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mardi, 18 novembre 2014

Vidéos des "Rencontres eurasistes" de Bruxelles

 

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Vidéos des

"Rencontres eurasistes"

de Bruxelles,

18 octobre 2014

 

Laurent James - Lecture du texte de Jean Parvulesco "Vladimir Poutine et l'Empire Eurasiatique de la Fin"

 

 

N. Pendragon - De la Quatrième théorie politique

 

Gandharian - Antitourisme, photos d'un voyageur en Eurasie

  Laurent James - L'Eurasie comme grande synergie métahistorique

 

 

Alexandre Douguine - Cyber-intervention depuis Moscou

 

 

 

Laurent James - Lecture d'une lettre de Jean Parvulesco à Robert Steuckers

 

 

 

Robert Steuckers - L'Eurasie depuis la proto-histoire : lignes de force d'une histoire méconnue

 

 

Constantin Parvulesco - La métapolitique eurasiste de Jean Parvulesco : de la prophétie à l'héritage

 

 

Roberts Steuckers - Question/Réponse

 

 

Laurent James - interlude

 

 

 

Allocution de son Altesse Royale Stanislas Ier , Roi eurasien du Royaume littéraire d'Araucanie et de Patagonie

 

 

 

 

La Victoire de 1918, les Kurdes et le pétrole

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La Victoire de 1918, les Kurdes et le pétrole

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

On continue en France de célébrer chaque année comme une fête nationale l'anniversaire de l'armistice de 1918.

Or, le respect que nous devons et, pour certains d'entre nous, la fidélité que nous avons porté, aux anciens de la Grande Guerre devraient nous imposer, aujourd’hui encore, une certaine réserve du fait du gaspillage de cette si coûteuse victoire.

Les erreurs monstrueuses du traité de Versailles ont été largement analysées : à la fois trop fragile, du point de vue des puissances supposées bénéficiaires, et trop dur pour être accepté de façon durable par l'Allemagne vaincue, qui, d'ailleurs se sentait trahie et n'eut aucune latitude pour le négocier.

En relisant les examens critiques de cette "sortie de guerre", aussi bien celui d'un Bainville, que celui d'un Keynes, et leurs thèses supposées contradictoires, il me semble en fait, renforcés par le recul du temps, que leurs travaux se complètent.

Aussi bien les conséquences économiques, vues par Keynes, que les conséquences politiques de cette paix, vues par Bainville, ne pouvaient se révéler que catastrophiques. Et les prévisions de l'historien nationaliste français comme celles de l'économiste britannique, – si souvent dans l'erreur pourtant par ailleurs, – se sont vérifiées. Ceci prouve qu'il était aberrant de ne pas écouter leurs arguments. Ils nous paraissent aujourd'hui évidents. À l’époque malheureusement on les considérait comme des esprits polémiques, purement marginaux. Des insolents, en quelque sorte.

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Or, l'architecte de cette mauvaise paix porte un nom : il s'appelait Clemenceau. Et, il a été glorifié, plus que jamais cette année par Hollande, et sans doute par Valls qui se croit la réincarnation du "Tigre". On continue à l'encenser malgré la somme invraisemblable de fautes qu'il aura commises pendant toute sa carrière. On s'efforce d'oublier son rôle belliciste tout particulièrement à la fin de la guerre. On veut effacer des mémoires son incompétence lors de la négociation des traités de Versailles, imposé à l'Allemagne, de Saint-Germain-en-Laye infligé à l'Autriche, de Trianon à la Hongrie, de Neuilly à la Bulgarie, et celui de Sèvres enfin supposé soumettre, de façon définitive, la Sublime Porte.

Or, signé en 1920, cet instrument diplomatique ne fut pratiquement pas exécuté. Le gouvernement d'Athènes commit la folie de croire, pratiquement seul, les promesses de ce qu'on n'appelait pas encore la communauté internationale. Le peuple grec paya cette naïve confiance du prix de la catastrophe d'Asie mineure de 1922. Celle-ci se solda par l'élimination des autochtones chrétiens, de Smyrne à Trébizonde, et la fin d'une présence plusieurs fois millénaire. Cette cruelle leçon de l'histoire n'a pas été retenue.

En janvier 1918 avait été affirmée la doctrine du président Wilson. Sans son intervention, et sans ses financements, les Alliés n'auraient pu ni continuer, ni encore moins gagner la guerre.

Ses 14 points allaient donc s'imposer, du moins en tant que théorie.

Ainsi la carte du démantèlement de l'empire Ottoman fut d'abord dessinée sur une base plus ou moins ethnographique au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Ainsi imaginait-on, notamment, de faire une petite place pour les chrétiens sur les terres où le christianisme est apparu.

Ainsi fut-il prévu à Sèvres en 1920 que le peuple kurde se verrait reconnaître le droit à l'existence d'un Kurdistan indépendant.

Il se trouve qu'entre 1920 et 1926 les frontières prévues ont été redécoupées, au gré des insouciances parisiennes et des intérêts pétroliers : l'hypothèse chrétienne fut rayée de la carte. Quant aux Kurdes, ils furent alors artificiellement divisés entre quatre États (principaux) : Turquie, Irak, Iran et Syrie. Ils constituent de ce fait, aujourd'hui encore, la plus importante population dans le monde dont l'existence nationale n'est pas reconnue.

