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lundi, 16 décembre 2024

Kiev a directement aidé les rebelles syriens

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Kiev a directement aidé les rebelles syriens

Par Guido Olimpio

Source : Guido Olimpio & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/kiev-ha-aiutato-i...

C’est une information qui refait surface, cette fois dans le Washington Post: Kiev aurait apporté une aide directe aux rebelles syriens en leur fournissant des drones utilisés lors des premiers assauts. Une contribution “limitée”, écrit David Ignatius, un commentateur bien informé, mais qui confirmerait une stratégie annoncée depuis plus d’un an par l’Ukraine.

Un groupe de conseillers ukrainiens est arrivé dans la région d’Idlib quelques semaines avant l’offensive sur Alep et a livré environ 150 “drones-kamikazes”, des modèles similaires à ceux utilisés contre les Russes. Cette opération aurait été supervisée par une vingtaine de militaires de l’unité spéciale Khimik, relevant du GUR, le service de renseignement de Kiev.

Le journaliste retrace également plusieurs étapes ayant précédé cette mission. En avril 2023, Kyrylo Budanov, chef des services de renseignement militaire ukrainiens, déclarait ouvertement que ses agents frapperaient la Russie “partout dans le monde”. Une affirmation suivie de signalements sur le terrain, suggérant des interventions possibles d’“opérateurs” en soutien aux forces gouvernementales au Soudan contre les milices soutenues par Wagner, ainsi qu’au Mali pour assister les rebelles dans des embuscades visant des mercenaires et des forces gouvernementales alliées au Kremlin.

En juin de cette année, le Kiev Post avait consacré un long article à l’engagement de l’Ukraine en faveur des insurgés syriens, illustré par des photos et vidéos de raids utilisant des drones. Quelques mois plus tard, des rumeurs faisaient état de l’envoi de 75 appareils de ce type. Ces révélations se sont entremêlées aux accusations explicites des Russes sur une coopération entre l’opposition syrienne et Kiev. En septembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait publiquement formulé ces accusations. Toutes les indications pointaient dans la même direction: un présumé accord entre Kiev et HTS (Hayat Tahrir al-Sham) dans la région d’Idlib. Toutefois, des blogueurs militaires russes ont minimisé le rôle de l’Ukraine, tandis que certains observateurs occidentaux exprimaient des doutes.

L’histoire, au-delà de l'article du Washington Post, soulève plusieurs points :

    - Les insurgés utilisaient déjà des drones bien avant les Ukrainiens, comme de nombreux mouvements au Moyen-Orient.

    - Il ne fait aucun doute que Kiev a acquis une grande expertise dans ce domaine et aurait pu aider ses alliés ponctuels à perfectionner une arme qui s’est avérée très efficace. En effet, les insurgés auraient mis en difficulté les loyalistes grâce à une utilisation massive de ces systèmes contre les blindés.

    - Le GUR a un intérêt propagandiste à démontrer sa capacité à poursuivre l’adversaire sur des fronts éloignés. Il est également clair que les services de renseignement ukrainiens privilégient des actions spectaculaires, dont l’impact stratégique peut être limité, mais qui servent à maintenir le moral.

    - Enfin, il reste à savoir si le renseignement de Kiev agit réellement (le Washington Post semble en être certain) ou s’il entretient simplement les rumeurs sur son implication.

C’est un jeu toujours risqué, comme le rappelle le sabotage du Nord Stream. Cet incident, initialement imputé aux Russes, a par la suite été attribué aux services ukrainiens, qui auraient agi, selon les versions, de manière autonome ou avec l’accord des autorités politiques en s’appuyant sur un commando. Cette ambiguïté fait partie du “schéma” classique de la guerre de l’ombre entre services secrets.

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Syrie, Qatar, Turquie, gazoducs: la partie durera encore très longtemps...

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Syrie, Qatar, Turquie, gazoducs: la partie durera encore très longtemps...

