
mercredi, 21 octobre 2015
Notre sélection quotidienne sur google+ : à ne pas manquer!
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La pince de la "global invasion"
LA PINCE DE LA «GLOBAL-INVASION»
Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
Auran Derien
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La globalisation ou « global-invasion » s’installe sur toute la planète en utilisant une technique de destruction efficace, la méthode synarchique. Le pouvoir économique mondial ne se cache plus - ou quasiment plus - pour montrer qu’il organise les conflits entre Peuples, Nations, Etats, qu’il est derrière les réformes éducatives destinées à abrutir, les mouvements culturels qui aliènent, le financement des armées légales, les manifestations de marginaux destructeurs, la violence des délinquants et la drogue.
La dévastation de toute tradition politique spécifique, la souillure de toute religion traditionnelle lui permet de bâtir - sur les ruines dont il est coupable - des organisations en col blanc avec la guillotine juridique des droits de l’homme pour couper la tête de tous ceux qui s’opposent. Pour les autres, la distraction éphémère de la société du spectacle, les émotions médiatiques scientifiquement organisées façonnent le nouvel homo sapiens, la bête humaine qui sommeille dans chaque primate et jaillit lorsqu’il renonce à son biotope. La global-invasion augmente chaque jour sa tyrannie planétaire.
Partout, des ruines
Les observations abondent tant en Afrique qu’en Orient. Que reste-t-il de ces anciennes Nations plus ou moins bien organisées que furent la Libye, la Syrie, le Yémen, l’Irak, l’Afghanistan ? Des factions, des groupuscules, entretenus, stimulés par l’Occident, se disputant férocement des bouts de territoire, générant en même temps des effets de tsunami populationnel. De gigantesques hordes se jettent sur l’Europe, chaque jour plus effacée, plus salie, plus regrettée aussi par ceux qui, à travers le monde, furent autrefois bien éduqués. Les conflits religieux et ethniques sont déjà le lot quotidien des européens subsistants, de sorte que le chaos et les ruines forment désormais l’essentiel de ce qui fut autrefois un havre de culture et de civilisation.
Toutes les régions du monde ne sont pas affectées au même degré par la généralisation de la conflictivité. Mais cela ne signifie pas que le modèle général de la destruction mis en œuvre en soit absent. Il s’agit de simples nuances.
Le pouvoir terrorise les élites. Les politiciens et les penseurs représentatifs ont l’angoisse de regarder la réalité. Ils ne veulent pas observer le fonds tragique et obscurantiste de la global-invasion. Spengler l’avait déjà signalé il y a un siècle : la décadence vient aussi de cette peur de regarder en face la réalité immonde et tragique. Pour se voiler le regard, les pantins politiques et intellectuels adoptent un humanitarisme allégé qui illusionne sur l’égalité et la solidarité de tous les bipèdes. Le clou de la nigologie béate se trouve dans l’œcuménisme des sectes qui voudraient survivre de manière “suave” , faisant oublier qu’elles sont la cause de l’inhumanité.
Ces illusions humanitaires se répandent à grands coups de propagande, la propagande au marteau dans une main et la XVIIème chambre dans l’autre. Les Eglises qui n’ont rien d’intéressant à dire sur le monde actuel s’engouffrent dans ce galimatias grâce auquel elles espèrent briller encore un peu. Par exemple, les jésuites ayant pris le pouvoir au Vatican donnent le “la” des discours officiels et officieux, ainsi que celui des variantes, de la théologie de la libération aux traditionnalistes, le tout devant déboucher sur le même brouet universaliste, bonasse, social et évident. Le tragique est donc mis au rencart, la vieille lune du progrès et des lendemains qui chantent glisse lentement du bolchévisme au globalisme avec les mêmes conséquences, l’inhumanité.
L’Amérique Latine, un laboratoire de la global-invasion
Depuis 15 ans, à peu près, des gouvernements patriotes ont émergé en Amérique Latine. Leurs noms raisonnent comme la petite musique de l’Aurore, lorsque celle-ci, en naissant, chasse les ténèbres. Chavez, Morales, Correa, Da Silva, les Kirchner, tous ont abandonné les directives criminelles imposées par les organismes globalitaires. Ils ont préféré favoriser une meilleure répartition des biens, sans remettre en cause toutefois le système criminel occidental qui vole les peuples et détruit les Nations. Ce n’était pas possible à leur échelle, comme ne semble pas avoir été à leur portée une évolution positive de l’éducation, de celle qui serait capable de fournir à la jeunesse les armes conceptuelles et le niveau de préparation par lequel ils pourraient voir clairement le sens de l’évolution programmée par les affidés de la global-invasion. Ces pays d’Amérique Latine sont restés dans le giron de la nigologie des droits de l’homme et rejouèrent la comédie de la révolution culturelle malgré une évolution négative de l’État, perdant peu à peu ses pouvoirs et prérogatives.
On ne saurait se plaindre des modestes résultats que ces élites ont obtenus. Toutefois, chacun a pu constater à quel point leurs politiques furent concomitantes d’une conjoncture favorable avec la hausse des prix des matières premières qu’ils vendaient. Il est probable que cette prospérité tirée par des circonstances indépendantes de leur volonté atteigne sa fin. La finance mondiale a fait chuter la valeur de ces ressources.
