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dimanche, 15 novembre 2020

Progressistes et populistes face-à-face

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Progressistes et populistes face-à-face 

Chronique de Paysan Savoyard

(n°238 – novembre 2020)

Ex: http://linformationnationaliste.hautetfort.com

Que Trump soit définitivement battu ou qu’il réussisse à renverser la situation sur le plan judiciaire, que sa défaite soit intervenue au terme d’un processus électoral régulier ou qu’elle soit le résultat d’une fraude massive, tout cela ne change rien à la situation qui est aujourd’hui celle des Etats-Unis : il y a deux Amérique, probablement irréconciliables. L’Amérique des Américains blancs de la classe moyenne et de la classe populaire, opposés à l’immigration et au libre-échange mondial qui ont bouleversé et dégradé leurs conditions de vie et détruit leurs emplois. Et l’Amérique de la classe supérieure, alliée aux minorités raciales, toutes deux favorables à l’immigration et à la mondialisation, par idéologie et parce qu’elles en tirent profit. Ces deux Amérique, l’Amérique populiste et l’Amérique progressiste, n’ont plus rien en commun. Elles pèsent le même poids démographique. Et elles sont face à face.

La situation est peu ou prou la même en France et en Angleterre. Elle est en train de devenir identique dans presque tous les pays d’Europe.

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  • La révolution libérale-libertaire

S’étendant sur une période d’une trentaine d’années entre la fin des années soixante et la fin des années quatre-vingt-dix, une révolution a touché le monde occidental, tenant à la fois aux mœurs et à l’organisation économique et sociale : la révolution libertaire et économiquement libre-échangiste. Partie des Etats-Unis, avant de se diffuser en Europe, elle a bouleversé et déstructuré les sociétés et les économies traditionnelles.

La révolution libertaire commence dans les années soixante, déclenchée par les milieux de la gauche américaine, particulièrement implantés dans les universités. Aux Etats-Unis comme ensuite en Europe, des groupes militants efficaces ont combattu les cadres de la société traditionnelle : la religion, la famille, le principe d’autorité ou encore la distinction des rôles traditionnels entre l’homme et la femme. Sous l’action de ces mouvements libertaires, féministes, LGBT et athées, relayés par les médias et les juges, les minorités ont été installées en position de force dans les différents lieux de pouvoir, des lois novatrices radicales sont intervenues et la société a été bouleversée et modifiée en profondeur dans ses structures, ses mœurs et ses croyances. Les mêmes mouvements, au nom de l’idéologie libertaire, qui récuse la légitimité de toute frontière, ont également soutenu l’immigration et l’antiracisme. L’immigration a constitué un autre bouleversement majeur dans plusieurs pays occidentaux : les sociétés homogènes, religieusement, culturellement et racialement, qui existaient jusque-là en Occident ont été remplacées par des sociétés multiraciales et multiculturelles.

Sur le plan économique, la révolution libre-échangiste, initiée elle-aussi par les Etats-Unis, date des années 90. Dès l’après-guerre les Etats-Unis avaient cherché à développer et à libéraliser le commerce mondial, qu’ils dominent notamment grâce au rôle du dollar, en négociant avec les autres pays occidentaux un abaissement général des droits de douanes. De même, en s’appuyant sur les politiciens européens, qui sont pour la plupart sous leur tutelle, les Etats-Unis ont favorisé la mise en place d’un marché commun européen ouvert et intégré au marché mondial. Le pas décisif a été franchi dans les années quatre-vingt-dix, grâce à une double évolution : la volonté des gouvernants chinois à partir de cette date de participer au jeu du marché mondial ; et la décision des Etats-Unis d’accueillir la Chine au sein de l’OMC. A partir de ce moment se sont engagées des évolutions économiques majeures : extension considérable du marché mondial ; financiarisation ; dumping social et fiscal ; délocalisations d’une grande partie de l’industrie et d’une partie des services occidentaux en Chine et dans d’autres pays à bas coûts…

John-Locke.jpgLa révolution libertaire et mondialiste a des racines philosophiques : dès le 18e siècle, la Modernité, c’est-à-dire le courant d’idées issu des Lumières, a contesté les fondements de la société traditionnelle. Ce courant d’idées a plusieurs composantes liées entre elles : l’athéisme, le matérialisme, le progressisme et le rejet de toute tradition, l’universalisme, l’individualisme, ce dernier concept étant le pivot autour duquel les autres s’articulent.

De la même manière les deux aspects de la révolution sociétale et socio-économique intervenue en Occident dans la dernière partie du 20e siècle sont intrinsèquement liés, se répondent et se renforcent : ils débouchent sur la position politique « libérale-libertaire ». On l’a vu en France par exemple ou d’éminents soixante-huitards sont devenus des patrons du CAC 40. Aux Etats-Unis les patrons de la Silicon Valley incarnent brillamment cette convergence. En France comme en Allemagne la figure emblématique de la position libérale-libertaire est D. Cohn-Bendit. 

  • La révolution libérale-libertaire a fracturé les sociétés occidentales en trois groupes

Cette révolution libérale-libertaire a entraîné dans de nombreux pays occidentaux le bouleversement de la société mais également sa fracturation en deux puis en trois groupes, à la situation et aux intérêts profondément dissemblables. La couche supérieure de la société, a tiré le plus grand profit des évolutions économiques récentes, à commencer par les délocalisations, qui l’ont enrichie dans des proportions sans précédent historique. Elle dispose d’autre part des moyens matériels et immatériels de profiter pleinement des ressources et des attraits des sociétés libérées de toute contrainte.

Au contraire l’évolution économique a bouleversé en quelques années, aux Etats-Unis comme en Europe, la situation des classes moyenne et populaire, qui ont été les victimes du chômage massif, de la dévitalisation de régions entières et du remplacement des emplois industriels relativement rémunérateurs par des emplois de services peu qualifiés et mal payés. La classe moyenne en particulier a dans ce contexte entamé un processus de déclin rapide. On le voit ces jours-ci avec les reportages sur les Etats de la Rust Belt, victimes de la désindustrialisation. Sur le plan sociétal, les évolutions libertaires ont également été préjudiciables à la plupart des membres des classes moyenne et populaire, en détruisant ou en affaiblissant les cadres sociaux structurants et protecteurs, la famille et le cadre religieux en particulier, et en précipitant de nombreuses personnes dans l’isolement, la perte de repères et l’anomie. En France par exemple, de nombreux indices, tels que la consommation de tranquillisants, montrent qu’un grand nombre de Français moyens sont en difficulté morale et psychologique. Depuis plus de trente ans les sondages indiquent qu’une majorité des Français sont pessimistes et convaincus que l’avenir sera sombre.

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L’immigration massive a encore accru l’impact et la portée de ces évolutions. Elle a amélioré la situation des plus riches, en tirant vers le bas les salaires et les conditions d’emploi dans les secteurs non délocalisables et en augmentant fortement, grâce notamment aux prestations sociales, le nombre des consommateurs solvables. Elle a bouleversé encore un peu plus la situation des classes moyenne et populaire, qu’elle a notamment chassées, en France du moins, des banlieues des métropoles.

Cette immigration est devenu tellement massive qu’un troisième groupe s’est constitué au sein des sociétés occidentales : dans de nombreux pays occidentaux, les personnes originaires de l’immigration, le plus souvent musulmanes, constituent progressivement une contre-société, qui se distingue nettement de la classe supérieure d’une part et des classes moyenne et populaire de souche d’autre part. L’Europe rejoint ainsi la situation des Etats-Unis qui comptent depuis l’origine une forte communauté afro-américaine, à laquelle viennent s’ajouter désormais les immigrants latinos et asiatiques. Ce troisième groupe constitué par les minorités raciales est pour l’instant l’allié de la classe supérieure, puisqu’il a comme elle intérêt à la poursuite de l’immigration. C’est ainsi que la quasi-totalité des Afro-Américains et une grande majorité des Latinos viennent de voter pour le candidat démocrate, représentant de la classe supérieure. La situation est identique en France et en Angleterre et dans la plupart des pays d’Europe occidentale : la classe supérieure mène une politique immigrationniste approuvée par les immigrés. Cette évolution entraîne l’apparition et la montée en puissance de partis « populistes » anti immigration, qui recueillent les suffrages d’une partie grandissante des populations de souche de classe populaire et moyenne. De toute évidence l’alliance de la classe supérieure et des minorités raciales est provisoire. En Europe occidentale en particulier, les immigrés sont engagés dans une guerre de conquête et exigeront le moment venu, quand ils seront suffisamment nombreux, l’exercice du pouvoir et la soumission des autochtones.

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Ajoutons cette précision. Au sein des sociétés occidentales, on trouve également le ventre-mou des personnes « de souche » qui refusent de se positionner dans un camp ou un autre et se prétendent neutres ou indifférents. D’autres, par peur de la guerre civile et du chaos, se résignent sans enthousiasme aux politiques mondialistes et immigrationnistes suivies par la classe dirigeante, en espérant le maintien d’un certain statu quo le plus longtemps possible : ces « résignés » essaient de se protéger pour eux-mêmes des conséquences catastrophiques de l’invasion migratoire, dont ils ont parfaitement conscience, espérant que la dégradation, qu’ils savent inéluctable, sera suffisamment progressive pour les épargner à titre personnel. Dans la pratique les résignés et les soi-disant centristes sont dans le camp du pouvoir. Quand ils travaillent dans les administrations et les services publics ils appliquent ses ordres sans sourciller. Sur le plan électoral ils favorisent le maintien au pouvoir de la classe dirigeante, en votant pour elle ou en s’abstenant hypocritement.

  • Ce sont les extrémistes qui dénoncent l’extrémisme, les incendiaires qui crient « Au feu », les criminels qui hurlent à la haine

Il y a lieu de mettre en évidence et d’insister sur cette situation remarquable. En organisant la mondialisation et les délocalisations, d’une part, l’invasion migratoire de l’Europe d’autre part, la classe dirigeante mène les politiques les plus extrêmes et les plus provocatrices qui soient. Elles sont contraires aux intérêts vitaux de la population de souche des pays occidentaux et font courir un danger mortel à leurs Etats, à leurs territoires et à leur civilisation : ces politiques criminelles constituent donc sans conteste des politiques de haute trahison.

La classe dirigeante occidentale y ajoute des politiques sociétales destructrices et provocatrices : la discrimination positive et les quotas de race et de sexe, le mariage homosexuel et la PMA en attendant la GPA, l’euthanasie active et bientôt le clonage et le transhumanisme. Tout montre que ces « réformes » bousculent les structures anthropologiques fondamentales et déboucheront sur des monstruosités.

Tout en menant ces politiques de bouleversement, la classe dirigeante parvient à se présenter comme le camp de la modération contre les extrêmes, le camp de la Raison contre les passions mauvaises, le camp du juste-milieu contre les extrémistes, islamistes d’une part, populistes de l’autre. A sa tête le Système place des figures souriantes à costume-cravate, dents blanches et bronzage ajusté, qui parviennent à donner l’image de la raison, de la mesure et de la compétence, comme Macron, Merkel ou Biden. Dans le même temps il réussit à présenter ses adversaires « populistes » comme des agités incontrôlables et dangereux autant que ridicules : Jean-Marie Le Pen pendant toute sa carrière a fait les frais de cette diabolisation. Trump, Johnson, Salvini ou encore Orban incarnent aujourd’hui cette catégorie des fous dangereux à tendance fascitoïde. Alors qu’ils mènent les politiques les plus extrêmes et les plus scandaleuses qui se puissent imaginer, les boutes-feu qui sont à la tête de la plupart des pays occidentaux réussissent à apparaître comme des dirigeants modérés et responsables : même si le contrôle presque absolu qu’il exerce sur les médias lui facilite grandement la tâche, ce tour-de-force du Système est particulièrement remarquable.

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La classe dirigeante ne se contente pas de dénoncer les leaders populistes. Elle met en accusation également les Européens moyens qui renâclent ou résistent aux évolutions en cours. Elle dénonce leur tendance à propager la haine, notamment sur les réseaux sociaux. Elle met en cause leur égoïsme et leur manque d’ouverture d’esprit : les médias insistent d’ailleurs fréquemment sur le fait que les électeurs populistes sont souvent peu diplômés.

Or les populistes ne font qu’essayer de défendre ce qui reste de la société traditionnelle, c’est à dire la société qui existait encore il y a cinquante ou soixante ans et faisait l’objet d’un consensus quasi général. Une société qui dans ses grandes lignes datait de plus de mille ans… Et ce sont les défenseurs des moeurs et des modes d’organisation traditionnels et pluriséculaires qui sont présentés comme des extrémistes et des provocateurs…

L’inversion accusatoire opérée par la classe dirigeante mérite d’être saluée. En menant des politiques extrêmes et criminelles tout en parvenant à accuser d’extrémisme et de pensées haineuses ceux qui s’y opposent, la classe dirigeante occidentale accède à un sommet sans doute jamais atteint jusqu’ici dans l’art de la propagande, de la manipulation et de l’amoralisme. 

Dans tous les pays occidentaux les deux camps se font face : les progressistes et les minorités raciales qui leur sont alliées d’un côté ; les populistes de l’autre. Ces deux camps sont désormais séparés par une hostilité, un mépris et une haine réciproques et grandissantes. Tout les oppose désormais : les intérêts économiques et sociaux, la vision de l’avenir, la conception même de ce que doit être la société. Comme on le sait leur opposition a également une dimension spatiale marquée : aux Etats-Unis comme en France, la classe supérieure habite les métropoles tandis que les classes moyenne et populaire résident le plus souvent dans les régions périphériques et rurales. En France, les immigrés sont désormais majoritaires dans les banlieues des agglomérations.

L’affrontement des deux camps est total et sur tous les terrains : l’idéologie, la culture, les médias, l’école, le judiciaire… Comme on le voit ces jours-ci aux Etats-Unis, c’est une lutte à mort qui s’est engagée. Les règles du temps de paix bientôt seront caduques. Dans les guerres civiles, on le sait, même les lois de la guerre n’ont plus cours. 

Voir également les chroniques suivantes :

La guerre civile tiède a commencé

Trois France désormais, qui se haïssent

« Peureux, incultes, méchants et dépressifs » : comment le Système s’efforce de discréditer les Dissidents

https://leblogdepaysansavoyard.wordpress.com/2020/11/10/c...

mardi, 19 mars 2013

Populisme & populistes

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Populisme & populistes

Ex: http://nouvellelanguefrancaise.hautetfort.com/

Chaque jour, des intellos de Sciences Po ou des media ou des Hautes Etudes, intellos au QI de grenouilles voulant se faire plus grosses qu’un troupeau de bœufs et persuadés d’être d’un sang supérieur, dissertent du populisme sans jamais définir le mot populisme.

