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mardi, 04 juin 2024

Le SNP écossais supprime le ministère de l'indépendance

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Le SNP écossais supprime le ministère de l'indépendance

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

La folie lexicale et gendériste qui frappe les nationalistes écossais du SNP depuis un certain temps est en train de provoquer une crise au sein de ce parti indépendantiste. Non seulement sur le plan électoral, mais aussi au niveau du personnel politique. Des personnalités politiques de premier plan ont quitté la scène politique, dont tout récemment le premier ministre écossais, Humza Youssaf. On savait depuis longtemps que tout cela ne serait pas sans conséquences dans la lutte pour l'indépendance de l'Écosse. La suppression du "Département de l'indépendance" par le SNP en est peut-être un premier aperçu ? Il semble que la lutte pour l'indépendance subisse un sérieux coup de frein.

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C'est le nouveau président du Parti national écossais, John Swinney, qui a annoncé que le "Département pour l'indépendance de l'Écosse" du gouvernement écossais serait supprimé, sans plus. M. Swinney entend ainsi démontrer aux électeurs écossais que son parti a l'intention de se concentrer sur « ce qui compte pour les électeurs lors des prochaines élections générales : le maintien du pouvoir d'achat et la lutte contre la vie chère », dit-il. C'est le premier ministre précédent, Humza Youssaf, qui avait créé ce département ministériel avec l'intention de mettre en lumière les différents aspects liés à l'indépendance du pays. Le 13ème document, publié par le ministère le mois dernier, traitait de la justice dans une Écosse indépendante.

Le gouvernement écossais n'a ni vision ni plan pour l'indépendance

Les partis anti-indépendance ont estimé qu'il s'agissait d'un gaspillage de l'argent des contribuables. Les partisans de l'indépendance, qui ont longtemps dû observer avec impatience l'évolution socio-idéologique du SNP, qui a nui à leur lutte pour l'indépendance, estiment que la décision du chef du SNP, M. Swinney, est une « erreur de jugement » et une illustration parfaite de l'incapacité du gouvernement écossais à développer enfin une vision et un plan pour l'indépendance ».

La raison de cette suppression n'est pas tout à fait claire, John Swinney ayant laissé entendre que son « leadership se concentre sur la construction du soutien le plus large possible à l'indépendance ». Les pouvoirs du ministère supprimé seront repris par le ministre des affaires étrangères et de la culture. Un porte-parole du gouvernement SNP a souligné que « tous les ministres de notre gouvernement se concentrent sur l'indépendance de l'Ecosse ». Mais les opposants à l'indépendance se frottent sans doute les mains à cause de la maladresse du SNP. Espérons que le mouvement indépendantiste trouvera bientôt un second souffle en Écosse.

mercredi, 01 septembre 2021

Écosse : Des presbytériens sans Dieu ?

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Écosse: Des presbytériens sans Dieu?

Konrad Rękas

https://www.geopolitica.ru/en/article/scotland-presbyterians-without-god

Politiciens chrétiens dans un pays athée

L'identité historique des Écossais s'est forgée dans le feu des luttes religieuses, pour l'essentiel convergentes avec les disputes politiques. Et celles-ci n'ont jamais été douces ou particulièrement transparentes au sein de cette nation constituée de clans. Car lorsque l'Église calviniste d'Écosse, qui s'assume comme "nationale", a été victorieuse des catholiques habituellement royalistes, elle a immédiatement dû lutter contre l'influence de l'épiscopalisme qui proposait sa vision politique d'une oligarchie couronnée. Et les presbytériens écossais eux-mêmes - les Covenanters - étaient divisés comme les hussites, entre les radicaux, appelés le parti Kirk, qui voyaient l'Écosse comme une fédération de clans / congrégations, même dans une alliance avec les Anglais puritains, et ceux qui choisissaient une forme de collaboration avec leur propre dynastie nationale comme méthode de maintien de l'indépendance vis-à-vis du voisin du sud éternellement agressif. Oui, la religion en Écosse a toujours été vivante, avec de nombreuses morts violentes. Alors pourquoi est-elle presque morte aujourd'hui ?

Le genre au lieu de Dieu

L'Écosse a (?) la réputation d'être le pays le plus sécularisé d'Europe occidentale. Selon diverses estimations, environ 56 % des habitants se déclarent athées, et près de 70 % sont généralement non religieux. Et ce malgré, ou peut-être précisément parce que, la principale dénomination, l'Église d'Écosse, continue d'être reconnue comme l'Église nationale et une composante importante de l'identité écossaise en tant que telle. Cela est dû en partie au fait que la politique écossaise est devenue athée mais n'a pas perdu les caractéristiques formelles et typiques du calvinisme. Elle reste donc agressivement missionnaire et empreinte de déclarations moralisatrices. Sauf qu'aujourd'hui, bien sûr, elle est complètement opposée au rigorisme éthique historique des anciens protestants. Les politiciens écossais d'aujourd'hui sont le plus souvent les successeurs de presbytériens fanatiques qui ne croient plus au presbytérianisme, mais qui croient toujours fermement au fanatisme.

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Justement, avec un tel feu, digne de John Knox (bien que contre toutes ses recommandations) - le gouvernement autonome écossais de Nicola Sturgeon fixe ses principaux objectifs idéologiques pour imposer une plate-forme "gendériste" complète, y compris la doctrine du "genre par choix" avec des réglementations pénales très strictes pour les contrevenants et contestataires, dépassant toutes les limites de la définition des crimes de haine. Sur la base de la nouvelle loi de 2021 sur les crimes de haine et l'ordre public (Écosse), une raison suffisante pour engager des poursuites pour discours haineux n'est pas seulement une critique acerbe ouinjurieuse du "gendérisme", mais même le simple fait de constater que seules les femmes ont leurs règles. Pour compléter le sentiment d'étouffement qu'impose le serpent du progressisme, il convient de mentionner que cette loi est déjà utilisée pour poursuivre non pas des misogynes, mais... des féministes et des lesbiennes.

Oui, ces deux attitudes, sans rien changer dans leurs présupposés - ne sont plus classées comme modernes et progressistes, mais comme... réactionnaires et fascistes! La première de ces attitudes pour avoir rappelé que les suffragettes sont allées en prison pour obtenir le droit de vote et d'éligibilité et non pour avoir réclamé quelques mascarades comme le droit d'utiliser les toilettes pour femmes et de gagner des compétitions sportives féminines. La seconde de ces attitudes, parce que les lesbiennes s'entêtent à affirmer qu'elles veulent coucher avec d'autres femmes, et non avec des hommes en prétendant que cela a donné de la personnalité aux femmes.

D'abord l'homme - ensuite la femme politique

Voilà quel est le niveau actuel des querelles idéologiques en Écosse, de sorte que la consternation a été d'autant plus grande que l'on a vu apparaître au sein du gouvernement local une secrétaire déclarant ouvertement et à haute voix son attachement aux valeurs chrétiennes et témoignant de leur confession dans la vie privée et publique. Kate Forbes (photo), 31 ans, secrétaire d'État aux finances et à l'économie, est une militante du Scottish National Party (organisation responsable de toutes les expériences idéologiques susmentionnées), une partisane enthousiaste de l'indépendance du pays - et en même temps une fidèle zélée de la Free Church of Scotland, la faction presbytérienne du XIXe siècle, décrite aujourd'hui avec un peu de mépris comme "quelque chose comme l'Église d'Écosse mais avec du christianisme".

