jeudi, 22 juin 2023
L'OTAN et les Etats-Unis veulent une guerre au Kosovo. Malgré les réticences de Bruxelles et de Tirana
L'OTAN et les Etats-Unis veulent une guerre au Kosovo. Malgré les réticences de Bruxelles et de Tirana
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/nato-e-usa-insistono-per-una-guerra-in-kosovo-nonostante-la-frenata-di-bruxelles-e-tirana/
Nos grands amis, nos frères de l'OTAN, sont sur le point de provoquer une nouvelle guerre en Europe. Car la situation s'est encore détériorée au Kosovo où le régime en place continue de provoquer la minorité serbe malgré les protestations non seulement de Belgrade mais aussi de Tirana et même de l'Union européenne. Je me demande si les bellicistes italiens l'ont remarqué...
D'autre part, il était inévitable que la création d'un État lié à la mafia et protégé par les États-Unis (une relation déjà éprouvée à maintes reprises par les Américains, mais peut-être Lady Garbatella, alias Giorgia Meloni, ne le sait-elle pas) provoque des troubles continuels. Et crée les conditions d'une dangereuse instabilité au milieu de l'Europe. Grâce aux bombardements contre Belgrade d'abord - avec l'Italie en première ligne grâce à D'Alema - puis avec le soutien de la mafia, devenue libre d'opérer au Kosovo et de s'étendre au reste de l'Europe.
Et parce que la situation s'était un peu calmée après les affrontements des dernières semaines, le régime de Pristina a ordonné l'arrestation d'un Serbe du Kosovo. Et il a ignoré les invitations de l'Albanie à accorder une large autonomie aux Serbes, minoritaires dans le pays mais très majoritaires dans les régions du nord. Une solution similaire à celle du Tyrol du Sud, mais qui ne plaît pas au gouvernement de Pristina. Manifestement, les gangs ont d'autres intérêts. Tout comme l'OTAN.
Aujourd'hui, l'UE a pris peur et a bloqué (temporairement) le financement direct du Kosovo. Mais l'inquiétude grandit également en Serbie. Le gouvernement, ignorant le sentiment général de la population, a pris ses distances avec Moscou et les Serbes du Kosovo. En échange de promesses de Bruxelles de faciliter l'entrée de Belgrade dans l'Union. Mais un massacre des Serbes du Kosovo ne serait pas accepté par la population serbe. Et les accords avec Bruxelles seraient rompus, les relations avec Moscou rétablies, et un affrontement extrêmement risqué aurait lieu à quelques encablures de l'Adriatique. Bruxelles ne le veut pas, Tirana non plus. Mais les Etats-Unis et l'OTAN font tout pour qu'éclate une guerre ruineuse qui mettrait définitivement l'Europe à genoux. Sachant qu'ils peuvent compter sur quelques cinquièmes colonnes à proximité immédiate du lieu de l'affrontement.
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jeudi, 08 juin 2023
Stefano Vernole à l'agence TASS: "L'OTAN joue un rôle négatif dans les Balkans et mène une guerre hybride contre la Serbie à travers le Kosovo"
Stefano Vernole à l'agence TASS: "L'OTAN joue un rôle négatif dans les Balkans et mène une guerre hybride contre la Serbie à travers le Kosovo"
Propos recueillis par Vera Chtcherbakova pour Tass
Source : https://www.cese-m.eu/cesem/2023/06/stefano-vernole-a-tass-la-nato-gioca-un-ruolo-negativo-nei-balcani-e-intraprende-una-guerra-ibrida-contro-la-serbia-attraverso-il-kosovo/
Les États-Unis souhaitent miner la situation dans les Balkans afin d'affaiblir l'Europe en général, tout en menant une guerre hybride contre la Serbie au Kosovo en raison de son attitude positive vis-à-vis de la Fédération de Russie. Ce point de vue a été exprimé dans un entretien avec le correspondant italien de TASS, Stefano Vernole, vice-président du Centre d'études eurasiennes et méditerranéennes, samedi.
"L'OTAN a joué un rôle très négatif [au Kosovo], surtout au début, en encourageant un nettoyage ethnique contre les Serbes du Kosovo. Bien sûr, les États-Unis profitent de l'instabilité en Europe, qui affaiblit la grande puissance économique que représente cete dernière, et leur permet d'attirer les investissements aux États-Unis, où le climat semble plus stable", a-t-il déclaré.
Selon M. Vernole, le point commun entre les situations au Kosovo et dans le Donbass réside dans la politique de deux poids, deux mesures à laquelle l'Occident a recours. "Le référendum albanais de 2008 sur l'indépendance du Kosovo a été reconnu, mais le référendum de 2014 sur l'indépendance d'une partie des territoires ukrainiens n'a été reconnu par personne, référendum auquel s'ajoutent ceux de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie et de la Transnistrie. Tout cela n'a fait qu'accentuer le fossé géopolitique entre les pays occidentaux et l'Eurasie (la Russie et la Chine)", a-t-il déclaré, mentionnant également qu'un certain nombre de pays européens n'ont pas reconnu le Kosovo.
En outre, M. Vernole a cité l'avis d'experts selon lequel les événements au Kosovo et la nouvelle escalade peuvent être attribués à une "guerre hybride" contre la Serbie, dans laquelle l'OTAN poursuit l'objectif évident d'attaquer l'un des alliés de la Russie. "Depuis le début de l'Opération militaire spéciale en Ukraine, la Serbie a maintenu son amitié historique avec Moscou, refusant d'accepter les sanctions anti-russes. C'est pour cette raison que le pays est devenu la cible de l'impérialisme américain qui, par le biais des opérations de l'OTAN en Yougoslavie, a créé un avant-poste anti-serbe au Kosovo", a-t-il cité dans l'une des récentes publications de son centre d'études.
La situation dans les municipalités serbes du nord du Kosovo-Metohija s'est aggravée le 26 mai, lorsque les forces spéciales de la police du Kosovo ont occupé des bâtiments administratifs dans les municipalités de Zvecan, Zubin Potok et Leposavić. Les forces de sécurité ont tenté de faire en sorte que les maires des municipalités ayant remporté les élections, boycottées par la population serbe, prennent leurs fonctions. Le 29 mai, la Force de l'OTAN pour le Kosovo (KFOR) a bouclé les bâtiments administratifs, ce qui a déclenché des protestations de la part des résidents locaux, ce qui a ensuite débouché sur des affrontements.
Comme l'a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic, 52 Serbes se sont rendus à l'hôpital de Kosovska Mitrovica pour demander des soins, trois d'entre eux étant gravement blessés. Le 29 mai, le ministre serbe de la défense, Milos Vucevic, a souligné que l'armée du pays avait été mise en état d'alerte en raison de la situation au Kosovo-Metohija et que ses unités avaient été déployées le long de la ligne administrative avec la province autonome serbe.
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vendredi, 02 juin 2023
Nouvelle explosion au Kosovo: merci l'OTAN
Nouvelle explosion au Kosovo: merci l'OTAN
par Massimo Fini
Source : Massimo Fini & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-kosovo-riesplode-grazie-nato
En octobre, j'ai publié dans Il Fatto un article intitulé "La poudrière va réexploser en Yougoslavie". J'émettais là une prophétie facile. Six mois plus tard, ce sont les Kosovars qui ont bel et bien remué les brindilles qui ne demandaient qu'à s'enflammer. En avril dernier, des élections municipales ont eu lieu dans le nord du Kosovo, une nation jamais reconnue par la Serbie et 91 autres États dans le monde, dont la Russie. Elles devaient se dérouler dans les villages de Leposavic, Zubin, Potok et Zvecan. En ne reconnaissant pas le Kosovo, les Serbes de la région avaient déserté les urnes au point que seuls 3 % de la population s'étaient rendus aux urnes. Cela signifie simplement que, dans cette région du pays, 97% de la population est serbe et seulement 3% kosovare/albanaise, mais le gouvernement fantoche de Pristina, que je définis ainsi parce qu'il a été imposé par les Américains après l'agression illégitime contre la Serbie en 1999 (l'ONU s'y était explicitement opposée), voulait envers et contre tout installer des maires. Cela a donné lieu à de furieux affrontements entre les Serbes et l'armée "régulière" de Pristina, avec un bilan encore indéterminé, de nombreux blessés de part et d'autre. Hier, ce sont les troupes de la force de l'OTAN au Kosovo qui ont fait les frais de la reprise des affrontements, avec 41 soldats blessés, dont 11 alpini italiens.
Je doute fort que les Serbes s'arrêtent là. Si seulement la guerre en Ukraine tournait à l'avantage de la Russie, les Serbes, historiquement alliés aux Russes pour des raisons non seulement politiques mais aussi culturelles et ethniques (ils sont tous deux des peuples slaves et Yougoslavie signifie littéralement "Slaves du Sud"), n'hésiteraient peut-être pas à leur ôter cette douloureuse épine du pied que représente la perte du Kosovo, historiquement considéré comme "le berceau de la nation serbe". L'attitude du champion serbe Djokovic ("Le Kosovo est serbe et restera toujours serbe") qui, en plus d'être un grand joueur de tennis et un homme de grande culture, n'a pas dans ses gènes la férocité de la quasi-totalité de ses compatriotes qui sont considérés, sur le terrain, comme les meilleurs combattants du monde (voir Maledetta Sarajevo de Francesco Battistini et Marzio Mian, qui traite de la guerre en ex-Yougoslavie menée avec des corps à corps guerriers et non par la truchement de missiles et de drones) ne laisse pas de place au doute.
La Chine, dont les Américains ont réussi à frapper l'ambassade lors de leur habituel bombardement "a chi cojo cojo" de Belgrade en 1999, pourrait également entrer en ligne de compte dans le cadre de la géopolitique mondiale. Ce n'est pas un hasard si, il y a quelques mois, la Chine a fourni à la Serbie six avions de transport stratégique Y-20. Cette livraison a eu lieu au grand jour, mais il est fort probable que d'autres armes ont été fournies par les Chinois à la Serbie et que d'autres encore pourraient être livrées ultérieurement.
L'ordre au Kosovo/Serbie est aujourd'hui maintenu par l'OTAN, mais celle-ci est engagée sur une infinité de fronts beaucoup plus intéressants pour les États-Unis et pourrait se désengager de l'échiquier balkanique qui ne lui procure aucune utilité concrète et constitue en même temps une épine dans le pied de l'Union européenne et en particulier de l'Italie car dans les Balkans aujourd'hui, après la guerre de 1999, c'est la composante islamique qui prédomine avec des cellules ISIS qui, à cent kilomètres à vol d'oiseau du territoire italien, sont prêtes à frapper dès que l'occasion se présentera.
Mais la question du Kosovo n'est qu'un avant-goût. Bientôt, je crois, la Bosnie, elle aussi, va exploser, un État qui n'a jamais existé, tenu grâce à la répétition incessante de discours creux, c'est-à-dire une fois de plus grâce à l'OTAN et avec une force européenne, appelons-la ainsi, sur le terrain, avec un président islamiste et où les Serbes sont réduits à l'état d'enclave. Je pense que les Serbes de Bosnie feront la guerre aux Croates de Bosnie et aux islamistes bosniaques ou, plus probablement, s'allieront à la Serbie voisine.
Les Balkans ont toujours été la poudrière de l'Europe, l'Ukraine n'étant après tout qu'un accident de parcours.
19:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, kosovo, balkans, serbie, otan, politique internationale | |
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Escalade au Kosovo: un nouveau défi pour l'OTAN?
Escalade au Kosovo: un nouveau défi pour l'OTAN?
Source: https://zuerst.de/2023/06/01/eskalation-im-kosovo-eine-neue-herausforderung-fuer-die-nato/
Pristina/Belgrade. Un nouveau front contre l'OTAN vient peut-être de s'ouvrir au Kosovo. Lundi, des affrontements entre Serbes et soldats de la KFOR y ont donné lieu à de violentes émeutes. Quarante soldats de l'ONU venus d'Italie et de Hongrie ont été blessés.
C'est pourquoi le lobbyiste autrichien de l'OTAN Günter Fehlinger veut maintenant que l'alliance déclare que soit appliqué l'article 5 du statut de l'OTAN. Il réclame donc une action musclée contre les "terroristes étatiques de Serbie".
Certes, cela n'est en aucun cas prouvé. Mais déjà en 1999, lors de l'attaque de l'OTAN contre l'ex-Yougoslavie, l'alliance militaire occidentale n'avait pas besoin de faits solides pour passer à l'action.
Littéralement, le statut de l'OTAN stipule : "En cas d'agression armée sur le territoire d'un État membre, les autres États membres lui doivent aide et assistance dans toute la mesure de leurs moyens". Fehlinger, qui lance régulièrement des campagnes de signatures pour l'adhésion de l'Autriche (officiellement neutre !) à l'OTAN, estime qu'un cas répondant à la définition fixée en l'article 5 de l'Alliance est désormais survenu. Lors des affrontements de lundi, les soldats de la KFOR ont été blessés par l'explosion de bombes incendiaires, ont subi des fractures et des brûlures. L'Italie et la Hongrie sont toutes deux partenaires de l'OTAN.
En effet, de nombreux souvenirs de l'intervention de l'OTAN en 1999 refont surface. Les 78 jours et nuits de bombardements de l'OTAN ont finalement conduit à la sécession du Kosovo, où se trouve depuis lors le "Camp Bondsteel", l'une des plus grandes bases militaires américaines en dehors des Etats-Unis. La Russie a été mise au pied du mur lors de l'action militaire de l'OTAN en 1999 et a dû accepter les résultats de la guerre en grinçant des dents. Les observateurs n'excluent pas que le conflit actuel soit un retour de bâton de la part de Moscou, qui frappe l'OTAN impliquée dans la guerre en Ukraine au plus mauvais moment. Récemment, des informations ont également circulé selon lesquelles des mercenaires de la force russe Wagner seraient en route vers le Kosovo (mü).
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samedi, 20 mai 2023
Bases militaires américaines
Bases militaires américaines
Source: https://katehon.com/ru/article/voennye-bazy-ssha
Un réseau d'installations militaires américaines est présent dans pratiquement tous les pays d'Europe. L'OTAN constitue l'élément essentiel de la présence politico-militaire de Washington.
Le Pentagone a construit un réseau dense d'infrastructures militaires autour de la planète. Il s'agit avant tout d'un réseau de bases militaires situées dans les principaux carrefours géopolitiques et sites géographiques où Washington projette sa puissance. Ce concept définit la domination régionale globale de Washington depuis 1823, date du discours annuel du président américain James Monroe devant le Congrès où il déclara ses principes de politique étrangère.
Au 20ème siècle, la doctrine a acquis de nouvelles significations et a été actualisée à la lumière de la politique néocoloniale de l'hégémon nord-américain.
Au début du 21ème siècle, les États-Unis disposaient de 850 bases militaires. Elles sont situées dans environ 130 pays. Il est plus facile d'énumérer les pays où, selon l'expression figurée du Los Angeles Times, "l'empire des bases" n'a pas encore pénétré.
Après l'effondrement du "Commonwealth socialiste" et de l'URSS, les Américains se sont tournés vers les pays d'Europe de l'Est. Le président américain a personnellement donné son feu vert à des consultations sur le déploiement éventuel de bases américaines dans ces pays, y compris en Bulgarie.
Ce sujet a suscité un vaste débat public sur l'opportunité d'une présence américaine et sur les véritables intentions des États-Unis.
Le journal populaire de Sofia, Trud, par exemple, a déclaré à l'époque : "Les aspirations américaines sont logiques et calculées. Il n'y a pas de menace soviétique. L'OTAN, où les États-Unis jouent le rôle principal, absorbe les anciens satellites soviétiques".
Les troupes américaines, notamment en Allemagne, ne sont pas nécessaires. Elles doivent donc déménager dans de nouvelles casernes d'où Washington pourra mener plus confortablement une nouvelle guerre contre le terrorisme. Et où se trouveraient ces casernes ? Naturellement, dans les États les plus proches du foyer de la nouvelle menace. Il est donc logique que la Bulgarie ait attiré l'attention des Américains....
Lors des discussions qui ont eu lieu en 2000, les parties ont convenu de moderniser les anciens aérodromes soviétiques et de les rééquiper selon les normes de l'OTAN. Les Etats-Unis ont déjà fourni à la Bulgarie des équipements pour plus de 25 millions de dollars à cet effet.
Le processus s'est surtout intensifié, notamment sous forme de consultations, après l'adhésion de la Bulgarie à l'OTAN.
Bases militaires en Europe
Les forces de l'OTAN sont actuellement concentrées dans les bases suivantes: Tapa et Tallinn (Estonie), Riga et Adazi (Lettonie), Vilnius, Siauliai et Rukla (Lituanie), Lublin, Cracovie, Szczecin, Bydgoszcz et Orzysz (Pologne). Ces bases sont exploitées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l'Allemagne.
Quant à la Pologne, en novembre 2005, son premier ministre de l'époque, K. Marcinkiewicz, "a annoncé l'intention de Varsovie de rejoindre le programme Star Wars, un projet américain global de défense antimissile". Selon le journal polonais Wyborcza, des discussions ont eu lieu dans les cercles militaires à ce sujet.
Auparavant, on pensait que seules des stations radar seraient installées sur le territoire polonais. Aujourd'hui, des silos souterrains fortifiés spéciaux ont été construits dans le sud et le nord du pays, où sont placés des missiles d'interception équipés d'ogives nucléaires. Washington entend ainsi se défendre activement contre les attaques des pays de ce que l'on appelle "l'axe du mal", à savoir la Corée du Nord et l'Iran, ainsi que certains pays d'Afrique du Nord.
Selon les données officielles, plus de 20.000 soldats de l'OTAN provenant de différents pays membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord se trouvent dans les États baltes. Parmi eux, on compte plus de 5500 Américains, dont la plupart se trouvent dans des bases en Pologne.
L'OTAN dispose de bases à Sofia (Bulgarie), Craiova et Bucarest (Roumanie), ainsi qu'en Hongrie et en Slovaquie. Dans le cadre de l'accord avec la Bulgarie, les Américains se sont surtout intéressés à la base aérienne de Graf Ignatievo, près de la ville de Plovdiv, qui peut accueillir tous les types d'avions utilisés dans le système de l'OTAN, à la base aérienne de Bezmer, près de Yambolo, au terrain d'entraînement de Novo Selo, dans la région de Sliven, et aux dépôts situés près d'Aitos.
Si vous regardez la carte, il est clair que les Américains obtiennent des bastions avec accès à la mer Noire, situés dans la partie sud-est de la Bulgarie.
Ils abritent des unités comptant au total 2500 hommes. Elles changent tous les quelques mois par rotation, et lors des redéploiements, le nombre total peut être temporairement augmenté (jusqu'à 5000).
En 2019, l'OTAN a également commencé à moderniser la base aérienne de Kuçova en Albanie. Plus de 50 millions d'euros ont été dépensés pour sa rénovation, et les travaux devaient être achevés d'ici 2023, a rapporté Balkan Insight.
Les auteurs de la doctrine de la "présence mondiale" considèrent comme un facteur important la proximité des bases au Kosovo, oubliant apparemment que les États-Unis disposent déjà de la plus grande base militaire des Balkans au Kosovo (ndt: Camp Bondsteele). Il existe également des installations militaires du Pentagone dans les pays voisins, l'Albanie et la Bosnie. "Il est évident que quelque chose n'a pas de sens ici ou que les Américains ne disent pas la vérité sur quelque chose", déclare le journaliste Lukyanov. Ils parlent de "l'arc d'instabilité" en Asie centrale et rapprochent les bases des frontières de la Russie et de l'Ukraine. La mer Noire, après la mer Caspienne, est déjà déclarée zone d'intérêts vitaux pour les États-Unis.
"Le Washington Post affirme que les nouvelles installations militaires en Europe de l'Est doivent être liées aux bases militaires américaines en Asie centrale. Selon des experts militaires, note le journal, ces préparatifs des Américains sont avant tout dirigés contre la Chine.
