vendredi, 20 décembre 2024
Les systèmes trifonctionnels chez Dumézil, Steiner et Stirner
Les systèmes trifonctionnels chez Dumézil, Steiner et Stirner
Troy Southgate
Source: https://troysouthgate.substack.com/p/threefold-systems-in...
La représentation du paradis médiéval par Pieter Bruegel l'Ancien, Le pays de Cockaigne (1567), met en scène un clerc, un paysan et un guerrier et représente ainsi les trois « fonctions » de la société indo-européenne. Autour d'un arbre, qui fait office de moyeu central, les personnages de la gravure représentent les rayons d'une roue, bien que la quatrième position - celle du noble - ait été occupée par une volaille rôtie.
Un critique a suggéré que Bruegel avait l'intention de dénoncer l'autosatisfaction bourgeoise des Pays-Bas du troisième quart du 16ème siècle. La composition tripartite de la société indo-européenne a été longuement discutée par le philologue français Georges Dumézil (1898-1986), bien que son affirmation de toujours, selon laquelle un système trifonctionnel est une marque fondamentale de la société indo-européenne, ait été critiquée par J. P. Mallory (né en 1945) dans son ouvrage de 1989, In Search of the Indo-Europeans : Language, Archaeology, and Myth. Contrairement à Dumezil qui insiste sur le fait qu'il représente une partie unique de notre identité sociale, Mallory pense qu'il s'agit d'un concept plus universel et qu'il n'est donc pas du tout confiné aux Indo-Européens.
Rudolf Steiner (1861-1925), qui a commencé à formuler sa théorie trifonctionnelle des « trois plis » sociaux peu après la fin de la Première Guerre mondiale, croyait, lui aussi en des solutions universelles, mais son approche était quelque peu différente. Partant du principe biologique que l'organisme humain est composé de trois systèmes indépendants qui coopèrent les uns avec les autres - à savoir notre « activité nerveuse et sensorielle », les « processus rythmiques » et le « système métabolique » - il explique ensuite comment cela peut servir de schéma directeur pour ce qu'il décrit comme la « vie économique », la « vie des droits » et la « vie culturelle » de l'humanité. Plutôt que de diviser les gens selon une sorte de pyramide des classes, Steiner souhaitait une forme d'autogestion dans laquelle nous participons à chacune des trois sphères tout en conservant notre indépendance.
Dans la nouvelle édition traduite de son texte de 1991, The Threefolding Movement, 1919 : A History, Albert Schmelzer explique que Steiner « s'est donc expressément défini par rapport à l'ancienne conception de Platon d'un État-statut. Alors que dans la société platonicienne, les êtres humains devaient être divisés en trois classes, les savants, les soldats et les paysans, la société trifonctionnelle à trois plis est elle-même articulée en fonctions d'une manière qui permet à chaque individu de collaborer de manière autodéterminée à la vie des trois domaines » (p.53).
La carte de l'organisme humain est transposée à la société humaine parce qu'elle est composée de trois systèmes qui coopèrent tout en conservant leur autonomie. Steiner, fortement influencé par son prédécesseur anarcho-individualiste, Max Stirner (1806-1856), applique essentiellement la méthode dite de « l'union des égoïstes » que ce dernier avait exposée dans L'Unique et sa propriété (1844). Selon les propres termes de Stirner: "Seuls les individus peuvent s'unir les uns aux autres, et toutes les alliances et ligues de peuples sont et restent des combinaisons mécaniques, car ceux qui s'unissent, du moins dans la mesure où les « peuples » sont considérés comme ceux qui se sont unis, sont dépourvus de volonté. Ce n'est qu'avec la dernière séparation que la séparation elle-même prend fin et se transforme en unification".
Comme je l'ai expliqué dans mon livre, The Self Unleashed : Max Stirner and the Politics of the Ego (2017) :
« Plutôt que d'accepter l'abstraction de la « communauté », l'égoïste ne voit que l'inégalité et le potentiel d'utiliser ou d'ignorer ses homologues. Cette relation ne doit cependant pas être une exploitation, car les égoïstes sont capables de former des unions pour atteindre leurs objectifs mutuels. Ces unions ne sont pas fondées sur la ferveur religieuse ou les valeurs libérales, par lesquelles les individus eux-mêmes sont liés à un idéal, et elles n'ont pas non plus besoin d'être centrées sur une famille ou une tribu, car l'union elle-même appartient à l'individu et devient sa propriété dans la poursuite de ce dont il a besoin. Ni Dieu, ni l'humanité, ni l'État, ni la nation, ni la famille, ni la communauté ne permettent une telle liberté individuelle. (pp.103-4).
