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samedi, 29 mars 2008

Entretien avec S.E. Vladeta Jankovic

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Entretien avec son Excellence Vladeta Jankovic, ambassadeur de Serbie auprès du Saint-Siège

L’ « Indépendance » du Kosovo : une entorse au droit international

Le quotidien romain « Rinascita » a interviewé l’ambassadeur de Serbie auprès du Saint Siège, Vladeta Jankovic. Les journalistes de Rinascita lui ont posé quelques questions sur l’avenir de la Serbie, sur les très prochaines élections politiques et administratives prévues pour le 11 mai 2008 et sur les risques qu’encourt le droit international à la suite de la proclamation unilatérale de l’indépendance du Kosovo par les séparatistes albanais.

Propos recueillis par Andrea PERRONE

Q. : Monsieur Vladeta Jankovic, Voyeslav Kostunica a démissionné de son mandat de premier ministre. La crise de la coalition au pouvoir à Belgrade a été suscitée par les débats sur l’adhésion éventuelle à l’Union Européenne et par la problématique de l’intégrité territoriale de la Serbie. Quelles sont les prévisions pour les prochaines élections ?

VJ : La démission du premier ministre était inévitable. Les divergences de vue entre les différents partenaires de la coalition portaient sur les éléments suivants : une partie du gouvernement, axée autour du Parti Démocratique de Boris Tadic, le Président serbe, était en faveur du processus d’intégration à l’Union Européenne, sans tenir compte du fait que la majeure partie des membres de l’UE avait reconnu la proclamation illégale d’indépendance du Kosovo. Les autres partenaires de la coalition de l’exécutif serbe, comme le Premier ministre, estimaient qu’il fallait geler le processus d’intégration à l’UE afin que les pays membres se déclarent tous en faveur de l’intégrité territoriale de la Serbie, telle qu’elle existait de facto avant la proclamation de l’indépendance kosovare. Ces divergences de vue portaient effectivement sur des éléments substantiels. A partir du moment où il a constaté qu’il ne pouvait plus obtenir l’unanimité, le Premier ministre a demandé au Président, en accord avec les principes de la Constitution, de dissoudre le Parlement et de fixer une date pour de prochaines élections législatives. Celles-ci ont été prévues pour le 11 mai. Le peuple se prononcera : il décidera s’il faut aller de l’avant dans les négociations avec l’Union Européenne, nonobstant le fait qu’une grande partie des Etats européens ait reconnu l’indépendance du Kosovo ou, au contraire, si Belgrade devra concentrer tous ses efforts pour conserver l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Serbie, comme le reconnaissent par ailleurs les résolutions des Nations Unies.

Q. : Il y a un mois, Pristina s’est déclarée indépendante de Belgrade. Qu’en pensez-vous ?

VJ : Pour l’essentiel, je retiens qu’il n’y aura pas de différence, quel que soit l’équipe qui sortira victorieuse des élections du 11 mai : tous seront d’accord pour dire que l’indépendance du Kosovo est illégale et que l’idée d’un Etat kosovar indépendant est impensable. La Serbie ne le reconnaîtra jamais. Cependant, il est plus difficile de dire maintenant quelle approche sera la meilleure. Le plus important, c’est que tous les Serbes se mettent d’accord pour refuser l’indépendance du Kosovo. A l’heure actuelle, la majorité des Etats de l’UE a reconnu l’indépendance du Kosovo, ce qui fait 16 Etats sur 27.

Q. : Pensez-vous qu’un gouvernement plus fort, par exemple porté par un tandem Kostunica-Nikolic, aura une approche plus ferme sur la question de la sécession du Kosovo ?

VJ : Il me parait fort difficile de spéculer dès aujourd’hui sur les résultats des prochaines élections. Il me parait cependant impossible qu’un seul parti puisse obtenir d’emblée la majorité absolue, sans avoir besoin de partenaire.

Q. : Avec la sécession du Kosovo, c’est une boîte de Pandore qui s’ouvre…

VJ : C’est prévisible. Et c’était prévisible depuis longtemps. Et, de fait, les Albanais de Macédoine, qui forment 30% de la population macédonienne, cherchent déjà à obtenir davantage de droits pour leur minorité ; ils exigent que la langue albanaise soit reconnue comme langue officielle en Macédoine, que leur drapeau soit hissé sur les bâtiments publics, qu’une amnistie soit décrétée pour tous les Albanais qui ont participé à l’insurrection de 2001 en Macédoine. Ce pays est donc sur la voie de la fédéralisation. La partie albanophone de la Macédoine réclament aujourd’hui cette fédéralisation et finira demain par réclamer une sécession, vu que les Albanais de Macédoine ont déjà reconnu l’indépendance du Kosovo. Nous avons donc une crise sécessionniste en Macédoine et une autre en Géorgie, où les républiques indépendantistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud veulent s’unir à la Russie. Voilà donc la boîte de Pandore que vous évoquiez dans votre question… De manière analogue, la Transnistrie pourra proclamer son indépendance, de même que le Nagorno-Karabakh, où le processus est déjà à l’œuvre. On peut également prévoir que de telles sécessions auront lieu ailleurs dans le monde. A peu près vingt-six pays ont reconnu l’indépendance du Kosovo, mais d’autres ont refusé de reconnaître cette sécession parce qu’ils craignent qu’ils auront tôt ou tard à affronter un problème similaire à l’intérieur de leurs propres frontières, comme Chypre, la Slovaquie, la Roumanie et l’Espagne. En dehors d’Europe nous avons l’Indonésie et l’Inde en conflit avec le Pakistan pour le Cachemire. L’indépendance du Kosovo a mis en crise l’ensemble du droit international. On remet ainsi en question les décisions des Nations Unies et leurs résolutions. Certains Etats prétendent que le Kosovo est un cas à part, un cas sui generis. C’est faux.

Q. : Pensez-vous que le rôle de Moscou et les futures décisions russes seront vraiment importants pour trouver une solution ?

VJ : Pour ce qui concerne Moscou, la Russie a soutenu la Serbie depuis le début de la crise. Le Kosovo est virtuellement perdu pour la Serbie depuis 1999. La Fédération russe, en 1999, sous Eltsine, était très faible économiquement et politiquement. Depuis lors, tout a changé. La Fédération de Russie est devenue beaucoup plus forte et veut prouver au monde qu’elle peut exercer une réelle influence sur la question. La Russie sous Poutine est en mesure de soutenir la Serbie, de forcer la décision en sa faveur, non pas parce que les Russes sont orthodoxes et slaves mais pour une question de principes, liée au droit international qui a subi une grave entorse à la suite de la proclamation unilatérale de l’indépendance du Kosovo. La Russie est redevenue forte et soutient la Serbie à la tribune des Nations Unies, à l’OSCE et dans toutes les organisations internationales. Mais il n’y a pas que la Russie qui soutient la Serbie au niveau international ; en effet, au Conseil de Sécurité, quinze pays s’affirment en faveur de Belgrade, dont la Russie, bien sûr, mais aussi la Chine, le Vietnam, l’Indonésie, la Libye et l’Afrique du Sud, dont le soutien est ferme, car, en Afrique, les frontières des Etats sont instables, complexes et difficiles à maintenir. Les Américains exercent une forte pression sur la République Tchèque, la Grèce, la Roumanie, mais ces pays continuent à résister car, potentiellement, ils pourraient avoir les mêmes problèmes que la Serbie avec le Kosovo. En outre, rappelons-nous que le monde a une population d’environ six milliards d’âmes et que si l’on additionne les habitants de la Chine, de la Russie, de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Afrique du Sud, nous obtenons un chiffre de quelque trois milliards et demi de personnes ; nous pouvons dire alors que la majeure partie de la population de la planète soutient la Serbie.

Q. : Je voudrais vous parler des églises, des monastères et des Serbes du Kosovo ? Quel sera leur avenir ?

VJ : Les monastères et les églises du Kosovo doivent impérativement être placés sous la protection des contingents militaires de l’UNMIK. Les monastères orthodoxes du Kosovo sont d’une valeur culturelle inestimable : ils remontent aux 12ième, 13ième et 14ième siècles. Pour l’heure, ce sont des soldats italiens très courageux qui les défendent : leur attitude est exemplaire malgré le comportement du gouvernement italien et le rappel à Belgrade de notre ambassadeur en Italie. Ces monastères et ces églises, sous la protection des troupes italiennes de l’UNMIK relèvent d’un héritage culturel important pour le monde entier. Ils sont un patrimoine pour l’humanité toute entière et figurent d’ailleurs sur la liste des sites à protéger, dressée par l’UNESCO. Les fresques que l’on trouve dans ces bâtiments historiques sont parmi les plus belles de cet art au monde. On peut comparer leur facture et leur qualité à ce que l’on retrouve dans la cathédrale de Chartres en France.