Il s'agit donc de considérations stratégiques. Dans un article publié dans Nova Zora, l'analyste politique Todor Andreev est parvenu à la conclusion suivante: "En réalité, nous parlons peut-être de bases modifiées. Mais pour l'essentiel, elles ont été créées, comme toutes les bases américaines, dans le cadre d'un objectif stratégique mal dissimulé: le soutien militaire au plan global des États-Unis, qui consiste à répandre la "liberté et la démocratie" et, désormais, à lutter contre le terrorisme mondial".
Il existe également des bases de l'OTAN dans toute l'Europe occidentale: au Portugal, en Espagne, en France, en Allemagne, en Grèce, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, ainsi qu'en Norvège, en Islande et en Turquie.
L'Ukraine souhaitait également rejoindre les rangs, devenir membre de l'OTAN et avoir le droit de déployer des bases militaires et des contingents de l'alliance. Cependant, la Russie s'y est vivement opposée, car une telle expansion de l'OTAN vers l'est et le déploiement d'armes nucléaires à proximité des frontières russes auraient menacé la sécurité du pays. L'élargissement de l'OTAN a également eu d'autres opposants.
La Chine s'y est opposée; sa représentation auprès de l'UE a déclaré que l'élargissement de l'OTAN ne contribuerait ni à la sécurité ni à la stabilité dans le monde, puisque l'alliance continuait à "s'engager dans la politique des blocs et de la confrontation". Bien que la guerre froide ait pris fin il y a 30 ans, la Chine estime que l'OTAN conserve une mentalité idéologique partiale et ne respecte pas la souveraineté et les intérêts des autres pays.
Le ministère chinois des affaires étrangères a même produit une infographie spectaculaire pour montrer comment l'OTAN s'est rapprochée des frontières de la Russie. Les États membres de l'OTAN sont indiqués en bleu foncé sur la carte. Selon les responsables politiques, c'est cette expansion qui a déclenché l'escalade du conflit en Ukraine.
Cuba et le Belarus se sont également opposés à l'expansion de l'OTAN vers l'est. Le président croate Zoran Milanovic a exprimé une position similaire. Il a déclaré que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN menacerait les intérêts de son pays.
Dans le passé, les opposants à l'expansion de l'OTAN à l'est étaient encore plus nombreux. Le journal allemand Der Spiegel a écrit que les archives nationales britanniques ont trouvé un document datant de 1991 dans lequel des représentants de pays occidentaux déclaraient qu'une telle initiative de l'Alliance de l'Atlantique Nord était inacceptable. À l'époque, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne avaient protesté contre l'adhésion de la Pologne et d'autres pays d'Europe de l'Est à l'OTAN.
Contingent militaire
Début février 2022, plus de deux mille soldats américains sont arrivés en Allemagne dans le cadre du renforcement des troupes de l'OTAN dans la région. Toutefois, la plupart d'entre eux devaient être redéployés en Pologne, a rapporté l'agence TASS, citant des médias étrangers. Au total, jusqu'à cinq mille soldats américains et environ 350 soldats britanniques ont été promis à la Pologne.
Le corps de déploiement rapide terrestre du Nord-Est de l'OTAN est situé en Pologne, d'où les soldats peuvent se déployer rapidement en Ukraine, en Afghanistan ou n'importe où dans le monde. Ce corps comprend des contingents italiens, turcs, espagnols, allemands et polonais. Selon l'OTAN, le nombre de chaque contingent peut atteindre 60.000 personnes, écrit RBC.
En février 2022, environ 1000 soldats du contingent de l'OTAN ainsi que des véhicules blindés de transport de troupes Stryker ont été amenés en Roumanie. Il a également été promis d'y envoyer jusqu'à un millier de soldats français.
L'OTAN a envoyé des chasseurs Typhoon de la RAF, des équipements et des spécialistes militaires en Bulgarie, en Lituanie et en Estonie, en plus des 2000 soldats déjà déployés dans ces pays.
La Lituanie et la Roumanie ont leurs propres bases américaines. Pour la seule année 2006, les États-Unis disposaient de plus de 800 bases, d'une superficie de plus de quatre hectares et d'une valeur de plus de 10 millions de dollars dans le monde entier, et en 2008, ils en comptaient plus d'un millier.
Récemment, Joe Biden a approuvé l'envoi de trois mille soldats supplémentaires en Pologne, en Allemagne et en Roumanie, et 8500 autres soldats sont en cours de préparation en vue d'une éventuelle mobilisation en Europe de l'Est. Des forces de défense aérienne et antimissile de l'OTAN sont également présentes dans les pays baltes.
L'OTAN a déclaré à Sky News qu'en cas d'escalade de la situation, l'alliance pourrait impliquer non seulement son propre contingent, mais aussi les forces armées distinctes de chaque État membre.
Par conséquent, le nombre total de militaires agissant au nom de l'OTAN pourrait augmenter de 3,5 millions.
Les forces militaires de l'OTAN étaient également stationnées sur les territoires de la Géorgie, de la Moldavie, de la Mongolie, du Kazakhstan, de la Serbie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Finlande, de la Suède, de l'Autriche, de la Macédoine et de la Suisse, ainsi que de l'Ukraine - tous ces pays ne faisant pas partie de l'Alliance de l'Atlantique Nord.
En 2019, l'OTAN a accidentellement révélé l'emplacement de bombes nucléaires en Europe. Elles ont été découvertes dans des bases militaires en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie. Au total, environ 150 bombes nucléaires américaines ont été retrouvées en Europe. En 2018, l'opposition grecque a révélé que l'armée américaine stockait ses armes nucléaires dans le Péloponnèse, mais les autorités ont tout nié.
En 2018, le service Yandex.Maps a accidentellement révélé l'emplacement de 300 installations militaires en Turquie, dont la base aérienne d'Inçirlik, où sont stockées des bombes nucléaires à gravité américaines B61.
Pour la seule année 2019, selon RIA Novosti, il y avait en Europe 12 unités de brigades blindées en rotation de l'armée américaine, 51 bases aériennes américaines, quatre bataillons multinationaux de l'OTAN, 17 bases et champs de tir militaires, quatre unités de l'armée américaine, cinq bases des Marines, ainsi que six bases navales, 14 dépôts militaires et 19 centres d'entraînement.
Avec l'escalade du conflit en Ukraine, les États-Unis profiteront de toutes les occasions pour accroître leur présence militaire dans la région.
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lundi, 08 mai 2023
La gauche otaniste
La gauche otaniste
Carlos X. Blanco
L'OTAN est une organisation militaire dotée de nombreuses "ailes", extensions et franchises. Nous avons vu l'Union européenne se mettre à son service, surtout après l'intervention militaire spéciale de la Russie en Ukraine. Les meneurs et les fonctionnaires "pro-européens", même sans uniforme, se plient volontiers aux exigences du haut commandement, exécutent les ordres - très obligeamment - et se tiennent à la disposition de Washington. Josep Borrell est déjà un "général civil", un porte-parole du bellicisme américain, un homme "pentagonal" et otaniste.
Une "aile" de l'OTAN dont on parle moins est la gauche révisionniste (représentée en Espagne par Podemos, Más País et la nouvelle entité "Sumar"). Il est tout à fait possible de parler désormais d'une gauche otaniste. Il s'agit d'une gauche très répandue en Occident, et en particulier en Espagne, une gauche qui rejette ses origines idéologiques: "L'OTAN n'est pas faite pour desdébutants". Vous en souvenez-vous ? Moi, pour des raisons d'âge, je m'en souviens parfaitement. Je me souviens de l'arnaque du référendum. Il y avait, dans cette soi-disant "transition", une refus tranché et majoritaire au sein du peuple espagnol contre une organisation guerrière et belliciste dont la raison d'être et l'utilité pour la défense nationale étaient plus que discutables.
Avec une certaine dose de terrorisme médiatique et les manigances typiques du PSOE, l'Espagne a rejoint une telle organisation, signant des chèques en blanc et laissant son dos méridional à découvert : ce dos à découvert reste un danger, par lequel pénètrent les maux les plus nocifs pour l'Espagne: il a un nom. Il s'agit du Royaume du Maroc. L'OTAN a lavé le visage des Espagnols avec le soi-disant européanisme et a délivré un prétendu certificat d'occidentalisme: avec un visage lavé et une coiffure fraîchement peignée... mais avec l'arrière-train à découvert.
Les décennies passent et, au-delà du PSOE, dont la praxis néolibérale ne fait plus aucun doute, dans ce pays qui est le nôtre, si usé par les menteurs et les bonimenteurs, les "penseurs de la gauche otaniste" ont émergé. L'un d'entre eux, digne d'intérêt, est Santiago Alba (photo). Ce monsieur est l'un des fondateurs du site web rebelión.org, et l'inspirateur du parti politique Podemos depuis ses tout débuts.
Dans le quotidien Público [https://blogs.publico.es/dominiopublico/46548/no-a-la-otan-si-a-que/], Don Santiago s'étonne du fait qu'il puisse y avoir des gauchistes qui ne soutiennent pas l'OTAN. En tant que philosophe, il connaît le pouvoir de l'utilisation des mots, du choix des termes et de l'appropriation d'un "récit". Cet auteur représente parfaitement la gauche otaniste : cette étrange position de ceux qui affirment que le capitalisme est certes mauvais mais qu'il n'y a pas d'alternative à la puissance abusive et hégémonique de son gendarme, les Etats-Unis. Les gendarmes du monde ont créé l'OTAN, vient nous dire la gauche otaniste, et, ma foi, nous n'aimons pas beaucoup cette organisation. Mais quelle est l'alternative, l'"autocratie" de Poutine ? D'une manière ou d'une autre, Don Santiago parle ainsi.
Nous devons parler la langue du gendarme Biden, selon le conseil de M. Alba: ne parlons pas de "guerre en Ukraine", mais d'"invasion russe" (je cite M. Alba: "donner l'illusion que c'est l'Alliance qui assiège et menace les villes ukrainiennes"). L'article de M. Alba ne tient pas compte de l'ensemble du contexte - manifestement agressif - qui conduit l'OTAN à outrepasser ses compétences dans tous les sens du terme : au-delà des limites territoriales pour lesquelles elle a été conçue, au-delà de la limite stratégique de sécurité convenue avec la Russie il y a des années, au-delà des besoins défensifs des pays membres.... En dehors de la prudence et du bon sens. L'OTAN a déclaré la guerre à la Russie par procuration. Officiellement, l'OTAN aide un pays envahi. Le pays envahi, partie intégrante de la civilisation russe depuis des siècles, est cependant un territoire où l'Occident collectif a - précédemment - forcé un changement de régime, au profit des ultra-nationalistes et des nazis anti-russes, ce qui l'arrange bien pour compléter l'"encerclement" de la Russie.
Le langage de la gauche "correcte", alignée sur le gendarme mondial, M. Biden, et sur les autres "pentagonaux", doit insister sur la dénonciation de la volonté néo-impériale de Poutine. Santiago Alba a peur d'une volonté néo-impériale, celle de la "Troisième Rome" moscovite, et il s'est plutôt habitué à l'autre volonté d'empire, celle de Biden et du Pentagone. C'est celle devant laquelle l'auteur otaniste dit que nous devons nous incliner. C'est du moins celle que nous connaissons en Occident et qui nous guide. C'est aussi celui de la gauche. Alba demande : "Que fait la Russie, par exemple, en Syrie, au Mozambique, au Mali, en Libye, pour se défendre contre l'OTAN ?
Il s'avère que certains empires ont le droit d'être omniprésents. Mais les interventions ponctuelles d'autres empires, la Russie ou la Chine, doivent être immédiatement remises en cause. Faut-il chercher des chiffres pour comparer le nombre de porte-avions, de bases militaires dans le monde, de troupes déployées à l'étranger ? La différence est écrasante : les États-Unis l'emportent dans toutes les statistiques. C'est l'empire interventionniste et omniprésent : ils sont sur toutes les mers, sur tous les continents. La présence extérieure de la Russie, au-delà des pays satellites rattachés ou territorialement contigus à la Fédération, est rare, ponctuelle, limitée. De son côté, la présence militaire de la Chine, au-delà de la défense de ses eaux et frontières juridictionnelles, est très limitée. Dans cet article, Don Santiago maintient une équidistance inacceptable. Cette équidistance rappelle les années de plomb, des années où un camp tue et tire, et où l'autre tombe sous les coups en entendant, de la bouche de son propre bourreau, le refrain : "asseyons-nous et négocions !"
Don Santiago, avec sa gauche otaniste, condamne à mort toute une trajectoire idéologique d'opposition à l'empire yankee, de lutte contre le cadre agressif et belliciste de l'OTAN, de pacifisme conscient et réaliste, de défense active de la multipolarité, de lutte au nom des peuples, des nations qui ne veulent pas continuer à être des colonies des États-Unis ou les acolytes d'une armée omniprésente et génocidaire. Il ne s'agit pas d'aimer Poutine, ni d'adhérer à son "récit". Il s'agit pour nous de dénoncer clairement l'existence d'une gauche otaniste, l'une des "jambes" sur lesquelles repose l'empire du néolibéralisme.
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samedi, 22 avril 2023
Orban pour une OTAN européenne sans les Etats-Unis
Orban pour une OTAN européenne sans les Etats-Unis
La Hongrie met en garde : la force de paix européenne n'est qu'un prétexte pour entrer dans la guerre en Ukraine
Alexander Markovics
Le président hongrois Viktor Orban met en garde : les élites de l'UE discutent à huis clos de la création d'une "force de paix" européenne pour l'Ukraine. Dans une interview accordée à la station de radio Kossuth-Radio, du nom du combattant hongrois pour la liberté Lajos Kossuth, il attire l'attention sur les projets de l'UE d'envoyer plusieurs dizaines de milliers de soldats de la paix dans l'est de l'Ukraine afin d'imposer la paix entre l'Ukraine, soutenue par l'Occident, et la Russie. Mais le déploiement de plusieurs milliers de soldats allemands, français, italiens et venus d'autres pays européens sur un front de plusieurs milliers de kilomètres pourrait rapidement provoquer des incidents dont l'issue logique serait la troisième guerre mondiale.
Orban laisse ainsi entendre, entre les lignes, que ce "plan de paix" orwellien pourrait n'être qu'un prétexte à une entrée directe de l'UE dans le conflit. Les conséquences pour les armées européennes mal équipées seraient fatales - un combat jusqu'au "dernier Européen" sous la direction des Etats-Unis. Non seulement la Hongrie, mais aussi toute l'Europe sont menacées par une guerre à leurs propres frontières, qui pourrait à tout moment dégénérer en guerre mondiale.
Une OTAN européenne sans les États-Unis comme réponse au problème de sécurité de l'Europe
Mais comment résoudre autrement le problème de sécurité à la frontière orientale de l'Europe ? A cet égard, Orban, qui défend un cours souverainiste pour la Hongrie, demande d'une part des négociations immédiates de cessez-le-feu - ce qui rend le "mouton noir de l'UE" suspect aux yeux des mondialistes euro-bruxellois. D'autre part, Orban a fait dresser les oreilles eurocratico-atlantistes lorsqu'il a appelé, dans une interview accordée au journal suisse Die Weltwoche, à la création d'une alliance militaire de type OTAN pour l'Europe mais sans la participation des États-Unis. La raison en est que les États-Unis auraient aujourd'hui le dernier mot dans une guerre aux frontières de l'Europe. En revanche, le Premier ministre hongrois perçoit de plus en plus souvent les intérêts de l'Amérique dans les décisions de Bruxelles.
Ainsi, si l'Europe se sent menacée par la Russie, elle doit montrer sa force, car les Russes sont des soldats et ne respectent pas la faiblesse. L'objectif de cette alliance serait de renforcer sa propre sécurité et de pouvoir se défendre sans avoir besoin de l'aide des États-Unis. Cette alliance défensive des Européens, contrairement à l'OTAN, n'a donc pas pour but de déclencher ou d'attiser de futures guerres, mais d'avoir un effet dissuasif et de donner aux Européens la possibilité de formuler et de défendre leurs propres intérêts loin de Washington. Dans la bouche d'Orban, de tels plans sont sans aucun doute crédibles, puisqu'il avait déjà fait une proposition similaire en 2012. L'important dans la mise en œuvre de ces plans est sans aucun doute qu'ils soient mis en œuvre par des hommes d'État patriotes et soucieux de la souveraineté de l'Europe comme Orban, et non par la clique mondialiste de Bruxelles. Car Urusula von der Leyen veut, elle aussi, créer une armée européenne, qui ne servirait alors sans aucun doute pas la paix.
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jeudi, 13 avril 2023
Budapest appelle l'OTAN à la raison : "Nous ne voulons pas d'un bloc anti-chinois"
Budapest appelle l'OTAN à la raison: "Nous ne voulons pas d'un bloc anti-chinois"
Source: https://zuerst.de/2023/04/12/budapest-ruft-nato-zur-vernunft-wir-wollen-keinen-anti-china-block/
Budapest/Bruxelles. Dans la nouvelle confrontation entre les deux blocs, la Hongrie se montre toujours comme le pôle de la raison. Le gouvernement de Budapest refuse de mettre en péril ses bonnes relations avec la Russie, et le pays ne soutient pas non plus les sanctions occidentales.
Aujourd'hui, à l'issue d'une réunion ministérielle de l'OTAN qui a duré deux jours à Bruxelles, le ministre hongrois des Affaires étrangères, M. Szijjártó, s'est opposé à l'ouverture d'un autre front - contre la Chine. "Nous ne voulons pas que l'OTAN devienne un bloc anti-chinois. Nous ne voyons pas le sens de cette rivalité, nous n'en voyons pas la logique, et nous ne voyons pas ce qui peut en sortir de bon", a déclaré Szijjártó.
Il a souligné que le gouvernement de Budapest était intéressé par une coopération mutuellement bénéfique et non par une rivalité, ce qui est non seulement possible mais aussi nécessaire, par exemple en ce qui concerne la révolution automobile. Les constructeurs européens sont devenus totalement dépendants des batteries électriques sud-coréennes et chinoises, a-t-il ajouté.
"Tous ceux qui appellent à une séparation entre l'économie chinoise et l'économie européenne risquent de porter un coup sévère à l'économie européenne", a averti M. Szijjártó, alors que le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les États membres de l'UE dépasse 870 milliards d'euros. L'une des conséquences les plus graves de la guerre en Ukraine est que le monde se dirige à nouveau vers un bloc, ce qui est particulièrement une mauvaise nouvelle pour l'Europe centrale, qui a toujours souffert du conflit Est-Ouest, a-t-il ajouté.
Enfin, il a évoqué le plan de paix de la Chine pour l'Ukraine, qui pourrait être un bon point de départ pour des négociations internationales. Toutefois, l'initiative de Pékin est unanimement rejetée par l'Occident (mü).
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mardi, 11 avril 2023
Stoltenberg et l'OTAN sabotent le voyage en Chine de Macron et von der Leyen
Stoltenberg et l'OTAN sabotent le voyage en Chine de Macron et von der Leyen
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/stoltenberg-e-la-nato-sabotano-il-viaggio-in-cina-di-macron-e-von-der-leyen/
Qui sait si l'on a raconté à Stoltenberg la fable du loup et de l'agneau lorsqu'il était enfant. Qui sait, surtout, si le délirant secrétaire général de l'OTAN a jamais été un enfant. Et de toute façon, les auteurs méditerranéens ne lui ont probablement pas raconté de contes de fées. Et même, on ne doit pas lui avoir conté les sagas nordiques. Seulement des histoires de bons soldats américains contraints d'exterminer des Amérindiens pour instaurer la démocratie.
Aujourd'hui, cependant, le Fou a vraiment suivi l'exemple du loup et de l'agneau. Et après avoir précisé que l'OTAN (c'est-à-dire le traité de l'Atlantique Nord) sera renforcée en Asie et dans l'océan Indien, il a ajouté que la Chine se rapprochait trop de l'Occident. Curieuse interprétation, sans doute.
