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jeudi, 31 juillet 2025

La Hongrie refusera de se soumettre au plan «REPowerEU»

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La Hongrie refusera de se soumettre au plan «REPowerEU»

Source: https://unzensuriert.de/304738-ungarn-wird-sich-dem-repow...

La Hongrie n’acceptera jamais l’interdiction des importations d’énergie russe prévue par Bruxelles, a déclaré mardi à Budapest le ministre des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó. Il s’est montré indifférent à ce que pensent les autres pays de la politique énergétique hongroise.

Les coûts énergétiques pourraient exploser

Selon l’agence de presse hongroise MTI, Szijjártó a critiqué sévèrement mardi le soi-disant « Plan Zelensky », connu sous le nom de « REPowerEU ». Il a averti que ce plan mettrait gravement en danger la sécurité énergétique de la Hongrie et détruirait la compétitivité du pays. Le ministre a souligné que la suppression des sources d’énergie russes ferait se multiplier considérablement les coûts d’approvisionnement pour les ménages hongrois. « Nous ne laisserons pas faire ça, la Hongrie passe en premier pour nous. Je l’ai fait savoir aux ambassadeurs de l’UE à Budapest », a-t-il écrit sur Facebook.

La Hongrie ne rejette pas ce plan par souci pour la Russie ou d’autres pays, mais parce qu’il viole les intérêts nationaux. Il a déclaré :

Franchement, je me fiche de ce que pensent les Russes de notre position. Et c’est généralement vrai. Mais je me fiche de ce que pense le Burkina Faso, je me fiche de ce que pense l’Australie (…). Nous rejetons le concept REPowerEU parce qu’il va à l’encontre des intérêts de la Hongrie.

L’UE compromet la compétitivité

Le ministre a souligné l’importance du gazoduc TurkStream comme garantie centrale de l’approvisionnement énergétique hongrois et a annoncé qu’il continuerait à le protéger. Il a également accusé l’UE de saper la compétitivité de l’Europe en imposant des sanctions énergétiques motivées par des considérations idéologiques, ce qui fait grimper les prix de l’énergie. La Hongrie s’efforce d’explorer de nouvelles sources d’énergie sans abandonner ses fournisseurs existants comme la Russie.

Il a rejeté les accusations selon lesquelles la Hongrie financerait la machine de guerre russe. Il a souligné que la quantité de gaz naturel liquéfié russe importé par les États membres de l’UE avait atteint un niveau record l’année dernière.

Peuple et concept de peuple : l’Allemagne comme pays des Allemands

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Peuple et concept de peuple: l’Allemagne comme pays des Allemands

par Nicole Höchst

Source: https://ansage.org/volk-und-volksbegriff-deutschland-als-...

Celui qui affirme qu’il n’existe pas de peuple allemand ne contredit pas seulement le bon sens, mais aussi la constitution fondamentale de la République fédérale d’Allemagne. La Loi fondamentale parle clairement, et à plusieurs reprises, du « peuple allemand » — dès le préambule, il est indiqué que le « peuple allemand » s’est donné cette Loi fondamentale. L’article 20 stipule que tout pouvoir émane du peuple, et l’article 116 définit précisément qui est considéré comme allemand au sens de la Loi fondamentale. Sans le peuple allemand, il n’y aurait pas de base constitutionnelle pour la République fédérale. Ce terme n’est donc pas une idée vague ou une construction nostalgique, mais une notion juridique centrale.

Sur le plan historique et culturel, le peuple allemand n’est pas une invention, mais une communauté qui s’est construite au fil des siècles, avec une langue, une littérature, une philosophie, une histoire du droit et de la culture communes. Le fait que cette communauté ait évolué au fil du temps — par la guerre, la migration, le changement social — ne signifie pas qu’elle n’existe pas. Les peuples ne sont pas des constructions rigides, mais des communautés vivantes et en développement. Ceux qui nient leur existence ne comprennent pas que l’identité culturelle ne dépend pas d’une homogénéité totale, mais de points de référence, d’expériences et d’un sens de soi communs.

Le principe de l’ascendance n’est ni dévalorisant ni excluant

L’accusation selon laquelle il serait « raciste » d’attribuer la nationalité par ascendance ne tient pas non plus face à un examen objectif. Le soi-disant principe d’ascendance — en termes juridiques, le « ius sanguinis » — est répandu dans le monde entier. Dans la plupart des pays européens, mais aussi dans des États comme le Japon, Israël ou de nombreux pays arabes, il est évident que les enfants héritent automatiquement de la nationalité de leurs parents. Il ne s’agit pas de « sang » ou de « race », mais d’une appartenance juridique par lien familial.

L’idée qu’un enfant est allemand si l’un de ses parents l’est, n’est ni dévalorisante ni excluante, mais l’expression d’un lien juridique entre la famille et l’État. Le racisme ne consiste pas à définir les règles d’acquisition de la citoyenneté. Le racisme commence là où des personnes sont dévalorisées, privées de leurs droits ou exclues de manière générale en raison de leur origine, de leur couleur de peau ou de leur culture.

Pas sans limites...

Ce que la loi sur la nationalité allemande ne fait pas. Elle offre des voies claires et compréhensibles vers la citoyenneté, elle est ouverte à l’appartenance, mais, comme tout État fonctionnel, elle exige certaines conditions pour la citoyenneté. Dans une société ouverte, il n’est pas contradictoire d’avoir des règles claires sur qui appartient au groupe. Au contraire : ce n’est qu’en ayant une communauté définie qu’on peut parler de solidarité, de responsabilité et de droits de manière cohérente.

Le peuple allemand existe, il s’est constitutionnellement formé, il porte la démocratie et il est ouvert à de nouveaux membres — mais pas sans limites. Ceux qui nient l’existence du peuple ou qui qualifient le principe d’ascendance de raciste ne comprennent ni le droit ni la réalité.

L’auteure (photo, ci-dessous) est députée au Bundestag pour l’AfD depuis 2017.

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Ursula von der Leyen a simplement subordonné l’UE aux Etats-Unis.  L'UE est ainsi devenue le plus grand vassal jamais connu 

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Ursula von der Leyen a simplement subordonné l’UE aux Etats-Unis.  L'UE est ainsi devenue le plus grand vassal jamais connu 

Andrew Korybko

Source: https://korybko.substack.com/p/von-der-leyen-just-subordi...

Le résultat de cette subordination place les États-Unis sur la voie de la restauration de leur hégémonie unipolaire via des accords commerciaux séquentiels et déséquilibrés, alors qu’ils semblent viser les Amériques en priorité avant de finalement s’attaquer à l’Asie.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a accepté un accord-cadre avec les États-Unis selon lequel l’UE sera soumise à des tarifs de 15% sur la plupart des importations, s’engagera à acheter pour 750 milliards de dollars d’exportations énergétiques américaines, et investira 600 milliards de dollars dans l’économie américaine, dont une partie sera consacrée à des achats militaires. Les tarifs américains sur les exportations européennes d’acier et d’aluminium resteront à 50%, tandis que l’UE s’est engagée à ne pas appliquer de tarifs à l’égard des États-Unis. L'alternative à cet arrangement déséquilibré aurait été que Trump impose ses menaces de tarifs de 30% d’ici le 1er août.

La force macroéconomique de l’UE s’est considérablement affaiblie au cours des 3 à 4 dernières années en raison des sanctions anti-russes qu’elle a imposées en solidarité avec les États-Unis, alors que la Russie avait été jusqu’alors son fournisseur d’énergie le plus économique et le plus fiable. L'UE présentait donc déjà un désavantage critique dans toute éventuelle guerre commerciale. L’échec de l’UE à conclure un accord commercial majeur avec la Chine depuis le retour de Trump au pouvoir, notamment lors de leur sommet la semaine dernière, a fait que le résultat des conciliabules de dimanche est devenu un fait accompli si on le regarde avec le recul voulu.

Le résultat final est que l’UE s’est tout simplement subordonnée aux Etats-Unis pour devenir, en un tourne-main, le plus grand État vassal jamais connu au cours de l'histoire. Les tarifs de 15% sur la plupart des importations américaines en provenance de l'UE réduiront la production et les profits européens, rendant ainsi une récession plus que probable. L’engagement du bloc à acheter une énergie plus coûteuse aux États-Unis deviendra encore plus pesant dans ce cas. De même, son engagement à acheter plus d’armements américains affaiblira le « plan de réarmement de l’Europe », avec pour effet combiné que les concessions susmentionnées continuent de réduire la souveraineté déjà limitée de l’UE au profit des États-Unis.

Cela pourrait, le cas échéant, encourager les États-Unis à obtenir de meilleures conditions dans leurs négociations commerciales en cours avec d’autres partenaires. Sur le front nord-américain, Trump envisage de réaffirmer l’hégémonie des États-Unis sur le Canada et le Mexique par des moyens économiques, ce qui pourrait lui permettre d’étendre plus facilement sa « Fortress America » vers le sud. S’il parvient à subordonner le Brésil, alors tout ce qui se trouve entre ce dernier et le Mexique tombera tout naturellement sous leur influence. Cette série d’accords, conjuguée à celui conclu la semaine dernière avec le Japon, renforcerait la position de Trump face à la Chine et à l’Inde.

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Il espère idéalement reproduire ses succès en Asie, avec pour modèle ce qu'il a réussi avec le Japon et l’Europe. Il compte soumettre de la même manière ces deux piliers asiatiques des BRICS, qui représentent ensemble environ un tiers de l’humanité, mais rien ne garantit qu’il y parviendra. La meilleure chance de Trump de contraindre ces deux pays à accepter des arrangements tout aussi déséquilibrés nécessite de positionner les États-Unis dans la position géoéconomique la plus avantageuse possible durant leurs négociations, d’où la nécessité de construire rapidement la « Fortress America » via une série d’accords commerciaux, et de prouver que ses menaces tarifaires ne sont pas des bluffs.

« La rivalité sino-indienne façonnera la décision de Trump sur les sanctions secondaires anti-russes », comme je l'ai expliqué dans une analyse précédente, cette variable et la politique triangulaire à la Kissinger des États-Unis détermineront de manière cruciale l’avenir de leurs négociations commerciales. En cas d’échec, Trump pourrait ne pas imposer de tarifs à 100% sur la Chine et/ou l’Inde, mais certains tarifs seraient tout de même attendus. Néanmoins, avec le Japon, l’UE et probablement la « Fortress America » à ses côtés, cet « Occident global » pourrait isoler les États-Unis de certaines conséquences.

L’importance stratégique majeure de la subordination de l’UE en tant que plus grand État vassal des États-Unis réside donc dans le fait qu’elle met les États-Unis sur la voie de la restauration de leur hégémonie unipolaire via des accords commerciaux séquentiels, alors qu’ils semblent viser en priorité les Amériques avant de finalement s’attaquer à l’Asie. Il n’y a aucune garantie que les États-Unis réussiront, et une série d’accords commerciaux déséquilibrés avec des grandes économies ne restaurerait que partiellement l’unipolarité dirigée par les États-Unis, mais les mouvements de Trump représentent toujours une menace potentiellement existentielle pour le multipolarisme.

Le prochain conflit de type "Nord Stream": le gouvernement Orbán veut son propre oléoduc pour le pétrole russe

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Le prochain conflit de type "Nord Stream": le gouvernement Orbán veut son propre oléoduc pour le pétrole russe

Budapest/Bruxelles. Les fissures au sein de l’UE deviennent toujours plus profondes. Alors que la Commission européenne à Bruxelles prévoit une interdiction totale d’importation de gaz et de pétrole russes d’ici 2027, la Hongrie entend suivre sa propre voie. Comme l’a annoncé le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó sur les réseaux sociaux, la Hongrie, la Serbie et la Russie se sont entendues pour parfaire la construction d’un nouvel oléoduc destiné à poursuivre l’approvisionner de Budapest en matières premières bon marché. « En collaboration avec nos partenaires serbes et russes, nous avançons dans la construction d’un nouvel oléoduc  entre la Hongrie et la Serbie », a écrit Szijjártó. « Pendant que Bruxelles interdit l’énergie russe, rompt des connexions et bloque des routes, nous avons besoin de plus de sources, de plus de routes. La Hongrie ne sera pas victime de ces décisions catastrophiques. » 

L’annonce intervient à un moment critique. L’UE prévoit non seulement de cesser toutes les importations d’énergie russes – y compris le GNL – d’ici 2027, mais souhaite également déclarer obsolètes les contrats d’approvisionnement à long terme. De plus, le négociateur du Parlement européen pour l’interdiction de ces importations demande de raccourcir le délai et d’y intégrer davantage le pétrole via pipelines. Mais la Hongrie, qui couvre encore environ 70% de ses besoins en pétrole provenant de la Russie, dont la moitié de Lukoil, refuse de suivre ces plans. 

Déjà cet été, l’Ukraine avait stoppé le transit de pétrole russe vers la Hongrie et la Slovaquie – une étape que Budapest considérait comme une tentative de chantage politique. Depuis, le gouvernement Orbán cherche des alternatives pour se rendre indépendant des routes de transit ukrainiennes et, en dehors des directives de l’UE, pour continuer à se fournir en énergie. Selon les médias hongrois, le nouvel oléoduc pourrait être achevé dès 2027 – juste au moment où l’interdiction d’importation de l’UE devrait entrer en vigueur. 

Le conflit entre Budapest et Bruxelles va bien au-delà de la politique énergétique. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán critique vivement les plans budgétaires de l’UE, qu’il qualifie de « sauvetage pour l’Ukraine ». « Jusqu’à 25 % de l’argent va directement à Kiev, 10 % supplémentaires sont utilisés pour rembourser de vieilles dettes. Que reste-t-il ? Moins que jamais. Je ne soutiendrai jamais cela », a déclaré Orbán. 

Avec cette initiative pour l'oléoduc, la Hongrie réaffirme une fois de plus son rejet de la politique de sanctions de l’UE – et mise sur une coopération étroite avec Moscou et Belgrade. Alors que Bruxelles mise sur la sécurité énergétique par diversification, Budapest insiste sur des solutions pragmatiques pour garantir des prix énergétiques bas. « Nous construirons des oléoducs et exploiterons de nouvelles sources d’approvisionnement, afin que la population hongroise continue de payer les coûts énergétiques les plus bas en Europe, » a affirmé Szijjártó. 

La décision risque d’aggraver encore davantage les tensions entre la Hongrie et l'UE – notamment face au fait que Bruxelles a déjà bloqué des milliards d’euros d’aides pour Budapest. Avec ce projet d'oléoduc, la Hongrie montre une fois de plus qu’elle n’est pas prête à se plier au diktat bruxellois sur des questions essentielles (mü)/

Source: Zu erst, juillet 2025. 

mercredi, 30 juillet 2025

Rudolf Kjellén et le caractère national suédois

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Rudolf Kjellén et le caractère national suédois

par Joakim Andersen (2011)

Source: https://motpol.nu/oskorei/2011/04/23/rudolf-kjellen-och-d...

Comparé à beaucoup d’autres pays européens, le public suédois a adopté en 1968 les idées dans le vent de cette année-charnière avec une conviction inhabituelle. Par exemple, un parti critique envers l’immigration n’a été intégré au Parlement que tard dans l’histoire, et en ce qui concerne l’influence de la communauté queer sur la politique, la Suède apparaît comme une exception. Plusieurs explications peuvent être avancées, toutes comportant une part de vérité. Il peut notamment être mentionné que notre pays a longtemps été épargné par la guerre, surtout dans ses régions centrales, ainsi que par la longue domination politique de la social-démocratie et a éprouvé le besoin d’une nouvelle base idéologique. La position historiquement forte de l’État suédois, ainsi que l’individualisme que Berggren et Trägårdh considèrent comme caractéristique du Suédois, peuvent également expliquer la facilité avec laquelle les idées de 1968 ont façonné notre vie publique.

30051203680-1176067518.jpgOn peut aussi ajouter le caractère suédois, décrit déjà par Rudolf Kjellén au début du 20ème siècle. Kjellén explique cela pour justifier pourquoi une science politique moderne a eu du mal à s’imposer en Suède, mais cela s’applique aussi à notre problème :

On a souvent entendu dire – pour ne pas répéter une vérité bien reconnue – que le don politique ne fait pas partie des vertus dont notre peuple suédois a été doté généreusement. Il suffit de regarder de l’autre côté du détroit d’Øresund pour sentir notre faiblesse à ce sujet. Elle est aussi apparentée à la faiblesse pour le métier de commerçant, souvent soulignée chez nous; derrière cela se trouve, comme racine commune, un esprit peu développé pour saisir les réalités psychologiques. Notre histoire a été plus riche en héros de guerre qu’en hommes d’État; et même après l’extinction de leur espèce, par manque de demande, il semble que ceux-ci ne se soient pas beaucoup renouvelés.

Kjellén note également que le Suédois appartient à un peuple plus susceptible d’être influencé par son environnement :

“… il est également évident que le degré de nationalité varie selon les peuples. L’ Anglais ou le Chinois, qui restent eux-mêmes dans toutes les situations et tous les rapports, contrastent sans aucun doute fortement – déjà à cet égard – avec l’Allemand ou le Japonais, qui sont plus sensibles à la pression de leur environnement, plus enclins à « suivre la mode » ; c’est pourquoi ces derniers ne s’intègrent pas aussi facilement à leur environnement que l’Allemand ou le Suédois en Amérique, tout comme autrefois le Wisigoth en Espagne ou le Danois en Normandie. Il semble vraiment qu’il y ait dans l’esprit de chaque nation une certaine identité nationale plus ou moins marquée dès le départ.”

Aujourd’hui, dans les médias, nous pouvons souvent reconnaître un intérêt pour ce qui est typiquement suédois, même si c’est sous une forme très prudente (“la curiosité qui n’ose pas dire son nom”). Kjellén a ici un avantage évident, car contrairement à notre époque, il n’a pas été diabolisé ou rejeté totalement de l'orbite de sciences telle la psychologie populaire :

L’anthropologie et la psychologie populaire apparaissent comme des sciences auxiliaires de la politique ; alors qu’elles seraient totalement vides si aucune réalité nationale n’existait. La dernière discipline a beaucoup à nous apprendre, car la politique pratique repose en grande partie sur une appréciation juste des caractères réels et de la profondeur de l’esprit des nations. Les états d’âme passagers jouent un rôle moins important que les traits de caractère véritables ; ce sont ces derniers qui apparaissent comme des facteurs objectifs – que ce soit en ce qui concerne l’intelligence en général, comme chez les peuples blancs, ou l’habileté à gouverner, comme chez les Romains et les Russes, par rapport aux Grecs esthétisants et aux « Petits Russiens », ou encore l’habileté commerciale, comme chez les Chinois et les Danois face aux Japonais et aux Suédois, ou la capacité diplomatique, comme chez les Anglais face aux Allemands, ou encore l’organisation technique, comme chez les Allemands par rapport aux Anglais. 

203312152-1082340030.jpgOn peut supposer que les Suédois, un peuple qui a formé de nombreux ingénieurs et inventeurs, ont en réalité plus en commun avec l’Allemand qu’avec l’Anglais dans cette dernière comparaison. En même temps, il existe une tendance à la conformité, à l’idéalisme et à un manque de don politique, ce qui fait que, de nos jours, le Suédois prend très au sérieux le culte de l’idéal perceptible chez d’autres peuples. Kjellén donne cependant aussi des raisons d’être optimiste :

Il faut observer que, comme les enfants, les nations ignorent longtemps les ressorts de leur propre existence… mais finalement, il arrive que la solidarité devienne une force dans leur âme ; cette expérience peut surgir soudainement, comme une décharge électrique, après une longue accumulation, ou comme une étincelle qui embrase tout. Cela se produit typiquement sous une pression extérieure intense ; c’est dans la détresse que la nation apprend à se connaître elle-même. Le peuple suédois, jusqu’ici divisé en petites communautés régionales, a appris cela à l’époque d’Engelbrekt sous la domination danoise. La France, battue et désespérée, a vécu la même expérience lorsque Jeanne d’Arc a levé sa bannière contre les Anglais… Lorsqu’une conscience de faire partie d’une entité supérieure et plus grande s’empare pour la première fois des membres d’une nation, alors cette nation est vraiment “devenue un homme”. Sur ce point, le processus devient politique. 

En termes marxistes, on peut dire que le processus que Kjellén décrit est une évolution du « peuple en soi » vers le « peuple pour soi ». Les membres d’un peuple en soi ont beaucoup en commun, mais n’en ont pas conscience, par exemple parce qu’ils ont longtemps eu peu d’opportunités de se comparer à d’autres peuples. Un peuple pour soi est conscient de ce qui les unit et est prêt à défendre politiquement ses intérêts. Une hypothèse plausible est que la société multiculturelle finira par faire des Suédois un peuple pour soi, avec des effets bien plus importants que ceux que souhaite l’élite.

«La guerre comme fuite face à l’effondrement»: l’économiste Armstrong annonce une escalade mondiale

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«La guerre comme fuite face à l’effondrement»: l’économiste Armstrong annonce une escalade mondiale

New York. Martin Armstrong, l’économiste américain controversé et inventeur de l'« Economic Confidence Model », met en garde, dans un article récent de son blog, contre une crise mondiale sans précédent qui culminerait en 2026. Ses systèmes informatiques, qui ont prédit avec précision de nombreuses crises économiques et guerres dans le passé, montrent des parallèles inquiétants avec les années 1930 – avec une différence essentielle: cette fois, ce n’est pas un seul pays, mais l’ensemble de l’Occident qui fait face à l’effondrement financier et politique. 

Armstrong critique sévèrement la politique allemande: « Merz implique toute l’Allemagne. Son désir de guerre avec la Russie le rend même inapte à gérer des parcmètres pour une municipalité ». Il compare la situation actuelle à l’atmosphère pré-guerre de 1914 et met en garde: « La première obligation de tout chef d’État est de protéger son peuple et de ne pas le jeter dans une guerre sous la pression de l’OTAN et d’autres fauteurs de guerre. » Le modèle d'Arnstrong prévoit une escalade dramatique à partir de juillet 2025, avec des vagues d’intensité croissante en août et en octobre. 

Les calculs d’Armstrong montrent pour l’euro un « cycle de panique » parallèle au cycle de guerre américain – tous deux culminant en 2026. La cause en est l’échec du modèle économique européen: « Les taux d’intérêt négatifs ont pillé les fonds de pension et les banques. » La Commission européenne, sous la direction d'Ursula von der Leyen, tente désespérément de gagner du temps en confisquant des actifs – une erreur historique : « Si Ursula prend simplement 10% de l’argent des gens, ce sera pareil qu’avant » – comme l’hyperinflation allemande de 1923 qui a conduit directement à une radicalisation politique. 

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Armstrong critique également les plans actuels de l’OTAN pour l’Ukraine: «J’ai entendu en coulisses que l’envoi de 250.000 soldats en Ukraine est en préparation». Cela fait partie d’une stratégie perfide: « Ils veulent que Poutine attaque un quelconque objectif sur le territoire de l’OTAN – pour pouvoir prétendre qu’il est l’agresseur. » Son modèle montre clairement que l’Occident a délibérément franchi toutes les lignes rouges pour provoquer la Russie. En même temps, il met en garde contre le rôle de la Chine : « Ils soutiendront la Russie contre l’Europe. Pourquoi ? Parce qu’ils veulent aussi éliminer la Russie mais d'une autre façon – et ensuite ils seront derrière vous, Européens. » 

Armstrong exprime également une grande déception face au président américain Donald Trump : « Je ne sais pas s’ils ont drogué Trump ou quoi. Il n’est clairement pas l’homme que j’ai connu en 2020. » La nomination du faucon Marco Rubio comme ministre des Affaires étrangères est pour lui « une tentative de réconciliation avec les néoconservateurs ». Mais avec cela, Trump aurait trahi sa véritable mission. 

Au centre de l’analyse d’Armstrong se trouve la prévision de l’introduction des monnaies numériques des banques centrales (CBDC) : « Le système n’est pas durable. » Les gouvernements du monde entier sont confrontés au même problème qu’en 1923 en Allemagne ou en 1863 dans la Confédération du sud des États-Unis : ils ne peuvent plus rembourser leurs dettes. Le « GENIUS Act » aux États-Unis et des plans similaires en Europe ne sont que des tentatives désespérées de garder le contrôle via un système monétaire numérique. 

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Le système informatique d’Armstrong, qui aurait prévu avec précision chaque crise majeure depuis 1987, signale également une autre évolution inquiétante: « Les taux d’intérêt à long terme montent – comme avant 1914 et 1939. » La Réserve fédérale a perdu le contrôle tandis que la machine de guerre tourne à plein régime : « Les obligations de guerre deviennent sans valeur – demandez à n’importe quel détenteur d’obligations fédérales. » 

Sa conclusion est accablante : « Notre modèle ne montre plus de solution. Les élites n’ont plus qu’une option : la guerre, pour détourner l’attention de l’effondrement économique. Si ces élites n’entrent pas en guerre, les gens prendront les parlements d'assaut avec des fourches. » Si les prédictions parfois absurdes d’Armstrong deviennent réalité, seul l’avenir le dira (mü).

Source: Zu erst, juillet 2025.

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Choc sur l’accord douanier: les Européens doivent payer pour la production d’armes aux États-Unis

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Choc sur l’accord douanier: les Européens doivent payer pour la production d’armes aux États-Unis

Source: https://unzensuriert.de/305214-schock-ueber-zoll-deal-eur...

Des eurocrates comme Ursula von der Leyen ou le chancelier allemand de la CDU Friedrich Merz ont exprimé leur mépris à l’égard de Donald Trump avant les élections présidentielles américaines. Ce n’était pas là la bonne manière de préparer le contexte optimal pour négocier les tarifs lors de la rencontre qui vient de se dérouler en Écosse.

L’UE paie la facture, Trump en profite

La majorité des gens considère, de manière peu surprenante, que le résultat de ces négociations n’est pas bon. Environ 61% selon un sondage Oe24 (en date du 28 juillet, 8h30), pensent que l’UE paie après les négociations et que Trump en profite. Des observateurs ont eu l’impression que la cheffesse de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’était agenouillée devant le président américain et qu’elle s’était fait bien rouler lors des négociations.

« Ce sera la plus formidable de toutes les affaires », a déclaré Trump après l’accord, « nous l’avons eu (l'accord), c’est bien », a déclaré von der Leyen.

Encore 50 % de droits de douane sur l’acier et l’aluminium

La vraie question est de savoir ce que l’accord douanier de Turnberry en Écosse va nous apporter. L’accord sur le tarif de 15%, par exemple, pour les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs pourrait, selon les critiques, tuer d'innombrables sociétés en Europe. Surtout que l’acier et l’aluminium ne font pas partie de l’accord et restent soumis à une taxe douanière de 50%.

L’UE s'est donné l'obligation d'acheter de l’énergie aux États-Unis pour 750 milliards de dollars

Que l’UE – dans le cadre de l’accord – doive acheter de l’énergie aux États-Unis pour 750 milliards de dollars, alors qu’elle pourrait l’obtenir bien moins cher ailleurs, aura probablement aussi des conséquences gravissimes et rendra l’Europe encore plus dépendante des États-Unis. Cette dérive est également due à la politique des sanctions contre la Russie.

De plus, il a été convenu que l’UE doit investir 600 milliards de dollars aux États-Unis, y compris dans la production d'armements que l’on souhaite produire "en commun".

Nos concitoyens devront payer la facture

Une chose est déjà sûre : la facture de tous ces accords sera présentée aux citoyens européens, qu’ils veuillent ou non investir dans des armes.

L’homme d’affaires Donald Trump a misé gros dans le différend douanier avec l’UE, menaçant d’imposer une surtaxe de 30%. Le fait qu’au final ce soit 15% et que l’Europe ait été contrainte d’investir aux États-Unis peut être considéré comme une belle réussite pour lui. Est-ce que la "Euro-Uschi" (= U. von der Leyen) pourra faire pareil, se réjouir avec autant de satisfaction? 

 

Armin Mohler et la fidélité à un «style» différent

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Armin Mohler et la fidélité à un «style» différent

Le style est incarné par ceux qui ont éprouvé en eux-mêmes, dans leur intimité la plus profonde, la faiblesse mortelle de tout mythe ou valeur illuministe, rationaliste et démocratique.

par Matteo Romano

Source: https://www.barbadillo.it/123176-armin-mohler-e-la-fedelt...

31GoyUxJ-uL._UF1000,1000_QL80_.jpg« On est plus fidèle à un style qu’à des idées », écrivait Drieu La Rochelle, et sans aucun doute, on peut dire que c’est là le fil conducteur du court mais dense essai du philosophe et représentant de la Nouvelle Droite, Armin Mohler, intitulé Le style fasciste (éd. it.: Settimo Sigillo, 1987). Mohler, chercheur sur la révolution conservatrice allemande, qui fut déjà secrétaire d’Ernst Jünger durant l’après-guerre et correspondant d’Evola, est, comme nous l'avons déjà mentionné, surtout connu pour le dialogue qu'il a engagé avec la Nouvelle Droite et pour sa virulente critique du libéralisme.

Dans cet opuscule, Mohler, à travers une description physiognomique de ce qu’il considère être « Le Style » – l’attitude du « fasciste » – tente d’identifier le noyau essentiel de cette expérience historique, politique et sociale. Le contexte, dans lequel ce court essai s’inscrit, peut être repéré dans un débat de l’époque entre plusieurs intellectuels de la nouvelle droite française, un débat basé sur l’ancien débat médiéval entre nominalisme et universalité ; ce débat avait été principalement alimenté par des articles et des publications dans la revue Nouvelle École, souvent signés par Mohler lui-même ou par Alain de Benoist. Ce sujet a également été repris plus tard par Aleksander Douguine, qui, dans la vision « nominaliste », voit la racine de l’individualisme libéral moderne.

Pour Mohler, cependant, une vision qui recentre l’individualité et sa valeur existentielle (et que l’on pourrait qualifier de nominaliste) est précisément ce qui permet de récupérer le sens le plus authentique et aussi le plus brut de la vie, seul capable d’opérer une rénovation cathartique en dehors de toute conception vide de l’homme, abstraite, universelle et niveleuse. Ce fondement est celui du libéralisme moderne et de ses diverses formes d’internationalisme. Il en découle, pour revenir à notre étude, que l’approche choisie par Mohler pour définir « ce qui est fasciste » sera (justement, ajoutons-nous) essentiellement pré-politique, pré-dogmatique. Il suit ainsi la voie tracée par d’autres chercheurs qui se sont penchés sur le phénomène, comme Giorgio Locchi dans L’essence du fascisme.

kaplaken98-cover.jpgMohler écrit : « En résumé, disons que les fascistes n’éprouvent en réalité aucun problème à s’adapter aux incohérences de la théorie, car ils se comprennent entre eux selon une voie plus directe: celle du style. » Et encore, en référence au discours de Gottfried Benn lors de la visite de Marinetti en Allemagne hitlérienne en 1934, Mohler écrit : « Le style dépasse la foi, la forme vient avant l’idée. »

Pour Mohler, donc, le fasciste n’est pas tel parce qu’il adhère à un schéma idéologique, dogmatique ou politique. Il l’est parce qu’il a éprouvé en lui, dans sa plus profonde intimité, la faiblesse mortelle de tout mythe ou valeur dérivée des Lumières, illuministe (dit-on en Italie, ndt), rationaliste et démocratique. Tout cela implose devant les guerres, les révolutions, les crises économiques et sociales. Mais le fasciste y répond en recueillant ce qu’il y a de positif dans chaque crise, et devient porteur d’une volonté créatrice qui réaffirme les valeurs de l’esprit, de l’héroïsme et de la volonté sur la vie.

Mohler cite Jünger : « Notre espoir repose sur les jeunes qui souffrent de fièvre, parce que la purulence verte du dégoût les consume. » Pour l’auteur, cela traduit « la nostalgie d’une autre forme de vie, plus dense, plus réelle. » Une vie plus dense, car plus complète, passant par une tragédie existentielle nue et renouvelante. Mohler parle d’un mélange entre « anarchie » et « style », entre destruction et renouveau. Et c’est justement cette mortification héroïque qui mène à une reconnexion avec la racine originelle et unitaire de la réalité et de la vie de l’individu : dans laquelle l’opposition entre vie et mort est dépassée dans une indifférence intérieure. Le renouveau, que le fasciste ressent en lui, à condition d’avoir pris pour tâche « la nécessité de mourir constamment, jour et nuit, dans la solitude ». Ce n’est qu’à ce moment-là, arrivé au point zéro de toute valeur (ce n’est pas un hasard si un chapitre est intitulé « Le point zéro magique »), puisant dans des forces plus profondes, façonné de manière virtuose par un style « non théâtral, d’une froideur imposante vers laquelle orienter l’Europe », qu’il pourra témoigner de la naissance d’une nouvelle hiérarchie. Un style objectif, froid et impersonnel.

21_gegen-die-liberalen52a2857e7ace7.jpgEt c’est précisément cette attitude que Mohler retrouve chez l’homme et dans le « style fasciste », car en lui, selon l’auteur, l’individualité et son expérience sont placées au centre. Alors que ce qui caractérise le plus le national-socialiste, c’est son accent mis davantage sur le « peuple », sur la « Volksgemeinschaft » et sur la rébellion sociale, ce qui le distingue encore plus de ce que Mohler appelle « l’étatiste », c’est son admiration pour ce qui fonctionne, pour ce qui n’est pas arbitraire, pour ce qui est bien intégré dans la structure d’un État parfois asphyxiant, qui ne lui permet pas de vivre tout le « tragique » propre au fasciste. Bien que les trois « types » aient pu se croiser dans l’histoire, Mohler souhaite ici, sur un plan théorique, souligner la caractéristique spécifique de ce qu’il qualifie d’« homme fasciste ».

Il s’agit de la nécessité primordiale d’un besoin d’affirmation existentielle, qui, selon Mohler, explique pourquoi le fascisme « manque d’un système préconçu, qui explique tout dogmatiquement et de façon livresque ». Dans ce caractère immanent, intime, individuel de la révolution que le fasciste accomplit avant tout, et qui l’anime, se manifeste une attitude intérieure, un comportement, ainsi qu’une dignité et une noblesse particulières, que l’on n’atteint qu’à travers une catharsis intérieure.

En conclusion, on peut dire que si l’interprétation de Mohler peut paraître, à certains points, forcée, elle a le mérite de ne pas réduire l’expérience et le phénomène en question à quelque chose d’accidentel, de contingent ou de relégué à une appartenance partisane, à une doctrine politique ou économique. Au contraire, elle le place à un niveau plus profond et constitutif, c’est-à-dire dans ce qui, chez l’individu, est en communication avec la sphère de l’être.

mardi, 29 juillet 2025

Bruxelles paie – Washington encaisse. Accord commercial à fort potentiel de déstabilisation pour l’UE

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Bruxelles paie – Washington encaisse. Accord commercial à fort potentiel de déstabilisation pour l’UE

Elena Fritz

Un nouvel accord transatlantique, signé par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ressemble à une déclaration de dette et de soumission géopolitique de l’Europe envers les États-Unis :

  • Les produits américains ont un accès libre au marché de l’UE — sans droits de douane.
  • Les produits européens continueront d’être soumis à des droits de douane allant jusqu’à 15% aux États-Unis.
  • Engagement d’acheter de l’énergie américaine: 750 milliards de dollars.
  • Investissements prévus de l’UE dans l’économie américaine: encore 600 milliards de dollars.
  • Achat supplémentaire (non quantifié) d’armes américaines.

Formellement, l’accord ressemble à une convention commerciale classique. En réalité, c’est un levier stratégique pour détourner financièrement les fonds européens vers l’économie américaine — en pleine période d’instabilité économique pour l’Europe. Et ce n’est pas Bruxelles qui paiera, mais les gouvernements nationaux. 

L’Allemagne, comme toujours, portera probablement le poids principal. Le dogme non écrit "Les Allemands paient pour tout" reste fiable — même si l'industrie allemande faiblit, que la situation budgétaire y est tendue et que les infrastructures fondamentales s’y effritent. 

Mais avec la France et l’Italie, ce modus operandi sera difficile à reproduire. À Paris, cela fait déjà des mois que des tensions existent sous la surface, à Rome, on parle ouvertement d’une réorientation nationale. 

Le contenu géopolitique de l’accord ne réside pas dans le commerce, mais dans son impact explosif sur la cohérence interne de l’UE. Car ces engagements sont à peine réalisables politiquement. Et c’est là le germe d’une rupture imminente. 

Ursula von der Leyen a — volontairement ou par négligence — signé un pacte qui pourrait mener à la désintégration de l’Europe. 

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Le plan est clair, bien que non formulé :

  • L’UE devient le gestionnaire des intérêts américains.
  • L’Europe paie pour l’énergie, les armes et la dette américaines.
  • En même temps, l’administration Trump souhaite réduire ses dépenses en Ukraine — et tirer profit de la guerre.

L’Ukraine demeure un puits sans fond mais, dorénavant, sans garantie de crédit de la part des Etats-Unis. La pression qui s’exerce sur les caisses européennes croît, tandis que les Etats-Unis se ré-industrialisent avec l’appui de capitaux européens.

Conclusion :

Cet accord n’est pas un traité entre partenaires égaux: c’est un mécanisme de redistribution de nature géopolitique. Ce qui nous est vendu comme un « renforcement des relations transatlantiques » se révèle être un renoncement auto-mutilant de l’Europe qui refuse ainsi de s’affirmer.

Conséquence logique :

Nous assisterons à un affrontement entre la Commission de Bruxelles et les gouvernements nationaux.

Il ne s’agit plus de réformes. Il s’agit de la survie du projet européen en sa forme actuelle.

Lire la suite ici : https://t.me/global_affairs_byelena/2651?single

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L’avenir de la Russie au-delà de l’Occident - L’Europe a disparu, la Russie s’éveille

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L’avenir de la Russie au-delà de l’Occident

L’Europe a disparu, la Russie s’éveille

Alexander Douguine

Alexander Douguine déclare qu’à mesure que l’Occident dépérit, la Russie doit s'efforcer de devenir un Etat-civilisation en reprenant la voie qu’elle avait empruntée lorsqu’elle s’était séparée de l’Europe.

Aujourd’hui, beaucoup citent la remarque d’Alexey Gromyko selon laquelle « la Russie ressemble actuellement plus à l’Europe traditionnelle que les pays d’Europe eux-mêmes ». Je pense qu’il voulait exprimer quelque chose de très précis. Un jour, alors que j’étais en Argentine, j’ai crié : « Quel excellent pays européen, c’est ! » Plus tard, lorsque j’ai visité la France (avant même les sanctions), j’ai été horrifié par l'état dans lequel elle se trouvait : « Quel dépotoir, c’est ! ».

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Le fait est que beaucoup d’Européens qui viennent en Russie sont ravis. Cela leur rappelle l’Europe, mais dans une phase passée, disparue. C’est l’Occident qui n’existe plus dans l’Occident. On peut le rencontrer en Amérique latine ou ici chez nous. De plus, bientôt, certaines sociétés asiatiques pourraient être plus "occidentales" que l’Occident lui-même. La dégénérescence, l’échec total, la transgression et le déclin qui ont frappé les sociétés occidentales ne leur permettent plus d’être considérées comme des civilisations occidentales traditionnelles.

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Bien sûr, cela ne signifie pas que nous avons échangé nos places. Il faut faire très attention ici. Gromyko veut clairement dire que l’Occident s’est perdu, alors que nous ne le sommes pas encore. Mais en vérité, nous sommes à une étape de l'occidentalisation et de la modernisation qui paraît encore relativement convenable, précisément en raison de notre "retard". Si nous étions entrés davantage dans la logique de la civilisation occidentale, si nous l’avions suivie de plus près, je pense que nous vivrions à peu près la même chose: un cauchemar, une dégénérescence, un grand nombre de migrants sales et sans but qui réclament des droits, une population locale terrorisée, des pervers libéraux totalitaires qui échappent à la loi tout en commettant des crimes horribles. Tout cela nous a également menacés, jusqu’à l'effondrement final et la disparition de cette gabegie.

Le fait que nous ayons freiné à un certain moment et refusé de suivre davantage encore l’Occident est ce qui crée ce sentiment d’un Russie confortable, sympathique, en développement, ce que Gromyko a noté. Il n’y a rien de mal à cela ; c’est une observation très précise.

Comme Tucker Carlson l’a dit : si quelque chose ressemble encore à l’Occident, c’est la Russie, Moscou et Saint-Pétersbourg.

Oui, cela ressemble vraiment à cet Occident révolu. Pendant ce temps, Rome, Paris et Londres sont devenues des dépotoirs, où il est souvent difficile de trouver un Blanc ou des valeurs traditionnelles. Nous ne parlons pas des pays asiatiques ou africains. Bien que l’Afrique elle-même soit un monde magnifique avec sa propre culture. Les pays islamiques sont aussi admirables ; les musulmans traditionnels sont tout simplement merveilleux. Mais chacun devrait vivre dans son propre pays. Pourtant, ils sont délibérément amenés en Europe par les mondialistes pour effacer la population locale jusqu’à l’invisibilité, puis pour la remplacer simplement par des robots.

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En même temps, je tiens à souligner que la déclaration de Gromyko (photo) n’est pas un argument qui devrait nous guider tous. Elle ne peut pas servir de base à la mission de la Russie, à sa stratégie ou à notre souveraineté. C’est simplement une observation facile, énoncée par un membre de l’élite russe, par un héritier d’une famille soviétique bien connue, qui profite de la vie et remarque que tout fonctionne bien ici, alors que tout s’est effondré et fonctionne de mal en pis en Occident. En d’autres termes, ce n’est qu’un commentaire fugace d’un observateur extérieur.

En réalité, c’est une remarque aux assises très fragiles et instables. Car en vérité, la Russie est une civilisation distincte. Nous nous sommes séparés de la civilisation occidentale au 11ème siècle et sommes devenus une civilisation indépendante au 15ème siècle. Nous avons pris conscience de nous-mêmes aux 16ème et 17ème siècles, et puis, suite à des succès variés, nous avons tenu bon — parfois nous avons reculé, parfois nous sommes revenus à l'avant-plan. Aujourd’hui, c’est l’ère du retour à la conscience que nous sommes un État-civilisation. Notre président en parle, et de nombreux hauts responsables aussi.

En résumé, je trouve la remarque de Gromyko quelque peu déplacée. Il ne s’agit pas de se réjouir d’être en retard par rapport à l’Occident, et que tout ici soit propre et en ordre, que tout fonctionne, et que les gens normaux demeurent en place — alors que tout cela a disparu en Occident. Après tout, c’est aussi ce que beaucoup de nos invités d’Amérique et d’Europe disent — ceux qui soutiennent un monde multipolaire et rejettent la dictature libérale qui règne en Occident.

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Les choses peuvent être « merveilleuses » pour nous, d’une certaine façon, mais ce n’est pas encore une merveille à la russe. Nous avons suivi l’Europe, mais nous avons pris du retard. Et il s’est avéré que prendre du retard était mieux que de suivre sans délais. Regardez simplement où tout cela a conduit l’Ukraine et beaucoup d’autres pays.

Ce dont nous avons besoin, c’est de notre propre civilisation. Nous devons nous reconnaître comme un État-civilisation. Nous devons construire une Grande Russie. Une Russie qui, même esthétiquement, sera différente — technologiquement aussi, en apparence extérieure à l'Occident et surtout psychologiquement différente. Elle ne peut pas être une autre Europe hédoniste qui serait à la traîne et à la périphérie, elle doit essayer de se couper des formes les plus toxiques que l’Occident adopte désormais. Cette approche ne durera pas longtemps.

Avancer vers l’Europe maintenant, c’est s’engager vers l’abîme, vers la décharge — vers le LGBT, vers d’autres formes de transgression, vers le féminisme, vers la chirurgie transgenre, vers le remplacement des humains par des biorobots, et vers le transfert du pouvoir à l’intelligence artificielle. Toutes ces formes de déchéance totale que nous voyons aujourd’hui en Occident devraient être in fine adoptées si nous avancions dans la direction de l’Europe. Et s’arrêter simplement à ce point médian ne fonctionnera pas longtemps.

Rester comme l’Europe d’autrefois n’est pas un projet. Ce n’est pas une vision d’avenir. L’avenir de la Russie est quelque chose de tout à fait différent.

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La Russie doit devenir elle-même. Et répondre à la question « Qu’est-ce que c’est, exactement, la Russie ? »: ce n’est pas simple. Mais une chose est claire: ce n’est pas l’Occident. Même nos Occidentalistes et libéraux ont commencé à comprendre que notre Russie, ce n’est pas l’Occident moderne. Pourtant, ils pensent encore: « Restons comme ça, figeons ce moment — il est si beau. »

Mais cela ne fonctionnera pas. Nous avons besoin de ressources pour l’avenir, nous avons besoin d’énergie, nous devons faire renaître des forces, nous avons besoin de visions — des visions d’un avenir spécifiquement russe. Sans cela, notre moment présent ne sera qu’une pause avant de tomber plus profondément dans l’abîme. Une chute vers laquelle nous nous précipitons déjà depuis 100 ans — surtout dans les années 1990.

Aujourd’hui, nous avons besoin d’un changement stratégique profond qui devrait nous mener vers un État-civilisation. Heureusement, notre président parle dans ces mêmes termes. Mais cela doit être élaboré en détail, décrit, et mis en œuvre. C’est le chemin que nous devons suivre.

13:31 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : actualité, alexandre douguine, russie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Que signifient réellement ces 600 milliards de dollars «d’investissements»? – La désindustrialisation de l’Europe sous un faux air atlantiste

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Que signifient réellement ces 600 milliards de dollars «d’investissements»? – La désindustrialisation de l’Europe sous un faux air atlantiste

Elena Fritz

Est-ce que quelqu’un comprend réellement ce que signifie concrètement cette somme de 600 milliards de dollars d’investissements européens dans l’économie américaine ?

Cela signifie le déplacement des sites de production industriels du continent européen vers les États-Unis.

Cela signifie la désindustrialisation ciblée de l’UE — en particulier de l’Allemagne, de la France et de l’Italie.

Et cela soulève une question fondamentale :

Ursula von der Leyen avait-elle vraiment le mandat pour signer de tels accords avec Donald Trump — pour disposer de facto du contenu des économies européennes ?

Bien sûr que non. Et c’est précisément pour cela que nous allons bientôt voir la résistance ouverte ou tacite des gouvernements nationaux contre cet accord — une action de sabotage contre l’accord industriel transatlantique, pouvant venir de membres de l’UE.

Le deuxième scénario ?

La rapide dislocation de l’intégration politique de l’UE, qui a commencé avec enthousiasme en 1992 avec le traité de Maastricht. Car seul un suicidaire politique peut accepter un accord commercial aussi restrictif — sans parler de le transformer en législation nationale.

Et pourtant :

Ce scénario sombre ne peut pas non plus être exclu.

Car la dégradation des élites politiques en Europe a atteint un niveau où même la destruction économique de son propre continent n’est plus perçue comme un danger, mais peut être étiquetée comme un « changement » ou une « transformation ».

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Exemples de l'hémorragie industrielle de l’Europe : 

- BASF déplace ses lignes de production centrales vers les États-Unis — en raison des prix de l’énergie, mais aussi en raison de l’incertitude politique quant à la planification.

- VW, BMW, Mercedes investissent des milliards dans de nouveaux sites en Caroline du Sud, au Tennessee ou en Alabama — pas en Saxe, pas dans le Brandebourg.

- Airbus collabore avec des entreprises américaines de défense, alors que les projets aéronautiques européens reçoivent peu ou pas de subventions.

- NVIDIA, Intel, Amazon Web Services bénéficient de généreuses exonérations fiscales de Washington — payées par transfert de technologie et fuite des cerveaux hors d’Europe.

La conclusion à tirer est terrible mais incontournable: le plus grand danger pour l’Europe ne se trouve pas à Washington, à Moscou ou à Pékin mais à Bruxelles.

Pour être plus précis dans les bâtiments du Berlaymont, où une classe politique agit non plus au service des peuples d’Europe mais comme le bras prolongé d’intérêts étrangers.

Lire la suite ici : https://t.me/global_affairs_byelena/2655

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Thaïlande-Cambodge : Guerre des frontières comme prétexte à un changement de régime ?

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Thaïlande-Cambodge: Guerre des frontières comme prétexte à un changement de régime ?

Source: https://report24.news/thailand-kambodscha-grenzkrieg-als-...

Le conflit à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge s’intensifie. Bangkok pourrait tenter de provoquer un changement de régime à Phnom Penh. Les États-Unis, la Chine et le Vietnam sont également impliqués en coulisses.

Une fois de plus, les conséquences des délimitations des frontières, datant de l'ère coloniale, provoquent un conflit militaire. Les différends frontaliers qui durent depuis des décennies entre le Cambodge et la Thaïlande s’enveniment à nouveau, débouchant sur des affrontements armés entre ces deux pays voisins d’Asie du Sud-Est. Des cartes imprécises et des accords contradictoires entre la puissance coloniale française dans l’actuel Cambodge et le royaume de Siam, alors en vigueur, ont permis en 1962 à la Cour Internationale de Justice de statuer en faveur de Phnom Penh, mais Bangkok refuse de reconnaître cette décision.

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Les combats actuels à la frontière thaïlando-cambodgienne semblent, à première vue, le résultat de ce conflit territorial, mais le problème est plus profond. Selon certains rapports, l’armée thaïlandaise aurait provoqué cette escalade pour redorer sa réputation ternie par un scandale politique. Le gouvernement thaïlandais parle ouvertement d’un danger de guerre, tout en rejetant toute médiation internationale.

La ligne officielle de Bangkok est que ces incidents relèvent d’une légitime défense contre une prétendue agression cambodgienne. Cependant, plus les combats durent, plus le risque que les objectifs changent augmente. La dynamique d’une « creep mission » est manifeste: ce qui commence comme une défense du territoire pourrait rapidement se transformer en une tentative de « démilitarisation » du Cambodge, voire de changement de régime à Phnom Penh.

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Cela s’explique aussi par le fait que l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen (photo), dont le fils Hun Manet gouverne actuellement le pays, est considéré comme un maître chanteur dans l’ombre. En Thaïlande même, Hun Sen, qui est également diabolisé en Occident, est de plus en plus perçu comme une menace, ce qui pourrait justifier d’éventuelles tentatives de changement de régime. À Washington ou à Bruxelles, cela serait probablement toléré, d’autant plus que l’actuelle direction cambodgienne collabore étroitement avec Pékin. Un régime marionnette pro-occidental et favorable à la Thaïlande serait alors un coup géopolitique que l’Occident, en toute probabilité, accueillerait favorablement.

Les spéculations sur un changement de régime sont renforcées par l’opinion publique en Thaïlande. Beaucoup de Thaïlandais considèrent la direction actuelle du Cambodge comme une menace permanente pour la sécurité nationale. La hiérarchie militaire thaïlandaise pourrait donc chercher à profiter de l’occasion pour régler le « problème Cambodge ». La supériorité des forces armées thaïlandaises est un atout, et une avancée ciblée et directe vers Phnom Penh n’est pas hors de question. Cependant, cela impliquerait que les troupes thaïlandaises doivent parcourir plus de 400 kilomètres à travers un terrain hostile, ce qui laisserait le temps aux forces cambodgiennes de préparer une ligne de défense.

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Bien que l’armée thaïlandaise dispose d’environ trois fois plus de soldats que celle du Cambodge, et soit aussi nettement mieux équipée et technologiquement avancée, la perspective d’une guerre de guérilla prolongée serait plus difficile. D’autant plus que le Vietnam, qui a également renversé les Khmers rouges en 1979, a ses propres intérêts en Cambodge et ne souhaite pas voir une administration pro-occidentale y prendre racine. Hanoi regarde aussi la présence croissante de la Chine dans le pays voisin avec méfiance.

Après les crises militaires en Ukraine et au Moyen-Orient, une nouvelle escalade majeure en Asie du Sud-Est pourrait se développer. La seule incertitude réside dans la mesure où Washington et Pékin interviendront dans ce conflit pour le faire évoluer dans la direction qu’ils souhaitent.

10:52 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, thaïlande, cambodge, asie, affaires asiatiques | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 28 juillet 2025

Le département d'État américain accuse l'UE de manque de liberté d'expression et de censure

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Le département d'État américain accuse l'UE de manque de liberté d'expression et de censure

Par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/07/us-aussenministerium-wirft-eu...

« Tout ce que le Digital Services Act (DSA) protège vraiment, ce sont les élites européennes contre leurs propres peuples », écrit le département d'État américain sur X.

Le 2 juillet dernier, la Commission européenne a discrètement adopté un acte juridique dont les conséquences seront graves: le « Delegated Act on Data Access » relatif au « Digital Services Act » (DSA) précise quel sera l’accès des chercheurs politiquement approuvés aux données internes des plateformes.

Simultanément, un échange diplomatique ouvert s'est effectué entre la France et les États-Unis – non pas dans des instances officielles, mais sur X. Deux publications visuellement presque identiques, un espace numérique, deux récits opposés. Le message: la lutte pour la liberté d’expression a atteint une nouvelle phase – et l’UE se trouve de plus en plus au centre des critiques.

La représentation permanente de la France auprès de l’ONU a loué le Digital Services Act, applicable à toute l’UE, comme une loi qui ne viole pas la liberté d’expression mais garantit la sécurité numérique.

Mais le département d’État américain a réagi de façon exceptionnellement dure: « En Europe, des milliers de personnes ont été condamnées pour avoir critiqué leurs propres gouvernements. Ce message orwellien ne trompe pas les États-Unis. La censure n’est pas une liberté. Tout ce que le DSA protège vraiment, ce sont les élites européennes contre leurs propres peuples. »

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Le message original, lui, a été rayé. La forme visuelle reste, mais le contenu sémantique change. Les États-Unis accusent ouvertement l'Europe de pratiquer la censure – ce qui entraîne une rupture diplomatique. La ligne transatlantique en matière de démocratie et de droits fondamentaux n’existe plus.

Le socle juridique : le Delegated Act du 2 juillet

Tandis que la symbolique diplomatique devenait virale, l’UE établissait parallèlement la base formelle de ce que critiquent les États-Unis. Le nouveau « Delegated Act » oblige les grandes plateformes à permettre un accès interne aux données pour les chercheurs dits « vetting ».

Ces "chercheurs" doivent être politiquement approuvés, leur sujet doit correspondre au catalogue européen des risques systémiques, leur institution doit être accréditée, leur objectif conforme à la visée européenne de « sécurisation de la démocratie ».

Ce qui est présenté comme une offensive pour la transparence apparaît, à y regarder de plus près, comme un régime d’accès sélectif: seuls ceux qui sont autorisés peuvent faire de la recherche. Seuls ceux qui sont considérés comme « pertinents » par l’UE ont accès. Le public dans son ensemble reste exclu. L’accès à la recherche n’est pas vérifié juridiquement, mais attribué administrativement.

La nouvelle architecture du pouvoir doxographique

En conséquence, une double structure de contrôle se met en place: les plateformes doivent expliquer comment elles limitent, suppriment ou rendent invisibles les contenus via des algorithmes – mais elles le font en dialogue avec les autorités, pas avec les utilisateurs.

Simultanément, la recherche et la critique sont canalisées. Ceux qui n’obtiennent pas de permission officielle restent aveugles face aux mécanismes de manipulation de l’opinion numérique.

La maîtrise de la définition des termes comme « désinformation », « discours haineux » ou « débat civique » reste entre les mains d’institutions soumises à une pression légitimante. La Commission européenne – qui n’est pas un gouvernement élu officiellement – contrôle l'espace numérique européen, sans contrôle public, sans équilibre juridique. La critique à ce sujet est structurellement compliquée: les chercheurs ne peuvent étudier que ce que la Commission permet. La connaissance scientifique devient une fonction sous licence et déterminée par l’agenda politique.

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USA contre l’Europe : intérêts plutôt que valeurs

Le fait que ce soient précisément les États-Unis qui attaquent publiquement ce mécanisme s’explique géopolitiquement. Sous Trump, Washington définit sa politique extérieure strictement par ses intérêts – et exploite chaque faiblesse de l’adversaire pour se positionner mondialement.

Une Europe qui régule les opinions est vulnérable – non militairement, mais moralement. Et ceux qui poursuivent leurs critiques perdent la maîtrise de la signification de termes tels démocratie, liberté, pluralisme.

Dans ce nouvel ordre, l’UE ne se présente plus comme un partenaire d’alliance, mais comme un acteur doté de sa propre infrastructure – mais elle est sans crédibilité. Le DSA devient ainsi un instrument de défense, mais aussi une faiblesse stratégique: ce qui était conçu comme une protection devient une cible d’attaque.

Les États-Unis montrent ouvertement que l’UE parle de liberté, mais agit selon la logique du contrôle. Et cela est politisé – non pas malgré, mais à cause du fondement des valeurs occidentales.

Conclusion : Le DSA comme symbole d’un modèle qui s’effrite

Le « Digital Services Act » n’a jamais été davantage qu’une loi, mais est simultanément l’expression d’un paradigme politique: la crise de l’Occident ne se décide plus par la violence, mais par les récits/les narratifs.

Les institutions européennes font tout pour stabiliser ces récits – même si cela coûte la vie à la liberté d’expression.

L’échange entre la France et les États-Unis montre que le récit de la démocratie libérale n’est plus évident. Il doit être activement défendu – pas contre des ennemis extérieurs, mais contre des fissures internes.

Le DSA doit aider à colmater ces fissures. Mais à chaque nouveau paragraphe, il devient de plus en plus clair: les façades tiennent, mais la structure sous-jacente s’effrite.

Ce qui reste, c’est d'abord un espace discursif géré, encadré, avec une apparence démocratique – et, ensuite, la méfiance de ceux qui ne peuvent plus y entrer. 

L’insupportable fanatisme des “droits de l’homme”

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L’insupportable fanatisme des “droits de l’homme”

par Emiliano Calemma

Source: https://www.destra.it/home/buglie-e-potere-linsopportabil...

La société dans laquelle nous vivons a un problème: elle a totalement perdu contact avec la réalité et vit immergée dans un monde imaginaire constitué de pensées prétendument solidaires qui, inévitablement, mèneront à la fin de la civilisation occidentale. On peut la qualifier de « fanatisme des droits de l’homme ». Une sorte de culte néo-humaniste qui place l’homme et sa prétendue liberté d’être ce qu’il veut au centre du cosmos. En allant à l’encontre des lois naturelles, voire même de la science elle-même, qui devient utile ou inutile selon les intérêts de ceux qui dictent les règles du jeu mondialiste. Les principaux médias qui véhiculent l’information dans le monde entier – via la télévision et Internet – font de leur mieux pour empêcher la population d’accéder à des informations, des analyses ou des commentaires qui ne soient pas au diapason de ce qui a été décidé ailleurs. Les raisons sont évidentes: conduire l’opinion publique à se convaincre de la beauté et de l’inévitabilité d’une société fondée sur le multiculturalisme, l’athéisme et l’individualisme égalitaire.

Il devient donc impossible de croire à l’existence des races, de réaffirmer l’existence de deux sexes, de soutenir le concept de famille, de déclarer son opposition à l’avortement ou au suicide assisté, ou de se déclarer contre-révolutionnaire. Il devient même impensable de croire, car la foi, nous explique-t-on, est une invention de l’homme pour asservir les esprits. Le progressisme nihiliste, permettez-moi la plaisanterie, a en revanche un avantage: il ne s’occupe que de garder enchaînés des idiots qui se sont eux-mêmes rendus esclaves.

Considérons le phénomène de l’immigration. L’immigration est organisée et gérée par des mafias dans différents pays, en collaboration avec les gouvernements occidentaux, avec un triple objectif: détruire les usages, les coutumes et les traditions des peuples européens afin d’effacer toute revendication ethnique/culturelle/religieuse; faire entrer en Europe des millions de travailleurs à bas salaire pour anéantir les travailleurs autochtones et baisser les revendications salariales de tous, au profit du grand capital; aboutir à la création d’une société mondiale dépourvue de barrières culturelles, en vue de la création du marché unique mondial – un monde sans frontières où peu ont tout, et tous ont ce peu qui suffit à la consommation compulsive. Trouvez-vous jamais une telle analyse dans un journal télévisé national ? Impossible. À moins que quelqu’un ne commence vraiment à y croire…

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L’opinion publique est facile à tromper, si l’on en a les moyens. Les propriétaires des médias sont rusés, beaucoup plus que les gens qui se « nourrissent » de leurs produits. Le bon vendeur de fumée parviendra non seulement à vous faire acheter sa fumée, mais à vous faire la percevoir comme nécessaire, et, une fois cela fait, il aura déjà gagné. Mais comment peut-on penser que le droit de choisir en tout est la bonne voie à suivre ? L’ordre moral et naturel des choses a été dépassé. En tant qu’individus dans cette société malade, tout le monde se sent en droit de renverser ou d’annuler sa propre vie et celle des autres sans aucune hésitation, sans aucune culpabilité, sans aucune difficulté. Tout est permis, sauf détruire ce que l’homme a construit au cours des millénaires passés avec beaucoup d’efforts et que Dieu nous a donné.

Les ennemis de la foi semblent avoir atteint le résultat maximal possible. Les ennemis de la morale semblent triompher sans difficulté. La corruption, sous toutes ses formes, est le modus operandi de l’homme moderne. Nous ne pouvons qu’attendre avec confiance un jugement qui n’a rien de terrestre.

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Evola et la démocratie filtrée à travers Friedrich Nietzsche

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Evola et la démocratie filtrée à travers Friedrich Nietzsche

La maïeutique evolienne se concentre sur la question des universaux. La position claire du philosophe en faveur des individus est nette.

par Marco Iacona

Source: https://www.barbadillo.it/122680-focus-4-evola-e-la-democ...

Dans la revue Colonna di Cesarò, Julius Evola évoquait la démocratie, ou plutôt le démocratisme – ou encore: l’idée de démocratie, telle qu’elle devrait être pour les démocrates – comme un régime ou une forme d’État dont les racines idéales plongent dans le christianisme. Doctrine religieuse inacceptable suite aux reproches de Nietzsche adressés à la mesquinerie d’un certain type d’homme. Le problème du christianisme sera résolu par le philosophe en préconisant, à sa manière, avec style et tonalité, une tradition anti-guelfe. Deux entités, dit-il, comme l’État et l’Église, ne peuvent coexister dans une seule substance (pour que ce soit clair : si le christianisme abandonne sa nature démocratique-égalitaire, en faisant valoir le véritable principe hiérarchique), à moins que la substance étatique ne contienne en elle le principe spirituel: alors elle seule sera digne d’être appelée "État". Pour Evola, ce sera l’entité étatique, ou dans ce cas: impériale, c’est-à-dire dépourvue de limites modernes, qui absorbera ce qui est proprement spirituel; le but étant de créer une harmonie lumineuse « concrète » entre les pouvoirs.

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Un tel régime n’existe pas et il sera difficile d’en trouver un. La perspective du philosophe consiste à observer mentalement la chose – en utilisant des lentilles catégoriques – non à penser communément la chose, précisément. Le monde de la vie se manifeste dans un ordre tout autre et avec des règles bien différentes. Ce devoir d’être brut, cette relation au mythe sera, pour Evola, seulement une étape préparatoire – un simple moyen – en fonction de l’État, qui est ou sera, toujours et uniquement, une puissance absolue; libre, c’est-à-dire dépourvue de toute obligation ou position. Si celui-ci n’existe pas encore, et qui sait jusqu’à quelle limite temporelle, on sera contraint de constater l’insuffisance des hommes pour la réalisation d’un tel sujet. Si l’homme possède en lui la puissance – comme Evola l’a expliqué depuis longtemps dans son interprétation du tantrisme oriental – il sera définitivement et invinciblement en acte; si l’homme ou les hommes échouent, il sera difficile de trouver une excuse qui ne repose pas sur l’insuffisance ou la faiblesse de la puissance elle-même.

Plus que de se référer aux « hauteurs » de ce qui sera – même si, jusqu’à un certain point – in convient de faire référence doctrinalement au père de l’anti-positivisme européen, c’est-à-dire à Friedrich Nietzsche. Evola cherche ici à dévoiler : a) les oppositions logiques à l’intérieur de la démocratie, en rendant publique l’idée (la sienne) que la démocratie – comprise comme une haute valeur ou dans certains cas comme une méthode – n’existe pas (pour une série de raisons embrouillées que j’expliquerai dans un prochain article); b) la circonstance non négligeable que, celle-ci, est une autre façon de soumettre la masse à la volonté d’autrui, une sorte de métaphysique de l’homme seul, seule voie possible, souvent présentée sous une autre forme, dont Evola est un habile et fervent défenseur. C’est pourquoi, au-delà des effets (probablement positifs pour Evola), cela ne vaut pas la peine d’accorder de l’espace à la démocratie, à son idée, ou de construire pour elle une narration de portée épocale.

Pour le lecteur attentif aux événements actuels, certains passages sembleront dangereusement proches d’une interprétation élitiste, de gauche, du sens ultime de la démocratie: la démocratie non pas comme un pouvoir exercé par le peuple, mais éventuellement comme un pouvoir exercé pour le peuple. Une auto-référence à ses propres positions ou fonctions, plutôt qu’à répondre aux sollicitations provenant d’un corps électoral. Un mélange culturel des intérêts, et un bonisme exhibé, ainsi pour lui-même.

Contrairement à d’autres, le philosophe écrit à propos d’un gouvernement des nombreux et non du peuple, car, comme il l’explicite, il n’offre aucun droit de citoyenneté aux substances universelles. Il se concentre donc sur un point fondamental pour la démocratie moderne: la distinction gouvernants-gouvernés. Cette distinction, sur laquelle il n’est pas possible de faire de concessions, constitue une affirmation de la supériorité évidente des premiers sur les seconds, une exception peu conforme au principe sacré de l’égalité, qui en perd ainsi sa véritable substance; ou une négation de la philosophie moderne qui, par voie institutionnelle, corrige les verticalités d’une ou plusieurs traditions. La réponse démocratique, à ce stade, sera: la suprématie mentionnée mais fonctionnelle sera, pour ainsi dire, atténuée par le contrôle exercé par les nombreux: contrôle exercé a priori comme équivalent du choix ou de la sélection. Supériorité donc uniquement de fait, fonctionnelle au mécanisme institutionnel, mais en aucun cas un « droit ».

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Pourtant, ainsi répond Evola à un interlocuteur imaginaire, le débat ne pourra pas être abordé du côté d’une raison technique, qui dissimule la vérité des causes, mais d’une raison pure – originale – capable de dévoiler la substance scientifique du fait. Il écrit ainsi : les contrôleurs, par évidence ou auto-évidence, ne possèdent pas en eux des qualités ou attributs qui ne soient pratiques, et il en résultera que les représentants ne seront que des personnages pratiques. En cohérence avec cela, la démocratie: 1) ou sera une manière de gouverner qui ne donne que des réponses pratiques; 2) ou sera une fausse mise en scène des soi-disant valeurs élevées; 3) ou enfin, elle basera sa crédibilité sur la confiance, mais une confiance mal placée: tôt ou tard, les nombreux finiront par comprendre que le critère matériel n’est ni le premier ni le dernier parmi les valeurs, ils apprendront à reconnaître des valeurs vraies, supérieures ou même religieuses. Cependant, étant donné qu’Evola a postulé l’irrationalité de la masse, c’est-à-dire sa capacité innée, perceptible, la dernière option ne sera pas du tout prise en compte.

Après ces prémisses (la démocratie pensée fait semblant d’être une haute valeur, mais n’est en réalité que mesquinerie), la maïeutique evolienne se concentre sur la question des universaux. La position claire du philosophe en faveur des individualités est sans équivoque. Aristote affirmait que les substances secondaires n’avaient aucune base, car elles n’étaient pas des individualités mais des concepts utiles pour les classifications. Pour Evola, le peuple n’est qu’une métaphore à laquelle, par définition, correspond une somme de forces instables. Le peuple ou, pire encore, l’humanité, est une sorte de dogme insignifiant: ce qui compte, ce sont les citoyens ou les hommes ou, comme il l’a déjà écrit, les nombreux.

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L’ère du post-journalisme. Pourquoi plus personne ne croit aux journaux

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L’ère du post-journalisme. Pourquoi plus personne ne croit aux journaux

Le discrédit de l'information se traduit par une dépendance à des algorithmes « sans maîtres »

par Alice Carrazza

Source: https://www.barbadillo.it/123233-lera-del-post-giornalism...

Tout est en ordre et pourtant rien n’est organisé. Il ne sert à rien non plus de se faire des illusions: l’idée que l’opinion publique puisse encore se mobiliser autour de quelque chose est dépassée. La majorité a cessé de lire les journaux. On ne les feuillette plus, on ne les ouvre plus, on n’y croit plus. Nous sommes dans l’ère du post-journalisme.

L’ère de l’homme ordinaire

Aujourd’hui, on cherche l’info sur TikTok. Les commentaires arrivent via Instagram. Les résumés circulent sur Telegram. Si vous demandez pourquoi, les gens répondent: « Là-bas, les infos ne sont pas manipulées. » Ainsi, la voix de l’éditorialiste, du politicien, du présentateur en costume-cravate, ne compte plus pour personne. Mieux vaut l’homme ordinaire, avec un micro USB et trois petits spots LED. Celui qui parle depuis sa voiture ou sa petite chambre. Qui fait des erreurs de conjugaison, mais qui paraît « vrai ». On dit qu’il n’a pas de maîtres, ou du moins, qu’il regarde dans tes yeux — en réalité, sur l’écran.

Idéologie sans réalité

La pensée critique s’évapore donc aussi vite que la vidéo suivante. C’est décourageant, de fait. Pourtant je comprends ce glissement. Car c’est précisément là le problème: le journalisme a perdu de sa crédibilité. Il a abandonné son rôle d’observateur. Il a pris position, souvent sans savoir le faire ou sans en être vraiment convaincu. Il a adopté l’idéologie ambiante, perdu la réalité concrète. Il a accepté de devenir algorithme, contenu ou « sujet tendance ». Ainsi, en cherchant sans cesse à capter l’attention, il a perdu son autorité. Et ceux qui lisent l’ont remarqué.

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Tout le monde parle de tout

Autrefois, une parole était vraie si elle était prononcée par quelqu’un qui en avait le droit, le rôle, la responsabilité. C’est ce qu’a expliqué, il y a des décennies, le philosophe français Michel Foucault: il existe un ordre qui détermine qui peut parler et avec quelle légitimité. Aujourd’hui, avec l’illusion démocratique des réseaux sociaux, tout le monde parle de tout. Mais dans ce chaos général, personne ne sait vraiment plus rien. Attention, ce n’est pas parce qu’il manque des informations, mais parce qu’il n’y a plus d’espace consacré pour y réfléchir. Il n’y a plus de hiérarchie entre vrai et faux, entre ce qui est vérifié et ce que l'on a entendu dire. Entre auteur et personnage. Il ne reste que ce qui fonctionne. Ce qui tourne. Ce qui « perce ». Résultat ? La parole n’a plus de poids. Tout est discours, et donc rien n'existe vraiment. Tout est visible, mais en réalité, on ne voit rien. Nous sommes à une époque où l’opinion précède les faits. Où la réaction vaut plus que la réflexion. Où l’on ne cherche plus ceux qui savent, mais ceux qui confirment ce que l’on pense déjà.

Tais-toi, personne ne t’écoute

C’est le post-journalisme: ce n'est pas la mort de la presse, mais la rupture irrémédiable entre l’écrivain et le lecteur. Entre celui qui doit expliquer et celui qui ne veut plus écouter. Pourquoi ? Parce qu’il est fatigué. Et il ne sert à rien de parler plus fort, plus longtemps ou plus souvent. Peut-être faut-il parler moins, mais mieux. Il faut même se taire. Ou donner au discours un mot à la fois.

 

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dimanche, 27 juillet 2025

Syrie : le conflit par procuration entre la Turquie et Israël

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Syrie: le conflit par procuration entre la Turquie et Israël

par Davide Malacaria

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/siria-il-conflitto-per-p...

Les affrontements en Syrie – au centre desquels il convient d'évoquer ceux qui se sont déroulés dans la région de Sweida, habitée par les druzes – ont causé plus de 500 victimes, avec la menace d’une forte augmentation, car le fragile cessez-le-feu, obtenu avec difficulté, vacille.

Tout a commencé avec le chaos qui a suivi la chute d’Assad, lorsque le terroriste de confiance de l’Occident, Ahmed Al-Sharaa, anciennement Mohammad al Golani, a été porté au pouvoir à Damas. Il était d’abord le chef d’une faction de l’État islamique, puis d'Al-Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, un terroriste formé, comme le leader de l’État islamique al-Baghdadi et beaucoup d’autres, dans les prisons américaines, dont il a été libéré en 2011, au début des événements qui visaient le changement de régime en Syrie.

Après la chute d’Assad, Ahmed Al-Sharaa, aidé par Ankara qui l’avait guidé pour le compte de l’Occident lors du changement de régime, a eu du mal à recoller les morceaux de la Syrie, largement causés par sa propre action. Mais peu à peu, grâce à Ankara, il a réussi à rétablir une apparence d’État, même si beaucoup ne faisaient pas confiance à ce terroriste en costume-cravate, et refusaient de lui remettre les armes.

Cela a donné lieu, en mars dernier, aux pogroms de Latakia et Tartus, où plus de mille alaouites, branche dissidente du chiisme ayant soutenu le président Assad, ont été brutalement massacrés par ces anciens terroristes qui avaient pris le pouvoir.

Une partie aussi de la communauté druze, minorité avec une religion très particulière, a évité la consigne, mais leur insubordination a été en partie tolérée, car cette communauté bénéficiait de la protection israélienne qui, après la chute d’Assad, a étendu son influence dans le Golan et les régions environnantes, déclarées unilatéralement zones démilitarisées.

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Tous les druzes ne sont pas heureux de recevoir cette protection intéressée, bien au contraire. Beaucoup la rejettent comme une ingérence indue, mais pour les ambitions expansionnistes de Tel Aviv, déterminée à devenir une puissance mondiale grâce à sa mainmise sur le Moyen-Orient, cela ne représente qu’un détail secondaire.

Passons aux derniers événements: ce qui a déclenché le chaos actuel, qui a commencé, incidemment, un autre 11, funeste, précisément le vendredi 11 juillet, lorsqu’un jeune druze a été enlevé alors qu’il se rendait à Damas. Un événement plutôt fréquent dans cette région, où depuis longtemps, il y avait des frictions et des affrontements entre druzes et bédouins locaux.

Mais cette fois, les combats ont été de plus grande ampleur, obligeant Damas à intervenir en force. Mais au lieu d’éteindre l’incendie, l’intervention l’a en fait enflammé, les druzes accusant les forces de Damas de protéger leurs amis bédouins, également musulmans sunnites, et de déclencher des affrontements plus vastes entre druzes et l’armée syrienne, qui ont fait plus de 100 victimes.

Un conflit inégal, où les druzes sont voués à souffrir. Mais comme il était évident, Tel Aviv a envoyé ses forces pour défendre les druzes, qui constituent aussi une minorité bien intégrée dans l’État israélien.

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Et voici que la situation se retourne: l’armée syrienne ne pouvait rien contre l’aviation israélienne, qui non seulement a bombardé Damas, mais a également lancé des attaques contre la capitale, frappant le ministère de la Défense, en guise d’avertissement aux maîtres du jeu.

Une intervention qui a fait s’effondrer le réseau, que Washington a patiemment tissé ces derniers mois, espérant faire de la Syrie une sorte de pont entre la Turquie et Israël, consolidant la mainmise d’Ankara sur le pays tout en renforçant celle d’Israël sur le Golan, avec, pour couronner le tout, l’adhésion de Damas aux Accords d’Abraham, ce qui constitue un autre cadeau pour Tel Aviv. Le tout financé par l’argent du Qatar et d’autres monarchies sunnites, à qui Washington a confié la reconstruction du pays, dont bénéficieraient les intérêts turcs et israéliens.

Tous heureux, en apparence. Si ce n’est que le chaos créatif, soit la stratégie des néoconservateurs américains déployée depuis longtemps pour remodeler le Moyen-Orient, fonctionne peu lorsqu’on l’applique à la réalité, car le chaos est par nature destructeur.

Ni les convergences parallèles entre Netanyahu et Erdogan, évidentes dans de nombreux dossiers au Moyen-Orient malgré leur antagonisme joué pour la galerie, ne peuvent suivre un parcours non conflictuel comme d’autres partenariats à distance. L’expansionnisme d’Israël ne peut que entrer en conflit avec le rêve néo-ottoman d’Erdogan.

Si le fragile cessez-le-feu actuel, déjà brisé par des affrontements localisés risquant de déclencher de nouveaux incendies, a été une petite victoire de Washington, qui a négocié entre les parties en rassurant la Turquie qui voyait vaciller son influence sur le pays voisin, il est également vrai que cette fois la Russie et la Chine sont entrées en jeu pour préserver un minimum d’ordre dans la région.

Car elles savent toutes deux que l’objectif d’Israël est toujours le même: provoquer le chaos aux portes de l’Iran. Si la Syrie tombe dans le chaos, celui-ci se propagera inévitablement en Irak, qui redoute depuis longtemps cette possibilité, au point d’avoir renforcé ses frontières.

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Sans compter que la situation menace aussi le fragile Liban, déjà confronté aux incursions israéliennes incessantes et illégitimes, ainsi qu’aux pressions de l’envoyé américain pour le Liban et la Turquie, le funeste Tom Barrack, qui opère en tant que gouverneur colonial dans la politique du pays des cèdres.

Sa mission est d’éliminer le Hezbollah du Liban, en commençant par son désarmement, pour le livrer ensuite aux mains d’Israël. Il agit avec une certaine agressivité, allant jusqu’à proférer des menaces: si la milice chiite ne respectait pas les diktats de Washington, le pays reviendrait à l’époque de Bilad al-Sham, quand il faisait partie de la Grande Syrie.

Un projet qui, bien qu’il soit démenti, est toujours chuchoté par les néoconservateurs et par Ankara, comme le montre un article de The Cradle sur l’influence turque croissante, par le biais d’un bureau spécial à Damas et dans la ville libanaise de Tripoli, dont le port constitue une infrastructure éminemment stratégique. À cela s’ajoutent des rumeurs recueillies par i24NEWS sur la demande des autorités syriennes aux États-Unis de prendre le contrôle de la ville en échange de leur adhésion aux Accords d’Abraham. Telle est la sinistre nature du chaos créatif, qui a déjà causé beaucoup de souffrances dans la région.

De Rotterdam à Gênes, les ports européens deviennent (aussi) des bases militaires

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De Rotterdam à Gênes, les ports européens deviennent (aussi) des bases militaires

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/difesa/da-rotterdam-a-genova-i-...

Les ports européens sont de plus en plus actifs quand il s'agit de gérer la transition des scénarios internationaux, et par conséquent de leurs activités économiques, vers une phase plus complexe et chaotique, marquée par une incertitude accrue sur le plan géopolitique et une nouvelle importance accordée à la préparation face à de potentielles crises mondiales. En cas de conflit à grande échelle, la logistique portuaire jouerait un rôle déterminant, et les pays européens doivent mobiliser largement leurs infrastructures pour se préparer à toutes éventualités. 

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Gênes : la nouvelle digue à usage dual

La semaine dernière, le ministère italien des Infrastructures a, par exemple, officialisé la présentation d’un projet à usage dual (militaire et civil) de la nouvelle digue du port de Gênes, qui pourra accueillir non seulement des navires marchands, pétroliers et cargos, mais aussi, potentiellement, des transports de troupes, des porte-avions légers, des destroyers, des frégates, des patrouilleurs et autres navires. De plus, Gênes deviendra un hub stratégique pour la mobilité militaire, qui en Italie est développée avec un soin particulier pour les réseaux ferroviaires et les ports. 

En cas de crise de guerre pouvant mettre en danger la sécurité nationale italienne ou d’une détérioration de la situation dans les pays proches de l’Italie, Gênes devra devenir une base intermodale et interopérable avec d’autres structures situées dans la mer Méditerranée. Elle devra réserver une partie des stocks et de la logistique aux forces armées et être connectée efficacement au terminal situé à l'arrière des infrastructures portuaires. 

Comme l’écrit “Il Secolo XIX”, deux projets financés par la Commission européenne visent à consolider la stratégie de Gênes, dont un de 29 millions d’euros pour renforcer le parc ferroviaire en dehors de la muraille, un plan qui “a un objectif évident du point de vue portuaire, mais allonger les voies jusqu’à 750 mètres permettrait aussi de faciliter les manœuvres des convois militaires à l’intérieur du port de Gênes.” À cela s’ajoutent 6 millions d’euros pour renforcer le viaduc de Binasco, et, note le principal journal ligure, “la troisième infrastructure à usage dual se trouve à La Spezia,” où “près de 10 millions d’euros seront investis dans les connexions de la gare La Spezia Marittima,” motivés par “la nécessité d’allonger les voies à 740 mètres.” 

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Rotterdam : un port pour l’OTAN

La première infrastructure portuaire italienne s’intègre ainsi pleinement dans la planification stratégique avec laquelle l’Europe veut éviter de dépendre des goulets d’étranglement systémiques qui ont émergé dans la logistique et les communications, afin de pouvoir faire face plus organiquement à une future crise sécuritaire à l’échelle continentale. 

Plus encore, la décision stratégique du plus grand port européen, Rotterdam, est de commencer à réserver une partie de l’espace à la logistique militaire, visant à soutenir les structures de l’OTAN en Europe. Le port néerlandais est vital pour la logistique atlantique, et avec la ville belge voisine d’Anvers, Rotterdam joue un rôle critique dans l’arrivée de moyens militaires, d’armements et de biens pour les troupes et armées. Jusqu’à présent, il n’a cependant jamais disposé d’un quai dédié à la Défense. 

“Les Pays-Bas, en accord avec leurs alliés de l’OTAN, se sont engagés à augmenter les dépenses de défense à 5% du PIB,” note le Financial Times, en rappelant que “en mai, le ministère néerlandais de la Défense a annoncé que Rotterdam devrait fournir un espace pour la manutention de plus de navires transportant des cargaisons militaires à la demande de l’OTAN,” et que “le terminal à conteneurs de Rotterdam est le seul lieu où l’on peut transférer en toute sécurité des munitions d’un navire à un autre.” 

Rotterdam pourrait ainsi devenir un pivot d’un système de sécurité des approvisionnements et de la logistique, pouvant, dans une optique intermodale et résiliente, relier en étoile les bases les plus stratégiques de l’Europe du Nord : d’Anvers et des bases néerlandaises de Vlissingen et Eemshaven à Rostock, en Allemagne, en s’appuyant sur la ville portuaire des Pays-Bas. La préparation pré-guerre intégrera de plus en plus l’utilisation duale des infrastructures, militaire et civile, comme garantie pour une sécurité accrue et une meilleure préparation à toute crise. 

Ce monde chaotique et compétitif impose des changements systémiques: de la Méditerranée à la Mer du Nord, en Europe, cette tendance inévitable devient de plus en plus comprise.

Quand, derrière la Personne, il n'y a personne

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Quand, derrière la Personne, il n'y a personne
 
Claude Bourrinet
 
J'ai remarqué que le terme « personne » revenait régulièrement, vocable assez vague et creux, comme « chose », « faire », qui évite de trouver un mot plus précis et plus riche.
 
On ne peut s'empêcher de penser qu'il est employé dans un monde où errent les hommes « sans qualité », sans différenciation, sans singularité. Une « personne » est, au moins, un homme ou une femme, un piéton, un automobiliste, un cycliste, un adolescent, un homme mûr, un vieillard, un riche, un pauvre, un être laid ou beau, un individu négligé ou strict, un vivant placide ou agité, bref, un être dont on peut, en principe, déterminer l'identité, qui occupe un espace et affirme sa singularité dans le temps, dans son devenir.
 
Il est vrai que la société de masse arase la personnalité, laquelle redevient visible et lisible dans une vraie conversation, dans des conditions de convivialité suffisantes. Encore que, l'habitus persistant, ce qui est soustrait l'est souvent définitivement. Cela explique le malaise que l'on éprouve lorsqu'on parle avec certaines... personnes, lisses et transparentes, derrière lesquelles n'est que vide, et qui donnent le sentiment qu'on s'adresse à la télévision.
 

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Certes, « personne » pourrait évoquer le personnalisme d'Emmanuel Mounier, qui cherchait, entre l'individualisme pathétique du capitalisme et le collectivisme éradicateur du communisme, une troisième voie, qui aurait donné à l'être humain une assise et une profondeur que la société moderne lui avait enlevées. On pourrait s'attacher à cette idée, et, somme toute, utiliser le mot « personne » comme une marque de respect et reconnaissance de la dignité d'autrui.
 
C'est ne pas compter sur la duplicité, la tartuferie d'une époque qui retourne les mots comme des gants. Souvenons-nous de l'ironie orwellienne de 1984, où les slogans du régime disent exactement le contraire de ce qu'ils clament : « La guerre c'est la paix. La Liberté c'est l'esclavage. L' ignorance c'est la force. »
 
La « personne », qui devrait être l'homme intègre, lesté de la gravité de l'existence, est devenue, dans notre monde, un fantôme.
Il faut se souvenir que « personne » vient du latin persona, masque de théâtre « à travers » lequel on parlait, mais, à l'origine, "imagines maiorum", ces effigies de cire portées par des acteurs mimant les gestes du défunt « ressuscité », enduit qu'on avait collé sur le visage des chefs, pour en garder l'empreinte, et que l'on promenait dans les rues de Rome, avec toute la procession des membres du clan, de la « gens », ainsi que la suite de ses « clients ».
 
Où sont les « ancêtres » ? Où est la mémoire de la nation ? Cherchera-t-on, chez l'interlocuteur, les traces physionomiques, les caractères tangible d'un héritage humain ? Toute cette mémoire a été rabotée par la machine à uniformiser de la société moderne, par la disparition de la noblesse, de la paysannerie, de l'artisanat, de la classe ouvrière, par ce moulin à produire un agglomérat d'employés de bureaux et de consommateurs, lovés dans le cocon confortable de la grégarité bêtifiante.

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Est-ce la fin de Zelensky?

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Est-ce la fin de Zelensky?

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-fine-di-zelensky/

Zelensky, le petit, minuscule et envahissant tyran de Kiev, semble arrivé à la fin de sa route.

Beaucoup de signaux indiquent qu’il perd presque tout soutien.

À commencer par celui, évidemment essentiel, de Washington.

Trump ne l’a jamais estimé. Et ne l’a jamais considéré comme utile. Au contraire, il l’a toujours vu comme une créature de Biden. Et comme un obstacle concret à ses propres stratégies.

Des stratégies qui visent à détendre les relations avec Moscou. Et cela pour des raisons économiques – l’importation de matières premières dont la Russie est un grand producteur – ainsi que pour des raisons purement politiques.

Le problème de Trump, c’est Pékin. Un rival commercial de première importance. Et le président américain sait bien qu’en isolant la Chine de Moscou, il pourra tenter d’affaiblir la concurrence chinoise dans la guerre en cours. Une guerre commerciale, du moins pour l’instant, mais une guerre quand même.

Donc Zelensky doit être houspillé hors des sphères du pouvoir à Kiev. D’une manière ou d’une autre. Parce qu’il a trop souvent dépassé les limites, instauré une dictature personnelle, s’est enrichi, lui et son cercle, aux dépens des Ukrainiens. Qu’il a envoyés à la boucherie.

Et il doit aussi être chassé parce que Poutine n’a aucune intention de négocier avec lui. Il le considère, non sans raison, comme illégitime. Et si Zelensky restait en place à Kiev, il n'y aurait aucune possibilité de rétablir la situation.

Il n’y a donc que deux solutions: soit les Russes arrivent jusqu’à Kiev et effacent l’Ukraine des cartes géographiques, soit il y aura la guerre totale. Que Trump ne veut absolument pas.

Donc Zelensky doit partir. En douceur ou par la force. Et à Kiev, quelqu’un, probablement un militaire, doit prendre le pouvoir et négocier officiellement avec le Kremlin. Et il faut aussi que ce nouveau personnage soit accepté par Poutine.

Le petit, minuscule, tyran de pacotille, cependant, ne semble pas vouloir se rendre. Il s’est probablement trop identifié à son rôle, et tente, désespérément, de s'accrocher au pouvoir. En espérant le soutien des Anglais et des Européens.

Un espoir vain. Car, malgré leurs discours et leurs promesses (n'es-ce pas, Madame Meloni ?), les Européens, sans les États-Unis, ne sont tout simplement pas capables d’affronter la Russie.

Et Poutine le sait très bien.

En attendant, la rue à Kiev s’enflamme. Elle demande, à haute voix, la démission de Zelensky.

Je peux me tromper, mais il me semble que cette mobilisation est fabriquée. Préparée et provoquée par des centres de pouvoir occidentaux. Emanant de Washington. De Trump, pour être clair.

Zelensky a toujours contrôlé le pays, en déployant une censure stricte et une répression violente.

Et cette politique, disons, s’est accentuée au cours des deux dernières années.

Il est donc très peu probable que les manifestations demandant sa démission soient « spontanées ».

Il est plutôt envisageable de les voir comme un signal clair de Washington. Qui veut un changement de personnage dans la triste farce que les Américains ont mise en scène à Kiev.

Pour lui, pour cet acteur jadis forcé à se hisser au pouvoir, c’est désormais la dernière cloche qu'il entend sonner.

Et s’il ne le comprend pas, en se retirant dans l’un des paradis fiscaux où il a amassé des fortunes volées à l’Ukraine, ce sera peut-être le glas.

samedi, 26 juillet 2025

Le nouveau “Général Armageddon” de la Russie et la peur de la guerre totale en Occident

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Le nouveau “Général Armageddon” de la Russie et la peur de la guerre totale en Occident

Les négociations s’évanouissent ; le conflit reprend

Alexander Douguine

Alexander Douguine présente les pourparlers d’Istanbul comme un théâtre sans avenir et déclare que l’ère de la guerre totale a commencé.

Examinons comment le troisième tour de négociations à Istanbul a été couvert cette fois-ci par les médias. Tout à fait différemment des premier et deuxième tours.

Cette fois, l’information était chiche et laconique, comme si elle concernait une routine qui mènerait clairement nulle part. Les deux premiers tours étaient essentiellement les mêmes sur le plan du contenu, mais ils ont provoqué un frisson nerveux au sein de la société russe: les patriotes craignaient la trahison comme si c’était une sentence de mort, tandis que les libéraux silencieux et les occidentalisés de l’élite aspiraient à cette trahison avec un plaisir pervers. Cette tremblote ne pouvait être dissimulée. Maintenant, tout le monde comprend que la trahison n’arrivera pas, et pour le reste — personne ne s’y intéresse particulièrement.

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Dans les premiers tours, tout le monde, directement ou indirectement, était à l’écoute de la réaction de Trump. À tout moment, il pouvait venir lui-même, s'emporter furieusement contre Zelensky, exploser de rage face à la détermination de Poutine, et ainsi de suite. Il n’est allé nulle part, s’est énervé contre tout le monde, a vitupéré contre tout le monde, insulté tout le monde, puis est retourné à ses affaires — en l'occurrence dissimuler la liste d’Epstein et tenter de faire arrêter Obama.

Malgré l’excentricité de Trump, le comportement des États-Unis s’est avéré, curieusement, plutôt prévisible et peu différent de celui de Biden et des néocons — et nous avons appris à vivre et à fonctionner dans de telles circonstances. Ce n’est pas que Trump se soit complètement retiré, mais il ne semble pas prêt à faire quelque chose d’extrêmement mauvais (ni même quelque chose de bon) en ce moment. Cela signifie que la situation perdurera sur le long terme. Les 50 jours que Trump a déjà abandonnés ne signifient rien du tout. D’où l’attitude générale envers le troisième tour: le facteur Trump s’est estompé, et donc les négociations n’ont plus beaucoup de poids. Il n’y aura pas de miracle. Les nazis ukrainiens ne sont toujours pas prêts à se rendre, donc il n’y a rien à discuter.

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Il vaut la peine de s’arrêter sur le facteur Vladimir Medinsky (photo). Beaucoup croyaient à tort, faute de détails, qu’il était responsable de l’échec des premières négociations d’Istanbul en 2022, qui ont été suivies de réelles difficultés sur le champ de bataille pour la Russie. Il n’était pas en tort et, alors, comme maintenant, poursuivait une ligne fortement patriotique. C’est un homme intelligent qui ne vendra pas sa patrie. Le premier tour des nouvelles négociations a clairement montré cela. Ainsi, dans l’œil de ses alliés comme de ses ennemis, il est perçu comme un nouveau “Général Armageddon” ou quelque chose comme ça. Le fait qu’il soit historien ne fait qu’ajouter à la gravité: nous forgeons maintenant l’histoire de la Russie, et pour cela — pour obtenir la victoire — cette histoire doit être connue et comprise. C’est ainsi qu'apparaît le bon type d’historien.

En même temps, il ne faut pas surévaluer les protestations qui se déroulent actuellement à Kiev, afin d’éviter de retomber dans la panique. Tout d’abord, le nombre de personnes impliquées dans ces manifestations reste relativement faible, et ce n’est guère une tendance généralisée. Beaucoup restent fidèles au régime. C’est regrettable, mais c’est la réalité. Deuxièmement, le NABU (Bureau anti-corruption national de l’Ukraine) et le SAP (Procureur anti-corruption spécialisé) ne sont jamais que des structures soutenues par Soros. Elles ne feront jamais rien d’utile ou de bénéfique pour nous. C’est une évidence. Par conséquent, il est prématuré de considérer la position de Zelensky comme catastrophique ou même fragile. Ce qui signifie que Kiev n’est pas encore prête pour un dialogue substantiel avec nous.

Pendant ce temps, l’Europe se prépare à faire la guerre contre nous [la Russie] de manière directe et plus dure. Cela aussi ne doit pas être ignoré.

En un mot, il faut maintenant comprendre que la grande guerre est chose sérieuse, car elle se prolongera et sera totale. Il est temps de transformer la Russie en un pays sur pied de guerre. Combien de temps continuerons-nous à crier “Nous sommes pour la paix” ? Même si nous désirons effectivement la paix (mais certes pas à n’importe quel prix !), ils veulent surtout la guerre, eux, et ne cherchent pas à le cacher. L’Occident a pris sa décision: si l’Ukraine ne peut pas vaincre la Russie, alors l’Union européenne essaiera, et ce qui se passera ensuite, ils le découvriront plus tard. Une apocalypse nucléaire est tout à fait possible. L’état des sociétés occidentales s’est tellement dégradé que l’autodestruction atomique ne paraît plus une idée si terrible à leurs esprits tordus. Télécharger la conscience sur des serveurs dans le cloud puis s'autodétruire. Cela semble fou, mais ce n’est plus aussi invraisemblable qu’il y a quelques décennies.

Dans une telle situation, les négociations avec Kiev sont tout simplement dépourvues de sens — pour l’instant, du moins. Qu'elles se poursuivent ou soient mises en pause, cela ne change rien. Des assistants de Medinsky ou du personnel purement technique peuvent être envoyés au prochain tour. La nouvelle version de “Général Armageddon” a accompli sa mission. Brillamment. La prochaine étape est la signature d’un acte de reddition inconditionnelle. Cela peut très bien être fait par le président lui-même lors d’une rencontre avec Zelensky, qui a déjà commencé à rechercher une telle rencontre.

Mais pour que tout cela devienne réalité, nous devons commencer à convertir le pays de manière plus intensive à une économie de guerre. On disait autrefois que personne n’est prêt pour la guerre jusqu’à ce qu’elle commence. Cela dure déjà quatre ans et durera encore beaucoup plus longtemps, durement, terriblement. Il est temps de l’ouvrir dans nos cœurs et nos âmes.

17:53 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, ukraine, alexandre douguine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un ancien commissaire de l’UE démantèle les sanctions contre la Russie – “une idée extrêmement dangereuse” 

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Un ancien commissaire de l’UE démantèle les sanctions contre la Russie – “une idée extrêmement dangereuse” 

Source: https://report24.news/ex-eu-kommissar-demontiert-russland...

Vouloir ruiner la Russie est une idée quasi fatale, a récemment déclaré l’ancien commissaire européen Günter Verheugen (SPD) dans la “Weltwoche”: il critique vivement la politique de l’UE et dénonce la politique de sanctions ainsi que le refus de tout dialogue et de toute diplomatie. Il semble que les Européens soient obsédés par l’idée qu’une attaque russe est une chose décidée depuis belle lurette et que tout ce qui reste à faire, c’est d’augmenter la production d’armements.

L’article ci-dessous a été publié pour la première fois par Deutschlandkurier:

Dans une contribution à la “Weltwoche” suisse, l’ancien commissaire européen Günter Verheugen (SPD) dénonce la folie des sanctions de l’UE contre la Russie. Les 18 paquets de sanctions en place affaibliraient davantage l’Union européenne qu’ils ne font de mal à la Russie. En outre, Verheugen critique le fait que l’UE ne prenne pas en compte les conséquences de cette politique de sanctions. Une éventuelle dislocation de la Fédération de Russie aurait des répercussions négatives pour l’Europe de l’Ouest.

Les sanctions de l’UE, visant à affaiblir l’économie russe et à isoler politiquement le pays, se sont retournées contre elle, constate l’ancien vice-président de la Commission européenne, après qu'Euro-Bruxelles ait récemment imposé son 18ème paquet de sanctions. Celui-ci cible notamment les secteurs russes de l’énergie et de la banque.

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Verheugen, qui a été commissaire européen pour l’industrie et les entreprises de 2004 à 2010, écrit dans la “Weltwoche” que ces sanctions de l’UE équivalent quasiment à se tirer une balle dans le pied. Elles affectent surtout leurs propres auteurs, le coût le plus élevé étant supporté par l’Occident.

Verheugen critique sévèrement la politique de sanctions de l’UE: “L’objectif de ruiner la Russie par des sanctions sévères et celui d’isoler politiquement la Russie n’ont pas été révisés. Ces deux objectifs n’ont pas été atteints. Il n’y a pas beaucoup d’exemples où un objectif politique, à savoir mettre un adversaire économiquement à genoux et le détruire ‘comme en temps de guerre’, se retourne aussi complètement contre lui. La guerre économique contre la Russie en est un exemple.”

L’ancien politicien de la SPD socialiste allemande, qui a été secrétaire général des Démocrates libres de 1978 à 1982, pense, à propos du conflit en Ukraine: “Indépendamment de ce qui sera décidé à Washington et à Moscou, nous devons, en tant qu’Allemands et Européens (et pas seulement les pays qui sont dans l’Union européenne), nous poser la question de savoir où nous en sommes réellement et quelle est notre responsabilité, notre intérêt et notre rôle potentiel. Si nous nous posons effectivement cette question, nous devrons alors reconnaître que la politique de l’UE et celle de la plupart de ses États membres, y compris et surtout l’Allemagne, ont complètement échoué et que l’UE risque de passer, sur la scène internationale, du rôle d’un figurant marginal à celui d'un serviteur remercié”. 

Malgré les sanctions permanentes: la Russie désormais troisième fournisseur de gaz de l’UE

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Malgré les sanctions permanentes: la Russie désormais troisième fournisseur de gaz de l’UE

Bruxelles/Wilhelmshaven. Depuis 2022, depuis le début de la guerre en Ukraine, l’UE tente par tous les moyens de se débarrasser des importations de gaz russes — qui avaient constitué jusqu’ici, pendant des décennies, un pilier de la prospérité économique de l’Allemagne. Mais ce rejet ne fonctionne pas. Malgré des sanctions toujours plus nombreuses, la dépendance des Européens au gaz russe ne diminue pas, mais augmente. Malgré les sanctions occidentales, la Russie reste un fournisseur central de gaz pour l’UE, tant par gazoduc que par gaz naturel liquéfié (GNL), et plus encore : selon les chiffres récents d’Eurostat, la Russie a même dépassé la Norvège en mai pour se hisser à la troisième place parmi les cinq principaux importateurs.

