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mardi, 06 août 2024

La fin d'Olympie

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La fin d'Olympie

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-fine-di-olimpia/

La scène qui restera dans les annales sera probablement celle-ci. Des athlètes vomissant après la compétition de natation dans la Seine. Au milieu de la boue, de la vase et des rats. Imposés par un CIO dominé par une idéologie démente, et la volonté d'un psychopathe qui voulait, avec ces jeux, célébrer ses propres manies et déviances.

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Ce seront probablement les derniers Jeux olympiques. Ou plutôt, les derniers ont été les précédents, ceux de Tokyo en 2020. Qui a conservé un minimum d'esprit olympique, malgré la paranoïa induite par le COVID. Et même une certaine esthétique.

Celui-ci, celui de Paris, c'est... autre chose.

D'abord parce qu'il est déjà né avec un défaut fondamental. Le veto à la participation officielle de la Russie. Cela n'était jamais arrivé auparavant. Quand, en 1980, les États-Unis et leurs alliés ont boycotté les Jeux de Moscou pour protester contre l'invasion de l'Afghanistan, c'était leur décision. Pas le veto d'un CIO qui est aujourd'hui, de manière flagrante, l'instrument d'une politique bien précise. Il en va de même pour les représailles soviétiques à Los Angeles en 1984...

La Russie ne pouvait pas intervenir officiellement parce qu'elle était considérée comme un "pays agresseur" de l'Ukraine. Cette dernière est pourtant présente. Tout comme Israël est présent. Comme si la guerre de Gaza n'avait jamais existé. Ce n'était qu'une légende colportée en ville.

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L'esprit olympique, celui théorisé par le rêveur Pierre de Coubertin, c'était autre chose que de noter le bon et le mauvais au tableau. C'était la suspension du jugement et, si possible, la trêve dans les conflits, au nom d'un idéal supérieur. Le sport comme sublimation des guerres. Qu'il n'y mettait pas fin, c'est évident, mais qu'il les transférait à un autre niveau. Celui des jeux sportifs, qui étaient des agonalités sacrées. C'est pourquoi Pindare célèbre les vainqueurs comme des héros.

C'est précisément ce caractère sacré des Jeux olympiques qui a été délibérément profané à Paris. Avec la volonté d'en inverser le sens. Des parodies horribles lors de la cérémonie d'ouverture. Des athlètes contraints de nager dans des eaux putrides, contaminées et malodorantes. Des hommes pratiquant des jeux féminins avec des mises ridicules à la limite de l'obscène. D'autres hommes se faisant passer pour des femmes (sic !) pour rivaliser en force avec de vraies femmes. Et, bien sûr, gagnent facilement.

Est-il possible que nous ne nous rendions pas compte que tout, vraiment tout, a été délibérément falsifié ? Et inversé dans son sens.

Un athlète s'est dénoncé, comme Sinner. Ou a répondu ostensiblement, comme Djokovic, en embrassant ostensiblement le scapulaire du Christ-Roi. Comme s'il participait à la guerre sainte.

Mais, pour l'essentiel, tout se passe dans le silence, complice, et dans l'assentiment, docile, des médias et du public.

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Macron voulait faire de ces JO une occasion de célébrer les "valeurs" (!) de la civilisation occidentale. Lui qui, plus que d'autres, pousse à la guerre ouverte avec la Russie.

Il a ainsi marqué la fin de l'esprit olympique.

Et surtout, il a montré au reste du monde en quoi consistent ces "valeurs occidentales" dont on nous rebat les oreilles en célébrant la supériorité universelle.

Les athlètes vomissant après avoir nagé dans la Seine en sont la parfaite illustration.

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samedi, 13 juillet 2024

Détournements olympiques

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Détournements olympiques

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 26 juillet prochain débuteront à Paris les XXXIIIe olympiades d’été de l’ère moderne. Depuis des semaines et des mois, un dispositif de propagande intense se déverse en continu sur les Français et leur instille un climat insupportable de chauvinisme pathétique.

Le spectacle autour de la flamme olympique est déjà en soi un symptôme de grande niaiserie. Le système médiatique d’occupation mentale enjoint la population d’aduler une torche dont la forme rappelle un suppositoire. Son passage dans les communes et les départements n’est d’ailleurs pas une action gratuite et désintéressée. Les collectivités territoriales ont déboursé en moyenne entre 150.000 et 180.000 euros pour sa traversée. À l’heure des politiques de contraintes budgétaires et de diminution des recettes fiscales, n’aurait-il pas été plus judicieux de s’en dispenser ?

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L’organisation en France des JO 2024 symbolise donc l’immense gâchis d’argent, d’énergies et de compétences. Certes, des milliers de sportifs sélectionnés rêvent de remporter une médaille. Ils font durant des années de nombreux sacrifices et ne cessent de s’entraîner afin de gagner le jour venu. Ce n’est pas l’acte sportif en soi qu’il importe de critiquer, mais plutôt le processus de marchandisation avancée qui l’affecte désormais. Ce déroulé confirme et amplifie le détournement cosmopolite des Jeux olympiques souhaités à l’origine par le baron Pierre de Courbertin. La présence de la chanteuse Aya Nakamura (photo) aux paroles indicibles et fortement incompréhensibles à la cérémonie d’ouverture renforce ce caractère multiculturaliste.

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Les wokistes ne se privent pas de dénoncer la personnalité du fondateur de l’olympisme actuel. C’était un homme de son temps. Né en 1863 et mort en 1937, il ne cachait pas sa volonté de redonner une vigueur certaine aux peuples européens à travers une éthique aristocratique réactivée. Les premiers JO s’adressaient avant tout aux amateurs de sport pratiqué aux lycées, à l’université et dans des clubs plus ou moins guindés. Ils appartenaient à l’aristocratie et à la grande bourgeoisie. Leurs exploits sportifs personnels se répercutaient en faveur des clubs. Ce n’est qu’à l’occasion des JO de Londres de 1908 que les participants revêtent un maillot aux couleurs nationales, d’où l’essor du chauvinisme.

Le rêve olympique du baron de Coubertin repose pour l’occasion sur un œkoumène albo-européen qui, à l’époque, correspondait à la planète entière. Aujourd’hui, l’olympisme représente un facteur massif de mondialisation. Les JO 2024 accueillent par exemple une nouvelle discipline : le breakdance ! Belle manifestation de déconstruction accélérée de notre civilisation européenne ! En revanche, la pétanque ou la boule lyonnaise n’y figurent toujours pas. Honte aux organisateurs !

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Les Jeux olympiques devraient en fait refléter les aires culturelles issues de l’héritage antique gréco-romain, soit les diverses branches occidentales et post-byzantines du grand arbre indo-européen. Dans cette configuration idéale, plutôt que de promouvoir le beach volley ou le rugby à sept, se pratiqueraient la pelote basque, les joutes nautiques ou le football gaélique, voire le footy aussi appelé « football australien ». La flamme allumée par le Soleil dans l’antique enceinte d’Olympie donnerait une portée spirituelle incontournable à l’idée européenne enracinée au lieu d’aggraver une déviation ancienne et intense de globalisme et de mercantilisme.

Les JOP24 ou Jeux olympiques de Paris 2024 constituent en outre, après la mystification cotralalavidesque de 2020 – 2021, un nouvel acte d’encadrement sécuritaire des foules. Au-delà de la hausse des nuits d’hôtel, du prix des locations chez les particuliers, du tarif élevé des transports en commun en Île-de-France et de l’incertitude de la qualité de l’eau de la Seine assez polluée – et Anne Hidalgo ne s’y ait toujours pas baigné ! -, il faut craindre que la RATP et le Transilien ne parviennent pas à transporter convenablement tous les visiteurs. Les touristes vont découvrir des rames de métro saturées, des bus bondés et des trains de banlieue en retard fréquent. Pour des raisons sécuritaires se met en place une vidéo-surveillance généralisée couplée au contrôle algorithmique des déplacements, le tout relié à l’intelligence artificielle.

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Pendant la quinzaine olympique jusqu’au 11 août, puis au cours des deux semaines des Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre, la vie quotidienne des Parisiens et des Franciliens sera infernale. Faut-il s’en chagriner quand on observe les résultats électoraux à rebours du reste du pays ? Se déploient autour des stades et des lieux de compétition des périmètres rouge ou bleu dans lesquels ne circuleront que les détenteurs d’un « pass Jeux », y compris les résidents. Les restrictions s’appliqueront surtout aux engins motorisés. Déjà impossible en temps normal, la circulation automobile dans Paris deviendra intenable. Commerçants, restaurateurs et hôteliers qui attendaient avec hâte les JO font dès à présent grise mine. Certains envisagent de fermer, de prendre leurs congés et de tenter de se rattraper, une fois tout ce cirque achevé.

Depuis les attentats de Munich en 1972 et d’Atlanta en 1996, les autorités s’inquiètent du risque terroriste, d’où l’usage de pratiques liberticides valables jusqu’au 31 mars 2025 ! À cette menace diffuse que font peser sur les différentes cérémonies les cellules islamistes, gauchistes et éco-activistes s’ajoute l’incertitude politique propre aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Que l’Hexagone soit en cohabitation armée entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella ou que l’Assemblée nationale soit ingouvernable, il est à craindre que la France prenne le chemin de la Grèce. Possibilité fort élevée si émerge un gouvernement technique. En effet, après la réussite des JO d’Athènes en 2004, le pays sombra peu à peu dans le déclin politique, financier, économique et social : neuf premiers ministres se succèdent entre 2004 et 2019 dont trois « techniciens » chargés des affaires courantes. L’initiative austéritaire de la sinistre Troïka (les émissaires de la Banque centrale européenne, du Fonds monétaire international et de la Commission de Bruxelles) ressemble aux médecins incultes du XVIIe siècle immortalisés par l’incisif Molière. Ce néfaste trio saigna le peuple grec.

Dans un contexte politico-social inflammable, l’hypothèse grecque n’est pas à écarter au lendemain des JO, surtout s’il y a un gouvernement RN qui subirait les foudres médiatiques au moindre désagrément survenu. Mais une « grande coalition » serait propice dans cette perspective de punir les « Gaulois réfractaires ». Un fiasco pour ces Jeux olympiques est plus que jamais envisageable et même souhaitable parce qu’il serait bien que la République hexagonale remporte enfin la médaille d’or du désastre évènementiel !  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 123, mise en ligne le 9 juillet 2024 sur Radio Méridien Zéro.

dimanche, 02 juin 2024

Sport ou religion ?

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Sport ou religion ?

Alexander Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/sport-ili-religiya

Le sport a des origines préchrétiennes et appartient à la culture grecque antique. Avec le théâtre, la philosophie et les systèmes de gestion de la polis, le sport, et en particulier les Jeux olympiques, était l'un des traits caractéristiques de la civilisation grecque.  C'est dans cette civilisation qu'il a connu son plus grand développement et la forme sous laquelle il nous est connu aujourd'hui.

L'interprétation grecque du sport était basée sur l'idée de jeu. C'est pourquoi les compétitions elles-mêmes étaient appelées "jeux". Le terme de "jeu" était également attribué à la représentation théâtrale, dans laquelle, tout comme dans le sport, les poètes - créateurs de tragédies et de comédies - s'affrontaient. Le concept de jeu est étroitement lié aux fondements mêmes de la culture, comme le montre J. Huizinga dans son célèbre ouvrage Homo Ludens.

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Il s'agit ici de tracer la ligne de démarcation entre l'implication sérieuse dans la contemplation d'un affrontement ou d'une compétition, ainsi que dans la création d'une œuvre dramatique (si l'on parle de théâtre) et le caractère conventionnel d'un tel affrontement. Le sport et le théâtre, et le jeu en tant que tel, présupposent la distance. C'est pourquoi, parmi les dieux grecs, patrons des Jeux olympiques, il n'y avait pas Arès, le dieu de la guerre. C'est le sens du jeu: il s'agit d'une bataille, mais pas d'une bataille réelle, conventionnelle, car elle ne franchit pas une certaine ligne critique. De même que le théâtre ne fait que représenter l'action, le sport, lui, ne fait que représenter la vraie bataille. La culture naît précisément de la prise de conscience de cette limite. Lorsque la société l'intériorise, elle acquiert la capacité de faire des distinctions subtiles dans le domaine des émotions, des sentiments et des expériences éthiques. Le sport et le théâtre procurent du plaisir précisément parce que, malgré le caractère dramatique de ce qui se passe, l'observateur (le spectateur) garde une distance par rapport aux événements qui se déroulent.

C'est cette distance qui forme un citoyen à part entière, capable de séparer strictement la gravité de la guerre de la conventionnalité d'autres types de rivalités. Ainsi, pendant la durée des Jeux olympiques, les cités-États grecques souvent ennemies concluent une trêve (έκεχειρία). C'est à l'occasion de ces jeux que les Grecs ont réalisé leur unité au-delà des contradictions politiques entre les différentes polis. Ainsi, les différents éléments du sport étaient unis par la reconnaissance de la légitimité de la distance.

À l'époque chrétienne, les manifestations sportives du monde hellénistique ont progressivement disparu parce que le christianisme offrait un tout autre modèle de culture et d'unité humaine. Tout y est sérieux et l'autorité ultime est l'Église universelle elle-même, dans laquelle les peuples et les nations sont unis. C'est elle qui porte la paix et la plus grande distance possible, celle qui sépare la terre du ciel, l'homme de Dieu. Face à la mission universelle du Sauveur, les différences entre les peuples (« Juifs et Hellènes ») passaient à l'arrière-plan. Le sport (tout comme le théâtre) a donc probablement perdu de son importance.

La renaissance du sport commence au 19ème siècle dans des conditions totalement nouvelles. Il est intéressant de noter qu'alors que le théâtre, en tant que partie intégrante de la culture antique, réapparaît au tout début de la Renaissance, il faut attendre quelques siècles de plus pour que les Jeux olympiques renaissent. Cela a probablement été entravé par certains aspects esthétiques du sport lui-même, qui contrastaient fortement avec les notions chrétiennes de ce qui constituait un comportement décent.

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Il est révélateur qu'en Allemagne, le fondateur du mouvement sportif ait été un païen convaincu et un nationaliste radical, Friedrich Ludwig Jahn (1778-1852) (gravure, ci-dessus), qui voyait dans le mouvement sportif et gymnique une base pour diffuser les idées d'unification allemande parmi les jeunes, ce qui est devenu le fondement de l'idéologie du sport. Jahn était un fervent défenseur de l'antiquité germanique et prônait la renaissance des runes. Au 20ème siècle, les idées de Jahn ont continué à se développer dans le cadre du pangermanisme et du mouvement de jeunesse Wandervogel, et ont notamment exercé une influence majeure sur le national-socialisme.

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Pierre de Coubertin (photo), qui a revitalisé le mouvement olympique, était également un nationaliste (et en un sens, un "raciste"). L'implication des Grecs, alors en lutte nationale avec l'Empire ottoman, s'inscrit également dans la stratégie globale des puissances européennes visant à transformer les rapports de force géopolitiques. Parallèlement, la franc-maçonnerie européenne, bien que fondamentalement athée, y était également très attentive, sans pour autant être étrangère à une certaine esthétique « païenne ».

De manière générale, il s'avère que le sport, phénomène culturel non chrétien à l'origine, a disparu au cours du Moyen Âge chrétien et est revenu en Europe dans un contexte post-chrétien et même en partie anti-chrétien.

Cela soulève avec une urgence nouvelle le problème suivant: le sport est-il compatible avec le christianisme ? Les passions, l'esthétique et les règles du jeu suscitées par le sport peuvent-elles être combinées avec une vision chrétienne du monde ? Bien entendu, cette question est un cas particulier d'un problème plus fondamental: le christianisme est-il compatible avec le monde moderne en général, construit en général - et pas seulement, bien sûr, le sport - sur les bases de la désacralisation, du matérialisme, de l'évolutionnisme, de la laïcité et de l'athéisme ? Il n'est évidemment pas possible de répondre à cette question de manière univoque, mais il convient de la poser, ne serait-ce que pour lancer un cycle de discussions significatives. De telles discussions pourraient nous aider à mieux comprendre, dans les nouvelles conditions, ce qu'est le sport et, plus important encore, ce qu'est le christianisme.

 

lundi, 26 février 2024

Le Mouvement Phygital lance le principe d'une nouvelle ère du sport

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Le Mouvement Phygital lance le principe d'une nouvelle ère du sport

Lucas Leiroz

Source: https://novaresistencia.org/2024/02/23/movimento-phygital-lanca-principio-para-uma-nova-era-dos-esportes/

Selon de nouveaux principes, il sera nécessaire de mettre en place des mécanismes de prévention de la cybercriminalité et des délits antisportifs.

Récemment, le Mouvement Phygital a lancé une initiative très intéressante, établissant une charte de principes éthiques pour l'avenir de l'industrie du jeu, des plateformes numériques et du streaming - des principes basés sur des valeurs humanistes classiques, visant à renforcer l'esprit sportif et l'accès équitable aux compétitions.