Q. : Quelle différence y a-t-il entre la mission de l’UNMIK et celle d’EULEX ?

VJ : La mission de l’UNMIK est très importante. La Serbie ne s’oppose nullement à la présence de l’UNMIK parce que celle-ci a été décidée par le Conseil de Sécurité de l’ONU. En revanche, la mission européenne EULEX ne rencontre pas l’approbation de la Serbie, parce qu’elle n’a pas été sanctionnée par une décision des Nations Unies. La différence entre les deux missions est donc de taille. La mission de l’UNMIK découle d’une résolution votée aux Nations Unies et repose sur les principes de l’ONU, voilà pourquoi la Serbie accepte pleinement sa présence sur le territoire serbe.

Q. : Quelle est la position du Saint Siège et du Pape Benoît XVI, alias l’ancien Cardinal Josef Ratzinger, à propos de l’indépendance du Kosovo ?

VJ : La position du Saint Siège repose sur la prudence et la modération. Elle s’est déjà exprimée en diverses occasions et le Saint Père l’a confirmée lors de la présentation de mes lettres de créance, il y a un mois. Le Saint Siège comprend qu’il y a péril pour toute la chrétienté, pour les milliers de réfugiés qui ont dû quitter le Kosovo en 1999 ; le Saint Siège se préoccupe surtout de la défense de la justice et des principes du droit international. La Serbie croit, elle aussi, au droit international, au droit des gens et des Etats. C’est le moment de faire montre de solidarité et de ne plus penser aux divisions au sein de la chrétienté. Les chrétiens doivent défendre les droits et principes culturels des autres peuples. C’est très important pour le Saint Siège, non seulement pour les droits de la Serbie mais aussi pour ceux de tous les autres peuples et, subséquemment, pour la paix dans le monde.

(entretien paru dans « Rinascita », Rome, 20 mars 2008 ; http://www.rinascita.info ; adresse électronique pour toute information : info@rinascita.net ).

 

 

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vendredi, 28 mars 2008

Socialisme et gildes

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Davide D’AMARIO :

Le projet social d’Ezra Pound : communautés et gildes

« Je sais, et non d’après une théorie mais bien par expérience, que l’on peut vivre infiniment mieux avec très peu d’argent et beaucoup de temps libre, qu’avec plus d’argent et moins de temps. Le temps n’est pas de l’argent, mais presque tout le reste… » (Ezra POUND).

Les réflexions, que je couche ici sur le papier, sont le fruit d’une lecture du très beau livre de Luca Gallesi, « Le origini del fascismo di Ezra Pound », édité auprès des Edizioni Ares. A l’évidence, cet article est tout simplement un point de départ qui me permettra de développer ultérieurement mes sentiments « extravagants » et, quelles que soient les positions que prendront les hommes que je mentionnerai dans mes interprétations, celles-ci ne pourront être ramenées ou assimilées en tous points à la structure solide et scientifique du livre de Gallesi.

Quand Marx, bien à raison, proposait l’unité de tous les travailleurs du monde, à une période historique bien précise, les capitalistes étaient divisés. Ils s’opposaient les uns aux autres dans des querelles internes, inhérentes à la division de leur camp en « capitalismes nationaux ». Rappelons aussi que Marx, à cette époque, parlait de gouvernements réduits à des « comités d’affaires » pour le compte de leurs bourgeoisies respectives. Je pense que Marx se rendait parfaitement compte que les limites territoriales opposaient les bourgeoisies capitalistes entre elles, limites dans lesquelles on retrouvait une diversité monétaire, la concurrence, le protectionnisme, de véritables barrières économiques de toutes natures qui contribuaient à limiter l’internationalisation des capitaux et généraient des tensions parmi les capitalistes.

Par ce préambule, je veux simplement arriver au constat que la réflexion de Marx est plus actuelle aujourd’hui qu’elle ne l’était hier parce que, depuis trente ans environ, les travailleurs subissent attaque sur attaque ; certes, on me rétorquera qu’ils en ont toujours subies mais, aujourd’hui plus que jamais, c’est bien pire : ils ont été totalement éliminés du jeu dans la mesure où ils ont perdu toute conscience unitaire. Dans cette situation difficile, la pensée prophétique d’Ezra Pound me semble mieux expliquer la situation de nos contemporains. Effectivement, les communautés de travailleurs ont été, à intervalles réguliers, divisées, fragmentées, disloquées ; les attaques principales contre elles se sont faites au niveau des salaires mais plus encore au niveau de leur dignité humaine. C’est ici que reviennent les fameux « comités d’affaires » de Marx. Plus que jamais, aujourd’hui, et sous les yeux de tous, les exploités sont divisés et les décideurs du monstre capitaliste s’organisent de plus en plus, s’unissent et coordonnent leurs agissements criminels.

Que le lecteur me pardonne cette petite digression, mais j’entends exprimer ici ma conviction que cette digression peut intégrer le raisonnement que je vais développer ici, justement parce que je vais parler des socialismes atypiques, utopiques et étranges, de ces socialismes que l’inquisition de certains pontes marxistes-léninistes, sans Marx ni Lénine, ont campé comme des drôleries dépourvues de sens (dans le meilleur des cas !).

Le socialisme qui trouve ses origines quasi magiques dans l’œuvre du poète-économiste Ezra Pound propose une vision du monde humain diamétralement opposée aux spéculations financières et à l’usure, qui ont perfectionné aujourd’hui leur horrible règne. Ce socialisme est communautaire et il a séduit également le génial poète irlandais William Butler Yeats, qui a lutté pour l’indépendance de sa Terre, fière et passionnée, une indépendance enracinée dans la littérature, le théâtre, la poésie, la Vie. Mieux que toutes paroles ou éloges à l’adresse à ce héraut de la liberté irlandaise : l’épitaphe gravé sur sa tombe, qui évoque l’attitude existentielle à adopter sur le chemin terrestre et difficile de chacun. « Jette un regard froid sur la Vie, sur la Mort, Chevalier, et poursuis ton chemin ».

Je vais maintenant chercher à ramener à la mémoire de mes lecteurs ces nombreux socialistes, dont les idées n’ont pas été concrétisées, ces expériences de communautariens inconscients, en leur époque, de la portée de leurs projets, de tous ces hommes dont les propositions généreuses n’ont pas été suivies d’effets, mais que nous pouvons, sans hésiter, poser comme les pionniers au cœur pur, au langage vrai, du mouvement actuel de décroissance. Et pas seulement de ce mouvement-là…

Esquissons l’historique de quelques-unes de ces tentatives ou expériences. Dans l’Angleterre, rebelle et pensante, fièrement anti-capitaliste et anti-colonialiste, une perspective révolutionnaire s’est dessinée dans les esprits, certes sur un plan plutôt théorique et nettement moins pratique, mais néanmoins digne de nos respects. Dans cette Angleterre, une culture alternative a vu le jour, très différente de l’impérialisme officiel, qui n’était que racisme hautain, exclusivisme social et économique, à des années lumière des politiques maçonniques et sectaires axées sur la violence envers les exploités : la littérature de l’époque en témoigne. Les enfants, filles et garçons, furent les premières victimes de cette violence sociale, de la monstrueuse dynamique socio-politique de cet âge du manchestérisme triomphant. On les retrouvaient par dizaines de milliers dans de sinistres orphelinats, dans d’hideuses fabriques, dans des « maisons de correction ou de redressement », sans cesse exposés au châtiment de la bastonnade, au stupre, ou furent purement et simplement tués car considérés comme inutiles ou bons à rien voire destinés à devenir simple viande de boucherie dans un futur imaginé comme complètement robotisé.

Face à ces visions d’horreurs, se constitue, sur le plan doctrinal, le « socialisme des gildes ». Il se veut une doctrine culturelle alternative, différente de l’horreur manchésterienne. Le « gildisme » a été théorisé par un historien anglais, G. D. H. Cole, puis, au fil des années, par le livre manifeste d’un architecte socialiste et chrétien, Arthur Joseph Penty (1875-1937), « The Restoration of the Gild System », paru en 1906.

Ce socialisme atypique, admirateur du moyen âge, ennemi infatigable et passionné de l’industrialisme moderne, lançait un appel au retour à l’artisanat, à un système de production à petite échelle, sous le contrôle normatif des gildes professionnelles. En suivant l’exemple du socialiste William Morris, ce socialisme refusait l’idée que la production de produits « de qualité médiocre et vendus à bon marché » constituait un avantage pour le consommateur. De cette façon, ce socialisme gildiste anticipait, avec ses idées radicales, tous les courants critiques du système capitaliste nés dans les années 70 du 20ième siècle, courants qui, au cours de ces dernières années, sont revenus à pas de colombe sur l’avant-scène idéologique mondiale. Ces critiques recèlent des rancoeurs contre un système abominable et sont perpétuellement à la recherche de solutions pour soulager les peines des travailleurs réduits à l’esclavage, y compris de solutions dans la lutte actuelle contre les caractères démoniaques de l’exploitation mentale des travailleurs. Dans cette optique intellectuelle et socialiste, l’homme ne doit pas se limiter à analyser la vie à l’intérieur des structures dominantes de la société industrielle mais, au contraire, doit s’en évader et lancer des dards empoisonnés sur le monstre « Progrès », posé comme fin en soi et qui nous broie tous aujourd’hui.