Or, le vent a repris ses tours.

Le partage du pétrole de l'État irakien, accorde aux Kurdes une réserve constitutionnelle de 17 %. Jusqu'ici elle était soumise au monopole d'exportation de l'État central. Mais cet archaïsme est en train d'exploser. Certes un contentieux opposer bien entendu les autorités locales kurdes au gouvernement de Bagdad. Mais, si le Premier ministre est un chiite du sud, Haïder al-Abadi, la présidence de la république est attribuée à un kurde, en l'occurrence Fouad Massoum. Le contrôle complet sur les ressources du sous-sol ne pourra plus longtemps demeurer sous le contrôle des chiites. Et cela va servira à l'embryon d'un nouvel État qui se développe à Erbil, a déjà repris Kirkouk et pourrait bien viser la reconquête de l'ancien vilayet de Mossoul.

Le 7 novembre, Ashti Hawrami, ministre des Ressources naturelles annonçait que les exportations de pétrole brut par oléoduc avaient atteint dès cette année le niveau de 34,5 millions de barils pour une valeur de quelque 3 milliards de dollars. Cette quantité dépasse de quelque 60 % les estimations précédentes. Et les perspectives des cinq prochaines années semblent dès maintenant très favorable, avec l'appui des Occidentaux. Les réserves de la région autonome kurde sont estimées à 45 milliards de barils. Les plus grosses compagnies mondiales, Exxon, Total, Chevron et Gazprom viennent donc de signer des accords d'exploration. Ici, d'ailleurs, pétrole et droits de l'Homme paraissent faire bon ménage.

Le quotidien catholique "Présent" rappelle à ce sujet : "Naguère le ' sultan rouge' Abd-ül Hamid II se servit des chefs de certaines tribus kurdes, qu'il incorpora dans sa sinistre milice 'Hamidiyé' pour massacrer les Arméniens et prendre leurs terres dans l'est anatolien, autour de 1895, prélude au génocide organisé par les jeunes-turcs en 1915. Aujourd'hui les Kurdes apparaissent comme le dernier rempart de la survie des chrétiens." (1)⇓

Ce retournement dialectique de l'Histoire ne doit être considéré ni comme le premier, ni comme le dernier. Face aux crimes de l'islamo-terrorisme en général, et ceux commis au nom du Néo Califat en particulier, on ne pourra que s'en féliciter.

JG Malliarakis
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L’avenir de l’Occident est-il en marche au Mexique?

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L’avenir de l’Occident est-il en marche au Mexique?
 
L’Etat en structure d’oppression et de terreur

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Depuis la chute du mur de Berlin, les Occidentaux s’en prennent partout à l’Etat et ont réussi, dans une très large mesure, soit à le rendre impuissant soit à le mettre à leur service. La transformation de l’Etat en structure d’oppression et de terreur contre la population, au profit d’oligarques crapuleux s’autoproclamant chargés de mission du bien, incite ici ou là à constituer de nouveaux groupes de solidarité. La prolifération d’agrégats humains renvoie de plus à l’accroissement démographique mondial, lequel conduit naturellement à l’apparition ou au renforcement de structures non étatiques. Un Etat fédéral comme le Mexique montre dès aujourd’hui la dynamique des relations qui se tissent entre diverses organisations. Il se pourrait que ce soit le laboratoire du chaos, tel que le rêvent les financiers de l’occident. 

L’Etat au service des oligarques favorise la corruption

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Il y a, au Mexique, des corporations, que Salinas de Gortari, au service des intérêts américains, commença à détruire lorsqu’il fut au pouvoir en 1990 et signa le traité de libre-échange. Cet accord était destiné à livrer peu à peu tout le pouvoir aux monopoles privés étatsuniens et aux oligarques mexicains qui travaillent avec eux. Il fallut acheter les chefs des groupes sociaux mexicains pour que le traité soit signé. Il en a résulté, tout naturellement, une nouvelle oligarchie qui prend ses ordres à Wall-Street et à Washington, impose par la violence les diktats et recourt à la terreur pour faire taire les populations. Afin de survivre, les divers groupes sociaux sont entrés dans le jeu des alliances avec des organisations inspirées de la loi mafieuse, la plus ancienne et aussi la plus primitive des lois humaines. De sorte qu’aujourd’hui ce pays a décuplé ses problèmes : des partis politiques qui pillent tranquillement, des corporations qui forment des clientèles, un Etat entre les mains de représentants de commerce, des populations appauvries par le diktat libre-échangiste, et qui se laissent tenter par le crime organisé afin de survivre. Etc.


Un cas d’école : l’Etat de Guerrero


Dans cet Etat, fin septembre, disparurent 43 étudiants d’une école normale. Le maire de la localité où ils furent arrêtés est aussi lié à des trafiquants, car son épouse, sœur de la femme du gouverneur de l’Etat, est connue pour être membre d’un cartel. Qui aide les cartels de trafiquants de drogue ? Pourquoi l’Etat ne fait-il rien ? Raul Vera, évêque de la ville de Saltillo, homme de grande expérience affirme: « c’est un petit message au peuple, c’est de nous dire : voyez ce dont nous sommes capables ». Il précise : « Le crime organisé a aidé au contrôle de la société et c’est pourquoi c’est un associé de la classe politique. Ils ont obtenu que le peuple ne s’organise pas, ne progresse pas ». 

