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mardi, 23 décembre 2014

Traité transatlantique: les Etats européens paient déjà le prix fort

Traité transatlantique: les Etats européens paient déjà le prix fort

Auteur : Ivan du Roy, Nathalie Pedestarres
Ex: http://zejournal.mobi

Dans le cadre du débat public sur le projet de traité commercial Europe-États-Unis (connu sous l'acronyme TAFTA ou TTIP), il est beaucoup question des mécanismes de protection des investisseurs que celui-ci pourrait inclure. Ces mécanismes - dits ISDS - pourraient donner aux multinationales le pouvoir de poursuivre des gouvernements devant des tribunaux privés lorsque ces derniers adoptent des législations nuisibles à leur taux de profit. Comme le révèle une étude approfondie des Amis de la terre Europe, des dispositifs de ce type sont déjà en vigueur en Europe. Et des entreprises - parmi lesquelles EDF, GDF, Vivendi, Servier ou Orange - y ont déjà eu recours pour obliger des gouvernements, principalement en Europe de l'Est, à leur verser de copieuses compensations financières.

L'équivalent du salaire annuel de 230 000 infirmières : c'est ce qu'a dû payer la Pologne en compensations financières à de gros investisseurs s'estimant lésés. Soit 2,2 milliards d'euros en tout. En 2010, un chèque de 219,9 millions a d'abord été signé à l'industrie pharmaceutique française. En cause : une réforme de l'autorisation de mise sur le marché de médicaments qui a entraîné l'interdiction de plusieurs molécules commercialisées, d'où une plainte de plusieurs sociétés françaises, dont les laboratoires Servier, tristement célèbres depuis l'affaire du Mediator. Le comble est que cette réforme mise en œuvre en 2001 était exigée par la Commission en vue de l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne. En 2003, c'est la compagnie d'assurance néerlandaise Eureko qui attaque la Pologne pour son refus de privatiser totalement l'ancienne compagnie d'assurance publique PZU. Varsovie a dû s'acquitter d'un chèque de 2,19 milliards d'euros à Eureko, qui souhaitait devenir l'actionnaire majoritaire de l'assureur polonais.

Ces exemples, et quelques autres en Allemagne, en République tchèque ou en Roumanie, sont détaillés dans un rapport publié le 4 décembre par les Amis de la Terre Europe, réseau indépendant qui rassemble une trentaine d'organisations écologistes. Ce rapport, intitulé « les coûts cachés des traités commerciaux européens », illustre très concrètement les effets pervers des « règlements des différends » entre investisseurs et États.

Ces dispositifs, associés à un accord commercial entre États, permettent à une multinationale ou à un fonds d'investissement d'exiger des compensations financières en cas de réformes, de nouvelles législations sociales et environnementales, ou de refus de privatiser certains secteurs. Ces « différends » sont jugés devant un tribunal d'arbitrage privé, à l'aune des traités commerciaux bilatéraux qui ont été conclus. Ce sont ces mêmes dispositifs qui sont tant décriés pour les traités commerciaux en cours de négociation entre l'Union européenne et les États-Unis en vue d'un grand marché transatlantique (Tafta/TTIP) ou avec le Canada (Ceta). En France, sénateurs et députés ont voté fin novembre des résolutions invitant le gouvernement à renoncer à ce type de mécanismes.

Dans une affaire sur cinq, le jugement n'est même pas rendu public !

Le rapport des Amis de la Terre Europe recense, sur les 20 dernières années, 127 conflits commerciaux de ce type, concernant vingt pays, au sein de l'Union européenne. Les demandes de compensation formulées par les investisseurs dépassent les 30 milliards d'euros. L'Europe de l'Est est particulièrement touchée : les trois-quarts des demandes de compensations sont adressés aux nouveaux pays membres. Sur ces 127 affaires, 60 % concernent le secteur de l'environnement : énergies fossiles et nucléaire, recyclage des déchets, agriculture... Et représenteraient au moins 12 milliards d'euros de demande de compensation. Le dossier à suivre de près est l'action intentée en 2012 contre l'Allemagne par l'énergéticien suédois Vattenfall. L'entreprise demande 4,7 milliards d'euros de compensation à l'Allemagne pour avoir décidé de sortir du nucléaire et de fermer progressivement ses centrales, dont deux appartiennent à Vattenfall.