Les États-Unis et les larbins européens et australiens envoient donc des navires, des porte-avions (même Giorgia Meloni, alias Lady Garbatella, est en première ligne et les contribuables italiens sont heureux de payer des impôts pour envoyer un porte-avions au large des côtes chinoises), des sous-marins pour provoquer la réaction de Pékin. Mais ils affirment que c'est la Chine qui est trop proche. Et les bases américaines aux Philippines augmentent également en nombre, toujours à cause de la trop grande proximité de Pékin.
Il est d'ailleurs curieux que les déclarations du Fou interviennent alors que Macron et von der Leyen viennent d'atterrir à Pékin. Pour convaincre Xi Jinping de faire pression sur Poutine afin qu'il revienne à la raison et accepte les ordres de l'Otan.
On ne peut évidemment pas croire que Stoltenberg soit assez stupide pour ne pas avoir pris en compte les effets de ses provocations précisément au moment du voyage des deux Européens qui sont en grande difficulté sur le plan intérieur (l'un pour les scandales au Parlement européen, l'autre pour la désastreuse réforme des retraites). Il l'a donc fait exprès. Pour empêcher tout rôle européen, toute tentative de rétablir des relations avec Pékin et de sortir de l'étreinte économiquement mortelle avec Washington. L'OTAN contre l'Europe. Et ce n'est pas nouveau.
17:31 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emmanuel macron, otan, ursula von der leyen, chine, pacifique, asie-pacifique | |
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L'existence d'un État neutre est toujours possible et nécessaire
L'existence d'un État neutre est toujours possible et nécessaire
Source : Global Times & https://opinion.huanqiu.com/article/4COuyZpiBpF
Par Wang Yimin et Duan Muanong
La Finlande est devenue officiellement le 31ème membre de l'OTAN le 4 avril, heure locale. En tant qu'ancien pays neutre, la Finlande a maintenu un non-alignement militaire depuis 1948. Après le déclenchement du conflit russo-ukrainien, la Finlande et la Suède ont présenté ensemble une demande d'adhésion à l'OTAN, ce qui a donné lieu à un long débat international sur l'évolution de la politique de sécurité vers la neutralité. Des commentaires récents ont affirmé que la neutralité était "obsolète" au 21ème siècle, à la lumière des politiques réalistes. Quelle est la possibilité et la nécessité de maintenir une position neutre dans le nouveau contexte de la sécurité européenne ?
La Convention V de La Haye de 1907 et la Convention XIII de La Haye stipulent qu'un État neutre est une partie indépendante et totalement neutre dans une guerre et qu'il ne doit pas se joindre à un camp dans les combats, ni exporter ou transporter des biens militaires pour le compte d'un belligérant. Dans la pratique, les États neutres mettent l'accent sur la "neutralité politique" ou la "neutralité de valeur", mais l'aspect le plus fondamental reste la "neutralité militaire". Par conséquent, la demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN en tant qu'alliance militaro-politique signifie qu'elles ont en fait renoncé à leur statut d'États neutres.
Il convient de noter que l'abandon de la neutralité est une "épée à double tranchant", qui peut permettre aux pays de bénéficier de la sécurité de l'alliance, mais qui est plus susceptible d'induire des menaces venant de l'extérieur. L'adhésion à l'OTAN peut sembler à la Finlande une mesure visant à renforcer sa propre sécurité, mais d'un point de vue géopolitique, elle signifie que la longueur de la frontière entre l'OTAN et la Russie a augmenté de manière significative et que le potentiel de friction entre les deux parties s'est à nouveau accru. Ainsi, les mesures prises par un pays pour "maximiser sa sécurité" pourraient se retourner contre lui, la Finlande devenant la première ligne de réponse de l'OTAN en cas de conflit direct.
Le maintien de la neutralité est-il nécessaire dans le contexte de l'instabilité régionale ? Du point de vue de la sécurité régionale, les neutres constituent une "zone de séparation" de la guerre, une zone tampon objective contre les conflits et une force pour la paix. Au niveau national, la neutralité a historiquement apporté l'indépendance et des opportunités aux petits et moyens pays. L'Autriche, qui avait été occupée par les États-Unis, l'Union soviétique, la Grande-Bretagne et la France, a inscrit la "neutralité" dans sa constitution en 1955 et a non seulement assuré sa propre survie, mais a également utilisé son statut comme lieu de coordination entre les grandes puissances, sa capitale Vienne étant le siège de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l'homme. La capitale, Vienne, abrite le siège de nombreuses organisations internationales.
Pourquoi alors la neutralité est-elle de plus en plus remise en question ? Est-il possible de rester neutre aujourd'hui et à l'avenir ? Il convient de noter que la neutralité repose sur un certain nombre de conditions internes et externes. Bon nombre des difficultés auxquelles les neutres sont actuellement confrontés trouvent leur origine dans le changement ou l'absence de ces conditions. En ce qui concerne les conditions internes, un État neutre devrait disposer d'une forte capacité de défense indépendante et autonome, qui lui permettrait de préserver sa sécurité au cas où il serait aliéné par les deux parties d'un conflit. Parmi les États neutres européens actuels, seules la Suisse et l'Autriche ont atteint un certain niveau de dépenses militaires, qui s'élèvera en 2021 à environ 5738 millions de dollars, soit environ 0,7 % du PIB, tandis que d'autres États neutres (comme Malte) sont bien en deçà de ce niveau et éprouvent des difficultés à garantir leur propre sécurité.
En termes de conditions extérieures, le maintien de la neutralité nécessite également une reconnaissance internationale et, en particulier, l'autorisation des puissances européennes et américaines. Et comme l'ont souligné certains commentateurs, l'importance de la neutralité pour les grandes puissances a considérablement diminué par rapport au passé. Les grandes puissances, emmenées par les États-Unis, sont plus enclines à former des alliances militaro-politiques et à intégrer les petits et moyens États dans un système de défense commun qu'à conserver des zones tampons. De plus, avec le changement de la forme de la guerre, même si un pays neutre est prêt à coopérer avec l'alliance en matière de sécurité, il aura des difficultés à obtenir des informations et des technologies de l'alliance et sera donc désavantagé dans le conflit.
Ainsi, dans le contexte du conflit russo-ukrainien, les doutes sur la neutralité n'ont fait que croître, d'une part parce que les neutres ont du mal à garantir la sécurité nationale face aux menaces extérieures, et d'autre part parce que certains neutres n'ont pas pleinement respecté leur engagement de neutralité. Peut-être qu'à court terme, le remplacement de la neutralité par des alliances peut permettre à un pays de se sentir plus en sécurité, mais le choix de la neutralité n'est pas un geste improvisé de la part d'un pays, c'est un geste à long terme. Une fois la neutralité abandonnée, toute tentative de la choisir à nouveau ou de redevenir neutre serait aussi coûteuse, sinon plus, que par le passé.
Compte tenu de la situation actuelle, le conflit entre la Russie et l'Ukraine ne peut pas durer indéfiniment. Il ne serait pas judicieux de renoncer à des décennies de neutralité en raison d'une menace à court terme et de plonger le pays dans d'éventuels conflits extérieurs, dilemmes d'alliance et problèmes de réputation. Si l'on se tourne vers l'avenir, dans un environnement international marqué par les conflits et la concurrence, la neutralité en tant que choix de position nationale n'est pas seulement possible, mais nécessaire. Le choix de la neutralité par un pays implique souvent une compréhension objective de ses propres capacités et des réalités de la puissance extérieure, ainsi que la conviction qu'il est dans son intérêt d'être neutre. La capacité à maintenir une position neutre à long terme exigera également davantage de capacités et de détermination de la part du pays.
Selon un article récent du magazine allemand International Politics and Society, les trois États baltes nourrissent depuis longtemps une profonde crainte de la Russie et constituent une faiblesse stratégique géopolitiquement fatale pour l'alliance de l'OTAN, mais l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'alliance changera complètement cette situation. Pour l'OTAN, la Finlande et la Suède disposent de systèmes similaires, de budgets de défense adéquats, de bons armements et d'un personnel de grande qualité. Une fois l'adhésion achevée, la mer Baltique deviendra en fait le "lac intérieur" de l'OTAN, et la Finlande et la Suède assumeront directement la principale responsabilité en matière de défense de la région de la mer Baltique. L'espace neutre du passé est en train de disparaître et les premiers contours de l'ordre de sécurité de l'ère post-Accord d'Helsinki sont en train d'être discrètement construits entre les pays nordiques.
La neutralité est un sous-produit de la parité européenne. Aujourd'hui, le monde devient de plus en plus déséquilibré et désordonné, et c'est un triste jour pour l'Europe qu'il n'y ait plus de place pour la neutralité. Le choix de la Finlande en faveur de l'OTAN plutôt que de la neutralité reflète le manque de confiance et l'impuissance de l'Europe dans un monde déséquilibré.
(Les auteurs sont professeur à l'Institut Jean Monnet de l'Union européenne, vice-président de "l'Institut Xi Jinping de la pensée socialiste avec des caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère" à l'université Renmin de Chine et étudiant de troisième cycle à l'école des relations internationales de l'université Renmin de Chine).
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dimanche, 09 avril 2023
Points de vue chinois: l'adhésion de la Finlande à l'OTAN compromet la sécurité européenne
Points de vue chinois: l'adhésion de la Finlande à l'OTAN compromet la sécurité européenne
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/04/05/kiinalaisnakemys-suomen-nato-jasenyys-heikentaa-euroopan-turvallisuutta/
En Chine aussi, le parcours de la Finlande vers l'adhésion à l'OTAN a été suivi, peut-être même avec une certaine surprise. Des publications internationales chinoises, comme le Global Times, ont demandé à des experts de la politique étrangère et de la sécurité de la République populaire de leur faire part de leurs commentaires.
Cui Heng (photo), chercheur assistant au Centre d'études russes de l'Université normale de Chine orientale, déclare, sur un ton légèrement sarcastique, que "pour les pays pris entre les grandes puissances, ne pas choisir son camp serait en fait un choix très rationnel".
Cependant, la Finlande de Niinistö n'a pas été en mesure de faire un choix aussi intelligent, et au lieu de cela, citant le conflit en Ukraine, le projet de l'OTAN, qui était en suspens depuis longtemps, a été précipitamment mis de côté. Bien entendu, du point de vue du parti de la coalition, la Finlande aurait dû demander à adhérer à l'alliance militaire occidentale dès l'effondrement de l'Union soviétique.
Selon les experts chinois, l'abandon de la politique de neutralité "pousse maintenant la Finlande en première ligne contre la Russie, ce qui rend la situation sécuritaire en Europe encore plus instable".
Le professeur Li Haidong, de l'Institut des relations internationales de l'Université chinoise des affaires étrangères, estime également que "la Finlande a perdu son rôle de bâtisseur de ponts entre la Russie et l'Europe". Selon lui, le choix de l'Occident montre que les décideurs finlandais manquent de "vision stratégique".
"La Russie a l'obligation de répondre à ces nouvelles préoccupations pour sa sécurité nationale", souligne M. Cui. Quelles contre-mesures le Kremlin va-t-il prendre pour assurer sa propre "sécurité tactique et stratégique" ?
Il y a environ un an, Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe et ancien président de la Russie, a clairement averti que si la Finlande ou la Suède rejoignaient l'OTAN, la Russie placerait des armes nucléaires à proximité des États baltes et de la Scandinavie, "et qu'il ne serait plus possible de parler d'une région de la mer Baltique dénucléarisée".
La confrontation militaire avec la Russie s'intensifiera avec l'élargissement de l'OTAN, qui, selon les experts chinois, portera atteinte à la sécurité de "tous les pays européens".
L'accumulation d'armes s'accélérera également : la Finlande partageant 1300 km de frontière avec la Russie, les forces de défense finlandaises, en tant que pays membre de l'OTAN, devront réaliser des investissements plus coûteux. Le rôle de la Finlande au sein de l'OTAN comprend également la défense de toute la région baltique, car un pays traumatisé comme l'Estonie, par exemple, n'a pas les ressources nécessaires pour le faire lui-même.
En rapprochant toujours plus les missiles de la Russie, l'Occident de l'OTAN oblige la Russie à recourir à la dissuasion nucléaire. D'ailleurs, la Russie a déjà accepté de placer des armes nucléaires tactiques sur le sol de son allié, le Belarus.
Selon M. Cui, la Russie peut répondre aux initiatives de l'OTAN "en intensifiant son offensive sur les champs de bataille de l'Ukraine, d'une part, et en continuant à renforcer ses armes nucléaires, d'autre part".
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a quant à lui assuré que l'adhésion de la Finlande lui donnerait des "garanties de sécurité à toute épreuve". Que se passera-t-il le moment venu ? Les soldats finlandais seront-ils également impliqués dans les opérations américaines en mer de Chine méridionale, alors que la situation s'y réchauffe ?
15:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, politique internationale, finlande, europe, affaires européennes, neutralité, otan | |
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Les dragons de l'OTAN : Le pacte sombre de la Finlande
Les dragons de l'OTAN : Le pacte sombre de la Finlande
Constantin von Hoffmeister
Source: https://eurosiberia.substack.com/p/dragons-of-nato-finlands-dark-pact?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=112857424&isFreemail=true&utm_medium=email
Dans l'obscurité du Léviathan belliciste de l'OTAN, la Finlande est désormais prise au piège ! Un mardi fatidique, le royaume a brandi sa bannière blanche et bleue devant la forteresse militaire de Bruxelles, sous le regard de l'assemblée hétéroclite des sorciers politiques. Les terres germaniques étaient représentées par la magicienne Annalena Baerbock, qui a apparemment cautionné ce périlleux enchantement.
Aujourd'hui, l'insatiable hydre de l'OTAN compte 31 têtes venimeuses. Bien que ses légions armées ne semblent croître que modestement, la Finlande apporte 19.000 guerriers actifs, 238.000 réservistes prêts au combat et un système obscur de coffres-forts d'armes cachées et de bastions de guérilla. Poursuivant une militarisation implacable, la Finlande a maintenu ses coffres de guerre au-dessus de la barre des deux pour cent fixée par la cabale de l'OTAN, manie de redoutables chars de guerre Leopard 2, dont certains ont été envoyés en Ukraine, et s'apprête même à lâcher des destriers volants américains F-35. Alors que d'autres forces de l'OTAN n'ont pas encore débarqué sur les côtes finlandaises, la sombre alliance murmure de manière inquiétante que la Finlande pourrait les convoquer à tout moment.
L'adhésion de la Finlande sert principalement à renforcer la portée malveillante de l'OTAN, en jetant une ombre sur les royaumes septentrionaux de la Russie, y compris l'ancienne ville de Saint-Pétersbourg et les connexions vitales avec les citadelles navales de la mer de Barents. L'incantation trompeuse de l'OTAN, selon laquelle les vastes frontières russes de 24.000 kilomètres rendent sans conséquence un simple front de 1300 kilomètres dans le nord, est une déformation perfide de la réalité, car la plus grande étendue se trouve le long des terres gelées de la Sibérie.
Nous ne devons pas oublier les actes passés de cette hydre de l'OTAN, tels que le bombardement inacceptable des terres yougoslaves en 1999, un cataclysme qui a laissé d'innombrables innocents tués et la terre entière brisée. Cette alliance de bellicistes a déchaîné le feu du dragon et le sang au nom du salut ou de la protection, ne laissant que des ruines dans son sillage.
Les rites du pacte ténébreux de la Finlande avec l'OTAN, initié au mois de mai de l'année 2022, ont été accélérés par les convoitises des membres de l'alliance. La Suède, elle aussi, est attirée par le chant des sirènes de cette infâme confrérie, connue ces derniers temps pour avoir lâché des flots de ravages sur le peuple afghan. Pourtant, les émissaires de la Hongrie et de la Turquie cherchent encore à arracher des concessions aux émissaires suédois pour leurs propres machinations politiques avant de succomber inévitablement au chœur sanguinaire. Dans les coulisses du pouvoir, Jens Stoltenberg, le seigneur de l'ombre de l'OTAN, affiche une sinistre confiance en leur soumission finale.
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dimanche, 19 février 2023
Biden rencontre les dirigeants du flanc oriental de l'OTAN à Varsovie
Biden rencontre les dirigeants du flanc oriental de l'OTAN à Varsovie
Source: https://katehon.com/ru/news/bayden-vstretitsya-v-varshave...
Vendredi 17 février 2023
Le président américain Joe Biden rencontrera les dirigeants du flanc oriental de l'OTAN lors d'une visite à Varsovie. C'est ce qu'a annoncé, lors d'un point de presse régulier, vendredi 17 février, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karin Jean-Pierre.
"Le président se rendra à Varsovie lundi soir, où il rencontrera le président polonais [Andrzej Duda] <...> et les dirigeants du flanc oriental de l'OTAN pour réaffirmer le soutien indéfectible des États-Unis à la sécurité de l'alliance", a-t-elle déclaré.
Pour sa part, John Kirby, coordinateur des communications stratégiques de la Maison Blanche au Conseil de sécurité nationale, a souligné que Biden rencontrerait à Varsovie les dirigeants des "Neufs de Bucarest" (Bulgarie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Slovaquie). Il a ajouté qu'il était prévu de discuter de la question des livraisons d'armes polonaises à l'Ukraine.
En outre, la Maison Blanche a noté que M. Biden ne prévoyait pas de rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy au cours de la visite.
Il a été rapporté plus tôt dans la journée que M. Biden arrivera en Pologne le 21 février à 8h30 (10h30 heure de Moscou), après quoi il se rendra à l'hôtel. La visite de deux jours de Biden comprendra un discours au Château royal de Varsovie et une rencontre avec les dirigeants des Neuf de Bucarest.
Le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, a exhorté les habitants à se tourner vers les transports publics en raison de la visite à venir. Les rues seront bloquées pendant tous les déplacements du leader américain.
Plus tôt, le 15 février, les médias polonais ont rapporté que Joe Biden rencontrerait le président ukrainien Volodymyr Zelenski lors de sa visite en Pologne. Il a été rapporté que Varsovie et Rzeszow étaient considérés comme des lieux possibles pour la rencontre des deux présidents.
La veille, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, a déclaré, après une réunion des représentants de l'OTAN à Bruxelles, que Varsovie avait l'intention de livrer des chars Leopard à l'Ukraine en mars de cette année. Un jour plus tôt, le 13 février, le président polonais Andrzej Duda a déclaré que la Russie gagnerait le conflit ukrainien si l'Occident retardait la livraison de chars Leopard à l'Ukraine.
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samedi, 18 février 2023
Le représentant permanent de la Chine auprès de l'ONU qualifie d'irresponsables les déclarations de Stoltenberg sur l'Asie-Pacifique
Le représentant permanent de la Chine auprès de l'ONU qualifie d'irresponsables les déclarations de Stoltenberg sur l'Asie-Pacifique
Source: https://katehon.com/ru/news/postpred-kitaya-pri-oon-nazval-bezotvetstvennymi-zayavleniya-stoltenberga-o-situacii-v-atr
Vendredi, 17 Février 2023
"Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a fait une déclaration irresponsable et sans fondement sur l'inclusion des défis de la Chine dans la planification de la défense de l'alliance", a déclaré le représentant permanent de la Chine à l'ONU, Zhang Jun.
"L'OTAN, d'une part, prétend rester une alliance de défense régionale. Mais d'autre part, elle cherche constamment à dépasser sa zone de défense traditionnelle", a-t-il déclaré, cité par RIA Novosti.
Selon le diplomate, l'OTAN est déterminée à poursuivre le renforcement des liens militaires avec les pays d'Asie-Pacifique.
"Nous notons avec inquiétude que le secrétaire général de l'OTAN a récemment fait de nombreuses déclarations irresponsables et infondées sur la situation dans la région APAC", a souligné M. Jun.
Il a ajouté que l'alliance a déjà commis suffisamment de crimes dans le monde. Le diplomate chinois a exhorté l'OTAN, au nom de tout le pays, à tirer les leçons de l'histoire et à abandonner la mentalité de la guerre froide.
Plus tôt, le ministère américain du commerce a imposé des sanctions à six entités chinoises dont les autorités américaines pensent qu'elles contribuent à l'industrie aérospatiale du pays, notamment à la création d'aérostats.
