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jeudi, 19 avril 2007

Novas reivindicaçoes islamistas sobre a Iberia

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NOVAS REIVINDICAÇÕES ISLAMISTAS SOBRE A IBÉRIA

A Espanha e os enclaves africanos de Ceuta e Melilla correm um risco importante de sofrer um atentado islamita, afirmou o juiz de instrução espanhol Baltasar Garzon, um dia depois dos atentados de Argel reivindicados pela Al-Qaeda.
Numa entrevista ao diário La Vanguardia, o magistrado da Audiência Nacional, a mais alta instância penal espanhola, recorda, um dia depois dos atentados de Argel que causaram pelo menos 24 mortos e 222 feridos, a ameaça da Al-Qaeda paira sobre Espanha.
O grupo terrorista islâmico proclama que a Espanha é um território que deve ser englobado no mundo muçulmano, devido à ocupação moura de uma parte da península ibérica entre os séculos VIII e XV.
«Não ficaremos em paz até que libertemos toda a terra do Islão dos cruzados apóstatas e dos seus agentes e voltemos a por pé sobre a nossa Andaluzia espoliada e sobre a nossa Jerusalém violada», afirmou quarta-feira o grupo ao reivindicar o atentado de Argel.
(...)


Pois é, não ficam em paz até tomarem conta da Ibéria... porque esta gente é mesmo pacífica, quer mesmo a paz, mas o raio dos Espanhóis e dos Portugueses não os deixam em paz visto que se atrevem a dominar o território que foi em tempos conquistado pelos muçulmanos...

Falo não apenas de Espanhóis mas também de Portugueses porque, ao contrário do que diz a tradução do Portugal Diário,
o «Al-Andaluz» da linguagem islâmica não diz respeito apenas à Andaluzia, mas a toda a Hispânia, ou pelo menos a todo o território que foi controlado pelos Mouros na Península Ibérica.

A perda do «Al-Andaluz» com a derradeira derrota do reino mouro de Granada em 1492
constituiu um imenso trauma para todo o mundo muçulmano, que, pelos vistos, está bem vivo nas mentes de muitos, senão da maioria, dos agachados de Alá...

É de notar que os islamistas fazem proselitismo em cerca de dez por cento das centenas de mesquitas sitas em Espanha. O País irmão tornou-se assim numa importante base de recrutamento de bombistas suicidas, que são enviados para o Iraque; e, alguns deles, podem já estar a ser treinados no Mali, no Níger e na Mauritânia.

O atentado bombista de Madrid, por exemplo, parece ter sido organizado em território espanhol, com o apoio dum grupo marroquino.

O mais sintomático é que os promotores da teoria segundo a qual a Espanha pertence ao Islão, não se limitam aos círculos dos «terroristas fanáticos», essa minoria microscópica sem importância nenhuma (que ideia), pelo contrário: ouve-se e lê-se a apologia desse ponto de vista por parte de muçulmanos «moderados» e «pacíficos», o que mostra bem aquilo que poderá ser o futuro da Espanha dentro de vinte anos: uma nova Palestina, com criancinhas-coitadinhas «andaluzes» a atirar pedras contra a polícia do opressor Estado Espanhol, e pelo meio há uns bombista-suicidas a estoirar com cafés e restaurantes madrilenos, mas essa parte, enfim, será obra «duma pequena minoria sem relevância nem representatividade no seio do mundo islâmico».

E porquê?

Porque os promotores da teoria segundo a qual a Espanha pertence ao Islão, não se limitam aos círculos dos «terroristas fanáticos», essa minoria microscópica sem importância nenhuma (que ideia), nem se limitam sequer ao mundo islâmico, mas existem também no seio da Esquerda intelectual europeia, sobretudo na ibérica. E é por aqui, pelo vírus interno, que a Hispânia pode voltar à guerra da Reconquista. Só que, desta vez, talvez não tenha cavaleiros ingleses, franceses, flamengos e alemães a virem em seu auxílio... ou então, esses que eventualmente venham, aparecem acompanhados de mais umas catrefas de Mouros, que, em vez de virem só do sul como outrora, agora chegarão provavelmente de Paris e de Londres...

E, assim, a Europa caminha para uma guerra civil de gravidade sem precedentes.

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Dantec: Dieu porte-t-il des lunettes noires?

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Maurice G. Dantec

Dieu porte-t-il des lunettes noires ?

Et autres nouvelles

Librio / Imaginaire / 2 € / ISBN 2-290-33738-2 / EAN 9782290337387

Pour tous ceux qui ne connaissent pas encore Maurice George Dantec, ce petit livre de 94 pages offre l’avantage de permettre de le découvrir sans grand effort. C’est que ce curieux personnage, né en 1959, s’est rapidement imposé chez Gallimard comme un auteur de polars ( La Sirène rouge, Les Racines du mal, Villa vortex) et de science fiction (Babylon Babies) puis s’est affirmé dans la trilogie de son Journal métaphysique et polémique (Tomes I  et 2 parus chez Gallimard sous le titre Le Théâtre des opérations et le Tome 3 paru chez Albin-Michel sous le titre American Black Box, avec, en sous-titre, Le Théâtre des opérations). Il est également auteur  de nouvelles (Périphériques), parues chez Flammarion et dont les nouvelles de Dieu porte-t-il des lunettes noires ? et autres nouvelles sont extraites. Enfin, Cosmos Incorporated, aux frontières du thriller psychologique, du roman d’anticipation et de l’expérience mystique, l’a placé sur le trône de « roi du néopolar ».

Dans une interviouve de juin 2003 accordée par Maurice G. Dantec à Jérôme Schmidt, Dantec se définit assez bien lui-même en disant « Oui, je suis un maçon amateur qui essaie d’édifier une cathédrale ». Certaines cathédrales ont mis quatre siècles à être édifiées ! Dantec a publié plus de douze titres entre 1993 et 2007. Sans compter les articles pour journaux, revues et autres médiats.

À lui seul, le site Internet de Maurice G. Dantec vaut le détour : www.mauricedantec.com

Ivan de Duve, 25 mars 2007

 

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G. Giannettini: empires oécaniques des mers ouvertes et des steppes

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Les empires océaniques des steppes et des mers ouvertes

Guido GIANNETTINI

L'empire qui a connu la plus grande expansion au cours de l'histoire a été celui des Mongols, qui ont proclamé leur chef Djingghis Khan (Gengis Khan), soit le “souverain océanique”. C'est dans ce sens que je vais parler, dans cet exposé, d'“empires océaniques”. Les “empires océaniques” des steppes sont originaires d'Asie Centrale, justement comme celui des Mongols. Les “empires océaniques” des mers extérieures se sont constitués à partir du 16ième siècle de notre ère sous l'impulsion des grandes puissances européennes qui se sont projetées sur les mers du globe.

Il existait toutefois, avant ces deux types d'empires “océaniques”, un type différent, anomal, qu'on pourrait attribuer au type “océanique”: c'est celui qui s'est constitué au départ de l'expansion des cavaliers arabes entre le 7ième et le 8ième siècles de notre ère et qui s'est dissous en l'espace d'un matin. Il s'agit à mes yeux d'une apparition mystérieuse et inexplicable sur la scène de l'histoire. Mais c'est un mystère que je me dois d'expliquer avant de passer à l'argument spécifique de mon exposé.

L'expansion des cavaliers arabes entre le 7ième et le 8ième siècles de notre ère est une expansion veritablement hors norme, que l'on ne pourra pas comparer à un autre exemple historique semblable, antérieur ou postérieur. D'un point de vue géopolitique, cette expansion paraît absurde.

Il n'existe aucun exemple de conquête par voie de terre partie d'une péninsule (la péninsule arabique) qui ait pénétré profondément dans la masse continentale (l'Asie occidentale) puis s'est étendue sur un littoral très long mais sans aucune profondeur (l'Afrique du Nord). Dans tout le cours de l'histoire, on n'a jamais vu quelque chose de semblable. D'un point de vue géopolitique, les conquêtes arabes présentent toutes les caractéristiques des expansions propres aux puissances navales, qui, elles, procèdent par “lignes extérieures”, sur les marges des masses continentales. Dans le cas de l'expansion arabe, nous avons une occupation d'une bande littorale, mais effectuée par voie terrestre.

Les causes de cette expansion hors norme sont au nombre de deux. Tout d'abord, il faut savoir que le désert est comme la mer: on ne peut pas l'occuper, on peut simplement tenir en son pouvoir les oasis, comme la puissance maritime occupe et tient en son pouvoir les îles de l'océan. La seconde cause doit être recherchée dans le caractère fortuit, inconsistent, inexistent des conquêtes —en langue arabe il existe un terme indiquant quelque chose qui n'existe pas, mahjas, dont dérive le mot italien mafia; c'est quelque chose d'inexistent mais qui existe tout de même. Nous avons donc affaire à un empire territorial créé à parti de ce rien qui est tout de même quelque chose.

L'expansion des Arabes au départ de leur péninsule d'origine a été rendue possible par une série inédite de facteurs fortuits, tous concentrés dans le même espace temporel. En premier lieu, l'expansion arabe a bénéficié de la faiblesse intrinsèque, à l'époque, des empires byzantin et sassanide, littéralement déchiquetés par plus de vingt années de guerres ruineuses où ils s'étaient mutuellement affrontés. Cet état de déliquescence mettait quasiment ces empires dans l'impossibilité d'armer des troupes et de les envoyer loin, à mille, à deux mille kilomètres de leur centre, où même plus loin encore, contre ce nouvel ennemi qui déboulait subitement du désert. Pire, il leur était impossible de reconstituer des armées dans des délais suffisamment brefs, si celles-ci étaient détruites. En effet, une puissante armée byzantine avait été anéantie sur le Yarmouk en 636 et une autre, sassanide, avait été écrasée par les Arabes à Nehavend en 642. La raison de cette double défaite était d'ordre climatique: le vent du désert, le simoun (de l'arabe samum), avait soufflé dans leur direction pendant plusieurs jours d'affilée, les avait immobilisés et assoiffés, tandis que leurs adversaires arabes combattaient avec le vent qui les poussait dans le dos, sans qu'ils ne fussent génés en rien par la tempête de sable.

Autre facteur qui a rendu aisée l'expansion des Arabes: les luttes intestines qui divisaient les Byzantins, d'un côté, les Wisigoths d'Espagne, de l'autre. L'empire byzantin venait de traverser une tumultueuse querelle d'ordre religieuse, assortie d'un cortège de violences et de persécutions. Pour toutes ces raisons, entre 635 et 649, les autorités religieuses et les populations ont confié spontanément aux Arabes les villes de Damas, Jérusalem, Alexandrie d'Egypte, de même que l'île de Chypre. Ensuite, à cette époque-là, les autorités musulmanes se montraient tolérantes (au contraire des fanatismes intégralistes que l'on a pu observer par la suite) et se sont empressées de souligner les traits communs unissant les fois chrétienne et islamique. Elles ont accepté que les habitants de confession chrétienne dans les cités conquises exercent librement leur culte et se sont borné à lever une taxe, modérée en regard de ce qu'exigeait auparavant le basileus byzantin.

La conquête de l'Espagne s'est déroulée dans des conditios analogues. Après le décès du roi wisigoth Wititsa, deux prétendants se sont disputé le trône: Roderich et Akila. Ce dernier a fait appel aux Arabes et leur chef, Tariq Ibn Ziyad débarque en 711 dans la péninsule ibérique en un lieu qui porte encore son nom, Gibraltar, de l'arabe Djabal Tariq, “la montagne de Tariq”. Son armée est forte de 7000 hommes, en grande partie originaires du Maghreb. Ils seront suivis par d'autres. Les Arabes et les Wisigoths partisans d'Akila finissent par avoir raison des Wisigoths partisans de Roderich. Ces derniers sont attaqués dans le dos par les Basques et par la communauté juive, qui est particulièrement nombreuse en Ibérie (elle est la plus forte diaspora d'Europe). Les Juifs se soulèvent, équipent une armée et s'emparent de plusieurs villes qu'ils livrent aux Arabes, tandis que les féaux de Roderich commencent à déserter.

Toutefois, les Arabes, malgré ce concours de circonstances favorables, ont eu du mal à briser la résistance des Wisigoths. Ils n'ont pas pu occuper toute la péninsule ibérique, parce que les montagnards du Nord et des Cantabriques ont repoussé toutes leurs tentatives de conquête. Ensuite, après avoir tenté de pénétrer en France, les Arabes sont définitivement vaincus en 732 près de Poitiers. La défaite de Poitiers, ainsi que l'échec de l'attaque contre Constantinople, mettent fin à l'expansion arabe.

Le déclin a été quasi immédiat. A peine 23 ans après avoir atteint le maximum de son expansion  —à la veille de la bataille de Poitiers—  le grand empire arabe de Samarcande à l'Atlantique commence à se désagréger: en 755, le Califat ommayade d'Espagne fait sécession, suivi immédiatement par d'autres Etats arabes séparatistes du Maghreb, d'Egypte et d'Orient. Mais un grand empire avait existé, pendant peu de temps, il n'a tenu que 23 ans!

Un empire rêvé, crée par un peuple de rêve et forgé par une culture imaginée: mahjas. En effet, le peuple arabe, créateur de cet empire, n'était pas un peuple selon l'acception commune, c'est-à-dire la fusion de tribus sœurs issues d'un même désert arabique; il n'allait pas le devenir non plus, mais au contraire, juxtaposer en sa communauté de combat des peuples de plus en plus différents, issus des pays conquis.

Mais la culture arabe, elle, est plus homogène. L'islamisme est une forme de syncrétisme religieux alliant des élements de judaïsme et de christianisme et reprenant à son compte des courants chrétiens considérés comme “hérétiques”. La philosophie arabe est une reprise pure et simple de la philosophie grecque, basée sur la dichotomie Platon/Aristote. Les bases des connaissances mathématiques, astronomiques, géographiques, physiques et même ésoteriques dans le monde arabe au temps de la grande conquête sont d'origines grecque et persane. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la pensée arabe est une pensée ouverte aux cultures grecque et iranienne (car l'ancienne civilisation du pays d'Aryanam n'est pas orientale). C'est patent à l'époque du Califat abasside, quand l'Islam, après la chute de l'empire sassanide, a subi directement et puissamment l'influence des peuples conquis.

L'art arabe en général, comme l'art mauresque en Espagne, est constitué de variantes de l'art roman ou byzantin. Enfin, les chiffres considérés comme “arabes” sont en fait indiens, mais les Arabes les ont transmis à l'Europe. Comme du reste d'autres faits de culture venus des régions indo-européanisées d'Asie, tel le jeu d'échecs, qui est iranien, mais nous est parvenu grâce à la médiation arabe.

En réalité, les Arabes ont surtout exporté leur langue en Afrique et en Orient. Mais comme on peut observer que les langues sémitiques sont très proches les unes des autres, et ne sont finalement que des dialectes d'une même langue, cette similitude a favorisé la diffusion de l'arabe dans de nombreuses régions.

Le grand atout de la culture arabe au temps de la grande conquête a été l'extraordinaire capacité, et même le mérite, d'appréhender sans frein tout ce qui venait d'ailleurs, de le remodeler et de le diffuser tous azimuts. Une telle capacité, même si elle peut être interprétée comme un absence de spécificité propre, a contribué à atténuer les rigidifications à l'œuvre dans le monde entourant les Arabes, rigidités qui expliquent aussi l'expansion fulgurante de ceux-ci, qui serait incompréhensible autrement.

Pendant près de 1800 ans, du début du Vième siècle ap. J.C., jusqu'à l'époque de Gengis Khan, les peuples turcs ont dominé l'Asie centrale septentrionale, puis se sont répandus dans l'Asie occidentale pour donner ensuite l'assaut à l'Europe. Cette phase d'expansion commence vers l'an 1000, quand la domination turque en Asie n'est pas encore achevée. Elle se manifeste surtout dans la longue lutte contre l'empire byzantin, qui se terminera par la chute de Constantinople (1453) et par les raids dans l'espace danubien. La phase descendante commence, elle, par l'échec du siège ottoman de Vienne (1683) et surtout par la reconquête du Sud-Est européen sous l'égide du Prince Eugène, actif dans la région de 1697 à1718, puis de ses successeurs qui guerroyèrent pendant vingt ans pour imposer aux Ottomans la Paix de Belgrade en 1739.

Même sans prendre en considération les 180 dernières années de vie de l'Empire ottoman  —depuis la Paix de Belgrade jusqu'à sa fin en 1918—  nous constatons que l'expansion de cette puissance turque s'étend sur un arc de treize siècles, pendant lesquels les peuples turcs, habitant à la charnière de l'Europe et de l'Asie, ont joué un rôle primordial parmi les protagonistes de l'Histoire. Il ne s'agissait certes pas d'un Etat unique et d'un peuple unique et cette histoire a connu des phases sombres et de déclin, mais cela s'observe également dans l'histoire de l'empire romain ou des empires des divers peuples de l'Iran, les Mèdes et les Perses, les Parthes et les Sassanides.

La préhistoire des peuples turcs présente encore beaucoup de zones d'ombre et d'incertitudes, comme du reste celle des peuples mongols. Malgré ces difficultés, nous pouvons affirmer aujourd'hui que le peuple proto-turc le plus ancien  —le nom “Turc” ne se diffusera qu'ultérieurement—  apparaît sur le théâtre de l'Histoire vers l'année 400 de notre ère: c'est le peuple des Tabgha'c, originaires d'Asie septentrionale, qui, en 70 ans à peu près, domine toute la Chine septentrionale, depuis les Monts Dabie Shan (limite septentrionale des affluents de la rive gauche du fleuve Yang-Tse). Ce sont eux qui fondent la dynastie Wei.

Tandis que les Proto-Turcs Tabgha'c descendent sur la Chine du Nord, en Asie septentrionale, dans la région dont les Tabgha'c sont originaires, se rassemble le peuple des Juan-Juan, connus également sous le nom de Ju-Jan, Ju-Ju ou Jui-Jui. Certains savants les identifient aux War ou Apar ou Avars qui atteindront la Hongrie. D'autres prétendent qu'ils ne sont pas identiques mais parents. Les Juan-Juan étaient des Proto-Mongols, mais leur empire a englobé aussi des peuples proto-turcs ou turcs, paléo-asiatiques et, forcément, des tribus d'autres ethnies.

Vers 520, leur empire commence à s'affaiblir, puis tombe en déclin, à la suite d'une révolte de deux clans que les sources chinoises appellent respectivement les T'u-küeh et les Kao-kü.

Les premiers sont originaires des Monts Altaï et sont les ancêtres des Turcs, le terme chinois T'u-küeh correspondant à Türküt, pluriel mongol de Türk, c'est-à-dire “homme fort” en langue turque. Notons toutefois que quelques auteurs interprètent le terme “Türk” comme un pluriel, “Tür-k”, par analogie à “Tur-an”, pluriel de “Tur”: dans ce cas, il s'agirait d'une reprise par les Turcs d'une dénomination d'origine iranienne, désignant l'“Iran extérieur”. Ensuite, l'autre clan en révolte contre les Juan-Juan était également turc, c'était celui des Tölös, ancêtres des Ouighours.

C'est ainsi que les Turcs, sur les ruines de l'empire des Juan-Juan, ont fondé leur propre empire, s'étendant de Jehol (aux confins de la Mandchourie moderne) jusqu'à la Mer d'Aral, territoire correspondant à toute la zone méridionale du Heartland de Mackinder. Pendant 300 ans environ, l'empire turc  —malgré sa division en deux Etats (quasiment depuis le début), l'un oriental, l'autre occidental—  a dominé le cœur de l'Asie. Puis, vers la moitié du VIIIième siècle, sa partie orientale est absorbée par les Ouighours, eux aussi d'origine turque, tandis que la partie occidentale se fractionne en khanats indépendants.

A partir du khanat des Oghuz, situé dans un territoire au nord du Lac Balkach, se profile d'abord le clan des Seldjouks, qui amorce par la suite un mouvement vers l'Ouest, leur permettant d'abord de conquérir l'Iran oriental, puis l'Iran occidental, ce qui les rend maîtres du versant sud-occidental du Heartland. C'est après la consolidation de cette phase-là de leurs conquêtes, que les Seldjouks se mettent à attaquer l'Empire romain d'Orient (Byzance), bastion avancé de l'Europe contre les invasions venues d'Asie. D'un point de vue géopolitique, il s'agit de la même ligne d'expansion qu'avaient empruntée précédemment les empires iraniens.

Mais les Seldjouks ne sont jamais arrivés en Europe. La dynastie des Osmanli se profile au XIIIième siècle en Anatolie, prend le contrôle de la partie occidentale de l'empire seldjouk et réamorce les pressions expansives en direction de l'Occident. Les Osmanlilar  —pluriel turc qui désigne ceux que les Occidentaux appellent les Ottomans—  s'emparent de toute l'Anatolie et, sans tenter de conquérir l'enclave byzantine que sont Constantinople et la Thrace orientale—  passent en Europe, atteignent le Danube au cours du XIVième siècle. Ce n'est qu'après avoir atteint le Danube que les Turcs lancent l'ultime assaut contre Constantinople qu'ils conquièrent en 1453.

Ensuite, une série de campagnes militaires les amènent aux portes de Vienne qu'ils assiègent en 1683. Au même moment, les Ottomans, disposant de la plus forte puissance musulmane, deviennent les protecteurs du monde islamique et imposent leur autorité aux Etats arabes d'Afrique du Nord et du Maghreb.

Pourtant, l'histoire de l'expansion ottomane nous apprend que l'on ne peut pas contrôler l'Europe seulement en contrôlant les côtes méridionales de la Méditerranée. En pénétrant par le Sud-Est, à travers les Balkans et l'espace danubien, les Ottomans atteignent la porte d'entrée du cœur de l'Europe, Vienne et Pressburg/Bratislava. Leur calcul était clair: ou bien ils franchissaient cette porte et s'emparaient de l'Europe, ou bien ils étaient refoulés. L'avancée des Trucs en direction du cœur germanique de l'Europe a été bloquée. Les Européens ont reconquis les Balkans. Les Osmanlilar sont tombés en décadence.

Les Turcs, comme toutes les tribus ouralo-altaïques avant de commencer leur expansion, habitaient les steppes eurasiatiques, dans des territoires voisins de ceux qu'avaient occupés plusieurs peuples indo-européens entre le IIIième et le IIième millénaires avant J.C. Ce voisinage a provoqué des échanges, ce qui a donné, à la longue, des similitudes culturelles entre Indo-Européens et Proto-Turcs: par exemple, le caractère guerrier de leurs sociétés, l'association homme/cheval et la structure hiérarchique et patriarcale des sociétés. En matières religieuses  —l'islamisation des Turcs n'aura lieu que très tard et ne concernera que les Turcs d'Asie occidentale—  nous constatons une typologie céleste et solaire des divinités suprêmes.

Citons par exemple Tenggri, “le dieu bleu du Ciel“ ouralo-altaïque, ou le bi-Tenggri turc, phrase signifiant “Dieu est” que l'on a retrouvé grâce à la tradition hsiung-nu. Elle se rapproche de la racine indo-européenne du nom de Dieu, *D(e)in/Dei-(e)/Dyeu, signifiant “lumière active du jour, splendeur, ciel”. L'origine ethnique des Turcs, selon leur Tradition, présente une analogie singulière avec l'origine mythique de Rome: le totem des Turcs était le loup et leur héros éponyme aurait été alaité par une louve, exactement comme Romulus et Remus.

Enfin, à la fin des temps archaïques, la culture indo-iranienne s'est imposée à toute l'Asie centrale. Cette influence a également marqué les Turcs Seldjouks aux XIième et XIIième siècles après J.C., quand ils se sont répandus à travers le territoire iranien et ont retrouvé une sorte de familiarité avec la culture iranienne, dans la mesure où les chefs et les souverains conquérants se paraient ostentativement de noms tirés des textes épiques du Shahnameh, comme Kai Kosrau, Kai Kaus, Kai Kobad.

Plus tard, les Ottomans, surtout après la conquête de Constantinople, ont voulu montrer qu'ils assuraient la continuité de l'empire byzantin. D'abord, ils installent leur capitale dans la ville même de Constantinople, en ne changeant son nom qu'en apparence, car Istanbul dérive de “is tin pol”, prononciation turque de la désignation grecque “eis ten polis”, soit “ceux qui viennent dans la Cité”.

Dans leur bannière, les Ottomans ont repris la couleur rouge de Byzance, la frappant non pas de l'étoile et du quart de lune actuels, mais du soyombo  altaïque, qui possède la même signification que le t'aeguk coréen représentant le yin et le yang, c'est-à-dire l'union du soleil et de la lune que l'on retrouve encore dans les drapeaux mongol et népalais: le soleil y est un astre à plusieurs rayons (de nombre paire), la lune y est un croissant comme dans le premier et le dernier quart de ses phases. Le soleil contenu dans le soyombo était encore bien présent au début de notre siècle: il n'a été remplacé que sous l'influence des “Jeunes Turcs” par l'étoile maçonnique à cinq branches qui, avec le quart de lune, évoque le symbolisme oriental du ciel nocturne.

L'empire ottoman et, avant lui, celui des Seldjouks, ont été en contact avec des territoires dont la valeur géopolitique est spécifique et significative: la région danubienne-anatolienne et la région iranique. Ces territoires semblent exiger de leurs maîtres d'assumer la même fonction que celle qu'assumaient avant eux les peuples qui les ont habités. Surtout dans le cas iranien, qui évoquait en un certain sens le monde de leurs origines.

Les Mongols sont le seul peuple à avoir conquis une bonne part de la World-Island, l'île du monde eurasiatique telle que la définissent les théories géopolitiques de Halford John Mackinder, étendant leur domination des côtes du Pacifique à la Mer Noire, en poussant même des pointes en direction de l'Allemagne et de l'Adriatique. La base de départ de leur expansion était la zone centrale du Heartland, selon un développement qui semblait suivre avec grande précision les lignes de la géopolitique la plus classique.

Dans ce cas, toutefois, le terme “mongol” est impropre. En fait, au début de l'“Année de la Panthère”, soit au printemps de 1206, Gengis Khan, le “souverain océanique”, dont le pouvoir s'étendait aux rives de quatre océans, qui descendait du Börte-Chino (le “Loup bleu du Ciel”) et de Qoa-Maral (la “Biche fauve”), convoque aux bouches du fleuve Onon le quriltai,  la grande assemblée, réunie autour du tuk  impérial (le drapeau blanc avec le gerfaut, le trident de flammes, les neuf queues bleues de yaks et les quatre queues blanches de chevaux). Y viennent les chefs d'une vaste coalition de peuples appelés à former le monghol ulus,  la nouvelle grande nation mongole. Mais, outre le Kökä Monghol, c'est-à-dire les “Mongols bleus gengiskhanides”, on trouvait, au sein de ce rassemblement qu'était la nouvelle grande nation mongole, des Mongols Oirat et Bouriates, les Turco-Mongols Merkit, les Toungouzes Tatarlar (Tatars) et les Turcs Kereit, Nemba'en (ou Nayman), les Ouighours et les Kirghizes.

Pour avoir accordé à tous ces peuples la nouvelle “nationalité” mongole dans le cadre de l'empire du “souverain océanique”, le “monghol ulus” était une coalition ethnique aux composantes variées, que l'on ne définira pas comme proprement “mongole” mais plutôt comme “altaïque” ou comme “centre-asiatique”, vu que cette nation élargie comprenait des peuples importants, ainsi que des tribus et des clans paléo-asiatiques et irano-touraniques.

L'expansion des Mongols en direction de l'Occident a été jugée de manières forts différentes par les peuples qui l'ont subie ou observée. En règle générale, cette expansion a suscité la terreur, de l'Asie centrale à la Russie, de l'Allemagne à la Hongrie, surtout en raison des terribles massacres commis par les envahisseurs.

Cependant, les Francs du Levant, détenteurs des Etats croisés survivant vaille que vaille, ont, eux, accueilli les Mongols comme des libérateurs. Dans leur cas, il ne s'agissait plus du “souverain océanique” mais de son petit-fils Hülagü, Khan de Perse et grand massacreur de musulmans. Hülagü combattait sans distinction tous les peuples islamiques, tant les Arabes que les Turcs occidentaux (les Seldjouks), et cela, pour deux motifs: l'un d'ordre essentiellement stratégique, l'autre, religieux. Le motif stratégique, c'était que, de fait, les Turcs occidentaux et les Arabes constituaient un obstacle à l'expansion mongole. Quant au motif religieux, les Mongols étaient à cette époque, pour une grande partie d'entre eux, des chrétiens nestoriens ou des bouddhistes. Hülagü était bouddhiste et sa favorite, Doquz-Khatoun, était chrétienne-nestorienne. Dès lors, ils massacraient tous les musulmans et épargnaient les chrétiens.

C'est pour cette raison que les Francs du Levant ont proclamé Hülagü et Doquz-Khatoun, le “nouveau Constantin et la nouvelle Hélène, très saints souverains unis pour la libération du Sépulcre du Christ”. Mongols et Croisés frappaient tous leurs étendards de croix et égorgeaient ou décapitaient tous les musulmans qui avaient l'infortune de se trouver sur leur chemin en Syrie ou en Palestine: les anciennes chroniques parlent de 1755 pyramides de têtes tranchées.

Mais quand la terreur a cessé, la moitié septentrionale de l'empire gengiskhanide a vécu la “pax mongolica”, permettant de réouvrir la “route de la soie” et de reprendre les échanges commerciaux entre l'Europe, l'Asie centrale et l'Extrême-Orient.

Plus tard, entre le XIVième et le XVième siècles, l'expansion ottomane en Europe et au Levant, de même que la turcisation et l'islamisation des khanats d'origine gengiskhanide d'Asie occidentale, ont provoqué un renversement complet de la situation: les contacts et les échanges entre l'Europe, l'Asie centrale et l'Extrême-Orient sont devenus très problématiques. Cette rupture des communications ont contraint notamment le Portugal et l'Espagne à franchir l'obstacle en amorçant une expansion maritime. Cette expansion outre-mer non seulement a réussi à rouvrir la route de l'Inde, mais aussi permi la découverte du Nouveau Monde. L'enjeu a donc été bien plus important qu'on ne l'avait prévu et l'expansion maritime des deux nations ibériques a été vite imitée par de nouvelles puissances navales, telles l'Angleterre, la Hollande et la France.

L'impossibilité d'atteindre rapidement et facilement l'Asie centrale et l'Extrême-Orient par les routes terrestres a obligé les Etats européens, à partir du XVième siècle, a opté pour une approche géopolitique complètement différente et de contourner par voie maritime toute la World-Island,  dans le but d'en atteindre les extrémités orientales par des voies extérieures. En d'autres termes, l'Europe, ne pouvant plus appliquer les règles découvertes cinq siècles plus tard par Mackinder, soit les règles de la géopolitique continentale, a à l'unanimité adopté celles de la géopolitique maritime, soit celles qu'allaient découvrir Mahan. L'Europe a donc abandonné son pouvoir continental pour partir à la recherche d'un pouvoir naval.

Au début, la valeur géopolitique de cette nouvelle option n'apparaissait pas très claire: il ne s'agissait pas encore d'une véritable expansion politique et stratégique, mais seulement de l'ouverture de voies commerciales. Toutefois, on est rapidement passé des comptoirs et établissements commerciaux à l'organisation de bases militaires et de points d'appui, occupés par des troupes. Ensuite, on s'est conquis des domaines coloniaux. A partir de ce moment-là, la pertinence géopolitique de l'expansion européenne d'outre-mer est dévenue très évidente.

Le Portugal établit ainsi en 1415 sa première tête de pont en Afrique, mais c'est encore en Méditerranée: il s'agit de la ville de Ceuta au Maroc, qu'il perdra par la suite à l'avantage de l'Espagne. Ensuite, les Portugais traversent l'Atlantique oriental, et commencent à contourner par voie maritime le continent noir. Ils abordent à Madère en 1417, aux Açores en 1431, au Cap Vert en 1445; ils atteignent l'embouchure du fleuve Congo en 1485, arrivent au Cap de Bonne Espérance en 1487 et, enfin, débarquent à Calicut (Kalikat/Kojikode) sur la côte sud-occidentale de la péninsule indienne. Ce n'est qu'après avoir ouvert la route des Indes que les Portugais se donnent de solides possessions coloniales le long de cette voie. Elles sont de véritables points d'appui stables pour garantir la libre circulation sur cette grande voie maritime. Ainsi, après Madère, les Açores, le Cap Vert et la Guinée, qui, de concert avec la métropole portugaise, formaient un système en soi, se sont ajoutées des colonies lointaines comme le Mozanbique (1506-07), la ville de Goa en Inde (1510) et l'Angola (1517).

Après s'être assuré de tous ces points d'appui et territoires, les Portugais complètent leur réseau de relais sur le chemin de la Chine en conquérant la partie orientale de l'île indonésienne de Timor en 1520 et en s'installant à Macao en 1553. Les Hollandais les empêchent de prendre l'ensemble de l'archipel. L'accès aux voies maritimes vers l'Orient est consolidé par la prise de possession de la côte occidentale de l'Atlantique, c'est-à-dire le Brésil, où le Portugal installe son premier point d'appui en 1526. Il achève la conquête du pays en 1680, après en avoir chassé les Hollandais.

