mardi, 08 juillet 2025
La crise du système des ONG dans l'ordre mondial post-occidental
La crise du système des ONG dans l'ordre mondial post-occidental
par Elena Fritz
L'époque où les organisations non gouvernementales telles que « Omas gegen Rechts » (Les grands-mères contre l'extrême droite) jouaient un rôle central dans un ordre mondial imprégné de valeurs morales semble révolue.
Le dernier article paru dans Foreign Affairs, la revue officielle de l'establishment américain en matière de politique étrangère, retient l'attention. Sous le titre « The End of the Age of NGOs » (La fin de l'ère des ONG), les politologues Sarah Bush et Jennifer Hadden constatent sobrement la fin d'une époque: l'époque où les organisations non gouvernementales jouaient un rôle central dans un ordre mondial empreint de moralité semble révolue. Le nombre d'ONG internationales stagne, leur influence s'amenuise, leur réputation est ternie.
Mais alors que les auteurs expliquent ce phénomène principalement par la baisse des financements et la répression croissante, une analyse structurelle plus approfondie fait défaut – ou est délibérément évitée. Car la véritable raison du recul mondial du système des ONG ne réside pas dans des questions de financement, mais dans la prise de conscience par la société mondiale du rôle de ces acteurs en tant qu'outils d'une politique ne visant que le maintien de la puissance.
Les ONG comme organes exécutifs d'un ordre mondial informel
Dans les années 1990, marquées par l'euphorie, les ONG étaient considérées comme l'avant-garde d'une « société civile transfrontalière ». Mais en réalité, elles faisaient partie, dès le départ, d'une nouvelle stratégie hégémonique: contrôle par la morale, influence par les « valeurs », pilotage par une participation citoyenne apparente. Le fonctionnaire colonial classique a cédé la place au « conseiller », le soldat à l'« observateur électoral », l'intervention à la « campagne pour les droits de l'homme ».
Ces organisations n'agissaient pas dans le vide. Elles s'inscrivaient dans un système finement orchestré qui visait la projection informelle du pouvoir, soutenu par les gouvernements occidentaux, les fondations, les think tanks et les structures supranationales. Elles se présentaient comme indépendantes, mais elles suivaient – consciemment ou structurellement – un programme géopolitique : stabilisation des gouvernements pro-occidentaux, déstabilisation des régimes indésirables, manipulation des discours sociaux sous la bannière des valeurs universelles.
La couleur changeait au gré des circonstances: tantôt c'était les « droits de l'homme », tantôt la « bonne gouvernance », tantôt la « promotion de la démocratie ». L'objectif restait toujours le même: gagner en influence sans assumer une responsabilité formelle, sans intervenir directement, sans agresser ouvertement. Les ONG étaient le camouflage parfait à une époque où les guerres ne devaient plus être déclarées, mais « justifiées ».
Le point de rupture : souveraineté contre contrôle informel
Ce que Foreign Affairs décrit comme une « restriction de la société civile » est en réalité l'expression d'une impulsion mondiale vers la souveraineté. Plus de 130 États ont pris des mesures, ces dernières années, pour contrôler ou exclure les ONG financées par des fonds étrangers, afin de se défendre contre les opérations d'influence hybrides.
Car on sait depuis longtemps que là où les ONG occidentales sont particulièrement actives, il n'est pas rare que les ordres politiques changent, que ce soit par des recommandations électorales, des campagnes d'opinion, des interventions juridiques ou la mobilisation des milieux urbains prompts à la contestation. Le fait que cela ne soit pas l'expression d'une « société civile » organique, mais souvent le résultat d'un transfert de pouvoir orchestré, est devenu évident en Ukraine, en Géorgie ou en Libye, par exemple.
Exemple concret : l'attaque contre l'industrie automobile allemande
Un exemple particulièrement explosif d'instrumentalisation politique des ONG s'est récemment produit au cœur même de l'Europe, avec des répercussions directes sur la souveraineté industrielle de l'Allemagne. Des articles de presse, comme celui paru dans Welt am Sonntag, ont révélé que des programmes européens tels que LIFE avaient servi à financer de manière ciblée des ONG qui ont ensuite lancé des campagnes juridiques contre des constructeurs automobiles allemands. ClientEarth a ainsi reçu des fonds européens pour intenter des poursuites contre des entreprises telles que VW et BMW à cause de prétendues violations des normes d'émissions.
Ces ONG agissent de manière formellement indépendante, mais fonctionnent en réalité comme des régulateurs extérieurs qui sapent économiquement et politiquement des industries clés, non pas par le biais d'un débat démocratique, mais par des offensives judiciaires et stratégiques. Le scandale ne réside pas seulement dans le contenu des plaintes, mais dans le système lui-même: des fonds publics sont versés à des acteurs qui, sous couvert de moralité, interfèrent dans la politique structurelle d'États souverains.
Les ONG agissent au cœur de la projection du pouvoir
Ces événements confirment une tendance de plus en plus évidente: les ONG n'agissent pas en marge, mais au cœur même du pouvoir qui se projette à l'avant-scène. Elles sont soutenues par des structures supranationales qui se soustraient à leurs responsabilités, tout en exerçant une pression sur les gouvernements, les entreprises et les sociétés sans être légitimées démocratiquement. Ce qui est qualifié de « société civile » est en réalité souvent l'avant-garde opérationnelle d'un contrôle post-démocratique.
Les dommages sont réels: non seulement sur le plan économique – par exemple en raison des délocalisations de la production, de l'insécurité des sites et des entorses infligées à la réputation de leurs cibles –, mais aussi sur le plan institutionnel. Car lorsque des structures qui ne peuvent être contrôlées démocratiquement s'immiscent dans les décisions industrielles centrales par le biais des tribunaux, des médias et des politiques de financement, la souveraineté politique est systématiquement sapée. L'industrie automobile allemande est ici symbolique pour une nation industrielle en phase de transition malheureuse entre une autodétermination féconde et une dépendance contrôlable et contrôlée, orchestrée par le levier que sont les campagnes moralisatrices des ONG.
La question des ressources : un symptôme, pas une cause
Bush et Hadden attribuent notamment la crise du système des ONG à la baisse des subventions qu'elles percevaient dans le monde occidental. En effet, de nombreux pays, dont l'Allemagne, ont réduit ou réaffecté leurs budgets destinés au financement des ONG internationales. Mais ce n'est pas la cause, mais une conséquence de la diminution de leur utilité stratégique: le modèle des ONG a atteint les limites de sa légitimité.
La croyance en une « société civile » neutre, bonne et non partisane est ébranlée là où la réalité nous suggère d'autres conclusions: les acteurs des ONG ne vivent pas en marge du pouvoir, mais en son centre fonctionnel. Ils font partie, souvent inconsciemment, d'une forme de contrôle qui n'a plus besoin de chars d'assaut, mais fait usage de récits, de réseaux et de pression normative.
Un changement de paradigme mondial
L'ordre mondial est en pleine mutation. Le régime suggère des interprétations, car il est dominé par l'Occident, et présentait les ONG comme l'épine dorsale morale. Ce régime perd de son rayonnement. Il est remplacé par une réalité multipolaire dans laquelle émergent des modèles de modernité alternatifs – pragmatiques, souverains, spécifiques à chaque culture.
Dans ce nouveau monde, les ONG ne sont pas discréditées en soi, mais elles doivent faire face à leur propre rôle et à leur propre histoire: qui les finance? Qui servent-elles? Quels intérêts représentent-elles – et quelle langue parlent-elles? Ces questions ne peuvent plus être ignorées.
Perspectives : fin du camouflage, retour à la responsabilité
Ce à quoi nous assistons actuellement n'est pas la fin de tout engagement dans le chef de la société civile, mais la fin de son instrumentalisation idéologique. Le retrait des ONG est le prix à payer pour des décennies de politique où la morale est devenue un camouflage et l'indignation un levier de réorganisation géopolitique.
