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mercredi, 28 mars 2007

J. Mabire: Nazis de carnaval

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Les nazis de carnaval sont nostalgiques d’un monde dont ils ne connaissent rien

Jean Mabire

Histoire :: France
" Les Nostalgiques ", ce fut le titre d'un livre du romancier Saint-Loup. On y découvrait quelques figures d'aventuriers qui après avoir participé à la dernière guerre dans le camp des vaincus, ne cherchaient pas, bien au contraire, à oublier les élans de leur jeunesse.

Ceux qui avaient eu 20 ans en 1943 sont aujourd'hui largement septuagénaires. Ce ne sont pas des " néo-nazis ", mais des anciens combattants sans drapeaux ni médailles qui refusent d'oublier leurs camarades tombés en Poméranie ou à Berlin. Comment pourraient ils se reconnaître dans les provocations des jeunes au crâne rasé se réclamant d'un monde dont ils connaissent uniquement ce qu'en racontent les médias partis à la chasse de la Bête immonde?

…Le néo-nazi fait partie du paysage audiovisuel. Ressemble parfaitement à ce qu'on voudrait qu'il soit bête et méchant.

Très bête et très méchant. Et partout semblable à lui-même, comme un parfait clone du Diable devenu diablotin.
Avant la guerre, les grands magasins proposaient à l'approche des fêtes des " panoplies ". Les petits garçons se déguisaient en Peaux-Rouges et les petites filles en infirmières. Cet amusement a disparu, comme les découpures et les soldats de plomb. Aujourd'hui, la seule panoplie qui fait encore prime sur le marché est celle du " néo-nazi ", modèle international, dont la presse assure gratuitement la promotion.

Si l'on attache quelque importance aux symboles et aux signes, on ne peut qu'être frappé chez les néo-nazis de particularités fort peu en usage sous le régime dont ils se réclament.

D'abord, l'inévitable crâne rasé. C'était alors la caractéristique des bagnards plutôt que de leurs gardiens ; la coupe de cheveux caractéristique étant " courts sur les côtés et plus longs sur le dessus ", très différente de la " brosse " à la mode dans l'armée française. Le crâne rasé évoque bien davantage les Marines que les Waffen SS…

…Il y a toujours des gens pour croire que l'habit fait le moine et la chemise le fasciste, surtout rehaussée de quelque brassard. Ainsi naquit ce qui n'était que mauvais folklore.

Au fur et à mesure que ce folklore vestimentaire disparaissait pour péniblement survivre dans quelques groupuscules squelettiques, indispensables viviers pour les provocateurs et les indicateurs, on vit apparaître une nouvelle mode. Elle ne nous vint pas d'outre-Rhin mais d'outre-Manche et porte le nom de skinheads, têtes de peau, ou l'on préfère crânes rasés…

Des skins aux néo-nazis il n'y a qu'un pas, ou plutôt un geste, le bras tendu et l'autre poing fermé sur la pinte de stout. Puisque les Allemands hurlent dans les films, on hurle aussi. Yeah et Heil, ou n'importe quoi. L'essentiel, c'est de scandaliser l'establishment et de cogner sur les policemen. Défendez à un gamin de toucher aux confitures. Il n'aura de cesse avant d'avoir trouvé un escabeau et dévalisé la dernière étagère du placard interdit.

La mode des skinheads lancée, elle se révéla vite, à l'inverse de ce que disait Mussolini du fascisme, un article d'exportation. Le Channel franchi, le public des stades français subit la contagion. Mais que sont les quelques centaines de skins français à côté des milliers d'Allemands qui allaient désormais fournir les gros bataillons du mouvement sur le continent?

On ignore trop la fascination qu'éprouvent les Allemands pour les Britanniques. Il y avait dans le 111e Reich une nostalgie secrète de l'empire victorien et du grand mythe raciste de l'homme blanc régnant sur les sept mers du monde. En déferlant sur le continent, la mode skin ne pouvait qu'attirer nombre de jeunes Teutons en rupture de respectabilité.

L'ATTRAIT IRREPRESSIBLE DU MAL ABSOLU

Les skinheads britanniques leur ont fourni, plus qu'on ne l'imagine, leurs défroques, leur musique, leur brutalité. Tout est anglo-saxon dans le background culturel des émeutiers que nous montre la télévision. Ils ne copient pas leurs grands-pères, mais l'image qu'en a donnée la propagande antifasciste ce ne sont pas les SA du capitaine Rohm mais les SA de Rohm vus par Visconti dans Les Damnés. Et encore plus pédés que les fusillés du 30 juin 1934! …

La mise en valeur par les médias des groupuscules les plus folkloriques contribue largement à multiplier les actes de violence qui s'enchaînent par contagion morbide, dans l'attrait irrépressible du Mal absolu, d'autant plus séduisant qu'il est inlassablement dénoncé.

Jean Mabire (Le Choc du Mois juillet-août 1993 N°66)

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mardi, 27 mars 2007

Stratégie du système pour manipuler l'opinion et la société

La stratégie du Système pour manipuler l'opinion publique et la société

1) La stratégie de la diversion

Elément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes.

La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. “Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux.” (extrait de “Armes silencieuses pour guerres tranquilles”)

2) Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée “problème-réaction-solution”. On crée d’abord un problème, une “situation” prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter.

Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3) La stratégie du dégradé

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en “dégradé”, sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution si ils avaient été appliqués brutalement.

4) La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme “douloureuse mais nécessaire”, en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que “tout ira mieux demain” et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

Exemple récent : le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple : les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005.

5) S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Exemple typique : la campagne TV française pour le passage à l’Euro (”les jours euro”).

Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? “Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans.” (cf. “Armes silencieuses pour guerres tranquilles”)

6) Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7) Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. “La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures.” (cf. “Armes silencieuses pour guerres tranquilles”)

8) Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver “cool” le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9) Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…

10) Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le “système” est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

Source: www.nation.be

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Eurorus-Congres: Boodschap uit Duitsland

Boodschap uit Duitsland

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door David Pattyn

Geachte aanwezenden,

Het streven naar eenheid der Europese volkeren is een natuurlijke ontwikkeling, die de konsekwentie is van een gemeenschappelijke oorsprong. Noord-Europa was zowat de wieg van de Europese kultuurvolkeren. Door volksverhuizingen vond een verspreiding van noordse mensen over gans Europa plaats, waardoor hun kultuur de grondslag legde voor alle Europese kulturen.
De verschillende omstandigheden van de omgeving in Europa, alsook de gebeurtenissen in de geschiedenis, leidden tot ver schillende ontwikkeling van deze kulturen, die steeds duidelijkere scheidingslijnen tussen de verschillende kultuurvolkeren teweeg bracht. Deze verschillen zorgden ervoor, dat ze zich afwisselend vriendschappelijk, dan weer vijandelijk tegenover elkaar stonden, nog tot in de jongste geschiedenis. De oorlogen, die in Europa plaats vonden, waren steeds broederoorlogen.
En net zoals in een familie broers, in hun jeugdige zelfverwerkelijkingsdrang, ruzie maken, brengt de volwassenheid de broers weer eendrachtig samen. De wens van de Europese volkeren om zich te verenigen, zonder dat ze daarbij hun identiteit verliezen, toont aan dat de rijpheid der volwassenheid weldra bereikt is.

Het streven naar de eenheid van Europa wordt heden sterk tegengewerkt. Er wordt door de media en lobbies gemanipuleerd en geïntrigeerd. Wanneer we echter willen vaststellen, wie daar achter steekt, is het maar al te makkelijk, de USA met hun Britse partner de schuld te geven. Op het eerste gezicht mag het wel zo lijken, alsof de USA en Groot-Brittannië de vijanden van Europa zijn, daadwerkelijk zijn ze echter enkel middelen, die gebruikt worden – misbruikt worden – door die krachten die niet op de voorgrond werken, maar steeds overal hun hand in ’t spel hebben, en in feite de werkelijke draadtrekkers achter de koelissen zijn.
Al te vaak stelt men vast, dat de USA en Groot-Brittannië als vijandbeeld gebruikt worden. Daardoor worden we van de werkelijke vijand afgeleid, verspillen daarbij niet enkel onze energie, maar doen zelfs het werk voor hun.
Sommigen stellen dan weer hun verwachtingen in de UNO, omdat ze de UNO als het geschikte instrument aanzien, in de hoop met hun hulp de zogenaamde oorlogsophitsers te kunnen stoppen. Echter wordt precies de UNO helemaal door die krachten gekontroleerd, die juist hun interesses daarin zien, de staten tegen elkaar uit te spelen, om ze dan te kunnen beheersen.
Het is die verborgen internationaal opererende groep die we niet uit het oog mogen verliezen. Hun grootste angst is de eenheid van de Europese volkeren. Zij kennen namelijk het potentiaal dat dan daardoor zou worden vrijgezet. Nog eens scheiding tussen de Europese volkeren, of zelfs een broederoorlog, kunnen we niet toestaan. Reeds meermaals werden de Europese Volkeren in oorlogen tegen elkaar gestort, werden daarbij sterk gedecimeerd, wat de ontwikkeling van Europa zeer benadeeld heeft. Nog altijd lijden we onder de naweeën van de laatste wereldoorlog, en het zal nog een lange weg zijn, voordat ook deze overwonnen zijn.

De eenheid van Europa betekent een sterke soevereine macht, die de internationale hoogfinans het hoofd kan bieden, en evenzo de Europese volkeren een vrije geestelijk-kulturele ontwikkeling mogelijk maakt. Daarom kan de “As Parijs – Berlijn – Moskou” niet enkel een op ekonomische en militaire samenwerking berusten, maar is er een overkoepelende gemeenschappelijke geestelijk-kulturele en politieke basis nodig waarop deze gemeenschap gebouwd wordt. Deze geestelijk-kulturele en politieke basis waar de Europese volkeren zich samen kunnen in vinden is de “Rijksgedachte”.
De “Rijksgedachte” heeft niets te maken met imperialisme. En het is precies deze “Rijksgedachte”, die vandaag de dag in het Duitse volk weer opbloeit. Sinds meer als 60 jaar wordt het woord “rijk” met een negatieve betekenis bedekt, want het establishment had ingezien, welke geweldige krachten kunnen worden vrij gezet, wanneer de Europese volkeren in één Rijk verenigd zijn. Doch de leugen valt uiteen en het Duitse volk begint de Rijksgedachte opnieuw te ontdekken.
Om deze ontwikkeling in het Duitse volk te kunnen begrijpen, moet men voor ogen houden, dat aan het einde van de Tweede Wereldoorlog het Duitse Rijk niet gekapituleerd heeft. Het Duitse Rijk werd zelfs in haar bestaan bevestigd door de geallieerden. Er werd een bezettingskonstruktie opgericht, die het Duitse Rijk opdeelde in de BRD (Bondsrepubliek Duitsland), de DDR (Duitse Demokratische Republiek) – die in het jaar 1990 door de BRD geannexeerd werd – en de BRO (Bondsrepubliek Oostenrijk). Oost-Duitsland bleef tot op heden onder Pools en Russisch bestuur, evenals het Sudetenland onder Tsjechisch bestuur.
De voortbestaan volgens het volkerenrecht werd zelfs door het zogenaamde “Bundesverfassungsgericht” bevestigd. Deze kennis verbreidt zich meer en meer in Duitsland, dit niet enkel in politieke kringen, maar zelfs ver daarbuiten. Strijders voor burgerrechten en zelfs eenvoudige private personen, zonder enige politieke binding, houden zich met dit onderwerp bezig.
Na jarenlange onderdrukking heeft zich nu sinds enkele jaren een geestelijke vrijheidsstrijd ontwikkeld, die niet meer te stoppen is.
Het Duitse Rijk zal werkelijkheid worden, want het is de wil van het Duitse volk.
Ontelbare groeperingen in Duitsland houden zich met de Rijksgedachte bezig, en verlangen daarnaar de Duitse geestelijkheid en kultuur weer te laten opbloeien.

Maar wat is nu deze Duitse geestelijkheid? Het gaat hier om het bewustzijn van vrijheid en waarheid. De ziel van een volk kan enkel haar opdracht vervullen, wanneer zij zich in vrijheid en waarheid kan ontwikkelen. Het tijdperk der dogma’s en leugens moet een einde gezet worden. Ideologieën en werkelijkheidsvreemde fantasieën moeten verdwijnen, we moeten terugvinden tot waarhaftige Europese geestesprinzipes en ware wetmatigheden, die het leven en de openbare gemeenschap als basis dienen.
Deze geestelijke ontwikkeling is reeds volop aan de gang. De internationale hoogfinans weet dat zeer goed. Zij heeft daarom reeds maatregelen getroffen, om dat proces op te houden. Het is aan ons, het nieuwe bewustzijn van vrijheid en waarheid werkelijkheid te laten worden. Enkel met deze geestelijkheid kan het ons lukken de moeilijkheden en problemen op te lossen, die momenteel Europa en de mensheid bedreigen. Gezien het sterk aangetaste milieu, het tekort aan energie en grondstoffen, de massa-immigratie, kultuurvernietiging en andere problemen, kunnen vele mensen de hoop verliezen. We moeten er echter van bewust zijn, dat voor al deze problemen een oplossing bestaat. De kennis, om deze problemen op te lossen, is reeds veelvuldig aanwezig, deze wordt echter onderdrukt, om angst en hopeloosheid op te wekken.
Daarom is het evenzo noodzakelijk, naast het samenbrengen der Europese volkeren, ook de leugens, waar de volkeren mee gemanipuleerd en onderdrukt worden, bloot de leggen. We zijn allen opgegroeid in een wereld van de leugen, dit moeten we erkennen. De leugen is zeer uiteenlopend en doordringt verschillende gebieden van de maatschappij, zij is in de geschiedschrijving, de wetenschap, de politiek enz. De volledige hedendaagse westerse maatschappij is op de leugen opgebouwd, en wie dit in de kern niet inziet, zal samen met dit leugengedrocht ten ondergaan. Pas als de grote leugens en leugenaars, die heden het maatschappelijk leven bepalen en deze chaos veroorzaakt hebben, ontmaskerd zijn, kunnen we de ware en noodzakelijke wijzen erkennen, die de Europese volkeren weer kulturele soevereiniteit en een levenswaardige toekomst in vrede en vrijheid mogelijk maken.

Pas wanneer we aan de alomtegenwoordige leugen een einde brengen, komen we tot waarheid en tot vrijheid.
Enkel in het bewustzijn van vrijheid en waarheid kunnen de Europese kultuurvolkeren wederom opbloeien. En dit is de ware zin van de As Parijs-Berlijn-Moskou.

Het Duitse volk groet haar broedervolkeren zeer hartelijk.

Eurorus-Kongress: Botschaft aus Deutschland

Botschaft aus Deutschland

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David Pattyn

Sehr geehrte Anwesende,

das Streben nach Einigkeit der europäischen Völker ist eine natürliche Entwicklung, welche die Konsequenz einer gemeinsamer Herkunft ist. Der nordeuropäische Raum war sozusagen die Wiege der europäischen Kulturvölker. Durch Auswanderungen fand eine Verbreitung der nordischen Menschen über ganz Europa statt, womit ihre Kultur zur Grundlage aller europäischen Kulturen wurde.
Die unterschiedlichen Umweltverhältnisse Europas, sowie die geschichtlichen Ereignisse, bewirkten eine unterschiedliche Entwicklung dieser Kulturen, welche immer deutlichere Trennlinien der verschiedenen europäischen Kulturvölker hervorbrachte. Diese Unterschiede sorgten dafür, daß sie sich einmal einander freundlich dann wieder feindlich gegenüberstanden, noch bis in die jüngste Geschichte. Die Kriege, die in Europa stattfanden, waren nichts anderes als Bruderkriege.
Und so, wie in einer Familie Brüder sich im jugendlichen Selbstverwirklichungsstreben streiten, so führt die Erwachsenheit die Brüder wieder einträchtig zusammen. Der Wunsch der europäischen Völker zu einer Einigkeit zu gelangen, ohne ihre Identität dabei zu verlieren, zeigt daß die erwachsene Reife nahe ist.