L'Espagne évite dès lors toute tentative sur la route des Indes, déjà contrôlée par les Portugais. C'est cet état de choses qui motive la décision de la Reine Isabelle d'appuyer le projet de Colomb de trouver une autre route vers les Indes, en partant de l'Ouest au lieu de se diriger directement vers l'Est. Colomb n'a jamais atteint les Indes, mais, en revanche, il a découvert un autre continent, l'Amérique, qui s'est vite révélée très riche. L'Espagne s'est donc étendue à ce nouveau continent et en a occupé la moitié.

La découverte de l'Amérique réveille l'intérêt de l'Angleterre et de la France qui, contrairement à l'Espagne qui se projette sur la partie centrale et méridionale de ce double continent, tentent de s'emparer de sa partie septentrionale, à l'exception d'une brève parenthèse constituée par une tentative française de s'installer au Brésil entre 1555 et 1567. Anglais et Français commencent par n'assurer qu'une simple présence commerciale puis se taillent des domaines ouverts à la colonisation. Pour prospecter ce continent, les Anglais envoient en Amérique du Nord l'Italien Sebastiano Caboto (John Cabot) entre 1497 et 1498. Les Français envoient un autre Italien, Verrazzano en 1524, puis un des leurs, Cartier, en 1534. Mais toutes ces tentatives françaises et anglaises ne sont encore que des expédients: elles n'indiquent pas une ligne géopolitique spécifique et bien définie.

Le pouvoir naval anglais trouve ses origines dans les opérations conduites par l'ex-corsaire Sir Francis Drake entre 1572 et 1577. Ensuite, en 1584, Sir Walter Raleigh fonde la colonie de la Virginie, premier foyer de la future Nouvelle-Angleterre. Enfin, à partir de 1600, l'Angleterre se projette au-délà de l'Atlantique Sud et de l'Océan Indien et commence son expansion aux Indes, affrontant d'abord les Portugais, puis les Français.

Pendant une brève période de quelques décennies, le sea power anglais connaît une éclipse, causée par l'expansion outre-mer de la Hollande, qui venait d'arracher son indépendance à l'Espagne.

Les Hollandais, après l'expédition de Willem Barents dans les régions polaires, dans l'intention de trouver un passage maritime par le Nord pour atteindre la Chine, et après une guerre contre l'Angleterre au XVIIième siècle, prennent la même route que les Portugais vers les Indes, s'installent en Indonésie à partir de 1602, chassent les Portugais de Ceylan en 1609, et commencent à coloniser l'Afrique du Sud à partir de 1652. Les Boeren (Boers), terme signifiant “paysans”, sont donc les premiers habitants du pays, car ils s'y installent avant toutes les populations noires-africaines d'aujourd'hui. Toutefois les Hollandais ne renoncent pas à l'Amérique: en 1626, ils acquièrent l'île de Manhattan qu'ils achètent aux Ongwehonwe (les Iroquois) et lui donnent le nom de Nieuw Amsterdam. Les Anglais, en s'en emparant, lui donneront le nom de New York. Enfin, les Hollandais tentent de s'installer entre 1624 et 1664 dans le Nord-Est du Brésil.

Au cours de la seconde moitié du XVIIième siècle, la puissance navale anglaise renaît et la puissance navale française se forme. Toutes deux vont s'affronter. Tant la France que l'Angleterre tenteront une double expansion, vers l'Asie et vers l'Amérique du Nord.

La France en particulier tente de consolider ses possessions canadiennes, à partir de 1603. Ensuite, elle projette ses énergies vers l'Océan Indien, prend le contrôle de Madagascar entre 1643 et 1672, s'empare de l'île de la Réunion en 1654, afin de pénétrer dans le sub-continent indien. Toutefois tant l'Inde que le Canada lui échapperont, en dépit de l'acquisition de la Louisiane en 1682, qui soudait le territoire français d'Amérique du Nord, depuis la Baie de Hudson jusqu'au Golfe du Mexique. La France a dû céder le pas à l'Angleterre qui impose sa suprématie.

Après ce double échec français, l'histoire sera marquée, aux XVIIIième et XIXième siècles par l'expansion maritime de l'Angleterre et par la création de son “empire global”, basé sur le sea power. Comme l'empire britannique était fondé sur le pouvoir naval, son Kernraum n'est pas constitué du Heartland, mais par la maîtrise d'une masse océanique, l'Océan Indien, contre-partie maritime du “cœur du monde” continental.

Guido GIANNETTINI.

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De vele gezichten van het Belgische fascisme

De vele gezichten van het Belgische fascisme

22-08-2006 - Bret Stephens -
Brussels journal - Gevonden op:
http://vl.altermedia.info

Hierna volgt een Nederlandse vertaling van een opinie-artikel van Bret Stephens in The Wall Street Journal van 22 augustus. Het Engelstalige orgineel kunt u zonder abonnement nog tot 29 augustus via deze link lezen.

De vele gezichten van het Belgische fascisme

België is de geboorteplaats van René Magritte. Daarom is het wellicht niet verwonderlijk dat in de politiek zelfs het fascisme er surrealistisch is.

Neem nu de Belgische socialisten, de Vlaamse of de Waalse. Het kenmerk van bijna elke Europese socialistische partij is al lange tijd de vijandigheid tegen religie. De jongste jaren heeft België’s regerende socialistisch-liberale coalitie de katholieken op stang gejaagd door het legaliseren van het homohuwelijk en euthanasie, het bannen van kruisbeelden uit overheidsgebouwen en het afschaffen van het traditionele Te Deum die vroeger door de regering werd gehouden ter nagedachtenis van de kroning van Leopold I, de eerste koning der Belgen. Maar dan begonnen de socialisten de ongeveer half miljoen moslims op te merken in België. Zoals Joël Rubinfield van de Brusselse denktankt Atlantis Institute opmerkt, bestaat de helft van de 26 leden tellende socialistische fractie in het 75-koppige parlement van de stad uit moslims. In de gemeente Molenbeek heeft de socialistische burgemeester Philippe Moureaux voor halal-maaltijden gezorgd in alle scholen; politiemensen mogen tijdens de Ramadan niet eten of drinken op straat. De socialistische partij was ook, onwaarschijnlijk, de belangrijkste tegenstander van een wet die het ontkennen van de Armeense genocide strafbaar zou maken. Ook dit is een product van de groeiende alliantie tussen moslims en socialisten, net zoals de routinematige afkeuringen van de partij aan het adres van Israël.

Neem nu het Vlaams Belang (Flemish Interest), de secessionistische Vlaamse partij, voorheen bekend als het Vlaams Blok, tot een gerechtelijke uitspraak de partij buiten de wet stelde in 2004. Het Blok heeft historische banden met nazi-collaborateurs. Eén van de stichtende leden van de partij is Karel Dillen, die in 1951 een Frans essay dat de Holocaust ontkent (mogelijks de enige Franse tekst waarvoor een lid van het Vlaams Blok ooit sympathie getoond heeft). Vele jaren lang was de belangrijkste leuze van de partij haar oproep om immigranten die weigerden om zich aan te passen, onder dwang te deporteren. De partij maakte ook geen geheim van haar banden met andere extreem-rechtse Europese partijen, zoals het Front National van Jean-Marie Le Pen in Frankrijk.

Maar dat is aan het veranderen. Jongere partijleiders realiseerden zich dat hun anti-semitische trekjes vergif waren, en begonnen pro-Israëlische standpunten te vertolken. De harde standpunten van de partij over criminaliteit en moslims begonnen een aanzienlijk deel van de Joodse stemmen aan te trekken, in het bijzonder bij de orthodoxe Antwerpse Joden, die zich steeds kwetsbaarder begonnen te voelen tegenover de vijandige moslimgemeenschap in de stad. Vandaag is Vlaams Belang de grootste partij van het land.

En dan is er het eigenlijke beleid van het land. In april waren de Belgen geschokt door de moord op een tiener, Joe Van Holsbeeck, die door twee zigeuners neergestoken werd in het Brusselse centraal station tijdens de avondspits, terwijl tientallen voorbijgangers toekeken (blijkbaar wilden de moordenaars zijn MP3-speler).

Te midden van een groeiend besef van wetteloosheid - het aantal moorden per inwoner ligt in België met 9,1 per 100.000 dubbel zo hoog als in de VS - werd de moord een aanleiding tot een nationaal gewetensonderzoek. Toen Jean-Marie Dedecker, een senator van de liberale partij, in een opiniestuk schreef dat “politiemensen de andere kant opkijken om te vermijden dat men hen van racisme beschuldigt”, werd hij teruggefloten door eerste minister Guy Verhofstadt wegens het “aansporen tot vijandigheid”.

En dan is er ook het merkwaardige geval van journalist Paul Belien, die hoofdredacteur is van The Brussels Journal, een pro-Amerikaanse, euroskeptische, anti-islamistische weblog. In februari was de blog één van de weinige nieuwsbronnen die de beruchte Deense cartoons van de profeet Mohammed, wat twee miljoen unieke bezoekers opleverde. Het leidde ook tot een buitengewoon onderzoek van het Vlaamse weekblad Knack. Opmerkend dat de blog van Belien geciteerd was door Midden-Oosten-kenner Daniel Pipes, beschreef Knack die connectie als “geen toeval”, maar eerder “een bewuste provocatie door de neocons”, waarvan het uiteindelijke doel was om Amerikanen en Europeanen te laten geloven dat “alle moslims gewelddadig en gevaarlijk zijn, waarna het conflict in Palestina, Iran en Syrië echt van start kan gaan”.

Maar dat was nog niets vergeleken met de reactie die Belien uitlokte met een artikel na de moord op Van Holsbeeck, waarin hij de moordenaars beschreef als “roofdieren” en België opriep om het bezit van zelfverdedigingswapens uit het strafrecht te halen (hij had vooral pepperspray in gedachten). Twee weken na de publicatie van het artikel ontving Belien een brief van het Centrum voor Gelijke Kansen en voor Racismebestrijding, een organisatie in dienst van de overheid die als taak heeft om “slachtoffers van discriminatie bij te staan” en “het grote publiek bewust te maken van anti-discriminatie”. (België heeft één van de strengste antidiscriminatieregimes ter wereld). Het artikel van Belien kwam volgens het CGKR neer op “aanzetten tot geweld”, en hij kreeg het bevel om het artikel te verwijderen van zijn blog op straffe van vervolging door de staat. Hij stemde toe. Intussen kreeg hij naar eigen zeggen emails met beelden van verbrande lichamen en boodschappen met “dit is wat er met u zal gebeuren”.

Belien werd sindsdien ondervraagd door de politie wegens het verstrekken van thuisonderwijs aan zijn vijf kinderen, waarvan er intussen vier aan de universiteit studeren of al afgestudeerd zijn. Een deel van Belien’s probleem is ongetwijfeld dat zijn vrouw parlementslid is voor Vlaams Belang. Maar wat haar politieke strekking ook is, Belien zelf is geen lid van de partij, en niets in The Brussels Journal suggereert dat het een partijpublicatie is. Zijn belangrijkste misdaad lijkt te zijn dat hij voor een Engelstalig publiek de minder bekende charmes van de Belgische staat heeft blootgelegd.

Intussen winnen de echte fascisten in België aan kracht, en zij worden grotendeels beschermd tegen de anti-racismewetgeving van het land. In de Brusselse Imam Reza-moskee herdacht een geestelijke de zeventiende verjaardag van het overlijden van Ayatollah Khomeini: “De vijand kan het licht van de Islamitische Revolutie niet doven”. En in Molenbeek publiceerde de krant het Volk een studie over de plaatselijke moslimbevolking. Redacteur Gunther Vanpraet beschreef de gemeente als “een kweekvijver voor duizenden kandidaten voor de jihad”.

De Belgische regering kan ervoor kiezen om er geen aandacht aan te besteden. Maar zoals Magritte zou gezegd hebben: ceci n’est pas une pipe.

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mercredi, 18 avril 2007

O Tintinofilo - Tintin em Portugal

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O Tintinofilo

Tintin em Portugal

Noticias e factos a obra de Hergé

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J. Parvulesco : Poutine et l'Eurasie

Jean Parvulesco
VLADIMIR POUTINE ET L’EURASIE
Préface

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En ces tumultueux débuts de l’année 2004, des événements absolument décisifs se manifestent, avec force, à l'abri de leurs propres dissimulations à l'oeuvre, qui sembleraient chargées d'en obturer, d'en atténuer la véritable importance, le caractère certain d'une mise en convergence tragique, engagée dans la direction d'un reversement final des temps et du sens actuel de l'histoire du monde à sa fin. Car il est désormais chose parfaitement acquise qu'à présent nous allons inéluctablement vers «la fin d'un monde», expression empruntée à René Guénon.
   Bien sûr, les actuelles gesticulations paranoïaques de ce que Bill Clinton avait appelé la «Superpuissance Planétaire des Etats-Unis», engagée comme celle-ci se trouve dans son incroyable entreprise d'ingérence - dans les termes d'un conflit armé de dimensions, d'implications planétaires - au Moyen-Orient, sous le prétexte d'une mise au pas définitive de l'Irak, et de la liquidation du régime national-révolutionnaire de Saddam Hussein hier encore au pouvoir à Bagdad, captivent pour le moment tout l'horizon de l'actualité en cours, mobilisent exclusivement notre attention (à très grand tort d'ailleurs, ainsi qu'on s'en apercevra au cours du bref texte présent, qui est aussi autre chose qu'une simple préface).
   Tentative d'ingérence des Etats-Unis au Moyen-Orient qui n'est de toutes les façons que la reprise, la répétition, à un niveau autrement supérieur, de leur précédente entreprise d'ingérence directe dans l'ancienne Yougoslavie - en Bosnie, au Kosovo, en Macédoine, en Serbie même - ayant finalement abouti à la mainmise politico-stratégique totale des Etats-Unis sur l'ensemble du Sud-Est du continent européen, avec l'Albanie comme base de contrôle et de manoeuvre arrière.
   Cependant, contrairement à certaines apparences fallacieuses, le véritable centre de gravité de l'actuelle situation politique planétaire ne se trouve pas au Moyen-Orient, et ne concerne que d'une manière toute relative les séquelles de l'offensive des Etats-Unis contre l'Irak, et cela même en ce qui concerne les raisons occultes et même plus qu'occultes de cet assaut aux buts avoués de dévastation totale. Le véritable centre de gravité de l'actuelle politique planétaire dans son ensemble, se trouve, en réalité, en Europe, et concerne les actuels efforts d'intégration impériale européenne autour du Pôle Carolingien franco-allemand et des relations ultérieures que celui-ci entend entamer d'urgence, et approfondir en termes de destin - dans les termes mêmes du «plus grand destin», historique et suprahistorique - avec la «Nouvelle Russie» de Vladimir Poutine : en réalité, c'est le projet encore relativement confidentiel, en cours de réalisation, de l'axe transcontinental Paris-Berlin-Moscou qui marque l'avancée réellement décisive des changements révolutionnaires actuels à l'échelle européenne grand-continentale de dimension et de prédestination impériale eurasiatique.
   Cependant l’actuelle grande politique européenne est - et ne saurait absolument pas ne pas l'être - une politique fondamentalement conspirative. Il ne faut surtout pas avoir peur des mots. Une politique fondamentalement conspirative parce que tout l’ensemble de ses options opératives majeures se passe dans l'ombre, essentiellement dans l'ombre, protégé par des dispositifs spéciaux de diversion stratégique et de désinformation sous contrôle, visant non pas tellement à détourner l'attention des Etats-Unis sur ce qui est en train de se passer à l’heure présente en Europe - rien ne saurait vraiment rester caché devant la surveillance permanente des services de renseignements politico-stratégiques de Washington - mais pour que, dans la mesure du possible, les apparences immédiates de la marche des choses en cours s'en trouvent maintenues en marge, désubstantialisées, déportées loin de la véritable réalité, de la portée décisive du processus de l'intégration impériale européenne en cours. Une fausse réalité de rechange remplace en permanence la véritable réalité en action, le devenir politique dans ses dimensions immédiatement révolutionnaires, fausse réalité dont il faut savoir qu'elle se trouve émasculée à dessein, subversivement poussée en avant pour qu'elle fasse diversion, dédramatise, désarme les alertes par trop proches du dessous des choses. De manière à ce que la réalité révolutionnaire impériale européenne ne risque pas de passer pour une provocation abrupte à l'égard de la «ligne générale» des intérêts vitaux des Etats-Unis ; et aussi pour que ceux-ci ne parviennent quand même pas à tout saisir du processus d'intégration impériale européenne grand-continentale qui, souterrainement, se poursuit d'une manière inéluctable. Qui va de l'avant, malgré les empêchements de la stratégie négative américaine engagée à contrer, dans l'ombre, la succession des grandes opérations politiques planifiées conjointement par Paris, Berlin, Moscou et, aussi, par New Delhi et Tokyo, en vue d'un seul et même objectif politico-stratégique final, qui est celui de l'affirmation impériale de la plus Grande Europe continentale de dimensions «euroasiatiques», de l'affirmation révolutionnaire du grand «Empire Eurasiatique de la Fin» .
   Même si Jacques Chirac a quand même cru devoir parler, en cette occurrence, d'un «Pacte Refondateur» du traité franco-allemand de Gaulle-Adenauer de 1963, les célébrations officielles de celui-ci, qui ont eu lieu à Versailles à la fin janvier 2003, n'ont pourtant pas laissé surprendre ce qui se cachait derrière : à savoir, la mise en branle du processus souterrain d'intégration politique de la France et de l'Allemagne, de manière à ce que, à terme, on arrive à ce que Alexandre Douguine appelait, dans un éditorial retentissant, depuis Moscou, l’ «Empire Franco-Allemand». «Vive l'Empire Franco-Allemand» avait-il intitulé son éditorial véritablement révolutionnaire, aussi décisif que visionnaire, et qui restera comme tel dans l'histoire de la plus Grande Europe à venir.
   Car il s'agit d'un «Empire Franco-Allemand» qui doit constituer le pôle historiquement fondationnel de l' «Imperium Ultimum» grand-continental eurasiatique, son «Pole Ouest» , l’autre pôle, le «Pôle Est» devant être constitué par la Russie et, derrière la Russie, par l’Inde et le Japon : quinze jours après la reconnaissance formelle, à Versailles, du «Pacte Refondateur» franco-allemand, le Président Vladimir Poutine se rendait en visite officielle d'Etat à Paris, alors que le premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, se rendait, au même moment, à New Delhi, où il poursuivait des entretiens politico-stratégiques confidentiels avec le Premier ministre indien, Adel Bihari Vajpayee. Et l'on serait peut-être en droit de considérer que les entretiens à New Delhi de Jean-Pierre Raffarin avec Atal Bihari Vajpayee avaient été préparés lors de la récente visite officielle de plusieurs jours à Paris du Vice-Premier ministre indien, L. K. Advani, représentant, au sein du gouvernement de l'Union Indienne, de l'aile dure, révolutionnaire, du parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP). Pour ceux qui savent, l'histoire, la «grande histoire», tout en faisant semblant de se passer au grand jour, ne développe jamais la tragique spirale de sa marche que dans les coulisses, dans l'ombre profonde de derrière ce que l'on laisse apercevoir à ceux qui «n'en sont pas».
   De toutes les façons, une chose est absolument certaine : ce qui à présent se trouve ainsi mis en marche, désormais ne s'arrêtera plus. Dans le secret, ou pas.
   Le moment est donc venu, néanmoins, pour que l'on ne dissimule plus la réalité encore voilée d'une situation de fait sans issue autre que celle d'une conflagration planétaire totale : si la plus Grande Europe continentale, «eurasiatique», est faite, qui, aujourd'hui, conspirativement, est très précisément en train d'être faite, les Etats-Unis s'en retrouveraient relégués, de par cela même, dans la situation d'une puissance de deuxième, voire même de troisième rang. Il apparaît donc comme tout à fait évident que le but politico-stratégique planétaire suprême des Etats-Unis ne saurait être que celui de s'opposer par tous les moyens à l'avênement de l’ «Empire Européen» grand-continental de la fin. Et réellement par tous les moyens, y inclus celui d'une guerre préventive - d'une guerre nucléaire-éclair - des Etats-Unis contre l'Empire Européen. C'est ce que les responsables politiques européens, ceux qui détiennent entre leurs mains les futures destinées de la plus Grande Europe, se doivent d'avoir en permanence à l'esprit. Car c'est bien là le dernier mot, la pierre d'achoppement et la suprême épreuve. L'épreuve du feu.
   On atteint là à une situation de rupture permanente. Et c'est précisément ce qui, dans ce contexte de «limite ultime», instable, essentiellement équivoque et tragique, expliquera les conditions conspiratives dans lequelles le processus impérial européen grand-continental se trouve actuellement entamé et poursuivi derrière la façade des apparences désinformatives et engagées dans la dialectique agissante d'une stratégie de diversion permanente, façade qui est celle de la situation visible des choses que l'on s'efforce de maintenir, à dessein, sous un jour singulièrement décevant, comme piétinant indéfiniment sur place, perdue d’indécision et de faiblesse, dépourvue de toute chance d’«arriver à son but» . Désinformer, donc.
   Alors que la situation invisible se trouve être tout le contraire de celle que montrent ses apparences stratégiquement trafiquées, dissimulantes, le projet - par exemple - de l'axe Paris-Berlin-Moscou étant, à l'heure présente, pratiquement en état d'aboutir. Or l'axe Paris-Berlin-Moscou représente notre bataille décisive.
   Car, pour un certain temps encore, la grande politique européenne continentale devra donc être conduite comme une politique à deux identités, à deux niveaux antagonistes de visibilité, une politique essentiellement conspirative, une politique à la fois visible et invisible. Une fausse politique visible, et une réalité révolutionnaire en action, invisible.
   Et c'est bien ici que va se laisser surprendre - ainsi que je n'ai pas cessé de le dire moi-même, depuis longtemps déjà - l'extraordinaire importance révolutionnaire directe des chaînes activistes - et depuis quelque temps, suractivées - européennes grand-continentales constituées par les «groupes géopolitiques», dont la mission avait été - et l'est toujours - celle de veiller au développement ininterrompu d'une certaine prise de conscience impériale géopolitique national-révolutionnaire au sein des pays de la plus Grande Europe, mouvance agissant, déjà, au-delà des clivages nationaux, dans une perspective de plus en plus impériale, mouvance décisive, mouvance porteuse de la «grande histoire» dans sa marche souterraine.
   Ainsi, dans le présent ouvrage, qui est un livre singulièrement dangereux, à ne surtout pas mettre entre toutes les mains, je n'ai moi-même rien fait d'autre que de témoigner en continuité de la marche en avant, des développements conséquents d'une certaine conscience impériale révolutionnaire grand-européenne. Etape par étape. En accompagnant ainsi son propre cours, et le plus souvent en le devançant, et de beaucoup : ce n'est pas un travail analytique suivi que j'ai entrepris de faire là, mais un travail fondamentalement visionnaire, dont l'horizon propre se situait dans l'histoire de l'au-delà de la fin de l'histoire.
   Le premier article repris dans le présent ouvrage, intitulé La doctrine géopolitique de l'URSS et le «Projet Océanique Fondamental» de l'amiral G.S. Gorchkov, était paru en février 1977, et le dernier, intitulé Vladimir Poutine dans la perspective eschatologique de la «Troisième Rome» . L' «homme du Kremlin, l'homme des batailles finales, en février 2003. De l'un à l'autre, le processus de la naissance et des développements révolutionnaires de l'actuelle conscience politique grand-continentale européenne s'y trouve suivi à la trace sur un quart de siècle et plus : chaque chapitre de ce livre marque une étape ascendante de la nouvelle conscience révolutionnaire supra-nationale de visée impériale, secrètement eschatologique, dont ce livre se situe en avant-garde.
   Et cela très précisément à mesure que l’évolution des événements visibles et invisibles de l'histoire mondiale en cours se trouvait elle-même de plus en plus engagée dans une dialectique de convergence impériale, suivant l'émergence progressive du concept d'un nouveau «grand destin» révolutionnaire final devant intégrer I'ensemble géopolitique de ce que nous appelons l’ «Empire Eurasiatique de la Fin» .
   Or, dans les faits, ce concept agissant d'un nouveau «grand destin» impérial européen répondait lui-même à l'émergence prévue de la «Nouvelle Russie» dans le cours de l'actuelle histoire européenne du monde : une «nouvelle Russie» considérée, donc, comme l'agent révolutionnaire prédestiné des changements d'ordre abyssal qui allaient devoir s'y produire à terme. L'appel de l'histoire, retentissant depuis les profondeurs, l'a emporté sur le sommeil dogmatique de la Russie empêchée d'être. Et la «Nouvelle Russie» elle-même apparaissant - mais n'est-ce pas plutot réapparaissant qu'il faudrait dire - dans le cours de l'histoire actuelle à travers l'avènement providentiel de l’ «homme prédestiné», du «concept absolu» Vladimir Poutine, incarnant la «Nouvelle Russie» et tout ce que signifie celle-ci par rapport aux changements immenses déjà en cours où à venir dans l'histoire du monde happée par le vertige de sa propre destination finale.
   Ainsi l'ensemble de textes constituant le présent ouvrage représente-il le cheminement intérieur de la spirale d'une prise de conscience géopolitique impériale grand-continentale qui devait - d'avance, et très nécessairement - aboutir aux conclusions finales qui sont actuellement, ici, les siennes. Et, comme tel, le présent ouvrage se doit d'être reconnu comme un livre de combat total, montrant quels sont les chemins actuels de toute prise de conscience géopolitique impériale grand-continentale. En même temps, au-delà des chemins de l'évolution intime d'une certaine conscience géopolitique finale, on pourra y trouver le secret agissant, le secret vivant de l'expérience spirituelle de pointe, qui est celle de l'illumination dialectique s'attachant à l'apparition de cette conscience même, expérience spirituelle de pointe que l'on peut tenir pour une libération, pour une délivrance, pour une prise de pouvoir secrète.
   La grande géopolitique, la «géopolitique transcendantale» est, en effet, une mystique révolutionnaire en action, qui doit aboutir au pouvoir absolu de la conscience sur la politique et, au-delà de la politique, sur la «grande histoire» elle-même, parce que la conscience géopolitique finale s'identifie, à présent, à la marche de la «grande histoire» vers sa conclusion impériale ultime, eschatologique, conclusion qui se situe dans l'histoire d'au-delà de la fin de l'histoire.
   «Maintenant, d’autres temps viennent». Dans la perspective déjà entrouverte devant nous de cette histoire d’au-delà de la fin de l’histoire, l’échelle de l’importance des problèmes politico-historiques change totalement. Là, le double objectif de limite ultime de la « Nouvelle Russie» apparaît comme étant celui de la libération de Constantinople et de la délivrance de la Sainte-Sophie, ainsi que celui de l'établissement d'une relation fondationnelle à la fois nouvelle et extraordinairement ancienne avec l'Inde et, derrière l'Inde, avec le Thibet, la Corée et le Japon. «La Russie, dit Alexandre Douguine, est le pont de l’Europe vers l'Inde».
   A son cousin Nicolas II, qu'il appelait l' «Empereur du Pacifique», Guillaume II n'écrivait-il pas que l'appartenance de la Corée à la sphère d'influence directe de la Russie constituait un fait d'évidence, incontestable ? Nicolas II n'était-il pas ardemment obsédé par l'intervention en profondeur, par la présence effective de la Russie au Thibet et en Inde ? N'y avait-il pas entrepris, suivant les conseils de Badmaieff, des grandes opérations secrètes en direction du Thibet et de l'Inde ? De son côté, Vladimir Poutine, en épousant mystiquement la cause abyssale de la Russie totale, en veillant personnellement sur le régime de la canonisation pravoslavnique de la Famille Impériale bestialement massacrée par le communisme soviétique, n'avait-il pas fait sien l'ensemble des missions eschatologiques de la «Sainte Russie» ? N'a-t-il pas fait participer directement l'Eglise Orthodoxe à la gérance de la grande politique actuelle de la Russie, en réintroduisant, ainsi, le sacré dans la marche de la Russie vers son destin renouvelé, vers ses grandes missions suprahistoriques à venir ? Ne confesse-t-il pas, ouvertement, sa propre foi chrétienne, le feu de la foi qui n'a pas cessé de l'habiter depuis son enfance, ravivé par sa visite à Jérusalem ? N'a-t-il pas des liens occultes, mais suivis, avec Rome ?
   Ainsi les actuelles retrouvailles nuptiales de la Russie et de l'Europe vont-elles devoir imposer le retour du sacré vivant au sein de la communauté impériale grand-continentale. Ce qui, du coup, va déplacer à nouveau, et définitivement, le centre de gravité spirituel du «Grand Continent», depuis les positions matérialistes de la conspiration trotskiste soutenant les social-démocraties - finalement chassées du pouvoir, partout en Europe - jusqu'à l'horizon d'une histoire encore une fois ouverte à l'intervention - aux interventions - du surnaturel. Ainsi s'annonce l'avènement des temps ensoleillés d'un nouveau grand retour révolutionnaire à l'être, et l'abandon salvateur des dominations subversives du non-être. Vladimir Poutine et l' «Empire Eurasiatique», c'est l'être et le retour de l'être. L'ensoleillement au-delà de la fin. Ce jour viendra.
   Mais il faudrait peut-être que l'on revienne sur un certain point. En effet, on n'a pas manqué de me reprocher assez vivement le fait d'avoir produit, dans le présent livre, une longue série d'articles se suivant dans le temps, sur des années, plutôt que d'en présenter quelque chose comme la synthèse finale de la matière proposée par l’ensemble de ceux-ci ; leur intégration, donc, dans un ouvrage qui en eût livré une image unitaire, concentrée, globale. Un livre de synthèse plutôt que cette longue succession d’articles. Mais ç’eut été, alors, procéder d’une manière tout à fait opposée à ce que je voulais vraiment faire ressortir de mon approche du sujet traité, à savoir l'avènement à l'ordre du jour du concept à la fois politico-historique et suprahistorique, «transcendantal», de l' «Empire Eurasiatique de la fin» et des relations prédestinées de celui-ci avec le président Vladimir Poutine. La montée d'une pensée géopolitique saisie dans son propre devenir.
   Car, si, en dernière analyse, la géopolitique est une gnose, ainsi que, désormais, nous sommes déjà quelques-uns à en être profondément persuadés, ce qui importerait alors ce serait de pouvoir révéler aussi le processus même de la naissance gnostique, de l'avènement au jour de la conscience géopolitique finale, accomplie. Surprendre, donc, le processus initiatique de la conscience géopolitique en train de s'élever d'elle-même à l'occident suprême de sa propre identité finale, définitive. En fait, si la naissance à elle-même de la conscience géopolitique ultime reproduit l'héroïque montée de la spirale initiatique vers ce qui l'attire dans les hauteurs, il est certain que cette montée elle-même se doit d'être montrée, ici, au moins autant que la prise de conscience ultime à laquelle celle-ci entend finalement aboutir. Non seulement son aboutissement, mais son cheminement aussi.
   Or, surprendre le processus de la montée initiatique en marche vers son accomplissement ultime - le parcours géopolitique ultime, en l'occurrence, de celle-ci vers le concept de l’«Empire Eurasiatique de la Fin» - n'est en réalité pas autre chose que suivre son cheminement à travers la série d'articles dont la succession aura constitué, dans le temps, cette montée même : il y a là l'explication entière du choix de la structure d'exposition que j'ai cru devoir imposer au présent ouvrage. Une simple suite d'articles ? Peut-être. Mais, au-delà de cela, il y a, aussi, autre chose. Une suite d'articles, embrasée par le feu d'une «conscience ultime».
   L'aura-t-on compris ? C'est le témoignage vécu concernant l'expérience en marche d'une conscience géopolitique en train de s'accomplir qui constitue lui-même cette conscience, dont l'accomplissement va pourtant au-delà de l'expérience qui l'aura véhiculé, parce qu'il en est lui-même l'assomption conceptuelle et, au-delà de celle-ci, ce qui doit finir par le porter à l'action révolutionnaire immédiate, à l' «action directe».
   Et la conclusion de tout cela va donc apparaître, je crois, comme de par elle-même : tel qu'il est, le présent ouvrage n'a pas d'autre ambition que celle qui entend en faire l'outil contre-stratégique décisif d'un combat total, du combat impérial final des nôtres.
   Le vécu révolutionnaire secret de la géopolitique fonde en devançant le devenir de la plus grande histoire en cours, son ministère occulte n'est pas du tout, ainsi qu'on pourrait le croire, celui d'accompagner en tentant d'expliquer la marche en avant de l'histoire : au contraire, c'est la géopolitique en tant qu'expérience gnostique abyssale de l'histoire qui en pose les buts ultimes, et tend en avant les ultimes raisons eschatologiques en action.
   La grille successionnelle des articles de combat politico-révolutionnaires de pointe, caillebotis mobilisé à l'oeuvre jour après jour, qui constitue la substance même du présent ouvrage, est là pour témoigner, sur un quart de siècle, du fait que la conscience géopolitique d'avant-garde n'a pas fini de précéder le devenir révolutionnaire de l'histoire en cours ; que, en fait, l'histoire en marche ne cesse de suivre l'émergence visionnaire d'une certaine conscience géopolitique, dont, finalement, les fondations occultes se révélent ainsi comme étant d'une nature providentielle. C'est précisément ce que, dans la correspondance intérieure, hautement confidentielle, de la Société de Jésus, on appelait, au XVIIIème siècle, le «dessein secret de l'Empereur» . Non pas de l'Empereur de Vienne, mais de l' «Empereur des cieux» . Or là, tout est dit.
   L'action géopolitique participe donc d'une double nature qui lui est propre : elle véhicule l'inspiration providentielle directe de l'histoire, de la plus grande histoire, et conduit ainsi, en même temps, secrètement, les développements politico-historiques de l'histoire dans sa marche en avant immédiate.
   Aussi, dans un certain sens, c'est bien la somme en mouvement des articles circonstanciels rassemblés dans le présent ouvrage qui aura fait l'histoire du monde actuellement en marche et déjà si proche de sa fin ; et cela qu'on le sache ou pas.
   Autant de pas en avant vers la prise de conscience révolutionnaire devant mener à la constitution de la «Forteresse Grand-Européenne» appelée à faire face à l'encerclement politico-militaire en cours d'installation par les Etats-Unis engagés dans leur politique d'emprise planétaire finale, «Forteresse Grand-Européenne» prévue, aussi, pour déstabiliser, pour neutraliser les nouvelles directions politico-historiques d'un monde qui approche, subversivement, et d'une manière de plus en plus accélérée, de la «crise planétaire finale» envisagée par les desseins secrets de l' «Anti-Empire» actuellement déjà en place à Washington. «Forteresse Grand Européenne» dont le centre de gravité contre-stratégique planétaire se trouve souterrainement mobilisé par la «Nouvelle Russie» de Vladimir Poutine, dont la prédestination impériale et eschatologique finale changera bientôt la face du monde et de l'histoire. En effet, on peut le prédire tout changera, et définitivement.