Populisme ni populiste ne sont pas enregistrés dans les différentes éditions du Dictionnaire de l’Académie française (de 1694 à 1935), ni dans le Dictionnaire de la Langue française de Littré publié dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce sont des mots modernes. La première attestation de populisme date de 1912 dans l’ouvrage intitulé La Russie moderne et le nom populiste est attesté en 1907 au sens de « membre d’un parti prônant en Russie des thèses de type socialiste ». En 1929, populiste est en usage pour qualifier des romanciers qui refusent de représenter des bourgeois ou des aristocrates et qui, pour atteindre cet objectif, situent l’action de leurs romans dans les milieux populaires, au sens ancien de ces deux mots, et non dans le sens euphémique où Besancenot de Pellepoix entend aujourd’hui quartiers populaires (comprendre « islamisés »). Le populisme est une « école littéraire qui décrit avec réalisme, dans des romans, la vie des milieux populaires » (Trésor de la Langue française 1971-94). En 1937, le prix du roman populiste a été décerné en 1937 à Sartre Jean-Paul pour La Nausée, grand populiste s’il en fut. Dans ces mots et dans ce qu’ils désignent ou ce qu’ils signifient, il n’y a rien qui mérite le pilori, le gibet ou la potence, qui sont pourtant promis à ceux à qui le crime de populisme est imputé.

Pour ce qui est de l’histoire, populisme et populiste sont des mots russes. Ils ont été fabriqués en Russie dans les années 1860 pour désigner un « mouvement politico-social qui voulait entraîner l’ensemble de la paysannerie, du peuple, dans la lutte contre le pouvoir tsariste ». Les populistes étaient souvent des jeunes gens, issus de très bonnes familles et ayant fait de vraies études, qui voulaient en finir avec l’apartheid russe. Pour cela, ils allaient vers le peuple et apprenaient à lire et à écrire aux moujiks, aux portefaix, aux manœuvres, aux domestiques. Il y a dans les romans de Tolstoï des populistes qui sont éminemment généreux et qui sacrifient leur destin social au bien-être du peuple. Le comte Tolstoï lui-même, cet écrivain de génie, était de toute évidence populiste. Or, à partir du moment où Lénine et les bolcheviks ont réussi leur coup d’Etat, ils ont fait des populistes leurs ennemis et les ont donc éliminés, les thèses de ces nouveaux Satan effaçant la lutte des classes. De fait, populisme et populiste sont devenus en URSS des mots suintant la haine que les tyrans vouent au peuple ; et comme ils étaient des mots de haine en URSS, ils le sont devenus tout naturellement en France, où sociologues, vigilants, intellos de tout poil ont avalisé, le doigt sur la couture du pantalon, l’oukase du Parti Communiste de l’Union soviétique.

Dans le Trésor de la langue française (1971-94) qui est aussi, hélas, le trésor de la langue des engagés, le populisme est par extension « tout mouvement, toute doctrine faisant appel exclusivement ou préférentiellement au peuple en tant qu’entité indifférenciée ». Cette entité indifférenciée n’est pas de la langue française, mais de la logorrhée idéologico-politique engagée et enragée. Pour en entendre le sens, il faut la décrypter. Tenir le peuple pour une « entité indifférenciée » n’est un mal que pour les marxistes. C’est que, dans indifférencié, les classes sont niées et que la lutte des classes est impossible avec une « entité » de ce type. Les exemples cités attestent que populisme est défini à partir de la détestable idée que les marxistes se font du peuple : « le populisme est dénoncé comme l’idéologie du « petit producteur » utopiste et réactionnaire ; il nie la lutte de classes et substitue au matérialisme historique et dialectique une sociologie subjectiviste ». Ce charabia est dans le Trésor de la Langue française, que ses auteurs transforment, dès que l’occasion s’en présente, en encyclopédie soviétique, c’est-à-dire en monument de la Bêtise à la gloire de la stupidité marxiste. Extrait d’un ouvrage intitulé Marxisme (1982), il est reproduit tel quel, sans rire ni ironie, ce qui fait de nos glorieux lexicographes nationaux, CNRS et tutti quanti, les perroquets de l’idéologie soviétique.

Aujourd’hui, en mars 2013, ceux qui sont accusés de populisme (donc de fascisme, de racisme, d’anticommunisme, de xénophobie, d’islamophobie, etc.) sont italiens. Or qu’observe-t-on ? Les élus du « Mouvement 5 étoiles » sont jeunes ; ils sont âgés en moyenne de 37 ans ; ils ont de dix à quinze ans de moins en moyenne que les élus du camarade PCI Bersani et du Commissaire politique Monti ; ils sont tous ou quasiment tous diplômés de l’enseignement supérieur (92% d’entre eux sont Bac + 5) ; près de 40% d’entre eux sont des femmes ; c’est leur premier mandat ; ils ont refusé de passer à la télé. Ces élus et ceux qui les ont élus sont jeunes, instruits, cultivés, majoritairement des femmes, « modernes » sur tous les plans ; et ce sont eux qui sont accusés, contre toute réalité, de « populisme ». L’accusation n’a aucun fondement : elle vaut les « fascistes » ou les « sales youpins » éructés par les communistes et les nazis (et inversement) de naguère. Populisme n’est plus que le « Vade retro Satanas » des nantis, assoiffés de pouvoir et d’argent, qui s’accrochent avec l’énergie des morts-de-faim à leurs rentes de situation.

00:05 Publié dans Définitions, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : populisme, populistes, politique, définition | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 01 janvier 2011

The Wilders Syndrome - Jews, Israel and the European Right

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The Wilders Syndrome

Jews, Israel, and the European Right

 
 
 
 

German Chancellor Angela Merkel caused a sensation recently when she stated bluntly that Muslim integration has “failed.” Despite the media controversy, Merkel was merely acknowledging a broad consensus in Europe, and one that crosses national and party boundaries. In Merkel’s Germany, for example, a recent survey found that 55 per cent of respondents think Muslims are a burden on the economy, and around a third believe that Muslims will “overrun the country.” Throughout Europe, Muslims live in parallel societies, and the dream of a harmonious multicultural future has little basis in reality. Thilo Sarrazin’s well-publicized book, Germany Does Away With Itself, pointed to the many shortcomings of immigrants (including low intelligence and educational achievement) and placed the blame for the failure to assimilate squarely on the Muslims.

Popular sentiment is increasingly on the side of those who would sharply curb immigration, particularly Muslims immigration. And the rise of European nationalist parties is certainly one of the more encouraging developments for White advocates. Times are changing.

Nevertheless, parties addressing these concerns still have a serious problem establishing their legitimacy. Opposition to immigration is the lightning rod of contemporary politics throughout the West and has been met with vicious opposition by the Powers That Be.

Indeed, it might be said without exaggeration that opposition to immigration and multiculturalism have defined a “no-go zone” for decades—beyond the pale of legitimate political discourse. “Far right” parties that challenge the consensus on these issues are typically seen by the elite media and the political establishment through the lens of conventional post-World War II moralism—as hearkening back to National Socialist attitudes of racial exclusion and superiority. Within this worldview, opposition to immigration and multiculturalism is immediately shrouded in the rhetoric of the Holocaust that has become the cultural touchstone of European civilization at least since the 1970s.

Given the centrality of the Holocaust and Jewish sensibilities to the current zeitgeist favoring immigration and multiculturalism, it is interesting that some of these parties have openly courted Jewish support. They have not only proclaimed support for Israel but for the most right-wing elements within Israel—the settler movement that is championed by an increasingly large and politically influential contingent of religious and ethno-nationalist Jews.

Recently, a delegation of 35 European anti-Muslim politicians from Austria, Italy, Germany, Belgium, Switzerland, Britain, and Sweden toured the West Bank in a series of meetings hosted by leaders of the Israeli settler movement. The delegation included prominent Austrians: Heinz-Christian Strache, head of the German Freedom Party—quite possibly the next chancellor of Austria, and Claus Pandi, editor-in-chief of Krone Zeitung, the largest newspaper in Austria. The delegation also included Filip Dewinter, spokesman for Belgium's Vlaams Belang party and a member of the Flemish Parliament, and René Stadtkewitz, a former member of Angela Merkel’s Christian Democratic Union who recently established the Freedom Party in Germany with an explicitly anti-Muslim, pro-Israel line.

Not present was Geert Wilders, leader of the Dutch Freedom Party. However, Wilders was in Israel at the time, espousing similar sentiments: strong commitment to the Jewish state and expressing his belief that Palestinians should relocate to Jordan. Wilders is doubtless the most famous exemplar of this anti-Muslim, philo-Semitic, pro-Israel phenomenon. He began his speech in Tel Aviv by noting, “Israel is an immense source of inspiration for me. … I am grateful to Israel. I will always defend Israel. Your country is the cradle of Western civilization. We call it the Judeo-Christian civilization with good reason.” Indeed, Israel is a bulwark against Muslim destruction of the West:

Without Judea and Samaria [i.e., the West Bank], Israel cannot protect Jerusalem. The future of the world depends on Jerusalem. If Jerusalem falls, Athens and Rome—and Paris, London and Washington — will be next.

Wilders wants to end Muslim immigration and have the Qur’an banned for inciting violence. His 2008 video Fitna (see here and here) depicts Islam as out to conquer the world, committed to violent jihad against the West. It portrays Islam as anti-Jewish and intolerant of contemporary Western attitudes on sexuality, democracy, and personal freedom.

Wilders therefore presents himself as a classical liberal, a “libertarian” (in American parlance) for whom Margaret Thatcher is his political role model. He is a staunch defender of free speech who sees concerns about offending Muslim sensibilities as casting a pall over conventional liberal views in a wide variety of areas:

Speech now deemed suspect includes subjects that are commonly and openly aired when not involving Islam: women's subordination, violence, child marriages, criminalization of homosexuality and animal cruelty. … We believe our country is based on Christianity, on Judaism, on humanism, and we believe the more Islam we get, the more it will not only threaten our culture and our own identity but also our values and our freedom.

Note that Wilders is here ascribing a foundational role for Judaism in Western culture.

Wilders rejects any explicit appeal to race and has rejected being associated with politicians associated with racialist or anti-Jewish views. In an interview with Der Spiegel, he noted,

[W]e have no problems with other skin colors, nor with Muslims—our problem is with Islam.  I do not believe in genetic causes; I am miles away from there. I believe rather that all people who embrace our values, our laws and our constitution are full members of our society. I would even go so far as to say that the majority of the Muslims in Europe are people like you and I; they lead a normal life, have a normal occupation and want the best for their children. My problem is with the growing influence of an ideology that will cost us our freedom.

It is not surprising therefore that he completely rejects the “wrong” types of politicians: “My allies are not Le Pen or Haider. ... We'll never join up with the fascists and Mussolinis of Italy. I'm very afraid of being linked with the wrong rightist fascist groups.”

Consistent with the above, he has been careful to depict Muslims entirely as imprisoned by their culture, not as racial aliens. The West is a “proposition culture” dedicated to individual freedom, whereas the Muslim religion shackles its adherents into a fatalistic worldview that leaves women in fearful subservience to their husbands. In his view, Islam promotes a political culture of fear and despotism and an economic culture of stagnation. Wilders therefore believes that non-White immigration is fine as long as the immigrants assimilate to liberal European culture. That means that Muslims are fine but they must shed their religion:

Islam deprives Muslims of their freedom. That is a shame, because free people are capable of great things, as history has shown. The Arab, Turkish, Iranian, Indian, Indonesian peoples have tremendous potential. If they were not captives of Islam, if they could liberate themselves from the yoke of Islam, if they would cease to take Muhammad as a role model and if they got rid of the evil Koran, they would be able to achieve great things which would benefit not only them but the entire world.

Wilder’s thinking on is therefore on a par with those who believe that sub-Saharan Africa would quickly become an economic powerhouse if only it adopted liberal democracy and capitalism or some other nostrum. He is definitely not an IQ realist. And his principled opposition to Islam would not be sufficient to exclude the hundreds of millions of non-Muslims who desire to relocate to Europe.

Wilders’ pro-Israel, philo-Semitic sentiments may be a cynical tactic to obtain support from Jews. However, they seem sincere and heartfelt. Quite simply, he loves Israel and repeatedly portrays Judaism as a part of the West. He has visited Israel more than 40 times beginning as a young man working on a Kibbutz. His second wife is the Jewish-Hungarian diplomat Krisztina Marfaimarried. There is some indication of Jewish ancestry. His grandfather on his father’s side was a colonial officer in Java who married Johanna Meyer, from “a famous Jewish-Indian family."

Nevertheless, it would be simplistic to ascribe Wilders’ views to either opportunism or ancestry. He is certainly far from the only Western politician who ardently believes that all peoples could become good Westerners simply by adopting conventional liberal attitudes and that Europe would be the better for it. These attitudes on race are, of course, a prominent intellectual failing of American conservatives.

The fact is that Wilders and other movements with similar attitudes have not been able to make headway with the leaders of the mainstream Jewish community, which has been the main force promoting immigration and multiculturalism as imperatives throughout the West. A recent JTA article (“Not wild about Wilders? Populists’ anti-Islam message has European Jewish leaders worried”) illustrates once again that the organized Jewish community wants a multicultural future for Europeans (whether in Europe or elsewhere), and that Islam is an entirely acceptable component of the multicultural mix.

From the standpoint of the Jewish leadership, the basic problem is that populists like Wilders “want a Sweden for the Swedes, France for the French and Jews to Israel,” in the words of Serge Cwajgenbaum, secretary general of the European Jewish Congress. This is a slippery slope argument because shipping the Jews off to Israel is certainly not Wilders’s position given that he sees Judaism as central to European culture. Indeed, the slippery slope argument was explicitly stated by Lena Posner, president of the Official Council of Swedish Jewish Communities: “We are quite upset about having a party [in the Parliament] that says they are only addressing Muslims and immigration. History has taught us about where this can lead, and this is not necessarily good for the Jews.”

Geert_Wilders_extremist-85c34.gifThe slippery slope argument dovetails with traditional Jewish fear and loathing of homogeneous White, Christian cultures. Jewish leaders want to have their cake and eat it too:  a Diaspora strategy that dilutes the power of the native peoples while promoting their own ethnic nationalism in Israel.  In fact, while the idea of Sweden for the Swedes is abhorrent to Jewish leaders, Israel is now insisting that the Palestinians acquiesce in the idea that Israel is a Jewish state with scarcely a peep from the Diaspora. Israel continues to enact laws promoting apartheid and ethnic cleansing that are a far cry from anything proposed by European nationalist parties. Just recently 300 Israeli rabbis endorsed “a written religious ban on selling or renting homes, apartments, and lots to non-Jews, particularly Arabs.” Indeed, Carroll Bogert, deputy executive director of Human Rights Watch recently noted,

Palestinians face systematic discrimination merely because of their race, ethnicity, and national origin, depriving them of electricity, water, schools, and access to roads, while nearby Jewish settlers enjoy all of these state-provided benefits. While Israeli settlements flourish, Palestinians under Israeli control live in a time warp—not just separate, not just unequal, but sometimes even pushed off their lands and out of their homes.

The knee-jerk attitude among liberal Jews who are dominant in the Diaspora in the West is that attempts to restrict immigration conjure up images of National Socialism. Adar Primor, editor of the English edition of the liberal Israeli newspaper Haaretz, may be seen as representative of this strand of Jewish thinking. She agonizes about the “very unholy alliance between figures on Israel's right and extreme nationalists and even anti-Semites in Europe that is gaining momentum in the Holy Land.”

