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dimanche, 08 février 2015

Ukraine : le quotidien Le Monde répond à la voix de son maître

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Ukraine : le quotidien Le Monde répond à la voix de son maître

Après l’offensive de propagande médiatique du weekend dernier appelant à armer le gouvernement ukrainien dans une opération punitive contre les indépendantistes de l’est du pays, relayée notamment par les quotidiens Libération, Le Figaro, et le Nouvel Observateur, c’est autour du Monde de répondre à la voix de son maître.

Dans un éditorial paru le 3 février sous le titre « Faut-il armer l’Ukraine ? » le quotidien Le Monde milite en effet pour un soutien armé direct à l’armée ukrainienne. Cet article, comme les précédents, est basé sur une accumulation de mensonges. On peut d’abord lire :

« Chaque jour qui passe, les milices ukrainiennes pro-russes, encadrées sur le terrain par l’armée russe, dépècent un peu plus ce malheureux pays qu’est l’Ukraine. Elles accroissent le pseudo-Etat qu’elles se sont taillé dans l’est du pays. Sauf à se payer de mots, il faut décrire cette réalité pour ce qu’elle est : un pays, la Russie, en agresse un autre, l’Ukraine – par la guerre. Ce n’est pas une guerre froide, c’est une guerre chaude, et qui fait essentiellement des morts parmi les civils. »

Le fait que l’armée russe combatte sur le terrain aux côtés des indépendantistes et qui sous-tend les accusations colportées par les médias occidentaux d’une « agression russe » contre l’Ukraine, a pourtant été démentie ces derniers jours par le chef de l’état-major ukrainien en personne, Viktor Muzhenko, qui a déclaré lors d’un point presse :

« A ce jour nous n’avons que des faits de cas de participation individuelle des citoyens russes dans les actions militaires des groupes armés illégaux. Des actions militaires contre les unités de l’armée russe, nous n’en menons pas non plus à ce jour. »

Le Monde est factuel sur les morts, essentiellement civils, du conflit. Mais ce qu’il omet de préciser, c’est que ces victimes civiles sont des citoyens russophones de l’est du pays qui tombent sous les exactions des bataillons néonazis de la garde nationale ukrainienne, ceux-là même que Le Monde et les médias occidentaux appellent à armer. Pour mémoire, un charnier de 400 corps a été découvert fin septembre 2014 par les forces Armées de Novorossia au nord de Donetsk sur les anciennes positions tenues par la garde nationale ukrainienne.

Le bureau des Nations-Unies chargé de la coordination des affaires humanitaires évaluait en décembre dernier les victimes civiles à plus de 4600 et les personnes déplacées, qui ont essentiellement trouvé refuge en Russie, à plus d’un million.

On retrouve également dans l’article du Monde la fable de « l’annexion » de la Crimée :

« Celles-ci [les sanctions] ont eu un impact certain sur l’économie russe, mais pas au point de dissuader M. Poutine d’amputer l’Ukraine de sa partie orientale après avoir annexé, en 2014, l’ensemble de la Crimée. »

Rappelons donc une fois encore pour les journalistes du Monde que les habitants de Crimée se sont prononcés par référendum pour un rattachement à la Russie. L’annexion par voie référendaire constitue certes un nouveau concept journalistique audacieux, mais cela ne lui donne pas pour autant une quelconque réalité.

« Le Kremlin viole un cessez-le-feu conclu en septembre 2014. Il se refuse à toute négociation sérieuse. Ces dernières semaines, des centaines de chars, pièces d’artillerie autotractées, blindés divers, porte-missiles, stations radars ont été livrés aux milices. Inévitablement, le ton monte aux Etats-Unis. Des voix de plus en plus nombreuses, y compris dans les milieux officiels, se prononcent en faveur d’une livraison massive d’armes défensives à Kiev. »

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Les journalistes du Monde pourront se référer à ce sujet à mon précédent article listant les violations du cessez-le-feu de la part de l’armée ukrainienne, et plus particulièrement les bataillons de la garde nationale, durant l’automne 2014 : « Ukraine: l’armée continue son offensive avec le soutien des États-Unis, en violation des accords de Minsk »

Ils y apprendront notamment que les observateurs de l’OSCE présents sur le terrain ont constaté début novembre 2014 plus de « 2400 violations du cessez-le-feu par des groupes d’activistes », les « groupes d’activistes » désignant principalement les bataillons de la garde nationale ukrainienne.

Le 27 janvier, la correspondante du magazine russe Expert, Marina Akhmedova, interviewait un officier de l’armée régulière ukrainienne près de Slaviansk, sous couvert d’anonymat, voici ce qu’il déclarait :

« […] il y a beaucoup d’unités qui ne respectent tout simplement pas le haut commandement. Il n’y a pas de structure claire. Il y a seulement le ministère de l’Intérieur avec ses propres bataillons de volontaires qui, selon ses dires, est formé par le ministère même. » Le président russe Vladimir Poutine parlait ainsi à propos des bataillons de volontaires de la garde nationale, financés en grande partie par l’oligarque israélo-ukrainien Ihor Kolmoyski, d’une « légion étrangère de l’OTAN ».

Quant aux accusations de livraison de matériel lourd par la Russie, elles relaient là aussi les affabulations du gouvernement ukrainien et du président Poroshenko qui expliquent tous leurs échecs militaires par la présence de troupes russes, que n’ont jamais confirmée les observateurs de l’OSCE présents sur le terrain. Après l’échec de l’offensive de l’armée ukrainienne contre l’aéroport de Donetsk, le 18 janvier, en violation du cessez-le-feu et des accords de Minsk, le président ukrainien déclarait que les insurgés bénéficiaient du soutien de « 9000 soldats de la Fédération de Russie » et de « plus de 500 tanks, pièces d’artillerie lourde et véhicules de transport de troupes ». Ces affirmations ont été démenties par le chef d’état-major de l’armée ukrainienne, le général  Viktor Muzhenko, mais également par les représentants de l’OSCE qui se sont déclarés « incapables de confirmer ou démentir ces informations » et ont ajouté : « qu’avant de faire des déclarations retentissantes, il fallait tenir compte de la guerre de l’information en cours ».

L’éditorial du Monde se termine par un appel à armer le gouvernement ukrainien, sous l’euphémisme manipulateur d’une « assistance technologique » qui répond à la fausse interrogation posée dans le titre :

« Commençons par accéder à cet ensemble de demandes : sanctions, assistance technologique et aide financière. M. Poutine doit savoir que la guerre qu’il mène aura un coût de plus en plus élevé. »

Le fait que cet appel à armer le régime ukrainien soit publié sous la forme d’un éditorial engage la responsabilité collective des journalistes et rédacteurs du Monde qui se retrouvent ainsi embrigadés dans l’offensive de propagande globale menée par la presse française, dans un contexte militaire défavorable au régime ukrainien. Rappelons ici que les Forces Armées de Novorossia ont répliqué à l’attaque de l’armée ukrainienne de la fin janvier en lançant une vaste contre-offensive qui a conduit à la sécurisation de l’aéroport de Donetsk, à la progression vers la ville de Marioupol, et à la reprise de certaines localités de la banlieue de Donestk depuis lesquelles des unités de la garde nationale bombardaient les habitations civiles. 8000 hommes de l’armée régulière sont actuellement sur le point d’être totalement encerclés dans un « chaudron » au niveau de la ville de Debaltsevo.

Dans le même temps, le gouvernement ukrainien ne parvient plus à mobiliser les citoyens dans une guerre qui est de plus en plus largement perçue par la population comme instrumentalisée par les oligarques et contraire aux intérêts de l’Ukraine. Une quatrième vague de mobilisation a été lancée le 12 janvier par le régime de Kiev et se heurte à l’opposition croissante des ukrainiens.

Sur son compte Facebook, cité par la radio russe Sputnik, le conseiller du président Porochenko, Iouri Birioukov rapporte les éléments suivants :

« Les chefs de 14 conseils ruraux de la régon d’Ivano-Frankovsk ont refusé de recevoir les ordres de convocation. 57 % des habitants de la région d’Ivano-Frankovsk astreints au service et ayant reçu un ordre de convocation ne se sont pas rendus à la commission médicale. 37 % des habitants de la région ayant reçu un ordre de convocation ont quitté le territoire de l’Ukraine. »

Un officier de l’armée ukrainienne interviewé par la journaliste russe  Marina Akhmedova près de Slaviansk déclarait également :

« Je ne sais pas ce que pensent les dirigeants… Eux ne veulent sans doute pas que ça se termine. Les commandants des unités qui, avec leurs hommes, pourrissent dans les tranchées…Croyez-moi, nous en avons assez de cette guerre. »

Il y a quelques jours, Viktoria Shilova, leader du mouvement ukrainien « Anti-guerre », députée du conseil régional de la région de Dniepropetrovsk, a publié une vidéo sur Youtube appelant les citoyens ukrainiens à refuser la mobilisation. Elle y qualifie notamment les membres du gouvernement de « criminels de guerre » et déclare que « l’armée ne veut plus faire la guerre ».