Jean Parvulesco

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Russie: arrière-cour de l'Europe ou avant-garde de l'Eurasie

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Russie: arrière-cour de l'Europe ou avant-garde de l'Eurasie?

 

Wladimir WIEDEMANN

 

Intervention lors de la “Freideutsche Sommeruniversität”, août 1995

Lorsque nous évoquons la notion d'Empire, nous devons nous rappeler que ce concept, au sens classique, se manifeste sous deux formes historiques légitimées: une forme occidentale (ou “romaine occidentale”) et une forme orientale (ou “romaine orientale”, byzantine). Ainsi, l'idée authentique d'Empire est liée indubitablement à une perspective téléologique: la réunifica­tion finale de deux parties provisoirement séparées d'un Empire originel. Du moins sur le plan des principes. Car il est bien évident que cette “réunification de l'Empire” ne peut se réduire au niveau d'accords politiques purement formels dans l'esprit d'une diplomatie utilitaire et profane. Néanmoins, ce problème peut et doit être discuté par les deux parties concernées au ni­veau d'une idéologie impériale actualisée voire d'une théologie impériale. Mais qu'en est-il de ces deux parties?

La dernière héritière des traditions impériales romaines-occidentales a été la Germanie, tandis que la dernière héritière des traditions romaines-orientales ou byzantines a été la Russie. Comme le philosophe allemand Reinhold Oberlercher le re­marque très justement, les Allemands et les Russes sont les deux seuls peuples d'Europe capables de porter à bout de bras de véritables grandes puissances politiques. Dans son ouvrage Lehre vom Gemeinwesen, il écrit: «En tant qu'Empire (Reich) porté par les tribus de souche germanique, la forme politique propre du peuple allemand a pour mission de constituer un Reich englobant tous les peuples germaniques, lequel devra, de concert avec l'Empire des peuples russes (Grands-Russes, Petits-Russiens et Biélorusses), constituer un Axe de sécurité nord-asiatique et établir l'ordre sur la plus grande masse continentale du monde» (1).

Permettez-moi d'étudier plus en détail les thèmes de l'idée impériale en son stade actuel et de la politique impériale de la Russie. L'effondrement de l'Etat communiste a conduit en Russie à un vide idéologique, à la perte de toute orientation géné­rale. Mais on sait pourtant que la nature ne tolère aucun vide. Ainsi, l'antique idée impériale, l'idée d'un Empire religieux-or­thodoxe, dans le contexte d'un nouveau sens historique, doté d'un nouveau contenu social et géopolitique, est en passe de re­naître. De quoi s'agit-il?

Bien évidemment, la Russie nouvelle, post-communiste, n'est plus la vieille Russie féodale, tsariste, avec son servage. Aujourd'hui, il n'y a en Russie ni aristocratie ni classe moyenne. Il y a toutefois des intérêts historiques, objectifs et nationaux bien tangibles: ce sont les intérêts d'une nation qui compte dans le monde, les intérêts d'un peuple porteur d'Etat, et ces inté­rêts sont clairement délimités: il faut du pain pour le peuple, du travail pour tous les citoyens, de l'espace vital, un avenir as­suré. Mais pour concrétiser ces intérêts, il y a un hiatus de taille: la nomenklatura paléo-communiste demeurée au pouvoir jusqu'ici n'avait aucun projet social “créatif” et ne voulait que se remplir les poches avec l'argent volé au peuple et, pire, placer cet argent sur des comptes à l'étranger, dans des banques fiables. En d'autres mots: ce nouveau capitalisme spéculateur montre les crocs en Russie: il est incarné par cette nomenklatura, liée à la caste corrompue et bigarrée des “hommes d'affaire”, et parasite sans vergogne le corps d'une Russie devenue “libérale-démocrate” et dépouillée de toutes ses protec­tions. Ainsi, depuis le début de la perestroïka, un capital de 500 milliards de dollars américains a quitté le pays. Le gouverne­ment Eltsine ne dit pas un mot sur ce “transfert”, mais dès que quelques misérables milliards sont offerts à titre de crédit par la Banque Mondiale, il fait battre tambour et sonner buccins!

Mais le temps est proche où ces crocs mafieux recevront l'uppercut définitif qui les mettra hors d'état de nuire. Ce coup, ce sont les forces intérieures de la Russie qui le porteront et ces forces sont actuellement incarnées par les nouveaux proprié­taires du capital industriel et producteur. Bien entendu, il s'agit ici, en première instance, du complexe militaro-industriel qui se trouvait jusqu'ici, à titre formel sous contrôle étatique. Quelle sera l'intensité du processus de privatisation dans ce domaine? C'est une question de temps et cela dépend aussi des circonstances globales, politiques et économiques, qui détermineront l'histoire prochaine de la Russie. Mais une chose est claire d'ores et déjà: tôt ou tard, le pays générera une classe de véri­tables industriels et c'est à ce moment-là que naîtra la future grande puissance russe.

Je voudrais maintenant parler des fondements géopolitiques, économiques et idéologiques de la grande puissance russe. C'est connu: le bien-être du peuple et la puissance réelle d'un Etat dépend des placements en capital domestique, parce que ces placements garantissent la création de nouveaux emplois et augmente le pouvoir d'achat de la population. Ensuite, il est clair qu'au stade actuel de développement de la production, ce ne sont pas les entreprises moyennes et petites qui s'avèreront capables de générer et de placer de tels capitaux. Seules les très grandes entreprises d'envergure internationale sont en me­sure de le faire, car elles peuvent financer une recherche très coûteuse et une formation de personnel adéquate. Ce sont sur­tout les Américains et les Japonais qui possèdent aujourd'hui des sociétés disposant de telles masses de capitaux et sont ca­pables de faire face dans le jeu de la concurrence planétaire. Ces entreprises sont celles qui créent dans le monde la majeure partie des nouveaux emplois, bien rémunérés.

Les centres principaux de production de haute technologie moderne se concentrent de plus en plus dans les zones autour des grandes métropoles des côtes pacifiques, parce que la base du développement d'une production de ce type, c'est l'accès au commerce planétaire. Aujourd'hui, dans ce domaine, c'est le commerce maritime qui joue le rôle-clef, dont les voies de communication sont contrôlées par la politique militaire américaine dans toutes les zones stratégiquement importantes. C'est en constatant ce centrage sur le Pacifique qu'est née la thèse du “Pacifique comme Méditerranée du XXIième siècle”, c'est-à-dire du Pacifique comme nouvel espace où se développe actuellement la civilisation du progrès technique. Si les choses con­tinuent à se développer dans ce sens, les conséquences en seront fatales pour tous les pays européens; ceux-ci seront con­traints, sur le plan économique, à se soumettre à l'hégémonie américaine dans toutes les questions-clefs de la dynamique de la production moderne et aussi pour tous les mécanismes socio-politiques. Ce sera également le problème de la Russie. Mais ce sera justement le “facteur russe” qui permettra aux autres Européens de prendre une voie alternative, qui permettra de libérer toutes les initiatives russes et européennes des diktats américains. Cette alternative, c'est le “commerce continen­tal”.

Imaginez un instant que les grandes voies de communications du commerce mondial  —ou du moins celles qui relient l'Europe à l'Asie méridionale et à l'Extrême-Orient (surtout l'Inde et la Chine)—  deviennent continentales. Ce serait là un ac­cès direct et alternatif aux grands marchés qui sont déjà prospères aujourd'hui et qui sont potentiellement de longue durée. Cet accès par voie continentale serait d'abord plus rapide et offrirait des avantages non négligeables à certains technologies qui sont en train de se développer. Sur le plan théorique, tout cela semble séduisant, mais, en pratique, l'essentiel demeure ab­sent, c'est-à-dire un système réellement existant de communications transcontinentales.

Pourquoi un tel système de communication n'est-il pas déjà disponible? Parce que la politique extérieure de la Russie bol­chévique-stalinienne a commis une erreur fondamentale. En effet, les communistes ont été perpétuellement induits en erreur par un pronostic illusoire d'origine idéologique, prévoyant une évolution sociale conduisant à une révolution mondiale, qui, elle, allait réaliser l'“Idée” sur la Terre. En d'autres mots, au lieu de détruire la société bourgeoise, l'élite révolutionnaire russe au­rait dû la consolider, afin de concentrer les énergies des masses sur la construction réelle du pays et sur l'exploitation “civilisée” de ses espaces et de ses richesses. La chimère de la révolution mondiale a englouti en Russie de colossales ri­chesses, mais, simultanément, son importance géopolitique en tant que puissance continentale ne pouvait être détruite sur l'échiquier international.

L'ancien Empire russe avait justement émergé autour d'un axe constitué par une voie commerciale traversant l'Europe orien­tale, soit la voie ouverte par les Scandinaves et “conduisant des Varègues aux Grecs”. Par une sorte de constance du destin, le devenir actuel de la Russie dépend une nouvelle fois  —et directement—  de l'exploitation efficace d'un commerce transconti­nental, de la croissance de marchés intérieurs au Grand Continent eurasien. Ce destin géopolitique, grand-continental et eu­rasien, les forces réellement productrices de la Russie commencent à la comprendre. Ces forces sont potentiellement géné­ratrices d'Empire et peuvent être définie comme telles. Elles commencent aussi à formuler des exigences politiques propres. Et, à ce propos, Sergueï Gorodnikov, qui a consacré beaucoup d'attention à cette problématique, écrit:

«Notre besoin est le suivant: nous devons rapidement construire des structures de transport commerciales paneurasiatiques qui relieront toutes les civilisations créatrices; ensuite, notre besoin est de garantir militairement la sécurité de ces civilisa­tions, ce qui correspond aussi complètement aux intérêts de l'Europe, je dirais même à ses intérêts les plus anciens et les plus spécifiques, tant dans le présent que dans l'avenir. C'est la raison pour laquelle le nationalisme russe ne doit pas seule­ment compter sur une neutralité (bienveillante) de l'Europe dans sa politique d'Etat. Mieux, il trouvera en Europe des forces très influentes qui pourront et devront devenir ses alliés. C'est toute particulièrement vrai pour l'Allemagne qui s'est renforcé par sa réunification et désire en secret retrouver toute son indépendance en tant qu'Etat et toute sa liberté de manœuvre» (2).

La nouvelle alliance stratégique paneurasiatique entre l'Est et l'Ouest aura pour élément constitutif l'alliance géopolitique inter-impériale entre l'Allemagne et la Russie, les deux détenteurs de la légitimité impériale romaine en Europe. Ce recours à l'antique légitimité romaine est une chose, la tâche actuelle de cette alliance en est une autre: il s'agit pour elle de fédérer les intérêts économiques et politiques dans une perspective de progrès tecnologique global. Il s'agit de rassembler toutes les forces intéressées à développer l'espace économique eurasiatique. Pour réaliser ce programme, il faudra créer des unités économiques suffisamment vastes pour obtenir les moyens nécessaires à développer des projets de telles dimensions et pour se défendre efficacement contre les résistances qu'opposeront les Américains et les Japonais. Construire des entités écono­miques de cette dimension implique une coopération étroite entre les potentiels techniques russes et européens.

Le combat qui attend Russes et Européens pour établir un nouvel ordre paneurasiatique sera aussi un combat contre les rési­dus de féodalisme et contre les formes politiques dépassées à l'intérieur même de ce grand continent en gestation, c'est-à-dire un combat contre les forces qui se dissimulent derrière une pensée tribale obsolète ou derrière un fondamentalisme is­lamique pour freiner par une résistance douteuse la progression d'une culture et d'une économie grande-continentale. Comme le développement de notre civilisation postule des exigences globales, ce combat devra être mené avec tous les moyens di­plomatiques et militaires, jusqu'à la destruction totale des forces résiduaires. Seule une lutte sans merci contre les résidus d'un féodalisme millénaire, contre le “mode de production asiatique”, nous permettra de détruire les derniers bastions du vieux despotisme tyrannique et de la barbarie, surtout sur le territoire de la Russie où, aujourd'hui, ces forces se manifestent sous les aspects de la criminalité caucasienne et asiatique, des sombres bandes mafieuses, résultats de cette peste léguée par le bolchevisme: l'absence de toute loi et de tout droit.

Sur ce thème, je me permets de citer une fois de plus Sergueï Gorodnikov: «Il est clair qu'une tâche de ce type ne pourra être menée à bien que par un Etat fortement centralisé selon les conceptions civiles. Un tel Etat ne pourra exister que si l'armée marque la politique de son sceau, car l'armée, de par son organisation interne, est la seule institution étatique capable de juger, étape par étape, de la valeur politique des choses publiques et dont les intérêts sont identiques à ceux de la bourgeoisie indus­trielle en phase d'émergence. Seule une alliance étroite entre l'armée et la politique est en mesure de sauver l'industrie natio­nale de l'effondrement, les millions de travailleurs du chômage et de la faim et la société toute entière de la dégradation mo­rale, d'extirper le banditisme et le terrorisme, de faire pièce à la corruption et de sauver l'Etat d'une catastrophe historique sans précédent. L'histoire du monde dans son ensemble a prouvé qu'il en est toujours ainsi, que les efforts d'une bourgeoisie entreprenante et industrielle ne peuvent reposer que sur l'institution militaire; ensuite, dans la société démocratique, il faudra accroître son prestige social au degré le plus élevé possible et l'impliquer dans l'élite effective de la machinerie étatique» (3).

Certes, cet accroissement du rôle socio-politique de l'armée, garante de la stabilité globale de l'Etat dans la situation présente, mais aussi de la stabilité de cette société civile en gestation, implique une légitimisation du statut particulier qu'acquerront ainsi les forces armées. En d'autres termes, il s'agit de créer une forme d'ordre politique où les autorités militaires et les au­torités civiles soient des partenaires naturels sur base d'une séparation de leurs pouvoirs respectifs. Ensuite, un tel régime, qui pourrait être défini comme “régime de salut national”, postule l'existence d'une troisième force, une force intermédiaire, investie de la plus haute autorité dans cette tâche aussi important que spécifique consistant à fixer des normes juridiques. Une telle force pourrait s'incarner dans l'institution que serait la puissance même de l'Empereur, exprimant en soi et pour soi, et en accord avec les traditions historiques dont elle provient, l'idée d'un “compromis mobile” entre les intérêts de toutes les couches sociales. Ainsi, la dignité impériale à Byzance, qui s'est également incarnée dans les réalités de l'histoire russe, pré­sentait quatre aspects fondamentaux. Ce qui revient à dire que l'Empereur russe-orthodoxe devrait être:

1) Protecteur de l'Eglise d'Etat en tant qu'institution sociale (C'est le pouvoir de l'Empereur en tant que Pontifex Maximus).

2) Représentant dans intérêts du peuple (Pleins pouvoirs de l'Empereur en tant que tribun populaire).

3) Chef des forces armées (Pleins pouvoirs d'un Proconsul ou du Dictateur au sens romain du terme).

4) Autorité juridique supérieure (Pleins pouvoirs du Censeur).

L'autorité et la stabilité d'un véritable pouvoir d'Imperator dépend directement de la fidélité de l'Empereur aux principes fon­damentaux de la Tradition, au sens théologique comme au sens juridique du terme. C'est pourquoi ce pouvoir dans le contexte russe signifie que, d'une part, le rôle social de l'Eglise orthodoxe devra être fixé et déterminé, de même que, d'autre part, les traditions de la société civile. Une particularité de l'idée impériale russe réside en ceci qu'elle a repris à son compte l'idéal byzantin de “symphonie” entre l'Eglise et l'Etat, c'est-à-dire de la correspondance pratique entre les concepts d'orthodoxie et de citoyenneté, sur laquelle se base également la doctrine russe-byzantine d'un Etat éthique qui serait celui de la “Troisième Rome”, d'un nouvel Empire écouménique.

Dans quelle mesure ces idéaux sont-ils réalisables à notre époque? Question compliquée, pleine de contradictions, mais que les Russes d'aujourd'hui sont obligés de se poser, afin de s'orienter avant de relancer le traditionalisme russe et d'en faire l'idéologie de la grande puissance politique qu'ils entendent reconstruire. Le retour de ces thématiques indique quelles sont les tendances souterraines à l'œuvre dans le processus de formation de la société civile russe. Si, en Europe, c'est la culture qui a été porteuse des traditions antiques et donc des traditions civiles, en Russie c'est la religion qui a joué ce rôle, c'est-à-dire l'Eglise orthodoxe; c'est elle qui a fait le lien. En constatant ce fait d'histoire, nous pouvons avancer que la renaissance réelle de la société civile en Russie est liée inévitablement au déploiement de l'héritage antique véhiculé par l'Eglise orthodoxe. Il me semble que l'essentiel des traditions politiques antiques réside justement dans les traditions qui sous-tendent la puissance im­périale au sens idéal et qui sont proches du contenu philosophique de l'Etat idéaliste-platonicien.

Quelles sont les possibilités d'une restauration concrète de l'idée impériale civile et d'un ordre impérial en Russie? Ce pro­cessus de restauration passera sans doute par une phase de “dictature césarienne”, parce que, comme l'a un jour pertinem­ment écrit Hans-Dieter Sander, on ne peut pas créer un Empire sans un César. En effet, seul un César, élevé légitimement au rang de dictateur militaire, est capable de consolider les intérêts des forces les plus productives de la Nation à un moment historique précis du développement social et d'incarner dans sa personne les positions morales, politiques et socio-écono­miques de ces forces et, ainsi, sous sa responsabilité personnelle en tant que personalité charismatique, de jeter les fonde­ments d'une nouvelle société, représentant un progrès historique.

Le but principal en politique intérieure que devrait s'assigner tout césarisme russe serait de préparer et de convoquer une re­présentation de tous les “états” de la nation, en somme une Diète nationale, qui, en vertu des traditions du droit russe, est le seul organe plénipotentiaire qui peut exprimer la volonté nationale génératrice d'histoire. Cette Diète nationale détient aussi le droit préalable de déterminer la structure générale de l'Etat russe et de réclamer l'intronisation de l'Empereur. La Diète natio­nale est ainsi en mesure de légitimer la restauration de l'Empire et, s'il le faut, de constituer un régime préliminaire constitué d'une dictature de type césarien (Jules César avait reçu les pleins pouvoirs du Sénat romain qui avait accepté et reconnu offi­ciellement sa légitimité).

Toute restauration cohérente de l'Empire, au sens traditionnel, métaphysique et politique du terme, n'est possible en Russie, à mes yeux, que si l'on accroît le rôle socio-politique de l'armée et de l'Eglise, mais aussi si l'on consolide l'autorité des juges. Car ce sont précisément les juges (et en premier lieu les juges à l'échelon le plus élevé de la hiérarchie et de la magistrature impériales) qui pourront jouer un rôle médiateur important dans la future restructuration totale de la société russe, en travail­lant à créer des institutions juridiques stables. D'abord parce que cette valorisation du rôle des juges correspond à la tradition historique russe, à l'essence même de l'Etat russe (par exemple: dans la Russie impériale, le Sénat était surtout l'instance juridique suprême, disposant de pleins-pouvoirs étendus et normatifs, dans le même esprit que le droit prétorien romain). Ensuite, cette revalorisation du rôle des juges constitue également la réponse appropriée à l'état déliquescent de la société russe actuelle, où règne un nihilisme juridique absolu. Ce phénomène social catastrophique ne peut se combattre que s'il existe au sein de l'Etat une caste influente de juristes professionnels, disposant de pouvoirs étendus.

Lorsqu'on évoque une société reposant sur le droit  —ce qui est d'autant plus pertinent lorsque l'on se situe dans le contexte général d'un Empire—  on ne doit pas oublier que tant l'Europe continentale que la Russie sont héritières des traditions du droit romain, tant sur le plan du droit civil que du droit public. Lorsque nous parlons dans la perspective d'une coopération globale entre Européens et Russes, nous ne pouvons évidemment pas laisser les dimensions juridiques en dehors de notre champ d'attention. Le droit romain, dans sa version justinienne, a jeté les fondements de l'impérialité allemande et de l'impérialité russe. C'est donc cet héritage commun aux peuples impériaux germanique et slave qui devra garantir une coopération har­monieuse et durable, par la création d'un espace juridique et impérial unitaire et grand-continental. En plus de cet héri­tage juridique romain, Allemands et Russes partage un autre leg, celui de la théologie impériale. A ce propos, j'aimerai termi­ner en citant un extrait du débat qu'avaient animé le Dr. Reinhold Oberlercher et quelques-uns de ses amis:

OBERLERCHER: «Dans le concept de Reich, le processus de sécularisation n'est jamais véritablement arrivé à ses fins: le Reich demeure une catégorie politico-théologique. Dans la notion de Reich, l'au-delà et l'en-deçà sont encore étroitement liés». Lothar PENZ: «Cela veut donc dire que nous devons retourner au Concile de Nicée!» (approbation générale) (4).

Je pense aussi que le Concile de Nicée a effectivement jeté les bases véritables d'une théologie impériale, même si, à l'Ouest et à l'Est celle-ci a été interprétée différemment sur les plans théorique et liturgique. Il n'en demeure pas moins vrai que le lien subtil entre au-delà et en-deçà demeure présent dans l'existence de l'Empire (du Reich) comme un mystère déterminé par Dieu.

Vladimir WIEDEMANN.

(texte remis lors de la “Freideutsche Sommeruniversität” en août 1995; également paru dans la revue berlinoise Sleipnir, n°5/95).

06:15 Publié dans Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

F. K. von Savigny e a Escola Historica

Flavio Elias RICHE:

O Direito contra as abstracçoes universalistas - F. K. von Savigny e a Escola Historica

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O historicismo marca o pensamento alemão durante o fim do século XVIII e início do século XIX, configurando, no campo filosófico-jurídico, a denominada escola histórica do Direito, representada magistralmente por Savigny. O contexto em que ocorre o seu advento é caracterizado pela grande simpatia com que contava o romantismo na época, inspirando a valorização da tradição, do sentimento e da sensibilidade, em lugar da razão, incapaz de tudo gerar. Valoriza, pois, as manifestações espontâneas, devido à individualidade e variedade do próprio homem, demonstrando ao mesmo tempo um enorme amor ao passado, que não apenas explica o presente, mas também gera motivações para o futuro. Dessa forma, a história possuiria um sentido irracional, de modo que não é possível compartilhar do optimismo iluminista, que vê na razão uma força propulsora e transformadora do mundo, capaz de sanar todos os males da humanidade. O Direito aqui é visto não como mero produto racional, mas antes um produto histórico e espontâneo peculiar a cada povo.

A escola histórica do Direito é, portanto, eminentemente anti-racionalista, opondo-se à filosofia iluminista através de uma dessacralização do direito natural (1), substituindo o abstrato e o universal pelo particular e pelo concreto. Ao criticar radicalmente o jusnaturalismo, a escola histórica abre caminho para o desenvolvimento do positivismo jurídico na Alemanha. Todavia, é bom lembrar que tais movimentos não são idênticos, de forma que não é possível considerar Savigny propriamente como um positivista, como é confirmado pela posição deste autor frente à polémica da codificação.

O movimento pela codificação, de inspiração abertamente iluminista, marca o período de transição para o século XIX, propugnando a positivação do direito natural através de um código posto pelo Estado, representante de um direito universal. Rejeita, assim, o direito consuetudinário, por ter como base o irracionalismo da tradição, contrário aos princípios da civilização. Sustentado num racionalismo extremado, este pensamento foi plenamente recebido pela escola da exegese francesa, e cristalizou-se através do Código napoleónico, cuja influência se fará presente em praticamente todos os movimentos codificadores dos demais Estados ocidentais.

A Alemanha foi um dos países europeus que mais tardiamente formulou um Código Civil, em razão não apenas do ambiente cultural existente, mas também devido à sua fragmentação territorial. A sua situação político-social era obviamente bem diversa da francesa, de modo que a defesa de princípios como o da igualdade formal entre todos os cidadãos, era uma postura bastante inovadora para uma sociedade que ainda manifestava características feudalistas, como a distinção da população entre nobreza, burguesia e campesinato. Destarte, a proposta de se criar um direito único, inspirado nos moldes do Código de Napoleão, irá gerar inúmeras controvérsias entre os alemães, como se pode ver através do debate entre Thibaut e Savigny.

Thibaut será um defensor da codificação, alegando que a positivação permitiria superar a confusão de conceitos e as obscuridades presentes no direito alemão. Ademais, tal ordenação sistemática configuraria inclusive um passo decisivo para a futura unificação da Alemanha, de forma que suas vantagens seriam não apenas jurídicas, mas também políticas. É bem verdade que Savigny irá compartilhar com os defensores da codificação a exigência de formular-se um direito mais sistemático para pôr ordem a este caos jurídico. Todavia, Savigny afirma que as condições político-culturais da Alemanha não são propícias ao desenvolvimento de uma codificação, de modo que a melhor solução para sanar tais defeitos estaria na própria ciência do Direito:

“Raccolgo ora, in breve, i punti, sui quali la mia opinione s’accorda con quella de’caldeggiatori di un codice, e i punti su cui discordamo. Nello scopo andiamo di concerto: noi vogliamo il fondamento di un diritto non dubbio, sicuro dalle usurpazioni dell’arbitrio, e dagli assalti dell’ingiustizia, questo diritto egualmente comune a tutta la nazione, e la concentrazione degli sforzi scientifici di lei. Per questo scopo essi desiderano un codice, il quale però a una metà soltano della Germania arrecherebbe la bramata unità; chè l’altra metà resterebbe vieppiù separata. Per me, io veggo il verace mezzo in un’ organizzata progressiva scienza di diritto, la quale può esser comune all’ intera nazione”.(2)

Portanto, a ciência do Direito não apenas produz os mesmos efeitos de unidade e sistematização que a codificação, mas ainda tem vantagem sobre esta na medida em que não petrifica o Direito através de uma rigidez cega, tornando-o mais maleável e adaptável. O Direito para Savigny tem as suas bases no costume, devendo, pois, exprimir o sentimento e o espírto do povo (Volksgeist). Não pode, pois, ser universal e imutável, tampouco criado arbitrariamente pelo legislador. Doravante, o papel sistematizador que a codificação exerce em outros países, será na Alemanha, principalmente na primeira metade do século XIX, realizado principalmente por meio da actividade dos pandectistas, que procuraram sistematizar cientificamente o direito comum então vigente naquele país.

Como podemos perceber, a noção de sistema é essencial para Savigny, principalmente no que diz respeito à interpretação das leis. Todavia, cabe ressaltar que existem dois momentos no pensamento deste autor: o de sua juventude, até aproximadamente 1814, e o de sua maturidade, após esta data, quando o elemento sistemático torna-se objecto de maior atenção.(3)

Em seus primeiros trabalhos, Savigny tomava como objecto da interpretação tão somente a reconstrução do pensamento expresso na lei, passível de ser extraído apenas a partir da própria norma, demonstrando certo teor positivista-legalista em suas concepções. Rejeita, pois, qualquer interpretação que amplie (extensiva) ou limite (restritiva) o sentido da letra da lei, assim como nega a possibilidade de uma interpretação teleológica, uma vez que o dever do juiz se resume a executar a lei, e não aperfeiçoá-la de modo criador, tarefa esta que cabe tão somente ao legislador. Todavia, em sua maturidade, Savigny irá rever algumas de suas concepções, passando a admitir – ainda que muito limitadamente – o uso de uma interpretação extensiva ou restritiva, com o objetivo de rectificar uma expressão defeituosa do texto. Aqui o Direito não é mais visto como um mero somatório de normas rigidamente delimitadas por sua literalidade, mas enquanto um conjunto de institutos jurídicos presentes no espírito do povo, cuja apreensão pressupõe uma intuição do jurídico, e não um mero racionalismo dedutivo.

Consequentemente, ao interpretar uma lei, o juiz deve-se colocar, em espírito, na posição do legislador, e repetir em si a actividade daquele que elaborou a norma, para que assim esta surja de novo em seu pensamento (4), tarefa esta que não consiste na mera constatação de um facto empírico dado pela vontade psicológica do legislador histórico, mas que representa uma atividade espiritual própria, que pode inclusive levar o intérprete para além do que o legislador histórico tenha concretamente pensado. Para tal, o juiz deve recorrer aos elementos gramatical, lógico, histórico e sistemático da interpretação que, segundo Savigny, não configuram quatro modos de interpretação distintos, mas fazem parte de um mesmo método:

“El elemento gramatical de la interpretación tiene por objeto la palabra, que constituye el medio para que el pensamiento del legislador se comunique con el nuestro. Consiste, por consiguiente, en la exposición de las leyes linguísticas aplicadas por el legislador.El elemento lógico tiende hacia la estructuración del pensamiento, o sea, hacia la relación lógica en la que se hallan sus diversas partes.El elemento histórico tiene por objeto la situación de la relación jurídica regulada por reglas jurídicas en el momento de la promulgación de la ley. Esta debía intervenir en aquella de determinada manera; y el mencionado elemento ha de evidenciar el modo de aquella intervención: lo que por aquella ley se ha introducido de nuevo en el Derecho.El elemento sistemático, por último, se refiere a la conexión interna que enlaza todas las instituciones y reglas jurídicas dentro de una magna unidad. Este plexo se hallaba lo mismo que el contexto histórico en la mente del legislador; y por consiguiente no conoceremos por completo su pensamiento, si no esclarecemos la relación en la cual la ley se encuentra con todo el sistema jurídico y el modo en que ella debía intervenir eficazmente en el mismo.Con estos cuatro elementos se agota la comprensión de la ley. No se trata, por consiguiente, de cuatro clases de interpretación, entre las cuales se puede escoger según el gusto y el arbitrio pessoal, sino de diferentes actividades que deben cooperar para que la interpretación pueda dar éxito”.(5)

Embora Savigny defendesse a existência de um Direito espontâneo, baseado no Volksgeist, é interessante notar que, no que toca à influência exercida pelo autor no pensamento jurídico alemão subsequente, o factor sistemático e cientificista de sua teoria termina por prevalecer sobre o factor historicista, permitindo com isso o desenvolvimento do formalismo jurídico na Alemanha através da jurisprudência dos conceitos (Begriffsjurisprudenz), tão bem representada por Friedrich Georg Puchta – antigo discípulo de Savigny – e por Rudolf von Jhering em sua primeira fase.

(1)BOBBIO, Norberto. O Positivismo Jurídico: Lições de Filosofia do Direito. Tradução de Márcio Pugliesi, Edson Bini, Carlos E. Rodrigues. São Paulo: Ícone, 1999, p.45.

(2)SAVIGNY, Friedrich Karl von. La Vocazione del nostro Secolo per la Legislazione e la Giurisprudenza. Bologna: Forni, 1968, p.201-202.

(3)Esta distinção é feita não apenas por Karl Larenz (Metodologia da Ciência do Direito. Tradução de José Lamego. 3a ed. Lisboa: Calouste Gulbenkian, 1997, p.9 e segs.), como também por Tércio Sampaio Ferraz Júnior (Introdução ao Estudo do Direito: Técnica, Decisão, Dominação. 3a tiragem. São Paulo: Atlas, 1991, p.241).