Quiconque souhaite aujourd'hui accomplir un véritable travail civique doit se libérer de ces structures et assumer le risque d'une véritable autonomie. Dans un monde qui recherche à nouveau la vérité plutôt que des « valeurs », il s'agit d'une rupture nécessaire, mais attendue depuis longtemps.
22:11 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, ong | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Peter Thiel désigne l'ennemi: le mondialisme libéral est l'Antéchrist
Peter Thiel désigne l'ennemi: le mondialisme libéral est l'Antéchrist
Pour la première fois, Thiel qualifie ouvertement le mondialisme libéral comme une émanation de l'Antéchrist
Alexandre Douguine
Dans une interview au NYT, Peter Thiel a identifié avec justesse le principal dilemme du monde contemporain: l'Antéchrist contre l'Armageddon. L’Antéchrist désigne le mondialisme libéral, l’État mondial, « Un Monde ou rien ». L’Armageddon signifie la multipolarité, l’Ordre Mondial élevé à une Puissance Supérieure. C'est, pour lui, le mouvement MAGA, Poutine, la Chine, Bharat.
Pourquoi la multipolarité mène-t-elle à la Troisième Guerre mondiale (à l'Armageddon) ? demande Thiel. Parce que le camp de l’Antéchrist parle de l’Armageddon, présente la conservation des souverainetés comme le prélude à une destruction mutuelle imminente. Ainsi, le mouvement MAGA (ainsi que Poutine, Xi, Modi) présument que la multipolarité peut signifier une coexistence réaliste.
Suggestion intéressante: c’est l’Antéchrist qui cherche à présenter la multipolarité comme étant l'Armageddon et à la provoquer. Les néoconservateurs (Lindsey Graham et d’autres) font exactement cela: ils détournent le mouvement MAGA de ses intentions premières et le transforment en un vecteur d'hégémonie agressive.
Pour la première fois, à un niveau élevé, l’Antéchrist est appelé par son vrai nom: le mondialisme libéral est émanation directe de l’Antéchrist. Mais le camp de l’Armageddon, lui, est mal nommé. Lui attribuer ce nom relève d'un mensonge de l’Antéchrist (des mondialistes). Thiel dit exactement cela.
Deuxième point dans l’interview de Thiel: l'idée d'un transhumanisme de droite. Très inquiétant. Thiel suggère que le transhumanisme peut libérer l’âme du corps. La gauche affirme qu’il n’y a pas d’âme. Thiel, catholique (gay), affirme qu’il y en a une. Mais l’étape suivante est étrange. Si l’âme compte, le corps est optionnel.
Un homme sans corps ou avec un corps optionnel reste un homme (selon Thiel). La transformation de genre est la première étape vers la découverte de l’âme. Voilà une bien étrange théologie!
En résumé, le récit proposé par Thiel est le suivant: le mondialisme, le libéralisme de gauche (Soros et sa marionnette Greta Thunberg) est expression de l’Antéchrist. Exact. L’âme existe. Exact. Le corps est optionnel, la technique est libération. Faux.
Elon Musk prend de l’élan. Trump est pris en otage par les néoconservateurs, il est très discrédité aux yeux des tenants du mouvement MAGA pour son interventionnisme au Moyen-Orient et son soutien inconditionnel à Netanyahu. Le mouvement MAGA se sent trahi. Il est grand temps de commencer quelque chose de nouveau.
21:06 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peter thiel, actualité, états-unis, transhumanisme, alexandre douguine | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Caucase: le nouveau front ?
Caucase: le nouveau front ?
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/caucaso-il-nuovo-fronte/
Il n’y a pas de paix à l’est. L’Ukraine s’effondre sous les coups de Moscou, désormais clairement abandonnée par Washington. Mais cela ne signifie pas qu’une paix prochaine se profile à l'horizon. Car de nouvelles mines explosent dès maintenant et elles sont capables de provoquer un affrontement entre la Russie et l’Occident.
Il y a l'Azerbaïdjan. Un petit État, mais situé sur une position géographique extrêmement difficile. Cruciale. La majorité des Turcs azéris vit en Iran. Ali Khamenei fait également partie de cette ethnie non persane.
Dans la République d’Azerbaïdjan, il ne reste donc qu’une minorité d'Azéris. Environ cinq millions, qui sont principalement chiites.
Cependant, dans ce cas, la confession religieuse compte peu. L’Azerbaïdjan est un État laïque. Depuis l’effondrement de l’URSS, il est gouverné par la famille Aliyev. Le pays est quasiment sa propriété personnelle, depuis Heydar, un haut fonctionnaire soviétique, qui était même sur le point de devenir Secrétaire général du PCUS, position finalement attribuée à Gorbatchev. Un autre Caucasien en cette fonction, après Staline, aurait été trop difficile à faire accepter.
Après Heydar, le pouvoir est passé entre les mains de son fils Ilham, qui a poussé à la modernisation du pays, aujourd’hui le plus avancé de toute la région caucasienne. Et ce malgré la tension persistante avec l’Arménie à propos de la région du Nagorno-Karabakh. Longtemps disputée, occupée pendant une décennie par les Arméniens avec le soutien des Russes. Aujourd’hui revenue sous le contrôle de Bakou, aussi parce que Moscou s’est retirée d’un conflit jugé insensé.
Insensé, car le Nagorno-Karabakh est une province peu peuplée, pauvre, insignifiante d’un point de vue stratégique et encore moins d'un point de vue économique.
Les années de tension avec Moscou ont toutefois laissé des traces. La position politique de l’Azerbaïdjan est indiscutablement difficile, dans une certaine mesure ambiguë.
En effet, une base israélienne existe sur le territoire azerbaïdjanais, qui observe, ou plutôt espionne, l’Iran voisin.
De plus, la présence diplomatique occidentale, et pas seulement diplomatique, en Azerbaïdjan est forte.
L'Azerbaïdjan, semble-t-il, s’est efforcé depuis près d’une décennie de stabiliser et d’améliorer ses relations avec Moscou.
Il trouve une pleine disponibilité chez Poutine, qui s’est employé à stabiliser les régions non russes du Caucase.
Cependant, en ce moment précis, la position de Bakou, suspendue entre l’Occident britannique et l’Orient russe, est devenue extrêmement difficile.
Et il existe des forces, des puissances internationales qui agissent derrière Londres, qui poussent à ce qu’Azerbaïdjan se retrouve en conflit ouvert avec la Russie. Et, bien sûr, avec l’Iran.
Ce pourrait être, en fin de compte, le nouveau front que ces forces voudraient ouvrir contre Moscou, après leur défaite qui est désormais claire en Ukraine.
Beaucoup, mais pas tout, dépendra de la capacité d’Aliyev à se dépêtrer dans ce bourbier. Et dépendra beaucoup, aussi, de ce que fera Erdogan. La Turquie, étroitement liée à l’Azerbaïdjan, adopte en effet une attitude extrêmement ambiguë. Et, par conséquent, dangereuse.
Aliyev peut compter, cependant, sur un fait : Washington, contrairement à Londres, souhaite un apaisement et une normalisation des relations avec le Kremlin.
Et reste, par conséquent, demeure essentiellement en dehors, voire opposé, à ces vents de guerre qui commencent à souffler sur le Caucase.
20:43 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : caucase, azerbaïdjan, géopolitique | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Attaques contre des navires concernant la Russie témoignent d’une coopération britannico-ukrainienne
Attaques contre des navires concernant la Russie témoignent d’une coopération britannico-ukrainienne
Source: https://dissident.one/aanvallen-op-schepen-met-betrekking...