Dem Streben nach der Einigkeit Europas wird aber heute energisch gegengearbeitet. Es wird durch Medien und Lobbies manipuliert und intrigiert. Wenn wir aber feststellen möchten, wer dahinter steckt, ist es nur all zu leicht, den USA mit ihrem Britischen Partner die Schuld zuzuschieben. Vordergründig mag es zwar so erscheinen, als seien die USA und Groß-Britanien die Feinde Europas, doch tatsächlich sind sie nur Mittel, welche benutzt werden - ausgenutzt werden - durch jene Kräfte die nicht in den Vordergrund treten, aber überall ihre Hand mit im Spiel haben und die wahren Drahtzieher hinter den Kulissen sind.
All zu oft stellt man fest, daß die USA und Groß-Britanien zum Feindbild gemacht werden. Dadurch werden wir vom wirklichen Feind abgelenkt, verschwenden dabei nicht nur unsere Energie, sondern tun sogar die Arbeit für sie.
Manche setzen dann wieder ihre Erwartungen in die UNO, weil sie die UNO als geeignetes Instrument ansehen, in der Hoffnung, den sogenannten Kriegstreibern mit ihrer Hilfe das Handwerk legen zu können. Doch wird gerade die UNO voll und ganz von jenen Kräfte kontrolliert, deren Interesse es ist, die Staaten gegeneinander auszuspielen, um sie dann beherrschen zu können.
Es ist jene verborgene international operierende Gruppe, welche wir nicht aus dem Auge verlieren dürfen. Ihre größte Angst ist die Einigkeit der europäischen Völker. Sie kennen nämlich das Potential, das dadurch entstehen würde. Doch eine erneute Spaltung der europäischen Völker, oder gar einen neuen Bruderkrieg, dürfen wir nicht zulassen. Schon öfters wurden die europäischen Völker gegeneinander in Kriege geführt und stark dezimiert, was die Entwicklung Europas stark beeinträchtigt hat. Noch immer leiden wir unter den Nachwehen des letztes Weltkrieges, und es wird noch ein langer Weg sein, bevor wir diese überwunden haben.

Die Einigkeit Europas bedeutet eine starke souveräne Macht, welche der internationalen Hochfinanz die Stirn bieten und den europäischen Völkern eine freie geistig-kulturelle Entwicklung gewährleisten kann. Daher sollte eine Achse Paris-Berlin-Moskau nicht nur auf ökonomischer und militärer Zusammenarbeit beruhen, sondern es bedarf einer übergeordneten gemeinschaftlichen geistig-kulturellen und politischen Grundlage auf der diese Gemeinschaft gründet.
Diese geistig-kulturelle und politischen Grundlage auf der die europäischen Völker zusammenfinden können, ist der Reichsgedanke.
Der Reichsgedanke steht fern vom Imperialismus. Und es ist gerade jener Reichsgedanke, welcher im Deutschen Volke heute wieder aufblüht. Über mehr als 60 Jahre wurde das Wort „Reich“ mit einer negativen Bedeutung versehen, denn das Establishment hatte erkannt, wie gewaltig die Kräfte sind, die frei kommen könnten, wenn die europäischen Völker in einem Reich vereinigt sind. Doch die Lüge zerbröckelt und das deutsche Volk beginnt den Reichsgedanken neu zu entdecken.
Um diese Entwicklung im Deutschen Volk verstehen zu können, gilt es auch zu beachten, daß am Ende des Zweiten Weltkrieges das Deutsche Reich nicht kapituliert hat. Das Deutsche Reich wurde sogar in seiner Existenz durch die Alliierten bestätigt. Es wurde ein Besatzungskonstrukt hergerichtet, welches das Deutsche Reich aufteilte in die BRD (Bundes Republik Deutschland), die DDR (Deutsche Demokratische Republik) – welche 1990 durch die BRD annektiert wurde – und die BRÖ (Bundesrepublik Österreich). Ost-Deutschland blieb bis heute unter polnischer und russischer Verwaltung sowie das Sudetenland unter tschechischer Verwaltung.
Der völkerrechtliche Fortbestand des Deutschen Reiches wurde sogar durch das sogenannte Bundesverfassungericht mehrmals bestätigt. Dieses Wissen findet immer mehr Verbreitung in Deutschland. Dies nicht nur in politischen Kreisen, sondern weit darüber hinaus. Bürgerrechtler und einfache Privatpersonen ohne jegliche politische Bindung greifen dieses Thema auf.
Nach jahrzehntelanger Unterdrückung hat sich nun seit einigen Jahren ein geistiger Freiheitskampf entwickelt, der nicht mehr aufzuhalten ist.
Das Deutsche Reich wird Wirklichkeit werden, denn es ist die Wille des deutschen Volkes.
Unzählige Gruppen in Deutschland beschäftigen sich mit dem Reichsgedanken und sehnen sich danach die deutsche Geistigkeit und Kultur wieder aufleben zu lassen.

Doch was ist denn diese deutsche Geistigkeit? Es geht hier um das Bewußtsein der Freiheit und der Wahrheit. Die Seele eines Volkes kann nur ihrer Aufgabe gerecht werden, wenn sie sich in Freiheit und Wahrheit entwickeln kann. Der Ära der Dogmen und Lügen muß ein Ende gesetzt werden. Ideologien und wirklichkeitsfremde Traumtänzereien müssen verschwinden, wir müssen zurückfinden zu wahrhaftigen europäischen Geistesprinzipien und den wahren Gesetzmäßigkeiten, die dem Leben und dem Gemeinwesen zugrunde liegen. Diese geistige Entwicklung ist bereits voll im Gange. Die internationale Hochfinanz weiß das ganz genau. Sie hat deswegen schon Maßnahmen eingeleitet, diesen Prozeß aufzuhalten. Es liegt an uns, das neue Bewustsein der Freiheit und der Wahrheit Wirklichkeit werden zu lassen. Nur mit dieser Geistigkeit kann es uns gelingen die Schwierigkeiten und Probleme zu bewältigen, welche jetzt Europa und die Menschheit bedrohen. Angesichts der stark geschädigten Umwelt, dem Mangel an Energie und Rohstoffen, der Masseneinwanderung, Kulturzerstörung und anderer Probleme mag bei vielen Menschen die Hoffnung schwinden. Jedoch dürfen wir gewiß sein, daß für all diese Probleme eine Lösung besteht. Das Wissen, diese Probleme zu bewältigen, ist schon vielfach da, es wird nur unterdrückt, um Angst und Hoffnungslosigkeit zu schüren.
Daher ist es ebenso notwendig, neben der Zusammenführung der europäischen Völker, auch die Lügen, mit denen die Völker manipuliert und unterdrückt werden, aufzudecken. Wir sind alle aufgewachsen in einer Welt der Lüge, das müssen wir erkennen. Die Lüge ist vielfältiger Natur und durchdringt sämtliche Lebensbereiche, sie ist in der Geschichtsschreibung, der Wissenschaft, der Politik, usw. Die gesamte heutige und gerade die westliche Gesellschaft ist auf der Lüge aufgebaut, und wer das nicht tiefgründig erkennt, wird zusammen mit diesem Lügengebäude untergehen. Erst wenn die großen Lügen und Lügner, die heute das gesellschaftliche Leben bestimmen und das Chaos herbeigeführt haben, entlarvt sind, können wir die wahren und notwendigen Lösungswege erkennen, die den europäischen Völkern wieder kulturelle Selbstbestimmung und eine lebenswerte Zukunft in Frieden und Freiheit ermöglichen.

Erst wenn wir der allgegenwärtigen Lüge ein Ende bereiten, kommen wir zur Wahrheit und zur Freiheit.
Nur im Bewußtsein der Freiheit und Wahrheit können die europäischen Kulturvölker wieder zur Blüte kommen. Und das ist der wahre Sinn der Achse Paris-Berlin-Moskau.

Das Deutsche Volk grüßt seine Brudervölker ganz herzlich.

Aux sources de l'européisme contemporain

Robert Steuckers:

Les visions d'Europe à l'époque napoléonienne

Aux sources de l'européisme contemporain

Les visions d'une Europe unifiée et autarcique ne datent pas de Locarno et d'Aristide Briand, ni de la seconde guerre mondiale ni des pères fondateurs des communautés européennes. Elles ont eu des antécédents dès l'âge de la philosophie des Lumières. Bon nombre de conceptions se sont précisées à l'époque napoléonienne.

L'Europe dans l'optique des philosophes des Lumières est:
× un espace de ³civilisation² et de ³bon goût²;
× une civilisation marquée par le déclin et l'inadaptation (due à l'industrie montante);
× une civilisation où la raison décline;
× une civilisation marquée par la gallomanie et déstabilisée par les réactions nationales face à cette gallomanie omniprésente.
Les philosophes des Lumières considèrent déjà que l'Europe est coincée entre la Russie et l'Amérique. Ils se partagent entre russophiles et russophobes.. Tous estiment toutefois que l'Amérique est une Nouvelle Europe, une Europe remise en chantier au-delà de l'Atlantique et où de multiples possibilités sont en jachère.

Les ³Lumières² et Herder

Dans le cadre de la philosophie des Lumières et de la gallomanie ambiante, Herder développe une vision critique de la situation intellectuelle en Europe et réfléchit en profondeur sur le sens de l'individualité historique des constructions collectives, fruits de longues maturations, ciselées et façonnées par le temps. Il jette les bases d'une critique positive de la gallomanie, comme culte artificiel des styles gréco-romains imités, à l'exclusion de tous les autres, notamment du gothique médiéval. Rousseau abonde dans le même sens, voit l'histoire comme une dialectique harmonieuse entre les nations et l'universel, mais estime que l'Europe en déclin, derrière les façades néo-classiques du XVIIIième siècle, est moralement condamnable car perverse et corrompue. Herder veut réhabiliter les cultures populaires plus enracinées, faire revivre les cultures autochtones que les processus d'urbanisation et de rationalisation, propres de la civilisation, ont marginalisées ou taraudées. Pour lui, l'Europe est une famille de nations (de peuples). Contrairement à Rousseau, il estime que l'Europe n'est pas condamnable en soi, mais qu'elle doit se ressaisir et ne pas exporter en Russie et en Amérique l'européisme abstrait au vernis gréco-romain, expression d'une artificialité sans racines permettant toutes les manipulations et engendrant le despotisme. Herder connaît l'Europe physiquement et charnellement pour avoir voyagé de Riga à Nantes, pérégrinations sur lesquelles il nous a laissé un journal fourmillant d'observations pertinentes sur l'état des mentalités au XVIIIième. Il compare avec minutie les cultures régionales des pays qu'il traverse, pose une série de diagnostics, mêlant constats de déclin et espoirs de guérison  ‹la guérison d'un peuple passant par la résurrection de sa langue, de ses traditions et des racines de sa littérature. Sur base de cette expérience vécue, il veut faire des Pays Baltes, sa patrie, et de l'Ukraine (avec la Crimée) l'atelier d'une Europe rénovée, tout à la fois
× respectueuse des modèles grecs classiques (mais surtout homériques; Herder réhabilite pleinement la Grèce homérique, donnant l'impulsion aux recherches philologiques ultérieures) et
× fidèle à ses héritages non grecs et non romains, médiévaux et barbares (slaves ou germaniques).
Cette Europe rénovée se forgera par le truchement d'un système d'éducation nouveau, nettement plus attentif que ces prédécesseurs aux racines les plus anciennes des choses, des entités politiques, du droit, de l'histoire charnelle des peuples, etc.  Dans ce sens, l'Europe espérée par Herder doit être, non pas une société d'Etats-personnes, mais une COMMUNAUTÉ DE PERSONNALITÉS NATIONALES.

Après les troubles et les bouleversements de la Révolution française, après la prise du pouvoir par Napoléon Bonaparte, bon nombre d'observateurs politiques européens commencent à percevoir l'Europe comme un BLOC CONTINENTAL (Bertrand de Jouvenel sortira un maître ouvrage sur cette thématique). Avec le blocus continental, l'idée d'une autarcie économique européenne prend corps progressivement. Elle a surtout des exposants français, mais aussi beaucoup de partisans allemands, comme Dalberg, Krause ou le poète Jean Paul (dont l'héritier direct au 20ième siècle sera un autre poète, Rudolf Pannwitz; cf. Robert Steuckers, "Rudolf Pannwitz: ³Mort de la Terre², Imperium europæum et conservation créatrice", in Nouvelles de Synergies Européennes, n°19, avril 1996).

Le Baron von Aretin

Le Baron von Aretin (1733-1824), Bavarois se revendiquant d'un héritage celtique, sera un partisan de Napoléon, en qui il voit un champion de la romanité et de la catholicité en lutte contre le ³borussisme², l'³anglicisme² et le ³protestantisme². Cependant, des protestants allemands développeront à leur tour un européisme pro-napoléonien, non pas au nom d'un mélange idéologique de celtitude, de romanité et de catholicisme, mais au nom de l'idéal protestant qui consiste à s'opposer systématiquement à toute puissance universelle, comme entend l'être la thalassocratie britannique. Le protestantisme, dans cette optique, s'est dressé hier contre les prétentions universalistes de l'Eglise de Rome; il se dresse aujourd'hui non plus contre l'universalisme de la Révolution et du Code Napoléon, mais contre l'universalisme économique de la thalassocratie anglaise. Cet idéal, à la fois protestant et européiste, se retrouvait essentiellement dans la bourgeoisie négociante d'Allemagne du Nord (Brème, Hambourg, mais aussi Anvers). Pour cette catégorie d'hommes, il s'agissait de briser les monopoles anglais et de les remplacer par des monopoles européens (ils préfigurent ainsi les théories de l'économiste List). L'objectif était l'éclosion d'une industrie autochtone européenne, capable de se développer sans la concurrence des produits coloniaux anglais, vendus à bas prix.

Le mémorandum de Theremin

Parmi les autres théoriciens allemands de l'autarcie et de l'indépendance continentale européenne, citons le Prussien Theremin, qui, dans son memorandum de 1795 (Des intérêts des puissances continentales relativement à l'Angleterre), constate que l'Angleterre colonise commercialement l'Europe et les Indes et qu'elle constitue de la sorte un despotisme maritime (Theremin est clairement un précurseur du géopolitologue Haushofer). Après 1815, plusieurs théoriciens allemands éprouvent une claire nostalgie de l'autarcie continentale. Ainsi, Welcker plaide pour une alliance franco-prussienne ³pour organiser l'Europe². Glave, pour sa part, prône une alliance franco-autrichienne pour exclure la Russie et l'Empire ottoman de l'Europe. Woltmann, dans Der neue Leviathan  (= Le nouveau Léviathan), plaide pour l'unification européenne afin de faire face à ³l'universalisme thalassocratique². Bülow entend promouvoir une ³monarchie européenne universelle² qui aura pour tâche de conquérir l'Angleterre, afin qu'elle cesse de nuire aux intérêts du continent, et formule un ³projet culturel² d'inspiration européiste afin d'annuler les incohérences et les pressions centrifuges que génèrent les nationalismes locaux.

Le Comte d'Hauterive

Les théoriciens français de l'autarcie européenne à l'époque napoléonienne abandonnent définitivement le romantisme exotique, orientalisant, après le double échec des opérations militaires de Bonaparte en Egypte et en Palestine. Désormais, les protagonistes du grand continent raisonnent en termes exclusivement ³européens² voire, avant la lettre, ³européo-centrés². Réactualisant, dans la France impériale de Napoléon, le ³Testament de Richelieu², ces visionnaires français de l'Europe future, dans leurs projets, font de la France la base de l'unification continentale. Contre l'Angleterre et sa flotte ubiquitaire et puissante, il faut organiser le blocus, fermer l'Europe au commerce anglais et faire de cette fermeture un ³système général². Ainsi le Comte d'Hauterive, dans son ouvrage, De l'Etat de la France à la fin de l'an VIII (= 1800), écrit que l'idéal pour la France en Europe avait été la situation de 1648 mais que cette situation avait par la suite été bouleversée par la montée de la Prusse et de la Russie et par la domination navale de l'Angleterre. La France aurait eu intérêt à contrer la montée en puissance de ces trois facteurs. Néanmoins, après les guerres de la Révolution, une situation nouvelle émerge: le Continent, dans son ensemble, fait désormais face à la Mer, dominée par l'Angleterre, grâce, notamment, aux victoires de Nelson en Méditerranée (Aboukir et Trafalgar). Dans ce contexte, la France n'est plus simplement une partie de l'Europe, opposée à d'autres parties, mais l'hegemon du Continent, le moteur dynamisant de la nouvelle entité continentale européenne. D'Hauterive, dont l'idéologie n'est nullement révolutionnaire, renoue explicitement avec une perspective carolingienne, également opposée au protestantisme en Europe.

Dans le camp hostile à Napoléon et à l'hegemon de la France, on plaide généralement pour un ³équilibre des puissances², clef de voûte de la diplomatie conservatrice à l'époque. Chaque Etat doit se limiter, écrivent des auteurs comme Martens, von Gentz ou Ancillon. Si les Etats ne se limitent pas, ne brident par leur puissance et leurs propensions à l'expansion, l'ensemble européen connaîtra le déclin à la suite de guerres incessantes, épuisant la vitalité des peuples. Pour ces conservateurs prussiens, il faut élaborer un système de contre-forces et de contre-poids (ce qui, envers et contre leur bonne volonté, s'avèrera bellogène au début du 20ième siècle). Le camp des européistes anti-napoléoniens est diversifié, nous y trouvons des monarchistes d'ancien régime, des représentants du paysannat (hostiles au Code Napoléon et à certaines de ses règles de droit), des républicains puristes (qui voient dans le bonapartisme un retour à des formes monarchiques), des représentants de la fraction de la bourgeoisie lésée par le blocus, des révolutionnaires déçus parce que l'idéal de fraternité n'a pas été incarné en Europe.