(4)Isto de modo algum significa que Savigny seja um partidário da teoria subjetivista da interpretação, centrada na “voluntas legislatori”. Da mesma forma, apesar de sua primeira fase ser marcada por um viés mais racionalista, vinculada ao sentido expresso da norma, também aqui não é possível identificar plenamente seu pensamento com a teoria objetivista, centrada na “voluntas legis”. A bem da verdade, tanto o conceito psicológico de vontade do subjetivismo quanto o conceito realista e racionalista do objetivismo são produtos do positivismo, que, conforme já ressaltamos, surge na Alemanha em um momento posterior ao historicismo. Conforme esclarece Larenz: “Ambas as teorias, cada uma na sua unilateralidade, são expressão da época positivista, inconciliável com a unidade interna pressuposta por Savigny entre Direito e relação da vida juridicamente ordenada (instituto jurídico) e entre razão material-objectiva e vontade do legislador. Identificar a concepção de Savigny com uma ou outra dessas teorias, ambas temporalmente condicionadas, corresponde necessariamente a não compreender precisamente naquilo que constitui a sua especificidade e a sua grandeza” (Op. cit., p. 16-17). A fim de que não restem dúvidas, vale aqui a transcrição das palavras de Savigny: “Toda ley tiene la función de comprobar la naturaleza de una relación jurídica, de enunciar cualquier pensamiento (simple o compuesto) que asegure la existencia de aquellas relaciones jurídicas contra error y arbitrariedad. Para lograr este fin, hace falta que los que tomen contacto con la relación jurídica, conciban pura y completamente aquel pensamiento. A este efecto se colocan mentalmente en el punto de vista del legislador y repiten artificialmente su actividad, engendran, por consiguiente, la ley de nuevo en su pensamiento. He aquí la actividad de la interpretación, la cual, por consiguiente, puede ser determinada como la reconstrucción del pensamiento ínsito de la ley. Sólo de esta manera podemos obtener una inteligencia segura y completa del contenido de la ley; y sólo así podemos lograr el fin de la misma”. (“Los Fundamientos de la Ciencia Jurídica”. In: SAVIGNY, KIRCHMANN, ZITELMANN. La Ciencia del Derecho. Buenos Aires: Losada, 1949, p.82-83).

(5)Idem, p.83-84.

Flávio Elias Riche, mestrando em Direito pela Puc-Rio (O texto aqui publicado sofreu pequenas adaptações, sobretudo sintácticas, em relação ao original, de um autor brasileiro, de forma a melhor o adequar à realidade portuguesa)

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mardi, 17 avril 2007

Revolucion nacional justicialista

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La revolución nacional justicialista»
Vicente Blanquer

Incluye discursos y escritos de Juan Domingo Perón y una entrevista de Jean Thiriart al fundador del justicialismo

http://www.edicionesnuevarepublica.com/
 

Barcelona, 2006
21x15 cms., 207 págs.
Cubierta a todo color, con solapas y plastificada brillo

PVP: 20 euros
Orientaciones

«Cómo es posible que un país tan rico como Argentina haya podido estar sumido durante tan largos períodos de tiempo en la penuria e incluso la hambruna? Esta es, con toda probabilidad, la primera pregunta que le viene a uno a la mente cuando se acerca, aunque sea de refilón, a la historia del gran país hermano. Incluso en fecha tan reciente como diciembre de 2001, cuando estalla la crisis del llamado “Corralito”, Argentina volvió a padecer una de sus desgraciadas y frecuentes crisis.
Ni el período radical (1916-1930) ni el desastroso período conservador (1930-1943), en los que se suceden gobiernos reaccionarios, que mantienen al país en el marco de una política económica en permanente recesión, una gran desocupación, un trato inhumano para con los trabajadores y un descarnado fraude electoral, fueron capaces de hacer Argentina.
Fue Juan Domingo Perón (1895-1974), el hombre que quiso nacionalizar la nación y de quien se ha dicho, acertadamente, que inventó Argentina, puesto que Argentina de antes Perón no era mucho más que cualquier otra colonia del imperialismo británico.»

[del estudio inicial de Vicente Blanquer]

Índice

La revolución nacional justicialista [Vicente Blanquer]

Anexos
:: Discurso de campaña electoral [Juan D. Perón]

:: Derechos del trabajador [Juan D. Perón]

::

Ante la Asamblea Constituyente Reformadora [Juan D. Perón]

:: La Comunidad Organizada [Juan D. Perón]

::

Elementos de la conducción [Juan D. Perón]

:: Verdades del justicialismo [Juan D. Perón]

::

Carta al Movimiento Justicialista con motivo de la muerte del Che Guevara [Juan D. Perón]

:: Habla Juan Domingo Perón [entrevista de Jean Thiriart]

::

Ante el Congreso de Mujeres [Juan D. Perón]

:: Mensaje a la IV Conferencia de Países no Alineados [Juan D. Perón]

::

Ante el Congreso Nacional Justicialista de 1974 [Juan D. Perón]

:: Último discurso [Juan D. Perón]

Bibliografía básica

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Critiques des droits de l'homme

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Bertrand BINOCHE : Critiques des droits de l'homme, PUF, 1989, ISBN 2-13-042491-0, 32 FF.

L'inquisition médiatique imagine que toute critique des droits de l'homme est de facture récente, est un produit dérivé des mouvements identitaires ou populistes, qui ont émergé au cours de la décennie 80. Faux! Archi-faux! La vulgate des droits de l'homme, qui fige dangereusement toutes les notions de droit et ridiculise par ses outrances le juste refus de l'arbitraire, obtenant ainsi orwelliennement une idéologie des droits de l'homme qui jugule la liberté d'expression et installe dans nos sociétés un arbitraire plus diffus que jamais. Le petit ouvrage de Binoche repose sur une méthodologie généalogique et archéologique. Elle nous permet de remonter dans le temps et de voir comment la critique, non pas des droits de l'homme en tant que tels, mais des dérives possibles d'une utilisation propagandiste de ces droits de l'homme à des fins de pouvoir. Binoche récapitule tous les arguments énoncés au cours de l'histoire depuis 1789: il nous reparle de la critique de Burke (qui est empiriste), de celle de Bentham (qui est utilitariste), de celle de Joseph de Maistre (qui est providentialiste), celle de l'historicisme rationaliste de Benjamin Constant et d'Auguste Comte, celle de l'historicisme organiciste de Karl von Savigny et de Hegel, celle de l'historicisme matérialiste de Marx (qui s'opposait aux droits de l'homme parce qu'ils ne respectaient pas les droits du peuple). La critique marxiste des droits de l'homme rejoint très exactement la critique actuelle des populistes qui se déclarent, curieusement, sans doute par inculture politique,"anti-marxistes", alors que les points forts du marxisme ne se retrouvent plus du tout chez ceux qui se proclament encore "marxistes". Un ouvrage bref mais exceptionnel, qui permet de critiquer tous azimuts la vulgate qu'impose la pensée unique, en avançant des batteries d'arguments venus d'école diverses, mais que nous sommes appelés à synthétiser.

Anarch vs. Anarchist

“Christ was not so much the ‘suffering servant’ but the anarchic Royal man for others.” – Karl Barth

CONTEMPORARY anarchist discourse largely centres on a reactionary synthesis of politically-correct liberalism and leftist socialism. Even if one hears the mantra of ‘post-leftism’ (in the Bob Black sense of the word) voiced by leftists in Britain, the usual liberal left-socialist presuppositions are usually always there if you care to dig beneath the surface (see the Unabomber Manifesto, Industrial Society and Its Future, and particularly the chapter entitled The Mass Psychology of Leftism).

We may refer to this particular contemporary anarchist mentality as egalito-atheist, in that it advocates - however subconsciously – the impossible equality of communism, however ‘libertarian’ the pretensions might be. The anarcho-individualist tradition may therefore be worthy of more fruitful reflection, provided we can perhaps avoid the egotist extremism of Max Stirner, although the celebrated Hakim Bey has reconstructed some of Stirner’s theories in a more spiritual direction by way of an Eastern philosophical radical monism, i.e. ontological anarchy. He reworks the title of Stirner’s one chief work – The Ego and Its Own – into The Unique and His Oneness, in a way consistent with the Hindu affirmation ‘Thou art that’ of speculative mysticism. A mysticism that does not dissolve the ego or even the so-called animal or carnal self, but rather the ‘spectacular’ society of false consciousness; all the illusions and consensus realities of contemporary capitalism as critiqued by the Situationists and prophesied as the age of ‘Kali Yuga’ in radical traditionalism etc.

Perhaps here we can also learn from a liberal reconstruction of Nietzsche’s vision of the much-misunderstood and misrepresented so-called ‘superman’, actually a mistranslation which should read the ‘overcoming man’, i.e. that ‘man is something that should be overcome’ and all the failures of self that actually accompany the false consciousness as referred to above: ‘He that does not obey his own will shall be commanded.’

In Hakim Bey’s vision this false consciousness or consensus reality can be transcended by the construction of ‘situations’ without statist ‘mediation’, i.e. an ‘immediatism’ that moves to a different beat than that of the slave dance of trance media. A ‘temporary autonomous zone’, a self-created time and space forbidden by the forces of reaction and control. Perhaps here we should touch upon what we might actually mean by ‘the state’, as most anarchists seem to explain away all their ‘failures of self’ on just such an entity. What if ‘the state’ is not the principal problem but merely a manifestation of this false consciousness that is a projection of the self, especially given that more enlightened anarchists sometimes refer to the state not so much in socio-economical terms, but as a social ‘relationship’.

Can we indeed challenge the ‘crypto-anarcho-marxists’ to grow beyond their adolescent frustrations and proclaim that their chains are imaginary -how dare you presume to ‘liberate’ others! – and merely a projection of self-loathing and being so eager to struggle for any ‘cause’ and against anything but one’s own inadequacy and powerlessness (please refer to the brilliant ‘70s film, Britannica Hospital, starring Malcolm McDowell and an expression of Nietzsche’s concept of ‘resentment’). The truth is that most anarchists of the leftist ‘anti-fascist’ variety probably long to be like the State and to have ‘control’, but because they can’t cut the mustard they dream of overthrowing it, i.e. they can destroy but never build and only ‘smash’ what others have created. Beyond talk of ‘freedom’ I simply beg the question: ‘From what and from whom and for what and for whom?’ As the great prophet, Phillip K. Dick, said: ‘The Empire never died’. It’s alive and well in each of us, for to fight the evil empire is to be infected by it; whoever defeats the empire becomes it; the State is a virus, it becomes its enemies; in fighting it the State becomes immune and gains more strength; it needs enemies to make it what it is – to give it an ‘identity’. Anarchism and statism are not ‘opposites’ in this sense, but ‘opposames’. A mirror in which each sees itself reflected. Your revolution is revenge.

It is here that Ernst Junger’s concept of the Anarch is most refreshing. The Anarch is not so much an ideologically-driven anarchist, but a sovereign individual (see the brilliant introductory article by Abdalbarr Brown on the Fluxeuropa website at http://www.fluxeuropa.com/Juenger-anarch.htm) who can assume any ‘form’ as circumstances dictate, but still retain his or her inward freedom in a kind of self-aware Buddhistic detachment(but without lapsing into nihilistic self-centredness). As Brown comments:

“It is not his goal to be dialectically resistant to tyranny, rather he is observant of it as if following the Confucion code: ‘Attaching false systems merely harms you’, aware of the inherent falseness at any sort of tyranny – he does not need to jeopardize his own life or that of others by attaching something that itself will come to an end.”

For the Anarch, the ideal to aspire for is to live without ‘needs’ (‘in need freedom resides’), knowing that to be truly ‘rich’ in a materialistic age is to live with what one least requires rather than to be building the little castle called ‘me’ in a world in which millions are starved of the basic necessities of life. This brings us to the economic problem. If ‘democracy’ is the usurers heaven and the Anarch or sovereign individual is always capable of joining together with others of his kind for a mutual purpose, what form may this take?

Simone Weil advocated a society ‘without political parties of any kind’ and ‘without views’ of any kind being spread through media propaganda etc. A decentralized popularist order based on a social ‘hierarchy without elitism’, rather similar to the ‘anarcho-corporatism’ of Muammar al-Qathafi’s Green Book and the ‘Third Universal Theory’ which advocates popular peoples congresses as a type of non-party political direct democracy. Indeed, as Mahmoud Ayoub comments in his book, Islam and the Third Universal Theory (p. 56):

“On 1st September 1969 al-Qathafi led not a simple ‘coup d’etat’ but a revolution – his aim was not to change a regime or to substitute one government for another but to build a new society which would need no government . . . free from both the capitalist and Marxist ideologies.”

In a world where one’s time and space to ‘simply be’, rather than ‘do’, is becoming evermore recorded, monitored, tagged and regulated by the spectacle of techno-statism, the old ‘activism’ is no longer desirable. Its methodology has become totally irrelevant. How many more demos must be hijacked by organized leftists and marched towards inglorious failure, no doubt by the machinations of the secret state? As Hakim Bey has said, ‘no champagne revolutions for them, then!’ To quote from Grant Morrison’s excellent Invisibles comic strip, ‘I have no wish to live in anyone’s perfect world but my own – that’s why we are trying to pull off a track that will result in everyone getting exactly the kind of world they want . . . everyone including the enemy’. For as Charles Fourier said, ‘The only possible society is that of lovers’. Perhaps free will is not something we all have, but instead something we should rather aspire to. If so, Anarchism is dead: Long live Anarchy!

lundi, 16 avril 2007

Le blog d'Ivan de Duve

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Le blog de notre ami Ivan de Duve !

Ivan de Duve, dans ce blog, consigne toutes les recensions dont il nous régalait dans les colonnes de "Vouloir" ou de "Nouvelles de Synergies Européennes"!

Le détour s'impose donc !

http://www.ivandeduve.com/

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Sobre Steuckers e Sinergias Europeias

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O meu bom amigo e camarada belga Robert Steuckers, cuja risonha imagem aqui vos deixo (porque Gilbert Sincyr, que episodicamente apareceu dirigindo o movimento e que elaborou a sua carta, pura e simplesmente se eclipsou...), foi a grande alma, através da sua "Vouloir", do movimento até mais tarde (talvez 2000, sim), embora já sem a pujança inicial, mas os afazeres profissionais do ensino afastaram-no (creio que apenas momentaneamente) do combate mais activo.

Defini-lo, como mo solicitou o Rodrigo, torna-se para mim dificil de tal modo se trata de uma pessoa interessante e verdadeiramente multifacetada. Dissidente permanente de tudo o que ortodoxo lhe parecesse e onde a liberdade de pensamento fosse coartada. Essa é a melhor imagem que dele tenho e penso não se afastar muito de uma qualquer definição que o próprio buscasse para si.

"SINERGIAS EUROPEIAS"

A minha recente passagem no Colóquio da Causa Identitária fez-me vir à memória a minha passagem pelas ideias do movimento das Sinergias Europeias que assim se apresentava no número 0 (Fev. 1994):
SINERGIAS EUROPEIAS é um grupo com vocação ideológica e política.
Implantado na maioria dos países da Europa Ocidental, visa igualmente desenvolver-se na Europa Central e Oriental.
Age para que os Europeus que partilham os valores apresentados na sua Carta possam, para além de outras actividades, fortalecer a sua comunidade de pensamento.
Organiza círculos, seminários e reuniões em cada país, publica trabalhos e textos que considera importantes por intermédio de uma pequena estrutura editorial, a NEPE (Nova Escola Política Europeia).
SINERGIAS EUROPEIAS visa desenvolver na Europa uma verdadeira corrente ideológica, para que a sua visão do mundo se exprima, inflluencie e finalmente participe no futuro do nosso Continente.
No número 1 - "Dossier Ecologia" - este vosso escriba escreveria um texto denominado "A Vingança da História" e no número 2 (o último publicado) - "Dossier Nacional Comunismo" - um sobre "A oposição Nacionalismo/Internacionalismo: problema capital do bolchevismo".
Com o número dois finava-se a revista e naturalmente a minha colaboração...
 
(Photo: Université d'été de "Synergies Européennes", Lourmarin, Provence, août 1993).

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http://reactionmoderne.blog.fr/

Un excellent site où nous retrouvons bon nombre de textes de notre cru !

Thèmes: révolution conservatrice, national-bolchevisme, Ernst Jünger, Ernst Niekisch

A visiter régulièrement !

http://reactionmoderne.blog.fr/

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Geltung und Tragweite der Botschaft Nietzsches

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Geltung und Tragweite der Botschaft Nietzsches

von Odilo Eberhardt

"Wo ist doch der Blitz, der euch mit seiner Zunge lecke?"

Nietzsche als entlarvender Loki

Schon vor rund achtzig Jahren prägte Hans Prinzhorn auf Nietzsche bezogen den Begriff der "Entlarvungspsychologie". Man könnte kaum eine bessere Bezeichnung der verneinenden Seite seiner ungeheuren Botschaft geben. Aber diese Botschaft hat nicht nur einen negative Seite, obgleich wir seit bald einem Jahrhundert immer wieder zu lesen bekommen, Nietzsche sei zwar ein feuriger, schlauer Kritiker, auch ein beflügelter Dichter, biete aber nichts Aufbauendes.


Dem ist nicht so. Denn obgleich er die altgermanischen Überlieferungen nie erwähnt, verkörpert Nietzsche die Gestalten Lokis, Thors und Baldurs: die gnadenlose Wahrheit, den Heldenkampf, die neue Reinheit.


Bleiben wir zuerst bei Loki. Die "Genealogie der Moral" entlarvt die neid- und haßerfüllten "Sanftmütigen". Alle Lehren der weltweiten Bruderschaft, der Gewaltlosigkeit, des Mitleids sind halbbewußte Erfindungen der Minderwertigen, der Schwachen und Feigen, die damit den Gesunden Schuldkomplexe einzujagen suchen. Tatsächlich stellen diese Lehren eine Sklavenmoral dar, eine giftigen, ansteckende Krankheit, die darauf abzielt, die ganze Menschheit bis aufs tiefste denkbare Niveau herabzudrücken (s. darüber den Abschnitt 5: "Vom letzen Menschen" in Zarathustras Vorrede). Weil diese Sklavenmoral das Niedrigste im Menschen anspricht, ist es unausbleiblich, daß ihr die tierische Mentalität der Mehrheit zujubelt.

"Gib uns diesen Menschen, oh Zarathustra,... mache uns zu diesen letzten Menschen! So schenken wir dir den Übermenschen!" (Also sprach Zarathustra, Vorrede, 5) Dieser Vorgang der allgemeinen Verpöbelung wird so weit gehen, bis er an der eigenen Niedertracht erstickt, von den eigenen Vernichtungskräften getrieben ins Chaos stürzt. Der bereits anbrechende weltweite Bürgerkrieg ist der Anfang dieser Selbstvernichtung.

Auch "Der Antichrist" und die "Götzen-Dämmerung" sind von jener ablehnenden Haltung geprägt, bringen daneben aber immer wieder aufbauende Verheißungen. In diesen drei Werken werden uns Abstandnahme, Verschwiegenheit und weitsichtige Handlungsweise empfohlen. Der Drache ist wohl riesengroß, giftig und gehässig, aber auch plump und wenig beweglich. Darum vermag Siegfried ihn zu besiegen.


Der eisige Wind der Entlarvungspsychologie wütet auch in den anderen Werken Nietzsches. Nicht nur der unschwer als solcher erkennbare Feind wird kenntlich gemacht, sondern auch die falschen Freunde. Man lese darüber die Abschnitte vom "Feuerhund" (Zweiter Teil, Von großen Ereignissen) und vom "schäumenden Narren" (Dritter Teil, Vom Vorübergehen) in "Also sprach Zarathustra". Aber auch jeder von uns wird gnadenlos vor den Spiegel der Unbestechlichkeit gestellt. Ob willig oder unwillig - er muß erkennen, was hinter seiner eingefleischten Maske steckt. Nur wer diese Geist- und Seelenwäsche mutig überstanden hat, vermag die höchsten Verheißungen wahrzunehmen, die uns Nietzsche schenkt.

Nietzsche als zukunftsweisender Künder

Kaum hat uns Zarathustra in seiner Vorrede unserer Begrenztheiten und Selbsttäuschungen innewerden lassen, da donnert es schon für die Ohren der Starken: "Wo ist doch der Blitz, der euch mit seiner Zunge lecke? Wo ist der Wahnsinn, mit dem ihr geimpft werden müßtet? / Seht, ich lehre euch den Übermenschen: der ist dieser Blitz, der ist dieser Wahnsinn!" (Also sprach Zarathustra, Vorrede, 3) Will man Nietzsche nicht falsch einschätzen, so sollte man stets daran denken, daß das feurige Herz ihm nie den kalten Verstand verwirrt. Begeisterung und Nüchternheit schreiten ohne Gegensatz nebeneinander. So ist der hier gemeinte "Wahnsinn" kein Verlust an Selbstbeherrschung, sondern Einblick in das vom erweckten Menschen gewonnene Göttliche: in die Gefilde der Entwicklung.


Mit der Unbeirrbarkeit einer höheren Liebe beruhigt Zarathustra unsere Verzweiflung: "Wahrlich, ein schmutziger Strom ist der Mensch. Man muß schon ein Meer sein, um einen schmutzigen Strom aufnehmen zu können, ohne unrein zu werden. Seht, ich lehre euch den Übermenschen: der ist dies Meer, in ihm kann eure große Verachtung untergehen." (Also sprach Zarathustra, Vorrede, 3) Was bezeichnet nun der Begriff "Übermensch"? Er ist für Viele unfaßbar geblieben, weil, wie alles Große, für den nervösen Verstand zu einfach und klar. Er besagt nichts anderes, als daß der heutige Mensch, (der Cro-Magnon-Mensch) sich nicht einbilden darf, er sei etwa die entgültige Spitze der Entwicklung. Verfall und Absterben als Bedingung der Erneuerung gehören ja doch zu den Grundgesetzen des Lebens. Wir sind nur eine vorläufige Stufe der Entwicklung. Wer das erkannt hat, der verfällt nie mehr dem konservativen Geist, der den verächtlichsten aller Fehler begeht, indem "er sich die Zukunft opfert". Die Selbstlosigkeit des Erkennenden aber befähigt und berechtigt, ja: verpflichtet ihn zu dieser sinnvollen Handlung: "O meine Brüder, bin ich denn grausam? Aber sich sage: was fällt, das soll man auch noch stoßen! Das Alles von heute - das fällt, das verfällt: wer soll es halten! Aber ich - ich WILL es noch stoßen!" (Also sprach Zarathustra, Dritter Teil Von alten und neuen Tafeln, 20) Nur als Jünger Nietzsches kann man die selbstmörderischen Spiele und Blindheiten der gegenwärtigen Menschheit gelassen hinnehmen. Diese Gelassenheit bedeutet aber nicht, daß man sich der Gestaltung der Zukunft entziehen dürfte, sondern daß man jede Vergeudung der gesunden Kraft vermeiden muß, um die heutige, ungeheuer gespannte Weltlage als das zu erkennen, was sie wirklich ist; eine Weltwende im Rahmen der Jahrmillionen währenden biologischen und geistige Entwicklung. Unsere einzige Pflicht besteht darin, die Selbstvernichtung des letzten Menschen zu überleben und die neue Geburt der  höchsten Lebensform in unserem Sinn zu lenken. Alles Andere ist Verirrung und Kraftverschwendung, auch wenn heutzutage Wirklichkeitssinn und Selbstverleugnung allgemein verwechselt werden.


Aber zurück zum Übermenschen und seinen denkbaren Aussichten. Der Übermensch sollte der selbstverständliche Nachfolger der Menschen im Zuge einer idealen Fortsetzung der Entwicklungskurve werde. Er sollte es - aber dazu bedarf es unserer Bereitschaft: "Der Übermensch ist der Sinn der Erde. Euer Wille sage: der Übermensch sei der Sinn der Erde!" (Also sprach Zarathustra, Vorrede, 3) Werden wir des Göttlichen in uns gewärtig, so erreichen wir damit, "den großen Mittag". Dann sind wir bereit, den Menschen in uns aufzuopfern und unseren Tod wie eine neue Morgenröte zu feiern, Aber se geschieht nicht von selbst. Da das Göttliche in uns lebt, sind wir nach diesem Verständnis zur Tat verpflichtet, ohne (nach herrschendem fremdartigem Denken) die Hilfe einer von uns getrennten lächerlich vermenschten Gottheit auch nut zu wünschen! Demgemäß sind uns sowohl die Heiterkeit und Zubersicht des Gläubigen als auch die Nüchternheit des Gottlosen eigen.


Die Begriffe "Selbstsucht" und "Selbstlosigkeit" sind dem Jünger Nietzsches fremd. Durch die Stunde der großen Verachtung (eine "Stunde", die wohl lange Jahre hindurch uns befallen kann!) hat er Eitelkeit und Eigennutz überwunden. Seine Liebe und seine Härte werden nunmehr im Dienst der göttlichen Ordnung eingesetzt.


Die Tragweiter der Botschaft Nietzsches wurde bis heute erst von einer winzigen Anzahl Menschen ermessen. Auch wenn Viele schon durchschaut haben, was sich hinter unseren geschönten Vorwänden verbirgt, so bleibt die große Hoffnung auf den Übermenschen (und die darin liegenden Richtlinien für eine Abwendung des derzeitigen Niederganges) nach ganz unverstanden. Wieviel tiefer muß die Menschheit noch in den Sumpf der Selbstvergessenheit sinken, bis die Besten wieder nach oben schauen? Die Besten können nur sich selbst helfen, Ihnen rufen wir zu: "Wo ist doch der Blitz, der euch mit seiner Zunge lecke?"  Mögen viele Ohren diesen Weckruf vernehmen.

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Jan Patocka, philosophe martyr de la liberté

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Jean Patocka, philosophe martyr de la liberté 


Jean PATOCKA (1907-1976), philosophe tchèque de tendance existentielle, phénoménologue, est mort à Prague après onze heures d’interrogatoire policier. Il était porte-parole de la Charte 77, mouvement de résistance tchèque contre le totalitarisme communiste, dont la figure la plus connue fut l’ancien président de la République Vaclav Havel.

Voici quelques thèmes de sa philosophie concernant l’existence, l’Europe, la crise du monde moderne et le lien qu’il établit entre le tragique et la liberté.

1/ Vie et existence. Le nihilisme

Disciple de Husserl et de Heidegger, Patocka distingue nettement la vie de l’existence. La vie, nous la partageons avec les animaux. L’existence, par contre, n’est propre qu’à l’homme. Elle se caractérise par une ouverture à l’être qui fait que, d’une part, l’homme peut créer un monde autour de lui, et, d’autre part, qu’il est conscient qu’il va mourir. Selon cette vision existentielle, l’homme est un « créateur tragique », en cela plus proche du divin que de l’animal en son essence. Cette conception est différente de celle du discours dominant qui voit l’homme comme un « animal rationnel ». Tout cela est en fait une idée de Heidegger dont Patocka a dit : « Heidegger est un philosophe du primat de la liberté » (« Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire », p. 74).

L’originalité de Patocka est de distinguer trois niveaux dans cette existence humaine. Le premier niveau, qui consiste à vivre pour vivre, est appelé par lui le mouvement de l’acceptation. C’est le plus primitif mais le plus courant sur terre. Le deuxième mouvement est celui de la défense, de soi et de ses proches : c’est le niveau de la compétition dans le travail mais c’est aussi le niveau de la famille. Le troisième niveau est celui de l’orientation vers la vérité. C’est le niveau qui donne le plus de « sens » à l’existence et qui touche la religion, l’art, la philosophie et la politique. Les Grecs sont les initiateurs de ce niveau qui est celui de la responsabilité historique et de la liberté. Vérité et liberté vont de pair.

L’homme vu par les sciences de la nature est un  organisme biologique. Ce n’est pas faux en soi mais c’est un savoir vide de sens et non une pensée sur l’homme. Cette vision débouche sur le nihilisme où il y a antinomie de l’être et du sens. Le nihilisme est centré sur l’homme et sur sa vie et il réduit la nature à un objet. Or, notre ouverture à l’être fait que les choses nous parlent et que nous ne donnons pas arbitrairement du sens aux choses. Le sens est ce qui rend les choses compréhensibles et vraies. D’après Patocka, Heidegger a présenté la seule doctrine conséquente à même de défendre l’autonomie de l’étant, des choses, contre tout subjectivisme.

La philosophie a pour but de trouver une orientation dans la situation présente du monde. Selon Patocka, « L’homme est toujours dans une situation désespérée, il est toujours un être engagé dans une aventure et celle-ci finit nécessairement mal. » Nous vivons toujours en situation, avec autrui, dans la nature. La situation vient à nous et c’est ainsi que les choses ont pour nous un sens. Or, la situation échappe à la science. C’est pourquoi l’avenir est ouvert et non fixé a priori. La situation présente toujours deux aspects : objectif et humain. Objectivement, la situation est toujours tragique car toute vie humaine est à la veille d’un naufrage qui est inévitable, tôt ou tard. Humainement, il y a deux voies possibles selon que l’on décide ou non de capituler.

Quelle est la situation présente ? Le désarroi. On le voit grâce à l’art, lequel est l’expression du sentiment de la vie d’une époque. Il montre la tonalité de l’époque. Pour l’auteur, « Il n’y a plus guère d’œuvre d’art créée dans la joie. Toute initiative est socialisée. Mozart ou la cathédrale de Chartres sont des signes d’un monde plus élevé que le nôtre aujourd’hui. La planète est saccagée et l’on assiste à une sauvagerie urbaine qui s’étend.

2/ L’Europe selon Patocka

Pour Patocka, l’unité de l’Europe s’est forgée dans la guerre contre l’Islam et Byzance. Son origine spirituelle vient de Rome. L’héritage européen est romain et grec : il consiste à vouloir bâtir une communauté de justice et de vérité. Le destin de l’homme véridique est la vie en vérité. Or, pour Patocka, « L’homme est juste et véridique pour autant qu’il se soucie de son âme ». Ce souci permet de s’unifier soi-même. Pour Patocka, la civilisation européenne a la particularité de jeter un regard dans ce qui est et c’est le souci de l’âme qui a créé l’Europe. Mais « A présent, le souci  d’avoir, le souci du monde extérieur et de sa domination l’emporte sur le souci de l’âme, le souci de l’être ». L’homme se consacre au savoir-pouvoir utilitariste.

L’Europe fut la maîtresse du monde grâce à sa science, sa technique et son économie. Mais elle s’est autodétruite avec deux guerres mondiales en associant la puissance à la désunion. Comment cela a-t-il été possible ? C’est le résultat d’une logique de situation composée de trois éléments : la science et la technique dominent ; l’Etat est souverain ; il y a désunion et l’Europe n’est plus un organisme.

Mais avant toute analyse il faut se poser la question préalable : qu’est-ce que l’Europe ? Pour Patocka, à propos de Platon, il écrit : « Ce qui se constitue ici avec cette philosophie du soin de l’âme, c’est ce qui va faire la spécificité de la vie européenne (…). L’Europe en tant qu’Europe est née du soin de l’âme. Elle a péri pour l’avoir laissé de nouveau se voiler dans l’oubli. » Les précurseurs du soin de l’âme furent Sophocle et Héraclite. Le fondateur de la tradition spirituelle de l’Europe est Platon. Pour Patocka, en effet, il n’y a qu’un seul pilier originel à notre civilisation, le piler grec car l’apport juif a été tout d’abord hellénisé avant de s’incorporer au christianisme.

Le soin de l’âme conduit à la vie dans la vérité. L’opposé de celle-ci est la vie tyrannique : cette dernière vie est celle du démocrate athénien. A l’opposé de cette vie sans scrupules, il y a la « païdéia » (éducation) des gardiens de la Cité : ils renoncent à eux-mêmes et sont prêts à se sacrifier pour la Cité. Le guerrier est donc un modèle pour les autres car il risque sa vie et donne la mort. Les seuls hommes politiques sont de cette trempe : ils ne sont pas là pour eux-mêmes. C’est pourquoi il faut une sélection, une hiérarchie et un champ de bataille perpétuel pour maintenir les qualités des gardiens. Une société sans militaires est souvent une société de pourceaux : « Toutes les fonctions sont orientées vers le maintien de la vie corporelle ; toute visée plus élevée fera défaut. »

Avec Platon, le mythe devient religion. La foi et la morale jouent un rôle croissant. Pour Patocka, Platon est en quelque sorte le fondateur de la civilisation européenne. En effet, pour lui, sa théorie de l’âme et du soin de l’âme est à l’origine de trois inventions majeures de l’Occident :

  1. l’idée d’une correspondance entre l’âme et la structure du monde est la base de notre vision scientifique de la nature. Platon notamment a eu l’intuition que ce sont les mathématiques qui permettraient le déchiffrement de ses lois, idée reprise par Galilée seulement au XVIe siècle ;
  2. l’idée de l’autorité spirituelle dans l’Etat qui inspire la vie politique de l’Occident chrétien pendant de longs siècles ;
  3. l’idée de « remplacer le mythe par la foi religieuse au sens d’une religion purement morale » (Jan Patocka, « Platon et l’Europe », éd. Verdier, p. 138).