Dans le même filon, où se mêlent intérêts culturels et intérêts politiques, nous trouvons la publication « The New Age », éditée par A. R. Orage. Elle fut une revue, une tribune, qui assura le lien, la jonction, entre ce socialisme des gildes et le renouveau artistique et culturel constitué par la résistance communautarienne (avant la lettre). A cette revue contribuèrent des militants et des penseurs, des écrivains et des poètes du calibre d’un Ezra Pound, d’un William Butler Yeats, d’un G. K. Chesterton et de bien d’autres qui, ensemble, formèrent une redoute dans les années 10 et 20 du 20ième siècle en Angleterre, où germèrent des idées qui demeurent encore et toujours actuelles. Dans cette revue, on étudiait et analysait les œuvres de Nietzsche et de Marx, pour les enrichir et les dépasser, les inscrire dans des projets réalisables.

Nous avons eu affaire, là, à une culture socialiste originale et non dogmatique, qui a pris forme, a émergé à la vie en se mêlant sans remords à la religiosité véritable du peuple, sans chercher à trancher le cordon ombilical qui reliait le socialisme aux traditions populaires, sans renier des formes fortes et solidement ancrées de religiosité païenne ou chrétienne, présentes au sein du peuple.

La « Ligue des Gildes Nationales » en fut le mouvement organisé, la représentante de cette jeune communauté de pensée. Elle naquit en l’année fatale 1915, où une boucherie sans nom allait commencer, où la fine fleur de la jeunesse européenne tombera au combat ou en sortira renforcée. Dès son émergence, cette « Ligue » eut à subir les avanies des marxistes sectaires, ignorants et démagogues, qui la traitèrent de « mouvement petit-bourgeois et utopiste ». Ces socialistes communautariens et gildistes, qui avaient adhéré à la « Ligue », croyaient que la force éthique, et non le matérialisme vulgaire, devait se poser comme le noyau incandescent de la lutte socialiste parce qu’ils estimaient que la liberté individuelle devait s’épanouir à l’intérieur et en symbiose avec la communauté populaire ; ils pensaient également que la responsabilité sociale devait s’étendre au peuple tout entier, de façon à ce que la Révolution trouve dans le peuple lui-même, et non à l’extérieur de lui, une légitimité faite de sang, de chair et d’idée, prête à prendre, aux moments terribles de l’épreuve, les rênes de la cause communautaire. Pour ces militants communautariens et nationaux, la lutte contre l’esclavage et contre l’incertitude étaient les axes majeurs de l’action socialiste.

Dans leurs propositions, les gildistes de la « Ligue » réclamaient d’être libérés du spectre du chômage, d’être libres dans les usines, de bénéficier du droit au travail sous la houlette de directeurs qu’ils auraient choisis, d’éliminer du monde du travail tous les dirigeants imposés d’en haut, tant dans les entreprises privées que dans le secteur de l’Etat. Ils étaient convaincus que sans une démocratie industrielle, il ne pouvait pas y avoir de démocratie politique. Cette brève approche de l’idéologie gildiste nous permet de conclure que le « contrôle communautarien » devait venir de la « base ». Ce mouvement, non unitaire, alignait à l’évidence des personnalités diversifiées, exprimant des positions parfois contradictoires, mais, en dépit de ces divergences de surface, elles avaient toutes un projet général, qu’il serait intéressant de raviver aujourd’hui.

Davide D’AMARIO.

(article paru dans le quotidien romain « Rinascita », 19 février 2008).

 

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samedi, 22 mars 2008

Erich Wichman: citaat

 

180px-erich_wichmann_omstreeks_1927.jpg“Alles is heden bedacht en berekend. Er is geen plaats meer in deze wereld voor avontuur, imprévu, élasticité, phantasie en ‘daemonie’. Het allerdomste verstand geldt alleen. God is ’stil gaan leven’. Het is een dode tijd, een tijd zonder ziel, zonder geloof, zonder kunst, zonder liefde. […] Dit is geen tijd meer, een overgang, wie weet waarheen? Als alles anders wordt dan wij willen - en waarom zou het niet anders worden? - dan kan men ons ‘dwazen’ noemen. Elke daad kan een dwaasheid heten, is in zekere zin een dwaasheid. En wie bang is een ‘dwaas’ te heten, ja te zijn; wie bang is het levend deel van een levend geheel te zijn; wie niet ‘dienen’ wil; wie terwille van zijn kostelijke ‘persoonlijkheid’ geen ‘factor’ wil zijn en misschien het omgekeerde bewerken van wat hij dacht; wie schuwt een ‘melaatse des geestes’ te worden; wie geen ‘stukje’ kan zijn, geen blad in de wind, geen dier in nood, geen soldaat in een loopgraaf, geen man met knuppel en revolver op de Piazza del Duomo (of op de Dam); wie niets begint, als hij het einde niet ziet, wie niets doet om geen domheid te doen: die alleen is de ware ezel! Men bezit niets, wat men niet weg kan smijten, ook zichzelf en eigen leven niet. En daarom kunnen wij nu misschien deze ‘Républiques des Camarades’, deze stal der ‘mauvais bergers’, uitmesten. Ja, met geweld, ja, met ‘onwettige middelen’! ‘Door frazen is ‘t volk bedorven, ‘t zal door frazen niet genezen worden’ (Multatuli). Nogmaals dan: te wapen!”

Erich Wichman

 

mardi, 18 mars 2008

B. Rabehl: Der kurze Weg zur RAF

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Der kurze Weg zur RAF
Bernd Rabehl stellt in einer neuen Veröffentlichung die Frage nach der linken Gewalt

Wie aus einem internen Kriminalitätslagebericht der Berliner Polizei hervorgeht, der vor kurzem in der Tageszeitung Die Welt veröffentlicht wurde, ist die Zahl linksextremer Straftaten in der Hauptstadt im vergangenen Jahr stark angestiegen – um ein Drittel von 540 auf 720 Fälle. Auch bei den linken Gewaltdelikten ist ein Anstieg von 56 Prozent auf insgesamt 175 Fälle zu verzeichnen.

Ähnlich stellt sich die Situation in Deutschlands zweitgrößter Stadt Hamburg dar. So geht aus einer vorläufigen Antwort des Senats auf eine Kleine Anfrage des Hamburger SPD-Bürgerschaftsabgeordneten Andreas Dressel hervor, daß die Anzahl linksextremistischer Straftaten von Januar bis November 2007 im Vergleich zum Vorjahreszeitraum von 16 auf 57 Delikte um 256 Prozent anstieg. Die Anzahl rechtsextremer Straftaten sank dagegen im gleichen Zeitraum um 23 Prozent von 384 auf 293 Delikte. Zu letzterer Zahl muß man allerdings wissen, daß es sich bei drei Vierteln der dem Rechtsextremismus zugeordneten Straftaten nach Angaben des Hamburger Senats um »Taten aus dem Bereich der Propagandadelikte wie zum Beispiel Hakenkreuzschmierereien« handelt. Besonders besorgniserregend fällt in der Hansestadt der Anstieg von linksextremistischen Gewaltdelikten von 8 auf 31 Fälle aus, was einer Zunahme von 287 Prozent entspricht.
Zu diesen Meldungen paßt, daß die Berliner Polizei schon im November vergangenen Jahres eine Serie von über 100 von Linksextremisten auf Autos verübte Brandanschläge meldete, die sich alleine im Jahr 2007 zutrugen. Und auch hier ist Berlin kein Einzelfall: Erst im Januar dieses Jahres bekannte sich eine bislang unbekannte Gruppe von Linksextremisten zu einer Serie von neun Brandanschlägen auf Autos in Göttingen. Durch die Brandanschläge wurden seit Oktober 2006 unter anderem Fahrzeuge der Göttinger Polizei, der Bundespolizei sowie von Firmen und Privatpersonen zerstört und ein Schaden in Höhe von 175. 000 Euro angerichtet.
Das eigentlich Interessante an diesen Meldungen besteht in ihrer geradezu totalen Nichtbeachtung durch die Medien. Während das Land im Oktober 2006 in wochenlange Schockstarre fiel, weil auf einer Sekundarschule im sachsen-anhaltinischen Parey einem Schüler ein Schild mit einer antisemitischen Parole umgehängt worden war, können linksextremistische Straftaten, selbst dann, wenn sie sich zu den größten Straßenschlachten seit dem Ende der Weimarer Republik ausweiten, was im vergangenen Jahr in Rostock am Rande des G8-Gipfels der Fall gewesen war, die Aufmerksamkeit der Öffentlichkeit nur kurz fesseln. Meist läßt man sie allerdings ganz unter den Tisch fallen. Dieses krasse Mißverhältnis in der Wahrnehmung politisch motivierter Gewalt gehört – wie so vieles andere auch, mit dem das Land momentan zu kämpfen hat – zur Erbschaft der Achtundsechziger.

