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dimanche, 05 février 2023

De Zalmoxis à Gengis Khan: religions et folklore de la Dacie et de l'Europe de l'Est selon Eliade

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De Zalmoxis à Gengis Khan: religions et folklore de la Dacie et de l'Europe de l'Est selon Eliade

Giovanni Sessa

Source: https://www.paginefilosofali.it/da-zalmoxis-a-gengis-khan...

Mircea Eliade, l'éminent historien roumain des religions, bien qu'ayant vécu la majeure partie de sa vie en exil à l'étranger, a conservé un lien étroit avec la culture de son propre peuple et, surtout, un intérêt jamais dissimulé pour la spiritualité de l'ancienne Dacie. En témoigne, de manière très détaillée, son ouvrage intitulé Da Zalmoxis a Genghis Khan. Le religioni e il folklore dell'Europa orientale (= "De Zalmoxis à Gengis Khan. Les religions et le folklore de l'Europe orientale"), que l'on peut trouver en librairie grâce aux Edizioni Mediterranee, édité par Horia Corneliu Cicortaş et avec une traduction d'Alberto Sobrero (pour les commandes : 06/3235433, ordinipv@edizionimediterranee.net, pp. 275, euro 27,00). Ce volume a été publié pour la première fois en France en 1970. Il est sorti en Italie en 1972 et, vu son discret succès critique et commercial, a été traduit dans de nombreuses langues en peu de temps. Le texte se compose de huit chapitres: six d'entre eux sont des reprises d'essais précédents publiés dans des magazines et des périodiques. Deux chapitres sont spécialement conçus pour ce livre.

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Le premier d'entre eux fait référence à Zalmoxis et traite de l'histoire religieuse des Gétes & Daces. Un autre essai est consacré à la relation entre cette ancienne population et les loups, tandis qu'un article sur la "Ballade du mouton devin" est destiné, selon les intentions d'Eliade, à compléter les cinq autres essais sur les traditions populaires roumaines. Ils traitent respectivement des mythes cosmogoniques dualistes, de la chasse rituelle, de la légende de Maître Manole, des pratiques chamaniques et du culte de la mandragore. La référence du titre à Gengis Khan, nous rappelle Cicortaş, est purement symbolique: "puisque les invasions mongoles ne sont pas mentionnées dans le livre" (p. 8), alors qu'elles ont joué un rôle fondamental dans la formation de l'imaginaire des Daco-Romains, notamment par rapport à l'ancêtre totémique identifié dans le Loup gris. Il ne faut pas oublier que, pour Eliade, "le culte de Zalmoxis et tous les mythes, symboles et rituels qui informent le folklore religieux des Roumains ont leurs racines dans un univers de valeurs spirituelles antérieur à l'apparition des grandes civilisations du Proche-Orient ancien et de la Méditerranée" (p. 17).

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Cela explique l'intérêt pour ce patrimoine spirituel, qui n'a jamais failli chez l'érudit. Elle s'est d'abord manifestée à la fin des années 1920, après le séjour du savant en Inde, mais est revenue se manifester dans les années 1940, avant et après la fin de la Seconde Guerre mondiale. De plus, Eliade avait fondé, en 1938, la première revue internationale roumaine d'études historico-religieuses, intitulée, non par hasard, Zalmoxis. Sur le texte que nous présentons, l'intellectuel a travaillé entre 1968 et 1969, à une époque où il était occupé à peaufiner certaines de ses œuvres les plus érudites. Sans cette concomitance d'engagements, De Zalmoxis à Genghis Khan "aurait probablement été beaucoup plus vaste" (p. 11). En effet, l'auteur avait prévu d'ajouter à la première édition des chapitres consacrés à d'autres aspects de la ritualité et du folklore de la Roumanie et de l'Europe de l'Est. Le lecteur de la nouvelle édition italienne trouvera en annexe l'essai que l'historien des religions a consacré à l'exégèse des căluşari, fêtes masquées saisonnières.

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Cet essai confirme également l'importance méthodologique attribuée par Eliade, dans le comparatisme historico-religieux, à la dimension ethnologique. Il recourt continuellement, pour aller au fond des choses, au sens caché des mythes et des rituels: "à l'héritage culturel du folklore [...] Une source précieuse surtout dans le cas des peuples dits "non scripturaires"" (p. 11). Le chercheur est fermement convaincu que l'humus spirituel des Daces ne pouvait être appréhendé que "dans l'univers des valeurs spécifiques des chasseurs et des guerriers, ou plus précisément à la lumière des rites initiatiques de nature militaire" (p. 18). Plus précisément, la duplicité ambiguë, chthonique et tellurique, de Zalmoxis "devient compréhensible lorsque le sens initiatique de l'occultation et de l'épiphanie du dieu est révélé" (p. 18). Le mythe cosmogonique roumain, à la lumière de cette intuition, ne peut être réduit, sic et simpliciter, aux dualismes des Balkans et de l'Asie centrale, mais doit être lu, note Eliade, à travers le thème de la "lassitude de dieu": "une expression surprenante de ce deus otiosus réinventé plus tard par le christianisme populaire, dans la tentative désespérée de rendre dieu étranger aux imperfections du monde et à l'apparition du mal" (p. 18).

La même "chasse rituelle", pratiquée aux premiers temps de la Dacie, pour l'intellectuel roumain doit être placée à l'origine de la principauté de Moldavie. Le monastère d'Argeş parvient également à rendre son symbolisme explicite, non pas simplement par rapport aux mythes de construction, mais par rapport aux autres: "le sens originel d'un sacrifice humain primitif" (p. 18). L'une des ballades populaires les plus connues de Roumanie, la Mioriţa présente la fonction oraculaire des animaux dans la Dacie antique.

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Le culte de la mandragore, s'il est interprété correctement, met en évidence le lien étroit entre la Vie et la Mort. Lire ce livre, c'est être projeté dans un univers archaïque d'une grande profondeur symbolique. Eliade, dans ces pages, a transmis à l'époque contemporaine l'héritage immémorial sur lequel s'est construite la civilisation européenne. Une occasion à ne pas manquer, à ne pas gaspiller, à l'heure où la culture de l'annulation entend faire une tabula rasa de notre mémoire historique.

Giovanni Sessa

vendredi, 30 avril 2021

L'identité des peuples: un double héritage culturel et biologique... - Entretien avec Henri Levavasseur

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L'identité des peuples: un double héritage culturel et biologique...

Entretien avec Henri Levavasseur
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Henri Levavasseur à Breizh Info à l'occasion de la sortie de son essai L’identité, socle de la Cité. Réconcilier ethnos et polis (La Nouvelle Librairie, 2021).

Docteur en histoire, médiéviste et germaniste, Henri Levavasseur a notamment collaboré à La Nouvelle Revue d’histoire, ainsi qu’à deux ouvrages édités par l’Institut Iliade : Ce que nous sommes — Aux sources de l’identité européenne (Pierre-Guillaume de Roux, 2018), et Nature, excellence, beauté — Pour un réveil européen (La Nouvelle Librairie, 2020). Il a également contribué à La Bibliothèque du jeune Européen, recueil dirigé par Alain de Benoist et Guillaume Travers (Le Rocher, 2020).

Henri Levavasseur : « L’identité des peuples se fonde sur un double héritage, culturel et biologique »

BREIZH INFO : Henri Levavasseur, pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ?

HENRI LEVAVASSEUR. Historien et linguiste de formation, je m’intéresse depuis longtemps à la genèse des cultures de l’Europe ancienne. Ma vision du monde a par ailleurs été fortement influencée par la lecture de Martin Heidegger et la manière dont ce philosophe reprend les questionnements fondamentaux de la pensée grecque pour parvenir à une compréhension intime de la modernité. Attaché à mes racines normandes, j’accorde une grande importance à la notion de « patrie charnelle », telle que la conçoivent Barrès et Péguy. Soucieux de transmettre la flamme aux jeunes générations à l’heure où se joue le destin de l’Europe, je me suis tout naturellement rapproché de l’institut Iliade, qui accomplit dans ce domaine un travail remarquable.

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BREIZH INFO : Votre essai constitue une réflexion fondamentale sur la notion d’identité, et sur l’articulation de cette notion avec la Cité, c’est-à-dire avec le Politique. Quelle est votre vision de l’identité de la nation française ? L’identité politique de la république ne s’est-elle pas construite en niant précisément l’identité « charnelle » des peuples et des régions ?

HENRI LEVAVASSEUR. Les entités politiques ne doivent pas être pensées comme des notions abstraites et figées, mais comme des réalités organiques. En tant que telles, elles constituent des ensembles qui valent plus que la somme de leurs parties, mais qui ne peuvent se maintenir en vie lorsque les organes qui les composent cessent de fonctionner harmonieusement. De même, la nation est une entité politique souveraine, qui représente plus que la somme des identités régionales et locales qu’elle rassemble, mais qui ne peut exister de manière pérenne sans ces dernières. La nation est un organisme vivant dont les familles, les communes, les régions forment en quelle sorte le « corps ». Être français, ce n’est pas (ou pas seulement) adhérer à des « valeurs » et à des institutions politiques, c’est d’abord être Normand, Picard, Breton, Provençal, Lorrain (pour ne citer que quelques-unes des identités réelles et enracinées qui constituent collectivement l’essence de la nation française, telle qu’elle s’est progressivement formée au fil des siècles).

Depuis la Révolution française, cette conception organique de la nation tend malheureusement à disparaitre au profit d’une conception idéologique coupée du réel et de l’histoire, fondée sur des valeurs à prétentions universalistes, intangibles et « républicaines ». J’entoure ici de guillemets l’adjectif « républicain », puisque ce discours, révolutionnaire et subversif par essence, vise à nier ou à transformer de manière radicale l’identité française héritée de notre histoire : ce républicanisme-là n’a plus guère à voir avec le service de l’état et du bien commun, c’est-à-dire avec la res publica au sens romain (signification que ce mot conserve encore sous la plume du juriste Jean Bodin au WVIe siècle).

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Il est d’ailleurs assez paradoxal que les révolutionnaires français se soient réclamés du système romain, fondé sur une conception très inégalitaire et aristocratique de la citoyenneté. Mais ces rêveurs sanguinaires n’étaient pas à une contradiction près : ne prêchaient-ils pas l’amour de l’humanité tout en exterminant les Vendéens ? J’évoque dans mon essai les circonstances horribles de la mort de la princesse de Lamballe, massacrée dans des conditions de sauvagerie qui rappellent étrangement l’égorgement récent d’un professeur de lycée par un mahométan fanatique…

BREIZH INFO : L’invocation des « valeurs de la république », qui prend aujourd’hui une dimension quasiment religieuse, ne dissimule-t-elle pas, derrière les appels à l’unité nationale, la fracture béante qui traverse la société française ?

HENRI LEVAVASSEUR. De toute évidence, la question de l’identité de la France se pose aujourd’hui en des termes nouveaux, du fait de l’entrée sur notre territoire, en l’espace d’un demi-siècle à peine, de millions d’immigrés provenant de l’espace extra-européen. A l’échelle du contingent, c’est un phénomène d’une ampleur sans équivalent depuis la Préhistoire. Je renvoie sur ce point aux travaux de l’un de nos plus grands démographes, le regretté Jacques Dupâquier, membre de l’Institut.

Le traumatisme culturel, social, économique et politique provoqué par l’arrivée de ces flux humains considérables a créé en France, mais aussi dans la plupart des pays d’Europe, une véritable fracture entre l’identité ethnoculturelle et l’identité civique, entre ce que les Grecs nommaient, à l’aube de l’histoire européenne de la pensée, l’ethnos (« ethnie ») et la polis (« cité »).

C’est le constat de cette fracture sans précédent, qui menace la cohésion et l’existence même des nations et des peuples d’Europe, qui m’a conduit à écrire ce livre, afin d’inciter mes contemporains à prendre toute la mesure du problème, et surtout à trouver en eux-mêmes les ressources nécessaires pour redonner à nos nations l’avenir qu’elles méritent.

BREIZH INFO : Comment concevez-vous donc la notion même d’identité ? Est-ce une donnée figée ? L’identité n’est-elle pas, comme l’affirment certain, une construction en perpétuelle évolution ?

HENRI LEVAVASSEUR. L’identité des peuples doit naturellement être pensée de manière dynamique : elle est soumise, comme toute réalité vivante, à la loi du devenir. Pour comprendre l’origine et le sens de notre identité, il faut donc revenir aux fondements d’une saine anthropologie. En dépit de ce qu’affirment les tenants de l’idéologie libérale-libertaire, l’homme n’est pas une construction abstraite : il ne se réduit pas à l’image d’un individu doté à la naissance de droits universels, libre de signer un « contrat social » avec ses pairs. Nous savons tout au contraire, depuis Aristote, que l’homme est un « animal politique ». Cela signifie que son identité se construit dans l’espace d’une Cité, sur un territoire où s’exerce une souveraineté, qui permet de garantir la pérennité et le développement d’une culture. Car la « nature » de l’homme est précisément celle d’un « être de culture », comme l’a bien montré le philosophe allemand Arnold Gehlen dans son ouvrage magistral intitulé L’homme, dont la traduction française vient de paraître cette année chez Gallimard. L’existence de la personne humaine se déploie donc toujours, dès l’origine, dans le cadre d’une famille et d’un peuple.

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L’identité des peuples se fonde sur un double héritage, culturel et biologique. Les deux dimensions sont indissociables et se « façonnent » mutuellement, en constante interaction avec le milieu et le territoire. C’est pourquoi les revendications très platement « racialistes » des « indigénistes » sont absurdes : vouloir revendiquer des droits en fonction de la couleur de peau, indépendamment de l’appartenance à une cité, à un territoire et surtout à une culture, n’a aucun sens.

BREIZH INFO : Existe-t-il donc pour vous une identité « européenne », ou l’Europe n’est-elle qu’une construction vide de sens, un fantasme dangereux qui s’opposerait à l’identité des nations ?

HENRI LEVAVASSEUR. Les peuples d’Europe ont en commun plus de cinq mille ans d’histoire, ce que confirment les données établies par la linguistique indo-européenne, l’archéologie et la paléogénétique. Je renvoie ici à la synthèse récente publiée par le généticien David Reich, de l’université de Harvard (Comment nous sommes devenus ce que nous sommes, Quanto, 2019).

L’Europe, ce n’est pas l’Occident, ou plutôt : l’Occident, ce n’est plus l’Europe. Les notions d’Europe et d’Occident ont certes été plus ou moins synonymes jusqu’au xxe siècle. Mais la « Grande guerre mondiale de trente ans », qui a éclaté en 1914 et s’est achevée en 1945, a laissé les nations européennes exsangues, soumises pour moitié au joug communiste, pour moitié à la domination américaine. Or, depuis la chute du système soviétique et le retour des nations d’Europe centrale à la liberté, les concepts d’Occident et d’Europe ne se recoupent plus : l’Occident prend de plus en plus la forme d’un système idéologique libéral-libertaire mondialiste, hostile à l’identité, à la culture, aux traditions, aux intérêts et à la souveraineté des nations européennes.

Il va de soi que l’Europe ne se confond pas davantage avec l’édifice institutionnel de l’U.E., qui s’acharne précisément à nier l’existence de l’identité européenne, en réduisant cette dernière aux « valeurs » occidentales, et en transposant à l’échelle du continent les aberrations du discours idéologique jacobin.

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A la différence des nations qui la composent, l’Europe n’est pas une entité politique. Elle est à la fois autre chose que cela, et bien plus. Elle constitue un espace de civilisation, dont l’existence ne peut être distinguée de celle des cultures, des nations et des peuples qui l’incarnent et lui donnent vie. Cet ensemble véritablement polyphonique se déploie sur un territoire délimité par la géographie et l’histoire, c’est-à-dire par le poids des réalités géopolitiques. L’Europe, c’est une très longue mémoire partagée. C’est la conscience de racines communes, d’autant plus solides qu’elles plongent dans un passé plurimillénaire. C’est la claire vision de l’appartenance à un « concert des nations chrétiennes », voué à dépasser les antagonismes immédiats lorsque les périls extérieurs menacent la pérennité même de l’ensemble. L’Europe, c’est l’union sacrée des nations chrétiennes se portant au secours de Vienne, capitale du Saint-Empire romain germanique, afin de repousser les Ottomans qui l’assiègent en 1683.

BREIZH INFO : L’Europe que vous évoquez est-elle donc un produit de l’histoire, un reflet du passé ? En quoi la référence à l’héritage de l’Europe ancienne peut-il aider dans l’avenir nos peuples à préserver et réaffirmer leur identité ?

HENRI LEVAVASSEUR. Recueillir et revendiquer cet héritage, ce n’est pas s’enfermer dans une vision figée ou idéalisée du passé, c’est parvenir à une compréhension intime de « ce que nous sommes », de ce qui constitue notre spécificité en tant que peuples porteurs de cultures issues d’une matrice commune. C’est mieux saisir ce qui caractérise notre vision du monde et l’éthique qui nous anime. Les mots grecs ethos (« éthique ») et ethnos (« ethnie ») sont d’ailleurs étymologiquement apparentés. Cette relation étymologique est évidemment significative : l’éthique est une manière de « se tenir », conformément à l’usage reçu des aïeux.