Pour Patocka, cette dernière idée est grecque : « La religion juive n’est pas une religion purement morale. Dans le Décalogue comme ailleurs, il y a sans doute des principes moraux mais le dieu juif est un dieu irascible dont les châtiments échappent à tous les critères humains et, partant, au regard humain dans ce qui est (qui est le regard philosophique). En outre, le dieu juif est un dieu du monde d’ici-bas. La distinction entre deux mondes, entre le monde de l’être vrai et le monde qui nous entoure, monde visible de la doxa (l’opinion), n’existe que chez Platon. C’est à Platon que la théologie chrétienne empruntera cette distinction, non pas à la religion juive. C’est sur cette base seulement que pourra prendre naissance une conception théologique de la divinité du transcendant. Il devient évident que la conception courante selon laquelle la vie européenne reposerait sur deux fondements, l’un juif et l’autre grec, ne vaut que de façon conditionnelle, pour autant que l’élément juif a passé par la réflexion grecque. La réflexion grecque est ce qui, en donnant forme à l’élément juif, lui permet de devenir le levain du nouveau monde européen. La preuve en est fournie par le mythe de Socrate. Le plus grand mythe platonicien est le mythe de Socrate en tant que représentant de la Divinité, dont la mission divine consiste à procéder à l’examen qu’est le soin de l’âme, qui entre nécessairement en conflit avec le pouvoir. (…) Cette communauté condamne à mort l’envoyé de la divinité, et ce conflit signifie que le monde entier est dans le mal.  (…) La culpabilité du monde entier retombe sur la tête du juste. Or ce sont là des traits du mythe chrétien. Dans l’Epître aux Romains (III 9-23) saint Paul, déjà, dit que le monde est dans le mal. (…) Evidemment, dans la conception chrétienne, l’âme et le soin de l’âme sont dégagés de l’intellectualisme du dialogue et de la dialectique grecs. (…) Bien que l’homme ne puisse jamais pénétrer les profondeurs derrière des dogmes, du moins peut-il comprendre suffisamment pour distinguer la bonne voie de la mauvaise. Ces dogmes ont un sens, ils sont doués de sens. Il y a là quelque chose qu’aucun autre domaine spirituel que le christianisme ne possède. Ici aussi, c’est de nouveau l’élément grec qui se reflète. »

Ainsi la métaphysique inventée par Platon et reprise par la théologie chrétienne va influencer de façon décisive la réalité européenne. Par contre, aujourd’hui, la philosophie ne joue plus ce rôle structurant de la réalité face à la science et à la technique, lesquels ne sont plus de la philosophie.

Pour Patocka, Platon apporte deux innovations : il affirme la liberté de l’âme, donc de l’homme. Aristote approfondira cette affirmation de liberté. Par ailleurs, il recommande et réclame la foi. Par la suite les dogmes chrétiens affirmés au Ve siècle (conciles de Nicée et de Chalcédoine notamment) sont le produit d’une  discussion philosophique grecque.

Au XVIIIe siècle, on a remplacé l’humanité concrète par des concepts fictifs. Cette évolution a conduit à ce que la spiritualité soit dissoute dans les sciences. « Affirmer que la vie politique est ce qu’il y a de plus élevé revient à faire de l’homme ce qu’il y a de plus élevé, l’étant suprême, ce qui est impossible. Mais la foi moderne existe : c’est une croyance en la science et la technique. Le soin de l’âme passe au second plan, or c’est lui qui fondait la “païdéia”, l’éducation humaniste classique tendant vers l’excellence. »

Patocka précise : « Personne n’a réagi à ma thèse la plus propre suivant laquelle la réalité européenne est ancrée à travers deux grands tournants dans le souci de l’âme qui résume l’Antiquité entière. On parle sans cesse d’Europe au sens politique et on néglige la question de savoir ce qu’elle est au juste et ce dont elle est issue. L’Europe est un concept qui repose sur des fondements spirituels. »

3/ Les Lumières

Pour Patocka, l’esprit révolutionnaire est un trait fondamental de la modernité. Les Lumières sont à accepter mais uniquement en tant que méthode de compréhension de la nature car elles ne permettent pas d’étudier correctement le règne de la loi ainsi que l’essence des choses (« Essais hérétiques », p. 117). Le grand mouvement de la musique et de la poésie, notamment allemandes,  au XIXe siècle s’est fait en marge ou contre les Lumières ; or, personne ne peut nier leur apport dans l’héritage de la civilisation.

Les Lumières véhiculent quelques idées cardinales : prééminences de la raison, de la science, de la technique et de l’idée politique de nation. Ce sont les Lumières radicalisées qui abandonnent l’idéal national avec Marx. Elles sont à l’origine de l’Europe des masses, du suffrage universel et des grands partis bureaucratiques.

Le doute introduit par les Lumières dans ce qui n’est pas purement scientifique (comme l’art ou la morale) est à l’origine de la montée du nihilisme au XIXe siècle. Pour Patocka, la crise politique et la crise sociale ont leur source dans une crise morale. Les Lumières ouvrent la voie à une société dominée par la science et la technique et qui perd son humanité. C’est le mouvement des Lumières radicalisé qui mène au totalitarisme, expression politique du scientisme. L’idéologue nazi bannit tout humanisme comme irrationnel face à la biologie raciale darwiniste. L’idéologue communiste fait de même au nom d’une prétendue science sociale dont le savoir est affecté d’un coefficient de certitude absolu.

Mais les démocraties modernes connaissent le même mal sous des formes différentes : « Quelle est cette vie qui se mutile elle-même en offrant l’aspect de la plénitude de la richesse ? L’homme semble aimer son aliénation car il fuit devant le tragique et la responsabilité de son existence dans l’inauthentique et l’allégement. Cette fuite produit la grisaille de la vie. »

4/ Passion et responsabilité. La religion et la Cité

La passion est une voie différente de la fuite vers l’inauthentique. Elle donne l’impression d’échapper à la servitude mais il lui manque la responsabilité. La religion a pour but d’encadrer le côté sacré de la passion. En dictant des règles, elle intègre la responsabilité dans le sacré. On est alors en présence d’un élan hors de la déchéance : c’est ainsi que se développent l’épopée, la tragédie et la Cité grecques ! Le quotidien est alors transfiguré par le spirituel.

Socrate désigne la Cité comme le site de l’histoire mais comme site aussi du soin de l’âme. Dans la Cité, l’extraordinaire orgiaque n’est pas éliminé (comme dans le mouvement des Lumières) mais il est subordonné à l’authentique et au responsable. C’est l’alliance du cerveau affectif et du cerveau rationnel : le thymos et le noos. Les Lumières ont voulu tuer cette tendance orgiaque mais ce refoulement a conduit à des explosions de passion meurtrière qui ont conduit à la Terreur, à Auschwitz ou au Goulag.

La liberté pour Platon doit être liée au Bien pour ne pas dégénérer. La liberté responsable cultive le soin de l’âme qui engendre le soin de la mort qui permet par contraste d’investir sur le soin de la vie ! Ce chemin, pour Platon, rapproche de la Divinité et du transcendant. L’âme tend ainsi vers l’éternité. Ce platonisme prépare la venue du christianisme dont Patocka dit : « Le christianisme représente à ce jour l’élan le plus puissant qui ait mis l’homme à même de lutter contre le déclin. Le clergé, forme de vie aristocratique au départ, aide à surmonter le quotidien. La personne est la notion nouvelle apportée par le christianisme à la fin de l’Antiquité. » Mais Patocka a cette formule mystérieuse : « Le christianisme n’a pas encore été pensé jusqu’au bout. » Tout ceci a une teinte heideggerienne, surtout lorsqu’il ajoute : « Le rationalisme (compris comme la pensée calculante) voulant dominer les choses est dominé par elles. »

5/ Le tragique authentique : le soldat du front

Le plus impressionnant chez Patocka est son analyse du tragique dans la liberté. Combattant sur le front de l’anticommunisme jusqu’à y perdre la vie, Patocka était très sensible aux descriptions du soldat du front par ces deux auteurs si différents que furent l’Allemand Ernst Jünger et le Français Teilhard de Chardin. Ils décrivent la vie du soldat au front dans les tranchées de la guerre de 1914-1918 comme la condition la plus tragique qui soit où le soldat accepte le sacrifice de sa vie librement tout en étant dans l’extrême nécessité. Or ceux qui ont connu ce front ont été frappés par la transformation extraordinaire que cela a produit dans les hommes et qui s’est maintenue longtemps après la fin de la guerre pour ceux qui ont survécu.

Cela montre que la vie authentique est dans le sacrifice, et non le but lui-même recherché par l’action (vaincre l’ennemi). Il apparaît une solidarité avec l’ennemi dans le combat contre lui. Ce sont les gestes chevaleresques des aviateurs allemands ou français qui viennent battre des ailes au-dessus des cimetières où ont été enterrés leurs adversaires valeureux malgré le risque pris à cette occasion. L’utilitarisme ne peut rendre compte de ce genre d’actes.

Or la deuxième guerre mondiale a balayé cette dimension de noblesse humaine. D’abord, la distinction entre le front et l’arrière s’est effondrée avec le bombardement des grandes villes peuplées d’enfants, de femmes et de vieillards. Hiroshima et Dresde sont les symboles de la guerre technique et inhumaine engendrés par le mouvement de la vie lui-même.

L’horreur de la deuxième guerre mondiale a conduit à la démobilisation de l’Europe de l’Ouest qui a abandonné l’Europe Centrale à Staline. Mais la démobilisation, selon Patocka, est grosse de guerres futures. Le recentrage des préoccupations vers l’économie est un expédient trompeur. De même que la vraie liberté est au combat et implique le sacrifice, seule la conscience tragique imposera des limites à la guerre car, comme l’a dit Héraclite, le combat est père de toutes choses, donc aussi de la paix. Prétendre avoir la paix en refusant le combat est le meilleur moyen de réintroduire la guerre. La croyance au progrès est la philosophie de l’histoire actuelle et risque de mener à la servitude par méconnaissance de l’Etre et de sa dimension tragique. La vraie politique est liberté agissante et la liberté consiste à laisser les choses et les hommes être, ce qui n’est pas le cas du monde moderne où « le soin de l’être », comme le soin de l’âme, est oublié.

Je voudrais citer sur ce dernier sujet quelques phrases de Patocka.

« La mobilisation permanente est un sort que le monde trouve difficilement soutenable ; il n’est pas facile de le regarder en face, pas facile d’en tirer les conséquences pourtant évidentes. »

« La guerre montre une face pacifique qui n’exprime qu’une démoralisation cynique, un appel à la volonté de vivre et de posséder. Or c’est cet appel qui est à l’origine des guerres. La guerre une fois déclenchée, l’humanité devient la victime de la paix et du “jour”. La paix, le jour tablent sur la mort comme moyen de pousser la servitude humaine à son point extrême comme une chaîne que les hommes refusent de voir mais qui est présente comme terreur qui les pousse jusque dans le feu. L’homme est enchaîné à la vie par la mort et la peur. Il est manipulable à l’extrême. »

Une paix réelle est-elle possible ? Pour Patocka, « cela présuppose l’expérience du front décrite par Teilhard et par Jünger (« La Guerre comme expérience intérieure », Paris, Bourgeois, 1997) : la positivité du front, non pas comme asservissement à la vie mais comme libération infinie et affranchissement de cette servitude. La guerre actuelle comme démobilisation a sa manière de priver les gens de toute perspective, de les traiter comme un simple matériel au service de la Force qui dirige le monde sans autre but qu’elle-même.

« Il s’agit de comprendre que c’est ici que se joue le véritable drame de la liberté ; la liberté ne commence pas une fois le combat terminé (c’est souvent à ce moment que la servitude revient sous une autre forme). La place de la liberté est dans le combat qui donne de la hauteur. (…) Chacun est alors projeté isolément vers son sommet dont il redescendra au profit des guerres futures. (…) Il s’agit de comprendre que ceux qui se trouvent exposés à la pression de la Force sont libres, plus libres que ceux qui, restés à l’étape, assistent au combat en simples spectateurs, se demandant anxieusement quand leur tour viendra. (…) L’histoire est ce conflit de la vie nue dominée par la peur, avec la vie au sommet. Seul celui qui est à même de comprendre cela est un homme spirituel. »

« Les choses étant ce qu’elles sont, la compréhension ne peut se borner au plan le plus fondamental, à l’attitude d’esclavage ou de liberté vis-à-vis de la vie. Elle implique également la compréhension de la signification de la science et de la technique, de la Force qu’on est en train de libérer. »

Patocka espère que ceux qui ont compris le sens tragique de l’histoire, qu’il appelle les « ébranlés » parce que leur croyance naïve en la vie et la paix a été mise à l’épreuve, deviendront une autorité spirituelle capable de contraindre le monde en guerre à certaines restrictions, d’empêcher ainsi certains actes criminels. Il espère aussi en une solidarité des combattants qui fasse prendre conscience aux embusqués qu’ils vivent du sang des autres ! Cette conscience est avivée par le sacrifice du front des ébranlés : « Amener tous ceux qui sont capables de comprendre à éprouver intérieurement l’incommodité de leur situation commode, voilà le sens qu’on peut atteindre au-delà du sommet humain qu’est la résistance à la Force. (…) Ebranler le quotidien des routiniers terre à terre, leur faire comprendre que leur place est de ce côté du front, et non pas auprès des mots d’ordre du jour si séduisants soient-ils : qu’il s’agisse de la nation, de l’Etat, de la société sans classes ou de l’unité mondiale, ces slogans sont en réalité des appels à la guerre qui ne seront démasqués que par la barbarie effective de la Force. »

Patocka demande donc de prendre en compte ce qu’il appelle « la nuit », à savoir « le tragique » et pas seulement le « jour », la volonté de vie et de puissance et son utilitarisme, car les deux sont liés comme l’a écrit le philosophe grec Héraclite :

« A l’aube de l’histoire, Héraclite d’Ephèse formulait son idée de la guerre comme loi divine dont se nourrissaient toutes les lois humaines. Il n’entendait pas la guerre au sens d’une expansion de la vie mais comme prééminence de la nuit, volonté d’affronter librement le péril dans l’aristéia, la preuve d’excellence, à l’extrême limite des possibilités humaines que choisissent les meilleurs en se décidant à échanger le prolongement éphémère d’une vie confortable contre une célébrité durable dans la mémoire des mortels (c’est le choix du héros grec Achille dans “L’Iliade”). Ce conflit est père des lois de la Cité, père de toutes choses. Il montre que les uns sont esclaves, les autres libres ; mais il y a encore un sommet au-dessus de la libre vie humaine. La guerre peut faire apparaître que parmi les hommes libres certains sont capables de devenir des dieux, de toucher à la divinité, à ce qui constitue l’unité dernière et le mystère de l’être. Ce sont ceux qui comprennent que le combat n’est rien d’unilatéral, qu’il ne divise pas mais unit. (…) C’est le même sentiment qui se présente à Teilhard lorsqu’il fait au front l’expérience du surhumain, du divin. (…) Ne s’ouvre-t-il pas là quelque chose du sens irrécusable de l’histoire de l’humanité occidentale qui devient désormais celui de l’histoire de l’homme en général ? »

Ce texte issu des « Essais hérétiques » est paru aux éditions clandestines tchèques « Samizdat Ptelice » en 1975, puis à Munich en 1980 (traduit par l’auteur lui-même en allemand dès 1975).

Patocka, que Paul Ricoeur appelle « le Socrate de la politique », déclarait entre deux interrogatoires policiers : « Il faut quelque chose de fondamentalement non technique, non instrumental uniquement, il faut une éthique non commandée par les circonstances. (…) La morale n’est pas là pour faire fonctionner la société mais tout simplement pour que l’homme soit l’homme. Ce n’est pas l’homme qui définit la morale selon ses besoins et désirs arbitraires mais c’est au contraire la moralité qui définit l’homme. (…) Pour défendre le devoir et le bien commun contre la peur et le matérialisme, il faut accepter d’être mal jugé et peut-être risquer même la torture physique. »

Après onze heures, en deux jours, d’interrogatoire policier, il est admis à l’hôpital de Strahov pour troubles cardiaques le 3 mars 1977. Il meurt le 13 mars. Le 17 mars, les participants à ses funérailles sont arrêtés, certains au cimetière même. La messe de requiem annoncée le lendemain par sa famille est interdite.

Je propose quelques instants de silence à la mémoire de Jan Patocka, mort pour la liberté.
 

Yvan BLOT
Conférence du 22 janvier 2002
Polémia
31/01/07

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dimanche, 15 avril 2007

La expulsion de los moriscos

La expulsión de los moriscos: una cuestión perenne.

por Manuel Fernández Espinosa / www.arbil.org

Es normal leer en ciertos y malos libros de Historia, muy propensos a las mitificaciones, que la expulsión de los moriscos fue una torpeza política, pero así como los gitanos han podido, aunque a duras penas, integrarse en España sin perder sus señas de identidad, siendo en la actualidad tan españoles como todos los demás lo somos, los moriscos no pretendieron nunca otra cosa que invertir los progresos alcanzados por la Reconquista, para volver a convertir a España en la punta de lanza del Islam en Europa. Una expulsión oportuna pudo frenar ese retroceso que de nuevo nos hubiera sumido en las tinieblas del año 711

Siete de la mañana del día 13 de junio de 1601. En Velilla, apacible pueblo a las riberas del Ebro, no muy lejos de Zaragoza, una famosa campana de diez palmos de circunferencia empieza a teñir a pausas, unas largas y otras cortas, sin que actuara sobre ella ningún impulso humano. Según los testigos, unas veces el badajo se movía en círculo, lamiendo con horrísono y broncíneo lamento los labios de la campana, otras veces daba grandes golpes a oriente, a poniente y al sur, nunca al septentrión. La campana tocó así, sin que nadie la accionara y ante el estupor de todos los que se acercaron a presenciar el portento, desde ese 13 de junio hasta el 29 de ese mismo mes y año del Señor de 1601, reinando en las Españas Felipe III de Austria.

La leyenda dice que esta campana, llamada la campana de Velilla, tiene esta extrañísima virtud debido a que, según los lugareños, fue fundida en las mismas fraguas en que fuera acuñada una de las treinta monedas con que pagaron a Judas su traición. La antigüedad conserva cumplida crónica de las ocasiones en que la campana fue tañida por invisible mano; pasó así estando en prisión el Rey D. Alfonso de Aragón, así ocurrió a la muerte de Fernando el Católico, y así sucedió cuando el saco de Roma. Dícese, al cabo, que la campana de Velilla suena cuando se ciernen sobre Aragón, bien infortunios o bien prosperidades. Y decir Aragón es decir España.

La barbarie morisca.

Cuando tocó la campana de Velilla en 1601 lo hizo, así lo atribuyeron nuestros antepasados, a una feliz determinación de la Corona: la expulsión de los moriscos se realizaría muy pronto. La Providencia confirmaba con la campana de Velilla el buen suceso.

Muchos años antes de que la campana de Velilla tañera como présago de la inminente expulsión de este elemento alógeno, los moriscos granadinos habían sembrado el terror. En 1568 se habían sublevado en las Alpujarras cometiendo infames crímenes, y mientras que se perpetraban auténticas orgías de sangre, sus secuaces proclamaban como rey propio a Fernando de Córdoba, de la simiente de Abén Humeya.

Podemos decir que después de conquistada Granada por los Reyes Católicos en 1492, los moriscos -población vencida- se habían beneficiado de unas condiciones muy generosas, pactadas en la capitulación. Se les permitió elegir si quedarse en Andalucía, respetándoles su religión y leyes, o tomar el camino de regreso a África. Pero la bondad de los Reyes Católicos costaría cara a los españoles: se repetía la famosa fábula del pastor que arropó a la víbora en su regazo, cuando la víbora salió de su letargo, le mordió. La Corona, haciendo uso de la legitimidad que le asistía, había promocionado una política de repoblamiento, trayendo a las Andalucías colonos cristianos del Norte que devolvieron a las tierras meridionales de España el aspecto que perdieron en el aciago año de 711.

Ya decimos que, toda vez reconquistada España, muchos moriscos tomaron la derrota de África aunque se les había permitido quedarse. Aquellos que se quedaron no se conformaron con las ventajas estipuladas en las capitulaciones de Granada; fue entonces cuando empezó una lacerante guerra. En las primicias de esta rebelión todo hacía pensar a las autoridades españolas que no se trataba de otra cosa que de hechos aislados: robos violentos perpetrados por los "monfíes", una especie de salteadores de caminos musulmanes, pero con el tiempo los monfíes, liderados por el descendiente de Abén Humeya, el más arriba mencionado Fernando de Córdoba, se convertirían en los verdugos más encarnizados de todas las mujeres, niños, viejos y clérigos cristianos que encontraban a su paso.

Diego Hurtado de Mendoza nos cuenta las horrorosas matanzas que, hasta el grado más monstruoso, perpetraron los moriscos contra la pacífica y desarmada población española que con ellos "convivía" [como gustan decir a los sostenedores de esa absurda mitología de las tres culturas].

"Comenzaron por el Alpujarra, río de Almería, Boloduí, y otras partes a perseguir a los cristianos viejos, profanar y quemar las iglesias con el sacramento [dentro], martirizar religiosos y cristianos, que, o por ser contrarios a su ley, o por haberlos doctrinado en la nuestra, o por haberlos ofendido, les eran odiosos. En Guecija, lugar del río de Almería, quemaron por voto un convento de frailes agustinos, que se recogieron a la torre, echándoles por un horado [agujero] de lo alto aceite hirviendo, sirviéndose de la abundancia que Dios les dio en aquella tierra para ahogar sus frailes. Inventaban nuevos géneros de tormentos: al cura de Mairena hinchieron [hincharon] de pólvora y pusiéronle fuego; al vicario enterraron vivo hasta la cinta, y jugáronle a las saetadas [lo que significa que después de enterrarlo hasta la cintura, lo flechearon]; a otros lo mismo dejándolos morir de hambre. Cortaron a otros miembros, y entregáronlos a las mujeres, que con agujas los matasen; a quien apedrearon, a quien acañaverearon [hirieron con cañas cortas en puntas], desollaron, despeñaron; y a los hijos de Arze alcaide de La Peza, uno degollaron, y otro crucificaron, azotándole, e hiriéndole en el costado primero que muriese. Sufriólo el mozo, y mostró contentarse de la muerte conforme a la de Nuestro Redentor, aunque en la vida fue todo al contrario; y murió confortando al hermano que descabezaron. Estas crueldades hicieron los ofendidos por vengarse; los monfíes por costumbre convertida en naturaleza." ("Guerra de Granada".)

A la luz de sus tremendos crímenes se entendió que no se trataba de hechos aislados, sino de una ofensiva en toda regla, por lo que se deduce que la expulsión se hizo una necesidad imperiosa para la preservación de España, item más los moriscos tendían puentes con el Turco que asolaba el mar Mediterráneo. La expulsión fue una más que prudente medida: fue lo más acertado que se pudo hacer bajo el reinado de los Austria menores. Así lo afirma, con la solvencia que por desgracia no tienen algunos historiadores españoles, el historiador e hispanista John Huxtable Elliot: "...resulta plausible la creencia de que la expulsión era la única solución posible. Fundamentalmente la cuestión morisca era la de una minoría racial no asimilada -y posiblemente no asimilable- que había ocasionado trastornos constantes desde la conquista de Granada. La dispersión de los moriscos por toda Castilla, después de la represión de la segunda rebelión de las Alpujarras, en 1570, sólo había complicado el problema extendiéndolo a áreas hasta entonces libres de población morisca. A partir de 1570 el problema morisco fue un problema tan castellano como valenciano o aragonés, aunque sus características variasen de una región a otra." ("La España imperial 1469-1716")

Derramados por toda la península, crecían con asombrosa celeridad, el ritmo de crecimiento de la población morisca era de un 70% entre 1533 y 1609, frente a un 45% de la población española. Encapsulados y a la espera de ser invencibles por número se habían organizado en Valencia con el significativo nombre de "la nación de los cristianos nuevos de moros del reino de Valencia", que nos puede recordar los nombres que en la actualidad han adoptado las llamadas "comunidades islámicas" que crecen con similar vertiginosidad en nuestra España de hoy. Se descubrió no sólo relaciones entre moriscos con turcos, sino también contactos entre moriscos asentados en Aragón y el gobernador francés de Bearn y ocupaban tierras que pertenecían por derecho propio a españoles menos afortunados. Pero muchos nobles los protegían, por el beneficio económico que les deparaban.

Se estima que fueron expulsados 275.000 de los más de 300.000 moriscos que se calculan existentes. Algunos piensan que esto supuso un grave varapalo para la economía española, pero Elliot sostiene que: "creer que su expulsión tuvo consecuencias comparables a la de los judíos, en 1492, es absurdo". Otra cosa es que el gobierno de Lerma no supo encauzar la situación abierta tras su acertada expulsión.

La literatura barata que exagera las consecuencias de una medida tan oportuna no tiene ningún derecho a condenar una expulsión que se era cuestión de vida o muerte. Si, como algunos de esos noveleros afirma, nuestros antepasados del siglo XVII hubieran sido xenófobos radicales, hubiéramos podido asistir a la expulsión de otros colectivos alógenos que tenían su residencia en España, como los gitanos, pongamos por caso. Y no faltaron voces que así lo proclamaron. En 1621 el sabio economista D. Pedro Fernández de Navarrete publicaba anónimamente su "Conservación de monarquías", que más tarde se volvería a publicar en 1626 con el nombre de su autor. En este libro se aconsejaba la expulsión de otros segmentos de población considerados no-españoles y que habían sobrevivido a la expulsión de los moriscos, como gitanos e irlandeses. No prosperaron las indicaciones de Fernández de Navarrete, y aunque los gitanos tardaron en acomodarse, podemos afirmar que, en términos generales, el gitano es hoy por hoy uno de los colectivos que, conservando celosamente sus propias costumbres y cultura, es tan español como el que más.

En el siglo XVIII un franciscano de Torredonjimeno (provincia de Jaén), fray Juan Lendínez, decía así en su libro inédito "Augusta Gemela ilustrada" (año 1778) que:

"Atribuyose este tañido [de la campana de Velilla, más arriba referida] a feliz pronóstico de la expulsión de los moriscos. Cuyos tratos con los enemigos de España, principiando a descubrirse más visos por estos días llamaron la atención del Monarca. Súpose tenían trato con el Gran Turco, y otros reyes del África, para entregarles a España; levantándose para día determinado; y aguardaban [los moriscos] llegasen con brevedad los socorros que habían pedido, contando ellos ciento y cincuenta mil combatientes. Dentro de estos reinos [de la Andalucía] habían solicitado alianzas, varias veces, aun con los Príncipes Christianos [con Francia, enemiga secular de España, y Venecia, rival mercantil del Mediterráneo].

"Esto, con muchas muertes que hacían a los naturales españoles, y habérseles averiguado el ser apóstatas de Nuestra Santa Fe, y que vivían en la observancia de su malvada ley, puso al Rey en la necesidad de tratar en sus Consejos, si le sería lícito y útil al Estado la expulsión de los moriscos. Dividiéronse los pareceres, según eran en los Ministros los intereses, pero al fin, prevaleciendo el mayor número de votos, y tomando las mayores precauciones para la seguridad del hecho, fueron expelidos de todas las Provincias de España en 1610. ¡Feliz año! En que acabando España de arrojar de su seno tanto número de enemigos, vió cumplidos los deseos de tantos años.

"Del Reyno de Valencia salieron para el África cerca de ciento cuarenta mil; con algunos que por rebeldes fueron puestos al remo. De Aragón y Cataluña salieron setenta mil; de Castilla la Vieja y la Nueva, la Mancha y Extremadura, otros setenta mil, con tres mil que salieron de Hornachos, y de los Reynos de Andalucía salieron treinta mil que en todos suman trescientos y diez mil personas. Permitióseles llevar sus bienes muebles y semovientes, quedando los raíces a favor de los Señores de los Lugares de quien eran vasallos, en Valencia, Aragón y Cataluña; y en los demás Reynos se aplicaron al Real fisco. Dícese que pereció la mayor parte, y que los demás, dondequiera que llegaron, fueron mal recibidos y [mal] tratados; y así afirman ellos que esta expulsión fue la mayor calamidad que han sufrido ellos mismos. Antes de salir de España, manifestaron cuán bien merecido tenían este castigo, por secuaces de su Profeta falso; y de consiguiente se casaron con muchas mujeres, confesando ser christianos en la apariencia, y de corazón observadores del Alcorán de Mahoma. Los moriscos de la Mancha fueron conducidos por los pueblos [de Jaén]; lo que causó notable sentimiento de la piedad christiana de sus moradores, especialmente, la inocencia de los niños, que padecían la pena que sus padres merecían.

(...)

"Concluida la expulsión de los moriscos en 1611 y viéndose ya los pueblos libres de los sustos que ocasionaba esta gente infame, se aplicaron al ejercicio de su piedad." (Augusta Gemella Ylustrada con los pueblos de su Partido hoy villa de Martos, pp. 390-393).

La solución aportada por los Austria al problema morisco, expulsándolos de España, no fue, como pretende hacernos creer la historiografía más interesada y filoislámica, cuestión de xenofobia, sino cuestión de vida o muerte para España. Una cuestión perenne, como podemos apreciar contemplando el panorama actual.

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Manuel Fernández Espinosa

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Russia challenging US monopoly on satellite navigation

Russia challenging the U.S. monopoly on satellite navigation
The days of the Cold War may have passed, but Russia and the United States are in the midst of another battle - this one a technological fight over the U.S. monopoly on satellite navigation.

By the end of 2007, the authorities in Moscow say, the Russian space agency plans to launch eight navigation satellites that would nearly complete Russia’s own system, called Glonass, for Global Navigation Satellite System.

The system is expected to begin operating over Russian territory and parts of Europe and Asia, and then go global in 2009 to compete with the Global Positioning System of the United States.

And Russia is not the only country trying to break the U.S. monopoly on navigation technology, though its system, funded by government oil revenue, is furthest along. China has already sent up satellites to create its own system, called Baidu after the Chinese word for the Big Dipper. And the European Union has also started developing a rival system, Galileo, although work has been halted because of doubts among private contractors over its potential for profit.

What is driving the technological battle is, in part, the potential for many more uses for satellite navigation than the one most people know it for - giving driving instructions to travelers. Businesses as disparate as agriculture and banking are integrating the technology into their operations. Satellite navigation may provide the platform for services like site-specific advertising, with directions that appear on cellphone screens when a user is walking, for example, near a Starbucks coffeehouse or a McDonald’s restaurant.

Sales of GPS devices are already booming. The global market for the devices reached $15 billion in 2006, according to the GPS Industry Council, a Washington trade group, and is expanding at a rate of 25 percent to 30 percent annually.

But what is also behind the battle for control of navigation technology is a fear that the United States could use its monopoly - the system was developed and is controlled by the U.S. military - to switch off signals in a time of crisis.
“In a few years, business without a navigation signal will become inconceivable,” said Andrei Ionin, an aerospace analyst with the Center for the Analysis of Strategies and Technologies in Moscow. “Everything that moves will use a navigation signal - airplanes, trains, yachts, people, rockets, valuable animals and favorite pets.”

When that happens, countries that choose to rely only on GPS, Ionin said, will be falling into “a geopolitical trap” of U.S. dominance of an important Internet-age infrastructure. The United States could theoretically deny navigation signals to countries like Iran and North Korea, not just in time of war, but as a high-tech form of economic sanction that could disrupt power grids, banking systems and other industries, he said.

The United States formally opened GPS to civilian users in 1993 by promising to provide it continually, at no cost, around the world.

GPS devices are currently at the center of a dispute over the Iranian seizure of 15 British sailors and marines. The British maintain that the devices on their boats showed that they were in Iraqi waters; the Iranians have countered with map coordinates that it said showed the 15 had been in Iranian waters.

The Russian project, of course, carries wide implications for armies around the world by providing a navigation system not controlled by the Pentagon, complementing an increasingly assertive foreign policy stance from Moscow.

The Russian system is also calculated to send ripples through the fast-expanding industry for consumer navigation devices by promising a slight technical advantage over GPS alone, analysts and industry executives say. Devices receiving signals from both systems would presumably be more reliable.

President Vladimir Putin of Russia, who speaks often about Glonass and its possibilities, has prodded his scientists to make the product consumer friendly.
“The network must be impeccable, better than GPS, and cheaper if we want clients to choose Glonass,” Putin said last month at a government meeting on the system, according to the Interfax news agency.

“You know how much I care about Glonass,” Putin told his ministers.

GPS has its roots in the United States military in the 1960s. In 1983, before the system was fully functional, President Reagan suggested making it available to civilian users around the world after a Korean Air flight strayed into Soviet airspace and was shot down.

GPS got its first military test during the Gulf War of 1991, and was seen as a big reason for the success of the precision bombing campaign, which helped spur its adoption in commercial applications in the 1990s.

The Russian system, like GPS, has roots in Cold War technology developed to guide strategic bombers and missiles. It was briefly operational in the mid-1990s, but fell into disrepair. The Russian satellites send signals that are usable now but work only intermittently.

To operate globally, a system needs a minimum of 24 satellites, the number in the GPS constellation, not counting spares in orbit.

A receiver must be in the line of sight of no fewer than three satellites at any given time to triangulate an accurate position. A fourth satellite is needed to calculate altitude. As other countries introduce competing systems, devices capable of receiving foreign signals along with GPS will more often be in line of sight of three or more satellites.

Within the United States, Western Europe and Japan, ground-based transmissions hone the accuracy of signals to within a few feet of a location, better than what could be achieved with satellite signals alone. The Russian and eventual European or Chinese systems, therefore, would make receivers more reliable in preventing signal loss when there are obstructions, like steep canyons, tall buildings or even trees.