Linkes Deutungsmonopol

Diese etablierten erst subtile Unterscheidungen von aktiver und passiver, von struktureller und manifester, von revolutionärer und konterrevolutionärer Gewalt und errichteten auf der Basis solcher Definitionen dann schließlich ein Deutungsmonopol, das darauf hinauslief, daß »linke« Gewalt immer für gut oder doch zumindest für deutlich weniger kritikwürdig befunden wurde als andere Formen von politisch motivierter Gewalt.
Vierzig Jahre nach »68« hält nun auch ein Mann Rückschau, der zu den Hochzeiten der 68er-Bewegung zu den engsten Freunden und Weggefährten Rudi Dutschkes zählte, für zwei Jahre im Bundesvorstand des »Sozialistischen Deutschen Studentenbundes« wirkte und der heute zu den sachkundigsten, aber auch kritischsten Geistern zählt, wenn es darum geht, sich daran zu erinnern, was damals eigentlich gewesen war, und was die 68er-Bewegung im Guten wie im Bösen zustandegebracht oder versäumt hat. Die Rede ist von Bernd Rabehl, dem das Otto-Suhr-Institut der Freien Universität Berlin nach einem Interview mit dieser Zeitung im Jahr 2005 keine Lehraufträge mehr erteilte – ein Disziplinierungsversuch, der offensichtlich fehlschlug, denn an der Unabhängigkeit der Positionen Rabehls hat sich nichts geändert.
Dies stellt Rabehl auch in seiner jüngsten Veröffentlichung, einem kurzen, dafür umso präg-nanteren Bändchen mit dem Titel »Linke Gewalt – Der kurze Weg zur RAF« unter Beweis, der als Reaktion auf die »eigenartige Renaissance« der RAF im Jahr 2007 entstand. Die »zunächst kämpferische, dann beinahe nostal-gische Sympathie für die Täter« sage viel »über das Verhältnis der Linken zur Gewaltfrage« aus, so Rabehl weiter, der allerdings zwischen dem Gewaltverständnis der klassischen radikalen Linken mit ihrem »geschichtsdeterministischen Anspruch einer ›revolutionären Gewalt‹« und der antiautoritären Linken, bei der eine »ästhetische Betrachtung von Politik« vorherrschte, unterscheidet. Rabehl konstatiert aber auch, daß die damalige Unruhe, die eine ganze Generation von Studenten ergriff, aus sehr tiefliegenden Impulsen gespeist wurde und deshalb auch mit rein restaurativen Antworten nicht mehr zu beruhigen war: »Hinter den Provokationen stand die Überzeugung, daß weder Ost- noch Westeuropa nach 1945 befreit worden waren. Fremde Truppen waren einmarschiert, hatten die Städte und Gebiete besetzt und unter sich aufgeteilt … Die einen nannten ihr Machtgebilde ›Volksdemokratie‹, die anderen ›parlamentarische Demokratie‹. Die Traditionen, auf die sich die Linke berief – 1789, 1848, 1871, 1917/18, 1936 – waren nach 1945 nicht in die neuen Verfassungen aufgenommen worden. Es gab so gut wie keine Selbstbefreiung der Völker und Klassen und keine wirkliche Beteiligung der Wähler an der Macht.«

Ausnahmegestalt Dutschke

Wie auch schon in seiner Biographie »Revolutionär im geteilten Deutschland« sieht Rabehl im Rückblick in Rudi Dutschke, insbesondere auch wegen dessen charakterlichen Qualitäten, den einzigen Mann, der in der damaligen Situation den gordischen Knoten hätte durchschlagen und die Verhältnisse zum Positiven ändern können. Allerdings sei Dutschke zwischen den an ihn als Revolutionär, Theoretiker und Familienvater gestellten unterschiedlichen Ansprüchen geradezu zerrieben worden, und das Attentat vom Gründonnerstag 1968, bei dem Dutschke angeschossen wurde, habe dann schließlich die Fraktionierung und den Zerfall der außerparlamentarischen Opposition befördert. Nun sei der Weg für diejenigen frei gewesen, die auf die Gewaltkarte setzten und bei der RAF oder anderen terroristischen Vereinigungen landeten. Eine andere Fraktion wiederum, so Rabehl, beschritt »den traditionellen Weg der Durchexerzierung der verschiedenen Kampfpositionen der KPD«, um die Radikalopposition zugunsten »einer halbliberalen und halbdemokratischen Karrierepartei« – Rabehl meint hier die »Grünen« – aufzulösen.
Besonders interessant sind dann die Analysen Rabehls in seinem »Ausblick« betitelten letzten Kapitel. Dort prognostiziert er: »Sicher ist, daß Terror oder Stadtguerilla als Themen im wahrsten Sinne des Wortes ›schlagartig‹ wieder auf der Tagesordnung stehen werden, wenn die Kriege in Nahost und in Afghanistan nicht auf ihren Raum begrenzt bleiben. Bei einer Ausweitung dieser Kriege würden die Stadtguerillas der islamischen Kämpfer das ›Wasser‹ in den deutschen und europäischen Städten nutzen, um ihre Aktionen gegen den Militärapparat der NATO und der Bundeswehr zu starten.« In den linken Globalisierungsgegnern von »Attac« sieht Rabehl hingegen keinen neuen SDS, denn, »wer genauer hinschaut, weiß, daß den Attac-Protagonisten nur die Entgrenzung des Kapitals gegen den Strich geht, die Entgrenzung von Kulturen, Völkern, Grenzen aber mitnichten«.

Substanzlose Globalisierungsgegner

In den »multikulturellen Träumern« sieht Rabehl Kollaborateure, die beim »Umbau Europas« der »politischen Eliten der herrschenden Parteien« mitspielen: »Die Träumer begreifen nicht, daß alle Ansätze von Protest, ›Klassenkampf‹, Widerstand, Streik, Widerwort durch das mittlerweile fast flächendeckend vorfindbare ›babylonische Völkergemisch‹ längst paralysiert sind.« Daraus zieht Rabehl den Schluß: »Die Globalisierungsgegner bleiben in ihrem Internationalismus ohne Substanz, solange sie nicht die nationale Frage stellen und die nationale Selbstbehauptung der einzelnen Völker und Nationen als das begreifen, was sie ist: das Bollwerk gegen die grenzenlose Vernutzung. Auf eine provokante Formel gebracht: Ohne eine radikale Rechte wird es keine radikale Linke geben.«
Rabehls Schrift »Linke Gewalt – der kurze Weg zur RAF« ist als zweiter Beitrag in der von der Edition Antaios herausgebrachten und mit der etwas merkwürdigen Bezeichnung »Kaplaken« betitelten Reihe erschienen. Das Wort »Kaplaken« stammt aus dem Holländischen und bezeichnet eine Sondervergütung für erfolgreiche Kapitäne; in dem Zusammenhang mit der Namensgebung für eine Buchreihe soll es wohl auf den geistigen Gewinn verweisen, den die Lektüre dieser Reihe verspricht. Freilich läßt schon der Blick auf die anderen Titel der Reihe kaum etwas zu wünschen übrig: Da finden sich Karlheinz Weißmanns »Konservatives Minimum« und Bernard Willms' »Philosophie der Selbstbehauptung« neben Theodor Lessings »Intellekt und Selbsthaß« sowie weitere Titel von Götz Kubitschek und Hermann Heidegger. Die Lektüre von Rabehls Bändchen macht jedenfalls Lust auf mehr.

Arne Schimmer

Buchempfehlung: Bernd Rabehl – Linke Gewalt. Der kurze Weg zur RAF, Edition Antaios, 79 S., 8,00 Euro (Art.-Nr. 104138). Zu beziehen über den DS-Buchdienst, Postfach 100 068, 01571 Riesa, Tel.: 03525/5292-0, Fax: -23 oder klicken Sie hier und bestellen gleich in unserem Internetladen.

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vendredi, 14 mars 2008

P. Gentile et les démocraties mafieuses

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Panfilo Gentile, critique et pourfendeur des démocraties mafieuses

 

On dit que le terme “partitocratie” est né à l'U­ni­versité de Florence en 1949 : le premier à l'a­voir utilisé serait Giuseppe Maranini, à l'oc­ca­sion de l'ouverture de l'année académique. Mais parmi les premiers hommes politiques à avoir utilisé ce terme figure Don Luigi Sturzo qui, au Sénat, avait dénoncé l'avènement de la par­titocratie “contre laquelle il fallait opposer une résistance sérieuse dès le départ”. Cepen­dant, la critique de l'immixtion générale des par­tis politiques en tous domaines est vieille d'au moins un siècle. Déjà Minghetti, en 1881, a­vait publié un volume dédié aux partis politi­ques et à leur ingérence dans la justice et l'ad­ministration (I partiti politici e la loro ingerenza nelle giustizia e nell'administrazione). Avant lui, Ruggero Bonghi avait dénoncé la “profonde corruption [des mœurs politiques] que provo­quaient les partis”. Il relevait que “nous étions en train de transformer les meilleures formes de gouvernement en les formes pires qui aient ja­mais existé, en un réseau fort dense de pe­tites ambitions qui… s'étendant à tous le pays, compénétrant sa moelle, ne laissera au­cun mem­bre intact et sain”.  Ce sera cependant l'a­vè­nement du parti-église, du parti-Prince, de fac­ture léniniste, qui fera que la forme poli­ti­que “parti” assumera sa pleine légitimité à do­miner la société civile.