Se réapproprier notre héritage, c’est concevoir l’identité comme la réalisation d’un potentiel et l’expression d’un génie propre, qui permet d’agir dans le monde d’une manière conforme à notre nature, c’est-à-dire à notre culture. Prendre conscience de « ce que nous sommes », c’est acquérir l’intuition de « ce que nous pouvons ». Renan, dans son célèbre discours sur la nation, ne dit pas autre chose : une nation, écrit-il, est un « principe spirituel » qui unit la mémoire d’un passé commun à la volonté de prolonger cet héritage. Renan ne dit pas que la nation se réduit à l’expression d’une volonté de « vivre ensemble », mais que cette volonté, naturellement indispensable à la pérennité de notre souveraineté politique, n’a de sens et de solidité que dans la mesure où elle s’enracine dans un patrimoine spirituel commun.

C’est pourquoi le discours à prétentions « républicaines », dans son extrémisme subversif, ne peut pas se réclamer de Renan sans le travestir. Je suis d’ailleurs parti de ce constat pour écrire ce livre.

BREIZH INFO : Comment procéder selon vous à la prise de conscience identitaire que vous appelez de vos vœux ? Quelles formes concrètes cette démarche peut-elle adopter ?

HENRI LEVAVASSEUR. Reprendre conscience de « ce que nous sommes », c’est-à-dire de ce qui nous caractérise en tant que peuple, implique naturellement de rejeter l’absurdité de la « cancel culture », mouvement qu’il faut plutôt qualifier de « culture cancel » : non pas « culture de l’effacement », mais bien « effacement de la culture » !

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Il faut également renoncer aux illusions de l’intégration soi-disant « républicaine », qui prétend imposer à tous (sans en être réellement capable) le respect de « valeurs » plus ou moins universelles (donc abstraites), au prix de notre identité spécifique et de nos libertés concrètes : afin de séduire des éléments exogènes qui ne voient aucune nécessité ni aucun intérêt à s’intégrer, les populations autochtones sont sommées de renoncer à leur identité propre. Cela n’est pas acceptable.

Comme nous y invite Julien Langella dans un ouvrage récent, il faut « refaire un peuple », conscient de son histoire et de sa vocation propre. De manière concrète et pratique, cela signifie qu’il faut rebâtir la Cité à partir de ses fondations, en s’appuyant sur les « communautés organiques » que les tenants de l’idéologie révolutionnaire « arc-en-ciel » s’efforcent précisément de détruire. Ces communautés naturelles, historiques et politiques sont par exemple la famille, la paroisse, la commune, le terroir ou la région – conçues non pas comme de simples entités administratives, mais comme des communautés liées à un territoire, au sein desquelles s’épanouit une identité à la fois enracinée et incarnée, à l’échelle individuelle aussi bien que collective. C’est dans ce cadre qu’il devient possible de réveiller le sens du « bien commun », en saisissant toutes les occasions de redonner vie à nos traditions. Non pas pour singer le passé ou se complaire dans le folklore, mais pour que les germes de vie contenus dans ces traditions puissent à nouveau croître, sans être étouffés par la grisaille « républicaine », la folie « woke », ou les velléités suprématistes manifestées par des cultures exogènes. La jeunesse a un rôle clé à jouer dans ce processus de renouveau, qui doit être guidé naturellement par une « avant-garde ». Tel est l’appel que je lance dans la conclusion de mon ouvrage – tâche ambitieuse à laquelle travaille notamment l’institut Iliade, à travers ses cycles de formation. Il ne s’agit pas pour l’Institut de dispenser un savoir académique, mais de réveiller les mémoires et les énergies, et de proposer un modèle de solidarité communautaire fondée sur la philia, sur la conscience identitaire vécue au quotidien et partagée. Cette avant-garde devra s’engager dans toutes les formes de vies associatives (culturelles et artistiques, intellectuelles et scientifiques, professionnelles et économiques, mais aussi politiques) pour affirmer, moins par le discours que par l’exemple, sa capacité à se réapproprier notre identité et à la faire vivre.

Dans le même temps, l’importance accordée à la dimension communautaire et locale ne doit pas dispenser ce qui le veulent, et le peuvent, d’exercer une influence à d’autres échelons, dans les cercles décisionnels au sein desquels ils auront su pénétrer. Si nos communautés sont des sanctuaires, où sont préservées les sources pérennes de notre identité, cela ne doit pas nous amener à déserter pour autant l’horizon du politique : n’oublions pas qu’il nous faudra un jour, le moment venu, savoir à nouveau manier les instruments de la puissance.

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Enfin, cette entreprise de reconquête intérieure ne pourra provoquer un véritable renouveau de notre civilisation que si elle est menée simultanément dans tous les pays d’Europe, qui doivent plus ou moins faire face aujourd’hui aux mêmes défis. La tâche est immense et exaltante. Elle requiert toute notre intelligence, toute notre volonté, et surtout tout notre courage. Il n’est plus temps de reculer, ni même de tergiverser. Comme l’écrit Ernst Jünger dans le Traité du Rebelle : « La grandeur humaine doit être sans cesse reconquise. Elle triomphe lorsqu’elle repousse l’assaut de l’abjection dans le cœur de chaque homme. C’est là que se trouve la vraie substance de l’histoire. »

Henri Levavasseur, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh Info, 28 avril 2021)

 

dimanche, 01 mars 2020

Carnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de sens

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Carnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de sens

Carnavals et autres fêtes des fous révèlent une fonction unificatrice de la communauté

Ex: https://lepassebelge.blog

Qu’ils parodient un mandement épiscopal de carême ou invitent à danser et à boire, les prolongements littéraires des carnavals et autres fêtes des fous font ressortir leur fonction unificatrice de la communauté locale (XVè-XVIè siècles).

(ndlr: article qui remet les pendules à l'heure au moment où les forces du chaos s'efforcent de détruire nos traditions immémoriales au nom de chimères idéologiques sans consistance  avec l'appui d'un pouvoir politique dévoyé. Sauvons St Nicolas et le Carnaval ! ).

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Le combat entre le carnaval et le jeûne, gravure de Frans Hogenberg, Anvers, 1558. Les armes des combattants sont du poisson (à droite) ou de la viande et des œufs, entre autres (à gauche). (Source: n. 1; Rijksmuseum Amsterdam, RP-P-OB-7664, https://www.rijksmuseum.nl/nl/zoeken?q=RP-P-OB-7664&v...)

   Fetes_des_fous_et_carnavals.jpgDe tout temps, les carnavals et autres fêtes des fous ont compté, parmi leurs fonctions notoires, celle de dire leur fait à ceux qui le méritaient. Magistrats corrompus, seigneurs impitoyables, clercs aux mœurs dissolues… en prenaient pour leur grade. Il y avait là un fond très moral: les satires, même de mauvais ton, donnaient une leçon d’humilité et de sagesse populaires à ceux qui en faisaient les frais, tout en consolant leurs acteurs et spectateurs d’être parfois si mal dirigés. Mais un autre rôle, autrement important que celui d’une soupape de sûreté, peut être mis en évidence: celui de ciment de la vie commune, fût-ce en toute légèreté et sans avoir l’air d’y toucher. Un projet de recherche en cours à l’Université d’Utrecht vise à éclairer sous cet angle la culture festive du Moyen Age finissant et la production littéraire qui lui était liée [1].

   Issu du domaine francophone, le Placcaet vande Vasten, parodie d’un mandement épiscopal de carême, témoigne bien des raisons d’être multiples de ce qui peut être perçu de prime abord comme un simple amusement, en un temps où l’irrévérence envers les autorités est aussi naturelle qu’elle sera périlleuse face aux Big Brothers des XXè et XXIè siècles. Dans sa langue originale ou dans sa version en moyen néerlandais, le texte a circulé amplement dans nos anciens Pays-Bas, bien avant le XVIè siècle, époque des plus anciens manuscrits bruxellois, gantois ou courtraisien ainsi que des imprimés (almanachs, feuilles volantes) par lesquels il nous est connu. Conçu pour qu’on y reconnaisse, y compris à la lecture publique, les instructions de l’évêque relatives aux restrictions alimentaires, à la prière et à d’autres activités propres aux quarante jours de pénitence avant Pâques, le Placcaet prolonge le thème très récurrent du combat métaphorique entre le carnaval et le jeûne. Le carême y est personnifié par les nourritures autorisées: on l’appelle, par exemple, « Coninck der zeevisscherije » (« Roi de la pêche en mer » ) ou encore « Grave van caerpels, snouken » (« Comte des carpes et des brochets » ). Il a pour greffier « Wouter Ijdelbuijck, Vrijheere van magher maeltijt en Co » (« Wouter Ventrevide, baron du repas maigre et Cie » ). De son domaine, appelé « de stadt van gooten hongher » (« la ville de grand faim » ), les mets interdits et les contrevenants que sont, par exemple, « Nichtien selden nuchter » (« Petite Cousine rarement à jeun » ) ou « Jan den smul coningh » (« Jean le roi du régal » ), sont impitoyablement bannis jusqu’à Pâques.

   Pourtant, tout n’est pas que symboles passe-partout dans ce pastiche du discours pastoral. On peut y déceler des allusions à des personnes existantes au sein de la communauté, encouragées à continuer par leurs facéties à mettre temporairement le monde à l’envers (mundus inversus) et rendre la ripaille plus méritoire que la mortification. Par ce moyen, écrivent les chercheuses, « le Placcaet œuvre à renforcer l’identité de groupe et la cohésion sociale » . C’est notamment le cas pour le manuscrit conservé à la bibliothèque de l’Université de Gand, connexe d’autres textes carnavalesques, qui se caractérise en outre par l’emploi de mots et d’expression typiques du parler local. Nombre de chansons déploient des thèmes identiques, tel le Liedt op den vasten, connu par une feuille imprimée du XVIIIè siècle conservée aux Archives de la Ville d’Audenarde, où le « Joncker Swijnaert » (« Gentilhomme Grains » – il s’agit des grains pour cochons), qui distribue jambon, lard et saucisses, est loué bien plus que le maigrichon « Vasten Graef » (« Comte Carême » )… d’autant que le poisson coûte trop cher.

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Carnaval 2019 à Besançon, ville qui, par cette fête populaire et immémoriale, renoue avec son glorieux passé impérial, habsbourgeois, baroque et espagnol, profondément mutilé par la conquête absolutiste du 17ème et par le fatras insipide et cruel de la "république". Une bonne nouvelle (ndlr).

Hors du temps censé s’achever après le Mardi Gras, d’autres festivités offrent l’occasion de divertir la collectivité tout en la soudant. L’Antwerps Liedboek, plus vieux recueil imprimé de chants profanes des Pays-Bas (1544), en porte les traces. Très populaire, réimprimé au moins quatre fois, il contient notamment (lied 17) les paroles d’un air à danser intitulé « Coppelt aen een, den nacht is lanck » (« Joignons nos bras, la nuit est longue » ). Si la parodie est aussi présente – on s’y moque de ceux qui ne participent pas –, d’autres mobiles émergent au fil de ce texte représentatif du genre. L’emploi du pronom personnel « nous » et la répétition de passages à reprendre en chœur apparaissent comme autant de manifestations d’une visée intégrative, sans laquelle nombre d’allusions, de références, de jeux de mots… seraient vides de sens ou inintelligibles. Des personnages ou des localités sont désignés nommément. Les habitants de Dixmude sont tournés en dérision, ce qui leur arrive fréquemment au cours des zottenfeesten. Si des gens, même pauvres, sont présentés comme dépensant sans compter pour profiter de la vie, ils peuvent aussi payer à crédit ou espérer que « thooft van Malen salt al betalen » (« le président van Malen payera tout » ). Une strophe qui donne à penser que le « nous » est ici celui de membres d’une gilde (terme utilisé à la fin), d’une confrérie ou d’une société bibitive, nombreuses à l’époque.

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Un certain théâtre ludique, mettant en scène des thèmes sociaux ou de la vie quotidienne, peut lui aussi contribuer à unifier la population par le rire. Cela va de la compétition remportée par le meilleur imitateur d’un homme ivre assenant des vérités sur la vie (à Arras en 1431) à la parade humoristique où sont ridiculisés, par des scènes jouées sur des chariots, les hommes battus par leur femme à coups de vaisselle (à Lyon, seconde moitié du XVIè siècle). Les mêmes railleries, par l’écrit notamment, passent allègrement d’une région à l’autre. La charité n’y trouve pas toujours son compte, mais c’est parfois le prix de l’harmonie…

P.V.

[1] Katell LAVÉANT, Cécile de MORRÉE & Rozanne VERSENDAAL, « Spot en spel: de vrolijke feestcultuur van de Late Middeleeuwen » , dans Madoc. Tijdschrift over de Middeleeuwen, jaargang 31, n° 3, 2017, pp. 171-179.
https://www.verloren.nl/tijdschriften/madoc, Drift 6, 3512 BS Utrecht, Nederland.

vendredi, 30 novembre 2018

Krampus Night

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Krampus Night

Ex: https://phosphorussite.wordpress.com 

The Feast of Saint Nicholas, the Saint of Children, is celebrated in many European countries on the 6th December. The day before is known in Austria as Krampusnacht or Krampus Night, a time when Krampus walks the streets and visits people’s homes to punish naughty children. Krampus is described as half demon, half goat, and has black or brown fur and the cloven hooves and horns of a goat, similar to the Christian Devil. He also has a long pointed tongue which lolls out. He is often depicted carrying chains which he thrashes for dramatic effect. The chains are sometimes accompanied with bells. He also carries bundles of birch branches called ruten, which is significant in many Pagan cultures. In contrast to Saint Nicholas rewarding good children with nice presents, Krampus visits the homes of naughty children and beats them with birch bundles, before leaving them the gift of coal.

‘There seems to be little doubt as to his true identity for, in no other form is the full regalia of the Horned God of the Witches so well preserved. The birch – apart from its phallic significance – may have a connection with the initiation rites of certain witch-covens; rites which entailed binding and scourging as a form of mock-death. The chains could have been introduced in a Christian attempt to ”bind the Devil”, but again they could be a remnant of Pagan initiation rites.’ – The Krampus in Styria, Maurice Bruce, 1958

In traditional parades, known as the Krampuslauf, meaning Krampus run, young men dress as Krampus and parade through the streets. Writing in 1975 about his time in Irdning, a small town in Styria, Austria, anthropologist John J. Honigmann wrote:

‘The Saint Nicholas festival we are describing incorporates cultural elements widely distributed in Europe; in some cases going back to pre-Christian times. Nicholas himself became popular in Germany around the eleventh century. The feast dedicated to this patron of children is only one winter occasion in which children are the objects of special attention; others being Martinmas, the Feast of the Holy Innocents, and New Year’s Day. Masked devils acting boisterously and making nuisances of themselves are known in Germany since at least the sixteenth century while animal masked devils combining dreadful-comic antics appeared in Medieval church plays. A large literature, much of it by European folklorists, bears on these subjects. Austrians in the community we studied are quite aware of “heathen” elements being blended with Christian elements in the Saint Nicholas customs and in other traditional winter ceremonies. They believe Krampus derives from a Pagan supernatural who was assimilated to the Christian devil. The Krampus figures persisted, and by the 17th Century, Krampus had been incorporated into Christian winter celebrations by pairing Krampus with St Nicholas.’

Extract from The Supernatural World of the Anglo-Saxons:
Gods, Folklore and the Pagan Roots of Christmas and Halloween

vendredi, 23 novembre 2018

Zwarte Piet: The Face of National Resistance in The Netherlands

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Zwarte Piet: 
The Face of National Resistance in The Netherlands

In The Netherlands we have an annual tradition called Sinterklaas, which is a colloquial expression that signifies the celebration of a Christmas-like holiday named after St. Nicholas, a Byzantine bishop and saint from Anatolia, famous for his charity to children. The actual roots of the holiday go farther back to pagan traditions celebrating Yule and the coming of winter. The fatherly, horse-riding saints and the bearded Father Christmas with his sleigh are, in the end, all Christianized versions of Odin. Nordic and Germanic countries generally all celebrate this Odin-like figure and his holiday, of which Christmas is one, Sinterklaas another, and Krampus a third. In the same vein, Sinterklaas is also connected to the Austrian Krampus celebration. Both Sinterklaas and Krampus feature a bearded bishop accompanied by servants who bring gifts to children. In Krampus’ case, the servants are demons who hunt the naughty children. At Sinterklaas, Zwarte Piet (“Black Pete”) performs the same role. He hands out punishment to the naughty children, and candy and presents to the well-behaved children.