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Fille de missionnaires calvinistes en Inde, où elle a passé son enfance, Mme Forbes parle de sa dévotion à Dieu avec une passion que ses parents lui ont inculquée. "Pour être franche, je crois en la personne de Jésus-Christ. Je crois qu'il est mort pour moi, qu'il m'a sauvée et que ma vocation est de le servir et de l'aimer et de servir et d'aimer mes prochains de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon esprit et de toute ma force. Pour moi, c'est donc essentiel à mon être. La politique passera. Je suis une personne avant d'être une femme politique et cette personne continuera à croire que je suis faite à l'image de Dieu" - a déclaré l'actuel secrétaire, il y a quelques années, dans une interview pour la BBC, et rappelons que ce ne sont pas des mots que l'on entend souvent aujourd'hui de la part des politiciens occidentaux.

Paradoxalement, une éthique chrétienne comme celle de Mme Forbes, et aussi expressive, se démarque radicalement de la ligne dominante actuelle du SNP, qui jusqu'à récemment était encore multiforme, avec une forte aile moralement conservatrice, autrefois construite sous le patronage de la légendaire Winnie Ewing (photo, ci-dessous), la première députée SNP élue à la Chambre des Communes en 1967.

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Toutefois, cette tendance a été presque totalement éliminée au sein du SNP. La démission de Dave Thompson (photo, ci-dessous), l'animateur du mouvement des Chrétiens pour l'Indépendance, et aujourd'hui le leader du groupe de campagne Action pour l'Indépendance, le père spirituel de la carrière politique de Forbes, avec qui elle a commencé comme assistante, en est l'illustration. Mais d'un autre côté, la jeune politicienne a gagné la reconnaissance des communautés chrétiennes, même celles de l'autre côté de la rivière Tweed.

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Exprimons notre foi sans crainte

L'actuelle secrétaire est toutefois fidèle à son parti, même si elle n'hésite pas à faire valoir une opinion distincte - qui n'est d'ailleurs plus populaire dans les rangs du SNP mainstream, dont la direction fait la chasse au "politiquement incorrect", à toute trace de "trans-" et "queerphobia", sans parler d'attitudes encore plus... réactionnaires. Pendant ce temps, Kate Forbes a prié à voix haute lors de la Journée de prière publique de 2018: "Que nos politiciens reconnaissent que la façon dont nous traitons les plus vulnérables - que ce soit les enfants à naître ou les malades en phase terminale - est une mesure du véritable progrès". Ainsi, alors que même les politiciens de l'opposition unioniste admettent qu'il n'y a personne au Parlement écossais qui n'aime pas Kate personnellement - au sein de son propre parti, il y avait de sérieux doutes sur sa promotion de secrétaire à l'un des postes les plus importants du gouvernement autonomiste. Forbes doit s'occuper, entre autres, des préparatifs pour l'introduction de sa propre monnaie par l'Écosse indépendante - et cela peut-il être fait par quelqu'un dont l'attitude envers le mouvement LBGTQ est pour le moins controversée !

Forbes, cependant, a reçu la nomination en tant que secrétaire, ce qui a été considéré comme un geste de la direction du SNP envers les électeurs plus traditionalistes, en particulier ceux de la région des Highlands et des îles, où les communautés chrétiennes (Église d'Écosse, Église libre d'Écosse et catholiques), bien que ne soutenant pas le postmodernisme extrême de Holyrood, mais appuyant bien sûr aussi le nationalisme écossais, constituent de véritables bastions du mouvement indépendantiste. Il y a quelques mois, les milieux les plus radicaux du gendétisme ont donc lancé une attaque collective, tant en public qu'en coulisses, dans le but d'empêcher les partisans de Forbes de voter pour former un gouvernement. Toutefois, une députée de l'une des plus belles circonscriptions d'Écosse - Skye, Lochaber et Badenoch - a répondu dignement qu'elle représentait tous ses électeurs, quelle que soit leur attitude vis-à-vis de la religion. Mais le christianisme est l'essence même de son existence, et elle considérait et considère qu'une telle honnêteté sur sa foi est le plus important. - Je voudrais que mon exemple inspire d'autres personnes à surmonter la peur et les difficultés liées à l'expression publique de notre foi dans le service public - a annoncé Mme Forbes.

Les critiques se sont tues. Mais nous pouvons être sûrs que ce ne sera pas pour longtemps...

lundi, 11 mai 2015

Gidsland Schotland

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Gidsland Schotland

Hopelijk breekt het regionalistische succes de linkse geesten open

door Tom Garcia
Ex: http://www.doorbraak.be

Het resultaat van de Britse verkiezingen is vooral een duidelijke les voor links.

De conservatieve Tories van David Cameron hebben de verkiezingen in het Verenigd Koninkrijk gewonnen. De vraag is echter hoe verenigd dat koninkrijk nog wel is. Cameron beloofde immers al meer autonomie voor de deelstaten als hij verkozen zou worden, wellicht heeft dit hem ook extra stemmen opgeleverd. Maar het duidelijkste signaal komt van de tweede grootste deelstaat, Schotland.

Na het referendum over onafhankelijkheid in september, dat maar nipt in het voordeel van de nee-stemmers uitdraaide, haalt de links-nationalistische partij SNP nu niet gewoon een absolute meerderheid in Schotland, maar sleept ze zowat àlle Schotse zetels in de wacht. De voorzitster van de partij, Nicola Sturgeon, vatte het als volgt samen: ‘Schotland heeft duidelijk gekozen voor meer Schotland en minder besparen.’

De grote verliezers zijn de eurosceptische UKIP, de Liberal Democrats, maar vooral de traditioneel linkse Labour. Deze laatsten hebben zich vooral mispakt aan het sterke regionalistische gevoel dat in Schotland (en andere Britse regio’s) leeft. Bij het Schotse referendum vormden ze zelfs één front met de ‘aartsvijand’ de Conservatives om het nee-kamp te steunen.

Links moet herbronnen

Eén ding is dus duidelijk: klassiek links krijgt ook in Groot-Brittannië klappen. De zogenaamde ‘derde weg’ waarbij de sociaaldemocratie de vrije markt in de armen nam, is een doodlopende straat gebleken. Het socialistische ‘internationalisme’ werd overvleugeld en overschaduwd door de globalisering. De gewone man blijft achter met het gevoel een speelbal te zijn in de handen van het internationale grootkapitaal. En ook politiek lijken de belangrijke beslissingen ver boven zijn hoofd bedisseld en genomen te worden.

De drang en wil om het heft weer in eigen handen te nemen, groeit gestaag en uit zich op verschillende manieren: via regionalistische partijen, burgerbewegingen en dergelijke. En telkens holt de klassieke sociaaldemocratie achter de feiten aan. Dat is zowat in alle Europese landen zo: Labour in het VK, PSOE in Spanje, PS in Frankrijk, PASOK in Griekenland, de sp.a in Vlaanderen.

Wat opvalt, is dat in zowat al die landen het ‘antwoord’ uit linkse hoek komt. Een links dat in regionalisme een antwoord ziet op de groeiende macht van supranationale instellingen, grote holdings en financiële mastodonten. Een links dat complexloos kiest voor de eigen gemeenschap, wat iets totaal anders is dan het eigen volk. Regionalisme heeft helemaal niks te maken met etniciteit of afkomst, maar alles met gemeenschapsvorming.