Dans ce panorama, les sectes monothéistes gardent à l’heure actuelle toute leur fonction pour aliéner la jeunesse. Après l’expérience du chaos généré par la théologie de la libération et les guérillas qui permirent à la global-invasion d’installer des tyrannies militaires qui liquidèrent les patriotes et non les révolutionnaires internationalistes, l’expérience acquise dans la manipulation de la jeunesse est désormais ouvertement mise au service de la finance globalitaire. Les visites du pape en Equateur, Bolivie, Paraguay puis à Cuba et aux Etats-Unis ont eu la fonction classique de rassembler des “pauvres”, des groupes ethniques, tous plutôt marginaux par rapport aux obsessions de profit des firmes extractrices de leurs richesses, de les lancer contre l’État et sa préoccupation du bien commun, plutôt que contre leurs bourreaux des multinationales. C’est d’ailleurs à Cuba que, dans les années 70, se menait à bien l’entente religion-révolution puisque les adolescents allaient y acquérir leur formation militaire.
La pince fonctionne donc à merveille en Amérique Latine. D’un côté des pays qui rencontrent des difficultés depuis que les prix des matières premières baissent. De l’autre, des cagots monothéistes qui poussent la population à la révolte contre l’État, justement parce qu’il s’écarte de la vassalité à l’égard de l’empire US. Situation de pince qui fonctionne parfaitement au Brésil, en Equateur, en Bolivie….
Les Églises et les oligarques d’un côté, les organismes internationaux de l’autre, la pince est efficace pour aplatir toute rébellion envers l’axe de l’inhumanité. D’un côté la terreur bancaire et ses armes : spéculation sans limites sur les prix de tous les types d’actifs, sorties de capitaux, taux d’intérêt manipulés, notations de dettes fantaisistes, corruption, etc. ; en même temps, dénonciation de cela auprès de la population. De l’autre, la mobilisation des marginaux, des pauvres, des immigrés, du “prolétariat interne et externe” contre l’Etat, comme l’avait expliqué Toynbee. Il en résulte l’impossibilité de consolider un Etat indépendant et autonome.
En occident, monothéisme et mondialisme vont de pair. Les brutes bigotes s’affirment race supérieure, chargées du bien, etc. mais mettent le monde en esclavage à travers la relation économique puis, au-delà, installent l’inhumanité en traitant toute personne comme une marchandise. Le monothéisme et le mondialisme sont bien l’incarnation de l’inhumanité.
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Un rebelde de nuestro tiempo. Metapolítica de Corto Maltés
Un rebelde de nuestro tiempo. Metapolítica de Corto Maltés
por Rodrigo Agulló
Decir de alguien que “es un aventurero” no es precisamente un elogio. Así solemos designar a personajes de errática conducta y de poco fiar, en el mejor de los casos a inmaduros a los que conviene evitar o tener a raya. No siempre fue así en otras épocas. Pero en una sociedad tabulada por criterios de competitividad y producción ya no hay sitio para comportamientos deslavazados, ajenos a rentabilidades y hojas de cálculo. La religión del progreso, de la cuantificación contante y sonante de resultados y del compromiso con causas llamadas a mejorar la condición de la humanidad dejaron en mal lugar a estos traficantes de quimeras, que quedaron relegados al ámbito de las curiosidades pintorescas y la cultura popular.
Porque el aventurero es un ser desreglado, pródigo y manirroto con su propia vida y con la de las demás, cuya continua búsqueda de acción rebota sobre sí misma y no está, en último término, al servicio de nada. Extravagancia suprema: las ideas de riesgo, de imprevisión, de gratuidad. Sospechoso de individualismo reaccionario, el aventurero se nos aparece, de entrada, como un ser no útil. ¿Consiste acaso, ser aventurero, en el deseo de ser inútil?
Curiosamente fue en el período de más álgido fervor progresista – en los optimistas años sesenta, tan llenos de compromisos y militancias –cuando apareció en Europa el último gran arquetipo de aventurero romántico: el marinero, vagabundo y “gentilhombre de fortuna” Corto Maltés. Y lo hizo –como era de esperar– en el ámbito de la cultura popular, de la mano de un dibujante de historietas: el veneciano Hugo Pratt (1927-1995).
La polémica sobre el estatus cultural del cómic – “noveno arte” para algunos, arte menor o manifestación cultural secundaria para otros –no acaba de cerrarse, pese a haber dado lugar a sesudas reflexiones.[1] Fuera como fuese, lo cierto es que pocos autores como Hugo Pratt han hecho tanto para elevar el cómic europeo desde su consideración de simple entretenimiento popular hasta la de fenómeno cultural con entidad propia, al menos no inferior a otras creaciones artísticas. En ese sentido la expresión “literatura dibujada” – que Pratt reivindicaba para el cómic– es muy ilustrativa, a la par que indica el nivel de autoexigencia y de rigor que este autor empleó en todo su trabajo, de forma sobresaliente en Corto Maltés.
Conviene subrayarlo: Hugo Pratt es uno de esos autores “de una sola obra”, todo lo que hizo se eclipsa ante la figura de este vagabundo de los mares. Hugo Pratt es Corto Maltés, y Corto Maltés es Hugo Pratt. Ello es así porque la alquimia de Pratt acertó en crear lo que solo muy pocos autores consiguen: un arquetipo, un ente de ficción de dimensiones míticas. O lo que es lo mismo: un relato que nos habla desde más allá de la pura literalidad de lo narrado, y que se dirige directamente al fondo de nuestra conciencia. Y ello no para ofrecer un mensaje que se refiera a un “sentido” cualquiera que darle a la vida – sea lo que fuere lo que eso quiera decir – sino más bien otra cosa: un atisbo de lo que sería la experiencia – o el éxtasis – de sentirnos intensamente vivos. Y eso es precisamente a lo que todos, en el fondo, más aspiramos. En ese sentido Corto Maltés es un arquetipo, y como tal opera en las fronteras de la fantasía y la realidad. Ahí estriba la fuerza de este personaje: en su realidad.