Zwarte Piet, unlike the demon Krampus, is a caricature of a negro (note that neger, or negro in English, is still a commonly used term for blacks in The Netherlands). He is always played by white men or women in blackface, featuring thick red lips, large golden earrings, a curly wig, and a funny accent, dressing like a sixteenth-century page. It couldn’t be more obvious that he is a caricature of a black man. Civic nationalists steadfastly deny that this is so, however, and insist that it is just chimney soot and colonial garb, and that people shouldn’t complain so much about racism, anyway. Truth be told, it probably was just a modification of Krampus to suit the Dutch colonial epoch; but yes, it is a caricature of a black slave.

Obviously, in our Americanized public discourse, given that Europe today is a cultural slave to America, this became a problem. Black activists started complaining that Zwarte Piet was a racist caricature offensive to “Dutch people of African descent.” In 2013, the United Nations ruled that it was a problematic tradition and should be changed. And since 2013, a debate is ongoing about Zwarte Piet every year, lasting from November until mid-December, when Sinterklaas is celebrated.

Strangely, this issue of removing blackface from an ancient children’s holiday became a robust redoubt for the defense of nationalism. When polled, eighty percent of Dutch people said that Zwarte Piet should not change. Every even vaguely nationalist or patriotic politician, media personality, actor, and academic declared themselves to be against changing Zwarte Piet. Whether conservative, libertarian, or populist, the Right was united on this issue. The Dutch could swallow mass migration, the legalization of gay marriage, a mosque on every street, a million Muslims in their country, increased crime, and increased taxes to fund the expanded welfare state – but this is where the Dutch drew the line. We will keep our blackface, and no foreign institution, activist group, or lobbyist in the world will change our minds. If necessary, blackface will be defended with violence.

Last year during Sinterklaas, the ceremony marking Saint Nicholas’ entry into The Netherlands was to be held in Dokkum, a Frisian town in the north of the country. Traditionally, a different town is selected every year for Saint Nicholas’ “official” entry. It has to be a coastal town, because he arrives by steamboat. The anti-Zwarte Piet discussion had been ongoing for four years by that point, and several activist groups had emerged whose aim was banning Zwarte Piet: “Kick Out Zwarte Piet” (KOZP), “Graauwe Eeuw” (Grey/Grim Century, a play off of the Golden Century, the era when the Dutch were the preeminent European naval and colonial power), “Stop Blackface,” and “New Urban Collective.” These groups were all set up and led by blacks, most of whom were recent arrivals from Africa to boot. Of these groups, KOZP is the most prominent, and I will use their name to refer to all the anti-Zwarte Piet black activists generally.

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KOZP announced that they would demonstrate in Dokkum against Zwarte Piet, and at the same time one of the leaders of Graauwe Eeuw made death threats against the actor playing Saint Nicholas. He said he wished to see “blood and bone splinters rain upon the children in attendance.” The local Frisians decided they weren’t about to let this happen, so on the day of the event, some fifty locals blocked the highway to Dokkum with their tractors and cars, preventing KOZP from entering the town and allowing the celebrations to carry on as usual. The media was scandalized, while the common man heralded them as heroes.

The locals involved were all charged with blocking a highway and endangering traffic. In a highly politicized trial, a dozen or so of the Frisians were tried and convicted, and given comparatively heavy sentences. These snelwegblokkeerders have become folk heroes. At their trial, several hundred people showed up to support them, including politicians of the PVV (Geert Wilders’ party) and some prominent Right-wing journalists. The instigator of the blockade, a local businesswoman, was given a month in jail and two hundred forty hours of community service. In comparison, a Polish drunk driver who killed two people at a zebra crossing last year got only one hundred ten hours of community service.

The trial was held less than two weeks before Sinterklaas 2018 and became a huge media spectacle. Tensions were high given that it coincided with the revival of the usual debate about Zwarte Piet during the 2018 holiday season. In the last few weeks, over three hundred thousand euros has been crowdfunded to support the convicted Frisian snelwegblokkeerders.

And then it was time for Sinterklaas 2018. Last Saturday, November 17, was the beginning of this year’s celebration. As usual, an actor dressed as Saint Nicholas with a host of Zwarte Piet helpers sailed into The Netherlands on a steamboat. This year, the town to receive the official Saint Nicholas was Zaanstad. Most towns and even small villages who host the event hold a parade for Saint Nicholas and his helpers. The KOZP announced that they would hold demonstrations against the event in eighteen towns and cities. The news spread like wildfire, and many nationalist groups announced counter-actions, mostly dressing up as Zwarte Piet to spite the Left and handing out candy and nationalist flyers to children. It was good optics.

But the bad optics started on the day itself. As I said, eighty percent of Dutch people support Zwarte Piet staying black. And this discussion has been ongoing for five years, with the common man on the side of Zwarte Piet, while the Left, the media, and minority activists oppose him. Anger has been growing on both sides. On the day, things escalated quickly. Loose coalitions of football hooligans, activists, and working-class men started fights with the KOZP demonstrators. I will list the most notable events of the day:

  1. In Rotterdam, people drove cars into the crowds of KOZP demonstrators and hurled fireworks, eggs, and stones at them. Football hooligans from Feyenoord FC got in fistfights with them. Police had to pull the two camps apart several times with their batons. Several people were hospitalized and others arrested.
  2. In Eindhoven, several hundred hooligans from PSV FC stormed a KOZP anti-Pieten demonstration of about fifty people, breaking through the police cordon and forcing the KOZP to take refuge in a police station, all the while pelting them with eggs and beer cans.
  3. In Leeuwarden, the locals attempted to break through a police cordon to get at the KOZP demonstrators, but they failed after police reinforcements arrived. In response, the locals paid an organ player to play Sinterklaas songs and loudly sang along to drown out the demonstrators.
  4. In The Hague, a KOZP demonstration began later in the day. Large groups of gathering football hooligans from ADO Den Haag intent on disrupting the protest were stopped by police cavalry charges.
  5. In Groningen, locals and football hooligans attempted to break through the police lines to get to KOZP demonstrators. Although unable to get through, they spent the day shouting in heated exchanges with the protesters.
  6. In Hilversum, a small KOZP protest was forced to flee to a police station after about one hundred fifty locals and hooligans arrived to chase them off the street.

There were other altercations that didn’t turn violent and were limited to verbal abuse in Den Helder, Tilburg, Amstelveen, and Hoorn. In total, sixty-two people were arrested and over a dozen hospitalized. Everywhere KOZP went, they were either forced to retreat or to rely on a strong police presence to remain. Thousands of ordinary Dutchmen mobilized throughout the country in a manifestation of spontaneous rage against the minority grievance industry that is spoiling their culture, traditions, and their children’s parties. The line had been drawn in the sand, and this is where the Dutch literally fought to keep their way of life.

For us Dutch etnonationalists, however, it is an odd spectacle. We of course aren’t opposed to Zwarte Piet. We support Zwarte Piet if only so that we can annoy the Left and the grievance industry. And we acknowledge that Zwarte Piet is in fact a caricature of a black man. On the other hand, we also don’t care that some are offended. They can go and be offended somewhere that isn’t in The Netherlands. But why is it this event that sparked blind fury among the common Dutchmen? Why not one of the myriad other problems caused by multiculturalism? We have been abused, dispossessed, burdened with taxes, beaten, robbed, and assaulted by all the joys of multicultural society for decades now – and this is the breaking point? Blackface on an actor performing for children?

My personal theory is that this was such a blatant case of anti-white activism, and combined so many facets of the anti-white crusade in it, that for the common man who intuitively senses that something is wrong – who doesn’t like multiculturalism, but can’t yet articulate the cause – now sees the culmination of several decades of his dispossession embodied in a single cause: the anti-Zwarte Piet movement.

Suddenly, it has all been revealed to him. The anti-white hatred. The enmity that his own institutions have for him. All the dimensions of white dispossession are present: the Leftist media siding with an aggrieved minority against the general populace, despite eighty percent opposing the change; an activist group of recent immigrants who openly hate whites and who are ungrateful for everything Dutch society offers them; a legal system that punishes the natives disproportionately while letting minorities off the hook; a very weak excuse to pass unpopular measures (“we need to make Zwarte Piet inclusive of children from all backgrounds”); and elitist Left-wing politicians denouncing the prevailing racism among the working class.

The native Dutchman sees this dishonesty and unfairness subverting his traditions, and he suddenly realizes, “Wait a minute, this is what they have been doing all along!” He grows furious; not even his child’s party is safe from them. Not even his own childhood memories. So there is the line in the sand. No more, they say. They pushed too far.

I therefore encourage the Left to continue to try and ban Zwarte Piet, and to take even harsher repressive measures against those who rioted on Saturday (which the Minister for Justice, Grapperhaus, has already announced). Those who defended Dokkum last year were put through a political show trial. In response, this year thousands of men stood up and decided to fight – in some cases physically – when it was necessary. Let the Left keep escalating. The Dutch are angry. If they want to make Zwarte Piet an icon of nationalist resistance against globalism and multiculturalism, then blackface will become an act of defiance in our country.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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lundi, 19 septembre 2016

Bonne Oktoberfest 2016 !

Bonne Oktoberfest 2016 !

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mardi, 17 mai 2016

Aux origines de carnaval - Un dieu gaulois ancêtre des rois de France

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Chronique de livre:

Anne Lombard-Jourdan: Aux origines de carnaval - Un dieu gaulois ancêtre des rois de France

(Odile Jacob, 2005)

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

cernunnos, hellequin, herlequin, légendes, folklore, mythologie celtique, livre, traditions, Au nombre des grands mythes transversaux européens est celui de la cavalcade surnaturelle menée par un chef divin. Dans le monde germanique c'est la wütendes Heer, qui parcourt les airs, réminiscence du cortège des walkyries et einherjer mené par Odin/Wotan. Dans le monde celte, c'est la chasse sauvage ou wild hunt, que le Moyen-Age dit composée de nobles damnés, de fantômes et de créatures surnaturelles, démons et fées et menée par un avatar de Cernunnos : Hellequin.

C'est à ce thème et à ce personnage, dans leurs expressions françaises que s'intéresse l'historienne Anne Lombard-Jourdan dans son ouvrage paru en 2005 chez Odile Jacob et préfacé par Jacques Le Goff : Aux origines de carnaval ;Un dieu gaulois ancêtre des rois de France. A travers son exploration de la symbolique du cerf dans la culture française médiévale et en particulier au sein de la lignée royale, Anne Lombard-Jourdan dégage une mythologie gallicane fondée sur l'alliance complémentaire de la fée serpente Mélusine (dont se réclamèrent de nombreuses familles outre les Lusignan) et du dieu cerf Cernunnos. Elle fait de ce dernier, en étayant abondamment sa thèse, le tutélaire, l'ancêtre totémique des rois de France.

L'auteur s'intéresse tout d'abord, dans une démarche comparatiste dumézilienne, aux mythes du cerf et du serpent et à leurs liens dans le monde indo-européen et en particulier en Gaule, à travers les héritages celte, latin et germanique. C'est ensuite le personnage de Gargantua qu'elle analyse comme avatar du dieu-cerf à travers lequel Rabelais aurait exprimé, sous forme parodique, les rites et symboles du mythe gaulois. Dans la droite ligne de Claude Gaignebé, elle lit, au delà des pastiches truculents, l'expression de liens mythiques entre éléments et divinités en voie d'oubli. Cornes et viscères ne sont plus des références au "bas corporel" et aux tribulations sexuelles mais les attributs des dieux : bois et serpents.

Le thème rabelaisien conduit naturellement à celui du carnaval, moment de jaillissement du refoulé païen et des rituels de fertilité au sein du calendrier chrétien. Masques, cornes, franges et cordes y réactivent de façon farcesque les mystères chamaniques liés au cerf et à la serpente. Une autre survivance du rituel se trouve dans la chasse au cerf, la plus noble entre toutes, dont l'historienne étudie, à travers manuels de vénerie et évocations littéraires, les codes. Ils témoignent d'une déférence particulière, de celles qu'on a face au totem, que seul peut chasser son "clan" : la maison royale et ceux qu'elle a anoblis.

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Ayant ainsi déployé l'héritage secret de Gargantua-Cernunnos, Anne Lombard-Jourdan s'intéresse à sa parèdre, Mélusine, et à leurs relations de complémentarité symbolique : dans le rapport à l'eau (soif insatiable de l'un, milieu naturel de l'autre), dans l'opposition de l'aspect solaire (le cycle des bois, entre perte et renouveau, suit celui des saisons) et terrestre de l'un à l'aspect lunaire et aquatique de l'autre. Elle n'en fait ni des époux divins (ce qui serait une invention de toutes pièces) ni ne les apparente, mais y voit des polarités qui fondent une mythologie proprement française.

cernunnos_by_faeorain-d4couqm.jpgL'ouvrage revient alors sur la place dévolue au cerf dans la maison de France à travers les légendes mettant en scène ses membres et des cerfs surnaturels souvent liés à la figure christique, les illustrations et la présence physique des cerfs dans les demeures royales, et les métaphores littéraires qui rapprochent monarque et cervidé. C'est dans le cerf ailé (présenté en couverture) que les rois trouvent leur emblème totémique, lié non pas, comme la fleur de lys, au Royaume de France dans son entièreté, mais à la fonction monarchique en particulier. Enfin, le don de guérison des écrouelles, le rôle thaumaturgique du roi, est analysé comme un héritage chamanique lié au culte du dieu-cerf.

L'auteur revient en profondeur sur ce dieu-cerf, en en différenciant les avatars : Dis Pater s'incarnant tantôt en Cernunnos, tantôt en Sucellus, et leurs compagnes Herecura et Nantosuelta, la femme-biche et la déesse des eaux, entourée de serpents. En Angleterre, c'est le roi légendaire Herne, ou Herle qui semble recueillir l'héritage du dieu-cerf, tandis qu'en France certains saints se le partagent. Le roi Herle ne peut que rappeler notre Herlequin ou Hellequin original, et c'est en effet lui qui clôt cette étude avec sa mesnie. Les herlequins, ou hellequins, sont les "gens" (/kin), la famille de Herle, le chasseur éternel et cerf lui-même. Le christianisme en a fait une cavalcade démoniaque, mais elle demeure liée aux dates ancestrales de l'ouverture du sidh, ce monde de l'au-delà où Cernunnos se portait garant pour ses enfants. De nombreux attributs physiques et vestimentaires furent attachés à cette menée. Des figurations celtes aux carnavals populaires, des évocations féeriques aux "arlequinades", on les y retrouve. Certains, comme le couvre-chef d'invisibilité, renforcent le lien entre wütendes Heer et chasse sauvage.

A l'issue de cette enquête, on trouve encore des annexes éclairantes : un dossier étymologique, indispensable à toute personne intéressée par le folklore et ses symboles, des documents archéologiques, diverses sources littéraires ainsi qu'une étude sur l'utilisation politique de la Mesnie Hellequin entre France et Angleterre.

Mythes, totémisme, royauté, folklore, transversalité européenne et gallicanisme, cette lecture a de quoi intéresser et enrichir à plus d'un degré quiconque s'intéresse à son héritage, mais pourra tout aussi bien permettre au gamer d'approfondir les thèmes du dernier opus de
The Witcher (Wild Hunt), et aux métalleux de comprendre ce qu'il en est historiquement et culturellement de la Mesnie Herlequin.

Mahaut pour le C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

mardi, 20 janvier 2015

Sinterklaasfeest wordt nationaal beschermde traditie

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Sinterklaasfeest wordt nationaal beschermde traditie

door
Ex: http://www.rechtsactueel.com

Het Sinterklaasfeest is op de Nationale Inventaris Immaterieel Cultureel Erfgoed in Nederland geplaatst. Dat heeft het Nederlands Centrum voor Volkscultuur en Immaterieel Erfgoed (VIE) deze week laten weten. Het is zover gekomen door de voordracht van de Sint & Pietengilde, een organisatie die zich eerder al hard maakte voor het behoud van Zwarte Piet binnen het eeuwenoude kinderfeest dat ons Sinterklaasfeest is.

Dit heugelijke gegeven is formeel geworden door het gezamenlijk ondertekenen van een certificaat en heeft als gevolg de plaatsing op de Nationale Inventaris. Wat dan weer inhoud dat er een actieve gemeenschap achter staat die deze traditie levensvatbaar wil houden en wil werken aan een duurzame toekomst voor deze traditie, die in de maatschappij breed wordt gedragen. Het ligt dus bij de Sint & Pietengilde, voor het maken van een erfgoedzorgplan, dat hoort bij de voordracht, een zware taak dus, om de traditie te borgen en te ontwikkelen.

De landelijke inventarisatie is het gevolg van de Nederlandse ondertekening van het Unesco-verdrag in het jaar 2012. Dit verdrag geeft aan dat de eerste stap dat een land moet zetten als nieuwe partij bij het bewuste verdrag, is het in kaart brengen welk immaterieel erfgoed op het eigen grondgebied aanwezig is. Hier is het VIE aldus voor verantwoordelijk. Een plek op de nationale lijst is de eerste stap naar een mogelijke plaats op de lijst van immaterieel erfgoed van Unesco.

