Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 22 mai 2022

Qui gouvernera le système mondial de demain?

2015-06-10_global_605.jpg

Qui gouvernera le système mondial

 

de demain?

 

Pour quel type d'ordre?

 

Et dans quelle perspective globale?

 
par Irnerio Seminatore

L'ordre européen de l'équilibre des forces entre l'Est et l'Ouest a pris fin le 24 février 2022 avec l'ouverture des hostilités en Ukraine et le principe de légitimité de cet ordre s'est effondré avec les élections du Parlement européen du mois de mai 2019, avec l'affrontement radical entre souverainistes et globalistes, quant au primat du régime politique qui fonde la souveraineté de la loi nationale ou supranationale.


La guerre en Europe et la fin du mythe européen

L'Union Européenne est morte de la fin de son mythe, le déni de la guerre en Europe. Elle est morte du mépris de la dialectique historique, artificiellement apaisée et théoriquement anéantie. Elle s'est éteinte enfin de son absence de vision globale vis à vis de l'Amérique agissante.
 
Quel type de perspective historique reflètera la fin des combats en Ukraine dans le couloir continental de l'Eurasie entre le Khanat de la Horde d'Or des tatars turco-mongols de Crimée et l'espace légendaire qui mène à l'ancienne Novgorod de la Russie profonde? L'ordre européen de demain ne naîtra pas d'une perspective morale unique, imposée par les Monarchies absolues sur les peuples, comme dans la paix de Westphalie (1648), ni d'un rapport mondial des forces, de conception équilibrée, avec une Sainte Alliance des Princes pour le maintien de la stabilité, comme au Congrès de Vienne (1815), après la réintégration de la France, perturbatrice pendant deux siècles, et devenue avec Talleyrand facteur de conservation et de retour à l'ancien régime. Cet ordre ne sera pas la refonte régionale des Nations Unies, nées de San Francisco en 1945, après l'écrasante victoire des Etats-Unis sur le Japon impérial, en garants démocratiques de la paix globale. Les dirigeants de l'Occident, de l'Eurasie et du Pacifique ne se feront plus contre-poids, comme dans le concert européen du XIXème, mais ils joueront aux variables des rapports de pouvoir, de légitimité et de force à l'échelle du monde. Ce sera, dans la meilleure hypothèse, d'un ordre multipolaire, appuyé sur des alliances systémiques.

Le Leadership et l'ordre multipolaire. Qui définit la « grande stratégie »?

Les triangulations stratégiques Etats-Unis, Russie et Chine et, en subordre, les allégeances opportunistes des puissances relatives émergentes conduiront à se poser fatalement la question essentielle de toute coalition : "Qui définit la stratégie ? Qui gouverne le processus de changement par les armes et qui décide du but de guerre sur le terrain des combats ? Avant de traiter du problème de la réconciliation, successive à tout conflit et des règles à définir pour une communauté internationale recomposée, résumons schématiquement les traits de la paix de Westphalie (1648), du Congrès de Vienne (1815) et du concert mondial des Nations Unies (1945).
 
- Equilibre des forces, non-ingérence, inviolabilité des frontières, souveraineté nationale et légitimités multiples et distinctes pour le système de Westphalie.
 
- Quadruple Alliance (Angleterre, Autriche, Prusse et Russie), contre « l'Hydre de la Révolution » et face aux défis à l'ordre territorial (l'Otan de l'époque), Sainte Alliance pour les menaces aux institutions et pour la préservation du « statu quo » intérieur (l'Union européenne ante litteram), en ce qui concerne le Congrès de Vienne.
 
- Définition des objectifs communs et légitimes, pour faire face aux crises émergentes du point de vue du droit international (pour les Nations Unies).
 
Quelles sources d'inspiration et quels modèles d'ordre pour le monde d'après le conflit ukrainien, si la « paix des cimetières » ne régnera pas sur terre, à jamais vitrifiée par une guerre mondiale apocalyptique.

Le monde d'après, néo-machiavélien et chaotique

Il est fort probable que l'ordre planétaire de demain sera celui où des forces centripètes pourront contribuer, en apparence et très partiellement, à définir l'avenir commun et où la reconnaissance de l'unité planétaire s'accompagnera de l'acceptation du nouveau centre de gravité du monde, l'Asie-Pacifique turbulente.
 
Entre-temps le maintien ou le changement de l'Hégémonie (américaine), sera l'objectif prioritaire de la nouvelle phase historique, la phase néo-machiavélienne de l'histoire universelle, qui procédera de la priorité de tout système non chaotique, pour parvenir à l'établissement d'un ordre stable, au moyen d'un désordre organisé.
 