Cuando decimos que Corto es real nos referimos a que, como todo buen personaje literario, es capaz de vehicular una gama de contradicciones y claroscuros sin indicio alguno de simplificación o maniqueísmo. Personajes de múltiples aristas que nos interpelan desde la fuerza sintética de las viñetas, en Hugo Pratt lo esencial no es nunca el hilo narrativo de sus historias, sino la intensidad de los textos: esos diálogos esquemáticos, sutilmente entretejidos de referencias culturales y literarias, que fluyen de forma ligera pero en los que nada es gratuito, y sobre los que reposa la autenticidad dramática de sus personajes. Textos que se adecuan a la perfección con las imágenes de ese gran dibujante que fue Pratt: imágenes de trazo vigoroso y no demasiado bello, casi abstracto a veces, que en la sucesión y la descomposición de planos actúan como contrapunto elocuente de los diálogos y los silencios.
¿Quién es Corto Maltés?
Corto Maltés es un “gentilhombre de fortuna”, eufemismo tomado de R.L. Stevenson para designar a un pirata. Pero lo cierto es que, a lo largo de los 15 álbumes que constituyen el corpus de la saga – tal y como apareció entre 1967 y 1992 – escasamente aparece este personaje enfrascado en actividades de piratería stricto sensu. Lo suyo es más bien un vagabundeo desordenado y un tanto indolente, al albur de donde le lleven los vientos, los reclamos de la amistad o alguna empresa tan supuestamente crematística como quimérica. E indefectiblemente nuestro héroe terminará enrolado en las luchas descabelladas de algún grupo de rebeldes, guerrilleros o desperados, o enredado en los manejos turbios de algún grupo de conspiradores o de sociedad secreta que casi siempre le volverán a arrojar al casillero de salida… sin que a él parezca importarle demasiado. Los escenarios de sus andanzas son los típicos “grandes espacios” del relato clásico de aventuras: los mares del sur, los archipiélagos del Pacífico, los puertos del Caribe y las selvas sudamericanas, Extremo Oriente, Asia central, Siberia… y también, muy significativamente, ciertos lugares europeos dotados de un extraño misticismo: Irlanda, Venecia, Suiza…
Un elemento esencial de la saga de Corto es la época en la que tiene lugar: los años que van desde 1905 – guerra ruso-japonesa, su primera aventura – y ya bien entrados los años veinte, cuando se pierde el rastro del personaje. “Ojalá vivas tiempos interesantes”, decía una maldición china. El activista y escritor alemán Ernst Von Salomon escribía sobre aquellos años: “nuestra época es interesante – posiblemente la más interesante de la historia. Jamás ha existido una generación que haya vivido tantos acontecimientos– y tan variados”. Es la época de sangre y de hierro de la guerra mundial, de los imperios que se derrumban y de las naciones que surgen, de la revolución soviética, del fascismo, de las vanguardias, del desplome de un mundo anclado en el peso de la tradición y del inicio de un tiempo nuevo, en el que hombres que surgen de la nada se convierten en semidioses. La hora de los desarraigados, los desclasados y aventureros que pueblan el mundo de Corto Maltés.
Con una nota adicional: por primera vez, la política se hace aventura y la aventura, política. Las masas irrumpen en la vida pública y todo – hasta las decisiones más cotidianas – adquiere una dimensión política. Y si el mundo se configura como una gran batalla en la que todos toman partido: ¿cuál es, en esa tesitura, la posición de un aventurero en estado puro? ¿Cuál es su respuesta a la eterna pregunta: qué hacer? ¿En donde estriba la dimensión política de Corto Maltés?
Retrato del aventurero
Señalábamos arriba que el aventurero no está, en último término, al servicio de nada. Por eso parece difícil hablar de su dimensión política, puesto que él es justo lo contrario del militante. “Esencialmente ajeno al fanatismo y al maniqueísmo, el aventurero se compromete con una causa sin adherirse a la misma, y si arriesga su vida lo hace más por su propia salvación que por la victoria.”[2] Su catecismo es la acción y descree de ideas o doctrinas, porque su móvil no es el altruismo sino su incompatibilidad profunda con el mundo tal y como se le ofrece. Su rebelión es una búsqueda constante de ese instante supremo que Von Salomon describía como “aquél en el que una vida se encuentra condensada, aquél que nos confirma estar a la altura de todo un destino, aquél que nos hace sentir el verdadero valor del mundo”. Ese momento en el que, en el decir de Borges, el hombre sabe para siempre quién es. Para el aventurero la acción no es más que una búsqueda constante de sí mismo, y por ello todas las doctrinas le son accesorias: las revoluciones sólo afectan al orden social y político, pero lo esencial – la que sería la victoria última y definitiva, la transformación del hombre – se les escapa. “Ningún Estado, ninguna estructura social crean la nobleza del carácter ni la cualidad de espíritu. Todo lo más pueden crear las condiciones propicias, lo que ya es mucho”.[3] El aventurero sabe que lo esencial sólo depende de uno mismo, y eso hace de él un solitario irreductible. Y sabe que “sólo hay una victoria, y ésta es eterna: esa que no tendrá jamás”,[4] lo que le convierte en un ser tan lúcido como desesperanzado.
