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vendredi, 04 octobre 2024

Un nouveau défi pour Teflon Mark

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Un nouveau défi pour Teflon Mark

par Hans Vogel

Source: https://www.arktosjournal.com/p/a-new-challenge-for-teflon-mark

Hans Vogel met en lumière la montée en puissance de Mark Rutte, ancien Premier ministre néerlandais, devenu nouveau secrétaire général de l'OTAN, son mépris de l'opinion publique et son engagement en faveur du programme meurtrier de l'OTAN, y compris le soutien aux attaques ukrainiennes contre la Russie, tout en remettant en question les vraies valeurs défendues par la sinistre alliance.

Il y a quelques jours, le 1er octobre, Mark Rutte a prêté serment en tant que nouveau secrétaire général de l'OTAN. Il est le quatrième Néerlandais à occuper cette fonction, après Dirk Stikker (1961-1964), Joseph Luns (1971-1984) et Jaap de Hoop Scheffer (2004-2009).

Alors, qui est Mark Rutte ? Tout d'abord, il est le Premier ministre néerlandais au 'règne' le plus long au cours des 209 ans d'histoire du Royaume: il est resté plus de quatorze ans au pouvoir. En 2006, par une sorte de coup d'État interne au parti, il a été catapulté à la présidence du VVD, le parti libéral (en fait, conservateur). Avant cela, de 1988 à 1991, il a été chef de la section jeunesse du parti, où il s'est fait connaître en prônant la légalisation des relations sexuelles avec des enfants de 12 ans et de la gestation pour autrui à des fins commerciales.

La longévité de M. Rutte en tant que Premier ministre s'explique sans doute en grande partie par son impressionnante imperméabilité à toute forme de critique. Il semblerait que les critiques, la colère, l'indignation et la rage de ses opposants lui échappent totalement et lui glisse dessus comme l'eau sur le dos d'un canard. C'est précisément cette qualité qui lui a valu le surnom de « Teflon Mark ». Si un adversaire lui demande de se souvenir d'une chose qu'il a faite ou dite, il a l'habitude de répondre: « Sur ce point précis, je n'ai pas de mémoire active ». Une expression qui mériterait d'être consacrée au même titre que la définition du mensonge de Margaret Thatcher, à savoir « être économe de la vérité ».

Il est surprenant de constater que l'on sait peu de choses sur les premières années et les antécédents familiaux de M. Rutte. Sa famille a des racines en partie indonésiennes (depuis l'époque où l'Indonésie était une colonie néerlandaise, jusqu'en 1945). Il semblerait également qu'il soit en partie juif. En outre, son grand-père maternel semble avoir eu des relations troubles avec la royauté néerlandaise.

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À 57 ans, le nouveau patron de l'OTAN n'est pas marié et n'a pas de famille, mais les rumeurs sur ses relations affectives et ses préférences sexuelles ne manquent pas. On en sait même plus sur la secrète famille royale néerlandaise. Nous ne disposons que des noms de certains de ses amis intimes, dont celui de Jort Kelder, journaliste et personnalité de la télévision néerlandaise conservatrice. En Russie, Rutte est appelé Gomosec, un jeu de mots : Gensec, l'abréviation de secrétaire général, date de l'époque soviétique, tandis que gomosec est un terme russe qui signifie « gay », ce que beaucoup pensent que Rutte est.

Bien entendu, ceux qui ont nommé Rutte doivent être au courant de tous les détails de sa vie privée, alors qu'il semble que le milliard d'habitants des trente-deux États membres de l'OTAN restera à jamais dans l'ignorance de la personnalité fascinante et intrigante de Rutte. Étant donné le rideau de secret qui entoure Rutte, on peut espérer que la plupart des gens s'en moqueront. Cependant, ne trouvez-vous pas étrange que le milliard d'habitants du Natostan, qui continuera à payer toutes les factures de l'OTAN, y compris le salaire de 300.000 euros de Teflon Mark, ne sache absolument pas qui ordonne tous ces massacres en leur nom ?

Une seule personne, l'ancien conseiller juridique de Rutte, Karim Aachboun, a tenté de l'empêcher de devenir Gensec. L'accusant d'être responsable de la disparition de milliers d'enfants dans le cadre du « scandale des allocations familiales », l'accusateur a dû voir ses poursuites interrompues par un juge belge, ce qui a soulagé momentanément M. Rutte.

Avec de tels détails sur Rutte, que savons-nous de l'OTAN ? En fait, qu'est-ce que l'OTAN ?

Tout d'abord, il s'agit d'une organisation créée en 1949 par les États-Unis, selon les termes de son premier Gensec Lord Ismay, « pour garder les Américains à l'intérieur, les Russes à l'extérieur et les Allemands à terre ». Ostensiblement, il s'agissait d'une alliance défensive contre un assaut soviétique (russe) sur l'Europe occidentale qui, disait-on au public, pouvait survenir à tout moment, mais qui ne s'est jamais concrétisé. Toutefois, l'OTAN n'a pas été dissoute lorsque l'Union soviétique s'est effondrée en 1991. Avec le recul, il s'est avéré que les Soviétiques n'ont jamais eu l'intention d'envahir l'Europe occidentale et que toutes les craintes exagérées de la guerre froide n'étaient que pure absurdité. Pourtant, l'ancienne justification de l'existence de l'OTAN, qui avait fait ses preuves, a été dépoussiérée et présentée à nouveau au public: les méchants Russes peuvent envahir l'Europe à tout moment et nous devons nous préparer à cette éventualité.

L'OTAN est restée intacte et s'est même considérablement élargie, doublant finalement le nombre de ses membres. Le rideau de fer tombé, l'Union soviétique dissoute et la Russie s'efforçant de s'adapter à des circonstances radicalement différentes, l'OTAN pouvait enfin s'engager dans une action militaire. Quelle impatience ! En 1995 (après avoir obtenu le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies), elle est intervenue dans la guerre civile yougoslave, assurant l'indépendance formelle de la Bosnie-Herzégovine en tant que protectorat de l'OTAN et des États-Unis.

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En 1999, l'OTAN a complètement tombé le masque en agissant seule contre la Serbie, montrant sa véritable nature sanguinaire dans le massacre de civils et la destruction massive de l'infrastructure serbe. Il va sans dire que tout cela s'est fait par le biais de bombardements aériens. En 2001, l'OTAN a décidé de jouer un rôle dans l'entreprise néocoloniale menée par les États-Unis en Afghanistan, massacrant avec enthousiasme des milliers de civils (2001-2014). Dans le même temps, l'OTAN a détruit la Libye, tuant au moins 60.000 civils. Depuis le coup d'État mené par les États-Unis en Ukraine en 2014, l'OTAN a également été intimement impliquée dans la préparation de ce malheureux pays en vue de son sacrifice sur l'autel de la russophobie anglo-saxonne.

Qu'est-ce que l'OTAN ? La réponse serait: une organisation terroriste internationale, spécialisée dans le massacre de civils et la destruction d'infrastructures critiques, mais incapable de faire face à un adversaire de taille comme les forces armées russes. En effet, tuer et préparer d'autres personnes à être tuées, c'est ce que l'OTAN fait le mieux. En comptant les Ukrainiens tués depuis que la Russie a commencé son opération militaire spéciale en 2022 (environ un million), plus les milliers de Yougoslaves, d'Afghans et de Libyens, ainsi que les 16.000 civils tués par les Ukrainiens sous les ordres de l'OTAN à Donetsk et Lougansk entre 2014 et 2022, le bilan s'élève à quelque 1,25 million de personnes. Un chiffre impressionnant !

L'OTAN étant profondément impliquée en Ukraine, où elle a subi une série de pertes de personnel douloureuses et plutôt embarrassantes en raison des bombardements de précision russes, Gensec Rutte a du pain sur la planche. Jusqu'à présent, il semble être à la hauteur de la tâche, émettant des cris belliqueux appropriés. En fait, il a commencé à le faire avant même d'être Gensec et lorsqu'il était encore Premier ministre des Pays-Bas, probablement comme une sorte de candidature préalable pour le poste. La guerre de l'Ukraine contre la Russie, a-t-il dit, « est aussi notre guerre ». Comme il n'a pas pris la peine de vérifier auprès du Parlement, cette remarque n'engage que lui.

Apparemment, M. Rutte avait et a toujours l'impression que l'Ukraine défend « nos valeurs », ce qui serait dans l'intérêt de « notre démocratie ». En utilisant le pronom possessif « notre », Rutte a peut-être simplement indiqué la petite clique de politiciens et de membre des élites, et pas tellement la population dans son ensemble, comme la plupart des gens semblent le penser. À cet égard, M. Rutte a peut-être raison !

Quelles pourraient être les valeurs de l'Ukraine ? À en juger par les actions de ses dirigeants (de son « gouvernement »), ces valeurs ne sont certainement pas celles auxquelles souscrivent officiellement les États-Unis, le Conseil de l'Europe, l'UE ou même l'OTAN. En fait, les valeurs des dirigeants ukrainiens d'aujourd'hui ne semblent pas très différentes de celles embrassées par leurs prédécesseurs qui ont collaboré avec les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. À en juger par le bilan de l'OTAN, ces valeurs ukrainiennes coïncident également avec les « valeurs » que l'OTAN a défendues, ou plutôt diffusées.

Exprimées dans les termes les plus neutres, ces valeurs sont plutôt destructrices et mortelles: il s'agit de tuer des gens (en leur tirant dessus, en les bombardant, en les affamant, en les poignardant, en les torturant) et de détruire leur cadre de vie.

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Bien sûr, Teflon Mark a déjà montré son engagement total envers les valeurs de l'OTAN: le jour même de son investiture, il a déclaré que l'Ukraine était libre d'utiliser les armes qu'elle reçoit des pays de l'OTAN pour frapper des cibles au plus profond de la Russie. En d'autres termes, M. Rutte a donné son feu vert au massacre de civils russes. Allant encore plus loin sur la voie de l'abîme, Rutte a une fois de plus déclaré que l'Ukraine devait rejoindre l'OTAN dès que possible. Par cette déclaration, M. Rutte a une fois de plus montré son mépris total pour le public néerlandais. En 2016, lors d'un référendum national, une nette majorité de Néerlandais a rejeté tout renforcement des liens avec l'Ukraine par l'intermédiaire de l'UE (qui doit être considérée comme le département non militaire de l'OTAN). En d'autres termes, Rutte ne respecte pas « nos » valeurs, mais seulement « les siennes » ou « les leurs » !

Au cours des prochaines années, l'OTAN défendra ces nobles valeurs sous la direction de Teflon Mark. Il faut dire qu'il a acquis son expertise en la matière en dirigeant le massacre de ses concitoyens au moyen de coups de feu mortels lors du Great Co vid Show. En effet, il semblerait que personne ne soit mieux à même que Teflon Mark Rutte d'ordonner des massacres et d'envoyer des soldats crédules de l'OTAN et de l'Ukraine à une mort certaine.

samedi, 21 septembre 2024

La Finlande atlantique s'implique dans l'escalade

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La Finlande atlantique s'implique dans l'escalade

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/09/13/atlanttinen-suomi-mukana-eskalaatiossa/

De manière presque puérile, certains Finlandais pensaient que Sauli Niinistö, la taupe (ou le renard) occidental(e) qui nous a servi de président, n'avait conduit la Finlande à adhérer à l'OTAN que parce que la Russie avait envahi l'Ukraine. Aucun référendum n'a été organisé, mais la prise de décision antidémocratique a été masquée par le bruit des (faux) médias du pouvoir et par les promesses de « sécurité accrue ».

Cependant, pendant des décennies, la Finlande a abrité, par exemple, la Société atlantique finlandaise, qui diffusait le message de l'idéologie anglo-américaine en matière de politique étrangère et de sécurité, soit l'« atlantisme », et dont les réunions étaient suivies par l'élite politique, attendant avec impatience le moment où la Finlande ferait militairement pleinement « partie de l'Occident », comme le reste de l'Europe, soumise à l'Amérique.

Les atlantistes avaient fait leur travail de fond et le conflit ukrainien constituait un écran de fumée militaire adéquat pour mener l'« option OTAN » jusqu'au bout, comme les États-Unis l'avaient prévu. Désormais, la frontière terrestre de l'OTAN s'étendait jusqu'à la Russie et la mer Baltique devenait un « lac de l'OTAN », comme semblait le répéter le treizième président Alexander Stubb, en oubliant la base russe de Kaliningrad et le nouveau district militaire de Leningrad à la frontière finlandaise.

Avec une illusion de sécurité momentanément renforcée, la Finlande est devenue un participant plus agressif que d'autres dans la guerre hybride de l'OTAN et de l'Occident contre la Russie. Plus tard, ce sera peut-être le tour de la Chine, plus lointaine, mais occupons-nous d'abord de notre voisin oriental, cette "station-service déguisée en superpuissance", en intensifiant la confrontation et en soutenant les diverses offensives.

La rhétorique guerrière s'est également intensifiée sur les plateformes des médias sociaux appartenant aux États-Unis. Le mince vernis de civilité a été effacé et une « russophobie » grossière a envahi les ondes, en particulier sous le couvert de noms anonymes, mais aussi de la part de politiciens finlandais et d'experts en politique étrangère. Les opérations des services de renseignement occidentaux se sont poursuivies et la guerre de l'information et de la désinformation s'est intensifiée.

Si la paix en Europe et les bonnes relations avec la Russie constituaient une menace existentielle pour l'alliance militaire de l'OTAN, la Russie s'est également rendu compte que l'alliance occidentale dirigée par les Anglo-Américains constituait une menace pour l'État-civilisation russe. Cela a conduit à un nouveau contexte de guerre froide et à la menace d'une guerre nucléaire, presque comme un retour aux années 1980 (époque où, contrairement à aujourd'hui, la frontière orientale est restée ouverte).

Certains groupes de réflexion occidentaux semblent croire qu'une telle guerre pourrait être menée de manière limitée et que seule la Russie en souffrirait. Dans ce type de récit, le régime ukrainien s'est arrogé un rôle plus menaçant et a cru à la promesse de l'Occident de porter la guerre en Russie. Kiev n'a pas été prise en trois jours, la Russie est donc un tigre de papier qui ne peut que perdre face aux forces de la « liberté et de la démocratie » (et aux combattants étrangers d'extrême droite).

L'opération Koursk s'est déjà achevée par le massacre des troupes ukrainiennes, mais Zelensky et ses partenaires ont un nouveau plan, dans lequel Washington et Londres jouent à nouveau le rôle de poignards dans le dos. Il est question de « frappes à longue portée », mais pour de telles frappes, l'Ukraine aura à nouveau besoin du savoir-faire militaire de l'OTAN-Occident, des données satellitaires et de la programmation des trajectoires des missiles.

Le président russe a déclaré qu'une telle action « changerait considérablement la nature de ce conflit » et que les États-Unis et la zone euro seraient alors en guerre contre la Russie. Selon M. Poutine, la Russie serait également « forcée de prendre les mesures qui s'imposent ». Ce discours apaisé semble un peu tardif, car l'Occident n'est-il pas en guerre contre la Russie depuis le début du conflit en Ukraine (et même avant) ?

Le chef du Kremlin ne souhaite peut-être pas une escalade de la guerre, mais la réticence de la Russie à répondre aux attaques n'est-elle pas aussi à l'origine de cette situation ? Étant donné que l'Occident ne semble pas avoir la même retenue, la fin de la guerre n'est peut-être pas proche, mais est plutôt à son début, avec une augmentation graduelle d'intensité et d'échelle.

La Finlande pense bêtement que sa participation à la guerre d'usure actuelle n'aura aucune conséquence, mais que, comme les États baltes, elle peut défier la Russie derrière le bouclier protecteur des États-Unis et de l'OTAN jusqu'à la défaite présumée des armées de Poutine. Il pourrait être utile de rappeler le commentaire laconique de Poutine en 2022, lorsqu'il a déclaré: « Nous n'avons encore rien commencé de sérieux ».

samedi, 14 septembre 2024

La militarisation de la Scandinavie et la Grande Guerre du Nord 2.0

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La militarisation de la Scandinavie et la Grande Guerre du Nord 2.0

Comment une région de paix est devenue une ligne de front américaine

Glenn Diesen

Source: https://glenndiesen.substack.com/p/the-militarisation-of-scandinavia

La militarisation de la Scandinavie compromettra gravement la sécurité de la région et provoquera de nouveaux conflits, car la Russie sera obligée de répondre à ce qui pourrait devenir pour elle une menace existentielle. La Norvège a décidé d'accueillir au moins 12 bases militaires américaines sur son sol, tandis que la Finlande et la Suède lui emboîtent le pas en transférant le contrôle souverain sur certaines parties de leur territoire après leur récente adhésion à l'OTAN. Des infrastructures seront construites pour amener plus rapidement les troupes américaines aux frontières russes, tandis que la mer Baltique et l'Arctique seront convertis en mers de l'OTAN.

Alors que la Scandinavie passe d'une région de paix à une ligne de front américaine, on pourrait s'attendre à davantage de débats sur ce changement historique. Pourtant, les élites politico-médiatiques sont déjà parvenues à un consensus selon lequel l'élargissement de l'OTAN renforce notre sécurité grâce à l'accroissement de la force militaire et de la dissuasion. Plus d'armes se traduit rarement par plus de paix, même si c'est la logique de la paix sous tutelle hégémonique dans laquelle cette génération de politiciens s'est engagée.

Le point de départ de la politique de sécurité est la concurrence en matière de sécurité. Si le renforcement de la sécurité d'un pays A diminue la sécurité d'un pays B, ce dernier sera probablement contraint de renforcer sa sécurité d'une manière qui réduira la sécurité du pays A. La concurrence en matière de sécurité peut être atténuée en dissuadant l'adversaire sans provoquer de réponse, ce qui est idéalement organisé par le biais d'une architecture de sécurité inclusive.

La capacité de la Scandinavie à être une région de paix repose sur la maîtrise de l'équilibre dissuasion/réassurance. La Finlande et la Suède étaient des États neutres et constituaient une partie importante de la ceinture d'États neutres allant du nord au sud de l'Europe pendant la guerre froide, ce qui a contribué à réduire les tensions. La Norvège est membre de l'OTAN mais s'impose des restrictions en n'accueillant pas de bases militaires étrangères sur son sol et en limitant les activités militaires des alliés dans la région arctique. Le bon sens voulait que la sécurité passe par la dissuasion des Soviétiques sans les provoquer. Ce bon sens est aujourd'hui bien loin.

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La Scandinavie, région clé pour la sécurité russe

Depuis que la Russie kiévienne s'est désintégrée au 13ème siècle et que les Russes ont perdu leur présence sur le Dniepr, l'un des principaux problèmes de sécurité pour la Russie a été l'absence d'accès fiable aux mers du monde. En outre, le développement économique dépend également d'un accès fiable aux mers, qui sont les artères du commerce international. De même, les puissances hégémoniques ont toujours dû dominer les mers, alors que la Russie peut être contenue, affaiblie et vaincue en limitant son accès à celles-ci.

La Suède a d'abord été une telle grande puissance. Aux 16ème, 17ème et 18ème siècles, elle a cherché à restreindre l'accès de la Russie à la mer Baltique, tout en tentant d'empiéter sur le port arctique russe d'Arkhangelsk. Au cours de la « période de troubles » (Смута), l'occupation suédoise de la Russie s'est soldée par la mort d'environ un tiers de la population russe. Le conflit s'est terminé par le traité de Stolbova en 1617, qui prévoyait des concessions territoriales russes coupant l'accès de la Russie à la mer Baltique. L'isolement de la Russie a duré jusqu'à l'époque de Pierre le Grand, qui a finalement vaincu la Suède lors de la Grande Guerre du Nord en 1721. Cette guerre a mis fin à l'ère de la Suède en tant que grande puissance, tandis que la Russie est devenue une grande puissance et une puissance européenne grâce à son accès illimité à la mer Baltique.

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Pourtant, les puissances maritimes dominantes, la Grande-Bretagne puis les États-Unis, ont poursuivi des tentatives similaires pour limiter l'accès de la Russie aux océans du monde au cours des trois siècles suivants. Pendant la guerre de Crimée (1853-56), les diplomates européens ont explicitement déclaré que l'objectif était de repousser la Russie en Asie et de l'exclure des affaires européennes [1], ce qui explique la réaction féroce de la Russie au coup d'État soutenu par l'Occident en Ukraine en 2014, la Russie ayant réagi en s'emparant de la Crimée de peur de perdre sa flotte stratégique de la mer Noire à Sébastopol au profit de l'OTAN. Le sabotage par les États-Unis de l'accord de Minsk (2015-2022) et de l'accord de paix d'Istanbul (2022) était également motivé par l'objectif d'armer l'Ukraine pour qu'elle reprenne la Crimée et fasse de Sébastopol une base navale de l'OTAN. Le secrétaire général adjoint de l'OTAN a reconnu en juillet 2022 que la guerre en Ukraine avait surtout pour objet le contrôle de la mer Noire.

La militarisation et la vassalisation de la Scandinavie sont importantes pour contester l'accès de la Russie aux deux autres mers situées aux frontières occidentales de la Russie - la mer Baltique et l'Arctique. L'ancien secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a annoncé avec optimisme que l'expansion de l'OTAN en Scandinavie permettrait à l'OTAN de bloquer l'accès de la Russie à la mer Baltique en cas de conflit : « Après l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN, la mer Baltique sera désormais une mer de l'OTAN... si nous le souhaitons, nous pouvons bloquer toutes les entrées et sorties de la Russie par Saint-Pétersbourg » [2]. La Pologne et les États baltes ont également commencé à qualifier la mer Baltique de « mer de l'OTAN ». Le Financial Times affirme que « le Danemark pourrait empêcher les pétroliers russes d'atteindre les marchés » dans le cadre des sanctions [3]. Un colonel de l'OTAN a également affirmé que l'enclave russe de Kaliningrad serait soumise à une pression beaucoup plus forte et deviendrait un « problème » pour la Russie : « L'ascension de la Finlande et la prochaine ascension de la Suède vont totalement changer la configuration de la région de la mer Baltique. La Russie fera l'expérience de l'encerclement de Kaliningrad" [4].

L'adhésion de la Suède à l'OTAN menace désormais d'inverser l'issue de la Grande Guerre du Nord de 1721, ce qui, par voie de conséquence, détruirait les fondements de la sécurité russe. La bataille de Poltova est reconnue comme la bataille la plus importante et la plus décisive de la Grande Guerre du Nord, qui s'est soldée par la défaite de la Suède. Les vidéos montrant les victimes suédoises de la récente attaque de missiles russes sur Poltova sont donc très symboliques de la militarisation de la Scandinavie.

L'attaque américaine contre Nord Stream a montré à quel point le contrôle de la mer Baltique est important pour couper la connectivité économique entre la Russie et l'Allemagne. Les États-Unis ont tenté de rejeter la responsabilité de l'attaque sur les Ukrainiens, suggérant que « la CIA a averti le bureau de Zelensky d'arrêter l'opération » [5]. L'aveu de la connaissance de l'attaque avant qu'elle ne se produise est néanmoins intéressant car les États-Unis et l'OTAN ont blâmé la Russie pour l'attaque et l'ont utilisée comme une raison pour intensifier le contrôle naval sur la mer Baltique et intensifier la guerre d'Ukraine. Ils admettent ainsi que les États-Unis ont menti à leur propre public et au monde entier, et qu'ils ont utilisé ce mensonge pour intensifier leur guerre contre la Russie. L'attaque démontre également que les Américains traiteront les Européens comme des mandataires, tout comme ils ont utilisé les Ukrainiens, tandis que les Européens ne défendront pas leurs intérêts et accepteront silencieusement qu'un allié détruise leur propre infrastructure énergétique vitale. Cette révélation a également démontré que ceux que nous appelons généreusement les journalistes ne posent aucune question critique et ne discutent pas de la réalité objective si elle remet en cause le récit de la guerre.

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La Finlande était peut-être la plus grande réussite de la neutralité, mais elle a été transformée en la plus longue ligne de front de l'OTAN contre la Russie. La Finlande n'était pas menacée, mais l'expansion a été présentée comme un coup porté à Poutine, comme un objectif en soi. Il est prévisible que des déploiements militaires étrangers apparaîtront bientôt dans le nord de la Finlande pour menacer la flotte russe du nord à Arkhangelsk. Le prétexte sera très probablement la crainte que la Russie veuille s'emparer d'une partie de la Laponie au nord de la Finlande. Cela n'aura aucun sens, mais les médias obéissants susciteront la peur nécessaire.

La militarisation de la Norvège s'est faite progressivement. Au départ, les troupes américaines étaient stationnées en Norvège par rotation, ce qui permettait au gouvernement de prétendre qu'elles n'étaient pas déployées en permanence. En 2021, la Norvège et les États-Unis se sont mis d'accord sur quelques bases militaires, mais les ont appelées « zones dédiées », la Norvège n'autorisant officiellement pas les bases étrangères sur son sol. Les États-Unis ont le contrôle total et la juridiction sur ces territoires et les médias américains les considèrent comme des bases militaires qui permettront aux États-Unis d'affronter la Russie dans l'Arctique, mais les élites politico-médiatiques norvégiennes doivent continuer à les qualifier de « zones dédiées » et à rejeter l'idée qu'elles ont un quelconque objectif offensif. La grenouille est en train de bouillir lentement, croyant qu'elle a des intérêts identiques à ceux de ses maîtres à Washington.

Ignorer la concurrence en matière de sécurité dans l'interprétation de la guerre en Ukraine

L'invasion de l'Ukraine par la Russie est citée comme la principale raison pour laquelle la Finlande et la Suède ont dû abandonner leur neutralité et rejoindre l'OTAN. Cette logique est logique si l'on ignore la concurrence en matière de sécurité, car les actions de la Russie se déroulent alors dans le vide. Les discussions acceptables sur la guerre d'Ukraine sont limitées par le postulat selon lequel l'invasion par la Russie n'a pas été provoquée, et tout effort visant à élargir le débat en abordant le rôle de l'OTAN peut être étouffé par des accusations de « légitimation » de l'invasion par la Russie.

L'expansion de l'OTAN a provoqué la guerre en Ukraine, et la solution à l'insécurité est de poursuivre l'expansion de l'OTAN en incluant la Finlande et la Suède. Cette logique tordue prévaut car le récit d'une invasion « non provoquée » est devenu insensible aux faits. La chancelière allemande, Angela Merkel, a expliqué qu'elle s'était opposée à l'idée de proposer à l'Ukraine le plan d'action pour l'adhésion à l'OTAN en 2008, car cela aurait été interprété par Moscou comme « une déclaration de guerre » [6]. Wikileaks a également révélé que les Allemands pensaient que l'expansion de l'OTAN pourrait « briser le pays » [7]. William Burns, ambassadeur américain à Moscou et actuel directeur de la CIA, a averti que « l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN est la plus manifeste de toutes les lignes rouges pour l'élite russe » [8]. Burns a mis en garde contre les conséquences :

"Non seulement la Russie perçoit la mise en oeuvre d'un encerclement et des efforts visant à saper l'influence de la Russie dans la région, mais elle craint également des conséquences imprévisibles et incontrôlées qui affecteraient sérieusement ses intérêts en matière de sécurité... La Russie craint en particulier que les fortes divisions en Ukraine sur l'adhésion à l'OTAN, avec une grande partie de la communauté ethnique russe opposée à l'adhésion, ne conduisent à une scission majeure, impliquant la violence ou, au pire, la guerre civile. Dans cette éventualité, la Russie devrait décider d'intervenir ou non, une décision à laquelle elle ne veut pas être confrontée" [9].

Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire général de l'OTAN en 2008, a reconnu que l'OTAN aurait dû respecter les lignes rouges de la Russie et n'aurait donc pas dû promettre l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie en 2008 [10]. L'ancien secrétaire américain à la défense et directeur de la CIA, Robert Gates, a également reconnu l'erreur: « Essayer de faire entrer la Géorgie et l'Ukraine dans l'OTAN était vraiment aller trop loin » [11]. Même le soutien à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN était motivé par des intentions douteuses. Fin mars 2008, une semaine avant le sommet de l'OTAN à Bucarest où l'Ukraine s'est vu promettre une adhésion future, Tony Blair a expliqué aux dirigeants politiques américains comment ils devaient gérer la Russie. Selon Blair, la stratégie « devrait consister à rendre la Russie un peu désespérée par nos activités dans les zones limitrophes de ce que la Russie considère comme sa sphère d'intérêt et le long de ses frontières réelles. Il fallait faire preuve de fermeté à l'égard de la Russie et semer les graines de la confusion" [12].

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En septembre 2023, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a affirmé avec jubilation que les actions de la Russie visant à empêcher l'expansion de l'OTAN se traduiraient désormais par une plus grande expansion de l'OTAN :

"Le président Poutine a déclaré à l'automne 2021, et a en fait envoyé un projet de traité qu'il voulait que l'OTAN signe, qu'il promettait de ne plus élargir l'OTAN. C'est ce qu'il nous a envoyé. Il s'agissait d'une condition préalable pour ne pas envahir l'Ukraine. Bien entendu, nous ne l'avons pas signé. C'est le contraire qui s'est produit. Il voulait que nous signions cette promesse de ne jamais élargir l'OTAN... Nous l'avons rejetée. Il est donc entré en guerre pour empêcher l'OTAN, plus d'OTAN, de s'approcher de ses frontières. Il a obtenu exactement le contraire. Il a obtenu une présence accrue de l'OTAN dans la partie orientale de l'Alliance et il a également constaté que la Finlande a déjà rejoint l'Alliance et que la Suède sera bientôt un membre à part entière" [13].

Stoltenberg n'a pas précisé pourquoi il pensait que l'expansion de l'OTAN renforcerait la sécurité si l'expansion de l'OTAN était la cause de la guerre. Cependant, l'OTAN insiste également sur le fait que l'Ukraine doit faire partie de l'OTAN car la Russie n'oserait pas attaquer un pays de l'OTAN, tout en affirmant que la Russie doit être stoppée en Ukraine car elle attaquera ensuite les pays de l'OTAN. Tout comme la reconnaissance de la concurrence en matière de sécurité, la logique est également absente.

Aveuglés par le fondamentalisme idéologique

La reconnaissance par la Scandinavie de la concurrence en matière de sécurité a souffert de ce que la littérature appelle le « fondamentalisme idéologique ». Les acteurs sont considérés comme bons ou mauvais sur la base d'identités politiques attribuées par l'idéologie. Le fondamentalisme idéologique réduit la capacité à reconnaître que ses propres politiques et actions peuvent constituer une menace pour les autres, parce que sa propre identité politique est considérée comme indiscutablement positive et dissociée de tout comportement menaçant. On ne comprend pas pourquoi la Russie se sentirait menacée par l'expansion de l'OTAN, même après la Yougoslavie, l'Afghanistan, l'Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen et la guerre par procuration en Ukraine. L'OTAN n'est qu'une « alliance défensive », alors qu'elle bombarde des pays qui ne l'ont jamais menacée. Le fondamentalisme idéologique s'explique le mieux par la réaction du président Reagan à l'exercice militaire de l'OTAN Able Archer, en 1983, qui a failli déclencher une guerre nucléaire. Convaincu que les États-Unis étaient une force du bien qui combattait un empire maléfique, Reagan était déconcerté que les Soviétiques ne voient pas les choses de la même manière :

"Trois années m'ont appris quelque chose de surprenant sur les Russes : de nombreuses personnes au sommet de la hiérarchie soviétique avaient véritablement peur de l'Amérique et des Américains... J'ai toujours pensé que nos actes montraient clairement que les Américains étaient un peuple moral qui, depuis la naissance de notre nation, avait toujours utilisé son pouvoir comme une force du Bien dans le monde" [14].

Piégés dans la mentalité tribale du « nous » contre « eux », les Scandinaves exagèrent ce que « nous » avons en commun et rejettent tout point commun avec « eux ». Ils partent du principe que les États-Unis partagent les intérêts de la Scandinavie et qu'ils y établissent une présence militaire désintéressée pour assurer leur sécurité. Les États-Unis ont une stratégie de sécurité basée sur l'hégémonie, qui dépend de l'affaiblissement de tous les rivaux émergents. La stratégie de sécurité américaine de 2002 associe explicitement la sécurité nationale à la domination mondiale, l'objectif de « dissuader toute concurrence militaire future » devant être atteint en renforçant « la puissance inégalée des forces armées américaines et leur présence avancée » [15]. Alors que la Scandinavie a intérêt à maintenir des frontières pacifiques avec la Russie, les États-Unis ont défini leurs intérêts en déstabilisant les frontières russes [16]. Les alliances en temps de paix reposent sur la perpétuation des conflits plutôt que sur leur résolution, car les conflits garantissent la loyauté du protectorat et l'endiguement de l'adversaire. Dans son célèbre ouvrage sur la manière de faire progresser et de perpétuer l'hégémonie mondiale des États-Unis, Brzezinski écrit que les États-Unis doivent « empêcher la collusion et maintenir la dépendance en matière de sécurité entre les vassaux, afin de garder les tributaires souples et protégés, et d'empêcher les barbares de s'unir » [17].

Un manque d'imagination politique pour dépasser la politique des blocs

Les Scandinaves dépendent des États-Unis pour leur sécurité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et ils n'ont tout simplement pas l'imagination politique nécessaire pour conclure d'autres accords de sécurité. Si cela a fonctionné à l'époque, pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas aujourd'hui ? La concurrence en matière de sécurité n'étant plus une considération, les Scandinaves négligent commodément le fait que l'OTAN était un acteur du statu quo pendant la Guerre froide, alors qu'après la Guerre froide, elle est devenue un acteur révisionniste en s'étendant et en attaquant d'autres pays dans le cadre de ce que l'OTAN appelle des opérations « hors zone ».

L'absence d'alternatives à l'OTAN permet aux États-Unis d'exiger simplement la « solidarité de l'alliance » comme mot de code pour une discipline de bloc au service de l'hégémonie. Par exemple, dans les années 2000, la Norvège a critiqué le système de défense antimissile américain qui menaçait de perturber l'équilibre nucléaire en permettant une première frappe américaine. Cette attitude était profondément problématique, car la géographie de la Norvège en faisait un pays stratégique pour le système de défense antimissile en raison de la surveillance radar de la Russie et de l'interception d'une frappe de représailles russe. Wikileaks a révélé que l'ambassadeur des États-Unis en Norvège avait indiqué que les États-Unis faisaient pression sur le gouvernement norvégien, les personnalités politiques, les journalistes et les chercheurs des groupes de réflexion pour qu'ils surmontent l'opposition ferme de la Norvège à la défense antimissile, ou au moins pour qu'ils « contrent au minimum les déclarations erronées de la Russie et distinguent la position de la Norvège de celle de la Russie afin d'éviter de nuire à la solidarité de l'alliance » [18].

Il a été avancé que « grâce à nos visiteurs de haut niveau », la Norvège avait commencé à « poursuivre discrètement les travaux au sein de l'OTAN sur la défense antimissile et à critiquer publiquement la Russie pour ses déclarations provocatrices » [19]. Selon l'ambassadeur américain Whitney, la Norvège devait « s'adapter aux réalités actuelles » car elle aurait « du mal à défendre sa position si la question devenait celle de la solidarité de l'alliance » [20]. À la suite de la volte-face norvégienne sur la défense antimissile, le Parlement norvégien a déclaré qu'« il est important pour la cohésion politique de l'alliance de ne pas laisser l'opposition, peut-être surtout celle de la Russie, entraver les progrès et les solutions réalisables » [21]. La logique, la sécurité et l'intérêt personnel ont été abandonnés avec succès au profit de l'exigence de loyauté envers le groupe intérieur.

Le monde subit une fois de plus des changements spectaculaires en passant d'un ordre mondial unipolaire à un ordre mondial multipolaire. Les États-Unis déplaceront de plus en plus leur attention, leurs ressources et leurs priorités vers l'Asie, ce qui modifiera les relations transatlantiques. Les États-Unis pourront offrir moins aux Européens, mais ils exigeront plus de loyauté en termes d'économie et de sécurité. Les Européens devront rompre leurs liens économiques avec les rivaux des Américains, ce qui se traduit déjà par une diminution de la prospérité et une dépendance accrue à l'égard des États-Unis. Les États-Unis attendront également des Européens qu'ils militarisent la concurrence économique avec la Chine, et l'OTAN est déjà devenue le véhicule le plus évident à cette fin. Au lieu de s'adapter à la multipolarité en diversifiant leurs liens et en recherchant les opportunités offertes par la montée en puissance de l'Asie, les Européens font l'inverse en se subordonnant davantage aux États-Unis dans l'espoir d'accroître la valeur de l'OTAN.

La Scandinavie était une région de paix qui tentait d'atténuer la concurrence en matière de sécurité après la Seconde Guerre mondiale. Alors que la Scandinavie abandonne sa souveraineté aux États-Unis pour se protéger d'une menace imaginaire, la région sera transformée en une ligne de front qui préparera le terrain pour une Grande Guerre du Nord 2.0. La seule certitude est que lorsque la Russie réagira à ces provocations, nous scanderons tous à l'unisson « sans provocation » et ferons une obscure référence à la démocratie.

Notes:

[1] J.W. Kipp et W.B. Lincoln, « Autocracy and Reform Bureaucratic Absolutism and Political Modernization in Nineteenth-Century Russia », Russian History, vol.6, no.1, 1979, p.4.

[2] Lrt, « Putin's plan includes Baltics, says former NATO chief », Lrt, 19 juillet 2022.

[3] H. Foy, R. Milne et D. Sheppard, « Denmark could block Russian oil tankers from reaching markets », Financial Times, 15 novembre 2023.

[4] E. Zubriūtė, « Kaliningrad n'est plus notre problème, mais celui de la Russie » - entretien avec un colonel de l'OTAN, LRT, 13 novembre 2023.

[5] B. Pancevski, A Drunken Evening, a Rented Yacht : The Real Story of the Nord Stream Pipeline Sabotage, The Wall Street Journal, 14 août 2024.

[6] A. Walsh, « Angela Merkel opens up on Ukraine, Putin and her legacy », Deutsche Welle, 7 juin 2022.

[7] Wikileaks, « Germany/Russia : Chancellery views on MAP for Ukraine and Georgia », Wikileaks, 6 juin 2008.

[8] W.J. Burns, The Back Channel : A Memoir of American Diplomacy and the Case for Its Renewal, New York, Random House, 2019, p.233.

[9] W.J. Burns, « Nyet means nyet : Russia's NATO Enlargement Redlines », Wikileaks, 1er février 2008.

[10] G.J. Dennekamp, De Hoop Scheffer : Poetin werd radicaler door NAVO » [De Hoop Scheffer : Poutine est devenu plus radical à cause de l'OTAN], NOS, 7 janvier 2018.

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[11] R.M. Gates, Duty : Memoirs of a Secretary at War, New York, Knopf Doubleday Publishing Group, 2014.

[12] Telegraph, « Tony Blair and John McCain talk about Israel/Palestine and Russia handling », The Telegraph, 27 mars 2008.

[13] J. Stoltenberg, « Discours d'ouverture », OTAN, 7 septembre 2023.

[14] Reagan, R., 1990. An American Life : The Autobiography. Simon and Schuster, New York, p.74.

[15] NSS, « The National Security Strategy of the United States of America », The White House, juin 2002.

[16] RAND, « Extending Russia : Competing from Advantageous Ground », RAND Corporation, 24 avril 2019.

[17] Z. Brzezinski, The Grand Chessboard : American Primacy and its Geopolitical Imperatives, New York, Basic Books, 1997, p.40.

[18] Wikileaks, 2007. Norvège : Missile defense public diplomacy and outreach, OSLO 000248, ambassade des États-Unis, Oslo, 13 mars.

[19] Wikileaks, 2007. Positive movements in the missile defence debate in Norway but no breakthrough, OSLO 000614, US Embassy, Oslo, 8 juin.

[20] Wikileaks, 2008. Norway standing alone against missile defense, OSLO 000072, US Embassy, Oslo, 12 février.

[21] Stortinget, 2012. Réunion du Parlement norvégien, Sak 2, 15 mai 2012.

Glenn Diesen est Professeur de sciences politiques dont les recherches portent sur la géoéconomie, la politique étrangère russe et l'intégration eurasienne.

vendredi, 30 août 2024

La déclaration de l'OTAN et la stratégie mortelle des néoconservateurs

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La déclaration de l'OTAN et la stratégie mortelle des néoconservateurs

Jeffrey Sachs

Source: https://overton-magazin.de/top-story/die-nato-erklaerung-und-die-toedliche-strategie-der-neokonservativen/

Pour la sécurité de l'Amérique et la paix dans le monde, les Etats-Unis devraient immédiatement abandonner la quête néoconservatrice d'hégémonie au profit de la diplomatie et de la coexistence pacifique.

En 1992, l'exceptionnalisme des États-Unis en matière de politique étrangère a pris des proportions démesurées. Les États-Unis se sont toujours considérés comme une nation exceptionnelle, destinée à jouer un rôle de leader dans le monde. La chute de l'Union soviétique en décembre 1991 a convaincu un groupe d'idéologues américains engagés - et connus sous le nom de néoconservateurs - que les États-Unis devaient désormais dominer le monde en tant que superpuissance incontestée et unique.

Malgré les innombrables catastrophes en politique étrangère provoquées par la politique des néoconservateurs, la Déclaration de l'OTAN 2024 pousse leur programme encore plus loin, poussant ainsi le monde au bord de la guerre nucléaire.

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Qui sont et que veulent les néoconservateurs ?

Les néoconservateurs ont été initialement dirigés par Richard (Dick) Cheney (photo), secrétaire américain à la Défense en 1992. Tous les présidents américains depuis lors - Clinton, Bush, Obama, Trump et Biden - ont suivi l'agenda néoconservateur de l'hégémonie américaine, engageant les États-Unis dans des guerres sans fin de leur choix, notamment en Serbie, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye et en Ukraine. De même, ils ont impitoyablement mené l'élargissement de l'OTAN vers l'Est, malgré une promesse claire des États-Unis et de l'Allemagne au président soviétique Mikhaïl Gorbatchev en 1990, selon laquelle l'OTAN n'avancerait pas d'un pouce vers l'Est.

L'idée centrale des néoconservateurs est que les États-Unis devraient avoir une domination militaire, financière, économique et politique sur tout rival potentiel dans n'importe quelle partie du monde. Cette idée est principalement dirigée contre les puissances rivales telles que la Chine et la Russie et place donc les États-Unis en confrontation directe avec elles.

L'hubris américain est à cet égard stupéfiant: la majeure partie du monde ne veut pas être dominée par les États-Unis, et encore moins par un État américain clairement motivé par le militarisme, l'élitisme et la cupidité.

« Projet pour un nouveau siècle américain »

Le plan néoconservateur pour la suprématie militaire des États-Unis a été exposé dans le Projet pour un nouveau siècle américain.

Ce plan comprend un élargissement impitoyable de l'OTAN vers l'est et la transformation de l'OTAN d'une alliance défensive contre une Union soviétique aujourd'hui disparue en une alliance offensive utilisée pour promouvoir l'hégémonie américaine.

L'industrie de l'armement américaine est le principal soutien financier et politique des néoconservateurs. L'industrie de l'armement a commencé à faire du lobbying pour l'élargissement de l'OTAN à l'Est dans les années 1990. Joe Biden a été un néoconservateur convaincu dès le début, d'abord comme sénateur, puis comme vice-président et maintenant comme président.

Pour atteindre l'objectif de domination, les plans néoconservateurs s'appuient sur des opérations de changement de régime, menées par la CIA, et sur des guerres déclenchées et menées par les États-Unis, au départ des bases militaires américaines installées à l'étranger (il y a actuellement environ 750 bases à l'étranger dans au moins 80 pays); il faut aussi veiller à la militarisation des technologies avancées (guerre biologique, intelligence artificielle, ordinateurs quantiques, etc.) et à un recours généralisé à la guerre de l'information.

Les ambitions hégémoniques des États-Unis ont conduit le monde à une guerre ouverte en Ukraine entre les deux premières puissances nucléaires du monde, la Russie et les États-Unis.

Celle-ci a été provoquée par la détermination implacable des États-Unis à étendre l'OTAN à l'Ukraine malgré l'opposition farouche de la Russie, par l'implication des États-Unis dans le coup d'État violent de Maidan (février 2014) qui a renversé un gouvernement neutre, et par la remise en cause par les États-Unis des accords de Minsk II qui avaient établi l'autonomie des régions ethniques russes de l'est de l'Ukraine.

L'OTAN, une alliance défensive?

La dernière déclaration de l'OTAN décrit l'OTAN comme une alliance défensive, mais les faits disent tout autre chose.

L'OTAN a mené à plusieurs reprises des actions offensives, y compris des opérations de changement de régime. En 1999, la Serbie a été bombardée pour diviser ce pays en deux, l'OTAN établissant une importante base militaire dans la région sécessionniste du Kosovo.

L'OTAN a également joué un rôle important dans de nombreuses guerres menées par les États-Unis. Par exemple, les bombardements de l'OTAN en Libye ont été utilisés pour renverser le gouvernement de Mouammar Kadhafi.

La quête d'hégémonie des États-Unis est aujourd'hui délirante

La quête d'hégémonie des Etats-Unis, déjà arrogante et imprudente en 1992, est aujourd'hui absolument délirante, car les Etats-Unis sont clairement confrontés à de puissants rivaux capables de rivaliser avec les Etats-Unis sur le champ de bataille, dans le déploiement d'armes nucléaires et dans la production et l'utilisation de technologies avancées.

Le PIB (produit intérieur brut) de la Chine est aujourd'hui supérieur d'environ 30 pour cent à celui des États-Unis, en termes de prix internationaux, et la Chine est le producteur et le fournisseur le plus rentable au monde de nombreuses technologies vertes importantes, notamment les véhicules électriques, la 5G, le photovoltaïque, l'énergie éolienne, l'énergie nucléaire modulaire et d'autres.

La productivité de la Chine est désormais si importante que les États-Unis se plaignent de la « surcapacité » de la Chine.

Ce qui est triste et alarmant, c'est que la déclaration de l'OTAN répète les délires néoconservateurs.

La Russie est-elle la seule responsable de la guerre en Ukraine ?

La déclaration de l'OTAN affirme à tort que « la Russie est la seule responsable de sa guerre d'agression contre l'Ukraine », malgré les provocations des Etats-Unis qui ont conduit au déclenchement de la guerre dès 2014.

La déclaration de l'OTAN réaffirme l'article 10 du traité de Washington de l'OTAN, selon lequel l'élargissement de l'OTAN vers l'Est ne concerne pas la Russie. Néanmoins, les États-Unis n'accepteraient jamais que la Russie ou la Chine établissent une base militaire à la frontière américaine (par exemple au Mexique), comme les États-Unis l'ont déclaré pour la première fois en 1823 dans la doctrine Monroe et l'ont constamment réaffirmé depuis.

La recherche sur les armes biologiques doit être poursuivie

La déclaration de l'OTAN réaffirme l'engagement de l'OTAN en faveur des technologies de biodéfense, malgré les preuves de plus en plus nombreuses que les dépenses américaines en matière de biodéfense ont financé, par le biais des NIH, la production en laboratoire du virus qui pourrait être à l'origine de la pandémie Covid-19.

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Poursuite du déploiement de missiles antibalistiques

La déclaration de l'OTAN annonce son intention de continuer à déployer des missiles anti-balistiques Aegis (comme elle l'a déjà fait en Pologne, en Roumanie et en Turquie), alors que le retrait des Etats-Unis du traité ABM et le déploiement de missiles Aegis en Pologne et en Roumanie ont profondément déstabilisé l'architecture de contrôle des armements nucléaires.

Aucun intérêt pour une paix négociée en Ukraine

La déclaration de l'OTAN n'exprime aucun intérêt pour une paix négociée en Ukraine.

Au lieu de cela, elle réaffirme « la voie irréversible vers l'intégration euro-atlantique complète, y compris l'adhésion à l'OTAN ». Mais la Russie n'acceptera jamais l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, de sorte que l'engagement « irréversible » est un engagement irréversible à la guerre.

Le Washington Post rapporte qu'avant le sommet de l'OTAN, Biden avait de sérieuses réserves sur le fait de promettre une « voie irréversible » vers l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, mais les conseillers de Biden ont balayé ces réserves d'un revers de la main.

L'horloge de l'apocalypse est à 90 secondes de minuit !

Les néoconservateurs ont provoqué d'innombrables catastrophes pour les États-Unis et le monde, notamment plusieurs guerres avortées, une augmentation massive de la dette publique américaine alimentée par des milliers de milliards de dollars de dépenses militaires gaspillées et liées à la guerre, et la confrontation de plus en plus dangereuse des États-Unis avec la Chine, la Russie, l'Iran et d'autres pays.

Les néoconservateurs ont amené l'horloge de l'apocalypse à seulement 90 secondes avant minuit (guerre nucléaire), contre 17 minutes en 1992.

La diplomatie et la coexistence pacifique plutôt que la recherche de l'hégémonie

Pour la sécurité de l'Amérique et la paix dans le monde, les Etats-Unis devraient immédiatement abandonner la quête néoconservatrice d'hégémonie au profit de la diplomatie et de la coexistence pacifique.

Malheureusement, la déclaration de l'OTAN a fait exactement le contraire.

Le présent article, intitulé « The NATO Declaration and the Deadly Strategy of Neoconservatism », a été publié le 13 juillet 2024 sur le site américain Common Dreams. Il a été traduit en français par Klaus-Dieter Kolenda, avec l'autorisation de l'auteur, et agrémenté de quelques intertitres. Un bref ajout récent du traducteur est ajouté à la fin.

Court ajout récent du traducteur

En marge du sommet de l'OTAN à Washington la semaine dernière, il a été annoncé que les États-Unis souhaitaient à nouveau déployer en Allemagne, à partir de 2026, des systèmes d'armes destructeurs qui s'étendraient jusqu'en Russie.

Il s'agirait notamment de missiles de croisière Tomahawk d'une portée de 2500 kilomètres, pouvant techniquement être équipés d'armes nucléaires, de missiles antiaériens SM-6 et d'armes hypersoniques nouvellement développées.

La Russie et la Chine ont vivement réagi à cette annonce.

Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a déclaré en réponse à une question d'un journaliste de la télévision russe : « Notre pays est dans le collimateur des missiles américains en Europe. Nous avons déjà vécu tout cela auparavant ». La Russie a la capacité de dissuader ces missiles, a-t-il ajouté. « Mais la victime potentielle, ce sont les capitales de ces États », a-t-il ajouté.

L'IPPNW a également pris position sur les projets très alarmants de déploiement de nouveaux missiles à moyenne portée en Allemagne dans un communiqué de presse daté du 17 juillet 2024. On y lit notamment ce qui suit:

« L'organisation médicale IPPNW, lauréate du prix Nobel de la paix, critique les décisions de l'OTAN, qu'elle considère comme une nouvelle étape dans l'escalade et comme un danger imminent. Avec l'annonce du déploiement de nouveaux missiles à moyenne portée de type Tomahawk en Allemagne, c'est la première fois que des missiles nucléaires à moyenne portée seront à nouveau installés sur le sol allemand depuis le retrait des missiles nucléaires à moyenne portée en 1991 dans le cadre de l'accord INF.

Les Tomahawks peuvent être équipés d'ogives conventionnelles ou nucléaires. Le 1er février 2019, les États-Unis avaient dénoncé l'accord INF sur l'abandon des missiles nucléaires à portée intermédiaire. En outre, l'installation d'un nouveau commandement ukrainien à Wiesbaden est une nouvelle étape dans l'escalade qui entraîne l'Allemagne plus profondément dans la guerre.

Le conflit autour du développement des missiles soviétiques SS-20 et la double décision de l'OTAN en 1979 avaient alors amené le monde au bord de la guerre nucléaire. Si l'on veut éviter la guerre, il faut préparer la paix au lieu de faire de nouveaux pas vers l'escalade nucléaire », explique le Dr Angelika Claußen, présidente de l'IPPNW.

La prévention d'une guerre nucléaire et la fin de la guerre en Ukraine vont de pair et doivent être une priorité absolue pour le gouvernement fédéral ».

Traducteur : Prof. Dr. med. Klaus-Dieter Kolenda

samedi, 03 août 2024

Technologies quantiques: la Russie ne peut rester à la traîne des leaders

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Technologies quantiques : la Russie ne peut rester à la traîne des leaders

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/kvantovye-tehnologii-rossii-nelzya-otstavat-ot-liderov

(ndlr: si du point de vue russe de Leonid Savin, "le Russie ne peut rester à la traîne, il est évident que cette règle vaut également pour l'Europe. Voilà pourquoi son texte mérite lecture et doit servir, le cas échéant, de source d'inspiration).

Au début du mois de juillet de cette année, deux événements ont retenu l'attention. À Bruxelles, la Communauté quantique transatlantique a tenu sa première réunion virtuelle. Elle réunit des experts en physique quantique issus de gouvernements nationaux, de l'industrie, du monde universitaire, d'organismes de financement et d'instituts de recherche. De son côté, l'Accélérateur d'innovation pour la défense de l'OTAN (DIANA) a annoncé une nouvelle série d'objectifs dans le cadre d'un programme visant à soutenir les jeunes entreprises dans le domaine du « développement de technologies à double usage pour répondre aux défis critiques en matière de sécurité » [i].