Onder immaterieel erfgoed verstaat Unesco tradities en gebruiken – maar ook ambachten – die door gemeenschappen erkend worden als onderdeel van hun culturele erfgoed. Over de daadwerkelijke plaatsing van een erfgoed op deze lijst beslist dan weer een internationaal comité van Unesco -lidstaten.

De plaatsing op de inventarislijst lijkt een verdere stap vooruit in de bescherming van ons erfgoed, na de positieve uitspraak van de Raad van State op 16 oktober 2014, die toen een eerder vonnis van de Amsterdamse rechtbank vernietigde waarin werd gesteld dat Zwarte Piet een negatieve stereotypering van de zwarte medemens zou zijn. Deze procesgang werd mede ondersteund door de Pietengilde.

lundi, 24 novembre 2014

Sinterklaas en Zwarte Piet verschillend, maar vullen elkaar perfect aan

'Sinterklaas en Zwarte Piet verschillend, maar vullen elkaar perfect aan'

Een gesprek met literatuurwetenschapper Rita Ghesquiere

door Harry De Paepe
Ex: http://www.doorbraak.be

sintpiet.jpgIn 1989 verscheen bij het Davidsfonds het boek 'Van Nicolaas van Myra tot Sinterklaas. De kracht van een verhaal.' Het was een uitgebreide studie naar de oorsprong van het kinderfeest. Doorbraak vond het tijd - gezien het heersende debat over Zwarte Piet - om even met de auteur, professor Rita Ghesquiere, te praten.

Doorbraak: Sinds kort laait het in Nederland al oudere debat over het vermeende racistische karakter van Zwarte Piet ook in Vlaanderen op. Houdt het argument dat Zwarte Piet een veruiterlijking is van een koloniaal denken volgens u steek?

Rita Ghesquiere: 'Sinterklaas en Zwarte Piet zijn complexe figuren. Hun ontstaansgeschiedenis reikt veel verder dan de periode van de kolonisatie. Er zijn bovendien verschillende interpretaties en duidingen.  Allebei de figuren hebben een ambigu karakter waarin positieve en negatieve elementen verwerkt zijn. Reeds in de oudste legende 'Het verhaal van de drie veldheren' spreekt een toornige Nicolaas dreigende taal tegen de keizer. In de legende van Crux gebruikt Nicolaas de roede. Verschillende oude legenden voeren Nicolaas ook op als 'duivelbezweerder'.  Die gedachte wordt nog versterkt in het inculturatieproces waarbij het christendom oude bestaande mythen en rituelen opneemt. Nicolaas als winterheilige krijgt dan aspecten van de Germaanse god Wodan die zowel beschermend als bedreigend is. Guido Gezelle spreekt van 'Klaai den duvele' en verwijst naar de Engelse uitdrukking Old Nick een synoniem voor de duivel. Zwarte Piet is vanuit dat oogpunt de verslagen en bekeerde 'demon' die op zijn beurt positieve en negatieve elementen in zich draagt. De roede of gard is oorspronkelijk een positief symbool. Wie er door aangeraakt wordt, krijgt levenskracht en geluk. Die invulling van Sinterklaas als winterheilige en gever met schaduwfiguur of knecht vinden we alleen in Noord-Europa.

In de Nederlandse kinderliteratuur vanaf de negentiende eeuw worden beide figuren meer als tegenpolen voorgesteld, al vraagt ook dat nuancering. In het bekende boek van Schenkman Sint Nicolaas en zijn knecht zien we dat Sint Nicolaas zelf de zak in zijn hand houdt en de kinderen streng vermanend aankijkt. De tekst luidt:

Ei, ei die Sint Niklaas is lang toch niet mak!

Daar stopt hij twee knaapjes pardoes in zijn zak.

't is loon vast naar werken en rijklijk verdiend.

Hij straft niet graag kinderen, maar is hun vriend.

O bisschop, vergeef hun deez' enkele keer.

Schenk, schenk hun genade, zij doen het nooit meer!

In de uitgave van Bom van hetzelfde boek, rijden zowel de Sint als Piet op een paard over het dak. Ook toen al was er dus een vorm van gelijkwaardigheid. Beide figuren evolueren mee met de tijdgeest. Pedagogische bezwaren zorgden ervoor dat het bestraffende aspect verdween. De secularisatie ontnam Nicolaas zijn heiligheid, de knecht zijn duister verleden. De laatste decennia is de Sint eerder een lieve oude opa. 'Er zijn geen stoute kinderen' wordt jaar na jaar herhaald. Dat geldt evenzeer voor Zwarte Piet. Hij is niet langer de dreigende helper, maar de medeorganisator van het feest. Vaak krijgt hij zelfs de leidende rol, omdat de Sint als oud, ziek en moe voorgesteld wordt.

Zwarte Piet reduceren tot een veruiterlijking van het koloniale denken is dus een sterke vereenvoudiging, die ook na analyse niet helemaal klopt. De religieuze duiding biedt meer en beter houvast. maar er duiken nog andere denkpistes op. Arno Langeler verbindt in zijn boek Zwarte Piet uit 1994 de figuur van Zwarte Piet met Cristoforo Moro, een historische figuur uit een illustere familie die een dubbelzinnige rol speelde tijdens de strijd om Cyprus  in 1570-'71. Helemaal geen slaaf dus maar een machtige man met Afrikaanse roots van wie de stamboom teruggaat tot de Romeinse tijd.

Opvallend is ook dat dit duo Sinterklaas en Piet niet bekend is in de Zuiderse Europese landen zoals Spanje en Portugal, twee van oorsprong katholieke landen met een sterk koloniaal verleden. We vinden ze wel terug in ondermeer Nederland, Duitsland, Luxemburg, het Noorden van Frankrijk, Oostenrijk, Zwitserland en Tsjechië. Dat wijst erop dat elementen uit de Germaanse cultuur in de beeldvorming een belangrijke rol gespeeld hebben.'

Is Zwarte Piet dan niet ‘racistisch’?

'Racistisch staat voor de opvatting dat het ene ras superieur is aan het andere en uit de discriminatie die daarvan het gevolg is. Sinterklaas en Zwarte Piet zijn verschillend, maar vullen elkaar perfect aan.

Bovendien horen Sinterklaas en Zwarte Piet op de eerste plaats thuis in een mythisch denken, niet in het rationele zintuiglijke denken. Het rationele denken maakt immers een einde aan het geloof in sinterklaas. Het mythisch denken confronteert ons met een andere onzichtbare, transcendente werkelijkheid. Het onzichtbare, de nacht en het andere spelen daarin een rol omdat juist de Unheimlichkeit de grens tussen de werkelijkheid en de onwerkelijkheid opheft. Natuurlijk hebben verhalen ook een maatschappelijke relevantie omdat ze bijvoorbeeld morele waarden en pedagogische opvattingen bevatten.

Op zoek naar de wortels van beide figuren zien we hoe er op een bepaald moment een zekere polarisatie ontstaat, maar nauwkeurige analyse van teksten en prenten toont meer dubbelzinnigheid.

Tot in de jaren zestig werd Piet als de ondergeschikte van de Sint voorgesteld soms met negatieve trekken of dreigend. Analyse van de recente kinderliteratuur laat zeer duidelijk zien dat Zwarte Piet is geëvolueerd tot een uitgesproken positief personage, een spilfiguur die het feest mee draagt. Een grootschalig onderzoek in Nederland van Gábor Kozijn in 2014 toont aan dat meer dan 90 procent van de volwassenen en de kinderen Zwarte Piet niet als racistisch ervaart, maar de figuur inderdaad een positief imago toekent 'leuk', grappig' en 'slim'. Het oordeel van Amsterdammers verschilt in die zin dat daar een grote minderheid de figuur als discriminerend ervaart. Bij de tegenstanders zetten vooral Surinamers en Ghanezen  de toon. Opvallend is dat zij Zwarte Piet niet discriminerend vinden voor zichzelf maar voor andere. Het gaat dus veeleer om een principiële houding die niet steunt op kennis van de verhalen. Maar de confrontatie met de perceptie en/of de gevoelens is geen gemakkelijke zaak.

Geregeld duikt er ook kritiek op vanuit feministische hoek. Feministen vinden het discriminerend dat de wereld van Sinterklaas vooral een mannenzaak is. Dat soort ongenoegen wekt doorgaans weinig sympathie. Positiever is het pleidooi om alert te zijn bijvoorbeeld voor de stereotiepen in het speelgoed; Dat geldt ook voor racisme. Racistische voorstellingen van Zwarte Piet, zoals lui of dom, moeten terecht geweerd worden uit de kinderliteratuur en andere cultuurproducten.'

Staat de ‘roetveegpiet’ dichter bij het origineel dan onze huidige Zwarte Piet met de rode lippen en de zwarte krullen?

'De roetveegpiet die alleen maar zwart wordt door zijn werk in de schoorsteen sluit inderdaad nauwer aan bij wat we terugvinden in de Germaanse cultuur waar de schoorsteen als verbinding met de godenwereld een belangrijke rol speelt. In de haard laat men de gaven achter - de laatste schoof, de laatste vruchten van het veld - om de goden goed te stemmen.

In Nederland duikt de Zwarte Piet in pagekledij met zwarte krullen, rode lippen en soms oorbellen en witte kraag veel vroeger op dan in Vlaanderen. Felix Timmermans tekent Zwarte Piet bijvoorbeeld als een arme zwerver. Uitwisseling van kinderboeken en televisieprogramma's zorgden er echter voor dat de Nederlandse invulling van de knecht steeds dominanter werd ook in Vlaanderen. 'De kleren maken de man', geldt voor sinterklaas  - mijter, staf, rode mantel enz. -  en dat geldt ook steeds vaker voor Piet. Hier past evenwel een belangrijke kanttekening. In de recente kinderliteratuur is het beeld van Piet of de pieten overwegend positief, welk pak hij ook draagt.'

Heeft u weet van hoe men in Franstalig België omgaat met de knecht van de Sint?

'Niet echt; Ik merk op internet dat père fouettard zoals hij in Franstalig België genoemd wordt, veel minder prominent aanwezig is. Er is ook geen spoor van discussie of debat, met uitzondering van een krantenartikel over de rellen in Gouda. Sinterklaas woont volgens het postadres dat via internet verspreid wordt - Rue du Paradis, 0612 Ciel - nog steeds in de hemel en hij rijdt ook op een ezel. Vlaanderen leunt dus onder invloed van sinterklaasliedjes, -boeken en -films dichter aan bij Nederland.   

Wel herinner ik mij wel hoe de Franstalige studenten aan het einde van de jaren zestig in Leuven uitbundig het sinterklaasfeest vierden. Ze waren verkleed als Sint met lange witte labojassen, nepbaarden en papieren mijters, terwijl ze rondgereden werden op carnavalwagens en zich bezondigden aan overmatig drankgebruik. Een weinig verheffend beeld van de 'goedheiligman' vooral voor de kinderen die dit schouwspel moesten gadeslaan. Die vorm van Sinterklaasfeest is totaal onbekend in Vlaanderen. Later ontdekte ik dat deze invulling eveneens diepe wortels heeft. Vanaf de middeleeuwen was Nicolaas immers de patroon van de studenten en dat patroonsfeest werd en wordt nog steeds luidruchtig en op studentikoze wijze gevierd.'

Sommige gemeenten in Nederland schaffen hun intochten af uit schrik voor geweld. Heeft het sinterklaasfeest zoals we dat nu kennen nog een toekomst?

'Het grootschalig onderzoek in Nederland van Gábor Kozijn in 2014 laat zien dat er wel degelijk een toekomst is voor het feest. Toch vind ik persoonlijk dat een zekere soberheid het sinterklaasgebeuren ten goede zou komen. Als de geschenken wat bescheidener worden, dan kan de Sint misschien ook met minder helpers aan de slag, met minder grote sinthuizen, met minder op- en intochten... Een bescheidener feest zal minder aanstoot geven aan wie niet wil meevieren.'

U schreef uw boek in 1989, voor het televisieprogramma ‘Dag Sinterklaas’, dat toch wel betekenend is geweest voor het sinterklaasfeest in Vlaanderen. Merkt u vandaag een andere manier van Sinterklaas vieren op dan dertig jaar geleden?

'Mijn eerste indruk is dat er inderdaad wat meer luister en vertoon is in de publieke ruimte met bijvoorbeeld in verschillende steden intochten of een 'huis van de Sint'. In de gezinnen en de scholen is er niet zo veel veranderd. Het geloof is eerder toegenomen. Bij mijn kinderen, vooral jaren 1980, hield het slechts stand tot de eerste of tweede klas. In de volgende generatie zie ik oprecht en soms hardnekkig geloof ook bij oudere kinderen. De televisieserie Dag Sinterklaas enfilms als Het paard van Sinterklaas of hyperrealistische prentenboeken geven voeding aan dat geloof. De gezinnen vieren het sinterklaasfeest met dezelfde rituelen, bijvoorbeeld schoenzetten, samen de trap af, zingen.'

Klopt de stelling dat de Vlaamse Sint ‘katholieker’ is dan zijn Nederlandse versie?

'Dat was zeker zo tot in de jaren zestig en wellicht kleurt het ook nu nog onbewust de voorstelling. In Franstalig België is de Sint nog duidelijk 'katholieker'. Het protestantisme en de secularisatie hebben in Nederland veel eerder de religieuze aspecten van de sinterklaasfiguur uitgegomd. In Engeland verdween het sinterklaasfeest volledig.'

Is de tijd nu rijp voor een herwerkte versie van uw boek? Het lijkt actueler dan ooit.

'Misschien wel. Ik blijf de studies en de kinderliteratuur over Sint-Nicolaas aandachtig volgen. Een nieuwe uitgave is echter vooral een zaak van de uitgever en daar zie ik voorlopig geen belangstelling.'

Ten slotte: staat uw schoen al klaar?

'Mijn schoen staat niet klaar, maar ik verwacht de Sint en Piet wel voor een bezoek aan huis waar we samen met onze kinderen en kleinkinderen naar uitkijken.'

Mevrouw Ghesquiere gaf nog volgende bronnen mee:

Gábor Kozijn, Verkennend Onderzoek naar een toekomstbestendig Sinterklaasfeest. Den Haag, 2014.

Pieter van der Ree, Sinterklaas en het geheim van de nacht. Zeist, 2012.

Louis Janssen, Nicolaas, de duivel en de doden. Utrecht, 1993.

Arno Langeler, Zwarte Piet. Amsterdam, 1994.

Rita Ghesquiere, Van Nicolaas van Myra tot Sinterklaas. Leuven, 1989

vendredi, 28 février 2014

Esquilino in maschera!

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lundi, 03 février 2014

L'hiver chez les anciens scandinaves

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L'hiver chez les anciens scandinaves

Joëlle Delacroix *
Ex: http://www.metamag.fr

L'année viking se découpe en deux saisons ou misseri : le misseri d'été commence mi-avril et dure jusqu'à mi-septembre. Le misseri d'hiver correspond à l'autre semestre. L'hiver s'installe mi-novembre et les mois qui le constituent (ýlir, jólmánađr, þorri, gói) sont durs. La neige, la glace, le vent et la nuit étreignent l'univers des Vikings. Ull, dieu de l'hiver, tient le monde entre ses mains. C'est un dieu Ase, fils de Sif, adopté par Þórr. Excellent chasseur, adepte des sports d'hiver, il habite Ydalir, la vallée des Ifs, un pays de montagnes enneigées. Son épouse Skadi est une géante du froid et de la montagne. C'est un dieu important de la mythologie scandinave dans les temps anciens, mais son rôle a été amoindri au profit d'Óđinn.
 
La grande fête du solstice d'hiver, Jól, coupe heureusement cette période. Elle célèbre l'allongement des jours et l'espérance en la saison nouvelle. Elle est entourée de tout un ensemble de croyances liées au panthéon des dieux scandinaves. Lors de la christianisation des Vikings, l'église a remplacé cette fête par les fêtes de Noël.

La saison de l'hiver chez les anciens Scandinaves.

A l'approche de la mauvaise saison, le bóndi, homme libre de la société viking, a pris soin de rentrer du bois et de la tourbe qui serviront à chauffer sa maison. Il a veillé également à remettre en état les différents bâtiments de sa ferme. Le foin est rentré ; les animaux, notamment les moutons, ont été rassemblés ; les réserves de viande salée et de poissons séchés sont constituées. Maintenant que l'hiver est venu, l'activité se concentre dans la skáli, bâtiment principal de la ferme scandinave.

Les femmes se consacrent aux travaux de tapisserie, de broderie et de tissage, qui font partie de leurs prérogatives. Frigg, la femme d'Óđinn, file elle-même. Elle connaît le destin de chaque homme et chaque dieu, mais elle ne partage ce savoir avec personne. A ce titre, elle tisse le fil utilisé par les Nornes (Urd - le passé -, Verdande - le présent - Skuld - l'avenir) pour construire la destinée des mortels.