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Quels sont les commanditaires de la propagande de guerre dans les médias français ?

Le mardi 27 janvier, le texte d’un appel intitulé « BHL et Soros lancent un SOS pour l’Ukraine » est paru sur le blog de Bernard-Henri Levy « La règle du jeu ». Cet appel a également été publié, « dans douze quotidiens américains et européens, dont en France Libération ».

Levy et Soros présentent le gouvernement ukrainien actuel, décrit par Victoria Shilova précédemment comme composé de « criminels de guerre » comme :

« une expérience rare de démocratie participative et de construction d’une nation par ses citoyens eux-mêmes. C’est une belle et noble aventure menée par un peuple rassemblé dans le projet commun de s’ouvrir à la modernité, à la démocratie, à l’Europe. »

Ils exhortent ensuite les dirigeants de l’Union Européenne à voler au secours du pays, au nom de l’expérience démocratique, confronté selon eux à « une agression russe » :

« Ou bien les dirigeants européens persistent dans leur inquiétante prudence et, alors, non seulement Poutine poursuivra sa double agression, mais il arguera que les problèmes rencontrés par sa propre économie sont dus à l’hostilité de l’Ouest et gagnera ainsi sur tous les tableaux à la fois. »

Les deux auteurs insistent également sur « la mise en place d’une société ouverte fondée sur le système des check and balances » et d’un modèle économique basé sur le libre-échange contre le modèle « soviétique » du « dirigisme d’Etat ».

Il faut noter ici que les réformes menées jusqu’à présent par le gouvernement d’Arseni Iatseniouk ont respecté à la lettre la « feuille de route » de M Georges Soros et Bernard-Henri Levy.

Selon le nouveau programme économique présenté pour la période 2015-2017, le budget de l’état devrait diminuer de 10%. Cet objectif sera atteint notamment en supprimant 10% des effectifs de la fonction publique, dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Les dépenses d’éducation devraient ainsi baisser de 20%, notamment par la fermeture d’écoles en milieu rural, et les dépenses de santé de 40%. Cette politique budgétaire est la conséquence de l’octroi par le FMI de différents prêts en échange de « réformes structurelles » et de la nécessité d’augmenter les crédits militaires. L’âge de la retraite a également été porté à 65 ans et les pensions ont été diminuées de 10% pour les fonctionnaires. Elles ne sont plus indexées sur l’inflation, qui atteignait 14% fin 2014. Les prix et le secteur de l’énergie ont  été déréglementés, ce qui s’est traduit pour les ukrainiens par une hausse de 50% du prix du gaz. Une vague de privatisations à grande échelle a touché les secteurs les plus rentables de l’économie, notamment celui du gaz, du charbon, et de l’industrie lourde. 37 mines de charbon vont être privatisées d’ici 2019. La principale société bénéficiaire de cette vague de libéralisations dans le secteur de l’énergie est la Burisma Holding, première compagnie privée. Le fils du vice-président américain Joe Biden, Hunter Biden, a été nommé en mai 2014 à son conseil d’administration…

Pour Bernard-Henri Levy et Georges Soros, cette véritable casse sociale qui a déjà conduit à une paupérisation massive de la population est cependant la preuve que le pays s’est ouvert « à la modernité, à la démocratie, à l’Europe. »

Le fait que Bernard-Henri Levy soit à l’origine de cette offensive médiatique en faveur d’une aide militaire au régime ukrainien est tout sauf une surprise. L’agent d’influence est omniprésent dans la presse française. Il tient une chronique dans l’hebdomadaire Le Point, propriété de François Pinault, et dont son ami Franz-Olivier Giesbert est le directeur. Il fut membre du conseil de surveillance du journal Libération, propriété de Patrick Drahi depuis l’été 2014, suite au rachat du journal par Edouard de Rotschild en 2005, dont il est proche. En 2010, il est entré au conseil de surveillance du journal Le Monde suite à son rachat par le trio Pigasse, Pierre Bergé, et Xavier Niel. On constate donc que Bernard-Henri Levy possède ses entrées dans les principaux organes de presse français sur lesquels il peut exercer, de par ses fonctions d’administrateur et son réseau relationnel, une influence certaine.

Lors de la guerre en Libye en 2011, il fut l’un des principaux agents d’influence occidentaux et a notamment œuvré avec Nicolas Sarkozy afin d’imposer les milices armées, par l’intermédiaire du CNT, comme l’interlocuteur légitime de l’opposition au régime de Kadhafi sur la scène internationale. Ces mêmes milices armées composées de militants takfiristes sèment depuis le chaos et la mort dans le pays. Bernard-Henri Levy milite également depuis le début du conflit syrien pour une intervention occidentale contre Bachar-al-Assad.

Le milliardaire américano-israélien Georges Soros a également été engagé, notamment par l’intermédiaire de sa fondation Open Society, dans toute une série d’actions d’ingérence contre des pays de l’ex-union soviétique et notamment l’Ukraine. Dans une interview sur CNN le 25 mai 2014, il reconnaissait l’implication de sa fondation dans le coup d’état du Maïdan qui avait abouti à la fuite du président Yanoukovitch et à l’accès de la mouvance néonazie au pouvoir. Il déclara notamment au journaliste Fareed Zakaria :

« J’ai créé une fondation en Ukraine avant que cette dernière ne devienne indépendante de la Russie. Cette fondation n’a pas suspendu son activité depuis lors et a joué un rôle important dans les événements auxquels nous avons récemment assisté. »

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L’Open Society de Georges Soros a également financé le mouvement serbe Otpor ayant conduit à la chute du régime de Slobodan Milosevic en 2000, et la révolution dite « des roses » en 2003 en Géorgie qui a débouché sur la démission du président Edouard Chevardnadze et l’accès au pouvoir en 2004 du candidat financé par cette même Open Society, Mikhail Saakachvili.

Les grands organes de presse français se sont donc faits les porte-voix de Bernard-Henri Levy et de Georges Soros, deux agents d’influence qui suivent selon toute vraisemblance l’agenda des néoconservateurs américains en Ukraine. Les médias nationaux sont de fait devenus des officines de propagande destinées à influencer l’opinion publique française dans le sens d’un soutien armé au régime ukrainien. Un régime qui s’est rendu coupable de crimes de guerre et utilise des bataillons de mercenaires néonazis comme principaux outils de la répression militaire engagée depuis bientôt un an contre la rébellion des provinces russophones de l’est du pays. La presse française a fait le choix de la lâcheté, du mensonge et de la collaboration, comme elle l’a déjà fait dans le passé. Elle a failli à sa mission d’information pour se faire la complice de criminels de guerre et se prêter à des opérations d’intoxication à grande échelle.

Guillaume Borel

Source: http://arretsurinfo.ch/ukraine-le-quotidien-le-monde-repond-a-la-voix-de-son-maitre/

75% des espèces comestibles cultivées ont disparu en à peine un siècle

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75% des espèces comestibles cultivées ont disparu en à peine un siècle

Auteur : Camille Labro
Ex: http://zejournal.mobi

La biodiversité est en danger, et notre monde avec. Saviez-vous qu’en un siècle, 75% des espèces comestibles cultivées ont disparu (chiffres FAO) ? La société moderne a réussi à éradiquer des milliers de végétaux qui nous accompagnaient, et nous nourrissaient, depuis la nuit des temps.

Aujourd’hui, les multinationales semencières (Monsanto, Dupont, Syngenta, Limagrain, Bayer…) tentent de s’arroger le monopole des graines, pour privatiser le vivant et prendre le contrôle de ce que plantent agriculteurs et jardiniers, et, par ce biais, l’essence de ce qui nous fait vivre.

Alors que de tout temps, les paysans ont collecté, préservé, replanté et échangé leurs graines librement, l'Europe s'est inventée un catalogue officiel des graines autorisées – notamment de nombreux hybrides F1, qui ne se ressèment pas et doivent donc être rachetés chaque année par le cultivateur. Tout agriculteur qui plante autre chose et vend les fruits de sa production, est aujourd’hui considéré hors-la-loi.

La graine, c’est une chose minuscule, qu’on a tendance à négliger. Elle est même parfois perçue comme une nuisance : on jette les noyaux, on crache les pépins, on retire les germes. Pourtant, elle est fondamentale. Elle est à l’origine de la vie. Les industriels ne s’y sont pas trompés, qui fomentent depuis bientôt 30 ans leur mainmise sur le vivant à travers ces pépites organiques.