The organizers of these visits believe they have tamed this bunch of extremists they brought over from Europe, who after trading in their Jewish demon-enemy for the Muslim criminal-immigrant model are now singing in unison that Samaria is Jewish ground. Soon they'll be sprouting beards and wearing kippot. But they have not genuinely cast off their spiritual DNA, and in any event, they aren't looking for anything except for Jewish absolution that will bring them closer to political power.

Primor’s statement that the Europeans are looking for “Jewish absolution” is a telling comment on the perceived power of Jewish sensibilities to the current multicultural zeitgeist in the West. From my standpoint, this view of Jewish influence has a strong basis in reality.

As a Left-liberal, Primor rejects Wilders’s solution of transplanting the Palestinians in Jordan. But her choicest words are for Dewinter and Strache, both of whom she sees as having connections to the Nazi past. Dewinter is excoriated because he “moved about in anti-Semitic circles and has ties to European extremist and neo-Nazi parties.” Strache belonged to an “extremist organization from which Jews were banned, hung out with neo-Nazis and participated in paramilitary exercises with them.”

The past history of these figures will doubtless continue to follow them even as they eschew anti-Jewish comments and voice strong support for Israel. Similarly, Martin Webster has suggested that Jews have not supported the British National Party despite its pro-Israel stance at least partly because of Nick Griffin’s past anti-Jewish statements and associations. In France, Jean-Marie Le Pen has a history of statements that have angered Jews. However, Marine Le Pen, who will succeed Jean-Marie as head of the National Front, has “notably refused to echo the anti-Semitic views expressed by her father.”

Reflecting these sensibilities, the organized Jewish community in the Diaspora has consistently supported Muslim immigration and has actively forged ties with the Muslim community. For example, the ADL strongly supports the political and cultural aims of Muslims in America. Predictably, Abe Foxman is incensed at Wilders’ failure to agree with both prongs of the Jewish strategy, loving multiculturalism at home and an ethno-nationalist, apartheid Israel abroad, even though the former is obviously against Wilders’s interest as a European: “It’s akin to the evangelical Christians. …  On one hand they loved and embraced Israel. But on the other hand, we were not comfortable with their social or religious agenda.”

Overall, there is no evidence that European Jews are rushing to support the nationalist parties. An article on a Dutch Jewish site pointed out that only two percent of Dutch Jews voted for Wilders, including young Jews (compared to the 25 percent of the native Dutch who voted or Wilders’s party in the general elections of 2010). The majority of Jewish votes go to the liberals and socialists (58 percent). Only three percent voted for the major Christian party, the center-right Christian Democratic Appeal, the fourth most popular party in the 2010 election, with 13.7 percent of the popular vote. Jews obviously like Wilders’s message even less than a party devoted to Christian morality. Wilders can depend on support from radical Jewish colonists on the West bank or some renegade Israeli generals, but if Wilders campaign against the Muslims succeeds, it will be without the help of Dutch Jews.

The other way to see this is from the perspective of ultra-nationalists within Israel. Nationalist European parties are not alone in their search for legitimacy. Some Israeli ultra-nationalists see a world in which Israel is becoming increasingly rejected by European elites who see it, correctly, as an ethno-nationalist state bent on apartheid and ethnic cleansing. The EU has been quite critical of the Netanyahu government, the settlements, and the Gaza embargo. (See also here and here.) It provides substantial funding for the Palestinian Authority. The Israeli ultra-nationalists are also worried about the Boycott, Divestment, and Sanctions movement which is making real progress in isolating Israel. And even the vaunted Israel Lobby in the United States may be on the wane, if Josh Reubner, writing in Mondoweiss, is correct:

Growing unease on Capitol Hill over these “one-sided resolutions” is attributable to several factors: Israel’s deliberate humiliation of President Obama on settlements; recognition that Israeli and U.S. interests are not one and the same; and a hard-to-define yet palpable Israel fatigue.

The settlers are reaching out because they see their cause as needing support. And in order to get the support of the nationalists, they are willing to accept their expressed philo-Semitism and love for Isarel. David Ha'ivri, a prominent spokesman for the settler movement, has noted, “If these European leaders—with their ties to anti-Semitic groups and their past—come around and declare that Israel has a right to exist securely in all of the areas under our control, and that Europe has a moral responsibility because of the crimes of their past, then I believe that we should accept their friendship.”

Their statements are the strongest possible tool in the war against anti-semitism. No skinhead cares what [Anti-Defamation League Chairman] Abe Foxman has to say, but if Filip Dewinter and Heinz-Christian Strache make these statements they will have real impact. For that reason I am considering appearing with them in their countries for pro-Israel rallies. I think that it is worth the risk of being defamed by Ha'aretz and the like if we can cause a shift in the European nationalist movements, moving them away from their traditional Jew-hatred and bringing them closer to appreciation of Zionism. I don't think that I am naive to feel that this is a revolutionary opportunity.

Nevertheless, Ha’ivri’s views are not universal on the Israeli right. No member of the Knesset met with the European delegation, including even those allied with Ha’ivri’s nationalist views.

On the other hand, Wilders was hosted by Aryeh Eldad, a secular rightist member of the Knesset representing the Hatikvah faction of the National Union Party. Eldad  is a strong backer of the settler movement (the Arabs on the West Bank are occupying Israeli land) and is committed to preventing a Palestinian state. This may signal a bit more support for Wilders on the Israeli right, but certainly far from even a glimmering of a consensus.

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So what can we make of all this? Diaspora Jews in the West react primarily as a Diaspora group, and that means identifying with the multicultural, pro-immigration, anti-White Left. The Jewish identification with the Left is a strategy designed to increase Jewish power as an elite with a long history of fear and loathing of the White European majority of America. Indeed, the organized Jewish community has not only been the most important force in ending the European bias of American immigration laws, it has assiduously courted alliances with non-White ethnic groups, including Blacks, Latinos, and various Asian groups.

Within this worldview, Jews want Muslim immigration but they want a housebroken Islam in Western societies, free of anti-Semitism and not prone to terrorism, particularly terrorism motivated by anti-Israel sentiment. It is noteworthy that even neocon Daniel Pipes, who is known as an “Islamophobe,” is far less radical than Wilders in his opposition to Islam. He states, “Our goal has to be to build and help with the development of a moderate Islam that [Wilders] says doesn’t exist and can’t exist. So we are allies, but there is a significant difference.” In other words, Pipes, like other Jewish leaders, wants a manageable Islam in the West while strongly supporting an ethno-nationalist Israel.

The desire for a housebroken Islam is also consistent with the history of portraying Arabs negatively in the U.S. media. Jack Shaheen’s Guilty: Hollywood's Verdict on Arabs After 9/11 shows that Hollywood, well-known to be a Jewish fiefdom, portrays Arabs as terrorists, corrupt sheiks, or exotic, camel-riding primitives. As Edmund Connelly notes, such media presentations are also likely to influence audiences throughout the West to be more favorable to wars against Muslim countries. In this regard, it is noteworthy that images of Blacks and Latinos are air brushed to make them attractive to audiences. Arabs are the only non-White group that is not given a free pass in the Western media.

Similarly, in the U.K., the Board of Deputies, the official organization for British Jewry, has consistently reached out to Muslims (see, e.g., here). The organized Jewish community has condemned the English Defense League, which has a strong anti-Muslim, pro-Israel line along with a tiny Jewish section. Again reflecting the power of the slippery slope argument among Jews, the President of the Board of Deputies of British Jews stated,

The EDL's supposed “support” for Israel is empty and duplicitous. It is built on a foundation of Islamophobia and hatred which we reject entirely. Sadly, we know only too well what hatred for hatred's sake can cause. The overwhelming majority will not be drawn in by this transparent attempt to manipulate a tense political conflict.

Nevertheless, Martin Webster notes, “in the Jewish-owned sections of the UK media, there is a flood of anti-Muslim, anti-Islam stories. This barrage is so relentless that for the average Briton the words ‘Muslim’ and ‘Islam’ have become hardwired to the word ‘terrorist’.”

In other words, Jews across the political spectrum—even Jews closely connected to anti-Muslim rhetoric—retain the dream of a utopian multicultural West in which Judaism finds safety as one of many cultures within a fractionated political culture. All of the mainstream Jewish organizations are on board with making connections and alliances with Muslims, as they have with other non-White groups. All are opposed to Wilders and the other pro-Israel, philo-Semitic parties. Muslim organizations are also doing their part by joining the pro-immigration advocacy movement and its desire to make Whites a minority as soon as possible.

A paper recently put out by the Muslim Public Affairs Council in the U.S. advocates the entire wish list of the anti-White coalition: Support for the DREAM act, providing illegals with an easy path to citizenship, and raising the numbers of legal immigrants.

I would suggest therefore that the pro-Israel, philo-Semitic rhetoric of the main European nationalist parties is not effective and will not be effective in recruiting Jewish support. Very few Jews vote for these parties and even the great majority of ethno-nationalist Jews in Israel seem wary or at least ambivalent about making a public alliance with these groups.

I suggest that the main function of this rhetoric on the right may well be in convincing non-Jews that voting for these parties is not an affirmation of National Socialism, anti-Semitism, or racialist sentiments. And because of the abject terror that most Whites have of being associated with those ideas, it may well be an effective strategy that could, in the long run, lessen the inhibitions that Europeans now have about preserving Europeans and their culture. The progress of these parties is certainly very heartening.

Assuming as obvious that Muslims will not give up their religion and suddenly become good liberal Europeans, success by Wilders and similar political movements would certainly be a huge step in the right direction. Success would mean that eventually Muslims would be strongly encouraged or even forced to leave, and Europe would have a renewed sense of cultural identity.

It would then be a short step to the realization that some cultures are simply unable or unwilling to adopt contemporary liberal European values. Europeans would be much closer to the realization that their individualist, libertarian tradition is fundamentally at odds with pretty much the entire rest of the world.

Moreover, success of these parties would embolden anti-immigration sentiment throughout the West, including countries like the United States whose main immigration problem stems from the failed states of Latin America rather than Islam. There is much to be said for the slippery slope argument that once Muslims are successfully targeted as unassimilable, Europeans and other Westerners will realize that other groups, such as African-derived peoples, Latinos, and Asians, have not been successfully integrated either. One can easily see the anti-immigration movement snowballing as Europe develops a renewed sense of cultural identity and confidence.

Such developments would be anathema to the great majority of the organized Jewish community, and the great majority of Jews throughout the West. Not only would this shatter their dream of the demise of a dominant European Christian culture, it would also feed into their worldview that targeting any immigrant group is a slippery slope that ends with another Holocaust.

So don’t count on any help from the Jews. But as tensions with Muslims continue to mount and as Europeans see that they really must choose between expelling Muslims and preserving a livable society, Jews may be powerless to stop the ultimate success of these parties.

More generally, the self-portrait of Jews as an enlightened, progressive group with a long history of victimization at the hands of Europeans is coming unraveled by the rise of a strident ethno-nationalism in Israel. As I wrote in Separation and Its Discontents, beginning with the Enlightenment, Jews have sought  to refashion themselves as adhering to “the most ethical of religions, with a unique moral, altruistic, and civilizing role to play vis-à-vis the rest of humanity—modern versions of the ancient 'light unto the nations' theme of Jewish religious writing." When most Americans think of Jews, they think of the friendly doctor who lives in the neighborhood, the brilliant scientist at the university, or the liberal social activist on behalf of the downtrodden. They think of Israel is “the only democracy in the Middle East" and a "staunch ally" of America.

However, the ethno-nationalist right is in the driver’s seat in Israel, and they will continue to increase their power because of their relatively high fertility compared to liberal secular Jews. The image of Jews as enlightened liberals is increasingly being replaced by images of Jews as religious fanatics and racists bent on ethnic cleansing and apartheid.

In the long run, these images cannot coexist. Thoughtful people in the West will understand that the pose of enlightened liberalism, tolerance, and pro-multiculturalism is simply a Diaspora strategy designed to diminish the power of the traditional peoples in those societies. It reflects the same brand of ethnic hardball that is being played out in Israel, but in a different context where Jews, as a minority, must make alliances with other groups.

When Westerners come to grips with this reality, it will have a transformative effect on our political culture. The opposition of the organized Jewish community to the rise of an anti-Muslim, philo-Semitic right in Europe will be seen as increasingly threadbare intellectually given the reality of what is going on in Israel. And that too will contribute to the ultimate resurgence of European ethnonationalism.

mercredi, 29 décembre 2010

Haste mal 'ne Kippa?

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Haste mal ’ne Kippa?

Von Doris Neujahr

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Vertreter von Rechtsparteien aus Österreich (FPÖ), Belgien (Vlaams Belang), Schweden (Schwedendemokraten) und Deutschland (René Stadtkewitz für „Die Freiheit“) haben eine Reise nach Israel unternommen und dort eine „Jerusalemer Erklärung“ verabschiedet, die eine Einheit zwischen dem Widerstand gegen die Islamisierung Europas und der uneingeschränkten Solidarität mit Israel herstellt.

Die politische Bedeutung der Deklaration und des Besuchs liegt auf der sachlichen wie der symbolischen Ebene. Die Besucher kalkulieren mit Effekten in Israel und zu Hause. Ein Vorgang, der Risiken und Nebenwirkungen in sich birgt.

Die Rechtsparteien haben im Nahost-Konflikt nicht bloß eindeutig, sondern einseitig Position bezogen, indem sie das Existenzrecht Israels und sein Recht auf Selbstverteidigung betonten, ohne mit gleicher Deutlichkeit den Anspruch der Palästinenser auf einen eigenen Staat anzumahnen.

Der Nahost-Konflikt wird auf ein Islamismus-Problem reduziert

Den Nahost-Konflikt haben sie auf das Islamismus-Problem reduziert, was historisch und politisch falsch ist. Ihr wichtigster Ansprechpartner war die ultrareligiöse Siedlerbewegung, die auch in Israel heftig umstritten ist und die in ihrer ideologischen Kompromißlosigkeit den Islamisten kaum nachsteht. Denkt man diese konfrontative Logik zu Ende, dann schrumpft der Kampf gegen die Islamisierung Europas auf eine funktionale Größe innerhalb eines religiösen Weltbürgerkriegs. Dessen Frontlinien und Notwendigkeiten werden außerhalb Europas definiert; Europa wäre ihr Spielball.

Die symbolischen Markierungen während des Besuchs verstärken den Eindruck. Europäische Politiker, die ihre grundsätzliche Positionsbestimmung „Jerusalemer Erklärung“ überschreiben, verbinden mit der lokalen eine politische Festlegung. Zusammen mit dem kollektiven Besuch der Holocaust-Gedenkstätte Yad Vashem signalisiert das die Bereitschaft, sich den Ritualen und dem Geist der Zivilreligion zu unterwerfen.

Stärke des Islam in der Destruktion nationaler Identitäten

Wie will man damit dem Problem der Islamisierung und den europäischen Realitäten und Interessen insgesamt gerecht werden? Der Islam gewinnt hier an Stärke, weil die Staaten sich als schwach erweisen. Die Schwäche drückt sich unterschiedlich aus: in der Destruktion nationaler Identitäten, des Rechtsstates, der parlamentarischen Strukturen und der Sozialsysteme; in der fortschreitenden Abhängigkeit der Politik von den internationalen Finanzzentren; im Transfer nationaler Souveränität und Verantwortlichkeit an transnationale Organisationen, die sich jeder Verantwortlichkeit entziehen, die den Demos entmündigen und zum politischen und finanziellen Ausbeutungsobjekt herabwürdigen.