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En in Vlaanderen?

In Vlaanderen zit het nationalisme vast in een rechtsconservatieve partij en een etnocentrische partij. Van gemeenschapsvormend regionalisme is dus geen sprake. Op de één of andere manier lijkt het enige antwoord te moeten komen van het definiëren en tegen elkaar opzetten van bevolkingsgroepen waarbij de eerste stap telkens van de ander moet komen, waardoor iedereen blijft stilstaan natuurlijk.

Er is nochtans ruimte voor een linkse, regionalistische mobilisatie. Een beweging, vereniging, partij, wat dan ook voor mensen van eender welk pluimage die graag de handen in elkaar willen slaan om aan een sterke gemeenschap te bouwen. Die niet tégen maar vóór zijn.

Kan dat dan niet binnen België? In theorie wel. In theorie kan je zelfs van de wereld één grote gelukkige familie maken. Maar in de praktijk blijkt, zoals in alle families overigens, dat de leden van die familie niet allemaal dezelfde noden en wensen hebben en al zeker niet op hetzelfde moment. Er ís ontegensprekelijk een verschil tussen Vlamingen en Walen en dat heeft niets met de mensen an sich te maken. Natuurlijk hebben Walen en Vlamingen dezelfde basisbehoeften, maar er is meer onder de zon. Economisch, bijvoorbeeld, zijn beide regio’s helemaal anders geëvolueerd: Wallonië als overwegend industrieel gebied, Vlaanderen meer ambachtelijk. De sociale strijd heeft daardoor ook verschillende accenten gekend en bijgevolg zijn beide regio’s ook politiek heel anders gekleurd. Dat is niet goed of niet slecht, dat is gewoon zo.

Denk gerust links en Vlaams

Wil dat dan zeggen dat we ons in ons eigen kleine wereldje moeten terugtrekken? Helemaal niet. Regio’s kunnen ook niet op zichzelf bestaan. Interactie en samenwerking met andere regio’s zal er altijd zijn en moeten zijn. Maar die interactie kan alleen verrijkend zijn als elke regio sterk staat en bijvoorbeeld niet compleet afhankelijk is van een andere regio of een groter geheel. Zelf zo sterk mogelijk staan om het geheel zo sterk mogelijk te maken. Wat kan daar mis mee zijn?

Concreet: de Schotse ‘nationalisten’ van SNP streven inderdaad naar een onafhankelijk Schotland. Maar dan een Schotland met een sterke sociale zekerheid, een Schotland waar iedereen welkom is en dat iedereen de beste kansen op een menswaardig leven wil bieden. Een Schotland dat gelooft in een gezonde leefomgeving en sterk en kwalitatief onderwijs. Een Schotland dat graag in de eerste plaats zijn gemeenschap ziet genieten van de winsten die het genereert. Een Schotland dat zo een sterkere gemeenschap kan bouwen, die op haar beurt een versterking voor andere gemeenschappen vormt.

Wat is er bekrompen of kortzichtig aan hetzelfde te willen voor Vlaanderen?

dimanche, 10 mai 2015

Großbritannien im Umbruch

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Großbritannien im Umbruch

von Johannes Konstantin Poensgen

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Die Folgen der britischen Unterhaus-​Wahlen sind noch denkbar unklar. Die alte britische Parteienlandschaft könnte danach weniger dank der UKIP, sondern aufgrund von Schottlands Linksnationalisten zerfallen.

Wenn heute Abend alle Stimmen ausgezählt sind, wird nichts entschieden sein. Das ist ungewöhnlich in dem Land mit dem konsequentesten Mehrheitswahlrecht der Welt. Normalerweise sorgt es dafür, dass nur die beiden größten Parteien – seit einem Jahrhundert die „Tories“, heute repräsentiert in der „Conservative Party“ und die sozialdemokratische „Labour“ – eine bedeutende Zahl von Parlamentssitzen gewinnen können.

Indem es kleinere Parteien von der Macht ausschließt, hat das Mehrheitswahlrecht dem Vereinigten Königreich seit der „Glorious Revolution“ von 1688 im Ganzen betrachtet stabile Regierungsverhältnisse beschert.

Schottische Linksnationalisten drängen nach oben

Inzwischen erlebt Britannien jedoch einen Umbruch seines Parteiensystems. Der reicht noch weit über jene Krise hinaus, an deren Ende die konservativen „Whigs“ durch die Labour Party ersetzt, dass de facto existierende Zweiparteiensystem aber auf diese Weise wiederhergestellt wurde. Bei den aktuellen Wahlen ist die absolute Mehrheit einer Partei – erreicht bei 326 der insgesamt 650 Sitze – sehr unwahrscheinlich. Eine Regierungskoalition ist aber auch nicht in Sicht.

Das sichtbare Erdbeben dieser Wahl steht bereits fest. Die „Scottish National Party“ (SNP) schlägt in den schottischen Umfragen alle anderen Bewerber um Längen aus dem Feld. Nur reichlich ein halbes Jahr nach der knapp verlorenen Abstimmung um die schottische Unabhängigkeit wird die linksnationale Partei fast sämtliche Sitze in ihrer Heimat abräumen. Von Labour, der traditionell dominierenden Partei in Schottland, fühlen sich die meisten Schotten nicht mehr repräsentiert. Sie wird nur noch als Teil eines abgehobenen Westminster-​Klüngels angesehen. Die Attraktivität der SNP beruht aber auch darauf, dass sie noch großzügigere Sozialleistungen verspricht als Labour – und nach Möglichkeit das Vereinigte Königreich dafür aufkommen soll.

Regional– und Minderheitenparteien sind in Westminster, dem Sitz des britischen Parlaments, ganz normal. Wenngleich das Mehrheitswahlrecht sehr hohe Schranken für inhaltliche Oppositionsparteien wie etwa die UKIP errichtet, so fördert es die Vertreter regionaler Interessen. Diese dürfen eine Handvoll Vertreter nach Westminster schicken und sind ansonsten ohne Belang. Die SNP jedoch reitet auf der Welle einer massiven Unzufriedenheit der Schotten mit dem gesamten Londoner Establishment. Hier geht es um alle 59 Sitze, die Schottland im House of Commons zu vergeben hat. Die SNP wird aller Wahrscheinlichkeit nach über 50 davon gewinnen.

Vor allem Labour hat Angst vor der SNP

Das schadet zunächst der Labour Party, die Schottland seit Jahrzehnten dominiert und mit der die SNP inhaltlich viele Gemeinsamkeiten hat. Das Bündnisangebot der SNP-​Vorsitzenden Nicola Sturgeon an Labour wurde von dessen Vorsitzenden Ed Miliband aber zurecht als unheilvolles Danaergeschenk abgewiesen. Die Schotten wollen eine Minderheitsregierung der Labour Party unterstützen, nicht als Koalitionspartner, aber von Gesetzesvorlage zu Gesetzesvorlage. Dabei besteht das Ziel der SNP vor allem darin, möglichst viele Transferzahlungen für Schottland herauszuschlagen, wenn es nicht doch noch gelingen sollte die Unabhängigkeit wieder auf die Tagesordnung zu setzen.

Sich zur Geisel einer Separatistenpartei zu machen, die zudem unter nationaler Selbstbestimmung in etwa dasselbe versteht wie Alexis Tsipras, nämlich auf anderer Leute Kosten zu leben, und auch noch die Labour-​Wähler stiehlt, ist für Miliband keine angenehme Vorstellung. Er hat bereits jede Zusammenarbeit ausgeschlossen.

