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dimanche, 21 mars 2021

L'équinoxe de printemps, le mariage divin entre le Ciel et la Terre

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L'équinoxe de printemps, le mariage divin entre le Ciel et la Terre

Par Carlomanno Adinolfi & Flavio Nardi

Ex: https://www.ilprimatonazionale.it/

L'équinoxe de printemps a toujours marqué la transition vers le moment où la nature refleurit, où la vie s'épanouit, où la terre renaît. Dans de nombreuses cultures, l'équinoxe a été lu dans sa promesse de régénération comme le début de l'année. Le mythe du viol de Proserpine est emblématique à cet égard. Proserpine, fille de Cérès, enlevée par Hadès, suite à l'intervention du Père des Dieux, revient sur la Terre Mère, mais seulement pour les six mois du printemps et de l'été. L'équinoxe est donc un point fondamental de la Révolution propre au cycle annuel. Mais il n'y a pas que l'aspect "naturel" dans ce passage important de l'année. Dans les religions indo-aryennes, les cycles liés à la terre et à la nature étaient évidemment importants, mais ils n'étaient pas la seule charnière sur laquelle reposait la vision spirituelle, et donc la vision du monde. Ils étaient en fait intégrés dans une vision cosmique beaucoup plus large. C'est pourquoi l'équinoxe de printemps, moment où la lumière a grandi au point d'égaler les ténèbres et est finalement sur le point de les vaincre, n'a marqué l'épanouissement de la terre que dans son sens "inférieur", tandis qu'il a pris un sens beaucoup plus "élevé" en indiquant la porte qui mène à la voie anagogique de l'ascension vers le Ciel.

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Ce n'est pas une coïncidence si, pendant la période équinoxiale à Rome, la classe patricienne, à partir de la deuxième guerre punique, a mis côte à côte avec les cultes populaires et plébéiens de Liberalia en l'honneur des dieux Libero et Libera - étroitement liés à la terre, à la fertilité et au grain - les festivités en l'honneur de la Magna Mater Cybèle. Cybèle était une déesse très différente des grandes mères méditerranéennes honorées par les populations dans les cultes pré-aryens. Elle n'était pas du tout liée à la terre, à la fécondité du monde terrestre et naturel, et n'avait pas non plus les aspects "cannibales" classiques des divinités matriarcales qui génèrent la vie animale et végétale mais auxquelles tout revient pour se dissoudre dans un cycle continu sans débouchés verticaux.

Cybèle, selon les mots du dernier grand empereur païen Julien, est la "source des dieux intellectuels et démiurgiques qui gouvernent les dieux visibles" (1). Pour Julien le païen comme pour son ami Salluste, le dernier grand penseur néoplatonicien, tout le mythe de Cybèle représente l'arrêt de la génération (la mutilation d'Attis) et le retour non pas à la Terre Mère mais à l'origine des Dieux dans une anabasis céleste, à travers les rayons d'Hélios "qui partage le trône avec la Mère et qui, avec elle, est le démiurge de toutes choses" et le long du fleuve Gallus, ou la Voie lactée, le chemin que les âmes immortelles empruntent dans leur parcours descendant d'incarnation et ascendant de retour aux Dieux.

L'équinoxe de printemps marque également l'entrée dans le signe du Bélier, un signe strictement martial - nous sommes en mars, sans surprise - représentant le Feu céleste "principe viril de toute génération, manifestation directe de la puissance de l'Or" (2). Ce n'est pas un hasard si les deux choses coïncident et si les fêtes de la Magna Mater sont célébrées en mars et en même temps que deux fêtes dédiées à Mars : l'Agonalia du 17 et le Tubilustrium du 23. Comme le note Alexandre Giuli dans son essai fondamental sur la Magna Mater, "la matrice cosmique des Dieux intelligibles reste une feuille végétative infertile si elle n'est pas illuminée par le feu céleste viril et actif émis par le Bélier bicéphale" (3). A l'équinoxe de printemps, nous célébrons ce mariage mystique entre le principe viril céleste et la matrice universelle d'où doit naître la vie.

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Dans le nord germanique, le début du printemps était dédié à la déesse Eostre, qui devint ensuite Ostara d'où Ostern et Easter, respectivement Pâques en allemand et en anglais. La divinité était liée à la fertilité, il suffit de penser au lièvre, animal fertile par excellence, qui accompagne toujours la déesse et qui, dans le folklore, est devenu le "lapin de Pâques", mais elle était aussi liée à l'aube - Eostre vient du proto-indo-européen Hewsos ou Ausos d'où le grec Eos et le latin Aurora - dont la splendeur annonce la lumière qui remplacera les ténèbres. Tout comme Ostara est l'"étoile de l'Est" ou Vénus, l'étoile qui annonce le matin.

Le concept de l'aurore cosmique annonçant la lumière annuelle et non seulement quotidienne est une réminiscence de la patrie polaire indo-aryenne où l'alternance obscurité/lumière a pour nous une durée annuelle et où l'aurore marque le retour de la vie. Parmi les symboles d'Eostre, on trouve également l'œuf - qui est ensuite devenu un symbole de Pâques - qui renvoie au concept de "matrice cosmique des dieux" et de "source" avant toute chose. Mais même ici, l'œuf reste infertile sans le feu viril et actif, qui intervient par l'intermédiaire de Thor qui, avec son marteau et sa foudre, qui correspondent au même feu céleste et principe viril vus précédemment, féconde l'œuf et le "casse" pour libérer le potentiel de vie qu'il contient.