Par Pierluigi Fagan

Source : Pierluigi Fagan & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/partite-lunghe

À une question précise posée tout récemment, le ministre turc des ressources naturelles a répondu ce qui suit lorsqu’on a évoqué le vieux projet du gazoduc Qatar-Turquie (passant par la Syrie): «Pour une Syrie qui a atteint l’unité et la stabilité, pourquoi pas?». Il a ajouté: «Si cela se produit, la route doit être sécurisée. Nous espérons que ce sera le cas, car c’est notre souhait». De quoi s’agit-il?

Certains analystes avaient jadis identifié ce projet, refusé à l’époque par Assad, comme la véritable cause sous-jacente à ces années sanglantes de conflit qui ont ravagé la Syrie, guerre interne menée par l'intervention de milices djihadistes. L’an dernier, après 12 ans, la Ligue arabe avait réintégré Assad dans son cercle à la majorité, malgré l’opposition marquée du Qatar. De plus, on rapporte plusieurs tentatives récentes d’Erdogan pour conclure un accord avec Assad; elles ont toujours été repoussées.

Un troisième indice (incertain) concerne la possible affiliation de HTS (Hayat Tahrir al-Sham) d’al-Jolani aux Frères musulmans. Après de nombreuses volte-face qui ont fait passer HTS d’un mouvement proche d’al-Qaïda à une entité encore mal définie, certains analystes estiment qu’il pourrait être lié au Frères musulmans, traditionnellement soutenus par le duo Qatar-Turquie. Le conflit syrien, en tant que « guerre civile » (donc dans sa dimension interne), remonte à la forte opposition entre le parti Baath, arrivé au pouvoir par un coup d’État militaire, et les FM (conflit qui a notamment été visibilisé par le massacre de Hama, causant entre 10.000 et 25.000 morts).

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Les premières déclarations d’al-Jolani en Syrie concernant les intentions politiques pour un nouvel État syrien semblaient improbables à beaucoup, amalgamant des salafistes politico-militaires comme les FM avec des groupes uniquement militaires (comme al-Qaïda ou Daech). Cependant, elles paraissent alignées sur l’idéologie des FM, qui vise à instaurer un État islamique par des moyens politiques et constitutionnels, idéalement par des élections régulières, comme celles qui ont porté Morsi au pouvoir en Égypte (avant d’être renversé en 2013 par un coup d’État de Sissi, soutenu par l’Occident).

Deux derniers points :

    - Ce supposé projet de gazoduc, ou du moins son concept, pourrait être une carte utilisée par la Turquie et le Qatar pour s’insérer dans les réarrangements régionaux initiés par l’accord d’Abraham (sous Trump) et poursuivis par la « Route du coton » (sous Biden). Cette idée sous-tend la guerre qu’Israël a menée contre Gaza et le Hamas, le Liban et le Hezbollah, et maintenant la Syrie, avec un œil sur l’Iran. Aucune de ces initiatives ne pouvait se concrétiser sans réduire les interférences iraniennes, comme Netanyahu l’a souvent déclaré à l’ONU, cartes et marqueurs à l’appui. Cependant, ce projet marginaliserait la Turquie et surtout le Qatar, qui a perdu son levier local qu’était le Hamas (lui-même proche des FM). En créer une alternative permettrait de proposer un élargissement du projet et d’y être inclus d’une manière ou d’une autre.

    - L’idée initiale du gazoduc qatari, exploitant le plus grand gisement de gaz naturel connu (South Pars/North Dome, partagé entre le Qatar et l’Iran), prévoyait un passage par l’Arabie saoudite. Mais cela semble improbable, l’Arabie saoudite ayant son propre projet aligné sur une stratégie de pacification régionale avec des débouchés en Israël. Bien que les relations entre l’Arabie saoudite et le Qatar se soient quelque peu normalisées, les tensions persistent entre les deux, notamment quant à l’hégémonie religieuse à exercer au sein de l’islam. Une alternative serait de passer par l’Irak, ce qui nécessiterait un accord avec l’Iran. Les relations entre le Qatar et l’Iran étant historiquement excellentes, une coopération entre la Turquie et l’Iran pourrait émerger dans le nouveau contexte multipolaire.

