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samedi, 09 mai 2015

Nigeria recibe ayuda de Putin, y no de Obama, contra Boko Haram

por Pedro González Barbadillo

Más vergüenza para Occidente, Europa, la OTAN, Estados Unidos… Para combatir a esos enemigos de la Humanidad que son los terroristas de Boko Haram, Nigeria recibe ayuda de otros países.

En el Congreso sobre los cristianos perseguidos en el mundo que organizaron la semana pasada las asociaciones MasLibres, HazteOir y CitizenGO, un obispo nigeriano dio una buena noticia.

El Ejército nigeriano está recuperando territorio en el norte del país a los terroristas de Boko Haram y en parte se debe a la ayuda militar que le están prestando los Gobiernos de Sudáfrica, que quiere ser la gran potencia africana, y ¡de Rusia!

Y bien puede ser cierto. El Gobierno nigeriano, abandonado por la OTAN, al igual que los cristianos árabes, o los libios, a los que Cameron, Sarkozy, Zapatero y Chacón liberaron de Gadafi, ha recurrido a la Rusia de Vladímir Putin.

Hace unos meses, Nigeria compró helicópteros y otro armamento a Rusia para combatir a esos terroristas que en nombre del islam matan a cristianos y a otros musulmanes. ¡Porque el presidente Obama no quiso vendérselo! Obama tampoco permitió el uso de drones para obtener información de los movimientos de los terroristas. Y además persuadió a los demás miembros de la OTAN para no colaborar con Lagos. Por último, canceló todas las compras de petróleo nigeriano.

En EEUU se dice que es un favor de Obama a un amiguete suyo que ha montado un chiringuito de campañas electorales y que tiene como cliente a un ex general musulmán del norte del país… y que ha ganado las elecciones

Los hechos son que Obama, paladín del mundo libre y de los derechos de los gays y los osos polares, se lava las manos frente a Boko Haram, mientras que el ex oficial del KGB Vladímir Putin presta ayuda para acabar con esos salvajes.

¡Qué difícil nos están poniendo a los europeos los Obama, Soros, Henri-Levy y demás panda hipócrita que dejemos de pensar en Rusia como protectora de Europa!

Los que hemos rezado por la conversión de Rusia, ¿tendremos que rezar ahora por la conversión de Europa y, también, por las intenciones de Putin, como cuenta el padre Jorge González Guadalix?

CODA: Por cierto, qué mal se han comportado los obispos españoles con sus hermanos pastores de comunidades que están siendo martirizadas. Al Congreso sólo acudieron monseñor Martínez Camino, uno de los obispos auxiliares de Madrid, y el portavoz de la Conferencia Episcopal Española, José María Gil Tamayo. Los dos arzobispos de Madrid, el titular, monseñor Carlos Osoro, y el emérito, cardenal Rouco, no acudieron ni a saludar ni a concelebrar la misa del domingo, en la parroquia de la Merced, que al menos estuvo llena de fieles que no entienden del “qué dirán”.

Fuente: Bokabulario

mardi, 10 mars 2015

Boko Haram : une opération secrète de la CIA pour diviser et régner en Afrique?

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Boko Haram : une opération secrète de la CIA pour diviser et régner en Afrique?

Auteur : Julie Lévesque
Ex: http://zejournal.mobi

Le but de la présence militaire étasunienne en Afrique est bien documenté : contrer l’influence chinoise et contrôler des endroits stratégiques et des ressources naturelles, y compris les réserves de pétrole. Cela a été confirmé il y a plus de 8 ans par le département d’État étasunien :

En 2007, le conseiller du département d’État étasunien, le Dr J. Peter Pham a commenté les objectifs stratégiques d’AFRICOM : « protéger l’accès aux hydrocarbures et autres ressources stratégiques abondantes en Afrique, une tâche qui consiste à protéger la vulnérabilité de ces richesses naturelles et à s’assurer qu’aucune autre tierce partie intéressée, comme la Chine, l’Inde, le Japon ou la Russie, n’obtienne des monopoles ou des traitements préférentiels ». (Nile Bowie,.US AFRICOM Commander Calls for “Huge” Military Campaign in West Africa, Global Research, 11 avril 2012)

Au début février, « de passage au Centre d’études stratégiques et internationales à Washington, D.C., le chef d’AFRICOM, le général David Rodriguez, a appelé à une campagne de « contre-insurrection » de grande envergure menée par les États-Unis contre des groupes en Afrique de l’Ouest ».

Le chef du Commandement des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM), le général Joseph Votel, a fait des remarques similaires la semaine dernière à l’Académie West Point de l’Armée étasunienne, affirmant que les équipes de commandos étasuniens doivent se préparer à de nouveaux déploiements contre Boko Haram et l’État islamique. (Thomas Gaist, US AFRICOM Commander Calls for “Huge” Military Campaign in West Africa, World Socialist Web Site, 2 février 2015)

Mark P. Fancher a souligné l’hypocrisie et « l’arrogance impérialiste » des pays occidentaux, qui « malgré la condamnation universelle du colonialisme », sont toujours prêts « à déclarer publiquement (sans excuses) leurs plans d’expansion et de coordination de leur présence militaire en Afrique » (Marc P. Fancher, Arrogant Western Military Coordination and the New/Old Threat to Africa, Black Agenda Report, le 4 février 2015)

Plus de troupes en provenance du Bénin, du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad sont maintenant déployées pour lutter contre Boko Haram.

Cette nouvelle guerre contre une autre entité terroriste obscure en Afrique n’est pas sans rappeler la campagne de propagande ratée de Kony 2012, drapée dans des idéaux humanitaires. Elle est utilisée comme un écran de fumée pour éviter d’aborder la question des victimes de la guerre contre le terrorisme et les causes réelles du terrorisme, et afin de justifier une autre invasion militaire. Il est vrai que Boko Haram fait des victimes, mais le but de l’intervention occidentale en Afrique n’est pas de venir à leur secours.

Le conflit le plus meurtrier dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale, celui qui fait toujours rage, se passe au Congo et l’élite occidentale et leurs médias ne s’en préoccupent pas. Cela démontre que les interventions militaires ne sont pas destinées à sauver des vies.

Pour comprendre pourquoi les médias se concentrent sur Boko Haram, nous avons besoin de savoir qui est derrière cette organisation. Quel est le contexte sous-jacent et quels intérêts sont servis?

Boko Haram : une autre opération clandestine des États-Unis?

Boko Haram est basé dans le nord du Nigeria, le pays le plus peuplé et la plus grande économie d’Afrique. Le Nigeria est le plus grand producteur de pétrole du continent et détient 3,4 % des réserves mondiales de pétrole brut.

En mai 2014, African Renaissance News a publié un reportage détaillé sur Boko Haram et la possibilité que l’organisation soit une autre opération secrète de la CIA visant à prendre le contrôle du Nigeria :

Le plus grand prix pour l’AFRICOM, qui vise à implanter une Pax Americana en Afrique, serait de réussir dans le pays africain le plus stratégique, le Nigeria. C’est là qu’entre en perspective la question de Boko Haram qui fait rage actuellement et la prédiction de l’Intelligence Council des États-Unis sur la désintégration du Nigeria en 2015, dont on a beaucoup parlé [...] (Atheling P Reginald Mavengira, Humanitarian Intervention” in Nigeria: Is the Boko Haram Insurgency Another CIA Covert Operation? Wikileaks, African Renaissance News, 8 mai 2014)

Dans les années 1970 et 1980, le Nigeria a aidé plusieurs pays africains « défiant ainsi clairement les intérêts des États-Unis et de leurs alliés occidentaux, une opposition ayant entraîné à l’époque un recul des initiatives occidentales en Afrique ». (Ibid.)

Le Nigeria exerce son influence dans la région grâce au leadership du Groupe de contrôle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOMOG, droite), une armée composée de soldats de divers pays africains et mise en place par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le groupe est intervenu dans la guerre civile au Liberia dans les années 90. Le Liberia a été fondé en 1821 par les États-Unis et a été dirigé par des Américano-Libériens pendant plus d’un siècle.

Les puissances occidentales, en premier lieu les États-Unis, ne sont évidemment pas prêtes à laisser les Africains avoir une armée multinationale dans laquelle ils ne détiennent pas de rôle de premier plan. L’ACRI, qui devint plus tard l’AFRICOM, a été formé en 2000 pour contenir l’influence du Nigeria et contrer l’ECOMOG, évitant ainsi l’émergence d’une force militaire africaine dirigée par des Africains.

Selon les documents de Wikileaks mentionnés dans l’article de Mavengira ci-dessus, l’ambassade étasunienne au Nigeria constitue :

une base d’opérations pour des actes de subversion de grande envergure et à grande portée contre le Nigeria, notamment l’écoute des communications du gouvernement nigérian, l’espionnage financier d’éminents Nigérians, le soutien et le financement de groupes subversifs, d’insurgés, de propagande de discorde entre les groupes disparates du Nigeria et l’utilisation de chantage relié aux visas afin de contraindre et d’amener des Nigérians de haut rang à agir en faveur des intérêts étasuniens. (Mavengira, op. cit., c’est l’auteure qui souligne)

Mavengira fait partie de la GreenWhite Coalition, un « groupe de défense citoyen bénévole composé de Nigérians de tous les groupes ethniques et de toutes les convictions religieuses ». Il écrit que le but ultime des opérations clandestines étasuniennes dans son pays consiste « à éliminer le Nigeria comme potentiel rival stratégique des États-Unis sur le continent africain ». (Ibid.)

Une enquête sur la secte Boko Haram par la Coalition GreenWhite a révélé que la « campagne de Boko Haram est une opération secrète organisée de la Central Intelligence Agency (CIA) étasunienne coordonnée par l’ambassade étasunienne au Nigeria ». Les États-Unis ont déjà utilisé leurs ambassades pour des opérations secrètes. L’ambassade de Benghazi s’est révélée être la base d’une opération secrète de trafic d’armes pour les mercenaires luttant contre Bachar Al-Assad en Syrie. Quant à l’ambassade en Ukraine, une vidéo de novembre 2013 a émergé récemment montrant un parlementaire ukrainien l’exposant comme le point central d’une autre opération clandestine destinée à fomenter des troubles civils et à renverser le gouvernement démocratiquement élu.

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L’enquête de GreenWhite Coalition sur Boko Haram révèle un plan en trois étapes du National Intelligence Council des États-Unis visant à « pakistaniser » le Nigeria, internationaliser la crise et diviser le pays en vertu d’un mandat et d’une force d’occupation de l’ONU. Le plan « prédit » la désintégration du Nigeria pour 2015. Il convient de citer l’enquête en détail :

L’ensemble du rapport du [National Intelligence Council] est en réalité une déclaration d’intentions codée sur la façon dont les États-Unis prévoient éventuellement démanteler le Nigeria grâce à des complots de déstabilisation [...]

Étape 1: Pakistaniser le Nigeria

Vu la réalité existentielle du fléau de Boko Haram, la vague d’attentats et d’attaques sur les bâtiments publics sont susceptibles de dégénérer dans les mois à venir.

Le but est d’exacerber les tensions et la suspicion mutuelle entre les adeptes des deux religions au Nigeria et de les mener à la violence interconfessionnelle [...]

Étape 2: L’internationalisation de la crise

Les États-Unis, l’Union européenne et les Nations Unies appellerons à l’arrêt des violences. [...] Pour créer de l’effet, il y aura une couverture importante des médias internationaux sur la crise du Nigeria avec de soi-disant experts pour discuter de toutes les ramifications. Ces experts s’efforceront de créer l’impression que seule une intervention étrangère bienveillante pourrait résoudre la crise.

Étape 3: La grande division en vertu d’un mandat de l’ONU

L’on proposera d’abord l’intervention d’une force internationale de maintien de la paix afin de séparer les groupes belligérants et/ou un mandat de l’ONU assignant différentes parties du Nigeria à des puissances occupantes. Bien sûr, les États-Unis et leurs alliés, guidés par des purs intérêts économiques, auront préalablement discuté dans les coulisses des zones à occuper [...] (Ibid., c’est l’auteure qui souligne)

En 2012, le Nile Bowie écrivait:

Le Nigerian Tribune a rapporté que Boko Haram reçoit du financement de différents groupes de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni, en particulier du Fonds fiduciaire Al-Muntada, dont le siège est au Royaume-Uni et à la Société islamique mondiale de l’Arabie saoudite [8]. Lors d’une entrevue menée par Al-Jazeera avec Abou Mousab Abdel Wadoud, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) stipule que des organisations dont le siège est en Algérie ont fourni des armes au mouvement Boko Haram au Nigeria « pour défendre les musulmans au Nigeria et arrêter les avancées d’une minorité de croisés ».

Fait amplement documenté, les membres d’Al-Qaïda (AQMI) et du Groupe islamique combattant en Libye (GICL) ont combattu aux côtés des rebelles libyens et reçu directement des pays de l’OTAN des armes et du soutien logistique durant le conflit libyen en 2011 [...]