Les hommes veillent à réparer les outils endommagés. Ils s'adonnent aux travaux de sculpture du bois ou de forge qui permettront de construire et parer bateaux, traîneaux ou chariots. Ils s'occupent des bêtes, rentrées dans la bâtisse adjacente. Pour se détendre, la maisonnée joue à des jeux de tables ou aux dés. Hommes et femmes racontent des histoires, des contes, les histoires des dieux ou évoquent les souvenirs de leurs expéditions. Dans la demeure du chef viking, le scalde récite les poésies qui louent les exploits de son maître.

S'il doit sortir, le Viking chausse ses skis ou ses patins. Il peut aller chasser ou pêcher, ceci en creusant un simple trou dans la glace. Ces sports d'hiver donnent lieu également à des jeux voire à des compétitions.

La fête de Jól.

La fête de Jól, qui dure plusieurs jours, survient pour rompre l'isolement et fêter le solstice d'hiver. Cette réjouissance est l'occasion d'un sacrifice, le blót, au cours duquel un porc engraissé pour l'occasion ou un cheval est sacrifié. Le sang de l'animal sacrifié est recueilli dans un récipient spécial, le hlautbolli, et sert ensuite à la consultation des augures. Plus spécialement, le blót permet au Viking, non pas d'influencer son destin en le connaissant par avance, car il sait que « nul ne survit d'un soir à la sentence des Nornes », mais plutôt à capter des forces bénéfices. En l'occurrence, lors du sacrifice de Jól, il s'agit de forces bénéfiques liées aux puissances de la fertilité et du renouveau, les forces des Alfes.

Un grand festin est apprêté au cours duquel on boit la bière brassée spécifiquement pour cette fête – la jólaöl -, et l'on mange la chair bouillie de l'animal sacrifié. Des toasts sont portés en l'honneur des ancêtres et des dieux. On boit beaucoup ; on mange copieusement. Sans doute, au tout début du banquet, les invités se sont-ils juré de ne pas tenir compte des paroles prononcées sous l'emprise de l'ivresse, comme le veut la coutume. Toutes sortes de divertissements, poèmes, danses, chants, jeux se succèdent. La fête de Jól, à l'instar des fêtes dédiées au solstice d'hiver, est donc liée aux puissances de la fertilité et du renouveau, représentées dans le panthéon scandinave par les Alfes, des divinités anciennes, énigmatiques, placées apparemment au même rang que les Vanes et les Ases. Ces divinités régissent les forces de la fertilité, de la végétation et du renouveau. Elles sont également liées au culte des ancêtres.

Grímnismá - les dits de Grímnir - l'un des poèmes mythologiques de l'Edda poétique présente Freyr comme le seigneur du Álfheimr, la demeure des Alfes. C'est un dieu Vane, le frère de Freyja, la déesse de l'amour. Il est lui-même dieu de la fertilité et l'un des dieux les plus populaires, avec Þórr. Il a reçu Álfheimr et le royaume associé en cadeau, lorsqu'en enfant, il a perdu sa première dent. Il possède un sanglier magique aux soies d'or, qu'il peut chevaucher ou atteler à son chariot. Ainsi, le porc ou sanglier et encore le cheval sont les animaux qui lui sont les plus couramment associés. C'est en son honneur qu'ils sont donc sacrifiés lors des fêtes de Jól. De nos jours, d'ailleurs, le jambon traditionnellement servi à Noël en Suède rappelle ces offrandes faites à Freyr. Dans les campagnes, on continue de brasser la bière spécifiquement pour Noël.

 
La fête de Jól est aussi liée au culte des ancêtres, culte que véhiculent également les Alfes. A cette occasion, Óđinn traverse le ciel, suivi de sa Chasse Sauvage, assemblée composée des guerriers morts au combat qui, la nuit venue, retournent à la Vallhöll, le palais du dieu, pour festoyer. Óđinn, lui-même, chevauche Sleipnirr, son cheval à huit pattes ; des chiens et des chevaux noirs l'escortent. Curieux banquet, auquel assistent toutes les nuits les Einherjar, les guerriers morts au combat et choisis par les Valkyries, filles d'Óđinn, pour gagner la Valhöll. Ils ne manquent ni d'hydromel ni de viande. La boisson est fournie en abondance par la chèvre Heiđrún, qui, juchée sur le toit de la Vallhöll, broute les jeunes feuilles du frêne Yggdrasil. Le cuisinier fait bouillir chaque nuit la chair du sanglier Sæhrímnir qui ressuscite ensuite.

Dans cette Chasse Sauvage du solstice d'hiver, Óđinn est parfois décrit comme étant accompagné par Dame Hölle ou Holda, qui tire avec elle un chariot peuplé d'enfants en bas âge. Ce personnage, parfois associé à Frigg l'épouse d'Óđinn en raison de son activité de filage ou à Hel, la déesse de la mort, à cause de son aspect effroyable, dispose chez elle d'un lac dans lequel elle dépose les âmes des enfants morts.

En savoir plus :
• Boyer Régis, La vie quotidienne des Vikings (800-1050), Editions Hachette
• Boyer Régis, Les Vikings, Editions Plon
• Marillier Bernard, BA.BA Vikings, Pardès
• Anne-Laure d'Apremont, BA.BA Tradition Nordique, volume 2
• Jean Renaud, Les dieux des Vikings, Ouest France Editions

* article paru sur le site Histoire pour tous

samedi, 26 octobre 2013

Niet Piet maar de Sint is het probleem

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Ex: http://visionairbelgie.wordpress.com/2013/10/24/piet/

Niet Piet maar de Sint is het probleem

Shepherd

Nog maar net is het stofwolkje rond mijn kritiek op het moraalridderdom van de humanitaire gemeenschap gaan liggen, of daar komt mevrouw Verene Shepherd met een heuse VN-delegatie naar Nederland (dus niet naar België of waar dan ook, maar het vrijdenkende Holland) om te onderzoeken of die Zwarte Piet wel geen vermomde Surinaamse slaaf zou kunnen zijn.

Ik kan haar bij voorbaat gerust stellen: neen, Piet is geen Creool uit de omstreken van Paramaribo, de Hollanders zullen op een andere manier met hun koloniaal verleden moeten klaarkomen.

Wel stuitend is deze nieuwe opstoot van mondiale political correctness en mensenrechterlijke haarklieverij. Niet dus tegenover het Indische kastensysteem dat nog steeds zeer verbreid is. Niet tegen de vaginale verminking wereldwijd of de kinderarbeid of de slavernij van vandaag, of de onthoofding van homo’s in

Saudi-Arabië, of het heksengeloof dat in Afrika nog altijd vrouwen en kinderen letterlijk de woestijn in drijft. Maar dus wel tegen de 6 december-folklore waar trouwens geen enkel kind nog in gelooft, al doen ze alsof om hun ouders een goed gevoel te geven.

Afbleekmiddel

Om die Hollandse pietenhysterie te duiden, ondertussen goed voor anderhalf miljoen FaceOdinbooklikes, is het goed om even de herkomst van de traditie op te frissen. En het gaat wel degelijk over kleuren. De Christelijke Klaasfiguur is gebaseerd op de legendes rond de semi-fictieve Nicolaas van Myra, een bisschop die in de 4de eeuw zou geleefd hebben, en vooral gereputeerd was als helper-in-nood voor onbemiddelde meisjes die in de prostitutie dreigen verzeild te geraken (belangrijk voor het vervolg van ons verhaal).

De Zwarte Piet is een ander verhaal, of toch weer niet. De andere, heidense Nicolaas, die men omwille van de zieltjeswinnerij vermengde met de Christelijke versie, is namelijk een gedaante van de Germaanse oppergod Wotan, een nachtridder die met zijn achtpotige Sleipnir vooral in de twaalf donkerste dagen van het jaar de buurt onveilig maakte en in ruil voor bescherming loon-in-natura eiste. Geen gever dus, maar een nemer.

Probleem voor de Christelijke iconologie: na de nuttige vermenging van de twee klazen moest dat zwart-maffieus tintje er wel terug uit, teneinde weer een proper, deugdelijk afkooksel te bekomen dat zonder problemen in de Biblioteca Sanctorum paste.

En zo ontstond het olijke duo van de bebaarde Goedheilige Man alias de gecastreerde Wotan, en zijn donkerhuidige dommekracht, in Vlaanderen nog steeds Nicodemus genoemd. In de Angelsaksische wereld heeft men alleen Santa Claus overgehouden en de Piet zedigheidshalve gedumpt. Maar het lijdt geen twijfel: Pieterman is een afsplitsel van Sinterklaas zelf, en herinnert aan de fratsen van de seksbeluste Wotanfiguur. Mevrouw Shepherd wil dus eigenlijk de geamputeerde penis (de roe) van de weldoener op sterk water. Gevaarlijk werk voor meisjes, me dunkt.

Kinderlokker en meisjesgek

Zo zijn we direct waar we moeten wezen: niet de zwartheid van Piet is het probleem, mKlaasaar wel de witter-dan-witheid van Klaas, wiens schijnvroomheid veel stof tot contestatie biedt, zonder dat men er het racisme hoeft bij te sleuren. Er zijn m.a.w. een boel redenen om dat Klaasgedoe eens door de mangel te draaien, zomaar, zonder tussenkomst van de Verenigde Naties.

Vooreerst is het stuitend dat dit icoon van de Christelijke caritas altijd al een conservatieve functie heeft gehad: hij moest de rijken aanzetten tot vrijgevigheid, in hun eigen belang, opdat de armen niet opstandig zouden worden. In de 19de eeuw zou die meritocratische achtergrond absoluut primeren: wie rijk is, heeft dat ook verdiend, en wie arm is al evenzeer. De schoentjes van de deugdzamen worden het best gevuld, omdat ze hun mérites voor deze maatschappij bewezen hebben. De anderen moeten maar wat harder werken, eventueel aangespoord door de roe.

Vandaag stoort mij vooral de permanente ongelijkheid in het Sinterklaasverhaal, de afzichtelijke commercialisering van het ritueel, en het feit dat de vrijgevigheid van de Sint, als PR-man van de speelgoedindustrie, vooral met de draagkracht van de ouderlijke beurs is verbonden. Er zij dus kinderen die gewoon niks krijgen, nada, noppes, met de impliciete motivatie dat het met hun slecht gedrag te maken heeft. Ze zijn zwart, gebrandmerkt, veel meer dan de geschminkte Piet.

Terecht geven kinderen bij dit vertoon hun eigen onschuld maar wat graag op. Het zijn uiteindelijk zij die de Sint wandelen moeten sturen, als een verhaal vol ranzige kantjes.

In een bredere context is de link tussen braafheid en giften krijgen ronduit ranzig. Het creëert afhankelijkheid én onderdanigheid. Het maakt van de Sint een usurpator en kinderlokker, wat hij eigenlijk altijd al was. Zijn voorkeur voor jonge meisjes –liefst arm, die zijn gewilliger- is een rode draad in alle Sintlegendes, ook de Christelijke. Zijn Piet hangt er niet zo maar bij, maar is een wezenlijk onderdeel van een seksuele toeëigening die als dusdanig niet herkend wordt, juist door de tweeledigheid, de scheiding tussen wit en zwart.

Dat Pietencirkus dient dus vooral om de aandacht van de handen van de goedgeilige man zelf af te leiden. Men kan er nochtans moeilijk naast kijken, als buitenstaander. Altijd weer die kindjes op schoot, hun gekrijs omdat ze voelen dat er iets niet klopt, de witte handschoenen, het gefriemel en gefezel in het rode pluche, het grote zondenboek, de geënsceneerde aankomst per boot, het debiel-vrolijke geneuzel van Bart Peeters er rond (“Piet is zwart vanwege de schoorsteen”), de verhullende witte baard waarboven toch de uitpuilende ogen hangen van Jan Decleir, de belachelijke leugens en het gemonkel van de volwassenen,- heel dat ziekelijk vertoon is een beschaving onwaardig.

Terecht geven kinderen bij dit vertoon hun eigen onschuld maar wat graag op. Het zijn uiteindelijk zij die de Sint wandelen moeten sturen. De twaalfjarige Mozart voerde de dubieuze weldoener al ten tonele in zijn opera “Bastien und Bastienne”, gebaseerd op J.J. Rousseau’s “Le devin du village”, waar hij als Colas het herderinnetje Bastienne belooft om te bemiddelen in een ruzie met haar vriendje, maar eigenlijk zichzelf opdringt als meester en inwijder.

Sint-killer

Terug naar de negritude. Op 30 juni 1960 hield Patrice Lumumba, de eerste premier van hlumumba_speechet onafhankelijke Congo, een vlijmscherpe, niet-aangekondigde speech tegen de wandaden van de Belgische weldoener en kolonisator. Koning Boudewijn zat op de eerst rij en keerde in koude razernij huiswaarts. Het heeft toen niet veel gescheeld of Zwarte Piet werd verboden in het Koninkrijk België. Gelukkig spaarde onze diepbetreurde vorst zijn roe en gaf de opdracht om Lumumba zelf te liquideren, letterlijk: hij werd geëxecuteerd en zijn lijk opgelost in zwavelzuur. De weg voor de corrupte Joseph Mobutu lag open. De rol van de CIA, de Britse geheime dienst én het Belgische hof is in deze ondertussen historisch uitgeklaard, België bood in 2002 zelfs excuses aan. Case closed… of toch niet?

De reden waarom wij in Vlaanderen geen zin hebben om Piet te bannen, is nu net zijn subversieve betekenis. Nog altijd is een zwarte bij ons niet alleen een neger, maar het wijst tegelijk op een politiek-foute paria, iemand die men geen hand geeft zonder de handen nadien te wassen. Meteen blijkt, hoe die mevrouw Shepherd eigenlijk het omgekeerde doet van wat ze voorwendt: ze elimineert de zwarte, waarna de witte als Santa Claus het rijk voor zich alleen heeft. Vreemd geval van zelfhaat.

De reden waarom wij in Vlaanderen geen zin hebben om Piet te bannen, is nu net de dreiging die hij uitstraalt tegenover de witte weldoener.

Want in hun coëxistentie zit net de mogelijkheid van een omslag. Op elk moment kan de knecht de meester van het dak gooien of in de haard verbranden, dat gevaar is inherent aan hun relatie. Het is voor mij ook het enige motief om de doodsstrijd van Nicolaas te rekken en te wachten tot hét gebeurt: het exploot van de Sint-killer. Wat Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) al omschreef als de meester-knecht-dialectiek, nl. het feit dat gezagsrelaties altijd labiel zijn omdat de meerdere de mindere nodig heeft om zijn macht te bevestigen, bevat de dreiging van een grote vadermoord. Nicodemus alias Lumumba zal dan, zelfs als hij daarvoor achteraf wordt terecht gesteld, blijven spoken in de speelgoedwinkel en de dromen van de machthebbers teisteren.

Zwarte poes

Laten we voor de rest niet vergeten dat dit een verschrikkelijke mannenzaak is, van in de oorsprong. Na de moord op Klaas lijkt me een nieuw element van verering op zijn plaats, als we in deze donkere tijden toch moeten wegdromen: geen Zwarte Piet maar Zwarte Poes, het vrouwelijk geslacht dat als een origine du monde geeft zonder te nemen, zonder voorwaarden te stellen, zonder gehoorzaamheid te eisen, genereus en absoluut. Geen pietenschmink maar echte, diepe negritude met een matriarchale inslag. Verene Shepherd zou er best voor kunnen doorgaan, als ze toch maar die bedillerige en rancuneuze zwavelzuurtoon achterwege kon laten die ze, dat weet ik heel zeker, in het blanke maatpakkenuniversum heeft opgelopen.

mardi, 21 février 2012

Et ainsi l’Homme Sauvage entra dans le rituel du Carnaval

Massimo CENTINI:
Et ainsi l’Homme Sauvage entra dans le rituel du Carnaval

Un mythe antique déploie toute sa dimension dans les rites du début du printemps

selbvaggio.jpegLe rapport Homme Sauvage/Carnaval a des racines très anciennes et se pose comme conditio sine qua non de nombreuses manifestations célébrées dans les pays de l’arc alpin à l’occasion des pratiques folkloriques qui précèdent et annoncent le printemps. Disons, pour la clarté de notre exposé, que le modèle typique de l’Homme Sauvage, tel qu’il est décrit par l’iconographie récurrente en ces régions, n’est présent sans altération formelle aucune qu’en de rares occasions. En fait, son modèle typique n’a pas subi de modifications substantielles et s’est incarné en d’autres figures, hybrides celles-là, qui indiquent toutefois sa présence, sans altérer sa signification primitive. On constatera que, dans les carnavals traditionnels, l’Homme Sauvage représente une sorte de synthèse de toutes les autres figures que l’on appelle généralement lors  du Carnaval et que l’on représente alors par le truchement de masques, comme ceux de l’homme-arbre, de l’ours, de l’arlequin, du fou. Parmi toutes ces figures du Carnaval, l’Homme Sauvage exprime quelques particularités, qu’il symbolise par son image et par les aspects culturels qu’il a suscités. Dans la fête du Carnaval, l’Homme Sauvage est surtout présent dans les Alpes orientales, où il apparaît sous le masque de “Salvanèl”, amalgamé, depuis des temps plus récents, à d’autres figures, parmi lesquelles nous pouvons compter, à côté du personnage typique du Sauvage (Selvaggio): Arlequin, la “Capra Barbana” ou encore la “Dame Sauvage”. Preque toujours, nous avons affaire à des masques ombrés et ambigus, comme nous l’apprend dal Taschi, qui a étudié la fête piémontaise de la “Capra, dello stagnino e della barba” (“de la Chèvre, du ferblantier et de la barbe”).