Ces groupes mafieux sont des hommes d’affaires qui s’entendent comme larrons en foire avec d’autres hommes d’affaires, ceux qui dirigent la globalisation, ceux à qui les souteneurs de la Commission de Bruxelles veulent nous vendre avec le diktat transatlantique. De plus, jouent un rôle ignoble certaines parties de l’armée et de la police. Un bataillon d’infanterie, installé dans la zone, a la réputation d’être une unité d’assassins, responsable des fosses de cadavres qui ont été mises à jour depuis que l’on recherche ces 43 étudiants disparus. La nuit du 26 septembre, lorsque les élèves de l’école normale furent attaqués, l’armée et la police fédérale ont encerclé la zone pour éviter la présence de témoins pendant que la police municipale et un groupe mafieux chargeaient ces jeunes gens. Les militaires, selon des témoins, empêchaient de fuir les étudiants soumis à la fusillade… 

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Comment ces criminels restent impunis


L’essentiel, dans toute mafia, est la loi du silence. Soit personne n’avoue, soit celui qui avoue n’est pas membre du groupe ou sera payé pour raconter une histoire hollywoodienne. De plus, il est évident que les curieux sont à punir qu’ils soient policier, juge, ou journaliste. Le contrôle, voilà le mot clef. Ensuite, l’oubli recouvre ce que les puissants du jour ne veulent pas que l’on sache. Les méthodes de gestion des foules se sont aussi améliorées, depuis que les banksters ont prétendu se hisser au niveau d’une caste sacerdotale disant le bien pour l’humanité. Les épices versées aux canailles médiatiques servent à accomplir la stratégie de l’enlisement en trois temps: première phase, tout le monde pleure, gémit que c’est horrible d’avoir tué des étudiants (dans le cas mexicain). 


Tous ces domestiques montrent de la compréhension pour les pauvres victimes, s’indignent et s’affirment solidaires; deuxième phase, le doute est introduit, non sur le fond, mais sur la cohérence des versions exprimées par les différents témoins ; troisième phase, exprimer la rage de s’être trompé, d’avoir pleuré dans la première phase pour apprendre que tout n’était pas “correct” dans la seconde. On termine en apothéose en proclamant que plus jamais on ne se laissera égarer par des victimes qui, en réalité, sont des ennemies de l’ordre et de la vérité. Le Mexique est à l’avant-garde de l’inhumanité que fait naître la tyrannie ploutocratique, laquelle affecte l’Europe déjà soumise à des violences extrêmes. Ainsi s’enfonce dans le néant la brillante civilisation que les Européens avaient pu construire au cours des siècles tandis que la bestialité prend son envol. Qui se lèvera contre l’inhumanité?

On Francis Fukuyama’s The Origins of Political Order

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Cohesive Societies Check State Power:
On Francis Fukuyama’s The Origins of Political Order

By Jack Donovan

Ex: http://www.counter-currents.com


The Origins of Political Order: From Prehuman Times to the French Revolution [2]
New York: Farrar, Straus and Giroux, 2012

FukuyamaOrder-219x300.jpgThere’s so much meat in Francis Fukuyama’s The Origins of Political Order that someone could teach a college class on it, and someone should. It’s an expansive study of different political systems that attempts to develop a general theory of political development, and explain why different societies have formed different kinds of states — or none at all. The author also offers some explanations for why state-building efforts in the developing world have produced mixed results.

Fukuyama intended The Origins of Political Order to build on his mentor Samuel Huntington’s Political Order in Changing Societies, but it would be just as comfortable on a shelf beside Spengler’s Decline of the West or something like Toynbee’s A Study of History. It’s engagingly written and lacks the kind of obsessive moralizing or contemporary political obsessions that would make it tedious. Fukuyama does have the academic’s habit of giving us more than we need — probably to ward off academic critics. The Origins of Political Order has also been recently followed by second volume, Political Order and Political Decay: From the Industrial Revolution to the Globalization of Democracy [3].

While clearly an advocate of modern liberal democracies — or what people call modern liberal democracies — Fukuyama is no chauvinist in this regard and does not present political development as a linear, inevitable path to the revelation of modern, liberal democracy. Rather, he sees modern political systems as having three main features — state formation, rule of law, and accountability — that may or may not be present in many reasonably successful political orders. He argues repeatedly that while China formed the first true state, the Chinese have never had true rule of law or downward accountability.

Fukuyama begins by looking at pre-state societies and addressing what he calls the “Hobbesian fallacy” — something I also touched on in The Way of Men. Humans have always lived in groups. We were not “primordially individualistic” creatures who evolved alone in a brutish world and then entered into society as the result of rational calculation at some later date — trading freedom for safety. We’ve always been social animals, and our pre-human ancestors were, too. Yet this idea of primordial individualism “underpins the understanding of rights contained in the American Declaration of Independence and thus of the democratic political community that springs from it.” To truly understand human political behavior, it’s important to correct mistaken notions about human nature and how the most basic political orders form.

The most basic human society, according to Fukuyama, is the “band.” A band society is a small collection of nuclear families, typically exogamous and patrilocal, meaning that, as with chimpanzees, females tend to marry outside the band and males tend to remain with their fathers, brothers, and cousins. This band — or perhaps, “gang” — is the default social order for humans, and the exogamous arrangement with women increases genetic diversity, encourages intergroup contact and trade, and even allows groups of men to resolve intergroup conflicts by simply trading women.