¿Cuáles son pues sus banderines de enganche? No los de aquellos que pretenden “arreglar las cosas”, ni los que pretenden “tener razón” – “hay que dejar que los imbéciles tengan razón, para que puedan consolarse de no poder tener otra cosa”, decía Gide. El aventurero solo otorgará su lealtad a seres concretos, en virtud de lazos invisibles de empatía y afinidad: “quiero aproximarme a un hombre por su naturaleza y no por sus ideas. Quiero la fidelidad en la amistad, y no la amistad condicionada a una actitud política. Quiero que un hombre sea responsable ante sí mismo, y no ante una causa, aunque fuera la de los oprimidos”.[5] Sus afinidades electivas responden preferentemente a motivos estéticos, y pocas estéticas más atrayentes que la de las rebeldías y los combates desiguales, esas causas perdidas que, según Borges, son las únicas que pueden atraer a un gentleman. Byron en Grecia, Gordon en Khartoum, Lawrence en Arabia, D’Annunzio en Fiume, Von Salomon en Silesia. Y si se pone de parte de los humildes no es porque éstos le parezcan mejores, sino porque son los vencidos. Solitario a la par que solidario, el aventurero hace suya la esencia del dandysmo, esto es, la “rebelión perpetua, el rechazo del gregarismo, el elogio del individuo, la insumisión permanente”.[6]
El aventurero no es moral. No juzga ni condena, no predica ni trata de convencer, ni admite que le convenzan. Es reacio al ejercicio de la conciencia fiscal, a la búsqueda de chivos expiatorios y a las valoraciones maniqueas como formas de control ideológico sobre la conducta ajena. Siendo la suya una ética de la acción, ésta no atañe a nadie más que a sí mismo. Y si lucha contra algo a lo que considera una forma particular del mal, lo hace a sabiendas de que nadie es el culpable último de ese mal, y de que los malos también pueden tener sus razones.
En todos esos sentidos Corto Maltés es un aventurero químicamente puro. De entrada se nos presenta como el individualista absoluto, como un egocéntrico sin otra fidelidad que la que se debe a sí mismo: “yo no tengo enemigos, sólo mis propios intereses”. Una omnipresente ironía le permite desactivar cualquier intento de reclutarle para la causa que sea, y una coraza de cinismo preserva su soberanía interior de todo amago de intromisión: “¿de qué lado estás tú? –yo, del lado del más fuerte.” Pero como en todos los personajes de psicología elaborada, sus actos contradicen una y otra vez sus palabras: lo cierto es que siempre se las arregla para que sus intereses coincidan con los de los más débiles, o con las causas de determinados colectivos. ¿Qué causas son esas?
La causa de los pueblos
Corto Maltés es un pirata, un vagabundo sin patria y sin bandera. Sus ideas, que nunca proclama de forma explícita, son individualistas, libertarias y anarquizantes. No es un militarista, y las matanzas organizadas le resultan ajenas: “Estas guerras…no alcanzo a comprenderlas. Una guerra revolucionaria sí, tal vez…pero no estas guerras”. ¿Cree Corto en “la” Revolución, en un mundo nuevo fundado en valores “progresistas”? Algún crítico despistado así lo ha afirmado al compararlo con una especie de “Che Guevara” avant la lettre, habida cuenta de que, cuando de sus intereses se trata, éstos suelen caer del lado revolucionario y a favor de grupos oprimidos. ¿Tan simple como eso?
En una imagen de Corto Maltés en Siberia el personaje de Pratt sostiene el libro Utopía de Tomas Moro, un libro que le provoca un sueño profundo y que, como finalmente reconoce, jamás ha podido terminar. Una forma clara de subrayar la incompatibilidad radical del aventurero con cualquier tipo de dogma redentor: el pensamiento utópico y su promesa de “mundo feliz” sólo le producen un invencible tedio, porque una humanidad unificada y “liberada” de todas sus contradicciones supondría la muerte de la aventura. Parece difícil pensar que Corto Maltés pueda identificarse con ningún “gran relato” progresista, ya sea éste el materialismo dialéctico o la parusía del Mercado global. Porque si este impecable dandy y “gentilhombre de fortuna” manifiesta su simpatía por alguna revolución nunca lo es hacia aquéllas conducidas por el integrismo sombrío de los resentidos, sino hacia las que reivindican una ética de la belleza y una dimensión heroica de la vida. Aquéllas a las que se refería el poeta inglés D.H. Lawrence cuando escribía:
Si haces una revolución, hazla alegremente (…)
No la hagas porque odias a la gente,
Hazlo sólo para escupir en sus ojos
No la hagas por dinero, hazla y condena el dinero
No la hagas por la igualdad
hazla porque tenemos demasiada igualdad,
y va a ser gracioso sacudir el carro de las manzanas
y ver por qué lado se irán éstas rodando.
¿A qué revoluciones se suma Corto Maltés? En uno de sus primeros álbumes, La Balada del Mar Salado, la acción se sitúa en los archipiélagos del Pacífico en vísperas de la primera guerra mundial. En una escena el melanesio Cranio refiere a Corto cómo la acción de los blancos – el colonialismo, esa primera globalización – está destruyendo el mundo heredado de sus mayores, así como el yugo que supone para los nativos el verse mezclados en guerras que no son las suyas. Habla también de la construcción de una patria melanesia y de su futura afirmación identitaria: “es como si tuviéramos que remendar de nuevo, trozo a trozo, un gran manto”. El diálogo que sigue es significativo: – Corto: “vaya, vaya… no sabía que eras un nacionalista” – Cranio: “llámale nacionalismo si quieres, pero siempre hace falta comenzar por algo”. La historia de Corto es también la de una toma de conciencia.