L'un des objectifs est de surmonter la barrière actuelle entre les sports classiques et les sports électroniques. Le mouvement se considère comme l'héritier des deux disciplines, reconnaissant que l'humanité a atteint ses limites possibles dans les sports traditionnels et qu'elle est maintenant confrontée à de nouvelles opportunités et à de nouveaux défis dans le monde numérique. En ce sens, les principes proposés dans la charte récemment publiée par le Phygital Movement établissent une manière de permettre aux athlètes et aux fans de dépasser la distinction physique-numérique en faveur de la création d'une nouvelle personnalité sportive.

En effet, le concept "phygital" est essentiel pour réconcilier les nouvelles tendances de l'e-sport avec le zèle classique de l'éducation physique. En proposant des expériences intégrées, le mouvement a de grandes chances de révolutionner le monde du sport par le biais de compétitions hybrides, apaisant ainsi les tensions actuelles entre les joueurs et les athlètes conventionnels.

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Il faut souligner que des projets phygitaux de qualité existent depuis longtemps. De plus, des délégations de presque tous les pays se réunissent actuellement pour participer aux "Jeux du futur" à Kazan, en Russie, formant ainsi le plus grand spectacle sportif phygital jamais organisé. La tendance est à la multiplication de ce type d'événements dans un avenir proche.

Parmi les priorités de l'initiative énoncée dans la charte du mouvement phygital figurent des projets de lutte contre la cyberintimidation et d'autres formes de haine antisportive, ainsi que contre la manipulation numérique des compétitions. Elle exprime surtout une réelle volonté de créer une communauté large et amicale de sportifs, de supporters et d'organisateurs de compétitions.

"Reconnaissant l'inviolabilité des principes de solidarité, d'amitié et de compréhension mutuelle, nous annonçons le début d'une nouvelle ère dans l'histoire du sport international".

De telles initiatives doivent être popularisées si l'on veut que l'humanité ait un avenir fructueux dans le monde du sport.

Vous pouvez suivre Lucas Leiroz sur X (anciennement Twitter) et Telegram.

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samedi, 24 février 2024

E-sports et jeux de superpuissance

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E-sports et jeux de superpuissance

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/02/22/e-urheilua-ja-suurvaltapelia/

La quatrième révolution industrielle (ou, en abrégé, "industrie 4.0") est un terme qui décrit l'évolution industrielle et technologique en cours qui, à bien des égards, combine les mondes physique et numérique.

Il s'agit d'une entité "cyber-physique" impliquant l'intelligence artificielle, l'informatique en nuage, le big data, l'internet des objets, les capteurs intelligents, la réalité augmentée, l'analyse avancée, l'impression 3D, la robotique et l'automatisation.

Comme nous le savons, la société se numérise rapidement et les responsables politiques tentent de suivre le mouvement. Par le passé, j'ai écrit (parfois de manière critique) sur la manière dont la quatrième révolution industrielle progresse en Russie (également), malgré le conflit en Ukraine et la politique de sanctions de l'Occident.

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Exemple récent de cette tendance "techno-totalitaire", Kazan accueille actuellement les Jeux internationaux du futur, un événement e-sports et sportif au cours duquel des sports "phygitaux" sont pratiqués dans des environnements à la fois physiques et virtuels.

Il y aura des sports traditionnels, du hockey à la course de drones, en passant par d'autres sports électroniques. Selon le site web des Jeux, l'événement attirera plus de deux mille compétiteurs de plus de cinquante pays.

Les "Jeux du futur" ont été créés à l'initiative du président Vladimir Poutine, qui estime que "la combinaison des sports classiques et cybernétiques reflète l'image d'une Russie ouverte à toutes les nouveautés, en quête de progrès, et en même temps capable de concilier harmonieusement sa tradition et sa modernité".

M. Poutine était présent à la cérémonie d'ouverture de cet événement d'une semaine et demie à Kazan, où, dans l'esprit du sport, les drapeaux des différents pays participants ont été hissés. Le drapeau finlandais a également été hissé et, au même moment, un "Suomi-Neito" vêtu de bleu et de blanc est monté sur scène.

La combinaison des sports électroniques et des sports physiques s'étend également au sport favori de nombreux Finlandais, le hockey sur glace. Aux Jeux de Kazan, chaque match de hockey est divisé en une partie numérique jouée sur un simulateur de hockey sur glace et une partie physique, où des équipes de trois joueurs s'affrontent sur une patinoire. Les buts marqués dans les phases numériques et physiques du match sont additionnés pour déterminer l'équipe gagnante.

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Après que la Russie a lancé son opération militaire en Ukraine en février 2022, le pays a été exclu des activités sportives internationales. L'interdiction a déjà commencé à se fissurer quelque peu, puisque l'année dernière, c'est l'organe directeur international des sports électroniques, l'IESF, qui a décidé le premier de lever toutes les sanctions à l'encontre des joueurs et des équipes russes. Cette décision a bien entendu provoqué une polémique au sein de la fédération sportive finlandaise.

Si les mouvements de paris militaires et politiques sont autorisés à influencer le sport, les interdictions devraient au moins être cohérentes et les conséquences identiques pour tous les pays (si c'était le cas, nous ne verrions pas, par exemple, la skieuse américaine de haut niveau Jessie Diggins participer à des compétitions internationales).

La rivalité technologique entre les superpuissances dans la période actuelle de bouleversement de l'ordre international a également un impact sur beaucoup de choses, mais n'est-il pas temps, malgré les hostilités apparentes, de revenir au moins aux pratiques de l'ancienne guerre froide, où l'on ne cherchait pas à isoler complètement les pays les uns des autres ?

 

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mercredi, 16 février 2022

Le chemin de la vie noble: le tir à l'arc

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Le chemin de la vie noble: le tir à l'arc

Azione Tradizionale

Ex: https://www.azionetradizionale.com/2022/02/07/il-sentiero-della-vita-nobile-il-tiro-con-larco/

Les origines

L'arc est sans doute l'une des plus importantes inventions de l'homme et a accompagné son évolution. À l'exception de l'Australie, de la Polynésie et de la Micronésie, l'arc est connu dans le monde entier depuis l'Antiquité. Ayant été inventée et perfectionnée à différentes époques et dans différents pays de manière tout à fait indépendante, il est difficile d'établir avec exactitude la date de sa première apparition ; cependant, on peut raisonnablement considérer qu'il s'agit d'une arme établie dès le Paléolithique, comme le montrent certaines peintures rupestres d'Altamira (Espagne). L'avantage évident et incroyable que l'invention de l'arc a apporté à la chasse était la possibilité de frapper la proie à distance et en toute sécurité.

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À partir de cet outil encore primitif, mais déjà complexe et efficace, des dizaines de types d'arcs différents et raffinés ont été développés à différentes époques et civilisations, à des fins de guerre, de chasse et de techniques de tir. Lorsque l'Europe était encore habitée par des peuples sauvages, les aspects philosophiques du tir à l'arc, qui avait déjà atteint un très haut niveau de spécialisation dans ce pays et faisait partie intégrante des techniques de guerre, ont été exposés en Chine. L'arc était utilisé par les anciens Égyptiens, qui, à l'époque biblique, avaient déjà expérimenté l'utilisation de métaux et d'autres matériaux que le bois, ainsi que par les Scythes, les Babyloniens, les Assyriens, les Perses et les Parthes, qui utilisaient des arcs courts et puissants, tirés directement de la selle du cheval.

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Il convient également de mentionner les archers mongols et japonais, dont la capacité à atteindre la cible depuis un cheval au galop était proverbiale, et les Amérindiens, qui étaient capables de tirer sur des bisons et des buffles avec leurs arcs.

En Europe, l'histoire de l'arc a son épicentre en Angleterre, où l'outil, probablement introduit par les Danois, s'est rapidement répandu dans le Pays de Galles au Moyen Âge. Malgré l'incroyable puissance de l'arc gallois et la grande habileté de ses archers, ce n'est qu'après la conquête normande que les rois anglais manifestent une préférence pour cet instrument par rapport à l'arbalète (plus lente à charger) et que l'outil, avec quelques modifications, est adopté dans toute l'île. L'arc long, le "roi des arcs", était ainsi établi et son efficacité sur le champ de bataille est attestée par divers épisodes historiques. L'arc long était fabriqué à partir d'une seule pièce de bois, généralement de l'if, dont la longueur variait en fonction de la taille de son propriétaire et était approximativement égale à l'envergure de ses bras.

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La glorieuse histoire de l'arc doit son irrémédiable déclin à l'avènement des armes à feu : les arcs et les flèches disparaissent définitivement de la scène guerrière vers la fin du XVIIe siècle, laissant la place aux arquebuses et aux bombardes.
 
Une alternative à la dégradation et au désert existentiel

Dans la vision moderne du sport, le contenu éducatif et formateur, qui est la base principale de toute activité gymnique correcte, visant un développement intérieur et physique équilibré, a progressivement perdu de son importance jusqu'à être pratiquement inconnu de la plupart des gens. Dès que la motivation principale du sport devient le succès ou les résultats pratiques, les portes sont ouvertes à l'exaspération technologique ou, de manière similaire, à une exaltation mythique des capacités conditionnelles (force, résistance, etc.). En d'autres termes, la recherche maniaque de la performance et la perte des valeurs plus proprement humaines conduisent facilement à la dégradation, qui devient aussi un vide intérieur et spirituel.

Tout cela devient évident, même pour les personnes peu sensibles, lorsqu'on considère la pratique répandue du dopage - l'utilisation (ou l'abus) de substances chimiques ou de drogues dans le but d'augmenter artificiellement les performances physiques de l'athlète. Le dopage, aujourd'hui très répandu non seulement dans le sport professionnel mais aussi dans le sport amateur, met en évidence le mirage du succès à tout prix : lorsque le seul objectif est le résultat pratique, dans une société malade comme la nôtre, tous les moyens "deviennent" légaux...

Outre le dopage, le concept de "puissance", évidemment à la mode en ce moment historique, met bien en évidence la projection mentale vers les aspects liés à la seule réussite extérieure.

Dans la vie contemporaine, la technologie a donc, en général, pris le dessus sur l'action humaine, qui devient, par une déviance inévitable, complètement secondaire par rapport à des outils en constante évolution, toujours plus précis, raffinés et puissants. C'est comme si l'homme quittait la scène, du moins en partie, renonçant à une action à vivre intensément, complètement.

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Les arcs n'ont pas échappé à l'évolution technologique : poulies, viseurs et stabilisateurs de plus en plus sophistiqués augmentent incroyablement les performances, qui peuvent devenir l'objectif principal du tir, au détriment d'une amélioration plus importante des qualités humaines. En d'autres termes, l'extrême spécialisation exigée par une vision de l'activité sportive uniquement liée aux résultats pratiques et à la performance rend l'homme de plus en plus semblable aux machines qu'il a lui-même inventées pour "progresser" : l'athlète devient semblable à une machine sans âme qui court après le mirage du succès. Lorsque, en revanche, l'équipement est moins performant et le physique moins "spécialisé", il est nécessaire d'impliquer d'autres capacités : des éléments tels que la sensibilité, l'intelligence, la coordination, l'évaluation de ce qui est bien et de ce qui est mal, favorisant ainsi un développement plus complet et harmonieux de l'esprit et du corps, acquièrent une valeur.

Si l'on considère la délicate question de savoir quelles activités sont réellement formatrices pour l'être humain, le point de départ et, en même temps, le point d'arrivée consiste à comprendre qu'il est plus facile de travailler sur l'homme et sa formation, lorsque le rôle de la technologie ou de la musculature est moindre, ou tout au plus égal, à celui de l'action humaine proprement dite.
 
Le tir traditionnel dans le monde moderne

Le tir à l'arc traditionnel se pratique généralement avec des arcs historiques, le longbow et le recurve. Dans ce type d'arc, l'être humain doit manipuler l'ensemble de l'outil afin d'atteindre la cible sans utiliser de viseur et de stabilisateurs.

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Avec le tir traditionnel aujourd'hui, il est possible de redécouvrir certains contenus essentiels pour la formation d'un homme non homologué à la philosophie dégénérée de la société contemporaine. Un premier aspect qui devient évident dès le moment où la première flèche est tirée est la difficulté de coordonner la cible, l'arc, la flèche et l'archer dans une action précise. La valeur de la coordination et des compétences techniques pour la formation est bien connue, non seulement en termes d'aspect strictement physique, mais aussi et surtout en termes de sphère d'être plus générale et complète. Il suffit de se rappeler que l'intelligence humaine est beaucoup plus liée à la qualité et à la capacité qu'aux aspects quantitatifs et matériels, pour comprendre pleinement l'importance de pratiquer des activités dans lesquelles les éléments techniques et de coordination sont prédominants.

Il ne s'agit pas seulement de savoir ce qu'il faut faire,
Je ne suis pas meilleur si je fais une chose plutôt qu'une autre,
tout dépend de comment je fais cette chose.

Le premier objectif d'un archer qui veut se lancer dans le tir traditionnel est d'apprendre avec une grande précision le mouvement nécessaire pour tirer correctement la flèche. En améliorant votre technique avec la pratique, vous réaliserez combien il est important d'apprendre à gérer votre concentration mentale. Dès le VIe siècle avant Jésus-Christ, Platon a clairement indiqué le processus intérieur qui permet à l'âme humaine d'être conduite vers le haut, du monde de la génération à celui de l'être. La clé est d'identifier les objets et les disciplines qui invitent "l'intellect à s'interroger", à travers un processus dans lequel l'âme se trouve confrontée à deux sensations opposées. En pratique, il s'agit de coordonner des éléments contrastés, par la "comparaison des contraires". Au moment où nous tirons la flèche, il est possible d'opérer ce processus intérieur en divisant l'attention en deux ; d'un côté nous dirigeons la concentration vers la cible que nous voulons atteindre et de l'autre côté nous la maintenons immobile, dans le corps, en particulier nous la plaçons dans le geste que nous effectuons en tirant la flèche.
Sans entraînement adéquat, l'esprit humain tend vers une hyperactivité chaotique : les pensées, qui se succèdent généralement de manière rapide et aléatoire, affectent négativement le geste technique, provoquant une déviation plus ou moins marquée de la trajectoire de la flèche.

Parfois, c'est comme si l'esprit voulait maîtriser et soumettre tout ce qui est extérieur à lui, entravant le libre fonctionnement de tous les composants, dans ce cas, l'arc, la flèche et l'archer. La capacité de calmer la pensée, de la stabiliser, est le point de départ d'une implication correcte de l'esprit dans l'action de tirer.
 

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Wu-wei (Ne pas faire)

Une grande partie du contenu du principe taoïste, exprimé dans les termes "wu-wei" (ne pas faire), est adaptée au tir à l'arc.

Le manque d'équilibre dans l'action, avec la prédominance de la phase active (yang) sur la phase passive (yin), conduit généralement l'homme à une erreur typique dans le geste technique et athlétique, qui consiste en une tendance à exécuter des mouvements excessifs, exagérés ou inutiles, au point de générer des erreurs et de forcer. L'action correcte, en revanche, implique un équilibre entre le yin et le yang ; il faut certes agir, mais il s'agit d'agir sans excès, en n'effectuant que les mouvements strictement nécessaires.

En tir à l'arc, il s'agit de bouger le corps dans le seul but de faire fonctionner l'arc comme il doit le faire. Cela semble très simple, mais ça ne l'est pas : la moindre imperfection affecte le vol de la flèche. L'effort requis, dans le cadre du tir traditionnel, pour l'apprentissage de l'action correcte ne peut être comparé à l'effort super spécialisé requis - par exemple - par un compound moderne avec viseur et déclencheur mécanique: cet outil, si sophistiqué et technologique, prédomine sur l'action humaine et tend à la remplacer dans la recherche de la précision.

Le moment clé du tir est le lâcher, c'est-à-dire l'instant où la main qui tient la corde doit s'ouvrir pour permettre à l'arc d'imprimer une force à la flèche dans la bonne direction. Pour effectuer correctement le lâcher, les rôles des muscles du dos et de l'épaule sont déterminants, car ils sont adéquatement impliqués et n'interfèrent donc pas avec le vol de la flèche, évitant de dévier sa trajectoire.

Faiblesses humaines et obstacles à la connaissance :
si la flèche atteint la cible, le mérite en revient à l'archer,
si la flèche ne touche pas la cible, la faute en revient à l'archer.

Le tir à l'arc peut mettre en lumière certains aspects misérables de l'âme humaine.

L'homme moderne, qui ne suit pas un chemin d'amélioration intérieure, a une forte tendance à s'attribuer le mérite de ce qui arrive par hasard et à ne pas assumer la responsabilité de ce qu'il fait, surtout lorsque le résultat de l'action ne répond pas aux attentes. Au tir à l'arc, il n'y a pas d'excuses, la flèche va là où vous la tirez, pas là où vous voulez l'envoyer. Simplement et inévitablement.

La meilleure façon d'éviter de générer des fantasmes et de connaître le niveau de précision que nous avons atteint dans le tir est d'évaluer les flèches tirées, en excluant aussi bien celles qui sont les plus proches de la cible que celles qui en sont les plus éloignées : si, par exemple, nous tirons trois flèches, notre niveau est indiqué par la flèche intermédiaire, c'est-à-dire celle qui n'est ni la plus proche ni la plus éloignée de la cible.
 
