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jeudi, 25 avril 2019

Pirates de la Méditerranée, ou les nouvelles aventures des migrants clandestins

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Pirates de la Méditerranée, ou les nouvelles aventures des migrants clandestins

par Sergey Latyshev
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

Le pétrolier turc El Hiblu-1 capturé par des migrants clandestins au large de la Libye, qui venait de « sauver » plus d’une centaine de « réfugiés » d’un naufrage, est arrivé à Malte. L’épopée du navire contrôlé par les migrants, que les autorités italiennes qualifient de « premier cas de de piraterie migratoire » en Méditerranée, s’est donc achevée. Quatre « immigrés clandestins » ont été placés en détention par la police maltaise, et les autres, qui n’avaient pas participé à la saisie du navire, ont été pris en charge au port de La Valette en bus puis emmenés vers une direction inconnue. 

La capture du bateau par les migrants a eu lieu après que les fugitifs qui se rendaient en Europe ont réalisé qu’on allait les renvoyer en Libye, distante de quelques milles. Pour éviter ceci, le groupe de « réfugiés » s’est emparé du pétrolier et a finalement exigé que son capitaine reprenne sa course vers Malte. 

Voilà la version officielle de l’incident, qui a fait beaucoup de bruit aujourd’hui à Malte et en Italie, dont les autorités ont refusé de traiter avec les « pirates » et affirmé qu’elles n’autoriseraient pas le bateau à franchir leurs eaux territoriales.

Salvini contre les « pirates » 

Le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, a tenu parole, promettant que l’unique moyen pour ces « pirates » de « voir les eaux territoriales italiennes [serait] un télescope. » La petite île de Malte n’a pas les moyens d’une telle indépendance et les Maltais ont dû accueillir un nouveau lot de « réfugiés ». Ils s’en portent d’ailleurs très bien : l’essentiel pour les migrants étant d’entrer sur le territoire de l’Union européenne, par n’importe quel pays, la suite n’est plus du ressort de Malte. 

Ce qu’on peut conclure, c’est que la « piraterie », ou ce qui y ressemble, va bientôt devenir monnaie courante en Méditerranée. 

Avant d’en expliquer la raison, il faut prononcer quelques paroles aimables et respectueuses envers l’actuel gouvernement italien, au service de son peuple, et non des mondialistes de la branche bruxelloise et leurs partisans américains, personnifiés par la sinistre figure du « philanthrope » George Soros. 

Peut-être le chef de la Ligue, Salvini, n’a-t-il pas tout à fait raison de parler d’acte de « piraterie » dans ce cas précis, puisque l’hypothèse d’une collusion des « immigrants illégaux » avec l’équipage et le capitaine du navire turc ne peut pas être exclue. Cependant, avec les autorités italiennes actuelles, il a réussi globalement ce qui était hypocritement considéré comme impossible en Europe occidentale. Depuis le début de l’année, seuls 300 immigrants clandestins ont été en mesure de pénétrer en Italie par la mer, c’est-à-dire 97% de moins qu’à la même période en 2017, et 94% de moins que l’année dernière. La Ligue et le Mouvement 5 étoiles au pouvoir tiennent les promesses qu’ils ont faites au peuple italien. Pendant ce temps, les autorités grecques et espagnoles – les autres principales « portes maritimes » de l’UE méridionale – placent les intérêts de gens cachés en coulisses au-dessus du bien de leurs propres peuples, qui protestent déjà envers les « réfugiés ».

Et l’impossible devient possible 

L’exemple de l’Italie démontre la véracité de ce qu’affirme depuis longtemps le Premier ministre hongrois Viktor Orban : ne croyez pas qu’il est impossible d’arrêter la migration illégale, et que par conséquent, les Européens n’ont d’autre choix que d’accepter docilement des millions de « réfugiés ». En effet, quand un État décide de ne plus participer au remplacement de sa population, les résultats positifs se font immédiatement sentir. 

Salvini, en tant que Ministre de l’intérieur, a interdit à tous les navires des organisations non gouvernementales d’entrer dans les ports italiens. En conséquence, la « flotte » de Soros a effectivement cessé ses activités dans la détroit de Sicile qui sépare l’Italie de la Libye. 

Maintenant, la garde côtière nationale de ce pays détruit par l’Occident est à nouveau en mesure de s’occuper du problème des migrants, et l’Italie l’assiste dans ses préparation et lui fournit de l’équipement. Le dernier navire des « militants des droits de l’homme » à avoir débarqué des migrants « secourus » sur l’île italienne de Lampedusa a été confisqué, et une enquête ouverte sur l’équipage, soupçonné de complicité pour immigration illégale. 

Il y a quelques années, l’Autriche était parvenue à convaincre un certain nombre de pays européens de fermer la « route des Balkans ». En conséquence, l’immigration clandestine qui passait par la Grèce pour rejoindre l’UE et que la Turquie avait encouragée, a décru de manière abrupte (les Turcs, à propos, gagnent de l’argent de cette manière). Ensuite les trafiquants d’êtres humains se sont mis à utiliser l’Italie plus activement pour envoyer les migrants vers l’Europe. 

Sous le nez des forces navales européennes, au large des côtes libyennes, de nombreux bateaux pleins de migrants se sont réunis à des endroits convenus avec les navires de « militants des droits de l’homme », sur lesquels les migrants ont été transbordés pour être ensuite envoyés en Italie ou à Malte. Ou bien certains d’entre eux ont nagé jusque-là par leurs propres moyens. Les forces navales ont fermé les yeux, puisque la mission de l’UE, Sophia, non seulement n’a pas combattu le transfert des « migrants clandestins », mais l’a en fait facilité de toutes les manières. C’est ainsi que l’alliance vicieuse entre les trafiquants d’êtres humains et les « militants des droits de l’homme » de Soros a prospéré. 

Maintenant les migrants en route vers l’Europe essaient d’éviter l’Italie et la Libye.

Quelle est la raison ? 

Ni les migrants, ni ceux dont les migrants dégradent le cadre de vie ne réalisent que le but ultime de tout cela n’est pas la création d’un paradis sur terre pour les Asiatiques et les Africains, où on n’a pas besoin de travailler et on peut vivre agréablement. L’objectif est complètement différent : utiliser la migration de masse pour balayer les identités européennes, diviser la population selon des lignes de fractures ethniques et religieuses, en finir avec les anciennes obligations sociales, les libertés et la démocratie. 

La raison, c’est de créer un État policier. Et cela, « à la demande des travailleurs », qui seront tout heureux de simplement pouvoir marcher en paix dans la rue. Hélas, seuls ceux que les nombreux partisans d’une « société ouverte » présentent comme des « populistes de droite », des « racistes » et des « fascistes » agissent contre cet avenir bien réel. 

Et c’est triste. 

Sergey Latyshev 

Traduit par Stünzi, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone

jeudi, 26 mars 2015

Menaces sur les croisières en Méditerranée

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MENACES SUR LES CROISIÈRES EN MÉDITERRANÉE
 
Derrière les barbares, les barbaresques!

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Ce sont des croisiéristes à terre qui ont été attaqués en Tunisie. Mais comment ne pas se demander, si les croisières elle-même, en méditerranée notamment, ne seront pas bientôt des cibles. Cette hypothèse est de plus en plus évoquée par les spécialistes de la sécurité, même si elle n’est pas médiatisée pour ne pas provoquer d’affolement.


Ce sont des amiraux, ayant eu de hautes fonctions dans l'Otan, cités par Le Point, qui ont pointé du doigt la menace. «Si j'avais un yacht de plaisance et l'intention de naviguer cet été en Méditerranée, je serais inquiet pour ma sécurité», a ainsi déclaré l'amiral britannique Chris Parry. «Les côtes italiennes, les rivages européens les plus proches de la Libye, vont devenir des endroits à haut risque», a renchéri l'amiral américain Jim Stavridis. Pour lui, il n'y a aucune raison pour que la Méditerranée ne devienne pas, après l'océan Indien, le golfe de Guinée ou le détroit de Malacca, un nouveau terrain d'action pour la piraterie.


C’est vraie, il n’y a aucune raison, surtout finalement que ce ne serait que revenir à une situation antérieure. Retour possible donc à la case piraterie barbaresque. La prise d'esclaves serait simplement remplacée par la prise d’otages.


Barbaresque est un terme qui désignait les pirates opérant dans le bassin méditerranéen après la conquête musulmane. La durée de leur activité en mer Méditerranée est telle qu'elle peut être décrite depuis les premiers temps de l'Islam, alors associée à la conquête musulmane sur le continent européen, qui, une fois la péninsule ibérique prise, se prolonge par des incursions en Septimanie jusqu'à des prises de villes en Provence.


C'est par la seconde phase de l'ère coloniale que les puissances européennes vont mettre fin aux raids des pirates barbaresques, opérant depuis des cités de la côte sud de la Méditerranée, entre-temps passées sous domination ottomane.