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Neuwahlen? Minderheitsregierung?

Eher will er die Briten erneut an die Urne schicken, in der wagen Hoffnung, dass sich die Anziehungskraft der SNP irgendwie mit der Zeit abnutzt. Sollte sich jedoch diese Partei dauerhaft als Vertreterin Schottlands etablieren, verlöre Labour eine wichtige Hochburg. Eine Alleinregierung von Labour wäre damit für die Zukunft ausgeschlossen und regelmäßige Koalitionen mit der in England äußerst unpopulären SNP sind auch nicht möglich. Das Bündnis SNP-​Labour ist allerdings die einzige realistische Koalition. Sollte Miliband sich nach der Wahl nicht doch umentscheiden und den gewaltigen Vertrauensverlust in Kauf nehmen, bliebe außer Neuwahlen nur eine Minderheitsregierung.

Das sähe folgendermaßen aus: Der britische Premierminister wird verfahrenstechnisch betrachtet nicht vom Parlament gewählt, sondern vom Monarchen ernannt. Der einmal ernannte Premier braucht dann aber die Unterstützung des House of Commons für die Thronrede des Monarchen, in der das Regierungsprogramm niedergelegt ist. Queen Elisabeth soll diese Rede am 27. Mai halten. Um Premier zu werden bzw. zu bleiben, werden der amtierende Premierminister und Vorsitzende der „Conservative Party“ David Cameron und Miliband also die Stimmen der diversen Kleinparteien einsammeln müssen. Diese werden sich das natürlich etwas kosten lassen. Doch die verabschiedete Thronrede wäre dann nur der Anfang des Spießrutenlauf. Bei jeder Gesetzesvorlage, die nicht auch von der großen Oppositionspartei getragen wird, wird dieses Spiel von vorne beginnen. Fünf Jahreshaushalte wird die neue Regierung auf diese Weise durchbringen müssen.

Symptom einer gesamteuropäischen Umwälzung

Bleibt diese unselige Situation wenigstens auf die nächsten fünf Jahre beschränkt? Nein, das ist kein Betriebsunfall. Diese Wahlen sind nur das Symptom einer Umwälzung, die ganz Europa im Griff hat. Es entlädt sich eine diffuse Frustration über das Establishment. Das Kartell der etablierten Parteien wird von vielen nur noch als inzestuöser Klüngel wahrgenommen. Problemlösungskompetenz spricht man ihm nicht mehr zu, oft genug wird ihm auch schon der Wille zur Problemlösung abgesprochen. Wo sich ein Kanal findet, dem Unmut Luft zu machen, wird dieser genutzt.

In Schottland ist dieser Unmut durch die Kombination einer regionalen Separatistenbewegung mit den Besonderheiten des britischen Wahlrechts nur besonders wirksam geworden. Im restlichen Britannien fordert inzwischen die „UK Independence Party“ (UKIP) die etablierten Parteien heraus. Sie wird bei dieser Wahl zwar nur wenige Sitze gewinnen. Doch durch ihr Erstarken sah sich Cameron bereits zu dem Wahlversprechen genötigt, 2017 ein Referendum über den Verbleib in der Europäischen Union abzuhalten. Aber auch Labour steht seitens dieser Richtung unter Druck. In vielen Wahlkreisen Nordenglands, jener Gegend, in der die Labour Party die Vergewaltigung tausender weißer Mädchen durch Migrantengangs über anderthalb Jahrzehnte lang beaufsichtigte, ist UKIP bereits die zweitstärkste Kraft.

Die Entwicklung in Britannien folgt einem Muster des Vertrauensverlustes der politischen Klasse, der neue ungewohnte Bewegungen nach oben spülen kann. Die akute politische Situation in Britannien hängt stark mit den dortigen Umständen zusammen. Im Kern folgt ganz Europa diesem Trend. Eines nicht all zu fernen Tages werden die jetzigen Oppositionsbewegungen vor der Frage stehen, was sie mit der errungenen Macht anfangen wollen. Mit etwas Glück wird dann etwas Ausgegoreneres auf der Tagesordnung stehen als der nationale Sozialismus der griechischen Linkspartei „Syriza“ oder der SNP.

mardi, 28 octobre 2014

Schotse SNP heeft fascistische wortels

Karl Drabbe

'De vijand van mijn vijand is mijn vriend'

Schotse SNP heeft fascistische wortels

SC-Fasc.jpgEen recente historische roman over Londen en nazi-Duitsland loodst willens nillens naar een recente historische studie over fascisme in Schotland. Ook de SNP heeft fascistische wortels en hoopte via een overwinning van nazi-Duitsland Schotse onafhankelijkheid te bekomen.

Met Mist over Londen schreef C.J. Sansom recent een historische thriller die een wereldwijd succes werd. Eerder schreef hij over een vroegmoderne advocaat in het door Cromwell verscheurde Engeland en een historische roman die zich afspeelde tegen de achtergrond van de Spaanse Burgeroorlog. Mist over Londen is een what-if-roman; geromaniseerde counterfactional history: wat als de Britten in 1940 een pact zouden hebben gesloten met Hitler-Duitsland? Een moeizaam lezend boek, dat door zijn historische setting toch enkele wetenswaardigheden opwierp. Zoals het feit als zou de Schotse Nationalistische Partij SNP – de drijvende kracht achter het referendum straks op 18 steptember – niet onwillig geweest zijn voor de verleidingen en verlokkingen van het nationaal-socialisme. Pardon, dat in zijn geschiedenis erg linkse, zelfs trotskistisch geïnspireerde SNP dat flirtte met nazi-Duitsland? Les extrêmes se touchent? Of is het à la Mark Grammens: ‘de vijand van mijn vijand is mijn vriend’?

Het enige niet-vaderlandstrouwe element dat je op Wikipedia leest over de SNP is dat de toen jonge partij (opgericht in 1934) tijdens Wereldoorlog II campagne voerde tegen de conscriptie, de verplichte legerdienst om het Empire te verdedigen en Herr Hitler te bestrijden. 

Maar wie wat verder zoekt, leert dat de SNP wel wat vaker ‘fout’ was, zoals dat heet. Nu goed, ook de pacifistische verkozenen van Labour en de appeasement-politici van de Tories – die Hitler zijn gang lieten met Sudetenland en de Oostenrijkse Anschluss – zou je kunnen verdenken van enige sympathieën met het nationaalsocialisme. Anderzijds hebben (kopstukken van) die partijen later uitdrukkelijk afstand genomen van en hun verontschuldigingen aangeboden voor hun politiek voor het feitelijke uitbreken van de Tweede Wereldoorlog. Het ging meer om het toegeven van inschattingsfouten.

Van vreemde smetten vrij

Echter, van de SNP nooit enig woord, nooit enige verontschuldiging. Was dat dan niet nodig? De tweede voorzitter van de partij, Andrew Dewar Gibb (1934-’36), kan nochtans op z’n minst fascistoïde genoemd worden. Niet echt een antisemiet, bij gebrek aan joden in Schotland. Hij viseerde vooral de katholieke Ieren die tijdens het interbellum voor een nieuwe influx van proleten zorgde, gevlucht voor het terrorisme in Ierland, op zoek naar werk in de machtige industriestaat Groot-Brittannië. Andrew Dewar Gibb vond zelfs dat die Ierse inwijkelingen hun stemrecht moest worden afgenomen, en niet enkel omdat ze massaal voor het socialistische Labour stemden, maar omwille van hun vreemde afkomst. Zijn antisemitisme botvierde hij op de Communistische Partij, die volgens hem van oorsprong véél te joods was.