Stirner poursuit en disant que:
Dans une société, on est employé, avec sa force de travail ; dans la première, on vit égoïstement, dans la seconde, humainement, c'est-à-dire religieusement, en tant que « membre du corps de ce Seigneur » ; on doit à une société ce que l'on a, on est lié à elle par le devoir, on est possédé par des « devoirs sociaux » ; on utilise une union, et on l'abandonne consciencieusement et infidèlement lorsqu'on ne voit plus comment l'utiliser davantage.
Si une société est plus que vous, alors elle est plus pour vous que vous-même ; une union n'est que votre instrument, ou l'épée avec laquelle vous aiguisez et augmentez votre force naturelle ; l'union existe pour vous et par vous, la société, à l'inverse, vous réclame pour elle-même et existe même sans vous ; en bref, la société est sacrée, l'union vous appartient ; la société vous consomme.
Comme Steiner, l'importance des systèmes trifonctionnels faisait partie de la philosophie de Stirner et son œuvre était divisée en un trio de stades de développement, tous importants: non intellectuel (enfant), intellectuel (jeune) et égoïste (homme).
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samedi, 01 mai 2021
Steiner et Goethe: intuition et expérience dans la science holistique
Steiner et Goethe: intuition et expérience dans la science holistique
Par Giovanni Sessa
Ex : https://www.ereticamente.net/
Goethe était, pour la culture européenne, un véritable aimant. Les intellectuels de premier rang des 19ème et 20ème siècles s'y sont confrontés. Pour n'en citer que quelques-uns: Hegel, Schelling, Nietzsche, George, Löwith. Même le père de l'anthroposophie, Rudolf Steiner, comme le reconnaît James Webb, avait dans le "génie de Weimar" un point de référence essentiel. De plus, un poète, un homme de lettres et un philosophe de sa stature ne pouvait être négligé par les vives curiosités qui animaient les recherches de Steiner. Chargé d'éditer les écrits scientifiques du penseur romantique, Steiner a traité ce domaine particulier mais très important de la recherche de Goethe dans un volume qui a été récemment porté à la connaissance des lecteurs par Iduna editrice (pour les commandes: associazione.iduna@gmail.com , pp. 248, euro 20,00). Il s'agit d'une reconstruction attentive et organique des intérêts naturalistes de Goethe, mais aussi de ses écrits sur le sujet, que l'auteur parcourt et discute avec compétence, animé d'un vif intérêt, motivé qu'il était par la tentative de dépasser les limites matérialistes et accumulatives de la science moderne. Steiner montre que ce champ de recherche était vivant chez Goethe depuis sa jeunesse. A ce moment historique, dans le domaine de la connaissance, une doctrine de simples principes, incarnée par la philosophie de Wolf, et une: "science sans principes [...] chacune était infructueuse pour l'autre" (p. 6). Les investigations de Werther étaient guidées, au contraire, par le concept de vie, à la lumière duquel il comprenait que les manifestations extérieures du monde naturel sont dominées par un principe intérieur et que, dans chaque partie, dans chaque organe d'une entité de la nature, le tout agit. D'où la connotation holistique évidente de l'approche de la physis par Goethe. Cela ne signifie pas que le savant dédaignait l'observation empirique, au contraire! Il la considérait comme centrale, mais pour dévoiler les profondeurs de la vie, elle devait être menée avec les yeux de l'esprit. En 1807, dans l'introduction à la Théorie de la métamorphose, l'Allemand écrit que le regard porté sur la nature montre, à un degré préliminaire, que les formes y sont ondulantes, transitoires. À cet égard, Steiner explique: "Il oppose cette ondulation, en tant qu'élément constant, à l'idée, c'est-à-dire à "un quid tenu ferme dans l'expérience seulement pour un moment" (p. 8).