Ce nouvel ordre sera d'apparence démocratique pour éviter l'émergence de nouveaux centres de pouvoir et pour mieux fonder l'urgence d'un leadership ordonnateur, en Sujet-Maître de la Grande Politique. Or, puisque les grandes décisions sont toujours unilatérales, la nouvelle hégémonie sera conforme à la loi naturelle du plus fort, du plus rusé et du plus impitoyable. Le nouvel Hégémon sera de surcroît un décideur sournois, qui dispensera à chacun "sa" vérité et fera en sorte d'alimenter des guerres sans fin.
 
Si l'hégémonie sera l'objectif affiché pour maintenir l'unité du système, les revendications de groupes minoritaires multiples dépasseront, et de loin, le respect dû autrefois aux autorités établies et il n'y aura pas d'uniformité rationnelle des sociétés ni de théories politiques préfigurant un ordre d'avenir. La lente disparition des vieilles doctrines du sacré et de l'immortalité de l’âme, ne permettront pas de faire porter aux Églises une part de la légitimité assurée autrefois par « l' unité des deux glaives », du Trône et de l'Autel. Le seul principe calculable de la rationalité politique, la « Raison d'Etat » ou le visage patriotique de « l'intérêt national », se succèderont selon les cycles aristotéliciens des formes pures et des formes corrompues, dans une conjoncture de transition systémique et de naissance de nouveaux paradigmes. Par ailleurs la diffusion des critiques au concept de hiérarchie et de suprématie sociale, provoquera une accélération dans la dissolution des sociétés traditionnelles, qui avaient trouvé une forme de défense dans les doctrines de la foi et dans le partage de la souveraineté dans les vieilles terres d'Europe, d'Afrique et d'Amérique.

Le non-engagement et le débat sur l'aide militaire

Face à la « menace russe » les pays d'Europe centrale (Pologne, Hongrie, Etats baltes), obligés de choisir entre l'unité de façade proposée par l'Union européenne et l'exigence de protection et de sécurité, garantie par Hégémon à travers l'Otan, choisiront l'asservissement à Hégémon et la guerre contre l'ennemi désigné, voulue par le leader de bloc. Ainsi la vassalité de l'Europe centrale vis à vis de l'Amérique deviendra une nécessité politique et militaire, afin de décourager implicitement l'Allemagne de vouloir unifier demain, le continent par la force, en jouant la carte d'une nouvelle entente stratégique avec Moscou, une réédition de l'Ostpolitik contre les puissances passives de l'Ouest et les illusions politiques de la France de préférer le verbe à l'action et la politique intérieure à la politique internationale et continentale. Au-delà de cet horizon, l'équilibre entre les rivalités européennes se prolongera en une recherche constante des équilibres de pouvoir entre l'Europe occidentale et le reste du monde, autrement dit les puissances montantes du Golfe, de l'Eurasie et de l'Indo-Pacifique. Et ce même équilibre s'étendra à la sphère religieuse, mobilisant l'Islam et l'univers musulman, comme nouveaux et puissants perturbateurs. Ainsi, face à la crise ukrainienne qu'elle aura contribué politiquement à créer et qu'elle aura successivement alimenté en armements (une enveloppe de 1,5 milliards d'euros en 2022, au titre de la « facilité européenne pour la paix », face à 33 milliards de dollars proposés par J. Biden au Congrès), l'Europe survivra-t-elle au défi existentiel du XXIème siècle, dans la recherche d'un ordre mondial qui exige entre partenaires d'alliance un rapprochement des stratégies et des visions du monde, au lieu d'une évolution conflictuelle et d'un affrontement systémique et civilisationnel, conforme aux intérêts américains?

Neutralité et allégeance politique

Un débat, au même temps qu'un combat, est en cours en Europe occidentale sur l'aide militaire et le soutien humanitaire aux populations civiles ukrainiennes, dont la « limite » est représentée par le concept de « non-belligérance », décidé par Moscou. La neutralité politique et non morale, exigée par la Russie à l'adresse de l'Ukraine vis à vis des occidentaux fait partie d'une diplomatie risquée, qui condamne Kijiv au combat et éloigne les perspectives de compromis et de sortie de crise. D'autre part la ligne idéologico-politique, suivie par la Chine et par les pays non-engagés, tache d'éviter qu'ils ne subsistent que deux camps, deux sortes de pays et deux types de régimes aux prises. Pariant sans vraiment y croire sur la victoire de Kijiv sur Moscou, l'Amérique entend clairement affaiblir et épuiser la Russie, par personne interposée, et pousser Zelenski au combat, jusqu'au « dernier homme ». Or, dans l'éloignement d'un compromis, imposé par les Américains à leur agent de Kijiv, comment l'Europe doit elle se définir par rapport aux cinquante-huit pays qui, aux Nations Unies, n'ont pas voté la censure contre Moscou pour son initiative militaire, dictée par son exigence de sécurité et de cohésion intérieure ? Quant au thème de la neutralité, proposée au futur statut de l'Ukraine, la mesure proposée, qui demeure toutefois un des enjeux majeurs du conflit, la finalité d'ordre diplomatique et militaire est moins d'obtenir la capitulation de Kijiv, que d'interdire son entrée dans l'Otan. La forme que pourra prendre cette neutralité constituera une option géopolitique à convenir entre les belligérants et la communauté internationale, puisqu'ils auront le choix, entre neutralité armée (Suède et Suisse), neutralité désarmée (Finlande et Autriche) et une forme générique de neutralisme, qui a confondu, par le passé, une singularité géopolitique (Yougoslavie) et une option idéologico-politique, correspondant à tous les pays qui n'appartenaient pas explicitement à aucun bloc ou regroupement militaire.