Le Pentagone a déclaré que les États-Unis autorisent la révision de leur stratégie à l'égard de la Chine au fur et à mesure de l'examen de nouvelles données sur l'activité des ballons chinois.
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mardi, 24 janvier 2023
La Turquie et la Suède s'opposent à l'OTAN
La Turquie et la Suède s'opposent à l'OTAN
Markku Siira
Bron: https://markkusiira.com/2023/01/22/turkki-ja-ruotsi-nato-...
Ce week-end, la ratification de l'adhésion de la Suède à l'OTAN a fait un nouveau pas de géant en arrière lorsque Rasmus Paludan, connu pour ses performances anti-islamiques, a été autorisé par les autorités suédoises à "protester" devant l'ambassade de Turquie à Stockholm en brûlant un Coran.
Selon le bureau présidentiel turc, autoriser la manifestation, alors que la Turquie avait demandé à plusieurs reprises son interdiction, est susceptible d'alimenter "l'islamophobie". Selon les autorités turques, "s'attaquer aux valeurs sacrées n'est pas de la liberté mais de la barbarie".
Le ministre suédois de la Défense, Pål Jonson, devait se rendre en Turquie la semaine prochaine, mais sa visite prévue n'aura pas lieu. Devlet Bahçeli, du parti nationaliste pro-turc Milliyetçi Hareket Partis, a pour sa part affirmé que "l'adhésion de la Suède à l'OTAN ne sera pas acceptée pour cette raison".
Étant donné que les autorités suédoises n'ont fait aucune tentative pour empêcher cette manifestation provocatrice de Paludan, il semble de plus en plus probable que la Suède retire sa candidature à l'OTAN, rejetant ainsi commodément la faute sur la Turquie, qui ne peut accepter le concept occidental libéral de liberté d'expression et de manifestation.
Aujourd'hui, les plus ardents partisans suédois et finlandais de l'OTAN traitent déjà Paludan de "troll russe", bien qu'il brûle des corans depuis des années et qu'il ne serait pas anti-OTAN, dit-on. Les plus cyniques pourraient arguer que tout le spectacle a été mis en scène afin de n'inclure que la Finlande, plus importante stratégiquement et plus anti-russe, en première ligne de la frontière orientale de l'alliance d'invasion, tandis que l'élite suédoise resterait en sécurité à l'extérieur.
Entre-temps, The Economist, "le magazine britannique pro-millionnaire", a publié un "rapport spécial sur l'empire d'Erdoğan". Avec sa couverture écarlate évoquant "la dictature imminente de la Turquie", il semble que l'obstination d'Erdoğan commence vraiment à agacer les puissances occidentales et qu'elles veulent le voir mis au pas - et de préférence remplacé lors des prochaines élections en Turquie.
Le leader tchétchène Ramzan Kadyrov a également commenté les événements en Suède. En tant que musulman, il condamne naturellement l'autodafé du Coran, mais il appelle également le monde islamique à s'unir - après toutes les injustices, les guerres et les tentatives de changement de pouvoir contre les musulmans - contre le véritable ennemi commun, à savoir l'Occident de l'OTAN.
Alors que l'ordre mondial cherche une nouvelle position, les pays musulmans d'Asie occidentale sont également en pleine mutation. Qu'adviendra-t-il des ambitions de l'Occident si et quand la Syrie et la Turquie règleront leur différend ? L'Arabie saoudite a déjà annoncé sa volonté de commercer dans des devises autres que le dollar et l'Iran a des partenariats stratégiques avec la Russie et la Chine.
La Turquie est un partenaire géopolitiquement important pour l'Alliance de l'Atlantique Nord dirigée par les États-Unis, bien qu'elle entretienne également des relations étroites avec la Russie. La Turquie possède également les deuxièmes forces armées les plus importantes de l'OTAN. Elle joue un rôle important dans sa région et a également une influence dans les Balkans occidentaux, en Méditerranée orientale et également en Afrique.
Le premier ministre turc de longue date a un jour décrit la démocratie comme un voyage en tramway: "lorsque vous arrivez à destination, vous descendez simplement". Aujourd'hui, l'Occident craint que si un Erdoğan de plus en plus "autocratique" est autorisé à rester à la tête de la Turquie, le pays de l'OTAN ne se retrouve dans le camp des rivaux de l'Occident.
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mercredi, 21 décembre 2022
Guerre cognitive: l'OTAN prépare une guerre pour s'emparer de l'esprit des gens
Guerre cognitive: l'OTAN prépare une guerre pour s'emparer de l'esprit des gens
par Jonas Tögel
Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/guerra-cognitiva-la-nato-sta-pianificando-una-guerra-per-le-menti-delle-persone
Depuis 2020, l'OTAN poursuit ses plans pour une guerre psychologique qui doit être placée sur un pied d'égalité avec les cinq précédents domaines d'opération de l'alliance militaire (terre, eau, air, espace, cyberespace). C'est le champ de bataille visant à se rendre maître de l'opinion publique. Les documents de l'OTAN parlent de "guerre cognitive" - de guerre mentale. Dans quelle mesure le projet est-il concret, quelles mesures ont été prises jusqu'à présent et à qui s'adresse-t-il ?
Pour être victorieux à la guerre, il faut aussi gagner la bataille de l'opinion publique. Cela se fait depuis plus de 100 ans avec des outils de plus en plus modernes, les techniques dites de soft power. Ceux-ci décrivent tous les outils psychologiques d'influence avec lesquels les gens peuvent être guidés de telle manière qu'ils ne sont pas eux-mêmes conscients de ce contrôle. Le politologue américain Joseph Nye définit ainsi le soft power comme "la capacité de persuader les autres de faire ce que vous voulez sans utiliser la violence ou la coercition" (1).
La méfiance à l'égard des gouvernements et de l'armée augmente, tandis que l'OTAN intensifie ses efforts pour utiliser une guerre psychologique de plus en plus sophistiquée dans la bataille pour les esprits et les cœurs des gens. Le programme principal est "Cognitive Warfare". Avec les armes psychologiques de ce programme, l'homme lui-même doit être déclaré comme étant le nouveau théâtre de la guerre, le soi-disant "domaine humain" (la sphère humaine).
L'un des premiers documents de l'OTAN sur ces plans est le document de septembre 2020 intitulé "Le sixième domaine d'opérations de l'OTAN". rédigé au nom du Hub d'innovation de l'OTAN (en abrégé: IHub). Les auteurs sont l'Américain August Cole , ancien journaliste du Wall Street Journal spécialisé dans l'industrie de la défense, qui travaille depuis plusieurs années pour le think tank transatlantique Atlantic Council, et le Français Hervé le Guyader.
Fondé en 2012, IHub prétend être un groupe de réflexion où "des experts et des inventeurs de partout travaillent ensemble pour résoudre les défis de l'OTAN" et est basé à Norfolk, en Virginie, aux États-Unis. Ne faisant officiellement pas partie de l'OTAN, il est financé par le Commandement allié pour la transformation de l'OTAN, l'un des deux quartiers généraux stratégiques de l'OTAN.
L'essai raconte plusieurs histoires fictives et se termine par un discours fictif du président américain, qui explique à ses auditeurs comment fonctionne la guerre cognitive et pourquoi tout le monde peut y participer :
"Les progrès réalisés aujourd'hui dans les domaines de la nanotechnologie, de la biotechnologie, des technologies de l'information et des sciences cognitives, sous l'impulsion de l'avancée apparemment imparable de la troïka de l'intelligence artificielle, du big data et de la "dépendance numérique" de notre civilisation, ont créé une perspective bien plus inquiétante : un cinquième pilier intégré, où chacun, à son insu, agit selon les plans de l'un de nos adversaires".
Les pensées et les sentiments de chaque individu sont de plus en plus au centre de cette nouvelle guerre :
"Vous êtes le territoire contesté, où que vous soyez, qui que vous soyez."
En outre, il y a une "érosion constante du moral de la population" à déplorer. Cole et Guyader affirment donc que le domaine humain constitue la plus grande vulnérabilité. Cette zone d'opération ("domaine") serait par conséquent la base du contrôle de tous les autres champs de bataille (terre, eau, air, espace, cyberespace). Les deux auteurs appellent donc l'OTAN à agir rapidement et à considérer l'esprit humain comme le "sixième domaine d'opérations" de l'OTAN.
Propagande participative
Presque au même moment, l'ancien fonctionnaire français et responsable de l'innovation à l'IHub, François du Cluzel, travaillait sur le document stratégique complet "Cognitive Warfare" qui a été publié par l'IHub en janvier 2021. Au lieu d'utiliser des scénarios imaginaires, du Cluzel a écrit une analyse détaillée de la guerre des esprits. Comme les auteurs du "Sixième domaine d'opérations de l'OTAN", il souligne que "la confiance (...) est l'objectif". Celle-ci peut être gagnée ou détruite par la guerre de l'information ou par les PsyOps, c'est-à-dire la guerre psychologique. Cependant, les techniques conventionnelles de soft power ne suffisent plus, il faut une guerre cognitive, c'est-à-dire liée à l'esprit, une "propagande participative" à laquelle "tout le monde participe".
On ne sait pas exactement qui est la cible de cette propagande, mais du Cluzel souligne que tout le monde est impliqué dans cette nouvelle forme de manipulation et que l'objectif est de protéger le "capital humain" de l'OTAN. Le domaine d'application fait référence à "l'ensemble de l'environnement humain, qu'il soit ami ou ennemi". Bien que les capacités de l'ennemi et la menace dans le domaine de la guerre cognitive soient "encore faibles", du Cluzel appelle l'OTAN à agir rapidement et à promouvoir la guerre cognitive :
"La guerre cognitive est peut-être l'élément manquant qui permet de passer de la victoire militaire sur le champ de bataille à un succès politique durable. Le "domaine humain" pourrait bien être le facteur décisif (...). Les cinq premiers théâtres d'opérations [terre, mer, air, espace, cyberespace] peuvent conduire à des victoires tactiques et opérationnelles, mais seul le théâtre d'opérations humain peut conduire à une victoire ultime et complète" (p. 36).
La neuroscience comme arme
Quelques mois plus tard, l'OTAN reprend les demandes des stratèges. En juin 2021, elle a organisé sa première réunion scientifique sur la guerre cognitive à Bordeaux, en France. Dans une anthologie qui accompagnait le symposium, les stratèges du Hub d'innovation ont eu l'occasion de s'entretenir avec de hauts responsables de l'OTAN. Dans sa préface, le général français André Lanata a remercié "notre pôle d'innovation" et a souligné l'importance "d'exploiter les faiblesses de la nature humaine" et de mener cette "bataille" dans "tous les domaines de la société". Il s'agit également d'impliquer les neurosciences dans la course aux armements ("Weaponisation of Neurosciences"). Il a été souligné que la guerre cognitive de l'OTAN est une défense contre des guerres similaires menées par la Chine et la Russie. Leurs "activités de désinformation" ont suscité une "inquiétude croissante" parmi les alliés de l'OTAN.
Lors du symposium, une discussion intense a eu lieu sur la manière d'utiliser les neurosciences pour mener des attaques numériques sur la pensée, les sentiments et l'action de l'homme :
"Du point de vue de l'attaquant, l'action la plus efficace, bien que plus difficile à mener, consiste à encourager l'utilisation de dispositifs numériques capables de perturber ou d'influencer tous les niveaux des processus cognitifs d'un adversaire" (p. 29).
L'OTAN souhaite embrouiller le plus possible ses adversaires potentiels afin de "dicter" leur comportement (p. 29). Dans le cadre du symposium, du Cluzel a rédigé, avec le chercheur français en sciences cognitives Bernard Claverie, un essai expliquant que - contrairement à l'affirmation selon laquelle on ne fait que réagir aux menaces de la Russie ou de la Chine - il est également "bon d'exécuter des processus d'attaque bien réfléchis ainsi que des contre-mesures et des mesures préventives" (p. 26) :
"L'objectif déclaré est d'attaquer et d'exploiter, de dévaloriser ou même de détruire la façon dont on construit sa réalité, sa confiance en soi sur le plan spirituel, sa foi dans le fonctionnement des groupes, des sociétés ou même des nations" (p. 27).
Les stratèges admettent rarement ouvertement que ces techniques peuvent être utilisées non seulement sur les populations ennemies mais aussi au sein des pays de l'OTAN. Les déclarations à ce sujet sont souvent vagues. Toutefois, certains éléments indiquent que l'OTAN vise également sa propre population. Le général français Eric Autellet écrit dans un article de l'anthologie citée (p. 24) :
"Depuis le Vietnam, nos guerres ont été perdues en dépit des succès militaires, en grande partie à cause de la faiblesse de notre narration (c'est-à-dire 'gagner le cœur et l'esprit des gens'), à la fois par rapport aux populations locales sur les théâtres d'opérations et par rapport à nos propres populations. Il y a deux enjeux dans nos relations avec l'ennemi et l'ami, et nous pouvons choisir des modes d'action passifs ou actifs - ou les deux - lorsque nous considérons les limites et les contraintes de notre modèle de liberté et de démocratie. Quant à notre ennemi, nous devons être capables de "lire" dans l'esprit de nos adversaires pour anticiper leurs réactions. Si nécessaire, nous devons être en mesure de "pénétrer" l'esprit de nos adversaires pour les influencer à agir en notre faveur. Quant à notre ami (et aussi à nous-mêmes), nous devons être en mesure de protéger notre cerveau et d'améliorer notre compréhension cognitive et nos capacités de décision".
Le concours d'innovation de l'OTAN de l'automne 2021
L'étape suivante a été franchie par l'IHub, qui a officiellement annoncé le défi d'innovation "Countering Cognitive Warfare" de l'OTAN en octobre 2021. Le défi de l'innovation existe depuis 2017 et depuis, le concours a lieu deux fois par an. Afin de recueillir le plus grand nombre d'idées possible, l'OTAN insiste toujours sur le caractère ouvert du concours : "Le défi est ouvert à tous (particuliers, entrepreneurs, start-ups, industrie, science, etc.) situés dans un pays membre de l'OTAN." Ceux qui gagnent peuvent espérer un prix en espèces de 8.500 $.
Les sujets sont sélectionnés en coopération avec l'Université Johns Hopkins. Les sujets abordés sont toujours "particulièrement influents pour le développement des futures capacités militaires", selon la devise "la meilleure façon d'anticiper l'avenir est de l'inventer". Ces domaines sont l'intelligence artificielle, les systèmes autonomes, l'espace, l'hypersonique, la technologie quantique et la biotechnologie.
Les questions clés des concours précédents sont donc contrastées et fixent des priorités très différentes. À l'automne 2018, par exemple, il s'agissait de systèmes pouvant être utilisés pour intercepter les drones. Ici, c'est le fabricant de drones néerlandais Delft qui a gagné. À l'automne 2019, il s'agissait d'aider les soldats souffrant de stress ou de fatigue psychologique afin d'améliorer leurs performances au combat. Le printemps 2021 portait sur la surveillance de l'espace. Ici, c'est la start-up française Share My Space qui a gagné.
Malgré les différents points de convergence, un sujet continue d'émerger : la gestion des informations et des données sur Internet. Au printemps 2018, le concours d'innovation a été consacré à ce sujet sous la devise "Complexité et gestion de l'information", au printemps 2020 le thème était "Fake News dans les pandémies" et à l'automne 2021 enfin "La menace invisible - Neutraliser la guerre cognitive".
La forme la plus avancée de manipulation
En octobre 2021, peu avant que ce concours ne soit annoncé sur le site web de l'IHub, l'OTAN a diffusé un flux en direct discutant de la guerre cognitive et appelant à la participation au concours d'innovation. Cette tâche est "l'un des sujets les plus brûlants pour l'OTAN en ce moment", a souligné M. du Cluzel dans son discours d'ouverture. L'expert français en matière de défense, Marie-Pierre Raymond, a profité de l'occasion pour expliquer ce qu'est la guerre cognitive, à savoir "la forme de manipulation la plus avancée qui existe aujourd'hui".
Il y avait dix participants à la finale du concours, diffusée près de deux mois plus tard. Huit d'entre eux avaient développé des programmes informatiques qui utilisent l'intelligence artificielle pour scanner et analyser de grandes quantités de données sur Internet afin de mieux surveiller et, soi-disant, prédire les opinions, les pensées et les échanges d'informations des gens. La cible la plus populaire des programmes informatiques sont les médias sociaux : Facebook, Twitter, Tik-Tok, Telegram.
Changer les croyances et les comportements
Le gagnant est la société américaine Veriphix (devise: "Nous mesurons les croyances afin de prédire et de modifier le comportement"), qui a développé une plate-forme permettant d'identifier les "coups de pouce" psychologiques inconscients sur Internet. La plate-forme Veriphix est utilisée depuis des années et travaille avec plusieurs gouvernements et grandes entreprises, selon son responsable, John Fuisz, qui a des liens familiaux étroits avec l'appareil de sécurité américain. Pour lui, la guerre cognitive consiste à changer les croyances. Son logiciel peut analyser ces changements "au sein de votre armée, de votre population et d'une population étrangère", comme il l'a expliqué au jury du concours.
Considérant que la guerre cognitive est déjà en cours et que les dernières techniques de manipulation sont actuellement utilisées dans la guerre en Ukraine pour diriger les pensées et les sentiments des populations de toutes les nations impliquées dans la guerre, une clarification sur les techniques de soft power de la guerre cognitive serait appréciée et devrait être plus urgente que jamais.
A propos de l'auteur : Dr Jonas Tögel, né en 1985, est un américaniste et un chercheur en propagande. Il est titulaire d'un doctorat en soft power et motivation et travaille actuellement comme assistant de recherche à l'Institut de psychologie de l'Université de Ratisbonne. Ses recherches portent sur la propagande, la motivation et l'utilisation des techniques de soft power.
Note:
(1) Joseph Nye, Soft Power. Les moyens de réussir en politique mondiale, 2004, p.11.
20:03 Publié dans Actualité, Défense | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : guerre cognitive, actualité, défense, otan | |
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mardi, 20 décembre 2022
L'OTAN utilise également l'arme de la provocation contre la Serbie
L'OTAN utilise également l'arme de la provocation contre la Serbie
par Giulio Chinappi
Source: http://www.cese-m.eu/cesem/2022/12/la-nato-usa-larma-della-provocazione-anche-contro-la-serbia/
Article également publié sur le blog de l'auteur: https://giuliochinappi.wordpress.com/2022/12/13/la-nato-usa-larma-della-provocazione-anche-contro-la-serbia/
Les provocations de l'OTAN risquent de créer un nouveau front de guerre en Europe, exacerbant les tensions entre la Serbie et le gouvernement du Kosovo autoproclamé.
La Serbie a officiellement (re)rejoint la liste des méchants selon Washington. Les attaques médiatiques dont Belgrade a fait l'objet ces derniers jours, et qui n'avaient pas eu lieu depuis les attaques de 1999, en sont la preuve. La véritable faute de la Serbie est qu'elle est l'un des rares pays européens à ne pas avoir fait de génuflexion devant le diktat des sanctions anti-russes.
Malgré la forte pression de l'OTAN et de l'Union européenne, le gouvernement serbe a toujours poursuivi son intérêt national plutôt que de suivre servilement les ordres émis depuis la rive occidentale de l'océan Atlantique. Cette position a été réitérée par le président Aleksandar Vučić la semaine dernière. Dans une interview accordée à l'agence de presse russe TASS, Vučić a rappelé que son pays a fait l'objet de sanctions pénales imposées par l'Occident de 1992 à 2001, et que la Serbie rejette donc l'approche des sanctions et reste déterminée à prendre des décisions de politique étrangère de manière indépendante.
Afin de punir la Serbie, l'OTAN a décidé d'utiliser la même arme de provocation que celle utilisée précédemment contre la Russie et la Chine, en utilisant à cette fin le gouvernement du Kosovo autoproclamé, non reconnu comme légitime par la moitié de la communauté internationale. L'invasion militaire de l'enclave serbe de Mitrovica est en fait un acte d'extrême provocation à l'encontre de Belgrade, au point que l'on ne peut exclure la possibilité du déclenchement d'un conflit armé dans un avenir proche.
