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mardi, 15 juillet 2008

Formation du Royaume-Uni des Pays-Bas (1814-1815)

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Jan NECKERS:

 

Sur la création du Royaume-Uni des Pays-Bas en 1814-1

L’unification des Pays-Bas (du Nord et du Sud) en 1814 et en 1815 ne s’est pas déroulée aussi facilement que le croit la majorité de nos contemporains. En octobre 1813, les Russes, les Prussiens et les Autrichiens battent Bonaparte près de Leipzig après trois jours de bataille. Les Français, défaits et en déroute, se replient derrière le Rhin mais en décembre, leurs adversaires franchissent à leur tour le grand fleuve. Une première colonne prussienne arrive dès le 16 décembre à Malines, marche en direction de Louvain mais se retire assez prestement sur Breda. Fin janvier 1814, l’offensive définitive commence et les Russes et les Prussiens entrent en libérateurs à Bruxelles le 1 février. Une semaine plus tard, le Prince Guillaume d’Orange fait une apparition à Bruxelles. Il est reçu avec un certain enthousiasme. Les Bruxellois se rappellent d’un autre Prince d’Orange, qu’ils avaient aimé.

 

Mais les bruits courent assez vite qui prétendent que le Prince Guillaume est venu pour bien d’autres raisons  qu’une simple visite de courtoisie. Le Prince, âgé de 42 ans, vient d’être proclamé souverain des Pays-Bas (du Nord) avec l’assentiment des Britanniques, après avoir balayé les réticences de l’Empereur de Russie qui lui reprochait d’avoir jadis joué la carte bonapartiste. Guillaume n’a encore aucune idée précise des formes que prendra son futur Etat. Il avait promis aux Anglais que cet Etat serait, dans tous les cas de figure, un solide tampon contre toutes les agressions françaises potentielles mais pour réaliser ce projet, il fallait que les Pays-Bas du Nord puissent s’étendre assez loin à l’est et au sud. Il avait demandé que lui soit octroyée une solide portion de l’Ouest des Allemagnes mais devinait bien évidemment que les Prussiens ne la lui accorderaient jamais. Mais dans l’ensemble constitué par les anciens Pays-Bas Royaux ou Pays-Bas autrichiens, il était sûr de pouvoir glaner quelques territoires. En attendant la décision finale des alliés, il était venu à Bruxelles pour prendre la température. Il sera bien vite confronté à la réalité.

 

Heintje (Henri) van der Noot, alors âgé de 83 ans, ancien dirigeant de la révolte contre l’Empereur Joseph II en 1789, publie une brochure où il réclame le retour à la légitimité, c’est-à-dire le retour des souverains de la dynastie des Habsbourg. Et ce projet reçoit alors un réel soutien. Discrètement, Guillaume commande à quelques hommes de confiance de réaliser une enquête dans les grandes villes afin de connaître les souhaits de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie. La réponse est la même: une bonne part de celles-ci veut le retour à la légitimité impériale. Deux semaines plus tard, une délégation des plus grandes familles aristocratiques des Pays-Bas méridionaux part pour la France où les armées alliées poursuivent Bonaparte en déroute. La délégation réussit à parler à deux des acteurs politiques principaux de l’époque, l’Empereur François d’Autriche et le ministre anglais des affaires étrangères, Lord Castlereagh (rappelons ici que l’Angleterre a financé toutes les guerres contre Bonaparte et que leurs dépenses ont été supérieures à celles qu’ils engageront plus tard en 1914-18). L’entretien eut l’effet d’une douche très froide.

 

Un fait unique dans l’histoire

 

L’Empereur François se rappelle très bien, et même trop bien, de ses “chers” sujets des Pays-Bas. Il avait vingt-deux ans au moment de la mort de son oncle Joseph II, qui avait trépassé, disait-on, à cause du chagrin que lui avait causé la révolte des Pays-Bas. Son père Léopold ne fut Empereur que deux ans, avant de décéder à son tour. Après une première invasion française en 1792, l’armée du nouvel empereur François libère les Pays-Bas en 1793. Le souverain visite la région en 1794. Il fut même intronisé Duc de Brabant sur la Place Royale à Bruxelles et devint ainsi le premier souverain depuis Philippe II d’Espagne à être réellement présent lors de cette cérémonie. Mais en 1794, il entend essentiellement discuter argent avec ses “chers sujets” car ces derniers paient certes l’impôt, mais celui-ci est insuffisant pour entretenir l’armée qui doit les défendre contre l’envahisseur français. Seules quelques très riches abbayes sont prêtes à mettre des sommes aussi considérables que complémentaires pour faire face à la tâche. L’Empereur quitte alors le pays, réfléchit longuement et écrit une lettre à “ses chers sujets des Pays-Bas”. Il leur donne finalement la liberté, le 29 mai, de mettre en ligne une armée en toute autonomie, mais à la condition qu’ils la financent entièrement, de leurs propres deniers. C’est alors que les difficultés émergent et génèrent un chaos indescriptible. Et si les Pays-Bas refusent? Eh bien, l’Empereur et ses sujets néerlandais demeureront bons amis mais si Flamands, Brabançons, Hennuyers, etc. ne s’exécutent pas dans le sens préconisé par l’Empereur, alors qu’ils se débrouillent. L’Empereur les déclarera indépendants et ils devront alors décider par eux-mêmes quel sera leur sort futur.