Les romantiques étaient également parvenus à cette idée de vie cosmique grâce aux travaux d'alchimie, développés avec la collaboration de von Klettenberg et grâce à sa lecture de Paracelse. Il est resté lié pendant une courte période à cette relation mystique avec les forces de la nature: même s'il n'a jamais perdu l'idée de l'univers comme un immense organisme. Il a identifié le mécanicisme d'Holbach comme l'ennemi à battre dans ce domaine d'étude. Il se tourne vers la botanique, poussé par le travail qu'il fait dans le jardin que lui a offert le duc Charles-Auguste. Il passait des journées entières dans la forêt de Thuringe: il y a appris à aimer les mousses et les lichens. Il a lu Linné, dont la méthode de classification devait, selon lui, être complétée par la recherche de ce quid qui reste inchangé dans les nombreuses formes végétales différentes. Il a trouvé la confirmation de la "plante originelle" dans les observations faites au cours de ses voyages, notamment en Italie. Il reconnaît que dans cette "forme fondatrice": "réside la possibilité de variations infinies, de sorte que de l'unité naît la multiplicité" (p. 15).
Avec ce "type", la nature joue, donnant naissance à la multiplicité de la vie. Contrairement à Darwin, qui considérait que la dimension constante de la nature n'existait pas, étant donné la présence vérifiable de la variabilité des aspects extérieurs du monde végétal et animal, Goethe est parti à la recherche de cette dernière, découvrant: 1) le "type", c'est-à-dire la loi qui se manifeste dans les organismes (l'animalité de l'animal); 2) l'action réciproque d'interaction entre l'organisme et la nature inorganique (adaptation et lutte pour l'existence). Darwin ne s'était arrêté que sur ce dernier aspect. En 1790, Goethe expose sa théorie de la métamorphose: "Ce concept est celui d'une expansion et d'une contraction alternées" (p. 21) des entités. Dans la graine, la plante est contractée. Avec les feuilles, sa première expansion se produit. Dans le calice, les forces reviennent se contracter en un point axial, tandis que la corolle témoigne d'une nouvelle expansion. Étamines et pistil sont l'expression de la contraction suivante, fruit de la dernière expansion végétale, qui cache en elle la nouvelle graine. C'est un processus d'entéléchie cyclique. Quant aux différences entre le monde animal et le monde humain, la science de l'époque pensait que seuls les animaux possédaient, entre les deux parties symétriques de la mâchoire supérieure, l'os intermaxillaire. Goethe, en 1784, a montré l'inanité de cette thèse. Cela impliquait que les éléments: "répartis chez les animaux, se réunissent en harmonie dans la figure humaine" (p. 35). Goethe l'avait déjà compris dans ses études de physiognomonie, où la structure osseuse du corps humain renvoyait à la position proéminente de la tête, indiquant, d'un point de vue symbolique, le destin spirituel, et non chosal, de l'être humain. Bref, pour Goethe, dans les organismes: "Toutes les qualités sensibles apparaissent [...] comme les conséquences d'un état qui n'est plus perceptible par les sens" (p. 47). Le savant y parvenait grâce à ce que Spinoza avait défini comme une connaissance d'un troisième type, la scientia intuitiva. En effet, rappelle Steiner, le deus sive natura de Spinoza est le contenu idéal du monde, c'est Dieu qui se donne dans les entités, car quelque chose de la physis est vivifié de l'intérieur, par l'idée. Alors que le concept de l'intellect est une somme d'observation et d'analyse, l'idée est le résultat de l'expérience directe et non médiatisée de la raison. Il s'agit là, selon Steiner, d'un idéalisme empirique. Goethe, en dialogue avec les grands noms de l'idéalisme, reconnaît à la pensée la faculté d'aller au-delà du sensible, la capacité de saisir l'idée comme ‘’forme’’ de la nature: "La perception de l'idée dans la réalité est la véritable communion de l'homme " (p. 84). C'est un processus de ‘’cosmisation’’ de l'humain.
Goethe a appliqué cette recherche de l'idée à la multiplicité des perceptions de la couleur. Il a compris que la base de toute couleur est la lumière: les couleurs sont des modifications de la lumière. Ce qui modifiait la lumière en faisant percevoir des couleurs différentes était: "la matière privée de lumière, l'obscurité active [...] Ainsi chaque couleur devenait pour lui la lumière modifiée par l'obscurité" (p. 213). La lumière et les ténèbres sont des idées spirituelles. Goethe, reconnaît Steiner, a indiqué une autre science que la science newtonienne, centrée sur la vision mécaniste. Il s'agit d'une sorte de "physique spéculative" dont, après Schelling et Fechner, peu d'autres ont eu l'intrépidité intellectuelle de renforcer. Face à la dévastation de la nature que le Gestell met en scène, il est peut-être temps de regarder Goethe et sa Naturphilosophie avec plus d'attention.