Sur le plan géographique, le terme barbaresque correspond approximativement à l'aire du Maghreb actuel, connue sous le nom de côte des Barbaresques ; sur le plan historique, les siècles barbaresques recouvrent la période ottomane qui, pour l'Algérie par exemple, court de 1516, année de l'arrivée des frères Barberousse à Alger, à 1830 ; sur le plan démographique, le barbaresque désigne aussi bien les corsaires et marins originaires de cette aire géographique que les habitants du Maghreb.


Ce terme peu précis est péjoratif, à l'instar du terme sarrasin qui désignait aussi bien, au Moyen Âge européen, les Arabes que les Berbères d'Espagne. Il évoquait la réalité du sort très peu enviable fait aux chrétiens victimes de la traite des esclaves de Barbarie qui tombaient entre les mains des pirates lors des razzias et finissaient leur vie comme esclaves ou dans les bagnes d'Alger ou de Tunis. Un pan de l’esclavage peu mis en évidence, on se demande bien pourquoi ?


Au tout début du XVIème siècle, Khayr ad-Din Barberousse, amiral de l'Empire ottoman, est utilisé par François Ier dans sa lutte contre l'Italie Cependant, à la suite de l'échec de cette politique et de la Bataille de Lépante, les puissances européennes sont progressivement confrontées à l'impossibilité de naviguer en Méditerranée, soit à cause de rançonnement des marchandises, ou bien à cause de la prise d'esclaves, parfois rachetés.


Aussi, de nombreuses batailles navales ont lieu comme la Bataille du cap Celidonio en 1608 suivie d'une autre en 1616, la Bataille de Valona en 1638, le Bataille de Cherchell en 1665, la Bataille de Bougie en 1671. En France, Colbert entreprend de les combattre méthodiquement à partir de 1662.


Parallèlement, des ordres religieux comme les Trinitaires ou l'Ordre de Notre-Dame-de-la-Merci, déjà fondés depuis plusieurs siècles, tentent de racheter des esclaves chrétiens, aide qui s'intensifiera sous Louis XIV, libérant des centaines de prisonniers après parfois des décennies de captivité. Mais l'immense majorité reste captive: 600 000 à 1 000 000 au Maghreb sur la période 1530-1640.


Cette période prendra fin avec la prise de contrôle hégémonique des puissances européennes correspondant à la seconde phase de l'ère coloniale, au cours de laquelle ces pays installent sur les pays du Maghreb une tutelle coloniale. Associés à ces opérations militaires, les États-Unis connaissent deux épisodes de leur histoire militaire navale dénommés : "guerre de la côte des barbaresques" (Première guerre barbaresque), (1801–1805) et Seconde guerre barbaresque (1815). Ces opérations restent dans la mémoire comme un des premiers faits d'armes du corps des Marines.


Alors bien sûr pas d’amalgame…. Mais tout de même avec ce qui se passe, on a  le droit de se dire que la pax  européa imposée par la colonisation qui n’avait pas que des mauvais côtés, est aujourd’hui en danger et avec elle notre manière de vivre, ce qui inclut le tourisme et…. les croisières.


Le danger est réel …. Et le temps des barbaresques pirates musulmans n’est pas si ancien.

mardi, 02 décembre 2014

ATLANTIC JIHAD : The Untold Story of White Slavery

 

ATLANTIC JIHAD : The Untold Story of White Slavery

Whilst the Arabs have been acknowledged as a prime force in the early usage of slaves from Africa, very little has been written about their usage of White slaves, whether they were part of the Russian slave trade or those kidnapped by Arab pirates. However, in recent years, the research of some authors has been bringing this issue to light.


The origins of African slavery in the New World cannot be understood without some knowledge of the millennium of warfare between Christians and Muslims that took place in the Mediterranean and Atlantic and the piracy and kidnapping that went along with it. In 1627 pirates from the Barbary Coast of North Africa raided distant Iceland and enslaved nearly four hundred astonished residents. In 1617 Muslim pirates, having long enslaved Christians along the coasts of Spain, France, Italy, and even Ireland, captured 1,200 men and women in Portuguese Madeira. Down to the 1640s, there were many more English slaves in Muslim North Africa than African slaves under English control in the Caribbean. Indeed, a 1624 parliamentary proclamation estimated that the Barbary states held at least 1,500 English slaves, mostly sailors captured in the Mediterranean or Atlantic. Millions European Christians were kidnapped and enslaved by Muslims in North Africa between 1530 and 1780 -- a far greater number than had ever been estimated before. Professor Robert Davis, in his book Christian Slaves, Muslim Masters: White Slavery in the Mediterranean, the Barbary Coast, and Italy, 1500-1800, estimated that 1 million to 1.25 million White people were enslaved by North African pirates between 1530 and 1780.


One of the things that both the public and many scholars have tended to take as given is that slavery was always racial in nature -- that only blacks have been slaves. But that is not true, We cannot think of slavery as something that only white people did to black people. Slavery in North Africa has been ignored and minimized, in large part because it is on no one's agenda to discuss what happened. The enslavement of Europeans doesn't fit the general theme of European world conquest and colonialism that is central to scholarship on the early modern era, he said. Many of the countries that were victims of slavery, such as France and Spain, would later conquer and colonize the areas of North Africa where their citizens were once held as slaves. Maybe because of this history, Western scholars have thought of the Europeans primarily as "evil colonialists" and not as the victims they sometimes were. Between 1580 and 1680. That meant about 8,500 new slaves had to be captured each year. Overall, this suggests nearly a million slaves would have been taken captive during this period. Using the same methodology, Davis has estimated as many as 475,000 additional slaves were taken in the previous and following centuries.


The result is that between 1530 and 1780 there were almost certainly 1 million and quite possibly as many as 1.25 million white, European Christians enslaved by the Muslims of the Barbary Coast. Enslavement was a very real possibility for anyone who traveled in the Mediterranean, or who lived along the shores in places like Italy, France, Spain and Portugal, and even as far north as England and Iceland.from 1500 to 1650, when trans-Atlantic slaving was still in its infancy, more white Christian slaves were probably taken to Barbary than black African slaves to the Americas,
Pirates (called corsairs) from cities along the Barbary Coast in north Africa -- cities such as Tunis and Algiers -- would raid ships in the Mediterranean and Atlantic, as well as seaside villages to capture men, women and children.


The impact of these attacks were devastating -- France, England, and Spain each lost thousands of ships, and long stretches of the Spanish and Italian coasts were almost completely abandoned by their inhabitants. At its peak, the destruction and depopulation of some areas probably exceeded what European slavers would later inflict on the African interior.


We have lost the sense of how large enslavement could loom for those who lived around the Mediterranean and the threat they were under," he said. "Slaves were still slaves, whether they are black or white, and whether they suffered in America or North Africa.

lundi, 25 avril 2011

La spedizione algerina in Islanda del 1627

La spedizione algerina in Islanda del 1627

Autore: Francesco Lamendola

 

Nel diciassettessimo secolo gli Stati costieri del Maghreb – Marocco, Algeri, Tunisi, Tripoli -, nominalmente infeudati all’Impero Ottomano, erano in piena fioritura economica e politica. Una parte notevolissima del loro benessere proveniva dalla pirateria, esercitata in maniera diretta o indiretta, cioè esigendo il pagamento di un tributo dagli Stati cristiani che volevano vivere tranquilli. Altro denaro affluiva nelle casse dei pascià maghrebini sotto forma di riscatto per gli schiavi cristiani che i parenti volevano far liberare; anche il grande scrittore Miguel de Cervantes conobbe questa dolorosa vicissitudine, dal 1575 al 1580. (1) Si calcola che nella prima metà del 1600 vi fossero, nella sola Algeria, più di 20.000 schiavi cristiani. (2) L’intera struttura economico-sociale di Tunisi e di Algeri, che in quell’epoca avevano riunito le loro forze, poggiava sulla guerra di corsa.

La cornice storica

A partire dal 1618 l’Europa fu travolta dalla Guerra dei Trent’Anni, in un crescendo di distruzioni e carestie. Le forze navali dei maggiori Stati europei furono distratte dalle esigenze della difesa contro i barbareschi, prime fra tutte quelle del colosso spagnolo, che già si avviava a una inarrestabile decadenza economica, politica e, infine, militare (quest’ultimo fattore si rivelerà solo nel 1643, con la disfatta nella decisiva battaglia di Rocroi contro i Francesi del Condé). Di tale situazione profittarono i veloci e leggeri vascelli moreschi per spingere le loro audaci imprese sempre più lontano, anche fuori del Mediterraneo. Le isole Canarie furono uno dei loro obiettivi, sporadici ma fruttuosi e quasi senza rischi (3). Nel terzo decennio del secolo giunsero ad Algeri notizie allettanti sulla remota isola del nord, l’Islanda. Essa era a quel tempo una terra particolarmente isolata: dal 1602 il il Governo danese aveva concesso alla Compagnia d’Islanda, gestita da mercanti di Copenhagen, il monopolio su tutto il commercio estero dell’isola (4). Inoltre, sembra che già allora fosse iniziato nel nord Atlantico quel movimento di espansione neoglaciale che condusse, nei secoli XVIII e XIX, il limite meridionale dei ghiacci galleggianti a sud dell’Islanda (mentre dal 1920 è tornato stabilmente a nord di essa) (5).