 

C’est là un fait unique sous l’Ancien Régime qu’un souverain, si las de ses sujets, et à qui il a si peu de choses à dire, menace de les répudier. L’histoire nous donne bien des exemples de sujets cherchant à se débarrasser de leur souverain mais le contraire, comme dans le cas qui nous préoccupe, n’est, me semble-t-il, jamais advenu. Jamais souverain n’a cherché de cette manière à se débarrasser de certains de ses Etats. Après avoir entendu les menaces de leur Empereur, les Pays-Bas ont soupiré et décidé de se mettre à la tâche, mais ils y procèdent avec lenteur, tant de lenteur... Ce retour au réalisme politique s’est bien vite avéré inutile car, à peine quelques mois plus tard, les Français franchissent à nouveau les frontières et s’installent dans nos régions pour vingt ans. L’Empereur n’a aucun état d’âme en 1797 quand il doit céder officiellement ses Pays-Bas à la France en échange de la République de Venise, que les armées françaises avaient conquise et que Bonaparte reprendra quelques années plus tard. Or, voici donc que vingt ans après la dernière visite de l’Empereur autrichien à Bruxelles, ces casse-pieds de Néerlandais du Sud frappent à nouveau à sa porte.

 

L’Empereur François, toujours courtois, leur dit, qu’à son vif regret, il s’avère impossible qu’un membre de la famille des Habsbourg monte sur le trône des Pays-Bas. C’est ainsi que disparaît de nos régions une dynastie dont l’ascendance remonte à tous les comtes Baudouin de Flandre et à tous les Ducs Jean de Brabant. François et son chancelier Metternich, lorgnent tous deux vers l’Italie du Nord, voisine de l’Autriche: ces territoires sont bien plus intéressants et le fait que leurs habitants n’aiment guère les Habsbourg d’Autriche, laisse l’Empereur et son chancelier parfaitement froids.

 

 

“Dans un plus grand ensemble”

 

Lord Castlereagh ne fit pas dans la dentelle quand il s’adressa aux “Brabançons”, comme il appelait assez justement les ressortissants des Pays-Bas anciennement autrichiens. Deux choses seulement l’intéressent: l’abolition de l’esclavage et la constitution d’un Etat-tampon fort face à la France , capable de défendre Anvers et l’Escaut, de façon à ce que les Britanniques n’aient rien à craindre. Textuellement, il leur dit: “Pour être libres, vous devez être forts. Pour être forts, vous devez faire partie d’un plus grand ensemble et cet ensemble sera l’union avec la Hollande ”. L’affaire est donc réglée, sauf peut-être la question du tracé final des frontières. Castlereagh veut donner aux nouveaux Grands Pays-Bas quelques territoires des Allemagnes entre la Moselle et le Rhin mais il se heurte au veto des autres alliés. Les armées prussiennes sont encore bien présentes aux Pays-Bas et, en tenant compte de cette présence, une nouvelle idée germe dans l’esprit des négociateurs: partager les Pays-Bas méridionaux en prenant la Meuse comme frontière. Tous les territoires situés à l’ouest du fleuve seraient unis aux Pays-Bas du Nord et tous ceux situés à l’est reviendraient à la Prusse. Finalement , les Prussiens se désintéressent d’un tel partage et préfèrent recevoir des compensations en Allemagne même. Guillaume des Pays-Bas reçoit alors la Principauté ecclesiastique de Liège qui n’avait jamais fait partie des Grands Pays-Bas historiques (de Charles-Quint).