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Ce tracé pourrait se connecter au projet Nabucco turc, apportant de l’énergie en Europe pour remplacer les flux russes.

Enfin, bien que le maintien au pouvoir d’Assad ne plaise pas à la Russie et à l’Iran, une telle solution déplairait encore plus à l’Égypte. Selon le Wall Street Journal de la semaine dernière, l’Égypte et la Jordanie auraient conseillé à Assad de se retirer volontairement en formant un gouvernement légitime en exil. Assad, cependant, a remporté les dernières élections avec 88,7 % des voix. Pour les stratégies fréristes, la légitimité est essentielle.

On peut le dire, la partie durera encore très longtemps…

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Folie climatique de l'UE: 1300 milliards d'euros par an pour rien

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Folie climatique de l'UE: 1300 milliards d'euros par an pour rien

Source: https://report24.news/eu-klimawahn-1-300-milliarden-euro-...

C’est la plus coûteuse illusion de l’histoire européenne: l’UE veut se propulser dans un paradis vert en investissant des sommes astronomiques. Une nouvelle analyse du groupe de réflexion Bruegel révèle désormais la vérité choquante sur les véritables coûts de la politique climatique européenne – et elle dépasse tout ce que l’on pouvait imaginer jusqu’ici.

Imaginez que vous jetiez chaque année 1300 milliards d’euros par la fenêtre – pour un projet dont l’utilité est, au mieux, discutable. C’est exactement ce que prévoit l’UE d’ici 2030. Après cela, ce sera encore plus cher: 1540 milliards d’euros. Par an. Jusqu’en 2050. Des chiffres qui font pâlir même les eurocrates les plus endurcis.

Le groupe de réflexion bruxellois Bruegel a pris la peine de calculer le véritable coût de cette folie verte. Le résultat est une note de politique qui a de quoi faire réagir. Elle se lit comme un aveu de faillite, celle de la raison européenne. Et ce n’est que le début: les coûts réels pourraient être encore plus élevés. Bruegel souligne que des facteurs importants, comme les coûts de financement, n’ont même pas été pris en compte dans le calcul. C’est comme si l’on achetait une maison en ne tenant compte que du prix d’achat, tout en oubliant les intérêts.

La réalité rattrape déjà les rêves écologiques. La demande de voitures électriques s’effondre, les pompes à chaleur prennent la poussière dans les entrepôts, l’industrie solaire gémit sous la concurrence chinoise, et personne ne veut plus construire d’éoliennes. Le citoyen ordinaire a depuis longtemps compris ce que Bruxelles refuse d’admettre: cette « transition énergétique » est non seulement inabordable, mais aussi insensée.

Tandis que la Commission européenne rêve d’un avenir vert radieux, une résistance massive se manifeste déjà dans les États membres. De la Hongrie à la France, de la Slovaquie à l’Allemagne – partout, les citoyens se rebellent contre les coûts croissants de cette politique idéologique.

Le plus absurde: aux États-Unis, le Project Veritas a révélé comment l’Agence de protection de l’environnement, avant Trump, a injecté des milliards dans des organisations activistes pour le climat – comme une sorte « d’assurance » contre une politique jugée d'avance indésirable, qui pourrait être déployée sous le nouveau président. En Europe, des opérations similaires existent également.

L’étude de Bruegel tente certes de qualifier les critiques de « populistes », mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Cette politique ne détruit pas seulement la prospérité des citoyens européens, elle menace aussi la compétitivité des entreprises européennes. Tandis que la Chine et les États-Unis agissent de manière pragmatique, l’Europe se perd dans un rituel climatique coûteux.

