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lundi, 26 septembre 2016

Logique des révolutions

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Logique des révolutions

À propos de : Hamit Bozarslan et Gaëlle Demelemestre, Qu’est-ce qu’une révolution ? Amérique, France, Monde Arabe, 1763-2015, Éditions du Cerf.


Ex: http://www.laviedesidees.fr
 

Avec les « Printemps arabes », la question du fait révolutionnaire s’est vue posée à nouveaux frais. Suivant une démarche comparatiste, H. Bozarslan et G. Delemestre analysent le lien entre révolution et processus démocratiques, et reviennent sur le rôle des intellectuels dans la dynamique révolutionnaire.

revolutionslivre.jpgRecensé : Hamit Bozarslan et Gaëlle Demelemestre, Qu’est-ce qu’une révolution ? Amérique, France, Monde Arabe, 1763-2015, Paris, Éditions du Cerf, 2016, 400 p., 29€.

Depuis l’hiver 2010-2011, les soulèvements de populations dans différents pays arabes ont fait couler beaucoup d’encre. Les innombrables travaux sur le sujet ont cherché à comprendre les causes et les circonstances locales des révoltes arabes. Mais ces soulèvements ont surtout montré le besoin de repenser le fait révolutionnaire. Car, en faisant revenir « l’âge des révolutions » sur le devant de l’Histoire, « le Printemps arabe » a remis en cause les anciennes grilles d’analyse. Redéfinir le fait révolutionnaire et créer de nouveaux outils d’analyse à l’aune des soulèvements arabes est justement l’ambition de Qu’est ce qu’une révolution ? de Hamit Bozarslan et Gaëlle Demelemestre.

Dans cet ouvrage, les auteurs poursuivent la réflexion sur les révolutions arabes dans la démarche comparatiste initiée en 2011 par H. Bozarslan et al. dans Passions révolutionnaires [1]. Rédigé pendant le « Printemps » tunisien, ce livre comparait les crises révolutionnaires ayant éclaté au Moyen-Orient au cours du XXe siècle avec d’autres révolutions non occidentales. Pour sa part, Qu’est-ce qu’une révolution ? met les récentes révolutions arabes en parallèle avec les deux références historiques classiques en matière de contestation que sont les révolutions américaine et française. Ce faisant, l’ouvrage explore le rapport entre l’attente d’un changement révolutionnaire et l’idée de démocratie. Cette approche novatrice redonne toute leur place aux revendications démocratiques exprimées au commencement des soulèvements arabes, rappelant les dilemmes qu’ont dû affronter, en leur temps, les révolutionnaires américains et français.

Le concept de « révolution », entre slogan et catégorie scientifique

La première chose que les révoltes arabes ont remise en cause, c’est le terme de « révolution » même. A la fois rigide et polysémique, il ne permettait pas de rendre compte des différentes évolutions des « Printemps arabes ». Le retour des régimes liberticides, l’éclatement de guerres civiles et l’abandon des revendications démocratiques par une grande partie des populations qui ont suivi les contestations étaient loin de correspondre à l’image normative des révolutions [2]. Les nombreuses controverses qui ont accompagné l’usage du terme de « révolution » pour parler des soulèvements arabes illustrent bien la difficulté d’utiliser ce concept, qui fonctionne à la fois comme un slogan, destiné à agir sur la réalité pour la changer, et un terme théorique servant à décrire cette réalité en changement.

La première partie de l’ouvrage d’H. Bozarslan et G. Demelemestre vise à répondre à ces questions afin d’analyser les révolutions au-delà de telles controverses. Ils constatent que les chercheurs sont confrontés à une double exigence. D’une part, ils ont besoin d’« objectiver » la révolution, c’est-à-dire d’essayer de sortir du discours axiologique qui se tient sur elle, afin de la comparer à d’autres mouvements du même type. D’autre part, il leur faut comprendre que cette objectivation peut contredire les dénominations utilisées par les acteurs pour définir leurs expériences. Car, « désigner une expérience (…) comme une révolution, n’est pas un acte neutre : c’est monopoliser le droit de classer et de déclasser ». En effet, « la prétention même d’être une révolution produit des effets de nature révolutionnaire sur une société que le chercheur ne peut négliger » (p. 45-46).

La difficulté d’appréhender une révolution tient également à l’emprise de discours qu’elle engendre sur elle-même, sa propre « philosophie de l’histoire » faisant de la révolution une nécessité historique qui ne pouvait qu’advenir. Vécue comme une lutte eschatologique entre le Bien et le Mal, elle exige du chercheur qu’il se positionne pour ou contre elle. Si cette philosophie de l’histoire empêche d’aborder une révolution d’une manière historique et sociologique, il est également contre-productif de l’écarter de l’analyse. Car, vécue dans la chair de ses acteurs, elle exerce des effets transformateurs sur la société. Dès lors, le chercheur « est obligé de se dédoubler », en adoptant une posture sans « fétichisme, ni rejet » vis-à-vis de la révolution (p. 24-25). De multiples lectures du fait révolutionnaire sont donc proposées : il est analysé à la fois comme une attente, un principe de changement, une rupture historique, un événement universel ancré dans le particulier, et le processus d’institutionnalisation d’un nouvel ordre politique. Ce choix d’une pluralité de lectures est permis par la variation des échelles de temporalité dans lesquelles s’inscrit un fait révolutionnaire. Il est à la fois l’événement, souvent court et dense, qui aboutit au renversement de l’ancien régime ; le processus, souvent laborieux, de négociation d’un nouvel ordre institutionnel ; et une construction historiographique permettant d’insérer une révolution dans une histoire longue (p. 29). Chaque partie de l’ouvrage est, par conséquent, consacrée à une révolution différente traitée sous un aspect particulier.

revolution(1).jpgDeux « passions », révolution et démocratie

Le fil conducteur de l’ouvrage est l’exploration du rapport entre faits révolutionnaires et attentes démocratiques. Sans établir un lien de causalité entre ces deux « passions » – un lien démenti par nombre de révolutions ayant débouché sur des régimes autoritaires comme en Russie, Chine ou Iran – le livre explore les conditions historiques dans lesquelles ces deux éléments se sont juxtaposés. Très riches et informatives, les parties 2 et 3, rédigées par la philosophe Gaëlle Demelemestre, suivent les débats qui ont accompagné la construction d’un ordre démocratique en Amérique et en France. À travers une comparaison entre les deux mouvements révolutionnaires, l’auteure explique pourquoi ils ont débouché sur différentes façons de concilier pouvoir et libertés individuelles. Les conditions politiques dans lesquelles surviennent les deux révolutions jouent un rôle crucial dans cette différence. Aux États-Unis, la constitution d’une strate sociale active a précédé la création de l’État, permettant d’élever la liberté d’entreprendre au-dessus de tout. En revanche, en France, le legs de la société hiérarchisée était trop important pour permettre à une frange importante de la population d’influer sur les décisions politiques. En suivant une lecture tocquevillienne de la Révolution française, attentive aux continuités entre le nouvel ordre et l’Ancien Régime, l’auteure suggère que cette conjoncture initiale a amené les révolutionnaires français à reprendre la forme unitaire de la souveraineté conçue sous la monarchie. La force de cette analyse est de montrer que c’est par la confrontation à des dilemmes concrets que les révolutionnaires sont parvenus à des solutions politiques. Les idées ne flottent pas dans l’air : elles sont ancrées dans les luttes politiques concrètes que connurent ces deux révolutions.

Ces luttes, toutefois, n’empruntent pas toujours le langage démocratique. Dans le monde arabe, discuté par H. Bozarslan dans la partie 4, l’association entre idée du changement révolutionnaire et attente démocratique a longtemps été l’exception plutôt que la règle. Au cours de l’histoire du Moyen-Orient, pourtant riche en contestations, les révolutions passées justifiaient souvent l’autoritarisme comme formule politique, car il était impensable qu’une société pluraliste et conflictuelle puisse servir de base à l’accomplissement des grands desseins d’indépendance et de développement. De nombreux coups d’État militaires ont secoué les pays arabes, notamment l’Égypte, l’Irak, la Syrie ou la Lybie entre 1952 et 1969. Ils étaient généralement présentés ou vécus comme de véritables révolutions, même après avoir accouché de régimes autoritaires et liberticides. La nature plurielle et conflictuelle des sociétés était perçue comme une menace contre l’unité de la nation, unité indispensable dans la lutte contre les « ennemis » extérieurs aussi bien qu’intérieurs. Ce n’est qu’au tournant des années 2010 que les attentes démocratiques se sont mêlées à l’idée de changement radical, grâce notamment aux nouveaux médias et à l’émergence des sociétés civiles (p. 306). Toutefois, la tension entre deux conceptions antagonistes de la société n’a pas disparu. D’une part, il y a l’idée d’une société organique, vue comme un seul corps allant dans la même direction. D’autre part, la société est perçue comme un magma d’intérêts divers et divergents rendant le compromis et la négociation indispensables. C’est la première conception qui domine aujourd’hui en Égypte où la police, l’armée et d’autres institutions répressives ont pu légitimer leur pouvoir par la demande de sécurité formulée par une grande partie de la société. Cette lecture sociologique fine des processus post-révolutionnaires dans les pays arabes permet de comprendre les facteurs qui ont empêché la démocratisation de l’ordre politique, tels que l’étouffement des protestations publiques et la résilience institutionnelle de l’ancien régime.

Le rôle des idées et des intellectuels

En s’interrogeant sur le rapport entre révolution et démocratie, cet ouvrage s’inscrit dans une réflexion sur le rôle des idées dans une contestation révolutionnaire. Il fait écho, sans s’y référer explicitement, au fameux débat qui a opposé dans les années 1980 T. Skocpol et W. Sewell sur le rôle des Lumières dans le déclenchement de la Révolution française [3]. H. Bozarslan suggère, pour sa part, que « les idées ne font pas la révolution », mais qu’elles sont intériorisées par les acteurs et deviennent alors « attente », « conviction partagée que l’ordre établi n’est pas juste » (p. 58-59).

Ce rôle des idées justifie l’attention portée, dans l’ouvrage, aux intellectuels arabes, qui seraient, selon l’auteur, en partie responsables de l’échec de la démocratisation des sociétés arabes. Contrairement aux intellectuels nord-américains et français, les penseurs arabes n’ont pas élaboré de notions novatrices de citoyenneté permettant à leurs sociétés d’adopter des modèles institutionnels inédits (p. 307). Ni les sciences sociales, qui se sont désintéressées des questions de pouvoir, de citoyenneté et de représentation politique, ni les intellectuels « essayistes », repliés sur la problématique de « la condition arabo-musulmane », n’ont pu remplir une fonction politique semblable à celle des théoriciens révolutionnaires du XVIIIe siècle. Cette carence théorique est selon H. Bozarslan la raison de la différence de fond entre les révolutions arabes et les révolutions américaine et française. Quand ces dernières visaient à transformer la cité, à travers la reconfiguration des rapports entre l’individu, la collectivité et le pouvoir, les révolutions arabes se sont elles limitées à la volonté d’intégrer « la cité bourgeoise » dont le modèle existait déjà ailleurs. Les contraintes idéologiques pesant sur les intellectuels, telles la culture politique arabe, imprégnée de l’idée néo-platonicienne du « roi-philosophe », ou l’emprise de la Raison théologique et de l’imaginaire de la Nation, interdisaient d’accepter le principe d’une société divisée et conflictuelle.

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Le rôle des intellectuels dans les révolutions arabes ayant très peu été exploré jusqu’ici, cette analyse offre une contribution particulièrement bienvenue. Toutefois, en n’abordant les intellectuels que sous l’angle des idées qu’ils produisent, elle empêche de saisir les logiques sociales susceptibles d’expliquer l’ambivalence de leurs positionnements face aux insurrections. Étudier ces positionnements dans leur contexte aurait aidé à mieux comprendre pourquoi les intellectuels arabes n’ont pu élaborer qu’une vision restreinte du changement politique, et sont rapidement retombés dans la logique moubarakienne de la polarisation autour de la question islamiste. On observe, en outre, un certain décalage dans le traitement du rôle des idées dans les parties du livre respectivement consacrées aux révolutions américaine et française, et aux soulèvements arabes. Alors que les passages portant sur les premières montrent comment les conceptions théoriques s’élaborent au cours de luttes concrètes, la partie qui analyse les seconds se concentre sur le contexte intellectuel détaché des affrontements politiques, adoptant une approche quelque peu désincarnée des idées. Or, le rapprochement entre les trois cas de révolutions aurait pu être plus poussé, si l’ouvrage avait intégré les débats très intenses qui ont accompagné le processus révolutionnaire en Égypte, par exemple sur le sens de la démocratie (« la démocratie des urnes » vs. « la démocratie de la rue »), ou sur la signification de « la citoyenneté » et de « l’état civil » [4].

En dépit de ces quelques réserves, Qu’est-ce qu’une révolution ? offre une réflexion novatrice et nuancée sur les processus de démocratisation en contextes révolutionnaires. Cet ouvrage donne une vision globale des mouvements révolutionnaires et permet de mieux comprendre leur ancrage dans la philosophie politique.

Pour citer cet article :

Giedre Sabaseviciute, « Logique des révolutions », La Vie des idées , 9 septembre 2016. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Logique-des-revolutions.html

mardi, 26 janvier 2016

Printemps arabes: la fin de l'angélisme occidental?

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Printemps arabes: la fin de l'angélisme occidental?

par Philippe Migault

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur Sputnik et consacré au bilan des "printemps arabes" cinq ans après...

Philippe Migault est directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

Printemps arabes : la fin de l’angélisme occidental ?

Alors que l’on célébrait hier les cinq ans de la fuite de Zine el-Abidine Ben Ali vers l’Arabie Saoudite, le bilan des Printemps Arabes est sinistre. La démocratie n’a triomphé nulle part. Le chaos du Maghreb, des Proche et Moyen-Orient, gagne maintenant l’Europe.

Tout avait pourtant bien commencé. « La révolution du jasmin », formule niaise que l'on croirait tout droit sortie d'une chanson de Patrick Bruel, était censée ouvrir une ère nouvelle. L'élan démocratique du peuple tunisien, nous assurait-on, n'allait pas manquer de susciter l'espoir dans l'ensemble du monde arabo-musulman. Suivant la théorie des dominos, les dictatures tomberaient les unes après les autres, laissant place à la volonté des peuples. Le modernisme triompherait et la femme, sur toute la rive sud de la Méditerranée, pourrait enfin parler d'égale à égal à l'homme. Dans ce climat d'euphorie romantique, toute personne émettant des réserves était bien entendu mise à l'index. Les raisons d'être sceptique, pessimiste, ne manquaient pas pourtant.