 

 

Et il avait encore un écueil à franchir: offciellement, les alliés déclarent avoir fait la  guerre à Bonaparte seulement  et non pas à la France et maintenant que l’envahisseur Bonaparte est exilé à l’Ile d’Elbe et qu’un Bourbon est à  nouveau hissé sur le trône de France, Talleyrand, ministre français des affaires étrangères, entend conserver une bonne partie de ces Pays-Bas ex-autrichiens. Ses manoeuvres ne réussiront pas: il ne pourra conserver que Philippeville, Mariembourg et Bouillon.

 

En juin 1814, les alliés signent le Traité des huit articles (impliquant notamment  la liberté de culte, contre laquelle l’évêque de Gand, le Français de Broglie, proteste immédiatement). Ce Traité règle les modalités de l’union des Pays-Bas du Nord et du Sud.

 

A la fin du mois de juillet, Guillaume tient provisoirement l’autorité entre ses mains. C’est effecitvement provisoire car les Russes songent un moment à une alliance avec la France et se demandent s’il ne faudrait pas, pour amadouer les Français, leur laisser ces anciens territoires sud-néerlandais lors de la signature du traité définitif. Cette alliance franco-russe ne se forge pas et, après cet intermède, c’est au tour de la Prusse de proposer à la France un marché. Les Prussiens souhaitent absorber toute la Saxe. Au début de l’année 1815, ils offrent à leur tour l’ensemble des Pays-Bas méridionaux à la France , en échange de l’appui français à l’annexion de la Saxe. Talleyrand est trop intelligent pour prendre cette offre en considération car il risque alors une guerre avec l’Angleterre. En février 1815, tous signent finalement, à Vienne, le Traité qui institue le “Royaume Uni des Pays-Bas”. Guillaume ne signe pas lui-même.... les Anglais le font à sa place!

 

 

Le retour des oeuvres d’art volées

 

Le nouveau  royaume existe de facto dès que le Congrès de Vienne scelle ses derniers actes mais Guillaume ne peut attendre aussi longtemps. En mars, il se proclame roi lui-même. Sans doute parce qu’il est ébranlé en apprenant que Bonaparte est revenu de son exil méditerranéen.

 

Du coup, il devient fort populaire dans ses nouvelles provinces du Sud car, mis à part quelques anciens collaborateurs du régime napoléonien, personne ne souhaite le retour du dictateur corse et de sa famille de brigands qui ont contraint tant de jeunes gens de chez nous à aller mourrir dans des opérations de pillage à leur seul profit. Même la Ville de Liège accueille Guillaume avec enthousiasme au début du mois de juin 1815, car les armées françaises arrivent à marche forcée. Finalement, Bonaparte est battu à Waterloo et cette fois les alliés se montreront bien moins magnanimes à l’endroit de la France. Celle-ci devra subir une occupation pendant des années et payer les frais de garnison.

 

La Prusse , après Waterloo, veut annexer toute l’Alsace et une partie de la Lorraine (ce qu’elle ne réussira à faire qu’en 1870) et exige que la Flandre méridionale (annexée à la France par Louis XIV) revienne aux nouveaux Grands Pays-Bas. Les autres alliés refusent cette suggestion prussienne. La France doit céder seulement Philippeville, Mariembourg et Bouillon.

 

Mais ce qui blessa encore davantage les Français fut le démantèlement du plus beau musée du monde: le Louvre. En 1814, il avait été décidé que toutes les oeuvres d’art volées par les armées françaises et exposées dans les musées français pouvaient rester en France. Mais, après Waterloo, les vainqueurs décident que toutes les oeuvres d’art doivent revenir à leurs propriétaires initiaux. Les commissaires néerlandais se présentent donc aux portes du Louvre. On les envoie promener. Mais Wellington, l’un des vainqueurs de Waterloo, récompensé par Guillaume sous la forme d’une plantureuse dotation annuelle et de biens immobiliers (toujours aujourd’hui aux mains des descendants du duc), ne trouve pas plaisante cette attitude des responsables du grand musée parisien. Il expédie un régiment anglais au Louvre et ses soldats emportent tout ce qui appartient légitimement aux Pays-Bas, dont le célèbre “Agneau Mystique” de Gand.

 

Le nouveau “Royaume Uni des Pays-Bas” est désormais un fait accompli. Il est toutefois aberrant de dire que la Belgique de 1830 est une création britannique. Certes, les Britanniques, en 1815, ne sont pas entièrement satisfaits de la création de ces nouveaux Grands Pays-Bas mais ils ont suffisamment de connaissances historiques pour savoir que la  césure entre le Nord et le Sud est fort profonde. C’est pourquoi, quinze plus tard, il acceptent, envers et contre tout, que les provinces anciennement espagnoles puis autrichiennes, reprennent leurs billes et se gouvernent seules, comme elles l’avaient fait pendant des centaines d’années.