publishelsinhable.jpg

La France et les défis diplomatiques d'Helsinki (1975)

Au titre d'une rétrospective historique, l'issue de la première « guerre froide » a comporté le remplacement des tensions et des crises par le développement d'une coopération paneuropéenne entre nations indépendantes, situées entre l'Atlantique et l'Oural. Ceci a impliqué pour la France, de considérer le pan-européisme comme un moyen pour dépasser l'ordre bipolaire. L'Acte final d'Helsinki réaffirmant le « statuquo » politique et territorial de l'Europe, proclamait la possibilité du changement pacifique des frontières, défendant le principe westphalien de la souveraineté et de la « non-ingérence », à propos des dispositions dites « humanitaires » (échanges de personnes, informations et idées). L'interprétation des pays de l'Est, opposés à la diffusion du « virus de la liberté », soutenue par les occidentaux se fit au nom du traité de Westphalie. En réalité, la lecture qu'en fit chaque partie fut absolument contradictoire, car le vocabulaire commun cachait des réalités politiques divergentes et antagonistes. Les défis diplomatiques d’Helsinki créèrent une désidéologisation de la détente et un dépérissement des blocs, anticipant l'émergence du tripolarisme dans le monde. Face à une situation pour beaucoup similaire le temps n'est-il pas venu de reprendre la tentative d'un Helsinki-2 ?

L'Acte Final D'Helsinki (Août 1975) et la naissance d'une diplomatie triangulaire

L'Acte Final d'Helsinki, marqua la transition de la bipolarité à la diplomatie triangulaire et le début d'une détente qui ne pouvait être limitée aux États. L'actualité de la Conférence d'Helsinki repose aujourd'hui sur le renversement du « jeu d'antagonismes asymétriques » entre Washington-Pékin et Moscou. De facto, l'antagonisme sino-américain a pris le dessus sur le rapprochement russo-chinois, qui était à l'époque improbable, ainsi que sur les relations russo-américaines de stabilisation et de prolongement du Traité New Start concernant le réarmement par la maîtrise des armements. L'influence de l'Acte final sur la scène diplomatique influa, à l'époque, sur le dégel des alliances bipolaires (Otan, Pacte de Varsovie) compte tenu de la crainte de la part de chaque acteur d'une coalition des deux autres contre lui. Cette Conférence permit en Europe l'encadrement de l'Ostpolitik de Willy Brandt pour le règlement diplomatique de la « question allemande » et la normalisation des relations entre RFA et RDA.

Changements de l'échiquier géopolitique et esquisse de prospective stratégique

Le conflit ukrainien actuel, qui a abouti au « Coup d'État de Maïdan » (février 2014), au « retour de la Crimée » à la Russie et au conflit séparatiste concomitant de l'Est de l'Ukraine (Donetsk, Lougansk), a visé à saper l'influence de la Russie et le danger qu'elle représente, aux yeux des Etats-Unis, dans l'espace post-soviétique et dans le monde post-occidental. L'ensemble des dynamiques mentionnées, promues au nom de la démocratie, permet de brosser une esquisse de prospective stratégique, mettant en valeur les caractéristiques générales de la conjoncture.
 
Les éléments retenus interfèrent entre eux et affectent le système dans son ensemble, par leurs répercussions d'ordre général.
 
Ils concernent :
- les hypothèses de conflits entre pôles et les scénarios de belligérance entre alliances continentales et alliances insulaires ;
- la stratégie à adopter par Hégémon vis à vis d'une grande coalition eurasienne et anti-hégémonique (Russie, Chine, Iran) ;
- les incertitudes des nouvelles « coalitions multipolaires » dans un contexte de bipolarisme sous-jacent (Chine-USA) ;
- le système de sécurité ou de défense collectives, qui échappe en large partie aux organes existants (ONU, OTAN, autres...) et aux instances de gouvernance actuelles (G7, G20), et cela en raison des variations de la « mix security » ;
- les combinaisons croisées de la « Balance of Power »et de la « Balance of Threats »; la première  pratiquées par les puissances traditionnelles  et la deuxième par les puissances montantes (comme mélange de menaces et de vulnérabilités) ;
- la démocratisation du feu balistico-nucléaire (ADM) et la généralisation multiforme de nuisances et de terrorisme (Iran, Corée du Nord...) ;
- la dominance offensive de la cyber-guerre et des guerres spatiales, qui induit une modification du rapport de forces entre attaquants et défenseurs (avec une prime à l'attaquant) ;
- l'asymétrie, les guerres hybrides et les conflits non maîtrisées ;
- une tentative d'isolement international de la Russie, comportant une multitude de sanctions économiques et financières, personnelles et de groupe, à l'efficacité douteuse. Ces mesures, impliquant une logique de rétorsions, frappent en retour l'Allemagne (Nord Stream2) et les autres pays européens, suscitant une fracturation de l'unité de camp occidental, déjà compromise par la subordination de la démocratie à l'Hégémonie.
 