Le sens ultime de l'équinoxe est donc celui du mariage divin, de la synthèse entre le Ciel et la Terre et de la génération d'une vie nouvelle, mais la Vie qui naît de ce mariage mystique n'est pas seulement celle qui naît de la génération matérielle, qui n'est que l'aspect extérieur. La Vie qui éclate en mars est donc bien plus qu'une promesse de régénération : c'est le fruit de la Lumière qui participe éternellement à la splendeur, et qu'il faut faire nôtre. C'est la vie "intelligible", telle que définie par l’Empereur Julien, une ‘’vie intelligible’’ qui ne se contente pas de jouer un rôle dans le cycle caduc de la naissance et du retour à la terre, mais qui participe à cette étincelle divine née dans l'obscurité solsticiale, qui s'est transformée en flamme à Imbolc/Chandeleur et qui brille maintenant d'une lumière aurorale, la vie qui est prête à parcourir le chemin ascendant indiqué par les rayons d'Helios et qui est prête à accompagner son chemin céleste si elle est correctement façonnée et guidée.

Carlomanno Adinolfi et Flavio Nardi

Notes :

1 - Flavio Claudio Giuliano, Hymne à la Mère des Dieux in Uomini e Dei, ed. Mediterranee

2 - Julius Evola, La Tradizione Ermetica, ed. Mediterranee

3 - Alessandro Giuli, Venne la Magna Madre, Settimo Sigillo ed.

dimanche, 27 mars 2016

L'Equinozio di Primavera e gli Dèi di Roma

 
Paolo Galiano
Ex: http://www.ereticamente.net

Il mese di Marzo costituisce il momento della generazione della potenza di Roma per mezzo di una serie di celebrazioni aventi il carattere specifico del rinnovamento, a cominciare dal sacro Fuoco di Vesta, simbolo del rapporto sacrificale perenne tra Roma e i suoi Dèi, che nel primo giorno del mese veniva ritualmente spento e riacceso. Il rinnovamento è celebrato nel nome di due divinità, il maschio Mars e la femmina Juno-Minerva, i due aspetti della donna come Vergine e come Madre: la duplice polarità di Marzo si realizza nella nascita iniziatica dei giovani, maschi e femmine, che nel successivo mese di Giugno si uniranno in matrimonio per proseguire l’eterna realtà di Roma nel tempo dei secoli futuri e nello spazio dell’espansione della sua civiltà ai popoli dell’area mediterranea.

La ri-nascita dell’Urbe ha il suo centro nella presenza in questo mese dell’Equinozio di Primavera, evento astronomico (e non solo) che i Romani nel tempo arcaico facevano cadere nel mese di Marzo, inserendo, se fosse stato necessario, un mese aggiuntivo (Interkalaris o Mercedonius) affinché Equinozio e mese di Marzo coincidessero, in quanto il primo giorno di Marzo era l’originario Capodanno di Roma (giorno che forse in un’età più arcaica cadeva il 21 Aprile). La connessione tra Marzo, mese dei giovani che entrano con l’iniziazione nella societas romana, ed Equinozio di Primavera, rifiorire della terra e sopravanzare delle ore di luce su quelle oscure della notte, rende intuitivo perché sia questa la data scelta da un punto di vista astronomico ma soprattutto sapienziale come inizio del Nuovo Anno.

Moneta con immagine della Juno Sospita di Lanuvium armata con lancia e ancile e accompagnata dal sacro serpente (denario di Lucio Procilio 80 a.C.).

Disegno pubblicato da Lenormant di un vaso andato perduto con Mars, Minerva e la Vittoria alata (Lenormant Élite de monuments ceramographiques, vol. IV tav. XCV): Mars è la figura del giovane iniziato che riceve le armi da Minerva e viene lustrato dalla Victoria in forma androgine.

Alle due divinità principali, Mars e Juno-Minerva, protettrici rispettivamente dell’iniziazione dei maschi e delle femmine, si associano divinità connesse all’abbondanza (Consus e Anna Perenna) e riti di allontanamento del “vecchio” (i Mamuralia) o di commemorazione degli antichi (gli Argei, compagni di Ercole). L’aspetto direttamente connesso alla generazione sul piano materiale lo si ritrova nella cerimonia degli Equirria, dedicati a Consus in ricordo del ratto delle Sabine mediante cui ebbe inizio la procreazione in Roma, e in quella di Anna Perenna, la quale cadeva alle Eidus, solitamente dedicate a Juppiter, celebrazione del ciclo annuale che si rinnova (Anna Perenna è chiaramente la “perennità”).