Mais il n’est pas trop tard. Face à eux, des gens se battent un peu partout. Militants philosophes et féroces, comme Vandana Shiva, la "diva verte" indienne, organismes luttant pour la "libération des semences", comme l’association Kokopelli, le réseau Semences Paysannes, les Incroyables Comestibles, Graines de Troc, ou encore le mouvement Colibris… Et aussi, envers et contre tout, une poignée de paysans amoureux de variétés anciennes, de leurs noms poétiques, de leurs formes biscornues et de leurs goûts délicieux. J’en parle autant que je peux dans mes pages…

Pour défendre la production, préservation et dissémination de graines fruitières et potagères traditionnelles, Philippe Desbrosses, pionnier de l’agriculture biologique et fondateur de l'association Intelligence Verte et de la ferme expérimentale de Sainte-Marthe, a lancé le projetGraines de Vie, qui propose à tout citoyen d’apprendre (gratuitement) à cultiver et préserver les graines, mais aussi à les répandre, et à répandre le savoir.

Pour plus d’informations, il suffit d’aller sur le site ici, où interviennent de passionnants défenseurs du sujet, comme Cyril Dion (Colibris), la réalisatrice Coline Serreau, le botaniste-écologue Jean-Marie Pelt et bien d’autres. Je vous invite vivement aussi à planter votre première graine en contribuant à leur campagne de financement participatif ici (il ne reste que quelques jours !).

« Comme l’eau ou l’air qu’on respire, les graines sont un bien commun de l’humanité, qui nous permet de vivre, dit Cyril Dion. Les privatiser, cela s’apparente à perdre une démocratie, car la démocratie, c’est avoir, collectivement, le contrôle de choses dont nous dépendons pour vivre. »

Alors, réveillons-nous, citoyens ! Et plantons, récoltons, partageons, disséminons furieusement, pour préserver la liberté et la diversité de notre planète, de nos assiettes et de nos vies.


- Source : Camille Labro

Citation de Chomsky

PRESSE ET MEDIAS
 

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Houellebecq’s SOUMISSION: Would Nietzche Say Islam Can Redeem Europe?

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Houellebecq’s SOUMISSION: Would Nietzche Say Islam Can Redeem Europe?

 

La crisis de la civilización occidental según Julius Evola

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La crisis de la civilización occidental según Julius Evola

Ex: http://www.kosmos-polis.com

En un ensayo sobre el tantrismo la escritora Marguerite Yourcenar[i] reseñaba una de las obras monumentales de Julius Evola titulada Lo Yoga della Potenza. La académica francesa catalogaba al filósofo y orientalista italiano, profesor de las universidades de Florencia y de Milán, como "un erudito genial" ateniéndose a sus obras más ponderadas. Pero aunque el barón Evola fue un erudito genial, ciertamente no fue un erudito inmaculado. Evola tuvo un pasado fascista y fue "uno de esos italianos germanizados con no sé sabe qué clase de obsesiones gibelinas", un hombre "mucho más fascinado por el poder que por el conocimiento o el amor" que estaba poseído por un "titanismo prometeico más o menos espiritualizado"[ii]. Su Rivolta contro il mondo moderno (el título de otro de sus libros), por muy justificada que esa rebelión en parte esté, "acabó arrastrándolo a unos parajes aún más peligrosos que aquellos que creía abandonar". En sus libros asoman un puñado de vicios intelectuales, esperables en alguien con semejante orientación, que enturbian una y otra vez incluso sus trabajos más brillantes. La propia Yourcenar señaló casi todos esos vicios: "el concepto de raza elegida que en la práctica conduce al nazismo"; "una avidez enfermiza por los poderes supranormales, que lo lleva a aceptar sin control los aspectos más materiales de la aventura espiritual"; "el paso lamentable de la noción de poderes intelectuales y místicos a la de poder puro y simple"; "un sueño de dominación aristocrática y sacerdotal que no sabemos si correspondió a una edad de oro del pasado, pero del que en nuestro tiempo hemos visto caricaturas grotescas y atroces"; a lo que habría que añadir un desprecio sumario hacia lo femenino que lo lleva a proclamar la deficiencia interior de la mujer y la incapacidad femenina para la vida humana superior. No obstante, y a pesar de todo esto -que no debe olvidarse nunca cuando uno se acerca a la obra de Evola– también es cierto que sus mejores libros, tomados con las debidas cautelas, aportan abundante materia para la reflexión. Huellas de ellos pueden encontrarse en las obras de no pocos autores contemporáneos que, sin embargo, omiten cuidadosamente la fuente por considerarla innombrable y maldita. Adolfo Morganti, en el ámbito del orientalismo, y Alain de Benoist, en el de la filosofía, fueron los primeros que se atrevieron a remitir a las obras de Evola abiertamente. Como señaló Morganti, "después de años de que el pensamiento evoliano hubiera sido o demonizado grotescamente o ensalzado como un improbable evangelio, había que romper son el muro de las ideologías y proceder al debate de las ideas y a un análisis crítico digno de ese nombre"[iii].

En este sentido Cavalgar el tigre ha sido una de sus obras más interesantes e influyentes[iv]. Su punto de partida es la ciclología de las tradiciones culturales indoeuropeas, que observa un descenso progresivo de la civilización desde una 'edad de oro' primordial hasta una 'edad de hierro' donde se liberan todos los mecanismos disolutorios para dar paso a la liquidación del ciclo. Para esa concepción del tiempo –propia de nuestra cultura clásica y presente todavía hoy en el pensamiento hindú- nuestra época, lejos de ser la culminación de un tiempo lineal de progreso continuo, es el momento final de una era de disolución. En tal contexto temporal Evola señala que hay un cierto tipo humano "que, aun estando comprometido con el mundo actual, no pertenece interiormente a él, no contempla la posibilidad de ceder ante él y se siente, por su esencia, de una clase diferente a la mayor parte de sus contemporáneos". El lugar natural de este tipo humano sería "el mundo de la Tradición", entendiendo por tal cosa las civilizaciones y sociedades regidas por principios transcendentes. Puesto que lo que ha terminado por prevalecer en el mundo actual es la exacta antítesis de eso, Evola observa que los Hombres diferenciados a los que se refiere se hallan "de pie en medio de las ruinas". Para ellos hace una radiografía del mundo actual tan detallada como demoledora.

Evola empieza analizando la disolución del orden moral. El primer capítulo –titulado "En un mundo donde Dios ha muerto"- hace referencia al nihilismo hoy reinante en Occidente y ya anunciado por Nietzsche. "La muerte de Dios", dice Evola, "es una imagen que sirve para caracterizar todo un proceso histórico. Expresa el descreimiento hecho realidad cotidiana", la ruptura con la Tradición que en el Occidente actual tiene el carácter de un hecho consumado y tal vez irreversible. Evola observa que en este proceso de desacralización el hecho primario es una ruptura ontológica: las referencias reales a la Transcendencia han desaparecido de la vida humana. Todos los desarrollos del nihilismo están virtualmente contenidos en este hecho. Primero fue la aparición de la llamada 'moral autónoma', fundada sobre la mera autoridad de la razón independiente de todo criterio transcendente. Al haber perdido sus raíces –el lazo efectivo y original del Hombre con una dimensión supramaterial- esta moral ya no tiene una base invulnerable y la crítica puede destruirla fácilmente. Tras ella aparece, en un segundo momento, la ética utilitaria o social. "Al haber renunciado a todo fundamento absoluto e intrínseco del bien y del mal, se pretende justificar lo que queda de norma moral por lo que recomiendan al individuo su interés y la búsqueda de su tranquilidad material en la vida social". Esta ética ya no tiene carácter interiormente normativo o imperativo y todo se reduce a amoldarse a los códigos de la sociedad, que reemplazan a la ley transcendente derribada. Es un conformismo fundado "sobre el interés, la cobardía, la hipocresía y la inercia". Además, como ya no existe ningún lazo interior, "cualquier acto o comportamiento se vuelven lícitos cuando puede evitarse la sanción exterior, jurídico-social, o cuando uno es indiferente a ella". Hay, por tanto, dos fases. La primera es una rebelión metafísica que tiene consecuencias morales. En la segunda fase "hasta los motivos que habían justificado y alentado la rebelión desaparecen, volviéndose ilusorios para un nuevo tipo de Hombre. Aquí estamos ya en la fase específicamente nihilista, cuyo tema dominante es el sentido de lo absurdo y de la irracionalidad de la condición humana". Es lo que Nietzsche llamó "la miseria del Hombre sin Dios": la existencia parece perder todo significado y toda meta.