C'est l'une des 46 affaires encore en cours sur 127. Les autres ont donné lieu à un arbitrage en faveur de l'investisseur dans 18 % des cas, à un règlement à l'amiable - une compensation est cependant payée par le pays à l'investisseur - dans 16 % des affaires et à une victoire de l'État dans 17 % des dossiers. Qu'en est-il des autres ? Dans un cas sur quatre, la procédure a été interrompue. Et dans 20 % des affaires, le résultat de l'arbitrage n'a pas été rendu public ! Ce qui révèle le niveau de transparence de cette « justice » commerciale...

Ce dispositif de règlement des différends « compromet la capacité des autorités nationales et locales de réglementer dans l'intérêt général et constitue une attaque inacceptable et inutile contre la démocratie », alerte le rapport. (« Et ce sont les contribuables eux-mêmes qui devront payer la facture pour les risques pris par les investisseurs privés »). Privatisation des profits, socialisation des pertes...

Immigration clandestine: l’ONU tance le gouvernement hollandais

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Immigration clandestine: l’ONU tance le gouvernement hollandais pour sa fermeté

AMSTERDAM (NOVOpress via Bulletin de réinformation)

Ex: http://fr.novopress.info


Comme tous les pays d’Europe, les Pays‑Bas comptent des dizaines de milliers de clandestins. Environ 8 000 demandeurs d’asile déboutés refusent chaque année de rentrer dans leur pays. Nombre d’entre eux vivent dans la rue, des squats ou des logements mis à disposition par des organismes de charité ou certaines municipalités sans le soutien du gouvernement central. Le gouvernement néerlandais a en effet refusé de débloquer la somme de 15 millions d’euros aux 60 municipalités les plus infestées qui réclamaient une aide financière.

Une situation intolérable pour un comité d’experts de l’ONU !

Un groupe de rapporteurs spéciaux des Nations Unies, spécialistes des droits de l’homme, a sommé mardi les Pays‑Bas de bien vouloir fournir des abris d’urgence cet hiver aux migrants vivant sur le sol hollandais. Le rapporteur spécial de l’ONU Philip Aston a déclaré « En ces sombres jours précédant Noël, il est effrayant de constater que le gouvernement néerlandais ne souhaite pas consacrer moins de 0,01 % de son budget annuel pour aider des gens vivant dans la misère et la pauvreté absolue ».  On notera qu’il est autorisé d’utiliser Noël lorsqu’il s’agit de culpabiliser les nations européennes. Leilani Farha, le rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à un logement convenable (sic) a pour sa part rajouté « Les services d’urgence tels que les refuges pour itinérants, et des alternatives de logement adéquat, doivent être mis à la disposition des migrants, indépendamment de leur statut juridique dans le pays ».

Quelle est la position du gouvernement hollandais ?

Le gouvernement néerlandais a rejeté ces vertueux appels. Le secrétaire d’Etat à la Justice Fred Teeven ne souhaite pas mettre ce budget à disposition, craignant de miner le système de demande d’asile en récompensant ceux qui n’acceptent pas l’expulsion. Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains des migrants, François Crépeau lui a répondu, estimant que : « Les politiciens des Pays‑Bas essaient de gagner des voix dans le débat national sur l’immigration au détriment des migrants irréguliers sans‑abri », et ajoutant : « Les flux de migration ne changeront pas en laissant des migrants dormir dans la rue ».

On peut lui rétorquer que la très ferme politique anti‑immigrationniste du gouvernement australien a quant à elle porté ses fruits : il n’y a plus aucun immigré clandestin au pays des kangourous…

“Eric Zemmour is het slachtoffer van een media-fatwa”

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“Eric Zemmour is het slachtoffer van een media-fatwa”

In een onderhoud dat hij toestond aan FigaroVox, neemt Jean-François Kahn de verdediging op van Éric Zemmour, en hekelt hij de onmogelijkheid om in Frankrijk nog sereen debat te voeren.

Jean-François Kahn is een Franse journalist en auteur, historicus van opleiding. In 1984 stichtte hij L'Événement du jeudi, en in 1997 het weekblad Marianne, waarvan hij directeur was tot 2007. Zijn jongste boek, Marine Le Pen vous dit merci! verscheen bij Plon.

Devecchio: Bent u geschokt door het feit dat i-Télé aan Éric Zemmour de bons heeft gegeven naar aanleiding van een polemiek die Jean-Luc Mélenchon op gang had getrokken, en die werd opgepikt door de patron van de PS-afgevaardigden, tevens minister van Binnenlandse Zaken?