Giovanni Sessa.
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mercredi, 30 avril 2014
Pensatori germanici di fronte al problema russo
La Mitteleuropa e l’Est
Pensatori germanici di fronte al problema russo
I Tedeschi e i Russi sono i due grandi popoli dell’Europa Continentale che nel corso del Novecento si sono scontrati non una, ma due volte, nel corso di guerre sanguinose, che hanno compromesso l’equilibrio del Vecchio Continente.
Un destino inesorabile di ostilità separa dunque Russia e Germania? La storia recente ci mostra anche gli indizi di possibili percorsi alternativi: all’inizio del Novecento, la proposta del Kaiser Guglielmo II di un grande mercato comune tra le nazioni della Triplice Alleanza e l’Impero Russo; poi sul finire degli anni Trenta il patto Molotov-Ribbentrop; negli anni Cinquanta la proposta di Stalin di concedere alla Germania i territori orientali della DDR in cambio della neutralizzazione[1].
Nel Ventunesimo secolo, archiviata la terribile stagione delle ideologie totalitarie di destra e di sinistra[2], il dialogo tra le due grandi entità territoriali del Continente-Europa può riprendere più serenamente e più proficuamente.
Giova a tal fine ricordare i grandi pensatori tedeschi che – vincendo anche una diffusa tendenza nazionalista che portava a considerare gli slavi come “inferiori” – avevano già concepito l’idea di una integrazione tra Mitteleuropa e Russia, e più in generale avevano concepito una filosofia della storia secondo la quale lo sviluppo dei popoli europei esaurita la fase atlantica-occidentale puntava decisamente verso Est.
Oswald Spengler
Nel suo capolavoro, Il Tramonto dell’Occidente, Spengler concepiva le civiltà come grandi organismi spirituali. Esse nascono, fioriscono, fruttificano e alla fine declinano, ognuno di essa sviluppando la sua particolare impronta. Nella fase aurorale di civiltà (la Kultur) si manifestano le forze creative, nella seconda fase si ha una sorta di moltiplicazione esteriore di energie e una tendenza alla razionalizzazione (la Zivilisation) che prelude alla decadenza. E tuttavia il tramonto di una civiltà coincide con il sorgere di una altra che esprime la sua “anima” in un diverso “paesaggio geografico”.
L’anima della civiltà egizia era proiettata nella vita futura, nell’aldilà. Massima era la preoccupazione di preservare l’essere individuale dalla caducità della vita presente. La civiltà sumera fu quella che sviluppò una scienza della misura, del numero, del calcolo, strettamente legata all’osservazione delle stelle.
Più lontano, ad Oriente, l’anima indiana tendeva ad estraniarsi dalla storia e a immergersi in un Nirvana intemporale. In questo senso il Buddhismo è la perfetta espressione della fase di Zivilisation della civiltà indiana. Al contrario, la civiltà cinese ricercava il suo equilibrio nella armoniosa cura dell’ambiente che si manifesta nella passione per il collezionare.
La civiltà persiana con Zarathustra elabora i concetti di creazione, lotta tra luce e tenebre, avvento di un salvatore, giudizio finale, che in seguito verranno ereditati dal giudaismo e poi – in una prospettiva universale – dal cristianesimo.
Con maggiori dettagli Spengler si sofferma sulla civiltà classica antica, greca e romana, che egli definisce “apollinea”, tutta incentrata sul concetto di forma: perfetta proporzione e armonia delle parti. Questo ideale di limite, perfetta determinazione caratterizza la scultura, ma anche l’etica, la scienza e la concezione dell’anima così come possiamo trovarla in Platone.
Al tramonto del mondo antico segue un nuovo periodo segnato dalla Wanderung delle stirpi germaniche: nasce una nuova civiltà che Spengler definisce “faustiana” caratterizzata da un ansia di “infinito” che si manifesta nella proiezione verticale delle cattedrali gotiche, poi nelle grandi esplorazioni, e ancora oggi nella continua ricerca del progresso scientifico e tecnologico, nella mistica del “record” sportivo. Ma questa civiltà è entrata ormai nella sua fase di avanzata Zivilisation: il passaggio del baricentro del potere agli ex coloni anglofoni d’America lo testimonia. Da qui il titolo suggestivo dell’opera Il Tramonto dell’Occidente.