Rappelons que l'opération militaire lancée depuis le Kosovo en direction de Mitrovica et des autres régions à majorité serbe viole les accords de Bruxelles, selon lesquels les forces armées du Kosovo ne peuvent pénétrer dans les zones à majorité serbe du nord du Kosovo sans l'autorisation des dirigeants des quatre municipalités serbes.
"Priština renforce constamment et systématiquement sa présence dans le nord du Kosovo. La situation est explosive. La campagne d'intimidation et de harcèlement contre la population serbe se poursuit. L'objectif est de prendre le contrôle du territoire. Et ils le font sous l'œil passif de l'Occident et même avec son soutien", a dénoncé Aleksandr Bocan-Charčenko, l'ambassadeur russe à Belgrade, décrivant parfaitement la situation actuelle.
Le président Aleksandar Vučić a répondu à ces provocations en demandant aux Nations unies la possibilité qu'un contingent militaire de la République de Serbie entre dans le nord du Kosovo. Le Premier ministre serbe, Ana Brnabić, a souligné à son tour que le gouvernement kosovar d'Albin Kurti ne respecte pas les accords internationaux, violant ouvertement l'Accord de Bruxelles, l'Accord de Washington et les résolutions de l'ONU qui sont censés réglementer les relations entre la Serbie et le Kosovo. Selon le Premier ministre serbe, Kurti considère comme une menace "nos appels continus à la paix et à la stabilité, au dialogue ouvert et honnête, au respect et à la mise en œuvre complète de tous les accords conclus dans le cadre du dialogue entre Belgrade et Priština". Brnabić a souligné que les actions provocatrices de Kurti et l'inaction de l'UE risquaient de provoquer une nouvelle guerre entre Serbes et Albanais.
Miloš Vučević (photo), ministre de la Défense de Belgrade, a déclaré que le Kosovo ne garantit pas la sécurité de la population serbe sur son territoire, violant ainsi la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU. La même résolution autorise ensuite la Serbie à envoyer son contingent militaire dans le nord du Kosovo. Le parlement de Belgrade devrait prendre une décision à cet effet le 15 décembre.
Le plan contre la Serbie risque d'ouvrir un nouveau front de guerre au cœur de l'Europe, alors que le conflit ukrainien se poursuit. Bien sûr, frapper la Serbie pour l'OTAN signifie avant tout frapper la Russie, l'allié historique de Belgrade. Une fois encore, l'ambassadeur Aleksandr Bocan-Charčenko a souligné à quel point les événements au Kosovo rappellent étroitement ce qui s'est passé en Ukraine à partir de 2014, lorsque le gouvernement de Kiev a commencé à persécuter la population russophone à la suite du coup d'État pro-occidental connu sous le nom d'Euromaïdan. "Toute la situation, absolument toute, y compris l'attitude de Priština envers les Serbes du Kosovo, ressemble bien sûr, à plus petite échelle, à tout ce qui s'est passé en Ukraine. Les mêmes schémas, le même comportement de la part de l'Occident", a déclaré le diplomate dans une interview accordée à la chaîne Rossija-24. "Selon les services de renseignement serbes, Pristina conçoit une telle provocation pour rejeter la faute sur les Serbes. C'est une pratique de routine qui a été utilisée plus d'une fois", a ajouté l'ambassadeur.
"Les tensions augmentent rapidement, ce qui est une tendance très dangereuse. Je dirais que la situation a atteint un point au-delà duquel une effusion de sang ou une phase chaude du conflit est possible", a encore averti Bocan-Charčenko. Le diplomate russe a ajouté que la politique territoriale des autorités kosovares est la principale raison de la situation actuelle : "Il y a des raisons sous-jacentes et la volonté de Priština de prendre tout le Kosovo à tout prix, par tous les moyens, y compris les zones à population serbe".
Ce que Bocan-Charčenko ne peut pas dire ouvertement, c'est que non seulement les États-Unis et l'OTAN sont les premiers responsables de la situation actuelle au Kosovo, étant donné que le Kosovo n'existerait même pas sans le soutien militaire de l'OTAN, mais qu'il existe également des secteurs occidentaux qui espèrent l'ouverture d'un nouveau front de guerre afin de poursuivre l'objectif d'anéantir tous ceux qui ne se plient pas à la volonté de Washington. Après tout, la nature belliciste et impérialiste de l'OTAN aujourd'hui reste la même que celle qui a conduit au bombardement de Belgrade il y a 23 ans.
17:47 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : otan, serbie, balkans, kosovo, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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samedi, 10 décembre 2022
Survivre à la volonté d'anéantissement du système américain
Survivre à la volonté d'anéantissement du système américain
par Maurizio Murelli
Source : Maurizio Murelli & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/91077
Inutile de gaspiller de l'énergie à contrer les arguments délirants des partisans de la "cause ukrainienne", arguments avancés soit par des agitateurs manifestement dérangés et conditionnés par des contorsions idéologiques aberrantes, soit par des individus intoxiqués par la propagande atlantiste et se vautrant dans une ignorance absolue : les uns et les autres réagissent de manière hystérique la bouche écumante, en insultant, en déformant monstrueusement et en dénaturant la réalité des faits. Laissons-les tranquilles et laissons-les se consumer dans leurs infâmes eaux usées et mijotées, et essayons de maintenir un détachement froid vis-à-vis de leurs performances.
Efforçons-nous plutôt de clarifier, à l'aide de données objectives, l'évolution de la "méta-guerre planétaire" par rapport à laquelle ce qui se passe en Ukraine doit être considéré comme une bataille et, à l'extrême, comme la Première et la Seconde Guerre mondiale, qui doivent également être considérées comme des batailles gigantesques si l'on considère le fait qu'elles avaient leur épicentre fondamental dans le périmètre européen et, surtout, qu'elles étaient des "étapes" pour la réalisation d'un ordre mondial précis dont la conception globale est mise en évidence par ce qui a été imposé dans le traité de Versailles (1919). Il importe peu que le projet ait été clair et défini en détail dès le début et qu'il faille remonter jusqu'à la Révolution française pour en retrouver les germes (thèse du complot) ou que le projet ait été mis en œuvre (et développé) au fur et à mesure.
Le fait est que la Première Guerre mondiale a jeté les bases de la Seconde et a permis aux États-Unis de planter leurs racines maléfiques en Europe ; la seconde guerre mondiale a jeté les bases des batailles ultérieures jusqu'à celle qui a actuellement son épicentre en Ukraine. Il est évident que cette lecture clé doit être bien exposée et soutenue par des explications appropriées, mais ce n'est pas l'endroit pour cela - cela nécessiterait un travail d'écriture d'un kilomètre de long. Je me limiterai donc à quelques brèves explications.
La réalisation de l'ordre mondial diversement conçu par les États-Unis doit désintégrer à terme la Russie, quel que soit le système politique qui la gouverne. La question n'est pas de savoir qui dirige la Russie, qu'il s'agisse du tsar, du communiste Staline, du semi-libéral Poutine ou même de Mickey Mouse : la question est la Russie en tant que telle, car son existence en tant qu'entité étatique détentrice de gigantesques matières premières est un obstacle à la réalisation de l'ordre mondial unipolaire.
Depuis le 24 février 2022, l'accent a été placé sur la mise en évidence de ce que les atlantistes ont fait en Serbie, au Kosovo, en Irak, en Syrie, en Libye, etc., donnant l'idée que la phase actuelle a été déclenchée par l'implosion de l'URSS, mais si l'on veut soutenir la thèse ci-dessus, il faut faire quelques pas en arrière, allant bien au-delà de la cupidité impérialiste qui est devenue évidente dans les années 1990. La première étape à franchir nous amène à la seconde moitié des années 1940 et au début des années 1950.
En 1949, la seconde guerre mondiale était terminée depuis tout juste quatre ans et la Russie, alliée des États-Unis contre l'Allemagne, avait perdu 20 millions de morts et connu une dévastation massive. Sans la Russie, les Anglo-Américains n'auraient eu que peu de chances de l'emporter, du moins pas avant 1945, date à laquelle ils auraient pu compter sur la bombe atomique déployée plus tard au Japon et ainsi désertifier l'Europe. Cette année-là, le 3 décembre 1949, les États-Unis ont conçu un plan pour régler les comptes avec la puissance soviétique qui avait été leur alliée. Il s'agit du "plan Troy" pour l'invasion de l'Union soviétique, avec l'assistance de son allié britannique.
Ce plan prévoyait le largage de 300 bombes atomiques et de 20.000 bombes ordinaires sur 100 villes d'URSS. Par conséquent, 6000 vols avaient été prévus. L'invasion devait commencer le 1er janvier 1950, mais elle a ensuite été reportée au 1er janvier 1957, avec tous les pays de l'OTAN. L'OTAN avait été fondée en avril 1949 mais devait être rodée et bien organisée pour devenir opérationnelle. Les États-Unis ont estimé qu'il était préférable que l'opération soit menée par l'OTAN plutôt que par les seuls Américains, ce qui a motivé le report de l'opération.
En 1952, le président américain Harry Truman a déclaré : "Nous ferons disparaître de la surface de la terre tous les ports et toutes les villes qui doivent être détruits pour atteindre nos objectifs". Dois-je préciser quels étaient et quels sont leurs objectifs ?
La raison pour laquelle le plan n'a pas pris forme est simple : au début des années 1950, la Russie était elle-même devenue une puissance atomique capable de frapper le territoire américain avec ses missiles. En prévision du retour de la "guerre chaude", l'ère de la "guerre froide" a commencé, qui s'est terminée en 1990 avec l'avènement de la "guerre tiède" et qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui avec l'allumage de la "chaudière ukrainienne" et l'option de la "guerre surchauffée" en perspective.
En l'état actuel des choses, les États-Unis ont atteint le premier objectif : la dévastation de l'Europe ancrée dans le tourbillon ukrainien qui l'engloutit progressivement. La seconde, la désintégration de la Russie est une perspective alléchante.
Il ne s'agit donc pas de "se tenir aux côtés de la Russie" parce qu'elle est irrationnellement pro-russe. Nous pouvons ici faire des digressions sur ce qu'est la Russie et des digressions sur les concepts de civilisation et de systèmes politiques, mais l'essentiel est de savoir comment nous positionner en tant qu'Européens, et ainsi échapper à l'abîme vers lequel les États-Unis poussent l'Europe. Et pour ce faire, il est impératif de se ranger du côté de la Fédération de Russie contre le camp atlantiste engagé en Ukraine où, tout d'abord, il y a une guerre civile en cours entre l'Ouest occidentalisé et l'Est qui n'accepte pas l'occidentalisation.
La guerre civile est un fait interne à l'Ukraine, le positionnement masqué de l'OTAN avec tout son soutien est une affaire pour nous Européens, pour nous Italiens. La désintégration de la Russie mettrait irrémédiablement une pierre tombale sur l'Europe, nous laissant à la merci de l'UE qui est la marionnette des États-Unis. C'est tout cela qui devrait être clair et opposé aux juggernauts atlantistes, quels que soient les habits idéologiques qu'ils portent. Tout ceci devrait nous amener à dire que ce n'est pas la paix ou la trêve en Ukraine qui résoudra la question. La paix et la trêve ne servent qu'à permettre à l'atlantisme de se regrouper. Une fois pour toutes, le "Grand Conflit", la "Grande Guerre Planétaire" doit être résolu avec un vainqueur et un vaincu. Et si, en tant qu'Européens et Italiens, nous devons faire partie des vaincus, nous nous en remettrons, sachant pertinemment que tôt ou tard, tout le système implosera... peut-être dans un siècle, car ce système dominant est inhumain et l'humain ne le supporte pas : soit il se désintègre, soit il disparaît. Et pendant ce temps, chacun dans sa propre tranchée continue à se battre pour que, en ce qui concerne les armes, les italiennes, celles des vrais nationalistes italiens, au moins l'idée qu'elles doivent être données au front de l'Est passe. Le vortex ukrainien doit être fermé.
Après avoir éclairci ce point, nous pouvons alors aborder tous les autres sujets, à commencer par celui, théorique, du multipolarisme par opposition à l'unipolarisme, de l'opposition entre les conceptions de la civilisation et des systèmes politiques, pour terminer sur le terrain de l'économie, de la finance, du libéralisme, de la géo-énergie, etc. Tout d'abord, survivre à la volonté d'anéantir le système américain.
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dimanche, 02 octobre 2022
Meloni sur la voie de l'atlantisme : livraison d'armes et soutien à Zelenskyj
Meloni sur la voie de l'atlantisme : livraison d'armes et soutien à Zelenskyj
Source: https://zuerst.de/2022/10/01/meloni-auf-transatlantiker-kurs-waffenlieferungen-und-unterstuetzung-fuer-selenskyj/
Rome. Alors qu'elle n'est pas encore entrée en fonction, la probable nouvelle chef du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a déjà donné une importante indication politique : elle a déclaré, immédiatement après sa victoire électorale, sa solidarité avec l'Ukraine et a assuré le président de Kiev, Zelenskyj, de l'entier soutien de l'Italie.
Sur Twitter, Meloni a écrit textuellement : "Vous savez que vous pouvez compter sur notre soutien loyal à la cause de la liberté du peuple ukrainien. Restez forts et gardez la foi".
Inversement, Zelenskyj avait déjà envoyé une lettre de félicitations à Meloni pour son succès électoral : "Félicitations à @GiorgiaMeloni et à son parti pour leur victoire électorale. Nous saluons le soutien continu de l'Italie à l'Ukraine dans sa lutte contre l'agression russe. Nous nous réjouissons d'une coopération fructueuse avec le nouveau gouvernement italien".
Le gouvernement précédent à Rome, dirigé par Mario Draghi, s'était lui aussi clairement prononcé en faveur du soutien à l'Ukraine et de la livraison d'armes à Kiev. Meloni souhaite apparemment maintenir ce cap. Elle pourrait toutefois se retrouver en position de faiblesse au sein du futur gouvernement - ses partenaires de coalition Salvini et Berlusconi n'ont pas caché par le passé leur proximité avec Poutine. Le chef de Forza Italia, Berlusconi, a expressément défendu la position russe ces derniers jours. (mü)
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mercredi, 28 septembre 2022
Les guerres illégales de l’OTAN
Les guerres illégales de l’OTAN
par Yannick Sauveur
Source: Eurasia, 4/2022 - Le guerre illegale della NATO.
Les journaux titrent "La guerre en Europe" tout en se gardant bien de préciser que cette guerre en Ukraine n’a pas démarré le 24 février 2022. En informateurs zélés au service de leurs sponsors occidentaux, ils passent sous silence les tensions qui agitent ce pays au cœur de l’Europe centrale depuis près de 20 ans : révolution orange en 2004, coup d’Etat de 2014, massacre de 14 000 de leurs concitoyens russophones dans le Donbass. Cette guerre n’est pas non plus la première en Europe depuis 1945. Une guerre atroce a accompagné dès 1992 le démantèlement de l’ex-Yougoslavie avec en point d’orgue les bombardements sur Belgrade en 1999.
Cette guerre au cœur de l’Europe rappelle opportunément le rôle de l’OTAN. L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ou Traité de Washington est signé à Washington le 4 avril 1949 au début de la guerre froide, en réaction au blocus de Berlin exercé par les Soviétiques (juin-juillet 1948). À l’origine, l’OTAN comprend les Etats-Unis, le Royaume Uni, la France, les pays du Benelux, le Canada, le Danemark, l’Islande, l’Italie, la Norvège, le Portugal. La Grèce et la Turquie rejoignent l’OTAN en 1952 et l’Espagne en 1982. L’OTAN est généralement présentée comme une alliance défensive face à un ennemi, le bloc soviétique. Or, le Pacte de Varsovie (le pendant de l’OTAN) ne prend forme que six ans plus tard. Signé le 14 mai 1955, il l’est en réaction à l’adhésion de l’Allemagne de l’Ouest (RFA) à l’OTAN (6 mai 1955).
Si la « justification » de l’OTAN résidait dans la menace soviétique, celle-ci n’existant plus avec la disparition de l’URSS (1991) et concomitamment la dissolution du Pacte de Varsovie (juillet 1991), en toute logique, l’OTAN n’avait plus sa raison d’être. Or, non seulement, l’OTAN continua d’exister mais de surcroît, elle continua de s’étendre contrairement aux engagements pris.
Il n’est pas inutile de rappeler que James Baker, Secrétaire d’État des États-Unis, sous l’autorité du président Ronald Reagan, avait promis à la Russie, par l’entremise de Mikhail Gorbatchev, que l’OTAN allait exclure toute « expansion de son territoire vers l’Est, ou s’approcher des anciennes frontières soviétiques. » Selon les nombreuses sources présentes, il réitéra lors de la signature cette promesse en s’accordant sur l’affirmation de Gorbatchev, selon laquelle l’expansion de l’OTAN est inacceptable, à présent que la guerre froide est terminée, et l’Europe, la Russie et les États-Unis devraient trouver un terrain d’entente sur la voie amenant à la paix et à la prospérité. Baker avait répondu : « lui et les Étasuniens ont compris que ‘non seulement pour l’Union soviétique, mais aussi pour les autres pays d’Europe, il est important de disposer de garanties selon lesquelles, si les États-Unis maintiennent leur présence en Allemagne dans le cadre de l’OTAN, l’OTAN ne devrait pas bouger vers l’Est, c’est-à-dire ne pas s’étendre vers les pays de l’ancien Pacte de Varsovie. ’
Les pays ayant rejoint l’OTAN postérieurement à la fin de l’Union soviétique sont :
- la Pologne, la Hongrie, la République tchèque (1999),
- la Bulgarie, la Roumanie, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Slovaquie, la Slovénie (2004),
- la Croatie, l’Albanie (2009),
- le Monténégro (2017),
- la Macédoine du Nord (2020).
À ces pays, il faut ajouter la Suède et la Finlande, pays neutres, dont la demande d’adhésion à l’OTAN (2022) a été entérinée par l’ensemble de ses membres. Ce nouvel élargissement de l’OTAN est une provocation supplémentaire à l’égard du voisin russe, la Finlande partageant une frontière de plus de 1300 kms avec la Russie.
Deux autres pays, neutres eux aussi, l’Autriche et la Suisse, bien que ne faisant pas partie de l’OTAN, participent au Partenariat pour la paix (PPP). Pour l’ancien secrétaire à la Défense, William Perry : « La différence entre l’adhésion pleine et entière à l’OTAN et la participation au ˮPartenariat pour la paixʺ doit être aussi ténue qu’une feuille de papier ». Et pour Daniele Ganser, il ne fait aucun doute que ce PPP est un Partenariat pour la guerre et non un Partenariat pour la paix.
Enfin reste le cas de l’Ukraine, considérée comme un « pivot géopolitique » par Zbigniew Brzezinski et dont les velléités d’adhésion à l’OTAN sont anciennes puisque déjà en avril 2008, le sommet de l’OTAN à Bucarest actait le principe de l’adhésion de l’Ukraine. L’ancien conseiller du président Carter (1977-1981) est le véritable concepteur de l’élargissement de l’OTAN : « L’élargissement de l’Europe et de l’OTAN serviront les objectifs aussi bien à court terme qu’à plus long terme de la politique américaine. Une Europe plus vaste permettrait d’accroître la portée de l’influence –et, avec l’admission de nouveaux membres venus d’Europe centrale, multiplierait le nombre d’Etats pro-américains au sein des conseils européens –sans pour autant créer simultanément une Europe assez intégrée politiquement pour pouvoir concurrencer les Etats-Unis dans les régions importantes pour eux, comme le Moyen-Orient. »
L’histoire de l’OTAN est celle d’une succession de guerres depuis 1949 jusqu’à celle en cours de l’Ukraine. Il serait plus juste de parler de l’histoire de l’Empire US car cette « succession de guerres » n’a pas commencé en 1949, loin s’en faut, mais il faudrait remonter à 1846 et à la guerre du Mexique qui a permis aux États-Unis de s’emparer de la moitié du territoire mexicain, qui deviendra le Nouveau-Mexique, l’Utah, l’Arizona, la Californie, le Nevada ainsi qu’une partie du Colorado. Toutes obéissent toujours au même schéma : déstabilisation de pays cibles, vassalisation desdits pays, mise en place de bases militaires avec un seul et même objectif permanent, l’occupation politico-économico militaire au profit des puissances anglo-saxonnes dont les USA. Rappelons tout d’abord que si l’OTAN est une alliance militaire, celle-ci est, dans les faits, dirigée par les USA : « La seule organisation internationale qui ait jamais fonctionné est l’OTAN. Parce que c’est une alliance militaire et que nous la dirigeons. » (Richard Nixon). Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a une fonction essentiellement de relations publiques. C’est à ce titre qu’il est connu dans les médias. En revanche, le pouvoir réel est celui militaire qui est exercé au plus haut sommet par des Américains, à savoir le général Christopher G. Cavoli pour le Supreme Allied Commander Europe (SACEUR). Exercice américain sans partage comme en témoigne la demande de la France de voir le commandement Sud de l’OTAN attribué à un officier européen et à laquelle William Cohen, secrétaire d’Etat à la Défense, répondit sans ambiguïté : « c’est clair, c’est catégorique, ce n’est vraiment pas négociable ».