Il semble que les attaques contre des navires liés à la Russie se produisent désormais de manière régulière, écrit Moon of Alabama :
Une explosion a frappé le pétrolier Vilamoura, qui naviguait sous drapeau des Îles Marshall et transportait environ un million de barils de pétrole brut, au large des côtes de la Libye, selon l’opérateur grec TMS Tankers. – Greek City Times, 1er juillet 2025
Suite à l’explosion, la salle des machines a été submergée, rendant le navire inutilisable. TMS Tankers a indiqué que le navire, qui se dirigeait, depuis Zueitina, en Libye, vers Gibraltar, sera probablement remorqué vers la Grèce mardi ou mercredi. La cause de l’explosion reste inconnue.
La société de sécurité Vanguard a évoqué vendredi la possibilité que le Vilamoura ait été touché par une mine, mais a précisé que les autorités n’avaient encore rien confirmé.
L’exploitant s’est distancié des spéculations selon lesquelles le navire aurait été la cible de saboteurs.
Selon le Financial Times, il s’agit au moins du cinquième pétrolier (dûment archivé), cette année, à avoir été victime d’explosions:
"Une série d’attaques mystérieuses avec des mines de type limpet contre des pétroliers a ébranlé le monde maritime. On spécule que ces explosions font partie d’une campagne de sabotage soutenue par un État".
Cinq navires ont été touchés par des explosions délibérées cette année. Le dernier incident s’est produit la semaine dernière, lorsque la salle des machines du pétrolier grec Vilamoura a été submergée alors qu’il naviguait au large de la Libye.
Quelques semaines après les attaques, tous les navires ont accosté dans des ports russes. Certains experts en sécurité suggèrent donc que l’Ukraine aurait été impliquée dans ces explosions.
Le rapport du FT ne mentionne toutefois pas le cas d'un navire de fret russe qui aurait été attaqué à l'aide d'explosifs fin 2024 et aurait coulé:
"L'exploitant russe d’un cargo, qui a coulé en Méditerranée entre l’Espagne et l’Algérie, a déclaré jeudi que le navire avait été frappé par une série d’explosions dues à du sabotage".
"Oboronlogistica, une entreprise d’État qui exploitait le cargo Ursa Major, a indiqué que le navire avait été détruit par trois explosions puissantes juste au-dessus de la ligne de flottaison. Selon l’entreprise, le navire a coulé à cause d’une "attaque terroriste"".
Dans un communiqué de l’agence de presse d’État russe RIA Novosti, l’entreprise a indiqué que les explosions avaient laissé un trou, côté tribord du navire, et que la salle des machines avait été envahie par une fumée épaisse, empêchant l’équipage d’y pénétrer. Elle a ajouté que les dommages à la salle des machines rendaient impossible l’activation des pompes et le maintien de la flottabilité du navire.
L’entreprise a rapporté que le navire, l’un des plus grands cargos russes, avait quitté Saint-Pétersbourg et transportait deux grues lourdes et d’autres équipements vers le port de Vladivostok, sur la côte est de la Russie.
Tous ces attaques semblent avoir été menées à l'aide de mines limpet magnétiques. Ces mines sont fixées sur la coque d’un navire lorsqu’il est à l’ancre ou amarré. Elles peuvent être déclenchées par un minuteur ou un signal radio.
La campagne contre ces navires liés à la Russie pourrait être une opération ukrainienne. Mais je serais surpris si les Britanniques n’y étaient pas impliqués.
L'Ukraine n’est pas connue pour avoir un accès aisé aux ports de la Méditerranée et pour ses spécialistes qualifiés en plongée. Le British Special Boat Service (SBS), en revanche, l'est :
"Le SBS dispose d’une sous-unité spécialisée dans la manipulation de véhicules transportant des nageurs (SDV), mieux connue sous le nom d'unités SDV.
Ces véhicules, lancés depuis des sous-marins, sont idéaux pour installer des mines limpet sur la coque des navires, sans éveiller la suspicion.
Le Royaume-Uni a participé à la planification de l’attaque ukrainienne à Kursk. Il a été impliqué dans plusieurs opérations de sabotage menées par le service de renseignement militaire ukrainien sur le territoire russe. Des soldats britanniques meurent sur le front en Ukraine.
Lorsqu’il s’agit d’enquêter sur des opérations de sabotage contre des navires, les unités antiterroristes russes doivent prêter toute leur attention à d'éventuels acteurs britanniques plutôt qu’ukrainiens.
16:19 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, piraterie, méditerranée | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
lundi, 07 juillet 2025
Sahra Wagenknecht contre de nouvelles participations du BSW au gouvernement: «Nous avons été roulés dans la farine»
Sahra Wagenknecht contre de nouvelles participations du BSW au gouvernement: «Nous avons été roulés dans la farine»
Berlin. La participation du BSW au gouvernement en Thüringe et Brandebourg n’a pas été favorable au parti de Sahra Wagenknecht – de nombreux électeurs et sympathisants ont été déçus par la rapidité des alliances conclues avec les vieux partis que sont la CDU et la SPD. La cheffe du parti elle-même a exprimé aujourd’hui son scepticisme quant à d’éventuelles futures participations au gouvernement. Dans un entretien avec le Redaktionsnetzwerk Deutschland (RND), elle a souligné que les dirigeants du BSW ne sont plus prêts à faire partie « d’une coalition sans profil », « dont le seul dénominateur commun est d’être contre l’AfD ». Cela concerne notamment les prochaines élections régionales de l’année prochaine.
Sahra Wagenknecht a conseillé à la CDU en Saxe-Anhalt d’envisager un gouvernement minoritaire ou même une coalition avec l’AfD. « Le cordon sanitaire (Brandmauer) est une idiotie antidémocratique qui ne fait que favoriser l’AfD », a-t-elle expliqué. La CDU aurait dû intégrer l’AfD plus tôt, « quand elle était encore bien moins radicale ». Si cela continue à ne pas se produire, il pourrait bientôt y avoir dans l'Est rien que des gouvernements portés par la seule AfD, car « ils n’auraient alors plus besoin de personne pour former une coalition ».
Les participations précédentes du BSW en Thüringe et dans le Brandebourg ont plutôt nui au parti, a reconnu Sahra Wagenknecht. « L’année dernière, nous avons fait des erreurs, surtout en Thüringe. » Le BSW s’est « en partie laissé manipuler par d’autres partis », a-t-elle critiqué. Les sondages dans le Brandebourg et en Thüringe ont montré que beaucoup d’électeurs « espéraient quelque chose d’autre de notre part, quelque chose que nous n’avons pas pu fournir en étant dans le carcan d’une coalition avec les vieux partis ». Ce problème a été « sous-estimé » et, à cause de cela, « nous avons déçu les gens, ce qui a aussi nui à notre parti dans son ensemble ».
Pour les élections régionales de 2026, Sahra Wagenknecht a annoncé une meilleure préparation : « Nous formulerons des revendications très claires. » Son avenir personnel dans le BSW est une question ouverte. Lors du congrès du parti prévu pour novembre, une décision sera prise sur un changement de nom et une nouvelle direction. « Je continuerai à m’engager pour le BSW, indépendamment de la fonction précise que je pourrais occuper », a assuré Sahra Wagenknecht. « Je ne vais pas partir et laisser le parti seul. Mais nous devons nous ouvrir davantage, nous avons besoin de plus de visages bien profilés pour nous présenter au public, car nous avons, dans nos rangs, beaucoup de très bonnes personnes ».
22:22 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sahra wagenknecht, allemagne, europe, politique, affaires européennes, bsw | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La députée européenne de la FPÖ Petra Steger sur la criminalisation des forces patriotiques par «la justice devenue arme politique»
La députée européenne de la FPÖ Petra Steger sur la criminalisation des forces patriotiques par «la justice devenue arme politique»
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/170839
Dans un communiqué de presse, la députée européenne de la FPÖ, Petra Steger, dénonce vivement la criminalisation des forces politiques dans l’UE par « l’instrumentalisation de la justice devenue arme politique ».