Il raffreddamento complessivo del clima e l’assolutismo dei re danesi non erano però riusciti ancora a distruggere le basi economiche della società islandese, poggianti soprattutto su una fiorente attività peschereccia. In particolare, la costa sud-orientale (oggi pressoché disabitata, e divenuta tale per l’eruzione del vulcano Lakagigar nel 1738) (6), godeva di un certo benessere, dovuto alla pescosità di quelle acque. Sopravviveva anche una certa vivacità culturale: tanto che nel 1643 il vescovo Brynjólf Sveinsson scopriva la raccolta di antichi carmi norreni denominata Edda.

Ce n’era abbastanza per invogliare all’impresa gli audaci pirati barbareschi. Essi sapevano che le nebbie e il pack dei mari artici sarebbero stati, più che dei nemici, dei preziosi alleati per sfuggire a una peraltro improbabile sorveglianza delle flotte cristiane. Il re di Danimarca, Cristiano IV, s’era lasciato coinvolgere, nel 1625, nella Guerra dei Trent’Anni, e col Wallenstein che minacciava l’invasione dello Jutland, aveva ben altro cui pensare che la difesa del lontano possedimento islandese. Quanto al bottino che si sperava di fare nell’impresa, le bionde donne nordiche dagli occhi azzurri costituivano un articolo quanto mai pregiato per gli harem del Nord Africa; e, per rivendere i beni materiali che si sarebbero razziati, c’erano sempre i mercanti ebrei di Algeri (ma anche quelli di Livorno, se del caso), pronti alla bisogna.

Una straordinaria impresa marinara

Dal punto di vista nautico, la spedizione moresca in Islanda si presentava come una grossa impresa. È necessario porsi davanti a un globo geografico di una certa scala, per esempio 1:25.000.000, per afferrarne tutta la grandiosità. Si trattava di compiere un balzo di ventotto gradi di meridiano (dai 36° lat. N dello Stretto di Gibilterra ai 64° della costa meridionale islandese) navigando in pieno Atlantico, lontano da qualsiasi costa amica. Coprire qualcosa come 3.100 chilometri in linea d’aria nel solo viaggio di andata, e senza contare la navigazione costiera da Algeri a Céuta e dallo Stretto di Gibilterra al Cabo de São Vicente, estrema punta sud-occidentale del Portogallo (allora sottomesso alla corona spagnola di Filippo IV). In totale, fra andata e ritorno, più di 8.000 chilometri di navigazione, pari – per farsi un’idea concreta – ad oltre un quinto della circonferenza terrestre!

C’erano, è pur vero, alcuni elementi che giocavano a vantaggio della flotta barbaresca. In primo luogo, i Turchi – e quindi i loro alleati nordafricani – disponevano di ottime carte nautiche relative a tutti i mari del mondo, delle quali la famosa carta di Piri Reis, conservata nel Museo Topkapi di Istanbul, è solo un esempio. Poi, a partire dal 45° parallelo Nord circa, la flotta moresca nel viaggio di andata (ma solo in quello di andata!) avrebbe potuto sfruttare in pieno il ramo principale della Corrente del Golfo, che l’avrebbe sospinta di poppa dritta dritta fino all’Islanda (7). Gli icebergs, però, nell’ultima fase del viaggio, avrebbero costituito un pericolo temibile, specialmente di notte. (E si badi che lo sarebbero stati, praticamente, fino all’introduzione del radar, come dimostrerà l’immane tragedia del grandioso transatlantico Titanic in piena belle époque: nel 1912!). Senza contare che le caratteristiche tecniche del naviglio moresco – la leggerezza e l’esilità dello scafo e delle strutture di coperta – se costituivano un vantaggio nel Mediterraneo, poiché consentivano di sviluppare una velocità superiore a quella dei grossi vascelli europei, ponevano tuttavia un’incognita nelle violente tempeste dell’Atlantico settentrionale.

L’incognita principale, comunque, era data dalla novità stessa dell’impresa. Fino a quel momento le navi di Algeri, come quelle di tutte le potenze rivierasche maghrebine, non avevano mai intrapreso delle spedizioni verso obiettivi così lontani. E, pur essendo dotate, da prima delle cristiane, di bussola magnetica, le navi musulmane preferivano senz’altro la navigazione costiera a quella d’altura. Fuori del Mediterraneo, non avevano molta esperienza: le stesse Canarie, obiettivo di alcune precedenti scorrerie, non distano che un centinaio di chilometri dal litorale marocchino – all’altezza della più orientale di essa, Lanzarote: tanto che, nelle giornate in cui l’aria è limpida, si possono vedere reciprocamente le due opposte sponde.

È pur vero che alcuni audaci ra’is (così si chiamavano i comandanti delle navi corsare) avevano vòlto la prua anche più lontano, fino alle Azzorre (1.400 km. a ovest del Portogallo) e perfino alle Isole del Capo Verde (500 km. a ovest della costa africana). Altri avevano compiuto scorrerie ai danni dei pescherecci europei sui Grandi Banchi, al largo delle coste occidentali iberiche e irlandesi (8). Nessuna però di queste imprese può essere paragonata a quella contro l’Islanda, almeno dal punto di vista nautico. Tanto le isole di Capo Verde quanto i Banchi di pesca della Penisola Iberica e delle Isole Britanniche erano indubbiamente degli obiettivi lontani, ma potevano essere raggiunti navigando, per lo più, in vista delle coste; e le Azzorre, benché poste in pieno Oceano, sono molto più vicine allo Stretto di Gibilterra che non l’Islanda, e circondate da acque assai più miti.

La spedizione contro l’Islanda del 1627 aveva, dunque, tutti i caratteri della eccezionalità e presentava rischi non indifferenti. Dovettero essere approntati vascelli più solidi dell’usuale, e raccolti equipaggi capaci di tenere il mare per parecchie settimane consecutive. Le spese per armare una tale flotta furono considerevoli, e i preparativi più complessi del solito. A quell’epoca, del resto, e per lungo tempo ancora – dal 1587 al 1659 – Algeri era governata direttamente da un pascià nominato dal sultano di Costantinopoli; questi, nel 1627, era l’energico e capace Murad IV. Fu quindi con l’approvazione e l’appoggio dell’Impero Ottomano, una delle massime potenze navali del Mediterraneo, che venne varata la spedizione algerina nel Nord Atlantico.

I Turchi, da parte loro, non avevano esperienza diretta di navigazione sulle rotte oceaniche (9), e tutti gli aspetti tecnici dell’impresa ricaddero sulla flotta di Algeri. Al Governo della Sublime Porta sarebbero andati, comunque, secondo l’uso della pirateria barbaresca, un quinto del bottino e tutte le navi cristiane eventualmente catturate. Il resto spettava ai proprietari delle navi, agli equipaggi e ad alcuni funzionari (10).

Il fattore sorpresa

Quando giunsero in vista della costa meridionale islandese, quei vascelli corsari, usciti come per incantesimo dall’orizzonte, provocarono una sorpresa totale. Se pure ai pacifici abitanti dell’isola era giunta notizia delle incursioni moresche al largo della Manica, mai avrebbero pensato di vedersi un giorno assalire da quel nemico sconosciuto, partito dalle lontanissime coste dell’Africa.

Tutto fu quindi facile, dopo le fatiche e i pericoli della traversata, per i corsari algerini. Guidati dalla vetta del Hvannadalshnúkur (2.119 metri sul livello del mare, corrispondenti, però, da un punto di vista climatico, botanico e alpinistico a un 5.000 delle nostre Alpi) e dal bianco scintillante del grandioso ghiacciaio Vatnajökull, allora ancor più esteso di oggi (12), essi diressero le prore verso la costa, animati in pari misura dal sacro zelo della Gihad, la guerra santa contro gli infedeli, e dalla prospettiva di un ricco e facile bottino.

Le prime vittime dell’attacco furono le navi della flotta peschereccia; poi vi fu lo sbarco nel consueto stile corsaro: la cattura degli schiavi, il saccheggio delle abitazioni, l’incendio. Quel po’ di benessere accumulato dagli abitanti con la faticosa pesca del merluzzo e delle aringhe, non ancora del tutto eroso dalla rapacità del monopolio danese, andò distrutto in poche ore. Accadde tutto così in fretta e così imprevedibilmente, che gli scampati faticavano ancora a capacitarsene, quando già era tutto finito. Essi vedevano bruciare le case e le barche, loro sola fonte di sopravvivenza; allontanarsi su quelle navi misteriose i loro cari, rapiti per sempre (e che sarebbero morti ben presto in gran numero nel clima africano), e non potevano pensare che a un’opera del demonio. In tempi in cui la società islandese viveva ancora – come del resto altri paesi d’Europa e d’America – nel clima della superstizione e della caccia alle streghe (13), era quella l’unica, istintiva, possibile spiegazione.