Todos los imperativos, todos los valores morales, todos los lazos y los apoyos se desmoronan. "La existencia es abandonada a sí misma en su realidad desnuda sin ningún punto de referencia fuera de ella que pueda darle sentido a los ojos del Hombre".

evola_upright_ll.jpgEvola hace notar que existe una corriente de pensamiento y una historiografía cuya característica es presentar el proceso anterior, al menos en sus primeras fases, como una conquista positiva. "Desde el siglo de las luces y cierto liberalismo", dice, "hasta el historicismo inmanentista, primero idealista, luego materialista y marxista, estas fases de disolución han sido interpretadas y exaltadas como una emancipación del Hombre, un progreso y un verdadero humanismo". En los tiempos en que nosotros vivimos, señala Evola, la ruptura metafísica y moral ha pasado ya al plano existencial. Hoy "una buena parte de la humanidad occidental encuentra normal que la existencia esté desprovista de todo verdadero significado y que no deba ser ligada a ningún principio superior, aunque se las ha arreglado para vivirla de la forma más soportable y menos desagradable posible. Sin embargo, esto tiene como contrapartida inevitable una vida interior cada vez más reducida, inestable y huidiza, así como la desaparición de toda rectitud y fuerza moral". Un sistema de anestésicos y compensaciones (el sexo banalizado, el alcohol, las drogas, las diversiones, el consumismo, los medios de masas) trata de suplir y tapar la falta de significado y de valor de una vida abandonada a sí misma. Sin embargo, cuando dicho entramado se tambalea por alguna razón aparece "la náusea, el asco, el vacío y el absurdo de toda esta nueva civilización materialista impuesta por toda la Tierra". En aquellos cuya sensibilidad es más aguda se constatan diversas formas de traumatismo interior y se ven aparecer estados de degradación y alineación existenciales. Especialmente significativa por lo que tiene de signo de los tiempos es la situación de la juventud 'perdida' o 'quemada' de hoy.

Señala Evola que una de las principales coberturas evasivas, uno de los anestésicos más eficaces del nihilismo occidental es el mito económico-social en sus dos vertientes: el bienestar consumista y el funcionarismo marxista. Capitalismo y marxismo participan del mismo espejismo: "creer en serio que la miseria existencial se reduce a sufrir indigencia material y que, en consecuencia, la primera debe desaparecer automáticamente si se elevan las condiciones materiales de la existencia". Evola considera que la verdad es más bien la opuesta: miseria espiritual y pobreza material carecen de relación y la felicidad y la plenitud humana tienen poco que ver con la abundancia material. Es un hecho que las vidas más profundas son a menudo, si no pobres, sí desde luego austeras (incluso en medio de la riqueza), porque un clima de facilidad debilita la virtud más alta e impide que el Hombre se pruebe y se discipline a sí mismo. "El verdadero significado del mito económico-social, sea cual fuere su variedad", dice Evola, "es el de un medio de anestesia interior tendente no sólo a eludir el problema de una existencia privada de todo sentido, sino a consolidar todas las formas de esta fundamental ausencia de sentido en la vida del Hombre moderno". Para Evola el marxismo y sus derivados 'progresistas' son "el estupefaciente más mortífero de todos los administrados hasta ahora a una humanidad desarraigada", estupefaciente que va acompañado de "una lobotomía psíquica tendente a neutralizar metódicamente, desde la infancia, toda forma de sensibilidad y de intereses superiores y cualquier modo de pensar que no se exprese en términos económico-sociales". En cuanto al sistema consumista, Evola dice que "destruye todo valor superior de la vida y de la personalidad", porque el individuo consumista acaba por considerar absurda cualquier renuncia al bienestar en nombre de valores más altos y se pliega gustoso a los condicionamientos anestesiantes del sistema. Puesto que en Occidente la 'clase obrera' ha entrado con gran fruición en el sistema consumista y en el modo de vida burgués, los derivados marxistas abandonan la revolución anticapitalista y llaman ahora a una suerte de "contestación global", irracional, anarquizante y privada de referentes superiores, en nombre del Tercer Mundo o de toda clase de minorías marginales.

Tanto el sistema como sus antagonistas tienen un carácter nihilista que no hace sino confirmar el nihilismo general de nuestra época.

Dos son los tipos humanos que ha producido el nihilismo contemporáneo. Evola los llama "el Hombre objeto" y el "nihilista activo". El primero -el tipo más frecuente- se pliega a los procesos de disolución en marcha de modo pasivo. O bien se adapta a una vida desprovista de sentido con anestésicos y sucedáneos, agarrándose a las formas supervivientes de convención y seguridad burguesas, o bien se entrega a formas de vida desordenadas y de revuelta anarcoide. El nihilista activo de corte nietzscheano, tipo mucho más restringido, está convencido, sin embargo, de que la actual rebelión contra la Transcendencia es el camino correcto, hace apología de ella y considera que el desastre actual es sólo el resultado de no haber sabido estar a la altura de las nuevas circunstancias sin Dios. Evola analiza entonces el tema de 'la muerte de Dios': para él no es la Divinidad metafísica, es el Dios teísta, lo que ha muerto, el Dios que es una proyección de los valores sociales dominantes o un apoyo para las debilidades humanas. Es el conjunto de conceptos que el cristianismo oficial ha considerado como esenciales e indispensables de toda religión 'verdadera' lo que ha muerto: "el Dios personal del teísmo, cierta ley moral con paraísos e infiernos, la concepción restringida de un orden providencial y de un finalismo moral del mundo y la fe que reposa sobre una base principalmente emotiva, dogmática y anti-intelectual. No es más que el Dios concebido como centro de gravedad de todo este sistema quien ha sido golpeado, un Dios que había terminado por servir de opio o contrapartida a la pequeña moral con que el mundo burgués sustituyó a la gran moral antigua. Pero el núcleo esencial, representado por las doctrinas metafísicas, permanece intacto para quien sepa comprenderlas y vivirlas, inaccesible a todos los procesos nihilistas, a toda disolución". Evola considera que el cristianismo ha facilitado la acción de las fuerzas de disolución en Occidente por haber liquidado todos los intentos metafísicos que dentro de él se han hecho. La irracionalidad de sus dogmas y la falta de un corpus sapiencial superior capaz de contener el derrumbamiento han hecho al cristianismo particularmente vulnerable a los embates de la crítica racional y del libre pensamiento.

Cuando la disolución se ha asentado en el orden moral, la enfermedad sigue con la infección de la persona. Evola distingue entre 'persona' e 'individuo'. La persona es "lo que el Hombre representa concreta y sensiblemente en el mundo y en su circunstancia, pero siempre como una forma de expresión y manifestación de un principio superior que debe ser reconocido como el verdadero centro del ser y sobre el que se sitúa el yo. El Hombre en tanto que persona tiene forma, es él mismo y se pertenece a sí mismo, y en esto se diferencia del individuo". En esto y en que la persona "no está cerrada hacia lo Alto". "La noción de individuo", por contra, "es la de una unidad abstracta, informe, numérica, sin cualidades propias y nada que lo diferencie verdaderamente". El individuo pertenece al reino de la cantidad y es un ego disociado de todo principio transcendente.

Evola vaticina que la crisis de los valores del individuo en el mundo moderno está destinada a ser general e irreversible. El materialismo, el mundo de las masas, las megaurbes modernas, la técnica, la mecanización, las fuerzas elementales despertadas y controladas por procesos objetivos, los efectos existenciales de catástrofes colectivas (las guerras totales o el megaterrorismo con sus frías destrucciones, por ejemplo), todo esto golpea mortalmente al individuo y reduce cada vez más la validez de los valores burgueses. Del individuo se desemboca así en algo todavía más bajo, el tipo de Hombre vacío, repetido en serie, producto multiplicable e insignificante, que corresponde a la vida uniformada actual. Con este tipo de Hombre vacío y serial llega "una nueva barbarie" y un "ideal animal" de vida. Un ideal basado en "el bienestar biológico, la comodidad y la euforia optimista que enfatiza lo que no es más que lozanía, juventud, fuerza física, seguridad y éxito materiales, satisfacción primitiva de los apetitos del vientre y del sexo, vida deportiva... y cuya contrapartida es una atrofia de todas las formas superiores de sensibilidad y de interés intelectual". En esta nueva barbarie y en este ideal animal se incluyen también todos los contestatarios primitivistas que reclaman una 'vuelta a la naturaleza', a la 'Madre Tierra'. Esta supuesta contestación no es sino una forma de regresión. Evola defiende que el Hombre ni es un animal ni ha tenido nunca un estado natural. El Hombre, desde el principio, "ha sido situado en un estado por encima de la naturaleza del que a continuación ha caído", de modo que cuando pretende volverse 'natural' (esto es, animal) en realidad se desnaturaliza.

