair lacérée et sa tête fracassée par les éclats des bombes.
En dehors de cela, il y avait les droites "patriotiques", le gaullisme, le maurrassisme, etc. Mais ils n'étaient plus tout à fait nouveaux. Parler de la Nouvelle Droite à la naissance du GRECE n'était qu'une invention journalistique. Une grande partie de la trajectoire de ses dirigeants a été, en fait, transversale. Dans l'évolution intellectuelle d'Alain de Benoist ou de Robert Steuckers, on trouve des éléments anticapitalistes plus honnêtes que dans de nombreux textes prétendument "rouges" des socialistes et communistes européens, avec leurs cartes du parti, leurs drapeaux rouges et leurs poings toujours levés. Dans les publications actuelles de cette Nouvelle Droite, on trouve des intellectuels d'une grande compétence ès-marxisme comme Preve, Collin et Fusaro, que l'on ne peut pas du tout classer dans la catégorie "droite", ni ancienne ni nouvelle. Il y a donc une difficulté terminologique dans l'histoire de la Nouvelle Droite. Dans ce livre, Steuckers, membre fondateur et dissident lui-même, explique le péché originel de ce mouvement intellectuel, aussi rare que difficile à classer.
Le texte de Steuckers qui figure désormais dans le catalogue des éditions Letras Inquietas est un bilan dur, très dur, du rôle joué par l'un des principaux représentants de ce mouvement intellectuel, Alain de Benoist, un leader et un groupe intellectuel qui a cherché à remplacer l'hégémonie culturelle de la gauche sans tomber dans les extrêmes néolibéraux, conservateurs ou fascistes de la vieille droite. L'objet d'un bilan aussi sévère, Alain de Benoist, a commis des erreurs d'organisation, de graves défaillances de leadership. Steuckers attribue la racine de l'échec du mouvement à certaines manies et qualités personnelles de l'intellectuel français. Dans une large mesure, tout mouvement (qu'il soit politique ou métapolitique) a besoin d'une direction forte : désignation des ennemis, sélection des thèmes, détection des lacunes du discours et de la praxis dominants, recrutement des cadres... Notre auteur reproche à son ancien camarade de ne pas avoir assumé une direction efficace qui transférerait le travail intellectuel sur le terrain de la praxis. Praxis, action politique efficace sur les organisations et sur les personnes, du moins dans le contexte français où le GRECE est né et, à partir de là, dans tous les pays voisins où il y avait des filiales (Italie, Allemagne, Pays-Bas...).
Je dois avouer que la partie destructive du livre m'intéresse moins que la partie constructive. Ici, au-delà de ce que De Benoist a fait ou n'a pas fait, je veux sauver les propositions de Steuckers. Par exemple : étudier Carl Schmitt, beaucoup plus sérieusement et beaucoup plus profondément. Le cercle parisien de la Nouvelle Droite ne l'a pas fait. Steuckers esquisse en quelques pages pertinentes l'école historique du droit, qui part de von Savigny et va jusqu'à Schmitt. Ce courant intellectuel serait décisif pour une future Europe "impériale". Cette fédération devrait disposer d'une sorte de chancellerie suprême de juristes qui tenteraient de coordonner les traditions nationales du droit européen afin de créer des cadres communs à partir de celles-ci. Des traditions nationales enterrées et réprimées par le droit positif des États-nations, enfants de l'absolutisme et du centralisme jacobin le plus atroce. Il s'agit d'une ligne de travail abandonnée par la Nouvelle Droite quelque peu égarée dans le labyrinthe germanique de la "révolution conservatrice".
