dimanche, 04 mai 2008
La fin de la mondialisation heureuse

Explications :
Le libre-échangisme mondial
Durant la campagne électorale présidentielle française de 2007, Dominique Strauss-Kahn (DSK) se présenta comme le candidat de la « mondialisation heureuse ». Jolie formule qui ne lui permit pas de devenir président de la République mais qui en a fait un président du Fonds monétaire international (FMI) acceptable pour les Américains.
La « mondialisation heureuse » est l'expression médiatique utilisée pour désigner le libre-échangisme mondial, courant de pensée qui a imposé, au cours des trois dernières décennies, la disparition de tout obstacle à la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes. Selon cette doctrine, la suppression des frontières, en permettant l'allocation optimale des ressources à l'échelle mondiale, déboucherait sur l'amélioration de la situation dans chaque pays et pour chaque groupe social.
Cette doctrine s’est d’autant mieux imposée qu’elle a assis sa domination par un processus de « ringardisation » et de diabolisation de ses adversaires ; s'y opposer c’était prendre le risque de se placer à l'écart de la modernité et de la rationalité économique et par conséquent d’être déconsidéré.
La mondialisation a été « heureuse » pour la superclasse mondiale
Dans « Qui sommes nous », Samuel Huntington décrit l'existence d'une superclasse mondiale : les « cosmocrates », les « transnationaux économiques », qui mettent l'accent sur la mondialisation, les échanges sans frontières et font carrière en se déplaçant d'un pays à l'autre.
http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=1392&cat_id=...
Huntington estime cette population à 20 millions, dont 40% d'Américains, en 2003, avec la perspective qu'elle atteigne 40 millions en 2010.
Ces « transnationaux » ont été les grands bénéficiaires de la mondialisation : aux Etats-Unis, la croissance enregistrée depuis 1996 a bénéficié à moins de 10% de la population, les revenus des autres Américains stagnant. A titre d'exemple et pour la seule année 2006, les bénéfices des cinq plus grandes banques d'affaires new-yorkaises (Goldman Sachs, Lehman Brothers, Bearn Stearns, Morgan Stanley et Merrill Lynch) ont porté sur 28 milliards de dollars. Et 170.000 banquiers et courtiers d'établissements new-yorkais ont reçu cette même année 2006 en moyenne 212.000 euros de bonus annuel. Des sommes qui, comme le dit Madame El Karoui, professeur de mathématiques financières à l'école Polytechnique, aurait dû alerter (1). La crise de 2007 n'a pas modifié ces pratiques puisque les 100 courtiers les mieux payés du monde ont gagné en moyenne 304 millions de dollars, cinq d'entre eux dépassant le milliard de dollars de gains personnels !
En Chine, en 2006, le nombre de Rolls Royce vendues a, lui, augmenté de 60%.
En France, les 3.500 foyers les plus riches ont vu leurs revenus réels progresser de 43% de 1998 à 2005.
Ces évolutions ne reflètent évidemment pas la croissance générale.
L'ouverture des frontières européennes s'est accompagnée du ralentissement de la croissance française
De 1947 à 1957 puis de 1957 à 1967 l'économie française a vécu dans une ambiance protectionniste, stricto française d'abord, européenne ensuite avec le tarif extérieur commun ; durant cette période, la croissance moyenne annuelle a été de 5,4% (2).
L'aboutissement des négociations Kennedy et de celles de Tokyo, puis les enchaînements libre-échangistes qui ont suivi ont abouti à une suppression progressive des frontières ; parallèlement le taux annuel de croissance a reculé à 3,3% durant la période 1967/1980, puis à 2,12% de 1979 à 2005.
Le taux de chômage initialement à 2% s'est installé autour de 10% bien que la mise en place de préretraites, d'un côté, du RMI et des minima sociaux, de l'autre, contribue à le minorer.
Encore faut-il nuancer ce taux de 2,12% de croissance annuelle puisqu'il tombe à 0,52% pour le revenu moyen disponible des ménages, la croissance nominale étant à partager entre un plus grand nombre de bénéficiaires du fait de l'immigration, d'une part, du vieillissement de la population, de l'autre ; le vieillissement s'accompagnant par ailleurs de la marchandisation de tâches familiales et domestiques qui n'entraient pas jusqu'ici dans le cadre de la comptabilité nationale et contribuant ainsi indirectement à une augmentation du PIB en partie artificieuse.
Ajoutons que de 1998 à 2005 les revenus déclarés par 31,5 millions de foyers fiscaux, soit 90% de la population fiscale, n'ont augmenté que de 4,6% (3).
Enfin, la mondialisation et la financiarisation se sont accompagnées d'une amélioration de la situation des détenteurs de capitaux (rentes et fonds de retraites notamment) au détriment des producteurs et des jeunes.
En France, l'écart entre les jeunes et les vieux actifs, notamment pour les cadres, s'est accru pour la génération née entre 1970/1980 par rapport à la situation connue par la génération née de 1950 à 1970. Ce sont les classes d'âge jeune et en âge de constituer les familles qui se sont trouvées financièrement pénalisées, ce qui contribue à la baisse du taux de fécondité et au déclin démographique des populations européennes.
Libre échange et financiarisation : l'augmentation des coûts de friction économiques et sociaux
Le libre-échange international et la financiarisation de l'économie n'ont cessé de pousser les entreprises à améliorer leur compétitivité.
Des efforts considérables ont été accomplis en France et en Europe pour diminuer les coûts de production ; ils ont porté sur l'amélioration de la productivité des industries et des services et souvent débouché sur la délocalisation d'une partie de la production (4).
Si une partie de ces efforts ont bénéficié aux consommateurs, d'un côté, et à ceux des travailleurs qui ont pu garder leur emploi, de l'autre, ils n'ont pas été, non plus, sans augmenter les coûts de friction économiques, sociaux et psychologiques.
D'abord, le courtermisme et la versatilité des marchés (notamment des devises et des matières premières) n’ont cessé de rendre difficile, voire impossible, l'allocation optimale des ressources. D'autant que les changements rapides de stratégies et les chocs brutaux des prix ne sont pas absorbables sans dommages ni gaspillages. Tout cela fragilise l'inscription dans la durée des projets de vie professionnels et personnels.
Enfin, la sortie de l'emploi – de manière provisoire ou définitive – de nombreux agents économiques engendre un coût social élevé pour la collectivité, les gains économiques en termes de productivité étant souvent compensés par des charges sociales et fiscales supplémentaires. En termes de revenus le jeu risque alors d'être à somme nulle tout en étant à somme négative en termes d'équilibre social et psychologique.
C'est ce qui a conduit Giulio Tremonti, vice-président de Forza Italia, à rompre avec le libéralisme mondialiste dans son livre « Crainte et Espoir ». Il y dénonce la vélocité et la violence dans le processus de compétitivité et voit dans la précarité de l'emploi et la chute du pouvoir d'achat la conséquence de la « folie de la mondialisation ». Dénonçant à l'origine de ce phénomène (5) « un groupe de fous, d'illuminés ayant décidé dans les vingt dernières années de diviser le monde en deux : production à bas coût en Asie et consommation aux Etats-Unis et en Europe. Et au final la situation a empiré pour nous comme en Asie ».
Libre-échange et spéculation : l'émergence d'une crise alimentaire mondiale
L'ouverture générale des frontières tout comme la spéculation débouche aujourd'hui sur le retour d'une crise alimentaire dans certains pays d'Afrique ou d'Asie.
D'abord, l'accès à la richesse de centaines de millions d'Indiens et de Chinois modifie leurs habitudes alimentaires. La viande qu'ils consomment désormais, poulets ou porcs, augmente la demande en céréales et oléagineux qu'il faut produire pour nourrir le bétail ou les volailles, ce qui crée une tension dans l'économie réelle entre l'offre et la demande, conduisant à une hausse des prix. Celle-ci est amplifiée par les mouvements spéculatifs, la crise boursière et l'éclatement de la bulle immobilière conduisant les détenteurs de capitaux et les acteurs des marchés à terme à rechercher d'autres placements.
En se portant sur les matières premières et les produits alimentaires, l'économie casino déclenche leur renchérissement. Cela nourrit les craintes légitimes sur le pouvoir d'achat dans les pays développés et se traduit par des révoltes frumentaires dans de nombreux pays d'Afrique, comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Cameroun, l'Egypte ou les Caraïbes comme Haïti, voire d'Asie du Sud (Bengladesh).
Enfin certains producteurs de riz comme le Vietnam, la Thaïlande ou l'Inde ont choisi de protéger la consommation de leurs nationaux en limitant leurs exportations.
Vers un retour à des économies réelles plus autocentrées
Selon de nombreux analystes, la crise actuelle est la plus profonde depuis la grande dépression de 1929. Son ampleur doit conduire à une complète réorientation de l'économie mondiale :
– d'abord par l'arrêt de la fabrication artificielle de monnaie, la limitation de l'endettement des acteurs financiers et une meilleure couverture des risques qu'ils prennent par l'existence d'actifs réels pour les garantir ;
– ensuite par une meilleure maîtrise des autorités nationales sur les grands échanges économiques ; sauf à dénier toute souveraineté aux Etats – et à vider la démocratie de tout sens dans les pays qui la pratiquent encore – il faut rapprocher les centres de décisions politiques et les centres de décisions économiques ; ce que la mondialisation ne permet pas ;
– les pays les moins développés seront d'ailleurs conduits à agir dans le sens de la recherche de l’autosuffisance pour des raisons sociales : garantir l'accès aux produits alimentaires de première nécessité (céréales, oléagineux) à leur population ;
– les pays les plus avancés seront, eux, conduits aux mêmes nécessités pour protéger la rareté de leurs espaces et la qualité de leur environnement ; des règles strictes dans ces domaines étant difficilement compatibles avec la mise en compétition des entreprises européennes avec celles des pays aux normes beaucoup moins exigeantes.
Il faut reconstruire l'ordre économique des nations, selon les perspectives tracées depuis plus de 10 ans déjà par le prix Nobel français d'économie Maurice Allais, politiquement incorrect mais économiquement lucide !
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/La_c...
et :
http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=37&iddoc=16...
Polémia
NOTES :
(1) Dans « Le Monde » du 29 mars 2008. La Lettre de Polémia de janvier 2007 avait signalé le caractère exorbitant de ces chiffres.
(2) Pierre Milloz, « Les frontières ou le chômage », Editions nationales.
(3) Camille Landais, « Les hauts revenus en France (1988/2006) », Paris School of economics, 2007.
(4) Voir le dossier de Polémia sur « Les stratégies possibles pour les entreprises industrielles dans la mondialisation » :
http://www.polemia.com/campagne.php?iddoc=1494&cat_id...
(5) Le 6 mars 2008 sur la 2e chaîne de télévision de la RAI.
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Elitair socialisme
Elitair Socialisme
Elitair Socialisme
Heimdallr, Schepper van de Germaanse kasten en daarom esoterisch metafoor voor elitarisme.
Het interbellum zorgde voor een enorme toevloed van ideeën op zowat alle vlakken. De humanist Lord Boyd Orr noemde de naoorlogse periode niet zonder reden ‘de grootste en snelste overgangsfase in de menselijke beschaving’ (1). Vooral Duitsland was een bijzonder vruchtbare regio op vlak van politieke ideeën, hoewel we dichterbij uiteraard ook genoeg interessante figuren kunnen vinden. Het interbellum bewees op politiek-filosofisch vlak vooral dat de grenzen tussen socialisme, marxisme en nationalisme helemaal niet zo abstract zijn als men zou denken. ‘Les extrèmes se touchent’. Een open geest is dus noodzakelijk.
De Eerste Wereldoorlog had zo’n effect, dat de ellende ervoor zorgde dat het rechtsradicale spectrum een culturele regeneratie wilde teweegbrengen. Het sterk geloof dat een geestesaristocratie deze regeneratie zou teweegbrengen leefde sterk bij denkers zoals Ernst Jünger, Stefan George, Ernst Niekisch en vele andere denkers van die periode. De pleidooien van de vergeestelijking van de staat en maatschappij waren van het begin tot de laatste dagen van de Weimarrepubliek te horen. Zo was de linkse activist Kurt Hiller er vroeg bij door de ‘Rat geistiger Arbeiter’ tot een ‘Herrschaft des Geistes’ uit te roepen en werkte een programma uit dat veel bijval kende maar weinig teweegbracht. Dit artikel is uiteraard te kort om genoeg nuances aan te brengen, maar het raakt wel genoeg interessante elementen om nader onderzoek te verdienen.
Ernst Niekisch noemde de massa onbekwaam en vond de rol van de elites onmisbaar om zo de stem van de massa te kunnen vertolken. Waar in het verleden deze rol werd vervuld door de feodale heren, zou een ‘Elite des Geistes’ deze rol binnenkort overnemen. ‘Het is die elite die het zelfbewustzijn van de massa tot ontwikkeling zal brengen en voor een handzame wereld- en maatschappijbeschouwing kan zorgen’ (2). Niekisch behoorde tot de socialistische vleugel van de ‘Conservatieve Revolutie’. Het elitisme van de proponenten van deze Revolutie en het rechts-radicale socialisme van sommige leden maakte veel furore en werd volgens J.A.A. Doorn door velen als het enige Duitse toekomstperspectief gezien. Het autoritarisme en de neiging tot een plangerichte economie zorgde er dan ook voor dat er met angst en bewondering werd gekeken naar de Sovjetunie. Niekisch, die bekend stond als nationaal-bolsjewist, pleitte voor een Duits-Russisch verbond, gericht tegen het verachte democratische en kapitalistische westen. Ook bracht Niekisch in 1935 in het tijdschrift Der Tat een hommage aan Lenin en de Sovjetplaneconomie.
Uiteraard vormde deze Conservatieve Revolutie geen homogeen blok, zoals dat meestal is in gevallen waar het aantal politieke denkers het aantal politieke dieren overstijgt. Niekisch klaagde vaak de ‘socialistische verkleedpartij’ van de burgerij aan. Er werden zoveel modellen van ‘socialisme’ ontwikkeld, waardoor de oppervlakkigheid ervan enkel maar is toegenomen terwijl de diepgang werd ontnomen. Ook met het marxisme had Niekisch, zelf volleerd marxist, een eitje te pellen: ‘[…] de marxisten hadden ooit de bedoeling de bourgeoisie materieel te onteigenen, maar lang voordat ze daarin slaagden, werden ze door burgerlijke struikrovers geestelijk onteigend’ (3). Oswald Spengler, zelf aangeklaagd door Niekisch als zo’n ‘onnodige verruimer’, voegt in heel deze kwestie nog een interessante dimensie toe. In zijn politiek essay ‘Preußentum und Sozialismus’ herdefinieerde hij het socialisme als typisch Pruisisch erfgoed. Hij keerde af van het marxistische materialisme en propageerde het ‘ware Pruisische socialisme’, dat idealistisch gericht was. “Es gibt für den Arbeiter nur den preußischen Sozialismus oder nichts”. Hier ging de arbeider op in de natie, en was er geen arbeiderscultus. Lapidair gesteld zei Spengler dat elke echte Duitser een arbeider is, waaruit hij concludeerde dat Duitsers socialisten zijn.
Zowel het veteranennationalisme van Jünger als het Spengleriaanse Pruisische socialisme reflecteerden het beeld van de arbeider als een politieke soldaat, een zogenaamde militieman van het socialisme. In het boek ‘Der Arbeiter’ meldde Jünger zelfs dat de arbeider wordt verheven boven de burger als de nieuwe mens van de toekomst. Spengler ziet het Arbeitertum de waardige erfgenaam van het Preußentum. In ieder geval waren de Conservatieve Revolutionairen het er allen roerend overeen over de positie van de politiek en staat tegenover de economie. Arthur Moeller van den Broeck oreerde, naar de geest van het integrale nationalisme dat wij huldigen, dat het materiële moment het subalterne is. Hierdoor werd de marxistische verdeling omgekeerd: ideeën, macht, recht en staat vormen de basis en dragen de economie. Via een wat wonderlijke logica kon daarmee het marxisme in dezelfde categorie geplaatst worden als het kapitalisme: twee kanten van de ‘materialistische’ medaille’ (4). De geestesaristocratie kan daar tegenover gesteld worden, en trapt niet in de verraderlijke val van het materialisme.