En premier lieu parce que la démocratie n'a jamais pu s'imposer où que ce soit dans le monde musulman. Ce n'est pas d'ailleurs nécessairement du fait de l'Islam. La Tunisie d'Habib Bourguiba, évoquée avec nostalgie dans le contexte de la révolution tunisienne, se résume au règne sans partage d'un homme à la piété très relative trente années durant sur le même pays. Le statut de commandeur des croyants d'Hassan II n'explique pas seul la dureté dont il a fait preuve. Cet homme d'Etat n'allait pas chercher ses motivations dans le Coran. Quant à Houari Boumediene, son socialisme, son militarisme, adjoints à l'ADN totalitaire du FLN, sont bien plus responsables de la chape de plomb qui s'est abattue sur l'Algérie que l'Islam. Au-delà du Maghreb, il suffit d'évoquer Kadhafi, Nasser, la dynastie el-Assad, Saddam, les monarchies du Golfe…pour se rendre compte que de Gibraltar au Golfe Persique la seule constante est la dictature. Laïc, nationaliste, socialiste ou wahhabite, qu'importe: l'ordre brutal et le fait du prince sont la règle. Mais tout cela va précisément changer, nous assurait-on. Balayant les despotes, le souffle révolutionnaire allait imposer les idées des Lumières, les valeurs occidentales.

Les pessimistes insistaient cependant. Sans avoir aucune sympathie pour Kadhafi ou el-Assad, il leur semblait évident que les Islamistes de tout poil, Frères Musulmans, Salafistes « quiétistes » ou terroristes, étaient en embuscade, prêts à confisquer la révolution à leur profit, dès que les dictateurs seraient tombés. Mauvais prophètes, Islamophobes, racistes…ils eurent droit à tous les qualificatifs les plus sympathiques. Ces gens qui ont le chic pour ne jamais aller dans le sens de l'histoire!

Chaussant les bottes de George Bush Jr., la France et le Royaume-Uni décidèrent de donner un coup de pouce au « printemps » libyen, livrèrent des armes aux séides d'Al Qaïda pour faire triompher le « Printemps » syrien. Si les révolutionnaires n'étaient pas capables de l'emporter seuls, il fallait impérativement les aider pour empêcher la répression de s'abattre sur eux, nous disait-on. Dans une vision à la limite de l'eschatologie il fallait intervenir, faire la guerre, user de notre « droit d'ingérence » pour que le bien l'emporte sur le mal. Demain sur les tombeaux, les blés seront plus beaux…

Les « Occidentaux » ont perdu. Perdu sur toute la ligne. Mohammed VI n'est pas plus démocrate que ne l'était son père. L'Algérie tremble à l'idée de la crise de succession qui risque de s'ouvrir à la mort de Bouteflika, pantin pathétique dont la survie, à l'instar de celle de Tito en son temps, semble le seul frein au réveil des passions. La démocratie tunisienne semble plus que jamais en sursis. La Libye est un Etat failli, par les côtes desquelles transite vers l'Europe toute la misère de l'Afrique. Toute honte bue, nous vendons des Rafale au Maréchal Al-Sissi, auteur d'un putsch en bonne et due forme, lui livrant les Mistral que nous avons refusé de vendre à la Russie, pourtant bien plus démocratique. La guerre se déchaîne au Yémen, tandis que nous livrons des armes à tour de bras aux Saoudiens et aux Qatari. Les morts, en Syrie, se chiffrent en centaines de milliers. Et le chaos, que nous avons contribué par notre interventionnisme à étendre, gagne maintenant nos pays par le biais des vagues migratoires que les « Printemps arabes », nos « printemps arabes » ont rendu possibles.

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Il est aisé de dire que l'Europe ne doit pas se transformer en forteresse. Facile d'affirmer que la France et les autres nations de l'UE ne doivent pas se replier sur elles « comme une grande Suisse ». C'est pourtant la seule ligne de conduite qui vaille face au terrorisme. Nous pouvons emporter tous les succès tactiques que nous voulons au Mali ou au Machrek. C'est en France, par le renseignement, les perquisitions, l'action massive des forces de l'ordre et des soldats, avec un mandat et des missions ad hoc, que nous remporterons la bataille.

Le repli, c'est aussi la seule ligne qui vaille face à l'immigration massive, vecteur de l'obscurantisme musulman. Car ce n'est pas parce que l'Islam n'est pas systématiquement responsable de l'échec démocratique dans l'arc des crises qu'il est pour autant compatible avec la démocratie. Entre Charia et Etat légal à la française il n'est pas de cohabitation possible. Ceux qui se proclament « Charlie » peuvent bien mettre sur le même pied tous les monothéismes, force est de s'en tenir aux faits: cela fait longtemps sur notre sol que le catholicisme, en dehors de la manif' pour tous, qui n'a tué personne, a renoncé à toute incursion sérieuse, en tout cas violente, dans la sphère temporelle. Ceux qui ont assassiné les enfants juifs de Toulouse, les clients de l'hypercasher, les bons vivants du Bataclan et des terrasses parisiennes, se réclament tous a contrario de la même foi, de la même doctrine, prétendant dicter sa loi et diviser les hommes en deux catégories, les croyants et les Dhimmi, les maîtres et les esclaves. Les Français, effarés par ce qui s'est passé à Paris, mais aussi à Cologne et dans d'autres villes allemandes commencent à le comprendre.

L'immigration de masse nord-africaine et levantine, corollaire de notre diplomatie irresponsable, va peut-être, enfin, dissiper l'angélisme occidental et notamment français. Encore que tout soit fait pour faire taire ceux qui, ayant eu raison trop tôt, sont maintenant écoutés lorsqu'ils s'expriment, ce qui, pour les tenants du « vivre ensemble » à tout prix et de la dissolution de la nation, ne les rend que plus infréquentables.

Philippe Migault (Sputnik, 15 janvier 2016)

jeudi, 30 avril 2015

« LE PRINTEMPS ARABE EST UN CONCEPT OCCIDENTAL »

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« LE PRINTEMPS ARABE EST UN CONCEPT OCCIDENTAL »

Entretien avec Michel Raimbaud*

Ex: http://metamag.fr
Mondafrique
Ancien ambassadeur français en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, l’écrivain Michel Raimbaud, qui vient de publier "Tempête sur le Grand Moyen-Orient", revient dans un entretien passionnant sur le projet élaboré par les néoconservateurs américains et qui a déstabilisé le monde arabo-musulman... et l'Europe.

41LJf7j6I-L._SY344_BO1,204,203,200_.jpgAfrique Asie. Vous avez placé en épigraphe de votre livre cette citation de Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer. » De qui parlez-vous ?
Michel Raimbaud: Il suffit de voir autour de soi. La maxime s’applique à ce qu’on appelle le « pouvoir profond »… On ne peut pas critiquer certaines catégories de personnes et les sujets qui vont avec, dont ceux que je traite dans ce livre. Ce sont ces sujets sensibles.

Vous dites que l’expression « printemps arabe » n’est pas un concept arabe, mais occidental. Le nouveau président tunisien l’a confirmé. Est-ce cela qui explique ce qui s’est passé dans le monde arabe ?
La naissance de ce concept est le fait d’intellectuels et de journalistes français. Il se réfère aux printemps démocratiques, celui de 1848 qui a tenté de bousculer les vieilles monarchies européennes vermoulues, le printemps de Prague en 1968, Mai-68 en France… Cette assimilation historique est un peu hâtive. Sans compter qu’en Tunisie, le printemps du jasmin, c’était en hiver !

Vous n’avez pas de mots assez durs pour évoquer le printemps arabe : « Une appellation plutôt usurpée pour une saison sinistre n’ayant guère d’arabe, à part le nom, qu’une vague façade en carton-pâte derrière laquelle se tapissent un fanatisme islamiste de la pire espèce, des pompes à finances wahhabites inépuisables », etc.
Je le pense depuis le début. Tous les pays arabes ont été touchés sauf les monarchies. Le Bahreïn est une exception à cause de sa « minorité » chiite qui constitue plus de 70 % de la population. Au Yémen, on a découvert à l’occasion de la guerre civile qu’il existe une minorité chiite, les zaydites, représentant 40 % de la population. Il y a des chiites cachés en Turquie, il en existe aussi au Pakistan, entre 20 % et 25 % de la population.

Qu’entendez-vous par un Grand Moyen-Orient situé entre l’empire atlantique et l’Eurasie ? Peut-on encore parler, à propos de l’Otan, d’un empire ? Quant à l’Eurasie, elle est encore embryonnaire. N’est-ce pas une anticipation ?
Oui c’est une anticipation. L’expression du Grand Moyen-Orient elle-même est de George Bush. Ce n’est plus un Moyen-Orient dans la mesure où il va de la Méditerranée à la Chine centrale. L’Eurasie est en gestation, certes, mais le changement se produit sous nos yeux. Les Brics sont en formation, surtout son noyau euro-asiatique. Cet ensemble a de l’avenir.

Mais le Grand Moyen-Orient n’est-il pas une vue de l’esprit ? On a l’impression, plutôt, d’un monde éclaté…
C’est le monde arabo-musulman d’aujourd’hui qui est éclaté. L’expression Grand Moyen-Orient est concise et couvre une vaste région. L’empire Atlantique se place face au bloc euro-asiatique. Ces blocs existent déjà et le deuxième est en voie d’organisation. "Pour la Chine et la Russie, il n'y aura plus jamais de résolution de l'ONU du type de celle de la Libye en 2011"

Comment expliquer que le mal nommé « printemps » ait pu réveiller la guerre froide ? Et que la Russie et la Chine se soient liguées pour contrer ce projet ?
Cette opposition russo-chinoise est une grande première. Jusqu’en 1991, le monde est bipolaire avec, entre les deux blocs, une Chine qui trouble un peu le jeu. Au milieu se trouvent les pays non-alignés, terre de mission pour les deux camps. En 1991, à la chute de l’URSS, on a cru en l’avènement du monde multipolaire. Ce n’était pas vrai : ce que l’on a vu, c’est l’avènement du monde unipolaire, le monde américain. L’Occident va alors pouvoir gouverner au nom de la « communauté internationale », sans opposition, pendant vingt ans, jusqu’en 2011. Puis il va s’évanouir avec les crises de la Libye et de la Syrie. Tout capote avec ces pays, et nulle part ailleurs. Avant, les Russes et les Chinois étaient tétanisés, ils étaient dans une période d’attente, hésitaient entre coopération et confrontation. Les deux pays s’abstenaient sur le Darfour, ou sur d’autres résolutions de ce type. La Chine était surtout occupée à assurer son développement et à devenir la deuxième puissance mondiale. Puis, peu à peu, Poutine réalise qu’il n’y a pas de coopération possible. Le coup d’arrêt à ses hésitations, c’est la guerre de Géorgie. L’Occident va trop loin, surtout avec le bouclier antimissiles. La Chine va se joindre à la Russie lors de la guerre de Libye, le vrai point de rupture. Auparavant, les deux pays avaient été mis en condition pour accepter la résolution 1973, avec l’idée qu’il fallait protéger la population civile. C’est la mise en œuvre de cette résolution qui a fait déborder le vase. Ils se sont rendu compte qu’ils avaient été bernés, et qu’ils avaient fait une erreur en s’abstenant. Les bombardements commencent le lendemain de l’adoption de la résolution des Nations unies. L’Otan, qui n’y était mentionnée nulle part, entre en guerre, bombarde tout, démolit tout. En toute illégalité. Si on regarde le chapitre 7 de la charte des Nations unies, on constate que toutes les dispositions qui encadrent les interventions ont été violées. Y compris celles au prétexte humanitaire. Pour la Chine et la Russie, il n’y aura plus jamais de résolutions à la libyenne. Elles s’opposent six mois plus tard à la résolution sur la Syrie, apposant quatre fois leur veto. Je ne comprends pas que les Occidentaux n’aient pas compris que la Russie et la Chine ne rejoindraient plus jamais la fameuse communauté internationale pour ce genre d’aventures.

La Syrie est donc fondatrice de la nouvelle donne internationale…
C’est l’épicentre d’un conflit global qui dure depuis quatre ans. Si le gouvernement légal de la Syrie était tombé comme les autres auparavant, ou si le régime avait été renversé comme celui de Kadhafi, il y aurait eu d’autres printemps arabes. Mais la Syrie en a été le coup d’arrêt. Les Russes ne voulaient pas tant soutenir la Syrie, mais ils y ont trouvé un partenaire, un point d’ancrage solide. Avant l’Ukraine… Ils ont cultivé l’alliance et rameuté les Brics autour d’eux, à commencer par la Chine. Quatre vétos sur la Syrie : la Chine garde un profil discret, mais ferme. Impressionnant. Au summum de la crise sur les armes chimiques en Syrie, en 2013, il y avait certes les gesticulations russes et américaines, mais il y avait aussi des navires de guerre chinois au large des côtes syriennes. C’est une première et cela devrait faire réfléchir les Occidentaux. "Quand les Américains n'utilisent plus les mouvements terroristes, ils les bombardent".

Afrique, Asie, pourquoi l’Occident séculier soutient-il des mouvements islamistes qu’il combat chez lui ?
Par absence de logique. À ce propos, il faut distinguer les États-Unis et ses alliés au Conseil de sécurité, qui ont des traditions de grandes puissances, et les alliés privilégiés des États-Unis, mais qui n’ont pas les mêmes motivations. Globalement, les Américains sont ceux qui commandent et ont mis en œuvre une stratégie du chaos. Ils ont continué à soutenir les gens d’Al-Qaïda, dont ils sont les créateurs avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan. Puis, quand ils n’en ont plus eu besoin, ils les ont laissé tomber en leur disant « débrouillez-vous ». Mais toute cette affaire s’est retournée contre eux avec les attentats du 11-Septembre. Les mouvements terroristes internationaux, comme ceux qui sévissent en Syrie et ailleurs dans le Moyen-Orient ou le monde musulman, sont des héritiers d’Al-Qaïda. Les États-Unis n’ont pas de raison de ne pas s’en servir, tout en sachant que ce n’est pas leur modèle social. Ils les utilisent puis, quand ils ne s’en servent plus, ils les bombardent. Je ne crois pas que les États-Unis aient une sympathie particulière pour les mouvements islamistes, ni pour les Arabes d’ailleurs – cela se saurait. Mais ils peuvent s’accommoder de tout. Leurs meilleurs alliés sont des gouvernements islamistes. Ils ont du mal à trouver des alliés progressistes : ils n’en ont jamais eu dans l’Histoire.
 