“Quei pirati che giungevano dal nulla, esportando morte e una lingua incomprensibile – è stato giustamente scritto -, sono rimasti nei secoli, emblematicamente, cifra del Male, popolando saghe e racconti imperniati fin allora su Zeus-Odino” (14).

Conclusioni

È stata a lungo opinione degli studiosi che la navigazione e l’esplorazione delle regioni polari sia un capitolo esclusivo della storia occidentale. Nessuno, a quel che ci risulta, ha tentato di porre in luce il contributo dei popoli extraeuropei. Una rara eccezione è data da Silvio Zavatti, che nel suo Dizionario degli Esploratori e delle scoperte geografiche ricordava anche episodi quali la traversata del Pacifico da parte del cinese Hui-Sien, nel 499 d.C., o la navigazione antartica del polinesiano Hui-Te-rangi-Ora, nel secolo VII o VIII (15). A proposito della quale ultima, il celebre etnologo Peter Buck si esprimeva in termini negativi, giudicando poco credibile che dei Polinesiani succintamente vestiti possano aver navigato fra ghiacci e icebergs, tanto più che essi – a suo avviso – non sarebbero comunque disposti ad avventurarsi in mari freddi e grigi (16).

Ebbene, un tale argomento “psicologico” deve essere scartato, non solo perché i popoli della fascia climatica tropicale possono aver navigato alle alte latitudini per cause accidentali, trascinati dalle tempeste – e di fatto così avvenne nella maggior parte dei casi -, ma anche perché non pertinente. Ancora nel 1800 i Maori della Nuova Zelanda si spingevano, con le loro piroghe, fino alle isole subantartiche di Auckland, 500 km. a sud dell’isola meridionale (o, più precisamente, dell’Isola Stewart, da essi chiamata Rakiura o “Terra dai Cieli Ardenti”, forse per via delle aurore polari) (17). E la spedizione corsara algerina in Islanda del 1627 conferma che navigatori non europei, originari di Paesi caldi, erano in gradi di affrontare con successo le rotte polari, anche al tempo della navigazione a vela.

Certo, non si trattava di spedizioni a carattere scientifico, volte ad ampliare il patrimonio nautico e geografico: ma lo stesso si può dire per gran parte delle navigazioni polari degli Europei fino al XIX secolo. Furono i cacciatori di foche e di balene che diedero un contributo decisivo alla conoscenza delle terre e dei mari artici e antartici (al prezzo assai elevato, questo è un fatto, di terribili distruzioni della fauna e, indirettamente, della flora di quelle regioni, fino alll’estinzione totale di un gran numero di specie viventi). E se la spedizione algerina del 1627 non andò oltre le rotte già note agli Europei, tuttavia dimostra che il freddo, gli icebergs e l’impatto psicologico con situazioni climatiche e ambientali tanto diverse da quelle a loro abituali, non bastavano a fermare dei navigatori africani. La circostanza, triste invero, che quegli audaci navigatori fossero dei corsari spietati, non modifica questa realtà. Né dovremmo dimenticare che un corsaro spietato fu pure sir Francis Drake, il primo circumnavigatore inglese della Terra (e il secondo in assoluto dopo Magellano); e tali furono molti altri esploratori europei.

Una storia delle navigazioni polari compiute dai popoli così detti “di colore” aspetta ancora d’essere scritta. Essa dovrebbe prendere in considerazione le imprese dimenticate degli Eschimesi o Inuit, dei Siberiani, dei Polinesiani, dei Maori, dei popoli canoeros della costa americana sud-occidentale (Chonos, Alakaluf, Yahgan o Yàmana) nonché, forse, quelle accidentali dei Tasmaniani (che però, a quanto ci è noto, non erano in grado di raggiungere nemmeno la vicina costa del continente australiano). Molte difficoltà presenterebbe la sua stesura, trattandosi di eventi attestati, per lo più, da semplici tradizioni orali, e perciò sospesi nel Limbo fra lo storico e il leggendario.

La prima e più grave difficoltà, tuttavia, speriamo d’averla rimossa: ed era la tipica ripugnanza dello studioso occidentale ad ammettere che, anche in questo campo, non fu vanto esclusivo dell’uomo bianco quello d’aver valicato gli orizzonti di Ulisse.

Note

1) Carlo Boselli – Cesco Vian, Storia della letteratura spagnola, Firenze, 1946, p. 95.
2) Henry Louis Etienne Terrasse, Barbary Pirates, in Encyclopedia Britannica, ed. 1946, vol. 3, p. 147.
3) Robert Percy Beckinsale, Canary Islands, in Enc. Brit., ed. 1964, vol. 4, p. 767.
4) Islanda, storia, voce della Enciclopedia Europea, vol. 6, 1978, p. 298.
5) George H. Denton – Stephen C. Porter, Neoglaciazione, su Le Scienze, sett. 1970.
6) Haroun Tazieff, E l’Inferno venne a galla, su Atlante, ott. 1970, pag. 31.
7) Cfr. ad es. il World Atlas della Enc. Brit., 1963, vol. 24, tav. 19, Drainage Regions & Ocean Currents.
8) J. P. Cooper, in Storia del mondo moderno della Cambridge University press, tr. it. Milano, 1971, vol. IV, pag. 264.
9) B. L. Montgomery, Storia delle guerre, Milano, 1970, pag. 263.
10) Francesco Beguinot, Barbareschi, Stati, voce della Enciclopedia Italiana, ed. 1949, vol. VI, pp. 121-122.
11) J. P. Cooper, c. s.
12) Lo stesso fenomeno di espansione riguardò, oltre quelli islandesi, i ghiacciai svizzeri. Cfr. F. C. Spooner, in Storia del mondo moderno di Cambridge, cit., vol. IV, pp. 76-77.
13) Vermund G. Lausten, Islanda, storia, voce della Enc. Ital., ed. 1949, XIX, p. 629.
14) Enrico Devalle – Maurizio Gily, La grande sfida alla natura, su Geodes, marzo 1986, p. 31.
15) Silvio Zavatti, Dizionario degli Esploratori e delle scoperte geografiche, Milano, 1967, p. 150.
16) Peter Buck, I Vichinghi d’Oriente. Le migrazioni dei Polinesiani, Milano, 1961, pp. 122-124.
17) Elsdon Best, Map showing the Routes and some recorded Voyages of the Polynesians in the Pacific Ocean, in The Geographical Review, nr. 3, marzo 1918.

* * *

(Articolo pubblicato sul numero 3, anno XLIII, settembre 1987 de “Il Polo. Rivista trimestrale fondata dal prof. Silvio Zavatti”, pp. 35-39; e, con il titolo La spedizione moresca in Islanda, nel volume miscellaneo edito dal Museo Nazionale della Montagna Terra di ghiaccio. Arte e civiltà dell’Islanda, Torino, 1989, pp. 167-170).

 

Francesco Lamendola

mercredi, 20 mai 2009

Pirateria e Impero

Piratería e Imperio

La actual “guerra contra la piratería,” que se extiende a los tribunales kenianos y estadounidenses después pasar meses hirviendo a fuego lento ante las costas de Somalia, es sólo la última en una larga serie de acciones de EE.UU. al servicio del imperio contra protagonistas no-estatales. La “Guerra Global contra el Terror,” que el gobierno de Obama reemplazó recientemente por el término más vago de “operaciones de contingencia en ultramar,” justificó un aumento en gran escala de los gastos militares, dos grandes intervenciones, y llamados explícitos a que EE.UU. mantenga su poderío sin igual. Al poner en peligro los puntos neurálgicos marítimos del mundo, los piratas emergen como la última amenaza no-estatal: los terroristas de los mares.

Sin embargo, no es una historia nueva. Hace doscientos años, los piratas de Barbería llevaron a los primeros gastos militares de importancia en la historia pos-revolucionaria de EE.UU. y aumentaron el perfil del Cuerpo de Marines de EE.UU. Después de los ataques del 11-S, los conservadores utilizaron comparaciones forzadas entre esos piratas y al-Qaeda como justificación para invadir Afganistán y lanzar una guerra global contra el terrorismo.


Hubo piratas presentes en la creación del imperio de EE.UU. ¿Han vuelto para el acto final del imperio?

Los neoliberales y los neoconservadores tienen diferentes respuestas a esta pregunta.