Kahn: Ja, ten zeerste geschokt, en wel om drie redenen. Vooreerst kan men door het ongehoorde succes van zijn boek zien dat een belangrijk deel van de bevolking zich kan vinden in wat Éric Zemmour schrijft. Men kan dit betreuren, en soms doe ik dat ook. Maar kan men zich in de ontkenning verschuilen? Kan men in ernst een zo sterke stroming in het land op die manier wegcijferen? In zekere zin sluit de zaak Zemmour aan bij de algemene verkiezingen. Kan men in ernst zich erover verheugen dat een partij die 19% van de stemmen haalt, door amper twee verkozenen vertegenwoordigd wordt in de Assemblée nationale? De zaak Zemmour toont het probleem aan van het gebrek aan pluralisme in onze democratie.

Ten tweede vind ik het schokkend dat i-Télé wijkt voor een perscampagne die grenst aan een mediatieke lynchpartij. Éric Zemmour vertelt niets nieuws. Onderhand twintig jaar onderhoudt hij hetzelfde discours. Bij i-Télé wist men wat men deed toen ze hem aanwierven, overigens misschien precies omdat hij die ideeën verdedigde. Waarom hem dan nu wegsturen? Omwille van een ‘woord’ dat hij niet eens heeft uitgesproken. Verachtelijk vind ik het procedé dat erin bestaat een ‘woord’ of een ‘zinsnede’ te gebruiken, vaak uit hun verband gerukt, om zo iemand uit te schakelen. Ik zeg dit des te liever, omdat ikzelf al het slachtoffer werd van die methode.

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En tenslotte wens ik eraan te herinneren dat «Ça se dispute», een debatprogramma was waar Éric Zemmour een tegenstem moest trotseren. Het was niet zo dat hij een vrije tribune ter beschikking kreeg. In een debat is het normaal dat er twee invalshoeken zijn. Het gaat niet op te beslissen dat één ervan ongepast is, en eruit moet. Wat mij bij de televisie vandaag choqueert, zijn niet de debatten waar een echte ideologische confrontatie plaatsheeft, maar die waar iedereen met iedereen akkoord gaat. In de media vandaag zien we de liberaal-modernistische houding overheersen, die Alain Minc omschreef als de “club van de redelijkheid.” Die gedachtegang is niet noodzakelijk verkeerd, maar als ze even hegemoniaal blijft, kan dat afschrikkende gevolgen hebben.

Devecchio: Zou u zeggen dat Marine Le Pen dankjewel mag zeggen aan al diegenen die liever verbieden dan weerwerk te bieden?

Kahn: Door Zemmour aan de deur te zetten doet men niets anders dan voedsel geven aan de wrok bij een deel van de bevolking, dat terecht zich niet meer vertegenwoordigd voelt. Dat is inderdaad een geweldig cadeau voor Marine Le Pen. Vanzelfsprekend geeft dit legitimiteit aan haar discours tegen het systeem. Mag ik eraan toevoegen dat ook voor Éric Zemmour dit een formidabel cadeau is, want nu heeft hij makkelijk spel als hij zich voor martelaar van de politieke correctheid wil uitgeven. Wees maar zeker dat hij nu nog 40 000 boeken meer zal verkopen, en dat het hem in zijn statuut van rebel tegen het establishment zal sterken, en daar is hij dol op.

Devecchio: Hebt u er begrip voor als organisaties vragen dat een journalist geen tribune meer krijgt?

Kahn: Daar alweer verwijderen we ons verder en verder van de grondbeginselen van de democratie. Wie benoemt en verkiest die organisaties? Hun politiek gewicht lijkt me niet in verhouding te staan tot hun representativiteit. Volstaat het om twaalf man bijeen te brengen en communiqués te schrijven, om voor legitiem door te gaan? Die organisaties, dat zijn onbenoemde imams, overigens niet altijd onbenoemd, die dan fatwa’s lanceren.

Devecchio: Zijn er niet toch grenzen aan de vrijheid van meningsuiting? Heeft Éric Zemmour die overschreden?