Heimdallr
Scriptor NSV!-Antwerpen 2007-2008
[Heimdallr is Commilito en medewerker aan de Nationalistische Vormingscel. De meningen geuit in dit opiniestuk weerspiegelen echter niet noodzakelijk deze van de NSV!]
_________
Noten
(1) BUGGENHOUT, J. van, Enkele aspecten van de pedagogiek in verband met de Vlaamse openbare lagere school, periode 1919-1940, Gent, 1961, 7
(2) DOORN, J.A.A., Duits socialisme, Mets & Schilt, Amsterdam, 159-160
(3) Ibidem, 160
(4) Ibidem, 165
Article printed from :: Novopress.info Flandre: http://flandre.novopress.info
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La OTAN: de Marruecos a Chechenia
Enrique Ravello LA OTAN COMO ESTRUCTURA MILITAR ANTITÉTICA A LOS INTERESES EURO-RUSOS: DE MARRUECOS A CHECHENIA |
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![]() LA OTAN: GÉNESIS DE UNA ORGANIZACIÓN DE OCUPACIÓN MILITAR Si hacemos memoria recordaremos que la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN) es una organización internacional establecida en 1949 con el objetivo de colaborar en la defensa en los campos político, económico y militar. Nació a raíz de un acuerdo denominado Tratado del Atlántico Norte que fue firmado en Washintong D.C el 4 de abril de 1949. Teóricamente destinada a ser una garantía de seguridad de los estados de Europa occidental ante la Unión Soviética y sus aliados. Como era propio de la guerra fría la OTAN actuó sólo como fuerza disuasoria. …. Y AHORA, ¿DE QUÉ NOS DEFIENDE LA OTAN? Tras la desintegración de la Unión Soviética, la OTAN ha reformulado sus objetivos y actividades hasta apropiarse del control político y militar de la Europa central y occidental. En este marco se desarrolló la única operación de ataque a un país por parte de la OTAN, el criminal ataque a Yugoslavia en 1999, causando una gran cantidad de víctimas entre la población civil y usado como un campo de pruebas para nuevos armamentos. No olvidemos que el ataque a Yugoslavia se produce pocas fechas después de que Polonia y Hungría entraran en la Alianza Atlántica y fuera entonces, el yugoslavo, el único ejército con capacidad militar que quedaba entre la OTAN y la antigua frontera de la URSS: ése fue el motivo real del ataque. Una vez disuelto el Pacto de Varsovia, ¿se puede seguir hablando de función defensiva?, ¿contra quién? Aquí son los servicios de inteligencia norteamericanos los que dan la respuesta, creando enemigos fantasmagóricos que puntualmente justifican intervenciones aquí y allí con la excusa del terrorismo internacional Y son los servicios de propaganda americanos los que esgrimiendo el concepto de “Choque de Civilizaciones” pretenden involucrar a Europa centrooccidental con la coarta de la “lucha contra el Islam”, mientras que objetivamente usa al mundo árabe-islámico como punta de lanza contra Euro-Rusia, el potencial competidor de los EE. UU. por la hegemonía mundial La realidad es que la OTAN ha contribuido a crear un “cinturón verde” desde Pakistán, en el extremo oriental, pasando por Chechenia (con la ayuda del régimen wahabita de Arabia Saudita) hasta Bosnia y Kosovo (donde la guerrilla narcoterrorista de la UCK suele dar sus ruedas de prensa con la bandera de Albania flanqueada por la de EE.UU y de la OTAN) por un lado, y Marruecos por otro, en el extremo occidental. Uno de los puntos de fricción entre Eurosiberia y el mundo islámico se sitúa en la zona suroccidental de nuestro Continente, precisamente en la frontera entre Marruecos (África) y España (Europa). Un caso quizás menos conocido, pero al que como español quiero dedicar un momento de atención y denuncia como ejemplo paradigmático de la sinergia EE.UU-Islam contra Europa y de la falsedad de la OTAN como estructura de defensa militar de sus miembros Para empezar recordemos que teóricamente España es parte de la OTAN y Maruecos no, aunque tenga un tratado de cooperación bilateral con los EE. UU en el que se le reconoce como “aliado preferencial”. Como es sabido por todos en este momento las zonas de mayor fricción, al ser reivindicadas por Marruecos son Islas Canarias (españolas desde el siglo XVI), Ceuta y Melilla, que no son restos de ninguna presencia colonial sino ciudades españolas desde inicios de la Edad Moderna, es decir varios siglos antes de que Marruecos existiera como Estado. La presión marroquí en estos territorios, poblados hasta hace poco por españoles de estirpe europea como una minoría áraboislámica en las ciudades de Ceuta y Melilla, es en una primera fase demográfica: continuo desembarco de Pateras en Canarias, en Ceuta y Melilla donde de cada cuatro nacimientos, tres son musulmanes. En sólo 15 años la mayoría de la mayoría de población en Ceuta y Melilla será árabo-musulmana. Un dato revelador, los bancos españoles no dan a sus ciudadanos créditos a más de 10 años para adquirir viviendas en esas dos ciudades, seguramente porque saben que después de esa fecha habrán dejado de ser españolas. Siempre quedaría la posibilidad de una defensa militar por parte de la OTAN a la integridad territorial de uno de sus miembros (España) frente al ataque de un estado ajeno (Marruecos), pero es sabido que en las negociaciones para la incorporación de España a la OTAN, la Alianza atlántica exigió que las ciudad de Ceuta y Melilla quedaran fuera del territorio OTAN y la Alianza quedara eximida del compromiso de defenderlas frente a una posible invasión marroquí. Como ejemplo paradigmático de la actitud norteamericana en un posible conflicto hispano-marroquí sería muy conveniente recordar los sucesos de la isla Perejil sucedidos durante julio de 2002: La isla de Perejil es un diminuto islote en el mar que separa España y Marruecos. Hasta julio de 2002 era territorio español y la bandera roja y amarilla ondeaba allí. 11 de julio, Marruecos invade la isla con el desembarco de 12 gendarmes e iza la bandera marroquí. Luego llegarán numerosos refuerzos para asegurar el control 18 de julio, después de varias advertencias diplomáticas, 28 soldados españoles desalojan la isla de marroquíes en pocas horas, una rápida operación sin víctimas. Se iza de nuevo la bandera española. La legión española se despliega para asegurar la defensa del islote. El gobierno marroquí declara que esa acción equivale a una declaración de guerra por parte española. 19 de julio, Colin Powell se “ofrece” como intermediario. 20 de julio tras la intervención de Colin Powell se cierra la crisis, el presidente español del momento, José María Aznar ordena retirar los soldados y afirma que se vuelve al “status quo” previo a la intervención marroquí. Nada más falso, el acuerdo alcanzado establece que –al contrario del status quo anterior- además de las tropas, España, conservaba teóricamente la soberanía del islote pero no podía en ningún caso izar la bandera española lo que sería entendido como una “provocación”, también se comprometía y juraba no volver a usar la isla como base de apoyo policial en sus operaciones contra los traficantes de droga –prácticamente todos vinculados al haschis marroquí- que utilizan el estrecho de Gibraltar como vía de introducción de la droga en España y Europa. Evidentemente la negociación americana favoreció a Marruecos (no miembro de la OTAN) y perjudicó a España (miembro de la Alianza). La pregunta surge de inmediato, ¿de qué le sirve a España estar en la OTAN?, ¿de qué nos defiende? Señalar que existe un cuerpo del ejército español con base en Ceuta y Melilla llamados los “regulares”, actualmente está compuesto en un 40% por musulmanes, ninguno de ellos acudió a la llamada de sus oficiales durante el conflicto del Perejil, por no enfrentarse a “sus hermanos marroquíes”. El gobierno español no tomó las pertinentes medidas que todos los Códigos militares establecen para la deserción, de hecho, no tomó ninguna media coercitiva ni correctora concreta. EL ESCUDO ANTIMISLES: La creación del escudo antimisiles fue una de las promesas electorales de George Bush en su campaña de 2000, siendo una evolución del antiguo proyecto conocido como “Guerra de las Galaxias”. El sistema que los EE. UU pretenden instalar en Chequia y Polonia para 2012, técnicamente apenas sirve para neutralizar un ataque balístico bastante limitado, en ningún caso para neutralizar los sofisticados misiles rusos. Como máximo sí estaría en condiciones de neutralizar pequeños ataques desde los países árabes a Israel, lo que es cuanto menos curioso. Eso sí, el escudo tiene un elevadísimo presupuesto que sanearía las cuentas de la industria aeronáutica norteamericana hoy afectada por la competencia del Airbus europeo. El proyecto es una simple confirmación del “matrimonio” entre el gobierno de los EE.UU y la industria armamentística. Los EE.UU sólo pueden inquietarse con la potencia militar de Rusia y China y ninguno ha mostrado la menor intención ofensiva. Por lo que la justificación del Escudo es de otro tipo. a) Económica: beneficios para la industria militar. b) Geopolítica: presencia militar en Europa occidental y central, coacción en Europa oriental (Rusia, Serbia). c) Política: EE.UU ya ve a la UE como presente y futuro competidor, si el competidor se aleja de su esfera de influencia y comienza su natural acercamiento a Rusia, su hegemonía terminaría. Es necesario prestar atención a un proceso reciente, en Europa occidental ya muy pocos creen en la OTAN, la mayor potencia militar de esta zona, Francia, aboga cada vez más por una política militar europea independiente de EE.UU; hoy los máximos valedores de los EE.UU, dentro de la UE, son precisamente los antiguos países comunistas: Polonia, Chequia, Rumanía, es precisamente ahí donde EE. UU pretende instalar su escudo por tres motivos: 1) Por entender que la zona de control geoestratégico del continente ha pasado de la Europa occidental a la centro-oriental más cercana a Rusia. 2) Por crear tensiones internas en Europa entre los países más pro-americanos (Rusia, Chequía, Rumanía) y los más críticos con la OTAN-EE.UU (Francia, España y Alemania). 3) Para aumentar la tensión/provocación a Rusia instalando el nuevo sistema militar de “defensa” en el territorio del antiguo Pacto de Varsovia, excesivamente cercano a la frontera de rusa. La enérgica reacción del gobierno ruso da a entender que el rearme y recuperación de la capacidad militar de la gran potencia europea –Rusia- es un hecho con el que los EE. UU tendrá que empezar a contar. Retomando el tema anterior del conflicto entre Marruecos y España, hay que decir que España, país de la OTAN, queda fuera del territorio de cobertura del escudo antimisiles, evidenciando que los EE.UU no tienen el meno interés en la defensa de Europa del mundo árabeislámico (Marruecos, Argelia, etc.) y sólo ve enemigos en el Este (Rusia). Por el contrario, a los EE. UU., sí le interesa la defensa del Estado de Israel, que, paradójicamente sin ser miembro de la OTAN sí que queda bajo el área de defensa del escudo. Repito la pregunta, ¿para que le sirva a España estar en la OTAN? POR UNA OFENSIVA EURO-RUSA Denunciando sus insuficiencias y sus verdaderos objetivos, se trata ahora de demostrar la real naturaleza de la OTAN, su antítesis con los objetivos militares, y también políticos y económicos de Europa occidental y al mismo tiempo, defender una alianza Europa-Rusia como embrión de la futura confederación de la primera potencia mundial, como nos acaba de hablar Guillaume Faye. La desconfianza hacia los EE.UU. y la OTAN crece en los países de Europa occidental, cuyas opiniones públicas se muestran cada vez más críticas y contrarias a la sumisión de sus gobiernos ante la política estadounidense. Estamos en el momento preciso –y entiendo que ése es uno de los objetivos de esta reunión- de lanzar una contraofensiva propagandística y mediática que no se limite a la función “destructiva” de crítica sino que trascienda a la función constructiva de “propuesta”. Una campaña que debía estar sincronizada y coordinada entre: a) Los identitarios de Europa occidental, hoy los mayores defensores de Serbia y Rusia. Sólo como anécdota recordemos que fue el europarlamentario del partido italiano Fiamma Tricolore, Luca Romagnoli, el primero en proponer en esa institución que la negativa de la entrada de Turquía a la UE estuviese acompañada del ofrecimiento a Rusia y Ucrania para hacerlo. b) Y los identitarios de Europa occidental, con espacial énfasis en los rusos, quienes con la fuerza de sus instituciones y organizaciones serían capaces de dar una intensidad realmente efectiva. El mensaje a transmitir debería definir un lema principal y varios argumentos complementarios de ese lema principal. -Lema principal: Argumento básico y distintivo del tema principal: El acercamiento euro-ruso y la futura confederación Eurosiberiana traerían beneficios desde le punto de vista económico, político y militar, pero la “ultima ratio” está en la comunidad cultural, histórica y étnica de los pueblos que comprende. No se debe simplemente a beneficios o situaciones coyunturales, sino a principios esenciales: la comunidad de sangre y destino de todos los pueblos europeos de origen boreal. Argumentos complementarios: 1) El periodo de la Guerra Fría (1948-1989) debe considerarse como una excepción negativa en la historia de Europa occidental. Sólo en ese periodo se sintió la amenaza de una invasión desde el este de Europa acompañada con la expansión de una ideología destructiva como fue el comunismo. Muerta esta ideología también hay que matar el temor a un acercamiento a la Europa oriental y más concretamente a RusiaSólo durante este anómalo período Europa occidental hizo dejación de su autonomía política para permitir situarse bajo el “paraguas americano”
2) La nueva sinergia euro rusa está muy lejos de pretender sustituir un imperialismo (americano) por otro (ruso). Se difundirá la idea de un confederación paritaria, y descentralizada. 3) Las instituciones europeas deberán de ser marionetas de intereses americanos. La UE (mientras exista) deberá oponerse a la entrada de Turquía y comenzará a establecer tratos de relación económica privilegiada con Rusia, Serbia, y demás países europeos ajenos a la UE. 4) Rusia deberá entender a Europa occidental como el gran aliado presente y futuro, a la que exigirá trato de privilegio económico, pero con la que también tendrá una relación privilegiada a la hora en cuestiones energéticas y militares, en detrimento de los países asiáticos (Eurosiberia frente a Eurasia) 5) Denuncia de la cultura-parvulario norteamericana como algo ajeno a la complejidad y riqueza del pensamiento europeo. Especial empeño en la difusión de las grandes obras culturales de la historia europea, con el objetivo de demostrar la similitud existente a lo largo de los siglos del arte y cultura rusa con la europea occidental. 6) Presentación de la alianza euro-rusa como la única posibilidad de defensa no sólo de Europa sino también de todo el mundo blanco (de Australia a Argentina, pasando por la pronto minoría blanca de Norteamérica) denunciado la función destructiva que, en ese sentido, tiene el gobierno de los Estados Unidos. Para terminar quiero agradecer al señor Tualev y a su magnífica revista Ateney, al señor Ivanov y al resto de camaradas rusos, la organización de este II encuentro del Mundo Blanco y animo a organizadores y participantes a acudir puntualmente a nuestra cita en esta hermosa capital europea que es Moscú, y mantenernos unidos y coordinados en nuestra común defensa de Eurosiberia, Euro-Rusia y de todo el Mundo Blanco. 1 Para ampliar información cfr. http://infokrisis.blogia.com, la página personal de Ernesto Milá. “El escudo antimisiles no protege, “enriquece”. |
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samedi, 03 mai 2008
Les renseignements occidentaux en Tchétchénie
Tchétchénie: le renseignement occidental soutenait les séparatistes (TV)
MOSCOU, 22 avril - RIA Novosti. Les services secrets occidentaux ont mis au point dans les années 1990 un plan visant à rendre effective l'indépendance de la Tchétchénie vis-à-vis de la Russie, affirme un documentaire intitulé "Plan Caucase" qui sera diffusé mardi soir sur la chaîne publique russe Pervi Kanal.