El mito del guerrero renuente

Según un agradable mito liberal excepcionalista, EE.UU. siempre ha defendido la democracia en el extranjero y ha renunciado a primeros ataques militares. George Washington, quien estableció un ejemplo al renunciar a su cargo militar para convertirse en el primer presidente civil del país, recomendó la neutralidad en la política exterior del nuevo país. Como tema utilizado por Jefferson en su advertencia contra “alianzas enmarañadas,” la neutralidad de los Padres Fundadores inspiró un siglo de subsiguientes aislacionistas. En el Siglo XX, EE.UU. entró a dos guerras mundiales sólo cuando fue provocado (el Lusitania, Pearl Harbor), y libró las guerras de Vietnam y Corea no para conseguir ventajas territoriales o por ambición imperial sino para defender a todo el Mundo Libre de una creciente mancha roja.

Las recientes guerras en Afganistán e Iraq pueden ser reempaquetadas para que se ajusten a esa narrativa inofensiva. Lanzamos la guerra contra los talibanes sólo después de que nos atacaron el 11 de septiembre. Luego apuntamos (inicialmente) a Sadam Husein por sus vínculos con el terrorismo, la amenaza (después) de sus armas de destrucción masiva, y (finalmente) por su verdaderamente atroz historial de violaciones de derechos humanos. En los tres casos, fuimos guerreros renuentes y combatimos por cuenta de otros, por razones altruistas de seguridad general o de democracia iraquí. En la más amplia Guerra Global contra el Terror, según la doctrina Bush, EE.UU. combate a terroristas en el extranjero para que no tengamos que combatirlos en nuestro suelo. La guerra “preventiva”, aunque pueda parecer imprudente y agresiva, es en los hechos prudente y defensiva. Como guerreros renuentes, loa estadounidenses son en última instancia hijos de George Washington.

Es un hermoso cuento de hadas para contarlo a niños a la hora de acostarse o a la ONU en tiempos de guerra. Pero, patrocinadores de la Guerra Global contra el Terror, incómodos con la visión de EE.UU. como pacífico excepto cuando es provocado, construyeron una contra-narrativa para servir sus propios propósitos. Para justificar una agenda bastante poco liberal – la adopción de masivos aumentos de los gastos militares, la suspensión de leyes internacionales como las Convenciones de Ginebra y la Convención de la ONU contra la Tortura, la perpetración de violaciones generalizadas de las libertades cívicas dentro del país – los neoconservadores prefirieron una narrativa con más testosterona. Ni siquiera se avergonzaron al utilizar la palabra “imperio.” Su contra-narrativa ha rastreado la historia intervencionista de EE.UU. desde el comienzo del imperio estadounidense hasta fines del Siglo XIX pasando por la construcción del “Siglo Estadounidense” durante la Guerra Fría. Esa desenfadada adopción del imperio suministra el elemento crítico – el thymós o el deseo y el esfuerzo y por lograr reconocimiento – cuya defunción fue lamentada por Francis Fukuyama en el fin de la historia. Los nostálgicos por la era del imperio reconocen que el mundo tiende hacia una inmensa democracia uniforme de mercado. Pero siguen existiendo por ahí diversas fuerzas antidemocráticas y anticapitalistas – vestigios comunistas como Cuba, potencias autoritarias como China, líderes dictatoriales como Robert Mugabe de Zimbabue, y la junta de Myanmar – y los facilitadores de la “Vieja Europa” carecen de las agallas para resistir a toda esa tiranía. Sólo el coraje y el poder de fuego pueden restaurar el thymós a su lugar de honor en el desarrollo de la historia del mundo.

La historia convencional de la expansión de EE.UU. en el extranjero se ha concentrado en que habría repelido a otros imperios y naciones-estado: españoles, soviéticos, vietnamitas, norcoreanos. Perceptiblemente ausentes en esa lista, excepto por un breve período durante el gobierno de Reagan, han quedado los protagonistas no-estatales y el mundo musulmán. Como tal, la campaña inspirada por los ataques del 11-S pareció ser un desvío en la historia de EE.UU.: una reacción sin precedentes a un evento sin precedentes. La Guerra Global contra el Terror se exponía a parecer no-estadounidense en su singularidad. Después de todo, ¿no fueron las Cruzadas algo europeo? ¿No fue el terrorismo un problema local para Londres, Madrid, Moscú, y Beijing? ¿No eran los Estados totalitarios los que libraban guerras globales?

De modo que, después de que decreció el choque inicial de los ataques del 11-S, los arquitectos de la nueva campaña de contraterrorismo se apresuraron a establecer una continuidad histórica. Para sustentar lo que se convertiría en la campaña militar más cara de la historia de EE.UU., era importante fabricar una genealogía – tal como la familia de un nuevo rico construye un escudo de armas falso para establecer un orgulloso y aristocrático linaje. La Guerra Global contra el Terror tenía que convertirse en una expresión esencial del destino de EE.UU. en lugar de ser un desvío del camino hacia una economía liberal de mercado global.

De esta manera, los propugnadores de la guerra global contra el terror descubrieron a los piratas de Barbería. A fines del Siglo XVIII y comienzos del XIX, EE.UU. mantuvo un conflicto de dos décadas de duración contra varios Estados a lo largo de la costa norafricana. La campaña inspiró la expansión de los Marines y la creación de la moderna Armada de EE.UJU. En días de debilidad general de EE.UU. – luchando con poco éxito contra los franceses y los británicos – las guerras de Barbería constituyeron un raro éxito para la joven república. Fue, en breve, una historia predispuesta para ser abusada: una guerra contra terroristas musulmanes antes de los hechos que resultó en una victoria militar de EE.UU. y un temprano triunfo del libre comercio.

La interpretación errónea de este episodio en la historia de EE.UU. es muy reveladora sobre los objetivos de la guerra global contra el terror. Y sirve como punto de salida útil para una consideración del futuro de la disputa entre los neoliberales y los neoconservadores sobre la trayectoria del poder global en lo que Thomas Friedman ha llamado una “era de piratería.”

Un paralelo pirata forzado

Los propugnadores de una Guerra Global contra el Terror no tuvieron que buscar mucho en los libros de historia después del 11-S para encontrar lo que necesitaban. Thomas Jewett, en la edición de invierno/verano de Early America Review, escribió que el 11-S “no es el primer conflicto en el que EE.UU. ha enfrentado semejantes ofensas contra la vida y la propiedad. Hubo otra época en la que se determinó que la diplomacia no sería sólo fútil, sino humillante y a la larga desastrosa. Una época en la que un rescate o tributo no compraría la paz. Una época en la que la guerra era considerada más efectiva y honorable. Y una época en la que la guerra se libraría, no contra grandes concentraciones de poderío militar, sino por pequeñas bandas formadas por individuos de espíritu indomable. Hace casi 180 años nuestro joven país atacó Trípoli bajo circunstancias que son extrañamente similares a los tiempos contemporáneos.”

Los panfletistas identificaron rápidamente los paralelos religiosos. Rick Forcier, director ejecutivo de la Coalición Cristiana del Estado de Washington, escribió en noviembre de 2001 sobre el terrorismo: “Es bastante antiguo, y así es su empleo por fundamentalistas islámicos, quienes durante siglos, han atacado con bombas, secuestrado, raptado, asesinado y extorsionado para difundir su religión y la gloria de su dios Alá. Conocidos en el pasado como ‘piratas de Barbería,’ los terroristas hicieron que el mundo de otrora temblara ante el pensamiento de ser capturado en alta mar y ser muerto o vendido a los traficantes de esclavos de Timbuktú.”

El periodista conservador Joshua London también tocó el tema de la Guerra Santa. Escribiendo en The National Review, opinó: “Aunque hay mucho en la historia de las guerras de EE.UU. contra los piratas de Barbería que es de relevancia directa con la actual guerra global contra el terrorismo, un aspecto parece ser particularmente instructivo para informar nuestro entendimiento de los asuntos contemporáneos. Dicho de modo muy simple, los piratas de Barbería eran musulmanes comprometidos, militantes, que insistían en hacer exactamente lo que decían.”

Sólo un mes después del 11-S, la derivación de paralelos era suficientemente significativa como para justificar un artículo del Washington Post que destacó los puntos de vista de numerosos historiadores sobre el tema. Entre los citados estaba el profesor de derecho de la Universidad George Washington, Jonathan Turley, quien utilizó explícitamente la analogía histórica en su recomendación al Congreso. “Invocó el precedente de los piratas de Barbería, diciendo que EE.UU. tenía pleno derecho a atacar y destruir a la dirigencia terrorista sin declarar la guerra,” informó el artículo.