Kahn: Er bestaan wetten, met name wat betreft racisme en het vergoelijken van oorlogsmisdaden. Maar zodra iemand, zonder de wet te schenden een sterke stroming vertegenwoordigt, moet hij mogelijkheid krijgen om zich uit te drukken. Vandaag is dat niet het geval, zeker wat economische en sociale thema’s betreft, als iemand zich voorneemt om af te wijken van de liberaal-modernistische consensus. Zo bijvoorbeeld is de vraag rond de exit uit de Euro taboe. Men zal zich ook herinneren dat 90% van de media zich in 2005 uitspraken voor een ‘Ja’ bij het referendum over het grondwettelijk verdrag, waarbij ze in het voorbijgaan ook elke vorm van tegenstand diaboliseerden. Nochtans heeft het ‘nee’-kamp het gehaald, al was het slecht vertegenwoordigd.

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Devecchio: Is debatteren vandaag nog mogelijk?

Kahn: Om te beginnen wil ik opmerken dat het boek van Zemmour nogal moeilijk leest. Voor wie nog andere bezigheden heeft, neemt het een week in beslag. Maar de dag dat het verscheen waren er in de linkse pers al lange bladzijden te lezen over Le Suicide français. Duidelijk was dat de meeste journalisten maar een paar uittreksels gelezen hadden. Wat we dus bijwoonden, was een aanzwellende polemiek, uitgaande van een boek dat niemand gelezen had. Men raakte gepolariseerd rond een oninteressant hoofdstuk gewijd aan Vichy, terwijl heel wat passages veel interessanter waren. Ik denk dan speciaal aan het hoofdstuk over de Crif, dat de communautaristische wending van veel Franse joden op de korrel neemt. Over die kwestie ging evenwel niet één artikel.

Als reactie op de ontketende linkse pers, heeft de rechtse pers eerder de lof gezongen van het boek. Nochtans is het zonneklaar dat zij het evenmin gelezen hadden. Want inderdaad, laat Le Suicide français het meest reactionaire boek zijn sinds lang, het is tegelijk ook een antiliberaal pamflet. Op sociaaleconomisch gebied is het een waar neomarxistisch manifest, waarin Zemmour tekeergaat tegen het financieel kapitalisme, dat volgens hem verantwoordelijk is voor alles wat misgaat. Wat men moet lezen zijn de tien pagina’s gewijd aan een lofzang op Georges Marchais, of het dithyrambische hoofdstuk waarin hij zijn steun betuigt aan de sociale beweging tegen de wetten Juppé van 1996. Dit alles zegt veel over het ideologische debat vandaag: lezen doet men niet meer, men redeneert afgaand op etiketten, en banvloeken lanceert men al na een paar slagzinnetjes.

Vertaling: Marc Vanfraechem

Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

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Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

« Le projet South Stream était voué à l’échec dès le départ »

Propos recueillis par Thomas Gras

Ex: http://www.lecourrierderussie.com

Entretien avec Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.


Le 1er décembre, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d’une visite d’État en Turquie, que Moscou stoppait la réalisation du projet de gazoduc South Stream. La raison invoquée est la « position non constructive » de l’Union européenne. Vladimir Poutine a également annoncé que, pour répondre aux besoins de l’économie turque, la Russie était prête à construire un nouveau pipeline vers la Turquie et à le prolonger, si nécessaire, jusqu’en Grèce. Qu’est-ce qui se cache derrière la fermeture de South Stream ? Le Courrier de Russie a posé la question à Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.

Le Courrier de Russie : Comment avez-vous réagi à l’annonce de l’abandon de la construction du gazoduc South Stream ?

Said Gafourov : J’ai été surpris par cette décision, même s’il fallait s’y attendre. Le projet South Stream, selon moi, était voué à l’échec dès le départ, car beaucoup trop cher [le coût du projet était estimé à quelque 25 milliards d’euros, ndlr]. La construction d’un gazoduc sous l’eau est une entreprise très onéreuse, et dangereuse. С’est une opération requérant d’importantes garanties sur le long terme et un partage des risques entre les parties. L’acheteur endosse la responsabilité de la demande, au cas où elle diminuerait, alors que le vendeur, ici Gazprom, est responsable du maintien des prix, s’ils venaient à monter.

LCDR : L’Europe est-elle d’accord pour partager ces risques ?