Dans cette succession de guerres, avant ou après 1949, soit directement, soit par procuration, le mode opératoire de l’Empire US est toujours le même, à base de provocations, de révolutions orange, de mensonges, de corruption, de guerre de l’information (c'est-à-dire de désinformation).
Si nul n’ignore aujourd’hui la propagande éhontée au sujet des armes de destruction massive , prétexte à l’invasion de l’Irak en 2003, il n’est pas inutile de rappeler, quoique de façon non exhaustive, la longue tradition de mensonges qui jalonne l’histoire des Etats-Unis :
- Le 15 février 1898, le cuirassé américain USS Maine explose dans le port de La Havane provoquant la mort de 266 Américains. Le prétexte est idéalement trouvé pour l’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Espagne avec pour conséquence l’annexion de Cuba, de Porto Rico, des Philippines et de l’île de Guam. C’est la première guerre que les Etats-Unis menaient en dehors de leur territoire. En 1911, 13 ans après la fin de la guerre hispano-américaine, l’examen de l’épave USS Maine a montré que les effets conjugués du gaz et de l’électricité avaient détruit le navire de l’intérieur. Les Espagnols n’avaient donc rien à voir avec le naufrage du cuirassé.
- La guerre du Vietnam. Le président Lyndon Johnson, qui venait de succéder à John Fitzgerald Kennedy, et la CIA voulaient un prétexte pour impliquer les Etats-Unis dans une guerre ouverte contre le Vietnam. Lyndon Johnson a prétendu que le Viet Minh avait attaqué un navire de guerre américain, l’USS Maddox, dans le golfe du Tonkin (4 août 1964). Le 5 août, la guerre commençait officiellement avec les bombardements sur le Nord-Vietnam. En 2005, la NSA (Agence de sécurité nationale) a publié plus de 140 documents jusque-là top secret concernant l’incident du golfe du Tonkin, dont une étude de l’historien Robert Hanyok et qui confirme ce que d’autres soupçonnaient depuis longtemps : il n’y a eu aucune action contre des navires américains dans le golfe du Tonkin le 4 août 1964. Du reste, de la bouche même des équipages du destroyer américain, l’attaque dans le golfe du Tonkin était une pure invention.
- Le pillage des couveuses et la guerre du Golfe (1991). Le mensonge des « couveuses » est monté par la société de communication Hill & Knowlton. Le 10 octobre 1990, Nayirah, une jeune fille de 15 ans présentée comme une infirmière témoigne en larmes devant le Comité des droits de l’Homme du Congrès que pendant l’invasion, elle travaillait dans un hôpital koweïti et avait vu des soldats irakiens sortir des bébés des incubateurs et les déposer par terre où ils étaient morts. 312 nouveau-nés seraient morts. En réalité, après la guerre, on apprit que l’histoire des couveuses était un mensonge infâme et que Nayirah s’appelait en réalité Nijirah al-Sabah et était la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington.
Mensonges d’Etat, désinformation, tous les présidents des Etats-Unis impliqués dans des guerres sont des criminels de guerre, qu’il s’agisse d’Eisenhower, Johnson, Nixon, Carter, Reagan, Clinton, Bush père & fils, Obama accessoirement Prix Nobel de la Paix (sic). Aucun de ces présidents n’est allé en prison ou n’a eu à répondre devant la justice des milliers de morts. Il en est de même des dirigeants successifs de la CIA, des conseillers politiques (Madeleine Albright, Henry Kissinger), des chefs d’Etat ou de gouvernement (Margaret Thatcher, Tony Blair). Et la liste est loin d’être exhaustive.
Toutes les guerres de l’OTAN ont été relayées par un unanimisme des medias, de la classe politique, de la majorité des intellectuels, un formatage de l’opinion, le tout sous couvert d’humanitarisme, de bons sentiments moraux avec toujours la même rengaine, l’exportation de la démocratie (cf. ce qu’il advient en Libye, en Irak,…)
Le langage de la propagande ne s’embarrasse pas de subtilités de langage ou de finesse de vocabulaire : Saddam Hussein est un « psychopathe » et/ou un « nouvel Hitler » tout comme le dirigeant libyen Kadhafi. Milosevic est présenté comme un « dictateur sanguinaire » voire « le Führer serbe Milosevic » (Rudolf Scharping, ministre de la Défense allemand) ou « Boucher des Balkans ». Pour les Etats-Unis, la Libye compte avec l’Irak, l’Iran et Cuba parmi les « grands méchants » de la planète. Ces mêmes pays ainsi que la Syrie et le Soudan sont au choix des « Etats-parias » ou « terroristes ». Pour George Schulz, secrétaire d’Etat sous les mandats de Reagan, « Le Nicaragua est un cancer qui s’insinue dans notre territoire, il applique les doctrines de Mein Kampf et menace de prendre le contrôle de tout l’hémisphère ». Quant à Vladimir Poutine, volontiers présenté comme un « dictateur » (Jean-Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères sur TF1), d’aucuns vont jusqu’à faire état d’une continuité supposée entre Joseph Staline et Vladimir Poutine. Pour John McCain, Poutine est un « impérialiste russe et un apparatchik du KGB ». « Fou » ne faisait pas encore partie des éléments de langage, et bien, grâce à Milos Zeman, président de la République tchèque, c’est fait : il a qualifié jeudi l’invasion russe de l’Ukraine d’« acte d’agression non provoqué », estimant que « le fou doit être isolé (…) Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort (…). Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes ».
À l’inverse, et dans le plus pur style orwellien, les Contras, assassins sanguinaires sont présentés comme des « combattants de la liberté » et la guerre de l’OTAN contre la Serbie est une « guerre humanitaire » !
Le coup d’Etat en Ukraine du 20 février 2014
Les Américains tirent les ficelles et ne s’en cachent pas. John McCain est présent à Kiev dans les semaines qui précèdent le coup d’Etat et exhorte les manifestants à renverser le gouvernement ukrainien. Les manifestations de Maïdan sont exploitées sur place par les multiples visites de responsables américains, les conversations téléphoniques entre Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt, l’ambassadeur US en Ukraine, au cours desquelles ils ont discuté de la nouvelle composition du gouvernement. C’est au cours de ces conversations interceptées que Victoria Nuland avait lancé son fameux « Fuck UE ! » Après le putsch, l’objectif des nouveaux gouvernants était de rallier l’Ukraine à l’OTAN.
La position de la Russie est claire et de bon sens : que l’Ukraine n’accueille jamais de missiles américains et qu’elle n’adhère pas à l’OTAN. Ces demandes ont été rejetées par Victoria Nuland qui a déclaré : « Ce sont des décisions qui appartiennent à l’Ukraine et à l’OTAN, pas au Kremlin. » Et Serguei Lavrov résume la situation : « Toutes nos propositions visant à écarter ces menaces sur la base du respect mutuel des intérêts de la sécurité ont été ignorées par les États-Unis, l’UE et l’Otan. Malgré ses assurances antérieures de non-expansion vers l’Est, l’Alliance a rapproché ses frontières de celles de la Russie à cinq reprises. Nous pouvons assister à une situation similaire avec l’Ukraine. Dans ce pays, on a interdit tout ce qui est russe: la langue, l’éducation, la culture, les médias. »
L’objectif évident des USA est d’encercler toujours plus la Russie et, pour ce faire, intégrer l’Ukraine dans l’OTAN. C’est là que se situe la ligne rouge pour Vladimir Poutine pour qui il en va de la sécurité de la Russie et celle-ci a besoin d’un glacis sécurisé. Il semble que les négociations étaient bien avancées avec l’Ukraine en vue de son intégration dans l’OTAN. Or, parallèlement, non seulement les Américains restaient sourds aux demandes de Vladimir Poutine mais en plus ils envoient davantage de troupes américaines chez les alliés d’Europe de l’Est de l’OTAN, les exercices de l’OTAN se déroulent à proximité des frontières de la Russie. Il faut rappeler ce contexte pour comprendre que l’opération militaire russe était l’unique solution pour empêcher l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan.
Pour mémoire, on rappellera les quelques dernières guerres de l’OTAN :
- 1991 : agression de la Yougoslavie,
- 1999 : bombardements de la Serbie et du Kosovo,
- 2001 : bombardements massifs en Afghanistan,
- 2003 : sans avoir obtenu l’autorisation du Conseil de sécurité, les Etats-Unis envahissent l’Irak avec comme principaux alliés le Royaume-Uni, l’Australie, l’Italie et l’Espagne. Pour une fois, la France sauve l’honneur,
- 2011 : Intervention en Libye,
- 2011… : Syrie,
- 2014 : Coup d’État en Ukraine,
- 2015 : Le Yémen est attaqué par l’Arabie saoudite sans mandat de l’ONU, avec le soutien des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, membres de l’OTAN.
Depuis 1945 et la fondation de l’Organisation des Nations Unies (ONU), il est interdit de recourir à la guerre, cette interdiction ne souffrant que deux exceptions : d’une part, le droit à l’autodéfense, d’autre part, l’autorisation d’un mandat explicite du Conseil de sécurité de l’ONU. Il est peu de dire que la Charte des Nations Unies (San Francisco, 26 juin 1945) interdisant à ses membres de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies a été superbement ignorée par la plus grande alliance militaire au monde, l’OTAN, qui a conduit le plus de guerres illégales et ce, en toute impunité. Guerres masquées, coups d’État, absence de mandat de l’ONU (Serbie 1999, Irak 2003), détournement d’un mandat de l’ONU (Libye 2011, la résolution de l’ONU autorisait une zone d’exclusion aérienne, afin de protéger la population civile. Elle n’autorisait pas un changement de régime et l’assassinat de Mouammar Kadhafi), l’ONU a montré son impuissance comme avant elle la SDN. Est-ce si étonnant ? Pas vraiment si on en juge par les propos de divers dirigeants américains : Madeleine Albright pour qui « le secrétaire général de l’ONU doit être seulement un administrateur » ou G.W. Bush : « je me demande si l’ONU est indispensable au XXIè siècle (…) ». Noam Chomsky note pour sa part que « Les plus hautes autorités expliquent avec une brutale clarté que la Cour Internationale de justice, l’ONU et les autres organisations internationales sont devenues sans objet, puisqu’elles n’obéissent plus aux ordres de Washington (…) ».
Nous faisons nôtres les constats de Daniele Ganser sur les guerres menées par l’OTAN qui sont des guerres au service de l’impérialisme américain. En revanche, nous sommes réservés sur le concept de « légalité ». La question n’est pas celle des guerres illégales, au regard du Droit, certaines peuvent l’être tout en étant des guerres justes, guerres de libération nationale ou celle de la Russie venant au secours des populations russophones du Donbass et d’autres qui ne le sont pas. Dans le cas qui nous occupe, les guerres décrites ici, celles de l’impérialisme américain, sont naturellement des guerres illégales. L’histoire contemporaine a prouvé que l’ONU est incapable de faire respecter le contenu de sa charte. Avec trois membres permanents de l’OTAN (E.U, G.B., F.) sur cinq au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, à moins d’un veto de la Chine ou de la Russie, le résultat est connu et on a vu, hélas, que dans des cas importants (Libye), la Russie et la Chine choisissent l’abstention. Pour les Etats-Unis, la force prime le droit et, se croyant investis d’une mission universelle, ils continueront à œuvrer comme ils l’ont toujours fait depuis près de 200 ans. L’OTAN a toujours été un outil au service de l’impérialisme américain et le « parapluie » américain en créant une soumission des pays de l’Europe de l’Ouest a empêché que se crée une véritable Europe souveraine et ayant sa propre défense. L’OTAN est une menace pour la paix mondiale et en premier lieu pour l’Europe, territoire convoité mais nain politique et militaire. L’OTAN n’a plus de raison d’être depuis la disparition de l’URSS. Cette organisation guerrière doit être dissoute et à tout le moins sortir de l’Europe. L’intérêt des peuples européens et de la paix en Europe le commande.
Yannick Sauveur
17:12 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan, bellicisme, politique internationale, géopolitique, actualité, europe, états-unis, affaires européennes | |
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lundi, 19 septembre 2022
A propos de Piłsudski et de l'Intermarium
A propos de Piłsudski et de l'Intermarium
par Danny Sguera
Source : Danny Sguera & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/intermarium-30382
La politique extrémiste et belliciste de l'OTAN et des États-Unis n'est rien d'autre, aujourd'hui sur fond de conflit russo-ukrainien, qu'une répétition de la stratégie militaire conçue au début du 20ème siècle par le général polonais Piłsudski (connu pour le "Miracle de la Vistule") qui soulignait la nécessité de canaliser une union de nations non russes afin d'encercler la Russie (voir l'extension récente de l'OTAN) qui appartenait alors, comme aujourd'hui, à partir de l'après-guerre, à la sphère tsariste ou du Pacte de Varsovie. Ces pays s'étendaient de la Baltique à la Caspienne et au Caucase et auraient dû recevoir comme tâche précise de stabiliser leurs souverainetés, celles-ci étant toutefois hétéro-dirigés par les diktats étrangers franco-britanniques à l'époque et placés sous l'égide des États-Unis aujourd'hui (le garant de la Pologne, à l'époque, était l'entente franco-britannique qui a misérablement abandonné Piłsudski en poussant le chef de l'ethnat ukrainien Skoropads'kij, à l'époque, vers la Russie pour réduire les empires allemand et austro-hongrois).
Piłsudski croyait, par le biais de la vision de l'INTERMARIUM et des méthodes propres à son idéologie PROMETHEISTE, qu'il était indispensable de stabiliser le territoire ukrainien afin de contenir les visées de l'Empire tsariste d'abord, puis du régime soviétique, de manière à rompre toute relation avec l'Est et à proclamer ensuite la Pologne, porte d'entrée du monde slave, gardienne de ce rôle de premier plan. Piłsudski préférait être un franc-tireur méfiant tant à l'égard de l'Est que de l'Ouest, car il était conscient qu'il pouvait être écrasé par les empires de l'époque, notamment celui des Habsbourg et l'empire allemand qui étaient en constante progression. Aujourd'hui, comme à l'époque, il est possible de tracer les similitudes avec le rôle assumé par la Pologne dans le domaine géostratégique, qui, en cohabitation avec d'autres Etats vassaux (Ukraine, Finlande, Lettonie, Lituanie, Géorgie, en partie Azerbaïdjan), exerce certes des politiques d'intérêt mutuel mais aussi et surtout des politiques coïncidant avec les intérêts des Américains. Ces États jouent le rôle de chiens enragés envers la Russie en soutenant les politiques les plus militaristes de la zone européenne.... mais pas seulement. En fait, aujourd'hui comme à l'époque, la Pologne, à la lumière du récent conflit interne avec l'Union européenne, peut encore conserver des espaces d'autonomie obtenus grâce à l'hégémon américain, du moins tant qu'elle restera subordonnée aux plans géopolitiques de la superpuissance qui, en échange, lui permettra d'exprimer un revanchisme nationaliste axé principalement sur la détestation de la Russie.
La politique actuelle à courte vue des États-Unis vise, comme il y a quelques décennies et pendant tout le siècle dernier, à espérer une chute progressive et providentielle du système régissant la Fédération de Russie, comme elle l'a fait avec l'URSS pour des raisons endogènes, par l'effondrement politico-économique dû à la course aux armements, au système économique dépassé de planification contre l'économie de marché et avec, en prime, quelques raids ici et là des états de l'INTERMARIUM exerçant une force perturbatrice qui n'est pas vraiment efficace mais utile pour gagner du temps afin que les deux premières causes, déjà expliquées dans le présent article, se réalisent finalement dans le temps (voir aujourd'hui le déploiement et l'effort militaire en Ukraine plus les glissements de terrain entre la Géorgie et le Nagorno Karabagh combinés avec les sanctions occidentales).
Ces théories politiques du maréchal et ministre de la guerre polonais en 1915-1918 ont laissé leur empreinte sur le modus operandi euro-américain en produisant des crises successives qui se répercutent aujourd'hui sur tout notre continent en raison des grandes similitudes avec les conflits de 2008 en Géorgie et de 2014 en Ukraine. Une approche insensée qui, en élargissant le front de l'OTAN, a rassemblé tous les États dits "prométhéens" (selon la définition donnée par les idéologues autour de Pilsudski) qui, en réitérant leurs provocations au fil du temps, entendent contrecarrer la forte résurgence de la Russie dans le monde eurasien, résultat de la politique de réaffirmation de Vladimir Poutine.
Le fait est qu'entre-temps, le monde a changé, la Russie n'est plus ni un empire ni l'URSS, même si cela arrange le monde occidental de lui coller des étiquettes du siècle dernier pour ne pas avoir à dire la vérité ou du moins à avouer les changements historiques à ses citoyens. Les espoirs d'un effondrement socio-économique à la manière de l'URSS, complétés par des théâtres de guerre pour user et harceler la Russie, révèlent un Occident vieux, malade et fortement colonialiste qui préfère se bercer d'illusions en retournant inlassablement à de vieilles pages du passé tout en éludant les changements structurels internationaux qui, sauf en cas de conflit mondial, sont INÉVITABLES.
Le système économique russe a changé et adopte désormais un modèle hybride de marché et de souveraineté. Mais, à côté de cela, tout un monde a changé avec les BRICS. L'Inde mais surtout la Chine offrent des opportunités de marché qui font voler en éclats les politiques d'isolement dépassées et rétrogrades que l'on veut appliquer contre la Russie. Au contraire, par une propagande immorale, l'Américanosphère a convaincu ses citoyens qu'il y a un monstre de l'autre côté de la ligne, et par des décisions politiques précises, elle a choisi obtusément de faire sauter tout un échafaudage économique et culturel, en se retranchant, comme elle l'a fait jadis pour l'URSS, dans une économie fermée (SEV/COMECON), qui non seulement n'a pas de débouchés économiques en politique étrangère, mais fait de ses Etats membres des sujets politiques soumis au pouvoir hypercentralisé de Washington. En bref, des Etats fantoches sans autonomie ni réel pouvoir législatif en matière internationale !
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samedi, 10 septembre 2022
Réorganisation militaire de l'Europe du Nord
Réorganisation militaire de l'Europe du Nord
Groupe de réflexion Katehon
Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/riorganizzazione-militare-delleuropa-settentrionale
L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN constitue une menace plus sérieuse pour la Russie que l'acceptation insignifiante de nouveaux membres de rang.
L'élargissement de l'OTAN à la Suède et à la Finlande a déjà été décrit comme transformant la mer Baltique en eaux intérieures de l'OTAN. Cette affirmation n'est pas entièrement vraie. Car une partie de la Baltique appartient à la Russie et les îles Åland, qui font partie de la Finlande, ont un statut spécial. Mais il s'agit d'une autre question, à savoir l'intégration des capacités militaires, puisqu'en plus de l'OTAN, il existe une coopération en matière de défense entre les pays nordiques.