 

Rendre justice à ceux qui, très tôt, avaient dénoncé les tares de la partitocratie

 

Mais les efforts pour dénoncer la partitocratie, fil­le directe du Parti Unique (dont elle est la ver­sion tentaculaire sous la forme du “pluralis­me”), deviendront plus systématiques et com­plets dans l'Italie républicaine de la seconde moi­tié du 20ième siècle. J'estime que c'est une in­justice, et un oubli injustifié, que cette cri­ti­que tardive et unanime de la partitocratie ait ou­blié ceux qui, des décennies auparavant, en a­vaient dénoncé les tares avec une précision ri­goureuse. Finalement, certains auteurs com­me Flores d'Arcais ont soutenu la thèse que la partitocratie était de droite (et même de “nou­velle droite”) en son essence. Nous assistons là à un véritable renversement des rôles et des dé­finitions, si l'on considère que les pré­cur­seurs les plus lucides et les plus intransigeants de la critique de la partitocratie appartenaient plutôt à la sphère culturelle de droite. On pou­vait peut-être imputer à cette culture une cer­taine sympathie pour les solutions autoritaires, un anti-parlementarisme et, dans certains cas, un anti-démocratisme, mais certainement pas une volonté de défendre les travers de la par­ti­tocratie.

 

Panfilo Gentile observe trois Italies politiques

 

Nous utilisons ici le vocable de “droite” au sens large, tout en faisant allusion à des anti-fas­cis­tes du genre de Mario Vinciguerra ou de Piero O­perti ou à d'anciens fascistes comme Camillo Pel­lizzi ou Carlo Costamagna, ou à des per­son­nalités comme Giacomo Perticone, Lorenzo Ca­boara, et, enfin, à Gianfranco Miglio. Mais le po­lémiste le plus efficace dans sa critique de la par­titocratie fut Panfilo Gentile, au départ jour­na­liste. Panfilo Gentile est un vieux chêne de la culture politique italienne qui a successivement vé­cu, de manière difficile et non conformiste, l'Ita­lie de Giolitti, l'Italie de Mussolini et l'Italie de la République d'après 1945. Gentile, qui meurt en 1971, a traversé les trois Italie(s), en pré­férant toujours la partie “incorrecte” de la cul­ture, en somme la culture d'opposition du mo­ment. Il avait commencé sa carrière comme so­cialiste dans les colonnes d'Avanti quand le di­recteur de ce journal était Benito Mussolini; avec celui-ci, il a partagé également l'ex­pé­rien­ce d'Utopia. Ensuite, il est passé à l'Unità de Sal­vemini, pour ensuite devenir professeur d'u­ni­versité et se consacrer à une carrière d'avo­cat dans la période fasciste. Plus tard, il se re­trou­va parmi les activistes du Mondo de Pan­nun­zio et de Risorgimento liberale. Après avoir assuré un moment la direction de Nazione et avoir passé un long moment dans la rédaction du Corriere della Sera, il termine ses activités de publiciste à droite, dans les pages de Spec­chio, de Roma et de Borghese. Mais, surtout, il a­chève de publier une captivante trilogie con­tre la partitocratie, avec Polemica contro il mio tempo, Opinioni sgradevoli et Democrazie ma­fiose, trois volumes édités par Volpe. Ces livres ont connu de nombreuses rééditions; en les re­li­sant, on s'aperçoit de l'éternelle fraîcheur et vi­vacité des arguments de ce polémiste cul­ti­vé; de plus, la lucidité de ses positions criti­ques reste pleinement actuelle. Notre démo­cra­tie, écrivait Panfilo Gentile dans les années 60, est en réalité “une oligarchie de demies por­tions” à laquelle correspond également une in­telligentsia constituée à son tour de “demies por­tions”. Le déclin des élites est donc à l'ori­gine de la mauvaise qualité de la démocratie ita­lienne. Ses pages, consacrées au “dé­ca­den­tisme” qui caractérise l'intelligentsia de gau­che, sont très pertinentes. Avec vigueur et lu­ci­dité prophétique, Panfilo Gentile prévoyait, en pleine effervescence de 1968, la fin des idéolo­gies. A commencer, d'ailleurs, par l'idéologie du progrès, dont il entrevoyait, justement dans les années où elle connaissait son apothéose, les signes du déclin.

 

Démocraties mafieuses, cryptocraties et néo-capitalisme

 

Les démocraties mafieuses selon Panfilo Gen­ti­le sont très justement décrites et définies com­me des “cryptocraties” : ce qui signifie que, dans ces démocraties mafieuses, le pouvoir de­vient invisible, occulté, soustrait à la lumière du consensus et du contrôle public. C'est le pou­voir des groupes, des secrétariats de parti et aussi des lobbies et des potentats de l'éco­no­mie. Il s'agit, ni plus ni moins, des pouvoirs forts et invisibles, dont on parle à intervalles ré­guliers. Nous ne devons pas oublier les pa­ges que Panfilo Gentile a écrites sur le néo-ca­pi­talisme et la nouvelle bourgeoisie. Il sou­te­nait la thèse que le néo-capitalisme, avec la dés­humanisation qu'il générait, avec le con­for­mis­me qu'il généralisait, était le terrain idéal pour faire croître la partitocratie. C'est évi­dem­ment une analyse dont il faut se souvenir au­jour­d'hui quand on oppose les désastres de la partitocratie aux “merveilles” que l'on prête à la caste des “entrepreneurs”. Ou quand on af­firme qu'il faut guérir les erreurs de la politique par la thérapie du marché. Analyse d'autant plus intéressante que Panfilo Gentile ne se po­sait pas d'emblée comme anti-libéral ni même comme un opposant au laisser-faire en écono­mie.

 

Unique remède : la république présidentialiste

 

Les conclusions de Panfilo Gentile  —même si el­les sont enclines au pessimisme—   l'ont con­duit, de perplexités en perplexités, à réclamer le passage à une République présidentialiste. Il ne voyait pas d'autres correctifs efficaces con­tre la partitocratie. C'était pour lui l'unique re­mè­de, qu'il considérait toutefois comme anti-au­toritaire, parce qu'il restituait une autorité dé­cisionnaire au-delà des cénacles [occultes] des partis. La République présidentialiste était l'u­nique voie, selon lui, qui était un libéral anti-partitocrate, pour annuler les effets pervers d'une “démocratie sans peuple”, dont parlent é­galement Duverger et Nenni. Ainsi, Panfilo Gen­tile, remettait le sceptre entre les mains du peuple [réel].

 

Dans le corpus doctrinal du conservateur Pan­fi­lo Gentile ressurgit toutefois une ancienne hé­ré­dité socialiste; n'oublions pas qu'il fut, entre au­tres choses, avant la Grande Guerre, l'au­teur d'un important essai révisionniste du mar­xis­me, où il a tenté de réinstaller le socialisme dans le filon de l'idéalisme critique. C'est la tâ­che qu'il s'était assigné dans les colonnes d'A­vanti, le journal dont Mussolini était le ré­dac­teur en chef. Celui-ci y a d'ailleurs consacré une longue recension, où il n'épargnait pas à Pan­filo Gentile d'âpres critiques, y compris à la syn­taxe et au titre qu'il jugeait “trop prolixe pour un ouvrage aussi bref”. Pourtant, ce mê­me Mussolini a trouvé dans cet essai de Panfilo Gentile ce qu'il s'apprêtait à faire, c'est-à-dire bouleverser le socialisme de fond en comble, mê­me si, dans un premier temps, il a critiqué les thèses de cet ouvrage.

 

« A quelles conclusions aboutit ce Gentile ? » se demandait Mussolini. « A un boulever­se­ment total de la notion même de socialisme. Le facteur économique, de subordonnant, devient su­bordonné. Passe au second plan. Le so­cialis­me n'est plus une nécessité économique, mais une nécessité transcendante, métaphysique : il de­vient la réalisation nécessaire de l'idée ». Il s'a­git donc du renversement du socialisme en un idéalisme, en un mythe, ce que fera Musso­lini plus tard, mais en s'inspirant de Sorel et de l'autre Gentile, Giovanni Gentile, théoricien de l'ac­tualisme fasciste.

 

Mais l'ancien socialiste Panfilo Gentile se défi­ni­ra plus tard, en 1969, dans un entretien accor­dé à Gianfranco de Turris, comme “l'un des ra­res réactionnaires d'aujourd'hui”. Et il ajoutera, dans une préface au livre Apologia della rea­zione de Ploncard d'Assac, que “l'unique façon d'être progressiste, c'est d'être réactionnaire”. En ces années-là, Panfilo Gentile se définissait aussi comme “un jacobin d'extrême droite” et critiquait le fascisme parce que “trop démocra­tique et trop populaire”. Panfilo Gentile était donc réactionnaire, mais restait libéral, et laï­que (il fut l'auteur d'une excellente Storia del Cristianesimo), demeurait en lutte permanente con­tre la “cléricalisation des esprits”. 