 

Jan NECKERS.

(article paru dans “’ t Pallieterke”, Anvers, 4 juin 2008; trad. franç.: Robert Steuckers).

mercredi, 04 juin 2008

Jeunesses identitaires/Lille: "Nous ne sommes pas Ch'tis"

Communiqué des Jeunesses Identitaires Lille/Rijsel

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Jeunesses Identitaires Lille/Rijsel
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:: Nous ne sommes pas Ch’tis ! ::

Depuis la sortie du film « bienvenue chez les ch’tis », notre région connaît un phénomène pour le moins délicat. D’un coté, un « comique » non-originaire de la région, avide de succès et d’argent, qui surf aisément sur nos particularités locales, de l’autre, un peuple qui sent enfin qu’il est un peuple particulier avant d’être français, mais qui rattache sa fierté sur une fausse culture qui n’est pas la sienne.

Les Jeunesses Identitaires Rijsel/Lille n’ont jamais voulu se prononcer sur le sujet, car critiquer cette vague « ch’ti » aurait été mal perçu et nous ne souhaitons pas casser cet élan d’identité, maladroit s’il en est.

Cependant, trop c’est trop, nous ne pouvons subir plus longtemps une telle honte, surtout après les évènements d’hier soir.

En effet, ce vendredi 30 mai était organisée la fête des « ch’ti s ». Au programme : divers stands, animations pour les enfants, et enfin un concert sur la « grand’place » de la ville. Jusque là tout semblait disposé à passer une fête bien de chez nous.

Mais c’était sans compter la liste des groupes invités à jouer (entres autres : Magic System, Marcel et son orchestre, groupe ouvertement d’extrême gauche, DJ Fabio, les danseurs d’Eric Koloko) et le véritable lynchage anti-blanc qui s’en ai suivit dans les rues du vieux-lille et qui a poussé les organisateurs à arrêter le concert plus tôt que prévu. Au passage, nous rappelons que ces incidents ont été totalement occultés par les médias qui dès le lendemain se sont félicités de l’ambiance festive qui régnait en ville ce soir là. En plus d’avoir écouté des groupes médiocres et pas vraiment représentatifs de la région, les spectateurs ont subi violences et brimades de la part de « jeunes » qui, semble t-il, ne se sentaient pas concernés par la fête.

D’après des sympathisants sur place : 30 cars de CRS, des rues bloquées par les grilles de sécurité de la police, des groupes de Lillois voulant en découdre avec les « jeunes » en question afin de venger l’affront. Bref, on se croyait plus dans les rues d’Anderlecht que dans une fête populaire.

Nous ne pouvons plus rester sans rien dire et il nous fait rétablir certaines vérités. Non, nous ne sommes pas Ch’tis, pas plus que Nordistes. Nous sommes Flamands. Non, nous ne sommes pas ces imbéciles heureux que le businessman Dany Boon essaie de nous faire passer aux yeux du monde. Nous sommes un peuple fier, armé d’une culture ancienne et riche. Non le Ch’ti n’est pas une culture, mais bien une sous-culture inventée en 14-18 dans les tranchées française par la République pour casser l’élan régionaliste en Flandre Française. Non, cette fête n’avait rien de régionale, contrairement à ce qu’avançait la « Voix du Nord ». Elle a été la représentation d’une société malade et ce n’est pas le mélange des cultures et des genres sur scène qui aura eu raison de la haine anti-blancs qui s’exprimait dans les rues voisines.

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Jeunesses Identitaires Lille/Rijsel
www.jirijsel.com
Contact : lille@jeunesses-identitaires.com
Adresse postale : 144, rue Flament Reboux 59 130 Lambersart

samedi, 26 avril 2008

Plus est en vous !