Selon un communiqué publié par la chaîne, la France imprimait des passeports d'Itchkérie (le nom donné à la république par les séparatistes), et des armements étaient acheminés vers la république à travers la Géorgie dans le cadre de cette opération.
Le citoyen turc d'origine tchétchène Aboubakar, connu depuis 40 ans sous le pseudonyme de Berkan Iachar, à la suite d'un contrat signé avec la CIA, raconte l'organisation dans les années 1990 d'une plateforme politique visant à obtenir la sécession de la république russe.
Selon lui, ce projet était financé par plusieurs Etats. Les passeports destinés à la République d'Itchkérie étaient imprimés par la France, la monnaie était fondue en Allemagne.
"Dans les années 1990, Aboubakar devient en quelque sorte l'éminence grise à travers laquelle on réalise les transactions financières plus ou moins juteuses destinées aux combattants du Caucase du Nord", affirment les réalisateurs du documentaire.
Selon eux, une des affaires les plus secrètes remonte au temps du leader séparatiste Djokhar Doudaïev dans les années 1990. M. Iachar participe alors à la mise au point d'un plan visant à acheminer illégalement des pierres précieuses à l'aéroport de Grozny.
"Le bénéfice dégagé servait à acheter des armes. Il ne s'agissait pas de sommes très importantes, entre 10 et 20 millions de dollars à chaque convoi", a confié Aboubakar, selon lequel cette filière n'a été découverte que plusieurs années plus tard.
"Ce ne sont que quelques exemples du soutien fourni par les services secrets étrangers à la sécession de la Tchétchénie", affirme le documentaire.
RIA NOVOSTI
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La géopolitique en Inde

La géopolitique en Inde
Bertil HAGGMAN
Introduction
Je ne révèle pas une surprise en disant que la géopolitique est bien vivante en Inde. L'importance stratégique de ce sous-continent est en effet très importante. La géopolitique indienne se repère bien entendu dans des champs tels celui des relations internationales et celui des “études indiennes”. Fait intéressant à noter: les travaux du géopolitologue et professeur suédois Rudolf Kjellén a influencé la pensée et les analyses géopolitiques en Inde. Le Prof. M.M. Puri, sans doute le géopolitologue le plus intéressant d'Inde a montré l'importance de l'œuvre de Kjellén dans son discours inaugural lors de l'International Seminar on Afro-Asian Geopolitics en avril 1990: «... il nous apparaît très nécessaire d'examiner attentivement l'œuvre qu'a écrite Rudolf Kjellén dépuis le début des années 1890 jusqu'à sa mort en 1922... Le fait qu'il ait écrit en suédois rend son œuvre quasi inaccessible, non disponible à tous ceux qui ne maîtrisent pas la langue suédoise. Le suédois limite considérablement le lectorat et empêche les universités étrangères de faire connaissance de son œuvre et de l'étudier... Quelques-uns de ses livres ont été traduits en allemand... Il était un écrivain très prolifique... Je veux ici reconnaître formellement la dette intellectuelle que les organisateurs de ce séminaire ont envers la pensée de ce grand politologue suédois, Rudolf Kjellén, qui a véritablement donné substance, signification et ampleur à la science politique pendant la dernière décennie du XIXième siècle. Il était vraiment en avance sur son temps» (1).
Le Président de la Société d'Etudes géopolitiques, le Prof. V.P. Dutt, dans ses remarques formulées à propos du séminaire en question, a déclaré que nous “pouvions prévoir l'émergence de six, et peut-être de dix, centres [géopolitiques] de grande importance dans le monde: les Etats-Unis, l'Europe —en fait, il s'agit de l'“Europe germanique”, laquelle se développe plus rapidement que l'“Allemagne européenne”— dont la Mitteleuropa deviendra le foyer le plus actif” (2).
Le Prof. Dutt identifiait en 1990, l'Europe, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Chine et l'Inde comme les futurs centres les plus importants du monde. Il songeait également à l'émergence en puissance d'un ou de deux pays d'Amérique latine et d'Afrique.
Analyse géopolitique de l'Océan Indien
Le rôle régional, global et géopolitique de l'Inde ne peut pas être évalué si l'on ne prend pas en compte la problématique de l'Océan Indien. La région de l'Océan Indien a été dans l'histoire une vaste avenue où se sont croisés des courants culturels divers venus d'Asie et d'Afrique. L'Océan Indien est l'Océan du Tiers-Monde, dont les pays riverains ont des populations en croissance rapide.
Par Océan Indien, on entend généralement les masses océaniques situées grosso modo entre 20°E et 120°W de longitude et de 30°N à 40°S de latitude. Au cours de ces dernières années, la Pan-Indian Ocean Science Association a voulu étendre le concept d'Océan Indien vers le Sud, jusqu'à l'Antarctique.
Dans un article paru en 1986 (3), le Prof. Puri décrit les caractéristiques de l'Océan Indien comme suit (nous nous bornerons à énoncer cinq points):
1. Pour l'essentiel, la zone de l'Océan Indien est fermée sur trois côtés par des terres, la partie méridionale de l'Asie formant comme un toit au-dessus de cette masse océanique.
2. Le sous-continent indien se lance comme un promontoire dans cette masse océanique, sur une distance de plus de mille miles.
(...)
4. Dans la majeure partie de son étendue, l'Océan Indien possède les caractéristiques d'une mer fermée.
(...)
6. La Mer arabique est l'une de ces mers dont l'importance est vitale dans le monde, dans la mesure où elle reste une grande voie maritime, où le commerce et les échanges de tous ordres s'effectuent. Cette mer est une zone d'importance majeure pour la navigation.
(...)
9. Les immensités océaniques au Sud de l'Océan Indien s'étendent jusqu'aux eaux de l'Antarctique, continent inhospitalier, mais qui constitue toutefois un défi car ce n'est que maintenant qu'il s'ouvre à l'exploration et à toutes sortes d'expérimentations. Potentiellement, l'Antarctique sera l'objet de contentieux politiques à l'échelon international, dès avant la fin de ce siècle (4).
Menace russe?
Le Prof. Puri a écrit son article sur l'importance géopolitique de l'Océan Indien avant la chute du régime communiste en URSS en 1991. Bien sûr, la seule superpuissance demeurant en piste, les Etats-Unis, a intérêt à asseoir sa présence dans l'Océan Indien. Aujourd'hui, la Russie est sans doute trop faible pour y exercer une quelconque influence, mais n'oublions pas que l'homme politique ultra-nationaliste russe Vladimir Jirinovski, dans son fameux manifeste, intitulé La poussée finale vers le Sud (1993) a déclaré qu'il prévoyait le jour où les soldats russes iraient se baigner sur les plages de l'Océan Indien: «Mais cela ne sera possible que si la Russie s'ouvre au Sud, pour arrêter sa progression sur les rives de l'Océan Indien» (5). «Car», ajoute-t-il, «nous avons ensuite la plus longue frontière du monde, celle qui sépare la Russie de la Chine. Cette frontière doit connaître la paix pour toujours, car la Chine a des visées vers le Sud et non vers le Nord. L'Inde nous a manifesté son amitié. A la fin, il ne nous reste plus qu'à pousser vers l'Océan Indien» (6).
«Que la Russie fasse son bond final vers la Sud! J'imagine déjà les soldats russes se préparant pour cette expédition finale vers le Sud. J'imagine déjà les officiers russes aux échelons divisionnaires et dans les quartiers généraux de l'armée, dresser les cartes de la route qu'ils emprunteront avec leurs unités, et marquer sur ces cartes les points finaux de leur progression. J'imagine déjà les avions rassemblés sur les bases aériennes dans les régions du Sud de la Russie. J'imagine déjà les sous-marins faisant surface près des côtes de l'Océan Indien, je vois déjà les engins amphibies donner l'assaut et s'approcher des plages, tandis que les soldats russes se mettent en branle, manœuvrent leurs transporteurs de troupes blindés et lancent des nuées de chars d'assaut vers l'avant. La Russie entreprendra alors son ultime expédition militaire» (7).
La Chine a-t-elle des visées vers le Sud?
Jirinovski prévoit l'expansion de la Chine vers le Sud. D'autres experts prédisent déjà que la prochaine grande guerre éclatera entre l'Inde et la République Populaire de Chine.Selon ces experts, les Chinois considèrent que l'Inde est un adversaire potentiel, du fait que l'objectif stratégique de New Delhi reste l'Océan Indien et le Sud-est asiatique. La Chine estime être sous la menace de l'aviation et des missiles indiens. Un rapport rédigé par les hautes sphères de l'armée chinoise prétend que l'Inde pourrait préparer une attaque contre la Chine et que les forces armées de Beijing pourraient parfaitement contre-attaquer victorieusement.
L'importance géopolitique de l'Inde
La montée en puissance de l'Inde est un fait évident. Comme le remarque très justement le Prof. Puri: «La position centrale de l'Inde dans l'Océan Indien, satisfait aux six exigences qu'a fixées Mahan pour le développement et la conservation de la puissance maritime» (8):
- position géographique;
- étendue du territoire;
- ampleur de la population;
- formes physiques (nature des côtes);
- caractère national (aptitude à développer des activités commerciales);
- nature du gouvernement.
La population de l'Inde, sa proximité avec la zone du Golfe, ses innombrables ressources font de la région de l'Océan Indien l'une des régions les plus importantes de l'hémisphère sud.
Il est donc normal que l'intérêt pour les choses géopolitiques et géostratégiques croît en Inde. Pendant les années 80, deux importants centres d'études en ces matières ont vu le jour.
Les Institutions géopolitiques en Inde
The Society for the Study of Geopolitics
Cette société a été mise sur pied en 1985 à Chandigarh. L'initiateur et sécrétaire général était et est resté le Professeur Madan Mohan Puri, Directeur du “Center for the Study of Geopolitics” à la Panjab University. Le Président en est le Prof. Dr. V. P. Dutt. Lors de la toute première manifestation de la Society, les animateurs ont clairement expliqué que la géopolitique avait été mal interprétée et mal conçue depuis la seconde guerre mondiale. Cependant, dès les années 60, on a pu assister à un regain d'intérêt pour cette thématique en Europe et en Amérique. Le Prof. Puri a également souligné la nécessité urgente de prendre continuellement en considération les facteurs géographiques et physiques dans toute approche de matières politiques. Le but de la Society est de généraliser et de favoriser la conscience géopolitique. Les buts et les objectifs de la Society sont mentionnés dans les statuts:
(I) Encourage l'intérêt pour la géopolitique et promouvoir l'étude de la géopolitique
(II) Favoriser la compréhension des phénomènes politico-géographiques, tels qu'ils surviennent et se déploient dans notre environnement proche ou lointain.
(III) Promouvoir la conscience de la continuité existant entre la géographie et la politique, en tant que disciplines académiques et en tant que faits réels de la vie.
(IV) Susciter et favoriser un corpus d'opinion bien informé sur tous les facteurs, forces et phénomènes géopolitiques à l'œuvre dans la société, bien distinct des facteurs, forces et phénomènes géostratégiques ou psycho-politiques.
(V) Initier, entreprendre, soutenir et répandre les recherches et les analyses portant sur les multiples aspects de l'interaction et des interrelations à l'œuvre dans les domaines en expansion de la géographie et de la politiques à tous niveaux.
(VI) Collecter, susciter, engranger, préserver, déchiffrer, publier et répandre toutes données et informations relatives à la géographie et à la politique, spécialement dans le domaine de la géographie politique.
(VII) Constituer et conserver des archives, une documentation et une bibliothèque sur les questions géopolitiques.
(VIII) Constituer à Chandigarh, si possible et dès que possible, un Centre d'information et d'analyses géopolitiques.
(IX) Organiser des réunions, des cours, des débats, des discussions, des séminaires, etc., en accord avec les buts et objectifs de la société.
(X) Initier, assister, encourager et financer des recherches et des analyses en matières géopolitiques.
(XI) Offrir et réceptionner toutes informations, consultations, avis et expertises en matières géopolitiques.
(XII) Echanger et partager des données, des résultats de recherches et des analyses en matières géopolitiques avec des institutions de haut niveau académique, avec des organisations de recherches ou des institutions similaires de bona fide, sans aucune discrimination, afin d'établir des normes académiques ou de dégager les grandes lignes de l'intérêt national (9).
The Centre for the Study of Geopolitics
Ce Centre a été créé en 1987 à la Panjab University à Chandigarh. Il est financé par la Commission des subsides de l'Université indienne et constitue un appui aux recherches du Département des Sciences politiques. Il semble que ce soit la seule institutions constituée en Inde qui s'occupe de recherches en géopolitique. Le Directeur en est le Prof. M. M. Puri, formé en Inde et en Allemagne. Il a publié de nombreux ouvrages dans les domaines des relations internationales et de la géopolitique.
Bertil HAGGMAN.
(Paper no. 17, «Geopolitics in India», 1994, Centrer for Research on Geopolitics/CRG, P.O. Box 1412, S-25.114 Helsingborg, Suède).
Notes:
(1) Rapport intitulé «Afro-Asian Geopolitics», séminaire organisé par le Département de Sciences politiques, Center for Geopolitics and Society for the Study of Geopolitics, 4 au 11 avril 1990, Chandigarh, Inde, pp. 44-45.
(2) Ibid., pp. 49-50.
(3) Madan Mohan Puri, «Geopolitics in the Indian Ocean: The Antarctic Dimension», Journal of the School of International Studies, Jawaharlal Nehru University, New Selhi, Vol. 23, no. 2, avril-juin 1986.
(4) Ibid., pp. 158-159.
(5) «Zhirinovsky in His Own Words: Excerpts from The Final Thrust South», The Heritage Foundation, Washington D.C., Février 4, 1994, p. 5 (dans l'original, p. 127).
(6) Ibid., p. 11 (dans l'original, pp. 138-139).
(7) Ibid., p. 11 (dans l'original, p. 142).
(8) Puri, «geopolitics in the Indian Ocean...», p. 161.
(9) Rapport, «Afro-Asian Geopolitics», pp. 30-31.
Sources (non mentionnées dans les notes):
- M. M. PURI, The Antarctic - A Study in the Geopolitics of Peace, London, Routledge/Cambridge University Press, 1993.
- M. M. PURI, Afro-Asian Geopolitics (à paraître).
- Indian Ocean Geopolitics: the Enduring Imperatives, Proceedings of the Tenth European Conference on Modern South East Asian Studies, Venise, 28 septembre/4 octobre 1988 (publié en 1990).
- Ashwini SHARMA, Wealth of the Indian Ocean, manuscrit non publié, mémoire pour l'obtention du titre de M. Phil., Panjab University, Chandigarh, 1983.
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vendredi, 02 mai 2008
Connaître et aimer Knut Hamsun
Pierre Le Vigan |

Né en 1859, mort en 1952, Hamsun – ce « personnage original et puissant » comme disait Octave Mirbeau – est déjà de notre temps, de la première modernité en tout cas, sans l’être tout à fait : il n’a connu que la première phase de son déchaînement, il est vrai significative puisqu’elle comporte Hiroshima, Dresde février 45, les camps nazis, les camps staliniens, et aussi la TSF, l’avion, le téléphone. Hamsun a connu cela, et il a connu aussi le temps d’avant, celui que chacun d’entre nous n’a pas connu, le temps des chevaux, des charrettes, des dialogues sur la place du bourg, des amours cachés dans les foins et non sur le web.
Dans une œuvre longue, ponctuée par le prix Nobel en 1920, pour Les fruits de la terre (traduit sous le nom de L’éveil de la glèbe), le héros hamsunien, note d’Urance, « figure son époque par delà l’infinité ou la différence des personnages. » « Fixer l’ambiance d’époque, devenir un mémorialiste de son temps » c’est à cela, écrit encore justement d’Urance, que l’on reconnaît un grand écrivain. Ce héros hamsunien dit, comme celui de Balzac, l’époque et l’époque qui change – et l’homme qui change avec son époque. « Nous changeons même si c’est infime, dit l’un des personnages d’Hamsun. Aucune volonté, aussi stricte soit-elle, ne peut avoir d’influence sur cette progression naturelle (…). Du point de vue historique, le changement est un signe de liberté et d’ouverture » (Crépuscule, 1898).