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GIUNONE E MINERVA, IL POLO FEMMINILE DI MARZO

Qui ci limiteremo ad esaminare le figure, molto complesse, di Juno-Minerva e di Mars[1], e precisiamo subito che scriviamo “Juno-Minerva” perché la Juno italica non ha nulla a che vedere con la greca Hera, alla quale venne più tardi assimilata: nel mondo latino la Dèa si presenta con attributi analoghi a quelli di Minerva, come vediamo nella statua della Juno Sospita (Salvatrice) di Lanuvio, divinità preromana vestita con i calcei repandi, calzature a punta rialzata che De Francisci fa risalire alle culture egeo-antoliche[2] e armata con la lancia e l’ancile, lo scudo bilobato dei Saliares di Mars, coperta da una pelle di capro[3] (la nebrys). Nella Roma arcaica essa non era la paredra di Juppiter, ma una divinità guerriera protettrice della città e dei suoi abitanti, e presiedeva alle iniziazioni delle adolescenti nel suo tempio di Lanuvio; ad essa i Romani dedicarono le Kalendae di Febbraio, affidando alla classe dei Cavalieri il ruolo di suoi sacerdoti, proprio per le caratteristiche di “protettori dell’Urbe” proprie a questi guerrieri come si può constatare nelle loro cerimonie dell’Equinozio di Autunno. Tutto ciò la rende analoga alla Minerva Tritonia di Lavinio, anch’essa vestita con la pelle caprina e armata di lancia e scudo ed anch’essa protettrice del passaggio rituale delle giovani donne nella città fondata da Enea.

Come Juno e Minerva sono collegate all’iniziazione femminile, così lo è Mars per i maschi, i quali, probabilmente dopo un primo rituale a cui erano stati sottoposti a Febbraio nel corso dei Lupercalia, ora a Marzo entravano a tutti gli effetti nella societas romana come guerrieri nel corso delle cerimonie dei Saliares.

La Juno celebrata alle Kalendae di Marzo era la Juno Lucina (protettrice dei parti ma anche Dèa della luce) o Matrona (l’attributo deriva dalla stessa radice *mas affine a Mars e alla parola maschio); il suo nome è etimologicamente collegato a juventas in quanto protettrice delle giovani fanciulle, alle quali era propria la juno, così come al maschio il genius, e come questi si connette con la gens, poiché il maschio prolunga nel tempo la sua gens dando il proprio nomen al figlio, la juno è in rapporto con la juventas, in quanto solo la donna giovane può procreare. Nella concezione romana la procreazione è per la donna quello che per gli uomini è la guerra, lo scopo della propria esistenza, ed è per questo motivo che Juno e Mars sono venerati nello stesso mese.

Ad essa erano dedicati i Matronalia; la Dèa era venerata in un tempio sull’Esquilino, nella zona di via in Selci presso l’attuale chiesa di San Francesco di Paola, e il tempio, già esistente nel 375 a.C., sarebbe stato dedicato dalle matrone a seguito di un voto fatto da una di esse in occasione del proprio parto. Il suo tempio sorgeva in un bosco sacro alla Dèa ma sicuramente più antico di esso, tanto che Plinio[4] riteneva che il nome di Lucina fosse derivato da lucus e non da lux; qui si trovava la sacra lotus, pianta che ritroviamo nei riti di Vesta, quando la nuova sacerdotessa scelta dal Pontefice Massimo tagliava i suoi capelli e li appendeva alla lotus capillata nell’Atrium Vestae. Il nome Lucina si può comunque collegare a luce, con il significato di “dare alla luce”, ed è nel lucus di questo tempio che venne dato l’oracolo alle donne sabine sterili: “Le italiche madri siano penetrate dal capro[5], che è alla base del rituale fecondatore dei Lupercalia.

Moneta con immagine della Juno Sospita di Lanuvium armata con lancia e ancile e accompagnata dal sacro serpente (denario di Lucio Procilio 80 a.C.).

Moneta con immagine della Juno Sospita di Lanuvium armata con lancia e ancile e accompagnata dal sacro serpente (denario di Lucio Procilio 80 a.C.).

La celebrazione di Juno Lucina era tenuta nei Matronalia, festa in cui le matrone portavano offerte alla Dèa per propiziarsi una gravidanza felice; in questo giorno si attuava uno scambio di ruoli tra matrone e servi, come nei Saturnalia di Dicembre tra i padroni e i loro servitori, per cui erano le matrone a servire a tavola i loro schiavi, come scrive Macrobio[6]: “Le matrone servivano la cena agli schiavi, come fanno i padroni durante i Saturnali: quelle per incitare all’inizio dell’anno con questo onore gli schiavi a pronta obbedienza, questi come per ringraziarli del lavoro compiuto”.

botticelli_minerva_restrains_c.jpgMinerva aveva la sua festa nel giorno delle Quinquatrus, giorno che cadeva, come dice il nome, il quinto giorno oscuro dopo le Eidus: il giorno era in origine sicuramente dedicato a Mars, dato che in esso i Saliari celebravano uno dei loro riti, ma venne in seguito “usurpato” da Minerva, certo in coincidenza con la sovrapposizione della Triade etrusca Juppiter-Juno-Minerva all’arcaica Triade Juppiter -Mars-Quirinus.

Viene spontaneo chiedersi: perché sostituire Mars con Minerva? L’innamoramento di Mars per Minerva tramandato nella nota leggenda di Anna Perenna è chiaramente un mito tardivo di epoca repubblicana e di origine greca, mentre Minerva si trova in origine collegata a Mars per altri motivi, in quanto è a loro due, insieme ad altre divinità, che vengono offerte in sacrificio le armi degli eserciti sconfitti[7]. Ecco perché Minerva è chiamata anche coniunx di Mars, lei che, essendo vergine, non può essere sposa di nessuno, ed il mito di Anna Perenna e Mars conferma come tra le due divinità non sia intercorso alcun rapporto sessuale.