Viser ou ne pas viser : les fantasmes de tir traditionnels

En raison du fait qu'ils n'utilisent pas le viseur, de nombreux archers ont romancé à l'excès un "instinct" présumé qui permet à l'archer de tirer la flèche au bon moment et d'atteindre la cible. En réalité, il s'agit d'une pure fantaisie : l'action de viser n'implique pas nécessairement une visée sophistiquée. L'exaltation du prétendu "instinct" peut provenir de l'ignorance de la dynamique précise du tir et du vol de la flèche ; la flèche vole en parabole, ce qui signifie que plus la cible est éloignée, plus la parabole devra être large, c'est-à-dire que la flèche devra être tirée plus haut pour l'atteindre, tandis que plus la cible est proche, plus la parabole tendra vers une ligne droite et la direction du tir sera plus basse.

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De la même manière que pour lancer une pierre, pour tirer correctement à l'arc, il faut également tenir compte de la distance de la cible et de la parabole de la flèche, ainsi que du geste de tir proprement dit. Dans d'autres cas, ce sont des archers très entraînés qui exaltent l'"instinct" qui les conduirait à atteindre "mystérieusement" la cible, alors que c'est au contraire la fréquence élevée de l'entraînement qui favorise l'identification de la levée correcte de la flèche par rapport à la distance de la cible. En d'autres termes, lorsqu'on est particulièrement habitué à évaluer les distances, on est capable d'ajuster l'élévation de manière "automatique", en effectuant un tir qui n'est qu'apparemment "instinctif", c'est-à-dire non visé.
 
L'arc et la chasse

Ce qui a été dit sur l'équilibre entre l'action humaine et la technologie, ainsi qu'entre les capacités de coordination et de conditionnement, est particulièrement valable dans le cas de la chasse. Un chasseur qui n'est pas soucieux de trouver un équilibre entre les moyens qu'il utilise et l'animal qu'il chasse ne doit pas être considéré comme tel. Pensez au massacre des bisons par les "visages pâles" et leurs armes à feu ; ces hommes auraient pu être n'importe quoi, certainement des tueurs d'animaux, des marchands ou des ivrognes, mais ils n'étaient certainement pas des chasseurs. Si l'idée d'utiliser un seul tir de fusil existe pour réduire l'écart entre le chasseur et l'animal, alors l'utilisation de l'arc comble évidemment cet écart, ou du moins le réduit considérablement. L'expérience de la chasse à l'arc projette l'homme dans une autre dimension, lui permettant de revivre des expériences qui ont été fondamentales dans l'histoire de l'homme lui-même.

En réalité, la chasse devient presque secondaire par rapport au contexte plus général d'une action humaine complexe qui précède la capture d'une proie : lire les traces, savoir se déplacer sans faire de bruit, la capacité d'attendre et d'exercer l'art de l'embuscade, confronter certains aspects en sommeil dans la vie ordinaire comme l'intuition, la perception accrue, la peur, le froid...

Une telle expérience favorise la compréhension de l'importance de l'action humaine, indépendamment du résultat pratique que l'on souhaite obtenir, et esquisse un chemin possible vers la connaissance des limites ou, mieux, de l'échec de la culture matérialiste de l'apparence, caractérisée par le vide des valeurs et la dégradation, désormais facilement reconnaissable dans la société contemporaine.

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vendredi, 24 septembre 2021

Les Jeux olympiques. Histoire et alternatives

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Les Jeux olympiques. Histoire et alternatives

Konstantin Stepanov

Ex: https://www.geopolitica.ru/article/olimpiyskie-igry-istoriya-i-alternativy

    Antiquité

Pour commencer à parler de la situation actuelle du mouvement olympique, il n'est pas superflu de rappeler où tout a commencé.

L'établissement des jeux dans l'ancienne Olympie remonte aux dactyles, des êtres chthoniens qui ont poussé dans le sol sous les doigts de Rhéa, qui a donné naissance à Zeus. Voici ce que Pausanias écrit à ce sujet dans sa "Description de l'Hellas" (livre V, chapitre VII).

"En ce qui concerne les concours olympiques, les experts aéliens de l'Antiquité racontent qu'au début, Kronos régnait dans le ciel et qu'à Olympie, un temple à Kronos fut construit par les gens de l'époque qu'on appelait la génération dorée. Lorsque Zeus naquit, Rhéa confia l'enfant à la garde des Dactyles de l'Ida, qui étaient aussi appelés Kuretes (Curètes); ils venaient de l'Ida crétoise et se nommaient Héraclès (note 1), Peoneus, Epimedes, Jasius et Idas. Au cours des plaisanteries et des jeux, Héraclès, qui était le plus âgé d'entre eux, les défia dans une course et couronna le vainqueur d'une branche d'olivier sauvage; ils avaient tant d'olives sauvages qu'ils dormaient dessus, utilisant comme tapis les branches vertes sous eux. On dit qu'Héraclès a apporté le rameau d'olivier sauvage aux Hellènes depuis le pays des Hyperboréens, et que ceux-ci étaient le peuple qui vivait au-delà du vent <nord> de Borée. <...> Ainsi, Héraclès l'Idéen fut le premier à instituer ces jeux, et il fut le premier à leur donner le nom d'olympiques. Il a été établi qu'elles devaient se tenir tous les cinq ans, car leurs frères étaient au nombre de cinq. Certains disent que Zeus s'est disputé le pouvoir avec Cronos lui-même; d'autres disent qu'il a fondé les jeux après l'avoir vaincu. D'autres <dieux> sont également appelés vainqueurs, comme Apollon, qui a vaincu Hermès dans une course, et Arès qui l'a vaincu dans un combat à mains nues. C'est pour cette raison que le jeu des flûtes pythiques aurait été introduit lors du concours de saut au pentatl (note 2), car la flûte était dédiée à Apollon et Apollon lui-même était le vainqueur des Jeux Olympiques".

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Aucune information historique précise sur les premiers jeux d'Olympie n'a été conservée. On sait seulement qu'au VIIIe siècle avant J.-C., les jeux olympiques ont été repris par le législateur spartiate Lycurgue et le roi Iphitheus d'Alyde. Ce sont ces compétitions, organisées comme les Jeux olympiques modernes une fois tous les quatre ans, que nous connaissons sous le nom de "Jeux olympiques antiques" ou "Jeux olympiques de l'Antiquité".

Il convient de noter que les compétitions à Olympie n'étaient pas les seules en Grèce à cette époque. Les Jeux pythiques à Delphes, les Jeux isthmiques à Corinthe, les Jeux néméens à Argos et les Jeux panathénaïques à Athènes. Dans certaines régions, il s'agissait de compétitions purement athlétiques (agonie au sens moderne du terme) ; d'autres étaient des concours de chanteurs, de poètes et de musiciens (comme les Jeux pythiques) ; d'autres encore combinaient à parts égales agonie athlétique et agonie musicale, comme les Jeux panathénaïques.

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Il convient également de mentionner les Jeux héréens, qui se sont également tenus à Olympie un mois après les Jeux olympiques, et auxquels seules les filles ont participé (contrairement aux autres jeux, où traditionnellement seuls les hommes participaient et étaient présents en tant que spectateurs).

Cependant, si l'on se rappelle les intrigues de la mythologie antique, les compétitions de course, de lutte, de lancer de javelot, de disque ou de tir à l'arc sont constamment utilisées par les dieux et les hommes pour résoudre certaines situations litigieuses, étant un substitut à un conflit / une guerre entre deux ou plusieurs héros.

Des morceaux tels que :

    - La compétition de course à pied entre Apollon et Hermès et la compétition de lutte entre Apollon et Arès mentionnées par Pausanias ;
    - La compétition entre les prétendants de Pénélope, remportée par le jeune Ulysse ;
    - Hercule rivalise dans le pentathlon avec le roi de Sicile, Erix, dans la course de chars il bat Cicna, fils d'Arès, il rivalise avec Eurytes au tir à l'arc, avec Persée au lancer du disque, avec Jason à la rame ;
    - Thésée, Jason et Hercule sont devenus célèbres en tant que grands lutteurs; Achille était connu comme un coureur invincible.

Il n'est pas surprenant que les Hellènes aient vu dans les vainqueurs des concours l'incarnation de héros tels qu'Hercule, Thésée ou Achille. Les poètes helléniques glorifiaient les Olympiens en vers, les dirigeants de la polis les couvraient d'honneurs et recherchaient leur faveur, et les victoires de leurs concitoyens aux Jeux étaient considérées comme la faveur des dieux pour leurs villes et leurs pays. Les Olympiens eux-mêmes sont devenus des stratèges, des législateurs, des tyrans et des fondateurs d'écoles et d'enseignements philosophiques - on sait, par exemple, que Pythagore (à Olympie) et Platon (à Corinthe) ont remporté les jeux.

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Selon Jakob Burckhardt, les jeux sportifs étaient une expression de l'esprit de compétition (agonistique) inhérent à la civilisation hellénique. Cette qualité était la base de la vision de chaque citoyen de la polis et du monde grec dans son ensemble. On peut dire que c'est ce qui distingue fondamentalement la culture hellénique de toutes les autres cultures modernes. Cela est peut-être dû au fait que le monde grec était fragmenté en petites polis-états et leurs colonies éloignées associées, lorsque la "guerre de tous contre tous" était une norme d'existence, tant pour un individu que pour la société dans son ensemble, et que la recherche constante de la perfection et de la victoire était une garantie de survie (réf. 3).

Mais il est important de garder à l'esprit que les Jeux Olympiques (ainsi que les autres) de l'époque n'étaient pas seulement et pas tellement des compétitions sportives ou artistiques, mais plutôt des actions sacrées, des mystères consacrés à des divinités panhelléniques ou locales (Note 4) complétés par des agonies de certains types de concours, qui ressemblaient à leur tour au théâtre hellénique.

Cependant, avec le temps, non seulement les représentants de l'aristocratie et les citoyens libres, mais aussi les "athlètes professionnels", très proches des sportifs modernes, dont le but n'était que la perfection dans un certain type de compétitions au détriment de la perfection intellectuelle et spirituelle, dont Platon parle avec beaucoup de regret dans son dialogue "État".

Notes de la première partie:

Note 1 - Il s'agit d'Héraclès l'Ancien ou Héraclès des Idées, qu'il ne faut pas confondre avec Héraclès de Thèbes, fils de Zeus et d'Alkmena. Cependant, la version donnée par Pausanias n'est pas la seule - divers héros helléniques, dont Héraclès de Thèbes, sont mentionnés parmi les fondateurs des Jeux, mais un dénominateur commun est que les Jeux d'Olympie ont été établis en relation avec les mythes sur la victoire de Zeus sur son père Kronos et la transition de l'âge d'or à l'âge d'argent.

Note 2 - Il s'agit d'un pentathlon (pentathlon, grec πενταθλον) qui comprenait la course à pied, le lancer du disque, le lancer du javelot, le saut en longueur et la lutte.

Note 3 - Au passage, on peut noter que ce type de compétition n'avait pas d'équivalent, ni d'adaptation similaire, dans la Rome antique. Les Romains préféraient d'autres types de divertissements (spectacles) - combats de gladiateurs, mises à mort d'animaux par les hommes (héritées de Carthage et conservées sous la forme des corridas espagnoles). Bien que les courses de chars aient été adoptées par les Romains à l'imitation des Grecs à l'époque philhellène, elles sont restées un passe-temps favori des habitants des villes romaines et, après l'interdiction des Jeux olympiques par l'empereur Théodose au Ve siècle après J.-C., jusqu'à l'époque de la Byzance tardive.

Note 4 - Outre les jeux organisés régulièrement tous les deux ou quatre ans, les jeux pouvaient également être associés à d'autres événements spécifiques - la victoire dans une bataille ou la mort d'un héros (l'exemple typique est celui des jeux organisés par Achille sous les murs de Troie en mémoire de son ami Patrocle).

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Époque moderne (fin du XIXe siècle et première moitié du XXe siècle)

L'histoire des Jeux olympiques modernes remonte au congrès de 1894 qui s'est tenu à la Sorbonne sous la présidence du baron Pierre de Coubertin, lorsqu'il a été décidé de créer le Comité international olympique (CIO) et d'organiser les premiers Jeux olympiques actuels à Athènes en 1986.

Il convient de noter qu'avant cela, des festivals sportifs de grande envergure, marquant le début de la nouvelle ère, ont été organisés dans différents pays d'Europe : des compétitions appelées "Jeux olympiques" ont eu lieu en Angleterre au XVIIe siècle; les "Olympiades de la République", organisées dans les premières années qui ont suivi la victoire de la Révolution en France; au milieu du XIXe siècle, des "Olympiades" de différentes envergures ont été organisées en Grèce, en Grande-Bretagne et en Suède.

Il est important de noter que pour de Coubertin et ses associés (en premier lieu les Français), la renaissance des Jeux Olympiques n'était pas seulement la réalisation d'aspirations romantiques visant à faire revivre les Olympiades antiques (dans leur composante sportive, bien sûr). Selon de Coubertin, c'est la mauvaise préparation physique des soldats français qui est l'une des causes de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Il a cherché à changer la situation en améliorant la culture physique des Français. En même temps, il voulait surmonter les égoïsmes nationaux et contribuer à la lutte pour la paix et la compréhension internationale. La "jeunesse du monde" devait être mesurée dans les événements sportifs, et non sur le champ de bataille. La renaissance des Jeux olympiques lui semble être la meilleure solution pour atteindre ces deux objectifs.

Un autre modèle pour de Coubertin était le haut niveau de forme physique et l'intérêt pour le sport qui faisait partie intégrante du style de vie du "gentleman anglais".

Les organisateurs des Jeux modernes ont pris en considération les problèmes rencontrés par leurs prédécesseurs antiques et, conformément aux règles établies depuis les Jeux olympiques d'Athènes, seuls les athlètes amateurs, pour lesquels les performances sportives n'étaient pas censées constituer une source de revenus importante, étaient autorisés à participer aux épreuves.

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Bien que les Jeux olympiques d'Athènes aient été un grand succès et que les Jeux suivants aient été organisés régulièrement tous les quatre ans, leur sort a longtemps été remis en question en raison de la longueur de la compétition (les calendriers des Jeux de Paris en 1900, de Saint-Louis en 1904 et de Londres en 1908 duraient 5 à 6 mois chacun), Le faible intérêt des spectateurs, l'instabilité de l'ensemble des sports, le caractère secondaire des jeux par rapport à d'autres événements (les jeux de Paris et de Saint-Louis étaient liés à l'Exposition universelle, tandis que les jeux de Londres étaient liés à une grande foire franco-britannique), le manque de formation des participants. Il faut attendre la Première Guerre mondiale pour que les Jeux olympiques acquièrent un format plus ou moins familier.

Si, dans un premier temps, les Jeux olympiques ont réussi à rester en dehors du grand jeu politique dans les années 20, tout a changé au milieu des années 30.

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La décision d'organiser les Jeux de 1936 à Berlin a été prise des années avant l'arrivée au pouvoir du NSDAP en Allemagne. Et bien que les idées d'un éventuel déplacement des Jeux dans un autre pays circulent depuis 1934, personne n'a osé s'engager dans le premier conflit majeur du mouvement olympique international.

Pour les nationaux-socialistes, les Jeux ne sont pas seulement l'occasion de démontrer la supériorité physique de la race aryenne (les athlètes allemands remportent confortablement la première place au classement par équipe), mais aussi de montrer le "national-socialisme à visage humain" à des ennemis potentiels - les pogroms anti-juifs disparaissent des rues de Berlin et les panneaux "Juifs non désirés" sont temporairement retirés des lieux publics. Pendant les préparatifs des Jeux, le baron de Coubertin est invité à Berlin. Il est si enthousiaste devant l'ampleur des préparatifs du Troisième Reich pour les Jeux olympiques que, dans une allocution à la radio d'État allemande, il décrit Hitler comme "l'un des plus beaux représentants des âmes créatrices de notre époque".

Les Jeux olympiques de Berlin ont laissé en héritage le relais de la flamme olympique, toujours organisé avant le début des Jeux, depuis une oliveraie sacrée de l'ancienne Olympie (la paternité de cette idée est souvent attribuée à tort à Goebbels, son véritable auteur était le chef du secrétariat des Jeux - Karl Diem) et un film documentaire exceptionnel de Leni Riefenstahl, "Olympia", qui est devenu un classique absolu de la cinématographie sportive.

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Il est important de noter que 1936 est la première tentative d'organiser des Jeux olympiques "alternatifs" - en juillet de cette année-là, il était prévu d'organiser à Barcelone les "Jeux olympiques du peuple", qui incluaient la participation d'athlètes de l'Union soviétique, mais la guerre civile espagnole a commencé, et ces jeux n'ont pas eu lieu.

    L'Alternative rouge (années 1920-30 et années 1960)

Il est évident que les Jeux olympiques, lancés par de Coubertin, avec leur idéal d'un "gentleman apolitique aimant le sport", étaient considérés par les mouvements de gauche de l'époque (communistes et sociaux-démocrates) comme "bourgeois" et étrangers à l'esprit de la lutte de la classe ouvrière pour ses droits. En outre, les Jeux olympiques organisés par le CIO mettent l'accent sur la concurrence entre les pays, ce que les communistes et les sociaux-démocrates considèrent comme une manifestation de chauvinisme.