Fichte, Arndt, Jahn

Dans ce contexte, les Romantiques, dont Novalis, Müller et les frères Schlegel, préconisent un retour au christianisme médiéval, c'est-à-dire à un idéal d'avant la fracture de la Réforme et de la Contre-Réforme qu'ils croient capable de surmonter les cruelles divisions internes de l'Europe. Les nationalistes (allemands), comme Fichte et Jahn, sont républicains, hostiles à la forme française de la Révolution, mais tout aussi hostiles à une restauration pure et simple de l'ancien régime. Pour Fichte, Arndt et Jahn, la Prusse est un simple instrument, mais très efficace, pour forger une nouvelle et puissante nation allemande. Fichte est volontariste: la constitution volontaire de cadres étatiques nationaux conduira à un telos universel, à un monde organisé selon autant de modalités différentes qu'il y a de peuples. L'harmonie universelle viendra quand chaque espace national aura reçu, à sa mesure, une structure de type étatique. Dans ce sens, l'universalisme fichtéen n'est pas monolithique mais pluriel. Pour ces nationalistes, la nation, c'est le peuple opposé à l'arbitraire des princes et des monarques. A ce volontarisme et à ce nationalisme centré sur le peuple s'ajoute, notamment chez Arndt, une dialectique Nord/Sud, où le Nord est libertaire et le Sud développe une fâcheuse propension à trop obéir à l'Eglise et aux Princes. Arndt, par exemple, propose pour la future Allemagne unie, qu'il appelle de ses v¦ux,  le modèle suédois, modèle élaboré par une nation homogène, exemple d'une germanité plus authentique et fort puissante, organisé selon des critères étatiques solides, depuis les réformes civiles et militaires du Roi Gustav-Adolf au XVIIième siècle; un roi qui avait voulu devenir le champion du protestantisme ‹mais d'un protestantisme organisé et non générateur de sectes impolitiques, comme les dissidents anglais et les puritains américains‹  contre Rome et l'Empire catholique du fanatique Ferdinand II, qui préférait, disait-il, régner sur un désert plutôt que sur un pays peuplé d'hérétiques! (On peut parfaitement comparer les réformes de Gustav-Adolf à certaines créations de Richelieu, comme la mise sur pied d'une Académie Royale, destinée à organiser le savoir abstrait et pratique pour consolider l'Etat).

La Sainte-Alliance et Franz von Baader

Pendant la Restauration, c'est l'Autrichien Metternich qui donne le ton et tente de forger et d'asseoir définitivement une Europe réactionnaire, traquant partout tous les résidus de la Révolution française. L'instance internationale de l'époque est la Sainte-Alliance de 1815 (Grande-Bretagne, Russie, Prusse, Autriche), qui devient la Pentarchie en 1822 (quand la France se joint aux quatre puissances victorieuses de 1814-15). La Restauration permet l'éclosion d'un romantisme contre-révolutionnaire, incarné notamment par Franz von Baader. Elle vise aussi à organiser rationnellement l'Europe sur base des acquis de l'ancien régime, remis en selle en 1815. Franz von Baader envisage une Union religieuse des trois confessions chrétiennes en Europe (protestantisme, catholicisme, orthodoxie), pour s'opposer de concert aux principes laïcs de la Révolution et pour aplanir les contentieux qui pourraient survenir entre les composantes majeures de la Sainte-Alliance. Ce projet est rejeté par les catholiques les plus intransigeants, qui refusent d'accepter qu'un destin commun les lie aux protestants et aux orthodoxes. Franz von Baader perçoit la Russie comme le bastion de la restauration et comme l'ultime redoute de la religion face au déferlement de la modernité. La ³révolution conservatrice² des premières décennies du 20ième siècle reprendra cette idée, sous l'impulsion d'Arthur Moeller van den Bruck, traducteur de Dostoïevski, qui prétendra, dans la foulée, que la Russie avait maintenu intacts ses instincts anti-libéraux malgré la révolution bolchevique. De ce fait, aux yeux du conservateur Moeller van den Bruck, la Russie soviétique devenait un allié potentiel de l'Allemagne face à l'Ouest.

Schmidt-Phiseldeck

Le diplomate danois au service de la Prusse Schmidt-Phiseldeck prône dans le contexte de la restauration un autocentrage de l'Europe sur elle-même  ‹même idée que celle du bloc continental napoléonien mais sous des signes idéologiques différents‹  et avertit les nations européennes contre toute aventure coloniale qui disperserait les énergies européennes aux quatre coins de la planète, déséquilibrerait le continent et provoquerait des rivalités d'origine extra-européennes entre Européens contre l'intérêt même de l'Europe en tant que famille de peuples, unis par un même destin géographique. Schmidt-Phiseldeck veut une ³intégration intérieure², donc une organisation structurelle de l'Europe, et perçoit clairement le danger américain (qui se pointe déjà à l'horizon). Pour lui, la seule expansion possible de l'Europe est en direction de l'Anatolie turque et de la Mésopotamie. L'ancienne aire byzantine toute entière doit redevenir européenne, par la force si besoin s'en faut et par une union indéfectible de toutes les forces militaires de la Pentarchie, capables de culbuter les armées ottomanes dans une campagne de brève durée. On peut dire a posteriori que Schmidt-Phiseldeck est un précurseur (anti-ottoman) de la ligne aérienne et ferroviaire Berlin-Bagdad, mais sans hostilité à l'égard de la Russie.

Autre théoricien de l'époque, Constantin Frantz (cf. Robert Steuckers, "Constantin Frantz", in Encyclopédie des ‘uvres philosophiques, PUF, 1992), critiquera également les expansions coloniales dans des termes analogues, préfigurant ainsi les thèses de Christoph Steding (cf. Robert Steuckers, "Christpoph Steding", in Encyclopédie des ‘uvres philosophiques, PUF, 1992), du géopolitologue Arthur Dix et de Jäkh, auteur, pendant la première guerre mondiale, d'un mémorandum justifiant l'alliance germano-ottomane dans le sens d'une exploitation commune de l'espace entre Constantinople et le Golfe Persique. La Guerre du Golfe est ainsi, à la lumière de ces analyses posées successivement au fil du temps par Schmidt-Phiseldeck, Frantz, Steding, Dix et Jäkh, une guerre préventive contre l'Europe, dont la seule expansion possible est en direction du Sud-Est, comme les principales vagues indo-européennes de la proto-histoire et de l'antiquité se portaient également dans cette direction, fondant successivement la Grèce archaïque, l'Empire Hittite, les Empires perse et mède, les royaumes aryens d'Inde. [ajout d'avril 2000: Le sort de l'Europe se tient par le Sud-Est: la puissance qui barre la route de l'Europe dans cette direction est celle qui la maintient la tête sous l'eau, empêche son développement harmonieux. C'est aujourd'hui, clairement, la stratégie choisie par l'alliance américano-turque, qui vient de ré-implanter une présence ottomane dans les Balkans, par Bosnie et Albanie interposées, pour s'opposer aux pénétrations pacifiques et économiques de l'Allemagne, de l'Autriche, puissances civiles et industrielles capables de développer les Balkans, et de la Russie, capable de donner une garantie militaire et nucléaire à ce projet. Pire, il s'agit d'une stratégie qui conteste à la Russie sa présence en Mer Noire, ruinant les acquis de Catherine la Grande].

Görres et l'hegemon allemand

Pour sa part, Görres, autre théoricien allemand de l'époque de la Restauration, envisage une Allemagne unifiée et re-catholicisée comme hegemon de l'Europe, en lieu et place de la France napoléonienne. Cette Allemagne serait civile et spirituelle et non pas guerrière à la façon bonapartiste. Elle viserait la paix perpétuelle et serait la puissante fédératrice par excellence, ayant des frontières communes avec toutes les autres nations européennes. Le destin géographique de l'Allemagne, la multiplicité de ses voisins, en font la fédératrice de l'Europe par destin géographique. L'universalité (ou la catholicité au sens étymologique du terme) de l'Allemagne provient justement de la simple existence bien concrète de ces voisinages multiples et diversifiés, permettant à l'intelligentsia allemande de jeter en permanence un regard varié et pluriel sur les événements du monde, sans vouloir les biffer à l'aide d'une idéologie toute faite. Elle seule peut intégrer, assimiler et synthétiser mieux que les autres, grâce à cette proximité territoriale et physique pluri-millénaire.

Leopold von Ranke, historien nationaliste allemand, développe, quant à lui, une vision plus romano-germanique de l'Europe, d'essence chrétienne. Il évoque un ³génie occidental², contrairement à von Baader qui valorise la virginité russe face au déclin rationaliste de l'Ouest. Pour von Ranke, l'Orient est ³sombre folie², car ni l'Etat ni l'Eglise n'y pénètrent au fond du peuple.. L'Occident, pour lui, est le système le plus parfait. Ce système est l'élu de Dieu sur la Terre. Ranke est donc à l'origine des options occidentalistes du nationalisme allemand ultérieur.

Constantin Frantz et l'équilibre pentarchique

Constantin Frantz s'oppose à trois forces politiques majeures, actives dans les Etats allemands de son époque: l'ultramontanisme, le particularisme catholique en Bavière, le national-libéralisme prussien (et, partant, le capitalisme). Ces forces politiques sont centrifuges, maintiennent la division de l'ensemble mitteleuropéen, parce qu'elles raisonnent en termes partisans et fractionnistes. Pour lui, le Reich moderne, le Reich à venir après l'abrogation en 1806 du Reich historique sous la pression napoléonienne, devra s'étendre à toute l'Europe centrale (la ³Mitteleuropa²) et se donner une organisation fédéraliste, tenant compte des diversités de notre continent. L'équilibre européen, pour Frantz, doit rester pentarchique et centripète dans le cadre géospatial européen. Toute extraversion colonialiste est un danger, si bien qu'à ses yeux, l'Angleterre n'est plus une nation européenne mais un empire maritime en marge du continent; la France a, elle aussi, cessé d'être pleinement européenne depuis qu'elle a pris pied en Algérie et en Afrique: elle devient une nation eurafricaine qui l'éloigne a fortiori des problèmes spécifiquement européens et la distrait des tâches structurelles dont le continent a fortement besoin, au moment où l'accroissement de la population et l'industrialisation impliquent un changement d'échelle et impulsent un volontarisme et une imagination politiques pour que les sombres prévisions de Malthus ne deviennent pas le lot inéluctable des grandes masses déracinées, urbanisées et prolétarisées. La politique sociale de Bismarck et le socialisme de la chaire seront des réponses à ce défi.

L'extraversion colonialiste

Frantz critique sévèrement l'Angleterre et la France, puissances ayant au préalable commis le péché d'extraversion, pour avoir fait la Guerre de Crimée contre la Russie. Elles se sont ainsi opposées à un Etat constitutif de la Pentarchie européenne au profit d'un Etat qui n'en faisait pas partie (l'Empire ottoman), ce qui, pour Frantz, constitue une entorse très grave à l'esprit d'unité de la Sainte Alliance, censée apporter une paix définitive en Europe, de façon à faire de celle-ci un bloc civilisationnel cohérent et solide, s'étendant de l'Atlantique au Pacifique. La Guerre de Crimée aliène la Russie vaincue par rapport au reste de l'Europe, car une violente réaction anti-occidentale, entraînant l'Allemagne et l'Autriche neutres dans cet opprobre, se constitue et se consolide chez les intellectuels russes.  Ceux-ci ne pardonnent pas aux autres Européens cette trahison abjecte de la Russie, qui s'était longuement battue pour l'Europe en libérant la rive nord de la Mer Noire et le Caucase du joug ottoman entre 1750 et 1820.

L'Allemagne en gestation et l'Autriche deviennent, quant à elles, des empires sans espace, coincés entre des puissances disposant de vastes étendues extra-européennes, centre-asiatiques ou sibériennes. A elles seules incombe désormais la tâche d'organiser en autarcie, comme il se doit, la portion d'Europe qui leur reste, mais sans pouvoir étendre ce principe constructif d'organisation structurelle et territoriale aux marges occidentales et orientales de notre sous-continent. L'Europe est dès lors dangereusement déséquilibrée et déstabilisée. Les guerres inter-européennes deviennent possibles, y compris pour régler des problèmes extra-européens, survenus dans les espaces colonisés. La Guerre de Crimée porte en germe l'horrible tragédie de 1914-1918.

Ernst von Lasaulx

Pour Ernst von Lasaulx, professeur de philologie classique à Würzburg et Munich, les diplomates européens doivent reconnaître les forces à l'¦uvre hic et nunc sur le continent, et répondre à la question: "Où nous trouvons-nous aujourd'hui dans le flux de l'histoire?". Seule cette interrogation permet de faire des projets cohérents pour l'avenir. Elle implique que l'homme d'Etat sérieux et efficace doit connaître le maximum de faits historiques (sinon, la totalité!), car tous ont une incidence, même fortuite, sur la structure du présent. L'avenir ne se construit que par recours au passé, à tout le passé. Celui qui l'ignore, ou le connaît mal, ou le connaît à travers le filtre d'images propagandistes, est condamné à faire des essais et des erreurs, à procéder par tâtonnements voués à l'échec. Catholique d'origine, influencé par Baader, Lasaulx est surtout un mystique germanique et un "pansophique". Dans cette optique, la vraie religion des époques historiques fortes, est expression de la vie, de la vitalité. En Europe, régulièrement, par cycles, des "peuples jeunes" ont régénéré les peuples vieillissants. Lors de l'effondrement de l'Empire romain, ce rôle a été dévolu aux Germains. Pour Lasaulx, les Slaves (surtout les Russes) prendront le relais. Ils seront le "Katechon" de l'Europe qui, sans eux, s'engloutirait dans la décadence, accentuée par les idées occidentales et françaises.

Conclusion:

Les visions d'Europe de l'époque napoléonienne et de la Restauration conservent une pertinence politique certaine; elles expliquent des permanences et des lames de fonds. La connaissance de ce dossier demeure à nos yeux un impératif de "sériosité" pour les hommes d'Etat.

Notre exposé contient sept idées majeures, toujours actuelles, qu'il faut toujours garder en tête quand on pense ou on veut penser l'Europe, comme espace de civilisation cohérent:
1. L'espace s'étendant des Pays Baltes à la Crimée doit être organisé selon des modalités propres sans hostilité au reste de la Russie (Herder).
2. L'Europe est une diversité (et le restera). Cette diversité est source de richesse, à condition qu'on l'harmonise sans la stériliser (Herder).
3. L'opposition Terre/Mer reste une constante de l'histoire européenne (Theremin, d'Hauterive) et, dans le concert des peuples européens, la France oscille entre les deux, car elle est capable d'être tantôt une puissance navale, tantôt une puissance continentale. Carl Schmitt et Karl Haushofer sont les héritiers intellectuels de Theremin et d'Hauterive. Dans les années 60 de notre siècle, Carl Schmitt a toutefois tenu compte d'un changement de donne stratégique et technologique, avec la puissance aérienne et la maîtrise des espaces circum-terrestres.
4. L'idée de Baader de forger une Union religieuse et de dépasser, de ce fait, les clivages confessionnels bellogènes, reste un impératif important. Les guerres inter-yougoslaves de 1991 à nos jours montrent clairement que les confessions ne sont pas neutralisées, qu'elles conservent une potentialité conflictuelle certaine. Pour nous, reste à savoir si les christianismes officiels peuvent apporter l'harmonisation du continent ou s'il n'est pas légitime, comme nous le pensons, de retourner aux valeurs pré-chrétiennes, pour donner un socle plus sûr à notre espace civilisationnel.
5. Avec Schmidt-Phiseldeck, force est de constater que la présence ottomane est une anomalie à l'Ouest de l'Egée et du Bosphore, empêchant notre continent de se "vertébrer" définitivement [ajout d'avril 2000:  Toute présence ottomane dans les Balkans interdit aux Européens d'organiser le Danube. L'objectif des Ottomans était de contrôler ce grand fleuve, au moins jusqu'à Vienne, la "Pomme d'Or". Ce projet a échoué grâce à la résistance héroïque des milices urbaines de Vienne, des armées impériales, hongroises et polonaises. Ce projet a failli réussir à cause de la trahison des rois de France, François I et Louis XIV].
6. Görres et Frantz ont théorisé clairement la nécessité de conserver à tout prix la cohésion du centre de l'Europe. Cette nécessité géographique doit être la base concrète d'une renaissance du Saint-Empire.
7. L'extraversion coloniale a ruiné l'Europe et importé en Europe des conflits dont l'origine était extra-européenne. L'Europe doit d'abord s'auto-centrer puis organiser sa périphérie, par la diplomatie et un dialogue inter-civilisations.

Ces sept recettes méritent d'être méditées.

Robert STEUCKERS.
(Extrait d'une conférence prononcée à l'Université d'été de "Synergies Européennes", Lourmarin, 1995).