Ainsi les institutions universelles, de débat et de prévention, comme foyers de médiation, d'élaboration de règles ou de leurs contestations (ONU, etc.), ont été reléguées à des missions de sécurité collective et à la gestion mineure des tensions
 
Trois observations incitent cependant à la réflexion.
 
Pour la première : la distribution des alliances s'effectue en fonction d'un choix systémique, qui discrimine, comme toujours, entre puissances du « statu quo » et puissances perturbatrices, puissances terrestres et puissances thalassocratiques et concerne principalement l'étreinte de la Russie et de la Chine.
 
La deuxième vaut l'observation de R.Aron ,formulées dans les années soixante selon lequel il ne suffit pas de parler de pôles , mais de savoir que sont politiquement et concrètement ces pôles.
 
Quant à la troisième, la criminalisation de la guerre, rendue exemplaire au procès de Nuremberg pour « Complot contre la Paix » et visant à faire passer l'agression hitlérienne comme crime international, incitant au châtiment des responsables, soulève une objection juridique dans son application éventuelle, même figurée à Poutine, qui tient d'une part au concept de crime et de l'autre à la figure qui l'incarne. S'agit-il de punir l'Etat ou le Chef de l'Etat ? Dans le premier cas la sanction souhaitée concerne la souveraineté, dans l'autre des personnalités identifiées (Poutine et ses plus proches oligarques), au moyen desquelles l'Etat russe est punissable pour les crimes contre la paix et pour les crimes de guerre (thèse des Américains et des médias mainstream). La seule hypothèse applicable serait celle de Winston Churchill, « One man, one man alone! », lorsqu'on peut prouver que la totalité absolue des pouvoirs étaient dans les mains d'un seul homme, incarnant un Etat criminel. Dans ce cas, il faudrait que la communauté des Etats ait adopté le juridisme le plus formel, selon lequel « la guerre est mise hors la loi ». Ce qui n'est pas le cas, puisque la guerre, « ultima ratio regum », demeure légale et légitime. Devant les difficultés que soulèvent les deux hypothèses, les occidentaux, mélangeant morale et politique, opinent pour la responsabilité individuelle, impossible à adopter, mais utile pour démoniser l'adversaire dans une campagne acharnée d'illations et de propagande.

Guerre-en-Ukraine-Kiev-se-bat-pour-ne-pas-tomber-aux-mains-des-Russes.jpg

La guerre en Ukraine, l'aide militaire et ses répercussions politiques aux Etats-Unis

La guerre en Ukraine a relancé un débat aux Etats-Unis entre les deux courants de pensée, les idéalistes interventionnistes, défenseurs de la démocratie libérale et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et les réalistes classiques, porteurs du souverainisme et nationalisme américains, sur le rôle des Etats-Unis dans le monde. En l'absence d'un débat équivalent en Europe, le bilan européen ne va pas plus loin d'un appel, générique et peu engageant, sur l'indépendance politique et l'autonomie stratégique et touche indirectement, surtout en France, le débat sur la souveraineté et la supranationalité, ainsi que le fondement, démocratique ou technocratique de leur pouvoir. Il investit le domaine du multilatéralisme et de ses institutions (UE, ONU, institutions de Bretton Woods, FMI, BM...) et donc le rapport entre autorités fonctionnelles et autorités politiques dans la scène internationale. Il a été remarqué (L.Nardon. Le Monde du 5 mai) que, pour le Secrétaire d'Etat, Antony Blinken, la guerre en Ukraine est la transposition du débat interne entre républicains-populistes et idéalistes-progressistes, intégrant l'Ukraine et l'Europe centrale dans une zone de redéfinition de la géopolitique américaine, dont la posture prioritaire est représentée par la menace de l'Empire du milieu. Ainsi l'issue de cette crise, à caractère régional, est resituée à un baromètre des relations globales entre Washington et Moscou.