Dès la fin du XIXe siècle, des unions sportives ouvrières ont commencé à se former en Allemagne et, au début de la Première Guerre mondiale, le mouvement sportif prolétarien allemand comptait plusieurs centaines de milliers de membres actifs.

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En 1920, l'Internationale socialiste des travailleurs (Sozialistische Arbeitersport Internationale, SASI), également connue sous le nom d'Internationale de Lucerne, se tient à Lucerne. L'organisation, fondée par des représentants des partis sociaux-démocrates européens (France, Belgique, Allemagne, Autriche et autres) a maintenu une politique de neutralité vis-à-vis des organisations de partis, une politique héritée du mouvement sportif ouvrier allemand (qui cherchait à rester en dehors des conflits de factions entre les socialistes allemands). Toutefois, cette politique a été contestée par les communistes, qui ont fait valoir que le mouvement sportif ouvrier ne pouvait s'abstenir de s'engager dans la lutte révolutionnaire.

Les activités de l'Internationale de Lucerne ont conduit à l'organisation de trois "Olympiades internationales des travailleurs" d'été et de deux d'hiver entre 1925 et 1937. De plus, durant cette période, les Jeux olympiques des travailleurs n'ont pas été moins bons que les Jeux olympiques organisés par le CIO en termes de nombre de spectateurs, de nombre de participants et de qualité réelle des athlètes qui y ont participé.

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En 1921, le troisième congrès de l'Internationale communiste a décidé de créer une internationale parallèle des sports ouvriers (Note 5). En août 1921, le Sportintern (à l'origine l'Association internationale des associations de sports et de gymnastique rouges) a été fondé.

L'idée de créer le Sportintern a été suggérée par Nikolai Ilyich Podvoisky qui, lors du 2e congrès mondial du Comintern à l'été 1920, a discuté avec un certain nombre de délégués du monde entier de l'idée de créer une organisation sportive internationale pour les jeunes travailleurs. Podvoisky, un expert militaire chargé d'organiser la formation militaire en Russie soviétique, estimait que l'entraînement physique systématique était utile pour les besoins de l'Armée rouge et la formation de jeunes gens en bonne santé dans ses rangs (Note 6).

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Le travail de Sportintern a débouché sur la Spartakiade internationale des travailleurs organisée en 1928 (l'été à Moscou et l'hiver à Oslo). En 1931, une spartakiade est prévue à Berlin, mais elle est finalement perturbée par les représentants de la République de Weimar, qui craignent les manifestations de masse des partisans du parti communiste. L'Olympiade des travailleurs de 1937 à Anvers a été organisée conjointement par l'Internationale de Lucerne et le Sportintern, avec la participation active et réussie de représentants sportifs soviétiques. Ces événements sont les derniers de l'histoire des Olympiades/Spartakiades des travailleurs (Note 7). 

GANEFO-Poster.jpgDans ce contexte, on peut également mentionner les Jeux des nouvelles forces émergentes (GANEFO) qui se sont tenus à Djakarta, en Indonésie, en 1963. En substance, il s'agissait de créer une sorte de "Comité international olympique anti-impérialiste" pour les pays du tiers monde dont les dirigeants cherchaient à créer un nouveau pôle géopolitique, les pays non alignés qui n'étaient ni des partisans de l'Union soviétique ni des satellites des États-Unis.

L'idée d'organiser ces Jeux avait été suggérée par le président indonésien Suharto lui-même, qui s'était auparavant heurté aux représentants du CIO pour la non-délivrance de visas aux athlètes d'Israël et de Taïwan qui devaient participer aux Jeux asiatiques organisés en Indonésie l'année précédente. L'initiative a été soutenue par le leader chinois Mao Zedong. Les jeux de Jakarta sont soutenus par l'URSS et les pays du bloc socialiste, qui n'ont pas envoyé leurs équipes les plus fortes aux Jeux (par crainte d'un conflit avec le CIO), mais elles sont assez compétitives.

Cependant, les Jeux GANEFO ne se sont pas développés davantage.

Notes de la deuxième partie:

Note 5 - Il est curieux qu'en 1920, avant les Jeux d'Anvers, le CIO ait ignoré une demande de la direction générale de la RSFSR pour Vsevobuch visant à autoriser huit athlètes de la RSFSR à participer aux Jeux. La raison officielle de l'absence de réponse officielle à la demande soviétique était que la RSFSR ne reconnaissait pas les obligations financières de l'ancien régime, ce qui signifiait logiquement qu'il n'y avait pas de continuité. Et jusqu'au milieu des années 1930, le CIO a considéré des figures du mouvement des émigrés - notamment le prince Lev Urusov - comme ses représentants russes. Les mémoires de Coubertin nous apprennent que dans les années 1920, Urusov a développé un projet de participation parallèle et égale aux Jeux Olympiques de deux équipes nationales de Russie - une équipe soviétique et une équipe d'émigrés. Malgré l'attitude favorable de Coubertin à cette idée, le CIO ne l'approuve pas.

Note 6 - Extrait d'un discours prononcé par N. I. Podvoisky en 1925 au Plénum du Comintern : "Faire du sport et de la gymnastique une arme de la lutte révolutionnaire de classe, concentrer l'attention des ouvriers et des paysans sur le sport et la gymnastique comme l'un des meilleurs instruments, méthodes et outils de leur organisation et de leur lutte de classe". Les parallèles avec les idées de Coubertin sur la réhabilitation de la nation française et la formation de recrues prêtes au combat pour l'armée par le biais de sports de masse sont ici tout à fait évidents.

Note 7 - De 1956 à 1991, la Spartakiada des Peuples de l'URSS, bien qu'elle ait parfois accueilli des athlètes étrangers, n'était alors considérée que comme une compétition syndicale interne, qui ne cherchait pas à être considérée comme une alternative aux Jeux Olympiques organisés par le CIO.

    Jeux olympiques de la guerre froide (années 1950 à 1980)

Un dégel temporaire des relations entre l'Union soviétique et le monde occidental pendant la Seconde Guerre mondiale a permis, entre autres, l'inclusion officielle des sports soviétiques dans le Mouvement olympique international. Le Comité olympique de l'URSS a été créé en 1951 dans le but de participer aux Jeux olympiques d'été de 1952 à Helsinki, bien qu'une invitation à participer aux jeux ait déjà été adressée aux dirigeants soviétiques avant les Jeux de Londres de 1948.

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C'est le début de la confrontation entre les athlètes soviétiques et américains (ou, plus largement, entre les pays soviétiques et ceux de l'OTAN) aux Jeux olympiques (Note 8).

Si les débuts des athlètes soviétiques en 1952 ne peuvent être reconnus que comme relativement réussis face à la domination des athlètes américains (22 médailles d'or ont été remportées par les athlètes soviétiques contre 40 par les Américains), les athlètes soviétiques ont ensuite perdu la tête du classement des médailles aux Jeux olympiques d'été au profit des Américains, Lors des jeux d'été, les athlètes soviétiques ont devancé les Américains à deux reprises, d'abord à Tokyo en 1964, puis à Mexico en 1968 (les jeux de Los Angeles en 1984 ont été boycottés par l'Union soviétique et la plupart des autres pays du bloc socialiste).

Cependant, la composante politique des Jeux ne s'est pas limitée à ces confrontations.

Les Jeux olympiques de 1952, par exemple, ont vu se dérouler des matchs de football entre l'URSS et la Yougoslavie. À cette époque, les relations entre Staline et Tito avaient été irrémédiablement endommagées, et la défaite de l'équipe nationale d'URSS en deux matchs (le match aller s'est terminé sur un score de 5-5, alors que les joueurs soviétiques ont réussi à revenir de 1-5 et le match retour s'est terminé par une victoire 3-1 de la Yougoslavie) est passée inaperçue des hauts responsables soviétiques, après quoi l'équipe de football CDKA (ancêtre du CSKA actuel), dont les joueurs formaient le noyau de l'équipe nationale d'URSS, a tout simplement été dissoute.

Ces mêmes Jeux olympiques ont également vu naître la "question chinoise". Tout comme l'ONU et de nombreuses autres organisations internationales n'ont pas reconnu pendant longtemps la victoire des communistes de Mao en Chine, les représentants de Taïwan étaient membres à part entière du CIO sous la bannière de la "République de Chine". Jusqu'aux Jeux d'hiver de 1980 et aux Jeux d'été de 1984, les représentants de la RPC ont boycotté la participation aux Jeux olympiques pour quelque raison politique que ce soit.

La "question allemande" remonte à 1956 : à l'origine, le CIO ne reconnaissait que le Comité olympique allemand et les athlètes de la République démocratique allemande étaient obligés de concourir uniquement dans le cadre de l'équipe d'Allemagne unie, qui comprenait, outre la RDA et la RFA, des athlètes de Berlin-Ouest et de la Sarre. Cette situation perdure jusqu'en 1968, lorsque les athlètes de la RDA et de l'Allemagne de l'Ouest concourent pour la première fois en tant qu'équipes distinctes sous leur propre drapeau.

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En 1968 (Jeux olympiques de Mexico), le discours politique des athlètes aux Jeux olympiques le plus connu à ce jour concerne la lutte des Noirs américains pour leurs droits, prononcé par les athlètes américains Tommie Smith et John Carlos lors de la cérémonie de remise des prix.

Bien entendu, on ne peut passer sous silence un chapitre tragique de l'histoire du mouvement olympique, les jeux de Munich de 1972, au cours desquels des membres de l'équipe olympique israélienne ont été enlevés et assassinés par des terroristes palestiniens.

Le boycott des Jeux olympiques par les équipes nationales pour des raisons politiques remonte à 1956 :

    - 1956 : l'Espagne, la Suisse et les Pays-Bas n'ont pas envoyé leur délégation aux Jeux en Australie pour protester contre la répression par les troupes soviétiques du soulèvement hongrois. L'Égypte, l'Irak et le Liban ignorent à leur tour les Jeux en raison de la crise de Suez.
    - 1976 : 27 pays africains plus l'Irak et la Guyane se joignent à eux pour boycotter les Jeux olympiques de Montréal, en raison de la participation de représentants de la Nouvelle-Zélande accusés d'avoir des liens sportifs avec l'Afrique du Sud. Les représentants de la RPC, du Vietnam et de l'Albanie n'ont pas non plus participé aux Jeux.

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    - 1980 : Le boycott des Jeux olympiques de Moscou par un bloc de pays occidentaux, dirigé par les États-Unis, pour protester contre l'invasion soviétique de l'Afghanistan. Certains pays européens qui se sont joints au boycott (Grande-Bretagne, France, Italie et autres) ont néanmoins permis à leurs athlètes de participer aux Jeux de Moscou en représentant les comités olympiques de leurs pays. En outre, pour diverses raisons politiques, les Jeux olympiques de 1980 ont été ignorés par la Chine, l'Iran, Israël et le Chili. Au total, plus de 50 pays ont refusé de participer aux Jeux de Moscou.
     
    - 1984 : Boycott des Jeux olympiques de Los Angeles par les pays socialistes menés par l'URSS. Seule la Roumanie (en tant qu'équipe du comité olympique du pays) a représenté les pays du bloc de l'Est aux Jeux olympiques de 1984. La raison officielle du boycott était le refus des organisateurs des Jeux olympiques de satisfaire la demande de garanties de sécurité pour les délégations de l'URSS et des autres pays du Pacte de Varsovie. Bien que le motif évident derrière les actions des dirigeants soviétiques était une "réaction symétrique" au boycott des Jeux olympiques de Moscou par les États-Unis et leurs satellites. Des représentants de la Libye, de l'Iran et de l'Albanie ont également boycotté les Jeux de Los Angeles (ces deux derniers pays ont boycotté les Jeux olympiques pour des raisons politiques tant en URSS qu'aux États-Unis). Pour la première fois, la République populaire de Chine était représentée aux Jeux olympiques d'été.
  

- 1988 : les Jeux de Séoul sont, comme prévu, boycottés par les représentants de la RPDC, ainsi que de Cuba, du Nicaragua, de l'Éthiopie et à nouveau de l'Albanie (pour la quatrième fois consécutive).

Note de la troisième partie:

Note 8 - Les Jeux olympiques d'Helsinki sont souvent décrits comme "les derniers vrais Jeux olympiques", lorsque le sport et l'esprit de compétition étaient encore primordiaux, les composantes médiatiques, commerciales et politiques restant à l'arrière-plan.

    L'alternative commerciale (années 1980-90)

Les boycotts généralisés des Jeux olympiques ont évidemment conduit à la recherche de formats alternatifs pour les événements sportifs internationaux.

En 1980, après la tentative ratée de perturber les Jeux olympiques de Moscou et l'échec d'un projet alternatif en Côte d'Ivoire, une compétition internationale de deux jours dans les principales épreuves du programme olympique d'athlétisme a été organisée à Philadelphie, qui n'était pas susceptible de présenter une alternative valable aux Jeux officiels.

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En 1984, les pays du bloc socialiste, menés par l'URSS, ont organisé une série de concours intitulée Druzhba-84. Contrairement aux Jeux olympiques, les compétitions ne se sont pas déroulées dans une seule ville ni même dans un seul pays (URSS, Bulgarie, Hongrie, RDA, RPDC, Cuba, Mongolie, Pologne et Tchécoslovaquie). Néanmoins, en termes de sports inclus dans le programme des événements, les jeux de Druzhba-84 étaient absolument comparables aux Jeux olympiques officiels, et en termes de résultats montrés par les athlètes, ils ont même surpassé les Jeux olympiques de Los Angeles.

En 1986, dans le contexte de la confrontation entre l'URSS et les États-Unis, qui empêchait les athlètes les plus forts des deux pays de s'affronter aux Jeux olympiques du CIO, le magnat américain des médias Ted Turner a eu l'initiative d'organiser une compétition à laquelle tous les athlètes les plus forts du monde, représentant à la fois l'URSS (et les pays du bloc socialiste) et les États-Unis (et ses satellites européens), pourraient participer simultanément.

Turner a décrit la situation et son rôle dans celle-ci comme suit : "Imaginez qu'il y ait deux boxeurs exceptionnels qui revendiquent un titre mondial, mais que leurs promoteurs se détestent et ne les laissent pas organiser un match. Je suis l'homme qui peut aider à organiser le match".

L'idée de Turner a trouvé un écho auprès des nouveaux dirigeants soviétiques et, à l'été 1986, Moscou a accueilli les premiers Jeux de la bonne volonté, auxquels ont participé des athlètes de premier plan du monde entier, bien que le programme soit plus court que celui des Jeux olympiques officiels.

"Les Jeux de la bonne volonté étaient à l'origine positionnés comme un événement commercial, mais tant les premiers jeux de Moscou que ceux qui ont suivi en 1990 à Seattle et en 1994 à Saint-Pétersbourg se sont soldés par des pertes de plusieurs millions pour Turner (note 9).

Bien que Turner se soit désintéressé de son projet après 1994, l'inertie a conduit aux Jeux de la bonne volonté de New York (1998) et de Brisbane (2001), à l'issue desquels le projet a cessé d'exister.

Note de la quatrième partie:

Note 9 - Selon des informations officielles non confirmées, Sergei Kuryokhin avait été initialement proposé comme réalisateur de la cérémonie d'ouverture des Jeux de la bonne volonté à Saint-Pétersbourg, mais le projet d'événement proposé par Kuryokhin n'a pas été accepté par les organisateurs russes des Jeux et la proposition a été retirée en raison de "contraintes budgétaires du côté russe". On ne peut que regretter qu'un projet d'une telle envergure n'ait jamais été réalisé. Au minimum, il aurait été intéressant de voir comment Kuryokhin aurait pu intégrer un discours du président russe Boris Eltsine et d'autres officiels dans l'événement.

    La réalité commerciale (des années 1990 à aujourd'hui)

Depuis les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne, les organisateurs de l'événement ont strictement limité (ou plutôt découragé) la participation des athlètes professionnels aux Jeux.

Les concurrents des Jeux devaient répondre aux critères suivants

    - Ne pas concourir pour des prix en espèces et des enjeux ;
    - Ne pas être récompensé par de l'argent pour sa participation au concours ;
    - Ne pas être indemnisé pour un congé de compétition ;
    - Ne pas être un entraîneur professionnel.

Sur la base de ces exigences, non seulement les athlètes professionnels ont été exclus des Jeux olympiques, mais même certains sports comme le tennis ou le rugby ont été complètement exclus.

Ces critères n'ont pas été remis en question avant le début des années 1950. Elles n'ont pas non plus été soulevées par la suite, bien que le statut ambigu des athlètes de l'URSS et des pays socialistes, officiellement répertoriés comme entraîneurs sportifs, étudiants ou militaires, mais qui ne pratiquaient en fait que le sport d'élite, ait suscité des critiques de la part des représentants des pays occidentaux.

Avec l'augmentation de la commercialisation du sport dans les années 1980, les conflits liés au refus d'autoriser certains athlètes connus à participer aux jeux sont devenus de plus en plus fréquents. Par exemple, le célèbre skieur suédois Ingemar Stenmark s'est vu refuser l'accès aux Jeux d'hiver de 1984 au seul motif qu'il avait reçu l'argent des contrats publicitaires directement des annonceurs, et non de la Fédération suédoise de ski, comme l'exige le règlement.