Tot op vandaag heeft de SNP nooit afstand genomen van Gibb. Zoals de partij in haar tachtigjarig bestaan er ook nooit veel aandacht aan heeft besteed. – Overigens, ook in het (prachtige) nationale museum van Schotland herinner ik me niets gezien te hebben over fascisme of nationaalsocialisme. Nochtans heeft de Schotse emancipatiestrijd er een hele zaal gekregen.

De vijand van mijn vijand …

Professor Gavin Bowd doceert Frans aan de befaamde Schotse St Andrews Universiteit. Zijn recente boek Fascist Scotland (Birlinn, 2013) geeft niet alleen een mooie inkijk in de niche van het politieke fascisme in Schotland. Het geeft ook een plaats aan het fascisme binnen de SNP ‘which make uncomfortable reading for its members,’ volgens een recensent.

In de jaren 1930 was de SNP nog niet de socialistische partij die ze later – vooral in de jaren 1960-’70 – geworden is. Bowd beschrijft hoe vele van de eerste generatie partijkopstukken landeigenaars waren met een meer dan bijzondere belangstelling voor Mussolini en Hitler. In diezelfde jaren sloot de ‘Scottish Union of Fascists’ zelfs en bloc aan bij de SNP.

In Fascist Scotland wijst Gavin Bowd erop dat er wel meerdere ‘Scot Nats’ waren die uitkeken naar een overwinning van nazi-Duitsland als een soort ‘opportuniteit’ om Schotse onafhankelijkheid te realiseren. De vergelijking met het activisme in de Eerste en de collaboratie in de Tweede Wereldoorlog in Vlaanderen ligt voor de hand. 

In januari 1939 al schreef SNP-voorzitter Douglas Young (1942-1945): ‘If Hitler could neatly remove our imperial breeks somehow and thus dissipate the mirage of Imperial partnership with England etc he would do a great service to Scottish Nationalism.’ In augustus 1940 schreef Young: ‘The Germans will look around for aborigines to run Scotland and it is to be wished that the eventual administration consist of people who have in the past shown themselves to care for the interests of Scotland.’

Professor Bowd: ‘Young thus showed the ambivalent, to say the least, attitude of Scottish Nationalists towards Fascism. Hatred of the English led to the downplaying of the Fascist threat to freedom and peace, while more radical Nationalists could be attracted to the authoritarian and xenophobic solutions offered by the Führer and the Duce.’

In mei 1941 werd ene Arthur Donaldson opgepakt door de Britse autoriteiten. Donaldson werd beticht van pro-nazi-sympathieën. De man was lid van de SNP. Guilty by association? Ongetwijfeld. Elke partij heeft gekken rondlopen. Maar doorgaans, als zoiets bekend wordt, distantieert een partij zich, verontschuldigt ze zich. En ze excommuniceert het lid. Zo niet de SNP.

In het verslag van de MI5-agent die Donaldson ondervroeg is te lezen: ‘We must, he declared, be able to show the German Government that we are organised and that we have a clear cut policy for the betterment of Scotland; that we have tried our best to persuade the English Government that we want Scottish Independence and that we are not in with them in this war. If we can do that you can be sure that Germany will give us every possible assistance in our early struggle. The time is not yet ripe for us to start a virile campaign against England, but when fire and confusion is at its height in England, we can start in earnest. He then went on to tell them that he had an idea in his mind for fixing up a wireless transmitting set in a thickly populated district in Glasgow or Edinburgh, in order to give broadcasts to the public.’

In mei 1941 was er nog een mogelijke Duitse overwinning – Endsieg – in zicht. Niet helemaal onbegrijpelijk dat er dus ook in het VK pro-nazi’s rondliepen, zeker niet als de partijleider het ‘goede voorbeeld’ gaf.

Ware het niet dat diezelfde man negentien jaar later, in 1960 werd verkozen tot … voorzitter van de SNP. Die taak vervulde hij tot 1969, toen hij werd opgevolgd door William Wolfe.

Tot op vandaag is er tijdens het jaarlijkse SNP-congres een 'Arthur Donaldson lecture'. De partij heeft dus nog steeds geen afstand genomen van haar ‘Duitsvriendelijke’  voorzitter.

‘Van vreemde smetten vrij’ (2)

Enkele jaren later, in 1982, toen paus Johannes Paulus II Schotland aandeed tijdens een van zijn vele wereldreizen, vond oud-partijvoorzitter Billy Wolfe het nodig de Schotten in te lichten dat het katholicisme – in Schotland beleden door afstammelingen van Ierse immigranten uit het interbellum – een ‘vreemde’ religie was en katholieken nooit ‘true Scots’ kunnen worden. Een vreemde exclusieve visie op identiteit, geef toe. Toch voor een partij die zich vandaag heel internationalistisch, sociaaldemocratisch en inclusief opstelt. Amper dertig jaar geleden was dat nog anders.

Vergezocht?

De SNP werd in 1934 opgericht als een samensmelting van twee oudere Schots-nationalistische partijen: de Scottish Party en de National Party of Scotland.

De gevierde Schotse dichter Hugh MacDiarmid (née Christopher Murray Grieve) was een van de stichters van de NPS. In 1923, amper een jaar nadat Mussolini na zijn Mars op Rome de macht greep in Italië, schreef de dichter  twee artikels waarin hij opriep tot een Schots fascisme dat onderdeel moest vormen van ‘een Schotse national revival en radicale sociale gerechtigheid doorheen heel Schotland’.

Naar fascistisch voorbeeld van andere nationalistische bewegingen in Europa, richtte MacDiarmid een ‘ondergrondse’ militantenorde op, de Clann Albainn. MacDiarmid evolueerde van een radicaal fascisme naar een nationaal-bolsjevisme. Hij omarmde het Sovjet-communisme en werd daardoor uit de SNP gezet. Jaren later gooiden de Schotse Communisten hem uit hun partij … omwille van zijn nationalistische standpunten.

Ook MacDiarmid zag ‘opportuniteiten’ in de mogelijke nazi-invasie op de Britse eilanden. 

Oordeel

Hoe vaak valt niet te lezen dat het Vlaams-nationalisme een ‘rechtse’ uitzondering is op het ‘linkse’ nationalisme elders in Europa? Een cliché van jewelste, want de grootste nationalistische partijen in Catalonië en Baskenland zijn centrumrechts, conservatief of liberaal. Van de succesvolle nationalistische partijen is de Schotse SNP de grote uitzondering. Maar dat was niet altijd zo.