Im Namen von Deregulierung, Globalisierung und übernational verbindlichen Freiheitsrechten – die praktisch ausschließlich in Europa eingeklagt werden können – wird die relative Homogenität der Nationalstaaten zerstört und werden ethnische, kulturelle und religiöse Konflikte importiert. Die Unteilbarkeit der Menschenrechte, zu der sich auch die „Jerusalemer Erklärung“ bekennt, wird zum unmittelbar gültigen Gesetz erklärt.

Gerade die Islam-Anhänger benutzen die Menschenrechte als Brechstange, um Zugang nach Europa, in seine Sozialsysteme und öffentlichen Räume zu erhalten. Diese Entwicklung korrespondiert und wird gerechtfertigt mit einer zivilreligiösen Metaphysik, in der sich die Menschenrechtsideologie mit vorgeblichen Lehren aus der NS-Herrschaft über Europa und der europäischen Kollaboration vermischt. Nicht nur der deutsche, der Nationalstaat überhaupt ist demnach des Teufels.

Es war kein Zufall, daß Wolfgang Benz, der Chef des Zentrums für Antisemitismusforschung in Berlin, auch Leiter des multinationalen Geschichtsprojekts „Nationalsozialistische Besatzungspolitik in Europa 1939–1945“ war, das von der European Science Foundation in Straßburg finanziert wurde. Es fügt sich ins Bild, daß Benz vehement Parallelen zwischen der vermeintlichen Diskriminierung von Moslems heute und der tatsächlichen der Juden in der NS-Zeit zieht.

Instrumentalisierung der NS-Zeit auch von muslimischen Zuwanderern

Diese Metaphysik der Schwäche bietet für Israel ein moralisches Erpressungspotential, über das es mit Argusaugen wacht. Europäische Rechtsparteien sehen sich dem Verdacht ausgesetzt, die NS-Zeit und die Kollaboration zu verharmlosen. Doch auch die muslimischen Zuwanderer haben gelernt, den Nationalsozialismus als Argument zu benutzen, um europaweit Privilegien für sich einzufordern. Inzwischen stellen sie selber eine relevante Größe dar, die in der Lage ist, jüdische Interessen zu konterkarieren.

Israel könnte deshalb rechte Parteien in Europa künftig für nützlich halten und bereit sein, sie demokratisch zu salben, wenn sie nur antiislamisch agieren. Diese könnten mit der Salbung den Nazi-Vorwurf entkräften, der ihnen in ihren Ländern entgegenschlägt und der sie – zumindest in Deutschland – bisher als randständig stigmatisiert. So in etwa dürften die Hintergedanken der Jerusalem-Fahrer lauten.

Solange daraus keine Abhängigkeit und Instrumentalisierung folgt, ist das als taktischer Schachzug akzeptabel. Spätestens bei der Frage eines Beitritts der Türkei zur Europäischen Union jedoch, auf den Israel drängt, werden sich die Geister scheiden. Vielleicht kalkulieren die rechten Akteure viel machiavellistischer, als Außenstehende sich das heute vorstellen können.

(JF 51/10)

mardi, 21 décembre 2010

Réflexions éparses à la suite de l'excursion en Israël de certains "nationaux", "populistes" ou "identitaires" européens

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Réflexions éparses à la suite de l’excursion en Israël de certains « nationaux », « populistes » ou « identitaires » européens

Entretien avec Dimitri Severens

Q. : Dimitri Severens, vous participez depuis quelques années déjà aux travaux de l’école des cadres de « Synergies Européennes » dans les espaces régionaux wallon, flamand et bruxellois. Bon nombre de vos fréquentations vous bombardent de questions depuis quelques jours sur la position que vous prendrez personnellement face à ce voyage de « populistes » européens en Israël récemment, compte tenu aussi que vous avez co-organisé une série de causeries sur l’idéologie sioniste proprement dite, sur les origines peu connues du sionisme juif, sur le phénomène du post-sionisme dans l’historiographie israélienne contemporaine et, notamment, sur l’ouvrage de Shlomo Sand, intitulé « Comment fut inventé le peuple juif ? » ; vous avez également participé à des débats controversés, avec vos amis, sur le dernier livre de Guillaume Faye, « La nouvelle question juive ». Comment réagissez-vous à la donne nouvelle, à ce coup de théâtre, que constitue l’expédition des populistes sur la planète « Sion » ?

R. : Passionnés de géopolitique depuis les premières manifestations de nos cercles, les questions du Proche et du Moyen Orient nous interpellent continuellement : c’est évidemment là que « cela se passe », dans une zone-clef de la stratégie mondiale, qui est telle depuis des millénaires : Assyriens, Babyloniens, Perses et Romains, Byzantins et Sassanides, Ottomans et Séfévides s’y sont affrontés, sans compter les querelles entre tribus sémitiques et sectes religieuses qui ont toutes contribués à faire bouillonner ce chaudron, toujours prêt à exploser. Tout travail métapolitique ou géopolitique ne peut faire l’impasse sur les événements de cette région du monde. Mais force est de constater que ces questions de politique internationale, même si elles sont cruciales sur les plans historique et international, n’intéressent pas l’électeur autochtone moyen, incapable d’indiquer sur une carte muette les lieux où se déroulent les tragédies de cette aire de turbulences. Seuls ceux qui sont issus de la diaspora juive ou d’une immigration quelconque venue du monde arabo-musulman sont obnubilés par les événements de Palestine, commentés en priorité par une chaine comme Al-Jazeera, visible sur tous les écrans des salons de thé ou des baraques à pittas fréquentés par nos immigrés arabophones. Les autres, les Européens de souche, les autochtones ou ceux qui sont venus jadis d’Italie ou d’Espagne, s’en moquent comme de leur première culotte. Venir parler à nos concitoyens du Hamas ou du Likoud, d’intégrisme juif ou musulman, ne suscite que bâillements et gestes d’agacement. Par conséquent, nous avons affaire là à des questions qui n’intéressent aucune fraction de l’électorat habituel des formations dites « populistes » ou d’  « extrême droite ». C’est kif-kif bourricot pour l’électorat socialiste de base, soit dit en passant. Le salarié qui vote socialiste est totalement indifférent au sort des Palestiniens ou des colons sionistes. Si son parti soutient les uns ou les autres, il n’en a cure : c’est, pour l’encarté de base, une préoccupation d’intellos en mal d’exotisme, qui aiment se faire mousser avec des histoires bizarres auquel personne ne comprend rien.

Les problèmes concrets de la vie quotidienne hic et nunc

Ce qui intéresse l’électorat populaire, que ce soit celui des « volkspartijen » démocrates chrétiens ou sociaux démocrates ou celui des formations populistes, ce sont les problèmes concrets de la vie quotidienne hic et nunc. Aujourd’hui, en Flandre  —je ne parle pas de la Wallonie car aucun parti wallon n’était présent lors de la tournée des « populistes » en Israël—  les problèmes à résoudre sont ceux que posent l’inflation et la stagnation réelle des salaires. Le niveau de vie recule à vue d’œil dans le pays et de manière dramatique ! Le prix des denrées alimentaires, de l’énergie, des tarifs des polices d’assurance, des cotisations sociales, celles des indépendants comme celles des salariés, ne cessent d’augmenter, ce qui a évidemment pour corollaires et la réduction constante du pouvoir d’achat réel et l’augmentation des loyers, des frais d’entretien des bâtiments, etc. Ensuite, dans ce contexte déjà fort inquiétant, la précarité de l’emploi pèse sur tous comme une épée de Damoclès : des fermetures comme Opel à Anvers précipitent du jour au lendemain des centaines de familles dans la précarité, dans l’assistanat social et les oblige à brader leur éventuel patrimoine immobilier ; cet expédient les rend parfois dépendants de l’offre en logements sociaux ce qui, en conséquence, déstabilise les finances communales, déjà fort mises à mal dans les grandes agglomérations comme Bruxelles, qui subissent le poids d’une immigration dont l’apport fiscal demeure très faible, et même extrêmement faible. Enfin, last but not least, les inondations de ces dernières semaines démontrent à l’envi que les pouvoirs publics, aux mains des partis traditionnels, n’ont pas mené une politique optimale en matière de gestion du territoire ; pire : les pouvoirs communaux, régentés par d’affreux petits satrapes locaux, ont vendu des terrains pourris, situés généralement dans l’ancien lit des rivières ; l’urbanisation des mœurs et des mentalités, la disparition quasi complète des réflexes naturalistes et paysans, empêchent la plupart de nos contemporains de juger correctement de la valeur d’un terrain à bâtir. De sordides spéculateurs tablent sur cette ignorance due au déracinement.

Pourquoi les populistes, qui se disent redresseurs de tort, n’ont-ils pas réagi en réclamant des poursuites contre les édiles véreux et les promoteurs immobiliers sans scrupules, initiative qui leur aurait permis de glaner beaucoup de voix ? La solution à ces maux réels, qui frappent cruellement les gens de chez nous, doit-elle être recherchée chez les idéologues et théologiens du Shas israélien ou chez un quelconque paramilitaire issu d’une branche ou d’une autre du Likoud de Menahem Begin? Je ne le crois pas. Les cogitations et les agitations de ces figures proche-orientales n’apporteront aucun début de solution aux crues récurrentes de la Dendre ou de la Senne, rivières à cheval sur la frontière linguistique qui traverse, d’Ouest en Est, le territoire de l’Etat belge. L’habitant juif ou arabe de la Palestine actuelle se fiche tout autant de la Dendre et de la Senne que les naturels de l’axe Soignies/Hal se soucient des nappes phréatiques du bassin du Jourdain.

Pour un populisme responsable 

On savait qu’en Flandre, un populisme irréaliste, celui de la LDD, avait durement étrillé les scores des libéraux et ceux d’une autre formation populiste, à relents nationalistes. La lecture du livre-manifeste, qu’avait sorti de presse Jean-Marie De Decker juste avant d’engranger son solide paquet de voix, m’a vraiment laissé sur ma faim : on n’y trouve rien d’autres que les rouspétances stériles des piliers de bistrot et les acrimonies des chauffards qui s’insurgent parce qu’on ne leur permet plus de rouler à 200 à l’heure dans les agglomérations et aux abords des écoles. De Decker n’a fait qu’exploiter les pires travers égoïstes de notre peuple : mon bide, ma bière et ma toto. Il est temps qu’émerge un populisme responsable, prêt à affronter les vrais problèmes de la population, sans aller ce mêler de conflits exotiques, si complexes que seuls des spécialistes en relations internationales peuvent nous les expliquer, et sans sanctifier politiquement les paroles vindicatives des alcolos et des chauffards : tel est le défi à relever aujourd’hui, en toute urgence.

Pour qu’il y ait un populisme responsable, il faut que celui-ci abandonne toute fascination pour le mirage du néo-libéralisme : fabriquer, à la mode berlusconienne, une « Forza Flandria » avec les résidus du parti (néo)libéral de Guy Verhofstadt, champion en son temps d’un thatchérisme pur et dur, n’était pas une bonne idée. Une « Forza Flandria » avec les déçus des « volkspartijen » démocrates chrétiens et socialistes, voire avec les désillusionnés de « Groen », aurait été une meilleure idée : dans tous les cas de figure, d’ailleurs, il y avait là une bien plus grande réserve de voix potentielles ! Il aurait fallu un simple petit raisonnement arithmétique ! L’électorat populaire se méfie des libéraux comme de la peste, à juste titre, mais est beaucoup moins farouche à l’égard des populistes, en dépit de tous les matraquages médiatiques. Un médecin saint-gillois, qui avait figuré jadis, dans les années 80, sur une liste dite d’ « extrême droite », avait été recruté par les libéraux deux ou trois campagnes électorales plus tard : sa clientèle populaire, qui votait traditionnellement socialiste, l’avait suivi dans ses « errements » d’extrême droite ; devenu candidat libéral, il s’est vu rétorquer : « Docteur, pour les fachos, on veut bien voter, parce que c’est vous, mais pour les patrons, jamais de la vie, même si c’est pour vous faire plaisir ». Ils ont revoté pour Charles Picqué, qui a ainsi débauché, mine de rien, des voix d’ « extrême droite » ...

Néo-libéralisme et triomphe de la cupidité

Cette idéologie néo-libérale, née dans le sillage de Thatcher et de Reagan à la fin des années 70 du siècle précédent, est justement à l’origine des maux qui frappent aujourd’hui notre population laborieuse. Le triomphe de la cupidité, qu’elle a provoqué, a précarisé les populations et laissé libre cours aux pompes aspirantes que sont les grosses boîtes qui nous vendent de la bouffe, le secteur bancaire qui ne nous distribue plus de dividendes raisonnables, le secteur énergétique qui gonfle les prix de manière éhontée et les réseaux mutuellistes dévoyés qui pillent et rançonnent la population en toute impunité. La pratique du néo-libéralisme, c’est de déconstruire les garde-fous. Une fois ceux-ci démantelés, c’est le règne du « tout est permis », mais uniquement pour ceux qui en ont les moyens ; tout le reste se casse la figure et la société entre en déliquescence à grande vitesse. On pouvait deviner ce glissement fatidique dès le départ mais on n’a rien écouté, on n’a pas potassé, comme nous l’avons fait dans notre coin avec Georges Robert et Ange Sampieru, les travaux du MAUSS et ceux des économistes de la « régulation », on a laissé pourrir la situation et on se retrouve dans une précarité fort dangereuse, sur fond d’une crise qui n’en finit pas de s’étioler depuis le fatidique automne 2008 et depuis les crises islandaise, grecque et portugaise. L’Espagne et la Belgique sont désormais dans le collimateur des spéculateurs, qui veulent s’en mettre plein les poches, et qui obéiront aux injonctions déguisées de ceux qui entendent ruiner la zone euro et mettre hors jeu la monnaie européenne, au moment où Russes, Chinois, Indiens, Iraniens et Brésiliens souhaitent facturer leurs exportations de matières premières en euros. Quel discours tiennent les populistes en place contre ces dérives ou ces menaces ? Aucun ! Un contremaître dans un kibboutz de Cisjordanie leur apportera peut-être une solution qu’il leur dictera, tandis que la crosse de son M16 lui battra les fesses. Et si nos populistes s’étaient piqués d’être à « gauche », ils auraient peut-être été chercher de l’inspiration chez un harangueur de marché du Hamas. On patauge dans les apories.

L’objectif d’un parti populiste, dans une telle situation de crise, n’est pas de participer, répétons-le, à des débats médiatiques sur le Proche ou le Moyen Orient, mais de viser une seule et grande politique de défense du peuple : elle se concrétiserait dans une volonté clairement affirmée de maintenir les moyens financiers entre les mains de la population elle-même, plus exactement des familles qui la composent et sont les garantes de leur avenir. Toute saine politique devrait viser à résoudre en priorité ces problèmes-là et non pas à aller disserter sur les clivages idéologiques ou religieux qui opposent fractions et sectes chez des peuples exotiques qui n’ont nullement les mêmes traditions politiques que nous ni a fortiori la même histoire, qui ne vivent pas sur notre territoire et n’ont pas à en gérer les atouts et les inconvénients. Maintenir le pouvoir d’achat de nos familles et l’intégrité de nos patrimoines familiaux, aussi modestes soient-ils et surtout s’ils sont modestes, c’est bloquer, par des actes de volontarisme politique, les flux inacceptables qui partent de l’escarcelle de nos familles vers des instances privées, publiques ou semi-publiques qui fonctionnent, je l’ai déjà dit mais je le répète, comme des pompes aspirantes qui absorbent goulument nos héritages, nos épargnes, nos salaires et nos rentes.