Au final, une question simple se pose : qui va payer ? La réponse est aussi simple que déconcertante: vous, le contribuable, le simple citoyen – et les entreprises. Par des taxes plus élevées, des prix de l’énergie en plein essor et un pouvoir d’achat en baisse. Bienvenue dans le nouveau monde merveilleux de la politique climatique européenne.

L’ironie de tout cela ? Tous ces billions n’auront pas la moindre influence sur le climat. Car les changements climatiques sont principalement déterminés par le soleil et d’autres facteurs astronomiques – une vérité dérangeante que personne à Bruxelles ne veut entendre.

États-Unis : l'incertitude de l’ère post-libérale

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États-Unis: l'incertitude de l’ère post-libérale

Alexander Douguine

Il existe des situations où les prédictions et les plans établis à l’avance se réalisent dans le champ des faits. Vous pouvez alors les suivre, les comparer et vérifier leur réalité en corrélation avec les prévisions: ceci est correct, cela est faux, ceci est une déviation.

Mais il existe aussi des situations où les faits contredisent toute prévision et tout plan, renversant la table et prouvant que le paradigme précédent était erroné. Totalement. Pas seulement en ce qui concerne l'avenir, mais en lui-même. Si quelque chose se produit alors que, normalement, cela ne pourrait arriver dans aucune circonstance, cela signifie que la structure même de la normalité était fausse et que l’analyse reposait sur une erreur profonde. Lorsque vous échouez à prévoir et à contrôler l’avenir, cela signifie que vous vous trompez aussi sur le présent et le passé.

C’était le cas de l’URSS tardive. Selon l’interprétation marxiste dogmatique de l’histoire, le socialisme suit le capitalisme. Et il ne peut y avoir de retour en arrière. Jamais. Le retour au capitalisme était donc considéré comme strictement impossible. Lorsque cela est arrivé, le socialisme en tant que doctrine a explosé. L’URSS tardive a échoué à prédire l’avenir et a disparu - en tant que pays et en tant qu’idéologie. À jamais. Ce n’était pas simplement la manifestation d’un cygne noir. C’était une implosion interne de la structure idéologique. "C'est la fin, mon ami."

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La même chose arrive aujourd’hui avec le libéralisme. Après l’effondrement de l’URSS, la Fin de l’Histoire selon Fukuyama est arrivée. La victoire mondiale du libéralisme a été perçue et interprétée comme quelque chose d’irréversible. Le gouvernement mondial était (presque) déjà là. Le globalisme a commencé à régner. Le libéralisme occidental avait vaincu tous ses ennemis historiques - le catholicisme, les empires, les classes sociales, les États-nations, le fascisme, le communisme - tous les systèmes basés sur une identité collective. Ne restait plus qu’à se libérer des identités collectives liées au genre. D’où la politique de genre. Les préparatifs pour l’ère post-humaniste ont commencé.

Selon la doctrine libérale, le retour en arrière était jugé strictement impossible. Seul le progrès était possible. C’est ainsi que sont apparues les politiques woke, la culture de l’annulation, le libéralisme de gauche, le postmodernisme, le post-humanisme, l’IA forte, la Singularité et l’accélérationnisme optimiste.

Lorsque Trump est apparu à l’horizon en 2016, cela a été perçu comme un court-circuit, comme si l’ordinateur avait buggué. Juste une erreur. Il ne devait pas gagner. Jamais. Une simple erreur technique. Cygne noir. La théorie des probabilités admet que de telles choses arrivent. En 2020, les progressistes ont fait tout leur possible pour corriger cela. Par tous les moyens. Y compris le mensonge, la fraude et la violence. Les élections de 2024 approchaient. Fukuyama et Harari ont averti : si Trump gagne, cela signifie la fin du monde (libéral). Il ne devait pas gagner.

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Mais Trump a gagné. La fin du monde libéral a eu lieu. Comme un fait accompli. C’est là. La vérification des faits dément les prédictions libérales. Et tous leurs efforts pour arrêter Trump ont échoué. Trump est plus que Trump. Il est l’Histoire. Dans son virage illibéral, post-libéral.