Et bien qu'en 1980, le président du CIO, Michael Killanin, ait soutenu littéralement ce qui suit: le danger du professionnalisme du sport est qu'il transforme le sport en "show business". L'athlète perd sa liberté et devient un outil entre les mains d'un agent commercial qui détermine où il doit se produire et contre qui, en accordant une attention particulière aux revenus provenant de la vente de billets et de droits télévisés. Personnellement, je n'ai rien contre le sport professionnel. Mais si l'on admettait des professionnels aux Jeux olympiques, le mouvement olympique tomberait entre les mains de gestionnaires et d'imprésarios". Un tel rigorisme était de plus en plus en contradiction avec l'essence des Jeux olympiques modernes, qui s'éloignaient de plus en plus des principes formulés par le baron de Coubertin et se transformaient de plus en plus clairement d'un festival international du sport en "The Greatest Show on Earth".

En 1988, la décision finale a été prise d'admettre les athlètes professionnels aux Jeux olympiques, ouvrant ainsi la porte aux représentants des ligues étrangères (la NBA pour le basket-ball et la NHL pour le hockey sur glace) comme hégémonies de facto de leurs sports respectifs.

Il convient toutefois de mentionner qu'aujourd'hui encore, on trouve parmi les médaillés olympiques des athlètes pour qui le sport n'est pas l'activité principale, comme Anna Kiesenhöfer, docteur en mathématiques originaire d'Autriche, qui a remporté la médaille d'or olympique en cyclisme sur route à Tokyo.

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La réalité du dopage (des années 1990 à aujourd'hui)

La "question du dopage" trouve son origine dans les Jeux olympiques de 1960. Elle a été déclenchée par la mort du cycliste danois Knud Jensen, survenue directement sur la piste olympique. Selon l'enquête, la consommation de stimulants forts est l'une des raisons de sa mort. Les conséquences de cet événement tragique ont été la création de la commission médicale du CIO (le précurseur de l'actuelle Association mondiale antidopage, l'AMA) et la pratique de contrôles réguliers des concurrents olympiques pour la consommation de médicaments, de stimulants et de substances narcotiques interdits.

Bien que, jusqu'au début du XXIe siècle, les Jeux olympiques n'aient pas connu d'incidents majeurs de dopage en grande quantité. La seule exception a été le cas de Ben Johnson, le vainqueur canadien et détenteur du record du monde du 100 mètres, qui a été disqualifié et s'est vu retirer sa médaille d'or lors des Jeux olympiques de Séoul.

Alors que les années précédentes, depuis la fin des années 60, un maximum de 3-4 incidents avec des substances interdites étaient enregistrés pendant les Jeux, depuis 2000 (c'est-à-dire depuis la création de l'Association mondiale antidopage - AMA) le nombre d'incidents se compte en dizaines. Et les principales victimes de l'AMA ont toujours été les représentants de la Russie et des autres anciennes républiques soviétiques.

La liste des pertes de médailles pour la Russie depuis 2002

    - Jeux d'hiver 2002 à Salt Lake City : 3 ors et 2 bronzes ;
    - Jeux d'été 2004 à Athènes : 1 or et 2 bronze ;
    - Jeux d'hiver 2006 à Turin : 1 argent ;
    - Jeux d'été de Pékin 2008 : 1 or, 6 argent et 7 bronze ;
    - Jeux d'été de Londres 2012 : 5 or, 8 argent et 2 bronze ;
    - Jeux d'hiver 2014 à Sotchi : 3 or et 1 argent ;
    - Jeux d'été de Rio de Janeiro 2016 : 1 argent ;
    - Jeux d'hiver de Pyeongchang 2018 : 1 bronze.

L'apothéose de la campagne "antidopage" contre les athlètes russes a été le procès initié par Grigory Rodchenkov, l'ancien chef du laboratoire antidopage de Moscou, qui a fui aux États-Unis en 2016. Selon le témoignage de Rodchenkov dans le rapport Richard McLaren, avant les Jeux d'été 2012 et les Jeux d'hiver 2014, Rodchenkov a lui-même supervisé le développement d'agents dopants à base de stéroïdes anabolisants utilisés par les athlètes russes, ainsi qu'une falsification massive des programmes de dopage. Au terme d'un processus qui a duré des années et qui a donné lieu à de nouvelles allégations de falsification des tests de dopage du côté russe, les athlètes russes se sont vu interdire pendant quatre ans de se produire sous le drapeau de l'État aux Jeux olympiques et aux championnats du monde.

Un autre résultat de l'"affaire Rodchenkov" a été l'adoption de la loi dite Rodchenkov Anti-Doping Act (RADA) par le Congrès américain en 2019, selon laquelle les autorités américaines peuvent poursuivre toute personne, même non citoyenne américaine, pour implication dans une conspiration de dopage. La loi s'applique aux manifestations admissibles à l'AMA auxquelles participent des athlètes américains. Les infractions sont passibles d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 10 ans et d'une amende pouvant atteindre un million de dollars.

    Une nouvelle alternative ?

Une véritable alternative aux Jeux olympiques sous les auspices du CIO est-elle possible à l'heure actuelle ?

Pour répondre à cette question par oui ou par non, il faut répondre à la série de questions suivantes :

    - Qui participera à ces Jeux : professionnels ou amateurs ?
    - Quels sports seront représentés aux Jeux ?
        - L'ensemble traditionnel des sports adoptés aux Jeux olympiques par le CIO ?
        - Cybersport ?
        - Les sports de l'esprit ?
        - Les sports locaux qui sont traditionnels pour les différents pays et régions ?
   - Quels sont les pays qui participeront aux jeux ?
        - Ou bien la participation des athlètes aux jeux sera-t-elle organisée sur une base différente de celle de la représentation de leurs nations ?
    - Qui s'intéressera aux jeux du point de vue du spectateur ?
    - Qui sera intéressé par les jeux du point de vue des annonceurs ?  

Il convient de noter d'emblée que le nombre de compétitions alternatives au format des Jeux olympiques proprement dits, ou sans chevauchement avec celui-ci, est assez important.

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Il existe des événements bien connus tels que les Jeux paralympiques (pour les athlètes handicapés) ou les Universiades (pour les étudiants athlètes). Festivals internationaux pour les sports "non-olympiques". Les compétitions régionales - Jeux asiatiques, africains et panaméricains ainsi que les Jeux du Commonwealth. Maccabiades - compétitions pour les athlètes juifs du monde entier. Les jeux "professionnels" hautement spécialisés - militaires, marins ou pompiers. Par ailleurs, il existe des compétitions de "nations non reconnues" auxquelles participent des athlètes représentant à la fois des pays et territoires non reconnus par le CIO et des mouvements luttant pour l'indépendance de certaines régions.

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Les Jeux de la CEI qui ont eu lieu à Kazan en septembre de cette année peuvent également être mentionnés parmi les jeux régionaux, mais force est de constater que ces jeux n'ont pas réussi à susciter un quelconque intérêt sportif ou médiatique.

Contrairement à 1984, lorsque l'Union soviétique a pu mobiliser ses alliés socialistes et organiser une compétition Druzhba '84 comparable aux Jeux olympiques de Los Angeles, la Russie n'est pas prête, à l'heure actuelle, à organiser et à mettre en œuvre de telles compétitions par elle-même. La raison en est qu'à l'heure actuelle, le statut de l'URSS en tant que l'une des deux principales puissances sportives du monde est hors de portée de la Russie. Au mieux, une compétition alternative sous l'égide de la Russie pourrait prendre la forme d'un "championnat ouvert de la CEI". Pour l'instant, on ne pourrait parler d'une véritable alternative aux Jeux olympiques que si la Chine - seul pays en termes de médailles remportées aux Jeux olympiques d'été - était l'initiateur et l'organisateur de tels jeux, prêt à défier les États-Unis ainsi que le CIO et l'AMA. Toutefois, la mesure dans laquelle la Chine, à la fois en tant que participant, en tant que plus grand consommateur de contenu médiatique et en tant que l'un des plus grands annonceurs (au total), est prête à lancer un tel projet est largement hypothétique.

Des compétitions mondiales dans des sports qui ne figurent pas et n'ont jamais figuré au programme des Jeux olympiques, ou des versions "reconstituées" de sports traditionnels (par exemple, le "punkration" du programme des Jeux olympiques de l'Antiquité) pourraient, d'une part, stimuler l'intérêt des gens du monde entier pour leurs racines civilisationnelles et, si possible, les rapprocher de l'esprit des anciens Jeux olympiques, mais on ne peut que spéculer sur la popularité de masse de telles compétitions à l'heure actuelle.

Une alternative curieuse, mais plutôt effrayante, aux Jeux olympiques traditionnels pourrait être des jeux exempts non seulement de contrôles antidopage (tous les stimulants possibles sont autorisés, et les athlètes les utilisent à leurs risques et périls), mais aussi de contrôles sur l'"humanité" des participants - utilisation d'implants de membres, à long terme - muscles artificiels, organes artificiels et intelligence artificielle (à l'extrême). Pour l'instant, il ne s'agit que d'un terrain de discussion pour divers concepts intelligents (ou moins intelligents), mais nous pouvons supposer avec un haut degré de probabilité que dans les prochaines décennies, certaines de ces idées pourront être réalisées dans le cadre des Olympiades officielles.

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Selon les experts, les cyber-olympiades de sports informatiques (avec éventuellement l'intégration de "sports de l'esprit", par exemple les échecs) ne sont pas loin. Les tournois mondiaux de Counter Strike, StarCraft, DOTA rassemblent des dizaines de milliers de spectateurs dans l'espace réel et des millions de vues dans l'espace virtuel. La question de la reconnaissance de l'eSport par le CIO ou de la création d'une organisation mondiale distincte regroupant les organisations nationales d'eSport reste ouverte.

En résumant les brèves spéculations sur les perspectives des compétitions sportives de niveau mondial alternatives aux Jeux Olympiques sous l'égide du CIO, on peut seulement affirmer que dans les prochaines décennies :

    - La confrontation entre les athlètes américains et chinois aux Jeux olympiques va persister ;
    - Les athlètes russes, avec un soutien approprié de l'État, tant en termes de fourniture matérielle de sports professionnels que de sélection de personnel d'encadrement adéquat, pourront rester parmi les leaders du sport mondial (parmi les trois ou cinq premières puissances sportives) ;
    - La création d'une véritable alternative aux Jeux olympiques sous les auspices du CIO est irréaliste pour le moment, et un boycott indicatif des Jeux par la Russie a peu de chances d'aboutir à des résultats significatifs, que ce soit au niveau national ou international ;
    - La vulnérabilité du sport russe face aux attaques du CIO, de l'AMA, de la législation américaine et d'autres organismes qui pensent, à juste titre, que les attaques réussies contre le sport russe entraînent de réelles pertes d'image pour la Russie, dans le pays et à l'étranger, subsistera tant que la Russie sera en mesure de maintenir et de réaffirmer son statut de superpuissance, et tant qu'elle pourra consolider sa position dans le mouvement sportif mondial - une tâche de plus en plus problématique à l'heure actuelle ;
    - Dans les années à venir, la popularité mondiale des cybersports va croître rapidement, ce qui conduira à terme soit à l'inclusion de disciplines cybernétiques dans les Jeux olympiques classiques, soit à la création de "Cyber Olympiques".

 

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jeudi, 25 janvier 2018

La résurrection des arts martiaux historiques européens

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La résurrection des arts martiaux historiques européens

Depuis le début des années 1990, chercheurs et pratiquants travaillent sur l'ensemble du continent à la résurrection des Arts Martiaux Historiques Européens.
 
La Fédération Française des AMHE fonctionne depuis 2011, tandis que la fédération européenne vient de voir le jour en février dernier. Du pugilat des Jeux Olympiques de la Grèce Antique à la lutte française du XIXe siècle en passant par la gladiature romaine, l'escrime médiévale et la très redoutable Glima, l'art de combat des Vikings, c'est tout le patrimoine martial européen qui s'offre aujourd'hui à l'étude et à la pratique.
 
L'équipe de Karatebushido.com est heureuse et fière de vous présenter ici le compte rendu de la première rencontre d'Arles d'AMHE Lutte qui s'est tenue les 24 et 25 janvier derniers. Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à les découvrir que nous en avons eu à filmer ces échanges entre experts de disciplines fondatrices de l'identité des divers peuples d'Europe, évoquant les heures les plus glorieuses de notre histoire.
 
Un reportage de Chirstophe Champclaux et Linda Meriau.
 
Pour plus de renseignements : www.ffamhe.fr
 
Un reportage de Chirstophe Champclaux
 

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mardi, 26 décembre 2017

Olympisme vertueux – olympisme pervers

Stupeur dans l’Olympisme, le dopage sévit, consternation, la corruption aussi. Qui aurait pensé de telles abjections possibles, dans ce monde de vertu. L’hébétude règne. En vérité, seuls les naïfs, les ingénus ou les niais peuvent croire à ces simagrées de probité, mais certainement pas les professionnels du sport, d’où elles émanent, particulièrement des experts de la magouille et de la manipulation.

Ainsi le dopage serait l’apanage de la Russie, qu’il conviendrait de punir pour son manquement au code de déontologie de l’Olympisme. Il faudrait la clouer au pilori, en lui interdisant de participer aux jeux d’hiver organisés en Corée du Sud. Le sort à réserver à l’Olympisme pervers, face à l’Olympisme vertueux des autres nations, au premier rang desquelles figurent les États-Unis.

La réalité s’inscrit en faux, d’une Russie unique dévoyée du dopage, qui seule, mériterait les châtiments. La vérité est cruelle pour les chevaliers Bayard, car le dopage inonde, submerge, tous les pays, dont l’un des plus puissant d’entre eux, les États-Unis, qui occupent la première place dans ce triste palmarès.

L’attention est polarisée sur la Russie, afin d’occulter la reine du dopage, qui avec 652 cas recensés depuis 1976, arrive en tête de ce singulier hit-parade. La quasi-totalité des autres pays formant le peloton.

Si dans le sport, la culture du dopage est planétaire, plus de 52 médailles olympiques ont été retirées depuis 2000, elle apparaît particulièrement bien implantée aux États-Unis depuis les années 1960. Sans même être mis en cause, de nombreux athlètes américains ont dévoilé qu’ils prenaient des produits dopants.

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La dissimulation, comme pour les jeux olympiques de Sydney, ou l’éducation des athlètes à déjouer les contrôles antidopage, pratiqués par les États-Unis, montrent bien que, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, les qualités naturelles des sportifs américains, ne sont pas les seules à les hisser sur les podiums olympiques.

Reconnaissons, malheureusement, que cette gangrène s’étend à tout le monde sportif, à toutes les disciplines. Des centaines de cas de dopages, en cyclisme, en haltérophilie et combien dans les sports les moins contrôlés, comme le football et le rugby. Même le tir à l’arc ou le golf le subissent. Dans la compétition à la prévarication, la corruption s’illustre également.

Quelques cas récents sont suffisamment significatifs, car une liste exhaustive constituerait une encyclopédie. Citons, pour l’Olympisme, la mise en cause du président du comité olympique brésilien et le doute de la justice française sur la désignation de Tokyo 2020, pour le football, l’interrogation sur l’attribution du mondial 2022 au Quatar et l’affaire multiforme Sepp Blatter à la FIFA.

Pour réhabiliter le sport professionnel, il convient, comme le préconise l’Agence Mondiale antidopage, que tout le domaine sportif soit soumis aux mêmes règles de contrôle. Seul un organisme totalement indépendant de ce milieu, peut éventuellement y parvenir.

Actuellement, les sanctions sectorielles, hypocrites et iniques qui frappent la Russie, ne sont pas recevables. C’est à une révision fondamentale, de toutes les structures qui régissent le sport, qu’il faut procéder. Sans ça, l’enthousiasme pour le sport professionnel va continuer de s’étioler. Il doit retrouver les valeurs dont il est normalement porteur, l’excellence, l’amitié et le respect, qui rejettent les pratiques actuelles, le dopage, la corruption et l’intrigue politique. Face à ce constat, il serait atterrant et scandaleux que la Russie soit bannie des jeux d’hiver organisés en Corée du Sud, alors que les États-Unis y sont admis. L’égalité, l’impartialité, la justice, imposent la participation de la Russie.

lundi, 20 novembre 2017

Ne pas toucher à nos traditions, même tauromachiques!

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Ne pas toucher à nos traditions, même tauromachiques!

Gustave Sintaud

Ex: https://metamag.fr

Certaines de nos plus anciennes traditions, rares encore comme la corrida, la chasse à courre, la chasse en tout genre, ont pu jusqu’à présent, contre vents et marées, se soustraire à la systématique d’un moralisme allogène, imposé aux peuples européens.

Aujourd’hui, ces quelques résidus de traditions ancrées localement se voient fustiger, avec la même hargne totalitaire, qui a fait abattre les arbres sacrés, a éradiqué l’hippophagie, par les effets laïcs d’une morale, venue d’un ailleurs lointain, de ces stériles déserts moyen-orientaux, secrétée par le monothéisme abrahamique et véhiculée, deux millénaires durant, par sa branche chrétienne. Ce vieux courant spirituel cherche à condamner ce qui lui a si longtemps résisté . Il veut enfin extirper ces durables traces de prétendue sauvagerie, inacceptable selon ces germes invasifs.