- Disegno pubblicato da Lenormant di un vaso andato perduto con Mars, Minerva e la Vittoria alata (Lenormant Élite de monuments ceramographiques, vol. IV tav. XCV): Mars è la figura del giovane iniziato che riceve le armi da Minerva e viene lustrato dalla Victoria in forma androgine.

– Disegno pubblicato da Lenormant di un vaso andato perduto con Mars, Minerva e la Vittoria alata (Lenormant Élite de monuments ceramographiques, vol. IV tav. XCV): Mars è la figura del giovane iniziato che riceve le armi da Minerva e viene lustrato dalla Victoria in forma androgine.

Forse originariamente Minerva era non una Dèa ma una “qualità divina”, tanto che dopo l’affermazione della nuova Triade, come osserva Carandini[8], mentre a Juppiter vennero dedicate le Eidus e a Juno le Kalendae, a Minerva non vennero dedicate le Nonae, come ci si aspetterebbe per quella simmetria fondamentale anche sul piano religioso per i Romani. Questa “qualità divina” potrebbe trovarsi nella connessione del suo nome con una serie di radici affini, da cui vengono parole aventi relazione con la Dèa, quali mensis[9] dalla radice *men(e)s, mensura da *mē, da cui derivano le parole indoeuropee indicanti misura, mentre *men è all’origine dei termini indicanti memoria, ricordare, lat. memini, e da *menu deriva uomo come “uomo pensante”[10]. Il carattere precipuo di Minerva sembra quindi essere quello della “misurazione” collegata all’idea di “uomo pensante”: uomo capace di organizzare tramite la misura e di ricordare tramite la memoria.

Minerva è la Dèa ordinatrice che dà una struttura armonica ed equilibrata al cosmo, e questa sua funzione ordinatrice è realizzazione della potenza divina sul piano della creazione come su quello umano, dove senza memoria e intelletto non è possibile comprendere e seguire il volere divino espresso negli auspicia. Sul piano divino collabora con Juppiter in quanto consente l’attuazione della volontà del Dio supremo dando ordine al mondo, sul piano umano è il principio che porta gli uomini alla creazione di una societas equilibrata nelle sue componenti e in particolare, per quanto riguarda il mese di Marzo, agisce con Mars nel rito iniziatico con il quale il giovane si realizza come guerriero.

Segno della sua azione ordinatrice è anche la funzione come protettrice degli artigiani e dei pedagoghi (i quali in questo mese ricevevano il minerval, il loro salario o un dono da parte degli studenti), cioè coloro che collaborano al perfezionamento del cosmo, abbellendolo sul piano fisico con le loro opere e arricchendo le potenzialità dei giovani per mezzo dell’insegnamento.

Se Mars è l’archetipo del Re-guerriero, padre di Re e di guerrieri come Romolo, Minerva è la Dèa della misura e dell’ordine che derivano sul piano politico dall’organizzazione civile che ha al suo àpice il Re; sul piano iniziatico Minerva dà al giovane che accede all’iniziazione quell’ordine interiore che è necessario per temperare la furia guerriera indirizzandola ad un livello superiore.

La presenza di Juno alle Kalendae di Mars e la sovrapposizione di Minerva nelle Quinquatrus, in origine proprie a Mars, inducono ad una riflessione: vi possiamo vedere una sorta di progressiva invasione del femminile nell’area che fino allora era stata esclusivamente riservata a Dèi maschili e coincidente con il momento in cui la più antica Triade, costituita da Juppiter, Mars e Quirinus, si avvia alla scomparsa con la sostituzione degli ultimi due da parte di Juno e Minerva, sotto l’influsso etruschizzante della dinastia dei Tarquini, i quali cercarono di sovrapporre le loro divinità a quelle romane. La resistenza opposta nel corso della costruzione del tempio a Juppiter sul Campidoglio da due divinità, Terminus e Juventas, per non essere spostate dall’area in cui il nuovo tempio sarebbe sorto può essere anche il segno dell’opposizione del patriziato romano al piano religioso dei Re etruschi; fu necessario far spazio al tempietto di Juventas nella cella di Juno, mentre per Terminus, che aveva un altare-stele a cielo aperto, si dovette praticare un’apertura nel tetto della cella di Juppiter, perché mantenesse il suo carattere di templum sub divo. Si ha anche notizia di un tempio di Mars che esisteva già sul Campidoglio[11] e che venne non a caso raso al suolo per far posto alla nuova Triade.

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MARS, Il POLO MASCHILE DI MARZO

Mars, a cui è intitolato il mese, non è il signore della guerra, come venne concepito dopo la sua identificazione con l’Ares greco, ma ha le caratteristiche di un Dio connesso con la tutela dell’Ordine sia per mezzo della guerra offensiva, sia con la protezione di ciò che è generato, la città di Roma, i giovani, i campi che iniziano a germogliare, e per questo motivo presiede al ver sacrum, l’emigrazione di una generazione di uomini e di animali consacrati dalla nascita a tale compito.

Minerva Tritonia di Lavinium, statua in terracotta del V sec. a.C. ora esposta al Museo di Pratica di Mare.

Minerva Tritonia di Lavinium, statua in terracotta del V sec. a.C. ora esposta al Museo di Pratica di Mare.