General-Lepointre.jpg

La reconfiguration du pouvoir international. Problèmes régionaux et «balance» mondiale

Le Chef d'état-major des armées françaises, Général F. Lecointre (photo), après avoir rappelé que « le risque de conflit va s'accroître d'ici à 2030 » (Le Figaro du 22-23 mai 2021), a conclu son jugement sur la conjoncture stratégique actuelle par la formule « Nous allons vers une réorganisation de l'ordre du monde ». L'examen de ce procès est tout autant de nature politique que stratégique, et vise l'aspect régional et global de la sécurité, par une vue d'ensemble de la conjoncture, « car le cours des relations internationales reste suprêmement historique : en toutes les acceptions de ce terme » (R.Aron). A ce propos et sur le plan politique, le théâtre européen élargi (par l'inclusion des crises en chaîne, allant des zones contestées de l'Europe orientale au Moyen Orient et donc des Pays Baltes, Bélarus et Ukraine au Golfe et à l'Iran, en passant par la Syrie et par la confrontation israélo-palestinienne), peut-devenir soudainement l'activateur d'un conflit interétatique de haute intensité. Cette hypothèse n'est pas nulle et nous pousse à la conjecture que la clé, déterminante et finale, de l'antagonisme régional en Europe, dont l'enjeu est la suprématie d'un État sur le continent, par le contrôle de sa zone d'influence est, aux yeux des occidentaux, la répétition par la Russie des aventures des grands États du passé (Espagne, France et Allemagne). La conclusion d'une pareille aventure se situerait dans la bordure continentale et maritime de l'Eurasie et dans la stratégie du Rimland du monde. Autrement dit, à la frontière indécise entre les problèmes régionaux irrésolus, en Europe ou ailleurs, et les équilibres stratégiques de la « Balance of Power » mondiale, pivotant désormais sur le système asiatique, devenu central. Ainsi, l'actuelle progression vers une guerre générale repropose aux décideurs le dilemme classique, hégémonie ou équilibre des forces, comme dans les guerres du passé. Or, suite à la constitution d'un système asiatique autonome autour de la Chine, comme centre de gravité mondial, la victoire finale, dans un affrontement général, pourrait échapper à la coalition des puissances maritimes, le Rimland, par l'impossibilité d'une conquête ou reconquête de l'Eurasie de la part de l'Amérique et de ses forces coalisées et vassales. Au sein de la triade, Russie, États-Unis et Chine les deux plans d'analyse, régional et planétaire, présentent des interdépendances conflictuelles majeures et caractérisent cette conjoncture comme de « révolution systémique », plus encore que de « transition hégémonique ». Par le biais de la sécurité régionale nous percevons clairement que se met en place une autre organisation de l'ordre du monde et que cet ordre se structure autour d'une compétition sans nuances entre Chine et États-Unis, dans laquelle chaque pays est obligé de choisir son camp, y compris la Russie, qui perdrait son rôle traditionnel d'équilibre.

En ce qui concerne l'Europe, qui a inventé tous les concepts-clés de la vie internationale, la souveraineté, l'État-nation, l'équilibre des forces, l'empire universel et la jalouse émulation ; elle demeurera le seul ensemble du monde moderne à ne jamais avoir connu de structure politique unifiée.

Ainsi en Europe de l'Ouest, dépourvue d'unité et d'identité politique et militaire, la confrontation colporte une déstabilisation des régimes au pouvoir et des formes de sociétés, au cœur desquels s'affrontent des héritages ethniques et culturels antinomiques. Depuis 1945 et le processus de décolonisation l'Europe a perdu la force et la confiance en elle-même, qu'elle a remplacé par le règne de la morale et de la loi, aggravé par l'égarement de ses intérêts et de son rôle. Par ailleurs, déshéritée par le Saint Esprit de la Realpolitik, la construction bureaucratique qui lui a succédé, lui a interdit initiatives et risques, faisant d'une médiocrité souveraine, la reine de toutes les batailles.

Quant aux aspects géopolitiques et stratégiques, la crise des démocraties occidentales engendre deux tentatives contradictoires, l'exigence de compenser les faiblesses internes de l'autorité et de l'État, marquées par le terrorisme et par l'ennemi islamique et la subordination accrue à l'alliance atlantique, l'Otan. La recherche européenne d'une autonomie politique et d'une indépendance stratégique, assurant un équilibre géopolitique entre l'Est et l'Ouest, résulte de la tentative d'échapper aux contraintes de sécurité mondiale et d'une crise asiatique majeure, sous peine, pour l'Europe, de disparaître totalement et de perdre sa marge résiduelle de liberté d'action vis à vis de la Russie et de la Chine. Dans une pareille situation, la Chine, puissance extérieure à l'Europe, mais dominante en Eurasie, serait bénéficiaire d'une lutte à mort entre l'Occident et la Russie et marquerait la prééminence finale sur le monde connu

Irnerio Seminatore est l''auteur de "Multipolarité au XXIe siècle" (VA Éditions).
 