06:05 Publié dans Affaires européennes, Géopolitique, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 26 mars 2007

Werner Heisenberg und die Quantenmechanik

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Ingmar KNOP:

»Ein Grund von merkwürdiger innerer Schönheit«

Vor 80 Jahren publizierte der damals 24jährige Werner Heisenberg seine Quantenmechanik

Quelle: http://www.deutsche-stimme.de/

Göttingen, 29. Juli 1925. Eine Schrift des deutschen Nachwuchsphysikers Werner Heisenberg erregt Aufsehen an der Georg-August-Universität. Ihr Titel lautet »Über die quantentheoretische Umdeutung kinematischer und mechanischer Beziehungen«. Das Ziel umreißt der Verfasser mit den Worten: »In der Arbeit soll versucht werden, Grundlagen zu gewinnen für eine quantentheoretische Mechanik, die ausschließlich auf Beziehungen zwischen prinzipiell beobachtbaren Größen basiert ist«.
Die Erkenntnisse, die Heisenberg damit der wissenschaftlichen Welt vorlegte, hoben das altgediente Weltbild der klassischen Physik aus den Angeln der Absolutheit und erweiterten den Kreis des naturwissenschaftlich Beschreibbaren um ein Vielfaches. Ihr genialer Schöpfer wurde durch seine Quantenmechanik nicht nur zum Begründer des Atomzeitalters, sondern auch zum Apostel eines völlig neuen Weltbildes, in dem jenseits der Vorherbestimmtheit des Weltenlaufes die Kategorien des freien Willens und der Verantwortung wieder Bedeutung erlangten. Der deutschen Physik ist mit Werner Carl Heisenberg einer ihrer unsterblichen Könige geboren worden, dessen Ruf und Bedeutung auch das sich dem Ende neigende Zeitalter von McDonald’s und Multikulti überdauern werden.
Der am 5. Dezember 1901 in Würzburg geborene Heisenberg studierte seit 1920 in München, Bonn und Göttingen Physik. Nach nur sechs Semestern Studium promovierte er 1923 bei Arnold Sommerfeld zum Dr. phil. und erwarb ein Jahr später die Berechtigung zu eigener wissenschaftlicher Lehre. Nach mehreren Monaten der Forschung bei dem dänischen Physiker Niels Bohr in Kopenhagen publizierte Werner Heisenberg im Sommer 1925 seine neu gewonnenen Erkenntnisse über das Verhalten der Elektronen. Er erkannte, daß die Gesetze der klassischen Physik nicht in der Lage waren, die Verhältnisse des Mikrokosmos, also der Atome und ihrer Bestandteile, zu erklären. Da aber das Verhalten auch der großen Himmelskörper letztlich auf dem Verhalten der kleinsten Elementarteilchen beruht, war für Heisenberg die klassische Physik ein bloßer Grenzfall einer sehr viel weiter zu fassenden Quantenmechanik.

Die Gesetze der klassischen Physik

Die klassische Physik des 19. Jahrhunderts basiert vor allem auf drei Grundannahmen, vor deren Hintergrund sie das Weltgeschehen zu beschreiben versucht. Es sind dies die Katego-rien der Kontinuität, der Kausalität und der Objektivierbarkeit. Worum geht es dabei?
Kontinuität meint eine ununterbrochene Regelmäßigkeit der Bewegungsabläufe, ein kontinuierliches Sichvollziehen von Veränderungen. Bezeichnend für dieses Paradigma ist der klassische Satz »Natura non facit saltum« – die Natur macht keinen Sprung.
Das Prinzip der Kausalität stellt auf den Zusammenhang von Ursache und Wirkung ab und geht von einem strengen Determinismus aus – also davon, daß alles Naturgeschehen vorherbestimmt ist und daß keine Zufälle bestehen.
Der Grundsatz der Objektivierbarkeit statuiert schließlich, daß ein unter gleichen Bedingungen durchgeführtes Experiment und überhaupt ein unter gleichen Bedingungen stattfindender Naturvorgang sich immer wieder vollständig kongruent vollziehen muß.
Diese drei Thesen – Kontinuität, Kausalität und Objektivierbarkeit – waren das Ergebnis jahrtausendelanger Naturbeobachtung. Bereits von den ersten Menschen nimmt man heute an, daß sie die Bewegungen der Himmelskörper verfolgten und bald zur Erfahrung ihrer Regelmäßigkeit gelangten. Als sich seit dem 16. Jahrhundert selbst die Bahnen der Planeten mit Hilfe der klassischen Bewegungsgesetze berechnen ließen, zweifelte niemand mehr daran, daß es sich bei den drei vorbenannten Grundthesen der klassischen Physik um absolute und ewiggültige Gesetze handelte, nach denen sich alles Naturgeschehen vollzog. Bei Kenntnis aller Naturgesetze und Bedingungen galt es als möglich, jede Bewegung und jeden Zustand eines Körpers sowohl vorherzubestimmen als auch für die Vergangenheit zu ermitteln. In diesem Sinne rief der französische Mathematiker und Astronom de Laplace im Jahre 1814 aus: »Ein Geist, der für einen gegebenen Augenblick alle Kräfte kennte, welche die Natur beleben, und die gegenseitige Lage der Wesen, aus denen sie besteht, würde – wenn er umfassend genug wäre, um diese Angaben der Analyse zu unterwerfen – in derselben Formel die Bewegungen der größten Weltkörper und des leichtesten Atoms begreifen: nichts wäre ungewiß für ihn, und Zukunft wie Vergangenheit wäre seinem Blick gegenwärtig«.
Parallel zur klassischen Physik entwickelte sich ein streng deterministisches Weltbild, das auch den Menschen unter das Primat der Gesetzmäßigkeit stellte und den noch von Martin Luther verkündeten freien Willen nicht mehr gelten ließ. Gott als religiöse Kategorie wurde reduziert auf die Vorstellung eines »unbewegten Bewegers«, der den Weltenlauf lediglich angestoßen hatte – wie der Uhrmacher das Pendel –, um ihn fortan nach eigenen Gesetzen sich selbst zu überlassen.

Der Dammbruch

Mit der Wende zum 20. Jahrhundert brach jedoch eine Zeit an, die nicht nur den Rahmen der Empirie, also des sinnlich Wahrnehmbaren, erheblich erweiterte, sondern die das in Jahrtausenden gewachsene klassisch-physikalische Weltbild aus dem Rahmen seiner Absolutheit hob.
Bereits im Jahr 1900 hatte der deutsche Physiker Max Planck vor der Berliner Physikalischen Gesellschaft über die Wärmestrahlung schwarzer Körper gesprochen und dargestellt, daß glühende Materie ihre Wärmeenergie gerade nicht kontinuierlich abstrahlt, wie dies nach der klassischen Physik eigentlich hätte erfolgen müssen, sondern schubweise. Das von Planck entworfene Bild der Wärmeabstrahlung gleicht etwa einem tropfenden Wasserhahn. Jeder Tropfen stellt gewissermaßen ein eigenes Quantum dar. Dieser Umstand wurde für die spätere Quantenmechanik namensgebend.
Wenige Jahre später erkannte Albert Einstein, daß Elektronen, die von einem mit UV-Licht bestrahlten Metall freigesetzt wurden, sich ebenfalls nicht nach den Regeln der klassischen Physik bewegten. Stößt man etwa eine Billardkugel mit dem Queue an, dann hängt der Verlauf ihrer Bewegung von Richtung und Stärke des Stoßes ab. Anders jedoch bei den durch Lichteinwirkung freigesetzten Elektronen. Denn gerade nicht die Intensität der Lichtwelle – vergleichbar dem Stoß mit dem Billard-Queue – bestimmt die Energie der Teilchen, sondern die Lichtfrequenz. Einstein konnte dieses Phänomen nur damit erklären, daß offenbar auch das Licht aus Teilchen bestehen müsse. Wie war es dann aber möglich, daß das Licht mit optischen Instrumenten gebeugt werden konnte, was statt bei Teilchen doch nur bei Wellen funktionierte? War das Licht sowohl Welle als auch Teilchen? Oder konnte es in beiden Erscheinungen vorkommen? Und wenn dies so war, wann trat das Licht in welche der beiden Zustände?

Die andere Seite der Wahrnehmung

Werner Heisenberg war es schließlich, der den augenscheinlichen Welle-Teilchen-Dualismus enträtseln konnte. Er erkannte, daß Wellen (etwa elektromagnetische) zugleich auch Eigenschaften von Teilchen, Teilchen (etwa Elektronen) zugleich auch Eigenschaften von Wellen haben. Stets liegen beide Eigenschaften vor. Der Mensch, der auf die Inaugenscheinnahme der ihm zugänglichen Welt angewiesen ist, erfaßt aber nicht die gesamte Wirklichkeit, sondern stets nur ihren in den Makrokosmos hineinragenden Teil. Während nun in der für unsere Augen sichtbaren Welt das Gesetz der Determiniertheit durchaus seine Gültigkeit hat, die klassische Physik also nach den ihr immanenten Prinzipien der Kontinuität, Kausalität und Objektivierbarkeit etwa Geschwindigkeit und Wegstrecke einer rollenden Kugel berechnen kann, so folgt der Mikrokosmos dem Gesetz der Statistik. Lediglich im Durchschnitt geschieht in der Welt der Elementarteilchen das, was man unter Zugrundelegung einer mathematischen Formel ermitteln kann. Allein die Wahrscheinlichkeit eines Verhaltens folgt hier einem Gesetz, nicht aber der jeweils einzelne Vorgang. Es ist wie ein Nebel, den die Natur über die Vorgänge ihrer Elementarteilchen gesenkt hat. Da aber die Welt der Augenscheinsobjekte aus einer riesigen Anzahl von Elementarteilchen besteht, genügt die Bestimmung einer Verhaltenswahrscheinlichkeit dieser Kleinstteilchen vollauf, um für die uns sichtbare Welt brauchbare Gesetze aufzustellen. Kategorien wie Ort und Geschwindigkeit können sehr wohl für eine Billardkugel bestimmt und vorhergesagt werden, nicht aber für ein einzelnes Elektron. Heisenberg entdeckte vielmehr, daß Kleinstteilchen ihren Ort und ihre Geschwindigkeit nie zugleich offenbaren. Je genauer man die eine Größe mißt, um so unbestimmter wird die zweite – das ist die Grundaussage der nach Heisenberg benannten »Unschärfe-Relation«. Die philosophische Konsequenz hieraus ist die Absurdität des »Seins an sich«.
Die Natur erhält sich die Geheimnisse ihrer Innenwelt. Dem Menschen wird nur offenbar, was er sinnlich zu erfassen vermag. Dieser Erkenntnis ins Auge zu blicken, kann dem gegenwärtigen Zeitgeist der egozentrischen Selbstverwirklichung eine heilsame Bescheidenheit entgegensetzen. Heisenberg beschrieb diesen Umstand als »das Gefühl, durch die Oberfläche der atomaren Erscheinungen hindurch auf einen tief darunter liegenden Grund von merkwürdiger innerer Schönheit zu schauen«. Dies getan zu haben, so der deutsche Physiker, »war eine ganz abenteuerliche Zeit, voll von Überraschungen und Enttäuschungen, von Erfolgen und von tiefliegenden Schwierigkeiten, deren Diskussion uns bis an die Grundlagen aller physikalischen Erkenntnis geführt hat«.

Ingmar Knop

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dimanche, 25 mars 2007

USA: accès illégal aux données bancaires

Wouter Bos, ministre travailliste des finances des Pays-Bas, a ordonné, mardi 13 mars, une enquête après la parution d’informations selon lesquelles des agences officielles américaines auraient un accès direct à l’ensemble des données bancaires d’Européens, via les filiales de banques européennes établies aux Etats-Unis. M. Bos a promis aux députés un rapport pour la fin du mois d’avril.

Image Hosted by ImageShack.usLe 10 mars, dans le quotidien NRC Handelsblad, Jacob Kohnstamm, président du Collège pour la protection des données personnelles (CBP), avait exigé que la Banque néerlandaise, l’autorité de contrôle du marché financier, informe les clients des banques que l’ensemble des données les concernant pouvaient être transmises aux autorités américaines.

Comme d’autres sans doute, des banques néerlandaises agiraient illégalement en répondant aux sollicitations des agences de renseignement et de contre-terrorisme mais, aussi, de dizaines d’autres services officiels américains désireux de tout savoir sur des détenteurs de comptes.

La Banque néerlandaise dément le fait que des informations seraient délivrées “de manière systématique et en dehors de demandes d’entraide judiciaire”.

Les banques ABN Amro et ING ne font pas de commentaires, mais la Rabobank, en revanche, a confirmé que son bureau de New York avait été contraint de violer les règles européennes et néerlandaises. Les autorités américaines estiment, en effet, que les dispositions légales sur la recherche d’informations s’appliquent aussi aux filiales de banques étrangères établies aux Etats-Unis. Et les établissements européens seraient surtout soucieux de ne pas s’exposer à des ennuis judiciaires qui menaceraient leurs positions outre-Atlantique.

La question des transferts d’informations bancaires aux services américains avait déjà été soulevée en juin 2006 après la révélation de l’”affaire Swift”, du nom de cette société établie en Belgique qui organise l’essentiel des transactions financières mondiales par l’entremise d’un réseau hyper-sécurisé. Depuis 2002, un programme clandestin - toujours opérationnel sans doute - a permis à la CIA de scruter des dizaines de milliers de transactions dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme. Swift, la Banque centrale européenne et les autorités belges étaient au courant, mais se sont tues.

La Commission européenne a estimé que les directives sur la protection des données ne couvrent pas les informations transmises à des fins de sécurité. Washington et Bruxelles négocient toujours un accord censé régler de manière claire ces échanges.