Spengler preconizza l’avvento di una nuova civiltà russa. Essa avrà tratti più orientali, esprimerà di nuovo una tendenza magico-religiosa (in alternativa al materialismo occidentale). Riprenderà alcuni tratti del cristianesimo primitivo. Già oggi possiamo scorge i simboli architettonici di questa spiritualità russa: le chiese ortodosse o la fortezza del Cremlino con le loro cupole orientaleggianti. Nella civiltà russa il “noi” prevarrà sull’individualismo.
L’anima russa troverà il suo paesaggio caratteristico nella pianura sconfinata, che caratterizza l’immensa distesa di terra euro-russo-siberiana. Mentre l’anima faustiana occidentale tende al volontarismo e all’attivismo. L’anima russa può apparire “abulica”: essa è più ricettiva e contemplativa.
Spengler scriveva la sua opera sul finire della I guerra mondiale, quando in Russia si affermava una ideologia materialistica elaborata da un avvocato intellettualmente anglofilo. Oggi che tale ideologia appare remota e archiviata, a maggior ragione le intuizioni di Spengler manifestano tutto il loro vigore.
Le interpretazioni “laiche” di Spengler somigliano non poco alle visioni “esoteriche” di un autore, Rudolf Steiner, che in un primo tempo si era avvicinato alle esperienze della Società Teosofica per poi distaccarsene e fondare una sua personale concezione del mondo e della storia denominata “Antroposofia”.
Steiner concepiva il cammino dell’uomo articolato attraverso varie fasi di civiltà: di civiltà in civiltà l’anima umana si arricchiva e sviluppava le sue facoltà interiori[3]. Mentre le civiltà di Spengler erano organismi incomunicanti, quasi come delle monadi, le civiltà di Steiner formavano una catena e rappresentavano la manifestazione di quella che può essere considerata una concezione “provvidenziale” della storia.
Dopo le mitiche civiltà di Thule, Lemuria, Atlantide[4], l’umanità trovava il suo baricentro spirituale appunto in una serie di civiltà storiche che si succedevano da Oriente a Occidente, seguendo il corso del Sole.
La prima aveva sede in India. Steiner non si riferiva all’India storica frutto delle invasioni arye (che semmai ne riceveva l’eredità), ma ad una arcaica e misconosciuta civiltà che potrebbe coincidere con i resti di Harappa, e Mohenjo Daro. Questa civiltà viveva completamente immersa nella dimensione spirituale, coltivava una scienza spirituale che è proseguita nelle epoche successive con le varie codificazioni dello Yoga.
La seconda civiltà si sviluppava nella regione dell’altopiano iranico. In questa regione nasceva l’impulso a concepire un dualismo tra Luce e Tenebra, e a considerare l’uomo come un “guerriero dello spirito” che prende parte alla battaglia schierato con il Grande Dio della Luce. Sono i temi che successivamente si svilupperanno nella predicazione di Zarathustra. La terza civiltà si estendeva nella Mezzaluna che va dall’Egitto alla Mesopotamia. Era la civiltà dei grandi indagatori delle stelle, che scorgevano negli astri e nelle corrispondenze armoniche del cosmo il grande disegno divino.
La quarta civiltà è quella greco-romana. Qui il mondo terreno diventa importante. Nella scultura greca si celebra la forma perfettamente proporzionata del corpo umano. Nel diritto e nella politica il genio di Roma dà una forma ben regolata ai rapporti sociali. Proprio nel mezzo della civiltà greco-romana avviene l’Incarnazione del Logos sulla Terra, di cui parla il Vangelo di Giovanni.
La quinta civiltà è quella germanica: nasce nel Medio Evo con la Wanderung delle popolazioni germaniche. Questa civiltà si proietta oltre l’Atlantico, verso Occidente. E’ la civiltà che penetra nella materia attraverso la scienza naturale e la domina attraverso la tecnica. Essa trova il suo compimento nel dominio degli anglo-americani.