"Ce qui fait courir les occidentaux en Arabie: c'est le pétrole et ... les intérêts d'Israël".

Vous étiez en poste en Arabie Saoudite, où l’on vient d’assister à une scène de succession moyenâgeuse. Tous les chefs d’État occidentaux s’y sont rués pour prêter allégeance au nouveau roi d’Arabie. Qu’est-ce qui les fait vraiment courir, à part le brut ?
Le pétrole et les intérêts d’Israël. Dans tout le monde arabe, il existe un terreau favorable à la contestation, mais on n’a pas le droit d’y intervenir et de bombarder sous prétexte que les peuples sont menacés par des tyrans. D’autant qu’on se rend compte que ce type d’opération est menée pour changer le régime ou détruire le pays. Il est plus facile d’exploiter le pétrole avec des pays fragilisés. Le pétrole détourné d’Irak et de Syrie va notamment vers Israël, sans besoin d’oléoducs. Vendu en contrebande à 15 dollars le baril lorsque celui-ci était à 120 dollars, ce pétrole a rapporté des revenus conséquents : 5 milliards de dollars. Des sommes qu’on ne transporte pas dans des matelas ! Il faut des banques, des complices pour les mettre sur le marché. Les circuits parallèles fonctionnent.

Des documents secrets du Pentagone à propos de la Libye viennent de donner une autre explication à cette guerre. Hillary Clinton, conseillée par les Frères musulmans, aurait caché à Obama que Kadhafi était en négociation avec le Pentagone pour passer la main, et que l’histoire du génocide menaçant les habitants de Benghazi était inventée de toutes pièces. L’Occident joue-t-il contre son propre camp ? Il existe tellement de machinations qu’on finit par se prendre les pieds dans le tapis. Il y a toujours des histoires des services spéciaux, etc. Les renseignements sont pipés. Les services jouent un grand rôle là-dedans. Cela dit, Hillary Clinton n’est pas la finesse même sur la Libye, la façon dont elle rit à l’annonce de la mort de Kadhafi le prouve. Un ambassadeur américain a été tué de la même façon que lui pourtant.

Pourquoi la Syrie a-t-elle été jusqu’ici l’exception, et comment analyser l’émergence de l’État islamique ?
J’espère que la Syrie restera l’exception, du moins dans ce contexte-là. L’affaire est loin d’être terminée, mais il y a plusieurs raisons. Bachar al-Assad, quoi qu’on en dise, a une légitimité, il est populaire chez la majorité de ceux qui vivent en Syrie. Quels que soient les défauts de son régime, il est perçu dans le contexte actuel comme un rempart contre le démantèlement du pays. Il a des alliés chiites comme le Hezbollah, l’Iran, certainement une vieille alliance qui date du temps du shah. Il a un véritable partenariat avec la Russie : la Russie défend la Syrie, mais la Syrie défend aussi la Russie. Si la Syrie devait subir le sort des autres pays, la Russie le sentirait passer. Et son prestige international s’en ressentirait.

Quel est le jeu d’Israël?
Israël est derrière toutes les crises du monde arabe, toujours à l’affût. La sécession du Sud-Soudan est un triomphe de la diplomatie américaine et de la diplomatie israélienne. Il fallait transformer le Sud-Soudan en base israélienne, pour le complot contre ce qui reste du Soudan. Ils veulent affaiblissement de ce pays non pas parce qu’ils sont islamistes, mais parce qu’ils ont soutenu Saddam. Ils ne veulent pas la peau de Tourabi ou Al-Bachir, ils veulent couper le Soudan en morceaux. Ils ont réussi, et cela continue avec le Darfour. "Moubarak, puis les islamistes, puis Morsi, puis Sissi, ce n'est pas logique, c'est la logique du chaos".

Mais le nouvel État, le Soudan du Sud, n’est pas brillant…
Mais lequel des régimes nés des « printemps arabe » est-il brillant ? L’industrie de production de la démocratie américaine au nouveau Grand Moyen-Orient est un trompe-l’œil qui vient des années 1980-1990. Cela n’a rien à voir avec la démocratie et les droits de l’homme : cette stratégie sert à casser le monde arabo-musulman, comme cela est attesté dans de nombreux documents. Car les Américains font ce qu’ils disent, et disent ce qu’ils font.

Il y a un plan, ce n’est pas de la conspiration. Quels que soient les avatars pour soutenir tel ou tel camp, les options restent ouvertes. Au Bahreïn par exemple, ils soutiennent à la fois la rébellion, ce qui leur permet de dire qu’ils défendent les droits de l’homme et la démocratie, et la monarchie pro-saoudite sunnite. Et ils sont gagnants de toute façon. Ils ont fait la même chose au Yémen, et en Égypte, même chose : d’abord Moubarak, puis les islamistes, puis Morsi et maintenant Sissi. Ce n’est pas logique, c’est la logique du chaos. Et elle est bel et bien là.

Comment expliquer que le savoir-faire français sur le Moyen-Orient s’avère inopérant ? 
De Gaulle était un grand homme je pense. Il avait bien une politique arabe exemplaire, il a renversé le cours des relations franco-arabes après l’indépendance de l’Algérie et réussi à changer d’alliance après la guerre des Six-Jours. Après les néfastes conséquences de l’expédition de Suez, c’était un exploit. Une politique arabe a persisté dans une espèce de consensus politique en France. Puis, après le coup d’honneur sur l’Irak, en 2003, la France a commencé à rentrer dans le bercail occidental. Fini la récréation. Le bilan est désastreux. Elle a pourtant un savoir-faire et avait une grande tradition diplomatique. C’est un grand pays, pas dans le sens d’un pays braillard qui manigance à tout prix… Un grand pays au sens positif du terme. Son retrait peut peut-être changer, mais je ne vois pas venir le changement maintenant.

"La France soutient à la fois les terroristes modérés et les djihadistes démocratiques"
François Hollande continue de dire que l’État islamique et le régime de Bachar, c’est blanc bonnet et bonnet blanc, deux ennemis à combattre…Depuis quatre ans, on continue de dire le pire sur Bachar, qu’il va tomber d’une minute à l’autre… En réalité, ce sont les Américains qui peuvent changer d’avis et sont en train de le faire. Les alliés privilégiés de la France sont le Qatar, la Turquie et l’Arabie Saoudite. On a vu défiler les six monarques du Golfe à Paris, nos alliés. On soutient à la fois les terroristes modérés et les djihadistes démocratiques. C’est une position difficilement tenable, de la haute acrobatie. Les Américains, eux ne l’ont pas fait en même temps : d’abord alliés d’Al-Qaïda, puis leurs ennemis. Ils changent d’avis sans se gêner(...)

L’État islamique est-il une création indirecte de l’Occident ?
Il est le résultat de l’invasion américaine de l’Irak. On peut dire cela à tous les coups. Les Américains ont cassé toutes les institutions irakiennes (armée, police, gouvernement, parti baath, etc.) et facilité la prise de pouvoir par les chiites et des Kurdes au détriment des sunnites. Quand les officiers baathistes ont été mis en prison où séjournaient déjà les islamistes, les deux groupes ont fait connaissance. La prison a été le centre d’étude et de fusion entre des gens qui ne se seraient pas rencontrés autrement – comme cela arrive ailleurs (...)

L’Occident semble préférer le chaos aux États souverainistes…
C’est ce qui apparaît. Le chaos, c’est le but des néoconservateurs qui ont une vieille théorie : il fallait maîtriser toute la zone qui ceinturait le monde communiste soviétique et chinois, et d’autre part sécuriser les intérêts occidentaux. Les Américains se sont aperçus que cette zone était entièrement constituée de pays musulmans. C’est la ceinture verte musulmane, ce qui est devenu le Grand Moyen-Orient de Bush, gonflé au fil des pulsions américaines. Il y avait deux catégories de pays dans cette zone : les États forts, comme l’Iran du shah, ou la Turquie entrée dans l’Otan, peut être aussi l’Irak, des régimes amis de l’Occident. Et les autres qu’il fallait affaiblir, où il fallait provoquer des changements de régime, renverser les pouvoirs en place. Puis des États ont viré de bord, comme l’Iran avec la révolution islamique. Quand la configuration est défavorable, on essaie de changer le régime, et si on n’y arrive pas, on casse l’État – en particulier les armées du monde arabe –, on ruine le pays. Cette stratégie figure dans beaucoup de documents américains ou israéliens. Ça s’est produit avec les armées égyptienne, irakienne, syrienne et sans doute algérienne.

Mais le chaos est contagieux et peut toucher les monarchies du Golfe. Celles-ci seraient-elles les grandes perdantes face à l’axe chiite ?
Dans l’esprit de certains dirigeants américains, c’est ce qui va arriver. Un ancien directeur de la CIA a dit qu’il fallait s’occuper des pays comme la Syrie et l’Égypte, déstabiliser huit pays… L’idée, c’est de leur « préparer » un islam qui leur convienne et d’aider les musulmans à accéder au pouvoir. Quand ces pays auront bien été déstabilisés, alors on pourra s’occuper de l’Arabie Saoudite. Le pacte de Quincy signé en 1945 a été renouvelé en 2005 pour soixante ans, mais il ne durera pas. Les États-Unis n’ont pas aidé le shah à se maintenir au pouvoir. Il n’était plus fréquentable, il a été renversé. Résultat, l’ayatollah Khomeiny a aussitôt pris le pouvoir, et l’Iran est devenu un des ennemis publics numéro un de l’Amérique. Jusqu’en 1979, ce pays était pourtant l’allié stratégique, y compris l’allié nucléaire. Il existait une vraie coopération entre l’Iran et les États-Unis dans ce domaine, avec un traité, des laboratoires, etc.

La question nucléaire a été mise à l’ordre du jour en 2002. Après que l’Iran eut le temps de s’occuper de l’Irak… Avant on n’en parlait pas. Puis les Européens, avec des Américains qui en arrière-plan soutenaient la démarche, se sont benoîtement rappelé du traité de non-prolifération… "En France, on a tendance à saucissonner. Or le rapport entre la crise syrienne et la crise ukrainienne est évident".

On est au cœur d’une nouvelle guerre froide avec l’Ukraine. Jusqu’où ce conflit va-t-il reconfigurer le nouvel ordre mondial en gestation ? Quels sont les effets sur le Grand Moyen-Orient ?
En France, on fait rarement un lien entre les différents problèmes, on a tendance à les saucissonner. Cela empêche une compréhension de la situation. J’ai peu entendu les gens établir un rapport entre la crise syrienne et la crise ukrainienne. Pourtant, il est évident. Il n’y aurait pas eu de relance de la crise ukrainienne s’il n’y avait pas eu la crise syrienne. Autrement dit, si la Russie avait laissé tomber Bachar, il n’y aurait pas eu une crise ukrainienne à ce niveau de gravité. On s’en serait accommodés. On a fait la surenchère surtout pour enquiquiner la Russie.

Sans la crise ukrainienne, les Brics auraient-ils pris la même importance sur la scène internationale ?
Sans la crise syrienne il faut dire. Car la crise ukrainienne est un développement de la guerre en Syrie. La guerre d’Ukraine s’inscrit dans le grand mouvement qui a déclenché les printemps arabes. En même temps qu’on essaie de contrôler des pays arabes musulmans et d’étendre petit à petit la zone de crise, on tente de casser ce qu’était l’URSS, réduite à la Russie. On veut contrôler la zone d’influence russe et la réduire au strict minimum. La Yougoslavie, en tant que pays communiste indépendant, était la partie la plus exposée; elle sera dépecée. Pour permettre l’intégration de toute l’Allemagne réunifiée dans l’Otan, le chancelier Kohl et Bush avaient promis à Gorbatchev que l’élargissement de l’Otan s’arrêtait là. Gorbatchev a reconnu avoir été berné. Cela a sonné la fin de la stabilité internationale. Le pacte de Varsovie a vécu, d’anciens États adhèrent à l’Union européenne et passent à l’Otan. Avec l’entrée des pays baltes dans cette organisation, la Russie est encerclée. Mais c’est la Géorgie qui a été la ligne rouge, puis l’Ukraine. La Géorgie a été le symbole du tournant de Poutine, qui avait au début décidé de collaborer avec les Occidentaux.

Quel est l’avenir du projet du Grand Moyen-Orient ?
Le projet démocratique certainement, même si, à mon avis, il n’y aura pas de démocratie, ni de printemps arabes. Le projet de domination reste, même s’il ne va pas forcément se réaliser. L’enjeu est toujours là pour les Américains. La ceinture verte est toujours utile pour encercler le postcommunisme. Même si la Chine est un régime aménagé, il est prudent de le « contenir » en quelque sorte. Les Occidentaux parlent toujours d’une opposition modérée en Syrie, je ne sais pas où ils la voient, mais c’est leur discours. Ils arment une opposition qui est en fait celle des djihadistes… L’alliance qui s’est forgée progressivement entre la Turquie, l’Arabie Saoudite et les Occidentaux, notamment États-Unis, France, Angleterre, alliance de circonstance s’il en est, résiste encore.

La Syrie peut-elle reprendre son autorité sur l’ensemble du territoire ?
Si on la laisse faire, je pense que oui. Le discours sur la démocratie est de moins en moins crédible. On n’a pas à intervenir dans les pays, même pas en Arabie Saoudite qui doit évoluer toute seule.

Pourquoi l’Arabie Saoudite exporte-t-elle son idéologie?
Elle exporte son idéologie pour éviter d’être attaquée à son tour. Mais celui qui a une vision universaliste, c’est le leader turc Erdogan. Les projets qu’il concoctait avant le printemps arabe étaient différents. Il était proche de la Syrie et de la Libye. Maintenant, il est le soutien des Frères musulmans. Il reçoit les visiteurs étrangers dans le palais du Sultan avec une garde d’honneur de de vingt-huit soldats qui représentent vingt-huit provinces ottomanes. Ce gouvernement islamiste turc est nostalgique de l'Empire perdu.