L’Homme Sauvage, que l’on appelle aussi, dans les fêtes du Trentin, “Bilmo” (au féminin “Groastana”), prend toujours un rôle mi-comique mi-dramatique, celui d’une créature crainte mais vaincue, celui d’un être à chasser du noyau de la civilité voire à supprimer. Dans le Val di Fiemme, le Salvanèl finit par être occis après une représentation bien agencée à laquelle participe toute la population. Le rite/spectacle de la battue est calqué sur le modèle du “Meurtre de Carnaval” qui, en pratique, constitue la formule récurrente dans de nombreuses traditions analogues. Le sujet du genre est caractérisé par un déguisement dans lequel on retrouve les éléments symboliques comme les peaux et les feuilles, destinés à mettre en relief les prérogatives du sauvage et son appartenance à la nature.

Les connexions sont extrêmement nombreuses et peuvent s’insérer dans un vaste complexe de traditions qui vont du charivari à la danse de la corne d’Abbats Brohley (dans le Staffordshire), de même qui comprennent les innombrables coutumes relatives à la “Fête des fous”. Dans les vallées tyroliennes, les masques du “Wilder Mann” et, plus rarement, de la “Wilde Frau”, sont englobés dans les traditions carnavalesques. Leur typologie a évolué et, au fil du temps, a fini par acquérir des éléments formels très divers, à mettre en relation avec les autres traditions de la même aire géographique. Nous avons certes les traditions du Carnaval dans le Nord de l’Italie mais nous avons aussi les masques de la Commedia dell’Arte, lesquels, bien qu’autonomes, entretiennent néanmoins un rapport de filiation avec l’Homme Sauvage.

A l’occasion de la fête de Saint Grégoire (le 12 mars), ont lieu à Val Venosta les “Gregorispiele” (les “Jeux de Grégoire”), auxquels participe le “Wilder Mann”, affublé d’une longue barbe hirsute qui accentue son statut de “sauvage”. Il porte un chapeau à larges bords, couvert de mousse, est vêtu d’un large manteau et, dans une main, tient une grosse branche de pin. Il entre en scène accompagné d’un groupe de jeunes filles du lieu: elles sont allées à sa rencontre en lui proposant une dispute oratoire en vers, à laquelle le “Wilder Mann” ne répond que par des rimes fort plates. Après la joute en vers, les femmes cherchent à ligoter le “Sauvage” à l’aide de rubans rouges; dans ce rituel, certains érudits perçoivent l’écho d’un antique rite nordique et médiéval qui évoque la lutte des forces du bien contre celles du mal, notamment la lutte contre le démon Herlekin, démon malin, représenté, au départ, vêtu d’un costume fait de lambeaux de tissu colorés.

A Termeno, le jour du Mardi Gras, la figure masquée locale, l’Egetmann (l’homme de Mai aux allures d’épouvantail, symbolisant l’esprit de la Nature) est accompagné d’un ours, d’un chasseur et du “Wilder Mann”, couvert d’un costume fait de feuilles de lierre; au cours du rituel, une fuite est mise en scène, rapidement arrêtée par le chasseur qui, peu après, tente d’effrayer les spectateurs. Arrivé sur la place principale, le “sauvage” est tué par le chasseur qui, de cette façon, célèbre le rite antique de la fin de la mauvaise saison et du début de la renaissance de la nature, selon le schéma de l’”Eternel Retour”.

Dans les pays de langue et de culture ladines, l’“Om Salvarek” est présent dans de nombreuses traditions liées au rite du Carnaval et est flanqué de la Dame Sauvage et de ses fils. Une variante similaire s’observe dans le Carnaval de Moena dans le Val di Fassa où le personnage central est représenté par le “Manitù” masqué, créé localement dans les années 30, mais dont le modèle correspond au type classique de l’“Om Salvarek”. Sans aucun doute, il s’agit là d’une singulière élaboration moderne, en laquelle le stéréotype le plus archaïque du “Sauvage” s’amalgame à une figure extérieure, enveloppée de sacralité, qui, avec le mythe local, a en commun un lien direct avec le thème du “Seigneur de la Forêt”, figure présente dans de nombreuses cultures qui ont maintenu un lien solide avec la Nature.

Pour revenir à la figure démoniaque récurrente, rappellons encore que, toujours dans le Val di Fassa, le “Salvan” est associé au “Strion” (le “Sorcier”), à la “Stria” (la “Sorcière”) et au “Diaol” (le “Diable”). Les costumes rappellent également la typologie de l’être sylvestre mais avec l’ajout de cornes diaboliques qui ont pour rôle de souligner le lien qu’entretient toujours le “sauvage” avec l’univers infernal. Le cas du Krampus frioulan est lui aussi emblématique. Dans cette tradition, on voit apparaître des masques de “diables” qui, le long de l’itinéraire ludico-transgressif du Carnaval, ont pour rôle de modifier les équilibres, en exploitant leur aspect “démoniaque”, parfaitement adapté pour souligner l’irruption du mal dans l’espace du bien (dans le langage des anthropologues, on parle d’irruption de la nature dans la culture). On peut en dire tout autant quand on évoque le masque du “Malan” dans le Carnaval de Val Gardena, où le modèle typique du “Sauvage” est entièrement amalgamé à celui du diable.

Massimo CENTINI.
(article paru dans “La Padania”, Milan, 22 février 2000; trad. franç.: 2012).

jeudi, 11 août 2011

La musique du Doudou (Mons, Hainaut)

 

La musique du Doudou (Mons, Hainaut)

Doudou 2010 - Le combat

 

Combat du lumeçon

 

mercredi, 27 avril 2011

Un Simbolo Indoeuropeo: El Jabali

 

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Un Símbolo Indoeuropeo: EL JABALÍ

Ex: http://idendidadytradicion.blogia.com/

“En la noche céltica, el jabalí cazado con ahínco y reproducido en algunas piedras de las citânias, era animal sagrado para los galos, afecto a Diana Ardeumi, como el oso a la diosa Artio, el perro al dios del Mazo y el caballo de Epona. Su figura alzada en la cima de un bastón o una horquilla, fue para muchas tribus germanas y galas una bandera venerable.” J.M.Castroviejo


Dentro de nuestro mundo indoeuropeo, como es sabido, los animales tienen una importancia y una trascendencia reveladora más que importante, ya que para nuestros antiguos la observación de la Naturaleza y de sus habitantes, eran constante y consciente fuente de inspiración y de sabiduría. Entre dichos animales de simbolismo positivo –y a veces dual- se encontraban, el caballo, el lobo, el ciervo, el oso y también el jabalí.

Entendemos pues que el símbolo no es sino el empleo de imágenes que encierran y engloban ideas suprasensibles. El símbolo no tiene límites precisos y en este caso en particular podremos observar que en el caso de animal tan noble, acontece tal cual. 

En este presente artículo nos aproximaremos al jabalí como símbolo identitario indoeuropeo de fuerza, valor, coraje y fecundidad, presente desde tiempos remotos tanto en Occidente -en nuestra península celtibérica, así como en el mundo céltico- como en Oriente – en el mundo indo-ario. Y comenzemos pues por estos últimos:

Dentro de la antigua Tradición Hindú, el símbolo del jabalí procede directamente de la Tradición Primordial, con sede en la Tierra de la Luz, Hiperbórea. Este origen netamente hiperbóreo, es igualmente compartido por los celtas, ya que como apunta René Guénon, “entre los celtas, el jabalí y la osa simbolizaban respectivamente a los representantes de la autoridad espiritual y a los del poder temporal, es decir a las dos castas, los druidas y los caballeros, equivalentes, por lo menos originariamente y en sus atribuciones esenciales, a lo que son en la India las de los brahmanes y los Kshatriya (guerreros)” 

El jabalí (varâha), es el animal representativo del tercer avatâra (encarnación) de Vishnú, símbolo que procede directamente de la Tradición primordial y que en el Veda- según R. Guénon – afirma expresamente su origen hiperbóreo, “además dentro de nuestro Kalpa íntegro, es decir, todo el ciclo de manifestación de nuestro mundo, se designa como el Çveta-varâha-kalpa, o sea el “ciclo del jabalí blanco”…por eso la”tierra sagrada” polar, sede del centro espiritual primordial de este Manvântara es denominada tambien Varâhi o “tierra del jabalí”. 

Algunos autores interpretan que según el texto sagrado del Ramayana, Brahma asumió la forma de un jabalí en su tercera encarnación, mientras que otros , según los cuentos tradicionales y remotos que conforman el Vishnú Purana, fue el dios Vishnú que en la forma del dios Brahma se convirtió en jabalí. Ambos coinciden en que bajo la forma del jabalí, Dios- Brahma que creó todo lo existente, viendo que todo era agua al principio, se sumergió en las profundidades de las aguas y con sus colmillos elevó la tierra a la superficie. El jabalí es un animal que entre sus diversos “placeres”, está el deleitarse con el agua, y según el Vishnú Purana, este deleite y purificación con el agua, se dice que es tipo de ritual de los Vedas, representación alegórica de la liberación del mundo de la inundación del adharma (falta de ley, orden, justicia, espiritualidad). 

Etimológicamente, en sánscrito el jabalí es como hemos dicho varâha y la raíz var-, según R.Guénon, tiene el sentido de “cubrir”, “ocultar”, “proteger”, mientras que las lenguas nórdicas su análogo sería bor- . Efectivamente, “Bórea”, Hiperbórea probablemente sería la “tierra del jabalí”, tierra oculta y de los elegidos, aunque este aspecto “solar” y “polar” fue posteriormente transferido del jabalí al oso, posiblemente por la rebelión de los representantes del poder temporal frente a la supremacía de la autoridad espiritual.

Igualmente R.Guénon nos dice que entre los antiguos griegos, la rebelión de los khsátriyas se figuraba por la caza del jabalí de Calidón, que al igual que en la tradición hindú, es blanco. Prosigue el autor con otra interesante analogía, con el nombre de Calidón, ya que el antiguo nombre de Escocia, Caledonia, “aparte de toda cuestión de “localización” particular, es propiamente el país de los “kaldes” o celtas; y el bosque de Calidón no difiere en realidad del de Brocelandia, cuyo nombre es también el mismo, aunque en forma algo modificada y precedido de la palabra bro- o bor-, es decir, el nombre del jabalí” 

Así pues, entre los antiguos indo-arios, como entre los antiguos celtas y también entre los griegos como hemos visto, el jabalí poseía un profundo simbolismo que venía de tiempos remotos, de la sede mítica y centro espiritual que era Hiperbórea, “ya que allí residía la autoridad espiritual primera, de la cual toda otra autoridad legítima del mismo orden no es sino una emanación, no menos natural resulta que los representantes de tal autoridad hayan recibido también el símbolo del jabalí como su signo distintivo y lo hayan mantenido en la sucesión del tiempo; por eso los druidas se designaban a sí mismos como “jabalíes”…una alusión al aislamiento en que los druidas se mantenían con respecto al mundo exterior, pues el jabalí se consideró siempre como el “solitario”; y ha de agregarse, por lo demás, que ese aislamiento mismo, realizado materialmente, entre los celtas como entre los hindúes, en forma de retiro en el bosque, no carece de relación con los caracteres de la “primordialidad”, un reflejo por lo menos de la cual ha debido mantenerse siempre en toda autoridad espiritual digna” 


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En nuestra península celtibérica- “Keltiké”-, uno de los principales legados escultóricos que poseemos de nuestros finales de la Edad del Bronce, son los denominados “Verracos” o “Verrôes”, datados aproximadamente entre los siglos IV-III a.C. Tradicionalmente esta Cultura de los Verracos-Verrôes ocupó la zona comprendida por las tribus célticas de los Vettones, asentadas en la Beira Alta y Trâs-Os-Montes portugueses, Salamanca, Ávila y limitando al este con los ríos Eresma y Alberche y al norte con la Cultura Castrexa galaico-astur. Esta plástica zoomorfa labrada en granito, con trazos muy toscos y en posición erguida (de reposo y de acometida), de sexo masculino (con tendencia a mostrar cierto genitalismo), posee tipos básicos: Cerdos y toros en mayor abundancia, así como también jabalíes. 

La finalidad de los Verrôes-Verracos siempre ha estado envuelta en la controversia: Para unos estudiosos ha sido la expresión del culto egipcio de Osiris y Apis en nuestra península mientras que para otros serían como mojones terminales del territorio de un pueblo . Por ejemplo, para el profesor portugués Santos Junior serían totems relacionados con la virilidad, el coraje y la fuerza. Lo cierto es que según su ubicación podrían tener un simbolismo determinado, así pues a la entrada del castro de Las Cogotas en Ávila estaban ubicados estos verracos, como símbolo totémico de fuerza y valor, mientras que por otro lado en Chamartín de la Sierra podrían determinar un encerradero de animales, como símbolo de protección y de fecundidad. En ambos casos - aunque diferenciados- la finalidad sin duda es mágico-protectora 

Apuntaba el arqueólogo gallego Florentino López- Cuevillas en los albores del pasado siglo XX, que poco se podía decir de las ideas cosmogónicas de los habitantes de la vieja Gallaecia (Galiza, Asturies, Norte Portugal, León y Zamora), de los “galecos”, pero se aventuraba con datos arqueológicos a dar una extensa relación de los cultos practicados por los habitantes de la cultura Castrexa, entre los cuales citaba a “una divinidad en forma de cerdo o de jabalí” 
Por otro lado, dejando atrás la época prerromana, parece ser que estos verracos tuvieron finalidad de carácter funerario según atestiguan las inscripciones latinas en algunos animales, utilizadas a modo de estelas funerarias (siglo II d.C) 

En las Tradiciones Irlandesa y Galesa, el jabalí como animal simbólico igualmente aparece dentro de sus mitologías. Dentro del ciclo del Ulster, el héroe Diarmaid y su enamorada Grainne, -prototipos de los medievales Tristán e Isolda – dicho héroe tenía como mayor prohibición el matar al jabalí ya que su hermano fue muerto accidentalmente y metamorfoseado en jabalí mágico. Igualmente dentro de la interesante historia del druida irlandés, Tuàn Mac Cairill, personaje que es testigo de las cinco grandes invasiones de Irlanda, que sobrevivió metamorfoseando su cuerpo en ciervo, jabalí, halcón, salmón, antes de retornar a ser hombre, imagen del Hombre Primordial, capaz de restablecer aquella edad de oro del comienzo de la Humanidad, tiempos míticos en la que los animales y los hombres hablaban el mismo lenguaje y no se mataban entre ellos. De nuevo el mismo jabalí mágico reaparece dentro de los Mabinogion galeses, “no sólo en el relato de Kulhwch y Olwen en el que Arturo y sus compañeros acosan al jabalí Twrch Trwyth, sino también en algunas Tríadas de la Isla de Bretaña y en la Historia Britonnum de Nennius” 

Dentro del mundo céltico y sobre todo en la Galia, el jabalí ha sido un emblema guerrero indiscutiblemente ya que se han encontrado lábaros sagrados o pértigas coronadas por la representación de dicho animal, además de su aparición en monedas. Citemos por ejemplo el jabalí como enseña militar del arco de Orange, o bien la estatua de una Diana gala encontrada en las Ardenas montada sobre un jabalí. Ecuánimemente nos explica Jean Markale que “sobre una placa del Caldero de Gundestrup, que representa el rito de sofocación, todos los guerreros llevan un casco coronado por un jabalí. Todo estriba en saber si el jabalí representa la fuerza física y “solitaria” del guerrero, lo cual sería simbolismo, o si se trata del animal mítico considerado como el antepasado de la clase guerrera” Este atributo “kshatriya” del jabalí también lo encontraremos entre los pueblos bálticos de los letones, lituanos y antiguos prusianos, especialmente como animal relacionado con el dios Pekurnas, que sería el Thor nórdico, el Taranis galo. 