Ora secondo Steiner siamo a un punto di svolta. Se si assecondano gli impulsi della civiltà occidentale si prosegue verso un materialismo sempre più esasperato. Si va verso quello che Spengler avrebbe definito il Tramonto dell’Occidente. Ma Steiner presagisce l’avvento di una sesta civiltà, stavolta ad Oriente, nel grande spazio russo. Questa civiltà avrebbe segnato una rinascita spirituale. L’uomo di questa civiltà avrebbe sviluppato il Manas, ovvero un tipo di intelligenza spiritualizzata attraverso una nuova disciplina ascetica e una nuova “scienza dello spirito”. Come si vede sono i medesimi temi spengleriani che vengono rimeditati su una ottava più “sottile” e spiritualizzata. Nel libro Wie erlangt man Erkenntnisse der höheren Welten?, conosciuto in Italia come L’Iniziazione, Steiner indicava gli esercizi animici più adeguati allo sviluppo di nuove facoltà interiori, facoltà non previste dalla rigida scienza materialistica tipica dell’Occidente.
Moeller van den Bruck
Tra gli intellettuali che all’indomani della I guerra mondiale protestarono contro la “pace punitiva” imposta dal Trattato di Versailles, Arthur Moeller van den Bruck fu uno dei più importanti. Moeller era nato prussiano. E le sue bestie nere erano Versailles e Weimar: la pace decisamente ingiusta (a detta dello stesso Keynes) firmata a Versailles e il regime traballante che mai seppe dare stabilità politica alla Germania, nato a Weimar.
Con Weimar la Germania aveva cercato di scimmiottare le liberaldemocrazie occidentali. Ma per Moeller van den Bruck la vocazione della Germania era quella di essere “Terra di Mezzo” tra le democrazie occidentali e la Russia. Per tale motivo Moeller auspicava una collaborazione attiva tra Germania e Russia. Il grande talento tecnologico tedesco si sarebbe dovuto saldare con lo spazio di civiltà russo generando una grande blocco territoriale stabile, inattaccabile.
Moeller era discepolo di Dostoevskij e condivideva tutte le obiezioni del grande letterato russo alla decadente civilizzazione occidentale. Egli era antimarxista, ma non antibolscevico, per questo anche dopo che il regime bolscevico si era saldamente assestato auspicava una alleanza diplomatica tra Germania e URSS per rovesciare le inique conclusioni dei trattati di Parigi.
Per Moeller il prussianesimo rappresentava il ponte tra la Germania e la Russia. Essere prussiano non era un semplice dato naturalistico. I prussiani erano il frutto di una storia e di una volontà perpetuata nei secoli dall’Ordine Teutonico prima, dalla dinastia degli Hohenzollern poi. Come popolo i prussiani erano il frutto di una mescolanza: tra germanici e appunto slavi, per questo il prussianesimo rappresentava l’elemento di congiunzione tra Mitteleuropa ed Est.
Tutta la storia puntava peraltro ad Est. La storia antica aveva avuto il suo baricentro nel mondo mediterraneo. Agli albori dell’età moderna il baricentro si era spostato sull’Atlantico. Ora però la direzione dello sviluppo della civiltà europea si indirizzava verso Oriente. Se la Germania non coglieva questo elemento di sviluppo era destinata a legarsi alla decadente cultura di Anglo-americani e Francesi. Egli immaginava una sorta di corrente storica che in epoca antica attraversava il Mediterraneo, che agli albori dell’età moderna superava le colonne d’Ercole e si spingeva verso l’Atlantico e il nuovo mondo americano ed ora con un imponente riflusso ritornava verso Oriente.
“Questo Est – scriveva Moeller – tiene in riserva una parte notevole della futura storia dell’umanità: e noi che per metà apparteniamo all’est o per lo meno con esso confiniamo dobbiamo partecipare alla vita se vogliamo partecipare al futuro”.
Agli inizi degli anni Venti, il circolo politico-culturale di Moeller invitò Hitler. Il futuro Führer aveva davanti a sé poche persone sedute eppure intonò un comizio come se parlasse a migliaia di entusiasti. A Moller non fece una buona impressione. Non ebbe peraltro il tempo di assistere all’ascesa del nazionalsocialismo, dal momento che pose fine tragicamente alla propria esistenza nel 1925.
Moeller fu socialista prussiano. Auspicò un socialismo non marxista. E sperò che la Russia si liberasse dall’incrostazione della dottrina utilitarista di Marx. Oggi che il marxismo è archiviato, la prospettiva geopolitica di Moeller – l’integrazione tra Mitteleuropa e Russia – riacquista tutta la sua straordinaria attualità.