* Michel Raimbaud est l'auteur de "Tempête sur le Grand Moyen-Orient", Éditions Ellipses, 576 p., 24 euros.
 

TVL : Michel Raimbaud démonte le mythe des printemps arabes

 

mardi, 17 juin 2014

Le document secret qui prouve que le «printemps arabe» a été provoqué par les Etats-Unis

Le document secret qui prouve que le «printemps arabe» a été provoqué par les Etats-Unis

Auteur : Sonia Baker 
Ex: http://www.zejournal.mobi

 

Un document rendu public par un think tank américain révèle que le «printemps arabe» est loin d’être un mouvement spontané de populations avides de changements politiques, mais bel et bien une reconfiguration mûrement réfléchie et orchestrée par l’administration américaine.

L’organisation Middle East Briefing (MEB), qui se base sur un rapport officiel du département d’Etat américain, confirme l’implication de la Maison-Blanche dans les «révolutions» ayant secoué de nombreux pays dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Le document en question, qui date du 22 octobre 2010 et intitulé «Middle East Partnership Initiative : Overview», est confidentiel et le MEB n’a réussi à le consulter que grâce à la loi Freedom of information Act.

Le pays de l’Oncle Sam a concocté dans ses officines de nombreuses stratégies pour défaire les régimes dans les pays ciblés en s’appuyant sur «la société civile» qu’il arrive à contrôler après avoir effectué un travail de fond sur les organisations non gouvernementales (ONG). L’approche américaine consiste à manipuler ces ONG pour qu’elles s’inscrivent en droite ligne de sa politique étrangère et de ses objectifs en matière de sécurité interne, note MEB.

«The Middle East Partnership Initiative (MEPI) est un programme régional qui renforce les citoyens du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord afin de développer des sociétés plurielles, participatives et prospères. Comme le démontrent les chiffres fournis dans cette évaluation, le MEPI a évolué depuis son lancement en 2002 pour devenir un outil flexible dans la région pour un appui direct aux sociétés civiles autochtones, appui qui est intégré dans la diplomatie du gouvernement américain dans la région», peut-on lire dans le rapport du département d’Etat qui use et abuse du langage diplomatique pour masquer la nature hégémonique de cette initiative. Dans la section intitulée «comment le MEPI fonctionne», il y est clairement expliqué que les principaux objectifs du MEPI sont de «constituer des réseaux de réformateurs qui échangeront leurs connaissances et s’entraideront, et de catalyser le changement dans la région ».

La subversion financée par les ambassades américaines

L’administration Obama ne lésine pas sur les moyens pour réussir son ingérence dans les affaires internes des pays en point de mire. Les subventions locales «apportent un soutien direct à des groupes de citoyens autochtones, et représentent désormais plus de la moitié des projets de MEPI», note le rapport.

«Des agents désignés dans les ambassades américaines gèrent le financement et sont en liaison directe avec les différentes ONG et les groupes composant la société civile» qui bénéficient de ces subventions. «Les projets spécifiques aux pays visent à répondre aux besoins locaux en matière de développement tels qu’identifiés par les ambassades, les réformateurs locaux et notre propre analyse du terrain.

Les développements politiques dans un pays peuvent induire de nouvelles opportunités et de nouveaux défis pour la réalisation des objectifs de la politique du gouvernement américain, et le MEPI va transférer les fonds nécessaires pour répondre à ces besoins», souligne-t-on encore.

Il va sans dire que les initiateurs de ce programme zappent les institutions locales et les gouvernements. Il y est en effet indiqué que le MEPI a pour seuls interlocuteurs les acteurs de la société civile à travers les ONG parties prenantes basées aux Etats-Unis et dans la région concernée.

«Le MEPI ne fournit pas des fonds aux gouvernements étrangers et ne négocie pas des accords d’assistance bilatéraux», relève le rapport. Selon MEB, le document énumère une liste de pays ciblés en priorité par les desseins inavoués de l’establishment américain.

Il s’agit du Yémen, l’Arabie Saoudite, la Tunisie, l’Egypte et le Bahreïn. La Libye et la Syrie ont été ajoutées une année après l’élaboration de ce rapport du département d’Etat. Pour ce qui est de l’Egypte, on y apprend que l’administration américaine misait sur le mouvement des Frères musulmans, jugé compatible avec la politique étrangère du gouvernement américain. L’administration d’Obama assure même «le service après-vente» de «ces révolutions» qui participent à remodeler le «Grand Moyen-Orient» selon la vision américaine.

Un bureau de coordonnateur spécial des transitions dans le Moyen-Orient a été créé en septembre 2011. William B. Taylor a été nommé à sa tête. Ce diplomate s’y connaît en révolution, puisqu’il était l’ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine durant «la révolution orange», de 2006 à 2009. Selon le rapport du département d’Etat, le bureau du coordonnateur spécial des transitions dans le Moyen-Orient coordonne l’assistance du gouvernement américain «aux démocraties naissantes» dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont l’Egypte, la Tunisie et la Libye.

 - Source : Sonia Baker

samedi, 07 juin 2014

Victorias electorales de Assad y Sisi ponen fin a la “primavera árabe”

sissi333x2048.jpgVictorias electorales de Assad y Sisi ponen fin a la “primavera árabe”

El analista israelí en temas árabes Avi Issacharoff escribió en el periódico Maariv que el perfil de Oriente Medio ha ido cambiando continuamente desde diciembre de 2010 y todos aquellos que han intentado realizar pronósticos han descubierto la dificultad de esta tarea.

Sin embargo, lo que está sucediendo en estos días, las victorias electorales del nuevo presidente egipcio, Abdel Fattah al Sisi, y del presidente sirio, Bashar al Assad, marcan el fin informal de la así llamada “Primavera Árabe”.

El periódico añade que aunque es todavía demasiado temprano para dar la despedida a las revoluciones y los revolucionarios en Oriente Medio, las dos elecciones –la egipcia que fue celebrada esta semana- y la siria -que tendrá lugar en los próximos días- han supuesto el cierre de una etapa, que estuvo caracterizada por la demanda de cambios, el caos y la inestabilidad.

En la actualidad, el desafío del terrorismo y de la falta de seguridad han llevado a que las poblaciones árabes están ya cansadas de revueltas y conflictos y busquen asegurar la estabilidad y el desarrollo.

En Egipto, el establishment político anterior ha vuelto al poder a través de Abdul Fattah al Sisi y busca destruir a los Hermanos Musulmanes, la cofradía que ha sacado provecho de las revoluciones y revueltas árabes en varios países. En Siria, Assad continuará siendo el jefe de estado aunque la guerra civil continúe durante un cierto tiempo más. La votación masiva de los sirios en Beirut es el reflejo de un cambio en la opinión pública siria que comprende que Assad es la garantía de la estabilidad futura y de la derrota definitiva del terrorismo que asola el país.

El periódico destaca también que estos acontecimientos tienen lugar en un momento en el que el Líbano busca un nuevo presidente que sustituya a Michel Suleiman y en el que se ha producido el acuerdo entre Hamas y Fatah para el establecimiento de un gobierno de unidad.

Las repercusiones de este último hecho no están claras para Israel, pero los actuales acontecimientos en Oriente Medio y el refuerzo en general del poder de los estados y gobiernos árabes pueden no ser favorables para los intereses israelíes.

Al-Manar

dimanche, 09 mars 2014

Colour Revolutions – Opium of the People

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Tony Cartalucci:

Colour Revolutions – Opium of the People

Karl Marx said of religion: 

Religious suffering is, at one and the same time, the expression of real suffering and a protest against real suffering. Religion is the sigh of the oppressed creature, the heart of a heartless world, and the soul of soulless conditions. It is the opium of the people.

The abolition of religion as the illusory happiness of the people is the demand for their real happiness. To call on them to give up their illusions about their condition is to call on them to give up a condition that requires illusions. The criticism of religion is, therefore, in embryo, the criticism of that vale of tears of which religion is the halo.

When Karl Marx wrote this, organized religion was very much the solace of so many people -people who might have otherwise sought more effective means of alleviating their daily suffering had this opiate not been available. Overtime, that solace was slowly eroded and replaced by an entire medicine cabinet full of “opiates.” From sports to TV, to video games and social media, there is a vast multitude of illusions we cling to today that provide a “soul to soulless conditions.”

Among them, it can easily be argued, is modern Western-style “democracy” which is perhaps one of the most insidious. Perpetually offering the promise of a better tomorrow, never actually delivered but always just one elections away from being realized – it is the strongest of all the opiates we sedate our anger, dissatisfaction, and will to effect change ourselves with.

US 2012 Elections

US elections in 2012 pitted “conservative Republican” Mitt Romney against “liberal Democrat,” Barack Obama. To so many millions of people, it was a pivotal moment in American history, with the fate of the nation, and in many ways the world, at the mercy of the electorate. In reality, the same corporate-funded policy think tanks were authoring the agendas of both men, who, while holding the position of “commander in chief,” would ultimately be at the mercy of an unelected “board of directors” consisting of corporate-financier interests that hide behind the facade of “democracy.”

Indeed, the wars, geopolitical maneuvering, and extraterritorial economic pursuits of the United States unfolding for 8 years under US President George Bush, continued or were expanded in earnest under President Obama. Wars engineered years ago under Bush were rebranded and sold under Obama. Instead of being a component of the unending “War on Terror,” they took on a more suitable “liberal,” “humanitarian” theme, however, these conflicts were nonetheless part of a predetermined, decades-spanning geopolitical campaign to maintain and expand US hegemony across the planet.

What then did the 2012 elections accomplish? They gave people the fleeting hope that the policies they’ve held in contempt under Bush would somehow be reversed, that justice would be served, and that progress would be made. Instead of effecting real change, locally and pragmatically, the people turned to their opiate of voting booths, campaign slogans, and the promise of a quick fix and in the end simply compounded their problems further.

The Arab Spring

For many, the so-called “Arab Spring” began in 2011. In reality, it was yet another barbiturate formulated by the corporate-financier elite to leverage dissatisfaction across the Middle East and North Africa (MENA), bringing in geopolitical change favorable for themselves without actually addressing any of the problems of the people they planned on using. The campaign in fact started as early as 2008 in New York City where the leaders of the Tahrir Square Egyptian protests would receive marching orders, training, and equipment from the US State Department via its inaugural Alliance of Youth Movements (AYM) summit.

For all the promises of the Arab Spring, not only in Egypt, but in other nations such as Tunisia and Libya, what clearly took place instead of a progressive revolution, was the installation of dictatorships and terror networks that have since mired each nation in varying degrees of violence, repression, and socioeconomic regression. The Western-backed Muslim Brotherhood was resurrected after the people of MENA fought decades to eradicate their fanatical, corrosive political influence. The nations of Libya and Syria in particular, have suffered the most, with their so-called “revolutions” turning into overt, violent, Western-backed proxy wars seeking regime change.

In Libya, with Western-aligned big-oil executives like Abdurrahim el-Keib literally thrust into power, the opiate-high of “democracy” rushing during the early stages of the “Arab Spring” fully crashed, leaving the people of Libya with a hangover that will last them years, if not decades.

A similar scenario has been playing out in Syria, where the narrative of “democracy” and “revolution” has also fully unraveled, leaving what is clearly a proxy war being fought by the West against the government of Syria and its allies, including Lebanon, Iran, and Russia.

With these disturbing examples illustrating the true nature of “democracy,” and the suffering, exploitation, and conflict is serves as a painkiller for, one might think the global population would be wary of its use in similar scenarios playing out elsewhere.

Ukraine

“Freedom” and “democracy” have once again been invoked in the streets of Kiev, Ukraine. Literal Neo-Nazis, with overt support from the US (with US Senator John McCain even flying to Kiev and taking to the protesters’ stage) are attempting to overrun the country and guide it into the jaws of Wall Street, London, and their EU supranational socioeconomic consolidation.

The mobs have turned violent, and carried out what is essentially a coup. Like a medieval surgeon hacking away at a doomed patient, the opium of democracy and progress are pumping through the veins of Ukraine to mask what is most likely going to be a fatal operation. In reality, nothing the protesters have demanded will lead to anything more than a geopolitical reordering of the nation. No solutions have been put forward regarding the actual socioeconomic woes the people of Ukraine face, in fact, the current trajectory of Ukraine toward the EU seems to guarantee those woes, like they have in Greece, Spain, and else where, will only be compounded.

Thailand

Western-style “democracy” has been animating the corpse of US-backed dictator Thaksin Shinawatra for nearly a decade. His regime had long lost the popularity, trust, and legitimacy it initially held back in 2001 when Thaksin first came to power in a wave of faux-populist policies. Over the years, mass murder, astronomical financial and political abuse and corruption, oppression, and violence have become the hallmarks of his regime. Starting in late 2013, protesters began filling the streets.

Protesters however, and unlike others who took to the streets during the “Arab Spring” or in Ukraine, knew simply holding “elections” would not solve the problem. They realized the system was rigged and that the term “democracy” was being abused as a facade behind which the regime carried out its multitude of crimes.

 

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The West however, has attempted to maintain this facade, declaring the protesters “anti-democratic.” Not only is this to preserve a pro-West regime in Thailand, but to protect the reputation of “democracy” in general as the one and only solution to people’s problems.

Unlike the “Arab Spring” or in Kiev where “democracy” and “freedom” are the rallying calls, Thai protesters have a long, enumerated, and very specific list of demands. They seek to reform Thailand so that “democracy” can no longer serve as a carte blanche for a regime to hide behind. They also seek to reverse the many sovereignty-infringing policies enacted by the Thaksin regime – so unlike Ukraine that is seeking to further hand itself over to foreign interests, Thailand is attempting to do quite the opposite.

To see just how acute awareness is in Thailand regarding the non-solution that is Western-style “democracy,” recent general elections held on February 2, 2014 were boycotted by more than half the population. In some provinces, elections were not even held. Of those that did cast ballots, many elected to deface them or fill in “no vote” as a form of protest. Thais understand that “voting” is not going to fix their problems.

Understanding That Democracy is Not the Solution is the First Step of Finding Real Solutions

For Thais, and for that matter, anyone who can see through the theater of campaigns, elections, and “democracy” in general, it becomes obvious that this opiate, this attempt for us to mask our problems with quick, ineffectual solutions, is untenable. Understanding this may leave us apparently rudderless, our ills entirely unaddressed. However, understanding this, as Marx suggested, is the first step toward finding real solutions.