Ook de SNP heeft, zoals de Bretonnen, de Welsch, de Vlamingen, Kroaten, Slowaken en zovele andere volkeren in Europa gerekend op een momentum. In een Duits Rijk zouden ze over ‘hun autonomie’ kunnen beschikken. Dat een en ander anders uitdraaide is niet alleen het lot van de geschiedenis. Het is ook moreel wijfelbaar. Bij monde van Frans-Jos Verdoodt heeft de Vlaamse Beweging haar historisch pardon hierover al uitgesproken in 2000. De SNP heeft nog niet de spons over haar verleden geveegd … 

dimanche, 29 janvier 2012

La voie écossaise vers l’indépendance

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Amelie WINTHER:

La voie écossaise vers l’indépendance

Un référendum devrait avoir lieu en 2014

L’hymne national de l’Ecosse est, comme pour toutes les autres composantes du Royaume-Uni, le “God Save the Queen”. Mais lorsque les équipes écossaises de football ou de rugby se préparent à un match, c’est le chant “Flower of Scotland” que le public entonne. Déjà la première strophe évoque la lutte des Ecossais pour l’indépendance sous la conduite de leurs héros nationaux William Wallace (“Braveheart”) et Robert the Bruce: “Quand reverrons-nous des pareils à vous qui avez combattu et êtes morts pour votre petite portion de colline et de vallée, et qui avez défié l’orgueilleuse armée d’Edouard et l’avez renvoyée chez elle, pour qu’elle y réfléchisse à deux fois...”.

Le Roi Edouard I était l’adversaire des combattants écossais de la liberté au 13ème siècle. Il avait au préalable soumis le Pays de Galles, jusqu’alors indépendant. Le temps des héros courageux est certes passé, dit l’hymne, “mais nous pouvons quand même nous soulever et redevenir cette nation qui a défié l’orgueilleuse armée d’Edouard”. Outre le chant “Flower of Scotland”, il y en a d’autres, tout aussi célèbres comme “Scotland the Brave” (“Pays de mes peines, Pays de la rivière enchanteresse, Pays de mon coeur pour toujours, toi, ô brave Ecosse”) et “Scots Wha Hae”; les Ecossais d’aujourd’hui considèrent ces magnifiques chants comme les hymnes non officiels de leur pays. “Scots Wha Hae” est dû à la plume du poète national Robert Burns, dont le plus célèbre poème est “Auld Lang Syne”. Dans ce poème, Burns interprète l’allocution que Robert the Bruce fit devant son armée juste avant la bataille de Bannockburn.

Les césures de l’histoire dans les Iles Britanniques

Il existe donc en Ecosse trois hymnes non officiels, dont les paroles évoquent le refus de la tutelle anglaise et expriment sans le moindre détour une volonté de demeurer libre: c’est très significatif pour les césures que l’histoire a installées entre l’Ecosse et l’Angleterre. Avant l’union des deux royaumes en 1707, il y a eu des siècles de conquêtes et de résistances. Depuis l’union de 1707, les deux pays sont liés au sein du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (puis “Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord”). Pourtant, au cours de ces dernières années, la question se pose de plus en plus souvent: combien de temps cette union durera-t-elle encore?

 

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Ce qui est est en train de se passer aujourd’hui en Ecosse peut être considéré comme les signes avant-coureurs des derniers soubresauts d’un Empire qui a cru sortir grand vainqueur des guerres mondiales du 20ème siècle mais qui appartenait en fait au camp des vaincus (qui s’ignorent ou veulent s’ignorer). L’insistance actuelle des Ecossais pour obtenir l’indépendance vis-à-vis de Londres peut se lire comme le dernier acte d’une pièce de théâtre qui jouerait le déclin d’un ancien empire mondial, qui, malgré ses victoires militaires et l’engagement de forces humaines et matérielles considérables, a finalement tout perdu.

Un premier ministre écossais accusé de “populisme”

D’après Alex Salmond, premier ministre d’Ecosse, et donc le plus puissant des hommes politiques du pays, et son parti, le SNP (“Scottish National Party”), les Ecossais devraient se prononcer en 2014, lors d’un référendum, pour ou contre un avenir détaché de la tutelle londonienne. Le 24 juin 2014, les Ecossais célèbreront pour la 700ème fois leur victoire sur les Anglais lors de la fameuse bataille de Bannockburn. La date est donc symbolique.

Le SNP domine au Parlement d’Edimbourg depuis 2007 et, depuis 2011, il y domine seul, sans alliance ni cartel. Lors des dernières élections, il a obtenu la majorité absolue.

Quand un homme politique réclame l’auto-détermination nationale, on lui colle tout de suite sur le dos l’étiquette péjorative de “populiste”. Ainsi, pour donner quelques exemples, le “Rheinische Post” allemand, en janvier 2012, a écrit, dans son édition en ligne: “Le populiste Alex Salmond, 57 ans, ne disposait jadis d’aucune force réelle, en tant que chef d’un gouvernement minoritaire, pour pouvoir réaliser cette promesse”. Par ailleurs, le “Spiegel” de Hambourg, a commenté la situation actuelle en Ecosse comme suit: “Le Führer du SNP, Salmond, est considéré par tous les partis établis comme un pénible populiste et ils aspirent tous à ce que sa rhétorique en faveur de l’indépendance de l’Ecosse soit enfin démasquée. ‘Plus le référendum arrivera tôt, mieux cela vaudra’, écrit le député travailliste écossais Douglas Alexander dans le ‘Telegraph’”.

Quant à l’Université de Münster, elle formule la remarque suivante, dans un travail sur le “populisme” aux Pays-Bas et en Allemagne: “Le concept de ‘populisme’ est un concept mouvant. Les politiciens aiment l’employer et l’emploient souvent dans les querelles où ils confrontent leurs opinions. Le ‘populisme’ est une étiquette utilisée de manière inflationnaire; elle s’utilise d’autant plus souvent qu’elle ne reflète aucune clarté quant à son contenu”.

Etymologiquement parlant, “populisme” désigne en fait une politique qui s’efforce de créer une proximité particulière avec le peuple. Le dictionnaire allemand “Duden” donne pourtant la définition suivante: ce concept désigne, pour lui, une politique d’opportunisme, visant à “gagner les faveurs des masses”. Savoir si Alex Salmond a réellement les masses derrière lui, on ne le saura qu’après le référendum. Douglas Alexander, que nous venons de citer, n’est pas le seul à croire que Salmond postposera ce référendum le plus longtemps possible parce qu’il ne peut pas encore gagner une majorité d’Ecossais à son projet indépendantiste. “Le SNP joue sur le temps, parce qu’il n’a pas de réponses à toute une série de questions fondamentales”, estime David McLethie. Ce dernier siège pour le compte du parti conservateur écossais au Parlement. Ses “Tories” militent pour l’union avec l’Angleterre. Une Ecosse indépendante? En tout cas, sans eux...

Londres tente de freiner le processus

Le premier ministre britannique David Cameron a fait un pari: il ne faut pas laisser de temps au SNP pour diffuser parmi les électeurs ses vues et propositions. Plus le référendum arrivera vite, plus on aura de chances de maintenir les Ecossais dans le Royaume-Uni: tel est le calcul de Cameron. Voilà pourquoi il a proposé, à la mi-janvier 2012, que le référendum se tienne le plus rapidement possible.

Au sein du cabinet, on venait, une fois de plus, de discuter d’une loi accordant une large autonomie financière à l’Ecosse. Au cours de ces discussions, on a exigé, très nettement, que les conditions du référendum ne soient pas élaborées à Edimbourg mais à Londres. Endéans les dix-huit prochains mois, a-t-on suggéré, le référendum devra avoir lieu. Il ne devrait y avoir qu’une seule question à poser aux Ecossais, rapporte le “Neue Zürcher Zeitung”, en nous parlant de la “lutte tactique pour l’avenir de l’Ecosse”, et à cette question, il ne faudra répondre que par “oui” ou par “non”. En simplifiant le référendum de cette façon, on veut éviter que Salmond ne propose une alternative, une sorte de variante intermédiaire, qui offrirait un maximum d’autonomie à l’Ecosse, afin de parer à une défaite cuisante lors du référendum.