Y en época clásica grecorromana, igualmente el jabalí aparecía en estas culturas como fiera noble, valor salvaje al que vencer el héroe, tal como nos relata J.M.Castroviejo: “El Señor jabalí tiene su puesto en la Historia y no pequeño… El feroz puerco, perseguido hasta la hondura de su cubil, era un adversario que los dioses mismos no desdeñaban el atacar. Artemisa, la virginal. Lo seguía con su aljaba, tenaz e incansable, hasta lo profundo de las selvas de la Argólida, en veloz carro, acompañada de ladradora jauría y entre un tropel de ninfas galopantes. Y ¿no fue por culpa de un jabalí, primero herido por la diestra Atalante, por lo que el heroico Meleagro, que le da al fin muerte, enloquece y pierde a su vez la vida? Homero en la Odisea (XIX) nos deja un memorable retrato del jabalí que hirió a Ulises. El jabalí era presa noble y los emperadores…de Roma, tras las influencias de la Galia, de España, de Grecia, del Oriente Helenístico y de África, se alababan de su caza. Adriano, Marco Aurelio –cuya fuerza ante el jabalí destaca Dion Casio- y Caracalla, entre otros, se vanagloriaban de afrontarlo. Marcial nos dejará inmortalizado en hermoso latín, el epitafio de la valiente perra Lydia sucumbiendo al colmillo de un jabalí:
Fulmineo, spumantis sum dente perempta
Quantus erat, Calydon, aut, Erymanthe, tuus » 

 

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Pero volvamos de nuevo a la relación simbólica entre el jabalí y el oso de la que antes hemos hablado y veamos una más que interesante interpretación del tema que estamos tratando. Según René Guènon, el jabalí y la osa no aparecen siempre en estado de lucha y oposición sino que igualmente podrían representar de forma armoniosa la relación de las castas de los druidas- sacerdotes-brahmanes con la de los guerreros-caballeros -kshatriyas y esto lo vería R.Guènon en la conocida leyenda de Merlín con Arturo: “En efecto, Merlín, el druida, es también el jabalí del bosque de Broceliande (donde al cabo, por otra parte, no es muerto como el jabalí de Calidón, sino sumido en sueño por una potencia femenina) y el rey Arturo lleva un nombre derivado del oso, arth; más precisamente, este nombre Arthur es idéntico al de la estrella Arcturus, teniendo en cuenta la leve diferencia debida a sus derivaciones respectivas del celta y del griego. Dicha estrella se encuentra en la constelación del Boyero, y en estos nombres pueden verse reunidas las señales de dos períodos diferentes: el “guardián de la Osa” se ha convertido en el Boyero cuando la Osa misma, o el “Sapta-Rksha”, se convirtió en los “Septem triones”, es decir, los “Siete bueyes” (de ahí el nombre de “septentrión” para designar el norte); …la autoridad espiritual, a la cual está reservada la parte superior de la doctrina, eran los verdaderos herederos de la tradición primordial, y el símbolo esencialmente “bóreo”, el del jabalí, les pertenecía propiamente. En cuanto a los caballeros, que tenían por símbolo el oso ( o la osa de Atalanta) puede superponerse que la parte de la tradición más especialmente destinada a ellos incluía sobre todo los elementos procedentes de la tradición atlante; y esta distinción podría incluso, quizá, ayudar a explicar ciertos puntos más o menos enigmáticos en la historia ulterior de las tradiciones occidentales” 


En la tierra mágica de la Españas, Galiza, de nuevo la memoria de la Tradición Primordial emerge, podríamos decir más que curiosamente, puesto que la “combinación” del jabalí con el oso toma forma de heráldica y Tótem para la otrora gran casa feudal de los Andrade, señores del norte de la actual provincia de A Coruña y parte de la de Lugo. “El jabalí, con el oso, fue tótem de la gran casa feudal de los Andrade, como puede verse en el magnífico enterramiento de la iglesia de San Francisco de Betanzos” . Efectivamente, el sepulcro gótico de Fernán Pérez de Andrade “O Bóo” está soportado por un oso y un jabalí, si bien el jabalí es la figura más ligada a la casa de los Andrade. Relacionado con el linaje de los Andrade, tenemos la leyenda novelesca de Roxín Roxal e a Ponte do Porco, que tan bellamente recogió Leandro Carré Alvarellos en sus “Leyendas Tradicionales Gallegas”. De nuevo la memoria céltica galaica se renueva con este héroe solar que combate al fiero “porco bravo”, un temido jabalí que asola la comarca y siembra el pánico entre los labriegos. Roxín Roxal, doncel del señor de Pontedeume, don Nuno Freire de Andrade, era un joven ”esbelto de cuerpo, rubio y roxiño como un sol, alegre y sonriente, valiente y sencillo”, que estaba enamorado de la hija de don Nuno, la joven Tareixa (Teresa), que “montaba a caballo igual que una amazona céltica y disparaba una flecha mejor que algunos arqueros de su padre” , pero que esta doncella fue obligada a casarse con otro señor feudal, don Henrique de Osorio, ya que el señor de Andrade descubrió el amor de Roxín Roxal por su hija . Don Nuno y don Henrique organizaron una cacería para dar muerte al fiero jabalí y en la desembocadura del río Lambre encontraron al animal en el puente. Don Henrique y la joven Tareixa fueron embestidos por el enorme jabalí, don Henrique le clavó su lanza pero saltó del puente y el animal atacó a la joven doncella, matándola. A los pocos días, en dicho puente apareció el jabalí con una daga clavada en el pescuezo, que don Nuno reconoció. Esa daga se la había regalado a su sirviente Roxín Roxal. He aquí la leyenda de Ponte do Porco, donde un héroe mata por amor y frente a la fiereza y el coraje del porco bravo se superpone la del héroe.

 

El Cristianismo medieval, desgraciadamente, fue severo con el fogoso animal de nuestros antepasados, según asevera el tradicionalista católico Louis Charbonneau-Lassay en su hermoso y extenso trabajo sobre simbolismo animal en la Antigüedad y Edad Media “El Bestiario de Cristo”, aunque durante los primeros cuatro siglos de Cristianismo fue representado en lámparas en las que parece representar la cólera divina, frente a la paloma y el cordero que representarían la dulzura de Cristo.

 

En un manuscrito francés del siglo XIV, el jabalí junto con el gallo (animal que como sabemos anuncia la salida del Sol, por lo tanto animal solar y pagano) representa a la Ira, la Lujuria. Así pues la Ira será representada por una mujer que lleva un gallo sobre su mano y que cabalga sobre un jabalí. Nuestra Edad Media europea, conoció salvo raras excepciones, al jabalí de David “asolador de la viña del Señor”, como nos lo relatan los Salmos del Antiguo Testamento. “El jabalí, sin embargo, fue aceptado a veces como imagen del justo, independiente y valeroso frente a los adversarios del Bien y a los enemigos de su alma. En este sentido, San Paulino de Nola, en el siglo V, incluso lo relacionaba con el cordero cuando escribía a uno de sus corresponsales: “Qué satisfacción encontrarme completamente cambiado; ver que el león tiene ahora la dulzura de un joven ternero; que Jesucristo habita en el jabalí, que conserva toda la ferocidad para con el mundo, pero que se ha convertido en cordero para con Dios; ya no eres el jabalí del bosque, te has convertido en el jabalí de la siega”

 

El polifacético y prolífico intelectual galaico Vicente Risco, nos cita siete animales cuya figura puede asumir el diablo, y curiosamente hay dos animales (Jabalí y Cuervo, aves de Odin- Wotan) significativos para las antiguas creencias célticas y germánicas que son marcados con este estigma; “como Jabalí, atemoriza a las gentes del campo, como Cuervo muestra su triste negrura fatídica, que se alimenta de la muerte” He aquí una muestra entre otras muchas mas, de cómo los símbolos paganos fueron tergiversados e invertidos por la nueva religión.

 

Simbólicamente al jabalí se le opuso frente al Cordero de Cristo, así pues frente a las virtudes cristianas del cordero estaban los defectos y pecados paganos del Jabalí. Pese al olvido parcial de animal tan noble como símbolo durante nuestra Edad Media, se representó frecuentemente su caza, siendo esta considerada de gran riesgo, valor y coraje junto con inteligencia, virtudes propias que debían poseer los guerreros. Quizás dentro de los animales salvajes cazados en nuestros montes europeos, la cacería del oso y del jabalí destacarían por ser de elevado peligro, frente a otras especies.

 

Como conclusión para este pequeño aporte al simbolismo del jabalí, apuntaremos esta duda con la que se preguntaba el católico L.Charbonneau –Lassay: “¿Cuál sería exactamente el pensamiento de Albert Durero cuando, cerca del pesebre en el cual puso María al Niño Dios, representó al jabalí y al león, en vez del buey y la mula tradicionales?”.

 

FEDERICO TRASPEDRA

Lughnasad 2004


Bibliografía:

“SIMBOLOS FUNDAMENTALES DE LA CIENCIA SAGRADA” René Guénon. Eudeba-Ediciones Colihue. Buenos Aires 1988. pág.141

Op.cit. René Guénon, pág.145

Op.cit. René Guénon, pág.142.

Cuadernos del Arte Español nº22 “Arte Céltico y Celtibérico” Historia-Grupo16 Madrid1992

“La Civilización Céltica de Galicia”, de Florentino López-Cuevillas. Ed. Istmo, Madrid 1989, pág.280

“Druidas” de Jean Markale, Ed Taurus Alfaguara, Madrid 1989. Pág.202

Op. Cit. Jean Markale, pág.203

“Viaje por los montes y chimeneas de Galicia” J.M. Castroviejo y Álvaro Cunqueiro.Espasa Calpe. Col. Austral. Madrid 1986. Pág.128

Op. Cit. René Guènon, pág 146-147.

J.M.Castroviejo, op.cit. pág 130

“Leyendas Tradicionales Gallegas” de Leandro Carré Alvarellos. Espasa-Calpe, Col.Austral. Madrid 2002 Págs.253-256

“El Bestiario de Cristo” de L.Charbonneau-Lassay, Ed. Olañeta, Palma de Mallorca, 1997. Pág. 174, 175,640.

Satanás, historia del diablo. V.Risco. EdGalaxia, pág.409.

dimanche, 24 avril 2011

Ostara

  

Ostara

Ex: http://tpalsace.wordpress.com/

OSTARA (appelé aussi Oestara, jour d’Eostre) est une fête païenne solaire célébrée à l’équinoxe du printemps (21 mars), période au cours de laquelle la durée du jour est égale à celle de la nuit.

On perçoit l’influence nordique de cette date avec le nom qu’on lui donne : OSTARA provient en effet d’Eostre, déesse germanique de la fertilité à qui on faisait des offrandes d’œufs peints pour assurer la venue du Printemps.

Cette fête célèbre donc le réveil de toutes les énergies sur la terre, la fertilité, le premier jour du Printemps : il ne peut y avoir de fête d’Ostara sans une place d’honneur réservée aux plantes !

Après la torpeur de l’Hiver , c’est l’époque des recommencements, le temps d’agir, de semer, de s’occuper des jardins. Il est conseillé de faire ce jour-là une promenade en pleine nature en célébrant la venue des beaux jours et des plantes éclatantes de vie.

On célèbre également la renaissance du dieu soleil et de son pouvoir créateur sur la nature.

Les coutumes païennes veulent que l’on allume des feux à l’aube pour symboliser le renouveau de la vie et la protection des récoltes. Les païens actuels célèbrent ce sabbat mineur en faisant sonner les cloches, en plantant les semences, en faisant le grand nettoyage de Printemps, physique et spirituel, afin de se débarrasser des énergies négatives mais aussi en parant la maison de plantes et de fleurs  reflétant nos émotions et nos pensées. Il est également d’usage de prononcer  des incantations de bannissement et de purification si nécessaire.

Par ailleurs, la nourriture est un très bon moyen de faire honneur à cette fête. Préparer des repas adaptés aux saisons est un symbole fort pour s’harmoniser avec la nature : toutes les pousses et les plantes sont considérées comme sacrées et donc une base excellente pour agrémenter les repas (soja, tournesol, sésame, courges, salades etc.)

L’œuf tient la place d’honneur sous toutes ses déclinaisons (omelettes, œufs durs, flans, tartes ou encore peint pour la décoration des tables) car il détient en lui la genèse du monde, il est une réalité primordiale qui contient en germe la différenciation des êtres, il est souvent la représentation de la puissance  de la lumière, symbole de la rénovation périodique de la nature.  Jadis les œufs étaient ramassés dans les nids puis utilisés comme talismans avant d’être mangés pendant les rituels.

L’animal représentatif  d’Ostara est le lièvre que nous mangeons souvent sous forme de chocolat (d’où le lièvre de Pâques chez les chrétiens), il est le symbole de la fertilité et le fait que la terre renait après la froideur de l’hiver. Les gâteaux à base de miel sont également à l’honneur ainsi que les boissons telles que, tisanes , lait , hydromel…

 

« Elles murmurent, les sources qui coulent vers la vallée, toutes habillées de goutellettes d’argent.

C’est de là qu’Ostara sortait de la terre paysanne, la déesse prête à dispenser ses bienfaits.

Tout la haut s’envolent les alouettes, chantant de leurs trilles un salut de joie au Printemps.

C’est là que s’ouvraient les bourgeons fleuris sous les pieds d’Ostara.

Puis elle levait dans les airs sa clé d’or, appelant par son geste toutes choses à germer,

Et dispensant, de son chaudron brillant, des fleurs à profusion, d’une main solennelle.

Sa chevelure dorée restait comme suspendue au milieu des bourgeons épanouis en foule.

Je voulais les saisir, tenter de m’en emparer.

Mais je ne pris dans ma main que les rayons du soleil qui se jouait de moi. »

Lotte HUWE


dimanche, 20 février 2011

Jimmy Shand - Mairi's Wedding

Jimmy Shand - Mairi's Wedding

vendredi, 18 février 2011

Vendelier van het Mookse Gilde

Vendelier van het Mookse Gilde

mercredi, 02 février 2011

Die Westfälischen Nachtigallen

Die Westfälischen Nachtigallen

Hoch auf dem gelben Wagen

 

Eine Kutsche voller Mädels

Amboss Polka

vendredi, 28 janvier 2011

Riverdance: Irish Tap Dancing (2007)

Riverdance:

Irish Tap Dancing (2007)

jeudi, 03 juin 2010

Le mythe de la Grande Chasse

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Archives de RENAISSANCE EUROPEENNE - 1980

 

Le mythe de la Grande Chasse

Le mythe de la Grande Chasse

par Jérôme BREBALLE

 

«L'important reste seulement d'entendre la voix du dieu aux corbeaux et, dans les nuages, le grondement des huit sabots de son cheval Sleipnir, menant inlassablement sa Chasse Sauvage».

(Jean MABIRE, Les dieux maudits).

 

Dans maints villages, onrapportait autrefois que, par certaines nuits, l'on pouvait entendre et même voir, à travers les bois et les champs, déferler à toute vitesse ce qui était tantôt dénommé grande chasse, tantôt chasse sauvage ou chasse fantastique. Selon les endroits, la composition de cette chasse pouvait varier, mais généralement, on y trouvait une meute impressionnante et nombreuse, laquelle précédait  —dans une course folle—  un ou plusieurs chasseurs montés à cheval. Parfois, ces cavaliers étaient des squelettes ou des espèces de cadavres, tandis que leurs montures étaient généralement étincelantes et crachaient le feu. Parfois encore, cette démoniaque équipée poursuivait un gibier qui se révélait presque toujours être un cerf. Le tout se déroulait dans un vacarme épouvantable et terrifiant, constitué par les aboiements de la meute, les sons des cors et les bruits des tirs. Il va de soi que ceux qui, par malheur, trouvèrent sur leur chemin nocturne la course de la grande chasse, n'eurent pas à s'en féliciter. Ils pouvaient déjà bien s'estimer heureux lorsqu'ils s'en tiraient vivants.

 

En Basse-Semois, la grande chasse la plus connue est la chasse infernale de Bohan (1). Elle a été rapportée par de nombreux auteurs de livres de folklore et de guides touristiques, et la description qu'ils en donnent correspond assez à ce qui a été indiqué ci-dessus. Mais ce qui, à propos de cette grande chasse, mérite une particulière attention, c'est qu'elle se produisait non loin d'un lieu dénommé Bois Artus. En effet, dans une étude récente et fondamentale sur le mythe de la grande chasse (2), il a été relevé qu'une des appellations essentielles de celle-ci dans diverses provinces de France, est chasse du roi Artus ou chasse Artus.

 

En l'occurence, ces dénominations ne font pas difficulté puisqu'elles font simplement référence au nom  —Artus—  d'un personnage légendaire que le mythe a intégré. Par contre, il est d'un intérêt prodigieux de constater qu'à Bohan, la grande chasse se déroule près d'un lieu appelé Bois Artus, et qu'à des centaines de kilomètres de la Basse-Semois, on retrouve la même grande chasse mais s'appelant, elle, chasse Artus. On peut donc en déduire qu'il ne s'agit pas de souvenirs légendaires propres à l'Ardenne et qu'il serait possible d'expliquer par l'histoire et le folklore locaux. Par exemple, on a fait du chasseur maudit de Bohan un mauvais seigneur  —lequel a d'ailleurs réellement existé à la fin du XVIIIième siècle—  qui reviendrait, la nuit, expier ses méfaits. Or, la très grande diffusion des récits de grande chasse au travers de l'Europe, particulièrement de l'Ouest et du Nord, contrarie toute interprétation régionale et témoigne, à l'inverse, de ce que l'on se trouve en face des restes épars d'un mythe fondamental.