Corto no es racista, porque sabe que todos los hombres de calidad son hermanos, cualquiera que sea su raza. Pero tampoco es raciófobo, porque sabe que el respeto solo surge de la alteridad, y que la riqueza del mundo es su diversidad. El mundo como pluriverso: nada que ver con una empalagosa y folklórica apología del mestizaje. A lo largo de la saga de Pratt las únicas causas presentadas de forma atractiva son aquellas que se encarnan en seres humanos concretos, celosos de su libertad, de su identidad y de su cultura, y nunca las que se presentan como fórmulas universales de salvación y redención. Y si Corto Maltés simpatiza con alguna revolución, siempre lo hace con revoluciones nacionales.
El supuesto progresismo del protagonista tropieza además con otro aspecto: los personajes – históricos o de ficción – más interesantes de la saga son siempre los representantes del viejo mundo: rebeldes contra el mundo moderno como Ungern Von Sternberg – el último general blanco –, protagonista de una alucinante cabalgada por las estepas mongolas en pos de un nuevo Imperio de Gengis Khan. O el poeta Gabrielle D’Annunzio. O el teniente de la marina imperial alemana Slütter, a quien su fidelidad a viejos códigos caballerescos conduce a una muerte absurda. O la aristócrata rusa Marina Seminova – al mando de su tren blindado en plena guerra civil en Siberia –, personaje artificiosamente literario que expresa una intuición: los últimos representantes de una raza son siempre los más bellos… y desaparecen para siempre. Los personajes más atractivos de Pratt son siempre los representantes de alguna sabiduría ancestral, muy tradicional y muy poco progresista…
A Corto Maltés, el pirata sin patria y sin bandera, se le ve frecuentemente en compañía de quienes luchan por ambas. El mundo de Hugo Pratt, toda su obra, es un mundo de uniformes. Si el marino maltés simpatiza con el anticolonialismo no por ello los soldados coloniales aparecen retratados de forma caricaturesca o negativa. Pratt – que odiaba la guerra porque la conoció – ve siempre al hombre debajo del uniforme, y esos uniformes son siempre tratados con respeto, en cuanto dan a entender que el que los porta es capaz de sacrificarse por una idea superior. Sueños de gloria… musita Corto Maltés en uno de sus episodios. Una falta de maniqueísmo que se manifiesta continuamente, como en el hecho de que personajes negativos o con las manos manchadas de sangre sean capaces de redimirse por un rasgo de nobleza o por un gesto último de valor. El propio Corto, llegado el caso, no se muestra timorato a la hora de disponer de vidas ajenas, y en numerosas aventuras se le ve acompañado por su alter ego Rasputín, un asesino cruel y traidor que, sin embargo, no acaba de caernos antipático… y nos recuerda que, al fin y al cabo, el bien y el mal coexisten en todos y cada uno.
Son aspectos que arrojaron en su día una sombra de sospecha sobre Pratt. ¿Corto Maltés… fascistoide? No hay nada de eso: en el pirata sin patria y sin bandera no hay cabida alguna para cerrilidades o fanatismos. Pero si, forzando un poco la mano, tuviéramos que encontrar alguna categoría política que definiese a Corto tal vez podríamos hablar de una especie de “anarquista de derecha”. Anarquista en cuanto encarna una aspiración libertaria, aunque sin rastro alguno de idealismo o utopía. De derecha si consideramos que una actitud aristocrática y una ética del honor son cualidades de derecha. A lo que hay que añadir una búsqueda del absoluto que deriva de una visión no materialista del mundo, y que constituye un aspecto definitorio del personaje.
Metáfora del viaje
Toda la saga de Corto gira en torno al viaje como símbolo de construcción interior, a través de pruebas y de combates, de transformación y de elevación. Una travesía del laberinto con ecos del mito del Grial. Si bien el ciclo del Maltés comienza bajo el signo de una aventura realista, terrenal y concreta – en la estela de R.L Stevenson, Joseph Conrad y Jack London – a medida que la historia avanza ésta va adquiriendo el tono de un viaje iniciático: los elementos mágicos se hacen más presentes y en los últimos álbumes – con un dibujo de trazos cada vez más abstractos – Corto aparece más bien como un ser a caballo entre dos mundos, la realidad y el ensueño. Es como si Pratt recurriese al lenguaje del mito como única forma posible de plasmar algo tan inexpresable como simbólico y verdadero, de forma que la sólida cultura tradicional del autor veneciano establece un juego de referencias simbólicas que reclama diversos niveles de lectura, y en el que se da cita buena parte del patrimonio esotérico de Europa. No es por casualidad que, en una contradicción tan sólo aparente, sea en la geografía secreta de Suiza – ese crisol del imaginario mítico europeo– dónde el vagabundo de los mares emprenda su última gran aventura: la confrontación con su identidad.
Esta conclusión de la saga de Pratt – que al modo calderoniano parece concluir con un “la vida es sueño” – no ha dejado de desconcertar a muchos de sus primeros lectores, los más apegados al esquema tradicional del relato de aventuras. Sin embargo la evolución del personaje es plenamente coherente con la mística profunda de la aventura: toda acción vivida intensamente comporta una dimensión espiritual, que conduce hacia formas más altas de consciencia. No hay incompatibilidad real entre acción y contemplación. O lo que es lo mismo: la auténtica aventura no depende del número de millas recorridas, porque es siempre la que nos confronta a nosotros mismos.