Tres años después, cuando el entusiasmo por la Guerra de Iraq seguía siendo fuerte en las filas conservadoras, Christopher Hitchens escribió una apología de alto perfil de Thomas Jefferson y su tratamiento de los piratas de Barbería en la revista Time. El punto de partida para Hitchens fue el carácter definitivo de Jefferson. “Considerado en conjunto con algunas otras acciones ambiciosas y casi-constitucionales de Jefferson – la Compra de Luisiana y el envío de la expedición de Lewis y Clark al Oeste – la guerra de Barbería lo expuso a algunas críticas federalistas y en los periódicos por su secretismo, su prepotencia y su estilo exageradamente ‘presidencial.’ Pero no fue posible argüir contra el éxito,” escribió en una obvia reverencia hacia el gobierno de Bush.

En su minería de la historia estadounidense, periodistas, historiadores, y activistas conservadores encontraron las pepitas que buscaban: las humillaciones de la diplomacia, la importancia de demostraciones individuales de valor (¡el thymós!), las contribuciones de un poderoso presidente, y la perfidia militante de los musulmanes. Este establecimiento de paralelos entre los talibanes y al-Qaeda por una parte y los piratas de Barbería por la otra logró varios objetivos. Primero, estableció que los propios Padres Fundadores de EE.UU. habían ido a la guerra contra terroristas islámicos, dando a la guerra global contra el terror un pedigrí indiscutible. Segundo, reveló que desde el comienzo, el apaciguamiento en la forma de diplomacia estéril y del pago a chantajistas era poco efectivo, y que sólo una enérgica reacción militar podía asegurar la victoria. Tercero, esas batallas necesitaban nuevos enfoques (guerra preventiva) y nuevas capacidades (una armada expandida, una guerra centrada en la red). Finalmente, no se trataba de un simple conflicto local sino de una guerra global entre fundamentalistas retrasados y los que defendían el vigor de la ley.

Los mismos temas reaparecieron en una más reciente vinculación de la reacción del gobierno de Obama frente los piratas somalíes con el enfoque de Jefferson ante los piratas de Barbería. Los piratas somalíes son musulmanes y vinculados a fundamentalistas, el apaciguamiento no funciona, y la guerra es la respuesta. Y los expertos utilizan a los piratas como argumento a favor de una transformación de las capacidades del Pentágono. La asociación de piratas y terroristas es tan poco probable hoy en Somalia como lo fue en la histórica malinterpretación de las guerras de Barbería.

El “descubrimiento” de los piratas de Barbería es casi demasiado bueno como para ser verdad – como si un activista contra el aborto descubriera un dictamen desapercibido de la Corte Suprema del Siglo XVII sobre la concepción como inicio de la vida. Al proyectar sus prejuicios hacia el pasado, los neoconservadores deformaron la historia para que sirviera sus intenciones. Por cierto hay paralelos entre las Guerras de Barbería y los conflictos actuales. Pero no son los paralelos aprovechados por Jewett, London, y otros.

La verdadera historia del contraterrorismo

A pesar de las interpretaciones de los neoconservadores, las guerras de Barbería no tuvieron que ver con la religión. Los Estados del Norte de África, distantes tributarios del Imperio Otomano, no eran califatos islámicos sino gobiernos seculares dirigidos por un dey y sus jenízaros turcos. Clérigos musulmanes controlaban la esfera eclesiástica pero tenían poco poder político real. Además, los ataques contra los barcos comerciales no tenían nada que ver con el yihad. Más bien, excluidos de los mercados europeos, Argel, Trípoli y Marruecos se volvieron a la piratería para sobrevivir económicamente. EE.UU., en el intertanto, no inició una guerra santa contra esos Estados. En su lugar, estaba librando la Guerra Revolucionaria a posteriori a fin de conseguir mercados abiertos para productos estadounidenses. Fue, como argumentó Thomas Paine en “Common Sense,” una clave para la supervivencia de un país recientemente independizado. Pero Gran Bretaña no dio la bienvenida al recién independizado EE.UU. en sus mercados. Peor todavía, los británicos lanzaron a los piratas de Barbería contra la navegación comercial de EE.UU. en el Mediterráneo. Lo que algunos intérpretes contemporáneos ven como una temprana confrontación entre Occidente y el Resto – un prototipo para el choque de civilizaciones – fue en realidad la continuación de una batalla entre EE.UU. y sus rivales europeos.

Sin embargo, existen algunos paralelos útiles entre entonces y ahora. Por ejemplo, los Padres Fundadores identificaron rápidamente a sus oponentes de Barbería como piratas y negreros. Pero los británicos interpretaron las incursiones realizadas por John Paul Jones durante la Guerra Revolucionaria como poco más que piratería. La piratería, como el terrorismo, depende del punto de vista del observador. En cuando a la esclavitud, EE.UU. era en esos días el centro de la trata de esclavos. La hipocresía del trato por los Estados de Barbería de un par de cientos de marineros estadounidenses – cuando los negreros estadounidenses había llevando cientos de miles de esclavos africanos – no fue percibida por la mayoría de los comentaristas de la época (con la notable excepción de Benjamin Franklin).

Se puede encontrar un paralelo más pertinente en la esfera militar. A fines del Siglo XVIII, EE.UU. carecía de fuerzas armadas que se pudieran enfrentar frente a frente con las potencias europeas, mucho menos con la flota de Barbería. Muchos Padres Fundadores consideraban que una armada permanente era una amenaza para la libertad. Era costosa y, con el fin de la Guerra Revolucionaria, no existían razones compulsivas para gastar dinero en la construcción de barcos de guerra. James Madison recomendó que EE.UU., en una temprana versión de la Seguridad Interior, se concentrara en la defensa de las líneas costeras. En 1794, sin embargo, el Congreso rechazó los argumentos de Madison y Jefferson y aprobó legislación, firmada por el presidente Washington, para la construcción de seis fragatas. Los propugnadores de la ley utilizaron a los piratas de Barbería como justificación explícita para ese fuerte aumento en los gastos militares, pero sin duda también pensaban en las flotas de Gran Bretaña y Francia.

Había, sin embargo, una cláusula interesante en la ley: “Si llegara a haber paz entre EE.UU. y la Regencia de Argel, no habrá actuaciones ulteriores bajo esta ley.” Después, EE.UU. firmó un tal tratado con Argel. Washington invocó esa cláusula en 1796 para reducir los desembolsos navales. Pero incluso entonces, cuando el complejo militar-industrial estaba en su nadir histórico, hubo preocupaciones sobre el desempleo en el sector de la defensa. De modo que, en un compromiso, la temprana república siguió adelante con la construcción de tres barcos.

La guerra que terminó por acontecer entre EE.UU. y primero Trípoli, y luego Argel, estableció muchos de los mitos fundadores de las hazañas militares de EE.UU. (las hazañas de Stephen Decatur), nuevos tipos de guerra (misiones militares secretas), y la vinculación de la intervención en el extranjero con el comercio. En otras palabras, los neoconservadores del Siglo XXI recibieron una cierta mitología prefabricada en la cual basarse. Todo lo que necesitaban era vincular a los piratas de Barbería con al-Qaeda. Eso precisaba que se convirtiera a los agentes de gobiernos seculares con limitados objetivos económicos en musulmanes terroristas con los más amplios objetivos ideológicos. De esta manera, una guerra de EE.UU. contra el terrorismo islámico adquiriría la distinción de un antiguo interés nacional.

Piratería y globalización

Cuando EE.UU. declaró la Doctrina Monroe en 1823, sólo ocho años después del fin de la Guerra Argelina, tenía el deseo, pero no la capacidad, de mantener a sus rivales europeos fuera del Caribe y de Latinoamérica. Fueron las guerras contra los Estados de Barbería – y ciertamente no la desastrosa guerra de 1812 – lo que había dado a EE.UU. la confianza necesaria para desafiar a los imperios europeos. Esos tempranos conflictos suministraron a EE.UU. la retórica y la visión de un imperio comercial cuando EE.UU. no era más que un simple páramo.

La noción de que EE.UU. pudiera mantenerse fuera de guerras y de las sucias complicaciones de la política imperial europea se acabó durante los conflictos de Barbería. El crecimiento económico de EE.UU. dependía del libre comercio, y los barcos de guerra de EE.UU. eran necesarios para mantener abiertas las líneas de navegación. Cuando Thomas Friedman escribió sobre la importancia de McDonnell Douglas para la seguridad de los restaurantes McDonald’s – el puño de hierro de los militares tras la mano invisible del mercado – heredó esa tradición de lógica imperial. Es también el espíritu que animó la visión geoeconómica de Bill Clinton de mantener el poder económico de EE.UU. mediante la conservación del poder militar de EE.UU., que he llamado en otro contexto “globalización de cañonera.”