La nouvelle accusation portée contre l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babiš (photo) n’est pas un cas isolé selon la députée européenne Petra Steger (FPÖ), mais fait partie d’une tendance européenne bien plus large. « Dans de plus en plus d’États membres de l’UE, nous observons le même mécanisme alarmant. Ceux qui s’opposent à l’établissement bruxellois, qui pensent et agissent en patriotes, deviennent la cible de la justice. En Hongrie, en Pologne, en Roumanie ou en Italie – partout où des forces de droite et conservatrices gagnent des majorités, des adversaires politiques cherchent à utiliser les tribunaux pour réaliser ce qu’ils n’ont pas pu obtenir aux urnes », avertit Petra Steger.
L’affaire Babiš est exemplaire d’un développement où les principes de l’État de droit sont de plus en plus sacrifiés à des intérêts partisans: « Le fait que, juste avant des élections importantes, des enquêtes soient lancées ou que des procès soient rouverts, suscite des doutes légitimes sur l’indépendance de nombreux systèmes judiciaires – même si cela est régulièrement nié par les institutions de l’UE ».
La députée FPÖ voit dans cette stratégie une expression d’une peur profonde de l’établissement face au changement démocratique: « Les électeurs ont depuis longtemps compris que les partis traditionnels européens ne défendent plus leurs intérêts. La classe politique réagit à cela par la répression plutôt que par l’autocritique. Mais le temps de l’ingérence est révolu – l’Europe devient patriotique ! ».
Enfin, Petra Steger exige une transparence totale quant à l’influence politique qui s'exerce sur les enquêtes et jugements judiciaires: « Si l’UE veut vraiment défendre l’État de droit, elle doit aussi veiller à ce que les tribunaux ne deviennent pas les complices d’une élite en déroute. La justice ne doit pas devenir une arme contre l’opposition ! ».
21:51 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justice, petra steger, autriche, europe, affaires européennes, fpö, union européenne | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La noblesse de la défaite dans la culture japonaise entre mort et éternité
La noblesse de la défaite dans la culture japonaise entre mort et éternité
Les éditions Medhelan publient en Italie le volume d’Ivan Morris sur l’honneur et l’action des chevaliers et samouraïs, combattant au nom de l'«héroïsme».
par Manlio Triggiani
Source: https://www.barbadillo.it/122402-segnalibro-la-nobilta-de...
L’écrivain anglais Ivan Morris (1925-1976) consacra de longues années d'études à la tradition héroïque japonaise. Britannique, diplômé d’Harvard en langue et littérature japonaise, il fut écrivain et chercheur sur la culture nippone. Connaissant bien cette culture, il fut envoyé à Hiroshima le 6 août 1945, en tant qu’interprète, après l’holocauste causé par l’aviation américaine.
Morris, ami de Mishima
Il rencontra Yukio Mishima (1925–1970), dont il devint l'ami et qui l’incita à étudier la tradition héroïque et à apprécier le code de conduite des Japonais de Tradition. Au cours de ses études, il découvrit la différence entre l'Occident et l'Orient: pour la culture occidentale, l’échec, la non-réalisation d’un projet, la défaite dans un combat, sont une honte, et le suicide est contraire à la religion chrétienne et à la morale commune. Pour la culture bouddhiste et l’éthique chevaleresque des samouraïs, en revanche, la défaite et le suicide sont une affirmation de soi, un geste qui sera rappelé par les générations suivantes, créant autour du défunt une aura d’héroïsme. Probablement, le vainqueur ne restera pas dans la mémoire collective comme le perdant. Ivan Morris, dans un livre utile pour comprendre la mentalité et la vision du monde des peuples d'Extrême-Orient, La noblesse de l'échec, examine le désir d’honneur à travers dix cas de samouraïs et de chevaliers depuis 72 après J.-C., avec, en premier lieu, le prince Yamato Takeru, figure typique du héros japonais, puis, peu à peu, jusqu’aux samouraïs plus récents comme les kamikazes.
Il décrit l’éthique du samouraï, la psychologie japonaise, et surtout celle des héros japonais, en retraçant un millénaire d’histoire japonaise. Morris a dédié le livre à son ami Mishima et a appris à admirer les vaincus. On peut se demander: d’où venait ce charme pour des personnages qui perdent la vie de façon violente et sans hésitation, comme si la mort était quelque chose de recherché, peut-être même dès le plus jeune âge ?
Les assises culturelles du Japon
L'éditeur du livre, Marcello Ghilardi, analyse, dans l’introduction, les bases culturelles et religieuses de la formation japonaise traditionnelle. Il met en évidence que la composante religieuse et culturelle qui a façonné le Japon se divise en trois courants principaux: le shinto (qui peut se traduire par la “voie des dieux”, seul élément d’origine vraiment japonaise, codifié rétrospectivement entre les 17ème et 18ème siècles, mais le terme était déjà en usage au 16ème siècle), le confucianisme et le bouddhisme.
Le shinto a constitué un ensemble cohérent de pratiques qui a conservé au fil du temps ses références conceptuelles. La vertu shintoïste de la pureté se relie à celle, confucéenne, de sincérité, d’honnêteté, de fiabilité. Car, selon la mentalité japonaise, la fidélité à la parole donnée et le respect des engagements sont fondamentaux. D’où la fidélité envers ceux à qui l’on a prêté allégeance. Et la mort n’est pas considérée comme inutile, bien au contraire, elle est vue comme la parfaite coïncidence entre ce que l’on est et l’image à laquelle on aspire à adhérer.
La méditation sur « l’impermanence » est une constante de l’enseignement bouddhiste, qui dérive de Siddharta le Bouddha, ayant vécu en Inde entre le 6ème et le 5ème siècle avant J.-C., selon lequel « une personne ordinaire, ou un moine, voit le monde ainsi : ‘Ceci est le Soi, ceci est le monde ; après la mort, je serai permanent, impérissable, éternel, et je ne serai pas soumis au changement ; je durerai pour l’éternité’ ».
La mort et l’éternité
C’est un enseignement qui mène à l’habitude de l’impermanence, par le détachement du Soi, en tenant compte du fait que l’impermanence est propre à toutes les réalités — selon l’enseignement bouddhiste — qu'elles soient physiques ou métaphysiques, visibles ou invisibles. Il est évident que pour les civilisations comme l'occidentale, ces discours ne paraissent pas convaincants: l’homo oeconomicus privilégie le bien-être matériel, la réussite professionnelle, l’accumulation d’argent, la vie confortable.
Ainsi, Ivan Morris, dans ce livre plein d’enseignements, explique que les hommes de valeur, qui affrontent l’ennemi, finissent souvent comme perdants. Selon l’opinion occidentale, celui qui perd doit être méprisé, c’est un perdant qui ne peut pas être admiré. La philosophie japonaise, en revanche, enseigne qu’il vaut mieux sortir vainqueur en ayant appris quelque chose, plutôt que de gagner sans rien apprendre. Un proverbe japonais dit : “Tomber sept fois, se relever huit fois”. La confrontation avec soi-même est prioritaire. Ivan Morris, dans ce livre, décrit plusieurs biographies d’hommes passés à l’histoire comme des perdants mais, en même temps, comme des hommes d’honneur et de valeur, ayant traversé divers degrés de défaite. Pourtant, le niveau de dignité qui peut émerger du comportement de ces demi-dieux, guerriers, samouraïs, nobles et chefs, est élevé. Morris explique bien comment une vie finissant dans la défaite et la mort peut laisser le souvenir de la force, de l’honneur, du courage et du caractère.