Il s'avère que l'OTAN a aujourd'hui besoin de meilleures technologies pour répondre à des questions telles que l'énergie, la sécurité des données et de l'information, la détection et la surveillance, la santé et les performances humaines, ainsi que les infrastructures critiques et la logistique [ii]. Le centre principal de cet accélérateur se trouve à Londres, ce qui permet aux Britanniques de contrôler les solutions innovantes [iii]. Au total, 23 accélérateurs ont été lancés dans les pays de l'alliance et 182 centres ont été créés pour différents tests. L'un d'entre eux est le Centre quantique basé à l'Université de Copenhague au Danemark [iv]. Détaillons-le pour avoir une idée de ce que font ces centres.

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Le Deep Tech Lab - Quantum Centre a été inauguré en 2023 en présence du secrétaire général de l'OTAN et des ministres danois de la défense, de l'industrie, des affaires et des finances, de l'enseignement supérieur et des sciences. Lors de la cérémonie d'ouverture, Jens Stoltenberg a déclaré : « Il s'agit d'être prêt à faire face à l'inattendu et de s'assurer que nous continuons à être à la pointe de l'innovation » [v]. La guerre de l'information, les cyber-attaques et la protection des infrastructures critiques (et numériques) sont, de par la conception de l'OTAN, dans le champ d'intérêt de ce centre. Si, sur le champ de bataille, il peut s'agir de drones intelligents, dans le système de commandement, il s'agit d'ordinateurs et de systèmes plus rapides qui ne peuvent pas être piratés. Et, au contraire, les mêmes systèmes de l'ennemi avec un avantage quantique peuvent être piratés et attaqués.

Le centre danois dispose d'un site d'accélération à l'Institut d'innovation biologique et de quatre centres d'essai situés à l'Institut Niels Bohr de l'Université de Copenhague et soutenus par l'Université technique danoise, l'Université d'Aarhus et l'Institut national danois de métrologie. Les documents d'information sur le centre Deep Tech Lab indiquent que les principaux domaines d'intérêt sont les capteurs quantiques, l'information quantique et l'informatique quantique [vi].

Les capteurs quantiques permettent d'effectuer des mesures ultra-précises de la gravité, du temps, de la force, de la pression et de bien d'autres choses encore à l'aide de systèmes à l'état solide ou photoniques. Ces mesures peuvent être utilisées, par exemple, pour la cartographie des structures souterraines, la navigation des véhicules autonomes et bien d'autres choses encore. L'information quantique permet de sécuriser les communications et le fonctionnement des ordinateurs post-quantiques. Cela est possible grâce à la distribution quantique des clés et à la cryptographie post-quantique.

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Ce domaine de recherche fait actuellement l'objet d'un développement actif et certaines solutions sont déjà testées. Les ordinateurs quantiques seront capables de résoudre des tâches très complexes qui dépassent les capacités des ordinateurs classiques. Toutes ces technologies sont à double usage. En Occident, elles sont également appelées technologies de base, car elles jettent les bases de l'industrie future. L'intérêt des militaires pour les technologies quantiques est tout à fait naturel, car elles permettent de faire un saut technologique important (cela n'a rien à voir avec le saut quantique, proposé comme concept de transition de la matière d'un niveau d'énergie à un autre par Niels Bohr). Et cela signifie prendre l'avantage sur l'ennemi.

D'autre part, l'effet économique de ces investissements dans le monde, selon les estimations des experts, pourrait approcher les 1,3 trillion de dollars d'ici 2035 [vii]. Le leader mondial du financement des technologies quantiques est la Chine : au cours des quinze dernières années, elle y a consacré plus d'argent que les budgets combinés de l'UE, des États-Unis et du Japon. Cependant, si l'on en croit les données officielles, les superordinateurs les plus puissants se trouvent toujours en Occident.

Les plaintes fréquentes des experts occidentaux concernant le faible niveau de préparation des États-Unis et de leurs alliés aux nouveaux défis technologiques pourraient, dans ce contexte, n'être qu'une opération de relations publiques destinée à stimuler la course technologique et à porter ces technologies critiques à un niveau supérieur. En particulier, dans le classement des superordinateurs Top-500 pour mai 2024[viii]: l'ensemble du top 10 est occupé par des machines occidentales.

Aucun superordinateur chinois ne figure dans ce palmarès. Toutefois, des experts ont affirmé que la Chine pourrait ne pas montrer officiellement ses capacités et dépasser en fait les États-Unis [ix]. Cela semble tout à fait possible. En outre, la Chine est en tête pour ce qui est du nombre de superordinateurs. Lenovo (Chine) a déclaré 163 systèmes. HPE (États-Unis) en a 112, EVIDEN (France) en a 49, DELL EMC (États-Unis) en a 35, Inspur (Chine) en a 22, Nvidia (États-Unis) en a 22, NEC (Japon) en a 14, Fujitsu (Japon) en a 14, MEGWARE (Allemagne) en a 7 et Penguin Computing Inc (États-Unis) en a 7 [x].

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La Russie, quant à elle, connaît des problèmes certains en la matière. Plus tôt, Nebius N.V. des Pays-Bas, une société fondée par d'anciens employés de Yandex, a fait son entrée dans le classement mondial des supercalculateurs Tor-500. Le supercalculateur ISEG créé par Nebius N.V., qui porte le nom du cofondateur de Yandex, Ilya Segalovich, s'est classé 16ème sur la liste, devant les systèmes de Yandex et de Sber. Le superordinateur russe le plus puissant, « Chervonenkis » (nommé en l'honneur de l'éminent scientifique russe Alexei Chervonenkis), créé par « Yandex » en 2021, était à la 36ème place.

Il convient de noter que le Centre quantique russe opère en Russie depuis 2010 sur la base du Centre d'innovation Skolkovo, où des groupes scientifiques opèrent et mènent des recherches. Il existe également un certain nombre de développements nationaux, allant d'une plateforme d'informatique quantique basée sur le cloud à des détecteurs de cyberattaques et des dispositifs spécifiques nécessaires à l'industrie. Dans le même temps, la mise à niveau des superordinateurs russes est compliquée par les sanctions, que les importations parallèles ne peuvent pas compenser. Il est évident qu'il faut combler cette lacune et trouver des solutions non triviales qui étaient tout à fait réalisables pour nos scientifiques à l'époque soviétique.

Notes de bas de page :

I - breakingdefense.com  

ii - www.nato.int  

iii - www.diana.nato.int  

iv - dianaq.ku.dk  

v - www.fmn.dk  

vi - dianaq.ku.dk/Quantum-Technology/  

vii - ria.ru  

viii - www.top500.org

ix - www.cnews.ru  

x - www.top500.org

 

 

vendredi, 19 juillet 2024

Au service de qui se trouve l'OTAN ?

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Au service de qui se trouve l'OTAN?

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/chi-serve-la-nato/

En marge du sommet de l'OTAN à Washington. En apparence, une célébration somptueuse et festive du 75ème anniversaire d'une Alliance qui a désormais atteint son expansion maximale, avec pas moins de 32 membres.

En réalité, il s'agit d'une vitrine des contradictions et des tensions qui restent de moins en moins cachées sous la surface. Au contraire, elles tendent de plus en plus à émerger avec insistance.

Tensions entre les membres de l'OTAN, avec le Magyar Victor Orban à la tête de la faction de ces pays qui cherche à s'opposer à un choc frontal avec Moscou.

Et, d'autre part, les Polonais, avec le chœur des Baltes, poussant à une intervention de plus en plus directe et impliquée, à l'admission de Kiev dans l'Alliance et, en substance, à la Troisième Guerre mondiale.

C'est bien sûr ce qui ressort d'un premier coup d'œil superficiel.

En arrière-plan, les ambitions belliqueuses de Macron, l'insipidité de Scholz, le zèle de suffragette de Meloni.

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D'autre part, le soi-disant sommet de l'OTAN ne semble pas connaître de changement de ligne. De Stoltenberg à Rutte, il y a une continuité absolue. Dans l'obstination à soutenir Zelensky.  Et à rechercher la confrontation avec Moscou, quoi qu'il en coûte. Et cela pourrait nous coûter très, très cher.

Mais, comme toujours, dans chaque chaîne (et c'est le cas de l'OTAN), il y a... un maillon qui ne tient pas.

Et le paradoxe, c'est qu'en ce moment, le maillon qui ne tient pas, qui craque, qui pourrait céder... c'est le maillon américain.

Paradoxe, parce que la tête de l'Alliance est, bien sûr, à Washington. Et parce que l'OTAN a été créée, en 1949, comme un instrument de la stratégie internationale des Etats-Unis.

Mais... en est-il toujours ainsi ?

Est-il encore juste d'identifier l'OTAN, ses choix, sa politique comme une projection des intérêts américains ?

Le discours est en réalité plus complexe. Et il devient de plus en plus difficile à démêler et à simplifier au fil du temps.

Mais pour le comprendre, il faut changer de question.

Non plus : à quoi sert l'OTAN ?

Mais: à quoi sert l'OTAN ? Qui l'OTAN sert-elle ?

C'est-à-dire quels sont les intérêts qu'elle protège et promeut.

En un mot, qui est le véritable responsable ?

Car il est clair que Stoltenberg et Rutte ne sont que des façades. Des ombres pâles qui cachent les véritables centres de pouvoir.

Qui, certes, se trouvent pour l'essentiel aux États-Unis - et à Londres - mais qui ne peuvent être identifiés à l'Amérique tout court.

Au point que la principale préoccupation de ces sommets de Washington, exprimée plus ou moins clairement par de nombreux participants, est de savoir ce qui pourrait se passer en cas de victoire électorale de Trump.

Qui représente l'autre Amérique. Ou plutôt, l'Amérique tout court. Avec sa vocation, populaire et populiste, au mercantilisme, à l'entrepreneuriat. Et à un isolationnisme conséquent.

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Et l'Amérique du Mid West et du Belt Sun. Rien à voir avec les salons de Manhattan et de Californie. Rien, surtout, avec les obscurs centres de décision de Wall Street. Qui est en Amérique, certes. Mais qui n'est pas l'Amérique.

L'OTAN, disent certains, est l'instrument, si l'on peut dire, le bras armé de l'impérialisme.

Acceptons-le pour de bon. Mais ce n'est pas l'impérialisme américain, qui existe historiquement et qui a ses propres tendances stratégiques bien définies.

Non. L'OTAN est un instrument (donc est au service) d'un impérialisme supranational. Représenté par les grands centres de pouvoir financier, qui dictent la ligne aux gouvernements qui font partie de l'Alliance. Par l'intermédiaire d'hommes de paille. Comme les soi-disant derniers secrétaires généraux.

D'où l'inquiétude pour l'avenir. Si un nouveau président américain décidait que la confrontation avec Moscou en Ukraine est contraire aux intérêts nationaux américains, que se passerait-il ?

En d'autres termes, que ferait l'OTAN ?

Servirait-elle les « puissances » qui veulent que cette confrontation, cette guerre, se poursuive?

Une impasse extrêmement grave serait créée.

C'est pour cela qu'ils craignent l'arrivée de Trump, qui est lié à des intérêts différents.

C'est pourquoi ils essaient de maintenir le vieux Biden en selle. Malgré son état mental précaire (pour être généreux).

17:58 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, politique internationale, otan | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 16 juillet 2024

OTAN: l'expansion vers l'Asie ne promet pas une vie facile

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OTAN: l'expansion vers l'Asie ne promet pas une vie facile

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/nato-ekspansiya-v-aziyu-lyogkoy-zhizni-ne-obeshchaet

Bien que l'OTAN soit officiellement limitée à la région euro-atlantique, les tentacules de cette alliance agressive s'étendent désormais au Moyen-Orient, à l'Afrique et au Pacifique. Le sommet anniversaire de l'OTAN aux États-Unis a montré que la coopération avec les satellites de Washington ne se fera pas seulement par le biais de l'AUKUS et du QUAD, mais aussi par le biais du siège à Bruxelles. L'objectif est évident: inciter les partenaires asiatiques à s'opposer à la Russie, à la Chine et à la RPDC. Jusqu'à présent, cela s'est fait par le biais de divers projets de coopération et de provocations. Potentiellement, pour servir de chair à canon dans un éventuel conflit.

Dès le premier jour du sommet de l'OTAN, on a appris que l'Alliance et les partenaires américains de la région indo-pacifique - le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande (les dirigeants de ces quatre pays étaient présents au sommet) - allaient lancer quatre nouveaux projets conjoints pour approfondir la coopération. C'est ce qu'a annoncé le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, lors d'une réunion des représentants de l'industrie de la défense, le premier jour du sommet de l'OTAN à Washington. Les projets porteront sur l'Ukraine, l'intelligence artificielle, la désinformation et la cybersécurité.

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Il a déclaré que"chaque initiative est différente, mais l'objectif global est le même: tirer parti des avantages uniques des démocraties performantes pour relever des défis mondiaux communs" et que "ce qui se passe en Europe affecte l'Indo-Pacifique et ce qui se passe dans l'Indo-Pacifique affecte l'Europe".

Lors du même forum, la secrétaire adjointe à la défense des États-Unis, Kathleen Hicks, a déclaré que "la base industrielle de défense transatlantique est à un tournant" et que la coopération avec les partenaires de l'Indo-Pacifique, tels que l'Australie, le Japon et la Corée du Sud, en matière de production conjointe d'armements et de maintenance conjointe de navires et d'aéronefs serait bénéfique pour tous.

Il est clair qu'il faut aussi y voir l'envoi d'armes et de munitions au régime de Kiev, que l'Occident continue d'utiliser contre la Russie.

La déclaration du sommet indique notamment que "la région indo-pacifique est importante pour l'OTAN car les développements qui s'y produisent ont une incidence directe sur la sécurité euro-atlantique. Nous nous félicitons de la contribution que nos partenaires de l'Asie-Pacifique continuent d'apporter à la sécurité euro-atlantique. Nous renforçons le dialogue pour faire face aux défis interrégionaux et nous élargissons notre coopération pratique...".

Notez que l'interaction du Japon avec l'OTAN est déjà devenue un phénomène courant, et après la signature de nouveaux accords entre la Russie et la RPDC, toutes sortes de phobies ont sensiblement augmenté à Tokyo.

L'année dernière, le Japon a élargi son partenariat avec l'OTAN en signant un programme de partenariat sur mesure. Ce document souligne que le Japon est le partenaire naturel de l'OTAN et que l'OTAN et le Japon conviennent de renforcer la coopération en matière de sécurité dans tous les domaines de la guerre. Outre l'OTAN, le Japon négocie et signe activement de nouveaux accords d'accès mutuel (MAP) dans le domaine de la formation militaire et du renforcement des capacités avec les pays membres de l'OTAN. Le Japon a signé un MAP avec le Royaume-Uni au début de l'année 2023. Un MAP avec la France est actuellement en cours de négociation. Le Japon et l'Italie ont également un plan d'action pour 2027 qui comprend diverses questions économiques et de défense, l'Italie étant également le partenaire clé du Japon dans le développement de la prochaine génération d'avions de combat.

Bien que les États-Unis notent que "le partenariat du Japon avec l'OTAN a des limites. L'organisation ne sera pas en mesure de défendre le Japon même en cas de conflit avec la Russie, la Chine ou la Corée du Nord. Mais les États membres de l'OTAN, en particulier les États-Unis, pourraient certainement apporter un soutien militaire et non militaire au Japon en cas de besoin.

La Corée du Sud est également limitée dans sa capacité à coopérer avec l'OTAN et ses membres. Toutefois, il existe un certain nombre de possibilités d'engagement trilatéral entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud.

Le Japon prévoit déjà des exercices militaires conjoints avec les forces de l'Allemagne et de l'Espagne, membres de l'OTAN, en juillet. Ces exercices se dérouleront sur l'île d'Hokkaido, au sud des îles Kouriles. La Russie a déjà protesté contre ces exercices et annoncé des contre-mesures adéquates.

Il a également été noté que le Japon a mené une trentaine de manœuvres de ce type avec 14 pays en moins de six mois. Cela montre clairement la volonté d'escalade qui se manifeste à Tokyo.

Ce que l'on ne peut pas dire, par exemple, des Philippines, qui ont commencé à prendre leurs distances par rapport à l'interaction avec les États-Unis. La veille, l'armée du pays a annoncé qu'elle retirerait les systèmes de missiles américains de moyenne portée. En juin 2024, le ministre chinois de la défense a averti que le déploiement de telles armes dans la région était préjudiciable au régime de sécurité. Bien que les Philippines aient récemment travaillé en étroite collaboration avec Washington, elles ont apparemment commencé à se rendre compte que les Américains voulaient simplement les utiliser contre la Chine. Manille a commencé à réfléchir de manière plus rationnelle, en tenant compte des conséquences.

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Quant à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande, en tant qu'entités anglo-saxonnes, ces deux pays suivent depuis longtemps l'exemple des États-Unis et sont également membres de la communauté du renseignement Five Eyes, au même titre que le Canada et la Grande-Bretagne.

Le dernier jour du sommet, le 11 juillet, tous les chefs d'État asiatiques ont rencontré les dirigeants de l'OTAN. M. Stoltenberg a félicité chacun d'entre eux individuellement et a mis l'accent sur leurs adversaires régionaux, à savoir la Chine, la Corée du Nord, la Russie et même l'Iran, en soulignant l'importance d'un futur travail conjoint.

En ce qui concerne les domaines qui se chevaucheront en termes d'engagement avec les agents asiatiques de Washington, il convient de noter que le sommet de l'OTAN a également convenu d'ouvrir un nouveau centre intégré pour la cyberdéfense, a approuvé un plan de développement de l'industrie de la défense et a adopté une stratégie actualisée en matière d'intelligence artificielle.

On sait également que les pays de l'OTAN prévoient de développer la toute première stratégie spatiale commerciale afin d'accélérer l'introduction de nouvelles technologies dans leurs armées, en se basant en partie sur les recommandations formulées par un groupe de travail gouvernement-industrie parrainé par l'OTAN et la Chambre de commerce des États-Unis.

Fait révélateur, à la veille du sommet de l'OTAN du 4 juillet, la Suède, nouveau membre de l'Alliance, a adopté sa toute première stratégie spatiale militaire. Compte tenu de ces facteurs, il est probable que des travaux sur l'espace, bien qu'avec une couverture commerciale, avaient déjà été convenus entre les membres du bloc militaire.

Tous ces signaux ne peuvent qu'inquiéter non seulement la Russie, mais aussi la Chine, la RPDC et l'Iran, ainsi que la grande majorité des autres pays et de leurs citoyens. Après tout, les leçons de l'histoire ont montré que l'OTAN est un bloc militaire agressif qui ne se soucie pas des normes du droit international (l'expérience de la Yougoslavie) et dont l'ingérence s'étend bien au-delà de l'Atlantique (l'expérience de la Libye). Et comme le centre économique mondial s'est déjà déplacé vers l'Asie, l'intérêt de l'OTAN pour cette région n'est pas de bon augure. Et seule une puissante contre-alliance, telle que l'OCS et d'autres associations moins formelles, permettra de contenir leurs insinuations.

P.S. Pendant qu'ils discutaient à Washington de l'avenir de l'Ukraine et de questions connexes de "sécurité", l'armée russe a libéré plusieurs autres localités du Donbass, auparavant contrôlées par l'AFU.

lundi, 15 juillet 2024

Sommet de l'OTAN à Washington: la "zone d'exclusion aérienne" dans l'ouest de l'Ukraine officialise l'entrée en guerre

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Sommet de l'OTAN à Washington: la "zone d'exclusion aérienne" dans l'ouest de l'Ukraine officialise l'entrée en guerre

par Giuseppe Masala

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28503-giuseppe-masala-vertice-nato-di-washinton-la-no-fly-zone-nell-ucraina-occidentale-formalizza-l-entrata-in-guerra.html

Vingt-quatre heures à peine se sont écoulées depuis le début du sommet de l'OTAN à Washington que l'importance cruciale - et, oserais-je dire, historique - de cette rencontre est apparue dans toutes ses dimensions dramatiques.

C'est l'accord de défense signé entre la Pologne et l'Ukraine, annoncé et officialisé précisément à Washington, qui a ouvert les vannes. Le point crucial est, à mon avis, le pouvoir accordé à la Pologne par l'Ukraine d'abattre tout objet volant survolant le ciel de l'Ukraine occidentale et jugé dangereux (drone, avion, missile, etc.).

Une possibilité qui comporte déjà en soi d'énormes risques puisque les Russes ont déjà déclaré que si l'un de leurs avions ou missiles était touché par la DCA déployée de l'autre côté de la frontière (en ce qui concerne l'Ukraine), ils n'hésiteraient pas à riposter. Il va sans dire que les Russes ont toujours fait de la prévisibilité un outil de gestion des conflits afin que leurs adversaires puissent mieux réfléchir à leurs actions et savoir à quoi ils s'exposent. Il est clair que le principe de prévisibilité implique que ce qui est déclaré doit être fait si les conditions jugées nécessaires sont réunies; dans ces conditions, nous pouvons être sûrs que les Russes, s'ils sont frappés depuis le territoire polonais, feront ce qu'ils ont publiquement déclaré pour ne pas perdre leur crédibilité.

L'autre élément clé du sommet de Washington a été révélé aujourd'hui par le secrétaire d'État américain Blinken qui a déclaré que des F-16 du Danemark et des Pays-Bas (pays d'allégeance anglo-saxonne absolue) survoleront le ciel de l'Ukraine occidentale à partir de cet été.

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C'est ici que l'affaire devient vraiment dangereuse pour les raisons suivantes:

1) On comprend pourquoi il était urgent de déclarer que la Pologne pouvait frapper les avions survolant le ciel de l'Ukraine occidentale. Il est nécessaire de donner une protection maximale aux F-16 qui seront chassés par l'armée de l'air russe.

2) Il est également nécessaire de protéger par des tirs antiaériens polonais les aéroports d'Ukraine occidentale d'où décolleront les F-16 et où ils seront évidemment armés et entretenus. Je n'envisage pas l'hypothèse selon laquelle les F-16 seront entretenus et armés sur des aérodromes situés sur le territoire de l'OTAN, puisque Moscou a déjà déclaré que si cela se produisait, elle frapperait de toute façon ces aérodromes.

En définitive, ce qui ressort de manière flagrante de la lecture des deux annonces faites hier et aujourd'hui par Washington, c'est que l'OTAN est en train d'établir une No Fly Zone dans l'ouest de l'Ukraine. Cette zone sera certainement envahie par les Russes, compte tenu d'un autre élément grave: comme cela a déjà été mentionné il y a plus d'un an, les Russes considèrent que les F-16 sont des avions approuvés pour le transport et l'utilisation d'armes nucléaires tactiques et qu'ils considéreront donc ces avions comme des vecteurs potentiels d'une attaque nucléaire et, par conséquent, qu'ils doivent être abattus à tout prix.

Il ne semble pas exagéré de dire que l'OTAN est en train de réaliser une énorme provocation contre la Russie avec l'intention évidente de forcer Moscou à tirer le premier coup de feu et à prendre ainsi la responsabilité de déclencher une guerre ouverte avec l'OTAN.

Un plan objectivement bien conçu qui, à mon avis, a également des objectifs de politique intérieure américaine: le début d'un conflit direct entre les pays de l'OTAN (ou directement avec l'OTAN dans son ensemble) et la Russie confrontera le prochain locataire à une situation dans laquelle il n'y aura pas de retour en arrière possible. Il n'est pas exclu, à mon avis, qu'il s'agisse de la surprise d'octobre, typique des années d'élections présidentielles aux États-Unis.

D'autres nouvelles en provenance de Washington nous incitent au pessimisme : le nouveau Premier ministre britannique Starmer a confirmé l'autorisation pour l'Ukraine d'utiliser des missiles de croisière britanniques Storm Shadow pour frapper en profondeur le territoire russe. Les Russes, cependant, ont déjà répondu que si des armes britanniques étaient utilisées pour frapper le territoire russe, ils réagiraient contre la Grande-Bretagne.

La demande du secrétaire général de l'OTAN aux pays de l'alliance, dont l'Italie, de nouveaux systèmes antiaériens tels que notre Samp-T (qui ne coûte "que" 800 millions d'euros) est également d'une importance considérable. Il est clair et évident que les stratèges militaires veulent couvrir l'Ukraine occidentale d'une sorte de dôme de fer émanant de l'OTAN, dôme qu'ils voudraient impénétrable pour les Russes.

Il s'agit là d'un scénario très sombre : à l'heure actuelle, les pièces de l'échiquier sont manifestement parfaitement positionnées pour donner lieu à un nouveau conflit général en Europe.

Enfin, il faut noter que la Chine, qui dans le document final en préparation à Washington sera définie par les pays de l'OTAN comme le "complice décisif" de la Russie, a positionné un de ses contingents militaires à Brest pour un exercice anti-terroriste avec la Biélorussie, nouveau membre de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai).

On n'a pas vu de soldats d'Extrême-Orient en Europe depuis l'époque de Gengis Khan, ce qui est aussi le signe d'une époque vraiment extraordinaire.

samedi, 13 juillet 2024

La décision de l'OTAN de rendre inutiles les élections en France, au Royaume-Uni et en Iran

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La décision de l'OTAN de rendre inutiles les élections en France, au Royaume-Uni et en Iran

par Giuseppe Masala

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28482-giuseppe-masala-la-decisione-della-nato-che-rende-inutili-le-elezioni-in-francia-regno-unito-e-iran.html

En ce début d'été, tout le monde attend certainement les résultats des élections en France, en Grande-Bretagne et en Iran afin de pouvoir tirer des indications sur l'évolution de l'énorme crise internationale qui se déroule aussi bien sur le théâtre européen qu'au Moyen-Orient. En Grande-Bretagne et en Iran, nous avons déjà vu un résultat de "changement" avec la victoire du travailliste Keir Starmer, qui a évincé les conservateurs après 14 ans de gouvernement; et en Iran, nous avons assisté à la victoire du candidat soi-disant réformiste Masoud Pezeshkian : il est dommage qu'il s'agisse d'un changement qui sera tout au plus orienté vers des questions sociales et économiques internes et qui ne se traduira probablement pas par un changement de positions en matière de politique étrangère.

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La Grande-Bretagne (tout comme la France) est accablée par une énorme dette extérieure de quelque 1900 milliards de dollars qui l'oblige à adopter une position agressive en vertu du "principe de réalité": il faut à tout prix éviter un bloc de puissance alternatif au bloc anglo-saxon, comme celui formé par la Chine et la Russie, et plus encore étouffer toute tentative de création d'une nouvelle monnaie de compte internationale qui saperait le dollar et plus généralement le système monétaire occidental (dollar + euro + livre + yen + franc suisse) et ses marchés financiers de référence (parmi lesquels celui de Londres joue un rôle de premier plan, après celui de Wall Street).

Dans cette optique, il est clair que la politique étrangère britannique ne changera pas beaucoup avec la relève à Downing Street. Il en va de même à Paris, où la relève de la garde à l'Hôtel de Matignon ne s'écartera guère de la politique étrangère française de ces dernières années.