Alcuni aspetti etimologici del suo nome fanno pensare che in origine egli fosse non un Dio guerriero ma piuttosto un Dio celeste: se in osco il suo nome è Mamers e forse in sabino Marmar (se è sabino il Dio presente nei Carmina dei Fratres Arvales), le varianti italiche del suo nome sono tutte derivate da una radice *Mauort-, alla quale è stato avvicinato il vedico Marut, nome della collettività dei compagni guerrieri di Indra, ma è possibile anche risalire ad una radice *mar, in relazione con il sanscrito marikis, lucente[12], per cui Mars sarebbe “il Dio splendente”, quindi una divinità avente carattere solare e celeste, e d’altronde il Carmen Saliare, se il verso è riferito a Mars, gli attribuisce il tuono e lo chiama “Dio della luce”[13], titoli solitamente propri di Juppiter, rispetto al quale Mars sembra essere precedente.

Il Dio, quando divenne iconico (probabilmente in origine era rappresentato solo dalla lancia sacra sia a Roma che in altre città latine), era rappresentato in armi con un copricapo costituito da un elmo ornato di due penne, secondo la testimonianza di Valerio Massimo e di Virgilio[14]. Suoi animali sacri erano il picchio e il lupo, il cui aspetto umano era rappresentato da suo figlio Pico, Re degli Aborigeni e fondatore di Alba, e da Fauno, figlio di Pico e quindi nipote di Mars.

Mars è una figura complessa che si può ricostruire solo eliminando l’aspetto meramente guerriero che è divenuto il suo attributo a causa della interpretatio greca: è, come abbiamo detto, il Dio che tutela l’ordine, se necessario anche con le armi, proteggendo l’esterno della città come i campi dei suoi cittadini, allontanando ciò che si contrappone all’ordine di Roma, i nemici umani ma anche le forze psichiche negative o comunque pericolose.

Questo lo si vede nella sua qualità di custode dei confini dei campi e dei possedimenti dell’agricoltore nel sacrificio privato del suovetaurilia, un toro, un ariete e un porco (offerta in origine esclusiva di questo Dio), funzione nella quale è chiamato a tenere lontano le intemperie e le malattie dai campi e dagli animali, e non a garantirne la fecondità e la crescita, perché queste sono azioni richieste ad altre divinità esclusivamente agricole. La cerimonia purificatoria dei campi degli Ambarvalia aveva il corrispondente a livello sociale nella lustratio quinquennale dei cives riuniti come milites nel Campo Marzio: attorno ai cives inquadrati militarmente veniva fatta girare l’offerta dei suovetaurilia, i quali erano poi sacrificati per ringraziare il Dio della protezione accordata nei cinque anni trascorsi. La cittadinanza come esercito ed i campi della città sono protetti intorno al perimetro da Mars in armi: “Tutta la sua funzione si esercita sulla periferia: indifferente alla natura di ciò che la sua vigilanza protegge, egli è la sentinella che opera al limite, sulla frontiera, ed arresta il nemico[15].

La “perifericità” di Mars è evidente nella dislocazione dei suoi templi, eretti al di fuori del pomerium, dall’arcaica ara del Campo Marzio al grande tempio fuori Porta Capena, ove si riuniva l’esercito prima di muoversi per le imprese di guerra e da cui partiva la Transvectio Equitum, la parata dei Cavalieri di Roma.

Altro aspetto di Mars è la sua tutela sul ver sacrum, l’emigrazione dei giovani e degli animali di una città nati nell’anno in cui un grave evento aveva turbato l’ordine della nazione: la consacrazione di un’intera generazione è posta sotto la sua vigilanza affinché giunga senza pericolo alla mèta che la volontà divina le ha assegnato; l’“emigrazione” di Romolo e Remo da Alba potrebbe configurarsi come un ver sacrum, così come quello che in precedenza aveva condotto gli Aborigeni dai loro territori originari di Amiternum, Reate e Interamna in Sabina verso il luogo dove sorgerà Roma, sostituendosi ai Siculi intorno al XIII sec. a.C.

Mars era il Dio dell’iniziazione degli adolescenti, i quali a Marzo entravano nella societas romana assumendo nel giorno dei Liberalia la toga virilis sotto la protezione di Liber, che in origine nulla aveva a che vedere con il greco Diònisos, né tanto meno con una triade Ceres-Liber-Libera formata sui Misteri Eleusini. A Mars spetta invece l’iniziazione specifica del guerriero[16], illustrata dal ludus Troiae nel “vaso di Tragliatella”[17], nonché da particolari rituali raffigurati su vasi o specchi etruschi incisi e da una cista proveniente da Palestrina, ritrovamenti studiati da Dumézil[18] e da Torelli[19], in cui Mars, a volte triplicato in tre figure di bambini o di giovani, è seduto su un grande vaso o estratto da esso o bagnato con il liquido versato da Minerva o da una Vittoria alata, raffigurazioni così commentate da Dumézil: “Le scene considerate rappresentano probabilmente le cerimonie dell’iniziazione (o delle iniziazioni successive) del guerriero-tipo di Mars, in virtù delle quali egli deve acquistare ciò che d’ordinario si acquista in tal modo: invulnerabilità o infallibilità del colpo o furor”.