La coopération nordique en matière de défense est composée de cinq membres : le Danemark, la Finlande, l'Islande, la Norvège et la Suède. L'objectif de l'organisation est de renforcer les capacités de défense des pays participants en identifiant les domaines de coopération et en promouvant des solutions efficaces.
L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN n'est pas seulement une valeur ajoutée. La perspective d'une intégration de la défense nordique offre l'opportunité d'un changement radical qui pourrait transformer la défense de l'Atlantique Nord. Il ne s'agit pas seulement de savoir comment les États-Unis règlent le jeu, mais comment les pays nordiques collaborent désormais pour façonner les règles et déterminer ce que les États-Unis peuvent fournir pour la défense de l'Europe du Nord. C'est-à-dire que Washington pourrait être le commanditaire probable de l'action. Puisque le voisin le plus proche potentiellement considéré comme une menace par les pays de l'OTAN est la Russie, des actions hypothétiques seraient prises contre la Russie.
En termes de géographie politique, la Norvège et la Finlande formeront désormais une longue frontière terrestre avec la Russie. La Suède et le Danemark (y compris le Groenland et les îles Féroé) n'ont pas une telle frontière et peuvent donc passer de la projection de puissance militaire terrestre au développement de capacités aériennes et navales.
Si une transformation profonde de la stratégie militaire devait se produire, les alliés de l'OTAN en dehors de l'Europe du Nord, en particulier les États-Unis et le Canada, devraient reconsidérer leur approche de la planification des opérations impliquant des pays d'Europe du Nord. Ce faisant, ces mêmes pays seront incités à développer des capacités militaires contre la Russie.
Il est probable que les pays nordiques commenceront progressivement à s'éloigner des plateformes traditionnelles et à se concentrer sur l'intégration des capacités de combat et sur l'interopérabilité pour les opérations militaires. À l'heure actuelle, les États nordiques visant la coopération en matière de défense envisagent de créer un commandement nordique qui serait pleinement intégré à l'OTAN. Si cela devait se produire, non seulement les capacités de défense globales feraient un bond en avant, mais l'OTAN pourrait également projeter sa force militaire dans l'Arctique et l'Atlantique.
La deuxième flotte de la marine américaine, basée à Norfolk, est susceptible d'assumer cette fonction, ses navires se déplaçant dans l'Atlantique et l'Arctique. Il faut garder à l'esprit les capacités du spectre électromagnétique et la nouvelle doctrine militaire américaine d'opérations intégrées sur l'ensemble du spectre.
Les capacités du Canada, qui devra augmenter sa contribution avec la nouvelle approche, notamment pour contrer la Russie dans l'Arctique, doivent également être prises en compte.
Le cas de la Finlande est particulièrement intéressant. Pont à l'époque de la guerre froide entre l'Union soviétique et l'Occident (ainsi que champ de bataille pour le renseignement), après l'effondrement de l'Union soviétique, Helsinki a répondu à la nouvelle ère à sa manière. La Finlande soutient désormais activement l'Ukraine, en lui fournissant des systèmes d'artillerie. Mais dans le cas de la réorganisation militaire de l'Europe du Nord, l'accent doit être mis sur la puissance aérienne, car l'OTAN met l'accent sur l'utilisation de ces forces en temps de conflit.
Par ailleurs, quelques mois après la disparition de l'Union soviétique, les Finlandais ont signé un accord de 3 milliards de dollars avec les États-Unis pour l'achat de 64 avions de combat F-18. Cette décision a non seulement renforcé la puissance militaire de la Finlande, mais a également créé une base d'interopérabilité avec l'OTAN. Le 10 décembre 2021, la Finlande a annoncé sa décision d'acheter des jets F-35, et la Suède a également proposé d'acheter des avions de sa propre production. Cela indique le désir d'Helsinki de coopérer plus étroitement avec des alliés tels que les États-Unis.
Bien que l'adhésion officielle de la Finlande à l'OTAN soit encore loin, les membres de l'alliance ont déjà commencé à planifier la manière d'intégrer l'armée de l'air finlandaise dans leurs stratégies de lutte contre la Russie. Depuis plusieurs années, la Finlande effectue un entraînement transfrontalier de ses forces aériennes avec la Norvège et la Suède. Désormais, la Finlande sera pleinement intégrée aux autres partenaires du F-35 dans la région - Norvège, Danemark, Pologne, Pays-Bas et Belgique - ainsi qu'aux autres opérateurs de F-35 aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne.
Cela signifie que lorsque les Finlandais déploieront les F-35, ils feront partie d'une ceinture régionale de renseignement, de surveillance et de reconnaissance qui pénétrera le territoire russe et fournira avec lui des communications intégrées pour une réponse de la force. Le F-35 n'étant pas un chasseur traditionnel, il s'agit d'un système de combat volant dont les capacités augmentent avec le nombre de F-35 en vol. Les experts de l'OTAN recommandent déjà d'agir le plus rapidement possible pour utiliser le F-35 comme une force de frappe intégrée capable de frapper des cibles russes à longue distance en cas de conflit.
Par conséquent, la Russie est confrontée à une menace plus sérieuse qu'un simple membre supplémentaire de l'OTAN. Compte tenu de sa position, la Finlande devient un État clé pour influencer le comportement de la Russie dans la région.
18:48 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan, finlande, suède, scandinavie, europe du nord, europe, affaires européennes, défense | |
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vendredi, 19 août 2022
Tous sous le parapluie de l'OTAN, exposés au déluge universel
Tous sous le parapluie de l'OTAN, exposés au déluge universel
par Marcello Veneziani
Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/tutti-sotto-l-ombrello-della-nato
La lutte électorale en Italie s'annonce comme une course pour savoir qui est le plus aligné sur l'OTAN et qui est le plus tourné vers l'Atlantique, à genoux comme vers la Mecque : droite et gauche, centre gauche et centre droit se disputent l'uniforme et la livrée de ses soldats ou de ses grooms, sans la moindre dissidence, distinction ou retenue. Et pourtant, si nous devions juger à la lumière de nos intérêts géopolitiques et stratégiques réels, les expériences historiques de ces dernières années, les effets de certaines positions récentes de l'OTAN, les profils très modestes des dirigeants occidentaux, les cultures qui inspirent le soi-disant modèle euro-atlantique, et enfin l'opinion publique italienne et européenne elle-même, qui est tout sauf favorable à cet enracinement, il y aurait énormément de place pour remettre en question l'aplatissement militaire et militant devant les ukases de l'OTAN, sans si et sans mais, dont font montre la politique et les pouvoirs qui l'animent. On ne peut pas non plus accorder le moindre crédit à la ligne grilliste de Conte, qui, en tant que premier ministre, s'est couché comme un paillasson devant les puissances euro-atlantiques et qui cherche maintenant à embobiner les récalcitrants.
Commençons par l'argument le plus fort en faveur de la ligne pro-OTAN : les menaces chinoise et russe et le danger islamique ne nous permettent pas de "baisser la garde" (une expression obsessionnelle, héritée de la pandémie, qui nous réduit à des chiens de garde ou à des gardes permanents par des agents médicaux et de sécurité). Je ne sais pas dans quelle mesure le parapluie de l'OTAN nous protège de ces menaces et dans quelle mesure il nous y expose. Si le parapluie de l'OTAN nous a protégés des dangers et des guerres, dans combien de dangers et combien de guerres nous a-t-il entraînés ces dernières années ? Les tensions avec le monde islamique, l'infiltration dans les soulèvements des pays arabes, l'éternelle crise palestinienne, l'implication dans de malheureuses aventures guerrières, même près de nous, de la Serbie et du Kosovo à la Libye, maintenant les tensions avec la Russie, la Chine et la moitié du monde asiatique... Combien de haine envers l'Occident et envers nous avons-nous accumulé avec l'interventionnisme militaire de l'OTAN, en suivant servilement les politiques musclées et hégémoniques des États-Unis ?
Depuis longtemps, nous subissons les effets dramatiques des interventions militaires de l'OTAN dans le monde : en termes de flux migratoires incontrôlés et d'islamisation croissante et de haine anti-occidentale, mais aussi en termes de crises économiques et sociales et d'approvisionnement en énergie, d'entreprises militaires coûteuses et de détournement de ressources pour faire face aux effets des politiques interventionnistes dans tant de régions du monde. De plus, cette ligne ne sert même pas à étendre l'influence de notre civilisation et de ses traditions: au contraire, partout où l'on arrive avec la force des armes, des réactions opposées se déclenchent, des traditions, des coutumes, des attitudes et des religions antithétiques à l'Occident sont redécouvertes dans une fonction antagoniste. Avec l'OTAN, la civilisation occidentale n'est pas protégée, mais les biens, la technologie et la liberté sont exportés sous une forme ou une autre de nihilisme. Et autant nous sommes aplatis par l'OTAN, autant nous avons honte de nos racines occidentales. Pas la Kultur mais la Zivilisation, comme l'ont dit Thomas Mann et plus tard Oswald Spengler ; c'est-à-dire l'expansion de notre mode de vie et de nos moyens économiques et technologiques, mais sans une culture nourrie par un fondement civil, moral et religieux.
L'OTAN a pu avoir du sens lorsqu'il y avait une bipolarité mondiale entre deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS ; et elle avait un sens lorsque la mondialisation coïncidait avec l'occidentalisation du monde. Mais depuis quelque temps, ce scénario a changé. Les superpuissances mondiales ont été contournées et entourées par d'autres puissances hégémoniques comme la Chine et des superpuissances technologiques et démographiques comme l'Inde, par de grands pays non alignés comme l'Iran, le Brésil, l'Afrique du Sud, et par des poudrières ingouvernables comme l'Afrique, l'Amérique du Sud et l'Asie du Sud-Est. Sans un Roi du Monde, une Puissance Universelle, aucun Empire du Bien et aucune alliance militaire ne peut s'ériger en gardien, arbitre et dépositaire du monde, sauf au prix de conflits douloureux, coalisant le ressentiment de tous contre l'Occident. Cela est confirmé par les effets de la position de l'OTAN et des États-Unis en Ukraine.
Dans ce contexte, il serait beaucoup plus profitable pour l'Europe de se désengager de cette logique de l'Occident contre le reste du monde, et d'esquisser sa propre politique étrangère autonome de confrontation avec le monde au-delà de l'Occident, qui comprend également l'endiguement des visées hégémoniques ou expansionnistes des autres et aussi un "protectionnisme" intelligent de notre économie par rapport aux invasions inconsidérées des biens et des technologies des autres. Trump avait deviné la même chose lorsqu'il a essayé de désengager les États-Unis de leur rôle de gendarme du monde, il n'a pas initié de guerres et de bombardements, il a même traité avec des dictateurs individuels et des puissances mondiales avec un visage dur, mais sans s'arroger le rôle d'empereur du monde. Lui, qui était si enthousiaste, avait les pieds sur terre à cet égard, bien plus que son prédécesseur et que son calamiteux successeur. Les mobilisations armées servent non seulement à exercer un impérialisme moral sur le monde, mais aussi à polariser le consensus en faveur des présidents en exercice, et à disposer des besoins de l'industrie de guerre.
L'autre folie de l'Occident dirigé par l'OTAN est de s'aventurer dans ce genre de guerre semi-froide avec l'Asie russo-chinoise sans leadership ferme, clairvoyant et unifié. La précaire administration Biden est incapable de tenir le fort de l'Occident ; l'Europe n'est plus celle de Kohl et de Mitterrand, mais pas non plus celle de Merkel ; l'Angleterre, depuis qu'elle a perdu Boris Johnson, est sans leadership. Si vous appelez l'Occident, qui répond? Seulement les dirigeants de l'OTAN ?
En bref, si c'est le parapluie qui doit nous protéger, nous sommes exposés au déluge universel. Mais dans la campagne électorale italienne actuelle, tout le monde joue des fanfares pour l'OTAN et jure fidélité éternelle à la Mecque de l'Atlantique...
18:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, géopolitique, otan, atlantisme, occidentalisme, marcello veneziani, europe, affaires européennes | |
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lundi, 25 juillet 2022
Slavoj Žižek et la gauche comme défenseurs du capitalisme de guerre occidental de l'OTAN
Slavoj Žižek et la gauche comme défenseurs du capitalisme de guerre occidental de l'OTAN
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2022/07/25/slavoj-zizek-ja-vasemmisto-nato-lannen-sotakapitalismin-puolustajina/
"Le moins que nous devions à l'Ukraine est notre soutien total, et pour cela nous avons besoin d'une OTAN plus forte [...] Aujourd'hui, vous ne pouvez pas être de gauche si vous ne soutenez pas sans équivoque l'Ukraine", déclare l'élitiste de gauche "hégéliano-marxiste" Slavoj Žižek dans The Guardian.
Comme le souligne Nikos Mottas, l'opinion de Žižek sur l'Ukraine n'aurait eu aucune importance si le penseur et théoricien culturel slovène n'avait pas bénéficié d'une telle publicité dans les médias occidentaux et ne s'était pas imposé comme l'un des "intellectuels vivants les plus importants".
Depuis plus de deux décennies, Žižek est une figure de premier plan non seulement dans les médias grand public, mais aussi dans les institutions universitaires et les groupes de réflexion les plus prestigieux d'Europe et des États-Unis. Cela illustre la décadence intellectuelle croissante de l'Occident.
En réalité, Žižek est "l'incarnation d'une fourberie pseudo-marxiste qui tente de blanchir le système d'exploitation capitaliste par des analyses pompeuses, des absurdités philosophiques incohérentes et souvent contradictoires".
Ce n'est pas une coïncidence si le même faussaire qui appelle maintenant à une "OTAN plus forte" pour défendre l'Ukraine préconisait déjà ouvertement une intervention militaire de l'OTAN en 1999, faisant l'éloge du bombardement de la Yougoslavie, rappelle Mottas.
Slavoj, partisan déclaré des crimes horribles commis par l'OTAN en Yougoslavie, n'était cependant pas satisfait de la barbarie infligée au peuple serbe. Selon lui, les Serbes ont été bombardés trop tard, et pas suffisamment. Apparemment, il aurait fallu tuer tous les Serbes pour satisfaire le "critique culturel" slovène.
Après les attaques terroristes de Paris en 2015, Žižek a suggéré que l'antidote à l'impasse du capitalisme mondial était la "militarisation de la société". Puisque, selon Žižek, les gens ne savent pas ce qu'ils veulent (ou ils veulent les "mauvaises choses"), les droits civils devraient être réduits et le pouvoir de décision de la "politique émancipatrice" devrait être concentré entre les mains d'une élite technocratique libérale-mondiale. Donc juste davantage d'eurobureaucratie, d'occidentalisation et d'hégémonie américaine ?
Žižek n'est en aucun cas un penseur radical, il représente le courant dominant libéral. Selon Mottas, le philosophe pop slovène est "un apologiste de la barbarie capitaliste qui dénigre le socialisme du 20ème siècle, attaque sans vergogne Lénine et promeut, ouvertement ou secrètement, l'alliance impérialiste et meurtrière de l'OTAN".
Même lorsqu'il prétend défendre le communisme, Žižek ne le fait qu'au niveau de la théorie abstraite, sans se soucier de l'application sociale et politique de l'idée. Si l'alliance occidentale des États-Unis commençait à bombarder la Chine, Žižek défendrait probablement aussi cette attaque et trouverait un moyen de condamner le "socialisme aux caractéristiques chinoises".
Mottas ironise sur la façon dont Žižek et d'autres "intellectuels marxistes" comme lui (comme Alain Badiou, Antonio Negri, Terry Eagleton, etc.) veulent une "révolution décaféinée qui ne sent pas la révolution", convenant aux libéraux aux âmes sensibles. Sous un tel vernis gauchiste, il est bon de se prélasser devant les médias et de défendre le système capitaliste.
En effet, la boucle est bouclée : en Occident, tant à gauche qu'à droite, les politiciens de carrière, les universitaires et divers influenceurs hybrides du courant dominant et de la frange, distribuent ensemble l'opium de l'OTAN au peuple, appellent à la chute de la Russie et attendent avec impatience un nouvel essor du capitalisme dirigé par l'Occident sur les cendres du libéralisme.
20:24 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : slavoj zizek, otan, bellicisme | |
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vendredi, 22 juillet 2022
L'OTAN est-elle en morceaux ? L'Europe implose-t-elle ?
L'OTAN est-elle en morceaux ? L'Europe implose-t-elle ?
Luigi Tedeschi
Source: https://www.centroitalicum.com/la-nata-e-a-pezzi-leuropa-implode/
Mais surtout, qui tombera dans le "piège de Thucydide", la Russie ou les États-Unis ?
Depuis le début de la guerre d'Ukraine, l'interprétation de l'évolution du conflit par le courant dominant occidental est sans ambiguïté : la stratégie de Poutine visant à diviser l'Occident a échoué, étant donné l'unité granitique de l'OTAN face à l'ennemi commun, et les sanctions conduiraient bientôt au défaut de paiement de la Russie, avec la déstabilisation politique du régime de Poutine qui en découlerait. Aujourd'hui, nous devons constater l'absence totale de fondement de ces prédictions. Les sanctions, plutôt que la Russie, ont plutôt conduit à une crise énergétique et à une récession économique imminente en Europe, avec des résultats imprévisibles. L'unité même de l'OTAN et de l'UE, au-delà de la rhétorique pro-occidentale et russophobe, est tout à fait apparente. De profonds clivages et des conflits potentiels sont évidents entre les membres de l'OTAN et de l'UE. Il faut s'attendre à ce que l'Occident sorte de cette crise profondément divisé.
L'OTAN est-elle en morceaux ?
Au sein de l'OTAN, on peut distinguer plusieurs zones géopolitiques aux histoires et aux intérêts très divers et conflictuels.
La région balte se compose de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne, dont l'adhésion à l'UE a été conçue comme une conséquence directe et nécessaire de l'adhésion à l'OTAN. Ces pays constituent une zone d'influence des États-Unis, qui ont remplacé l'URSS sur le plan militaire. La présence de l'OTAN dans la région balte est donc configurée comme un avant-poste stratégique et idéologique occidental (en tant que zone la plus nettement russophobe de l'OTAN), en opposition à la Russie.
En revanche, la région scandinave, dans laquelle l'OTAN a été renforcée par la récente adhésion de la Suède et de la Finlande, est une zone d'influence anglo-saxonne-britannique depuis la Seconde Guerre mondiale, opposée à la Russie, mais également encline au compromis avec Moscou. Étant donné la culture pacifiste qui prévaut chez les peuples scandinaves, l'éventualité de conflits guerriers avec la Russie est hautement improbable.
La zone d'Europe centrale et occidentale, représentée par l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne (les Pays-Bas se situent entre l'influence germanique et anglo-saxonne), qui constitue le noyau prédominant de l'UE, résiste en revanche largement au nouveau rideau de fer érigé par l'OTAN en Europe de l'Est. L'Europe continentale, bien qu'elle se soit jointe aux sanctions contre la Russie, est néanmoins opposée à la rupture des liens tant historiques-culturels qu'économiques avec Moscou, car une telle rupture géopolitique affecterait négativement l'économie européenne dans une très large mesure et pourrait saper la propre suprématie économique de l'Allemagne. Il faut également tenir compte du fait que les pays d'Europe de l'Est sont en réalité des satellites économiques d'une Allemagne dont l'influence économique dominante ne s'accompagne pas d'une primauté politique correspondante, étant donné sa subordination à l'OTAN et aux États-Unis. Le rôle propre de l'UE est actuellement très affaibli et marginalisé par rapport à l'OTAN. Il suffit de mentionner le cas de la Pologne, un pays qui a été sanctionné par la Cour européenne de justice pour avoir violé l'État de droit. Ces sanctions ont été écartées en raison du rôle stratégique de premier plan joué par la Pologne dans l'expansion de l'OTAN à l'est. Enfin, il convient de noter que la prédominance de l'OTAN en Europe a complètement contrecarré les aspirations européennes à la création de sa propre autonomie stratégique.