Le vice-président du parti de Salmond, Nicola Sturgeon, a expliqué, à ce propos, que les conservateurs anglais veulent influencer des décisions qui ne concernent que le seul peuple écossais. Mais en procédant de la sorte, le gouvernement de Londres n’obtient que le contraire  de ce qu’il souhaite en réalité. Le soutien populaire à l’indépendance ne ferait alors que croître. “Dans leur coeur, les Ecossais ne veulent pas d’une séparation totale”, pense Cameron, envers et contre tout. L’Union de 1707 a finalement été “l’un des partenariats les plus efficaces à l’échelle mondiale”. Salmond perçoit les choses différemment. “Plus il parle, mieux cela vaut pour la cause de l’indépendance”. C’est, de fait, ce que prouvent les sondages.

La BBC commente à son tour: entre les gouvernements britannique et écossais, une “guerre des mots” fait rage.

AlexSalmond-Edit-1024x1006.pngAngus Robertson est chef de la fraction SNP. Sur le site internet de son parti, il commente les assertions intrusives de Cameron: “Il est clair que la balourdise de David Cameron, à vouloir sauver la vieille union, s’est avérée contre-productive dès que les Ecossais ont entendu parler des possibilités que leur offrirait l’indépendance. Toutes les démarches qu’ont entreprises les partis anti-indépendantistes depuis l’immixtion désordonnée de Cameron n’ont suscité qu’un désir général d’indépendance et l’ampleur de ce désir montre que nous pouvons être confiants d’obtenir un ‘oui’ lors du référendum prévu pour l’automne de l’année 2014”. Le soutien à l’indépendantisme se perçoit également dans l’augmentation du nombre des membres du SNP: “Personne ne se soucie autant du développement de l’Ecosse que ceux qui y vivent. C’est pourquoi ce ceux eux, et non d’autres, qui doivent recevoir le pouvoir de décision”.

Aux questions du journal allemand “Die Welt”, Robertson avait exprimé sa conviction: “Nous avons maintenant les meilleures chances de faire passer l’indépendance. Les autres partis sont dépourvus de direction et d’orientation”. Robertson dirige la campagne en faveur du référendum sur l’indépendance. En 2007 et en 2011, où il détenait aussi cette fonction de chef  de la campagne électorale, il avait conduit son parti au succès lors des législatives.

Le pétrole écossais

Avec le slogan “It”s Scotland’s oil” (“C’est le pétrole écossais”), le SNP avait déjà séduit les électeurs dans les années 70. Pour la prochaine échéance importante, c’est-à-dire le référendum sur l’indépendance, les riches gisements de pétrole de la Mer du Nord, face aux côtes de l’Ecosse, joueront un rôle non négligeable. En octobre dernier, quatre entreprises énergétiques, parmi lesquelles des géants du marché tels BP et Shell, annonçaient qu’elles voulaient investir dix milliards de dollars pour prospecter les nouveaux gisements à l’Ouest des Iles Shetland. L’Ecosse veut profiter de cette manne plus qu’auparavant. Le ministère britannique des finances a glané près de 360 milliards d’euro au cours de ces quarante dernières années grâce au pétrole de la Mer du Nord. “Londres a suffisamment gagné grâce au pétrole écossais. Au cours des quarante prochaines années, ce seront les citoyens d’Ecosse qui en profiteront”; ces paroles sont extraites du discours de Salmond lors de la diète du SNP.

90% du pétrole qu’exploite la Grande-Bretagne se situe, géographiquement parlant, sur le territoire écossais. Raison pour laquelle, selon les partisans de Salmond, il est injuste que les dividendes de ce pétrole, fournis par les taxes payées par l’industrie et par les impôts directs, aillent dans l’escarcelle du ministère londonien. Les nationalistes écossais veulent réaliser d’autres projets avec cette manne pétrolière. Salmond veut l’investir dans un fonds d’Etat et suivre ainsi l’exemple de la Norvège, également devenue riche grâce à son pétrole. Ce système à la norvégienne permettrait d’obtenir sur le long terme une rente stable.

Londres accepte de rencontrer Alex Salmond

Comme on l’a appris courant janvier, le premier ministre britannique David Cameron veut rencontrer Alex Salmond pour discuter des projets relatifs au référendum. Les préparatifs pour cette rencontre se réaliseraient “dans les prochains jours”. Michael Moore, secrétaire d’Etat britannique pour les affaires écossaises, a également annoncé qu’il voulait rencontrer Salmond. Celui-ci, une fois de plus, a fait savoir par un intermédiaire: “Voilà une évolution des choses qui est la bienvenue; cela constitue un véritable progrès”.

Le vice-président du SNP, Sturgeon, commente cet événement survenu au 10 Downing Street: “Il faut rappeler que c’est d’abord Alex Salmond qui a proposé une rencontre avec le premier ministre et le vice-premier ministre, mais que cette proposition, dans un premier temps, a été rejetée. C’est un fait: ils ont réfléchi et ils ont changé d’avis”. D’après Salmond, Cameron aurait déjà refusé six propositions de rencontre. Le porte-paroles de Salmond a aussi rappelé que les Britanniques proposeront en date du 25 janvier 2014 une ébauche détaillée sur le référendum. “Après cela, on l’espère, les rencontres pourront avoir lieu”.

Un résultat positif lors du référendum n’aurait aucun caractère “obligatoire”, serait simplement consultatif et constituerait la première étape dans des négociatios très dures avec Londres. Mais si la volonté du peuple écossais se manifeste pour dire qu’elle ne veut plus de l’union, la voie vers l’indépendance sera tracée.

Amelie WINTHER;

(article paru dans “DNZ”, Munich, n°4/2012 – 20 janvier 2012).

lundi, 28 décembre 2009

L'Ecosse deviendra-t-elle indépendante?

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Dr. PETERSEN :

 

 

 

L’Ecosse deviendra-t-elle indépendante ?

 

Un chapitre nouveau dans une longue lutte pour l’indépendance et la liberté !

 

L’histoire ne fait jamais de sur-place. On le constate en observant les efforts que font actuellement les Ecossais pour devenir plus indépendants de l’Etat britannique et pour se poser comme une entité autonome en des domaines de plus en plus diversifiés.

 

Pour comprendre les événements qui secouent aujourd’hui l’Ecosse, il faut se livrer à une brève rétrospective : le 1 mai 1707, l’Ecosse et l’Angleterre fusionnent pour former le Royaume-Uni, dont la capitale, Londres, devient le centre d’où émanent tous les pouvoirs. Depuis les Romains, on avait l’habitude de considérer les deux pays comme deux îles distinctes, dotées de quelques « ponts de terre ferme ». A partir de 1707, ces deux « îles » et ces deux peuples, désormais fusionnés, seront considérés comme un bloc uni à tous les points de vue : formel, juridique, administratif et territorial. L’histoire de l’Ecosse avait commencé pendant les « siècles obscurs », entre 400 et 800 de l’ère chrétienne, où elle avait subi diverses attaques ennemies comme le reste de la Grande-Bretagne, pendant l’époque romaine et après le départ des légions de l’Urbs. L’Ecosse, au 7ème siècle avait été partagée entre quatre royaumes, souvent en querelle pour des questions territoriales ou pour savoir lequel jouirait d’une supériorité sur les autres. Finalement, les divers peuples qui composaient l’Ecosse de ces « siècles obscurs » vont fusionner pour former, en bout de course, un royaume unique d’Ecosse. Les étapes suivantes sont mieux connues : on se souvient tous de la lutte de l’Ecosse pour conserver sa liberté, sous l’égide de William Wallace qui s’était opposé avec énergie à la rude mainmise anglaise sur le pays.