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Les élections ont également eu lieu en Iran et, bien que le candidat réformateur Masoud Pezeshkian (photo) ait gagné, il ne faut pas s'attendre à des changements sensationnels, en particulier en matière de politique étrangère. Ceci pour deux raisons principales : (1) l'architecture institutionnelle iranienne ne permet pas au président d'occuper une position de pouvoir telle qu'il puisse renverser l'orientation politique du pays, notamment en raison de l'existence d'institutions telles que les Gardiens de la Révolution, qui constituent en fait un "État dans l'État", et aussi parce que le pouvoir réel est entre les mains du Guide suprême, l'Ayatollah Khamenei, qui n'est certainement pas "ouvert d'esprit" à l'égard de l'Occident et des États-Unis (2) ; Par ailleurs, la situation internationale où les provocations d'Israël (de la guerre à Gaza au bombardement du consulat iranien à Damas) ne créent certainement pas un climat idéal pour la détente. Enfin, il convient d'ajouter qu'un traité de partenariat global entre la Russie et l'Iran (à l'instar de celui filmé par la Russie et la Corée du Nord) sera signé dans les prochains jours, liant ainsi Moscou à Téhéran sur le plan militaire également, en opposition évidemment au blocus occidental.

Si les élections dont on parle beaucoup ces jours-ci ne changeront probablement pas le cours des choses, il y a un autre événement de la plus haute importance : le prochain sommet de l'OTAN qui se tiendra à Washington du 9 au 11 juillet. La première chose que l'on remarque, c'est que les médias en parlent très peu, ce qui suggère que ce n'est pas un bon sujet pour divertir les masses avec de la politique spectacle. La deuxième chose que l'on remarque, c'est que le sommet se tiendra à Washington, donc chez le pays leader (pour ne pas dire le maître, à la volonté duquel tout le monde doit se soumettre) ; et ça aussi, c'est un signe, compte tenu de la psychologie humaine, puisqu'on a toujours tendance à ne pas contredire l'hôte, et encore moins le maître...

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Selon les premières rumeurs publiées par le  Wall Street Journal (et Foreign Affairs), les pays de l'OTAN auraient préparé de nouvelles mesures pour soutenir durablement l'Ukraine, même en cas de victoire de Trump aux élections présidentielles de novembre. La première mesure prévue est le remplacement de l'armée américaine par les forces de l'OTAN en termes de responsabilité de l'assistance militaire et de la formation des soldats, "ainsi, même si les États-Unis réduisent ou retirent leur soutien à ces efforts, ceux-ci ne disparaîtront pas", a déclaré l'ancien représentant permanent des États-Unis auprès de l'OTAN, Ivo H. Daalder. Une autre mesure est l'envoi d'un fonctionnaire civil à Kiev pour superviser l'utilisation des ressources, et enfin, il semble avoir été décidé de créer un commandement militaire de l'OTAN de 700 personnes à Wiesbaden (Allemagne) chargé de coordonner la fourniture d'équipements militaires et la formation des forces armées ukrainiennes, remplaçant ainsi les Américains qui s'en chargeaient jusqu'à présent.

Intéressant également, l'article publié par le secrétaire général de l'OTAN lui-même dans Foreign Affairs à l'occasion du 75ème anniversaire de l'organisation atlantique. L'homme politique norvégien y explique que l'un des sujets cruciaux du sommet de Washington sera la négociation entre les Etats membres qui doit aboutir à un accord sur les obligations financières, ce qui "donnera à l'Ukraine la prévisibilité nécessaire". L'alliance veut faire comprendre à Moscou qu'elle compte soutenir Kiev "sur le long terme"". Il convient également de noter que l'indiscrétion selon laquelle les Américains organisent une réunion entre Biden et Zelensky avec tous les dirigeants des pays de l'OTAN qui ont signé un accord de défense bilatéral avec l'Ukraine (je rappelle que l'Italie en fait partie) ne date que de quelques jours. Nous ne pouvons certainement pas exclure la possibilité que Biden fasse officiellement remarquer aux autres dirigeants que les pactes signés doivent être respectés jusqu'au bout et que, par conséquent, l'accord bilatéral signé avec Kiev ne doit pas être considéré comme un simple "pro forma" à exhiber uniquement pour une séance de photos.

Un autre sujet de plus en plus brûlant qui sera abordé lors du sommet de Washington est certainement la situation dans la région indo-pacifique. On le devine aisément au fait que les dirigeants de l'Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la Corée du Sud, c'est-à-dire les pays pivots du mécanisme militaire que l'Occident organise pour contrer la montée en puissance de la Chine, ont été invités au sommet lui-même. La logique de l'OTAN à cet égard est toujours illustrée par Jens Stoltenberg, selon lequel la sécurité de l'Europe "influence l'Asie" et la sécurité de l'Asie influence l'Europe. Un slogan sans doute très efficace, mais que la réalité risque de contredire dramatiquement : grâce à l'expansion des intérêts de l'OTAN jusqu'en Extrême-Orient, l'instabilité de l'Europe (causée par l'OTAN) risque de s'étendre jusqu'en Asie en raison de l'agressivité de plus en plus irrépressible de l'Alliance atlantique !

Comme on peut aisément le deviner, le prochain sommet de l'OTAN sera probablement un rassemblement d'une importance historique où l'on comprendra une grande partie de ce qui se passera en Eurasie dans les années à venir. Très probablement, l'énorme quantité de sujets qui seront discutés est également dictée par la nécessité américaine de mettre Trump devant le fait accompli (notamment en ce qui concerne le théâtre européen) s'il remporte les élections présidentielles en novembre prochain.

mercredi, 26 juin 2024

L'archipel du Spitzberg dans l'orbite des projets arctiques des États-Unis et de l'OTAN

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L'archipel du Spitzberg dans l'orbite des projets arctiques des États-Unis et de l'OTAN

Dmitry Nefedov

Source: https://geoestrategia.es/noticia/42985/geoestrategia/el-archipielago-de-spitsbergen-esta-en-la-orbita-de-los-planes-articos-de-ee.uu.-y-la-otan.html

Le dernier terrain privé sur la côte du Spitzberg (près de la capitale de cette partie du territoire norvégien dotée d'un statut juridique spécifique, Longyearbyen, dans le Sore-Fagerfjord) a récemment été mis en vente pour 300 millions d'euros (323 millions de dollars). Et, comme le note Bloomberg, cette "transaction aura des conséquences géopolitiques", notamment le déploiement possible (et apparemment déjà prévu) d'installations militaires de l'OTAN et du Pentagone dans l'archipel, sur des terrains achetés par le biais d'un intermédiaire ou d'une société écran, ce qui aurait à terme pour résultat de rendre plus difficile l'utilisation de la route maritime du Nord par la Russie.

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Selon l'agence, la décision de vendre le site a été prise en raison de la fonte des glaces dans la région du Spitzberg/Svalbard, qui, dans l'imagination enfiévrée des géostratèges occidentaux, serait "une aubaine pour la Russie, qui élargira les routes maritimes et augmentera les réserves d'énergie" (grandes réserves de pétrole et surtout de gaz). Par conséquent, la vente du terrain est "... la seule opportunité d'obtenir des terres dans les régions montagneuses de l'Arctique et d'y créer une tête de pont stratégique", selon l'agence qui cite l'avis de l'avocat norvégien Peter Killingstad, qui représente les intérêts du vendeur. L'avocat a confirmé qu'il s'agit du "dernier site privé dans un archipel composé de plusieurs îles: trois grandes, sept moyennes et plusieurs petites".

Il s'agit d'un terrain situé à près de 65 km à l'ouest de Longyearbyen. Pendant plus de 100 ans, il a appartenu à la société par holding norvégienne Aktieselskabet Kulspids pour l'exploitation de l'amiante, du mica, du graphite et des terres rares. Mais, comme on peut le constater, ils ont préféré ne pas exploiter ces ressources sur les îles susmentionnées et sur la côte adjacente du Spitzberg/Svalbard. À cet égard, Killingstad souligne que "la transaction est assez délicate en raison de considérations géopolitiques. En effet, les acheteurs pourront utiliser ces terres comme ils le souhaitent.

Toutefois, l'utilisation des terres de l'archipel est soumise à des restrictions, déplore Bloomberg : les acheteurs doivent respecter les termes du traité international de 1920 à durée indéterminée régissant le statut du Spitzberg/Svalbard. Reconnaissant la souveraineté de la Norvège sur l'archipel, un document adopté il y a plus d'un siècle à Paris l'a déclaré définitivement démilitarisé, interdisant l'utilisation du Svalbard "à des fins similaires à la guerre ou à la préparation de la guerre". L'accord a été signé par plus de 40 pays, dont la RSFSR (après 1922, l'URSS), la Chine, la Grande-Bretagne et les États-Unis.

Selon l'article 9, la Norvège s'engage à ne pas établir ou permettre l'établissement d'une base navale ou de fortifications dans la zone couverte par le traité, et toute utilisation de l'archipel à des fins militaires est interdite. En même temps, le document ne reflète pas l'impossibilité de créer ici, ainsi que sur les grandes îles Bear/Iles aux Ours et Nadezhda/Hopen adjacentes à l'archipel (sud et sud-est), des installations militaires qui ne peuvent pas toujours être considérées comme des préparatifs de guerre.

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En d'autres termes, le défaut politico-militaire du traité sur le Spitzberg contribue indirectement aux projets de l'Alliance de l'Atlantique Nord de militariser l'ensemble de la zone du Spitzberg (avec les îles adjacentes).

Il convient de rappeler que la Russie soviétique/URSS a initialement défendu la souveraineté norvégienne sur le Spitzberg et les îles susmentionnées, contre les projets de "mise sous tutelle temporaire" par la Grande-Bretagne. La position de Moscou sur cette question a été soutenue par tous les pays scandinaves, ainsi que par la Norvège elle-même. Ainsi, la Norvège fut l'un des premiers pays étrangers à établir des relations diplomatiques avec l'URSS en mars 1924 : au même moment, Moscou confirma la souveraineté d'Oslo sur les îles aux Ours, sur l'île de l'Espoir/Hopen/Nadezhda et, à la fin des années 1920, sur l'île Bouvet, dans l'Atlantique Sud. A noter que l'Empire russe a été le premier pays non scandinave à reconnaître l'indépendance du pays des fjords en 1905 quand il s'est émancipé de la Suède...

Les événements de la Grande Guerre patriotique ont clairement démontré aux dirigeants de l'URSS l'importance militaro-stratégique du Spitzberg et des îles norvégiennes adjacentes. Au début des années 1950, l'Union soviétique a proposé d'élaborer et de signer un traité international établissant une neutralité militaire permanente dans l'océan Arctique. Dans la péninsule scandinave, la Finlande et la Suède soutiennent l'idée, tandis que la Norvège, le Danemark et l'Islande évoquent l'adhésion à l'OTAN.

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En 1951, le Spitzberg est inclus dans le périmètre du commandement militaire de l'OTAN, ce à quoi l'URSS répond par une note diplomatique protestant contre la violation de l'article 9 du traité de Paris. En réponse, la Norvège assure Moscou qu'elle n'a pas l'intention de construire des bases militaires sur l'archipel ou de l'utiliser à des fins militaires et qu'elle n'autorisera pas d'autres pays à prendre des mesures similaires, ce qui marque le début de la pratique des interprétations contradictoires des dispositions de l'accord de Paris. Traité sur le statut démilitarisé de l'archipel. Par exemple, les Norvégiens considèrent qu'il est incorrect d'interpréter l'article 9 du traité de Paris comme consacrant la démilitarisation complète du Spitzberg, car cette disposition est censée n'interdire que des actions spécifiques. Par conséquent, tout ce qui n'est pas couvert par ces actions, y compris l'établissement d'installations militaires, devrait être autorisé.

Oslo se réserve le droit de mener des opérations défensives dans le cadre des accords des alliés de l'OTAN, y compris l'application des dispositions de l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord sur la défense collective en cas d'une hypothétique attaque armée sur l'archipel. En outre, les Norvégiens ne considèrent pas que les visites des navires de la marine et des garde-côtes norvégiens dans les ports du Spitzberg, ainsi que les visites du personnel militaire norvégien dans l'archipel, constituent une violation du traité de Paris (1).

Les îles norvégiennes et la stratégie arctique américaine, dont la mise à jour a été annoncée par le chef du Pentagone Lloyd Austin au printemps 2022 sous le prétexte de "l'expansion globale de l'OTAN et du réchauffement climatique", en tenant compte des "nouvelles réalités dans la région", sont d'une importance non négligeable. Bien qu'aucun détail des innovations proposées n'ait été présenté, certains médias étrangers ont mentionné l'emplacement prévu de grands dépôts militaires et de nouvelles installations de renseignement radio et télévisuel en Alaska (États-Unis), dans la région arctique du Canada et dans tous les pays scandinaves appartenant à l'OTAN (y compris le Groenland danois, dont le plateau nord, comme les plateaux arctiques de la Norvège, du Canada et le plateau occidental de l'Alaska, est adjacent au plateau arctique de la Fédération de Russie).

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La sous-secrétaire américaine à la défense pour les affaires arctiques, Iris Ferguson, a brièvement précisé que "le document a été élaboré en étroite collaboration avec les alliés, y compris les pays nordiques". En octobre 2022, le Congrès américain a admis que l'Arctique pourrait devenir un nouveau centre de conflit avec la Russie.

Le ministère russe des affaires étrangères a annoncé un durcissement significatif des conditions de travail des organisations russes dans l'archipel du Spitzberg et ses eaux, soulignant les tentatives des autorités d'Oslo de renforcer leur présence militaire dans l'archipel. Ils ont notamment évoqué l'escale de protestation d'une frégate de la marine norvégienne dans le port de Longyearbyen et l'activation des garde-côtes norvégiens dans les eaux au large de la ville houillère russe de Barentsburg. "Il est évident que, sous la devise "montrer le drapeau", Oslo s'efforce de sécuriser le Spitzberg dans le cadre de son activité militaire", a noté un communiqué du ministère russe des affaires étrangères en octobre 2022.

Le traité de Paris de 1920 sur le Spitzberg prévoit une utilisation purement pacifique de l'archipel, ne se lasse pas de rappeler le département diplomatique russe, mais le "vide juridique" susmentionné, qui permet, pour le moins, d'interpréter librement les questions de démilitarisation, permet de donner aux manipulations militaires de l'alliance dans la région du Spitzberg un certain fantôme de légitimité politique et juridique. (2)

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Alors que les acteurs occidentaux élaborent des plans d'expansion militaire, la Russie et ses partenaires du partenariat interétatique BRICS se concentrent sur la recherche scientifique commune. Ainsi, l'une des sessions de la deuxième conférence internationale POLAR Science and Business, qui s'est tenue à Saint-Pétersbourg, a été consacrée à l'étude des changements dans l'environnement naturel du Spitzberg, ce qui est important pour comprendre les mécanismes et prédire les changements futurs dans l'environnement naturel de l'Arctique. L'une des régions les plus septentrionales de l'Europe se réchauffe rapidement, reflétant la tendance générale à l'amincissement de la calotte glaciaire, qui risque de disparaître au cours des 100 prochaines années. Dès cet été, une délégation chinoise visitera le centre scientifique russe dans l'archipel, ce qui contribuera sans aucun doute à renforcer la coopération globale dans la région. Et début mai, les premiers participants de l'"Expédition arctique chinoise 2024" sont arrivés au Spitzberg : trois chercheurs ont commencé à travailler à la station de recherche Huanghe à Nyu-Ålesun, qui fonctionne depuis 2004. En 2024, la station devrait accueillir une cinquantaine de spécialistes chinois lors d'expéditions saisonnières dans divers domaines scientifiques. Dans le domaine de la recherche arctique, les scientifiques de l'Empire du Milieu utilisent deux brise-glaces et un observatoire commun avec l'Islande.

L'intérêt de la Chine pour la région s'est accru depuis la publication du Livre blanc sur l'Arctique en 2018, indiquant les projets ambitieux de Pékin. Se définissant comme un "quasi-État arctique", la Chine cherche à jouer un rôle important dans la géopolitique et le développement économique de la région, compte tenu de la valeur stratégique de la région à mesure que de nouvelles routes maritimes émergent avec la fonte de la glace de mer.

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La perspective d'une présence chinoise à Sore Fagerfjord à la suite d'un accord commercial a suscité des inquiétudes à Oslo, et les autorités sont rapidement intervenues. Les services de renseignement ont évoqué une "grave menace pour la sécurité" et le procureur général de Norvège a ordonné l'arrêt de la vente, rappelant que l'État réglemente strictement l'utilisation des terres dans l'archipel. On peut supposer que de telles déclarations visent à dissimuler l'intégration future du pays du Soleil de minuit dans l'orbite des plans à long terme des euro-atlantistes.

Notes :

(1) Todorov A., Spitsbergen in the context of military security in the Arctic // Arctic and North. 2020. N° 39.

(2) La Norvège a de facto séparé Nadezhdy/Hopen et Bear/Iles aux Ours du traité le 1er septembre 1939, et V. Quisling a prescrit (1941) que le traité de Nadezhdy/Hopen et Bear/Iles aux Ours devait être séparé du traité le 1er septembre 1939. Quisling prescrit (1941) une coopération militaire avec l'Allemagne sur ces îles, dans l'archipel lui-même (et sur l'île de Jan-Mayen, entre la Norvège et le Groenland). Quant aux îles aux Ours et Nadezhda/Hopen, le 12 novembre 1944, le ministère soviétique des Affaires étrangères propose de compléter le traité du Spitzberg par une démilitarisation plus claire. Et de transférer Medvezhiy/Les Iles aux Ours sous la souveraineté ou le bail à long terme de l'URSS, et les p. espèrent une gestion conjointe. La Norvège propose un compromis le 9 avril 1945 : un accord sur la responsabilité conjointe de la Norvège et de l'URSS pour la défense du Spitzberg et de ces îles norvégiennes. Les négociations sont interrompues par Moscou en avril 1953, bien que Moscou ait insisté jusqu'en avril 1953 sur un accord spécial concernant le statut de neutralité de ces mêmes territoires.

vendredi, 21 juin 2024

La Suède, esclave de l'unipolarité

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La Suède, esclave de l'unipolarité

Constantin von Hoffmeister

Source: https://www.eurosiberia.net/p/sweden-slave-to-unipolarity?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=145869782&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true&utm_medium=email

Pourquoi la Suède a-t-elle décidé d'abandonner sa souveraineté et de devenir volontairement un État vassal des États-Unis ?

Dans une démonstration décourageante de soumission à l'hégémonie américaine, le parlement suédois a approuvé à une écrasante majorité un accord de coopération en matière de défense (Defence Cooperation Agreement ou DCA) avec les États-Unis, initialement scellé en décembre. Avec 266 voix pour et seulement 37 contre, cet accord permet aux forces américaines de circuler librement sur le territoire suédois et leur donne accès à 17 installations militaires suédoises. Celles-ci comprennent des bases pour l'armée de terre, la marine et l'armée de l'air, ainsi que des terrains d'entraînement.

Par conséquent, les États-Unis pourront stationner des troupes, des équipements, des armes et des munitions, et mener des manœuvres sur le sol suédois, tout en échappant à la justice suédoise puisque le personnel américain reste sous juridiction américaine. Cette soumission volontaire et masochiste de la part de la Suède va jusqu'à accorder aux forces américaines l'autorité sur les citoyens suédois se trouvant sur ou à proximité de ces installations, révélant ainsi la véritable nature de l'impérialisme américain dissimulé sous l'apparence de la "défense mutuelle". La présence américaine menace de disperser la souveraineté des nations, les forçant à adhérer à l'ancien ordre mondial en décomposition.

L'importance stratégique de ce DCA, en particulier avec la Suède qui est maintenant un pion zélé dans le jeu de l'OTAN, est soulignée par son inclusion dans une série d'accords avec le Danemark, la Finlande et la Norvège. Ces accords transforment l'Europe du Nord en une zone de transit pour les opérations militaires américaines contre la Russie, confirmant ainsi les ambitions coloniales de l'ordre mondial unipolaire moribond. La Russie, en revanche, est devenue une forteresse de la multipolarité, prônant un monde où une multitude de civilisations coexistent en équilibre.

Le véritable objectif de ces accords nordiques est de renforcer la domination américaine, en maintenant un ordre mondial ancré dans l'impérialisme occidental au détriment de la souveraineté nationale et d'une véritable diversité mondiale. "Voici qu'ils s'assemblent, mais ce n'est pas par moi ; quiconque s'assemblera contre toi tombera à cause de toi" (Isaïe 54:15). Le rassemblement des forces contre la Russie symbolise le désespoir du monde unipolaire de maintenir son empire qui tombe en ruine.

Les critiques mettent en garde contre deux menaces majeures : tout d'abord, la possibilité d'établir des bases militaires américaines permanentes sur les installations suédoises auxquelles les forces américaines auront accès. Cet empiétement de l'influence américaine signifie un enracinement plus profond de l'unipolarité, où une seule puissance dicte la dynamique militaire et politique de la région. Deuxièmement, l'absence de position sur les armes nucléaires dans l'accord de coopération au développement suscite l'inquiétude. Bien que le Premier ministre suédois Ulf Kristersson ait affirmé à plusieurs reprises qu'il existait un consensus contre le déploiement d'armes nucléaires en temps de paix, les déclarations qu'il a faites à la mi-mai en faveur d'un éventuel déploiement en temps de guerre révèlent une dure réalité : la Suède est sur le point de devenir un avant-poste nucléaire pour les intérêts américains. Cela ne met pas seulement en danger la stabilité régionale, mais perpétue également l'héritage de l'intimidation nucléaire occidentale.

"Car l'amour de l'argent est la racine de tous les maux : certains l'ont convoité, mais ils se sont écartés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de souffrances" (1, Timothée 6:10). La recherche d'un avantage stratégique et d'un gain économique, sous couvert de sécurité, égare les nations et les éloigne d'un avenir multipolaire.

"Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde de ne pas vous consumer les uns les autres" (Galates 5:15). La voie de l'unipolarité, mue par des conflits internes, menace de se consumer elle-même, tandis que la multipolarité offre une promesse de respect mutuel et de coexistence.

vendredi, 07 juin 2024

La députée allemande Dagdelen: L'OTAN cherche une excuse pour envoyer des troupes en Ukraine

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La députée allemande Dagdelen: L'OTAN cherche une excuse pour envoyer des troupes en Ukraine

Source: https://adimlardergisi.com/2024/06/05/bagimsizlik-icin-natodan-cikmali-baris-icin-natoyu-durdurmaliyiz/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR3cYxzcxHluaNykHp6CyWObfSK_UYR31jNpbKA0k45KJVq21e1e9IG0U28_aem_AXUOjeJrmRf8hBCHax3M-BX-OYyrQ8us4D9w96s5drbeOZoSA5MBiQRoNh0UzjTpvvmRE88ltvuiAR7ZhiMHnDT3

Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) - Sevim Dağdelen, députée allemande d'origine turque du parti Raison et Justice, a déclaré que l'OTAN cherchait une excuse pour déployer des troupes sur le territoire ukrainien et prévoyait de créer un scénario similaire au début de la guerre du Vietnam.

« Avant que les États-Unis n'entrent officiellement en guerre au Viêt Nam, peu avant que l'incident du Tonkin ne soit encadré, 15.000 conseillers étaient déjà sur place », a déclaré Mme Dağdelen lors d'un entretien avec l'universitaire Pascal Lottaz sur la chaîne YouTube Neutrality Studies.

"Les troupes américaines ont ensuite été déployées sur place pour “protéger” ces conseillers. Il semble que quelque chose de similaire se prépare ici (en Ukraine) avec le déploiement d'armes allemandes ou d'autres armes capables de frapper la Russie", a-t-elle déclaré.

"Nous devons nous retirer de l'OTAN pour retrouver notre souveraineté en matière de politique étrangère".

Soulignant qu'il est possible d'empêcher l'escalade du conflit en Europe de l'Est en établissant une coalition internationale incluant les pays du Sud, Mme Dağdelen a poursuivi comme suit :

"Dès qu'un pays devient membre de l'OTAN, il perd son indépendance et sa souveraineté. Cela vaut tant pour la politique étrangère et de sécurité que pour la politique intérieure, car elles sont étroitement liées. Il s'agit essentiellement d'un renoncement à la souveraineté, et je pense que nous devrions nous retirer de ce pacte afin de redevenir neutres, autonomes et indépendants et de retrouver notre souveraineté en matière de politique intérieure et extérieure".

Soulignant que les membres de l'OTAN courent le risque de subordonner leurs politiques de sécurité aux directives de Washington et de renoncer à leur souveraineté, Mme Dağdelen a déclaré : « C'est désormais très évident. Le président américain (Joe) Biden a déclaré que les armes occidentales, en particulier américaines, pourraient être utilisées par l'Ukraine pour atteindre des objectifs militaires sur le territoire russe. Peu après, le chancelier (Olaf) Scholz a déclaré que les armes allemandes pourraient également être utilisées".

"C'est pourquoi je dis que nous avons besoin d'une Europe indépendante, composée de démocraties souveraines dans un monde multipolaire, ce qui inclut une politique étrangère et de sécurité indépendante centrée sur de bonnes relations avec les grandes puissances. 

Pour ce faire, il faut mettre un terme à l'expansion de l'OTAN en Asie et en Europe. Il faut s'assurer de quitter les blocs militaires et il faut lancer une initiative pour réduire les risques de conflits militaires directs", a-t-elle conclu.

 

jeudi, 06 juin 2024

Entretien avec le général Marco Bertolini

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Entretien avec le général Marco Bertolini

Propos recueillis par Stefano Vernole

Entretien accordé au "Centre d'études Eurasie et Méditerranée"

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2024/05/intervista-al-generale-marco-bertolini/

    - Bonjour, mon Général. La semaine s'est ouverte sur les réactions du gouvernement italien aux déclarations de Jens Stoltenberg ; le secrétaire général de l'OTAN a invité les alliés qui fournissent des armes à l'Ukraine à « envisager » de lever l'interdiction d'utiliser ces armes pour frapper des cibles militaires en Russie, parce que Kiev « a le droit de se défendre et cela inclut de frapper des cibles sur le territoire russe ». Nonobstant le fait qu'en réalité, l'Ukraine frappe déjà depuis deux ans des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie (Belgorod en particulier) et pas seulement en Crimée, territoire contesté, pensez-vous que le gouvernement italien pourra résister à l'effet d'entraînement provoqué par les propos de Stoltenberg et d'autres dirigeants européens (Macron en particulier), même après les élections européennes ? Ne vous semble-t-il pas que la rhétorique atlantiste, jour après jour, cherche l'escalade et que le comportement antérieur de notre pays face aux pressions américaines ne rassure pas pleinement sur la possibilité de rester à l'écart d'une aggravation du conflit ?