Source: Jean-Pierre Stroobants pour le Monde

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Symon Petlura

Trouvé sur: http://theatrumbelli.hautetfort.com/

Symon Petlura

C’est à Poltava, dans une Ukraine asservie et divisée entre empires russe et austro-hongrois que naquit le jeune Symon dans une famille descendante de cosaques appauvris, en mai 1879. L’émergence du sentiment national chez ce peuple farouchement attaché à sa liberté et son identité s’était accélérée à la fin du 19ème siècle, surtout dans la partie autrichienne (Galicie). Dans l’empire des tsars, au contraire, les Ukrainiens, qualifiés de « Petits Russes » subissaient une domination quasi coloniale nantie d’une répression impitoyable et d’une interdiction de leur langue, dont l’existence même était niée. Dès sa tendre enfance, Petlura montre une capacité de travail et une intelligence peu communes alliées à une grande sensibilité.
Très tôt acquis à la cause nationale, il adhère au Parti révolutionnaire Ukrainien (RUP) et se fait virer du séminaire en 1901. Pour échapper à la police, il doit partir dans le Kouban où il participe à la rédaction de plusieurs publications nationalistes.
A l’automne 1904, Petlura se trouve en exil à Lviv en Galicie, après un premier séjour en prison, où il devient un membre dirigeant du Parti social démocrate ouvrier ukrainien.
Le mouvement national ukrainien de cette époque est très hétérogène et fortement marqué à gauche avec un mélange particulier de socialisme et de fédéralisme.
Dans cet environnement idéologique, Petlura s’affirme clairement antimarxiste et s’impose par son éloquence et son pouvoir de persuasion.
Son activité débordante de militant et de publiciste dans de multiples journaux et les bons soins de la police tsaristes le font voyager de Saint- Pétersbourg à Kyiv pour aboutir enfin à Moscou en 1912 où il épouse sa compatriote Olha Bilska qui lui donnera une fille unique.
A la veille du premier conflit mondial, Petlura est mobilisé sur le front sud ouest et affecté comme délégué général adjoint aux services auxiliaires pour former et préparer au combat les recrues ukrainiennes de l’armée impériale : 3 millions de ses compatriotes luttent dans les rangs tsaristes alors que 250 000 revêtent l’uniforme autrichien.
L’heure de la délivrance sonne pour l’Ukraine avec la révolution de février 1917 qui prend une coloration fortement nationale sur la vieille terre des cosaques zaporogues.
A Kyiv, Petlura intègre un parlement provisoire, la Rada centrale, représentatif de toutes les forces vives du pays, incluant les minorités nationales, qui se met en place dès le mois de mars. En tant que président élu de l’Organisation militaire ukrainienne, il convoque trois congrès militaires pan ukrainiens à Kyiv pour constituer l’embryon d’une armée nationale et doter la Rada de forces crédibles.
Il se heurte à la fois à l’opposition du gouvernement provisoire de Kerenski, mais aussi aux réticences de nombreux responsables socialistes ukrainiens, idéalistes et antimilitaristes, comme Hrouchevskyi et Vynnytchenko.
Il se distingue également en se montrant attaché à la poursuite de la guerre aux côtés des pays alliés de l’Entente et mise de grands espoirs sur la France.
Au moment où survient la révolution bolchevique, l’Ukraine s’est engagée dans une marche irrésistible vers la souveraineté qui aboutit le 20 novembre 1917 à la création de la République populaire ukrainienne (UNR).
Cela est inacceptable pour Lénine qui lance une première invasion du pays après un ultimatum et la création d’une république bolchevique fantoche à Kharkiv.
Petlura, en désaccord avec Vynnytchenko qui désire sortir de la guerre et participer aux pourparlers de paix avec les empires centraux, avait déjà démissionné de son poste de secrétaire général aux affaires militaires et gagné la province pour former de nouvelles unités .
A la tête d’un corps d’armée il se distingue par son courage et son abnégation dans la résistance à l’envahisseur.
Après la proclamation de l’indépendance de l’UNR le 22 janvier 1918, Kyiv est investie une première fois par les bolcheviks après le départ du gouvernement dont les délégués signent la paix de Brest-Litovsk avec les empires centraux le 9 février.
Les armées allemandes et austro-hongroises envahissent le pays et repoussent les bolcheviks dans l’espoir de faire main basse sur les immenses ressources de ce traditionnel « grenier à blé ».
Un coup d’état soutenu par les Allemands propulse au pouvoir le général Pavlo Skoropadskyi qui se fait nommer hetman et établit un régime conservateur et monarchique, sans assise populaire, en dépit d’une œuvre non négligeable dans la promotion de la culture ukrainienne.
Ami de l’Entente, Petlura quitte l’armée, avant d’être emprisonné quelque temps par les Allemands, puis prend part au soulèvement contre l’hetman qui abdique le 14 décembre 1918 et s’enfuit en Allemagne.
La Rada revient à Kyiv et un Directoire de cinq personnes assure le pouvoir. Petlura y occupe la fonction d’otaman général, c'est-à-dire de chef suprême des armées de la République.
Il se consacre énergiquement à l’organisation des forces militaires, qui, à part quelques régiments réguliers disciplinés, sont composées d’un trop grand nombre d’unités hétéroclites et volatiles.
Mais la guerre reprend en ce début d’année au moment où un vieux rêve ukrainien se réalise, l’union, le 22 janvier 1919, avec la Galicie qui avait proclamé son indépendance deux mois plus tôt sous le nom de République populaire d’Ukraine occidentale (ZUNR).
Dans ce champs clos qu’est devenue l’Ukraine, les invasions et les fronts se multiplient avec l’intervention de plusieurs armées, toutes adversaires du Directoire.
Les Bolcheviks avec l’armée rouge organisée par Trotsky ouvrent le bal, suivis de peu par les Polonais de Pilsudski, nouvellement indépendants et qui n’avaient pas renoncé à la Galicie, longtemps restée sous leur domination.
Au sud du pays, les troupes françaises et grecques débarquent pour choisir de soutenir l’armée blanche du général Dénikine, lequel, fidèle à sa vision d’une Russie une et indivisible, considère qu’un « séparatiste » ukrainien ne vaut pas mieux qu’un Bolchevik.
Il ne faut pas oublier, dans ce tableau dantesque, les Roumains qui s’emparent de la Bucovine, les cavaliers anarchistes de Nestor Makhno et surtout les innombrables bandes de soldats perdus, de bandits et de paysans qui, sous la conduite de chefs autoproclamés, écument le pays, se vendant souvent au plus « offrant ». Petlura prend la tête du Directoire après le départ de Vynnytchenko, ce qui consacre le triomphe des nationaux démocrates sur les socialistes-révolutionnaires.
Mais, à ce moment là , en dépit d’un engagement total sur le terrain, à la tête d’une armée sous équipée et sans grande cohésion, Petlura ne contrôle plus grand-chose et s’efforce de sauver ce qui peut encore l’être.
Comment pourrait-il en être autrement dans ce pays plongé dans un chaos indescriptible où, entre flux et reflux incessants des armées, se succèdent massacres, exactions et dévastations. C’est dans ce contexte qu’interviennent des pogroms généralisés contre les populations juives au cours desquels les veilles haines accumulées éclatent et provoquent des dizaines de milliers de victimes.
Il est important de préciser un fait indéniable, à savoir que toutes les forces en présence se sont rendues coupables de tels actes : des Blancs aux Rouges en passant par les Polonais, les anarchistes ou les diverses bandes irrégulières qui parcouraient le pays.
Des détachements de l’UNR ont aussi été concernés, mais nous savons aujourd’hui, à la lumière de travaux sérieux et impartiaux, qu’il s’agissait généralement de troupes plus ou moins ralliées qui échappaient à tout contrôle efficace de la part du commandement général.
Petlura s’est toujours montré personnellement dénué de toute forme de judéophobie et était, de plus, conscient que les pogroms causaient un tort important à la réputation de son pays. Il lutta énergiquement contre ces excès par la formation de commissions d’enquête, des proclamations aux troupes, des indemnisation aux victimes et l’application de la peine de mort pour les auteurs de massacres.
Il faut également noter que le gouvernement de la Rada a, dès ses débuts, pratiqué une généreuse politique en faveur des minorités nationales, notamment les Juifs qui comptèrent plusieurs ministres aux affaires. Politique, d’ailleurs, pas vraiment suivie en retour. Tous ces faits historiques sont indiscutablement établis aujourd’hui autant par des chercheurs dignes de foi que par des personnalités juives marquantes comme le sioniste Vladimir Jabotinsky ou l’historien Léon Poliakov.
En août 1919, la situation est devenue intenable, l’armée ukrainienne, en proie à une épidémie de fièvre typhoide et au blocus de l’Entente, bat en retraite et Petlura, en désespoir de cause, se résigne à rechercher l’appui des Polonais.
Celui-ci se concrétise dès avril 1920 et se fait aux prix de conditions très dures dont l’abandon de la Galicie et de la Volhynie, ce qui coûte à Petlura une partie de sa popularité en lui aliénant les Ukrainiens de l’Ouest et le privant du soutien militaire des unités galiciennes.
Une offensive conjuguée des forces ukraino- polonaises libère à nouveau Kyiv, la dernière fois d’ailleurs pour une ville qui aura changé à neuf reprises de maître en l’espace de deux ans et demie ! Mais la contre offensive soviétique renverse la tendance et arrive jusqu’à Varsovie au moment où se produit le « miracle de la Vistule »au cours duquel, fait méconnu, les unités de Petlura jouent un rôle décisif en contribuant à sauver la Pologne et l’Occident de la menace bolchevique.
Pressés par la France, les Polonais abandonnent leur allié ukrainien et se partagent le pays avec les Soviétiques après la signature du traité de Riga en octobre 1920.
Le combat est désormais inégal, l’armée ukrainienne se replie en Galicie pour y être désarmée et internée. Pour Petlura et ses compagnons, c’est le commencement de l’exil.
Après plusieurs étapes européennes, Symon Petlura arrive à Paris en octobre 1924 avec les siens. Il va y mener une vie simple et active, logeant dans un petit hôtel du Quartier Latin et dirigeant le gouvernement ukrainien en exil, multipliant ses efforts pour unifier l’émigration tout en maintenant des contacts avec la patrie occupée.
Plus que jamais, il offre l’exemple d’un homme intègre et désintéressé, entièrement dévoué à son idéal.
Le 25 mai 1926, sortant d’un restaurant rue Racine et se dirigeant vers le boulevard Saint Michel, il est lâchement abattu de cinq balles par le juif Samuel Schwarzbard. Ce personnage, militant anarcho-communiste au passé trouble, justifie son crime par son désir de venger les pogroms antijuifs en Ukraine.
Après des funérailles grandioses, le procès de l’assassin se tient du 18 au 26 octobre 1927.
Schwarzbard était défendu par une vedette du barreau de l’époque, un certain Henry Torrès, communiste notoire.
Celui-ci, en écartant soigneusement les éléments et les témoignages gênants pour son client, transforme ce jugement en procès spectacle très médiatisé au cours duquel la victime sera érigée en bourreau.
Il fait habilement passer le meurtrier pour un honnête militant de la Ligue des droits de l’homme n’ayant somme toute commis qu’un crime passionnel à l’encontre d’un affreux criminel de guerre avant la lettre.
Or, il est clairement avéré que Schwarzbard a agi pour le compte des services secrets soviétiques dans le cadre d’une campagne de propagande bien orchestrée par Moscou, relayée sur place par les compagnons de route et de nombreuses organisations juives du monde entier. C’était tuer une deuxième fois la victime en l’érigeant injustement comme bouc émissaire de tous les pogroms commis durant cette tragique période.
Dans cette ambiance passionnelle et viciée, Schwarzbard fut donc acquitté par la Cour d’assises de la Seine sous les acclamations de la foule.

Pour le peuple ukrainien et tous les patriotes sincères du continent, Petlura, malgré des décisions discutables, laissera le souvenir d’un homme d’état et d’un chef juste et énergique, ardent combattant d’une Ukraine libre et indépendante aujourd’hui tiraillée entre les sirènes atlantistes et les nostalgies impériales du « grand frère » russe.

Pascal LANDES

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Pour en savoir plus :

Alain DESROCHES : Le problème ukrainien et Simon Petlura, Nouvelles Editions Latines, Paris, 1962.
Borys MARTCHENKO : Simon Petlura, Paris, 1976.
Taras HUNZCZAK : Symon Petlura et les Juifs, paris, 1987.
Ces deux derniers ouvrages sont édités par la bibliothèque ukrainienne Symon Petlura, 6, rue de Palestine, 75019 (Tél.: 01 42 02 29 56) où il est possible, outre la consultation de nombreux ouvrages sur tout ce qui touche de près ou de loin à l‘Ukraine, de visiter un petit musée consacré à l’otaman.

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Das Spätwerk Heideggers

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http://www.koenigshausen-neumann.de/index.htm

Damir Barbaric (Hrsg.)
Das Spätwerk Heideggers
Ereignis – Sage – Geviert

Das Buch bringt die Ergebnisse einer internationalen Tagung, die unter demselben Titel in Zagreb am 2. und 3. Juni 2006 von der Abteilung für Philosophie der kroatischen nationalen Kulturanstalt „Matica hrvatska“ veranstaltet wurde. Da in der gegenwärtigen Heidegger-Forschung die eingehende Beschäftigung mit den Themen seiner Philosophie nach der sogen. Kehre, wie auch seines ganz späten Denkens, immer noch als ein Desiderat anzusehen ist, haben sich ausgewiesene Heidegger-Forscher aus Kroatien, Deutschland, Österreich, Italien, Slowenien und Ungarn hier zur Aufgabe gestellt, die Leitmotive und die entscheidenden Themen seines späten Denkwegs genauer zu erörtern und sie vor dem Hintergrund seiner gesamten Philosophie einer kritischen Diskussion unterzuziehen.Vorwort des Herausgebers – Damir Barbaric: „Das Bleiben als Kommen“. Heidegger in Zwiesprache mit Hölderlin – Branka Bruji: Das Ethos des anderen Anfangs – Adriano Fabris: Heideggers Gespräch als Sage des Ereignisses – István M. Fehér: Der göttliche Gott. Hermeneutik, Theologie und Philosophie im Denken Heideggers – Günter Figal: Heidegger und die Phänomenologie – Dietmar Koch: „Das erbringende Eignen“. Zu Heideggers Konzeption des Eigenwesens im „Ereignis-Denken“ – Dean Komel: Vom hermeneutischen Bezug – Ivan Kordi: Die Kehre, die keine war? Das Denken Martin Heideggers – ein dauerhaftes Unterwegs – Igor Mikecin: Sprache und Laut. Zur Wesensbestimmung der Sprache im Spätwerk Heideggers – Cathrin Nielsen: „Der Schmerz. Zu Heideggers Trakl-Deutung” – Günther Pöltner: Zeit-Gabe. Zum Ereignisdenken des späten Heidegger – Rainer Thurnher: Der Blick zurück auf Sein und Zeit in den Beiträgen und in Besinnung – Helmuth Vetter: Über das Eigentümliche des Raumes bei Heidegger mit besonderer Berücksichtigung der Beiträge zur Philosophie – Autoren

Der Herausgeber
Damir Barbaric (1952) lehrt Philosophie an der Universität Zagreb. Lehrtätigkeit auch am „Interuniversity Centre of postgraduate Studies“, Dubrovnik. Gastprofessor an der Universitäten Wien und Freiburg, Gastforscher an der Universität Tübingen. Herausgeber und Mitherausgeber mehrerer philosophischen Periodica in Kroatien und im Ausland. Zahlreiche Veröffentlichungen in verschiedenen Sprachen. Auf Deutsch u.a.: Ambivalenz des fin de siècle Wien-Zagreb (Mitherausg.), Wien/Köln/Weimar 1998; Anblick Augenblick Blitz, Tübingen 1999, Denkwege (Mitherausg.), Tübingen 2001.

224 Seiten, Broschur mit Fadenheftung
Format 15,5 x 23,5 cm
Erscheinungstermin: 1. Quartal
€ 34,80 / SFr 60,90
ISBN 3-8260-3522-4
ISBN 978-3-8260-3522-7

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samedi, 24 mars 2007

Alfred Schuler et le Cercle de S. George

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Le visionnaire Alfred Schuler (1865-1923), inspirateur du Cercle de Stefan George

par Robert STEUCKERS

Intervention lors de la quatrième université d'été de la FACE et de «Synergies Européennes», Lombardie, juillet 1996

Sources:

- Michael PAUEN, «Alfred Schuler: Heidentum und Heilsgeschichte», in Castrum Peregrini, n°209-210, Amsterdam, 1993.

- Wolfgang FROMMEL, «Alfred Schuler. Spuren heidnischer Gnosis», in W. FROMMEL, M. KEILSON-LAURITZ & K.-H. SCHULER, Alfred Schuler. Drei Annäherungen, Castrum Peregrini, Amsterdam, 1985.

- Roderich HUCH, Alfred Schuler. Ludwig Klages. Stefan George. Erinnerungen an Kreise und Krisen der Jahrhundertwende in München-Schwabing, Castrum Peregrini, Amsterdam, 1973.

Alfred Schuler, né à Mayence en 1865, fut l'inspirateur du Cercle des Cosmiques de Munich-Schwabing autour des person­nalités de Stefan George, Karl Wolfskehl, Ludwig Klages, etc. Il n'a pas laissé une œuvre propre, car il négligeait l'écriture; après sa mort, survenue en 1923 à la suite d'une opération chirurgicale, Klages collationnera des textes épars, des fragments de lettres et des témoignages sur ses conférences pour reconstituer, en 1940 seulement, un volume de “Fragments et Conférences” (Fragmente und Vorträge).  Plusieurs érudits, héritiers du Cercle de George se méfient de ce volume, arguant qu'il donne trop l'interprétation personnelle de Klages, qui a toujours minimisé voire diabolisé l'apport de Wolfskehl, qui était d'origine juive.

La pensée de Schuler s'est pourtant bel et bien capillarisée au travers d'innombrables cénacles, cercles littéraires et philoso­phiques, etc. A l'unanimité, en dépit des bagarres qui ont secoué les différentes factions du Cercle des Cosmiques, tous sont d'accord pour dire que son influence a été prépondérante. Wolfskehl a toujours avoué sa fascination pour le thème du Blutleuchte (du “luminaire de sang”); Stefan George rend un hommage crypté à Schuler dans son poème sur la Porta Nigra, la Porte Noire de la ville romaine de Trêves. Rilke a un jour écrit que ses Sonnets à Orphée n'auraient pas été possibles sans l'influence de Schuler. Incontestablement, sur le plan de la philosophie, le disciple le plus prolifique de Schuler a été Klages, dont la thématique centrale, celle de l'“esprit comme ennemi de la vie” (Der Geist als Widersacher des Lebens), dérive en droite ligne des innombrables conversations qu'il avait eues avec Schuler. Walter Benjamin, lui, qui considérait Schuler comme une “figure extrêmement curieuse”, retiendra, des échos qu'il avait entendus à Munich au temps de ses études, une autre de ses idées-clefs: le déclin de l'aura.

L'idée de “déclin de l'aura”, phénomène d'affadissement et d'assombrissement de l'individu ou d'une culture au cours du pro­cessus historique, doit être replacée dans une vision dualiste/manichéienne de l'histoire du monde, d'origine persane, où les Ténèbres et la Lumière se livrent une lutte éternelle. Pour Schuler, Néron a été le dernier grand homme de l'antiquité à incar­ner le “paganisme de lumière”. Le désignant sous l'appelation flatteuse d'«Ultimus Paganorum», Schuler considère Néron comme le point culminant de l'histoire romaine. Toute la gnose païenne de Schuler est par ailleurs à l'enseigne exclusive de Rome. Le monde hellénique demeurera étranger à Schuler, alors que Stefan George y voyait l'image d'une humanité nouvelle. Schuler voyait la quintessence de la Vie dans les corps entremêlés, décontractés, ivres, des Saturnales, tandis que George rêvaient de corps “libres et nus”, droits dans la lumière, pareils à des dieux.

Le cycle de Néron

Les conférences munichoises de Schuler portaient sur l'“essence de la Ville Eternelle”, sur “les présupposés biologiques de l'Imperium Romanum”. Ces conférences se déroulaient en six ou sept séances. Parmi elles: “le cycle de Néron”. Schuler y expliquait que Néron n'était pas le dictateur brutal décrit par l'historiographie chrétienne. Néron, prétendait Schuler, voulait réintroduire la liberté dans le monde romain et écarter les étroites conventions sociales, qui s'étaient incrustées dans la vie quotidienne de l'Empire au faîte de sa gloire. Schuler se pose sans doute là à l'origine d'une obsession présente chez Max Weber (quand la rationalité “occidentale” prend tout-à-fait le pas sur le charisme “fondamentalement vital” et devient ainsi une “cage de fer” qui emprisonne les hommes), chez Carl Schmitt (qui parie sur la légitimité charismatique contre la légalité ra­tionnelle) ou chez Heidegger (qui estime que les institutions étouffent le bon fonctionnement de l'université allemande et qui espère que le nouveau charisme national-socialiste balaiera ces boulets, effets d'un processus abstrait de pensée et non d'un vécu charnel et concret).