 

Contre la « cléricalisation » des esprits

 

Ceux qui l'ont connu dans ses dernières an­nées, quand il habitait dans la Via Veneto à Ro­me, se rappelleront de lui comme l'homme tou­jours assis dans l'angle gauche de son ca­bi­net de travail, à côté d'une machine à écrire por­tative sur laquelle il tapait à un seul doigt, en­touré de chiens et de chats. Sur les murs é­taient suspendus des portraits dédicacés de D'An­nunzio, de Gioacchino Volpe, de Missiroli et de Croce, ainsi que l'ordre de Commandeur du Cordon Bleu. Il était largement octogénaire. Il avait l'habitude de ne jamais révéler son â­ge. A un journaliste qui l'avait qualifié de “do­yen” dans un interview, il avait demandé de changer ce terme : « C'est pour ceux qui sont en­core plus vieux que moi ». Une chose est cer­taine : ses pages sur les démocraties ma­fieu­ses, la chienlit du 20ième siècle, n'ont pris au­cune ride, car elles décrivent encore mieux notre temps que le sien. Ce vieux réactionnaire ja­cobin aimait le passé, mais, en fait, il a décrit l'avenir.

 

Marcello VENEZIANI.

(extrait du livre L'Antinovecento. Il sale di fine millenio, Leonardo ed., Milan, 1996, ISBN 88-04-40843-X).

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jeudi, 13 mars 2008

Erdogan: "Assimilierung ist ein Verbrechen"

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»Assimilierung ist ein Verbrechen«
Türkischer Ministerpräsident Erdogan bestätigt unfreiwillig die NPD
Während im Südosten Anatoliens nahezu täglich Menschen sterben, weil das türkische Militär den kurdischen Freiheitskampf für einen eigenen Staat mit aller Brutalität unterdrückt, erdreisten sich dieser Tage türkische Spitzenpolitiker, dem deutschen Volk Anweisungen zu geben.

Am Rande der Beisetzung einer in Ludwigshafen verbrannten türkischen Familie, die über einem türkischen Kulturverein wohnte und in deren Fall trotz eingeflogener türkischer Brand-Experten keine Hinweise auf Brandstiftung gefunden wurden, forderte der Parteichef der türkischen Sozialdemokraten, Deniz Baykal, die  »Fremdenfeindlichkeit« in Deutschland mit der Wurzel zu beseitigen.
Übertroffen wurde der streitbare Türke von seinem Ministerpräsidenten  Recep Tayyip Erdogan. Der islamistische Regierungschef der Türkei, der gerade das Kopftuchverbot an Universitäten in seinem Land aufheben ließ, forderte anläßlich seiner (Trauer)-Tour durch Deutschland im Kanzleramt tatsächlich die Einrichtung von staatlich finanzierten türkischen Schulen und Universitäten. Bei seiner öffentlichen Rede in der Kölner Arena forderte Erdogan seine Landsleute auf, ihre nationalen Eigenheiten in Deutschland zu bewahren, denn »Assimilierung ist ein Verbrechen gegen die Menschlichkeit«.
In der BRD gehen 500.000 türkische Kinder zur Schule. Der Großteil scheitert kläglich im bundesrepublikanischen Bildungssystem und die Milliardenbeträge für diese Jugendlichen sind rausgeworfenes Geld, wenn man die PISA-Studie und die Arbeitslosenstatistiken genauer analysiert. Auch gezielte Sprachförderungen, muttersprachlicher Unterricht durch 500 türkische Lehrer und deutsch-türkische Privatschulen in Köln, Hannover und Berlin bringen wenig.
Repräsentative Untersuchungen in den Niederlanden bei Berufsanwärtern für die holländische Eisenbahn belegen außerdem, daß Einwanderer aus der Türkei und Marokko einen um etwa 20 Punkte niedrigeren Durchschnitts-IQ haben als Mitteleuropäer. Auch in der zweiten Generation betrug die Differenz noch 12  IQ-Punkte. Während die erste Generation türkischer Gastarbeiter tatsächlich oftmals körperlich schwer gearbeitet hat, müssen die verzogenen und gescheiterten Nachkommen staatlich alimentiert werden. Letztlich fehlt es vielen türkischen Jugendlichen auch am Willen, sich den deutschen Verhältnissen anzupassen.
Heranwachsende mit Migrationshintergrund scheitern in der bundesdeutschen Arbeitswelt nicht, weil sie ihre Muttersprache nicht beherrschen, sondern weil sie schlichtweg nicht in der Lage sind, sich auf Deutsch adäquat auszudrücken. Türkischen Verbänden ist die niedrige Abi-turientenquote ihrer Landsleute in Deutschland ein Dorn im Auge; bleiben doch jungen Türken viele Berufsfelder schon von vorneherein verschlossen.
Erdogans Äußerungen sind ein weiterer Beleg für die Maßlosigkeit türkischer Spitzenpolitiker gegenüber anderen Völkern.
Während angehende Erzieherinnen in westdeutschen Ballungsgebieten für ihre spätere Berufspraxis türkisch lernen müssen, wünscht sich der türkische Regierungschef eine Sonderbehandlung für seine hiesigen Volksgenossen.
So sollen nach Erdogans Wünschen türkische Ghettokinder – am besten noch gegen die Schulempfehlungen deutscher Lehrer –  in türkischsprachigen Gymnasien zur Hochschulreife aufgepäppelt werden. Dabei ist allgemein bekannt, daß das türkische Bildungssystem dem deutschen Bildungswesen bei weitem nicht das Wasser reichen kann. Die zunehmende islamistische und seit jeher türkisch-nationalistische Ausrichtung der Lehrpläne dürften den meisten deutschen Steuerzahlern nicht schmecken. Die türkische Ghettobildung wäre dann auch bildungspolitisch langfristig abgesichert.
Dank dem Antidiskriminierungsgesetz müßten dann deutsche Firmen und öffentliche Einrichtungen türkische Schmalspur-Absolventen einstellen, obwohl diese kaum deutsch können. Während junge Türken in mehr Schlüsselpositionen gehievt werden würden, blieben mehr junge Deutsche auf der Strecke, weil schlichtweg das Geld für ihre Ausbildung fehlt.
Erdogans Forderung ist ein Armutszeugnis für die kognitiven Lernfähigkeiten seines Volkes, das auch nach 40 Jahren in der Fremde nicht fähig ist, die eigenen Kinder sprachlich auf das Schulsystem vorzubereiten. Vielleicht würden bislang verbotene kurdische Schulen in Anatolien Erdogan zum Umdenken bringen. 
Gleichzeitig bestätigen seine Aussagen das politische Programm der NPD. In ihrem Grundsatzprogramm lehnt die NPD die unnatürliche Assimilierung von Ausländern als verhängnisvoll für alle Beteiligten ab. Sogar die Einführung von nach Nationalitäten getrennten Schulklassen ist im NPD-Parteiprogramm verankert, um den in der Bundesrepublik lebenden wesensfremden Ausländern die Rückkehr in ihre Heimatländer zu erleichtern. Erdogans Forderung macht daher für eine gewisse Zwischenphase tatsächlich Sinn, daher der kollektive Aufschrei der linken Pädagogen und etablierten Integrationsbefürworter.
Nach einer Untersuchung der Universität Duisburg-Essen fühlen  sich junge Türken unter 30 Jahren in Deutschland oft unwohl und benachteiligt. Mit 57 Prozent gab die Mehrheit der jungen Türken zu, daß sie sich nur der Türkei verbunden fühlen. Daher fanden Erdogans Formulierungen großen Anklang unter den in Deutschland lebenden Türken. Wahrlich – wenn die NPD-Programmatik in wesentlichen Teilen nun sogar vom Ministerpräsidenten der Türkei bestätigt wird, dann ist die nationale Opposition in Deutschland auf dem richtigen Weg.