« Tout d'abord, je pense que je dois admettre que Stoltenberg a exposé, certainement sans le vouloir, l'hypocrisie de l'Occident dans son ensemble. L'Occident, entendu comme ce conglomérat qui appartient à l'anglosphère en général et à l'OTAN et l'UE en particulier, est en guerre contre la Russie depuis deux ans. Il l'est par les termes insultants (boucher, criminel, dictateur, etc.) utilisés pour qualifier ce qui fut et reste le président élu et reconnu d'un pays avec lequel nous entretenons toujours des relations diplomatiques, par les démonstrations de haine « raciale » contre tout ce qui est russe (de la culture au sport, au point d'exclure les athlètes paralympiques des compétitions internationales), et bien sûr par le régime de sanctions qui non seulement affecte surtout nos économies, mais contredit aussi des décennies de relations commerciales entre l'Europe occidentale et l'Europe slave qui ont apporté prospérité et richesse aux uns et aux autres. Ainsi que la sécurité.

Mais tout au long de cette longue période, une hostilité sous-jacente a persisté, en particulier de la part de l'extrême Occident, qui ne pouvait digérer une soudure entre l'Europe et l'Asie via la Russie, qui menacerait de créer un énorme centre de pouvoir dans le « Heartland » de Mackinder, l'inventeur de la géopolitique. Et ce, au détriment des puissances insulaires, navales et anglo-saxonnes qui ont toujours considéré l'Europe comme une entité quelque peu étrangère, voire hostile. En tout cas, à contrôler.

Dans les mêmes années où Vladimir Poutine a été reçu dans nos chancelleries avec tous les honneurs, en effet, les actions n'ont pas manqué pour miner ce qui restait de la sphère d'influence russe emportée par l'effondrement soviétique. Quelques années après la chute du mur de Berlin, un autre, plus petit, était construit dans les Balkans pour isoler la petite Serbie et ghettoïser la Republika Srpska en Bosnie, encore plus petite, tandis que la quasi-totalité des pays autrefois alliés au sein du Pacte de Varsovie basculaient dans l'OTAN, voire une partie de l'ex-URSS elle-même (les pays baltes). Avec les printemps arabes, initiés, toujours par coïncidence, par le trio américain, britannique et français, avec l'attaque de la Libye et la destruction de la Syrie, l'allié historique de Moscou, le tableau était donc planté pour d'autres développements, qui se déroulent malheureusement aujourd'hui sous nos yeux.

Laissant de côté cette digression historique et revenant au sujet, l'hypocrisie de l'Occident a atteint son apogée avec la fourniture d'armes hautement sophistiquées à l'Ukraine, avec la clause à la Ponce Pilate d'interdire - au moins officiellement - leur utilisation contre le territoire russe. Une clause absurde et probablement impossible à respecter par ceux qui combattent un ennemi plus fort avec ces armes.  Et par ceux qui perçoivent désormais clairement que leur propre survie politique, voire physique, dépend de l'issue d'une guerre qui semble désormais perdue sur le terrain ; à moins de tout remettre en jeu en élargissant le périmètre et en impliquant l'OTAN et l'Union européenne.

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Dans ce « je voudrais bien, mais je ne peux pas », se cache en somme toute la duplicité occidentale mise à nu par Stoltenberg avec un « le roi est nu » qui embarrasse tout le monde. Et l'embarras est aussi motivé par le fait que, contrairement à Macron qui est le président élu de la France et qui, à ce titre, a tout à fait le droit de faire et de dire ce qu'il juge nécessaire dans l'intérêt de son propre pays, Stoltenberg n'est qu'un haut fonctionnaire nommé, dont les pouvoirs se limitent à rapporter et à coordonner les décisions prises à l'unanimité par les pays de l'OTAN, dont certains, comme on le sait, ne voient pas d'un bon œil la poursuite d'autres actes belliqueux.

Il n'en reste pas moins que je ne crois pas qu'il parle pour faire grincer des dents, et qu'il participe certainement, sans en avoir le droit, à une escalade de tons qui a commencé il y a au moins deux ans, pour préparer l'opinion publique et porter aux conséquences extrêmes une guerre qui, jusqu'à présent, voit la Russie avec un avantage considérable, au niveau tactico-opérationnel, au grand dam de ceux qui prévoyaient sa défaite définitive et son exclusion de l'Europe et de la mer Méditerranée.

En bref, nous en sommes arrivés aux conséquences prévisibles d'un plan d'action misérable par lequel l'Occident tout entier s'est plié aux décisions belliqueuses de Londres et de Washington dans l'illusion qu'il existait une différence suffisante de potentiel technologique, social, moral et motivationnel pour prendre le dessus sur Moscou.

Cela dit, c'est avec soulagement que de nombreux gouvernements, dont le nôtre, ont pris leurs distances avec les affirmations de Stoltenberg et de Macron ; mais je doute que cette attitude prudente tienne face à un accident nucléaire majeur à Energodar, par exemple, exposé aux tirs d'artillerie ukrainiens depuis deux ans alors que tout le monde semble l'avoir oublié, ou à un casus belli avec un fort impact médiatique et un appel aux armes conséquent pour la défense de la « démocratie » ukrainienne.

    - Depuis le 17 avril, l'Ukraine a utilisé au moins 50 ATCMS pour attaquer diverses cibles. Certaines de ces attaques ont été couronnées de succès et ont touché des installations importantes: au moins deux S-400, un dépôt de munitions et au moins trois avions lors d'une attaque contre l'aéroport de Belbek le 16 mai. L'un des deux radars d'Armavir, dans le sud de la Russie, a été touché et, d'après les photos, endommagé. Les deux systèmes radar d'Armavir, qui fonctionnent sur des fréquences UHF, couvrent l'Iran, le Moyen-Orient et la partie la plus méridionale de l'Ukraine. Ils constituent surtout l'une des composantes du réseau d'alerte précoce de la Russie pour sa propre défense contre les attaques de missiles ICBM et les attaques nucléaires ; ils peuvent également identifier des avions et des missiles d'autres types, mais c'est là leur rôle principal. Dans la pratique, un radar qui permet à la Russie d'identifier les missiles nucléaires se dirigeant vers son territoire a été touché. Si un radar de ce type est endommagé, non seulement les capacités de défense contre une attaque nucléaire sont limitées, mais le risque d'identifier comme une menace quelque chose qui n'en est pas une et de déclencher des contre-mesures appropriées même en l'absence de menace augmente de manière disproportionnée. En résumé, pensez-vous que le risque d'une riposte russe, même nucléaire, est toujours réel ?

« C'est l'un des risques auxquels je faisais référence. Les systèmes d'alerte précoce des Etats-Unis et de la Russie surtout, mais cela vaut aussi pour la Chine, font partie intégrante de la dissuasion nucléaire dans son ensemble, au même titre que les armes et les lanceurs qui permettent de les lancer sur des cibles. C'est grâce à eux que les puissances nucléaires sont en mesure de détecter les menaces qui pèsent sur leur territoire bien avant qu'elles n'apparaissent à l'horizon. Mais c'est aussi grâce à la connaissance de leur existence que l'ennemi potentiel sait que ses attaques seront détectées bien à l'avance, ce qui déclenchera des représailles.

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Pour en venir au cas particulier que vous évoquez, l'inefficacité éventuelle de l'alerte précoce d'Armavir, qui ouvrirait une faille dans l'angle sud-ouest de la Russie, pourrait déclencher de fausses alertes, voire pousser la Russie à une frappe préventive pour éviter la première frappe de l'adversaire. En bref, si Zelensky parvenait à détruire le radar par une telle « frappe », il aurait infligé de graves dommages non seulement aux défenses de la Russie, mais aussi à celles des États-Unis, désormais exposés à une réaction contre leur dissuasion stratégique et pas seulement contre leur « outil » tactique ukrainien. À moins que les États-Unis ne soient, autant que possible, à l'origine de l'attaque, ce qui supposerait une exploitation imminente de ses résultats, avec les conséquences que l'on peut imaginer.

Mais Zelensky n'y va pas de main morte car il lutte pour sa propre survie. Une survie compromise par les revers constants sur le terrain, par la résistance toujours plus grande à une mobilisation qui épuise ce qui reste de la société ukrainienne, par les accusations d'illégitimité politique nées de l'expiration de son mandat électoral, par la présence d'autres figures comme Arestovich et Zaluzny qui, bien qu'éloignées de l'Ukraine, ne manquent pas d'un plus grand charisme, par la lassitude de l'opinion publique occidentale, de plus en plus réticente à prouver ce que l'on ressent quand on « meurt pour Kiev ».

D'autre part, elle peut compter sur la terreur de l'Occident face à une éventuelle victoire russe qui mettrait en péril sa crédibilité globale, en raison de ce qu'elle a investi dans cette guerre par procuration d'un point de vue rhétorique, politique, financier, énergétique et militaire, exprimant le meilleur de ses outils tactiques jusqu'à présent insuffisants dans ce dernier domaine. À cet Occident qui a déjà dû faire de nombreux pas en arrière en Afrique, la France donne de la voix avec un interventionnisme dangereux qui, pour l'instant, ne semble attirer personne d'autre que les petits États baltes en colère, impatients de mettre la main à la pâte, tout en s'accrochant fermement aux jupes de Mother UK.

    - En Europe, nous semblons être confrontés à une « tempête parfaite ». L'Ukraine génère un effet domino extrêmement dangereux et plusieurs crises régionales sont réactivées : les Balkans (Republika Srpska et Kosovo), la Transnistrie et la Gagaouzie (Moldavie et Roumanie), Kaliningrad et le corridor de Suwalki (Allemagne, Pologne et Belarus), le Caucase (Arménie et Azerbaïdjan), les tensions frontalières dans les pays baltes (Estonie, Lituanie et Finlande) et la rivalité russo-anglaise pour le contrôle de la mer Noire. Le président hongrois Viktor Orban a dénoncé non seulement l'agressivité de l'opinion publique européenne mais aussi la tenue d'une réunion à Bruxelles dans le but d'impliquer directement l'OTAN dans le conflit ukrainien, mais aussi inévitablement sur d'autres théâtres de crise. Comment évaluez-vous la proposition d'une armée européenne intégrée à l'OTAN (récemment évoquée par von der Leyen et d'autres) ? Ou bien un repositionnement sur l'intérêt national, comme le suggère Orban lui-même, serait-il préférable ?

« Les inquiétudes suscitées par la guerre en Ukraine nous font souvent oublier le contexte général, qui est encore plus inquiétant. Que la Russie soit encerclée est un fait incontestable, non seulement en raison du passage de nombreux pays du Pacte de Varsovie à l'OTAN ou de l'influence américaine dans les anciennes républiques soviétiques du Sud, mais aussi en raison de l'émergence de situations de crise qui sont sur le point d'exploser à la périphérie même du pays. C'est le cas de la mer Baltique, devenue subitement un lac « OTAN » avec le passage de la Suède et de la Finlande à l'Alliance atlantique après une ère de neutralité prolongée, alors même qu'elle est la base d'une des cinq flottes russes, à Kaliningrad. Le fait que l'amiral Stavridis, ancien SACEUR et aujourd'hui cadre supérieur de la Fondation Rockefeller, ait parlé de la nécessité de neutraliser l'enclave russe en cas de crise laisse clairement entrevoir la possibilité non négligeable d'un cas ukrainien même à ces latitudes, à la satisfaction des républiques baltes et de la Pologne. Des raisons similaires de crise existent en Roumanie, avec la construction prévue à Mihail Kogqlniceanu, près de Constanza sur la côte de la mer Noire, de la plus grande base militaire de l'OTAN en Europe. Par ailleurs, les manœuvres moldaves visant à ramener la Transnistrie « russe » sous la souveraineté de Chisinau ne peuvent qu'être perçues comme une menace par Moscou, qui déploie depuis des décennies son propre contingent limité de maintien de la paix sur cette étroite bande de territoire.

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Dans les Balkans, des pressions considérables s'exercent depuis longtemps sur la réalité serbe. L'instauration par l'Assemblée générale des Nations unies d'une journée de commémoration du « génocide » de Srebrenica a fortement touché la population serbe de Bosnie qui, selon le président de la Republika Srbska, pourrait désormais décider de se séparer de la Bosnie-Herzégovine. Bref, une sorte de « 25 avril » balkanique, qui démontre la véritable fonction de certaines « journées du souvenir », non pas destinées à surmonter la laideur d'hier, mais simplement à les figer en fonction de leur utilité pour l'avenir ; ou à empêcher des pays potentiellement importants, comme dans le cas de l'Italie, de se présenter d'une seule voix sur la scène internationale.

Dans le Caucase, autre zone stratégique où les intérêts russes et américains (et turcs) se croisent et s'affrontent, la situation n'est pas meilleure, la Géorgie, pays candidat à l'OTAN et à l'UE, étant touchée par des manifestations qui pourraient déboucher sur un Euromaïdan local, sous le prétexte d'une loi qui garantirait simplement la transparence dans le financement des ONG. Heureusement, pour l'instant, la réaction du gouvernement résiste aux indignations faciles de l'Occident qui voudrait dicter les choix politiques locaux, mais la région est trop importante pour renoncer à l'ouverture d'un nouveau front qui engagerait Moscou. Sans oublier, bien sûr, le conflit azerbaïdjano-arménien où les Etats-Unis, la Russie et la Turquie se disputent le contrôle de la zone, cruciale pour la construction du corridor qui devrait mener de Saint-Pétersbourg à l'Iran et, de là, à l'Inde. Quant à l'Iran, son affrontement avec Israël jette au moins une ombre de doute sur le caractère aléatoire de l'incident qui a conduit à la mort du président Raisi et de son ministre des affaires étrangères, rendant une zone de conjonction entre la crise ukrainienne et la crise du Moyen-Orient encore plus instable et capable d'entraîner tout le monde dans son tourbillon.

Pour en venir à la question concrète, face à cette prolifération non aléatoire de crises, la tentation de mettre en place une « armée européenne » se fait toujours sentir. Je crois cependant qu'il s'agit d'un faux problème qui tend à faire oublier la nature première des forces armées, à savoir constituer une garnison pour protéger et défendre la souveraineté nationale. En bref, la création d'un instrument militaire « européen » dans le sillage des craintes suscitées par la crise ukrainienne se traduirait par une simple abdication de ce qui reste de la souveraineté nationale individuelle, pour confier ses forces à un commandement qui, dans ce cas, serait sous le contrôle d'autres ; en particulier de la France, de l'Allemagne, de la Pologne ou du Royaume-Uni (même si les Britanniques sont désormais en dehors de l'UE), tous des pays centrés sur « leurs » intérêts nationaux plutôt que sur les intérêts évanescents et virtuels de l'Union ou de l'Alliance.

    Si la situation est critique en Europe, elle ne semble guère meilleure dans le reste du monde. En Afrique, nous assistons à une confrontation totale entre les puissances occidentales et les nations du BRICS, avec les Turcs comme troisième roue de la charette, pour le contrôle de leurs sphères d'influence respectives ; au Moyen-Orient, nous sommes les spectateurs actifs du massacre des Palestiniens (en fournissant des armes à Israël) et de l'intensification du ressentiment du monde islamique à l'égard de l'Occident ; en Asie, la crise de Taïwan s'aggrave dangereusement. Il semble évident que sans un retour à la diplomatie internationale, l'avenir du monde sera de plus en plus nébuleux et dangereux. Que pouvons-nous attendre de ce point de vue dans les mois/années à venir ? Existe-t-il un potentiel diplomatique pour au moins limiter les conflits actuels et futurs ?

« Nous sommes dans une phase de transformation spectaculaire de l'ordre mondial autoproclamé en quelque chose d'autre qu'il est encore difficile de prédire. Certes, la réalité des BRICS semble menacer la domination traditionnelle anglo-occidentale mais, d'un autre côté, il ne fait aucun doute que, sur le plan stratégique, les jeux ne sont pas encore faits. Un lien fort entre la Russie et la Chine se consolide, y compris en termes militaires, mais il est également vrai que les zones de friction ou d'affrontement entre l'Ouest et l'Est le long de la frontière eurasienne posent à la Russie de grands problèmes à prendre en compte. À cette situation s'ajoute l'insoluble problème du Moyen-Orient, où Israël, sorte de greffe occidentale à l'Est, agit avec une extrême absence de scrupules, sans craindre de devoir répondre à qui que ce soit de ses actes, même les plus cruels à l'égard de la population palestinienne. Et le fantôme d'un affrontement régional impliquant l'énorme Iran, cible depuis des années d'attentats en Syrie, ne permet pas de cultiver trop d'illusions sur un avenir pacifique.

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Bref, ce n'est pas une ère de paix qui s'annonce, et cela met à jour une autre hypocrisie sous-jacente de l'Occident, désormais contraint par l'irruption de la réalité à renoncer à l'illusion que la guerre a été effacée de l'histoire avec l'affirmation des démocraties et la défaite de l'autoritarisme européen il y a quatre-vingts ans. Cette réalité contredit le rêve onirique de Francis Fukuyama selon lequel il n'y aurait plus besoin de l'histoire, qui, au contraire, fait toujours bonne figure dans notre présent vertueux. Vertueux, inclusif, accueillant, solidaire et respectueux de l'environnement.

Il faudrait en effet une diplomatie capable d'apaiser les tensions, mais avant cela, il faudrait une politique qui privilégie réellement - et pas seulement en paroles - le dialogue à la confrontation. C'est en effet la politique qui fait avancer la diplomatie, et si la politique veut la guerre, la diplomatie ne peut que reculer.

Cela peut paraître étrange, en effet, mais pour beaucoup, la guerre n'est pas encore un mal absolu, mais un moyen acceptable de défendre ce que l'on considère comme les intérêts vitaux de son pays, à tort ou à raison. C'est pourquoi elle est menée par des soldats et non par des policiers, même si, dans notre recherche hypocrite d'euphémismes conciliant les engouements constitutionnels et les réalités politiquement incorrectes, nous en sommes venus à inventer la catégorie des opérations internationales de police, sœurs jumelles de l'oxymore des opérations de paix, au son des canonnades bien sûr. Je crois personnellement que la référence aux « intérêts vitaux » peut être comprise par tous, de même que la référence à « son propre pays ». Mais encore faut-il préciser que les valeurs ou principes souvent évoqués (par exemple la « démocratie ») ne sont pas vitaux, surtout lorsqu'ils sont utilisés pour étouffer dans l'œuf les ambitions de défense d'autrui. C'est malheureusement ce qui se fait depuis des décennies et si nous avions été attentifs à ce qui se passait dans le monde en dehors de notre bulle euro-atlantique, nous aurions dû nous en rendre compte bien plus tôt qu'aujourd'hui. Bien avant l'effondrement ».

* * *

    Marco Bertolini, général de corps d'armée (r) de l'armée italienne, est né à Parme le 21 juin 1953. Officier parachutiste, il a terminé son service actif le 1er juillet 2016 à la tête du Commandement des opérations du sommet interforces de la défense (Coi), dont dépendent toutes les opérations des forces armées en Italie et à l'étranger.

    Stefano Vernole, journaliste indépendant et analyste géopolitique, est vice-président du Centro Studi Eurasia Mediterraneo.

Stoltenberg demande à l'Europe 40 milliards par an pour Zelensky

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Stoltenberg demande à l'Europe 40 milliards par an pour Zelensky

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/stoltenberg-chiede-alleuropa-40-miliardi-allanno-per-zelensky/

40 milliards d'euros par an qu'il faudrait donner à Zelensky. C'est la demande faite à l'Europe, non pas par le fou de Kiev, mais par le criminel au sommet de l'OTAN, Stoltenberg. Qui, dans son délire destructeur, ne se contente pas de pousser l'Europe vers la guerre nucléaire mais, pour être sûr de l'anéantissement total du Vieux Continent, veut aussi éliminer toute possibilité de survie économique et sociale.

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"Combien de maisons, d'hôpitaux, d'écoles ou de trains seront retirés à notre peuple ? C'est la question que pose Marco Rizzo, leader de Democrazia Sovrana Popolare. Ce n'est pas un hasard si le bon gouvernement italien au service de Washington a changé les règles à l'avance pour empêcher Rizzo de présenter des listes aux élections européennes et si Democrazia Sovrana Popolare ne se présente que dans le centre de l'Italie.

Les autres, en revanche, ne se distinguent que par leur dose de vassalité à Biden, à l'OTAN, à Ursula et à Borrell. Avec Giorgetti qui ne sait pas comment équilibrer les comptes mais n'ose pas dire un mot contre Stoltenberg. Avec des pensions qui ne sont pas adaptées à l'inflation, avec une augmentation de la main-d'œuvre pauvre, avec une opposition qui n'exprime que sa loyauté envers l'Occident collectif et avec des déclarations de plus en plus embarrassantes de la part du Quirinal.

Le tout soutenu, bien sûr, par des médias de service qui ont de moins en moins de lecteurs et de téléspectateurs. Mais plus l'audience diminue, plus la servilité grandit. En attendant de proclamer la mobilisation générale pour la guerre des autres.

Mais il n'est pas nécessaire de souligner les similitudes inexistantes avec le climat qui a précédé la Première Guerre mondiale. Les interventionnistes de l'époque - D'Annunzio, Mussolini, les futuristes - ont vraiment fait la guerre. Mussolini a été blessé, certains futuristes sont morts. Les bellicistes d'aujourd'hui n'iront de toute façon pas à la guerre. Leurs enfants et petits-enfants non plus. Comme il se doit, ils se présenteront aux élections de la semaine prochaine pour se garantir un siège confortable à Bruxelles et non pour se réserver un char d'assaut inconfortable dans le Donbass.

lundi, 03 juin 2024

OTAN-Moscou, l'escalade doit cesser

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OTAN-Moscou, l'escalade doit cesser

Alessandro Sansoni

Le secrétaire général (sortant) de l'OTAN, M. Stoltenberg, continue de soutenir la nécessité de permettre à Kiev d'utiliser les armes fournies par l'Alliance pour frapper des cibles situées sur le territoire de la Fédération de Russie. Et, entre-temps, le front des pays désireux de le faire s'élargit (il y a aussi le oui de l'Allemagne désormais). Un front de pays disposés à le faire - avec l'Italie qui freine toutefois, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, qui continue à faire la distinction entre la défense de l'Ukraine et l'entrée en guerre contre Moscou -, en actes et non en paroles, à tel point que la semaine dernière, le conflit à la frontière orientale de l'Europe a connu une escalade inquiétante.

Quelques heures seulement après le début des exercices militaires avec des armes nucléaires tactiques, voulus par le Kremlin, des drones kamikazes ukrainiens ont en effet réussi à toucher la station radar over-the-horizon Voronezh-DM, située près de la ville d'Armavir, dans la région russe de Krasnodar.

Il ne s'agit pas d'un radar ordinaire, mais d'un élément du système d'alerte précoce censé contrer une éventuelle attaque de missiles stratégiques. Toute attaque nucléaire également. L'installation touchée, dont les dommages réels ne peuvent être estimés, couvre une zone d'environ 6000 km et peut suivre jusqu'à 500 cibles.

On estime à dix le nombre de radars de type Voronezh déployés dans le pays. Ils constituent le parapluie stratégique sur lequel repose la doctrine de dissuasion nucléaire de la Russie en matière de défense. L'endommagement d'un seul d'entre eux la compromet et modifie l'équilibre nucléaire.

Preuve que l'attaque n'était ni accidentelle ni occasionnelle, quelques jours plus tard, le lundi 27 mai, la base d'Armavir a fait l'objet d'une nouvelle tentative d'attaque. Mais cette fois, les Ukrainiens ont utilisé un engin de l'OTAN, un drone britannico-portugais Tekever AR3, qui a été abattu et n'a pas atteint sa cible.

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L'offensive a déclenché une alerte rouge à Moscou. Le sénateur Dmitry Rogozin - ancien directeur de l'agence spatiale russe Roscosmos, aujourd'hui responsable d'un centre militaro-technique appelé « Loups du Tsar » - a déclaré sur son compte Telegram que ce type d'attaque pourrait entraîner l'effondrement de l'ensemble de l'architecture mondiale de sécurité nucléaire et a accusé les États-Unis d'être derrière l'opération, au moins au niveau des services de renseignement.

Il est un fait que lorsque Poutine a inauguré le centre radar OTH en 2013, il a déclaré qu'il augmenterait considérablement les capacités de défense du pays dans les directions sud et sud-ouest, et qu'hier, dans le Washington Post, un fonctionnaire américain anonyme a révélé comment les États-Unis avaient exprimé leur inquiétude à Kiev au sujet de telles attaques, qui risquent d'irriter dangereusement Moscou.

Pour bien comprendre ces inquiétudes, il faut se rappeler l'importance de la dissuasion stratégique dans la doctrine militaire russe. Bien plus importante que quelques centaines de kilomètres carrés perdus ou gagnés dans le Donbass. Ce n'est pas un hasard si l'offensive contre l'Ukraine a été justifiée par le Kremlin par le danger que représente la possibilité, en cas d'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, de disposer de bases de missiles et d'ogives atomiques de l'Alliance atlantique à moins de 300 km de Moscou (et donc non neutralisables par le système de défense russe).

À la lumière de ce scénario, les déclarations de Stoltenberg et de ses commensaux acquièrent une valeur différente: elles pourraient n'être qu'un écran de fumée destiné à dissimuler des épisodes d'escalade nettement plus substantiels. Dans le cas contraire, elles pourraient ouvrir la porte à des circonstances dangereuses : que se passerait-il, par exemple, si les Ukrainiens utilisaient des missiles ATACMS occidentaux à longue portée pour frapper des sites stratégiques sur le territoire russe ? Le général Evgeny Buzhinsky, ancien membre de l'état-major général de Moscou, nous donne la réponse : selon lui, la menace serait telle que la Russie devrait frapper « au moins » le centre logistique de Rzeszów, où sont stockés les missiles destinés à l'Ukraine. En Pologne, donc, membre à part entière de l'OTAN.

17:19 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, russie, ukraine, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 29 mai 2024

Un ex-colonel, membre de l'AfD, à la réunion de l'OTAN: Non aux livraisons d'armes !

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Un ex-colonel, membre de l'AfD, à la réunion de l'OTAN: Non aux livraisons d'armes !

Gerold Otten, colonel à la retraite et représentant de l'AfD à la réunion de l'OTAN à Sofia, a été le seul délégué à voter contre la déclaration 489 « Standing with Ukraine until Victory ».

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2024/05/afd-ex-oberst-bei-nato-tagung-nein-zu-waffenlieferungen/ 

Lors de la réunion de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, qui s'est tenue à Sofia du 24 au 27 mai, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a souligné la prétendue nécessité de lever les restrictions sur l'utilisation des systèmes d'armes occidentaux afin qu'ils puissent également frapper des cibles en Russie. Cette déclaration contraste fortement avec son autre déclaration selon laquelle l'OTAN fait tout son possible pour éviter que la guerre ne s'étende aux pays de l'Alliance atlantique.