Néron est donc le porteur de lumière face à une aristocratie et une administration romaines décadentes, non pas parce qu'elles sombrent dans l'orgie permanente, mais parce qu'elles perdent toute aura, cessent d'incarner un charsime légué par les ancêtres conquérents et lumineux. L'aristocratie romaine, aux yeux de Schuler, est corrompue parce qu'elle manipule des règles pour s'enrichir, pille les provinces par le biais d'un impôt irraisonné et devient ainsi le fossoyeur de l'édifice impérial qui la fait vivre. Schuler, avec le langage forcément crypté d'une conférence sur l'antiquité, aborde ainsi un thème social: une élite qui a perdu son charisme, qui ne s'impose plus que par des règles mécaniques, n'est plus moralement légitime et sape les structures du politique.

Dans ses conférences du “cycle néronien”, Schuler est en faveur de l'alliance des césars et du peuple, car, dit-il, il y a plus de substance demeurée intacte au sein du peuple que dans les élites corrompues et “obscurcies”. La seule gloire de l'Un (de l'Empereur charismatique) permet l'égalité de tous, parce que de l'aura impériale-césarienne émane un flux d'aura qui se ré­pend dans le peuple, comme une pluie de pétales de rose lors d'un banquet raffiné. Pour Schuler, l'égalité n'est pensable que par le déploiement complet des potentialités dionysiaques que recèle chacun des citoyens. Le socialisme qui vaincra, ajoute-t-il, sera celui qui propagera une égalité basée sur la substance (biologique) réelle du peuple, sur la force électrique qui réside dans la personne, sur la doctrine d'un “homme rendu à soi”.

Au temps de Schuler et aujourd'hui, dionysisme et socialisme sont conçus comme les termes d'une opposition irréconciliable. L'historien américain Steven Aschheim a montré que la nietzchéanisation/vitalisation/dionysiacisation graduelle du socialisme à l'ère wilhelminienne en Allemagne a été bloquée brutalement par une contre-offensive “rationaliste” et étroitement moraliste (jusqu'à la caricature). Schuler représente dans ce contexte une sorte de revendication socialiste-dionysiaque dans l'orbite de la poésie et de la création artistique, au-delà de tout engagement politique précis et concret. A ses yeux sans doute, le cercle poétique munichois doit devancer, par sa force visionnaire irrépressible, la fusion dionysisme/socialisme, base du futur nouvel ordre social.

Enfin, chose curieuse pour un homme qui se déclare pleinement païen comme Schuler et hisse Néron au sommet de son “panthéon”, il proclame que la figure du Christ est complémentaire de celle de cette Empereur “libertaire” du Ier siècle; l'Empereur romain et le Sauveur des chrétiens sont certes des personnalités totalement opposées sur le plan des principes d'action ou des attitudes face à la vie, mais elles sont toutes deux “cosmiques-dionysiaques”, l'une par la plénitude de la fête et de la jouissance, l'autre par le sacrifice de son sang.

Le cycle sur Rome

Le cycle de conférences sur Rome s'est déroulé en six séances, trois dans l'obscurité et trois dans une lumière croissante en intensité. D'emblée, Schuler a annoncé sa méthode: elle n'est nullement scientifique car toute science, prétendait-il, était “exotérique” et ne s'attachait qu'à l'extérieur des choses. Schuler, en évoquant la luxuriance de la Rome antique, voulait pro­voquer chez ses auditeurs une “introspection de l'âme”, les forcer à partir en quête de la “lumière intérieure”. Les textes com­plets de ces conférences sont évidemment perdus. Le contenu a été plus ou moins reconstitués sur base de témoignages.

Premier thème: celui de l'Empereur Auguste. Schuler admire Auguste pour avoir restaurer le culte des dieux lares, qui im­plique tout naturellement le culte des ancêtres, abolissant du même coup la barrière séparant les vivants des morts. Cette “communication” entre vivants et morts, cette présence permanente des ancêtres dans la vie quotidienne, est la marque de ce que Schuler appelle la “vie ouverte” par opposition à la “vie fermée”. Auguste adoucit également le machisme foncier du pa­triarcat romain (1), ce qui ce traduit immédiatement par un indice visible: les empereurs se rasent la barbe. La présence dans la vie des morts est le fondement même de la piété antique pour Schuler: c'est le rapport fécond avec le règne des morts qui donne aux jeunes garçons et filles leur aura, leur luminosité dans la vie. Le culte des ancêtres et des morts est ce qui maintient intacte, dans toute sa vigueur, la vie présente. Si la porte qui mène au règne des morts se ferme, l'homme abandonne sa pie­tas,  se perd dans une voie sans issue, s'épuise dans un activisme dépourvu de sens, se raidit dans un virilisme infécond qui le conduit à agresser les sources de toute vie.

Deuxième thème: l'oppositon (manichéienne) entre la “vie ouverte” et la “vie fermée”. La “vie ouverte”, dans sa plénitude, a été celle de l'Age d'Or, soit de l'âge le plus “lumineux”, ou celle du Paradis dans la tradition juive. Depuis cet “Age d'Or”, mar­qué par le temps cyclique, le monde est entré dans un processus de “dé-lumination” (d'assombrissement), d'Ent-lichtung. L'aura des cultures se perd et se disperse, tandis que l'histoire n'est plus qu'un long processus de verrouillage et d'enfermement de la vie.

L'influence de la notion gnostique de “plérome” chez Schuler est manifeste. Chez les gnostiques des premiers siècles de notre ère, toutes variantes confondues, le plérome est l'état de plénitude du divin, dont l'homme a été chassé, notamment par un faux dieu démiurgique qui a fabriqué un monde imparfait où les âmes nobles sont retenues prisonnières. Pour Schuler, la “vie ou­verte” est justement la vie où tous partagent équitablement la même lumière, et où il n'y a pas de frontière nette entre vivants et morts (d'où Auguste a fait œuvre utile, a réintroduit de la lumière dans le processus d'assombrissement en restaurant le culte des dieux lares). L'Age d'Or pour Schuler est égalitaire et “socialiste”: les hommes y vivent un sentiment de liberté, d'être à l'unisson avec le cosmos illimité.

L'Ent-lichtung  (dé-lumination) est le résultat du travail de sape des forces de l'Obscurité qui prennent lentement le contrôle de tout et confisquent la lumière, éteignent l'aura de toutes choses. Le réel se transforme alors en prison. Les signes de cette Ent-lichtung  sont l'âpreté au gain qui se généralise, le goût du lucre, l'exploitation des uns par les autres, l'hyper-activisme, le vo­lontarisme fébrile. La vie est alors tiraillée entre une multitude de pôles. Et Schuler ajoute, prémonitoire pour nos actuels éco­logistes: l'aboutissement de ce processus sera la destruction de toutes les espèces animales ou végétales et la Terre se transformera en un paysage lunaire. Le parallèle entre la vision de Schuler et celle des gnostiques de l'antiquité est évidente: le faux dieu démiurgique fabrique un monde sombre qui croît au détriment de la lumière; seules quelques individualités excep­tionnelles portent encore en elles une parcelle de la lumière du plérome. Les forces de l'Obscurité tentent de les éliminer, de les tuer; tel fut pour les gnostiques le sort du Christ: Jésus est un homme; il porte en lui une parcelle de cette pleine et belle lumière directement issue du plérome dont les humains ont été chassés; les porteurs d'obscurité tuent l'homme Jésus. De son corps, la lumière christique s'échappe pour retourner au plérome. Ce parallèle permet d'expliquer pourquoi le païen Schuler, héritier attentif des gnostiques, conserve une certaine piété à l'égard du Christ.

Néron est donc pour Schuler un des sommets du principe de lumière. Son adversaire est Sénèque, organisateur d'un complot contre l'Empereur. L'assassinat d'Agripinne, fomenté par ce Sénèque, scelle la fin des dernières traces de matriarcat original. L'avènement du stoïcisme est l'avènement d'une idéologie du monde des ténèbres et marque la fin du paganisme authentique, insouciant, vitaliste et pathétique sans esprit.

Néron et le Christ sont donc les deux visages d'un même homme cosmique, combattu par les forces de l'obscurité. Les ri­tuels de lumière, propres de la “vie ouverte”, sont, d'une part, l'usage constant et quotidien des thermes dans l'oecumène ro­main, et, d'autre part, dans le christianisme, le baptême. Enfin, autre “doublon” mis en exergue par Schuler, Néron est l'Empereur qui porte au maximum de son intensité le rite romain de la Cène, de la Caena Solemnis. L'écho chrétien de cette Caena romano-païenne est la Dernière Cène, répétée dans le Sacrement de l'Eucharistie lors de chaque messe. Dans le principe de la Cène romaine païenne, les invités et convives participent par le truchement des aliments à la quintessence de la vie. Schuler se borne tout simplement à tracer un parallèle avec la doctrine chrétienne de la transsubstantiation. De même, si l'on parlait dans l'Empire romain d'une “Cène permanente”, dans le sens où pour que l'ordre du monde demeure, il fallait qu'à tout moment du jour, dans l'Empire, des convives soient réunis pour participer à une cène, on parlera plus tard, dans l'œcumène catholique d'une “messe permanente”, en espérant que chaque seconde du jour s'écoule pendant qu'ait lieu une messe.

D'autres objets symboliques communs, issus de la Cène romaine et païenne, sont les lampes à huile, symboles de la lumière éternelle (cosmique chez les Romains, plus tard christique chez les chrétiens), et l'usage de l'encens. L'objet central de la Caena Solemnis  est la mola salsa, le tonnelet de sel, toujours fait d'argent et en forme de coupe. Ce tonnelet de sel, mêlé de grains de fruits, était, dans la Cène romaine et d'après Schuler, le symbole de la quintessence de la Vie. C'est autour de ce tonnelet que se déroule tout le rituel de la Cène, qui commence toujours par une prière aux dieux lares et aux ancêtres, une prière qui demande que leur semence se mêle à l'intériorité la plus intime des participants. Mais cette prière est précédée d'un silence que déjà Bachofen, avant Schuler, interprétait comme suit: «Le bruissement de la Vie a cessé, tout est revenu au calme de la nature première». Et les convives qui possèdent cette “seconde ouïe”, entendront justement der­rière ce silence, le bruissement du Tout vibrant de la Vie, du Tout où les lumières de la Vie vibrent au tréfond du réel. Dans le silence, dit Schuler, surgit l'au-delà, surgit le principe métaphysique et, par le silence, par le mutisme qui précède et suit immédiatement la prière aux Lares, l'homme romain plonge et replonge dans la lumi­nosité spirituelle de ceux qui ont été, dans “ce monde des ancêtres qui rayonne télésmatiquement”.

Dans le rituel quotidien des thermes, l'eau chaude est, toujours d'après Schuler, le symbole des sperma majorum, des se­mences des ancêtres, de l'essence originelle de la romanité, dans laquelle de­vaient chaque jour plonger et replonger les vrais Romains pour se revigorer et raminer le continuum vital en eux. Les thermes sont aussi le centre de la vie sociale romaine: autour des bains propre­ment dit, on trouvait des magasins, des bibliothèques, des fleu­ristes, des études de notaire permettant de modifier les testaments.

La sotériologie de Schuler

Revenons à la sotériologie de Schuler. Elle rejette explicitement les éléments juifs de la gnose et ne retient que les dimensions cy­cliques des cosmologies antiques. On ne peut nier qu'un affect anti­juif traverse la gnose de Schuler dans son ensemble, pour se répercuter ensuite dans l'œuvre de Klages. Pour Wolfgang Frommel, elle constitue un rejet sans ambigüité de la re­vendication d'exclusivité monothéiste et yahvique manifestée dans tout l'Ancien Testament; Schuler croyait percevoir dans ce monothéisme biblique l'origine de la rationalité et du mora­lisme qui allaient “éteindre” la luminosité de la “vie ouverte” dans la civilisation occidentale moderne. On peut dire que les visions et les propos de Schuler signalent une volonté de restaurer une plénitude gnostique et cosmique. Aucune vision linéaire/téléologique de l'histoire, aucune tension vers un but terminal unique ne trouve grâce aux yeux de Schuler. L'histoire n'a de valeur et d'intérêt, pour lui, que s'il y a retour cyclique (même momen­tané) du temps primordial. Si ces retours brusques, souvent inattendus, — comme par exemple lors du règne germano-by­zantin de l'Empereur Otto III, ou aux XVième et XVIIIième siècles, dans les visions wagnériennes de Louis II de Bavière—  ne sont plus possibles, l'histoire ne sera pas un pro­grès, mais un long processus de déclin, une chute, une disparition graduelle, inéluctable et terrible de l'essence (lumineuse) de toute chose. Schuler espère  —et œuvre dans cette optique—  le retour ré­current de phases de Lumière, comme celles  prêtées au plérome gnostique. La Lumière ne peut revenir que dans la fête et dans une extrême sensualité naturelle.

Au graphiste Kurt Paesler-Luschkowo, Schuler avait un jour dévoilé son credo: “Suis l'appel d'Eros et consume-toi dans une ivresse torrentielle d'amour: tu détruiras le Tu que tu aimes... Si tu te dérobes à l'appel d'Eros, tu sombreras dans l'impasse de la solitude et ton âme s'assèchera...”. Kurt Paesler-Luschkowo a compris grâce à Schuler que seul l'homme qui parviendra à maintenir en équilibre les pôles masculin et féminin en soi sera capable de recevoir la lumière du cosmos par introspection.

Le retour de ces phases lumineuses est à rapprocher du mythe de l'enfant-soleil, absolu reflet de la quintessence de la tradi­tion. Ce mythe se repère dès le culte égyptien d'Isis et de l'enfant-Horus. Pour Schuler, l'enfant-soleil est surtout l'homme jeune et vigoureux qui devient César. Le Sauveur, chez Schuler, à la différence du christianisme, n'est pas unique mais récur­rent. Face à cette figure césarienne de l'enfant-soleil, se profile une figure négative, por­teuse de l'Obscurité: la figure du “mage noir”. L'enfant-soleil est la quintessence de la “vie ouverte”, le “mage noir” est le tyran de la “vie fermée”, qui procéde par vio­lence, par exclusion, s'immisce indûment dans le donné vital et travaille à sa destruction ou à son refoulement.

La “vie fermée” est la vie qui advient après l'extinction de l'aura, c'est-à-dire de la “lumière intérieure” qui s'éteint progressi­vement. En même temps, le cosmos lui-même semble entrer en déclin. La ratio provoque chez les hommes le déclin de l'aura, dit Schuler. Walter Benjamin estime, avons-nous déjà dit, que cette vision schulerienne d'une extinction graduelle de la lumière intérieure est la thématique la plus intéressante de son œuvre, et, ajoute Benjamin, se repère dans le quotidien mo­derne, notamment, par cette vo­lonté omniprésente de “distance”, de prise de distance par rapport au donné naturel brut, par rapport à l'âpreté des instincts; cette manie de la “distance” est devenue la passion de la modernité au début du 20ième siècle. Pour Benjamin, vouloir prendre distance et ériger cette distance en style de vie est une conséquence et une marque de la dis­parition de l'aura.

Dans les conversations que Klages à eues avec Roderich Huch, le neveu de l'écrivain et essayiste allemande Ricarda Huch, le légataire de Schuler explique que le “feu vital” (Lebensglut)  des peuples païens de l'antiquité a été le plus vif mais que le christianisme puis surtout la réforme l'ont éteint. Lebensglut et Blutleuchte (“luminaire de sang”) sont synonymes: cette ardeur vitale, seule quelques rares personnalités ont pu la conserver à l'ère moderne; Klages les appelle les “énormes” (die Enormen), qualificatif équivalant dans son esprit au superlatif des superlatifs. Parmi elles, il y a surtout des femmes, affirmait Klages, dont la plus étonnante, la plus “énorme”, était sans conteste Franziska von Reventlow, incarnation d'une “véritable Madonne païenne”, qui fut son amie (2). Pour Klages, et sans nul doute pour Schuler, il fallait raviver les “luminaires de sang” chez un maximum d'individualités de caractère. Les femmes avaient un rôle important à jouer dans cette réactivation des feux vitaux, car elles pouvaient plus aisément, prétendait Klages, se hisser au-dessus des conventions petites-bourgeoises, enne­mies de la plénitude vitale, émanation de cette rationalité étriquée qui domine le monde depuis la prise du pouvoir culturel par les stoïques, les chrétiens et surtout les réformés.