1a06645b9f57442b5c0139758b209a6832b68222e23a2d1c6b5e24ac436379b3.jpg

vendredi, 25 mars 2022

La position diplomatique du Pakistan sur la crise ukrainienne

imran-khan-military-GettyImages-1239432654.jpg

La position diplomatique du Pakistan sur la crise ukrainienne

Saima Afzal

Source: https://www.geopolitica.ru/en/article/pakistans-diplomatic-stance-ukraine-crisis

Le Pakistan est un pays pacifique et sa politique étrangère vise à promouvoir les normes internationalement reconnues des relations interétatiques qui comprennent le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de tous les États, la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États et la non-agression et le règlement pacifique des différends. Si nous examinons la crise actuelle entre la Russie et l'Ukraine, le Premier ministre pakistanais Imran Khan, lors de sa visite à Moscou les 23 et 24 février, a regretté la récente situation bellogène entre la Russie et l'Ukraine et a espéré que la diplomatie pourrait éviter un conflit militaire. Il a également souligné la nécessité de régler les différends par le dialogue et la diplomatie. Le dirigeant pakistanais a réaffirmé que son pays cherchait à établir des liens équilibrés avec les grandes puissances mondiales et ne ferait partie d'aucun bloc politique mondial.

Historiquement, l'Ukraine occupe une position géographique stratégique en Europe. Jusqu'à la dissolution de l'Union soviétique en 1991, la Russie et l'Ukraine faisaient partie de l'Union soviétique. Contemporain, le conflit Russie-Ukraine a commencé lorsque la Russie a tenté d'empêcher le pays de rejoindre l'OTAN car il représente une menace pour sa sécurité nationale. Fondamentalement, Moscou veut garder l'Ukraine dans son bloc, arguant qu'elle serait une menace pour la sécurité russe, si elle rejoignait l'OTAN.

Cependant, le Pakistan entretient des relations bilatérales avec la Russie et l'Ukraine et, tout en maintenant sa politique de neutralité, le Pakistan s'abstient d'interférer dans les affaires intérieures des deux États et demande à résoudre leur problème par voie diplomatique. Le Pakistan est resté en marge du débat de l'ONU sur la crise russo-ukrainienne. Pourtant, les hauts diplomates de 22 pays, dont les États membres de l'Union européenne, ont conjointement appelé le gouvernement pakistanais à soutenir une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies condamnant l'action de la Russie en Ukraine. Une déclaration commune signée par 22 pays de l'Union européenne a exhorté le Pakistan à se joindre à eux pour condamner les actions de la Russie. Le 2 mars 2022, le Conseil de sécurité des Nations Unies a convoqué une session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies pour adopter une résolution de condamnation de la Russie. Il s'agissait d'une session rare, convoquée après 20 ans. Cependant, lors de cette session de l'AGNU, 141 pays ont voté contre la Russie et 35 pays, dont l'Inde, la Chine, le Pakistan et les EAU, se sont abstenus de voter. Le Pakistan a son propre intérêt national et sa propre stature et ne veut pas faire partie d'un quelconque bloc politique et être utilisé contre un État. Bien que le Pakistan ait fait l'objet de pressions de la part de l'Occident pour les favoriser en mettant la Russie sur la touche dans la guerre en Ukraine.

fiches_info-marche-du-jour-hausse-des-previsions-de-production-de-ble-en_russie-et-australie-pour-2021.jpg

L'Ukraine et la Russie représentent ensemble un quart du commerce mondial des céréales et constituent un tiers des exportations mondiales de blé et d'orge. L'Ukraine est le cinquième plus grand exportateur de blé au monde et, en 2021, le Pakistan a importé 39 % de ses importations totales de blé d'Ukraine. En raison de la crise globale entre la Russie et l'Ukraine, le commerce dans cette région sera affecté et les prix des produits de base resteront élevés. Le Pakistan a également l'intention d'acheter deux millions de tonnes de blé à la Russie et de construire un gazoduc de plusieurs milliards de dollars. La situation actuelle entre la Russie et l'Ukraine affectera directement ou indirectement le Pakistan.

Actuellement, les dirigeants pakistanais cherchent à stabiliser d'urgence l'économie du pays, frappée par l'inflation, en augmentant la productivité intérieure et en attirant les investissements étrangers. La toute première politique de sécurité nationale du Pakistan, dévoilée plus tôt cette année, a réaffirmé l'aspiration du gouvernement à l'intégration régionale et contenait même des dispositions provisoires pour de meilleures relations avec son grand rival, l'Inde. Le document appelait également à "réimaginer le partenariat du pays avec la Russie en matière d'énergie, de coopération en matière de défense et d'investissement". Pour atteindre ses objectifs économiques, le Pakistan est conscient qu'il doit maintenir la paix régionale et éviter de s'empêtrer dans le maillage croissant de la politique de puissance mondiale. Le Pakistan préconise un dialogue direct entre la Russie et l'Ukraine et met l'accent sur la solution diplomatique du conflit.

jeudi, 18 janvier 2018

Patriotismo constitucional: Deconstrucción de la conciencia nacional

multiculturalismespw.jpg

Patriotismo constitucional: Deconstrucción de la conciencia nacional

Ex: http://www.katehon.com/es

El proceso separatista  catalán, con su punto álgido en el referéndum ilegal del  1 de octubre de 2017, provocó una reacción patriótica inesperada no solo en Cataluña, traducida en movilizaciones  populares en defensa de la Cataluña Hispánica y la unidad de España.