Lo cual responde a los presupuestos ideológicos de Pratt: en una entrevista se declaraba enemigo “de la cultura oficial, de los que quieren por la fuerza que todo sea materialismo histórico, de los que quieren privarnos de la imaginación”. [7] Lo que también explica su apego por el patrimonio mitológico europeo y por sus potencialidades literarias. Así, en una de sus historias de guerra – Sueño de una mañana de invierno – la batalla entre británicos y alemanes corre paralela al enfrentamiento que, en un mundo de ensueño, mantienen los protagonistas de la mitología céltica con sus homólogos germánicos, del mismo modo que en la Iliada la batalla de los hombres en la tierra daba la réplica al conflicto entre las divinidades olímpicas.
Y todo ello engarza también con la propia esencia de la aventura como opción vital frente al mundo moderno. No se combate un materialismo con otro materialismo, no se opone el cemento a la escayola. Si la modernidad marca el apogeo de la razón instrumental la aventura se caracteriza por todo lo contrario: por su inutilidad y por su carácter gratuito. La aventura se da la mano de la poesía, ambas son “dos formas de auto-realización, y más allá de eso, de desvelar el sentido del mundo. Ambas tienen la misma virtud y participan de la misma mística. La mística de la aventura podría definirse como: hacer de la propia vida un poema en acción”.[8]
Disparos sobre la historia
Hugo Pratt conoció en vida la incomprensión de cierta izquierda – la “izquierda siniestra” como él decía – que le acusaba de ser demasiado fantasioso, un escapista reaccionario de espaldas al compromiso con la realidad. Es el viejo reproche de “aventurerismo” que, desde la severidad “científica” del materialismo dialéctico, siempre se ha dirigido contra aquellos que se aproximan a la revolución más en el espíritu de Robin Hood que en el de Carlos Marx. Según esto la aventura sería lo que no funda nada, una distracción o un rodeo, algo inservible para hacer avanzar la historia.
¿Es así realmente? En una época de gestores y de contables parece difícil afirmar lo contrario, o animarse a confiar los presupuestos generales o el sistema de pensiones a una cofradía de aventureros. Y sin embargo…
Sin embargo sabemos que los que hacen soñar a los pueblos y los preparan para grandes desafíos no son nunca los gestores y los contables… sino los otros. El aventurero cree en la voluntad individual y en su poder para forzar el curso de las cosas, desconoce de determinismos y, llegado el caso, dispara sobre la historia para obligarla a discurrir por cauces inicialmente no previstos. Las más de las veces se da de bruces contra la realidad. Pero siempre habrá épocas de excepción en las que los ojos se vuelven, para bien y para mal, a personajes de perfil aventurero. Y no pocas veces sus causas perdidas, al pasar al imaginario colectivo, se convierten en causas ganadas para la posteridad.
Hay una imagen poderosa en la saga de Pratt que ilustra esa confianza ciega en el poder de la voluntad para forzar el destino: Corto Maltés se automutila al trazarse con un cuchillo una línea de la fortuna en la mano. El aventurero es el hombre decido a no contentarse con la realidad, y cuando él quiere, no son sus circunstancias o los usos del presente los que quieren, sino él mismo. Ser héroe – decía Ortega – consiste en ser uno, uno mismo.[9] Por eso para el filósofo madrileño la heroicidad equivale a voluntad de aventura, y por eso toda meditación sobre la aventura es, en realidad, una meditación sobre el heroísmo.
Existe una metapolítica de la aventura, en la medida en que esta mística surgida en tiempos modernos constituyó el refugio para una serie de valores premodernos que habían sido eclipsados por el auge del racionalismo y de la sociedad burguesa. Toda la modernidad puede interpretarse como la victoria de la inteligencia sobre el carácter, de los inteligentes sobre los sensibles. Ante el entusiasmo que galvaniza el corazón y conduce al sacrificio los inteligentes sonríen y se colocan de perfil. Los aventureros no son razonables. Intuyen que es precisamente en la ruptura de la cadena de acontecimientos razonables donde está el acceso a la parte de misterio del universo. Gratuidad, riesgo y sentido heroico de la existencia, los valores aristocráticos por excelencia. La aventura es una mística que llama a la formación de una nueva aristocracia, una aristocracia que no excluye en principio a nadie porque ya no se vincula a títulos y posesiones, sino a la pertenencia a una nueva élite, la élite del carácter.
Los personajes de Pratt serían definitivamente impensables en nuestra época, hecha de experiencias light yde tipo ortopédico. ¿Corto Maltés en un safari todo incluido?¿Corto Maltés viajante oenegero? ¿Corto Maltés acumulando amigos en Facebook? Entramos en la época de la transparencia total. Incluso el último océano que para el hombre parecía por explorar, el sexo femenino, se encuentra hoy organizado como “género”. Desde su ideología libertaria, anarquista y heroica Hugo Pratt estaba convencido de que una de las grandes funciones del cómic es crear grandes mitos contemporáneos. A ello se aplicó toda su vida, y por ello su obra no deja de ganar nuevos lectores. Porque es en las épocas mediocres cuando los mitos son más necesarios, para recordarnos que –como decía Rimbaud – la verdadera vida está en otra parte.
Cantaba John Lennon:
“Imagina que no hay paraíso/ningún infierno debajo de nosotros/Imagina a toda la gente/viviendo al día/Imagina que no hay países/Nada por lo que matar o morir/ni religiones tampoco/Imagina que no hay posesiones/Una hermandad del hombre/compartiendo todo el mundo/Y el mundo vivirá como uno solo”.
La paz del rebaño. Un eterno presente de placidez bovina al que más de un personaje de Hugo Pratt no dudaría en encender la mecha y hacer saltar por los aires. El mundo de Corto Maltés es otra cosa, es el mundo arriesgado y contradictorio, trágico e impredecible de las desigualdades y las fronteras, de las aventuras y de los pueblos.