Con la presidencia de Barack Obama, sobreviene una cierta versión resucitada del enfoque de Clinton. Se deja de lado toda el habla de imperio, en la que los adversarios son derrotados definitivamente, y viene el arte de la hegemonía, en el que aliados y adversarios de EE.UU. son persuadidos para que vean la confluencia de sus intereses y de los intereses de EE.UU. Obama sigue comprometido con unas inmensas fuerzas armadas – está redistribuyendo tropas de Iraq a Afganistán, aumentando la cantidad de soldados en 92.000 hombres, y manteniéndose “a la ofensiva” de Djibouti a Kandahar” – incluso mientras promete utilizar su pericia persuasiva con los dirigentes de Irán, Corea del Norte, y Venezuela. Obama ha prometido echar marcha atrás en algunos de los aspectos más ofensivos de la Guerra Global contra el Terror (Centro de detención de Guantánamo, la tortura) pero el marco general será mantenido bajo la designación AfPak. Mientras tanto, el nuevo presidente se concentrará en la expansión del poder económico global de EE.UU. como parte de un intento de reanimar la moribunda economía del país.

En este entorno neoliberal reanimado, al-Qaeda seguirá siendo el mismo importante “otro” que constituyeron los Estados de Barbería en el Siglo XVIII: una excusa útil para nuevos gastos militares y la proyección de la fuerza. Pero ahora se le suman otros herederos más directos del manto de Barbería: los piratas de Somalia. Esos piratas atacan la sangre vital misma de la globalización – los barcos que transportan energía y bienes por el Canal de Suez – tal como los piratas de Barbería bloqueaban la intención del temprano EE.UU. de convertirse en un protagonista económico global. Como parte de su propia transformación después de la Guerra Fría, la Armada está alejando su estrategia de la custodia de alta mar al control de las líneas costeras. Ya ha tenido una importante confrontación con China (relacionada con el USNS Impeccable). Pero ante las inversiones de China en la economía de EE.UU., los piratas representan una justificación más segura para este cambio de dirección.

Los terroristas en tierra y en el mar son útiles de otra manera. Precisamente porque no son Estados sino entidades dispersas, los piratas y los terroristas pueden servir mejor para justificar tanto una guerra global como una nueva doctrina militar. El Pentágono ha insistido en costosos, pero bastante anticuados, sistemas de armas para encarar la creciente amenaza de China: portaaviones de tecnología avanzada, inmensos destructores navales, y nuevos submarinos nucleares. Una amenaza dispersa, mientras tanto, requiere una defensa dispersa: Bases militares de EE.UU. (reconfiguradas como “hojas de nenúfar” [ciudades flotantes], tanto mejores para salirse de ellas), unidades de reacción rápida, nuevas capacidades de C4 (comando, control, comunicación y computadores). También justifica una nueva doctrina militar que subraya la rapidez por sobre la posición. Obama ha apoyado esos cambios. Permitirán al Pentágono que reaccione rápido ante amenazas a los intereses económicos de EE.UU., sean ataques paramilitares contra oleoductos en el Golfo de Guinea y Colombia, disputas territoriales que afecten rutas de navegación en el Sudeste Asiático, o piratas en los Estrechos de Malaca.

El fin de la Guerra Fría creó una crisis de misión para la OTAN. ¿Para qué era necesaria si la Unión Soviética ya no existía? Pero esa crisis de misión podía ser aplicada más generalmente al Pentágono. El celebrado segundo frente de la zona desmilitarizada de Corea perdió su propósito cuando Corea del Sur dejó de considerar a Corea del Norte como su enemiga. La amenaza china disminuyó considerablemente cuando Beijing se convirtió en el principal socio comercial de todos los países de la región. Cuba ya no representaba ningún potencial de amenaza aparte de enviar botes cargados de refugiados a la costa de Florida. Sadam Husein está muerto. Colin Powell hizo la genial declaración después de la primera Guerra del Golfo: “Se me acaban los malvados. Sólo me quedan Kim Il Sung y Castro.” Osama bin Laden llegó justo a tiempo para el gobierno de Bush. Los piratas somalíes son el último lazo salvavidas para el Pentágono.

La conservación de altos gastos militares, sea para impulsar los “duros” objetivos imperiales de los conservadores o los “suaves” objetivos económicos hegemónicos de los neoliberales, requiere a malvados de una estatura comparablemente grande. El hermano de Castro y el hijo de Kim Il Sung no bastan. Si al-Qaeda no existiera Washington tendría que crearlos. Por cierto, en su construcción de terroristas islámicos de piratas bastante corrientes, ha hecho precisamente eso.

John Feffer

Traducido por Germán Leyens, extraído de Rebelión.

jeudi, 23 avril 2009

Les dessous de la piraterie somalienne

Alors que les actes de piraterie maritime ne cessent de se multiplier dans le Golfe d’Aden, notre collaboratrice Michelle Favard-Jirard met en lumière certains aspects de ce phénomène jusque-là passé sous silence.

Les dessous de la piraterie somalienne

 

Image Hosted by ImageShack.us Avec neuf millions d’habitants et une côte longue de 3 300 km, la Somalie est, depuis 1991, un patchwork formé au sud par la Somalie proprement dite, au nord-ouest par le Somaliland bordant le Golfe d’Aden et au nord-estpar le Puntland, région semi autonome perchée sur sa corne. Dans chaque zone, la situation diffère, le nord-est et le sud, étant les plus instables.

Comme la majorité des pays africains décolonisés - dans les conditions lamentables que l’on sait – la Somalie a sombré dans le chaos puis la guerre civile. S’en est suivi une terrible famine et, en 1992, l’intervention, sous l’égide de l’ONU, d’une force militaire internationale à prépondérance américaine qui, se retrouvant en position d’échec, dut quitter les lieux en laissant le pays en proie à l’anarchie.

Des vérités pas très bonnes à révéler

C’est dans les années 80 qu’apparaît la piraterie, tout d’abord sous l’instigation de simples pêcheurs réagissant à l’incursion de navires étrangers pénétrant illégalement dans les eaux territoriales somaliennes. Malheureusement, ce système d’autodéfense se transforme peu à peu en un business lucratif et, suscitant des envies, dégénère en gangstérisme. Ce que réfute pourtant l’un des leaders des pirates, Sugule Ali qui affirme : « Nous ne nous considérons pas comme des bandits. Ceux qui sont des bandits, [sont] ceux qui pêchent dans nos mers et s’en servent comme dépotoirs ».

Un article paru voici quelques mois dans le journal londonien The Independant, fait écho à cette déclaration, affirmant que « dès la chute du gouvernement en 1991, de mystérieux bateaux européens ont fait leur apparition au large des côtes somaliennes, se délestant d’étranges cargaisons de barils. Peu après, la population a été prise de malaises divers : démangeaisons, nausées, etc. Suite au tsunami de 2005, l’échouage de quelques-uns de ces barils sur les plages, ayant bien entendu suscité curiosité et manipulation de la part des plus curieux, de graves signes de contamination radioactive se sont alors manifestés, entraînant le décès de quelques trois cents âmes. » Interrogés par Reuters, Ahmedou Ould-Abdallah, représentant de l’ONU en Somalie, devait confirmer « la présence de métaux lourds (plomb, cadmium, mercure) dans ces cargaisons provenant d’hôpitaux ou d’usines » et accuser « la mafia italienne (sic) de s’en être débarrassée à moindre frais ».

Déchets toxiques et piratage

D’autre part, à des centaines de kilomètres de là, un autre genre de rumeurs faisaient état de pillages des fonds marins, de surexploitation de fruits de mers - crevettes, langoustes et thons - par des chalutiers étrangers, évalués, pour la seule année 2008, à 300 millions de dollars.

Déplorant une pauvreté toujours croissante, le pêcheur Mohammed Hussein, résident de Marka, situé à une centaine de kilomètres de Mogadiscio, confiait à Reuters : « Si rien n’est fait, nous n’aurons bientôt plus de poisson au large de nos côtes ».

Comment, penseront d’aucuns, concilier dans une même région, le dumping de déchets toxiques et l’exploitation outrancière des ressources marines dès lors exposées à la contamination ? Vu la longueur du littoral somalien, sans garde-côte ni armée, commente un interlocuteur, « on peut par exemple imaginer combien il serait facile de voler du poisson en Floride et se lester en toute impunité de barils à contenance toxique en Californie. La distance séparant ces faits n’en annule pas pour autant, leur horrible commun effet : des indigènes meurent et la piraterie prospère… Il n’y a là aucune contradiction ».

Alors qu’attaques et kidnappings par les pirates se multiplient, la résolution du problème reste difficile. Interviewé le 14 avril dernier à Mogadiscio par Edmund Sanders du Los Angeles Times, le premier ministre somalien Omar Abdirashid Ali Sharmarke déclarait : « Nous ne sommes pas utilisés autant que nous le souhaitons… Il faut combattre les pirates sur la terre ferme. Nous avons des informations sur leur identité et leur fonctionnement… » Une intervention terrestre semble de même être favorisée par le représentant onusien Ahmedou Ould-Abdallah qui parle « d’encourager la paix sur la terre ferme afin de renforcer la sécurité sur mer ». Une chose est certaine, ce genre d’initiative de la part des seuls occidentaux ne pourrait qu’aggraver le conflit.