Band-level societies are also fairly egalitarian, and do a lot of sharing. Fukuyama adds that, “many of the moral rules in this type of society are not directed at individuals who steal each other’s property but rather against those who refuse to share food or other necessities.”

Leadership in this kind of society is not inherited — it is earned both through a combination of demonstrating strength, earning trust, and building a coalition of supporters. You can strong-arm a small group for a while, but sooner or later, someone’s gonna cut you down. A betrayal of trust or a stronger contender can elevate a new “alpha,” or “big man,” so decision-making in a band-level society tends to be consensus-based.

The natural tendency to return to band-level thinking is the basis for the phenomenon Fukuyama calls “patrimonialism,” defined as the preference for one’s kin or “friends.” The human tendency toward patrimonialism is fundamental to Fukuyama’s theory of political order, because he pits it against the kinds of systems that are purely meritocratic or impersonal, as modern states say they attempt to be. In a patrimonial society, “we” are more equal than “them,” and this results in the accumulation of wealth and power into fewer hands, as well as all sorts of favoritism and unearned privileges. In a modern state that is functioning more or less as it’s supposed to, everyone has to play by the same rules.

The majority of The Origins of Political Order is devoted to exploring the complicated ways in which elements of modern states developed to check patrimonialism, and how those checks can decay as circumstances change. As I mentioned, he covers a lot of ground — too much to cover here — so I’ll simply recommend the book and focus on a relevant point.

Fukuyama doesn’t say it in so many words, but modern, socially constructed identity groups seem able to replace kin-based groups in terms of inspiring this kind of favoritism. A member of the “party” or “union” or “community” is preferred over a pure outsider. Ideology has many features of religion, and religion is one of the factors that Fukuyama believes separates the tribal society from the band-level society. Religion and ideology create a broader understanding of family — of who is “us” and who is “them.”

In the final pages of The Origins of Political Order, Fukuyama concludes that the doctrine of universal recognition makes liberal democracies attractive because it is a throwback to the shared participation and shared decision-making common to early tribal and band-level societies. “Once the principle of equal respect or dignity is articulated,” he writes, “it is hard to prevent human beings from demanding it for themselves.”

However, he follows this evident truth by stating that, “successful liberal democracy requires both a state that is strong, unified, and able to enforce laws on its own territory, and a society that is strong and cohesive and able to impose accountability on the state.” This also seems reasonably true, but the idea of a “cohesive” society conflicts with the “diversity is strength” mantras of First World governments, global corporations, and globalist organizations like the United Nations. The cohesive societies with shared backgrounds, religious beliefs, and values that created liberal democracies have in recent history been consistently undermined by attempts by elites to import and integrate foreign groups and ideologies into their states — Muslims in Europe being a particularly corrosive example.

The promise of “intratribal” egalitarianism to everyone everywhere, and anyone anywhere, has in practice created opportunities for the development of what Fukuyama would have to characterize as the kinds of interest groups that engage in zero-sum rent-seeking.

In America, the triumph of this doctrine of absolute inclusiveness has created a social environment in which identity groups actually end up vilifying any kind of overall cohesiveness, homogeneity or social order. Instead of promoting a cohesive society that mobilizes to check the power of the state, Americans have broken themselves out into racial and sexual identity groups — including the 51% minority group known as “women” — that are increasingly focused on using power to secure rents, privileges, “affirmative actions,” hard quotas, soft quotas, special protections, and impunities from both the state and private businesses. And while — unlike [4] in Europe [5] — freedoms of speech and press remain more or less intact in the US, these racial and sexual identity groups are successfully using social media, traditional media, predatory legal challenges, and economic leverage (by harassing companies who hire even the most benign, milquetoast dissenters and questioners) to silence any discussion or criticism of their ideas or collective behaviors.

These social actors, along with the trade unions, business groups, student organizations, nongovernmental organizations and religious organizations that Fukuyama identifies, have created an increasingly stagnant, inflexible system that is failing to respond efficiently or effectively to new challenges. While he sees much to like about liberal democracy, he admits that, “If the institution fails to adapt, the society will face crisis or collapse, and may be forced to adopt another one. This is no less true of a liberal democracy than of a nondemocratic political system.”

Fukuyama doesn’t directly address the problem of social fragmentation in his conclusion to The Origins of Political Order, but it if a cohesive, mobilized society is required to impose accountability on the state, then it seems to follow that a fragmented society of rent and privilege-seeking special interest groups will be unable to impose that accountability effectively — and Americans will be left with a powerful, authoritarian bureaucracy accountable only to interest groups and the wealthy stakeholders who fund them.

Every so often I see this smug little infographic [6] about the superiority of public education in Nordic countries, and the failings of the American system. In the early chapters of The Origins of Political Order, Fukuyama calls the problem of modern state-building “getting to Denmark,” because, “for people in developed countries, ‘Denmark’ is a mythical place that is known to have good political and economic institutions: it is stable, democratic, peaceful, prosperous, inclusive, and has extremely low levels of political corruption.”