L’oinochoe di Tragliatella (Caere 620 a.C. circa): i disegni sono interpretati come scene dell’iniziazione dei giovani nel corso del Ludus Troiae.

L’oinochoe di Tragliatella (Caere 620 a.C. circa): i disegni sono interpretati come scene dell’iniziazione dei giovani nel corso del Ludus Troiae.

Lungo tutto il mese di Marzo si esplica l’azione rituale dei Sacerdotes Saliares (a cui corrispondevano probabilmente le poco conosciute Virgines Saliares sul piano femminile), i sacerdoti portatori dei dodici ancili, i sacri scudi bilobati tra i quali era nascosto uno dei sette Pignora della potenza di Roma. Il fatto che l’origine della loro danza fosse fatta risalire ad Enea riporta la fondazione del loro sodalizio ad una remota antichità, in cui la Grecia micenea e il mondo latino, e Roma in particolare, erano tra loro in rapporto culturale e commerciale[20], per la funzione di crocevia che fin da tempi antichissimi ebbe l’Urbe, situata com’era al punto d’incontro tra la strada che dall’Appennino portava le greggi al mare e la via fluviale che dalle saline di Ostia conduceva verso l’Etruria e che trovava un eccellente approdo proprio alle falde del Palatino.

Un discorso sui Saliares e sulle loro Virgines sarebbe troppo lungo da farsi in un articolo, per cui rimandiamo ai testi citati in nota[21] chi volesse approfondirne il rituale e il significato.

SI APRE UN CICLO?

Potremmo a questo punto concludere che con l’Equinozio di Primavera si apre il ciclo dell’anno, ma sarebbe un errore, perché un circolo non ha inizio né fine e solo l’uomo, per le sue necessità materiali, segna con un Capodanno il principio del tempo, dimenticando che ciò non è possibile. È per questo errore di prospettiva, insito nella sua componente terrena, che l’uomo si è costruito il mito del “progresso”, che è solo un’apparenza e non una realtà, perché il tempo non si muove lungo una retta. In realtà i tempi dell’anno nel loro succedersi l’uno all’altro portano ciascuno in sé il tempo precedente e contengono i germi del tempo successivo, in un circolo (o meglio in una spirale) che non ha inizio né fine.

Se vediamo nel suo insieme i quattro tempi dell’anno nella concezione religiosa e sapienziale di Roma, ci accorgiamo come questo sia vero: con il Solstizio d’Inverno ha inizio l’Età dell’Oro di Saturnus che porta a compimento attraverso un ritorno all’Inizio il potere di Juppiter affermatosi nell’Equinozio d’Autunno. ma nell’oscurità della morte apparente del Sole vi è il germe della rinascita di Primavera; all’Equinozio di Primavera si raggiunge l’equilibrio del maschile e del femminile nella polarità di Mars e Juno-Minerva prefigurata nel Solstizio d’Inverno da Saturno e da Bona Dèa, equilibrio che contiene il sé il germe dell’acme che verrà nel Solstizio d’Estate con l’avvento di Vesta, il Fuoco sacro che arde al centro dell’Urbe, mese dell’unione dei due nel vincolo del matrimonio, che avrà il compimento nell’affermazione del potere di Juppiter nel prossimo Equinozio d’Autunno, ma in cui già ha inizio la scomparsa della luce un attimo dopo il culminare del Sole al punto più alto del suo corso; con Juppiter l’Equinozio d’Autunno porta alla pienezza il potere germinato nel Solstizio d’Estate ma nella parità delle ore di luce e di oscurità è prefigurata la fine apparente della forza creatrice del Sole nel Solstizio d’Inverno che seguirà.

A questo punto, chi può mettere un segno e dire: “Questo è l’inizio”?

BIBLIOGRAFIA

CARANDINI: La nascita di Roma – Dèi, Lari, Eroi e uomini all’alba di una civiltà; ed. Einaudi, Torino 1997

DE FRANCISCI: Variazioni su temi di preistoria romana, ed. Bulzoni, Roma 1974

DEVOTO: Origini indoeuropee – Il lessico indoeuropeo, Tabelle, ed. Sansoni, Firenze 1962

DUMÉZIL: Jupiter Mars Quirinus, ed. Einaudi, Torino 1955

DUMÉZIL: La religione romana arcaica, ed. Rizzoli, Milano 1977

GALIANO e VIGNA: Il tempo di Roma, ed. Simmetria, Roma 2013

GALIANO Mars Pater, ed. Simmetria, Roma 2014

TORELLI: Lavinio e Roma, ed. Quasar, Roma 1984

TORELLI: La forza della tradizione, ed. Longanesi, Milano 2011 pagg. 51-55.

NOTE:

[1] Per un esame completo del mese di Marzo rinviamo a Il tempo di Roma di GALIANO e VIGNA; per una più ampia trattazione di Mars e dei suoi Sacerdotes Saliares a GALIANO Mars Pater.

[2] DE FRANCISCI Variazioni su temi di preistoria romana, pag. 109 nota 371.

[3] CICERONE De natura Deorum I, 82.

[4] PLINIO Nat Hist XVI, 44, 235.

[5] OVIDIO Fas II, 441.

[6] MACROBIO Sat I, 12, 7, il quale sembra non comprendere il significato di “ritorno all’Età dell’Oro” proprio di questi rituali.

[7] APPIANO Bellum Punic XX; LIVIO Hist XLV, 33.