Ivan Morris, La noblesse de l'échec, Medhelan éd., 500 pages, 28,00 euros (traduction Francesca Wagner, préface de Marcello Ghilardi). Commandes : www.edizionimedhelan.it
17:27 Publié dans Livre, Livre, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : japon, samouraï, shinto, traditions, livre, ivan morris | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Une guerre pour sauver le dollar
Une guerre pour sauver le dollar
Par Jürgen Elsässer
Source: https://www.compact-online.de/ein-krieg-um-den-dollar-zu-...
Le retournement brusque du président américain, qui, en un tourne-main, est passé du statut de président de la paix à celui de fauteur de guerre, a, outre la pression du lobby israélien, des raisons économiques: les États-Unis sont en faillite.
Le problème principal des États-Unis n'est pas la dette en soi (actuellement 37 billions de dollars), elle qui était au centre du conflit entre Donald Trump et Elon Musk : ce dernier voulait la réduire résolument, le premier la freinait.
Le vrai problème est plutôt ladite "dette extérieure nette", c'est-à-dire la différence entre les dettes envers l'étranger et les créances propres sur l'étranger: celle-ci atteignait déjà en 2021 18 billions de dollars, soit près de 80% du produit intérieur brut annuel. À titre de comparaison: en 1989, la RDA était considérée comme en faillite parce que sa dette envers l'Ouest représentait 16% du PIB annuel. En réalité, aucun investisseur responsable ne voulait plus prêter de l'argent à "l'Etat socialiste allemand des ouvriers et des paysans". Mais dans le cas des États-Unis, la dette publique et le déficit commercial ne sont pas une raison suffisante pour les milliardaires et fonds du monde entier de ne plus investir leur argent aux États-Unis… Ce qui semble fou a une raison plausible: le gouvernement américain peut, contrairement à celui de tout autre État débiteur, promettre aux acheteurs de ses titres d’État de les forcer à tout moment et en tout lieu, par la force militaire, à échanger ces papiers sans valeur contre des marchandises.
Des pays comme l’Irak sous Saddam Hussein ou la Libye sous Khadafi, qui menaçaient de ne plus facturer leurs ventes de pétrole et de gaz en dollars mais en monnaies concurrentes, ont été déclarés "États voyous" et liquidés militairement. Actuellement, la même menace plane sur l’Iran, qui possède les plus grandes réserves mondiales de pétrole et de gaz, et qui fournit également ces énergies fossiles en grande quantité à la Chine, principal rival des États-Unis. La protection d’Israël, les armes de destruction massive — tout cela n’est que propagande. Quand les Anglo-Américains parlent des droits de l’homme, ils pensent en réalité aux droits d’exploitation.
L’impérialisme du papier-monnaie
La politique étrangère américaine se trouve face à un dilemme: le billet vert n’est plus garanti par l’or ou par une performance économique réelle, mais seulement par la force militaire brute. Plus l’économie américaine sombre dans le rouge, plus la politique étrangère sera agressive pour encaisser les dettes et faire taire les créanciers. En même temps, cette posture de plus en plus agressive a modifié la structure des créanciers des États-Unis: les banques d’État de Chine et du Japon, qui, il y a 15 ans, détenaient la majorité des bons du Trésor américain, se sont depuis éloignées de leurs papiers dollar. Elles ont été remplacées par des clients non étatiques: super-riches du monde entier et fonds souverains comme Blackrock. La Fed peut continuer à construire sur ces "rochers noirs".
Mais de nombreux investisseurs du Sud global et de la sphère BRICS sont devenus nerveux, après que les États-Unis (tout comme l’UE) ont gelé les avoirs des riches Russes (et pas seulement de l’État russe). Une telle expropriation de grands investisseurs n’avait auparavant été vue que dans des États socialistes. Depuis, les titres américains ne sont plus un refuge sûr pour les magnats de la finance — cela prive le moteur perpétuel de l’enrichissement américain de sa base.
Dans COMPACT magazine, n°12/2024, j’avais déjà abordé ce sujet. Mon article de l’époque se terminait par une réflexion sur les alternatives qui s'offraient à Trump :
"Le chemin hors du piège de la dette mène Trump dans une impasse: il doit soit restaurer la crédibilité militaire des États-Unis (et donc la couverture hors-économique du dollar) après le fiasco en Afghanistan, ce qui pourrait — contre sa volonté — le conduire à des aventures: si ce n’est contre la Russie, alors contre l’Iran ou la Chine. Ou il tente de rallier à nouveau les milliardaires étrangers en s’orientant vers les prétendus "États voyous" du groupe BRICS, en mettant fin au gel illégal des avoirs russes, et en essayant un genre de "Grand Deal" avec Moscou et Pékin. Mais alors, il se retrouve face à Wall Street, à la City de Londres et à Blackrock".
De nos jours, il est évident que Trump a choisi la seconde option, celle de la guerre.
***
Pour en savoir plus sur la crise économique mondiale et l’impératif économique, lisez cette édition spéciale de COMPACT: https://www.compact-shop.de/shop/compact-spezial/welt-wir...
16:55 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, dollar, politique internationale, donald trump | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Fanatiques et fin du monde
Fanatiques et fin du monde
Par Federico Bischoff
Source: https://www.compact-online.de/fanatiker-und-weltuntergang...
Les fondamentalistes religieux du judaïsme, du christianisme et de l’islam rêvent de la dernière bataille, où le diable sera vaincu. Après quoi, le royaume de Dieu s’installera. Pour en savoir plus sur les prophéties religieuses de la fin du monde et leurs effets sur l’histoire mondiale, lisez le bestseller d’Oliver Janich, « Le secret dévoilé ». Très pertinent ! En savoir plus ici: https://www.compact-shop.de/shop/neu/oliver-janich-das-of....
Les gens ordinaires craignent bel et bien qu’une guerre mondiale éclate. Bertolt Brecht écrivait — comme pour lancer un avertissement aux Allemands : « La grande Carthage a mené trois guerres. Elle était encore puissante après la première, encore habitable après la deuxième. On ne pouvait plus la retrouver après la troisième. »
Les fanatiques voient cela plus froidement. Mao se moqua de la crainte des Soviétiques d’un conflit nucléaire mondial et de la politique de détente de Moscou, en argumentant que la Première Guerre mondiale avait libéré un sixième de la Terre du capitalisme, et qu’après la Seconde, d’autres pays étaient devenus socialistes — alors pourquoi craindre la Troisième ?
Pour les apocalypse juifs, la situation est similaire. Au milieu des batailles de 1914-1918, l’Empire britannique donna, pour affaiblir l’ennemi ottoman, le décisif coup de pouce à la colonisation sioniste de la Palestine avec la Déclaration Balfour. Et après 1945, la création de l’État d’Israël ne pouvait plus être empêchée. Alors, qu’est-ce qui s’oppose à une nouvelle guerre mondiale ? — demandent les cyniques.
Martin Buber résuma la pensée des factions apocalyptiques du judaïsme dans son roman « Gog et Magog » :
« Le monde des nations est en agitation, et nous ne pouvons pas vouloir qu’il s’arrête, car c’est seulement lorsque le monde se met en travail qu’adviennent les douleurs du Messie. La délivrance n’est pas un cadeau fini de Dieu, déposé du ciel sur la terre. Dans de grandes douleurs, le corps du monde doit accoucher, il doit toucher le seuil de la mort avant de pouvoir naître. »
Et encore : « Nous devons œuvrer pour que cette lutte s’intensifie jusqu’aux douleurs du Messie. Les nuages de fumée autour de la montagne du monde sont encore petits et éphémères. De plus grands, plus persistants, viendront. Nous devons attendre le moment où le signe nous sera donné… Il ne nous est pas ordonné de l’éteindre, mais de l’enflammer. »
L’outil de Dieu
La dernière phrase est décisive. Le vrai pieux, selon la théorie, n’attend pas la venue du royaume de Dieu, mais agit activement en provoquant l'Armageddon. Celui qui souhaite la venue du Messie sait très bien que la dernière bataille de l’humanité doit la précéder. Dans toutes les religions monothéistes, elle se déroule en Terre Sainte.