S.G. : En Europe, si les acheteurs sont des compagnies privées, les conditions sont fixées par Bruxelles. Et elles sont loin d’être équitables pour les fournisseurs, qu’il s’agisse de la Russie ou d’un autre pays. La position de l’UE consiste à dire : Vous amenez le gaz chez nous à vos frais, et nous le prenons au prix que nous voulons et sans garantie sur le long terme. Bien évidemment, cette situation ne peut pas satisfaire la Russie qui, dans le projet South Stream, se heurte en outre à un autre obstacle majeur : le troisième paquet énergie européen, interdisant aux producteurs de gaz de posséder des pipelines en Union européenne. Ce paquet contraint Gazprom à permettre à n’importe quel autre fournisseur d’utiliser son gazoduc pour livrer du gaz en Europe. Résultat, même si aucun autre acteur du marché ne se manifeste, la compagnie russe ne pourra pas utiliser le South Stream à pleine capacité, elle devra laisser une partie des pipelines en réserve, ce qui affecte grandement la rentabilité du projet et le rend économiquement peu fiable pour la partie russe. Le paquet énergie a été utilisé par l’UE comme une arme, et la Russie en a eu assez.

LCDR : Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a d’ailleurs ouvertement accusé l’Union européenne, le 5 décembre, d’avoir fait échouer le projet de gazoduc.

S.G. : L’Union européenne n’est pas « unique » : elle est constituée de points de vue politiques multiples et très différents. On y trouve notamment un groupe de bureaucrates qui se sont opposés à la réalisation du South Stream au nom de leurs intérêts personnels. Leur but n’était pas tant de faire du mal à Gazprom que de contrôler les flux monétaires liés au gaz afin de pouvoir s’en servir comme moyen de pression sur les compagnies et hommes politiques. Ces individus ne voulaient pas en arriver à la fermeture du projet, mais nous y sommes. Ce ne sont ni plus ni moins que des manœuvres et négociations secrètes de type mafieux.

LCDR : Doit-on définitivement faire une croix sur South Stream ?

S.G. : Non. Il y a des chances que le projet ne disparaisse pas complètement, bien que Gazprom affirme le contraire. La question centrale est de savoir quels changements auront lieu à Bruxelles dans les mois à venir. Les individus dont je parlais doivent être remplacés. Il faut briser cette bureaucratie mafieuse à Bruxelles. Les personnes chargées de la sécurité et de la livraison de gaz en Europe n’ont pas à commettre de tels actes irresponsables. Ensuite, la réouverture du projet dépendra beaucoup de l’évolution d’un certain nombre de facteurs, tels que la variation du coût du matériel de construction sous-marine, de l’obtention de garanties sur la demande et de la levée des sanctions contre Gazprom. D’ailleurs, les compagnies européennes impliquées [l’italien Eni, le français EDF et l’allemand Wintershall, ndlr] n’ont pas entériné la fin du South Stream et feront tout pour qu’il aboutisse.

LCDR : Le nouveau projet de Gazprom envisage de traverser la Turquie par un nouveau gazoduc afin d’aller jusqu’à la Grèce, où serait construit un hub à la frontière. Pourquoi cette route rencontrerait-elle plus de succès que le tracé par la Bulgarie ?

S.G. : Premièrement, le projet est moins cher, puisqu’il est principalement terrien, et deuxièmement, la Turquie ne suit pas le régime des sanctions. N’oublions pas que Gazprom est touché par les sanctions occidentales et ne peut obtenir de crédits à long terme auprès des banques européennes. Ensuite, la Grèce dispose de plus de pouvoir au sein de l’UE que la Bulgarie. D’autant que la prochaine élection présidentielle grecque [avancée au 17 décembre, ndlr] devrait être remportée par un représentant du parti de gauche, Syriza [très opposé à la politique de Bruxelles, ndlr].

LCDR : Quel rôle joue la Turquie dans cette affaire ?

S.G. : La Turquie compte devenir le principal centre de transit du gaz en direction de l’Europe du Sud, à la place de l’Ukraine. Gazprom a présenté un contrat intéressant à Ankara, lui accordant une ristourne sur le gaz. Bien que le prix de vente soit tenu secret, je pense que les Turcs pourraient payer moins de 300 dollars les 1 000 m3, alors que la moyenne européenne oscille entre 300 et 500 dollars. Le projet proposé par Gazprom n’est néanmoins pas une réalité, mais une possibilité. L’Union européenne doit maintenant prendre une décision quant à sa réalisation. Si Bruxelles est honnête d’un point de vue concurrentiel, elle acceptera le projet russo-turc, car elle doit être heureuse qu’il existe, outre l’Ukraine, une nouvelle route gazière au Sud.

Long de 3 600 kilomètres et d’une capacité estimée à 63 milliards de mètres cubes par an, le South Stream devait relier la Russie à l’Europe du Sud sous la mer Noire vers la Bulgarie, puis l’Italie et l’Autriche, afin de contourner le territoire ukrainien. Pour réaliser la partie terrestre du pipeline, la Russie avait signé des accords intergouvernementaux avec l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Serbie et la Slovénie. Sa construction avait débuté le 7 décembre 2012 dans la région d’Anapa (Caucase russe), et la première des quatre conduites du gazoduc devait entrer en service fin 2015.