Karl Haushofer
Haushofer fu uno dei principali interpreti della Geopolitica tra prima e seconda guerra mondiale. Per lui, la geopolitica era la “coscienza geografica di uno Stato”.
Haushofer auspicava in primo luogo una soluzione pangermanica: la riunificazione di tutte le genti di lingua e cultura tedesca in un unico Stato; in seconda istanza, una sagace scelta delle alleanze, per evitare il rovinoso errore del 1914: la guerra su due fronti.
Per Haushofer il naturali alleati erano il Giappone e l’Unione Sovietica – che occupava il vasto territorio euroasiatico definito da Mackinder come Heartland (la roccaforte del mondo!).
Certo nei confronti dell’URSS Haushofer fu oscillante: in alcuni momenti l’URSS gli apparve come una minaccia da debellare e frantumare, in altri momenti riconobbe volentieri alla Russia bolscevica il diritto a espandersi in direzione Sud estendendo la sua influenza sull’India (allora sotto occupazione inglese).
Ad ogni modo il sagace geopolitico voleva evitare soprattutto che si ripetesse l’errore del 1914: la guerra sui due fronti e nel 1941 propose una grande alleanza euroasiatica tra Germania-URSS-Giappone … un attimo prima che Hitler scatenasse l’operazione Barbarossa contro l’URSS e dilapidasse le energie della Wermacht in una guerra suicida su due fronti[5].
I nazisti diedero una impronta brutale alla occupazione ad Est. Avrebbero potuto presentarsi come liberatori; avrebbero potuto far suonare a festa le campane delle chiese ortodosse. Avrebbero potuto costituire Stati Nazionali sul Baltico e in Ucraina promettendo ai Pope la libertà religiosa, garantendo ai socialisti che le sostanziali conquiste della rivoluzione d’Ottobre sarebbero state rispettate, e assicurando ai contadini quella libertà che sola è garantita dal possesso personale di un lembo di terra. Invece essi furono spietati in Polonia così come sul vasto territorio russo, dimostrando come il pregiudizio politico e razziale della NSDAP riuscisse a vanificare lo sforzo della più straordinaria macchina da guerra mai apparsa da secoli.
All’indomani della II guerra mondiale, Haushofer si suicidò insieme alla moglie. Certe anime tedesche troppo coscienziose si tirano addosso anche le colpe degli altri dopo averne mostrato in anticipo l’errore…
Carl Schmitt
Carl Schmitt già alla fine degli anni Quaranta considerava l’ideologia comunista come qualcosa di passeggero. L’esperimento sovietico era dunque destinato ad avere fine.
Più che dal sovietismo Schmitt era preoccupato dall’universalismo, da quello che oggi si chiamerebbe globalizzazione. Come già Evola, Schmitt notava una convergenza di fondo tra l’ideologia occidentalista e quella marxista-sovietica. Oggi uno dei due poli si è sbriciolato ed è rinata la Russia, libera dal terribile esperimento marxista.
Alla globalizzazione Schmitt contrapponeva il radicamento territoriale: l’amore per la natura, la terra ed i suoi frutti. Questo amore per Schmitt era anche l’effetto del cattolicesimo romano. Schmitt ribadiva ai suoi connazionali che lo Jus Publicum Europaeum molto doveva a Roma e al cattolicesimo.
Alle potenze del Mare (Inghilterra, America) egli contrapponeva il Nomos della Terra, ovvero la misura, l’equilibrio poltico, la legge che avrebbe dovuto animare un grande blocco territoriale.
Caduto il comunismo sovietico, questo blocco territoriale comincia ad essere una prospettiva concreta con l’integrazione economica, culturale-spirituale e poi anche politica tra Mitteleuropa, Europa Mediterranea e Russia.
Con questi cenni concludiamo la nostra rapida carrellata su cinque autori che sono cinque giganti del pensiero europeo. Tutti e cinque hanno saputo pensare quella che è l’esigenza geopolitica fondamentale del nostro tempo: l’integrazione tra Centro-Europa e Russia, per riscattare il nostro continente dalla irrilevanza o dalla sudditanza a interessi alieni.
Possiamo ricapitolare schematicamente le idee-forza che sono state messe in campo:
- La Russia lascia presagire lo sviluppo di una nuova civiltà (Spengler).