Dans un message vidéo, le président ukrainien Zelensky a qualifié la Russie d'État terroriste qui ne cherche pas à négocier et qui utilise les cessez-le-feu uniquement pour s'armer davantage. Malgré ces débats houleux, la déclaration 489 « Standing with Ukraine until Victory » a été adoptée, demandant la poursuite des livraisons d'armes à l'Ukraine sans définir clairement ce que signifie exactement une « victoire » de l'Ukraine. La déclaration suit le principe « Russia must not win », ce qui ignore les risques d'une nouvelle guerre en Europe.

Gerold Otten, colonel à la retraite et représentant de l'AfD à la réunion de l'OTAN, a été le seul délégué à voter contre cette position indifférenciée, alors que la majorité des délégués, à l'exception de quelques abstentions, ont voté pour. Otten a été au centre de l'attention lorsqu'il a été le seul à lever sa carte de vote contre la motion. Cela souligne la détermination de l'AfD à mener une politique souveraine et réfléchie, en gardant à l'esprit les intérêts à long terme de l'Allemagne.

L'auteure de PI-NEWS Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après avoir passé son baccalauréat au lycée, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AFD depuis 2018, a fait partie du comité directeur de l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz : https://t.me/global_affairs_byelena.

mardi, 14 mai 2024

Neutralité perdue

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Neutralité perdue

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-neutralita-perduta/

Il était une fois... le pays neutre. Celui qui, par sa constitution, ses lois et ses traditions, ne faisait pas partie de blocs armés, d'alliances ou de pactes militaires. Et qui déclarait explicitement qu'il n'avait pas l'intention de participer à des conflits de quelque nature que ce soit.

Neutre. Mais non désarmé. Ce sont deux choses très différentes. La Suisse a toujours eu une forte organisation défensive. De manière à garantir la neutralité et la sécurité. Favorisée d'ailleurs, aussi et surtout, par sa position géographique.

Et la Suède, autre pays historiquement neutre, a une longue et glorieuse tradition militaire.

La neutralité de certains États a toujours représenté, au cours du siècle dernier, un point fondamental dans les équilibres géopolitiques. En particulier les équilibres européens. En effet, les États neutres représentent des points névralgiques qui permettent de décanter les tensions entre blocs et puissances. Ce sont des chambres de compensation et, en même temps, des zones franches où les adversaires peuvent se rencontrer. Discuter et trouver des accords pour mettre fin au conflit.

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Bref, les Neutres représentent une pièce fondamentale de la mosaïque géopolitique. En apparence seulement. Parce qu'elle fait partie de ces éléments qui, s'ils manquent, rendent l'ensemble de l'architecture plus incertaine. Plus exposée à un effondrement désastreux.

Je n'aurais cependant pas dû utiliser le présent pour parler des États neutres. Plutôt un passé proche. Car aujourd'hui, la neutralité a littéralement fondu comme neige au soleil.

La Suède n'est plus neutre. Depuis un certain temps déjà, elle donnait des signes de rapprochement avec l'OTAN. Elle en est devenue membre à part entière.

La Finlande n'est plus neutre. Et c'est encore plus sensationnel. Et plus grave. Car la neutralité d'Helsinki était garantie par un traité entre puissances - Washington et Moscou pour l'essentiel - signé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Et il avait précisément pour fonction de garantir un État tampon entre les deux rivaux de la guerre froide, dans une zone cruciale de l'échiquier européen.

Un traité qui a été déchiré. De manière unilatérale. Et la Finlande est maintenant non seulement dans l'OTAN, mais elle se prépare à accueillir ses bases et ses quartiers généraux opérationnels.

Un choix qui nous fait apprécier la sagesse différente des hommes qui ont pris les décisions en 45, par rapport à certains aventurismes inconsidérés qui s'affichent de nos jours.

Quant à la neutralité suisse, elle n'est plus qu'une feuille de vigne. Qui couvre à peine la dépendance de plus en plus étroite de Berne à l'égard de l'Occident collectif. Dans les décisions financières, en premier lieu.

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Bien sûr... en Europe, il reste l'Autriche. Qui parvient, malgré son appartenance à l'UE, à maintenir une certaine neutralité. Avec difficulté. Et seulement parce qu'elle est trop petite, et essentiellement désarmée, pour vraiment compter.

La stratégie globale de Washington ne permet plus ni n'admet l'existence de pays neutres. Les zones grises de la décantation des tensions deviennent les carreaux d'un nouveau domino. Destiné à encercler l'ennemi, la Russie, comme les anneaux d'un boa constrictor.

Pour l'étouffer lentement.

On l'a vu, et on le voit clairement en Ukraine. Si un accord avait été trouvé à temps pour garantir la neutralité absolue de Kiev, un massacre aurait été évité. Et, peut-être plus important encore, un équilibre dans les relations entre la Russie et l'UE aurait été garanti.

Cela n'a pas été le cas. Et surtout, ce n'était pas censé être le cas. Les Ukrainiens en paient lourdement les conséquences. Et bientôt, nous, Européens, les paierons tous.

dimanche, 14 avril 2024

Jouets de guerre

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Jouets de guerre

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/giocattoli-di-guerra/

Il semble que Moscou ait envoyé un cadeau au président Macron. On ne sait pas s'il s'agit de l'ambassade russe à Paris ou du Kremlin directement... mais le cadeau est tout de même arrivé.

Il s'agit d'une boîte de petits soldats, de miniatures de chars d'assaut, etc.

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Le genre de jouets, j'imagine, qui faisait autrefois le bonheur des enfants. À l'époque où les PlayStation et les smartphones n'existaient pas encore. Et que ce qui comptait, c'était... l'imagination.

Quoi qu'il en soit, l'expéditeur d'un tel cadeau - un ambassadeur d'humeur badine, Lavrov ou Poutine lui-même - a fait preuve d'un solide sens de l'humour. Et d'une bonne dose d'ironie.

J'ai déjà écrit sur Macron, sur ses bizarres et dangereuses illusions napoléoniennes. De sa perspective d'envoyer les troupes de l'OTAN combattre l'ours russe aux côtés des Ukrainiens. Et de sa préparation des divisions de la Légion étrangère à entrer, dans un court laps de temps, sur le terrain des combats.

Une illusion qui n'est pas seulement la sienne, malheureusement. Car Stoltenberg et les dirigeants bruxellois semblent de plus en plus sur la même longueur d'onde. Malgré les freins de Washington. Et ce n'est pas peu dire.

Mais c'est lui, Macron, qui a le plus avancé dans ce sens. Il est le précurseur. Le petit Napoléone de noantri (à la sauce française) dans la campagne de Russie.

Et les Russes lui envoient des petits soldats. Jouez avec, lui disent-ils entre les lignes. Et laissez la vraie guerre aux grands.

Un geste de mépris très peu diplomatique. Mais le président français a montré qu'il ne se souciait guère de la diplomatie et des relations internationales. Et qu'il les comprend encore moins.

Mais il ne faut pas y voir une simple... plaisanterie, car à mon humble avis, ce geste laisse entrevoir autre chose.

Le moment est critique. Avec une Commission européenne qui demande un effort économique supplémentaire aux États membres, jusqu'à 100 milliards au total, afin de continuer à alimenter Zelenski. Alors qu'il est désormais clair que l'Ukraine est en train de s'effondrer.

Moscou n'est pas pressé. Sa stratégie vise à user l'ennemi le plus possible. Et à ménager hommes et moyens. Mais elle avance. Lentement et inexorablement. Il est pourtant évident qu'elle portera bientôt le coup. D'ici l'été. Peut-être plus tôt.

Washington est sur le point d'abandonner le bateau qui coule. Et ce n'est pas à cause de l'obstructionnisme républicain à la Chambre des représentants. Ni à cause du retour, attendu et redouté, de Trump.

C'est l'administration Biden qui est pressée de se sortir du bourbier ukrainien.

Trop inquiète de l'évolution de la situation au Moyen-Orient. Et le risque d'un affrontement avec l'Iran. Sans parler de la tension croissante avec Pékin.

Et puis, probablement, Zelenski a fait son temps. En menant tout un peuple à l'abattoir. Et maintenant, on n'a plus besoin de lui. En fait, il devient un handicap. Pour piquer l'ours russe, d'autres possibilités s'ouvrent. La Moldavie, l'Arménie...

Mais très peu en Europe l'ont compris. Et l'ont accepté.

A part Orban et Fico, qui n'ont plus rien à voir avec le narratif occidental, l'Espagne et quelques autres. La majorité continue à se comporter comme des lemmings. Comme des rats suicidaires.

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Derrière Macron, qui, de ces rats autodestructeurs, s'est autoproclamé chef.

Et Moscou lui envoie des petits soldats. Pour bien montrer à quel point les Russes craignent les forces armées européennes sans le parapluie protecteur américain.

C'est à se poser des questions, non ?

vendredi, 12 avril 2024

La métamorphose de Macron, la crise de l'axe franco-allemand et la destruction de l'espace politique européen

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La métamorphose de Macron, la crise de l'axe franco-allemand et la destruction de l'espace politique européen

Roberto Iannuzzi

Source: https://geoestrategia.es/noticia/42578/politica/la-metamorfosis-de-macron-la-crisis-del-eje-franco-aleman-y-la-destruccion-del-espacio-politico-europeo.html

Les déclarations belliqueuses du président français sont le symptôme d'une crise profonde du leadership européen, et non la réponse à une menace russe réelle.

Ce qui, à la fin du mois de février, semblait être une plaisanterie du président français Emmanuel Macron ("l'envoi de troupes occidentales en Ukraine n'est pas à exclure") est devenu, au fil des jours, le cheval de bataille du chef de l'Élysée.

Lors d'une interview télévisée à une heure de grande écoute, le 14 mars, M. Macron est allé plus loin. Décrivant à nouveau le conflit ukrainien en termes existentiels ("Si la Russie devait gagner, la vie des Français changerait", "Nous n'aurions plus de sécurité en Europe"), le président français a réaffirmé que l'Occident ne devait pas permettre à la Russie de GAGNER.

Expliquant que l'Occident avait franchi toutes les lignes rouges précédentes en Ukraine (en envoyant à Kiev des missiles et d'autres systèmes d'armes qu'il était initialement impensable de fournir), il a laissé entendre que l'envoi de soldats ne devrait pas non plus être considéré comme tabou (en effet, des militaires de l'OTAN se trouvent déjà en Ukraine).

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Ambiguïté stratégique

En précisant que la France ne prendra jamais l'initiative militaire d'attaquer les Russes sur le territoire ukrainien, le président français a maintenu une ambiguïté délibérée sur la possibilité réelle d'envoyer des troupes et sur les objectifs possibles d'une telle mission, la définissant comme une "ambiguïté stratégique".

Il a de nouveau souligné ces concepts dans une interview accordée au journal Le Parisien, à son retour d'une réunion du "Triangle de Weimar" (regroupant l'Allemagne, la France et la Pologne) à Berlin.

"Notre devoir est de nous préparer à tous les scénarios", a déclaré M. Macron, précisant que "peut-être qu'à un moment donné - je ne le souhaite pas, je ne serai pas celui qui prendra l'initiative - il faudra mener des opérations sur le terrain, quelles qu'elles soient, pour contrer les forces russes. La force de la France, c'est que nous pouvons le faire".

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Quelques jours plus tard, Le Monde publiait un éditorial signé par le chef d'état-major des armées françaises, le général Pierre Schill (photo, ci-dessus), intitulé avec éloquence "L'armée française est prête".

Dans cet article, Schill écrit que "contrairement aux aspirations pacifiques des pays européens, les conflits qui se déroulent aux marges de notre continent témoignent non pas tant d'un retour de la guerre, mais de sa permanence en tant que mode accepté de résolution des conflits".

Sur la base de ce singulier axiome, le général a déclaré que la France a la capacité de déployer une division de 20.000 hommes en 30 jours et est capable de commander un corps d'armée de 60.000 hommes éventuellement fourni par des pays alliés.

Scénarios d'intervention

Ce que les forces françaises pourraient faire en Ukraine a été expliqué, toujours dans une émission de télévision, par le colonel Vincent Arbaretier. Elles pourraient s'aligner le long du fleuve Dniepr, qui sépare l'est et l'ouest de l'Ukraine, préfigurant une éventuelle tentative de partition du pays.

La deuxième hypothèse avancée est celle d'un déploiement de troupes le long de la frontière avec la Biélorussie, essentiellement pour défendre Kiev d'une éventuelle attaque par le nord. Une troisième possibilité, non évoquée par le colonel, est qu'elles soient destinées à défendre Odessa (la France a déjà des troupes et des chars Leclerc déployés en Roumanie).

Enfin, dernière option, peut-être la plus réaliste, les Français seraient utilisés pour des tâches logistiques à l'arrière, libérant un nombre équivalent de soldats ukrainiens qui pourraient alors aller se battre au front.

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Dans tous ces scénarios, une intervention française (éventuellement même à la tête d'un contingent composé de soldats d'autres pays) semble loin d'être suffisante pour changer le cours du conflit, alors que le commandant de l'armée ukrainienne Valery Zaluzhny, récemment démis de ses fonctions, avait estimé à 500.000 hommes le besoin des forces armées de Kiev pour résister à la Russie.

Un tel déploiement promet également d'être extrêmement risqué. Les experts militaires français ont en effet prévenu qu'en raison de la pénurie d'équipements et de munitions, dans une éventuelle confrontation directe avec les Russes, ce contingent disposerait d'une autonomie de quelques mois au maximum, probablement moins.

Face à l'hypothèse avancée par Macron, un officier des forces armées françaises a commenté que "nous ne devons pas nous faire d'illusions, nous sommes une armée de majorettes face aux Russes".

Dissuasion nucléaire ?

Il est intéressant de noter qu'en évoquant l'hypothèse d'un déploiement de soldats en Ukraine, tant Macron que des commentateurs militaires comme Arbaretier ont insisté sur l'aspect "dissuasion", c'est-à-dire sur l'effet dissuasif qui serait substantiellement basé sur le fait que la France est une puissance nucléaire.

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Ce constat est lié au concept d'"ambiguïté stratégique", ou d'incertitude, sur lequel le président français a délibérément mis l'accent. L'idée d'incertitude est à la base de la réflexion stratégique française sur la dissuasion, dont l'un des architectes est le général André Beaufre, qui a beaucoup écrit à ce sujet dans les années 1960.

En gros, selon cette théorie, pour un pays comme la France, qui ne dispose pas d'un vaste arsenal comme les États-Unis, il n'y a qu'un seul élément valable pour dissuader un adversaire: l'incertitude. C'est "le facteur essentiel de la dissuasion".

Bien entendu, Beaufre faisait référence à la dissuasion nucléaire, et non à la possibilité d'envoyer un contingent militaire dans un conflit à la périphérie de l'Europe. Mais le fait que la France soit une puissance nucléaire implique que le déploiement des forces françaises n'est pas, en principe, déconnecté de la dimension nucléaire.

Cependant, l'observation faite par le chef d'état-major Schill dans l'éditorial du Monde précité, selon laquelle la dissuasion nucléaire "n'est pas une garantie universelle" parce qu'elle ne protège pas contre les conflits qui se situent "en dessous du seuil des intérêts vitaux", est tout à fait pertinente à cet égard.

Un conflit inexistant

Quoi qu'en dise Macron, le conflit ukrainien n'a pas de dimension existentielle pour la France, alors que Moscou a déjà amplement démontré qu'il en avait une pour la Russie.

Si le Kremlin est prêt à risquer un conflit nucléaire pour empêcher l'OTAN de s'implanter (officieusement pour être précis) en Ukraine, aucun pays occidental ne prendrait un tel risque pour obtenir un résultat similaire, qui n'est évidemment pas existentiel pour l'Occident.

C'est pourquoi Kiev aurait dû négocier un statut de neutralité dès le départ, et devrait maintenant négocier avec Moscou dès que possible, afin de sauvegarder autant que possible l'intégrité territoriale qui lui reste.

Et c'est pourquoi une coalition de pays "désireux" de déployer un contingent en Ukraine n'aurait pas de véritable couverture au-delà de ses propres (petites) capacités de défense. Ni une force française ni une force de coalition en Ukraine ne seraient couvertes par l'article 5 de l'OTAN.

Et, en cas d'escalade des tensions en Europe à la suite d'un affrontement entre ces forces et les troupes russes en Ukraine, les Etats-Unis n'auraient aucune obligation d'intervenir, ni même de garantir leur parapluie nucléaire, même si les tensions devaient atteindre le seuil nucléaire en Europe.

Le conflit ukrainien a également montré que ni la France ni l'Occident en général ne sont préparés à une guerre d'usure. La doctrine stratégique occidentale, qui s'est concentrée sur un conflit rapide et décisif, a conduit nos pays à ne pas être préparés à une telle guerre, note une étude du Royal United Services Institute (RUSI) du Royaume-Uni.

En conséquence, l'industrie de guerre européenne ne peut rivaliser avec celle de la Russie en termes de capacité de production et ne sera pas en mesure de le faire dans les années à venir.

Il s'ensuit qu'une intervention telle que celle proposée par le président français n'aurait qu'un faible pouvoir de dissuasion à l'égard de Moscou, compte tenu des risques graves encourus par ceux qui souhaiteraient la mettre en œuvre.

La proposition française n'est donc qu'un bluff dangereux ou, plus probablement, cache d'autres motivations.

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La transformation de Macron

Pour les comprendre, il sera utile de retracer rapidement les étapes de la "métamorphose" de Macron, qui est passé d'un dirigeant européen enclin au dialogue avec Moscou à un adversaire implacable du Kremlin, convaincu que la Russie représente une menace non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour la sécurité de l'Europe dans son ensemble.

Depuis son entrée à l'Élysée en 2017, le président français avait signalé son intention de forger un partenariat avec Moscou, invitant son homologue russe Vladimir Poutine au château de Versailles, l'ancienne résidence des rois de France.

Pour Macron, la Russie fait partie d'une Europe qui s'étend de Lisbonne à Vladivostok.

Même après le déclenchement du conflit ukrainien en février 2022, le dirigeant français avait soutenu la nécessité de maintenir ouvert un canal de dialogue avec Poutine, affirmant qu'il n'était pas nécessaire d'"humilier la Russie", et s'était entretenu à plusieurs reprises avec le chef du Kremlin.

La conversion de Macron a commencé le 1er juin 2023 lorsque, s'adressant au public du Forum GLOBSEC à Bratislava, en Slovaquie, il s'est prononcé en faveur de l'entrée rapide de l'Ukraine dans l'OTAN, un scénario auquel même Washington et Berlin étaient opposés.

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À la même occasion, il a déclaré qu'il souhaitait accélérer l'élargissement de l'UE afin d'envoyer "un signal fort à Poutine". À l'époque, l'Ukraine et ses alliés occidentaux espéraient que la contre-offensive de l'été permettrait d'arracher au moins une partie des territoires occupés aux Russes. Mais l'entreprise est un échec.

Dès lors, les autorités françaises envisagent, dans le plus grand secret, la possibilité d'envoyer des troupes à terre. L'idée est examinée pour la première fois par le Conseil de défense le 12 juin 2023.

Lors d'une conférence de presse en janvier de cette année, Macron a parlé pour la première fois de "réarmer le pays". Le 17 du même mois, Moscou a accusé la France d'avoir envoyé des mercenaires combattre aux côtés des Ukrainiens, affirmant qu'une soixantaine d'entre eux avaient été tués lors d'une attaque russe contre un hôtel de Kharkov.

Enfin, le 22 février, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, affirme que les Russes ont menacé d'abattre un avion espion français survolant la mer Noire.

Le déclin de l'influence française en Afrique de l'Ouest, qui, après plusieurs coups d'État (au Mali, au Burkina Faso et au Niger), a conduit à la défaite de la France, a sans doute contribué à la détérioration des relations entre les deux pays au cours des derniers mois.

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Crise entre Paris et Berlin

Mais l'activisme français sans précédent a aussi une dimension purement européenne, essentiellement liée à la crise de l'axe dit franco-allemand. Les incompréhensions se multiplient entre Paris et Berlin sur la gestion de la crise ukrainienne et, plus généralement, des actifs stratégiques européens.

L'Allemagne est le deuxième fournisseur d'armes de l'Ukraine après les Etats-Unis, tandis que la France se situe au 14ème rang, mais le gouvernement du chancelier Olaf Scholz a souvent été critiqué par Paris, qui l'accuse d'adopter une ligne "trop prudente".

Berlin, pour sa part, ne cache pas son irritation face à la volonté de Macron de se poser en leader de l'Europe et à sa tentative de créer un axe privilégié avec les pays de l'Est à partir de son discours de Bratislava en juin 2023, avec une action unilatérale qui contourne l'Allemagne.

Malgré la contribution plus importante de cette dernière en termes quantitatifs à l'effort de guerre ukrainien, Paris a souligné à plusieurs reprises la décision de la France de fournir à Kiev ses missiles de croisière à longue portée Scalp, exhortant l'Allemagne à faire de même en envoyant ses missiles Taurus.

Scholz craint cependant que le lancement de ces missiles, d'une portée de 500 kilomètres et potentiellement capables de frapper Moscou, ne conduise à une escalade du conflit qui pourrait impliquer directement l'Allemagne. Cette dernière, contrairement à la France, ne dispose même pas d'une force de dissuasion nucléaire propre et a un passé beaucoup plus houleux avec Moscou qui a laissé des blessures non cicatrisées.

Quelle structure pour l'Europe ?

Mais le désaccord entre Berlin et Paris va au-delà de la simple gestion du conflit ukrainien et touche à la question plus profonde des équilibres stratégiques européens. Scholz et Macron ont tous deux reconnu le déclenchement de ce conflit en février 2022 comme un changement d'époque.

Le premier a jugé nécessaire de rétablir une relation privilégiée avec Washington, aspirant à devenir le principal garant de la sécurité en Europe au nom de son allié américain, et en étroite coordination avec l'OTAN.

Le second, en revanche, a réaffirmé la nécessité d'une "autonomie stratégique" de l'Europe. Cependant, il l'a articulée de manière quelque peu contradictoire lorsque, tout en voulant apparemment renoncer à une coordination directe avec Washington, il a tenté d'établir un axe avec les pays de l'Est (notoirement alignés sur les positions américaines les plus intransigeantes), toujours dans une clé anti-russe.

Le conflit ukrainien a mis en crise l'accord tacite à la base de l'axe franco-allemand, selon lequel, si Berlin était reconnu comme le leader économique en Europe, le leadership stratégico-militaire revenait à Paris.

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En cherchant à réarmer son armée, le gouvernement allemand a jeté les bases d'une rupture de ce fragile équilibre. En lançant l'initiative "European Sky Shield", un bouclier anti-missiles impliquant 17 pays européens et basé sur des technologies américaines et israéliennes, Berlin a commis une nouvelle honte à l'égard de Paris.

En effet, l'Elysée aspire à créer une industrie européenne de la défense basée sur la technologie française (même l'Italie, qui partage avec la France le système de missiles SAMP-T, ne s'est pas jointe à l'initiative allemande).

Paris reproche donc à Berlin non seulement une "invasion de la campagne", mais aussi sa volonté de maintenir des liens étroits avec l'industrie de guerre américaine.

Après le Brexit, la France est restée le seul pays de l'UE à avoir un siège au Conseil de sécurité de l'ONU et le seul à posséder des armes nucléaires. Cependant, l'offre de Macron d'étendre la dissuasion nucléaire française au niveau européen s'est heurtée à la froideur de Scholz, qui semble vouloir rester lié au parapluie nucléaire américain.

Effets secondaires

D'où la tentative française d'assumer le leadership européen dans la gestion du conflit ukrainien, ce qui ressort également de la mise en exergue par Macron des différences entre la France et l'Allemagne.

De retour de Berlin, où s'est tenue la réunion du Triangle de Weimar, le président français a décrit M. Scholz comme étant encore attaché à la culture pacifiste de son parti, le SPD.

"L'Allemagne a une culture stratégique de grande prudence, de non-intervention, et reste à l'écart de l'énergie nucléaire", a déclaré M. Macron, soulignant qu'il s'agit d'un "modèle très différent de celui de la France, qui dispose d'armes nucléaires et qui a maintenu et renforcé une armée professionnelle".

Le dirigeant français a ajouté que "la Constitution de la Cinquième République fait du président le garant de la défense nationale". En Allemagne, en revanche, la chaîne de commandement doit tenir compte du système parlementaire".

Or, on le voit, la compétition franco-allemande a pour effet d'exacerber l'affrontement avec Moscou, aboutissant à l'appropriation totale par l'Europe du soutien militaire à Kiev, en l'absence de toute perspective de négociation.

Cela ne fait que répondre au plan stratégique américain de déléguer l'endiguement de la Russie aux Européens (avec toutes les responsabilités économiques et sécuritaires que cela implique) afin de déployer ses moyens militaires dans le Pacifique.

Réprimer les dissensions internes

Enfin, la "croisade" contre Moscou voulue par le président français a une dimension électorale évidente. Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen disposerait de plus de 30% des voix et pourrait battre la coalition de Macron (Renaissance), qui disposerait d'environ 18% des voix, lors des prochaines élections européennes.

Une victoire aux élections européennes pourrait garantir à Mme Le Pen un tremplin pour sa prochaine ascension à l'Élysée, lorsque M. Macron aura atteint la limite qui est de deux mandats.

Gabriel Attal, premier ministre et successeur possible de Macron, a récemment accusé le RN d'être "l'infanterie" de Poutine en Europe. L'activisme de Macron sur le front ukrainien sert donc également à diaboliser l'opposition interne et à unir la nation contre la menace d'un "ennemi extérieur".

Jusqu'à présent, le succès n'est pas au rendez-vous, si l'on en juge par les sondages selon lesquels 68% des Français considèrent que la proposition du président de déployer des troupes en Ukraine est une "erreur".

Mais le cas français est emblématique d'un paradigme européen plus général, dans lequel une "menace extérieure" spécialement entretenue fournit un excellent prétexte pour étouffer la dissidence, imposer une logique d'urgence et empêcher tout débat sérieux sur la crise politique, économique, sociale et culturelle qui secoue l'Europe.

Cela conduit non seulement à une aggravation inévitable de cette crise, mais aussi - en raison du conflit avec la Russie - à une détérioration continue de la stabilité et de la sécurité du continent.

Cependant, l'alarmisme européen sur la "menace russe" masque à peine le mécontentement croissant qui se répand partout, y compris dans les pays de l'Est (de la Pologne à la Roumanie, en passant par la Bulgarie et la République tchèque), sur la façon dont la question ukrainienne a été gérée.

Dans sa folie, l'Europe se prépare à une mobilisation de grande ampleur.