En suivant cette partie constructive du livre de Steuckers, le lecteur peut trouver des éléments critiques contre le fanatisme juridique qui sévit de nos jours. L'Union européenne, et les États tyranniques qui la composent et qui imposent leurs règles, souvent aberrantes et contraires à la tradition et à l'habitus mental des vrais peuples européens, exerce ce fanatisme positiviste, et donne un pouvoir excessif à une secte de juristes cosmopolites et utopistes, coupant les cordons ombilicaux qui lient les peuples à leur passé, à leur terre, à leurs coutumes et à leur véritable ethos démocratique. Ce ne sont pas les invectives à l'égard de de Benoist qui m'interpellent le plus dans ce livre, mais les suggestions de recherche que propose l'ami Steuckers. Il suggère la récupération d'une démocratie authentique, celle des peuples authentiques (cantons, communautés régionales, communes, nations apatrides), les patries charnelles qui sont, à l'époque, les véritables protagonistes d'un futur processus fédératif ou impérial. Lisez Steuckers. Vous pouvez toujours apprendre de lui.
Robert Steuckers : La nueva derecha: por una critica constructiva, Letras Inquietas (septembre 2022)
Qui est Carlos X. Blanco?
Carlos X. Blanco est professeur, écrivain et chroniqueur pour, entre autres, La Tribuna del País Vasco. Il est titulaire d'un doctorat en philosophie et est considéré comme l'un des principaux experts espagnols de la bataille de Covadonga et du début de la Reconquête. Ces dernières années, il a consacré deux ouvrages clés, à la fois romans et essais, à ce sujet. Il s'agit du roman historique La luz del norte et de l'étude De Covadonga a la nación española (De Covadonga à la nation espagnole), avec une préface de Robert Steuckers. Les deux ouvrages sont publiés par EAS. Il a récemment publié les ouvrages Ensayos antimaterialistas et El Imperio y la Hispanidad chez Letras Inquietas.
La Nouvelle Droite : Pour une critique constructive
SYNOPSIS
La Nouvelle Droite était très prometteuse à ses débuts car elle voulait réactiver ce que les idéologies dominantes avaient refoulé et ce que les multiples réductionnismes à l'œuvre dans la société excluaient ou refusaient de prendre en compte. Pendant les années d'or de la "nouvelle droite", des dizaines de cadres ont été formés puis discrètement insérés dans les différentes strates de la vie politique et culturelle. A l'abri des regards, ces hommes et ces femmes continuent à faire du bon travail, dans des réseaux associatifs, dans des groupes de recherche, dans le monde de l'édition... Mais ils ont quitté la Nouvelle Droite, devenue une secte : ils ne la fréquentent plus, ils n'influencent plus les jeunes qui cherchent une voie et ils n'utilisent plus ce langage codifié, identifiable et stéréotypé, qui révèle une vulgarité plutôt qu'une méthode.
AUTEUR
Robert Steuckers, né le 8 janvier 1956 à Uccle, est un essayiste et activiste politique belge polyglotte. Il a dirigé un bureau de traduction à Bruxelles de 1985 à 2005, très actif principalement dans les domaines du droit, de l'architecture et des relations publiques (le lobbyisme auprès de la Commission européenne). Proche de la Nouvelle Droite à l'époque, il contribué, après Giorgio Locchi, à vulgariser les idées la Révolution conservatrice allemande au sein de ce mouvement. Il quitte le "Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne" (GRECE) en décembre 1992 pour créer, en avril 1994, le pôle de rétivité transnational "Synergies européennes", où il défend la thèse d'un continentalisme anticapitaliste paneuropéen. Il a publié dans Letras Inquietas le livre Daniel Cologne y los inconformistas de los años 70 et est co-auteur de El peregrino absoluto et d' Imperium, Eurasia, Hispanidad y Tradición. Robert Steuckers : Una vida metapolitica de Monika Berchvok et Thierry Durolle est également disponible chez le même éditeur.
DÉTAILS DU LIVRE
Titre : La nouvelle droite : pour une critique constructive
Auteur : Robert Steuckers
Première édition : septembre 2022
Nombre de pages : 117
ISBN : 979-8849-560-12-0
Prix: 11,99 euros
20:03 Publié dans Livre, Livre, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, nouvelle droite, robert steuckers, alain de benoist, métapolitique | |
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