Le second avènement de Trump était impossible selon le dogme libéral. Pas deux fois. Ce n’est plus un court-circuit ni un cygne noir. C’est comme la fin du système soviétique - quelque chose d’impossible, renversant toutes les prévisions, plans et anticipations. Les libéraux ont perdu l’avenir.

Les libéraux ont perdu le contrôle de l’avenir. Mais pas seulement cela. Ils ont aussi perdu le contrôle du passé. Toute la doctrine idéologique du libéralisme s’est révélée erronée. Le libéralisme a échoué. Le champ des faits a rayé le cadre de la doctrine libérale. Exactement comme dans le cas de l’URSS avec le marxisme.

La deuxième arrivée de Trump, celle de Vance et des trumpistes, était strictement impossible et imprévue. C’est pourquoi ils ont essayé de tuer Trump. Deux fois. Ils ont tenté de sauver l’avenir en corrigeant artificiellement les faits. Ils ont échoué. Le futur post-libéral est là. Totalement inconnu. Imprévu.

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Dans le cas de l’effondrement de l’URSS, la situation était un peu plus simple. L’idéologie socialiste avait implosé, et la Russie avait adopté maladroitement l’idéologie libérale. Mais vaille que vaille, comme elle le pouvait. L’un des deux pôles avait disparu, et la Russie avait repris l’idéologie du pôle encore existant. Une méthode de copier-coller. Cela a permis d’effacer le dogme socialiste tout en renforçant celui du libéralisme. Les Russes ont accepté Fukuyama. La Russie a capitulé idéologiquement, totalement. Géopolitiquement, elle a néanmoins préservé (en partie) sa souveraineté. Lorsque Poutine est arrivé au pouvoir, il s’est appuyé sur cette souveraineté et a commencé à réaffirmer l’indépendance russe en mettant de plus en plus l’accent sur l’État, dans une perspective réaliste. Cela a marqué le début des contradictions entre la Russie et le libéralisme globaliste.

Avec la fin du système libéral - qui se produit en ce moment aux États-Unis - les choses sont plus complexes. Il n’y a plus de pôles en dehors de l’Occident libéral collectif. Du moins, la conscience hégémonique américaine ne reconnaît aucun modèle pouvant servir de référence idéologique. La stratégie du copier-coller est impossible. Les États-Unis ont dépassé leur propre moment libéral.

En faveur de quoi ? Personne ne le sait. C’est la beauté de la situation actuelle. Et le défi. Et le danger.

C’est ici qu’apparaît le phénomène du trumpo-futurisme. Les valeurs traditionnelles américaines combinées à la colonisation de Mars et au dépassement du Grand Filtre. Une révolution cyber-conservatrice. Un Empire spatial. Une IA rééduquée par l’équipe de War Room de Steve Bannon et Alex Jones. Les Lumières noires et l’accélérationnisme sombre.

Excitant. N’oublions pas de publier la liste Epstein et d’arrêter Alexander Soros.

17:52 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, alexandre douguine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le progressisme est aussi un libéralisme (et c'est pourquoi il n'a pas de critiques fondamentales à formuler à l'encontre de Milei)

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Le progressisme est aussi un libéralisme (et c'est pourquoi il n'a pas de critiques fondamentales à formuler à l'encontre de Milei)

Andrés Berazategui, diplômé en relations internationales et analyste géopolitique, a analysé dans POLITICAR les implications du progressisme dans le libéralisme et le rôle qu'il joue dans l'opposition au gouvernement de Javier Milei.

Andrés Berazategui

Source: https://politicar.com.ar/contenido/344/el-progresismo-tam...

Le progressisme est aussi un libéralisme

Lorsque l'on examine les critiques formulées par les progressistes à l'encontre du président Javier Milei, on constate que les questions qu'ils posent à son gouvernement sont peu approfondies. En général, au-delà de la polémique relatives à des mesures concrètes, comme cela se produit dans tous les systèmes politiques où il y a une opposition, il n'y a pas de jugements contre les piliers idéologiques du libertarisme, c'est-à-dire les fondements philosophiques sur lesquels Milei agit et qui expliquent ses prises de décisions - qui ne sont pas aussi irrationnelles que le croient ses ennemis les plus acharnés -.