Entreprises spoliatrices et nécessaire impôt de solidarité

Une saine politique populiste serait de contraindre les chaines de supermarchés à garder des prix aussi bas que possibles ou à compenser leurs bénéfices énormes par un impôt équilibrant à lever, non seulement sur leurs bénéfices, mais aussi sur les salaires assez plantureux de leur personnel : le faux socialisme nous dit que la caissière du supermarché ou le manœuvre qui y charge ou décharge les camions est un travailleur comme les autres. Non. C’est le ou la complice d’une vaste association de malfaiteurs, car c’est un méfait de spéculer sur les denrées alimentaires ou les biens de première nécessité. Ce faux travailleur, qui n’est « travailleur » que pour les faux socialistes, doit être tenu de verser un impôt de solidarité au bénéfice final de ceux que l’existence de son entreprise spoliatrice contraint à la précarité, parce qu’elle a ruiné le petit commerce de proximité ou parce qu’après avoir fait du dumping sur les denrées alimentaires, elle hausse les prix de manière éhontée et vertigineuse. De même, certaines entreprises néfastes, qui ont pullulé grâce au néo-libéralisme, comme les compagnies de téléphonie ou de télécommunications qui ont pompé des fortunes en vendant des cartes pour portables, c’est-à-dire du vent, ou des téléphones qui émettent toutes sortes de sonneries farfelues, donc des gadgets inutiles, doivent être mises au pas. C’est là l’une des pires escroqueries du siècle : il est normal que le cadre d’une telle entreprise paie un lourd impôt de solidarité. Mais le cadre ne doit pas être le seul à devoir payer : le technicien de surface qui fait briller les carrelages du quartier général d’une telle entreprise fait partie de la « bande » malfaisante. Lui aussi doit payer un impôt de solidarité pour son homologue qui travaille dans une entreprise utile et honnête et doit se contenter d’un salaire minable, véritable portion congrue.

Car il est temps de faire la distinction entre, d’une part, une entreprise utile à la société et dont les objectifs, même commerciaux, sont honnêtes, et, d’autre part, les entreprises nuisibles, néfastes et inutiles. Les critères ne doivent pas être économiques, car, s’ils le sont, ils mènent paradoxalement à une « mauvaise économie » : les critères pour faire la distinction entre bonnes et mauvaises entreprises doivent être éthiques, décidés par une commission éthique, formée par des philosophes ou des philologues. C’est une nécessité car laisser l’économie aux mains des économistes libéraux, c’est précipiter la société dans le « tout-économique », faire triompher la cupidité (Joseph E. Stiglitz), et donc créer et bétonner une « cacocratie », un pouvoir détenu par les mauvaises instances, par tout ce qui est mauvais au sein d’un peuple. Le secteur de l’énergie, qui est en train de ruiner nos familles, doit être directement visé, d’autant plus qu’il est aux mains d’un pays étranger qui ne nous a jamais voulu du bien. Un véritable pouvoir politique devrait exiger l’égalité de tous les clients du secteur énergétique dans l’ensemble de l’espace européen : pas question que nos familles paient leur énergie plus cher que celles d’un pays voisin. Une bonne tâche pour les populistes : appeler au boycott des factures énergétiques, toutes factures léonines, et organiser des manifestations devant leurs bâtiments et devant l’ambassade du pays qui se sucre sur notre dos par leur intermédiaire. Est-il aussi licite de constater que ce même secteur énergétique a acheté bon nombre de bâtiments abritant des ministères, comme le ministère de la justice par exemple, et fait chauffer ces bureaux au maximum, hiver comme été, y rendant l’atmosphère irrespirable ? Et pompe doublement le fric de ce ministère, qui pourrait l’affecter à des tâches plus urgentes ou à mieux payer son personnel, en imposant et un loyer et une facture énergétique astronomique ? Ne devrait-on pas dénoncer cette situation et réclamer l’expropriation de ces immeubles au bénéfice de la collectivité ?  Ce serait à coup sûr politiquement plus rentable que d’aller se balader en « Terre sainte » (et sans esprit de Croisade, qui plus est…).

La question de l’immigration

La question de l’immigration, qui a fait les choux gras de certains populismes, est certes une question réelle, qui appelle une solution rationnelle. Mais elle n’a jamais été abordée dans les termes qu’il fallait. D’abord, on en a fait une question de race. C’était probablement vrai mais chaque antiraciste spontané ou stipendié, et même chaque « raciste », du plus modéré au plus rabique, pouvait trouver son Poltomaltèque, son Syldave ou son M’Atuvu qui ne correspondait pas aux clichés que l’on véhiculait sur son ethnie. Après avoir remisé au placard les arguments sur la race, à la suite d’un fameux procès tenu en 2004, on a sorti un nouveau lapin blanc du chapeau du prestidigitateur populiste, en l’occurrence l’ennemi religieux. On a cru échapper ainsi à l’accusation de « racisme », quitte à accepter celle d’ « islamophobe ». En faisant joujou avec ce bâton d’explosif, on a fait, une fois de plus, dans l’argumentation de Prisunic, dans la mesure où l’on balayait bon nombre de réflexes religieux traditionnels inscrits dans nos propres références religieuses, des réflexes qu’il aurait fallu raviver et non refouler, et on s’alignait alors sur les pires idioties et platitudes de l’idéologie illuministe et anticléricale. Pour étayer un discours antireligieux, quel qu’il soit, on est quasiment contraint d’adopter une terminologie fallacieuse, où toute attitude traditionnelle, sur le plan moral, est décriée comme « moyenâgeuse ». Pour l’illuministe des 18ème et 19ème siècles, pour les incarnations de la figure romanesque de Monsieur Homais, le « moyen âge » est une ère d’obscurantisme : non, chez nous, cette époque est une époque de gloire et de prospérité, de liberté politique et de rayonnement culturel. Surtout en Flandre : et voilà que les populistes du plat pays singent les disciples les plus bornés de Voltaire et vitupèrent une époque historique où la Flandre, justement, a brillé de mille feux ! Pire : en embrayant sur les poncifs éculés des « Lumières », ces populistes flamands nient les fondements mêmes de leur idéologie populiste qui, comme toute les idéologies populistes des pays de langues germaniques ou slaves, est née en réaction contre l’idéologie des « Lumières » et de la révolution française.

Zbigniew Brzezinski ? Bernard Lewis ? Connais pas !

Ensuite, en optant pour des argumentaires antireligieux en matière d’immigration, on créait l’ambigüité en cherchant derechef l’alliance avec l’ennemi géopolitique de l’Europe, c’est-à-dire les Etats-Unis, pour combattre un phénomène qui n’est rien d’autre qu’un golem fabriqué par les Américains eux-mêmes : en effet, les analyses les plus fines de l’échiquier mondial concordent toutes pour dire que le fondamentalisme islamiste a été créé de toutes pièces par les services américains, dans un premier temps, pour combattre les Soviétiques en Afghanistan, puis, dans un second temps, pour semer un désordre permanent sur la masse continentale eurasiatique. Les « populistes » semblent ne jamais avoir entendu parler du stratégiste en chef Zbigniew Brzezinski, inventeur de cette alliance islamo-yankee. Alors que ses écrits constituent l’ABC de ce qu’il faut savoir en matière de politique internationale depuis quatre décennies au moins. Ensuite, n’importe quel étudiant de première année en relations internationales sait que les désordre entre la Méditerranée et le Golfe Persique ont été orchestrés depuis belle lurette, et pour durer le plus longtemps possible, par les services d’Outre Atlantique afin que cette région demeure dans le marasme permanent et n’utilise pas ses ressources propres, minérales et agricoles, pour assurer son envol. Les populistes n’ont donc jamais entendu parler de Brzezinski. Ils n’ont pas davantage entendu parler de l’orientaliste Bernard Lewis, principal organisateur de la balkanisation du Proche Orient. Participer à cette balkanisation en soutenant l’une ou l’autre faction, c’est dès lors perdre son temps. Car c’est à Londres et à Washington que les règles de cette balkanisation ont été et sont fixées : les mouvements populistes européens n’ont aucune possibilité, actuellement, d’en modifier le contenu. Aller quémander l’alliance américaine ou israélienne pour combattre le golem américain au Proche Orient ou dans les diasporas arabo-musulmanes d’Europe est par conséquent une formidable incongruité. Les services américains et même l’Etat d’Israël ont besoin de ce fondamentalisme pour 1) maintenir l’aire géopolitique du Machrek arabe dans un état de turbulence permanente et 2) pour maintenir intacte en Israël la mentalité obsidionale, qui est le ciment de l’Etat, sans lequel bon nombre d’Israéliens reviendraient en Europe ou choisiraient d’autres lieux de résidence : l’Australie, le Canada ou les Etats-Unis, enfin, 3) les tentatives de manipuler les masses juvéniles d’origine africaine ou arabo-musulmane dans les banlieues françaises notamment ou de manipuler la diaspora turque d’Allemagne fait bel et bien partie des stratégies tenues en réserve par le Pentagone pour faire danser l’Europe des politicards falots au son de ses flûtes. Le pataquès que commentent les populistes pèlerins d’aujourd’hui, c’est d’appeler le pyromane potentiel pour éteindre l’incendie qu’il a bien l’intention d’allumer !   

Il n’y a que deux façons, pour un populisme raisonnable, d’agir sur la scène politique intérieure et extérieure. Sur le plan intérieur, il faut lutter dans le pays contre les féodalités spoliatrices pour maintenir les patrimoines familiaux, seuls garants de l’identité sur le long terme. Sur le plan extérieur, il faut lutter sur la scène internationale pour affirmer l’Europe sans se mêler des querelles incompréhensibles, entre exotiques de tous poils et de toutes lubies, des querelles attisées hier par les services britanniques, aujourd’hui par leurs homologues américains.

Mafias et criminalités diasporiques

Et l’immigration dans tout cela, me direz-vous ? Faut-il ressortir du placard les arguments « racistes » (ou supposés tels), au risque de subir à nouveau les foudres alimentées par des lois scélérates ? Ou faut-il taper sur le clou de la différence religieuse pour aboutir aux mêmes apories que nos populistes en goguette sur les rives du Jourdain ? Ou, plus simplement, combattre non pas l’immigration mais toutes les formes, anciennes et nouvelles de criminalité organisée qui frappent l’Europe et s’immiscent insidieusement dans toutes les fibres de ses sociétés ? Lutter contre les criminalités diasporiques et les mafias, c’est tout bonnement s’aligner sur des recommandations précises formulées par l’UNESCO ou l’ONU : l’adversaire des populistes jetterait alors le masque. Il ne serait plus le démocrate autoproclamé qu’il prétend être avec tant d’emphase mais le cache-sexe de trafics hideux ; son discours se révèlerait pour ce qu’il est : un tissu de boniments et d’hypocrisies. On ne combattrait pas des hommes pour ce qu’ils sont ontologiquement au fond de leur être, c’est à dire de leur humanité car toute forme d’humanité est l’expression d’une race ou d’une autre. Il n’y a pas d’humanité non « racée » : Mobutu le savait bien, dès le début des années 70, quand il a lancé sa politique dite d’ « authenticité ». On ne combattrait pas non plus des hommes qui expriment la pulsion la plus humaine qui soit et qui est de nature religieuse ou métaphysique. On combattrait des personnes mal intentionnées qui ont chaviré dans la vénalité, dans l’illégalité, dans le crime et l’abjection. Et, avec l’agence Frontex, on fermerait les frontières à ces flux indésirables de comportements déviants : nous ne disons rien de plus, au fond, que les eurocrates qui viennent d’envoyer des gendarmes issus de toute l’Europe pour garder la frontière gréco-turque à hauteur d’Andrinople (Edirne). Reste à dire que ce ne sera pas une poignée de gendarmes, aussi bien formés soient-ils, qui arrêteront les flux ininterrompus qui se déversent dans le territoire de l’UE au départ de la Turquie. Ce sont des corps d’armée qu’il faut envoyer en Thrace, côté bulgare et côté grec, pour étanchéiser définitivement cette frontière poreuse et par là même dangereuse pour notre avenir, pour notre substance européenne.

Q. : Severens, vous critiquez les populistes qui s’en vont à Tel Aviv et à Jérusalem dans l’espoir d’obtenir Yahvé sait quelle bénédiction (au risquent d’encourir la malédiction d’Allah…) mais votre groupe a toujours soutenu Faye contre ses détracteurs, qu’ils appartiennent à l’établissement ou aux cénacles néodroitistes dont il est lui-même issu, même après la sortie de presse de « la nouvelle question juive » et vous avez vous-mêmes planché à qui mieux mieux sur la question sioniste… je ne suis pas entièrement satisfait de vos réponses. Toutes les ambigüités ne sont pas aplanies. Pouvez-vous me dire, si oui ou non, Faye a ouvert la voie dans laquelle viennent de s’engouffrer les populistes européens qui ont choisi de faire le pèlerinage à Jérusalem ? Pouvez-vous me dire si vos études sur le sionisme ont, elles aussi, contribué à cette étonnante évolution politique des populistes ?

R. : Pour ce qui concerne Faye, Robert Steuckers s’était fait notre porte-paroles lors d’un entretien qu’il avait accordé au journaliste allemand Andreas Thierry (version française ; cf. http://vouloir.hautetfort.com/ & http://euro-synergies.hautetfort.com/ ; sur ce dernier site figure également la version allemande  de cet entretien). En substance, Steuckers avait rappelé quelques éléments de la genèse du livre « La nouvelle question juive », notamment l’influence déterminante du géopolitologue français Alexandre Del Valle. Guillaume Faye avait été échaudé et écœuré par le pro-palestinisme caricatural qu’il avait trouvé dans certains milieux non conformistes français et plus précisément chez un néo-droitiste particulièrement bouffon, Arnaud Guyot-Jeannin, un factotum d’Alain de Benoist qui aime se pavaner à Télé-Téhéran pour y tenir des discours antisionistes ultra-simplifiés qui ne procèdent pas d’une analyse sérieuse de la situation mais qui relèvent d’affects psycho-pathologiques dérisoires. Tout pro-palestinisme de cet acabit est une voie de garage et une impasse, tout comme le néo-sionisme qu’amorcent certains populistes en sera une autre. Quant à nos analyses sur le sionisme, non encore publiées car la série de nos séminaires n’est pas encore close, elles sont tributaires du « post-sionisme », un mouvement critique, né en Israël même, et dont la qualité intellectuelle est indéniable. Ce post-sionisme, s’il n’est pas à proprement parlé un antisionisme, n’autorise aucun discours sioniste caricatural et permet de jeter un regard réellement critique sur les événements du Proche Orient, sans nier les droits des Palestiniens.