In Thailand, the various ministries charged with administering the country are incapable of doing so. Without a functioning government, it is up to the people themselves to get organized locally and begin solving problems themselves. For the protest itself, rice farmers that have gone unpaid for now over half a year, are being helped through charity of various kinds. Ideas on how to pragmatically restore the agricultural industry in Thailand are being explored, and individuals are taking the initiative to empower farmers with knowledge and skills that will serve them a lifetime, rather than temporary and tenuous handouts that may or may not be there for them tomorrow.

Similarly in Ukraine, those with genuinely good intentions, falling into the Western trap of “democracy promotion,” would serve themselves better to enumerate their real problems and real solutions to them. Certainly a poor economy and a lack of opportunities cannot be cured by stuffing a piece of paper into a ballot box, empowering others to do what is both our own right and duty to perform.

Economies can be lifted up by education, institutions, organization, collaboration, and innovation – none of which requires a corrupt politician or a treaty with the EU to acquire. Around the world, people are organizing themselves locally to pursue new models of economic prosperity, innovation, education, and real pragmatic progress, independently of traditional political paradigms.

With the “Arab Spring” in ruinous flames in hindsight, we can see the damaging effects our addiction to the opiate of Western-style “democracy” has wrought. It is to numb us to our situation so that we never desire to truly rectify it with lasting, real solutions. Had the Arabs enumerated their real, daily grievances and formulated constructive, pragmatic solutions to solve them, they could have avoided a cycle of struggle, violence, and conflict that have left them demonstrably worse off today than when their “revolution” started in 2011. The “Arab Spring” was a failure because those that engineered it never intended for it to be a success – at least not in terms of lifting people up and moving their nations forward.

Before we expend any more energy debating politics, discussing candidates, and rushing off to the voting booth to “fix” our problems, we must realize that by doing this, we have never actually “fixed” anything. We have simply granted the corrupt special interests that dominate and drive our destiny more time to continue enriching themselves at our expense, but always behind a carefully orchestrated facade of “democracy.” When next protesters take to the streets, or a dictatorship attempts to hide behind this facade of “democracy,” let us try to unravel what the real issues are and what real solutions there might be to sort them out before the blood begins to flow, the smoke begins to billow, and the cycle of political struggle continues to turn perpetually beyond the benefit of the people.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazine “New Eastern Outlook”

lundi, 28 octobre 2013

Revolten in der islamischen Welt – Türkei, Syrien und Ägypten – Endstation arabischer Frühling?

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Revolten in der islamischen Welt – Türkei, Syrien und Ägypten – Endstation arabischer Frühling?

Ex: http://www.andreas-moelzer.at

Gut drei Jahre nach Beginn der Welle von Protesten, Aufständen und Revolutionen gegen die autoritär herrschenden Regimes etlicher Staaten im Nahen Osten und Nordafrika ist Ernüchterung eingekehrt. Die erwartete Demokratie und den erträumten Wohlstand hat der „Arabische Frühling“ keinem Land gebracht. Ganz im Gegenteil: Die islamische Welt scheint sich schwer zu tun mit der Demokratisierung, daran können auch Abermillionen an Subventionen aus dem Westen nichts ändern. Und auch die sogenannte „islamisch geprägte Demokratie“ des Musterknaben Türkei hat jüngst gezeigt, wie weit man tatsächlich vom westlichen Demokratieverständnis entfernt ist.

Der Preis der Arabellion – Teures Öl

Aus Angst vor politischen Umstürzen halten die Regierungen ölreicher Länder ihre Bevölkerung mit Vergünstigungen bei Laune, dafür verzichten die Bürger auf ihr Recht auf politische Partizipation. Die dafür anfallenden erhöhten Ausgaben belasten die Budgets der Ölförderländer. Und das wiederum treibt den Ölpreis in die Höhe. Ebenso wie die finanziellen Unterstützungen der Ölstaaten für die syrischen Rebellen und das ägyptische Militär finanziert werden müssen. Auch die Syrien-Krise und die Spannungen im Sudan wirken sich negativ auf die Ölversorgung aus. Ein Präventivkrieg Israels und der USA gegen den Iran (um die Anlagen des iranischen Atomprogramms zu zerstören) würde den Ölpreis gar in lichte Höhen katapultieren.

Türkische Schein-Demokratie

Gewiss, verglichen mit den Diktaturen und Mullah-Regimes anderer Länder mag das Land am Bosporus mit seiner islamisch geprägten Demokratie tatsächlich ein Fortschritt sein. Allerdings hat Premier Erdogan jüngst sein wahres Gesicht derart gezeigt, sodass selbst die größten EUphoriker in Brüssel nicht länger schönreden können, dass Ankara sich kaum in Richtung Europäische Union bewegt und es hinsichtlich der Grund- und Menschenrechte, die laut den Kopenhagener Kriterien Grundvoraussetzung für einen EU-Beitritt sind, große Mankos gibt.

Schon der Prozess gegen die angeblichen „Ergenekon-Verschwörer“ mit einer ganzen Reihe von Missachtungen rechtsstaatlicher Prinzipien hat gezeigt, wie ernst es Erdogan mit der Demokratie wirklich ist. Ergenekon wurde als Freibrief missbraucht, gegen all jene vorzugehen, die sich der Ideologie der Regierung widersetzten. Nach wie vor ist die Türkei hinsichtlich Meinungs- und Pressefreiheit eher mit einem Dritte-Welt-Staat als mit einem europäischen Land zu vergleichen. Seit dem dritten Wahlsieg der AKP vor zwei Jahren braucht Erdogan die Medien nicht länger mit einer Klageflut einzudecken. Aus Angst, keine staatlichen Inseratenaufträge mehr zu erhalten, oder wirtschaftlich ruiniert zu werden, wagt keiner mehr auch nur die leiseste Regierungskritik. Als die Mehrheit der türkischen Presse die Proteste um den Istanbuler Gezi-Park im Mai einfach ignorierte und die Behörden brutal gegen die Demonstranten vorgingen, da konnte selbst Brüssel nicht länger so tun, als wäre alles eitle Wonne. Auch der Friedensprozess, den Ankara und die kurdische PKK gerade erst im Frühjahr vereinbarten, scheint gescheitert. Bestenfalls gibt es Alibi-Zugeständnisse an die Kurden. Und anders als die Bürokraten im fernen Brüssel, welche Reformen auf dem Papier oft für bare Münze nehmen, ließen sich die Kurden nicht mit leeren Worten abspeisen. Die Christen werden weiter diskriminiert, der Armenier-Genozid wird geleugnet, das Zypernproblem ist völlig ungelöst, und natürlich ist die Türkei auch ein Frontstaat zu Syrien, was für Europa auch ungeahnte Probleme brächte, wenn sie Mitglied wäre.

Die Lira-Flaute

Mit seinem Vorgehen gegenüber den Demonstranten hat Erdogan viel an internationalem Vertrauen verspielt. Dabei ist die Türkei auf den kontinuierlichen Kapitalstrom aus dem Ausland angewiesen. Hinzu kommt, dass die Lira seit langem unter enormen Abwertungsdruck steht. Außerdem ist das Land stark von Energieimporten abhängig, was angesichts steigender Erdölpreise zusätzlich auf die Lira drückt.

Nachdem die Kombination aus kränkelnder Währung und tiefen Zinsen keine neuen Investoren lockt und in den letzten Jahren notwendige Reformen verabsäumt wurden, wird es wohl auch mit der Türkei wirtschaftlich bergab gehen. Gerade dem (durch EU-Vorbeitritts-hilfen mitfinanzierten) steigenden Wohlstand hat Erdogan indes seinen Aufstieg zu verdanken. Und wie wird er dann erst mit den zu erwartenden sozialen Unruhen und Protesten umgehen?

Unregierbares Ägypten

Nach dem Militärputsch gegen Mursi, der zwar auf demokratischen Wege zum Präsidenten gewählt wurde, indes undemokratisch regierte und es verabsäumte, sich um die strukturellen Probleme zu kümmern, war das Land in zwei unversöhnliche Lager gespaltet. Die USA waren mehr um die Entwicklung des ägyptischen Militärs besorgt, das sie seit Jahren großzügig unterstützten, und multilaterale Kreditgeber verlangten Finanzreformen, während die Unterstützung der ohnedies bereits angeschlagenen Wirtschaft in den Hintergrund geriet. Die politischen und wirtschaftlichen Probleme des Landes schaukeln sich seitdem gegenseitig hoch. Damit mutierte Ägypten zu einem weitgehend unregierbaren Land, das nach wie vor auf großzügige Spenden aus dem Ausland angewiesen ist. Jener Demokratisierungsprozess, der einst als Vorbild für andere arabische Länder galt, liegt nun also in Scherben.

Ratloser Westen

Der demokratisch gewählte Muslim-Präsident Mursi in Haft während der Ex-Diktator entlassen wurde – das gilt als symbolisches Ende der Demokratie-bestrebungen Ägyptens. Unterdessen werden die Muslimbrüder immer mehr niedergeschlagen und in die Illegalität getrieben. Damit wiederum steigt die Gefahr der Radikalisierung.

Als Reaktion auf die anhaltende Gewalt in Ägypten hat die EU ihre Waffenlieferungen ausgesetzt. Drohungen, den Geldhahn zuzusperren, verpuffen erfolglos. Denn die Muslimbrüderschaft, die mit Mursi vorübergehend an der Macht war, wird seitens der arabischen Monarchen als Bedrohung für den eigenen Herrschaftsanspruch angesehen. Solange jedoch das ägyptische Militär von den arabischen Ölstaaten finanziert wird, bleibt der Westen ohnmächtig.

Blutiger Bürgerkrieg in Syrien

Als er im Vorjahr eine „rote Linie“ definierte – dem Einsatz von Chemiewaffen – ließ US-Präsident Obama in dem seit mehr als zwei Jahren tobenden syrischen Bürgerkrieg nur eine Option für einen Militäreinsatz offen. Da es indes in Syrien nichts zu gewinnen gibt und sich das Chaos im Falle einer Intervention nur vergrößern (schlimmstenfalls sogar die ganze Region destabilisieren) könnte, wurde weltweit nach Auswegen gesucht, um dem mit dem Giftgas-Angriff (bei dem es noch dazu jede Menge Ungereimtheiten gibt) unter Zugzwang stehenden Obama eine Möglichkeit zu bieten, sich aus dieser Sackgasse wieder heraus zu manövrieren. Schließlich hat niemand Interesse dran, dass der Westen auch Kämpfern al-Quaida-naher Gruppen, die ja im syrischen Bürgerkrieg eine große Rolle spielen, quasi Feuerschutz gibt.

Christenverfolgung

Christen sind nachweislich die weltweit am meisten verfolgte Gruppe. Immer mehr werden Christen zur Zielscheibe der Rebellen in Syrien. Oft werden sie entführt - mit hohen Lösegeldforderungen. Wie Ägypten und Libyen zeigen, steht auf Sicht in Syrien keine Demokratie im westlichen Sinne zu erwarten. Die EU darf sich jedenfalls nicht in den Syrien-Konflikt hineinziehen lassen und muss eine Strategie für ein Post-Assad-Syrien mit Schwerpunkt auf eine Verbesserung der Lage der Christen entwickeln.

Ist Demokratie in arabischen Ländern möglich?

All diese Beispiele führen deutlich vor Augen: Weder Millionen-Subventionen noch der sogenannte Annäherungsprozess an die EU bringen zwangsläufig mehr Demokratie in ein Land. Das sind Werte, für die die Bürger selbst kämpfen müssen, demokratische Prinzipien müssen von einer Gesellschaft getragen werden, die sich für die Einhaltung dieser Spielregeln auch einsetzt. Und Demokratie sowie Verbesserungen der Lebensbedingungen brauchen Zeit. Die Geduld dafür haben aber die wütenden Menschen in den arabischen Staaten nicht. Manche Experten sind der Ansicht, dass die Trennung von Staat und Religion, wie sie sich in Europa mühsam entwickelte, das Fundament ist, auf dem eine Demokratie erst gebaut werden kann. Und genau gegen diese Trennung in der Türkei, den sogenannten Laizismus, ist Erdogan unter dem Vorwand der Demokratisierung und des EU-Beitrittes vorgegangen, indem er das Militär, traditioneller Hüter der türkischen Laizität, unter zustimmenden Jubel der Brüsseler Granden aus den Machtpositionen hievte. Die Türkei betreibt durch ihre Regierung eine Politik der Islamisierung im Inneren und nach außen hin eine neo-osmanische Machtpolitik. Wir müssen uns also klar sein, dass diese Beitrittsverhandlungen im Grunde ein Hohn sind, der schnellstmöglich abzubrechen ist. Wir müssen uns klar sein, dass die Türkei natürlich ein wichtiger Partner für die EU ist, aber sicher kein europäisches Land. Sie wird es auch nicht werden.

samedi, 31 août 2013

What the Arab Spring Tells Us About the Future of Social Media in Revolutionary Movements 1

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What the Arab Spring Tells Us About the Future of Social Media in Revolutionary Movements 1

 

By Richard A. Lindsey

Ex: http://attackthesystem.com

 

Introduction

 

The Arab Spring spawned a series of revolutionary movements that are unique in that they utilized social media as an effective means to spread information and promote insurgent agendas. This revelation deserves consideration in all future discussions of revolutions and the concepts of ideology, narrative, momentum and unifying motivations. The Arab Spring uprisings are the first collective movements of their kind in the Middle East after the internet and social media revolutions of the late 20th/early 21st centuries, and tactics, techniques and procedures utilized by resistance populations during the Arab Spring may affect future movements. The factors of social media affecting public opinion and international support, rapid dissemination of news, widespread messaging, and the ability of the individual to spread information globally are relatively new phenomena during revolutions. Likewise, regimes and counter-insurgents can implement social media to meet their own agendas in never before seen ways. That the future of revolutionary movements in globalized societies will involve social media is assured, but the degree to which it will is yet to be determined.

 

Phases of Insurgency

 

Before discussing how social media affected the Arab Spring and will affect future revolutionary movements, first it is important to identify how revolutions are phased. There comes a point in any insurgency where it must move beyond the reach of social media, and tangible gains must be made on the ground – positions occupied, personalities deposed, systems replaced, logistics realized, and governments overthrown. Messaging, information, ideology and narrative are only an aspect of a successful insurgency, albeit a truly necessary aspect.