Les critiques formulées par les progressistes se limitent aux manières et aux expressions habituelles du président dans ses déclarations publiques, le qualifiant d'autoritaire, d'agressif, de dérangé, etc. C'est peut-être tout cela et même pire, mais ce qui doit nous importer, pour une critique féconde qui permette de démonter les erreurs et les faussetés libertaires, c'est d'analyser la rationalité qui guide Milei et la structure mentale qui sert de cadre à l'émergence de cette rationalité. Et là, le progressisme n'a pas grand-chose à dire.

Il se trouve que le progressisme est aussi une sorte de libéralisme. C'est la raison principale qui explique l'incapacité d'une grande partie de la gauche à mener une critique radicale du libertarisme. Nous entendons par là la gauche postmoderne en général et la gauche qui vit dans et de l'appareil culturel en particulier. Cela ne veut pas dire que le libertarianisme et le progressisme sont exactement les mêmes, mais en tant que deux variantes du libéralisme, ils ont plus en commun que ce qu'ils veulent bien reconnaître.

Certes, ils sont différents dans leurs stratégies respectives de croissance politique et dans les sujets sociaux qu'ils cherchent à « interpeller », comme ils le disent aujourd'hui. Ils ont donc des revendications et des symboles différents. Néanmoins, nous pouvons constater qu'il s'agit dans les deux cas de différentes manières de participer au jeu  à partirdu même point de départ: l'individualisme anthropologique, un aspect crucial qui conduit les libéraux de droite et de gauche à partager les dynamiques qui sont le produit de l'intronisation de l'autonomie individuelle, de la confiance aveugle dans le progrès et d'une rationalité calculatrice orientée vers la maximisation des profits, que ceux-ci naissent de l'appât du gain, comme dans le cas des néolibéraux et des libertariens, ou de la recherche de la reconnaissance, comme dans le cas des progressistes.

Pour revenir aux différences, la droite libérale - dans sa variante néolibérale ou libertaire plus radicale - recherche un Etat minimal, la maximisation du profit et une vision punitive de la sécurité. Ce dernier point est logique: une croissance économique sans répartition équitable des richesses et un État faible ou absent pour garantir l'accès aux biens et services fondamentaux génèrent nécessairement une inégalité irritante; une inégalité qui produit non pas un monde où certains ont beaucoup et d'autres moins, mais un monde où peu ont presque tout et où beaucoup n'ont même pas accès aux biens, aliments et services de base qui leur permettent de vivre dignement.

Qu'est-ce qui peut en résulter, sinon des zones de forte tension interpersonnelle, de marginalité et de surpeuplement ? Un scénario idéal pour la propagation de la violence nuisible et de la criminalité dans ses pires manifestations. Dans ce contexte, il est logique que les libéraux de droite réclament plus de police et de prisons. Ils ne sont pas prêts à s'atteler à la tâche pour mettre fin au terreau social dans lequel la violence se manifeste sous son plus mauvais jour. La droite libérale a souvent aussi une branche conservatrice, ce qui est absurde puisque le conservatisme, en promouvant aussi le libéralisme, défend un système qui sape les fondements communs (c'est-à-dire collectifs) des valeurs qu'il prétend défendre. Le conservatisme est donc impuissant, préoccupé par sa morale de pacotille de défense d'une identité nationale faite de poncho et de matelot, et indigné par ce qu'il perçoit comme des atteintes à des « traditions » qu'il ne définit jamais.

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Le progressisme, quant à lui, interroge l'exclusion sociale en faisant appel à la construction de sujets qui expriment des singularités identitaires, c'est-à-dire à une multiplicité de minorités où c'est précisément l'individualité qui s'exprime. La gauche postmoderne défend autant de minorités et de diversités que possible, c'est-à-dire toutes les exclusions qui existent, et pas seulement (ni même principalement) celles qui sont le produit de la détérioration du travail et de l'économie.