Le fondamentalisme islamiste : un golem américain

Faye, lors de la confection de son fameux livre sur la nouvelle question juive, était donc tributaire des analyses d’Alexandre Del Valle. Celui-ci avait commencé par démontrer avec brio, dans les années 90, que les fondamentalistes islamistes étaient une création de l’impérialisme américain. Logiquement, le raisonnement aurait dû demeurer le suivant : si le fondamentalisme islamiste est une création, c’est la puissance qui forge ce fondamentalisme, pour étayer ses stratégies, qui doit demeurer l’adversaire principal de tout ceux qui s’opposent à ce fondamentalisme parce qu’ils le trouvent dangereux. Si la puissance qui crée un danger précis, définissable, et l’alimente, cesse ensuite de le soutenir et de l’alimenter, le danger cesse ipso facto d’être un danger, sans pour autant que la puissance qui a fabriqué le golem avant de l’abandonner, elle, cesse d’en être un. Del Valle n’en est pas resté à ce raisonnement : rapidement, à ses yeux, le danger forgé par la puissance américaine a pris plus d’ampleur que cette dernière. Alors Del Valle a cherché des alliés parmi les autres ennemis de ce fondamentalisme, en l’occurrence dans les milieux de la droite sioniste. Une droite sioniste qui, par ailleurs, défend bec et ongles l’Etat sioniste hébreu, une autre création ou un autre allié de la puissance qui a décidé, un jour, de faire surgir sur l’échiquier eurasien et proche oriental le fondamentalisme islamique. Une droite sioniste qui, en défendant l’Etat d’Israël, accomplit bravement, comme un féal serviteur, la tâche qu’assignaient les Britanniques, dès 1839 (!), à un hypothétique Etat hébreu ou « foyer juif » ; c’est-à-dire le rôle géopolitique qui lui a été dévolu dès les années 50 du 20ème siècle : à l’aube de la quatrième décennie du 19ème siècle, les Anglais voulaient créer un verrou entre l’Anatolie turque et l’Egypte de Mehmet Ali, entre la partie anatolienne de l’Empire ottoman et le khédivat d’Egypte, plus tard, après 1945, entre la Syrie baathiste et l’Egypte nassérienne.

Et si Washington renouait subitement avec l’Iran ?

Une droite sioniste, ennemie du Fatah nationaliste palestinien, qui a quelque fois soutenu le Hamas pour déforcer Arafat et qui se retourne contre ce même Hamas, une fois le Fatah affaibli. Rien n’est simple, rien n’est réductible à un schéma binaire dans l’imbroglio du Levant. Del Valle, Faye et les populistes, qui firent récemment une tournée en Israël, commettent tous une lourde erreur d’analyse : ils schématisent sommairement une réalité d’une extraordinaire complexité, où ni l’Europe ni une puissance européenne qui compte, pas même la Russie, n’y maîtrise la situation ou y dispose de relais susceptibles de modifier à terme la donne. Seul l’Iran est capable de mobiliser des minorités chiites actives dans les montagnes du Liban. La France n’a plus de relais dans la région : elle y a été éliminée, en fait depuis l’invasion anglo-gaulliste de la Syrie et du Liban en avril 1941. L’Allemagne et l’Italie n’ont jamais pu y ancrer des relais. La Russie y avait pour allié le nationalisme arabe de mouture nassérienne, totalement déforcé depuis l’élimination de Saddam Hussein. La Belgique qui entendait régner sur Jérusalem, en souvenir des Croisades, n’a évidemment rien obtenu de son tuteur britannique dans les années 1945-50. Seule la Turquie, aujourd’hui inspirée par le néo-ottomanisme de Davutoglu, est en mesure de marquer des points dans cette région, plus encore que l’Iran soutenant les chiites libanais. Mais, à coup sûr, sa politique n’y sera pas pro-européenne : elle obéira sans jamais faillir à des critères géopolitiques turcs ou musulmans. Mieux : on sait que les Américains, aujourd’hui ennemis officiels de l’Iran, passent à ce titre pour des ennemis du fondamentalisme islamiste chiite. Pour les populistes en goguette sur les plages de Tel Aviv (où l’on aime danser au son du rock le plus métallique…), il n’y a jamais eu lieu de faire la distinction ente fondamentalistes chiites et sunnites : pour eux, c’est du pareil au même. Or des sources sûres nous avaient appris que lors des opérations au Sud-Liban contre le Hizbollah et lors du nettoyage israélien de Gaza, Egyptiens et Saoudiens avaient secrètement béni les soldats de Tsahal parce qu’ils liquidaient des suppôts des Frères Musulmans ou des complices des chiites perses. L’affaire ne s’expliquait pas par un schéma noir/blanc. Et voilà que l’affaire de « Wikileaks » démontre que les pires ennemis des chiites iraniens sont les Saoudiens sunnites et wahhabites qui incitent les Américains (et les Israéliens) à frapper l’Iran le plus vite possible, avant qu’il ne puisse réellement amorcer son programme nucléaire… Nos populistes vont-ils devenir de bons wahhabites pro-américains et secrètement pro-israéliens contre les méchants chiites iraniens et leurs complices du Hizbollah ? Pas si simple… On apprend aussi que l’Arabie saoudite, qui perd confiance en ses protecteurs américains, veut devenir une puissance nucléaire pour contrer les Perses chiites, tout comme le Pakistan avait voulu devenir une puissance nucléaire pour contrer son ennemi héréditaire indien. Cette perspective n’enchante pas Washington. Et des voix, comme celles de Robert Baer (ex-CIA), de Tritti Parsi ou de Barbara Slavin, s’élèvent depuis un an ou deux pour réclamer une révision de la politique américaine dans la région : pourquoi, demandent ces voix, ne pas reconstituer l’alliance irano-américaine, en laissant tomber les Saoudiens, dont le pétrole pourrait être aisément remplacé par celui d’Iran et celui de l’Afrique de l’Ouest, nouveau fournisseur de brut pour les Etats-Unis ? Quand Washington redeviendra pro-iranien, ce qui est une éventualité, que vont faire nos populistes ? Demander l’avis d’un ponte du Shas ? Qui les enverra paître car alors, on peut en être sûr, il y aura subitement des fondamentalistes juifs pour chanter l’antique alliance de Cyrus le Grand et des Hébreux contre les Babyloniens, tandis que le Hamas  et le Hizbollah disparaîtront, faute de soutiens extérieurs… Se mêler maladroitement, avec la bonne foi de l’ignorantin, des affaires du Proche et du Moyen Orient amène à devenir, très sûrement, un cocu magnifique. Il y en a qui, après leur retour de Palestine, se retrouveront tôt ou tard avec une véritable ramure de cervidé.

Faye ou Wilders, Fallaci, Laqueur ?  

Dans sa réponse à Andreas Thierry, Steuckers rappelait aussi le contexte familial dans lequel le travail de Del Valle avait émergé, c’est-à-dire le milieu militant pied-noir d’Algérie, de l’OAS, alliée aux pieds-noirs de confession israélite : cette alchimie n’est évidemment pas transposable ailleurs en Europe. Thierry, dans l’une de ses questions, accusait implicitement Faye d’avoir alimenté les tendances pro-israéliennes à l’œuvre dans diverses formations populistes allemandes, néerlandaises ou flamandes. Steuckers estimait, et j’estime avec lui, que c’est à tort, et que c’est toujours à tort, un an après, même dans le contexte de cette visite de nationaux-populistes à l’Etat d’Israël, qui soulève tant de vaguelettes dans le landernau. L’ouvrage de Faye n’a jamais été traduit, ni en entier ni en partie. L’initiative populiste n’a dès lors nullement été impulsée par Faye mais bien par le succès de Geert Wilders, qui a toujours tablé sur une hostilité au fondamentalisme islamique (voire à l’islam tout court), en s’alignant sur les positions américaines les plus radicales en la matière (et en prenant, pour cela, le coup de patte d’un éditorialiste de la revue britannique «The Economist ») et sur les cénacles sionistes les plus enragés. Autres sources d’inspiration plus plausibles que le livre de Faye : les écrits d’Oriana Fallaci et l’ouvrage de Walter Laqueur (« Die letzten Tage von Europa – Ein Kontinent verändert sein Gesicht »), où l’on trouve le fameux concept d’ « Eurabia ». Les populistes allemands et flamands, marginalisés par les boycotts et les « cordons sanitaires », jalousent le succès du Hollandais, souhaitent obtenir ses scores et aimeraient participer à des coalitions gouvernementales comme lui. D’où le désir fébrile de l’imiter. Et de sortir d’un isolement politique de longue date. Mais peut-on agir politiquement en imitant purement et simplement une personnalité issue d’un contexte politique foncièrement différent du sien ? La Flandre et la Hollande ont beau partager la même langue officielle, il n’en demeure pas moins que la matrice culturelle de la Flandre reste catholique ou post-catholique, tandis que celle de la Hollande demeure calviniste ou post-caliviniste, donc d’inspiration bibliste, et que ces deux substrats idéologico-religieux façonnent des mentalités différentes, qui ne sont pas transposables d’un contexte à l’autre. Il suffit d’avoir pratiqué Max Weber ou Werner Sombart pour le savoir.

Revenons au livre de Faye sur la nouvelle question juive. Nous lui reprochons de ne pas avoir abordé cette question en tenant compte des débats qui agitent Israël et la diaspora et qui sont d’un grand intérêt intellectuel (mais qui n’intéressent évidemment en rien nos concitoyens en tant qu’électeurs lambda). Ce débat tourne autour de ce qu’il convient désormais d’appeler le « post-sionisme ». Je renvoie à la conférence de Steuckers sur le livre de Shlomo Sand (http://euro-synergies.hautetfort.com/) et aux futurs textes que nous mettrons en ligne prochainement sur les questions sionistes et palestiniennes. Nous ne briguons pas les suffrages de nos concitoyens : nous sommes donc plus libres que les populistes excursionnistes au pays de l’ancien Royaume de Jérusalem de Godefroy de Bouillon. Nous pouvons nous permettre de consacrer de nombreuses heures et quelques études aux phénomènes qui agitent la planète loin de notre petite patrie. C’est d’ailleurs notre boulot de « métapolitologues ». Notre intérêt pour le Proche Orient ne date pas d’hier, vous vous en doutez bien. Benoit Ducarme avait recensé jadis le livre de l’historien israélien Colin Shindler sur l’histoire du mouvement sioniste de droite. Shindler avait étudié minutieusement l’itinéraire des militants sionistes, disciples de Vladimir Jabotinski, qui avaient abandonné les positions pro-britanniques de leur maître à penser pour entrer dans la clandestinité et fonder les groupes terroristes de l’Irgoun, du Lehi ou du « Stern Gang ». Nous avons décidé d’élargir notre recherche, d’aller au-delà des ouvrages de Sand et Shindler, de relire les travaux de Zeev Sternhell sur les origines du sionisme et de potasser ceux, plus critiques encore, de Benny Morris (notamment son excellente biographie de Glubb Pacha, commandant écossais de la garde royale transjordanienne en 1948) et d’Ilan Pappe sur la question palestinienne. Notons au passage que Zeev Sternhell a été molesté en son domicile par quelques nervis et qu’Ilan Pappe a été interdit de parole à Munich l’an passé. Il ne fait pas toujours bon d’être « post-sioniste ». Guillaume Faye, malheureusement, n’a pas consulté cette documentation du plus haut intérêt historique et culturel. Les populistes excursionnistes ne se sont pas davantage abreuvés à ces sources, n’ont pas bénéficié de ces lectures, rédigées en un langage clair et limpide, sans jargon inutile, disponibles en français ou en anglais.

Hourrah ! Faye a changé de sujet !

Mais qu’on se rassure, le bon camarade Faye a changé de sujet : pendant que les populistes perpétraient leurs tribulations sur la terre de Sion, il animait une émission de Radio Courtoisie sur la sexualité, en même tant que l’excellent Dr. Gérard Zwang, auteur du « Sexe de la femme » au début des années 70. Un livre sur la sexualité (machiste, hédoniste, truculente et à la hussarde) de notre bon vieux camarade Faye est actuellement sous presse, avec la bénédiction du grand sexologue Zwang : ce sera assurément plus passionnant à lire et à commenter que sa « nouvelle question juive ». Ouf ! Les choses entrent dans l’ordre : on retourne aux fondamentaux, au phallus et au callibistri (de rabelaisienne mémoire) ! 

Nous travaillons actuellement sur l’œuvre d’Arthur Koestler. Celle-ci, comme on le sait trop bien, a démontré avant tout le monde que le communisme ne pouvait déboucher que sur l’impasse et sur l’horreur. Après deux bonnes décennies consacrées à témoigner contre l’idéologie qu’il avait considérée d’abord comme le sel de sa jeunesse, Koestler s’est consacré à sa passion de toujours : les sciences. Il a dénoncé le réductionnisme et le ratomorphisme (la propension à vouloir formater les humains à la façon des rats de laboratoire). Cette approche des sciences, cette critique du réductionnisme et du ratomorphisme a considérablement influencé la « nouvelle droite » au début de sa trajectoire dans le « Paysage Intellectuel Français » (PIF). On oublie souvent l’histoire du jeune Koestler sioniste, qui fit trois séjours en Palestine : au début des années 20, dans les années 30 et à la fin des années 40. De ce sionisme vécu, Koestler a tiré un bilan négatif. De peuple polyglotte lié à l’histoire de l’Europe centrale, de l’Allemagne et de la Russie, les Juifs de Palestine, en s’imposant l’hébreu, langue nouvelle et artificielle, ont abandonné leurs atouts, leurs clefs d’accès à l’universalité et à l’Europe, pensait Koestler. Il prévoyait un solipsisme hébraïque sur le territoire d’Israël, une stérilisation des potentialités juives. Koestler avait ensuite réduit à néant le mythe sioniste en écrivant « La treizième tribu », qui démontrait que la plupart des juifs russes, polonais et roumains descendaient en fait des Khazars convertis au haut moyen âge et n’avaient aucune raison tangible de revendiquer l’ « alya », le retour à la terre de Sion, puisqu’aucun de leurs ancêtres véritables n’était vraiment issu de l’antique Judée romaine. Koestler est un classique de la littérature du 20ème siècle. Un classique apparemment oublié de Faye, qui combattit pourtant vigoureusement le réductionnisme, préalablement théorisé par Koestler dans « Le cheval dans la locomotive », et oublié des populistes aussi qui vont chercher de l’inspiration chez une fraction militante d’un peuple qui s’est auto-mutilée, pour se dégager définitivement de l’Europe et du monde, en s’inventant, dixit Shlomo Sand, des mythes bricolés sur le modèle romantique et non fondés dans les faits avérés de l’histoire. Les gesticulations populistes de ces dernières semaines sous le soleil de la Judée et de la Galilée rencontreront sans doute l’approbation d’une poignée de juifs allemands, belges ou autrichiens mais certainement pas de tous les ressortissants de la communauté israélite : en effet, les laïcs juifs de Bruxelles n’ont que faire de l’idéologie sioniste, c’est bien connu, comme d’ailleurs beaucoup de leurs homologues berlinois. Ils ont courageusement défendu les Palestiniens lors de la première intifada. La diaspora de notre pays n’est pas likoudiste ni a fortiori « shasiste » ou ne l’est que sur ses franges ou sur les franges de ses franges ; elle est, dans sa majorité, issue idéologiquement, comme l’était Koestler, des sociales démocraties centre-européennes et allemandes d’avant 1933, tout comme le noyau premier du travaillisme israélien d’ailleurs. Elle ne souhaite ni une likoudisation de la diaspora ni un basculement des médias dans le pro-palestinisme ni un accès des populistes au pouvoir ni une radicalisation des jeunes « Maroxellois » dans un sens fondamentaliste musulman ni un éclatement de la Belgique en deux ou trois nouvelles entités. Donc la gesticulation aura été inutile. Les populistes continueront à essuyer des fins de non recevoir. Et la majeure partie de la diaspora continuera tranquillement à voter pour les libéraux ou pour les socialistes (sauf, bien entendu, pour les islamo-socialistes de Philippe Moureaux).     