Cette substance de “feu vital”, corollaire d'une organisation sociale matriarcale, était le propre des Germains de l'antiquité, prétendait Klages en dépit des interprétations “patriarcales” classiques de l'antiquité germanique, ensuite ce fut le propre des Grecs et des Romains, qui l'ont surtout hérité des peuples qui les avaient précédés en Hellade (Pélasges) ou en Italie (Etrusques). Les Juifs, eux, en étaient dépourvu, poursuivait Klages, suivant en cela sa logique antisémite, parce leur jého­visme était fondamentalement patriarcal. Seules quelques personnalités juives exceptionnelles, parmi lesquelles il comptait Karl Wolfskehl avant leur rupture fracassante de janvier 1904, ont pu se détacher de cette divinité rigide et se consumer avec une belle ardeur dans une “ivresse de feu” et une matriarcalité gaïenne/tellurique. Seuls les peuples et les hommes capables de “sortir d'eux-mêmes”, dans une sorte d'extase dionysiaque, de quitter la prison de leur conscience, sont dignes d'intérêt.

Chez Nietzsche, seul le dionysisme est digne d'intérêt; sa vision d'une “volonté de puissance” n'est qu'une retombée vulgaire dans le sillage des “puissances de l'obscurité”. Kant appartient au type des “intellectuels purs”, incapables de générer des va­leurs. Mais c'est Luther qui excite le plus la verve de Klages: le père de la Réforme est du “côté des ennemis de la Vie” car il a expurgé l'Eglise de tous les restes de paganisme qu'elle conservait encore dans ses rites, comme le culte de la “Mère-Marie”, dont l'origine est païenne-gaïenne.

Gnostiques et ophites

Finalement, l'œuvre de Schuler fait le lien entre la Kulturphilosophie  du 19ième et du 20ième siècles, d'une part, et les cou­rants gnostiques-apocryphes, oubliés et refoulés par l'Eglise officielle, notamment la gnose des “exégèses protestataires”, surtout celle des Ophites. Ceux-ci font du Dieu de l'Ancien Testament un “Prince des Ténèbres”. Le Serpent du Paradis (et par ailleurs Cain ou les Sodomites), sont, eux, dans l'optique ophite, les représentants de la Lumière. Schuler revalorise surtout la figure de Néron mais, dans ses notes consignées dans “le Cahier Vert”, il explique que le “Bon Dieu” (opposé au Prince des Ténèbres) s'est transformé en ser­pent pour sauver le premier couple humain et leur apporter la véri­table connaissance qui les conduirait à respecter les sources de la Vie. Comme les Ophites, il conviendrait dès lors d'honorer le “Bon Dieu” sous la forme ophidienne qu'il a prise pour transmettre à Adam et Eve le “savoir harmonieux”. Les Ophites étaient également appelés les “adorateurs du Serpent”. On retrouve trace de ce culte du Serpent dans certains rituels maçonniques et rosicruciens, que Schuler a sans doute étudiés à fond.

De sources éparses, de témoignages divers, on peut déduire une critique radicale de la modernité et du progressisme. Certains do­cuments disparus  —notamment le courrier entre Schuler et le Dr. Zaiss (qui a tenté isolément de poursuivre sa quête), que le fonda­teur de la maison d'édition amstellodamoise Castrum Peregrini, Wolfgang Frommel, a pu très superficiel­lement compulser—  auraient pu éclaircir considérablement les démarches mystiques de Schuler. Malheureusement, à la mort de ce Dr. Zaiss, son beau-fils a détruit les malles de documents de “son fou de beau-père”, qui contenaient également des lettres de Zaiss à Hitler, tentant d'attirer l'attention du Führer sur le cosmisme schulerien! La perte défini­tive des docu­ments de Zaiss est, semble-t-il, une catastrophe car cela nous empêchera à tout jamais de jauger de l'ampleur et de l'impact réel de son œuvre. Pourtant, en dépit de sa critique fonda­mentale du progressisme, Schuler n'a jamais formulé de pro­gramme politique. Il pensait qu'il fallait redonner aux hommes une harmo­nie intérieure comparable au bonheur de l'Age d'Or ou du Paradis, mais sans élaborer un système pour le faire revenir de force à cette félicité primordiale, car une telle démarche aurait abouti à un acti­visme calamiteux. Le retour à cette quintessence de la Vie et la restauration de l'aura ne pouvaient être possibles que par le travail long et patient de petites élites visionnaires, capables de se remé­morer les symboles authentiques de cette antiquité prisonnière, au 20ième siècle, d'un immense fatras institutionnel et intellectuel dé­rivé de la ratio.

Robert STEUCKERS.

Notes:

(1) Sur ce machisme romain, cf. Pascal QUIGNARD, Le sexe et l'effroi (Gallimard, Folio n°2839). Quignard met bien en exergue ce “machisme” romain, distinguant non pas homosexualité et hétérosexualité, mais activité et passivité, où toute forme de passivité pour le citoyen (notamment la fellation et la passivité anale) est considérée comme infâmante et impudique. Cet interdiction de la passivité concernait à Rome tous les hommes libres quel que fût leur âge. En Grèce cet interdit frappait les hommes libres dès l'instant où la barbe leur était poussée. Un homme est dit “pudique” à Rome, explique Quignard, tant qu'il n'a pas été sodomisé (tant qu'il est actif). La pudicitia est donc une vertu d'homme libre. Les Romains s'opposèrent à l'initiation paid-erastikè des paides (des jeunes gens) par les érastes (les adultes) que la polis grecque avait instituée. Ovide transgresse le machisme romain en spéculant sur le désir que pourrait ressentir la matrone: pour un Romain le sentiment est une impudeur et la volonté de se mettre à la place d'un autre status, une folie. Auguste, en lisant l'ars amatoria d'Ovide ordonne de relègeuer le poète aux “termes du monde”, à Tomes, sur les rives du Danube. Tibère confirma cette relégation. Contrairement aux affirmations de Schuler et de Klages, Auguste ne semble nullement avoir adouci le machisme romain. Le sentiment amoureux dans le mariage était assimilé par cet Empereur à de la débauche. Dans cette optique, Virgile soutient Auguste, Ovide le combat. Citoyens et matrones ne peuvent suc­comber à l'obsequium, à se mettre servilement au service affectif et sexuel de leur conjoint ou de leur amant(e), car dès ce mo­ment, ils perdent leur statut pour se mettre au rang de l'esclave. La cité romaine est pietas masculine, castitas des matrones, ob­sequium des esclaves. Tibère, malgré beaucoup d'hésitations et d'atermoiements, casse cette loi sexuelle de la cité: il fait accep­ter le cunnilingus (des hommes et des matrones) et cherche à obliger une matrone (Mallonia) à sortir de son statut: celle-ci se sui­cide plutôt que de céder, après avoir apostrophé l'Empereur de “vieux bouc puant”. Cette trangression généralisée des règles usuelles de la vieille Rome introduit dans l'Empire un langage policé en politique, en lieu et place de l'ancien langage vert et cru; simultanément les citoyens perdent toute prépondérance dans le jeu politique, les assemblées se transforment en farce où au­cune décision réelle n'est plus prise. Effroi statutaire en matières sexuelles, langage âpre et violent dans les discours politiques: telles sont les recettes de l'honneur vieux-romain, au-delà de tout moralisme.

(2) Franziska zu Reventlow (1871-1918), issue d'une famille aristocratique d'Allemagne du Nord, quitte son milieu familial très sé­vère et austère pour se fondre dans la bohème littéraire munichoise. Elle œuvrera en marge du “Cercle des Cosmiques”, thémati­sant une notion de liberté vitale, un vitalisme de l'auto-réalisation de soi, un érotisme serein et libérateur, une vision de la “maternité libre”, une critique des conventions sociales étouffantes. Dans Herrn Dames Aufzeichnungen,  elle traite avec humour et un certain sarcasme du petit monde des Cosmiques et surtout des querelles qui les divisaient; Schuler y apparaît sous les traits d'un personnage, “Delius”; Klages sous ceux d'un autre, “Hallwig”. Souveraine et ironique, Franziska von Reventlow s'amuse de ses querelles qu'elle juge typiquement masculines. Elle ne prend parti ni pour le clan Schuler/Klages ni pour le clan George/Wolfskehl, tentant de conserver l'amitié des uns et des autres. Une exploration de son œuvre reste à faire dans l'espace linguistique francophone, d'autant plus que Franziska von Reventlow fut une des principales traductrices d'Anatole France et de Guy de Maupassant, ainsi que d'un texte d'Abel Hermant (Les confidences d'une aïeule) et d'un autre d'Emile Zola (L'inondation).

Bibliographie complémentaire:

- Karlhans KLUNCKER, Das Geheime Deutschland. Über Stefan George und seinen Kreis, Bouvier, Bonn, 1985.

- Franz SCHONAUER, Stefan George, Rowohlt, Reinbeck b. Hamburg, 1960-74 (4°éd.).

- Hans Eggert SCHRÖDER, Ludwig Klages. Die Geschichte seines Lebens. Die Jugend (= Bd. I), Bouvier, Bonn, 1966.

- Johannes SZÉKELY, Franziska Gräfin zu Reventlow. Leben und Werk, Bouvier, Bonn, 1979.

- G. R. URBAN, Kinesis and Stasis. A Study in the Attitude of Stefan George and his Circle to the Musical Art, Mouton & Co., 's Gravenhage, 1962.

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La mort chez Mishima

 

 

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ASSOCIATION DES ETUDIANTS EN PHILOSOPHIE DE RENNES

La mort chez Mishima

http://aephr.free.fr/IMG/doc/7_mort_Mishima_p10-15.doc

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La source pérenne

La Source pérenne

Au Salon du Livre de Paris, dont l’invité est l’Inde, les éditions L’Age d’Homme organisent une séance de signature du dernier livre de Christopher Gérard, La Source pérenne. Elle se tiendra le samedi 24 mars à partir de 17 heures au stand suisse (C148/149). L’auteur se réjouit de rencontrer ses lecteurs à cette occasion.

Vient de paraître aux éditions L’Age d’Homme

La Source pérenne retrace une quête singulière, celle d’un « païen » d’aujourd’hui. La pensée des Antésocratiques Héraclite et Empédocle, le souvenir de fouilles archéologiques durant l’adolescence, les expériences et les réflexions tirées de voyages aux Indes ou dans l’Irlande ancestrale, la proximité des dieux et des hommes, tous ces éléments d’une cohérence souterraine constituent le paysage spirituel de l’auteur. Par un appel à la plus ancienne mémoire de l’Europe, Christopher Gérard fait sienne cette phrase de Martin Heidegger : « il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu’une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve ». Parti à la recherche des divinités enfuies, l’auteur nous convie à une conversion du regard, à la redécouverte d’une source trop longtemps murée, mais jamais tarie. La postérité littéraire de l’empereur Julien, d’Anatole France à Régis Debray, est étudiée dans un chapitre, ainsi que l’importance d’Alain Daniélou dans le parcours païen de l’auteur. Intelligence et sensibilité se conjuguent dans ce livre d’une grande originalité, qui est aussi celui d’un franc-tireur.

"Quiconque s'interroge sur l'identité spirituelle de l'Europe ne saurait ignorer cette composante et négliger le livre si pétulant de Christopher Gérard".

Bruno de Cessole, Valeurs actuelles.

Blog de Cgristopher Gérard: http://archaion.hautetfort.com/

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G. Locchi: Nietzsche et ses "récupérateurs"

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Giorgio LOCCHI :

Nietzsche et ses "récupérateurs"

http://www.uomo-libero.com/index.php?url=%2Ftesti.php&hash=

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vendredi, 23 mars 2007

L'affiche du jour (23/03/2007)

L'affiche du jour:

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Trouvé sur : http://it.novopress.info/

 

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Der Unstaat der "natural born killers"

Heinz Müller:

Der Unstaat der »natural born killers«

Amerikanische Blicke auf Deutschland während des Zweiten Weltkriegs

Quelle : http://www.deutsche-stimme.de/

»Psychologische Kriegsführung ist nicht Propaganda, sie ist Politik.« Mit diesem Satz hat Franz Neumann – ein in die USA emigrierter Politikwissenschaftler – 1941 das Selbstverständnis seiner Arbeit auf den Punkt gebracht. Neumanns Sicht markiert zugleich den wichtigsten Unterschied zu anderen amerikanischen Autoren, die in den 1940er Jahren über Deutschland und den Nationalsozialismus geschrieben haben. Viele dieser Schriften sind in Inhalt, Stil und Niveau tatsächlich nicht mehr als Propaganda.
Wie Neumann, der uns noch beschäftigen wird, wollten auch diese Autoren das Deutschlandbild der Amerikaner nicht dem Zufall überlassen. Und ihre Vorschläge für die Behandlung Deutschlands nach dem Krieg lieferten sie meist gleich mit. Ein Beispiel hierfür ist »What to do with Germany?« von Louis Nizer aus dem Jahr 1944. In diesem Buch, das bei der Besetzung Deutschlands jeder amerikanische Offizier im Marschgepäck hatte, wird behauptet, die Deutschen hätten die kriegerische Aggressivität quasi »im Blut«. Um dies zu »belegen«, stellt der Autor die Deutschen samt ihrer germanischen Vorfahren von Arminius über die Preußenkönige bis hin zu Hitler als eine einzige Horde von kriegslüsternen, blutrünstigen Barbaren dar. Sozusagen ein ganzes Volk von »natural born killers«. Der Nationalsozialismus sei lediglich die logische und zeitgemäße Ausprägung des verbrecherischen Volkscharakters der Deutschen. Entsprechend »moderat« fielen dann auch die Vorschläge aus, wie mit diesem Hort des Bösen nach seiner militärischen Niederlage zu verfahren sei: Beseitigung der staatlichen Souveränität und Vernichtung sämtlicher Institutionen des nationalsozialistischen Systems, Durchführung von »Kriegsverbrecherprozessen«, totale Entmachtung der »Junkerklasse«, Abbau der Schwerindustrie, Vernichtung des »preußischen Kriegskults«, alliierte Kontrolle des Schulsystems usw. usf.
Nicht weniger radikal in seinen Vorschlägen für den Umgang mit Deutschland war der »Morgenthauplan« vom September 1944. Sein Namenspatron Henry Morgenthau jr., Finanzminister der Roosevelt-Regierung, schlug vor, weite Teile des Reichsgebiets an seine europäischen Nachbarn anzugliedern, den Rest Deutschlands in einen Nord- und einen Südstaat aufzuteilen, das Ruhrgebiet und die Nordseeküste zu »internationalisieren«, die Bergwerke zu zerstören, die komplette Industrie zu demontieren und somit aus Deutschland einen Agrarstaat zu machen. Mit diesen Maßnahmen – verbunden mit einer umfassenden Entmilitarisierung, »Entnazifizierung« und Kontrolle der Wirtschaft – sollte sichergestellt werden, daß Deutschland nie mehr kriegsfähig werden kann. Morgenthaus Denkschrift geriet durch eine Indiskretion an die Öffentlichkeit und stieß in der Regierung und bei der Bevölkerung auf so heftige Ablehnung, daß sie »offiziell« nicht weiterverfolgt wurde. Die Realität der Besatzungspolitik zeigt aber, daß der Morgenthauplan in vielen Details Pate stand.

Germany must perish

Mit solchem Kleinkram gab sich Theodore N. Kaufman in seiner Schrift »Germany must perish« (Deutschland muß zugrundegehen) gar nicht erst ab. Weshalb sich mit Landabtretungen und Industrie-Demontage befassen, wenn man die Deutschen gleich ganz ausrotten kann? Kaufman propagierte, die Deutschen mittels Massensterilisation binnen zwei Generationen vom Erdboden verschwinden zu lassen. Ein Auszug: »Angenommen, daß etwa 20.000 Ärzte eingesetzt werden und jeder von ihnen pro Tag mindestens 25 Operationen vornimmt, dauert es höchstens einen Monat, bis die Sterilisierung in den Heeresgruppen durchgeführt ist […] Die Bilanz der männlichen Zivilbevölkerung kann innerhalb von drei Monaten abgeschlossen sein. Da die Sterilisierung der Frauen und Kinder etwas mehr Zeit in Anspruch nimmt, kann man für die Sterilisierung der ganzen weiblichen Bevölkerung Deutschlands, einschließlich der Kinder, eine höchstens dreijährige Frist annehmen.«
Kaufmans Pamphlet erschien Anfang 1941, also lange bevor sich Deutschland und die USA im Krieg befanden (deutsche Kriegserklärung am 11.12.1941). Für die deutsche Propaganda war die Schrift ein gefundenes Fressen, sie wurde als »jüdischer Vernichtungsplan« intensiv ausgeschlachtet, um den Volkszorn gegen die USA und die Juden zu mobilisieren. Allerdings hält ein Großteil der propagandistischen Kunstgriffe, die Kaufmans Bedeutung und Einfluß damals grotesk übertrieben, der historischen Überprüfung nicht stand. So war der Verfasser der widerwärtigen Schrift lediglich ein einfacher Besitzer einer New Yorker Theaterkarten-Agentur, nicht aber ein Berater Präsident Roosevelts, noch überhaupt mit irgendwelchen Kontakten zu amerikanischen Regierungsstellen ausgestattet. Die »American Federation of Peace«, als deren Vorsitzender er sich ausgab, hatte er offensichtlich selbst erfunden. Jedenfalls wollte er sich mit dem bedeutungsvoll klingenden Titel bereits 1939 bei einer Eingabe an den amerikanischen Kongreß als »Mister Wichtig« präsentieren. In dieser Eingabe forderte er, daß sich die USA entweder aus dem Krieg in Europa heraushalten sollten oder alle Amerikaner sollten sterilisiert werden, damit keine mordlustigen Ungeheuer nachwachsen. Wie das Nachrichtenmagazin Time am 24. März 1941 schrieb, hat »Sterilisierer Kaufman« im Lauf der Zeit einfach seine Grundidee auf den Feind übertragen. Aus der eindeutig ablehnenden Rezension der Zeitschrift geht außerdem hervor, daß das N. in seinem Namen für »Newman« steht, nicht für »Nathan«, wie heute noch hier und da zu lesen ist. Über den Artikel in Time hinaus wurde Kaufman, der offensichtlich ein exzentrischer, von einer fixen Idee besessener Einzelgänger war, kaum Aufmerksamkeit zuteil. Zumindest nicht in seiner Heimat.