So sollen nach Erdogans Wünschen türkische Ghettokinder – am besten noch gegen die Schulempfehlungen deutscher Lehrer –  in türkischsprachigen Gymnasien zur Hochschulreife aufgepäppelt werden. Dabei ist allgemein bekannt, daß das türkische Bildungssystem dem deutschen Bildungswesen bei weitem nicht das Wasser reichen kann. Die zunehmende islamistische und seit jeher türkisch-nationalistische Ausrichtung der Lehrpläne dürften den meisten deutschen Steuerzahlern nicht schmecken. Die türkische Ghettobildung wäre dann auch bildungspolitisch langfristig abgesichert.
Dank dem Antidiskriminierungsgesetz müßten dann deutsche Firmen und öffentliche Einrichtungen türkischen Schmalspur-Absolventen einstellen, obwohl diese kaum deutsch können. Während junge Türken in mehr Schlüsselpositionen gehievt werden würden, blieben mehr junge Deutsche auf der Strecke, weil schlichtweg das Geld für ihre Ausbildung fehlt.
Erdogans Forderung ist ein Armutszeugnis für die kognitiven Lernfähigkeiten seines Volkes, das auch 40 Jahre in der Fremde nicht fähig ist, die eigenen Kinder sprachlich auf das Schulsystem vorzubereiten. Vielleicht würden bislang verbotene kurdische Schulen in Anatolien Erdogan zum Umdenken bringen. 
Gleichzeitig bestätigen seine Aussagen das politische Programm der NPD. In ihrem Grundsatzprogramm lehnt die NPD die unnatürliche Assimilierung von Ausländern als verhängnisvoll für alle Beteiligten ab. Sogar die Einführung von nach Nationalitäten getrennten Schulklassen ist im NPD-Parteiprogramm verankert, um den in der Bundesrepublik lebenden wesensfremden Ausländern die Rückkehr in ihre Heimatländer zu erleichtern. Erdogans Forderung macht daher für eine gewisse Zwischenphase tatsächlich Sinn, daher der kollektive Aufschrei der linken Pädagogen und etablierten Integrationsbefürworter.
Nach einer Untersuchung der Universität Duisburg-Essen fühlen  sich junge Türken unter 30 Jahren in Deutschland oft unwohl und benachteiligt. Mit 57 Prozent gab die Mehrheit der jungen Türken zu, daß sie sich nur der Türkei verbunden fühlen. Daher fanden Erdogans Formulierungen großen Anklang unter den in Deutschland lebenden Türken. Wahrlich – wenn die NPD-Programmatik in wesentlichen Teilen nun sogar vom Ministerpräsidenten der Türkei bestätigt wird, dann ist die nationale Opposition in Deutschland auf dem richtigen Weg.

Safet Babic

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De Gucht en de nieuwe Koude Oorlog

De Gucht en de nieuwe Koude Oorlog

anti-navo.gifKarel De Gucht heeft op een vergadering in het Nato Defence College in Rome harde oorlogstaal gebruikt ten opzichte van Rusland. Omdat Rusland – dat een bondgenoot is van Servië – voortdurend de onafhankelijkheid van Kosovo blokkeert met veto’s in de VN-Veiligheidsraad, stelt de Gucht voor om resolutie 1244 van de VN die die onafhankelijkheid in de weg staat gewoonweg te omzeilen. Omzeilen is een eufemisme voor negeren en dat kunnen de Russen niet dulden.

De Russen zijn niet zo vertrouwd met de Belgische gebruiken om alle wetten en afspraken aan hun laars te lappen, als ze niet in het kraam passen van de politieke profiteurskaste. Voor de Gucht en zijn Atlantische broodheren is het uitroepen van de onafhankelijkheid van Kosovo niet zo zeer ingegeven door volkenrechtelijke motieven, maar spelen er veeleer Amerikaanse geostrategische doelen en belangen. En de Belgische kaste is een trouwe bondgenoot en kruiperige slippendrager van die Amerikaanse belangen. Volgens de Gucht moeten de NAVO en de EU nu maar eens krachtdadig de lijn trekken tot waar de Russische ambities mogen en kunnen gaan. De Gucht eist ook dat de NAVO zijn verantwoordelijkheid moet nemen ten opzichte van de Kosovaarse onafhankelijkheid en dat we ons niks moeten laten dicteren door de Russen. Het kan niet dat Rusland de wet dicteert, zegt de burgemeester van Berlare. De NAVO moet kunnen uitbreiden naar landen zoals de Oekraïne en andere vroegere Oostblokstaten stelt de Gucht. Dat zijn landen die tot nu behoren tot de invloedsfeer van Rusland en waar de EU in opdracht van de NAVO die invloedsfeer wil inpikken. Dat die overname van invloedsferen in het voordeel van Europa zou zijn is natuurlijk maar schijn. De EU-bureaucratie staat in dezen volledig ten dienste van het Amerikaanse imperialisme. De EU wil wel een versterkte Europese Veiligheids- en Defensiepolitiek (EVDP) maar – zo stelt de Gucht – die is niet in strijd met de belangen en doelstellingen van de NAVO-politiek. Integendeel, hoe sterker de EVDP wordt, hoe krachtiger de NAVO zal kunnen optreden, stelt hij. Omdat de bevolking niet meer zo uitgesproken Atlantisch denkt, wil de Gucht meer de nadruk leggen op de Europese defensiepoot. Ik kan dat zo makkelijker verkopen in mijn land, zegt de Gucht onomwonden.

Het is duidelijk dat de huidige Belgische machtskaste nog steeds de belangen van de VS verdedigt en niet de Belgische of de Europese belangen. Ook het zenden van gevechtseenheden (want wat zijn gevechtsvliegtuigen anders?) naar Afghanistan moeten gezien worden in het licht van de VS-strategie (en hun wereldwijde bondgenoten) om overal rond Rusland basissen te installeren. De VSA willen Rusland isoleren. De strijd tegen de Taliban dient hier alleen maar als camouflage. Omdat de VSA steeds meer te kampen hebben met een gigantische economische crisis – en ze dus niet meer in staat zijn alleen de militaire alleenheerschappij in stand te houden – schakelen ze nu de pro-Atlantische elite uit de gehele wereld in om hen ter hulp te komen. Deze elites die de huidige door de VS gestuurde globalistische economische wereldorde aankleven, plegen op hun beurt diefstal tegenover hun eigen bevolkingen door geld en middelen te draineren richting VS. Dat daarbij ook mensen geofferd moeten worden speelt voor de verraderselite geen enkele rol. Zo zijn er reeds 16 Nederlandse soldaten gesneuveld in Afghanistan. Op zich is het heel begrijpelijk dat de kapitaals- en andere elites zich haasten om de VS te hulp te snellen. De VS gijzelen de wereld met hun “deficit spending”. Dat is simpel gezegd: geld uitgeven dat ze niet hebben. De Amerikaanse kapitaalklasse, maar ook de gewone Amerikaans bevolking (70% van de groei in de VS is afkomstig van plaatselijke consumptie) teert op het werk en de inkomsten die in de rest van de wereld worden gerealiseerd en die via de Dollar naar de VS worden afgeleid. De VS kunnen inderdaad maar boven hun stand leven, omdat de Dollar nog steeds als internationaal betaalmiddel wordt aanvaard. 86% van alle deviezenhandel heeft met de Dollar te maken en 55% van alle internationale handel gebeurt met dezelfde Dollar. Ook bestaat 2/3 van alle bezittingen van de centrale banken uit dollars.

Aan dat verhaal dreigt nu een eind te komen, de VS kampen met een enorm tekort op hun begroting en op hun handelsbalans en er komt dus een gigantische economische en financiële ineenstorting en een economische recessie. (George Soros voorspelt zelfs de grootste financiële instorting sinds 60 jaar, d.w.z. bij het uitbreken van de Tweede Wereldoorlog.) Die zal de rest van de wereld meesleuren in een economische recessie Voor de Amerikanen is oorlog voeren dan ook een bijna onontkoombaar gegeven. Men denkt daarmee de macht van de Dollar in stand te kunnen houden en tegelijk de productieoverschotten weg te kunnen werken. De wereldelites zullen proberen om die financiële catastrofe te vermijden en daarom steunen ze de Amerikanen in hun oorlogsinspanningen. Men wil kost wat kost de dominantie van de Dollar als geldstandaard behouden. Zelfs opkomende grootmachten zoals China hebben massaal in de Dollar belegd. Een groot deel van de uitstaande schuld van de Amerikaans staat is in handen van de Chinezen via staatsobligaties. Maar uiteindelijk zullen deze wanhoopspogingen van de Amerikanen en hun collaborerende machtselites in Europa op niks uitlopen. De Amerikaanse supermacht is uitgehold en overgenomen door de grote corporaties. De Amerikaanse staat is alleen nog het omhulsel dat dient om de wereldheerschappij van het globalistische kapitaal veilig te stellen. Het is de gewapende arm van het wereldkapitaal geworden.

Voor Nationaal-Revolutionairen moet het duidelijk zijn: de huidige elites zijn niet meer bereid en niet meer in staat om onze Europese volkeren te verdedigen tegen komende wereldwijde crisissen en zullen zich uiteindelijk laten meeslepen in militaire avonturen. Er moeten in de Europese ruimte nieuwe en sterke bondgenoten worden gezocht. De Oost-Europese en Russische volkeren kunnen die bondgenoten zijn. Het is daarom crimineel om het grootste volk, het Russische, volledig te isoleren. De Amerikanen willen Kosovo als militaire basis gebruiken. Omdat Servië dat op zijn grondgebied nooit zal willen dulden, forceren de VS en de Euro-elite een vazalstaat. Want dat zal het statuut van Kosovo zijn en niks anders. De Koude Oorlog is dan helemaal terug.