Image: Abdelhakim Belhadj, chef des rebelles pendant la guerre de 2011 en Libye et ancien commandant du Groupe islamique combattant en Libye lié à Al-Qaïda.

Pour l’administration Obama, l’appui clandestin à des organisations terroristes dans le but d’atteindre ses objectifs de politique étrangère semble être la condition préalable au commandement des opérations à l’étranger. Boko Haram existe comme une division séparée de l’appareil de déstabilisation étasunien, visant à briser le pays le plus peuplé d’Afrique et le plus grand marché potentiel. (Nile Bowie, CIA Covert Ops in Nigeria: Fertile Ground for US Sponsored Balkanization, Global Research, le 11 avril 2012)

Des reportages indiquent également que certains commandants nigérians sont possiblement impliqués dans le financement de l’insurrection.

Selon le reportage, un soldat nigérian dans l’État de Borno a confirmé que Boko Haram a attaqué Gamboru Ngala en leur présence, mais que leur commandant leur a demandé de ne pas repousser l’attaque. Le soldat a dit au Service Hausa de la BBC que des hélicoptères planaient dans le ciel tandis que les attaques étaient en cours. Trois cents personnes ont été tuées, des maisons et un marché brûlés tandis que les soldats regardaient, ayant reçu l’ordre de ne pas prêter assistance à ceux qui étaient attaqués. Le soldat a déclaré que l’insurrection de Boko Haram prendra fin lorsque les officiers supérieurs de l’armée cesseront de l’alimenter.

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Lors des enlèvements de filles de Chibok, un soldat a affirmé en entrevue à SaharaReporters,

« Nous avons reçu l’ordre d’arrêter les véhicules transportant les filles, mais dès le début de la mission, nous avons reçu l’ordre contraire, soit de nous retirer. Je peux vous assurer que personne ne nous a demandé de chercher quiconque. »

Certains soldats soupçonnent leurs commandants de révéler les opérations militaires à la secte Boko Haram. (Audu Liberty Oseni, Who is Protecting Boko Haram. Is the Nigerian Government involved in a Conspiracy?, africanexecutive.com, 28 mai 2014)

Ces commandants auraient-ils été contraints par des éléments de l’ambassade étasunienne, tel que le suggère l’enquête de Greewhite Coalition citée auparavant?

Boko Haram: Le prochain chapitre dans la frauduleuse, coûteuse, destructrice et meurtrière guerre au terrorisme?

Il a été clairement démontré que la soi-disant guerre contre le terrorisme a fait croître le terrorisme. Nick Turse explique :

Dix ans après que Washington eut commencé à verser l’argent des contribuables dans la lutte contre le terrorisme et les efforts de stabilisation à travers l’Afrique, et que ses forces eurent commencé à exploiter le Camp Lemonnier [Djibouti], le continent a connu de profonds changements, mais pas ceux recherchés par les États-Unis. L’université de Berny Sèbe de Birmingham cite en exemple la Libye post-révolutionnaire, l’effondrement du Mali, la montée de Boko Haram au Nigeria, le coup d’État en République centrafricaine, et la violence dans la région des Grands Lacs de l’Afrique comme preuve de la volatilité croissante. « Le continent est certainement plus instable aujourd’hui qu’il ne l’était au début des années 2000, lorsque les États-Unis ont commencé à intervenir plus directement. » (Nick Turse, The Terror Diaspora: The U.S. Military and Obama’s Scramble for Africa, Tom Dispatch, 18 juin, 2013)

Que veulent les États-Unis en Afrique?

Lorsqu’il est question d’interventions à l’étranger, des décennies d’histoire ont démontré que les objectifs déclarés de l’armée étasunienne et ses véritables intentions ne sont jamais les mêmes. L’intention réelle ne consiste jamais à sauver des humains, mais plutôt à sauver des profits et à gagner du pouvoir. Les interventions des États-Unis et de l’OTAN ne sauvent pas, elles tuent.

Celles menées depuis le début du siècle ont tué des centaines de milliers, si ce n’est plus d’un million d’innocents. Difficile de dire combien, car l’OTAN ne veut pas vraiment savoir combien de civils elle tue. Comme le notait The Guardian en août 2011, il n’y avait « pas de projet international de grande envergure consacré au bilan des décès dans le conflit en Libye », à part durant une brève période.

En février 2014, « on estimait qu’au moins 21 000 civils [étaient] décédés de mort violente en raison de la guerre » en Afghanistan selon Cost of War. En ce qui concerne l’Irak, en mai 2014 on comptait « au moins 133 000 civils tués, victimes de violence directe depuis l’invasion ».

Quant à la Libye, les médias traditionnels ont d’abord menti à propos du fait que Kadhafi avait initié la violence en attaquant des manifestants pacifiques, un faux compte-rendu destiné à diaboliser Kadhafi et galvaniser l’opinion publique en faveur d’une autre intervention militaire. Comme l’explique le Centre Belfer for Science and International Affairs, « ce sont effectivement les manifestants qui ont initié la violence ».

Alan Kuperman écrit :

Le gouvernement a réagi aux gestes des rebelles en envoyant l’armée, mais n’a jamais intentionnellement ciblé de civils ou eu recours à l’usage excessif et aveugle de la force, comme l’ont affirmé les médias occidentaux [...]

Le plus grand malentendu à propos de l’intervention de l’OTAN, c’est qu’elle a sauvé des vies et a bénéficié à la Libye et ses voisins. En réalité, lorsque l’OTAN est intervenue à la mi-mars 2011, Kadhafi avait déjà repris le contrôle de presque toute la Libye, alors que les rebelles se retiraient rapidement vers l’Égypte. Ainsi, le conflit était sur le point de se terminer à peine six semaines après avoir éclaté, avec un bilan d’environ 1 000 morts, incluant les soldats, les rebelles et les civils pris entre deux feux. En intervenant, l’OTAN a permis aux rebelles de résumer leur attaque, prolongeant ainsi la guerre pendant encore sept mois et causant la mort d’au moins 7000 personnes de plus. (Alan Kuperman, Lessons from Libya: How Not to Intervene, Belfer Center for Science and International Affairs, septembre 2013)

Malgré ces chiffres, les médias tenteront encore une fois de nous convaincre que ce dont le monde a le plus besoin en ce moment est de se débarrasser du groupe terroriste Boko Haram et qu’une intervention militaire est la seule solution, même si la soi-disant guerre contre la terreur a en fait accru le terrorisme à l’échelle mondiale. Comme le faisait remarquer Washington’s Blog en 2013, « le terrorisme à l’échelle mondiale a diminué entre 1992 et 2004… mais est monté en flèche depuis 2004 ».

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Le Guardian rapportait pour sa part en novembre 2014 :

L’Index mondial du terrorime (Global Terrorism Index) a enregistré près de 18 000 décès l’an dernier, un bond d’environ 60 % par rapport à l’année précédente. Quatre groupes sont responsables de la majorité de ces décès : le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie; Boko Haram au Nigeria; les talibans en Afghanistan; et Al-Qaïda dans diverses parties du monde. (Ewen MacAskill, Fivefold increase in terrorism fatalities since 9/11, says report, The Guardian, 18 novembre 2014)

Le Guardian omet toutefois de mentionner, que tous ces groupes, y compris Boko Haram et le groupe État islamique, ont été, d’une manière ou d’une autre, armés, entraînés et financés par l’alliance des États-Unis et de l’OTAN, ainsi que leurs alliés au Moyen-Orient.

Grâce à l’appui clandestin des pays occidentaux, des marchands d’armes et des banquiers qui profitent de la mort et de la destruction, la guerre au terrorisme se porte bien. L’Occident prône des interventions militaires sans fin, feignant d’ignorer les causes réelles du terrorisme et la raison pour laquelle il se répand, cachant son rôle et de ce fait indiquant clairement son réel objectif en Afrique : alimenter le terrorisme pour déstabiliser et détruire des pays, justifiant ainsi l’invasion militaire menant à la conquête des terres les plus riches du continent africain, tout en feignant de sauver le monde de la terreur.


- Source : Julie Lévesque

dimanche, 16 novembre 2014

Boko Haram : le bras armé de l’Occident pour détruire le Nigéria

US-funding-boko-haram-nigeria-al-qaeda-al-shabab.pngBoko Haram : le bras armé de l’Occident pour détruire le Nigéria et chasser la Chine du Golfe de Guinée

Ex: http://www.toutsaufsarkozy.com

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Les amis du Nigéria ne sont pas ceux qui, par une communication surfaite, proposent leur « aide » pour lutter contre la secte islamiste. Il s’agit plutôt d’embrasser l’ennemi nigérian pour mieux l’étouffer ! Premier pays producteur de pétrole en Afrique et sixième mondial avec 2,5 millions de barils par jour, le Nigéria a commis le « crime » de céder des puits de pétrole à la Chine. Une concurrence jugée insupportable pour les USA, la France et l’Angleterre qui pompent le pétrole nigérian sans inquiétudes depuis 50 ans. De leur côté, les pétromonarchies arabes s’inquiètent d’un Nigéria trop puissant qui pourra ne plus se soumettre au diktat de l’Arabie Saoudite et du Qatar sur le marché du pétrole et du gaz. A l’image de l’Iran (2ème) et du Venezuela (5ème producteur de pétrole mondial) qui gèrent leur pétrole en toute souveraineté. Boko Haram est le cheval de Troie qu’utilisent les puissances impérialistes pour contrer la Chine et détruire la première puissance économique africaine qu’est devenu le Nigéria en le divisant en deux états comme au Soudan.

Quelques questions pour briser le tabou

Première puissance économique africaine depuis le premier trimestre 2014, premier pays producteur de pétrole en Afrique, le Nigeria qui conserve par ailleurs sa confortable position de première puissance démographique (180 millions d’habitants) du continent retient de plus en plus l’attention des médias. Seulement, dans les chaînes de télévision ou les colonnes des journaux, cette triple puissance qu’est le Nigeria est désormais réduite à un nom devenu son synonyme : Boko Haram. Présenté par les« grands »médias « presstitués » comme un groupe de « fous de Dieu », Boko Haram n’aurait pas d’autres visées que de créer un Califat dans une partie du Nigeria, à défaut de soumettre tout le pays à la loi islamiste, la Charia. Aucun lien avec les puissances impérialo-capitalistes engagées dans une lutte à mort pour conserver l’hégémonie mondiale face à la Chine. Et grâce à la grande communication faite autour de l’ « enlèvement » le 14 avril 2014 de plus de 200 jeunes filles (le nombre varie en fonction des sources) dans la localité de Chibok, la secte islamiste a acquis une renommée planétaire. Ses actions sont relayées autant que celles des autorités nigérianes sont censurées. Comme pour prouver aux yeux du monde que le président nigérian, Jonathan Goodluck n’a paradoxalement aucune chance !

Mais est-ce une surprise si ces médias « oublient » systématiquement de vous dire à qui profitent en dernier ressort les crimes commis par la secte Boko Haram ? Pourquoi notre grande presse garde-t-elle un silence complice sur les origines des fonds et des armes lourdes qui permettent aux adeptes de Boko Haram de semer la mort au Nigeria, et bientôt au Cameroun ? Pourquoi les médias qui arrosent le monde ne diffusent-ils pas ce câble de Wikileaks qui citait nommément l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique à Abuja, Terence P. MacCulley comme le coordinateur des actions de déstabilisation du Nigeria ? Face à la redéfinition des équilibres géostratégiques imposée par la pénétration de la Chine en Afrique, Boko Haram comme la Séléka en République Centrafricaine est devenue une arme redoutable pour préserver la mainmise des multinationales occidentales sur les matières premières et accélérer la mise en place d’Africom, le Commandement militaire US pour Afrique.

BokoHaram : à qui profitent les crimes de la secte islamiste ?

Pour envahir l’Irak et tuer son président au nom du pétrole, les Etats Unis d’Amérique de Georges Bush ont trompé la planète entière en affirmant que Saddam Hussein, devenu l’ennemi à abattre détenait des armes de destruction massive. Colin Powell est allé plus loin en sortant des tubes à essai qu’il a présentés en mondovision comme les échantillons de ces armes à la disposition de Saddam Hussein. 10 ans après, tout le monde a constaté qu’il s’agissait d’un gros mensonge made in Washington.

En 2011, une vidéo sur le chef de guerre congolais Joseph Kony postée sur You Tube et largement commentée dans les médias a été regardée dit-on par plusieurs millions d’internautes. Stupéfaits par les crimes de Joseph Kony, les internautes du monde entier ont juré la perte de Kony. En retour, les USA ont proposé leur aide pour officiellement traquer les troupes de l’Armée de Résistance du Seigneur que commande l’ « invisible » Kony. Trois ans après, le résultat est le suivant : Joseph Kony est toujours en fuite. Mais au nom de sa traque, les USA ont installé des bases militaires en République Démocratique du Congo, en Ouganda, en République Centrafricaine, etc.