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« Bruxelles n’arrête pas de nous mettre des bâtons dans les roues dans le projet South Stream. Si les problèmes continuent, nous considèrerons d’autres opportunités et choisirons des pays de transit qui ne sont pas membres de l’Union européenne. L’Europe se trouvera avec encore un nouveau pays de transit. Je ne comprends vraiment pas à quoi Bruxelles est en train de jouer. »
Vladimir Poutine, le 24 mai, lors d’une rencontre avec les représentants des agences de presse internationales.

Gladio B and the Battle for Eurasia

 

Gladio B and the Battle for Eurasia

TRANSCRIPT AND SOURCES: http://www.corbettreport.com/?p=12947

‘Operation Gladio B’--the continuation of the old NATO Gladio program--covers a tangled web of covert operatives, billionaire Imams, drug running, prison breaks and terror strikes. Its goal: the destabilization of Central Asia and the Caucasus. In this presentation to Studium Generale in Groningen on November 19, 2014, James Corbett lifts the lid on this operation, its covert operatives, and the secret battle for the Eurasian heartland.

Así se combatía la corrupción pública en la antigua Roma

Gürtel, Operación Púnica, los ERE de Andalucía, la familia Pujol, Bárcenas o el caso Noos son el pan nuestro de cada día. Desayunamos, comemos y cenamos con ellos en las noticias. Como explica el escritor y ensayista italiano Carlo Alberto Brioschi, en el siglo XXI, la corrupción se ha convertido en una especie de bacilo de la peste que, sin embargo, padecemos desde hace siglos. Y así es, porque delitos tan actuales como el cohecho, el tráfico de influencias, el robo de las arcas del Estado, la extorsión, la adjudicación de obras públicas a amigos poderosos o la compra de votos colapsaron a muchos gobiernos de la antigua Roma, que tuvieron que establecer toda una serie de leyes para perseguirla.

Durante algún tiempo, las estructuras del Estado romano se resistieron a esta corrupción sin sufrir grandes contratiempos. Era parte de un sistema social y político basado en el clientelismo, el abuso de poder, las mordidas y el enriquecimiento personal. La codicia de los funcionarios públicos no tenía límite y estos delitos fueron creciendo a ritmo de las conquistas. Pero llegó un momento en que el gobierno se hizo impracticable y el derecho romano tuvo que introducir cambios.

corr9782262034009.jpgSin embargo, la convivencia entre buenos propósitos y acciones deshonestas por parte de los gobernantes fue siempre una de las características de Roma. Un ejemplo de esto fue Licinio Calvo Estolón, tribuno de la plebe en el 377 a.C., que introdujo una fuerte limitación a la acumulación de tierras por parte de un único propietario, además de una severa reglamentación para los deudores, pero luego fue acusado de haber violado sus propias leyes.

Las «quaestiones perpetuae»

Durante el periodo republicano (509 a.C. - 27 a.C.), el propio sistema electoral facilitaba, de hecho, la corrupción, que se agravó a partir de la expansión territorial y marítima producida después de la Segunda Guerra Púnica. Los gobernadores comenzaron a enriquecerse sin escrúpulos a través del cobro de impuestos excesivos y la apropiación de dinero de la administración pública. Como denunció en aquella época el historiador romano Salustio, «los poderosos comenzaron a transformar la libertad en licencia. Cada cual cogía lo que podía, saqueaba, robaba. El Estado era gobernado por el arbitrio de unos pocos».

La primera ley que se estableció fue la «Lex Calpurnia» (149 a.C.), como consecuencia del abuso del gobernador de la provincia de Lusitania, Servio Sulpicio Galba, al que se acusó de malversación de fondos y fue juzgado por un jurado procedente de la orden senatorial, algo que era toda una novedad. Sin embargo, esta primera ley no imponía ninguna pena pública, sino la devolución del dinero que había sustraído.

En el 123 a.C., se establecieron una serie de tribunales permanentes, llamados «quaestiones perpetuaes», cuyo cometido fue el de investigar todas estas malas prácticas y extorsiones de los gobernadores provinciales que habían sido denunciadas por los ciudadanos. Al principio no tuvieron el éxito deseado, pero fueron importantes porque con ellos se definió legalmente el «crimen repetundarum», que hizo alusión a los delitos de corrupción, cohecho o tráfico de influencias.