In addition to the unique factors Fukuyama identifies that made the development of European states possible, it also seems likely that the relative size and homogenous composition of these nations contributed to their mythical perfection. Denmark is less than one quarter of the size of the state of Oregon where I live, and Fukuyama points out early in the book that even the American Founding Fathers were aware that classical republicanism “did not scale well.” The democratic ideals of early Greece and Rome were developed by homogenous societies. In the case of Rome, expansion and growth eventually gave way to Caesarism, and the Greek city-states were eventually conquered by monarchies.

Part of the magic of Denmark is that it is small, and it was created by the Danes, for the Danes. Danish magic may only last as long as those things remain true, and there is clearly trouble in Denmark. Over half of the convicted rapists in Denmark are immigrants from Iran, Iraq, Turkey, or Somalia [7]. Many Danes are concerned [8] that their culture is being subverted by Muslim influence. Danish birth rates are so low (1.7) that the government recently sponsored a “Do it for Denmark [9]” ad campaign. Denmark without Danish culture and the Danish people will not be the Denmark that everyone else in the West is “trying to get to,” and it seems likely that their political order will decay.

 

 


 

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

 

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/11/the-origins-of-political-order/

 

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/11/FukuyamaOrder.jpg

[2] The Origins of Political Order: From Prehuman Times to the French Revolution: http://www.amazon.com/gp/product/0374533229/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0374533229&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=IX6KEZWALWOURG3Y

[3] Political Order and Political Decay: From the Industrial Revolution to the Globalization of Democracy: http://www.amazon.com/gp/product/0374227357/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0374227357&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=C2E3VUHP33OFZLC2

[4] unlike: http://reason.com/archives/2014/11/08/britain-poised-to-silence-extremist-spee

[5] Europe: http://www.friatider.se/nya-lagen-nu-lattare-atala-svenskar2-for-att-forolampa-invandrare-och-myndighetesrepresentanter

[6] smug little infographic: http://owsposters.tumblr.com/post/25869010098/silhouette-man-wonders-wtf-is-wrong-with

[7] Over half of the convicted rapists in Denmark are immigrants from Iran, Iraq, Turkey, or Somalia: http://www.amren.com/news/2012/07/rape-jihad-in-denmark-more-than-half-of-all-convicted-rapists-have-immigrant-backgrounds/

[8] are concerned: http://cphpost.dk/news/danes-we-are-too-tolerant-of-muslims.7324.html

[9] Do it for Denmark: http://rt.com/news/denmark-low-birthrate-sex-425/

 

Heidegger et les antinazis de papier...

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Heidegger et les antinazis de papier...

par Robert Redeker

Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue de Robert Redeker, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré à Heidegger. Professeur de philosophie et essayiste, Robert Redeker a récemment publié Le soldat impossible (Pierre-Guillaume de Roux, 2014).

Heidegger et les antinazis de papier

1097_140401_emmanuel_philo.jpgÀ nouveau l’affaire Heidegger occupe les gazettes ! Cette histoire, répétée tous les dix ans, du nazisme de Heidegger — dont témoigne le livre de Peter Trawny, Heidegger et l’Antisémitisme (Seuil) est un marronnier destiné à amuser ceux qui ne s’intéressent pas à Heidegger, qui ne le lisent ni ne le travaillent, ni ne travaillent avec lui. On ne voit pas quel est son intérêt, à part céder à la mode grotesque mais payante de l’antifascisme policier. Une fois que l’on a dit que l’homme Heidegger était nazi, on n’a rien dit du tout ! Ce n’est pas l’homme Heidegger dans son entier qui était nazi, encore moins le philosophe Heidegger, mais le particulier Martin Heidegger, à certains moments de son existence. Heidegger n’était pas “un” nazi, il était par moments nazi. L’article un est ici d’une importance capitale.

Quant à l’oeuvre philosophique de Heidegger, elle est simplement la plus géniale du XXe siècle, et de loin. Elle est par endroits, elle aussi, “dangereuse”.

L’antiheideggérianisme de trop nombreux journalistes et de quelques philosophes en mal de succès est un antinazisme facile, un antinazisme de papier, qui, certes, pour les meilleurs, s’appuie sur une lecture du maître de Messkirch, sans s’accompagner néanmoins d’une méditation de cette pensée.

Le présupposé des commissaires du peuple ne laisse pas d’être inquiétant : les lecteurs de Heidegger sont des nazis en puissance, autrement dit ce sont des demeurés capables de se laisser contaminer ! Les chiens de garde chassant en meute Heidegger militent avec le même présupposé méprisant quand il s’agit de Céline, de Schmitt, de Jünger et d’Evola. (Carl Schmitt et Julius Evola, voire René Guénon et Ezra Pound sont des auteurs qui demandent de grands efforts à l’intelligence : le présupposé des policiers de la pensée tombe dès lors à côté de la plaque.)