Knut Pedersen-Hamsun a voyagé, notamment aux Etats-Unis, et a exercé plusieurs métiers. Il a vu les nuances du monde et c’est pourquoi il convient de porter sur lui un jugement plein de nuances. En Amérique, il est frappé par la solidité des bases morales données par la religion ainsi que par le patriotisme exagéré des Américains (August le marin, 1930). Il note l’excès de morale et la faiblesse de l’analyse, la faiblesse de ce que les Français appellent « l’esprit » qui caractérise ce peuple. Il est encore frappé par quelque chose d’une extrême dureté que l’on trouve selon lui dans la mentalité des Américains. En Caucasie, au contraire, ce qui lui parait décisif c’est que plus on va vers l’est, plus on va vers le silence, plus le sort de l’homme devient non plus de parler, mais d’écouter la nature, celle-ci devenant de plus en plus massive, de plus en plus tellurique. « J’en aurais toujours la nostalgie » écrit Hamsun.
Patriote norvégien – il est pour l’indépendance de son pays en 1905, au moment de la séparation avec la Suède -, moderniste en littérature, dénué de xénophobie et d’antisémitisme, qu’est-ce qui a poussé Knut Hamsun à se « rallier », avec des nuances bien entendu, au régime pro-allemand de Quisling de 1940 à 1945 et d’une manière plus générale à la cause de l’Allemagne national-socialiste et de l’Axe (un de ses fils sera combattant dans une unité de Waffen SS comme nombre de nordiques et de Baltes).
Ce choix aventureux - dans lequel Hamsun avait beaucoup à perdre et rien à gagner - n’est de fait pas venu par hasard, et Michel d’Urance éclaire de manière fine cet épisode qui donne un caractère de souffre à l’approche d’Hamsun dont les amitiés littéraires (il fut préfacé par André Gide notamment) n’avaient strictement rien de « fasciste ». Pour autant, il est exact que Hamsun était critique quant à la modernité, il est exact qu’il souhaitait un équilibre entre celle-ci et des valeurs traditionnelles comme la proximité avec la nature, l’expérience personnelle, toutes choses qui amenaient à critiquer les sociétés de masse, à refuser le communisme, à ne pas se satisfaire non plus du libéralisme et son culte du commerce. D’où un intérêt pour tout système paraissant ouvrir une nouvelle voie.
Il est de fait aussi que, trente ans avant l’arrivée de Hitler au pouvoir, Hamsun avait manifesté sa sympathie pour l’Allemagne. Il est de fait que l’Allemagne devenue nazie, sa sympathie n’a pas faibli. Comme beaucoup, Hamsun n’a pas voulu voir la réalité de l’antisémitisme nazi et a sous-estimé son extrême violence (dont les manifestations et l’aboutissement criminel n’étaient pas forcément décelable vu de Norvège, les nazis ayant mis en place une politique du secret et du camouflage qui trompa bien des observateurs). Bien entendu, des facteurs plus personnels sont à prendre en compte : Hamsun a 81 ans en 1940, et il est sourd. Sans aller jusqu’à dire que sa surdité explique sa cécité ( !) sur le nazisme, il est certain que ce handicap l’éloigne du monde. Hamsun est toutefois parfaitement lucide durant ces années. En 1940, il souhaite publiquement l’arrêt des combats et la collaboration de la Norvège avec le Reich. Sa principale motivation est la détestation des anglo-saxons et de leur civilisation. Nulle hystérie antisémite chez lui. Très vite, Hamsun est déçu de la forme que prend la politique de collaboration. Il reste toutefois fidèle à ses prises de position initiale. Le 7 mai 1945, il rend hommage dans la presse à Hitler en des termes lyriques et quasi-christiques (on pense à Alphonse de Chateaubriand), le présentant comme un homme qui « proclamait son évangile de la justice pour toutes les nations » et « une de ces figures éminentes qui bouleversent le monde » (la seule chose que l’on ne contestera pas, c’est le fait qu’Hitler ait bouleversé le monde en parachevant la catastrophe inaugurée en 1914 et qui a vu l’Europe presque au bord de la sortie de l’histoire. Cf. Dominique Venner, Le siècle de 1914, Pygmalion, 2006). En vérité, un entretien d’Hamsun avec Hitler en 1943 avait montré l’ampleur des malentendus, comme le montre bien Michel d’Urance. Hamsun était un idéaliste et rêvait d’une Europe nordique fédérée, faisant vivre une civilisation débarrassée des excès de l’économisme et Hitler était avant tout un pangermaniste darwinien, scientiste et ultra-moderniste qui souhaitait que la Norvège lui cause le moins de souci possible.
En 1945, Hamsun est mis en résidence surveillée puis jugé. Il est libéré au bout de 5 ans, il a alors 90 ans et est complètement ruiné. Il meurt 2 ans plus tard. On ne connaît pas de personnes qui ait été arrêtées suite à des dénonciations venant de lui, par contre, plusieurs personnes lui doivent la vie ou leur libération suite à des interventions qu’il a faite durant la guerre auprès des Allemands. Il avait écrit : « Il est bon que certains gens sachent comment un homme de fer se comporte devant une morsure de serpent ».
notes |
Michel d’Urance, Hamsun, Qui suis-je, Pardès, 2007, 128 p., 12 €. |
00:15 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : scandinavie, norvège, révolution conservatrice, livre, prix nobel | |
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La vraie crise mondiale, c'est l'alimentation
Oubliez le pétrole, la vraie crise mondiale, c’est l’alimentation | ![]() | ![]() |
![]() Une nouvelle crise alimentaire mondiale est en train d’émerger, et elle pourrait être bien plus dramatique que tout ce que le monde a connu par le passé. La crise du crédit et les conséquences de l’envol du prix du pétrole seront peu de choses en regard de ce qui nous attend. Telles sont les prévisions dont Donald Coxe, un gestionnaire du fonds BMO Financial Group, a fait part aux investisseurs réunis à Toronto par l’Empire Club. « Il ne s’agit pas de si mais de quand », a-t-il averti son auditoire avant de prévenir que « cela va frapper fort cette année. » M. Coxe estime que les fortes hausses des denrées alimentaires observées l’année dernière allaient s’intensifier durant les années à venir, en raison de la demande accrue de viande et de produits laitiers des classes moyennes en Chine et en Inde et de la forte demande de l’industrie des biocarburants. « Le plus grand défi mondial ce n’est pas le pétrole à 100 dollars, c’est d’obtenir assez de nourriture pour que les nouvelles classes moyennes puissent vivre de la même façon que les nôtres le font, et cela signifie que nous devons accroître considérablement la production ». L’impact d’un marché de produits alimentaires plus tendu est déjà évident sur le prix des produits bruts qui ont augmenté de 22% l’an passé. M. Coxe a déclaré que cette envolée serait ressentie dans les prix à la consommation dans les 6 prochains mois. Les consommateurs ont déjà dépensé 6,5% de plus pour l’alimentation l’année dernière. Le prix du blé a bondi de 92% en 2007 et a clôturé hier à 9,45 dollars le boisseau de 35 litres à la bourse de Chicago. Au cœur de cette catastrophe imminente se trouve le maïs, qui est la première ressource utilisée par l’industrie des biocarburants. Son prix a augmenté de 44% durant les 15 derniers mois, clôturant hier à 4,66 dollars à Chicago, au plus haut depuis juin 1996. Ces impacts ne se font pas seulement ressentir sur les prix des nourritures à base de céréales, mais influent également sur le prix de la viande, en entraînant une augmentation du prix des aliments pour le bétail. « Il va y avoir de vrais problèmes dans les pays qui sont importateurs de nourriture, car nous voyons déjà se développer des embargos sur l’exportation de la part de pays qui auparavant tentaient à tout prix de vendre à l’étranger », note-t-il, en citant la Russie et l’Inde à titre d’exemples. « Ceux qui ont de la nourriture vont avoir un avantage énorme » : avec 54% du maïs mondial cultivé dans les états du Middle-West, les USA feront partie de ces pays avantagés. Mais M. Coxe avertit que les exportations de maïs sont en danger d’ici trois ans si le pays continue de subventionner la production d’éthanol. On s’attend à ce que les biocarburants aient accaparé un tiers de la production de grain en 2007. Selon lui, les stocks de réserves de céréales américains sont au niveau le plus bas jamais enregistré, comparativement à la consommation. Il existe une vingtaine de ces stocks de par le monde, qui vont définir le futur contour de l’offre mondiale, et dit-il « ces stocks prendront une valeur précieuse avec le temps qui passe ». M.Coxe estime que les rendements du maïs dans le monde devront tendre vers ce que l’on observe dans l’Illinois, qui produit 500 boisseaux l’hectare, alors que la moyenne mondiale n’est que de 75 boisseaux. « Cela sera possible avec plus d’engrais, plus d’OGM, et grâce à une mécanisation et une technologie de pointe », prévoit-il. Alia McMullen, Financial Post, 7 janvier 2008 |
00:13 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise, alimentation, monde | |
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jeudi, 01 mai 2008
G. Faye : Euro-Russie
Guillaume Faye EURO-RUSSIE: BASES CONCRÈTES D’UNE FUTURE CONFÉDÉRATION IMPÉRIALE |
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![]() Intervention au Colloque de Moscou de juillet 2007 J’avais nommé l’idée d’une union continentale entre tous les peuples d’origine européenne, de la France à la Russie, de l’Atlantique au Pacifique “Eurosibérie”. Et mon ami Pavel Toulaev m’a fait discrètement remarquer qu’il faudrait mieux parler d’Euro-Russie.-, parce que la Sibérie est au fond un terme géographique et la Russie un terme ethnique et historique. Je pense qu’il avait raison. Mieux vaut parler pour ce projet d’Euro-Russie La confédération impériale euro-russe, Une telle idée n’est pas destinée à s’appliquer pragmatiquement dans les dix ans à venir, évidemment ! Il s’agit d’une “utopie positive ” ou de la construction d’un “mythe agissant”. Au XVIIIe siècle, l’idée de l’Union de l’Europe occidentale avait pris corps et s’est finalement réalisée (avec de redoutables imperfections) ; au XIXe siècle, les fondateurs de l’idée sioniste ont réussi à aboutir à la création de l’État d’Israël. Les Pères fondateurs des Etats-Unis d’Amérique au XVIIe siècle ont réussi leur pari. De même aujourd’hui, l’idée d’une Union impériale et fédérale de l’Europe occidentale, de l’Europe centrale et de la Russie doit être envisagée, pour servir de modèle aux générations futures qui devront la réaliser. Ce projet prolonge et dépasse à la fois l’Union européenne, qui, à mon avis, était un moment dialectique important dans l’histoire mais a atteint ses limites et s’avère, à mon sens, aujourd’hui, un échec. Pourquoi un échec ? Parce que l’Union européenne n’a pas été capable d’affirmer la souveraineté de l’Europe comme grande puissance face aux USA, parce qu’elle a été incapable d’éviter l’invasion de l’Europe par les populations du tiers monde et de l’islam. Pis encore, l’Union européenne en vient aujourd’hui à nier et à détruire l’idée même d’Europe par le projet d’y faire participer la Turquie, voire même pour d’autres politiciens irresponsables, les pays du Maghreb. Néanmoins, je le répète, l’Union européenne était dialectiquement importante (au sens hégélien) mais elle doit être maintenant être dépassée, surmontée et prolongée, à la fois négativement et positivement, par l’Union euro-russe. L’idée selon laquelle les peuples européens sont extrêmement différents les uns des autres et que les Russes sont encore plus différents des autres doit être soumise à une sorte de relativisme critique. L’idée de divergence entre les peuples de souche européenne sera de moins en moins vraie au cours du XXIe siècle. Ce siècle verra surgir une opposition de plus en plus grande entre les peuples d’origine européenne et tous les autres. Et nous allons tous prendre progressivement conscience, des rives de l’Atlantique à la Sibérie, que l’ensemble euro-russe forme une unité homogène relative de civilisation, de culture, d’histoire, de mentalité et de potentiel génétique. Un Breton ou un Catalan de souche, un Bavarois, et un Russe de Carélie sont beaucoup plus proches entre eux sur le plan génétique mental et comportemental qu’il ne le sont d’un Chinois. Les racines culturelles, artistiques, historiques de la France ou de l’Italie sont beaucoup plus proches de celles de la Russie qu’elles ne le sont de l’Afrique francophone. Si l’on raisonne en termes d’ethnopolitique autant que de géopolitique, l’ensemble euro-russe apparaît comme une nécessité vitale dans ce monde du XXIe siècle qui verra à la fois le choc des civilisations et la nécessité de se regrouper en grands blocs. Les esprits, dira-t-on, ne sont pas prêts pour un tel projet révolutionnaire. Mais avec les bouleversements du XXIe siècle, les choses pourront évoluer beaucoup plus vite que nous ne le pensons. Les grands principes concrets sont les suivants : Quelle organisation politique et constitutionnelle ? Il est impossible ici d’imaginer dans le détail la forme politique et constitutionnelle interne d’une union euro-russe, mais on peut néanmoins en poser les principes fondamentaux. Ils sont extrêmement éloignés de ceux de l’actuelle Union européenne qui n’est qu’un agrégat technocratique impuissant et flou, qui cumule tous les inconvénients du centralisme bureaucratique et de l’anarchie. 1) Un faut un État central fort et maigre, centre de décision, comme un cerveau, qui possède le monopole de la politique étrangère et de la diplomatie, de la politique économique générale, de la politique monétaire, des forces armées et du contrôle des frontières extérieures communes ; et qui soit le garant des grands principes. 2) Les différents peuples et nations doivent posséder la plus grande autonomie intérieure. Les “États” composant l’Union euro-russe pourront être les États actuels ou provenir du démembrement de certains d’entre eux en régions, qui seront ainsi de nouveaux États. Tout État doit pouvoir sortir quand il le désire de l’Union et recouvrer sa souveraineté. Il est libre de posséder les institutions qu’il veut, libre de son système constitutionnel, judiciaire et éducatif, de sa politique fiscale et économique intérieure. Mais il doit, sauf à être expulsé de l’Union, respecter les grands principes fondamentaux dont il sera question plus loin et ne pas nuire aux autres États membres. 