Still, a Glonass-capable GPS receiver in the United States, Western Europe or Japan would not be more accurate than a GPS system alone, because of the ground-based correction signals. In other parts of the world, a Glonass-capable GPS receiver would be more reliable and slightly more accurate.

U.S. manufacturers that are dominant in the industry could be confronted with pressure to offer these advantages to customers by making devices compatible with the Russian system, inevitably undermining the U.S. monopoly on navigation signals used in commerce.

In this sense, the Russians are setting off the first salvo in a battle for an infrastructure in the skies. Russia sees a great deal at stake in influencing the standards that will be used in civilian consumer devices.

To encourage wide acceptance, Putin has been pitching the system during foreign visits, asking for collaboration and financial support.

The market for satellite navigators is growing rapidly. Garmin, the largest manufacturer in the United States, more than doubled sales of automobile navigators in 2006, for example, and in February it aired an advertisement during the Super Bowl that was interpreted as a sign of coming of age for GPS navigators as a mass market product.

For now, only makers of high-end surveying and professional navigation receivers have adopted dual-system capability. Topcon Positioning Systems of Livermore, California, for example, offers a Glonass and GPS receiver for surveyors and heavy-equipment operators. Javad Navigation Systems is built around making dual-system receivers, and has offices in San Jose, California and in Moscow.

Javad Ashjaee, the president of Javad Navigation Systems, said in an interview that wide adoption was inevitable because more satellites provided an inherently better service. “If you have GPS, you have 90 percent of what you need,” Ashjaee said. The Russian system will succeed, he said, “for that extra 10 percent.”

Adding Glonass to low-end consumer devices would require a new chip, with associated design costs, but probably not much in the way of additional manufacturing expenses, Ashjaee said. Already this year, in a sign of growing acceptance of Glonass, another high-end manufacturer, Trimble, based in Sunnyvale, California, introduced a Russian-compatible device for agricultural navigators, used for applying pesticides, for example. Whether consumer goods manufacturers will follow is an open question, John Bucher, a wireless equipment analyst at BMO Capital Markets, said by telephone. Garmin, which has more than 50 percent of the American market, has not yet taken a position on Glonass. “We are waiting,” Jessica Myers, a spokeswoman for Garmin, said by telephone. For most consumers, she said, devices are reliable enough already.Growth in the industry is driven instead by better digital mapping and software, making what already exists more useful. Garmin’s latest car navigator, for example, alerts drivers to traffic jams on the road ahead and the price of gas at nearby stations.The Kremlin is guaranteeing a market in Russia by requiring ships, airplanes and trucks carrying hazardous materials to operate with Glonass receivers, while providing grants to half a dozen Russian manufacturers of navigators. Technically precise they may be, but even by Russian standards, some of the Russian-made products coming to market now are noticeably lacking in convenience features. At the Russian Institute of Radionavigation and Time in St. Petersburg, for example, scientists have developed the M-103 dual system receiver. The precision device theoretically operates more reliably than a GPS unit under tough conditions, like the urban canyons of New York City. With its boxy appearance, the M-103 resembles a Korean War-era military walkie-talkie. It weighs about one pound and sells for $1,000, display screen not included. To operate, a user must unfurl a cable linking the set to an external antenna mounted on a spiked stick, intended to be jabbed into a field. “Unfortunately, we haven’t developed a hand-held version yet,” said Vadim Holnerov, a deputy director of the institute.

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Conservative Revolutionary Habitus and Aesthetics of Horror

by Richard WOLIN / Found on:  http://www.new-right.org/

“Carl Schmitt’s polemical discussion of political Romanticism conceals the aestheticizing oscillations of his own political thought. In this respect, too, a kinship of spirit with the fascist intelligentsia reveals itself.”
—Jürgen Habermas, “The Horrors of Autonomy: Carl Schmitt in English”

“The pinnacle of great politics is the moment in which the enemy comes into view in concrete clarity as the enemy.”
—Carl Schmitt, The Concept of the Political (1927)

Only months after Hitler’s accession to power, the eminently citable political philosopher and jurist Carl Schmitt, in the ominously titled work, Staat, Bewegung, Volk, delivered one of his better known dicta. On January 30, 1933, observes Schmitt, “one can say that ‘Hegel died.’” In the vast literature on Schmitt’s role in the National Socialist conquest of power, one can find many glosses on this one remark, which indeed speaks volumes. But let us at the outset be sure to catch Schmitt’s meaning, for Schmitt quickly reminds us what he does not intend by this pronouncement: he does not mean to impugn the hallowed tradition of German étatistme, that is, of German “philosophies of state,” among which Schmitt would like to number his own contributions to the annals of political thought. Instead, it is Hegel qua philosopher of the “bureaucratic class” or Beamtenstaat that has been definitely surpassed with Hitler’s triumph. For “bureaucracy” (cf. Max Weber’s characterization of “legal-bureaucratic domination”) is, according to its essence, a bourgeois form of rule. As such, this class of civil servants—which Hegel in the Rechtsphilosophie deems the “universal class”—represents an impermissable drag on the sovereignty of executive authority. For Schmitt, its characteristic mode of functioning, which is based on rules and procedures that are fixed, preestablished, calculable, qualifies it as the very embodiment of bourgeois normalcy—a form of life that Schmitt strove to destroy and transcend in virtually everything he thought and wrote during the 1920s, for the very essence of the bureaucratic conduct of business is reverence for the norm, a standpoint that could not exist in great tension with the doctrines of Carl Schmitt himself, whom we know to be a philosopher of the state of emergency—of the Auhsnamhezustand (literally, the “state of exception”). Thus, in the eyes of Schmitt, Hegel had set an ignominious precedent by according this putative universal class a position of preeminence in his political thought, insofar as the primacy of the bureaucracy tends to diminish or supplant the perogative of sovereign authority.

But behind the critique of Hegel and the provocative claim that Hitler’s rise coincides with Hegel’s metaphorical death (a claim, that while true, should have offered, pace Schmitt, little cause for celebration) lies a further indictment, for in the remarks cited, Hegel is simultaneously perceived as an advocate of the Rechtsstaat, of “constitutionalism” and “rule of law.” Therefore, in the history of German political thought, the doctrines of this very German philosopher prove to be something of a Trojan horse: they represent a primary avenue via which alien bourgeois forms of political life have infiltrated healthy and autochthonous German traditions, one of whose distinguishing features is an rejection of “constitutionalism” and all it implies. The political thought of Hegel thus represents a threat—and now we encounter another one of Schmitt’s key terms from the 1920s—to German homogeneity.

Schmitt’s poignant observations concerning the relationship between Hegel and Hitler expresses the idea that one tradition in German cultural life—the tradition of German idealism—has come to an end and a new set of principles—based in effect on the category of völkish homogeneity (and all it implies for Germany’s political future)—has arisen to take its place. Or, to express the same thought in other terms: a tradition based on the concept of Vernuft or “reason” has given way to a political system whose new raison d’être was the principle of authoritarian decision—whose consummate embodiment was the Führerprinzep, one of the ideological cornerstones of the post-Hegelian state. To be sure, Schmitt’s insight remains a source of fascination owing to its uncanny prescience: in a statement of a few words, he manages to express the quintessence of some 100 years of German historical development. At the same time, this remark also remains worthy insofar as it serves as a prism through which the vagaries of Schmitt’s own intellectual biography come into unique focues: it represents an unambiguous declaration of his satiety of Germany’s prior experiments with constitutional government and of his longing for a total- or Führerstaat in which the ambivalences of the parliamentary system would be abolished once and for all. Above all, however, it suggest how readily Schmitt personally made the transition from intellectual antagonist of Weimar democracy to whole-hearted supporter of National Socialist revolution. Herein lies what one may refer to as the paradox of Carl Schmitt: a man who, in the words of Hannah Arendt, was a “convinced Nazi,” yet “whose very ingenious theories about the end of democracy and legal government still make arresting reading.”

The focal point of our inquiry will be the distinctive intellectual “habitus” (Bourdieu) that facilitated Schmitt’s alacritous transformation from respected Weimar jurist and academician to “crown jurist of the Third Reich.” To understand the intellectual basis of Schmitt’s political views, one must appreciate his elective affinities with that generation of so-called conservative revolutionary thinkers whose worldview was so decisive in turning the tide of public opinion against the fledgling Weimar republic. As the political theorist Kurt Sontheimer has noted: “It is hardly a matter of controversy today that certain ideological predispositions in German thought generally, but particularly in the intellectual climate of the Weimar Republic, induced a large number of German electors under the Weimar Republic to consider the National Socialist movement as less problematic than it turned out to be.” And even though the nationalsocialists and the conservative revolutionaries failed to see eye to eye on many points, their respective plans for a new Germany were sufficiently close that a comparison between them is able to “throw light on the intellectual atmosphere in which, when National Socialism arose, it could seem to be a more or less presentable doctrine.” Hence “National Socialism . . . derived considerable profit from thinkers like Oswald Spengler, Arthur Moeller van den Bruck, and Ernst Jünger,” despite their later parting of the ways. One could without much exaggeration label this intellectual movement protofascistic, insofar as its general ideological effect consisted in providing a type of ideological-spiritual preparation for the National Socialist triumph.

Schmitt himself was never an active member of the conservative revolutionary movement, whose best known representatives—Spengler, Jünger, and van den Bruck—have been named by Sontheimer (though one might add Hans Zehrer and Othmar Spann). It would be fair to say that the major differences between Schmitt and his like-minded, influential group of right-wing intellectuals concerned a matter of form rather than substance: unlike Schmitt, most of whose writings appeared in scholarly and professional journals, the conservative revolutionaries were, to a man, nonacademics who made names for themselves as Publizisten—that is, as political writers in that same kaleidoscope and febrile world of Weimar Offentlichkeit that was the object of so much scorn in their work. But Schmitt’s status as a fellow traveler in relation to the movement’s main journals (such as Zehrer’s influential Die Tat, activities, and circles notwithstanding, his profound intellectual affinities with this group of convinced antirepublicans are impossible to deny. In fact, in the secondary literature, it has become more common than not simply to include him as a bona fide member of the group.

The intellectual habitus shared by Schmitt and the conservative revolutionaries is in no small measure of Nietzschean derivation. Both subscribed to the immoderate verdict registered by Nietzsche on the totality of inherited Western values: those values were essentially nihilistic. Liberalism, democracy, utlitarianism, individualism, and Enlightenment rationalism were the characteristic belief structures of the decadent capitalist West; they were manifestations of a superficial Zivilisation, which failed to measure up to the sublimity of German Kultur. In opposition to a bourgeois society viewed as being in an advanced state of decomposition, Schmitt and the conservative revolutionaries counterposed the Nietzschean rites of “active nihilism.” In Nietzsche’s view, whatever is falling should be given a final push. Thus one of the patented conceptual oppositions proper to the conservative revolutionary habitus was that between the “hero” (or “soldier”) and the “bourgeois.” Whereas the hero thrives on risk, danger, and uncertainity, the life of bourgeois is devoted to petty calculations of utility and security. This conceptual opposition would occupy center stage in what was perhaps the most influential conservative revolutionary publication of the entire Weimar period, Ernst Jünger’s 1932 work, Der Arbeiter (the worker), where it assumes the form of a contrast between “the worker-soldier” and “the bourgeois.” If one turns, for example, to what is arguably Schmitt’s major work of the 1920s, The Concept of the Political (1927), where the famous “friend-enemy” distinction is codified as the raison d’être of politics, it is difficult to ignore the profound conservative revolutionary resonances of Schmitt’s argument. Indeed, it would seem that such resonances permeate, Schmitt’s attempt to justify politics primarily in martial terms; that is, in light of the ultimate instance of (or to use Schmitt’s own terminology) Ernstfall of battle (Kampf) or war.

Once the conservative revolutionary dimension of Schmitt’s thought is brought to light, it will become clear that the continuities in his pre- and post-1933 political philosophy and stronger than the discontinuities. Yet Schmitt’s own path of development from arch foe of Weimar democracy to “convinced Nazi” (Arendt) is mediated by a successive series of intellectual transformations that attest to his growing political radicalisation during the 1920s and early 1930s. He follows a route that is both predictable and sui generis: predictable insomuch as it was a route traveled by an entire generation of like-minded German conservative and nationalist intellectuals during the interwar period; sui generis, insofar as there remains an irreducible originality and perspicacity to the various Zeitdiagnosen proffered by Schmitt during the 1920s, in comparison with the at times hackneyed and familar formulations of his conservative revolutionary contemporaries.

The oxymoronic designation “conservative revolutionary” is meant to distinguish the radical turn taken during the interwar period by right-of-center German intellectuals from the stance of their “traditional conservative” counterparts, who longed for a restoration of the imagined glories of earlier German Reichs and generally stressed the desirability of a return to premodern forms of social order (e.g., Tönnies Gemeinschaft) based on aristocratic considerations of rank and privilege. As opposed to the traditional conservatives, the conservative revolutionaries (and this is true of Jünger, van den Bruck, and Schmitt), in their reflections of the German defeat in the Great War, concluded that if Germany were to be successful in the next major European conflagaration, premodern or traditional solutions would not suffice. Instead, what was necessary was “modernization,” yet a form of modernization that was at the same time compatible with the (albeit mythologized) traditional German values of heroism, “will” (as opposed to “reason”), Kultur, and hierarchy. In sum, what was desired was a modern community. As Jeffrey Herf has stressed in his informative book on the subject, when one searches for the ideological origins of National Socialism, it is not so much Germany’s rejection of modernity that is at issue as its selective embrace of modernity. Thus National Socialist’s triumph, far from being characterized by a disdain of modernity simpliciter, was marked simultaneously by an assimilation of technical modernity and a repudiation of Western political modernity: of the values of political liberalism as they emerge from the democratic revolutions of the eighteenth century. This describes the essence of the German “third way” or Sonderweg: Germany’s special path to modernity that is neither Western in the sense of England and France nor Eastern in the sense of Russia or pan-slavism.

Schmitt began his in the 1910s as a traditonal conservative, namely, as a Catholic philosopher of state. As such, his early writings revolved around a version of political authoritarianism in which the idea of a strong state was defended at all costs against the threat of liberal encroachments. In his most significant work of the decade, The Value of the State and the Significance of the Individual (1914), the balance between the two central concepts, state and individual, is struck one-sidely in favour of the former term. For Schmitt, the state, in executing its law-promulgating perogatives, cannot countenance any opposition. The uncompromising, antiliberal conclusion he draws from this observation is that “no individual can have full autonomy within the state.” Or, as Schmitt unambiguously expresses a similar thought elsewhere in the same work: “the individual” is merely “a means to the essence, the state is what is important.” Thus, although Schmitt displayed little inclination for the brand of jingoistic nationalism so prevalent among his German academic mandarin brethern during the war years, as Joseph Bendersky has observed, “it was precisely on the point of authoritarianism vs. liberal individualism that the views of many Catholics [such as Schmitt] and those of non-Catholic conservatives coincided.”

But like other German conservatives, it was Schmitt’s antipathy to liberal democratic forms of government, coupled with the political turmoil of the Weimar republic, that facilitated his transformation from a traditional conservative to a conservative revolutionary. To be sure, a full account of the intricacies of Schmitt’s conservative revolutionary “conversion” would necessitate a year by year account of his political thought during the Weimar period, during which Schmitt’s intellectual output was nothing if prolific, (he published virtually a book a year). Instead, for the sake of concision and the sake of fidelity to the leitmotif of the “conservative revolutionary habitus,” I have elected to concentrate on three key aspects of Schmitt’s intellectual transformation during this period: first, his sympathies with the vitalist (lebensphilosophisch) critique of modern rationalism; second, his philosophy of history during these years; and third, his protofascistic of the conservative revolutionary doctrine of the “total state.” All three aspects, moreover, are integrally interrelated.

II.

The vitalist critique of Enlightenment rationalism is of Nietzschean provenance. In opposition to the traditional philosophical image of “man” qua animal rationalis, Nietzsche counterposes his vision of “life [as] will to power.” In the course of this “transvaluation of all values,” the heretofore marginalized forces of life, will, affect, and passion should reclaim the position of primacy they once enjoyed before the triumph of “Socratism.” It is in precisely this spirit that Nietzsche recommends that in the future, we philosophize with our affects instead of with concepts, for in the culture of European nihilism that has triumphed with the Enlightenment, “the essence of life, its will to power, is ignored,” argues Nietzsche; “one overlooks the essential priority of the spontaneous, aggressive, expansive, form-giving forces that give new interpretations and directions.”

It would be difficult to overestimate the power and influence this Nietzschean critique exerted over an entire generation of antidemocratic German intellectuals during the 1920s. The anticivilizational ethos that pervades Spengler’s Decline of the West—the defence of “blood and tradition” against the much lamented forces of societal rationalisation—would be unthinkable without that dimension of vitalistic Kulturkritik to which Nietzsche’s work gave consummate expression. Nor would it seem that the doctrines of Klages, Geist als Widersacher der Seele (Intellect as the Antagonist of the Soul; 1929-31), would have captured the mood of the times as well as they did had it not been for the irrevocable precedent set by Nietzsche’s work, for the central opposition between “life” and “intellect,” as articulated by Klages and so many other German “anti-intellectual intellectuals” during the interwar period, represents an unmistakably Nietzschean inheritance.

While the conservative revolutionary components of Schmitt’s worldview have been frequently noted, the paramount role played by the “philosophy of life”—above all, by the concept of cultural criticism proper to Lebensphilosophie—on his political thought has escaped the attention of most critics. However, a full understanding of Schmitt’s status as a radical conservative intellectual is inseparable from an appreciation of an hitherto neglected aspect of his work.

In point of fact, determinate influences of “philosophy of life”—a movement that would feed directly into the Existenzphilosophie craze of the 1920s (Heidegger, Jaspers, and others)—are really discernable in Schmitt’s pre-Weimar writings. Thus, in one of his first published works, Law and Judgment (1912), Schmitt is concerned with demonstrating the impossibility of understanding the legal order in exclusively rationalist terms, that is, as a self-sufficient, complete system of legal norms after the fashion of legal positivism. It is on this basis that Schmitt argues in a particular case, a correct decision cannot be reached solely via a process of deducation or generalisation from existing legal precedents or norms. Instead, he contends, there is always a moment of irreducible particularity to each case that defies subsumption under general principles. It is precisely this aspect of legal judgment that Schmitt finds most interesting and significant. He goes on to coin a phrase for this “extralegal” dimension that proves an inescapable aspect of all legal decision making proper: the moment of “concrete indifference,” the dimension of adjudication that transcends the previously established legal norm. In essence, the moment of “concrete indifference” represents for Schmitt a type of vital substrate, an element of “pure life,” that forever stands opposed to the formalism of laws as such. Thus at the heart of bourgeois society—its legal system—one finds an element of existential particularity that defies the coherence of rationalist syllogizing or formal reason.

The foregoing account of concrete indifference is a matter of more than passing or academic interest insofar as it proves a crucial harbinger of Schmitt’s later decisionistic theory of sovereignty, for its its devaluation of existing legal norms as a basis for judicial decision making, the category of concrete indifference points towards the imperative nature of judicial decision itself as a self-sufficient and irreducible basis of adjudication. The vitalist dimension of Schmitt’s early philosophy of law betrays itself in his thoroughgoing denigration of legal normativism—for norms are a product of arid intellectualism (Intelligenz) and, as such, hostile to life (lebensfeindlick)—and the concomitant belief that the decision alone is capable of bridging the gap between the abstractness of law and the fullness of life.

The inchoate vitalist sympathies of Schmitt’s early work become full blown in his writings of the 1920s. Here, the key text is Political Theology (1922), in which Schmitt formulates his decisionist theory of politics, or, as he remarks in the work’s often cited first sentance: “Sovereign is he who decides the state of exception [Ausnahmezustand].”

It would be tempting to claim from this initial, terse yet lapidry definition of sovereignty, one may deduce the totality of Schmitt’s mature political thought, for it contains what we know to the be the two keywords of his political philosophy during these years: decision and the exception. Both in Schmitt’s lexicon are far from value-neutral or merely descriptive concepts. Instead, they are both accorded unambiguously positive value in the economy of his thought. Thus one of the hallmarks of Schmitt’s political philosophy during the Weimar years will be a privileging of Ausnahmezustand, or state of exception, vis-à-vis political normalcy.

It is my claim that Schmitt’s celebration of the state of exception over conditions of political normalcy—which he essentially equates with legal positivism and “parliamentarianism”—has its basis in the vitalist critique of Enlightenment rationalism. In his initial justification of the Ausnahmezustand in Political Theology, Schmitt leaves no doubt concerning the historical pedigree of such concepts. Thus following the well-known definition of sovereignty cited earlier, he immediantly underscores its status as a “borderline concept”—a Grenzbegriff, a concept “pertaining to the outermost sphere.” It is precisely this fascination with extreme or “boundry situations” (Grenzsituationen—K. Jaspers—those unique moments of existential peril that become a proving ground of individual “authenticity”—that characterizes Lebensphilosophie’s sweeping critique of bourgeois “everydayness.” Hence in the Grenzsituationen, Dasein glimpses transcendence and is thereby transformed from possible to real Existenz.” In parallel fashion, Schmitt, by according primacy to the “state of exception” as opposed to political normalcy, tries to invest the emergency situation with a higher, existential significance and meaning.

According to the inner logic of this conceptual scheme, the “state of exception” becomes the basis for a politics of authenticity. In contrast to conditions of political normalcy, which represent the unexalted reign of the “average, the “medicore,” and the “everyday,” the state of exception proves capable of reincorporating a dimension of heroism and greatness that is sorely lacking in routinized, bourgeois conduct of political life.

Consequently, the superiority of the state as the ultimate, decisionistic arbiter over the emergency situation is a matter that, in Schmitt’s eyes, need not be argued for, for according to Schmitt, “every rationalist interpretation falsifies the immediacy of life.” Instead, in his view, the state represents a fundamental, irrefragable, existential verity, as does the category of “life” in Nietzsche’s philosophy, or, as Schmitt remarks with a characteristic pith in Political Theology, “The existence of the state is undoubted proof of its superiority over the validity of the legal norm.” Thus “the decision [on the state of exception] becomes instantly independent of argumentative substantiation and receives autonomous value.”

But as Franz Neumann observes in Behemoth, given the lack of coherence of National Socialist ideology, the rationales provided for totalitarian practice were often couched specifically in vitalist or existential terms. In Neumann’s words,

[Given the incoherence of National Socialist ideology], what is left as justification for the [Grossdeutsche] Reich? Not racism, not the idea of the Holy Roman Empire, and certainly not some democratic nonsense like popular sovereignty or self-determination. Only the Reich itself remains. It is its own justification. The philosophical roots of the argument are to be found in the existential philosophy of Heidegger. Transferred to the realm of politics, exisentialism argues that power and might are true: power is a sufficient theoretical basis for more power.

[Excerpts from The Seduction of Unreason: The Intellectual Romance with Fascism from Nietzsche to Postmodernism (2004).]

Russische GPS-concurrent Glonass

Russische gps-concurrent Glonass nadert voltooing

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Het werk aan het Russische Glonass-project, dat een alternatief voor gps-navigatie moet bieden, schiet lekker op. Nog dit jaar gaan de eerste acht satellieten de ruimte in, en in de loop van 2008 moet het systeem wereldwijd bruikbaar zijn.

Glonass, wat een afkorting van ‘Global Navigation Satellite System’ is, moet een alternatief bieden voor het door de Verenigde Staten gecontroleerde gps-systeem. Het project kent diverse concurrenten: voor het Chinese Baidu-project zijn de eerste satellieten al gelanceerd, en de Europese Unie bedacht het Galileo-systeem. Waar de Europeanen echter flinke financiële en organisatorische problemen hebben, heeft Rusland op instigatie van president Vladimir Poetin een flinke emmer oliedollars voor het locatiebepalingsproject beschikbaar gemaakt en naar alle waarschijnlijkheid zal Glonass daardoor als eerste volwaardige gps-concurrent gepresenteerd kunnen worden.

Poetin is al jaren een groot voorstander van een Russische gps-variant. De houdgreep die het Amerikaanse leger op gps heeft, is hem een doorn in het oog: de VS hebben een flink militair-strategisch voordeel omdat ze het gebruik van het systeem eenvoudig kunnen beperken. Bij de Amerikaanse invallen in Irak bijvoorbeeld konden alleen de Amerikaanse militairen van gps gebruik maken, waarop de Russen het Glonass-systeem, dat zijn wortels in de Koude Oorlog had, nieuw leven inbliezen. Ook bestaat de angst dat de Amerikanen, ondanks hun belofte om de gps-signalen in de toekomst onbeperkt aan te blijven bieden, een gps-blokkade als economische sanctie tegen bijvoorbeeld Iran of Noord-Korea zullen inzetten.

Alle gesteggel over politieke en militaire toepassingen ten spijt, zijn het de consumenten die er het meest mee te maken zullen krijgen: de markt voor gps-apparatuur en -diensten groeit nog altijd als kool en leverde alleen al vorig jaar rond de vijftien miljard dollar op. Een gps-concurrent zou niet alleen zelfstandig bestaansrecht hebben: een navigatiecomputer die van beide systemen gebruikmaakt, zou nauwkeuriger kunnen zijn dan de huidige apparaten, en de kans op uitval zou flink kleiner kunnen worden. Voor een goede plaatsbepaling moeten namelijk minstens vier satellieten zichtbaar zijn, en met vier extra ijkpunten aan de hemel wordt de kans op een verdwaalde gebruiker een stuk kleiner.

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samedi, 14 avril 2007

Zum Wirken Friedrich Hielschers

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Innerlichkeit und Staatskunst -

Zum Wirken Friedrich Hielschers

"Zwei Tyrannen tun dem Deutschen not: ein äußerer, der ihn zwingt, sich der Welt gegenüber als Deutscher zu fühlen, und ein innerer, der ihn zwingt, sich selbst zu verwirklichen."
- Ernst Jünger

Verfasser: Richard Schapke / http://www.die-kommenden.net/

Der am 7. März 1990 auf dem Rimprechtshof im Schwarzwald verstorbene Friedrich Hielscher gehörte mit Sicherheit zu den originellsten Ideologen der Konservativen Revolution. Da er sich nach dem Zweiten Weltkrieg noch weniger als ohnehin schon um öffentliche Breitenwirkung scherte, gerieten seine Arbeiten in fast vollständige Vergessenheit, auch wenn Hielschers Name des öfteren in Jüngers "Strahlungen" auftaucht. In jüngster Zeit ist eine regelrechte Wiederentdeckung des unkonventionellen Nietzscheaners zu bemerken - Grund genug für einen Versuch, sich Friedrich Hielschers Leben und Werk zu nähern. Wir greifen hierbei oftmals auf Originalzitate zurück, um den Gegenstand unserer Betrachtung in seinen eigenen Worten sprechen zu lassen. Mitunter sind Zitate und Analysen aus der nach dem Zweiten Weltkrieg veröffentlichten Autobiographie "Fünfzig Jahre unter Deutschen" eingeflochten. Aus inhaltlichen Gründen gehen wir hierbei von der Chronologie der Veröffentlichung ab.

1. Herkunft

Friedrich Hielscher wurde am 31. Mai 1902 in Guben (nach anderen Angaben in Plauen/Vogtland) in eine nationalliberale Kaufmannsfamilie hineingeboren. Gerade 17 Jahre alt geworden, absolvierte er sein Kriegsabitur am Humanistischen Gymnasium, um sich fast unmittelbar darauf einem der gegen Spartakisten und Separatisten oder in den Grenzkämpfen im Osten fechtenden Freikorps anzuschließen. Dieses Freikorps Hasse ging im Juni 1919 aus der MG-Kompanie des ehemaligen Infanterieregiments 99 hervor und kam in Oberschlesien gegen polnische Insurgenten zum Einsatz. Zu den Freikorpskameraden Hielschers gehörte Arvid von Harnack, der später durch seine Mitarbeit in Harro Schulze-Boysens Roter Kapelle zu Berühmtheit gelangen sollte. Die Einheit bewährte sich und wurde in die Reichswehr übernommen, aber Hielscher quittierte den Dienst im März 1920, da er eine Beteiligung am überstürzten Kapp-Putsch gegen die Republik ablehnte.

Es folgte ein Jurastudium in Berlin, das von regelmäßigen Besuchen an der Hochschule für Politik begleitet wurde. Dem Brauch entsprechend schloß Hielscher sich einer Studentenverbindung an und wählte die Normannia Berlin. Nach einer vorübergehenden Mitgliedschaft im Reichsclub der nationalliberalen Deutschen Volkspartei (DVP) traten in Gestalt des aus der SPD hervorgegangenen nationalen Sozialisten August Winnig und des Geschichtsphilosophen Oswald Spengler prägendere politische Einflüsse an ihn heran. Von Winnig übernahm Hielscher die Überzeugtheit von einer weltgeschichtlichen Mission Deutschlands, vom Spengler das zyklische Geschichtsbild. Hinzu kam das in den Werken Ernst Jüngers herausgearbeitete Kriegertum.

Im Jahr 1924 erfolgte der Wechsel nach Jena, wo Hielscher das Referendarexamen bestand und im Dezember 1926 mit Auszeichnung zum Doktor beider Rechte promovierte. Die ungeliebte Beschäftigung als Verwaltungsjurist im preußischen Staatsdienst wurde nach nicht einmal einem Jahr im November 1927 aufgegeben. Die Anforderungen des Studiums behinderten nicht den häufigen Besuch des Weimarer Nietzsche-Archivs. Friedrich Nietzsche sollte dann auch über seine Schwester Elisabeth Förster-Nietzsche der letzte wirklich prägende Bestandteil des sich allmählich herauskristallisierenden Weltbildes sein. Von Dauer war die weitere Beteiligung als Alter Herr am Verbandsleben der Normannia Berlin, wo Hielscher die Bekanntschaft von Persönlichkeiten wie Horst Wessel, Hanns Heinz Ewers und Kurt Eggers machte.

2. Innerlichkeit

Am 26. Dezember 1926 betrat Friedrich Hielscher mit dem Aufsatz "Innerlichkeit und Staatskunst" die Bühne der politischen Publizistik. Der junge Jurist hatte sich auf Rat Winnigs dem nationalrevolutionären Kreis um die Wochenzeitung "Arminius" angeschlossen, dem nicht zuletzt Ernst Jünger das Gepräge gab. Aus der Begegnung mit Jünger entstand eine lebenslange Freundschaft. "Innerlichkeit und Staatskunst" enthält bereits alle wesentlichen Aspekte des Hielscherschen Weltbildes und soll daher ausführlicher dokumentiert werden.