Disuelta la moral y disuelto el individuo, también se disuelve el conocimiento. Evola se ocupa por extenso de la ciencia positiva y matemático-experimental propia de la modernidad. Esta ciencia no tiene para él valor de conocimiento en el sentido verdadero de ese término, pues se reduce a "una voluntad de poder aplicada a las cosas y a la naturaleza". Para Evola "la ciencia moderna, por una parte conduce a una prodigiosa extensión cuantitativa de los datos relativos a dominios antes inexplorados u olvidados, pero por otra parte no hace penetrar al Hombre en el fondo de la realidad, sino que incluso lo aleja de ella, lo vuelve aún más ajeno a ella". La naturaleza, en su profundidad, permanece cerrada al Hombre y es aún más misteriosa que antes: sus misterios simplemente han sido recubiertos y la mirada humana se ha distraído con las realizaciones espectaculares de los dominios técnicos industriales, dominios "donde no se trata de conocer el mundo, sino de transformarlo conforme al interés de una humanidad convertida exclusivamente en terrestre, como quería Marx". Simultáneamente el conocimiento directo y viviente, la penetración de la intuición intelectual o de la visión mística, "el único conocimiento que importaba a la humanidad no bastardeada", se rechaza hoy por 'no científico'.

Para Evola la concepción del mundo que tiene la ciencia moderna es esencialmente profanadora y ese mundo desacralizado por el saber científico se ha convertido en un elemento existencial constitutivo del Hombre moderno. A través de la instrucción obligatoria se le ha llenado la cabeza de nociones científicas positivistas "no pudiendo adquirir para todo lo que le rodea más que una mirada sin alma que se convierte desde entonces en destructora". El trasfondo efectivo del progreso científico-técnico actual, convertido en la nueva religión de la modernidad, es para el autor el estancamiento y la barbarie interiores. Evola señala que ese progreso "no le reporta nada al Hombre como tal": no le otorga ni conocimiento transcendente, ni potencia interior, ni una norma de acción de más altura moral. En el plano de la acción la ciencia moderna "pone a disposición del Hombre un conjunto prodigioso de medios sin resolver en absoluto el problema de los fines". Además, la ciencia se ha convertido en un proceso autónomo y fragmentado en cada vez más estrechas especializaciones al que "ninguna instancia superior es capaz de imponer un límite y de imprimir dirección, control o freno". Por ello "a menudo se tiene la impresión de que el desarrollo técnico-científico desborda al Hombre y le impone frecuentemente situaciones inesperadas, difíciles y llenas de incógnitas". Las formas de potencia exterior y mecánica de sus bombas, sus cohetes o su revolución tecnológica dejan, en cualquier caso, invariable al Hombre en sí, que sigue tan preso o más que antes de sus debilidades, sus bajas pasiones, su confusión y sus miedos. El Hombre actual no eleva su estatura moral, intelectual o espiritual por ser capaz de ir en cohete hasta la Luna, de producir seres humanos en laboratorio o de matar a miles de criaturas en cinco minutos gracias a la técnica.

La misma degradación que afecta al conocimiento se encuentra hoy, según Evola, en la cultura. La cultura occidental está neutralizada en su influjo, dividida en dominios particulares sin unidad orgánica y se halla privada de todo carácter objetivo, participando de esta forma en los procesos disolutorios de la época. Evola considera que la antítesis decretada entre cultura y política es "una de las manifestaciones más típicas de esa neutralización de la cultura". El contrario normal y fecundo de esta situación no es, para Evola, una cultura al servicio del poder y de la ideología en el sentido degradado de hoy, sino la existencia de una idea axial, de un símbolo elemental y central de una civilización dada, "que manifiesta su fuerza y ejerce una acción paralela y a menudo invisible tanto sobre el plano político (con todos los valores, no sólo materiales, que deberían referirse a un verdadero Estado), como sobre el plano del pensamiento, de la cultura y de las artes". Para Evola esa vieja idea axial hoy perdida es en el caso de la civilización occidental el "ideal del Imperio", ideal que se forjó en el mundo antiguo y medieval y que países como España contribuyeron a mantener en los Siglos de Oro. Evola entiende por tal cosa una gran organización política más allá de particularismos etnicistas y territoriales, organizada con criterios de excelencia y vertebrada por los valores transcendentes característicos de nuestra civilización.

evolaDADA-Evolagross.pngAl analizar la situación del arte moderno, Evola subraya sus tendencias morbosas e intimistas, que dan la espalda al plano sobre el que actúan las grandes fuerzas históricas y políticas y se retiran al mundo de la subjetividad privada del artista no dando valor más que a lo psicológico y a lo formalmente 'interesante'. Joyce, Proust o Gide son, en la literatura, ejemplos acabados de esta tendencia. En ocasiones a esta orientación se asocia la idea del 'arte puro', esto es, del mero formalismo rodeando a un contenido más o menos insignificante. Las innumerables vanguardias e ismos no tienen mucho más valor, afirmación que resulta significativa en la pluma de alguien como Evola, que fue una de las figuras señeras del dadaísmo pictórico italiano. El significado de estas vanguardias "se reduce a una revuelta estéril, reflejo del proceso general de disolución. Reflejan el estado de crisis, pero no aportan nada constructivo, estable o duradero". Su recorrido, además, es corto. Pronto acaban convertidas en un nuevo 'academicismo', una nueva convención, y entran como un producto de consumo más en los circuitos comerciales. En el fondo el arte de hoy, separado de todo contexto orgánico y necesario, se ve reducido al absurdo, convertido en un artículo de lujo para parásitos ociosos. "Si se consideran objetivamente los procesos en curso", observa Evola, "se siente nítidamente que el arte ya no tiene porvenir, que su posición es cada vez más marginal con respecto a la existencia y que su valor se reduce al de un artículo de gran lujo". Al asomarse a la literatura, el panorama no es mejor. "Su fondo constante es el fetichismo de las relaciones humanas, de los problemas sentimentales, sexuales o sociales de individuos sin importancia". Se ha impuesto un realismo inferior, corrosivo y derrotista, denuncia Evola, en el que "directa o indirectamente se mina todo ideal, se hace mofa de todo principio y se reducen los valores estéticos, lo justo, lo verdaderamente noble y digno a simples palabras; y todo ello sin obedecer siquiera a una tendencia declarada". Frente a este realismo inferior Evola postula un realismo positivo que afirma la existencia de valores "que para el tipo humano diferenciado no se reducen a ficciones ni fantasías, sino que tienen el valor de realidades absolutas. Entre éstas figuran el coraje espiritual, el honor, la rectitud, la veracidad o la fidelidad. Una existencia humana que ignora esto no es plenamente real, es infrarreal. Para el Hombre diferenciado, a pesar de la disolución presente, estos valores siguen siendo intocables".

La música tampoco escapa al clima imperante. En el terreno de la música culta la disolución ha seguido dos vías: la tecnicidad fría y cerebral del dodecafonismo y la música serial y una inmersión en lo físico que toma a las cosas y los impulsos elementales como temas inspiradores (iniciada con el impresionismo francés y la música nacionalista). Últimamente se ha llegado ya a una especie de "música glaciar" con composiciones "cuya extrema abstracción formal es análoga a las puras entidades algebraicas de la física más reciente o, en otro terreno, a cierto surrealismo. Son fuerzas sonoras liberadas de las estructuras tradicionales que empujan hacia un meandro tecnicista que sólo el álgebra pura de la composición preserva de una completa disolución en lo amorfo, por ejemplo en la intensidad de los timbres descarnados y atómicamente disociados". Fuera de la música culta, que por otra parte tiene un alcance cada vez más minoritario, la música folclórica ha desaparecido y lo que domina la esfera cotidiana son las diferentes variantes del pop, músicas elementales de diversión o distracción, a menudo vehículos idóneos para la transmisión de toda clase de influencias psíquicas negativas.

Disuelta la moral y el individuo, disueltos el conocimiento, la cultura y las artes, el dominio socio-político estalla igualmente. Entre todos los dominios de la vida moderna es el socio-político "aquel en el cual, por efecto de los procesos generales de disolución, aparece de una manera más manifiesta la ausencia de una estructura que posea el carisma de una verdadera legitimidad para ligarse a significados superiores". Señala Evola que en la época actual "no existe un Estado que pueda, por su propia naturaleza, reivindicar un principio de autoridad verdadera e inalienable" ni que pueda considerarse ajustado a una concepción transcendente de la política. Hoy sólo existen aparatos representativos y administrativos, no Estados que sean la encarnación de un ideal superior. No hay tampoco verdaderos estadistas, la clase dirigente actual no tiene ningún carisma, ninguna virtud superior. "Del mismo modo que ya no existe un verdadero Estado, tampoco existe un partido o un movimiento que se presente como defensor de ideales superiores por los que valga la pena luchar". "A pesar de la variedad de etiquetas", observa Evola, "el mundo actual de los partidos se reduce a un régimen de politicastros que juegan a menudo el papel de hombres de paja al servicio de intereses financieros, industriales o sindicales. Por lo demás la situación general es tal que incluso si existieran partidos o movimientos de otro tipo ya no tendrían ninguna audiencia en las masas desarraigadas, dado que estas masas sólo reaccionan positivamente a favor de quienes le prometen ventajas materiales y 'conquistas sociales'. Hoy en día en política sólo puede actuarse en el plano de las fuerzas pasionales y subintelectuales, fuerzas que por su misma naturaleza carecen de toda estabilidad. Sobre estas fuerzas se apoyan los demagogos, los dirigentes de masas, los fabricantes de mitos y los manipuladores de la opinión pública". Es por esto por lo que aunque hoy aparecieran líderes dignos de ese nombre –personas que apelasen "a fuerzas e intereses de otro tipo, que no prometieran ventajas materiales, que no consintieran en prostituirse o degradarse para asegurarse un poder efímero, precario e informe"-, estos líderes muy probablemente no tendrían ninguna influencia en la situación actual.