Autrement dit, à travers cette campagne, Washington a solidement installé les bases militaires dans cette partie de l’Afrique particulièrement riche en minerais précieux et très sollicités par la Chine qui en a grand besoin pour son industrialisation.

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Le Nigeria fait son entrée dans la gueule du loup

Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) depuis 1971, le Nigeria garde le record de putschs en Afrique. Le pays a connu plusieurs groupes irrédentistes parmi lesquels le Mouvement pour la Survie du peuple Ogoni (Mosop) que dirigeait l’écrivain Ken Saro-Wiwa (pendu en 1995), le Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger (Mend). Le Mosop et le Mend avaient des revendications clairement formulées : gestion inclusive des ressources pétrolières. Les membres des deux organisations faisaient recours aux moyens légaux descendant dans la rue pour manifester mais n’hésitaient pas à prendre les armes pour s’attaquer au pouvoir central ou aux compagnies pétrolières, sources de leurs malheurs.

BokoHaram : un fantôme à plusieurs facettes

Crée à Maiduguri par Mohamed Yusuf en 2002, au lendemain des attentats du 11 septembre, Boko Haram évolue au gré des événements politiques nigérians et des orientations géostratégiques dessinées par les grandes puissances occidentales.

De 2002 à 2006, la secte s’inscrit dans la logique de recrutement-endoctrinement. Néanmoins, elle effectue quelques actions de violence comme pour prouver sa capacité d’action et se faire connaître. De 2006 à 2009, au fur et à mesure que le sudiste Olusugun Obasanjo s’obstinait à modifier la constitution (2006) pour briguer un troisième mandant à la tête du Nigeria, Boko Haram franchit un pallier dans la violence.

Les Etats de Bauchi, Wudil, Potiskum ,Maiduguri, Borno, Yobe, Kano deviennent le théâtre des violences incessantes. Celles-ci ont fait des morts aussi bien dans les rangs des forces de sécurité que dans la population civile et les adeptes de la secte. Son fondateur a d’ailleurs été exécuté en juillet 2009. Mais, comme cette hydre mythologique dont une tête coupée en faisait renaître 1000, Boko Haramn’est pas mort avec Mohamed Yusuf .

Quand Boko Haram s’invite dans la lutte pour le pouvoir entre le Nord et le Sud

Il est un élément qui permet de comprendre le versant nigéro-nigérian du phénomène Boko Haram. Entre 2006 et 2007, le président nigérian d’alors, Olusegun Obasanjo use de tous les stratagèmes pour écarter le candidat favori du Nord à la présidentielle.

Atiku Aboubacar qui a pourtant été son vice-président de 1999 à 2007 est tantôt accusé de corruption, tantôt exclu du parti au pouvoir, le Parti Démocratique Populaire (PDP). Déçu, il quitte le PDP et se présente sans succès à l’élection présidentielle de 2007 sous la bannière du Parti populaire de Tout le Nigeria (ANPP).

Finalement, c’est le malade Umaru Yar’Adoua qui succède à Obassanjo. Yar’Adoua est certes du Nord, mais il n’a pas le poids politique, encore moins le soutien populaire dont jouit le richissime Atiku Aboubakar que l’entourage d’Obassanjo trouve trop proche de Washington. Ce qui est sûr c’est que depuis cette brouille de plus et peut être de trop entre le Nord et le Sud, Boko Haram est devenu plus violent que jamais. S’attaquant aux écoles, églises chrétiennes et autres lieux publics. Avec ce nouveau redéploiement, l’on constate que la secte devenue le cheval de Troie de l’élite du Nord Nigeria dispose désormais d’armes lourdes. Ses troupes aujourd’hui estimées à 30 000 hommes, sont plus disciplinées, semblent plus entraînées. Bref elles sont devenues plus « professionnelles » ! Ceci fait immédiatement penser au daesh en Irak c’est-à-dire une arme de chantage manipulée par des intérêts occultes…

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Finalement, le 5 mai 2010, à la mort du président nordiste OumarouYar’Adoua qui n’a pas fini son mandat, le pouvoir revient au Sud avec l’élection de Jonathan Goodluck, originaire de la région pétrolifère du Delta du Niger. Les musulmans du Nord se sentent une fois de plus floués. Ils estiment que la bande à Jonathan Goodluck et Obassanjo a violé l’accord tacite qui veut que non seulement le Nord et le Sud dirigent le pays à tour de rôle, mais aussi qu’il revient à chaque partie de choisir son candidat-président.

Une disposition que le parti au pouvoir aurait violée aussi bien en 2007 qu’en 2011. On comprend par là pourquoi à l’approche de l’élection présidentielle de 2015, Boko Haram multiplie les actes de terreur qui visent sur le plan interne à fragiliser le président sudiste Jonathan Goodluck.

Pour cette mission, les grands médias jouent un rôle déterminant. Ils font une communication sélective qui consiste à communiquer sur les actions de Boko Haram et à passer sous silence les actions des forces de sécurité nigérianes qui ont fait leurs preuves à plusieurs reprises. En 2009 par exemple, l’armée nationale a infligé une cinglante déculottée aux membres de la secte, tuant son fondateur Mohamed Yusuf et un millier de ses combattants. Dans une lettre datant du 9 août 2009, Sanni Umaru qui s’est présenté comme le successeur de Mohamed Yusuf a reconnu la perte de plus de 1 000 hommes par Boko Haram. Certes gangrené par la corruption, le gouvernement fédéral n’est pas (pour l’instant) l’éléphant mort que vous présente votre téléviseur !

Le Nigeria est confronté à la guerre de quatrième génération et dans celle-ci, la guerre de l’information est un pilier central. Les médiamensonges des journaux et télévisions « presstitués » deviennent des obus de mortier qu’on tire du matin au soir. Notre poste de télévision devient un fantassin de l’ennemi installé dans notre propre salon, tirant jour et nuit en direction de notre cerveau !

Avec les financements de l’élite du Nord et ceux des acteurs extérieurs, la secte islamiste s’est suréquipée et dispose désormais d’armes lourdes ainsi que de chars. Outre les soutiens financiers et logistiques, ces islamistes terroristes bénéficient d’importantes complicités dans l’administration et dans les forces de sécurité. Ce sans quoi il n’aurait jamais été possible d’enlever plus de 200 filles dans un établissement scolaire et disparaitre sans être appréhendé. Parmi les financiers de Boko Haram, le Qatar et l’Arabie Saoudite sont en tête de peloton bien sûr pour le compte de l’empire certes, mais avec l’avantage de déstabiliser un acteur majeur et futur rival sur le marché du pétrole et du gaz. En 2050, le Nigeria seul aura environ 400 millions d’habitants, soit la troisième puissance démographique du monde. Cela n’arrange pas les affaires de beaucoup de gens…

La dimension occidentalo-impérialiste : fragiliser le Nigeria et écarter la Chine

Les puissances sont jalouses de leur position et des privilèges y afférant. Elles s’emploient à freiner toute concurrence, aussi petite soit-elle. En tant que triple puissance (démographique, économique et pétrolière) africaine, le Nigeria s’est involontairement attiré des ennemis hors du continent. Pour ne pas arranger les choses, l’ancien président Olesugun Obasanjo a commis le « crime » de briser le monopole des entreprises occidentales dans l’exploitation des vastes gisements de pétrole du Nigeria en ouvrant les puits aux Chinois.

En effet, pendant plus d’un demi-siècle les compagnies pétrolières françaises, anglaises et étasuniennes ont régné en maîtres imperturbables dans la production pétrolière au Nigeria. Et puis, coup de théâtre ! En avril 2006, le président Obasanjo, qui n’a pas reçu l’appui des Occidentaux dans sa tentative de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir, se fâche et se tourne vers la Chine. Au grand dam de Shell, Texaco, Chevron…, les autorités nigérianes annoncent en grandes pompes avoir signé un contrat d’exploitation avec la compagnie pétrolière China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) pour plus de deux milliards de dollars avec une prévision de production de 225 000 barils jour. Dans la même logique, le président Obasanjo a négocié un prêt d’un milliard de dollars auprès du gouvernement chinois afin de financer la réhabilitation des voies ferrées du Nigeria et acheter du matériel roulant. La partie chinoise se donne deux ans pour produire son premier baril de pétrole au pays de Ken Sarowiwa et de Wole Soyinka.

Ce rapprochement Abuja-Pékin crée des insomnies dans les capitales occidentales. Perdre le contrôle du Nigeria qui produit 2,5 millions de barils par jour est un coup dur pour Paris, Londres et Washington. D’autant plus que le Nigeria et son voisin le Cameroun constituent une sorte de glacis stratégique incontournable pour le contrôle du Golfe de Guinée.

De leur côté, l’Arabie Saoudite et le Qatar s’inquiètent de voir le premier producteur africain de pétrole s’affranchir de leur tutelle. L’Iran, deuxième producteur de l’or noir au monde se moque des directives éditées par l’Arabie Saoudite et le Qatar. Le Venezuela, cinquième producteur mondial de pétrole s’est affranchi des directives des monarchies arabes et de l’impérialisme occidental depuis plus d’une décennie. Il gère son pétrole en toute souveraineté. Or, ad vitam aeternam, ces pétromonarchies entendent être le centre de régulation du marché du pétrole mondial. Ce qui est le seul lot de consolation que leur laisse l’impérialisme occidental.

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Face aux velléités souverainistes du Nigeria, les réactions ne se font pas attendre. Chez l’Oncle Sam, on le sait, la meilleure défense c’est l’attaque ! L’administration US lance précipitamment son Commandement militaire pour l’Afrique en 2008, année où la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) démarrait ses activités pétrolières dans le premier pays producteur de pétrole en Afrique. Dans la précipitation, les USA n’attendent pas l’obtention d’un accord de siège pour lancer l’Africom. Il faut faire quelque chose. Point besoin d’attendre qu’un pays africain accepte d’abriter Africom pour le lancer. Six ans après son lancement, ce Commandement militaire étasunien pour l’Afrique est toujours basé à… Stuttgart en Allemagne.

Certains peuvent toujours y voir une simple coïncidence. Mais, cela n’enlève rien sur le fait que le Commandement militaire étasunien pour l’Afrique ne vise pas à lutter contre le terrorisme comme l’indique le discours officiel. Africom est le bras militaire de la diplomatie US pour contrer l’émergence d’une puissance endogène et surtout écarter la Chine de Afrique. Pour éviter que l’Empire du milieu ne s’empare de leur place de première puissance économique mondiale, les USA, incapables de fermer les industries chinoises, empêchent que celles-ci puissent accéder aux matières premières qui leur sont indispensables.

La CIA à l’œuvre

S’appuyant sur les câbles de Wikileaks, l’organisation Greenwhite Coalition affirme que pendant plusieurs années, les USA ont déployé les gros moyens pour déstabiliser le géant d’Afrique. En fouillant dans sa mémoire, le pays de Georges Bush a constaté que les troupes de l’Ecomog (EconomicCommunity of West African States Monitoring Group), la force militaire de la CDEAO (Communauté de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest), majoritairement constituée de militaires nigérians avait joué un rôle important (institution de cessez-le-feu) dans les guerres civiles au Libéria et en Siéra-Léone dans les années passées.

Craignant que le Nigeria utilise l’Ecomog pour supplanter l’influence des grandes puissances dans la sous-région, le président Georges Bush, fonde l’Acri (Africa Crisis Response Initiative ) en 2004. Avec l’aide de la CIA, l’Acri recrute des jeunes islamistes qu’elle forme à la collecte du Renseignement, au maniement des armes, aux techniques de survie. Les jeunes formés sont mis à la disposition de la secte BokoHaram qui s’en sert pour semer la mort !

Greenwhite Coalition constate également que la CIA a installé des camps d’endoctrinement et de formation le long des frontières poreuses du Nigeria, du Cameroun, du Tchad et du Niger. Bien plus, un autre câble diplomatique US révèle que pour conduire la déstabilisation du Nigeria, l’ambassade US au Nigeria est devenue un véritable laboratoire. Pour mieux mener le sinistre projet, Washington n’a pas trouvé mieux que Terence P. MacCulley pour occuper le poste d’ambassadeur dans ce pays. Terence P. MacCulley n’est pas un diplomate comme les autres. En plus d’être le coordinateur de la politique étrangère d’Africom, il est l’un des architectes de l’Africa Crisis Response Initiative. Son expérience est mise à contribution pour fragiliser le pouvoir fédéral afin de justifier l’intervention des pays de l’OTAN.

Il n’aura échappé à personne que les attaques de la secte islamiste se font désormais avec une précision digne d’une armée professionnelle bien entrainée ! Elle dispose d’un effectif que la rançon issue du marchandage des otages ne peut payer. Car pour enrôler, nourrir, équiper et soigner des milliers de combattants comme c’est le cas de Boko Haram, il faut avoir des financements importants et réguliers. Or le business des otages n’obéit pas à cet impératif.