 

U.S. Army Special Forces doctrine identifies three phases of insurgencies: the Latent/Incipient Phase, followed by Guerrilla Warfare, and finally a War of Movement.[i] Drawn from the writings of Mao Tse-Tung, this doctrine admits that although “successful insurgencies pass through common phases of development…not all insurgencies experience every phase…[and] the same insurgent movement may be in different phases in separate [locations].”[ii] The first phase, Latent or Incipient, offers the greatest opportunities for social media as an organizing tool and informational vehicle. During this phase, leadership or organizers of resistance movements must recruit, spread ideology, establish cellular intelligence networks, and develop sources for external support. Social media offers a conduit for communication, and facilitates these activities. Social media cannot conduct the attacks and sabotage, establish the administrations and organizations, or advance the social and economic development that is crucial to the latter phases of an insurgency. As Barrie Axford says in “Talk About a Social Revolution: Social Media and the MENA Uprisings,” “[t]he digital public sphere, if such it is, may increase the number and range of participants but, in terms of outcomes, it could still be argued that bombs, guns, and Apache attack helicopters tip insurrections and win revolutions.”[iii]

 

Nevertheless, the mobilization of ideas and people is a consistent requirement throughout, and clandestine communication can be enhanced with social media. As has been seen in Syria, social media offers a medium for obtaining international sympathy and support for a cause. Propaganda, one of the rebels’ greatest tools, is made easier and more efficient by technology. Furthermore, recruiting new insurgents, traditionally one of the more difficult tasks of an insurgency, is made much easier by social media. As Steven Metz observes in “The Internet, New Media, and the Evolution of Insurgency,” it “takes a special person to become an insurgent, to undertake the per­sonal danger and hardship it entails…[and] finding those rare people was difficult…[but] the Internet and new media greatly increase the ability of insurgents to find the type of recruits they are seeking.”[iv] With the creativity of its users as its major limitation, social media will likely play a larger role in future revolutionary movements for both insurgents and counterinsurgents alike.

 

Information as a Weapon

 

“If you want to liberate [a people], give them the Internet.” – Wael Ghonim, Egyptian Activist[v]

 

The difference between an insurgent, revolutionary, disenfranchised citizen, or terrorist is simply a matter of perspective. Bashar al-Assad would like the world to see the Syrian rebels as terrorists. They would like the world to see al-Assad’s regime as oppressive, criminal and inhumane. Whereas the Syrian regime attempted to control traditional media and frame its message through press conferences, rebels used YouTube and social media to provide real-time footage of the conflict, portraying the regime in a negative light. Axford notes that “[t]he ‘spin’ on images relayed to the outside world by amateur clips sent via cell phone or posted on Facebook became that of innocent civilians gunned down by marauding troops, not desperate times for the forces of law and order.”[vi] Amateur video showed rebels across the region the location of Syrian Army Republican Guard convoys, air assets and checkpoints. The process of information collection and processing known to the U.S. military as Intelligence Preparation of the Battlefield, which is normally conducted by thorough research and includes the mapping of threat composition and disposition, was achieved for the rebels via compiling scores of amateur videos uploaded by hand-held devices. It is this enriched content that makes YouTube one of the most explosive forms of social media, as there is a vast difference in sometime saying what is happening via Twitter or telling you how they feel about it via Facebook and them actually showing you via video. In Syria, disabling the cell network to counter this reality would only play into the rebels hands, but it was this cell network that was being used so effectively against the regime. Thus is the conundrum that social media places into the hands of oppressive or authoritarian regimes. Information has always been a weapon, but now its accessibility and usability is reaching into never before seen realms.

 

In 2012, Alex Choudhary and others compiled hundreds of thousands of tweets concerning Egypt during its 2011 revolution to analyze what “trended,” why it trended, and what the pulse of the nation was. They noted that, overall, “[t]he discussion was marked by strong negative sentiment less cohesive than for other types of Twitter topics,” but that inspirational stories (human interest) constituted over 15% of tweets and general news covered up to 65%.[vii] An overall picture of the Twitter scene in Egypt shows that (a) the population was disenfranchised, (b) they were thirsty for updates on events, and (c) they still cared about personal-level stories during the revolution. Negative tweets about Mubarak’s government, tweets about personal hardship, and tweets about events affecting each dominated Egypt in 2011. Over 5 million Egyptians were on Facebook at the start of the revolution, and the page “We Are All Khaled Said” is credited with aiding youth movements in organizing and facilitating messaging and outreach to other populations, including the 18-day occupation of Tahrir Square.[viii] Statistically, according to Emma Hall, Facebook users in Egypt rose from 450,000 to 3 million in the six months following the revolution, and now stand at 5 million.[ix] In Egypt, the role social media played in the most recent revolution may be dwarfed by the role it plays in the next one, as the population appears to be embracing digital technology.

 

Information can take many weaponized forms, but for the revolutionary simply spreading the occurrence of true events may be advantageous. In both Syria and Egypt, government forces activities directed at population and resources control measures (PRCM) played into revolutionary hands and legitimized the narrative and ideology of the partisans, insurgents, opposition and rebels of those nations. The modern, globalized world is also information-starved, and social media has adapted to this reality. In 2009, Twitter changed its prompt from “what are you doing?” to “what’s happening?” and, as Blake Hounshell says, “[o]ne of the fastest ways to tell whether someone’s not worth following is if they’re still answering that first question.”[x]

 

Another weaponized form of information is propaganda, which stands counter to real-time events in that propaganda may or may not be true. Technology, globalization and social media have altered the propaganda landscape permanently. Dennis Murphy and James White note that:

 

The historical use of information as power was primarily limited to nation-states. Today a blogger can impact an election, an Internet posting can recruit a terrorist, and an audiotape can incite fear in the strongest of nation-states, all with little capital investment and certainly without the baggage of bureaucratic rules, national values (truthful messaging), or oversight.[xi]

 

What social media has done, or at least helped, is to weaponize information down to the individual level. Whether social media facilitates information as a weapon in the form of truth or propaganda for the revolutionary, or terrorist, again is subject to a combination of perspective and reality. What is not up for debate is the access to the world that social media has provided to the individual, and vice versa.

 

Limitations of Social Media in Insurgencies

 

“More than a million people have joined a Facebook page of the Save Darfur Coalition, but few among them have taken any additional action to help those in Sudan.” Tweeting Toward Freedom, Wilson Quarterly[xii]

 

As discussed before, social media cannot replace the physical actions required for successful revolutions, especially in the latter Guerrilla Warfare and War of Movement phases where social institutions require decisive alterations, violence may be necessary, and job titles must change. Daniel Schorr puts it well in his article “Iran’s Twitter Revolution,” saying “[p]erhaps one should not exaggerate the effects of the cyberspace battle in Iran…[t]he beleaguered regime still has the instruments of repression, the guns and the truncheons.”[xiii] Furthermore, social media holds minimal utility during the transition phase of an insurgency into a government. As Jon Alterman notes, “[s]ocial media are not evidently helpful in facilitating political bargaining in constitution-writing processes, and social media have only played a limited role in helping form new political parties.”[xiv]

 

But, social media also has its limitations in the first phases of social movements and revolutions, through a phenomenon Malcolm Gladwell calls “weak ties,” or in other words, the kind of ties that individuals share via social media, as opposed to strong ties characteristic of personal relationships.[xv] Gladwell proposes that weak ties do not lead to high-risk activism, and offers the Civil Rights Movement as an example, saying that activists during the Civil Rights Movement were not participating due to shared ideology, but instead due to a personal connection to the movement, through a friend or number of friends.[xvi] On the other hand, Gladwell notes, “Facebook activism succeeds not by motivating people to make a real sacrifice but by motivating them to do the things that people do when they are not motivated enough to make a real sacrifice,” such as donate an average of 9 cents per person to the Save Darfur campaign.[xvii]

 

This argument offers an interesting counter to the social media proponents – the more high-risk a revolution becomes, the less useful social media will be. For example, Facebook may be enough to sway a representative to vote a particular way on an issue, but not enough to force that representative to resign. Assuming personal risk will first require the prerequisite of a personal investment of some sort, and traditional relationships are the most efficient mechanism through which these ties are realized.

 

Another limitation of social media, along the same lines, is a gap in the level of participation of social media users. One million likes on a Facebook page does not translate into one million mobilized volunteers, or even one million people who agree with the cause of the host. As Blake Hounshell notes, “I’ve also been tweeting about the Arab revolutions, pretty much day and night. Does that make me a revolutionary? Not at all. Despite all the sweeping talk about it, Twitter isn’t the maker of political revolutions.”[xviii] While the Tahrir Square occupation was made possible by Facebook, how many users liked the page or indicated they would be there and then did not show up? Such data may not be possible to calculate, but the gaps between weak ties and high-risk activism and the level of participation in a social movement do exist, and they are a weakness to social media’s application in support of an insurgency.

 

Although trends seem to indicate that more and more individuals will use social media as time passes, there is still the question of exactly how many people utilize social media now. In the Middle East, the images of youthful protesters “taking to the streets” with cell phones in hand and terms such as “the Twitter Revolution” tend to mask the facts that indicate that the Middle East is, in fact, not really using social media. According to the White Canvas Group, who presented to us at Fort Campbell a series of statistics on social media usage, Kuwait has the highest usage rate for Twitter in the Middle East – at 8.13%.[xix] The numbers for the Arab Spring countries are even more alarming: Egypt 0.26%, Tunis 0.10%, Libya 0.07% and Yemen 0.02%.[xx] Ironically, the same presentation claimed that in Libya (where revolution succeeded), Twitter participation decreased by 9.37% during the revolution, as compared to Syria (where revolution has not yet been successful), where Twitter participation has increased by 40.18% throughout. Also, Alterman notes that up to 70% of Egyptians have access to satellite television, meaning that television programs such as Al Jazeera, a 20th century source of information and propaganda, were likely a more important player in the revolution than social media.[xxi]

 

Another limitation of social media in insurgencies is the dynamic of leadership and the internal heading of an insurgency, revolution or social movement. As Metz notes, “[t]he early stages of most insurgencies involve as great an internal struggle as an external one.”[xxii] Thus, what appears to be a strength of social media, the involvement of a multitude of users at the individual level, also presents quite the conundrum – who is in charge? When over 100,000 people of Facebook organize a march into Tahrir Square, what is the overarching theme of the march, is the message unified, what is the most crucial goal that must be accomplished, and how can that march be parlayed into a successful revolutionary act? In societies where internet usage is low, the users are likely to be the natural leaders in that society, or what James DeFronzo calls the “dissident elite.”[xxiii] This may mitigate this limitation to some extent. But, leaderless organization at the lowest levels creates mass movements instead of focused movements, limiting gains of revolutionary activities and providing regimes with more response options and potentially less disastrous consequences. For example, a mass protest may be settled with government concessions, provided that the regime does not retaliate on protestors. Such an event would play into the hands of the regime, which would gain legitimacy in the minds of its constituents – exactly what the revolutionary does not want to happen. At no point during the so-called “Million Man March” in 1995 was the United States government in danger of losing control of its status, despite a mass number of individuals participating in public discourse.

 

Conclusion

 

The Arab Spring ushered in a new age in revolutionary movements, as it was the first string of such movements to incorporate social media in achieving its goals. Insurgencies require development through phases to be successful, and by design social media offers more benefits to insurgencies during the initial phases via facilitation of recruiting, mobilization and informational warfare. Enriched content, such as YouTube, is likely to be the most valuable form of social media to the insurgent in the future, and such content may aid insurgents in generating the international support necessary for their cause to succeed. In societies where social media usage is higher than in the Middle East, different benefits of user-generated content and social networking tools may present themselves.

 

However, social media relies on “weak links,” and historically these weak links do not manifest themselves into high-risk activism. Social media alone does not require, or even encourage, useful involvement in an insurgency or result in any tangible efficacy of insurgent-oriented activities. Social media can only facilitate, not create, the leadership that is necessary for insurgencies to survive and succeed. Ground-level, person-to-person organizing and mobilization, with some level of personal investment being necessary, is still the key contributor to the successful mobilization of insurgent populations. It is also difficult to separate the useful participants of an insurgency from the bystanders via social media alone. As the world continues to globalize and social media usage continues to increase, insurgencies may find new uses for it throughout each of the phases. But, for the time being, the Arab Spring indicates that the environment in which the uprisings occurred affected the outcome of the revolutions more so than social media did.

 

References

 

Alterman, Jon B. “The Revolution Will Not Be Tweeted.” Washington Quarterly, Vol. 34, No. 4 (2011): 103-116.

 

Axford, Barrie. “Talk About a Revolution: Social Media and the MENA Uprisings.” Globalizations, Vol. 8, No. 5 (October 2011): 681-686.

 

Choudhary, Alex, William Hendrix, Kathy Lee, Diana Palsetia and Wei-Keng Liao. “Social Media Evolution of the Egyptian Revolution.” Communications of the ACM, Vol. 55, No. 5 (May 2012): 74-80.

 

DeFronzo, James. Revolutions and Revolutionary Movements. Boulder: Westview Press, 2011 (4th Edition, Nook version).

 

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Ibid. “Social Revolution? It’s a Myth.” New Scientist, Vol. 214, No. 2859 (2012): 24, available online at http://web.ebscohost.com.ezproxy2.apus.edu/ehost/detail?sid=72630c04-9de6-4daa-9300-da512669d12b%40sessionmgr111&vid=37&hid=128&bdata=JnNpdGU9ZWhvc3QtbGl2ZQ%3d%3d#db=aph&AN=74134361 (accessed May 13, 2013).

 

Schorr, Daniel. “Iran’s Twitter Revolution.” New Leader, Vol. 92, No. 3/4 (2009): 4-5.

 

Stone, Brad and Noah Cohen, “Social Networks Spread Iranian Defiance Online,” New York Times, June 16, 2009, available online at http://www.lexisnexis.com.ezproxy2.apus.edu/hottopics/lnacademic/?verb=sr&csi=6742 (accessed May 13, 2013).

 

TC 18-01. Special Forces Unconventional Warfare. Headquarters, Department of the Army, January 2011.

 

White Canvas Group, “Strategic Seminar in Social Media.” June 11, 2013, Fort Campbell, KY.