"Seien wir ehrlich: wir stehen nicht am Beginn eines neuen Aufstieges, sondern vor dem Ende des alten Zusammenbruches. Dieses Ende liegt noch vor uns. Wir müssen erst noch durch das Schlimmste hindurch, ehe wir ans neue Werk gehen können. Jeder, der jetzt schon mit irgendeinem Aufbau beginnt, tut sinnlose Arbeit. Das will folgendes heißen. Jede kriegerische Vorbereitung, die auf einen Befreiungskrieg in der Gegenwart oder der nahen Zukunft abzielt, ist wertlose Spielerei und grob fahrlässige Dummheit. Jeder geistige Versuch, einigende Bünde, Verbände, kulturelle Vereinigungen, Weisheitsschulen, oder wie man das Zeug sonst nennen mag, in der Gegenwart zu gründen, ist Selbstbetrug und Unehrlichkeit der inneren Haltung.
(...) Beweise haben in der Welt der Tatsachen keinen Sinn.. Es ist noch nie vorgekommen, daß man politische Gegner durch Beweise bekehrt oder in ihrer Stellung erschüttert hätte. Aber es ist nötig, daß die sich einig werden, die im Grunde ihres Wesens Träger ein und desselben Zieles sind: des heiligen Deutschen Reiches. Zu dieser Einigung bedarf es des gegenseitigen Verständnisses. Dieses Verständnis fehlt. Ihm dient die folgende Begründung. Sie bildet sich nicht ein, daß an dem kommenden deutschen Zerfall irgend etwas zu ändern sei. Aber sie ist der Überzeugung, daß es jetzt schon an der Zeit ist, an der geistigen Haltung zu arbeiten, von der aus der spätere Aufbau allein beginnen kann.
Seit die Germanen in Berührung mit der kraftlos gewordenen und überreifen römisch-byzantinisch-christlichen Kulturenvielfalt gekommen sind, die den Ausgang des sogenannten Altertums bildet, ist ihre innere Haltung unfrei. Seit sie das Denken dieser fremden Welten übernommen haben, unfähig, die kaum zum Ausdruck gekommene eigene Art gegen das jeder Unmittelbarkeit längst entwachsene, zu Ende gedachte fremde Wesen zu schützen, seit dieser Zeit ist die deutsche Haltung zweispältig (sic!). Der Deutsche bejaht den Kampf als solchen; aber die müde Sittlichkeit der Fremden sucht den Frieden. Seit also der deutsche Geist überfremdet ist, wird jede deutsche Kampfhandlung mit schlechtem Gewissen getan, wird halb, kommt nicht zum endgültigen Erfolge und sinkt nach oft prachtvollem Aufschwung immer wieder in sich zusammen. Staatskunst ist die Fähigkeit, die eigenen Kampfhandlungen mit dauerndem Erfolg nach außen zu verwirklichen. Seit der Deutsche überfremdet ist, steht die deutsche Staatskunst allein und hat die deutsche Innerlichkeit nicht geschlossen hinter sich. (...)
Mit Bismarcks Entlassung verwandelte sich das Bismärckische Reich in den Wilhelminischen Staat, in ein Verfassgebilde, dessen Untergang unvermeidbar war. Diese Unvermeidbarkeit zeigte sich im Weltkriege. Wenn kriegerisches Heldentum ein Schicksal wenden kann, dann mußten wir siegen. Aber wir mußten die Fahnen senken, weil hinter dem deutschen Krieger nicht die deutsche Heimat stand als eine Einheit innerlichsten Glaubens, Wollens, Denkens, als eine Welt der ungetrübten reinen und abgrundtiefen Zuversicht. So kam die Niederlage. Der Staat der Weimarer Verfassung ist nicht ein neues Gebilde, das von seinem Vorgänger irgendwie wesentlich verschieden wäre, sondern nur die letzte Gestalt des Wilhelminischen Staates, die dessen alberne, wertlose, erbärmliche Seiten in vorbildlicher Deutlichkeit und - freilich unbewußter - Ehrlichkeit zeigt.
So ist hier nichts mehr zu halten und zu retten. Je eher dieser Staat zugrunde geht, um so besser ist es für die deutsche Sache. Sein weiteres Schicksal ist uns vollendet gleichgültig. Soll ich noch deutlicher werden? Also ist hier nichts mehr zu verbessern. Wenn das noch möglich wäre, dann würde zudem nicht das kindische Hurraschreien scheinkriegerischer Aufzüge von Wert sein, sondern einzig und allein ein verbissenes, unterirdisches, schweigendes und selbstverleugnendes Arbeiten, das vom Kleinsten anfängt, wie Friedrich Wilhelm der Erste angefangen hat. Aber weil es nicht möglich ist, an diesem Staat noch Hand anzulegen, bleibt nur eins übrig: in sich zu gehen, und aus der Tiefe des eigenen Herzens die Zuversicht, den Glauben heraufzuholen, der die deutsche Zukunft tragen und ohne den das neue Werk nicht begonnen werden wird. (...)
"

Wir fassen zusammen: Der Zusammenbruch der liberalkapitalistischen Ordnung ist nicht in vollem Gange, sondern er steht erst noch bevor. Vor diesem Kollaps sind jede Aufbauarbeit und jede politische Partizipation zwecklos. Das deutsche Wesen wurde vom westlich-christlichen Materialismus überfremdet, und daher war die Niederlage des verwestlichten Kaiserreiches im Weltkrieg unvermeidbar. Die Republik ist die Fortsetzung des wilhelminischen Staates in anderem Gewande und ebenso wie er dem Untergang geweiht.

Am 30. Januar 1927 legte Hielscher den Aufsatz "Der andere Weg" nach: "Will ein unterworfenes Volk frei werden, so muß es dazu zweierlei tun: es muß erstens innerlich einig werden und zweitens seine staatskünstlerische Begabung betätigen...Für die Betätigung unserer staatskünstlerischen Begabung fehlen uns die Mittel." Der Hauptfeind waren nicht die unterdrückten asiatischen Völker, sondern die "Träger der europäischen Zivilisation...Aber wir bestreiten, daß wir zur Freiheit, d.h. zum selbstherrlichen Gebrauch unserer eigenen Kräfte gelangen können, ohne in entscheidenden Gegensatz zu Europa zu treten...Daher ist es geboten, unsere ganzen Fähigkeiten auf den anderen Weg zu richten, dessen Begehung ebenfalls unumgänglich notwendig ist, auf die endliche Einigung des deutschen Geistes." Angezeigt ist die "mephistophelische Schlangenhaftigkeit und Gewandtheit in der Verschleierung der tiefsten Gründe und Hintergründe". In diesem Kampf sind alle Mittel erlaubt, solange man die eigene Treue nicht verletzt. "Ersichtlich setzt eine solche Handlungsweise eine Sicherheit der inneren Haltung voraus, die kaum überbietbar ist." Der geistige Kampf gilt nicht etwa der etwaigen Undurchsichtigkeit des Handelns, sondern der Vielfältigkeit der fremden Einflüsse. Einzig auf eigenen Willen gegründet ist die Welt eines neuen Geistes, einer machtwilligen Seele zu errichten. "Das ist das Ziel. Der Weg zu ihm führt über eine rücksichtslose strenge Selbsterziehung eines jeden Einzelnen. Er führt über das eindeutige Bekenntnis zu dem Glauben, an den sich die Dichter der alten Sagen, an den sich Eckehart, Luther, Goethe und Nietzsche hingegeben haben. Er führt über die Gestaltung jener Erziehung aus diesem Glauben heraus zur Züchtung eines Geschlechts, das im Opferdienst am deutschen Glauben einig und deshalb, und nur deshalb, berufen ist, das staatskünstlerische Werk zu vollbringen, zu dem die Gegenwart ebensowohl aus einem Mangel an äußerem Willen wie aus innerer Glaubenslosigkeit nicht geeignet ist."

Am 13. Februar 1927 folgte "Die faustische Seele": "Die seelische Zugehörigkeit zum Deutschtum ist das Grunderlebnis der deutschen Menschen. Der letzte große Versuch, sich mit diesem Grunderlebnis im Bewußtsein auseinanderzusetzen, ist Spenglers Lehre von der faustischen Kultur. Der deutsche ist der faustische Mensch. Die faustische Kultur ist das deutsche Seelentum. Spengler sieht es aus dem unendlichkeitsverlorenen Walhall mit seinen tiefen Mitternächten herabsteigen in die Tiefen der Mystik, sieht es zu endlosen Kämpfen, gleichgültig gegen den Tod, das Schwert ziehen, die gotischen Dome wollen den Himmel stürmen, der lutherische Bauerntrotz schlägt drein, ins Grenzenlose schreitet die wälderhafte nordische Musik, unter den zartesten und weltseligsten Melodien ihre gewaltige Einsamkeit verbergend oder sie hinausschreiend in Sturm und Gewitter, aus Not und Elend und Blut steigt das Preußentum empor, und als dem Faust der Zarathustra folgt, erschüttern Wagners Posaunen die Welt und der Preuße Bismarck holt die Krone aus dem Rhein. Dann folgt der Zusammenbruch, und von neuem beginnt der alte Kampf (...)
Ich sehe einen langen Weg. Im Urdämmer der Sage stehen der deutsche Machtwille und die deutsche Innerlichkeit zueinander und sind untrennbar verbunden....Friedrich Nietzsche, der letzte große Träger der deutschen Innerlichkeit, hat den Willen zur Macht gelehrt und so die alte Weisheit wieder geweckt, die von den Tagen der Götter, von den Tagen Sigfrids und Hagens her die deutsche Sittlichkeit verkündet. Wenn unsere Innerlichkeit wieder gelernt haben wird, ihr zu folgen, wenn der deutsche Machtwille nicht mehr alleinstehen wird, erst dann, aber dann sicher, wird die deutsche Zwietracht aufhören, wird sich das deutsche Menschentum vollenden und in seiner Vollendung heimfinden zu dem ewigen Brunnen, aus dem es entstiegen ist."

Verdeutlicht wird diese Darstellung der faustischen Seele durch den Aufsatz "Die Alten Götter". Sagen, Märchen und die germanisch-keltische Mythologie bilden die Heimat der deutschen Seele. Hielscher betont den Kampf als Daseinsprinzip: "Das versteht nur ein Deutscher, daß man sich gegenseitig die tiefsten Wunden schlagen und dennoch die beste Freundschaft halten kann. Denn der Deutsche ist in seinem Innern selber so: hundert- und tausendfältig zerrissen, ein Schlachtgebiet aller holden und unholden Geister, und aus dieser Zerrissenheit seinen Stolz herausholend und eine höhere Einheit, die über allem Ernste sich ein Lächeln bewahrt hat, und über allen Abgründen eine einsame und lichte Höhe, die ihren Glanz in alle Tiefen schickt....Der Kampf ist das Nein, und die Vollendung ist das Ja. Die Geburt des Ja aus dem Nein, die Vollendung im Kampfe, das ist das Lied von den alten Göttern. Es ist das Lied, das alle großen Träger der deutschen Innerlichkeit verkündet haben. Wenn Eckehart die brennende Seele lehrte, in der doch eine ungetrübte schweigende Stille herrscht, wenn Luther im Wirken und durch das Wirken Satans die Allmacht Gottes geschehen sah, wenn Goethe alles Drängen und Ringen als ewige Ruhe in Gott erlebte, wenn endlich Nietzsches Welt des Willens zur Macht, diese Welt des Ewig-sich-selber-Schaffens und Ewig-sich-selber-Zerstörens als endloser Kreislauf zu sich selber guten Willen hatte, so war das immer nur das alte Lied" (der nordischen Mythologie). "So wird der Kampf zum Selbstsinn, und die Treue in diesem Kampfe ist das Höchste. Es gibt nichts anderes. Um des Kampfes willen ist die Innerlichkeit da, weil sie die Kraft zu diesem Kampfe gibt...Das ist eine ganz andere Treue, als die Gegenwart sie kennt. Das ist die Treue, die alles opfert, den Schwur, die Ehre, das eigene Blut; die Treue, die nur das eigene Werk und seine Vollendung im Kampfe kennt."

Das Leben der Völker bemißt sich nach Völkerjahren mit den vier Jahreszeiten. Hielscher zieht zahlreiche Allegorien mit dem Vegetationszyklus eines Baumes. Die Deutschen befinden sich derzeit im Stadium des Winters, ausgelöst durch die "Verstofflichung", den Materialismus der westlichen Zivilisation. Die Entstehung des Materialismus verortet Hielscher bereits zu Zeiten der Renaissance, aus der sich der Frühkapitalismus entwickelte. Der Mensch will nicht mehr gebunden sein, sondern wider seine Natur nur noch von sich selbst abhängen. Religion, Volk, Tradition und Kultur weichen dem Individualismus. Die Menschen haben die Wahl, ob der Winter "die Umkehr oder den Tod bringen (wird), nach unserer Wahl und nach der zukommenden Gnade der Götter".
"Wer die Kälte der Oberfläche ändern wollte, würde als Schwarmgeist scheitern. Desgleichen steht nicht in der Hand der Wurzeln und der Wintersaat  und nicht in der Hand des Menschen. Vielmehr ist uns diese Kälte vorgegeben." Jeder Winter birgt den Keim des Frühlings, nicht zuletzt symbolisiert durch die Sonnenwende.

"An der Quelle muß der Strom versiegen, an der Wurzel muß das Unheil absterben. Und in Quelle und Wurzelgrund muß das Heil von neuem gewonnen werden." Das Reich ist noch nicht stark genug, um oberirdisch gedeihen zu können. Es ist verborgen im Inneren seiner Glieder, eines neuen Menschentypus, keine sichtbare Gestalt. Innerlichkeit und Wille zur Macht verknüpfen sich miteinander.
So geht es heute nicht mehr um das Retten des alten abendländischen Leibes, sondern um das Bilden des neuen." Soziale Herkunft und Interessen der Unterirdischen sind gleichgültig. "Und jeder mag unter den Vorbildern sich seinen Helden wählen."

3. Staatskunst

Nachdem Hielscher dergestalt die Notwendigkeit unterstrichen hatte, ein neues Bewußtsein als Grundvoraussetzung erfolgreichen Handelns zu schaffen, wandte er sich außenpolitischen Fragen zu. Im März 1927 veröffentlichte der "Arminius" seinen vielbeachteten Aufsatz "Für die unterdrückten Völker!", der Hielscher gewissermaßen zum Erfinder des Befreiungsnationalismus machen sollte. Wir merken an, daß derartige Gedankengänge auch schon im Werk Moeller van den Brucks auftauchen.

Der Erste Weltkrieg hatte die Völker aller Kontinente aufgerüttelt, so daß jede politische Maßnahme ihre Wirkung verhundertfachte. Auf dem Brüsseler Kongreß der unterdrückten Völker hatten die Farbigen erstmals einmütig ihre Stimme gegen den Westen, gegen Imperialismus und Kolonialismus und für den Nationalismus erhoben. Unter den Bestimmungen des Versailler Diktats war Deutschland mit seiner dem Westen hörigen Demokratie kein souveräner Staat, sondern ebenfalls eine Kolonie. Kein Kontinent stand mehr für sich alleine, sondern neue Aufgaben, Freundschaften und Ziele entwickelten sich. Im Zentrum der Hoffnung Hielschers stand das Erwachen des Giganten China, Indiens oder der arabischen Welt, weniger die Sowjetunion, die ihre "russische" Ideologie allen anderen Völkern aufzwingen wollte und damit kein echter Partner der nach Freiheit strebenden Völker war.

Deutschland ist kein Teil des westlichen Europa, sondern ein Teil des asiatischen Ostens. In der Verehrung des Ostens verbeugt sich der Deutsche "vor einer weiten unendlichen, durchaus uneuropäischen und geheimnisvollen Welt einer sehnsüchtigen und zutiefst ruhigen Weisheit und Selbstsicherheit, aus der er seine Kraft strömen fühle". Die deutsche Innerlichkeit ist ein Widerspruch gegen den Westen und dessen Zivilisationsdenken. "Die Völker des Ostens glauben an unverrückbare Kräfte, denen sie sich verdienstet wissen, aus denen ihre Art entspringt, und zu der sie zurückkehrt, wenn ihre Stunde geschlagen hat. Der Deutsche gehört zum Osten und nicht zum Westen. Der Westen ist Zivilisation, der Osten ist Kultur. Die Zivilisation ist auf dem Gelde und der Berechnung aufgebaut und kennt keine Innerlichkeit. Die Kultur errichtet auf dem Grunde einer unerschütterlichen Gewißheit die Werke einer hohen Kunst, eines demütigen Denkens, einer hingebenden Weisheit. Die Völker des Westens sind Zivilisationsvölker, die Völker des Ostens tragen ihre großen Kulturen."

Im Gegensatz zum kapitalistischen Westen ist der Osten sozialistisch, wobei Sozialismus hier als eine innere Haltung und nicht als theoretisches System zu verstehen ist. Während der Kapitalismus den Menschen seinen Taten entfremdet und dem Nutzen unterwirft, will der Sozialismus die Leistung und das Werk. Die Menschen sind keine Einzelwesen, sondern Glieder von Gemeinschaften. "Der Westen kennt nicht Ideen, sondern Konzerne; er kennt keine Gemeinschaften, sondern wirtschaftliche Verbundenheit."
"Der Westen ist Imperialismus, der Osten ist Nationalismus. Der Nationalismus ist die Folge des Glaubens an die eigene Kultur, der Wille zur Durchsetzung ihrer eigenen Art, der Wille zum Dienst an der Gemeinschaft, die auf der eigenen Kultur beruht. Der Imperialismus ist die Benutzung der nationalen Mittel zur Erlangung wirtschaftlichen Profites, die Umfälschung nationaler Ziele in Wirtschaftsinteressen."
"Wir deutschen Nationalisten werden mit den Nationalisten des Ostens zusammengehen; wir fordern den gemeinsamen Kampf gegen den westeuropäisch-amerikanischen Imperialismus und Siegerkapitalismus, wir fordern die Abkehr der deutschen Wirtschaft von den westlichen Verbundenheiten, die Abkehr der deutschen Geistigkeit vom Westen. Im Osten kämpfen die unterdrückten Völker den gleichen Kampf, den Kampf der Kulturnationen gegen die Zivilisationsvölker, den Kampf der Tiefe gegen die Oberfläche. Verbünden wir uns ihnen. Scheuen wir kein Opfer. Der Osten wartet auf uns. Enttäuschen wir ihn nicht. Wir sind der Vorposten des Ostens gegen den Westen. Der Westen wankt, und der Sturm aus dem Osten hat begonnen. Die deutsche Stunde schlägt.
"

Hielschers Ausführungen, die sich im übrigen jeder Rassist und Xenophobe einmal etwas intensiver durch den Kopf gehen lassen sollte, trafen auf ein gemischtes Echo. Der Kampfverlag der NS-Parteilinken unterstützte Hielschers internationalistisch-nationalistische Thesen ebenso wie Franz Schauweckers "Standarte". Bezeichnenderweise kam vom hitleristischen "Völkischen Beobachter" und von den Vereinigten Vaterländischen Verbänden schroffe Ablehnung.

Mit seinem philosophisch-politischen Programm stürzte Hielscher sich in die Politik, zunächst eine Reihe geopolitischer Analysen nach obigem Muster im "Arminius" veröffentlichend und jegliche Mitarbeit am Weimarer System heftig kritisierend. Im Juli 1927 beteiligte er sich an der von August Winnig gegründeten Berliner Sektion der Alten Sozialdemokratischen Partei, einer "rechten" Abspaltung der SPD. Als Gruppenorgan fungierte die Zeitschrift "Der Morgen", zu deren Autoren neben Hielscher die Nationalrevolutionäre Eugen Mossakowsky und Karl Otto Paetel gehörten. Anhang aus der Arbeiterschaft konnte kaum gewonnen werden, dafür kamen die bürgerlichen Rebellen.

4. "Das Reich"

Spätestens das ASP-Experiment überzeugte Hielscher von der Sinnlosigkeit tagespolitischer Aktivitäten. In seinen Memoiren "Fünfzig Jahre unter Deutschen" analysiert er die Situation im Nachhinein so: "Will man sich den Ort der Einzelgänger vor Augen führen, so stelle man sich die Parteien als ein Hufeisen vor, an dessen einem Flügel die Nationalsozialisten, an dessen anderem die Kommunisten standen.
Dann finden wir neben den Nationalsozialisten die Deutschnationalen Hugenbergs, neben ihnen die Deutsche Volkspartei Stresemanns und neben ihr das katholische Zentrum, das die Mitte tatsächlich bildete. Links davon sehen wir die Demokraten, hernach die Sozialdemokraten und schließlich die Kommunistische Partei.
Aber mit ihnen schloß sich der Kreis nicht, sondern zwischen ihnen und den Nationalsozialisten klaffte eine Lücke, die sich um so weniger schließen konnte, als die Nationalsozialisten und die Kommunisten bereits nur noch dem Namen nach Parteien waren, in Wirklichkeit aber Horden, und zwar Horden in Bundesgestalt und mit parlamentarischer Maske. Sie wollten Massenbewegungen sein, gaben sich vor ihren gutwilligen Anhängern das Gesicht eines Bundes und spielten nach außen die Partei, um nicht verboten zu werden.
Den Bund kennzeichnet im Aufbau die gegenseitige Verpflichtung zwischen Haupt und Gliedern, im Wesen der Geist, der sie verbindet, sei es nun ein Glaube oder auch nur eine besondere Menschlichkeit, im Sinne der freiwilligen Dienste an diesem Geiste und im Zwecke das Ziel, das er dem Haupte und den Gliedern aufgibt.
Der Horde mangelt im Aufbau die Gegenseitigkeit, im Wesen der Geist, im Sinne der freie Wille und im Zwecke das Ziel. An die Stelle der Gegenseitigkeit tritt der einseitige Gehorsam, an die Stelle des Geistes das Programm, an die Stelle des freien Willens der Zwang und an die Stelle des Zieles der erstrebte Vorteil und Nutzen, sei es des Hordenführers allein, sei es zugleich seiner Garde oder der ganzen Horde.
Die Gestalt des Bundes anzunehmen empfiehlt sich der Horde, wenn das Volk sich wieder nach Bund und Verbundenheit sehnt, weil die Lüge am besten in Gestalt der Wahrheit zu wirken vermag und von ihren abgesplitterten und selbständig genommenen Teilen allein lebt. Mit der Wahrheit zu schwindeln, ist nicht nur die beste, sondern es ist auch die einzige Art der Lüge, die Erfolg haben kann.
Und die Maske der Partei schließlich bietet sich von selber an, weil in Verfallszeiten nicht das Volk, sondern der Bürger herrscht, welcher in den Zweckverbänden der unverbindlichen Parteien sich am besten darzustellen und zu entfalten vermag. (...)
So sehen wir nicht nur an den äußeren Flügeln des Parteienhufeisens zwei offenkundige Horden in Bundesgestalt und mit scheinbündischen Gliederungen wie hier der SA oder der SS und dort dem Rotfrontkämpferbunde, sondern auch bis fast in die Mitte heran jede Partei bemüht, sich eine Horde heranzubändigen oder sich eines Bundes zu versichern. (...)
Zwischen den beiden Hordenflügeln aber kochten die Einzelgänger ihren Trank und bildete sich Bund. Hier schlugen die Flammen von rechts nach links herüber, um der Feuerzange die nötige Glut zu geben
."

Auf den Zerfall der "Arminius"-Gruppe folgte ab Oktober 1927 die Zeitschrift "Der Vormarsch", ursprünglich ein Blatt von Kapitän Ehrhardts Wikingbund. Die Schriftleitung lag bei Ernst Jünger und Werner Lass, dem Führer der Schill-Jugend, einem ehemaligen Gefolgsmann des Freikorpsführers Roßbach mit starkem Einfluß in der HJ. Hielscher variierte hier weiterhin seine bekannten Thesen. Der "Vormarsch" wurde zum Zentrum einer bewußt provokativen Militanz. Es kam zur Bildung kleiner revolutionärer Zirkel, die über die Grenzen der Bünde und Parteien zusammenarbeiten. Engere Verbindungen unterhielt der "Vormarsch"-Kreis zur NSDAP, die sich durch ihren sozialrevolutionären Charakter zusehends von den anderen Rechtsverbänden absonderte. Unterhalb der agitatorischen Ebene verkehrte Hielscher in diversen Zirkeln, von denen vor allem der Salon Salinger zu nennen ist. Der jüdischstämmige Hans Dieter Salinger, Beamter im Reichswirtschaftsministerium und Redakteur der "Industrie- und Handelszeitung", versammelte hier einen bunt zusammengewürfelten Kreis um sich. Neben Hielscher sind hier Ernst von Salomon, Hans Zehrer, Albrecht Haushofer, Ernst Samhaber oder Franz Josef Furtwängler, die rechte Hand des Gewerkschaftsführers Leipart, zu nennen.

Im Frühjahr 1928 bildete Friedrich Hielscher, wohl inspiriert durch Salingers Kontaktpool und durch den Schülerkreis des Dichters Stefan George (vor allem in Aufbau und Methode), einen eigenen Zirkel um seine Person. Diesem Kreis fiel beispielsweise indirekt das Verdienst zu, den Brecht-Weggefährten Arnolt Bronnen für die revolutionäre Rechte zu gewinnen. Nach dem Rückzug Jüngers übernahm Hielscher im Juli 1928 gemeinsam mit Ernst von Salomon die Leitung des "Vormarsches", dessen Auflage auf 5000 Exemplare gesteigert werden konnte. Der NS-Studentenbund warb um den unter Studenten und Bündischer Jugend zugkräftigen Intellektuellen, um ihn als Veranstaltungsredner für sich zu gewinnen. Das Verbandsorgan der Ehrhardt-Anhänger und rechten Paramilitärs entwickelte sich zu einer übernational-antiimperialistischen Monatszeitung, die jedoch durch die wirtschaftliche Inkompetenz von Verlagsleiter Scherberning behindert wurde.

Dem Zeugnis Ernst von Salomons zufolge war der Hielscher-Kreis in seiner Anfangsphase jedoch ein Tummelplatz menschlicher Intrigen und Eitelkeiten. Im Herbst 1928 reagierte Hielscher auf die sich abzeichnende Bauernrevolte in Norddeutschland mit der schwächlichen Forderung nach Verminderung der Steuern und einer Agrarreform - offensichtlich hatte er das revolutionär-anarchistische Potential der entstehenden Landvolkbewegung nicht erkannt. Der verärgerte Salomon urteilte im Februar 1929: "Hielscher hat sich für mein Empfinden völlig ausgeschöpft, was er betreibt, ist Leerlauf, schade um ihn. Aber er erkennt das selber nicht, will die Dinge forcieren und erreicht dadurch erst recht nichts. Außerdem führt er einen absonderlichen Lebenswandel, der an seinen Nerven zehrt. Dabei haben die ganzen Leutchen...dickste Illusionen im Kopp..." Hielscher bilde sich ein, "man könne Politik ohne Macht, allein durch Geist und gute Verbindungen machen". Zugleich hielten die heftigen internen Auseinandersetzungen im Hielscher-Kreis mit Intrigen, Verleumdungen und Verdächtigungen an. Salomon kehrte dem "Vormarsch" daraufhin mit der Bemerkung, hier müsse noch einmal "bannig femegemordet" werden, den Rücken und schloß sich den Landvolkterroristen an.

Trotz eines Hitler-Verdikts gegen den "Vormarsch", der angeblich mit dem "asiatischen Bolschewismus" liebäugele, stellte sich der mächtige Gregor Strasser am 25. Oktober 1929 hinter die Gruppe. Ernst Jünger, Franz Schauwecker oder Friedrich Hielscher seien Beispiele für die steigende Tendenz, "daß der Nationalsozialismus beginnt, magnetgleich andere Kreise, andere bisher in ihrer Sphäre festgefügte, gleichwertige Geister an sich zu ziehen." Am gleichen Tag schrieb Hielscher in den "Kommenden": "Stoßen wir also bei unserer nationalistischen Arbeit auf politische Handlungen der russischen Außenpolitik, die gegen den Westen gerichtet sind, so werden wir diese Handlungen begrüßen und nach Möglichkeit fördern. Stoßen wir auf die kommunistische Ideologie selbst, die auf dem dialektischen Materialismus beruht, so werden wir ihr das idealistische Bekenntnis zur Deutschheit entgegenzustellen haben; und wir werden nicht zu vergessen haben, daß der Sozialismus, den wir wünschen, die Unterordnung der Menschen unter den nationalistischen Staat auf wirtschaftlichem Gebiet bedeutet, während der Sozialismus, den Marx anstrebt, das staatenlose, größtmögliche Wohlergehen der größtmöglichen Zahl will."

Im Sommer 1929 legte Hielscher die Chefredaktion des "Vormarsch" nieder, um sich einem eigenen Zeitschriftenprojekt und einem weltanschaulichen Grundlagenwerk zu widmen. Die Monatsschrift "Das Reich" sollte sich zu einem der maßgeblichen Blätter der nationalrevolutionären Szene entwickeln, in der die brillantesten Köpfe aus der Grauzone zwischen NSDAP und KPD zu Wort kamen. In der Rubrik "Vormarsch der Völker" gewährte man den antikolonialen Befreiungsbewegungen und ihren Vertretern breiten Raum, folgerichtig spielten auch vulgärgeopolitische Betrachtungen eine Rolle. Um die Jahreswende 1930/31 beteiligte Hielscher sich gemeinsam mit Jünger und Paetels Sozialrevolutionären Nationalisten an der Deutsch-Orientalischen Mittelstelle zur Förderung des antiimperialistischen Befreiungsnationalismus. Gelder beschaffte Franz Schauwecker vom Stahlhelm-nahen Frundsberg-Verlag, und neben dem altgedienten Putschisten F.W. Heinz sollte Schauwecker sich zu einem der enthusiastischsten Hielscher-Gefolgsleute entwickeln. Weitere Finanzmittel kamen vom unvermeidlichen Kapitän Ehrhardt. Die Debütausgabe des "Reiches" erschien am 1. Oktober 1930, und kein Geringerer als Ernst Jünger steuerte zur Eröffnung einen Beitrag bei.

Hielscher selbst schrieb in "Die letzten Jahre", Weimar und mit ihm die Wilhelminische Ordnung seien im Zerfall begriffen, es gehe wie seine Parteien bis hin zu NSDAP an Selbstzersetzung infolge von Unfähigkeit der Führer zugrunde. Die Weltwirtschaft kranke an der Weimarer Republik wie an einer unheilbaren Wunde. Asien blicke gärend auf Deutschland, von wo der Funke kommen sollte, der den letzten Sprengstoff entzündet:  "Die Versuche des Westens, von der Wirtschaft her die kommende Gefahr zu bannen, verfangen nicht mehr. Die Mächte des Ostens tasten eine jegliche nach einem neuen Halt; aber keine hat die Lösung. Niemand weiß weiter. Und in dem deutschen Raum inmitten dieser tausendfältigen Verwirrung brodelt es unaufhörlich.
Hier ist der Ort und hier liegt die Aufgabe für die Menschen des Reiches, die durch den Weltkrieg hindurchgegangen sind; des heimlichen Reiches, das inmitten der Völker sichtbare Gestalt annehmen will. Wer dem Weltkriege seine Haltung und seine Zuversicht verdankt, weiß, daß er ein Sieg des Reiches gewesen ist, den Osten erweckend, den Westen zersetzend, den Zusammenbruch des wilhelminischen Fremdkörpers vorbereitend...
Die Wissenden erkennen sich auf den ersten Blick. Sie haben einander gefunden und finden sich weiter, seitdem die Verwandlung des Weltkrieges ihr Bewußtsein erfüllt hat. Seit dieser Zeit ist die Unruhe zur Arbeit geworden und die Suche zum Entdecken...Die Menschen des unsichtbaren Kerns haben einander entdeckt. Sie rühren keinen Finger gegen den Westen, der sich imn Staat der Weimarer Verrfassung so guit wie jenseits des Atlantischen Ozeans von selbst zerstört. Was heute Erfolg heißt, ist ihnen gleichgültig. Sie haben die große Geduld.
Denn die Entscheidung, die sich heute vorbereitet, liegt tiefer als irgend eine Entscheidung der bisherigen Geschichte. An ihr sind alle Mächte beteiligt. Der Weg zu ihr ist Bekenntnis und Staatskunst zugleich.
Nur wo beides ineinanderwirkt, geschieht d a s  R e i c h."

Neben dem "Reich" widmete Hielscher sich weiteren publizistischen Projekten, beispielsweise beteiligte er sich am 1931 von Goetz Otto Stoffregen herausgebenenen Sammelband "Aufstand - Querschnitt durch den revolutionären Nationalismus".  Im Beitrag "Zweitausend Jahre" hieß es: "Das Kennzeichen, durch welches sich unsere Geschichte von der jedes anderen Volkstums unterscheidet, ist die wechselseitige Verschlungenheit von Innerlichkeit und Macht. Unsere Innerlichkeit enthält den Willen zur Macht; und unsere Macht enthält den Willen zur Innerlichkeit." Innerlichkeit und Machtwille wurden durch den Einbruch des Christentums getrennt. Der Weg der Innerlichkeit führt von der Ursage über Mystik, Reformation und Idealismus bis hin zu Nietzsche. Der Weg der Macht wiederum verlief von Theoderich den Großen über Heinrich VI von Hohenstaufen, Gustav Adolf und Friedrich den Großen bis zu Bismarck. Die wechselseitige Bezogenheit von Innerlichkeit und Macht hatte niemals aufgehört. Immer wieder erfolgten Anläufe, die Einheit beider Begriffe herzustellen, und unter der Macht des Reiches alle germanischen Stämme zu einen. "So ist nun in dreifachem Anlauf vor aller Augen das Ziel errichtet worden, das die Macht des Reiches zu verwirklichen bestimmt ist; und es bedarf der Waffe, mit der die Deutschen das ihnen jetzt sichtbare Ziel erreichen können. Diese Waffe heißt Preußen. Preußen ist kein Stamm, sondern eine Ordnung. Es gibt nur Wahlpreußen. Aus allen Stämmen des Reiches strömen die wagemutigsten, abenteuerlichsten, kriegerischsten Herzen zusammen; es entsteht der Staat Friedrich Wilhelms I und Friedrichs des Großen."  Ziel war der Kampf gegen den westlichen Materialismus, "und gerade gegenüber diesem bereits in Deutschland eingedrungenen Gift."
"Ob Luther gegen Rom kämpft, oder ob Goethe den Beginn des Johannesevangeliums neu übersetzt: ‚Im Anfang war die Tat' - immer drängt die Innerlichkeit zum Tun; sie enthält den Willen zur Macht, die Sehnsucht, die das Amt herbeiglaubt und die Menschen zum Werke drängt.
In Nietzsche vollends wird dieser Drang zum bewußten Wollen: die Innerlichkeit erkennt ihr Getriebenwerden als Willen zur Macht." Nietzsche forderte den "ins Geistige gesteigerten Fridericianismus", bindet dieses neue Menschentum an Gestalten wie Friedrich II von Hohenstaufen und Friedrich II. den Großen. Auf Nietzsche und Bismarck folgte der Weltkrieg, der "trotz der scheinbaren Niederlage den größten Sieg bedeutet, den Deutschland jemals errungen hat". "Zum ersten Mal, seit die Erde steht, gibt es keine voneinander abgetrennten Kampffelder mehr, so wie es z.B. den ostasiatischen, den vorderasiatischen oder den Kulturkreis des Mittelmeeres gegeben hat, sondern die Erde ist ein einziges Schlachtfeld geworden, ein Chaos, in welchem alle Kräfte zugleich um den Sieg streiten, ein Chaos, das alle Kräfte durch diesen Streit verwandelt und von Grund auf umschöpft."