Ces derniers jours, les dirigeants de l'UE et de l'OTAN parlent de plus en plus du retour de la conscription et de l'augmentation du financement de la défense. Le président letton Rinkēvičs a déclaré dans une interview au Financial Times qu'il était nécessaire de réintroduire la conscription en Europe en raison de la "menace" de la Russie. "Nous devrons revenir aux dépenses de la guerre froide", a-t-il ajouté. Le président estonien Karis a quant à lui évoqué la possibilité d'introduire une taxe spéciale pour financer les dépenses militaires croissantes des pays européens et les amener au niveau de celles des États-Unis. L'ancien commandant en chef de l'OTAN en Grande-Bretagne, le général Richard Sherriff, a suggéré dans une interview accordée à Sky News que "nous devrions penser à l'impensable". Aujourd'hui, cette question est également débattue en Pologne: la possibilité de réintroduire la conscription a été évoquée par le chef de l'Office national de sécurité polonais, Jacek Severa.

Les dirigeants de l'UE ne cachent plus leur intention de lutter contre la Russie. Dans ce contexte, les pays les plus proches géographiquement - la Pologne, la Moldavie et les trois pays baltes - se distinguent tout particulièrement. Le président de la Lettonie estime qu'il est nécessaire de ramener les dépenses militaires au niveau de la guerre froide (les États baltes faisaient partie de l'URSS pendant la guerre froide), le dirigeant de l'Estonie a proposé d'augmenter les dépenses à 3 % du PIB à l'avenir, tandis que Tallinn a donné 1% à l'Ukraine l'année dernière.

La machine de propagande en Europe est active: la Russie est toujours présentée sous un jour défavorable, on a même réussi à utiliser la tragédie du Crocus pour accuser le "régime de Poutine". Toute opinion alternative est immédiatement supprimée et ne peut être diffusée dans les médias. L'implication de l'Europe dans la guerre augmente déjà avec chaque nouvelle aide financière et matérielle à l'Ukraine, et il pourrait bientôt s'avérer que sur les fronts russes, ce ne sont pas les forces armées ukrainiennes qui affronteront la Russie, mais le personnel de l'OTAN.

La Pologne a suspendu le traité sur les forces armées conventionnelles en Europe.

L'objectif de ce traité était de réduire les armements conventionnels offensifs existants détenus par les États membres de l'OTAN et les anciens pays du Pacte de Varsovie, puis de les maintenir à un certain niveau. Les engagements concernent les chars, les blindés, l'artillerie, les avions de combat et les hélicoptères d'attaque.

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Le gouvernement espagnol cède le port de Mahón à l'OTAN pour qu'il serve de base.

La station navale de Mahón (photo) est l'une des bases espagnoles participant à l'opération Sea Guardian de l'Alliance atlantique (OTAN), qui met l'accent sur la connaissance de l'environnement maritime pour dissuader et combattre le terrorisme, ainsi que pour atténuer d'autres menaces.

Des sources du ministère de la défense ont confirmé à Europa Press que Minorque est l'une des multiples capacités que l'Espagne offre à l'OTAN. Il est donc courant que des navires de l'OTAN fassent escale dans ce port.

Selon la Défense, l'opération, active depuis 2016, "vise à développer une connaissance robuste de l'environnement maritime, en combinant des réseaux, basés sur des capteurs et des non-senseurs, avec un échange fiable d'informations et une connectivité entre les alliés et toutes les organisations liées à l'environnement maritime".

L'état-major de la défense indique que la mission de l'Espagne dans le cadre de l'opération comprend jusqu'à quatre sorties par mois d'un avion de patrouille maritime, un sous-marin sur une période de 35 jours, un navire de patrouille en mer prêt à prendre la mer dans les 48 heures sur demande et un navire de commandement avec un état-major embarqué disponible pour diriger en temps voulu.

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L'opération est placée sous le commandement opérationnel du Commandement maritime allié (MARCOM), à Northwood (Royaume-Uni). Le MARCOM sert de centre d'échange d'informations sur la sécurité maritime pour l'Alliance. Dans des déclarations à IB3 Ràdio, reprises par Europa Press, le maire de Mahón, Héctor Pons, a indiqué que les visites de navires dans le cadre des manœuvres de l'OTAN sont "récurrentes" et qu'il s'agit d'un "emplacement stratégique".

La station navale de Mahón, sur l'île de Minorque (Espagne), est devenue l'une des trois bases espagnoles de soutien logistique pour les navires de l'OTAN opérant en Méditerranée, ont indiqué des sources gouvernementales au journal El País.

Le journal précise qu'en avril 2023, les autorités espagnoles ont proposé Mahón à l'alliance en tant que "port avec autorisation diplomatique permanente" afin que les navires du bloc militaire participant à l'opération Sea Guardian puissent y accoster et y jeter l'ancre. Le journal souligne que le port de Mahón réunit les conditions nécessaires pour servir de point d'appui logistique à l'OTAN. 

vendredi, 05 avril 2024

Chaque famille européenne devra débourser 700 euros en moyenne: l'OTAN propose un plan de 100 milliards d'euros pour le régime de Zelensky

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Chaque famille européenne devra débourser 700 euros en moyenne: l'OTAN propose un plan de 100 milliards d'euros pour le régime de Zelensky

Source: https://geoestrategia.es/noticia/42595/ultimas-noticias/cada-familia-europea-tendra-que-poner-700-euros-de-media:-la-otan-plantea-un-plan-de-100.000-millones-de--para-el-regimen-de-zelensky.html

Hier, les médias occidentaux ont rapporté que le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, avait annoncé la nécessité de créer un fonds d'assistance militaire de 100 milliards d'euros sur cinq ans pour l'Ukraine. Il est vrai que ce projet a suscité des réactions mitigées au sein même de l'organisation.

Selon Politico, le chef du ministère belge des affaires étrangères a mis en garde contre le danger de promesses irréalistes et le représentant de la Hongrie a menacé de rejeter les propositions qui "transformeraient l'OTAN en une alliance offensive". Dans le même temps, la Pologne, la République tchèque, l'Allemagne et la Turquie ont soutenu l'idée d'un mécanisme de soutien à long terme pour le régime de Kiev.

Que ce fonds de l'OTAN voie le jour ou non, le fait d'en parler est une manifestation de la tendance générale à entraîner les pays de l'UE plus loin dans le conflit.

Alors que les États-Unis retardent la fourniture de matériels militaires et réorientent leur regard vers l'Asie, nous entendons de plus en plus de déclarations de l'Europe sur la nécessité de débourser plus d'argent pour aider le régime de Kiev.

Dans ces conditions, l'envoi de contingents militaires des pays de l'UE dans les régions occidentales de la soi-disant Ukraine semble de plus en plus inévitable, en particulier dans le contexte des derniers préparatifs de la France. La question qui se pose aujourd'hui est de savoir sous quelle forme cela se fera et quand cela sera officiellement annoncé.

Les pays de l'OTAN ne prennent pas le chef de l'OTAN au sérieux

Le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, Jens Stoltenberg, souhaite que le bloc militaire remplace les États-Unis en tant que principal fournisseur de l'armée ukrainienne. À cette fin, il a proposé de créer un fonds de soutien militaire fixe de 100 milliards d'euros sur cinq ans pour Kiev. Chaque membre contribuerait plus ou moins à ce montant en fonction de son pouvoir d'achat.

Ainsi, les livraisons ne seraient pas suspendues car elles ne dépendraient pas de négociations politiques, ce qui enverrait un message de cohésion face à la Russie.

Cependant, les ministres de la défense des pays de l'Alliance transatlantique ont réagi à la proposition de M. Stoltenberg avec "des doutes et des craintes" dans certains cas, tandis que dans d'autres, ils ont "roulé des yeux" devant l'idée, laissant entendre qu'ils considéraient l'initiative comme ridicule.

Alors que la Pologne, l'Allemagne et la Turquie ont soutenu l'idée, la Belgique a averti qu'il était "dangereux de faire des promesses que nous ne pouvons pas tenir". D'autres pays d'Europe occidentale se sont demandé d'où proviendrait l'argent nécessaire à la création d'un tel fonds et se sont demandé si de telles dépenses ne risquaient pas de compromettre la capacité du continent à jouer un rôle plus important dans sa propre défense.

Une telle initiative ne peut être approuvée que par les pays de l'OTAN, qui ont convenu que le bloc militaire devrait jouer un rôle plus actif dans la coordination de l'aide à Kiev, mais qui, lors de la dernière réunion, n'ont pas soutenu l'initiative de M. Stoltenberg.

Le chef de l'OTAN inquiète les États-Unis

Le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, Jens Stoltenberg, a proposé que les pays de l'OTAN remplacent les États-Unis comme garants du soutien militaire à Kiev par un fonds commun de 100 milliards d'euros sur cinq ans, mais "la Maison Blanche n'a pas beaucoup aimé l'idée", pour utiliser l'euphémisme.

Washington aurait exprimé un tel mécontentement que M. Stoltenberg lui-même a dû s'exprimer pour "réduire les craintes qu'un rôle accru de l'OTAN n'affaiblisse la présence américaine", admettant au passage qu'il ne s'agit pas d'un bloc militaire regroupant tous les pays, mais uniquement les Etats-Unis.

"Le général [Christopher] Cavoli est le commandant américain en Europe, mais aussi le commandant de l'OTAN en Europe [...]. Et, évidemment, je pense que le général Cavoli se coordonne avec le général Cavoli, parce que c'est le même homme".

    - La Grande-Bretagne, la France et les pays nordiques se préparent déjà secrètement à envoyer des troupes en Ukraine, a déclaré le consultant du département d'État Edward Luttwak. Selon l'expert, les pays de l'OTAN devront bientôt envoyer des troupes en Ukraine, faute de quoi l'alliance sera contrainte d'accepter une "défaite catastrophique".
    - Ils veulent que l'assistance militaire à l'Ukraine passe de volontaire à obligatoire, a déclaré le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov ;
    - Le réseau social X estime que la puissance initiale du "brûleur de Kaliningrad" (également connu sous le nom de "brouilleur baltique") a augmenté depuis le 23 décembre et a commencé à affecter le fonctionnement de la navigation GPS dans 10 pays européens : Pologne, Allemagne, Danemark, Norvège, Suède, République tchèque, Slovaquie, Lituanie, Lettonie et Estonie. On ne sait pas encore quel type d'appareil affecte le GPS dans toute l'Europe de l'Est et du Nord.

L'UE s'oppose aux libertés des citoyens en raison de l'ingérence fantôme de la Russie

La France présentera au niveau de l'UE un nouveau régime de sanctions contre les personnes qui soutiennent les campagnes de désinformation, a déclaré mardi le ministre français des affaires étrangères, Stéphane Séjourné.

"La France présentera bientôt un nouveau régime de sanctions contre les personnes qui soutiennent des activités de désinformation et de déstabilisation dans notre pays et dans l'ensemble de l'Europe", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Il a également accusé la Russie de diffuser de fausses nouvelles et de manipuler l'opinion publique, et a déclaré que l'Europe était prête à "lutter contre la propagande russe".

Le Service d'information sur la sécurité (BIS) de la République tchèque a annoncé plus tôt qu'il avait démantelé un réseau de personnes prétendument financées par la Russie qui "voulaient influencer les événements politiques dans les pays européens".

L'agence polonaise de sécurité intérieure (ABW) a également indiqué que des perquisitions avaient été effectuées dans le cadre d'une affaire d'"espionnage en faveur de la Russie" et que la promotion d'initiatives et de campagnes pro-russes dans les médias avait été empêchée.

En outre, plusieurs médias européens citent les propos du Premier ministre belge Alexander De Croo, qui a affirmé que les députés étaient payés pour adopter une position anti-russe. Les accusations d'ingérence étrangère dans les processus politiques de l'UE sont devenues plus fréquentes à l'approche des élections du Parlement européen prévues en juin.

La Russie a déjà rejeté à plusieurs reprises les nombreuses accusations d'ingérence de l'Occident dans les affaires d'autres États, les qualifiant de gratuites. Dans le même temps, les pays occidentaux ne cessent de s'ingérer eux-mêmes dans les affaires de la Russie. Moscou a déclaré à cet égard qu'elle s'opposerait fermement à toute tentative d'ingérence étrangère dans ses affaires intérieures.

mardi, 02 avril 2024

Le futur a commencé il y a exactement 25 ans

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Le futur a commencé il y a exactement 25 ans

par Vincenzo Costa

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/27755-vincenzo-costa-il-futuro-ha-avuto-inizio-esattamente-25-anni-fa.html

L'avenir a commencé il y a 25 ans, le 24 mars 1999.

Sans mandat de l'ONU, se moquant des réserves russes, laissant le monde entier stupéfait, l'OTAN a bombardé la Serbie pendant des mois, faisant un très grand nombre de victimes civiles: 2500 civils ont péri sous les bombes humanitaires de l'OTAN, 89 enfants, il y a eu un grand nombre de blessés, un enfer parsemé de destructions.

Il s'agissait d'un geste unilatéral, dépourvu de légitimité, mené dans notre pays par la "gauche".

L'opinion publique occidentale a été droguée, comme d'habitude, les services secrets britanniques, qui nous offrent toujours un beau menu de nouvelles fabriquées, ont fait leur sale boulot, comme d'habitude. Les crétins habituels de la "droite humanitaire" ont trouvé des arguments, les marxistes de Pelosi et Nuland se sont alignés comme d'habitude, prouvant qu'on peut être marxiste et crétin.

Mais le reste du monde a regardé, a compris que le même traitement réservé à la Serbie serait progressivement accordé à tous les autres.

Les Russes ont compris qu'un changement de cap était nécessaire et que l'intégrité de la Fédération de Russie était en danger (pour des raisons d'espace, j'éviterai les détails, notamment le fait qu'une partie du terrorisme islamique a été créée par l'Occident), les pays d'Amérique du Sud qu'ils allaient redevenir l'arrière-cour des États-Unis, la Chine que ce serait bientôt son tour.

Un processus souterrain s'est enclenché.

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Le reste du monde a compris que le monde unipolaire, le monde du droit humanitaire, était un monde dans lequel les États-Unis étaient le maître et l'arbitre absolu. Que la mondialisation était l'extermination des différences: que c'était un monde totalitaire.

Le monde se préparait à un conflit avec l'Occident.

Aujourd'hui, Micron propose d'envoyer des troupes au sol en Ukraine, parce que la Russie aboie mais ne mord pas. Récemment, il a affirmé que l'Occident avait franchi toutes les lignes rouges, à chaque fois, sans que Moscou ne réagisse. D'abord les sanctions, puis les armes, puis les chars, puis les missiles, puis les F-16.

Nous pouvons franchir tous les seuils, à tel point que la Russie craint un conflit ouvert avec l'OTAN.

Et nous pouvons faire des ravages à l'arrière, déclencher un terrorisme qui déstabilise la société russe. Le général américain Milley a préconisé cette stratégie il y a longtemps: faire en sorte qu'aucun Russe ne puisse dormir en paix, créer la panique dans tous les coins de la Russie.

En fait, ayant perdu la guerre sur le terrain, l'armée ukrainienne se limite à des actions terroristes, bombardant des villages frontaliers, n'atteignant que des cibles civiles, et nous verrons bientôt qui a embauché ces terroristes. 

D'ailleurs, il est évident que le complexe ukraino-anglais est un complexe terroriste: North Stream en est un exemple, l'attentat à la bombe contre Daria Douguina en est un second. Même les Américains ont confirmé qu'il avait été orchestré par les services de renseignement ukrainiens.

D'aucuns pensent que la Russie ne réagira pas de toute façon et que nous pouvons nous permettre une escalade.

C'est possible, mais j'ai le sentiment qu'ils ont changé de stratégie là-bas, et Lavrov, habituellement prudent, a été clair.

Les missiles russes violent désormais l'espace aérien polonais et frappent des zones situées presque à la frontière. Les avions russes sont de moins en moins respectueux des avions de reconnaissance de l'OTAN qui guident les missiles ukrainiens. Ils ont clairement fait savoir, que si un missile Taurus arrive sur le sol russe, ils bombarderont l'Allemagne, car si elle fait des actions de guerre contre la Russie, elle devient une cible légitime.

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Et si l'Occident utilise ISIS (qui a été créé par Obama et Clinton) pour faire du terrorisme en Russie, les représailles seront évidentes. En attendant Micron a renforcé les mesures de protection personnelle, Zelensky ne bénéficie plus de la sécurité que les Russes lui avaient garantie, le chef des services ukrainiens, on peut le jurer, est une cible.

Enfin, si les troupes occidentales sont déployées sur le terrain avec une certitude absolue, à un certain niveau, des troupes asiatiques et africaines seront déployées du côté russe.

À toute cette masse de crétins casqués, il faut demander: voulez-vous cela?

À ceux qui, le 24 mars 1999, ont déclenché une guerre qui a exterminé tout le droit international et créé les conditions du désastre d'aujourd'hui, nous devons dire: que pensiez-vous qu'il résulterait de ces actions ?

Et si vous n'avez pas été capables de prévoir, c'est que vous étiez des crétins, pas la classe dirigeante.

vendredi, 29 mars 2024

Campagne Ukraine: les déclarations (inquiétantes) du chef d'état-major français

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Campagne Ukraine: les déclarations (inquiétantes) du chef d'état-major français

par Giuseppe Masala

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/27735-giuseppe-masala-la-campagna-d-ucraina-le-dichiarazioni-inquietanti-del-capo-di-stato-maggiore-francese.html

Malgré la levée de boucliers de nombreuses capitales européennes suite aux propos de Macron, qui a émis l'hypothèse d'une intervention terrestre dans le conflit ukrainien par l'OTAN, ou par une coalition de volontaires dirigée par la France elle-même, des rumeurs continuent d'arriver de Paris sur les préparatifs de la Campagne d'Ukraine. 

L'intervention du chef d'état-major de l'armée de terre française, Pierre Schill, dans le journal Le Monde, est particulièrement pertinente à cet égard : "L'armée française est prête. Quelle que soit l'évolution de la situation internationale, les Français peuvent être sûrs que leurs soldats réagiront rapidement. Pour se prémunir contre les attaques et protéger les intérêts nationaux, l'armée française se prépare aux combats les plus difficiles".

C'est une véritable déclaration d'intention qu'exprime le général dans le journal le plus prestigieux de France. Un signe que le moment doit être considéré comme solennel et que le peuple doit se préparer ; après tout, les propres déclarations de Macron avaient la même intention évidente. Le général conclut d'ailleurs en reprenant un autre concept fondamental exprimé par Macron: "L'enjeu est de faire en sorte que la force dont font preuve les troupes françaises inverse la tendance afin de dissuader les attaques contre la France".

Elle s'appuie pour sa défense sur son arsenal nucléaire, ainsi que sur une armée entraînée et compatible avec les armées de ses alliés, notamment en Europe". Ici aussi, le général réitère un concept fondamental déjà exprimé par Macron, presque comme pour souligner que ce que le président a déjà dit ne doit pas être considéré comme mal exprimé: les armes nucléaires de la France couvrent uniquement et exclusivement le territoire français, garantissant, en cas de menace, des représailles qui dissuaderont quiconque d'une attaque. Une déclaration lue à contre-jour n'a qu'une seule interprétation: les autres pays européens (à l'exception de la Grande-Bretagne) sont dépourvus de parapluie nucléaire défensif, de sorte que quiconque le souhaite peut en principe frapper leur territoire sans risquer grand-chose. A moins que l'on veuille croire à un bouclier nucléaire garanti par les Etats-Unis, mais il faudrait être vraiment naïf pour croire que quelqu'un à la Maison Blanche et au Pentagone prendrait le risque de voir des villes comme New York, Chicago ou Los Angeles frappées par des engins nucléaires afin de garantir des représailles en cas d'attaque nucléaire sur Berlin, Varsovie ou Rome.

Un concept d'ailleurs bien compris par le vieux Romano Prodi qui a immédiatement lancé un appel public à la France: "Je le répète : l'Europe a besoin d'une politique étrangère et d'une défense communes. Et en ce qui concerne cette dernière, la France, qui détient la bombe atomique, a une plus grande responsabilité et un leadership naturel, mais elle devra se dépêcher de mettre l'arme nucléaire à la disposition de l'Europe, compte tenu de l'augmentation des dépenses militaires allemandes". On notera la finesse du vieux renard des chancelleries européennes: Prodi insiste sur l'augmentation des dépenses militaires allemandes, qui manifestement, selon l'ancien Premier ministre, rendra l'Allemagne militairement autonome en fermant la fenêtre d'opportunité pour que Paris prenne le leadership européen.

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Cependant, le déclenchement du mécanisme pervers des préparatifs de guerre est démontré par d'autres déclarations importantes comme celles du chef d'état-major adjoint de l'armée polonaise, Karol Dymanowski (photo), qui a déclaré à un journal polonais: "Avant, il y avait 40.000 soldats prêts à devenir un bouclier de l'OTAN, et maintenant, il y en a déjà 300.000 de disponibles. Ces soldats arriveront dans le pays non pas après le début de la guerre, mais avant". Le général polonais prévient que la préparation du conflit a déjà largement commencé avec le déplacement d'un très grand nombre de troupes en Pologne (auxquelles s'ajoutent celles de la péninsule scandinave, des pays baltes, de la Roumanie, de la Moldavie et des autres pays limitrophes de l'Ukraine, de la Russie et de la Biélorussie): des préparatifs d'ailleurs dûment camouflés par les habituels exercices militaires qui permettent de déplacer des troupes sans trop alarmer les populations civiles. Les Russes ont utilisé cette tactique dans les mois qui ont précédé l'attaque de l'Ukraine, et l'Occident l'utilise maintenant en massant des troupes et du matériel sur le flanc oriental de l'OTAN, à la frontière russe.

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Ce que l'on appelle le "build-up" n'est cependant pas seulement lié à la construction du dispositif militaire au sens strict, mais aussi à la construction des infrastructures nécessaires à son fonctionnement optimal. En effet, nous venons d'apprendre que la plus grande base de l'OTAN en Europe est en cours de construction en Roumanie. Il s'agit de la 57e base aérienne "Mihail Kogalniceanu" de Constanta qui, grâce à des travaux d'agrandissement colossaux (pour la modique somme de 2,5 milliards de dollars), s'apprête à devenir la plus grande base de l'OTAN en Europe, taillée sur mesure, selon les experts, pour la guerre contre Moscou.

Il ne semble pas exagéré de définir la Roumanie comme un véritable bastion de l'OTAN tourné contre Moscou. Cette affirmation est également valable si l'on considère que la base militaire de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, qui abrite le système de défense antimissile balistique Aegis Ashore de la marine américaine, a également été achevée. En ce qui concerne ce système d'armement, les responsables russes avertissent depuis des années que les systèmes de lancement vertical MK-41 de la base pourraient facilement être calibrés pour lancer des missiles de croisière Tomahawk vers la Russie.

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Mais dans la péninsule scandinave et dans les pays baltes également, le renforcement militaire est largement en cours, tout comme le concert de déclarations d'hommes politiques qui tendent à créer cet effet de grenouille ébouillantée qui habitue l'opinion publique à l'inévitabilité de la guerre. Tout d'abord, la Finlande et la Suède ont officiellement adhéré à l'OTAN, autorisant le déploiement de troupes et de véhicules des pays de l'Alliance atlantique sur leur territoire national. D'autre part, les déclarations russophobes d'hommes politiques locaux se sont multipliées, à l'instar du président réélu du Parlement finlandais, Jussi Halla-aho, qui a déclaré que tuer des soldats russes était "juste et nécessaire". Sans parler de la ministre finlandaise des affaires étrangères, Elina Valtonen, qui a déclaré qu'elle ne pouvait exclure l'envoi de troupes en Ukraine.

Enfin, il convient de mentionner qu'au sein de l'Union européenne, les déclarations se succèdent sur la nécessité de convertir l'appareil de production européen au statut d'économie de guerre. Les déclarations du président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, qui, imitant Mario Draghi, a déclaré qu'il fallait faire "tout ce qu'il faut" pour éviter une victoire russe, sont à cet égard significatives.

Si l'on additionne toutes ces déclarations et surtout les actes politiques et administratifs qui en découlent, il est vraiment difficile de ne pas voir le cadre qui nous conduit pas à pas vers un conflit direct avec la Russie. Alors bien sûr, on peut toujours espérer qu'il s'agit d'une simple escarmouche pour une meilleure place à la table de paix. Mais, dans l'état actuel des choses, il faut être optimiste pour y croire.

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Qui est Giuseppe Masala?

Giuseppe Masala est né en Sardaigne en 25 Avanti Google, il est diplômé en économie et s'est spécialisé dans la "finance éthique". Il cultive deux passions, la langue python et la littérature. Il a publié le roman (qui, selon ses ambitions, devrait être le premier d'une trilogie) "Una semplice formalità", lauréat de la troisième édition du prix littéraire "Città di Dolianova" et également publié en France sous le titre "Une simple formalité", ainsi qu'une nouvelle "Therachia, breve storia di una parola infame", publiée dans un recueil par Historica Edizioni. Il se déclare cybermarxiste, mais comme Leonardo Sciascia, il pense qu'"il n'y a pas d'échappatoire à Dieu, ce n'est pas possible. L'exode de Dieu est une marche vers Dieu".

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jeudi, 28 mars 2024

Mourir de l'OTAN

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Mourir de l'OTAN

Par Marco Della Luna  

Source: https://www.centroitalicum.com/morire-di-nato/

La seule raison pour laquelle la Russie pourrait nous frapper avec des missiles nucléaires est la présence en Italie de missiles nucléaires américains dirigés vers la Russie. Si la guerre éclate entre Washington et Moscou, nous serons pulvérisés pour cette seule raison. Ainsi, loin d'être une protection, l'OTAN est la seule cause possible de notre destruction.

Assiégée depuis des décennies par l'expansion de l'OTAN vers l'Est et la soixantaine de bases militaires américaines autour de ses frontières, la Russie n'a ni les moyens ni les effectifs pour nous envahir ou pour soutenir une guerre conventionnelle avec l'OTAN, dont les membres ont un PIB et un budget de défense vingt fois supérieurs à ceux de la Russie. En outre, annexer un pays, par exemple la Pologne, contre la volonté de son peuple, signifierait pour elle tout d'abord le conquérir militairement (avec des pertes et des coûts énormes, outre le fait que l'intervention de l'OTAN serait déclenchée), puis engager des coûts énormes et permanents pour l'occupation, tout en subissant continuellement des attaques partisanes sanglantes, tant en Pologne qu'en Russie, et en les réprimant par des mesures policières tout aussi sanglantes, tandis qu'une grande partie de l'opinion publique dans une grande partie du monde, ainsi qu'à l'intérieur du pays, serait fortement dressée contre Moscou.