3) La solidarité entre les États doit être assurée par des compensations financières organisées par l’État central. Ce modèle s’inspire partiellement de la constitution des Etats-Unis d’Amérique, qui est la plus ancienne du monde et qui fonctionne assez bien. Mais il faut immédiatement préciser ici que, dans un premier temps, cette Union Euro-Russe ne prendra pas nécessairement la forme d’un État confédéral, mais d’une sorte de concertation, d’entente entre les États européens et la Russie, une “union de nations”. Les choses doivent se construire de manière progressive et pragmatique. Et pourquoi ce mot « impérial » ? Parce que l’idée d’Empire, si elle bien comprise, est la libre association de peuples apparentés par la culture, la civilisation, la proximité raciale et la continuité géographique. Les ensembles hétérogènes finissent toujours par éclater. Il faut construire la Maison commune, pas à pas, progressivement, mais néanmoins dans l’urgence. Quelle politique extérieure ? Le neutralisme de puissance L’alliance confédérale euro-russe affrontera trois menaces principales : l’une est le tiers monde sous la bannière de l’islam, par sa volonté de conquête sous le biais de l’immigration de masse. L’autre est le gouvernement de Washington, qui voit comme un cauchemar toute alliance euro-russe et qui tente par tous les moyens de nous affaiblir, de nous diviser, de nous encercler. La troisième est la Chine, qui nourrit une volonté mondiale hégémonique et qui d’ailleurs, s’emploie actuellement à peupler subrepticement la Sibérie russe. Il faut en finir avec l’OTAN, qui n’est rien d’autre qu’une structure de sujétion des Européens par les USA, et construire, dans un premier temps, une alliance militaire intégrée de tous les pays européens et de la Russie. Sur le plan de la dissuasion nucléaire, il faudra coupler les forces françaises et les forces russes. La Grande-Bretagne ne pourra y participer que si elle libère de son asservissement aux Etats-Unis, ce qui n’est pas le cas actuellement. La politique étrangère de l’Euro-Russie devra être celle du « hérisson géant », avec ce double impératif : pas d’impérialisme vis-à-vis de l’extérieur, pas d’ingérence des puissances étrangères dans notre espace vital. Ce neutralisme est justifié par l’autosuffisance économique. Nous avons toutes les ressources, toutes les matières premières, et nous n’avons pas besoin des autres. Nous n’avons pas besoin d’aller guerroyer chez les autres`et d’imiter l’irresponsable impérialisme américain, mais nous ne pourrons pas tolérer que les autres viennent faire la loi dans notre espace vital. À l’inverse de ce que pratiquent les Etats-Unis, il ne saurait être question de menacer les autres mais d’assurer la défense rigoureuse de notre intégrité, de notre sécurité et de nos intérêts. Vis-à-vis des Etats-Unis, il ne s’agit pas de manifester de l’hostilité, mais de la méfiance.L’objectif est de convaincre les Américains que leur politique extérieure actuelle est erratique et stupide. Notre conviction doit être que la Américains ne seront nos amis que s’ils admettent qu’ils ne sont pas les maîtres du monde. L’arrogance américaine est immature, infantile car elle ne débouche que sur des échecs. Mais, à partir du moment où existerait un ensemble confédéral euro-russe, nous serions tout-à-fait d’accord pour coopérer avec les Américains si ces derniers renoncent à leur tradition impérialiste. Il faut également en finir avec cette “religion des droits de l’homme” inconsistante qui tient lieu à l’Union européenne actuelle de politique étrangère. De même l’ “aide au tiers monde ”, inutile et improductive, doit être remise en cause. La présence de l’islam sur le territoire de l’Union euro-russe devra être dans un premier temps jugulée et dans un deuxième temps drastiquement restreinte. Vis-à-vis du conflit israélo-arabe, la position doit être celle de la neutralité. Aucune participation militaire à une quelconque intervention de l’ONU hors de nos frontières ne peut être admise. Quelle organisation économique ? L’autarcie des grands espaces. Il ne faut pas s’inspirer du socialisme étatique, dans son organisation intérieure – inefficace – ni du capitalisme spéculatif mondialiste actuel. Un nouveau modèle économique pourrait se construire, fondé sur des principes que j’ai développé depuis longtemps en m’inspirant du Prix Nobel français d’économie Maurice Allais et du regretté Pr François Perroux, du Collège de France, sous le thème général de l’économie organique qui est une troisième voie entre le socialisme et le capitalisme mondialisé. 1) Refus du principe de libre-échange mondial (qui est catastrophique pour toute l’humanité) avec instauration de barrières douanières et de contingentements économiques protégeant l’espace euro-russe, autosuffisant dans tous les domaines, premier espace économique de la planète. 2) En revanche, il faut un marché unique, une monnaie commune, un libre-échange intérieur dans l’espace euro-russe, un refus de l’économie assistée, socialisée, rigide, telle qu’on la pratique en France. Un libre capitalisme intérieur, qui formera une puissante dynamique, compte tenu de la taille gigantesque de l’ensemble euro-russe, tel est le choix qu’il faut faire. 3) L’État central ne pourra intervenir dans l’économie que de manière politique, législative, planificatrice, et non plus financière. La fonction souveraine ne doit pas se substituer aux entreprises, mais définir de grands axes de politique économique. Il faut s’inspirer là du modèle très efficace des USA où l’État soutient les firmes sans entrer dans leur capital. 4) Aucune prise de participation majoritaire dans le capital des grandes entreprises de l’Union ne peut être possible de la part d’investisseurs étrangers à l’Union. En revanche, les transferts financiers et les prises de participation à l’intérieur de l’espace euro-russe sont libres. 5) Respect rigoureux de l’environnement, développement de l’énergie nucléaire, politique active de recherche et de haute technologie, notamment sur les énergies renouvelables, politique spatiale intégrée, construction de grands pôles aéronautiques et militaires strictement euro-russes, préférence systématique pour les firmes de l’espace euro-russe dans tous les grands marchés industriels (appels d’offres, mais aussi en matière de commerce de produits agricoles ; interdiction pour les États de s’endetter pour les dépenses de fonctionnement, mais seulement d’investissement : tels sont quelques uns des principes économiques que devront impérativement respecter l’État central et les États membres. Quels axes de politique intérieure? L’ethnocentrisme et le natalisme, Des principes généraux de politique intérieure doivent être contractuellement définis pour tous les États-membres, faute de quoi ils ne peuvent pas entrer dans l’Union ou doivent la quitter. 1) L’Euro-russie, berceau des peuples blancs aujourd’hui sévèrement menacés dans leur démographie, doit se fonder sur le principe ethnocentrique de l’homogénéité ethnique. Il n’y a rien d’immoral à cela, puisque ce principe est appliqué par la majorité des pays du monde non-Blanc : Chine, Inde, Japon, Afrique, etc. Ce qui suppose les principes constitutionnels suivants imposés à tous les États membres : refus de toute immigration de travailleurs extérieurs à l’espace euro-russe (sauf, par quotas, cadres supérieurs et personnels très qualifiés) ; interdiction du regroupement familial et du droit d’asile ; expulsion effective et administrative sans appel de tous les clandestins ; impossibilité pour les étrangers extérieurs à l’Union de percevoir la moindre allocation sociale ou de santé (fin des “pompes aspirantes ”) ; exclusion de tout ressortissant étranger à l’Union des élections ; expulsion immédiate et définitive de tout étranger à l’Union coupable du moindre délit ; abandon du droit du sol au profit du droit du sang (fin des naturalisations) ; retour progressif au pays pour tous les immigrés du tiers-monde ; possibilité d’immigration libre et de naturalisations à l’intérieur seulement de l’espace euro-russe, pour ses citoyens, en fonction de la législation de chaque État. Le critère ethnique doit être au centre du projet constitutionnel d’organisation intérieure. L’homogénéité ethnique blanche est le fondement du projet euro-russe, tout comme l’homogénéité ethnique noire est le fondement des Africains qui veulent, à juste titre, unifier leur continent. L’homogénéité ethnique est le socle même de la paix sociale et des libertés publiques, vérité de bon sens qu’avait parfaitement vue Aristote. 2) Compte tenu du déclin démographique dramatique des peuples de l’espace euro-russe, chaque État sera tenu de mettre en œuvre une politique nataliste, qui ne pourra bénéficier qu’aux ressortissants de l’Union. 3) Autres principes constitutionnels que devront respecter tous les États de l’Union et qu’ils mettront en œuvre selon leurs législations et leurs traditions propres : justice sociale, méritocratie, éducation disciplinée et s élective, égalité devant la loi, éradication de la pauvreté, répression impitoyable de la criminalité, politique familiale, prohibition des unions et adoptions entre homosexuels, etc. ************* Il s’agit simplement de s’unir pour affronter le monde extérieur de plus en plus menaçant. Et surtout, il faut reconnaître que ce qui divise, dans les mentalités, les habitudes culturelles, la mémoire historique, les Russes des Européens de l’Ouest est beaucoup moins important que ce qui nous unit tous. Et cela sera de plus en plus vrai au cours du XXIe siècle. Question cruciale : le nationalisme russe peut-il se sentir blessé et dépossédé par un tel projet impérial d’union euro-russe ? Non, dans la mesure où cette Union ne serait pas contraignante, mais volontaire et associative, et où les bénéfices pour la Russie seraient considérables. On m’a dit que l’ “âme russe ” se sentait partagée, voire déchirée entre l’Europe et l’Asie et que la Russie n’était donc pas vraiment européenne. Ce que signifierait le symbole de l’Aigle bicéphale qui regarde à la fois vers l’Orient et l’Occident. Mais je pense que cela est un sophisme géographique. Les Russes n’ont rien d’un peuple “semi-asiatique” ; c’est un peuple européen qui a conquis une partie de l’Asie géographique et qui se l’est appropriée. L’opposition entre les Russes et les Slaves de l’Est d’une part, et les autres Européens de l’Ouest d’autre part est beaucoup forte qu’on ne croit. Nous appartenons tous à la même souche génétique ,éthnique et civilisationnelle, à une grande famille, dont les différences sont moins importantes que les ressemblances.. ************ On me reprochera de ne pas avoir parlé de « démocratie » ? C’est volontaire, car on ne sait plus du tout ce que ce terme, employé par tous les régimes politiques du monde entier, veut dire. Dans l’Union européenne, où le peuple est totalement dépossédé des grandes décisions le concernant (notamment en matière d’immigration, d’ouverture incontrôlée des frontières, de politique économique, etc.), les dirigeants se vantent de représenter le modèle supérieur mondial de démocratie et de culte des “droits de l’homme”. Or la liberté d’opinion n’y est pas respectée, puisque , par exemple, on ne peut pas dénoncer l’invasion par l’islam et le tiers-monde sans être criminalisé comme « raciste » par un arsenal législatif et un système judiciaire néo-totalitaire. Le concept de démocratie, tel qu’il est utilisé en Occident, est tout à fait voisin, dans le simulacre et le mensonge sémantique (mais en plus subtil et “publicitaire”), de la propagande communiste soviétique. L’Union européenne, telle qu’elle fonctionne actuellement, avec un Parlement sans pouvoir et une technocratie non-élue mais omnipotente, ne peut pas prétendre respecter la volonté des peuples. Elle a inventé la pratique de la tyrannie douce. De même, c’est au nom de sa croisade pour la fameuse “démocratie” que le gouvernement de Washington a semé un indescriptible désordre au Proche-Orient et s’emploie actuellement à essayer d’encercler et d’affaiblir la Russie et de pratiquer une ingérence dans ses affaires intérieures. C’est la raison pour laquelle, dans ce projet d’Union euro-russe, il est hors de question d’unifier sous un même modèle les pratiques institutionnelles et le droit interne des États membres. Simplement, ces derniers, et l’État central, s’il existe un jour, devront respecter les trois principes suivants : État de droit, élections libres au suffrage universel, référendums et respect absolu des décisions du peuple. Par peuple, il faut entendre évidemment le “peuple de souche”. En référence à la seule vraie démocratie, qui n’est ni occidentalo-américaine, ni socialiste ou communiste, mais d’origine grecque et athénienne. Inspirons-nous de Périclès et de l’esprit d’Athéna. ********* J’ai bien conscience qu’un tel projet d’Union euro-russe est très complexe. Tout cela suppose un renversement des mentalités, l’Umwertung, dont parlait Nietzsche, qui était aussi adepte de la «grande politique». Mais ce renversement, cet orage mental viendront avec les catastrophes qui s’annoncent. Ces catastrophes sont dialectiquement positives– et là, je me réclame de Hegel et de sa «poursuite de la Raison dans l’Histoire». Sauf que Hegel avait compris un mécanisme implacable sans en voir le sens. Cette « raison » n’est pas une transcendance, mais l’union possible d’une grande tendance historique implacable et d’un volonté politique exceptionnelle qui utilise et renverse le chaos créé pour le métamorphoser en nouvel ordre. Les fatalistes, les matérialistes (qu’ils soient marxistes ou libéraux, ce sont exactement les mêmes philosophiquement), les traîtres, les nationalistes étroits, les faux sages, les déprimés et déçus de l’Histoire, les progressistes accrochés à leurs fausses prophéties, les optimistes hallucinés, les conservateurs nostalgiques, les calculateurs politiciens décadents, les intellectuels dans leur tour d’ivoire n’ont jamais compris que le destin des hommes et des peuples n’était jamais écrit d’avance, que rien n’est jamais nécessairement perdu ni gagné. Deux questions difficiles à résoudre se posent maintenant : tout d’abord, quelle capitale fédérale pour l’Union euro-russe ? Il ne saurait être question que ce soit Paris, Berlin ou Moscou car alors, on soupçonnerait des calculs matérialistes. Je propose – comme l’ont fait le Brésil ou les USA – de créer de toutes pièces une capitale nouvelle, qui serait autant une oeuvre politique qu’architecturale, à l’image de Saint-Pétersbourg ; mais reste évidemment à déterminer dans quel pays. La seconde question qui se pose est : quelle langue de travail dominante ? Quelle sera la langue de l’État central et fédéral? Le système plurilingue actuel de l’Union européenne est très coûteux, anarchique, et aboutit de fait à une domination de l’anglais, ce qui n’est pas une bonne chose. Il ne faut pas créer une langue artificielle, comme l’espéranto, ça ne fonctionne jamais. Cela ne peut être une grande langue, comme le russe, l’allemand ou le français, au risque de vexer les autres`peuples. Je vais faire une proposition surprenante : pourquoi pas le breton ? C’est une langue vivante, parlée, moderne, très structurée, que les élites politiques du Continent pourraient facilement apprendre. Encore une suggestion qui est destinée à faire son chemin … Pour l’instant les esprits, que ce soit en Europe occidentale ou en Russie, ne sont pas encore prêts à un tel bouleversement de perspective. On m’a toujours reproché ma mentalité utopique. Les intellectuels français pensent que je manque de sagesse, mais moi, je pense qu’ils manquent de courage. Mais aussi de lucidité. Il faut avoir confiance, car on observe qu’aujourd’hui l’histoire ressemble à un cheval qui court au galop. Nous devons apprendre à la prochaine génération la réalité suivante : de Brest, à la pointe de la Bretagne, jusqu’ à Providenia, sur le détroit de Behring, existe l’espace vital d’un même peuple : le nôtre. Marx disait : «prolétaires de tous les pays, unissez-vous !». Murmurons plutôt : « Blancs de tous les pays, unissez-vous ! Autour de la confédération impériale euro-russe.Et réfléchissons dès aujourd’hui à sa future organisation, car les idées font leur chemin dans l’Histoire, comme les vers dans les fruits mûrs. |
00:50 Publié dans Eurasisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, affaires européennes, politique | |
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Warum 1.Mai-Kampftag?

Warum 1.Mai-Kampftag?
Zu Beginn des Zeitalters der Industrialisierung war die Situation für das arbeitende Volk wenig erfreulich. Die Unternehmer und das Kapital bestimmten die Bedingungen, zu denen gearbeitet werden durfte. Es gab keinen bezahlten Urlaub, keine Lohnfortzahlung im Krankheitsfall, keinen Kündigungsschutz, keine tarifliche Bezahlung, keine geregelten Arbeitszeiten, keine Absicherung für den Fall der Arbeitslosigkeit, keinen Arbeitsschutz. Stattdessen Unterbezahlung, Arbeitszeiten bis zu 18 Stunden, Kinderarbeit und ein elendes Dasein in Baracken und Mietskasernen. Je weiter die Industrialisierung fortschritt, desto mehr nahm auch die soziale Verelendung des arbeitenden Volkes zu. Ein typisches Merkmal des Kapitalismus. Nur langsam und unterdrückt durch gewaltsame Abschreckungsmethoden der Betriebe formierten sich Interessenvertretungen, um diese unsozialen Verhältnisse zu ändern. Aber wie jede Bewegung, die vom Volk ausgeht, war auch diese nicht zu stoppen. Auf einem internationalen Arbeiterkongreß im Jahre 1889 in Paris wurde beschlossen, daß an einem bestimmten Tag in vielen Ländern und in vielen Städten das arbeitende Volk auf die Straße gehen soll mit der Forderung einer Arbeitszeitverkürzung. Dies sollte der 1.Mai 1890 sein. Von einer jährlichen Wiederholung war zunächst keine Rede. Die Mobilisierung für den 1.Mai 1890 stieß auch im Deutschen Kaiserreich auf große Begeisterung. Nicht allerdings bei der SPD, die aus Furcht vor einer Verlängerung des "Sozialistengesetzes" vom geplanten Generalstreik abriet. Die SPD, die sich bis heute so gerne als Arbeiterpartei darstellt, hatte damals also ihre eigenen Interessen über die Interessen des arbeitenden Volkes gestellt. Nicht zum letzten Mal. Auch die Unternehmer bereiteten sich auf den 1.Mai vor. Sie gründeten am 1.April 1890 in der Hamburger Börse den Arbeitgeberverband. Ziel war die Zerschlagung des Streiks und die Aussperrung der Streikenden. Doch auch die Unternehmer konnten die Entwicklung für sozialere Arbeits- und Lebensverhältnisse nicht aufhalten.