Quand Michelle Obama fait le marketing des drones US au Nigeria

Pour mieux comprendre l’implication des USA dans la déstabilisation du Nigeria, il faut revisiter les derniers évènements qui se rapportent à ce pays. Le dernier en date est incontestablement la campagne « Bring Back our girls », lancée personnellement par la première dame des Etats Unis d’Amérique. Restée en retrait pendant les six premières années de présidence de son mari, Michelle Obama s’est muée en mascotte du complexe militaro-industriel US. En lançant la campagne Bringbackourgirls sur facebook, elle a légitimement attiré l’attention du monde sur le sort des 200 filles enlevées par la secte islamiste.

Mais, ce qu’on ne dit pas c’est que Michelle Obama a trouvé un nouveau ciel pour les drones US et un nouveau terrain d’actions pour les Marines et autres forces spéciales étasuniennes. Au nom de la recherche des 200 lycéennes, le président étasunien a décidé l’envoi de 70 militaires au Tchad.

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Obama en a profité pour renforcer les effectifs militaires US au Nigeria. Jusqu’en mai 2014, 50 soldats étasuniens étaient régulièrement affectés à l’ambassade des USA au Nigeria. 20 Marines y assuraient la formation des militaires locaux. La campagne lancée par Michelle Obama a permis d’accroitre ce nombre.

Rappelez-vous la campagne lancée pour, nous avait-on dit, traquer Joseph Kony. Elle a permis aux USA de quadriller le Congo, l’Ouganda, la RCA… Brink back our girls permet de quadriller l’Afrique de l’Ouest. Etablissant l’axe Mogadiscio-Ouagadougou, avec 12 pays sous la botte de Washington. A ce jour, 29 pays africains ont accordé le droit aux USA d’utiliser leurs aéroports. Et n’oubliez jamais que les forces spéciales sont toujours précédées des hommes de Renseignements qui collectent certes des données utiles pour les militaires, mais font de l’espionnage économique et industriel au service de l’Empire. On voit à qui profite les crimes de Boko Haram en dernier ressort. La guerre c’est le plan !

Boko Haram : un poker menteur très rentable

En français, BokoHaram veut dire : « l’école interdite ». Boko renvoie au livre Book et Haram veut dire interdit. Son contraire est Halal. Plusieurs « spécialistes » et « experts » de Boko Haram préfèrent la traduction suivante : « L’éducation occidentale est un péché ».

Cependant, il est étonnant de constater que Boko Haram ne s’attaque pas aux intérêts des Occidentaux qui sont pourtant ses ennemis objectifs si l’on en croit la traduction des « experts ». Au Nigeria, les grandes marques occidentales ne manquent pourtant pas. Les plus visibles dictent la loi dans le pétrole qui est la principale source en devises du pays.

Au lieu de s’attaquer à elles pour confirmer le caractère Haram de l’Occident, la secte préfère s’en prendre aux Nigérian(e)s dont le crime inexpiable serait d’être chrétien(e)s ou de fréquenter une école laïque. Aboubakar Shekau n’a-t-il pas revendiqué l’enlèvement des 200 filles dans une vidéo ? Quelle incohérence ! Boko Haram est donc ce que son nom n’indique pas. Autrement dit Boko Haram n’est pas ce que vous en savez.

Contrairement à Boko Haram, le Mouvement pour la Survie du Peuple Ogoni et le Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger s’opposaient ouvertement aux intérêts de l’Occident. Les deux organisations s’en prenaient directement aux multinationales pétrolières et à leurs relais nigérians. En 1992, trois ans avant sa pendaison à Port Harcourt le 10 novembre 1995 par le régime de Sani Abacha, l’écrivain Saro-Wiwa (assassiné avec 8 autres militants du Mosop) indexait les compagnies pétrolières en ces termes : « L’exploration pétrolière a transformé le pays ogoni en immense terrain vague. Les terres, les rivières et les ruisseaux sont en permanence entièrement pollués ; l’atmosphère est empoisonnée, chargée de vapeurs d’hydrocarbures, de méthane, d’oxydes de carbone et de suies rejetés par les torchères qui, depuis trente-trois ans, brûlent des gaz vingt-quatre heures sur vingt-quatre tout près des zones d’habitation. Le territoire ogoni a été dévasté par des pluies acides et des épanchements ou des jaillissements d’hydrocarbures. Le réseau d’oléoducs à haute pression qui quadrille les terres cultivées et les villages ogoni constitue une dangereuse menace ». Poursuivi par les familles des victimes pour complicité dans l’élimination de Saro-Wiwa et ses compagnons, le pétrolier Shell a accepté de payer 15,5 millions de dollars en juin 2009.

La rançon de la mauvaise gestion

Si BokoHaram recrute avec tant de facilité au Nigeria, c’est aussi parce que les dirigeants successifs de ce pays se sont illustrés par une redistribution inéquitable des ressources pétrolières. Exemple : l’écart entre le taux de scolarisation au Sud et au Nord du pays est abyssal. Pareil pour la couverture sanitaire. Tenez ! Sur 100 000 femmes qui enfantent au Nigeria, 1 800 meurent au Nord contre 80 dans le Sud du même pays. Face à cette misère entretenue par les hommes politiques généralement empêtrés dans les affaires de corruption et de détournement de deniers publics, les populations des zones lésées sont réceptives aux manipulations.

Pour attirer le maximum de personnes qu’il a finalement converties au djihad, Mohamed Yusuf, le fondateur de Boko Haram insistait dans ses prêches sur ces inégalités. Il pointait le pouvoir fédéral comme étant la cause du chômage des jeunes. Et ces derniers étaient nombreux qui attendaient leur premier emploi après plusieurs années d’études universitaires. En usant de tous les subterfuges pour écarter le nordiste Atiku Aboubakar et placer le malade Omaru Yarad’oua, Olesugun Obasanjo a renforcé le clivage Nord-Sud et Boko Haram prospère au Nord parce qu’il a le soutien de l’élite nordiste. Les Nordistes sont prêts à tout pour qu’un Sudiste ne remporte pas l’élection de 2015.

L’issue de cette consultation électorale déterminera probablement le cours de l’histoire du Nigeria. Si un ressortissant du Sud gagne, les actes terroristes de Boko Haram vont vraisemblablement se multiplier. Un rapport circonstancié du National Intelligence Council des USA évoque d’ailleurs une probable partition du Nigeria en 2015. Par contre si un nordiste l’emporte, les données pourront changer. Les musulmans verront l’arrivée d’un des leurs à la tête de l’Etat fédéral comme la correction d’une injustice. Comme un instrument au service de l’élite nordiste du Nigeria, BokoHaram aura atteint l’une de ses missions historiques. Mais, puisqu’elle est aussi et surtout au service des puissances étrangères, Boko Haram pourra migrer vers un autre pays exactement comme l’ont fait les djihadistes takfiri abandonnant la Lybie conquise pour la Syrie de Bachar Al-Assad. En clair, ses combattants pourront être envoyés sur un nouveau front pour une mission similaire : contrer la Chine et obtenir des contrats léonins pour les multinationales occidentales.

Après le Nigeria, le Cameroun ?

Le Cameroun est la cible idéale pour les puissances impérialistes occidentales. Pourquoi le Cameroun de Paul Biya ? Comme le président centrafricain François Bozizé renversé par une coalition rebelle en mars 2013, le malheur de Paul Biya c’est d’avoir décidé de diversifier les partenaires économiques du Cameroun. Ainsi, ce pays considéré depuis près d’un siècle comme bastion imprenable de la France a largement ouvert ses portes à la Chine. En 10 ans, l’Empire du milieu a supplanté la France dans l’économie camerounaise. Gagnant progressivement tous les grands marchés : construction des barrages de Mekin et M’mvelle, construction de l’autoroute Douala-Yaoundé, construction du Complexe industrialo-portuaire de Kribi, etc.

Le Cameroun c’est aussi le verrou du golfe de Guinée et la gâchette de toute l’Afrique. On l’appelle « l’Afrique en miniature ». Déstabiliser ce pays c’est la garantie de mettre le feu à tout le Golfe de Guinée. Déjà, depuis plus de deux ans, les incursions de la secte nigériane ont presque totalement détruit le commerce de bétail dans le nord du Cameroun alors que la misère sociale est justement la raison essentielle pour laquelle la secte recrute si facilement ses djihadistes. La stratégie du chaos est donc bien en marche. Jusqu’ici, les seuls otages occidentaux attribués ou revendiqués par la secte nigériane Boko Haram ont été enlevés au…Cameroun.

Le 19 février 2013, une famille française constituée de Tanguy Moulin-Fournier et son épouse, leurs quatre fils et Cyril le frère de Tanguy sont enlevés à l’extrême-Nord du Cameroun. En visite en Grèce, François Hollande réagira tout de suite en indiquant que cette famille est entre les mains de Boko Haram. Boko Haram n’avait encore fait aucune revendication de ce rapt. Il a fallu attendre le 21 pour qu’Aboubakar Shekau revendique l’enlèvement. En novembre de la même année 2013, un autre Français, Georges Vandenbeusch, 42 ans est enlevé à Nguetchewé, localité du Nord-Cameroun. Le Conseil épiscopal du Cameroun n’a signé aucun communiqué rendant public cet enlèvement. L’instance est restée tout aussi muette après la libération de Vandenbeush le 31 décembre. Ce qui est inhabituel. Lorsqu’un prêtre catholique est en difficulté, le Conseil épiscopal prend officiellement position en condamnant l’acte. Ce qui n’a jamais été le cas pour Georges Vandenbeusch qui était pourtant présenté comme prêtre catholique. Le 5 avril 2014, les prêtres italiens Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri, ainsi qu’une religieuse canadienne sont enlevés à Tchère, à environ 20 kilomètres de Maroua, capitale de la Région de l’Extrême-Nord Cameroun. L’enlèvement est attribué à la secte islamiste. On dirait que BokoHaram ne voit les Occidentaux qu’au Cameroun !

En fait, à travers ces enlèvements, la secte islamiste et ses financiers impérialistes veulent faire passer dans l’opinion internationale que le régime de Yaoundé est incapable d’assurer la sécurité de ses citoyens et des étrangers et ainsi préparer les esprits à une future occupation militaire du pays comme en Centrafrique.

Une nouvelle carte de l’Afrique se dessine. Les frontières issues de la colonisation n’arrangent plus ceux qui les ont tracées à l’époque. Des informations sérieuses parlent de la constitution d’un nouvel état regroupant le nord du Nigeria, du Cameroun, de la Centrafrique et le sud du Tchad et qui sera un émirat islamique comme celui qui se prépare en Irak.

Finalement, la guerre contre Mouammar Kadhafi en Libye n’est pas différente de celle qui a plongé le Mali dans le chaos. La différence entre le renversement de Laurent Gbagbo en Côte-D’ivoire et de celui de François Bozizé en Centrafrique c’est l’identité des présidents renversés. Au Nigeria, les actions de Boko Haram servent les mêmes intérêts que ceux de la Séléka en République Centrafrique. Par ces temps de faillite économique en occident, les pays de l’Otan, conduits par le nouveau couple anthropophage USA-France veulent endiguer la pénétration chinoise et reprendre les énormes ressources naturelles disponibles dans cette partie du monde.

Il est également question de déstructurer le continent africain qui sera tout de même la première puissance démographique mondiale en 2050 avec deux milliards d’habitants. Dans cette troisième guerre mondiale qui est la lutte pour l’hégémonie planétaire, tout Etat souverain est un danger pour l’Occident et tout Etat très grand doit être divisé en entités plus facilement manipulables comme au Soudan, et comme prévu pour l’Irak.

La guerre risque d’être longue et large. La campagne d’occultation des vraies causes aussi. Et la grande force de l’impérialisme est de toujours faire porter la responsabilité de ses guerres par d’autres. Ce qui complique évidemment la compréhension des causes profondes et des objectifs finaux des conflits contemporains. Face à cela, le choix devient simple pour les africains : soit combattre pour leur libération définitive et travailler pour devenir la puissance émergente du 21ème siècle, ou alors accepter une recolonisation directe qui cette fois est bien partie pour durer 1000 ans !

dimanche, 07 septembre 2014

Libye et Nigéria

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Libye et Nigéria

Deux dangers pour l'Europe

Bernard Lugan*
Ex: http://metamag.fr

 
Deux trous béants se creusent actuellement sous nos pieds, l'un en Libye, l'autre au Nigeria. Le premier qui est ouvert à nos portes menace d'engloutir l'Egypte, la Tunisie et l'Algérie ; le second va immanquablement déstabiliser la zone tchado-nigériane.
 
Le chaos libyen a un responsable dont le nom est Nicolas Sarkozy. Pourquoi ce dernier a-t-il cédé aux chants de la sirène BHL ? Pourquoi a-t-il fait de l'armée française le bras armé du Qatar ? Pourquoi, et alors qu'il avait été mis en garde solennellement, notamment par le président Idris Déby Itno, a-t-il décidé de disloquer le fragile équilibre politico-tribal libyen ? Pourquoi a-t-il obstinément refusé les médiations de l'Union africaine ? Pourquoi a-t-il rejeté le plan de sortie de crise proposé par Jacob Zuma qui passait par le retrait du colonel Kadhafi et le transfert du pouvoir à son fils Seif al-Islam ? Pourquoi l'ordre fut-il donné à l'aviation française de tronçonner le convoi de ce dernier, le livrant ainsi à ses bourreaux de Misrata qui le sodomisèrent avec une baïonnette, crevèrent les yeux et coupèrent les mains et les pieds d'un de ses fils ?