Pasando del dominio político al propiamente social, Evola observa que todas las unidades orgánicas de la sociedad se han disuelto o están en vías de hacerlo y lo que existe es esencialmente una masa inestable de individuos aislados contenidos por estructuras exteriores o movida por corrientes colectivas amorfas. Las 'jerarquías' existentes son meramente dinerarias y la excelencia no tiene ya ningún valor en el ordenamiento social. La institución familiar también está en manifiesta crisis, zarandeada entre los intentos de sabotaje por un lado y las reacciones moralizantes vacías y el conformismo burgués, por otro. Desde el punto de vista de Evola todo esto no es de extrañar: "la familia ha cesado desde hace tiempo de tener un significado superior y de estar cimentada por valores vivos de orden transcendente". El carácter orgánico y en cierto sentido heroico que ofrecía su unidad en otros tiempos se ha perdido, al igual que se ha desvanecido el último barniz residual de sacralidad. La familia moderna es para Evola una institución pequeño-burguesa, determinada por valores naturalistas, utilitarios, rutinarios, vulgares y en el mejor de los casos, sentimentales. La función fundamental de la familia, la procreación, se reduce hoy sencilla y groseramente a una continuidad de la sangre, no a la continuidad más esencial de un depósito espiritual e histórico y de una herencia de valores e ideales. "Por otra parte", se pregunta Evola, "¿cómo podría ser de otra forma si su jefe natural, el padre, es hoy en día casi un extraño, incluso físicamente, al estar preso del engranaje de la vida material de esta sociedad absurda? ¿Qué autoridad moral o espiritual puede revestir el padre si hoy es sólo una máquina de fabricar dinero?". Para colmo ahora esto mismo se puede decir también de la madre, convertida en otra máquina de fabricar dinero o en un individuo de vida frívola y mundana, incapaz en ambos casos de mejorar el clima interior de la familia y de ejercer sobre ella una influencia positiva. A la pérdida del prestigio paterno le sigue el distanciamiento o la rebeldía de los hijos y la ruptura, "cada día más nítida y brutal", entre las generaciones mayores y las jóvenes. Este corte de la continuidad espiritual entre las generaciones se ve agravado, además, por un ritmo de vida cada vez más rápido y desordenado.

La misma situación de derrumbamiento que se ve en la institución familiar afecta a la unión de hombre y mujer. Hoy se han hecho frecuentes en Occidente la sucesión frívola y atropellada de emparejamientos y de rupturas hasta el punto de que parece "una especie de prostitución o ayuntamiento libre legalizado". El matrimonio burgués –que tomaba sus bases de la concepción católica y puritana protestante del matrimonio– se ha venido abajo. Desde hace unas décadas esta convención burguesa "se ha estrellado contra la práctica corriente y contestataria del sexo libre" que reivindica la promiscuidad y "la superación de las inhibiciones y los tabúes represivos". Dentro de un marco igualmente naturalista y profano (el Occidente cristiano carece de modelos de matrimonio genuinamente sagrado) el péndulo se ha ido de un extremo a otro: de una visión del sexo pacata y atormentada a otra promiscua y burdelesca. El resultado es una de las características más llamativas de nuestro tiempo: el poder obsesivo y desequilibrado de los asuntos venéreos hasta el punto de que el sexo y cierto de tipo falsificado de mujer son los dos motivos dominantes de la sociedad actual. Como dice Evola, existe una especie de "intoxicación sexual crónica manifestada de mil maneras en la vida pública y las costumbres a través de un erotismo abstracto que lo impregna todo". En este clima se comercializan "espejismos de la sexualidad de masas" en forma de ídolos femeninos que son alimentados por la televisión, el cine, la prensa, las revistas ilustradas y el mundo del espectáculo y la moda. "La mayoría de estas mujeres 'fatales' de rasgos supuestamente fascinantes", señala Evola, "en realidad como personas tienen cualidades sexuales muy mediocres y decadentes, siendo su fondo existencial el de mujeres vulgares y neuróticas".

La pretendida 'liberación' sexual de nuestra época es, para el autor, una vulgar inversión. Señala Evola que habría verdadera liberación si se tomara conciencia de los aspectos auténticamente importantes del sexo, si se reaccionara contra las vulgaridades que obturan sus posibilidades más elevadas y si se tomara posición contra la fetichización de las relaciones interpersonales. Pero eso, evidentemente, no ocurre. Las verdaderas implicaciones de la presente 'liberación sexual' son para el autor muy otras: la entronización del "sexo disociado" que conduce "a una banalización y a un naturalismo de las relaciones entre hombre y mujer, a un materialismo y un inmoralismo expeditivo y fácil en un régimen donde faltan las condiciones más elementales para realizar experiencias sexuales de verdadero valor e intensidad". El sexo se convierte así en un sucedáneo más de los muchos que produce la vida moderna, usado como las drogas "para conseguir sensaciones exasperadas que ayuden a llenar el vacío de la existencia". Y esta conversión del sexo en sucedáneo dentro de una atmósfera de venerización abstracta y colectiva provoca una aguda despolarización de los sexos que convierte a la virilidad y la feminidad en sucedáneos también, descargándolas de la fuerza transcendente de la que cada una de ellas es portadora.

Como es lógico, en este clima general de disolución, la situación de las religiones es considerada igualmente lamentable. Para Evola un fenómeno típico de las fases terminales de una civilización es que "las religiones pierden su dimensión superior, se adormecen, se secularizan y dejan de cumplir su función original". Refiriéndose a la rama católica del cristianismo Evola señalaba en Gli uomini e le rovine, otro de sus libros, la lamentable falta de nivel de la que hoy se puede ser testigo: "el peso de las preocupaciones de carácter social y moralista es mucho mayor que el concedido a la vía sapiencial, la contemplación y la ascesis, puntos clave de toda forma superior de religiosidad. De hecho hoy las principales preocupaciones del catolicismo son un moralismo sexual pequeño-burgués y un paternalismo asistencial". Es entonces, con esta situación decadente de la religión regular, cuando aparece "un neo-espiritualismo evasivo, alienante, de compensación difusa, desarrollado fuera de las tradiciones regulares (incluso contra ellas) y sin la menor repercusión seria sobre la realidad". El uso bastardo que este neo-espiritualismo hace de ciertas doctrinas tradicionales de carácter interno lleva al descrédito de las mismas por la manera "deformada e ilegítima" en que por él son presentadas y propagadas.

Ante este clima general, todo esfuerzo de oposición frontal a las tendencias de la época es considerado inútil. Evola rechaza resueltamente la opción que consistiría en "apoyarse sobre lo que sobrevive del mundo burgués y defenderlo y tomarlo como base frente a las corrientes actuales de disolución y subversión más violentas, tras haber intentado reanimar esos restos con la ayuda de algunos valores más altos". Los valores burgueses, en realidad, son productos decadentes que para Evola no tienen mayor valor. La actitud existencial que preconiza será esa que el viejo adagio oriental denomina cabalgar el tigre. "Cuando un ciclo de civilización toca a su fin", escribe Evola, "es difícil obtener un resultado positivo oponiéndose directamente a las fuerzas en movimiento. La corriente es demasiado fuerte y uno sería arrastrado por ella. Lo esencial es no dejarse impresionar por la aparente omnipotencia de las fuerzas disolutorias de la época. Privadas de lazo con todo principio superior, estas fuerzas tienen, en realidad, un campo de acción limitado. Es preciso, pues, no dejarse hipnotizar por el presente ni por lo que nos rodea y contemplar las condiciones susceptibles de aparecer más tarde. La regla a seguir consistirá en dejar libre curso a las fuerzas de la época, permaneciendo firmes y dispuestos a actuar cuando el tigre, que no puede abalanzarse sobre quien lo cabalga, esté fatigado de correr". Se abandona, por tanto, la acción directa y se retira uno hacia posiciones más interiores.