Hamburg als Schwerpunkt des Arbeitskampfes
Schon in der Mobilisierungsphase wurde deutlich, daß Hamburg zu einem der Schwerpunkte des Widerstandes werden würde. Hamburg lag mit 133 Mobilisierungsveranstaltungen an der Spitze, wobei 33 dieser Veranstaltungen sogar mehr als 10.000 Besucher gehabt haben sollen. Am ersten Kampftag des arbeitenden Volkes streikten in Deutschland rund 100.000 Arbeiter und nahmen stattdessen an Demonstrationen teil. Davon rund 20.000 – 30.000 alleine in Hamburg. Die Arbeitgeber reagierten mit Aussperrung von fast 20.000 Hamburgern. Die Streiks und Aussperrungen wurden über 10 Wochen aufrecht erhalten. Daß die Arbeitnehmer so lange durchhalten konnten, lag an der gewaltigen finanziellen Streikunterstützung. Um den Arbeitskampf in Hamburg – wo die meisten Arbeiter betroffen waren – durchzufechten, wurden aus Solidarität in allen anderen Städten die Streiks frühzeitig beendet und die restlichen Streikgelder nach Hamburg geschickt.
Es sollte jedoch noch bis in die 30er Jahre dauern, ehe sich die Arbeits- und Lebensverhältnisse des arbeitenden Volkes grundlegend besserten. Soziale Errungenschaften von damals auf der Grundlage der Bismarckschen Gesetze wurden nach dem Zweiten Weltkrieg in der BRD übernommen. Jedoch in einem System, wo das vom Volk erwirtschaftete Geld von den etablierten Versagerparteien in alle Welt verschleudert wird, lassen sich auch die besten sozialen Absicherungen langfristig nicht finanzieren.
Niedergang der erkämpften Rechte und Absicherungen
Mit wachsender Mißwirtschaft, Überfremdung und Internationalisierung wurden soziale Errungenschaften systematisch wieder abgebaut. Auf Geheiß der immer globaler werdenden Wirtschaft haben die Politiker mittlerweile unsere Hoheitsrechte an EU und Welthandelsorganisation abgetreten, dem weltweiten Freihandel Tür und Tor geöffnet und nationale Schutzmechanismen für soziale Arbeitsbedingungen ausgehebelt. Die Überreste der bodenständigen deutschen Wirtschaft sind einer hemmungslosen Konkurrenz aus aller Welt ausgesetzt, die Grundversorgung des Volkes vom Wasser über Strom bis zur Infrastruktur wird in die Klauen profitgieriger Multikonzerne hineinprivatisiert, wer keine lebenserhaltende Vollbeschäftigung findet wird in kürzester Zeit zum Sozialfall und kann nur noch zwischen totaler Verelendung oder Minijob-Versklavung wählen. Immer mehr ausländische Konzerne machen sich in Deutschland breit, die Arbeitnehmer nicht mehr nach deutschen Arbeitsgesetzen sondern zu ihren eigenen Bedingungen beschäftigen. Kurzum: Wir haben heute schon fast wieder die unsozialen, ausbeuterischen Verhältnisse erreicht wie zu Beginn des Zeitalters der Industrialisierung! Allerdings verschlimmert um die globale Komponente, denn die Kapitalisten und ihre Marionetten in der Politik haben sich im Gegensatz zu damals inzwischen von den Nationalstaaten gelöst und überstaatlich organisiert, um ihre Macht über die Völker noch unkontrollierbarer auszubauen.
Eine andere Welt ist möglich: Mit nationalem Sozialismus!
Nur ein nationaler Sozialismus kann eine andere Welt möglich machen: Eine Welt der freien Völker und der souveränen Volkswirtschaften. Nur eine nationale und sozialistische Volkswirtschaft kann das Kapital zugunsten des Volkes bändigen und soziale Arbeitsbedingungen schaffen. Nur ein nationales und sozialistisches Gesellschaftsmodell kann gewährleisten, daß alle Deutschen unabhängig von ihrer sozialen Herkunft die gleichen Zukunftschancen in einer klassenlosen Volksgemeinschaft haben, wo nicht Geld und Stände zählen, sondern Fleiß und Begabung.
Die Rechte des arbeitenden Volkes werden von diesem System, der EU und allen globalen Zwangsbündnissen mit Füßen getreten! Das lassen wir uns nicht gefallen! In der Tradition des 1.Mai-Kampftages fordern wir Arbeit und soziale Gerechtigkeit für alle Deutschen!
Gemeinsam gegen Globalisierung! Gemeinsam für ein freies, soziales und nationales Deutschland!
00:04 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : socialisme, théorie politique | |
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mercredi, 30 avril 2008
Céline e Alessandro Piperno
Louis-Ferdinand Céline:
Céline e Alessandro Piperno
Tratto da http://lf-celine.blogspot.com/
Riportiamo un articolo di Alessandro Piperno su Céline, apparso sul Corriere della Sera del 7 gennaio 2008.
Voyage au but de la nuit, di Louis-Ferdinand Céline andava come qualsiasi altro bestseller natalizio. Lascio ad altri la riflessione sui celiniani tempi che viviamo, e mi chiedo: chi più di Céline ha patito gli sbalzi di umore del pubblico e della critica? E tutto per via di quel libro: Bagatelle per un massacro, il primo dei pamphlet filo-nazisti, che qualcuno ritiene il prodotto di «un delirante teppismo antisemita» (la definizione è di Mengaldo), e qualcun’altro — come Emile Brami — uno dei vertici dell’opera celiniana. Contagiato da quel fermento parigino, ho acquistato Céline vivant, un cofanetto di dvd con le interviste televisive concesse da Céline del dopoguerra. Molto di questo materiale mi era noto.
Ma vedere Céline, sentirlo parlare, be’ è un’esperienza impagabile. Sicché eccolo lì, sullo schermo del televisore della mia stanza d’albergo: il collo avvolto dai leziosi foulard con cui i barboni si danno un tono. Eccolo lì, nella dimora-tomba di Meudon, ostentare il corpo martoriato con la cristologica impudicizia di Artaud. La vacuità dello sguardo corrisponde all’atonia della voce: monotona come quella di certi bambini autistici, marcata da uno smangiucchiato accento parigino. È il Céline che ti aspetti, che gioca a depistare gli intervistatori con risposte vezzose. A quello che gli chiede perché ha scritto il Voyage risponde che lo ha fatto per pagare l’affitto. A quello che gli domanda se lui pensa che si possa scrivere solo del proprio vissuto, oppone ancora un’altra metafora economica: «Solo delle cose che hai pagato». E allora quello gli chiede se non ci sia affettazione in tutto quel dolore esibito dalla sua voce e strillato dai suoi libri. Céline s’infuria. Quello che nessuno capisce è che lui è figlio di una ricamatrice di merletti e come tale, a dispetto di molti suoi colleghi che utilizzano formule corrive (Mauriac, un politicante; Morand, un rincoglionito; Giono, insignificante), lui ha una artigianale dedizione per la raffinatezza dello stile. Ma certo il solito adagio celiniano: io sono solo uno stilista.
Ma perché Céline insiste tanto sulla raffinatezza? Perché conosce i suoi punti di forza. Perché sa di rappresentare uno di quei casi virtuosi in cui la rivoluzione stilistica trova sontuosa corrispondenza nella rivoluzione della sensibilità.
Lo capì Robert Denoël, un giovane editore, quando, nella primavera del ‘32, s’imbatté nel manoscritto del Voyage e sentì di avere tra le mani uno dei libri del secolo. Fu così che nella Parigi di Breton e di Cocteau atterrò quell’astronave giunta da un’altra galassia, guidata da un medico non ancora quarantenne, invalido a un braccio per una gravissima ferita di guerra, con la sua collezione di viaggi in capo al mondo: dall’Africa nera agli Stati Uniti. Un libro che, sotto forma di monologo, irradiava un’energia titanica. Ferdinand Bardamu — il Narratore — era un vitalista delle tenebre: la sua voce appariva moderna, mimetica, capace di esprimere tutto il sarcasmo della disperazione e di irradiare l’infuocata luce delle grandi disfatte. A suo modo Ferdinand si rivelava perfino un umorista (qualità che, purtroppo, il suo creatore avrebbe sacrificato in seguito sull’altare della paranoia). Ma ciò che rendeva davvero speciale il Voyage era quella miscela di lucidità e pietà per la condizione umana. Ed è esattamente questo cocktail che spinse tutti a urlare al miracolo: da Sartre a Daudet, da Bernanos a Nizan, da Bataille a Trotzkij, tutti intuirono che l’entità copernicana di quella rivoluzione era nel modo con cui Céline aveva sporcato la sua prosa di mille inflessioni tratte dalla vita vera e, allo stesso tempo, nel modo in cui tutta quella sporcizia aveva reso la sua prosa scandalosamente raffinata. Così i francesi, dopo Flaubert, hanno di nuovo uno scrittore il cui virtuosismo stilistico è pari solo al disincanto nichilista delle sue convinzioni. D’altra parte, a dispetto delle abiure con cui Céline negli anni successivi avrebbe provato a ridimensionare la potenza innovativa di quel capolavoro, nessuno meglio di lui sapeva cosa lo avesse spinto a scrivere il libro in quella precisa maniera. «Non si sa niente della vera storia degli uomini» esclama a un tratto Ferdinand, nel romanzo.
Esiste aspirazione più novecentesca di questa? Raccontare la vera storia degli uomini. Come ogni scrittore di genio (come James Joyce con il quale condivide un debole per l’ellisse grammaticale e per la scatologia), Céline sapeva che tale ricerca della «vera storia» passava attraverso un nuovo modo di esprimersi. E quindi, banalmente, attraverso un nuovo modo di girare le frasi.
Ecco cosa intende Céline per raffinatezza. Il problema è che ci si può ammalare di stile. Già in Morte a credito — il secondo memorabile romanzo — la consapevolezza stilistica si è come cristallizzata. La prosa sta assumendo la forma che non perderà più. L’ironia cede al sarcasmo. La frase si spappola in singulti inframmezzati dai celebri tre punti di sospensione. Il presente indicativo sta prendendo il sopravvento su tutti gli altri tempi e modi verbali. La lucidità è offuscata dal delirio. La pietà dall’odio. La misantropia degenera in razzismo. Molti anni dopo Simone de Beauvoir annoterà: « Morte a credito ci aprì gli occhi. Vi è un certo disprezzo velenoso per la piccola gente. Che è un atteggiamento prefascista». Atteggiamento prefascista che inaugura l’era sciagurata dei Pamphlet nazisti (come altro chiamarli?). Cosa spinge lo scrittore pacifista del Voyage a inneggiare allo sterminio degli ebrei? A mettersi al fianco della più violenta organizzazione criminale della storia, in nome di una pace che sicuramente i nazisti tradiranno? Ragioni personali e non confessabili? Un’idea pervertita dell’anticonformismo e dell’anarchia? O semplice opportunismo?
A tal proposito Sartre scrisse: «Se Céline ha potuto sostenere le tesi socialiste dei nazisti, è perché lui era pagato». Ma purtroppo le motivazioni erano più nobili del danaro e quindi ancora più aberranti. L’antisemitismo di Céline non ha niente di originale. Non c’è nulla in quello che lui dice che non abbia detto Drumont — e con lui tanti altri — molti decenni prima. Bagatelle, con buona pace di chi ne apprezza certi passaggi, è un libro schifoso. E lo è tanto più perché è scritto con raffinatezza. La cosa più sconcertante è come l’uomo distintosi per lucidità di visione e capacità empatica, dia prova stavolta di ottusità e mancanza di simpatia.
«Vorrei proprio fare un’alleanza con Hitler. Perché no? Lui non ha detto niente contro i Bretoni, contro i Fiamminghi… Lui ha parlato solo degli ebrei… Lui non ama gli ebrei… E neanch’io… E non amo neppure i negri fuori dal loro Paese…». Una frase (in mezzo a tante altre dello stesso tenore) che dimostra come uno degli errori di questo libro stia nell’aver confuso le vittime con i carnefici. E come l’errore di questo stile così esagitato (ormai totalmente celiniano) sia di essersi messo al servizio di quell’errore di valutazione storica. Così come c’era una relazione inestricabile tra la lucidità esibita da Céline nel Voyage e l’innovazione stilistica, allo stesso modo c’è un nesso tra la cantonata ideologica e l’oracolare impreziosirsi dello stile. Ecco perché concordo con quelli che dicono che Bagatelle fu un fallimento artistico (e intellettuale) ancor prima che etico. E non mi convince Pasolini quando bacchetta gli intellettuali di sinistra, che in nome di Céline, si sono messi a distinguere tra le scelte ideologiche di uno scrittore e il suo valore letterario. Questa «dissociazione» a Pasolini è indigesta. Bah, non credo che le scomuniche politiche abbiano importanza in letteratura. Il problema di Céline non è di aver scelto l’ideologia sbagliata, ma di aver consacrato a quell’ideologia una troika di libelli eccessivamente raffinati, incapaci di raccontare il dramma che l’umanità stava per vivere. Tre pamphlet che nulla tolgono all’esemplare magnificenza del Voyage edi Morte a credito, ma che forse gettano una luce fosca sui tre libri della maturità: la così detta Trilogia del nord. Ancora una volta i detrattori di Céline considerano Da un castello all’altro, Nord e Rigadon opere biecamente auto-apologetiche di un nazista che non ha voluto fare i conti con il passato.
Jean-Pierre Martin, nel suo Contre Céline, scrive: «In Rigadon, Céline ci dice, dall’inizio alla fine, in lungo e in largo: io muoio razzista ». Ancora una volta un’osservazione mal calibrata. Nelle opere di Sade o di Lautréamont troviamo confessioni non meno indigeste. La questione anche stavolta è artistica: la Trilogia è l’affascinante scoria di un genio paranoico ormai incapace di entrare in relazione con il mondo. Un’opera fallita per eccesso di ambizione e di stile (un po’ come la joyciana Finnegans Wake). C’è qualcosa nell’ossessiva ripetitività dei suoi stilemi che appare fin troppo estetizzante. È quella che Massimo Raffaelli, con felice espressione, non senza ammirazione, chiama: «stilizzazione dell’orrore».
Così quando uno degli intervistatori (quello che gli ha dato più filo da torcere) chiede conto a Céline dei suoi eventuali sensi di colpa, lui risponde che tutti gli uomini sono colpevoli, tranne lui.
È possibile scrivere qualcosa di necessario senza sentirsi — almeno un po’! — colpevoli?