Aux dernières nouvelles, par une annonce de Sharmarke à l’Associated Press, on apprenait ce vendredi 17 avril, qu’une conférence sur la Somalie était organisée à Bruxelles la semaine prochaine, conduite par l’Union européenne et les Etats-Unis, à laquelle participeraient entre autre, le secrétaire général de l’ONU, le président somalien et des représentant de l’Union africaine en Somalie. Le pirate capturé dimanche dernier, Abdulwali Muse, 19 ans, devait être jugé à New York, alors que le porte-parole du quai d’Orsay, Frédéric Desagneaux, annonçait quant à lui, que la France proposait d’entraîner à Djibouti un bataillon somalien fort de 500 hommes.

Enjeux géopolitiques, véritable volonté de stabilisation ? L’ombre du Moyen-Orient pèse lourd sur cette région du monde…

Michelle Favard-Jirard pour Novopress France


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lundi, 08 décembre 2008

Réflexions sur le retour de la piraterie

piraterie.jpg

 

« M. »/ » ‘t Pallieterke :

 

Réflexions sur le retour de la piraterie

Il y a quelque temps, lorsque le Sirius, l’un des plus grands pétroliers du monde, est tombé entre les mains de pirates somaliens, une borne importante sur la voie de l’involution des mœurs contemporaines a été dépassée. La prise de ce navire a dû être un formidable spectacle. On peut l’imaginer : des pirates accrochés à des cordes qui grimpent le long de la coque d’un bâtiment aussi haut que Big Ben, sous une chaleur tropicale et à quelque 800 km environ de la côte africaine. La signification de cet événement, qui s’est déroulé le 15 novembre dernier, ne peut être sous-estimée. Plus aucun navire quittant le Canal de Suez ne peut se considérer à l’abri des pirates, quelques soient ses dimensions, sa destination et son itinéraire.  Voilà en quoi consiste la borne que ces pirates viennent de franchir.

On ne sait pas très bien où se trouve le Sirius aujourd’hui. Selon les dernières nouvelles, il mouillerait quelque part en mer, en face du port de Haradher, qui se trouve entièrement aux mains des pirates somaliens. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le bâtiment transportait une cargaison de pétrole d’une valeur de 110 millions de dollars. On s’attend à ce que les pirates exigent quelque 30 millions de dollars pour rendre le navire à ses armateurs légaux. D’après certaines estimations, ce port somalien si louche servirait de prison à quelques 250 marins pris prisonniers sur différents bateaux lors d’opérations lancées par les pirates.

La motivation des pirates est purement vénale

Ces dernières semaines, en matière de piraterie, on n’a parlé que de la Somalie. Mais le problème est plus vaste. Le « Bureau International de la Marine » (BIM) constate que le fléau s’accroît dans le monde entier.  Pour s’en faire une idée : 239 attaques ont eu lieu en 2006 ; l’année suivante, il y a eu une augmentation de 10%. Ce qui est frappant, c’est que les méthodes utilisées pour capturer les navires se font de plus en plus violentes et brutales. En 2007, il y a eu 35% de cas supplémentaires de détournement avec armes qu’en 2006. Le nombre de matelots blessés en 2007 était de 64 ; en 2006, seulement de 17.

Pour comprendre l’ampleur réelle du problème, il faut observer les régions maritimes où les pirates s’attaquent principalement à leurs victimes. Il y a d’abord les « points chauds » habituels comme le Nigeria, le Brésil, l’Indonésie et bien entendu la Somalie. Les experts nous demandent de ne pas raisonner en termes d’amalgame : les situations et motivations de ces nouveaux frères de la côte varient énormément d’un lieu à l’autre.

On peut bien sûr évoquer la pauvreté dans le cas spécifique de la Somalie. Récemment, le journal « The Independant » a publié un reportage de terrain très significatif. Pour les pirates, l’important, c’est surtout l’argent, toujours l’argent et rien que l’argent. Posséder une belle maison, vivre dans le luxe et, surtout chez les musulmans, entretenir un beau harem digne du plus luxurieux des polygames, telles sont donc les motivations premières de ceux qui s’adonnent à la piraterie de nos jours. Le rôle de la religion chez ces pirates semble très ténu sinon inexistant. Lorsqu’un cheikh connu et respecté a déclaré que le détournement du Sirius était un péché particulièrement grave parce que le pétrolier battait pavillon saoudien, les pirates vénaux ne s’en sont nullement souciés. Al Qaïda ne lance pas encore d’opération de piraterie, ce qui rassure certains cénacles. Le constat qu’il s’agit de raids vénaux, dictés par la pauvreté, et non pas motivés par la religion est sans doute pertinent et juste mais recèle toutefois un danger. Les misères sociales jouent certes un rôle dans l’émergence de la nouvelle piraterie mais on ne peut pas réduire ce phénomène à ses seules dimensions sociales et économiques. Ce serait aller trop loin et rater le coche. Ce type de raisonnement réductionniste (qui se réduit aux seuls facteurs économiques et sociaux) s’applique aussi, on le sait trop bien, à plus d’un phénomène de notre vie sociale en Europe : n’a-t-on pas entendu à satiété la vieille rengaine des allochtones pauvres donc, par définition, criminels, etc… ?

Les dommages entrainés par la piraterie sont eux, économiques, clairement mesurables en monnaie sonnante et trébuchante. Et ils sont énormes. Les armateurs doivent modifier l’itinéraire de leurs navires, ce qui entraine des coûts supplémentaires non négligeables. Ils doivent ensuite investir des sommes de plus en plus considérables dans la sécurisation de leurs navires. Par ailleurs, les quatorze ou quinze bâtiments de la « Task Force 150 », une initiative à laquelle plusieurs marines militaires du monde coopèrent, sont fort occupés mais leur puissance est nettement insuffisante. Une seule chose est certaine. Si l’on veut faire de cette région maritime une zone à nouveau sûre, il faudra consentir à de sérieux efforts. Quelle que soit l’option que l’on retiendra prochainement, le prix à payer sera fort élevé.

Les leçons de l’histoire

Peut-être faudrait-il replacer ces événements récents dans une perspective historique. Pendant tout notre moyen âge européen, la piraterie a constitué un fameux fléau. Les régions riveraines de la Méditerranée ont été cruellement touchées par la piraterie sarrasine et barbaresque (1). Les crimes que celle-ci a commis dépassent de très loin ce qui se arrive aujourd’hui dans les eaux de l’Océan Indien à hauteur de la Corne de l’Afrique. On estime qu’entre le 16ème et le 18ème siècles, un million d’Européens ont été enlevés par des pirates (2), surtout venus d’Afrique du Nord. La terreur barbaresque a obligé les populations européennes à quitter les régions littorales car la peur inspirée par les pirates était telle qu’elle provoquait un exode quasi général vers l’intérieur des terres. Pendant longtemps, les Européens ont cru qu’il valait mieux payer des rançons que perdre des cargaisons de grande valeur. Jusqu’au jour où la situation est devenue incontrôlable et ingérable.

Vers 1800, la jeune république des Etats-Unis d’Amérique consacrait encore un cinquième de ses revenus fédéraux à payer des rançons ! La marine américaine n’a été capable de riposter qu’à partir de 1815. Les Britanniques ont à leur tour pris le taureau par les cornes mais il a fallu que les Français conquièrent l’Algérie et la colonisent pour que la piraterie de la rive méridionale de la Méditerranée soit définitivement éradiquée.

Encore un rappel historique : en 75 av. J. C., le fameux Caius Julius Caesar fut enlevé par des pirates dans l’Egée (3). Ils réclamèrent vingt talents de rançon, ce que le futur César considéra comme une injure à sa dignité. Il persuada les pirates qu’il en valait au moins cinquante. Et c’est la somme qu’il réclamèrent à Rome pour libérer leur prisonnier. Le paiement s’effectua très vite et Caius Julius sortit de captivité. A peine libre, il organisa une expédition contre ses ravisseurs. Ils furent exterminés jusqu’au dernier sans merci et sans le moindre scrupule. L’histoire est riche en enseignements.

« M. »/ »’t Pallieterke ».

(article paru dans l’hebdomadaire « ‘t Pallieterke », Anvers, 3 décembre 2008, trad. franc. : Robert Steuckers).

 

Notes :

(1)    NdT : Cf. Jacques HEERS, "Les Barbaresques - La course et la guerre en Méditerranée, XIVe-XVIe siècles", Paris, Perrin, 2001.

(2)    NdT : Cf. Giles MILTON, « White Gold – The Extraordinary Story of Thomas Pellow and islam’s One Million White Slaves », Hodder & Stoughton, 2004.

(3)    NdT : Cf. Adrian GOLDSWORTHY, « Caesar – The Life of a Colossus », Phoenix, Orion Books, London, 2nd édition, 2007.