 

L’Ecosse : mise hors jeu par des techniques raffinées

 

Au 17ème siècle, la voie vers l’unité de la Grande-Bretagne semblait déjà tracée avec les Stuarts qui étaient rois d’Angleterre et, par union personnelle, aussi rois d’Ecosse. Cependant, après les Stuarts, l’annexion de l’Ecosse par l’Angleterre allait se faire par des techniques raffinées, mettant hors jeu les Ecossais. D’abord, les Anglais menacent de proclamer l’ « Alien Act », par lequel tous les Ecossais vivant en dehors d’Angleterre auraient été considérés comme étrangers et exclus de tout commerce avec l’Angleterre et ses colonies. Ensuite, les Anglais appliquent une technique financière, en créant la « Company of Scotland », une société commerciale écossaise, laquelle était flanquée d’un projet, dit « Projet Darien » ; dans le cadre de cette société, on envisageait de créer une colonie exclusivement écossaise à Panama. Le projet échoua de manière catastrophique et ruina complètement les finances du royaume d’Ecosse. Acculés à la misère et à la banqueroute, les Ecossais n’avaient plus qu’une issue, pour redonner de la stabilité à leur pays : accepter l’Union complète, l’ « Act of Union ».

 

Depuis lors, plus de 300 ans se sont passés et voilà que les héritiers de Wallace remettent en question ce « mariage de raison » entre les deux pays. Il y a déjà de nombreuses années que le processus d’émancipation vis-à-vis du « grand frère anglais » est en cours et constitue un objet de querelle entre les « époux », avec pour corollaire, que la partie écossaise du contrat matrimonial revendique de plus en plus souvent un franc divorce. Fer de lance de cette revendication, le SNP (Scottish National Party) d’Alex Salmond avait fait de celle-ci le point numéro 1 de son programme électoral de 2007. Tony Blair avait senti passer le vent du boulet, en perdant des voix dans une Ecosse traditionnellement travailliste, sans compter le ressac qu’il avait subi pour avoir trop manifestement soutenu la politique belliciste américaine en Irak. La défaite de Blair et le pacifisme écossais ont donc contribué à renforcer toutes les tendances favorables à l’indépendantisme en Ecosse.

 

Les tirades de Blair

 

McConnell, un des leaders du parti travailliste en Ecosse, avait pourtant adopté un profil fort différent de celui de Blair lors de la campagne électorale calédonienne, mais avait tout de même émis l’opinion que l’Ecosse retirait d’énormes avantages de son union avec l’Angleterre. Blair, lui, lança force tirades pour démontrer que les Ecossais devraient payer leur éventuelle indépendance fort cher. Mais ni les admonestations de McConnell ni les tirades de Blair n’ont pu modifier l’opinion des Ecossais. Taylor, journaliste de la BBC, a commenté la victoire du SNP : « La plupart des Ecossais veulent que leur fierté nationale et leur identité se reflètent dans les structures politiques. Beaucoup d’entre eux traduisent ce désir par une volonté d’indépendance ».

 

La marche vers l’indépendance a commencé en 1999, lors de la fameuse « dévolution », qui a permis aux Ecossais d’avoir leur propre parlement. Les compétences dont bénéficie ce parlement écossais comprennent, pour l’essentiel, tous les aspects de la « domestic policy », de la « politique intérieure ». Dont, notamment, les politiques de l’enseignement, de l’environnement, du transport, du tourisme et de la région proprement dite. Le 30 novembre 2009, exactement le jour de la fête nationale écossaise, ce parlement présente enfin le « livre blanc », qui résume les desiderata des Ecossais, cherchant à obtenir l’indépendance vis-à-vis de toutes les autres composantes du Royaume-Uni. Ce « livre blanc » recadre le processus d’indépendance, tel que l’envisage le SNP, dans un contexte plus vaste, et avance quatre options :

1.     Le statu quo.

2.     Un élargissement des droits et compétences de l’actuel parlement régional écossais.

3.     Une forme d’autonomie qui laisserait aux Ecossais presque toutes les compétences d’un Etat normal, y compris la souveraineté financière et monétaire, à l’exception de la défense et de la sécurité. En avançant ce projet d’autonomie, les Ecossais parlent de « dévolution max » (le maximum en matière de dévolution) ou d’ « indépendance light » (l’indépendance ‘light’).

4.     Se détacher complètement de la Grande-Bretagne. Dans ce dernier cas, le SNP veut conserver la monarchie et la livre sterling.

 

Le problème : la crise financière

 

Le processus vers l’indépendance est toutefois freiné en Ecosse aujourd’hui parce que le gouvernement d’Alex Salmond est minoritaire. Toutefois en janvier prochain, un projet de loi sera présenté au parlement écossais, visant l’organisation d’un référendum sur la constitution future de l’Ecosse. Deuxième frein au processus d’indépendance : la récession actuelle et la situation financière tendue. Dans ce contexte économique peu favorable, les sondages les plus récents montrent qu’une bonne part de la population écossaise craint que la puissance financière d’une Ecosse indépendante, détachée du Royaume-Uni, serait battue en brèche. Ainsi, en 2008, deux grandes banques, la « Royal Bank of Scotland » (RBS) et la « Halifax Bank of Scotland » n’ont pu être sauvées que par des injections de capitaux fournis par le trésor britannique.

 

Avec cette situation financière considérablement fragilisée pour arrière-plan, on assiste en Ecosse aujourd’hui à l’émergence d’une dualité politique. On peut ainsi tracer un parallèle avec la situation d’il y a 300 ans. A l’époque, l’Ecosse s’était embarquée dans une aventure financière à Panama, où les risques financiers étaient considérables. La suite ne s’est pas fait attendre : les finances du royaume ont été mises en banqueroute complète. La seule issue avait donc été de s’unir à l’Angleterre. Aujourd’hui, nous devons constater que les finances sont à nouveau ébranlées, conséquence de la crise financière et bancaire mondiale, dans le déclenchement de laquelle la « City » londonienne porte une très lourde responsabilité. C’est pourquoi beaucoup d’Ecossais, même s’ils ont un jour aspiré à un maximum d’autonomie voire à l’indépendance, voient leur salut dans un maintien de l’union avec l’Angleterre. Les conservateurs écossais, par exemple, dans les eaux troubles de l’omniprésente crise financière, préfèrent encore et toujours naviguer sous pavillon britannique.

 

Malgré cette réticence sur fond de crise, les « dévolutionnistes » ne baissent pas les bras. La majorité des Ecossais ne cessera pas de vouloir bientôt vivre le vieux rêve de l’indépendance. Sur le long terme, les angoisses générées par la crise financière ne pourront pas faire taire les aspirations d’un peuple à la liberté. La voie vers l’indépendance de l’Ecosse est tracée et rien, me semble-t-il, ne pourra plus l’arrêter.

 

Dr. PETERSEN.

(article paru dans DNZ, Munich, n°51/2009 ; trad. franc. : Robert Steuckers).