Eddy Hermy,
Algemeen N-SA-coördinator

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samedi, 01 mars 2008

Réflexions flamandes et amères sur le Kosovo

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Prof. Dr. Koenraad ELST :

Réflexions flamandes et amères sur le Kosovo

Deux pays se représentent sous la forme d’une carte sur leur drapeau, comme s’ils voulaient dire : « Pas un pouce de territoire ne nous sera jamais arraché ! ». Or Chypre n’exerce même pas sa souveraineté sur l’ensemble du territoire représenté sur son drapeau car un tiers de celui-ci forme officieusement un Etat à part, la « République Turque de Chypre du Nord ». Et maintenant nous avons le Kosovo, dont le drapeau tente d’imiter celui de l’UE : effectivement, il est bleu, présente une série d’étoiles qui ne sont pas jaunes mais blanches ; le jaune ne sert qu’à colorer la tache apparemment informelle qui représente les contours du pays et qui a été placée au centre du nouveau drapeau. Si les Serbes avaient eu quelque jugeote, le Kosovo n’aurait jamais eu ces frontières-là ou auraient dû céder rapidement du terrain.

Un bon nombre de militants nationalistes flamands se réjouissent du séparatisme kosovar anti-serbe. Ce que vient de faire le « Kosova » (graphie albanaise), il y a quelques jours, la Flandre le fera demain, pensent-ils. Bien. Qu’ils essaient d’abord d’expliquer aux belgicistes que cette indépendance autoproclamée du Kosovo a valeur de précédent, en même temps que leurs amis basques ou bretons, représentants d’autres nationalismes impuissants. Il vaut mieux qu’ils ne se fassent pas d’illusions : les forces qui ont œuvré à la fragmentation du territoire de l’ex-Yougoslavie ne favoriseront pas l’éclosion prochaine de l’Etat flamand.

Ceux qui se proclament « nationalistes » doivent comprendre clairement que les Etats-Unis et les quelques institutions internationales, qui ont soutenu l’indépendantisme kosovar, l’ont fait pour punir la Serbie, soupçonnée de développer un nationalisme inacceptable. Dans son discours, lors du cérémonial de l’indépendance, le Président kosovar Hashim Thaçi a décrit son Etat nouveau-né comme « multiculturel et tolérant ». Pour moi, c’est comme l’écho du discours que prononça jadis Mohammed Ali Jinnah lors de l’indépendance du Pakistan, Etat né du refus des musulmans de l’ancien Empire britannique des Indes de vivre en minorité dans un Etat séculier multiculturel, mais à majorité hindoue. Tandis que tous les non musulmans vivant à l’époque sur le sol du futur Pakistan furent chassés ou assassinés par millions, Jinnah déclarait benoîtement que dans son Etat fondé sur l’identité religieuse des musulmans, l’identité religieuse n’aurait plus aucune importance.

Jinnah n’a pas eu à rendre de comptes pour ces mensonges éhontés car il se plaçait simultanément sur la même longueur d’onde que les Britanniques et les Américains qui voulaient avoir, dans la région, une base territoriale importante pour observer, espionner, encercler et endiguer l’URSS et la Chine. Thaçi surfe sur le même type de vague : il offre l’hospitalité à une grande base américaine. Le Président serbe Voyeslav Kostunica ne donne pas l’hospitalité aux soldats américains ; il ne veut rien entendre d’une telle politique et, comme le dit notre proverbe, « qui ne veut rien entendre, doit sentir ». L’indépendance du Kosovo n’est pas davantage une victoire pour le droit des peuples à l’autodétermination : il est plus juste de dire que c’est une punition qu’inflige le nouvel ordre mondial à un pays qui est campé comme un bastion têtu du nationalisme.

Brutalité américaine

Qu’on se souvienne comment le Général américain Wesley Clark justifiait en 1999 les bombardements contre la Serbie : il disait que les Etats mono-ethniques ne pouvaient plus être tolérés sur la surface de la planète. C’était de la brutalité à l’état pur, de la brutalité pour justifier ses propres positions, de la brutalité basée sur le mensonge. En fait, la Serbie, dans son intégrité territoriale avant la sécession du Kosovo, était un Etat multi-ethnique ; et c’est justement la Serbie démembrée actuelle, à la suite des actions musclées de ce Clark, qui est devenue, par la force des choses et à son corps défendant, un de ces Etats mono-ethniques, auxquels les Etats-Unis dénient désormais tout droit à l’existence. Thaçi et la constitution du Kosovo font certes quelques maigres concessions à ce discours multiculturel pour plaire à leurs « sponsors » internationaux mais, en pratique, le Kosovo est devenu aujourd’hui un bel exemple d’Etat mono-ethnique, qui ne « devrait plus être toléré ».

Les braves militants nationalistes flamands pourront au moins apprendre une leçon : avoir raison n’aide en rien pour obtenir raison de la part de ceux qui tirent les ficelles dans le monde. Les Serbes ont été précipités dans la spirale de l’humiliation et de la défaite parce qu’ils avaient contre eux les faiseurs de l’opinion dominante. Pour les Flamands, ce sera la même chose. Exemple : un magazine en papier glacé destinés aux étrangers qui vivent à Bruxelles titrait en grandes lettres : « Francophones’ moving stories » (cf. « Together », janv.-fév. 2008). Cette anthologie d’ « histoires émouvantes » était faite de témoignages formulés de façon à briser mêmes les cœurs de granit, où de malheureux francophones se présentaient comme opprimés, prêts à prendre la fuite. Elle était accompagnée d’une photo, dont le fond était un ciel vespéral et menaçant et l’avant-plan un entrelacs de barbelés, avec une pancarte : « Flemish Region hostility towards the Francophone majority has grown » (L’hostilité de la Région Flamande à l’endroit de la majorité francophone a augmenté). Dans le landerneau belgo-belge, ce type de mise en scène correspond à la préparation de toute cette propagande ridicule de 1999, où l’on parlait d’un quart de million d’Albanais « génocidés », pour justifier les bombardements de l’OTAN contre la Serbie. Or le dossier de « Together » constitue une littérature servie aux eurocrates et aux otanocrates de Bruxelles pour expliquer les tenants et aboutissants du combat flamand. C’est avec ce type d’exagérations et d’idioties que ces fonctionnaires se forgeront une opinion sur la Flandre lorsqu’ils devront prendre position en cas de dislocation de la Belgique. Les politicards flamands, tous partis confondus, seront-ils plus avisés que Kostunica pour neutraliser les effets pervers de cette propagande haineuse ? On peut sérieusement en douter.

La politique du fait accompli

« Vive le Kosova » ? Les militants nationalistes flamands feraient bien de se rendre compte que le Kosovo ressemble plus à la Belgique qu’à la Flandre (potentiellement indépendante). D’abord, paraphrasons Jules Destrée : « Sire, il n’y a pas de Kosovars ! ». Ceux qui, bêtement ou malicieusement, parlent de « Serbes » et de « Kosovars », veulent dire, en fait, « Serbes du Kosovo » et « Albanais du Kosovo ». Remarquons, à ce propos, que la marée de drapeaux exhibés lors du discours de Thaçi sur l’indépendance, n’était pas une marée de ce nouvel emblème bleu et eurocratoïde, avec ses étoiles et sa carte stylisée, mais une marée de drapeaux rouges frappés de l’aigle bicéphale albanais. Exactement comme les séparatistes belges de 1830 brandissaient des drapeaux français et souhaitaient se rattacher à la France, les séparatistes albanais d’aujourd’hui veulent se rattacher à l’Albanie.

Le nom de « Kosova » est la prononciation albanaise de terme slave « Kosovo ». Les nationalistes flamands solidaires du Kosovo privilégient depuis de nombreuses années cette graphie albanaise. Exactement comme les sectaires du FDF parlent de « Rhode-Saint-Genèse ». Exactement comme les Francophones ont conquis la périphérie de Bruxelles par subversion démographique (« Unterwanderung »), les Albanais ont mis la main sur la Kosovo en créant une situation du fait démographique accompli. Exactement comme la communauté internationale nie abruptement les revendications serbes sur le Kosovo, même dans les enclaves qui ne sont peuplées que de Serbes, les revendications et les implorations des Flamands seront balayées d’un revers de la main par cette même communauté internationale, en cas de disparition de la Belgique. La Flandre, qui se flatte d’avoir une « propre » politique étrangère, a raté une belle occasion de se distinguer en proposant un compromis raisonnable, notamment la scission du Kosovo entre enclaves serbes et enclaves albanaises, sur base ethno-linguistique. Nos politicards avaient-ils la trouille qu’une telle suggestion aurait bien davantage préfiguré la séparation de la Belgique, bien plus que la sécession kosovar avec le maintien des frontières absurdes du nouvel Etat ?

Aujourd’hui, nous assistons aux protestations poignantes mais impuissantes des Serbes contre l’inéluctable vol de territoire qu’ils subissent. Mais qu’ont-ils fait au cours de ces dernières années quand les Albanais, avec la complicité des Américains, de l’OTAN et de l’UE, préparaient leur sécession ? Et que font les Flamands maintenant que les francophones consolident sans relâche leurs positions démographiques dans la périphérie et suggèrent la récupération, en leur faveur, de territoires que l’on croyait en Flandre non cessibles depuis l’établissement de la frontière linguistique ? L’histoire ne sera pas tendre pour les peuples qui n’auront pas hiérarchisé convenablement leurs priorités.

Koenraad ELST.

(article paru dans « ‘ t Pallieterke », 27 février 2008).

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