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"Plus est en vous"

 

Parlant du Verdinaso de Joris Van Severen (1894-1940) mou­vement politique aux allures d'ordre monastique et guer­rier, un ministre social-chrétien belge, pourtant hosti­le, déclarait qu'il s'agissait de "la tentative la plus honnête d'un groupe autoritaire de réagir, entre les deux guerres, contre la démagogie parlementaire". A la tête de cette u­nion nationale-solidariste thioise, un jeune officier flamand (mais parfaitement francophone comme l'élite de son temps) nourri de Maurras, Barrès, Maritain et Valois, fou de littérature romantique et amateur de jolies femmes: Joris Van Severen, sans doute le personnage le plus étonnant de la Belgique de l'entre-deux-guerres. L'histoire de cet hom­me respecté même par ses adversaires est mal connue: d'au­­tres figures ont monopolisé l'attention des chercheurs et du public cultivé, comme celle d'un Léon Degrelle, dé­ma­gogue n'arrivant pas à la cheville du Leider thiois quant à la valeur morale, à l'ampleur des visions politiques et stra­tégiques. On devait déjà à Luc Pauwels, éditeur de la revue dextriste Tekos (anciennement Teksten, kommen­taren en studies fondée par un groupe d'intellectuels fol­cistes aux visions paneuropéennes) une présentation de Van Severen publiée dans Nouvelle Ecole (n°50, 1998).

 

Pauwels publie aujourd'hui le mémoire de licence qu'il a présenté à l'Université Catholique de Louvain (KUL) sur les évo­lutions idéologiques de Van Severen. L'ouvrage (272 pa­ges) est du plus haut sérieux, parfois scolaire, mais con­sti­tue une somme. L'auteur a dépouillé une masse d'archives et de revues (dont L'Ordre thiois et Pays-Bas Belgiques pu­bliées alors en français), rencontré témoins et acteurs (dont L. Delafortrie fidèle depuis plus de cinquante ans à son chef, Jef François, Pol le Roy, Jef van Bilsen, etc.). Il a bénéficié de l'aide des disciples de Van Severen toujours ac­tifs, au sein du Mouvement flamand notamment. Il faut es­pérer qu'une adaptation française verra le jour, qui per­mettrait au public francophone de se familiariser avec cet­te fascinante et noble figure.

 

«Je poursuis l'idéal, hardiment, sans faiblir»!

 

Car le Verdinaso fut bien plus qu'un parti politique: un or­dre à l'idéal ascétique que l'on peut rapprocher, sans tou­te­fois  les confondre, avec le mouvement d'un Codreanu ou d'un José Antonio; bien plus qu'un groupe flamingant: une union panthioise regroupant dans la dernière phase de sa com­plexe évolution Flamands, Luxembourgeois, Frisons et Wallons des marches romanes. Ce qui frappe, c'est la réelle influence de cet homme qui ne joua pas un rôle politique de premier plan puisque relégué dans l'opposition par un système parlementaire qu'il méprisait souverainement. Van Severen était partisan d'une oligarchie d'aristocrates instau­rant un ordre nouveau personnaliste et communautaire qu'il voulait différent des ordres allemands et italiens, ce qui va­lut des défections à son mouvement. Fier de l'héritage ger­manique des Pays-Bas Belgiques, Van Severen était un lec­teur attentif des thèses de Franz Petri (Germanisches  Volks­erbe in Wallonien und Nordfrankreich, Bonn, 1937). Mais il connaissait les limites de la germanité: "Ils cons­truisent des tours, ces Thiois, et des digues, mais jamais ils n'ont bâti un Etat" et se rattachait aussi à une certaine la­tinité sur laquelle il fonda sa Rijksgedachte, sa pensée d'Em­pire. Dès 1934, Van Severen rompit avec le flamin­gan­tisme classique, micro-jacobin et revanchard, pour prendre comme modèle le Cercle de Bourgogne, les XVII Provinces. Luc Pauwels étudie l'évolution de sa pensée depuis les pre­mières sympathies bolcheviques, à travers des thèmes com­me le solidarisme, le corporatisme, l'ordre,… Il définit Van Se­veren comme un révolutionnaire-conservateur, disciple d'A­ristote et de Thomas d'Aquin. Voilà donc une figure di­gne d'intérêt, rendue encore plus attachante par sa beauté (su­perbe portrait par le photographe Willy Kessels aujour­d'hui voué aux gémonies par une clique d'intellocrates par­ticulièrement haineux) et par son tragique destin: Van Se­veren est abattu par des soldats français à Abbeville dans des conditions atroces avec vingt autres prisonniers le 20 mai 1940, en pleine débâcle.

 

"Je poursuis l'Idéal, hardiment, sans faiblir".

 

André DUCHENOY.

 

L. Pauwels, De ideologische evolutie van Joris Van Severen, Studiecentrum Joris Van Severen, Paddevijverstraat 2, B-8900 Ypres. 1100 FB (environ 190 FF). Le centre organise un pè­lerinage annuel sur la tombe de Van Severen à Abbeville.

 

 

 

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