Q. : Et la Suisse, pays où viennent de se tenir deux referenda : l’un sur l’interdiction de construire des minarets, l’autre sur l’expulsion des criminels étrangers. Quels jugements posez-vous sur ces initiatives helvétiques ?

R. : D’abord il convient de rendre hommage aux institutions helvétiques, qui permettent de tenir compte de la diversité du peuplement de la confédération, une diversité qui n’est pas seulement linguistique mais aussi religieuse et régionale. Ces institutions sont généralement centrées sur le caractère propre d’un lieu géographiquement réduit, un lieu que l’on appelle le « canton ». Au niveau du canton comme à celui de la fédération, le peuple peut faire usage de l’instrument référendaire en décidant lui-même s’il y a lieu de le faire fonctionner ou non. Les referenda suisses ne sont pas décidés d’en haut, et imposés au peuple, mais émanent de pétitions populaires auxquelles les gouvernants ne peuvent se soustraire. Yvan Blot, dont on peut lire les textes sur http://www.polemia.com/, est celui qui, dans l’espace linguistique francophone, s’est révélé le meilleur défenseur de la démocratie de type suisse. Ami fidèle de Jean van der Taelen (1917-1996), l’un des co-fondateurs d’EROE (« Etudes, Recherches et Orientations Européennes »), Yvan Blot n’a jamais cessé de chanter les louanges des modes de fonctionnement véritablement démocratiques du Nord de l’Europe et de la zone alpine. Dans le même ordre d’idée, Steuckers, dans son exposé sur les travers de la partitocratie (cf. http://euro-synergies.hautetfort.com/ ), résumait les positions similaires de l’Espagnol Gonzalo Fernandez de la Mora, fondateur de la revue « Razon española », et de l’Italien Alessandro Campi, toutes dérivées d’une lecture attentive de Max Weber ou de Moshe Ostrogorsky. Force est de dire, aujourd’hui, avec Blot, que le système des votations référendaires en vigueur en Suisse est le seul modèle de démocratie valide et que ceux qui, en France ou en Belgique, se prétendent « démocrates », sans faire en sorte que les mêmes instruments référendaires soient introduits dans les règles constitutionnelles, sont effectivement des démocrates à faux nez, plus soucieux de commettre des escroqueries électorales que de défendre le peuple. L’instrument référendaire et le principe des votations dérivées d’actions pétitionnaires en Suisse servent à briser la logique purement parlementaire (et partitocratique) des décisions. Les partis sont des factions et aucun d’entre eux ne défend réellement les sentiments du peuple dans toute leur complexité et toutes leurs variantes. De même, l’addition de toutes les positions de tous les partis ne peut en aucun cas recouvrir l’ensemble des sentiments ancrés dans la mentalité du peuple. Pour que celle-ci s’exprime sans détours ni filtres inutiles, sur des grandes questions sociales, il faut le référendum, qui force les partis à s’aligner sur la volonté populaire. Sans referenda, ce sont au contraire les partis qui imposent des lignes de conduite au peuple, lignes de conduite souvent calquées sur des engouements idéologiques détachés du réel, s’autoproduisant en vase clos, à l’abri des turbulences réelles du monde. On doit évidemment constater que l’ensemble des partis, y compris nos populistes, se sont progressivement détachés du réel, en s’enfermant dans les petits jeux parlementaires et dans les compromissions, en s’adonnant à des joutes rhétoriques artificielles, qu’ils prennent petit à petit pour des réalités plus réelles que le réel, tout en oubliant le vrai réel. La situation est souvent navrante : quand on interpelle, sur un sujet ou un autre, un populiste élu, dans un parlement ou une assemblée régionale, avec un bon dossier bien ficelé sous le bras, bien réactualisé, il vous regarde généralement avec un air agacé et incrédule : il ne croit pas en la teneur de votre dossier, il ne croit plus à un monde en perpétuelle effervescence, il ne croit plus qu’au monde clos de son assemblée où ne se bousculent généralement plus que des histrions et des bas-de-plafond.

 L’affaire des minarets en Suisse

L’affaire des minarets a choqué les bonnes âmes habituées à raisonner non en termes de « realia » mais en  termes de « vœux pieux », de « blueprints ». Les mouvances écologiques ont lutté pour la préservation de la nature, et ce fut là une bonne chose ; elles oublient aussi, chez nous, qu’elles ont lutté pour la préservation des espaces urbains, pour mettre un terme à la construction effrénée et anarchique de tours de béton ou de clapiers hideux, qui défiguraient nos cités par leur gigantisme et leur irrespect des normes architecturales, des gabarits et des traditions urbanistiques. L’objectif des écolos, s’inscrivant dans le sillage de la révolte des étudiants en architecture de La Cambre, avait été de rendre les villes plus conviviales et de leur redonner cet aspect médiéval, non moderne. Les urbanistes se sont alors efforcés de préserver le caractère historique des quartiers ou de bâtir en tenant compte des héritages urbanistiques et des gabarits traditionnels. La Suisse possède dans ses traditions politiques des linéaments indéniables d’écologie : pour la préservation de ses paysages et de ses tissus urbains ou villageois. Or voilà qu’au nom des chimères immigrationnistes et intégrationnistes, on veut plaquer des éléments architecturaux exotiques et incongrus sur les paysages et les habitats helvétiques. Les gauches, qui ont professé l’écologisme à grands renforts de militantisme au cours de ces vingt ou trente dernières années, changent brusquement leur fusil d’épaule quand il s’agit de tolérer une agression particulièrement inesthétique à l’endroit des paysages ou des urbanismes au sein de la Confédération, une agression que l’on tolère parce qu’on a érigé l’immigration au rang de « vache sacrée », de fait de monde soustrait à toute critique rationnelle. Imposer des minarets, en lieu et place de clochers traditionnels, est évidemment une entorse à tous les principes urbanistiques inaugurés par les gauches écologistes au cours de ces trois dernières décennies. Seul un référendum pouvait trancher, puisque les partis, surtout ceux de gauche, étaient traversés par des courants contradictoires (où l’on était tout à la fois pour une écologie urbanistique traditionnelle ou contre elle, au bénéfice des minarets) : le peuple suisse a émis son avis. Les gouvernants doivent désormais le respecter.

Interculturalité confusionniste

La votation sur les minarets ouvre le débat sur la présence visible de l’islam sur le continent européen. En Belgique, on parle depuis quelques mois d’ « interculturalité », nouveau vocable jargonnant en vogue dans les milieux immigrationnistes et intégrationnistes, destiné à remplacer celui de « multiculturalisme », qui commence à lasser. Dans ce débat sur l’interculturalité, on a évoqué la possibilité de juxtaposer à côté des fêtes de la liturgie chrétienne les fêtes de la liturgie musulmane. Et d’accorder des congés à la carte. Inutile de préciser que cette pratique, si elle est votée, donnera lieu à un chaos inimaginable dans les entreprises privées ou publiques. Une société ne peut fonctionner que s’il n’y a qu’un seul calendrier, calqué sur une liturgie unique. Lorsque nous parlons de « liturgie », nous ne faisons pas nécessairement référence à la religion chrétienne. Nous employons le terme de « liturgie » au sens où l’entendait David Herbert Lawrence, dans son remarquable petit ouvrage intitulé « Apocalypse ». Pour Lawrence, qui veut débarrasser l’Angleterre de la mentalité marchande, de l’esprit victorien étriqué et de ses racines protestantes/puritaines, tout en renouant avec un certain paganisme, une « liturgie » est un cycle (le terme n’est pas innocent…) calqué sur les rythmes de la nature, qui reviennent régulièrement ; toute liturgie constitue dès lors un « temps cyclique » par opposition au « temps linéaire » des idéologies modernes, progressistes et révolutionnaires. La liturgie fondamentale de l’Europe est calquée sur le rythme des saisons sous nos latitudes, à quelques variantes près, entre un Nord soumis plus longtemps aux frimas hivernaux et un Sud au ciel plus clément. La christianisation a simplement plaqué ses fêtes sur cette liturgie, sans rien y changer de fondamental. Introduire une liturgie issue, ab initio, d’une zone subtropicale et désertique, et, qui plus est, fondée sur un calendrier lunaire plutôt que solaire, ne peut conduire qu’à la confusion totale. Celle de la fin des temps ou du Kali-Yuga, diront les penseurs traditionalistes… Le débat est ouvert : aurons-nous une interculturalité confusionniste, imposée de force, sans référendum, par des esprits brouillons, délirants et confus ou resterons-nous sagement dans notre bonne vieille liturgie pluriséculaire ? Dans le deuxième cas, il faudra malheureusement lutter en permanence pour qu’aucune entorse à son bon fonctionnement ne soit tolérée. Et pour revenir à nos populistes excursionnistes : vont-ils lutter pour abolir toute référence à la liturgie musulmane pour imposer à tous une liturgie juive, en croyant faire là œuvre utile et se dédouaner de toute accusation de « néo-nazisme », alors que jamais le judaïsme n’a cherché à faire du prosélytisme en la matière ?

Le référendum suisse sur l’expulsion des étrangers criminels

Parlons maintenant du deuxième référendum suisse : celui qui a sanctionné la volonté populaire de faire expulser les criminels étrangers. Le but de ce référendum était de garantir aux citoyens helvétiques la sécurité, d’éloigner de la société non pas des étrangers parce qu’ils sont étrangers, parce qu’ils appartiennent à une autre race, jugée supérieure ou inférieure, ou parce qu’ils pratiquent une autre religion que la majorité des Helvètes. Le citoyen helvétique a voté pour que l’on éloigne du pays tous ceux qui y pratiquent des activités délictueuses ou répréhensibles (meurtres, viols, braquages, narco-trafics, etc.). Pour faire place libre éventuellement à des étrangers qui respectent les lois de la Confédération, qui viennent y pratiquer des activités honnêtes et utiles à l’ensemble de la société : la plupart des Belges qui ont émigré en Suisse y ont d’ailleurs trouvé bon accueil, une convivialité sociale qui n’existe plus au Royaume d’Albert II, une ambiance de travail positive. Ce référendum a été jugé « xénophobe » par la plupart des médias : il ne l’est pas pour la simple et bonne raison qu’un éloignement des étrangers criminels fait automatiquement reculer la xénophobie, puisqu’alors il n’y a plus rien à reprocher aux étrangers en place. Les citoyens de bon sens n’ont rien contre le détenteur d’un passeport étranger qui se comporte loyalement dans le pays d’accueil. Bien au contraire ! Jadis les Suisses se débarrassaient de leurs garçons turbulents en les envoyant dans la Légion étrangère française ou en les invitant à émigrer en Amérique. Ils n’ont pas envie que ces Helvètes turbulents soient remplacés par des exotiques encore plus turbulents. Question de bon sens. La vigilance qui est de mise face à toute immigration ne peut se justifier par le racisme (ou ne le peut plus…) ou par une hostilité à une religion précise (sauf si elle cherche à enfreindre les règles de convivialité issues de la « liturgie » propre à une civilisation par l’action récurrente de fanatiques salafistes ou wahhabites qui veulent que la planète entière vive selon les critères de la péninsule arabique au 8ème siècle…) mais elle peut parfaitement se justifier quand elle entend mettre un holà à la criminalité qui pourrait en découler.

Par ailleurs, toute immigration, comme aux Etats-Unis ou au Canada, doit participer activement à la création de richesses matérielles ou noologiques au sein de l’Etat-hôte et ne jamais déséquilibrer les budgets sociaux du pays d’accueil, qui sont le fruit du travail politique de plusieurs générations de militants ouvriers ou syndicalistes. Dans ce cas, il y aurait une immigration pleinement acceptée et le fonctionnement politique et économique des pays d’accueil ne serait pas vicié par des facteurs indésirables parce que criminogènes.

 Ami Severens, merci d’avoir éclairé notre lanterne…     

 

  

vendredi, 26 novembre 2010

Nazionalpopolari contro destra e sinistra

Nazionalpopolari contro destra e sinistra

LUCA LIONELLO RIMBOTTI

Ex: http://www.centroitalicum.it/

L’inutilità di stare a destra

pir12.jpgChiunque abbia a cuore il superamento del presente sistema liberaldemocratico, imperniato sul tradimento dei popoli a vantaggio del potere finanziario mondiale, e chiunque voglia agire nel nome di valori di socialità condivisa, di solidarismo anti-utilitario e di eredità bio-storica, non può seriamente prendere in considerazione l’opzione costituita dalle varie Destre oggi all’opera. Esse sono, senza eccezioni, colonne portanti del liberismo e dello sgretolamento identitario.


Chi si pone sul saliente della difesa della specificità della cultura di appartenenza, proponendosi di opporsi in qualche misura allo sfaldamento della società programmato dai signori della globalizzazione, non può vedere nelle Destre un alleato, ma un tenace oppositore. Al di là di scarne proposizioni di blanda, semimassonica e borghese “nazionalità” e al di là di un ottuso conservatorismo etico-religioso, il Centro-destra italiano ed europeo è un bacino di raccolta di tutto quanto è individualismo, frazionismo sociale, carrierismo, cosmopolitismo, idolatria finanziaria, conservatorismo sociale, identificazione con la peggiore idea di Occidente grande-capitalistico. Se c’è un concetto che appare estraneo a questo schieramento, è quello di popolo. All’interno della dittatura del pensiero unico mondiale – frutto della copula tra progressismo e liberalismo – le differenze e le peculiarità che rendono ogni popolo distinguibile dall’altro, e soprattutto lo rendono diverso dalla massa cosmopolita, vengono metodicamente smussate ed erose. Ma è proprio e soltanto il popolo che dovrebbe giustificare e condizionare ogni aspetto della politica intesa come gestione del benessere materiale e galvanizzazione dei giacimenti valoriali comunitari.


Il protagonismo dell’idea, dei bisogni e dei famosi “diritti” del popolo nei regimi liberaldemocratici è soltanto un’ingannevole perorazione di principio. Anzi, una confutazione. Poiché la sua presenza nelle carte costituzionali borghesi si rivela una truffa atroce, qualora si misurino questi attestati retorici con l’attacco quotidiano che viene portato proprio dalle Destre di ogni colorazione alle basi stesse del popolo e della sua esistenza come ceppo unitario e solidale. Persino la nozione di essenza identitaria popolare, persino l’esistenza biologica, antropologica, genetica dei popoli è messa in discussione non da ineluttabili moti tellurici o da imperscrutabili voleri divini, ma dalle scelte che vengono fatte giorno dopo giorno dai quei governi e partiti che antepongono gli interessi economici di cosche ristrette, di cerchie oligarchiche internazionaliste, al primario interesse di ogni popolo: che è, semplicemente e prima di tutto, quello di esistere.