L'histoire lèvera peut-être le voile sur cette colossale faute politique que fut l'intrusion française dans la guerre civile libyenne et dont les conséquences vont devoir être supportées durant de longues années par des dizaines de millions d'habitants de la région.
 

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Les évènements du Nigeria rappellent quant à eux avec force que les courbes du PIB ne sont que des mirages. Que n'avons-nous pas entendu à propos de l' « eldorado du Nigeria », ce géant dans lequel il était urgent d'investir en raison de ses courbes de croissance qui faisaient se pâmer ceux qui n'ont d'yeux que pour les chiffres ?

La réalité est que le Nigeria n'existe pas, que cet Etat-fiction est plongé dans une atroce guerre civile ethno-religieuse qui aboutira peut-être même à un redécoupage frontalier régional. En effet :
 
1) Au XIXe siècle, le nord de l'actuel Nigeria était englobé dans le puissant califat jihadiste de Sokoto qui s’étendait du Niger au Cameroun et sur une petite partie du Tchad. 
 
2) Les frontières entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad qui proviennent d’accords entre Britanniques, Allemands et Français ne tiennent aucun compte des implantations ethniques car elles furent dessinées afin que les trois empires aient chacun une « fenêtre » sur le lac Tchad. 
 
3) Les réalités géographiques, anthropologiques, ethniques, historiques et religieuses font de cette région un foyer favorable aux islamistes de Boko Haram dont l’influence s’étend à toute la zone peuplée par des populations haoussa-peul-kanouri.
 
Dans le numéro de février 2012 de l’Afrique Réelle, je posais une question : la désintégration du Nigeria est-elle en marche ? Trente mois plus tard nous sommes en présence d’une véritable sécession jihadiste car le nord du pays a été soustrait à l’autorité de l’Etat, l’administration fédérale chassée et remplacée par celle des islamistes ; quant à l'armée, soit elle se terre dans ses casernes, soit elle se livre à des représailles aveugles sur les populations, ce qui achève de pousser ces dernières dans les bras de Boko Haram.

Les titres,sous-titres et illustrations sont de la rédaction.

* Bernard Lugan publie l'Afrique réelle. Au sommaire du numéro 57 de Septembre 2014:
Actualité :- Libye-Nigeria : deux situations hors contrôle - Le sommet USA-Afrique : grands mots, promesses creuses, arrogance, égoïsme et hypocrisie - Rwanda : Trois questions sans réponse à propos du génocide
Un Dossier : Centrafrique - Quand la colonisation libérait les populations du sud du Tchad et de la Centrafrique - Une histoire contemporaine chaotique - L'engrenage fatal (2011-2014) - Quel président pour la nouvelle Centrafrique ?

lundi, 02 juin 2014

¿Qué hay detrás de Boko Haram y la propaganda mediática?

por Maximiliano Sbarbi Osuna

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Es llamativo que durante la reunión que mantuvo días atrás el presidente de Francia, François Hollande, con los líderes de Nigeria, Níger, Chad, Togo, Benin y altos representantes diplomáticos de Gran Bretaña y Estados Unidos, haya manifestado ignorar quién o quiénes financian al grupo terrorista nigeriano Boko Haram, que mantiene secuestradas unas 270 niñas desde hace un mes. También es curioso que recién ahora París y Washington comiencen una campaña de alerta contra este grupo extremista, siendo que desde 2009 ha asesinado a unas tres mil personas.

¿Quién financia a Boko Haram?

La asociación ilícita entre la OTAN con Al Qaeda para el Magreb Islámico en 2011, por medio de la cuál Occidente y el extremismo lograron quitar a Kadafi del medio y repartirse las riquezas petroleras, acuíferas y armamentísticas de Libia, produjo un asentamiento permanente en Bengasi, desde donde se torció el destino de la Primavera Árabe a favor de Occidente.

Por ejemplo, desde allí se enviaron recursos, armas y combatientes a Siria.

Pero, las cuantiosas armas de las que disponía Kadafi, compradas a Rusia y Occidente fueron robadas y vendidas en el mercado negro a través del desierto del Sahara, terminando en manos de Ansar Dine (grupo extremista de Malí), rebeldes de la República Centroafricana y de Boko Haram, la guerrilla musulmana del norte de Nigeria.

Era sabido que los almacenes de armas diseminados por toda Libia, que fueron abandonados tras los bombardeos de la OTAN iban a ser saqueados y repartidos a grupos extremistas contra los cuáles Kadafi había combatido antes de 2011.

Precisamente, Francia fue uno de los países que promovió con mayor énfasis el ataque a Libia.

Además, una investigación difundida por el diario The Nigerian Tribune y reproducida en diversos medios detalla que una organización de caridad londinense recauda fondos para Boko Haram: Al-Muntada Trust Fund es el nombre.

Desde 2009 los extremistas se hicieron conocidos en el exterior de Nigeria, pero recién en 2011 consiguieron las armas de Al Qaeda y en 2012 fueron entrenados en el norte de Malí antes de la intervención francesa.

El grupo maliense Ansar Dine habría capacitado a Boko Haram junto con Al Qaeda para el Magreb Islámico durante la anarquía en Malí en 2012.

También, existen analistas que indican que Arabia Saudita financia indirectamente a los nigerianos, tal como hace con los extremistas chechenos, talibanes, rebeldes sirios, etc.

Asimismo, se están por cumplir diez años de la sangrienta toma de rehenes en un colegio en Beslán, Osetia del Norte (Rusia), por parte de extremistas islámicos apoyados económicamente por el reino saudí. Como se ve el modus operandi es similar.

¿Por qué intervienen Francia y Estados Unidos?

París va a prestar asesores militares para que ayuden al ejército de Nigeria a liberar a las niñas capturadas.
Pero, a Francia no le preocupa el extremismo islámico tanto como otra amenaza que hay en África. Por eso, intervino en Malí en 2012, en Centroafricana en 2013 y 2014, tras el golpe y cuida muy bien a sus aliados de Níger (país de donde extrae el uranio para sus plantas nucleares) y a la dictadura de Chad.

Por su parte, EE.UU., también le teme a un gigante mucho más difícil de manejar que al terrorismo islámico. Esa amenaza se llama China, y la creciente relación entre Pekín y los países africanos espanta a las compañías occidentales.

Principalmente, porque China a cambio de extraer los recursos (petróleo, gas, minerales preciosos y metales) invierte en infraestructura y en desarrollo social en los países a los cuáles se asocia.

La presencia china no deja de ser desigual, dado que Pekín extrae materias primas a cambio de productos con valor agregado, y además en el caso particular de Nigeria, ha vertido residuos tóxicos en el delta del río Níger.

En cambio, las empresas Total, Chevron y Shell han saqueado los recursos y corrompido a las elites locales profundizando aun más la desigualdad en África Central y Occidental.

Por eso, la campaña mediática demonizando a este grupo extremista es aprovechada por las potencias occidentales para legitimar su presencia militar y su control con un pretexto altruista, pero en realidad pretenden no perder terreno a manos de China, que necesita las materias primas africanas para sostener el crecimiento.

La competencia contra China en África ha llegado a un punto tal que Washington ha dividido a Sudán en dos partes autónomas e independientes: la petrolera aliada de Occidente (Sudán del Sur) y la que carece de petróleo pero tiene la infraestructura para la exportación de crudo (Sudán del Norte), cercana a China.

Control y manipulación

Estados Unidos además de frenar a China tiene otros dos objetivos. El primero es ubicar al AFRICOM, es decir el Comando Central Africano, en algún lugar del continente, ya que actualmente se encuentra en Stuttgart, Alemania.

En Bengasi no ha podido establecerse por la lucha entre facciones, que aun no lograron consolidar el poder en Libia. La interna de esta lucha alcanzó el 11 de septiembre de 2012 a EEUU, cuando el embajador norteamericano en Libia fue asesinado en el consulado.

Nigeria podría ser una buena ubicación para el AFRICOM, con la complicidad del presidente nigeriano Goodluck Jonathan, originario del sur petrolero y que ha olvidado al norte pobre y musulmán, profundizando la ya escandalosa desigualdad en el país africano más poblado.

Por otro lado, a pesar de que EE.UU. esté por recuperar su autonomía energética, gracias a la extracción de gas de esquisto, sus compañías procuran continuar con el negocio de la extracción y exportación de hidrocarburos.

Estados al servicio de multinacionales

Es habitual, en varios países de África, que las empresas multinacionales apoyadas por potencias financien guerrillas locales contra otras empresas disfrazando estas luchas de “conflictos étnicos”.

En el Delta del Níger son cotidianos los sabotajes contra oleoductos o contra trabajadores de las empresas petroleras. Es posible que Boko Haram sea un grupo extremista cercano a Al Qaeda o que también sea parte de esta estrategia imperialista de contratar mano de obra militar local para desplazar a compañías competidoras.

Por todo lo expuesto, ¿puede Hollande ignorar qué se teje detrás del extremismo de Boko Haram?

Fuente: El Espía Digital

jeudi, 22 mai 2014

Boko Haram et le Nigéria

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BOKO HARAM ET LE NIGERIA
 
Ce n'est pas une guerre de fillettes
 
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

L'opération médiatique de Boko Haram marche. On ne parle maintenant que de fillettes enlevées, la larme chrétienne à l'œil. Elles le furent quand même mi-mars, soit il y a  plus d'un mois ! En fait, depuis 3 ans, le Nigeria est la proie d’une insurrection qui se manifeste par des attentats réguliers et violents, des attaques sporadiques sur les bâtiments publics, des massacres de civils, des prises d'otages occidentaux, en général des prêtres ou des religieuses, monnaie d'échange pour le financement des bandes armées mais surtout bon service de propagande indirecte. La frontière avec le Cameroun échappe totalement à l'Etat central. Le pays est donc en état de décomposition avancée et un groupe obscur qui porte le nom de Boko Haram a revendiqué la plupart des attentats qui ont eu lieu dans le pays.


Dans la foulée des attentats et des attaques sporadiques qui avaient eu lieu en octobre 2013 à Damaturu au Nord-est du Nigeria  c'est-à-dire à quelques kilomètres de Ndjamena (Tchad), l'ambassade des Etats-Unis avait émis un communiqué public étonnant qui, pour certains observateurs, révélait que l'ambassade des États-Unis en savait beaucoup plus sur l'attentat que ce qu'elle prétendait. Depuis les révélations de Wikileaks, on n'ignore plus le rôle que le gouvernement américain a joué ou peut jouer dans les actes de déstabilisation contre le Nigeria. Wikileaks avait en effet identifié l'ambassade américaine au Nigeria comme l'avant-poste opérationnel pour des actes de subversion contre ce pays, qui ne se limitaient pas seulement à la mise sur écoute classique des communications du gouvernement mais visaient tout à la fois l'espionnage économique des multinationales travaillant dans la zone pétrolière de Port-Harcourt, le soutien et le financement de groupes subversifs et d'insurgés, le parrainage d'une propagande de discorde entre groupes ethniques et religieux, à côté d'une politique classique de visas accordés aux politiques et hommes d'affaires nigérians en échange de la défense des intérêts américains.


Les activités subversives de l'ambassade des États-Unis au Nigeria s'inscrivent dans une politique plus large, une politique de containment (pour reprendre l'expression anglo-saxonne) du Nigeria dans le but ultime d'éliminer tout simplement le pays, puissance économique en construction et véritable bombe démographique de l'Afrique de l'Ouest. Les Etats-Unis ne peuvent tolérer et admettre un Nigéria fort, futur rival stratégique des États-Unis sur le continent africain. 

Boko Haram dans la stratégie américaine


Pour comprendre ce qui se passe au Nigéria, il faut revenir en fait sur la guerre libérienne. En 1997, sous l'administration Clinton, avait été mis en place l'ACRI (African Crisis Response Initiative), forte à peu près de 15 000 hommes. Officiellement chargé d'humanitaire et d'entraînement au maintien de la paix, l'ACRI permit en réalité de moderniser et d'adapter les forces locales aux normes des forces américaines. L'ACRI fut pensé comme un contrepoids aidant le gouvernement nigérian dans sa conduite du groupe armé ECOMOG de la CEDEAO qui fut chargé dans la guerre civile libérienne de surveiller les cessez le feu et d'assurer le maintien du pays pour les pays de la Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest. L'ACRI produisit ainsi des recommandations, apporta son soutien dans la guerre civile libérienne et en fait orienta les forces de l'ECOMOG.