Les vrais lecteurs de Heidegger savent que cette propagande facile s’attaque à un monstre qu’elle fabrique elle-même, « le sozi de Heidegger », selon la fine invention lexicale de Michel Deguy. Cette notion de “sozi”, amalgame sémantique de “sosie” et de “nazi”, est heuristique, conservant une valeur descriptive s’étendant bien au-delà du mauvais procès intenté au philosophe allemand. Elle est un analyseur de la reductio ad hitlerum appliquée aux auteurs que l’on veut frapper d’expulsion du champ de la pensée. Leo Strauss a pointé les dangers pour la vérité de la reductio ad hitlerum : « Nous devrons éviter l’erreur, si souvent commise ces dernières années, de substituer à la réduction ad absurdum la réduction ad hitlerum. Que Hitler ait partagé une opinion ne suffit pas à la réfuter. »

Une question s’impose : et si le prétendu nazisme de Heidegger fonctionnait un peu comme l’éloge de Manu, de la société de caste, de la chevalerie germanique, chez Nietzsche, c’est-à-dire comme une machinerie “inactuelle” destinée à exhiber autant qu’abattre “l’actuel”, le dernier homme, l’homme planétaire-démocratique ? Peut-être est-ce une stratégie philosophique de ce type-là qui se joue dans le prétendu nazisme de Heidegger ? Dans ce cas, ce qui paraît inacceptable chez Heidegger aux lecteurs superficiels, aux commissaires politiques de la vertu et au gros animal (l’opinion publique) acquiert le même statut philosophique que ce qui paraît inacceptable chez Nietzsche. Nos antinazis de papier — épurateurs de culture qui se comportent, en voulant exclure les ouvrages de Heidegger des programmes du baccalauréat et de l’agrégation, comme les destructeurs des bouddhas de Bâmyân — s’en rendront- ils compte ?

Robert Redeker (Valeurs actuelles, 12 novembre 2014)

Revolución popular yemení versus Arabia Saudí

 

Por Rasul Gudarziv

Los ciudadanos yemeníes que habían derrocado al presidente Ali Abdulá Saleh, cuando vieron que no se materializaban sus objetivos ni las demandas de su revolución; la democracia y la reestructuración del poder, salieron otra vez a las calles en masivas protestas antigubernamentales, y lograron llevar a cabo una segunda revolución. Los movimientos populares terminaron con la firma de un acuerdo entre los houtíes y el gobierno central para poner al país en el camino de la democracia.

En el siguiente artículo queremos analizar el motivo del fracaso de los movimientos populares que se registraron en los últimos años en la región de Oriente Medio y el Norte de África, además de estudiar las causas de la victoria de una segunda revolución en Yemen.

Desde 2011 somos testigos del surgimiento de movimientos populares en Oriente Medio. Algunos de estos, como el de Egipto, Túnez u otros, poco después de su victoria se desviaron de los ideales que perseguían, mediante la penetración de las fuerzas extranjeras y de elementos de regímenes anteriores en los nuevos gobiernos, y, en un corto plazo, se quedaron aislados en la escena política.

Las movilizaciones populares de Egipto, Túnez y Libia, debido a la falta de liderazgo e ideología, fueron desviadas de sus principales objetivos. Hoy en día, no hay ninguna señal de un cambio profundo y estructural en estos países, y antiguos elementos gubernamentales se han mantenido en la escena sociopolítica.

2 yemen.jpgLo mismo sucedió en Yemen donde pese al derrocamiento del dictador Ali Abdulá Saleh, quien gobernó el país durante 21 años, no hubo cambio significativo en la escena política. El nuevo gobierno revolucionario, con el apoyo de Arabia Saudí y de gobiernos occidentales, continuó el rumbo de la administración de Saleh, y siguió con la represión del pueblo yemení, especialmente de los chiíes. Esta situación provocó que la sociedad yemení se levantara de nuevo para establecer la democracia y enfrentarse a la influencia de las fuerzas foráneas.

El movimiento chií Ansarolá (Houthi), en Yemen, teniendo en cuenta el fracaso de los Hermanos Musulmanes en Egipto y bajo la dirección de Abdolmalek al-Houthi, se esfuerza por materializar las demandas revolucionarias del pueblo yemení. El liderazgo de Abdolmalek ha contribuido en gran medida a llenar las divergencias étnicas en la sociedad yemení, y ha unido a todas las fuerzas con un solo objetivo: establecer la democracia, logrando que el balance de poder se incline hacia la oposición al gobierno central.

Los yemeníes, tras el fracaso de los Hermanos Musulmanes, son conscientes de que la ausencia de un líder genera división entre las fuerzas políticas y bloquea la materialización de las estrategias y objetivos. Sin duda, antes del derrocamiento de Hosni Mubarak, si los Hermanos Musulmanes hubieran contado con un líder poderoso, no hubieran fracasado en tan corto plazo. Es por esto que el pueblo yemení se unió en una sola voz junto a Abdolmalek al-Houthi para exigir sus demandas políticas y económicas.

Dada la importancia que tiene Yemen para Arabia Saudí y EE.UU. por su situación estratégica, estar rodeado por el mar Arábigo, el golfo de Adén y el mar Rojo, era muy difícil prever que un movimiento como el houtí pudiera llevar adelante sus objetivos con un plan bien calculado; la situación se desarrolló de forma tal que el enviado de la ONU para Yemen, Jamal ben Omar, se presentó en Saná, su capital, para conseguir un acuerdo entre los houtíes y el gobierno, algo que pone de manifiesto la importancia que tiene la tarea del movimiento.

En el acuerdo firmado se hace referencia a la restauración de los subsidios a los combustibles, la asignación de un nuevo primer ministro durante los próximos tres días, la formación de un nuevo Gobierno en el plazo de un mes y la lucha contra la corrupción estatal, algo que se interpreta como una clara victoria para los houtíes, aunque aún hay un largo camino para recorrer.