Il diritto all’esistenza di ogni popolo sulla faccia della Terra è messo a repentaglio e minacciato sempre più da vicino proprio da quelle tali politiche di Destra che programmano e attuano con logica ferrea i flussi migratori, la dislocazione delle risorse nazionali, l’accaparramento delle energie e il dominio del mercato mondiale senza tenere in nessun conto la storia, la cultura, la geografia e la tradizione politica dei popoli: tutti elementi che rendono impossibile la vita di un popolo come comunità nazionale indipendente, in grado di aspettarsi un futuro.

 
La possibilità che qualche microcosmica Destra radicale, magari nominalmente nazionalpopolare e magari anche in buona fede, sia in grado di condizionare in qualche modo le Destre liberali ed economiche, limitando i danni da queste sistematicamente apportati ai residui di socialità e di tradizionalismo culturale, è risultata più volte nulla. L’inutilità di guardare a Destra, da un punto di vista nazionalpopolare, è evidente. È inutile aspettarsi qualcosa da chi lavora contro di noi. È inutile aspettarsi qualcosa da chi ha dimostrato di volere il contrario di ciò che noi vogliamo: l’esistenza dei popoli, la difesa delle loro differenze, la protezione delle culture, il predominio dei valori di legame su quelli di rapina economica.


Oggi una Destra popolare, identitaria, sociale, non esiste. Oggi la Destra si identifica con il conservatorismo borghese liberale più arrogante e aggressivo. Dice: ma i Poli sono due, o di qua o di là, nel mezzo non c’è spazio…la Sinistra non ci vuole, la Destra, almeno, qualche briciola la lascia cadere…Qui si tratta di capirsi: fare una politica servile senza un partito serio, senza classe dirigente, senza uomini, senza una base, senza uno straccio di programma alternativo, senza organizzazione e senza volontà antagonista, non è forse pretendere troppo? E in quali mani andrebbero le briciole lasciate generosamente cadere dagli oligarchi liberali? Un assessore qui? Un deputato là? È questa la via per l’affermazione dei significati nazionalpopolari? Una politica di Destra radicale, al momento, non esiste da nessuna parte, perché non esistono in maniera presentabile le organizzazioni, gli uomini, le idee e i seguaci…ce n’è abbastanza, perché si smetta di coltivare un miraggio nefasto. Devono ancora nascere il movimento, il clima storico, l’avanguardia, la strategia, le occasioni, affinché qualcosa di nazionalpopolare che respira e si muove sia riconoscibile ad occhio nudo, senza bisogno di lenti di ingrandimento…Al momento esistono protoplasmi, amebe, al più insetti di Destra radicale, non ancora strutture biologiche evolute, mancano gli organi sviluppati, manca una volontà antropologica che disponga di geni attivi, in grado di lottare per la sopravvivenza, per la crescita e magari per l’affermazione e il dominio nel bio-spazio del proprio habitat…nel frattempo…qualcuno potrebbe dire…forse basterebbe anche il solo porre mano alle idee, rinnovando, rilanciando, ripotenziando…Si è mai vista una rivoluzione senza un minimo di progetto e di retroterra ideologico? Ma, anche qui, sul terreno della formulazione teorica, non si colgono segnali di un’onda di ritorno, in forza della quale i valori rivoluzionario-conservatori di solito attribuiti alla Destra radicale mostrino di poter godere di un contesto credibile e di aggregazioni più vaste di quella dell’ambiente di nicchia. Mettersi sotto l’etichetta della Destra oggi può solo significare abdicare al ruolo storico che determinati ideali sociali e politici hanno svolto e ancora potrebbero svolgere, se diversamente veicolati e presentati a masse rese impolitiche a forza di bastonate liberali. L’etichetta di Destra porta alla sudditanza ai poteri forti della conservazione, dell’economicismo e dell’individualismo liberista. Che, poi, in ambienti circoscritti, all’esile ombra di questo o quel piccolo leader di provincia, si dica che continuino ad esser veicolati in qualche modo relazioni comunitarie, valori di legame, tradizionalismi nazionalpopolari, può interessare forse l’antropologia o la sociologia della Destra contemporanea, non può riguardare invece la rilevanza politica del fenomeno. Che, essendo sottotraccia, mimetico, iperminoritario, e dovendo usufruire per forza di linguaggi e comportamenti in codice, non ha veste pubblica, non ha rilevanza immaginale né tantomeno mediatica. In sostanza, non conta nulla, se non al livello di una ricreazione circoscritta, e tutta privata, di miti destituiti di visibilità e di forza politica.

La pericolosità di stare a destra


Per un movimento nazionalpopolare, che abbia qualche pretesa di radicalismo nazionale e sociale, mettersi sotto l’ombrello di un potere di Destra liberale sperando di cavarne qualche beneficio, è come per un condannato mettere la testa tra le mani del boia sperando in un salutare massaggio alla cervicale: pessima idea. Le recenti elezioni francesi, se ancora ce ne fosse stato bisogno, hanno dimostrato quello che sapevamo già: un buon dinamismo liberal-conservatore è sufficiente per prosciugare le velleità radicali. Proprio de Benoist ci ha recentemente ricordato che la batosta di Le Pen è stata figlia della strategia facile facile di Sarkozy. È bastato che un qualunque elemento partorito dal sistema, senza carisma, senza particolari programmi, senza alcuna idea innovatrice, con la faccia anonima del funzionario liberale – Sarkozy non è nulla di più di questo -, ma ben inserito nei poteri forti e ben garantito dalle centrali mondialiste appostate dietro di lui, è bastato che questo liquidatore della Destra radicale in nome della Destra moderata dicesse qualche parolina sulla Francia e sull’orgoglio di essere francesi, perché si vedesse il bacino elettorale di Le Pen prosciugarsi di brutto: «Storicamente parlando – ha scritto de Benoist -, in effetti, la destra dura non è mai stata battuta dalla sinistra, ma sempre dalla destra moderata, più abile a captare la sua eredità. Il grande errore di Le Pen è stato di non aver compreso in pieno questa minaccia e di non aver denunciato Sarkozy come suo avversario principale sin dall’inizio del gioco». Semplice, no?


Non è difficile immaginarsi ogni volta l’esito mortale, per uno schieramento di Destra radicale, che ha un abbraccio con la Destra borghese. Sono un centinaio d’anni che i movimenti nazional-rivoluzionari europei vengono regolarmente giocati dai loro finti patrocinatori liberal-moderati…eppure c’è ancora chi, nello sparuto campo della Destra radicale, si ostina a sperare che reggere la coda del liberista di turno porti fortuna…no, porta sfiga, molta sfiga…Ogni movimento nazionalpopolare europeo del secolo XX ha sempre trovato il proprio giustiziere tra le file non della Sinistra socialdemocratica o comunista, ma proprio del Centro-Destra liberale e conservatore: dal Falangismo alla Guardia di Ferro alle Croci Frecciate ai partiti collaborazionisti di Vichy…E anche il Fascismo e il Nazionalsocialismo, come sappiamo, trovarono gli ossi più duri e infidi proprio tra i liberali…e oggi, incredibilmente, si vogliono ancora e sempre replicare quelle storiche tragedie europee in forma di commedia o, più spesso, di farsa. Come è nel caso italiano.


Qui, d’altronde, oltre al vuoto politico, si registra nel campo della Destra “sociale” un deserto di idee che continua a non promettere nulla di buono. In assenza di una possibilità politica qualsivoglia, ci si aspetterebbe che i residui di intellettualità nazionalpopolare intagliassero almeno solide tavole dei valori, sfrondando i rami secchi qui, coltivando nuovi ributti là, cercando per quanto possibile di dar vita a un quadro di valori a forti tinte che all’alternativa aggiunga magari l’antagonismo, rafforzando i patrimoni, armando i dispersi retaggi, spendendo parole di fuoco, rianimando, tratteggiando scenari futuri, chiamando a raccolta con tutte le forze e attraverso tutti i canali disponibili…Nulla di tutto questo. Quei pochi libri che escono sulla “cultura di destra” fanno rimpiangere il “Manifesto dei conservatori” di prezzoliniana memoria. Al confronto, certe summae teoriche di recente impostazione rendono il conservatorismo di Prezzolini - intelligente ma trapassato da decenni, e comunque di inaccettabile individualismo - una travolgente valanga di futuristiche novità.

 
Cercare di fondere le due anime della Destra, quella borghese e liberale e quella antiborghese e rivoluzionaria, è un lavoro di cucitura che appartiene alla più retriva retroguardia ideologica…un lavoro nel quale dispiace che si sia azzardato ad esempio un Marcello Veneziani, il quale (capiamo il restyling, capiamo la casa editrice di regime, capiamo il momentaccio storico, ma è un po’ troppo…) sotto la voce “cultura di destra” usa fare un grande uso di Montesquieu, Vico e Gramsci…, ma inspiegabilmente non osa nominare neppure una volta, che so, per dire un nome, Mussolini pudore?...ritrosia?...imbarazzo?...cattiva gestione delle opportunità? Ma forse è vero…molti storici l’hanno già detto e ripetuto, Mussolini era più di Sinistra che di Destra…o forse tutte e due le cose insieme, o nessuna delle due, ma qualcosa di più della loro somma…eppure nel giro de “La Voce”, che è stato il nerbo della cultura politica italiana del Novecento, c’era anche lui, no? Perché censurarlo? Perché auto-censurarsi? La Destra borghese non cambia mai…la Destra borghese è questa, è anche paura, è anche e soprattutto nascondersi dietro le persiane…La borghesissima codardia della Destra è il motivo principale per cui alla conservazione e alla divulgazione dei patrimoni culturali rivoluzionario-conservatori vediamo provvedere la sfiatata “Sinistra-intelligente”, quella che, grazie ai suoi potentati economici e agli spazi lasciati liberi, è ancora capace di catturare, edulcorare, liftare, insinuandosi nei meandri più intimi dei nostri retaggi: è così che oggi la Sinistra sta cercando di ricostruire se stessa – un attimo prima di morire e sperando di far sopravvivere il proprio cadavere - dichiarandosi ora “reazionaria”, ora “antiegualitaria”, ora “tradizionalista”. È qualcosa di più di un gioco al massacro intellettuale. È il sintomo che la Sinistra, dopo il suo fallimento politico, e una volta constatata l’incapacità della Destra di difendere i suoi patrimoni culturali, annusa da vicino anche il proprio fallimento ideologico e culturale e, come tutti i disperati, si aggrappa a tutto quello che ancora mostra di esser saldo…Tanto per dire: il rilancio dei vari Jünger, Schmitt, Drieu, Céline…non è opera della Destra, ma della Sinistra; i migliori libri sulla rivoluzione fascista e sulla socialità nazionalsocialista non sono scritti da storici di Destra, ma di Sinistra; le pensate più originali su comunitarismo, reciprocità, antiutilitarismo, ancora una volta nascono sempre a Sinistra e solo dopo, a volte molto dopo, diventano pane per denti di Destra, e così via…


Stando così le cose, è evidente che, di questa Destra, un nazionalpopolare appena decente non sa che farsene. Meglio sarebbe tagliare i cordoni ombelicali che portano alla sicura e dimostrata asfissìa e guadagnare il campo aperto. Abbandonando il peso morto di un’etichetta che non ci appartiene, può essere che si ritrovino le coordinate per scrivere, dire, pensare, comunicare qualcosa di rivoluzionario dal punto di vista della tradizione.


Eppure, non dovrebbe essere impossibile: ci sono molti uomini con le mani su consistenti brandelli di potere e sottopotere che sanno di cosa stiamo parlando, ma, ogni volta, quando li si interroga su quale sia alla fin fine questa benedetta Destra, su dove stia di casa questa sfingea cultura di Destra, non riescono a tirar fuori altro che Croce, Gramsci o Gentile…questo è troppo, è davvero troppo anche per chi ha già da un pezzo capito che da quella parte non verrà mai nulla di buono.


Occorre dunque seppellire la Destra, la settaria, invidiosa, provinciale Destra dei nostri giorni, quella Destra dove formicolano il furbo, l’accattone delle idee altrui, il faccendiere, l’approfittatore, l’inetto velleitario, l’incolto nemico della cultura e dell’innovazione, il tanghero portaborse, il frazionista che non capisce nulla di politica e crea mortali trombosi nella circolazione degli ideali…seppelliamo questa infame Destra moderata…che, intanto, la Sinistra si sta già seppellendo da sola…Non più dunque il vecchio “al di là della Destra e della Sinistra”, ma un nuovissimo e risolutissimo contro: contro la Destra e contro la Sinistra…Quando non ci fossero più queste due cariatidi tubercolotiche a bloccare ogni possibilità di rimescolamento delle carte politiche, l’aria tornerebbe a farsi tersa, le idee tornerebbero a farsi nitide e leggibili e…hai visto mai…con un colpo di fortuna, i giochi potrebbero anche improvvisamente riaprirsi…


Le nuove sintesi? Le contaminazioni? La trasversalità? Tutti ottimi slogan, tutte parole non seguite dai fatti, tutte buone intenzioni atte a lastricare struggenti viali del tramonto: ma il meccanismo ha già da tempo dimostrato di non saper funzionare, neppure tra ristrettissime cerchie di opinionisti politici…
A sommesso parere di chi scrive, alla base di tutto c’è la parola popolo. Questa parola, già di per sé e senza nulla aggiungere, nasconde un programma, un’ideologia, un metodo politico, un potenziale di enorme aggregazione e un fine sociale sufficientemente chiari. E sufficientemente in grado, se opportunamente agitati con coraggio radicale e capacità innovativa, di smuovere l’immobile montagna della società narcotizzata dai controvalori liberali. Quando si troverà un capo politico in grado di parlare di popolo al popolo, quando si formerà un pugno di buoni divulgatori di questo concetto partendo dai bisogni reali e da quelli immaginali, si sarà trovata la chiave: allora non ci sarà più alcun bisogno di dirsi di Destra o di Sinistra. Una rivoluzione, oppure un cambio di sistema, o anche solo un semplice ma profondo ridisegno della geografia politica, che sia appena accettabile e in grado di incidere lasciando il segno, non hanno mai bisogno di darsi etichette da parlamento liberale anglosassone. Il nuovo non nasce da miserabili contrattazioni di corridoio o da avvilenti apparentamenti ad alto costo e a incasso zero. Il nuovo, quando è rivendicazione di arcaici diritti all’identità e alla vita, ha spalle grosse perché poggianti sull’eterno, avanza con la forza dell’ineluttabile, vive del sangue vivo della gente, si nutre di entusiasmo e di passione concreti, mobilitabili, che si possono toccare. Tutto questo è una potenza in senso letterale. Questa potenza aspetta solo che qualcuno coraggiosamente la evochi e la scateni al di sopra e contro tutti i mercanteggiamenti e i tradimenti liberali, quelli di Destra come quelli di Sinistra, così da dar vita all’ultima possibilità per il nostro destino europeo.