Frente a la situación actual, sin embargo, no caben para Evola ni la desesperación ni el derrotismo. El Hombre diferenciado sabe que "cuando un ciclo termina, otro comienza, y el punto culminante del proceso disolutorio es también aquel en el cual se origina el enderezamiento en la dirección opuesta". Para un Hombre amante de la Transcendencia, dice Evola, el mundo actual resulta amargo y problemático, pero él sabe que no está aquí ni por un azar despiadado al que ha de resignarse con fe o con fatalismo, ni para librar una carrera de resistencia a fondo perdido. A ese tipo humano le corresponde la misión de velar en medio de la noche, en medio de las ruinas, y conservar la memoria de toda una herencia civilizatoria para que la continuidad con el pasado no se rompa. La vida es para él, en consecuencia, una aventura de importancia capital, cargada de sentido.

Evola señala, en fin, la esterilidad del 'mito de Oriente' en nuestras presentes circunstancias. "Entre quienes han reconocido la crisis del mundo moderno y han renunciado también a considerar a la civilización moderna como la civilización por excelencia, como el apogeo y la medida de cualquier otra, hay quienes han vuelto su mirada a Oriente, ya que allí ven subsistir una orientación tradicional y espiritual que desde hace tiempo ha dejado de ser en Occidente la base de organización efectiva de los diversos dominios de la existencia. Se han preguntado incluso si no podrían encontrar en Oriente puntos de referencia útiles para la reintegración de Occidente". Evola considera que si la mirada occidental al Oriente persigue contactos intelectuales y doctrinales esa búsqueda es legítima, aunque "al menos en parte podríamos encontrar ejemplos y referencias claras en nuestro propio pasado sin necesidad de recurrir a una civilización no occidental". Pero si lo que se persigue es la adopción de un marco existencial oriental "uno no puede hacerse ilusiones: Oriente sigue ahora la senda de degradación que nosotros hemos tardado varios siglos en recorrer. El 'mito de Oriente', fuera de los círculos minoritarios y aislados de quienes cultivan las disciplinas metafísicas, es por tanto falaz. El desierto crece y no hay ninguna otra civilización que pueda servirnos de apoyo. Debemos afrontar solos nuestros problemas".

En realidad, el autor insiste en una posibilidad que justifica el esfuerzo de mantener una perspectiva netamente occidental. Es el hecho de que si la fase final de la edad oscura ha arrancado antes entre nosotros, también podemos ser nosotros los primeros en superarla. Las demás civilizaciones han entrado en esta corriente más tardíamente y podrían hallarse en lo más agudo del proceso disolutorio cuando Occidente rebase el límite negativo y empiece a remontar. Nuestra civilización estaría, en ese caso, "cualificada para una nueva función de guía, muy diferente de la que ha realizado en el pasado con la civilización tecno-industrial y materialista, entonces ya periclitada, y cuyo único resultado ha sido la decadencia espiritual generalizada".

NOTAS
[i] Marguerite Yourcenar: El Tiempo, gran escultor, Madrid, Alfaguara, 1989.
[ii] César Martínez: "Metafísica del sexo de Julius Evola", Axis Mundi II, nº5, 1998.
[iii] Adolfo Morganti: "Julius Evola y el mundo budista italiano", en Julius Evola: La doctrina del despertar. El budismo y su finalidad práctica, Grijalbo, México DF, 1998.
[iv] Julius Evola: Cabalgar el tigre, Barcelona, Nuevo Arte Thor, 1987.

Daech brûle 2.000 livres et manuscrits et détruit des œuvres datant de plus de 7.000 ans

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Daech brûle 2.000 livres et manuscrits et détruit des œuvres datant de plus de 7.000 ans
Ex: http://geopolis.francetvinfo.fr

L’autodafé géant est passé totalement inaperçu. Les combattants de l’organisation Etat islamique auraient envahi la Bibliothèque centrale de Mossoul et le Musée. Bilan: des centaines de manuscrits, des œuvres antiques et des vieux journaux détruits et incendiés.

C’est une information d’Alarabtv (lien en arabe), qui relate avec force détails ce qui pourrait être le plus grand autodafé de l’Histoire. Cette information Associated Press mise en ligne le 1er février n’a pas été encore confirmée par les autorités. Selon Alarabtv, courant janvier, des combattants de Daech auraient pris possession de la Bibliothèque centrale pour «assainir» les fonds documentaires. Selon les habitants, ils auraient emmené avec eux dans six pickups plus de deux milles livres pour les détruire. Etaient concernés, les livres pour enfants, de poésie, de philosophie, de santé, de sport et de sciences, ainsi que les journaux datant du début du XXe siècle, des cartes ottomanes et des collections privées offertes par les vieilles familles de Mossoul. Seuls les livres traitant de l’islam auraient été épargnés.

Désobéissance à Dieu

Un homme en tenue afghane aurait harangué la foule : «Ces livres appellent à la désobéissance à Dieu, ils doivent être brûlés.» Les assaillants auraient ensuite mis le feu aux documents devant les étudiants. «Les extrémistes ont déjà commencé à détruire les livres dans les autres bibliothèques publiques de Mossoul le mois dernier (janvier, NDLR) », témoigne un professeur d’histoire de l’Université de Mossoul. Selon lui, les préjudices touchent les archives d’une bibliothèque sunnite, celle de l’Eglise latine et le monastère des Dominicains.
 
Les combattants de Daech s’en sont ensuite pris à la bibliothèque du Musée de Mossoul et ont détruit des œuvres datant de 5.000 ans avant Jésus Christ. Daech «perçoit la culture, la civilisation et la science comme des ennemis féroces», remarque le député irakien Hakim Al Zamili.
 
Les bibliothèques de Mossoul avaient déjà subi deux pillages : en 2003 avec la chute de Saddam Hussein et en juin 2014 lorsque les djihadistes ont pris le contrôle de la ville. De nombreux manuscrits ont été exportés clandestinement. Les Dominicains, eux, avaient commencé à numériser les manuscrits dans les années 90.

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Laurent Ozon: Reconstruire sur des ruines

Reconstruire sur des ruines : Emmanuel Ratier reçoit Laurent Ozon

Emission enregistrée le 15 octobre 2014

Dans son Libre Journal de la Résistance Française, Emmanuel Ratier recevait le 15 octobre Laurent Ozon, fondateur de Maison Commune, un mouvement de pensée d'inspiration localiste, protectionniste et écologiste, et, en septembre 2014, du Mouvement pour la Remigration (le discours inaugural tenu lors de la journée de fondation de ce mouvement est disponible sur cette chaine vidéo).

Sous l’intitulé « Reconstruire sur des ruines », la discussion s’articulait autour du livre que vient de faire paraître Laurent Ozon aux éditions Bios : « France, les années décisives ».

Partants du constat dramatique de la situation où se trouve aujourd’hui la France, entre crise économique et identitaire, faillite financière et éthique, ensauvagement et submersion migratoire, situation provoquée par plus de trente années de politique lamentable et destructrice, de gauche comme de droite, Laurent Ozon et Emmanuel Ratier évoquaient l’avenir et les conséquences inévitables qui ne peuvent que découler d’une telle catastrophe voulue, organisée par nos chères « élites ».

Sûr du fait que le rebond français ne peut qu’arriver, qu’il est seulement une question de temps, et pourrait d’ailleurs arriver bien plus rapidement qu’on ne le pense, compte tenu de l’emballement toujours possible des évènements économiques et géopolitiques aux niveaux européen ou mondial, Laurent Ozon envisage et travaille à des solutions pragmatiques dans tout un tas de domaines à même de permettre au peuple français de reprendre la main, notamment en matière d’écologie et de production, avec la relocalisation industrielle et agricole, ou en matière d’identité et de civilisation, avec non seulement l’arrêt de l’immigration, mais plus encore la remigration vers leurs pays d’origine des populations allogènes qui ne se sont pas intégrées dans le creuset français.

Une discussion prospective et positive passionnante, à même de nous permettre de mieux appréhender les années qui s’annoncent, et qui risquent fort, comme le dit Laurent Ozon, d’être décisives.

Marc LEROY – La Plume à Gratter

« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » La Boétie

www.laplumeagratter.fr

Les Etats-Unis, évincés d’Asie centrale?

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Les Etats-Unis, évincés d’Asie centrale?

Entretien avec le Dr. Johannes Hübner, député du Nationalrat autrichien, spécialiste des questions internationales. Sur l’Axe Moscou-Pékin. Sur la situation géopolitique en Asie orientale et en Asie centrale

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

Q. : Dans le sillage du sommet de la Coopération Economique pour l’Asie-Pacifique, on a assisté à un nouveau rapprochement entre la Russie et la Chine. Peut-on dorénavant parler d’un « Axe stratégique Moscou-Pékin » ?

JH : Cet axe stratégique existe déjà depuis cinq ou six ans au moins. Jusqu’ici, il se concrétisait principalement dans l’Organisation de Coopération de Shanghai. Dorénavant, en effet, on devra évoquer une pluralité de liens entre les deux géants eurasiens : sur ce chapitre, il faudra surtout souligner les deux accords importants sur l’énergie, celui qui a été conclu en mai et celui qui vient d’être signé en novembre 2014. Ces deux accords renforcent puissamment les liens entre les deux économies. Plusieurs indices semblent accréditer désormais la thèse que la Chine considère in fine qu’une coexistence harmonieuse avec les Etats-Unis n’est plus possible sur le long terme. Voilà pourquoi, elle mise aujourd’hui sur la Russie malgré les désavantages qu’il y a à chercher en ce moment même une alliance avec Moscou.