Les Etats-Unis se félicitèrent alors du rôle central du Nigéria dans la crise libérienne, qui permit aux les Etats-Unis d'éviter une intervention directe et ils autorisèrent alors la CEDEAO à aller jusqu'au bout, le principal bénéficiaire étant à ce moment là le Nigeria. C'est dans ce contexte que se forma chez les diplomates et militaires américains l'idée de base d'une Pax Nigeriana dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest, une Pax Nigeriana éclipsant totalement l'influence des anciennes puissances coloniales, à savoir la Grande-Bretagne mais surtout, la France. Puis si l'on consulte de près les rapports sur l'ACRI on note que le Libéria étant une création américaine, le Liberia ne devait absolument pas tomber dans les mains du Nigeria. Deux rapports internes de la NSA indiquent par exemple que le Nigeria devrait être autorisé à avoir un pied au Libéria. Sans cesse, on redit dans ces textes qu'il faut contenir le Nigeria qui pourrait être enclin à contester la primauté des États-Unis et de l'Occident dans ces régions à fort potentiel économique.


Bref, le gouvernement des États-Unis cherche à contenir absolument l'influence croissante du Nigeria dans la région par la formation d'une organisation parallèle à l'ECOMOG, en utilisant la diplomatie secrète ou parallèle, autrement dit dans le jargon des services, la déstabilisation interne. C'est dans l'opacité de l'ACRI, de l'ECOMOG, dans la confusion de tous ces rapports internes de la diplomatie et de l'armée américaine que finalement l'US Africa Command ou AFRICOM a été formée. 


Et avec l'AFRICOM, tout change


L'AFRICOM, créée le 1er Octobre 2008, est clairement programmée pour servir les intérêts militaires et stratégiques américains et en particulier pour contrer la portée et l'influence croissante de la Chine en Afrique. L'objectif de l'Africom est de s'approprier les principaux sites stratégiques en Afrique et de les placer le sous le contrôle direct des États-Unis afin de bloquer l'accès de la Chine aux ressources énergétiques et minérales vitales pour son économie. Mais pour mener efficacement cet objectif, les pays africains d'importance stratégique doivent devenir vulnérables afin de demander la protection et l'intervention des États-Unis. C'est ce se passe à Abuja (Nigéria), dans la région des grands lacs où les forces spéciales américaines ont été déployées sous prétexte de protéger les pays, d’insurgés autrefois parrainés par les États-Unis eux-mêmes. Au Soudan, nous avons vu aussi comment une couverture globale de crises humanitaires internationales orchestrées par les États-Unis à partir de la crise du Darfour a servi de prélude au démembrement du Soudan, à sa partition pour punir le gouvernement d'El-Béchir d'oser conclure des accords pétroliers avec les Chinois au détriment des entreprises américaines. En République Centrafricaine, rappelons que le renversement de Bozizé fut aussi la conséquence des pourparlers économiques initiés avec les Chinois. La Libye et Kadhafi ont été liquidés pour avoir osé détourner les intérêts pétroliers américains. Mais le plus grand défi pour l'AFRICOM, son plus grand objectif est de déployer la PAX AMERICANA en Afrique et pour cela, il lui faut mettre totalement au pas le pays africain le plus stratégique à savoir, le Nigéria. C'est cette question qui fait rage autour de Boko Haram et qui intervient juste après une prédiction largement rapportée par l'Intelligence Council des États-Unis sur une désintégration probable du Nigeria en 2015. De fait, la nature du soulèvement Boko Haram a suscité beaucoup de questions chez les Nigérians. Quels sont leurs réels griefs ? Ce n'est pas clair. Pourquoi ont-ils toujours refusé les demandes de négociations des autorités nigérianes ? Pourquoi sont-ils en mesure de perpétrer leurs attaques avec une relative facilitée ? Le Nigéria plutôt bien éduquée à l'anglaise n'était pas habitué à une telle violence sectaire. Enfin, comment un groupe hétéroclite de personnes très jeunes largement analphabètes, opérant principalement sur Okada ont-ils pu se transformer du jour au lendemain en groupe puissant au point d'être en mesure de concevoir, fabriquer et déployer des bombes dans des bâtiments d'importance et dans des véhicules coûtant plus d'un million de nairas tout en menant des attaques dans plusieurs endroits du pays ?

 
Une telle coordination logistique suppose un poste de commandement, pas une réunion de bandits en pleine poussière sur le capot d'un 4x4 fut-il flambant neuf et un tel centre de décision ne pourrait pas en Afrique rester inaperçu, d'autant que la couverture satellitaire américaine est essentiellement axée sur cette région. Ainsi, ce n'est pas une coïncidence ni une simple conjecture si comme nous le relevions plus haut le Conseil national du renseignement américain a estimé que le Nigeria va se désintégrer en l'an 2015, juste avant les prochaines élections générales.Pour nous, l'opération vient de commencer.

The Distorted Civilizational War: Syria, Nigeria and Elitist Intrigues

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The Distorted Civilizational War: Syria, Nigeria and Elitist Intrigues

Murad Makhmudov and Lee Jay Walker

Ex: http://www.moderntokyotimes.com

The government of Syria is facing the brute force of international sponsored Islamism which is beheading minorities, doing daily car bombings, killing journalists and slaughtering anyone deemed to be a supporter of the secular government. At the same time Boko Haram in Nigeria is eulogizing the international jihadist movement and slaughtering Christians and Muslims deemed loyal to the government of Nigeria. This civilizational war should be straightforward but because of elites in London, Paris and Washington; then once more they are muddying everything by siding with al-Qaeda and other Islamist terrorist groups in Syria.

Recently in Nigeria another ten Christians had their throats slit by Islamists and clearly all roads lead to Boko Haram given the hallmarks of the attack. Of course, Nigeria is sadly blighted by ethnic and other issues which often results in violence. Yet, while these issues are disturbing by themselves they pale into comparison when viewing the threat of Boko Haram to the central state. After all, this Islamist organization continues to cause mayhem daily and clearly it views the Nigerian state to be worthy to be overthrown in order to introduce a draconian version of Islamic Sharia law.

Political elites in London, Paris and Washington continue to play “with the devil” by supporting Saudi Arabia and other Gulf state at all costs. Yet it is the petrodollars emanating from this region which is spreading radical Islamism far and wide. The disturbing reality is that this is a Salafist civilization war against mainstream Islam, African Islam, non-Muslims, secular nations, women and a world based on diversity.

The mass media which hoodwinked the world in the 1980s and early 1990s, with the notion of the “brave Islamic jihadists” fighting against communism in Afghanistan, is still eulogizing the terrorist opposition on the whole in Syria. Yet the “brave Islamic jihadists” who became unified under the CIA, ISI (Pakistan) and other covert agencies from the United Kingdom, turned out to be a nightmare. Once Islamists took power in Afghanistan they killed tens of thousands of Shia Muslims; shot women in national stadiums on the grounds of adultery (of course marrying young girls was fine based on their Saudi influenced based Islamic Sharia law); enforced women into slavery; began to destroy female schools; blew up ancient Buddhist heritage; and turned society into the “Islamic year zero.” Of course, for elites in Washington and London this was fine because their short-term objectives ambitions had been met. The real winner was Saudi Arabia which understands the foolishness of elites in London, Washington and Paris because Islamization was always the intended goal of political elites in Riyadh.

September 11 should have been a wake-up call for America and the entire world but instead it became forgotten in time. After all, the United States and other nations turned “a blind eye” to the Saudi Arabia angle of September 11. Therefore, recent events in Libya and Syria highlights that Washington, London and Paris are once more “in bed” with international jihadists in order to meet short-term ends. Of course, for political elites in Ankara, Riyadh, Doha and other nations in the Gulf, they have long-term objectives based on turning the Middle East, North Africa and parts of the Balkans into Islamist states based on “so-called puritan Salafi mind thoughts. Yet you have nothing puritanical about Salafi Islam or Saudi Arabia which continues to allow men between the ages of 18 to 80 to marry young girls aged 8 and 9 years of age. This hypocrisy runs throughout the Islamist worldview of destroying civilization based on ignorance, sexual subservience, dhimmitude, enslavement of others and creating laws based on hatred and power structures which will crush alternative thought patterns.

Syria is now fighting a civilizational war because this secular nation is an affront to Saudi Arabia and the supporters of Islamic jihad in Qatar and other nations. In Syria you have many religious communities and sects within Islam, Christianity and the Druze faith. This mixing of different faith groups and the rights of women is despised in Saudi Arabia because in this nation no non-Muslim places of worship are allowed and women are shackled, apart from the wealthy elites which can bypass the system based on privilege. Therefore, the wealthy monarchs which will not tolerate any power bases to their power in Saudi Arabia and Qatar are the same nations sponsoring Islamist terrorism against Syria. It is a convenient marriage for the ruling monarchs because by exporting Islamic jihad abroad they can maintain their control over society based on mass propaganda. However, “Islamist terrorism” is crushed at home while using the same Islamists to slaughter in Syria and other nations which meet their intended objectives. Of course this is also based on being given the green light from powerful nations like America, the United Kingdom, France and more recently Turkey.

In Nigeria, Mali, Somalia and other parts of black African Islam you have an array of different thought patterns within various different Muslim sects in these nations. Yet Boko Haram in Nigeria, al-Shabaab (al-Shabab) in Somalia and international Islamists in Northern Mali all hate indigenous black African Islam. These “soldiers of Salafi jihad” desire to implement the draconian version of Islam which still rules and controls Saudi Arabia and other Gulf states. Therefore, petrodollars are financing the international Sunni jihadist movement in Africa whereby Sufi shrines are being destroyed, rich black African Islamic architecture is being burnt to the ground and this is followed by a brutal Islamist indoctrination force which is intent on “Islamist year zero.”

Boko Haram under their leader Abubakar Shekau comments that “We are with our mujahideen brothers in the Cause of Allah everywhere, in Afghanistan, Chechnya, Pakistan, Kashmir, Iraq, the Peninsula of Muhammad [Saudi Arabia], Allah’s peace and prayer be upon him, Yemen, Somalia, Algeria, and other places that I didn’t mention.” This indicates that Boko Haram deems the majority of Nigerians to be infidels and that the conflict against the Nigerian government is secondary in terms of the real Islamist global objective. Therefore, Boko Haram will continue to blow up Christian churches, kill mainstream Muslims, slit the throats of Christians, kill apostates from Islam and spread a brutal version of Islamic Sharia law which belongs to the harsh reality of modern day Saudi Arabia. In this sense, the Islamist movement is also intent on destroying black African Islam in order to Arabize and Islamize society based on cultural norms which belong to Saudi Arabia and other Gulf states.

Once more the elites in London, Paris and Washington are a million miles away and they are misleading other powerful nations like Japan into a policy based on folly. After all, in civilizational wars you can’t swap sides to suit geopolitical objectives or based on protecting draconian and brutal nations like Saudi Arabia. Either you stand on the side of fighting international terrorism and the continuing Salafist propaganda machine which is supported by petrodollars – or you compromise and are sowing the seeds of future conflict and struggles.

In Syria the secular government is fighting international terrorism and powerful forces within the Middle East and in the West. The difference between the mainly Muslim armed forces of Syria is that they are protecting Christians, the Druze community and people from all faiths or who have no religious faith. Therefore, why are political elites in London, Paris and Washington siding with Islamist terrorism against secular Syria?

Afghanistan remains a nightmare after more than 40 years of meddling by outside nations and now in Libya many Sufi shrines are being destroyed. In Iraq the majority of Christians and other minorities have fled and terrorism is a daily reality in Afghanistan and Iraq. The conflict in Libya also enabled international jihadists to create a powerbase in Northern Mali whereby they are destroying indigenous black African Islam. Meanwhile in Nigeria Boko Haram is intent on spreading the indoctrination of the petrodollars of the Gulf in order to subvert black African Islam in Nigeria and the central state.

If Syria falls to Islamism then it will be “a very dark day” for not only the Middle East but for all of civilization. Likewise, if the crisis gets out of control in Nigeria then sooner or later you will have internal convulsions that will spread. Therefore, it is time for Western powers to acknowledge their respective failed policies by curtailing the evil deeds of Gulf petrodollars.

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

dimanche, 18 mai 2014

El grupo terrorista Boko Haram abre las puertas a la invasión militar de Nigeria

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Según reportes publicados por el períodico nigeriano Vanguard, el grupo jihadista Boko Haram atacó el pueblo de Gamborou Ngala, en el Estado de Borno, matando a cerca de 300 personas.

Boko Haram es el nombre oficial de Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad, que se traduce como “pueblo comprometido con la propagación de las enseñanzas y jihad del Profeta”. El grupo es una derivación takfiri del movimiento salafista. Los salafistas-takfiris atacan a otros musulmanes y cristianos a los que consideran apóstatas. Boko Haram ha trabajado para imponer la Ley Sharia en Nigeria, el norte de Camerún y Níger. Han detonado bombas en iglesias, atacado escuelas, estaciones de la policía, instalaciones del gobierno y secuestrado a turistas provenientes de Occidente.