Un video para más amplia información
[1] Como el soporífero “Apocalípticos e integrados”, de Umberto Eco
[2] Roger Stephane, Portrait de l’aventurier, Les cahiers Rouges-Grasset 2004.
[3] Malraux, en L’espoir.
[4] Ernst Von Salomon, La ville
[5] Ernst Von Salomon, La ville
[6] Michel Onfray, Le désir d’être un volcan
[7] Corto Maltese, litterature desinée, Casterman 2006
[8] Sylvain Venayre, La gloire de l’aventure. Aubier 2002, pag 234
[9] Ortega y Gasset, Meditaciones del Quijote. Obras completas I, Taurus 2004, pag 816.
Fuente: El Manifiesto
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S'il est bien un domaine où les inégalités sociales se creusent, c'est celui du vocabulaire
S'il est bien un domaine où les inégalités sociales se creusent, c'est celui du vocabulaire. "Maman nous a préparé un goûter délicieux, aux odeurs alléchantes" contre "Maman a fait un gato, CT trop bon".
« On estime à 10 % la part de la population maîtrisant seulement 400 à 500 mots. Le linguiste Alain Bentolila pointe les lacunes de la formation des enseignants dans ce domaine » (Le Figaro, 16 octobre 2015).
Alain Bentolila fait partie de ces spécialistes de l’enseignement qui ont cru de toutes leurs forces dans les nouvelles pédagogies. Pas si neuves que cela puisque, depuis les années 70, elles sont l’unique méthode en vigueur dans l’Éducation nationale malgré la sacro-sainte liberté pédagogique. En 1944, le plan Langevin-Wallon a commencé peu à peu à les imposer, Paul Langevin et Henri Wallon, inspecteurs communistes de surcroît, étant appelés par le Général à participer à la reconstruction de la France et à lui offrir un ambitieux projet d’instruction. Voilà donc résumée très brièvement l’histoire de la prolétarisation de l’enseignement.
Interrogé sur Europe 1 au lendemain des crimes de Mohammed Mehra, Marc Le Bris, instituteur et directeur d’école, avait dit à propos du terroriste, instruit à l’école de la République depuis sa plus tendre enfance : « Quand on a appris à lire, écrire, raisonner, on ne prend pas une kalachnikov pour régler ses problèmes. »
Oui, mais voilà, pour raisonner, prendre de la hauteur, développer son humanité, il faut des mots. Le français, à la différence de l’anglais, est une langue philosophique. Il suffit de voir qu’entre le chocolat que vous aimez et celui qui partage votre vie, que vous aimez également, votre amour n’est pas de même nature. En anglais, on like ou on love. Le siège de votre pensée, votre esprit, doit être nourri pour y développer une pensée autonome et juste. La richesse et la précision de notre vocabulaire ne sont pas reçues en héritage à la naissance et si le petit d’homme dispose de toutes les facultés pour engranger les mots, il ne les fabriquera pas de lui-même. C’est pendant l’enfance qu’il emmagasinera la majorité d’entre eux. Et puisque c’est à l’école qu’il passe le plus clair de son temps, c’est bien l’école qui doit lui assurer cet enrichissement. Grande est la déception des professeurs de sciences de nos collèges devant des classes entières incapables de faire la différence entre une hypothèse et le problème. En éducation civique, la distinction incivilité/crime n’est pas toujours évidente. Parlerons-nous des plus démunis qui confondent justice avec coups ? Car quand on n’a plus les mots, il reste la force.
Cette leçon de vocabulaire qui fait défaut commençait dans les petites classes par l’observation des tableaux de scènes de la vie courante : le repas, le marché, les moissons, les saisons, les loisirs. Tout ce qui intéresse la vie quotidienne y passait et, à travers l’observation du réel, les enfants étaient conduits à développer, préciser puis apprendre les termes techniques qui leur manquaient. Le vocabulaire plus soutenu était enrichi par la littérature, les poésies hebdomadaires de Prévert, Verlaine, Hugo, La Fontaine. Une petite recherche des poésies apprises en primaire pourrait vous édifier et vous en resterez cois.
S’il est bien un domaine où les inégalités sociales se creusent, c’est celui du vocabulaire. Face à celui qui aura été conduit au théâtre, aura visité des ateliers, des musées, se tiendra cet ancien élève d’une école publique au nord de Paris dont le professeur des écoles de cours préparatoire a choisi de se passer de manuel pour enseigner la langue de Rabelais avec Twitter en 140 signes. « Maman nous a préparé un goûter délicieux, aux odeurs alléchantes » contre « Maman a fait un gato, CT trop bon ».
00:05 Publié dans Actualité, Langues/Linguistique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, langue, linguistique, vocabulaire, langue française | |
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Dario Fo: Nos intellectuels ineptes, tristes et asservis à la pensée unique
Dario Fo: Nos intellectuels ineptes, tristes et asservis à la pensée unique
Ex: http://www.arretsurinfo.ch
J’ai bien connu Dario Fo à Rome. C’était en 1974. Des affichettes placardées sur la Piazza Navona annonçaient son spectacle le soir même. Fo était un artiste déjà fort célèbre ; sa critique politique et sa défense des militants accusés de terrorisme, dérangeaient le système. Après un long et tortueux périple, où j’ai cru ne jamais arriver, j’ai fini par trouver le quartier pauvre de la banlieue romaine où Dario Fo se produisait. La salle, était bondée, en délire. Son spectacle comique, enthousiasmant, tenait de la Commedia dell’Arte et du meeting politique. Il y avait un climat de radicalisation gauche droite de quasi guerre civile en Italie. C’était les sombres « années de plomb ». Les années Gladio pour ceux qui connaissent l’histoire. A la sortie de ce spectacle si revigorant, le cercle qui entourait Fo m’a approchée. Stupéfait d’apprendre que je venais de Suisse pour atterrir en ce lieu perdu, Fo m’invita à se joindre aux acteurs de sa troupe et amis. Assise à l’arrière du véhicule je découvris que les amis qui accompagnaient Dario Fo assuraient sa protection armés de bâtons. Son épouse, l’actrice Franca Rame avait été séquestrée et violentée pour son engagement politique quelques mois plus tôt par un groupe néo-fasciste. Le souvenir de cette nuit romaine d’un Dario Fo accueillant, généreux, exubérant, préparant lui-même le diner, en riant, est resté gravé dans ma mémoire. [Silvia Cattori].