Behemoth

Mehr Interesse erregte damals ein Werk, das allerdings heutzutage kaum noch jemand kennt: »Behemoth« von Franz Leopold Neumann, in erster Auflage 1942 erschienen. Sein Verfasser gehörte zur deutschen Emigrantenszene, er stand in Deutschland dem linken Flügel der SPD nahe, wurde 1933 verhaftet und floh kurz darauf nach London. Dort absolvierte der gelernte Jurist ein Zweitstudium der Politischen Wissenschaften. Nur drei Jahre später zog Neumann nach New York, um in Max Horkheimers Institut für Sozialforschung zu arbeiten, das von Frankfurt am Main dorthin umgesiedelt war.
»Behemoth« ist vom Inhalt, methodischen Ansatz und Anspruch her nicht annähernd mit den dubiosen Propaganda-Traktaten eines Nizer oder Kaufman zu vergleichen. Es analysiert die »Struktur und Praxis« des Nationalsozialismus, ausgehend von seinen Entstehungsbedingungen in der Weimarer Republik. Neumann kommt zu dem Ergebnis, daß im Dritten Reich vier Machtblöcke – NSDAP, Wehrmacht, Verwaltung und Wirtschaft – um die Vorherrschaft kämpften und die praktische Politik permanent untereinander neu aushandeln mußten. Seiner ideologischen Herkunft treu, stellt der Verfasser die Wirtschaft ins Zentrum seiner Betrachtungen. Aus der nach seiner Auffassung fehlenden einheitlichen Staatsgewalt folgert Neumann, daß das NS-System ein »Unstaat« sei, eine »Herrschaft der Gesetzlosigkeit und Anarchie«. So erklärt sich auch der Titel des Buches: »Behemoth« ist in der jüdischen Eschatologie [Lehre vom Endschicksal der Welt und der Menschen, die Red.] ein apokalyptisches Ungeheuer, das kurz vor dem Ende der Welt eine Schreckensherrschaft errichtet. Bereits Thomas Hobbes hatte mit dem Begriff eine Schrift betitelt, in der er das Chaos während des englischen Bürgerkriegs im 17. Jahrhundert schildert. Neumanns Buch wurde schon vor dem offiziellen Kriegsbeginn zwischen Deutschland und den USA fertiggestellt. Im Vorwort heißt es hierzu: »Da der Autor nie an die Möglichkeit einer russisch-deutschen Kollaboration glaubte, und da der Krieg mit den Vereinigten Staaten – erklärt oder nicht erklärt – seit 1939 ein Faktum war, hatten beide Ereignisse keinen Einfluß auf das Buch.«
Einfluß auf den Inhalt hatten dagegen seine Freunde (insbesondere die Kollegen am Institut für Sozialforschung), denen er namentlich dankt: Max Horkheimer, Frederick Pollock, Herbert Marcuse, Otto Kirchheimer, A.R.L. Gurland, D.V. Glass, Ossip K. Flechtheim, E.J. Gumbel, M.I. Finkelstein, Norbert Guterman, Felix Weil. Und nicht zu vergessen Professor Alfred E. Cohn vom Rockefeller Institute for Medical Research, der Geld für die Druckkosten beisteuerte. Die Arbeit dieser illustren Emigranten-Denkfabrik, aber auch Neumanns ausdrücklicher Hinweis auf die Wichtigkeit der »psychologischen Kriegsführung«, haben offenbar die Aufmerksamkeit der Geheimdienste geweckt. Schon 1943 findet man Neumann als Mitarbeiter des Office of Strategic Services (OSS) wieder, einer Art Koordinierungsstelle für verschiedene Geheimdienste der USA. Dort erstellte er Expertisen, die den amerikanischen Planungen für Deutschland als Grundlage dienen sollten. Und es auch taten, zum Beispiel »wirkte er an der Konzeptualisierung der Nürnberger Prozesse mit. Daß das Rückwirkungsverbot bei der Bestrafung von NS-Verbrechen aufgehoben werden müsse, hat der Autor von ,Behemoth‘ schlüssig hergeleitet.« (Berliner Zeitung vom 5. Dezember 2000, S. 14) Dieses interessante Detail kam bei einer Tagung über Neumann in der Freien Universität Berlin zur Sprache.
Neumanns Einfluß auf die amerikanische Besatzungspolitik scheint also nicht unbedeutend gewesen zu sein. Sollte die amerikanische Politik aufgrund seiner Deutungen zur Überzeugung gelangt sein, daß der NS-Staat kein Staat war und das NS-Recht kein Recht, würde dies erklären, wie unbeschwert sich die Besatzer generell im Umgang mit Deutschland über das Völkerrecht hinweggesetzt haben. Die Wirkungsgeschichte Neumanns etwas genauer unter die Lupe zu nehmen, könnte daher ein durchaus interessantes Forschungsprojekt sein...

Heinz Müller

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Démocratie totalitaire

Matthieu Baumier

La démocratie totalitaire

Trouvé sur :

http://ungraindesable.hautetfort.com/

medium_Baumier.gifMatthieu Baumier auteur de L'Anti-Traité d'athéologie : le système Onfray mis à nu vient d’écrire un nouveau livre sur la post-démocratie, ce monde dans lequel nous vivons qui se confond de plus en plus avec une démocratie virtuelle aidée par une propagande politique et médiatique toute puissante . Ce sont souvent des thèmes que j’ai abordés dans ce blog. ; je ne peux qu’être d’accord avec Mathieu Baumier même si j’aurais aimé un approfondissement de ces sujets. Toutefois il met bien en évidence la primauté du bien particulier,une des principales caractéristiques de la post-démocratie alors que l‘idée républicaine implique que le bien commun prime sur le bien individuel. Je crois aussi que cela ne peut que s’aggraver. Chaque communauté demande de plus en plus de droits.

Cet auteur constate que deux écrivains français ont chacun perçu cette post-démocratie : Houellebecq et son acceptation de ce monde terriblement nihiliste et Maurice G. Dantec qui lui combat le nihilisme sous ses différents aspects. Mathieu Baumier nous met en garde contre la montée totalitaire de l’islamisme radical. On a peur de désigner ce mouvement par les mots fascisme vert pourtant l’auteur nous précise que ce terme fasciste est utilisé par le monde arabe qui sont eux confrontés à ce problème mais nous ne voulons pas le voir comme au temps de la dictature communiste en URSS où ces régimes totalitaires étaient soutenus par les intellectuels français. Dans ce livre un chapitre est consacré à François Bayrou qui dit tout « haut ce que chacun sait tout bas : la post-démocratie est un haut lieu des collusions d’intérêts entre politiques, industriels et journalistes »

Il se forme ainsi une fracture entre ce que les médias disent et ce que les gens vivent. « En post-démocratie, la seule information est celle de la propagande. Il n’est plus d’information, il n’est que des propagandes (…) L’ère de l’émotion a remplacé celle de l’analyse des faits ».

Par contre sa critique de Nietzsche ne me parait pas opportune. Même si ce philosophe était profondément anti-chrétien il avait apporté beaucoup de réflexions intéressantes pour nous aider à combattre les dérives de l‘humanisme issu, il est vrai du christianisme: égalitarisme, compassion, moralisme… D’ailleurs Maurice G. Dantec lui aussi utilise beaucoup de ces concepts pour combattre le nihilisme. La pensée de Nietzsche est l’une des plus vivifiantes de ces derniers siècles. Matthieu Baumier préfère appeler à la rescousse des auteurs tels que Bernanos et Zinoviev avec de nombreuses citations à l’appui. Il aborde aussi le thème de la Personne humaine à travers le personnalisme, concept développé par Emmanuel Mounier.

Cet ouvrage en dénonçant cette démocratie formelle et ce nihilisme qui s’installe sous nos yeux apporte quelques réponses pour défendre une démocratie qui passe selon lui par une redécouverte du christianisme, certes mais je pense qu’une redécouverte de la pensée de Nietzsche est aussi nécessaire pour dépasser le nihilisme vers lequel nous nous acheminons.

Détails sur le produit

  • Broché: 286 pages
  • Editeur : Presses de la Renaissance (1 février 2007)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2750901030
  • ISBN-13: 978-2750901035

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Raices de las relaciones entre Rusia y Espana

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Pavel TULAEV :

Universidad Estatal Lingüistica de Moscu

Las raices de las relaciones entre Rusia y Espana

http://www.red-vertice.com/disidencias/textosdisi36.html...

06:15 Publié dans Affaires européennes, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

J. P. Gourevitch: Migrations en Europe

A lire :
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Année : 2007
Editeur : Acropole Belfond
ISBN : 2735702677
Les migrations en Europe : Les réalités du présent, les défis du futur

de Jean-Paul GOUREVITCH

A l'ère de la mondialisation, les flux migratoires s'amplifient et se diversifient. Migrations de main-d'oeuvre, de compétences, étudiantes, industrielles, familiales, sociales, fiscales, médicales... Entre pays d'origine, pays de transit et pays d'accueil, la mobilité est aujourd'hui une réalité qui interpelle une Europe dont le périmètre se modifie et qui peine à définir une politique commune. Chaque pays reste attaché à des spécificités qui relèvent de son histoire et de ses liens avec les pays d'origine de l'immigration. Les opinions publiques nationales réagissent de façon contradictoire à la disparition des moteurs traditionnels de l'intégration - l'école, le travail, la religion, la famille, la cité - aux comportements de jeunes issus de l'immigration, à la montée de l'économie informelle et à l'émergence de la diversité culturelle. L'exploitation médiatique et politique de ce thème sensible ne facilite pas la compréhension des mutations actuelles : chiffres imprécis, camouflés ou truqués, absence d'analyse des coûts, success stories devenues des sagas symboliques, dramatisations, amalgames et schématisations. Jean-Paul Gourévitch nous livre un état des lieux de la réalité actuelle.

06:10 Publié dans Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 22 mars 2007

Über Leopold Ziegler

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Wolfdietrich von Kloeden

Leopold ZIEGLER (1881-1958)

http://www.bautz.de/bbkl/z/ziegler_l.shtml

06:25 Publié dans Biographie, Philosophie, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Télécratie contre démocratie

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A lire:
"Télécratie contre démocratie"
de Bernard STIEGLER
Présentation de l'éditeur
La télécratie qui règne désormais en France comme dans la plupart des pays industriels ruine la démocratie : elle remplace l'opinion publique par les audiences, court-circuite les appareils politiques et détruit la citoyenneté. La télévision et l'appareillage technologique qui la prolonge à travers les réseaux numériques de télécommunication sont en cela devenus le premier enjeu politique. De ces effets ruineux de la télécratie, qui transforment la vie quotidienne dans ses aspects les plus intimes, les candidats au scrutin présidentiel de 2001 ne disent pas un mot: ils ont été produits par ce système. Car à travers ce que l'on appelle les industries de programmes, c'est la relation politique elle-même qui est devenue un nouveau marché, et ce marketing confine aujourd'hui à la misère politique : au cours de la dernière décennie, l'appareil électrique a développé un populisme industriel qui engendre à droite comme à gauche une politique pulsionnelle, et qui semble conduire inéluctablement au pire. Ce devenir infernal n'est pourtant pas une fatalité. La philosophie se constitua à son origine même contre la sophistique : celle-ci, par une appropriation abusive de l'écriture, développait une gangrène qui menaçait de guerre civile la cité athénienne. De cette lutte contre les tendances démagogiques de la démocratie grecque résultèrent les formes dé savoirs qui caractérisent l'Occident. Prônant un nouveau modèle de civilisation industrielle, cet ouvrage affirme qu'un sursaut démocratique contre les abus de la télécratie est possible, et appelle l'opinion publique française et européenne à se mobiliser contre la dictature des audiences.

Biographie de l'auteur
Bernard Stiegler, philosophe, est l'auteur de nombreux ouvrages, dont avec l'association Ars Industrialis, Réenchanter le monde. La valeur esprit contre le populisme industriel.

  • Broché: 268 pages
  • Editeur : Flammarion (4 octobre 2006)
  • Collection : L'Atelier des idées
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2082105695

06:20 Publié dans Manipulations médiatiques | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

H. Eichberg sobre la revolucion conservadora

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Henning EICHBERG :

El sinsentido de la revolucion conservadora - Historia de la idea, nacionalismo y "habitus"

http://www.red-vertice.com/disidencias/textosdisi01.html...

06:20 Publié dans Révolution conservatrice | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L. Ziegler : Gesammelte Aufsätze (1901-1916)

Ziegler Leopold
Gesammelte Aufsätze I ( 1 9 0 1 - 1 9 1 6 ). Herausgegeben von Renate Vonessen. ca. € 28,00
ISBN: 978-3-8260-3562-3
256 Seiten


Inhalt – Goethe und der Typus des germanischen Genius – Rezension von Arthur Drews, Eduard v. Hartmanns philosophisches System im Grundriß – Eduard von Hartmann – Die Judenfrage und das religiöse Bewußtsein der Germanen – Leo Tolstoi und die Religion der Wiedergeburt – Schellings Münchener Vorlesungen – Die Weltanschauung Richard Wagners und ihr Verhältnis zu Schopenhauers Metaphysik – Fichte und seine Reden an die deutsche Nation – Zwei Kulturgedanken. Deutscher Klassizismus und indischer Brahmanismus – Der Mystiker – Die philosophische und religiöse Bedeutung des Meisters Eckhart – Der deutsche Idealismus und die Hegelsche Philosophie – Über das Verhältnis der bildenden Künste zur Natur – Wagner. Die Tyrannis des Gesamtkunstwerks – Über einige Begriffe der „Philosophie der reinen Erfahrung“ – Die Bewegung in der Plastik – Friedrich Ostendorf zum Gedächtnis – Zarathustra-Glossen – Etliche Leitsätze über nichtmalerische Plastik Leopold Ziegler (1881-1958) war einer der wegweisenden Denker seiner Zeit. Seine Werke gehörten zu den meistgelesenen Büchern der Zeit. Renate Vonessen, Dr. phil., als freie Schriftstel-lerin 1970 bis 1973 Redaktionstätigkeit in der Zeitschrift „Scheidewege“; später Mitarbeiterin an der Ausgabe der Gesammelten Werke Reinhold Schneiders im Insel Verlag. Zahlreiche Essays und Aufsätze.

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mercredi, 21 mars 2007

Safavid Iran

Library of Middle East History v. 5

Safavid Iran
- Rebirth of a Persian Empire


AUTHOR: Andrew J. Newman


The Safavid dynasty, which reigned from the late fifteenth to the eighteenth century, links medieval with modern Iran. The Safavids witnessed wide-ranging developments in politics, warfare, science, philosophy, religion, art and architecture. But how did this dynasty manage to produce the longest lasting and most glorious of Iran's Islamic-period eras? Andrew Newman offers a complete re-evaluation of the Safavid place in history as they presided over these extraordinary developments and the wondrous flowering of Iranian culture. In the process he dissects the Safavid story, from before the 1501 capture of Tabriz by Shah Ismail (1488-1524), the point at which Shi`ism became the realm's established faith; on to the sixteenth and early seventeenth century dominated by Shah Abbas (1587-1629), whose patronage of art and architecture from his capital of Isfahan embodied the Safavid spirit; and culminating with the reign of Sultan Husayn (reg. 1694-1722). Based on meticulous scholarship, Newman offers a valuable new interpretation of the rise of the Safavids and their eventual demise in the eighteenth century. "Safavid Iran", with its fresh insights and new research, is the definitive single volume work on the subject.



PUBLISHER : I. B. Tauris, London
PRICE: £35.00
COVER: Hardback
PAGES: 296
ISBN:9781860646676
PUBLICATION DATE: 31 Mar 2006

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09:25 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Rome, le Prince et la Cité

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A lire :

Stéphane BENOIST : Rome, le prince et la Cité

Sur ce livre : http://www.clionautes.org/spip.php?article733 (recension de Stéphane Haffemayer).

06:25 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Faye/de Benoist Debate on Multiculturalism

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The Faye/Benoist Debate on Multiculturalism

By Michael O'MEARA

http://foster.20megsfree.com/468.htm

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