Este sistema se fue perfeccionando con la definición de nuevos delitos. El «crimen maiestatis», por ejemplo, definía los abusos de poder por parte de los senadores y magistrados. Era considerado el acto más grave contra la República y fue castigado, incluso, con la pena de muerte o el exilio voluntario. El «crimen peculatus» hacía referencia a la malversación y apropiación indebida de fondos públicos por parte de un funcionario, así como la alteración de moneda o documentos oficiales. O el «crimen ambitus», que describía la corrupción electoral, especialmente la compra de votos.

Leyes anti-corrupción

Todos estos y otros delitos trajeron consigo nuevas leyes, que querían dar respuesta a los diferentes cambios políticos, económicos y morales que se iban produciendo. La «Lex Acilia» –que apareció al mismo tiempo que los «quaestiones perpetuaes»–, subió la pena para los delitos de malversación de fondos y cohecho de la «Lex Calpurnia», estableciendo una multa del doble del valor del daño causado por el funcionario. Es una de las más conocidas, porque se ha conservado gran parte de su texto original.

ferrangarreta.com_lictorsarm.2g..jpgOtras leyes importantes fuero la «Lex Sempronia» (122 a.C.) o la «Lex Servilia de Repetundis» (111 a.C.), que establecieron penas más severas para los delitos de cohecho. La segunda, en concreto, fue la primera ley que introdujo la pérdida de los derechos políticos. Ambas fueron completadas con otras como la «Lex Livia Iudiciaria» (91 a.C.), que impuso una corte especial para los juicios contra los jueces corruptos que hubieran cometido extorsión, o la «Lex Cornelia», que aumentaba las condenas para los magistrados que aceptaran dinero en un juicio por cohecho. Esta última debe su nombre al dictador Lucio Cornelio Sila, que la estableció tres años antes de morir.

La corrupción, sin embargo, seguía imparable. En esta época, el gobernador de Sicilia, Verres, se convirtió de alguna manera en el arquetipo originario del «corruptócrata» incorregible. Se calcula que robó al erario público más de cuarenta millones de sestercios y depredó literalmente su provincia. Y no fue una excepción. El mismo Cicerón, que no le tenía especial simpatía y se esforzaba en presentarlo como un caso claro de avidez de poder, afirmó, por el contrario, que su conducta representaba la norma en buena parte del imperio romano.

Julio César, en las puertas del Tesoro

Cuando aún era cónsul, Julio César fue el que propuso la última y más severa ley republicana contra los delitos de corrupción, la «Lex Iulia», que incluía penas de multas desorbitadas y el destierro. Es curioso que fuera él, pues poco antes no había dudado en recurrir a cualquier medio para acceder al consulado. «Cuando el tribuno Metello trató de impedirle que tomase dinero de las reservas del Estado, citando algunas leyes que vetaban tocarlo, él respondió que el tiempo de las armas es distinto al de las leyes… y se encaminó hacia las puertas del Tesoro», contó de él el historiador Plutarco. Eso no le impidió establecer más de cien capítulos en su ley, la mayoría de ellos destinados a los magistrados e, incluso, jueces que se hubieran dejado sobornar para favorecer a un acusado en un delito de corrupción.

El contenido de todas estas leyes demuestra el grado de corrupción que se vivía en Roma. Con la llegada del Imperio en el 27 a.C., éste no solo no se redujo, sino que se incrementó. Los políticos siguieron sobornando a los funcionarios para conseguir puestos en la administración, mientras que a los ciudadanos se les asfixiaba cada vez con más impuestos y se veían obligados a pagar propinas a cambio de que se les agilizara algún trámite solicitado.

A partir de Augusto, el erario público fue perdiendo importancia e independencia, al ser sustituido por la caja privada del emperador. Esto facilitó, sin duda, la corrupción, a la que se intentó poner remedio. Durante la época del emperador Adriano (24-76 d.C.), por ejemplo, se amplió «crimen repetundarum» a todos los actos de malversación realizados por los funcionarios públicos y los sancionó incluso con penas de muerte. Y junto a este crimen, aparecieron otros como la «concussio» (concusión), una de las prácticas favoritas de los gobernadores provinciales, consistente en exigir a los ciudadanos una contribución no establecida por la ley o aumentar otra sí existente de manera desorbitada.