Antes del ataque, los grandes medios cubrieron un anuncio realizado el lunes por el gobierno de Obama, en el que señaló que Estados Unidos enviará asesores del Ejército, de inteligencia y de la policía a Nigeria, con el objeto de ayudar al gobierno a ubicar y rescatar a más de 270 niñas que han sido secuestradas por Boko Haram.

Según Los Angeles Times, el equipo no será usado con fines militares, y sólo compartirá servicios investigativos de inteligencia en la búsqueda de los estudiantes secuestrados el 14 de abril desde una escuela rural en el noreste de Nigeria, una región predominantemente musulmán. Obama dijo que los secuestros debieran “movilizar a toda la comunidad internacional para finalmente hacer algo en contra de esta horrenda organización”. En octubre de 2013, Estados Unidos calificó a Boko Haram como un grupo terrorista.

En 2012, Obama invocó la Ley de Poderes de Guerra para aumentar el número de personal militar estadounidense desplegado en Nigeria. El entrante comandante del Comando África de EE.UU. (AFRICOM) en aquel entonces, general David M. Rodríguez, dijo que las operaciones de Boko Haram amenazaban a Nigeria, Camerún, Níger, Mali y Chad. Rodríguez sostuvo que Estados Unidos tiene autoridad en África para responder a la amenaza impuesta por Al Qaeda.

En 2012, The Nigerian Tribune informó que el financiamiento de Boko Haram provenía del Reino Unido y Arabia Saudita, específicamente desde un fondo llamado Al-Muntada Trust Fund. En 2005, The Center for Security Policy señaló que “Al-Muntada ha, incidentemente, actuado de manera activa en el fomento del islamismo wahhabista en Nigeria… Al-Muntada… paga a clérigos nigerianos para que sean ‘lavados’ en universidades saudíes y colocados sobre musulmanes nigerianos a través de una red bien financiada de mezquitas y escuelas”.

Escuelas similares conocidas como madrasas, fueron establecidas en Pakistán durante la guerra encubierta de la CIA en contra de la Unión Soviética en Afganistán. Éstas fueron financiadas por Arabia Saudita y su red de organizaciones. “Entre 1982 y 1992, casi 35 mil musulmanes radicales de 43 países islámicos de Medio Oriente, África Norte y Éste, Asia Central y el Lejano Oriente, pasaron su bautismo bajo el fuego de los muyahidines afganos”, escribe Phil Gasper. Los muyahidines se transformarían, finalmente, en lo que hoy se conoce como Al Qaeda y el talibán.

Además del apoyo recibido por los saudíes, Boko Haram ha recibido asistencia directa de la OTAN a través de mercenarios de Al Qaeda en Libia. “Durante una entrevista conducida por Al Jazeera a Abu Mousab Abdel Wadoud, el líder de AQIM señaló que las organizaciones establecidas en Algeria han proveído armas al movimiento nigeriano de Boko Haram ‘para defender a los musulmanes en Nigeria y detener el avance de una minoría de cruzados’. Documentado ha sido el hecho de que miembros de Al Qaeda (AQIM) y el Grupo Combatiente Islámico Libio (LIFG), que combatieron junto a los rebeldes libios (para derrocar a Muammar Gaddafi), recibieron armas y apoyo logístico directamente del bloque de países de la OTAN durante el conflicto de 2011”, escribe Nile Bowie.

AQIM y Boko Haram, sin embargo, representan una amenaza menor para Estados Unidos en África, que la que representa China. “Estados Unidos y Francia planean contrarrestar la amenaza con gobiernos títeres de África, los cuales impondrán un desafío a la influencia económica y diplomática de China en la región”, escribe Timothy Alexander Guzmán.

Nigeria es el décimo tercer productor de petróleo en el mundo. Los otros recursos de la nación africana incluyen gas natural, estaño, mineral de hierro, carbón, piedra caliza, niobio, plomo, zinc y tierras de cultivo.

“Los gobiernos de Estados Unidos y Francia quieren asegurarse de que el nuevo liderazgo chino no continúe su beneficiosa relación con las naciones ricas en recursos de África, la cual ha sido exitosa en el pasado. Por ende, la ‘guerra contra el terrorismo’ creará inestabilidad e interrumpirá el crecimiento económico de China. La misión de AFRICOM es crear una guerra en nombre del combate al terrorismo”.

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vendredi, 16 mai 2014

Obama’s Alliance with Boko Haram

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Obama’s Alliance with Boko Haram

By Daniel Greenfield

Ex: http://www.frontpagemag.com

Leftist policy is the search for the root cause of evil. Everything from a street mugging to planes flying into the World Trade Center is reduced to a root cause of social injustice. Throw poverty, oppression and a bunch of NGO buzzwords into a pot and out come the suicide bombings, drug dealing and mass rapes.

It doesn’t matter whether it’s Boko Haram, the Islamic terrorist group that kidnapped hundreds of Nigerian schoolgirls, or a drug dealer with a record as long as his tattooed arm.

Obama and Hillary resisted doing anything about Boko Haram because they believed that its root cause was the oppression of Muslims by the Nigerian government. Across the bloody years of Boko Haram terror, the State Department matched empty condemnations of Boko Haram’s killing sprees with condemnations of the Nigerian authorities for violating Muslim rights.

Michelle Obama and Hillary Clinton haven’t championed #BringBackOurGirls because it’s a hashtag in support of the kidnapped girls, but because it undermines the Nigerian government. They aren’t trying to help the kidnapped girls. They’re trying to bring down a government that hasn’t gone along with their agenda for appeasing Boko Haram and Nigerian Muslims.

The hashtag politics aren’t aimed at the terrorists. They’re aimed at helping the terrorists.

There’s a reason why the media and so many leftists have embraced the hashtag. #BringBackOurGirls isn’t a rescue. It denounces the Nigerian government for not having already gotten the job done even as the State Department stands ready to denounce any human rights violations during a rescue attempt.

Obama and Boko Haram want to bring down the Nigerian government and replace it with a leadership that is more amenable to appeasement. It’s the same thing that is happening in Israel and Egypt.

State Department officials responded to Boko Haram attacks over the years with the same litany of statistics about unemployment in the Muslim north and the 92 percent of children there who do not attend school. When Hillary Clinton was asked about the kidnappings by ABC News, she blamed Nigeria for not “ensuring that every child has the right and opportunity to go to school.”

Clinton acted as if she were unaware that Boko Haram opposes Muslim children going to school or that it would take the very same measures that her State Department has repeatedly opposed to make it possible for them to go to school. This is a familiar Catch 22 in which the authorities are blamed for not fixing the socioeconomic problems in terrorist regions that are impossible to fix without defeating the terrorists and blamed for violating the human rights of the terrorists when they try to defeat them.

The mainstream media has been more blatant about carrying Boko Haram’s bloody water. Their stories begin with the kidnapped schoolgirls and skip over to a sympathetic reading of history in which Boko Haram only took up arms after government brutality.

Two years ago the New York Times ran an op-ed titled, “In Nigeria, Boko Haram Is Not the Problem.”

The op-ed contended that Boko Haram didn’t exist, that it was a peaceful splinter group and that the Nigerian army was worse than Boko Haram. Somehow these three claims were made on the same page.  The editorial warned the US not to give the impression that it supports Nigeria’s Christian president or it would infuriate Muslims and suggested that Christians might really be behind the Muslim terror attacks.

Last year, Secretary of State John Kerry , after a pro forma condemnation of Boko Haram terror, warned, “We are also deeply concerned by credible allegations that Nigerian security forces are committing gross human rights violations, which, in turn, only escalate the violence and fuel extremism.”

Kerry was blaming the victims of Boko Haram for the violence perpetrated against them and claiming that resistance to Boko Haram caused Boko Haram’s attacks.

The US Commission on International Religious Freedom, three of whose members had been appointed by Obama and one by Nancy Pelosi, issued a report blaming Nigeria for Boko Haram’s murderous Jihad.

The report’s findings claimed that the Nigerian government’s “violations of religious freedom” had led to “sectarian violence.” It echoed the propaganda of the Islamic terrorist group, stating that, “Boko Haram also justifies its attacks on churches by citing, among other things, state and federal government actions against Muslims.”

The report suggested that the Nigerian government was too focused on fighting Boko Haram and not focused enough on dealing with Christian violence against Muslims. “The Nigerian government’s failure to address chronic religion-related violence contrasts with its commitment to stop Boko Haram, which at times has resulted in the indiscriminate use of force against civilians and in human rights abuses.”

The solution was to scale back the fight against Boko Haram and appease Nigerian Muslims.

“In meetings with Nigerian officials, including Secretary Clinton’s meeting with Nigerian President Goodluck Jonathan in August 2012, the U.S. government consistently has urged the Nigerian government to expand its strategy against Boko Haram from solely a military solution to addressing problems of economic and political marginalization in the north, arguing that Boko Haram’s motivations are not religious but socio-economic,” the report stated.

“Additionally, senior U.S. officials frequently warn in private bilateral meetings and in public speeches that Nigerian security forces’ excessive use of force in response to Boko Haram is unacceptable and counterproductive.”

A year earlier, Deputy Secretary of State William Burns had proposed helping Nigeria develop “a comprehensive counterterrorism strategy” that includes “citizen engagement and dialogue.”  This was really a proposal to export Obama’s failed appeasement strategy in Afghanistan that had cost over 1,600 American lives to Nigeria.

Boko Haram’s kidnapping of the schoolgirls is both convenient and inconvenient for Obama and the State Department. On the one hand it has brought negative attention to their stance on Boko Haram, but on the other hand it may end up toppling the Nigerian government and empowering Muslims. And they see a more flexible Nigerian government as the only means of coming to terms with Boko Haram.

This isn’t just their strategy for Nigeria. It’s their universal approach to Islamic terrorism. It’s why Kerry blamed Israel for the collapse of the peace talks with the PLO. It’s why Egypt is being pressured to free its Muslim Brotherhood detainees. And It’s why the United States is never allowed to defeat Al Qaeda.

Obama is trying to bring down governments that fight Islamic terrorism, whether in Egypt, Israel or Nigeria, and replace them with governments that appease terrorists. This shared goal creates an alliance, direct or indirect, open or covert, between Obama and the Muslim Brotherhood, Obama and the PLO and Obama and Boko Haram.

Freedom Center pamphlets now available on Kindle: Click here.  

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Article printed from FrontPage Magazine: http://www.frontpagemag.com

URL to article: http://www.frontpagemag.com/2014/dgreenfield/obamas-alliance-with-boko-haram/

mardi, 13 mai 2014

Boko Haram : une opération secrète de la CIA?

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Boko Haram : une opération secrète de la CIA?

Auteur : Réseau International 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Depuis 3 ans, le Nigeria semble être la proie d’une insurrection croissante et ingérable qui se manifeste par des attentats dans les lieux publics et des attaques sporadiques sur les institutions publiques ainsi que des massacres de civils et enlèvements de masse.

On pouvait s’y attendre, il y a eu une panique et une tension croissante dans le pays et de plus en plus de personnes commencent à penser que le pays pourrait se diriger inévitablement vers une insurrection de longue haleine qui conduirait à une scission du pays. À l’exception du 1er attentat à la bombe en Octobre 2010 à Abuja, un groupe obscur qui porte le nom de Boko Haram a revendiqué la plupart des attentats ultérieurs qui ont eu lieu dans le pays.


Selon la Coalition GreenWhite, la campagne actuelle Boko Haram est une opération secrète organisée par la Central Intelligence Agency américaine, la CIA et coordonnée par l’ambassade étatsunienne au Nigeria.

Depuis quelque temps, la CIA a été en charge des camps d’entraînement et d’endoctrinement secrets le long des régions frontalières poreuses et vulnérables du Niger, du Tchad et du Cameroun. Lors des entraînements dans ces camps, des jeunes issus des milieux pauvres et démunis sont recrutés et formés pour servir les insurgés. Les agents qui instrumentalisent ces jeunes les attirent avec la promesse d’une meilleure vie et sont en outre endoctrinés pour leur faire croire qu’ils travaillent pour installer un ordre juste islamique contre l’ordre impie actuellement au pouvoir au Nigeria .

Les agents étatsuniens de ce projet de la CIA restent prudemment en arrière-plan, organisant les camps grâce à des superviseurs originaires du Moyen-Orient spécialement recrutés à cette fin. Après plusieurs mois d’endoctrinement et de formation sur le maniement des armes, les tactiques de survie, de surveillance et les techniques d’évasion, les insurgés sont maintenant mis en stand by pour la prochaine opération terroriste.