Fatalement, l’alliance formée entre des juifs fondamentalistes et des évangéliques partageant les mêmes idées s'avère particulièrement dangereuse. En réalité, l'ancien Testament et les enseignements du Nouveau Testament présentent de grandes différences: Yahvé est un Dieu colérique et punisseur, qui extermina les ennemis d’Israël, et qui contraint les pécheurs de ses fidèles à l’obéissance par le feu et l’épée (voir Sodome et Gomorrhe). Jésus, lui, prêche le pardon et l’amour des ennemis, et il sauve non seulement les Israélites, mais toute l’humanité.
Mais il existe un pont théologique enjambant cette fracture, c’est la fameuse Révélation de Jean dans le Nouveau Testament, qui correspond à la description de l’Armageddon dans l’Ancien Testament par le prophète Ézéchiel. Il y est question du jugement contre « Gog de Magog », un souverain du Nord (ce qui peut s’interpréter comme Babylone/Bagdad, l’Iran ou aussi la Russie d’aujourd’hui).
Ézéchiel : « Oui, tu viendras de ton lieu, du plus extrême Nord, toi et beaucoup de peuples avec toi, qui monteront tous sur des chevaux, une multitude grande et un peuple puissant. Tu monteras contre mon peuple Israël, comme une nuée obscure qui couvre le pays. »
Gog et ses armées seront totalement détruits :
« Et je jugerai contre lui lui envoyant pestilence et sang ; je ferai pleuvoir des pluies diluviennes, des grêlons, du feu et du soufre sur lui et sur ses hordes de guerre, sur beaucoup de peuples qui sont avec lui. »
Dans l’Apocalypse de Jean, une bataille similaire est décrite. Cependant, Gog n’apparaît pas, et les ennemis sont Satan, « la bête », « le faux prophète » et « la prostituée Babylone ». À Jérusalem, 144.000 pieux seront rachetés. Les sept sceaux, sept trompettes et sept coupes de la colère répandent mort et terreur, peut-être avec des armes de destruction massive. À la fin, tous les incroyants seront jetés « dans une mer de feu et de soufre brûlant ». Ensuite, Christ revient sur terre et établit son royaume millénaire.
Chez les juifs fondamentalistes, qui nient Jésus en tant que Sauveur, la venue du Messie est liée à la restauration du mythique temple du roi Salomon. La communauté Chabad Loubavitch est convaincue que cela doit se produire sur le site de l’ancien temple, c’est-à-dire le Mont du Temple à Jérusalem. Mais cela nécessiterait d’abord de démolir un bâtiment important: la mosquée al-Aqsa, vieille de 1300 ans. Enfin, il serait impensable de construire le troisième temple tant qu’un sanctuaire musulman s’y trouve.
Déjà en 1948, le grand-rabbin de l’époque déclarait :
« Tel Aviv ne sera pas la capitale, mais Jérusalem, car c’est là que se trouvait le temple de Salomon, et toute la jeunesse juive est prête à sacrifier sa vie pour conquérir le site de leur temple sacré. » Il est difficile d’imaginer que les musulmans renoncent à leur troisième lieu saint, après La Mecque et Médine, sans être chassés militairement de Palestine.
L’alliance apocalyptique
Les États-Unis, sous la direction des francs-maçons mais avec une majorité évangéliste, sont le creuset où se mêlent ultrareligieux évangélistes et juifs apocalyptiques. Ces fameux puritains (du latin purus = pur) ont émigré de Grande-Bretagne, après les guerres de religion entre anglicans et catholiques aux 15ème et 16ème siècle, quand une certaine tolérance s’était installée, où on les considérait, dès lors, comme dangereux à cause de leurs idées. Dans les colonies américaines, les fervents de l’Ancien Testament dominaient. Il y aurait eu plus de sorcières brûlées là-bas que sous les injonctions de l’Inquisition catholique.
Une coalition lâche entre la majorité blanche protestante (WASP) et les Juifs s’est formée dès avant la Première Guerre mondiale, car les banquiers juifs représentaient la base financière de la future grande puissance, mais cette alliance resta fragile à cause de l’antisémitisme des vieux puritains anglais.
Ce n’est qu’avec la création, au début des années 1970, du mouvement des néoconservateurs qu’une symbiose stable s’est formée, basée sur une solidarité sans compromis avec Israël et sur l'ambition américaine d'exercer une hégémonie sur le monde entier ; toute politique de détente, au Moyen-Orient comme vis-à-vis de l’URSS, a été rejetée. Les néoconservateurs atteignirent leur apogée sous ce président religieux que fut George W. Bush (2001-2009), notamment après le 11 septembre.
Les principaux centres de décision — notamment au Pentagone — furent occupés par des tenants de l'idéologie neocon. Des groupes de travail communs entre le Likoud israélien et les républicains américains (par exemple par le truchement du think tank « Project for the New American Century ») ont sans cesse préparé les guerres qui furent menées contre les États islamiques, notamment en falsifiant des preuves quant aux armes de destruction massive qu'aurait possédées Saddam Hussein, alors qu'elles n’ont jamais existé. Une attaque contre l’Iran, prévue dès 2008/2009, a été évitée de justesse suite à l'intervention de l’état-major américain.
La bataille finale dans l’islam
La figure salvatrice du Mahdi apparaît chez les musulmans après la mort de Mahomet, lorsque les califes ont éliminé le successeur désigné du prophète, Ali. Les partisans de ce dernier, les chiites, voient, depuis, Ali comme le souverain attendu, celui qui doit rétablir la vraie foi. À la fin des temps, il unira tous les musulmans et participera à la bataille décisive contre Dajjâl (le mal ultime, comparable à l’Antéchrist).
L’historien nord-africain islamisé Ibn Khaldoun décrit comme suit, au 14ème siècle, le déroulement de cette bataille finale:
« Ensuite, Jésus descendra et tuera Dajjâl. Ou Jésus descendra avec lui, aidera à tuer Dajjâl et priera derrière lui. » La description montre que, même s’il n’est pas vu comme le Messie, dans l’islam, Jésus joue un rôle positif et important, comme prophète et aussi dans les événements de la fin des temps.
Ce personnage a inspiré les sanglants soulèvements mahdi contre la domination coloniale britannique au Soudan à la fin du 19ème siècle. En Iran, le Mahdi est considéré depuis la Révolution islamique de 1979 comme le véritable chef de l’État. Sa résurrection n’est prophétisée qu’après des bouleversements et des guerres majeurs, ce qui alarme l’Occident, craignant que les mollahs ne provoquent une telle évolution.
Au cours des trente dernières années, l’Iran a adopté une politique extérieure défensive. Des milices chiites comme le Hezbollah ont participé, avec le soutien de Téhéran, à la lutte contre al-Qaida et l’État islamique, et ont défendu aussi, dans la guerre civile syrienne et au Liban, des villages chrétiens. La relation avec le Hamas sunnite, jusqu’à l’escalade récente, était froide.
14:54 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, fondamentalisme, apocalypse, proche-orient, moyen-orient | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Le ministre italien de la défense secoue l’OTAN: «L’alliance n’a plus de légitimité»
Le ministre italien de la défense secoue l’OTAN: «L’alliance n’a plus de légitimité»
Rome. La structure qui régente le partenariat militaire occidental grince de toutes parts. Après que le président slovaque Fico a récemment évoqué une sortie de son pays, c’est maintenant un autre coup dur qui vient de Rome: dans un discours fondamental et remarquable, le ministre de la Défense italien Guido Crosetto, peu avant le sommet de l’OTAN, a remis en question la légitimité de l’alliance occidentale. « L’OTAN n’a plus de légitimité », a déclaré le ministre lors d’une intervention à Padoue, ajoutant que les temps avaient changé : « Les États-Unis et l’UE ne sont plus le centre du monde. »
Crosetto, qui est membre du parti de droite Fratelli d’Italia et est considéré comme un proche conseiller de Giorgia Meloni, appelle à une réorientation fondamentale de l’alliance: pour continuer à garantir paix et défense mutuelle, il faut coopérer avec le Sud global.