Remettons les choses à plat : la loi [pour limiter] les écoutes téléphoniques, la réforme du Sénat, les interventions sur la RAI, l’article 18 [du statut du Travailleur] annulé par le Jobs Act(*) (que c’est moche cette expression, Jobs Act), autant de choses qui, si elles étaient arrivées il y a quinze ans sous le règne du Seigneur d’Arcore (Silvio Berlusconi, NdT) auraient – et ont effectivement – rempli les rues de manifestants, et les pages des journaux. Mais alors, que s’est-il passé, que nous est-il arrivé, pour que s’abatte un silence aussi effrayant ? Pour que se produisent cet assoupissement paradoxal, cette anesthésie générale. Vous rappelez-vous cette vieille fable, « Le joueur de flute » ? Un joueur de flûte enchante les rats de la ville et les conduit au fleuve où ils se noient, libérant ainsi la cité. Mais comme les gens de la ville … ne tiennent pas parole et ne le paient pas, lui se venge et avec sa flûte il enchante cette fois les enfants de la cité et les emmène avec lui.Voilà, la même chose s’est produite avec les journalistes qui devraient être les premiers à avoir conscience de l’importance de l’information : à force de jouer de la flûte, ils ont endormi trop de gens ! Mais ce n’est pas seulement le problème de la presse écrite. Nous avons aujourd’hui une classe d’intellectuels qui a en grande partie oublié d’utiliser le tambour, un instrument formidable pour réveiller les enfants ahuris. La plupart se taisent, ils n’ont plus de dignité et donc ne s’indignent plus. C’est cela qui est terrible et incroyable : le manque d’indignation. Cela dépasse de loin la trahison du clergé ! Tous pensent la même chose : mais pourquoi donc devrais-je m’exposer ? Peut-être qu’un jour j’aurai besoin de quelque chose, d’une faveur, d’un coup de main de celui que je suis en train de critiquer.
Tout se joue sur la peur du chantage, sur la possibilité d’en tirer un avantage pour soi. Ceux qui font l’information et l’opinion ont compris cela : il faut rester dans le jeu. Si tu te mets à critiquer, ou même à faire des remarques ou des réflexions gênantes, tu es purement et simplement éliminé. Désormais le pli est pris : on aligne sur le tableau le nom de ceux qui se sont « mal comportés ». Celui dont la tête dépasse des rangs est jeté dehors. Et par « dehors » j’entends, mis totalement hors-jeu.
Les conséquences de cette pensée, non pas « unique » mais asservie, conformiste, et opportuniste sont terribles : les anticorps disparaissent peu à peu. Cela crée potentiellement une société d’ineptes, de lèches-culs. Il suffit de regarder les parlementaires qui expliquent leur volte-face par la vieille excuse « J’ai une famille moi », un refrain si souvent entendu du temps du Fascisme. Je vois clairement aujourd’hui un encerclement de la liberté d’expression, et les personnes qui ont le courage de s’exprimer sont marginalisées. Depuis toujours le pouvoir veut faire taire les voix dissidentes : mais dans un système sain, d’habitude il trouve une limite en ceux qui s’opposent à lui. Les intellectuels, un temps, guidaient l’opinion publique. Mais aujourd’hui, qui ose relever la tête ?
Dario Fo, Prix Nobel de littérature
26 sept. 2015 (version imprimée)
Traduction : Christophe/Fatto Quotidiano
Notes de traduction :
(*) Jobs Act : Loi italienne mise en place par le gouvernement de Matteo Renzi réformant en profondeur le marché du travail
Source: FattoQuotidiano.fr
URL: Arret sur info
00:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dario fo, littérature, littérature italienne, lettres, lettres italiennes, pensée unique | |
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"Canto XIII - Canto 13" by Ezra Pound (read by Tom O'Bedlam)
"Canto XIII - Canto 13" by Ezra Pound (read by Tom O'Bedlam)
Kung is Confucius who presents an ideal social order based on ethical principles "good is right" rather than on political realism "might is right". You notice that present day society - particularly in dealings between nations - works on the basis of political realism with only the pretence of ethical principles. The rich and the powerful have the best weapons. the best lawyers and can withstand deprivation the longest, so they manage to win. There's a good exposition of the kung-fu philiosophy of government here:
http://www.friesian.com/confuci.htm
One of the sayings I like best - although it's really Taoism, but Kung could easily have said it too - "The wise man does everything while appearing to do nothing" We all take too much action. Often the best thing to do is nothing.
You can read more about Ezra Pound's cantos and radical ideas here:
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Cantos
00:05 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : confucius, taoïsme, confucianisme, ezra pound, chine, civilisation chinoise, littérature, lettres, poésie, littérature américaine, lettres américaines | |
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Alès - Nimes, samedi 31 octobre : réunion avec Philippe Milliau
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