 

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vendredi, 14 juin 2013

L'Afrique réelle nos. 41 & 42

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L'Afrique Réelle N°42 - Juin 2013

 
SOMMAIRE :
 
 
Dossier : Côte d’Ivoire, tous les problèmes demeurent
 
 
- Une situation politique complexe
- Les forces du désordre
 
 
Dossier : Le Sahelistan du Nigeria
 
 
- Une situation explosive amplifiée par l’inversion des rapports de force Nord-Sud
 
 
- La question du saillant de Jos
- Boko Haram et la tentative de création d'un Etat théocratique
- Radicalisation islamique et charia
 

 Editorial de Bernard Lugan :
 
Au Mali, durant une vingtaine de jours de combats dans la région des Iforas, dont presque une semaine d’accrochages continus, les forces françaises se sont heurtées à la farouche résistance de petits groupes de combattants organisés en deux lignes de défense, sans possibilité de recul, et qui laissèrent plus de 150 des leurs sur le terrain.
Cette manœuvre de retardement permit à l’essentiel des combattants islamistes qui occupaient le nord du Mali de se réfugier en Libye. Là se trouve aujourd’hui leur base d’action d’où ils peuvent, à tout moment, lancer des opérations dans l’ensemble de la zone sahélienne.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou fut le premier à rompre le mur du silence, déclarant que les auteurs de l’attentat meurtrier du 23 mai qui a frappé son pays venaient de Libye. Toutes les forces de déstabilisation se sont en effet regroupées dans le sud de ce pays où elles disposent d’un véritable sanctuaire puisque l’Etat libyen n’existe plus.

Comme je le disais dans un précédent communiqué, ceux qui ont lancé la France dans la guerre civile libyenne portent toute la responsabilité de la situation actuelle.
Celle du président Sarkozy est double car, après avoir renversé le colonel Kadhafi, il est demeuré passif quand, au mois de janvier 2012, au Mali, il était impératif de fixer et de traiter l’abcès islamiste afin d’éviter sa dissémination. Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France a camouflé sa démission derrière l’argument d’une « action » militaire de la CEDEAO.

Avec une grande continuité dans l’incompétence, le président Hollande laissa ensuite les islamistes liquider militairement les Touareg tout en affirmant que la France n’interviendrait en aucun cas, ce qui fut un encouragement donné aux jihadistes. Cependant, et heureusement, à la différence de son prédécesseur, François Hollande a fini par écouter les militaires et a ordonné l’opération Serval. Mais cette nécessaire intervention était trop tardive car la dissémination terroriste s’était produite.

Aujourd’hui, le Niger, le Tchad et le Cameroun sont menacés, mais c’est au Nigeria que la situation est la plus explosive. Dans cet Etat mastodonte et fragmenté où les antagonismes nord-sud peuvent à n’importe quel moment déboucher sur un conflit de grande envergure, les islamistes disposent en effet d’un terreau favorable ; à telle enseigne que c’est une véritable guerre que l’armée fédérale mène actuellement contre les fondamentalistes de Boko Haram qui contrôlent une partie du nord du pays.
 

L'Afrique Réelle N° 41 - Mai 2013

 
SOMMAIRE :
 
Dossier : Les guerres de Libye depuis 2011
- La première guerre de Libye (février - octobre 2011)
- Les autres guerres de Libye
 
Histoire : Une traite qu'il est bon ton de passer sous silence : l'esclavage arabo-musulman en Afrique
- Les trois pôles de la traite arabo-musulmane
- La lutte contre la traite arabo-zanzibarite
- La traite arabo-musulmane : quel bilan chiffré ?
 
Editorial de Bernard Lugan :
 
Les vrais responsables de l’anarchie libyenne

Il aura donc fallu l’attentat à la voiture piégée qui a visé l’ambassade de France à Tripoli le 23 avril dernier pour que la presse française découvre enfin que la Libye n’existe plus comme Etat.
Depuis cet attentat, et alors que, jusque là, les perroquets répétaient que le pays était en voie de stabilisation et de démocratisation, son état réel illustre chaque  jour un peu plus leur psittacisme. C’est ainsi que tout le sud du pays est devenu une zone grise dans laquelle évoluent les terroristes chassés du Mali par l’opération Serval. Ailleurs, l’incapacité de l’Etat atteint des proportions inouïes avec le siège mis devant certains ministères par des groupes de miliciens écartés du partage des dépouilles opimes enlevées au colonel Kadhafi. Sans parler de la quasi sécession de la Cyrénaïque, déchirée par une guerre civile et religieuse.

Si, comme le disait Charles Maurras « une politique se juge à ses résultats », le bilan du duo Sarkozy-BHL dans cette affaire est donc particulièrement accablant. En ayant immiscé la France dans une guerre civile alors que ses intérêts n’étaient pas en jeu, le politique et le « philosophe » ont en effet offert la victoire aux délinquants de toutes sortes et aux fondamentalistes islamistes qui se battent au grand jour pour récupérer des miettes de pouvoir.
Pour des raisons encore inconnues, le prétexte « humanitaire » étant une fable destinée aux enfants de l’école maternelle, Nicolas Sarkozy a renversé un chef d’Etat qui n’était certes pas un modèle de vertu, mais qui, dans le combat contre le fondamentalisme islamiste était devenu son allié. Un chef d’Etat fantasque et imprévisible, mais qui, après avoir agité la région sahélienne en était devenu un élément stabilisateur. Un chef d’Etat ancien soutien du terrorisme, mais qui, là encore, s’était mis à le combattre. Un chef d’Etat qui était un partenaire essentiel dans la lutte contre l’immigration clandestine et ses parrains mafieux. Un chef d’Etat qui avait fait croire que la Libye existait alors qu’il ne s’agit que d’une mosaïque tribalo-régionale.
Un chef d’Etat enfin qui ne risquera pas de faire des révélations « gênantes » lors d’un procès. Sa tête ayant été mise à prix comme celle d’un vulgaire délinquant de droit commun, il fut en effet liquidé après avoir été torturé et sodomisé par les doux démocrates de la milice de Misrata… Ces mêmes miliciens avaient été sauvés de justesse quelques mois auparavant par une audacieuse opération menée par des commandos français. La seule de ce genre et de cette importance durant toute la guerre, l’intervention française dans le djebel Nefusa ayant été de nature différente. Là encore, une autre question se pose elle aussi restée sans réponse à ce jour : pourquoi, et alors que d’autres objectifs étaient militairement plus importants, le président Sarkozy a-t-il ordonné de dégager les miliciens de Misrata ?

Bernard Lugan

vendredi, 26 septembre 2008

L'or noir, bonheur et malheur du Nigeria

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Francesca DESSI:

L’or noir, bonheur et malheur du Nigeria

 

Le conseil des ministres du Nigeria  a remis de l’ordre dans l’organisation du gouvernement et de ses structures, en créant six ministères et, plus particulièrement, un département ministériel qui s’occupera du développement économique du Delta du Niger, le coeur pétrolifère du pays. Ce remaniement prévoit la constitution de pas moins de 42 ministères et, surtout, la scission du ministère de l’énergie en deux branches distinctes: l’une pour le pétrole, l’autre pour les autres formes d’énergie. Ces modifications structurelles font partie d’un plan de réaménagement de l’Etat voulu par le président Oumarou Yar’Adoua pour “garantir une plus grande flexibilité et une réelle efficacité politique”. Le président avait en effet affirmé plus d’une fois que la normalisation et le développement économique du Delta étaient des priorités pour le gouvernement. Une déclaration qui est bel et bien en contradiction avec la triste réalité de la région, marquée par un taux élevé de chômage et une extrême pauvreté. Il y a déjà des années, en effet, que la communauté du Delta dénonce la corruption qui règne dans les administrations nigerianes et l’exploitation qu’imposent les grandes puissances qui ont dépouillé la région de ses propres ressources, sans offrir aucun bien-être en échange.

 

En réponse à ce remaniement politique général, le “Mouvement pour l’émancipation du Delta” a accueilli avec “précoccupation” l’annonce, par le gouvernement nigerian, de constituer un ministère du Delta du Niger. C’est ce qu’affirme Jomo Gbomo, porte-paroles de l’organisation, dans un message envoyé par voie électronique aux principaux organes d’information.

 

Dans le document, nous pouvons lire que “la population de la région devrait recevoir cette dernière friandise avec préoccupation et ne pas accepter que les cinq prochaines décennies seront une nouvelle fois des années sombres de famine et de malnutrition, dues à un gouvernement qui gèrera à sa guise nos émotions, car ce n’est pas la première fois que l’on nous sert des “mets” soi-disant si appétissants: c’est ainsi depuis la fin des années 50”.

 

“Créer un ministère”, ajoute Gbomo, “n’équivaut pas à la venue du Messie tant attendu. Le Nigeria a créé quantité de ministères au cours de ces quarante dernières années et aucun d’entre eux n’a eu un impact positif sur la population. Ce sera une voie de plus pour la corruption et les favoritismes politiciens”. En effet, la situation pourra difficilement changer. Il y a effectivement trop d’intérêts qui tournent autour de l’Etat nigerian, premier producteur de pétrole du continent africain et septième exportateur mondial. Le Nigeria est l’une des régions du monde les plus riches en hydrocarbures, avec des réserves de pétrole équivalant à 32 milliards de barils; il est aussi le cinquième fournisseur de brut pour les Etats-Unis. Au fil des années, l’or noir du Nigeria a éveillé l’intérêt de plus d’une grande puissance.

 

Après avoir été courtisé par la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, l’Europe et les Etats-Unis, l’Iran, à son tour, a commencé, ces derniers mois, à s’intéresser au pétrole nigerian. L’Iran a noué des rapports bilatéraux avec le Nigeria, promettant une coopération commerciale, politique et nucléaire.

 

Un accord a ainsi été signé début septembre à Abouja durant les rencontres de la Commission irano-nigeriane. Cet accord prévoit de fait le cession au Nigeria de technologies nucléaires à usage civil pour la production d’électricité, sans aucune implication militaire. Malgré cela, la nouvelle “amitié” entre le gouvernement d’Abouja et Téhéran, a provoqué un état d’alerte à la Maison Blanche et sur le Vieux Continent.  Les Etats-Unis ne veulent pas que le Nigeria tombe dans les bras d’Ahmadinedjad. Mais il n’y a pas que cela. Washington ne peut pas se permettre de perdre l’exclusivité de ses rapports pétroliers avec les Nigerians, sous peine de dépendre exclusivement du Moyen Orient pour ses besoins énergétiques.

 

Les Etats-Unis avaient en effet prévu d’importer, d’ici la fin de la prochaine décennie, 25% de  ses besoins en pétrole des gisements du Golfe de Guinée. Un projet où le Nigeria a évidemment un rôle important à jouer, étant le premier exportateur de brut de l’Afrique sub-saharienne. En échange, l’administration américaine a promis de fournir armes et formations à l’armée nigeriane, afin qu’elle puisse combattre les guerilleros du Delta du Niger, qui réclament le partage des revenus du pétrole pour améliorer les confitions de vie de la population. Le Nigeria, il est vrai, ne peut se permettre d’enfreindre les règles frauduleuses imposées à l’échelle internationale.

 

La région, où se situe le Nigeria, est en mesure de produire un peu plus du sixième de ses propres besoins en électricité. Le pays ne possède pas de raffineries pour pouvoir traiter le pétrole et a un besoin urgent d’électricité pour développer ses propres secteurs industriels, qui  ont été ruinés, exactement comme son agriculture. Et comme l’assistance promise par les pays occidentaux se limite à de simples paroles, le Nigeria est bien obligé d’accepter toutes les offres, quelles que soient leurs provenances, en dépit qu’elles ne soient nullement désintéressées. C’est là une faiblesse patente du pays. Les Etats-Unis et l’Europe en sont inquiets parce que le Nigeria ne fait pas la distinction entre “bons” et “méchants” partenaires potentiels sur l’échiquier international. Une preuve? Le nouvel accord commercial, pour un montant de deux milliards et demi de dollars, qui vient d’être signé, début septembre, entre Gazprom et la Compagnie Pétrolière Nationale du Nigeria. Après quasiment dix-huit ans d’absence, Moscou revient en Afrique, tente de reprendre pied sur le continent en signant toute une série d’accords pour des fournitures énergétiques et militaires avec le Maroc, la Libye et l’Algérie.

 

Les Etats-Unis sont donc contraints de se préoccuper de l’expansionisme économique russe, tandis que l’Europe sait qu’elle dépend de Moscou pour son énergie. Le récent projet de Gazprom de construire un gazoduc partant du Delta du Niger pour arriver à la Méditerranée, en traversant le Sahara, évincera en quelque sorte le Vieux Continent, car, normalement, c’est l’Europe qui, de fait, devrait avoir un lien privilégié avec l’Afrique via la Méditerranée.

 

Le Nigeria apparaît dès lors comme un partenaire fondamental sur l’échiquier géopolitique et géo-économique. Le pétrole peut tout à la fois faire son bonheur et faire son malheur. Parce  que le Nigeria est un pays pauvre et faible sur le plan politique, dont les ressources sont exploitées et emportées sans scrupules par de tierces puissances, aves lesquelles s’acoquinent une minorité locale corrompue. En fin de compte, la population du Nigeria est condamnée à la misère la plus absolue.

 

Francesca DESSI.

(article paru dans le quotidien romain “Rinascita”, 12 septembre 2008 – trad. franç. : Robert Steuckers).