Im gleichen Jahr legte Friedrich Hielscher sein mit Hilfe des Frundsberg-Verlages herausgebenes Grundlagenwerk "Das Reich" nach. Ein Volk entsteht Hielscher zufolge aus der Gemeinschaft von Schicksal und Bekenntnis. Das Blut erhält seinen Rang durch eine Entscheidung und nicht durch die Biologie. Deutschtum/Deutschheit leiten sich nicht durch Abstammung und staatliche Definition, ab, sondern aus Gesinnung und Glauben. Der Reichsbegriff wird vom politischen zum religiös-metaphysischen, in der Geschichte wirkenden Prinzip einer föderativen Ordnung Europas - unter Führung des preußischen Geistes. Die Nationalstaaten sollten sich in Stämme und Landschaften auflösen, und aus diesen verkleinerten Einheiten war etwas Größeres zu schaffen, das über die Nationalstaaten hinausging.

Ergänzend heißt es in "50 Jahre unter Deutschen": "In Wahrheit muß...im Innern des Menschen angefangen werden, im eigenen zuerst und dann im Bunde mit denen, die des gleichen Willens sind. Aber das ist mit keiner noch so reinen Sittlichkeit zu schaffen, schon gar mit keiner Moral und vollends nicht mit Anordnungen und Vorschrift." Sondern nur der Glaube "gibt uns das Gesetz als das Gebot der Götter"

"Das Reich": "Die schöpferische Kraft kann nicht auf dem einen Gebiet wirken und auf dem anderen nicht. Sie kann nicht vor dem Alltag halt machen oder vor den Umständen oder der Not. Sie erfüllt den ganzen Menschen. Er mag anpacken, was er will, er mag versuchen, sich in nichtige Dinge zu flüchten: Die schöpferische Kraft folgt ihm, sie treibt ihn weiter, und am Ende erkennt er, daß alles, was er angefaßt hat und was ihm begegnet ist, notwendig und gut gewesen ist um seines Werkes willen, für das er lebt, für das er gelebt wird, das durch ihn hindurch wirkt. Darum bilden alle Menschen, hinter denen ein und dasselbe Wesen steht, nicht auf irgendwelchen einzelnen Gebieten, sondern ihr ganzes Leben hindurch, in jeder Hinsicht unabdingbar eine Einheit des Wirkens. Es müssen ein und dieselben Ereignisse sein, die sie fördern oder hemmen: ein und dieselben Begegnungen müssen für sie Tiefe oder Licht bedeuten: sie haben dasselbe Schicksal, das heißt aber: sie sind ein Volk. Kein Ding in Raum und Zeit bindet endgültig: nicht die Abstammung, nicht die Sprache, nicht die Umgebung. Dem alleine steht der einzelne frei gegenüber. Allein seine schöpferische Kraft, die seinen Willen überhaupt erst bildet, aus dem sein Wille in jedem Augenblick gebildet wird, bindet ihn notwendig, sie ist der Kern seines Wesens. Damit unterscheidet sich ein Volk von einem bloßen Abstammungsverband und von jeder Verbindung, die nur durch äußere Umstände zusammengehalten wird...Nur die seelische Besessenheit durch dieselbe schöpferische Kraft gestaltet aus einer Vielheit vertretbarer Menschen ein Volk, indem ein und dieselbe Wirklichkeit durch die Tat bezeugt wird. Das Volk ist Einheit des Bekenntnisses und des Schicksals. (...) Geduld ist die oberste Tugend dessen, der verwandeln will. Wer keine Geduld hat, erreicht nichts.
Die Entscheidung, die sich hier vorbereitet, bedeutet die vollkommene Vernichtung der heutigen Ordnungen und Güter; und es ist an der Zeit, mit jenen hoffnungslosen Gedanken aufzuräumen, die noch retten wollen, was zu retten ist. Es ist nichts mehr zu retten. Alle äußeren Gestaltungen der Gegenwart brauchen und unterstützen die westliche Verfassung des öffentlichen und des Einzellebens. Sie setzen die Heiligkeit des uneingeschränkten Eigentums voraus, den Verdienst als treibenden Anreiz des Handelns und die Wohlfahrt aller als Ziel der Gemeinschaften. Hier darf nichts gerettet werden. Die inneren Güter aber, die nicht des Westens, sondern des Reiches sind, sind unzerstörbar. Wer sie für gefährdet hält, kommt für die deutsche Zukunft nicht in Frage. Denn er glaubt nicht an sie. Wer glaubt, zweifelt nicht.
Die Vernichtung dessen, was heute besteht, ist sogar notwendig. Denn daß der Westen die Entscheidung gerade in dem Raume zwischen Rhein und Weichsel sucht, liegt an dem Rang, den dieses Gebiet innerhalb der - westlichen - Weltwirtschaft besitzt. Weil China, Indien und Rußland bereits zum größten Teile aus ihr heraus gefallen sind, darf sie Deutschland nicht auch noch verlieren, um keinen Preis. Sonst ist sie selbst verloren. Darum setzt der Untergang des Westens die Vernichtung dessenh voraus, was heute Deutschland heißt, was mit dem Wesen des Reiches nur mehr den Namen gemeinsam hat.
Die Ereignisse des Dreißigjährigen Krieges werden gering vor dieser Zukunft. Er hat die Erde noch nicht aufgerufen. Aber der Erste Weltkrieg hat es getan; und dadurch wird die Wucht der nächsten Jahre, der nächsten Jahrzehnte, der nächsten Jahrhunderte größer, als die der fünftausend Jahre bewußter Erdgeschichte, auf die wir zurückblicken können. Wer von dem Werke, das ihm obliegt, die Erhaöltung und Bewahrung überkommender Dinge erwartet, zeigt nur, daß er die Größe der Verwandlung nicht erkannt hat, in der die Völker seit 1914 leben.
Es gibt heute keine sichtbaren Werte des Reiches. Es lebt inwendig in den Herzen; oder es würde nicht leben.Zerschlagen muß das Eigentum werden, das dem Westen gehört, das den westlichen Menschen gehört. Der Westen würde längst besiegt sein, wenn er nicht die Geister der Menschen gefangen hätte, wenn nicht wirklich jeder, der um seines Vorteiles willen lebt, damit zum Werkzeuge, zum Untertan und Helfer des Westens würde. Zerschlagen muß die ständische Haltung werden, weil die hierarchische Befriedung der Stände, die - gutgläubig oder nicht gutgläubig - vom Süden her verkündet wird, nur der pax Romana, der friedevollen Herrschaft Roms sich einfügt, welche die Völker dem Heiligen Stuhle unterwirft, und weil die Ziele Roms mit denen des Westens gemeinsam auf die Erhaltung des Staates der Weimarer Verfassung gerichtet sind. Zerschlagen muß die Möglichkeit der kolonialen Ausdehnung werden, weil der Herrschaftsanspruch des Reiches nichts mit dem kolonialen Märktekampf zu tun hat, weil, nicht nur der Begriff der ‚Kolonie', sondern auch jedes koloniale Streben dem Willen zur prosperity und nicht dem Willen zur Macht dient.
Man darf gewiß sein, daß die allernächsten Jahre diese Vernichtung vorbereiten und fördern werden. Jener Gleichlauf der Selbstzersetzung des Westens und des Aufbaus der Reichszellen, jene langsame und zögernde Annäherung zweier Bahnen, die sich erst im Augenblick der Entscheidung überschneiden, deren Überschneidung der entscheidende Augenblick ist, prägt sich bereits heute - und von Tag zu Tag mehr - in der Verelendung des Volkes aus. Es wird nicht fünf Millionen, sondern fünfundzwanzig Millionen Arbeitslose geben. Es wird nicht mehr Haß und Hoffnung geben, sondern nur noch Verzweiflung und Zuversicht.
Diese Zuversicht, welche die kommende Vernichtung bejaht, glaubt an das unvernichtbare ewige Wesen des Reiches. Sie weiß, daß im Wandel der sichtbaren Geschichte immer nur die unsichtbare Wirklichkeit lebt. Sie weiß, daß eine jede Kraft des Ewigen selber unwandelbar und ewig ist, und daß kein Werk, kein schöpferisches Tun um des zeitlichen Seins willen geschieht, sondern immer und nur um der Macht des Reiches willen, welches sein zeitliches Reden und Schweigen, Tun und Stillesein, sichtbares oder verborgenes Bildnis heraufführt, wie es ihm beliebt. Das kriegerische Herz verwechselt die zeitliche Erhaltung nicht mit der göttlichen Unsterblichkeit. Es ist unsterblich und freut sich der zeitlichen Vernichtung als der Bürgschaft seiner unüberwindlichen Gewalt. Der Untergang, dem sich die Deutschen, und das heißt immer und immer wieder: die Menschen des Reiches, heute aussetzen, führt die Freiheit herauf, um die seit der ersten Schlacht des Ersten Weltkrieges gekämpft wird, die Freiheit, welcher als erwünschtes Werkzeug der Westen selber dient, dessen Griff über die Erde das Zeitalter der großen Kriege des Reiches ermöglicht."

5. Unterirdisch im Dritten Reich

Die Nationalisten alten Schlages und die KPD konnten hier begreiflicherweise nicht folgen. Ernst Niekisch urteilte: "Das ist ja nicht mehr Nationalismus". Alfred Kantorowicz erkannte in der Vossischen Zeitung am 14. September 1931 als einer der wenigen, wohin die Reise ging: Das sei weder Politik noch Philosophie, sondern Theologie. Otto-Ernst Schüddekopf bemerkt sehr treffend, die Disproportion zwischen dem engen deutschen Nationalismus des 19. Jahrhunderts und den heraufnahenden globalen Machtkämpfen suchte man im radikalen Nationalismus Weimars zu überwinden. Der Sprung in die Freiheit durch die Idee des "Reiches" der Deutschheit, die mit den Voraussetzungen des deutschen Nationalstaates nichts mehr zu tun hat - der Nationalsozialismus bedeutete demgegenüber einfach Reaktion. Kollektivistisches Denken und bolschewistische Lebensform wurden als typenbildende Kraft akzeptiert. So konnte man die alten Massenparteien aus den Angeln heben und sich selbst als die die Zukunft des Reiches bestimmende Kraft definieren.

Nach der NS-Machtergreifung stellte Friedrich Hielscher die Herausgabe des "Reiches" ein, um sich der unterirdischen Arbeit gegen den Hitlerismus zu widmen. Ziemlich zutreffend rechnete er mit einer Dauer des Tausendjährigen Reiches von ca. 12 Jahren, während der Großteil der nationalrevolutionären Parteigänger Hitler zu diesem Zeitpunkt nicht ernst nahm. Während Persönlichkeiten wie Schauwecker sich der neuen Ordnung anpaßten, blieben Friedrich Hielscher, die Gebrüder Jünger und Ernst Niekisch als intellektuelle Kristallisationspunkte des nationalrevolutionären Untergrundes. Der Hielscher-Zirkel entwickelte sich zu einer kleinen Untergrundzelle, zu der auch der ehemalige Ehrhardt-Adjutant Franz Liedig gehörte. Über Liedig und August Winnig hielt die Gruppe lockeren Kontakt zu oppositionellen Militärs. Verbindungen bestanden zur sozialdemokratischen Gruppe um Mierendorff, Leuschner, Haubach und Reichwein.

Von größerer spiritueller Bedeutung war die 1933 nach dem Umzug nach Potsdam erfolgte Gründung der Unabhängigen Freikirche UFK als heidnisch-pantheistischer Glaubensbewegung auf indogermanischer Grundlage: "Ich glaube an Gott den Alleinwirklichen. Ich glaube an die ewigen Götter. Ich glaube an das Reich." Heidnische Elemente aus der deutschen Klassik und Romantik wurden mit dem ketzerischen Pantheismus eines Johannes Scotus Eriugenas, Nietzsche und dem überlieferten keltisch-germanischen Volksglauben verknüpft zu einer sehr bald für Außenstehende äußerst schwer zu erfassenden theologischen Einheit. Die Theologie der UFK war kein statisches Gebilde, sondern wie das Reich eine dynamisch weiterzuentwickelnde Aufgabe.

1934 beteiligte Hielscher sich am von Curt Horzel herausgegebenen Sammelband "Deutscher Aufstand" und veröffentlichte wahrhaft prophetische Sätze: "Erster Satz: Der wilhelminische Staat hat den Krieg verloren, aber Deutschland hat ihn gewonnen.
Zweiter Satz: Deutschland hat den Krieg nicht nur dadurch gewonnen, daß es neue innere Kraftquellen erschlossen hat, sondern auch durch die Erschütterung der ganzen Erde, durch die alle Voraussetzungen aller Völker ins Wanken geraten sind.
Dritter Satz: durch die von Deutschland ausgehende Erschütterung ist es zum entscheidenden Lande auch des vor uns stehendem Zweiten Erdkrieges geworden." Diesen hatten schon Nietzsche, Trotzki und Ludendorff prophezeit. "Es leuchtet ein, daß dort, wo alle Kräfte sich überschneiden, die Entscheidung fallen muß
." Der Kampf zwischen Imperialismus und Revolution wird hier ausgefochten, zwischen Bolschewismus und Hochkapitalismus, zwischen Asien und West. Deutschland als Land der Mitte sucht nach einer Synthese zwischen den Gegensätzen. Als Ausweg forderte Hielscher den Kontinentalblock Deutschland-Sowjetunion-China.

Eine beinahe antik anmutende Tragödie nahm ihren Anfang, als Hielschers Freund und Schüler Wolfram Sievers 1935 zum Geschäftsführer der SS-nahen Kulturstiftung Ahnenerbe avancierte. Die völkisch-indogermanischen Elitevorstellungen der Hielscher-Gruppe trafen sich durchaus mit denjenigen der SS. Hatte Hielscher sich in den Elfenbeinturm zurückgezogen, so versuchte der aktivistische Praktiker Sievers nun, das Konzept in die Tat umzusetzen und geriet außer Kontrolle. Zunächst beteiligte der Geschäftsführer sich daran, das bäuerlich-defensive Element des Reichsnährstandes aus dem Ahnenerbe hinauszudrängen und stattdessen dem soldatischen Charakter der SS-Ideologie mehr Platz zu verschaffen. Von Bedeutung war neben frühgeschichtlichen, volkskundlichen und indogermanologischen Forschungen z.B. der Versuch, die deutschen Hochschulen zwecks Schaffung eines neuen wissenschaftlichen Geistes von der Schutzstaffel infiltrieren zu lassen. Im Januar 1941 legte Sievers in einem internen Memorandum die Ziele der Erforschung von Raum, Geist und Tat des nordischen Indogermanentums dar: "Hauptziel ist es, vom Kulturellen her in Deutschland selbst das Reichsbewußtsein neu zu wecken, bezw. zu vertiefen, von dessen einstiger Größe beispielsweise ein Straßburger Münster, die Prager Burg, das Fuggerhaus auf dem Warschauer Altmarkt, die flandrischen Tuchhallen noch heute Zeugnis ablegen über Jahrhunderte hinweg, in denen das Reich schwach und im böhmisch-mährischen Raum, in den Niederlanden, im Flamentum, in der Schweiz das Gefühl der Zugehörigkeit zum Reich verloren gegangen war. Es wird notwendig sein, die Verbindungen bloß zu legen, die dennoch niemals abgerissen sind, die Überfremdung durch Kirche, Liberalismus, Freimaurerei und Judentum hinwegzuräumen und die Wiedervereinigung der Menschen germanischen Blutes im Reich zu erleichtern, das - lange seiner selbst durch internationale Ideologien entfremdet - trotz allem germanische Art am stärksten gewahrt hat."

Mit Kriegsausbruch verstrickte das Ahnenerbe sich in kulturelle Beutezüge im besetzten Europa und in verbrecherische Menschenversuche, die Sievers nach dem Zusammenbruch die Hinrichtung einbringen sollten. Immerhin gestattete die Tätigkeit für das Ahnenerbe ab 1937 auch Hielscher, unter dem Deckmantel wissenschaftlicher Aufträge umherzureisen und Verbindungen zu Oppositionellen zu halten. Am 2. September 1944 wurde er in Marburg wegen seiner Beziehungen zu Mitverschwörern des 20. Juli verhaftet und ins Berliner Männergefängnis an der Lehrterstraße verbracht. Die Gestapo übersah die Beziehungen zu Franz Liedig oder Hartmut Plaas und interessierte sich vor allem für die Kontakte zu Haubach, Reichwein und dem Grafen von der Schulenburg. Der alarmierte Sievers erwirkte am 19. Dezember 1944 die Haftentlassung. Hielscher mußte sich zur Frontbewährung melden, die er bei einer Ersatz-Nachrichtenabteilung verbrachte, ohne auch nur einen Schuß abzugeben. Nach dem Zusammenbruch konzentrierte Friedrich Hielscher seine wissenschaftliche und weltanschauliche Arbeit auf das studentische Verbandsleben und die Unabhängige Freikirche.

"Der Blick auf die Vergangenheit lehrt uns die Notwendigkeit, der Blick in die Zukunft lehrt uns die Freiheit. Die Vergangenheit zeigt, was vorgegeben, die Zukunft, was uns aufgegeben ist. Die Zeit ist weder unser Herr, noch unser Feind oder Freund, sondern die Zeit sind wir selber als die Wandelnden und sich Verwandelnden, und jeder ist es zu seinem Teile. Wer also der Zeit absagt, sagt damit entweder anderen ab oder sich selbst und seiner eigenen Aufgabe. Und zwar Anderen, die heute so herrschen, wie man nicht herrschen sollte, oder sich, indem er jenen gehorcht.
Das Zweite liegt uns fern. Und damit sind wir gebunden, der unrechten Herrschaft die Wurzel abzugraben. Also doch gebunden? Jawohl; und wir haben nur die Wahl, entweder gebunden im Gewissen und damit frei vor der Welt, oder unverbindlichen Gewissens und damit der Welt untertan zu leben.
Auch ist festzuhalten, daß die Freiheit oder Untertänigkeit vor der Welt von anderer Art ist als die Gebundenheit oder Ungebundenheit des Gewissens. Dort geht es um unsere Bewegungsfreiheit, die wir zu verteidigen oder preiszugeben uns entschließen müssen, hier um unsere Willensfreiheit, mit der wir uns an das binden oder nicht binden, was uns im Gewissen geboten ist.
Und verknüpft sind beide, die Willens- und die Handlungsfreiheit, nur insoferne, als sich über kurz oder lang der zweiten begibt, wer die erste mißbraucht." (Fünfzig Jahre unter Deutschen)

 

Literaturhinweise:

Peter Bahn: Glaube - Reich - Widerstand. Zum 10. Todestag Friedrich Hielschers, in: wir selbst 1-2/2000
Louis Dupeux: "Nationalbolschewismus" in Deutschland 1919-1933, München 1985
Friedrich Hielscher: Innerlichkeit und Staatskunst, Arminius 26.12.1926
Friedrich Hielscher: Der andere Weg, Arminius 30.01.1927
Friedrich Hielscher: Die Faustische Seele, Arrminius 13.02.1927
Friedrich Hielscher: Die Alten Götter, Arminius 20.02.1927
Friedrich Hielscher: Für die unterdrückten Völker! Arminius 20.03.1927
Friedrich Hielscher: Fünfzig Jahre unter Deutschen, Hamburg 1954
Friedrich Hielscher: Das Reich, Berlin 1931
Curt Hotzel: Deutscher Aufstand, Stuttgart 1934
Michael H. Kater: Das "Ahnenerbe" der SS 1935-1945. Ein Beitrag zur Kulturpolitik des Dritten Reiches, Stuttgart 1974
Markus Josef Klein: Ernst von Salomon. Eine politische Biographie, 1994 Limburg an der Lahn
Susanne Meinl: Nationalsozialisten gegen Hitler. Die nationalrevolutionäre Opposition um Friedrich Wilhelm Heinz, Berlin 2000
N.N.: Das Innere Reich, in Sturmgeweiht, Ausgabe Sommer 1995
Karl O. Paetel: Versuchung oder Chance? Zur Geschichte des deutschen Nationalbolschewismus, Göttingen 1965
Otto Ernst Schüddekopf: Linke Leute von Rechts. Nationalbolschewismus in Deutschland von 1918-1933, Stuttgart 1960
Sonnenwacht. Briefe für Heiden und Ketzer, Ausgabe 12, 2000
Goetz Otto Stoffregen (Hrsg.): Aufstand. Querschnitt durch den revolutionären Nationalismus, Berlin 1931
ZIRKULAR, Ausgaben 1 bis 3, 2001

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vendredi, 13 avril 2007

Sur Franck Murphy

13 avril 1890 : Naissance à Harbor Beach dans le Michigan de Frank Murphy, juriste américain, appointé près la Court Suprême des Etats-Unis. Plusieurs principes politiques ont animé sa carrière : la défense absolue des libertés individuelles et civiles, la volonté de faire triompher une justice se basant sur l'argumentation de fond (substantielle) contre le poids des techniques de droit. Maire de Détroit de 1930 à 1933, il luttera efficacement con­tre le chômage et, gouverneur du Michigan, en 1937-38, il refusera de faire usage de la troupe pour briser les grèves non violentes dans l'industrie automobile. Haut commissaire américain aux Philippines, il œuvrera pour la décolonisation et l'indépendance de l'archipel. En 1944, il dénonce comme racisme et injustice l'in­ter­ne­ment systématique des citoyens américain de souche japonaise.

 

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Subhas Candra Bose and India's Independance

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Subhas Chandra Bose 
& India's Independence

excerpts from Mihir Bose's enthralling

"The lost hero : a biography of Subhas Bose "

published by Quartet Press, 1982 (ISBN 0-7043-2301-X)
 

http://www.tamilnation.org/ideology/bose.htm

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Subhas Chandra Bose et l'armée nationale indienne

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Ranjan BORRA

Subhas Chandra Bose, l'armée nationale indienne et la guerre de libération de l'Inde

http://library.flawlesslogic.com/bose1_fr.htm

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A. Mohler - Discipulo de Sorel

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Armin Mohler - Discípulo de Sorel e teórico da vida concreta

Publicado por Rodrigo em Abril 8th, 2007

Depois da morte de Armin Mohler publicamos um texto de homenagem pelos seus 80 anos. O “mito” ou a “pintura de uma batalha” nasce espontaneamente e exerce um efeito mobilizador sobre as massas, incute-lhes uma “fé” e torna-as capazes de actos heróicos, funda uma nova ética: essas são as pedras angulares do pensamento de Georges Sorel( 1847- 1922). Este teórico político, pelos seus artigos e pelos seus livros, publicados antes da primeira guerra mundial, exerceu uma influência perturbante tanto sobre os socialistas como sobre os nacionalistas.

Contudo, o seu interesse pelo mito e a sua fé numa moral ascética foram sempre – e continuam a sê-lo apesar do tempo que passa – um embaraço para a esquerda, da qual ele se declarava. Podemos ainda observar esta reticência nas obras publicadas sobre Sorel no fim dos anos 60. Enquanto algumas correntes da nova esquerda assumiram expressamente Sorel e consideravam que a sua apologia da acção directa e as suas concepções anarquizantes, que reclamavam o surgimento de pequenas comunidades de “produtores livres”, eram antecipações das suas próprias visões, a maioria dos grupos de esquerda não via em Sorel mais que um louco que se afirmava influenciado por Marx inconscientemente e que trazia à esquerda, no seu conjunto, mais dissabores que vantagens. Jean-Paul Sartre contava-se assim, evidentemente, entre os adversários de Sorel, trazendo-lhes a caução da sua notoriedade e dando, ipso facto, peso aos seus argumentos.

Quando Armin Mohler, inteiramente fora dos debates que agitavam as esquerdas, afirmou o seu grande interesse pela obra de Sorel, não foi porque via nele o “profeta dos bombistas”( Ernst Wilhelm Eschmann) nem porque acreditava, como Sorel esperara no contexto da sua época, que o proletariado detivesse uma força de regeneração, nem porque estimava que esta visão messiânica do proletariado tivesse ainda qualquer função. Para Mohler, Sorel era um exemplo sobre o qual meditar na luta contra os efeitos e os vectores da decadência. Mohler queria utilizar o “pessimismo potente” de Sorel contra um “pessimismo debilitante” disseminado nas fileiras da burguesia.

Rapidamente Mohler criticou a “concepção idílica do conservantismo”. Ao reler Sorel percebeu que é perfeitamente absurdo querer tudo “conservar” quando as situações mudaram por todo o lado. A direita intelectual não deve contentar-se em pregar simplesmente o bom-senso contra os excessos de uma certa esquerda, nem em pregar a luz aos partidários da ideologia das Luzes; não, ela deve mostrar-se capaz de forjar a sua própria ideologia, de compreender os processos de decadência que se desenvolvem no seu seio e de se desembaraçar deles, antes de abrir verdadeiramente a via a uma tradução concreta das suas posições.

Uma aversão comum aos excessos da ética da convicção

Quando Mohler esboça o seu primeiro retrato de Sorel, nas colunas da revista Criticón, em 1973, escreve sem ambiguidades que os conservadores alemães deveriam tomar esse francês fora do comum como modelo para organizar a resistência contra a “desorganização pelo idealismo”.Mohler partilhava a aversão de Sorel contra os excessos da ética da convicção. Vimo-la exercer a sua devastação na França de 1890 a 1910, com o triunfo dos dreyfusards e a incompreensão dos Radicais pelos verdadeiros fundamentos da Cidade e do Bem Comum, vimo-la também no final dos anos 60 na República Federal, depois da grande febre “emancipadora”, combinada com a vontade de jogar abaixo todo o continuum histórico, criminalizando sistematicamente o passado alemão, tudo taras que tocaram igualmente o “centro” do tabuleiro político.

Para além destas necessidades do momento, Mohler tinha outras razões, mais essenciais, para redescobrir Sorel. O anti-liberalismo e o decisionismo de Sorel haviam impressionado Mohler, mais ainda do que a ausência de clareza que recriminamos no pensamento soreliano. Mohler pensava, ao contrário, que esta ausência de clareza era o reflexo exacto das próprias coisas, reflexo que nunca é conseguido quando usamos uma linguagem demasiado descritiva e demasiado analítica. Sobretudo “quando se trata de entender elementos ou acontecimentos muito divergentes uns dos outros ou de captar correntes contrárias, subterrâneas e depositárias”. Sorel formulou pela primeira vez uma ideia que muito dificilmente se deixa conceptualizar: as pulsões do homem, sobretudo as mais nobres, dificilmente se explicam, porque as soluções conceptuais, todas feitas e todas apropriadas, que propomos geralmente, falham na sua aplicação, os modelos explicativos do mundo, que têm a pretensão de ser absolutamente completos, não impulsionam os homens em frente mas, pelo contrário, têm um efeito paralisante.

Ernst Jünger, discípulo alemão de Georges Sorel

Mohler sentiu-se igualmente atraído pelo estilo do pensamento de Sorel devido à potencialidade associativa das suas explicações. Também estava convencido que este estilo era inseparável da “coisa” mencionada. Tentou definir este pensamento soreliano com mais precisão com a ajuda de conceitos como “construção orgânica” ou “realismo heróico”. Estes dois novos conceitos revelam a influência de Ernst Jünger, que Mohler conta entre os discípulos alemães de Sorel. Em Sorel, Mohler reencontra o que havia anteriormente descoberto no Jünger dos manifestos nacionalistas e da primeira versão do Coração Aventureiro (1929): a determinação em superar as perdas sofridas e, ao mesmo tempo, a ousar qualquer coisa de novo, a confiar na força da decisão criadora e da vontade de dar forma ao informal, contrariamente às utopias das esquerdas. Num tal estado de espírito, apesar do entusiasmo transbordante dos actores, estes permanecem conscientes das condições espacio-temporais concretas e opõem ao informal aquilo que a sua criatividade formou.

O “afecto nominalista”

O que actuava em filigrana, tanto em Sorel como em Jünger, Mohler denominou “afecto nominalista”, isto é, a hostilidade a todas as “generalidades”, a todo esse universalismo bacoco que quer sempre ser recompensado pelas suas boas intenções, a hostilidade a todas as retóricas enfáticas e burlescas que nada têm a ver com a realidade concreta. É portanto o “afecto nominalista” que despertou o interesse de Mohler por Sorel. Mohler não mais parou de se interessar pelas teorias e ideias de Sorel.

Em 1975 Mohler faz aparecer uma pequena obra sucinta, considerada como uma “bio-bibliografia” de Sorel, mas contendo também um curto ensaio sobre o teórico socialista francês. Mohler utilizou a edição de um fino volume numa colecção privada da Fundação Siemens, consagrado a Sorel e devida à pluma de Julien Freund, para fazer aparecer essas trinta páginas (imprimidas de maneira tão cerrada que são difíceis de ler!) apresentando pela primeira vez ao público alemão uma lista quase completa dos escritos de Sorel e da literatura secundária que lhe é consagrada. A esta lista juntava-se um esboço da sua vida e do seu pensamento.

Nesse texto, Mohler quis em primeiro lugar apresentar uma sinopse das fases sucessivas da evolução intelectual e política de Sorel, para poder destacar bem a posição ideológica diversificada deste autor. Esse texto havia sido concebido originalmente para uma monografia de Sorel, onde Mohler poria em ordem a enorme documentação que havia reunido e trabalhado. Infelizmente nunca a pôde terminar. Finalmente, Mohler decidiu formalizar o resultado das suas investigações num trabalho bastante completo que apareceu em três partes nas colunas da Criticón em 1997. Os resultados da análise mohleriana podem resumir-se em 5 pontos:

Uma nova cultura que não é nem de direita nem de esquerda:

1-Quando falamos de Sorel como um dos pais fundadores da Revolução Conservadora reconhecemos o seu papel de primeiro plano na génese deste movimento intelectual que, como indica claramente o seu nome, não é “nem de direita nem de esquerda” mas tenta forjar uma “nova cultura” que tomará o lugar das ideologias usadas e estragadas do século XIX. Pelas suas origens este movimento revolucionário-conservador é essencialmente intelectual: não pode ser compreendido como simples rejeição do liberalismo e da ideologia das Luzes.

2-Em princípio, consideramos que os fascismos românicos ou o nacional-socialismo alemão tentaram realizar este conceito, mas estas ideologias são heresias que se esquecem de levar em consideração um dos aspectos mais fundamentais da Revolução Conservadora: A desconfiança em relação às ideias que evocam a bondade natural do homem ou crêem na “viabilidade” do mundo. Esta desconfiança da RC é uma herança proveniente do velho fundo da direita clássica.

3-A função de Sorel era em primeiro lugar uma função catalítica, mas no seu pensamento encontramos tudo o que foi trabalhado posteriormente nas distintas famílias da Revolução Conservadora: o desprezo pela “pequena ciência” e a extrema valorização das pulsões irracionais do homem, o cepticismo em relação a todas as abstracções e o entusiasmo pelo concreto, a consciência de que não existe nada de idílico, o gosto pela decisão, a concepção de que a vida tranquila nada vale e a necessidade de “monumentalidade”.

Não há “sentido” que exista por si mesmo.

4-Nesta mesma ordem de ideias encontramos também esta convicção de que a existência é desprovida de sentido (sinnlos), ou melhor: a convicção de que é impossível reconhecer com certeza o sentido da existência. Desta convicção deriva a ideia de que nunca fazemos mais que “encontrar” o sentido da existência forjando-o gradualmente nós próprios, sob a pressão das circunstâncias e dos acasos da vida ou da História, e que não o “descobrimos” como se ele sempre tivesse estado ali, escondido por detrás do ecrã dos fenómenos ou epifenómenos. Depois, o sentido não existe por si mesmo porque só algumas raras e fortes personalidades são capazes de o fundar, e somente em raras épocas de transição da História. O “mito”, esse, constitui sempre o núcleo central de uma cultura e compenetra-a inteiramente.

5-Tudo depende, por fim, da concepção que Sorel faz da decadência – e todas as correntes da direita, por diferentes que sejam umas das outras, têm disso unanimemente consciência – concepção que difere dos modelos habituais; nele é a ideia de entropia ou a do tempo cíclico, a doutrina clássica da sucessão constitucional ou a afirmação do declínio orgânico de toda a cultura. Em «Les Illusions du progrès» Sorel afirma:” É charlatanice ou ingenuidade falar de um determinismo histórico”. A decadência equivale sempre à perda da estruturação interior, ao abandono de toda a vontade de regeneração. Sem qualquer dúvida, a apresentação de Sorel que nos deu Mohler foi tornada mais mordaz pelo seu espírito crítico.

Uma teoria da vida concreta imediata

Contudo, algumas partes do pensamento soreliano nunca interessaram Mohler. Nomeadamente as lacunas do pensamento soreliano, todavia patentes, sobretudo quando se tratou de definir os processos que deveriam ter animado a nova sociedade proletária trazida pelo “mito”. Mohler absteve-se igualmente de investigar a ambiguidade de bom número de conceitos utilizados por Sorel. Mas Mohler descobriu em Sorel ideias que o haviam preocupado a ele também: não se pode, pois, negar o paralelo entre os dois autores. As afinidades intelectuais existem entre os dois homens, porque Mohler como Sorel, buscaram uma “teoria da vida concreta imediata” (recuperando as palavras de Carl Schmitt).

Dr. Karlheinz Weissmann,Junge Freiheit, n°15/2000