Alors, la SPA rejoint le concert des moralisateurs impérieux. Fort de son bon droit déclaré de société protectrice des animaux, elle n’hésite point à sortir de ses seuls objectifs statutaires d’action de sauvegarde en refuges, pour élargir son champ d’activité ; et pour le meilleur écho de sa démarche, elle commence par cibler le meurtre rituel du torro bravo dans l’arène. Son action intempestive pour l’interdiction de tout meurtre animal, rituel ou pas, comme de tout ce qu’elle décrète être des mauvais traitements que l’homme, de cette Europe réfractaire, « adore » faire subir aux animaux, veut initier une absolue opposition à la corrida, à la chasse à courre, à la chasse de loisir en général, même à l’abattage, pour bouche, des animaux spécialement élevés pour alimentation humaine, jusqu’au dressage des bêtes de cirque, et à l’incarcération dans jardins Zoologiques, ménageries et animaleries.

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Mais laissons là la pertinence ou la véracité des mobiles de cette association parfois opaque, dans ses nouvelles béances. Pourquoi chercher à lui reprocher une éventuelle nécessité de cacher ainsi de possibles échecs, ou de vouloir gagner médiatiquement en respectabilité …. Quoi de bon à s’échiner à défendre en contre -attaquant par la dénonciation du pourfendeur, quand il n’y a rien à défendre, seulement à montrer pour préserver le sujet outrageusement incriminé ?

Cette fois, comme l’attaque est directe, c’est bien de la corrida à interdire qu’il s‘agit, en priorité, pour son intangible notoriété

Cette course, d’origine espagnole du torro bravo, a gagné une bonne partie de la France méridionale, pour en devenir une tradition multi-séculaire, très enracinée pour s’y perpétuer avec un vivace engouement. Parmi les divers jeux taurins qui sont plébiscités dans ce sud de France, la corrida s’achève, elle, par la mise à mort de la bête indomptable, judicieusement et patiemment élaborée en granaderias, pour rester un fauve.

On peut fort bien comprendre et admettre qu’une sensiblerie exacerbée par un modernité soumise à un moralisme forcené du respect aveugle de toute vie, et du rejet du moindre écoulement de sang, puisse être heurtée par l’épée du toréro s’enfonçant dans le garrot du monstre qui peut saigner abondamment, ou par le coup de descabeillo pour mettre un terme aux spasmes nerveux quand la mort n’est pas immédiate.

Quand on ne veut rien comprendre de ce qui s’exprime dans l’arène, on ne voudra pas accepter la profonde vérité que traduit ce rituel macabre du taureau foncé, soumis et exécuté par l’homme courageux en habit de lumière : l’animal brutal signifie la lourde obscurité du terrible hiver dont délivre l’homme, symbole solaire, pour permettre l’avènement d’un renouveau ensoleillé. La première solennelle corrida se passe toujours à la féria pascale, et ouvre sur une période de clarté vivifiante. A partir de là, toutes les autres corridas poursuivent le même refus des forces primaires et gênantes, et cela jusqu’aux manifestations automnales et la perceptive du sombre retour des temps mornes et froids. Après, il est temps de ranger costumes étincelants, piques, capes et épées, jusqu’au retour de la belle saison !

Ce rite millénaire est attesté dans les tréfonds culturels, tant de l’indo-iranisme, une des expressions indo-européennes les plus excentrées, que de la civilisation vétéro-méditerranéenne : là, le meurtre rituel avestique du taureau noir par Mithra, le Dieu de première fonction, garant de l’ordre cosmique, et conservé bien vivace dans le mithriacisme hellénique et romain, surtout pour contrecarrer les progrès d’un judéo-christianisme très invasif déjà, et ici, depuis la Grèce archaïque, le mythe fondateur du héros Thésée qui châtie, dans son sombre labyrinthe, le monstrueux Minotaure, redonnant plein espoir à son peuple ; il est aidé par Ariane, en très douce aurore.

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Et pourquoi s’interdire un soupçon d’insolence provocatrice pour confirmer cette corrida, il est vrai et regrettable, aujourd’hui un peu trop oublieuse de sa grande implication européenne, avec ce qu’elle produit toujours ce qui marque le plus manifestement l’esprit indo-européen originel. Le roi, rex, rig ou rik était élu par ses pairs guerriers, en besoin communautaire ; était ainsi honoré celui qui était aussi chargé de l’avenir de son peuple ; ses qualités mises en valeur première lui valaient, avec son principat exécutif reconnu, la pleine et entière responsabilité de l’avenir de sa nation. Le roi désigné admettait que sa vie pouvait dépendre des fléaux rencontrés lors de son mandat royal, et qu’il pouvait servir, par le sacrifice de sa vie, à compenser tout malheur ou aléa désagréable subi communautairement.Son holocauste, le cas échéant, était le summum de l’honorabilité ; il s’offrait ainsi, sublimé par le haut rôle qu’il devait tenir. Et, quant la fonction royale vivante s’avéra indispensable, le meurtre expiatoire royal retomba sur un membre de sa royale progéniture, comme Iphigénie dut payer pour le manque de vents porteurs que l’on reprochait à Agamemnon, sur les côtes de l’Aulide, ce prince choisi comme roi des rois, pour l’expédition achéenne contre Troie. Mais la règle originale du sacrifice direct d’un roi peut encore s’entrevoir avec la solennelle reddition du chef arverne, Vercingétorix, élu comme roi des tribus gauloises, pour affronter les légions romaines ; moins bravache que résolu, il s’offrit ainsi, en seul responsable de la défaite, à la vindicte du vainqueur César.

Dans tous les cas, on allait au sacrifice expiatoire avec honneur et bravoure, l’honorabilité de donner sa vie et son sang dans l’intérêt général. De même, le torro bravo roi, pénétrant fougueux dans la place, le regard furibond et les naseaux écumants, va combattre en courant à la mort dans une splendide majesté. Il n’en a point conscience certes, mais peut se mesurer la particulière condescendance qu’on lui accorde pour mourir aussi pompeusement. Combien sa fin, organisée aussi glorieuse, est bien plus honorable que celle, sacrificielle qu’on généralisait par égorgements sur les autels, tout comme celle dans nos abattoirs modernes où défilent les animaux de boucherie. Le torro de la corrida est reconnu pour sa caste et sa bravoure ; on l’applaudit pour les hautes qualités de ses charges, on sait l’honorer, comme il se doit.

En regard de cette survivance d’un rite sacrificiel utile à la juste organisation d’une société installée et vivante, la récente prétention de la SPA se profile dans la droite ligne de ce qu’a voulu imposer la croyance au Dieu unique, confisquant à son profit toute révérence, et monopolisant, à son seul endroit, toute idée de sacrifice ; mais pour forcer la différence avec toute autre croyance, plus naturelle et quotidiennement vécue, le christianisme a rejeté tous les sacrifices sanglants, et transformé la chair animale à consommer, en pain à rompre entre catéchumènes, de préférence sans levain ni levure, et le sang s’écoulant, qui apure, en vin.

Après avoir discrédité l’inimaginable conception du sacrifice royal ou princier, le christianisme rayonnant s’est astreint à prohiber tous les autres sacrifices sanglants, humains et animaux, pour instaurer comme seul toléré, celui de denrées végétales transformées. Il s’acharnait, de la sorte, à transfigurer les communautés de vie résistantes, auxquelles le sacrifice lustral par le sang versé était nécessaire pour leur équilibre, leur quiétude et leur force, en une communauté de foi d’individus isolés, éperdus.

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Même si la SPA parmi tous les comités, les associations, les clubs, et tous les militants vomissant la corrida, pas tous fédérés dans l’historique et très agitatrice Alliance anti-corrida, basée à Nîmes, ni affiliés au Comité radicalement anti-corrida, pouvait créditer le rituel ancestral et très communautaire de ces courses taurines avec leur sanglant sacrifice final, son très nouveau courroux leur reprocherait, d’une part, l’aspect spectaculaire qu’elles offrent à un public bien plus large que leurs seuls aficionados et, d’autre part, la dimension artistique qu’on peut toujours leur accorder, à partir du grand respect d’un code très précis, ciselé, et du perfectionnisme recherché et attendu dans leur déroulement quasi chorégraphique. Toute son ire, pour faire mieux que sa rivale L214, se focalise contre leur potentiel plaisant et attractif, populaire ; voilà pourquoi elle décide à son tour, de porter plainte contre X devant la justice, en espérant une condamnation en droit, et d’agir en préparant une proposition de loi contre ces activités pourtant très réglementées juridiquement, bien que le Conseil Constitutionnel, déjà interpellé, les ait jugées conformes à la constitution française.

Pourquoi donc s’acharner pour tenter de démontrer, avec les torreristas, la beauté des formes dans les passes, les postures, les appels des hommes combattant la bête, et les charges réitérées de l’animal, sublimé par les torristas, sur les chevaux caparaçonnés des picadores armés, et sur l’écarlate muleta virevoltante. La ferveur palpable, l’émotion déclenchée, la liesse des saluts, la grande communion populaire accomplie suffisent largement à accorder à la corrida une profonde sympathie, et à plaindre l’hystérie qu’elle génère chez les soudards de l’anti-plaisir, de l’anti-popularisme, ces coincés, les frileux, les a-culturés.

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vendredi, 17 novembre 2017

Friedrich Ludwig Jahn & German Nationalism

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Friedrich Ludwig Jahn & German Nationalism

The discipline of gymnastics has its roots in ancient Greek physical exercises, but the father of modern gymnastics is widely acknowledged to be the nineteenth-century German gymnastics educator Friedrich Ludwig Jahn. Jahn is credited with the invention of number of gymnastic apparatuses (the vaulting horse, parallel bars, balance beam, and rings), the founding of the first open-air gymnasium in Germany, and the popularization of gymnastics as a competitive sport.[1] [2] He became a national hero in Germany, where there are many statues and monuments dedicated to him and more streets named after him than even Friedrich Schiller.[2] [3] Nonetheless his legacy remains controversial because he was an ardent German nationalist and influenced the National Socialists.

Jahn was the son of a Lutheran pastor and studied theology and philology at the Universities of Halle, Göttingen, and Greifswald with the intent of becoming a teacher. But his rebellious nature brought him into conflict with authority figures, and he abandoned an academic career.[3] [4] At the age of 28 he joined the Prussian army following Prussia’s humiliating defeat at the twin battles of Jena and Auerstädt in 1806. A year later the second Treaty of Tilsit forced King Frederick William III to cede half of Prussia’s territory. Jahn attributed Prussia’s military annihilation to its isolation from its German neighbors and to the lack of national consciousness among German states compared to the nationalistic fervor that energized the French. Thus he came to advocate German unification.

During Napoleon’s German Campaign of 1813, Jahn fought with the well-known Lützow Free Corps (known as the “Schwarze Jäger”), a volunteer force of the Prussian army consisting of three to four thousand members.[4] [5] The unit was formed after the king issued a proclamation summoning Prussia to war against the French. Most famous among its members was the poet Theodor Körner, whose patriotic verse and death in battle rose him to the status of a national hero. Jahn was also noted for his courage and was later decorated with the Iron Cross.[5] [6]

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Jahn promoted gymnastics (Turnen) both as something that would physically prepare young German men for battle as well as strengthen the spirit and restore dignity to the German people. He sought to form a people’s militia composed of civilians from all levels of society united in their desire to fight for the nation. Thus he disliked the term Soldat due to its association with the word Sold, referring to wages paid to mercenary soldiers.[6] [7]

In 1811 he built the first open-air gymnasium in Germany (in the Hasenheide park in Berlin) and founded a gymnastics school toward this end. Five hundred boys participated in the first gymnastics demonstration.[7] [8] This launched a broader movement that led to the founding of dozens of gymnastics schools and clubs (Turnvereine), which also functioned as nationalist organizations. Five years later Jahn published Deutsche Turnkunst, a treatise containing instructions for physical exercises that influenced the development of modern gymnastics.[8] [9] Gymnastics became a part of the curriculum in Prussian schools.

Jahn believed that physical exercises should be practiced outdoors in order to cultivate a connection to the land. He also promoted sports such as swimming, hiking, fencing, etc. He was known to lead the Turners on long walks through the countryside during which he would regale them with legends about heroic deeds from past eras.[9] [10] Jahn’s Turnbewegung espoused a “back-to-nature” ethos that prefigured the Wandervogel movement, which was to emerge about a century later and in turn influenced the Hitler Youth.

The völkisch populism of the Wandervogel movement can also be traced back to Jahn, who championed the common man and promoted physical activity as something in which all Germans could take part. All Turners wore the same uniforms and addressed each other with the informal “du.”[10] [11] Jahn was considered a liberal revolutionary in his day. His movement symbolized a populist revolt against the old order and the conservative establishment, as he sought to weaken class hierarchies and subject the ruling dynastic houses to the state. He lent support to the reforms of Baron vom Stein, who abolished the institution of serfdom, implemented land reform, and restructured Prussia along republican lines. Indeed Baron vom Stein appealed to him personally for cooperation, as well as to Johann Gottlieb Fichte, Friedrich Schleiermacher, and Heinrich von Kleist.[11] [12]

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A few decades later, the young Wagner was to participate in the May Uprising in Dresden alongside Bakunin similarly in the name of German nationalism.

Idealistic young men joined Jahn’s movement in the thousands. His charismatic personality contributed to the movement’s popularity. He was known for his fiery orations and frankness in speech, eschewing “French” politeness. He had long, uncombed hair and in his university years had a penchant for living in a cave that today bears his name. At a dinner hosted by Staatsminister von Hardenberg (who with Baron vom Stein was the architect of the Prussian Reform Movement), he showed up in athletic clothes and boots but fascinated the other guests, who were eager to meet him.[12] [13]

His ideas caught on among many university students, who organized themselves into nationalist fraternities (Burschenschaften) inspired by Jahn’s organizations. Their slogan was “Honor, Liberty, and Fatherland.”[13] [14] The first Burschenschaft was founded in June 1815, directly following the Congress of Vienna and subsequent creation of the German Confederation.[14] [15] A number of its original members had taken part in the recent War of the Sixth Coalition and were associated with Jahn’s Turnbewegung.

On October 18, 1817, 500 Burschenschaft members convened at the Wartburg in order to hold a festival in honor of German nationalism and to protest the reactionary opposition to German unification.[15] [16] The Wartburg was chosen due to its significance as the site where Martin Luther found refuge after the Diet of Worms and translated the New Testament into German. The date commemorated the fourth anniversary of the Battle of Leipzig (in which Napoleon was decisively defeated) and also approximated the 300th anniversary that Martin Luther is said to have nailed his Ninety-Five Theses to the door of the Castle Church in Wittenberg. Martin Luther was a hero to German nationalists on account of his rejection of papal power and foreign influence. Jahn also saw Luther as a national symbol whose translation of the Bible into German paved the way for German unification:

Thus Luther became for the entire German people one who shows the way, awakens, renews life, and provides the most noble defence of the spirit, the herald of a future form of literature and the patriarch of a one day great German nation. … Through the German language he gave his people a unifying spirit, which later on inspired all the great pioneers who immortalized exemplary German in their works.[16] [17]

After the festival ceremonies, Jahn’s followers organized a book burning in which copies of anti-German, anti-nationalist books were destroyed. For instance, among them was a book entitled Germanomanie by the Jewish writer Saul Ascher, who singled out Jahn’s gymnastic movement in his criticism of anti-foreign and anti-Jewish prejudice (German Jews were nearly unanimously pro-French).[17] [18] This was the first modern book burning in Germany and inspired the book burnings of the National Socialists.

Also among the books burnt was one by the popular dramatist August von Kotzebue, who was thought to be a Russian spy and an enemy of German nationalism. Kotzebue was later assassinated by Karl Ludwig Sand, a member of a nationalist student fraternity.[18] [19] This provided a pretext for Metternich to enact the Carlsbad Decrees, which were passed in 1819 as an attempt to suppress nationalist sentiment. Nationalist student organizations such as the Turnvereine and associated fraternities were banned. Jahn was sentenced to six years in prison and his gymnastics schools were shut down. Many of his followers were placed under supervision.[19] [20] The rise of restorationist tendencies also put an end to the Prussian Reform Movement.

Jahn lived under police surveillance until his death. The ban on gymnastics was not lifted until 1842.[20] [21] Nonetheless by the 1830s gymnastics had been revived underground and later contributed to the growth of German nationalism leading up to the 1848 Revolution.

Jahn’s political views are outlined in his most notable work, Deutsches Volkstum (published in 1810), in which he describes his vision for Germany and his argument for German unity. The text involves detailed discussion of administrative matters such as issues of jurisprudence, where border lines should be drawn, how taxes should work, where Germany’s capital should be (calculated with mathematical exactness), etc., as well as the role of culture, ideology, and education in the formation of a German state.