La Hongrie d'Orban, bien que membre de l'OTAN, mène une politique autonome. La Hongrie n'a jamais rompu ses liens énergétiques avec la Russie et résiste aux sanctions occidentales contre Poutine.
La Turquie est un membre de l'OTAN qui poursuit néanmoins sa propre politique étrangère autoréférentielle. Elle ne s'est pas associée aux sanctions contre la Russie. Au contraire, elle a assumé un rôle de médiateur dans le conflit.
La création d'un nouveau "rideau d'acier" en Europe de l'Est, dans un esprit russophobe, a fait disparaître l'intérêt stratégique de l'OTAN pour la région méditerranéenne de l'Europe. Ces changements dans la stratégie géopolitique de l'OTAN impliquent directement l'Italie.
Cependant, dans la zone méditerranéenne, le désintérêt apparent de l'OTAN pour le front sud de l'Europe (déterminé par le désengagement américain au Moyen-Orient et en Afrique du Nord), s'est en fait transformé en un assentiment tacite à la politique d'expansion néo-ottomane d'Erdogan, avec la pénétration conséquente de la Turquie sur le continent africain, au détriment de l'Europe et surtout de l'Italie, qui a été évincée de la Libye. La Turquie est membre de l'OTAN, qui poursuit néanmoins une politique impérialiste en Méditerranée et en Afrique, mais les stratégies d'Erdogan ne sont jamais en contradiction avec celles de l'OTAN.
L'Europe est-elle en train d'imploser ?
Le conflit entre les États-Unis et la Russie en Ukraine a également une signification idéologique. La propagande dominante repropose le choc des civilisations entre l'Occident libéral-démocratique et les autocraties de la Russie et de la Chine. Ce qui émerge de cet affrontement, c'est la configuration du modèle occidental comme civilisation supérieure, comme expression de la primauté américaine dans le monde. Primauté en vertu de laquelle, les guerres américaines sont idéologiquement et moralement légitimées comme des missions de défense de la civilisation occidentale. Mais dans le modèle libéral-démocratique occidental, des facteurs de crise et de conflit apparaissent, qui conduiront finalement à la décadence progressive de l'Occident lui-même.
La crise du modèle occidental est évidente : l'UE elle-même a largement contribué au processus de désintégration progressive des institutions politiques des États européens.
L'Allemagne est la puissance économique dominante de l'UE, mais elle n'est pas pertinente sur le plan géopolitique en raison de son statut de pays à souveraineté limitée au sein de l'OTAN. Étant donné sa dépendance au gaz russe, une crise énergétique et une guerre pourraient mettre en péril sa propre primauté économique. Sur le plan interne, l'Allemagne apparaît divisée en trois zones culturellement et socio-économiquement diversifiées: la Bavière, qui est le pays le plus avancé économiquement et qui dispose également d'un large degré d'autonomie au sein de l'UE, la zone rhénane-hanséatique et la partie orientale correspondant à l'ancienne RDA.
Cette dernière zone, en ce qui concerne l'approvisionnement énergétique, n'est pas reliée à l'Occident, car elle est approvisionnée en pétrole russe par l'oléoduc Druzhba, qui traverse le Belarus et la Pologne. Par conséquent, les Länder de l'Est auront du mal à se libérer de la dépendance énergétique russe et resteront exposés aux éventuelles représailles de Poutine contre l'Ouest et aux éventuelles actions de désintégration de la Pologne en fonction anti-russe. Ajoutez à cela le fait que la réunification allemande a eu lieu par l'annexion de l'ancienne RDA à la RFA, avec l'accaparement par cette dernière des ressources économiques et la déconstruction du tissu industriel de l'ancienne Allemagne de l'Est. Les Länder de l'Est ont subi un fort déclin démographique et leurs conditions économiques et sociales actuelles sont bien inférieures à celles des citoyens de l'Ouest. Les Allemands de l'Est (les Ossis) sont largement convaincus qu'ils vivent dans un état d'inégalité économique et politique flagrant, et la réunification allemande est considérée comme une occupation des territoires de l'Est par l'Allemagne de l'Ouest. Ainsi, les sentiments pro-russes sont largement répandus au sein de la population de l'ancienne RDA, par opposition aux terres occidentales qui ont toujours été alignées sur l'Occident et l'OTAN. Avec la guerre, cette ligne de fracture entre l'Est et l'Ouest pourrait s'accentuer.
Un réarmement de l'Allemagne avec des investissements de 100 milliards a été prévu dans le cadre de la stratégie de l'OTAN pour s'opposer à la Russie. L'Allemagne devra donc détourner des ressources considérables des investissements dans l'économie et les infrastructures sociales pour les affecter à l'armement. La hausse des prix de l'énergie, l'inflation et la pénurie de semi-conducteurs sont des facteurs qui pourraient nuire à la compétitivité de l'industrie allemande et européenne basée sur l'exportation. Il est toutefois très douteux qu'une population décimée par la récession économique imminente puisse accepter cette transformation du statut géopolitique de l'Allemagne d'une puissance économique dominante à une puissance militaire en fonction de la politique américaine d'endiguement de la Russie. L'opinion publique allemande est actuellement très critique à l'égard de la "coalition des feux de signalisation" du gouvernement Scholz en ce qui concerne la politique économique et le rôle de l'Allemagne dans la crise ukrainienne.
En France, la crise institutionnelle s'est manifestée de plein fouet. Le mécontentement social qui a déjà explosé avec les gilets jaunes ces dernières années est appelé à s'étendre et l'abstentionnisme est désormais majoritaire aux élections générales. Ces phénomènes mettent en évidence le détachement total entre le peuple français et ses institutions. L'ingouvernabilité actuelle de la France de Macron, qui résulte des résultats des dernières élections, en est une démonstration claire.
En Italie aussi, l'abstention de vote est endémique. Les gouvernements techniques, ou en tout cas les gouvernements non représentatifs des orientations exprimées par le corps électoral, se succèdent depuis plus d'une décennie. Les gouvernements techniques et/ou d'unité nationale tels que ceux de Draghi et de Macron représentent la prévalence de pouvoirs technocratiques légitimés par l'UE qui priment sur la volonté du peuple. Les gouvernements pilotés par le pilote automatique européen ont progressivement subverti les institutions démocratiques et profondément affecté la souveraineté même des États.
En outre, un processus de décomposition de l'État s'est manifesté depuis longtemps en Europe avec l'émergence du phénomène de l'autonomisme/séparatisme. L'Espagne (avec la Catalogne) et la Grande-Bretagne (avec l'Écosse et l'Irlande du Nord) sont en état de dissolution avancée. Dans l'UE, un système de division territoriale par zones économiques homogènes a été imposé au détriment de l'unité et de l'indépendance des États-nations.
Ce n'est certainement pas Poutine qui provoquera la dissolution de l'Europe, qui pourrait au contraire imploser de l'intérieur, déchirée par les inégalités sociales ou entre États et par les égoïsmes régionaux, nationaux ou de classe.
L'occidentalisation prédatrice de l'Ukraine
La solidarité occidentale avec l'Ukraine s'avère cynique et hypocrite. Lors de leur rencontre à Kiev avec M. Zelensky, Macron, Draghi et Scholz ont soutenu la candidature de l'Ukraine à l'adhésion à l'UE, qui pourrait se concrétiser dans une décennie. Mais l'entrée de l'Ukraine dans l'UE n'est rien d'autre que son intégration dans le système capitaliste occidental.
La future Ukraine, en tant que membre de l'UE, sera en fait incorporée à l'Europe de l'Est, c'est-à-dire à la zone de domination économique allemande, en tant que fournisseur de matières premières et de main-d'œuvre bon marché, et deviendra un territoire pour les délocalisations industrielles de l'Occident. L'adhésion de l'Ukraine à l'UE représenterait donc l'intégration d'un pays (vivant déjà en Occident dans un statut de subalternité politique), dans un système d'expansion économique incontrôlée, d'inégalités, dominé par les oligarchies financières de l'UE.
Cependant, l'Ukraine est un pays dont les ressources ont déjà été pillées par les multinationales de l'Ouest. Après l'effondrement de l'URSS, l'indépendance de l'Ukraine a vu la mise en œuvre de programmes de privatisation de ses ressources agricoles et industrielles, sous l'égide du FMI, qui a accordé des financements liés à l'imposition de la rigueur budgétaire et de politiques d'austérité. L'Ukraine compte 32 millions d'hectares cultivés et produit annuellement 64 millions de tonnes de céréales et de graines, ainsi que de l'orge et de l'huile de tournesol, dont elle est l'un des principaux exportateurs mondiaux. L'Ukraine, qui est devenue l'un des plus importants marchés agroalimentaires du monde, a fait l'objet de gigantesques vagues spéculatives suite aux réformes ultralibérales imposées par l'Occident. De grands fonds d'investissement, tels que Black Rock, ont rapidement acquis les actifs agroalimentaires de l'Ukraine. Selon les estimations d'Open Democracy, 10 entreprises privées contrôlent aujourd'hui 71 % du marché agricole ukrainien. Outre les oligarques ukrainiens, des multinationales telles que Monsanto, Cargill, Archer Daniels Midland et Dupont détiennent la gestion des usines de reproduction, des usines d'engrais et de l'infrastructure commerciale d'exportation.
Une crise alimentaire aux effets dévastateurs est en cours, notamment dans le tiers monde, en raison de la pénurie de denrées alimentaires exportées d'Ukraine et de Russie. Mais la crise concerne moins la guerre que la spéculation financière. Une interview récente dans il Manifesto de l'économiste français Frédéric Mousseau, intitulée "Le blé est là, la spéculation sur les prix provoque la crise", révèle ce qui suit : "La FAO a déclaré début mai que les stocks mondiaux de céréales sont relativement stables. La Banque mondiale confirme que les stocks de céréales sont proches des records historiques et que les trois quarts des récoltes russes et ukrainiennes avaient déjà été livrées avant le début de la guerre. Nous pouvons dire qu'il n'y a pas de pénurie imminente mais plutôt une forte spéculation sur les marchés à terme pariant sur des augmentations de prix et des famines futures afin de maximiser les profits"... "Il est clair qu'il y a une crise alimentaire, avec des millions ou des centaines de millions de personnes dans le monde en état d'insécurité, sans accès à une nourriture adéquate ou dépendant des réseaux d'aide sociale, mais cela existe indépendamment de la guerre. Il y a une crise alimentaire, mais c'est une crise sans réelle pénurie de nourriture".
Le commerce rapace de la reconstruction de l'Ukraine
Alors que la guerre s'éternise, la perspective d'une planification commerciale pour la reconstruction de l'Ukraine devient de plus en plus d'actualité en Europe. Lors de la "Conférence pour la reconstruction de l'Ukraine" qui s'est tenue récemment à Lugano, Zelensky a présenté un plan de 750 milliards pour la décennie 2023-2032. Cela soulève la question de trouver les fonds nécessaires. Dans l'UE, des dons sont envisagés, des émissions d'euro-obligations comme pour le NGEU (mais il ne sera pas facile de surmonter l'hostilité des pays frugaux), ou la levée de fonds par l'utilisation des 300 milliards d'actifs et de capitaux russes gelés par les gouvernements occidentaux (dont la confiscation ne sera probablement pas autorisée par les tribunaux).
Quelles garanties l'Ukraine peut-elle offrir contre un tel financement ? Peut-on prévoir un endettement de l'Ukraine qui entraînera l'expropriation de ses ressources par les créanciers de l'Occident ? Toutefois, une répartition des zones de reconstruction entre les États occidentaux a été prévue. L'Italie s'est vu attribuer Donetsk, qui est toutefois désormais aux mains des Russes. C'est un territoire occupé depuis 2014 par les séparatistes russes. Et le paradoxe est que la reconstruction se ferait sur un territoire bombardé par les Ukrainiens afin de le reconquérir.
L'Ukraine est un pays dévasté non seulement par la guerre, mais aussi et surtout par les politiques néolibérales imposées par l'Occident. Après 30 ans d'indépendance, les revenus et la qualité de vie sont inférieurs aux normes des années 1990. Sur le plan démographique, l'Ukraine connaît une baisse marquée du taux de natalité et un taux de mortalité infantile élevé, tout en étant décimée par l'émigration. La migration est considérée comme une grande opportunité pour les pays capitalistes, car la mobilité de la main-d'œuvre augmente l'"armée industrielle de réserve" et favorise la compression des salaires. Mais l'émigration prive les pays d'origine de ressources humaines. Les migrations en provenance d'Europe de l'Est, un phénomène corrélé à l'expansion de l'OTAN en Eurasie, révèlent le destin tragique auquel de nombreux peuples sont tombés avec l'avènement de la mondialisation. En effet, l'Occident a transformé des millions d'individus, qui occupaient souvent des positions sociales très différentes dans leur État d'origine, en un peuple de soignants, de travailleurs et de parias.
La situation de la reconstruction de l'Ukraine est bien décrite par Fabio Mini, co-auteur avec Franco Cardini du livre Ucraina, la guerre e la storia, PaperFist 2022 : "Entre-temps, l'UE a déjà déboursé 600 millions sur le milliard accordé pour l'aide. La Banque mondiale a déjà accordé un prêt supplémentaire de 350 millions et une garantie pour 139 millions supplémentaires. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une allocation de 2,2 milliards. La Pologne, l'Allemagne et la France sont déjà en première ligne dans la course à la reconstruction. Mais l'inventaire de reconstruction pourrait prendre des années. L'Ukraine "libérée" se prépare à être un État esclave de la dette aux mains d'une troïka qui ne fera de remise à personne (Grèce docet). Sur le plan démographique, l'Ukraine est déjà un pays au bord de la capitulation avec un déclin constant de 7 pour mille et une forte émigration. Dans une nation dévastée par la guerre, les gens ne reviennent pas volontiers et le pays devient dépendant des transferts de fonds des émigrants (ce qu'est déjà l'Ukraine), et la proie des profiteurs d'après-guerre qui contrôlent généralement les gouvernements et n'enrichissent certainement pas la population".
L'Occident et le nouveau multilatéralisme
Cette guerre a fait apparaître un profond clivage dans la géopolitique mondiale, qui n'est pas celui entre l'Ouest et l'Est de la guerre froide. Au contraire, un contraste marqué est apparu entre l'Occident et le reste du monde, c'est-à-dire le non-Occident. La mondialisation a donc échoué, en tant que phénomène d'expansion économique et financière illimitée qui a conduit parallèlement à l'exportation mondiale d'un système néo-libéral anglo-saxon. Ce n'est pas une coïncidence si la disparition de la mondialisation coïncide avec le déclin de la puissance américaine. La mondialisation n'a pas généré le dialogue, la pacification et le développement entre les peuples, mais a, au contraire, fait naître des contrastes de plus en plus marqués et produit des conflits sans fin.
La ligne de faille d'incommunicabilité de plus en plus profonde qui sépare l'Occident des peuples des autres continents est de nature idéologique et culturelle. L'identité assumée par l'Occident au cours des trois derniers siècles découle de la culture des Lumières, qui est à l'origine de la société libérale et donc de la domination capitaliste au niveau mondial. Le modèle occidental est fondé sur un individualisme abstrait qui conduit à l'éradication des identités historiques et culturelles des peuples, en vue d'un progrès illimité et irréversible. Par conséquent, en vertu d'une idéologie qui postule le dogme a priori de la nécessité historique du progrès, l'Occident s'est légitimé pour imposer sa supériorité morale (coïncidant parfaitement avec la doctrine américaine de la "destinée manifeste", selon laquelle les valeurs et les intérêts des États-Unis sont identifiés aux destinées du monde), avec l'exportation au monde d'un modèle de société néolibéral qui implique l'annulation du sens et de la conscience de l'histoire des peuples.
La société européenne vit dans la dimension de la post-histoire depuis le milieu du siècle dernier. L'Europe actuelle est en effet dépourvue de mémoire historique, éloignée des événements géopolitiques du présent et incapable de concevoir des projets d'avenir. La dimension de la non-histoire dans laquelle se débat l'Europe actuelle est bien décrite par Romano Ferrari Zumbini dans un article intitulé "L'Occident dans le piège de Narcisse", paru dans le numéro 5/2022 de Limes : "La société occidentale du XXIe siècle est imprégnée de rationalisme. Les Lumières sont immanentes à la société contemporaine. Pensez à la fascination du mot <révolutionnaire> : quel annonceur n'utilise pas l'adjectif <révolutionnaire> pour propager avec emphase la meilleure qualité (plus ou moins réelle) d'un nouveau produit à lancer sur le marché ? Le neuf est toujours une garantie de mieux. Ce faisant, on efface le passé et on hypothèque le présent, destiné à succomber face à l'avenir".
La guerre russo-ukrainienne est en fait un conflit géopolitique entre les États-Unis et la Russie destiné à transformer l'ordre mondial. Son issue et surtout ses conséquences sont imprévisibles. Dans ce conflit, il faut faire la distinction entre un agresseur tactique, qui a matériellement provoqué la guerre (la Russie), et un agresseur stratégique, qui a rendu la guerre inévitable (les États-Unis). Dans le livre susmentionné "Ukraine, guerre et histoire", Franco Cardini propose à nouveau une interprétation des événements tirée de la culture classique : le "piège de Thucydide". Selon Franco Cardini : "Le piège qui porte son nom se déclenche lorsqu'une grande puissance, qui se sent pourtant menacée par la décadence, croit pouvoir arrêter ce processus négatif en attaquant une puissance subordonnée et périphérique. Les Athéniens l'ont fait avec Delos à l'origine de l'événement connu sous le nom de <guerre du Péloponnèse>. Mais derrière la fragile Délos se cachait la grande Sparte : et c'est là l'origine de la ruine de la Grèce antique".
Alors, Poutine est-il tombé dans le piège qui, en attaquant l'Ukraine, a provoqué une intervention américaine qui, à long terme, usera et déstabilisera la Russie, ou bien Biden est-il tombé dans le piège qui, avec la guerre, provoquera une alliance entre la Russie et la Chine qui mettra fin à la suprématie américaine dans le monde ? Toute réponse est impossible pour le moment, étant donné l'imprévisibilité de l'histoire.
Cependant, un nouvel ordre mondial inspiré par le multilatéralisme est en train de prendre forme. Un sommet des pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s'est tenu entre le 23 et le 24 juin, d'où sont sorties les lignes directrices d'un nouvel ordre mondial. Ces pays représentent un tiers de la masse continentale du monde, 43% de la population mondiale et 25% du PIB mondial, et détiennent une grande partie des matières premières de la planète. Cette adhésion est appelée à se développer. L'Argentine, puissance agricole condamnée à la cessation de paiement par l'impérialisme américain, et l'Iran, grand producteur de pétrole, sous embargo américain et soumis à la criminalisation internationale pour n'avoir jamais cédé à la puissance américaine, veulent adhérer.
Les BRICS sont des pays très divers dans leurs cultures et leurs intérêts. Cependant, ils sont capables de générer une opposition géopolitique mondiale aux États-Unis. Dans ce nouveau contexte multilatéral, l'Occident apparaît isolé et réduit dans son rôle géopolitique hégémonique dans le monde. Andrea Zhok, dans un article récent intitulé "The Upside Down of the World We Have Come to Know" (L'envers du décor du monde que nous avons appris à connaître), l'exprime ainsi : "Bien sûr, les BRICS auront toujours du mal à évoluer harmonieusement, car ils sont issus d'une pluralité de traditions et de cultures différentes, mais tant que l'empire américain et ses brimades internationales existeront, ils auront à la fois une forte incitation à le faire et un guide clair sur ce qu'il faut faire.
Ainsi, malgré les revers, ce sera le scénario émergent, qui submergera et bouleversera le monde que nous avons connu. Il faudra quelques décennies pour en voir pleinement les effets économiques et démographiques, mais un effet sera visible immédiatement : les provinces de l'empire américain devront faire face à l'effondrement de leur propre structure idéologique, celle qui les a amenées à élever la théorie économique néolibérale et la théorie éthique libérale au rang de seule vision du monde.
21:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, otan, affaires européennes, politique internationale, géopolitique | |
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