- Questa civiltà – in equilibrio tra Occidente e Asia – sarà più attenta all’elemento spirituale (Steiner).
- Tanto è vero che l’esperimento ideologico marxista, di marca occidentale, ha rappresentato per essa solo qualcosa di transitorio (Schmitt).
- Tra la civiltà faustiana-germanica e la nuova civiltà russa può esservi lo stesso legame che in passato vi era tra la civiltà classica greco-romana e la civiltà medievale europea, un rapporto di successione ed anche di armoniosa integrazione (Steiner).
- La Germania in particolare non è “Occidente”, non è una landa periferica dell’impero occidentale, ma è la Mitteleuropa destinata ad integrarsi con l’Est.
- La grande capacità tecnologica e organizzativa tedesca deve far lievitare le immense potenzialità del territorio russo (Moller van den Bruck).
- E’ necessaria una alleanza diplomatica e militare tra Germania e Russia. L’ideale sarebbe che questa alleanza si estendesse anche al Giappone. (Haushofer).
- Berlino oggi è tornata ad essere la capitale della Germania riunificata, ma Berlino era anche storica capitale della Prussia. Chi sono i Prussiani che hanno forgiato con Bismarck l’unità tedesca? Sono appunto il frutto di una storica mescolanza tra genti germaniche e slave (Moeller van den Bruck).
- Il paesaggio spirituale della nuova civiltà sarà la “pianura infinita” russo-sarmatica (Spengler).
- Questa pianura infinita si radica nell’elemento Terra: in questa immensa distesa di Terra si sviluppa un Nomos peculiare: una legge fatta di solidarietà sociale, di attaccamento alle radici, di amore per i frutti della Terra (Schmitt).
- Il Nomos della Terra perpetua ai nostri giorni la grande tradizione dello Ius Publicum romano, giunto a noi attraverso la mediazione del cattolicesimo romano (Schmitt).
Bibliografia
Piero Buscaroli, Paesaggio con rovine, Camunia. 1989.
Pascal Lorot, Storia della Geopolitica, Asterios, 1997.
John O’ Louglin, Dizionario di Geopolitica, Asterios, 2000.
Adriano Romualdi, Correnti politiche e ideologiche della destra tedesca dal 1918 al 1932, Settimo Sigillo, 2013.
Carl Schmitt, Cattolicesimo Romano e forma politica, Il Mulino, 2010.
Carl Schmitt , Il Nomos della Terra, Adelphi, 1991.
Carl Schmitt, Terra e Mare, Adelphi, 2002
Oswald Spengler, Il tramonto dell’Occidente, Longanesi, 2008.
Rudolf Steiner, La Scienza Occulta nelle sue linee generali, Mondadori, 2007.
Rudolf Steiner, L’Iniziazione, Edizioni Antroposofiche, 2012.
Note
[1] Piero Buscaroli in “Paesaggio con Rovine” testimonia come in certi ambienti dell’aristocrazia tedesca la proposta di Stalin e l’opzione neutralista suscitassero insospettabili simpatie.
[2] La data del 1989 che segna la caduta del Muro di Berlino chiude anche una cifra tonda di duecento anni di storia nel corso della quale si sono scatenate le grandi ideologie totalitarie: il giacobinismo, poi il comunismo, quindi il nazional-socialismo.
[3] Tale concezione si conciliava con la credenza induistica e platonica nella reincarnazione.
[4] Mitiche località preistoriche che affascinarono non poco gli occultisti europei all’inizio del Novecento come la Blavatsky, Guenon, Evola, Wirth.
[5] Va citata l’opinione di alcuni storici revisionisti, tra i quali il figlio del filosofo Heiddeger, che considerano l’operazione Barbarossa come una guerra preventiva, per sventare un attacco imminente da parte dell’URSS. E tuttavia l’idea che si faccia guerra per anticipare l’aggressione altrui è un argomento retorico antico di secoli… La questione è controversa. Più in generale i Tedeschi sono apparsi molto più sprovveduti degli Americani che con sagacia si sono fatti attaccare a Pearl Harbour per poi scatenare una controffensiva con tutta la vibrante indignazione dei “giusti” (in realtà Roosevelt sapeva dell’attacco e volentieri predispose il sacrificio umano dei ragazzi della base del Pacifico).
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