Les propos interviennent à un moment critique — l’Italie, depuis 1949, l’un des douze membres fondateurs de la Charte de l’Atlantique Nord, est l’un des piliers historiques du pacte. Juste avant la réunion des 32 États membres à La Haye, où Donald Trump, président des États-Unis, est aussi attendu, un membre clé de l’OTAN remet en question les bases mêmes de l’alliance.
Crosetto a également été plus loin lors de son discours à l’université de Padoue, exprimant des critiques acerbes sur le rôle de l’UE : « Nous parlons souvent comme si nous vivions encore il y a 30 ans. Mais tout a changé. » Il a poursuivi avec une critique mordante : « Nous parlons de l’Europe comme si elle comptait encore. Peut-être aurait-elle pu compter un jour, si elle avait joué un rôle politique qu’elle n’a justement pas joué. Si elle avait eu une politique étrangère ou une défense originale. Mais, comme ce ne fut pas le cas, son temps est révolu. »
Ce pas en avant est particulièrement remarquable compte tenu de l’évolution politique de la Première ministre Meloni. Elle doit son succès électoral en 2022 à une critique acerbe contre l’UE, mais s’est depuis révélée une partenaire fiable dans la politique ukrainienne de Bruxelles. En tant que présidente des Fratelli d’Italia, elle dirige une coalition de trois partis de droite et conservateurs, ce qui donne un poids supplémentaire aux déclarations de Crosetto. Reste à voir si ses critiques ne sont que de la rhétorique ou si elles annoncent réellement un virage en politique étrangère de l’Italie (mü).
Source: Zu erst, juin 2025.
14:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, italie, guido crosetto, otan | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Comme l’Oncle Sam en Hexagone
Comme l’Oncle Sam en Hexagone
par Georges Feltin-Tracol
On doit à Yannick Sauveur une excellente biographie de son ami Jean Thiriart parue en 2016 chez Pardès dans la collection « Qui suis-je ? ». Ce proche du fondateur de Jeune Europe a cependant commencé son militantisme aux débuts des années 1970 dans les rangs solidaristes. Il vient de publier une enquête très étayée et un réquisitoire solide sur un mal qui ravage la France.
L’américanisation de la société française. Acculturation et perte d’identité (L’Æncre, coll. « Nouveaux enjeux du XXIe siècle », 2025, 310 p., 35 €) met en lumière une tendance inquiétante qui atteint tout l’Hexagone. Les Français se rêvent de plus en plus en Texans de la Seine, en Californiens du Rhin, en Floridiens de la Garonne, en New-Yorkais de la Loire et en Chicagoans du Rhône. Ce phénomène, particulièrement prégnant, est fort ancien. Il se manifeste à travers divers canaux de propagation dont ceux de la culture dite populaire : le cinématographe, la variété musicale, le roman et la bande dessinée.
Yannick Sauveur rappelle l’intervention primordiale de la CIA en matière culturelle afin de mieux façonner les « élites » d’Europe occidentale. Ainsi la construction européenne s’opère-t-elle dès le départ sous la tutelle implicite – mais réelle – des États-Unis d’Amérique ! Sous le prétexte facile de contrer la menace communiste soviétique, écrivains, journalistes et essayistes de renom s’engagent volontiers dans la promotion de l’atlantisme, de l’occidentalisme et du mondialisme sans toujours en connaître les aboutissements !
Déjà dénoncée en son temps par Régis Debray dans Civilisation. Comment nous sommes devenus américains (2017) et L’Édit de Caracalla. Ou plaidoyer pour les États-Unis d’Occident (2002), l’américanisation ne se limite pas au haut de la société; elle se diffuse partout, y compris et surtout dans les zones rurales où prolifèrent festivals, clubs et fêtes locales de country music chaque fin de semaine. La langue de Molière est sérieusement touchée par cette mode détestable. Par la faute du Conseil constitutionnel présidé par le délétère Robert Badinter, la loi Toubon de 1994 ne s’applique pas (ou si peu). On ne traduit plus les titres des films ! Une flopée d’anglicismes (« expérimentation », « létal » ou « dispatcher ») métastase le français courant. Maintes enseignes – et pas seulement les salons de coiffure ! – emploient des termes angloïdes, c’est-à-dire un sabir bâtard qui n’est finalement qu’un globish lamentable. Le grand remplacement n’est pas démographique; il est aussi linguistique.
L’Union dite européenne est en pointe dans cette invasion insidieuse. Malgré le Brexit, l’unique langue (officieuse) de travail de la Commission et du fumeux Parlement demeure l’anglais par la faute des responsables français qui, à partir de 1974, ont renoncé à soutenir leur propre langue. Mais est-ce si surprenant quand Yannick Sauveur rapporte que cette politogenèse soi-disant européenne est de confection étatsunienne et que de nombreux politiciens et politiciennes hexagonaux en tant que Young Leaders de la French American Foundation servent de relais majeurs d’influence étrangère ? Par ailleurs, l’entité terroriste planétaire appelée OTAN renforce l’intégration des États d’Europe dans une matrice occidentale cosmopolite.
On connaît bien maintenant les connexions entre les cénacles mondialistes et les instances de l’État profond US. Certes, il n’y a jamais une identité complète de vue, de projet et d’ambition entre eux. Toutefois, il importe de prendre en compte qu’en-dehors du courant isolationniste qui récuse souvent l’Ancien Monde s’affrontent une tendance hégémoniste pour qui les États-Unis doivent assumer seuls la direction politique du monde, quitte à s’emparer de nouvelles terres, et une faction globaliste chez qui l’expansion du modèle étatsunien doit susciter l’arasement total des cultures, des peuples et des nations. Pour ce dernier groupe, l’occidentalisation, l’américanisation et la mondialisation ne sont pas les étapes successives d’un seul et même procédé, mais les manifestations parfois simultanées d’une procédure d’homogénéisation de très longue durée.
Tel un déluge ou un raz-de-marée gigantesque, l’américanisation se retrouve partout, des arts dont l’art contemporain en est le fer de lance à la gastronomie. À la pause – déjeuner de Midi, le burger remplace le sandwich ! Quant aux divertissements, Disneyland – Paris attire un public venu de toute l’Europe pour déverser sur lui un récit détourné et dévoyé des mythes ancestraux européens. L’Oncle Sam pille sans retenue nos ressources, nos talents et notre imaginaire. Résultat, « l’aliénation culturelle, écrit Yannick Sauveur, va d’abord imprégner des enfants qui, dès le plus jeune âge, vont être conditionnés par l’american way of life. Ce n’est pas être excessif de dire que Disneyland symbolise à souhait l’impérialisme américain et l’américanisation culturelle et, circonstance aggravante, avec la complicité des dirigeants de notre pays ».
Les Français portent eux aussi une grand part de responsabilité dans cette « McDonaldisation » qui « est aussi, à travers le succès de toutes ces chaînes commerciales d’origine américaine, prévient encore Yannick Sauveur, le spectacle peu réjouissant de la standardisation poussée à l’extrême et aussi avec pour conséquence la mort des centres villes et le déclin voire la disparition des petits commerces ». Le corollaire de ce triste constat correspond à l’essor d’un hyper-individualisme perceptible à l’hypertrophie de la place de l’automobile, élément central dans la surconsommation. Il serait peut-être temps que l’opinion avisée délaisse cet engouement pernicieux et s’intéresse à cette discipline novatrice lancée dès 1991 par Thomas Molnar : l’américanologie.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 163, mis en ligne le 2 juillet 2025 sur Radio Méridien Zéro.