[8] CARANDINI La nascita di Roma pag. 422.

[9] Il rapporto tra Minerva e la misura dei mesi lo troviamo nel rito di Settembre con cui si infiggeva il clavus annalis nella cella consacrata a Minerva nel tempio capitolino di Juppiter, a segnare l’inizio del nuovo anno.

[10] DEVOTO Origini indoeuropee rispettivamente n° 118, 324, 325, 328°.

[11] CARANDINI cit. pag. 356 nota 161.

[12] LEWIS e SHORT Latin Dictionary alla voce “Mars”.

[13] Frammento 2 del Carmen Saliare: “Cume tonas, Leucesie, prae tet tremonti / quot ibet etinei deis cum tonarem”, il cui testo, scritto in latino arcaico del IV sec. a.C., può essere approssimativamente così tradotto: “Quando tuoni, o Luminoso, davanti a te tremano / tutti gli Dèi che lassù ti hanno sentito tuonare”.

[14] VALERIO MASSIMO I, 8, 6; VIRGILIO Aen VI, 777–780.

[15] DUMÉZIL Jupiter Mars Quirinus, pag. 194.

[16] Dell’iniziazione guerriera a Roma abbiamo trattato in GALIANO Mars Pater e in GALIANO L’Ordo Equestris a Roma, in “Simmetria on line” n° 23 Luglio 2013.

[17] Oltre ai lavori citati nella nota precedente, si veda BAISTROCCHI Il Cerchio magico, riti circumambulatori in Roma antica, Roma s.d. (2010?) pagg. 72-88

[18] DUMÉZIL Jupiter Mars Quirinus pagg. 221–222.

[19] TORELLI La forza della tradizione pagg. 51-55.

[20] Relazioni confermate dai reperti archeologici più antichi ritrovati a Roma, che risalgono al Bronzo recente (circa 1350–1200 a.C.) e provengono dall’area sacra di Victoria e Vica Pota sul Palatino (CARANDINI pag. 100 nota 17) e dalla zona di Sant’Omobono ai piedi del Capitolium (idem pag. 238).

[21] In particolare GALIANO Mars Pater.

dimanche, 24 avril 2011

Ostara

  

Ostara

Ex: http://tpalsace.wordpress.com/

OSTARA (appelé aussi Oestara, jour d’Eostre) est une fête païenne solaire célébrée à l’équinoxe du printemps (21 mars), période au cours de laquelle la durée du jour est égale à celle de la nuit.

On perçoit l’influence nordique de cette date avec le nom qu’on lui donne : OSTARA provient en effet d’Eostre, déesse germanique de la fertilité à qui on faisait des offrandes d’œufs peints pour assurer la venue du Printemps.

Cette fête célèbre donc le réveil de toutes les énergies sur la terre, la fertilité, le premier jour du Printemps : il ne peut y avoir de fête d’Ostara sans une place d’honneur réservée aux plantes !

Après la torpeur de l’Hiver , c’est l’époque des recommencements, le temps d’agir, de semer, de s’occuper des jardins. Il est conseillé de faire ce jour-là une promenade en pleine nature en célébrant la venue des beaux jours et des plantes éclatantes de vie.

On célèbre également la renaissance du dieu soleil et de son pouvoir créateur sur la nature.

Les coutumes païennes veulent que l’on allume des feux à l’aube pour symboliser le renouveau de la vie et la protection des récoltes. Les païens actuels célèbrent ce sabbat mineur en faisant sonner les cloches, en plantant les semences, en faisant le grand nettoyage de Printemps, physique et spirituel, afin de se débarrasser des énergies négatives mais aussi en parant la maison de plantes et de fleurs  reflétant nos émotions et nos pensées. Il est également d’usage de prononcer  des incantations de bannissement et de purification si nécessaire.

Par ailleurs, la nourriture est un très bon moyen de faire honneur à cette fête. Préparer des repas adaptés aux saisons est un symbole fort pour s’harmoniser avec la nature : toutes les pousses et les plantes sont considérées comme sacrées et donc une base excellente pour agrémenter les repas (soja, tournesol, sésame, courges, salades etc.)

L’œuf tient la place d’honneur sous toutes ses déclinaisons (omelettes, œufs durs, flans, tartes ou encore peint pour la décoration des tables) car il détient en lui la genèse du monde, il est une réalité primordiale qui contient en germe la différenciation des êtres, il est souvent la représentation de la puissance  de la lumière, symbole de la rénovation périodique de la nature.  Jadis les œufs étaient ramassés dans les nids puis utilisés comme talismans avant d’être mangés pendant les rituels.

L’animal représentatif  d’Ostara est le lièvre que nous mangeons souvent sous forme de chocolat (d’où le lièvre de Pâques chez les chrétiens), il est le symbole de la fertilité et le fait que la terre renait après la froideur de l’hiver. Les gâteaux à base de miel sont également à l’honneur ainsi que les boissons telles que, tisanes , lait , hydromel…

 

« Elles murmurent, les sources qui coulent vers la vallée, toutes habillées de goutellettes d’argent.

C’est de là qu’Ostara sortait de la terre paysanne, la déesse prête à dispenser ses bienfaits.

Tout la haut s’envolent les alouettes, chantant de leurs trilles un salut de joie au Printemps.