Una reacción  inesperada además, por las décadas en las que el mismo  régimen del  78 y su clase política, llenos de complejos y de una concepción ajena y beligerante contra todo planteamiento identitario – asociándolo erróneamente con el separatismo - han utilizado el denominado patriotismo constitucional como la respuesta del denominado “bloque constitucionalista” frente  al secesionismo.


Ciertamente el  régimen del  78 se encuentra  ante un fenómeno que se le puede  ir de las manos, por lo que empezó - a través de los partidos constitucionalistas (PP. Ciudadanos y PSOE) y movimientos cívicos afines a éstos-  la canalización de la reacción patriótica hacia un constitucionalismo, responsable por acción u omisión de la actual problemática territorial con los separatismos que no se circunscribe solo a Cataluña o País Vasco.
Y es que, la influencia alemana en el régimen del  78, no solo viene aplicada a la Ley fundamental de Bonn de 1949 o al asumir como propia la idea del “Estado social y democrático de derecho”, los partidos que se llevan turnando en el poder durante la Segunda Restauración, han asumido en sus idearios el concepto de patriotismo constitucional.


En el caso del PSOE era previsible por la matriz izquierdista y socialdemócrata de este concepto, pero en el caso del PP, fue asumido en una ponencia aprobada en su congreso nacional de Enero de 2002, evidenciando una vez más los complejos de la derecha española.


El constitucionalismo, entonces, tiene como base ideológica al patriotismo constitucional, un concepto surgido del “Institut für Socialforschung” (Instituto de Investigación Social), también conocido como Escuela de Frankfurt, en cual se agrupaban seguidores de Marx, Hegel y Freud.


El más conocido de sus teóricos, Jürgen Habermas, en su obra “Identidades nacionales y postnacionales” define al patriotismo constitucional de la siguiente manera:
“En este caso las identificaciones con las formas de vida y tradiciones propias quedan recubiertas por un patriotismo que se ha vuelto más abstracto, que no se refiere ya al todo concreto de una nación, sino a procedimientos y a principios abstractos.”


(…) “En el proceso público de la tradición se decide acerca de cuáles de nuestras tradiciones queremos proseguir y cuáles no.”
Si  nos  atenemos a las palabras de Habermas,  podemos comprender que la consecuencia de la  crisis de la conciencia nacional en España, se debe precisamente a un proceso de deconstrucción de ésta que el mismo Régimen del  78 ha ido realizando, como continuación de todos aquellos que desde el siglo XVIII impusieron la extranjerización y  el rechazo a nuestra identidad cultural e histórica, considerada como algo arcaico y oscurantista que debía ser sustituido por unos valores ilustrados que como aportación negativa, traían la ruptura del individuo con “su circunstancia”, esto es, tradición, identidad, cultura, Historia o etnia; para ser sustituido por un individuo desarraigado que pueda ser manejable por intereses ajenos a la nación de la que forma parte.


Y es que para que exista una conciencia nacional, ésta solo tiene sentido con la fidelidad a nuestras señas de identidad y asumiendo un relato histórico nacional que va desde la Roma Imperial hasta nuestros días, pasando por la reafirmación de España con la Reconquista.


Un patriotismo identitario, popular y soberanista que no suponga la adhesión a regímenes concretos, sino que éstos sirvan a los intereses de España y los españoles por encima de todo.

jeudi, 02 décembre 2010

Summit NATO: il gioco di Ankara

turkeyNATO.jpg

Summit Nato, il gioco di Ankara

di Alberto TUNDO

Ex: http://it.peacereporter.net/

Via il riferimento all'Iran nei documenti sullo scudo missilistico e pianificazione strategica concertata: a Lisbona la Turchia ha imposto il suo gioco

Aveva delle buone carte da giocare e alla fine della partita ha portato a casa i suoi punti. Se ha senso cercare un vincitore al termine del vertice Nato di Lisbona, allora certamente uno dei Paesi che può essere più soddisfatto del meeting è la Turchia.