13:32 Publié dans Actualité, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : actualité, france, américanisation | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
jeudi, 03 juillet 2025
Le kabuki du cessez-le-feu
Le kabuki du cessez-le-feu
par Pepe Escobar
Au final, comme on pouvait s'y attendre, le directeur du cirque a fait TACO (« Trump Always Chickens Out », Trump se défile toujours).
Il était terrifié par trois développements cruciaux basés sur les faits réels.
- 1. Le message iranien sur les préparatifs à la fermeture du détroit d'Ormuz. La CIA avait averti Trump que la Chine était viscéralement opposée au blocus du détroit. Selon un vétéran du Deep State, c'est l'une des raisons pour lesquelles Trump a décidé de poursuivre malgré tout son opération théâtrale « spectaculaire » (sic) à Fordow. Mais lorsque le spectre d'un détroits d'Ormuz bloqué, détruisant l'économie mondiale est devenu réel, il a fait TACO.
- 2. L'avertissement iranien a été transmis par le bombardement de la base d'Al-Udeid au Qatar, le joyau militaire de l'hégémon en Asie occidentale. Même des sources atlantistes à Doha confirment que les dégâts causés à la base – évacuée – ont été « monumentaux », avec au moins trois missiles ayant atteint leurs cibles. Téhéran disait sans équivoque : « Nous pouvons vous frapper partout, à tout moment, avec tout ce que nous voulons. Et vos laquais du CCG vous en tiendront responsables. »
- 3. La raison principale est probablement que les génocidaires de Tel-Aviv épuisent rapidement leurs missiles intercepteurs ; en effet, tout leur réseau de défense aérienne, déjà perméable, est en difficulté. Lors du dernier tir de missiles iranien important sur la Palestine occupée lundi matin, le taux d'interception est tombé en dessous de 50% et l'Iran a commencé à viser le réseau électrique israélien. La nouvelle directive de l'Iran – offensive stratégique continue, pas de patience temporisatrice – visait à paralyser complètement l'économie israélienne. De plus, les génocidaires avaient déjà supplié Téhéran de « mettre fin à la guerre ». Téhéran a répondu que le moment n'était pas encore venu. Les génocidaires ont donc supplié papa Trump de les sauver.
La chaîne d'événements qui a conduit au cessez-le-feu reste obscure. Un facteur clé qui a accéléré les événements a été la rencontre personnelle de Poutine avec le ministre iranien des Affaires étrangères Araghchi au Kremlin.
S'exprimant au nom de l'ayatollah Khamenei, Araghchi aurait demandé une livraison importante d'armes et surtout de systèmes de défense ; mais cela prendra du temps, d'autant plus que le partenariat stratégique récemment approuvé par la Douma et le Majlis à Téhéran n'est pas – officiellement – une alliance militaire.
Toutefois, selon des sources moscovites bien informées sur la rencontre, Poutine a placé la Russie au centre d'une possible résolution, évinçant ainsi Washington. L'équipe Trump 2.0 était furieuse. Trump s'est vanté que l'Iran et Israël l'avaient appelé presque simultanément pour convenir d'un cessez-le-feu. Balivernes: seul Tel-Aviv l'a fait. Poutine a une fois de plus clairement indiqué que la Russie soutiendrait l'Iran, offrant indirectement une issue à Trump.
Fidèle à son caractère, le directeur du cirque a sauté sur l'occasion pour annoncer son propre cessez-le-feu, à la manière d'une émission de téléréalité. Et cela seulement deux jours après s'être réjoui que le programme nucléaire iranien ait été « anéanti » (il insiste sur ce point même si les services secrets américains admettent que le programme pourrait avoir pris quelques mois de retard).
Un tabou suprême a été brisé
L'Iran a appris quelques leçons importantes de la manière la plus dure, en payant un prix terrible. Téhéran s'est montré trop transparent et raisonnable dans ses relations avec un groupe de gangsters : depuis l'autorisation de la surveillance nucléaire de l'AIEA, qui s'est avérée être un processus d'accumulation d'informations précieuses pour les objectifs israéliens, jusqu'à la croyance en la diplomatie et le respect d'accords qui ont été brutalement abandonnés.
Il n'y a pas de diplomatie lorsqu'il s'agit de traiter avec le Léviathan/Behemoth impérial, surtout lorsque celui-ci envisage avec horreur la réduction de son empreinte dans tout le Sud du monde.
Sur le plan intérieur, cependant, l'Iran passe à la vitesse supérieure. Il existe au moins trois factions opposées : l'ayatollah Khamenei et son cercle restreint, plus l'IRGC ; les réformateurs, incarnés par la présidence modérée de Pezeshkian ; et ceux que l'on pourrait appeler les nationalistes laïques, qui veulent un Iran fort mais pas une théocratie.
L'IRGC détient désormais tout le pouvoir. La défense de la patrie contre l'axe sioniste mortel, y compris l'hégémon, a cristallisé un sentiment généralisé d'unité nationale et de fierté. Tous les secteurs de la population iranienne – 90 millions d'âmes, que quelqu'un le dise au pathétique Marco Rubio – se sont ralliés sous le drapeau.
Conceptuellement, le cessez-le-feu – personne ne sait combien de temps il durera – est défavorable à l'Iran, car sa capacité de dissuasion croissante est désormais perdue. Israël va fébrilement renforcer ses défenses aériennes, tandis que l'Iran, seul, aura besoin de mois, voire d'années, pour se reconstruire.
Le modus operandi impérial reste le même. Le directeur du cirque a vu qu'une humiliation monstrueuse se profilait, quelque chose qui ressemblait au Vietnam d'Israël: il a donc annoncé un cessez-le-feu unilatéral puis s'est enfui.
Cependant, la configuration des prochaines batailles a changé. Si Washington décide d'intensifier à nouveau les hostilités ou de recourir à la pratique éprouvée de l'utilisation de proxys terroristes, l'Iran, en tant que leader de facto de la Résistance, ripostera avec détermination. Le mythe de l'invincibilité génocidaire a été brisé à jamais. Tout le Sud du monde l'a vu et prend désormais cet état de fait au sérieux.
Une discussion sérieuse reste ouverte sur la question de savoir si Téhéran optera finalement pour suivre le modèle nord-coréen afin de contrer l'imposition, jusqu'ici infructueuse, du modèle libyen et/ou syrien. L'enrichissement de l'uranium se poursuivra. Avec un rebondissement supplémentaire digne d'un film noir: personne ne sait où se trouve l'uranium.
L'Empire du Chaos, comme on pouvait s'y attendre, ne s'arrêtera jamais. Seule l'union du Sud du monde, animée d'une volonté de fer, pourra le contraindre à s'arrêter. Les conditions ne sont pas encore réunies.
Dans l'état actuel des choses, le véritable cessez-le-feu serait entre les États-Unis et le Sud du monde, guidé institutionnellement par la Russie, la Chine, les BRICS et diverses autres organisations multipolaires. Les chances que les classes dirigeantes américaines respectent un cessez-le-feu aussi durable, s'il devait jamais avoir lieu, sont inférieures à zéro.
Quant au cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, ce n'est pas la fin de la guerre. Au contraire, c'est la fin – incertaine – de la première bataille chaude. Les chiens et les hyènes de la guerre reviendront, tôt ou tard. Il y aura encore et encore du sang. Cependant, au moins un tabou suprême a été brisé: l'entité qui pratique le culte de la mort en Asie occidentale peut vraiment être mortellement blessée.
20:22 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, iran, israël, états-unis | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook