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jeudi, 17 juillet 2025

Totta Theologia: théologie totale. Théologie de la fraude. Théologie par-delà "gauche et droite"

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Totta Theologia: théologie totale. Théologie de la fraude. Théologie par-delà "gauche et droite" (Disputation de Diego FUSARO « Théologie politique comme religion des modernes »)

par Jean-Louis Feuerbach

De la cruelle réalité des choses infâmes (Charles MAURRAS).

L’interrègne théocratique se termine (Auguste COMTE).

Il n’est pas de vie vraie dans le faux théologique (Adorno revu et rectifié)

TOUT EST THEOLOGIE !

All is theology, clament à l’unisson Edgar Allan POE, Jorge Luis BORGES, Guido G. PREPARATA.

« Today, religion is everywhere » lit-on sous la signature de Martti KOSKENNIEMI, professeur à Oxford.

Tout est théologique, et rien que cela.

Il s’impose de s’en convaincre enfin.

Transpercer la fraude des mots, il faut.

Là où il est dit, écrit, gueulé « démocratie », il faut lire, entendre, comprendre théocratie.

Théocratie, théologie, théologique, là est la métaconstitution véritable.

Les juristes affutés s’avisent de cibler la "constitution invisible" (Martin LOUGHLIN, Hugues RABAULT, Laurence H. TRIBE) tant ils insupportent que le théologique soit la constitution de l’âge axial. Car depuis 2800 ans en effet, l’hegemon est à la théologie et à ses théologiens.

La clé de voûte de l’intelligence de la domination est à situer ici. L’intelligence du politique s’ensuit.

Ceci posé, il y a deux postures possibles : ceux qui savent, comprennent, incarnent d’un côté ; ceux qui ne savent, ne comprennent, ne saisissent, de l’autre.

Les premiers sont les anges du régime, les maîtres, les dominants qui dominent.

Les seconds sont étiquetés au mieux à « Gentils » (gentiles), aux « gens « (du latin « gens, gentis »), à « esclaves », soit au plus vrai à masses racisées à l’animalité théologique.Ce sont les « cons » qui ignorent les règles du jeu de la « modernité ».

Le clivage est intelligence théologique versus imbecillitas theologiae .

Cela pourrait se résumer à « gauche » contre « droite «.

Le théologique se love toujours dans le clivage. L’acmé du théologique est toujours à dénicher dans la discrimination, dans le séparatif, dans le divis.

Théologie est division dans son principe. Il s’agit toujours de fracturer les peuples. Défaire le « laos », le peuple, est l’axiome cardinalice.

À preuve, les théologiens n’ont que le mot « démos » à la gueule car ils savent pertinemment que démos n’est pas laos, que dème n’est pas peuple, que « démocratie » n’est pas pouvoir- puissance du peuple, mais que leur paroisse a pour objet social la « théocratie libre », la « société intégrée «, la théostructure intégralement théonomisée (Vladimir Soloviev).

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Le théologien allemand Frank Crüsemann (photo, ci-dessus) a vendu la mèche : « démocratie c’est théocratie » !

Martin LOUGHLIN (photo ci-dessous) d’enfoncer le clou : théocratie drappée des ors de la « démocratie mystérieuse » et lovée en « constitution invisible » de la domination sur le peuple (Against constitutionalism 2022). L’éminent professeur de Londres connaît le mystère autoclave et ses dogmes mystérieux; il connaît le lieu de la supériorité méta constitutionnelle et méta théologique projetée sur le monde; il sait cette doctrine de l’ordre implicite sous l’ordre apparent. Ce n’est pas un "con"!

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I. LA THEOLOGIE DROITE-GAUCHE SELON FUSARO

Le brillant penseur italien Diego FUSARO a compris lui que la plus grande pertinence est à trouver dans la conflagration entre le théologique et l’anti théologique. Se faire penseur de l’anti théologique est devenu l’économie de sa religiosité politique.

Il vient de cristalliser sa pensée dans un récent article paru en Espagne chez « Posmodernia » (le 3 avril dernier) sous le titre "Teleologia-politica, la politica como religion de los modernos". Sa traduction est à lire sur le site de l’excellent Robert STEUCKERS sur son blog « EURO-SYNERGIES » (Hautetfort Newsletter) depuis le 26 mai 2025 (cf. http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/05/26/theologie-politique-la-politique-comme-religion-des-modernes.html ) .

Il n’est pas sans portée de relever que l’interpellation de Diego FUSARO vient « de gauche », par un homme de « gauche », d’un penseur relevé et élevé "à gauche". Il s’affiche marxiste – marxien. Au point que par marxistes, on doit entendre ces théologiens de l’anti-théologique grimés en intellectuels engagés dans les champs du profane pour y voiturer la profanation de la profanation, la déthéologisation du théologique, à sa sortie de l’histoire. Ils sont en même temps schisme et par-delà le schisme dans la disruption d’avec le fondamentalisme théomane. En clair, ce sont les arracheurs de bure devenus. FUSARO met à nu le régime et les cliques du régime. Bakhounine compte un disciple d’envergure.

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Spécialement, quand FUSARO (et ses camarades comme Wolfgang STREECK ou Robert KURZ - photos ci-dessus)) s’attaque au « capitalisme », ce n’est pas l’activité de production économicociste qu’il cible. Il vise symboliquement la tête du Léviathan. Capital vient du latin « caput », la tête. Leviathan personnifie l’activité théologique du « capital » et sa « raison sociale » du gros niquage. Théologie se résume à faiseuse de rois et de droit d’injustice (jus ad in-jurium).

N’est-il pas que les vangé-listes prophétisent le slogan théonomique du "aux riches il sera tout donné ; aux autres il sera tout pris". On connaissait le « Mathew Effect » de Merton et Streeck ; voici le mien ma-ma-lu-prinzip (Marc 4,25 ; Matthieu 25,29 ; Luc 19,22 et 26). C’est toujours et encore l’antienne chauvine de la piraterie deutéro-nomiste au « il faut sucer les peuples ».

Il n’est pas vain de souligner ici l’avantage mental de la théo-rie marxiste : elle est biberonnée à l’éveil théonomique par le "livre", le "récit", la "structure" théologiques.

Pas la droite.

L’arrogance sociologique de la « gauche » tient et vient de son irradiation supérieure par le théologique. L’insolence hyper éthiste est fanfare du combat mytho-métaphysico-idéologique dans les habits noirs du méta-théologique. L’activisme fébrile, hystérique et ravageur des paroissiens de "gauche" chauvinise le prophétisme managérial.

L’hébétude est toujours de «droite»: on y broute ce que vomit la «gauche».

Jamais on n’y discute la causalité magique, seulement parfois ses effets ; jamais on n’y est capable de saisir et de comprendre la logique « métaphysique de l’après » (Kurt Hiller) ; toujours on s’y complait à l’imbécillité historique et à l’imbécillité théologique.

Bravo l’ami Fusaro d’énoncer l’instance du suprémacisme théologique, d’exploser le Fake des fakes du genre cache-sexe de la théologie pure, et de dénoncer la machine de machination théologique comme entreprise de classe, de casse, de fraude !

A . DU CLIVAGE PROFANE GAUCHE-DOITE

Le clivage théologique entre « droite et gauche » s’avère l’impensé impensable du pourtant pensé.

L’ancrage théologique du dispositif est véritablement l’impensé de la doctrine, l’impensable de la pratique, l’omis du récit instituant ledit clivage.

Le dit est au non-dit.

La source est tue.

L’origine est cachée.

Le fondement est oblitéré.

a) Le journalisme ethnologique et alimentaire ne s’intéressera au clivage qu’à partir de la révolution de 1789. Il en fait catégorisation sociale d’une histoire sociale en vue de donner une identité à une construction de figurants et de configurations à des apparences, des blocs idéologiques d’appartenance, des spectres de conception du monde. Le truc c’est de celer l’ancrage des forces habillées et habitées pour jouer ce qu’elles ne sont pas et grimer ce qu’elles font. La science du clivage de paroisse se contente du rangement à l’arrangement à la droite ou à la gauche des rois, des présidents de chambres ou des chefs de parlements. Nul ne s’interroge du pourquoi, du pour quoi faire, du qu’est -ce que ça veut dire ? Pourquoi configurer en amis et en ennemis dans un même plénum ? Sinon signifier la mise en musique des canons du théologique dans la comédie profane. Ici on installe en déclinaisons opératives au clairon du dualisme spectaculaire et on motorise dans une nouvelle enveloppe hostilice :

  • secondaire contre primaire
  • bien contre mal
  • messianisme versus « nationalisme »
  • avant-gardisme et conservatisme
  • potestas indirecta  contra potestas directa
  • bien sûr gauche contre droite

Ce partage devenu coutumier aura pris rang de titre juridique directif et orientatif. Ainsi la « République » de se fonder sur ce clivage. Elle sera au divis de division, elle qui se veut pourtant « une et indivisible «. 

L’ordre est au divis d’adhésion professionnelle du plus fort confessionnel : faire mine de lutter pour le peuple et se battre contre lui, agiter les « lumières » ou les éteindre. Car ici sévit la maxime au tout faire croire » au changer il faut », pour que tout reste pareil et que règne le statu quo de l’interrègne à l’ordonnancement : « libéralisme » comme soft law pour les élites ; socialisme comme hard law contre les masses ; au bout, le peuple mithridatisé, sidéré, neutralisé. Précision insigne : libéral doit s’entendre au sens latin de « liber, libris », le livre, c’est-à-dire la Bible, et pas autrement.

Il est donc permis d’opiner avec Karl Marx que si les idées de la classe dominante sont les idées dominantes de la classe possédant la puissance matérielle et spirituelle, la théologie est l’idée de la classe dominante qui dispose de la production théocratiste.

b) L’encastrement à la méta théologie est donc latent mais pas patent. La division du travail théologique en deux sous- instances fait écran opaque, segmentation décorative, déguisement profane. Le régime enrégimente les false flags à une rhétorique de tromperie (Marcel Gauchet parlera d’une « histoire de mots », au lieu d’une histoire des maux).

Ce choix tactique doit tromper les masses à « l’ère des masses « avec des fausses identités. Car cette « organisation dualiste « permet de mettre la "société" en étau à deux mors et en deux parquages artificiels.

La droite et la gauche sont (à non-évidence) distributions théologiques et précipités du théologique dans l’instance de la politique. Le cœur théorique se trouve dans le transfert théosophique dans le profane.

Dans la mesure où il s’impose de retenir en présuppositions du Theos, ses mythèmes de création du secondaire et de péché du primaire, il s’ensuit que le » bien » c’est la communion au mythe de la religion secondaire et « mal » ce qui s’ancre dans la religion primordiale.

Y ajoutant, la matrice de fraude accumule les ergots de feintes: complexifier pour irriter, celer, mystifier, relativiser, brouiller et surtout anathémiser le pouvoir.

Les arnaques pullulent. La « laïcité » est l’une d’elle : dans l’océan des paroisses cabote la frêle esquif du peuple-politique ou laos; l’apartheid protège le religieux contre le politique et pas l’inverse. Le "ra-isme" en est l’autre: le cri du «ra», au «ra», par le «ra», gutturalise l’extrémisme théologique. C’est la lettre de cachet, le brevet de Haine, la créance de ponérologie inaugurale déchainés contre la « méchanceté », la « mauvaiseté », la « malitude », à dires de théologiens du mode de la mode de « modé-ration » exterminatrice de ce et ceux qui leur déplaisent. Shitstorm always again.

Allons plus loin. Explication.

B. DU COUP D’ETAT THEOLOGIQUE : DEUX COMMENCEMENTS, DEUX RELIGIONS, UNE TERREUR

En histoire, il n’est jamais de dieu pour sauver quiconque. Pour la comprendre, il faut saisir la question qui aura présidé à la réponse donnée par l’histoire, et donc la pensée devenue histoire d’une pensée (c’est le principe question réponse ou logic of question and answer de Robin George Collingwood).

a) Au commencement du système primordial, les peuples premiers vivaient heureux ensemble dans les essences du politique et du religieux. Leur accord sonnait juste. L’harmonie régnera longtemps. Survint la théorie du "péché originel" colportée par des marchands au long cours et à la théologie impitoyable. Il fallut divorcer.

b) Au commencement du système secondaire, une « société sainte » de théologiens civils (sous le label « Idra Sita «) invente un dieu à façon, puis le dépose à marque, brevet, modèle, concept, au choix. Ledit fétiche de voiturer la jalousie de ses créateurs et de partir jalouser les peuples premiers: la Déesse-Mère, le divin féminin, le matriachat, leur science, leur sagesse ,... Cette jalousie de prospérer jusqu’à poser un avant et un après à l’œuvre de "création". Ledit dieu jaloux fit de cette summa divisio le point cardinal de son culte. Fini le paradis de la félicité des peuples du Nord, du savoir immémorial, du merveilleux en mythe. L’ingénierie de la jalousie d’installer la tyrannie de ses valeurs, de fonder une nouvelle axiologie à la guerre des dieux, d’œuvrer à l’expulsion, à la scission, à la chute.

c) La » création » est constitutivement revendiquée à « sens inversé, ordre de renversement, inversion » de l’ordre antérieur voué à l’épuration (Zohar I 102b et 205b). Désormais, les présupposés du système primaire sont déclarés faux, tandis que ceux du régime du secondaire sont proclamés seuls vrais. Le coup d’état interdit tout retour de « l’Antéchrist ». La distinction pentateutique requiert l’exclusivité du culte. Pas d’autres dieux, ni d’autres déesses à l’horizon, au firmament ou dans les palais. Le roi c’est Dieu et Dieu est roi. Avec ses théologiens.

Ceux-ci assurent l’ambiance de sorcellerie et innervent « l’accusatif illimité de la persécution » (Emmanuel Levinas).  Il leur faut la figure de l’ennemi comme ultimation de détestation théologique.

Théologie est ainsi motorisation à la haine, croisade permanente et hystérisation contre le réfractaire, l’opposant, le résistant. L’autre est toujours "païen", "impie", "infidèle", hétérodoxe. Sa seule présence devient profanation. Il doit être ex-terminé, c’est-à-dire exorbité de la création du genre paroissial. Telle est l’économie du « miracle » des uns et terreur pour les autres.

C. MIRACULISME

Le miraculisme relève du théologique et vice versa. Il se décline en hyper-fascisme de la sécularisation moderne.

a) Le théologique ritualise à la nausée les espaces de détestation et les aliens qui errent dans les camps de concentration du Theos. La liturgie vomit assez : « l’-eszs-trèm-droate », les « populismes », les « complotistes » et autres flatulences. C’est façon pour le théologique d’incendier son plan – complot de ses agressions dopées à l’extrémisme "amaléciste".

Le dispositif peut se résumer à la formule de Nicolas Sombart : "est ennemi qui s’oppose au plan mondial"! L’avantage de la formule est que l’axiome dévoile les fins du théologique :

- conquête du globe à plan arrêté de « commonwealth » monoparoissial,

- désignation à ennemi qui ose s’opposer à la « messianose » (Michel MAFFESOLI) ;

- extermination des « complotistes » qui conspirent au « complot « contre » le Complot » au travers de la solution polythéiste, polygéniste, polyversiste, bref du di-vers vraiment divers et diversitaire de plurivers juxtaposés et non intriqués.

b) Par sécularisation, il faut entendre la déportation des vices des uns sur les peuples désignés comme "boucs émissaires" (Lévitique 16,21-22 !). Soit la translation du récit biblique en déontologie hyper-éthiste faisandée.

Séculariser, c’est persuader, propagander, harceler à la préférence, au sens, à la paroisse du culte devenant culte-ture : bascule au primat paroissial du citoyen croyant et du croyant citoyen.

Il est donc aisé de discriminer qui en est et qui n’en est pas.

Clivage est gouvernail de croyance et d’incroyance.

Clivage est corruption, récit de corruption, batelage de corruption.

Le commissaire politique Saül de Tarse de poser la méthode réglée contre les masses : ce qu’elles font, elles ne le comprennent pas ; ce qu’elles veulent, elles ne le pratiquent pas ; mais ce qu’elles haissent, elles le font à fond.

II. THEOLOGIE POLITIQUE

Clivage induit et présuppose une ligne de séparation, de démarcation, de discrimination. Cette bicaméralité bipolaire bipolarise au binôme. Ce qui trahit à nouveau l’identité théologique du dualisme théonomique constitutif (deus versus démonie, créé contra incréé, biennisme et malisme, etc.) et élevé à « théologie politique ».

À quoi ça sert ?

A . KATECHONTIQUE. KATECHON & Compagnie.

Nul ne saurait servir deux maîtres. Ou le dieu, ou son peuple. Pas les deux, grondent les théologiens.

Katechon est partant l’idéologème (couché dans la seconde épître aux Thessaloniciens de Saul dit Paul de Tarse, versets 7 à 12) qui signifie interdire au peuple la grandeur politique, le renvoyer à l’impolitique, le téléologiser à masse minérale inerte.

a) Les meilleures bibliothèques sont polluées par des rayonnages entiers croulant sous la littérature à l’enseigne de la "théologie politique". Force billevesées sont accumulées à des fins d’effarement et d’égarement. Une « Imposture » s’esclaffera Géraldine Muhlmann ; quoi le théologique?

La vraie vocation de l’instrument dénommé « théologie politique » est de marquer l’empreinte du théologique dans le profane. (C’est précisément ce qui horripile les théologiens : que l’on puisse oser dire ou penser que le fond, les fonds et le tréfonds de l’administration des choses et des peuples soient théologiques; parce qu’il est interdit de caresser l’idée que c’est le théologique qui déconne et dragonne la politique !). Il y convoque au travail théologique de sa raison théologique fondamentale : catéchonciser. Catechontiser c’est empêcher. Théologiser c’est empêcher les autres d’être et de devenir ce qu’ils sont, de se connaître et de se donner à reconnaître pour tels.

Le mythe fondateur du théologique se trouve dans la mission messianiste et eschatologique d’interdire tout retour du primaire, du principiel, du primordial. Alter- Apocalypse, no pasaran !

La théologie politique se ramène donc à la mise en œuvre du katechon dans tous les registres du vécu. L’acmé réside dans l’absolue sainteté de la prophétie migratoire. Elle emporte prohibition absolue de contester la soumission au feu de la « main droite » ou de résister au « grand carnage dans la terre d’Edom » (c'est-à-dire Rome, donc europie d’Europe et des Boréens par extension) promis aux masses « de toutes les extrémités de la terre » ! Il n’y fait pas bon d’être du « côté gauche « (Zohar II,32 a) ! Violence absolue de violence au culte de la tyrannie de violence pour la violence.

b) Pour le théologien Jan Assmann, le nec plus ultra de la théologie politique c’est le monothéisme.

Le modèle orchestre à la séparation des pouvoirs :

- le politicien ajuste au culte et culte au culte ;

- le théologien choisit le politicien : il le proclame, l’acclame, le déclame ad nutum.

- le médiatcratique met en spectacle la liturgie d’adoubement ou de damnation ; il césarise et décésarise ; fait oraison de starisation ou hérémisation des démonisés.

Les unit la rivalité mimétique pour conquérir la « violence légitime « (sic !) du théologique contre les peuples, conduquer les haines de la transcendance dans l’immanence, manager, orchestrer, exploiter le muselage du peuple. C’est cela l’ingéniérie du miraculisme.

En d’autres termes, le concept de théologie politique sert à grimer l’imposture impérialiste du théologique sur les essences et les instances. Il est feinte de bicaméralité, réponse eschatologique à la sécularisation et gestion politicoclastique du katechon. Il opère « construction sociale de la réalité » (Peter L. Berger) en mensonge.

Le dispositif ne laisse pas d’interroger :

- Pourquoi cette tromperie ?

- Pourquoi masquer, obvier, oblitérer la lutte théolopétique ?

- Pourquoi cacher le travail à la transparence et hausser l’enseigne du dieu invisible ?

- Pourquoi cette crispation à l’oblique, au repli du soi de fourberie, au travestissement de la sur-veraineté en sous-veraineté en sous-jacence ?

- Pourquoi l’invisible règne-t-il, gouverne-t-il, légifère-t-il, jugeationne-t-il, condamne-t-il, engeole-t-il ?

Raillons ce jeu de masques sous lesquels la guerre de certains se poursuit contre tous.

La « culture » des théologisés vocifère les slogans de fronts de haine et les « lois du pouvoir invisible » visibilisent assez le système théologique et théonomique global.

B. L’hémiplégie originée au mythe du péché des origines (Hyperborée ou Phénicie) et à sa culpabilisation subséquente définit ceux qui s’en gardent et ceux qui mégardent.

Il y a ceux qui se conforment aux dogmes de la révolution yahwique et ceux qui la conchient.

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Le professeur Michel Maffesoli (photo) ne laisse de dénoncer que le clivage participe du principe de coupure du secondaire et que partant, les clercs du clergé théologique décident de se séparer du commun du peuple, osent prétendre savoir à sa place ce qui lui convient et le conduquent dans le mainstream.

Le clivage étiquette dès lors l’inimitié – hostilité. L’ennemi est prédéterminé : nommé, marqué, désigné. Aussi la technique du clivage permet de blasonner telle catégorie en vue de sa perception, de sa reconnaissance, de sa capacité à mobiliser contre elle. Le classement classe et déclasse. Il identifie au plus et au moins. Il offre à séparer bibliquement "le bon grain et l’ivraie". Il modélise la conformité du moment et la non-conformité de toujours. Il est vendu comme fait de culture du culte au seul vrai et à l’unique conformisme, à l’acclamation et à l’aversion, à l’approbation et à la récusation, au thème et à l’anathème.

Le cœur nucléaire du dispositif est à lire dans l’opus méta-constitutionnel planqué dans les bas-fonds de l’ésotérisme et qui s’exotérise au slogan publicitaire de « ZOHAR » ou « livre des splendeurs ». Le cabbaliste Oscar GOLDBERG opinera que cette thèse fera mathèse et sera ensuite vernaculisée en « Thora », Livre de bible, proclamations testamentaires (ancienne et nouvelles), « coranie » et autres chorégies régulières et séculières, ensemble les « wokeries » de gauche ou de droite.

C’est de cela qu’il est question quand il est question de « théologie politique «. Ce concept renvoie à l’obscénité théologique de l’oppression historique. « Souverain » devient qui neutralise le politique par le théologique : qui installe le rideau de fer entre le théologique et le politique, le cordon sanitaire entre le pie et l’impie, le « front républicain » des clercs contre le laos .

C. FUSARO fait bien de raviver à son débat et d’y convoquer qui Jean-Jacques Rousseau, qui Thomas Hobbes, qui Carl Schmitt. Parce qu’il faut en finir avec l’impérialisme du théologique, de ses concepts, mythes, mythèmes ou rites dans le profane politique.

 Il s’impose de bloquer à toute force le curseur de l’intelligence 'sociologique' quelque part entre la polarité "théologique" et le pôle "politique".

Le seul fait d’en appeler aux trois précités vaut répudiation des théologiens-politi-chiens de dieu (domini-canes) ou du grand-fétiche–golem de l’»Humanité » comme Saint-Simon, Comte ou Kojéve, et tous les autres.

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Il est permis de rappeler que l’essai de Schmitt remonte à 1922 et est inscrit dans les Mélanges offerts à Max Weber (prédécédé du virus « SARS I », ripoliné en « grippe espagnole ») sous le titre « Soziologie des Souveränitätsbegriffs und politische Theologie »). Il parut ensuite en livre et est désormais connu sous le titre de « Théologie Politique », avec double majuscule. Thèse et concept firent florès en littérature mais échouèrent en dehors. Pour l’heure, le souverain qui décide du régime d’exception reste le théologique qui sous-verainise l’état normal, neutralise l’état primaire et se sur-verainise dans la dictature de l’Angélinat. La tyrannie du système secondaire, c’est lui. Conscient de son insuccès, Carl Schmitt proposera en 1978 une nouvelle définition: «souverain est celui qui règne sur les ondes de l’espace». Ce faisant il aura acté la translatio imperii du théologique dans le cybernétique...! Soit théologie à la puissance 10!

III. THEOLOGIE THEOLOGIQUE

FUSARO a bien compris que la théologie politique n’est que la continuation de « l’articulation dichotomique » par tous les moyens de l’injuriologie théologique.

Le récit dogmatique est installé dans le profane. Toutefois, son arrimage au mensonge et à la fraude n’en finit pas de le déstabiliser. Assurément le théologique vacille. Il est à bout. Le réel dévoile l’imposture. Diego FUSARO peut donner son coup de pied (gauche bien sûr) et reprendre la balle de volée en pleine lucarne. Il arrache le masque de l’ennemi qui désigne industriellement l’ennemi et se désigne en ennemi de tous.

Léviathan n’est pas un monstre de terre mais de mer. Il a pour profession de terroriser Behemoth. Les deux étaient potes; « Yahweh les sépara » (Robert GRAVES). Behemoth est devenu cet énorme veau blond dont Alexandre de Macédoine défera le nœud, pour le renvoyer au désert du chaos. Là où la politique est religieuse!

FUSARO parle de "nihilisme". Il vise par là le théologique comme ultimation de la négation de la négation ou du nihil ex creatio.  Le théologique n’est qu’accomplissement de la "politique du royaume de Dieu" (Léo Strauss): interdire aux Boréens toute agrégation à l’unité politique originelle. "Politique divine" = katechon = hybris de néantisation.

Bref, Léviathan ou Behemoth, gauche ou droite, theos-laos, c’est toujours le même mythe du dualisme qui opère séparation des eaux entre la "part divine"et la part hominide, «le côté droit et le côté gauche», «Ismaël et Edom». La "maison de Lévi" fait toujours la guerre bifrons sur terre et sur mer, instances contre essences, secondaire versus primaire, le pas bien contre le pas mal. Et elle nous dit que c’est son dieu qui a dit ce qu’il faut faire…

Sauf qu’à force, le nihilisme s’hétérotélise en affirmation de la négation de ce qui est nié!

A. DESIGNER LES MAITRES…

La thématique retenue par FUSARO, qui a tout appris chez Carl Schmitt, devient clin d’œil chargé de malice. Il oriente les "esclaves" en direction des "maîtres" et dit qui ils sont. Il les montre assis sur la cloche du plomb thoramorphique, désigne l’identité de leur doctrine et fournit la clé du fonctionnement d’état de la contrainte bureaucratisée.

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En son temps, l’immense Julien FREUND (photo) visait les "hiérocrates"! C’est bien viser là où il faut, contre qui il faut.

Ne jamais oublier l’axiome freundien: c’est toujours l’ennemi qui désigne l’ennemi! Puisse alors cet ennemi souffrir de se voir rétro-désigné en ennemi et de se voir fracassé à l’asymétrie renversée…

FUSARO comme Carl SCHMITT sont des «Méta-MACHIAVEL»! Ils donnent à lire leur «mythologie politique». Les concepts totaux sont des mythes. Les mythes locutent des affects et des arcanes, des archétypes et des immixtions de la pensée et de la volonté des maîtres devant être reçues par les dominés.

Le théologique est évidemment assemblage mythologique derrière lequel œuvrent les cliques, les potentats invisibles, les théologiens. Les accents d’invisibilité, du règne de l’ombre, de façade à l’opaque donnent le théologique en authentique hyper fascisme. Il fait le vide. Tout est dépolitisé, sauf lui. C’est le parti unique, de doctrine unique, de totalitarisme unique. Il se lit comme désert unique, dieu unique, pensée unique, lobotomisation unique, vocabulaire unique, imaginaire unique, race unique, et bien sûr maîtres uniques du bloc d’idolâtrie unique.

La droite et la gauche y participent comme distributions théologiques et précipités du théologique dans l’instance de la politique.

Le cœur théorique se trouve dans le transfert théosophique depuis le Theos dans le profane. Dans la mesure où il s’impose de retenir en présupposition du Theos ses mythèmes de création du secondaire et de péché du primaire, il s’ensuit que le "bien" c’est la communion au mythe de la religion secondaire et "mal" ce qui s’ancre dans la religion primaire. Cette dernière aura précisément été expulsée du paradis théologiquement conquis. Elle se voit hyper-criminalisée en hyper-péché au commencement de la création du récit du livre. Dès lors "bien et mal" sont fixés, balisées, situés comme hyper-catégories du théologique. Elles fonctionnent à théonomie, laquelle régente la théodicée subséquente du juste et de l’injuste, du licite et de l’illicite, enfin de la gauche et la droite. Hyper-éthisme, c’est hyper-fascisme toujours!

Jean-Jacques Rousseau a raison: c’est bien la "société divine" qui pollue, corrompt, acculture homo à la méchanceté du plus méchant de tous les dieux et de ses paroissiens, pas l’inverse.

Pis, tout le travail théologique de la conversion au pseudo-bien fait le mal. Il fait chuter homo dans une autre nature qui l’aliène, l’exploite et le possède. C’est précisément par la suppression du "toit métaphysique" (Arnold Gehlen) qu’est le primordial, que les peuples du Nord sont enjoints de se ranger au «contrat» théologique du régime de l’exception. Immanuel KANT l’aura dénoncé en «extorsion» frauduleuse sous promesse de "rédemption". Parce qu’il avait lu le Code civil: la mise en cage des peuples n’est pas dans le commerce. Le droit noahide n’est pas opposable aux peuples tiers. Ils n’ont pas à reconnaître « Noé » et ne sont « ses fils ». Bref, fraude à nouveau.

B. EGALITE INEGALITE POUR QUOI FAIRE ?

De là surgit le méta-débat de « l’égalité » et de « l’inégalité ».

FUSARO, homme de "gauche", demeure hanté par cette question. On peut le comprendre. Sauf que la question est pipée. À nouveau la théologie pollue. Nietzsche, rétablit la situation et inscrit la solution «par-delà le bien et le mal»: le mythème de l’égalité n’est que cet «étrange expédient mental» du travail hostilice à plein du théologique contre les peuples.

La performance du théologique est à lire dans l’accomplissement de sa vision du monde. Performance est «épitélésis», rites, processions, processus; performance est mise en état, mise en acte, mise en musique; performance, c’est installation du culte en culte-ture. En procède « l’égalité » dans le culte pour ceux qui cultent et "inégalité" de ceux qui sont hamlétisés, démonétisés, exclus de l’inclusion.

«La lutte des esclaves contre les maîtres» ne vise donc pas l’égalité politique, économique, juridique ou sociale mais la délivrance d’avec la théorie et la praxis d’encastrement dans le tout théologique. Les "convulsions" subséquentes opposent les camps : inégalité de la physis, de l’incréé, du primordial versus «égalité» à l’orbe techno-théologique du système secondaire. Ce que stigmatisent les marxiens, ce sont non pas tant les prébenderies, les prédations, les prises de la dictature de l’Angélinat, mais leur légalisation par le déguisement en "ordre naturel". Or ce qui est proclamé "naturel" ne l’est pas du tout. C’est mise au pas du « profane » ou du "naturale" aux "commandements" du théologique hors de sa juridiction. Inversion et contrefaçon, c’est à nouveau fraude du théologique qui inflige l’artifice d’une théo-rie thoratologique en téléologie de dispositif et de piraterie de la fragile théorie post socratique d’un impossible «droit naturel». Et en fait «lettre de course». De la sorte, le pirate devient corsaire; il n’est plus «ennemi du genre humain» mais ami du fric et du frac. Demeure le clivage sacrificiel entre sacrificateurs et sacrifiés.

L’inégalité n’est donc pas biologique mais d’abord appartenance spatiale : au camp du bien ou au camp du mal; à maîtres ou à esclaves; à élite ou à masse; à l’angélinat face au prolétariat criminalisé en « populisme ».

Il faut se résoudre à comprendre les concepts de «liberté-égalité-fraternité» théologiquement:

  • Etre "libre" c’est ramper et se soumettre aux commandements du livre des « maîtres » ; car « seul Dieu est libre »;
  • "égalité", c’est obligation à la « Rigueur », solidarité passive devant la Dette, dans les dettes, « progrès » de l’imposition théologique «dimière» (du dixième elle est passée au sextuple); l’égalité arithmétique et disciplinaire ajoute à la justice injuste par la soumission horizontale;
  • «fraternité» c’est le privilège du despotisme des maîtres: seuls les maîtres sont frères.

C . THEOLOGIE ECONOMIQUE

Jean-Jacques Rousseau et Fusaro dénoncent la cage d’acier. Homo vit dans les fers de la théologie.

Le camp marxien de rebondir et d’attaquer le dispositif de la cage et ses gardiens: le capitalisme.

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Ne nous méprenons pas: par capital, il faut entendre l’activité du travail théologique, «sous sa forme la plus pure», précise le penseur coréen Byung-Chul Han (photo), au culte global de l’économie théologique des maîtres. Ici on moissonne saintement grâce au mamaluprinzip. Selon Streeck, on fait même payer le prix du «temps acheté» par l’industrie de la dette. L’importation des "troupes de réserve" de la théologie "depuis les 4 coins de la terre" est encore vendue comme «une chance»… pour la théologie. Les théologiens de capitaliser la traite humanitaire en sacrificialité «parfaite».

Diego FUSARO relève avec acuité «la charge religieuse maximale» du dispositif. L’explosivité incendiaire de la "charge" est encore suraugmentée, écrit-il, dans la phase finissante de la sécularisation. Elle est l’acmé à "la splendeur de la religion du capital".

Le théologique doit s’entendre, en seconde ligne, comme théorie de la prise, doctrine du casse, technologie de la mise en "splendeur". La pléonexitude devient raison théologique et religion des associés à l’entreprise théocentrique. Le culte met les riches en culte! Les autres, adversaires, ennemis, pauvres en «esprit de profanie» mal-sainte, se voient ravalés en parti de l’impiété, de l’impureté, en "déchets" (Zigmunt Bauman).

C’est ainsi que le théologique se décline en théologie économique et dévoile sa nature anti systémique, sa dimension de réaction réactionnaire, son hostilité torve. Foin de «doux commerce»; hard theology.

Il est machine de production médiate et immédiate de « rapports de force concrets » à la fixation de son règne, au descellement du primaire, et à la concrétion de son «antithèse radicale». A preuve, le travail typiquement théologique de l’expérimentation théologique, c’est-à-dire l’activisme qui consiste à "façonner le monde selon les préceptes de la raison théologique". Les missionnaires de vaticiner au mensonge du «changer le monde» qui ne doit changer puisque fait à leur image et à leur ressemblance. Ce sont donc eux les ultraconservateurs du statu quo théologique et les bateleurs de la fraude à nouveau, encore et toujours !

Au particulier et depuis Clovis, la circulation des élites a lieu selon le modèle, la grille, la sélection de la "société des anges" (Emmanuele COCCIA - photo, ci-dessous).

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L’élu-tariat des managers ostensibles est strictement recruté, sélectionné, puis oint selon les procédures canoniques de l’inceste tribal: royauté dite de droit divin maison, «démocratie» théocratique paroissiale, dictature commissariale, commissionnaire, cybernétique (au choix des chocs de ceux qui choquent l’histoire).

Le mode demeure incontinent à la tyrannie de l’Angélinat: les dirigeants ainsi retenus de gouverner "au nom du peuple" mais pour compte de l’hyper-classe. De là, Terreur, Vengeance, Ressentiment, sous la tutelle du totem qui ne dit mot.

Alexandre Kojève cinglait à "imposture" pareil état d’"Etat". Cette mise en état de hachoir mental entre sainteté d’un côté et déchets de l’autre voudrait venir au soutien de "la validité de la dyade". Elle participe en effet de l’ordre méta-constitutionnel visibilisé de l’interrègne théotropique. La tyrannie de "république des valeurs" en est jactance spectaculaire. Le caractère et la vocation "aseptique" sert de boussole à l’hyper-discrimination entre "la part divine" et "la part maudite" à maudire (Georges Bataille). C’est la clé théologique de composition et de décomposition: sainteté versus abomination, «droite» contra «gauche»… comme nous verrons plus loin.

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Le théologique reste indécrottablement la matrice des « conflagrations asymétriques « (Reinhart KOSELLECK - photo). La veille fasciste de l’hyper-fascisme théologique est au permaculte de la traque des boucs émissaires qui disent non à la politicoclastie. Ce ne sont pas les enfants de Noé et d’Abram, mais de PAN et de DIONYSIOS. L’atmosphère pue encore l’essence – carburant des « buissons ardents » de sorcellaire mémoire.

Es kann also kein richtiges Leben im theologischem Leben geben ! Il ne peut y avoir de vraie vie dont le tout faux théologique ! Merde à Adorno …..

Voici que surgit le « clivage gauche-droite »

IV. DU CLIVAGE EPITHEOLOGIQUE DROITE-GAUCHE, GAUCHE-DROITE

Il est fascinant de lire Fusaro originer sa "gauche" en dérivations du théologique et de créditer sa "droite" en résidus de la « réaction » réactionnaire à la mise au pas thoratologique .

Sauf que c’est l’inverse: gauche urbaine n’est pas gauche ésotérique; droite spectacle n’est pas droite théologique.

A. Le piège du clivage est grand ouvert.

La « société ouverte » c’est çà.

La méta-théologie a réussi le tour de force d’avoir inversé gauche et droite théologiques dans l’orbe profane politicien. Aussi ce qui est dit de gauche est au vrai, droite, et ce qui est dit droite veut dire gauche. Lisons et méditons le Zohar. Tout y est écrit !

Il y a donc deux constellations représentant deux blocs de fonctions, de missions et d’états inconciliables :

  • la droite théologique, c’est le patriarchat thorato-biblique, le «côté pur»; elle est incarnée et spectacularisée par la gauche profane; c’est elle qui décide de la conformité métapolitique, métaculturelle et métacognitive en tout, sur tout, contre tout, par tous ; Fusaro écrit exactement qu’elle est la « gardienne de l’ordre théonomique » et le « parti qui aspire à corriger «le mal de l’inégalité» entre les hommes «devant la dogmatique théurgique»;
  • la gauche théologique est en revanche ce qui est mis à la péjoration en "droite" dans le profane; ce sera le «côté impur», le divin féminin, le matriarchique; elle est soumise de plein droit divin à la « Rigueur » du conditionnement théonomique, donc au plan hyper-éthiste global «voulu» par les ingénieurs et mécaniciens portant le maillot du dieu; ici on subit la construction socialo-théologique, le temps théocratique, le tempo théocratique, les rapports de « belligérence », l’inimitié comme horizon indépassable, le normativisme enragé au commandement et à l’obéissance aux commandements, la Décision théosophique de Jalousie, l’hyper-culpabilisation du theologus hominorum,

Singulière construction mentale de métempsychose accidentée, "l’invention de Dieu" (Thomas Römer) déconne et dragonne. Sa création est fausse monnaie, mensonge, casse historique.

L’ennemi qui désigne l’ennemi se désigne lui-même dans une furieuse opération croisée. Il donne à maudire la part divine de sa droite et à louer la part maudite à sa gauche. Il ne faut pas s’étonner alors qu’homo sapiens sapiens aura fini par exterminer 32 espèces hominides sur 34 (Jean-Jacques Hublin). L’inversion et le renversement aboutissent nécessairement à extermination (Zohar I 205b et 251b, Zohar II163a, Zohar III109b et 127b). La sainteté est saloperie à l’analyse; le théologique, c’est au vrai la "bête immonde" de Bertolt Brecht.

Le théologique fixe et entretient ce nouvel abcès de fraude massive. Pas étonnant que les patriciens de la gauche alimentaire ne s’y retrouvent plus dans leur catéchèse…

Il conviendra d’infliger aux « tricksters "l’objection héraldique":

  • la gauche urbaine exotérique, c’est la droite cabbale de la rigueur divine;
  • la droite civile, outragée, abominée, démonologisée, c’est la gauche de résistance et de reconquète,

L’hyper-rectification opère fantastique bascule de l’asymétrie de départ en asymétrie d’arrivée: l’ennemi doit commuter en victime de fraude; le fraudeur doit valser.

La plus fabuleuse plus-value numineuse doit advenir!

La substitution de qualité doit ouvrir la voie à la main gauche et à la puissance élevée au carré (P2).

B. L’actualité de la pensée de Fusaro invite à conjuguer "l’existant" en fausse équation d’une vraie asymétrie et en vraie bagarre «"grammaticale de la mise en mal".

Dans ce cadre, nous savons désormais que « mal » est provenance, origine, situs dans le combat des gens du dieu unique pour qu’il soit l’unique à la « fin des temps » de l’histoire de la cabbalocène (syndrôme du monothéisme).

Il importe de récuser le forçage "sur le plan immanent horizontal" de la technologie théologique et de la "liturgie conflagrationnelle droite -gauche".

Il s’impose de dire non à ce « clivage «qui se veut l’ultima regula des modernes» et à l’inversionnite selon l’inversionary principle (scripsit l’amora Mordecai M. Kaplan).

La défense légitime oblige à les culbuter, les renverser, les inverser, à les annuler surtout parce qu’ils sont frauduleux.

Parce que "l’esprit théologique est capacité d’exercer la dictature" (Walter Benjamin), il nous est fait obligation de bousculer et l’axialité de l’inversion et la colonisation par l’inversion.

Cette hyper-triche anthropocénique avère l’hyper fascisme global et appelle au soulèvement contre la théocratie planétaire.  

L’opération de création laissera au final le parti de la fraude et le parti qui a compris la fraude.

V. TOUT EST FAUX EN THEOLOGIE

Tout est faux en théologie; qui agit, pense, exécute théologiquement, trompe.

Les choses incomplètes ne peuvent subsister, pérore- t-on en face (Zohar III 296a). Alors permutons, expulsons, contre-anathémisons.

A. Julien Freund nous apprend que la théorie théologique contient les éléments de sa propre contestation. La faille est ici monstrueuse: la jalousie, matrice de la fraude, fait vices, malices, sévices. Jamais vérité, toujours méthode de fausseté; raison-déraison encapsulée dans l’affect; archétypothéie de la rage.

Toute pensée encapsulée en fraude est problématique et doit être repensée dans ses présupposés de fraude.

Toute réponse fixée dans le concept « Dieu » est impertinente. Elle trace la jalousie réactionnaire en machination de fraude.

Il s’agit alors d’ouvrir la conscience historique à la détermination par la bonne question, puis de révoquer la logique de propositions du roman de fraude.

L’histoire est hachoir mental du principe d’incomplétude. C’est elle qui rend absurde «le mode bi- composé de saint Sancho» (Karl Marx).

B. Le vrai du théologique c’est sa fraude.

Carl Schmitt soutenait que « Progrès » n’est que progrès de la Prise, par la prise et dans la prise (prendre, conquérir, saisir; nemein; nomos).

J’ajoute que « Progrès » c’est l’entreprise du développement de la Fraude et le théologique, c’est la loi du développement de la fraude. Théosophie, théurgie, théonomie, tout est fraude !

Soyons les Hyper-Antifascistes qui se dressent contre le «Führerprinzip» au dieu jaloux, l’hyper-grammaire de dévastation, la super-timonerie des enragés du théologique.

C. En théologie, tout tient à sa causalité. Il suffit de débusquer, de démasquer, de pointer cette causalité frauduleuse pour que tout se renverse, s’inverse, s’effondre. Il suffit de doxanalyser la jalousie causale de fraude pour que l’effet de supernova opère.

Hyper-rinçage en déluge du nouveau genre. Liquidation des pseudo-valeurs en non-valeurs. Hyper-désert du dézinguage par la fraude .

Renversons l’ordre du renversement ! Désobéissons à la théonomie ! Faisons dorénavant l’inverse et le contraire de ce que le théologique pérore et inflige, dit et fait, veut et impose ; ce sera faire le Nouveau Bien

D. Carl Schmitt aura su pointer l’incompatibilité du système secondaire d’avec le tragique. « L’essence du tragique, écrit-il, réside précisément en ce qu’elle est insusceptible de s’incorporer au secondaire « (Hamlet oder Hekuba,1985, p 71).

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Le Nouveau Bien hétérotopique est tragique. Il se love dans le tragique. Il est hétérotélique, paradoxe des conséquences, énantiodromie. La Négation de la négation qui devient Affirmation du Contraire constitue l’hyper-défi du scandalon impensé et constitutionnalise l’invalidité du théologique.

Le Contre-Katechon tient là sa « critique indigène » (David Graeber) contre les « maîtres » et leur doctrine du théologique.

La planète terre est ronde, elle tourne en boule et révulse tout ce qui est fourbe, courbe, oblique; ce qui est faux, frauduleux, mensonge, imposture, usurpartion, piraterie.

E. Diego Fusaro se pose comme ce nouveau « réactionnaire de gauche », ce super turbo-contre-catéchonte, ce maître de la catéconcie du catechon qui précipite l’expulsion du drame théologique et accélère la clôture de l’ère de Fraude par l’exception de fraude: Fraus omnia corrumpit, la fraude corrompt tout !

F. Hyper-fondamentalement enfin, Fusaro se sera convaincu qu’une Alternative au théologique et à son capitalisme existe.

Il l’initialise, l’actualise et la dresse en hyper-théorie pivotale.

Pareille Affirmation de nouvelle synthèse asymétrique convoque au triomphe .

Le monde vu dans une nouvelle théorie est un monde différend.

Vive l’hyper-gauche !

Jean-Louis FEUERBACH

mercredi, 16 juillet 2025

Sur le nouveau "Mode OTAN" : l'Europe paie, l'industrie américaine de l'armement s'enrichit

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Sur le nouveau "Mode OTAN" : l'Europe paie, l'industrie américaine de l'armement s'enrichit

Elena Fritz

Source: https://www.facebook.com/elena.fritz.10

Selon le New York Times, les pays membres de l'OTAN mettent en place un nouveau modèle de fourniture d'armes :

- les armes sont achetées directement auprès d'entreprises américaines, puis transmises gratuitement à l'Ukraine. L'objectif est d'éviter que les États-Unis, en particulier sous Trump, ne soient officiellement impliqués dans le soutien direct à la guerre, tout en garantissant l'approvisionnement militaire de Kiev.

Points clés :

– Les achats sont effectués par des pays européens, en particulier par l'Allemagne.

– Les armes proviennent des États-Unis, souvent directement d'entreprises d'armement privées.

– La transmission à l'Ukraine s'effectue via les structures de l'OTAN ou de manière bilatérale.

L'Allemagne joue un rôle de premier plan dans ce scénario :

- le général de division Christian Freuding a annoncé que l'Allemagne souhaitait à l'avenir produire elle-même des missiles Patriot, indépendamment de Washington. D'autres batteries Patriot sont également prévues pour l'Ukraine. Les achats de remplacement se feront comme auparavant auprès de fabricants américains (par exemple Raytheon).

Contexte :

Washington maintient ainsi une distance pratique en matière de politique étrangère, tout en préservant ses intérêts économiques.

L'Europe supporte la majeure partie de la charge financière, tout en restant sous le contrôle stratégique des infrastructures américaines (les deux tiers de tous les systèmes Patriot de l'OTAN appartiennent aux États-Unis).

Explication :

– Les États-Unis restent formellement « en dehors », mais en tirent d'énormes avantages économiques.

– L'Allemagne paie, fournit, organise et s'engage de plus en plus, politiquement et économiquement, dans une logique de substitution.

– Ce modèle n'est pas un retrait, mais une réorientation de la gestion de la guerre.

Conclusion :

Ce qui est présenté comme un soulagement pour Washington signifie en pratique que l'Europe – et surtout l'Allemagne, en l'occurrence – prend en charge le financement d'une confrontation géopolitique dont le contrôle stratégique reste entre les mains des États-Unis.

#géopolitique@global_affairs_byelena

 

Trump a été retourné et le mouvement MAGA est orphelin...

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Trump a été retourné et le mouvement MAGA est orphelin...

Musk peut-il raviver la rébellion et défier l’Uniparty?

Alexander Douguine

Alexander Douguine affirme que Trump a été détourné par l’Uniparty mondialiste, laissant le mouvement MAGA trahi mûr pour une renaissance via le nouveau Parti América d’Elon Musk, en tant que véritable opposition américaine.

L’idée qu’Elon Musk crée un nouveau parti appelé « America » n’est en aucun cas vouée à l’échec. Tout ce à quoi Musk se consacre, il le réalise. À bien des égards, c’est lui qui a contribué à faire monter Trump au pouvoir avec des slogans radicalement opposés à l’establishment. Musk s’est investi corps et âme dans le mouvement MAGA, et les résultats étaient clairs.

Ce que nous observons maintenant, c’est que MAGA, un mouvement qui s’est formé lors de l’élection de 2016, était en réalité déjà un troisième parti. Le fait est que les idées de MAGA n’ont presque aucune ressemblance avec l’idéologie du Parti républicain. Le Parti républicain actuel est essentiellement celui des néoconservateurs, des mondialistes, des partisans d’un monde unipolaire, des interventions au Moyen-Orient, de la guerre contre la Russie jusqu’à sa défaite stratégique, et des réductions d’impôts pour les riches. C’est la politique conventionnelle : celle qui convient parfaitement à l’État profond. Ce sont vos Républicains standard. Depuis les années 1980, il n’y a pratiquement plus de paleoconservateurs ou d’isolationnistes comme Pat Buchanan dans le parti. En substance, le Parti républicain est devenu simplement le nationalisme mondial de droite — la droite de l’État profond.

Trump, tant durant son premier mandat qu’aujourd’hui dans son second, est arrivé au pouvoir avec des idées radicalement différentes — des idées qui n’ont que le plus ténu lien avec le Parti républicain tel qu’il est aujourd’hui. Bien sûr, il existe quelques politiciens comme Marjorie Taylor Greene ou Thomas Massie qui partagent les idéaux MAGA, mais dans l’ensemble, Trump était une figure solitaire dans cette sphère. Alors, qui le soutenait ? Ceux qui sont totalement sous-représentés dans le Parti républicain — ceux qui veulent détruire l’État profond, ceux qui exigent qu’Amérique se retire des guerres étrangères et se concentre sur ses problèmes intérieurs, ceux qui veulent que la élite libérale pédophile, dont les crimes ont récemment été dévoilés, soient justement et sévèrement punis, et ceux qui appellent à l’expulsion des migrants illégaux. Cette force défend deux sexes — pas quarante-huit, comme dans certains États — et le retour de l’Amérique à la raison. Cette force n’est en aucun cas le Parti républicain, et bien sûr pas le Parti démocrate non plus (les démocrates ont causé le plus de mal). MAGA est lui-même le troisième parti. C’est ce que beaucoup ne comprennent pas.

Comme Trump a récemment commencé à s’éloigner de ce troisième parti — MAGA — et à se rapprocher des républicains ordinaires, son soutien s’est effondré. Au début, beaucoup de supporters MAGA s’opposaient à la guerre contre l’Iran et au soutien américain à Israël. Certains, comme Thomas Massie, ont même déclaré que l’Amérique n’était pas dirigée par des Américains, mais par des Israéliens, ce qui a vivement confronté Trump à ce sujet et l’a éloigné de lui. Elon Musk a souligné que Trump avait promis de ne pas augmenter le plafond de la dette — afin de ne pas condamner les générations futures à l’esclavage financier et de « consommer demain aujourd’hui ». Trump a violé cette promesse en faisant adopter le « Big Beautiful Bill ».

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Enfin, Trump a répété à plusieurs reprises qu’il publierait les dossiers complets d’Epstein : des documents contenant des preuves de pédophilie et d’orgies rituelles impliquant l’élite politique libérale américaine mentionnée précédemment. Pourtant, il affirme maintenant que de tels dossiers n’existent pas, et que donc, aucune orgie n’a jamais eu lieu. Devant nos yeux, Trump se transforme du leader de MAGA en un républicain ordinaire. Il passe de plus en plus de temps avec le sénateur radical russophobe Lindsey Graham, et il représente de moins en moins les idées qui l’ont fait élire.

MAGA est en désespoir. Voici Elon Musk, un acteur politique très pragmatique. Pensez à combien il a d’argent et combien en a Trump. Musk possède près de 400 milliards, Trump environ cinq milliards. Dans un pays comme l’Amérique, où l’argent a une importance énorme, presque divine, Musk est quatre-vingt fois plus un « dieu » que Trump.

À mon avis, Musk fait un mouvement très délibéré. Le mouvement MAGA a été orphelin ; Trump l’a trahi. Musk soutient à juste titre que c’est ce mouvement qui a porté Trump au pouvoir et qui s’oppose à l’« Uniparty ».

L’Uniparty est ainsi que les supporters de MAGA désignent la collusion entre démocrates et républicains sous la direction de l’État profond — des mondialistes qui peuvent être de droite, comme les néoconservateurs, ou de gauche, comme les soutiens de Biden, mais qui partagent la même ligne de fond. MAGA s’oppose à l’Uniparty.

Donc, si Trump a effectivement été « détourné » — pris en otage par l’Uniparty — une vaste horizon s’ouvre pour poursuivre la mission commencée par le mouvement MAGA. À mon avis, c’est une évolution très intéressante. Jusqu’à présent, toutes les initiatives majeures de Musk — bien qu’accueillies souvent avec horreur et scepticisme — ont réussi. Voyons ce qui se passera ensuite.

Trump et la globalisation du narcissisme politique

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Trump et la globalisation du narcissisme politique

Nicolas Bonnal

Donald Trump fait rire tout le monde ou presque, mais Macron, Ursula, Kallas ou Merz beaucoup moins. Ce sont pourtant les mêmes symptômes de détraquement narcissique que l’on peut observer partout. Mon ami Blondet avait dénoncé ces selfies grotesques des pétasses trentenaires, ministresses de la Défense un peu partout en Europe, et prêtes à raser la Russie dans leurs baskets Chanel. Mais le fait que la plupart des dirigeants actuels sont là depuis longtemps et s’accrochent devrait aussi inquiéter tout le monde. Ils sont indélogeables et NE VEULENT PLUS PARTIR: voir Trump, Macron, Sanchez, Z., mais aussi Poutine, Lula, Xi, Modi, etc. la tendance est à la longévité de l’autocrate (disait Mearsheimer de Poutine), et ce où que ce soit. Tout le monde se rêve Bonaparte ad vitam. Netanyahou, homme de l’année et même du siècle, est là depuis trente ans je crois, et sa violence s’accroît avec son âge déjà avancé.

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Tout le monde lucide peut observer donc la dégradation psychique de nos dirigeants : mais l’altération est générale, concerne tout le monde, y compris nous, les narrateurs rebelles, et elle accompagne la révolution de la communication technologique qui dégrade notre accès à la connaissance (plus personne ne lit, tout le monde perd son temps sur X et You Tube conçus pour ça aussi sans doute), exaspère nos différents et amplifie nos troubles psychiatriques et notre caractère (je plaide coupable bien entendu).

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L’excellent site suisse Watson a traduit une interview brève et intense d’un psychiatre allemand qui parle de tout cela en quelques lignes. Je reprendrai sans trop commenter (à chacun de se faire son idée et aussi son autocritique) :

« Le psychiatre Reinhard Haller, spécialiste de renommée mondiale, analyse les traits de personnalité de Donald Trump.

Quels sont les traits qui vous permettent de dire que Donald Trump est narcissique?
Cinq caractéristiques principales ressortent: l'égocentrisme, la vanité, le manque d'empathie, la dévalorisation des autres et la susceptibilité.

Voyons cela en détail, en commençant par l'égocentrisme.

Un narcissique place son propre point de vue au centre de tout. Dans le cas de Trump, son slogan «Make America Great Again» peut être vu comme une vision très autocentrée, laissant peu de place aux perspectives divergentes.

Comment se manifeste la vanité?

Les narcissiques recherchent constamment la reconnaissance et l’admiration. Trump semble particulièrement attentif à son image publique et à l’attention qu’il reçoit. »

NDLR : relire le Petit Prince quand il visite les puissants de ce monde…

Plus importante est la suite car elle concerne tout le monde : nous nous foutons par exemple des souffrances des pays arabes et musulmans martyrisés par l’Occident, nous nous foutons des mutilations des gilets jaunes, des filles violées en Angleterre, et nous nous foutons du nombre de victimes du vaccin: nous sommes devenus comme ça. Paul Nizan disait déjà il y a un siècle que le bourgeois voyait le monde par ses écrans…

Je reprends l’interview :

« Qu'entendez-vous par manque d'empathie?

Ce trait peut se manifester par une apparente indifférence aux difficultés des autres. Certains de ses discours et décisions politiques ont pu donner l'impression d'un faible souci du ressenti des autres. »

Oui, parler de casino à Gaza… Mais passons. Evitons les lourdes condamnations.

On constate aussi chez Trump (comme chez l’Autre en France) une tendance typique des narcissiques à dévaloriser les autres : je plaide coupable car comme je le dis la tendance techno-narcissique concerne tout le monde et j’en parlais déjà dans mon Internet Nouvelle voie initiatique. Internet sert à s’engueuler avait dit un jour Michel Rocard, qui avait été le meilleur premier ministre de la cinquième république - avec un autre socialiste protestant, Lionel Jospin, mal récompensé de sa droiture et de son bilan.

« Comment s'exprime la dévalorisation des autres?
Les critiques semblent souvent déclencher chez lui des réactions très vives, ce qui est caractéristique des personnalités narcissiques. »

Trump ouvre les yeux de tout le monde – enfin, théoriquement… - car il est trop susceptible, devenant ce faisant une cible facile:

« Et qu'en est-il de la susceptibilité?
C'est en quelque sorte son talon d'Achille. Les critiques semblent souvent déclencher chez lui des réactions très vives, ce qui est caractéristique des personnalités narcissiques.

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Donald Trump est donc une personne vulnérable?
Les narcissiques paraissent grands et inébranlables de l'extérieur, mais ils ont une peau très fine. La moindre critique les touche profondément, une goutte de pluie a l'effet d'un coup de fouet. Ils ne peuvent tolérer aucun avis différent sans se sentir attaqués.

«Pour se stabiliser, ils dévalorisent les autres. C'est pourquoi ils le font si rapidement: c'est un mécanisme de protection»

On comprend alors mieux les âneries distillées par le pauvre président sur Social Truth et ailleurs. Ajoutons tout de même que Trump a contre lui les médias, médias qui font le jeu de la tyrannie en Europe, comme l’a observé J.D. Vance au cours d’une conférence brillante et déjà oubliée. Trump est moins périlleux que nos autocrates européens belliqueux et autoritaires. Il n’est que narcissique et à peu près impuissant.

Après l’interview devient encore plus intéressante. Car cela concerne tout le monde. Au-delà de Donald-cible-facile, comme dirait un chef sioux.

« Pourquoi la société devient-elle plus narcissique?

Plusieurs facteurs entrent en jeu. Une phrase particulièrement pertinente vient de Stephen Hawking, le célèbre astrophysicien: peu avant sa mort, il a déclaré que la survie de l’humanité dépendrait de sa capacité à préserver l’empathie.

«Car sur tous les autres plans – intelligence, logique, même créativité – les machines finiront par nous surpasser, si ce n’est déjà le cas»

4014985-415107489.jpgOui, et on constate que Virgil Gheorghiu avait raison dans sa vingt-cinquième heure : nous pensons en mode machine et nous sommes même moins sensibles que Grok ou ChatGPT. La machinerie de la communication nous a mieux désensibilisés que l’Inquisition (voir Bruckberger) ou le nazisme (Primo Levi). Nous n’en sommes qu’au début. Les bourreaux de Gaza restent des pauvres victimes des holocaustes et de la haine antisémite, et les bourreaux des petites vieilles en Europe des victimes du racisme et de l’extrême-droite.

Haller ajoute :

« Mais l’empathie, cette capacité à ressentir ce que l’autre ressent, reste une caractéristique fondamentalement humaine. Malheureusement, c’est précisément cette faculté qui est menacée.

Pourquoi?
La communication numérique remplace de plus en plus les échanges en face-à-face. Les emojis et les «likes» ne sont pas de véritables expressions émotionnelles. Les réseaux sociaux encouragent l’autopromotion narcissique et appauvrissent la profondeur des relations humaines. A cela s’ajoute l’idéal de «coolitude» imposé par la société: il faut paraître fort, indépendant, inébranlable. La vulnérabilité, les besoins affectifs, la proximité sont dissimulés derrière un masque. Et plus cette façade est entretenue, plus l’empathie diminue et plus le narcissisme s’accroît. »

La technologie accélère cette insensibilité qui est venue avec le monde moderne. Dans ma dissertation sur Chateaubriand je rappelais avec le Maître (c’est mon moment narcissique, la citation…) :

« Il voit le basculement immoral de l’homme moderne, grosse bête anesthésiée, ou aux indignations sélectives, qui aime tout justifier et expliquer :

« Au milieu de cela, remarquez une contradiction phénoménale : l’état matériel s’améliore, le progrès intellectuel s’accroît, et les nations au lieu de profiter s’amoindrissent : d’où vient cette contradiction ?

C’est que nous avons perdu dans l’ordre moral. En tout temps il y a eu des crimes ; mais ils n’étaient point commis de sang−froid, comme ils le sont de nos jours, en raison de la perte du sentiment religieux. A cette heure ils ne révoltent plus, ils paraissent une conséquence de la marche du temps ; si on les jugeait autrefois d’une manière différente, c’est qu’on n’était pas encore, ainsi qu’on l’ose affirmer, assez avancé dans la connaissance de l’homme ; on les analyse actuellement ; on les éprouve au creuset, afin de voir ce qu’on peut en tirer d’utile, comme la chimie trouve des ingrédients dans les voiries. »

Reprenons Haller qui rappelle un de mes génies préférés (n’en déplaise à Guénon) :

« Vivons-nous à l’ère du narcissisme?
Autrefois, dans de nombreuses religions, le narcissisme était considéré comme un péché – une volonté de s’élever à la hauteur des dieux. Sigmund Freud l’a ensuite décrit au début du 20ème siècle comme un trouble psychologique. Aujourd’hui, c'est devenu un idéal social dans bien des domaines: il faut se mettre en scène, se présenter sous son meilleur jour, projeter une image parfaite. »

Après, encore un point essentiel : l’électeur n’est pas victime de la propagande (sinon il n’aurait pas voté Trump par exemple…), l’électeur adore voter pour le sociopathe qui lui ressemble (on ne citera personne) – et Haller d’expliquer pourquoi :

« Pourquoi les gens choisissent-ils de plus en plus des dirigeants narcissiques?

Nombreux sont ceux qui trouvent fascinant quelqu’un qui transgresse toutes les règles. Quelqu’un qui affirme: «Les lois sont pour les faibles», «Toute critique est une fake news», «Plutôt construire un mur que discuter». Ces solutions simples et autoritaires impressionnent – en particulier ceux qui aimeraient eux-mêmes pouvoir agir ainsi, mais qui n’en ont pas la possibilité. Ce qui m’a cependant surpris lors des dernières élections américaines, c’est que les électeurs de Trump provenaient de tous les milieux sociaux – y compris parmi les intellectuels et les scientifiques. Cela a ébranlé mon hypothèse selon laquelle le narcissisme ne trouverait un écho que dans certains segments de la population. »

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Ces « lois qui sont faites pour les faibles », cela rappelle furieusement les sophistes et le phénoménal Calliclès de Platon : le discours politique nourrit le narcissisme et il est constitutif de la logique politique en occident. Mais passons.

Oui plus le dirigeant occidental (c’est clairement le pire en ce moment, et je répète que Trump n’est pas le pire) est empreint de Chutzpah, plus il est adoré et réélu.

Le reste est chez Guy Debord : « Qui a pu en faire tant sans peine ira forcément plus loin. On ne doit pas croire que puissent se maintenir durablement, comme un archaïsme, dans les environs du pouvoir réel, ceux qui n’auraient pas assez vite compris toute la plasticité des nouvelles règles de leur jeu, et son espèce de grandeur barbare. Le destin du spectacle n’est certainement pas de finir en despotisme éclairé."

Sources principales :

https://numidia-liberum.blogspot.com/2025/07/usania-un-pa...

https://www.watson.ch/fr/international/donald-trump/56330...

https://www.dedefensa.org/article/chateaubriand-et-la-con...

https://www.profession-gendarme.com/la-25eme-heure-et-la-...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chutzpah

« Chutzpah peut être utilisé pour exprimer l'admiration envers un culot non-conformiste. Cependant, dans Les Joies du Yiddish, l'expression est illustrée par l'histoire du parricide implorant l'indulgence du tribunal en s'exclamant : « Ayez pitié d'un pauvre orphelin ».

https://achard.info/debord/CommentairesSurLaSocieteDuSpec...

https://xn--lerveildesmoutons-dtb.fr/entretien-avec-nicol...

https://www.dedefensa.org/article/nizan-et-les-caracteres...

 

Parution du numéro 73 de la revue War Raok

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Parution du numéro 73 de la revue War Raok

EDITORIAL

La marée des peuples bat aux portes du vieux continent

Indépendantisme, souverainisme, autonomisme, des revendications qui laissent deviner le grand malaise de la civilisation européenne actuelle et la nécessité d’une nouvelle appréhension des questions et des enjeux. La revendication d’appartenance à un peuple, à un groupe ethnique revêt ainsi de multiples formes. Elle emprunte les chemins les plus divers, voire les plus divergents. Les États-nations actuels connaissent des conflits et des tensions dont l’ensemble peut s’interpréter comme une crise de civilisation. Ce sont les authentiques nations, les peuples, qui sont une nouvelle fois au premier rang des revendications. La rumeur vient d’Écosse, de Catalogne, de Bretagne, de Corse ou de Flandre... Partout renaissent des tensions qu’on aurait cru éteintes, et la marée des peuples bat aux portes du vieux continent. C’est à ce point critique qu’il faut s’arrêter et prendre la mesure de l’instant, envisager et découvrir les voies du salut, et formuler les choix indispensables. Malheureusement les défenseurs des identités ethniques et culturelles, trop souvent tributaires des modes et des idées dominantes, oublient de forger leur propre vue des choses et restent de ce fait dépendants de systèmes mentaux qui les aliènent. A bien des égards leur manque de lucidité ruine la portée de leur combat, les réduisant en inoffensifs objets de faux folklore.

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Aujourd’hui la nation s’appelle Bretagne, Corse, Tyrol, Euskadi, Catalogne...

Il est temps de présenter une réponse cohérente et originale aux interrogations qui permette de mieux saisir la portée réelle du combat pour nos peuples « sans États » et privés de liberté. Les changements institutionnels n’ont en effet jamais réglé à eux seuls un problème national. Quand ils l’ont fait, une révolution des esprits les avait précédés. Bien que des événements récents aient prouvé à suffisance, si tant est que cela fût nécessaire, la permanence et l’activité des peuples, il existe une volonté idéologique de diaboliser, de nier cette dynamique, d’annihiler et de discréditer ce mouvement général d’émancipation des peuples. C’est le choix d’une partie notable et influente de l’intelligentsia française et européenne.

Particulièrement frappante à cet égard, l’attitude des partis politiques français vis-à-vis des mouvements favorables à « l’autodétermination » qui expose clairement les mécanismes de la récupération et de la neutralisation. Leurs analyses tendent à fondre l’irréductibilité ethnique dans un faisceau de revendications fragmentaires formulées dans le langage de l’économie quand elles ne les condamnent pas au nom de l’individualisme absolu ! Mais les « élites régionales » sont-elles capables d’ébaucher un projet global de reconquête de l’identité ethnique menacée ? On en peut douter.

Que d’occasions perdues pour les authentiques défenseurs de la cause des peuples s’ils avaient préféré le travail idéologique sur le fond et l’élaboration d’un corpus doctrinal cohérent au rôle de supplétifs des partis politiques français ! Mais il eût fallu penser, et penser audacieusement. On s’est contenté de servir de faire-valoir à divers segments de la classe politique française. On a seulement perdu plusieurs décennies.

Sommes-nous condamnés à osciller dans un quémandage perpétuel et vain ?

L’État français sera toujours hostile aux peuples réels, à leur émancipation, pour des raisons structurelles et idéologiques et les nationalistes bretons devront appréhender d'une manière exhaustive la problématique de l'idée d'émancipation nationale ou d'indépendance, et s'efforcer d'y contribuer, avec leurs compétences et à la lumière des expériences de libération nationale en Europe.

Padrig MONTAUZIER

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SOMMAIRE

War Raok N° 73.

Buhezegezh vreizh   page 2

Editorial   page 3

Buan ha Buan   page 4

Nutrition santé                                                   

Amandes, noisettes, pistaches, noix…    page 12

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Patrimoine 

Voiliers bretons, de la drague et du thon   page 14

Celtics Highlands

L’héritage des clans d’Écosse   page 17

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton   page 19

Mémoire bretonne

La peste d’Elliant    page 24

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Culture bretonne

La femme bretonne en Bretagne armoricaine   page 26

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Mythologie celtique

Le dragon   page 30

Histoire de Bretagne

La bataille d'Auray, 29 septembre 1364   page 32

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Nature

Le Fou de Bassan   page 35

Lip-e-bav

Lapin au cidre aux pommes et petits champignons  page 37

Keleier ar Vro

Aet eo Herri da anaon, ar breur diwezhañ Morvan  page 38

Bretagne sacrée                                                

La cathédrale Saint-Tugdual   page 39.

 

directeur de publication.

mardi, 15 juillet 2025

La sympathie habituelle des États-Unis pour les terroristes

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La sympathie habituelle des États-Unis pour les terroristes

Par Lorenzo Maria Pacini

"C'est nous qui décidons qui est terroriste"

Les États-Unis ont révoqué la désignation de Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), également connu sous le nom de Front al-Nosra, comme organisation terroriste étrangère. La décision a été annoncée par le secrétaire d'État Marco Rubio dans un mémorandum daté du 23 juin, publié à l'avance dans le Federal Register.

Oui, vous avez bien lu: une fois de plus, les États-Unis jouent les gendarmes du monde et décident qui reçoit la médaille d'honneur et qui doit être considéré comme un criminel. Ce n'est peut-être qu'une coïncidence, mais les États-Unis n'accusent jamais de terrorisme ceux qui servent leurs intérêts économiques, alors qu'ils sont très prompts à juger ceux qui contredisent leur volonté. La géopolitique de l'intimidation.

Cette révocation s'inscrit dans le contexte d'un changement plus large de la politique américaine à l'égard de la Syrie, après que le président Donald Trump a signé un décret visant à assouplir les sanctions unilatérales contre Damas, en vigueur depuis 1979 en raison de son hostilité envers Israël.

Après la chute du président Bachar al-Assad, le HTS a pris le contrôle du pays et, dans le même temps, Israël a intensifié ses frappes aériennes et occupé de nouvelles zones en Syrie au-delà du plateau du Golan. Le nouveau gouvernement syrien s'est montré ouvert à la normalisation des relations avec Israël, et des négociations sont en cours en vue d'un éventuel accord d'ici 2026. Le changement d'approche des États-Unis et de la Syrie semble marquer un nouveau cap dans la dynamique géopolitique du Moyen-Orient.

L'Iran, un ennemi vraiment mortel

Deux stratégies possibles se dessinent actuellement: l'une implique une intervention militaire directe des États-Unis et d'Israël contre l'Iran; l'autre consiste en une campagne de manipulation psychologique massive visant à la fois la population iranienne et la communauté internationale, prélude à une agression armée. Les méthodes, les raisons et le calendrier dépendront de l'évolution de la situation et des premiers signaux, qui ne sont pas encore suffisamment clairs pour être divulgués. Toutefois, un conflit armé semble inévitable.

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L'Iran est bien préparé, mais les stratégies employées par ses adversaires pourraient générer confusion et peur, avec le risque de pertes importantes. L'évolution des événements reste incertaine, mais une chose est claire: les États-Unis et Israël devront réfléchir mûrement avant de s'engager dans un conflit à grande échelle, compte tenu des conséquences.

Parallèlement, des signes de plus en plus nombreux indiquent l'existence d'un plan visant à déstabiliser le Liban, en particulier en ciblant les communautés chiites, avec le soutien d'Israël, des Émirats arabes unis et de leurs alliés. Cela pourrait ouvrir un nouveau front et entraîner l'Iran dans un conflit plus large, voire déclencher une guerre civile libanaise.

La décision de retirer Al-Nosra de la liste des organisations terroristes semble étroitement liée à la volonté de permettre aux partenaires régionaux des États-Unis de soutenir ce mouvement ouvertement, en l'utilisant contre les communautés chiites. Il ne s'agit pas seulement d'une manœuvre diplomatique, mais d'une exploitation planifiée du terrorisme, déguisée en défense du droit international.

Dans ce contexte, il est essentiel de renforcer un front commun de résistance. Que ce soit par la dissuasion nucléaire ou par l'opposition sur tous les fronts, il est urgent de contrer et de neutraliser tous les instruments de l'axe américano-sioniste-wahhabite-HTS, quel que soit le nom qu'il porte. L'Iran, en tout état de cause, doit être abattu par cette alliance nouvelle. C'est l'ennemi par excellence en Asie occidentale et il ne peut être épargné.

L'Amérique de Trump, quant à elle, connaît bien cette litanie: lorsqu'en 2020, le président a ordonné – puis revendiqué fièrement lors d'une conférence de presse nationale – l'assassinat du général Qassem Soleimani, en visite à Bagdad pour des accords de coopération internationale, il l'a fait en réitérant sa promesse de « libérer » la région du monstre iranien. Un monstre qui continue d'être présenté comme tel par la presse internationale, qui s'est rapidement regroupée après 12 jours d'agression israélienne.

La géométrie varie

Pourtant, l'Amérique se retire de son rôle de gendarme du monde, car la puissance militaire, aussi grande soit-elle, ne suffit plus, tout comme l'influence politique n'est plus au rendez-vous. Il y a quinze ans, une bataille comme celle qui a duré 12 jours aurait probablement signifié un massacre pour l'Iran, mais l'Iran a changé et est désormais une puissance mondiale et un pays clé pour la stabilité mondiale. Aujourd'hui, cependant, les États-Unis sont tout au plus capables de sauver leur allié d'une guerre éclair ratée grâce à une série d'attaques ciblées.

Néanmoins, certaines façons de penser semblent difficiles à ébranler: Donald Trump, suivant les traces de George W. Bush, a posé des exigences extrêmes à Téhéran, appelant à une capitulation totale. À une époque, de telles exigences ont donné des résultats: la Yougoslavie a été contrainte de céder le Kosovo, l'Irak a été occupé et la Libye a sombré dans le chaos. Mais aujourd'hui, cette stratégie ne fonctionne plus: le changement de régime en Iran reste un objectif inatteignable. Le programme balistique de Téhéran est toujours actif et son programme nucléaire se poursuit sans relâche.

Washington est confronté à une situation dans laquelle il sera bientôt contraint de démontrer par des faits qu'il peut encore s'imposer par la force sur la scène internationale. Sinon, la vague croissante de défiance à l'égard de l'ordre unipolaire s'intensifiera, le poussant vers une désintégration lente mais inévitable.

Et aujourd'hui, les États-Unis, qui se sont présentés pendant des années comme les champions de la lutte contre le terrorisme islamique, forment des terroristes et les placent à la tête d'un pays tout entier, réalisant ainsi le rêve de Daech de contrôler ces terres et d'exploiter leur position pour maintenir la région dans un état de précarité, de peur et de risque élevé de conflit généralisé. Une fois de plus, la géopolitique des tyrans, qui menace de nuire à tout le monde. Mais, cher tyran nommé Amérique, tes coups ne font plus peur: il y a tout un monde qui a appris à encaisser les coups et à riposter avec force.

La géométrie internationale a changé, et Washington doit s'y faire.

 

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L'intelligence artificielle et la construction du sens dans un monde de concurrence stratégique

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L'intelligence artificielle et la construction du sens dans un monde de concurrence stratégique

Lic. Andrés Berazategui

Source: https://politicar.com.ar/contenido/909/la-inteligencia-ar...

Malgré son existence récente, l'intelligence artificielle a déjà démontré ses applications dans des domaines aussi divers que la sécurité, l'économie ou la diffusion de l'information. Son utilisation revêt une importance particulière dans un monde où la concurrence stratégique entre les grandes puissances est de retour. Les applications liées au « hard power » sont multiples et quasi quotidiennes.

L'IA s'impose comme un outil fondamental en matière de sécurité, de contrôle et de surveillance; dans le domaine militaire, elle améliore les systèmes d'armement, conçoit des scénarios et facilite les processus décisionnels; dans le domaine économique, elle remplace le service personnalisé, accélère les processus d'analyse de marché, augmente la productivité et conditionne les préférences de consommation; en matière d'études d'opinion, l'IA a la capacité de trouver des régularités à partir de données massives, ce qui lui permet de prédire les comportements avec une grande précision (sur lesquels elle peut également contribuer à influencer).

À première vue, l'influence de l'IA sur les aspects culturels est moins évidente, en particulier sur une question très sensible: comment influence-t-elle la manière dont les gens abordent les débats, les informations et les conclusions auxquelles ils parviennent lorsqu'ils consultent les modèles linguistiques de l'IA ? Pour simplifier, l'IA construit du sens. Et cela, comme tout fait culturel (ou « soft power »), peut avoir d'énormes implications à long terme. Mais les modèles linguistiques de l'IA ne sont-ils pas neutres ? Eh bien, c'est un point crucial qui doit être clarifié : non, l'IA n'est pas neutre.

Les applications des modèles linguistiques de l'IA sont conditionnées par les écosystèmes culturels dans lesquels elles ont été créées et par la charge normative que les développeurs leur impriment. L'IA n'est pas une technique pure qui exprime des langages, des décisions et des connaissances universels et neutres potentiellement exploitables par et pour tous. Non. L'IA est conditionnée par l'action humaine. Après tout, elle a été créée et est développée par des êtres humains.

Voyons voir. L'IA fonctionne avec des algorithmes, c'est vrai, mais ses tâches de traitement, de mise en relation des données et de filtrage des thèmes ne sont ni aseptiques ni totalement neutres. Ces tâches sont influencées par les connaissances conventionnelles de l'Occident et, en général, par la langue anglaise, car c'est dans le monde anglophone que les premiers développements de cette technologie ont vu le jour. Ainsi, les connaissances sont nécessairement sélectionnées et hiérarchisées de manière partiale (en favorisant certaines conclusions et en en écartant d'autres), ce qui influence d'une certaine manière la façon d'aborder le savoir. Mais ce n'est pas tout : l'IA subit également l'influence active des développeurs eux-mêmes, qui « entraînent » l'utilisation des algorithmes avec lesquels fonctionnent les modèles de langage de l'IA, projetant ainsi leurs propres jugements (parfois également conditionnés par les législations occidentales). Cela se voit dans la double tâche accomplie par les développeurs, qui promeuvent certaines valeurs et en relèguent d'autres au second plan.

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Il est difficile, voire impossible, de trouver une réponse de ChatGPT, par exemple, qui remette en question la démocratie, les droits de l'homme ou l'économie de marché. Comme si cela ne suffisait pas, l'IA reproduit et défend des valeurs telles que l'hyperproductivité, la liberté de conscience ou le multiculturalisme. Existe-t-il une preuve plus évidente que celle-ci de la perspective eurocentrique (et anglo-saxonne) qui informe l'IA ? Dans un sens plus profond, étant donné qu'il s'agit de modèles de relations algorithmiques, il est logique (si l'on peut dire) que l'IA fasse prévaloir les connaissances mesurables, régulières et prévisibles; et bien sûr, cela porte atteinte à la capacité humaine de réfléchir et d'appréhender la réalité.

Quoi qu'il en soit, avec l'avènement des applications chinoises en matière d'IA, l'Occident (et en particulier les États-Unis) a déjà tiré la sonnette d'alarme. D'autant plus que les applications chinoises sont en train de rattraper et même de dépasser les applications américaines dans certains segments. Un rapport du Lexington Institute, signé par Rebecca L. Grant, met en garde contre les menaces que fait peser sur les États-Unis un « axe d'États autoritaires » en matière de nouvelles technologies numériques.

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Le rapport se concentre principalement sur la Chine, qui représente après tout la principale menace pour les États-Unis en termes de concurrence stratégique. Au-delà des aspects liés au pouvoir dur dans le cadre de cette concurrence, le rapport dénonce également le fait que « la Chine construit systématiquement son propre écosystème d'IA open source afin de diffuser des valeurs alignées sur celles du Parti communiste chinois (PCC) et d'influencer le développement mondial de l'IA ». Les entreprises chinoises exportent de manière agressive des modèles d'IA qui intègrent des mécanismes de censure et de propagande dans des applications largement utilisées dans le monde entier, ce qui donne à la Chine la capacité d'influencer les discours et de restreindre la liberté d'expression dans des espaces numériques clés ».

C'est pourquoi, parmi ses conclusions, le document affirme que « en fin de compte, notre quête de leadership technologique ne concerne pas seulement la prospérité économique ou la sécurité nationale: il s'agit de promouvoir les valeurs démocratiques et de contrer la montée de l'autoritarisme à l'ère numérique ». Par conséquent, « les États-Unis et leurs alliés doivent promouvoir activement la vision d'un Internet ouvert et accessible qui favorise la libre circulation de l'information et des idées, en renforçant les valeurs occidentales de liberté et de démocratie à l'échelle mondiale ».

Comme on peut le constater, il s'agit d'une stratégie visant à annuler l'objectivité et la neutralité politiques, à projeter dans le domaine numérique les intérêts d'une puissance contre une autre, non seulement dans la recherche de dividendes plus importants en matière de sécurité et d'économie, mais aussi dans la promotion de valeurs et la construction de sens. Rien de nouveau sous le soleil. S'il est vrai que « celui qui nomme domine », les modèles linguistiques de l'IA seront un champ de bataille stratégique de premier ordre pour contrôler, surveiller et produire, mais aussi pour conditionner notre vision du monde et nos préférences.

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Le père de toutes les théories du complot

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Le père de toutes les théories du complot

par Niki Vogt

Source: https://www.compact-online.de/der-vater-aller-verschwoeru...

Il a été le premier auteur de l'Allemagne d'après-guerre à vendre des centaines de milliers de livres grâce à ses recherches sur les sociétés secrètes et les connaissances occultes. Mais les gardiens de la vertu ont alors lancé une grande contre-offensive. Aujourd'hui, son ouvrage légendaire « Les sociétés secrètes et leur pouvoir au 21ème siècle » est à nouveau légal et disponible dans une nouvelle édition. Pour en savoir plus, cliquez ici: https://www.compact-shop.de/shop/neu/geheimgesellschaften... 

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L'éditeur Klaus-Dieter Ewert avait été très surpris lorsqu'il avait ouvert une enveloppe sans expéditeur pendant l'été 1993. Elle contenait un manuscrit accompagné d'une lettre. Le jeune auteur ne voulait pas d'argent, il demandait seulement que son livre soit publié. Cependant, en raison du caractère explosif de ses révélations, il insistait pour utiliser un pseudonyme: Jan van Helsing. Ceux qui ont lu le roman Dracula de Bram Stoker s'en souviendront: Abraham van Helsing y est le personnage principal, le chasseur de vampires.

Un véritable pionnier

Le jeune auteur, de son vrai nom Jan Udo Holey, était, à l'origine, un jeune punk curieux, issu de la scène du gauchisme, mais au fil des ans, il s'était intéressé à des sujets nouveaux et très controversés. Dans sa lettre à l'éditeur Ewert, il ne révélait pas son nom, mais donnait tout de même quelques informations sur lui-même :

« J'ai aujourd'hui 26 ans, j'ai voyagé sur cinq continents et j'ai trouvé dans presque tous les pays les machines à énergie libre, telles que décrites dans mon manuscrit, ainsi que des avatars. Rien qu'en Nouvelle-Zélande, j'ai rencontré plusieurs personnes qui avaient émigré là-bas parce qu'elles avaient eu de sérieux problèmes en Europe avec les lobbies du nucléaire, du pétrole et de l'électricité en raison du développement d'appareils permettant de produire de l'énergie gratuitement ou des disques volants antigravitationnels ».

Et il ajoute : « J'ai compris que ce sujet n'était pas un jeu lorsqu'un de mes amis, garde forestier dans le nord de l'île sud de la Nouvelle-Zélande, a découvert un terrain d'essai pour soucoupes volantes de l'armée de l'air américaine et (...) a ensuite été retrouvé assassiné au pied d'une falaise. J'ai également rencontré des membres de la CIA, des services de renseignement de la marine et du BND qui étaient ou sont encore impliqués dans de tels projets (...). J'ai rassemblé dans ce livre ces informations et d'autres informations de nature « secrète » sur lesquelles je suis « tombé » au cours de mes recherches. Tout cela est lié aux sociétés secrètes, à la religion, à la haute finance et à la politique. »

Van Helsing à la chasse aux vampires

L'éditeur Ewert a décidé de publier le livre. Il est sorti en 1994 sous le titre « Geheimgesellschaften und ihre Macht im 20. Jahrhundert » (Les sociétés secrètes et leur pouvoir au 20ème siècle) et est devenu un best-seller absolu. Le volume suivant, « Geheimgesellschaften 2 » (Sociétés secrètes 2), est paru un an plus tard. Dans ses premiers ouvrages, Holey, alias Jan van Helsing, a décrit les activités et les coulisses des hautes loges maçonniques, des Illuminati et des sociétés secrètes élitistes telles que Skull & Bones.

Il a également mis en lumière le Ku Klux Klan et les pratiques financières des familles Rothschild, Warburg, Rockefeller et Morgan. L'auteur a découvert et rapporté des informations inédites sur les coulisses de la bataille de Waterloo et sur la manière dont cette victoire sur Napoléon a fondé la richesse de la maison Rothschild. Il a également écrit sur le commerce de l'opium par la famille royale anglaise au 18ème siècle, qui a contraint la Chine rebelle à se mettre à genoux et à céder ses réserves d'argent.

Il a illustré ses thèses sur un « gouvernement mondial secret » avec des exemples tels que la City de Londres, le centre financier indépendant de la Grande-Bretagne situé sur la Tamise, et avec des informations de fond sur les instigateurs de la révolution bolchevique et l'ascension d'Adolf Hitler. Des chevaliers de Jérusalem aux sombres secrets du Vatican en passant par l'assassinat de Kennedy, de la création d'Israël à la présence supposée d'extraterrestres, rien n'a été laissé de côté.

On peut dire que l'auteur a frappé fort avec ce livre. Du jamais vu auparavant, les lecteurs en sont restés bouche bée. Jan van Helsing était à l'époque un auteur à succès: les deux volumes de « Sociétés secrètes » se sont vendus à environ 160.000 exemplaires en deux ans.

Les morts-vivants ripostent

dvd-fletchers-visionen-mel-gibson-julia-roberts-1974348097.jpgSi tout cela n'avait été que pure fantaisie, la campagne de dénigrement lancée contre l'auteur n'aurait pas été nécessaire. Ce qui lui est arrivé après la publication et le succès retentissant de ces deux livres rappelle fortement le film « Les visions de Fletcher » avec Mel Gibson.

Fletcher, un chauffeur de taxi new-yorkais, publie un petit livret dans lequel il expose ses théories sur une grande conspiration. L'opuscule a peu de lecteurs, mais un jour, il publie quelque chose qui se rapproche trop de la réalité et se retrouve pris dans une course-poursuite et un combat à mort – parce que le soi-disant psychopathe avait vu juste et devait être réduit au silence.

Jan van Helsing a lui aussi dû toucher un point très sensible avec le contenu de ses deux livres, car il a été poursuivi pour incitation à la haine raciale tant en Suisse qu'en Allemagne. Cela a conduit à la plus grande opération de confiscation de livres en Allemagne depuis 1945. À partir de 1996, Jan van Helsing a été submergé de poursuites et de plaintes, les deux livres ont été confisqués dans tout le pays et plus de 50 perquisitions ont eu lieu !

Le fait que la procédure pénale pour incitation à la haine raciale ait été classée sans suite en 1998 et que la décision de confiscation ait été annulée en 2001 n'a servi à rien à l'auteur: ses livres sont restés interdits en Allemagne et en Suisse, et ce n'est qu'en 2006 que les procureurs ont restitué les livres saisis lors des perquisitions. Par suite, cet ouvrage controversé n'a été disponible que sous le manteau, à des prix exorbitants, pendant de nombreuses années – jusqu'à présent ! En effet, une nouvelle édition actualisée de ce classique est désormais disponible sous le titre « Geheimgesellschaften und ihre Macht im 21. Jahrhundert » (Les sociétés secrètes et leur pouvoir au 21ème siècle). Et une fois de plus, ce livre temporairement interdit connaît un véritable engouement.

L'auteur demeure inébranlable

91Oh0ALL9nS._SL1500_-3098887749.jpgAprès des années de campagne médiatique à grande échelle contre le prétendu « extrémiste de droite » et « antisémite », les succès juridiques de Van Helsing n'ont étrangement – ou plutôt typiquement ! – plus été relayés par les médias. L'auteur a traité toutes ces persécutions, la procédure d'interdiction, l'acte d'accusation pour incitation à la haine raciale ainsi que l'identité et les motivations des plaignants dans son livre « Die Akte Jan van Helsing » (Le dossier Jan van Helsing). Il ne faut pas être Nostradamus pour deviner que ce livre a également dû être retiré du marché en raison de menaces de poursuites judiciaires.

L'insécurité, le stress psychologique et l'exclusion sociale en tant que paria prétendument antisémite ont laissé des traces. Pas seulement chez Jan Udo Holey, avec qui j'ai eu l'honneur de travailler pendant plusieurs années sur la chaîne alternative Secret-TV. Pour son entourage privé également, ces années de harcèlement ont été un fardeau.

Son père Johannes a déclaré un jour lors d'une interview :

« Bien sûr (...), notre cœur de parents a été profondément touché. (...) Ce qui m'énerve, c'est la presse grand public de bas étage qui continue d'associer Jan à cette scène, alors que l'État a tacitement abandonné les poursuites contre lui à ses frais. Jan n'a donc jamais été condamné, ce qui ne convient tout simplement pas aux journalistes, ou, dans la mesure où ils sympathisent intérieurement avec lui, ne doit pas leur convenir. »

Semper aliquid haeret (il reste toujours quelque chose) – telle est la devise de la meute médiatique, et elle est efficace. La chasse à l'homme et les procédures judiciaires manifestement infondées qui ont duré des années ont encore aujourd'hui des répercussions. Elle se manifeste par des articles mensongers et diffamatoires sur Jan Udo Holey / Jan van Helsing, que l'on trouve encore aujourd'hui sur les sites de dénonciation tels que Esowatch, Psiram ou Wikipédia.

Ce fait révèle également la stratégie de la guerre sainte contre la liberté d'expression. Il ne s'agit pas de thèses, de jeux intellectuels, d'opinions, d'arguments, de contre-arguments, de fausses déclarations et de corrections. Il ne s'agit certainement pas de faits ou de vérité. Au contraire, pour certains sujets, le simple fait de s'y intéresser est passible du pire: la destruction de l'existence. Dans la religion de substitution du politiquement correct, les tabous ont remplacé la morale et la conscience, et l'exécution médiatique a remplacé le peloton.

Interdit pendant des années, il est enfin à nouveau légal ! Le classique « Les sociétés secrètes et leur pouvoir au XXIe siècle », augmenté et mis à jour pour atteindre 440 pages, est enfin à nouveau disponible. Dépêchez-vous, car les censeurs affûtent déjà leurs couteaux ! Commandez ici (réf. supra).

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Une source d'inspiration pour la droite: les idées toujours d'actualité d'un théoricien français (Guillaume Faye) 

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Une source d'inspiration pour la droite: les idées toujours d'actualité d'un théoricien français (Guillaume Faye) 

Barnabás Kurucz

Source: https://magyarnemzet.hu/lugas-rovat/2025/06/eszmetar-a-jo... 

La plupart des gens considèrent que les éléments déterminants de la pensée conservatrice sont l'attachement à la tradition et la mise en œuvre lente et organique de réformes éventuelles. Cependant, la crise incite toujours ses victimes à la réflexion, car après la destruction des bases sûres, de nouveaux fondements sont nécessaires. C'est cette perte de repères qui a été à l'origine de la révolution conservatrice allemande et des courants de pensée conservateurs radicaux français qui lui sont apparentés. Le Français Guillaume Faye s'inscrit dans cette tradition intellectuelle, poussé par les bouleversements impulsés par les gauches de 1968 et par l'impuissance de la droite traditionnelle à emprunter de nouvelles pistes intellectuelles.

Guillaume Faye est né en 1949 à Angoulême, en France, dans une famille proche de la droite bonapartiste. Il a étudié à l'Institut d'études politiques de Paris, où il a dirigé plusieurs organisations étudiantes entre 1971 et 1973. En 1970, il a rejoint le GRECE (Groupe de recherche et d'études pour la civilisation européenne), un groupe de réflexion de droite dirigé par Alain de Bneoist, mais il en a été exclu en 1986 en raison de divergences idéologiques. En 1998, il fait son retour sur la scène politique française de droite avec son ouvrage L'Archéofuturisme. Après un long combat contre le cancer, il est décédé en 2019 à l'âge de 69 ans.

Bien que Faye puisse être considéré comme l'héritier spirituel de la révolution conservatrice, il rejetait lui-même cette notion, estimant que le terme « conservateur » avait un effet démobilisateur, antidynamique et recelait une connotation négative. Il préférait le terme « archéofuturisme »: selon lui, celui-ci exprimait le mieux l'unité dynamique entre les valeurs anciennes et la science moderne.

Son objectif principal n'était pas d'élaborer un plan d'action global, mais de donner des impulsions créatives à un conservatisme à venir par le biais d'une « thérapie de choc » intellectuelle. Son style est celui de l'essai et le bref croquis littéraire qui se trouve à la fin de son ouvrage mentionné ci-dessus visent également à renforcer cette idée d'un choc à provoquer. Dans son interprétation, le terme radicalité n'est pas synonyme d'extrémisme, mais indique plutôt une actualisation révolutionnaire qui repense les fondements.

Faye, à l'instar de Guy Debord et de Jean Baudrillard, estimait que le libéralisme n'opérait plus qu'avec des « simulacres » (une réalité simulée) et du spectacle, sans prendre appui sur quoi que ce soit de réel. Le système en place n'offrait aucune alternative viable, car les révolutions de gauche – pour reprendre les idées de Hans Freyer – avaient échoué et étaient devenues partie intégrante du courant libéral dominant. Les partis de droite et leurs écoles de pensée, quant à eux, ont très souvent accepté les axiomes de leurs adversaires et se sont transformés en versions modérées de ceux-ci.

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Trois thèses

L'ouvrage de Faye comprend trois thèses principales. La première est que la civilisation actuelle s'est formée sous le signe de la modernité libérale et de l'égalitarisme, mais qu'elle a atteint son apogée et est au bord de l'effondrement. Suivant Friedrich Nietzsche, éminent représentant de la philosophie allemande, Faye a rompu avec la conception progressiste de l'histoire et a identifié à la place un mouvement historique dépourvu de toute téléologie. La modernité libérale, fondée sur la philosophie individualiste des Lumières, l'idée du progrès nécessaire, l'individualisme économique et l'utilitarisme (principe de l'utilité), ainsi que sur le pathos des droits humains sécularisés, a accédé au pouvoir à l'échelle mondiale à la fin du 20ème siècle. À l'aube du nouveau siècle, le libéralisme a perdu sa capacité d'adaptation et s'est retrouvé confronté à la réalité. En conséquence, la modernité va s'autodétruire. Faye a prédit que ce choc de désintégration se produirait au début du 21ème siècle sous la forme d'une série de crises relativement rapides. En raison de la mondialisation, la chute de la culture occidentale aura un impact significatif sur l'ensemble de la planète. Mais quels sont les facteurs qui peuvent conduire à un cataclysme d'une telle ampleur ?

Selon Faye, l'immigration massive légitimée par le faux idéal du multiculturalisme libéral et la violence qui en découle, ainsi que les conflits culturels, la consommation de drogues qui se répand grâce à la « société de l'hédonisme » et l'influence des réseaux mafieux qui y sont liés détruisent les conditions d'une vie sûre. Faye s'attendait à une baisse drastique du niveau de l'enseignement, car le libéralisme soutient une réduction significative des exigences « dans l'intérêt » des élèves. Parallèlement, les difficultés mentales (troubles de l'attention) provoquées par la culture audiovisuelle continuent de nuire à l'efficacité de la transmission des connaissances.

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Dans une société individualiste axée sur l'hédonisme, avoir des enfants est un fardeau que de moins en moins de personnes sont prêtes à assumer. Il en résultera une détérioration significative des indicateurs démographiques, ce qui entraînera une augmentation des charges sociales. À terme, la pénurie de main-d'œuvre et l'augmentation des dépenses consacrées aux personnes âgées entraîneront une forte baisse de la performance économique. La raréfaction des ressources et la résurgence de la violence physique conduiront à l'appauvrissement et à la brutalisation de la société, et l'Europe sombrera et tombera au niveau du tiers-monde. Selon Faye, les États-nations ne seront pas en mesure d'enrayer cette tendance négative, car ils acceptent eux-mêmes les principes fondamentaux qui sont à l'origine des problèmes.

Situations explosives

Cependant, les tensions ne s'intensifieront pas seulement en Europe. L'industrialisation forcée des pays du Sud peut créer des situations explosives (pensons aux bidonvilles d'Amérique du Sud). Le système financier mondial est quant à lui insoutenable et pourrait déclencher une récession à l'échelle mondiale (2008 en est un bon exemple). Parallèlement, les fondamentalistes religieux hors d'Europe se renforcent, à l'instar des groupes terroristes islamistes (la catastrophe des tours jumelles à New York en est une illustration frappante). Aux yeux de Faye, l'islam est une réaction violente aux excès de la modernité occidentale et, par conséquent, il ne peut être concilié avec les valeurs du vieux continent. Le verdict du penseur français: il n'y a pas d'islam occidental. C'est pourquoi il considérait comme une erreur fatale de tolérer l'immigration illégale, car cela a conduit l'Europe à importer un nombre important de fanatiques, augmentant ainsi l'instabilité interne et préparant le terrain pour des conflits ethniques (il suffit de penser à la multiplication des actes terroristes en Europe). De plus, il estimait que, alors que le monde se regroupait en blocs ethniques ou civilisationnels, l'Europe et les États-Unis renforçaient justement le multiculturalisme, alors que l'on pouvait déjà observer ses effets désintégrateurs et la résurgence de la conscience ethnique.

Au-delà des facteurs de crise socio-économiques et géopolitiques, Faye a également mis l'accent sur les défis posés par le changement climatique et la technologie.

La fonte des calottes glaciaires pourrait entraîner la propagation de nouveaux types de virus, et en raison de l'interconnexion du monde, l'ère des pandémies mondiales est à nos portes. Par ailleurs, la complexité croissante des systèmes technologiques est également synonyme de vulnérabilité, ce qui, à l'ère de l'industrie militaire de haute technologie, comporte également de graves dangers sous la forme du terrorisme.

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La chute du libéralisme

Dans l'ensemble, selon Faye, la modernité façonnée par le libéralisme est fondamentalement contraire à la réalité; ses illusions sont de moins en moins tenables et ses dogmes sont contraires à la vie. Par conséquent, la question n'est pas de savoir si la civilisation libérale s'effondrera, mais quand cela se produira. Il voyait dans le cataclysme imminent la possibilité de dépasser la modernité. Selon Faye, la tâche de la droite sera de donner forme à cette renaissance. Pour lui, le « constructivisme vitaliste » constituait le cadre théorique nécessaire à cela. Il s'agit d'une part de construire une civilisation dans l'esprit de la volonté de puissance nietzschéenne et de la rationalité spenglerienne-faustienne, et d'autre part de mettre l'accent sur le respect de la vie, l'autodiscipline et les problèmes bioanthropologiques. L'archéofuturisme est la concrétisation de ce cadre abstrait.

Selon la deuxième thèse, les défis de l'avenir exigent une nouvelle stratégie. Faye revient à la pensée archaïque, à une pensée préhumaniste. Les progrès réalisés jusqu'à présent par la technologie, la biologie et d'autres disciplines scientifiques ne s'inscrivent pas dans la perspective humaniste, car celle-ci empêche leur plein épanouissement. C'est pourquoi il est nécessaire de combiner les valeurs archaïques et les sciences modernes. Selon Faye, il ne s'agit pas de restaurer un moment du passé, ce qui serait totalement absurde et inutile, car c'est précisément le passé qui a conduit à l'émergence de la modernité libérale. Cependant, la solution ne réside pas dans le rejet total des traditions, mais dans la sélection. Il s'agit de préserver les valeurs du passé qui méritent de devenir les fondements de l'avenir. L'élément archaïque est ainsi lié aux questions fondamentales de la vie humaine. Faye mentionne avec beaucoup de mépris les penseurs libéraux qui, même en pleine crise de la civilisation européenne, ne pensent qu'aux homosexuels. Il estimait que la clarification des rôles sexuels, la mise en place d'une hiérarchie sociale, la revalorisation des traditions populaires, la renaissance des communautés, l'établissement d'une législation stricte et d'une sécurité physique, ainsi que la préservation de l'ordre social devaient être prioritaires. Il considérait tout cela comme le retour éternel du « même » au sens nietzschéen, ce qui, dans l'interprétation du penseur français, signifiait un retour aux exigences fondamentales de l'existence humaine énumérées ci-dessus.

Le libéralisme considère ces valeurs comme diaboliques, et son hostilité envers la vie découle précisément du fait qu'il nie les particularités bioanthropologiques de l'être humain.

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Technologie et tradition

Mais tout cela n'est qu'un aspect de la pensée de Faye. Oswald Spengler qualifiait la rationalité européenne de faustienne, entendant par là une vision du monde dynamique, exploratrice et créatrice de réalité, et affirmant l'avenir. Suivant cette ligne de pensée, Faye a pris sous son aile la technologie qui assure la plasticité du monde. Il n'a pas non plus reculé devant la voie libre à donner à la biotechnologie, estimant que le système d'attentes accrues par la civilisation ne peut être éliminé que par l'amélioration de la structure biologique de l'homme. Il s'agit là d'un élément important de l'adaptabilité de la société, qui n'est pas en contradiction avec la tradition. Au contraire ! La technologie doit être mise en pratique en équilibre avec la tradition. C'est l'essence même de l'archéofuturisme : donner forme à l'efficacité et au contrôle, leur donner un sens à travers le monde des valeurs et des coutumes. Une organisation sociale archaïque sous une forme ultramoderne.

La civilisation telle qu'elle existe aujourd'hui ne peut être sauvée, son effondrement total est inévitable, et la droite doit donc se préparer à une ère post-catastrophe. Révisant le nationalisme du conservateur radical français Charles Maurras, Faye affirme dans sa troisième thèse que cela imposerait la création d'un empire ; selon lui, les blocs civilisationnels ou ethniques constituent la forme politique de l'avenir. Il considérait donc l'organisation en États-nations comme insuffisante et se prononçait en faveur d'une « Euro-Sibérie » fonctionnant sur base d'autonomies locales. Faye estimait que si l'Europe ne rompait pas avec les formes étatiques nationales, elle se retrouverait dans une situation de semi-colonie de l'Amérique. Ce changement de forme signifierait également la fin de la démocratie moderne. Cependant, cela n'affaiblirait pas, mais renforcerait au contraire la souveraineté populaire, car la démocratie moderne ne défend pas les intérêts du peuple, mais ceux de « minorités illégitimes ». Il propose à la place un système fondé sur des référendums fréquents et doté d'un pouvoir décisionnel fort, en redéfinissant la signification du terme « peuple »: au lieu d'une population urbaine sans racines, d'une masse informe issue du melting-pot, il représenterait l'appartenance organique de personnes fières et conscientes de leur propre identité culturelle.

Le peuple redevient ce qu'il a toujours été avant la brève parenthèse de la modernité: une ethnie, une communauté culturelle et biologique, écrit-il.

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La religion en pleine revalorisation

Faye a fait remarquer, à propos de l'insoutenabilité de la société de consommation, que la plupart des sociétés seront contraintes de revenir à l'agriculture et à un modèle économique basé sur les technologies prémodernes. L'Afrique dans son ensemble y serait contrainte, mais aussi une grande partie des pays d'Amérique du Sud. Une petite partie de l'humanité vivrait dans un environnement technologique de haut niveau.

Selon Faye, la religion va connaître un regain d'intérêt en Europe, mais cela n'entraînera pas une renaissance du christianisme traditionnel. L'islam pourrait combler le vide spirituel laissé par l'athéisme, mais son dogmatisme rigide est en contradiction avec la rationalité faustienne, c'est pourquoi Faye le jugeait inapte à remplir cette mission.

En ce qui concerne les mouvements New Age, il a souligné la nécessité d'une religion structurée, bien organisée et homogène. Il a également imaginé un modèle à deux niveaux pour la religion: un christianisme ritualisé, superstitieux et populaire pour les masses, et une « religion des philosophes » pour l'élite.

Ses prévisions ne se sont pas entièrement réalisées – pour l'instant –, mais les principales tendances observées par le penseur français se sont avérées justes. Son ouvrage fondamental remplit pleinement la fonction « idéologique » que lui avait assignée l'auteur: tantôt choquant, tantôt fascinant, tantôt révoltant. L'idée fondamentale de Faye, selon laquelle la modernité libérale détruit ses propres vecteurs, rend son ouvrage particulièrement actuel pour les penseurs contemporains.

lundi, 14 juillet 2025

Le troisième parti d'Elon Musk a-t-il une chance? Trump n'y croit pas

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Le troisième parti d'Elon Musk a-t-il une chance? Trump n'y croit pas

Par Robert Bridge

Le président américain a sévèrement critiqué son ancien conseiller après que le magnat de la technologie a annoncé son intention de financer le soi-disant America Party.

L'homme le plus riche du monde a annoncé la création de l'America Party dans une série de messages publiés récemment sur X, anciennement Twitter, le réseau social qui fait partie de son empire privé.

«Quand il s'agit de ruiner notre pays avec le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, pas dans une démocratie», a déclaré avec défi le Sud-Africain.

«Aujourd'hui, l'America Party est créé pour vous rendre votre liberté».

Musk, qui a été choisi pour réduire les dépenses fédérales par le biais du Department of Government Efficiency (DOGE) créé par Donald Trump, a critiqué ouvertement le « grand et beau projet de loi » (BBB) du président, qui, selon le Congressional Budget Office, un organisme non partisan, augmenterait le déficit national de 3300 milliards de dollars (2850 milliards de livres sterling) d'ici 2034.

Les opposants au « BBB » affirment qu'il prévoit d'importantes réductions d'impôts pour les plus riches, tout en réduisant les programmes sociaux fédéraux, ce qui priverait près de 11 millions de personnes de leur assurance maladie.

Les deux hommes se sont affrontés sur le coût et les conséquences du projet de loi depuis que Musk a quitté le gouvernement en mai. Vendredi, lorsque Trump a promulgué son projet de loi lors d'une cérémonie organisée à la Maison Blanche pour célébrer le 4 juillet, Musk a lancé un sondage sur X: « C'est le moment idéal pour vous demander si vous voulez vous affranchir du système bipartite (certains diront unipartite) ».

Les répondants se sont prononcés à deux contre un en faveur du projet, a annoncé Musk. Il n'a donné que peu de détails aux journalistes sur la structure de son prochain grand projet ou sur le calendrier de son développement futur. Mais ses précédents messages suggéraient qu'il se concentrerait sur deux ou trois sièges au Sénat et huit à dix circonscriptions à la Chambre des représentants.

C'est une idée plutôt ingénieuse, étant donné que les deux chambres du Congrès sont contrôlées par les républicains avec une faible majorité.

« Compte tenu de la marge législative très étroite, cela suffirait pour faire pencher la balance sur des lois controversées, garantissant ainsi qu'elles reflètent la véritable volonté du peuple », a expliqué Musk de manière raisonnable.

Trump a tourné en dérision la décision de son ancien meilleur ami de créer et de financer un nouveau parti politique américain, la qualifiant de «ridicule». «Les tiers partis n'ont jamais fonctionné, il peut donc s'amuser avec ça, mais je trouve cela ridicule», a déclaré le président aux journalistes qui l'accompagnaient dans son hélicoptère Marine One pour retourner à la Maison Blanche après une journée passée à frapper des balles de golf.

Il a ensuite développé son propos, avec la verve qui lui est propre, dans un message publié sur sa plateforme de réseaux sociaux, Truth Social. «Je suis attristé de voir Elon Musk dérailler complètement, devenant essentiellement un TRAIN EN DÉRAILLE depuis cinq semaines », a écrit le président. « Il veut même créer un troisième parti politique, alors que cela n'a jamais fonctionné aux États-Unis ».

« La seule chose pour laquelle les tiers partis sont bons, c'est de créer une RUPTURE et un CHAOS complets et totaux », a ajouté Trump. Le président a ensuite affirmé que le patron de Tesla et SpaceX était motivé par son mécontentement face à son projet de mettre fin aux subventions visant à promouvoir l'achat de véhicules électriques.

Musk ne s'est toutefois pas laissé décourager par la longue tirade du président américain, arguant de manière plutôt naïve qu'il ne serait « pas difficile » de briser l'emprise des démocrates et des républicains sur la politique américaine. Il a ensuite demandé « quand et où nous devrions tenir le congrès inaugural du Parti américain. Ce sera super amusant ! »

Mais le milliardaire comprend-il vraiment la profondeur du marécage dans lequel il s'enfonce ? Selon des estimations prudentes, Musk a déboursé environ 275 milliards de dollars de sa fortune personnelle pour faire élire Trump pour un second mandat lors de la course à la présidence de novembre dernier. Si cela n'est qu'une goutte d'eau pour le magnat, il devra dépenser beaucoup plus pour bouleverser la structure du pouvoir sclérosée qui domine actuellement le Capitole (bien qu'il ne soit pas obligatoire pour les nouveaux partis politiques américains de s'enregistrer auprès de la Commission électorale fédérale (FEC) au début du processus, les obligations de déclaration commencent dès que les dépenses dépassent ce que la FEC appelle « certains seuils »). Et avouons-le, Trump a raison. Les États-Unis n'ont jamais bénéficié d'un troisième choix pendant très longtemps, et lorsque cela s'est produit, le succès a été très limité.

À quelques exceptions près, le système politique américain est dominé par deux grands partis qui remportent en moyenne 98% des sièges au niveau fédéral et dans les États.

« Les États-Unis se distinguent des autres démocraties dans le monde par le nombre exceptionnellement faible de partis compétitifs », écrit Seth Masket dans Democracy. «Dans une société aussi vaste, diversifiée et multiethnique, le fait qu'il n'y ait que deux partis dominants signifie que ces partis seront des coalitions extrêmement vastes, complexes et hétérogènes».

Musk devrait connaître la loi de Duverger, qui stipule que dans les systèmes politiques à circonscriptions uninominales et à scrutin majoritaire à un tour, comme aux États-Unis et en Grande-Bretagne, seuls deux partis politiques puissants ont tendance à contrôler le pouvoir. Les citoyens sont encouragés à ne pas voter pour des tiers qui pourraient faire perdre des voix aux grands partis. Un tel modèle s'écarte fortement du système européen, où les citoyens sont activement encouragés à créer, rejoindre et voter pour de nouveaux partis politiques s'ils ne sont pas satisfaits des choix actuels. Une telle façon de penser est pratiquement inconnue aux États-Unis.

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Et essayez de comprendre cette énigme: lors de l'élection présidentielle américaine de 1992, la candidature indépendante de Ross Perot n'a obtenu aucun vote électoral, malgré 19% des suffrages populaires, le meilleur score obtenu par un candidat présidentiel n'appartenant pas à un grand parti depuis Theodore Roosevelt en 1912. Perot reste le seul candidat présidentiel non issu d'un grand parti depuis George C. Wallace en 1968 à avoir remporté des comtés et à avoir terminé à la deuxième place dans un État.

Et puis, l'America Party sera inévitablement confronté au formidable pare-feu que constituent les médias américains, qui servent fidèlement leurs puissants maîtres, c'est-à-dire les deux têtes du même serpent qui exercent la plus grande influence politique. Mais ce n'est pas tout. Ils sont soutenus par une organisation louche connue sous le nom de Commission sur les débats présidentiels (CPD), une société à but non lucratif créée en 1987 sous le parrainage conjoint des partis politiques démocrate et républicain aux États-Unis. Oui, vous avez bien lu. L'organisation créée pour garantir l'équité et l'égalité d'accès aux différentes ressources (principalement dans les médias) pendant les débats est détenue en totalité par le monopole des deux partis.

En 1985, la Commission nationale bipartisane sur les élections a recommandé de « confier le parrainage des débats présidentiels aux deux grands partis ». La CPD a été créée en 1987 par les présidents des partis démocrate et républicain afin de « prendre le contrôle des débats présidentiels ».

Face à des obstacles aussi redoutables, Elon Musk pourrait bien trouver plus facile d'atteindre la surface de Mars que de briser le système politique américain, construit comme une forteresse à plusieurs niveaux pour se protéger contre les « outsiders » indésirables.

MAGA contre lui-même

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MAGA contre lui-même

par Georges Feltin-Tracol

Animateur-vedette d’une émission de télé-réalité de 2004 à 2015, The Apprentice, Donald Trump aurait été observé avec attention et curiosité par Guy Debord. Sa maîtrise des codes médiatiques qu’il détourne et dévoie volontiers suscite un intérêt constant sur sa personne. Cet attrait médiatique toujours renouvelé lui est plus que jamais nécessaire alors que les premières fissures apparaissent dans le mouvement MAGA.

Hostile par essence au Système, le trumpisme catalyse un ensemble hétéroclite de revendications souvent disparates. Sa désignation de l’ennemi principal collectif, à savoir l’« État profond », les démocrates corrompus et le wokisme, ne suffit plus à masquer de profondes et graves divisions latentes en son sein. Les sept premiers mois du second mandat de Donald Trump ont déjà connu trois fortes secousses qui fragilisent une coalition pas si unanime que l’on croit.

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La première s’ouvre très tôt, avant même l’investiture officielle du 20 janvier 2025, quand Elon Musk et les techno-hiérarques ralliés à Trump affrontent Steve Bannon et la tendance nationaliste populaire à propos du visa H1 - B. Les autorités étatsuniennes l’accordent aux ingénieurs étrangers ultra-qualifiés désireux de venir aux États-Unis à la demande d’entreprises en pointe dans leur secteur. Musk en a naguère bénéficié. Il estime par conséquent insensé et vain d’abolir ou de restreindre ce visa. La Tech a sans cesse besoin d’ingénieurs venus du monde entier. Sur X, Elon Musk se justifie. Pour lui, « amener via l’immigration légale le top 0,1 % des talents en ingénierie est essentiel pour que l’Amérique continue à gagner ». Cette vive réaction des cénacles technophiles confirme l’analyse de Robert de Herte (alias Alain de Beniost) et de Hans-Jürgen Nigra (alias Giorgio Locchi) dans « Il était une fois l’Amérique », le célèbre essai paru dans le double numéro 27 – 28 de Nouvelle École en automne – hiver 1975. « Aux États-Unis, écrivaient-ils, la civilisation, privée de son ” contexte ” et de sa substance, n’a pu se renouveler que par un apport extérieur constant, fourni par la vague migratoire la plus récente. Cet état de fait ne s’est pas modifié jusqu’à nos jours. Si l’on prend la peine de faire la distinction entre la découverte et l’invention (la seconde n’étant qu’une application de la première), on s’aperçoit, avec le recul du temps, de la profonde stérilité des États-Unis. L’Amérique n’a jamais créé. Elle est stérile par nature. Forte de sa richesse et de ses moyens matériels, elle peut seulement développer (par des “ inventions “) là où les autres ont innové. » Les étrangers récemment naturalisés comprennent mieux cette réalité que les Étatsuniens de vieille souche qui ont oublié qu’ils viennent eux aussi d’ailleurs. Donald Trump tranche finalement en faveur du visa H1 - B parce sa vision demeure profondément utilitariste.

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La deuxième césure s’ouvre, il y a une quinzaine de jours, au sujet de l’opération militaire contre l’Iran. Très tôt, deux factions de MAGA s’invectivent en interne. Les chrétiens sionistes, souvent issus des milieux évangéliques protestants, dont la figure de proue est Mike Huckabee (photo), l’actuel ambassadeur en Israël et ancien gouverneur de l’Arkansas (1996 - 2007), retrouvent pour l’occasion leur néo-conservatisme interventionniste. Tenants résolus du Grand Israël dans une perception parousique, ces chrétiens sionistes s’activent par-delà le bombardement des sites nucléaires iraniens au changement de régime à Téhéran, quitte à y déployer des troupes étatsuniennes au sol.

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Cette perspective révulse leurs contradicteurs parmi lesquels la représentante de Géorgie Marjorie Taylor Greene (photo) et le journaliste Tucker Carlson. Ces derniers prônent l’Amérique d’abord, la concentration des efforts contre l’immigration et les infrastructures occultes - wokistes de l’État fédéral. Ils jugent avec raison à l’aune de l’expérience acquise en un quart de siècle de la vacuité et de l’inanité de toute intervention militaire terrestre en faveur de la piteuse démocratie égalitaire de marché.

Comment le 47e président des États-Unis allait-il s’extraire de ce débat tendu et déstabilisateur sans perdre son crédit et son aura auprès de son électorat ? En étant l’élève de Patrick Buchanan ! Au lendemain du 11 septembre 2001, l’essayiste paléo-conservateur critiquait les intentions chaotiques des néo-conservateurs. Il proposait des frappes aériennes chirurgicales sur les centres de commandement talibans et d’Al-Qaïda en Afghanistan sans toutefois engager le moindre gars des Grandes Plaines ou des Appalaches. La Maison Blanche ne le suivit pas. En revanche, Donald Trump oui. Certes, il a ordonné des frappes aériennes, mais il a aussitôt réfuté toute révolution intérieure fomentée depuis l’étranger. Donald Trump a enfin exigé d’Israël l’arrêt immédiat de son agression aérienne. Le dirigeant étatsunien a ainsi satisfait les deux parties antagonistes de son camp.

L’actuel président des États-Unis n’éprouve pas la même patience à l’égard de la nouvelle fracture béante survenue à la suite de son projet gigantesque de budget fédéral. En effet, ce qu’il appelle la « grande et belle loi » prolonge des crédits d’impôts colossaux adoptés lors de son premier mandat, élimine l’imposition sur les pourboires (une promesse de campagne !), permet des réductions fiscales sur les heures supplémentaires et les prêts automobiles, et accorde des milliards supplémentaires contre l’immigration illégale et pour la défense, le secteur de l’armement et la construction du « Dôme doré » (le système pan-américain de défense anti-missile). Après un premier vote favorable étriqué à la Chambre des représentants, le Sénat l’a adopté de justesse (51 contre 50) grâce à la voix déterminante de son président, le vice-président J. D. Vance. Le texte revient maintenant devant la Chambre des représentants.

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Elon Musk exprime toute sa colère envers ce projet de loi budgétaire, pierre angulaire du programme économique du président, qui prévoit plusieurs milliers de milliards de dollars. Sa critique féroce attise le mécontentement des libertariens et des techno-hiérarques. Adepte de la règle d’or budgétaire, le sénateur libertarien du Kentucky, Rand Paul (photo), dénonce un déficit abyssal prévisible. Une instance impartiale du Congrès, le Bureau du budget, estime que ce projet financier risque d’augmenter la dette publique de plus de 3400 milliards de dollars d’ici à 2034. Au matin du 3 juillet dernier, cinq représentants républicains exprimaient encore leurs réticences à voter cette proposition de budget faramineuse en seconde lecture.

Les commentateurs se focalisent sur l’abandon des incitations fiscales favorables aux énergies renouvelables ainsi que sur la diminution draconienne des aides sociales (Medicaid, le programme public d’assurance – santé pour les plus faibles revenus et le programme alimentaire SNAP destiné aux plus défavorisés). Mais, à part la Californie et le Massachusetts où les législations sociales se rapprochent le plus des États sociaux-démocrates européens, le rabotage de ces aides reste assez bien perçu, y compris et surtout auprès des populations les plus précaires. C’est sur le principe même du refus moral de l’endettement – vieux héritage calviniste puritain – que se cristallise la rébellion d’une partie de MAGA.

Les sénateurs et les représentants républicains récalcitrants irritent Donald Trump. Il les menace en retour de leur présenter aux primaires à venir des candidats ultra-trumpistes. Les pressions présidentielles ont réussi ce 3 juillet puisque la chambre basse adopte le méga-budget par 218 votes pour et 214 votes contre dont seulement deux élus républicains réfractaires. Ce nouveau succès renforce l’audience de Trump auprès de son électorat qui conserve sa solidité dans la perspective des élections de mi-mandat à l’automne 2026.

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Résultat ? Les tensions entre Trump et Musk s’aggravent au point que la rupture paraît désormais consommée, irrémédiable et définitive. Trump envisage à haute voix de retirer toutes les subventions fédérales aux diverses entreprises de Musk, voire de l’expulser, car l’homme le plus riche du monde possède les nationalités étatsunienne, canadienne et sud-africaine. En réaction, Musk pense lancer à partir de l’influence incroyable de son réseau social X un nouveau parti : le Parti de l’Amérique. Parviendra-t-il à fracasser le plafond d’acier du bipartisme en sachant que les règles électorales et politiques de nombreux États fédérés empêchent sciemment l’émergence dans la durée de toute tierce candidature non marginale ?

Il devient évident que les divergences ne vont que s’accroître à l’intérieur du mouvement MAGA d’autant qu’il reste encore trois ans et demi d’une présidence erratique et égotique. La discorde chez les trumpistes n’en est donc qu’à ses balbutiements.   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 164, mise en ligne le 9 juillet 2025 sur Radio Méridien Zéro.

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Game over en Ukraine: le géant financier BlackRock se retire de la reconstruction

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Game over en Ukraine: le géant financier BlackRock se retire de la reconstruction

Source: https://report24.news/game-over-in-der-ukraine-finanzgiga...

Le géant américain de l'investissement BlackRock a suspendu toutes les discussions relatives à un fonds de reconstruction de l'Ukraine s'élevant à plusieurs milliards de dollars, et ce, immédiatement après la victoire électorale de Donald Trump. La décision de retirer les investisseurs institutionnels pour le moment frappe durement Kiev. La France, dirigée par Macron, membre du Forum économique mondial, annonce entre-temps un plan de remplacement. Il reste toutefois à voir si l'Europe pourra combler le vide. À un moment donné, l'argent des contribuables européens devrait également s'épuiser.

Le magazine économique Bloomberg a rapporté le 5 juillet que le géant financier BlackRock avait déjà mis fin à sa recherche d'investisseurs institutionnels pour un fonds de relance ukrainien en janvier 2025, immédiatement après l'entrée en fonction de Donald Trump. La raison invoquée était le « manque d'intérêt et la forte incertitude politique ».

Projet important suspendu

L'objectif du fonds était d'obtenir au moins 500 millions de dollars auprès des États et des banques de développement, ainsi que 2 milliards de dollars supplémentaires provenant d'investissements privés. Au total, jusqu'à 15 milliards de dollars devaient être consacrés à la reconstruction. Dès décembre 2024, les États-Unis ne fournissaient plus aucun soutien. Sans le soutien de Washington, de nombreux investisseurs ont perdu confiance.

La France prévoit un contre-modèle

Selon Bloomberg, la France, dirigée par WEF-Macron, travaillerait actuellement à la création d'un fonds de remplacement. Mais il n'est pas certain que l'Europe puisse à elle seule combler le vide créé, car la participation des États-Unis était considérée comme un élément central.

Cette décision intervient malgré l'invitation à la conférence sur la reconstruction de l'Ukraine à Rome (10-11 juillet 2025). BlackRock souligne avoir terminé son travail de conseil gratuit en 2024 et ne plus avoir de mandat actif.

Conséquences pour la « reconstruction »

Depuis des années, les élites financières se frottent les mains à l'idée de tirer le plus grand profit possible de la reconstruction de l'Ukraine. Le fait que de tels projets soient extrêmement prématurés tant que la guerre fait rage ne semble déranger personne. Les considérations morales et le sauvetage de vies humaines ne semblent pas être une option dans la question ukrainienne.

On dit que la suspension du fonds de reconstruction « pourrait retarder la reconstruction », car les investisseurs privés réagissent avec incertitude et hésitation.

Kiev serait sous pression pour trouver de nouveaux bailleurs de fonds et soutiens, tandis que les critiques considèrent le manque d'engagement de la politique de Trump comme un « revers pour l'unité occidentale ».

D'un point de vue réaliste, ces développements sur les marchés des super-riches signifient la fin du jeu des mondialistes visant à piller ce qui reste de l'Ukraine. Cela pourrait également signifier le début de la fin de la guerre, marquer le début de la capitulation inévitable et raccourcir considérablement la durée de vie de Zelensky, acteur imposé de l'extérieur.

 

La vérité sur la « résistance » de l'Espagne

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La vérité sur la « résistance » de l'Espagne

par Carlos X. Blanco

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30825-carl...

Incroyable. Dans certains médias européens, Sánchez est présenté comme un héros antimilitariste.

Ces derniers jours, j'ai lu des articles et des opinions émises par des amis, surtout étrangers, qui, à mon avis, sont fondamentalement erronés. Ce sont des amis intelligents, qui sont généralement d'accord avec mes diagnostics, mais sur ce sujet, ils se trompent et tombent à plat. Il est vrai que l'Europe est en train de sombrer, et avec le fameux « réarmement », elle sombre encore plus rapidement et misérablement. Il est juste que des voix s'élèvent pour dire « ça suffit ! ».

Mais la voix de Pedro Sánchez est comme le croassement d'un corbeau, et n'annonce que davantage la mort.

Il n'y a pas si longtemps, il y a un an, l'OTAN a demandé aux pays européens de s'engager fermement à consacrer 2% de leur budget aux « besoins de la défense ». C'était déjà beaucoup. Le contexte d'« insécurité croissante », nous a-t-on dit, était causé par la guerre en Ukraine et par la prétendue « menace russe aux portes de l'Europe occidentale ».

Aucune menace russe n'a jamais pu se justifier. La Russie a déjà assez à faire pour sécuriser son (énorme) espace. La Russie n'envahira pas l'Allemagne, la France, l'Espagne... On peut maudire le vent quand il souffle sur nous, mais ensuite l'air nous frappe le visage, et c'est alors, quand on reçoit ce qu'on a attiré sur soi, le moment précis où l'on se maudit en s'écriant : « Imbécile ! ».

L'attitude de l'OTAN ne peut être décrite autrement: elle a injustement créé un encerclement de grande ampleur et très menaçant autour de la Russie, peut-être en cherchant à détruire la Fédération de Russie elle-même en tant qu'entité unie, et elle a instrumentalisé les pires formes de nationalisme, voire de nazisme, pour transformer les États qui se trouvent dans l'orbite naturelle de la Russie en plateformes pour promouvoir l'atlantisme. Des plateformes avec leurs missiles et leurs armées pointés vers Moscou. C'est cracher dans le vent ou devenir un stupide lanceur de boomerang, qui ne s'éloigne pas au bon moment en anticipant le coup que l'Empire occidental lui infligera en plein visage. Regardez ce qui s'est passé avec les sanctions contre le pays de Poutine.

En l'espace d'un an, les 2%, qui nous semblaient déjà absurdes, sont passés à 5%. Avez-vous une idée de ce que cela signifie ? Ce pourcentage du PIB, pour un pays économiquement important au sein de l'Union européenne, avec moins de problèmes d'endettement (comme c'est le cas de l'Allemagne), constitue déjà un terrible risque. Il marque une ligne rouge qui coupe le pays de la tradition ouest-allemande de « l'État social », s'en éloigne tout en se rapprochant de « l'État de guerre ». Un retour au bellicisme allemand, après la longue pause commencée en 1945 et désormais close. Ce chiffre n'est pas du tout rassurant, et si l'on y ajoute l'image des bataillons nazis de Zelensky qui tentent de tuer des Russes et des pro-Russes présumés, non seulement par des actes de simple guerre mais aussi par le terrorisme, cela semble, ou devrait sembler, bien pire.

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5% du PIB, si c'est déjà grave pour des États comme l'Allemagne ou la France, c'est bien plus terrible pour l'Europe du Sud. Comme le soutiennent les auteurs du récent article intitulé « L'enlèvement de l'Europe » (https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/06/el-secuestro-de-europa.html), l'obligation (euphémiquement appelée « engagement ») d'allouer ce pourcentage énorme aux pays endettés du Sud (Espagne, Portugal, Italie et Grèce) revient à les condamner à la soumission la plus absolue. Il s'agit, comme cela a été fait lors de la crise de 2008, de les soumettre à la tyrannie des notations basses, à la torture de la noyade contrôlée: ils nous laissent délibérément à bout de souffle jusqu'à ce qu'ils nous « sauvent » avec la dette pour continuer à nous entraîner un peu plus loin, épuisés, jusqu'à la prochaine suffocation (Varoufakis). C'est ainsi qu'ils dominent le sud de l'Espagne, tout comme les autres pays du sud de l'Europe avec lesquels nous devrions faire front commun ; ces pays ne peuvent accepter cet « engagement » de 5%. Le faire signifierait perdre le peu, le très peu de souveraineté qui leur reste. Les vestiges de l'aide sociale et de la sécurité sociale disparaîtraient complètement et ces pays deviendraient des colonies administrées au gré de l'oligarchie qui contrôle les institutions européennes. Un jour, les crimes de l'Allemagne post-hitlérienne seront racontés avec une précision historique: cette même Allemagne qui a gouverné d'une main de fer néolibérale une Union européenne redessinée en grande partie à son avantage, avec l'aide de la France collaborationniste (par nécessité).

Dans mon pays, l'Espagne, il n'y a pas de réelle prise de conscience du désastre économique qui a conduit à l'adhésion à une communauté économique, l'UE, qui cherchait de plus en plus à devenir une entité politique et idéologique. Dans ma région natale, les Asturies, j'ai grandi dans une sorte d'atmosphère de « choc ». Une importante industrie minière et sidérurgique a été fermée, la vie rurale productive a été éliminée et la classe ouvrière a été écrasée par la corruption, la cooptation partisane et syndicale et la répression la plus féroce. Le cocktail parfait. Des événements similaires se sont produits dans d'autres régions espagnoles dans les années 80 et 90. Ce n'est qu'aujourd'hui qu'il apparaît clairement (pour ceux qui veulent bien le voir) que les « fonds » européens n'ont jamais été gratuits. C'était de l'argent pour bétonner l'impuissance. La huitième ou neuvième économie industrielle du monde, l'Espagne, a été démantelée, et l'entrée dans le « jardin » de Borrell s'est faite en échange de l'abandon de toute autosuffisance. Comme les âmes peintes par les artistes, lorsqu'elles apparaissent devant Dieu au paradis après leur mort, l'Espagne est entrée nue et a atteint ainsi le paradis de l'européisme.

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Ce sont les socialistes qui ont négocié l'entrée (ou la vente en gros) de l'Espagne dans le paradis européen. Ce sont les socialistes qui, sous les gouvernements « progressistes » successifs (Felipe, Zapatero, Sánchez), ont géré l'adaptation de la néocolonie espagnole aux diktats de Bruxelles.

Aujourd'hui, un personnage sinistre et sournois, Pedro Sánchez, tente de se présenter au monde comme le leader de la « résistance » à la tentative atlantiste d'augmenter les dépenses militaires et de les élever au niveau exorbitant de 5%.

D'emblée, il convient de rappeler que le président « socialiste » du gouvernement espagnol est assailli par de graves affaires de corruption qui touchent son entourage le plus proche (son épouse, son frère, ses secrétaires dans l'organisation du parti, des hauts fonctionnaires de confiance, etc.). Avec beaucoup d'astuce, Sánchez tente de dissimuler la corruption de ses proches et de ses « fidèles » en se présentant comme le leader de la « résistance » au bellicisme de Rutte, von der Leyen, de l'ensemble de l'UE et aux exigences impérialistes de Trump. Le prestige interne nul de cette figure, qui s'est entourée des fonctionnaires les plus vulgaires et les plus corrompus, est destiné à apparaître à l'extérieur sous le masque d'un leader prétendument progressiste et pacifiste. En bref: cet homme est répugnant.

L'opinion publique européenne doit comprendre pleinement qui est Sánchez et pourquoi il a fait sensation avec sa prétendue rébellion du « non aux 5% ». Ce tyran a passé sept ans à déformer l'État de droit, à détruire la séparation des pouvoirs et à torpiller l'indépendance de la magistrature afin d'empêcher que lui et ses amis ne soient jugés. Cet homme, totalement dépourvu de honte, réinterprète la Constitution pour accorder l'amnistie à certaines personnalités catalanes qui ont tenté un coup d'État en 2017, leur accordant l'amnistie en échange de quelques voix (seulement sept voix) qui l'ont maintenu au pouvoir depuis lors. Pour sept voix – obtenues auprès de personnalités qui ne croient pas à l'égalité juridique de tous les Espagnols et qui, en fait, œuvrent pour la suprématie d'une poignée de Catalans et de Basques – Sánchez est prêt à faire tout ce qui est nécessaire pour rester l'occupant du palais présidentiel, La Moncloa.

Cet individu a mis en œuvre avec soumission et arrogance abjecte des politiques néolibérales au profit de l'Europe du Nord et des oligarchies de Bruxelles, et se prosterne devant le roi du Maroc, un tyran mesquin qui concurrence injustement l'Espagne et bénéficie d'un traitement préférentiel de la part de l'UE, contribuant ainsi à la ruine du secteur agroalimentaire espagnol.

C'est un personnage qui, à part quelques gestes de façade, n'a jamais mis fin au commerce des armes avec l'entité sioniste, l'État génocidaire qu'est Israël. C'est un président indigne qui proclame être du côté des Palestiniens tout en s'agenouillant servilement devant le conglomérat USA-UE-Israël. Un scélérat qui ne fait rien pour défendre « nos Palestiniens », les Sahraouis, massacrés et torturés par le Maroc, grand ami des sionistes.

Que Sánchez ne cache pas sa honte intérieure derrière des déclarations internationales. Il y a des indices qu'il aurait également truqué les élections primaires pour prendre le contrôle du « Parti du régime » (le PSOE) et le transformer en son fief. En définitive, une Espagne gouvernée par des fonctionnaires corrompus est une colonie soumise, et si une partie importante de la population (même de gauche) se berce d'illusions et se laisse tromper, l'Espagne restera ce qu'elle est: une colonie des États-Unis, de l'Union européenne sioniste et du Maroc, une colonie indigne qui dépensera 5% (voire plus) en dépenses militaires contre ses propres intérêts. Car le problème des États de « l'Empire occidental » est que leurs classes dirigeantes ne veulent qu'une chose, s'enrichir en vendant le pays et en trahissant le peuple qu'elles prétendent représenter, protégées par les Yankees et le réseau des paradis fiscaux sionistes et pro-yankees.

Une alternative populaire, socialiste et souveraine nécessite nécessairement un nettoyage complet: expulser tous ces rats et remettre le navire à flot.

samedi, 12 juillet 2025

Les célébrations pour les 100 ans de Mary de Rachewiltz, fille d'Ezra Pound

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Les célébrations pour les 100 ans de Mary de Rachewiltz, fille d'Ezra Pound

par Luca Gallesi

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Suivant les conseils de son père, « Aime ton rêve, méprise tout amour inférieur », l'artiste a suivi avec ténacité et constance ses désirs, comme en témoignent les panneaux et les objets exposés au musée de Merano.

Les célébrations ont débuté le 26 juin dernier, avec l'inauguration d'une exposition organisée par l'Académie de Merano au Palais Mamming Museum de Merano, intitulée Mary's Dream. Portrait of a Lady. La Dame est Mary de Rachewiltz, qui fêtera ses 100 ans le 9 juillet 2025, et l'organisation a été assurée par son fils Siegfried en collaboration avec Rosanna Pruccoli. L'exposition, ouverte jusqu'au 2 novembre, raconte l'histoire d'une femme et l'œuvre d'une écrivaine, trop souvent réduite à la simple appellation de « fille d'Ezra Pound ».

Mary, née Rudge et mariée de Rachewiltz, est une poétesse cultivée qui a su être à la fois épouse et mère, mais aussi grand-mère et arrière-grand-mère, sans jamais perdre ni sa veine poétique ni sa sensibilité domestique. Une vie, comme le dit l'invitation à l'exposition, tissée de la simplicité du quotidien et de la richesse intellectuelle des cercles littéraires, des universités, des maisons d'édition et des bibliothèques européennes et américaines, des amitiés avec des écrivains, des poètes et des artistes. C'est l'histoire d'une femme qui a voulu être à la fois paysanne et princesse, et qui a su parler, rêver et composer en dialecte pusterese, en italien et en anglais.

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Suivant les conseils de son père, « Aime ton rêve, méprise tout amour inférieur », Mary a suivi avec ténacité et constance ses désirs, comme le montrent les panneaux et les objets exposés au musée de Merano. Son rêve est symbolisé, par exemple, par les érables à sucre qui accueillent le visiteur à l'entrée du musée ; ces plantes, qui étaient un cadeau de son père, représentent la fusion parfaite entre le monde prosaïque de la campagne et le monde délicat de la poésie, c'est-à-dire les deux piliers de la longue vie de la noble sud-tyrolienne.

Née prématurément le 9 juillet 1925 à l'hôpital de Bressanone et élevée à Gais par deux parents adoptifs, Mary passe son enfance et son adolescence dans le bonheur, accueillie par une famille de paysans tyroliens. Sa mère, Olga Rudge, est une violoniste américaine renommée qui vit en Italie et ne peut renoncer à l'art musical, tandis que son père, tout juste arrivé de Paris, est marié à Dorothy Shakespeare et se lance dans le projet grandiose d'écrire les Cantos, un poème épique dédié aux États-Unis. La petite Mary n'imagine pas à quel point elle sera impliquée dans cette entreprise, à laquelle elle consacrera une grande partie de sa vie, dès l'âge de quatorze ans, lorsque son père lui confie la traduction des Cantos en italien, dont la version complète est publiée dans la prestigieuse collection Meridiani Mondadori en 1985.

Dans une lettre datée du 19 octobre 1945, écrite depuis le camp de concentration de Pise où il avait été enfermé par les Anglo-Américains, aujourd'hui publiée dans le volumineux supplément poundien joint au dernier numéro de Studi cattolici, le poète exhorte sa fille de vingt ans à ne pas négliger sa veine poétique : « Tu es autorisée à t'occuper de mon manuscrit, mais je ne veux pas que tu sois submergée par ce travail. Je préfère que tu écrives dix pages de ton cru plutôt que d'en corriger une centaine. Tu peux consacrer dix ans de ton temps libre à ce travail, mais il ne doit pas dégénérer en un travail académique ».

Ezra-Pound-educateur_0-612209381.jpgNée dans le Haut-Adige et ayant vécu à Venise, Florence, Rome et Rapallo, Mary retourne définitivement dans ses vallées tyroliennes après la guerre, après son mariage avec l'égyptologue Boris de Rachewiltz, père de ses deux enfants, Siegfried et Patrizia. Comme elle le raconte elle-même dans « l'histoire d'une éducation », l'autobiographie intitulée Discrezioni (Lindau, deuxième édition), les jeunes mariés décident d'acheter un château « pour inviter leurs amis, peindre, écrire, étudier » et réaliser ainsi le rêve d'Ezra Pound d'une académie d'esprits libres, une Ezuniversity où les écrivains et les artistes auraient régénéré, par leur travail, ce monde vieux et fatigué. Le rêve se concrétise enfin à Brunnenburg/Castel Fontana, un manoir perché sous le village de Tirolo, qui, à partir des années 50, devient un petit-grand centre de culture cosmopolite. Avant et après la libération de son père, de nombreux intellectuels parmi les plus importants de toutes les nations y séjournent, comme ce sera encore

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le cas cette année, du 7 au 10 juillet, lorsque le château accueillera la 31ème Ezra Pound International Conference, à laquelle participeront une centaine de chercheurs du monde entier, qui développeront le thème Light and Memory in Ezra Pound et qui, bien sûr, célébreront, avec tous les habitants du village de Tirolo, le centième anniversaire de la maîtresse de maison.

Ce que Mary de Rachewiltz accomplira le 9 juillet prochain n'est pas un siècle court, bien au contraire: c'est un siècle très long, riche en vie, en rencontres, en expériences et, surtout, en littérature. Fille unique d'Ezra Pound, outre les Cantos, elle a également traduit en italien, entre autres, les œuvres de Robinson Jeffers, James Laughlin, E.E. Cummings et est, bien sûr, également une autrice estimée de poèmes écrits en plusieurs langues, comme en témoigne le recueil de tous ses poèmes italiens, publié sous la direction de Massimo Bacigalupo, Processo in verso (éditeur Bertoni).

De toutes les vertus exercées par Mary au cours de sa longue vie, la plus importante est peut-être la moins apparente: la patience. Il en a fallu beaucoup, en effet, pour supporter et tenir à distance, comme elle le rappelle dans son autobiographie, « la horde de disciples, d'éditeurs, d'érudits, de secrétaires et de collectionneurs » qui se sont jetés « comme des porcs à la recherche de truffes, des veuves avides, des épouses craintives sur les papiers de Pound, jetés d'un grenier à l'autre, d'un camion à l'autre », dans un tourbillon que la brave châtelaine a su très bien gérer. Sa cordiale fermeté, alliée à une aimable disponibilité et surtout à une ténacité inébranlable, lui ont permis de mener une vie longue et heureuse.

Sommet des BRICS au Brésil – Un pouvoir sans structure?

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Sommet des BRICS au Brésil – Un pouvoir sans structure?

Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/07/brics-gipfel-in-brasilien-mac...

Le dernier sommet des BRICS au Brésil aurait pu être un événement marquant. Un jalon géopolitique. Après tout, le bloc représente aujourd'hui déjà une puissance économique supérieure à celle du G7, et la tendance est à la hausse. Et pourtant, l'impression demeure: les chiffres impressionnants contrastent avec une efficacité limitée. L'absence symbolique du président chinois Xi Jinping en dit long. Ce qui manque, ce n'est pas le potentiel économique, mais la cohérence politique. Et surtout: la structure.

L'hégémonie occidentale ne repose pas uniquement sur les armes, mais aussi sur des institutions: le FMI, la Banque mondiale, l'OMC, SWIFT, les tribunaux d'arbitrage, les systèmes de notation – un réseau de contrôle mondial qui filtre l'accès au marché, les investissements et les sanctions en fonction d'intérêts géostratégiques. Cette infrastructure est l'épine dorsale de la Pax Americana. Ceux qui s'y opposent ne sont pas nécessairement isolés militairement, mais ils le sont systématiquement.

La Russie a depuis longtemps compris ce lien. Les propositions russes au sein des BRICS ne visaient donc pas des résolutions symboliques, mais  à faire émerger un contre-pouvoir institutionnel réel :

- Création d'une cour multilatérale propre pour les litiges économiques.

- Mise en place d'un système de règlement autonome en dehors de SWIFT.

- Introduction d'une monnaie de réserve BRICS, éventuellement couverte par l'or.

- Développement de la New Development Bank en une banque d'investissement capable d'agir sur le plan géostratégique.

- Création d'un espace d'information commun pour contrer la domination occidentale sur l'opinion publique.

- Politique étrangère et de sécurité coordonnée, par exemple lors des votes à l'ONU.

Mais ces propositions sont restées sans suite.

Pourquoi les BRICS ne fonctionnent pas (encore)

Ce qui semble à première vue être de l'inertie est en réalité systémique: les pays du BRICS ne sont pas unis par une vision commune. La Chine profite massivement de l'ordre mondial existant, l'Inde est étroitement liée au marché américain, le Brésil tergiverse, l'Afrique du Sud reste dépendante des matières premières et la Russie est de plus en plus isolée. Les propositions de Moscou sont considérées comme « n'étant pas leurs guerres », et c'est précisément là que réside le problème.

Le BRICS n'est actuellement pas un système, mais le reflet d'intérêts divergents.

La souveraineté, que tous les États membres défendent, devient la plus grande faiblesse structurelle. Car le pouvoir ne naît pas de l'autosuffisance nationale, mais d'une action coordonnée et de règles communes. Et celles-ci ne sont justement pas en vue.

Le vide géopolitique – et l'illusion de la neutralité

Le monde se dirige vers une nouvelle formation de blocs. L'Occident consolide son ordre, tandis que « l'Orient » – s'il voit le jour – reste divisé. Dans cette constellation, la neutralité devient une fiction géopolitique. Ceux qui ne créent pas d'ordre finissent par être subsumés dans un ordre étranger.

La Russie reconnaît cette dynamique, non par idéalisme, mais par nécessité. Car Moscou est la première grande nation à s'être détachée de l'Occident, non seulement sur le plan militaire, mais aussi sur le plan systémique. Cependant, sans partenaires prêts à partager la responsabilité institutionnelle, les BRICS ne deviendront pas un contrepoids, mais un simple cercle de discussion.

Conclusion

Le sommet des BRICS n'a pas été un échec, mais une déclaration d'insolvabilité.

Tant que les BRICS ne mettront pas en place leurs propres structures, le bloc restera une puissance économique sans impact géopolitique. Ceux qui critiquent le dollar sans proposer d'alternative restent prisonniers du système qu'ils veulent renverser.

Il ne suffit pas d'être contre l'ordre occidental, il faut créer le sien.

16:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, brics | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Merz lance son offensive: néolibéralisme et bellicisme, les nuisances idéologiques qui vont définitivement détruire l'Allemagne

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Merz lance son offensive: néolibéralisme et bellicisme, les nuisances idéologiques qui vont définitivement détruire l'Allemagne

par Fabrizio Verde

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30842-fabr...

Réductions des dépenses publiques et course aux armements : la double menace qui, ignorant la crise énergétique et la concurrence mondiale, transformera la récession en un effondrement irréversible.

La locomotive de l'Europe est en panne. Elle a déraillé. L'Allemagne s'enfonce dans une crise économique, qualifiée par sa propre industrie comme la plus longue et la plus profonde depuis la réunification. Trois années consécutives de récession – une baisse de 0,3% en 2023, de 0,2% en 2024 et une prévision de -0,1% supplémentaire en 2025 – campent un tableau désolant, celui d'un malade au centre de l'Europe en net contraste avec la croissance de 1,1% attendue pour l'Union. Machines à l'arrêt, commandes évaporées, investissements en fuite: c'est la plainte unanime que récitent les industriels réunis au sein de la puissante Fédération de l'industrie allemande (BDI). La production industrielle, cœur de la puissance allemande, a chuté de 16% par rapport au pic de 2018. Les secteurs vitaux et énergivores, étranglés par le renoncement au gaz russe à bas prix imposé par des sanctions folles et auto-infligées, ont vu leur production chuter d'un cinquième. Une vague de licenciements, 37.700 rien que pour les six premiers mois de 2025, le pire chiffre depuis la pandémie, vide les usines, en particulier celles de l'industrie automobile, avec 20.700 emplois perdus dans ce secteur qui était le fleuron du « Made in Germany ».

Sur la scène de ce désastre économique, aggravé par la concurrence de la Chine et la rage protectionniste de Donald Trump, prête à s'abattre sur le centre germanique de l'Europe depuis l'autre côté de l'Atlantique – une menace qui pourrait faire chuter le PIB allemand de 0,5% supplémentaire –, se profile l'ombre de Friedrich Merz et de la CDU.

Leur recette pour la relance ressemble dangereusement, en réalité, à une bombe nucléaire prête à détruire définitivement l'avenir industriel de la nation. Un mélange explosif et suicidaire de néolibéralisme extrême et de militarisme belliciste.

Le premier poison est l'obsession de l'austérité. Réductions des dépenses sociales, rigueur budgétaire aveugle, déréglementation sauvage : tels sont les dogmes de Merz (ancien président du conseil de surveillance de BlackRock en Allemagne) en pleine tempête économique. Alors que le BDI réclame à grands cris des « investissements publics urgents » dans les infrastructures modernes, la transition numérique, la simplification bureaucratique, laquelle est vitale – à leur avis – pour la compétitivité, Merz propose exactement le contraire: démanteler. Privatiser. Réduire. Un remède de cheval qui, appliqué à un organisme déjà en état de choc, équivaut à une hémorragie contrôlée qui conduira à la désindustrialisation.

Mais la véritable mèche qui pourrait faire exploser tout espoir résiduel est le pari fou sur le réarmement comme moteur économique. Merz surfe sur la vague d'une illusion dangereuse: celle de sortir l'économie de la stagnation grâce à des dépenses militaires colossales, en promettant de fixer à 2% du PIB les dépenses de défense de l'Allemagne. C'est la théorie que l'analyste russe Andreï Souzdaltsev voit se profiler à Berlin: sauver l'industrie en produisant des chars d'assaut plutôt que des voitures. Une folie stratégique et économique. D'énormes capitaux publics, déjà sous pression, seraient détournés vers des armements improductifs au lieu d'être investis dans l'innovation, l'éducation, l'énergie – les véritables moteurs d'une reprise durable et concrète. Ce militarisme belliciste, dans une Europe déjà instable, ne ferait qu'aggraver les relations avec des partenaires commerciaux cruciaux comme la Chine, alimentant une course aux armements coûteuse et dangereuse.

Le duo mortel de l'austérité néolibérale et de la folie militariste proposé par Merz n'est pas un remède. C'est le coup de grâce. Les missiles ne rempliront pas les carnets de commandes vides des usines. Les coupes dans les dépenses sociales ne feront pas baisser les factures d'énergie. Les véhicules blindés ne rendront pas les voitures allemandes compétitives face aux véhicules électriques chinois. C'est une recette écrite avec l'encre de l'idéologie atlantiste la plus myope, destinée à enfoncer définitivement l'Allemagne dans le marasme de la récession, de la désindustrialisation et de l'insignifiance stratégique. Alors que le monde court vers l'avenir, Merz voudrait ramener la nation en arrière, vers un passé fait d'usines fermées et de canons. Un suicide économique au nom du néolibéralisme et du faux mythe de la guerre comme source d'affaires.

Loi sur les services numériques: Bruxelles installe l’infrastructure pour manipuler l’opinion publique

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Loi sur les services numériques: Bruxelles installe l’infrastructure pour manipuler l’opinion publique

Elena Fritz

Source: https://www.facebook.com/elena.fritz.10

Avec l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions du DSA le 1er juillet 2025, la Commission européenne a franchi une étape supplémentaire vers un contrôle centralisé de l’information.

Officiellement, il s’agit de « transparence » — mais en réalité, un système est en train de se mettre en place qui modifie systématiquement les fondements de toute formation d’opinions libres et de toute recherche indépendante.

Quoi de neuf ?

De grandes plateformes comme X, Facebook ou TikTok doivent désormais divulguer des données internes — mais uniquement à des chercheurs sélectionnés politiquement, qui doivent d’abord obtenir une autorisation. Seules les personnes qui s’occupent de sujets comme la « désinformation » ou le « discours de la société civile » y ont accès — et doivent respecter les conditions fixées par l’UE.️

Quel est le problème ?

L’UE revendique une souveraineté sur la définition de concepts tels que « désinformation » ou « discours haineux » — sans contrôle judiciaire, sans débat parlementaire.

Ce qui peut être dit, recherché ou diffusé n’est plus déterminé juridiquement, mais de manière administrative.

Par ailleurs, les plateformes doivent révéler comment elles bloquent, restreignent par algorithme ou suppriment du contenu. Cela crée un instrument stratégique pour le pouvoir afin de réguler l’espace numérique — contrôlé par les autorités politiques, et non par les tribunaux.

Ce qui est en jeu ?

– Seules les recherches approuvées sont autorisées.

– Les plateformes perdent leur neutralité et leur autonomie.

– Les utilisateurs ignorent pourquoi certains contenus disparaissent ou deviennent invisibles.

– La liberté d’expression devient une exception qui est gérée.

Conclusion:

Le DSA n’est pas une loi de protection — c’est la base d’un ordre où l'opinion est technocratiquement dirigée. Ce qui semble être un progrès est en réalité la transformation progressive de la démocratie qui sera dorénavant soumise à un contrôle administratif de tout contenu.

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vendredi, 11 juillet 2025

Roosevelt dans la mythologie occidentale

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Roosevelt dans la mythologie occidentale

Nicolas Bonnal

L’Occident est un fou dangereux, toujours en guerre contre lui-même et le monde, mais depuis combien de temps ? Beaucoup accusent la Renaissance et la Réforme. En fait il faudrait remonter au papisme et à ses croisades comme le montre Laurent Guyénot. L’Occident c’est moins le petit bout de l’Asie que le coin du missionnaire bien armé qui aujourd’hui applaudit les exploits de son rejeton-héritier sioniste à Gaza ou Téhéran. Et qu’on se mette bien dans la tête qu’il a toujours été judéo-chrétien et pas chrétien (l’Evangile commence par la célébration de l’origine hébraïque-divine du prophète…) et que le comportement grec n’a jamais été de tout repos non plus (je pense que la vie sous les Perses civilisés était plus agréable pour tout le monde): voir le livre de mon ami d’enfance Nicolas Richer sur ces guerres grecques au 4ème siècle qui suivent celles du Péloponnèse et anéantirent la population masculine spartiate (Nicolas parle l’oliganthropie).  Voir mes textes sur Démosthène, ceux de Fustel sur Théognis, etc…

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Le changement du 16ème siècle est quantitatif, pas qualitatif, et les regrettés hégéliens-marxistes pensaient (après mon maître Balthazar Gracian) que l’accroissement quantitatif produit toujours une modification qualitative. Ce qui a changé avec la Renaissance et la Réforme, c’est le miracle Gutenberg qui a industrialisé propagande et mensonge. La bêtise latente s’est révélée avec l’alphabétisation, dira Maupassant, avant que Günther Anders se charge du consommateur télé. On pensait que l’esprit critique lui viendrait un jour à ce consommateur télé ; jamais il n'est venu. 85% des Espagnols veulent plus d’Otan et plus de dépenses militaires. Sanchez part et on installe un gouvernement néo-con à la place.

Sous le déluge audiovisuel cette capacité hypnotique dénoncée par Guénon est devenue totale, permanente et ubiquitaire. Les téléspectateurs veulent de la guerre à mort contre tout le monde (Chine, Russie, Iran, Trump, etc.), du migrant à foison, mourir pour le climat (pas d’air, pas de transport, pas de nourriture…) et se faire vacciner 80 fois par heure. Il suffit de le leur demander à la télé.

C’est important tout cela pour le comprendre le culte de notre bonhomme. Car Roosevelt est certainement l’homme politique le plus important du vingtième siècle, au moins pour nous Occidentaux (depuis que notre civilisation est devenue mondiale…). Il est aussi le plus toxique et le plus nuisible avec évidemment Churchill.

Ron Unz a écrit un texte sur cet inépuisable sujet. Sur son site j’ai laissé ce bref commentaire :

« Article trop long et surtout incomplet: pourquoi ne rien dire des tireurs de ficelles de Roosevelt et de la croisade à venir contre l’Allemagne qui allait terminer en destruction et communisation de notre Europe ? Olivier Revilo a bien parlé de la croisade pour les Soviets. Roosevelt a non seulement trahi sa classe sociale comme radical chic (et encore: seulement sa classe riche Wasp) mais aussi et surtout sa race. Il le dit au général de Gaulle (voir les Mémoires): la race blanche n’est plus la bienvenue en Asie. En réalité grâce à lui et à la révolte des élites (cf. Lasch) elle n’allait être plus bienvenue nulle part. Il est avec Churchill l’homme le plus nuisible du 20ème siècle. Et c’est évidemment une idole. L’Occident, a dit justement l’orientaliste René Guénon, vit dans un perpétuel état hypnotique depuis la Renaissance, facilité par les médias et même la typographie. »

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Ron Unz cite l’historien Brands et rappelle que Roosevelt était possesseur d’une immense fortune qu’il gaspillait comme Citizen Kane; qu’il vivait comme un nabab (trois propriétés, plein de domestiques, etc.) ; qu’il avait constitué son noyau d’amis autour du yachting (découvrez Wedding Crashers pour comprendre) ; qu’il était inculte et n’avait pas fait d’études ; que sa femme profita de la place pour se remplir les poches avec de la publicité à la radio et dans les journaux. Son culte de la personnalité fut total de son vivant, l’autoritarisme de son administration aussi, et John Flynn parla de fascisme (parole fourre-tout…).

Mais soyons plus sérieux.

Roosevelt (éternel fils à papa gauchiste radical…) a SURTOUT anéanti l’Allemagne avec Churchill en favorisant outrageusement l’invasion rouge de l’Europe. La punition du Japon a été abominable et on a mis psychiquement fin à ce peuple grandiose avec l’occupation. On savait pour Pearl Harbor : on avait décodé les codes japonais et on a laissé faire ! Avec le Deep State on fonctionne toujours pareil : on contrôle l’ennemi, fasciste, musulman, dealer ou nationaliste, et on le manipule avant de l’écraser. Comme on imprime l’argent, on a les moyens.

On s’est bien amusé ! On verra avec l’Iran car seule la notion d’opposition sous contrôle (voyez Makow, Miles, Hua Bin, et pas mal d’autres) peut expliquer la reculade iranienne après une victoire pourtant pharamineuse. Il n’y a hélas sans doute que des marionnettes avec un cerveau central, voyez l’apologue du Katha-Sarit-Sagara commenté par Guénon. Car les gouvernements veulent tous la même chose: dépeupler et contrôler. Voyez la description de la démographie chinoise et iranienne par Eugène Kusmiak. Le seul pays développé à vouloir et avoir des enfants, c’est Israël : les juifs sont comme les autres MAIS PLUS, disait le président Weizmann qui avait bien raison. 

Sur l’anéantissement de l’Allemagne et l’invasion  communiste de l’Europe (qui dut se taper quarante ans de chars russes et de frugalité soviétique, certains l’oublient…), je citerai notre Tolkien qui, lui, était anti-impérialiste mais aussi anticommuniste et antisoviétique.

« Je viens d'apprendre la nouvelle… Les Russes sont à 95 kilomètres de Berlin. Il semble bien que quelque chose de décisif pourrait bientôt se produire. Les destructions et la misère effroyables de cette guerre s'accumulent d'heure en heure: destruction de ce qui devrait être (et est) la richesse commune de l'Europe et du monde, si l'humanité n'était pas si obsédée, richesse dont la perte nous affectera tous, vainqueurs ou non. Pourtant, les gens jubilent d'entendre parler des files interminables, longues de 65 kilomètres, de réfugiés, de femmes et d'enfants misérables qui affluent vers l'Ouest, mourant en chemin. Il semble qu'il ne reste plus aucune compassion, aucune imagination, en cette heure sombre et diabolique. Je ne veux pas dire par là que tout cela, dans la situation actuelle, principalement (et non uniquement) créée par l'Allemagne, ne soit pas nécessaire et inévitable. Mais pourquoi se réjouir ! Nous étions censés avoir atteint un stade de civilisation où il serait encore nécessaire d'exécuter un criminel, mais pas de jubiler, ni de pendre sa femme et son enfant à ses côtés sous les huées de la foule orque. La destruction de l’Allemagne, fût-elle cent fois, méritée, est l’une des plus grandes catastrophes de l’histoire. »

De Gaulle souligne dans ses mémoires cette anecdote : « l’homme blanc n’est plus le bienvenu en Asie », selon Roosevelt, tout content d’en finir avec les empires coloniaux de la France et des autres. Et dire que Churchill a imposé sa guerre aux Anglais (toujours bien soumis et surtout désinformés) en arguant de la défense de l’empire. Ils le perdirent en quelques années cet empire, et on les reprogramma ces chers Britanniques pour se faire envahir et même diriger par des minorités ethniques et religieuses particulièrement virulentes et décomplexées, et même encouragées par les Windsor. De toute manière la politique de la couronne cabalistique anglaise depuis Guillaume ou Malthus ou Cromwell a toujours été de dépeupler ici… et ailleurs. C’est bien son agenda que l’on suit à Davos, Paris ou Bruxelles. La nature adore le vide.

Sur le plan intérieur Roosevelt partagera la même joie de dépeuplement. Voir les Bilderbergs en ce moment qui veulent achever la dépopulation de l’Europe et son remplacement.

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La dépopulation des campagnes US (revoir John Ford toujours et ses incroyables Raisins de la colère) proche de l’Holodomor finalement) a été froidement organisée. Mais elle n’est pas connue. La liquidation de la masse paysanne est de toute manière une obsession ubiquitaire du monde dit moderne, de 1792 aux années soixante en France (Biquefarre…) par exemple.

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Un détail qui échappe à Ron Unz c’est celui de la lutte contre les élites Wasp lancée par les progressistes et les juifs libéraux (ce n’est pas moi qui le dis mais Adorno…): Grace Kelly dans son altercation avec Sinatra dans High Society parle de la liquidation des élites Wasp et de leurs splendides mansions à Newport ou ailleurs par… les impôts. On les a remplacées ethniquement depuis ces élites, donc elles ne paient plus d’impôts ! Le Mordor de Tolkien sera mis à contribution avec le Palantir du binôme Karp-Thiel pour calmer les derniers récalcitrants.

De toute manière notre anéantissement programmé se fait sans effort grâce à la télé muée en outil génocidaire global. Roosevelt est toujours déifié comme Obama et tant d’autres par cette classe moyenne ahurie dont Drumont et Guénon n’ont cessé de se moquer. Il n’y a rien à faire.

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Je repensais à Alfred Sauvy par exemple: cet honnête homme qui défendait la démographie française avait exécuté Roosevelt et son New Deal; New Deal raté qui se termina par une guerre et une mobilisation sans égale, suivies d’un endettement fabuleux. Je le cite :

« Le mythe Roosevelt. — C'est surtout en France qu'il sévit: aux États-Unis, Roosevelt est discuté suivant le clivage politique. En France, selon l'opinion générale, l'économie américaine a été rétablie par Roosevelt et son New Deal. Si on faisait un sondage actuellement, parmi les contemporains comme parmi les nouvelles générations, une forte majorité des opinions exprimées le serait dans ce sens. Bien différente est la réalité: après la dévaluation du dollar en 1933, une vive reprise s'est produite aux États-Unis, comme dans tous les pays qui, à l'époque, avaient eu recours à cette opération. Cette reprise ne devait rien à la politique du New Deal et a même été brisée par elle. En 1938, une crise très profonde, plus rapide encore que celle de 1929, a accablé à nouveau les États-Unis, qui n'ont été sauvés que par l'approche de la guerre et l'armement. »

Et pour finir, Roosevelt étant Dieu, avec Churchill et Gambetta, je redonne mon René Guénon à méditer:

«  À cet égard, nous ne croyons pas qu’on ait jamais remarqué suffisamment l’analogie, pourtant frappante, que l’action de l’orateur, notamment, présente avec celle de l’hypnotiseur (et celle du dompteur est également du même ordre) ; nous signalons en passant ce sujet d’études à l’attention des psychologues. Sans doute, le pouvoir des mots s’est déjà exercé plus ou moins en d’autres temps que le nôtre ; mais ce dont on n’a pas d’exemple, c’est cette gigantesque hallucination collective par laquelle toute une partie de l’humanité en est arrivée à prendre les plus vaines chimères pour d’incontestables réalités ; et, parmi ces idoles de l’esprit moderne, celles que nous dénonçons présentement sont peut-être les plus pernicieuses de toutes. »

La science ne nous sauve en rien, bien au contraire. Elle a déliré brillamment au moment de notre si immortelle épidémie (masques, tests, gestes-barrière, position assise, debout, couchée, etc.) et, autre nom à majuscule, elle sert aussi la mise sous hypnose :

« La civilisation occidentale moderne a, entre autres prétentions, celle d’être éminemment «scientifique» ; il serait bon de préciser un peu comment on entend ce mot, mais c’est ce qu’on ne fait pas d’ordinaire, car il est du nombre de ceux auxquels nos contemporains semblent attacher une sorte de pouvoir mystérieux, indépendamment de leur sens. La « Science », avec une majuscule, comme le « Progrès » et la « Civilisation », comme le « Droit », la « Justice » et la « Liberté », est encore une de ces entités qu’il faut mieux ne pas chercher à définir, et qui risquent de perdre tout leur prestige dès qu’on les examine d’un peu trop près. »

Le pire est que les bouffons ennemis géostratégiques de l’Occident (de Brics et de broc…) fonctionnent comme lui maintenant, même si les antisystèmes refusent de le voir et de le comprendre: écologie, féminisme, mondialisme, totalitarisme cybernétique, social-fascisme, science, vaccins, tout y passe pour créer ce monde sinistre que pressentirent Poe ou Chateaubriand. Mais c’est un autre sujet.

Sources:

https://highlanderjuan.com/wp-content/uploads/2019/06/Rev...

https://bibliothecaveneficae.com/wp-content/uploads/2021/...

https://www.unz.com/runz/american-pravda-franklin-rooseve...

https://classiques.uqam.ca/contemporains/sauvy_alfred/myt...

https://www.dedefensa.org/article/les-francais-sous-hypno...

https://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-et-notre-ci...

https://www.biblegateway.com/passage/?search=Matthieu%201...

https://lesakerfrancophone.fr/retour-sur-rene-guenon-et-l...

https://esprit-universel.over-blog.com/article-rene-gueno...

https://lesakerfrancophone.fr/christopher-lasch-macron-et...

https://www.unz.com/article/chinas-fertility-catastrophe/

https://www.egaliteetreconciliation.fr/La-croisade-est-te...

 

 

 

 

La motion de censure a échoué – la façade du contrôle s’effrite

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La motion de censure a échoué – la façade du contrôle s’effrite

Elena Fritz

La motion de censure contre von der Leyen a échoué mais ce n’est pas une preuve de confiance en sa personne, mais une déclaration de faillite institutionnelle. L’UE est entrée dans une phase où les procédures démocratiques ne font que simuler la légitimité.

Malgré de graves accusations – allant d’un approvisionnement opaque en vaccins à l’ignorance délibérée des intérêts nationaux – la présidente de la Commission reste en fonction. Le parlement se révèle impuissant face à un exécutif qui s’est largement soustrait à la responsabilité politique.

Von der Leyen reste parce qu’elle est nécessaire – en tant qu’organe exécutif fonctionnant au profit d'intérêts stratégiques :

– Stabiliser l’architecture de pouvoir existante

– Sécuriser des projets controversés

– Reporter les réformes structurelles jusqu’après 2026

Son rôle est fonctionnel, pas politique. Il ne s’agit pas d’approbation, mais d’une mise en œuvre qui doit se faire sans entrave.

Cela met en lumière à quel point l’UE mise désormais sur la puissance procédurale plutôt que sur la légitimité démocratique. Les intérêts nationaux – comme ceux de l’Allemagne – sont de plus en plus intégrés dans une dépendance structurée plutôt que négociés politiquement.

L’Union se meut vers une stabilité dirigée sans correctif possible. Les décisions ne sont plus responsables, mais elles sont gérées.

La légitimité est remplacée par une logique systémique. La responsabilité disparaît dans l’appareil.

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Trump bat en retraite...

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Trump bat en retraite...

Douguine révèle la crise américaine et le rôle de la Russie en tant que Katechon

Alexander Douguine

Alexander Douguine dévoile le recul idéologique de Trump et le campe comme une trahison de sa mission civilisationnelle, met en garde contre une bataille eschatologique croissante entre le mondialisme et la résistance multipolaire, et exhorte la Russie à se dresser, en tant que Katechon, contre la vague antichrétienne.

Sur la base de plusieurs de mes récents messages sur Telegram, certains ont conclu que j'étais déçu par Trump. Mais ce n'est pas tout à fait exact. J'ai observé l'évolution de Trump, la formation de son idéologie – ce que j'ai appelé le trumpisme – de plus près et avec plus d'attention que je n'ai suivi la politique de n'importe quel autre pays. Toute l'histoire de la deuxième campagne électorale de Trump a en fait été une véritable révolution, car les idées qu'il a exprimées – que ses partisans ont promues et approfondies, trouvant un écho auprès de la population américaine – formaient une vision du monde très cohérente. Il s'agissait d'une véritable idéologie, et pas seulement d'une série de slogans.

En reliant les différentes déclarations et positions de ce programme, j'en suis arrivé à la conclusion que le trumpisme possède un noyau idéologique assez solide. Trump a proposé une vision du monde complètement alternative, en contraste flagrant avec celle des mondialistes et des libéraux. Son orientation était non libérale et anti-mondialiste, centrée sur un État civilisationnel fort – l'État-civilisation américain – avec des calculs économiques, des éléments de politique étrangère et même un programme idéologique interne correspondants. Cela incluait l'opposition au mouvement LGBTQ, qui est interdit en Russie, et à d'autres aspects de la culture « woke », ainsi que l'annulation de la « cancel culture » elle-même.

Tout cela a été clairement articulé dès les premiers jours de la présidence de Trump. C'est précisément en étant exposé à cet élément idéologique que j'ai eu l'impression qu'il était comme un brise-glace, fracassant la mer gelée de la dictature mondialiste-libérale. Trump faisait cela depuis le centre même, depuis la « salle de contrôle » principale du système. Naturellement, cela m'a fortement impressionné, d'autant plus que je suivais cela en temps réel à travers des publications, des interviews, des conversations et des livestreams. Trump a gagné en surfant sur cette vague et a initialement agi conformément à ce programme.

L'impression était profonde. Bien sûr, l'Amérique n'est pas une société traditionnelle. Une telle société n'y a jamais vraiment existé. L'Amérique est une expérience de la modernité. Oui, avec toutes ses limites évidentes, et avec l'implication de la droite technologique (Tech Right) représentée par Elon Musk et Peter Thiel, dont les opinions sont souvent étranges et extravagantes, et même avec le populisme national de Steve Bannon, exprimé sans détours. Naturellement, rien de tout cela ne nous appartient vraiment. En principe, il n'y avait là rien qui puisse nous séduire. Pourtant, cela s'opposait – et s'oppose toujours – directement au cours précédent de l'administration américaine.

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Lorsque nous abordons Trump et le trumpisme à l'aune de notre propre civilisation, tout cela semble souvent monstrueux et effrayant. Pourtant, comparé au libéralisme et au mondialisme, que les États de l'Union européenne incarnent encore par inertie, cela ressemblait à une révolution conservatrice.

Ce n'est pas un hasard si Macron, s'exprimant lors d'une session de la Grande Loge maçonnique de France, a déclaré une guerre idéologique au « Dark Enlightenment » (les « Lumières obscures ») représenté par Trump. Macron l'a fait au nom de ce que les francs-maçons, les libéraux, les mondialistes, les pervers et les "parades de la fierté" proclament comme étant le « Light Enlightenment » (les « Lumières lumineuses »). En d'autres termes, la lame a rencontré la pierre.

Pourtant, le mondialisme libéral habituel qui a régné sur l'Amérique et le monde au cours des dernières décennies a reçu un coup sérieux de la part de Trump. Il a apporté avec lui une nouvelle idéologie – floue à certains égards, mais très attrayante à d'autres: valeurs traditionnelles, rejet des interventions à l'étranger, rejet des néoconservateurs, renversement complet du programme libéral-démocratique du Parti démocrate, avec toutes ses dégénérescences et sa chute normative et obligatoire vers la décadence. Cela nous était et nous est toujours sympathique.

Mais avec le temps, Trump a commencé à se détourner de tout cela. Il a commencé à perdre les membres de son équipe d'origine. Il s'est rapproché des néoconservateurs, comme lors de son premier mandat. Il n'a pas condamné le génocide de Netanyahu à Gaza. Il a soutenu l'opération militaire israélienne de douze jours et, de plus, les bombardiers américains ont eux-mêmes frappé l'Iran souverain. Aujourd'hui, il prépare le renversement du régime Velayat-e Faqih dans ce pays. En bref, il agit de manière contraire à ce qu'il avait promis et aux attentes de ceux qui ont voté pour lui. Car les gens qui ont voté pour lui voulaient autre chose. Cela a une grande importance.

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Cependant, le mouvement MAGA reste très fort. Peut-être qu'Elon Musk en deviendra le nouveau porte-drapeau. Il a déjà proposé de créer un troisième parti en Amérique, et, compte tenu de ses ressources, cela est loin d'être naïf. Thomas Massie (photo), un partisan constant de Trump et un paléoconservateur convaincu, s'est fermement prononcé contre l'intervention en Iran et est déjà en train de devenir une figure clé d'un autre courant du mouvement MAGA. Massie et Musk se rapprochent actuellement, ce qui est également très intéressant. Dans le même temps, Peter Thiel, l'un des architectes de la victoire de Trump, tient des propos très sombres et très justes : le mondialisme est l'idéologie de la civilisation de l'Antéchrist. D'ailleurs, même Marco Rubio a déclaré que les Iraniens attendaient l'arrivée imminente de l'Imam Mahdi, qui annonce la fin des temps.

Nous assistons donc à une nouvelle configuration politico-théologique et eschatologique très intéressante. C'est pourquoi nous devons rester calmes et commencer à étudier en profondeur la philosophie, la religion, l'eschatologie et la géopolitique, de manière beaucoup plus sérieuse que ne le fait actuellement notre communauté d'experts, qui se contente d'effleurer la surface et de tout réduire au prix du pétrole. L'heure est venue de procéder à une analyse approfondie, et non de déclarer que l'on est séduit ou déçu par Trump.

Nous nous trouvons dans une situation où les États-Unis et ceux qui les dirigent aujourd'hui définissent les principales tendances mondiales. Il existe une autre puissance, la Chine, et puis il y a nous. Il n'y a pratiquement aucune autre puissance véritablement souveraine dans le monde. Nous avons notre propre projet de monde multipolaire, et nous cherchons à le construire avec la Chine. C'est une réponse sérieuse, mais le leadership mondial appartient toujours aux États-Unis. Ni idéologiquement, ni militairement, ni technologiquement, ni économiquement, nous ne pouvons – même avec la Chine – renverser ce leadership. Par conséquent, ce qui se passe en Amérique revêt une importance considérable pour nous.

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Bien sûr, pour vraiment comprendre tout cela, il faut connaître et comprendre l'histoire de l'Occident et la philosophie de René Guénon, Julius Evola, Nikolai Danilevsky, Lev Tikhomirov et Oswald Spengler. Il faudrait une demi-vie pour assimiler pleinement ces textes. Sans eux, on ne comprend absolument rien, ni à ce qui se passe en Amérique, ni à ce qui se passe chez nous. Nous ne devons donc pas nous fixer des tâches impossibles. C'est la responsabilité de ceux qui ont les compétences et la préparation nécessaires. Nous entrons véritablement dans une sphère où beaucoup de choses vont choquer l'esprit ordinaire.

C'est pourquoi mon analyse doit être abordée différemment. Il ne s'agit pas d'être « déçu par Trump » ou « enchanté par Trump ». Ces catégories n'ont aucune signification pour moi. Je suis un patriote russe et, pour moi, la Russie est une valeur absolue. Je considère tout du point de vue de mon pays, de ma civilisation et de sa mission eschatologique en tant que Troisième Rome, le Katechon, qui empêche le monde de tomber sous le règne de l'Antéchrist. C'est ce qui importe le plus.

 

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Les tactiques technologiques d'Israël et l'avenir de la guerre totale

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Les tactiques technologiques d'Israël et l'avenir de la guerre totale

L'utilisation à des fins militaires de la surveillance, de l'IA et des deepfakes dans les conflits modernes

Alexander Douguine

Depuis le début du conflit israélo-palestinien à Gaza, qui a suivi de près l'attaque du Hamas contre Israël lors de l'opération Al-Aqsa Flood, déclenchant une réaction en chaîne d'événements, nous avons assisté au déploiement par Israël de technologies militaires jamais vues auparavant.

Ces technologies ont joué un rôle décisif dans le succès d'Israël dans plusieurs opérations militaires et politiques. Elles ont impliqué l'utilisation d'appareils de communication, d'ordinateurs, de téléphones portables et même de pagers pour infliger des pertes sensibles, voire critiques, à l'ennemi. Cette tactique était étroitement liée aux frappes de missiles et aux drones de combat. De plus, il est désormais clair qu'Israël a activement utilisé la technologie des deepfakes.

Ensemble, ces facteurs ont fondamentalement transformé la nature de la guerre moderne. Les adversaires d'Israël au Moyen-Orient n'étaient absolument pas préparés à ce changement, qui s'est avéré décisif dans le déroulement du conflit. En termes militaires conventionnels, il existait une parité approximative entre Israël et ses adversaires régionaux. En matière de guérilla, des groupes tels que le Hezbollah libanais avaient même pris le dessus, comme l'a démontré la guerre du Liban en 2006. Cependant, l'introduction de ce nouveau facteur technologique a radicalement modifié l'équilibre des forces.

Quelles étaient ces nouvelles technologies et méthodes ? La plus importante d'entre elles était un logiciel de surveillance radicalement avancé. Les Israéliens ont réussi à installer des programmes de suivi dans pratiquement tous les appareils électroniques appartenant à leurs adversaires. Les mouvements, les conversations, les réunions et les échanges d'informations – entre Palestiniens, Syriens, Libanais, Irakiens et Iraniens – toute personne ayant un intérêt même marginal pour Israël – étaient entièrement visibles par les services de renseignement israéliens.

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Dans son livre publié en 2019, L'Empire et les cinq rois, le mondialiste Bernard-Henri Lévy déplorait le retrait progressif de l'Occident hors du Moyen-Orient (en particulier hors d'Irak), soulignant que la seule compensation pour l'abandon de ces positions stratégiques était les capacités de surveillance désormais hyper sophistiquées de l'Occident, capables de détecter le moindre détail dans les territoires évacués. Lévy, impérialiste agressif, considérait cela comme insuffisant, comme un signe de faiblesse et de passivité. Il aurait préféré un contrôle physique direct du monde islamique par l'Occident et Israël (d'où le titre du livre, qui fait référence à la guerre menée par l'antique Israël contre une coalition de cinq rois cananéens, que les Israélites ont vaincus et soumis). Mais l'argument de Lévy sur la surveillance était pertinent. Cela est devenu un facteur crucial à partir de 2023.

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Les systèmes de communication et les appareils connectés – électroniques, locaux ou autres – sont devenus des armes mortelles entre les mains d'Israël, déterminant l'issue des opérations à Gaza, au Liban, en Syrie et lors de la récente guerre de 12 jours avec l'Iran. L'aide des États-Unis et de l'Occident en général a été importante, mais l'avantage décisif est venu de la nouvelle stratégie. Israël a réussi à prendre le contrôle total des réseaux de ses ennemis, transformant les téléphones, les pagers et divers appareils électroniques en armes. Certains pagers destinés aux agents du Hezbollah (qui se méfiaient des téléphones portables) ont été piégés avec des explosifs. Selon des rapports libanais, non seulement les pagers ont explosé, mais aussi les téléphones portables, les scooters électriques, les interphones et les panneaux d'ascenseur. La nature exacte de cette technologie reste floue, mais si elle existe et si Israël la possède, elle présente des risques sans précédent.

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Un autre élément impliquait des drones lancés sur la base de données de ciblage acquises grâce à la surveillance, souvent à partir du territoire ennemi. Cette tactique a été révélée pour la première fois en juillet 2024, lorsque le chef du Hamas, Ismail Haniyeh (photo), a été éliminé en Iran. Des méthodes similaires ont ensuite été utilisées pour tuer des dirigeants du Hamas non seulement à Gaza, mais aussi dans d'autres pays. Grâce à la surveillance électronique, les Israéliens avaient une vue d'ensemble de leurs cibles ; le reste n'était qu'une simple exécution. Les drones pouvaient être lancés depuis Israël ou depuis des cachettes préparées à l'avance dans des pays étrangers.

Il est même possible que l'opération de sabotage qui a conduit à la mort du président iranien Ebrahim Raisi ait impliqué un pager et une technologie de surveillance. Raisi était un conservateur et un fervent opposant à Israël. Si les autorités iraniennes n'ont pas réussi à déterminer la cause de l'accident d'hélicoptère, les événements de la guerre de 12 jours peuvent expliquer pourquoi : elles ne disposaient tout simplement pas de la technologie nécessaire et ne comprenaient pas le fonctionnement de ces systèmes.

Après avoir éliminé les dirigeants du Hamas, Israël s'est tourné vers le Hezbollah. Des frappes ciblées ont tué le cheikh Hassan Nasrallah et pratiquement tous les dirigeants du Hezbollah, qui représentait autrefois une menace sérieuse pour Israël. Combinés à l'explosion des pagers et des autres dispositifs, ces assassinats et même les massacres de membres du Hezbollah se sont avérés extrêmement efficaces.

Des frappes précises par drones et missiles ont suivi, non pas au hasard, mais sur la base de cibles identifiées grâce à la surveillance électronique. Les Israéliens ont planifié ces opérations avec minutie, commençant leur extermination par le haut : ils ont d'abord éliminé les hauts dirigeants – religieux et politico-militaires –, puis le deuxième échelon, le troisième, et ainsi de suite à travers les rangs.

En Syrie, c'est le Mossad qui a porté au pouvoir al-Sharaa, affilié à l'État islamique, en orchestrant un changement de régime et en renversant le président Bachar al-Assad à l'aide des mêmes techniques. Israël a pris le contrôle total des communications militaires syriennes. Les deepfakes ont été largement utilisés. Des ordres et des directives – parfois contradictoires – ont été envoyés aux commandants de rang inférieur, prétendument émanant des hauts gradés syriens, imitant même la voix d'Assad lui-même. Il s'agissait notamment d'ordres de retraite, de redéploiement vers des positions absurdes ou de tirs sur de fausses cibles. Le changement de régime a été réalisé moins par la force militaire conventionnelle que par les technologies en réseau. Israël a également consolidé son emprise sur le plateau du Golan, étendu sa zone de contrôle près des zones druzes plus proches de Damas et détruit, à l'aide de drones et de missiles, toutes les installations militaires syriennes qui représentaient une menace, même lointaine. Auparavant, le Hezbollah et les forces iraniennes (en particulier les unités du CGRI) en Syrie avaient déjà été soumis à des frappes précises et contraints de se retirer dès le début de la révolte d'al-Sharaa.

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Vint ensuite l'Iran. Une fois de plus, la même stratégie fut utilisée. Dans les premières heures de la guerre de 12 jours, Israël élimina la quasi-totalité du haut commandement militaire iranien – le chef d'état-major, le commandant du CGRI et les principaux scientifiques nucléaires – ainsi que leurs familles, y compris leurs jeunes enfants. Cela fut accompli en partie grâce à des frappes de missiles de précision, en partie grâce à des drones lancés depuis l'Iran, à partir de caches prépositionnées. Les drones ont été physiquement lancés par des migrants afghans suivant les instructions israéliennes, payés modestement et considérés comme sacrifiables par les planificateurs israéliens.

Les frappes de missiles qui ont suivi ont visé les infrastructures nucléaires iraniennes, conduisant à une opération de changement de régime. Pour que tout cela réussisse, Israël avait besoin d'un contrôle total sur chaque individu iranien considéré comme une menace ou un intérêt potentiel – et là encore, grâce à des dispositifs électroniques. La stratégie a été moins efficace contre les Houthis du Yémen, mais même ceux-ci ont parfois été frappés par des attaques de précision qui ont causé de graves dommages.

Nous avons ainsi assisté à l'émergence de formes entièrement nouvelles de guerre meurtrière. Israël possède des technologies qui lui ont permis d'infliger à ses ennemis des dommages auparavant inimaginables. Nous sommes entrés dans une ère de guerre totalement nouvelle.

Au début de l'opération militaire spéciale (OMS), nous avons été confrontés de manière inattendue au problème des drones et des communications. Mais ce que nous voyons aujourd'hui en Israël représente un niveau de technologie bien plus avancé. Si vous ou des membres de votre famille possédez un appareil électronique et que vous vous opposez aux intérêts d'Israël, vous pouvez être éliminé – de manière chirurgicale, efficace et à tout moment. C'est la conclusion terrifiante que nous pouvons tirer de ce que nous venons de voir au Moyen-Orient.

Une autre préoccupation concerne la neutralisation des flottes et des ports maritimes ennemis. Là encore, les technologies de drones aquatiques – qui ne sont pas encore pleinement déployées – représentent un danger colossal, en particulier lorsqu'elles sont associées à des systèmes de surveillance avancés.

Nous sommes donc confrontés à tout un ensemble de nouvelles menaces. Point suivant : Israël est l'allié le plus proche des États-Unis et de l'Occident dans son ensemble. Certains considèrent Israël comme un mandataire géopolitique des États-Unis, tandis que d'autres – en particulier les Israéliens – voient les États-Unis comme un golem soumis aux ordres d'Israël. Dans tous les cas, l'essentiel est le même : les technologies qu'Israël a utilisées si efficacement dans la guerre contre ses adversaires régionaux sont incontestablement connues et accessibles aux États-Unis et à l'Occident. En effet, on ne sait pas vraiment s'il s'agit d'inventions purement israéliennes. Elles proviennent peut-être de la CIA, du Pentagone, de Palantir ou du MI6, ou ont été développées conjointement. Cela n'a guère d'importance. Le fait est que l'Occident possède ces armes et maîtrise ces stratégies et technologies.

La Russie n'est pas en guerre avec Israël (même si nous ne devons pas oublier que l'Iran est notre allié), on pourrait donc penser que nous sommes à l'abri de telles tactiques. Peut-être. Cependant, nous sommes indéniablement en guerre avec l'Occident collectif en Ukraine – et l'Ukraine est sans aucun doute un mandataire, un outil, de l'Occident collectif. D'où cette conclusion simple et terrifiante : cette technologie meurtrière peut, à tout moment, être retournée contre la Russie.

Si l'on considère les attentats terroristes perpétrés par des saboteurs ukrainiens en Russie – contre Daria Dugina (et moi-même), contre Vladlen Tatarsky et Zakhar Prilepin, contre des généraux russes comme Moskalyok et Kirillov, ainsi que l'attaque de la mairie de Crocus impliquant des migrants recrutés par Kiev –, alors la récente attaque de drones contre la triade nucléaire russe depuis le territoire russe doit être considérée dans ce contexte.

Dans une situation critique, une telle stratégie pourrait être pleinement déployée – ou l'a peut-être déjà été, bien que sous une forme limitée.

Des questions logiques se posent : disposons-nous de systèmes d'armes similaires ? Avons-nous pénétré les dispositifs et gadgets ennemis, non seulement ceux de l'Ukraine, mais aussi ceux des États-Unis et de l'OTAN ? D'autre part, disposons-nous de défenses adéquates contre de telles attaques et stratégies ? Il est clair que nos meilleurs spécialistes travaillent avec diligence pour assurer la sécurité du président, notre ressource clé dans la guerre contre l'Occident. C'est pourquoi il ne possède aucun appareil électronique, ce qui est prudent. Pourtant, nous continuons à tout numériser et à tout électrifier, en nous appuyant sur l'intelligence artificielle qui, comme d'autres technologies en réseau, est peut-être déjà militarisée – ou pourrait facilement le devenir. L'IA peut-elle tuer ? La réponse est évidente si l'on se réfère à l'expérience des Libanais et des Iraniens: si les téléphones et les pagers peuvent tuer, alors l'IA peut certainement être militarisée dans certaines conditions. Les deepfakes – générés par l'IA – sont déjà devenus des armes.

De plus, sommes-nous pleinement conscients que les structures de réseau peuvent être facilement intégrées dans les communautés d'immigrants, en particulier parmi les immigrants illégaux ? Ce sont des agents techniques tout prêts. Israël n'aurait jamais pu intégrer des réseaux de sabotage aussi profondément enracinés dans les sociétés sans un réseau d'agents d'élite sur le terrain.

Enfin, la Chine possède-t-elle de telles technologies de réseautage militaire ? À l'heure actuelle, la Chine est confrontée à une décision cruciale : entrer en confrontation ouverte avec l'Occident en Iran et dans l'ensemble du Moyen-Orient, où l'Occident mène des frappes chirurgicales contre les centres énergétiques et de transport chinois. Nous le saurons probablement bientôt.

Quoi qu'il en soit, c'est aujourd'hui la menace la plus grave à laquelle est confrontée la Russie contemporaine. Nous pouvons gérer tout le reste. Mais ici, nous sommes confrontés à quelque chose de totalement nouveau, et si nous nous trouvons pris au dépourvu à un moment critique, les conséquences pourraient être véritablement fatales.

mercredi, 09 juillet 2025

Iran. Premier bilan

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Iran. Premier bilan

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/iran-primi-bilanci/

Cessez-le-feu au Moyen-Orient, nous dit-on. Ou plutôt, une illusion de cessez-le-feu, puisque Netanyahu n’a manifestement aucune intention de le respecter. Et l’Iran semble prêt à riposter coup sur coup.

Trump est furieux. Cependant, sa colère ne sert pas à grand-chose. Il espérait calmer le conflit et, en même temps, favoriser un changement de régime en Iran. C’est ainsi que le vieux prétendant au Trône du Paon, désormais complètement américanisé depuis des décennies, a été de nouveau évoqué: Reza Shah.

Mauvais calculs et mauvaises analyses. Car, en réalité, la République islamique semble sortir renforcée et resserrée par ces attaques. Ce n’est pas que l’opposition intérieure n’existe pas, mais il est clair que cela n’a rien à voir avec des sympathies pour Israël ou les États-Unis. Au contraire…

Ainsi, Khamenei a eu le dessus. Il a transféré le pouvoir effectif aux Pasdaran, dépossédant ainsi le modéré Pezeshkian.

En fait, c’est l’état d’urgence. Tout simplement. Ces mesures renforcent le régime iranien et donnent plus de pouvoir à l’aile militaire.

Et affaiblissent ceux qui espéraient une détente avec Washington, en particulier les classes bazari et marchandes.

Après quinze jours de guerre à distance, Israël semble en difficulté. Et ce malgré le militarisme proclamé par Netanyahu.

Il n’a simplement pas réussi à faire plier Téhéran ni à favoriser le dissensus iranien. Au contraire, le régime des ayatollahs semble plus solide que jamais, et la riposte militaire a provoqué de véritables crises de nerfs internes en Israël.

Netanyahu a même dû tenter d’empêcher la fuite des principales villes, notamment des citoyens juifs qui veulent se réfugier, ou plutôt revenir, à l’étranger.

Il est vrai que Bibi mise surtout sur les « colons », qui représentent la face la plus déterminée et agressive du sionisme.

Mais le malaise intérieur en Israël est évident.

Téhéran, d’ailleurs, n’est pas totalement seul. Plus que Poutine, qui est trop occupé en Ukraine pour pouvoir offrir autre chose qu’un soutien politique à l’Iran, le véritable allié du régime des ayatollahs est la Chine. La Chine importe du gaz et du pétrole iraniens, essentiels pour son économie.

La politique de Xi Jinping vise, bien sûr, à éviter autant que possible les conflits directs, surtout avec Washington.

Pourtant, cela n’empêche pas la Chine de soutenir Téhéran de toutes les manières possibles, car elle ne veut absolument pas de changement de régime. Xi Jinping a été très clair et ferme sur ce sujet.

De plus, le Pakistan s’est déjà dit prêt à intervenir militairement aux côtés des Iraniens. Et le Pakistan, en plus de sa puissance nucléaire, est étroitement lié à Pékin.

Puis il y a Kim Jong-un. La Corée du Nord est une puissance nucléaire, et le jeune dictateur, maître incontesté du pays, exploite habilement la situation internationale pour briser l’isolement politique et économique dans lequel Pyongyang était plongé depuis longtemps.

Il a également déclaré être prêt à intervenir militairement pour aider l’Iran.

Une situation donc extrêmement difficile à déchiffrer. Trop de variables, trop d’acteurs. Trop de dangers.

Incontestablement, nous vivons une époque « intéressante », qui, selon une vieille malédiction chinoise, signifie justement « dangereuse ».

 

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Chypre a peur...

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Chypre a peur...

Andrea Marcigliano

Bron: https://electomagazine.it/la-paura-di-cipro/

Chypre a peur. Une peur insidieuse, de plus en plus manifeste et parfaitement justifiée.

Car la Chypre grecque ne doit pas seulement faire face à la coexistence, déjà difficile et imposée de longue date, avec la partie turque de l’île. C’est-à-dire avec la partie occupée par les Turcs, qui y ont créé une république autonome, totalement dépendante d’Ankara.

C’est une vieille histoire. Une histoire de coexistence, toujours extrêmement difficile, entre Grecs et Turcs. Une cohabitation toujours pleine de menaces mutuelles et chargée de souvenirs sanglants.

Mais aujourd’hui, la peur concerne quelque chose de bien plus invasif. Quelque chose de profondément différent.

De nombreux citoyens israéliens, beaucoup de Juifs, pour simplifier, se sont déplacés vers la République de Chypre. S’éloignant d’Israël et, surtout, emportant avec eux leurs activités. Probablement effrayés par la politique de Netanyahu et par la situation de guerre permanente dans laquelle Tel-Aviv a été plongé.

Une situation où Bibi, bien sûr, bénéficie du soutien total des soi-disant « colons ». Qui sont des sionistes furieux, armés et combattants. Mais cette situation effraie les classes moyennes urbaines, qui craignent des répercussions négatives sur leur vie, leurs affaires et leurs intérêts, qui sont considérables.

Et ainsi, un exode silencieux a commencé vers Chypre. Qui a peu à peu vu émerger des synagogues au centre de nouveaux quartiers entièrement juifs.

Surtout, l’île, déjà tourmentée, doit désormais faire face à un nouveau problème: l'apparition d'une sorte d’État dans l’État. Et un État qui ne répond en rien à celui qui est légitime. Au contraire, il a ses propres règles et ses propres formes d’autogouvernement.

Il n’est donc pas surprenant que le gouvernement chypriote envoie des signaux au monde attestant de sa préoccupation croissante. Car cette invasion israélienne, pacifique, pourrait être porteuse de problèmes considérables, qui, eux, ne seront pas aussi pacifiques.

Tout d’abord, le transfert important d’activités financières juives en territoire chypriote expose l’île au risque d’attaques « terroristes » par les ennemis d’Israël, qui commencent à voir Chypre comme une sorte de colonie extérieure de l’État hébreu. Et, par conséquent, comme un lieu d’où sont données des directives politiques et économiques qui influencent tout le Moyen-Orient.

Et cela constitue déjà, en soi, un problème considérable, car cela entraîne Chypre dans une dimension moyen-orientale, que le gouvernement de Nicosie a toujours essayé d’éviter, en se connectant à l’Union européenne.

Ensuite, les enclaves israéliennes-juives sur l’île évoluent et agissent comme si elles étaient totalement indépendantes, devenant en fait un État autonome, niant l’autorité du gouvernement de l’île.

Sans compter que cette présence israélienne, croissante et massive, pourrait facilement enflammer des tensions avec la partie turque, ravivant un conflit latent qui n'avait jamais vraiment été éteint.

La paix contre un certain silence: le deal de Candace Owens avec Trump

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La paix contre un certain silence: le deal de Candace Owens avec Trump

Trump a personnellement demandé à Candace Owens d’arrêter son enquête pour garantir la coopération de Macron dans les négociations de paix en Ukraine.

Alexander Douguine

(2 juillet 2025)

L’une des journalistes et blogueuses les plus populaires aux États-Unis, Candace Owens, vient de partager une histoire incroyable. Il y a environ neuf mois, elle avait commencé à enquêter sur des affirmations selon lesquelles la femme de Macron, Brigitte, ne serait pas une femme mais un homme. Tout est possible de nos jours.

Tout le monde a vu que Brigitte aurait frappé Macron. Ce n’est pas une preuve, bien évidemment, tout comme le fait qu’il soit apparu à un sommet de l’OTAN en étant débraillé et déséquilibré (comme s’il avait encore été frappé). On peut toutefois se rappeler comment Boris Johnson se comportait. Mais lui aussi était queer.

L’enquête de Candace était plus sérieuse — elle argumentait avec des photos, des documents et de très nombreux témoignages. Il y avait même une théorie, appuyée par une photo convaincante, selon laquelle Brigitte serait un Néandertalien!!

Les deux avocats de Macron ont cité Candace, mais devant un tribunal américain, ce qui ne l’impressionne pas — elle est une héroïne nationale, et l’Amérique l’aime. Maintenant, Candace a révélé pourquoi elle a soudainement arrêté l’enquête.

Il s’avère que Trump (qu’elle avait fortement soutenu lors de son élection) l’a appelée et lui a demandé d'abandonner l'enquête parce que Macron refusait d’aider Washington à négocier la paix en Ukraine ou de cesser de soutenir Kyiv, ce que Trump souhaitait.

Candace, qui est plutôt hostile à Zelensky, a accepté de mettre un terme à son enquête et de ne plus accuser implicitement Brigitte d’être un homme: le tout pour le bien de la paix. Elle a tout expliqué dans une vidéo récente.

Hier, 1 juillet, Macron a appelé Poutine après une longue pause, soi-disant parce que les "vérités si dures" que Candace répandait l’avaient blessé pendant de longs mois. Quand elle s’est arrêtée, il était aussitôt prêt pour négocier la paix. Mais, palsambleu, dans quelle réalité vivons-nous ?

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Russie et Azerbaïdjan: analyse d'une aliénation rampante

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Russie et Azerbaïdjan: analyse d'une aliénation rampante

Par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/07/russland-und-aserbaidschan-an...

Les relations entre la Russie et l'Azerbaïdjan se sont nettement refroidies au cours des dix-huit derniers mois. Alors que les deux États coopéraient étroitement jusqu'en 2022 et que la Russie considérait l'Azerbaïdjan comme un partenaire important sur les plans de l'économie et de la sécurité, une distance notable s'est aujourd'hui installée entre les deux pays, tant sur le plan diplomatique que stratégique. Ce changement ne s'est pas produit de manière brutale, mais résulte de bouleversements structurels, de divergences dans les priorités de politique étrangère et d'une nouvelle constellation des pouvoirs dans la région.

Historiquement, la Russie était considérée comme la puissance protectrice de l'Azerbaïdjan, en particulier depuis le début des années 1990. Après la fin de la guerre du Haut-Karabakh en 1994 et la prise du pouvoir par Heydar Aliyev, une relation de coopération s'est établie entre Moscou et Bakou, soutenue par des liens économiques – notamment via la diaspora azerbaïdjanaise en Russie – et par des accords en matière de politique de sécurité. Au cours de cette phase, la Russie s'est imposée avec succès comme la médiatrice entre les parties prenantes du conflit, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le statut gelé du Haut-Karabakh – qui, selon le droit international, fait partie de l'Azerbaïdjan, mais qui était en réalité sous contrôle arménien – a créé un cadre dans lequel la Russie a pu se présenter comme garante de la stabilité dans le Caucase du Sud.

Cet équilibre a commencé à vaciller au plus tard avec le changement de gouvernement en Arménie en 2018. L'arrivée au pouvoir du Premier ministre Nikol Pachinian, soutenu par un mouvement de réforme soutenu par la "société civile", a été jugée d'un œil critique à Moscou. Les relations russo-arméniennes se sont refroidies, tandis que Moscou s'efforçait parallèlement de renforcer sa coopération avec Bakou. La coopération croissante entre l'Azerbaïdjan et la Turquie en matière de politique énergétique et militaire n'a pas été considérée comme un défi immédiat.

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Le tournant : les conflits du Karabakh en 2020 et 2023

L'offensive militaire de l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh en 2020 a constitué un tournant décisif. La Russie s'est abstenue de condamner ouvertement l'opération azerbaïdjanaise et a plutôt négocié un accord de cessez-le-feu qui devait être supervisé par les forces de maintien de la paix russes. L'opération a été considérée par une partie des dirigeants russes comme un moyen de réduire l'influence de l'Arménie sous Pachinian sans compromettre les relations avec l'Azerbaïdjan. La deuxième offensive militaire de l'Azerbaïdjan en 2023, qui a conduit à la prise de contrôle totale de la région, a également été acceptée par Moscou.

Cette passivité a toutefois eu des conséquences stratégiques. Alors que l'Azerbaïdjan a atteint ses objectifs territoriaux et réduit de facto sa dépendance vis-à-vis de la Russie, cette dernière a perdu une position d'influence importante dans le Caucase du Sud, sans obtenir de contrepartie claire en échange. L'Azerbaïdjan a intensifié sa coopération avec la Turquie et Israël, en particulier dans le domaine des technologies militaires. Parallèlement, les relations entre Bakou et Téhéran se sont détériorées après la publication d'informations faisant état de l'utilisation de l'espace aérien azerbaïdjanais par des drones de reconnaissance israéliens.

Facteurs économiques et divergences stratégiques

Des tensions sont également apparues sur le plan économique. L'Azerbaïdjan avait misé sur la création d'un hub gazier turc qui devait servir de plateforme de distribution pour les exportations d'énergie vers l'Europe, en intégrant les flux gaziers russes. Ces projets ont été accueillis avec scepticisme à Moscou et sont restés largement lettre morte. À cela s'ajoute le blocage du transit de l'énergie azerbaïdjanaise par l'Ukraine, qui a privé l'Azerbaïdjan d'un marché important.

En outre, la Russie a renforcé ses mesures contre les structures criminelles liées à certaines franges de la diaspora azerbaïdjanaise. Le démantèlement de ces réseaux a également porté atteinte aux intérêts économiques de certaines élites azerbaïdjanaises qui avaient jusqu'alors profité de ces relations informelles.

Réticence diplomatique malgré des points de friction manifestes

Bien que les lignes de conflit soient clairement identifiables, le gouvernement russe a jusqu'à présent réagi avec retenue. Les instruments diplomatiques se sont limités à convoquer l'ambassadeur azerbaïdjanais et à lui remettre une note de protestation. Officiellement, la Russie parle d'acteurs externes non spécifiés qui auraient intérêt à voir les relations se détériorer. Cette formulation laisse une marge d'interprétation et permet d'éviter une escalade pour l'instant.

Dans le même temps, de plus en plus d'indices laissent penser que la Russie examine des options stratégiques vis-à-vis de l'Azerbaïdjan, par exemple en se rapprochant prudemment de l'Arménie ou en intensifiant sa coopération avec l'Iran. Cependant, aucune mesure concrète n'a été annoncée à ce jour.

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Perspectives

À court terme, il ne faut pas s'attendre à une normalisation des relations entre la Russie et l'Azerbaïdjan. La politique étrangère de Bakou reste clairement orientée vers l'Occident et la Turquie, tandis que la Russie mise sur un réseau de partenariats régionaux dont l'Azerbaïdjan ne fait actuellement plus partie. La coopération en matière de politique de sécurité est de facto suspendue et les intérêts économiques divergent. Il est toutefois concevable que les relations se stabilisent à nouveau à moyen terme, par exemple dans le contexte de changements géopolitiques ou de changements de personnel au sein des dirigeants politiques des deux pays.

À long terme, l'évolution des relations bilatérales dépendra fortement de la situation internationale, de l'architecture de sécurité régionale et de la dynamique politique interne à Bakou. Le gouvernement russe ne semble actuellement pas disposé à la confrontation, mais tente de préserver ses derniers canaux d'influence. La question de savoir s'il y parviendra reste ouverte.