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The term Volkstum was his own coinage and could be translated as that which encompasses the defining characteristics of a given people: language, ethnicity, folklore, etc. Jahn described it in almost poetic terms: “It is that which is shared in common, the inner essence of the Volk, its rain and life, its regenerative power, its reproductive ability.”[21] [22] His definition of the German Volkstum had an implicitly ethnic dimension, and in Deutsches Volkstum he condemned miscegenation.[22] [23] Jews were excluded from his definition of the German Volk.

Jahn strongly believed that the Volk must become one with the state and vice versa: “A state is nothing without a Volk, a soulless piece of art; a Volk is nothing without a state, a lifeless, airy ghost, like the nomadic Gypsies and Jews. The state and the Volk united thus yield the Reich. …”[23] [24]

Germany under the Holy Roman Empire consisted of over 300 autonomous German-speaking states, the majority of which Napoleon consolidated into 16 larger client states following the Empire’s demise in 1806, forming a loose military alliance known as the Confederation of the Rhine. The Confederation grew to include 36 states. Napoleon’s eventual defeat then paved the way for the Congress of Vienna, whose objective was to ensure stability by bolstering the power of European monarchies and weakening nationalist movements. This led to the creation of the German Confederation in 1815, a similarly weak collection of states that lacked centralized power. German unification did not become a reality until 1871, when Kleinstaaterei came to an end with the founding of the German Empire.

Jahn was one of the most influential early proponents of German national unity, along with Ernst Moritz Arndt and Johann Gottlieb Fichte. Jahn’s Deutsches Volkstum and Fichte’s Addresses to the German Nation were thought to be the most significant German nationalist texts at the time.[24] [25] Jahn’s works are less intellectually complex than Fichte’s, but the two held similar political views. Jahn adopted Fichte’s belief that German unity must be achieved through a program of national education, though he amended this to focus on physical education in particular.

Like Fichte, Jahn ardently defended the German language. At the time French was considered a fashionable language among the nobility and the aspiring middle classes, while German was considered common. Jahn condemned this and sought to restore German as the language of culture and politics in Germany. He believed that language was integral to national identity:

Every people dignifies itself through its mother tongue, in which the documents of its cultural history are recorded. … A people that forgets its own language gives up its right to have a say among humanity and is given a silent role on the world stage.[25] [26]

Jahn was fanatical in his linguistic purism and rejected all foreign loan words. He and his followers devised German terms for physical exercises and equipment as alternatives to the standard French terminology that was used at the time to describe the sporting pastimes of the aristocracy. Thus “rapier” became “Fechtel,” “croisé” (a fencing term) became “Scheere,” “balancer” became “schweben,” etc. They also introduced German words commonly used by hunters, sailors, carpenters and other tradesmen into the terminology of gymnastics.[26] [27]

Both Jahn and Fichte also were influenced by the ideas of the Swiss pedagogue Johann Heinrich Pestalozzi, who sought to give the poor access to education and was responsible for raising literacy rates in Switzerland. Pestalozzi’s approach emphasized the importance of giving children a holistic education that strengthened the mind, character, and body rather than simply administering rote learning techniques to them. Thus Jahn proposed teaching artisanal skills in schools (as did Fichte), since he believed that engaging in physical labor would prevent students from becoming cut off from everyday life.[27] [28]

Jahn focused on physical education but also proposed reforms to education and schooling in general. Many of his followers were university students and academics (as were many members of the Lützow Free Corps). He envisioned that schools could serve as breeding-grounds for nationalist sentiment, stating that “public educational institutions are a means through which a volkstümlich public spirit and a patriotic way of thinking can be conveyed.”[28] [29] For this purpose he proposed the creation of anthologies of German songs and myths and legends that would be studied in schools and universities.[29] [30] He also argued that all children should be granted access to state-sponsored elementary school education.[30] [31]

For decades the only English-language study of Jahn was a chapter in Peter Viereck’s Metapolitics: From Wagner and the German Romantics to Hitler. The book provoked debate upon its publication in 1941 because Viereck traced the philosophical and ideological roots of National Socialism to German Romanticism rather than equating it with Prussian militarism or considering it a reaction to purely economic phenomena. As a moderate conservative and son of the German-American writer and Nazi sympathizer George Sylvester Viereck, whom he denounced, Viereck perhaps had an agenda in linking National Socialism to German Romanticism and the liberal nationalism that arose from it. However, the general thrust of his argument is correct.

turnvater4.jpgThere are some differences between Jahn and the National Socialists: Jahn’s gymnastics unions were loosely organized and lacked hierarchies of authority, whereas the Hitler Youth was highly regulated and its program of physical education was more regimented and militaristic. Nonetheless both upheld a völkisch “blood and soil” worldview. For both the purpose of physical exercise was twofold: to prepare youths for combat by strengthening the body and mind and to instill in them a sense of national unity and purpose. Furthermore Jahn’s movement and National Socialism were both populist in nature (unlike the conservatism of the Prussian Junkers, as Viereck points out). Jahn endorsed classless communitarianism and likewise National Socialism was a mass movement that transcended class lines.

Physical exericse was a core element of National Socialist ideology. Turnen was a component of the 25-Point Programme of the NSDAP and German boys and girls alike took part in physical conditioning. The synchronized gymnastic demonstrations in the Third Reich would have resembled the demonstrations of Jahn’s gymnasts on the Turnplatz in Berlin. The Turners’ demonstrations were ceremonial spectacles that made use of bonfires and torch-lit processions, not unlike National Socialist rallies.[31] [32] Gymnasts in Jahn’s day also performed in national festivals celebrating German folklore and tradition.

Both Jahn and the National Socialists rejected the idea that physical education should emphasize individual results as ends in themselves; instead they saw physical exercise as a national activity. German Leibesübungen (as in the Nationalsozialistischer Reichsbund für Leibesübungen) were contrasted with Anglo-Saxon Sport, which focused more on personal results and mechanized individual training. The German approach focused less on quantifiable individual achievements; physical exercises instead served to strengthen the Volk as a whole.

The term Leib was used in contrast to Körper, as the latter has a purely biological connotation, whereas the former (a term for which there is no English equivalent) connotes the idea of the body as a living being encompassing the soul and mind as well as the physical body. This reflected both Jahn’s and the National Socialists’ belief that the mind could not be divorced from the body and that a healthy body was a prerequisite for a healthy mind.

Jahn was revived during the Third Reich era by the German philosopher Alfred Bäumler, best known for his writings on Nietzsche, who argued that he was a forerunner of National Socialism. He saw Jahn’s vision of a single state that united the German Volk as having anticipated the National Socialist conception of nationhood: “Jahn was the first to use the word ‘Reich’ for the ideal unity of people and state, thus in the sense that we use it today.”[32] [33]

Bäumler’s worldview was founded on his belief in the importance of the common good over the individual. He believed that the individual must be subordinate to the Volk and that each person was the property of the nation. Therefore he believed that physical education must be state-controlled. Like Jahn, he saw physical education as a political tool:

German physical activities could not be created from the needs and habits of the bourgeois society. They developed as a result of the political movements of the time of the struggles for liberation and they will be renewed by the political movement of our day. … German physical activities are in a comprehensive meaning of the word, political.[33] [34]

Jahn’s gymnastic movement is relevant to the modern struggle in a number of ways. The natural radicalism of the young has the potential to pose a significant threat to the system. Most modern youth subcultures diffuse this by trapping youthful rebelliousness within subcultural ghettos that are alienated from society at large. By contrast Jahn’s movement channeled the natural idealism and rebelliousness of young people toward direct political ends. His movement can serve as a model for modern Rightist youth movements.

His movement is also notable for its combination of free-spirited spontaneity and love of nature with physical strength and discipline. The youth movements of the 1960s embraced the former of the set but lacked the latter. But the two do not pose a contradiction: both represent manifestations of a vitalist worldview that places life and health at the center.

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Jahn’s model of physical education represents an alternative to the highly commercialized and specialized world of modern organized sport. His belief that the mind, soul, and body were interconnected and interdepedent stands in stark opposition to the spirit of Cartesian dualism that characterizes the modern West. Furthermore a völkisch conception of physical education would counter the valorization of blacks prevalent in the modern sports world.

Lastly Jahn realized that in order to achieve German unification it was first necessary to raise the morale of the German people (“im Herzen das neue Deutschland aufzubauen”)[34] [35]. Today Europeans as a whole are likewise a conquered people, albeit in a different sense. When whites regain a sense of purpose as a race, political change will follow.

Notes

[1] [36] Encyclopaedia Britannica, 8th ed., s.v. “Friedrich Ludwig Jahn” (Chicago: Encyclopaedia Britannica, 2009).

[2] [37] Karoline Weller, “Der ‘Turnvater’ in Bewegung: Die Rezeption Friedrich Ludwig Jahns zwischen 1933 und 1990,” (Diss., Ludwig-Maximilians-Universität München, 2008), 5.

[3] [38] Christian Werth, Friedrich Ludwig Jahn und seine Ideologie (GRIN Verlag, 2009).

[4] [39] Rolland Ray Lutz, “‘Father’ Jahn and his Teacher-Revolutionaries from the German Student Movement,” The Journal of Modern History, vol. 48, no. 2, (June 1976): 5.

[5] [40] Werth.

[6] [41] Christopher Clark, Iron Kingdom: The Rise and Downfall of Prussia, 1600-1947 (Cambridge: Harvard University Press, 2006), 351.

[7] [42] Richard Holt, J. A. Mangan, and Pierre Lanfranchi (eds.), European Heroes: Myth, Identity, Sport (New York: Routledge, 2013), 19.

[8] [43] Werth.

[9] [44] Holt et al., 22.

[10] [45] Ibid., 21.

[11] [46] Ibid., 17.

[12] [47] Ibid., 22.

[13] [48] Jürgen Schwab, “Die Deutsche Burschenschaft – zwischen Anspruch und Wirklichkeit” (Haus der Alten Breslauer Burschenschaft der Raczeks, Bonn, September 3, 2004). https://sachedesvolkes.wordpress.com/2011/01/31/die-deuts... [49]

[14] [50] Ibid.

[15] [51] Ibid.

[16] [52] Friedrich Ludwig Jahn, Deutsches Volkstum, 109. There is no English edition of Deutsches Volkstum. The excerpts quoted in this article represent my rough attempts at rendering his old-fashioned German diction into English.

[17] [53] Shlomo Avineri, “Where They Have Burned Books, They Will End Up Burning People” (Jewish Review of Books, Fall 2017). https://jewishreviewofbooks.com/articles/2788/burned-book... [54]

[18] [55] Ibid.

[19] [56] Werth.

[20] [57] Ibid.

[21] [58] Jahn, 30.

[22] [59] Matthias Rittner, “Theorien und Konzepte nationaler Erziehung von der Deutschen Romantik bis zum Nationalsozialismus,” (Diss., Friedrich-Alexander-Universität, 2012), 152.

[23] [60]Jahn, 36.

[24] [61] Rittner, 78.

[25] [62] Jahn, 213.

[26] [63] Holt et al., 20.

[27] [64] Lutz, 20.

[28] [65] Jahn, 72.

[29] [66] Peter Viereck, Metapolitics: From Wagner and the German Romantics to Hitler (New York: Routledge, 2017), 78.

[30] [67] Ibid., 77.

[31] [68] Clark, 384.

[32] [69] Weller, 41.

[33] [70] Tara Magdalinski, “Beyond Hitler: Alfred Baeumler, Ideology and Physical Education in the Third Reich,” Sporting Traditions, vol. 11, no. 2. (May 1995): 64.

[34] [71] Carl Euler, Friedrich Ludwig Jahn: Sein Leben und Wirken (Stuttgart: Verlag von Carl Krabbe, 1881), 511.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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dimanche, 19 juin 2016

Euro 2016 de football: analyse et souhait d’une défaite des ”Bleus”

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Euro 2016 de football: analyse et souhait d’une défaite des ”Bleus”

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Nous sommes bassinés par l’Euro, cuvée 2016. Anciennement ”coupe d’Europe des nations”, dénomination abandonnée à cause de ce dernier terme, c’est la 3e manifestation sportive internationale (spectateurs et chiffre d’affaire) après les Jeux olympiques et le Mondial de football – ou Coupe du monde.

Avec ce tournoi, la France essaye d’oublier la réalité, de fuir ses problèmes, de faire l’autruche et de se divertir au spectacle d’un sport factice et gangrené par le lucre. Au rythme des grèves – le vrai sport national – et des menaces d’attentats islamiques. Le foot est devenu une drogue collective et le lieu d’arrangements bizarres : le Qatar, État monarchique dictatorial, pro–islamiste et esclavagiste, très soft d’apparence, possède le principal club français et bénéficie de passe–droits pour tous ses investissements en France, le prétentieux ”pays des droits de l’homme”…

Une équipe majoritairement africaine

Parmi les 23 joueurs sélectionnés (actifs et remplaçants) par Didier Deschamps (accusé de racisme par Éric Cantona et Jamel Debbouze pour avoir écarté de la sélection le voyou Karim Benzema) dans l’équipe de France, on dénombre : 10 Blancs, 11 Noirs dont trois nés en Afrique, 1 Arabe (”Beur”) né en France et 1 métis né à la Réunion. L’équipe de France comporte donc une minorité de Blancs. Le fait est encore plus accentué dans l’équipe réellement présente sur le terrain. Les téléspectateurs du monde entier, en voyant jouer l’équipe de France, se disent : ” La France n’est plus principalement d’origine européenne ”.

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Le message lancé par cette sélection est très clair : François Hollande a  répété que cette équipe de football représentait la Nation : « vous êtes la France ». De Gaulle, qui confiait à Alain Peyrefitte que la France était un pays de « race blanche » et devait le rester, doit se retourner dans sa tombe. L’équipe de France de football est donc majoritairement non française de souche et non européenne d’origine. Dans n’importe quel pays au monde, cette situation semblerait aberrante.

La France est le seul pays européen dans ce cas. On peut supposer soit que c’est volontaire afin de lancer un message idéologique ( ” l’équipe de France de football doit être emblématique de la nouvelle France ethnique, c’est–à–dire déblanchie”), ce qui serait une démarche raciste anti Blancs, soit qu’on ne trouve pas dans les milieux populaires de recrutement assez de jeunes Français de souche comme candidats footballeurs. Les deux explications peuvent s’entrecroiser. L’argument que les Noirs seraient meilleurs footballeurs que les autres (comme ils sont meilleurs sprinters) ne tient pas puisqu’aucun pays africain (équipes à 100% noires) ne performe au niveau international, bien au contraire.

La récupération du football par les politiciens et le pouvoir

association-pour-la-recherche-contre-le-cancer-en-2008_exact1024x768_p.jpgComme Chirac avant lui, Hollande s’investit à fond dans le football et se démène pour l’Euro 2016. Il espère en cas de succès français des retombées électorales pour la présidentielle de 2017. En 1998, la France avait gagné le Mondial de football face au Brésil. Incroyable victoire…C’était l’époque où l’équipe ”Black–Blanc–Beur” de Zidane devait l’emporter, pour des raisons idéologiques. De mauvaises langues avaient suggéré que le match avait été truqué – pratique courante dans le football– pour faire gagner l’équipe de France. Il n’est pas exclu que des trucages de matches soient en cours pour faire gagner l’équipe de France à cet Euro 2016. Bernard Tapie est un maître professeur dans cette discipline (1). En tout cas, si l’équipe de France l’emporte, alors qu’elle est d’un niveau très moyen, on pourra se poser des questions.

Dînant avec les ”Bleus” le 5 juin, M. Hollande leur a expliqué : «  Le pays peut être heureux avec vous alors que nous vivons des difficultés […] Nos compatriotes ont envie d’être heureux et fiers avec vous. Il faut leur donner ce qu’ils attendent de vous, un esprit collectif, une volonté de gagner ensemble ». On reconnaît dans ces propos, le dogme officiel du ”vivre ensemble”, grandiloquent et ridiculement inefficace.

Pour le match d’ouverture contre la Roumanie, le Président de la République y assistait, couvert d’une immense écharpe de supporter. Grotesque. Un vrai clown, insensible à son propre ridicule. Que ne ferait pas ce petit politicien pour tenter de grappiller des voix ?

Le foot comme liturgie creuse

La triste réalité, c’est que le milieu du football – international et français particulièrement– est gangréné par la corruption généralisée, le dopage, les pratiques mafieuses, la délinquance sexuelle, les trafics financiers, les enrichissements délirants, les matchs truqués. Les récentes affaires (Platini, Benzema, etc.) ne sont que la petite partie émergée de l’iceberg du sport le plus pourri de la planète. 

Il est catastrophique de présenter comme des exemples et des modèles pour la ”jeunesse” des footballeurs millionnaires, illettrés, frimeurs, souvent délinquants. On s’indigne des salaires des grands patrons, qui sont tout de même des entrepreneurs et des employeurs, mais pas du tout de ceux, souvent plus élevés, des footballeurs.