Debemos ser conscientes de que el liderazgo religioso en Yemen ha despertado la preocupación de las potencias regionales y ultraregionales. Arabia Saudí se muestra inquieta por la revolución yemení, y la considera una seria amenaza para su seguridad nacional, ya que el régimen de Al Saud nunca ha mantenido ni una buena relación ni una relación normal con los houtíes, así que temen que esta tribu pueda llegar al poder. Además, la relevancia de los houtíes en Yemen significa para Riad el aumento de la influencia de la República Islámica de Irán en su patio trasero.

A esto hay que sumarle la gran población chií en el sur de Arabia Saudí, fronteriza con Yemen, algo que es preocupante para Riad por el temor de que resurjan movimientos chiíes en su territorio; por lo que con el apoyo de Washington, amén de expresar su oposición a las protestas en Yemen, ha brindado y seguirá brindando apoyo militar y logístico a las fuerzas gubernamentales.

Ante esa situación, se prevé que el pueblo yemení podría enfrentar tres planes pensados por Riad y Washington para frustrar esa segunda revolución. El primero podría residir en la activación del terrorismo y llevar a cabo operaciones contra los houtíes. Esto se puede entender de las declaraciones de los clérigos saudíes que ordenaron la lucha contra ese movimiento chií. Los 50 años de presencia e influencia de Riad en Yemen le dieron una buena oportunidad para penetrar las tribus y los partidos yemeníes y lograr aproximar sus políticas con las del país saudí. Yemen es tan importante para los saudíes que es fácil describir lo que le espera al pueblo yemení; sangrientas jornadas y una guerra civil mediante el enfrentamiento de las tribus contra los houtíes, e incluso la intervención militar de Riad.

El segundo plan podría ser algo semejante a lo que hicieron con Siria; formar grupos de “Amigos de Yemen” cuyos principales miembros serían el Reino Unido, Arabia Saudí y EE.UU. para crear discordias y estrategias que hagan fracasar el acuerdo firmado, cuestionando la voluntad de los houtíes.

El tercero, recuperar el poder de las personas subordinadas a Arabia Saudí en las próximas presidenciales del país. En ese contexto hay que monitorear los movimientos políticos que se están realizando, es decir, el viaje a Riad de Ahmed Ali Abdulá Saleh, hijo del expresidente yemení; el general Mohsen Al Ahmer y otros elementos del régimen anterior.

Los partidos yemeníes, encabezados por los houtíes, pudieron volver a derrocar un gobierno lacayo, para determinar el futuro de su país; no obstante, los yemeníes deben ser conscientes de que cualquier guerra civil o situación de inseguridad podrían resultar en su eliminación total de la escena política del país, bajo la acusación de que son terroristas. Además, los yemeníes deben saber que el éxito obtenido en su movimiento se ha debido solo a su actuación bajo un único liderazgo, por lo tanto, cualquier división o brecha podrían conllevar al fracaso de sus planes.

Koalas, diplomatie et misère de l'anti-poutinisme

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Koalas, diplomatie et misère de l'anti-poutinisme

par Jacques Sapir
Ex: http://zejournal.mobi

Les comptes-rendus dans la presse française du G-20 qui s'est tenu en Australie ont présenté un Vladimir Poutine soi-disant isolé par la communauté internationale. C'est un cas d'école de la manipulation de l'information et de la désinformation.

Qui isole qui ?

Ce n’est pas la « communauté internationale » qui a cherché à isoler Vladimir Poutine, mais les Etats-Unis et les pays qui leurs sont liés comme la Grande-Bretagne, l’Australie et la France (et dans une moindre mesure l’Allemagne). Alors, oui, les relations de Vladimir Poutine avec les dirigeants de ces pays ont été tendues. Mais, les positions prises par la Russie, et par Vladimir Poutine en particulier, sont en réalité très populaires en Chine, en Inde, en Afrique du Sud et au Brésil. Le G-20 aura été l’occasion de marquer la nette divergence entre les pays que l’on appelle « émergents » et les autres. Cette divergence a été voulue par les pays de l’OTAN à ce sommet. Mais, elle constitue un véritable danger à long terme. Cette divergence construit en réalité une nouvelle coupure du monde en deux dont les conséquences dans la capacité de régler les crises futures risque d’être importante.

Le danger ici est que la politique américaine, car c’est essentiellement d’elle qu’il s’agit, est en train de cristalliser une fracture entre les pays émergents, qui tentent de s’organiser autour de la Russie et de la Chine, et les pays sous influence américaine. C’est un jeu à la fois dangereux et stupide car tout le monde sait bien que les Etats-Unis, qui restent très puissants, sont néanmoins une puissance déclinante. Ce n’est pas ainsi qu’ils gèreront leur déclin. Mais ils risquent d’empêcher le monde de régler toute une série de problèmes. Cette politique va aboutir, peut-être, à retarder l’inévitable. Elle ne saurait cependant l’empêcher.