Pero la historia de Roma parece que ya había sido escrita por el escritor y político romano Petronio, cuando se preguntó, impotente, en el siglo I: «¿Qué pueden hacer las leyes, donde sólo el dinero reina?».

Fuente: ABC

Raspail, Zemmour, Houellebecq ou le « Grand Remplacement » en littérature

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Raspail, Zemmour, Houellebecq ou le «Grand Remplacement» en littérature
 
 
Témoins implacables de leur temps, ces contempteurs du réensauvagement s’élèvent par la plume contre le dogme totalitaire des lendemains métissés.
 
par Aristide Leucate
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Houellebecq, prix Goncourt 2010 (pour La Carte et le Territoire), se prenant pour Destouches – jusqu’à cultiver la ressemblance physique avec le père de Bardamu – mais sans jamais parvenir à être génialement Céline, aime l’odeur de la poudre. Grâce à un plan « communication » subtilement étudié, l’auteur de L’Extension du domaine de la lutte annonce à ses lecteurs la parution, à l’orée 2015, d’un roman mêlant anticipation et politique-fiction. Intitulé d’un claquant Soumission, le livre promet de faire couler beaucoup d’encre.

Celui qui, peu après le 11 septembre, déclara que « la religion la plus con, c’est quand même l’islam» a imaginé un scénario dont on ne sait s’il doit faire sourire ou pleurer. D’après les premiers bruissements médiatiques, le livre raconte comment, en 2022, le mahométan Mohammed Ben Abbes est élu à l’Élysée avec le concours de son parti, Fraternité musulmane, associé à un front « républicain » UMP-UDI-PS opportunément constitué pour faire barrage à Marine Le Pen. Le nouveau président nommera même François Bayrou comme Premier ministre. Parallèlement, on suivra la conversion progressive d’un prof bobo obsédé sexuel qui finira par épouser la religion de son souverain.

Coïncidence ou conséquence d’une lecture déjà métabolisée, Bruno Roger-Petit, de L’Obs, augurait récemment l’extinction « démographique » des « adeptes du zemmourisme politiquement remplacés par des citoyens français plus ouverts, en prise avec la mondialisation et les formidables opportunités qu’elle offre, et qui n’auront pas peur […] avant la fin de ce siècle, [d’élire] un président de la République française dont le prénom sera Mohammed, ou Ahmed, ou Norredine. »

actualité,france,grand remplacement,littérature,lettres,lettres françaises,littérature française,eric zemmour,michel houellebecq,renaud camus,europe,affaires européennes,immigrationQuoi qu’il en soit, Houellebecq a le vent en poupe et l’on peut gager qu’il pulvérisera les ventes de début d’année. Il ne s’inscrit pas moins à la suite d’auteurs précurseurs comme Jean Raspail, lui-même empruntant, avec son prophétique et magistral Camp des saints, la dimension proprement visionnaire d’un Jules Verne au XIXe siècle ou d’un Anthony Burgess avec son Orange mécanique au XXe siècle.

Aux côtés des nombreux essayistes (Tribalat, Caldwell, Sarrazin, Marchand, Bat Ye’or, etc.), on ne compte plus, depuis quelques années, les écrivains talentueux qui se sont essayés au genre littéraire du futurisme politique et civilisationnel dans ses extrapolations les plus sombres. Avec Poitiers demain, Philippe Randa modernisait la version ibérique de la Reconquista quand son épique Apocalypse yankee décrivait la résistance d’une Europe vaincue par les États-Unis. Dans un genre plus discret mais tout aussi corrosif, le Petit Frère d’Éric Zemmour entreprenait la satire politique et sociale d’une époque dont les prodromes immigrationnistes et antiracistes des années 1980 annonceront les douloureuses déconvenues multiculturalistes du XXIe siècle. On pourrait également citer le gauchisant – tendance Michéa – Jérôme Leroy, auteur d’un Bloc particulièrement réaliste ou encore l’eschatologique Mosquée Notre-Dame de Paris, année 2048 de la sulfureuse Elena Tchoudinova.

Témoins implacables de leur temps, ces contempteurs du réensauvagement – « cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans au milieu des Français [qui] amènera le chaos et la guerre civile » qu’Éric Zemmour, horresco referens, osa dénoncer, il y a peu, dans un journal transalpin – s’élèvent par la plume contre le dogme totalitaire des lendemains métissés. En cela, ils sont les dignes épigones d’Orwell, Huxley et Bradbury.