Ainsi, ce qui a commencé comme la lutte des LGBT en référence à la diversité des genres, par exemple, est aujourd'hui désigné par l'acronyme LGBTIQ+ et, de temps à autre, une nouvelle lettre est ajoutée en guise de revendication. Les personnes qui intègrent des identités diverses ne manquent pas, puis apparaissent les trans afro-mapuches, les gros bruns ou autres. 

Mais comme l'émergence de singularités fondées sur l'expression individuelle n'en finit pas, les minorités sont finalement prises au piège de la dynamique logique de ceux qui cherchent à maximiser les bénéfices: la dynamique de la concurrence. En l'occurrence, il s'agit de savoir qui est le plus singulier, le plus exclu ou le plus opprimé. En d'autres termes, la gauche post-progressiste est en compétition pour la visibilité et la reconnaissance, raison pour laquelle toute une stratégie de victimisation est née de ces secteurs: plus je suis exclu, plus j'ai besoin de me rendre visible et plus j'exige des demandes d'« extension des droits ».

Ainsi, il est récurrent de voir dans cette gauche un certain anti-ouvriérisme qui étonne les marxistes d'antan, puisque les travailleurs s'intéressent encore à la défense de communautés éthiques comme la famille, les groupes d'amis ou leurs syndicats, et n'ont apparemment pas encore parmi leurs priorités le multiculturalisme et les débats sur la déconstruction du genre.

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Il semble que l'on se moque de l'histoire. Les Grecs anciens enseignaient que les hommes sont motivés par trois finalités: l'intérêt personnel, la reconnaissance et la survie. Dans le monde contemporain, les libéraux de droite mettent l'accent sur la recherche de l'intérêt personnel et les libéraux de gauche sur la recherche de la reconnaissance, tandis que des foules immenses luttent pour survivre. Cependant, il est clair pour nous que l'autonomie individuelle est l'alpha et l'oméga de la vision libérale du monde, et cela est partagé par tous les libéralismes occidentaux, qu'ils soient conservateurs, néolibéraux, libertaires, progressistes, postmodernes, défenseurs des minorités, etc. Le philosophe russe Alexandre Douguine a raison: en Occident, on peut être tout sauf que l'on reste libéral. On peut être de gauche, de droite, du centre, mais tous, dans le statu quo des systèmes politiques occidentaux, sont libéraux.

La critique fondamentale à l'encontre du gouvernement de La Libertad Avanza ne peut donc pas venir des secteurs progressistes parce qu'ils partagent avec Javier Milei les fondements anthropologiques individualistes du libéralisme. Comme si cela ne suffisait pas, la gauche post-moderne, au-delà de quelques questions purement esthétiques, a même laissé de côté le vieux marxisme. Certes, le communisme était lui aussi une idéologie issue des Lumières, mais cela leur aurait au moins permis de se rendre compte que les idéologies dominantes sont les idéologies des classes dominantes.

Et le progressisme préfère ignorer cette vérité fondamentale, si bien que loin de remettre en cause le système actuel et ses piliers - primauté de l'autonomie individuelle, maximisation rationaliste, confiance dans le progrès - il se consacre à essayer de construire des sujets qui lui permettront de se mouvoir dans ce système, qu'il reconnaît au fond comme triomphant. Pour la gauche déconstruite, la lutte pour le prolétariat, la classe ou même le peuple, sujets d'un passé tissé de « grands récits » qu'elle a fini par abandonner, a été jetée aux orties. Le progressisme interpelle de nouveaux acteurs fondés sur la reconnaissance et l'identité, des collectifs qui expriment des singularités et revendiquent une visibilité, s'inscrivant parfaitement dans le monde de la concurrence et du profit. Le monde que le capitalisme a construit et façonné.