C’est là que s’ouvraient les bourgeons fleuris sous les pieds d’Ostara.

Puis elle levait dans les airs sa clé d’or, appelant par son geste toutes choses à germer,

Et dispensant, de son chaudron brillant, des fleurs à profusion, d’une main solennelle.

Sa chevelure dorée restait comme suspendue au milieu des bourgeons épanouis en foule.

Je voulais les saisir, tenter de m’en emparer.

Mais je ne pris dans ma main que les rayons du soleil qui se jouait de moi. »

Lotte HUWE


mercredi, 31 mars 2010

The Golden Gardens of the Sun

 

The Golden Gardens of the Sun

The fire that connects to the mystery of living,

The gliding softness of the spring rain

That thaws the sparkling frostiness of winter’s veins,

The birds’ vibrating song,

Resounding through the new buds of trees,

And fleeting transparency of lacy air.

The wild primroses opiated in the vernal orgy,

By the silver rain drops

That slither into their flower cups,

To inspirit starry streamflow–

In the golden gardens of the sun.

By Xenia Sunic

To honour the return of the spring.

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mercredi, 22 juillet 2009

La fête de Mai

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La fête de Mai

 

par Otto Rudolf BRAUN

 

La fête de Mai n'est pas une fête de l'Eglise. Mais le peuple la fête néanmoins depuis la nuit des temps. La coutume d'ériger un «arbre de Mai» s'est perpétuée jusqu'à nos jours.

 

On ne sait pas très bien quelle est l'étymologie du terme «mai». Certains philologues croient que le mot dérive de celui de la déesse Maja. Le chercheur allemand, Dr. Herman Gauß, croit que cette déesse Maja est un avatar de Freya. Chez les Romains, le mois de mai était consacré à Vénus, même si l'on estimait que les mariages célébrés en mai n'étaient jamais des mariages heureux.

 

Tout comme la coutume d'ériger l'arbre de Noël, celle de dresser l'arbre de Mai remonte au plus lointain passé germanique. La communauté dressait l'arbre de Mai à la fin de la période froide de l'année. Ce qui fait que le moment de la fête de l'arbre de Mai varie d'une région à l'autre. Dans bon nombre de régions, on ne dresse l'arbre de Mai que vers la Pentecôte ou même seulement au jour du solstice.

 

Le plus ancien témoignage que nous possédons sur l'arbre de Mai date de 1225 et a pour site la région d'Aix-la-Chapelle. Cesarius d'Heisterbach raconte, dans son Dialogus Miraculorum,  qu'un certain prêtre Jean (Johannes), agité par un zèle dévot, avait jeté à terre l'arbre chargé de couronnes de fleurs que le peuple avait érigé et autour duquel il dansait dans la joie. Mais la population s'est défendue contre le prêtre fanatique et a obtenu gain de cause. Le Bailli Wilhelm ordonna de dresser un arbre plus haut encore, en guise de réparation.

 

Un incident semblable s'est également déroulé au Danemark, mais plus tard. A Udby dans l'île de Fünen occidentale, au 16ième siècle, un prêtre abattit un arbre de Mai. Il fut condamné à payer une très forte amende.

 

La colère de ce prêtre est pourtant bien compréhensible. De son point de vue évidemment. Car cette coutume du Mai est fondamentalement païenne et elle s'est maintenue en dépit de toutes les violences dont a fait preuve le christianisme dans l'espace linguistique germano-scandinave. Le Mai est resté, envers et contre tout, malgré les bûchers où l'on a amené les sorcières et malgré les persécutions. Comme bien d'autres coutumes indéracinables, le Mai a été récupéré par les Chrétiens et introduit dans son calendrier des fêtes.

 

Outre la coutume de dresser l'arbre au mois de Mai pour célébrer le retour de la saison chaude, on érigeait également des arbres pour honorer des mariés ou un bourgmestre ou parfois même un curé.

 

Dans beaucoup de régions, on suspend à l'arbre de Mai une couronne de saucissons ou de friandises. Les jeunes gens sont alors appelés à grimper le long du mât, préalablement enduit de graisse afin de rendre l'épreuve plus difficile, pour aller chercher l'un ou l'autre de ces bons morceaux sous les applaudissements de l'assistance. Le fruit de leur butin est offert aux jeunes filles de leur cœur.

 

La mauvaise farce de voler l'arbre de Mai d'une communauté est de date récente. Elle n'a rien à voir avec la tradition ancestrale.

 

Depuis 1889, le 1 mai est devenu le «Jour du Travail». Lors du Congrès de l'Internationale socialiste à Paris en 1889, les délégués ont décidé d'organiser des manifestations chaque année à cette date pour réclamer la journée des huit heures. Ces rassemblements ont eu lieu pour la première fois le 1 mai 1890 et se sont répétés depuis sans interruption. Sous l'impulsion des socialistes, le 1 mai est devenu un jour férié.

 

Très récemment, l'Eglise catholique a fait du 1 mai la fête de «Saint Joseph artisan». On voit que l'Eglise n'a pas cessé de faire correspondre ses fêtes à celles des hommes de chair et de sang, du moins quand il s'avérait impossible de les supprimer ou de les refouler.

 

(Otto Rudolf Braun, Kleine Geschichte unserer Feiertage und Jahresfeste, Verlag Hohe Warte, D-8121 Pähl, 1979).