 

En définitive, qu'évoque la grande chasse? C'est, selon moi, le souvenir du plus important des dieux des anciennes religions nordique et germanique. Odin (ou Wodan), puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'a pu survivre au christianisme que sous la forme d'un chasseur fantastique. Dans son excellent livre sur les dieux et la religion des Germains, le professeur Derolez l'indique d'ailleurs clairement: «Nous trouvons peut-être, écrit-il, une dernière trace du Wodan du continent dans la croyance populaire très répandue concernant le chasseur sauvage» (3). Toutefois, il ne s'agit pas de n'importe quel souvenir du dieu Odin. En effet, les récits mythologiques relatifs à celui-ci sont nombreux et lui confèrent différents rôles. Parmi ceux-ci, deux sont particulièrement importants et pourraient avoir survécu dans la grande chasse.

 

En effet, on se rappellera que, dans le vieux monde nordique, la plus heureuse destinée qui pouvait être assignée à la vie d'un guerrier, était de tomber un jour ou l'autre au champ d'honneur, les armes à la main. L'âme du combattant était alors saisie par une Walkyrie et entraînée vers cette espèce de paradis militaire qu'était le Walhala. Là régnait aussi Odin, qui se trouvait ainsi à la tête d'une armée de fantôme. Or, on a vu justement dans la grande chasse une survivance de cette troupe d'âmes guerrières, hantant, la nuit, le monde entier. Il n'est donc pas étonnant que l'on décrive souvent les cavaliers qui accompagnent ou même qui mènent la grande chasse comme des fantômes ou des cadavres, voire des squelettes. Bref, une première interprétation  —et peut-être la plus juste—  ferait de la grande chasse ce bataillon fantôme de soldats nordiques, conduits par Odin à travers toute la terre.

 

Mais il pourrait exister une autre interprétation, et, quant à moi, je la préfère. En effet, il ne faut pas perdre de vue, ainsi que le souligne fort bien l'écrivain normand Jean Mabire, qu'«Odin est avant tout un dieu voyageur. Aucun élément de l'immense Nature ne lui est étranger. Il chevauche dans les nuages, il galope dans les chemins et il plonge sous les vagues. Au fond des mers ou au sommet des collines, il cherche toujours la sagesse. Sa vie est une quête perpétuelle. Car la sagesse n'est pas immobile mais mouvante. L'esprit ne reste jamais en repos. Il souffle avec le vent, légère bise ou forte rafale. C'est lui qui fait frissonner les arbres; les idées voltigent parmi les feuilles mortes emportées par la tempête. Il faut se hâter de les saisir» (4). La grande chasse serait alors le souvenir de cette course du dieu Odin, toujours à la recherche d'un savoir plus grand ou d'une connaissance plus approfondie de la Nature. Au vrai, ce ne serait plus, dès lors, seulement à la divinité païenne mais aussi à l'esprit qu'elle incarne  — à savoir: le questionnement perpétuel et la soif d'apprendre et de découvrir sans cesse—  que ce serait attaqué le christianisme missionnaire et totalitaire de nos régions. Ainsi c'est dans la légende qu'était confiné l'Esprit par des prêtres qui pensaient détenir la Vérité, totale et exclusive de toute autre.

 

Mais le mythe a survécu et l'Esprit n'est pas mort. Et bientôt, aux fantômes de la grande chasse pourraient bien succéder de nouveaux guerriers, en pleine possession de leurs forces, et combattant, non plus à la suite d'Odin, mais toujours aux côtés de l'Esprit et de la Nature.

 

Jérôme BREBALLE.

 

Notes et références:

 

(1) Sur les manifestations de la grande chasse à Bohan-sur-Semois, voir notamment: PIMPURNIAUX Jérôme, Guide du voyageur en Ardenne, 2ième partie, Bruxelles, 1858, pp. 231-234; MONSEUR, Eugène, Le folklore wallon, Bruxelles, s.d., pp. 1-2; DELOGNE, Théodule, L'Ardenne méridionale belge, Bruxelles, 1914, pp. 62-63; ROUSSEAU, Félix, La chasse infernale de Bohan, extrait des Légendes et coutumes du pays de Namur, Bruxelles, 1920, dans Le Sanglier, n°51, 16 septembre 1960; LUCY, Gaston, La chasse infernale de Bohan, in Presses-Annonces, n°33, 8 septembre 1972.

 

(2) Il s'agit de: MOURREAU Jean-Jacques, La chasse sauvage, mythe exemplaire, in Nouvelle Ecole, n°16, pp. 9-43. On lira aussi avec intérêt: BOURRE, Jean-Paul, La chasse sans armes, dans L'Autre Monde, n°12, pp. 10-17. Et bien sûr, on n'oubliera pas Victor HUGO, Le Rhin, tome II, Bruxelles, 1842, pp. 104 et ss.

 

(3) DEROLEZ, R., Les dieux et la religion des Germains, Payot, Paris, 1962, p. 74.

 

(4) MABIRE, Jean, Les dieux maudits. Récits de mythologie nordique, Copernic, Paris, 1978, pp. 79-80.

 

 

mardi, 02 février 2010

La Chandeleur et l'argent

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La Chandeleur et l’argent

 

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Étymologiquement parlant, la chandeleur, (autrefois la chandeleuse), vient du mot chandelle.

L’une des origines de la Chandeleur remonte aux Parentalia romaines: fête annuelle en l’honneur des morts, et au cours de laquelle ils veillaient, éclairés de cierges et de torches, en honorant Pluton et les dieux.

Chandeleur est aussi reliée au dieu Pan. Durant une nuit, les adeptes parcouraient les rues de Rome en portant des flambeaux. La chandeleur c’est aussi une croyance née d’une symbolique d’origine celte. La crêpe symbolise la roue solaire et le don aux divinités sans lequel le blé serait altéré.

Dans la religion catholique la Chandeleur est le jour de la présentation de Jésus au temple, 40 jours après Noël, jour de sa naissance. Cette christianisation de la Chandeleur se fait en 472, lorsque le pape Gélase Ier organise des processions aux chandelles qui symbolisent « Jésus lumière d’Israël ».

La crêpe elle-même évoque le disque solaire, ainsi que les offrandes alimentaires. La Chandeleur marque l’ouverture de la période de Carnaval. C’est en même temps, un signe de renaissance, de promesse d’avenir. La crêpe est censée exorciser la misère et le dénuement.

Il faut pour cela garder la première qui sera, tout au long de l’année, jusqu’à la Chandeleur suivante, garante de la prospérité. Cette crêpe que l’on ne mange pas est la survivance du rite de l’offrande. On mettait parfois un « louis d’or » dans la crêpe.

Cette coutume de la Chandeleur varie selon les pays et les régions, ainsi dans certaines régions cette crêpe était ensuite pliée autour de la pièce d’or et placée sur le haut de l’armoire de la chambre du maître de maison. Les débris de la crêpe de l’an passé étaient alors récupérés et la pièce qu’elle contenait donnée au premier pauvre rencontré. Si on respectait tous ces rites on était assuré, disait-on, d’avoir de l’argent toute l’année.

Une autre coutume de la Chandeleur consistait à tenir une pièce d’or dans la main gauche, tandis que de la droite on faisait sauter la première crêpe. Si la crêpe retombe correctement retournée dans la poêle on ne manquera pas d’argent pendant l’année.

Aujourd’hui où les pièces d’or sont rares on a pris l’habitude de faire sauter les crêpes en tenant dans une main la pièce de monnaie la plus importante en possession de la famille.

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mardi, 26 janvier 2010

Les Géants

gayant.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1988

Les Géants

 

Les Géants apparaissent dans toutes les mythologies comme l'incarnation d'une Race Primordiale. Psychologiquement, ils reflètent en quelque sorte les premières perceptions que ressent l'enfant face au monde adulte. Pour les enfants, les adultes apparaissent tantôt comme des êtres bienveillants tantôt comme des êtres malveillants, comme les détenteurs d'une grande sagesse ou de pouvoirs magiques. Les Géants le sont eux aussi.

 

Les Indiens de l'époque védique croyaient en un Age d'Or, Age de Géants soustraits au péché, sages et vivant de très longues vies. Ils pouvaient vivre mille ans car, à leur époque, la vie était «centrée dans le sang», c'est-à-dire dans le sang immortel de la déesse.

 

Cette croyance se reflète également dans le récit de Thor partant en voyage pour le pays des Géants afin d'apprendre les secrets de leur magie immémoriale. Thor ne put trouver le chemin de ce pays avant d'avoir traversé une rivière formée du sang menstruel de la déesse.

 

Les Titans, progéniture de la Terre-Mère et du Ciel-Père, étaient les Géants des Grecs. Le Ciel-Père devint jaloux de ses enfants et tenta de les

étouffer. La Terre-Mère suggéra à son fils de castrer et de tuer son père. Plus tard, Cronos épousa Rhéa et avala tous ses enfants, sauf un, car il craignait de subir le même sort. L'enfant sauvé, Zeus, finit par attaquer son père. Le thème œdipien de la rivalité père/fils est un trait commun à tous les mythes mettant en scène des Géants.

 

Les Chrétiens ont engrangé des profits colossaux en spéculant sur les pouvoirs soi-disant miraculeux des ossements des Saints Innocents, victimes du Roi Hérode. Lorsque des esprits sceptiques signalèrent que les ossements en question étaient trop grands pour avoir appartenu à des enfants de moins de deux ans, les hommes d'église répondirent, sans rire, que les humains étaient plus grands du temps d'Hérode car plus rapprochés de l'Age des Géants!

 

Les Irlandais croyaient en une race géante vivant sous les collines de Tara. Tara était le siège du Grand Roi d'Irlande. La race des Géants était le Tuatha De Danann, le peuple de la déesse Dana, constructeur des temples de pierre. Cette déesse a survécu dans le folklore médiéval sous le nom de Titania, la Reine féérique. Curieusement, on observe qu'avec le temps les Géants sont devenus fées, lutins, membre du «peuple des petits». Cette réduction de taille reflète le déclin du paganisme face au christianisme.

 

L'Angleterre, elle aussi, a eu ses Géants. Le Géant Cerne Abbas du Dorset est une énorme déité de la fertilité. Tenant une massue dans la main droite avec, sans doute, à une époque antérieure, une cape qui recouvrait sa main gauche, il est une représentation de Hercule/Helith, une déité solaire. Avec leurs noms biblisés, Gog et Magog sont deux autres Géants dont les figures furent sculptées sur la pente du Plymouth Hoe et qui donnèrent leur nom aux collines Gogmagog dans le Cambridgeshire. Geoffrey of Monmouth nous raconte qu'ils ont été défaits au cours d'une bataille par le Géant Corineus. Corineus reçut en guise de récompense le Pays de Cornouailles et lui donna son nom. Gog et Magog sont toujours perçus comme les «protecteurs» de Londres et, lors de tout festival civique, leurs images sont promenées dans les rues de la ville. Comme nous ne connaissons pas les anciens noms de ce Gog et de ce Magog qui apparaissent dans le folklore anglais et cornique, penchons-nous sur l'étymologie hébraïque de leurs noms. En hébreux, «og» signifie «celui qui va en un cercle». De ce fait, on peut déduire que Gog et Magog sont en réalité des représentations du Soleil et de la Lune («Ma» était féminin) plutôt que deux Géants mâles comme nous le rapporte Geoffrey of Monmouth.

 

Julia O'Laughlin.

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mercredi, 22 juillet 2009

La fête de Mai

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La fête de Mai

 

par Otto Rudolf BRAUN

 

La fête de Mai n'est pas une fête de l'Eglise. Mais le peuple la fête néanmoins depuis la nuit des temps. La coutume d'ériger un «arbre de Mai» s'est perpétuée jusqu'à nos jours.

 

On ne sait pas très bien quelle est l'étymologie du terme «mai». Certains philologues croient que le mot dérive de celui de la déesse Maja. Le chercheur allemand, Dr. Herman Gauß, croit que cette déesse Maja est un avatar de Freya. Chez les Romains, le mois de mai était consacré à Vénus, même si l'on estimait que les mariages célébrés en mai n'étaient jamais des mariages heureux.

 

Tout comme la coutume d'ériger l'arbre de Noël, celle de dresser l'arbre de Mai remonte au plus lointain passé germanique. La communauté dressait l'arbre de Mai à la fin de la période froide de l'année. Ce qui fait que le moment de la fête de l'arbre de Mai varie d'une région à l'autre. Dans bon nombre de régions, on ne dresse l'arbre de Mai que vers la Pentecôte ou même seulement au jour du solstice.

 

Le plus ancien témoignage que nous possédons sur l'arbre de Mai date de 1225 et a pour site la région d'Aix-la-Chapelle. Cesarius d'Heisterbach raconte, dans son Dialogus Miraculorum,  qu'un certain prêtre Jean (Johannes), agité par un zèle dévot, avait jeté à terre l'arbre chargé de couronnes de fleurs que le peuple avait érigé et autour duquel il dansait dans la joie. Mais la population s'est défendue contre le prêtre fanatique et a obtenu gain de cause. Le Bailli Wilhelm ordonna de dresser un arbre plus haut encore, en guise de réparation.

 

Un incident semblable s'est également déroulé au Danemark, mais plus tard. A Udby dans l'île de Fünen occidentale, au 16ième siècle, un prêtre abattit un arbre de Mai. Il fut condamné à payer une très forte amende.

 

La colère de ce prêtre est pourtant bien compréhensible. De son point de vue évidemment. Car cette coutume du Mai est fondamentalement païenne et elle s'est maintenue en dépit de toutes les violences dont a fait preuve le christianisme dans l'espace linguistique germano-scandinave. Le Mai est resté, envers et contre tout, malgré les bûchers où l'on a amené les sorcières et malgré les persécutions. Comme bien d'autres coutumes indéracinables, le Mai a été récupéré par les Chrétiens et introduit dans son calendrier des fêtes.

 

Outre la coutume de dresser l'arbre au mois de Mai pour célébrer le retour de la saison chaude, on érigeait également des arbres pour honorer des mariés ou un bourgmestre ou parfois même un curé.

 

Dans beaucoup de régions, on suspend à l'arbre de Mai une couronne de saucissons ou de friandises. Les jeunes gens sont alors appelés à grimper le long du mât, préalablement enduit de graisse afin de rendre l'épreuve plus difficile, pour aller chercher l'un ou l'autre de ces bons morceaux sous les applaudissements de l'assistance. Le fruit de leur butin est offert aux jeunes filles de leur cœur.

 

La mauvaise farce de voler l'arbre de Mai d'une communauté est de date récente. Elle n'a rien à voir avec la tradition ancestrale.

 

Depuis 1889, le 1 mai est devenu le «Jour du Travail». Lors du Congrès de l'Internationale socialiste à Paris en 1889, les délégués ont décidé d'organiser des manifestations chaque année à cette date pour réclamer la journée des huit heures. Ces rassemblements ont eu lieu pour la première fois le 1 mai 1890 et se sont répétés depuis sans interruption. Sous l'impulsion des socialistes, le 1 mai est devenu un jour férié.

 

Très récemment, l'Eglise catholique a fait du 1 mai la fête de «Saint Joseph artisan». On voit que l'Eglise n'a pas cessé de faire correspondre ses fêtes à celles des hommes de chair et de sang, du moins quand il s'avérait impossible de les supprimer ou de les refouler.

 

(Otto Rudolf Braun, Kleine Geschichte unserer Feiertage und Jahresfeste, Verlag Hohe Warte, D-8121 Pähl, 1979).

jeudi, 28 mai 2009

Mythes russes

Mythes russes

Présentation de l'éditeur
Contrairement aux Grecs, aux Indiens ou aux Iraniens entre autres, les Russes ne possèdent pas un ensemble cohérent de mythes sur les dieux païens, de textes sacrés antiques, de grands récits épiques. Mais ils disposent d'une vaste littérature de contes populaires évoquant les esprits les démons, de récits légendaires et merveilleux (avec l'effrayante Baba-Yaga), d'histoires qui racontent les exploits des premiers défenseurs de la Russie, de légendes où croisent des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament, des saints, des ermites, des gens du peuple... Des formes non littéraires - rituels, proverbes, incantations, arts populaires... - déploient aussi dans sa diversité cette " mythologie " authentiquement russe. Celle-ci est marquée par une conception animiste de la nature, par la croyance en la magie et le culte des morts - des traits encore vivants aujourd'hui et que le christianisme, à travers l'" orthodoxie populaire a bien plus assumés qu'éradiqué.

Elizabeth Warner, Mythes russes, Seuil, 2005.