Les données d’Eurostat montrent que cette hausse est principalement due à l’augmentation significative des livraisons de GNL en provenance de Russie. Celles-ci ont augmenté en mai d’un tiers par rapport au mois précédent, atteignant 703 millions d’euros. Mais les importations par gazoduc ont également augmenté de 6,4% pour atteindre 408 millions d’euros. Au total, en mai, les livraisons russes de gaz vers l’UE ont atteint 1,1 milliard d’euros — soit une hausse de près de 25% par rapport à avril. La Norvège a chuté à la quatrième place avec 842 millions d’euros (–13%).

Les États-Unis restent, avec 1,9 milliard d’euros, le principal fournisseur, mais leurs exportations ont diminué d’un tiers. L’Algérie suit à la deuxième place (1,12 milliard d’euros, contre 1,3 milliard en avril), tandis que le Royaume-Uni complète le top cinq avec 367 millions d’euros.

Les sanctions se sont retournées contre leur auteur, faisant grimper massivement les prix du gaz dans l’UE: selon Eurostat, 1000 mètres cubes coûtaient encore 206 euros en avril 2021, mais en avril 2024, ce montant s’élevait à 523,5 euros — une augmentation de X 2,5. La raison en est la transition de l’UE vers les importations de GNL. En 2021, le gaz liquéfié ne représentait qu’un tiers des approvisionnements de l’UE, en 2025, ce sera près de la moitié. Les coûts liés à cette transition ont explosé, passant de 257 euros en 2021 à 645,5 euros en 2024. Bien que le gazoduc, à 417 euros, soit moins cher, son prix a également augmenté de façon significative par rapport à 2021 (178,7 euros).

Source: Zu erst, juillet 2025.

Le parti « Japon d'Abord » l’un des grands gagnants des élections sénatoriales

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Le parti « Japon d'Abord » l’un des grands gagnants des élections sénatoriales

Source: https://www.freilich-magazin.com/welt/gegen-migration-jap...

Avec une ligne claire contre la migration et une orientation nationale, Sanseito devient une force sur laquelle il faudra compter dans la politique japonaise.

Tokyo – Lors des élections sénatoriales au Japon dimanche dernier, le parti Sanseito a enregistré sa plus grande victoire à ce jour. Avec 14 sièges, il entre de manière nettement renforcée dans le parlement de 248 membres, rapporte la plateforme Market Screener. Auparavant, il ne comptait qu’un seul siège. Au sein de la Chambre basse, il est toujours représenté par trois députés. Le parti s’était présenté avec la promesse de réduire les impôts, d’augmenter les dépenses sociales et de se concentrer davantage sur les questions migratoires. Il avait notamment mis en garde contre une « invasion silencieuse » de migrants. 

Du format en ligne aux institutions

Sanseito a été fondé pendant la pandémie de Covid-19 et s’est fait connaître principalement par des contenus vidéo sur YouTube. Avec sa campagne « Japon d'Abord» et sa visibilité numérique croissante, il a réussi à faire le saut dans la politique nationale. 

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Dans une interview avec Nippon Television, le chef du parti, Sohei Kamiya (photo), a expliqué la pensée directrice du mouvement : « L’expression "Japon d'Abord" doit signifier que nous voulons reconstruire les bases de la vie de la population japonaise en résistant au mondialisme. Je ne dis pas que nous voulons totalement bannir les étrangers ou que tout le monde doit quitter le Japon. » Le parti a été souvent critiqué, a poursuivi Kamiya, mais l’image publique a désormais changé : « Nous avons été qualifiés de racistes et de fauteurs de discriminations. Mais le public a compris que les médias avaient tort et que Sanseito avait raison. » 

Pour le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, dirigé par Shigeru Ishiba, les résultats n’ont pas été favorables: avec son partenaire de coalition Komeito, il a perdu sa majorité au Sénat. Après la défaite à la Chambre basse en octobre dernier, le PLD dépend aujourd’hui plus que jamais de la coopération avec des partis d’opposition. 

La migration comme thème marginal mais avec un impact

Selon un sondage NHK avant le scrutin, 29% des répondants citaient la sécurité sociale et la baisse des naissances comme les sujets les plus importants, 28% évoquaient la hausse du coût des voyages. La migration se plaçait en cinquième position avec 7%. Pourtant, le sujet a eu un impact politique: quelques jours avant le scrutin, le gouvernement a annoncé la création d’une nouvelle task force pour traiter des « délits et comportements antisociaux » des étrangers. La LDP a également promis de poursuivre l’objectif de « zéro étranger illégal ». 

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Avant le scrutin, Kamiya a déclaré à Reuters s’être inspiré du « style politique courageux » du président américain Donald Trump. Les observateurs comparent Sanseito à des partis européens comme l’AfD allemande ou Reform UK au Royaume-Uni, mais soulignent que de tels courants politiques sont encore peu établis au Japon. Après l’élection, Kamiya a annoncé qu’il travaillerait avec d’autres petits partis. Il a exclu toute coopération avec la LDP. Au contraire, il souhaite s’inspirer de mouvements européens à succès. 

Les préoccupations économiques renforcent le soutien

Les thèmes politiques du parti ont rencontré un large écho auprès de nombreux électeurs. Les observateurs attribuent cela à une combinaison d’incertitude économique, d’inflation et de l’afflux accru de touristes dû à la faiblesse du yen. Aujourd’hui, le Japon compte environ 3,8 millions d’habitants nés à l’étranger, ce qui constitue un record, mais ils ne représentent que 3% de la population totale. 

Kamiya, le lendemain du scrutin, s’est dit optimiste quant au rôle futur de son parti : « Nous grandissons étape par étape et répondons aux attentes des gens. Si nous construisons une organisation solide et obtenons 50 ou 60 sièges, nos revendications politiques deviendront enfin réalité. »

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Orthodoxie ou Extinction - Pas d’immigrants, pas d’athéisme — Seulement la Russie

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Orthodoxie ou Extinction

Pas d’immigrants, pas d’athéisme — Seulement la Russie

Alexander Douguine

Alexander Douguine déclare que seul un retour à l’orthodoxie, le démantèlement des villes en hauteur et le rejet de la main-d’œuvre immigrée peuvent arrêter l’extinction planifiée du peuple russe.

Les villes comme « abattoirs » pour les nouvelles générations

Récemment, notre Président Vladimir Poutine parle de plus en plus fréquemment du problème démographique. Cependant, il semble qu’il trouve peu de compréhension parmi les responsables, qui proposent seulement des mesures palliatives. Les approches existantes ne donnent pas seulement des résultats nuls, elles sont fondamentalement incapables d'en obtenir. La situation est catastrophique: même si toutes les mesures proposées par les responsables étaient mises en œuvre, nous serions toujours confrontés à la disparition rapide du peuple russe. Le président ne souhaite bien sûr pas un tel résultat, mais jusqu’à présent, il n’y a eu aucun progrès réel dans la résolution du problème.

Je propose trois mesures évidentes qui sont depuis longtemps discutées dans notre société, notamment à l’Institut Tsargrad, au Conseil mondial du peuple russe et à la Société Tsargrad. Mes propositions résument le travail de milliers d’experts — médecins et docteurs en sciences — qui ont passé des années à étudier les problèmes démographiques.

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Voici trois de leurs conclusions : 

Premièrement. Nous devons revenir aux formes traditionnelles de vie, car seule une société traditionnelle permet la croissance démographique. La voie de la modernisation, basée sur l’individualisme, mène à l’effondrement démographique, car elle est incompatible avec la procréation.

Plus une société devient moderne, moins d’enfants y naissent. Si nous voulons arrêter l’extinction de la population russe, nous devons changer la nature même de la société. Elle doit redevenir religieuse, traditionnelle, avec des mariages précoces, une interdiction des avortements et des divorces, et où avoir beaucoup d’enfants devient la norme. Cela doit être affirmé à tous les niveaux — du plus haut au plus bas. Sans cela, la Russie et le peuple russe cesseront d’exister.

Deuxièmement. Les villes doivent être reconstruites. Les villes sont des « abattoirs » pour les nouvelles générations: alors que la première génération de villageois arrivés en ville a encore tendance à avoir beaucoup d’enfants, la deuxième en a moins, et la troisième diminue presque à zéro. C’est une loi absolue de la démographie et de la sociologie. Si nous voulons empêcher la disparition du peuple russe, nous devons passer de la construction en hauteur à la construction d'immeubles bas. À cette fin, d’excellents plans ont déjà été élaborés par Konstantin Valerievitch Malofeev et de nombreux experts de l’Institut Tsargrad.

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Troisièmement. Si nous voulons préserver le peuple russe spécifiquement, et ne pas le remplacer par d’autres éléments, il faut réduire l’immigration de travail à zéro. Comment compenser alors la pénurie de main-d’œuvre? Par un saut dans le développement de la robotique et en appliquant les deux premières mesures: cultiver une vision du monde religieuse traditionnelle, qui doit être imposée comme un impératif absolu, et reconquérir les villes. Si nous parvenons à atteindre ces deux objectifs, si nous arrêtons l’immigration et commençons à produire des robots, nous aurons une chance de sauver le peuple russe.

Totalement incompatible

Question : comment les autorités réagiront-elles à ces mesures? Je pense qu'elles réagiront avec horreur, car elles sont convaincues que des résultats peuvent être obtenus par d’autres moyens. Les autorités n’ont pas encore compris qu’il n’y a pas d’autres moyens: ce sont ces mesures ou alors il ne restera pratiquement plus de Russes dans quelques décennies. Dans un pays aussi vaste et riche, si nous ne disparaissons pas nous-mêmes, on nous « aidera » à disparaître. Remplacer la population russe par des immigrants n’est certainement pas une solution, car alors ce ne serait plus la Russie, mais quelque chose d’inconnu. Par conséquent, ceux qui prônent l’immigration commettent un crime contre le peuple. Alors que nos propositions plaisent ou non aux autorités, les mesures qu'elles impliquent sont nécessaires pour sauver le peuple. Il n’y a pas d’autre choix: si vous voulez sauver le peuple, adoptez ce modèle.

Mais notre population elle-même est-elle prête à cela ? Je peux d’ores et déjà dire: non. Ni pour la reconquête des villes, ni pour la construction de familles religieuses fortes, ni pour travailler jusqu’à l’épuisement afin de remplacer les immigrés. Notre société n’est pas encore prête. Pendant l’époque soviétique, nous étions éduqués différemment — au moins alors il y avait une éthique du travail, de la solidarité et un sens de la justice. Mais à partir des années 1980 et 1990, toutes les orientations mentales ont changé radicalement: individualisme, carrière personnelle, déménagement du village à la ville, ne penser qu’à soi, aspirer à aller à l’Ouest. La tâche, selon cette mentalité, est de mener une vie de plaisir et de confort. Et cela est totalement incompatible avec la résolution du problème démographique.

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« Voilà : à partir d’aujourd’hui commence la reconquête des villes »

C’est pourquoi il est absolument essentiel maintenant de changer l’idéologie dominante. Nous avons déjà changé notre orientation, en passant de l'occidentalisme au patriotisme, du libéralisme et du mondialisme aux valeurs conservatrices et traditionnelles. Certaines démarches ont déjà été entreprises dans cette direction. Mais il faut aller plus loin encore et abandonner complètement le concept de laïcité. La laïcité, le parasitisme individualiste — tout cela doit être éliminé. Nous n’avons besoin que d’une société religieuse, uniquement structurées par des normes religieuses, inculquées dès la naissance à travers la maternelle, l’école, l’université, les formations professionnelles, l’académie des sciences — tout doit être reconstruit sur des bases orthodoxes traditionnelles. C’est la garantie de la survie de notre peuple, et la loi doit être modifiée en conséquence.

Quant à la reconquête des villes, cette décision doit également être prise sans délai. C’est ça: à partir d’aujourd’hui commence la reconquête des villes. Nous enterrons les barres d'appartements, les gratte-ciel, et nous passons à la construction d'immeubles de basse hauteur. Que les villes s’étendent vers l’extérieur, pas vers le haut. Nous avons d’immenses terres à disposition.

La construction de maisons individuelles est essentielle. Il faut construire des « hubs » entre les villages ruraux à distance de marche des écoles, hôpitaux et infrastructures sociales, afin que tout soit accessible depuis chaque village. Bien sûr, les grandes villes doivent être aussi peu peuplées que possible.

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En général, nos gens sont beaux, ont le sens du sacré, mais pour qu’ils retrouvent leur raison vitale, ils doivent être guidés. Le gouvernement doit conduire le peuple vers le salut — et le salut commence par un retour à l’orthodoxie, par le souci du salut de l’âme, du salut de la famille, et par là, du salut de tout le peuple. Ce chemin vers le salut inclut la reconquête des grandes villes et l’arrêt de l’importation de masses de personnes étrangères à nous idéologiquement, spirituellement et culturellement — des gens qui occupent non seulement nos emplois, mais qui agissent en fait comme des « machines vivantes ». C’est dégradant pour eux comme pour nous. De plus, ils créent des tensions sociales, car ils refusent d’accepter nos valeurs.

Mais le problème est aussi que nous ne sommes pas encore totalement prêts à affirmer ces valeurs. Pour nous, elles restent encore abstraites. Si nous avions une identité forte enracinée dans des valeurs, tout outsider rebondirait simplement en se heurtant à elles. Mais pour que cela se produise, notre société doit elle-même redevenir orthodoxe. La question est: veut-elle vraiment le redevenir?

Ensuite, il est difficile de dire si les habitants de la Rus’ de Kiev ont voulu être baptisés dans le Dniepr. Peut-être oui — ils ont été éclairés par le Christ. Quant au reste, ils ont simplement été immergés trois fois, baptisés, et on leur a dit :

À partir de maintenant, vous êtes un peuple chrétien.

Depuis lors, ils sont chrétiens depuis plus de mille ans. Combien d’âmes ont été sauvées ! Des cieux entiers pourraient être peuplés d’âmes russes, car un Sacrement sacré et salvateur leur a été conféré à cette époque.

Maintenant, nous devons faire la même chose — ramener le peuple dans l’Église. Qu’ils veuillent ou non, qu’ils veuillent étudier la Loi de Dieu ou non, en fin de compte, cela n’a pas tellement d’importance. Si nous voulons avoir un pays, le garder, nous devons faire cela. La même chose pour les villes. Si nous commençons à agir de manière plus décisive et ferme dans cette direction — et il y a déjà une tendance — je crois que, avec le temps, tant les autorités que le peuple s’adapteront à ces initiatives salvatrices.