Q. : Et quels seraient ces désavantages ?

JH : Il faut aller les chercher dans le domaine économique : face à cette nouvelle alliance eurasienne, les Etats-Unis vont essayer de saboter de leur mieux les accords de libre-échange que la Chine a forgé avec les Etats de toute la région extrême-orientale, surtout avec la Corée du Sud et le Japon, et dans le cadre des accords ASEAN. Il faudra aussi s’attendre à ce que le langage médiatique se fasse plus rude à l’endroit de la Chine, ce qui signifie que l’on entendra à nouveau parler du Tibet, des droits de l’homme en Chine, de l’opposition qui s’agite à Hong Kong ou d’autres thématiques similaires.

Q. : A quelles mesures faudra-t-il encore s’attendre, car on ne peut tout de même pas partir du principe que les Etats-Unis vont baisser les bras et se borner à observer une situation contraire à leurs intérêts, où la Chine et la Russie coopèreront toujours davantage en les excluant de leur jeu ?

JH : Il y a déjà une chose que l’on peut observer depuis plus d’un an, c’est l’aggravation du conflit pour les groupes d’îles de la Mer de Chine du Sud. Officiellement, et pour la galerie, les Etats-Unis préconisent une politique de « désescalade ». Ils ne cessent d’affirmer qu’ils mettront tout en œuvre pour que les conflits trouvent une solution par le dialogue. Mais, en coulisses, ils chercheront à renforcer les Etats qui prendront des positions fermes et tranchées face à la Chine. Ils essaieront à coup sûr d’exercer toute leur influence sur les Philippines, où existe certes un ressentiment hostile aux Américains mais où l’on se méfie aussi des menées chinoises parce que la Chine est un puissant voisin et que les Philippines abritent une forte minorité chinoise. Avec le Vietnam, ce sera moins facile. En effet, malgré les manifestations brutales de nationalisme antichinois de ces derniers temps, où des magasins de citoyens vietnamiens d’origine chinoise ont été saccagés et incendiés, les gouvernements des deux pays restent communistes et sont donc plus proches qu’on ne pourrait bien l’imaginer. Chinois et Vietnamiens ne changeront vraisemblablement pas de politique.

chinaNavy_1551150c.jpgQ. : La Chine craint d’être encerclée par les Etats-Unis ; Washington cherche à installer un système antimissiles en Asie orientale, sous le prétexte du danger nord-coréen. Dans quelle mesure ces plans pourront-ils contribuer à envenimer le climat dans l’espace Asie-Pacifique ?

JH : Il faut d’abord attendre pour voir si ce système antimissiles se mettra vraiment en place. N’oublions pas que le fameux bouclier antimissiles, prévu, disait-on dans les milieux atlantistes, pour contrer les fusées iraniennes, n’a jamais vraiment été installé en Europe centrale et orientale. Le plus important aujourd’hui est, me semble-t-il, d’observer comment se développeront les futures relations sino-japonaises. On a pu assister à un certain dégel pendant le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique mais cet apaisement circonstanciel ne me semble guère significatif ; on ne perçoit pas encore clairement de quel côté viendront les gestes d’apaisement : d’un Japon très influencé par les Etats-Unis qui a tendance, sous cette pression constante, à adopter des positions hostiles à l’égard de la Chine et à provoquer délibérément son voisin continental ? D’une Chine qui, pour des raisons de politique intérieure et parce que les sentiments antijaponais persistent, préfèrera jouer la carte antijaponaise car celle-ci est plus facilement « articulable » qu’un anti-américanisme frontal ? Adopter une politique délibérément anti-américaine est dangereuse pour la Chine, bien plus dangereuse que d’utiliser la vieille image de l’ennemi japonais, héritée de la deuxième guerre mondiale.

Q. : Dans les futurs échanges gaziers entre Russes et Chinois, que vous avez maintes fois évoqués, les factures seront établies en roubles ou en renminbi. Cette décision doit alarmer les Etats-Unis car ce choix est une attaque directe contre le dollar qui, jusqu’ici, était la devise mondiale adoptée pour les échanges internationaux…

JH : C’est le cas, effectivement. Russes et Chinois conçoivent bel et bien ce choix de devises nouvelles comme une déclaration de guerre au système économique mondial dominé jusqu’ici par les Américains. Nous devons toutefois attendre et voir si cette facturation en roubles ou en renminbi pourra ou non s’imposer sur le long terme. L’accord énergétique ne prévoit pas, expressis verbis, que les factures ne seront établies qu’en devises locales ; plus exactement, il est dit qu’elles pourront, le cas échéant, être établies en devises locales, si les tractations commerciales réciproques le permettent. La Chine avait déjà pratiqué la même politique avec d’autres partenaires commerciaux comme la Mongolie ou certains Etats d’Asie centrale. Elle tente donc bel et bien d’internationaliser le renminbi. Mais ses tentatives sont très prudentes car l’internationalisation du yuan exposerait celui-ci, et avec lui l’économie chinoise, aux spéculateurs internationaux.

Q. : Dans les années 90 du 20ème siècle, les nouvelles républiques indépendantes d’Asie centrale, dont certaines sont très riches en matières premières, ont attiré l’attention des stratégistes américains. Plus tard, la Russie et la Chine ont créé l’Organisation de Coopération de Shanghai. Le « Grand Jeu » en Asie central est-il terminé... ?

JH : Il semble en effet que les Américains soient hors jeu dans la région. Après le dernier changement de gouvernement au Kirghizistan et après que les Américains aient dû rendre la base de Manas, il n’y a plus de présence militaire ou policière américaine visible en cette zone. Les ONG sont, elles, toujours présentes, ce qui a donc pour corollaire une présence très forte des services secrets qui tenteront de détacher les gouvernements centre-asiatiques de l’alliance qui les lie à la Russie et qui essaieront aussi de les détourner de tous rapports commerciaux de grande envergure avec la Chine. Dans le cas du Kazakhstan, ils n’ont pas réussi, même si certaines tensions ont troublé cette année les rapports entre ce pays et la Russie. Le Kirghizistan semble s’acheminer de manière irréversible vers une adhésion à la Communauté Economique Eurasienne. Quant aux autres Etats d’Asie centrale, toutes les options sont ouvertes. L’Ouzbékistan poursuit sa politique indépendante. Le Turkménistan aussi et le Tadjikistan est, finalement, un Etat sans guère d’importance pour les nouvelles dynamiques à l’oeuvre.

Q. : Quelles potentialités recèlent les plans chinois de relier l’Extrême-Orient asiatique à l’Europe, via l’Asie centrale, par des lignes de chemin de fer à haute vitesse et à gros gabarit ?

JH : Ces plans pour une nouvelle route de la soie ont déjà bien progressé et reçoivent un soutien financier massif de la Chine. Il s’agit certes de la route de la soie terrestre par l’Asie centrale, que je viens d’évoquer, mais aussi de sa consoeur maritime qui doit passer par l’Asie du Sud-Est, par Singapour, pour aboutir en Inde et dans la région arabe. Il s’agit là d’une priorité centrale pour la Chine car elle doit impérativement assurer la sécurité de ses voies commerciales et de ses voies d’acheminement de matières premières. Elle doit aussi créer une zone neutre d’influence, libre de toute ingérence américaine, où les Etats-Unis ne pourront plus orchestrer des manœuvres antichinoises. Je ne dis pas une zone d’influence strictement chinoise car la Chine n’en aura pas les moyens.

Q. : Percevez-vous le danger de la formation de deux blocs avec, d’une part, les démocraties libérales, soit les Etats-Unis et les Etats membres de l’UE, et, d’autre part, une alliance d’Etats posés comme « autoritaires », comme le Chine, ou considérés comme des « démocraties non libérales » comme la Russie ?

JH : La formation de deux blocs, pareils à ceux que vous me décrivez, est effectivement en train de se faire et je pense aussi qu’une telle formation est souhaitée quelque part. Une telle division du monde va bien dans le sens des intérêts stratégiques américains car, d’un côté, ce nouveau clivage binaire justifie la perpétuation de l’OTAN ; d’un autre côté, il donne un prétexte parfait pour maintenir la présence de troupes américaines en Europe. Enfin, troisième raison qui me permet de conclure à l’hypothèse d’une nouvelle division du monde en deux blocs : celle-ci oblige les Européens à se soumettre sans restriction aux objectifs politiques des Américains.

(entretien paru dans « zur Zeit », n°47/2014, Vienne, http://www.zurzeit.at ).