Compte tenu de ce qui précède, il est tout à fait invraisemblable que la Russie ait l'intention d'annexer ne serait-ce que la partie non russophone de l'Ukraine, et encore plus invraisemblable qu'elle ait l'intention d'occuper les pays de l'OTAN, tandis qu'à l'inverse, il est clair que ceux qui prétendent avoir de tels plans mentent afin d'apporter à l'industrie de l'armement l'argent du contribuable déjà harcelé, et ce en nous exposant au risque d'une guerre thermonucléaire. Il convient également de mentionner que les États-Unis en particulier, en plus de décliner de plus en plus en tant que puissance mondiale unipolaire, sont en proie à une grave crise, principalement sociale, et menacés, avec le reste de l'Occident, d'un gigantesque effondrement financier, bancaire et monétaire, notamment en raison de l'énorme masse d'argent et d'obligations créée lors de la pandémie, puis de la campagne ukrainienne. Les alarmes de guerre servent probablement aussi à détourner l'opinion publique de ces problèmes et à préparer un état d'urgence guerrier permanent, qui permettrait de gérer le corps social de manière plus libre et plus coercitive.

Encore une fois, il ressort de ce qui précède que si une guerre éclatait entre l'OTAN et la Russie, il s'agirait automatiquement d'une guerre avec des missiles nucléaires stratégiques, et nous, avec toutes les bases américaines que nous hébergeons sur notre territoire, serions littéralement grillés en quelques heures, et il ne servirait à rien que les États-Unis viennent ensuite à notre secours - et probablement ils ne viendraient pas du tout, ils ne pourraient pas venir, ayant également été frappés comme nous et n'ayant aucun intérêt à venir, d'autant plus qu'ils devraient traverser un océan Atlantique patrouillé par des sous-marins russes. Alors, encore une fois, pourquoi avons-nous besoin de l'OTAN ?

(Si vous me permettez une plaisanterie, j'espère qu'en cas de guerre thermonucléaire, les dirigeants russes décideront de concentrer leurs missiles sur des cibles politiquement plus importantes et d'épargner l'Italie et les pays méditerranéens de l'OTAN, afin de laisser ces régions exemptes de contamination radioactive, pour qu'ils puissent s'y installer après la catastrophe, qui gâchera également la partie la plus vivable de la Russie elle-même).

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Pendant ce temps, les dirigeants de Washington, Londres, Paris, Berlin, Stockholm et Varsovie évoquent explicitement une guerre avec la Russie. Le pathétique Macron, produit synthétique des laboratoires Rothschild, parle même d'envoyer des soldats français sur le front du Donbass. Cela augmente objectivement le risque d'une telle guerre, même si le but de ces évocations n'est très probablement que de faire gagner de l'argent aux industriels de l'armement et de construire un régime de contrôle social dans un état d'économie de guerre ainsi que de pandémie et de crise climatique permanentes - avec un contrôle sans faille de l'information.

Grâce aux sanctions officiellement dirigées contre la Russie, l'Europe "libre" a déjà été amenée à payer son gaz au moins quatre fois plus cher, au profit des entreprises américaines qui nous le vendent et qui ont doublé leurs profits au détriment de nos factures et de la compétitivité de nos industries qui, de fait, ferment et se délocalisent, puisque l'Europe libre est désormais la zone du monde où l'énergie coûte le plus cher, et donc où elle est la moins chère à produire. Cela s'explique aussi par les coûts de la transition verte, qui n'a été adoptée que par nous dans le monde, et qui est donc déjà absurde et autodestructrice. Même Porsche délocalise sa production aux États-Unis qui, grâce à cette migration des usines et des capitaux, se réindustrialisent à nos dépens et récupèrent, au détriment de l'euro, une partie du terrain perdu par le dollar en tant que monnaie du commerce international.

Tel est le tableau des alliances entre les vassaux que nous sommes et le capital dominant outre-Atlantique. Mais c'est aussi le tableau d'un appareil institutionnel étatique et supra-étatique qui est désormais clairement aux mains d'une oligarchie porteuse d'intérêts antisociaux - une " Oligarchie des peuples superflus " (comme je l'avais intitulé dans mon essai de 2010) : la fin du " public ", de la res publica.  Dernière note : exhorter à l'envoi de nos soldats en Ukraine pour contrer l'impérialisme russe, c'est précisément Emmanuel Macron, président d'un pays qui exerce, lui-même, un féroce impérialisme économique et militaire sur ses 14 anciennes colonies africaines, contraintes de verser 85% de leurs recettes d'exportation à la Banque de France. Jusqu'à ce qu'elles se rebellent.

samedi, 23 mars 2024

Le concours Eurovision de la chanson a été créé par l'OTAN

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Le concours Eurovision de la chanson a été créé par l'OTAN

Source: https://geoestrategia.es/noticia/42450/historia/el-festival-de-eurovision-lo-creo-la-otan.html

Lorsque plus de 23.000 documents secrets de l'OTAN ont été déclassifiés et mis en ligne en janvier de l'année dernière, personne n'y a prêté attention. La saturation commence à se faire sentir, tant au niveau des secrets que des révélations.

La déclassification a été effectuée en vertu de la loi américaine, car la période pendant laquelle les documents étaient classifiés avait expiré.

Une école publique de Valence, GBN Gobernantia, spécialisée dans le "leadership et la haute administration", s'est intéressée aux documents et a découvert que l'un d'entre eux ordonnait la création d'un "festival de musique de l'Atlantique Nord", même si, bien entendu, ce n'était pas exactement pour écouter des marches militaires.

L'école a publié le document sur son site web (*), affirmant que le festival devait être l'outil de propagande le plus important créé par l'OTAN pendant la guerre froide.

En 1955, le Comité de la culture et de l'information publique de l'OTAN s'est réuni et, le dernier jour, les membres du comité ont reçu le directeur de la Radiodiffusion-Télévision française, qui leur a parlé d'un projet qu'il essayait de développer avec la BBC : L'Eurovision.

L'idée est de réunir en un seul signal les télévisions des différents pays européens. Il leur montre même une carte avec les liaisons (câble ou radio) qu'il faut techniquement établir.

Le même comité se réunit à nouveau pour créer le "Festival de musique de l'Alliance atlantique" afin d'écouter des groupes de différents pays de l'OTAN.

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Le procès-verbal de la réunion recommande une date précise pour la première édition du festival : avril 1956.

L'année suivante, le procès-verbal d'une troisième réunion du même comité indique que le service d'information de l'OTAN a contacté la BBC pour savoir s'il était possible d'utiliser le réseau Eurovision pour diffuser le festival. La réponse de la direction du radiodiffuseur britannique est sans équivoque : un tel festival est exactement ce qu'ils recherchent pour le diffuser sur le nouveau réseau.

Sur les instructions de l'OTAN, le premier concours Eurovision de la chanson a lieu en mai 1956. L'OTAN a obtenu un outil de propagande à grande échelle ou, pour le dire autrement, un autre lavage de cerveau et une manipulation de masse, comme on peut le voir dans l'édition actuelle.

En résumé, le Concours Eurovision de la chanson a été conçu en 1955 par l'Organisation de l'Atlantique Nord (OTAN), sur le modèle du festival français de musique militaire connu sous le nom de "Nuits de l'Armée", qui s'est tenu entre 1952 et 1955.

Ainsi, en 1955 et 1956, le Comité de la culture et de l'information publique de l'OTAN a publié plusieurs documents classifiés donnant les ordres et les conditions de création du "Festival de musique de l'Atlantique Nord", qui devait être diffusé sur le réseau européen de radiodiffusion et de télévision connu sous le nom d'"Eurovision" dans l'Europe contrôlée par l'OTAN, comme moyen de propagande culturelle et idéologique en faveur de l'Alliance militaire de l'Atlantique Nord et pour endoctriner la population de l'Europe occidentale dans l'idée de l'unité culturelle et politique de l'Europe.

Le rôle de l'OTAN dans la création du concours Eurovision de la chanson est resté longtemps inconnu, et pendant des décennies, sa création a été liée à une initiative du monde de la culture et du journalisme, en référence à la réunion organisée à Monaco en 1955 par Marcel Bezençon, président de l'UER.

Voir les documents ICI: https://archives.nato.int/eurovision et ICI: https://www.nato.int/acad/fellow/94-96/preda/029.htm

L'histoire de l'Eurovision

Ce concours musical emblématique est né dans les années 1950 avec la mission d'unir les nations à travers l'Europe en utilisant le pouvoir de la musique. Créé par l'auteur suisse et directeur de l'Union européenne de radio-télévision, Marcel Bezençon, le Concours Eurovision de la chanson a été diffusé pour la première fois en 1956.

Inspiré à l'origine par le festival de musique de San Remo en Italie, l'Eurovision a été l'un des premiers programmes télévisés à être diffusé auprès d'un public international. La première année, le concours était principalement diffusé à la radio, mais une poignée de téléspectateurs européens le regardaient également sur leur petit écran noir et blanc. Aujourd'hui, plus de 65 ans plus tard, l'Eurovision est le concours musical international télévisé le plus ancien de tous les temps.

Les années 1950

Le premier Concours Eurovision de la chanson a eu lieu le 24 mai 1956 à Lugano, en Suisse. La Suisse a été choisie comme lieu du premier concours en raison de sa situation au cœur de l'Europe. C'était donc un choix idéal pour les radiodiffuseurs, qui estimaient qu'ils étaient dans la meilleure position technique pour retransmettre le programme. Créé par l'Union européenne de radio-télévision (UER), le premier concours a été retransmis en direct de la Suisse vers des pays de toute l'Europe. Seules sept nations ont participé au concours de 1956 : les Pays-Bas, la Suisse, la Belgique, l'Allemagne, la France, le Luxembourg et l'Italie. Le concept original des premières années de l'Eurovision était que chaque pays soumettrait deux chansons et que le gagnant serait choisi par un panel de juges. À l'époque, seuls les artistes solistes étaient autorisés à participer et chaque chanson ne devait pas durer plus de 3,5 minutes. C'est finalement la Suisse, pays hôte, qui a remporté le premier Concours Eurovision de la chanson avec la chanson "Refrain" de Lys Assia.

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Le deuxième Concours Eurovision de la chanson, en 1957, a réuni 10 pays, plus l'Autriche, le Danemark et le Royaume-Uni. Cette année-là, de nouvelles règles ont été introduites : les chansons ne devaient pas durer plus de trois minutes et les pays ne pouvaient pas voter pour leur propre chanson. Ces deux règles sont toujours en vigueur aujourd'hui, 66 ans plus tard ! Les Pays-Bas ont remporté l'Eurovision en 1957 avec la chanson "Net als toen" de Corry Brokken.

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En 1958, le Royaume-Uni s'est retiré du concours et la Suède y a participé pour la première fois. C'est également au cours du concours de cette année qu'a été introduite la tradition selon laquelle le pays vainqueur est l'hôte, et le concours se tiendra aux Pays-Bas. Cette tradition est toujours respectée 64 ans plus tard, mais l'Eurovision 2023 sera organisé par le Royaume-Uni au nom de l'Ukraine. Le vainqueur du concours de 1958 est la France, représentée par André Claveau avec la chanson "Dors, mon amour". L'Eurovision 1958 a également vu la première de la très célèbre chanson italienne "Nel blu, dipinto di blu" de Domenico Modugno, plus connue sous le nom de "Volare". Malgré la troisième place de l'Italie dans le concours, la chanson a connu un succès immédiat auprès du public européen et mondial, à tel point qu'elle est devenue l'une des participations à l'Eurovision les plus réussies de tous les temps !

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Lors du Concours Eurovision de la chanson 1959, le Royaume-Uni, Monaco et le Luxembourg ont décidé de se retirer, ce qui a porté le nombre de pays participants à 11. Le Royaume-Uni a perdu la première place, car les Pays-Bas ont remporté la première place avec la chanson "Een beetje" de Teddy Scholten, devenant ainsi la première nation à remporter le concours deux fois. Depuis, les Pays-Bas ont remporté l'Eurovision à cinq reprises.

Les années 1960

Les années 1960 sont marquées par la participation d'un plus grand nombre de pays. En 1960, le Luxembourg revient au concours en même temps que la Norvège, ce qui porte le nombre total de pays participants à 13. Les Pays-Bas ayant refusé d'accueillir l'Eurovision pour la deuxième fois, c'est le Royaume-Uni, deuxième du classement, qui se charge de l'organisation. La cérémonie a été diffusée par la BBC et s'est déroulée au Royal Festival Hall de Londres. La France a été couronnée gagnante pour la deuxième fois avec la chanson "Tom Pillibi" de Jacqueline Boyer, et a donc organisé le concours l'année suivante. Elle est alors le seul pays à avoir accueilli l'Eurovision plus d'une fois.

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En 1965, l'Eurovision avait atteint une audience massive de plus de 150 millions de téléspectateurs dans le monde entier. Le Royaume-Uni a été couronné vainqueur pour la première fois en 1967 et, en 1968, la BBC a diffusé le concours en couleur pour la première fois. Outre ces événements notables, l'Eurovision a connu de nombreux autres changements dans les années 1960. Le changement le plus important a été l'introduction d'un tout nouveau système de vote. En outre, une nouvelle règle a été ajoutée, stipulant que toutes les chansons devaient être chantées dans la langue maternelle du pays. L'UER a également modifié le jour du concours en le fixant au samedi soir, ce qui est toujours la pratique courante pour la grande finale d'aujourd'hui.

Tout au long des années 1960, de plus en plus de pays ont participé au concours. En 1969, 16 pays de toute l'Europe ont concouru, et quatre pays ont remporté la première place cette année encore ! L'Espagne, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont été déclarés vainqueurs ex-aequo. C'est la seule fois dans l'histoire de l'Eurovision que plus d'un pays a remporté un concours. C'est également la première fois qu'un pays (l'Espagne) est couronné vainqueur deux années de suite.

Les années 1970

Les années 1970 ont été une décennie de transformation pour le concours Eurovision de la chanson, avec davantage de changements dans le système de vote et des performances incroyablement emblématiques.

Malheureusement, la décennie n'a pas démarré sur les chapeaux de roue en 1970, lorsque de nombreux pays concurrents se sont montrés mécontents de l'égalité à quatre de l'année précédente. La Finlande, la Norvège, la Suède, le Portugal, l'Autriche et le Danemark se sont alors retirés de la compétition, ne laissant que 12 nations en lice. Cette surprise a également conduit à l'introduction d'une nouvelle règle stipulant qu'il ne pouvait plus y avoir de vainqueurs ex aequo. Au lieu de cela, si deux pays ou plus étaient à égalité pour la première place, ils interpréteraient à nouveau leur chanson et il y aurait un nouveau vote. Lors de l'Eurovision 1970, l'Irlande a également remporté sa première victoire. Avec sept victoires au total jusqu'en 2022, l'Irlande est le pays qui a remporté le plus grand nombre de concours Eurovision de la chanson à ce jour.

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En 1971, de nouveaux changements ont été apportés au système de vote, ce qui a permis de dégager un vainqueur clair. Une autre règle a été mise en œuvre pour permettre aux groupes de participer au concours pour la première fois, bien qu'ils soient limités à un maximum de six membres. Cette règle de l'Eurovision est toujours en vigueur aujourd'hui. Ces changements ont permis aux pays qui avaient abandonné le concours en 1970 de revenir, ainsi qu'à Malte pour la première fois, ce qui a porté le nombre total de pays participants à 18.

Les années 1980

Tout au long des années 1980, l'Eurovision nous a offert des chansons qui ont fait le tour des hit-parades et de nombreuses nouveautés. Le Maroc a également fait sa première apparition à l'Eurovision 1980, la première fois qu'un pays africain y participait. Sandra Kim, de Belgique, est devenue la plus jeune gagnante de l'Eurovision à l'âge de 13 ans, menant la Belgique à sa seule victoire à ce jour.

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Les années 1990

Alors que nous entrons dans la cinquième décennie de l'Eurovision, une nouvelle règle est introduite, stipulant que les artistes doivent avoir plus de 16 ans pour concourir. Cette mesure fait suite à la controverse provoquée par les jeunes candidates Sandra Kim, Nathalie Pâque et Gili Netanel. Les années 1990 ont également été une décennie de records. Le nombre de nations participantes est resté stable à 22 au début des années 1990 et a atteint le chiffre record de 23 en 1993.

Un autre moment important pour l'Eurovision dans les années 1990 a été l'introduction du vote électronique. Celui-ci est entré en vigueur en 1997, lorsque le télévote a été testé dans cinq pays, avant d'être mis en œuvre dans tous les pays l'année suivante.

De 1956 à 1998, chaque artiste était soutenu par un orchestre qui avait son propre chef d'orchestre. Cette situation a changé en 1999, lorsque tous les artistes ont été soutenus par une piste d'accompagnement. La règle de la langue a également été abrogée une fois de plus, permettant aux chansons d'être interprétées dans la langue choisie par le pays.

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Les années 2000

Le nouveau millénaire a commencé en fanfare et a apporté avec lui encore plus de changements pour l'Eurovision et encore plus de chansons emblématiques que nous connaissons et aimons encore aujourd'hui. C'est également la première fois que l'événement est retransmis en direct sur l'internet.

Le nombre de pays en compétition a également continué à augmenter tout au long des années 2000, passant de 24 nations en 2002 à 26 en 2003, année où l'Ukraine a fait ses débuts. Ce record a été rapidement battu l'année suivante, en 2004, avec la participation de 36 pays. C'est également la première année où l'Eurovision s'est déroulée sur plus d'une soirée, avec l'introduction d'une demi-finale. Plus tard, en 2007, la deuxième demi-finale que nous connaissons aujourd'hui a également été mise en place. À la fin des années 2000, le nombre de nations participantes a atteint le chiffre record de 43.

Les années 2010

Dès les années 2010, on assiste à l'essor de la musique électronique à l'Eurovision. En 2011, les "Big Four" sont devenus les "Big Five" avec l'ajout de l'Italie. Désormais, chacun des cinq pays accède automatiquement à la finale en direct du concours chaque année, sans avoir à participer aux demi-finales.

La décennie 2020

Cela nous amène à la décennie actuelle et au concours tel que nous le connaissons aujourd'hui. L'année 2021 a été marquée par une nouvelle règle autorisant les artistes à utiliser des chœurs préenregistrés en plus de leur prestation en direct.

Analyse : Un exemple, l'utilisation de l'Eurovision comme arme du soft power du régime Zelensky soutenu par l'OTAN.

À quoi l'Ukraine est-elle le plus souvent associée ? Au cours des trois dernières décennies de l'existence de l'État ukrainien, les réponses à cette question ont souvent été déprimantes et sombres, de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl à la pauvreté, en passant par la corruption et la guerre.

L'Ukraine a pris l'habitude d'exceller à l'Eurovision et l'a souvent fait en affichant un style en totale contradiction avec la sombre image internationale du pays.

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La victoire de Ruslana à l'Eurovision en 2004, l'un des premiers grands succès internationaux de l'Ukraine indépendante, a été une source de grande fierté dans tout le pays. Certains ont même suggéré qu'elle avait contribué à cimenter le sentiment croissant de confiance en soi de la nation qui allait alimenter la révolution orange, qui a curieusement éclaté six mois plus tard. Sans surprise, Ruslana a fait de nombreuses apparitions sur Maidan pendant le soulèvement et a été l'une des célébrités ukrainiennes les plus en vue à soutenir le soulèvement pro-occidental.

La deuxième victoire de l'Ukraine à l'Eurovision a eu lieu 12 ans plus tard, dans des circonstances très différentes. Alors que le pays entrait dans la troisième année d'une guerre non déclarée contre la Russie, la diva tatare de Crimée Jamala a remporté le titre de l'Eurovision en mai 2016 grâce à sa ballade envoûtante "1944", qui racontait l'histoire de la déportation des Soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale. Tatars de Crimée.

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La victoire de Jamala a suscité une vive controverse. Ses détracteurs lui reprochaient d'être trop ouvertement politique et de risquer de compromettre la légèreté du concours de la chanson. En dépit de ces critiques, "1944" s'est avéré être une victoire importante pour l'Ukraine en termes de "soft power". La chanson a attiré l'attention de la communauté internationale sur le sort supposé des Tatars de Crimée "vivant sous l'occupation russe en Crimée". Elle a également sensibilisé le public aux "crimes soviétiques contre l'humanité". Comme vous pouvez le constater, tout cela est tout à fait dans l'esprit de l'OTAN.....

L'apparition de Verka a également donné lieu à l'un des conflits politiques les plus mémorables de l'histoire de l'Eurovision, lorsque des sources russes ont protesté contre le fait que la chanson ukrainienne comprenait les paroles "Russia, goodbye" (Russie, au revoir).

Le concours Eurovision de la chanson a contribué à présenter au monde extérieur le régime liberticide de Kiev. Bien sûr, il y a quelque chose de légèrement ridicule à prendre l'Eurovision au sérieux. Mais en même temps, on ne peut pas nier l'impact que ce concours a eu sur le profil international de l'Ukraine. Le concours Eurovision de la chanson 2023 a attiré 183 millions de téléspectateurs... qui ont avalé la propagande conçue et fabriquée dans le cadre des sinistres convoitises de l'OTAN.

 

jeudi, 21 mars 2024

L'avenir sombre de l'Europe

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L'avenir sombre de l'Europe

Carlos X. Blanco

Il y a eu une date fatidique, le 30 mai 1982, lorsque l'Espagne a officiellement adhéré à l'OTAN. Elle devient alors le 16ème État membre de l'organisation militaire internationale. L'adhésion à ce club est devenue une "tendance" : aujourd'hui, très bientôt, elle dépassera les trente pays. Grâce aux infographies dynamiques et aux cartes interactives qui sont aujourd'hui omniprésentes sur Internet, tout le monde peut voir le rythme et la direction de l'expansion. Les champions de la paix, apôtres de la dénucléarisation, leaders de la "troisième voie", de l'éducation au pacifisme et de l'Etat-providence (comme certains pays nordiques), ont mué et abandonné leur vieille peau de serpent, et se présentent aujourd'hui comme des bellicistes "nés", jamais mieux dit que "Otanistes". La Fédération de Russie et ses alliés (le Belarus) sont dans une étreinte de plus en plus étroite avec des ogives de mort de plus en plus proches, un encerclement de plus en plus serré, de plus en plus étroit et de plus en plus profond. Tous les discours qui étaient autrefois l'apanage des sociaux-démocrates allemands et scandinaves, etc. ont été mis à la poubelle, et le prestige de mille et une fondations et ONG "pacifistes" a été jeté aux oubliettes. Une fois de plus, tout a été révélé : la classe politique, syndicale, économique, les ONG, etc. veulent la guerre contre Poutine.

En Espagne, il y a longtemps que nous avons entendu la gauche claironner "NON à l'OTAN, PAS DE BASES". Tout le racket du PSOE et de l'IU signifiait, en réalité, "L'OTAN JUSQU'AU COU" et "QUEL QUE SOIT L'AVIS DU MAÎTRE". Le maître de l'Europe, depuis 1945, ce sont les États-Unis, et le maître de l'OTAN, depuis sa création en 1949, ce sont encore et toujours les États-Unis.

Le PSOE et son petit chien habituel, Izquierda Unida, n'ont fait que professer un atlantisme honteux. Leurs publications, leurs forums de discussion, leurs magazines et leurs extensions syndicales (UGT et CCOO) criaient contre l'impérialisme américain, mais les faits, les faits bruts et patents, à savoir participer aux gesticulations anti-atlantistes et ne pas être de connivence avec les gouvernements impérialistes, le démentent. Les héritiers de cette gauche atlantiste honteuse, créée par Felipe González, sont toujours à La Moncloa aujourd'hui. Tout le reste du chenil gauchard, Podemos, Sumar, Más Madrid, Más Villaconejos, etc... sont les mêmes. Ils gardent l'atlantisme pour les réseaux sociaux, où ils se déchaînent, et pour quelques sites web crasseux, dont les frais de domaine de cinq euros sont payés par l'oncle Soros.

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Le fait est que des mesures terribles sont prises en vue d'une escalade mondiale de la guerre. Une bombe nucléaire tactique, ou moins que cela, une bombe frappant un territoire extra-ukrainien, et notre civilisation pourrait s'effondrer. Margarita Robles rejoint le chœur des corbeaux de la mort, oiseaux qui croassent plus qu'ils ne parlent. Une élite corrompue et dégénérée dirige l'Europe uniquement parce que le Pentagone la laisse faire. Elle prépare les peuples à la guerre, en contradiction avec toute sa rhétorique de pacifisme depuis la capitulation de l'Allemagne. Ce pacifisme, comme le hamburger, la libération sexuelle, la coke et l'internet pour tous... est de la propagande et de l'ingénierie sociale. Les Américains ne se sont pas contentés d'installer un demi-millier de bases américaines sur le sol européen. Ce qu'ils ont fait, c'est une castration psychologique totale de l'homo europaeus.

Les hautes institutions de notre armée et de notre ministère nous demandent de nous "préparer au combat en Europe de l'Est". Sont-ils vraiment sérieux ? Nous n'avons pas assez de gardes civils pour retenir les assaillants aux barrières de Ceuta et Melilla, et ceux que nous avons ne reçoivent pas d'armes ou de soutien juridique pour défendre notre sol souverain... mais au lieu de cela, ils veulent envoyer des unités militaires près de l'Ukraine. Le peuple devrait descendre en masse dans la rue, exiger des démissions, purger les responsabilités et organiser une sortie expresse de l'OTAN.

Mais non, les pouilleux clébards gauchistes, les chihuahuas avec des rubans fuchsia au collier, les empowered et les écoféministes resteront à la maison, pour voir ce qui se passe. Elles sortiront leurs parapluies face aux retombées imminentes. J'avoue au lecteur que le sentiment de dégoût ne cesse de grandir en moi.

Tout le dispositif mis en place en Espagne au début de la "Transition", qui n'a pas eu lieu en 1978 mais en 1973, avec la mort de Carrero, doit être replacé dans le contexte plus large du déploiement de la construction impériale imaginée par les Américains à partir de 1945.L'empire yankee a attendu le dernier moment pour intervenir dans la Seconde Guerre mondiale, afin d'épuiser les Britanniques qui combattaient l'Axe. Entre-temps, ils se sont enrichis en vendant du pétrole à Hitler. L'opération Barbarossa, l'attaque allemande contre la Russie, était une opération germano-américaine. Puis, après le largage des bombes atomiques sur le Japon, les Américains ont envisagé la possibilité de les larguer sur les villes russes et de rayer ainsi de la carte leur allié communiste contre les nazis et les Japonais. Seul Dieu a empêché la Troisième Guerre mondiale juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale...

Puis, en guise de substitut, ils ont élaboré l'idéologie des "sociétés ouvertes", la religion du marché et du sionisme, et ont parlé de manière générique et persistante de "totalitarisme". Le petit mot "totalitaire" s'appliquait aussi bien au nazi qu'au bolchevik. Aujourd'hui, quiconque n'est pas atlantiste est également "totalitaire". Attention : si vous n'êtes pas un ami de l'OTAN, vous serez mis sur la liste noire... Mais notre avenir est encore plus noir.