 

End Notes

 

[i] TC 18-01. Special Forces Unconventional Warfare. Headquarters, Department of the Army, January 2011, Chapters 2-21 – 2-29.

 

[ii] Ibid. Chapter 2-19.

 

[iii] Axford, Barrie. “Talk About a Revolution: Social Media and the MENA Uprisings.” Globalizations, Vol. 8, No. 5 (October 2011), 682.

 

[iv] Metz, Steven. “The Internet, New Media, and the Evolution of Insurgency.” Parameters, August (2012), 84.

 

[v] Lagerfeld, Steven ed. “Tweeting Toward Freedom.” Wilson Quarterly, Vol. 35, No. 2 (2011), 1.

 

[vi] Axford, Barrie. “Talk About a Revolution: Social Media and the MENA Uprisings.” Globalizations, Vol. 8, No. 5 (October 2011), 683.

 

[vii] Choudhary, Alex, William Hendrix, Kathy Lee, Diana Palsetia and Wei-Keng Liao. “Social Media Evolution of the Egyptian Revolution.” Communications of the ACM, Vol. 55, No. 5 (May 2012), 78-80.

 

[viii] Gaworecki, Mike. “Social Media: Organizing Tool and a ‘Space of Liberty’ in Post-Revolution Egypt?” Social Policy, Vol. 41, No. 4 (2011), 66.

 

[ix] Hall, Emma. “Year After Arab Spring, Digital, Social Media Shape Region’s Rebirth.” Advertising Age, Vol. 83, No. 24 (2012), 10

 

[x] Hounshell, Blake. “The Revolution Will Be Tweeted.” Foreign Policy, Issue 187 (2011).

 

[xi] Murphy, Dennis M. and James F. White. “Propaganda: Can a Word Decide a War?” Parameters, Autumn (2007), 23.

 

[xii] Lagerfeld, Steven ed. “Tweeting Toward Freedom.” Wilson Quarterly, Vol. 35, No. 2 (2011).

 

[xiii] Schorr, Daniel. “Iran’s Twitter Revolution.” New Leader, Vol. 92, No. 3/4 (2009),5.

 

[xiv] Alterman, Jon B. “The Revolution Will Not Be Tweeted.” Washington Quarterly, Vol. 34, No. 4 (2011), 104.

 

[xv] Gladwell, Malcolm, “Small Change: Why the Revolution will not be Tweeted,” The New Yorker, October 4, 2010.

 

[xvi] Ibid.

 

[xvii] Ibid.

 

[xviii] Hounshell, Blake. “The Revolution Will Be Tweeted.” Foreign Policy, Issue 187 (2011).

 

[xix] White Canvas Group, “Strategic Seminar in Social Media.” June 11, 2013, Fort Campbell, KY.

 

[xx] Ibid.

 

[xxi] Alterman, Jon B. “The Revolution Will Not Be Tweeted.” Washington Quarterly, Vol. 34, No. 4 (2011), 111.

 

[xxii] Metz, Steven. “The Internet, New Media, and the Evolution of Insurgency.” Parameters, August (2012), 85.

 

[xxiii] DeFronzo, James. Revolutions and Revolutionary Movements. Boulder: Westview Press, 2011 (4th Edition, Nook version), 26.

 

About the Author

Richard A. Lindsey is an assistant detachment commander in 5th Special Forces Group (Airborne), Fort Campbell, Kentucky, where he has served for the last seven years.

vendredi, 26 avril 2013

L’EGYPTE EN TRAIN DE PERDRE SA SOUVERAINETE ?

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L’EGYPTE EN TRAIN DE PERDRE SA SOUVERAINETE ?

Sous perfusion du FMI et du Qatar

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/

Le Premier ministre du Qatar a promis à son homologue égyptien trois milliards de dollars supplémentaires d'aide financière. Un geste qui surprend de nombreux observateurs. Cette annonce est venue juste après un voyage surprise d’une grande partie du cabinet ministériel égyptien à Doha, la capitale qatarie. Une visite qui faisait suite à des signes de discorde apparus entre les deux pays. 
 
 
Le Qatar a déjà accordé 5 milliards de dollars d'aide à l’Égypte depuis la « révolution » de 2011 mais leurs rapports n'ont pas toujours été au beau fixe. Entre autres signes d’agacement, le ministre des Finances qatari, Youssef Kamal, aurait déclaré, il y a un mois, "qu’aucune nouvelle aide n’était imminente". De leur côté, a rapporté le quotidien britannique Financial Times, les régulateurs égyptiens ont tenté d'entraver la procédure de rachat d’une participation majoritaire dans EFG-Hermes, la première banque d'investissement d'Égypte par le fonds national qatari Qinvest. Alors, le Qatar est-il au chevet de l’Égypte ou le Qatar investit-il en Égypte dans un but précis de soutien politique et religieux ?
 
L’Egypte est en pleine crise économique  
 
Fitch vient d’abaisser une nouvelle fois la note du pays. L'Égypte espère un accord avec le FMI . Les sites touristiques sont vides et dans les campagnes, on réclame l’ordre, d’où qu’il vienne mais on veut de l’ordre, de l’apaisement et que les affaires reprennent. 
 
 
 
Le cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, Premier ministre qatari, a parlé de “l'importance des relations entre l'Égypte et le Qatar » et a souhaité qu’ « elles se poursuivent au même rythme et avec le même élan", au cours d'une conférence de presse annonçant le plan d’aide. M. Ben Jassem a précisé que cette enveloppe serait fournie dans les jours qui viennent, sous forme de dépôt à la banque centrale d'Égypte ou bien d’achats de bons du Trésor. Il a également déclaré que son pays envisageait de fournir du gaz naturel à l’Egypte pour l'aider à répondre à la crise énergétique. Il se propose aussi d’accroître ses investissements dans le pays et d’assouplir les restrictions sur l’implantation d’entreprises égyptiennes au Qatar. 
 
 
 
Une mission du FMI est attendue la semaine prochaine dans la capitale égyptienne pour reprendre des négociations en cours sur un prêt de 4,8 milliards de dollars. FMI et Qatar se retrouvent sur la même longueur d’onde ! En Egypte, les réserves en devises ont diminué de 63%, passant de 36 milliards de dollars avant le soulèvement à 13,4 milliards à la fin mars 2013. Le déficit budgétaire du pays se creuse et sa note souveraine continue de baisser.
 
 
 
Le Premier ministre qatari s’est senti l’obligation de préciser : “Nous ne demandons rien en retour au gouvernement pour notre soutien". Cette petite phrase a beaucoup fait parler sur les plateaux de la télévision égyptienne et laisse beaucoup d’Égyptiens sceptiques et songeurs, au premier rang desquels l’humoriste Youssef Bassem. Il s'est publiquement interrogé sur l'influence du petit État du Golfe sur les affaires internes du pays. Si même les people en doutent …

mardi, 02 avril 2013

Le printemps arabe : un piège des islamistes

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Le printemps arabe : un piège des islamistes qui ont infiltré la Maison Blanche

 

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par Fakhreddine Besbes

Après lecture de cet article, on comprendra pourquoi Ghannouchi dirige la Tunisie et Morsi préside l’Egypte. Deux ans après son déclenchement en Tunisie, le « printemps arabe » parait tel que personne ne l’a vu au départ : une destruction méthodique des Etats-nations et le remplacement des régimes despotiques mais modernistes issus de la décolonisation par des régimes islamistes réactionnaires et inféodés aux USA. On dira que c’est une lecture « conspirationniste » des évènements. C’est l’argument des désinformateurs et des agents à la solde de l’impérialisme. Voici les faits exposés par un docteur en sciences politiques, qui a bien voulu nous adresser son analyse. Jugez-en par vous-mêmes.

 

Tout a commencé juste après les attentats criminels du 11 septembre 2001. Lorsque Oussama Ben Laden, l’ancien agent de la CIA s’est retourné contre la puissance qui l’avait armé et galvanisé contre la présence soviétique en Afghanistan. La décision américaine de frapper Al-Qaïda en Afghanistan même n’était pas illégitime en soi. Ben Laden, ses complices et ses protecteurs devaient payer. Mais, dans son délire narcissique, George W.Bush a décidé en 2003 d’envahir l’Irak, un Etat qui n’avait strictement aucune responsabilité dans les attentats du 11 septembre, à l’inverse de l’Arabie Saoudite, gardienne des lieux saints et des puits du pétrole.

De George W.Bush à Barak Hussein Obama

C’est à partir de cette invasion que les  américains ont décidé de changer de stratégie et d’alliances : plutôt que d’en faire des ennemis, les islamistes repentis seront nos alliés et les gardiens de nos intérêts dans le monde. Sous couvert de démocratie et de droits de l’homme, nous lâcheront les régimes qui les oppriment et nous les installerons au pouvoir. Nous les appellerons « islamistes modérés », c’est-à-dire modérément démocrates et hyper-impérialistes. Nous leur fixerons trois lignes rouges à ne pas franchir : notre mainmise sur les richesses énergétiques du monde musulman, la sacralité de l’Etat d’Israël et l’arrêt des actions terrorises qui nous visent.

Ce rapprochement entre les impérialistes et les islamistes, qui réactive la vieille alliance entre le wahhabisme saoudien et le pragmatisme américain, et aussi entre les  services britanniques et les frères musulmans, a fait l’objet d’un important livre de Robert Dreyfuss, « Devil’s Game. How the United States Helped Unleash Fundamentalist Islam » (Jeu du diable. Comment les Etats-Unis ont aidé à libérer l’islam fondamentaliste ?), publié en novembre 2005.

Avec l‘arrivée au pouvoir de Barak Hussein Obama, ce rapprochement entre l’administration américaine et la secte islamiste prend un tournant décisif. Avec un père originaire du Kenya et de confession musulmane, puis un beau père indonésien, Barak Hussein a baigné dans cet islam identitaire, victimaire et communautariste qui n’a rien à voir avec l’islam quiétiste, spirituel et décomplexé de la majorité des musulmans dans le monde. Dans les années 1980, il est travailleur social, plus exactement « organisateur de communauté » (Community organizer) dans les quartiers sud de Chicago. A la même époque, il se rapproche de « L’Eglise unie du Christ », localement dirigée par le pasteur très controversé, Jeremiah Wright, issu de la secte « Nation of islam », puis finit par se « convertir » au protestantisme.

Avec Barak Hussein Obama à la Maison Blanche, les islamistes ont donc trouvé l’allié idéal qui comprend leur combat et partage leurs idéaux, ainsi que l’opportunité historique de passer à la phase finale de leur conquête du pouvoir dans le monde arabe. Pour eux, Obama est en quelque sorte le Messie libérateur, le bras par lequel le dessein d’Allah va se réaliser, pas seulement dans le monde arabe mais aussi, à moyen et long terme, dans ce vieux continent fragilisé par une déchristianisation entamée depuis plus d’un siècle. Les islamistes ne savent pas encore qu’Obama est plutôt l’Antéchrist dont la politique conduit droit vers un choc des civilisations qui fera disparaitre l’islam en tant que religion. Diviser les musulmans, tuer l’islam par le poison islamiste, telle est la stratégie machiavélique de l’administration américaine.

L’entrisme des Frères musulmans

Le 22 décembre 2012, paraissait dans le magazine égyptien « Rose el-Youssef » un article d’une importance capitale sous le titre de, « Un homme et six Frères à la Maison Blanche », signé par Ahmed Chawki, un pseudonyme. L’auteur écrit que six individus ont modifié la politique des Etats-Unis : « La Maison Blanche est passée d’une position d’hostilité envers les groupes et organisations islamistes dans le monde à celle du plus important partisan de la confrérie des Frères musulmans ».

Selon l’auteur, les six individus sont : Arif Ali-khan, secrétaire adjoint de la Sécurité intérieure pour le développement des politiques ; Mohamed Elibiary, membre du Conseil consultatif sur la Sécurité intérieure ; Rached Hussein, envoyé spécial américain de l’Organisation de la Conférence islamique ; Salem al-Marayati, cofondateur de Muslim Public Affairs Council (MPAC) ; Mohamed Majid, président de l’Islamic Society of North America (ISNA) ; Eboo Patel, membre du Conseil consultatif du président Obama, chargé des partenariats confessionnels d’arrondissements.

Le pédigrée des six Frères
       

Né en 1968 d’un père indien et d’une mère pakistanaise, Arif Ali-Khan est un avocat musulman et professeur à l’Université de la Défense Nationale, spécialisé dans la lutte antiterroriste. Après son succès en tant que maire adjoint de Los Angeles, il a été nommé en 2009 par Obama secrétaire adjoint à la Sécurité intérieure. Il a été surtout conseiller d’Obama chargé du dossier des Etats musulmans. Fondateur de l’Organisation mondiale islamique qui est une ramification de l’Organisation Mondiale des Frères Musulmans, c’est lui qui a assuré les liens et les négociations avec les mouvements islamistes avant et après le « printemps arabe ».

Né en Alexandrie, Mohamed Elibiary a grandi au Texas où s’étaient installés ses parents qui ont fui la persécution des islamistes en Egypte. Mohamed Elibiary, alias le « qutbiste » pour son fanatisme à l’égard des idées de Saïd Qutb, est un membre éminent des Frères musulmans aux Etats-Unis. Diplômé en management et en ingénierie réseau, a été directeur de la section de Houston du Council on American Islamic Relations (CAIR), une vitrine des Frères musulmans aux USA. C’est lui qui a rédigé le discours d’Obama appelant Hosni Moubarak à quitter le pouvoir.

Né en 1978 dans le Wyoming, Rached Hussein est un avocat d’origine indo-pakistanaise qui était un membre secret des Frères musulmans. En juin 2002, il a participé à la Conférence annuelle de l’American Muslim Council, anciennement dirigée par Abdurrahmane Alamoudi, qui a été condamné pour financement de terrorisme. Il a aussi participé au comité organisateur du Critical Islamic Reflection, aux côtés de grandes figures des Frères musulmans aux Etats-Unis, telles que Jamal Barzinji, Hichem al-Talib et Yacoub Mirza. Après avoir rejoint l’équipe électorale d’Obama, ce dernier l’a nommé en janvier 2009 conseiller juridique à la Maison Blanche. Barak Hussein Obama l’a chargé aussi de la rédaction de ses discours sur la politique étrangère. En 2009, c’est Rached Hussein qui a rédigé le discours d’Obama au Caire. Répondant à des critiques, Obama a dit de son ami et conseiller : « Je l’ai choisi pour ce poste parce que c’est un avocat accompli et parce qu’il a joué un rôle clé dans le développement des partenariats que j’ai demandé avec le Caire. Et comme un Hafiz (connaisseur) du Coran, c’est un membre respecté de la communauté musulmane américaine ».