Les vedettes du foot, qui « se conduisent comme  des vauriens tout en suscitant l’extase de la foule » selon la formule de Chantal Delsol, sont des mercenaires, souvent analphabètes, parfois voyous, toujours mus par la cupidité financière. Les transformer, comme le fait M. Hollande, en représentants du patriotisme français, en symboles de la France, est lamentable.

hollande-fin-coupe-du-monde-2014.jpgAvec cette messe footballistique, l’insignifiance devient un sujet central. Le polémiste Anthony Palou (Le Figaro, 08/06/2016) reprenant l’idée classique mais juste du ” foot opium du peuple”, écrit : « Nous n’avons rien contre le foot, plutôt contre la bêtise qui s’en dégage […], nous en avons contre une société malade, une société qui ne vit que par le ballon, une société complètement infantile ». Prétexte à un chauvinisme bas de gamme, inverse même du patriotisme ou du nationalisme, le foot est aussi le royaume de «  cet argent un peu cracra » ainsi que de la démagogie politique : « ras–le–ballon de ces hommes politiques si ridicules, si peu professionnels qui n’ont de cesse que de passer leur temps devant leur télé ou au Stade de France ». Sans oublier évidemment le hooliganisme ultraviolent des supporters qui s’amplifie : dans aucun de ses aspects, décidemment, le football n’est sympathique. Chantal Delsol, à propos de la grand messe de l’Euro et du foot en général, utilise cette expression : « liturgie creuse ».

Le mensonge de la ”diversité heureuse” représentée par les ”Bleus”

L’équipe de France n’est pas la société française. Les ”Bleus” (d’un bleu très foncé…) sont devenus le symbole dérisoire d’une identité nationale simulée. On essaie depuis un certain temps – idéologie du ”Black–Blanc–Beur” – de présenter cette équipe multiraciale (de moins en moins d’ailleurs et de plus en plus africaine) comme un exemple réussi de pluralité et de coexistence pour une société mise dans l’obligation de se ”diversifier”, de se déblanchir.

La rhétorique officielle (raciste en creux comme tout ce qui est ”antiraciste”) dit : c’est cette diversité (ethnoraciale) qui donne son dynamisme à l’équipe de France et qui, donc, est aussi un avantage, une chance pour la nouvelle France. Or ces deux présupposés sont faux. L’équipe de France performait mieux dans les classements quand elle était homogène ethniquement, européenne ; dans le monde, les meilleures équipes (dans tous les sports) sont monoethniques. Yves de Kerdrel rappelle que dans les années 70 « le foot était un sport où s’affrontaient de vrais athlètes et non des garnements incultes gavés de millions d’euros et incapables de chanter La Marseillaise » (Valeurs actuelles, 9–17/06/2016). Les ”Bleus”, depuis plusieurs années, sont médiocres et ébranlés par des scandales à répétition. La société française, quant à elle, devenue multiraciale et multiculturelle, vit une crise profonde, le fameux ”vivre ensemble” ressemblant à une sinistre utopie, une farce tragique. Ce qui était prévisible, puisque toute société ethniquement hétérogène est invivable à terme.

C’est pour occulter ce terrible constat, cette lourde vérité, afin d’imposer le mensonge de la ”diversité heureuse”, que la propagande de l’État et des médias dominants orchestre un énorme battage autour de l’équipe de France de football et de l’Euro 2016. L’enjeu idéologique d’une victoire des ”Bleus” est donc énorme. Tout va donc être tenté pour qu’ils gagnent…   

Les Bleus, faux héros et modèles factices

Les autorités de l’État–et notamment le Président de la République– se dévalorisent en divinisant cette ”équipe de France”, un ramassis d’athlètes dopés, au QI de poule, payés comme des nababs. Présenter ”les Bleus” comme symboles suprêmes de la France est insultant et dégradant. On donne ces sous–doués en exemple, alors qu’on néglige les véritables élites françaises dont, malheureusement, une bonne partie s’exile : chercheurs, inventeurs, chefs d’entreprise, artistes talentueux, etc. souvent ignorés par les médias, beaucoup plus attirés par les footballeurs et les rappeurs 

horrfoot49737800.jpgAu moins, les gladiateurs et même les auriges des Jeux du Cirque dans l’Empire romain risquaient leur vie à chaque descente dans l’arène.

Le président Hollande, en visite à Clairefontaine, le centre d’entraînement de l’équipe, dans une grandiloquence ridicule, s’est exclamé : « vous êtes la France, toute la France ! » Cette volonté de comparer l’équipe de football nationale à la France elle–même et en faire son modèle est obsessionnel et misérable. M. Hollande sous entend évidemment que la France doit, à l’image de son équipe, se ”diversifier”, c’est-à-dire s’africaniser. Car, elle est là, l’obsession : en finir avec cette France de souche, monochrome.

Ivan Rioufol, qui traite le football actuel de « sport pourri par l’argent et la crétinerie », et déplore « la foule anesthésiée par ce nouvel opium », écrit : « en venir à admettre que le foot professionnel, corrompu jusqu’à l’os, est seul capable d’unir les citoyens dit tout des maux dont souffre la France éclatée […] Observer le gouvernement désemparé se jeter dans les bras d’un football frelaté élevé au rang de culte, rend la situation pathétique ». (Le Figaro, 10/06/2016)

L’aliénation devant le football atteint Le Monde,journal officiel de l’idéologie dominante et de l’oligarchie, qui a consacré deux pages ( !) d’entretien le 8 juin au joueur Zlatan Ibrahimovic, parfait abruti narcissique qui débite des âneries. Associer la force et la santé d’un pays à son équipe de football (une équipe de millionnaires incultes qui, en plus, ne reflète pas l’identité du pays) est profondément pervers. Car c’est une tentative pour siphoner le véritable patriotisme français au profit d’un chauvinisme dégénéré qui héroïse des mercenaires.

Souhaitons le mieux pour notre pays : que cette équipe de France de foot, ”les Bleus”, soit éliminée et qu’une véritable équipe nationale européenne l’emporte.   

  1. Truquer un match consiste à payer des athlètes pour mal jouer et laisser marquer des buts à l’adversaire, pratique courante dans le football. Les raisons son multiples, politiques ou liées aux paris. Les joueurs complices de la défaite de leur équipe sont fortement rémunérés. Cette pratique était fréquente dans l’Antiquité romaine pour les courses de char.

dimanche, 20 juillet 2014

Le Tour de France de 1914

 

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Le vainqueur Philippe Thys

Le Tour de France de 1914


 

Tour12946106684.jpgLa Coupe du monde de football vient de se terminer; les amateurs de sports tournent leur regard, comme chaque mois de juillet, vers le Tour de France cycliste. La plus célèbre course de vélos du monde se déroule aujourd'hui à l'ombre de celle de 1914, cent ans après que la première guerre mondiale ait éclaté. Le départ d'une étape à Ypres, le passage du peloton le long du champ de bataille de Verdun, les longues étapes en Alsace et en Lorraine en sont la preuve. L'étape qui s'est déroulée sur les pavés du Nord a été, elle aussi, un hommage aux morts de la première guerre mondiale, parce que l'expression "l'enfer du Nord" est née en 1919, quand le parcours de la course Paris-Roubaix était particulièrement sinistre et difficile. Les voies "carrossables" avaient été labourées par les artilleries française, britannique et allemande.

 

TourPETIT-BRETON%.jpgLes médias ont consacré quelques minutes d'attention aux vainqueurs du Tour avant 1914 (le premier Tour a eu lieu en 1903), qui n'ont pas survécu à la première guerre mondiale. Ainsi, Lucien Petit-Breton, vainqueur en 1907 et en 1908, le Luxembourgeois François Faber, vainqueur en 1909, et Octave Lapize, vainqueur en 1910. Petit-Breton a eu une fin misérable: courrier dans l'armée française, il a été renversé par une calèche menée par un cocher ivre. On n'a jamais retrouvé de traces du Luxembourgeois Faber, engagé dans la Légion Etrangère. Il combattait dans la région de la Somme et a disparu le 9 mai 1915 lors d'un combat à proximité d'Arras. Lapize, peut-on dire, a eu la mort du héros: pilote d'un avion de reconnaissance de la toute jeune aviation française, il a été abattu le 14 juillet 1917 en Lorraine.

 

 

Dix-sept coureurs morts au combat

 

Le sort des anciens vainqueurs du Tour est évidemment plus connu que celui de dix-sept autres coureurs qui avaient participé à la course de 1914 et qui sont également morts au champ d'honneur. Ils demeurent des inconnus comme Dejoie, Lachaise et Tribouillard. Aujourd'hui encore, alors que l'on commémore pourtant la Grande Guerre, ces hommes ont été trop longtemps oubliés. Cet oubli est cependant comblé par un ouvrage remarquable, intitulé Le Tour de France de 1914 - De la fleur au guidon à la baïonnette au canon, paru déjà en 2010. L'auteur en est l'historien Jean-Paul Bourgier. Il nous relate l'histoire d'un Tour où l'ombre de la guerre n'a jamais été perceptible même si, pendant la durée de cette "grande boucle", il y avait bien des indices d'une tension croissante entre la France et l'Allemagne.

 

Tourlapize_octave.jpgLe hasard a voulu que le Tour de 1914 ait commencé le 28 juin, le jour même où l'héritier du trône impérial austro-hongrois et son épouse la Comtesse Sophie Chotek ont été assassinés à Sarajevo par l'activiste Gavrilo Princip. Cet assassinat a été le coup d'envoi de la première grande conflagration mondiale mais on ne l'imaginait pas encore quand le départ du Tour a été donné. Pendant la première étape, d'Abbeville au Tréport, personne n'a songé aux événements qui venaient de marquer l'Empire austro-hongrois.

 

Cela peut paraître étrange, rétrospectivement, mais le Tour de France a commencé plus tôt cette année-là. Si l'on avait reproduit le calendrier de 1908, alors la grande fête du vélo aurait commencé le 13 juillet et se serait terminée le 9 août. On aurait dû interrompre la course à cause de la mobilisation générale. Le vainqueur du Tour de 1914 a été le Bruxellois Philippe Thys, qui avait déjà gagné l'épreuve de 1913. Il avait déclaré qu'il gagnerait une troisième fois consécutive en 1915. Cette promesse n'a pu être tenue. Thys a encore gagné le Tour de 1920. Quel aurait donc été son palmarès si l'incendie n'avait pas éclaté en Europe? La même question peut être posée pour Octave Lapize, ancien vainqueur mort au champ d'honneur. Ce gaillard extraordinaire n'avait pas seulement gagné le Tour mais aussi trois fois le Paris-Roubaix et le Paris-Bruxelles. Lapize était une véritable légende du vélo. Il avait emporté le Tour de 1910, le premier à être passé par les Pyrénées. Il avait apostrophé avec véhémence les organisateurs du Tour en les traitant d'assassins tant le parcours avait été difficile et dangereux. En 1914, il abandonne le Tour à cause du décès de sa mère.

Metz, étape à l'étranger

 

TourFrançois_Faber.jpgLe Tour de France de 1914 s'est déroulé sans le moindre souci. A Cherbourg, les coureurs se trouvaient dans le même hôtel que la figure de proue du socialisme français, Jean Jaurès, avec qui ils ont plaisanté. Juste avant que n'éclate la guerre, cet homme politique a été assassiné. On pouvait déceler bien des indices prouvant la tension croissante entre puissances européennes mais les coureurs en riaient, en disant que des événements plus graves avaient ponctué la politique internationale au cours des quinze dernières années.

Le coureur français Eugène Dhers avait un autre avis et sentait que les choses allaient dans un sens différent, plus tragique. Soldat, il avait reçu un congé spécial pour participer au Tour mais, dès le 7 juillet, il est rappelé sous les drapeaux et rejoint sa caserne à Belfort. Le Belge Jean Rossius gagne l'étape qui amène le Tour à Nice où règne une atmosphère tendue. Le Président français Raymond Poincaré était parti ce jour-là pour la Russie. C'était une raison suffisante pour que les observateurs attentifs de la scène politique européenne puissent en conclure que les choses basculaient sûrement vers une instabilité que les non initiés ne percevaient pas encore.

 

Photo: François Faber

 

Les organisateurs du Tour auraient pourtant dû s'en apercevoir quelques années auparavant. En 1907 et en 1908, Metz en Lorraine, avait été choisie comme arrivée d'étape… à l'étranger car, en effet, depuis la guerre franco-prussienne de 1871, la ville était devenue allemande. En 1910, l'orchestre messin avait même joué la Marseillaise, alors que tous les symboles français étaient interdits en Alsace et en Lorraine. A partir de 1911, le peloton n'a plus reçu l'autorisation de passer en territoire allemand. En 1919, lors du premier Tour d'après-guerre, les organisateurs, pour souligner la revanche française, ont choisi Metz et Strasbourg comme villes d'étape.

 

Salan/'t Pallieterke.

 

(article paru dans 't Pallieterke, Anvers, 16 juillet 2014). 

 

Portrait d'artiste: François Faber

 

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jeudi, 10 février 2011

Vizier: Politieke manipulatie corrumpeert taal

http://www.tertio.be/sitepages/index.php?page=archief&...

Vizier: Politieke manipulatie corrumpeert taal

newspeak-19841.jpgIs het niet vreemd dat op de website van Amnesty International Vlaanderen niets te vinden is over de vervolging van christenen in moslimlanden?
Primeert bij Amnesty Vlaanderen het ideologische verhaal, waardoor de waarheid geweld wordt aangedaan? Die onmiskenbare christenvervolging mag niet langer worden verdoezeld.

Miel Swillens | George Orwell merkte op dat “the restatement of the obvious is the first duty of intelligent men.” Daarmee bedoelde hij dat je moet
blijven hameren op onmiskenbare waarheden. Zo niet worden die verdoezeld wanneer ze niet passen in het vigerende ideologische denkraam. Orwell wist
waarover hij het had. Hij maakte zelf mee hoe zijn relaas over de Spaanse Burgeroorlog, Homage to Catalonia, werd uitgespuwd door de Britse
intelligentsia, omdat het niet strookte met haar pro-Sovjet en pro-Stalin gezindheid. Om diezelfde reden weigerden linkse uitgeverijen Animal Farm te
publiceren, waarin de auteur onder het mom van een dierenfabel de ontaarding van de Russische Revolutie op de korrel nam. Orwell, een overtuigde maar eigenzinnige socialist, haatte elke orthodoxie, zowel van links als van
rechts. Ideologische taal, zo stelde hij, is ontworpen om de leugen als waarheid te doen klinken, en een schijn van vastheid te geven aan pure wind.

Ik moest aan Orwells afkeer van geprefabriceerde termen en holle frases
denken, toen ik op de website van Amnesty International Vlaanderen
terechtkwam. Eigenlijk was ik op zoek naar informatie over de vervolging van
christenen in moslimlanden. Maar daarover was niets te vinden. Bij
mensenrechten per land wordt noch bij Irak noch bij Egypte melding gemaakt
van vervolgde christenen. Ook als thema komt het niet aan bod. Tik je het
trefwoord ‘kopten’ in, dan krijg je als antwoord: “uw zoekopdracht heeft
geen resultaat opgeleverd”. Tik je daarentegen ‘Guantanamo’ in, dan vind je
niet minder dan 45 items. Ben ik bevooroordeeld wanneer ik de indruk krijg
dat Amnesty Vlaanderen vooral aandacht heeft voor de troetelthema’s van de
linkse intelligentsia?

Nwspk3.jpgCultuurrelativisme

Maar terug naar Orwell en zijn afkeer van geprefabriceerde termen en holle frases. In het jaarrapport 2010 van de mensenrechtenorganisatie wordt België bestempeld alseen land van “willekeurige arrestaties en opsluitingen” en van “buitensporig gebruik van geweld door politie en veiligheidsdiensten”. Is dat een correcte weergave van de Belgische realiteit? België lijkt wel Iran of Zimbabwe. Maar wellicht is dat ook de bedoeling. Een westers land als België mag er blijkbaar niet beter uitkomen dan een derdewereldland. Vandaar de suggestie van morele equivalentie. Wanneer het ideologische verhaal primeert, wordt de waarheid geweld aangedaan.

Soms wordt het taalgebruik ronduit orwelliaans, zoals in het standpunt van Amnesty over een mogelijk boerkaverbod in België: “Amnesty stelt vast dat een algemeen boerkaverbod in strijd is met de godsdienstvrijheid en de vrijheid van meningsuiting. Bovendien beperkt een dergelijke wet het recht van vrouwen op een leven vrij van dwang, intimidatie en discriminatie.” (mijn cursivering). De geperverteerde logica van dat standpunt shockeert. De tekst illustreert hoe de capitulatie van de
mensenrechtenorganisatie voor het cultuurrelativisme haar taalgebruik corrumpeert. Wie Orwells toekomstroman Nineteen Eighty-Four kent, denkt daarbij aan de fameuze Newspeak met slogans zoals “Slavery is freedom”.

Politiek correct

Taal dient om te communiceren over de werkelijkheid, om die zo getrouw mogelijk weer te geven. Ideologieën verdoezelen of ontkennen de werkelijkheid, telkens die botst met hun politieke discours. Dat leidt tot corruptie van de taal. Denk maar aan de vroegere Sovjet-Unie. Correcte taal is een democratische opdracht en ethische plicht. Wellicht moeten ze bij Amnesty Vlaanderen ook maar eens Orwell lezen, zijn essay Politics and the English Language bijvoorbeeld. Daarin staat onder andere het volgende: “But if thought corrupts language, language can also corrupt thought. A bad usage can spread by tradition and imitation, even among people who should and do know better.”