De plus, ce n’est évidemment pas notre intérêt à nous Français, ni aux Européens de manière générale. Nous avons des problèmes communs à régler, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique, que ces problèmes soient militaires ou concernent le développement de ces régions, ou encore qu’ils concernent des problèmes de santé comme l’épidémie du virus Ebola l’a récemment mis en lumière. La nécessité d’une coopération à grande échelle s’impose. Il est à cet égard frappant que le communiqué final de ce sommet du G-20 fasse mention de la nécessité « d’éradiquer le virus Ebola » mais ne précise ni ne cite le moindre moyen financier alloué à cette tache. De même, la question du terrorisme est plus que jamais d’actualité. Les récentes atrocités commises par ceux qui se nomment « Etat Islamique » sont là pour nous le rappeler, tout comme elles nous rappellent le fait que ce terrorisme tue tous les jours en Syrie, en Irak, voire en Libye ou au Nigéria. Nous n’y prêtons garde que quand un « occidental », un « blanc » pour tout dire, en est victime. L’indignation du Président américain, et de notre Président, François Hollande, apparaît alors comme très hypocrite.

Une hystérie anti-politique.

En fait, il y a une intense coopération militaire avec la Russie au Mali et au Niger. Il pourrait en être de même au Moyen-Orient. C’est là que l’on mesure l’imbécillité de l’opposition systématique à Vladimir Poutine, et plus encore sa « démonisation » dans la presse. Henry Kissinger a expliqué à de nombreuses reprises ces derniers mois que « l’anti-Poutinisme » hystérique des Etats-Unis et de la presse américaine, ne constituait nullement une politique mais était en réalité une réponse à l’absence de politique. Il n’y a rien de plus exact. Il le dit dans une interview qu’il a donnée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel le 13 novembre. Le niveau de délire de la presse américaine a été bien analysé par Robert Parry, l’un des plus grands journalistes indépendants des Etats-Unis. Il est aujourd’hui tragique de voir que ce discours, qui est une véritable propagande de guerre, envahit les médias en France et en Grande-Bretagne.

L’idée que la Russie voudraient reconstituer de toutes ses forces l’URSS défunte est alors invoquée. Il faudrait faire « barrage » à un tel projet, et cela justifierait en réalité la violence de l’opposition à Vladimir Poutine. C’est une immense et considérable erreur. Les dirigeants russes, et Vladimir Poutine au premier chef, ont tiré un trait sur l’ancienne URSS. Le véritable enjeu pour les trente années qui viennent, c’est l’alliance entre la Chine et la Russie, et la question de savoir si les pays que l’on nomme les BRICS arriveront à constituer un front cohérent face à la politique américaine. Tout le reste n’est que (mauvaise) littérature.

La question ukrainienne.

De même, sur la question ukrainienne, la Russie a toujours considéré que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE était un problème ukrainien dans lequel elle n’avait rien à dire. Par contre, et ceci peut se comprendre, elle a affirmé à de nombreuses reprises que si l’Ukraine voulait entrer dans une zone de libre-échange avec l’UE, elle ne pourrait plus bénéficier des conditions particulières de son commerce avec la Russie. Le problème est que les dirigeants ukrainiens ont voulu gagner sur les deux tableaux. La Russie leur a rappelé que cela n’était pas possible. L’intégration économique des deux pays était sur la bonne voie quand se sont produits les événements de Maïdan. L’erreur des dirigeants russes a été de croire que cette réalité économique pèserait suffisamment lourd dans le contexte politique. Mais, ce dernier est le lieu des émotions et il est sujet à des processus de radicalisation qui ne font pas appel aux réalités économiques. De plus, le système politique ukrainien était affreusement corrompu, ce que les dirigeants russes reconnaissent eux-mêmes. En janvier 2014 à Moscou dans des discussions avec des responsables du Ministère des Affaires Etrangères de Russie ces derniers m’ont dit être effarés du niveau de corruption de leurs homologues ukrainiens. Or, le mouvement de la place Maïdan a commencé comme une protestation contre la corruption du système politique et économique ukrainien, et cette protestation était absolument légitime. Nul ne le conteste dans les sphères officielles à Moscou. Mais, en même temps, Moscou continuait de négocier avec ces mêmes dirigeants corrompus. Il y a là une contradiction mais dont on voit mal comment elle aurait pu être dépassée. Moscou a probablement pâti du fait qu’elle était engagée dans des négociations avec Yanoukovitch. Mais, ce dernier étant le Président légalement élu de l’Ukraine, pouvait-il en être autrement? Honnêtement, je ne le crois pas.

La question de l’OTAN est un autre problème. Il y avait un accord entre les Etats-Unis et la Russie que l’OTAN ne s’étendrait pas sur les anciens pays de l’Est et de la CEI sans l’accord de la Russie. Cet accord a été violé. Il en est allé de même au Kosovo ou les pays de l’OTAN ont couvert ce qu’ils dénoncent aujourd’hui en Crimée et en Ukraine. Les russes en tirent naturellement les conséquences et ils s’opposent à tout nouvel élargissement de l’OTAN. Mais la vérité est que nous payons au prix fort les inconséquences qui ont été les nôtres, en tant que pays dits « occidentaux », vis-à-vis de la Russie. L’instrumentalisation politique du droit international à laquelle se livrent les Etats-Unis avec l’assentiment de leurs vassaux est un véritable problème car l’on comprend bien qu’il ne peut y avoir de stabilité et de paix dans le monde que sur la base de règles respectées par tous.


- Source : Jacques Sapir

Edgar Poe: "La Puissance de la Parole"

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Lu par Laurent James