Né en Irak, Salem el-Marayati est un américain d’adoption. Il est actuellement directeur exécutif de la Muslim Public Affairs Council (MPAC), une organisation islamique créée en 1986 par des Frères musulmans. Il a été nominé en 2002 pour travailler avec la National Security Agency. Les soupçons qui ont pesé sur la MPAC dans la campagne sécuritaire post 11 septembre 2001, n’ont pas empêché el-Marayati de s’approcher des néoconservateurs, puis des démocrates au sein de l’équipe d’Obama.

Né dans le nord du Soudan en 1965, Mohamed Majid est le fils de l’ancien mufti du Soudan. Il a émigré aux Etats-Unis en 1987. Après des études complémentaires, il a été en 1997 enseignant à l’Université de Howard, spécialiste de l’exégèse coranique. Membre des Frères musulmans, il a été très influent auprès des communautés musulmanes nord américaines. En tant qu’avocat occasionnel, il a été un militant farouche pour la criminalisation de toute diffamation de l’islam. Ayant soutenu la candidature d’Obama aux élections présidentielles, ce dernier lui a confié plusieurs missions associatives de type communautaristes. En 2011, il l’a nommé conseiller au Department of Homeland Security (DHS) pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme. Il est actuellement conseiller du Federal Bureau of Investigation (FBI) ainsi que d’autres organismes fédéraux.

Enfin, Eboo Patel est musulman américain d’origine indienne. Il a fait ses études en sociologie dans l’Illinois à Urbana-Champaign. Etudiant, il a été activiste islamiste auprès des musulmans originaires de l’Inde, de Sri Lanka et d’Afrique du Sud. Grâce à des fonds de la Fondation Ford, il est l’initiateur de IFYC en 2002. Frère musulman et ami très proche de Hani Ramadan, il est membre du Comité consultatif religieux du Council on Foreign Relations. Il a été aussi très proche de Siraj Wahhaj, un Frère musulman américain bien célèbre. Eboo Patel est actuellement consultant au Département de la Sécurité Intérieure américaine et membre du conseil Barak Obama’s Advisory.

Hillary Clinton avait aussi sa musulmane de service

Elle s’appelle Huma Mahmoud Abidin et elle a joué auprès de madame Clinton un rôle majeur au début du « printemps arabe ». Avant de rejoindre l’équipe électorale de madame Clinton, elle vient aussi de l’ancien entourage associatif et communautariste de Barak Hussein Obama. Pour montrer patte blanche au big boss noir, Hillary Clinton l’a recruté parmi ses plus proches collaborateurs. Elle est née en 1976, de père indien et de mère pakistanaise. Elle a grandi et fait ses études au pays du wahhabisme, l’Arabie Saoudite, où ses parents travaillaient. Lors des primaires démocrates de 2008, elle a été l’assistante personnelle d’Hillary Clinton. Elle est mariée à Anthony David Weiner, membre du Parti Démocrate et élu de New York.

Conclusion

Dès ses premiers frémissements en Tunisie, le « printemps arabe » a été une vaste escroquerie médiatique et une grande conspiration islamo-impérialiste, que le peuple tunisien, désireux de liberté et de démocratie n'a pas vu. Avec de telles personnalités islamistes américaines, influentes dans les instances décisionnelles et sécuritaires, le « printemps arabe » devait forcément être un hiver islamiste. Ce n’est pas du tout un hasard si les deux principaux pourvoyeurs de l’islamisme dans le monde, l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont, dès la « révolution du jasmin », soutenu ces insurrections dites spontanées. Ce n’est pas non plus un hasard si ces Etats continuent à financer les djihadistes en Syrie qu’ils ont mis à feu et à sang, en attendant de passer sans doute à l'Iran, au Liban et en Algérie. Pour les ignorants, c’est le siècle de l’islamisme qui commence. Pour les initiés, c’est la fin de l’islam qui est amorcée.Tunisie-Secret.com

Fakhreddine Besbes, docteur en sciences politiques            

vendredi, 01 mars 2013

BHL veut mettre l'Algérie à feu et à sang

 

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Printemps arabes

BHL veut mettre l'Algérie à feu et à sang

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Pour METAMAG, avoir un esprit critique, c'est aussi donner la parole, sans exclusive, à toutes les parties en présence. Pour éviter la critique de l'européocentrisme, qui n'appréhende les grands évènements du monde qu'en fonction d'une vision "européenne" forcément réductionniste, nous donnons aujourd'hui la parole à un journaliste algérien.
 
Nouveau mot d'ordre de BHL : " L'Algérie "doit connaître" son printemps arabe !" C'est à dire: mettre l'Algérie à feu et à sang ? C'était, il y a quelques mois, lors d'un colloque à Marseille. Depuis, les hirondelles du printemps arabe n'ont pas envahi le ciel algérien, et ceux qui, en Tunisie, en Egypte et en Libye, criaient victoire il y a deux ans, bronzent aujourd'hui sous le soleil brûlant de la démocratie islamiste, de la faillite économique et de la misère sociale. 
 
Ce faux chef de la diplomatie française durant la crise libyenne vient de déclarer lors du colloque tenu à Marseille intitulé « La guerre d’Algérie…cinquante après » : « L’Algérie n’est pas un pays arabe ni islamique mais un pays juif et français, sur un plan culturel » et il ajouta  que «  l’Algérie connaîtra elle aussi un printemps arabe ». BHL annonce, à son insu, ce que nous savons déjà, que les révolutions arabes sont le fruit de conspirations étrangères et une punition collective infligée aux pays qui n’acceptent pas les diktats américains. 
 

BHL , conférencier à Marseille
 
Le tout premier intellectuel à avoir démasqué l’imposture du « printemps arabe » est l’ancien ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO, M. Mezri Haddad. En effet, dès janvier 2011, alors que tout le monde vibrait pour la « révolution du jasmin », il a tout de suite vu dans cette hystérie collective un danger pour la Tunisie et pour l’ensemble du monde arabe. Tout de suite après l’intellectuel algéro-canadian Ahmed Bensaada, dans son livre « Arabesque Américaine », Mezri Haddad a publié en septembre 2011 "La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque", dans lequel il a qualifié Bernard-Henri Lévy de Lawrence de Libye, ayant induit en erreur la France en « l’entraînant dans une croisade néocoloniale qui lui a coûté 200 millions d’euros et qui a fait en Libye près de 100 000 morts, pour la plupart des civils ».
 
 
BHL : vice-ministre de Sarkozy en Libye
 
Si BHL se félicite et s’auto-félicite d’avoir « sauvé Benghazi d’un bain de sang » imaginaire et d’avoir agi par amour de la démocratie et par respect des droits de l’homme, pour Mezri Haddad, BHL est « complice de crime de guerre et de crime contre l’Humanité…qui a agi contre les intérêts de la France et pour les intérêts exclusifs de sa seule et véritable patrie, Israël ». Selon le philosophe tunisien, BHL n’est pas le « pape du sionisme en France, mais le relais du sionisme américain au pays de De Gaulle ».
 

Mezri Haddad : ancien ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO
 
Pour lui, le « feu du printemps arabe dont la première flamme s’est déclenchée en Tunisie, va détruire le peu qui reste de la dignité arabe et mènera à la vassalisation du monde arabe à l’hyper-puissance américaine. Ce n’est ni plus ni moins que le déploiement du projet de Grand-Moyen-Orient qui a démarré en Irak, en 2003 ». Mezri Haddad parle clairement d’un « pacte islamo-sioniste », sous la houlette du Qatar, qui consiste à faire imploser le monde arabe en minuscules Etats néo-wahhabites, radicalement opposés à l’Iran chiite ».
 

                                                                          Ahmed Bensaada
 
C’est dans le même livre que l’ancien ambassadeur tunisien écrit : « C’est en cela que l’Algérie, dont l’attitude face au conflit libyen honore les enfants d’Abdelkader, restera dans le collimateur des bédouins du Qatar et de leurs maîtres israélo-américains. Et dans ce combat de la démocratie contre la dictature, Bernard-Henri Lévy sera encore plus motivé que dans sa croisade contre la Libye. Ne témoigne- t-il pas depuis des années son attachement affectif, plus exactement affecté, pour l’Algérie algérienne ?». 
 
Selon le magazine français Afrique-Asie de décembre 2011, Bernard-Henri Lévy, encore et toujours, « l’intellectuel faussaire », dénoncé par le politologue Pascal Boniface, a jeté le masque. Evoquant sa « mission » en Libye, il a déclaré le 21 novembre, lors de la première convention nationale du Conseil représentatif des organisations juives de France (CRIF) : « C’est en tant que juif que j’ai participé à cette aventure politique, que j’ai contribué à définir des fronts militants, que j’ai contribué à élaborer pour mon pays une stratégie et des tactiques…Je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas été juif…J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël ».
 
On comprend bien maintenant la phrase du philosophe tunisien Mezri Haddad, dans son interview à France Soir : « Allah est grand et Bernard-Henri Lévy est son prophète.» On se souviendra longtemps de cette formule de l'ancien ambassadeur tunisien, qui a été reprise par Thierry Ardisson dans son émission Salut les Terriens, le 26 novembre 2011.
 
Article publié dans "Mon journal"
Les illustrations sont de la rédaction.

mardi, 18 octobre 2011

La Russie paie pour la liberté arabe

 

La Russie paie pour la liberté arabe

 
Combien ont coûté les révolutions du Proche-Orient à la Russie ? Le printemps arabe est devenu un vrai mal de tête pour le business russe. Il a coûté très cher aux compagnies touristiques, qui ont perdu des milliers de clients, mais aussi à plusieurs entreprises qui avaient investi dans cette région.

"The lost Spring", Mounir Fatmi
Les pertes financières au Proche-Orient
EGYPTE
Centrale nucléaire d’Ed-Dabaa : 1,6 milliards de dollars
Les militaires qui ont pris le pouvoir pendant la période de transition ont gelé le projet de construction d’une centrale financée par la Russie.
La vente de blé : 700 millions – 1 milliard de dollars par an
Traditionnellement, la Russie fournissait du blé à l’Egypte de Moubarak. En 2011, après une longue période d’absence de concurrence sur la livraison de blé, c’est désormais l’Ukraine qui s’est positionnée pour répondre à l’appel d’offres.
La concurrence est grandissante également en provenance des pays européens qui ont eu une bonne récolte en 2011.
PROCHE-ORIENT
La livraison d’armements : 4,5 milliards de dollars
Selon les données du centre d’analyse du commerce international des armements, tel est le montant des pertes du complexe militaro-industriel russe depuis le début des révolutions arabes.
LIBYE
La livraison d’armements : 95 millions de dollars
Le directeur du service fédéral de la coopération militaro-technique Mikhaïl Dimitriïev a déclaré que les pertes du complexe-militaro industriel étaient de 95 millions de dollars rien que pour la Lybie.
Gazprom : 163 millions de dollars
C’est la somme qui a été versée par Gazprom pour la part d’ENI italien dans le projet de pétrole Elephant qui a été arrêté récemment.
Investissements dans l’infrastructure pétrolière : 43,8 millions de dollars
Ce sont les investissements de la compagnie TATNEFT du Tatarstan dans l’exploitation des gisements dans les régions de Ghadamès et Syrte.
La construction de chemins de fer : 3,2 milliards de dollars
Il s’agit du projet de chemin de fer Benghazi- Syrte commandé à la Compagnie des chemins de fer russes –RZhD-. Il aurait dû devenir la principale ligne ferroviaire le long de la côte nord de l’Afrique.
SYRIE
Gisements de pétrole : plus de 60 millions de dollars
Ce sont les investissements directs de la compagnie TATNEFT dans les quatre gisements à l’Est de la Syrie. Les ressources des gisements de Kichma sont estimées à 4,9 millions de tonnes : si on prend le prix actuel du baril de pétrole et l’accord passé sur le partage de la production, cela signifie que si TATNEFT doit partir, il perdra 965 millions de dollars.
Gazoduc vers la Turquie : 180 millions de dollars
C’est la compagnie Stroïtransgaz qui en était chargée.
La livraison de blé : 280-300 millions de dollars par an
La Syrie a été le cinquième importateur de blé russe en achetant en moyenne 8% de la production annuelle. Avec la chute éventuelle du régime de Bachar Al-Assad, on peut se poser la question quant à l’avenir des échanges dans le secteur.
La livraison d’armements: 300 millions de dollars
Les missiles Yakhont dont la livraison avait été dénoncée par Israël ne seront certainement pas affrétés.
L’opinion des Russes arabes
Oleg Borozdyn, un entrepreneur d’Ekaterinbourg immigré en Egypte et converti à l’Islam est propriétaire d’une société juridique : « L’Egypte est un pays béni. Tu connais les Pharaons ? Ils étaient des impies. C’est pourquoi Dieu leur a envoyé des prophètes pour les rendre plus dociles. C’est la même chose qui s’est passée avec Moubarak. Tu me demandes quelles sont les attentes des Egyptiens après la Révolution ? On espère que la situation va s’améliorer dans le domaine de la santé et de la sécurité sociale, et si Dieu le veut, les retraites ne seront plus accordées seulement aux fonctionnaires ». Sergueï Kim, ressortissant du Kazakhstan habitant en Syrie : « Ici on s’oriente de plus en plus vers la qualité pour des prix acceptables. Les dernières déclarations de la Russie contre la résolution de l’ONU ont anéanti les illusions des simples Syriens sur la Russie. Et les autres, au contraire, lui sont restés fidèles comme des chiens ».
Information recueillie par NINA FASCIAUX et MARIA GORKOVSKAYA
Source : Ruskïi reporter
 
NOTA BENE:
A voir les pertes considérables que ce pseudo "printemps arabe" aura engendrées dans l'économie de la Russie, on peut honnêtement se demander si la Russie ne serait pas LA cible ultime de ces bouleversements dans la région méditerranéenne.

LA LORGNETTE DE LA 3ème GUERRE MONDIALE.pdf