Credo che non si debbano sprecare molte parole su questo “compitino” di Piperno. Trascureremo di evidenziare le boutade stilistico-radical chic come “i leziosi foulard con cui i barboni si danno un tono”, notazione che, sia in riferimento ai senzatetto, sia alla drammatica situazione di Céline nel dopoguerra, poteva venire in mente solo ad un ragazzino mantenuto, che nella vita ha pagato ben poco di suo, e la metafora non è solamente, per l’appunto, “economica”. Céline ha pagato con il carcere e l’isolamento il suo genio, come gli scrisse nel 1949 Roger Nimier. Mi vergogno a citare nello stesso capoverso l’Hussard Nimier e il professorino saccente Piperno, ma tant’è, spero che i due grandi francesi mi perdoneranno. Piperno dimostra di conoscere l’opera e soprattutto la vita di Céline in maniera molto superficiale, altrimenti non avrebbe scritto:
“Atteggiamento prefascista che inaugura l’era sciagurata dei Pamphlet nazisti (come altro chiamarli?). Cosa spinge lo scrittore pacifista del Voyage a inneggiare allo sterminio degli ebrei? A mettersi al fianco della più violenta organizzazione criminale della storia, in nome di una pace che sicuramente i nazisti tradiranno? Ragioni personali e non confessabili? Un’idea pervertita dell’anticonformismo e dell’anarchia? O semplice opportunismo? A tal proposito Sartre scrisse: «Se Céline ha potuto sostenere le tesi socialiste dei nazisti, è perché lui era pagato». Ma purtroppo le motivazioni erano più nobili del danaro e quindi ancora più aberranti. L’antisemitismo di Céline non ha niente di originale. Non c’è nulla in quello che lui dice che non abbia detto Drumont — e con lui tanti altri — molti decenni prima. Bagatelle, con buona pace di chi ne apprezza certi passaggi, è un libro schifoso.”
Céline non si mise mai “al fianco” di alcun partito o organizzazione, tantomeno “la più violenta organizzazione criminale della storia”. Piuttosto, quando i Piperni deprecheranno a chiare lettere altre “organizzazioni criminali”, minori o maggiori che siano, senza se e senza ma, sarà un bel momento.
Si ripropone la leggenda del “Céline pagato dai nazisti”, negandola retoricamente, come si propone un passo della de Beauvoir, dove Céline è definito “prefascista”. In realtà quest’ultima scopre Céline “prefascista” ovviamente solo DOPO che Céline aveva rifiutato di schierarsi con il marxismo, come aveva rifiutato capitalismo e fascismo. Sartre, e altri, avevano invece solamente una pura, folle invidia dell’abilità di Céline quale scrittore. Forse, anche nel caso di Piperno, c’è un pò di miserabile invidia verso il successo dell’opera di Céline “Voyage… andava come un best seller natalizio”, e della sua grandezza come scrittore, a fronte del piccolo, piccolo omicciuolo Piperno.
Bagatelle e i cosidetti pamphlet sono una violenta denucia del Potere; in questo caso, per Céline, a ragione o torto, questo Potere -potere economico e politico, potere che stava spingendo la Francia ad una guerra che Céline avvertiva come inutile agli interessi della Francia, e per questa nazione fatale- aveva il volto dell’ebreo. I temi pipernici non sono nuovi, vedi http://louisferdinandceline.free.fr/indexthe/opprobr/albe...
Poi Piperno cita la Trilogia del Nord:
La questione anche stavolta è artistica: la Trilogia è l’affascinante scoria di un genio paranoico ormai incapace di entrare in relazione con il mondo. Un’opera fallita per eccesso di ambizione e di stile (un po’ come la joyciana Finnegans Wake). C’è qualcosa nell’ossessiva ripetitività dei suoi stilemi che appare fin troppo estetizzante. È quella che Massimo Raffaelli, con felice espressione, non senza ammirazione, chiama: «stilizzazione dell’orrore».
Niente di nuovo sotto il sole: già nelle opere di critica letteraria stampate in URSS si divideva il Céline “buono”, ossia il Céline che denunciava colonialismo, capitalismo, povertà (temi considerati “buoni” perchè affini all’ortodossia marxista), del Voyage, e il Céline “cattivo” di tutto il resto; Piperno, pavidamente “stronca” la Trilogia solo dal punto di vista del critico letterario “affascinante scoria… fin troppo estetizzante”, almeno i redattori sovietici, il “compitino” lo svolgevano sino in fondo.
Cfr. Gor’kij, al primo congresso degli scrittori sovietici: “[Céline]… non avendo alcun requisito per aderire al proletariato rivoluzionario, è del tutto maturo per accettare il fascismo”.
Da Gor’kij a Piperno; buon sangue non mente.
Comunque, la foto di Piperno e la sua prosa involuta, mi ricordano il Sartre tratteggiato da Céline ne L’Agité du bocal:
Nel mio culo dove si trova, non si può pretendere da J.-B. S. di vederci bene, né di spiegarsi chiaramente, sembra tuttavia che il J.-B. S. avesse previsto la solitudine e l’oscurità del mio ano… J.-B. S. evidentemente parla di se stesso quando scrive a pagina 451: “Questo uomo teme tutte le specie di solitudine, quella del genio come quella dell’assassino”. Cerchiamo di capire…
Facendo fede ai rotocalchi, il J.-B. S. non si vede ormai più che nei panni del genio. Ma secondo me e visti i suoi stessi scritti, io sono costretto a vedere J.-B. S. solo nei panni dell’assassino, o meglio ancora di un marcio delatore, maledetto, laido, merdoso servente, mulo occhialuto.
Ecco, mi sto agitando troppo! Non me lo posso più permettere, l’età, la salute… La chiuderei qui… disgustato, ecco… Ma ripensandoci…
Assassino e geniale!? Può anche succedere… Dopo tutto… Ma sarà il caso di Sartre? Assassino lo è, o lo vorrebbe essere, questo è inteso, ma geniale? Questo piccolo stronzo attaccato al mio culo, geniale? Hum?… si vedrà… si, certamente, può ancora fiorire… manifestarsi… ma J.-B. S.!? Questi occhi da embrione? queste spalle da mezza sega!?… questo panzone finto magro!? Tenia sicuramente, una tenia d’uomo, attaccata dove sapete… e filosofo, per giunta… fa un po’ di tutto… Sembra che, in bicicletta, abbia anche liberato Parigi.
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Pierre Benoit dans la magie de l'Orient

Frédéric SCHRAMME:
Pierre Benoit dans la magie de l'Orient
Dès la sortie de son premier roman Koenigsmark, Pierre Benoit s'est très vite imposé comme le nouveau maître du roman fantastique français. Les fantasmes véhiculés alors autour de la conquête coloniale ne pouvaient qu'être propices à son imagination fertile et bien vite des œuvres comme L'Atlantide et La châtelaine du Liban allaient suivre leur aînée plongeant des milliers de lecteurs dans les mystères de l'Orient.
La grande épopée de la colonisation! Au tournant de l'époque moderne, les principales nations européennes entérinent en l'achevant, leur conquête du monde commencée quelques siècles plus tôt avec le partage du Nouveau Monde. Seule une poignée d'Etats échappe à la mise en coupe réglée, comme l'Ethiopie, la Perse, le Siam. Qu'est-ce qui a bien pu pousser ces nations européennes aux régimes politiques tellement dissemblables à se jeter d'un même élan dans la colonisation du globe? Objectifs financiers et mercantiles? Désirs de conquêtes militaires? Quêtes vers la Connaissance supposée de ces terres lointaines —d'autant plus chargées d'une aura mystérieuse et magique qu'elles demeurent inconnues et inaccessibles? Probablement les trois à la fois, tellement cette synthèse presque dumézilienne suffit à résumer à elle seule l'inconscient motivé de l'âme européenne. Depuis toujours, de grands hommes ont fait « Le rêve le plus long de l'Histoire », recherchant aux confins de l'Orient ou en Afrique l'accomplissement d'un destin qui ne pouvait être qu'exceptionnel. Si Jacques Benoist-Méchin a su retracer la vie de quelques-uns de ces personnages hors du commun, d'autres tel Pierre Benoit ont préféré, souvent au moyen de l'imagination, s'attacher aux pas des aventuriers et explorateurs, des simples capitaines ou pères-blancs, quidams qui jamais n'ont noirci la moindre page des manuels d'Histoire. « Mais ceux-là étaient seuls à s'exposer. Responsables de leur vie seule, ils étaient libres» de s'éveiller à la magie de l'Orient au moment où «l'american way of life» après Jack London ne pouvait promettre plus rien d'autre que des destins d'épiciers bedonnants.
Le géant touareg
L'intérêt de Pierre Benoit pour les contrées désertiques n'est absolument pas fortuit, pas plus qu'il n'est le fruit d'un calcul commercial. Fils d'un officier supérieur de l'armée française, il doit sa découverte des portes du Sahara au gré des mutations de son père. Parmi les souvenirs de ces temps-là, il en est un qui éclaire particulièrement la réelle fascination qu'opèrent sur lui l'immense désert et ses habitants : « [Je vis] une espèce de géant vêtu de cotonnades obscures, avec de terribles yeux qui brillaient dans la fente d'un voile gainant la tête à la manière d'un heaume. C'était un chef targui (ndlr: Touareg) [.] Il rit en m'apercevant, me saisit à bout de bras et m'enleva plus haut que lui. Je voyais dans l'évasement de sa manche, son poignard, qu'un anneau de cuir retenait contre le biceps nu; à son cou, ses amulettes de perles blanches et noires. J'étais au comble de l'épouvante, de la curiosité, de l'orgueil».
Nanti de ces quelques vagues souvenirs et d'une imagination sans bornes, Pierre Benoit va se plonger dans une description minutieuse et quasiment encyclopédique des pays dans lesquels il emmène ses lecteurs. En effet, mis à part son enfance nord-africaine, Pierre Benoit n'aura voyagé dans les lieux qu'il avait décrits que bien longtemps après. Mais la description se révèle toujours exacte et c'est autant ce souci du réalisme qui contribuera à son succès que sa spéculation sur l'insondable et le mystérieux. En ce début de 20ième siècle l'auteur prend prétexte des zones laissées en blanc du planisphère ou des cartes d'état-major pour les combler de son imagination, comme pour le massif du Hoggar dans lequel il situe son Atlantide échouée. Cette bienheureuse alchimie entre le détail et l'inconnu amènera Jean Cocteau à dire de lui que « Benoit est celui qu'on lit le plus et dont on parle le moins dans les revues graves. Il a le génie de l'imprévu, mais il invente juste et tombe encore plus juste. C'est un médium. Ceux qui ne savent pas le lire ne sauront jamais».
L'œuvre de Pierre Benoit suit une constante dans son évolution tragique. Que l'on soit au cœur du Sahara ou au Liban après la mise sous tutelle française, les héros sont toujours des officiers français au faîte de leur gloire. Elite parmi l'élite, ils sont méharistes, de cette noblesse des déserts qui font d'eux les égaux des Bédouins et des Touaregs. De plus leur connaissance des us et coutumes des habitants du désert les amènera à être chargés de mission de renseignements et d'espionnage au profit de leur patrie.
L'espionnage est précisément au cœur de l'intrigue dans «La châtelaine du Liban»: Une fois la première guerre mondiale terminée, la paix » semble reprendre ses droits et avec elle l'hostilité sourde entre les deux « alliés » français et britannique. Rapidement, la « perfide Albion » est soupçonnée d'être à l'origine du massacre d'une troupe française en opération de manœuvres. Dans « l'Atlantide », il est également question du souvenir du massacre de la «mission Flatters» et la prospection de renseignements confiée au Capitaine de Saint-Avit a pour but de prévenir tout nouveau désastre. Au renseignement d'ordre militaire s'ajoute une autre quête, celle du passé: au Liban, on se souvient des Templiers et des Chevaliers teutoniques en parcourant la ligne tracée par les vestiges de leurs châteaux, et dans le Sahara on recherche des signes laissés par des tribus berbères chrétiennes ayant résisté un certain temps à l'islamisation. On ne saurait trouver de héros plus parfaitement équilibrés; sûrs de leur bons droits et au service d'un idéal supérieur à leur propre existence, ils pourraient même avoir la prétention d'être le lien entre le passé et l'avenir, entre le souvenir et la clairvoyance.
Perdre de vue sa mission
Rien ne semble pouvoir les ébranler mais pourtant, «on n'est pas impunément des mois, des années, l'hôte du désert. Tôt ou tard, il prend barre sur vous, annihile le bon officier, le fonctionnaire timoré, désarçonne son souci des responsabilités. Qu'y a-t-il derrière ces rochers mystérieux, ces solitudes mates, qui ont tenu en échec les plus illustres traqueurs de mystères?». La solitude pesante à laquelle ces hommes sont quotidiennement confrontés —ici les ordonnances indigènes et autres ascaris font intégralement partie du décor et ne sont pas meilleurs compagnons que les méharis eux-mêmes— les mène toujours au bord du précipice dans lequel tout homme finit par perdre de vue sa mission, son devoir, sa famille et sa patrie.
Dans l'œuvre de Pierre Benoit, la raison (ou plutôt la déraison) qui oblige à franchir le dernier pas est toujours la rencontre fatidique avec une femme, avec La Femme. Extraordinairement belle et totalement recluse aux confins du désert, que ce soit dans un ancien château templier ou dans la mythique Atlantide, elle est l'exact opposé de la fiancée promise et personnifie l'amour charnel, la liberté, la puissance et la fortune. Elle seule est capable de briser les serments et les idéaux des hommes. Si l'Anglaise Athelstane oblige son amant le Capitaine Domèvre à trahir son pays et à vendre des renseignements à son complice des services secrets britanniques, l'Atlante Antinéa exige pour sa part, le sacrifice ultime et attend de ses amants qu'ils meurent d'amour pour elle. Ainsi le Capitaine de Saint-Avit revendiquera sa place dans la salle de marbre rouge dans laquelle sont réunis les corps embaumés, statufiés dans un métal inconnu, des anciens amants de la dernière reine de l'Atlantide. Pour y parvenir, il ira jusqu'à l'innommable, le meurtre de son compagnon de route Morhange, véritable moine-soldat, capitaine d'active et prêtre de réserve, seul homme à avoir su résister à Antinéa et également le seul qui ait véritablement été aimé d'elle. Plus chanceux, le Capitaine Domèrve sera sauvé de l'influence d'Athelstane par la fraternité d'armes qui le lie aux officiers de son ancien régiment, l'amitié entre les hommes en armes étant la seule à pouvoir contrer l'amour d'une femme fatale.
Attitudes droitières
Le succès de Pierre Benoit reposait donc sur des recettes simples: sur la mise en scène d'une intrigue convenue, il brosse le tableau mirifique d'un paysage enchanteur avec grands renforts de personnages plus ou moins caricaturaux. Comme sa transposition de la haute société française dans les colonies libanaise et algérienne qui se laisse fréquenter de loin par les notables autochtones (tout au moins au Liban), ses marchands druzes ou maronites qui se livrent une concurrence à grands coups de dessous de table, ses trafiquants d'or juifs, ses tribus révoltées de Bédouins et de Touaregs, etc. L'écriture de Pierre Benoit reste probablement influencée par les romans-feuilletons du siècle précédent, mais « tout cela est mené sur un rythme haletant, avec une ingéniosité qui ne peut que provoquer l'admiration et même la nostalgie de ce que peut être «le vrai roman», celui qui nous raconte une histoire, comme le rappelle Jean Mabire qui a placé cet écrivain dans le premier recueil de sa série « Que lire ? », donc en très bonne place dans son Panthéon personnel, qui, on s'en doute, est meublé selon des critères fort différents de son homonyme national, autrement appelé la Maison de Tolérance de la République. Si l'auteur de «L'Atlantide» est aujourd'hui un écrivain que l'on s'efforce de faire oublier —puisqu'il fut l'ami des maîtres de l'Action française et, circonstance aggravante, on peut reconnaître dans son vocabulaire une attitude droitière —, il faut tout de même saluer l'initiative de Jacques-Henry Bornecque qui, en 1986, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, lui a consacré une biographie intitulée « Pierre Benoit le magicien ».
Frédéric SCHRAMME.