Il doppio colpo di Ankara. Sono due i successi più evidenti ottenuti dalla delegazione turca, due vittorie che mettono Ankara al centro della scena e sono di fatto la consacrazione di un gioco diplomatico condotto con grande abilità dal premier Tayyip Erdogan e dal suo ministro degli Esteri, Ahmet Davutoglu, da molti osservatori ritenuto l'ideologo di questo neo-ottomanesimo, cioè del ritorno ad una politica estera quasi imperiale. Com'era stato largamente previsto, i turchi hanno puntato i piedi su due temi in particolare, legati strettamente a quella che è diventata una priorità della politica di difesa Usa e, quindi, della Nato: lo scudo missilistico. La Turchia ha ottenuto che nei documenti ufficiali, lo schema difensivo a beneficio dei partner europei basato su un sistema di radar e missili intercettori, non sia diretto apertis verbis contro l'Iran. Allo stesso modo, ha imposto a Washington e ai partner dell'Alleanza un suo ruolo nella pianificazione strategica, prima dell'utilizzo dello scudo, e nella gestione delle relative strutture situate sul proprio territorio. "La questione - aveva detto Erdogan alla stampa - è chi avrà il comando e dovrebbe spettare a noi, soprattutto se è un piano che va attuato nei nostri confini, altrimenti non ci sarà possibile accettarlo". Sembra una cosa da poco ma geopoliticamente vale molto e certifica la trasformazione del brutto anatroccolo in un cigno: il membro dell'Alleanza che un tempo portava in dote la sua posizione strategica, adesso è un attore che ha una propria capacità di manovra, un proprio spazio vitale che prescinde dalla Nato. Negli ultimi anni, il governo turco si è avvicinato molto a quello iraniano, fungendo da mediatore e garante con la comunità internazionale, per la questione nucleare; ma Ankara è legata a Teheran dagli enormi interessi che riguardano la partita energetica, con la Turchia che è il principale consumatore del gas iraniano.

Una crescente indipendenza. Lo scorso luglio, al Consiglio di Sicurezza dell'Onu, fu proprio Ankara ad opporsi ad un inasprimento delle sanzioni contro l'Iran, sospettato dagli Stati Uniti ma non solo di lavorare ad un progetto nucleare con scopi militari. Una minaccia, quella dell'atomica degli ayatollah, contro la quale era stato progettato un sistema difensivo che prevedeva l'integrazione delle strutture dei vari Paesi dell'Alleanza in un quadro di difesa integrato, con radar e missili intercettori montati in Polonia, Romania e Turchia appunto, la quale non vuole che lo scudo missilistico sia presentato al mondo come un'arma in funzione anti-iraniana. E' una questione di interessi economici, geopolitici ma anche di sicurezza nazionale: la leadership turca sa cosa potrebbe accadere se gli Stati Uniti o Israele arrivassero ad uno scontro armato con l'Iran, con cui divide i confini orientali, quindi si è mossa per disinnescare la bomba. Ad un congelamento dei rapporti con Gerusalemme, Ankara ha accompagnato segni di distensione e normalizzazione nei confronti di due Paesi del cosiddetto "asse del male", Iran e Siria. Non è un caso che nel documento strategico sulla sicurezza nazionale, detto libro rosso, diffuso ad ottobre dall'esercito turco, questi ultimi due stati sono stati eliminati dalla lista delle potenziali fonti di pericolo. Israele, invece, vi figura ancora.

Prima veniamo noi, poi la Nato. Gli analisti aspettavano Ankara al varco, dopo il "tradimento" del voto pro-Iran al Consiglio di Sicurezza: adesso dovrà dimostrare di essere ancora un partner fedele e affidabile, hanno detto in molti nei giorni a ridosso del vertice. Ma la Turchia non si è presentata per fare un atto di contrizione, tutt'altro. La difficoltà principale stava nel far passare il messaggio che se l'Iran dovesse dimostrarsi un pericolo, non sarà il governo turco a frenare una politica di containment. Ma al momento non lo è. Lo dicono sondaggi recentissimi, secondo i quali per i turchi un Iran dotato di armi nucleari non costituirebbe comunque una minaccia, non evidente come quella terroristica. "La Turchia prende le sue decisioni in primo luogo guardando al suo interesse nazionale e solo dopo alla solidarietà dell'Alleanza", ha detto senza mezzi termini il presidente turco Abdullah Gul. Non c'è molto da dire. Questa chiarezza spiega perché Washington e gli altri alleati si siano dovuti rassegnare a eliminare qualsiasi riferimento all'Iran e a far entrare la Turchia nella stanza dei bottoni, quella in cui le linee strategiche vengono definite. Gli elementi di dettaglio, come quelli riguardanti il comando, il controllo e il posizionamento degli elementi del sistema difensivo, verranno decisi più avanti. Al momento si sa che ai governi alleati sarà chiesto uno sforzo di circa 200 milioni di euro, da qui ai prossimi dieci anni, per integrare i propri sistemi missilistici nel quadro dello scudo americano.

Alberto Tundo