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mardi, 29 avril 2008
Paul Nothomb: le délire logique
Paul Nothomb: le délire logique
Les éditions Phébus rééditent Le délire logique de Paul Nothomb. L'éditeur écrit: «Malraux resta toujours fidèle à sa première impression. Le délire logique, qui se donne pourtant comme un roman, était bien, pour lui, "le premier témoignage sur la Gestapo où l'auteur ne romance pas". Paul Nothomb raconte ici l'histoire d'un homme qui, torturé par la police militaire allemande pendant la guerre, commence par résister aux coups, puis finit par comprendre dans la nuit de sa cellule qu'il ne pourra bientôt éviter de parler, et invente pour ses bourreaux une fable si délirante qu'elle lui vaudra d'échapper à leurs tourments. L'auteur à l'époque avait vécu une aventure presque semblable et l'avait fait savoir. On ne lui avait pas pardonné: il était peut-être permis de parler sous la torture (surtout si c'était pour sauver les copains), non de raconter qu'on l'avait fait. Un grand demi-siècle après, il a voulu remettre au jour ce texte (publié en 1948 par Gallimard), accompagné ici d'un nouvel appareil de présentation —et de trois lettres inédites d'André Malraux. "Pour en finir avec quelques mensonges pieux qui empoisonnent notre histoire" (PM).
Paul Nothomb, Le délire logique, 1999, 180 pages, Editions Phébus, 119 FF.
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Pour saluer Monsieur Jadis !

Dix ans déjà!
Pour saluer Monsieur Jadis: Antoine Blondin (1922-1991)
La presse amie, et même celle "sous licence", ont fait à Antoine Blondin, décédé d'un cancer, le 8 juin 1991, âgé de 69 ans, sa juste place. On a pu lire les notices élogieuses qui lui ont été consacrées, sans doute parce qu'après avoir illustré, avec ses amis Nimier, Jacques Laurent, Michel Déon, la "Droite buissonnière" (expression de Pol Vandromme) il avait effectué un léger virage à gauche. Mais contrairement à des transfuges arrivistes tels Claude Roy ou Dominique Jamet, il mérite notre estime.
Le Cercle Prométhée ne peut qu'ajouter quelques mots à ce qui a été, dans l'ensemble, fort bien dit, concernant ce doux non-conformiste qui débuta en exerçant divers métiers. Parti en 44 au titre du Service du Travail Obligatoire, il travaillera dans une ferme en Allemagne, comme vacher. Il relatera ses aventures tragi-comiques dans son premier roman, L’Europe buissonnière (Prix des Deux Magots, 1949). Il écrit peu, difficilement, mais valablement. Il nous montre un mari léger dans Les enfants du Bon Dieu (1952), des solitaires voués à l'hôpital, à la prison, dans L’humeur vagabonde (1955), un père alcoolique dans Un singe en hiver (Prix Interallié, 1959), porté à l'écran et revu à la télévision, enfin Monsieur Jadis (1970), son roman capital qui met en scène un marginal.
Sa passion pour le sport (Tour de France, rugby) est bien connue. Il donne aux chroniques sportives leurs lettres de noblesse littéraire. Deux cents sur les milliers qu'il a écrites pour l'Equipe sont réunies sous le titre L’ironie du sport (1988). Dans les années cinquante, à celui qui allait le voir pour les Amis de Robert Brasillach, Bardèche avait dit: «Voyez-le avant 9 heures du matin (avant qu'il ait trop bu)». Il lui avait réservé un accueil sympathique et donné son adhésion.
Vous pourrez lire ses Œuvres complètes en un volume de 1.408 pages publié sur papier bible à la Table Ronde pour un prix très abordable.
Cercle PROMÉTHÉE.
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lundi, 28 avril 2008
In memoriam Jacques Laurent

In memoriam Jacques Laurent
Le dernier des "Hussards" est mort…
Le dernier des "Hussards" est mort. Les "Hussards" étaient ce petit groupe d'écrivains, qui s'étaient rassemblés dans les années cinquante autour de Roger Nimier, un surdoué des lettres françaises, et n'avaient rien de commun entre eux, si ce n'est une volonté de résister à Sartre et à tout ce que celui-ci représentait. Dans cette résistance au pape de l'existentialisme, Jacques Laurent était indubitablement la figure la plus marquante. Il vient de mourir à Paris, juste avant le troisième millénaire, juste avant de fêter ses 82 ans. Avec lui disparaît l'un des écrivains français les plus importants de ce siècle, un des rares dont le talent était reconnu à l'unanimité. Sans doute aussi parce que les passions des décennies écoulées se sont apaisées… Car Jacques Laurent, le hussard qui s'était insurgé contre l'engagement intellectuel et idéologique obligatoire, est monté jadis sur les barricades. Contre le terrorisme intellectuel de Saint-Germain-des-Prés. Contre le Général De Gaulle. Pour l'Algérie française. Pour le Maréchal Pétain. Et plus tard, beaucoup plus tard, pour Mitterrand.
Stendhal: le modèle par excellence
L'histoire de Jacques Laurent commence le 5 janvier 1919, quand il naît à Paris dans le 9ième arrondissement, fils d'un avocat très connu. Mais la carrière d'avocat ne l'intéresse pas du tout. Avant même de fêter ses dix ans, Jacques Laurent termine d'écrire un roman d'aventure. C'est décidé: il sera écrivain. Plus encore: il deviendra célèbre. Célèbre et riche, si bien qu'il aura la liberté d'écrire ce qu'il voudra, de la manière qu'il voudra. Cela signifie qu'il fera comme le grand Henri Beyle, mieux connu sous le nom de Stendhal, qui écrivit Le Rouge et le Noir. Car Stendhal est le modèle par excellence du jeune Jacques Laurent. Si bien qu'un jour il écrira une suite et une fin à Lamiel, un chef-d'œuvre resté inachevé de Stendhal, le géant du XIXe siècle.
Mais avant que La fin de Lamiel n'arrive sur le marché, Jacques Laurent s'est déjà taillé un solide créneau dans le grand public. D'une autre manière… Non pas avec son premier roman Les Corps tranquilles, qu'il avait commencé à écrire pendant la guerre, quand il devait monter la garde dans un poste de commandement isolé sur la ligne de démarcation. Cette ligne séparait la France occupée de la France de Vichy. De ce roman, qui n'est paru qu'en 1948 et qui n'avait pas été remarqué, les critiques ont dit, beaucoup plus tard, que c'était un chef-d'œuvre oublié. Non, Jacques Laurent est d'abord devenu célèbre sous pseudonyme, sous le nom de Cécile Saint-Laurent, le créateur de "Caroline Chérie", dont on a vendu des millions d'exemplaires dans le monde. Ce personnage a permis à Jacques Laurent de fumer les cigares les plus chers, de boire des quantités impressionnantes de whisky de malt et d'honorer un nombre tout aussi impressionnant de jolies femmes. Car, pour Jacques Laurent, l'écrivain ne vient pas au monde pour l'améliorer. L'écrivain doit prendre le temps, comme Jacques Laurent, de coucher sur le papier une Histoire des dessous féminins.
«La littérature, c'est la vengeance de la vie sur l'idéologie»
«La littérature, c'est la vengeance de la vie sur l'idéologie», ne cessait de répéter Jacques Laurent. Lorsque Jean-Paul Sartre ouvrit le débat en 1948 sur la littérature qui, selon lui, devait être obligatoirement "engagée", la réponse de Jacques Laurent ne s'est pas longtemps fait attendre. Elle paraît sous la forme d'un petit roman, intitulé Le Petit Canard, et aussi, sous une forme plus académique, sous la forme d'une revue, La Parisienne, la feuille des "Hussards", qui sont aussitôt partis en guerre contre Les Temps modernes, la revue intolérante de Sartre et des existentialistes "engagés". Dans Le Petit Canard, Jacques Laurent écrit que le romancier est un homme qui doit chercher des circonstances atténuantes pour ses personnages. Le jeune Antoine, qui part, volontaire, sur le Front de l'Est, ne le fait pas par conviction idéologique, mais parce qu'un officier polonais lui a fauché sa petite amie. Un tel scénario est impensable chez Sartre, expliquait Jacques Laurent. Chez Sartre, l'homme doit poser des choix. Chez Sartre seulement, l'homme est contraint d'être responsable pour tout ce qu'il fait. Un écrivain de droite ne peut pas admettre une telle contrainte. Plus tard, dans Paul et Jean-Paul, il affinera sa pensée, réalisant du même coup une exécution en bonne et due forme de Sartre. Ce livre fut aussi le début d'une belle carrière de polémiste, un genre littéraire qui commençait à disparaître des lettres françaises.
«Pour le singulier, contre le pluriel»
Jacques Laurent appartenait au camp de la droite littéraire. Et il l'affirmait. «Nous faisons partie de la droite littéraire parce que nous sommes pour le singulier contre le pluriel». Mais Jacques Laurent ne s'est pas contenté de rester dans les cercles littéraires de la droite. Pendant la guerre d'Algérie, Jacques Laurent prend le parti de l'OAS, qui veut que l'Algérie reste française. La politique choisie par Charles De Gaulle l'amène à écrire Mauriac sous De Gaulle, un règlement de compte avec l'écrivain catholique qui vouait une admiration aveugle au général. Je n'exagère pas: Mauriac sous De Gaulle est un des pamphlets les mieux écrits de ce siècle. Il n'existe pas d'autres pamphlets où le mythe du général est aussi cruellement mis à mal. Il a même valu à Jacques Laurent un procès en 1964 pour injure au chef de l'Etat. Le livre subit la censure. Malgré les très nombreuses célébrités qui ont plaidé, dans ce cas précis, pour la liberté d'expression, dans la salle d'audience ou par le biais de pétitions, citons Jean Anouilh, Antoine Blondin, Marcel Aymé, Emmanuel Berl, Jules Roy, mais aussi Françoise Sagan et Bernard Frank. Et aussi, bien sûr, François Mitterrand, qui était opposé au fondateur de la Ve République lors des élections présidentielles de 1965. Jacques Laurent n'oubliera jamais le geste du futur président socialiste: en 1981 et en 1988, il appellera à voter pour lui.
Je voudrais encore mentionner Les Bêtises, un roman volumineux, qui valut à Jacques Laurent le Prix Goncourt en 1971 et qui lui ouvrira la voie vers l'Académie Française. Dans cette assemblée, Jacques Laurent s'est ennuyé. Mais l'ancien provocateur avait acquis une certaine sagesse et avait cessé de distribuer coups de pied et horions. Il est resté un écrivain à facettes multiples. Avec des livres sur Stendhal et sur la déroute de la langue française, avec Du mensonge, ode étrange au mensonge, sans compter des mémoires, Histoire égoïste, et des romans dont l'intrigue se passe presque toujours pendant la guerre. Parmi eux, Le Dormeur debout et Clotilde Jolivet (ce dernier sous son pseudonyme d'antan, Cécile Saint-Laurent). Le grand public se souviendra sans nul de ce nom-là plutôt que de celui, réel, de Jacques Laurent. Et pourquoi pas?
"Guitry".
(Texte paru dans 't Pallieterke, 56ième année, n°2, 10 janvier 2001).
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Bhim Rao Ambedkar

Bhim Rao Ambedkar
Christophe Jaffrelot publie le premier livre en français sur le Dr Ambedkar (1891-1956). Voici la présentation de l'éditeur: «Bhim Rao Ambedkar fut longtemps seul contre tous, et notamment contre Gandhi, pour qui les intouchables devaient demeurer partie intégrante de la société hindoue. Cela ne l'empêchera pas de participer au premier gouvernement de Nehru et d'être chargé de rédiger la Constitution de l'Inde en 1947, en raison de ses talents de juriste. Il utilisera ces fonctions pour contenir l'influence du gandhisme et au mieux des intérêts des intouchables. Homme d'état, Ambedkar était aussi un penseur. Son action politique reposait sur une analyse sociologique de système des castes dont il conclut qu'il était consubstantiel à l'hindouisme et que les divisions des castes inférieures interdisaient la formation d'une classe laborieuse, dont les marxistes indiens espéraient encore l'avènement. D'où les deux stratégies qu'il mettra en œuvre dès les années 1920. La première visait à améliorer la position des intouchables dans l'espace public, en les mobilisant à travers un parti politique et en obtenant pour eux des concessions auprès des Britanniques puis du Congrès. La seconde n'était autre que la conversion à une autre religion, perçue comme une migration collective vecteur d'émancipation sociale dès lors qu'elle permettait d'échapper au monde hindou». Ambedkar se convertira au bouddhisme quelques mois avant sa mort. Nous rappellerons que les éléments essentiels d'une compréhension du système des castes se trouvent dans le livre Castes et races de F. Schuon (Editions Arché) (JdB).
Christophe JAFFRELOT, Dr Ambedkar, 2000, Presses de Sciences Po, 256 pages, 155 FF.
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Tombeau pour Jacques Laurent

Tombeau pour Jacques Laurent
« C’était un combattant », Michel Déon, le 6 janvier 2001.
« Je suis comme Marcel Aymé, contre l’armée, contre les curés, contre le travail, la famille et, bon, je suis de droite »
Jacques Laurent.
Un seigneur s’en est allé le 29 décembre 2000: Jacques Laurent est mort de chagrin quelques semaines après sa femme. Avec lui, tous les amoureux de la littérature et de la liberté perdent un modèle. Libertin et érudit, surdoué et protéiforme, Jacques Laurent-Cély était né en 1919: sa disparition à la fin d’un siècle, oui bien stupide, est grandement symbolique. La discrétion de la « grande presse », à l’exception du Figaro et du Point en dit long aussi sur le climat intellectuel et esthétique que nous autres, ses cadets désolés, devrons affronter sans faiblir. Il est vrai que Jacques Laurent fut toute sa vie un homme libre, subtilement hostile à toutes les formes de sectarisme et de scolastique que la gauche idéologique, aujourd’hui installée au pouvoir, incarne avec une bonne conscience en béton armé. Ayant fréquenté l’Action française dès 1934, il avait été formé à l’école de Maurras (« un nettoyeur de l’intelligence ») et du classicisme français. C’est précisément cette imprégnation classique qui le rendit imperméable au romantisme fasciste, vu comme une démesure à fuir comme la peste. Ceci explique qu’il ne fut pas cagoulard malgré ses liens familiaux avec Eugène Deloncle et son goût du combat même violent: le romantisme de ces conspirateurs l’arrêta. Son engagement à Vichy, au Ministère de l’Information (sous Paul Marion et Philippe Henriot), ses articles dans la presse de la Restauration Nationale réunis en un livre publié en 1944, Compromis avec la colère (sous le nom de Jacques Bostan), puisent leur inspiration dans une volonté de restaurer l’ordre classique. Il est en cela proche de Mounier: « promouvoir le réel, le vivant, l’organique, l’évolutif contre l’abstrait, le géométrique, l’immuable mis en fiche, le général et le totalitaire ».
Il y a quelques années, répondant à un journaliste du Figaro, Laurent définissait la droite comme suit: « La droite interdit à l’humanité d’espérer quelque chose de mieux, de croire, béatement, en un avenir meilleur. La gauche a le rôle de la collection Harlequin ». Ceci fait de lui l’un de nos maîtres, qui nous rappelle le refus des utopies comme fondement de notre attitude. Autre leçon de Laurent: son activité d’éditeur: ses revues Arts, La Parisienne furent dans les années 50 des « oasis de liberté » pour citer Michel Déon. Sous l’apparente frivolité du dandy, Laurent cachait une générosité, un flair et un courage rarement égalés dans la droite d’après-guerre. Il faut relire ses Chroniques de ce temps (rééditées chez B. de Fallois), comme son autobiographie Histoire égoïste (Table ronde), livres à la fois brillants et solides: la quintessence de l’authentique subversion, la subversion classique, alliance parfaite - et rarissime - du style et des idées. Disciple de Stendhal (et du cher Alexandre Dumas), Laurent est enfin le romancier de l’élan vital et du divin imprévu: lire ses chefs d’œuvre Les Corps tranquilles ou Les Bêtises, constitue la meilleure des thérapies face à la morosité hivernale. Pour tous les dissidents, Laurent restera un maître, celui qui nous enseigne «qu’il n’y a pas d’intelligence sans liberté, sans solitude, et sans courage ».
Patrick CANAVAN.
00:11 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hommage | |
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